Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THERMOREGULATION
Pr Nicole IDOHOU-DOSSOU
OBJECTIFS DU COURS
*Un bilan énergétique est positif (I > DET) quand les ingesta augmentent par rapport aux
dépenses ou quand celles-ci diminuent. Les réserves augmentent, ce qui entraîne un gain de
poids.
*Un bilan énergétique est dit négatif (DET > I) quand les ingesta diminuent par rapport aux
dépenses ou quand les besoins énergétiques augmentent. Les réserves diminuent, ce qui entraîne
une perte de poids
1
La dépense énergétique totale (DET)
THERMOREGULATION
A - Définitions
Nomenclature
-Les échanges par convection : 2 systèmes peuvent s’échanger de la chaleur par l’intermédiaire
d’un fluide vecteur qui se réchauffe dans un système et se refroidit dans l’autre. Les échanges
par convection s’effectuent en fonction de la différence de température.
Le mouvement du fluide vecteur (l’air) peut être lié aux variations de densité provoquées par
les échanges de chaleur (l’air au contact de la peau se réchauffe, sa masse volumique diminue,
il s’élève balayant toute la surface cutanée et est remplacé localement par de l’air plus froid,
etc…) ou par une énergie extérieure (le vent).
-Les échanges par radiation
En milieu transparent comme l’air, la propagation de la chaleur se fait sous forme d’émission
électromagnétique infra rouge. La peau, quelle que soit sa couleur se comporte comme « un
corps noir » c’est-à-dire un corps qui absorbe et transforme en chaleur toute l’énergie
rayonnante (soleil, feu) qu’il reçoit.
-Les échanges par évaporation
La quantité de chaleur perdue par évaporation dépend du débit d’eau sécrétée et de
l’environnement.
Si l’air est sec et en mouvement, toute eau sécrétée est évaporée. Si l’air est stagnant et humide,
l’évaporation est limitée.
L’air expiré est saturé d’eau provenant des échanges gazeux pulmonaires. Pour une ventilation
normale, la quantité d’eau évaporée est 15 ml/heure.
A l’intérieur du corps, la chaleur se propage de proche en proche des points chauds vers les
points froids. Les échanges se font par convection sanguine
Le modèle physiologique consiste à considérer comme température centrale celle de
l’hypothalamus. Cette température correspond en clinique à une température intra-rectale de
36,7°C au réveil, 37,2°C au coucher.
Le transport de la chaleur produite par tous les tissus se fait par convection sanguine.
La conductance tissulaire étant très faible, les échanges par conduction ne se font
qu’accessoirement.
3
3) Equation de l’homéothermie
Les sources de chaleur (thermogenèse) sont essentiellement liées à l’activité des muscles
squelettiques (20 %), aux métabolismes hépatique (20 %), cérébral (18 %) et myocardique (13
%). La capacité calorifique du noyau central change peu. Par conséquent, pour maintenir une
température constante, le bilan des échanges caloriques du noyau doit être nul. Ce qui se traduit
par la chaleur produite M = la chaleur perdue. Donc, M = C + R + S + E.
M = chaleur produite d’origine métabolique
C = transferts thermiques par conduction ou convection
R = échanges thermiques par radiation ou rayonnement
S = stock de chaleur (par l’écorce)
E = évaporation (est toujours (-) car correspond à une perte de chaleur)
Un système vivant ne peut maintenir sa structure qu’au prix d’une transformation constante
d’énergie libre en chaleur. Cette production de chaleur ou thermogénèse de repos correspond
au métabolisme de repos.
L’équilibre dynamique entre la production de chaleur et sa déperdition pour maintenir une
température centrale (celle du noyau et en particulier celle de l’hypothalamus) constante, se
maintient grâce à un certain nombre de réponses de l’organisme. Ces réponses, dites
thermorégulatrices, compensent le déséquilibre que peuvent provoquer des perturbations liées
aux conditions ambiantes et/ou aux changements de l’activité métabolique.
-A la neutralité thermique, pour un travail effectué en période post-prandiale, la
thermolyse se déclenche.
-Pour une température ambiante supérieure à la neutralité thermique, même au repos, la
thermolyse se déclenche (sudation, évaporation).
-Pour une température ambiante inférieure à la neutralité thermique, la part de chaleur
liée au travail et à l’ADS peut être utilisé pour maintenir l’homéostasie thermique. Cette
4
thermogenèse de régulation se décompose en deux parties : la thermogénèse sans frisson et la
thermogénèse frisson dépendante.
D - Le système de contrôle
L’hypothalamus antérieur est le siège des commandes thermorégulatrices s’opposant à
l’échauffement (vasodilatation, sudation) et l’hypothalamus postérieur, celui des réponses au
froid (vasoconstriction, frissons). L’activité d’un centre inhibe l’autre (fig 1).
Les effecteurs sont :
-les artérioles cutanées qui jouent sur les transports thermiques entre le noyau et la peau.
-les muscles squelettiques : augmentation de la production de chaleur (frissons).
-et les glandes sudoripares eccrines qui sécrètent la sueur dont l’évaporation augmente
les pertes de chaleur.
Les ordres moteurs et sécrétoires qui partent des centres gagnent les effecteurs par voie nerveuse
et humorale.
Les glandes sudoripares sont sous contrôle sympathique cholinergique mais peuvent également
libérer un polypeptide : la bradykinine.
Les muscles lisses des vaisseaux cutanés sont sous contrôle sympathique noradrénergique. Ils
sont également activés par l’adrénaline sécrétée par la médullosurrénale.
Les muscles squelettiques intervenant dans le frisson sont commandés par les voies motrices
extra pyramidales.
6
1
7
-La fièvre. Au cours de l’épisode fébrile, le système thermorégulateur fonctionne mais
les centres changent de point de référence ; au lieu de 37°C, la régulation se fait autour de 38-
39°C. Certains médicaments comme l’aspirine peuvent rétablir le niveau de contrôle en
inhibant la production de substances pyrogènes comme les prostaglandines E2. En effet les
prostaglandines, produites par des bactéries gram-, induisent à leur tour la réaction de fièvre
en augmentant la température de consigne de 37° à 38-39°C.