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Thème 2 : La France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1870)

Chapitre II : L’industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France


(1848-1870)
Quelles mutations profondes la France connaît-elle entre 1848 et 1870 ?
I) Le Second Empire et la modernisation de la France
Comment le Second Empire entend-il moderniser la France ?
Le Second Empire s’inscrit dans une période de forte croissance économique liée à l’industrialisation de
l’Europe. Sous L’impulsion de l’Etat, la France connaît alors une profonde transformation économique,
financière et urbaine.

A) La Politique économique impériale et ses effets


1) Elle s’inscrit dans un contexte européen d’industrialisation.
La France est entrée dans l’ère industrielle (1830) de façon plus progressive que le Royaume-Uni (vers 1750),
notamment parce qu’elle est pauvre en charbon. Elle marque le passage d’un stade de production artisanal et agricole
à un stade de production industriel. Depuis le XVIIIème siècle, les petits ateliers urbains assurent une grande partie
de la production de luxe (soie, miroir), spécialité française. Les produits textiles sont largement fabriqués dans les
campagnes dans le cadre de la proto-industrialisation : c ‘est à dire que les artisans, souvent ruraux, travaillent à
domicile pour des entrepreneurs qui apportent la matière première et viennent ensuite chercher le produit fini pour le
commercialiser.
C’est sous le Second Empire que la croissance s’accélère et que les usines commencent à se multiplier en France. De
1851 à 1869, la production industrielle augmente de 79 % et la consommation de charbon triple. L’industrialisation se
développe d’abord dans deux secteurs stimulés par la demande et qui bénéficient d’innovations : le textile et la
sidérurgie, notamment grâce à la mise au point du procédé Bessemer en 1855 (Procédé de transformation de la fonte,
permettant la production d’un acier bon marché).

2) Elle a pour objectif de favoriser la croissance économique


Ces mutations sont encadrées et encouragées par l’Etat. Napoléon III est séduit par les idées saint-simoniennes (le
Saint-Simonisme est une doctrine économique et sociale élaborée par le Comte de Saint-Simon ( 1760-1825) qui
préconise de bâtir le bonheur de l’humanité sur les progrès industriels, scientifiques et technologiques) , il entend
accompagner la modernisation du pays par une action volontariste :

- En favoriser la croissance économique : il pense que la prospérité économique est un facteur de paix sociale. Il
stimule l’investissement en modernisant le système bancaire afin de financer le développement industriel et les
grands travaux publics. Par exemple le Second Empire soutient la création de banques d’affaires (Crédit mobilier des
frères Pereire) et des banques de dépôts (crédit Lyonnais, Société générale), Il autorise l’usage des chèques en 1865
ou la création des Sociétés Anonymes (1863)

- En stimulant la concurrence, il opère l’ouverture économique par étapes. Après la diminution des droits de douane
sur certains produits en 1853 (Charbon, laine, acier), il fait conclure un traité commercial de libre-échange avec le
Royaume-Uni. Il a pour objectif de modérer les taxes douanières (elles ne pourront pas excéder 30 % alors
qu’auparavant elles étaient de 100 % en France !!!!) sur les matières premières et les productions alimentaires entre
les deux pays (Traité Cobden-Chevalier). Il oblige les industriels français à moderniser leurs méthodes de production
afin d’être compétitif face aux produits britanniques. Cette initiative est vue comme « un coup d’état douanier » par
de nombreux industriels français qui se reposaient sur leur marché français protégé. Ce traité initialement prévu
pour 10 ans, sera maintenu jusqu’en 1892.
Vous l’aurez compris, Je l’espère… Ce traité remet en cause les pratiques protectionnistes

B) Une politique d’aménagement volontariste : les grands projets.


1) Un territoire décloisonné et connecté
Le réseau des voies ferrées passe de
3870 km en 1852 à 17 000 Km en 1870.
Il est contrôlé par 6 grandes
compagnies (au lieu des 42
précédentes). Le réseau principal, en
étoile autour de Paris, est achevé en
1857. Il permet aux produits agricoles
et manufacturés ainsi qu’aux matières
premières de circuler plus rapidement.

L’essor des relations commerciales avec


les colonies et les pays étrangers incite
l’Etat à moderniser les ports (Le Havre,
Bordeaux, Marseille) ou bien à en créer
comme à Saint Nazaire.
Des canaux sont creusés.

De grands travaux assèchent les régions


marécageuses (Sologne) et irriguent les
régions sèches (Provence)
Des défrichements massifs rendent
fertiles les terres de la Dombes
Une vaste forêt artificielle est plantée
dans les Landes (Elle permet de fixer les
dunes et de faire disparaître les
marécages).

Le télégraphe électrique couvre tout les


pays dès les années 1860.

De l’intérêt de construire un réseau ferroviaire …..

2) La transformation des villes.


Napoléon III souhaite faire de Paris une capitale aussi moderne que Londres. Lors de son exil londonien, il a été
impressionné par la modernité de cette ville. Il confie cette tâche au Baron Georges Eugène Haussmann, préfet
de la Seine de 1853 à 1869.
- Agrandissement de Paris par l’annexion des communes limitrophes (de 12 à 20 arrondissements)
- Destruction des vieux quartiers insalubres, propices aux épidémies de choléra et aux émeutes…
- Politique de grands Travaux : elle répond théories hygiénistes de l’époque : percement ou élargissement des
voies de circulations, construction d’un réseau d’égouts et de distribution d’eau et de gaz, aménagement d’immenses
parcs urbains (Bois de Boulogne et de Vincennes)
- Création de nouvelles gares comme celle du Nord et de Lyon
- Construction d’immeubles bourgeois uniformes.

Cette immense entreprise déclenche une forte spéculation immobilière. Une partie de la population est expulsée du
centre de la ville et doit se loger ailleurs dans des conditions toujours aussi dégradées.

Origines et objectifs des transformations haussmanniennes. Les critiques d’un opposant au projet

L’Hausmannisation ne touche pas que Paris, les villes de Lyon, Marseille, Lille et Bordeaux sont profondément
remodelées sous l’impulsion des préfets.

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