Arthur Rimbaud, "Ma Bohème", Poésies, 1870

Etude linéaire

Mouvement du poème : 1er quatrain : déplacement spatial

2e quatrain : voyage dans l’imaginaire, les rêves Autoportrait du poète

et le passé (univers de l’enfance : Petit-Poucet)

1er tercet : communion avec la nature

Nature
2e tercet : fonction de la poésie (image de la lyre)

Relevé(s) Procédé(s) Interprétation(s)

"Ma Bohème" Adjectif possessif "Ma" → inspiration
autobiographique du poème
→ expression d'une
conception personnelle de la
vie
→ inscription du poème dans
un cadre intime (registre
lyrique)
"Bohème" Signification du nom → introduit la thématique du
voyage et d’une existence
libre, marginale,
anticonformiste
« Je » Pronom personnel → marque du souvenir
autobiographique (fugues de
Rimbaud)
→ Dessine un autoportrait en
acte du poète
"allais" Verbe de déplacement → déplacement dans l'espace
(imparfait) lié à la thématique du voyage
→ valeur de l'imparfait :
ressusciter un moment
heureux ; l’écriture poétique
permet au poète de revivre ce
moment
"crevées" / "rêvées" rime → opposition qui exprime
l'autodérision : les rêves du
Poète sont eux aussi usés et
revêtent un caractère
irréalisable
Mon paletot aussi devenait Champ lexical des vêtements Connotation : usure : le poète
idéal ("culotte" v. 5 ; "souliers" ne se soucie pas de son
v.13) apparence (refus du
matérialisme)
"j'allais sous le ciel" métaphore Ciel = image des rêves, de la

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"féal"/"idéal"
Oh ! là là !
"unique"
« trou » / « frou-frou »
"Petit Poucet rêveur"
« j’égrenais dans ma course /
Des rimes »
« Mon auberge était à la
Grande-Ourse »
« Grande-Ourse »
« Mes étoiles au ciel avaient
un doux frou-frou »
« Et je les écoutais, assis au
bord des routes »
« septembre »
« De rosée […] vin de
vigueur »
« ombres fantastiques »
liberté
rime Poète fidèle à ses rêves
Onomatopée + phrase → marque du registre lyrique
exclamative
adjectif Refus du matérialisme ;
dénuement (pauvreté)
rime Rime associe le pantalon
troué au bruit du tissu froissé
→ autodérision, humour
antonomase Voyage dans le temps
(retrouve son enfance)
Métaphore + enjambement La poésie désignée par les
rimes (métonymie) permet au
poète de retrouver son
enfance et de se retrouver
lui-même
métaphore → le poète dort à la belle
étoile : intimité du poète et
de la nature symbolisée ici
par la voûte céleste qui lui
sert de toit.
Nom d’une constellation → La nature (les étoiles) et le
monde des rêves servent au
Poète à s’orienter comme le
faisaient les navigateurs à
l’aide des constellations
Synesthésie : association → désir infantile de toucher
d’une sensation tactile à une les étoiles
perception visuelle → mise en application du
principe édicté par Rimbaud
de pratiquer le « dérèglement
de tous les sens » pour créer
un regard neuf sur le monde.
Personnification des étoiles → synesthésie
« écoutais » → communion avec la nature
(Poète à l’écoute de son
environnement, de la nature
(cf. Baudelaire
« Correspondances »)
Allusion aux vendanges (voir → ivresse du poète causée
« vin de vigueur » par le sentiment de liberté et
celui de communion avec la
nature
→ allusion aux origines de la
poésie (Dionysos)
comparaison Effet de la rosée = redonne
de la vigueur au Poète
Allusion mythologique Ombres figurent les âmes des
morts dans la mythologie
grecque → référence aux
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Comme des lyres […] les
élastiques
« souliers blessés »
« De mes souliers blessés //
un pied près de mon cœur »
Comparaison qui mêle le
registre noble [lyre] au
registre trivial [lacets]
Enjambement
personnification
Métonymies (« pied » =
marche ; « cœur » =
sentiments)
Parallélisme entre
« souliers »→ « pied » et
« blessés » / « cœur »
Le nom « pied » fait
référence aussi à la métrique
Enjambement v13-14
pouvoirs de la poésie qui
permet de ressusciter de
façon imagée les êtres et les
souvenirs (cf. symbole de la
lyre au v.13)
→ autodérision du poète.
L’ »étirement » du vers
figure celui des élastiques
→ usure (chaussures trouées)
+ autodérision
→ vagabondage = remède
aux peines de cœur du poète.
 Association de la
poésie avec la marche
et l’affectivité.