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c) La politique coloniale
La France des opportunistes est une France patriotique: les provinces perdues, l’Alsace et la
Lorraine, sont recouvertes sur les cartes de France en signe de deuil ; Le Tour de la France
par deux enfants de 77, manuel de base du petit républicain. La ligue des Patriotes, dirigée
par Déroulède, entretient le culte de la Revanche. Dans ce contexte, l’armée est l’une des
premières bénéficiaires des soins de la République et meme de la nation, car on voit jouer
en faveur de l’institution militaire, une unanimité virtuelle un peu comparable à celle qui tend
à exister, dans les esprits, pour l’idée nationale et le patriotisme. Grands chefs poursuivent
leur carrière, meme s’ils ont brillés sous l’empire ou sous la Commune, pourvu qu’ils n’aient
pas démérité lors de la “Défense nationale”. Tant à l’école, où des “bataillons scolaires” sont
formés, que lors du 14 juillet, l’armée ocupe une place imminente. La fête nationale est
l’occasion d’une prise d’arme, où la garnison locale se déploie, montre sa force, offre le
spectacle de la belle régularité de ses évolutions et de l’éclat de ses uniformes, où elle
réjouit l’esprit par ses fanfares, verse un enthousiasme à la fois politique et sensoriel.
Ernest Renan, conférence donnée en mars 82 à la Sorbonne: “un passé héroique, des
grands hommes, de la gloire ( j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on
assied une idée nationale” « on aime la maison qu’on a batie et qu’on transmet”