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Ce mémoire cherche à porter au jour l’idée de contrat social dans la théorie de justice
de John Rawls. Nous tentons en premier lieu de démontrer comment Rawls parvient à
travers la théorie du contrat social à mettre sur pied l’idée de la justice comme équité.
L’auteur élabore une théorie déontologiste qui cherche à garantir les libertés
fondamentales à l'ensemble des membres de la société . Dans un premier temps ce
travail présente les arguments de Rawls en faveur des principes de la justice ainsi que
leurs applications au niveau de la structure de base de la société. Une fois la
particularité du sens de la justice à l’origine de la Théorie de la justice ainsi exposée et
précisée, il sera possible de prendre la mesure des impasses théoriques et pratiques
auxquelles se bute forcément une théorie politique dont l’ambition est de fonder la
légitimité politique. L’objectif final de ce travail est celui de préciser l’apport de la
théorie rawlsienne dans les sociétés démocratiques africaines comme garant du respect
sacré des libertés individuelles, de la juste égalité des chances et de la stabilité sociale
en vue du mieux-être de l’individu.
INTRODUCTION GENERALE
1
En philosophie politique le contrat social désigne un concept imminent de la
pensée moderne qui se réfère de manière générale à toute théorie selon laquelle
l'émergence des normes, les institutions et structures peuvent être pensée selon un
contrat entre les hommes. Le concept de contrat social représente au sein de la
philosophie politique un instrument de prise de décisions et de l’agir politique à la
portée des certains philosophes. Le concept d'un pacte ou d'un contrat social rompt
avec la philosophie politique classique, qui était naturaliste. Inspirée
par Platon et Aristote, la thèse antique consiste à considérer que la Cité est au nombre
des choses de la nature, c'est-à-dire un fait de nature, et non un contrat. Cette thèse
faisait déjà l'objet d'opposition avec celle d’ Épicure qui soutenait que la justice était
fondée par l'accord (une convention) entre les hommes, et non par la nature.
Le contrat social moderne fut théorisé pour la première fois par Hugo Grotius,
se poursuit dans la période contemporaine avec Rawls en passant par Thomas Hobbes,
John Locke, Jean Jacques Rousseau et Emmanuel Kant. En effet, ces théoriciens du
contrat social depuis l’avènement de la modernité se sont donnés pour tâche de penser
la société comme une construction humaine, au sein de laquelle les hommes seront
capables de choisir les lois qui garantissent leurs libertés.
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lesquels les hommes devraient bâtir leurs bien-être sociaux. En effet la période
moderne est marqué par des profondes bouleversements sur le plan socio-économique.
Pour cela notre choix porté sur le philosophe américain tien lieu de l’observation faite
sur nos sociétés ou encore nos système politique qui dans leur marche de manœuvre
continuent à faire perpétuer les inégalités au sein de la société donnant ainsi lieu a une
gestion injuste du pouvoir. Pour cela l’on se demande si la construction d’une justice
sociale au sens rawlsien pourrait constituer plus précisément une solution envisageable
au problème de la stabilité politique en Afrique. Il faut dire que la question de la
justice sociale est d’actualité, et son actualité est si forte et si ressentie que plusieurs
penseurs (philosophes et politiques) sont montés sur la tribune mondiale pour crier leur
indignation devant l’engrenage des diverses inégalités que connaissent nos États. Elle
constitue une préoccupation universelle. C’est ainsi que, depuis l’Antiquité‚ son
contenu varie d’un penseur à un autre. Elle est conçue comme une arme théorique et
pratique pour repenser la question sociale dans ces temps modernes.
Des lors, à travers notre thème l’idée de contrat sociale dans la Théorie de
justice, nous tenterons sous la direction du penseur Rawls, d’apporter notre
contribution à la réalisation de ce projet de stabilité sociale. Ainsi la question
fondamentale qui oriente notre réflexion est celle de savoir : Dans quelle mesure peut-
on parler d’une société juste ? et en quoi la construction rationnelle du juste peut-elle
donner lieu à la stabilité sociale ? Quel intérêt y a-t-il à porter notre réflexion sur la
pensée philosophique de Rawls aujourd’hui ?
Tout au long de notre parcours, il sera question pour nous dans une première
partie de présenter tout d’abord la conception rawlsienne de la justice. Ici nous
presenterons les idees de rawls en faveur de la nature de la justice. Plus precisement le
premier chapitre de cette partie presente la nature de la justice, son role, son objet ainsi
que les position de rawls qui sous tendent l’idee d’une justice equitable. Ensuite dans
le second chapitre intitulé les fondement du contrat social, il sera question de presenter
les deux principes choisis par rawls comme critere sur lequel se fonde l’ideal du juste.
Le dernier chapitre de cette premiere partie se propose d’exposer la
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Il faut ainsi relever que la justice sociale continue de nos jours à être le point
d’orgue de toute réflexion humaine. Ce faisant, en dépit de la persistance des inégalités
sociales, la question de la justice sociale est l’objet fondamental de la finalité du
pouvoir politique.
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I ère PARTIE : LA CONCEPTION RAWLSIENNE DE LA JUSTICE
INTRODUCTION PARTIELLE
L’idée de justice comme équité constitue le thème central sur lequel, Rawls
entreprend bâtir sa pensée politique. Rawls veut résoudre le problème de la justice
distributive en critiquant l'utilitarisme, et en faisant appel aux positions de Kant et
au contrat social. Ainsi dans cette première partie, notre souci majeur sera d’exposer
les fondements de la pensée rawlsienne. Pour cela notre tâche consistera dans un
premier temps à préciser la définition rawlsienne de la justice en donnant son rôle et
son objet, ensuite présenter l’arguments fondamental de Rawls en faveur de sa théorie
de justice et sa critique des doctrines téléologique. Ensuite après avoir analyser les
principes qui guident la conception rawlsienne, il sera question pour nous enfin de
démontrer l'utilisation la position originelle comme circonstance correcte pour
déterminer quelles lois doivent être utilisées pour la structure de base de la société
INTODUCTION PARTIELLE
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Dès l’entame du premier chapitre de son livre Rawls déclare : « La justice est la
première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de
pensée » (Rawls, 1987 : 29). Estimer ici la justice comme la première des vertus,
amène à reconnaitre la justice comme une qualité morale donc indispensable pour
l’existence de l’être humain. L’auteur pose ici les bases de sa philosophie, où la
recherche de justice apparaît nécessaire pour qu’une société soit égalitaire.
Par ailleurs l’idée de la justice contractuelle que Rawls entend développer dans la
théorie de la justice, s'applique exclusivement à une société conçue comme « un
système clos, isolé des autres sociétés » 1. La société selon Rawls est « une association
plus ou moins autosuffisante de personnes qui dans leurs rapports reconnaissent
certaines règles de conduites comme obligatoires et qui pour la plupart agissent en
conformité avec elles » (Rawls, 1987 : 30). Une société représente ainsi une entreprise
de coopération dont l'objectif est l'avantage mutuel des participants. Cependant, le
conflit entre les personnes semble inévitable car chacun préfère une part plus grande
de ses avantages à une plus petite d’où la nécessité de différentes organisations
sociales pour une justice sociale, c’est-à-dire pour une répartition des parts. La justice
doit donc participer à cette équité. Pour se faire les hommes doivent avoir confiance
dans cette justice, garante des principes communs et qui satisfasse les exigences de
tous. De ce fait Rawls estime qu’« il est permis d’envisager une conception publique
de la justice, comme constituant la charte d’une société ordonnée » (Rawls, 1987 : 31).
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A cet effet il faut dès lors préciser que la justice doit assurer une fonction stabilisatrice
et régulatrice pour empêcher les violations et restaurer, le cas échéant, l’organisation.
b. Objet de la justice
Pour John Rawls, la justice a pour objet les institutions ou encore la structure de
base de la société
Pour nous, l’objet premier de la justice, c’est la structure de base de la société ou plus
exactement la façon dont les institutions sociales les plus importantes repartissent les droits et
les devoirs fondamentaux et déterminent les répartitions tirées de la coopération sociale »
(Rawls, 1987 : 33).
En effet, il est question de mentionner ici de manière plus claire que pour Rawls la
théorie de la justice a pour but de déterminer la manière dont l’institution juridique
politique et économique doivent attribuer les droits individuels et repartir les fruits de
la coopération sociale. Dans cette logique, l’auteur pense que la justice est une des
institutions des plus importantes car elle assure une répartition des droits et des devoirs
fondamentaux qui déterminent le partage des avantages tirés de la coopération sociale.
Pour cela, les hommes doivent statuer et déterminer les règles qui vont arbitrer leurs
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revendications mutuelles ; un processus qui doit être approuvé même à l'échelle
individuelle. En clair, chaque individu, par une réflexion personnelle, doit déterminer
ce qui constitue son bien ainsi que le système le plus rationnel pour y parvenir. Et il en
est de même pour un groupe de personnes de décider, une fois pour toute, ce qui est
juste et injuste en son sein.
Le concept de justice est donc défini par le rôle joué par ses principes constitutifs dans
l’attribution des droits et des devoirs et dans la répartition adéquate des avantages sociaux.
Une conception de la justice par contre est une interprétation de ce rôle (Rawls, 1987, : 36).
L’auteur cherche ici à réconcilier à cet effet deux principes qui s'opposent souvent,
mais qui sont au cœur de l'idéal démocratique à savoir : la liberté et l'égalité. Les
termes fondamentaux de l'association qui les unit seront considérés justes si et
seulement s'ils sont définis par des principes « que des personnes libres et rationnelles,
désireuses de favoriser leurs propres intérêts, et placés dans une position initiale
d'égalité, accepteraient ». (Rawls, 1987 :37) Cette idée d'accord originel entre être
libres, égaux et rationnels représente ce qu'il convient d'appeler la principale idée
contractualiste qui guide la théorie de la justice comme équité de John Rawls
De prime abord, l’équité est le critère par lequel Rawls propose d’arriver à résoudre
la question de la justice, telle qu’il la formule. Pour cela la conception de la justice doit
être bâtit sur des principes qui résultent d’une procédure correctement construite,
plutôt que déduits d’évidences ou de vérités apodictiques. Ainsi avant d’établir les
principes de la justice l’auteur essais de mettre en avant l’argument majeur sur lesquels
seront bâties ces principes à savoir la position originelle. La stratégie de Rawls est de
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montrer que les principes de justice feraient l'objet d'un choix rationnel dans le cadre
de ce qu'il nomme la position originelle.
Dans la position originelle, les individus choisissent les principes de justice derrière
un voile d’ignorance. Ce voile impose des contraintes à toutes les personnes placées
dans la position originelle d'égalité. Ces contraintes limitent la connaissance de la
place et du statut que chacun occupera lorsque la position originelle d'égalité sera
quittée et que le voile d’ignorance sera levé.
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Pour ces raisons, il est possible de dire que les principes de la justice sont le
résultat d'un accord ou d’une négociation équitable. Comme la théorie de la justice
repose sur la notion de justice procédurale pure, aucune contingence particulière ne
permet aux individus d'utiliser les circonstances sociales et naturelles à leur avantage
personnel. En raison de l'absence d'information particulière, personne ne peut tirer
profit ou encore biaiser le déroulement des discussions qui mènent au choix des
principes de la justice
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droits et intérêts individuels. Ainsi en se concentrant sur l’intérêt du plus grand
nombre, l’utilitarisme va à l’encontre de l’idée de droits fondamentaux. Cependant
s’inspirant du modèle kantien Rawls considère que le respect de la personne humaine,
son intégrité, le fait de la considérer comme une fin en soi et non pas un moyen
constituent un impératif catégorique.
Malgré tout son succès, la tradition utilitariste apparaît insatisfaisante sur plusieurs
points aux yeux de Rawls ; certaines des implications de l'utilitarisme entrent en
conflit avec ce qu'il estime être nos jugements bien pesés sur la justice sociale. Plus
particulièrement, la logique agrégative qu'implique l'utilitarisme ne rend pas compte
adéquatement du caractère individuel et séparé des personnes, ce qui amène Rawls à
conclure que « la pluralité des personnes n'est donc pas vraiment prise au sérieux par
l’utilitarisme » (Rawls 1987 p 53). Si l’objectif de Rawls est de s’interroger sur les
principes qui permettent à une société de vivre harmonieusement, en en dégageant les
fondements légitimes, sa réponse est d’abord contenue, comme il l’indique lui-même,
dans une critique essentielle de l’utilitarisme, conception qui ne prendrait en compte
que l’intérêt bien compris des Hommes. D’une certaine manière, l’utilitarisme ne serait
qu’une version moderne et partielle d’une conception morale plus ancienne, plus vaste,
et qui est la vision téléologique de l’Homme, de son existence, à travers la recherche
de la « vie bonne » déjà présente chez Aristote. Rawls fera, pour sa part, en s’opposant
à cette conception, le choix du déontologisme fondé sur la référence au Juste (par
opposition au Bien) comme chez Kant, mais il s’agira d’un Kant transformé ou
modifié.
De même, Selon Rawls, l’utilitarisme commettrait une faute majeure car en effet au
nom de la maximisation de l’utilité globale de la société, il serait prêt à sacrifier les
droits de certains. Position qui, avant même de poser un problème moral, se heurte à
une objection théorique : pourquoi une minorité, quelle qu’elle soit, souscrirait-elle à
un ordre social qui la défavoriserait ? Autrement dit, l’utilitarisme ne permet pas de
garantir les deux conditions premières d’une « société bien ordonnée »2 à savoir
la légitimité et la stabilité. C’est à ce double enjeu fondamental que Rawls va
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consacrer sa propre démonstration, dans une problématique directement reprise de
Kant, référence constante de la Théorie de la justice.
La philosophie intuitionniste est beaucoup moins répandue que les diverses formes
de la pensée utilitariste. Néanmoins, elle possède des caractéristiques qui la rende
singulière. L'intuitionnisme n'est pas téléologique ; il ne cherche pas à maximiser
certaines fins par les conséquences prévisibles de l'adoption de règles. Les tenants des
conceptions intuitionnistes considèrent qu'il y a une multitude de principes
fondamentaux qui peuvent être utiles dans une situation particulière. Rawls fournit
l'exemple suivant : un pays pauvre et égalitaire voudra adopter des principes de justice
sociale de maximisation des biens, alors qu'un pays riche et inégalitaire optera pour
des principes de justice sociale favorisant la redistribution. L'intuitionnisme croit que
la réalité est trop complexe pour permettre l'adoption d'un ou de quelques principes de
base devant s'appliquer à toutes les situations.
Rawls est d'accord avec le fait qu'il soit impossible d'éliminer complètement le
problème de la pluralité des principes. Cependant, il est possible de réduire le recours à
l'intuition en soumettant nos principes à un ordonnancement sériel. Il faut mettre un
ordre entre les principes que nous voulons appliquer, le premier principe ne pouvant
être nié au profit des autres principes. Par contre, l'intuition ne doit pas être
complètement éliminée de notre théorie. Nos convictions bien pesées, c'est-à-dire
celles formées avec le désir de rendre la décision la plus juste possible selon notre
propre sens de la justice, doivent être confirmées par la démonstration déductive d'une
théorie de la justice, dans ce que Rawls appelle un équilibre réflexif.
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Optant pour une démarche constructiviste qu'il qualifie lui-même de kantienne,
Rawls souhaite distinguer clairement sa méthode de réflexion philosophique de celle
de l'intuitionnisme rationnel.
Rawls distingue en outre un équilibre réfléchi étroit d'un équilibre réfléchi large.
Lorsque que nos convictions morales bien pesées sont toutes en accord avec les
principes qu'une théorie éthique énonce, nous avons réussi à atteindre un équilibre
réfléchi étroit. L'atteinte d'un équilibre réfléchi large implique que nous ayons
également considéré toutes les autres alternatives théoriques connues et pertinentes et
que la théorie qui est choisie est celle qui, après réflexion, articule de la façon la plus
satisfaisante nos jugements bien considérés en un tout cohérent et intelligible. Bien
entendu, on ne peut jamais être certain d'avoir examiné toutes les possibilités
théoriques et il est donc possible qu'une théorie jugée satisfaisante à une époque soit
éventuellement laissée de côté au profit d'une nouvelle théorie, améliorée. Il s'agit
d'une humilité à laquelle nous contraint le scepticisme de Hume dans toute démarche
scientifique et avec laquelle tout philosophe doit savoir composer.
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Cela étant dit, Rawls concentre son attention sur la doctrine utilitariste, théorie
dominante en philosophie morale depuis environ deux siècles.
De même Si la société est une association d’intérêts au-delà des conflits que peut
susciter la recherche de biens identiques ou différents, elle ne saurait s’y réduire, car
son harmonie présuppose l’existence de principes justes qui la fondent et qui soient
reconnus par tous ses membres. De ce fait, on comprendra que le bien ne saurait être la
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référence ultime et qu’il faut donc rechercher le Juste, fondement de toute société.
Mais sa conception de la justice sera kantienne et non aristotélicienne car
déontologique et non téléologique.
CONCLUSION PARTIELLE
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CHAPITRE II : LES FONDEMENTS DU CONTRAT SOCIAL : LES DEUX
PRINCIPES DE JUSTICE
INTRODUCTION PARTIELLE
Apres avoir relevé les limites des doctrines conséquentialistes Rawls examine les
principes de justice valables pour les institutions et les individus. Il élabore des lors
deux principes de la justice. Ces principes seront donc ceux auxquels seront soumis
des personnes soucieuses de promouvoir leurs intérêts ignorants des avantages ou des
désavantages dues à la contingence naturelle. La question sera tranchée selon la
rationalité maintenant identique le choix de chaque participant qui est d’accomplir son
projet de vie. Pour cela Rawls dégage ici les principes qui régissent une société juste.
Les principes que va formuler Rawls servent de critère aux institutions modernes dans
leurs efforts de promouvoir la justice.
Le contrat social Rawlsien implique donc deux principes de justice conclus sous le
voile d’ignorance il s’agit du principe de l’égal liberté et du principe de différence. Il
s’agira ici d’examiner l'essentiel, des principes de la justice destinés à servir de règles
dans une société bien ordonnée
Le premier principe formulé par Rawls est celui d’égale liberté pour tous. Il se
définit comme la faculté donnée et garantie par un groupe social notamment l’Etat
d’avoir accès aux mêmes droits dans les mêmes conditions. Rawls l’énonce comme
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suis : « Chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de liberté
de base égale pour tous ». (Rawls, 1995 : 91)
Ce principe défend l’idée d’une égalité d’accès pour tous aux libertés
fondamentales. L’auteur soutien ici l’idée selon laquelle les liberté civiques et
politique et assure qu’un système total le plus étendue de liberté de base cohérente
entre elle s’applique en droit à tous de manière égale. On compte parmi les liberté
politique (droit de vie, d’occuper un emploi public) la liberté d’expression, de penser
et de conscience. À l’exception de la propriété prive, tous les autres droits et autres
libertés seront généralement garanti par l’état libéral.
On notera que John Rawls fait explicitement remarquer qu’il ne compte au nombre
des libertés de base ni le droit de posséder certaines formes de propriété comme les
moyens de production, ni la liberté du contrat dans l’acception qu’en donne la théorie
du laisser-faire. Il soutient ce point de vue en affirmant :
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Les libertés ne figurant pas sur cette liste comme le droit de posséder certaines formes de
propriété privé (exemple les moyens de production), la liberté de contrat comme la doctrine du
« laisse faire » ne sont pas des libertés de bases et ainsi elles ne sont pas protégées par la
priorité du premier principe. (Rawls 1987 : 93),
position qui contribue, au-delà de son anti utilitarisme, à le classer à gauche sur
l’échiquier politique américain.
b. Le principe de différence
Les inégalité sociales et économique doivent être organisé de façon à ce qu’a la fois l’un
puisse raisonnablement s’attendre à ce qu’elle soit à l’avantage de chacun et qu’elle soit
rattache à des positions et a des fonctions ouvertes à tous » (Rawls, 1995, p. 91)
La première partie est appelé principe de différence qui stipule que les inégalités
socioéconomiques ne sont juste que si elles sont au plus grand avantage des plus
démunis. Ce premier volet du second principe formule le principe d’égalité équitable
des chances. La division sociale du travail produit des inégalités : certaines fonctions
sociales sont plus avantageuses que d’autres, que ce soit matériellement ou
symboliquement. En effet Rawls pense que les inégalités ne sont pas injustes si deux
conditions suivantes sont respectées. Tout d’abord, Rawls pense qu’au contraire de ce
qui se produit dans un système de castes, toutes les positions doivent être légalement
accessibles à tous. Mais cette ouverture légale des carrières aux talents ne suffit pas
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Rawls estime en second lieu que le déterminisme social, qui affecte nos chances de
parvenir aux fonctions sociales que nous convoitons, est injuste. À dons égaux et à
désirs égaux de les développer, nous devrions avoir les mêmes chances au sens de
probabilités de parvenir à ces fonctions. Pour réaliser la justice, il faudrait donc
gommer les effets du déterminisme social. Telle est notamment la mission de
l’institution scolaire. L’égalité des chances doit être réelle et non simplement formelle.
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second principe a pour but de définir les règles de la justice sociale : les inégalités
socio-économiques ne sont acceptables que si elles induisent en compensation des
avantages pour les membres les plus défavorisés et si on respecte le principe d'égalité
des chances. Pour cela sein du second principe de la justice, l'égalité équitable des
chances à priorité sur le principe de différence. Ce dernier est subordonné à la fois au
premier principe de justice (le principe d'égale liberté) et au principe d'égalité équitable
des chances. Il fonctionne avec ces deux principes prioritaires, et il doit toujours être
appliqué dans le cadre d'un contexte constitutionnel dans lequel ces principes sont
satisfaits.
Au final, il est possible de dire que les principes de la justice sont le résultat d'un
accord ou d'une négociation équitable, Comme la théorie de la justice repose sur la
notion de justice procédurale pure, aucune contingence particulière ne permet aux
individus d'utiliser les circonstances sociales et naturelles à leur avantage personnel,
En raison de l'absence d'information particulière, personne ne peut tirer profit ou
encore biaiser le déroulement des discussions qui mènent au choix des principes de la
justice.
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Pour commencer, il faut que les personnes dans la position originelle fassent un
choix comparatif. Ils ne se demandent pas seulement si les principes de Rawls sont
bons ou mauvais, mais décident s'ils sont des meilleurs principes parmi toutes les
options qui existent actuellement. Il se concentre principalement sur la comparaison
entre « la justice comme équité » et le « principe d'utilité moyenne »
Le principe d'utilité moyenne, dans sa forme la plus simple, nous dit que lorsque
face à l'incertitude quant à la ligne de conduite à adopter ou à la politique à mettre en
œuvre, l'un devrait prendre un calcul de valeur attendue de chaque situation et choisir
l'option avec un positif ou la valeur la plus élevée. Cela signifie que parmi toutes les
options possibles, le principe de l'utilité moyenne donne le niveau le plus élevé d'utilité
moyenne (ou de bonheur) par personne. Cela semble attrayant car selon ce principe, un
plus grand nombre de personnes ont un niveau de bonheur. Cela étant dit, si vous vous
retrouvez en dessous de la moyenne, vous serez moins bien loti que vous ne l'auriez
été sous la société rawlsienne, qui établit un minimum clair et décent pour tous les
membres.
L'affirmation de Rawls sur la prise de risque est étayée par de nombreux exemples
dans la société d'aujourd'hui. Considérez le jeu de la roulette russe. Un participant à ce
jeu met un seul tour dans un revolver, fait tourner le barillet du revolver et tire sur sa
propre tête. Si le participant meurt, ils perdent. La probabilité qu'ils meurent dépend du
nombre de chambres de l'arme, mais est généralement 6, donc la probabilité qu'ils
meurent est généralement de 1 sur 6. Ceci est similaire au « jeu » qu’on jouerait si
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nous utilisions quelque chose comme le principe de l'utilité moyenne pour déterminer
notre base structure de la société. Même si les chances de mourir à la roulette russe
étaient de 1 sur 100, un rationnel personne ne jouerait toujours pas. Même si le
« gagnant » a reçu une grosse somme d'argent, aucune raison, une personne
mentalement stable prendrait ce risque, tout comme aucune personne rationnelle ne
risquerait droits, tout comme aucune personne rationnelle ne risquerait d'être opprimée
en raison de circonstances socio-économiques, et tout comme aucune personne
rationnelle ne risquerait un système qui ne donne pas de nourriture, d'abri ou de soins
de santé à ceux qui en ont vraiment besoin. Les implications sont aussi graves que les
implications de la perte de la Russie roulette. Aucune augmentation de l'utilité ne vaut
le risque de vivre en dessous d'un minimum décent, tout comme aucune augmentation
de l'utilité ne vaut le risque d'une vie en dessous d'un minimum décent, tout comme
aucune somme d'argent ne vaut le risque de jouer à la roulette russe. De plus, vos
chances d'être défavorisés est bien supérieur à 1 sur 100 ou même 1 sur 6.
Des preuves à l'appui de Rawls peuvent également être trouvées dans les opinions
de la société sur le jeu. Les Personnes qui jouent et risquent leur argent de façon
constante sont considérés comme des toxicomanes et mis en centres de réadaptation
parce qu'ils sont considérés comme ayant un problème. Ils ne sont pas considérés
penser rationnellement lorsqu'ils choisissent de risquer leur argent. Cela soutient
encore Rawls que la société n'assimile pas la pensée rationnelle à la prise de risques
sérieux. Parce que les gens dans la position initiale sont rationnelles, ils choisiraient
l'option la plus sûre, qui est la Justice comme équité. Puisque vous ne savez pas qui
vous êtes dans la position originelle, vous ne savez pas quelle catégorie socio-
économique à laquelle vous appartenez. Par conséquent, vous choisissez des principes
qui vous protègent sous n'importe que circonstance dans laquelle vous êtes né. La
justice comme équité vous garantit une qualité de vie décente même si vous vous
retrouvez dans une minorité ou dans le groupe socio-économique le moins favorisé. Le
premier principe assure que vous aurez des libertés fondamentales, le second vous
assure d'avoir accès à une bonne éducation quel que soit votre groupe socio-
économique, et le principe de différence protège contre la pauvreté parce que vous
seriez rendu aussi aisé que possible.
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Rawls pense qu'il y a des raisons au-delà de la maxime selon laquelle les personnes
dans la position originelle choisiraient les principes de justice plutôt que les principes
d'utilité moyenne. La première raison pour laquelle il donne est que parce que toutes
les parties dans la position originelle ont une capacité de justice, elles doivent adhérer
aux principes qu'ils choisissent dans la position d'origine. Il serait injuste de faire
autrement et irait à l'encontre de tout l'objectif de l'exercice de réflexion. Parce que les
gens dans la position originelle ont un sens capable de la justice et savent que les
autres personnes dans la position d'origine faire de même, ils peuvent s'attendre à ce
que tous les participants adhèrent également aux principes choisis.
Rawls souligne que pour cette raison, les personnes dans la position originelle ne
devraient pas accepter les principes qui, dans les pires circonstances possibles,
pourraient entraîner des conséquences qu'elles ne peuvent accepter.
Rawls pense que les gens devraient donc choisir les principes de justice parce que
l’un des principes assure la protection des droits fondamentaux de chacune des parties,
tandis que le principe de l'utilité moyenne pourrait obliger ceux qui sont les moins
avantagés à sacrifier leurs libertés pour le plus grand bien. Rawls pense qu'en pratique,
beaucoup de gens ne seraient pas disposés à sacrifier leurs libertés parce que cela
dépasse la capacité de la nature humaine. Par conséquent, les personnes dans la
situation d'origine devraient choisir les principes de justice.
La deuxième raison pour laquelle Rawls pense que les personnes dans la position
d'origine choisiraient ses principes de justice sur les principes d'utilité moyenne a à
voir avec le naturel des gens. Tendance à aimer et à soutenir tout ce qui favorise leur
propre bien. Avec les principes de justice, les droits fondamentaux des personnes sont
protégés et en raison du principe de différence, tout le monde bénéficie de coopération
sociale. Les gens soutiendraient donc ce système car il favorise la propre bien.
Cependant, les principes d'utilité moyenne exigent qu'un individu ou un groupe de
personnes sacrifier leur propre bien si cela augmente le bien général de la société. Par
conséquent, les personnes dont le bien n'est pas promu, mais sacrifié, ne soutiendrait
probablement pas l'institution qui mandate ce. Le principe d'utilité moyenne créerait
une société fragmentée, qui (comme c'est le cas dans notre société actuelle) diminuent
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la coopération des gens lorsqu'ils travaillent ensemble. Ce serait finalement diminuer
la productivité globale, diminuant la qualité de vie des gens. Rappelons que le
l'argument en faveur du principe de l'utilité moyenne reposait sur la conviction qu'il
conduirait à une société plus productive. Rawls vient de souligner que ce n'est pas vrai.
La troisième raison pour laquelle les gens choisiraient les principes de justice plutôt
que le principe de l'utilité moyenne est parce qu'ils soutiennent davantage le respect de
soi de l'homme (ou de la femme). Rawls souligne que le respect de soi est présent dans
la conception du bien de chacun car les gens ont besoin d'un sentiment d'estime de soi
pour se sentir satisfait et prendre plaisir à son accomplissement. Il souligne également
que notre propre respect de soi dépend du respect des autres car sans lui, il serait
difficile de rester motivé et de sentir que nos projets valent la peine d'être poursuivis.
Parce que les principes de la justice donnent à tous les mêmes libertés fondamentales
et le principe de différence suggère que nous traitions les gens non seulement en tant
que moyen, mais en tant que fin en soi, elles respectent, à dessein, toutes les
personnes. Autrement dit, les deux principes de justice exigent que toutes les
personnes soient traitées avec respect.
CONCLUSION PARTIELLE
Nous venons de voir dans cette partie que le contrat social de Rawls se fonde sur
deux principes majeurs que sont le principe d’égale liberté et le principe de différence.
En clair ces critère sont conçu comme des clauses qui serviront de base aux institutions
afin d’établir la justice au sein de la société. Pourtant des telle clauses méritent d’être
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justifiée d’où il est question de se pencher sur l’argument de Rawls en faveur de la
question de l’impartialité des partenaires ce qui nous amène à traiter de l’argument
rawlsien de la position originelle.
INTRODUCTION PARTIELLE
Dans cette partie nous nous intéresserons à la manière dont Rawls tente de justifier
sa théorie de justice. Il met en scène ici une situation hypothétique d’égale liberté. En
effet la théorie de la justice comme équité a besoin d’une justification, des lors Rawls
fait appel à la position originelle pour justifier le choix des principes. La position
originelle est une position hypothétique conçue par Rawls pour refléter avec précision
quels principes de justice se manifesteraient dans une société fondée sur la coopération
libre et équitable entre les citoyens, y compris le respect de la liberté et un intérêt pour
la réciprocité.
Selon Rawls, la position originelle constitue le seul dispositif qui permet de réaliser
l’égalité morale et de rendre compte de nos jugements moraux, d’expliquer notre sens
de la justice et de représenter nos jugements bien pesés en équilibre réfléchi. L’auteur
déclare :
Le bien pour tout être humain est que tous les autres se joignent à lui pour réaliser sa propre
conception du bien quelle qu’elle soit sinon ce serait qu’on exige que tous les autres agissent de
manière juste mais que lui-même soit autorisé à s’exempter de cette exigence selon son bon plaisir »
(Rawls, 1987 : 152).
Les deux principes de justice tirent leur légitimité, dans un premier temps, du
modèle procédural employé, à savoir le voile d’ignorance. En outre la position
originelle sert à garantir l’impartialité et l’équité des principes de justice en jetant un
voile d’ignorance sur les intérêts particuliers des partenaires. Elle permet l’unanimité
autour des principes de justice en créant les conditions nécessaires à la validation du
25
processus kantien d’universalisation, puisque les principes sont considérés comme des
impératifs catégoriques par ceux qui les choisissent
Selon Rawls, un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que l'on
puisse traiter de justice sociale. Ces conditions sont ce que Rawls désigne, s'inspirant
de Hume, comme étant les circonstances de la justice : Les circonstances de la justice
peuvent être définies comme l'ensemble des conditions normales qui rendent à la fois
possibles et nécessaire la coopération humaine. C'est pourquoi, bien qu'une société soit
une entreprise de coopération en vue d'un profit mutuel, se caractérise à la fois par un
conflit d'intérêts et par une identité d'intérêts. Il y a identité d'intérêts puisque la
coopération sociale procure à chacun une vie meilleure pour tous que celle que chacun
aurait eue en cherchant à vivre seulement grâce à ses propres efforts. Il y a conflit
d'intérêts puisque les hommes ne sont pas indifférents à la façon dont sont répartis les
fruits de leur collaboration ; en effet, dans la poursuite de leurs objectifs, ils préfèrent
tous une plus grande part à une plus petite. On a donc besoin de principes pour choisir
entre les différentes organisations sociales qui déterminent cette division des avantages
et pour conclure un accord sur une répartition correcte. Ainsi, les circonstances de la
justice se divisent en deux catégories : les circonstances objectives et les circonstances
subjectives.
Le contexte subjectif est quant à lui lié directement aux caractéristiques des
partenaires, dont les similitudes et une certaine complémentarité au niveau de leurs
intérêts rendent possible une coopération. Ce contexte, c'est aussi et surtout celui du
pluralisme raisonnable. En effet, plusieurs conceptions raisonnables mais opposées du
bien coexistent dans une société démocratique moderne. Ceci a pour conséquence que
les membres d'une telle société poursuivent différents buts et objectifs qui entrent
éventuellement en conflit. Or, ce conflit ne saurait être résolu à l'aide d'une conception
de la justice qui engloberait toutes les conceptions du bien puisque celles-ci sont
incompatibles en plusieurs points. D'où la pertinence et l'intérêt d'élaborer une
conception politique et non métaphysique de la justice en mesure de susciter l'adhésion
de tous à un consensus par recoupement quant aux principes de justice devant guider le
fonctionnement des institutions sociales de base.
Rawls se situe dans la tradition du contrat social qu'il entend mener à un plus haut
degré d'abstraction. Rawls développe ce qu'il prétend être des principes de la justice
par la mise en place délibérée d'une fiction méthodologique qu'il appelle la « position
originelle ». Dans cette position chaque participant décide des principes de justice
derrière ce qu'il appelle un « voile d’ignorance ». Ce voile est destiné à leur cacher les
faits sur eux-mêmes, comme leur situation sociale ou leur talent, qui pourraient
obscurcir leurs capacités d'arriver à un consensus
En effet comme nous l’avons déjà précisé, la position originelle est un procède de
représentation abstrait dans lequel on imagine des partenaires délibérants à propos de
principes de la justice. Pour que la délibération soit équitable, la situation originelle
doit imposer des conditions. Parmi celle-ci la plus déterminante de ce point de vue est
27
sans contredit le « voile d’ignorance » 3dont le rôle est de neutraliser le caractère
arbitraire des intérêts, des avantages, et des désavantages particuliers de chacun des
partenaires, de même que les conditions socio historiques contingentes de la société
dans laquelle ils se trouvent. Lors de la délibération, ceux-ci exercent donc leurs
jugements sur la base de la considération générale puisqu’ils ignorent leurs positions
dans la société, ainsi que leur classe sociale leurs talent naturels, leur trait de caractère
psychologique leur conception du bien et leur projet de vie et tout ce qui pourrait les
différencier en raison d’intérêt particulier divergent
Je pose ensuite que les partenaires ignorent certains types de fait particulier. Tout d’abord,
personne ne connait sa place dans la société, sa position de classe ou son statut social,
personne ne connait non plus ce qui lui échoit dans la répartition des atouts naturels et des
capacités c’est-à-dire son intelligence et sa force ainsi de suite (Rawls, 1987 : 168-169).
Ainsi la position originelle parvient à une symétrie parfaite entre les partenaires de
telle sorte que les choix rationnels de l’un de ceux-ci seront de facto ceux de tous les
autres assurant ainsi la possibilité d’en arriver à un accord mutuel. Et c’est cette
symétrie des relations entre les partenaires qui rend cet accord légitime car c’est elle
qui assure le caractère équitable de la procédure en empêchant toute asymétrie
d’avantage dans la relation.
Il est important de noter par la suite que les constructions définitives de la position
originelle dans la théorie de la justice doivent s’accorder à sa conception de la
personne morale. Parce que comme il s’agit d’un procède de représentation abstrait, sa
force normative provient du consentement des personnes à s’y soumettre et ainsi
reconnaitre le résultat comme valide sur le plan moral. Pour Rawls, si nous nous
reconnaissons comme personne morale, c’est-à-dire libre et égale aux autres en tant
que personne possédant un sens de la justice, alors nous devons accepter les conditions
de la position originelle et à reconnaitre le caractère équitable.
3
Cf page 168
28
respective au sein de la société et les atouts naturels dont ils disposent. Cette hypothèse
forte vise ce que personne ne puisse élaborer des principes son propre avantage Elle
permet établir la première condition formelle la généralité des principes de la justice
La deuxième condition est celle de universalité des principes « si quelqu’un après
mure réflexion, préfère une conception de la justice a une autre, alors tous la
préfèreront et on parviendra à un accord unanime » (Rawls, 1967 : 171) ceci signifie
que les principes qui en découlent s’appliquent tous sans discrimination. La troisième
condition stipule la publicité des principes Ceux-ci doivent être connus de tous afin
assurer la stabilité d’accord afin que les individus sachent quoi ils engagent La
quatrième condition institue une relation ordre transitive les revendications sont
hiérarchisées afin de permettre arbitrage des conflits la cinquième condition énonce
irrévocabilité des principes ceux-ci sont intangibles
L’ensemble de ces cinq conditions définit la contrainte formelle qui pèse sur le
choix des principes mais énonce rien quant au contenu des principes eux-mêmes sinon
que pour être considérés comme justes ils doivent nécessairement souscrire cette
contrainte Toutefois parmi L’éventail des conceptions possibles de la justice cette
contrainte permet d’éliminer les conceptions égoïstes parmi les solutions acceptables il
s’agisse de la dictature ou du free rider passager clandestin) qui avèrent incompatibles
avec la première condition Il reste néanmoins autres conceptions dont la liste est finie
parmi lesquelles il agit de choisir la meilleure
Dans la théorie de la justice comme équité, le rationnel est associé à la capacité des
individus de se former une conception particulière du bien et de poursuivre les fins qui
lui sont reliées par ce qu'ils estiment être les meilleurs moyens. Dans Théorie de la
Justice, Rawls présente l'hypothèse de rationalité des partenaires de manière tout à fait
conventionnelle lorsqu'il affirme : « L'hypothèse que les partenaires sont rationnels et
mutuellement désintéressés revient alors à ceci : les personnes placées dans la position
originelle essaient de reconnaître des principes qui favorisent autant que possible leurs
systèmes de fins ». (Rawls, 1987 :176). Il s'agit donc d'une rationalité instrumentale
29
presque identique à celle qui est imputée aux agents dans la plupart des modèles
élaborés par les économistes.
Soulignons par ailleurs que Rawls ajoute une hypothèse particulière concernant la
rationalité des partenaires, celle que les personnes rationnelles ne souffrent
généralement pas d'envie. Le concept de rationalité occupe une place importante dans
l'élaboration et la justification des deux principes de justice, bien qu'il soit exagéré de
prétendre qu'il a un rôle fondateur.
Rawls témoigne un élément qui ne peut se résumer à une condition des choix
rationnel : c’est l’équité (fairness). Un choix rationnel conduit à une solution efficace
pas à une solution juste. C’est pourquoi il faut compléter la description de la situation
contractuelle initiale en disant qu’elle est équitable. L’equité est une procédure, un
contrat ou un jeu ou chacun applique des règles en sachant que les autres appliquent
également. La procédure suivie est celle d’un fair game. Tous les joueurs doivent avoir
des chances réelles de gagner, le jeu ne doit pas être d’avance faussé mais se dérouler
selon des règles équitables respectée par tous. On peut bien entendu prendre parti mais
on aura joue en ayant toutes les chances et donc le résultat sera lui-même reconnu
comme équitable bien que déplaisant. C’est ici qu’intervient le concept de justice
procédurale pure. Le caractère équitable des conditions de choix des principes
garantira en quelque sorte l’équité et la justice du résultat.
30
justice comme une partie de la théorie du choix rationnel. Ce que j'aurai dû dire, c'est
que la théorie de la justice comme équité utilise une analyse du choix rationnel, mais
soumise à des conditions raisonnables, pour décrire les délibérations des partenaires,
représentatifs de personnes libres et égales, tout cela dans le cadre d'une conception
politique de la justice qui est aussi, bien entendu, une conception morale. En effet,
l'application de la théorie du choix rationnel dans la théorie de la justice de Rawls est
limitée au contexte précis qui caractérise le moment fictif où se rencontrent les
partenaires pour établir les bases de leur coopération sociale.
En outre le projet de Rawls n'est donc pas de développer une théorie contractualiste
de la justice exclusivement fondée sur la motivation individuelle et l'intérêt privé. Pour
Rawls, les concepts de raisonnable et de rationnel apparaissent comme étant
indépendants mais complémentaires. On peut en outre dire que, dans la théorie de la
justice comme équité de John Rawls, non seulement le raisonnable conditionne-t-ille
rationnel en lui imposant ses contraintes, mais en même temps, il le présuppose
puisqu'il implique que les individus sont déjà dotés d'une conception du bien. En effet,
même si, dans la position originelle, les partenaires ignorent quelle est leur conception
du bien, ils sont conscients qu'ils en ont une et reconnaissent l'importance que celle-ci
aura sur leur projet rationnel de vie.
Dans cette partie, force a été de constater qu’à la base du choix des critère de
justice, Rawls veux supprimera toute tendance qui peut instaurer l’inégalité ou encore
favoriser une partie de la société. Pour cela la position originelle se présente ici comme
31
un instrument pouvant nous conduire aux choix rationnels des critères universels qui
sont senseur corriger l’injustice sociale
CONCLUSION PARTIELLE.
Tout au long de cette première partie, notre souci était celui de montrer comment
Rawls élabore sa conception de justice. En effet cette théorie rawlsienne comme nous
l’avons déjà souligné se présente comme une solution de rechange a la doctrine
utilitariste qui définit le juste en termes de maximisation des avantages sociaux. Pour
Rawls une telle manière de concevoir la justice conduit à l’instrumentalisation de la
personne humaine et met également en péril le bienêtre social. Ainsi la justice devrait
être conçu pour matérialiser la coopération libre et équitable entre les citoyens, y
compris le respect de la liberté entre les citoyens. Également nous venons de voir dans
le second chapitre que le contrat social de Rawls se fonde sur deux principes majeurs
que sont le principe d’égale liberté et le principe de différence. Cependant comment
appliquer ces principes aux institutions ?
32
IIE PARTIE : L’APPLICATION DES PRINCIPES DE LA JUSTICE AUX
INSTITUTIONS ET LA SIGNIFICATION DU BIEN
INTRODUCTION PARTIELLE
Dans cette partie nous voulons mettre l’accent sur la réflexion de Rawls consistant
à appliquer les principes de la justice aux institutions et préciser au final la
signification du bien dans la théorie rawlsienne. En effet après avoir traité de la mise
en œuvre des principes de la justice au niveau de la structure de base de la société,
Rawls entreprend un raisonnement qui permettra de mettre en exergue le rapport entre
le juste et le bien. Ainsi le raisonnement rawlsien permettra de mettre en évidence une
compatibilité, nommée par Rawls « congruence », entre le juste et le bien, dans le cas
particulier où le projet de vie de l’individu est gouverné par le désir d’agir justement,
ce désir faisant alors partie de son bien.
INTRODUCTION PARTIELLE
Le mot « liberté » chez Rawls mérite attention. Si les libertés ne peuvent être
distribuées également pour tous, un niveau minimal pour chacune d'elles est
inviolable. Les libertés particulières ne peuvent être limitées que pour le bénéfice d'un
33
système plus global de libertés. Par exemple, si la liberté de parole est enviable, sa
complète expression nuit à la discussion. En fait : « Sans l'acceptation de raisonnables
procédures de débat, le droit de parole lui-même perd sa valeur » (Rawls, 1987 : 203).
Premièrement, on observe que toutes les libertés de base ne sont pas comparables :
d’après Rawls, « le rôle des libertés politiques est peut-être surtout d’être un
instrument qui préserve les autres libertés » (Rawls, 1987 : 237). En effet Rawls pense
que leur première préoccupation serait de se garantir les libertés de base essentielles à
la préservation de leur intégrité et au développement de leurs facultés morales, en
particulier la liberté de pensée et d’expression, mais aussi la liberté de conscience et
l’ensemble des droits civiques et politiques qui forment le cœur d’une démocratie
constitutionnelle. Dès lors, les libertés politiques peuvent être considérées comme des
libertés de base en tant que moyens institutionnels essentiels pour garantir les autres
libertés de base dans le contexte d’un État moderne.
Il existe aucune procédure politique qui puisse garantir aucune législation injuste
ne soit promulguée ce qui légitime exercice de la désobéissance civile égard une loi
injuste ou d’objection de conscience au regard de la liberté de pensée. Ainsi la
procédure démocratique du vote majoritaire représente une condition nécessaire mais
non suffisante conduisant élaboration une législation juste.
La présomption que les partenaires aboutissent une législation juste peut être
renforcée en faisant hypothèse ils se conforment la hiérarchie des principes en
incorporant chaque étape constitutionnelle législative judiciaire un volume croissant
informations concernant le fonctionnement de la société étape constitutionnelle définit
la priorité de la liberté égale pour tous sur la fraternité et égalité des chances étape
législative intervient pour définir les formes politiques et socio-économiques qui
incarnent la mise en œuvre des deux principes elle prend en compte information
nécessaire sur le régime parlementaire la nature du gouvernement le système de
propriété. La dernière étape judiciaire et administrative implique une connaissance
complète des faits relatifs application de la législation et de la réglementation. Dans
tous les cas la maximisation de quelque avantage socio-économique position autorité
ou richesse ne saurait prévaloir sur la priorité accordée aux libertés de base égales tous
34
Il reste expliciter la mise en œuvre du deuxième principe laquelle relève des
institutions socio-économiques
Dans les chapitres précédents, nous avons exposé les arguments de la procédure
avec laquelle nous pouvons formuler le premier principe de justice : le principe
d'égalité. Dans cette section, nous allons exposer. Les arguments de Rawls pour
l'établissement du deuxième principe de justice : le principe de différence. Le
deuxième principe appartient à la sphère de l'économie politique et sa tâche est de jeter
les bases d'un appareil de régulation censée équilibrer la dynamique de coopération au
sein de cette sphère.
Pour que la société soit réellement juste, il faut des principes de base de
cette société au préalable. Ces principes trouveraient leur application effective et
satisfaisante dans le dynamisme de la justice politique qui, lui aurait la responsabilité
d’y veiller à la lettre et à la pratique. Il faut maintenant :
Examiner la justice politique, (…) La justice politique à deux aspects qui viennent du fait
qu’une juste constitution est un cas de justice procédurale imparfaite. En premier lieu, la
constitution doit être une procédure juste qui satisfait aux exigences de la liberté égale pour
tous ; et, en second lieu, parmi toutes les autres organisations justes et applicables, elle doit
35
être celle qui a le plus de chances de conduire à un système de législation juste et efficace.
(Rawls, 1987 : 257-258)
Dès lors, c’est sous ces points de vue qu’il faut évaluer la justice
politique ou encore la justice de la constitution. Ainsi, cet examen de la justice
politique, ce ‘veilleur de nuit’ nécessite sa responsabilité d’accorder à chacun de ces
membres la liberté la plus grande possible, de permettre que les inégalités
économiques et sociales soient acceptables pourvu qu’elles s’inscrivent dans un
système de positions sociales également accessible à tous et, de lutter contre ces
formes d’inégalités : la politique fiscale (les impôts), la redistribution (les allocations),
les services publics et la discrimination positive.
En dépit de l’espoir certain que la justice politique est susceptible de susciter toute
constitution qui prétendrait à une quelconque impartialité n’aboutirait pas à cela, elle
restera empreinte d’imperfection. Nous savons que le but recherché par la justice
politique n’est rien d’autre que de trouver parmi les constitutions justes (celles qui
satisfont le principe de la liberté égale pour tous), la constitution qui a le plus de
chances de garantir les principes de base de la société. « On considère la constitution
comme une procédure juste, mais imparfaite, conçue de manière à garantir un résultat
juste dans la mesure où les circonstances le permettent. Elle est imparfaite, car il
n’existe aucun processus politique qui garantisse que les lois promulguées en accord
avec elle seront justes. Une justice procédurale parfaite ne peut être atteinte en
politique. Cette faillibilité intrinsèque à l’ingénierie de la justice politique est reconnue
par Rawls lui-même, mais : « il faut alors prendre des mesures de compensation pour
préserver la juste valeur des libertés politiques égales pour tous en utilisant, dit-il,
36
divers moyens ». (J. Rawls, 1987 : 262). Alors, le défi majeur qui se présente ici
consiste non seulement à repenser les régulateurs ou les moyens sociaux compatibles
avec les exigences des principes de base d’évolution de la société et susceptibles de
ressouder les liens intercommunautaires au plan sociologique, mais surtout, à favoriser
au plan politique, un cadre d’une gouvernance au service du développement et visant à
densifier le socle de l’équilibre social.
Il faut réaliser une société juste où la liberté de chaque individu soit respectée, et
permettre à ce que chacun soit capable d’occuper des postes à responsabilité sociale
s’il le mérite. Ici, Rawls veut donner la chance à chaque individu d’occuper les mêmes
postes que ses concitoyens lorsqu’ils ont les mêmes compétences. Les fruits de cette
œuvre, qui se réaliseront certainement dans la durée, nécessitent un engagement au
niveau de l’ensemble des institutions justes, de la société civile, de la classe politique,
du secteur privé et des populations elles-mêmes.
Au-delà des moyens et des stratégies mis en place pour parvenir à un tel projet de
la justice politique et pour rétablir l’équilibre social, nous soulignons la nécessité
d’une réelle volonté de la justice politique qui sera la clé même de la réussite de la
consolidation du processus du respect sacré des libertés individuelles et de la juste
égalité des chances. C’est à cette seule condition que la justice sociale pourra se
reconstruire dans un contexte équitable des principes de base, pour une stabilité
sociale. Dans cette perspective, il faut une prise de conscience du danger qui plane
dans la société démocratique, quand on voit le degré de favoritisme et de
discrimination dans les États actuels, il est nécessaire d’interpeler les gouvernants afin
que des initiatives soient prises pour mobiliser la communauté nationale et
particulièrement les acteurs politiques, et susciter par là même une évolution
qualitative des populations. Car, en instaurant l’égalité des chances, on peut accroître
les possibilités de développement dans la mesure où les plus méritants verront
propulser vers le haut niveau le développement de leur nation, au travers de leurs
talents. Mais, ce qui est essentiel, dit J. Rawls (1987 : 257) :
C’est que, quand des personnes ayant des convictions différentes émettent des revendications
en conflit sur la structure de base et que celles-ci ont le caractère d’un principe politique, elles
37
doivent juger ces revendications d’après les principes de la justice. Les principes qui seraient
choisis dans la position originelle sont le noyau de la moralité politique .
Rawls pense alors parvenir à une justice sociale par les principes dits
politiques choisis dans la position originelle en s’attardant ainsi sur un accord
éventuel des revendications sur la liberté et l’égalité. Il croit qu’il y a une possibilité de
trouver un consensus politique qui inclut la pluralité de ces revendications. La liberté
et l’égalité trouvent dans la pensée rawlsienne leur terre natale. Il estime qu’on ne peut
pas aliéner la liberté de l’individu. Le droit à la vie, à l’accès des positions élevées ne
sont pas aussi aliénables.
À première vue, cela peut sembler trop idéaliste : mais Rawls l'accepte car cela
nous permet d'avoir une meilleure idée de la nature du contrat lui-même. À cause de
cela, la conception politique de l'économie de Rawls est plus proche du
perfectionnisme que de l'utilitarisme, en le sens que les motifs de coopération ne
découlent pas d'une condition générale (la constitution d'utilité moyenne, par exemple)
: au lieu de cela, ils reposent sur la constitution idéale de coopération présente dans le
contrat social lui-même. Si elle n'était pas fondée sur un tel idéal, elles ont du mal à
préserver et à maintenir le contrat, car les conditions sociales générales. Sont sujets à
des changements historiques. En d'autres termes, une conception idéale de l'économie
veille à ne pas déroger aux préceptes et principes du contrat social : il n'y a pas
d'arrangement de l'économie qui puisse être accepté par Rawls s'il ne repose sur un tel
contractant. Comme nous l'avons vu, le contrat de Rawls ne concerne pas le sens de la
vie bonne, mais la règles à travers lesquelles différentes interprétations de la vie bonne
interagissent. Cela ne veut pas dire que Rawls pense que le contrat ne fait pas allusion
à une conception particulière du bien ; ça le fait, mais ça va non plus qu'une allusion,
38
s'empêchant ainsi de devenir une approbation pure et simple. Autrement dit, le contrat
ne peut déterminer aucune conception particulière du bien, mais il peut permettre de
voir que certains se rapprochent plus des principes du contrat que d'autres. Cela diffère
de l'utilitarisme parce que celui-ci cautionne une conception particulière du bien : c'est
un contingent l'une, dans la mesure où elle repose sur ce qui est considéré comme la
maximisation « actuelle » de l'utilité de la société.
Afin de contrer une telle contingence, Rawls vise à établir les conditions idéales
dans lesquelles tout conception particulière du bien peut trouver son sens. C'est le
système de règles qui façonnera conduite des personnes au sein de la société ; les gens
suivront ces règles parce qu'ils ont déjà accepté à leurs principes sous-jacents dans la
position d'origine. Le contrat de Rawls sera donc différent du l'utilitarisme parce qu'il
ne peut pas aller à l'encontre de tels principes en échange d'avantages économiques,
non quelle que soit leur productivité ou leur efficacité. C'est parce que ces principes
sont basés sur l’accord pour la distribution des biens primaires qui sont antérieurs à
l'entrée dans la société. Dans ce cas, ils sont donc antérieurs au calcul utilitaire lui-
même ; car le calcul utilitaire n'a de sens qu'une fois ces produits primaires ont été
satisfaits, il serait paradoxal de les échanger sur la base de maximiser son utilité. Pour
l'utilitarisme, la priorité des libertés et libertés se conçoit comme choix alors que pour
Rawls, ils sont donnés et donc non négociables ; en d'autres termes, ils sont conditions
dans lesquelles nos choix peuvent se présenter et par conséquent faire sens pour nous.
L'utilitarisme n'est pas considérez-les comme des conditions, car elles tirent leur utilité
du point de vue du spectateur impartial ; comme le spectateur réside « en dehors » de
ces conditions, ils ont la même valeur que tout autre bien pouvant être échangé.
39
plusieurs individus prendre le rôle du spectateur impartial, afin de voir sur quoi ils
s'accorderont en délibération.
Parce qu'il pense d'abord à la justice, il ne peut faire l'éloge de tous les systèmes
économiques actuels, dans la mesure où leur organisation (que ce soit en Union
soviétique ou aux États-Unis) repose d'abord sur l'efficacité. Cela ne signifie pas que
Rawls propose un nouveau système économique, car il ne s'est pas donné les outils
pour le faire : au lieu de cela, il essaie simplement de trouver une portée pour la justice
à l'intérieur d'un système économique donné.
40
s'intéresse pas seulement aux marchés, mais des institutions sociales censées les
réguler. Tout d'abord, il expliquera ce qu'est un système économique est en réalité : un
appareil qui règle les moyens et les fins de la production, ainsi que la distribution et la
redistribution globales de ce qui est produit. Le but de Rawls est de voir comment dans
la mesure où ces arrangements peuvent satisfaire les deux principes de justice ; mais
d'abord, il doit voir si c'est possible pour les satisfaire en premier lieu.
Rawls ne s'intéresse pas aux différences entre capitalisme et socialisme, mais plutôt
entre deux aspects du secteur public. Le premier aspect concerne la propriété des
moyens de la production : la différence est que dans le socialisme le secteur public est
beaucoup plus important, alors que dans capitalisme, le nombre d'entreprises publiques
est beaucoup plus petit. Le deuxième aspect du public secteur est la proportion des
ressources sociales totales consacrées aux biens publics, car il y a des biens qui peut
être plus demandé par certaines personnes, mais doit toujours être divisé également
pour que tous en bénéficient d'eux : puisqu'ils ne sont pas des biens privés, ils ne
peuvent être produits que pour quelques-uns qui peuvent le permettre.
Un exemple d'un tel bien est l'armée. Alors qu'une armée privée pourrait être en
mesure de protéger les rares qui en ont le plus besoin pour un prix convenable, son
efficacité n'est pas prise en compte car du fait que la protection est un bien public
auquel tous les citoyens ont droit sur un pied d'égalité. Cependant, cela révèle un
problème de biens publics : le problème de l'assurance. Alors que les biens publics
peuvent être équitablement par le biais des services publics, il n'est pas garanti que
tous les citoyens participer à parts égales au maintien de ces services.
41
elle était privatisée, les consommateurs pourraient bénéficier des vaccinations tout en
les citoyens non payants ne le feront pas ; mais si cette maladie se propage parmi ce
dernier groupe, les répercussions finiront par atteindre les consommateurs vaccinés si
la contagion n'est pas contrée dans sa totalité.
L'indivisibilité même du secteur public est ce qui lui donne son caractère « public »
: le but de l'État est de réglementer les résultats qui ne peuvent survenir que dans une
sphère aussi indivise. C'est dans le l'intérêt de chacun à participer à l'indivisibilité des
biens publics, car un manque de participation est ne fait qu'éroder le caractère
indivisible du secteur public. La base de toute convention collective se rapportant aux
biens publics doit être trouvée dans le fait que quiconque y participe aura la garantie
leur juste part : sans cela, personne n'aurait l'incitation à participer en premier lieu. Ce
peut être représenté assez précisément par le dilemme du prisonnier et ne peut donc
pas faire allusion à un solution car on doit s'attendre à ce que les acteurs à l'intérieur de
la solution se comportent d'une manière que nous ne pouvons pas garantie. Pour laisser
le marché fonctionner à sa manière, il faut donc établir un minimum forme
d'assurance.
42
citoyens seront encouragés à participer équitablement dans la distribution des biens
publics et garantir ainsi que les efforts individuels en vue de tels une distribution ne
sont pas en vain. La seule façon pour que cela soit possible est que le gouvernement
érige un système d'incitations et de sanctions qui garantissent qu'une forme minimale
de comportement sera assurée, même dans le pire des cas. Une fois cette assurance
établie, les citoyens peuvent se sentir à l'aise leur rôle, car ils participent au processus
même qui garantit leur égalité partagée
La deuxième raison est que le gouvernement peut passer des contrats avec les
secteurs privé et public : c'est possible parce qu'il y aura toujours une structure de
marché, car elle est conforme aux deux principes de la justice. La raison pour laquelle
le marché persistera sous le socialisme ou le capitalisme est qu'il est une condition
minimale pour une coopération libre dans la sphère économique ; en ce sens, Rawls ne
peut savoir si la force de travail sera achetée par le gouvernement ou le secteur privé,
mais plutôt reposer sur l'assurance qu'il y aura une sorte de marché du travail en place.
Les marchés remplissent exigences de justice parce qu'ils permettent la libre
concurrence pour réguler les prix, ainsi qu'une distribution efficace des biens qui y
sont produits. Afin de garantir l'efficacité principe ne dépasse pas les principes de
justice, la relation entre les travailleurs et les propriétaires des moyens de production
est plutôt déterminée sur la base de l'égalité. Alors que le gouvernement ne peut pas
fixer l'interdépendance entre ces deux classes, ils peuvent faire en sorte que les moins
privilégiés sont également en mesure de concourir sur un pied d'égalité. Comme nous
l'avons vu, cela ne peut être établi que par institutions qui sont calquées sur les deux
principes de justice : il doit y avoir une actualisation du principe de différence pour
que cela soit possible.
43
Le début du chapitre 6 Rawls s'applique à l'étude des « principes du devoir et de
l'obligation naturels applicables aux individus » (Rawls, 1987 : 375) il essai d’analyser
le principe de devoir et de justice applicable aux individus. En effet il cherche des
éléments de réponse à la question de savoir quelle est la source de nos devoirs et de
nos obligations individuelles ou encore qu’est ce qui fait qu’en tant qu’individus nous
avons le devoir ou l’obligation d’obéir, par exemple a une loi ou à un système de
principe. Rawls choisit de traiter le problème en esquissant une théorie qu’il appelle «
théorie de l’obéissance partielle » qui se concentre sur deux figures essentielles : la
désobéissance civile et l’objection de conscience
Le contexte d'une société presque juste est marqué par ce que Rawls appelle un «
conflit des devoirs » (Rawls, 1987 : 404). Dans le cadre d'une société presque juste,
nous avons à la fois le devoir d'obéir et le devoir de désobéir. Certains principes nous
44
indiquent qu'il faut obéir tandis que d'autres nous indiquent qu'il faut désobéir. La
société est presque juste et, selon Rawls, nous avons le devoir de soutenir des
institutions justes. Mais cette société n'est que presque juste. Cela signifie que des
injustices, qui peuvent être graves, perdurent, injustices au nom desquelles il nous
faudrait désobéir puisque nous avons également des devoirs vis-à-vis de la justice.
CONCLUSION PARTIELLE
45
CHAPITRE V : RELATION ENTRE LES GRANDS PRINCIPES DE
JUSTICE ET LE BIEN INDIVIDUEL
INTRODUCTION PARTIELLE
Après avoir présenté les grands principes de justice, les institutions qu'ils exigent,
et les devoirs et obligations qu'ils imposent aux individus, Rawls aborde enfin la
question de savoir si la justice en tant qu'équité est une conception réalisable. Est-ce
compatible avec la grande variété de désirs et objectifs que les hommes ont ? Notre
nature est-elle telle que ces principes peuvent être mené à bien ? Ces principes
conduisent-ils à une société stable et sont-ils sont-elles conformes à la façon dont les
hommes voient leur propre bien ? Les principes de Rawls de justice sont provisoires :
elles sont avancées en sachant qu’ils ne sont valables que si un compte du bien
individuel montre que le les objectifs de vie et les désirs des individus prospéreront
selon ces principes.
Je suppose que les humains ont un désir d’ordre plus élevé de respecter le principe
d’inclusivité. Le principe aristotélicien affirme que toute chose égale par ailleurs les êtres
humains aiment exercer leurs talents (qu’il soit inné ou acquis) et que plus ces talents se
développent, plus elles sont complexes, plus grande est la satisfaction qu’ils procurent(...). Et
ce désir ainsi que les désirs d’ordre plus élevé d’agir d’après les autres principes du choix
rationnel est l’une des fins régulatrices qui nous pousse à la délibération rationnelle et aux
aspects de son résultat » ((Rawls, 1987 : 455)
Non seulement le bien individuel est complexe, mais il peut être analysé et planifié
rationnellement. Il est déterminé par le plan de vie que nous voudrions adopter en
toute rationalité délibérative si l'avenir était précisément prévu et adéquatement réalisé
dans l'imagination. Le bonheur résulte de l'exécution réussie (plus ou moins) d'un plan
de vie rationnel établi dans des conditions (plus ou moins) favorables. Quelqu'un est
heureux quand ses plans vont bien, ses aspirations plus importantes s'accomplit, et il
46
est sûr que sa bonne fortune durera. Bien que le bien diffère selon les individus, un
plan de vie rationnel contiendra certains biens primaires qui sont uniformément
recherchés comme rationnels. Revenu et richesse raisonnable, liberté et opportunités
étendues, et le respect de soi sont des biens premiers qui s'inscrivent dans tout plan
rationnel : le respect de soi comprend la conviction de l'individu que ses buts dans la
vie valent la peine d'être poursuivis et qu'il sera en mesure de concrétiser ses buts et
ses intentions
47
intégration du souci de la justice au bien peut être pensée. Alors que la théorie étroite
du bien ne doit être utilisée que comme une partie de la description de la position
originelle, dont dérivent les principes du droit et de la justice, la théorie de la justice se
voit reliée à la théorie du bien, dans la théorie complète. Pour que le concept du bien
comme rationalité vaille pour la notion de la valeur morale, il faudra démontrer que les
vertus sont les propriétés qu’il est rationnel, pour chacun, de souhaiter chez autrui et
réciproquement
Si nous appliquons cette définition, a cet exemple, cela voudrait dire que nous disons de
l’individu en question qu’il possède des attributs qu’il est rationnel de souhaiter trouver chez
un espion ou un assassin étant donne ce que les espions et les assassins ont à faire (Rawls,
1987 : 445).
Or la référence à une théorie des vertus, lorsque, par exemple, l’on veut définir un
bon père, un bon ami ou un bon associé, présuppose les principes du juste1. Ainsi
concernant de nombreux rôles et emplois, les principes moraux jouent un rôle, dans
l’appréciation des propriétés souhaitées.
48
sentiments moraux et de les distinguer des atouts naturels. Des vertus, comme
l’intelligence et l’imagination, la force et l’endurance par exemple, sont nécessaires à
une conduite juste. Un rapport réciproque entre la justice, entendue comme conduite
juste, les principes de la justice, et les sentiments moraux s’esquisse.
Ainsi la théorie de la justice comme équité, autrement dit, le fait que les principes
de la justice sont ceux qui seraient l’objet d’un accord, entre personnes rationnelles,
dans une situation originelle d’égalité, prépare la voie à l’extension de la définition du
bien aux problèmes du bien moral. L’élaboration de la conception du bien moral exige
donc d’introduire les principes du juste et de la justice. La conception de la justice joue
alors un rôle dans l’analyse des vertus, en permettant de définir les sentiments moraux
et de les distinguer des atouts naturels. Des vertus, comme l’intelligence et
l’imagination, la force et l’endurance par exemple, sont nécessaires à une conduite
juste. Un rapport réciproque entre la justice, entendue comme conduite juste, les
principes de la justice, et les sentiments moraux s’esquisse. Plus précisément, la
théorie rawlsienne de la justice conduit à et fonde une théorie des sentiments moraux,
laquelle se déduit de l’articulation entre une détermination formelle du bien, d’une
part, des principes de la justice, d’autre part, et enfin de l’exigence de donner un
contenu aux valeurs morales.
49
que l’amitié et l’affection, la recherche du savoir et l’amour du beau. Or Rawls
s’efforce d’étendre la validité de la théorie du bien comme rationalité aux personnes et
aux sociétés. La principale objection que pourrait soulever la théorie du bien comme
rationalité serait qu’elle ne puisse pas s’appliquer au cas de la valeur morale. Ainsi
lorsque l’on qualifie une personne de bonne parce qu’elle est altruiste ou juste.
Pourtant, Rawls va montrer que la théorie complète du bien comme rationalité, une
fois établis les principes du droit et de la justice, permet d’analyser ces jugements.
Une action bonne, au sens d’altruiste, se pense alors comme un acte bon réalisé au
nom du bien d’autrui. Alors qu’un acte bienfaisant favorise le bien d’autrui, une action
altruiste vient du désir que l’autre obtienne ce bien. Quand l’action altruiste apporte
beaucoup de bien à l’autre et ce, en prenant des risques considérables, par rapport à
nos intérêts au sens étroit, elle est dite surérogatoire
Un acte qui serait particulièrement bon pour autrui par exemple qui le protègerai d’un grand
mal ou une injustice est un devoir naturel qui exige un principe d’aide mutuelle à condition
que le sacrifice et le risque encourue ne soit pas trop grand. Un acte surérogatoire est donc
celui qu’accompli une personne pour le bien d’une autre personne (Rawls, 1987 : 478).
50
analyse du bien, qui force l’unanimité sur tous les critères du choix rationnel » (Rawls,
1987 : 487).
51
CHAPITRES VI : LA CONGRUENCE (CONFORMITE) DE LA JUSTICE
COMME ÉQUITÉ ET BIEN INDIVIDUEL
INTRODUCTION PARTIELLE
Dans Théorie de la Justice, la division entre le juste et le bien se trace le long des
frontières de la conception étroite du bien
En dernier lieu Rawls tente d’analyser la notion du Bien en effet Les individus ont
en outre besoin les uns des autres, comme de partenaires, qui s’engagent ensemble
52
dans des modes de vie ayant leur valeur en eux-mêmes, et révèlent ainsi la nature
sociale de l’humanité. Le bien d’autrui et le mien sont complémentaires. Ainsi « que
les autres réussissent et soient heureux est nécessaire à notre propre bien » (Rawls,
1987 : 566). Les institutions et les activités des membres d’une société bien ordonnée
constituent des biens partagés.
L’espèce humaine est alors conçue comme formant une communauté, dont chaque
membre bénéficie des qualités et de la personnalité de tous les autres, au sein
d’institutions libres. Dans ce cadre, tous reconnaissent que le bien de chacun est un
élément d’un système, sur lequel ils sont d’accord, et qui leur apporte des satisfactions
à tous. La conception que chacun a de son bien et qui se trouve formulée dans le projet
rationnel de chacun, est « un sous-projet du projet global, qui gouverne la société, en
tant qu’union sociale d’unions sociales » (Rawls, 1987 : 566). Il n’est alors plus
question de penser l’intégration de la justice comme composante du projet rationnel de
l’individu, où ses fins seraient premières, car le rapport du tout et de la partie se voit, à
présent, inversé. Celui-ci est conçu comme une union sociale, dans laquelle les
objectifs sont partagés et les activités communes valorisées.
53
La position rawlsienne peut alors être comparée à une thèse déontologique,
établissant la primauté du bien commun. Toutefois Rawls envisage la question du bien
commun, à partir de prémisses libérales, c’est-à-dire à partir de l’individu, considéré
comme être rationnel, actualisant un projet de vie personnel. Il s’agit par conséquent
de fonder et de penser une communauté, ainsi qu’un bien commun, mais à partir de
prémisses et de principes libéraux. Rawls se donne par-là les moyens de concevoir des
valeurs communes, un bien commun coïncidant avec les institutions et s’actualisant
dans l’activité collective. Dès lors, une communauté libérale se dessine. Celle-ci n’est
pas pensée relativement à une culture ou à une identité nationale, mais à partir de
l’humanité et du genre humain. De la sorte, la problématique de la justice peut, à
terme, être étendue au-delà du cadre national, dans le rapport interétatique
Il faut de même accepter son idée d’union sociale et comprendre pourquoi les
individus participent à des groupes. Rawls rejette l'idée que l'individu participe à des
familles et à d'autres associations selon la norme de réciprocité uniquement comme
moyen d'obtenir une plus grande part pour lui-même et réaliser ses propres objectifs
privés. Rawls soutient que les gens participent aussi parce que les potentiels
individuels de chacun sont plus grands que ceux qu'il peut espérer réaliser » et, comme
dicté selon le principe aristotélicien, l'individu prend plaisir à réaliser les potentialités
des autres et leurs efforts pour développer et exercer leurs capacités. Leur sens de la
justice comme régulateur de leur conduite les uns envers les autres.
55
l'utilitarisme ou d'autres philosophies à fin unique. Là où l'utilitarisme poursuit la
satisfaction ou le bonheur comme sa principale fin et maximise ce bien individuel pour
la société dans son ensemble son principe de justice, la justice comme équité renverse
l'ordre et reconnaît que les principes du droit se réalisent avant le bien et fournir les
paramètres à l'intérieur desquels chacun définit son propre bien. Selon cette vision, le
bien est multiple et complexe, et la théorie de Rawls ne vise donc pas à la spécification
complète du comportement, comme ont des conceptions unilatérales ou dominantes de
la justice. La conduite d'une personne est moralement correcte tant qu'il agit selon un
plan de vie rationnel régis par les principes de justice en tant qu'équité.
56
IIIE PARTIE : ENJEUX ET PERSPECTIVE DE LA PENSEE DE RAWLS
57
rationnels désintéressés les uns vis-à-vis des autres se rencontrant dans une certaine
situation de choix ou détacher de leurs caractéristiques qui ne leur seront pas fournis
dans cette situation donnée » (Nozick, 1988 :236)
Selon Rawls les personnes qui élaborent les principes de justice devront être
imaginées comme étant dans l'ignorance de leur propre situation dans la société, ne
connaissant pas les talents dont la nature les a dotés et ils ignorent leur conception
même du bien. Cette ignorance leur interdira ainsi de conclure une convention à leur
seul avantage. Elle les obligera à penser pour le bien de tous car, par définition chacun
se verra ainsi contraint nécessairement de se mettre à la place de l'autre. Rawls note
que le voile d'ignorance les autorisent à créer ce qu'il considère devoir être les deux
principes de la justice sur lesquels se ferait un accord dans la position originelle à
savoir le principe du droit égal au système le plus étendu de liberté pour tous, le
principe de différence qui autorise des inégalités économiques et sociales à la seule
condition que celle-ci s'organise à l'avantage de chacun et qu'elle soit attachée à des
fonctions ouvertes à tous.
58
subtilement, il met en évidence le lien qui existe entre la conception rawlsienne de la
rationalité et des principes de justice qu'ils nous propose d'adopter.
En effet, pour Rawls d'une part les personnes sous voile d'ignorance ne sont pas
conscientes de leurs atouts et de leurs faiblesses, donc des problèmes moraux ou
physiques qu'elles peuvent subir et d'autre part, il souhaite essentiellement mettre en
place une théorie générale et universelle. Or celle-ci ne peut se penser à partir de
situation particulière où anormale. La question qui se pose toutefois ici et celle de
savoir si une théorie peut réellement être universelle si elle n'inclut pas en son sein des
logiques elle-même irrationnelle ou juger comme telles par la collectivité.
59
processus de Rawls dans lequel l'état est considéré comme une fin, peuvent être utilisés dans
une tentative de puiser lorsqu'ils sont accompagnés d'une information factuelle, des principes
d'habilitation historique, comme principe dérivatif tombant sous le coup d'une conception de
non habilitation (Nozick, 1988 : 251)
Par ailleurs, le reproche allégué par Nozick est la responsabilité que doit avoir toute
personne de disposer de ses biens comme bon lui semble sans la moindre limite ou
contingence à ce sujet. A en effet la personne jouit d'une large liberté répartit à la
responsabilité de transmettre ses biens à qui le désir, que cette personne soit dans le
besoin ou qu'elle jouisse des conditions de vie des plus aisés. Les gens ne disposent
pas Les choses par hasard. Les choses viennent au monde déjà rattaché à des gens
ayant des droits sur elle. Par l'intermédiaire de l'imposition, l'état offre une image
négative à la distribution. L’imposition dans la distribution viol les droits
fondamentaux et les libertés individuelles. Le seul cas de figure où il serait possible
que cette personne puisse soumission serait celui où une partie de ses biens entrerait en
conflit avec la troisieme règle de Nozick c’est-à-dire la réparation en cas
d'appropriation illégitime. Ce cas de figure mis à part, la propriété privée suit son cours
et la transmission s'effectue sans l'ombre d'un compromis en faveur de celui qui lègue
ses biens
60
II. CRITIQUE DES INSTITUTIONS DE BASE DE LA JUSTICE
DISTRIBUTIVE
Rawls soutient que ceux qui sont dans la position originelle doivent accepter les
inégalités social et économique. En effet , les principes qui doivent régir ce qui sont
dans cette position ne doit pas être fondé sur le talent naturel de chaque individu, mais
plutôt sur ce qu'ils ont choisi sous le voile d'ignorance. Les talents ou encore les dons
naturels sont contingents et n'obéissent à aucun principe moral les actifs naturels sont
arbitraires pour Rawls :
Les dons initiaux de la nature pour les contingences de leur développement dans l'instance
son arbitraire d'un point de vue moral…. Les fort qu'un individu est désireux de faire est
influencé par ses capacités et ces talents naturels ainsi que par les possibilités qui s'ouvre à
lui. Les mieux doués ont plus de chance toute chose égale par ailleurs de faire un effort
contentieux (Rawls théorie de la justice citée par nozick page 226)
Cette affirmation illustre dénigrement les talents naturels des individus qualifiés
comme arbitraires. Pour l’auteur de la théorie de la justice les avoirs ne doivent pas
défendre de dotation naturelle, car ces derniers sont arbitraires et immérités du point de
vue moral. C’est dire que pour Rawls la redistribution est un phénomène antérieur aux
61
atouts naturels. C’est dire que, pour Rawls la redistribution est un phénomène antérieur
aux atouts naturels. Puisque,
La répartition des revenus et de la richesse et les faits cumulatifs de répartition antérieurs des
atouts naturels c’est-à-dire des talents et des dons naturels en tant que ceci a été développés ou
au contraire non réalisé régule ainsi que leur utilisation favorisée ou non dans le passé par des
circonstances sociales et des contingence bonne ou mauvaises (Rawls 1971 :103)
Cette injustice première dans la répartition des talents et des biens sociaux, le
droit de chacun sur la totalité des actifs naturels constituent l'une des bases de la
conception Rawlsienne de la justice. Elle justifie que les plus favorisées soient
contraints par l’état a donné une part de leur bien à ceux qui le sont moins. Cette
conception de base de la personne, de ses talents et les conséquences que Rawls peut
en tirer font l’objet d’un second groupe de critiques importants de la part de Nozick. Il
la considère comme injustice arbitraire elle-même contraire au but qu'elle prétend
poursuivre.
De même « Si l'on élimine D’une situation le groupe le moins loti et ses savoirs,
Rien ne garantit que la situation et la distribution qui en résultera maximiseront la
position du nouveau groupe au moins loti » (Nozick 1998 : 260). Le principe de
62
différence créé de ce fait deux conflits liés aux intérêts : entre ceux qui sont au sommet
et ceux qui sont à la base et entre ceux qui sont au milieu et ceux qui sont à la base. Si
ceux qui sont à la base disparaissent, le principe de différence pourrait servir à
améliorer la position de ceux qui sont au milieu qui, vont former à leur tour un
nouveau groupe a la base dont la position doit être maximisée
63
CHAPITRE : LE CONTRAT RAWLSIEN COMME UNE SOLUTION AU
PROBLEME POLITIQUE EN AFRIQUE
INTRODUCTION PARTIELLE
De prime abord la théorie rawlsienne, qui a une portée universelle, serait une
solution purement de rechange à la pensée politique des sociétés démocratiques
africaine. Elle a des réalités exposées à la pensée politique des sociétés injustes et
inefficaces. Ainsi, le défi majeur de la pensée politique moderne consiste non
seulement à repenser des régulateurs politiques compatibles avec les exigences du
nouveau contexte d’évolution de la société moderne et susceptibles de résoudre les
liens intercommunautaires, mais surtout, un cadre d’une gouvernance au service du
développement. Les fruits d’une telle œuvre, qui s’affirmeront certainement dans le
temps, nécessitent l’apport de la pensée politique rawlsienne. En outre, notre problème
relatif à l’Afrique se précise en ces termes : comment la pensée politique rawlsienne
peut-elle prônée la base d’une justice sociale ?
L’homme ne vit pas isolement, mais il fait partie d’une société. Il ne faut pas que cette société
soit barbare, c’est-à-dire dans l’état de nature, mais organisé de manière à laisser à chaque
individu la faculté d’user de sa liberté, ou si l’on veut, de réaliser sa fin morale, car c’est en cet
effet de réalisation que consiste essentiellement la liberté. » (Kant
64
surtout au niveau économique où le secteur informel est dominant. Cette domination
traduit en fait un repli d’un grand nombre de populations sur elles-mêmes pour
survivre. Ces populations créent ainsi une nouvelle conception de leur environnement
social qui se caractérise par une sorte de capital de résistance. Ce capital de résistance
qui est en fait un capital social régit la pensée de ces populations et leur donne une
autre manière de concevoir l’espace politique africain. Ce qui infecte l’espace
politique africain, car la population est souveraine.
En outre, pour cette population, l’État qui devrait pouvoir leur apporter un
minimum de sécurité et d’égalité, est lui-même en proie à des contradictions internes
qu’il a du mal à surmonter. C’est ainsi que l’Occident apparaît pour s’interférer dans la
gérance de l’espace politique d’où il se présente comme celui qui a le monopole de la
politique africaine.
65
autre que ce peuple. Et, il faut le dire, dans cet espace politique, les habitudes se sont
créées, les réseaux d’intérêts constitués.
Cependant, les conflits intérieurs, causés plus ou moins par les dirigeants
africains lors des périodes électorales, ont maintenu l’Afrique dans un retard très
remarquable. Aujourd’hui, le creuset entre l’Afrique et l’Occident est très grand et
inquiétant. Les gouvernements africains ont échoué à leur responsabilité de veiller à
des règles destinées à empêcher l’abus du pouvoir monopolistique et à garantir un
cadre social sûr, abordable et fiable aux pauvres.
Aussi, elles apparaissent, de plus en plus, comme l’une des clefs d’explication
des crises politiques en Afrique. Certes, nous avons tendance à établir un lien
inextricable entre l’élection et la violence en Afrique. Or, ce n’est pas l’élection en soi
qui créée en elle-même la violence en Afrique. C’est plutôt la mauvaise élection.
Contrairement aux élections dites démocratiques, les mauvaises élections violent dans
leur principe et dans leur organisation, les normes internationales exigées en la matière
(liste électorale crédible, liberté de l’électeur, crédibilité de l’organe chargé de
l’organisation des élections, indépendance de la justice constitutionnelle chargée du
contentieux des élections, neutralité et impartialité des forces de défense et de
sécurité). Dès lors qu’elles enfreignent ces règles, les mauvaises élections créent des
injustices et des frustrations. Ces injustices et frustrations provoquent généralement et
inexorablement la violence électorale. Les mauvaises élections en Afrique créent
évidemment et inévitablement la peur et endeuillent de nombreuses familles africaines.
Elles sont ou constituent un facteur d’instabilité des sociétés africaines. C’est le sens
66
de l’impact négatif des mauvaises élections sur la cohésion et sur l’espace politique
africain. Tandis que les élections démocratiques sont libres, transparentes et sincères
dans certains pays de l’Afrique où elles ont été déroulées sans aucune violence, les
principes démocratiques régissant les élections ont été violés dans d’autres.
C’est dire que les élections en Afrique restent un exutoire de la violence, dès
lors qu’elles ne se déroulent sans effusion du sang. Ce faisant, ces élections à violence
rendent très fragile et déconstruisent l’espace politique africain. L’autre fait, c’est que
nos dirigeants africains se plaisent à abuser du pouvoir. Ils font du trône un patrimoine
éternel ou un héritage familial, où ils préparent même leurs successeurs, qui ne sont
rien d’autres que leurs fils. Ils créent ce qu’on appelle le tribalisme.
67
citoyens hors du commun et de la réalité politique participent à la vie politique est
donc fonction du degré d’émancipation atteint par l’autonomie de chacun d’eux en tant
qu’acteur social.
Nous devons penser et réaliser une politique africaine qui serait garant du
respect sacré des libertés individuelles et de la juste égalité des chances en vue du
mieux-être du noir dans la perspective rawlsienne. Cependant, comment donc, en
s’appuyant sur le discours de Rawls‚ pouvons-nous envisager une alternative nouvelle
et innovatrice pour ce continent ? Tel est l’objet de notre étude dans la suivante étape
de notre travail.
68
Les points culminants de cette fracture sociale sont marqués par les coups d’États,
les crises ou violences électorales, les abus du pouvoir. Ces pratiques dans l’espace
politique africain semblaient avoir pour objectif de reconstruire la cohésion sociale en
mettant fin aux dérives des échéances politiques constatées en Afrique, et instaurer une
plus grande ouverture dans cet espace politique en vue de redynamiser la stabilité
sociale. Cela engage la responsabilité de l’homme d’État, qui doit considérer les
gouvernés au même titre que lui, étant tous deux un idéal de la société.
L’homme d’État est un idéal, au même titre que celui de l’individu honnête ou vertueux. Les
hommes d’État sont des présidents ou des premiers ministres qui acquièrent cette dimension
par leur autorité et leur réussite exemplaires dans leurs fonctions, en faisant preuve de force,
La raison fondamentale en est que partout, il est question de paix ; dans les
villages, les villes ou même les campements les plus éloignés ou reculés, au plus haut
sommet des États et dans toutes les parties du monde (dans les pays développés ou non
développés), l’on ne rêve que de paix perpétuelle. Cependant, cet idéal de paix
perpétuelle est possible ou réalisable, mais il est mieux et important de faire en sorte
que cette paix se concrétise dans les actes humains. Confère Federico MAYOR,
(UNESCO, le 12 Mai 1998) que « la notion de la culture de la paix puise son symbole
dans le fait qu’une paix durable n’est pas l’absence de guerre, mais un processus
dynamique fondé sur des principes démocratiques ».
69
Il conviendrait toutefois que cette autorité soit éclairée et souveraine. Il s’agit ainsi
d’un processus pédagogique à mener avec subtilité et délicatesse, et en profondeur, en
vue du raffermissement des bases d’une évolution sociétale harmonieuse et prévisible.
En effet, pour construire un avenir africain sur la paix durable, c’est aujourd’hui
qu’il faut, dans la sagesse et avec détermination, engager des réflexions sur les
paramètres fondamentaux de la compétitivité tels que : le rapport au temps, au travail,
à l’argent, la vision du monde, l’aménagement de l’espace politique et du cadre de vie
sociale, bref la conception africaine de la vie dans un environnement mondial en
mouvement. C’est ainsi que E. Kant nous demande de rechercher « premièrement le
règne de la raison pure et sa justice et votre but (le bienfait de la paix perpétuelle) vous
reviendra spontanément » (Kant, 1795 :71). Ainsi, la recherche du règne de la raison
pure doit être pour tous les hommes, non seulement le citoyen mais aussi pour
l’homme politique, un devoir pour que se réalise la paix durable. Donc la recherche de
paix perpétuelle se veut un devoir qui doit interpeler plus les États africains pour un
développement durable et une stabilité sociale.
Le rôle du pouvoir politique est alors déterminant à cet égard pour la promotion
d’une nouvelle représentation sociale et culturelle. La société ne retrouvera son
équilibre et la paix durable que par l’équilibre et la stabilité de l’État. C’est lui qui doit
donner à la société la volonté de revivre par la garantie de la paix durable. C’est ainsi
qu’une approche rawlsienne désormais focalisée sur l’Afrique est nécessaire. Toute
solution face aux enjeux de la paix en Afrique doit donc être recherchée par une large
concertation, soutenue par la formation et la communication, pour réaliser le
consensus nécessaire au partage des objectifs et des efforts.
70
Dans ce sens, ne serait-il pas assez préoccupant d’analyser la réalité africaine avec
Rawls, et surtout de sa théorie qui donnerait une solution assez systématique à la
politique africaine, et particulièrement aux enjeux de la paix dans la modernité Négro
africaine ? Ce faisant, la théorie rawlsienne sera une théorie incontournable qui
apportera une contribution assez significative aux préoccupations sociales et politiques
touchant la question de la paix en Afrique. Son objectif est d’élaborer cette théorie de
la justice qui soit une solution de rechange du système politique africain afin de
favoriser une paix durable. Ainsi, il s’agit ici, avec Rawls, d’instaurer une justice de
paix en Afrique. Il faut amener la société africaine à s’investir principalement,
profondément et essentiellement dans la recherche de la culture de la paix durable à
travers la réalisation d’un équilibre entre les acteurs politiques et les citoyens. « Ce que
l’on peut faire d’en haut et que l’on devrait toujours faire, ce qui incombe à tout
gouvernement, c’est d’essayer d’instaurer (…) » la paix perpétuelle qui soit concrète
dans les actions humaines. (Karl Popper, 1993 : 62).
Une telle initiative nécessite au préalable de créer une coopération sociale qui serait
le début d’une quête garantie de la paix dans la modernité Négroafricaine. Aux dires
de J. Rawls :
Une société qui satisfait les principes de la justice comme équité se rapproche autant que
possible d’un système de coopération basé sur la volonté, car elle satisfait les principes mêmes
auxquels des personnes libres et égales donneraient leur accord dans des circonstances elles-
mêmes équitables ». (1987, Rawls : 39)
C’est à une telle condition que les sociétés africaines parviendraient à une
justice de paix. Cette coopération voudrait signifier un effort de vivre ensemble, de
communiquer et de cohabiter, même d’échanger pour décider et promouvoir un
meilleur futur social basé sur des fondements de la justice de paix. Pour ce faire,
s’agirait-il peut-être de se faire violence sur soi-même et à soi-même pour retrouver sa
propre dignité d’homme libre.
Mais, comment la retrouver si elle est chaque jour perdue quand la société
et le pouvoir politique tiennent si peu compte de l’existence des ‘droits de l’homme’,
au point même de les violer. Il faut pouvoir bénéficier du droit à la vie, à la parole, aux
besoins vitaux, ce qui n’est pas chose totalement évidente en Afrique.
71
Ce faisant, la culture de la justice de paix a beau être un projet louable en
Afrique, aucune paix, même efficace et durable ne peut être cultivée en dehors du
strict respect des droits de l’homme (droit de vivre, de parler et de penser), des droits à
la sécurité, des droits d’habiter en humain quelque part dans la société civile. C’est
pourquoi, pour confirmation, J. Rawls va signifier que : « chaque personne possède
une inviolabilité fondée sur la justice, qui même au nom du bien-être de l’ensemble de
la société, ne peut être transgressée » (Rawls,1987 : 29-30)
Ceci voudrait dire que dans les perspectives d’une justice de paix dans la
modernité Négro-africaine, les droits de l’homme, et surtout inviolable doit être au
cœur d’un tel projet de paix durable. Cependant, la modernité Négroafricaine
caractérisée par la culture de la justice de paix, par le droit et la justice doit dépendre
du développement d’un État souverain fondé sur la loi et des principes de base de la
société. Si la paix est fille de la justice sociale, c’est sous l’effet de la violence et de la
contrainte qu’elle est née.
Par ailleurs, il faut dire qu’une renaissance africaine doit être amorcée avec la
tenue des rencontres et des échanges entre les tenants du pouvoir et les citoyens pour
penser ensemble et unanimement la meilleure gouvernance possible de l’ordre socio-
politique en vue d’une paix évidente durable en Afrique. Avec Rawls, nous pouvons
dire que la paix est fille de la justice sociale, car une société juste (équitable) dit-il, est
celle qui rend les relations humaines plus cohésives et stables. D’où affirme-t-il en ces
termes : « la justice est la première vertu des institutions sociales ». (J. Rawls, 1987 :
29).
Il faut, selon Rawls, que ces institutions soient régies par les principes de la
justice sociale pour plus de vigueur et de garantie (pour la paix en Afrique). Pour J.
Rawls : « l’objet premier auquel s’appliquent les principes de la justice sociale est la
structure de base de la société, c’est-à-dire l’organisation des institutions sociales
majeures en un seul système de coopération » (Rawls 1987 : 85). Laquelle structure de
base qui sera mise en place pour coordonner, veiller au maintien et à la mise en forme
de la paix.
72
La question de la justice de paix en Afrique doit interpeler tout le monde,
même les citoyens des campagnes les plus reculés et coupés de toute réalité sociale de
ce qui est de l’émergence du territoire. Ce faisant, il faut une communication, une
sensibilisation à la culture de la justice de paix. Les journées internationales et
nationales de la paix doivent être portées aux intérêts de tous et célébrées comme il le
faut par tous et avec tous. Il faut plus œuvrer pour le retour et le maintien de la paix
durable, condition nécessaire à tout projet de reconstruction durable et de l’émergence
effective de l’Afrique.
CONCLUSION PARTIELLE
73
politique de Rawls vient construire et rétablir plusieurs fondements de la pensée
politique moderne jusque-là, et fixer des objectifs pour élaborer de nouvelles bases de
l’éthique sociale. Il dit à propos : « je présente l’idée principale de la justice comme
équité, théorie de la justice qui généralise et conduit à un plus haut niveau
d’abstraction la conception traditionnelle du contrat social ». (J. Rawls, 1987 : 29). De
ce fait, nous pouvons dire que Rawls modifie aujourd’hui cette vaine manière, sans
changement véritable, de concevoir l’éthique sociale. Rawls veut amener les sociétés
Négro africaines à espérer et à expérimenter une émergence radicale du continent
africain.
CONCLUSION GENERALE
En définitive tout au long de notre parcours il a été question de mettre en relief
la légitimité du contrat social de Rawls dans la construction d’une justice sociale. Pour
74
parvenir à élucider ce problème, notre tâche a consisté tout d’abord à présenter la
conception rawlsienne de la justice. Pour cela la justice représente la vertu des
institutions politiques et son rôle est d’assurer l’harmonie et l’équité dans la répartition
des biens sociaux. Ainsi a l’opposé de l’idéal utilitariste, la position de Rawls est celle
de supprimer toute inégalité dans la distribution des biens. Le contrat social de Rawls
se fonde sur deux principes majeurs que sont le principe d’égale liberté et le principe
de différence. Ces principes sont conçus comme des clauses qui servent de base aux
institutions afin d’établir la justice au sein de la société. Pour parvenir à ce but Rawls
justifie sa théorie qui se veut kantienne à travers le concept de position originelle
constitue ainsi le procédé méthodologique hérité de la doctrine classique du contrat
social. Par ce procédé Rawls parvient à conclure les principes universelles et
rationnelle de justice. De même dans le second volet de notre analyse, il a été question
de mettre en œuvre les deux principes de la justice au sein de la société. Ainsi l’auteur
décrit respectivement ces principes comme des instrument de protection de deux types
de liberté que sont la liberté politique et la liberté économique et ensuite de se
demander si ces principes conduisent-ils à une société stable et sont-ils sont-elles
conformes à la façon dont les hommes voient leur propre bien.
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l’utilitarisme dont une forme ou une autre n’a cessé de dominer la tradition de la
pensée politique (…) » moderne. (J. Rawls, 1987 : 29). Cette nouvelle vision s’inscrit
dans la doctrine traditionnelle du contrat social, qui, à son tour, servira de fondement à
la contribution de Rawls à l’évolution et à la redynamisation de l’ordre social actuel.
Sa pensée politique, Rawls l’aura consignée, entre autres, dans son idée d’une société
juste au point de vue sociétale ainsi que dans son projet de développement durable et
de justice de paix perpétuelle. Rawls fonde ainsi sa théorie de la justice sur la notion
d’équité, qui en fait sa spécificité et son originalité
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