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Université Oran 2/Mohamed Ben Ahmed

Institut de Maintenance et de Sécurité Industrielle


Département : Sécurité Industrielle & Environnement
Filière : Sécurité Industrielle et Environnement
(Promo Master 2)
Sécurité Biologique, Chimique, Nucléaire et
Radioactive (SBCNR)

Par Pr Ch. HEBBAR

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1 Introduction
Depuis longtemps, les grandes entreprises ont mis en place leur référentielle sécurité en utilisant
le concept du système de management et les principes d9amélioration continue. Un système de
management de la santé et de la sécurité au travail (SMSST) est une partie du système de
management global de l'entreprise. Tous les citoyens ont droit au travail. Le droit à la protection,
à la sécurité et à l'hygiène dans le travail, est garanti par la loi. Le travail est un besoin vital
pour le bien être de l'homme et l'amélioration de ses conditions de vie, le développement et
l'épanouissement de la société. C9est un facteur de production de l9économie ; Il est fourni par
des employés en échange d9un salaire. A côté des bienfaits du travail, il existe beaucoup de
risques et dangers qui peuvent causer d'importants dégâts touchant la santé et la sécurité des
travailleurs, le fonctionnement de l'entreprise et l'équilibre de l'environnement. Pour que le
responsable de l'entreprise assure la sécurité (chimique, biologique, nucléaire et radioactive) et
protège la santé de ses salariés et améliore la performance de son activité, il doit mener une
politique de prévention des risques professionnels (chimique, nucléaire, radiologique et
biologique) basés sur une bonne organisation.

Chapitre 1 : Droits et Obligations de l9employé et Obligations de l9employeur


1.1 Obligations de l9Employeur
1.1.1 Obligations de l9employeur
En matière de protection de la santé au travail, Il doit assurer aux travailleurs :

1. L'hygiène et la sécurité au travail

La sécurité renvoie à de multiples aspects (prévention technique, respect d'un minimum de


consignes, formation du personnel, organisation du travail, qualité des relations). Lors de son
travail, le personnel de laboratoire s'expose à des dangers chimiques, physiques, biologiques et
radiologiques, ...

2. Médecine du travail

La médecine du travail, obligation de l'organisme employeur, s'exerce sur les lieux mêmes de
l'organisme employeur qui doit prendre en charge la totalité des frais de son exercice ; douée
d9une double mission qui est préventive essentiellement et curative accessoirement.
L9organisme employeur est tenu :

ü Soit de créer un service de médecine du travail au sein de chaque organisme employeur


qui emploi un effectif important ;

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ü Soit de créer et de participer à la création d'un service inter-organismes de médecine du
travail sur une base territoriale ;
ü Soit d'établir une convention avec le secteur sanitaire ;
ü Soit d'établir une convention avec toute structure compétente en médecine du travail ou
tout médecin habilité.

Le médecin du travail est le conseiller de l'organisme employeur, il dispose du libre accès à


tous les lieux de travail. Il peut faire effectuer des examens complémentaires ou avoir recours
à un spécialiste. Il participe aussi aux travaux des organes légalement constitués au sein de
l'organisme employeur pour toutes les questions relatives à l9hygiène, à la sécurité et à la
médecine du travail.

3. L'instruction, l'information et la formation relatives aux risques professionnels

L'instruction, l'information et la formation des travailleurs visent à expliquer aux travailleurs et


à les sensibiliser sur les risques professionnels et les mesures de prévention à prendre pour les
éviter et éviter tout accident.

La formation est dispensée par des organismes de prévention et des établissements de formation
ou d'études compétents en la matière. La formation à la sécurité a pour objet :

ü de doter les travailleurs des connaissances en matière de PRP et les dispositions à


prendre en cas d'accident de travail ou de sinistre.
ü de préparer les travailleurs sur la conduite à tenir en cas d'un accident de travail ou d'une
intoxication sur les lieux de travail.

Les travailleurs, les membres des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité bénéficient
d'une instruction, d'information et de formation dans le domaine de la prévention des risques
professionnels. Une formation pratique et appropriée en matière de sécurité doit être distribuée
aux :

ü Travailleurs nouvellement recrutés.


ü Travailleurs changeant de postes, méthodes et de moyens de travail ;
ü Travailleurs de retour d'une convalescence due à un accident ou maladie
professionnelle.
ü Travailleurs assurant des missions de secourisme.

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4. Un Règlement intérieur

Chaque organisme employeur occupant Vingt travailleurs et plus est tenu d'élaborer un
règlement intérieur qui fixe obligatoirement les règles relatives à l'organisation technique du
travail, à l'hygiène, à la sécurité et à la discipline.

1.2 Droits et obligations de l9Employé

1.2.1. Les droits de l9employé

ü à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail ;


ü à une rémunération ;
ü au respect de son intégrité physique et morale et de sa dignité ;
ü au repos légaux et congés ;
ü à l'instruction, l'information et la formation relatives aux risques professionnels ;
ü à une durée de travail fixée à 40H/semaine.

Remarque :

ü Les travailleurs affectés à des travaux pénibles, dangereux ou impliquant de contraintes


particulières sur le plan physique peuvent bénéficier d'une réduction de la durée légale
de travail et des congés annuels supplémentaires.
ü Un congé supplémentaire non inférieur à 10 jours par année de travail est accordé aux
travailleurs exerçant dans les wilayas du sud.

1.2.2 Obligations de l9employé

ü D9effectuer un travail satisfaisant ;


ü De participer à l9augmentation de la production du site industriel ;
ü D'observer les mesures d'hygiène et de sécurité établies par l'organisme employeur en
conformité avec la législation et la réglementation du travail en vigueur ;
ü D9accepter les contrôles médicaux internes et externes que l'employeur peut engager
dans le cadre de la médecine du travail ;
ü De participer aux actions de formation, et de l'amélioration de l'hygiène et de la sécurité
;
ü De respecter strictement les règles et les consignes relatives à l'hygiène et à la sécurité
du travail, faute de quoi il est passible à des sanctions disciplinaires prévues par le
règlement intérieur de son organisme employeur.
ü De respecter le règlement intérieur.
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Chapitre 2 : Risque Biologique et Sécurité biologique

2.1Définitions

2.1.1 Définition de l9Agent biologique

Les agents biologiques sont des êtres vivants microscopiques, invisibles à l9Sil nu, présents
chez tous les êtres vivants et dans l9environnement. Ils sont indispensables à la vie dont la
plupart sont inoffensifs pour l9homme mais certains peuvent être à l9origine de pathologies et
sont donc responsables de maladies infectieuses.

2.1.2 Définition du Risque biologique

Selon la CE, le risque biologique est le résultat d'une exposition à des micro-organismes
susceptibles de provoquer une infection, une allergie ou une intoxication. Il est essentiellement
lié à la manipulation de produits biologiques et des cultures contaminées par des agents
infectieux : bactéries, champignon, parasites, prions, virus dont ceux responsables de fièvres
hémorragiques. Les risques biologiques sont des infections ayant pour origine des
microorganismes pathogènes (bactéries, virus et parasites) rencontrés en milieu professionnel
(Margossian, 2006). Plus de 15% des travailleurs se déclarent exposés à des agents biologiques
dans le cadre de leur activité, ce qui représente plus de 2,6 millions de travailleurs (INRS, 2008).

En milieu de travail, le risque biologique concerne de multiples activités :

ü L9agriculture (élevage) et les abattoirs


ü L9industrie agroalimentaire
ü Métiers de l9environnement : laboratoires biologiques, bactériologiques, toxicologiques
et laboratoires de fabrication de vaccins de sérum contre les animaux venins (traitement
des déchets, égouts et station d9épuration des eaux usées).
ü Métiers de la santé : médecins cliniciens, les chirurgiens, les chirurgiens-dentistes, les
médecins phtisiologues, les sages-femmes, les accoucheuses, le personnel de laboratoire
et des salles de soins.

Pour l9homme, ce risque infectieux dépendra :

ü du pouvoir pathogène de l9agent infectieux


ü de l9importance de la contamination (charge infectieuse X volume de l9inoculum)
ü de l9état des défenses immunitaires du manipulateur

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Exemples :

-Hépatites, la rage : Maladie Professionnelle d9origine virale.

-Le charbon (Anthrax), la tuberculose : Maladie Professionnelle d9origine bactérienne.

-Mycose cutanée (orteils, cuir chevelu) : Maladie Professionnelle d9origine mycélienne.

-Hépatite amibienne et les parasitoses : Maladie Professionnelle d9origine parasitaire.

2.2 Classification des agents biologiques

Les agents biologiques sont classés en 4 groupes en fonction du risque d9infection qu9ils
présentent, selon la gravité, le traitement et la contagiosité. Les agents biologiques des groupes
2, 3 et 4 sont considérés comme agents pathogènes : Bactéries ; Champignons ; Virus ; Parasites
et Prions.

2.2.1 Bactéries

Ce sont des microorganismes unicellulaires sans noyau (dont le génome est constitué d'ADN)
avec un seul chromosome et des plasmides. Les symptômes d'une infection bactérienne sont
similaires à ceux observés lors d'une infection virale (éruption cutanée, toux, écoulement nasal,
larmoiement, fatigue, nausée, fièvre et douleurs musculaires). Les infections bactériennes sont
traitées par antibiotiques. Exemple : Le charbon, la tuberculose

2.2.2 Virus

Ce sont des particules microscopiques infectieuses possédant un seul type d'acide nucléique
(ADN ou ARN) qui ne peuvent se répliquer qu'en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa
machinerie cellulaire, les dénaturer et les détruire en introduisant leurs propres gènes. Ils sont
éliminés par les urines, les selles et la salive. Les ATB n9ont pas d9effets sur eux. Exemple :
Les hépatites, la rage, les kérato-conjonctivites virales, constituent les Maladies
Professionnelles d9origine virale.

2.2.3 Champignons microscopiques

Ce sont des microorganismes végétaux pouvant être composés d'une cellule (par exemple les
levures) ou de plusieurs cellules (par exemple moisissures).

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2.2.4 Parasites

Ce sont des microorganismes vivant à l'intérieur et aux dépens d'un organisme d9une autre
espèce Exemple : poux, ténias

Les parasitoses occupent une place très importante parmi les problèmes de santé publique,
surtout dans pays du tiers monde.

Exemple :

-Près d9un milliard d9individus sont atteints d9ascaridiose


-L9amibiase frappe environ 10% de la population du globe

L9importance des affections parasitaires est due au faite qu9elles peuvent entrainer une
pathogénicité pouvant se compliquer d9accidents graves voire mortels (amibiases, bilharzioses).

2.2.5 Prions

Ce sont des particules protéiques responsables de maladies dégénératives du système nerveux


central chez l'homme et les animaux. Exemple : Maladie de la vache folle.

2.3 Classification des agents biologiques

Quatre groupes de risques : du plus faible au plus important (tab. 1) :

Groupe 1 : L9agent biologique n9est pas susceptible de provoquer une maladie chez l9homme.

Groupe 2 : L9agent biologique peut provoquer une maladie chez l9homme et constituer un
danger pour les travailleurs. Sa propagation dans la collectivité est improbable ; il existe
généralement une prophylaxie ou un traitement efficace. Exemple : Virus de la grippe.

Groupe 3 : L9agent biologique peut provoquer une maladie grave chez l9homme et constituer
un danger sérieux pour les travailleurs. Il peut présenter un risque de propagation dans la
collectivité, mais il existe plus au moins une prophylaxie ou un traitement efficace. Exemple :
Virus d9Immunodéficience Humaine (VIH).

Groupe 4 : L9agent biologique provoque des maladies graves chez l9homme et constitue un
danger sérieux pour les travailleurs : il peut présenter un risque élevé de propagation dans la
collectivité ; il n9existe généralement ni prophylaxie ni de traitement efficace. Ce groupe ne
contient ni bactéries, ni parasites, mais uniquement des virus. Exemple : Variole

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Tableau. 1 - Classification des microorganismes selon leur niveau de risque.

Groupe Pathogène pour Risques Traitement Prophylaxie


manipulateur communauté
1 Non Non / /
2 Modéré faible Oui Oui
3 Grave Modéré ± ±
4 Grave Grave endémicité 0 0

2.4 Chaîne de transmission des agents biologiques à l9Homme

Les agents biologiques se transmettent à l9Homme en suivant une chaîne de transmission,


constituée de 5 maillons :

2.4.1 Le réservoir d9agents biologiques : C9est le lieu dans lequel s9accumulent et prolifèrent
les agents biologiques. Le réservoir peut être vivant (peau, appareil respiratoire, salive sang) ou
inanimé (le sol : agent du tétanos, l9eau : virus de l9hépatite A) ou un objet contaminé (seringue
abandonnée).

2.4.2 Les portes de sortie : Là, les agents biologiques sortent du réservoir.

2.4.3 La transmission : En milieu professionnel, la transmission peut se faire par voie aérienne
(inhalation), par contact avec la peau ou les muqueuses, par inoculation (accident, morsure ou
piqûre d9insecte) ou par voie digestive.

2.4.4 Les portes d9entrée : Les portes d9entrée sont liées aux différents modes de transmission
: -voie respiratoire pour la transmission aérienne, -voie cutanée ou muqueuses ; -voie sanguine
lors d9une piqûre ou d9une blessure ; -voie digestive en portant les mains ou un objet à la bouche.

2.4.5 L9hôte potentiel : En milieu professionnel, il s9agit du travailleur, qui pourra être
contaminé et pourra développer une maladie si l9exposition est suffisamment importante et s9il
n9a pas été protégé.

2.4.6 Modes de contamination

Les principales sources de contamination sont le sang et les produits biologiques contaminés.
On distingue les voies suivantes :

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ü Voie cutanée ou percutanée : soit par piqûre lors de l9utilisation d9aiguille pour
injections ou par coupure avec le matériel tranchant, soit à la suite de projection de sang
ou autre liquide biologique sur une peau lésée du soignant.
ü Voie respiratoire ou aérienne à partir des aérosols.
ü Voie conjonctivale, par projection de matériel contaminé dans l9Sil.
ü Voie orale (ou par ingestion) qui résulte du non-respect de certaines règles élémentaires
dans les établissements de santé (pipetage à la bouche dans le laboratoire, alimentation
ou tabagisme dans les lieux de travail), mais aussi du port des mains souillées à la
bouche.

2.5 Types de risques biologiques

On distingue quatre types de risques pouvant résulter d9une exposition à des agents biologiques
: infectieux, immuno-allergiques, toxiniques et cancérogènes.

2.5.1 Risques infectieux

Les infections sont dues à la pénétration et à la multiplication d9un microorganisme dans le


corps. Selon l9agent biologique en cause, les principales répercussions sur la santé sont très
variables dans : -leur localisation (lésion cutanée, pneumonie, ictère ou jaunisse), -leur gravité
(simple fièvre, complications cardiaques ou pulmonaires pouvant entrainer la mort) ou, -leur
temps d9apparition (quel que heures, jours ou mois). Nous ne sommes pas tous égaux face au
risque infectieux, on peut développer une infection après une contamination ou en cas de baisse
de l9immunité (VIH, grossesse, traitement après greffe d9organe).

2.5.2 Risques immuno-allergiques

Les allergies (ou les réactions d9hypersensibilité) sont dues à une défense immunitaire trop
importante. Ces réactions sont dues à la présence dans l9organisme d9un allergène pouvant
provenir d9un agent biologique. Le seuil de déclenchement de ces effets est très variable d9un
individu à un autre, et pour un même individu au cours du temps.

Exemples : Rhinite, asthme.

2.5.3 Risques toxiniques

Une intoxication est un ensemble de troubles résultant de l9action exercée sur l9organisme par
une ou plusieurs toxines issues d9agents biologiques. En milieu professionnel, tout salarié peut
être exposé à des mycotoxines ou des endotoxines. Les mycotoxines sont produites par des

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moisissures dans certaines conditions de température et d9humidité. Certaines mycotoxines
peuvent entrainer directement des cancers. Les endotoxines sont des composants de la paroi des
bactéries (Gram négatif), libérées lors de la division cellulaire et lors de la mort des bactéries.
Leurs effets sont complexes : -fièvre passagère accompagnée de courbatures ressemblant à un
début d9état grippal. -atteinte broncho-pulmonaire pouvant devenir chronique (évolution
possible vers une insuffisance respiratoire). -manifestations digestives (nausée, diarrhée)
rattachées à une exposition massive par inhalation en particulier dans le traitement des eaux
usées et des déchets.

2.5.4 Risques cancérogènes

Un cancer est une tumeur maline formée par la multiplication désordonnée des cellules.
Certaines infections lorsqu9elles sont chroniques peuvent devenir cancérogènes. Par exemple
les infections chroniques par les hépatites B et C évoluent vers un cancer du foie. La liste
européenne des produits classés CMR ne contient pas d9agents biologiques mais le Centre
International de Recherche sur le Cancer (CIRC) définit cinq catégories de cancérogènes :
Groupe 1 : l9agent biologique est cancérogène pour l9homme Exemple : Virus de l9Hépatite B
ou C

Groupe 2 A : l9agent est probablement cancérogène pour l9homme Exemple : Infection à


Clonorchis sinensis (ver plat parasite des mammifères). Chez l'homme, il est à l'origine de la
distomatose hépatique.

Groupe 2 B : l9agent peut être cancérogène pour l9homme Exemple : VIH

Groupe 3 : l9agent est inclassable quant à sa cancérogènicité pour l9homme. Exemple : Toxines
de Fusarium.

Groupe 4 : l9agent n9est probablement pas cancérogène pour l9homme. 2.6 Principales
infections dues aux agents biologiques

2.6.1 Principales infections bactériennes

Les principales infections bactériennes, contractées en milieu de soins sont la tuberculose, les
fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, la brucellose et la listériose.

2.6.1.1 Tuberculose : Certaines études montrent que l9incidence de la tuberculose est quatre
fois plus importante chez le personnel de soins travaillant dans un hôpital et cinq fois plus

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importante chez le personnel de soins travaillant dans un hôpital de phtisiologie que chez la
population générale .

2.6.1.2 Brucellose : Elle est due aux bactéries du genre Brucella ; elle touche environ 5000
personnes par an. Des cas de brucelloses professionnelles ont été décrits chez les personnels de
laboratoire de bactériologie.

2.6.1.3 Fièvre typhoïde et paratyphoïde : La transmission au personnel du laboratoire peut se


faire par les selles, les urines, la bile et le sang contenant une charge infectieuse élevée, suite à
une ingestion accidentelle, mains sales portées à la bouche, pipetage buccal ou à une inoculation
parentérale.

2.6.1.4 Listériose : La bactérie peut être isolée dans les sécrétions vaginales, mais aussi dans
les selles de patients porteurs asymptomatiques, là encore des mesures prophylactiques
particulières seront prises pour les femmes enceintes (port de gants, blouses).

2.6.2 Principales infections virales

Les professionnels de la santé sont confrontés aux risques de contamination virale par
l9intermédiaire du sang et des liquides biologiques, notamment l9hépatite B, C et le VIH. 2.6.2.1
Les hépatites virales Ces hépatites sont des maladies professionnelles.

1. Hépatite virale A : Elle est due à un virus à ARN appartenant à la famille des entérovirus.
C9est un virus très résistant à la température ambiante et aux agents chimiques habituels.
L9incidence de 9hépatite A est variable d9une région à l9autre et beaucoup plus élevée dans les
pays en voie de développement,

2. Hépatite virale B : La transmission de l9hépatite B peut se faire par voie parentérale, parfois
fStomaternelle, aussi par voie orale (ou le risque soit très inférieur). L9exposition au virus de
l9hépatite B (VHB) est un risque sérieux dans les professions de santé que dans la population
générale.

3. Hépatite virale C : Le risque de contamination par le virus de l9hépatite C (VHC) doit être
envisagé, auprès de tout AES, le nombre de personnes infectées par le VHC et le taux de
transmission après accident sont plus importants que pour le VIH.

4. Hépatite virale E : C9est une maladie à transmission oro-fécale, un risque transfusionnel très
faible est maintenant reconnu. Des études ont décrit des cas de contamination professionnelle
pour les membres du personnel de santé.

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5. Hépatite virale F : encore mal individualisée. 2.6.2.2 Le virus de l9immunodéficience
humaine (VIH) On estime que 35 millions de personnes sont contaminées par le VIH dans le
monde et c9est en Afrique que la situation est la plus grave. En milieu de travail, le risque de
transmission est limité aux cas de piqûres ou coupures accidentelles avec du matériel souillé
(agents de nettoyage et d9entretien ramassant des seringues abandonnées).

A l9échelle mondiale, 286 cas d9infection à VIH d9origines professionnelles ont été cumulés en
fin 1997. Le nombre de cas le plus important a été observé dans les zones à haut risque.

2.7 Éléments clés de la gestion du Risque Biologique (EAP)

La gestion du risque biologique se base sur trois éléments clés :

2.7.1 Evaluation du Risque Biologique

Le risque est l'association de la probabilité et des conséquences d'un événement indésirable lié
à un danger ou une menace spécifique.

Probabilité R = f (P, C) Conséquences Eventualité qu'un événement gravité d'un événement


survienne

2.7.2 Atténuation du Risque Biologique

La réussite de l9atténuation du risque biologique se fait par différents moyens, à savoir :

2.7.2.1 Elimination : modifications des postes de travail, des équipements, des matériels, des
installations de production susceptibles de réduire ou d9éviter l9exposition à des dangers.

2.7.2.2 Contrôles administratifs :

ü Politiques, normes et directives utilisées pour endiguer les risques.


ü Pour le personnel : formation, compétence, santé, vaccination
ü Diffusion de l9information,
ü Sécurité des infrastructures,
ü Plan d'urgence et Programme d9audit.

2.7.2.3 Contrôles techniques : Maintenance, Calibration et Contrôles des équipements

2.7.2.4 Pratiques et procédures :

ü inventaire de produits dangereux


ü bonnes pratiques de labo

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ü désinfection et décontamination
ü gestion des déchets
ü utilisation des EPI
ü modes de transport des agents biologiques et toxines

2.7.2.5 Équipements individuels de protection : Dispositifs portés par l9employé pour se


protéger des dangers au laboratoire.

2.7.3 Mesure de la Performance

Pour savoir si :

- l9évaluation est satisfaisante ;


- les mesures d'atténuation fonctionnent ;
- le programme est viable et durable.
Trois éléments doivent être réunis :

-Contrôle : processus, procédures, structures et responsabilités pour la gestion du risque


biologique.

-Assurance : processus de vérification, Systématique du système au moyen d9audit et


d9inspection.

-Amélioration : fixer et atteindre des buts en matière de gestion du risque fondés sur les
feedback internes et externes.

2.8 Prévention du risque biologique

Tout employeur a l9obligation de mettre en place une démarche de prévention adaptée aux
agents biologiques. Celle-ci est fondée sur le principe de rupture de la chaîne de transmission
de l9agent biologique à l9homme, à un ou plusieurs niveaux :

1. La source de l9infection (le réservoir) ;


2. Le mode de transmission ;
3. Le salarié potentiellement exposé (procédures de travail et hygiène individuelle) ;
4. l9évaluation des risques, c9est-à-dire identifier les dangers liés aux différentes activités ; et
5. Définir les concepts clés, les enjeux.

Exemple : Conduite à tenir autour d'un cas de tuberculose en établissement de santé :

-Obligation de vaccination par le BCG pour le professionnel de santé

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-Fiche technique : Masques
-Fiche technique : Mesures préventives
-Fiche technique : Modalités de suivi du personnel contact
-Fiche technique : Modalités de suivi des patients contacts
-Fiche technique : Modalités du comptage tuberculeux

2.9 Sécurité biologique

2.9.1 Sécurité

La sécurité signifie l9absence des accidents ou de risques inacceptables.

L9accident est une manifestation du risque qui est susceptible d9engendrer des dommages sur
des personnes, des installations et/ou de l9environnement.

La sécurité est la protection préventive du salarié contre les risques d9accident du travail, ainsi
que la tendance à pérenniser le travailleur contre perte de son travail, en rendant moins
fréquentes les causes de rupture de contrat de travail. La sécurité et avant tout une affaire de
comportement individuel, à tous les niveaux en commençant par les responsables.

La sécurité au travail partage avec la sécurité industrielle des aspects communs dans le sens où
elles font toutes les deux références à des notions telles que le risque, le danger, la prévention,
la protection mais aussi la responsabilité et l9assurance. Elle est de l9ordre de la protection et de
la prévention des accidents et des maladies dans le monde professionnel. De plus, la sécurité au
travail est intimement liée à une situation de travail qui permet de décrire le travail à réaliser,
les missions à remplir en termes de tâches et d9activités. La situation de travail permet de décrire
également le poste de travail et son environnement professionnel.

La sécurité industrielle est l9ensemble des méthodes ayant pour objet de supprimer, ou du moins
minimiser, les conséquences des défaillances ou des incidents, dont un dispositif ou une
installation peuvent être l9objet, conséquences qui ont un effet destructif sur le personnel, le
matériel ou l9environnement.

La sécurité des systèmes est définie comme l9absence de risques inacceptables. Cette définition
repose sur la notion de risque et la sécurité des systèmes n9est atteignable que par le biais d9un
processus de réduction du risque.

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2.9.2 Sécurité biologique

La sécurité biologique (Biosafety) consiste dans la mise en Suvre d9un certain nombre de
principes, de techniques et de pratiques de confinement visant à prévenir le risque accidentel
d9exposition du personnel à des agents pathogènes ou à des toxines, ou encore de libération de
telles substances. La sécurité biologique vise donc à :

ü Protéger la population et l9environnement ;


ü Protéger le personnel ;
ü Maîtriser l'urgence en cas d9accidents ou de problèmes.

La sûreté biologique (Biosecurity) consiste dans la mise en place d9un certain nombre de
mesures d9ordre administratif et de gestion du personnel, en vue de réduire le risque de perte,
de vol, d9utilisation à mauvaise instruction, de détournement ou de libération délibérée d9agents
ou de toxines. Elle vise la protection, le contrôle et la responsabilisation pour le matériel
biologique précieux dans les laboratoires, afin d'en réserver l'accès et d'éviter les pertes, vols,
utilisations abusives, détournement ou disséminations délibérées. Les procédures et pratiques
utilisées pour la sécurité et la sûreté biologiques visent à contenir les agents biologiques dans
des endroits précis.

þþþ La sécurité biologique vise à protéger les êtres humains et l9environnement des effets
des agents biologiques alors que la sûreté biologique consiste à protéger les agents biologiques
contre ceux qui voudraient les utiliser dans l9intention de nuire.

La planification et la mise en Suvre d9un plan de sécurité biologique des laboratoires doivent
être adaptées à la nature de chaque établissement, aux types de recherches et de diagnostics
effectués, et à l9environnement local. Pour cela, il est nécessaire :

ü d9inclure des directeurs scientifiques, des chercheurs principaux, des employés de


laboratoire, des administrateurs, des agents de sécurité, du personnel de sûreté et
d9entretien et des organismes d9application de la loi.
ü de communiquer en temps opportun les cas de vol, de perte ou de rejet des agents
pathogènes à l9agent responsable. Ce dernier assure leur transfert et leur transport aux
personnes autorisées à avoir accès.

Le plan de sécurité biologique des laboratoires doit porter sur les facteurs suivants : -Protection
matérielle ; -Pertinence et fiabilité du personnel ; -Responsabilisation relative aux agents
pathogènes ; -Intervention en cas d9incident ou d9urgence.

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1. Protection matérielle

L9évaluation des risques liée à la protection matérielle doit inclure tous les niveaux de l9examen
de la sécurité biologique des laboratoires : sûreté du périmètre, sûreté de l9établissement, sûreté
des laboratoires et sûreté propre aux agents pathogènes, et on doit y souligner les procédures
visant à protéger l9endroit, par exemple, accès par carte, claviers numériques, verrous de
sécurité, etc. Tous les laboratoires doivent adopter des pratiques de biosécurité dans le but de
réduire les possibilités d9entrée non autorisée sur les lieux, dans les endroits réservés aux
animaux et à l9entreposage ainsi que l9enlèvement non autorisé de matières infectieuses de
l9établissement.

2. Pertinence et fiabilité du personnel

La vérification des références et des autorisations de sécurité peut être exigée avant que l9accès
aux installations soit autorisé aux employés. L9utilisation d9insignes d9identité avec photo pour
les employés et d9insignes temporaires pour les visiteurs accompagnés, peuvent permettre
d9identifier les personnes à autorisation d9entrer dans les zones réglementées.

L9accès aux installations réservées aux agents pathogènes et à l9entreposage est limité aux
utilisateurs et aux personnes légitimes seulement.

3. Responsabilisation relative aux agents pathogènes

Les procédures de responsabilisation relatives aux agents pathogènes doivent comporter les
exigences relatives à l9inventaire en ce qui concerne : -l9étiquetage approprié, -le contrôle de la
possession interne, -l9inactivation et l9élimination des cultures après utilisation ainsi que -les
transferts à l9intérieur et à l9extérieur de l9établissement et -la mise régulière des inventaires à
jour. La tenue des dossiers doit comprendre : -les inventaires d9agents pathogènes, -le nom des
personnes qui ont accès aux agents pathogènes ainsi qu9aux endroits où ils sont entreposés ou
utilisés, et -les documents de transfert. En outre, il doit exister une méthode de notification pour
permettre de définir, de signaler et d9apporter des mesures correctives aux problèmes en matière
de sûreté, c9est-à-dire signaler les divergences contenues dans les inventaires, les défectuosités
du matériel, les manquements à la sûreté, le rejet des agents pathogènes.

4. Intervention en cas d9incidents ou d9urgence en matière de biosécurité

Il est nécessaire de mettre au point un protocole de déclaration et d9enquêtes sur les incidents
de sûreté, par exemple les matières infectieuses manquantes ou entrée non autorisées. Il doit
exister un mécanisme pour le signalement et l9expulsion des personnes non autorisées.
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Les plans d9intervention en cas d9incidents ou d9urgence en matière de sécurité biologique des
laboratoires doivent comporter des mesures d9intervention en cas :

ü d9événements intentionnels (alertes à la bombe),


ü d9événements non intentionnels (rejets accidentels)
ü ou d9événements naturels (pannes électriques, phénomènes météorologiques violents)

Remarque : Il est nécessaire d9offrir une formation à tout le personnel concerné.

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