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CAS PRATIQUE

1 ) Le cas de grève
Face à la restructuration de la société par l'employeur, avec l'introduction
de nouvelles machines, les salariés s'y opposent en réclamant une augmentation
de leur salaire. L'employeur refuse leur demande et le dialogue, ce qui entraîne
une grève d'une partie du personnel.
La grève initiée par les travailleurs est-elle légale ?
Selon l'article 82.5 du code de travail << toute grève doit être précédée
d'un préavis permettant la négociation entre les parties. Le préavis de grève est
déposé par les représentants des salariés, auprès de la direction de l'entreprise, de
l'établissement et le cas échéant auprès des unions patronales de la branche
d'activité. Sa durée est de six jours ouvrables. Est interdite toute grève
déclenchée dans l'inobservation du préavis prévu à l'alinéa 1 >>.
En l'espèce, une partie du personnel est entrée en grève à cause du refus
de l'employeur d'augmenter leur salaire et de dialoguer face à la restructuration
de l'entreprise par l'instauration de nouvelles machines. En vertu de l'article
précitée, la grève devait être précédée d'un préavis, ce qui n'a pas été, et par
conséquent, la grève initiée par les travailleurs est illicite.

2) Le cas de l'embauche des travailleurs temporaires


Face à une grève, l'employeur décide d'embaucher des travailleurs
temporaires pour remplacer les grévistes.
Peut-on légalement embaucher des travailleurs temporaires pour
remplacer les grévistes ?
Selon l'article 11.4 alinéa 2 du code de travail << ll ne peut être fait appel
à des travailleurs temporaires pour remplacer des grévistes >>.
En l'espèce, l'employeur décide d'embaucher des travailleurs temporaires
en vu de remplacer les grévistes, or selon l'article précité, cela est interdit. Par
conséquent, l'employeur n'est pas en mesure d'embaucher les travailleurs
temporaires.

3) Le cas du licenciement
Une altercation survient où un travailleur frappe un responsable, ce qui
conduit au licenciement immédiat de celui-ci ainsi que d'une autre gréviste.
L'employeur peut-il légalement licencier un coupable d'agression
physique en milieu de travail ainsi qu'un gréviste ?
Selon l'article 17.4 du code de travail << le motif du licenciement peut
tenir à la personne du salarié, qu'il s'agisse de son état de santé, de son aptitude à
tenir l'emploi, de son insuffisance professionnelle ou de sa conduite fautive. Le
licenciement est alors qualifié de licenciement pour motif personnel.
L'employeur qui licencie pour motif personnel doit notifier sa décision par écrit
au salarié (...) >>.
En l'espèce, un travailleur a agressé physiquement son responsable en le
frappant, cela constitue une faute lourde, par conséquent en vertu de l'article
précitée, l'employeur est en mesure de le licenciement en toute légitimité.
Qu'en est-il du licenciement de la gréviste ?
Le droit de grève étant fondamental et protéger par la constitution
ivoirienne, tout salarié gréviste ne peut être sanctionné à raison d’un fait
quelconque commis à l’occasion de la grève, sauf en cas de faute lourde de
celui-ci. En l'espèce, l'employeur a licencié une gréviste, cela est interdit, par
conséquent, le licenciement est abusif.

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