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Pr. Yasser MAYSSOUR


2022 / 2023

Gestion de risques
+
Programme du cours

n Chapitre 1.Investissement / Risque

n Chapitre 2. Les modèles

n Chapitre 3: Le risque de marché

n Chapitre 4. Le risque de crédit

n Chapitre 5. Les marchés financiers et gestion de risques


+
Déroulé du cours

n Cours magistraux/TDs en présentiel

n E-mails pour le partage des cours

n E-mail: mayssouryasser@gmail.com
+
Organisation du cours

n Nommer deux délégués de classe H/F

n Constituer une liste de tous les étudiants inscrits en cours

n Création d’un fichier étudiant (nom, prénom, classe, filière,


e-mail)
+
Modalités d’évaluation

n Un examen partiel (30%)

n Un examen final (60%)

n Assiduité et présence en cours (10%)

n Recommandation: Prise de note


+
Projet de recherche

n Projet / Une ou plusieurs opérations financières / une


décision d’investissement / une activité dans une entreprise/
une filiale, etc.

n Analyse de risques

n Analyse de risques financiers

n Votre avis / perception?

n Quelle stratégie de gestion de risques? (objectifs, plan, etc.)


+ Références
+
Définition

n La définition du risque fait l’objet d’un consensus: c’est « un


aléa dont la survenance prive un système d’une ressource et
l’empêche d’atteindre ses objectifs » (Wibo, 2000).

n D’autres définitions peuvent être évoquées: « Une situation


dont l’occurrence est incertaine et dont la réalisation affecte
les objectifs de l’entreprise qui le subit.» (Barthélémy, 2000).
« Un danger inconvénient plus ou moins probable auquel un
individu, un acteur est exposé.» (Larousse)
+

Source: Jean-David DARSA, 2015


+
Chapitre 1.Investissement / Risque

n Pour investir dans une entreprise, on commence par


l’évaluer et vérifier si l’investissement sera créateur de
valeur.

n Mais que signifie concrètement un investissement.

n Comment évaluer si un projet d’investissement est créateur


de valeur ?

n Comment calculer sa rentabilité ou son rendement ?

n Et comment faire le choix entre plusieurs projets


d’investissements ?
+
Plan du chapitre 1

n 1. Les outils d’aide à la décision et le choix d’investissement

n 2. Investissement et risque
+
n Prenons un exemple : Kareem, étudiant en Master
Entrepreneuriat, souhaiterait lancer une start-up A, pour cela il a
besoin d’un apport initial de 18 000 dh. Pour financer son projet,
il contacte son amie Leila. En effet, Leila a épargné 18 000 dh
qu’elle souhaite faire fructifier en investissant.

n Nous envisagerons deux hypothèses :

– Hypothèse 1 : Leila investit dans la start-up de son ami Kareem


qui la remboursera selon un échéancier précis, les flux à l’année t
étant représentés par F t.

– Hypothèse 2 : Leila lance sa propre start-up B en investissant son


épargne soit 18 000 dh, ce qui pourrait générer des flux de
trésorerie.
+n Lequel des deux projets sera le plus profitable ? Êtes-vous
capable de faire un choix ? Sinon, n’ayez pas d’états d’âme !

n En effet, en observant la somme des flux dégagés par ces


deux projets, on remarque qu’ils génèrent la même somme :

n On pourrait donc conclure que ces deux projets sont égaux,


alors que ce n’est pas le cas ! À la fin de ce chapitre, vous
disposerez d’outils qui vous permettront d’apporter une
réponse pertinente à cette question. Vous serez en mesure
de choisir entre ces deux projets d’investissement, en
retenant le projet le plus profitable.
+ 1. Les outils d’aide à la décision et
le choix d’investissement

n L’investissement représente l’acquisition d’un bien matériel


ou immatériel dont l’objectif est de créer de la valeur pour
l’entreprise. Sa mise en œuvre entraîne des coûts et des
revenus engendrant des flux de trésorerie (cash fows).

n C’est à partir de ces flux que sont élaborés les outils d’aide à
la décision dont nous allons traiter dans le présent chapitre.

n Ces outils s’appliquent à tout type d’investissement, allant de


l’acquisition d’un matériel, d’un brevet ou d’une marque à
l’acquisition d’une entreprise, en passant par la création
d’une business unit.
+ n La valeur actuelle d’un projet est égale à la valeur actuelle
de tous les flux de trésorerie futurs générés par le projet.

n Cette valeur doit prendre en compte la valeur temps de


l’argent, pour cela, les flux de trésorerie seront actualisés à
un taux qui reflète le coût du capital.

n Ce dernier comprend le coût de l’incertitude, le coût


d’opportunité, le risque et le coût de financement. Ce taux
sera le taux d’actualisation.

n Pour déterminer si le projet est créateur de valeur,


destructeur de valeur ou génère seulement ce qui compense
le coût de l’investissement, on utilise des techniques
d’évaluation que nous allons aborder dans ce chapitre et que
vous devrez maîtriser pour effectuer des choix
d’investissement.

n Nous présenterons un bilan comparatif des différentes


techniques en insistant sur les plus pertinentes et les plus
fiables dans des contextes particuliers.
+ Les paramètres pris en compte dans les techniques de
choix d’investissement

n La valeur d’une entreprise se détermine à partir des flux de


trésorerie liés au patrimoine de l’entreprise et à partir de la
trésorerie future qui pourra être générée par les
investissements.

n L’objectif d’un directeur financier est de maximiser la valeur


de l’entreprise, par conséquent la richesse de ses
propriétaires.

n Pour sélectionner les projets les plus profitables, le directeur


financier prend en considération le flux futur de trésorerie et
son incertitude.

n Pour évaluer un projet d’investissement et pour choisir celui


qui maximisera la richesse, on s’appuie sur les critères
pertinents suivants :
+

– l’intégralité des flux futurs de trésorerie générés par le


projet,

– la valeur temps de l’argent,

– le degré d’incertitude lié à ces flux futurs.

n Pour mémoire, les deux derniers facteurs sont reflétés dans


le taux d’actualisation. La technique qui tient compte du
maximum de critères sera la plus fiable en matière d’aide à la
décision dans le choix d’investissement.
+ Les techniques de choix d’investissement
n Exemple:

n En observant ces deux opportunités d’investissement,


laquelle est la plus rentable pour Leila ? Lequel des deux
projets lui permettra de récupérer sa mise initiale le plus
rapidement possible ?

n On pourrait répondre à ces questions en observant les


chiffres et par tâtonnement retenir un investissement mais les
techniques d’évaluation nous permettront de donner une
réponse exacte à cette question.
+ A. La valeur actuelle nette d’une séquence de flux
n La valeur actuelle nette (VAN) (Net Present Value) est la
somme actualisée des flux futurs générés nette de
l’investissement initial. Le mot « nette » signifie que tous les
flux négatifs ou positifs sont à prendre en considération.

n En effet, la VAN n’est autre que la différence entre la valeur


actuelle des flux positifs et celle des flux négatifs.

n Calcul de la VAN. Notons t la période, Ft la valeur du flux futur


à la fin de la période t, n le nombre de périodes constituant la
durée de vie du projet d’investissement, Inv le montant de
l’investissement et r le taux d’actualisation :
+ n Interprétation de la VAN. Un projet n’est pertinent que si sa
valeur actuelle nette est positive. La VAN positive indique que
les flux générés par le projetsont suffisants pour couvrir le coût
de l’investissement.
n Nous en déduisons donc :

– Si la VAN > 0 dh, le projet dégagera des flux qui maximiseront la


richesse des investisseurs, donc le projet doit être retenu.
– Si la VAN < 0 dh, le projet dégagera des flux qui ne couvriront
pas le coût du projet, la richesse des investisseurs diminuera, donc
le projet doit être rejeté.

– Si la VAN = 0 dh, le projet n’affectera pas la richesse des


actionnaires, donc l’investisseur sera indifférent quant à la
sélection ou non de ce projet.
n Lorsque l’on doit choisir entre plusieurs projets, on optera pour
celui qui a la VAN la plus élevée, ce qui signifie que l’on
préférera le projet dont les flux positifs générés excèdent très
largement le coût de l’investissement.
+ Exemple:
n Reprenons l’exemple de la start-up A : compte tenu des flux promis par
Kareem, quelle sera la valeur actuelle nette du projet sachant que le
taux d’actualisation est de 5 % ? Serait-il plus intéressant pour Leila de
participer à ce projet ou de se consacrer à sa start-up B ?

n En investissant aujourd’hui 18 000 dh dans la start-up A de son ami,


Leila pourra augmenter sa richesse initiale de 5 743 dh. Par contre, en
lançant sa propre start-up, sa richesse augmentera de 6 096 dh. La start-
up B est donc plus profitable.
+ Les avantages de la VAN
Elle prend en compte la valeur temps
de l’argent car elle utilise le taux
d’actualisation, taux qui reflète le fait
que 1 dh aujourd’hui vaut plus que 1 dh
demain..
Elle prend en compte tous les flux de
trésorerie

Elle met en évidence l’augmentation de


richesse initiale si le projet est réalisé.

Les inconvénients de la VAN


En pratique il est difficile de déterminer
le taux d’actualisation utilisé pour les
calculs de la VAN
La VAN est une valeur absolue, donc
elle ignore la taille de projet. Par
exemple, la VAN favorise un projet qui
nécessite un investissement d’1 million
de dhs et qui génère des profits de 1000
dh par rapport à un autre qui requiert
1000 dh de mise initiale et génère 500
dh.
+ B. Le taux de rendement interne
n Le taux de rentabilité interne (TRI) est le taux d’actualisation
qui annule la VAN.

n Il s’agit d’un critère d’aide à la décision assez intuitif. Plus la


valeur du TRI est élevée plus le projet sera intéressant.

n En d’autres termes, tout projet ayant un TRI qui dépasse le


coût du capital doit être réalisé et tout projet pour lequel le
TRI ne couvre pas le coût du capital doit être refusé.

n Il est intéressant d’investir dans le projet lorsque son TRI est


supérieur au taux d’actualisation.

n Le TRI peut être considéré comme le taux d’actualisation


maximum pour lequel le projet génère toujours des
bénéfices.
+ Calcul du TRI: méthode d’approximation linéaire
n Nous pouvons également utiliser l’interpolation linéaire pour trouver une
valeur approximative du TRI réel, notée TRI*.

n En premier lieu, il faut trouver un taux d’actualisation (r négatif) qui rend la


VAN négative (VAN négative) mais proche de zéro, et un taux d’actualisation
(r positif) qui rend la VAN positive (VAN positive) toujours proche de zéro.

n L’intervalle entre les deux taux d’actualisation choisis doit être le plus étroit
possible (écart de 3 % à 5 %). Le TRI approximatif TRI* sera ensuite trouvé
en appliquant la formule suivante

Figure: L’approximation linéaire du TRI: TRI* (Harb, Veryzhenko, Masset, Murat, 2014)
+ Exemple:
n Calculons le TRI de nos deux projets start-up A et start-up B par la
méthode de l’approximation linéaire.

n Pour la start-up A, supposons que le taux d’actualisation est de 15


%,

n Le taux d’actualisation r entraîne une VAN négative, donc il faut


baisser r pour augmenter la VAN. Supposons r = 13 %.

n Avec un taux d’actualisation de 13 %, la VAN est positive. Nous


pouvons donc en conclure que le vrai TRI se trouve entre 13 % et 15
%.

n Pour retrouver la valeur approximative du TRI nous utilisons la


formule de l’interpolation linéaire :
+ n Compte tenu que le TRI de la start-up A est plus élevé que le
taux d’actualisation de l’économie, qui est de 5 %, ce projet est
rentable. Appliquons le taux d’actualisation de 15 % au projet B.

n Cela signifie que, même si le taux d’actualisation augmente


jusqu’à 15 %, Kareem augmentera sa richesse de 525 dh. Il faut
donc augmenter le taux d’actualisation pour obtenir une VAN
négative, par exemple à 17 %.

n Cela signifie que le vrai TRI se trouve entre 15 % et 17 %.


Appliquons l’interpolation linéaire pour déterminer
l’approximation du TRI.

n Selon le TRI, Leila a intérêt à se lancer dans sa propre start-up,


car TRI B > TRI A.
+

Les avantages du TRI Les inconvénients du TR


– Le TRI prend en considération la Si le projet génère des flux de
valeur temps de l’argent et fait appel trésorerie négatifs (occasionne des
dans son calcul aux flux actualisés. pertes) et positifs (dégage des profits),
– Il fournit une mesure de le TRI ne sera pas unique.
performance en pourcentage. Nous pourrions trouver plusieurs
– Il constate l’augmentation de la taux de rentabilité interne pour le
richesse initiale si le projet est réalisé. même projet, ce qui rend la décision
– Il tient compte de tous les flux de de choix d’investissement plus
trésorerie. complexe.
– La différence entre le TRI et le taux
d’actualisation indique le rendement
supplémentaire généré par le projet.
+ Controverse: Le conflit entre la VAN
et le TRI
n Supposons que vous ayez la possibilité d’investir 2dh aujourd’hui et de
recevoir 3dh demain. Le TRI d’une telle opération d’investissement est de
50%.

n Une autre opportunité d’investissement exige 1 000dh aujourd’hui et demain


vous recevrez 1100dh. Le TRI de ce projet est de 10%.

n Vous augmentez votre richesse de 1dh avec le premier projet, et de 100dh


avec le second projet. En général, un investisseur choisirait le second projet.
C’est plus intéressant d’avoir un petit taux d’intérêt pour une somme
importante, que d’avoir un taux d’intérêt élevé pour une petite somme. Cet
exemple illustre le conflit entre la VAN et le TRI.

n Le TRI favorise un petit projet avec une grande rentabilité, la VAN favorise un
projet qui produit une valeur ajoutée plus importante donc une
maximisation de la richesse.

n La VAN et le TRI, s’ils sont deux outils très utilisés en entreprise, peuvent
donc amener à des conclusions non convergentes voire conflictuelles. Si la
VAN s’inscrit davantage dans une logique de surplus, le TRI repose plutôt
sur une logique de rendement (financière).

n Mais, plutôt que de les opposer, nous pouvons considérer qu’ils sont
complémentaires, la VAN exprimant la richesse produite, et le TRI un taux de
rentabilité, de fait plus comparable à un autre taux, le coût du capital.
+ C. Le TRI modifié
n Le taux de rentabilité interne modifié prend en compte la
possibilité de réinvestissement des flux générés par le projet
à un taux i différent du TRI lui-même:

n Cette technique élimine le problème de changement de


signe et l’hypothèse de réinvestissement car seuls les flux
financiers positifs sont réinvestis à un taux d’investissement i
correspondant au retour sur investissement d’un risque
comparable.
+ Exemple
n Supposons que le taux de réinvestissement soit de 3 %.

n Projet start-up A

n Nous appliquons la formule entre la valeur future et la valeur


actuelle :

n Suite au réinvestissement des flux générés par le projet A au


taux de 3 %, nous recevons 29 357 dh au bout de 5 ans. Le
taux de rentabilité interne modifié de la start-up A sera donc
de:
+ n La valeur future de la start-up B sera de:

n L’investissement initial du projet B est de 18 000 dh, donc:

n En prenant en compte les TRIM précédemment calculés,


nous pouvons conclure que les deux projets avec une option
de réinvestissement couvrent largement le coût du capital,
qui est de 5 %. Leila a intérêt à se lancer dans sa propre
start-up car TRIM B > TRIM A.
+

L’apport du TRIM par rapport au TRI

n En comparant les valeurs du TRIM et du TRI du projet B, nous


constatons qu’il y a un écart de 1,77 point.

n Ceci s’explique par le fait que le TRI suppose un


réinvestissement des flux générés au taux égal au TRI alors
que le TRIM prend en considération un taux de
réinvestissement différent, en l’occurrence 3 %.

n Dans la vie réelle, un investisseur place son argent dans


différents projets pour diversifier ses risques, donc il ne peut
pas exiger un taux de rentabilité égal au TRI. En effet, le TRIM
est basé sur une hypothèse plus réaliste.
+ D. Le délai de récupération
n Le délai de récupération ou de recouvrement ou encore délai de retour
sur investissement (DR)d’un capital investi est le temps au bout duquel
la somme cumulée des flux futurs est égale au montant investi.

n Selon ce critère élémentaire, un projet est d’autant plus judicieux que le


temps nécessaire pour récupérer les capitaux investis est court.

n Dans la pratique, les entreprises se fixent un délai de récupération


maximal (DRM) pour un projet d’investissement et l’utilisent pour la
prise de décision :

– si le DR > DRM le projet doit être refusé ;

– si le DR < DRM le projet sera acceptable.

n La technique du délai de récupération prend en compte le risque de


flux de trésorerie lié au projet. Plus le temps pour recouvrer
l’investissement initial est long, plus nous courons le risque de
rencontrer des aléas. Cette technique favorise le projet qui nous
permet de récupérer l’investissement le plus tôt possible, donc le
projet le moins risqué.
+ Exemple:
n Le délai de récupération de la start-up A est entre 3 et 4 ans.
À la fin de la troisième année, il nous manque encore 6 000
dh, alors que la quatrième année nous rapporte 8 000 dh.

n 8000/12= 667 dh par mois, 6000/667=9 mois donc


l’investissement initial de 18 000 dh sera recouvré pour le
projet A 3 ans et 9 mois.

n Le délai de récupération pour le projet B est également


compris entre 3 et 4 ans. (1000/8000*12=1,5 mois). donc le
délai de récupération est de 3 ans et 45 jours.
+

Les avantages du DR Les inconvénients du DR


– Cette technique est très simple – Cette technique ne prend pas
et très intuitive. en compte tous les flux de
– Elle prend en compte le risque trésorerie. Elle ignore les flux qui
de flux d’une manière indirecte. surviennent après le délai de
Un projet avec un délai de récupération.
récupération plus court est – Elle ne prend pas en compte la
considéré comme Moins risqué valeur temps de l’argent.
+ E. Autres techniques de choix d’investissement: indice
profitabilité et délai de récupération actualisé
de

n Indice de profitabilité (IP). Un indice de profitabilité est une


technique alternative de choix d’investissement. Il recourt aux
mêmes données utilisées dans le calcul de la VAN mais il se
présente comme un indice, ce qui rend son usage plus attractif
pour les investisseurs et les directeurs financiers.

n Si IP > 1, les bénéfices du projet dépasseront le coût de


l’investissement, le projet sera en mesure de maximiser la
richesse et donc sera retenu.

n Si IP < 1, le raisonnement s’inverse et le projet est écarté.

n Et si IP = 1, le projet n’apportera aucune valeur ajoutée au


capital investi donc un décideur financier sera indifférent quant
au choix de cette opportunité d’investissement.
+ n Délai de récupération actualisé (DRA). Le délai de
récupération actualisé d’un capital investi tient compte de la
valeur temps de l’argent et de l’incertitude des flux futurs. Il
représente le temps nécessaire pour que la somme cumulée
des flux futurs actualisés soit égale au montant investi.

n L’actualisation est faite au taux de rentabilité minimum exigé


par l’entreprise.
+ 2.Investissement et risque

Le rapport rendement-risque
n Tout projet d’investissement induit un certain nombre de risques.

n Un investisseur redoute essentiellement l’incertitude quant à la réalisation


des flux de trésorerie prévus tout au long de la durée de vie du projet.

n Pour juger de la pertinence de son projet d’investissement et donc pour


calculer la valeur actuelle des flux futurs promis, l’investisseur intègre
l’incertitude des flux à son calcul.

n Cette incertitude provient des conditions économiques, de l’évolution du


marché et de la conjoncture internationale. Elle sera reflétée par le taux
d’actualisation.

n Par conséquent, le risque qui représente, entre autres, l’incertitude des


flux, sera appréhendé de deux manières : soit en actualisant les flux avec
un taux plus élevé pour les projets considérés plus risqués, soit en
exigeant un rendement plus élevé des projets les plus risqués.
+

n Pour prendre une décision d’investissement, il ne faut pas considérer


uniquement la richesse créée par le projet, mais il faut surtout tenir
compte du risque inhérent à ce projet.

n Le risque sera toujours une des plus grandes préoccupations d’un


directeur financier, étant donné que les investisseurs exigeront une
compensation, appelée prime de risque (risk premium), en échange du
risque encouru.

n Si un projet d’investissement ne garantit pas un rendement à la hauteur


du risque accepté, l’investisseur n’hésitera pas à retirer les fonds
investis et à les placer dans un autre projet.

n C’est pour cette raison que le taux d’actualisation utilisé dans les
techniques de choix d’investissement doit refléter non seulement
l’incertitude des flux mais aussi le coût d’opportunité, la valeur temps
de l’argent et les autres risques (risque de marché, risque de défaut…)

n Pour déterminer la valeur de la prime de risque exigée sur un


investissement, il faut commencer par mesurer le risque.
+ n La mesure du risque

n Un projet d’investissement peut être considéré comme une


valeur aléatoire. Le flux de trésorerie généré par ce projet peut
prendre différentes valeurs avec différentes probabilités
d’occurrence en fonction des hypothèses de conjonctures.

Exemple:

n En cas de boom économique qui a 20 % de chances de se


produire dans un an, le projet générera 10 000 dh. En cas de
conjoncture économique normale, dont la probabilité est de 50
%, le projet générera 7 000 dh. Et en cas de récession
économique (probabilité de 30 %), un investisseur subira une
perte de 2 000 dh.
+ n Pour mesurer le risque de ce projet, il faut mesurer la
dispersion de l’ensemble des flux par rapport à la moyenne
espérée.

n Une dispersion plus élevée implique un risque plus élevé.

n L’étendue est une première mesure de la dispersion. Elle est


égale à la différence entre le meilleur résultat attendu et le
pire.

n Pour le dernier projet, l’étendue est de 10 000 – (– 2 000) =


12 000.

Conditions économiques Flux de trésorerie Probabilité d’occurrence


Boom 10 000 dh 20 %
Normal 7 000 dh 50 %
Récession (2 000) dh 30 %

Tableau: Le flux attendu d’un projet d’investissement


+
n La deuxième mesure de risque est la variance, qui prend en
compte non seulement les résultats attendus extrêmes, mais
également la dispersion des flux par rapport à leur moyenne
espérée.

n La démarche est la suivante : calculer la moyenne espérée


E(F) et ensuite la variance σ2 (F). L’écart-type σ(F) qui
représente également le risque, est la racine carrée de la
variance.
+
Conditions économiques Flux de trésorerie Probabilité d’occurrence
Boom 10 000 dh 20 %
Normal 7 000 dh 50 %
Récession (2 000) dh 30 %
+ n La dernière mesure de risque, le coefficient de la variation
(CV), nous permet de comparer le risque de projets de
différentes tailles. Elle représente le rapport entre le risque
et la moyenne espérée :

n Plus le coefficient de variation est élevé, plus le projet est


risqué.
+ Autre exemple:
n Estimons maintenant le risque de nos deux start-ups. Supposons
que chaque flux de trésorerie a la même probabilité
d’occurrence, où n est la durée de vie du projet. Nous
appliquons les formules suivantes pour calculer la moyenne
espérée et l’écart-type :

n Pour la start-up A, la moyenne espérée est de

n Pour la start-up B, la moyenne espérée est de

n Nous pouvons constater que la valeur moyenne attendue pour


les deux projets est la même, 5 600 dh.
+ n Voyons maintenant le risque de chaque projet. L’étendue du
projet A est de 8 000 – 4 000 = 4 000 dh, l’étendue du projet B
est de 10 000 – (– 2 000) = 12 000.

n Donc les flux de trésorerie de la start-up B sont plus étendus,


par conséquent ils peuvent être considérés comme plus
risqués.

n Nous pouvons maintenant calculer l’écart-type de chaque


projet, qui est une mesure de la dispersion de flux.

n Vu que les projets ont la même espérance de 5 600 dh, le


coefficient de variation va valider le résultat de l’écart-type
+ n Le projet B est plus risqué que le projet A comme son écart-type ainsi
que son coefficient de variation sont respectivement deux fois plus
élevés que ceux de A.

n En observant toutes les techniques de mesure de risque, la start-up B


est plus risquée que le projet A, donc il y a une probabilité plus forte
que les flux de trésorerie prévus ne soient pas réalisés.

n Pour accepter un projet d’investissement plus risqué, un investisseur va


exiger un rendement espéré plus élevé pour ce projet. Or le projet B
garantit le même rendement espéré que celui de A. Par conséquent, le
projet A, qui est le moins risqué, sera privilégié.

n Malgré l’apport considérable de ces techniques dans le choix


d’investissement, il faut veiller à ce que ce ne soient pas les outils qui
décident. Ils sont une aide incontournable sans laquelle la décision ne
serait qu’un simple pari. Mais les décideurs doivent également prendre
en compte d’autres critères non financiers dans leur prise de décision,
par exemple :

– tenir compte d’orientations stratégiques majeures qui ne généreront


des rentabilités élevées qu’à moyen terme ;

– lorsque l’entreprise intervient sur plusieurs secteurs d’activité et que


l’un d’entre eux, pour des raisons conjoncturelles, voit sa rentabilité
affaiblie, veiller à maintenir les investissements indispensables pour
éviter que l’outil de production ne se dégrade par exemple.
+
+
Les points clés

n Les critères dont les techniques de choix


d’investissement doivent tenir compte sont : la considération
de tous les flux futurs du projet d’investissement, la valeur
temps de l’argent et le risque ou l’incertitude de ces flux
futurs de trésorerie

n La valeur actuelle nette est considérée comme la


technique la plus pertinente dans le choix d’investissement.
Bien que le TRI soit parfois privilégié par les entreprises, son
usage est limité par la complexité et l’inefficience quant à son
calcul, particulièrement lorsqu’il s’agit de projets
mutuellement exclusifs ou d’ampleurs et de tailles
différentes.
+n Un projet sera considéré comme rentable et donc
acceptable si sa valeur actuelle nette et son indice de
profitabilité sont positifs, si son taux de rentabilité interne et
son taux de rentabilité interne modifié sont supérieurs au
taux d’actualisation. De plus, on privilégie les projets avec le
délai de récupération et donc le délai de récupération
actualisé les plus courts, bien évidemment inférieurs à la
durée de vie du projet.

n En comparant deux projets, on choisira le plus rentable.


Nous retiendrons donc celui qui a la valeur actuelle nette la
plus élevée, le taux de rentabilité interne et le taux de
rentabilité interne modifié les plus élevés ou l’indice de
profitabilité le plus élevé. De plus, on préférera le projet avec
le délai de récupération et le délai de récupération actualisé
le plus court.
+

n Pour évaluer un projet d’investissement il ne suffit pas de


se focaliser uniquement sur l’analyse de rentabilité dégagée,
le risque est un élément clé dans un investissement. Les
mesures statistiques de risque de projets sont l’étendue,
l’écart-type et le coefficient de variation.

n Plus les flux sont dispersés par rapport à la moyenne


espérée, plus le projet est risqué. Un écart-type plus élevé
implique une forte probabilité que le flux réalisé ne
corresponde pas au flux attendu.

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