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INTRODUCTION

1990 est une décennie cruciale, car de rupture, pour la littérature africaine francophone qui,
jusque-là, se définissait d’emblée comme une littérature de contestation de la domination
coloniale et d’affirmation de la différence africaine tout en s’exprimant dans la langue du
colonisateur (dans le classicisme littéraire le plus pur). Une sublime contradiction que les aînés de
la génération des Senghor, Césaire, etc. ont su gérer avec brio. Au début des années 1990, naît une
nouvelle génération d’écrivains. Leur souci confus est de se distancier d’une quelconque mission
d’engagement et de témoignage sur l’Afrique, tout en situant leurs récits dans les turbulences de
leur pays d’origine. Ils affichent et revendiquent des préoccupations en rupture avec celles de
leurs aînés. Cette nouvelle génération rompt avec ces visions militantes pour développer de
nouvelles formes littéraires marquées par l’introspection sur fond de mondialisation et
d’émigration. La tendance est à l’auto-exploration, à l’autodéfinition, si l’on en croit
l’universitaire Odile Cazenave : « Contrairement à leurs prédécesseurs, ils offrent un regard de
nature et de portée différentes. C’est un regard non plus tourné nécessairement vers l’Afrique,
mais plutôt vers soi (...) : écritures de soi africain, “écritures africaines de soi…” elles démontrent
la possibilité de s’auto écrire et de se penser hors des prescriptions de l’Occident/l’ancien pouvoir
colonisateur » (Afrique sur Seine : une nouvelle génération de romanciers africains à Paris, Le
Harmattan, Paris, 2003, p. . Cette génération ne se désintéresse pas pour autant totalement des

convulsions qui secouent leur continent mal en point. « Elle puise dans les espoirs et les
désillusions de ses pays d’origine l’essentiel de sa matière brute. Tout en recherchant les moyens
esthétiques et formels appropriés pour “désétatiser” le discours des origines et le rendre universel.
L’idéal d’une littérature capable de changer le monde s’étant effondré, la génération des années
1990 écrit avec la certitude que, tant qu’elle écrira, elle vivra » (« Tant que l’Afrique écrira,
l’Afrique vivra », Le Monde diplomatique, décembre 2004, p. 30-31, par Tirthankar CHANDA,
universitaire, critique littéraire à Radio France internationale). C’est à cette époque de recherche
de nouveaux repères que paraît aux Nouvelles Éditions africaines La Collégienne, écrite en 1983,
le premier roman de Marouba Fall.
Marouba Fall est né le 21 décembre 1950 à Dakar (Sénégal). Il a fait ses études secondaires au
lycée Van-Vollenhoven, l’actuel Lamine-Guèye, ses études supérieures à l’université de Dakar
(1971–1982). Il y a obtenu une licence en lettres modernes en 1973, une maîtrise en lettres
modernes en 1978 et, en 1982, un diplôme d’études approfondies (D. E. A.) en lettres. Il est
professeur d’enseignement secondaire principal de classe exceptionnelle. Proviseur du lycée
Léopold-Sédar-Senghor de Joal–Fadiouth puis du lycée Ngalandou Diouf de Mermoz (Dakar), il
est actuellement Conseiller du Ministre de l’Education. Il a inscrit ses lettres de noblesse dans la
littérature sénégalaise dont il a visité les genres les plus difficiles, toujours avec un égal bonheur
et une totale délectation : le théâtre, le roman, la poésie. Il est un pur produit de la dramaturgie,
qu’il a enrichie d’une écriture novatrice (division des pièces en visions ou tableaux, usage de
terminologies inhabituelles dans le théâtre comme les rétrospectives ou les évocations). Il est l’un
des derniers survivants du théâtre historique sénégalais ; célèbre pour ses hymnes et ses
hommages, surtout à la femme. Chaka ou le Roi visionnaire, Aline Sitoe Jaata, Adja militante du
GRAS, Cri d’un assoiffé de soleil sont autant d’œuvres remarquables à son actif.

RESUME DU ROMAN :

Mar Ndiaye est un jeune professeur de français très sérieux qui enseigne dans un collège de jeunes
filles. Il ne pense qu'à l'éducation et à la réussite de ses élèves. Mais certaines élèves n'ont pas
forcément cet objectif, notamment Oulimata Thiam, dite Ouly, plus mature que les autres et qui
est amoureuse de lui. Scrupule de pédagogue, faiblesse ou lâcheté ? Malgré son attirance
grandissante, il adopte profil bas et hésite à s’engager. Ses relations avec Ouly sont cependant
bientôt éventées et lui attirent remontrances et railleries de la part de la majorité de ses collègues.
Pris entre l’étau de sa famille, qui veut lui imposer une épouse, et les pressions de la mère
adoptive d’Oulimata, Mère Soukaïna, Mar Ndiaye se débat dans ses propres contradictions. Mais
quand il se décide enfin, c’est désormais Mère Soukaïna qui lui fait obstacle, refroidie par son
attitude. Oulimata, fragilisée, apprend en outre qui est son véritable père, un homme méprisable à
tous points de vue. Dans un accès de désespoir, elle se suicide. Sa mort libère Mar, qui épouse sa
cousine Penda, choisie par sa famille, mais pour qui il ne ressent qu’indifférence. Elle met au
monde une fille à qui il donne le nom d’Ouly. La Collégienne est le premier roman de Marouba
Fall, célèbre pour ses pièces de théâtre. Ce drame, aux soubresauts frénétiques de fraîcheur, est
d’une actualité qui traverse le temps et les générations. Publié pour la première fois en 1990, ce
roman, inscrit dans le programme scolaire, pose des problèmes qui interpellent aussi bien la jeune
génération que l’ancienne. Il nous montre à quel point ce qui se posait comme principe de vie hier
est aléatoire aujourd’hui sur l’autel de la modernité. La Collégienne est l’analyse d’une société en
pleine mutation car porteuse de deux types de valeurs à priori antagonistes et qui, si jamais elles
réussissaient le métissage tant espéré, pourraient être source d’enrichissement : les valeurs
traditionnelles incarnées par la vieille génération (le père de Mar, Mère Soukaïna, la directrice du
collège…) d’une part ; de l’autre, les valeurs modernes portées par la jeune génération (Ouly et
ses copines, Mar, etc.). Un parfum de révolte permanente s’exhale des pages de ce roman à l’élan
poétique.
Étrangement, tous les protagonistes de ce drame sont rattrapés par leur passé, comme si l’auteur
voulait montrer que l’être, dans son évolution, en a nécessairement besoin pour devenir meilleur.
La question est de savoir s’ils ont en eux suffisamment de forces pour en subir les contrecoups.
Seule Ouly n’y survivra pas. Mar non plus, d’une certaine façon.

A) L’ECOLE PRISE ENTRE LES FEUX D’UNE DUALITE

L’écriture romanesque sénégalaise a su présenter, au sens théâtral du terme, la dualité de l'école.


Cette dualité s’exprime à travers un désir premier d’appropriation de la chose scolaire et sa remise
en cause La Collégienne a su parfaitement la montrer au travers des visions si différentes de Mar
et d’Ouly. Mar est convaincu de l’importance capitale de cette chose scolaire dans la réussite de
l’élève. L’instruction permet à son bénéficiaire d’appréhender son environnement immédiat,
d’avoir une certaine connaissance du monde et des hommes, et l’aide à faire le bon choix dans
toutes les circonstances de la vie. « L'école nous aide à découvrir que nous ne sommes pas des
plantes tenues par nos racines, mais que nous possédons une sorte de disponibilité pour devenir, à
travers des rencontres et des questions, ce que nous avons à être » (Souleymane Bachir DIAGNE,
« Pour que l'école continue de croire en sa propre promesse », compte rendu des Entretiens
Nathan 2001 : Les Promesses de l'école. http://www.enseignant.com/.../entretiens.../compte-
rendu.htm).
Ouly l’est moins. Elle considère que l’école est une perte de temps et n’aboutit à rien de concret,
vu le nombre de chômeurs diplômés qu’elle engendre : « je réalisais le fossé qui existe entre la vie
pratique et ce qui nous est enseigné. À quoi bon accumuler des connaissances que nous ne
mettrons jamais en pratique ? Et les diplômes, à quoi peuvent-ils bien servir… ? ». Elle pose la
question de l’inadéquation entre la formation scolaire et l’emploi. À ses yeux, l’école est
inadaptée et décalée par rapport aux exigences de la société. Il y a une inadéquation entre la
formation et l'emploi. En effet, l'école doit se soucier des évolutions socioéconomiques et des
exigences qu'elles engendrent. L'école doit se préoccuper des perspectives d'insertion de ceux
qu'elle forme. Toutefois, l'école ne fait pas l'emploi, elle transmet des savoirs et des savoir-faire.
Dans La Collégienne, il apparaît que la crise de l’école va de pair avec la crise de l’idéal du
fonctionnaire. Autrefois, l’enseignant au statut prestigieux qui s’investissait dans cette profession
se croyait investi d’une mission sacrée (inculquer le savoir et le sens critique) et son
comportement était conforme à cette optique. L’institution scolaire a longtemps bénéficié de ce
statut particulier.
Les années 1980 ont sonné le glas dudit statut, marquées par la crise généralisée de l'État et de
l'administration. Dans un tel contexte, la figure de l'intellectuel diplômé a vu sa valeur sociale se
dégrader à mesure que les opportunités d'embauche dans la fonction publique ont diminué et que
s'est aggravée la crise des filières universitaires. De cette ancienne position sociale participait la
figure de l'instituteur (Souleymane Bachir DIAGNE, ibidem).

B) LES PERSONNAGES

Mar : Mar est un personnage qui, tout en condamnant les travers de la société traditionnelle,
n’hésite pas à se cacher derrière elle quand il se sent « en danger ». Il n’assume rien. Il fuit Mlle
Ndioro, enseignante comme lui, qu’il trouve trop élevée socialement. Il fuit Ouly, l’irrésistible, à
qui il trouve beaucoup de défauts (trop jeune, son élève, sorcière peut-être à ses heures perdues,
castée…) Tous les moyens sont bons pour se défausser et ne pas assumer, au vu et au su de tout le
monde, son amour : « Quand mon regard croisa à nouveau le sien, je compris qu’Ouly attendait
d’être délivrée. Cet après-midi-là encore, comme toutes les fois précédentes, je me dérobai ». Il
épousera, d’ailleurs, Penda, cette femme imposée par la société, mais dont il lui arrive d’oublier la
présence à ses côtés, l’esprit obnubilé par une Ouly morte dont il retrouve les yeux sublimes en sa
fille, celle de Penda.
Idrissa : Contrairement à son ami Mar, Idrissa est un homme de convictions. « Il n’était point de
ceux dont les croyances s’arrêtent au bout de la langue ». Ses convictions s’étaient toujours
traduites en actes. Il aime Abissatou, une castée, par-dessus le marché enceinte des œuvres d’un
tiers. Il l’épouse envers et contre tous. « Comme tous les lettrés en langue française, il condamnait
les préjugés de caste car, selon lui, de tels préjugés, parce qu’ils érigent de fausses barrières entre
les hommes et les femmes d’un même peuple, doivent être combattus avec la même énergie que le
tribalisme ».
Le père de Mar : Bon musulman, il est aussi un traditionaliste pur fort attaché aux coutumes
ancestrales. Il est venu vivre à la ville, poussé par le vent de l’exode. Pourtant, il a pu garder son
identité de fils d’un terroir arc-bouté sur les traditions pluriséculaires. À ses yeux, il est
inconcevable que son fils se marie en dehors de son sang, et surtout avec une castée. Il croit
fermement à l’existence de la sorcellerie. C’est lui qui abreuve Mar de bains rituels et de gris-gris
quand celui-ci tombe gravement malade, pour avoir bu le verre litigieux chez Ouly. Il est
convaincu que l’école a détourné son fils de lui et de ses enseignements.
Ouly : Elle est celle par qui arrive le scandale. Elle est amoureuse de son enseignant et est avide
de croquer la vie à belles dents, sans égard pour l’avis de la société qui a érigé des règles strictes
sur la formation du couple. Son audace la pousse à aller rendre visite à Mar et à le provoquer sans
arrêt, consciente qu’elle est de son ascendance sur lui. Aux paroles bredouillées de Mar, elle
oppose une grande assurance. Et le maître, « comme un fauve surpris dans son repaire et à qui ne
s’offre qu’une alternative », n’a d’autre choix que de faire face. Elle incarne cette nouvelle
génération d’élèves qui osent regarder leur maître dans les yeux. Elle bouscule les principes de
Mar, convaincu de la nécessité pour l’enseignant de cultiver et d’entretenir la crainte
révérencieuse de son élève à son égard pour mieux lui transmettre le savoir.
Mère Soukaïna : L’auteur s’y attarde, car elle symbolise les vertus cardinales de la société
sénégalaise : modestie, d’une fierté innée, prodigue en Téranga (sens de l’accueil), laborieuse, ne
souffrant à aucun moment de décevoir son prochain ou de dévier du chemin de l’honneur. Pour
Mar, elle est comme cet « arbre à palabres séculaire qui abritait les assises au cours desquelles
fleurissaient la sagesse et la sagacité des aînés », un arbre à l’ombre duquel il apprend beaucoup
de choses. Soukaïna, femme stérile, a adopté Oulimata et Abissatou qu’elle a su éduquer comme
deux sœurs de même sang. Elle ne pardonne pas à Mar les accusations de sorcellerie de sa famille
à leur encontre et refuse dès lors de souscrire à son union avec Oulimata. Aussi, quand elle
apprend la réconciliation des jeunes gens, a-t-elle une violente prise de bec avec sa fille adoptive.
Celle-ci quitte le domicile familial et se réfugie chez Abissatou. Soukaïna ne lui pardonnera pas
cet acte d’ingratitude. Quand apparaît le père indigne de la jeune fille, venu revendiquer des droits
qu’il a, par le passé, piétinés sans égard, elle se rebiffe comme une tigresse. Elle avoue à la famille
sidérée le secret de la naissance d’Ouly.
Mme Dramé : Elle est la directrice du lycée où enseigne Mar. La cinquantaine, elle est consciente
des responsabilités qui pèsent sur ses épaules. Intellectuelle, elle doit trouver un juste compromis
entre son rôle de proviseur et celui de mère de famille. Exigeante, elle tient au respect strict de la
consigne en vigueur dans l’établissement scolaire et ne tolère pas les retards, même d’une minute.
Elle n’hésite pas à mériter son surnom de « tigresse » quand elle découvre la liaison entre Mar et
Ouly : « je n’apprécie point, mais point du tout, des relations d’une certaine nature entre les
professeurs et nos élèves ».

C) LES THEMES ABORDES.

Les thèmes sont aussi divers que variés : à côté des thèmes classiques de l’amour, de la condition
féminine, de l’acculturation, de l’engagement de l’enseignant envers l’école, de l’exode rural, on
retrouve celui du mysticisme et de la place du rêve dans l’imaginaire négro-africain, le système
des castes, les grèves scolaires paralysant le système éducatif, etc.
Nous n’en traiterons que les suivants :

• Le système des castes et le droit à l’amour :


Les couples Mar/Oulimata et Idrissa/Abissatou apparaissent contre nature aux yeux de la société.
Celle-ci est intransigeante en ce qui concerne le mariage, qui crée des liens entre deux
communautés et qui « engage toute (une) existence, celle de tous les siens dans une large mesure
et surtout celle des enfants qui en naîtront ». Il ne peut se conclure à la légère, surtout dans une
ville comme Dakar, « creuset d’ethnies, de races, de groupes humains venus de partout ».
L’amour ne peut se concevoir entre un casté et une non-castée, et vice-versa, dans une société
sénégalaise qui, depuis des temps immémoriaux, a bâti sa structure sur le système des castes. Le
droit à l’amour est dénié aux audacieux qui osent contrevenir à ce dogme social. Le système des
castes n’est pas cautionné par l’islam, la religion dominante. Dans la société sénégalaise, il y a
plusieurs classes sociales, toutes héréditaires et comportant chacune ses propres traditions :
- Les nobles (aristocratie terrienne ou guerrière), en wolof les géer ;
- Les castés : essentiellement les artisans ; parmi eux, on peut citer les griots, les bijoutiers, les
forgerons, les cordonniers, les bûcherons… ;
- Les esclaves ou Taara ou jam (on distingue les esclaves « de la couronne » - ceux du roi - des
esclaves « de case » - appartenant aux familles). L’esclavage n’existe plus aujourd’hui. Un code
régit la vie entre ces diverses communautés, qui interdit dans la plupart des cas le mariage entre
elles. Dans le cadre d’une union polygamique, quand l’homme veut excéder le nombre d’épouses
autorisé, il peut épouser une esclave. Dans le cadre des relations entre les castés et les nobles, le
mariage est interdit et n’est acceptable par aucune des deux parties. Le mysticisme et la place du
rêve dans l’imaginaire négro-africain

• Le mysticisme : il est omniprésent dans le roman.


Il y a aussi bien la référence aux croyances des anciens (l’amant djinn de Soukaïna qui lui apparaît
en rêve et l’empêche d’avoir des enfants; ses bains rituels ou saafara et ses gris-gris qui se sont
multipliés ; la boisson coupable servie par Ouly, ingurgitée par Mar, et qui manque de l’envoyer
de vie à trépas) que les pratiques rituelles des religions révélées. La piété du défunt époux de
Soukaïna est mise en exergue. Cette extrême piété lui a permis d’accepter la stérilité de son
épouse. Pourtant, « il brûlait du même désir (qu’elle) de laisser ici-bas une ombre qui l’eût rappelé
à la mémoire des hommes si oublieux ».

• Le rêve :
Il tient une place fondamentale dans l’imaginaire négro-africain. Il atteint une dimension
mystique et sacrée et a toujours une signification évidente ou cachée. Il est, pour Mar, le moyen
idéal d’évasion pour partir loin « du pays, loin des préjugés d’ethnie, de caste et de religion ». Il
lui permet de visiter, Ouly à ses côtés, les drames qui secouent le continent africain aux prises
avec la désertification galopante, la sécheresse, la famine, les grèves d’enseignants pour le
renouveau de l’école africaine durement réprimées par les forces de l’ordre, la mort dramatique
d’Ouly… Ce rêve apocalyptique se révèle prémonitoire sur ce dernier point.

• La place de l’enseignant :
Il s’agit de sa place dans le système éducatif et au sein de la société. L’enseignant symbolise cette
passerelle indispensable entre l’élève et le savoir. Il doit être pétri de qualités facilitant
l’accomplissement de sa mission sacrée. Alors que, pour les générations antérieures à celle d’Ouly
- dont celle de Mar -, il est un « monstre sacré », pour la nouvelle, il est tombé de son piédestal
d’antan et « est devenu simplement l’aîné qui dispense les rudiments de connaissances
accessoires, produits d’une culture et d’une civilisation en décadence qui n’exercent plus aucun
magnétisme sur la jeunesse ». Les grossesses non désirées : Plusieurs personnages de ce roman
sont victimes de grossesses non désirées et du comportement irresponsable de certains hommes
confrontés à cette situation. Le cas le plus patent est celui d’Abissatou, la sœur d’Ouly, elle-même
enfant issue d’une telle grossesse. Abissatou, jeune fille à l’avenir prometteur, se plaît à fréquenter
deux hommes en même temps. Aussi, quand elle se retrouve enceinte, refusent-ils tous les deux la
paternité de la grossesse en question. La mère d’Oulimata elle-même fut victime de la cour de son
patron qui, à son tour, refusa de reconnaître Ouly. Cela est alors source de drames pour les filles
qui en sont victimes. Les scolaires doivent abandonner les études et les domestiques sont
renvoyées sans autre forme de procès.

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