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METABOLISME

DES NUCLEOTIDES

Dr. MOEUNG Sotheara 1


INTRODUCTION

• Nucléotide = base azoté (purique ou pyrimidique) + pentose (ribose ou


désoxyribose) + 1 à 3 groupement phophoryle(s).

Base Pentose Phosphate(s)

Liaison Liaison
N-glycosidique Phosphoester

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INTRODUCTION
Bases = hétérocycles aromatiques
2 types de bases :
1- Bases puriques dérivent de la purine, diversement substituées sur C-2, 6 et 8.
➢ Adénine (6-aminopurine, A) et
Guanine (2-amino-6-cétopurine, G)
constitutives des nucléotides des
acides nucléiques (AND et ARN).

➢ Hypoxanthine (6-cétopurine, HX),


Xanthine (2,6-dicétopurine, X) et
acide urique (2,6,8-tri-cétopurine):
3 bases puriques participant au
catabolisme de A et G.

** Des végétaux contiennent d’autres bases puriques, en particulier des méthylxanthines: caféine, théophylline, et théobromine.
3
INTRODUCTION
Bases = hétérocycles aromatiques

2- Bases pyrimidiques dérivent de la pyridine, diversement substituées sur C-2,3 et 5 :


➢ Uracile (2,4-dicétopyrimidine, U), Thymine (2,4-dicéto-5-méthylpyrimidine, T) et Cytosine (2-
céto-4-aminopyrimidine, C), constitutives des nucléotides des acides nucléiques.

Uracile Thymine

*** Uracile n’est présent que dans ARN, thymine dans ADN (rarement dans certains ARN) et
cytosine dans les deux. 4
INTRODUCTION
• Les pentoses = aldopentoses :
➢ D-ribose ou ribose dans ARN
➢ 2’-désoxy-D-ribose ou désoxyribose dans AND, dépourvu de groupement
hydroxyle en C-2’

*** La numération en “prime” des atomes des pentoses les distingue de ceux des bases.
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INTRODUCTION
• Nucléosides : base + pentose - unis par liaison N-glycosidique entre le N-1 de la base
pyrimidique ou le N-9 de la base purique et C-1’ du pentose.

Liaison
phosphoester

• Nucléotides cycliques

Liaison N-glycosidique
AMPc

GMPc

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Nomenclature des nucléotides

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INTRODUCTION
Les nucléotides jouent un rôle dans presque tous les processus biochimiques :
- nucléosides monophosphates : monomères des acides nucléiques (AND et ARN).
(nucléosides triphosphates en sont les précurseurs activés)
- constitutifs des NAD, NADP, FAD et FMN, coenzymes d’oxydo-réduction, et du coenzyme A,
coenzyme de transfert des groupements acyles.
- ATP = monnaie énergétique universelle, recevant l’énergie produite par des réactions exergoniques,
les oxydations phosphorylantes, la photophosphorylation et cédant cette énergie aux travaux
cellulaires (chimique, mécanique, osmotique). GTP = donneur d’énergie spécialisé : translocation de
la chaîne peptidique sur les ribosomes au cours de la synthèse des protéines, activation des
protéines de signalisation (p. ex. Protéines G)…
- dérivés nucléotidiques : intermédiaires activés de réactions de synthèse : UDP-glucose et
glycogénogénèse, UDP-acide glucuronique et glucuronoconjugaison, CDP-diglycéride et synthèse
des phospholipides …
- nucléotides sont des régulateurs métaboliques : ATP intervient dans le contrôle allostérique ou par
modification covalente d’enzymes, AMPc et GMPc sont des seconds messagers cellulaires ….
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INTRODUCTION
Le métabolisme des nucléotides comprend :
- Catabolisme digestif des nucléotides issus de l’hydrolyse des acides nucléiques alimentaires par les
ribonucléases (RNases), désoxyribonucléases (DNases) et polynucléotidases pancréatiques; ces
nucléotides sont hydrolysés par des nucléotidases et des nucléosidases en bases libres, ribose et
phosphate; la plus grande part de ces bases est dégradée, une faible proportion étant intégrée
dans les acides nucléiques tissulaire.
- Synthèse de novo des nucléotides à partir d’intermédiaires métaboliques
- Catabolisme hépatique des nucléotides issus de l’hydrolyse des acides nucléiques tissulaires par
DNase et RNase après la mort de la cellule.
- Recyclage des purines : synthèse de novo des nucléotides puriques étant énergétiquement très
coûteuse, une voie de récupération des purines permet, à un moindre prix, leur synthèse.

*** Chez les mammifères, le métabolisme des nucléotides (synthèse de novo des nucléotides, recyclages des
purines et catabolisme des bases puriques et pyrimidiques) a lieu surtout dans le foie.

9
INTRODUCTION
Synthèse de novo des nucléotides puriques et pyrimidiques
De novo = “à partir du nouveau” = à partir de molécules simples dans la cellule.
• Partie “ribose phosphate” provient du 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate
(PRPP), forme activée du ribose-5-phosphate issu de la voie des pentoses
phosphate ou produit directement par phosphorylation du ribose par la
ribose kinase en présence d’ATP.

10
INTRODUCTION
Synthèse de novo des nucléotides puriques et pyrimidiques
• Le cycle pyrimidine est assemblé “à part” pour donner la base orotate qui est
ensuite unis au ribose-5-phosphate pour former le premier nucléotide
pyrimidique, l’orotidine monophosphate (OMP) ou orodidylate puis tous les
nucléotides pyrimidiques.
• Le cycle purine est assemblé sur le ribose-5-phosphate pour former l’inosine
monophosphate (IMP) ou inosinate (dont la base est hypoxanthine) puis tous
les nucléotides purines.

Catabolisme des nuclétides puriques et pyrimidiques


- Nucléotides puriques → acide urique
- Nucléotide pyrimidique → acétyl-CoA ou succinyl-CoA
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SYNTHESE DES NUCLEOTIDES PYRIMIDIQUES

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Réaction (1)
- de formation du cabamoyl phosphate à partir de la
glutamine (donneur d’azote), du CO2 et de l’ATP
- consomme 2 ATP, l’une fournissant l’énergie pour la
création de la liaison amide, l’autre à l’activation du
groupement cabamoyl.
- limitante : étape majeure de la régulation de la
synthèse des pyrimidines chez les animaux
- Enzyme : Carbamoyl phosphate synthétase II (CPS II)

Réaction (2)
- de condensation du carbamoyl phosphate et de
l’aspartate pour former le N-carbamoylaspartate
- limitante : étape majeure de la régulation de la
synthèse des pyrimidines chez les bactéries.
- Enzyme : Aspartate transcarbamoylase

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Réaction (3)
- de cyclisation par déshydratation du carbamoylaspartate
en dihydroorotate.
Le cycle pyrimidine est formé.
- Enzyme : dihydroorotase
Chez les eucaryotes, les 3 premières activités enzymatiques (carbamoyl
phosphate synthétase, aspartate transcarbamoylase et dihydroorotase)
sont réunies au sein d’une même protéine appelée CAD.

Réaction (4)
- d’oxydation du dihydroorotate en orotate
- Enzyme : dihydroorotate déshydrogénase, à coenzyme
FMN, seul enzyme mitochondriale de la synthèse des
pyrimidines.

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Réaction (5)
- de ribotidation : transfert de la partie ribose du
5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate sur l’orotate
pour former le premier nucléotide pyrimidique,
l’orotidine monophosphate (OMP) ou
orodidylate. Hydrolyse du pyrophosphate libéré
rend totale cette réaction.
- Enzyme : orotate phosphoribosyl transférase

Réaction (6)
- de décarboxylation de l’OMP pour former
l’uridine monophosphate (UMP) ou uridylate
- Enzyme : OMP décarboxylase

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Réaction (7)
- après phosphorylation de l’UMP en UDP par la nucléoside monophosphate (NMP) kinase en présence d’ATP, puis de
l’UDP en UTP par la nucléoside diphosphate (NDP) kinase, l’UTP subit une réaction d’amination en cytidine triphosphate
(CTP). Le donneur d’azote étant la glutamine en présence d’ATP.
* chez les bactéries, le groupement amine provient de l’ammoniaque.
- Enzyme : CTP synthétase

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Réaction (8)
- Désoxyribonucléotides sont synthétisés par réduction des ribonucléotides diphosphate : UDP en dUDP et CDP
en dCDP par ribonucléotide réductase. Les 2 atomes d’hydrogène nécessaire sont donnés par le NADPH, H+ ,
par l’intermédiaire d’une protéine, la thiorédoxine ou la glutarédoxine. dUDP est phosphorylé en dUTP qui est
ensuite hydrolysé en dUMP (et PPi) (dUTPase). dCDP est phosphorylé en dCTP ou est déphosphorylé en dCMP
qui est ensuite désaminé en dUMP (dCMP désaminase).

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Réaction (9) : de méthylation du dUMP en dTMP. Donneur de méthyle étant le N5,N10-méthylène THF qui est transformé en
DHF. Le N5,N10-méthylène THF est, dans cette réaction, à la fois donneur d’unité monocarbonée et donneur d’électrons.
Il est régénéré par :
• réduction du DHF en THF par la dihydrofolate réductase, à coenzyme NADP
• puis transfert du groupement hydroxyméthyle de la sérine sur le THF par la sérine hydroxyméthyl transférase.
* La thymidine, libérée par le catabolisme de l’ADN, peut être recyclée grâce à la thymidine kinase en présence d’ATP.
- Enzyme : thymidylate synthase.

THF : TétraHydroFolate
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DHF : DiHydroFolate
N-5
N-10

Dihydrofolate
Acide folique ou folate

N5,N10-méthylène tétrahydrofolate Tétrahydrofolate

DHFR : Dihydrofolate reductase


SHMT : Sérine hydroxyméthyl transferase
MTHFR : Méthylène tetrahydrofolate réductase

N5-méthyl tétrahydrofolate 19
SYNTHESE DES NUCLEOTIDES PURIQUES

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Réaction (1)
- de déplacement du groupement pyrophosphoryle
du 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate par le –
NH2 du groupement amide de la glutamine pour
former la 5-phosphoribosylamine.
Hydrolyse du pyrophosphate libéré rend totale
cette réaction.
- Limitante : étape majeure de la régulation
- Enzyme : glutamine PRPP amidotransférase

Réaction (2)
- D’amidation du groupement amine libre de la 5-
phosphoribosylamine par le groupement carboxyle du
glycocolle pour former le glycinamide ribonucléotide
(GAR)
- Consomme une molecule d’ATP
- Enzyme : glycinamide ribonucleotide (GAR) synthétase
21
Réaction (3)
- de formylation du groupement aminé libre
du glycinamide ribonucléotide par le N10 –
formyl THF pour former le
formylglycinamide ribonucléotide (FGAR)
- Enzyme : glycinamide ribonucleotide
(GAR) transformylase

Réaction (4)
- de déplacement de l’atome d’oxygène du
groupement carbonyle par groupement
imine, le donneur d’azote étant la
glutamine, pour former le
formylglycinamidine ribonucléotide
(FGAM).
- Enzyme : formylglycinamidine
ribonucleotide (FGAM) synthétase
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Réaction (5)
- de cyclisation par déshydratation du
formylglycinamidine ribonucléotide pour former le
5-aminoimidazole ribonucléotide (AIR). Création
de l’anneau imidazole du cycle purine.
- consomme une molécule d’ATP
- Enzyme : 5-aminoimidazole ribonucléotide (AIR)
synthétase

Réaction (6)
- de carboxylation du 5-aminoimidazole
ribonucléotide en 4-carboxy-5-aminoimidazole
ribonucléotide (CAIR)
- consomme une molécule d’ATP
- Enzyme : 5-aminoimidazole ribonucléotide (AIR)
carboxylase. 23
Réaction (7)
- d‘amidation du groupement carboxyle du 4-
carboxy-5-aminoimidazole ribonucléotide, le
donneur d’azote étant l’aspartate, pour former le
5-aminoimidazole-4-carboxamide
ribonucléotide (AICAR)
- consomme une molécule d’ATP
- Enzyme : 5-aminoimidazole-4-(N-
succinylcarboxamide) ribonucléotide synthétase
et adénylosuccinate lyase.

Réaction (8)
- de formylation du groupement aminé en C-5 du
5-aminoimidazole-4-carboxamide ribonucléotide
par le N10 –formyl THF pour former le N-
formylaminoimidazole-4-carboxamide
ribonucléotide (FAICAR).
- Enzyme : 5-aminoimidazole-4-carboxamide
ribonucléotide transformylase
24
Réaction (9)
- de cyclisation par déshydratation du N-
formylaminoimidazole-4-carboxamide
ribonucléotide pour former l’inosine
monophosphate (IMP).
Formation de l’anneau pyrimidine du cycle
purine.
- Enzyme : IMP synthétase.
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• IMP → AMP : groupement céto en C-6
(IMP) est remplacé par groupement
aminé (AMP) grâce à une réaction
double.
GTP fournit l’énergie necessaire .
Enzyme : adénylosuccinate synthétase
et adénylosuccinate lyase.

• IMP → GMP : IMP est d’abord oxydé par


IMP déshydrogénase, à coenzyme NAD,
en xanthosine monophosphate (XMP),
puis le groupement céto en C-2 (XMP)
est remplacé par le groupement aminé
(GMP), le donneur d’azote étant la
glutamine
Enzyme: GMP synthétase, en présence
d’ATP (l’hydrolyse du pyrophosphate
libéré rend totale cette réaction). 26
Les NDP et NTP sont synthétisés par phosphorylation des NMP par des kinases; les
désoxyribonucléotides sont synthétisés à partir des ribonucléotides correspondants par
réduction au niveau du C-2’ du ribose grâce à la ribonucléotide réductase.

Les pyrimidiques

27
CATABOLISME DES NUCLEOTIDES PURIQUES

28
Le catabolisme des nucléotides puriques a lieu en 2 étapes :
- 1ère étape : dégradation du nucléoside monophosphate -(d)AMP et (d)GMP-
en une base libre, respectivement hypoxanthine et xanthine.
- 2ème étape : transformation de l’hypoxanthine et de la xanthine en acide
urique.

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AMP, GMP → HX et X PNP : purine nucléoside phosphorylase

H2O
Pi +
NAD+ NADH,H+
IMP Inosine Hypoxanthine Xanthine
5’-Nucléotidase PNP Xanthine oxydase
Guanine désaminase

Adénosine désaminase Guanine


AMP désaminase PNP

Adénosine Guanosine
5’-Nucléotidase 5’-Nucléotidase

AMP GMP

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HX et X → acide urique
La xanthine oxidase (foie et muqueuse de l’intestine grêle) catalyse l’oxydation de l’hypoxanthine en xanthine (sur C-2)
et de la xanthine en acide urique (sur C-8).
L’acide urique, peu soluble dans l’eau, est éliminé, aux 2/3, dans les urines (filtration glomérulaire, réabsorption
tubulaire proximale complète et excrétion tubulaire distale) et dans les selles (1/3).
Chez d’autres organismes, le catabolisme de l’acide urique est plus ou moins poussé, le stade final étant
l’ammoniaque et CO2.
H 2O
+
NAD+ NADH,H+ O2 +2H2O CO2 +H2O2 2H2O 2CO2
H2O H2O
Xanthine Acide urique Allantoïne Acide allantoïque Urée NH3
Xanthine oxydase Urate oxydase Allantoïnase Allantoïcase Uréase

x2

Glyoxylate

Homme, Primates, Oiseaux, Autres vertébrés Poissons osseux Amphibiens, Invertébrés


Reptiles, Insectes Poissons marins
cartilagineux 31
Recyclage des purines
• Synthèse de novo des nucléotides puriques n’étant pas gratuite
(7 ATP consommés par molécule d’AMP ou de GMP produite),
une grande partie (> ¾) des bases puriques est récupérée pour
synthétiser de nouveaux nucléotides.

• Base libre réagit avec le 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate


pour former le nucléotide correspondant. Deux enzymes
catalysent cette reaction :
- Adénine phosphoribosyltransférase (APRT) dont le substrat
est l’adénine issue du catabolisme de l’AMP.
- Hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase (HGPRT)
dont le substrat est l’hypoxanthine issue du catabolisme de
l’AMP via l’adénosine désaminase et l’AMP désaminase, et la
guanine issue du catabolisme du GMP.

***Le deficit génétique en HGPRT est la cause de la rarissime maladie de Lesch-Nyhan : l’absence de recyclage des purines
diminue le pool des AMP et GMP; la synthèse de novo des purines en est stimulée, qui sont catabolisées en acide urique.
L’hyperuricémie considerable de cette “goutte congénitale” attaint le système nerveux central et les reins.
32
En résumé …
• Synthèse de novo des nucléotides • Catabolisme des nucléotides • Recyclage des purines
puriques (à partir de l’IMP) puriques

IMP XMP IMP XMP IMP XMP

HGPRT
Inosine Inosine Inosine

HX X HX X Acide HX X
urique

AMP GMP AMP GMP AMP GMP

HGPRT
APRT
Adénosine Guanosine Adénosine Guanosine Adénosine Guanosine

A G A G A G
dGDP dGDP dGDP
dADP dADP dADP
ADP GDP ADP GDP ADP GDP

dATP dGTP dATP dGTP dATP dGTP


ATP GTP ATP GTP ATP GTP
33
CATABOLISME DES NUCLEOTIDES PYRIMIDIQUES

34
Catabolisme des nucléotides pyrimidiques a lieu en 2 étapes :
1- dégradation du nucléoside monophosphate – dTMP, UMP et CMP – en une base libre, la
thymine et l’uracile.
2- transformation de ces 2 bases en métabolites amphibolique, propionyl-CoA et acétyl-CoA.

dTMP, UMP et CMP → T et U


- Hydrolyse de la liaison phosphoester, catalysée par
5’-nucléotidase, transforme chaque nucléotide en
nucléoside correspondant : dTMP → thymidine,
UMP → uridine, CMP → cytidine
- Cytidine subit réaction de désamination (cytidine
désaminase) → uridine
- Phosphorolyse de la liaison N-glycosidique, catalysée
par pyrimidine nucléoside phosphorylase,
transforme chaque nucléoside en la base
correspondante : thymidine → thymine, uridine en
uracile.

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• T, U → métabolites amphiboliques
- Réaction (1) de réduction de la
double liaison 5-6 (dihydrouracile
déshydrogénase)
- Réaction (2) d’hydratation ouvrant le
3 cycle pyrimidine entre N3 et C4
(dihydropyrimidine hydratase)
1 - Réaction (3) d’hydrolyse libérant CO2
et NH3 (carbamoyl propionase);
apparaît un acide β-aminé
- Réaction (4) de transamination de
l’acide β-aminé en semialdehyde
(aminotransférase)
4
Chaque semialdéhyde suit son propre
2 chemin:
- Le méthylmalonate semialdéhyde
issu de la thymine est un
intermédiaire de “fin de
catabolisme” de la valine. Il est
transformé en propionyl-CoA qui
rejoint le cycle de l’acide citrique au
niveau du succinyl-CoA
- Le malonate semialdéhyde issu de
l’uracile est transformé en acetyl-
CoA.

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Recyclage des pyrimidines
La synthèse de novo des nucléotides pyrimidiques étant énergétiquement moins
coûteuse que celle des nucléotides puriques (3 ATP consommées par molécule d’UMP
produite), la recupération des bases pyrimidiques pour synthétiser de nouveaux
nucléotides n’est pas impérative.

Néanmoins, l’uracile-thymine phosphoribosyltransférase catalyse la réaction de


synthèse du TMP et de l’UMP à partir des bases libres correspondantes.

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REGULATION DE LA SYNTHESE DES NUCLEOTIDES

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1- Nucléotides pyrimidiques
Leur synthèse de novo est fonction :
• De la disponibilité en 5-phosphoribosyl-1-
pyrophosphate (PRPP) qui elle-même
dépend de l’activité de la 5-phosphoribosyl-
1-pyrophosphate synthétase (PRPP
synthétase), inhibée par les nucléotides
puriques.
• De la vitesse de la réaction limitante :
+ chez les bactéries, c’est la réaction
catalysée par l’aspartate
transcarbamoylase (ATC) qui est soumis à
un contrôle allostérique: le CTP (ou l’UTP)
étant inhibiteur et l’ATP activateur
+ chez l’Homme et les animaux, c’est la
réaction catalysée par la carbamoyl
phosphate synthétase (CPS) qui est soumis
à un contrôle allostérique: l’UMP et l’UDP
étant inhibiteurs et l’ATP et le PRPP Chez les bactéries Chez l’Homme et les animaux
activateurs. 39
2-Nucléotides puriques
Leur synthèse de novo globale est fonction :
• En amont de l’IMP, de la vitesse des 2 réactions limitantes :
+ réaction de synthèse du 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate, catalysée
par la 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate synthétase qui est soumis à
un contrôle allostérique : tous les nucléotides puriques étant
inhibiteurs.
+ réaction d’engagement du 5-phosphoribosyl-1-pyrophosphate dans la
voie purique, catalysée par la glutamine PRPP amidotransférase
(GPAT) qui est régulé par ADP et le GDP, qui en sont des inhibiteurs
compétitifs et par le PRPP qui est activateur.
Ainsi l’accumulation de nucléotides puriques freine leur synthèse.
• En aval de l’IMP, de la vitesse des réactions catalysées par
l’adénylosuccinate synthétase (IMP → AMP) et l’IMP déshydrogénase
(IMP → XMP), dont AMP et XMP sont les inhibiteurs compétitifs
respectifs.
Ainsi, l’accumulation de l’un des 2 nucléotides puriques freine sa synthèse
sans modifier celle de l’autre.
L’équilibre de la synthèse des 2 nucléotides puriques est attaint par
régulation réciproque : ATP est necessaire à la réaction XMP→GMP, GTP à
la réaction IMP→AMP. 40
3-Désoxyribonucléotides
Synthèse des 4 désoxyribonucléotides substrats de la réplication de l’AND est soumis à une double régulation
allostérique de la ribonucléotide reductase :
• régulation de l’activité globale : 2 effecteurs sont ATP et dATP qui se lient à un 1er site allostérique de l’enzyme,
site de régulation de l’activité globale :
+ ATP, dont le haut niveau cellulaire témoigne de statut énergétique favorable à la division cellulaire, est activateur;
+ dATP, dont le haut niveau témoigne de la fin de l’utilisation des dNTP (arrêt de la synthèse d’ADN), est inhibiteur;
• régulation de la spécificité de substrat : 3 effecteurs sont ATP, dTTP et dGTP qui se lient à un 2e site allostérique,
site de régulation de la spécificité de substrat :
+ ATP favorise l’utilisation des UDP et CDP par l’enzyme
+ dTTP, originaire de l’UDP, favorise l’utilisation du GDP
+ dGTP, issu du GDP, favorise l’utilisation de l’ADP.
Le dCTP, qui est le seul des 4 dNTP
à ne pas intervenir dans la
régulation de la ribonucléotide
réductase, stimule la dCMP
désaminase.
Ainsi le niveau de synthèse des 4 dNTP
dans leur ensemble dépend du rapport
ATP/dATP, tandis que l’équilibre des synthèses
entre les 4 dNTP dépend d’une régulation croisée
par les nucléotides puriques et pyrimidiques. 41
ACIDE URIQUE ET GOUTTE
• Goutte : maladie connue pour ses crises d’arthrite caractérisée par une hyperuricémie
(> 420 µmol/L). Les dépôts de cristaux d’urate dans les articulations, provoquant des
poussées inflammatoires douloureuses (lors de la crise aiguë, l’articulation la plus
fréquemment touché est la métatarso-
phalangienne de l’orteil), et dans
les reins (chronicisation : lithiase uratique
et néphropathie intersticielle) expliquent
la plupart des symptômes.
• La physiopathologie : déséquilibre entre
uricoformation et uricoélimination.

42
ACIDE URIQUE ET GOUTTE
Hyperuricémie peut être ainsi due à :
➢Excès de production
+ Goutte primitive (la plus fréquente) : facteurs métabolique (accélération de la synthèse de novo des
nucléotides puriques), rénal (diminution de l’élimination rénale) et alimentaire (alimentation carnée et
alcool, le facteur alimentaire étant révélateur, aggravant mais pas générateur)
+ Goutte secondaire à une augmentation du turn-over des acides nucléiques (accélération de l’utilisation
périphérique des nucléotides puriques) (hémopathies, chimiothérapie anticancéreuse, psoriasis étendu
…)
+ Goutte enzymopathique (maladie de Lesh-Nyhan), très rare, due au déficit en HGPRT du cycle des purines
➢Défaut d’elimination rénale
+ néphropathies avec diminution de la filtration glomérulaire et/ou de l’excrétion tubulaire distale;
+ diminution de l’excrétion tubulaire distale par compétition avec des acides (endogènes, comme les corps
cétoniques dans l’acidocétose diabétique ou le jeûne, et lactate dans l’intoxication alcoolique; exogènes,
comme certains médicaments).

Outre le régime diététique (éviter les aliments riches en purines et les excès d’alcool), le médicament du
traitement de fond de la maladie goutteuse est l’allopurinol, inhibiteur de la xanthine oxydase. 43
Références
• Moussard C., Biochimie structurale et métabolique, 3è éd.,

44

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