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Table des matières
Avant-propos
Table de correspondance Programme-Sujets
Sujet 1. Gameplus, Breizcalor, Crio et Miaous Costaud
É noncé
Dossier 1. Diversité des contrats
Dossier 2. Fiscalité des groupes de sociétés
Dossier 3. Entreprise en difficulté
Dossier 4. Association
Savoirs essentiels
1. Droit général des contrats et obligations
2. Zoom sur un contrat particulier : le contrat d'assurance
3. Imposition des sociétés relevant de l'impô t sur les sociétés
4. Territorialité de la TVA
5. Opérations en devises
6. Territorialité de l'impô t sur les sociétés (IS) et l'impô t sur le revenu (IR)
7. Prise de participation et régime des sociétés mères et filiales
8. Entreprises en difficulté
9. Droit des associations
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 2. Fresnay, Expertix, Google et BOG
É noncé
Dossier 1. Financement de l'entreprise
Dossier 2. Droit pénal
Dossier 3. Entreprise et informatique
Dossier 4. Fonds de dotation
Savoirs essentiels
1. Augmentation de capital
2. Compte courant d'associé et déductibilité des intérêts
3. Imposition des intérêts et des plus-values
4. Clause d'agrément
5. Caractérisation des infractions pénales
6. Données personnelles - informatique et libertés
7. Fonds de dotation
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 3. Vetrolec, Batterix, Brasserie de la Rance et Expertix
É noncé
Dossier 1. Diversité des contrats
Dossier 2. Entreprise et environnement
Dossier 3. Droit fiscal
Dossier 4. Gouvernance
Dossier 5. Entreprise en difficulté
Savoirs essentiels
1. Le droit des contrats
2. Le contrat de franchise
3. Les conséquences fiscales du choix de la structure juridique
4. L'option pour l'impô t sur le revenu des sociétés de capitaux
5. Le plafond d'abattement pour les donations
6. La qualification fiscale des apports pour la constitution d'une société
7. Les droits d'enregistrement dus à la constitution d'une société - cas les plus fréquents
8. La cession de parts sociales par un associé personne physique
9. La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux
10. La gouvernance, le contrô le et la responsabilité des acteurs
11. Les entreprises en difficulté
12. Les licenciements dans le cadre d'une procédure collective
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 4. Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
É noncé
Dossier 1. Droit des contrats
Dossier 2. Transmission de l'entreprise
Dossier 3. Entreprise et concurrence
Dossier 4. Développement de l'entreprise
Savoirs essentiels
1. Le droit des contrats et des obligations
2. Le contrat de location-gérance et ses conséquences fiscales
3. La cession d'une entreprise à un tiers
4. L'assiette imposable dans le cadre d'une donation
5. Le rescrit fiscal
6. Les formes sociétaires et l'intérêt du recours à la SCI
7. Le droit de la concurrence
8. La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai 2019
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen
Sujet 5. So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
É noncé
Dossier 1. Entreprise et numérique
Dossier 2. Entreprise et concurrence
Dossier 3. Droit pénal
Dossier 4. GIE
Savoirs essentiels
1. É conomie du numérique et droit
2. Contrat électronique
3. Opérations de concentration d'entreprises
4. Droit pénal : zoom sur les principales infractions, dont celles qui sont liées à
l'intervention d'un CAC
5 Règles applicables aux groupements d'intérêt économique (GIE)
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 6. Galapagos, Biscuiterie de l'abbaye, Minoterie du châ teau et Bélier
É noncé
Dossier 1. Droit fiscal
Dossier 2. Participations et groupe
Dossier 3. Entreprise et concurrence
Dossier 4. Entreprise en difficulté
Savoirs essentiels
1. Intégration fiscale
2. SA et SCA : gouvernement d'entreprise
3. Prises de participation
4. Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions réglementées
5. Licenciement économique et obligation de reclassement
6. Ententes illicites et abus de position dominante
7. Difficultés des entreprises
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 7. SEB, Margot et Associés, Coper Marine, Castelo
É noncé
Dossier 1. Pacte d'actionnaires
Dossier 2. Gouvernance des sociétés cotées
Dossier 3. Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL
Dossier 4. Financement participatif ou crowdfunding
Savoirs essentiels
1. Action de concert
2. Pacte d'actionnaires
3. Sociétés cotées
4. Résultat de liquidation et incidences fiscales pour la société
5. Boni de liquidation
6. Dissolution d'une société
7. Liquidation d'une société
8. Financement participatif ou crowdfunding
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 8. Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
É noncé
Dossier 1. Fusion et règles fiscales
Dossier 2. Fusion et règles juridiques
Dossier 3. Gouvernance
Dossier 4. Société européenne
Savoirs essentiels
1. É tapes de la fusion
2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée
3. Méthode de valorisation des apports
4. Régime fiscal de faveur
5. Situation fiscale des associés de la société absorbée
6. Constitution du CA d'une société anonyme (SA)
7. Rapport sur le gouvernement d'entreprise dans la SA
8. Droit à l'expertise de gestion et à l'expertise in futurum
9. Société européenne
10. Transformation d'une société
11. Cautionnement
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Céline Mansencal
Gil es Meyer
Agrégée d’économie et gestion
Agrégé d’économie et gestion
Professeur en classes préparatoires
Professeur en classes préparatoires
à l’expertise comptable, lycée Paul Doumer
à l’expertise comptable, lycée Bréquigny
(Le Perreux-sur-Marne)
(Rennes)
Damien Meunier
Véronique Roy
Agrégé d’économie et gestion
Agrégée d’économie et gestion
Professeur en classes préparatoires
Professeur en classes préparatoires
à l’expertise comptable, lycée Paul Doumer
à l’expertise comptable, ENC Bessières
(Le Perreux-sur-Marne)
(Paris)
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Maquette : Yves Tremblay
Mise en page : Nord Compo
© Dunod, 2024
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-086872-8
TABLE DES MATIÈ RES
Avant-propos .................................................................................................... III
Table de correspondance Programme-Sujets ..............................................
VIII
Sujet 1. Gameplus, Breizcalor, Crio et Miaous Costaud
1
É noncé .................................................................................................................
2
Dossier 1 Diversité des contrats .................................................................................
2
Dossier 2 Fiscalité des groupes de sociétés ..............................................................
3
Dossier 3 Entreprise en diffi culté................................................................................
4
Dossier 4 Association ....................................................................................................
6
Savoirs essentiels ..............................................................................................
16
1 Droit général des contrats et obligations .............................................................
16
2 Zoom sur un contrat particulier : le contrat d’assurance ..................................
18
3 Imposition des sociétés relevant de l’impô t sur les sociétés ............................
21
4 Territorialité de la TVA ..............................................................................................
21
5 Opérations en devises ..............................................................................................
22
6 Territorialité de l’impô t sur les sociétés (IS) et l’impô t sur le revenu (IR) ......
23
7 Prise de participation et régime des sociétés mères et fi liales .........................
24
8 Entreprises en diffi culté ...........................................................................................
25
9 Droit des associations ..............................................................................................
27
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ............... 30
Sujet 2. Fresnay, Expertix, Google et BOG
50
É noncé .................................................................................................................
51
Dossier 1 Financement de l’entreprise ......................................................................
51
Dossier 2 Droit pénal ....................................................................................................
52
Dossier 3 Entreprise et informatique .........................................................................
53
Dossier 4 Fonds de dotation ........................................................................................
54
Savoirs essentiels ..............................................................................................
64
1 Augmentation de capital .........................................................................................
64
2 Compte courant d’associé et déductibilité des intérêts ....................................
66
3 Imposition des intérêts et des plus-values ...........................................................
67
4 Clause d’agrément ....................................................................................................
68
5 Caractérisation des infractions pénales ................................................................
69
6 Données personnelles – informatique et libertés ...............................................
72
7 Fonds de dotation .....................................................................................................
77
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
79
III
Table des matières
Sujet 3. Vetrolec, Batterix, Brasserie de la Rance
et Expertix
96
É noncé .................................................................................................................
97
Dossier 1 Diversité des contrats .................................................................................
97
Dossier 2 Entreprise et environnement .....................................................................
98
Dossier 3 Droit fi scal .....................................................................................................
99
Dossier 4 Gouvernance ................................................................................................
101
Dossier 5 Entreprise en diffi culté................................................................................
102
Savoirs essentiels ..............................................................................................
108
1 Le droit des contrats .................................................................................................
108
2 Le contrat de franchise .............................................................................................
110
3 Les conséquences fi scales du choix de la structure juridique ...............................
112
4 L’option pour l’impô t sur le revenu des sociétés de capitaux ...........................
112
5 Le plafond d’abattement pour les donations .......................................................
113
6 La qualifi cation fi scale des apports pour la constitution d’une société ..........
113
7 Les droits d’enregistrement dus à la constitution d’une société
– cas les plus fréquents ............................................................................................
114
8 La cession de parts sociales par un associé personne physique .......................
115
9 La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux ......................
116
p La gouvernance, le contrô le et la responsabilité des acteurs ...........................
121
q Les entreprises en diffi culté ....................................................................................
123
s Les licenciements dans le cadre d’une procédure collective .............................
125
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
127
Sujet 4. Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
148
É noncé .................................................................................................................
149
Dossier 1 Droit des contrats ........................................................................................
149
Dossier 2 Transmission de l’entreprise ......................................................................
150
Dossier 3 Entreprise et concurrence ..........................................................................
151
Dossier 4 Développement de l’entreprise .................................................................
153
Savoirs essentiels ..............................................................................................
159
1 Le droit des contrats et des obligations ................................................................
159
2 Le contrat de location-gérance et ses conséquences fi scales ...............................
161
3 La cession d’une entreprise à un tiers ....................................................................
161
4 L’assiette imposable dans le cadre d’une donation .............................................
162
5 Le rescrit fi scal ...........................................................................................................
162
6 Les formes sociétaires et l’intérêt du recours à la SCI ........................................
163
7 Le droit de la concurrence .......................................................................................
163
8 La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai 2019 ...
165
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
167
IV
TABLE DES MATIÈ RES
DSCG1
Sujet 5. So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
180
É noncé .................................................................................................................
181
Dossier 1 Entreprise et numérique .............................................................................
181
Dossier 2 Entreprise et concurrence ..........................................................................
181
Dossier 3 Droit pénal ....................................................................................................
182
Dossier 4 GIE ..................................................................................................................
184
Savoirs essentiels ..............................................................................................
189
1 É conomie du numérique et droit............................................................................
189
2 Contrat électronique ................................................................................................
192
3 Opérations de concentration d’entreprises .........................................................
196
4 Droit pénal : zoom sur les principales infractions,
dont celles qui sont liées à l’intervention d’un CAC ...........................................
199
5 Règles applicables aux groupements d’intérêt économique (GIE) ..................
201
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
204
Sujet 6. Galapagos, Biscuiterie de l’abbaye, Minoterie
du château et Bélier
219
É noncé .................................................................................................................
220
Dossier 1 Droit fiscal .....................................................................................................
220
Dossier 2 Participations et groupe .............................................................................
221
Dossier 3 Entreprise et concurrence ..........................................................................
222
Dossier 4 Entreprise en difficulté................................................................................
222
Savoirs essentiels ..............................................................................................
229
1 Intégration fiscale .....................................................................................................
229
2 SA et SCA : gouvernement d’entreprise ................................................................
232
3 Prises de participation ..............................................................................................
233
' Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions réglementées ..............
235
( Licenciement économique et obligation de reclassement ................................
237
6 Ententes illicites et abus de position dominante ................................................
237
7 Difficultés des entreprises .......................................................................................
242
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
247
Sujet 7. SEB, Margot et Associés, Coper Marine, Castelo 263
É noncé .................................................................................................................
264
Dossier 1 Pacte d’actionnaires ....................................................................................
264
Dossier 2 Gouvernance des sociétés cotées .............................................................
264
Dossier 3 Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL .........................................
265
Dossier ' Financement participatif ou crowdfunding ..........................................
266
Savoirs essentiels ..............................................................................................
275
1 Action de concert ......................................................................................................
275
2 Pacte d’actionnaires ..................................................................................................
276
V
Table des matières
3 Sociétés cotées ..........................................................................................................
278
4 Résultat de liquidation et incidences fi scales pour la société ...........................
279
( Boni de liquidation ....................................................................................................
280
6 Dissolution d’une société .......................................................................................
281
7 Liquidation d’une société .........................................................................................
282
8 Financement participatif ou crowdfunding .......................................................
266
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
286
Sujet 8. Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
303
É noncé .................................................................................................................
304
Dossier 1 Fusion et règles fi scales ..............................................................................
304
Dossier 2 Fusion et règles juridiques .........................................................................
305
Dossier 3 Gouvernance ................................................................................................
306
Dossier 4 Société européenne .....................................................................................
307
Savoirs essentiels ..............................................................................................
314
1 É tapes de la fusion ....................................................................................................
314
2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée ...................................
315
3 Méthode de valorisation des apports ....................................................................
316
4 Régime fi scal de faveur.............................................................................................
317
5 Situation fi scale des associés de la société absorbée .........................................
318
6 Constitution du CA d’une société anonyme (SA) ................................................
318
7 Rapport sur le gouvernement d’entreprise dans la SA .......................................
319
8 Droit à l’expertise de gestion et à l’expertise in futurum ...................................
320
9 Société européenne ..................................................................................................
321
p Transformation d’une société .................................................................................
321
q Cautionnement ..........................................................................................................
322
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
324
VI
AVANT-PROPOS
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VII
TABLE DE CORRESPONDANCE
PROGRAMME-SUJETS
Partie du programme
Sous-partie
Numéro du sujet
1.1. É léments généraux sur les contrats
1, 3, 4 et 8
1.2. La diversité des contrats
1, 3 et 4
1.3. Droit pénal
2, 3 et 5
1. L’entreprise et son environnement
1.4. L’entreprise et la concurrence
4, 5 et 6
(55 heures)
1.5. L’entreprise et l’administration
4 et 9
fi scale
1.6. L’entreprise et la dimension
3 et 4
environnementale
2. Le développement de l’entreprise (20 heures)
1, 2, 3, 4, 5, 7, 8 et 9
3. Le fi nancement de l’entreprise (20 heures)
2, 7 et 9
4.1. Les implications juridiques,
4. De l’entreprise au groupe
fi scales et sociales de l’existence
1, 5, 6, 7, 8 et 9
(40 heures)
d’un groupe
4.2. La restructutation de l’entreprise
2 et 9
5.1. L’enteprise en diffi culté
1, 3 et 6
5. La pérennité de l’entreprise
5.2. La transmission de l’entreprise
2, 3, 4 et 7
(40 heures)
5.3. La disparition de l’entreprise
8
6. Les associations et autres organismes à but non lucratif (5 heures) 1 et 2
VIII
dScG1
Sujet type d’examen
1 BaSe documentaire
t1
Coronavirus : comment les assureurs ont manqué de solidarité
Comme tous les patrons de bars, cafés et restaurants, Stéphane Manigold, président d’un
groupe de quatre établissements gastronomiques, dont La Maison Rostang, à Paris, a dû
pré-
ocumenD cipitamment baisser le rideau à partir du samedi 14 mars à minuit, sur décision
du premier ministre, É douard Philippe. Il s’est alors tourné vers son assureur, Axa, pour
que la compagnie l’indemnise, arguant que son contrat prévoyait « une extension pour les
pertes d’exploitation en cas de fermeture administrative imposée par les services de police
ou d’hygiène ou de sécurité ». Refus de l’assureur. L’affaire attend désormais d’être
tranchée par le tribunal.
Son cas n’a rien d’exceptionnel. « Dans les jours qui ont suivi le confi nement, nos adhé-
rents sont allés voir leur assureur et se sont heurtés à une fi n de non-recevoir, sans que les
compagnies prennent le temps de regarder les dossiers et d’appeler un expert », raconte
Alain Grégoire, président de l’Union des métiers et des industries de l’hô tellerie (UMIH)
pour la région Auvergne-Rhô nes-Alpes.
Mutualisation impossible
Alors que la grogne monte, les assureurs s’emploient à expliquer que le risque « pandé-
mie » n’est pas assurable, car il touche tout le monde en même temps, rendant la
mutualisation impossible. Le 23 mars, la Fédération française de l’assurance (FFA) annonce
vouloir travailler à un nouveau régime qui pourra intervenir « en cas d’une future catas-
trophe sanitaire majeure ».
« Pour nous, ça a été le déclic. Créer un régime “pandémie” pour l’avenir, ça voulait dire
pour aujourd’hui, circulez, il n’y a rien à voir ! », réagit Alain Grégoire. Le puissant lobby
s’active, se tourne vers les députés et sénateurs. Les courriers qui leur sont adressés
demandent que la garantie « perte d’exploitation » soit respectée par les assureurs, « seule
clause de sauvegarde permettant d’atténuer la perte drastique de trésorerie » et « d’éviter
de voir (…) des dizaines de milliers de salariés sans emploi ». Selon l’UMIH, 85 % des
parlemen taires répondent « on est avec vous ».
Dans la foulée, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, appelle les assureurs à participer
à l’effort de solidarité nationale. Le 13 avril, c’est au tour d’Emmanuel Macron d’avoir
quelques mots, peu amènes, à leur attention. « Les assurances doivent être au rendez-vous
de cette mobilisation économique. J’y serai attentif », tance le chef de l’É tat. […]
Des « divergences d’appréciation »
Au-delà des mesures de solidarité, la question principale reste de déterminer si la
profession doit couvrir les pertes d’exploitation des artisans, commerçants ou
restaurateurs qui se sont assurés ?
« La première réponse des assureurs a été de dire que la pandémie n’était pas couverte par
les contrats en pertes d’exploitation parce que ce risque n’est tout simplement pas
assurable. Par ailleurs, pour l’immense majorité des contrats, il faut un dommage matériel,
comme un incendie, pour que les pertes d’exploitation soient prises en charge, indique
Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance. Puis, chacun a
regardé son contrat, certains assurés se sont fait aider d’avocats. Or, les clauses de certains
contrats n’étaient pas aussi claires que souhaité. »
8
BaSe documentaire
DSCG1
La confusion s’installe. Certains assureurs décident de couvrir, même si le contrat n’a pas
été prévu pour ce cas de figure. D’autres s’y opposent, au motif que la pandémie et la
fermeture de tous les commerces n’étaient pas dans l’intention de ceux qui ont rédigé les
contrats.
Des bancassureurs, comme le Crédit mutuel, n’indemnisent pas mais décident de verser
une prime exceptionnelle à leurs assurés pour compenser une partie des pertes de revenus
liées à la Covid-19. « Dans cette zone de gris, les divergences d’appréciation sont possibles,
et il reviendra au juge de trancher, ce n’est pas choquant », réagit Florence Lustman.
À Bercy, on estime urgent de faire la transparence sur ces polices d’assurance, afin que les
assureurs respectent les contrats et que « les indemnisations soient payées à temps ».
L’Autorité de contrô le prudentiel et de résolution, « gendarme » français de la banque et de
l’assurance, décide donc, le 6 mai, de lancer une enquête sur ces garanties en pertes
d’exploitation. […]
Véronique Chocron, Le Monde, 14 mai 2020
t2
Coronavirus : l’assureur Albingia condamné à indemniser un client hô telier Le tribunal de
commerce de Nanterre a donné raison aux cinq établissements de la marque Originals
Hotels, qui avaient assigné Albingia après son refus d’indemniser leurs ocumenD pertes
d’exploitation.
Deuxième victoire pour les hô teliers-restaurateurs dans le bras de fer qui les oppose
depuis le début du confinement aux compagnies d’assurances sur la couverture des pertes
d’exploitation.
Après que le 22 mai [2020] le tribunal de commerce de Paris a donné raison à un
restaurateur parisien qui avait assigné Axa France, le tribunal de commerce de Nanterre,
saisi en référé par cinq hô tels, a condamné l’assureur Albingia à leur verser 450 000 euros
de provisions pour couvrir deux mois de pertes d’exploitation liées à l’épidémie de Covid-
19, en l’attente d’une expertise détaillée, a-t-on appris dimanche 19 juillet [2020].
Cinq établissements de la marque Originals Hotels, gérés par HHP Hô tels en région pari-
sienne, avaient assigné leur assureur en référé le 9 juillet [2020], après lui avoir adressé
une déclaration de sinistre, à la suite de leur fermeture le 15 mars [2020].
« Fermeture temporaire administrative »
Selon l’ordonnance prise vendredi, dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu une copie,
le tribunal a estimé que les « pertes d’exploitation subies par les sociétés hô telières
[étaient]
couvertes par les polices d’assurance souscrites auprès d’Albingia ». « Attendu que le
montant total de ces pertes n’est toujours pas chiffré » et en attendant le rapport d’un
expert technique, nommé par le tribunal, la société Albingia a par conséquent été
condamnée à verser 450 000 euros de provisions à ses clients.
L’ordonnance du tribunal signale ainsi qu’une clause de garantie intitulée « fermeture
temporaire administrative », du chapitre « pertes d’exploitation », stipule bien que sont
couvertes celles « qui sont la conséquence directe de la fermeture temporaire de
l’établissement assurée par les autorités municipales ou préfectorales suite aux seuls
événements suivants : meurtre, suicide, maladie contagieuse, épidémie, intoxication
alimentaire ou empoisonnement ».
9
Sujet type d’examen 1
Cette clause est rédigée en des « termes [qui] sont clairs et ne sont sujets à aucune
interprétation », souligne le tribunal.
« Première manche »
Pour sa défense, l’assureur a fait valoir qu’en l’occurrence, les hô tels n’avaient pas été
contraints de fermer totalement et que les fermetures dues à un arrêté ministériel
n’avaient pas valeur de fermeture administrative municipale ou préfectorale.
Mais, sur ce point, le tribunal de Nanterre a débouté l’assureur en estimant que [« les
arrêtés ministériels [...] étant d’application nationale »], il n’était pas nécessaire d’invoquer
une décision préfectorale ou municipale. Et que, par ailleurs, les hô tels, s’ils étaient restés
partiellement ouverts, ne l’avaient été que pour accueillir le personnel soignant mobilisé
pour lutter contre l’épidémie. […]
Le Monde (avec AFP), 19 juillet 2020
t3
Informations générales relatives à Breizcalor
a. La société Breizcalor relève de l’impô t sur les sociétés. Par hypothèse, on retiendra un
taux d’IS de 25 %.
ocumenD b. Les clients et fournisseurs se sont communiqué leurs numéros d’identifi
cation intracommunautaires. La société Breizcalor remplit régulièrement la déclaration
d’échange de biens (DEB).
c. Montant des ventes à distance réalisées auprès de clients allemands au cours de
l’exercice N–1 : 6 000 €.
t4
Informations relatives aux opérations du mois de décembre N de Breizcalor
• 5 décembre N : installation d’un ensemble domotique dans une entreprise allemande par
deux salariés envoyés par l’entreprise Breizcalor.
ocumenD Montant facturé HT : 15 000 € dont 2 000 € de main-d’œuvre. Règlement
partiel : 60 %.
Le solde est à échéance du 15/04/N.
• 12 décembre N : vente à distance auprès de particuliers allemands de détecteurs de
mouvements modèle TYXAM : 3 000 € HT.
• 20 décembre N : acquisition, auprès d’une société japonaise, d’une machine-outil pour
un montant HT de 1 200 000 JPY. Règlement prévu le 15/01/N+1.
20/12/N
31/12/N
Cours de l’euro
138,80 JPY
132,60 JPY
10
BaSe documentaire
DSCG1
t5
Participations de la SA Breizcalor
• La société Breizcalor détient une succursale installée en Roumanie. Les achats sont
effectués en grande partie auprès de la société Breizcalor, mais la facturation et la
ocumenD
comptabilité sont réalisées en Roumanie par des salariés embauchés par la succursale.
Pour l’exercice N, la succursale Roumaine a dégagé une perte fiscale de 62 500 €.
• La société Breizcalor détient 12 % du capital de sa filiale installée à Barcelone (Espagne)
créée en 2015 et soumise à l’impô t sur les sociétés. Elle a dégagé, pour l’exercice N, un
bénéfice fiscal de 225 380 €.
• Le 10 avril N, la filiale a versé à la société Breizcalor un dividende net de 8 460 €, prélevé
sur le résultat net comptable de l’exercice N–1. Les dividendes versés ont subi une retenue
à la source de 10 % prélevée par l’É tat espagnol et, par hypothèse, transférée en France
sous la forme d’un crédit d’impô t.
• La société Breizcalor détient 6 % de la SNC Engysud installée à Nantes qui conçoit des
« guides pratiques à l’usage des architectes » permettant aux concepteurs d’évaluer et de
gérer les performances énergétiques et environnementales d’un bâ timent tout au long de
sa vie. Cette société a dégagé, au titre de l’exercice N, une perte fiscale de 30 000 €. Elle a
aussi versé à la SA Breizcalor un revenu de 5 000 € au titre du résultat de l’exercice N–1.
t6
Revenus italiens perçus par les époux Leonetti
• Loyer mensuel de l’appartement situé à Rome : 1 000 €
• Dividendes bruts provenant des actions détenues par les époux Leonetti et issus de
sociétés ocumenD
anonymes situées en Italie : 10 000 €
t7
Extraits des articles 4 A et 4 B du CGI
Article 4 A du CGI
ocumen
Les personnes qui ont en France leur domicile fiscal sont passibles de l’impô t sur le revenu
D
en raison de l’ensemble de leurs revenus.
Celles dont le domicile fiscal est situé hors de France sont passibles de cet impô t en raison
de leurs seuls revenus de source française.
Article 4 B du CGI
1. Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal en France au sens de l’article 4 A : a.
Les personnes qui ont en France leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ; b. Celles qui
exercent en France une activité professionnelle, salariée ou non, à moins qu’elles ne
justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ; c. Celles qui ont en France le
centre de leurs intérêts économiques.
2. Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal en France les agents de
l’É tat qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission dans un pays étranger et qui
ne sont pas soumis dans ce pays à un impô t personnel sur l’ensemble de leurs revenus.
11
Sujet type d’examen 1
Les incidences de cette défi nition se trouvent atténuées par le jeu des conventions fi scales
internationales destinées à éviter les doubles impositions, la règle de droit international
prévalant toujours sur la loi interne, en vertu de l’article 55 de la Constitution du 4 octobre
1958 et de la hiérarchie des normes.
Sous réserve de l’application des conventions internationales, les contribuables domiciliés
en France sont soumis à une obligation fi scale illimitée et sont imposés dans les conditions
de droit commun sur l’ensemble de leurs revenus de source française ou étrangère (CGI,
art. 4 A).
t8
Extrait de la convention fi scale France-Italie
Article 1. Personnes concernées
ocumen
La présente convention s’applique aux personnes qui sont des résidents d’un É tat ou des D
deux É tats.
Article 2. Impôts visés
1. La présente Convention s’applique aux impô ts sur le revenu et sur la fortune perçus pour
le compte d’un É tat, de ses subdivisions politiques ou administratives ou collectivités
locales (dans le cas de l’Italie) ou de ses collectivités territoriales (dans le cas de la France),
quel que soit le système de perception. [...]
Article 6. Revenus immobiliers
1. Les revenus provenant de biens immobiliers, y compris les revenus des exploitations
agricoles ou forestières, sont imposables dans l’É tat où ces biens sont situés.
En Italie, le revenu locatif est imposable sur le revenu au taux marginal et sur une base
imposable de 95 % des loyers annuels bruts. Il faut également verser des droits
d’enregistrement de 2 % des loyers annuels bruts. En alternative, il est possible d’opter
pour l’impô t forfaire (CEDOLA SECCA) de 21 % des loyers annuels bruts sur 100 % de
ceux-ci, aucun droit d’enregistrement n’étant dû dans ce cas. [...]
Article 10. Dividendes
1. Les dividendes payés par une société qui est un résident d’un É tat à un résident de
l’autre É tat sont imposables dans cet autre É tat. Les dividendes sont imposés dans le pays
du bénéfi ciaire, avec une retenue à la source de 10 % par le pays émetteur. [...]
Article 15. Professions dépendantes
1. Sous réserve des dispositions des articles 16, 18, 19, 20 et 21, les salaires, traitements et
autres rémunérations similaires qu’un résident d’un É tat reçoit au titre d’un emploi salarié
ne sont imposables que dans cet É tat, à moins que l’emploi ne soit exercé dans l’autre É tat.
Si l’emploi y est exercé, les rémunérations reçues à ce titre sont imposables dans cet autre
É tat. [...]
4. Nonobstant les dispositions précédentes du présent article, les revenus provenant du
travail dépendant des personnes habitant dans la zone frontalière de l’un des É tats, et
travaillant dans la zone frontalière de l’autre É tat ne sont imposables que dans l’É tat dont
ces personnes sont les résidents.
12
BaSe documentaire
DSCG1
t9
Champ d’application de l’impô t sur le revenu en Italie
Le système fiscal italien repose globalement sur les mêmes règles que les autres pays
européens : retenue à la source sur les salaires, barème de l’impô t progressif, charges
ocumenD déductibles, crédits d’impô t.
Sont assujetties à l’impô t sur le revenu italien, les personnes physiques résidant sur le
territoire italien – on parle d’« obligation fiscale illimitée » – , ainsi que les personnes
physiques qui n’y résident pas, pour l’ensemble de leurs revenus de source italienne – on
parle alors d’« obligation fiscale limitée ».
Comme en France, le barème de l’impô t sur le revenu italien est progressif. Il compte cinq
tranches.
Tranche de revenus (€)
Taux d’imposition (%)
Jusqu’à 15 000 €
23
De 15 000 € à 28 000 €
27
De 28 000 € à 55 000 €
38
De 55 000 € à 75 000 €
41
Au-delà de 75 000 €
43
Les Cahiers fiscaux internationaux, n° 162, année 2010
0
Cour de cassation, chambre commerciale,
t1
15 décembre 2015 (pourvoi n° 14-11.500)
Statuant tant sur le pourvoi principal formé par les sociétés du groupe Consolis que sur le
ocumenD pourvoi incident relevé par la Selarl FHB, prise en la personne de Mme X… ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, rendu en matière de référé, et les productions, que par
ordonnances des 11 juillet et 26 septembre 2012, la Selarl FHB, prise en la personne de
Mme X…, a été désignée mandataire ad hoc puis conciliateur des sociétés du groupe
Consolis sur le fondement des articles L. 611-3 et L. 611-5 du Code de commerce ; que le 18
juillet 2012, la société Mergermarket Limited, éditrice du site d’informations financières en
ligne Debtwire, spécialisé dans le suivi de l’endettement des entreprises, a publié un article
commentant l’ouverture de la procédure de mandat ad hoc ; qu’elle a, par la suite, diffusé
divers articles rendant compte de l’évolution des procédures en cours et des négociations
engagées ; que les 23 et 24 octobre 2012, plusieurs sociétés du groupe ainsi que la Selarl
FHB ont assigné la société Mergermarket Limited devant le juge des référés pour obtenir le
retrait de l’ensemble des articles contenant des informations confidentielles les
concernant, ainsi que l’interdiction de publier d’autres articles ; […]
Sur ces moyens, pris en leur deuxième branche, rédigés en termes identiques, réunis : Vu
l’article 10 § 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales et l’article L. 611-15 du Code de commerce ;
13
Sujet type d’examen 1
Attendu qu’il résulte du premier de ces textes que des restrictions à la liberté d’expression
peuvent être prévues par la loi, dans la mesure de ce qui est nécessaire dans une société
démocratique, pour protéger les droits d’autrui et empêcher la divulgation d’informations
confi dentielles ; qu’il en résulte que le caractère confi dentiel des procédures de
prévention des diffi cultés des entreprises, imposé par le second de ces textes pour
protéger, notamment, les droits et libertés des entreprises recourant à ces procédures, fait
obstacle à leur diffusion par voie de presse, à moins qu’elle ne contribue à la nécessité
d’informer le public sur une question d’intérêt général ;
Attendu que pour rejeter les demandes des sociétés du groupe Consolis, l’arrêt retient
encore que le fait pour la société Mergermarket Limited d’avoir publié, comme d’autres
journaux spécialisés, des informations confi dentielles, par application de l’article L. 611-15
du Code de commerce, ne constitue pas un trouble manifestement illicite au regard de la
liberté d’informer du journaliste ;
Qu’en se déterminant ainsi, sans rechercher si les informations diffusées, relatives à la
prévention des diffi cultés des sociétés du groupe Consolis et couvertes par la confi
dentialité, relevaient d’un débat d’intérêt général, la cour d’appel a privé sa décision de
base légale ; […]
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs : CASSE ET ANNULE
[…]
1
Cour de cassation, chambre commerciale,
t1
4 décembre 2019 (pourvoi n° 17-31.094)
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société Q… F…, entreprise de minoterie exploitant
ocumenD un moulin à […], est titulaire de la marque semi-fi gurative « Les Monts d’Arrée
tradition Bretagne » n° 93474333, déposé à l’Institut national de la propriété industrielle
(l’Inpi) le 22 juin 1993 dans la classe 30 et renouvelée le 9 juin 2003 ; qu’en application du
règlement communautaire n° 560/2010 du 25 juin 2010, la dénomination « Farine de blé
noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du Breizh » a été inscrite au
registre des indications géographiques protégées (IGP) et sa défense confi ée à l’association
Blé noir tradition Bretagne (l’association BNTB), en tant qu’organisme de défense et de
gestion, dont la société Q… F… était membre depuis l’année 1987, et qui est titulaire de la
marque semi-fi gurative « Blé noir tradition Bretagne Gwinizh du Breiz » n° 073512105,
déposée à l’Inpi le 5 juillet 2007 en classes 30, 31, 32 et 33 ; qu’à l’issue de la visite de
contrô le du moulin, interrompue en cours d’exécution, le 18 septembre 2009, par un
représentant du centre Certipaq mandaté par l’association BNTB, la société Q… F… s’est vu
notifi er, le 30 septembre 2009, son absence d’habilitation, ayant pour effet de la priver de
la faculté d’utiliser l’IGP en cause ; qu’elle a été, le 25 janvier 2010, informée de son
exclusion de l’association BNTB en raison du refus de certifi cation ; que reprochant à la
société Q…
F… de continuer à faire usage de sa marque et d’éléments composant l’IGP, l’association 14
BaSe documentaire
DSCG1
BNTB et la société du […], membre de l’association, l’ont assignée aux fins d’obtenir
réparation des atteintes portées à la marque « Blé noir tradition Bretagne Gwinizh du Breiz
»
et à l’IGP « Farine de blé noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du
Breizh » ; que l’Institut national de l’origine et de la qualité est intervenu volontairement à
l’instance ;
Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche, du pourvoi incident, dont l’examen est
préalable :
Attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ce moyen,
qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ; Mais sur ce moyen, pris en
sa première branche :
Vu l’article L. 642-21 du Code rural et de la pêche maritime, ensemble l’article 1er de la loi
du 1er juillet 1901 et l’article 1134 du Code civil, dans sa rédaction antérieure à
l’ordonnance du 10 février 2016 ;
Attendu que pour rejeter la demande d’annulation de l’exclusion de l’association BNTB,
prise par la présidente de celle-ci contre la société Q… F… le 25 janvier 2010, ainsi que la
demande de réintégration de cette société, l’arrêt retient que selon l’article 7 des statuts de
l’association BNTB, la qualité de membre « se perd par non-respect du cahier des charges »,
qu’ainsi libellée, cette clause s’interprète comme une clause de résiliation de plein droit de
la qualité de membre et qu’en l’absence de disposition statutaire autre, la résiliation n’est
subordonnée à aucun vote formel de la part d’une assemblée générale ; Qu’en statuant
ainsi, alors que dans le silence des textes et des statuts relatifs au fonctionnement d’une
association, la décision de radier ou d’exclure un sociétaire relève de l’assemblée générale,
son président ne pouvant prendre, en cette matière, que des mesures à titre conservatoire,
la cour d’appel a violé les textes susvisés ; PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de
statuer sur les autres griefs du pourvoi incident ni sur le pourvoi principal :
CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu’il confirme le jugement ayant déclaré irrecevable la
société du […] en son action en contrefaçon de la marque semi-figurative « Blé noir
tradition Bretagne » et déclaré recevable l’intervention volontaire de l’Institut national de
l’origine et de la qualité au titre de l’atteinte portée à l’indication géographique protégée
« Farine de blé noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du Breizh »,
l’arrêt rendu le 7 février 2017, entre les parties, par la cour d’appel de Rennes ; remet, en
conséquence, sur les autres points, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Rennes.
15
dScG1
Sujet type d’examen
1 SaVoirS eSSentieLS
1 Droit général des contrats et obligations
A Contrat de vente
Défi nition
Selon l’article 1582 al. 1 du Code civil, la vente est la convention par laquelle l’un s’oblige à
livrer une chose et l’autre à la payer.
La vente est dite parfaite lorsque les parties sont d’accord sur la chose (future ou non,
déterminée ou déterminable, chose fongible ou corps certain) et le prix (déterminé ou
déterminable).
La vente produit deux séries d’effets :
– un transfert de propriété ;
– un transfert des risques.
obligations des parties au contrat de vente
Délivrance dans
les délais
d’une chose conforme
Délivrance
Délivrance d’une chose
(et de ses accessoires)
dans l’état où elle se trouvait
au jour de la vente
Garantie contre l’éviction
afin d’assurer
une jouissance paisible
Obligations du vendeur
Garantie
Garantie contre les vices
cachés inconnus au jour
de la vente et vices
empêchant l’usage
normal de la chose
Obligation de sécurité
générale
Sécurité
Sécurité des produits
défectueux
16
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
Le prix peut être :
– déterminé ou déterminable
– fixé par les parties
ou un tiers
Payer
Le paiement doit
intervenir au jour prévu
dans le contrat
Obligations de l’acheteur
ou lors de la délivrance
L’acheteur doit retirer
le bien à ses frais,
Prendre livraison
dans le délai prévu
au contrat ou dans
un délai raisonnable
B Contrat d’entreprise
Définition
Variété de louage d’ouvrage, le contrat d’entreprise est une convention par laquelle un
entrepreneur s’engage, contre rémunération, à réaliser au bénéfice d’un donneur d’ordre
(maître d’ouvrage) un travail, de façon indépendante et sans le représenter.
conditions de formation du contrat d’entreprise
Les parties doivent
se communiquer
La détermination
Règles générales
les informations
du prix de la prestation
de formation
déterminantes pour
ne conditionne pas
des contrats
l’accomplissement
la validité du contrat
de la prestation
obligations de l’entrepreneur et du maître d’ouvrage
• Obligations principales : obligation de réaliser la prestation convenue, livraison de
l’ouvrage au lieu et à la date convenus dans le contrat. À défaut, l’entrepreneur doit
s’exécuter dans un délai raisonnable. En cas de litige, il lui incombe de prouver
Entrepreneur
l’étendue de la mission qui lui a été confiée.
• Obligations accessoires : obligations d’information et de sécurité ou de prudence,
obligation de surveillance du bien confié par le client, obligation de conseil.
17
Sujet type d’examen 1
• Obligation de payer les travaux :
– la date du paiement des travaux est, en principe, celle de leur achèvement, voire de leur
réception ;
– en pratique, un fractionnement du prix est mis en place.
Maître
• Obligation de prendre livraison :
d’ouvrage
– il a l’obligation de prendre livraison de la chose. À défaut, l’entrepreneur est en droit de
faire vendre la chose aux enchères et de se faire payer sur le prix de vente ;
– par la réception de l’ouvrage, il reconnaît l’exécution correcte des travaux réalisés par
l’entrepreneur. Cette dernière emporte transfert des risques et couverture des défauts
apparents, sauf en cas de réserves.
2 Zoom sur un contrat particulier : le contrat d’assurance Défi nition
Le contrat d’assurance est la convention par laquelle un assureur s’engage moyennant le
paiement d’une prime ou cotisation à verser une somme d’argent à l’assuré (ou à un tiers,
en cas d’assurance-vie et de décès de l’assuré) si le risque vient à se réaliser.
Dans le domaine assurantiel, le risque doit être indépendant de la volonté des parties.
Formation du contrat d’assurance
L’assurance
dommages-ouvrage,
un contrat spécifi que :
L’assureur donne
L’assureur fait remplir
Le contrat doit être
http://dunod.link/
une information
une proposition
écrit et la police
wph6joc
précontractuelle
d’assurance avec
d’assurance doit
sur le prix
un questionnaire,
être signée.
et les garanties.
ce qui ne crée
Prise d’effet Le contrat prend
Il remet un projet
aucune obligation
effet au jour de
de contrat ou
juridique de contracter
sa conclusion mais
une notice
(le formulaire doit être
Information de l’assuré
une clause peut
d’information
Information de l’assureur rempli de bonne foi).
reporter sa prise
décrivant les
Le contrat se forme
d’effet, en général
garanties,
quand l’assureur
à compter du premier
les exclusions
accepte la proposition
versement de la
et les obligations
d’assurance émise
prime par l’assuré.
de l’assuré.
par la personne
souhaitant
s’assurer.
18
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
couverture des risques de l’entreprise par un contrat d’assurance Couverture des risques
de l’entreprise
Contrat d’assurance des biens
Contrat d’assurance
de l’entreprise incendie,
de la responsabilité
accidents et risques divers
civile de l’entreprise
(IARD)
L’assurance
L’assurance
L’assurance
perte
L’assurance
Couvre
du chef
« homme-clé »
d’exploitation
relative à
les biens
L’assurance-
d’entreprise
garantit
couvre
l’exploitation
de l’entreprise
crédit
couvre les
contre le risque
la perte
couvre la
et l’argent
permet
conséquences
de décès ou
de chiffre
responsabilité
liquide en
à l’entreprise
pécuniaires de
d’invalidité
d’affaires
délictuelle
cas de vol,
de s’assurer
la responsabilité d’une personne
suite à
du fait de
incendie,
contre
des dirigeants
considérée
un sinistre
ses préposés,
dégâ t des eaux,
les risques
à l’égard des
comme
entraînant
bâ timents
tempête
d’impayés.
tiers en cas
essentielle
une baisse,
et des choses
et bris.
de faute
à la bonne
voire
qu’elle a sous
ou de violation
marche de
une suspension
sa garde.
de la loi.
l’entreprise.
de l’activité.
modification du contrat d’assurance en cas d’évolution du risque
• L’assureur propose de revoir les conditions initiales par la signature Modification
intervenant
d’un avenant au contrat. L’assureur doit recueillir l’accord de l’assuré.
à la demande de l’assureur
• En cas de refus de l’assuré, l’assureur doit maintenir le contrat initial mais pourra le
résilier à l’échéance annuelle suivante.
• L’assuré doit faire sa demande par lettre recommandée.
Modification intervenant
• L’assureur dispose de 10 jours pour s’opposer. À défaut, son silence à la demande de
l’assuré
vaut acceptation par dérogation au principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation.
19
Sujet type d’examen 1
A Cas de l’aggravation du risque
procédure à respecter en cas d’aggravation du risque
L’assuré doit
déclarer l’aggravation
du risque dans
les 15 jours
où il en a eu connaissance
L’assureur
dispose de 10 jours
pour décider de résilier
ou maintenir le contrat
avec une majoration
de la cotisation
En cas de
résiliation, cette
dernière intervient
10 jours après
la notification
cas de majoration ou d’absence de majoration de la cotisation
Aggravation majeure/signifi cative du risque
Aggravation mineure du risque
Proposition de majoration de la cotisation
Enregistrement
Absence de majoration.
par l’assureur.
de la modifi cation
par l’assureur (avenant).
• L’assuré ne donne pas suite ou refuse
le nouveau montant dans le délai de 30 jours.
L’assureur peut résilier le contrat.
• L’assuré accepte. Un avenant ou un nouveau
contrat est établi.
B Cas de la minoration du risque
Lorsque le montant de la cotisation était basé sur des circonstances qui n’existent plus, le
montant doit être réduit. Le refus de l’assureur d’y procéder permet à l’assuré de résilier le
contrat. La résiliation prend effet 30 jours après la dénonciation faite par l’assuré.
20
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
3 Imposition des sociétés relevant de l’impôt sur les sociétés De nombreuses
entreprises peuvent bénéficier du régime de faveur des PME en matière d’imposition de
leur résultat. Pour y être éligibles, les sociétés doivent satisfaire trois conditions
cumulatives.
É ligibilité au régime de faveur des pme
Capital détenu
CAHT
Capital social
à hauteur de 75 % min.
de l’exercice N–1
entièrement libéré
par des personnes
< 10 M€ HT
physiques
régime de faveur : taux d’imposition en fonction de la tranche du résultat fiscal Taux
d’imposition
Jusqu’à 42 500 €
15 %
Au-delà de 42 500 €
25 %
4 Territorialité de la TVA
A Livraisons intracommunautaires : conditions de fond
Définition
Une livraison intracommunautaire (LIC) est une livraison de biens intervenant entre
deux pays de l’Union européenne.
Afin d’être exonérées de TVA, les livraisons intracommunautaires doivent satisfaire trois
conditions.
conditions cumulatives de l’exonération de tVa des Lic
Preuve que les biens
Fourniture du numéro
sont livrés vers
Déclaration d’échange
d’immatriculation
un autre É tat membre
de biens (DEB) remplie
intracommunautaire
de l’UE que celui
dans les délais
par le client
du fournisseur
B Régime fiscal des opérations d’import-export
Les exportations sont exonérées de TVA.
Les importations sont soumises à la TVA, au taux de TVA du pays du destinataire.
La TVA est autoliquidée pour l’importateur, comme pour les acquisitions
intracommunautaires.
21
Sujet type d’examen 1
C Ventes à distance (VAD)
Défi nition
Une vente à distance (VAD) est une opération commerciale réalisée auprès d’un
particulier ou d’une entité non redevable de la TVA au cours de laquelle les deux parties ne
se rencontrent pas physiquement (ex. : vente en ligne, vente par correspondance…).
Dans le cadre d’une vente à distance, l’acquéreur, qu’il soit particulier ou non-assujetti, ne
déduit pas la TVA.
Vad : redevable de la tVa et taux applicable
Qui est redevable Le vendeur est redevable de la TVA.
de la TVA ?
• Le taux de TVA applicable dépend du montant HT des ventes annuelles réalisées par le
fournisseur.
• Le seuil est de 10 000 € HT. Il est apprécié en tenant compte des opérations réalisées
pendant l’année civile en cours et durant l’année civile précédente.
CAHT réalisé dans les autres pays membres
CAHT réalisé dans les autres pays
de l’UE ≤ 10 000 €
membres de l’UE > 10 000 €
Quel taux de TVA
appliquer ?
Ou, sur option
TVA – É tat de départ
du vendeur,
TVA – É tat d’arrivée
TVA – É tat d’arrivée(1)
(1) Le vendeur peut avoir intérêt à opter pour le taux de TVA du pays de destination dès
lors que ce taux est inférieur à celui du pays de départ.
5 Opérations en devises
• Lors de l’entrée dans le patrimoine, la créance ou la dette est convertie en euros.
• À l’inventaire, l’évolution du cours de la devise peut entraîner :
– une perte latente appelée « écart de conversion – Actif »
(compte 476 du PCG)
Règles comptables
– un gain latent appelé « écart de conversion – Passif » (compte 477 du PCG).
• En application du principe de prudence, l’écart de conversion Actif donne lieu à un
enregistrement comptable d’une dotation aux provisions pour perte(s) de change (compte
6865 du PCG).
É cart de conversion – Actif
À déduire
É cart de conversion – Passif
À réintégrer
Règles fi scales
Dotation aux provisions
À réintégrer
pour perte(s) de change
Reprise sur provisions
À déduire
pour perte(s) de change
22
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
6 Territorialité de l’impôt sur les sociétés (IS)
et l’impôt sur le revenu (IR)
A Territorialité de l’IS
principe et dérogations
Principe
Dérogations
Territorialité applicable aux bénéfices
• Les bénéfices réalisés par une société
et aux pertes (CGI, art. 209-1) :
française dans des entreprises
l’IS frappe les bénéfices réalisés
exploitées à l’étranger ne sont pas
par les entreprises exploitées en France
soumis à l’IS français.
ainsi que ceux attribués à la France
• Les bénéfices réalisés en France
par une convention internationale
par des sociétés étrangères
(quelle que soient leurs nationalités)
sont imposables à l’IS français.
Définition
La notion d’entreprise exploitée en France (ou hors de France) n’est pas définie par la
loi. Afin de caractériser le lieu d’exploitation de l’entreprise, il convient de se référer soit à
la jurisprudence, soit à la convention internationale lorsqu’il en existe une.
La jurisprudence retient trois critères (non cumulatifs) qui, dans le cadre d’une société
française, sont susceptibles de caractériser l’exercice d’une activité commerciale habituelle
à l’étranger, par conséquent non imposable à l’IS en France.
critères de l’exercice d’une activité commerciale habituelle à l’étranger
• L’installation doit revêtir un caractère de permanence
Établissement stable
et une autonomie propre.
• Ex. : filiale, succursale, usine, comptoir de vente.
• Les opérations réalisées à l’étranger doivent se détacher des autres opérations de
l’entreprise. Elles doivent représenter un Cycle commercial complet
cycle commercial complet.
• Ex. : opérations d’achat de marchandises suivies de leur revente.
• La société réalise des opérations à l’étranger par
l’intermédiaire de représentants qui n’ont pas de personnalité
professionnelle indépendante (à la différence des courtiers
et des importateurs). Ces représentants sont salariés
Représentants à l’étranger
de l’entreprise et disposent d’une autonomie pour négocier
des contrats en son nom et pour son propre compte.
• La société est alors considérée comme exerçant elle-même
dans le pays étranger une activité imposable.
23
Sujet type d’examen 1
B Territorialité de l’IR
critères du domicile fi scal en France
Centre des intérêts
Lieu de résidence
Exercice de l’activité
économiques
du foyer fiscal
professionnelle
(comptes bancaires,
biens immobiliers…)
Que les revenus soient de source française ou étrangère, dès lors que le domicile fi scal est
en France, la personne physique ou morale est imposée à l’IR en France.
Les conventions fi scales internationales visent à éviter une double imposition des revenus,
en France et à l’étranger. Elles reposent sur deux méthodes :
– la méthode de l’exonération selon laquelle un des deux pays exonère le revenu ;
– la méthode de l’imputation selon laquelle l’impô t payé dans un pays est imputé sur
l’impô t dû dans l’autre.
7 Prise de participation et régime des sociétés mères
et fi liales
A Régime mère-fi lle
Conditions d’éligibilité
Conséquences fi scales
• Les deux sociétés sont soumises à l’IS, de droit
• Les dividendes perçus par la société mère sont
ou sur option.
exonérés. Ils sont déduits du résultat fi scal.
• La société mère détient au moins 5 % du capital
• La société mère doit réintégrer, dans son résultat
et des droits de vote de la fi liale.
fi scal, une quote-part de frais et charges égale
• Les titres détenus par la société mère doivent
à 5 % du dividende brut.
être conservés pendant au moins 2 ans.
24
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
B Participation d’une société soumise à l’IS dans une société soumise à l’IR :
transparence fiscale
résultat fiscal
Société S
Société R
Prise de participation
(soumise à l’impô t
(soumise à l’impô t
sur les sociétés, ex. : SA)
sur le revenu, ex. : SNC)
Société R − Résultat fiscal
Déficit fiscal
Bénéfice fiscal
Société S − Traitement fiscal
Déduction de la quote-part attribuée à S
Réintégration de la quote-part attribuée à S
résultat comptable
Résultat comptable de R
Quote-part distribuée à S
Dividende non imposable
(société soumise
(dividende)
(à déduire)
à l’IS, ex. : SA)
8 Entreprises en difficulté
La prévention
A Prévention des difficultés par l’information et l’alerte
des difficultés
des entreprises
implique également
• Obligation de tenue d’une comptabilité et d’établissement de comptes annuels la publicité
pour tout commerçant, personne physique ou morale, et les personnes morales des
créances
de droit privé non commerçantes ayant une activité économique et dépassant impayées
(CGI,
deux des trois seuils fixés (50 salariés, 3,1 M€ de CAHT, 1,55 M€ de total au bilan).
art. 1929 quater
Obligation
• Obligations relatives au contenu des comptes.
pour les créances
d’information
• Obligation d’établissement de comptes consolidés pour certaines sociétés.
fiscales et Code
• Obligation d’établissement de comptes prévisionnels pour les sociétés de la sécurité
commerciales et les personnes morales de droit privé non commerçantes sociale, art. L.
243-5
ayant une activité économique (ex. : GIE) et qui comptent 300 salariés ou plus pour les
créances
ou dont le montant net du CA est égal ou supérieur à 18 M€.
sociales).
25
29
corrigé du sujet
type d’examen 1
dScG1
deS SaVoirS aux compÉ tenceS
Dossier 1 Diversité des contrats
1.1 Après avoir qualifi é le contrat conclu entre les deux sociétés, vous évo-querez les
solutions qui s’offrent à Gameplus face à cette situation tout en choisissant celle qui vous
semble la plus adaptée (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Maîtriser les effets des dispositions contractuelles engageant l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– qualifi er le contrat ;
– exposer les actions possibles (et, plus particulièrement, les sanctions encourues) en cas
d’inexécution ainsi que leurs avantages et/ou inconvénients ;
– choisir l’action la plus adaptée en fonction de la situation exposée.
Le contrat conclu par les deux entreprises est un contrat d’entreprise puisqu’il s’agit de la
réalisation d’un décor de salle de jeux.
Les sanctions de la mauvaise exécution d’un contrat d’entreprise sont multiples et sont
issues de la théorie générale des obligations.
Lorsque
la méthodologie La première solution qui s’offre au créancier est d’invoquer l’exception
d’inexé-
du cas pratique cution afi n de contraindre son cocontractant à s’exécuter. Elle consiste à ne
pas n’est pas exigée, exécuter son obligation en retour et revêt une fonction comminatoire,
c’est-à -
vous êtes libre dire que son but est de faire pression. Mais cette solution n’est que
provisoire de l’appliquer
ou non. et, comme le montre la situation, en cas d’inaction du débiteur, la situation Dans
tous les cas, reste bloquée.
votre réponse doit Il est aussi possible de demander une réduction du prix proportionnelle
à ce qui a être structurée. été mal exécuté. Pour ce faire, le créancier doit, en premier lieu,
mettre en demeure le débiteur d’exécuter correctement l’obligation et « solliciter » une
réduction de prix. Ce n’est que si le débiteur ne s’exécute pas que le créancier pourra alors,
dans un second temps, notifi er sa décision de réduire le prix. L’inconvénient ici est de
savoir si la réduction appliquée est bien proportionnelle et si l’action en justice du
cocontractant est, sur ce fondement, plus que possible.
La troisième solution est l’exécution forcée en nature du contrat afi n d’obtenir ce qui a été
prévu et non un équivalent, ce qui est possible du moment qu’il ne s’agit pas d’une
obligation purement personnelle. Cette action n’est possible qu’à trois conditions : le
créancier doit d’abord mettre en demeure le débiteur, puis lui laisser un délai raisonnable
pour s’exécuter et enfi n, le créancier ne peut faire exécuter l’obligation par un tiers que si
cette exécution pré-
sente un coû t raisonnable. Il peut demander au débiteur le remboursement des sommes
engagées à cette fi n. Le débiteur pourra saisir le juge afi n de contester le montant du
remboursement.
30
deS S
S aV
a oirS
S aux
ux compÉ tenceS
DSCG1
Article 1222 du Code civil
Après mise en demeure, le créancier peut aussi, dans un délai et à un coû t raisonnable, faire
exécuter lui-même l’obligation ou, sur autorisation préalable du juge, détruire ce qui a été
fait en violation de celle-ci. Il peut demander au débiteur le remboursement des sommes
engagées à cette fin.
Il peut aussi demander en justice que le débiteur avance les sommes nécessaires à cette
exécution ou à cette destruction.
La dernière possibilité est d’obtenir la résolution du contrat. Cette résolution peut être
prévue par le contrat, ce qui n’est pas le cas ici. Une alternative s’offre au créancier : la
résolution unilatérale ou la résolution judiciaire. Le juge peut décider de la résolution. Pour
ce faire, il étudiera les manquements du débiteur, qui doivent être conséquents, et vérifiera
que la demande du créancier est émise de bonne foi, mais il pourra aussi ordonner
l’exécution du contrat, éventuellement en accordant un délai au débiteur. Il est possible que
le créancier décide de ne pas saisir le juge et de rompre le contrat. L’inexécution doit être
suffisamment grave. Sauf cas d’urgence, le débiteur doit préalablement être mis en
demeure de s’exécuter dans un délai raisonnable et informé que le contrat pourra être
résolu unilatéralement si l’inexécution persiste. Dans ce dernier cas, le créancier notifie au
débiteur la résolution en précisant les raisons qui la motivent. À tout moment, le débiteur
peut saisir le juge pour contester la résolution.
En l’espèce, l’exception d’inexécution a été invoquée mais elle n’a pas suffi.
Demander une réduction du prix ne servira à rien car la salle ne sera pas achevée pour
autant et une action d’Escapdeco sera possible afin de contester le montant retenu. Saisir le
juge pour la résolution est possible mais une telle action risque de prendre du temps.
Décider de la résolution unilatérale ne semble pas judicieux car le caractère conséquent de
l’inexécution peut être remis en cause par le débiteur. L’exécution forcée en nature par
remplacement semble être la solution adéquate, ce qui permettra de confier la fin des
travaux à une autre entreprise aux frais d’Escapdeco et d’ouvrir la salle d’ escape game dans
le temps imparti, conformément à la publicité réalisée.
1.2 Que peut invoquer Gameplus à l’encontre de Jumpyfun ?
compétence visée
Maîtriser les dispositions régissant les contrats courants (et, plus particulièrement, le
contrat de vente).
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
En matière de contrat de vente, le candidat doit définir :
– la garantie des vices cachés ;
– les conditions d’application ;
– les actions possibles.
31
Sujet type d’examen 1
En quoi la garantie des vices cachés consiste-t-elle ?
Article 1641 du Code civil
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la
rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage, que
l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait
connus.
Règles juridiques. Le vice doit être inhérent à la chose et correspondre à l’absence d’une
qualité normalement attendue. Le vice doit être relativement conséquent car il doit
empêcher l’usage de la chose.
L’action n’est possible que si le vice était caché, c’est-à -dire inconnu lors de la conclusion du
contrat, et s’il est demeuré caché à la réception du bien.
L’acheteur a le choix entre une action rédhibitoire ou estimatoire, c’est-à -dire soit rendre la
chose et se faire restituer le prix, soit la garder et se faire rembourser une partie du prix.
Indépendamment de cette action, il peut obtenir des dommages et intérêts, par exemple en
cas de mauvaise foi du vendeur. Le délai pour agir en garantie est de 2 ans à compter du
jour de la découverte du vice.
Application au cas. Gameplus peut agir en garantie des vices cachés puisque l’usage des
structures gonfl ables est impossible et que l’expert a démontré qu’elle n’était en rien
responsable. L’action sera donc l’action rédhibitoire afi n que le prix versé pour ces deux
structures lui soit restitué. Il ne semble pas que Jumpyfun soit de mauvaise foi. Par
conséquent, la société n’aura pas à verser de dommages et intérêts.
1.3 À l’aide de vos connaissances et de la base documentaire, exposez les points importants
à analyser pour déterminer si l’assurance couvre ou non la fermeture pour cause de
pandémie (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence attendue
Maîtriser les dispositions régissant les contrats courants et plus particulièrement le
contrat d’assurance.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– défi nir l’assurance perte d’exploitation et ses conditions d’application ;
– extraire des documents les points importants.
Les entreprises sont couvertes pour une assurance dommages aux biens comprenant une
couverture en cas de sinistre précisé dans le contrat tel que l’incendie ou le vol, assurance
dite IARD (incendie, accident et risques divers).
La plupart de ces polices comportent une garantie de pertes d’exploitation permettant de
couvrir les entreprises contre les pertes de marge brute 32
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ux compÉ tenceS
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intervenant à la suite de la survenance d’un sinistre. Cette assurance ne joue que si le
dommage provient d’un événement mentionné par le contrat IARD.
C’est sur ce point que les assureurs ont argué du fait qu’ils n’avaient pas à couvrir les pertes
survenues dans le cadre de la pandémie puisque celle-ci n’entrait pas dans les cas couverts.
Pour eux, les pertes ne peuvent être prises en charge l’absence de dommage matériel. C’est
ce qui ressort du document 1 : « La première réponse des assureurs a été de dire que la
pandémie n’était pas couverte par les contrats en pertes d’exploitation parce que ce risque
n’est tout simplement pas assurable. Par ailleurs, pour l’immense majorité des contrats, il
faut un dommage matériel, comme un incendie, pour que les pertes d’exploitation soient
prises en charge, indique Florence Lustman, présidente de la Fédération française de
l’assurance. »
Il est vrai que la couverture des pertes d’exploitation sans dommage est très rare et,
lorsqu’elle existe, ses capacités financières sont limitées. Mais la pandémie de Covid-19 a
mis en exergue des points fondamentaux du droit des contrats en matière de rédaction et
d’interprétation de la convention :
– en cas de clause claire, le juge ne peut l’interpréter et les parties doivent appliquer le
contrat tel que prévu, ce qui est rappelé dans le second article : l’ordonnance du tribunal
signale ainsi qu’une clause de garantie intitulée
« fermeture temporaire administrative », du chapitre « pertes d’exploitation », stipule bien
que sont couvertes celles « qui sont la conséquence directe de la fermeture temporaire de
l’établissement assurée par les autorités municipales ou préfectorales suite aux seuls
événements suivants : meurtre, suicide, maladie contagieuse, épidémie, intoxication
alimentaire ou empoisonnement ». Cette clause est rédigée en des « termes [qui] sont clairs
et ne sont sujets à aucune interprétation », souligne le tribunal ;
– en cas de clause peu claire, le juge interprète le contrat à la lumière de l’intention des
parties ;
– le contrat doit être interprété en faveur du débiteur, donc de l’assuré, et ce malgré le refus
des assureurs d’adhérer pleinement à cette règle : « D’autres s’y opposent, au motif que la
pandémie et la fermeture de tous les commerces n’étaient pas dans l’intention de ceux qui
ont rédigé les contrats. »
Ainsi, une mauvaise rédaction de la clause peut permettre au juge de conclure que la
garantie pour pertes d’exploitation est une garantie autonome et que la couverture n’est
pas subordonnée à un dommage.
Afin de déterminer si la garantie est couverte en cas de pandémie, l’entreprise doit s’en
remettre à la clause définissant les cas de sinistres couverts. Si la clause ne vise pas ce
risque et qu’elle est précise, alors l’entreprise n’est pas couverte. En revanche, si la clause
est floue, il est possible qu’elle joue dans un contexte de pandémie.
33
Sujet type d’examen 1
Dossier 2 Fiscalité des groupes de sociétés
2.1 La société Breizcalor peut-elle bénéfi cier du régime de faveur des PME en matière
d’impô t sur les sociétés ? Justifi ez votre réponse.
compétence visée
Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fi scaux liés à la constitution ou à
la transformation de sociétés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Les conditions d’éligibilité d’une entreprise au régime fi scal de faveur des PME
doivent être connues du candidat car, en pratique, de nombreuses entreprises peuvent s’en
prévaloir.
Quelles sont les règles fi scales spécifi ques aux PME ?
Règles fi scales. Pour bénéfi cier du régime de faveur des PME, il faut remplir les trois
conditions cumulatives suivantes :
NOTRE CONSEIL – le capital social est entièrement libéré ; Dans un premier – le capital
social est détenu à hauteur d’au moins 75 % par des personnes temps, il est
physiques ;
conseillé – le chiffre d’affaires HT n’excède pas 10 000 000 €.
de rappeler
les conditions, Application au cas. En l’espèce, les deux premières conditions sont
réunies, mais puis de vérifi er pas la troisième, puisque l’énoncé précise que le chiffre
d’affaires hors taxes est si l’entreprise proche de 120 M€. La société Breizcalor ne peut pas
bénéfi cier du régime de les valide. faveur des PME.
2.2 Exposez succinctement l’intérêt de l’autoliquidation de la TVA sur les importations (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Pour chacune des opérations décrites dans
le document 4, vous présenterez l’analyse fi scale en matière de TVA (TVA exigible, TVA
déductible, date d’exigibilité).
compétence visée
Maîtriser le régime fi scal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit maîtriser les règles d’exigibilité de la TVA relatives aux opérations
réalisées en interne et à l’international.
Le mécanisme de l’autoliquidation de la TVA consiste à faire apparaître (comme pour les
acquisitions intracommunautaires) sur la déclaration de TVA du mois d’avril N, le montant
de la TVA due sur l’importation et le montant de la TVA déductible correspondant, évitant
ainsi tout décalage de trésorerie.
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DSCG1
• 5 décembre N
Il s’agit d’une opération de livraison intracommunautaire de biens et prestations de
services à une entreprise assujettie à la TVA.
Les partenaires ont communiqué leurs numéros d’identification intracommunautaire.
La société Breizcalor remplit régulièrement la déclaration d’échange de biens (EMEBI).
L’opération est exonérée de TVA pour l’entreprise Breizcalor.
• 12 décembre N
Il s’agit d’une opération de vente à distance auprès d’un particulier (non assujetti à la TVA).
La TVA est due par l’entreprise Breizcalor mais à quel taux ? Taux de TVA allemand ou taux
de TVA français ?
Comme le montant des ventes à distance de l’exercice N–1 n’excède pas 10 000 € HT, le
taux de TVA est le taux français, sauf si la société Breizcalor opte pour une taxation au taux
de TVA allemand.
• 20 décembre N
La société Breizcalor doit autoliquider la TVA sur les opérations d’importation.
La TVA est collectée et déduite sur la déclaration des opérations du mois de décembre N.
Montant de la TVA : (1 200 000/124,45) × 20 % = 1 928 €
2.3 Indiquez l’incidence de l’acquisition du matériel industriel en date du 20 décembre N
sur la détermination du résultat fiscal de l’exercice N
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Maîtriser le régime fiscal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit connaître les règles fiscales qui s’appliquent aux opérations en devises. La
maîtrise des règles fiscales sur le sujet suppose qu’il connaisse les opérations comptables
associées.
Le 20 décembre N est inscrite, dans la comptabilité de l’entreprise Breizcalor, une dette
fournisseur d’un montant égal à : 1 200 000/138,80, soit 8 646 €.
Au 31 décembre N, la valeur de la dette est égale à : 1 200 000/136,60, soit 9 050 €.
On constate en comptabilité un écart de conversion Actif (compte 476) égal à 404 € qui
donne lieu à la comptabilisation d’une dotation aux provisions pour perte(s) de change de
404 €.
35
Sujet type d’examen 1
L’écart de conversion Actif est déduit pour le calcul du résultat fi scal de l’exercice N. Afi n
d’éviter une double déduction, la dotation à la provision pour perte de change n’est pas
déductible. Elle doit être réintégrée au résultat fi scal de l’exercice N.
2.4 Rappelez ce qui différencie fi scalement une succursale et une fi liale, puis indiquez si la
société Breizcalor peut déduire la perte fi scale réalisée par la succursale roumaine (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétences visée
Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit maîtriser les règles de territorialité de l’impô t sur les sociétés.
Succursale
Filiale
• Sa constitution est une simple
• La fi liale est une société contrô lée
formalité administrative.
par une société mère parfois appelée
L’objectif est ici
Elle ne requiert pas de capital social
« holding ». La fi liale est soumise
de déterminer si le
minimum.
aux mêmes conditions qu’une autre
résultat fi scal réalisé
• La décision est prise par le dirigeant,
société, selon sa forme juridique.
par une entité
située à l’étranger
Constitution
lequel est directement rattaché à la
• Au regard du Code de commerce,
société mère par un contrat de travail.
est appelée « fi liale » une société dont
est soumis à l’impô t
Le gérant de la succursale dépend
la moitié du capital social est détenue
étranger ou
du droit du travail de la société mère
par la société mère.
à l’impô t français.
car il lui est hiérarchiquement rattaché.
Les salariés relèvent du droit du travail
du pays d’implantation.
• La succursale n’a pas de personnalité
La fi liale est juridiquement distincte
juridique propre.
de la société mère. Elle a sa propre
Personnalité
personnalité morale. Elle agit
juridique et
• C’est la société mère qui est
en son nom propre et non pas au nom
responsabilité
responsable fi nancièrement,
d’une autre entité comme c’est le cas
des actes
sur l’ensemble de ses biens,
des engagements pris dans le cadre
pour la succursale.
de la succursale.
La succursale n’a pas de patrimoine
La fi liale possède ses biens personnels.
Patrimoine
propre. Elle doit néanmoins tenir
une comptabilité spécifi que.
36
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Succursale
Filiale
• La succursale n’a pas de personnalité
• La filiale a sa propre personnalité
fiscale propre.
fiscale. Au regard du Code général
• Les bénéfices réalisés par la succursale
des impô ts (CGI), est appelée
sont imposés au nom de la société
« filiale » une société dont le capital
mère dans le pays d’implantation
est détenu à hauteur d’au moins 5 %
et ne font pas l’objet d’une seconde
par la société mère. Cette condition
imposition dans le pays d’origine de la
permet notamment à la société mère
société mère dès lors que les deux pays
de bénéficier du régime fiscal dit
Personnalité
sont liés par une convention fiscale.
mère-fille.
fiscale
• La succursale est considérée
• C’est la filiale qui paie l’impô t
fiscalement comme non résidente
sur les résultats réalisés dans le pays
du pays d’implantation ; elle peut faire
d’implantation.
l’objet de mesures discriminatoires
comme la non-déductibilité des frais
financiers, intérêts et redevances,
ou encore d’un taux d’IS plus élevé
qu’en France.
Le résultat fiscal dégagé par la succursale installée en Roumanie est imposé au taux d’impô t
sur les sociétés en vigueur en Roumanie. C’est la société Breizcalor qui en est redevable.
La perte fiscale ne peut être imputée sur un bénéfice fiscal d’une autre société.
Elle ne pourra être imputée que sur un résultat fiscal bénéficiaire réalisé par la succursale.
2.5 Rappelez les conditions requises pour bénéficier du régime fiscal mère-filiales, puis
calculez l’impô t sur les sociétés dû par la société Breizcalor (vous prendrez comme postulat
un résultat fiscal de 400 000 € avant prise en compte du traitement fiscal des dividendes
versés par sa filiale espagnole) en retenant deux hypothèses (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée) :
– hypothèse 1 : non-application du régime mère-filiale ;
– hypothèse 2 : option pour le régime mère-filiale.
compétence visée
Assurer la gestion fiscale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Les questions relatives à l’imposition des dividendes dans le cadre d’un groupe de sociétés
ont récurrentes. Le candidat doit connaître les conditions d’éligibilité (au nombre de trois)
et être en mesure de les appliquer au cas d’espèce.
• Conditions requises pour l’application du régime mère-fille Les deux sociétés doivent
être soumises à l’impô t sur les sociétés.
Les titres détenus par la société mère doivent être conservés pendant au moins 2 ans.
37
Sujet type d’examen 1
La société mère doit détenir au moins 5 % du capital et des droits de vote de sa fi liale.
• Impôt sur les sociétés dû par la société Breizcalor
La retenue à la source est calculée sur le montant brut :
– Dividende net versé = Dividende brut – 10 % × Dividende brut = 90 % du dividende brut
– Dividende brut = 8 460/90 % = 9 400 €
– Retenue à la source = 940 €
La retenue à la source n’est imputée sur l’IS français qu’à hauteur de 1 – 25 %, soit 75 %. En
effet, en théorie, il aurait fallu prendre en compte dans le résultat fi scal le montant de la
retenue à la source de 940 €. En pratique, la retenue à la source n’est pas réintégrée au
résultat fi scal. Par conséquent, elle n’est imputée sur l’IS français qu’à hauteur de 75 %.
cas d’application du régime des sociétés mères et fi liales
Non-application du régime mère-fi lle
Application du régime mère-fi lle
• Résultat fi scal : 400 000 €
• Calcul
• IS = 400 000 × 25 % = 100 000 €
Résultat fi scal : 400 000 €
• Crédit d’impô t correspondant à la retenue à la source – Dividende net = – 8 460 €
prélevée en Espagne = – 940 × (1 – 25 %) = 705 €
+ Réintégration de la QP de frais et charges
• IS net = 99 295 €
de 5 % du dividende brut, soit 5 % × 9 400
= 470 €
• Résultat fi scal = 392 010 €
• IS = 392 010 × 25 % = 98 003 €
2.6 Indiquez l’incidence de la participation dans la SNC Engysud sur le résultat fi scal de
l’exercice N de la société Breizcalor (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
• Le candidat doit identifi er les caractéristiques fi scales (notamment le régime fi scal) des
sociétés constitutives du groupe.
• Le candidat ne doit pas confondre la participation détenue dans une société NOTRE
CONSEIL
qui relève de l’IR avec le régime mère-fi lle. Ce dernier ne s’applique que si les deux sociétés
sont soumises à l’impô t sur les sociétés.
Commencez par
vérifi er que les deux
sociétés sont La société Engysud est une société dite translucide. Bien que son résultat fi s-
soumises à l’IS. Ici, cal soit déterminé au niveau de la société, il est imposé « entre les mains
»
vous constaterez
que ce n’est pas des associés. Le résultat fi scal réalisé au titre d’un exercice, qu’il soit ou
non le cas. distribué, est déclaré immédiatement au nom de chaque associé.
38
deS S
S aV
a oirS
S aux
ux compÉ tenceS
DSCG1
La société Breizcalor détient 6 % de la SNC Engysud. La perte fiscale dégagée au titre de
l’exercice N est déduite du résultat fiscal de Breizcalor à hauteur de : 30 000 × 6 %, soit 1
800 €.
Les dividendes versés ont été enregistrés dans la comptabilité de Breizcalor en produits
financiers. Ils proviennent d’un résultat comptable (et fiscal) de N–1 qui a déjà été imposé.
Par conséquent, il faut déduire, du résultat fiscal de N de Breizcalor, le montant de 5 000 €,
lequel correspond aux dividendes versés.
2.7 Indiquez la ou les méthodes prévues par la convention fiscale France/
Italie pour éviter une double imposition des revenus perçus par le couple.
compétence visée
Maîtriser le régime fiscal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
• Le candidat doit connaître les règles de territorialité en matière d’impô t sur le revenu.
• Le candidat doit être mesure d’indiquer si le domicile fiscal d’une personne physique se
situe en France ou à l’étranger.
Règles fiscales. La convention fiscale franco-italienne vise à éviter les doubles NOTRE
CONSEIL
impositions et à fixer des règles fiscales qui régissent les opérations transfrontalières entre
la France et l’Italie :
Dans la plupart
des situations qui
• Si l’on se réfère aux articles 4 A et 4 B du CGI, l’impô t français est dû sur les impliquent
des revenus perçus en France et hors de France.
revenus perçus
dans un É tat
• Selon les données du document 7, sont redevables de l’impô t italien les différent de celui
personnes physiques qui ne résident pas en Italie pour l’ensemble de leurs où le
contribuable a revenus de source italienne.
sa résidence fiscale,
vous devez vous
Application au cas. En l’absence de convention fiscale internationale, les époux référer
aux Leonetti seraient imposables en France et en Italie sur leurs revenus de source
conventions italienne.
fiscales inter-
nationales dont
l’objet est d’éviter
méthode prévue par la convention fiscale pour éviter une double imposition une double
imposition.
Loyers
Dividendes
Article 6 de la convention fiscale
Article 10 de la convention fiscale
Méthode de l’exonération
Méthode de l’imputation
39
Sujet type d’examen 1
2.8 Déterminez l’impô t dû par le foyer fi scal sur les revenus perçus (la méthodologie du
cas pratique n’est pas exigée).
NOTRE CONSEIL
N’hésitez pas
à présenter votre
compétence visée
réponse sous la
forme d’un tableau.
Maîtriser le régime fi scal des opérations faites avec l’étranger types de revenus et
traitement fi scal
Loyers
Dividendes
Revenus imposés en Italie, soit au taux proportionnel
Retenue à la source de 10 % en Italie, puis imposition
Analyse
de 21 %, soit au barème progressif.
en France avec imputation de la retenue à la source
sur l’impô t dû en France.
Barème progressif IR
• Les dividendes seront donc imposés en France,
• Assiette imposable : 12 000 × 95 % = 11 400 €
au PFU (prélèvement forfaitaire unique) ou,
• IR = 2 622 €
sur option, au barème progressif de l’impô t
• Droit d’enregistrement = 2 % × 11 400 = 228 €
sur le revenu. Le taux du PFU est de 30 % ;
il se compose de l’impô t sur le revenu
• Total = 2 850 €
(taux de 12,80 %) et des prélèvements sociaux
Calcul
Taux proportionnel
(17,20 %).
• Assiette imposable : 12 000 × 100 % = 12 000 €
• La retenue à la source prélevée par l’É tat italien
• IR = 12 000 × 21 % = 2 520 €
constitue un crédit d’impô t qui sera imputé
En l’espèce, il est préférable de retenir le taux
sur l’impô t dû par les époux Leonetti.
proportionnel comme mode d’imposition des revenus
fonciers.
Dossier 3 Entreprise en diffi culté
3.1 Quels moyens peuvent être mis en place pour contraindre le gérant à s’exprimer sur la
situation ?
compétence visée
Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des diffi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler et présenter les différents moyens d’alerte (et leurs règles juridiques) possibles,
dans le cas d’une SARL, en cas de situation préoccupante ;
– vérifi er la possibilité d’appliquer chacun de ces moyens au cas d’espèce.
Règles juridiques. Lorsque des faits touchent de manière préoccupante une société,
plusieurs moyens juridiques peuvent être mobilisés afi n de les éclaircir et de contraindre
les dirigeants à s’exprimer à leur égard. Quatre voies d’alerte peuvent ainsi être distinguées
:
– par le CAC (s’il existe) ;
– par le comité social et économique (CSE) ;
40
deS S
S aV
a oirS
S aux
ux compÉ tenceS
DSCG1
– par les associés ;
– par le président du tribunal.
Le CAC a un devoir d’alerte des dirigeants dès lors qu’il relève, à l’occasion de l’exercice de
sa mission, « des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation ». Ce devoir
se matérialise par le déclenchement d’une procédure d’alerte qui, dans la SARL, peut suivre
jusqu’à trois phases :
– le CAC interpelle le gérant et lui demande des explications sur les faits relevés et à
l’origine du déclenchement de la procédure (le gérant apporte, dans les 15 jours, une
réponse écrite et le CAC informe le président du tribunal de l’existence de la procédure) ;
– à défaut de réponse ou si la continuité continue d’être menacée, le CAC invite le gérant à
convoquer une assemblée générale et rédige un rapport spécial ;
– si la menace persiste à l’issue de l’assemblée générale, le CAC informe le président du
tribunal et lui transmet tous les documents nécessaires.
Une telle procédure ne peut exister que si un CAC est nommé. Dans les SARL, la nomination
d’au moins un CAC est obligatoire dès lors que deux des seuils suivants sont franchis (50
salariés, 4 M€ de total au bilan, 8 M€ de CAHT) ou lorsqu’un ou plusieurs associés
représentant au moins le tiers du capital social en émet la demande motivée auprès de la
société, ou encore lorsque des associés représentant au moins 10 % du capital social le
demandent en justice.
Les associés non gérants d’une SARL, quelle que soit la part de capital détenue, disposent
d’un droit d’alerte ; il est matérialisé par le droit de poser deux fois par exercice des
questions écrites aux dirigeants sur « tout fait de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation ». La réponse du gérant est également transmise au CAC (s’il en existe un).
Le CSE dispose lui aussi d’un droit d’alerte qu’il peut mobiliser dès lors qu’il a connaissance
de « faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de
l’entreprise ». Par l’activation de ce dernier, il peut demander à l’employeur de lui fournir
des explications. À défaut de réponse suffisante ou si celle-ci confirme le caractère
préoccupant de la situation, il établit un rapport qu’il transmet à l’employeur et au CAC (si
la société en a un).
Enfin, l’alerte peut être déclenchée par le président du tribunal qui a connaissance de «
difficultés de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » et qui peut alors
convoquer les dirigeants à un entretien afin « que soient envisagées les mesures propres à
redresser la situation ».
Application au cas. En l’espèce, dans le cas de la société Crio, la suppression de 40 % des
commandes, comme la suspension des commandes prévisionnelles, génère une situation
inquiétante. Cette inquiétude est d’autant plus marquée que le gérant de la société ne
communique pas de manière formelle au sujet de la situation. M. Dundi, en tant qu’associé
non gérant, peut dès lors faire jouer son droit d’alerte et poser par écrit une question au
gérant sur la situation. La réponse à cette question sera également communiquée au CAC (il
y a bien un CAC dans cette SARL puisqu’elle compte un nombre de salariés supérieur à 50
et que son chiffre d’affaires hors taxes excède 41
Sujet type d’examen 1
8 M€). Le CAC, s’il n’a pas encore connaissance des faits, sera ainsi informé et devra
déclencher la procédure d’alerte puisque les impacts sur les commandes sont bien de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation. Le CSE (avec plus de 11 salariés, il y
en a bien un) peut aussi faire jouer son droit d’alerte en demandant des explications au
gérant puisque la baisse des commandes et, plus largement, la configuration sont de nature
à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise.
Si la réponse est insuffisante ou qu’elle ne permet pas de faire face aux inquiétudes, le
rapport établi sera transmis au CAC qui disposera, là aussi, d’une voie d’accès aux faits.
Enfin, l’alerte pourrait aussi être déclenchée par le président du tribunal, par exemple à
l’occasion de la procédure d’alerte initiée par le CAC dans l’exercice de ses missions.
3.2 Le recours à la procédure de conciliation vous semble-t-il adapté ?
compétence visée
Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des diffi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les règles juridiques attachées à la procédure de conciliation ;
– vérifi er si ces règles correspondent aux attentes exprimées dans le cas d’espèce
(application au cas d’espèce)
Règles juridiques. Deux solutions de prévention des diffi cultés s’appuyant sur une
logique à l’amiable sont à la disposition des sociétés : le mandat ad hoc et la conciliation.
Ces deux solutions, qualifi ées par la doctrine de « non judiciaires », se positionnent
antérieurement aux procédures collectives (sauvegarde, redressement, liquidation).
La procédure de conciliation est ouverte par le président du tribunal jugeant opportune la
demande émise par le débiteur qui connaît une diffi culté juridique, économique ou fi
nancière, avérée ou prévisible, et qui ne se trouve pas en cessation des paiements (état qui
correspond à l’impossibilité, pour le débiteur, de faire face au passif exigible avec l’actif
disponible) depuis plus de 45 jours.
La procédure s’ouvre avec la désignation d’un conciliateur pour une période n’excédant pas
4 mois (prorogation d’un mois possible sur demande du conciliateur). Le conciliateur a
pour mission principale de négocier et de rechercher un accord entre la société et ses
créanciers de manière à mettre fi n aux diffi cultés de la société. Lorsque l’accord est trouvé,
ce dernier peut connaître deux issues :
– soit n’être que constaté par le président du tribunal, auquel cas la confi dentialité de la
procédure et de l’accord reste entière ;
– soit être homologué par ce dernier, auquel cas les mesures de publicité viennent rendre
l’accord public.
42
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S aux
ux compÉ tenceS
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Dans tous les cas, jusqu’à une potentielle homologation d’un éventuel accord, le
conciliateur est tenu à une obligation de confidentialité.
Application au cas. En l’espèce, la société Crio connaît une situation marquée par des
difficultés à la fois économiques (situation de crise économique critique, perte de
commandes) et financières (actif disponible insuffisant pour faire face au passif exigible).
Au 27 janvier 2021, l’état de cessation des paiements n’est effectif que depuis 2 jours, durée
inférieure à la limite légale de 45 jours.
Une demande de nomination d’un conciliateur peut donc être adressée au pré-
sident du tribunal. Si le juge nommait un conciliateur, ce dernier serait tenu à une
obligation de confidentialité, ce qui correspondrait bien à l’attente du gérant. Toutefois, si
un accord était obtenu et qu’il devait être homologué, ce dernier perdrait son statut
confidentiel, ce qui ne satisferait pas le souhait du gérant. De plus, la durée des missions
d’un conciliateur ne pouvant, même après prorogation, excéder 5 mois, la durée de
négociation d’au moins 6 mois demandée ne pourrait être obtenue. Ainsi, la procédure de
conciliation correspondrait bien, dans l’absolu, à la situation de la société, elle ne pourrait
correspondre en tous points aux attentes du gérant (ne serait-ce que sur la durée).
3.3 Les créanciers de la société pourraient-ils agir, à l’issue de la conclusion de l’accord, en
recouvrement de leurs créances ?
compétence visée
Assurer le suivi juridique de la procédure de prévention ou de traitement des difficultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler la règle applicable au droit d’agir en recouvrement des créanciers, lors de la
signature d’un accord au cours d’une procédure de conciliation ;
– l’appliquer au cas d’espèce.
Sous quelle(s) condition(s) les créanciers peuvent-ils agir en recouvrement de leurs
créances ?
Règles juridiques. Lorsqu’une procédure de conciliation débouche sur un accord, sa force
exécutoire empêche les créanciers signataires de l’accord d’agir en recouvrement de leurs
créances. Toutefois, les créanciers non signataires conservent leur droit de poursuivre en
justice le recouvrement de leurs créances.
Application au cas. En l’espèce, si tous les créanciers de la société Crio signent l’accord
noué au sein de la procédure de conciliation, aucun d’entre eux ne pourra effectivement
agir en recouvrement de créances. Toutefois, si un ou plusieurs créanciers n’étaient pas
signataires de cet accord, ces derniers pourraient bien agir en recouvrement (le juge peut
leur donner un délai pour agir).
43
– le 15 du mois qui suit le versement des intérêts a lieu un prélèvement obliga- pour les
personnes physiques que
toire forfaitaire, non libératoire de l’impô t sur le revenu, au taux de 30 % ; pour les
personnes
– au cours de l’année N+1, Yves Fresnay doit déclarer le montant brut des intérêts, morales
qui relèvent soit 3 000 €. À défaut d’option pour le barème progressif, les intérêts sont
impo- soit de l’impô t sur le revenu,
sés au PFU de 12,80 %. Le PFU de N (soit 3 000 × 12,80 % = 384 €) est un crédit soit de
l’impô t d’impô t imputé sur l’impô t sur le revenu dû au titre des revenus de l’année N.
sur les sociétés.
83
Sujet type d’examen 2
• SARL Malou
La SARL Malou relève du régime fi scal de l’impô t sur les sociétés. Les intérêts perçus
représentent un produit fi nancier qui est normalement imposable.
Aucun retraitement fi scal n’est nécessaire pour la détermination du résultat fi scal de la
société Malou.
1.9
NOTRE CONSEIL
Quelles sont les conditions à respecter afi n que cette cession s’effectue sans pouvoir être
remise en cause ?
Vous devez
démontrer votre Comment la cession d’actions avec pacte de préférence et clause
d’agré-
maîtrise des ment se déroule-t-elle ?
exceptions à la libre
négociabilité Règles juridiques. La vente d’actions répond aux conditions générales des
des actions et votre contrats et aux règles spécifi ques du contrat de vente. La plupart de
ces ventes connaissance sont précédées d’une phase de négociation durant laquelle les
parties se doivent du mécanisme
de l’agrément et de se comporter de bonne foi et de se délivrer les informations nécessaires
à la de ses étapes. négociation.
Les règles Il est possible que, même sans avoir l’intention de vendre immédiatement, le
applicables au pacte
de préférence vendeur puisse conclure un avant-contrat tel qu’une promesse de cession ou
doivent être un pacte de préférence.
maîtrisées. Le pacte de préférence est le contrat par lequel une personne s’engage, dans le
cas où elle souhaiterait passer un contrat, à le faire en priorité avec le béné-
fi ciaire du pacte : le contrat futur n’est encore ni déterminé dans son contenu ni même
décidé dans son principe. La violation de ce pacte est sanctionnée par l’allocation de
dommages et intérêts, et la nullité du contrat passé en violation du pacte est possible s’il est
prouvé que le tiers connaissait l’existence du pacte et l’intention du bénéfi ciaire de s’en
prévaloir. Il lui est alors possible d’agir en nullité ou de demander au juge de le substituer
au tiers dans le contrat conclu.
De plus, le Code civil précise que si un tiers souhaite conclure le contrat, il bénéfi cie d’une
action interrogatoire lui permettant de demander par écrit au bénéfi ciaire de confi rmer,
dans un délai qu’il fi xe mais qui doit être raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence
et de préciser s’il entend s’en prévaloir. L’écrit mentionne que, à défaut de réponse dans ce
délai, le bénéfi ciaire du pacte ne pourra plus solliciter sa substitution au contrat conclu
avec le tiers ni la nullité du contrat.
Lorsque le propriétaire des actions décide de vendre, il n’a en principe aucune formalité
spécifi que à réaliser car les actions sont librement négociables. Il peut vendre à qui il le
souhaite sauf :
– s’il a signé au préalable une promesse de vente ou un pacte de préférence ;
– s’il est tenu par une clause de préemption statutaire ou non lui imposant de proposer, au
préalable, ses actions aux bénéfi ciaires de la préemption.
Les statuts peuvent inclure une clause d’agrément ne rendant la vente possible qu’après
l’accord de l’AG ou de tout autre organe nommément désigné. Pour être valable, la clause
doit répondre à certaines conditions :
– les actions doivent être nominatives ;
– la clause doit s’accompagner d’un mécanisme de sortie afi n que l’actionnaire ne soit pas
prisonnier de ses titres ;
84
DES SA
DES V
SA OIRS A
OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
DSCG1
– la clause ne doit pas faire obstacle aux transmissions d’ordre familial, aux transmissions
faisant suite à une succession ou encore à la liquidation du régime matrimonial entre
époux.
L’actionnaire notifie à la société son projet en indiquant le nom de l’acquéreur, le nombre
de titres concernés et le prix de cession. La notification fait courir un délai de 3 mois durant
lequel la société doit rendre un avis ; l’absence d’avis vaut acceptation. Le cédant peut
prendre part au vote. Si le projet est refusé, la société doit trouver une solution de rachat :
achat par une personne agréée, achat par les actionnaires ou achat par la société. En cas de
litige sur le prix, il est fait appel à un expert. En cas de refus et en l’absence de proposition
de sortie durant 3 mois à compter du refus, le silence vaut là encore acceptation.
Toutes les cessions effectuées en violation d’une telle clause sont nulles.
Application au cas. Pour que la cession ne soit pas remise en cause, il faut respecter deux
points :
La clause
d’agrément
• La SARL Gotout étant informée de l’existence du pacte entre les SARL Malou et se
distingue Puig, elle doit exercer l’action interrogatoire en demandant par écrit à la SARL
nettement Puig de confirmer, dans un certain délai, l’existence d’un pacte de préférence
d’une clause extra-statutaire
et son souhait de s’en prévaloir. Elle devra préciser que, faute de réponse dans dont la
violation ce délai, elle n’aura plus d’action possible pour remettre en cause la vente.
est sanctionnée
par le versement
• En cas de bonne fin de cette action interrogatoire, il faudra que la vente soit de dommages
agréée par le CA. Dans le cas contraire, Gotout ne pourra pas être actionnaire. et intérêts.
1.10 Indiquez l’incidence de cette cession sur le résultat fiscal de l’exercice NOTRE
CONSEIL
N+3 de la SARL Malou (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Vous devez Dans
la SARL Malou, la plus-value nette est exonérée. Une quote-part de frais maîtriser et
charges de 12 % de la plus-value brute est réintégrée.
les incidences
fiscales de la
La SARL Malou a reçu en échange de son apport, à la constitution de la société cession de
titres de Fresnay, un nombre d’actions égal à : 50 000 × 12 %, soit 6 000. Le prix de
participation dans souscription correspond à la valeur nominale de 100 €.
le cadre d’une
société qui relève
La SARL Malou a aussi participé à l’augmentation de capital en souscrivant de l’IS ou de l’IR.
3 600 actions au prix unitaire de 160 €.
Vous devez énoncer
la règle fiscale
• Coû t unitaire moyen pondéré : (6 000 × 100 + 3 600 × 160)/9 600, soit qui s’applique à
122,50 €.
la cession de titres
• Plus-value : 1 600 × (172,50 – 122,50), soit 80 000 €. Il s’agit d’une plus-value de
participation détenus par une
à long terme car les titres cédés ont tous été acquis il y plus de 2 ans.
société qui relève
La cession des titres Fraikin a généré une moins-value à long terme de 15 000 €. de l’impô t
sur les sociétés.
La plus-value nette à long terme réalisée en N+3 s’élève à 65 000 €. Elle est exonérée
(imposée au taux de 0 %). Il convient de la déduire du résultat fiscal, de l’exercice N+3. La
SARL Malou doit réintégrer, dans son résultat fiscal, une quote-part de frais et charges
égale à 12 % de la plus-value brute soit : 80 000 × 12 % = 9 600 €.
85
Sujet type d’examen 2
1.11 Rappelez les conditions d’émission d’un emprunt obligataire (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Pour émettre un emprunt obligataire, les sociétés par actions doivent remplir les deux
conditions cumulatives suivantes :
• Deux bilans doivent avoir été régulièrement approuvés ou, à défaut, l’actif et le passif de
la société émettrice doivent avoir été vérifi és. Cette vérifi cation est réalisée par un CAC
désigné en justice et intervenant dans les mêmes conditions que le commissaire aux
apports. Le rapport doit être déposé au greffe du tribunal de commerce et au siège social de
la société 8 jours au moins avant la date de la décision d’émission.
• Le capital de la société doit être intégralement libéré, c’est-à -dire appelé et totalement
versé. Cette condition n’est pas nécessaire si les actions non libé-
rées ont été réservées aux salariés bénéfi ciant d’un plan épargne d’entreprise, et sauf si la
libération s’effectue en vue de l’attribution aux salariés des obligations émises au titre de la
participation de ceux-ci aux fruits de l’expansion de l’entreprise (Code de commerce, art. L.
228-39).
1.12 Justifi ez le montant de la dotation aux amortissements de la prime de
remboursement de l’exercice N. Chiffrez l’incidence de l’emprunt obligataire sur le résultat
fi scal de l’exercice N (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
• Montant de la prime de remboursement au 31 décembre N
– Prime de remboursement = Prix de remboursement – Prix d’émission
= 100 – 98 = 2 €
– Intérêts courus au 31/12/N = 20 000 × 100 × 3 % × 6/12 = 30 000 €
– Total des intérêts = 20 000 × 100 × 3 % × 10 = 600 000 €
– Amortissement de la prime de remboursement =
(2 × 20 000) × 30 000/600 000 = 2 000 €
• Amortissement des frais d’émission d’emprunt
Les frais d’émission d’emprunt sont activés et amortis sur 5 ans, sans prorata temporis.
Amortissement au 31/12/N = 30 000 × 1/5 = 6 000 €
• Incidence sur le résultat fi scal de l’exercice N
L’emprunt génère plusieurs charges enregistrées dans le compte de résultat de l’exercice N.
Ces charges impactent le résultat fi scal.
– Intérêts courus = 30 000 €
– Amortissement de la prime de remboursement = 2 000 €
– Amortissement des frais d’émission = 6 000 €
Toutes ces charges sont déductibles du résultat fi scal. Aucun retraitement fi scal n’est
nécessaire.
86
DES SA
DES V
SA OIRS A
OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
DSCG1
Dossier 2 Droit pénal
Compétences visées
• Maîtriser l’identification des éléments constitutifs d’une infraction relevant du droit
pénal.
• Informer les dirigeants de l’entreprise sur les conséquences d’une incrimination pénale.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les éléments constitutifs d’une infraction pénale (éléments légal, matériel et
moral) ;
– montrer que ces éléments se retrouvent dans les faits commis au cas d’espèce ;
–
dans certains cas, une limitation ou une suspension temporaire des traitements de
données, voire un retrait de la certification ;
– énoncer le principe ;
apprécier chaque
� I. Toute clause ayant pour effet, après l’échéance ou la résiliation d’un des contrats
mentionnés à l’article L. 341-1, de restreindre la liberté d’exercice de l’activité commerciale
de l’exploitant qui a précédemment souscrit ce contrat est réputée non écrite.
� II. Ne sont pas soumises au I du présent article les clauses dont la personne qui s’en
prévaut démontre qu’elles remplissent les conditions cumulatives suivantes : 1° Elles
concernent des biens et services en concurrence avec ceux qui font l’objet du contrat
mentionné au I ;
2° Elles sont limitées aux terrains et locaux à partir desquels l’exploitant exerce son activité
pendant la durée du contrat mentionné au I ;
3° Elles sont indispensables à la protection du savoir-faire substantiel, spécifique et secret
transmis dans le cadre du contrat mentionné au I ;
4° Leur durée n’excède pas un an après l’échéance ou la résiliation d’un des contrats
mentionnés à l’article L. 341-1.
111
Sujet type d’examen 3
3 Les conséquences fi scales du choix de la structure juridique
• Les sociétés qui relèvent de l’IS ont la personnalité fi scale. C’est l’entité juridique qui est
redevable de l’impô t sur les sociétés (SARL, SA, SCA).
Régime fi scal
• Les sociétés qui relèvent de l’IR (SNC) n’ont pas la personnalité fi scale. Le résultat fi scal
est déterminé au niveau de la société mais l’impô t est dû par les associés.
• La rémunération des dirigeants (associés ou non associés) est déductible pour le calcul
Rémunération des gérants :
du résultat fi scal dans les sociétés qui relèvent de l’IS.
incidence sur le résultat fi scal • Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, la rémunération
des gérants associés n’est pas de la société
déductible pour le calcul du résultat fi scal. Elle est assimilée à un prélèvement sur les
bénéfi ces. La rémunération des gérants non associés est déductible.
Catégorie d’imposition
La rémunération attribuée aux dirigeants pour l’exercice de leurs fonctions dans de la
rémunération
les sociétés qui relèvent de l’IS est imposée dans la catégorie des traitements et salaires.
des dirigeants
Il en est de même pour les gérants non associés des sociétés relevant de l’IR.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IS, le défi cit fi scal est imputé sur le bénéfi ce fi scal des
exercices ultérieurs, sans limitation de durée (avec un plafond d’imputation pour les
sociétés dont le bénéfi ce fi scal excède 1 M€). Le défi cit fi scal peut aussi être reporté Défi
cits fi scaux
en arrière, sur le bénéfi ce fi scal de l’exercice précédent.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, du fait de la transparence fi scale, le défi cit est
imputé sur les autres revenus catégoriels des associés.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IS, la plus-value de cession relève du régime fi scal des
plus-values mobilières des particuliers.
Cession des titres
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, il faut distinguer selon que l’associé est « actif »,
c’est-à -
par les associés personnes
dire qu’il exerce une activité professionnelle dans la société ou, a contrario, « passif » :
physiques
– associé « actif » : la cession relève du régime des plus-values professionnelles ;
– associé « passif » : la cession relève du régime des plus-values mobilières des particuliers.
4 L’option pour l’impôt sur le revenu des sociétés de capitaux
• La loi de modernisation de l’économie permet aux SA, SAS et SARL d’opter pour l’impô t
sur le revenu sous certaines conditions :
– sociétés non cotées ;
– sociétés créées depuis moins de 5 ans ;
– sociétés dont les droits sociaux sont détenus à hauteur de 50 % au moins par une ou des
personnes physiques et à hauteur de 34 % au moins par une ou plusieurs personnes
exerçant une fonction de direction ayant choisi d’opter pour le régime des sociétés de
personnes ;
SA, SAS et SARL
– société employant moins de 50 salariés et dont le CA ou le total du bilan est inférieur à 10
M€.
• L’option n’est pas possible pour les sociétés dont l’activité principale consiste en la
gestion de leur propre patrimoine mobilier ou immobilier.
• L’option doit être exercée avec l’accord unanime des associés ; elle couvre une période
maximale de 5 exercices, non renouvelable.
• L’option prend fi n dès lors que l’une des conditions n’est pas satisfaite ou par
renonciation volontaire de la société.
112
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• L’option concerne les SARL qui exercent une activité industrielle, commerciale ou
artisanale.
• La SARL est constituée entre parents en ligne directe (parents, enfants, grands-parents)
ou entre frères et sœurs, ainsi qu’entre conjoints et partenaires liés par un Pacs.
Chacun des associés doit être directement uni aux autres soit par des liens de parenté SARL
de famille
directe ou collatérale jusqu’au deuxième degré, soit par le mariage ou le Pacs.
• L’option est prise à l’unanimité des associés.
• L’option prend fin si elle est révoquée ou si les conditions précédentes ne sont plus
satisfaites.
5 Le plafond d’abattement pour les donations
Les parents peuvent donner de leur vivant à leurs enfants des liquidités (une somme
d’argent) ou des biens immobiliers. Sur un plan fiscal, ces donations donnent lieu au
paiement de droits de mutation.
Pour calculer les droits de donation, l’administration fiscale prend en compte le montant
donné diminué d’un abattement de 100 000 € lorsque la donation est consentie de parents
à enfants. Renouvelable tous les 15 ans, cet abattement s’applique par parent et par enfant.
Exemple
Le couple Ambroisie peut donner, à chacun de ses enfants, Marc, É va et Louis, 200 000 €
(soit 600 000 € en tout) sans acquitter de droits de donation. Le couple devra attendre 15
ans pour effectuer une nouvelle donation (rappel fiscal).
6 La qualification fiscale des apports pour la constitution d’une société
Définition
L’actif total correspond à l’ensemble des apports, qu’ils soient effectués à titre pur et
simple, à titre onéreux ou qu’ils soient mixtes.
La nature de la rémunération de l’apport varie selon son type.
type d’apport et mode de rémunération
• Droits sociaux
Apport à titre pur et simple (ATPS)
• Capital social : somme des ATPS
Apport à titre onéreux (ATO)
Prise en charge d’un passif
113
Sujet type d’examen 3
Exemple
M. Diez apporte son entreprise individuelle à la création de la SARL Brico Plus. Les
éléments sont apportés à hauteur des valeurs suivantes :
ACTIF
Montant (€)
PASSIF
Montant (€)
Immeuble
110 000
Capital social
130 000
Installations
60 000
Emprunt
30 000
techniques, matériels
Stocks
10 000
Dettes fournisseurs
30 000
Clients
20 000
Autres dettes
10 000
Total
200 000
Total
200 000
Le total de l’actif s’établit donc à 200 000 €, soit 130 000 € d’apports à titre pur et simple et
70 000 € à titre onéreux.
7 Les droits d’enregistrement dus à la constitution
d’une société – cas les plus fréquents
Pour plus de détails
sur les apports, A Les apports à titre pur et simple
voir également
le sujet type La règle veut que les apports à titre pur et simple soient exonérés sauf pour les
d’examen 2. apports d’immeubles et fonds de commerce réalisés :
– par une personne physique (ou personne morale dont le régime fi scal est l’impô t sur le
revenu) ;
– à destination d’une personne morale relevant de l’impô t sur les sociétés.
Biens apportés
Droits dus
Immeuble
5%
Fonds de commerce
• 0 %, jusqu’à 23 000 €
• 3 %, de 23 000 à 200 000 €
• 5 %, au-delà de 200 000 €
Défi nition
Le régime de faveur consiste à exonérer de droits des immeubles et fonds de commerce
apportés en même temps que l’immeuble et affecté à l’activité professionnelle à condition
que l’apporteur s’engage à conserver les titres reçus en contrepartie de l’apport pendant 3
ans.
B Les apports à titre onéreux
Les apports à titre onéreux sont assimilés à des cessions ; ils sont taxés au même barème
que les immeubles et fonds de commerce. Quels que soient les apporteurs et leurs bénéfi
ciaires, les apports sont taxés comme des mutations à titre onéreux : le barème précédent
s’applique donc.
114
SaVOIRS eSSentIeLS
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C Les apports mixtes
La société constituée a la possibilité de désigner, dans l’acte de constitution, les biens
apportés à titre pur et simple et ceux qui sont apportés à titre oné-
reux. Dans la plupart des cas, les apports purs et simples sont exonérés. Il faut donc
imputer les apports onéreux sur les biens les moins taxés, c’est-à -dire, dans l’ordre : les
éléments de l’actif circulant, les fonds de commerce et les immeubles.
8 La cession de parts sociales par un associé personne
physique
A La plus-value des associés
Le régime fiscal de la plus-value générée par la cession des titres dépend du régime fiscal
de la société (IR ou IS).
Société ayant opté pour l’IR
Plus-value des particuliers
Société ayant opté pour l’IS
ou plus-value professionnelle
Plus-value des particuliers
(lorsque l’associé exerce son activité
dans la société)
Sauf option pour le barème progressif, la cession des parts sociales est soumise au
prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Ce taux comprend l’impô t sur le revenu
(12,80 %) et les prélèvements sociaux (17,20 %). La plus-value est imposée l’année qui suit
celle de la cession.
Il existe des régimes fiscaux qui visent à alléger (ou à exonérer) d’impô t les plus-values sur
les cessions de titres :
– exonération lorsque le cédant est associé depuis au moins 5 ans, dans une société de
personnes, si le chiffre d’affaires ne dépasse pas certains plafonds ;
– abattement pour les dirigeants partant à la retraite.
115
Sujet type d’examen 3
B Les droits d’enregistrement dus par le cessionnaire (acquéreur) traitement fi scal
des droits d’enregistrement dus par le cessionnaire (acquéreur) Actions
Parts sociales
Titres cotés
Titres non cotés
Taux
Assiette
Droits dus
Avec ou sans
Abattement
en cas de rédaction
acte : 0,10 % × Prix
3%
de 23 000 € × %
d’un acte
de cession
de parts cédées
Assiette imposable = Prix de cession diminué – Abattement de 23 000 €
Assiette imposable = Prix de cession diminué – Abattement de 23 000 €
× % de parts cédées
× % de parts cédées
Dans tous les cas, les droits d’enregistrement sont dus par le cessionnaire.
Exemple
M. Agostino détient 30 % des parts sociales de la SARL Marin dont le capital est composé de
20 000 parts sociales de valeur nominale 100 €. Le prix de cession d’une part s’établit à
160 €. Les parts sociales ont été souscrites à la constitution de la SARL. M. Agostino cède 20
% de ses parts sociales.
• Plus-value : 20 000 × 30 % × 20 % × (160 – 100) = 72 000 €. La plus-value est imposée au
taux de 30 %.
• Droits d’enregistrement : 3 % × (600 × 160 – 0,06 × 23 000) = 2 839 €.
9 La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux A L’effet de la loi
Pacte
Depuis la loi Pacte
Avant la loi Pacte
(22 mai 2019)
Toute société doit avoir
un objet licite et être
constituée dans l’intérêt
Toute société doit avoir
commun des associés.
un objet licite et être
Code civil,
La société est gérée
constituée dans l’intérêt
article 1833
dans son intérêt social,
commun des associés.
en prenant en considération
les enjeux sociaux
et environnementaux
de son activité.
116
SaVOIRS eSSentIeLS
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B Directive CSRD et reporting de durabilité
É volution du cadre juridique
Directive
Transposition
Directive
Transposition
européenne NFRD,
en droit français
européenne CSRD
en droit français
relative à la
par ordonnance
( Corporate
par ordonnance
communication
et décret (2017)
Sustainability
du 06/12/2023
d’informations
=> Naissance
Reporting
(entrée en vigueur
extra-financières
de l’obligation
Directive)
progressive à
(2014)
de DPEF
publiée le
compter du
16/12/2022
01/01/2024)
Les évolutions apportées par la directive CSRd
Permettre la publication de davantage d’informations relatives aux dimensions ESG (en
plus d’informations transversales et générales), visant des objectifs de comparabilité
(normes Objectifs
standardisées), de fiabilité ou encore de transparence + impliquer davantage d’entreprises
(passage de 10 000 à 50 000 entreprises concernées)
Remplacement
Ce reporting de durabilité reposera sur le principe de la double matérialité : identification
de la DPEF par un
des impacts des enjeux ESG sur la performance de l’entreprise ( outside-in) + identification
reporting de durabilité
des impacts de l’entreprise sur son environnement ( inside-out) Quatre domaines de
reporting (couvrant tous les enjeux ESG) :
– Mesure de la performance (quels KPI ?) et des objectifs liés aux plans d’action et
ressources mis Contenu du rapport
en œuvre
De manière générale, le contenu du rapport est élargi par rapport à celui de la DPEF, par
l’intégration de davantage d’indicateurs (émissions de GES scope 1, 2 et 3, intensités
carbones en chiffre d’affaires net, etc.) et de davantage d’informations de nature qualitative
visant à justifier les orientations et choix des entreprises.
Les entités d’intérêt public européennes (incluant les sociétés Exercice de Premier
européennes cotées sur un marché réglementé européen) et
référence
reporting
les sociétés non européennes cotées sur un marché réglementé
européen, satisfaisant les deux critères suivants :
– Plus de 40 millions d’€ de CA et/ou plus de 20 millions d’€ de total (si publication de
comptes de bilan
consolidés, les seuils sont
à apprécier selon cette
Les autres sociétés européennes non cotées satisfaisant au moins base consolidée)
deux des trois critères suivants :
� Celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore
cette information ou fait confiance à son cocontractant.
� Ont une importance déterminante les informations qui ont un lien direct et nécessaire
avec le contenu du contrat ou la qualité des parties.
� Il incombe à celui qui prétend qu’une information lui était due de prouver que l’autre
partie la lui devait, à charge pour cette autre partie de prouver qu’elle l’a fournie.
– Entités d’intérêt public européennes (incluant les sociétés européennes cotées sur un
marché réglementé européen) et les sociétés non européennes cotées sur un marché
réglementé européen, satisfaisant les deux critères suivants :
• Plus de 500 salariés
• Plus de 40 millions d’€ de CA et/ou plus de 20 millions d’€ de total de bilan Pour ces
entreprises, le premier reporting doit être produit en 2025 sur la base de l’exercice 2024.
– Les autres sociétés européennes satisfaisant au moins deux des critères suivants :
• Plus de 250 salariés
• Plus de 40 millions d’€ de CA
• Plus de 20 millions d’€ de total de bilan
131
Sujet type d’examen 3
Pour ces entreprises, le premier reporting doit être produit en 2026 sur la base de
l’exercice 2025.
– Toutes les sociétés non européennes cotées sur un marché réglementé européen qui
satisfont deux des trois critères précédemment cités, avec le même calendrier d’application
– Toutes les PME européenne et non européennes cotées sur un marché réglementé
européen, sauf les microentreprises (ne dépassant pas deux des critères suivants : 10
salariés / 250K€ de total de bilan, 700k€ de CA). Pour ces entreprises, le premier reporting
doit être produit en 2027 (report possible en 2029) sur la base de l’exercice 2026 (report
possible en 2028).
– Les sociétés non européennes ayant un CA européen supérieur à 150 millions d’€ et une
fi liale ou succursale basée dans l’UE. Pour ces entreprises, le premier reporting doit être
produit en 2029 sur la base de l’exercice 2028.
Application au cas. La société Batterix produisant des comptes consolidés, les données à
considérer pour l’étude du franchissement des seuils sont les données consolidées : 10 800
salariés (4 600 pour Batterix, 300 pour LIT.H., 3 900 pour les sociétés indiennes et 2 000
pour les sociétés chinoises), 890 M€ de CA et 98 M€ de total au bilan. La société Batterix
n’est pas cotée mais embauche directement 4600 salariés (ce qui excède le seuil de 250
salariés), génère un chiffre d’affaires de 89 millions d’€ HT (ce qui excède le seuil de 40
millions d’€) et présente un total de bilan de 98 millions d’€. Elle dépasse ainsi les trois
seuils indiqués par la règle juridique concernant les sociétés européennes non cotées et
entre ainsi dans le périmètre des sociétés concernées. L’obligation de produire un
reporting de durabilité ne lui incombera toutefois qu’en 2016, avec 2015 comme exercice
de référence.
2.2 Le cas échéant, ce dernier devra-t-il faire l’objet d’un contrô le ?
La publication du reporting de durabilité doit-il faire l’objet d’un contrôle ?
Règles juridiques. La directive CSRD et sa transposition en droit français pré-
voient un contrô le de la publication du reporting de durabilité. Ce contrô le doit être
effectué par un commissaire aux comptes ou un organisme indépendant, le choix étant
laissé libre à chaque É tat concerné.
Application au cas. La publication du reporting de durabilité de Batterix devra donc bien
faire l’objet d’un contrô le, comme ce sera le cas pour la totalité des entreprises concernées
par l’obligation de publication de ce reporting.
2.3 La société Batterix est-elle concernée par l’obligation de produire un tel
« plan de vigilance » ?
À quelles entités l’obligation de produire un plan de vigilance s’applique-t-elle ?
Règles juridiques. La loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés
mères et des entreprises donneuses d’ordre a créé l’obligation d’établissement et de mise
en œuvre d’un plan de vigilance pour certaines sociétés.
Les sociétés concernées sont celles qui emploient, à la clô ture de deux exercices
consécutifs, au moins 5 000 salariés en leur sein et dans leurs fi liales directes 132
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TENCES
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ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français, ou celles qui emploient
au moins 10 000 salariés en leur sein et dans leurs filiales directes ou indirectes dont le
siège social est fixé sur le territoire français ou à l’étranger.
Application au cas. En l’espèce, la société Batterix emploie en son sein, sur le territoire
français, 4 600 salariés. La société LIT.H., détenue à 74 % par Batterix et implantée sur le
territoire français, emploie 300 salariés. Ainsi, le seuil de 5 000 salariés sur le territoire
français n’est pas atteint (4 600 + 300, soit 4 900).
Toutefois, la société Batterix a aussi des filiales à l’étranger puisqu’elle détient 100 % du
capital de quatre sociétés indiennes et de trois sociétés chinoises.
Ces dernières emploient respectivement 3 900 et 2 000 salariés, soit 5 900 au total. Ainsi,
en comptabilisant l’effectif de Batterix (4 600) et celui des filiales française, indiennes et
chinoises (300 + 5 900 = 6 200), le seuil de 10 000 salariés est franchi (4 600 + 6 200 = 10
800). Par conséquent, Batterix entre dans le champ d’application de l’obligation
d’établissement et de mise en œuvre d’un plan de vigilance. La société est donc tenue de
produire un plan de vigilance.
2.4 Les inquiétudes de M. Flipi sont-elles fondées ? Pourquoi ?
Quel est le périmètre du contenu du plan de vigilance ?
Règles juridiques. Le plan de vigilance contient de manière générale une pré-
sentation des « mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à
prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la
santé et la sécurité des personnes, ainsi que l’environnement, résultant » des activités :
– des sous-traitants ou fournisseurs avec lesquels est entretenue une relation commerciale
établie, lorsque ces activités sont rattachées à cette relation (périmètre extra-groupe).
De manière concrète, le plan doit contenir :
– des actions adaptées visant l’atténuation des risques ou la prévention des atteintes graves
;
– la SARL doit avoir un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 mil- à connaître
lions d’euros ;
par cœur les
abattements pour
– les parts sociales doivent être détenues par des personnes physiques à au imposable en
moins 50 % et par les dirigeants à au moins 34 %.
matière de donation
ou succession, mais
L’option doit être prise à l’unanimité par les associés. Elle est exercée pour 5 ans vous
devez avoir non renouvelables.
en tête l’abatte-
Application au cas. En l’espèce, la SARL Brasserie de la Rance respecte les ment de 100
000 €
par enfant et
conditions requises pour l’option à l’impô t sur le revenu.
par parent.
3.3 Quelle est la somme maximale que les parents de Mourad peuvent donner à leur fils
sans acquitter de droits de donation ?
Jusqu’à quel montant les donations sont-elles exonérées ?
Règles fiscales. Chacun des parents peut donner, à chaque enfant, 100 000 €, en étant
exonéré des droits de donation.
Application au cas. Les parents de Mourad peuvent donc lui donner une somme de 200
000 € tout en étant exonérés de droits de donation. Cet abattement de 100 000 € ne peut
s’appliquer qu’une seule fois tous les 15 ans. C’est ce que l’on appelle le « rappel fiscal ». Le
calcul des droits de donation se fait en tenant compte des donations déjà consenties dans le
délai de 15 ans.
135
Sujet type d’examen 3
3.4
NOTRE CONSEIL
Indiquez la qualifi cation fi scale des apports réalisés par Mourad et Léo.
Déterminez le montant du capital social de la SARL nouvellement créée, Vous devez
maîtriser la
ainsi que la part de chaque associé dans le capital social de la Brasserie de distinction entre
la Rance.
apports à titre
pur et simple • Apports de Léo
et apports à titre Les éléments apportés doivent être valorisés à la valeur réelle. Le total
des onéreux. Un apport apports s’élève donc à :
est à titre pur et
simple dès lors qu’il – total des éléments de l’actif en valeur comptable : 120 000 € ; est
rémunéré par – valeur de la clientèle : 20 000 € ;
l’attribution de
droits sociaux – soit un total de 140 000 €.
(parts sociales, Sur le plan fi scal, on distingue les apports : actions). Vous
en déduirez que – à titre onéreux : ils sont rémunérés par la prise en charge d’un passif, le
total des apports
en l’espèce l’emprunt et les autres dettes d’exploitation soit : 50 000 € ; à titre pur et simple
constitue le capital – à titre pur et simple : ils sont rémunérés par l’attribution de droits
sociaux, social de la société
en l’espèce : 140 000 – 50 000 = 90 000 €.
créée. • Apports de Mourad
Mourad apporte du numéraire pour 110 000 €. Il s’agit d’un apport à titre pur et simple.
• Capital social
Le capital social est égal à la somme des apports à titre pur et simple, soit :
– apports de Léo : 90 000 € ;
– apports de Mourad : 110 000 €.
Le capital social s’établit donc à 200 000 €.
• Parts de chaque associé dans le capital de la Brasserie de la Rance Calcul de la part
de Léo : 90 000/200 000 × 100 = 45 %
Calcul de la part de Mourad : 110 000/200 000 × 100 = 55 %
3.5 Quel conseil pourriez-vous donner aux deux associés pour alléger le coû t fi scal de la
constitution de la société ?
• Apport de Mourad
L’apport de Mourad est effectué à titre pur et simple. Il s’agit d’un apport en numéraire
réalisé par une personne physique à une société qui relève de l’IR.
Il est exonéré de droits d’enregistrement.
• Apport de Léo
L’apport de Léo est qualifié de « mixte », c’est-à -dire qu’il se répartit comme suit :
– apport à titre pur et simple : 90 000 € ;
– apport à titre onéreux : 50 000 €.
Les apports à titre pur et simple réalisés par des particuliers auprès de sociétés qui
relèvent de l’IR sont exonérés de droits d’enregistrement.
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Les apports à titre onéreux sont assimilés à des cessions. Pour limiter le montant des droits
d’enregistrement à payer par la société bénéficiaire de l’apport, il est recommandé
d’affecter le montant des apports à titre onéreux sur les biens de l’actif qui supportent le
moins de droits, à savoir les éléments de l’actif circulant, puis le fonds de commerce et,
enfin, les immeubles.
La mise en société d’une entreprise individuelle est exonérée de droits d’enregistrement
(pour les apports à titre pur et simple et les apports à titre onéreux) si, en contrepartie,
l’apporteur s’engage à conserver les titres reçus pendant 3 ans. Pour bénéficier de ce
régime d’exonération des droits d’enregistrement, Léo devra conserver les titres reçus en
contrepartie de son apport pendant une durée minimum de 3 ans.
Rendez-vous
MÉ THODE
Déterminer les droits d’enregistrement des apports
Vous devez être capable de calculer les droits d’enregistrement en vous aidant d’une
documentation fiscale. Pour ce faire, il est nécessaire de maîtriser les cas les plus
fréquents :
– apports à titre pur et simple réalisés par des personnes physiques à des sociétés qui
relèvent de l’IR : exonération ;
– apports à titre pur et simple réalisés entre des personnes morales qui relèvent du même
régime fiscal (IR ou IS) : exonération ;
– apports à titre pur et simple d’immeubles et de fonds de commerce réalisés par des
personnes physiques ou morales (qui relèvent de l’IR) à des socié-
tés qui relèvent de l’IS : exonération à condition que l’apporteur s’engage à conserver les
titres remis en contre partie de l’apport pendant 3 ans ;
– expliciter les conséquences, sur les plans civil, pénal et professionnel, du manquement à
ses obligations pour le CAC.
4.1 Quelles seraient les conséquences, en France, d’un dépô t de plainte au pénal ?
S’agissant du dépô t d’une plainte simple (sans constitution de partie civile) adressée au
commissariat de police ou à la gendarmerie, la plainte sera transmise au procureur de la
République qui appliquera le principe d’opportunité des poursuites.
À ce stade, plusieurs hypothèses s’offrent au procureur :
– poursuivre ;
– recourir à une mesure alternative aux poursuites : mise en œuvre des mesures destinées
à assurer la réparation du préjudice subi (médiation).
Après ce dépô t de plainte simple, si la plainte a été classée sans suite ou si elle a été
déposée auprès du procureur de la République depuis 3 mois sans qu’aucune suite n’ait été
donnée ou encore si elle a été déposée au commissariat/à la gendarmerie puis transmise au
procureur depuis au moins 3 mois sans aucune suite, le plaignant peut manifester sa
volonté de se constituer partie civile, par écrit, au juge d’instruction du tribunal judiciaire
du lieu de l’infraction ou du lieu du domicile de l’auteur de l’infraction.
139
Sujet type d’examen 3
Le doyen des juges d’instruction demandera au plaignant de verser une consi-gnation et
transmettra la plainte au procureur qui prendra alors des réquisitions que le doyen suivra
ou non.
4.2 Que peut-on comprendre par l’expression « en accusant EY de ne pas avoir
sérieusement fait son travail » ?
Le CAC exerce une mission de contrô le permanent. De ce fait, il doit vérifi er et garantir :
– les valeurs et les documents comptables ;
– la conformité de sa comptabilité aux règles en vigueur ;
– la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations données dans le
rapport de gestion du conseil d’administration, du directoire ou de tout organe de
direction, et dans les documents adressés aux actionnaires ou associés sur la situation fi
nancière et les comptes annuels ;
– la sincérité, l’image fi dèle et la concordance avec les comptes consolidés des informations
données dans le rapport sur la gestion du groupe ;
– la mise en place des dispositifs d’identifi cation et d’évaluation des risques d’utilisation du
système fi nancier aux fi ns de blanchiment de capitaux ou de fi nancement du terrorisme ;
– le degré d’exposition au risque ainsi que la politique adaptée aux risques identifi és.
Le CAC est tenu d’actualiser les informations sur l’objet et la nature de la relation d’affaires
le liant à son client tout au long de la relation.
Le CAC a une obligation de moyens.
L’extrait contenu dans le document 5 sous-entend qu’EY, auditeur légal, aurait manqué à
son obligation de moyens en ne réalisant pas pleinement sa mission de contrô le.
4.3 Le CAC, en France, est-il tenu par une (ou plusieurs) obligation(s) quand il déclare à la
presse des « indices clairs d’une fraude de grande envergure, impliquant plusieurs parties
dans le monde et diverses institutions, avec une volonté de tromperie » ?
La déclaration effectuée par le cabinet d’audit EY mentionne la fraude et la volonté de
tromperie. Les faits relèvent d’une qualifi cation pénale.
Parmi les infractions possibles, nous pouvons citer l’abus de confi ance, Ne sont ici
l’escroquerie, le faux et usage de faux, le recel, l’abus de biens sociaux, la distri-
mentionnées bution de dividendes fi ctifs, la présentation ou publication de comptes
annuels que les infractions ne donnant pas une image fi dèle, les infractions relatives à la
constitution et contenues
dans le programme à la dissolution de la société, aux assemblées, au contrô le de la société,
ainsi de l’UE 1 du DSCG. qu’aux droits sociaux et aux modifi cations du capital social et le
blanchiment.
Il en existe bien
d’autres. Parmi tous ces délits, ceux qui expriment des agissements frauduleux avec volonté
de tromper sont l’escroquerie ainsi que le délit de présentation et publication de comptes
ne donnant pas une image fi dèle.
140
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Le délit d’escroquerie est caractérisé par :
• Un élément légal qui réside dans le Code pénal (article 313-1).
• Un élément matériel constitué de :
– la présentation aux associés, fait de soumettre les comptes à l’AG, par mise à disposition
aux associés dans les 15 jours précédant la réunion de l’assemblée, par envoi de courrier ;
– l’entreprise a été détenue depuis au moins deux ans par le donateur ; de 75 % sur la
valeur
de l’entreprise
– l’entreprise doit être exploitée par le donataire pendant les trois ans qui suivent la
transmission.
t7
Article L. 713-1 du Code de la propriété intellectuelle
L’enregistrement de la marque confère à son titulaire un droit de propriété sur cette
marque pour les produits ou services qu’il a désignés.
ocumenD Ce droit s’exerce sans préjudice des droits acquis par les tiers avant la date de
dépô t ou la date de priorité de cette marque.
t8
Ê tre une « entreprise à mission », ce n’est pas « business as usual » pour Danone Le
groupe dirigé par Emmanuel Faber [il a, depuis, été démis de ses fonctions, nda] est la
première société française à passer sous ce statut créé par la loi Pacte.
ocumenD Danone a annoncé, mercredi 20 mai, une transformation importante de son
objet social, votée en conseil d’administration la veille avant d’être soumise à l’assemblée
générale des actionnaires le 26 juin : elle va devenir la première « entreprise à mission »
française cotée en Bourse, un statut créé par la loi Pacte votée au printemps 2019. Le géant
de l’agroalimentaire n’aura plus pour seules raisons d’être la performance économique et
la recherche du profit, ce qui n’a jamais été l’objectif de son fondateur. […]
Laurence Girard et Jean-Michel Bezat, Le Monde, 20 mai 2020
157
Sujet type d’examen 4
t9
Ê tre une société à mission
Mener toute notre activité au service d’un mieux commun, c’est le sens du statut de société
à mission que nous avons adopté en 2020. Pour cela, nous pesons sans relâ che chacune
ocumenD de nos décisions et chacun de nos actes, pour qu’ils génèrent un impact positif.
Et nous gravons cet engagement au cœur de nos statuts.
Notre raison d’être
« Convaincus que seule une attention sincère portée à l’autre et au monde permet de
garantir un réel mieux commun, nous, MAIF, plaçons cette attention au cœur de chacun de
nos engagements et de chacune de nos actions. »
Notre mutuelle d’assurance a dévoilé sa raison d’être en mai 2019. Et le 11 juillet 2020, les
représentants des sociétaires MAIF, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont
validé la proposition du conseil d’administration de faire de MAIF une société à mission,
comme le permet la loi Pacte.
Notre mutuelle a la volonté de développer un modèle d’entreprise dont la performance
durable est fondée sur une attention sincère portée à toutes ses parties prenantes.
MAIF se donne pour mission de poursuivre cinq objectifs sociaux et environnementaux : 1.
Placer l’intérêt de ses sociétaires au cœur de ses activités.
2. Favoriser, par une attention sincère, l’épanouissement de ses acteurs internes au sein
d’un collectif engagé.
3. Contribuer à la construction d’une société plus solidaire à travers ses activités.
4. Contribuer à la transition écologique à travers ses activités.
5. Promouvoir le développement de modèles d’entreprises engagées dans la recherche
d’impacts positifs.
Gravés dans nos statuts, ces objectifs sont pérennes, publics et mesurables La qualité
de société à mission exige un suivi et un contrô le rigoureux de ces objectifs.
Elle implique aussi la mise en place d’une gouvernance associée […] avec un comité de
mission, la rédaction d’un rapport d’impact, un contrô le indépendant.
https://entreprise.maif.fr
158
dSCG1
Sujet type d’examen 4
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Le droit des contrats et des obligations
A La clause pénale (Code civil, article 1231-5)
Défi nition
La clause pénale est la clause par laquelle les parties évaluent forfaitairement les
dommages et intérêts qui seront dus par le débiteur en cas d’inexécution de Pour
davantage
ses obligations contractuelles.
de détails sur
les bases du droit
des contrats,
La clause pénale doit être explicite quant à la détermination des dommages et voir
également intérêts qu’elle vise à couvrir. Toute clause équivoque est soumise à l’interpré-
les sujets types tation du juge.
d’examen 1 et 3.
Fonctions et caractère de la clause pénale
Le montant fixé vise à contraindre le débiteur à exécuter
son obligation.
Fonction
comminatoire
• Il s’agit d’une somme due au titre de dommages et intérêts.
• Lorsque la clause pénale est mise en œuvre, le débiteur est tenu Fonction
de ne verser que le montant forfaitaire convenu même
indemnitaire
s’il ne correspond pas au préjudice effectivement subi.
Le versement du montant fixé par la clause interdit toute autre action pour les cas
d’inexécution qu’elle vise.
Caractère
libératoire
mise en œuvre de la clause pénale
Manquement
Dispense de mise
du débiteur
Mise en demeure
en demeure
à son obligation
préalable
en cas d’inexécution
insérée dans la clause
définitive
Le juge exerce un pouvoir modérateur en cas :
– de montant excessif ou dérisoire ;
– d’inexécution partielle.
159
Sujet type d’examen 4
B La théorie de l’imprévision
Conditions de l’imprévision
Changement imprévisible
dans les circonstances
Refus, par les parties,
Exécution du contrat
au moment
d’assumer le risque
« excessivement
de la conclusion
de déséquilibre
onéreuse »
du contrat
étapes de l’imprévision
• La partie doit demander une renégociation du contrat
à son cocontractant et, pendant le temps de la renégociation,
Demande
elle doit continuer à exécuter ses obligations (Code civil, art. 1195).
de renégociation • Les parties peuvent décider de modifier le contrat ou d’y mettre fin.
• Si les parties n’arrivent pas à se mettre d’accord pour renégocier ou mettre un terme au
contrat, elles peuvent demander
Saisine
d’un commun accord au juge d’adapter le contrat.
commune
• La révision judiciaire du contrat intervient par accord des parties.
du juge
Si les parties n’arrivent pas à s’accorder dans un délai raisonnable pour saisir le juge, alors
l’une d’elles peut le saisir afin de demander Saisine
la révision du contrat ou son terme.
ultérieure
du juge
C La transaction
Défi nition
Selon l’article 2044 du Code civil, la transaction est un contrat écrit par lequel les parties,
par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une
contestation à naître.
On ne peut transiger que sur des domaines qui ne sont pas d’ordre public. Il est également
interdit de transiger en matière pénale ou familiale (divorce, fi liation…).
effets de la transaction
Force obligatoire
Effet extinctif
• Les parties doivent l’exécuter.
• Elle met fi n au litige par épuisement du droit
• À défaut, les sanctions de droit commun
d’action.
s’appliquent.
• Elle interdit toute action en justice portant
sur le même objet.
160
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Conditions de la transaction
Concessions
Contestation
La transaction
réciproques
Volonté de mettre
née ou à naître
étant un contrat,
réelles
fin au litige
elle doit respecter
et non dérisoires
les conditions
de validité de tout
contrat.
2 Le contrat de location-gérance et ses conséquences fiscales Définition
La location-gérance est une convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de
commerce ou d’un établissement artisanal concède à un locataire-gérant la gestion du
fonds en contrepartie d’une redevance ou loyer.
Conditions et risques de la location-gérance
Conditions
Conditions juridiques
Conditions fiscales
• Qualité de commerçant exigée.
• Exonération des plus-values latentes.
• Absence de transfert de propriété du fonds
• Absence de droits d’enregistrement.
de commerce.
Risques
Pour le propriétaire
Pour le locataire
• En cas de mauvaise gestion, possibilité
En cas d’excellente gestion, le fonds de commerce
de dépréciation du fonds de commerce.
est valorisé, ce qui renchérit le prix d’achat
• Loueur du fonds solidairement responsable
pour le futur acquéreur.
avec le locataire-gérant des dettes contractées
par celui-ci jusqu’à la publication du contrat
de location-gérance.
3 La cession d’une entreprise à un tiers
A Le régime de droit commun
Cédant
Cessionnaire
• Imposition des bénéfices non encore taxés
• Droits d’enregistrement dus sur cession
(barème IR)
de l’immeuble et du fonds de commerce
• Imposition des plus-values de cession
• Immeuble : 5 %
(court terme au barème IR et long terme
• Fonds de commerce : 3 % de 23 000 €
au taux de 12,80 %)
à 200 000 € ; 5 %, au-delà
161
Sujet type d’examen 4
B Les dispositifs d’exonération
Il existe trois dispositifs d’exonération fi scale, selon le motif applicable :
– le départ à la retraite (CGI, article 151 septies A) ;
– le régime réservé aux cessions dont la valeur du fonds de commerce n’excède pas 1 000
000 € (CGI, article 238 quindecies) ;
– le régime réservé aux TPE en fonction de leurs recettes (CGI, article 151 septies).
Le dispositif relatif aux TPE ne peut se cumuler avec celui qui s’applique aux cessions
inférieures à 500 000 €. En revanche, l’un de ces deux régimes peut se cumuler avec le
motif de départ à la retraite.
4 L’assiette imposable dans le cadre d’une donation
En cas de donation, l’assiette imposable est déterminée comme suit : Assiette = Valeur
vénale de l’actif – Dettes déductibles
Les dettes déductibles sont prises en compte si deux conditions cumulables sont respectées
:
• Les dettes n’ont pas été contractées auprès des personnes suivantes : conjoint,
ascendants, descendants…
• Les dettes ont été contractées pour l’acquisition et/ou dans l’intérêt des biens transmis.
5 Le rescrit fi scal
Défi nition
Le rescrit fi scal est une réponse de l’administration fi scale à la question d’un
contribuable sur l’interprétation d’un texte fi scal ou d’une situation de fait du contribuable
au regard du droit fi scal.
L’administration fi scale dispose d’un délai de 3 mois pour se prononcer.
Selon le type de rescrit, l’absence de position de l’administration vaut accord tacite. Dans
d’autres cas, un accord express est prévu. En l’absence de réponse, Pour plus de détails
l’administration fi scale n’est pas engagée.
sur le rescrit fi scal, La position de l’administration fi scale lui est opposable, ce qui signifi e
qu’elle voir également
le sujet type doit respecter la ligne ainsi édictée dont le contribuable peut se prévaloir en
cas d’examen 9. de litige ou à l’occasion d’un contrô le fi scal.
Exemples
• Une société interroge l’administration fi scale sur la possibilité que l’une de ses activités
bénéfi cie d’un taux réduit de TVA.
• Une entreprise demande à l’administration fi scale de se prononcer sur la valeur d’un
fonds de commerce dans le cadre d’une mutation à titre gratuit.
162
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
6 Les formes sociétaires et l’intérêt du recours à la SCI Définition
La société civile immobilière (SCI) est une forme de société civile regroupant plusieurs
personnes qui acquièrent, ensemble, un bien immobilier pour en tirer profit.
principaux avantages d’une SCI
Isoler le patrimoine
Faciliter l’organisation
Assurer
immobilier du risque
de la transmission
un complément
d’exploitation
du patrimoine (cession
de revenus aux associés
d’une société
de parts plutô t que vente
(en cas de location)
d’un immeuble entier)
7 Le droit de la concurrence
Limites : interdiction d’user
Principe :
de pratiques contraires aux usages
liberté entrepreneuriale
loyaux du commerce ou de pratiques
restrictives de la concurrence
A La concurrence déloyale et l’action en concurrence déloyale actes relevant de la
concurrence déloyale
« Ensemble des comportements par lesquels un agent économique s’immisce Parasitisme
dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son
savoir-faire. » (C. cass., 26 janvier 1999)
Fait de jeter le discrédit en diffusant des informations malveillantes Dénigrement
sur les produits, le travail ou la personne d’un concurrent.
• Elle peut porter sur les signes d’une entreprise ou sur ses produits.
• Deux situations possibles :
– dans le cadre du droit privatif (marque, brevet), il s’agit d’une contrefaçon Imitation
susceptible de donner lieu à une action en contrefaçon (différente de l’action en
concurrence déloyale) ;
– définir ce qu’est l’objet social, en cohérence avec les modifications apportées par la loi
Pacte ;
– exposer les conditions de fond et de forme à valider par une société pour obtenir la
qualité de société à mission ;
– toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l’intérêt elle est novatrice.
commun des associés ;
– la société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux
et environnementaux de son activité.
4.2 Comment une entreprise devient-elle société à mission ? La MAIF vous semble-t-elle
respecter les caractéristiques de cette nouvelle qualité ?
Quelles sont les conditions permettant à une entreprise d’obtenir la qualité de «
société à mission » ?
Règles juridiques. Une société, quelle que soit sa forme, peut faire publiquement état de
la qualité de société à mission lorsque les conditions suivantes sont respectées :
177
Sujet type d’examen 4
• Ses statuts doivent préciser :
– une raison d’être (Code civil, article 1835) ;
– un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu’elle se donne pour mission de
poursuivre dans le cadre de son activité ;
– les modalités du suivi de l’exécution de cette mission.
• La société doit déclarer sa qualité de société à mission au greffe du tribunal de commerce,
qui la publiera au registre du commerce et des sociétés (RCS) dans des conditions précisées
par décret.
• S’il s’agit d’une transformation, les statuts étant modifi és, le projet doit être proposé par
l’organe de direction (CA, directoire, gérant… selon la forme juridique) et soumis au vote
des actionnaires, associés, membres, sociétaires (suivant la forme juridique de
l’organisation) en assemblée générale et dans les conditions propres à la forme juridique
de l’organisation.
Application au cas. La MAIF a modifi é son objet social, et par voie de conséquence, ses
statuts, en assemblée générale extraordinaire (AGE) le 11 juillet 2020.
Les statuts intègrent une raison d’être : « Convaincus que seule une attention sincère
portée à l’autre et au monde permet de garantir un réel mieux commun, nous, MAIF,
plaçons cette attention au cœur de chacun de nos engagements et de chacune de nos
actions. »
Cinq objectifs sont cités dans le document :
1. Placer l’intérêt de ses sociétaires au cœur de ses activités.
2. Favoriser, par une attention sincère, l’épanouissement de ses acteurs internes au sein
d’un collectif engagé.
3. Contribuer à la construction d’une société plus solidaire à travers ses activités.
4. Contribuer à la transition écologique à travers ses activités.
5. Promouvoir le développement de modèles d’entreprises engagées dans la recherche
d’impacts positifs.
L’extrait évoque un processus qui « exige un suivi et un contrô le rigoureux de ces objectifs.
Elle implique aussi la mise en place d’une gouvernance associée
[…] avec un comité de mission, la rédaction d’un rapport d’impact, un contrô le indépendant
», ce qui correspond bien à des modalités du suivi de l’exécution de cette mission. En
conséquence, la MAIF semble vérifi er les conditions d’obtention de la qualité de société à
mission.
4.3 Présentez la structure de gouvernance d’une société à mission (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Selon la norme ISO 26000, la gouvernance est le système par lequel une organisation prend
des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs.
Cette gouvernance peut comprendre à la fois des mécanismes :
– formels, reposant sur des processus et des structures défi nis ;
– informels, émergeant en fonction des valeurs et de la culture de l’organisation.
178
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Ces systèmes sont dirigés par une personne ou un groupe de personnes (propriétaires,
membres, mandataires sociaux ou autres) détenant le pouvoir et chargées d’atteindre les
objectifs de l’organisation.
Un comité de mission, distinct des organes sociaux et devant compter au moins un salarié
de la société, sera chargé exclusivement du suivi de l’exécution de la mission et devra
présenter chaque année, à l’assemblée d’approbation des comptes, un rapport joint au
rapport de gestion.
Un organisme tiers indépendant est désigné par l’organe social en charge de la gestion pour
une durée initiale qui ne peut pas excéder six exercices. Cette désignation est renouvelable
dans la limite d’une durée totale de 12 exercices.
La vérification de l’exécution des objectifs sociaux et environnementaux de la société par
l’organisme tiers indépendant devra aussi donner lieu, de la part de celui-ci, à un avis joint
au rapport du comité de mission. Au moins tous les 2 ans, cet organisme devra vérifier
l’exécution des objectifs poursuivis par la société :
• La première vérification doit avoir lieu dans les 18 mois de la publication de la
déclaration de la qualité de société à mission au registre, délai porté à 24 mois pour les
sociétés employant moins de 50 salariés.
• Ces dernières sociétés peuvent, une fois la vérification de leurs objectifs réalisée,
demander à l’organisme tiers indépendant de ne procéder à la vérification suivante qu’au
bout de 3 ans.
L’organisme tiers indépendant peut avoir accès à l’ensemble des documents détenus par la
société, utiles à la formation de son avis. Il lui appartient de procéder à toute vérification
qu’il estime utile au sein de la société et, avec leur accord, au sein des « entités » concernées
par un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux constitutifs de la mission de la
société.
L’avis de l’organisme tiers indépendant doit retracer les diligences qu’il a mises en œuvre
et indiquer si la société respecte ou non les objectifs qu’elle s’est fixés.
Le cas échéant, il mentionne les raisons pour lesquelles, selon lui, les objectifs n’ont pas été
atteints ou pour lesquelles il lui a été impossible de parvenir à une conclusion. Cet avis doit
être publié sur le site Internet de la société et demeurer accessible au public pendant au
moins 5 ans.
179
OU
de compétence de la Commission
1. CA total mondial de l’ensemble des parties > 2,5 Mds€
européenne (si la concentration
2. Dans chacun d’au moins trois É tats membres, CA total
ne revêt pas une dimension
réalisé par toutes les parties > 100 M€
communautaire)
3. Dans chacun de ces trois É tats membres, CA total
réalisé individuellement par au moins deux
des parties > 25 M€
4. CA total réalisé individuellement dans l’UE par
au moins deux des parties > 100 M€
M€ : millions
à moins que chacune des parties concernées réalise
d’euros
plus des 2/3 de son CA total dans l’UE à l’intérieur
Mds€ : milliards
d’un seul et même É tat membre
d’euros
196
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Depuis 2020/2021, et sur la base de l’article 22 du règlement européen sur les
concentrations, la Commission européenne accepte désormais d’exercer son contrô le sur
des opérations « sous les seuils » nationaux et européens, lorsque l’Autorité de la
concurrence et plus généralement une ou plusieurs autorités nationales de la concurrence
lui en font la demande.
B Procédures de contrôle des opérations de concentration
Contrô le par la Commission européenne (Ce)
Examen
Notification
de la notification
Décision
de l’opération
de la CE
à la CE
25 jours
(prolongation
possible)
Concentration notifiée
Concentration notifiée
relevant du règlement
Ouverture
relevant du règlement
et soulevant des doutes
d’une procédure
Concentration
mais ne soulevant pas
sérieux quant
notifiée ne relevant
de doutes sérieux
à sa compatibilité avec
90 jours
Examen
pas du règlement
quant à sa compatibilité
le marché commun
(prolongation
approfondi
avec le marché
(concurrence affectée,
possible)
commun
poids des parties
problématiques, etc.)
Décision de la CE
Opération autorisée
Opération refusée
Opération acceptée
car considérée comme
Opération
sous conditions
incompatible avec
acceptée
(cessions d’activités,
le marché commun
par exemple)
197
Sujet type d’examen 5
Contrô le par l’autorité de la concurrence (aC)
Phase 1
Notification
Examen
Décision
Demande possible du ministre
de l’opération de la notification
de l’AC
chargé de l’É conomie
à l’AC
25 jours
5 jours
(prolongation
Si l’AC décide
possible)
d’accéder
à la demande
Ouverture
Autorisation
d’un examen
de l’opération
L’opération notifiée
approfondi
en la subordonnant
n’entre pas
Subsistance d’un doute
éventuellement
dans le champ légal
sérieux d’atteinte
Phase 2
65 jours
à la réalisation
(C. com., art. 430-1
à la concurrence
Examen
(prolongation
effective
et 430-2)
approfondi
possible)
d’engagements pris
par les parties
Décision de l’AC
Opération autorisée
Autorisation
Autorisation
Autorisation
Interdiction
Accord tacite
sous réserve
sous réserve d’injonctions
d’engagements
et prescriptions
Structurels (comme des cessions d’actifs visant
à protéger la structure du marché)
Comportementaux (touchant au comportement
de le nouvelle entité, comme sa politique
commerciale par exemple).
Dans le délai de 25 jours après avoir reçu la décision de l’AC, le ministre chargé de
l’É conomie peut évoquer l’affaire et statuer 25 jours
Décision motivée
sur l’opération pour des motifs d’intérêt général autres que
le maintien de la concurrence (développement industriel,
compétitivité internationale, création ou maintien d’emploi)
198
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
4 Droit pénal : zoom sur les principales infractions,
dont celles qui sont liées à l’intervention d’un CAC
A Diversité des infractions
En matière de droit
pénal général,
voir notamment
Infractions générales
Infractions spéciales de droit des affaires et des sociétés
les sujets types
d’examen 1 et 2.
• Escroquerie
Abus de biens sociaux, distribution de dividendes fictifs,
Pour plus de détails
• Abus de confiance
présentation ou publication de comptes annuels ne donnant
sur la procédure
• Faux et usage de faux
pas une image fidèle, infractions relatives à la constitution
pénale et la mise
• Recel
et à la dissolution de sociétés, aux assemblées, au contrô le,
en mouvement
aux droits sociaux et aux modifications du capital social,
des actions
au contrô le légal des comptes (non-révélation des faits délictueux, publique et civile,
divulgation d’informations mensongères) et au blanchiment
voir les sujets types
d’examen 2 et 3.
B Escroquerie
Définition
L’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par
l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice
d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou
à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
trois conditions cumulatives
• Usage d’un faux nom
Tromperie qui pousse
Ou
à une remise (fonds,
• Usage d’une fausse qualité
Préjudice
valeurs, bien quelconque)
Ou
(non nécessairement
ou à la fourniture
• Abus d’une qualité vraie
pécuniaire)
d’un service ou à consentir
Ou
un acte opérant
• Emploi de manœuvres
obligation ou décharge
frauduleuses
Sanctions
Personnes physiques
Personnes morales
• Peine principale :
• Amende dont le montant est porté
– dissolution
d’une personne vulnérable, etc.)
– interdictions diverses
– confiscation, etc.
• Peines complémentaires :
– interdiction d’exercice
– confiscation
– le cas échéant, la durée minimale du contrat proposé, lorsqu’il porte sur la fourniture
continue ou périodique d’un bien ou d’un service.
L’article L. 121-18 du Code de la consommation ajoute que « ces informations, dont le
caractère commercial doit apparaître sans équivoque, sont communiquées au
consommateur de manière claire et compréhensible, par tout moyen adapté à la technique
de communication à distance utilisée. »
Le contrat est réputé conclu lorsque le destinataire de l’offre, après avoir passé commande
et s’être vu accusé réception de celle-ci par l’auteur de l’offre, confirme son acceptation
(théorie du double-clic : la commande et la confirmation de l’acceptation de l’offre). La
commande et l’accusé de réception sont considérés comme étant reçus lorsque les parties
peuvent y avoir accès.
Comme il s’agit d’une vente entre un professionnel et un non-professionnel, le Code de la
consommation s’applique, notamment l’interdiction des clauses abusives ou encore
l’existence d’un délai de rétractation de 14 jours.
Application au cas. Marie Dortmund devra rédiger un contrat type de vente et les
conditions générales de vente en respectant le droit de la consommation.
Elle devra veiller à ce que tous les éléments composant l’offre soient présents.
Néanmoins, lorsqu’elle étendra son offre aux professionnels, elle n’aura pas à y faire figurer
les mentions obligatoires inscrites dans le Code de la consommation.
Dossier 2 Entreprise et concurrence
Compétences visées
• Maîtriser des situations ou pratiques contraires au droit de la concurrence.
• Accompagner le traitement de pratiques contraires au droit de la concurrence.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– autorisation de l’opération car elle n’entre pas dans le cadre du règlement le marché
commun.
européen ;
Le délai peut être
– autorisation de l’opération car elle ne soulève pas de doutes sérieux quant à prolongé
jusqu’à sa compatibilité avec le marché commun ;
105 jours pour
les mêmes raisons.
– ouverture d’une procédure d’examen approfondi (phase 2) en raison des doutes sérieux
qui pèsent sur la compatibilité de l’opération avec le marché commun.
La procédure d’examen approfondi est ouverte dans un délai maximal de NOTRE CONSEIL
90 jours. Elle se solde par l’une des décisions suivantes de la Commission Rappelez la
procédure européenne :
théorique complète
– refus de l’opération car considérée comme incompatible avec le marché de contrô le des
opérations
commun ;
de concentration
– acceptation de l’opération.
Identifiez le niveau
Application au cas. En l’espèce, l’opération entre Alstom et Bombardier Trans- auquel la
décision port a été autorisée par la Commission européenne à l’issue de la phase 1,
favorable à l’opé-
ration entre Alstom
ouverte après la notification adressée le 11 juin et clô turée le 31 juillet [2020]. et
Bombardier Aucun examen approfondi en phase 2 n’a donc eu lieu, ce qui a fait gagner du a
été rendue.
209
Sujet type d’examen 5
temps aux parties ; les engagements pris ont de toute évidence contribué à cette prise de
décision rapide.
2.4 Selon vous, l’opération envisagée devrait-elle faire l’objet d’une notifi cation auprès de
l’Autorité de la concurrence ?
Sous quelles conditions une opération de concentration doit-elle faire l’objet d’une
notifi cation auprès de l’Autorité de la concurrence ?
Règles juridiques. En vertu de l’article L. 430-2 du Code de commerce, une opération de
concentration doit être notifi ée à l’Autorité de la concurrence lorsque trois conditions
cumulatives sont réunies :
– le chiffre d’affaires (CA) total mondial hors taxes (HT) de l’ensemble des parties à
l’opération est supérieur à 150 millions d’euros ;
– le CA total HT (CAHT) réalisé en France par deux au moins des parties à l’opération est
supérieur à 50 millions d’euros ;
– l’opération ne revêt pas une dimension communautaire.
Application au cas. En l’espèce, l’opération envisagée n’est pas de dimension
communautaire et chacune des deux sociétés parties à l’opération réalise en France un
CAHT de plus de 50 millions d’euros (84 millions d’euros pour Mint+
et 56 millions d’euros pour la société cible). Toutefois, le CA total mondial HT
des deux sociétés s’élève à 145 millions d’euros, ne franchissant donc pas le seuil de 150
millions d’euros.
Les conditions étant cumulatives, l’opération de rachat envisagée n’a pas à être notifi ée à
l’Autorité de la concurrence.
Dossier 3 Droit pénal
Compétences visées
• Maîtriser l’identifi cation des éléments constitutifs d’une infraction relevant du droit
pénal.
• Informer les dirigeants de l’entreprise sur les conséquences d’une incrimination pénale.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– connaître les règles juridiques générales relatives aux délits d’escroquerie, de faux et
usage de faux et de non-révélation de faits délictueux par un CAC ;
– maîtriser la différence générale entre l’action publique et l’action civile et les conditions
propres à la mise en mouvement de ces deux types d’actions ;
– appliquer l’ensemble des règles au cas d’espèce.
210
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
3.1 En vous appuyant en partie sur le document 3, pouvez-vous éclairer le dif- NOTRE
CONSEIL
férend opposant Alexis Legrand et Enrik Guy ?
Vous devez dégager
Le fait de se faire passer pour une autre personne dans le but d’obtenir de l’arrêt de
la Cour de cassation
des informations confidentielles est-il constitutif d’une infraction ?
l’interprétation qu’il
Règles juridiques. En vertu de l’article 313-1 du Code pénal, « l’escroquerie est convient
de faire de le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus la
notion de
« préjudice »
d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper en matière
une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou
d’escroquerie au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien
quelconque, et vérifier si à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou
décharge ». le stratagème mis en place
Cette définition légale de l’escroquerie met en avant trois conditions cumu- correspond, ou
non, latives : l’utilisation de moyens (première condition) qui vise à tromper une à un délit
personne (seconde condition) et qui occasionne un préjudice à cette dernière
d’escroquerie.
ou à un tiers (troisième condition). Quant au préjudice subi, l’arrêt de la Cour de cassation
du 28 janvier 2015 présenté dans le document 3 indique que ce dernier « élément
constitutif du délit d’escroquerie n’est pas nécessairement pécuniaire ».
Pour que des faits soient constitutifs d’une infraction (délit) d’escroquerie, trois éléments
doivent être réunis : l’élément légal définissant cette infraction d’escroquerie (ce que fait le
Code pénal dans l’article précédemment cité), l’élé-
ment matériel (les faits correspondant à la définition légale) et l’élément moral (l’intention
de commettre l’infraction).
Application au cas. En l’espèce, le stratagème mis en œuvre par Enrik Guy repose en
premier lieu sur l’utilisation d’un faux nom et d’une fausse qualité puisqu’il décide de se
faire passer au téléphone pour le directeur commercial de « Parquets du sud ». Ce
stratagème vise assez nettement à tromper le fournisseur en le poussant à remettre des
documents commerciaux (factures, devis, etc., formant « l’historique commercial »). Le
préjudice, s’il ne paraît pas au premier plan pécuniaire pour le fournisseur, peut toutefois
être considéré devant une juridiction comme moral (sentiment d’avoir été trompé,
informations commerciales secrètes révélées). Il pourrait toutefois, à certains égards,
également revêtir une dimension pécuniaire si la société Cham refusait à l’avenir de se
fournir auprès de ce fournisseur (ou de se fournir aux tarifs actuels), ce qui lui
occasionnerait une perte de chiffre d’affaires. L’élément matériel de l’infraction
d’escroquerie semble donc bien constitué. Quant à l’élément moral, il ne fait aucun doute
que le stratagème mis en place est intentionnel.
Au regard du différend opposant Alexis Legrand et Enrik Guy, nous don-nons raison à
Alexis Legrand : les faits sont bien constitutifs d’une infraction d’escroquerie et, dans
l’hypothèse où le préjudice ne serait pas considéré comme pécuniaire, la réalité de
l’infraction ne s’en trouverait pas modifiée.
211
Sujet type d’examen 5
3.2 Que pensez-vous de l’initiative d’Estelle Francin ?
Le fait de modifi er, par un montage numérique, un contrat afi n d’en tirer un intérêt
pécuniaire est-il constitutif d’une infraction ?
Règles juridiques. En vertu de l’article 441-1 du Code pénal « constitue un Une telle
infraction faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice est
sanctionnée, et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit out tout autre pour
les personnes support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour
effet physiques, par
des peines d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques ».
principales La défi nition légale de l’infraction de faux repose donc sur plusieurs conditions
maximales de 3 ans cumulatives : la présence d’un faux matériel ou intellectuel sur un
support écrit d’emprisonnement ou d’expression de la pensée altérant la vérité, ayant une
valeur probatoire et et de 45 000 €
d’amende, et étant de nature à causer un préjudice. Lorsque des faits (élément matériel)
des peines correspondent à cette défi nition légale et qu’une intention est présente
complémentaires (élément moral), l’infraction de faux est constituée. L’infraction d’usage
de éventuelles faux est distincte mais sanctionnée de la même manière.
(interdiction
d’exercice, Application au cas. En l’espèce, l’initiative d’Estelle Francin remplit toutes les
confi scation, conditions portées par la défi nition légale de l’infraction de faux : interdiction
de
droits, etc.). La durée – la modifi cation du contrat constitue une altération de la vérité (un
faux de prescription est
matériel) puisque le délai de 25 jours est porté à 15 jours ;
de 6 ans à compter – le faux est un écrit (le contrat) et cet écrit étant un contrat ayant force
obli-de la commission
des faits.
gatoire, il dispose d’une valeur probatoire (si le délai était effectivement de 15 jours, des
pénalités pourraient être juridiquement exigées à compter du 16e jour) ;
NOTRE CONSEIL
– le faux est bien de nature à porter préjudice au fournisseur puisqu’il vise à lui Veillez à
distinguer
faire payer des pénalités de retard qui ne sont normalement pas dues.
clairement L’initiative d’Estelle Francin est donc constitutive d’une infraction (délit) de et à
valider
un par un les trois faux, pour laquelle elle pourrait être sanctionnée par une amende, une
peine éléments d’emprisonnement et, éventuellement, des sanctions complémentaires en
constitutifs fonction de l’appréciation du juge.
de l’infraction.
3.3 Que pensez-vous du silence d’Eugénie Klein ? Quelle(s) sanction(s) encourt-elle ?
Le fait, pour un CAC, de ne pas révéler des faits délictueux est-il constitutif d’une
infraction ?
Règles juridiques. La non-révélation par un commissaire aux comptes (CAC) de faits
délictueux dont il aurait connaissance à l’occasion de l’exercice de sa mission est une
infraction sanctionnée, conformément à l’article L. 820-7 du Code de commerce, de la
même manière que le fait de donner ou confi rmer des informations mensongères sur la
situation de la société dans laquelle il exerce sa mission : 5 ans d’emprisonnement et 75
000 € d’amende (peines maximales).
212
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Application au cas. En l’espèce, le fait d’utiliser les fonds de la société comme garantie
apportée à un établissement bancaire pour obtenir un prêt destiné à financer l’achat d’un
bien privé comme celui d’utiliser les fonds de la société pour acquérir des biens personnels
sont constitutifs d’un délit d’abus de biens sociaux. Effectivement, l’article L. 242-6 du Code
de commerce définit l’abus de bien social comme le fait, pour les administrateurs (de SA),
de faire, de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savent
contraire à l’intérêt de celle-ci, notamment à des fins personnelles. Ainsi, si Eugénie Klein,
en tant que CAC de la société Cham, avait connaissance de ces faits constitutifs de délits
(faits délictueux), elle était dans l’obligation de les révéler au procureur de la République.
La non-révélation de ces derniers est constitutive, à son tour, d’une infraction pénale
(l’intention de ne pas révéler ces faits – l’élément moral – devrait toutefois être prouvée
devant une juridiction).
Le silence d’Eugénie Klein est constitutif d’une infraction pouvant être sanctionnée de 5 ans
d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
3.4 Devant quelle(s) juridiction(s) Alexis Legrand doit-il agir ?
Quelles sont les règles en matière de compétence juridictionnelle lorsqu’une NOTRE
CONSEIL
action en justice est menée à l’occasion d’une infraction ?
Présentez
Règles juridiques. Deux actions distinctes peuvent être menées lorsqu’une les possibilités
infraction est commise : l’action publique, d’une part, qui vise à réparer le offertes pour
mener trouble causé à l’ordre public, et l’action civile, d’autre part, qui vise à obtenir une
action civile réparation (par l’octroi de dommages et intérêts) du préjudice subi par la vic-
(juridictions répressives/civiles).
time à l’occasion de la commission de l’infraction. Pour ce qui est de l’action civile, cette
dernière est intentée par la victime du préjudice :
dSCG1
Sujet type d’examen 6
BaSe dOCumentaIRe
t1
Organigramme du groupe Galapagos
SA - Galapagos
ocumenD
96 %
95 %
10 %
97 %
SA - Locmaria
SAS - Bélier
SARL - Typasta
30 %
12 %
95 %
30 %
55 %
60 %
SNC -
SARL - Minoterie
SARL - Biscuiterie
Bioroc’helou
du châ teau
de l’abbaye
t2
Caractéristiques générales des sociétés du groupe Galapagos
Les taux de participation indiqués sur l’organigramme correspondent à des droits de vote
et aux droits à bénéfi ces.
ocumenD Toutes les participations ont été acquises depuis au moins deux ans.
Les sociétés du groupe Galapagos ouvrent et clô turent leur exercice comptable aux mêmes
dates.
Les sociétés du groupe optent, lorsque les conditions sont réunies, pour le régime des
socié-
tés mères et fi liales.
• Société anonyme créée en 2000, spécialisée dans la production de pâ tisseries surgelées.
• À son actif, fi gurent quatre unités de production, toutes situées dans le nord de la
Bretagne.
SA Galapagos
• Il s’agit d’une SA à CA. Son capital est détenu à hauteur de 60 % par Sandro Lemay et
É velyne Lancel, à 25 % par Antoine Leguen et à 15 % par la SA Déos.
SA créée en 2002, spécialisée dans la production de crêpes dentelles et madeleines. Son
unité SA Locmaria
de fabrication est localisée à Dinan (Cô tes-d’Armor).
Société créée en 2010, spécialisée dans la fabrication de craquelins, elle est installée à
Saint-SAS Bélier
Malo (Ille-et-Vilaine).
Société créée en 2006, spécialisée dans la fabrication de pâ tes fraîches au blé et sarrasin.
SARL Typasta
Elle dispose d’une unité de fabrication à Combourg (Ille-et-Vilaine).
Société en nom collectif créée en 2015, spécialisée dans la production de biscuits bio. Elle
est SNC Bioroc’helou
installée à Carhaix (Finistère).
Minoterie, située à Saint-Brieuc (Cô tes-d’Armor), rachetée à ses fondateurs, en 2006, SARL
Minoterie
par Jean et Martin Launay qui s’associent en créant une SARL. Elle approvisionne
l’ensemble du château
des sociétés du groupe Galapagos.
SARL Biscuiterie
SARL créée en 1996 par Philippe et Romain Lebihan. Spécialisée dans la fabrication de
sablés de l’abbaye
normands, elle dispose d’une unité de fabrication à Avranches (Manche).
224
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t3
Résultats fiscaux réalisés en N, avant prise en compte
des opérations du document 4
ocumen
Résultat fiscal N
D
SA Galapagos
672 400
SA Locmaria
– 212 500
SAS Bélier
– 124 300
SARL Typasta
120 260
SNC Bioroc’helou
92 000
SARL Minoterie du château
– 190 200
SARL Biscuiterie de l’abbaye
205 460
Pour l’exercice N+1, il est prévu des résultats fiscaux d’un montant proche de ceux réalisés
en N.
t4
Opérations réalisées au titre de l’exercice N+1
1. La société Bélier a consenti à un abandon de créance à caractère financier à la société
Minoterie du châ teau d’un montant de 40 000 €.
ocumenD 2. La société Galapagos a perçu 15 000 € de dividendes en provenance de la
société Typasta.
3. La société Typasta a cédé à la société Locmaria des titres de participation qu’elle détenait
depuis quatre ans dans une société ne faisant pas partie du groupe intégré fiscalement.
Cette cession a généré une plus-value à long terme de 30 000 € enregistrée dans le résultat
comptable de Typasta.
t5
Quels sont les industriels du cartel du jambon démantelé
par l’Autorité de la concurrence ?
93 millions d’euros... L’amende infligée par l’autorité de la Concurrence aux entreprises de
ocumenD la charcuterie est salée. Au total, plus de douze industriels sont concernés parmi
lesquels Cooperl, Agromousquetaires, Fleury Michon ou encore Savencia.
[…] L’institution reproche aux entreprises de s’être coordonnées pour présenter un front
commun lors de leurs négociations avec les abatteurs. L’objectif ? Contrer les demandes de
hausses de prix sur la matière première, voire obtenir des baisses de prix pour l’achat de
celle-ci. « Concrètement, les charcutiers-salaisonniers se contactaient individuellement par
téléphone avant le début des négociations avec les abatteurs, généralement le jeudi après-
midi ou le vendredi matin, afin d’aboutir à une position commune de négociation », détaille
l’Autorité de la concurrence dans son rapport rendu public le 16 juillet. « Entre 2011
et 2013, quatre groupes parmi les plus importants du secteur, soit les groupes Campofrio
(qui commercialisent notamment les marques Aoste et Jean Caby), Fleury Michon, 225
Sujet type d’examen 6
Financière Turenne Lafayette (qui détenait les marques Paul Prédault, Madrange…) et Les
Mousquetaires (groupe qui commercialise notamment la marque propre Monique Ranou),
se sont entendus sur la variation hebdomadaire du prix […] ». La fi lière porcine s’était déjà
retrouvée dans le collimateur de l’institution. En février 2013, celle-ci avait condamné à 4,5
millions d’euros d’amende cinq abattoirs bretons pour avoir « diminué de façon
coordonnée leurs abattages de porcs » dans le but d’impacter, à la baisse, les prix payés aux
éleveurs.
[…] « Les industriels s’entendaient également » pour arrêter une position commune sur les
hausses de prix des produits de charcuterie qu’ils entendaient pratiquer auprès de la
grande distribution pour leurs marques de distributeurs (MDD) ou marques « premiers
prix », pré-
cise l’Autorité de la concurrence. « Ces échanges ont eu lieu […] au travers de multiples
échanges téléphoniques bilatéraux ainsi que lors d’au moins six réunions multilatérales
secrètes entre concurrents […] au cours desquelles un “tour de table” était réalisé, enseigne
par enseigne, sur le positionnement de chaque concurrent, la hausse de tarifs en cours ou
souhaitée, et les résultats obtenus auprès des distributeurs », ajoute l’institution.
D’avril 2010 à avril 2013, elle accuse ainsi les industriels de Campofrio, CA Animation,
Coop, La Financière du Haut Pays, Financière Turenne Lafayette, Savencia, Sonical et
Salaisons du Mâ connais de s’être entendus sur les produits de charcuterie crus/secs. De
juillet 2010 à juin 2012, ce serait Aubret, Campofrio, Cooperl Arc Atlantique, FTL, Les
Mousquetaires, Nestlé et Roullier qui auraient négocié entre eux les prix des produits de
charcuterie cuits.
La coopérative agricole Cooperl et le groupe Agromousquetaires (bras armé industriel du
distributeur Intermarché) sont les deux industriels les plus lourdement sanctionnés avec
une amende s’élevant, pour chacun, à plus de 30 millions d’euros. Fleury Michon, quant à
lui, écope de 14 millions d’euros. Campofrio et Coop, les deux entreprises qui ont révélé ces
pratiques […], ont reçu des amendes réduites de respectivement 1 et 6 millions d’euros.
Adeline Harveland, L’Usine nouvelle, 16 juillet 2020
t6
Décision de l’Autorité de la concurrence du 20 décembre 2019 (extrait) Aux termes de sa
décision publiée aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence considère que les règles de
fonctionnement de Google Ads imposées par Google aux annonceurs, ocumenD sont
établies et appliquées dans des conditions non objectives, non transparentes et
discriminatoires. L’opacité et l’absence d’objectivité de ces règles rendent très diffi cile leur
application par les annonceurs, alors que Google a toute discrétion pour modifi er son
interprétation des règles de façon diffi cilement prévisible, et décider en conséquence si les
sites les respectent ou non. Cela permet à Google de les appliquer de façon discriminatoire
ou incohérente. Cela conduit à des dommages à la fois pour les clients annonceurs mais
aussi pour les utilisateurs du moteur de recherche. L’Autorité a infl igé à Google une
sanction pécuniaire de 150 M€. Elle soumet également Google à une injonction de clarifi
cation des règles de fonctionnement de sa plateforme publicitaire Google Ads et des procé-
dures de suspension des comptes. Google devra également mettre en place des mesures de
prévention, de détection et de traitement des violations des « Règles » Google Ads.
Le résumé de la décision devra être accessible via la page d’accueil des moteurs de
recherche Google.com et Google.fr, pendant une durée d’une semaine. […]
226
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
Des règles confuses dans leur formulation et leur interprétation et qui, par ailleurs,
sont sujettes à de nombreuses modifications sans que les annonceurs n’en soient
informés
Les éléments au dossier montrent que Google a eu un comportement ambigu à plusieurs
égards : les règles édictées sont elles-mêmes opaques et difficilement compréhensibles,
elles laissent donc à Google toute discrétion pour les interpréter et les modifier. Par
ailleurs, l’application de ces règles ne semble pas suivre des principes cohérents : ainsi,
certains sites ont été suspendus par Google alors que d’autres, à contenus similaires, ont
été maintenus. Enfin, l’application interne de ces règles par Google n’est pas non plus
cohérente, certains sites qui ne respectaient pas les règles s’étant vu proposer des services
personnalisés de Google Ads pour renforcer leur exposition.
[…] Compte tenu de sa position […] (plus de 90 % des recherches effec-
(1) Pour qu’un
fournisseur
tuées en France et probablement plus de 80 % sur le marché de la publi-de services
cité en ligne liée aux recherches), renforcée par l’existence de très fortes publicitaires liés
barrières à l’entrée(1), Google est tenu de définir les règles de fonctionne-aux recherches
ment de sa plateforme publicitaire de manière objective, transparente et puisse entrer sur
non discriminatoire. Or, la formulation des règles ne repose sur aucune le marché, il doit
engager des
définition précise et stable, ce qui donne toute latitude à Google pour investissements
les interpréter selon les situations. Ainsi, la règle sur la « vente d’articles significatifs en
gratuits » interdit, sans autre forme de précision, le fait de « facturer des capital et en
temps,
frais aux utilisateurs pour des produits ou services qui sont normalement notamment dans
le développement
gratuits ». Or, le caractère « normalement gratuit » d’un service n’est pas d’un moteur
aisément déterminable. En matière de météo par exemple, certains sites de recherche
offrent un nombre important d’informations gratuites, mais des sites généraliste et
comme Météo France ou Meteoconsult proposent aussi une offre payante d’une technologie
mettant en relation
par abonnement. Il est donc très difficile pour un professionnel de déterles recherches
miner si le service en question est « normalement gratuit », cette notion des internautes
n’étant par ailleurs pas définie de façon précise.
avec celles
www.autoritedelaconcurrence.fr
des annonces
publicitaires.
t7
Cour de cassation, chambre commerciale,
arrêt du 17 juin 2020 (pourvoi n° 18-11.737)
ocumen
Faits et procédure
D
1. Selon l’arrêt attaqué (Versailles, 31 octobre 2017), rendu sur renvoi après cassation
(chambre commerciale, financière et économique, 18 janvier 2017, pourvoi n° 14-24.314),
la société Valparaiso a été mise en redressement judiciaire par un jugement du 30
septembre 2009, qui a fixé la date de la cessation des paiements au 15 juillet 2009. La pro
cédure a été convertie en liquidation le 20 janvier 2010.
2. Le liquidateur a assigné M. B..., directeur général délégué de la société, en paiement de
l’insuffisance d’actif
227
Sujet type d’examen 6
Examen du moyen
Sur le moyen unique, pris en sa troisième branche
Énoncé du moyen
3. M. B... fait grief à l’arrêt de retenir sa responsabilité pour la déclaration tardive de la
cessation des paiements alors « que si l’omission de déclaration de la cessation des
paiements dans le délai légal est ainsi susceptible de constituer une faute de gestion, c’est à
la condition qu’elle ait contribué à l’insuffi sance d’actif ; que cette condition n’est remplie
que si l’insuffi -
sance d’actif s’est aggravée entre la date à laquelle la cessation des paiements aurait dû être
déclarée (45e jour suivant sa survenance) et celle à laquelle elle l’a été ; que l’augmentation
du passif constatée entre la cessation des paiements et la date à laquelle le dirigeant aurait
dû la déclarer est sans incidence sur la responsabilité du dirigeant ; qu’en l’espèce, il était
acquis aux débats que le jugement d’ouverture avait fi xé au 15 juillet 2009 la date de
cessation des paiements de la société Valparaiso, de sorte que M. B... aurait dû la déclarer
au plus tard le 29 aoû t 2009 ; qu’en tenant compte de l’augmentation du passif pendant la
période du 15 juillet au 21 juillet 2009, donc antérieure à la date à laquelle devait être
déclaré l’état de cessation des paiements, pour dire que la déclaration effectuée
tardivement, le 21 septembre 2009, avait contribué à l’augmentation de l’insuffi sance
d’actif, la cour d’appel a violé l’article L. 651-2 du Code de commerce, dans sa version
applicable à la cause issue de l’ordonnance du 18 décembre 2008, ensemble l’article L. 640-
4 du Code de commerce dans sa version applicable à la cause antérieure à l’ordonnance du
12 mars 2014. »
Réponse de la Cour
Vu l’article L. 651-2 du Code de commerce :
4. Le jugement qui condamne le dirigeant d’une personne morale à supporter tout ou partie
de l’insuffi sance d’actif de celle-ci doit préciser en quoi chaque faute retenue a contribué à
l’insuffi sance d’actif.
5. Pour retenir la responsabilité de M. B..., l’arrêt relève que la déclaration de cessation des
paiements du 21 septembre 2009 était tardive au regard de la date de cessation des
paiements fi xée par le jugement d’ouverture au 15 juillet précédent. Il retient ensuite que
cette faute a contribué à accroître l’insuffi sance d’actif résultant d’une augmentation
considérable du passif pendant la période du 15 juillet au 21 juillet 2009.
6. En statuant ainsi, alors que la faute de M. B... n’ayant pu exister avant l’expiration du délai
de quarante-cinq jours courant à compter du 15 juillet 2009 dont il disposait pour
procéder à la déclaration de cessation des paiements, cette faute, fû t-elle établie, ne pouvait
avoir contribué à la naissance d’un passif constitué, selon ses constatations, au plus tard le
21 juillet 2009, le délai de déclaration n’étant pas encore expiré à ce moment, la cour
d’appel a violé le texte susvisé.
7. La condamnation au titre de l’insuffi sance d’actif ayant été prononcée en considération
de plusieurs fautes de gestion, la cassation encourue à raison de l’une d’entre elles entraîne,
en application du principe de proportionnalité, la cassation totale de l’arrêt de ce chef.
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour : CASSE ET
ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 31 octobre 2017, entre les parties, par
la cour d’appel de Versailles ;
228
dSCG1
Sujet type d’examen 6
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Intégration fi scale
A Intérêt de l’intégration fi scale
Le régime de l’intégration fi scale permet de former un groupe fi scal dont l’assiette
imposable est calculée à partir de la somme des bénéfi ces et des défi cits fi scaux réalisés
par chaque société faisant partie du périmètre d’intégration fi scale.
avantages de l’intégration fi scale
Compensation
Neutralisation
Optimisation fiscale
des résultats
de certaines
des groupes de sociétés
fiscaux bénéficiaires
opérations internes
et déficitaires
B Contraintes liées aux sociétés d’un groupe
Les conditions d’application du régime de l’intégration fi scale sont assez strictes ; elles
visent à éviter que ce régime ne se transforme en un outil d’éva-sion fi scale. On retiendra
notamment le seuil de détention (95 %) et la clô ture des exercices aux mêmes dates chaque
année.
La complexité des règles fi scales qui régissent le régime de l’intégration peut laisser
craindre des contrô les fi scaux assortis de rectifi cations (voire de sanctions pénales).
Le régime fi scal de l’intégration est moins intéressant lorsqu’une société est bénéfi ciaire et
peut, en conséquence, se voir appliquer le régime de faveur des PME.
229
Sujet type d’examen 6
Limites de l’intégration fi scale pour les résultats fi scaux consolidés Le capital de la société
mère ne doit pas être détenu, directement ou indirectement, à 95 % au moins par une autre
société soumise à l’IS
1
en France. Il peut être détenu à plus de 95 % par une société
non soumise à l’IS.
Le capital des filiales doit être détenu à 95 % au moins, directement ou indirectement, par
la société mère « tête de groupe ». Le seuil doit être 2
atteint pour les droits de vote et les droits financiers aux dividendes.
Toutes les sociétés doivent être soumises à l’IS, en France, de droit ou sur option.
3
Toutes les sociétés doivent débuter et clô turer leur exercice comptable à la même date
pour la durée d’une année pleine.
4
La gestion administrative est complexe.
5
C Périmètre d’intégration
Toutes les sociétés éligibles ne sont pas nécessairement retenues dans le péri-mètre de
l’intégration fi scale. De préférence, il faut retenir les sociétés dont le résultat fi scal
prévisionnel est défi citaire.
D Sort des défi cits fi scaux et créances de carry-back des sociétés réalisés avant leur
entrée dans le groupe
Défi cit fi scal
Créances de carry-back
Le report défi citaire avant l’entrée
La créance de carry-back peut être transférée
dans le périmètre de l’intégration fi scale ne peut
à la société mère tête de groupe.
être imputé sur le résultat fi scal du groupe.
E Formalités administratives
Le régime est choisi pour 5 ans et renouvelable par tacite reconduction.
230
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Formalités à accomplir pour bénéficier du régime d’intégration fiscale Convention
d’intégration
fiscale
Option formulée
Accord formel
déterminant
par la société mère,
des sociétés
la répartition
tête de groupe
intégrées
de la charge
fiscale du groupe
F Détermination du résultat fiscal d’ensemble du groupe
principe
La société mère
La société mère
est seule
Chaque société
additionne tous
redevable
établit et déclare
les résultats fiscaux
de l’IS dû sur
son résultat fiscal
et déclare le résultat
le résultat
d’ensemble
d’ensemble
Rectifications apportées au résultat d’ensemble
• Soit deux sociétés M (tête du groupe) et F (filiale intégrée).
La société F dégage une perte fiscale reportée sur le résultat
Élimination des doubles
d’ensemble.
déductions
• Si la société M enregistre, dans sa comptabilité, une dotation pour dépréciation des titres
F, elle doit être réintégrée
dans le résultat de M.
Les plus-values dégagées au niveau de la société cédante sont
Neutralisation des cessions
éliminées. Il en va de même du surplus des amortissements
intragroupes
comptabilisés par la société cessionnaire. Les amortissements
doivent être calculés à partir de la valeur d’origine.
Depuis le 1er janvier 2019, les abandons de créances à caractère Aides interentreprises
financier et les subventions entre sociétés du groupe ne sont plus neutralisés.
Les dividendes perçus sont retranchés
Le régime
du résultat d’ensemble, à hauteur de 99 %
mère-filiale
de leur montant.
ne s’applique pas
Le résultat individuel de la société qui perçoit
Distributions intragroupes
les dividendes n’est pas retraité.
Le régime
La société bénéficiaire (au niveau de son résultat
mère-filiale
individuel) déduit le dividende et réintègre
peut s’appliquer
une quote-part de frais et charges égale à 1 %.
Depuis le 1er janvier 2019, la quote-part de frais et charges de 12 %
Cession des titres
n’est plus neutralisée pour la détermination du résultat d’ensemble de participation
du groupe fiscalement intégré.
231
– détient, seule, la majorité des droits de vote, grâ ce à un accord conclu avec d’autres
associés ;
– détermine en fait, par les droits de vote dont elle dispose, les décisions dans les AG ;
– a le pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres des organes
d’administration, de direction ou de surveillance de cette société.
• Le contrô le est présumé quand elle dispose, directement ou indirectement, d’une fraction
des droits de vote supérieur à 40 % et qu’aucun autre associé ne détient directement ou
indirectement une fraction supérieure à la sienne.
• Deux ou plusieurs personnes agissant de concert sont considérées comme en contrô lant
conjointement une autre lorsqu’elles déterminent en fait les décisions prises en assemblée
générale.
4 Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions
réglementées
A Limites posées aux pouvoirs des dirigeants
Clauses limitatives
Ordre public
Objet social
Pouvoir
statutaires non
et
des autres
opposables aux tiers
intérêt social
organes
235
Sujet type d’examen 6
B Réglementation des conventions dans la SA
• Personnes visées : administrateurs, DG, DG délégués, membres du directoire,
représentants permanents des personnes morales, administrateurs ou membres du CS,
ainsi que leurs conjoints, ascendants ou descendants et toute personne interposée. Ne
s’applique pas lorsque le dirigeant est une personne morale.
• Les emprunts contractés auprès de la société, les découverts en compte courant
Conventions
ou autrement, les cautionnements, avals ou garanties d’un engagement personnel
interdites
envers les tiers, hors opérations courantes conclues dans des conditions normales dès lors
que la société exploite un établissement fi nancier ou bancaire. Ne s’applique pas aux prêts
consentis par la société, en application du Code de la construction et de l’habitation, aux
administrateurs élus par les salariés.
• Sanction : nullité d’ordre public et absolue.
• Conventions conclues :
– de manière directe, par les administrateurs, DG et DGD, dans la SA à CA ; par les membres
du directoire et du CS, dans la SA dualiste ;
– de manière indirecte avec les entreprises si le DG, DGD, membre du CS
ou du directoire est propriétaire, associé indéfi niment responsable, gérant, administrateur,
membre du CS ou, de façon générale, dirigeant de cette entreprise ;
– lorsque les dirigeants et membres du CS sont indirectement intéressés ou lorsqu’ils
traitent avec la société par personne interposée.
Conventions
• Conventions conclues avec un actionnaire prépondérant, c’est-à -dire disposant
réglementées
d’au moins de 10 % des droits de vote de la société cocontractante ou, s’il s’agit d’une
société actionnaire, la société la contrô lant.
• L’intéressé informe le CA ou le CS et lui demande, sans participer au vote du conseil s’il en
est membre, une autorisation préalable motivée. Le PCA ou PCS informe le CAC
(s’il en existe un) dans un délai d’un mois. Le CAC (à défaut, le PCA) émet un rapport spécial
présenté à la prochaine AGO. S’il est actionnaire, l’intéressé ne peut prendre part au vote et
ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité.
Si l’AGO refuse, la convention produit ses effets mais les conséquences dommageables
éventuelles seront à la charge de l’intéressé.
• Conventions qui devraient être qualifi ées de « réglementées » mais qui sont qualifi ées de
« libres » car elles portent sur des opérations courantes (en référence à l’objet ou à
l’activité de la société) et conclues à des conditions normales (en référence au marché) et
les conventions conclues entre deux sociétés dont l’une détient, Conventions
directement ou indirectement, la totalité du capital de l’autre. Ces conventions sont libres
autorisées de plein droit, sans procédure.
• La loi Pacte exige que soit mise en place une procédure d’évaluation régulière des
conventions libres dans les SA cotées. Là encore, les personnes directement ou
indirectement intéressées ne pourront pas prendre part à l’évaluation de ces conventions.
236
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
5 Licenciement économique et obligation de reclassement
Le licenciement économique repose sur deux fondements :
• Des motifs non inhérents à la personne du salarié :
– lorsque la société compte cinq salariés au plus dans les 6 mois précédant l’ouverture de la
procédure ;
– lorsque la société affiche un CAHT ne dépassant pas 750 000 € à la clô ture du dernier
exercice ;
– lorsque le débiteur est une personne physique, seule la première condition est requise.
procédure de liquidation simplifiée
Vente
Projet de
Vérification
des biens
répartition entre
des créances
mobiliers
créanciers par
salariales
dans les 4 mois
Vérification
Clô ture dans
le liquidateur
Règlement
(+ créances
suivant
des créances
les 6 mois
(+ publicité)
des créanciers
payables
la décision
et ventes
du JO + 3 mois*
avec possibilité
avec l’actif
ordonnant
d’opposition
disponible)
la procédure
dans le mois
simplifiée
(*) Ce délai est porté à 1 an lorsque le nombre des salariés du débiteur ainsi que son CAHT
sont supérieurs respectivement à 1 et 300 000 €.
Conditions de mise en œuvre de la procédure de rétablissement professionnel1
Absence de procédure
Aucun salarié depuis
Demande du débiteur*
de liquidation
les 6 derniers mois
Absence de procès
É tat de cessation
devant le conseil
Actif < 15 000 €
des paiements
de prud’hommes
Absence de liquidation
Redressement
antérieur clô turée
Arrêt de l’activité
impossible
pour insuffisance
pendant 1 an maximum
d’actif depuis 5 ans
* Le débiteur est une personne physique exerçant une activité commerciale, artisanale,
agricole, professionnelle indépendante.
* Le débiteur est une personne physique exerçant une activité commerciale, artisanale,
agricole, professionnelle indépendante.
245
– puis en faisant diverses corrections visant à éviter des doubles impositions ou déductions
ou encore à neutraliser certaines opérations réalisées entre les membres du groupe.
1.5 Indiquez, pour chaque opération décrite dans le document 4, son incidence sur le
résultat fiscal individuel, puis sur le résultat d’ensemble du groupe fiscalement intégré.
Résultat fiscal individuel
Résultat d’ensemble
NOTRE CONSEIL
• L’abandon de créance est à caractère
Depuis le 1er janvier 2019, les abandons
Vous devez
financier. Il n’est pas déductible pour
de créances à caractère financier ne sont
maîtriser le
la société Bélier et doit être réintégré
plus neutralisés, mesure pénalisante pour
traitement fiscal de
Opération 1
fiscalement dans son résultat fiscal.
la détermination du résultat d’ensemble.
ces opérations pour
• L’abandon de créance est imposable
la détermination du
pour la société Minoterie du châ teau.
résultat individuel
d’une société.
• La société GALAPAGOS a opté pour
Pour la détermination du résultat
Le programme
le régime mère fille. Les dividendes versés d’ensemble, la quote-part de frais du DSCG
suppose
par la société TYPASTA sont exonérés
et charges qu’il faut réintégrer
de connaître celui
(déduits pour le calcul du résultat fiscal).
au résultat d’ensemble est de 1 %.
du DCG. Vous
Opération 2
• La société GALAPAGOS doit réintégrer
Il en résulte que les dividendes perçus
devez également
une quote-part de frais et charges égale par la société Galapagos sont neutralisés suivre de
près
à 1 % du dividende. Cette réintégration
à hauteur de 99 %.
l’évolution de la
s’effectue au niveau du résultat
législation fiscale,
individuel et non au niveau du résultat
notamment les
d’ensemble.
dispositions de la
• La plus-value sur cession de titres
Depuis le 1er janvier 2019, la quote-
loi de finances 2019
de participation détenus depuis plus
part de frais et charges de 12 % n’est
relatives aux
de deux ans est à long terme. Elle est
plus neutralisée pour la détermination
opérations
déduite du résultat fiscal de la société
du résultat d’ensemble du groupe
de neutralisation
Opération 3
Typasta.
fiscalement intégré.
de certaines
opérations et aux
• Une quote-part de frais et charges
conditions de
de 12 % est réintégrée au résultat fiscal
déductibilité des
de Typasta soit 3 600 €.
charges financières.
249
Sujet type d’examen 6
Dossier 2 Participations et groupe
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans la gestion juridique des participations détenues dans
d’autres sociétés.
• Choisir le mode de coopération le plus approprié sous l’angle juridique et fi scal.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les règles juridiques applicables à la participation réciproque, à l’autocontrô le,
aux conventions réglementées et au coemploi ;
– les appliquer au cas d’espèce ;
– être capable de conseiller un dirigeant de société.
2.1 Quelles sont les conséquences d’une telle acquisition ?
Quelles sont les règles applicables en matière de participations réciproques et
d’autocontrôle ?
Règles juridiques. On est en présence d’une participation réciproque lorsque deux
sociétés possèdent mutuellement une fraction de leur capital. Lorsqu’il y a imbrication des
capitaux, ces participations sont réglementées. Ainsi :
– lorsqu’une société par actions (A) détient plus de 10 % d’une société autre que par
actions (B), alors B ne peut posséder aucune action de A. Elle a un an pour régulariser la
situation et les droits de vote sont supprimés ;
– lorsqu’une société par actions (A) détient une fraction inférieure ou égale à 10 % d’une
société autre que par actions (B), alors B peut posséder jusqu’à 10 % de A. Si B vient à
dépasser le seuil de 10 %, elle a un an pour régulariser ; en attendant, le droit de vote des
actions excédentaires est supprimé.
De plus, il y a autocontrô le quand une société assure son propre contrô le par
l’intermédiaire d’une ou de plusieurs sociétés dont elle détient le contrô le, directement ou
indirectement. La loi prive alors ces actions du droit de vote.
Application au cas. En l’espèce, la SARL Biscuiterie de l’abbaye peut conserver les 6 %
dans le capital de la SA Galapagos puisque la SA ne détient que 10 % de la SARL. En
revanche, cette participation est une participation d’autocontrô le puisque la SA Galapagos
contrô le directement la SARL Typasta qui, elle-même, contrô le directement la SARL
Biscuiterie de l’abbaye. La SARL peut conserver ces 6 % mais cette participation sera privée
du droit de vote dans la SA Galapagos.
2.2 Le dirigeant pouvait-il conclure ces deux contrats librement ?
Quels sont les pouvoirs du P-DG et leurs limites ?
Règles juridiques. Dans l’ordre interne, le P-DG détient le pouvoir de gestion dans le
respect des lois et des règlements, de l’objet et de l’intérêt social. Il doit 250
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
respecter les pouvoirs reconnus aux autres organes et les éventuelles limites statutaires
inopposables aux tiers.
Dans l’ordre externe, il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de l’objet social. La société est engagée même en cas de dépassement
social, sauf si le tiers connaissait ou ne pouvait ignorer ce dépassement, et la simple
connaissance des statuts ne suffit pas.
Il existe une limite : pour les cautions, avals et garanties donnés en faveur des tiers, le P-DG
doit obtenir l’accord préalable du CA. À défaut, la société n’est pas engagée. Cette
autorisation peut être donnée au coup par coup ou pour un an avec fixation d’un plafond
global ou d’un plafond par opération.
La loi de simplification de 2019 a allégé le régime des cautions, avals et garanties donnés
par la société mère aux sociétés qu’elle contrô le. Ainsi, dans ce cas, le conseil
d’administration (CA) ou le conseil de surveillance (CS) peut :
– octroyer une autorisation globale et annuelle sans limite de montant pour garantir les
engagements pris par les sociétés contrô lées ;
– d’obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement
leur hausse ou leur baisse ;
– une part équitable du profit réalisé doit être réservée aux utilisateurs ;
– les stocks gonflent, ce qui ne rentre pas dans l’actif disponible ; décliner deux
problèmes de droit
– la trésorerie est extrêmement réduite, signifiant ainsi que l’actif disponible distincts. Pour
est quasi inexistant ;
chacun, vous
appliquerez
– les dettes fournisseurs, les dettes vis-à -vis des salariés et de l’É tat sont certaines, exigibles
et liquides ;
– le débiteur a employé cinq salariés au plus au cours des 6 mois précédant professionnel
et confronter
l’ouverture de la procédure ;
leurs conditions
– son CAHT est égal ou inférieur à 750 000 € à la date de la clô ture du à la situation dernier
exercice comptable ;
de la société, puis
conclure.
– lorsque le débiteur est une personne physique, seule la première condition est requise.
• Pour demander l’ouverture de la procédure de rétablissement professionnel, le débiteur
doit :
– se trouver en état de cessation des paiements et son redressement doit être
manifestement impossible ;
– ne pas faire l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire ou d’un procès prud’homal
en cours ;
– ne pas avoir fait l’objet d’une liquidation judiciaire clô turée pour insuffisance d’actif, dans
les 5 ans précédant la demande ;
■ Article L. 3253-1. Les créances résultant du contrat de travail sont garanties dans les
conditions prévues au 4° de l’article 2331 et au 2° de l’article 2375 du Code civil, relatifs
aux privilèges sur les biens mobiliers et immobiliers du débiteur. En outre, en cas de
sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, elles sont garanties,
conformément aux articles L. 625-7 et L. 625-8 du Code de commerce, dans les conditions
prévues aux articles L. 3253-2 à L. 3253-21 [du Code du travail].
Clôture
Durée du mandat
de la liquidation
du liquidateur limitée
Il règle les créanciers
• Convocation
à 3 ans (prorogation
au fur et à mesure
des associés
possible, par les associés
qu’ils se présentent
• Tenue de l’AG qui :
ou le président
mais généralement
– statue sur
du tribunal
il dresse un état
le compte définitif
de commerce, selon
du passif privilégié
– donne ou non
que le liquidateur
et du passif
quitus
a été nommé par
chirographaire
– décharge
les associés ou par
le liquidateur
décision de justice)
de sa mission
Il se substitue
Il dresse
Radiation
Formalités
aux organes
un inventaire
de la société
de publicité
de direction
de l’actif et du passif
par le liquidateur
droit des créanciers en cas de liquidation
Maintien de la personnalité morale
Prérogatives des créanciers
Influence de la forme juridique
pour les besoins de la liquidation
• Inopposabilité de la clô ture
• Possibilité de demander en justice
• Recours possible dans les sociétés
de la liquidation au créancier faisant
la nomination d’un mandataire ad hoc.
à risque illimité.
valoir ses droits.
• Possibilité d’agir directement contre
• Recours uniquement possible dans
• Absence de disparition de la personne
les anciens associés de la société.
les sociétés à risque limité si les associés
morale tant que les droits et
• Prescription de 5 ans à compter
ont récupéré leurs apports et/ou
obligations n’ont pas été liquidés.
de la publication au RCS.
partagé un boni de liquidation.
283
Sujet type d’examen 7
8 Financement participatif ou crowdfunding
Défi nition
Le crowdfunding est un mode novateur de fi nancement de projets par le public.
Des contributeurs fi nancent, essentiellement en ligne, des projets alternatifs, ce qui permet
de fi nancer des investissements de proximité, sans intermédiaire.
A Crowdfunding-don et crowdfunding-prêt
Crowdfunding-don
Crowdfunding-prêt ( crowdlending)
• Des plateformes collectent des fonds sans
• Le contributeur prête une somme d’argent
contrepartie pour le contributeur
fi nancé contre son remboursement ultérieur,
• Le don peut avoir une contrepartie qui prend
avec ou sans intérêts
la forme d’une récompense (ex. : remise du livre
• Le prêt peut prendre la forme de mini-bons
imprimé, invitation à l’avant-première du fi lm
(bons de caisse constituant des titres de
produit…)
créance) voués à disparaître car supprimés
par l’ordonnance du 22 décembre 2021
B Obligation d’immatriculation
Toute plateforme de prêt ou de don doit :
– être immatriculée auprès de l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en
assurance, banque et fi nance (Orias) en tant qu’intermédiaire en fi nancement participatif
(IFP) ;
– renseigner un certain nombre d’informations comme une attestation d’assurance en
responsabilité civile.
C Dérogations au Code monétaire et fi nancier
Les opérations de crowdfunding bénéfi cient de deux dérogations au titre du Code
monétaire et fi nancier :
• En application de l’article L. 411-2 I bis, le crowdfunding n’est pas considéré comme une
offre au public.
• En application de l’article L. 511-6, il est dérogé au monopole bancaire.
plafonds fi xés par le Code monétaire et fi nancier
Émission de titres
Mini-bons
Prêt
(actions, obligations…)
• Montant maximum de 2,5 M€
• Montant maximum de 2,5 M€
• Avec intérêts : 2 000 € par prêteur
sur 12 mois.
sur 12 mois.
sur 7 ans maximum.
• Offres > 1 M€ limitées à des titres
• Taux d’intérêt fi xe.
• Sans intérêts : 5 000 € par prêteur
de capitaux représentant 50 %
• Périodicité de remboursement
sans limitation de durée.
maximum du capital de l’émetteur.
des échéances d’un trimestre
• Pluralité des formes de rémunération
maximum.
de l’émetteur : dividendes, intérêts,
• Les mini-bons sont voués à disparaître
plus-values à la revente des titres…
car ils ont été supprimés par
l’ordonnance du 22 décembre 2021.
284
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
D La réforme du financement participatif
Le règlement européen n° 2020/1503 du 7 octobre 2020, qui dessine le cadre de l’activité
du financement participatif dans l’Union européenne (UE), a été intégré en droit interne
par la loi n° 2021-1308 du 8 octobre 2021 et l’ordonnance n° 2021-1735 du 22 décembre
2021.
Ainsi les plateformes de financement peuvent proposer leurs services dans toute l’UE et les
levées de fonds peuvent atteindre 5 millions d’euros, auprès d’un public plus large puisque
les personnes morales peuvent être prêteurs.
Pour agir sur ce marché européen, les plateformes devront opter pour le nouveau statut
(l’ordonnance prévoit une période transitoire d’un an) de pres tataire de services de
financement participatif (PSFP). Ce statut nécessite un agrément de l’AMF (obtenu au plus
tard le 10 novembre 2022), sur avis conforme de l’Autorité de contrô le prudentiel et de
résolution (ACPR). Le statut de conseiller en investissement participatif (CIP) est supprimé
et les prestataires de services d’investissement (PSI) et intermédiaires de financement
participatif (IFP) devront obtenir l’agrément en tant que PSFP pour poursuivre leur activité
de financement participatif.
Règlement européen n° 2020/1503 du 7 octobre 2020
[L’objet des PSFP est la mise en relation] d’investisseurs ou de prêteurs potentiels et
d’entrepreneurs à la recherche de financements. Ces financements pourraient prendre la
forme de prêts ou de l’acquisition de valeurs mobilières ou d’autres instruments admis à
des fins de financement participatif. Il est donc approprié d’inclure dans le champ
d’application du présent règlement aussi bien le financement participatif par le prêt que le
financement participatif par l’investissement, étant donné que ces types de financement
participatif peuvent être structurés comme des modes de financement alternatifs
comparables.
La législation actuelle ne va pas disparaître pour autant puisque le financement participatif
par dons et le financement des projets menés par des particuliers ne présentant pas de
profit n’entrent pas dans le périmètre du règlement européen. En revanche, l’ordonnance
n° 2021-1735 du 22 décembre 2021 supprime les mini-bons et étend le statut d’IFP aux
cagnottes en ligne (notamment pour lutter contre le blanchiment et le financement du
terrorisme).
285
Corrigé du sujet
type d’examen 7
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpÉ tenCeS
Dossier 1 Pactes d’actionnaires
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans la gestion juridique des participations détenues dans
d’autres sociétés.
• Maîtriser les implications juridiques et fi scales liées aux opérations de fi nancement de
l’entreprise (choix du mode de fi nancement, suivi du fi nancement…).
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les notions d’action de concert, de pacte d’actionnaires ainsi que leurs contenu
et conditions de validité ;
– connaître les effets d’une violation du pacte par l’une des parties ;
– identifi er les dispositions spécifi ques des pactes d’actionnaires applicables aux sociétés
cotées.
1.1 Expliquez la phrase suivante « le groupe familial fondateur de la société SEB a signé des
accords successifs, constitutifs d’actions de concert ».
En quoi l’action de concert consiste-t-elle ?
Règles juridiques. Sont considérées comme agissant de concert les personnes qui ont
conclu un accord en vue d’acquérir, de céder ou d’exercer des droits de vote, pour mettre
en œuvre une politique commune vis-à -vis de la société ou pour obtenir le contrô le de cette
société.
L’accord doit porter sur toute forme de transmission ou de mise à disposition de titres
conférant le droit de vote.
Il doit viser une politique commune, par exemple :
– un accord prévoyant l’obligation pour les parties de se concerter préalablement à telle ou
telle décision ;
– un pacte où les parties s’interdisent mutuellement de céder leurs titres (inaliénabilité)…
En cas d’offre publique d’acquisition, sont considérées comme agissant de concert les
personnes qui ont conclu un accord avec l’auteur d’une offre publique visant à obtenir le
contrô le de la société qui fait l’objet de l’offre.
Sont également considérées comme agissant de concert les personnes qui ont conclu un
accord avec la société faisant l’objet de l’offre afi n de la faire échouer.
Application au cas. Les membres de la famille fondateurs de la société SEB
ont signé des accords entre eux pour mettre en œuvre une politique commune vis-à -vis de
SEB.
286
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
1.2 Analysez la phrase suivante : « Le 5 novembre 2005, les actionnaires familiaux ont
signé un pacte d’actionnaires. »
Qu’est-ce qu’un pacte d’actionnaires ?
Règles juridiques. Il s’agit des conventions extrastatutaires destinées à régler, parfois
pour une longue période, le contrô le de la conduite des affaires et de la composition du
capital de la société.
Le pacte peut être conclu par tous les actionnaires (ou associés) ou, ce qui est plus fréquent
en pratique, par certains d’entre eux.
Certaines conventions sont d’une durée limitée et ne nécessitent donc pas la mise en œuvre
d’une structure juridique particulière pour les abriter. Enfin, il arrive souvent que les
cocontractants souhaitent garder secret le contenu de leurs accords.
Le pacte comporte généralement un préambule qui explicite la volonté des parties et
éclaire sur les mobiles qui les animent.
Les parties ont intérêt à fixer une durée pour le pacte.
Les clauses les plus fréquentes relatives à la gestion sociale ou à son contrô le sont les
conventions de vote. Par ces conventions, les associés ou certains d’entre eux s’engagent à
voter dans un sens déterminé ou à ne pas participer au vote. Elles sont valables si elles
reposent sur un engagement éclairé des associés signataires et si elles sont destinées à
l’établissement d’une politique stable et durable.
Application au cas. Les actionnaires membres de la famille qui a fondé la société SEB ont
conclu, en 2005, une convention extra-statutaire.
1.3 Précisez les modalités de formation d’un pacte d’actionnaires.
À quelles conditions un pacte d’actionnaires est-il valable ?
Règles juridiques. Les parties déterminent librement le contenu du pacte qu’elles vont
signer, à condition de respecter les règles de droit commun de validité des contrats –
consentement libre et éclairé, capacité, contenu licite et garantissant de ne pas enfreindre
une règle d’ordre public du régime des sociétés. Le pacte ne pourra pas bouleverser la
hiérarchie ni la compétence des organes sociaux dans les SA ou les SARL.
Cette convention n’est valable que lorsqu’elle n’est pas contraire :
� Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter.
� Lorsqu’un contrat est conclu avec un tiers en violation d’un pacte de préférence, le
bénéficiaire peut obtenir la réparation du préjudice subi. Lorsque le tiers connaissait
l’existence du pacte et l’intention du bénéficiaire de s’en prévaloir, ce dernier peut
également agir en nullité ou demander au juge de le substituer au tiers dans le contrat
conclu.
� Le tiers peut demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et
qui doit être raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence et s’il entend s’en prévaloir.
� Les clauses des conventions conclues avant la date de publication de la loi n° 2001-420
du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques qui n’ont pas été
transmises à l’Autorité des marchés financiers à cette date doivent lui être transmises, dans
les mêmes conditions et avec les mêmes effets que ceux mentionnés au premier alinéa,
dans un délai de six mois.
– soit, à défaut, déterminé à dire d’expert choisi sur une liste agréée par les parties.
Elle permet aux associés, ou à certains d’entre eux, d’acquérir par préférence les actions
d’un associé qui souhaite les vendre pour :
– perçoit une rémunération fixée par l’assemblée générale ordinaire et répartie entre les
membres par le CA (ex-jetons de présence) ;
– du résultat de liquidation.
de trésorerie, lequel
• Assiette imposable : 23 000 + 17 000 = 40 000 €
servira notamment
à rembourser l’apport
L’entreprise bénéficie du régime de faveur des PME :
initial des associés et
• IS : 40 000 × 15 % = 6 000 €
à payer l’éventuel boni
de liquidation.
• Résultat de liquidation après IS = 17 000 – 6 000 = 11 000 €
Pour déterminer le bilan après les opérations de liquidation, il faut calculer le montant des
disponibilités restantes.
Pour plus de détails
Calcul du solde des disponibilités
Montant (€)
sur le régime de faveur
Trésorerie initiale
30 000
des PME, voir le sujet
type d’examen 6.
Encaissement (compte 512 des opérations comptabilisées)
250 000
12 000
NOTRE CONSEIL
15 000
Vous devez connaître
5 000
les conditions de mise
Décaissement (compte 512 des opérations comptabilisées)
– 20 000
en œuvre du régime
de faveur des PME,
IS dû sur le résultat de l’exercice et le résultat de liquidation
– 6 000
fréquemment
SOLDE NET
286 000
appliqué aux sociétés
qui relèvent de l’IS,
ainsi que le taux
ACTIF
Montant
PASSIF
Montant (€)
d’imposition (15 %)
Immeuble
0
Capital social
200 000
et la première tranche
du résultat fiscal
Matériel
0
Réserves + résultat
86 000
(38 120 €). Calculez
de liquidation net d’IS
le solde de la
Stocks
0
Dettes fournisseurs
0
trésorerie sous la
forme d’un tableau
Créances
0
faisant apparaître
les encaissements et
Disponibilités
286 000
286 000
décaissements
sur les opérations
de liquidation.
295
Sujet type d’examen 7
3.4 Calculez le boni de liquidation qui revient à chaque associé et indiquez-en le mode
d’imposition.
Qu’est-ce que le boni de liquidation et comment est-il taxé ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. Le remboursement des apports est exonéré d’impô t. Le boni Veillez à
distinguer
le boni de liquidation de liquidation représente le surplus d’argent versé aux associés en
supplément et le rembourse- de la restitution de leurs apports. Il est imposé comme une
distribution de ment aux associés dividendes.
de leur apport initial.
Le boni de Application au cas. En l’espèce, le boni de liquidation est égal à 86 000 €.
liquidation est Avant de partager le boni de liquidation entre les associés, la loi impose
assimilé à un revenu l’enregistrement de l’acte de liquidation. Précisons que cette formalité
n’est fi nancier imposable
pour les associés. obligatoire que si la liquidation dégage un surplus (boni de liquidation).
L’opération L’enregistrement entraîne un droit de partage égal à 2,5 % du boni de
liquidation : de liquidation qui
s’accompagne d’un • Droit de partage : 2,5 % × 86 000 = 2 150 €
boni de liquidation • Boni de liquidation net du droit de partage : 83 850 €
est soumise à la
formalité Ce boni de liquidation est réparti entre les associés au prorata de leurs droits
d’enregistrement et dans la société :
donne lieu à un droit • Paul : 83 850 × 70 % = 58 695 €.
de partage de 2,5 %. • É douard : 83 850 × 30 % = 25 155 €.
Le boni de liquidation est imposable à l’impô t sur le revenu selon les règles applicables aux
dividendes.
À défaut d’option pour le barème progressif, le boni est imposable au prélè-
vement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % (12,80 % pour l’impô t sur le revenu et
17,20 % pour les prélèvements sociaux), selon les modalités suivantes :
• Année N : prélèvement forfaitaire obligatoire (PFO) de 30 %.
• Année N+1 : déclaration des revenus puis imposition au taux de 12,80 %.
Le PFO de 12,80 % prélevé en N est imputé sur l’impô t sur le revenu dû au titre des
revenus de N.
3.5 Conseillez Paul et É douard Legarec sur les démarches à accomplir.
Quelles sont les modalités de dissolution d’une SARL ?
Règles juridiques. L’article 1844-7 du Code civil énonce les causes de dissolution
communes à tous les types de société : l’arrivée du terme de la société, la réalisation ou
l’extinction de l’objet social, la dissolution anticipée de la société en distinguant celle
décidée par les associés de la dissolution judiciaire, l’annulation du contrat de société, la
réunion de toutes les parts en une seule main, le prononcé de la liquidation judiciaire, une
sanction pénale ou encore des dispositions statutaires.
Pour la SNC, la SARL et la SA, il existe des causes spécifi ques.
296
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
Lorsque les associés décident de la dissolution anticipée de la société, le représentant légal
de la société doit convoquer une assemblée générale qui devra se prononcer sur cette
dissolution aux conditions prévues pour la modification des statuts.
Une fois la décision adoptée, des formalités de publicité sont à accomplir :
– publicité d’un avis dans un support habilité à recevoir des annonces légales (SHAL, ex-
JAL) ;
– dépô t au guichet des formalités des entreprises de deux originaux de l’acte décidant la
dissolution et désignant le ou les liquidateurs au CFE qui transmet aux différents
organismes intéressés et au greffe du tribunal de commerce ;
– publicité au Bodacc.
Application au cas. S’agissant d’une SARL, le gérant doit convoquer l’AG pour que les deux
frères se prononcent sur le projet de dissolution (décision extraordinaire). Si les statuts ne
prévoient rien de spécifique, la SARL ayant été créée en 1990, aucun quorum n’est exigé et
la majorité est atteinte avec trois quarts des parts sociales, ce qui signifie, dans le cas de la
SARL Coper Marine, à l’unanimité. S’ensuivront les formalités précédemment citées.
3.6 Expliquez à Paul et É douard Legarec pourquoi ils n’en ont pas encore terminé et ce
qu’ils doivent mener à bien pour clô turer le dossier.
Selon quelles modalités la liquidation d’une SARL intervient-elle ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. La liquidation est l’ensemble des opérations qui, après dissolution
d’une société, ont pour objet la vente des éléments d’actif et le paie- Vous devez, au
préalable, définir
ment des créanciers sociaux en vue de partager entre les associés l’actif net ce que
recouvre éventuel. « La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la la
liquidation.
liquidation jusqu’à la publication de la clô ture de celle-ci » (Code civil, article L. 1844-8).
Sur tous les documents émis par la société, la dénomination sociale devra être suivie de la
mention « société en liquidation ».
• Nomination du liquidateur
Le liquidateur est nommé conformément aux dispositions des statuts ou, à défaut, par
décision des associés (Code civil, article 1844-8). Si les associés n’ont pu nommer un
liquidateur, celui-ci est désigné par décision de justice à la demande de tout intéressé (Code
de commerce, article L. 237-19). La nomination fait l’objet d’une publicité dans le SHAL (ex-
JAL) du département du siège social pour être opposable aux tiers. La durée du mandat du
liquidateur est limitée à 3 ans. Toutefois, ce mandat peut être renouvelé par les associés ou
le président du tribunal de commerce, selon que le liquidateur a été nommé par les
associés ou par décision de justice (Code de commerce, article L. 237-21).
• Missions du liquidateur
À compter de sa nomination, le liquidateur se substitue aux organes de direction qui
perdent leurs pouvoirs de gestion et de représentation ; il devient le seul représentant de la
société, y compris dans les rapports avec les tiers.
297
Sujet type d’examen 7
Le liquidateur :
– dresse un inventaire de l’actif et du passif ;
– règle les créanciers au fur et à mesure qu’ils se présentent, mais généralement il dresse
un état du passif privilégié et du passif chirographaire ;
– recouvre les créances ;
– demande la libération intégrale des apports si celle-ci n’a pas eu lieu ;
– réalise les éléments d’actif pour permettre le partage du solde disponible (boni ou mali de
liquidation) entre les associés dans les mêmes proportions que leur participation aux
bénéfi ces sauf convention contraire (Code civil, article 1844-9 alinéa 1) ;
– peut poursuivre l’exploitation de la société temporairement pour les besoins de la
liquidation s’il y est autorisé.
• Clôture de la liquidation
Le liquidateur convoque les associés pour présenter le compte fi nal de la liquidation.
L’assemblée doit :
– statuer sur le compte défi nitif ;
– se prononcer sur le quitus (acte par lequel la gestion d’une personne est reconnue exacte
et régulière) de la gestion du liquidateur ;
– donner à ce dernier décharge de son mandat et constater la clô ture de la liquidation.
L’avis de clô ture de la liquidation est publié dans un journal d’annonces légales et la société
perd la personnalité morale à cette date.
Le liquidateur doit procéder à la radiation de la société au registre du commerce et des
sociétés dans le délai d’un mois à compter de la mention au RCS
de sa liquidation.
3.7 Identifi ez, pour les frères Legarec, les obligations qui demeurent à leur charge.
Quels sont les recours qui s’offrent aux créanciers impayés à l’issue de la
liquidation ?
Règles juridiques. La clô ture de la liquidation et les formalités de publicité n’entraînent
pas une disparition de la personnalité morale tant que les droits et obligations n’ont pas été
liquidés.
La clô ture de la liquidation est inopposable au créancier « oublié » qui fait valoir ses droits.
Plusieurs possibilités s’offrent au créancier :
• Demander en justice la nomination d’un mandataire ad hoc.
• Agir directement contre les anciens associés de la société . Si cette dernière est :
– à risque illimité, le recours est possible car les associés sont tenus personnellement et
indéfi niment du passif social ;
– à risque limité, les associés ne sont responsables que dans la limite de leurs apports. Le
recours n’est possible que s’ils ont récupéré leurs apports, a fortiori s’ils ont partagé un
boni de liquidation.
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La prescription est de 5 ans à compter de la date de publication de la dissolution au RCS.
Dossier 4 Financement participatif ou crowdfunding
Compétence visée
Maîtriser les implications juridiques liées aux opérations de financement de l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– dispose que « Toutes les sociétés qui participent à une fusion établissent un projet de
fusion.
Ce projet est déposé au greffe du tribunal de commerce du siège desdites sociétés pour être
annexé au registre du commerce et des sociétés et fait l’objet d’une publicité dont les
modalités sont fixées par décret en Conseil d’É tat. »
(Article L236-6 du code de commerce)
La publication sur le site internet du projet de fusion dispense de l’avis au Bodacc et au
Balo.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte, l’assemblée générale extraordinaire (AGE) d’une
SA peut déléguer :
– ses pouvoirs au conseil d’administration (CA) ou au directoire, pour décider d’une fusion
par absorption (durée maximale de 26 mois) ;
– les provisions devenues sans objet sont imposées au nom de l’absorbée ; à récuprérer
– soit de la transformation d’une société anonyme possédant une filiale dans un autre É tat
membre depuis au moins 2 ans.
• La création d’une société européenne doit faire l’objet d’une publication au Journal
officiel de l’Union européenne ( JOUE).
• Une immatriculation dans l’É tat où la société a son siège est nécessaire. Chaque É tat
détermine le registre sur lequel l’immatriculation doit être effectuée.
Pour la France, il s’agit du registre du commerce et des sociétés (RCS).
Capital social
120 000 € minimum.
Nationalité
Européenne.
• La société européenne est dirigée :
– la fusion modifie le pourcentage de capital détenu par les associés de la nouvelle société.
• Calcul de la plus-value d’échange
Du fait de l’opération de fusion, la société Ficus va recevoir des actions de la société
Jardivert. Elle détenait 120 actions avant l’opération. Après la fusion, elle reçoit, en échange
des titres Hibiscus, des titres de Jardivert.
Le nombre de titres reçus est égal à : 120 × 2/3 = 80 titres.
La plus-value d’échange s’élève à : 80 × 450 – 20 000 = 16 000 €. Elle bénéficie d’un sursis
d’imposition.
Les titres reçus par la société Ficus sont comptabilisés dans son bilan à leur valeur réelle,
soit 36 000 €.
En cas de cession ultérieure, la plus-value sera calculée à partir de la valeur d’origine, soit
20 000 €.
• Incidence sur le régime des sociétés mères et filiales (CGI, art. 216) La société Ficus
bénéficiait du régime des sociétés mères et filiales avant l’augmentation de capital. En effet,
le taux de participation était de : 120/1 200 = 10 %.
Après l’augmentation de capital, elle se voit remettre 80 titres Jardivert sur un total
d’actions de : 1 500 + 800 = 2 300. Son taux de participation dans la société Jardivert
devient inférieur à 5 %. Il est de 3,48 %. La société Ficus ne peut plus bénéficier du régime
des sociétés mères et filiales.
1.6 Par le biais de quelle procédure préventive est-il possible de sécuriser cette opération
de fusion ? Vous indiquerez aux dirigeants comment bénéficier de cette procédure.
• Procédure de rescrit : clause anti-abus
Afin d’apporter davantage de sécurité juridique au regard de l’application des dispositions
de l’article 210-A du CGI, le Livre des procédures fiscales prévoit une procédure de rescrit
spécifique : le rescrit clause anti-abus.
Cette procédure permet de consulter l’administration fiscale, préalablement à la réalisation
d’une opération de fusion, et de valider le fait que cette dernière n’a pas comme objectif
principal (ou comme l’un de ses objectifs principaux) la fraude fiscale.
• Comment bénéficier de cette procédure ?
Afin de bénéficier de la procédure, il convient d’émettre une demande écrite comportant
une présentation complète de l’opération de fusion. Cette demande doit être envoyée par
voie postale sous pli recommandé avec demande d’avis 327
Sujet type d’examen 8
de réception à la Direction générale des fi nances publiques – bureau des agré-
ments et rescrits – Paris-Bercy.
À défaut de réponse dans un délai de 6 mois, l’administration est réputée avoir pris une
position favorable implicite opposable. Celle-ci permet de considérer que l’opération en
question n’a pas comme objectif principal la fraude fi scale.
La demande doit préciser :
– le nom ou la raison sociale et l’adresse du demandeur et des autres personnes concernées
par l’opération de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actif ;
– la date prévue de l’opération envisagée, la nature du patrimoine apporté, les modalités de
transcription et de rémunération des apports et le montant des plus-values mises en sursis
d’imposition ;
– la nature et le contexte économique de cette opération, ses conséquences économiques et
fi scales, ainsi que, le cas échéant, les autres informations nécessaires pour mettre
l’administration en mesure d’en apprécier les motifs et objectifs.
– le délai de 6 mois court à compter de la réception de la demande par le directeur général
des fi nances publiques.
Dossier 2 Fusion et règles juridiques
Compétence visée
Accompagner juridiquement l’opération de restructuration.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Il est attendu du candidat :
– qu’il analyse les opérations de fusion dans deux formes juridiques distinctes en mettant
en valeur la façon dont les spécifi cités de chacune se retrouvent dans la procédure ;
– qu’il donne les règles sur le sort du contrat de cautionnement en cas de fusion ;
– qu’il donne les règles de droit du travail applicables à la modifi cation juridique de
l’employeur et ses conséquences sur les contrats de travail, les avantages accordés par
accord collectif ou usage ou engagement unilatéral.
2.1 Identifi ez en quoi les procédures diffèrent selon les sociétés (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Il s’agit de deux sociétés par actions différentes, une SAS et une SA, donc les organes de
gestion arrêtant le projet de fusion diffèrent.
Dans la SA, il s’agit du CA ou du directoire, il faudra donc convoquer ces organes : le CA ne
pourra délibérer qu’avec un quorum de la moitié des présents et la décision sera prise à la
majorité des présents et représentés. Le directoire prendra sa décision conformément aux
règles fi xées dans les statuts.
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Dans la SAS, la décision d’arrêter le projet de fusion revient au seul président, sauf s’il
existe un organe supplémentaire auquel les statuts auraient donné compétence pour
approuver au préalable le projet dans les conditions fixées par les statuts.
Seule la SA devra consulter son CSE (puisqu’elle a 15 salariés), et ce sous peine de nullité de
la fusion. Son avis est communiqué aux actionnaires, à peine de nullité de la décision de
l’AG.
Seuls les créanciers de l’absorbée bénéficient d’un droit d’opposition à la fusion.
L’opération sera décidée par les associés de chacune des sociétés car, dans la SAS, il s’agit
d’une compétence propre des associés qui prendront la décision dans les conditions fixées
par les statuts. Dans la SA, une AGE devra être convoquée et délibérera avec un quorum,
sur première convocation, du quart des actions présentes et représentées (un cinquième
sur seconde convocation) : la majorité, ici, ne sera pas la majorité des deux tiers des votes
exprimés mais l’unanimité puisque l’absorbante est une SAS, ce qui équivaut pour les
actionnaires de l’absorbée à une augmentation de leurs engagements lorsqu’ils
deviendront actionnaires de la SAS. Dans la SA, les actionnaires sont appelés à approuver
l’opération de fusion et la dissolution ; dans la SAS, ils approuvent l’opération de fusion et
l’augmentation de capital.
Pour la SA, l’opération entraîne une transmission universelle de patrimoine (TUP) et une
dissolution ; pour la SAS, l’opération entraîne une augmentation du capital. Comme il y a
apports en nature, si les actionnaires ont décidé à l’unanimité de ne pas nommer de
commissaire à la fusion, un commissaire aux apports doit Pour plus de être désigné.
détails sur
l’opération de TUP,
Les actionnaires de l’absorbée deviennent actionnaires de l’absorbante.
voir également
le programme
Les formalités de publicité sont les suivantes :
du DSCG 4.
– pour la SA, un avis de dissolution et une déclaration de conformité devront être publiés ;
– pour la SAS, un avis d’augmentation de capital devra être publié. Depuis la loi Pacte, la
SAS est dispensée de la déclaration de conformité.
2.2 À l’aide des documents 3 et 4, expliquez les situations des deux dirigeants cautions de
dettes sociales.
Quel est le sort du cautionnement des dettes sociales par les dirigeants de sociétés
parties à une fusion ?
Règles juridiques. Le cautionnement, défini à l’article 2288 du Code civil issu de
l’ordonnance du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sû retés, est
« le contrat par lequel une caution s’oblige envers le créancier à payer la dette du débiteur
en cas de défaillance de celui-ci. Il peut être souscrit à la demande du débiteur principal ou
sans demande de sa part et même à son insu. »
Il s’agit d’un acte unilatéral, accessoire à une obligation principale. La caution peut
dorénavant opposer au créancier toutes les exceptions, personnelles ou inhérentes à la
dette, qui appartiennent au débiteur (C. civ., art. 2298 alinéa 1).
329
Sujet type d’examen 8
Il s’agit d’un contrat conclu intuitu personæ. De ce fait, la caution est, à compter de la fusion,
libérée de son engagement pour les dettes de la société absorbée cautionnée mais elle reste
tenue des dettes antérieures à la fusion, comme l’arrêt de 2017 le rappelle : « La
transmission universelle étant mise en échec par l’ intuitu personæ. » Le principe veut
donc, comme le mentionne l’arrêt, qu’« en cas de fusion de sociétés, par voie d’absorption
d’une société par une autre, l’obligation de la caution qui s’était engagée à garantir les
dettes de la société absorbée n’est maintenue, pour la garantie des dettes de la société
absorbante nées postérieurement à la fusion, que dans le cas d’une manifestation expresse
de volonté de la caution de s’engager à garantir de telles dettes. »
En cas de cautionnement en faveur d’une banque de la totalité des dettes de la société, cet
engagement inclut les dettes reprises par l’absorption de sociétés si elles ont été
contractées avec la même banque. Il s’agit d’un cautionnement omnibus et, si une limite fi
nancière a été posée à cet engagement, elle doit être respectée. Cette solution stricte est affi
rmée dans l’arrêt de la Cour de cassation de 2018 qui dispose que le dirigeant ne peut pas
invoquer :
– le fait que son engagement ne pouvait valoir « que pour des dettes consenties par le
débiteur clairement identifi é dans l’acte de cautionnement » et ne pouvait pas inclure « des
dettes consenties par des entités tierces ultérieurement absorbées par le débiteur » ;
– un manquement à l’obligation d’information et de mise en garde de la banque car « la
banque n’a pas l’obligation d’informer la caution, qui s’est engagée à garantir l’ensemble
des engagements d’une société à son égard, des consé-
quences de la transmission universelle des patrimoines d’autres sociétés à la société
garantie qui les a absorbées ».
Application au cas. Comme le dirigeant de la SA n’a pas manifesté sa volonté de maintenir
son engagement au profi t de la SAS Jardivert, son engagement prend fi n. En revanche,
Louis Briac reste tenu par son engagement comprenant les dettes de la SAS et celles de la
SA absorbée, conséquence directe de la transmission universelle de patrimoine, dans la
limite de 3 ans et de 80 000 €.
Louis Briac aurait dû , pour ne pas être lié par l’engagement de la société absorbée,
mentionner expressément que son engagement portait exclusivement sur les dettes
contractées par la SAS et non pas sur celles transmises à la SAS par absorption ou par tout
autre mécanisme de transmission de dettes.
2.3 Que pensez-vous des velléités de Louis Briac ?
Quelles sont les conséquences de la modifi cation juridique de l’employeur ?
Règles juridiques. La modifi cation juridique de l’employeur est envisagée dans l’article L.
1224-1 du Code du travail selon lequel « s’il survient une modifi -
cation dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion,
transformation du fonds, mise en société, les contrats de travail en cours au jour de la
modifi cation subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise ». Cet
article pose une exception importante à l’effet relatif du contrat. Ainsi, en cas de transfert
d’entreprise, tous les contrats 330
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sont transférés au nouvel employeur qui est tenu d’en respecter les clauses, et ce « même
en l’absence d’un lien de droit entre employeurs successifs »
( assemblée plénière, 16 mars 1990). Les cas cités dans l’article L. 1224-1 du Code du
travail ne sont pas les seuls possibles car l’article s’applique en cas de transfert d’une entité
à une entité économique autonome définie par la juris prudence comme « un ensemble
organisé de personnes et d’éléments corporels ou incorporels permettant l’exercice d’une
activité économique qui poursuit un objectif propre » (arrêt du 7 juillet 1998 de la chambre
sociale de la Cour de cassation).
Le transfert des contrats a lieu de plein droit, c’est-à -dire sans aucune notification
particulière, et il ne peut y avoir de licenciement ayant pour cause le transfert, à une
exception près. En effet, la loi dite travail de 2016 et une ordonnance dite Macron de 2017
permettent de licencier, dans les entreprises de plus de 50 salariés, avant le transfert à
deux conditions cumulatives :
– informant le CSE ;
– respectant un délai de prévenance suffisant afin que des négociations puissent être
éventuellement ouvertes pour définir des mesures de remplacement ou de compensation.
Il n’y a aucune obligation de négocier ni de délai type.
En revanche, le transfert opère dénonciation des conventions collectives (sauf si les
entreprises dépendent de la même convention collective) et accords collectifs.
Ces textes continuent à s’appliquer mais, à compter du transfert, s’ouvre un préavis 331
Sujet type d’examen 8
de 3 mois (sauf clause conventionnelle contraire). La dénonciation donne lieu à négociation
et les salariés bénéfi cient d’un délai de survie de l’accord de 12 mois (15 mois en comptant
le préavis) :
– si un nouvel accord est conclu, alors l’ancien cesse de s’appliquer même si le délai de 12
mois n’a pas été atteint ;
– si aucun accord n’est conclu, alors l’accord collectif continue à s’appliquer pendant un
délai de 12 mois ; ensuite, il ne s’applique plus mais les salariés bénéfi cient d’une garantie
de rémunération, c’est-à -dire que le montant de leur rémunération ne peut pas être
inférieur à la rémunération versée lors des 12 derniers mois en application de l’accord
dénoncé.
Pendant la période de survie de l’accord de 15 mois, les salariés transférés peuvent bénéfi
cier des accords en vigueur dans la nouvelle entreprise s’ils leur sont plus favorables.
Il est tout à fait possible que les employeurs négocient et concluent, avant même le
transfert, un accord anticipé de transition (négocié entre les employeurs des sociétés
concernées et les organisations syndicales de l’entreprise cédante) qui a pour objet de se
substituer à l’accord collectif mis en cause. Cet accord entre en vigueur au moment de
l’événement entraînant le transfert des contrats et ne concerne donc que les salariés
transférés. Cet accord court pour une durée maximale de 3 ans. Passé ce délai, les accords
applicables dans l’entre prise d’accueil entrent en vigueur.
Les employeurs peuvent préférer la négociation et la conclusion d’un accord touchant non
seulement les salariés transférés mais aussi leurs salariés afi n de donner à tous le même
statut collectif. Il s’agit d’un accord anticipé d’adaptation négocié entre le nouvel employeur
et les syndicats représentatifs dans les entreprises concernées, la négociation devant
s’ouvrir dans les 3 mois suivant la mise en cause de l’accord. L’accord entre en vigueur à la
date de réalisation de l’événement ayant entraîné la mise en cause de l’accord de l’entre
prise cédante et de l’entreprise d’accueil. Il peut être à durée déterminée ou indéterminée.
Application au cas. Louis Briac ne peut pas licencier les cinq salariés préalablement à la
fusion car la situation n’entre pas dans le cadre de la dérogation (entreprise de moins de
cinquante salariés et absence de PSE). Pour ne plus avoir à verser la prime de Noël aux
salariés, il devra la dénoncer, que cette prime provienne d’un usage ou d’un engagement
unilatéral. Quant à l’accord collectif de la société Hibiscus, il est remis en cause
automatiquement lors de la fusion ; Louis Briac devra donc négocier un nouvel accord.
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Dossier 3 Gouvernance
Compétence visée
Assister le chef d’entreprise dans le suivi juridique de la désignation et du fonctionnement
des organes de direction d’une société.
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Le candidat doit :
– les appliquer au cas d’espèce afin de vérifier s’il entre dans le champ d’application des
obligations légales énoncées.
3.1 La SA Poseidos est-elle concernée par l’équilibre femmes-hommes que de nombreux
conseils d’administration semblent désormais rechercher ?
Le cas échéant, son conseil d’administration respecte-t-il les règles en la matière ?
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– le bilan des deux premiers exercices sociaux établis et approuvés ; d’une société.
– avoir au moins une filiale implantée dans un autre pays de l’UE depuis 2 ans minimum ;