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Table of Contents

Couverture
Compléments en ligne
Table des matières
Avant-propos
Table de correspondance Programme-Sujets
Sujet 1. Gameplus, Breizcalor, Crio et Miaous Costaud
É noncé
Dossier 1. Diversité des contrats
Dossier 2. Fiscalité des groupes de sociétés
Dossier 3. Entreprise en difficulté
Dossier 4. Association
Savoirs essentiels
1. Droit général des contrats et obligations
2. Zoom sur un contrat particulier : le contrat d'assurance
3. Imposition des sociétés relevant de l'impô t sur les sociétés
4. Territorialité de la TVA
5. Opérations en devises
6. Territorialité de l'impô t sur les sociétés (IS) et l'impô t sur le revenu (IR)
7. Prise de participation et régime des sociétés mères et filiales
8. Entreprises en difficulté
9. Droit des associations
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 2. Fresnay, Expertix, Google et BOG
É noncé
Dossier 1. Financement de l'entreprise
Dossier 2. Droit pénal
Dossier 3. Entreprise et informatique
Dossier 4. Fonds de dotation
Savoirs essentiels
1. Augmentation de capital
2. Compte courant d'associé et déductibilité des intérêts
3. Imposition des intérêts et des plus-values
4. Clause d'agrément
5. Caractérisation des infractions pénales
6. Données personnelles - informatique et libertés
7. Fonds de dotation
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 3. Vetrolec, Batterix, Brasserie de la Rance et Expertix
É noncé
Dossier 1. Diversité des contrats
Dossier 2. Entreprise et environnement
Dossier 3. Droit fiscal
Dossier 4. Gouvernance
Dossier 5. Entreprise en difficulté
Savoirs essentiels
1. Le droit des contrats
2. Le contrat de franchise
3. Les conséquences fiscales du choix de la structure juridique
4. L'option pour l'impô t sur le revenu des sociétés de capitaux
5. Le plafond d'abattement pour les donations
6. La qualification fiscale des apports pour la constitution d'une société
7. Les droits d'enregistrement dus à la constitution d'une société - cas les plus fréquents
8. La cession de parts sociales par un associé personne physique
9. La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux
10. La gouvernance, le contrô le et la responsabilité des acteurs
11. Les entreprises en difficulté
12. Les licenciements dans le cadre d'une procédure collective
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 4. Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
É noncé
Dossier 1. Droit des contrats
Dossier 2. Transmission de l'entreprise
Dossier 3. Entreprise et concurrence
Dossier 4. Développement de l'entreprise
Savoirs essentiels
1. Le droit des contrats et des obligations
2. Le contrat de location-gérance et ses conséquences fiscales
3. La cession d'une entreprise à un tiers
4. L'assiette imposable dans le cadre d'une donation
5. Le rescrit fiscal
6. Les formes sociétaires et l'intérêt du recours à la SCI
7. Le droit de la concurrence
8. La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai 2019
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen
Sujet 5. So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
É noncé
Dossier 1. Entreprise et numérique
Dossier 2. Entreprise et concurrence
Dossier 3. Droit pénal
Dossier 4. GIE
Savoirs essentiels
1. É conomie du numérique et droit
2. Contrat électronique
3. Opérations de concentration d'entreprises
4. Droit pénal : zoom sur les principales infractions, dont celles qui sont liées à
l'intervention d'un CAC
5 Règles applicables aux groupements d'intérêt économique (GIE)
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 6. Galapagos, Biscuiterie de l'abbaye, Minoterie du châ teau et Bélier
É noncé
Dossier 1. Droit fiscal
Dossier 2. Participations et groupe
Dossier 3. Entreprise et concurrence
Dossier 4. Entreprise en difficulté
Savoirs essentiels
1. Intégration fiscale
2. SA et SCA : gouvernement d'entreprise
3. Prises de participation
4. Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions réglementées
5. Licenciement économique et obligation de reclassement
6. Ententes illicites et abus de position dominante
7. Difficultés des entreprises
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 7. SEB, Margot et Associés, Coper Marine, Castelo
É noncé
Dossier 1. Pacte d'actionnaires
Dossier 2. Gouvernance des sociétés cotées
Dossier 3. Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL
Dossier 4. Financement participatif ou crowdfunding
Savoirs essentiels
1. Action de concert
2. Pacte d'actionnaires
3. Sociétés cotées
4. Résultat de liquidation et incidences fiscales pour la société
5. Boni de liquidation
6. Dissolution d'une société
7. Liquidation d'une société
8. Financement participatif ou crowdfunding
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Sujet 8. Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
É noncé
Dossier 1. Fusion et règles fiscales
Dossier 2. Fusion et règles juridiques
Dossier 3. Gouvernance
Dossier 4. Société européenne
Savoirs essentiels
1. É tapes de la fusion
2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée
3. Méthode de valorisation des apports
4. Régime fiscal de faveur
5. Situation fiscale des associés de la société absorbée
6. Constitution du CA d'une société anonyme (SA)
7. Rapport sur le gouvernement d'entreprise dans la SA
8. Droit à l'expertise de gestion et à l'expertise in futurum
9. Société européenne
10. Transformation d'une société
11. Cautionnement
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
Céline Mansencal
Gil es Meyer
Agrégée d’économie et gestion
Agrégé d’économie et gestion
Professeur en classes préparatoires
Professeur en classes préparatoires
à l’expertise comptable, lycée Paul Doumer
à l’expertise comptable, lycée Bréquigny
(Le Perreux-sur-Marne)
(Rennes)

Damien Meunier
Véronique Roy
Agrégé d’économie et gestion
Agrégée d’économie et gestion
Professeur en classes préparatoires
Professeur en classes préparatoires
à l’expertise comptable, lycée Paul Doumer
à l’expertise comptable, ENC Bessières
(Le Perreux-sur-Marne)
(Paris)

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Maquette : Yves Tremblay
Mise en page : Nord Compo
© Dunod, 2024
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-086872-8
TABLE DES MATIÈ RES
Avant-propos .................................................................................................... III
Table de correspondance Programme-Sujets ..............................................
VIII
Sujet 1. Gameplus, Breizcalor, Crio et Miaous Costaud
1
É noncé .................................................................................................................
2
Dossier 1 Diversité des contrats .................................................................................
2
Dossier 2 Fiscalité des groupes de sociétés ..............................................................
3
Dossier 3 Entreprise en diffi culté................................................................................
4
Dossier 4 Association ....................................................................................................
6
Savoirs essentiels ..............................................................................................
16
1 Droit général des contrats et obligations .............................................................
16
2 Zoom sur un contrat particulier : le contrat d’assurance ..................................
18
3 Imposition des sociétés relevant de l’impô t sur les sociétés ............................
21
4 Territorialité de la TVA ..............................................................................................
21
5 Opérations en devises ..............................................................................................
22
6 Territorialité de l’impô t sur les sociétés (IS) et l’impô t sur le revenu (IR) ......
23
7 Prise de participation et régime des sociétés mères et fi liales .........................
24
8 Entreprises en diffi culté ...........................................................................................
25
9 Droit des associations ..............................................................................................
27
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ............... 30
Sujet 2. Fresnay, Expertix, Google et BOG
50
É noncé .................................................................................................................
51
Dossier 1 Financement de l’entreprise ......................................................................
51
Dossier 2 Droit pénal ....................................................................................................
52
Dossier 3 Entreprise et informatique .........................................................................
53
Dossier 4 Fonds de dotation ........................................................................................
54
Savoirs essentiels ..............................................................................................
64
1 Augmentation de capital .........................................................................................
64
2 Compte courant d’associé et déductibilité des intérêts ....................................
66
3 Imposition des intérêts et des plus-values ...........................................................
67
4 Clause d’agrément ....................................................................................................
68
5 Caractérisation des infractions pénales ................................................................
69
6 Données personnelles – informatique et libertés ...............................................
72
7 Fonds de dotation .....................................................................................................
77
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
79
III
Table des matières
Sujet 3. Vetrolec, Batterix, Brasserie de la Rance
et Expertix

96
É noncé .................................................................................................................
97
Dossier 1 Diversité des contrats .................................................................................
97
Dossier 2 Entreprise et environnement .....................................................................
98
Dossier 3 Droit fi scal .....................................................................................................
99
Dossier 4 Gouvernance ................................................................................................
101
Dossier 5 Entreprise en diffi culté................................................................................
102
Savoirs essentiels ..............................................................................................
108
1 Le droit des contrats .................................................................................................
108
2 Le contrat de franchise .............................................................................................
110
3 Les conséquences fi scales du choix de la structure juridique ...............................
112
4 L’option pour l’impô t sur le revenu des sociétés de capitaux ...........................
112
5 Le plafond d’abattement pour les donations .......................................................
113
6 La qualifi cation fi scale des apports pour la constitution d’une société ..........
113
7 Les droits d’enregistrement dus à la constitution d’une société
– cas les plus fréquents ............................................................................................
114
8 La cession de parts sociales par un associé personne physique .......................
115
9 La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux ......................
116
p La gouvernance, le contrô le et la responsabilité des acteurs ...........................
121
q Les entreprises en diffi culté ....................................................................................
123
s Les licenciements dans le cadre d’une procédure collective .............................
125
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
127
Sujet 4. Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
148
É noncé .................................................................................................................
149
Dossier 1 Droit des contrats ........................................................................................
149
Dossier 2 Transmission de l’entreprise ......................................................................
150
Dossier 3 Entreprise et concurrence ..........................................................................
151
Dossier 4 Développement de l’entreprise .................................................................
153
Savoirs essentiels ..............................................................................................
159
1 Le droit des contrats et des obligations ................................................................
159
2 Le contrat de location-gérance et ses conséquences fi scales ...............................
161
3 La cession d’une entreprise à un tiers ....................................................................
161
4 L’assiette imposable dans le cadre d’une donation .............................................
162
5 Le rescrit fi scal ...........................................................................................................
162
6 Les formes sociétaires et l’intérêt du recours à la SCI ........................................
163
7 Le droit de la concurrence .......................................................................................
163
8 La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai 2019 ...
165
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
167
IV
TABLE DES MATIÈ RES
DSCG1
Sujet 5. So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
180
É noncé .................................................................................................................
181
Dossier 1 Entreprise et numérique .............................................................................
181
Dossier 2 Entreprise et concurrence ..........................................................................
181
Dossier 3 Droit pénal ....................................................................................................
182
Dossier 4 GIE ..................................................................................................................
184
Savoirs essentiels ..............................................................................................
189
1 É conomie du numérique et droit............................................................................
189
2 Contrat électronique ................................................................................................
192
3 Opérations de concentration d’entreprises .........................................................
196
4 Droit pénal : zoom sur les principales infractions,
dont celles qui sont liées à l’intervention d’un CAC ...........................................
199
5 Règles applicables aux groupements d’intérêt économique (GIE) ..................
201
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
204
Sujet 6. Galapagos, Biscuiterie de l’abbaye, Minoterie
du château et Bélier
219
É noncé .................................................................................................................
220
Dossier 1 Droit fiscal .....................................................................................................
220
Dossier 2 Participations et groupe .............................................................................
221
Dossier 3 Entreprise et concurrence ..........................................................................
222
Dossier 4 Entreprise en difficulté................................................................................
222
Savoirs essentiels ..............................................................................................
229
1 Intégration fiscale .....................................................................................................
229
2 SA et SCA : gouvernement d’entreprise ................................................................
232
3 Prises de participation ..............................................................................................
233
' Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions réglementées ..............
235
( Licenciement économique et obligation de reclassement ................................
237
6 Ententes illicites et abus de position dominante ................................................
237
7 Difficultés des entreprises .......................................................................................
242
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
247
Sujet 7. SEB, Margot et Associés, Coper Marine, Castelo 263
É noncé .................................................................................................................
264
Dossier 1 Pacte d’actionnaires ....................................................................................
264
Dossier 2 Gouvernance des sociétés cotées .............................................................
264
Dossier 3 Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL .........................................
265
Dossier ' Financement participatif ou crowdfunding ..........................................
266
Savoirs essentiels ..............................................................................................
275
1 Action de concert ......................................................................................................
275
2 Pacte d’actionnaires ..................................................................................................
276
V
Table des matières
3 Sociétés cotées ..........................................................................................................
278
4 Résultat de liquidation et incidences fi scales pour la société ...........................
279
( Boni de liquidation ....................................................................................................
280
6 Dissolution d’une société .......................................................................................
281
7 Liquidation d’une société .........................................................................................
282
8 Financement participatif ou crowdfunding .......................................................
266
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
286
Sujet 8. Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
303
É noncé .................................................................................................................
304
Dossier 1 Fusion et règles fi scales ..............................................................................
304
Dossier 2 Fusion et règles juridiques .........................................................................
305
Dossier 3 Gouvernance ................................................................................................
306
Dossier 4 Société européenne .....................................................................................
307
Savoirs essentiels ..............................................................................................
314
1 É tapes de la fusion ....................................................................................................
314
2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée ...................................
315
3 Méthode de valorisation des apports ....................................................................
316
4 Régime fi scal de faveur.............................................................................................
317
5 Situation fi scale des associés de la société absorbée .........................................
318
6 Constitution du CA d’une société anonyme (SA) ................................................
318
7 Rapport sur le gouvernement d’entreprise dans la SA .......................................
319
8 Droit à l’expertise de gestion et à l’expertise in futurum ...................................
320
9 Société européenne ..................................................................................................
321
p Transformation d’une société .................................................................................
321
q Cautionnement ..........................................................................................................
322
Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen ...............
324
VI
AVANT-PROPOS
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respectent scrupuleusement le format et les exigences de chaque épreuve, pour une
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Bonne préparation !
VII
TABLE DE CORRESPONDANCE
PROGRAMME-SUJETS
Partie du programme
Sous-partie
Numéro du sujet
1.1. É léments généraux sur les contrats
1, 3, 4 et 8
1.2. La diversité des contrats
1, 3 et 4
1.3. Droit pénal
2, 3 et 5
1. L’entreprise et son environnement
1.4. L’entreprise et la concurrence
4, 5 et 6
(55 heures)
1.5. L’entreprise et l’administration
4 et 9
fi scale
1.6. L’entreprise et la dimension
3 et 4
environnementale
2. Le développement de l’entreprise (20 heures)
1, 2, 3, 4, 5, 7, 8 et 9
3. Le fi nancement de l’entreprise (20 heures)
2, 7 et 9
4.1. Les implications juridiques,
4. De l’entreprise au groupe
fi scales et sociales de l’existence
1, 5, 6, 7, 8 et 9
(40 heures)
d’un groupe
4.2. La restructutation de l’entreprise
2 et 9
5.1. L’enteprise en diffi culté
1, 3 et 6
5. La pérennité de l’entreprise
5.2. La transmission de l’entreprise
2, 3, 4 et 7
(40 heures)
5.3. La disparition de l’entreprise
8
6. Les associations et autres organismes à but non lucratif (5 heures) 1 et 2
VIII

Sujet type d’examen 1


dScG1
Sujet
document autorisé : aucun
Gameplus, Breizcalor,
matériel autorisé : aucun
Crio et Miaous Costaud
4 h durée de l’épreuve
1,5 coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 doSSierS indépendants : dossiers
1 diversité des contrats ……………………………………………………………… 6 points
2 Fiscalité des groupes de sociétés …………………………………………… 4 points
3 entreprise en diffi culté …………………………………………………………… 5 points
4 association …………………………………………………………………………… 5 points
Le sujet comporte 11 documents :
documents
dossier 1. Coronavirus : comment les assureurs ont manqué de solidarité 1
2. Coronavirus : l’assureur Albingia condamné à indemniser un client hô telier
La méthodologie
du cas pratique est
3. Informations générales relatives à Breizcalor
exigée, sauf mention
4. Informations relatives aux opérations du mois de décembre N
contraire.
de Breizcalor
Si le texte du sujet,
de ses questions
dossier 5. Participations de la SA Breizcalor
ou de la base
2
6. Revenus italiens perçus par les époux Leonetti
documentaire vous
conduit à formuler
7. Extraits des articles 4 A et 4 B du CGI
une ou plusieurs
8. Extraits de la convention fi scale France-Italie
hypothèses, il vous
9. Champ d’application de l’impô t sur le revenu en Italie est demandé de la
(ou les) mentionner
dossier 10. Cour de cassation, chambre commerciale, 15 décembre 2015
explicitement dans
3
(pourvoi n° 14-11.500)
votre copie.
Il vous est demandé
dossier 11. Cour de cassation, chambre commerciale, 4 décembre 2019
d’apporter un
soin particulier
4
(pourvoi n° 17-31.094)
à la présentation
de votre copie.
1

Sujet type d’examen 1


Gameplus, Breizcalor,
Crio et Miaous Costaud
Dossier 1 Diversité des contrats
V Base documentaire : documents 1 et 2
La SARL Gameplus est une société qui exploite des parcs de jeux. Elle a créé un complexe
dédié aux enfants et adolescents regroupant un bowling et des salles de laser game. Forte
de son succès, elle a choisi d’enrichir son offre en développant une activité d’ escape game
et en proposant des structures gonfl ables accessibles aux plus jeunes.
Gameplus achète les structures gonfl ables à l’entreprise Jumpyfun et recourt à l’entreprise
Escapdeco pour créer le décor d’un escape game sur le thème des pirates. Il est envisagé,
en concertation avec le concepteur du décor, la création de deux petites salles attenantes à
un grand espace organisé autour de la reproduction du Queen Anne’s Revenge, la frégate de
Barbe Noire munie de ses vingt-six canons. Les travaux sont prévus sur une période de 3
mois. Ils doivent démarrer par l’espace principal accueillant la frégate pour s’achever par
les salles annexes. Le montant global du chantier, fi xé à 230 000 €, est payable selon
plusieurs échéances :
– 25 % de la somme avant le début des travaux ;
– 50 % de la somme à la fi n de la réalisation de l’espace principal ;
– le solde à la fi n de la réalisation des deux petites salles.
Malheureusement les travaux prennent du retard et les relations entre les deux entreprises
se détériorent rapidement. La société Escapdeco exige le paiement du deuxième acompte
alors que Gameplus estime que la salle est loin d’être fi nie. Certes le décor de la salle est
achevé et la reproduction de la frégate est en place, mais il y manque tous les canons et de
nombreux aménagements inté-
rieurs. Gameplus refuse de payer et invoque l’inexécution du contrat en espé-
rant que la société Escapdeco achèvera les travaux rapidement. Cette dernière s’oppose à la
poursuite du chantier tant que le paiement du deuxième acompte ne lui est pas parvenu, et
ce malgré de nombreuses relances par lettres recommandées. La société Escapdeco estime
qu’elle est dans son bon droit, l’espace principal étant « quasiment achevé ».
Farid Bouami, gérant de Gameplus, se demande comment se sortir de cette impasse
d’autant plus qu’il a annoncé à ses clients, à grand renfort de fl yers, l’ouverture de l’ escape
game dans 5 semaines. Farid Bouami consulte votre cabinet.
travail à faire
1.1. Après avoir qualifi é le contrat conclu entre les deux sociétés, vous évo-querez les
solutions qui s’offrent à Gameplus face à cette situation tout en choisissant celle qui vous
semble la plus adaptée (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
2
Sujet type d’examen
DSCG1
Les déboires se poursuivent hélas car deux des dix structures gonflables ne résistent pas ;
elles ne se dégonflent pas mais se replient sur elles-mêmes, ce qui en empêche
l’exploitation. Jumpyfun a dépêché un de ses experts qui a conclu qu’aucune erreur n’avait
été commise par Gameplus lors de l’installation et que le problème ne pouvait être résolu.
travail à faire
1.2. Que peut invoquer Gameplus à l’encontre de Jumpyfun ?
La société Gameplus doit contacter son assureur afin de déclarer l’extension de ses
activités. Elle souhaite en profiter pour vérifier, dans le cadre du confinement imposé pour
cause d’épidémie de Covid-19, si son contrat couvre bien ses pertes d’exploitation, et ce
même en cas de fermeture pour cause de pandémie.
travail à faire
1.3. À l’aide de vos connaissances et de la base documentaire, exposez les points importants
à analyser pour déterminer si l’assurance couvre ou non la fermeture pour cause de
pandémie (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Dossier 2 Fiscalité des groupes de sociétés
V Base documentaire : documents 3 à 9
La société anonyme Breizcalor, installée à Vitré (Ille-et-Vilaine), a été créée en 2002. Elle
emploie 120 salariés. Cette entreprise familiale française détenue à 78 % par ses
fondateurs, Floriane et Bertrand Leonetti, est spécialisée dans la sous-traitance
électronique et les télécommunications dans le domaine du génie énergétique (chauffage,
climatisation, mécanique…) de tous les types de bâ timents (industriel, individuel, sportif…).
Aujourd’hui, l’entreprise met en avant sa spécialisation dans les solutions de gestion
énergétique (audit énergétique, prévisions de consommation, régulation thermique…). Son
chiffre d’affaires avoisine les 150 millions d’euros pour un capital social entièrement libéré
de 2 millions d’euros. Breizcalor exerce son activité principalement sur le territoire de
l’Union européenne. Afin d’optimiser la fiscalité de leur société, Floriane et Bertrand
Leonetti font appel à vos conseils.
travail à faire
2.1. La société Breizcalor peut-elle bénéficier du régime de faveur des PME en matière
d’impô t sur les sociétés ? Justifiez votre réponse.
2.2. Exposez succinctement l’intérêt de l’autoliquidation de la TVA sur les importations (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Pour chacune des opérations décrites dans
le document 4, vous présenterez l’analyse fiscale en matière de TVA (TVA exigible, TVA
déductible, date d’exigibilité).
3
Sujet type d’examen 1
2.3. Indiquez l’incidence de l’acquisition du matériel industriel en date du 20 décembre N
sur la détermination du résultat fi scal de l’exercice N
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
2.4. Rappelez ce qui différencie fi scalement une succursale et une fi liale, puis indiquez si la
société Breizcalor peut déduire la perte fi scale réalisée par la succursale roumaine (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
2.5. Rappelez les conditions requises pour bénéfi cier du régime fi scal mère-fi liales, puis
calculez l’impô t sur les sociétés dû (vous prendrez comme postulat un résultat fi scal de
400 000 € avant prise en compte du traitement fi scal des dividendes versés par la fi liale
espagnole) par la société Breizcalor en retenant deux hypothèses (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée) :
– hypothèse 1 : non-application du régime mère-fi liale ;
– hypothèse 2 : option pour le régime mère-fi liale.
2.6. Indiquez l’incidence de la participation dans la SNC Engysud sur le résultat fi scal de
l’exercice N de la société Breizcalor (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Les époux Leonetti sont propriétaires d’un appartement situé à Rome, loué à deux
étudiants. Ils possèdent aussi des actions d’une société anonyme italienne qui leur a
rapporté des dividendes.
travail à faire
2.7. Indiquez la ou les méthodes prévues par la convention fi scale France/
Italie pour éviter une double imposition des revenus perçus par le couple.
2.8. Déterminez l’impô t dû par le foyer fi scal sur les revenus perçus (la méthodo -
logie du cas pratique n’est pas exigée).
Dossier 3 Entreprise en diffi culté
V Base documentaire : document 10
L’entreprise Crio, constituée sous la forme d’une SARL, est implantée à Albi (Tarn) où elle
mène une activité de conception de systèmes électroniques destinés au secteur de
l’aviation. L’essentiel de son chiffre d’affaires (96 %
en 2019) est réalisé auprès d’Airbus qui utilise ses systèmes pour plusieurs de ses modèles.
Fin 2019, l’entreprise employait 70 salariés, présentait un total de bilan de 1,9 M€ et
réalisait un chiffre d’affaires hors taxes (CAHT) de 8,1 M€.
Du fait de la crise sanitaire et de la baisse des commandes d’avions de la part des
compagnies aériennes, Airbus a décidé, au cours des mois de mai, juin et juillet 2020, de
réduire de manière signifi cative ses commandes auprès de l’équipementier (annulation de
40 % des commandes en cours et suspension de toutes les commandes prévisionnelles).
Yves Demouy, gérant unique de la société, semble, face à cette situation, vouloir garder le
silence.
Aucune communication n’a été adressée aux salariés. L’un d’eux a toutefois 4
Sujet type d’examen
DSCG1
entendu Yves Demouy échanger de manière informelle dans un couloir avec son directeur
des ressources humaines, auquel il aurait dit qu’« il avait pris des dispositions originales
pour passer cette crise ». Inquiet, le salarié en question s’est tourné vers Gérald Dundi,
associé détenant 4 % du capital de la société, afin de lui relater les propos et, plus
largement, les inquiétudes des salariés.
Gérald Dundi vous interpelle sur les moyens de pression qu’il pourrait exercer sur Yves
Demouy.
travail à faire
3.1. Quels moyens peuvent être mis en place pour contraindre le gérant à s’exprimer sur la
situation ?
Au début de l’année 2021, les difficultés de la société Crio se sont aggravées.
Les dernières données calculées viennent ainsi de mettre en évidence qu’au 25 janvier,
l’actif disponible est insuffisant pour faire face au passif exigible.
Le 27 janvier, Yves Demouy évoque, lors d’une réunion avec deux des directeurs et cinq
associés, la possibilité de conclure un accord à l’amiable avec les créanciers de la société. Il
souhaite que cette démarche et l’accord qui en découlerait demeurent confidentiels, et
qu’aucun engagement ne soit pris dans la précipitation (il évoque une durée de négociation
d’au moins 6 mois).
travail à faire
3.2. Le recours à la procédure de conciliation vous semble-t-il adapté ?
3.3. Les créanciers de la société pourraient-ils agir, à l’issue de la conclusion de l’accord, en
recouvrement de leurs créances ?
Par une décision datée du 8 février 2021, le président du tribunal a ouvert une procédure
de conciliation et désigné un conciliateur pour une durée de 90 jours. Informé de cette
ouverture par une source au sein de la société Crio, un journaliste d’ Aéro Buzz, revue
spécialisée dans l’aéronautique, a publié le 21 février 2021 un article intitulé : « Crio :
procédure de conciliation ouverte ».
Cet article présentait la situation économique et financière de la société et le contenu des
négociations en cours. Furieux, Yves Demouy souhaite intenter une action en justice à
l’encontre du journaliste et de la revue. Alerté de l’intention d’Yves Demouy, le journaliste
argue de la liberté d’expression.
travail à faire
3.4. En vous appuyant sur l’arrêt (document 10), précisez si la société Crio pourrait obtenir
gain de cause dans l’hypothèse où elle intenterait une action en justice.
5
Sujet type d’examen 1
Dossier 4 Association
V Base documentaire : document 11
Romane, Massiva, Léa et Vincent, étudiants, sont amoureux des chats. Les multiples
abandons les révoltent et ils ont décidé, en 2019, de passer à l’action en créant une
association de protection animale qui serait dénommée Miaous Costaud.
Ils nourrissent de grandes ambitions et souhaitent que la structure leur offre les moyens de
sensibiliser les particuliers aux mauvais traitements réservés aux félins et de mener des
actions de prévention, notamment à la période estivale.
Les quatre étudiants se tournent vers vous car ils savent que, dans le cadre de votre cursus
de DSCG en alternance au sein du cabinet STN, vous comptez plusieurs associations parmi
vos clients.
travail à faire
4.1. Les quatre amis vous demandent ce qu’ils doivent faire pour que l’association soit
valablement constituée et dispose de la personnalité morale.
4.2. Expliquez, à Romane, Massiva, Léa et Vincent, ce que recouvre la notion d’association
reconnue d’utilité publique. Précisez l’intérêt et les conditions à réunir pour obtenir cette
qualité.
Les formalités ont été accomplies et l’association Miaous Costaud, dont l’adresse postale est
4 rue Ernest Chausson, 94600 Choisy-le-Roi, est une association de protection animale loi
1901, créée en mai 2019. Elle est enregis trée à la préfecture sous le numéro Zimfal
W94160507. Son numéro de Siret est le 52917539701020.
L’association peut aujourd’hui s’enorgueillir de compter 85 membres, répartis de la
manière suivante :
• Un bureau composé de 4 membres permanents ;
• 24 adhérents ;
• 24 donateurs ;
• 17 membres actifs ;
• 16 membres bienfaiteurs.
Les membres du bureau sont :
• Romane : présidente ;
• Massiva : vice-présidente ;
• Léa : trésorière ;
• Vincent : secrétaire et trésorier adjoint.
L’association ne bénéfi cie d’aucune subvention. Elle fonctionne uniquement grâ ce aux
dons.
6
Sujet type d’examen
DSCG1
travail à faire
4.3. Vincent se demande si les membres du bureau peuvent être rémunérés en contrepartie
des responsabilités qui sont les leurs. Que pouvez-vous lui répondre ?
Il y a quelques jours, un conflit a éclaté. Romane, exaspérée par Vincent en raison de son
comportement irrespectueux des statuts de l’association, envisage d’exclure ce dernier.
4.4. À l’aide du document 11, aidez Romane à prendre la bonne décision.
7

dScG1
Sujet type d’examen
1 BaSe documentaire
t1
Coronavirus : comment les assureurs ont manqué de solidarité
Comme tous les patrons de bars, cafés et restaurants, Stéphane Manigold, président d’un
groupe de quatre établissements gastronomiques, dont La Maison Rostang, à Paris, a dû
pré-
ocumenD cipitamment baisser le rideau à partir du samedi 14 mars à minuit, sur décision
du premier ministre, É douard Philippe. Il s’est alors tourné vers son assureur, Axa, pour
que la compagnie l’indemnise, arguant que son contrat prévoyait « une extension pour les
pertes d’exploitation en cas de fermeture administrative imposée par les services de police
ou d’hygiène ou de sécurité ». Refus de l’assureur. L’affaire attend désormais d’être
tranchée par le tribunal.
Son cas n’a rien d’exceptionnel. « Dans les jours qui ont suivi le confi nement, nos adhé-
rents sont allés voir leur assureur et se sont heurtés à une fi n de non-recevoir, sans que les
compagnies prennent le temps de regarder les dossiers et d’appeler un expert », raconte
Alain Grégoire, président de l’Union des métiers et des industries de l’hô tellerie (UMIH)
pour la région Auvergne-Rhô nes-Alpes.
Mutualisation impossible
Alors que la grogne monte, les assureurs s’emploient à expliquer que le risque « pandé-
mie » n’est pas assurable, car il touche tout le monde en même temps, rendant la
mutualisation impossible. Le 23 mars, la Fédération française de l’assurance (FFA) annonce
vouloir travailler à un nouveau régime qui pourra intervenir « en cas d’une future catas-
trophe sanitaire majeure ».
« Pour nous, ça a été le déclic. Créer un régime “pandémie” pour l’avenir, ça voulait dire
pour aujourd’hui, circulez, il n’y a rien à voir ! », réagit Alain Grégoire. Le puissant lobby
s’active, se tourne vers les députés et sénateurs. Les courriers qui leur sont adressés
demandent que la garantie « perte d’exploitation » soit respectée par les assureurs, « seule
clause de sauvegarde permettant d’atténuer la perte drastique de trésorerie » et « d’éviter
de voir (…) des dizaines de milliers de salariés sans emploi ». Selon l’UMIH, 85 % des
parlemen taires répondent « on est avec vous ».
Dans la foulée, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, appelle les assureurs à participer
à l’effort de solidarité nationale. Le 13 avril, c’est au tour d’Emmanuel Macron d’avoir
quelques mots, peu amènes, à leur attention. « Les assurances doivent être au rendez-vous
de cette mobilisation économique. J’y serai attentif », tance le chef de l’É tat. […]
Des « divergences d’appréciation »
Au-delà des mesures de solidarité, la question principale reste de déterminer si la
profession doit couvrir les pertes d’exploitation des artisans, commerçants ou
restaurateurs qui se sont assurés ?
« La première réponse des assureurs a été de dire que la pandémie n’était pas couverte par
les contrats en pertes d’exploitation parce que ce risque n’est tout simplement pas
assurable. Par ailleurs, pour l’immense majorité des contrats, il faut un dommage matériel,
comme un incendie, pour que les pertes d’exploitation soient prises en charge, indique
Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l’assurance. Puis, chacun a
regardé son contrat, certains assurés se sont fait aider d’avocats. Or, les clauses de certains
contrats n’étaient pas aussi claires que souhaité. »
8
BaSe documentaire
DSCG1
La confusion s’installe. Certains assureurs décident de couvrir, même si le contrat n’a pas
été prévu pour ce cas de figure. D’autres s’y opposent, au motif que la pandémie et la
fermeture de tous les commerces n’étaient pas dans l’intention de ceux qui ont rédigé les
contrats.
Des bancassureurs, comme le Crédit mutuel, n’indemnisent pas mais décident de verser
une prime exceptionnelle à leurs assurés pour compenser une partie des pertes de revenus
liées à la Covid-19. « Dans cette zone de gris, les divergences d’appréciation sont possibles,
et il reviendra au juge de trancher, ce n’est pas choquant », réagit Florence Lustman.
À Bercy, on estime urgent de faire la transparence sur ces polices d’assurance, afin que les
assureurs respectent les contrats et que « les indemnisations soient payées à temps ».
L’Autorité de contrô le prudentiel et de résolution, « gendarme » français de la banque et de
l’assurance, décide donc, le 6 mai, de lancer une enquête sur ces garanties en pertes
d’exploitation. […]
Véronique Chocron, Le Monde, 14 mai 2020
t2
Coronavirus : l’assureur Albingia condamné à indemniser un client hô telier Le tribunal de
commerce de Nanterre a donné raison aux cinq établissements de la marque Originals
Hotels, qui avaient assigné Albingia après son refus d’indemniser leurs ocumenD pertes
d’exploitation.
Deuxième victoire pour les hô teliers-restaurateurs dans le bras de fer qui les oppose
depuis le début du confinement aux compagnies d’assurances sur la couverture des pertes
d’exploitation.
Après que le 22 mai [2020] le tribunal de commerce de Paris a donné raison à un
restaurateur parisien qui avait assigné Axa France, le tribunal de commerce de Nanterre,
saisi en référé par cinq hô tels, a condamné l’assureur Albingia à leur verser 450 000 euros
de provisions pour couvrir deux mois de pertes d’exploitation liées à l’épidémie de Covid-
19, en l’attente d’une expertise détaillée, a-t-on appris dimanche 19 juillet [2020].
Cinq établissements de la marque Originals Hotels, gérés par HHP Hô tels en région pari-
sienne, avaient assigné leur assureur en référé le 9 juillet [2020], après lui avoir adressé
une déclaration de sinistre, à la suite de leur fermeture le 15 mars [2020].
« Fermeture temporaire administrative »
Selon l’ordonnance prise vendredi, dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu une copie,
le tribunal a estimé que les « pertes d’exploitation subies par les sociétés hô telières
[étaient]
couvertes par les polices d’assurance souscrites auprès d’Albingia ». « Attendu que le
montant total de ces pertes n’est toujours pas chiffré » et en attendant le rapport d’un
expert technique, nommé par le tribunal, la société Albingia a par conséquent été
condamnée à verser 450 000 euros de provisions à ses clients.
L’ordonnance du tribunal signale ainsi qu’une clause de garantie intitulée « fermeture
temporaire administrative », du chapitre « pertes d’exploitation », stipule bien que sont
couvertes celles « qui sont la conséquence directe de la fermeture temporaire de
l’établissement assurée par les autorités municipales ou préfectorales suite aux seuls
événements suivants : meurtre, suicide, maladie contagieuse, épidémie, intoxication
alimentaire ou empoisonnement ».
9
Sujet type d’examen 1
Cette clause est rédigée en des « termes [qui] sont clairs et ne sont sujets à aucune
interprétation », souligne le tribunal.
« Première manche »
Pour sa défense, l’assureur a fait valoir qu’en l’occurrence, les hô tels n’avaient pas été
contraints de fermer totalement et que les fermetures dues à un arrêté ministériel
n’avaient pas valeur de fermeture administrative municipale ou préfectorale.
Mais, sur ce point, le tribunal de Nanterre a débouté l’assureur en estimant que [« les
arrêtés ministériels [...] étant d’application nationale »], il n’était pas nécessaire d’invoquer
une décision préfectorale ou municipale. Et que, par ailleurs, les hô tels, s’ils étaient restés
partiellement ouverts, ne l’avaient été que pour accueillir le personnel soignant mobilisé
pour lutter contre l’épidémie. […]
Le Monde (avec AFP), 19 juillet 2020
t3
Informations générales relatives à Breizcalor
a. La société Breizcalor relève de l’impô t sur les sociétés. Par hypothèse, on retiendra un
taux d’IS de 25 %.
ocumenD b. Les clients et fournisseurs se sont communiqué leurs numéros d’identifi
cation intracommunautaires. La société Breizcalor remplit régulièrement la déclaration
d’échange de biens (DEB).
c. Montant des ventes à distance réalisées auprès de clients allemands au cours de
l’exercice N–1 : 6 000 €.
t4
Informations relatives aux opérations du mois de décembre N de Breizcalor
• 5 décembre N : installation d’un ensemble domotique dans une entreprise allemande par
deux salariés envoyés par l’entreprise Breizcalor.
ocumenD Montant facturé HT : 15 000 € dont 2 000 € de main-d’œuvre. Règlement
partiel : 60 %.
Le solde est à échéance du 15/04/N.
• 12 décembre N : vente à distance auprès de particuliers allemands de détecteurs de
mouvements modèle TYXAM : 3 000 € HT.
• 20 décembre N : acquisition, auprès d’une société japonaise, d’une machine-outil pour
un montant HT de 1 200 000 JPY. Règlement prévu le 15/01/N+1.
20/12/N
31/12/N
Cours de l’euro
138,80 JPY
132,60 JPY
10
BaSe documentaire
DSCG1
t5
Participations de la SA Breizcalor
• La société Breizcalor détient une succursale installée en Roumanie. Les achats sont
effectués en grande partie auprès de la société Breizcalor, mais la facturation et la
ocumenD
comptabilité sont réalisées en Roumanie par des salariés embauchés par la succursale.
Pour l’exercice N, la succursale Roumaine a dégagé une perte fiscale de 62 500 €.
• La société Breizcalor détient 12 % du capital de sa filiale installée à Barcelone (Espagne)
créée en 2015 et soumise à l’impô t sur les sociétés. Elle a dégagé, pour l’exercice N, un
bénéfice fiscal de 225 380 €.
• Le 10 avril N, la filiale a versé à la société Breizcalor un dividende net de 8 460 €, prélevé
sur le résultat net comptable de l’exercice N–1. Les dividendes versés ont subi une retenue
à la source de 10 % prélevée par l’É tat espagnol et, par hypothèse, transférée en France
sous la forme d’un crédit d’impô t.
• La société Breizcalor détient 6 % de la SNC Engysud installée à Nantes qui conçoit des
« guides pratiques à l’usage des architectes » permettant aux concepteurs d’évaluer et de
gérer les performances énergétiques et environnementales d’un bâ timent tout au long de
sa vie. Cette société a dégagé, au titre de l’exercice N, une perte fiscale de 30 000 €. Elle a
aussi versé à la SA Breizcalor un revenu de 5 000 € au titre du résultat de l’exercice N–1.
t6
Revenus italiens perçus par les époux Leonetti
• Loyer mensuel de l’appartement situé à Rome : 1 000 €
• Dividendes bruts provenant des actions détenues par les époux Leonetti et issus de
sociétés ocumenD
anonymes situées en Italie : 10 000 €
t7
Extraits des articles 4 A et 4 B du CGI
Article 4 A du CGI
ocumen
Les personnes qui ont en France leur domicile fiscal sont passibles de l’impô t sur le revenu
D
en raison de l’ensemble de leurs revenus.
Celles dont le domicile fiscal est situé hors de France sont passibles de cet impô t en raison
de leurs seuls revenus de source française.
Article 4 B du CGI
1. Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal en France au sens de l’article 4 A : a.
Les personnes qui ont en France leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ; b. Celles qui
exercent en France une activité professionnelle, salariée ou non, à moins qu’elles ne
justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ; c. Celles qui ont en France le
centre de leurs intérêts économiques.
2. Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal en France les agents de
l’É tat qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission dans un pays étranger et qui
ne sont pas soumis dans ce pays à un impô t personnel sur l’ensemble de leurs revenus.
11
Sujet type d’examen 1
Les incidences de cette défi nition se trouvent atténuées par le jeu des conventions fi scales
internationales destinées à éviter les doubles impositions, la règle de droit international
prévalant toujours sur la loi interne, en vertu de l’article 55 de la Constitution du 4 octobre
1958 et de la hiérarchie des normes.
Sous réserve de l’application des conventions internationales, les contribuables domiciliés
en France sont soumis à une obligation fi scale illimitée et sont imposés dans les conditions
de droit commun sur l’ensemble de leurs revenus de source française ou étrangère (CGI,
art. 4 A).
t8
Extrait de la convention fi scale France-Italie
Article 1. Personnes concernées
ocumen
La présente convention s’applique aux personnes qui sont des résidents d’un É tat ou des D
deux É tats.
Article 2. Impôts visés
1. La présente Convention s’applique aux impô ts sur le revenu et sur la fortune perçus pour
le compte d’un É tat, de ses subdivisions politiques ou administratives ou collectivités
locales (dans le cas de l’Italie) ou de ses collectivités territoriales (dans le cas de la France),
quel que soit le système de perception. [...]
Article 6. Revenus immobiliers
1. Les revenus provenant de biens immobiliers, y compris les revenus des exploitations
agricoles ou forestières, sont imposables dans l’É tat où ces biens sont situés.
En Italie, le revenu locatif est imposable sur le revenu au taux marginal et sur une base
imposable de 95 % des loyers annuels bruts. Il faut également verser des droits
d’enregistrement de 2 % des loyers annuels bruts. En alternative, il est possible d’opter
pour l’impô t forfaire (CEDOLA SECCA) de 21 % des loyers annuels bruts sur 100 % de
ceux-ci, aucun droit d’enregistrement n’étant dû dans ce cas. [...]
Article 10. Dividendes
1. Les dividendes payés par une société qui est un résident d’un É tat à un résident de
l’autre É tat sont imposables dans cet autre É tat. Les dividendes sont imposés dans le pays
du bénéfi ciaire, avec une retenue à la source de 10 % par le pays émetteur. [...]
Article 15. Professions dépendantes
1. Sous réserve des dispositions des articles 16, 18, 19, 20 et 21, les salaires, traitements et
autres rémunérations similaires qu’un résident d’un É tat reçoit au titre d’un emploi salarié
ne sont imposables que dans cet É tat, à moins que l’emploi ne soit exercé dans l’autre É tat.
Si l’emploi y est exercé, les rémunérations reçues à ce titre sont imposables dans cet autre
É tat. [...]
4. Nonobstant les dispositions précédentes du présent article, les revenus provenant du
travail dépendant des personnes habitant dans la zone frontalière de l’un des É tats, et
travaillant dans la zone frontalière de l’autre É tat ne sont imposables que dans l’É tat dont
ces personnes sont les résidents.
12
BaSe documentaire
DSCG1
t9
Champ d’application de l’impô t sur le revenu en Italie
Le système fiscal italien repose globalement sur les mêmes règles que les autres pays
européens : retenue à la source sur les salaires, barème de l’impô t progressif, charges
ocumenD déductibles, crédits d’impô t.
Sont assujetties à l’impô t sur le revenu italien, les personnes physiques résidant sur le
territoire italien – on parle d’« obligation fiscale illimitée » – , ainsi que les personnes
physiques qui n’y résident pas, pour l’ensemble de leurs revenus de source italienne – on
parle alors d’« obligation fiscale limitée ».
Comme en France, le barème de l’impô t sur le revenu italien est progressif. Il compte cinq
tranches.
Tranche de revenus (€)
Taux d’imposition (%)
Jusqu’à 15 000 €
23
De 15 000 € à 28 000 €
27
De 28 000 € à 55 000 €
38
De 55 000 € à 75 000 €
41
Au-delà de 75 000 €
43
Les Cahiers fiscaux internationaux, n° 162, année 2010
0
Cour de cassation, chambre commerciale,
t1
15 décembre 2015 (pourvoi n° 14-11.500)
Statuant tant sur le pourvoi principal formé par les sociétés du groupe Consolis que sur le
ocumenD pourvoi incident relevé par la Selarl FHB, prise en la personne de Mme X… ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, rendu en matière de référé, et les productions, que par
ordonnances des 11 juillet et 26 septembre 2012, la Selarl FHB, prise en la personne de
Mme X…, a été désignée mandataire ad hoc puis conciliateur des sociétés du groupe
Consolis sur le fondement des articles L. 611-3 et L. 611-5 du Code de commerce ; que le 18
juillet 2012, la société Mergermarket Limited, éditrice du site d’informations financières en
ligne Debtwire, spécialisé dans le suivi de l’endettement des entreprises, a publié un article
commentant l’ouverture de la procédure de mandat ad hoc ; qu’elle a, par la suite, diffusé
divers articles rendant compte de l’évolution des procédures en cours et des négociations
engagées ; que les 23 et 24 octobre 2012, plusieurs sociétés du groupe ainsi que la Selarl
FHB ont assigné la société Mergermarket Limited devant le juge des référés pour obtenir le
retrait de l’ensemble des articles contenant des informations confidentielles les
concernant, ainsi que l’interdiction de publier d’autres articles ; […]
Sur ces moyens, pris en leur deuxième branche, rédigés en termes identiques, réunis : Vu
l’article 10 § 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales et l’article L. 611-15 du Code de commerce ;
13
Sujet type d’examen 1
Attendu qu’il résulte du premier de ces textes que des restrictions à la liberté d’expression
peuvent être prévues par la loi, dans la mesure de ce qui est nécessaire dans une société
démocratique, pour protéger les droits d’autrui et empêcher la divulgation d’informations
confi dentielles ; qu’il en résulte que le caractère confi dentiel des procédures de
prévention des diffi cultés des entreprises, imposé par le second de ces textes pour
protéger, notamment, les droits et libertés des entreprises recourant à ces procédures, fait
obstacle à leur diffusion par voie de presse, à moins qu’elle ne contribue à la nécessité
d’informer le public sur une question d’intérêt général ;
Attendu que pour rejeter les demandes des sociétés du groupe Consolis, l’arrêt retient
encore que le fait pour la société Mergermarket Limited d’avoir publié, comme d’autres
journaux spécialisés, des informations confi dentielles, par application de l’article L. 611-15
du Code de commerce, ne constitue pas un trouble manifestement illicite au regard de la
liberté d’informer du journaliste ;
Qu’en se déterminant ainsi, sans rechercher si les informations diffusées, relatives à la
prévention des diffi cultés des sociétés du groupe Consolis et couvertes par la confi
dentialité, relevaient d’un débat d’intérêt général, la cour d’appel a privé sa décision de
base légale ; […]
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs : CASSE ET ANNULE
[…]
1
Cour de cassation, chambre commerciale,
t1
4 décembre 2019 (pourvoi n° 17-31.094)
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société Q… F…, entreprise de minoterie exploitant
ocumenD un moulin à […], est titulaire de la marque semi-fi gurative « Les Monts d’Arrée
tradition Bretagne » n° 93474333, déposé à l’Institut national de la propriété industrielle
(l’Inpi) le 22 juin 1993 dans la classe 30 et renouvelée le 9 juin 2003 ; qu’en application du
règlement communautaire n° 560/2010 du 25 juin 2010, la dénomination « Farine de blé
noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du Breizh » a été inscrite au
registre des indications géographiques protégées (IGP) et sa défense confi ée à l’association
Blé noir tradition Bretagne (l’association BNTB), en tant qu’organisme de défense et de
gestion, dont la société Q… F… était membre depuis l’année 1987, et qui est titulaire de la
marque semi-fi gurative « Blé noir tradition Bretagne Gwinizh du Breiz » n° 073512105,
déposée à l’Inpi le 5 juillet 2007 en classes 30, 31, 32 et 33 ; qu’à l’issue de la visite de
contrô le du moulin, interrompue en cours d’exécution, le 18 septembre 2009, par un
représentant du centre Certipaq mandaté par l’association BNTB, la société Q… F… s’est vu
notifi er, le 30 septembre 2009, son absence d’habilitation, ayant pour effet de la priver de
la faculté d’utiliser l’IGP en cause ; qu’elle a été, le 25 janvier 2010, informée de son
exclusion de l’association BNTB en raison du refus de certifi cation ; que reprochant à la
société Q…
F… de continuer à faire usage de sa marque et d’éléments composant l’IGP, l’association 14
BaSe documentaire
DSCG1
BNTB et la société du […], membre de l’association, l’ont assignée aux fins d’obtenir
réparation des atteintes portées à la marque « Blé noir tradition Bretagne Gwinizh du Breiz
»
et à l’IGP « Farine de blé noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du
Breizh » ; que l’Institut national de l’origine et de la qualité est intervenu volontairement à
l’instance ;
Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche, du pourvoi incident, dont l’examen est
préalable :
Attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ce moyen,
qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ; Mais sur ce moyen, pris en
sa première branche :
Vu l’article L. 642-21 du Code rural et de la pêche maritime, ensemble l’article 1er de la loi
du 1er juillet 1901 et l’article 1134 du Code civil, dans sa rédaction antérieure à
l’ordonnance du 10 février 2016 ;
Attendu que pour rejeter la demande d’annulation de l’exclusion de l’association BNTB,
prise par la présidente de celle-ci contre la société Q… F… le 25 janvier 2010, ainsi que la
demande de réintégration de cette société, l’arrêt retient que selon l’article 7 des statuts de
l’association BNTB, la qualité de membre « se perd par non-respect du cahier des charges »,
qu’ainsi libellée, cette clause s’interprète comme une clause de résiliation de plein droit de
la qualité de membre et qu’en l’absence de disposition statutaire autre, la résiliation n’est
subordonnée à aucun vote formel de la part d’une assemblée générale ; Qu’en statuant
ainsi, alors que dans le silence des textes et des statuts relatifs au fonctionnement d’une
association, la décision de radier ou d’exclure un sociétaire relève de l’assemblée générale,
son président ne pouvant prendre, en cette matière, que des mesures à titre conservatoire,
la cour d’appel a violé les textes susvisés ; PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de
statuer sur les autres griefs du pourvoi incident ni sur le pourvoi principal :
CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu’il confirme le jugement ayant déclaré irrecevable la
société du […] en son action en contrefaçon de la marque semi-figurative « Blé noir
tradition Bretagne » et déclaré recevable l’intervention volontaire de l’Institut national de
l’origine et de la qualité au titre de l’atteinte portée à l’indication géographique protégée
« Farine de blé noir de Bretagne/Farine de blé noir de Bretagne – Gwinizh du Breizh »,
l’arrêt rendu le 7 février 2017, entre les parties, par la cour d’appel de Rennes ; remet, en
conséquence, sur les autres points, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Rennes.
15
dScG1
Sujet type d’examen
1 SaVoirS eSSentieLS
1 Droit général des contrats et obligations
A Contrat de vente
Défi nition
Selon l’article 1582 al. 1 du Code civil, la vente est la convention par laquelle l’un s’oblige à
livrer une chose et l’autre à la payer.
La vente est dite parfaite lorsque les parties sont d’accord sur la chose (future ou non,
déterminée ou déterminable, chose fongible ou corps certain) et le prix (déterminé ou
déterminable).
La vente produit deux séries d’effets :
– un transfert de propriété ;
– un transfert des risques.
obligations des parties au contrat de vente
Délivrance dans
les délais
d’une chose conforme
Délivrance
Délivrance d’une chose
(et de ses accessoires)
dans l’état où elle se trouvait
au jour de la vente
Garantie contre l’éviction
afin d’assurer
une jouissance paisible
Obligations du vendeur
Garantie
Garantie contre les vices
cachés inconnus au jour
de la vente et vices
empêchant l’usage
normal de la chose
Obligation de sécurité
générale
Sécurité
Sécurité des produits
défectueux
16
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
Le prix peut être :
– déterminé ou déterminable
– fixé par les parties
ou un tiers
Payer
Le paiement doit
intervenir au jour prévu
dans le contrat
Obligations de l’acheteur
ou lors de la délivrance
L’acheteur doit retirer
le bien à ses frais,
Prendre livraison
dans le délai prévu
au contrat ou dans
un délai raisonnable
B Contrat d’entreprise
Définition
Variété de louage d’ouvrage, le contrat d’entreprise est une convention par laquelle un
entrepreneur s’engage, contre rémunération, à réaliser au bénéfice d’un donneur d’ordre
(maître d’ouvrage) un travail, de façon indépendante et sans le représenter.
conditions de formation du contrat d’entreprise
Les parties doivent
se communiquer
La détermination
Règles générales
les informations
du prix de la prestation
de formation
déterminantes pour
ne conditionne pas
des contrats
l’accomplissement
la validité du contrat
de la prestation
obligations de l’entrepreneur et du maître d’ouvrage
• Obligations principales : obligation de réaliser la prestation convenue, livraison de
l’ouvrage au lieu et à la date convenus dans le contrat. À défaut, l’entrepreneur doit
s’exécuter dans un délai raisonnable. En cas de litige, il lui incombe de prouver
Entrepreneur
l’étendue de la mission qui lui a été confiée.
• Obligations accessoires : obligations d’information et de sécurité ou de prudence,
obligation de surveillance du bien confié par le client, obligation de conseil.
17
Sujet type d’examen 1
• Obligation de payer les travaux :
– la date du paiement des travaux est, en principe, celle de leur achèvement, voire de leur
réception ;
– en pratique, un fractionnement du prix est mis en place.
Maître
• Obligation de prendre livraison :
d’ouvrage
– il a l’obligation de prendre livraison de la chose. À défaut, l’entrepreneur est en droit de
faire vendre la chose aux enchères et de se faire payer sur le prix de vente ;
– par la réception de l’ouvrage, il reconnaît l’exécution correcte des travaux réalisés par
l’entrepreneur. Cette dernière emporte transfert des risques et couverture des défauts
apparents, sauf en cas de réserves.
2 Zoom sur un contrat particulier : le contrat d’assurance Défi nition
Le contrat d’assurance est la convention par laquelle un assureur s’engage moyennant le
paiement d’une prime ou cotisation à verser une somme d’argent à l’assuré (ou à un tiers,
en cas d’assurance-vie et de décès de l’assuré) si le risque vient à se réaliser.
Dans le domaine assurantiel, le risque doit être indépendant de la volonté des parties.
Formation du contrat d’assurance
L’assurance
dommages-ouvrage,
un contrat spécifi que :
L’assureur donne
L’assureur fait remplir
Le contrat doit être
http://dunod.link/
une information
une proposition
écrit et la police
wph6joc
précontractuelle
d’assurance avec
d’assurance doit
sur le prix
un questionnaire,
être signée.
et les garanties.
ce qui ne crée
Prise d’effet Le contrat prend
Il remet un projet
aucune obligation
effet au jour de
de contrat ou
juridique de contracter
sa conclusion mais
une notice
(le formulaire doit être
Information de l’assuré
une clause peut
d’information
Information de l’assureur rempli de bonne foi).
reporter sa prise
décrivant les
Le contrat se forme
d’effet, en général
garanties,
quand l’assureur
à compter du premier
les exclusions
accepte la proposition
versement de la
et les obligations
d’assurance émise
prime par l’assuré.
de l’assuré.
par la personne

souhaitant
s’assurer.
18
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
couverture des risques de l’entreprise par un contrat d’assurance Couverture des risques
de l’entreprise
Contrat d’assurance des biens
Contrat d’assurance
de l’entreprise incendie,
de la responsabilité
accidents et risques divers
civile de l’entreprise
(IARD)
L’assurance
L’assurance
L’assurance
perte
L’assurance
Couvre
du chef
« homme-clé »
d’exploitation
relative à
les biens
L’assurance-
d’entreprise
garantit
couvre
l’exploitation
de l’entreprise
crédit
couvre les
contre le risque
la perte
couvre la
et l’argent
permet
conséquences
de décès ou
de chiffre
responsabilité
liquide en
à l’entreprise
pécuniaires de
d’invalidité
d’affaires
délictuelle
cas de vol,
de s’assurer
la responsabilité d’une personne
suite à
du fait de
incendie,
contre
des dirigeants
considérée
un sinistre
ses préposés,
dégâ t des eaux,
les risques
à l’égard des
comme
entraînant
bâ timents
tempête
d’impayés.
tiers en cas
essentielle
une baisse,
et des choses
et bris.
de faute
à la bonne
voire
qu’elle a sous
ou de violation
marche de
une suspension
sa garde.
de la loi.
l’entreprise.
de l’activité.
modification du contrat d’assurance en cas d’évolution du risque
• L’assureur propose de revoir les conditions initiales par la signature Modification
intervenant
d’un avenant au contrat. L’assureur doit recueillir l’accord de l’assuré.
à la demande de l’assureur
• En cas de refus de l’assuré, l’assureur doit maintenir le contrat initial mais pourra le
résilier à l’échéance annuelle suivante.
• L’assuré doit faire sa demande par lettre recommandée.
Modification intervenant
• L’assureur dispose de 10 jours pour s’opposer. À défaut, son silence à la demande de
l’assuré
vaut acceptation par dérogation au principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation.
19
Sujet type d’examen 1
A Cas de l’aggravation du risque
procédure à respecter en cas d’aggravation du risque
L’assuré doit
déclarer l’aggravation
du risque dans
les 15 jours
où il en a eu connaissance
L’assureur
dispose de 10 jours
pour décider de résilier
ou maintenir le contrat
avec une majoration
de la cotisation
En cas de
résiliation, cette
dernière intervient
10 jours après
la notification
cas de majoration ou d’absence de majoration de la cotisation
Aggravation majeure/signifi cative du risque
Aggravation mineure du risque
Proposition de majoration de la cotisation
Enregistrement
Absence de majoration.
par l’assureur.
de la modifi cation
par l’assureur (avenant).
• L’assuré ne donne pas suite ou refuse
le nouveau montant dans le délai de 30 jours.
L’assureur peut résilier le contrat.
• L’assuré accepte. Un avenant ou un nouveau
contrat est établi.
B Cas de la minoration du risque
Lorsque le montant de la cotisation était basé sur des circonstances qui n’existent plus, le
montant doit être réduit. Le refus de l’assureur d’y procéder permet à l’assuré de résilier le
contrat. La résiliation prend effet 30 jours après la dénonciation faite par l’assuré.
20
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
3 Imposition des sociétés relevant de l’impôt sur les sociétés De nombreuses
entreprises peuvent bénéficier du régime de faveur des PME en matière d’imposition de
leur résultat. Pour y être éligibles, les sociétés doivent satisfaire trois conditions
cumulatives.
É ligibilité au régime de faveur des pme
Capital détenu
CAHT
Capital social
à hauteur de 75 % min.
de l’exercice N–1
entièrement libéré
par des personnes
< 10 M€ HT
physiques
régime de faveur : taux d’imposition en fonction de la tranche du résultat fiscal Taux
d’imposition
Jusqu’à 42 500 €
15 %
Au-delà de 42 500 €
25 %
4 Territorialité de la TVA
A Livraisons intracommunautaires : conditions de fond
Définition
Une livraison intracommunautaire (LIC) est une livraison de biens intervenant entre
deux pays de l’Union européenne.
Afin d’être exonérées de TVA, les livraisons intracommunautaires doivent satisfaire trois
conditions.
conditions cumulatives de l’exonération de tVa des Lic
Preuve que les biens
Fourniture du numéro
sont livrés vers
Déclaration d’échange
d’immatriculation
un autre É tat membre
de biens (DEB) remplie
intracommunautaire
de l’UE que celui
dans les délais
par le client
du fournisseur
B Régime fiscal des opérations d’import-export
Les exportations sont exonérées de TVA.
Les importations sont soumises à la TVA, au taux de TVA du pays du destinataire.
La TVA est autoliquidée pour l’importateur, comme pour les acquisitions
intracommunautaires.
21
Sujet type d’examen 1
C Ventes à distance (VAD)
Défi nition
Une vente à distance (VAD) est une opération commerciale réalisée auprès d’un
particulier ou d’une entité non redevable de la TVA au cours de laquelle les deux parties ne
se rencontrent pas physiquement (ex. : vente en ligne, vente par correspondance…).
Dans le cadre d’une vente à distance, l’acquéreur, qu’il soit particulier ou non-assujetti, ne
déduit pas la TVA.
Vad : redevable de la tVa et taux applicable
Qui est redevable Le vendeur est redevable de la TVA.
de la TVA ?
• Le taux de TVA applicable dépend du montant HT des ventes annuelles réalisées par le
fournisseur.
• Le seuil est de 10 000 € HT. Il est apprécié en tenant compte des opérations réalisées
pendant l’année civile en cours et durant l’année civile précédente.
CAHT réalisé dans les autres pays membres
CAHT réalisé dans les autres pays
de l’UE ≤ 10 000 €
membres de l’UE > 10 000 €
Quel taux de TVA
appliquer ?
Ou, sur option
TVA – É tat de départ
du vendeur,
TVA – É tat d’arrivée
TVA – É tat d’arrivée(1)
(1) Le vendeur peut avoir intérêt à opter pour le taux de TVA du pays de destination dès
lors que ce taux est inférieur à celui du pays de départ.
5 Opérations en devises
• Lors de l’entrée dans le patrimoine, la créance ou la dette est convertie en euros.
• À l’inventaire, l’évolution du cours de la devise peut entraîner :
– une perte latente appelée « écart de conversion – Actif »
(compte 476 du PCG)
Règles comptables
– un gain latent appelé « écart de conversion – Passif » (compte 477 du PCG).
• En application du principe de prudence, l’écart de conversion Actif donne lieu à un
enregistrement comptable d’une dotation aux provisions pour perte(s) de change (compte
6865 du PCG).
É cart de conversion – Actif
À déduire
É cart de conversion – Passif
À réintégrer
Règles fi scales
Dotation aux provisions
À réintégrer
pour perte(s) de change
Reprise sur provisions
À déduire
pour perte(s) de change
22
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
6 Territorialité de l’impôt sur les sociétés (IS)
et l’impôt sur le revenu (IR)
A Territorialité de l’IS
principe et dérogations
Principe
Dérogations
Territorialité applicable aux bénéfices
• Les bénéfices réalisés par une société
et aux pertes (CGI, art. 209-1) :
française dans des entreprises
l’IS frappe les bénéfices réalisés
exploitées à l’étranger ne sont pas
par les entreprises exploitées en France
soumis à l’IS français.
ainsi que ceux attribués à la France
• Les bénéfices réalisés en France
par une convention internationale
par des sociétés étrangères
(quelle que soient leurs nationalités)
sont imposables à l’IS français.
Définition
La notion d’entreprise exploitée en France (ou hors de France) n’est pas définie par la
loi. Afin de caractériser le lieu d’exploitation de l’entreprise, il convient de se référer soit à
la jurisprudence, soit à la convention internationale lorsqu’il en existe une.
La jurisprudence retient trois critères (non cumulatifs) qui, dans le cadre d’une société
française, sont susceptibles de caractériser l’exercice d’une activité commerciale habituelle
à l’étranger, par conséquent non imposable à l’IS en France.
critères de l’exercice d’une activité commerciale habituelle à l’étranger
• L’installation doit revêtir un caractère de permanence
Établissement stable
et une autonomie propre.
• Ex. : filiale, succursale, usine, comptoir de vente.
• Les opérations réalisées à l’étranger doivent se détacher des autres opérations de
l’entreprise. Elles doivent représenter un Cycle commercial complet
cycle commercial complet.
• Ex. : opérations d’achat de marchandises suivies de leur revente.
• La société réalise des opérations à l’étranger par
l’intermédiaire de représentants qui n’ont pas de personnalité
professionnelle indépendante (à la différence des courtiers
et des importateurs). Ces représentants sont salariés
Représentants à l’étranger
de l’entreprise et disposent d’une autonomie pour négocier
des contrats en son nom et pour son propre compte.
• La société est alors considérée comme exerçant elle-même
dans le pays étranger une activité imposable.
23
Sujet type d’examen 1
B Territorialité de l’IR
critères du domicile fi scal en France
Centre des intérêts
Lieu de résidence
Exercice de l’activité
économiques
du foyer fiscal
professionnelle
(comptes bancaires,
biens immobiliers…)
Que les revenus soient de source française ou étrangère, dès lors que le domicile fi scal est
en France, la personne physique ou morale est imposée à l’IR en France.
Les conventions fi scales internationales visent à éviter une double imposition des revenus,
en France et à l’étranger. Elles reposent sur deux méthodes :
– la méthode de l’exonération selon laquelle un des deux pays exonère le revenu ;
– la méthode de l’imputation selon laquelle l’impô t payé dans un pays est imputé sur
l’impô t dû dans l’autre.
7 Prise de participation et régime des sociétés mères
et fi liales
A Régime mère-fi lle
Conditions d’éligibilité
Conséquences fi scales
• Les deux sociétés sont soumises à l’IS, de droit
• Les dividendes perçus par la société mère sont
ou sur option.
exonérés. Ils sont déduits du résultat fi scal.
• La société mère détient au moins 5 % du capital
• La société mère doit réintégrer, dans son résultat
et des droits de vote de la fi liale.
fi scal, une quote-part de frais et charges égale
• Les titres détenus par la société mère doivent
à 5 % du dividende brut.
être conservés pendant au moins 2 ans.
24
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
B Participation d’une société soumise à l’IS dans une société soumise à l’IR :
transparence fiscale
résultat fiscal
Société S
Société R
Prise de participation
(soumise à l’impô t
(soumise à l’impô t
sur les sociétés, ex. : SA)
sur le revenu, ex. : SNC)
Société R − Résultat fiscal
Déficit fiscal
Bénéfice fiscal
Société S − Traitement fiscal
Déduction de la quote-part attribuée à S
Réintégration de la quote-part attribuée à S
résultat comptable
Résultat comptable de R
Quote-part distribuée à S
Dividende non imposable
(société soumise
(dividende)
(à déduire)
à l’IS, ex. : SA)
8 Entreprises en difficulté
La prévention
A Prévention des difficultés par l’information et l’alerte
des difficultés
des entreprises
implique également
• Obligation de tenue d’une comptabilité et d’établissement de comptes annuels la publicité
pour tout commerçant, personne physique ou morale, et les personnes morales des
créances
de droit privé non commerçantes ayant une activité économique et dépassant impayées
(CGI,
deux des trois seuils fixés (50 salariés, 3,1 M€ de CAHT, 1,55 M€ de total au bilan).
art. 1929 quater
Obligation
• Obligations relatives au contenu des comptes.
pour les créances
d’information
• Obligation d’établissement de comptes consolidés pour certaines sociétés.
fiscales et Code
• Obligation d’établissement de comptes prévisionnels pour les sociétés de la sécurité
commerciales et les personnes morales de droit privé non commerçantes sociale, art. L.
243-5
ayant une activité économique (ex. : GIE) et qui comptent 300 salariés ou plus pour les
créances
ou dont le montant net du CA est égal ou supérieur à 18 M€.
sociales).
25

Sujet type d’examen 1


• Par le CAC qui a l’obligation, au cours de sa mission, de déclencher la procédure d’alerte
lorsqu’il relève des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation (C. com.,
art. L. 234-1).
• Par les associés, via leur droit d’alerte (droit de poser, deux fois par exercice, des
questions écrites aux dirigeants). L’exercice de ce droit varie selon la forme juridique.
Alerte
• Par le CSE, via son droit d’alerte, lorsqu’il a connaissance de « faits de nature à affecter de
manière préoccupante la situation économique de l’entreprise »
(C. trav., art. L. 2312-63).
• Par le président du tribunal qui a connaissance de diffi cultés de nature à compromettre
la continuité de l’exploitation et qui peut alors convoquer les dirigeants à un entretien afi n
que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation (C. com., art. L. 611-2).
B Mandat ad hoc et conciliation
Le mandat ad hoc et la procédure de conciliation sont deux moyens visant à Mandat ad hoc
traiter de manière non judiciaire (à l’amiable) les diffi cultés des entreprises : et
conciliation sont ils constituent des recours permettant d’éviter les procédures collectives
aussi parfois appelés ( sauvegarde, redressement, liquidation).
« procédures amiables
de prévention ».
traitement non judiciaire des diffi cultés
Procédure de conciliation
Mandat ad hoc (C. com., art. L. 611-3)
(C. com., art. L. 611-4 à 611-12)
Le débiteur en diffi culté, mais non
Le débiteur exerçant une activité commerciale
en cessation des paiements, demande
ou artisanale qui éprouve une diffi culté juridique,
Initiative
au président du tribunal la désignation
économique ou fi nancière, avérée ou prévisible, et ne se
d’un mandataire ad hoc.
trouvant pas en cessation des paiements depuis plus de
45 jours, expose ses diffi cultés au président du tribunal.
• Le président du tribunal peut,
• Si le président du tribunal juge la demande
à la demande d’un débiteur, désigner
opportune, il peut ouvrir une procédure
un mandataire ad hoc dont il détermine
de conciliation et désigner un conciliateur pour une
la mission et sa durée.
période n’excédant pas 4 mois (prorogation possible,
• Le débiteur peut proposer le nom
à concurrence de 5 mois au total à la demande
d’un mandataire ad hoc.
du conciliateur).
• La décision nommant le mandataire
• La décision ouvrant la procédure de conciliation
ad hoc est communiquée
est communiquée au ministère public et, en cas
pour information au(x) CAC lorsqu’il
de contrô le légal des comptes, au(x) CAC.
en a été désigné(s).
• Le conciliateur a pour mission de favoriser
• Le mandataire est tenu par une obligation
la conclusion entre le débiteur et ses principaux
Caractéristiques
de confi dentialité.
créanciers d’un accord amiable destiné à mettre
principales
• Le mandataire cherche des solutions
fi n aux diffi cultés de l’entreprise (il peut également
(accord avec les créanciers, cessions, etc.)
présenter toute proposition se rapportant à la
mais n’assume pas la gestion de
sauvegarde de l’entreprise, à la poursuite de l’activité
l’entreprise.
économique et au maintien de l’emploi, C. com.,
• Si le mandataire constate la cessation
art. L. 611-7).
des paiements, il doit en informer
• Le conciliateur a une obligation de confi dentialité.
le président du tribunal.
• L’accord de conciliation est soit simplement constaté
• Le tribunal compétent est le tribunal
par le président du tribunal (confi dentialité préservée),
de commerce si le débiteur exerce
soit homologué (confi dentialité rompue, garanties
une activité commerciale ou artisanale
offertes aux créanciers). Dans les deux cas, l’accord
et le tribunal judiciaire dans les autres cas.
a force exécutoire.
26
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
Procédure de conciliation
Mandat ad hoc (C. com., art. L. 611-3) (C. com., art. L. 611-4 à 611-12)
• Les créanciers signataires de l’accord ne peuvent agir
en recouvrement de leurs créances. Les non-signataires
conservent leur droit de poursuite, même si le juge
peut leur imposer un délai.
• L’ouverture d’une procédure de sauvegarde,
de redressement ou de liquidation judiciaire met fin
Caractéristiques
de plein droit à l’accord.
principales (suite)
• Les créanciers ayant effectué un nouvel apport
en trésorerie au débiteur en vue d’assurer la poursuite
de son activité, dans le cadre d’une procédure
de conciliation ayant donné lieu à un accord
homologué, bénéficient du privilège de conciliation
(« new money ») : ils seront payés prioritairement
en cas de procédure collective.
9 Droit des associations
Définition
Aux termes de l’article 1er de la loi 1901, l’association est une convention par laquelle
deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs
connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.
L’association a un but non lucratif sauf exception. Toute association est régie, quant à sa
validité, par les principes généraux du droit applicables aux contrats et obligations.
A Principes du droit associatif : gestion désintéressée
Non-distribution
des bénéfices
réalisés
Dévolution
des biens
Bénévolat
de l’association
des
dissoute
dirigeants
27
Sujet type d’examen 1
B Constitution d’une association
Personne physique ou morale
2 personnes minimum
Membres fondateurs ayant créé l’association
Membres actifs et adhérents ayant cotisé
Membres d’honneur dispensés du paiement de la cotisation
Membres bienfaiteurs ayant acquitté une cotisation
plus élevée que la cotisation annuelle
C Types d’associations
Association déclarée
Association reconnue d’utilité publique
• Déclaration en préfecture.
• Association de grande taille :
• Publication au Journal offi ciel ( JO).
– au moins 200 adhérents ;
• Acquisition de la personnalité morale
– plus de 46 000 € de ressources annuelles.
et d’une capacité juridique dite petite capacité
• Couverture géographique dépassant le périmètre
juridique.
local.
• Poursuite d’un intérêt général.
• Période probatoire de 3 ans exigée, sauf exception,
après la déclaration initiale à la préfecture.
• Demande adressée au ministère de l’Intérieur,
avis en Conseil d’É tat.
• Reconnaissance par décret pris en Conseil d’É tat.
• Fonctionnement démocratique.
• Grande capacité juridique.
Association agréée
Association non déclarée
• Propre à certains périmètres ministériels.
• Principe de la liberté associative.
• Issue de textes législatifs et réglementaires.
• Absence de contrô le.
• Forme de relations privilégiées qu’un ministère
• Absence de formalisme.
souhaite entretenir avec telle ou telle association.
• Absence de capacité juridique.
• Subventions et extension de la capacité juridique
soumises à agrément.
D Direction de l’association
L’association est dirigée par des personnes physiques ou morales qui peuvent cumuler,
sans limite, les mandats exercés dans d’autres associations, sauf statuts 28
SaVoirS eSSentieLS
DSCG1
contraires. À défaut de dispositions statutaires spécifiques (conventions réglementées), les
personnes physiques peuvent également cumuler un mandat et un contrat de travail.
principales règles de gouvernance associative
Les statuts fixent
En cas de direction collégiale,
librement :
existence :
– le nombre
• D’un bureau composé :
d’administrateurs
Une décision
– d’un président qui représente l’association
– les modalités
prise par
vis-à -vis des tiers
de leur désignation
une personne
– d’un secrétaire qui assure les relations
– la durée
ou organe
avec les adhérents et organise le travail
de leur fonctions
n’ayant
– d’un trésorier qui assure la gestion financière
– les conditions
pas le pouvoir
de leur renouvellement
d’engager
• D’un CA composé des administrateurs :
(à défaut, la durée
l’association
– dont le nombre, les pouvoirs
du mandat, c'est-à -dire
est nulle
et le fonctionnement sont fixés dans
les statuts
la durée de l’association)
– qui convoque des AG
– les pouvoirs
– qui prépare les travaux de l’AG
des dirigeants
E Fonction désintéressée et rémunération au sein d’une association Cas des
associations dont les ressources annuelles
Cas général
dépassent 200 000 € : possibilité, sous condition, de rémunérer un ou plusieurs
dirigeants au-delà des trois quarts du Smic
Conditions
Principes
• Une délibération a validé, à la majorité
• La rémunération
des deux tiers des membres de l’association,
n’est possible qu’à partir
une rémunération des dirigeants excédant
de la 4e année d’existence
La rémunération
les trois quarts du Smic.
de l’association.
de chaque dirigeant
• Les statuts et conditions de fonctionnement
• Le nombre de dirigeants
ne doit pas dépasser
de l’association assurent la transparence
pouvant être rémunérés
les trois quarts
financière, l’élection démocratique et périodique
varie selon le montant
du Smic.
des dirigeants ainsi que le contrô le de la gestion
des ressources annuelles.
par ses membres.
• Les subventions publiques
• Le montant des rémunérations versées
ne sont pas prises en compte
à chaque dirigeant est indiqué dans une annexe
dans le calcul de la moyenne
aux comptes de l’association.
des ressources annuelles.
• Un commissaire aux comptes doit être désigné.

29
corrigé du sujet
type d’examen 1
dScG1
deS SaVoirS aux compÉ tenceS
Dossier 1 Diversité des contrats
1.1 Après avoir qualifi é le contrat conclu entre les deux sociétés, vous évo-querez les
solutions qui s’offrent à Gameplus face à cette situation tout en choisissant celle qui vous
semble la plus adaptée (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Maîtriser les effets des dispositions contractuelles engageant l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– qualifi er le contrat ;
– exposer les actions possibles (et, plus particulièrement, les sanctions encourues) en cas
d’inexécution ainsi que leurs avantages et/ou inconvénients ;
– choisir l’action la plus adaptée en fonction de la situation exposée.
Le contrat conclu par les deux entreprises est un contrat d’entreprise puisqu’il s’agit de la
réalisation d’un décor de salle de jeux.
Les sanctions de la mauvaise exécution d’un contrat d’entreprise sont multiples et sont
issues de la théorie générale des obligations.
Lorsque
la méthodologie La première solution qui s’offre au créancier est d’invoquer l’exception
d’inexé-
du cas pratique cution afi n de contraindre son cocontractant à s’exécuter. Elle consiste à ne
pas n’est pas exigée, exécuter son obligation en retour et revêt une fonction comminatoire,
c’est-à -
vous êtes libre dire que son but est de faire pression. Mais cette solution n’est que
provisoire de l’appliquer
ou non. et, comme le montre la situation, en cas d’inaction du débiteur, la situation Dans
tous les cas, reste bloquée.
votre réponse doit Il est aussi possible de demander une réduction du prix proportionnelle
à ce qui a être structurée. été mal exécuté. Pour ce faire, le créancier doit, en premier lieu,
mettre en demeure le débiteur d’exécuter correctement l’obligation et « solliciter » une
réduction de prix. Ce n’est que si le débiteur ne s’exécute pas que le créancier pourra alors,
dans un second temps, notifi er sa décision de réduire le prix. L’inconvénient ici est de
savoir si la réduction appliquée est bien proportionnelle et si l’action en justice du
cocontractant est, sur ce fondement, plus que possible.
La troisième solution est l’exécution forcée en nature du contrat afi n d’obtenir ce qui a été
prévu et non un équivalent, ce qui est possible du moment qu’il ne s’agit pas d’une
obligation purement personnelle. Cette action n’est possible qu’à trois conditions : le
créancier doit d’abord mettre en demeure le débiteur, puis lui laisser un délai raisonnable
pour s’exécuter et enfi n, le créancier ne peut faire exécuter l’obligation par un tiers que si
cette exécution pré-
sente un coû t raisonnable. Il peut demander au débiteur le remboursement des sommes
engagées à cette fi n. Le débiteur pourra saisir le juge afi n de contester le montant du
remboursement.
30
deS S
S aV
a oirS
S aux
ux compÉ tenceS
DSCG1
Article 1222 du Code civil
Après mise en demeure, le créancier peut aussi, dans un délai et à un coû t raisonnable, faire
exécuter lui-même l’obligation ou, sur autorisation préalable du juge, détruire ce qui a été
fait en violation de celle-ci. Il peut demander au débiteur le remboursement des sommes
engagées à cette fin.
Il peut aussi demander en justice que le débiteur avance les sommes nécessaires à cette
exécution ou à cette destruction.
La dernière possibilité est d’obtenir la résolution du contrat. Cette résolution peut être
prévue par le contrat, ce qui n’est pas le cas ici. Une alternative s’offre au créancier : la
résolution unilatérale ou la résolution judiciaire. Le juge peut décider de la résolution. Pour
ce faire, il étudiera les manquements du débiteur, qui doivent être conséquents, et vérifiera
que la demande du créancier est émise de bonne foi, mais il pourra aussi ordonner
l’exécution du contrat, éventuellement en accordant un délai au débiteur. Il est possible que
le créancier décide de ne pas saisir le juge et de rompre le contrat. L’inexécution doit être
suffisamment grave. Sauf cas d’urgence, le débiteur doit préalablement être mis en
demeure de s’exécuter dans un délai raisonnable et informé que le contrat pourra être
résolu unilatéralement si l’inexécution persiste. Dans ce dernier cas, le créancier notifie au
débiteur la résolution en précisant les raisons qui la motivent. À tout moment, le débiteur
peut saisir le juge pour contester la résolution.
En l’espèce, l’exception d’inexécution a été invoquée mais elle n’a pas suffi.
Demander une réduction du prix ne servira à rien car la salle ne sera pas achevée pour
autant et une action d’Escapdeco sera possible afin de contester le montant retenu. Saisir le
juge pour la résolution est possible mais une telle action risque de prendre du temps.
Décider de la résolution unilatérale ne semble pas judicieux car le caractère conséquent de
l’inexécution peut être remis en cause par le débiteur. L’exécution forcée en nature par
remplacement semble être la solution adéquate, ce qui permettra de confier la fin des
travaux à une autre entreprise aux frais d’Escapdeco et d’ouvrir la salle d’ escape game dans
le temps imparti, conformément à la publicité réalisée.
1.2 Que peut invoquer Gameplus à l’encontre de Jumpyfun ?
compétence visée
Maîtriser les dispositions régissant les contrats courants (et, plus particulièrement, le
contrat de vente).
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
En matière de contrat de vente, le candidat doit définir :
– la garantie des vices cachés ;
– les conditions d’application ;
– les actions possibles.
31
Sujet type d’examen 1
En quoi la garantie des vices cachés consiste-t-elle ?
Article 1641 du Code civil
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la
rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage, que
l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait
connus.
Règles juridiques. Le vice doit être inhérent à la chose et correspondre à l’absence d’une
qualité normalement attendue. Le vice doit être relativement conséquent car il doit
empêcher l’usage de la chose.
L’action n’est possible que si le vice était caché, c’est-à -dire inconnu lors de la conclusion du
contrat, et s’il est demeuré caché à la réception du bien.
L’acheteur a le choix entre une action rédhibitoire ou estimatoire, c’est-à -dire soit rendre la
chose et se faire restituer le prix, soit la garder et se faire rembourser une partie du prix.
Indépendamment de cette action, il peut obtenir des dommages et intérêts, par exemple en
cas de mauvaise foi du vendeur. Le délai pour agir en garantie est de 2 ans à compter du
jour de la découverte du vice.
Application au cas. Gameplus peut agir en garantie des vices cachés puisque l’usage des
structures gonfl ables est impossible et que l’expert a démontré qu’elle n’était en rien
responsable. L’action sera donc l’action rédhibitoire afi n que le prix versé pour ces deux
structures lui soit restitué. Il ne semble pas que Jumpyfun soit de mauvaise foi. Par
conséquent, la société n’aura pas à verser de dommages et intérêts.
1.3 À l’aide de vos connaissances et de la base documentaire, exposez les points importants
à analyser pour déterminer si l’assurance couvre ou non la fermeture pour cause de
pandémie (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence attendue
Maîtriser les dispositions régissant les contrats courants et plus particulièrement le
contrat d’assurance.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– défi nir l’assurance perte d’exploitation et ses conditions d’application ;
– extraire des documents les points importants.
Les entreprises sont couvertes pour une assurance dommages aux biens comprenant une
couverture en cas de sinistre précisé dans le contrat tel que l’incendie ou le vol, assurance
dite IARD (incendie, accident et risques divers).
La plupart de ces polices comportent une garantie de pertes d’exploitation permettant de
couvrir les entreprises contre les pertes de marge brute 32
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S aux
ux compÉ tenceS
DSCG1
intervenant à la suite de la survenance d’un sinistre. Cette assurance ne joue que si le
dommage provient d’un événement mentionné par le contrat IARD.
C’est sur ce point que les assureurs ont argué du fait qu’ils n’avaient pas à couvrir les pertes
survenues dans le cadre de la pandémie puisque celle-ci n’entrait pas dans les cas couverts.
Pour eux, les pertes ne peuvent être prises en charge l’absence de dommage matériel. C’est
ce qui ressort du document 1 : « La première réponse des assureurs a été de dire que la
pandémie n’était pas couverte par les contrats en pertes d’exploitation parce que ce risque
n’est tout simplement pas assurable. Par ailleurs, pour l’immense majorité des contrats, il
faut un dommage matériel, comme un incendie, pour que les pertes d’exploitation soient
prises en charge, indique Florence Lustman, présidente de la Fédération française de
l’assurance. »
Il est vrai que la couverture des pertes d’exploitation sans dommage est très rare et,
lorsqu’elle existe, ses capacités financières sont limitées. Mais la pandémie de Covid-19 a
mis en exergue des points fondamentaux du droit des contrats en matière de rédaction et
d’interprétation de la convention :

– la rédaction des polices d’assurance est primordiale ;

– en cas de clause claire, le juge ne peut l’interpréter et les parties doivent appliquer le
contrat tel que prévu, ce qui est rappelé dans le second article : l’ordonnance du tribunal
signale ainsi qu’une clause de garantie intitulée
« fermeture temporaire administrative », du chapitre « pertes d’exploitation », stipule bien
que sont couvertes celles « qui sont la conséquence directe de la fermeture temporaire de
l’établissement assurée par les autorités municipales ou préfectorales suite aux seuls
événements suivants : meurtre, suicide, maladie contagieuse, épidémie, intoxication
alimentaire ou empoisonnement ». Cette clause est rédigée en des « termes [qui] sont clairs
et ne sont sujets à aucune interprétation », souligne le tribunal ;

– en cas de clause peu claire, le juge interprète le contrat à la lumière de l’intention des
parties ;
– le contrat doit être interprété en faveur du débiteur, donc de l’assuré, et ce malgré le refus
des assureurs d’adhérer pleinement à cette règle : « D’autres s’y opposent, au motif que la
pandémie et la fermeture de tous les commerces n’étaient pas dans l’intention de ceux qui
ont rédigé les contrats. »
Ainsi, une mauvaise rédaction de la clause peut permettre au juge de conclure que la
garantie pour pertes d’exploitation est une garantie autonome et que la couverture n’est
pas subordonnée à un dommage.
Afin de déterminer si la garantie est couverte en cas de pandémie, l’entreprise doit s’en
remettre à la clause définissant les cas de sinistres couverts. Si la clause ne vise pas ce
risque et qu’elle est précise, alors l’entreprise n’est pas couverte. En revanche, si la clause
est floue, il est possible qu’elle joue dans un contexte de pandémie.
33
Sujet type d’examen 1
Dossier 2 Fiscalité des groupes de sociétés
2.1 La société Breizcalor peut-elle bénéfi cier du régime de faveur des PME en matière
d’impô t sur les sociétés ? Justifi ez votre réponse.
compétence visée
Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fi scaux liés à la constitution ou à
la transformation de sociétés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Les conditions d’éligibilité d’une entreprise au régime fi scal de faveur des PME
doivent être connues du candidat car, en pratique, de nombreuses entreprises peuvent s’en
prévaloir.
Quelles sont les règles fi scales spécifi ques aux PME ?
Règles fi scales. Pour bénéfi cier du régime de faveur des PME, il faut remplir les trois
conditions cumulatives suivantes :
NOTRE CONSEIL – le capital social est entièrement libéré ; Dans un premier – le capital
social est détenu à hauteur d’au moins 75 % par des personnes temps, il est
physiques ;
conseillé – le chiffre d’affaires HT n’excède pas 10 000 000 €.
de rappeler
les conditions, Application au cas. En l’espèce, les deux premières conditions sont
réunies, mais puis de vérifi er pas la troisième, puisque l’énoncé précise que le chiffre
d’affaires hors taxes est si l’entreprise proche de 120 M€. La société Breizcalor ne peut pas
bénéfi cier du régime de les valide. faveur des PME.
2.2 Exposez succinctement l’intérêt de l’autoliquidation de la TVA sur les importations (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Pour chacune des opérations décrites dans
le document 4, vous présenterez l’analyse fi scale en matière de TVA (TVA exigible, TVA
déductible, date d’exigibilité).
compétence visée
Maîtriser le régime fi scal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit maîtriser les règles d’exigibilité de la TVA relatives aux opérations
réalisées en interne et à l’international.
Le mécanisme de l’autoliquidation de la TVA consiste à faire apparaître (comme pour les
acquisitions intracommunautaires) sur la déclaration de TVA du mois d’avril N, le montant
de la TVA due sur l’importation et le montant de la TVA déductible correspondant, évitant
ainsi tout décalage de trésorerie.
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• 5 décembre N
Il s’agit d’une opération de livraison intracommunautaire de biens et prestations de
services à une entreprise assujettie à la TVA.
Les partenaires ont communiqué leurs numéros d’identification intracommunautaire.
La société Breizcalor remplit régulièrement la déclaration d’échange de biens (EMEBI).
L’opération est exonérée de TVA pour l’entreprise Breizcalor.
• 12 décembre N
Il s’agit d’une opération de vente à distance auprès d’un particulier (non assujetti à la TVA).
La TVA est due par l’entreprise Breizcalor mais à quel taux ? Taux de TVA allemand ou taux
de TVA français ?
Comme le montant des ventes à distance de l’exercice N–1 n’excède pas 10 000 € HT, le
taux de TVA est le taux français, sauf si la société Breizcalor opte pour une taxation au taux
de TVA allemand.
• 20 décembre N
La société Breizcalor doit autoliquider la TVA sur les opérations d’importation.
La TVA est collectée et déduite sur la déclaration des opérations du mois de décembre N.
Montant de la TVA : (1 200 000/124,45) × 20 % = 1 928 €
2.3 Indiquez l’incidence de l’acquisition du matériel industriel en date du 20 décembre N
sur la détermination du résultat fiscal de l’exercice N
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Maîtriser le régime fiscal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit connaître les règles fiscales qui s’appliquent aux opérations en devises. La
maîtrise des règles fiscales sur le sujet suppose qu’il connaisse les opérations comptables
associées.
Le 20 décembre N est inscrite, dans la comptabilité de l’entreprise Breizcalor, une dette
fournisseur d’un montant égal à : 1 200 000/138,80, soit 8 646 €.
Au 31 décembre N, la valeur de la dette est égale à : 1 200 000/136,60, soit 9 050 €.
On constate en comptabilité un écart de conversion Actif (compte 476) égal à 404 € qui
donne lieu à la comptabilisation d’une dotation aux provisions pour perte(s) de change de
404 €.
35
Sujet type d’examen 1
L’écart de conversion Actif est déduit pour le calcul du résultat fi scal de l’exercice N. Afi n
d’éviter une double déduction, la dotation à la provision pour perte de change n’est pas
déductible. Elle doit être réintégrée au résultat fi scal de l’exercice N.
2.4 Rappelez ce qui différencie fi scalement une succursale et une fi liale, puis indiquez si la
société Breizcalor peut déduire la perte fi scale réalisée par la succursale roumaine (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétences visée
Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit maîtriser les règles de territorialité de l’impô t sur les sociétés.
Succursale
Filiale
• Sa constitution est une simple
• La fi liale est une société contrô lée
formalité administrative.
par une société mère parfois appelée
L’objectif est ici
Elle ne requiert pas de capital social
« holding ». La fi liale est soumise
de déterminer si le
minimum.
aux mêmes conditions qu’une autre
résultat fi scal réalisé
• La décision est prise par le dirigeant,
société, selon sa forme juridique.
par une entité
située à l’étranger
Constitution
lequel est directement rattaché à la
• Au regard du Code de commerce,
société mère par un contrat de travail.
est appelée « fi liale » une société dont
est soumis à l’impô t
Le gérant de la succursale dépend
la moitié du capital social est détenue
étranger ou
du droit du travail de la société mère
par la société mère.
à l’impô t français.
car il lui est hiérarchiquement rattaché.
Les salariés relèvent du droit du travail
du pays d’implantation.
• La succursale n’a pas de personnalité
La fi liale est juridiquement distincte
juridique propre.
de la société mère. Elle a sa propre
Personnalité
personnalité morale. Elle agit
juridique et
• C’est la société mère qui est
en son nom propre et non pas au nom
responsabilité
responsable fi nancièrement,
d’une autre entité comme c’est le cas
des actes
sur l’ensemble de ses biens,
des engagements pris dans le cadre
pour la succursale.
de la succursale.
La succursale n’a pas de patrimoine
La fi liale possède ses biens personnels.
Patrimoine
propre. Elle doit néanmoins tenir
une comptabilité spécifi que.
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DSCG1
Succursale
Filiale
• La succursale n’a pas de personnalité
• La filiale a sa propre personnalité
fiscale propre.
fiscale. Au regard du Code général
• Les bénéfices réalisés par la succursale
des impô ts (CGI), est appelée
sont imposés au nom de la société
« filiale » une société dont le capital
mère dans le pays d’implantation
est détenu à hauteur d’au moins 5 %
et ne font pas l’objet d’une seconde
par la société mère. Cette condition
imposition dans le pays d’origine de la
permet notamment à la société mère
société mère dès lors que les deux pays
de bénéficier du régime fiscal dit
Personnalité
sont liés par une convention fiscale.
mère-fille.
fiscale
• La succursale est considérée
• C’est la filiale qui paie l’impô t
fiscalement comme non résidente
sur les résultats réalisés dans le pays
du pays d’implantation ; elle peut faire
d’implantation.
l’objet de mesures discriminatoires
comme la non-déductibilité des frais
financiers, intérêts et redevances,
ou encore d’un taux d’IS plus élevé
qu’en France.
Le résultat fiscal dégagé par la succursale installée en Roumanie est imposé au taux d’impô t
sur les sociétés en vigueur en Roumanie. C’est la société Breizcalor qui en est redevable.
La perte fiscale ne peut être imputée sur un bénéfice fiscal d’une autre société.
Elle ne pourra être imputée que sur un résultat fiscal bénéficiaire réalisé par la succursale.
2.5 Rappelez les conditions requises pour bénéficier du régime fiscal mère-filiales, puis
calculez l’impô t sur les sociétés dû par la société Breizcalor (vous prendrez comme postulat
un résultat fiscal de 400 000 € avant prise en compte du traitement fiscal des dividendes
versés par sa filiale espagnole) en retenant deux hypothèses (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée) :
– hypothèse 1 : non-application du régime mère-filiale ;
– hypothèse 2 : option pour le régime mère-filiale.
compétence visée
Assurer la gestion fiscale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Les questions relatives à l’imposition des dividendes dans le cadre d’un groupe de sociétés
ont récurrentes. Le candidat doit connaître les conditions d’éligibilité (au nombre de trois)
et être en mesure de les appliquer au cas d’espèce.
• Conditions requises pour l’application du régime mère-fille Les deux sociétés doivent
être soumises à l’impô t sur les sociétés.
Les titres détenus par la société mère doivent être conservés pendant au moins 2 ans.
37
Sujet type d’examen 1
La société mère doit détenir au moins 5 % du capital et des droits de vote de sa fi liale.
• Impôt sur les sociétés dû par la société Breizcalor
La retenue à la source est calculée sur le montant brut :
– Dividende net versé = Dividende brut – 10 % × Dividende brut = 90 % du dividende brut
– Dividende brut = 8 460/90 % = 9 400 €
– Retenue à la source = 940 €
La retenue à la source n’est imputée sur l’IS français qu’à hauteur de 1 – 25 %, soit 75 %. En
effet, en théorie, il aurait fallu prendre en compte dans le résultat fi scal le montant de la
retenue à la source de 940 €. En pratique, la retenue à la source n’est pas réintégrée au
résultat fi scal. Par conséquent, elle n’est imputée sur l’IS français qu’à hauteur de 75 %.
cas d’application du régime des sociétés mères et fi liales
Non-application du régime mère-fi lle
Application du régime mère-fi lle
• Résultat fi scal : 400 000 €
• Calcul
• IS = 400 000 × 25 % = 100 000 €
Résultat fi scal : 400 000 €
• Crédit d’impô t correspondant à la retenue à la source – Dividende net = – 8 460 €
prélevée en Espagne = – 940 × (1 – 25 %) = 705 €
+ Réintégration de la QP de frais et charges
• IS net = 99 295 €
de 5 % du dividende brut, soit 5 % × 9 400
= 470 €
• Résultat fi scal = 392 010 €
• IS = 392 010 × 25 % = 98 003 €
2.6 Indiquez l’incidence de la participation dans la SNC Engysud sur le résultat fi scal de
l’exercice N de la société Breizcalor (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
compétence visée
Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
• Le candidat doit identifi er les caractéristiques fi scales (notamment le régime fi scal) des
sociétés constitutives du groupe.
• Le candidat ne doit pas confondre la participation détenue dans une société NOTRE
CONSEIL
qui relève de l’IR avec le régime mère-fi lle. Ce dernier ne s’applique que si les deux sociétés
sont soumises à l’impô t sur les sociétés.
Commencez par
vérifi er que les deux
sociétés sont La société Engysud est une société dite translucide. Bien que son résultat fi s-
soumises à l’IS. Ici, cal soit déterminé au niveau de la société, il est imposé « entre les mains
»
vous constaterez
que ce n’est pas des associés. Le résultat fi scal réalisé au titre d’un exercice, qu’il soit ou
non le cas. distribué, est déclaré immédiatement au nom de chaque associé.
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La société Breizcalor détient 6 % de la SNC Engysud. La perte fiscale dégagée au titre de
l’exercice N est déduite du résultat fiscal de Breizcalor à hauteur de : 30 000 × 6 %, soit 1
800 €.
Les dividendes versés ont été enregistrés dans la comptabilité de Breizcalor en produits
financiers. Ils proviennent d’un résultat comptable (et fiscal) de N–1 qui a déjà été imposé.
Par conséquent, il faut déduire, du résultat fiscal de N de Breizcalor, le montant de 5 000 €,
lequel correspond aux dividendes versés.
2.7 Indiquez la ou les méthodes prévues par la convention fiscale France/
Italie pour éviter une double imposition des revenus perçus par le couple.
compétence visée
Maîtriser le régime fiscal des opérations faites avec l’étranger.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
• Le candidat doit connaître les règles de territorialité en matière d’impô t sur le revenu.
• Le candidat doit être mesure d’indiquer si le domicile fiscal d’une personne physique se
situe en France ou à l’étranger.
Règles fiscales. La convention fiscale franco-italienne vise à éviter les doubles NOTRE
CONSEIL
impositions et à fixer des règles fiscales qui régissent les opérations transfrontalières entre
la France et l’Italie :
Dans la plupart
des situations qui
• Si l’on se réfère aux articles 4 A et 4 B du CGI, l’impô t français est dû sur les impliquent
des revenus perçus en France et hors de France.
revenus perçus
dans un É tat
• Selon les données du document 7, sont redevables de l’impô t italien les différent de celui
personnes physiques qui ne résident pas en Italie pour l’ensemble de leurs où le
contribuable a revenus de source italienne.
sa résidence fiscale,
vous devez vous
Application au cas. En l’absence de convention fiscale internationale, les époux référer
aux Leonetti seraient imposables en France et en Italie sur leurs revenus de source
conventions italienne.
fiscales inter-
nationales dont
l’objet est d’éviter
méthode prévue par la convention fiscale pour éviter une double imposition une double
imposition.
Loyers
Dividendes
Article 6 de la convention fiscale
Article 10 de la convention fiscale
Méthode de l’exonération
Méthode de l’imputation
39
Sujet type d’examen 1
2.8 Déterminez l’impô t dû par le foyer fi scal sur les revenus perçus (la méthodologie du
cas pratique n’est pas exigée).
NOTRE CONSEIL
N’hésitez pas
à présenter votre
compétence visée
réponse sous la
forme d’un tableau.
Maîtriser le régime fi scal des opérations faites avec l’étranger types de revenus et
traitement fi scal
Loyers
Dividendes
Revenus imposés en Italie, soit au taux proportionnel
Retenue à la source de 10 % en Italie, puis imposition
Analyse
de 21 %, soit au barème progressif.
en France avec imputation de la retenue à la source
sur l’impô t dû en France.
Barème progressif IR
• Les dividendes seront donc imposés en France,
• Assiette imposable : 12 000 × 95 % = 11 400 €
au PFU (prélèvement forfaitaire unique) ou,
• IR = 2 622 €
sur option, au barème progressif de l’impô t
• Droit d’enregistrement = 2 % × 11 400 = 228 €
sur le revenu. Le taux du PFU est de 30 % ;
il se compose de l’impô t sur le revenu
• Total = 2 850 €
(taux de 12,80 %) et des prélèvements sociaux
Calcul
Taux proportionnel
(17,20 %).
• Assiette imposable : 12 000 × 100 % = 12 000 €
• La retenue à la source prélevée par l’É tat italien
• IR = 12 000 × 21 % = 2 520 €
constitue un crédit d’impô t qui sera imputé
En l’espèce, il est préférable de retenir le taux
sur l’impô t dû par les époux Leonetti.
proportionnel comme mode d’imposition des revenus
fonciers.
Dossier 3 Entreprise en diffi culté
3.1 Quels moyens peuvent être mis en place pour contraindre le gérant à s’exprimer sur la
situation ?
compétence visée
Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des diffi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler et présenter les différents moyens d’alerte (et leurs règles juridiques) possibles,
dans le cas d’une SARL, en cas de situation préoccupante ;
– vérifi er la possibilité d’appliquer chacun de ces moyens au cas d’espèce.
Règles juridiques. Lorsque des faits touchent de manière préoccupante une société,
plusieurs moyens juridiques peuvent être mobilisés afi n de les éclaircir et de contraindre
les dirigeants à s’exprimer à leur égard. Quatre voies d’alerte peuvent ainsi être distinguées
:
– par le CAC (s’il existe) ;
– par le comité social et économique (CSE) ;
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– par les associés ;
– par le président du tribunal.
Le CAC a un devoir d’alerte des dirigeants dès lors qu’il relève, à l’occasion de l’exercice de
sa mission, « des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation ». Ce devoir
se matérialise par le déclenchement d’une procédure d’alerte qui, dans la SARL, peut suivre
jusqu’à trois phases :
– le CAC interpelle le gérant et lui demande des explications sur les faits relevés et à
l’origine du déclenchement de la procédure (le gérant apporte, dans les 15 jours, une
réponse écrite et le CAC informe le président du tribunal de l’existence de la procédure) ;
– à défaut de réponse ou si la continuité continue d’être menacée, le CAC invite le gérant à
convoquer une assemblée générale et rédige un rapport spécial ;
– si la menace persiste à l’issue de l’assemblée générale, le CAC informe le président du
tribunal et lui transmet tous les documents nécessaires.
Une telle procédure ne peut exister que si un CAC est nommé. Dans les SARL, la nomination
d’au moins un CAC est obligatoire dès lors que deux des seuils suivants sont franchis (50
salariés, 4 M€ de total au bilan, 8 M€ de CAHT) ou lorsqu’un ou plusieurs associés
représentant au moins le tiers du capital social en émet la demande motivée auprès de la
société, ou encore lorsque des associés représentant au moins 10 % du capital social le
demandent en justice.
Les associés non gérants d’une SARL, quelle que soit la part de capital détenue, disposent
d’un droit d’alerte ; il est matérialisé par le droit de poser deux fois par exercice des
questions écrites aux dirigeants sur « tout fait de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation ». La réponse du gérant est également transmise au CAC (s’il en existe un).
Le CSE dispose lui aussi d’un droit d’alerte qu’il peut mobiliser dès lors qu’il a connaissance
de « faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de
l’entreprise ». Par l’activation de ce dernier, il peut demander à l’employeur de lui fournir
des explications. À défaut de réponse suffisante ou si celle-ci confirme le caractère
préoccupant de la situation, il établit un rapport qu’il transmet à l’employeur et au CAC (si
la société en a un).
Enfin, l’alerte peut être déclenchée par le président du tribunal qui a connaissance de «
difficultés de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » et qui peut alors
convoquer les dirigeants à un entretien afin « que soient envisagées les mesures propres à
redresser la situation ».
Application au cas. En l’espèce, dans le cas de la société Crio, la suppression de 40 % des
commandes, comme la suspension des commandes prévisionnelles, génère une situation
inquiétante. Cette inquiétude est d’autant plus marquée que le gérant de la société ne
communique pas de manière formelle au sujet de la situation. M. Dundi, en tant qu’associé
non gérant, peut dès lors faire jouer son droit d’alerte et poser par écrit une question au
gérant sur la situation. La réponse à cette question sera également communiquée au CAC (il
y a bien un CAC dans cette SARL puisqu’elle compte un nombre de salariés supérieur à 50
et que son chiffre d’affaires hors taxes excède 41
Sujet type d’examen 1
8 M€). Le CAC, s’il n’a pas encore connaissance des faits, sera ainsi informé et devra
déclencher la procédure d’alerte puisque les impacts sur les commandes sont bien de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation. Le CSE (avec plus de 11 salariés, il y
en a bien un) peut aussi faire jouer son droit d’alerte en demandant des explications au
gérant puisque la baisse des commandes et, plus largement, la configuration sont de nature
à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise.
Si la réponse est insuffisante ou qu’elle ne permet pas de faire face aux inquiétudes, le
rapport établi sera transmis au CAC qui disposera, là aussi, d’une voie d’accès aux faits.
Enfin, l’alerte pourrait aussi être déclenchée par le président du tribunal, par exemple à
l’occasion de la procédure d’alerte initiée par le CAC dans l’exercice de ses missions.
3.2 Le recours à la procédure de conciliation vous semble-t-il adapté ?
compétence visée
Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des diffi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les règles juridiques attachées à la procédure de conciliation ;
– vérifi er si ces règles correspondent aux attentes exprimées dans le cas d’espèce
(application au cas d’espèce)
Règles juridiques. Deux solutions de prévention des diffi cultés s’appuyant sur une
logique à l’amiable sont à la disposition des sociétés : le mandat ad hoc et la conciliation.
Ces deux solutions, qualifi ées par la doctrine de « non judiciaires », se positionnent
antérieurement aux procédures collectives (sauvegarde, redressement, liquidation).
La procédure de conciliation est ouverte par le président du tribunal jugeant opportune la
demande émise par le débiteur qui connaît une diffi culté juridique, économique ou fi
nancière, avérée ou prévisible, et qui ne se trouve pas en cessation des paiements (état qui
correspond à l’impossibilité, pour le débiteur, de faire face au passif exigible avec l’actif
disponible) depuis plus de 45 jours.
La procédure s’ouvre avec la désignation d’un conciliateur pour une période n’excédant pas
4 mois (prorogation d’un mois possible sur demande du conciliateur). Le conciliateur a
pour mission principale de négocier et de rechercher un accord entre la société et ses
créanciers de manière à mettre fi n aux diffi cultés de la société. Lorsque l’accord est trouvé,
ce dernier peut connaître deux issues :
– soit n’être que constaté par le président du tribunal, auquel cas la confi dentialité de la
procédure et de l’accord reste entière ;
– soit être homologué par ce dernier, auquel cas les mesures de publicité viennent rendre
l’accord public.
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Dans tous les cas, jusqu’à une potentielle homologation d’un éventuel accord, le
conciliateur est tenu à une obligation de confidentialité.
Application au cas. En l’espèce, la société Crio connaît une situation marquée par des
difficultés à la fois économiques (situation de crise économique critique, perte de
commandes) et financières (actif disponible insuffisant pour faire face au passif exigible).
Au 27 janvier 2021, l’état de cessation des paiements n’est effectif que depuis 2 jours, durée
inférieure à la limite légale de 45 jours.
Une demande de nomination d’un conciliateur peut donc être adressée au pré-
sident du tribunal. Si le juge nommait un conciliateur, ce dernier serait tenu à une
obligation de confidentialité, ce qui correspondrait bien à l’attente du gérant. Toutefois, si
un accord était obtenu et qu’il devait être homologué, ce dernier perdrait son statut
confidentiel, ce qui ne satisferait pas le souhait du gérant. De plus, la durée des missions
d’un conciliateur ne pouvant, même après prorogation, excéder 5 mois, la durée de
négociation d’au moins 6 mois demandée ne pourrait être obtenue. Ainsi, la procédure de
conciliation correspondrait bien, dans l’absolu, à la situation de la société, elle ne pourrait
correspondre en tous points aux attentes du gérant (ne serait-ce que sur la durée).
3.3 Les créanciers de la société pourraient-ils agir, à l’issue de la conclusion de l’accord, en
recouvrement de leurs créances ?
compétence visée
Assurer le suivi juridique de la procédure de prévention ou de traitement des difficultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler la règle applicable au droit d’agir en recouvrement des créanciers, lors de la
signature d’un accord au cours d’une procédure de conciliation ;
– l’appliquer au cas d’espèce.
Sous quelle(s) condition(s) les créanciers peuvent-ils agir en recouvrement de leurs
créances ?
Règles juridiques. Lorsqu’une procédure de conciliation débouche sur un accord, sa force
exécutoire empêche les créanciers signataires de l’accord d’agir en recouvrement de leurs
créances. Toutefois, les créanciers non signataires conservent leur droit de poursuivre en
justice le recouvrement de leurs créances.
Application au cas. En l’espèce, si tous les créanciers de la société Crio signent l’accord
noué au sein de la procédure de conciliation, aucun d’entre eux ne pourra effectivement
agir en recouvrement de créances. Toutefois, si un ou plusieurs créanciers n’étaient pas
signataires de cet accord, ces derniers pourraient bien agir en recouvrement (le juge peut
leur donner un délai pour agir).
43

Sujet type d’examen 1


Un état des créances et des créanciers parties à l’accord est donc nécessaire afi n d’apporter
une réponse précise.
3.4 En vous appuyant sur l’arrêt (document 10), précisez si la société Crio pourrait obtenir
gain de cause dans l’hypothèse où elle intenterait une action en justice.
compétence visée
Assurer le suivi juridique de la procédure de prévention ou de traitement des dif fi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– présenter la règle de droit et son interprétation par la Cour de cassation, relativement à
l’obligation de confi dentialité au cours d’une procédure amiable de prévention des diffi
cultés ;
– appliquer cette règle et son interprétation au cas d’espèce.
Règles juridiques. Conformément à l’article L. 611-15 du Code de commerce,
« toute personne qui est appelée à la procédure de conciliation ou à un mandat ad hoc ou
qui, par ses fonctions, en a connaissance est tenue à la confi dentialité ». La question posée
à la Cour de cassation, et à laquelle une réponse est apportée par l’arrêt reproduit dans la
base documentaire, est celle de la possibilité de communiquer des informations confi
dentielles relatives à la procédure de conciliation, au motif de la liberté d’expression. À
cette question, la Cour de cassation donne la réponse suivante : conformément à l’article 10
§ 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales,
des restrictions peuvent effectivement être apportées à la liberté d’expression et la
nécessité de préserver la confi dentialité d’une procédure de conciliation justifi e une telle
restriction, sauf si la dif fusion des informations confi dentielles « contribue à la nécessité
d’informer le public sur une question d’intérêt général ». En somme, les informations confi
dentielles attachées à une procédure de conciliation ne peuvent être communiquées, sauf si
elles contribuent à éclairer le public sur une question d’intérêt général.
Application au cas. En l’espèce, le fait de communiquer publiquement sur la procédure de
conciliation impliquant la société Crio et de donner des informations relatives à sa situation
et au contenu des négociations, ne semble nullement entrer dans une logique d’information
du public sur un sujet d’intérêt général (enracine-ment local, absence d’appartenance à un
groupe, absence de lien particulier avec les problématiques d’emploi au niveau national,
etc.). On peut dès lors considérer, à la lumière de l’arrêt de la Cour de cassation présenté
dans le document 10, que la société Crio obtiendrait gain de cause si elle intentait une
action en justice.
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Pour aller plus loin
En 2018, le groupe Conforama a fait condamner le magazine Challenges pour avoir révélé
publiquement que le groupe était alors placé sous mandat ad hoc.
En juin 2019, la cour d’appel de Paris a toutefois donné raison au magazine
Challenges, estimant que « les difficultés économiques importantes d’un groupe tel que le
Sud-Africain Steinhoff et ses répercussions sur un groupe tel que Conforama, qui se
présente comme un acteur majeur de l’équipement de la maison en Europe et qui emploie 9
000 personnes, constituent sans conteste un sujet d’intérêt général » et qu’ « il ne saurait
donc être exclu que l’information du grand public selon laquelle le groupe Conforama serait
placé sous mandat ad hoc afin de rechercher un accord avec ses créanciers contribue à
l’information légitime du public sur un débat ».
Dossier 4 Association
compétence visée
Accompagner au plan juridique la création d’associations (statuts, assemblées…)
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– présenter les conditions de constitution d’une association permettant de disposer de la
personnalité morale ;
– connaître la qualité d’association reconnue d’utilité publique et en identifier l’intérêt ;
– mettre en avant un ou plusieurs des avantages liés à cette qualité ;
– maîtriser la notion de gestion désintéressée et les conditions de rémunération
compatibles avec le bénévolat ;
– être capable de conseiller un dirigeant.
4.1 Les quatre amis vous demandent ce qu’ils doivent faire pour que l’association soit
valablement constituée et dispose de la personnalité morale.
Quelles sont les conditions de constitution et de déclaration qui s’imposent aux
associations ?
Règles juridiques. Les conditions de fond sont les suivantes :
• Le nombre minimal est de deux.
Sociétaires
• Personnes physiques ou morales.
Les fondateurs échangent leur consentement lors de la formation du contrat d’association.
Le consentement ne doit pas avoir été vicié. Si le consentement Consentement
d’une personne (adhérent) est vicié, la nullité ne produit d’effets qu’à l’égard de cette
personne, le contrat d’association demeurant valable.
45
Sujet type d’examen 1
• Le consentement au contrat d’association peut être émis par une personne physique mais
aussi par une personne morale (société, association) qui peut Capacité
également être sociétaire.
• Le consentement sera exprimé par une personne ayant la capacité juridique de la
représenter.
• Le contenu doit être licite et certain. Cette condition correspond à l’impératif prévu par la
loi du 1er juillet 1901.
• L’article 3 de la loi de 1901 prévoit qu’encourt la nullité « toute association fondée sur
une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois, aux bonnes Contenu
mœurs ou qui aurait pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à la
forme républicaine du Gouvernement ».
• La nullité est absolue : la dissolution de l’association est alors prononcée par le tribunal
judiciaire (loi de 1901, art. 7).
Les conditions de forme sont les suivantes :
• L’association repose sur un contrat consensuel de sorte qu’aucun écrit n’est nécessaire, ni
aucune autorisation, déclaration ou immatriculation.
• En pratique, la rédaction des statuts est libre et un acte sous seing privé suffi t.
Généralement, les statuts contiennent les mentions suivantes :
– le nom de l’association ;
– l’objet de l’association : le but et le champ d’action de l’association ;
– la durée de l’association (durée déterminée ou indéterminée) ;
– les conditions d’adhésion ou d’exclusion des membres ;
– la composition du premier conseil d’administration ;
– les modalités de modifi cation des statuts ;
– le lieu du siège social.
Un règlement intérieur peut compléter les statuts ; il permet d’éviter de rédiger des statuts
trop précis et d’avoir à procéder régulièrement à des modifi cations statutaires.
Pour acquérir la personnalité juridique, une association doit :
• Ê tre déclarée à la préfecture. Aucun délai n’est imposé aux dirigeants qui adressent ou
déposent une déclaration établie sur papier libre à la préfecture, mais le contenu de la
déclaration doit contenir des mentions obligatoires (le titre, l’objet, l’adresse du siège et les
coordonnées des personnes responsables).
• Faire l’objet d’une publicité au Journal offi ciel ( JO). Elle consiste en l’insertion au JO d’un
extrait contenant la date de la déclaration, le titre et l’objet de l’association. Les déclarants
peuvent procéder eux-mêmes à la publicité sur production du récépissé de la déclaration
mais, le plus souvent, c’est la pré-
fecture qui transmet au JO la demande d’insertion des déclarants.
La loi distingue deux catégories d’associations dotées de la personnalité juridique :
– les associations déclarées dotées de la petite capacité juridique ;
– les associations reconnues d’utilité publique dotées de la grande capacité juridique.
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Application au cas. En l’espèce, le nombre de membres est suffisant puisqu’ils sont quatre
personnes physiques (et donc plus de deux). À défaut d’informations contraires, ils sont
réputés capables.
Le consentement semble libre et éclairé au vu de la volonté commune des membres de
créer l’association Miaous Costaud.
Le contenu, la protection animale, est conforme à la loi, à l’ordre public et aux bonnes
mœurs.
Les statuts doivent mentionner les informations citées ci-dessus.
Nous relevons que l’association a été déclarée et qu’elle est donc dotée de la personnalité
juridique.
4.2 Expliquez, à Romane, Massiva, Léa et Vincent, ce que recouvre la notion d’association
reconnue d’utilité publique. Précisez l’intérêt et les conditions à réunir pour obtenir cette
qualité.
Quelles sont les caractéristiques des associations particulières ?
Règles juridiques. L’association reconnue d’utilité publique est une grande association en
nombre d’adhérents ou en termes de couverture géographique, poursuivant un intérêt
général qui ne peut être ni politique, ni économique, ni professionnel, ni confessionnel. Elle
peut demander au ministère de l’Intérieur, selon un contenu (extraits de la délibération de
l’AG et du JO, listes des établissements et membres, statuts, éléments budgétaires, rapports
d’activité...) prévu par l’article 10-11 du décret d’application du 16 aoû t 1901 de la loi 1901,
à être reconnue d’utilité publique.
L’utilité publique est reconnue par décret en Conseil d’É tat après une période probatoire
de 3 ans à compter de la déclaration initiale à la préfecture et de l’adoption de statuts types.
L’avantage principal qui en résulte est de pouvoir recevoir sur autorisation des dons et
legs, placer ses capitaux, bénéficier d’avantages fiscaux, acquérir des bois, forêts et terrains
à boiser.
Application au cas. L’association poursuit un intérêt général, la protection animale, mais
elle compte 85 membres, ce qui n’est pas suffisant pour affirmer qu’elle est grande, et les 3
ans de période probatoire ne sont pas révolus.
En conséquence, l’association Miaous Costaud ne peut prétendre à la qualité d’association
reconnue d’utilité publique.
4.3 Vincent se demande si les membres du bureau peuvent être rémunérés en contrepartie
des responsabilités qui sont les leurs. Que pouvez-vous lui répondre ?
Quels sont les critères d’une gestion désintéressée et à quelles conditions le
dirigeant d’une association peut-il être rémunéré ?
Règles juridiques. La loi exige de l’association une gestion désintéressée.
Aux termes de la loi de 1901, « l’association doit être gérée et administrée à titre bénévole
par des personnes n’ayant elles-mêmes ou par personnes interposées 47
Sujet type d’examen 1
aucun intérêt direct ou indirect dans les résultats de l’exploitation ». Il en résulte que le
dirigeant est tenu d’exercer ses activités à titre bénévole.
Néanmoins, afi n d’assouplir le statut fi scal de l’association, la loi ne remet pas en cause le
caractère désintéressé de la gestion de l’association versant une Texte complet
rémunération à ses dirigeants dès lors que quatre conditions sont réunies : de la loi de
1901 :
http://dunod.link/ – transparence fi nancière ;
ebdpj19 – défi nition des modalités d’élection des dirigeants ;
– contrô le effectif de la gestion par ses membres ;
– adéquation de la rémunération versée aux sujétions imposées aux dirigeants.
L’exercice des fonctions de dirigeant d’une association est en principe béné-
vole mais le remboursement des frais exposés dans l’intérêt du groupement est toujours
possible. La gratuité de la gestion suppose que le dirigeant n’ait aucun intérêt personnel,
direct ou indirect, dans les résultats de l’entité (absence de salaire et d’avantage
personnel).
Une rémunération peut néanmoins être versée au dirigeant d’une association à condition
d’être votée par l’AG et prévue par les statuts, d’être proportionnée au travail fourni et ne
pas dépasser certains plafonds.
De plus, la rémunération de chaque dirigeant ne doit pas dépasser les trois quarts du Smic.
Dans les associations dont les ressources sont supérieures à 200 000 € par an, en moyenne
sur les trois derniers exercices (hors subventions publiques), un ou plusieurs dirigeants
peuvent être rémunérés au-delà des trois quarts du Smic à condition que l’association
respecte les trois conditions suivantes :
– une délibération en a décidé ainsi à la majorité des deux tiers des membres ;
– ses statuts et ses conditions de fonctionnement assurent sa transparence fi nancière,
l’élection démocratique et périodique de ses dirigeants ainsi que le contrô le de sa gestion
par ses membres ;
– le montant des rémunérations versées à chaque dirigeant est indiqué dans une annexe
aux comptes de l’association ;
– un CAC a été désigné.
La rémunération n’est possible qu’à partir de la quatrième année d’existence de
l’association. Le nombre de dirigeants pouvant être rémunérés varie selon le montant des
ressources annuelles :
– un dirigeant, entre 200 000 et 500 000 € ;
– deux dirigeants, à partir de 500 000 € et jusqu’à 1 M€ ;
– trois dirigeants, au-delà de 1 M€.
Application au cas. En l’espèce, la gestion de l’association doit être désintéressée et
l’exercice des fonctions de dirigeant doit être bénévole. La rémunération est possible à
condition de ne pas porter atteinte au caractère non lucratif de l’association, c’est-à -dire en
ne dépassant pas les trois quarts du Smic.
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4.4 À l’aide du document 11, aidez Romane à prendre la bonne décision.
À quelles conditions un membre d’une association peut-il être exclu ?
Règles juridiques. Lorsqu’un membre d’une association ne remplit plus l’une des
conditions expressément prévues par les statuts pour faire partie de l’association, il en est
automatiquement radié.
Les statuts déterminent librement les causes et la procédure d’exclusion. Si rien n’est
inscrit dans les statuts, les membres le décident en assemblée générale.
Une association peut souhaiter exclure un de ses membres pour un motif grave.
La réalité, la pertinence et la gravité de la faute doivent être démontrées par des éléments
précis selon la procédure disciplinaire prévue dans les statuts.
À défaut, un courrier de mise en demeure devra être adressé, une réponse sera attendue et,
en l’absence de réponse, le membre sera informé de son exclusion et des raisons qui la
motivent par une lettre recommandée avec avis de réception (LRAR).
L’arrêt fourni (document 11) explique que, dans le silence des textes et des statuts relatifs
au fonctionnement d’une association, la décision de radier ou d’exclure un membre de
l’association relève de l’assemblée générale.
Un membre d’une association de défense d’une indication géographique protégée avait été
informé par un courrier du président que, n’étant plus habilité à utiliser l’indication en
cause, il était exclu de l’association. La cour d’appel avait validé cette exclusion.
La Cour de cassation a cassé l’arrêt d’appel pour violation du principe exposé ci-avant,
estimant qu’une clause des statuts de l’association ne peut déroger à la compétence de
l’assemblée générale pour prononcer l’exclusion d’un membre que si elle attribue
expressément à un autre organe (président, bureau, etc.) le pouvoir de prendre une telle
décision.
Application au cas. En l’espèce, nous pouvons conseiller à Romane de reprendre les
statuts et d’y chercher une clause sur les conditions et modalités d’exclusion d’un membre.
49

Sujet type d’e


Sujet type xamen
d’e
2
DSCG1
Sujet
Document autorisé : aucun
Fresnay, Expertix,
Matériel autorisé : aucun
Google et BOG
4 h Durée de l'épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 DOSSIERS indépendants : Dossiers
1 Financement de l’entreprise …………………………………………………… 5 points
2 Droit pénal ……………………………………………………………………………… 5 points
3 Entreprise et informatique ……………………………………………………… 5 points
4 Fonds de dotation …………………………………………………………………… 5 points
Le sujet comporte 9 documents :
La méthodologie
Documents
du cas pratique est
1. Extrait des statuts de la société Fresnay
exigée, sauf mention
contraire.
Dossier 2. Informations relatives à l’augmentation de capital en numéraire Si le texte du
sujet,
1
3. Apports en compte courant
de ses questions
4. Caractéristiques de l’emprunt obligataire
ou de la base
documentaire vous
Dossier 5. UBS condamné à 3,7 milliards d’euros d’amende conduit à formuler
une ou plusieurs
2
6. UBS : amende record infl igée à la banque suisse
hypothèses, il vous
est demandé de la
7. Données personnelles : la Cnil condamne Google à une amende (ou les) mentionner
Dossier
record de 50 millions d’euros
explicitement
3
8. RGPD : le Conseil d’É tat rejette le recours dirigé contre dans votre copie.
la sanction de 50 millions d’euros infl igé e à Google par la Cnil Il vous est demandé
d’apporter un
Dossier 9. Projet de statuts de la Bibliothèque offi cielle de Gascogne (BOG) soin particulier
à la présentation
4
de votre copie.
50
SUJET TYPE D’EXAMEN
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Fresnay, Expertix, Google et BOG
Dossier 1 Financement de l’entreprise
V Base documentaire : documents 1 à 4
Installée depuis N–4 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), la société anonyme Fresnay est
spécialisée dans le transport de marchandises pour les profes sionnels et les particuliers.
Entièrement libéré, son capital social est composé de 50 000 actions de valeur nominale
100 €. Il est réparti comme suit :

– Yves Fresnay : 60 %, président-directeur général (P-DG) ;

– SARL Malou : 12 %, souscrits à la constitution de la SA Fresnay ;

– autres actionnaires, personnes physiques : 28 %.


Le chiffre d’affaires annuel de la société Fresnay est proche de 10 millions d’euros. Non
cotée, elle est soumise à l’impô t sur les sociétés au régime réel normal. Par hypothèse, le
taux d’impô t sur les sociétés est de 28 %. L’exercice comptable coïncide avec l’année civile.
Les statuts sont conformes à la loi. Y figure notamment l’article 14 (document 1).
L’entreprise familiale nourrit des ambitions importantes pour les prochaines années. Elle
envisage le développement de sa flotte de camions et le rachat d’un de ses concurrents.
Afin de financer son projet de croissance externe, Yves Fresnay souhaiterait élargir son
capital à de nouveaux actionnaires et émettre un emprunt obligataire. Le financement
serait aussi assuré par un apport personnel en compte courant ainsi que par la contribution
de la SARL Malou.
Yves Fresnay vous demande de l’aider à analyser l’incidence du financement sur le résultat
fiscal et l’imposition des intérêts des associés. À cette fin, il vous remet les documents 1 à 4.
Travail à faire
1.1. Selon quelle(s) modalité(s) l’entrée de la SARL aux conditions demandées a-t-elle pu
être réalisée ?
1.2. Présentez le nouvel actionnariat de la société Fresnay (la méthodologie du cas pratique
n’est pas exigée).
1.3. Indiquez la qualification fiscale de l’augmentation de capital réalisée par la société
Fresnay et déterminez les droits d’enregistrement dus. Qui en est redevable (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
1.4. Présentez les avantages juridiques et fiscaux du financement par compte courant
d’associé par rapport à une augmentation de capital (la méthodologie du cas pratique n’est
pas exigée).
1.5. L’ouverture de ces comptes courants nécessite-t-elle une quelconque formalité ?
51
Sujet type d’examen 2
La SARL Malou demande la rédaction d’une convention spéciale. Un conseiller vous a affi
rmé que la société Fresnay pourrait en profi ter pour y insérer des clauses allant dans son
intérêt.
Travail à faire
1.6. Explicitez ces propos (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
1.7. Déterminez l’incidence du fi nancement par compte courant d’associé sur le résultat fi
scal de l’exercice N de la société Fresnay (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
1.8. Indiquez les modalités d’imposition des intérêts versés à Yves Fresnay et à la SARL
Malou.
Courant N+3, la SARL Malou souhaite se désengager d’une partie de sa participation dans la
SA Fresnay. Elle négocie la vente de 1 600 actions avec la société Gotout alors qu’elle avait
conclu un pacte de préférence avec la SARL Puig, mais elle indique à Gotout qu’il n’y aura
pas de problème puisque la SARL Puig n’a visiblement aucune intention d’acheter ces
actions.
Travail à faire
1.9. Quelles sont les conditions à respecter afi n que cette cession s’effectue sans pouvoir
être remise en cause ?
La cession des 1 600 actions à Gotout a été légalement réalisée au prix unitaire de 172,50 €.
La même année, la société Fresnay a cédé des titres de participation qu’elle détenait dans la
SA Fraikin, spécialiste du transport frigorifi que, laissant apparaître une moins-value à long
terme de 15 000 €. La cession des titres de la SA Fresnay est valorisée selon la méthode du
coû t unitaire moyen pondéré (CUMP).
Travail à faire
1.10. Indiquez l’incidence de cette cession sur le résultat fi scal de l’exercice N+3 de la SARL
Malou.
1.11. Rappelez les conditions d’émission d’un emprunt obligataire.
1.12. Justifi ez le montant de la dotation aux amortissements de la prime de
remboursement de l’exercice N. Chiffrez l’incidence de l’emprunt obligataire sur le résultat
fi scal de l’exercice N.
Dossier 2 Droit pénal
V Base documentaire : documents 5 et 6
Embauché(e) par le cabinet d’expertise comptable Expertix, l’un des deux associés sollicite
votre aide pour éclairer les demandes de l’un des clients du cabinet.
Ce dernier, un important prestataire de services informatiques pour le compte d’une
grande banque, s’inquiète des éventuelles répercussions d’un procès qui 52
SUJET TYPE D’EXAMEN
DSCG1
impliquerait cette banque contribuant à près de 70 % à son chiffre d’affaires.
Les récentes affaires mettant en jeu d’éminentes banques (HSBC, Crédit Suisse, UBS, etc.)
l’ont affolé et il souhaiterait mieux comprendre les fondements de leur mise en cause. Une
condamnation attire particulièrement son attention, celle du groupe suisse UBS. Il compte
sur le cabinet Expertix pour lui expliquer les tenants et les aboutissants des poursuites
pénales.
Travail à faire
2.1. En vous appuyant sur les documents 5 et 6, expliquez pourquoi les faits commis par le
groupe UBS sont constitutifs d’une infraction pénale.
2.2. Pourquoi le fait de plaider l’« ignorance » (document 5) a pu constituer une stratégie de
défense pour UBS ?
2.3. Qu’est-ce qui différencie fondamentalement l’action publique et l’action civile ? Quels
sont les éléments de la base documentaire qui permettent d’affirmer que ces deux types
d’action ont été engagés à l’encontre d’UBS ?
2.4. Présentez, dans une note à l’attention du client du cabinet, les voies de recours dont
dispose le groupe UBS à l’issue de sa condamnation (la méthodo logie du cas pratique n’est
pas exigée).
Dossier 3 Entreprise et informatique
V Base documentaire : documents 7 et 8
À partir de la base documentaire vous répondrez aux questions suivantes (la méthodologie
du cas pratique n’est pas exigée).
Travail à faire
3.1. Quelle(s) règle(s) la société Google a-t-elle enfreinte(s) ?
3.2. Explicitez la phrase suivante du texte : « Cette condamnation intervient après les
plaintes collectives, qui ont fédéré plus de 10 000 signataires, déposées devant la Cnil par
les associations None of Your Business et La Quadrature du Net (QDN), alors que le
règlement européen pour la protection des données (RGPD) venait tout juste d’entrer en
vigueur en Europe, le 25 mai 2018. »
3.3. Quels arguments ont été avancés par Google ? Qu’a répondu le Conseil d’É tat ?
3.4. La sanction infligée est-elle conforme au droit en vigueur ?
53
Sujet type d’examen 2
Dossier 4 Fonds de dotation
V Base documentaire : document 9
Vous êtes en DSCG, en contrat d’apprentissage, dans le cabinet d’expertise comptable
Fimeco. Votre tutrice, Léonora Vaillant, vous demande de vérifi er la validité des clauses
statutaires suivantes contenues dans le projet de statuts du fonds de dotation de la
Bibliothèque offi cielle de Gascogne (BOG) :
– article 2. Objet du fonds et moyens d’action ;
– article 5-1. Composition/mode de désignation/durée du mandat ;
– article 5-3. Rémunération des membres ;
– article 11. Dotation initiale ;
– article 12. Ressources ;
– article 14. É tablissement des comptes ;
– article 16. Dissolution.
Léonora Vaillant émet un doute quant à la validité du projet de statuts contenu dans le
document 9.
Travail à faire
4. Proposez à Léonora Vaillant les modifi cations qui vous paraissent nécessaires. Justifi ez
chacune de vos propositions.
54
DSCG1
Sujet type d’examen 2
BASE DOCUMENTAIRE
t1
Extrait des statuts de la société Fresnay
Article 14. Agrément
Les actions de la société ne peuvent être cédées à des tiers, qu’avec l’agrément préalable
ocumenD donné par décision du conseil d’administration prise à la majorité des voix des
présents et représentés.
La demande d’agrément doit être notifi ée par lettre recommandée avec accusé de
réception au P-DG. Elle indique le nombre d’actions dont la cession est envisagée, le prix de
cession, les nom, prénoms, adresse, nationalité de l’acquéreur, s’il s’agit d’une personne
physique ; la dénomination, la forme, le siège social, le numéro RCS, le montant et la
répartition du capital et l’identité des dirigeants, s’il s’agit d’une personne morale. Cette
demande d’agrément est transmise par le P-DG aux administrateurs.
Le conseil d’administration dispose d’un délai de trois mois à compter de la réception de la
demande d’agrément pour faire connaître sa décision au cédant. Cette notifi cation est
effectuée par le P-DG par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. À défaut
de réponse dans le délai indiqué ci-dessus, l’agrément est réputé acquis.
t2
Informations relatives à l’augmentation de capital en numéraire Le 1er février N, la société
Fresnay émet 30 000 actions de valeur nominale 100 €, au prix d’émission de 160 €. La
valeur de l’action avant augmentation de capital s’élève à 180 €.
ocumenD Les associés ont libéré leurs apports le 1er avril N.
La SARL Guichard, spécialisée dans le transport frigorifi que, s’est montrée intéressée ; elle
souhaite investir dans ce projet pour une durée minimum de 5 ans. Avec l’accord d’Yves
Fresnay, elle acquerra des actions nouvelles de telle sorte qu’elle détienne, après
l’augmentation de capital, 10 % du capital de la société Fresnay.
Yves Fresnay et la SARL Malou souscrivent un nombre d’actions leur permettant de
maintenir leur taux initial de participation dans la société.
t3
Apports en compte courant
Yves Fresnay a laissé 100 000 € en compte courant, somme bloquée du 1er avril N au 31
décembre N et rémunérée au taux annuel de 4 %.
ocumenD La SARL Malou a laissé 60 000 € en compte courant du 1er juin N au 31
décembre N, somme rémunérée au taux annuel de 4 %.
Le taux plafond des intérêts en compte courant est par hypothèse égal à 3 %.
55
Sujet type d’examen 2
t4
Caractéristiques de l’emprunt obligataire
La société Fresnay émet son emprunt obligataire le 1er juillet N. Les caractéristiques sont
les suivantes :
ocumenD • 20 000 obligations de 100 € de valeur nominale.
• Prix d’émission : 98 % ; taux d’intérêt annuel de 3 %. Date de jouissance le 30 juin de
chaque année.
• Durée de l’emprunt : 10 ans.
• Remboursement au pair in fi ne le 30 juin N+10.
Les frais d’émission de l’emprunt (30 000 € HT, TVA au taux de 20 %) sont amortis sur 5
ans, sans prorata temporis. Ils sont déduits du montant emprunté.
La prime de remboursement est amortie au prorata des intérêts courus. Le montant de la
première dotation est égal à 2 000 €.
t5
UBS condamné à 3,7 milliards d’euros d’amende
[…] Le tribunal correctionnel de Paris a suivi le réquisitoire du ministère public. Il a
condamné, ce mercredi 20 février, la plus grande banque suisse, UBS AG, à une amende
ocumenD de 3,7 milliards d’euros pour « démarchage bancaire illégal » et « blanchiment
aggravé de fraude fi scale » en France. Il s’agit de l’amende la plus lourde infl igée à une
entreprise par la justice française. La fi liale UBS France, jugée complice, a été condamnée à
une amende de 15 millions d’euros.
La banque helvétique était poursuivie pour avoir envoyé illégalement, entre 2004 et 2012,
ses commerciaux démarcher de riches potentiels clients français, repérés lors
d’événements mondains, parties de chasse ou rencontres sportives, dans le but de les
convaincre d’ouvrir des comptes non déclarés en Suisse et ainsi leur permettre d’échapper
au fi sc français. Les procureurs avaient estimé entre 8 et 23 milliards d’euros les avoirs
français non déclarés gérés par UBS. « Les fautes pénales relevées sont d’une
exceptionnelle gravité », a déclaré la présidente du tribunal, Christine Mée. […] UBS a nié
pendant tout le procès, plaidant l’ignorance, et qualifi ant d’« irrationnel » le calcul du
parquet national fi nancier. […]
L’É tat français, seule partie civile, avait réclamé 1,6 milliard d’euros de dommages et
intérêts à UBS. La banque suisse avec sa fi liale française et trois de ses anciens cadres ont
été condamnés solidairement à lui payer moitié moins, 800 millions d’euros de dommages
et intérêts. […] Cinq des six anciens cadres de la banque jugés se sont vu infl iger des peines
de six à dix-huit mois de prison avec sursis et des amendes allant de 50 000
à 300 000 euros. Raoul Weil, l’ex-numéro 3 d’UBS AG, a été relaxé, du fait de sa position
dans l’entreprise, pas directement en prise avec la gestion du marché français.
D. Cuny, La Tribune, 20 février 2019
56
BASE DOCUMENTAIRE
DSCG1
t6
UBS : amende record infligée à la banque suisse
À n’en pas douter, ce jugement, rendu le 20 février 2019 par le tribunal correctionnel de
Paris, fera date au sein de la justice financière française […] au regard du prononcé,
ocumenD à l’encontre de l’établissement bancaire, de condamnations particulièrement
lourdes, au niveau tant pénal que civil.
Le groupe UBS, qui ambitionnait de s’implanter dans les principaux É tats européens, et ce
afin d’exercer l’activité de gestion de fortune sous l’autorité de fonctionnement du
département correspondant de la maison mère implantée en Suisse, UBS AG, a créé en
France, en juin 1999, une filiale de la société UBS Holding (France) SA, la société UBS
France (UBSF). Cette société est dédiée à cette activité de banque privée et gestion de
fortune pour le compte d’une clientèle majoritairement constituée de personnes physiques
de nationalité française. La société UBSF exerçait ainsi cette activité classique, pour les
clients désireux d’ouvrir des comptes déclarés mais aussi pour une clientèle française
ayant des comptes non déclarés en suisse. Dans le but de développer sa clientèle quant à
l’ouverture de tels comptes non déclarés, la société mère a envoyé en France des
commerciaux d’affaires chargés de démarcher des clients français fortunés. Des clients et
prospects étaient ainsi rencontrés lors de différents « events » (événements
promotionnels), auxquels la banque UBSF s’associait, tels que des tournois sportifs ou
soirées, voire qu’elle organisait elle-même. […]
Il importe de préciser que des négociations avaient été entamées par la banque suisse avec
le procureur national financier aux fins de conclure une convention judiciaire d’intérêt
public (CJIP), applicable aux faits de blanchiment de fraude de fiscale […]. L’attrait pour
cette convention n’est aujourd’hui plus à démontrer, notamment en cette matière […].
Procédure transactionnelle mise en place spécialement pour les personnes morales
n’exposant que les faits et la qualification juridique susceptible de leur être appliquée,
autrement dit ne conduisant pas à une déclaration de culpabilité encore moins à un
jugement de condamnation, elle n’avait toutefois pas abouti, faute d’accord du groupe UBS
quant au montant transactionnel proposé, à savoir un peu plus d’un milliard d’euros. Le
procureur national financier a dès lors renvoyé les deux sociétés, outre plusieurs
responsables personnes physiques, devant le tribunal correctionnel de Paris.
[…] Les faits reprochés aux deux sociétés « sont des opérations qui consistent dans le
placement de fonds provenant de fraudes fiscales sur des comptes situés en Suisse puis
leur gestion au moyen de procédés ou de dispositifs destinés à dissimuler, à placer ou à
convertir sciemment lesdits fonds non déclarés » […]. Il s’agit donc d’« agissements en aval
faisant appel à des montages et stratagèmes complexes destinés à gérer le produit direct ou
indirect de la fraude fiscale commise par des résidents fiscaux français »
Julie Gallois, www.dalloz-actualité.fr, 1er mars 2019
57
Sujet type d’examen 2
t7
Données personnelles :
la Cnil condamne Google à une amende record de 50 millions d’euros Le gendarme français
de la vie privée reproche au géant américain de ne pas informer ocumenD assez
clairement ses utilisateurs.
Isabelle Falque-Pierrotin pouvait-elle espérer meilleure sortie ? La présidente de la
Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), fraîchement nommée garante
du grand débat national, a vu l’institution qu’elle dirige depuis plus de sept ans condamner,
lundi 21 janvier, l’entreprise américaine Google à une amende record de 50 millions
d’euros. En cause : sa politique de gestion des données personnelles en France.
Cette condamnation intervient après les plaintes collectives, qui ont fédéré plus de 10 000
signataires, déposées devant la Cnil par les associations None of Your Business et La
Quadrature du Net (QDN), alors que le règlement européen pour la protection des données
(RGPD) venait tout juste d’entrer en vigueur en Europe, le 25 mai 2018. Un texte censé
permettre aux citoyens européens de conserver la maîtrise de leurs données personnelles,
notamment face aux géants du numérique, qui, comme Google, les utilisent à des fi ns
commerciales.
Dans sa décision, la Cnil estime que ce droit n’a pas été respecté. Si les utilisateurs des
services de Google se voient bien demander leur consentement à l’utilisation de leurs
données personnelles – ce qu’exige le RGPD –, ils ne sont « pas en mesure de comprendre
l’ampleur des traitements mis en place par Google. Or, ces traitements sont
particulièrement massifs et intrusifs », estime la Cnil, en référence à la galaxie des services
proposés par le groupe : Google Search, YouTube, Google Maps, Play Store, Google Photos…
« Une toute petite partie du problème »
Elle reproche aussi au géant américain de forcer la main des utilisateurs, en proposant par
défaut d’accepter le partage de leurs données. Enfi n, alors qu’un accord spécifi que pour
chaque traitement devrait être proposé, la Cnil accuse Google de contraindre les
utilisateurs à « consentir en bloc pour toutes les fi nalités poursuivies par Google ». Autant
de raisons qui l’ont poussée à infl iger cette sanction exemplaire pour des manquements
qu’elle considère comme « graves ».
Appelé par la Cnil, dès la fi n octobre 2018, à présenter les éléments de sa défense, Google
n’a pas convaincu l’autorité française. Par la voix d’un porte-parole, la fi liale française du
moteur de recherche a fait savoir qu’elle étudiait cette décision, « afi n de déterminer les
prochaines étapes ». Elle dispose d’un délai de quatre mois pour contester cette
condamnation devant le Conseil d’É tat.
« Si c’est une sanction unique de 50 millions en Europe, ce n’est pas cher payé »
Malgré cette victoire, les plaignants restent sur leur faim. La QDN est ainsi déçue du niveau
de l’amende, puisque le RGPD permet d’infl iger une pénalité allant jusqu’à 4 %
du chiffre d’affaires de l’entreprise condamnée. Celui-ci s’élevait, en 2017, à 110 milliards
de dollars (97 milliards d’euros) pour Alphabet, la maison mère de Google.
Par ailleurs, estime Benjamin Bayart, un des fondateurs de l’association, « la Cnil a traité
une toute petite partie du problème ». Elle s’est attachée à un cas d’usage particulier en
regardant si, au moment de confi gurer un téléphone Android (le système d’exploitation de
Google qui équipe la majorité des smartphones), l’utilisateur peut maîtriser l’utilisation de
ses données.
58
BASE DOCUMENTAIRE
DSCG1
« Un pouvoir d’action sans équivalent par rapport au passé »
Or, selon M. Bayard, Google a la capacité de dresser un profil complet de ses utilisateurs par
bien d’autres moyens. « Sinon, comment se fait-il que, moi, qui n’ai aucun compte chez
Google, je me vois proposer l’épisode 3 d’une série, dont j’ai regardé les épisodes 1 et 2
par le passé ? », s’interroge M. Bayart.
Selon lui, l’angle d’attaque choisi par la Cnil était « le plus simple en termes de droit », car «
c’est là où Google est complètement en tort ». Pour autant, M. Bayard reconnaît à la Cnil le
mérite d’avoir lancé le mouvement contre les géants du numérique : « Si toutes les
autorités européennes devaient condamner Google à une amende de 50 millions d’euros,
cela commencerait à être intéressant. En revanche, si c’est une sanction unique de 50
millions en Europe, ce n’est pas cher payé. »
Pour Mathias Moulin, directeur de la protection des droits et des sanctions à la Cnil, cette
décision souligne en tout cas les mérites de la nouvelle législation : « Aujourd’hui, la Cnil a
un pouvoir d’action sans équivalent par rapport au passé [les amendes étaient plafonnées à
3 millions d’euros], de même que les citoyens, qui ont des droits étendus. »
Vincent Fagot, Le Monde (avec AFP), 21 janvier 2019
t8
RGPD : le Conseil d’É tat rejette le recours dirigé contre la sanction de 50 millions d’euros
infligée à Google par la Cnil
Saisi d’un recours dirigé contre la sanction infligée par la Cnil à Google, le Conseil d’É tat
ocumenD confirme, par une décision du 19 juin 2020, que la société n’a pas délivré une
information suffisamment claire et transparente aux utilisateurs du système d’exploitation
Android et ne les a pas mis à même de donner un consentement libre et éclairé au
traitement de leurs données personnelles aux fins de personnalisation des annonces
publicitaires. Le Conseil d’É tat estime par ailleurs que la sanction de 50 millions d’euros
n’est pas disproportionnée.
Sanctionné le 21 janvier 2019 par la Cnil pour des manquements concernant le traitement
des données personnelles des utilisateurs du système d’exploitation Android, Google a saisi
le Conseil d’É tat pour demander l’annulation de cette sanction prise sur le fondement du
règlement général sur la protection des données (RGPD). Par sa décision du 19 juin 2020,
le Conseil d’É tat rejette cette requête.
Google a manqué à ses obligations d’information et de transparence Le RGPD définit
un ensemble d’informations que les responsables de traitement sont tenus de fournir aux
personnes concernées, de manière concise, transparente, compréhensible et aisément
accessible, en des termes clairs et simples.
Le Conseil d’É tat confirme l’appréciation portée par la Cnil sur l’information mise à
disposition des utilisateurs d’Android par Google concernant le traitement de leurs
données.
Il considère que son organisation en arborescence ne répond pas aux exigences de clarté et
d’accessibilité requises par le RGPD, alors même que les traitements en cause sont
particulièrement intrusifs par leur nombre et la nature des données collectées. Il relève en
outre que l’information disponible est parfois lacunaire, notamment s’agissant de la durée
de conservation des données et des finalités des différents traitements opérés par Google.
59
Sujet type d’examen 2
Google ne met pas l’utilisateur à mê me de donner un consentement libre et é clairé
au traitement de ses donné es aux fi ns de personnalisation de la publicité Le RGPD
exige que l’utilisateur soit mis en mesure de donner son consentement de faç on libre, spé
cifi que, é clairé e et univoque au traitement de ses donné es personnelles, ce qui suppose
une pré sentation claire et distincte de l’ensemble des utilisations qui seront faites des
donné es recueillies.
Le Conseil d’É tat relè ve que l’utilisateur qui souhaite cré er un compte Google pour utiliser
le systè me Android est d’abord invité à accepter que ses informations soient traité es
conformé ment à un paramé trage par dé faut, incluant des fonctions de personnalisation
de la publicité . L’information sur le ciblage publicitaire qui lui est fournie à cette é tape est
gé né rale et dilué e au milieu d’informations relatives à d’autres fi nalité s. Alors que le
recueil du consentement est, à ce premier niveau, effectué de maniè re globale pour
l’ensemble des fi nalité s poursuivies par le traitement des donné es, le Conseil d’É tat confi
rme l’appré ciation de la Cnil selon laquelle l’information relative au ciblage publicitaire
n’est pas pré senté e de maniè re suffi samment claire et distincte pour que le
consentement de l’utilisateur soit valablement recueilli.
Aprè s avoir relevé que l’utilisateur peut obtenir une information complé mentaire sur le
ciblage publicitaire en cliquant sur un lien « plus d’options », et qu’il est alors invité à
donner un consentement spé cifi que à cette fi nalité , le Conseil d’É tat estime que
l’information fournie à ce deuxiè me niveau par Google est, là encore, insuffi sante. Par
ailleurs, le consentement y est recueilli au moyen d’une case pré coché e, ce qui ne ré pond
pas aux exigences du RGPD.
La sanction de 50 millions d’euros n’est pas disproportionné e Compte tenu de la
gravité particuliè re des manquements commis, de leur caractè re continu et de leur duré e,
des plafonds pré vus par le RGPD ainsi que de la situation fi nanciè re de la socié té Google
LLC, le Conseil d’É tat juge que la sanction de 50 millions d’euros prononcé e par la Cnil
n’est pas disproportionné e.
Par la dé cision de ce jour, le Conseil d’É tat confi rme par ailleurs que la Cnil é tait compé
tente pour prononcer la sanction. Google estimait que l’autorité de protection des donné es
irlandaise é tait seule compé tente pour contrô ler ses activité s dans l’Union europé enne,
le contrô le du traitement des donné es revenant à l’autorité du pays où le principal é
tablissement du responsable du traitement des donné es est situé , selon un principe de «
guichet unique » institué par le RGPD. Le Conseil d’É tat relè ve toutefois qu’à la date de la
sanction, la fi liale irlandaise de Google ne disposait d’aucun pouvoir de contrô le sur les
autres fi liales europé ennes ni d’aucun pouvoir dé cisionnel sur les traitements de donné
es, la socié té Google LLC implanté e aux É tats-Unis dé tenant seule ce pouvoir. Le systè me
du guichet unique n’é tait donc pas applicable et la Cnil é tait compé tente pour sanctionner
les manquements de Google relatifs au traitement des donné es des utilisateurs franç ais
d’Android.
www.conseil-etat.fr
60
BASE DOCUMENTAIRE
DSCG1
t9
Projet de statuts de la Bibliothèque officielle de Gascogne (BOG) TITRE 1. CONSTITUTION
Article 1. Création et dénomination
ocumenD Il est constitué par la Bibliothèque officielle de Gascogne un fonds de dotation
régi par la loi n° 2008-776 du 4 aoû t 2008 de modernisation de l’économie, le décret n°
2009-158 du 11 février 2009 relatif aux fonds de dotation et les présents statuts.
Le fonds de dotation est dénommé « Fonds de dotation de la Bibliothèque officielle de
Gascogne (BOG) ».
Il est dénommé ci-après « le fonds ».
Article 2. Objet du fonds et moyens d’action
L’objet du fonds est de recevoir et de gérer, en les capitalisant, les biens et droits de toute
nature qui lui sont apportés à titre onéreux et révocable, en vue d’en redistribuer les
revenus à la Bibliothèque officielle de Gascogne.
Les moyens financiers supplémentaires ainsi confiés à la Bibliothèque officielle de
Gascogne ont pour finalité de l’assister dans l’accomplissement de ses œuvres et missions
d’intérêt général, et d’amplifier son action dans les domaines de la recherche, des
acquisitions, de la réalisation d’expositions ou de manifestations culturelles, de la
restauration et de la numérisation des collections, de l’accessibilité des publics, de la
restauration et de la rénovation de ses différents sites.
Article 3. Siège social
Le siège social du fonds est fixé au siège de la Bibliothèque officielle de Gascogne, Quai
Henri IV, 64000 Pau.
Ce siège peut être déplacé en tout autre lieu par décision du conseil d’administration.
Article 4. Durée
Le fonds de dotation est créé pour une durée indéterminée.
TITRE 2. ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT
Article 5. Conseil d’administration
Article 5-1. Composition/mode de désignation/durée du mandat
Le conseil d’administration est composé de membres de droit, le président, le directeur
général et le directeur de l’administration et du personnel de la Bibliothèque officielle de
Gascogne.
Le fonds de dotation est tenu de faire connaître à l’autorité administrative, dans les trois
mois, tous les changements survenus dans son administration, notamment les
changements de membres et les changements d’adresse du siège social. [..]
Article 5-3. Rémunération des membres
Les membres du conseil d’administration exercent leurs fonctions et sont rémunérés à
hauteur d’un montant mensuel de 2 500 €.
Article 6. Président du conseil d’administration
Le président du fonds est le président de la Bibliothèque officielle de Gascogne.
Le président préside le conseil d’administration.
Le président représente le fonds en justice et dans tous les actes de la vie civile du fonds.
Les fonctions de président du conseil d’administration du fonds sont exercées à titre
bénévole.
Les frais engagés dans ce cadre sont remboursables sur présentation des justificatifs. […]
61
Sujet type d’examen 2
TITRE 3. DOTATION INITIALE ET RESSOURCES
Article 11. Dotation initiale
Le fonds de dotation est constitué avec une dotation initiale d’un montant de 2 000 €
(deux mille euros), laquelle lui est apportée par la Bibliothèque offi cielle de Gascogne en
capital. Elle peut être complétée par des dotations complémentaires de toutes natures avec
l’accord du conseil d’administration.
La dotation est apportée au fonds à titre gratuit et irrévocable.
Le fonds peut consommer les revenus ou la dotation dans les conditions fi xées par le
règlement intérieur. La consommation en totalité de la dotation emporte dissolution du
fonds.
Article 12. Ressources
Les ressources du fonds de dotation comprennent :
– les revenus de sa dotation ;
– les dons issus de la générosité publique ;
– les produits des activités prévues aux statuts ;
– les produits d’éventuelles rétributions pour services rendus.
Les ressources du fonds peuvent inclure, en outre, le produit des appels à la générosité
publique qu’il a été autorisé à émettre par le conseil d’administration à l’unanimité de ses
membres.
Article 13. Exercice social
L’exercice social du fonds de dotation a une durée d’un an correspondant à l’année civile.
Par exception, le premier exercice débute à la date de la signature des statuts et s’achève le
31 décembre suivant.
Article 14. Établissement des comptes
Les comptes du fonds de dotation comprennent un bilan, un compte de résultat et une
annexe. Ils sont établis suivant les règles énoncées par le règlement n° 99-01 du 16 février
1999 du Comité de la réglementation comptable, modifi é pour les fondations et fonds de
dotation suivant l’avis n° 2009-01 du 5 février 2009 du Conseil national de la comptabilité
(CNC). Ils font ressortir la traçabilité des dons affectés.
Le conseil d’administration du fonds de dotation nommera un commissaire aux comptes et
un suppléant pour six exercices dès lors que le fonds de dotation percevra 153 000 € de
subventions publiques. Les comptes annuels sont mis à sa disposition quarante-cinq jours
avant la réunion du conseil d’administration à l’approbation duquel ils sont soumis.
Dans un délai de six mois suivant la fi n de l’exercice, le fonds de dotation publie ses
comptes annuels. Il assure leur publication sur le site Internet de la direction de
l’information légale et administrative.
L’annexe des comptes annuels comprend, le cas échéant, le compte d’emploi des ressources
collectées auprès du public, accompagné des informations relatives à son élaboration.
Les contributions volontaires en nature ou en industrie font l’objet d’une évaluation, tant
en produits qu’en charges, portée au pied du compte de résultat.
62
BASE DOCUMENTAIRE
DSCG1
TITRE 4. MODIFICATION DES STATUTS ET DISSOLUTION
Article 15. Modification des statuts
Toute modification des statuts devra être votée par le conseil d’administration à la majorité
des deux tiers de ses membres. Les statuts modifiés seront transmis sans délai au
représentant de l’É tat dans le département.
Article 16. Dissolution
Le présent fonds de dotation pourra être dissous volontairement, dans les conditions pré-
vues pour une modification statutaire. L’actif net du fonds sera, à sa liquidation, transféré à
un autre fonds de dotation ou à une fondation reconnue d’utilité publique.
Fait à Pau, le 12 décembre 2017,
Laurellène Marx,
présidente du Fonds de dotation de la Bibliothèque officielle de Gascogne 63
DSCG1
Sujet type d’examen 2
SAVOIRS ESSENTIELS
1 Augmentation de capital
A Augmentation de capital en numéraire dans une SA
La condition préalable est que capital social soit entièrement libéré, sauf pour les
augmentations réservées aux salariés.
Le fi nancement
par augmentation
Augmentation du nominal
de capital
É mission d’actions
des anciennes actions :
(en numéraire,
nouvelles, avec une prime
décision prise à l’unanimité
en nature) entraîne
d’émission compensant
Prime intégralement
en raison de l’augmentation
souvent une
les valeurs nominative
libérée à la souscription
des engagements
modifi cation
de la répartition
et vénale des actions
des actionnaires,
de ce dernier
anciennes
sauf en cas d’incorporation
qui peut avoir
de réserves
des incidences
sur les prises
de décision.
Rapport du CA
ou du directoire
sur les motifs de l’opération
+ rapport
Rapport du CAA
complémentaire
pour l’émission
en cas de délégation
d’actions assorties
CAA : commissaire
d’avantages particuliers
aux apports
Rapport du CAC
et rapport spécial
en cas de suppression
du DPS
Décision de l’AGE
64
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
... son pouvoir de fixer
Augmentation réalisée
les modalités
dans les 5 ans
de l’émission
L’AGE peut déléguer
au CA ou au directoire...
... sa compétence pour
Durée maximum
décider de l’augmentation,
de la délégation
dans les conditions posées
de 26 mois (18 mois,
par les actionnaires
en cas de suppression
DPS : droit
(plafond global)
du DPS)
préférentiel
de souscription.
Conditions de forme
Informer les actionnaires
Recueillir les souscriptions
Convoquer une AGE
par LRAR 6 jours au moins
et versements
au moins 15 jours
avant l’ouverture
(libération du quart, le solde
avant sa date
de la souscription
dans les 5 ans)
Réunir une seconde AGE
Accomplir les formalités
pour constater la réalisation
Déposer les fonds
de publicité légale
de l’augmentation et modifier
chez le dépositaire
dans le délai d’un mois
les statuts sauf en cas
qui établit un certificat
de délégation
Emprunt obligataire dans une SA
• Capital social entièrement libéré.
• Existence de deux bilans régulièrement approuvés. À défaut, vérification Conditions
d’émission
de l’actif et du passif par un commissaire aux apports (CAA).
• Pouvoir du CA ou du directoire sauf si les statuts le donnent à l’AGO.
• Intérêts déductibles du résultat fiscal.
Incidences
• Amortissement fiscal de la prime de remboursement.
sur le résultat fiscal
• Amortissement fiscal des frais d’émission de l’emprunt.
65
Sujet type d’examen 2
B Aspect fi scal de l’augmentation de capital en numéraire Constitution/
Exonération
Apport
augmentation
des droits
en numéraire
de capital
d'enregistrement
Avant le 1er janvier 2019, beaucoup d’actes étaient enregistrés au droit fi xe de 375 € ou de
500 €, selon que le montant du capital social après augmentation était inférieur ou
supérieur à 225 000 €.
La loi du 28 décembre 2018 dispose que, à compter du 1er janvier 2019, les opérations qui
étaient soumises au droit fi xe sont désormais enregistrées gratuitement. Il s’agit des
apports suivants :
– les apports purs et simples qui étaient soumis au droit fi xe de l’article 810 I du CGI ;
– les apports purs et simples d’immeubles, de clientèle, droit au bail, fonds de commerce,
dont l’apporteur s’engage à conserver les titres pendant 3 ans ;
– les apports à titre onéreux liés à la prise en charge d’un passif par ce dernier dont ce
dernier s’est engagé à conserver les titres pendant 3 ans ;
– les augmentations de capital par incorporation de réserves, bénéfi ces et provisions.
2 Compte courant d’associé et déductibilité des intérêts
Par dérogation au monopole des établissements de crédit, une société commerciale peut
recevoir des fonds en compte courant de la part de ses associés ou dirigeants.
Défi nition
Le compte courant d’associé est un compte sur lequel sont déposées temporairement des
sommes afi n d’améliorer la trésorerie de l’entreprise. Il s’agit donc d’un prêt, en principe,
productif d’intérêts.
La déductibilité des intérêts d’un compte courant détenu par un associé ou un dirigeant est
soumise à deux conditions cumulatives.
É ligibilité à la déduction des intérêts d’un compte courant d’associé Si le capital
social n’est pas
Taux versé plafonné à la moyenne
intégralement
annuelle des taux effectifs moyens
libéré, c’est la
Capital social entièrement libéré
pratiqués par les établissements
totalité des intérêts
de crédit pour des prêts à taux
versés qui doit
variables aux entreprises,
être réintégrée au
d’une durée initiale de plus de 2 ans
résultat fi scal.
66
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
3 Imposition des intérêts et des plus-values
A Imposition des intérêts versés aux particuliers et personnes morales Les intérêts
sont imposés dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers (RCM).
Année de versement
PFO de 12,8 % et 17,2 % de prélèvements sociaux
Particuliers
• Imposition définitive
Année suivante
• PFU au taux de 12,8 %
• Sur option, au barème progressif de l’IR
Personnes
• Les intérêts sont imposables, sans retraitement fiscal.
morales
• Les dividendes et intérêts obligataires sont « déqualifiés » pour être imposés soumises
au nom des associés dans la catégorie des RCM.
à l’IR
Personnes
Les intérêts sont normalement imposables.
morales
soumises
à l’IS
B Imposition des plus-values sur cession de participation
• La cession des titres financiers relève du champ d’application des plus-values ou moins-
values professionnelles, à condition qu’ils soient qualifiés de « titres immobilisés » au sens
fiscal, c’est-à -dire détenus depuis au moins 2 ans (ou depuis moins de 2 ans s’ils relèvent
d’une catégorie de titres dont certains sont détenus Personnes
depuis au moins 2 ans).
morales
• La plus-value est à court terme pour les titres détenus depuis moins de 2 ans.
soumises
Elle peut être étalée sur 3 ans. Dans ce cas, il faut déduire du résultat fiscal à l’IR
de l’année de la cession un montant égal aux deux tiers de la plus-value à court terme et, les
deux années suivantes, réintégrer un tiers de la plus-value à court terme.
• La plus-value est à long terme pour les titres détenus depuis au moins 2 ans.
Elle est déduite du calcul du résultat fiscal et imposée au taux réduit de 12,8 %.
• La cession des titres de participation détenus depuis au moins 2 ans est imposée
Personnes
au taux réduit de 0 % (exonération).
morales
• La plus-value nette est déduite du résultat fiscal.
soumises
à l’IS
• Une quote-part de frais et charges égale à 12 % de la plus-value brute est réintégrée au
résultat fiscal.
67
Sujet type d’examen 2
4 Clause d’agrément
Notification du projet de cession à la société
Non-consultation
de l’organe compétent :
Consultation
agrément tacite après
de l’organe compétent
le délai de 3 mois
Accord : agrément
Refus
Absence
Notification du refus au cédant
Notification de l’agrément
de notification
Refus
avec proposition de rachat
au cédant par LRAR
de l’agrément
du cédant
par les associés ou par un tiers
au cédant par LRAR
agréé par la société
Accord
Accord du cédant
du cédant
sur la cession
Agrément tacite
mais pas sur
après le délai
le prix : recours
Réalisation de la cession
Absence
de 3 mois à compter
à un expert
prévue/proposée
de cession
de la notification
du projet
Prix fixé
Prix fixé
hors délai
dans le délai
de rachat
de rachat
→ rachat
68
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
5 Caractérisation des infractions pénales
A Éléments constitutifs d’une infraction
Infraction pénale
É lément légal
É lément matériel
É lément moral
• Aucun crime
• Existence de faits/
• Présence
et aucune peine
comportements visés
d’une intention
sans texte/loi :
de manière explicite
coupable (Code pénal,
principe de légalité
par la loi
art. 121-3)
des peines
• Il peut s’agir
• Ou, si la loi le prévoit :
• Loi applicable :
d’un acte positif,
mise en danger
loi en vigueur au jour
d’une abstention
délibérée d’autrui
de la commission
(omission) ou même
ou faute d’imprudence,
de l’infraction
d’une tentative
de négligence
(absence
(commencement
ou de manquement
de rétroactivité,
+ interruption
à une obligation
à l’exception
involontaire)
de prudence
d’une nouvelle loi
ou de sécurité
plus clémente)
(Code pénal, art. 121-3)
B Diversité des infractions
Infractions
De gravités différentes
Générales et spéciales
Contraventions
Infractions générales :
Infractions spéciales au droit des affaires
escroquerie,
et des sociétés : abus de biens sociaux,
abus de confiance,
distribution de dividendes fictifs, présentation
Délits
faux et usage de faux,
ou publication de comptes annuels ne donnant
recel
pas une image fidèle, infractions relatives
à la constitution et à la dissolution de la société,
Crimes
aux assemblées, au contrô le, aux droits sociaux
et aux modifications du capital social,
au contrô le légal des comptes (non-révélation
de faits délictueux, informations mensongères),
blanchiment
69

Sujet type d’examen 2


C Zoom sur le blanchiment
Défi nition
Communiqué
Selon l’article 324-1 du Code pénal, le blanchiment est le fait : de presse de l’UE
– soit de faciliter, par tout moyen, la justifi cation mensongère de l’origine du 20 juillet
2021
des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré relatif au projet
à celui-ci un profi t direct ou indirect (ex. : fraude fi scale, corruption) ; de la Commission
– soit d’apporter un concours à une opération de placement, de dissimula-européenne pour
vaincre la criminalité
tion ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit fi nancière :
(ex. : trafi c d’armes, de stupéfi ants…).
http://dunod.link/
kyfud92 L’Union européenne (UE) réfl échit actuellement à un renforcement de la lutte
contre le blanchiment et le fi nancement du terrorisme.
Mécanisme de blanchiment
Défi nitions
Placement
• Le placement consiste à introduire, dans le
système fi nancier d’un pays, des fonds prove-
nant d’opérations délictueuses.
• L’empilage permet de brouiller les pistes de
l’origine des fonds par la multiplication des opé-
Empilage
rations bancaires ou fi nancières successives fai-
sant intervenir divers comptes, établissements,
personnes, produits et pays.
• L’intégration vise à investir les fonds d’origine
Intégration
frauduleuse dans les circuits légaux de l’éco-
nomie et à en tirer des bénéfi ces.
Sanctions du blanchiment
• 5 ans d’emprisonnement + 375 000 € d’amende.
• 10 ans d’emprisonnement + 750 000 € d’amende en cas de blanchiment aggravé (commis
de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité
professionnelle ou commis en bande organisée).
• L’amende peut atteindre la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont
porté les opérations de blanchiment.
Personnes physiques
• Lorsque le crime ou le délit dont proviennent les biens et les fonds sur lesquels ont porté
les opérations de blanchiment est puni d’une peine privative de liberté d’une durée
supérieure à celle de l’emprisonnement encouru pour blanchiment, les peines qui
s’appliquent sont celles du crime ou du délit.
• Possibilité de peines complémentaires (confi scations, interdictions, suspensions, etc.).
• La tentative de blanchiment est sanctionnée des mêmes peines.
• Amende pouvant être portée au quintuple de celle qui est applicable Personnes morales
aux personnes physiques.
• Possibilité de peines complémentaires.
70
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
Procédure pénale, action publique et action civile
Infraction
Action publique visant
Action civile visant la réparation
la réparation du trouble à l’ordre
du préjudice subi par la victime à l’occasion
public par le prononcé de peines
de la commission d’une infraction
Choix
Mise en mouvement
Devant les juridictions répressives
Par le procureur
Par certaines
Par
Par la voie
Par la voie
de la République
administrations
la victime
de l’action
de l’intervention
(opportunité
publiques
de
(quand action publique
des poursuites)
(sous conditions)
l’infraction
déjà mise en mouvement
par le procureur
de la République)
Issue : Poursuite/
Dépô t de plainte
Classement
avec constitution
sans suite/
Citation
de partie civile
Mesure
directe
devant le juge
alternative/
devant
d’instruction
Citation directe/
la juridiction
Devant
(recevable sous
Nomination
de jugement
les juridictions civiles
conditions,
d’un juge
➔ action en responsabilité
pour éviter abus)
d’instruction
civile
Extinction : décès du délinquant, retrait de la plainte, Extinction : prescription, chose
jugée,
amnistie, transaction, composition pénale,
transaction, désistement, renonciation
abrogation de la loi pénale, chose jugée, prescription
D Voies de recours
Définition
Les voies de recours sont les procédures permettant de contester une décision rendue en
justice en engageant un nouvel examen de celle-ci.
71
Sujet type d’examen 2
Types de recours
Recours ordinaires
Recours extraordinaires
• Dans les 10 jours à compter
• Contre une décision rendue en dernier ressort
Placée auprès
du jugement ou de l’arrêt
• Motifs : violation du droit, de la
de la Cour
contradictoire, l’autre partie
procédure, absence de base légale,
de cassation,
disposant de 5 jours supplémentaires
absence de motivation, contradiction
la Cour de révision
• Effet suspensif : l’exécution
entre deux arrêts (ou, plus rarement,
et de réexamen
Appel
de la décision attaquée n’est pas
entre jugements)
examine à la fois
possible
les demandes
• Dans les 5 jours à compter du prononcé
de révision
• Effet dévolutif : il consiste à statuer
Pourvoi en cassation
de la décision attaquée ou de sa signifi cation
et les demandes
à nouveau en fait et en droit
de réexamen
d’une décision
• Personne (défendeur) qui, n’ayant
• Un fait nouveau ou un élément inconnu
défi nitive lorsqu’un
pas reçu de notifi cation d’un avis
du tribunal apparu après la fi n du procès
arrêt de la Cour
de comparaître à une audience
justifi ant une demande auprès de la Cour
européenne
à l’issue de laquelle une décision a été
de révision et de réexamen
des droits de
rendue par défaut, demande à être
• Absence de délai
l’homme (CEDH)
entendue pour obtenir modifi cation
(délit, crime)
énonce que cette
de la décision
décision a violé
• Dans les 10 jours
Demande en révision
la Convention
• Effets suspensif, dévolutif et extinctif
européenne
qui effacent le jugement rendu
• Requête devant la CEDH après épuisement
de sauvegarde des
des voies de recours internes et violation
Opposition
droits de l’homme
des droits protégés par la CESDH
et des libertés
• Demande de réexamen adressée à la Cour
fondamentales
de révision et de réexamen (dans le délai
(CESDH).
d’un an à compter de la décision de la CEDH)
devant la CEDH
Demande en réexamen
Pour en savoir pus
sur la procédure
devant la Cour
6 Données personnelles – informatique et libertés
de révision
et de réexamen : A Collecte et traitement des données à caractère personnel
http://dunod.link/
0js4voh
Défi nition
Une donnée à caractère personnel est « toute information relative à une personne
physique identifi ée ou qui peut être identifi ée, directement ou indirectement, par
référence à un numéro d’identifi cation ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres »
(loi Informatique et Libertés modifi ée du 6 janvier 1978).
La collecte et le traitement de données personnelles sont possibles à condition de respecter
plusieurs règles.
72
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
Règles applicables à la collecte des données personnelles
Les données sont collectées et traitées de manière loyale et licite.
1
Elles sont collectées pour des finalités déterminées, explicites et légitimes.
2
Elles sont adéquates, pertinentes et non excessives au regard des finalités pour lesquelles
elles sont collectées et de leurs traitements ultérieurs.
3
Elles sont exactes, complètes et, si nécessaire, mises à jour.
4
Elles sont conservées sous une forme permettant l’identification des personnes concernées
pendant une durée qui n’excède pas la durée 5
nécessaire aux finalités pour lesquelles elles sont collectées et traitées.
La France sanctionne pénalement les atteintes aux droits de la personne résultant des
fichiers ou des traitements informatiques. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu’à 5 ans
d’emprisonnement et 300 000 € d’amende.
La collecte des données sensibles (origines, opinions, informations liées à la santé…) est
interdite, sauf dans de rares cas (recherche médicale, Insee…) dans lesquels l’organisme
qui recueille les données doit alors obtenir le consentement préalable des personnes
concernées et la validation de la Cnil.
La collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite
est sanctionnée par une peine de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende (Code
pénal, article 226-18).
B Règlement général sur la protection des données (RGPD)
Le règlement général sur la protection des données n° 2016/679 du 27 avril 2016 est le
nouveau cadre européen qui s’applique, depuis le 25 mai 2018, au traitement et à la
circulation des données à caractère personnel. Il s’impose aux responsables des
traitements (entreprises privées ou publiques, associations et autres organismes) et à leurs
sous-traitants (hébergeurs, agences de communication…), qu’ils soient établis dans l’UE –
et quel que soit le lieu de traitement des données –, ou en dehors de l’UE, dès lors qu’ils
mettent en œuvre des traitements visant à fournir des biens ou services à des résidents
européens ou à les cibler.
73
Sujet type d’examen 2
Applicable dès lors qu’un résident
européen est directement visé par
un traitement de données
« Guichet unique » : l’autorité de protection
des données de l’É tat membre où se trouve
Un cadre unifié
l’établissement principal de l’entreprise
est compétente
Coopération renforcée entre autorités
pour les traitements transnationaux
RGPD
Informations des utilisateurs quant à l’usage
de leurs données et accord en principe
nécessaire au traitement de leurs données,
ou possibilité de s’y opposer
Droit à la portabilité des données
Le renforcement
des droits
Recours collectifs possibles
des personnes
par les associations
Droit à la réparation des dommages
matériels ou moraux
Avec l’entrée en vigueur du RGPD, de nombreuses formalités préalables auprès de la Cnil
ont disparu. En contrepartie, la responsabilité des organismes a été renforcée et des outils
de conformité ont été créés :
– tenue d’un registre des traitements mis en œuvre ;
– certifi cation des traitements ;
– notifi cation des failles de sécurité aux autorités et personnes concernées ;
– mise en place d’un délégué à la protection des données (DPD), lequel doit notifi er toute
violation des données personnelles à la Cnil dans les 72 heures ;
– pour les traitements à risque de données sensibles, analyse d’impact relative à la
protection de ces données.
C Renforcement des sanctions administratives
Les responsables de traitement et les sous-traitants sont susceptibles de faire l’objet de
sanctions administratives de la part des autorités de protection qui peuvent :
– prononcer un avertissement ;
Le RGPD :
FAQ avec la Cnil : – mettre en demeure l’entreprise ;
http://dunod.link/ – limiter temporairement ou défi nitivement un traitement ;
sn48tj4 – suspendre les fl ux de données ;
– ordonner de satisfaire aux demandes d’exercice des droits des personnes ;
– ordonner la rectifi cation, la limitation ou l’effacement des données ; 74
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1

– retirer la certification délivrée ou enjoindre à l’organisme de certification de la retirer ;

– infliger des amendes administratives qui peuvent s’élever, selon la catégorie de


l’infraction, de 10 à 20 M€, ou, dans le cas d’une entreprise, de 2 % à 4 %
du chiffre d’affaires annuel mondial, le montant le plus élevé étant retenu.
La CNIL a mis en place une procédure simplifiée.
Article sur le site de la CNIL du 12 avril 2022
Le 24 janvier puis le 8 avril 2022, les procédures répressives de la CNIL ont été modifiées : une
procédure simplifiée a notamment été créée pour les dossiers peu complexes. Cette réforme
permettra à la CNIL de mieux agir face aux plaintes de plus en plus nombreuses depuis
l’entrée en application du RGPD.
Une réponse répressive plus adaptée à la complexité des dossiers La CNIL doit
répondre à de nombreuses plaintes (plus de 14 000 en 2021) malgré l’augmentation
constante du nombre de mesures correctrices qu’elle prononce (18 sanctions et 135 mises
en demeure prononcées en 2021).
Ces dossiers que la CNIL étudie sont très variables en termes de gravité, de questions
juridiques et technologiques soulevées, ou encore de conséquences pour les personnes. Ils
exigent donc une politique répressive différenciée.
Les modifications de la loi Informatique et Libertés et de son décret d’application,
intervenues le 24 janvier puis le 8 avril 2022, ont donc pour ambition de permettre une
plus grande souplesse dans le recours aux mises en demeure ou aux sanctions.
Une procédure de sanction simplifiée
La présidente de la CNIL peut désormais orienter les dossiers peu complexes ou de
faible gravité vers une procédure de sanction dite simplifiée.
En pratique, la présidente de la CNIL saisit alors le président de la formation restreinte et
désigne un rapporteur parmi les agents de la CNIL, qui est chargé d’instruire le dossier.
La procédure de sanction simplifiée suit les mêmes étapes que la procédure de sanction
ordinaire (pour les délais, la procédure contradictoire, etc.), mais ses modalités de mise en
œuvre sont allégées : le président de la formation restreinte (ou un membre qu’il désigne)
statue seul et aucune séance publique n’est organisée, sauf si l’organisme demande à être
entendu.
Les sanctions susceptibles d’être prononcées dans ce cadre sont limitées au rappel à
l’ordre, à une amende d’un montant maximum de 20 000 € et à une injonction avec
astreinte plafonnée à 100 € par jour de retard. Ces sanctions ne peuvent pas être rendues
publiques.
75
Sujet type d’examen 2
Une réforme de la procédure de sanction
ordinaire
La procédure ordinaire a également été ajustée et
clarifi ée sur certains points, notamment :
des délais rallongés pour produire des observa-
tions ;
la possibilité, pour un nouveau rapporteur, d’utili-
ser le travail d’instruction mené par un précédent
rapporteur devenu indisponible ;
la possibilité pour le président de la formation res-
treinte de décider seul qu’il n’y a plus lieu de sta-
tuer (par exemple si l’organisme a disparu depuis le
début de la procédure de sanction).
De nouveaux pouvoirs pour le président
de la formation restreinte
Lorsque la présidente de la CNIL met en demeure
un organisme et demande à ce qu’il lui soit répondu
dans un délai mais qu’aucune réponse justifi ant de
la conformité n’est adressée à la CNIL, le président
de la formation restreinte peut désormais être saisi
en vue d’enjoindre à cet organisme de transmettre
les éléments demandés.
Cette injonction peut être assortie d’une astreinte
d’un montant maximum de 100 € par jour de
retard.
Un ajustement de la procédure de mise
en demeure
La présidente de la CNIL peut désormais adresser
des mises en demeure n’appelant pas de réponse
écrite des organismes. Dans ce cas, l’organisme
est tenu de se mettre en conformité dans le délai
fi xé par la présidente mais n’a plus à transmettre
les éléments qui en attestent à la CNIL dans ce
même délai. La mise en conformité pourra être
vérifi ée par d’autres moyens, par exemple lors d’un
contrô le ultérieur.
Par ailleurs, le plafond de 6 mois encadrant le
délai de conformité déterminé dans les mises en
demeure disparaît afi n de permettre aux orga-
nismes de déployer des programmes de conformité
plus longs lorsque certaines situations l’exigent.
76
SAVOIRS ESSENTIELS
DSCG1
7 Fonds de dotation
Définition
Un fonds de dotation est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui reçoit
et gère à titre gratuit et irrévocable, en les capitalisant, des biens et droits qui lui sont
apportés à titre gratuit et irrévocable.
Le fonds de dotation utilise les revenus de la capitalisation en vue de réaliser une mission
d’intérêt général ou de les redistribuer pour assister une personne morale à but non
lucratif dans l’accomplissement de ses œuvres et missions d’intérêt général.
A Constitution
Déclaration au greffe
Dotation initiale fixée
des associations du département
à 15 000 € minimum
de son siège social
Par dotation en capital
Accordée sans contrepartie
De manière irrévocable
et/ou dons et legs
B Fonctionnement
Conseil d’administration
Administrateurs nommés,
la première fois,
Au moins trois membres
par le ou les fondateurs
77
Sujet type d’examen 2
C Contrôle
Le fonds publie, dans les 6 mois
suivant la fin de l’exercice,
ses comptes annuels
Le fonds de dotation adresse chaque année
au préfet, dans les 6 mois de la fin de l’exercice,
les comptes annuels, rapport d’activité
Délai de 6 mois
et rapport du CAC
Fin de l’exercice N
Exercice N+1
Le fonds de dotation nomme au moins un CAC
et un suppléant lorsque le montant total
des ressources du fonds dépasse 10 000 €
en fin d’exercice
D Dissolution-liquidation
En application des statuts, lorsque le fonds de dotation est à durée déterminée
Par décision des membres
Ou par le tribunal judiciaire, sur saisine du préfet
Déclarée au greffe des associations
Publiée au Journal officiel des associations et fondations
d'entreprise (JOAFE)
Les ressources non employées seront transmises :
• soit à un fonds de dotation dont l’objet est similaire ou comparable
• soit à une fondation reconnue d’utilité publique
La liquidation du fonds est réalisée conformément aux statuts.
À défaut, elle est effectuée par le liquidateur judiciaire.
78
Corrigé du sujet
type d’examen 2
DSCG1
DES SAVOIRS AUX COMPÉ TENCES
Dossier 1 Financement de l’entreprise
Compétences visées
• Maîtriser les implications juridiques et fi scales liées aux opérations de fi nancement de
l’entreprise.
• Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– reprendre le processus juridique de l’augmentation de capital ;
– expliciter le rô le du droit préférentiel de souscription ;
– décrire les décisions prises (organe de décision et majorité).
1.1 Selon quelle(s) modalité(s) l’entrée de la SARL aux conditions demandées a-t-elle pu
être réalisée ?
Quelles sont les décisions à prendre lors d’une augmentation de capital réservée ?
Règles juridiques. L’augmentation de capital par apport en numéraire n’est possible que
lorsque le capital est entièrement libéré. Il s’agit d’une décision modifi ant les statuts de la
compétence de l’AGE qui se prononce au vu du rapport du CA, mais elle peut décider de lui
déléguer ses pouvoirs pour fi xer les modalités de l’émission (ou décider de l’augmentation
de capital).
Le rapport du CA mentionne les motifs de l’augmentation ainsi que son utilité.
L’AGE doit décider d’effectuer ou non une augmentation en faveur des salariés.
Lors d’une augmentation de capital, les actionnaires bénéfi cient d’un droit de souscription
leur permettant de souscrire de façon sorte qu’ils conservent leur quote-part dans le
capital après l’augmentation. Le droit préférentiel de souscription (DPS) permet de
maintenir l’équilibre des pouvoirs.
La loi permet aux actionnaires, par décision de l’AGE, de supprimer ou de renoncer à ce
DPS. Cette suppression est obligatoire en cas d’augmentation faite pour une (ou plusieurs)
personne(s) déterminée(s). L’AGE se décide sur rapport du CA (ou du directoire) indiquant
les motifs de l’augmentation et ceux de la renonciation au DPS, ainsi que l’identité précise
des personnes souscrivant à l’augmentation, le nombre de titres qui leur seront attribués,
le prix d’émission et les incidences de cette nouvelle émission par rapport à la proportion
détenue par les anciens actionnaires (si les bénéfi ciaires sont déjà actionnaires, ils ne
prennent pas part au vote). Le rapport du CAC indique les raisons du projet de suppression
et précise si les éléments retenus par les dirigeants pour fi xer le prix de la souscription
sont exacts et sincères.
79

Sujet type d’examen 2


Depuis la loi Pacte, les SA n’ont plus obligatoirement de CAC. Dans ce dernier cas, il n’est
plus nécessaire de disposer de leur rapport, sauf dans l’hypothèse d’une délégation (Code
de commerce, article L. 225-138). Si la SA n’a pas de CAC, elle doit en demander la
désignation à cet effet.
Article L. 225-138 du Code de commerce
 I. L’assemblée générale qui décide l’augmentation du capital peut la réserver à une ou
plusieurs personnes nommément désignées ou catégories de personnes répondant à des
caractéristiques déterminées. À cette fi n, elle peut supprimer le droit préférentiel de
souscription. Les personnes nommément désignées bénéfi ciaires de cette disposition ne
peuvent prendre part au vote. Le quorum et la majorité requis sont calculés après
déduction des actions qu’elles possèdent. La procédure prévue à l’article L. 225-147 n’est
pas applicable.
Lorsque l’assemblée générale extraordinaire supprime le droit préférentiel de souscrip tion
en faveur d’une ou plusieurs catégories de personnes répondant à des caractéristiques
qu’elle fi xe, elle peut déléguer au conseil d’administration ou au directoire le soin d’arrêter
la liste des bénéfi ciaires au sein de cette ou de ces catégories et le nombre de titres à
attribuer à chacun d’eux, dans les limites des plafonds prévus au premier alinéa de l’article
L. 225-129-2. Lorsqu’il fait usage de cette délégation, le conseil d’administration ou le
directoire établit un rapport complémentaire à la prochaine assemblée générale ordinaire,
certifi é par le commissaire aux comptes, s’il en existe, décrivant les conditions défi nitives
de l’opération.
 II. Le prix d’émission ou les conditions de fi xation de ce prix sont déterminés par
l’assemblée générale extraordinaire sur rapport du conseil d’administration ou du
directoire et sur rapport spécial du commissaire aux comptes de la société, ou, s’il n’en a
pas été désigné, d’un commissaire aux comptes désigné à cet effet selon les modalités
prévues à l’article L. 225-228.
 III. L’émission doit être réalisée dans un délai de dix-huit mois à compter de l’assemblée
générale qui l’a décidée ou qui a voté la délégation prévue à l’article L. 225-129.
L’assemblée générale extraordinaire (AGE) peut voter la suppression totale ou partielle du
droit préférentiel de souscription : si les bénéfi ciaires de cette suppression sont
actionnaires, ils ne prennent pas part au vote. Ce mécanisme peut être remplacé par une
renonciation individuelle des actionnaires au DPS, ce qui accélère la procédure et permet
de procéder plus rapidement à l’augmentation de capital.
L’AGE ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés possèdent
au moins, sur première convocation, le quart et, sur deuxième convocation, le cinquième
des actions disposant du droit de vote. Il s’agit du quorum. Dans les sociétés dont les
actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts
peuvent prévoir des quorums plus élevés.
L’AGE statue à la majorité des deux tiers des voix exprimées par les actionnaires présents
ou représentés. Les voix exprimées ne comprennent pas celles qui sont attachées aux
actions pour lesquelles l’actionnaire n’a pas pris part au vote, s’est abstenu ou a voté blanc
ou nul.
Application au cas. Les actionnaires de la SA Fresnay ont dû décider en AGE de
l’augmentation de capital et de la renonciation à leur DPS.
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1.2 Présentez le nouvel actionnariat de la société Fresnay (la méthodologie du cas pratique
n’est pas exigée).
Nombre d’actions nouvelles souscrites par les actionnaires anciens et nouveaux Nombre
Pourcentage
Avant
d’actions
Après
Part (%)
de détention
souscrites
M. Fresnay
30 000
60
18 000
48 000
60
NOTRE CONSEIL
SARL Malou
6 000
12
3 600
9 600
12
Précisez
le pour centage
SARL Guichard


8 000
8 000
10
de répartition
Autres personnes
14 000
28
400
14 400
18
du capital avant
physiques
et après l’opération.
Total
50 000
100
30 000
80 000
100
1.3 Indiquez la qualification fiscale de l’augmentation de capital réalisée par la société
Fresnay et déterminez les droits d’enregistrement dus. Qui en est redevable (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
Sur le plan comptable, on est en présence d’une augmentation de capital en numéraire. En
contrepartie des apports réalisés par les anciens et nouveaux actionnaires, la société
Fresnay leur remet des actions.
Il s’agit d’un apport à titre pur et simple.
Le redevable des droits d’enregistrement est le bénéficiaire des apports, en l’espèce la
société Fresnay. Les apports en numéraire sont exonérés de droits d’enregistrement.
1.4 Présentez les avantages juridiques et fiscaux du financement par compte NOTRE
CONSEIL
courant d’associé par rapport à une augmentation de capital (la méthodo- Vous devez logie
du cas pratique n’est pas exigée).
déterminer
Avantages du compte courant d’associé comparé à une augmentation de capital la nature
fiscale de l’augmentation
Société
Associés
de capital. D’un
point de vue fiscal,
• Absence de modification des statuts
• Possibilité de verser des sommes ou d’y placer
les apports peuvent
de la société : peu de formalités, pas de frais
des sommes dues par la société (dividendes,
s’effectuer à titre
liés à l’augmentation de capital.
rémunération, remboursement de frais…).
pur et simple,
• Un apport en compte courant évite que
• Taux d’intérêt supérieur à ceux versés
onéreux ou mixtes.
la gouvernance de la société soit modifiée suite
aux comptes bancaires.
Le critère de
à une augmentation de capital.
• Possibilité de récupérer les avances consenties
distinction est celui
• Les intérêts versés aux associés sont considérés
à la société à tout moment sauf clause
du mode
comme des charges, déductibles du résultat
de la convention.
de rémunération
fiscal de la société.
• La reprise des sommes déposées par les associés
de l’apport :
• Les intérêts versés aux associés représentent
n’est pas considérée comme un revenu.
attribution de titres
pour eux une rémunération, même en l’absence
sociaux, prise en
• Le compte courant d’un associé est toujours
de résultat.
charge d’un passif
créditeur ; il est interdit au dirigeant de se faire
par la société
prêter de l’argent par sa société (convention
bénéficiaire
interdite).
ou les deux.
81
Sujet type d’examen 2
NOTRE CONSEIL
1.5 L’ouverture de ces comptes courants nécessite-t-elle une quelconque formalité ?
Vous devez
présenter L’ouverture d’un compte courant est-elle une convention réglementée ?
les incidences
juridiques Règles juridiques. Le régime des conventions réglementées s’applique : et fi
scales – de manière directe, aux administrateurs, DG et DG délégué dans la SA à CA et pour
la société
aux membres du directoire et du conseil de surveillance dans la SA dualiste ; et les associés
qui
prêtent de l’argent – de manière indirecte, aux entreprises si le DG, DG délégué, membre du
à la société sous
conseil de surveillance ou du directoire est propriétaire, associé indéfi niment forme de
compte
responsable, gérant, administrateur, membre du conseil de surveillance ou, courant. Tout
tableau devra
de façon générale, dirigeant de cette entreprise ;
comporter – lorsque les dirigeants et membres du conseil de surveillance sont
indirectement un titre explicite.
intéressés ou lorsqu’ils traitent avec la société par personnes interposées ;
– aux conventions conclues avec un actionnaire prépondérant, c’est-à -dire disposant d’au
moins 10 % des droits de vote de la société cocontractante, ou s’il s’agit d’une société
actionnaire de la société la contrô lant au sens des comptes consolidés.
Sont exclues « les conventions conclues entre deux sociétés dont l’une détient, directement
ou indirectement, la totalité du capital de l’autre ».
Lorsque la réglementation s’applique, une procédure spécifi que doit être suivie.
L’intéressé informe le CA et demande l’autorisation préalable. Il ne prend pas part au vote
s’il est membre du CA. Le CA doit motiver son autorisation préalable
« en justifi ant de l’intérêt de la convention pour la société, notamment en précisant les
conditions fi nancières qui y sont attachées ». Si l’autorisation est donnée, la convention est
conclue et le président du CA informe le CAC éventuel dans un délai d’un mois. Le CAC, ou à
défaut le président du CA (PCA), émet un rapport spé-
cial (il contient tous les éléments de la convention) présenté à la prochaine AGO
et l’intéressé, s’il est actionnaire, ne peut prendre part au vote (ses actions sont néanmoins
prises en compte dans le calcul du quorum, mais pas dans celui de la majorité).
Application au cas. Il s’agit de deux contrats entrant dans le champ des procé-
dures réglementées puisque l’un est conclu entre la société et son dirigeant ; l’autre, entre
la société et l’un de ses actionnaires prépondérants.
1.6 Explicitez ces propos (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
NOTRE CONSEIL
La convention de compte courant répond au droit commun des contrats ; elle ne Vous
devez vous
interroger sur les nécessite pas de formalisme particulier mais, comme dans les SA, il faut
respecter avantages de la la procédure des conventions réglementées ; l’écrit s’impose de
lui-même. De rédaction d’une même, l’écrit s’impose lorsque le compte courant est
rémunéré (à défaut d’écrit, convention de la jurisprudence estime que le compte courant
n’ouvre pas droit à intérêts).
compte courant,
tant pour la société Quoi qu’il en soit, il est toujours intéressant pour la société d’établir une
conven-que pour l’associé. tion de compte courant, ce qui lui permet par exemple, outre
l’établissement d’un taux d’intérêt rémunérateur, de fi xer :

un délai de blocage des fonds empêchant l’associé de demander le remboursement des
sommes ou d’une partie des sommes à tout moment ;
– un délai de préavis en cas de demande de remboursement des fonds.
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Pour aller plus loin
Décrypter la loi Pacte
• La loi Pacte a facilité l’ouverture des comptes courants d’associés en sup-primant le
minimum de 5 % à détenir par les actionnaires concernés.
De même, le texte étend expressément la possibilité d’ouvrir un compte courant aux
directeurs généraux et directeurs généraux délégués qui n’étaient pas visés auparavant par
la loi.
• La loi interdit aux dirigeants, personnes physiques, et à leurs conjoint, ascendants et
descendants ainsi qu’à toute personne interposée de se faire consentir, par la société, un
découvert en compte courant : il s’agit d’une convention interdite.
La SA Fresnay a effectivement tout intérêt à établir une convention en imposant si possible
un délai de blocage des fonds, ou, dans l’hypothèse où la société Malou le refuserait, au
moins un délai de préavis lors de sa demande de retrait de fonds.
1.7 Déterminez l’incidence du financement par compte courant d’associé sur NOTRE
CONSEIL
le résultat fiscal de l’exercice N de la société Fresnay (la méthodologie du cas pratique n’est
pas exigée).
S’agissant
d’un prérequis issu
Les intérêts versés aux associés ne sont déductibles que si les conditions sui- du
programme vantes sont respectées : le capital social est entièrement libéré et les intérêts
du DCG, vous devez rappeler les deux
sont déductibles à hauteur du taux légal de 3 %.
conditions
La société Fresnay devra réintégrer au résultat fiscal une partie des intérêts.
cumulatives
de déductibilité
des intérêts versés
Yves Fresnay
100 000 × 9/12 × (4 % – 3 %) = 750 €
aux associés.
SARL Malou
60 000 × 7/12 × (4 % – 3 %) = 350 €
La société doit réintégrer au résultat fiscal de N un montant égal à 1 100 €.
NOTRE CONSEIL
1.8 Indiquez les modalités d’imposition des intérêts versés à Yves Fresnay et à Vous devez
démontrer
la SARL Malou (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
votre maîtrise
• Yves Fresnay
des modalités
d’imposition des
Les intérêts versés à Yves Fresnay sont imposés dans la catégorie des revenus revenus
financiers de capitaux mobiliers (RCM) au taux forfaitaire de 30 % (impô t sur le revenu :
(dividendes, 12,80 % et prélèvements sociaux : 17,20 %).
intérêts) perçus
par les apporteurs
L’imposition se déroule en deux étapes :
de capitaux, tant

– le 15 du mois qui suit le versement des intérêts a lieu un prélèvement obliga- pour les
personnes physiques que
toire forfaitaire, non libératoire de l’impô t sur le revenu, au taux de 30 % ; pour les
personnes

– au cours de l’année N+1, Yves Fresnay doit déclarer le montant brut des intérêts, morales
qui relèvent soit 3 000 €. À défaut d’option pour le barème progressif, les intérêts sont
impo- soit de l’impô t sur le revenu,
sés au PFU de 12,80 %. Le PFU de N (soit 3 000 × 12,80 % = 384 €) est un crédit soit de
l’impô t d’impô t imputé sur l’impô t sur le revenu dû au titre des revenus de l’année N.
sur les sociétés.
83
Sujet type d’examen 2
• SARL Malou
La SARL Malou relève du régime fi scal de l’impô t sur les sociétés. Les intérêts perçus
représentent un produit fi nancier qui est normalement imposable.
Aucun retraitement fi scal n’est nécessaire pour la détermination du résultat fi scal de la
société Malou.
1.9
NOTRE CONSEIL
Quelles sont les conditions à respecter afi n que cette cession s’effectue sans pouvoir être
remise en cause ?
Vous devez
démontrer votre Comment la cession d’actions avec pacte de préférence et clause
d’agré-
maîtrise des ment se déroule-t-elle ?
exceptions à la libre
négociabilité Règles juridiques. La vente d’actions répond aux conditions générales des
des actions et votre contrats et aux règles spécifi ques du contrat de vente. La plupart de
ces ventes connaissance sont précédées d’une phase de négociation durant laquelle les
parties se doivent du mécanisme
de l’agrément et de se comporter de bonne foi et de se délivrer les informations nécessaires
à la de ses étapes. négociation.
Les règles Il est possible que, même sans avoir l’intention de vendre immédiatement, le
applicables au pacte
de préférence vendeur puisse conclure un avant-contrat tel qu’une promesse de cession ou
doivent être un pacte de préférence.
maîtrisées. Le pacte de préférence est le contrat par lequel une personne s’engage, dans le
cas où elle souhaiterait passer un contrat, à le faire en priorité avec le béné-
fi ciaire du pacte : le contrat futur n’est encore ni déterminé dans son contenu ni même
décidé dans son principe. La violation de ce pacte est sanctionnée par l’allocation de
dommages et intérêts, et la nullité du contrat passé en violation du pacte est possible s’il est
prouvé que le tiers connaissait l’existence du pacte et l’intention du bénéfi ciaire de s’en
prévaloir. Il lui est alors possible d’agir en nullité ou de demander au juge de le substituer
au tiers dans le contrat conclu.
De plus, le Code civil précise que si un tiers souhaite conclure le contrat, il bénéfi cie d’une
action interrogatoire lui permettant de demander par écrit au bénéfi ciaire de confi rmer,
dans un délai qu’il fi xe mais qui doit être raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence
et de préciser s’il entend s’en prévaloir. L’écrit mentionne que, à défaut de réponse dans ce
délai, le bénéfi ciaire du pacte ne pourra plus solliciter sa substitution au contrat conclu
avec le tiers ni la nullité du contrat.
Lorsque le propriétaire des actions décide de vendre, il n’a en principe aucune formalité
spécifi que à réaliser car les actions sont librement négociables. Il peut vendre à qui il le
souhaite sauf :
– s’il a signé au préalable une promesse de vente ou un pacte de préférence ;
– s’il est tenu par une clause de préemption statutaire ou non lui imposant de proposer, au
préalable, ses actions aux bénéfi ciaires de la préemption.
Les statuts peuvent inclure une clause d’agrément ne rendant la vente possible qu’après
l’accord de l’AG ou de tout autre organe nommément désigné. Pour être valable, la clause
doit répondre à certaines conditions :
– les actions doivent être nominatives ;
– la clause doit s’accompagner d’un mécanisme de sortie afi n que l’actionnaire ne soit pas
prisonnier de ses titres ;
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– la clause ne doit pas faire obstacle aux transmissions d’ordre familial, aux transmissions
faisant suite à une succession ou encore à la liquidation du régime matrimonial entre
époux.
L’actionnaire notifie à la société son projet en indiquant le nom de l’acquéreur, le nombre
de titres concernés et le prix de cession. La notification fait courir un délai de 3 mois durant
lequel la société doit rendre un avis ; l’absence d’avis vaut acceptation. Le cédant peut
prendre part au vote. Si le projet est refusé, la société doit trouver une solution de rachat :
achat par une personne agréée, achat par les actionnaires ou achat par la société. En cas de
litige sur le prix, il est fait appel à un expert. En cas de refus et en l’absence de proposition
de sortie durant 3 mois à compter du refus, le silence vaut là encore acceptation.
Toutes les cessions effectuées en violation d’une telle clause sont nulles.
Application au cas. Pour que la cession ne soit pas remise en cause, il faut respecter deux
points :
La clause
d’agrément
• La SARL Gotout étant informée de l’existence du pacte entre les SARL Malou et se
distingue Puig, elle doit exercer l’action interrogatoire en demandant par écrit à la SARL
nettement Puig de confirmer, dans un certain délai, l’existence d’un pacte de préférence
d’une clause extra-statutaire
et son souhait de s’en prévaloir. Elle devra préciser que, faute de réponse dans dont la
violation ce délai, elle n’aura plus d’action possible pour remettre en cause la vente.
est sanctionnée
par le versement
• En cas de bonne fin de cette action interrogatoire, il faudra que la vente soit de dommages
agréée par le CA. Dans le cas contraire, Gotout ne pourra pas être actionnaire. et intérêts.
1.10 Indiquez l’incidence de cette cession sur le résultat fiscal de l’exercice NOTRE
CONSEIL
N+3 de la SARL Malou (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Vous devez Dans
la SARL Malou, la plus-value nette est exonérée. Une quote-part de frais maîtriser et
charges de 12 % de la plus-value brute est réintégrée.
les incidences
fiscales de la
La SARL Malou a reçu en échange de son apport, à la constitution de la société cession de
titres de Fresnay, un nombre d’actions égal à : 50 000 × 12 %, soit 6 000. Le prix de
participation dans souscription correspond à la valeur nominale de 100 €.
le cadre d’une
société qui relève
La SARL Malou a aussi participé à l’augmentation de capital en souscrivant de l’IS ou de l’IR.
3 600 actions au prix unitaire de 160 €.
Vous devez énoncer
la règle fiscale
• Coû t unitaire moyen pondéré : (6 000 × 100 + 3 600 × 160)/9 600, soit qui s’applique à
122,50 €.
la cession de titres
• Plus-value : 1 600 × (172,50 – 122,50), soit 80 000 €. Il s’agit d’une plus-value de
participation détenus par une
à long terme car les titres cédés ont tous été acquis il y plus de 2 ans.
société qui relève
La cession des titres Fraikin a généré une moins-value à long terme de 15 000 €. de l’impô t
sur les sociétés.
La plus-value nette à long terme réalisée en N+3 s’élève à 65 000 €. Elle est exonérée
(imposée au taux de 0 %). Il convient de la déduire du résultat fiscal, de l’exercice N+3. La
SARL Malou doit réintégrer, dans son résultat fiscal, une quote-part de frais et charges
égale à 12 % de la plus-value brute soit : 80 000 × 12 % = 9 600 €.
85
Sujet type d’examen 2
1.11 Rappelez les conditions d’émission d’un emprunt obligataire (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Pour émettre un emprunt obligataire, les sociétés par actions doivent remplir les deux
conditions cumulatives suivantes :
• Deux bilans doivent avoir été régulièrement approuvés ou, à défaut, l’actif et le passif de
la société émettrice doivent avoir été vérifi és. Cette vérifi cation est réalisée par un CAC
désigné en justice et intervenant dans les mêmes conditions que le commissaire aux
apports. Le rapport doit être déposé au greffe du tribunal de commerce et au siège social de
la société 8 jours au moins avant la date de la décision d’émission.
• Le capital de la société doit être intégralement libéré, c’est-à -dire appelé et totalement
versé. Cette condition n’est pas nécessaire si les actions non libé-
rées ont été réservées aux salariés bénéfi ciant d’un plan épargne d’entreprise, et sauf si la
libération s’effectue en vue de l’attribution aux salariés des obligations émises au titre de la
participation de ceux-ci aux fruits de l’expansion de l’entreprise (Code de commerce, art. L.
228-39).
1.12 Justifi ez le montant de la dotation aux amortissements de la prime de
remboursement de l’exercice N. Chiffrez l’incidence de l’emprunt obligataire sur le résultat
fi scal de l’exercice N (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
• Montant de la prime de remboursement au 31 décembre N
– Prime de remboursement = Prix de remboursement – Prix d’émission
= 100 – 98 = 2 €
– Intérêts courus au 31/12/N = 20 000 × 100 × 3 % × 6/12 = 30 000 €
– Total des intérêts = 20 000 × 100 × 3 % × 10 = 600 000 €
– Amortissement de la prime de remboursement =
(2 × 20 000) × 30 000/600 000 = 2 000 €
• Amortissement des frais d’émission d’emprunt
Les frais d’émission d’emprunt sont activés et amortis sur 5 ans, sans prorata temporis.
Amortissement au 31/12/N = 30 000 × 1/5 = 6 000 €
• Incidence sur le résultat fi scal de l’exercice N
L’emprunt génère plusieurs charges enregistrées dans le compte de résultat de l’exercice N.
Ces charges impactent le résultat fi scal.
– Intérêts courus = 30 000 €
– Amortissement de la prime de remboursement = 2 000 €
– Amortissement des frais d’émission = 6 000 €
Toutes ces charges sont déductibles du résultat fi scal. Aucun retraitement fi scal n’est
nécessaire.
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Dossier 2 Droit pénal
Compétences visées
• Maîtriser l’identification des éléments constitutifs d’une infraction relevant du droit
pénal.
• Informer les dirigeants de l’entreprise sur les conséquences d’une incrimination pénale.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les éléments constitutifs d’une infraction pénale (éléments légal, matériel et
moral) ;

– montrer que ces éléments se retrouvent dans les faits commis au cas d’espèce ;

– présenter les différences fondamentales entre l’action publique et l’action civile, en


s’appuyant sur des points éclairants (but, initiative de l’action).
2.1 En vous appuyant sur les documents 5 et 6, expliquez pourquoi les faits commis par le
groupe UBS sont constitutifs d’une infraction pénale.
Comment une infraction pénale est-elle caractérisée ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. En droit pénal, une infraction se caractérise par la réunion Face à ce
type de trois éléments cumulatifs : un élément légal, un élément matériel et un de question,
élément moral.
n’oubliez pas
de nommer
• L’élément légal renvoie au principe de légalité des infractions : il n’y a pas de l’infraction.
crime ni de peine sans qu’un texte ne le prévoie explicitement.
Vous devez montrer
• L’élément matériel renvoie à l’existence de comportements/de faits juste- l’importance de
l’élément
ment visés par le texte ; il peut s’agir d’une action interdite (acte positif), moral dans d’une
omission (ne pas réaliser une obligation de faire) ou même d’une sa qualification tentative
(commencement d’exécution involontairement interrompu).
et identifier,
dans les documents,
• L’élément moral, conformément à l’article 121-3 du Code pénal, renvoie à les éléments
l’intention de commettre l’infraction (infraction intentionnelle), à la mise en se rattachant,
danger délibérée d’autrui, ou à une faute d’imprudence, de négligence ou au d’une part à
l’action manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou
publique et d’autre part à l’action
le règlement (infraction non intentionnelle).
civile menée.
Application au cas. En l’espèce, le groupe UBS a commis des actes auxquels peuvent être
associés les trois éléments constitutifs d’une infraction. Le groupe UBS a, en substance, mis
en place des moyens destinés à blanchir les fraudes fiscales de plusieurs résidents français ;
ces résidents, qui étaient explicitement visés par la banque pour leur situation financière
aisée, se voyaient ainsi proposer un ensemble de services destinés à déplacer leurs avoirs
vers des comptes non déclarés en Suisse. Par ces procédés, les sommes transférées
échappaient à l’im-pô t (fraude fiscale) et faisaient ensuite l’objet d’une véritable gestion de
la part 87
Sujet type d’examen 2
de la banque par le biais « de procédés ou de dispositifs destinés à dissimuler, à placer ou à
convertir sciemment lesdits fonds non déclarés ». L’idée sous-jacente consistait donc en
partie à « blanchir » la fraude fi scale réalisée. Ces actes renvoient à la défi nition de
l’infraction de blanchiment que l’article 324-1 alinéa 2
du Code pénal fournit : « Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un
concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit
direct ou indirect d’un crime ou d’un délit ». L’élément légal (l’infraction de blanchiment
prévue par le texte) comme l’élément matériel (les faits commis par le groupe UBS) sont
donc réunis. Quant à l’élément moral, l’intention frauduleuse semble clairement présente
au vu des informations fournies dans la base documentaire : les actes s’étant étendus sur 8
ans (de 2004 à 2012) et les dispositifs mis en place ayant atteint une telle complexité, il
semble diffi -
cile d’écarter l’idée qu’UBS ne savait pas ce qui se passait.
2.2 Pourquoi le fait de plaider l’« ignorance » (document 5) a pu constituer NOTRE
CONSEIL
une stratégie de défense pour UBS ?
Vous devez montrer Le fait de plaider l’ignorance lors d’une accusation pénale peut-
il éviter qu’une l’importance de infraction pénale ne soit constituée ?
l’élément moral
dans la qualifi cation Règles juridiques. Pour qu’une infraction soit constituée, trois
éléments de l’infraction. cumulatifs doivent être réunis :
– un élément légal (un texte donnant naissance à cette infraction, notamment en la défi
nissant) ;
– un élément matériel (existence matérielle des actes visés par le texte légal action,
omission ou tentative) ;
– un élément moral (pour les infractions intentionnelles, il s’agit d’une intention coupable).
Application au cas. En l’espèce, lors de son procès, le groupe UBS a été accusé par le
ministère public de blanchiment de fraude fi scale. L’accusation s’est basée sur des faits
(élément matériel) concordant avec l’infraction de blanchiment légalement prévue
(élément légal). Toutefois, en plaidant « l’ignorance » lors du procès (est sous-entendue
l’ignorance que les faits commis par UBS constituaient une infraction de blanchiment), UBS
a tenté de mettre en avant que le fait que le troisième élément nécessaire à la constitution
de l’infraction, l’élément moral, n’était pas présent et que l’infraction, en conséquence,
n’était pas constituée. Il s’agissait bien là d’une stratégie de défense visant à montrer que
l’accusation n’était pas fondée.
2.3 Qu’est-ce qui différencie fondamentalement l’action publique et l’action civile ? Quels
sont les éléments de la base documentaire qui permettent d’affi rmer que ces deux types
d’action ont été engagés à l’encontre d’UBS ?
Règles juridiques. En matière de procédure pénale, deux actions distinctes peuvent être
menées parallèlement : l’action publique, d’une part et l’action civile, d’autre part. Ces deux
actions se distinguent à plusieurs niveaux :
• Par leurs buts respectifs : l’action publique vise à réparer un trouble causé à l’ordre public
en sanctionnant son responsable, tandis que l’action civile, 88
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de manière différente, vise à réparer le préjudice subi par la victime de NOTRE CONSEIL
l’infraction.
Vous devez
• Par le déclenchement de l’action : alors que l’action publique est tradition- présenter les
nellement mise en mouvement par le procureur de la République (tout en différences
pouvant être mise en mouvement par certaines administrations publiques et
fondamentales entre l’action
par la victime elle-même, lorsqu’elle porte plainte avec constitution de partie publique et
l’action civile ou si elle mobilise la citation directe devant la juridiction de jugement), civile,
en vous le déclenchement de l’action civile est de la seule prérogative de la victime
appuyant sur des de l’infraction.
points éclairants
(but, initiative
• Par les juridictions devant lesquelles elles sont portées : alors que l’action de l’action).
publique est menée devant les juridictions répressives, l’action civile peut Identifiez, dans
les être portée, au libre choix de la victime déclenchant l’action civile, soit documents 5 et 6,
les éléments se
devant les juridictions répressives (par la voie de l’intervention si une action rattachant,
d’une publique a déjà été mise en mouvement ou celle de l’action quand aucune part, à
l’action action publique n’a été mise en mouvement), soit devant la juridiction civile.
publique et, d’autre part, à l’action
• Par leurs modalités d’extinction qui diffèrent malgré des points communs : civile.
Présentez l’action publique s’éteint par le décès, le retrait de la plainte, l’amnistie, la de
manière transaction, la composition pénale, l’abrogation de la loi pénale, la chose
structurée jugée ou encore la prescription. L’action civile, elle, s’éteint par la pres-
l’ensemble des éléments.
cription, la chose jugée, la transaction, le désistement ou la renonciation.
Application au cas. Dans les documents 5 et 6, des éléments fournis indiquent qu’une
action publique et une action civile ont été mises en œuvre. L’action publique est attestée
par l’évocation du « tribunal correctionnel » (juridiction répressive), du « réquisitoire du
ministère public », de la peine « d’amende »
de 3,7 milliards d’euros, de la filiale UBS France « jugée complice », des « procureurs », du «
parquet national financier », des « peines de six à dix-huit mois de prison », des « amendes
allant de 50 000 à 300 000€ », ou encore de la « relaxe » de l’ex-numéro 3 d’UBS AG.
L’action civile, elle, est notamment attestée par l’évocation de l’É tat français, seule « partie
civile », et des
« 800 millions d’euros de dommages et intérêts ».
2.4 Présentez, dans une note à l’attention du client du cabinet, les voies de recours dont
dispose le groupe UBS à l’issue de sa condamnation (la méthodologie du cas pratique n’est
pas exigée).
(Voir la page suivante.)
89
Sujet type d’examen 2
NOTRE CONSEIL
Cabinet XXX

Vous devez
À XXX, le….
structurer votre
note et faire preuve
d’un esprit de
À l’attention de M.…
synthèse. Respectez
les règles de forme
Objet : éclaircissements consécutifs à vos interrogations, portées à notre connaissance et
relatives aux (date, objet,
voies de recours à disposition d’UBS à l’issue de sa condamnation formule de
politesse, etc.). Afi n
Cher M.…,
de vous conformer
aux règles
d’anonymat,
Vous avez sollicité de la part de notre cabinet des éclaircissements relatifs aux voies de
recours recourez à une
dont dispose le groupe bancaire UBS à l’issue de ses condamnations pénale et civile par le
tribunal signature neutre
correctionnel de Paris pour blanchiment de fraude fi scale.
(n’utilisez en aucun
cas votre nom).
Le jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Paris est un jugement de première
instance. En droit français, un tel jugement peut faire l’objet de voies de recours. Le
premier recours envisageable, pour le groupe UBS, est d’interjeter appel des décisions du
tribunal correctionnel, ce qui permettra à l’affaire d’être rejugée, en droit et en fait, par une
cour d’appel (au sein de la chambre des appels correctionnels).
L’appel a un effet suspensif (l’exécution du jugement sera suspendue), ce qui présenterait
un réel intérêt pour UBS.
Si l’arrêt rendu par la cour d’appel n’était toujours pas en faveur d’UBS, un pourvoi en
cassation pourrait être formé, lequel permettrait que l’affaire soit rejugée en droit (et non
en fait, puisque la Cour de cassation ne s’attacherait qu’à vérifi er si le droit a été
correctement appliqué). La Cour de cassation statuant sur le pourvoi formé pourrait alors
rendre soit un arrêt de rejet (consistant à rejeter le pourvoi, donc à valider la décision de la
cour d’appel), soit un arrêt de cassation (consistant à casser la décision de la cour d’appel).
En cas d’arrêt de rejet, les voies de recours internes, au sein de la justice française, seraient
épuisées. En cas d’arrêt de cassation, l’affaire serait renvoyée devant une autre cour d’appel
pour être rejugée en droit et en fait. Il est important de préciser que la formation d’un
pourvoi n’a pas d’effet suspensif, ce qui signifi e que la procédure ouverte ne suspend pas
les effets de la décision de la cour d’appel.
Si toutes les voies de recours internes étaient épuisées (ce qu’annoncerait un arrêt de
rejet), UBS pourrait toujours saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH),
instance supranationale garante de la convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales à laquelle la France est partie.
En somme, le jugement prononcé à l’encontre d’UBS, et qui la condamne sur les plans pénal
et civil, peut faire l’objet de plusieurs recours dont la mise en œuvre pourrait s’étaler sur un
temps relativement long.
Espérant vous avoir apporté les éclaircissements attendus, nous restons à votre entière
disposition.
Bien sincèrement,
L’équipe du cabinet XXX
90
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DES V
SA OIRS A
OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
DSCG1
Dossier 3 Entreprise et informatique
Compétence visée
Répondre à des questions courantes touchant aux implications juridiques de la création et
de l’utilisation d’un site Internet et du recours à l’informatique dans les transactions
courantes de la vie de l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– savoir analyser une base documentaire dense ;

– reconnaître la violation des règles concernant le traitement des données.


3.1 Quelle(s) règle(s) la société Google a-t-elle enfreinte(s) ?
Google a enfreint plusieurs règles :
• La multinationale ne respecte pas la règle selon laquelle les données sont collectées à des
fins déterminées, explicites et légitimes : « Le Conseil d’É tat a relevé que l’information
disponible est parfois lacunaire, notamment s’agissant de la durée de conservation des
données et des finalités des différents traitements opérés par Google. » « L’information sur
le ciblage publicitaire qui lui est fournie à cette étape est générale et diluée au milieu
d’informations relatives à d’autres finalités ».
• Google n’éclaire pas le consentement qui doit être donné par l’utilisateur pour l’utilisation
de ses données et ne précise pas non plus les règles de conservation : l’« organisation en
arborescence ne répond pas aux exigences de clarté et d’accessibilité requises par le RGPD,
alors même que les traitements en cause sont particulièrement intrusifs par leur nombre et
la nature des données collectées ».
• Google a fait en sorte que le consentement soit donné une seule fois de façon globale : le «
recueil du consentement est, à ce premier niveau, effectué de manière globale pour
l’ensemble des finalités poursuivies par le traitement des données ».
• Enfin, Google a fait en sorte que le ciblage publicitaire, principale finalité de la collecte des
données, n’apparaisse pas clairement.
3.2 Explicitez la phrase suivante du texte : « Cette condamnation intervient après les
plaintes collectives, qui ont fédéré plus de 10 000 signataires, déposées devant la Cnil par
les associations None of Your Business et La Quadrature du Net (QDN), alors que le
règlement européen pour la protection des données (RGPD) venait tout juste d’entrer en
vigueur en Europe, le 25 mai 2018. »
Le RGPD est issu du règlement européen du 27 avril 2016. Entré en vigueur le 25 mai 2018,
il constitue le nouveau cadre européen applicable au traitement et à la circulation des
données à caractère personnel.
91

Sujet type d’examen 2


Ce texte ouvre la possibilité d’actions collectives. Ainsi, les associations actives dans le
domaine de la protection des droits et des libertés des personnes en matière de protection
des données, telles que None of Your Business et La Quadrature du Net, ont la possibilité
d’introduire des recours collectifs en matière de protection des données personnelles.
3.3 Quels arguments ont été avancés par Google ? Qu’a répondu le Conseil d’É tat ?
Google estimait que l’autorité compétente n’était pas la Cnil, mais bien l’autorité irlandaise,
en raison de la règle du guichet unique. Selon cette règle, les entreprises sont en relation
avec un « guichet unique », à savoir l’autorité de protection des données de l’É tat membre
où se trouve leur
« établis sement principal », désignée comme l’autorité « chef de file ». Cet établissement
est soit le lieu de leur siège central dans l’Union, soit l’établissement au sein duquel sont
prises les décisions relatives aux finalités et aux modalités du traitement. En cas de
traitement transnational, l’autorité
« chef de file » doit coopérer avec les autres autorités dans le cadre d ’opé-
rations conjointes. Les décisions sont proposées par l’autorité « guichet unique » et
adoptées conjointement par l’ensemble des autorités concernées réunies au sein d’un
Comité européen de la protection des données, lequel veille à l’application uniforme du
droit sur la protection des données.
L’entreprise Google étant basée en Irlande, elle affi rme que seule l’autorité de ce pays est
compétente. Cependant la règle du guichet unique se limite aux traitements
transfrontaliers, c’est-à -dire aux traitements de données mis en œuvre par :
– une entreprise établie dans plusieurs É tats européens ;
– une entreprise établie dans un seul É tat membre, mais dont les activités de traitement
affectent sensiblement des personnes d’au moins un autre É tat membre.
Le mécanisme du guichet unique n’est pas ouvert aux entreprises établies en dehors de
l’Union européenne, même si leurs traitements de données concernent des personnes
résidant dans plusieurs É tats membres. C’est ainsi que le Conseil d’É tat met en avant le fait
que le pouvoir décisionnel relatif aux traitements de données était ici le fait unique de la
société basée aux É tats-Unis et que, par conséquent, la règle du guichet unique ne
s’applique pas, la Cnil étant le seul organe compétent :
« Le Conseil d’É tat relè ve toutefois qu’à la date de la sanction, la fi liale irlandaise de
Google ne disposait d’aucun pouvoir de contrô le sur les autres fi liales europé ennes ni
d’aucun pouvoir dé cisionnel sur les traitements de donné es, la socié té Google LLC
implanté e aux É tats-Unis dé tenant seule ce pouvoir. Le systè me du guichet unique n’é tait
donc pas applicable et la Cnil é tait compé tente pour sanctionner les manquements de
Google relatifs au traitement des donné es des utilisateurs franç ais d’Android. »
92
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OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
DSCG1
3.4 La sanction infligée est-elle conforme au droit en vigueur ?
Les infractions sont sanctionnées, graduellement et en fonction de leur gravité, par :

– un avertissement ou une mise en demeure, avec rappel du devoir de mise en conformité


des traitements de données sensibles avec le RGPD ;

– une injonction de faire cesser la violation ;


dans certains cas, une limitation ou une suspension temporaire des traitements de
données, voire un retrait de la certification ;

– des amendes administratives, après injonction vaine de la Cnil.


Les amendes administratives peuvent atteindre, selon la catégorie de l’infraction, 10 ou 20
millions d’euros, ou, dans le cas d’une entreprise, 2 % à 4 % du chiffre d’affaires annuel
mondial, le montant le plus élevé étant retenu.
Le Conseil d’É tat justifie la sanction par la gravité des manquements tout en précisant que
les plafonds du RGPD sont respectés : « Compte tenu de la gravité particulière des
manquements commis, de leur caractère continu et de leur durée, des plafonds prévus par
le RGPD ainsi que de la situation financière de la société Google LLC, le Conseil d’É tat juge
que la sanction de 50 millions d’euros prononcée par la Cnil n’est pas disproportionnée. »
Dossier 4 Fonds de dotation
4 Proposez à Léonora Vaillant les modifications qui vous paraissent nécessaires. Justifiez
chacune de vos propositions.
Compétence visée
Accompagner au plan juridique la création d’associations (statuts, assemblées…)
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– identifier le type d’organisme à but non lucratif ;

– reprendre l’objet de chaque clause statutaire et rapprocher cette dernière NOTRE


CONSEIL
d’une règle de droit relative à l’organisme à but non lucratif ; Vous devez

– énoncer le principe ;
apprécier chaque

– comparer le contenu de l’article au principe ;


clause statutaire
d’un fonds

– déterminer si l’article est conforme ou non ;


de dotation,
– en cas de non-conformité, réécrire l’article pour l’aligner sur la règle de droit.
organisme
à but non lucratif.
93

Sujet type d’examen 2


Analyse des clauses statutaires
Proposition
Numéro de l’article
Principe
Conformité
de modifi cation
Article 2.
Un fonds de dotation est
Cette mention est donc
L’objet du fonds est
À titre onéreux et révocable
une personne morale de
à corriger et à remplacer
de recevoir et de gérer,
droit privé à but non lucratif
par « à titre gratuit
en les capitalisant, les biens
qui reçoit et gère, en les
et irrévocable ».
et droits de toute nature
capitalisant, des biens et
qui lui sont apportés à titre
droits qui lui sont apportés
gratuit et irrévocable, en vue
à titre gratuit et irrévocable
d’en redistribuer les revenus
et qui utilise les revenus
à la Bibliothèque offi cielle
de la capitalisation en vue
de Gascogne.
de la réalisation d’une
Article 2.
Cette partie de l’article 2
Je propose de n’y apporter
mission d’intérêt général
Finalité de l’assister dans
des statuts est tout à fait
aucune modifi cation.
ou qui les redistribue pour
l’accomplissement de ses
conforme au principe
assister une personne
œuvres et missions d’intérêt
qui prévoit qu’un fonds
morale à but non lucratif
général, et d’amplifi er son
de dotation remplisse
dans l’accomplissement
action dans les domaines de
une mission d’intérêt
de ses œuvres et missions
la recherche, des acquisitions,
général.
d’intérêt général.
de la réalisation d’expositions
ou de manifestations
culturelles, de la restauration
et de la numérisation des
collections, de l’accessibilité
des publics, de la restauration
et de la rénovation de
ses différents sites.
Article 5-1.
Le fonds doit comprendre
L’article 5-1 prévoit bien
Le conseil d’administration
Deux membres
un conseil d’administration
un conseil d’administration,
est composé de
du conseil d’administration
composé d’au moins
mais le nombre prévu n’est
trois membres de droit :
trois membres :
pas conforme car il doit être
le président, le directeur
– il défi nit la politique
d’au moins trois membres.
général et le directeur
d’investissement du fonds ;
de l’administration
– il établit les comptes
et du personnel
annuels (publiés au JO) ;
de la Bibliothèque offi cielle
– il rend un rapport d’activité
de Gascogne (proposition).
(déposé à la préfecture).
Article 5-3.
La gestion doit être
L’article 5-3 est en
Les membres du conseil
Rémunérés à hauteur
désintéressée, ce qui
contradiction avec
d’administration exercent
de 2 500 € mensuel
implique l’absence
le principe de la gestion
leurs fonctions à titre gratuit.
de rémunération et l’exercice désintéressée ; les membres
des fonctions de direction
du CA ne peuvent pas être
à titre bénévole.
rémunérés.
Article 11.
La dotation initiale
L’article 11 n’est pas
Le fonds de dotation est
Le fonds de dotation est
obligatoire est d’au moins
conforme puisqu’il ne prévoit constitué avec une dotation
constitué avec une dotation
15 000 €.
qu’une dotation de 2 000 €.
initiale d’un montant
initiale d’un montant
de 15 000 € (quinze mille
de 2 000 €.
euros) (ou tout autre
montant supérieur).
94
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SA OIRS A
OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
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Proposition
Numéro de l’article
Principe
Conformité
de modification
Article 12.
• Le fonds de dotation peut
L’article 12 n’est pas
Les ressources du fonds
Les ressources du fonds
recevoir et gérer des biens
conforme car il prévoit
peuvent comprendre,
de dotation peuvent
et droits de toute nature
la possibilité de ressources
en outre, le produit
comprendre, en outre,
qui lui sont apportés à titre
provenant d’appels
des appels à la générosité
le produit des appels à
gratuit et irrévocable.
à la générosité publique
publique qu’il a été autorisé
la générosité publique
• Pour faire appel à
alors que ce n’est possible
à faire par le préfet.
qu’il a été autorisé à
la générosité publique,
que sur accord du préfet.
émettre par le conseil
le fonds de dotation doit
d’administration
obtenir l’accord du préfet.
à l’unanimité
• Le fonds de dotation
de ses membres.
ne peut pas recevoir
de subventions publiques
(sauf sur autorisation
ministérielle).
Article 14.
Un CAC est obligatoire si
• L’article 14 n’est pas
Le conseil d’administration
Le conseil d’administration
le montant des ressources
conforme puisque le
du fonds de dotation
du fonds de dotation
dépasse 10 000 €.
seuil de désignation
nomme un commissaire
nommera un commissaire
obligatoire d’un CAC
aux comptes et un suppléant
aux comptes et un suppléant
n’est pas de 153 000 €
pour six exercices dès lors
pour six exercices dès lors
de subventions publiques
que les ressources atteignent
que le fonds de dotation
mais de 10 000 €
10 000 €.
percevra 153 000 €
de ressources.
de subventions publiques.
• Par ailleurs, le fonds de
dotation ne peut recevoir
de subventions publiques,
sauf sur autorisation
ministérielle.
Article 16.
Après dissolution,
Cet article est absolument
Je propose de n’y apporter
Le présent fonds
en application des statuts,
conforme.
aucune modification.
de dotation pourra être
par décision des membres
dissous volontairement,
ou par décision de justice,
dans les conditions
il y a liquidation. Le boni
prévues pour une
est transmis à un fonds
modification statutaire.
de dotation dont l’objet est
L’actif net du fonds sera,
similaire ou comparable
à sa liquidation, transféré
à une fondation reconnue
à un autre fonds de dotation d’utilité publique.
ou à une fondation reconnue
d’utilité publique.
95

Sujet type d’e


Sujet type xamen
d’e
13
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
Vetrolec, Batterix,
matériel autorisé : aucun
Brasserie de la Rance et Expertix
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 5 dOSSIeRS indépendants : dossiers
1 diversité des contrats ……………………………………………………………… 3 points
2 entreprise et environnement …………………………………………………… 4 points
3 droit fi scal ……………………………………………………………………………… 5 points
4 Gouvernance …………………………………………………………………………… 3 points
5 entreprise en diffi culté …………………………………………………………… 5 points Le sujet
comporte 7 documents :
La méthodologie
documents
du cas pratique est
exigée, sauf mention
dossier 1. Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, contraire.
1
9 juillet 2019 (pourvoi n° 18-14.029)
Si le texte du sujet,
de ses questions
dossier 2. Article L. 225-102-1 du Code de commerce
ou de la base
documentaire vous
2
conduit à formuler
3. Apports réalisés pour la constitution de la SARL Brasserie une ou plusieurs
dossier
hypothèses, il vous
de la Rance
3
est demandé de la
4. Projet Brasserie de la Rance : informations complémentaires (ou les) mentionner
explicitement dans
dossier 5. Scandale Wirecard : les poursuites s’accumulent contre votre copie.
4
l’auditeur EY
Il vous est demandé
d’apporter un
dossier 6. Le groupe Phildar placé en sauvegarde judiciaire (extraits) soin particulier
à la présentation
5
7. Le groupe textile Orchestra placé en redressement judiciaire de votre copie.
96
Sujet type d’examen
DSCG1
Vetrolec, Batterix,
Brasserie de la Rance et Expertix
Dossier 1 Diversité des contrats
V Base documentaire : document 1
Selon une étude effectuée par la Fédération professionnelle des entreprises du sport et des
loisirs (FPESL), le marché du vélo électrique progresse chaque année de 24 %. Le vélo,
moyen de transport alliant plaisir et performance, est d’une utilisation de plus en plus
fréquente, que ce soit à titre personnel ou professionnel.
Face à ce potentiel de croissance, la franchise Vetrolec, un réseau de boutiques 100 %
dédiées à la mobilité électrique, a été lancée en 2015. Le franchiseur propose une large
gamme de vélos et trottinettes à assistance électrique.
Les franchisés gèrent leur point de vente en se concentrant uniquement sur la dimension
commerciale, les réparations étant assurées par une plateforme spécifique régionale de
l’enseigne.
Vous êtes salarié(e) au service juridique de Vetrolec dont la mission consiste à défendre les
intérêts du franchiseur, mais aussi à aider les personnes intéressées à décrypter le contrat
de franchise proposé. Linda Petrovic vous soumet le dossier de Fabien Martin, fortement
intéressé par une franchise dans le 15e arrondis sement de Paris. Vous le recevez et lui
expliquez la politique du réseau, lui transmet tez la documentation nécessaire et un contrat
type. Enthousiaste, Fabien Martin analyse le contrat type dans lequel figure une clause
d’approvisionnement exclusif.
Si cette clause lui paraît logique, il ne comprend en revanche pas la clause relative au prix :
« Le prix de vente des vélos et trottinettes électriques ainsi que celui de tous les accessoires
sera établi au moment de chaque commande passée, par référence aux prix indiqués dans
le catalogue du fournisseur. » En outre, le contrat mentionne une clause de non-
concurrence d’une durée de 2 ans à compter de la fin du contrat, ce qui inquiète Fabien
Martin.
travail à faire
1.1. É clairez Fabien Martin sur les clauses relatives à la fixation des prix et à la non-
concurrence.
Fabien Martin signe finalement le contrat et s’installe, comme prévu, dans le 15e
arrondissement parisien. Il est ravi de l’accompagnement apporté par le réseau ainsi que
de la formation reçue. Après des débuts prometteurs, la clientèle escomptée n’est hélas pas
au rendez-vous. Certains de ses clients l’informent qu’il a été précédé par deux franchisés
au cours des 2 ans écoulés ; ils étaient peu aimables et, de ce fait, de nombreuses personnes
se sont tournées vers les enseignes du quartier, concurrents plus nombreux que ce qui lui
avait été annoncé par le réseau. Inquiet et déçu par ces nouvelles de mauvais augure,
Fabien Martin souhaite obtenir la nullité du contrat.
97
Sujet type d’examen 3
travail à faire
1.2. Sur quel(s) fondement(s) Fabien Martin pourrait-il agir ? Pensez-vous que Fabien
Martin puisse obtenir gain de cause ?
Vous venez d’apprendre qu’une plainte a été déposée à l’encontre d’un de vos franchisés
pour collusion frauduleuse avec ses clients afi n d’obtenir indû ment de l’argent des
municipalités proposant des aides à l’achat de vélos électriques.
Vous vous saisissez immédiatement du dossier car vous ne voulez surtout pas que cette
affaire s’ébruite et entache la réputation du réseau. Vous signifi ez à votre franchisé la
résiliation immédiate de son contrat. En retour, ce dernier vous menace d’agir en justice
pour non-respect de la clause résolutoire fi gurant au contrat imposant une mise en
demeure préalable et l’absence d’une situation d’urgence.
travail à faire
1.3. À l’aide de vos connaissances et de l’arrêt fourni (document 1), vous justifi erez votre
position (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Dossier 2 Entreprise et environnement
V Base documentaire : document 2
C’est en 1989 que MM. Flipi et Ferduna, ingénieurs de formation, décident de constituer,
alors sous la forme d’une SARL, la société Batterix. Cette société, à l’origine très modeste,
vise à développer une activité de création de batteries au lithium pouvant alimenter des
véhicules électriques et hybrides dont le marché, encore ténu, semble prometteur. Ils
embauchent alors deux personnes et réalisent, entre 1989 et 1991, un chiffre d’affaires
annuel de seulement 250 000 € : leurs clients sont peu nombreux et les grands groupes
automobiles ne s’intéressent que peu à leurs produits. En 1992, toutefois, un grand
constructeur automobile souhaitant développer la part de son chiffre d’affaires générée par
la vente de véhicules électriques a noué des relations étroites avec Batterix : l’activité de la
SARL décolle alors et la société entame un virage à 180 °.
À la fi n de l’exercice 2019, Batterix, aujourd’hui SA non cotée, employait directement en
son sein 4 600 salariés en France, tous rattachés à son usine de Roubaix (Nord). Les
comptes consolidés produits faisaient état d’un chiffre d’affaires hors taxes de 89 millions
d’euros et présentaient un total de bilan de 98 millions d’euros. À la même date, les
participations de la SARL Batterix étaient les suivantes :
– 74 % de la société LIT.H. (incluse dans le périmètre de consolidation), basée à Marseille et
spécialisée dans le développement des batteries. L’entreprise employait 300 salariés à la fi
n de l’exercice 2019 ;
– 100 % dans quatre sociétés indiennes et trois sociétés chinoises (incluses dans le
périmètre de consolidation), toutes spécialisées dans les assemblages de batterie au
lithium. À la fi n de l’exercice 2019, les quatre sociétés indiennes sala-riaient 3 900
personnes ; les trois sociétés chinoises, 2 000.
98
Sujet type d’examen
DSCG1
Outre ces prises de participation, la société a tissé, depuis de nombreuses années, des
relations commerciales étroites avec plusieurs fournisseurs de matières premières
nécessaires à la fabrication des batteries (le lithium bien sû r, mais également le cobalt, le
manganèse ou encore le graphite). Ces fournisseurs, pour l’essentiel, se situent dans les
zones géographiques regorgeant de minéraux : la République démocratique du Congo
(RDC), la Zambie, le Chili, ou encore l’Australie, le Canada et la Russie.
Assistant(e) de l’expert-comptable fondateur du cabinet Expertix, vous prenez en charge le
dossier de Batterix.
travail à faire
2.1. La société Batterix est-elle tenue d’établir un reporting de conformité, conformément
aux obligations contenues par la directive CSRD ?
2.2. Le cas échéant, ce dernier devra-t-il faire l’objet d’un contrô le ?
Sophia Detelot, directrice du service juridique de la société, vient d’annoncer à MM. Flipi et
Ferduna que la société devait a priori établir un « plan de vigilance » pour se conformer à
de nouvelles obligations légales issues d’une loi de 2017. Elle affirme toutefois ne pas en
être totalement certaine et attendre l’avis d’un cabinet de conseil. À cette annonce, M. Flipi
s’inquiète de ce qu’un tel plan impliquerait en termes de communication. Il pense
notamment à la publication croissante d’articles de presse faisant état des impacts
environnementaux de plusieurs activités d’extraction des matières, notamment au Chili et
en RDC, pré-
cisément là où plusieurs fournisseurs de Batterix sont implantés. Jusqu’à présent, la société
Batterix s’en était toujours tenue à des relations strictement commerciales, sans se soucier
des conditions d’extraction locales. Elle craint désormais, dans l’hypothèse où un tel plan
serait adopté, que la situation ne change.
travail à faire
2.3. La société Batterix est-elle concernée par l’obligation de produire un tel
« plan de vigilance » ?
2.4. Les inquiétudes de M. Flipi sont-elles fondées ? Pourquoi ?
Dossier 3 Droit fiscal
V Base documentaire : documents 3 et 4
Mourad Lignon, diplô mé d’un BTS management des unités commerciales, a exercé pendant
5 ans la fonction de responsable des produits laitiers dans une grande enseigne
commerciale.
Son cousin Léo, diplô mé d’une licence d’œnologie obtenue à l’université de Reims, est
propriétaire d’une entreprise de vente de spiritueux.
Forts de leur expérience et attirés par le monde de l’entreprise, les cousins envisagent de
lancer leur marque de bières artisanales sous le nom commercial 99
Sujet type d’examen 3
« Brasserie de La Rance ». Ils ont déjà réalisé une étude de marché qui leur a permis
d’aborder les points suivants : attente des consommateurs, réglementation, environnement
concurrentiel, stratégie de distribution, implantation et zone de chalandise. Ils ont
également suivi un stage de deux semaines pour apprendre à créer le précieux breuvage à
consommer avec modération.
Les deux entrepreneurs ont peaufi né leurs recettes durant l’hiver N–1 et souhaiteraient
débuter la commercialisation à l’été N.
Vous êtes collaborateur(trice) au sein du cabinet d’expertise comptable Strego situé à
Dinan (Cô tes-d’Armor) dirigé par Maud Villars. Vous accompagnez, entre autres, la création
de l’entreprise Brasserie de la Rance. Maud Villars vous remet les documents 3 et 4. Elle
vous soumet une série de questions (pour y répondre, la méthodologie du cas pratique
n’est pas exigée).
Le premier rendez-vous est consacré au choix de la structure juridique la plus adaptée au
projet de vos clients, sachant que Mourad et Léo seraient tous les deux associés. La
structure juridique choisie est la SARL.
travail à faire
3.1. Présentez les conséquences du choix de la forme SARL eu égard aux points-clés
suivants :
– régime fi scal de l’imposition des bénéfi ces ;
– vente de l’entreprise.
Vos clients vous interrogent sur le régime fi scal de cette structure juridique. Ils ont
entendu parler de la SARL « de famille », dont le résultat fi scal est soumis au barème
progressif de l’impô t sur le revenu.
travail à faire
3.2. La SARL Brasserie de la Rance répond-elle aux conditions d’une SARL
« de famille » ? Pourra-t-elle être soumise à l’impô t sur le revenu ?
Finalement, Mourad et Léo décident d’opter pour le régime fi scal de l’impô t sur le revenu.
Le troisième rendez-vous est consacré à la réalisation des apports.
Il va de soi que vos clients souhaitent minimiser la facture fi scale de cette création de
société. Les parents de Mourad, tous deux â gés de 52 ans, souhaitent aider leur fi ls dans
cette aventure.
100
Sujet type d’examen
DSCG1
travail à faire
3.3. Quelle est la somme maximale que les parents de Mourad peuvent donner à leur fils
sans acquitter de droits de donation ?
3.4. Indiquez la qualification fiscale des apports réalisés par Mourad et Léo.
Déterminez le montant du capital social de la SARL nouvellement créée, ainsi que la part de
chaque associé dans le capital social de la Brasserie de la Rance.
3.5. Quel conseil pourriez-vous donner aux deux associés pour alléger le coû t fiscal de la
constitution de la société ?
Après deux années difficiles, l’activité de la Brasserie de la Rance se porte mieux. Le
résultat comptable de l’exercice N+3 s’élève à 60 000 €. Une partie de ce résultat (30 %) a
été distribuée aux associés courant N+4.
travail à faire
3.6. Quelle est l’incidence fiscale de cette distribution sur le revenu imposable des deux
associés ?
Léo souhaite se retirer progressivement de l’affaire. Courant N+6, à l’â ge de 40 ans, il
envisage de vendre une partie de la participation (20 %) qu’il détient dans le capital de la
Brasserie de la Rance. La cession serait consentie à l’épouse de Mourad, laquelle
deviendrait associée de la société.
travail à faire
3.7. Indiquez à Mourad les conséquences fiscales de cette cession en matière de plus-value
et de droits d’enregistrement.
Dossier 4 Gouvernance
V Base documentaire : document 5
Maud Villars, du cabinet Strego, vous sollicite sur les enjeux de gouvernance et le rô le du
CAC. À cette fin, elle vous remet le document 5 et vous soumet une série de questions (pour
y répondre, la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
travail à faire
4.1. Quelles seraient les conséquences, en France, d’un dépô t de plainte au pénal ?
4.2. Que peut-on comprendre par l’expression « en accusant EY de ne pas avoir
sérieusement fait son travail » ?
4.3. Le CAC, en France, est-il tenu par une (ou plusieurs) obligation(s) quand il déclare à la
presse des « indices clairs d’une fraude de grande envergure, impliquant plusieurs parties
dans le monde et diverses institutions, avec une volonté de tromperie » ?
101
Sujet type d’examen 3
Dossier 5 Entreprise en diffi culté
V Base documentaire : documents 6 et 7
Maud Villars, du cabinet Strego, vous demande, à partir de la base documentaire,
d’expliquer et de synthétiser le traitement des entreprises en diffi culté en préparant des
réponses argumentées aux questions suivantes. À cette fi n, elle vous remet les documents
6 et 7.
travail à faire
5.1. Expliquez en quoi consiste la période d’observation dont il est question dans le
document 6 et combien de temps elle va durer (la méthodologie du cas pratique n’est pas
exigée).
5.2. Le placement sous sauvegarde judiciaire de Phildar induit-il une interruption ou un
aménagement de son activité ? Quel sera le sort des créances impayées au jour du jugement
d’ouverture ?
5.3. Quel est le rô le de l’administrateur judiciaire (la méthodologie du cas pratique n’est pas
exigée) ?
5.4. Des diffi cultés comme celles présentées dans les documents 6 et 7
correspondent-elles à ce que l’on appelle un « état de cessation des paiements » ?
5.5. Qu’est-ce qui différencie la procédure de sauvegarde du redressement (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
5.6. À quelles conditions la procédure de sauvegarde peut-elle être convertie en procédure
de redressement ?
5.7. La question des licenciements est en suspens dans le cas de Phildar et constitue une
réalité dans le cas d’Orchestra. Les licenciements sont-ils envisageables, dans les mêmes
conditions, lors des procédures de sauvegarde et de redressement (la méthode du cas
pratique n’est pas exigée) ?
102
dSCG1
Sujet type d’examen 3 BaSe dOCumentaIRe
t1
Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, 9 juillet 2019
(pourvoi n° 18-14.029)
Sur le moyen unique, pris en ses première et deuxième branches : ocumenD Attendu, selon
l’arrêt attaqué (Versailles, 28 novembre 2017), que la société Grandvision France (la
société Grandvision) a conclu, le 24 aoû t 2011, un contrat de franchise avec la société
Beratti pour une durée de cinq ans ; que le 11 avril 2014, la société Grandvision a résilié le
contrat aux torts de la société Beratti en se prévalant du comportement grave-ment fautif
de celle-ci, puis l’a assignée en réparation du préjudice résultant de la résiliation anticipée
du contrat ; que la société Beratti a demandé reconventionnellement réparation des
préjudices que lui avait causés cette résiliation ; Attendu que la société Beratti fait grief à
l’arrêt de dire bien fondée la résiliation unilatérale du contrat par la société Grandvision, de
la condamner à lui payer une indemnité pour préjudice économique et de rejeter ses
demandes alors, selon le moyen : 1°/ que sauf urgence, une partie à un contrat ne peut, en
raison de la gravité du comportement de l’autre partie, mettre fi n de façon unilatérale au
contrat à ses risques et périls qu’après avoir mis en demeure cette autre partie de satisfaire
à son engagement ou de remédier à l’inexécution de ses obligations dans un délai
raisonnable ; qu’en considérant, dès lors, pour dire bien fondée la résiliation unilatérale en
date du 11 avril 2014 par la société Grandvision du contrat de franchise qui la liait à la
société Beratti aux torts exclusifs de cette dernière, pour condamner la société Beratti à
payer à la société Grandvision la somme de 137 163,60 euros à titre d’indemnité pour
préjudice économique et pour dire la société Beratti mal fondée en ses demandes
reconventionnelles, que la société Beratti avait commis des manquements qui justifi aient
que la société Grandvision eû t prononcé la résiliation unilatérale du contrat de franchise
pour manquement grave du franchisé, sans constater que la société Grandvision avait
adressé à la société Beratti, avant de lui notifi er, par sa lettre en date du 11 avril 2014, la
résiliation unilatérale du contrat de franchise en date du 24 aoû t 2011, une mise en
demeure de satisfaire à ses obligations ou de remédier à l’inexécution de celles-ci, ni
caractériser une situation d’urgence, la cour d’appel a violé les dispositions des articles
1134 et 1184 du Code civil, dans leur rédaction antérieure à l’ordonnance du 10 février
2016 ; 2°/ qu’à titre subsidiaire, lorsque le contrat prévoit qu’une partie pourra, en cas
d’inexécution par l’autre partie de l’une de ses obligations, résilier unilatéralement le
contrat sous réserve de suivre une procédure particulière, cette partie ne peut, en raison de
la gravité du comportement de l’autre partie, mettre fi n de façon unilatérale au contrat
qu’après avoir suivi cette procédure particulière ; qu’en énonçant, par conséquent, pour
dire bien fondée la résiliation unilatérale en date du 11 avril 2014 par la société
Grandvision du contrat de franchise qui la liait à la société Beratti aux torts exclusifs de
cette dernière, pour condamner la société Beratti à payer à la société Grandvision la somme
de 137 163,60 euros à titre d’indemnité pour préjudice économique et pour dire la société
Beratti mal fondée en ses demandes reconventionnelles, que la société Beratti avait
commis des manquements qui justifi aient que la société Grandvision eû t prononcé la
résiliation unilatérale du contrat de franchise pour manquement grave du franchisé et que
la société Grandvision était, dès lors, dispensée de suivre la procédure, régissant la
résiliation unilatérale par la société Grandvision du contrat de franchise en cas de
manquement de la société Beratti à l’une de ses obligations prévue au contrat dans le seul
cas d’un manquement sans gravité 103
Sujet type d’examen 3
particulière, la cour d’appel a violé les dispositions des articles 1134 et 1184 du Code civil,
dans leur rédaction antérieure à l’ordonnance du 10 février 2016 ; Mais attendu, d’une
part, que la cour d’appel a exactement retenu que la gravité du comportement d’une partie
à un contrat peut justifi er que l’autre partie y mette fi n de manière unilatérale à ses
risques et périls, sans être tenue de mettre préalablement son cocontractant en demeure
de respecter ses obligations ni de caractériser une situation d’urgence ; Attendu, d’autre
part, qu’ayant relevé que la société Grandvision n’avait pas invoqué la clause résolutoire
stipulée au contrat, mais s’était prévalue de la faculté de résiliation unilatérale du contrat
pour manquement grave telle que défi nie par la jurisprudence, la cour d’appel en a déduit,
à bon droit, que cette société n’était pas tenue de respecter les modalités formelles de
résiliation contractuelle ;
D’où il suit que le moyen n’est fondé en aucune de ses branches ; Et attendu qu’il n’y a pas
lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur le moyen, pris en ses troisième et
quatrième branches, qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société EURL Beratti aux dépens ;
Vu l’article 700 du Code de procédure civile, la condamne à payer à la société Grandvision
France la somme de 3 000 euros et rejette sa demande ;
t2
Apports réalisés pour la constitution de la SARL Brasserie de la Rance 1. Léo apporte son
entreprise individuelle dont le bilan au 1er mai N se présente comme suit : ocumen
Actif
D
Passif
Composition
Brut
Amort./Dépréc.
Net
Terrain (1)
60 000

60 000
Capital
20 000
Construction (2)
120 000
80 000
40 000
Réserves
50 000
Matériel, mobilier (3)
12 000
6 000
6 000
Emprunt (5)
30 000
Marchandises (4)
15 000
5 000
10 000
Autres dettes
20 000
d’exploitation
Créances clients
5 000
1 000
4 000
TOTAL
212 000
92 000
120 000
TOTAL
120 000
La clientèle de l’entreprise de Léo est valorisée à 20 000 €.
Les dettes sont prises en charge par la société nouvellement créée.
(1) Terrain acquis en N–10.
(2) Bâ timent acquis en N–10.
(3) Véhicule utilitaire, mobiliers divers.
(4) Marchandises destinées à être revendues dans le cadre de l’activité de la brasserie.
(5) Emprunt contracté pour l’acquisition du bâ timent.
2. Mourad apporte une somme d’argent : 110 000 €.
3. La valeur d’une part sociale est fi xée à 100 €.
104
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t3
Projet Brasserie de la Rance : informations complémentaires
1. La valeur nominale d’une part sociale est fixée par hypothèse à 100 €.
2. Mourad et Léo seraient les deux seuls associés. Mourad serait gérant de la société.
ocumenD 3. Les deux associés n’ont formulé aucune option pour l’imposition de leurs
revenus et gains en capital.
4. Pour l’éventuel calcul des revenus et gains imposables, on retiendra par hypothèse une
fiscalité en conformité avec la loi de finances pour 2024.
t4
Scandale Wirecard : les poursuites s’accumulent contre l’auditeur EY
Dans un scandale qualifié de « sans équivalent » par le gouvernement, les premières
poursuites ont été lancées contre le cabinet de conseil, à la suite de la faillite retentissante
ocumenD du prestataire de paiements électroniques.
Le géant mondial de l’audit Ernst & Young (EY) se retrouve entraîné à son tour par le
scandale de la faillite de la société allemande Wirecard, dont il était chargé de vérifier les
comptes.
L’association d’actionnaires allemands SdK a déposé une plainte au pénal contre deux
auditeurs actuels et un ancien auditeur d’EY en Allemagne.
Wirecard, entreprise cotée au Dax à Francfort qui a déposé son bilan jeudi, est soupçon-née
d’avoir gonflé ses comptes avec des fonds fictifs aux Philippines pour un montant de 1,9
milliard d’euros, représentant le quart de la taille de son bilan.
Un scandale sans précédent
Le ministre des Finances Olaf Scholz a parlé d’un « scandale sans équivalent dans le monde
financier » et assuré un durcissement des contrô les du secteur encore peu surveillé des
paiements électroniques.
Personne, ni les auditeurs, ni le gendarme financier allemand (Bafin), n’ont vu la catas-
trophe venir.
Pourtant, depuis 2015, la presse bruisse de rumeurs sur des irrégularités dans le modèle
économique de Wirecard. Et le Financial Times avait, au début de 2019, publié une enquête
poussée sur des soupçons de fraude en Asie. Sans conséquence.
Cette semaine le quotidien économique britannique a enfoncé le clou en accusant EY
de ne pas avoir sérieusement fait son travail. Selon le journal, EY a omis de demander des
informations bancaires cruciales à une banque de Singapour, où Wirecard affirmait détenir
jusqu’à 1 milliard d’euros en espèces. Une procédure d’audit de routine pourtant.
La vérification de dépô ts bancaires « est l’une des tâ ches les plus faciles » pour un auditeur
comptable et se fait selon une « procédure très réglementée », accuse aussi l’association
SdK au sujet d’EY. […]
Plongeon de l’action en Bourse
Alors que l’action Wirecard a fondu de 98 % ces dix derniers jours, ses actionnaires sont
invités par le cabinet Schirp à se regrouper autour d’une action collective en justice visant
EY.
105
Sujet type d’examen 3
Hors d’Allemagne, l’association d’investisseurs néerlandais European Investors (VEB) a
invité EY à un arrangement amiable, faute de quoi elle menace elle aussi de poursuites,
rapporte le quotidien allemand Handelsblatt.
Le cabinet d’audit, qui a refusé de certifi er le bilan de la société pour 2019, a reconnu des
« indices clairs d’une fraude de grande envergure, impliquant plusieurs parties dans le
monde et diverses institutions, avec une volonté de tromperie ». Le problème : cette
déclaration choc pourrait se retourner contre lui. Car EY, qui certifi e depuis 2009 les
comptes du groupe bavarois, se voit reprocher de ne pas avoir informé le public plus tô t
des problèmes chez Wirecard, comme l’association VEB s’y emploie déjà . […]
AFP, 28 juin 2020
t5
Le groupe Phildar placé en sauvegarde judiciaire (extraits)
L’enseigne de fi l à tricoter Phildar, à l’origine de l’empire de la famille Mulliez (Auchan,
Leroy Merlin, Boulanger…), cherche un repreneur.
ocumenD Le tribunal de commerce de Lille Métropole a ouvert, le 1er juillet [2020], une
procédure de sauvegarde pour le groupe de fi l à tricoter Phildar, avec une période
d’observation. […]
La date limite de dépô t des offres de reprise est fi xée au 31 juillet [2020], annonce
l’administrateur judiciaire Ajilink. L’Association familiale Mulliez (AFM) n’a pour l’instant
pas donné d’informations sur sa volonté ou non de rester au sein du capital de Phildar. Et la
direction n’a pas souhaité détailler l’ampleur des diffi cultés de la marque créée en 1946.
« Après les diffi cultés d’activité dues aux mouvements sociaux de la fi n d’année 2019, la
crise de la Covid a été un puissant révélateur, explique succinctement dans un communiqué
É ric Vandendriessche, directeur général de Phildar depuis décembre. Ce qui fonctionnait
fonctionne encore mieux. Ce qui était diffi cile l’est encore plus. »
« Pour l’instant, on n’a pas peur pour nos emplois »
L’enseigne nordiste à l’origine de la galaxie Mulliez est en perte de vitesse depuis près de
dix ans. En 2013, une partie des salariés de Phildar quittait les locaux roubaisiens pour
rejoindre Neuville-en-Ferrain, près de Tourcoing, là où se trouve désormais le siège.
Ephigea, réunion des marques Phildar et Grain de malice, était alors étranglée par son loyer
d’un million d’euros par an. Une charge cumulée à un exercice défi citaire depuis 2015 (−
3,6 millions d’euros en 2018) et un chiffre d’affaires en baisse (35,6 millions d’euros l’an
dernier contre 155 millions d’euros il y a dix ans et 50,6 millions en 2014).
Jusqu’ici, les actionnaires remettaient au pot pour maintenir à fl ot l’entreprise, qui compte
encore 223 salariés, dont 131 dans les 115 magasins (61 affi liés, 44 succursales et 10
franchisés). Mais malgré ce soutien de l’AFM, Phildar se trouve dans l’obligation de se
placer sous la protection du tribunal de commerce, le temps de sa réorganisation.
« Depuis cette annonce, les clients sont là pour nous soutenir, explique une salariée du
magasin Phildar de Roubaix. Et pour l’instant, on n’a pas peur pour nos emplois. »
Laurie Moniez, AFP, 7 juillet 2020
106
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t6
Le groupe textile Orchestra placé en redressement judiciaire
Le groupe textile Orchestra-Prémaman, en difficulté financière, a annoncé mercredi soir
avoir obtenu la conversion de sa procédure de sauvegarde en procédure de redressement
ocumenD judiciaire auprès du tribunal de commerce de Montpellier.
Le groupe, sous procédure de sauvegarde depuis septembre 2019, avait annoncé à la mi-
avril envisager cette opération « afin de protéger son activité » alors que ses magasins sont
fermés en raison de l’épidémie de Covid-19. Il indique également avoir déposé mardi
« un projet de plan de redressement » pour continuer son activité. « La cotation des actions
sur Euronext Paris restera suspendue jusqu’à nouvel ordre », précise le groupe héraultais
qui emploie 2 900 salariés dans le monde.
Le groupe de vêtements pour enfants et d’articles de puériculture, basé à Saint-Aunès
(Hérault), avait annoncé à la mi-février la suppression de 159 postes en France et 300
à l’étranger.
Son P-DG et fondateur, Pierre Mestre, à l’origine de la demande en placement en
redressement judiciaire, compte pour sa part appliquer au groupe un régime sévère
notamment en fermant l’entrepô t logistique de Saint-Aunès, employant plus de 100
salariés. Son plan de continuation comprenait jusqu’ici la fermeture de 125 magasins sur
un parc de 534 points de vente.
Parallèlement, selon une source proche du dossier, un groupe d’investissement saoudien,
Othaim Investment Company, filiale du groupe familial Al-Othaim, entendait déposer
mercredi devant le tribunal de commerce de Montpellier une offre de reprise d’Orchestra.
Le groupe saoudien avait déjà soutenu le groupe Orchestra-Prémaman en prenant une
participation minoritaire (4,08 %) à son capital, à l’occasion d’une augmentation de capital
en 2016.
Le groupe français n’a pas donné plus de précision dans son communiqué sur cette
éventuelle offre de reprise.
Orchestra-Prémaman a publié la semaine dernière un chiffre d’affaires en baisse de 1,3 %
à 563,5 millions d’euros pour l’exercice 2019-2020, clô turé le 29 février 2020.
AFP, 30 avril 2020
107
dSCG1
Sujet type d’examen 3
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Le droit des contrats
Défi nition
Pour plus
de détails sur le
Aux termes de l’article 1101 du Code civil, le contrat est un accord de volontés droit des
contrats
entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifi er, transmettre ou et des
obligations,
éteindre des obligations.
voir également
le sujet type
d’examen 1. A Les principes généraux régissant le droit des contrats Liberté
Force obligatoire
Consensualisme
Bonne foi
contractuelle
du contrat
• Liberté
• Le contrat est
• Le contrat
• Le contrat doit être
de contracter
conclu dès
légalement formé
négocié, formé
ou non
l’échange
est la loi des parties
et exécuté
• Liberté de choisir
des consentements
• Le contrat
de bonne foi
son cocontractant
• L’écrit n’est pas,
en principe ne lie
• Les parties doivent
• Liberté de fixer
sauf exception,
que les parties
se transmettre
librement
une condition
et ne peut ni
les informations
le contenu
de validité
profiter ni nuire
déterminantes
du contrat
aux tiers (effet
relatif)
B Les conditions de validité du contrat
Consentement libre,
éclairé et non vicié
Capacité
Contenu certain
(absence d’erreur,
des parties
et licite
de dol ou de violence)
Défi nition
Le dol consiste en l’emploi de manœuvres frauduleuses, d’abstentions ou de silences
(réticences dolosives) par une personne pour tromper son cocontractant.
Le dol doit émaner du cocontractant ou de son représentant ou d’un tiers de connivence
(complice). Pour être cause de nullité, le dol doit être déterminant.
Il suppose l’intention de tromper ou d’induire l’autre en erreur.
La sanction du dol est la nullité du contrat assortie de dommages et intérêts.
La personne victime de tromperie qui ne souhaite pas revenir sur le contrat peut exiger
uniquement des dommages et intérêts ou une réduction du prix.
108
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
C La sanction de l’absence d’une des conditions de validité : la nullité Nullité absolue
Nullité relative
• En cas de violation d’un intérêt général
• En cas de violation d’un intérêt personnel
(ex. : objet illicite).
(ex. : vice du consentement).
• Toute personne y ayant un intérêt peut
• Seul le cocontractant ou son représentant peut
la demander.
agir.
• Prescription de 5 ans à compter de la conclusion
• Prescription de 5 ans à compter de la conclusion
de l’acte.
de l’acte ou de la fin de la violence ou
• Impossibilité de confirmation de l’acte
de la révélation du dol ou de l’erreur, sans que
(renonciation au droit d’invoquer la nullité).
cela porte le délai au-delà de 20 ans à compter
du jour de la naissance du droit.
• Possibilité de confirmation de l’acte.
• Possibilité d’une action interrogatoire : une partie
peut demander, par écrit, à celle qui pourrait
se prévaloir de la nullité :

– soit de confirmer le contrat ;

– soit d’agir en nullité dans un délai de 6 mois,


sous peine de forclusion.
D Les sanctions de l’inexécution ou de la mauvaise exécution d’un contrat
En cas de mauvaise exécution ou d’inexécution du contrat, le contractant dispose d’une
large gamme de sanctions à l’égard de son cocontractant, dont certaines visent à l’exécution
ou à l’anéantissement du contrat.
Les sanctions qui ne sont pas incompatibles peuvent se cumuler et des dommages et
intérêts peuvent toujours s’y ajouter.
typologie des sanctions de l’inexécution ou de la mauvaise exécution du contrat Sanctions
visant
Réduction
Exception
Exécution
à l’exécution
du prix
d’inexécution
forcée
du contrat
ou réfaction
Sanctions visant
à l’anéantissement
Résolution
Résolution
Résolution
du contrat :
judiciaire
conventionnelle
unilatérale
résolution
Sanction visant
Responsabilité
à la réparation
contractuelle
109
Sujet type d’examen 3
E La responsabilité contractuelle
Conditions de la responsabilité
Sanctions
contractuelle
Triple condition
Dommages et intérêts
Dommages
Dommages
Lien
Faute
Préjudice
et intérêts
et intérêts
de causalité
moratoires
compensatoires
2 Le contrat de franchise
Défi nition
Par le contrat de franchise, le franchiseur met à la disposition d’un franchisé un savoir-
faire original ainsi que des signes distinctifs. En échange, le franchisé verse au franchiseur
une contrepartie fi nancière et s’engage à s’approvisionner auprès du franchiseur ou d’une
personne agréée par ce dernier.
A L’obligation spécifi que d’information préalable
Article L. 330-3 du Code de commerce
� Toute personne qui met à la disposition d’une autre personne un nom commercial, une
marque ou une enseigne, en exigeant d’elle un engagement d’exclusivité ou de quasi-
exclusivité pour l’exercice de son activité, est tenue, préalablement à la signature de tout
contrat conclu dans l’intérêt commun des deux parties, de fournir à l’autre partie un
document donnant des informations sincères, qui lui permette de s’engager en
connaissance de cause.
� Ce document, dont le contenu est fi xé par décret, précise notamment, l’ancienneté et
l’expérience de l’entreprise, l’état et les perspectives de développement du marché
concerné, l’importance du réseau d’exploitants, la durée, les conditions de renouvellement,
de résiliation et de cession du contrat ainsi que le champ des exclusivités.
� Lorsque le versement d’une somme est exigé préalablement à la signature du contrat
mentionné ci-dessus, notamment pour obtenir la réservation d’une zone, les prestations
assurées en contrepartie de cette somme sont précisées par écrit, ainsi que les obligations
réciproques des parties en cas de dédit.
■ Le document prévu au premier alinéa ainsi que le projet de contrat sont communiqués
vingt jours minimum avant la signature du contrat, ou, le cas échéant, avant le versement
de la somme mentionnée à l’alinéa précédent.
110
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Obligations du franchiseur et du franchisé
Obligations du franchiseur
Obligations du franchisé
• Transmettre un savoir-faire substantiel, identifié, • Respecter les normes fixées par le
franchiseur secret et non breveté.
ainsi que les conditions d’exploitation nécessaires
• Fournir au franchisé un soutien publicitaire,
au maintien de l’image de marque du réseau.
une formation adaptée, des conseils lors
• Exploiter la franchise uniquement dans la zone
de l’implantation.
géographique délimitée.
• Assister le franchisé en permanence en matière
• S’approvisionner exclusivement en biens
de vente, d’actions de promotion, d’organisation
ou services auprès de son franchiseur
et de services, de recrutement de personnel…
et/ou des fournisseurs référencés par lui.
• S’interdire de vendre des biens ou services
concurrençant ceux du franchiseur.
• Verser un droit d’entrée et des redevances
au franchiseur.
• Respecter une éventuelle clause de non-
concurrence ou de non-affiliation.
B Les clauses spécifiques
Parmi les clauses spécifiques, signalons :
• La clause de non-concurrence post-contractuelle qui interdit à l’ancien franchisé
d’exercer une activité concurrente à celle qu’il exerçait en tant que franchisé.
• La clause de non-affiliation qui empêche l’ancien franchisé de rejoindre ou de créer une
chaîne concurrençant son ancien franchiseur.
• La clause d’exclusivité, limitée à un maximum de 10 ans, par laquelle l’acheteur,
cessionnaire ou locataire de biens meubles s’engage vis-à -vis de son vendeur, cédant ou
bailleur, à ne pas faire usage d’objets semblables ou complémentaires en provenance d’un
autre fournisseur (Code de commerce, article L. 330-1).
Les conditions de validité de ces clauses sont fixées par l’article L. 341-2 du Code de
commerce.
Article L. 341-2 du Code de commerce

� I. Toute clause ayant pour effet, après l’échéance ou la résiliation d’un des contrats
mentionnés à l’article L. 341-1, de restreindre la liberté d’exercice de l’activité commerciale
de l’exploitant qui a précédemment souscrit ce contrat est réputée non écrite.

� II. Ne sont pas soumises au I du présent article les clauses dont la personne qui s’en
prévaut démontre qu’elles remplissent les conditions cumulatives suivantes : 1° Elles
concernent des biens et services en concurrence avec ceux qui font l’objet du contrat
mentionné au I ;
2° Elles sont limitées aux terrains et locaux à partir desquels l’exploitant exerce son activité
pendant la durée du contrat mentionné au I ;
3° Elles sont indispensables à la protection du savoir-faire substantiel, spécifique et secret
transmis dans le cadre du contrat mentionné au I ;
4° Leur durée n’excède pas un an après l’échéance ou la résiliation d’un des contrats
mentionnés à l’article L. 341-1.
111
Sujet type d’examen 3
3 Les conséquences fi scales du choix de la structure juridique
• Les sociétés qui relèvent de l’IS ont la personnalité fi scale. C’est l’entité juridique qui est
redevable de l’impô t sur les sociétés (SARL, SA, SCA).
Régime fi scal
• Les sociétés qui relèvent de l’IR (SNC) n’ont pas la personnalité fi scale. Le résultat fi scal
est déterminé au niveau de la société mais l’impô t est dû par les associés.
• La rémunération des dirigeants (associés ou non associés) est déductible pour le calcul
Rémunération des gérants :
du résultat fi scal dans les sociétés qui relèvent de l’IS.
incidence sur le résultat fi scal • Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, la rémunération
des gérants associés n’est pas de la société
déductible pour le calcul du résultat fi scal. Elle est assimilée à un prélèvement sur les
bénéfi ces. La rémunération des gérants non associés est déductible.
Catégorie d’imposition
La rémunération attribuée aux dirigeants pour l’exercice de leurs fonctions dans de la
rémunération
les sociétés qui relèvent de l’IS est imposée dans la catégorie des traitements et salaires.
des dirigeants
Il en est de même pour les gérants non associés des sociétés relevant de l’IR.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IS, le défi cit fi scal est imputé sur le bénéfi ce fi scal des
exercices ultérieurs, sans limitation de durée (avec un plafond d’imputation pour les
sociétés dont le bénéfi ce fi scal excède 1 M€). Le défi cit fi scal peut aussi être reporté Défi
cits fi scaux
en arrière, sur le bénéfi ce fi scal de l’exercice précédent.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, du fait de la transparence fi scale, le défi cit est
imputé sur les autres revenus catégoriels des associés.
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IS, la plus-value de cession relève du régime fi scal des
plus-values mobilières des particuliers.
Cession des titres
• Dans les sociétés qui relèvent de l’IR, il faut distinguer selon que l’associé est « actif »,
c’est-à -
par les associés personnes
dire qu’il exerce une activité professionnelle dans la société ou, a contrario, « passif » :
physiques
– associé « actif » : la cession relève du régime des plus-values professionnelles ;
– associé « passif » : la cession relève du régime des plus-values mobilières des particuliers.
4 L’option pour l’impôt sur le revenu des sociétés de capitaux
• La loi de modernisation de l’économie permet aux SA, SAS et SARL d’opter pour l’impô t
sur le revenu sous certaines conditions :
– sociétés non cotées ;
– sociétés créées depuis moins de 5 ans ;
– sociétés dont les droits sociaux sont détenus à hauteur de 50 % au moins par une ou des
personnes physiques et à hauteur de 34 % au moins par une ou plusieurs personnes
exerçant une fonction de direction ayant choisi d’opter pour le régime des sociétés de
personnes ;
SA, SAS et SARL
– société employant moins de 50 salariés et dont le CA ou le total du bilan est inférieur à 10
M€.
• L’option n’est pas possible pour les sociétés dont l’activité principale consiste en la
gestion de leur propre patrimoine mobilier ou immobilier.
• L’option doit être exercée avec l’accord unanime des associés ; elle couvre une période
maximale de 5 exercices, non renouvelable.
• L’option prend fi n dès lors que l’une des conditions n’est pas satisfaite ou par
renonciation volontaire de la société.
112
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
• L’option concerne les SARL qui exercent une activité industrielle, commerciale ou
artisanale.
• La SARL est constituée entre parents en ligne directe (parents, enfants, grands-parents)
ou entre frères et sœurs, ainsi qu’entre conjoints et partenaires liés par un Pacs.
Chacun des associés doit être directement uni aux autres soit par des liens de parenté SARL
de famille
directe ou collatérale jusqu’au deuxième degré, soit par le mariage ou le Pacs.
• L’option est prise à l’unanimité des associés.
• L’option prend fin si elle est révoquée ou si les conditions précédentes ne sont plus
satisfaites.
5 Le plafond d’abattement pour les donations
Les parents peuvent donner de leur vivant à leurs enfants des liquidités (une somme
d’argent) ou des biens immobiliers. Sur un plan fiscal, ces donations donnent lieu au
paiement de droits de mutation.
Pour calculer les droits de donation, l’administration fiscale prend en compte le montant
donné diminué d’un abattement de 100 000 € lorsque la donation est consentie de parents
à enfants. Renouvelable tous les 15 ans, cet abattement s’applique par parent et par enfant.
Exemple
Le couple Ambroisie peut donner, à chacun de ses enfants, Marc, É va et Louis, 200 000 €
(soit 600 000 € en tout) sans acquitter de droits de donation. Le couple devra attendre 15
ans pour effectuer une nouvelle donation (rappel fiscal).
6 La qualification fiscale des apports pour la constitution d’une société
Définition
L’actif total correspond à l’ensemble des apports, qu’ils soient effectués à titre pur et
simple, à titre onéreux ou qu’ils soient mixtes.
La nature de la rémunération de l’apport varie selon son type.
type d’apport et mode de rémunération
• Droits sociaux
Apport à titre pur et simple (ATPS)
• Capital social : somme des ATPS
Apport à titre onéreux (ATO)
Prise en charge d’un passif
113
Sujet type d’examen 3
Exemple
M. Diez apporte son entreprise individuelle à la création de la SARL Brico Plus. Les
éléments sont apportés à hauteur des valeurs suivantes :
ACTIF
Montant (€)
PASSIF
Montant (€)
Immeuble
110 000
Capital social
130 000
Installations
60 000
Emprunt
30 000
techniques, matériels
Stocks
10 000
Dettes fournisseurs
30 000
Clients
20 000
Autres dettes
10 000
Total
200 000
Total
200 000
Le total de l’actif s’établit donc à 200 000 €, soit 130 000 € d’apports à titre pur et simple et
70 000 € à titre onéreux.
7 Les droits d’enregistrement dus à la constitution
d’une société – cas les plus fréquents
Pour plus de détails
sur les apports, A Les apports à titre pur et simple
voir également
le sujet type La règle veut que les apports à titre pur et simple soient exonérés sauf pour les
d’examen 2. apports d’immeubles et fonds de commerce réalisés :
– par une personne physique (ou personne morale dont le régime fi scal est l’impô t sur le
revenu) ;
– à destination d’une personne morale relevant de l’impô t sur les sociétés.
Biens apportés
Droits dus
Immeuble
5%
Fonds de commerce
• 0 %, jusqu’à 23 000 €
• 3 %, de 23 000 à 200 000 €
• 5 %, au-delà de 200 000 €
Défi nition
Le régime de faveur consiste à exonérer de droits des immeubles et fonds de commerce
apportés en même temps que l’immeuble et affecté à l’activité professionnelle à condition
que l’apporteur s’engage à conserver les titres reçus en contrepartie de l’apport pendant 3
ans.
B Les apports à titre onéreux
Les apports à titre onéreux sont assimilés à des cessions ; ils sont taxés au même barème
que les immeubles et fonds de commerce. Quels que soient les apporteurs et leurs bénéfi
ciaires, les apports sont taxés comme des mutations à titre onéreux : le barème précédent
s’applique donc.
114
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
C Les apports mixtes
La société constituée a la possibilité de désigner, dans l’acte de constitution, les biens
apportés à titre pur et simple et ceux qui sont apportés à titre oné-
reux. Dans la plupart des cas, les apports purs et simples sont exonérés. Il faut donc
imputer les apports onéreux sur les biens les moins taxés, c’est-à -dire, dans l’ordre : les
éléments de l’actif circulant, les fonds de commerce et les immeubles.
8 La cession de parts sociales par un associé personne
physique
A La plus-value des associés
Le régime fiscal de la plus-value générée par la cession des titres dépend du régime fiscal
de la société (IR ou IS).
Société ayant opté pour l’IR
Plus-value des particuliers
Société ayant opté pour l’IS
ou plus-value professionnelle
Plus-value des particuliers
(lorsque l’associé exerce son activité
dans la société)
Sauf option pour le barème progressif, la cession des parts sociales est soumise au
prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Ce taux comprend l’impô t sur le revenu
(12,80 %) et les prélèvements sociaux (17,20 %). La plus-value est imposée l’année qui suit
celle de la cession.
Il existe des régimes fiscaux qui visent à alléger (ou à exonérer) d’impô t les plus-values sur
les cessions de titres :
– exonération lorsque le cédant est associé depuis au moins 5 ans, dans une société de
personnes, si le chiffre d’affaires ne dépasse pas certains plafonds ;
– abattement pour les dirigeants partant à la retraite.
115
Sujet type d’examen 3
B Les droits d’enregistrement dus par le cessionnaire (acquéreur) traitement fi scal
des droits d’enregistrement dus par le cessionnaire (acquéreur) Actions
Parts sociales
Titres cotés
Titres non cotés
Taux
Assiette
Droits dus
Avec ou sans
Abattement
en cas de rédaction
acte : 0,10 % × Prix
3%
de 23 000 € × %
d’un acte
de cession
de parts cédées
Assiette imposable = Prix de cession diminué – Abattement de 23 000 €
Assiette imposable = Prix de cession diminué – Abattement de 23 000 €
× % de parts cédées
× % de parts cédées
Dans tous les cas, les droits d’enregistrement sont dus par le cessionnaire.
Exemple
M. Agostino détient 30 % des parts sociales de la SARL Marin dont le capital est composé de
20 000 parts sociales de valeur nominale 100 €. Le prix de cession d’une part s’établit à
160 €. Les parts sociales ont été souscrites à la constitution de la SARL. M. Agostino cède 20
% de ses parts sociales.
• Plus-value : 20 000 × 30 % × 20 % × (160 – 100) = 72 000 €. La plus-value est imposée au
taux de 30 %.
• Droits d’enregistrement : 3 % × (600 × 160 – 0,06 × 23 000) = 2 839 €.
9 La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux A L’effet de la loi
Pacte
Depuis la loi Pacte
Avant la loi Pacte
(22 mai 2019)
Toute société doit avoir
un objet licite et être
constituée dans l’intérêt
Toute société doit avoir
commun des associés.
un objet licite et être
Code civil,
La société est gérée
constituée dans l’intérêt
article 1833
dans son intérêt social,
commun des associés.
en prenant en considération
les enjeux sociaux
et environnementaux
de son activité.
116
SaVOIRS eSSentIeLS
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B Directive CSRD et reporting de durabilité
É volution du cadre juridique
Directive
Transposition
Directive
Transposition
européenne NFRD,
en droit français
européenne CSRD
en droit français
relative à la
par ordonnance
( Corporate
par ordonnance
communication
et décret (2017)
Sustainability
du 06/12/2023
d’informations
=> Naissance
Reporting
(entrée en vigueur
extra-financières
de l’obligation
Directive)
progressive à
(2014)
de DPEF
publiée le
compter du
16/12/2022
01/01/2024)
Les évolutions apportées par la directive CSRd
Permettre la publication de davantage d’informations relatives aux dimensions ESG (en
plus d’informations transversales et générales), visant des objectifs de comparabilité
(normes Objectifs
standardisées), de fiabilité ou encore de transparence + impliquer davantage d’entreprises
(passage de 10 000 à 50 000 entreprises concernées)
Remplacement
Ce reporting de durabilité reposera sur le principe de la double matérialité : identification
de la DPEF par un
des impacts des enjeux ESG sur la performance de l’entreprise ( outside-in) + identification
reporting de durabilité
des impacts de l’entreprise sur son environnement ( inside-out) Quatre domaines de
reporting (couvrant tous les enjeux ESG) :

– Prise en compte des enjeux de durabilité par la gouvernance

– Intégration des enjeux de durabilité à la stratégie et au modèle d’affaires

– Identification et gestion des impacts, risques et opportunités de durabilité dans


l’ensemble de la chaîne de valeur

– Mesure de la performance (quels KPI ?) et des objectifs liés aux plans d’action et
ressources mis Contenu du rapport
en œuvre
De manière générale, le contenu du rapport est élargi par rapport à celui de la DPEF, par
l’intégration de davantage d’indicateurs (émissions de GES scope 1, 2 et 3, intensités
carbones en chiffre d’affaires net, etc.) et de davantage d’informations de nature qualitative
visant à justifier les orientations et choix des entreprises.
Les entités d’intérêt public européennes (incluant les sociétés Exercice de Premier
européennes cotées sur un marché réglementé européen) et
référence
reporting
les sociétés non européennes cotées sur un marché réglementé
européen, satisfaisant les deux critères suivants :

– Plus de 500 salariés


2024
2025
Entreprises concernées

– Plus de 40 millions d’€ de CA et/ou plus de 20 millions d’€ de total (si publication de
comptes de bilan
consolidés, les seuils sont
à apprécier selon cette
Les autres sociétés européennes non cotées satisfaisant au moins base consolidée)
deux des trois critères suivants :

– Plus de 250 salariés

– Plus de 40 millions d’€ de CA


2025
2026

– Plus de 20 millions d’€ de total de bilan


Toutes les sociétés non européennes cotées sur un marché
réglementé européen qui satisfont deux des trois critères ci-dessus.
117
Sujet type d’examen 3
Entreprises concernées
Toutes les PME européenne et non européennes cotées sur
2026
2027
(si publication de comptes un marché réglementé européen, sauf les microentreprises
(report
(report
consolidés, les seuils sont (ne dépassant pas deux des critères suivants : 10 salariés /
250K€
possible en
possible
à apprécier selon cette
de total de bilan, 700k€ de CA)
2028)
en 2029)
base consolidée)
Les sociétés non européennes ayant un CA européen supérieur à
(Suite)
2028
2029
150 millions d’€ et une fi liale ou succursale basée dans l’UE
– Publication du reporting de durabilité dans une section dédiée du rapport de gestion
(format digital imposé)
Publication et contrôlé
– Contrô le obligatoire de l’information par un CAC ou un organisme tiers indépendant (au
choix des É tats).
C Le plan de vigilance
Défi nition
Le plan de vigilance consiste en des mesures de vigilance raisonnables propres à identifi
er les risques et à prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés
fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement, résultant
des activités :
– de la société et de celles des sociétés qu’elle contrô le directement ou indirectement
(périmètre du groupe) ;
– des sous-traitants ou fournisseurs avec lesquels est entretenue une relation commerciale
établie, lorsque ces activités sont rattachées à cette relation (périmètre extra-groupe).
Fondement légal du plan de vigilance et sanctions associées
Loi du 27 mars 2017
Obligation
Sanctions : en cas
relative au devoir
d’établissement
de non-respect, mise
de vigilance des sociétés
et de mise en œuvre
en demeure et injonction
mères et des entreprises
d’un plan de vigilance
du tribunal sous
donneuses d’ordre
pour certaines sociétés
astreinte éventuelle
périmètre et contenu de l’obligation
Toute société qui emploie, à la clô ture de deux exercices consécutifs :
– soit au moins 5 000 salariés en son sein et dans ses fi liales directes ou indirectes et dont
le siège Sociétés concernées
social est fi xé sur le territoire français ;
– soit au moins 10 000 salariés en son sein et dans ses fi liales directes ou indirectes et dont
le siège social est fi xé sur le territoire français ou à l’étranger.
• Une cartographie des risques.
• Des procédures d’évaluation.
Contenu du plan
• Des actions adaptées d’atténuation des risques ou de prévention des atteintes graves.
• Un mécanisme d’alerte et de recueil des signalements relatifs aux risques.
• Un dispositif de suivi des mesures et d’évaluation de leur effi cacité.
118
SaVOIRS eSSentIeLS
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D Les directives IPPC et Seveso 3 transposées en droit français Transposition en
droit français dans le Code
Directive européenne « Prévention
de l’environnement, dans la partie consacrée
et réduction intégrées
aux installations classées pour la protection
de la pollution » (IPPC) (2008)
de l’environnement (ICPE)
Concerne les « usines, ateliers, dépô ts, chantiers et,
Installations soumises
d’une manière générale, les installations exploitées
à autorisation, à enregistrement
ou détenues par toute personne physique ou morale,
ou à déclaration
publique ou privée, qui peuvent présenter
des dangers ou des inconvénients soit
pour la commodité du voisinage,
soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques,
soit pour l’agriculture, soit pour la protection
Les ICPE susceptibles de créer
Directives
de la nature, de l’environnement et des paysages,
des incidents majeurs impliquant
« Seveso »,
soit pour l’utilisation rationnelle de l’énergie,
des substances dangereuses
dont
soit pour la conservation des sites et des monuments
doivent respecter certaines
« Seveso 3 »
ainsi que des éléments du patrimoine
dispositions
(2012)
archéologique ».
Notamment,
dans le rapport de gestion
Rendre compte de la capacité
Préciser les moyens prévus
de la société à couvrir
Informer sur la politique
par la société pour assurer
sa responsabilité civile vis-à -vis
de prévention du risque
la gestion de l’indemnisation
des biens et des personnes
d’accident technologique
des victimes en cas d’accident
du fait de l’exploitation
technologique
des installations
E Le règlement REACH
Définition
REACH ( Registration, Evaluation, Authorisation and restriction of Chemicals) est un
règlement européen (voté en 2006 et entré en vigueur en 2007) relatif à l’enregistrement, à
l’évaluation et à l’autorisation des substances chimiques, ainsi qu’aux restrictions
applicables à ces substances.
Les objectifs du règlement REACH sont les suivants :
• Protéger la santé humaine et l’environnement face aux risques potentiels présentés par
les substances chimiques.
119
Sujet type d’examen 3
• Instaurer une information identique et transparente sur la nature et les risques des
substances, intervenant telles quelles ou dans un mélange, du fournisseur jusqu’au client fi
nal.
• Sécuriser la manipulation des substances chimiques par les salariés.
• Renforcer la compétitivité de l’industrie, en particulier celle de l’industrie chimique,
secteur-clé de l’économie en Europe.
Le règlement REACH a également institué l’Agence européenne des produits chimiques
(AEPC).
F Le rôle du CSE
Il convient de distinguer deux cas de fi gure :
• Le CSE de l’entreprise d’au moins 50 salariés doit prendre en compte les conséquences
environnementales dans les décisions concernant la gestion et l’évolution économique et fi
nancière de l’entreprise, l’organisation du travail, la formation professionnelle et les
techniques de production, pour assurer l’expression collective des salariés. De même que le
CSE de ces entreprises doit être consulté de façon périodique sur les orientations
stratégiques, la situation économique et fi nancière et la politique sociale de l’entreprise, les
conditions de travail et l’emploi, il doit être également être informé des conséquences
environnementales de l’activité de l’entreprise (C. trav., art. L 2312-8, I et L. 2312-8, II, art.
L 2312-8, III et L. 2312-17, al. 5 et L. 2312-22, al. 5).
• Le CSE doit être informé et consulté, préalablement à la décision de l’employeur, sur les
questions intéressant l’organisation, la gestion et la marche générale de l’entreprise.
• Le CSE doit être informé et consulté sur les conséquences environnementales de ces
mesures relatives à l’organisation, à la gestion et à la marche générale de l’entreprise.
Chaque consultation du CSE doit exposer l’impact environnemental de la mesure envisagée.
G Les apports de la loi dite « Climat et résilience »
La loi n° 2021-1104 du 22 aoû t 2021 vise à sanctionner le délit de mise en danger de
l’environnement (Code de l’environnement, art. L. 273-3-1) lorsque le non-respect d’une
réglementation aurait pu entraîner une pollution grave et durable : exposer
l’environnement à un risque de dégradation durable (au moins 7 ans) de la faune, de la fl
ore ou de l’eau en violant une obligation de sécurité ou de prudence peut être sanctionné
d’une peine de 3 ans d’emprisonnement et 250 000 € d’amende dès lors que le
comportement est dangereux même si la pollution n’a pas eu lieu. Les atteintes les plus
graves, c’est-à -dire les écocides ou le délit de pollution des eaux, commises
intentionnellement à l’encontre de l’environnement sont passibles d’une peine maximale
de 10 ans d’emprison nement et 4,5 M€ d’amende (22,5 M€ pour les personnes morales),
voire d’une amende allant jusqu’à dix fois le bénéfi ce obtenu par l’auteur du dommage
commis.
120
SaVOIRS eSSentIeLS
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10 La gouvernance, le contrôle et la responsabilité des acteurs A L’action publique et
l’action civile
Infraction : double atteinte
Atteinte à l’ordre public
Atteinte aux intérêts
Pour plus de détails
par violation de la loi pénale
d’une personne
sur la procédure
pénale et la mise
en mouvement
des actions
publique et civile,
Naissance de l’action publique
Naissance de l’action civile
voir également
Objectif : prononcé d’une peine
Objectif : réparation du préjudice subi
le sujet type
d’examen 2.
B Le déclenchement de l’action publique
déclenchement de l’action publique par le parquet
Action publique déclenchée par le procureur
Réception des plaintes et application
du principe de l’opportunité des poursuites
Alternatives
aux poursuites :
Désignation
Absence
Citation directe
Poursuites
mesures visant
d’un juge
de poursuites
devant le tribunal
à réparer
d’instruction
le préjudice subi
Enquête
de la police
Classement
judiciaire,
sans suite
citation directe
121
Sujet type d’examen 3
déclenchement de l’action publique par la victime
Enquête dirigée
par le juge
d’instruction
Ouverture
Plainte
de l’enquête
avec constitution
Information judiciaire
à la demande
de partie civile
de la victime
Lancement (ou non)
de l’enquête par le juge
d’instruction, sur avis
Plainte simple
du procureur
Déclenchement
Saisine du doyen
En cas de plainte
de l’action
des juges d’instruction
demeurée sans suite
publique
pour déclenchement
Déclenchement
plus de 3 mois
par la victime
de l’action publique
(ou non) de l’enquête
par le doyen des juges
En cas de plainte
d’instruction
classée sans suite
Charge de la preuve
incombant à la victime
Citation à rédiger
par la victime
(ou son conseil)
Citation directe
Date d’audience
de l’auteur présumé
transmise par
Devant le tribunal
de l’infraction
les services
compétent
(procès sans enquête
du procureur
approfondie)
à la victime
Citation remise
par le commissaire
de justice à l’auteur
présumé de l’infraction
au moins 10 jours
avant audience
N.B. : L’ordonnance n° 2016-728 du 2 juin 2016 prévoit une fusion progressive, à compter du
1er juillet 2022, des professions de commissaire-priseur judiciaire et d’huissier de justice en un
seul et même corps, les « commissaires de justice ».
122
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
C La responsabilité civile et pénale du CAC
Responsabilité civile
Fautes commises dans l’exercice
Conséquences dommageables
de ses fonctions
• À l’égard de la société, de ses dirigeants et tiers
Infractions par les dirigeants qu’il n’a pas révélées
• Conséquences dommageables de ses négligences dans le rapport de l’AG et au procureur
• Obligation de moyens
de la République
Responsabilité pénale
Non-révélation de faits délictueux au procureur
de la République (C. com., art. L. 823-12)
• 5 ans d’emprisonnement
• 75 000 € d’amende
Confirmation d’informations mensongères
Pour davantage
sur la situation de la société (C. com., art. L. 820-7)
de détails
sur les éléments
11 Les entreprises en difficulté
constitutifs
d’une infraction,
voir également
Les procédures collectives concernent tous les créanciers du débiteur et tous le sujet type
les salariés.
d’examen 2.
Un jugement ouvre la procédure, avec pour effet :

– l’interdiction, pour le débiteur, de payer les créances nées antérieurement au jugement


d’ouverture (JO) ;

– la suspension des poursuites individuelles des créanciers.


Trois procédures sont à distinguer : la sauvegarde, le redressement et la liquidation
judiciaires. Il existe également des procédures simplifiées.
A La sauvegarde judiciaire
La sauvegarde judiciaire est ouverte, auprès du greffe du tribunal de commerce (activité
commerciale ou artisanale) ou du tribunal judiciaire (autres cas), à la demande de tout
débiteur qui n’est pas en état de cessation des paiements et qui justifie de difficultés qu’il
n’est pas en mesure de surmonter.
La procédure de sauvegarde vise :

– à prévenir et à anticiper la cessation des paiements ;

– à bénéficier, pendant la procédure, de la suspension des poursuites ;

– à élaborer, avec les créanciers, un projet de plan.


Zoom sur la période d’observation
• Durée max. de 6 mois
Jugement
Débiteur
• Possibilité, pour le tribunal, de la renouveler
d’ouverture
placé sous
Diagnostic
une fois pour la même durée, à la demande
(JO)
sauvegarde
motivée de l’administrateur, du débiteur ou
du ministère public (C. com., art. L. 621-3)
123
Sujet type d’examen 3
B L’état de cessation des paiements (ECP)
Passif exigible
• Trésorerie disponible en caisse
• Dettes certaines
et en banque
• Dettes liquides
• Actif réalisable immédiatement
• Dettes exigibles
• Réserves de crédit
Actif disponible
C Le redressement judiciaire
La procédure de redressement judiciaire s’impose à tout débiteur, en état de cessation des
paiements, dans les 45 jours de celui-ci (ou, à défaut, à tout créancier ou sur requête du
procureur de la République – sauf en cas de conciliation).
D Le sort des créances
déclaration de créances
• Soumises à des règles communes, toutes les créances existant avant le jugement
d’ouverture de la procédure sont concernées sauf les créances salariales et alimentaires.
Les créances postérieures au jugement d’ouverture sont aussi concernées par la
déclaration.
Créanciers
• La déclaration de créances peut être effectuée par le créancier, un mandataire ou un tiers,
à condition que le créancier le confi rme par la suite. Elle est réalisée sur la base d’une
évaluation si la créance n’est pas encore établie par un titre ou si son montant n’est pas
encore défi nitivement fi xé.
• La créance doit être certifi ée sincère par le créancier, sauf s’il s’agit d’un titre exécutoire.
• La déclaration mentionne le montant de la créance due au moment du jugement
d’ouverture, avec indication des sommes à échoir et leur date d’échéance, la nature de la
garantie dont la créance est éventuellement assortie, les éléments visant à prouver
l’existence et le montant de la créance Contenu
si elle ne résulte pas d’un titre, le tout assorti des documents justifi catifs.
• Lorsqu’une créance est portée à la connaissance du mandataire par le débiteur, elle est
considérée comme déclarée.
Destinataire
Le mandataire judiciaire.
• La déclaration par le créancier doit intervenir dans les 2 mois (4 mois, s’il réside à
l’étranger) suivant la publication au Bodacc du JO de la procédure collective.
• Le créancier qui n’a pas effectué sa déclaration dans les délais ne peut plus faire valoir ses
droits Délais
pendant la durée de la procédure : il est considéré comme forclos. Il peut cependant
demander au tribunal d’être exempté de cette forclusion s’il justifi e que le retard n’est pas
de son fait ou qu’il est imputable au débiteur. Il doit alors adresser une requête au juge-
commissaire dans les 6 mois suivant la publication du jugement d’ouverture au Bodacc. S’il
obtient gain de cause, il doit déclarer la créance dans le délai d’un mois suivant la notifi
cation de la décision de relevé de forclusion.
• Le représentant des créanciers ou le liquidateur dresse l’état des créances et établit ses
propositions d’admission, de rejet ou de renvoi. Les contestations éventuelles sont
tranchées par le juge-commissaire. La créance contestée est portée à la connaissance du
créancier, par LRAR, qui doit Suites
s’expliquer dans les 30 jours. Passé ce délai, sans réponse, le créancier ne peut plus
contester. Le juge-de la déclaration
commissaire dépose son ordonnance au greffe avec les décisions relatives aux créances
(état des créances). Les créanciers peuvent faire appel dans les 10 jours de la notifi cation.
• Les créances sont inscrites au plan.
• Les créances sont réglées en exécution du plan sous le contrô le du commissaire à
l’exécution.
124
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
jugement d’ouverture et statut des créances
Jugement d’ouverture
Créances antérieures
Créances postérieures
Formalités de déclaration
À défaut • Utiles à la continuation
de créances et gel des créances
de l’activité de la société
• Créances payées, en principe,
à l’échéance ou, à défaut, par privilège
12 Les licenciements dans le cadre d’une procédure collective A Le cas de la
sauvegarde judiciaire
Le plan peut prévoir le licenciement pour motif économique d’un ou plusieurs salariés de
l’entreprise.
Si l’activité se poursuit, les licenciements suivent la procédure habituelle.
En cas de cessation de l’activité, alors le CSE (s’il n’y en a pas, un représentant des salariés
est désigné) doit être informé et consulté sur le projet de restructuration et sur les
licenciements envisagés.
Les informations communiquées au CSE sont également transmises à la Dreets.
L’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au licenciement.
L’employeur propose à chaque salarié un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
En cas de PSE, l’employeur n’est pas tenu de convoquer le salarié à un entretien préalable
au licenciement.
125
Sujet type d’examen 3
B Le cas de la procédure de redressement – période d’observation Le CSE (s’il n’y en a
pas, un représentant des salariés est désigné) est consulté sur le projet de restructuration
et sur les licenciements envisagés.
Lorsque les
licenciements
interviennent
Les informations communiquées au CSE sont également transmises
pendant le plan
à la Dreets.
de redressement,
aucune autorisation
Tout salarié peut être licencié pour motif économique après autorisation n’est requise.
judiciaire. Lorsque les licenciements interviennent pendant le plan de redressement,
aucune autorisation n’est possible.
Tout licenciement envisagé pendant la période d’observation doit être justifié par son
caractère à la fois urgent, inévitable et indispensable.
L’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au licenciement.
L’employeur propose à chaque salarié un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
En cas de PSE, l’employeur n’est pas tenu de convoquer le salarié à un entretien préalable
au licenciement.
126
Corrigé du sujet
type d’examen 3
DSCG1
DES SAVOIRS AUX COMPÉ TENCES
Dossier 1 Diversité des contrats
Compétence visée
Maîtriser les effets des dispositions contractuelles engageant l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les règles de fi xation du prix dans les contrats de distribution ;
– vérifi er la légalité d’une clause de non-concurrence après en avoir énuméré les
conditions ;
– distinguer les possibilités d’invoquer la résolution d’un contrat.
1.1 É clairez Fabien Martin sur les clauses relatives à la fi xation des prix et à la non-
concurrence.
Comment le prix est-il fi xé dans le contrat de franchise ?
Règles juridiques. Le contrat de franchise est un contrat de distribution don- NOTRE
CONSEIL
nant lieu à la conclusion d’un contrat-cadre suivi de contrats d’application.
Le Code civil, à l’article 1164 – reprenant la jurisprudence (fi xée par l’arrêt de la Face à une
question double, vous devez
Cour de cassation réunie en assemblée plénière le 1er décembre 1995) –, dispose décliner
deux que l’indétermination du prix n’affecte pas, en principe, la validité du contrat-
problèmes cadre et qu’« il peut être convenu que le prix sera fi xé unilatéralement par l’une
juridiques et leur des parties, à charge pour elle d’en motiver le montant en cas de
contesta- résolution.
tion ». Ainsi, il est possible que le prix soit fi xé par le créancier mais, dans ce cas, il doit
pouvoir justifi er le montant, dans l’hypothèse d’un litige, et prouver qu’il n’est pas abusif
(renversement de la charge de la preuve). En cas d’abus, le cocontractant pourra saisir le
juge et demander l’attribution de dommages et intérêts et / ou la résolution du contrat.
Application au cas. Dans ce contrat, le franchiseur se donne donc la possibilité de fi xer
unilatéralement le prix qui s’imposera à Fabien Martin, sauf en cas de prix abusif.
Quelles sont les règles applicables à la clause de non-concurrence dans le contrat de
franchise ?
Règles juridiques. La clause de non-concurrence vise à protéger le savoir-faire du
franchiseur en empêchant le franchisé quittant son réseau, quelle que soit la raison de la
rupture de contrat, de poursuivre une activité concurrente, tant en son nom que sous
couvert d’un réseau de distribution concurrent. Longtemps fi xées par la jurisprudence, les
conditions de validité de cette clause ont été révisées par la loi dite Macron en 2016. Ainsi,
selon l’article L. 341-2 du Code de commerce, la clause de non-concurrence doit, pour être
valable :
– concerner les biens et services en concurrence avec ceux qui font l’objet du contrat de
distribution ;
127
Sujet type d’examen 3
– être limitée aux terrains et locaux à partir desquels l’exploitant exerce son activité durant
la durée du contrat de distribution ;
– être indispensable à la protection d’un savoir-faire substantiel, spécifi que et secret
transmis dans le cadre du contrat de distribution ;
– ne pas excéder un an après échéance ou résiliation du contrat.
Ces conditions sont cumulatives et leur non-respect entraîne la nullité de la clause.
Application au cas. La clause de non-concurrence prévoit une durée supérieure à un an :
elle n’est donc pas valable.
1.2 Sur quel(s) fondement(s) Fabien Martin pourrait-il agir ? Pensez-vous que Fabien
Martin puisse obtenir gain de cause ?
En quoi l’information préalable consiste-t-elle ?
Règles juridiques. Comme pour tout contrat, les parties doivent être de bonne foi dans la
négociation du contrat de franchise. Elles doivent s’informer mutuellement puisque le
contrat doit faire l’objet d’un consentement libre et éclairé.
La loi régissant la franchise impose un document d’information précontractuel (DIP) à la
charge de la partie demandant, en contrepartie de la fourniture d’un nom, d’une marque ou
d’une enseigne, un engagement d’exclusivité ou de quasi-exclusivité. Selon l’article L. 330-1
du Code de commerce, la durée de validité de toute clause d’exclusivité, par laquelle
l’acheteur, cessionnaire ou locataire de biens meubles s’engage vis-à -vis de son vendeur,
cédant ou bailleur, à ne pas faire usage d’objets semblables ou complémentaires en
provenance d’un autre fournisseur, est limitée à 10 ans. Ainsi, selon l’article L. 330-3 du
Code de commerce : « Toute personne qui met à la disposition d’une autre personne un
nom commercial, une marque ou une enseigne, en exigeant d’elle un engagement
d’exclusivité ou de quasi- exclusivité pour l’exercice de son activité, est tenue, pré-
alablement à la signature de tout contrat conclu dans l’intérêt commun des deux parties, de
fournir à l’autre partie un document donnant des informations sincères, qui lui permette de
s’engager en connaissance de cause. »
Ce document, ainsi que le projet de contrat, doit être remis dans un délai d’au moins 20
jours avant la signature du contrat. Il comporte des mentions obligatoires détaillées dans
l’article R. 330-1 du Code de commerce concernant l’identifi cation du franchiseur, la date
de création de l’entreprise et les principales étapes de son évolution, une présentation de
l’état général et local du marché des produits ou services et des perspectives de
développement de ce marché, une présentation du réseau d’exploitants incluant le nombre
d’entreprises qui ont cessé de faire partie du réseau au cours de l’année et la durée du
contrat proposé (conditions de renouvellement, de résiliation et de cession incluses), ainsi
que le champ des exclusivités.
Certes, les informations à fournir sont denses et assez précises et doivent être
« sincères », mais cela n’empêche pas le franchisé de s’informer lui-même, ce qu’il a
fortement intérêt à faire pour s’engager en connaissance de cause.
D’ailleurs, la Cour de cassation en 2018 a rappelé que « si les articles L. 330-3
128
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et R. 330-1 du Code de commerce mettent à la charge du franchiseur la communication
d’un état et des perspectives du marché concerné, elles ne lui imposent pas la fourniture
d’une étude du marché local ».
Si le franchisé estime que le franchiseur a manqué à son obligation précontractuelle
d’information, il peut intenter une action en justice pour nullité fondée sur le dol mais, dans
ce cas, devront être prouvés le caractère déterminant du dol et le fait que le franchisé
n’aurait pas conclu ou qu’il aurait conclu autrement s’il avait disposé des bonnes
informations ou d’informations complètes. De même, il devra prouver le caractère
intentionnel du dol. L’analyse de la jurisprudence montre que les juges du fond prennent en
compte, dans leur décision, l’expérience du franchisé ainsi que sa connaissance du marché
et les conséquences des manquements.
Par ailleurs, il est également possible d’intenter une action en responsabilité sur le
fondement de l’article 1112-1 du Code civil issu de la réforme du droit des obligations, pour
absence de fourniture d’information déterminante.
Article 1112-1 du Code civil

� Celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore
cette information ou fait confiance à son cocontractant.

� Néanmoins, ce devoir d’information ne porte pas sur l’estimation de la valeur de la


prestation.

� Ont une importance déterminante les informations qui ont un lien direct et nécessaire
avec le contenu du contrat ou la qualité des parties.

� Il incombe à celui qui prétend qu’une information lui était due de prouver que l’autre
partie la lui devait, à charge pour cette autre partie de prouver qu’elle l’a fournie.

� Les parties ne peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir.

� Outre la responsabilité de celui qui en était tenu, le manquement à ce devoir


d’information peut entraîner l’annulation du contrat dans les conditions prévues aux
articles 1130 et suivants.
La sanction de l’article 1112-1 et de l’article 1116 du Code civil sur le dol est la nullité du
contrat et/ou une réparation sous la forme de dommages et intérêts.
Application au cas. Fabien Martin peut intenter une action en nullité, mais il ne pourra
pas invoquer le nombre de concurrents dans le quartier car, dans le cadre du marché local,
il était simple pour lui d’accéder à cette information.
En revanche, le fait qu’il ait eu deux prédécesseurs au cours des deux années précédentes
est une donnée capitale sur laquelle il pourra se fonder pour obtenir la nullité. Il devra
alors démontrer que cette information est déterminante, c’est-à -dire qu’il n’aurait pas
contracté ou qu’il aurait conclu différemment s’il avait été en sa possession, ce qui n’est pas
chose aisée. Les chances de réussite de l’action en nullité sont donc faibles ; Fabien Martin
aurait tout intérêt à invoquer l’absence de bonne foi ou le défaut d’information
déterminante en tant que faute entraînant la responsabilité contractuelle du réseau. Il
pourrait ainsi obtenir des dommages et intérêts.
129

Sujet type d’examen 3


NOTRE CONSEIL
1.3 À l’aide de vos connaissances et de l’arrêt fourni (document 1), vous justifi erez votre
position (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
La réponse peut être
présentée sous
la forme d’une note,
SA Vetrolec
d’un argumentaire
10 rue de Picpus
ou encore
75012 Paris
d’un courrier.
Paris, le….
Monsieur,
J’ai bien pris connaissance de vos arguments et vous trouverez les nô tres en retour.
Nous avons inséré dans notre contrat une clause résolutoire que nous avons négociée et
dont le but était d’éviter le recours au juge en cas d’inexécution ou de mauvaise exécution
de certaines obligations du contrat de notre part ou de la vô tre. Nous avions effectivement
convenu dans cette clause que sa mise en œuvre nécessitait au préalable une mise en
demeure qui nous permettait de respecter à nouveau nos engagements. Nous sommes tout
à fait d’accord avec vous ; si nous avions invoqué cette clause à votre égard alors les
formalités fi gurant dans la clause auraient dû être respectées. Mais notre action ne se
fonde absolument pas sur cette clause et – comme le rappelle la jurisprudence –, dans ce
cas, nous n’étions pas tenus de « respecter les modalités formelles de résiliation
contractuelle ».
Nous avons décidé de mettre un terme à notre relation de façon unilatérale et à effet
immédiat sans avoir à respecter une quelconque formalité en raison de votre
comportement inacceptable. En effet, nous avons appris que vous vous arrangiez avec vos
clients afi n d’obtenir indû ment des subventions Vous devez
des mairies et qu’ainsi vous commettiez un acte grave, de surcroît strictement illégal et
pénalement structurer votre note
sanctionnable, au risque d’entacher la réputation de notre réseau.
et faire preuve d’un
esprit de synthèse.
Notre démarche de rupture immédiate est tout à fait légale ; trouve non seulement écho
dans Respectez les règles
le Code civil mais aussi dans la jurisprudence. Selon l’article 1226 du Code civil, « le
créancier peut, de forme (date,
à ses risques et périls, résoudre le contrat par voie de notifi cation. Sauf urgence, il doit
préalablement objet, formule de
mettre en demeure le débiteur défaillant de satisfaire à son engagement dans un délai
raisonnable. »
politesse, etc.). Afi n
La jurisprudence est même allée plus loin dans un arrêt du 9 juillet 2019 en décidant que «
la gravité de vous conformer
du comportement d’une des parties à un contrat peut justifi er que l’autre partie y mette fi
n de manière aux règles
unilatérale à ses risques et périls, sans être tenue de mettre préalablement son
cocontractant en d’anonymat,
demeure de respecter ses obligations ni de caractériser une situation d’urgence ».
recourez à une
signature neutre
(n’utilisez en aucun
Nous estimons que votre comportement est tel que sa gravité nous permet de rompre
immédiatement cas votre nom).
et sans formalité le contrat à vos torts, et ce même sans avoir à justifi er d’une situation
d’urgence.
Vous pouvez bien évidemment saisir le juge, mais nous sommes certains que celui-ci
rejettera tous vos arguments.
Dans l’attente de vous voir revenir vers de meilleures considérations, nous vous prions
d’agréer, Monsieur, l’expression de notre considération distinguée.
[Signature neutre]
130
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SA OIRS A
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Dossier 2 Entreprise et environnement
Compétence visée
Assister une entreprise dans la mise en œuvre de dispositions relevant du droit de
l’environnement.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– rappeler le champ d’application (entités concernées) de la DPEF ;

– en tirer des conclusions dans le cas concerné ;

– énoncer le contenu de la déclaration (consolidée) de performance extra-financière ;

– rappeler le champ d’application de l’obligation d’établissement et de mise en œuvre d’un


plan de vigilance.
2.1 La société Batterix est-elle tenue d’établir un reporting de conformité, conformément
aux obligations contenues par la directive CSRD ?
À quelles sociétés l’obligation de produire un reporting de durabilité s’applique-t-
il ?
Règles juridiques. La directive européenne NFRD (2014) avait été trans posée en droit
français en 2017 et avait alors fait naître l’obligation de publication d’une déclaration de
performance extra-financière (DPEF) pour certaines entreprises. Afin de renforcer et
d’élargir les engagements des entreprises en matière de prise en compte des dimensions
ESG (environnement, social et gouvernance), une nouvelle directive, la directive CSRD (
sustainability reporting directive) a été publiée le 16 décembre 2022. Cette dernière,
transposée en droit français par une ordonnance du 06/12/2023, fait naître l’obligation,
pour certaines entreprises et avec un calendrier progressif, l’obligation de produire un
reporting de durabilité remplaçant la DPEF.
Les entreprises concernées par ce reporting sont les suivantes :

– Entités d’intérêt public européennes (incluant les sociétés européennes cotées sur un
marché réglementé européen) et les sociétés non européennes cotées sur un marché
réglementé européen, satisfaisant les deux critères suivants :
• Plus de 500 salariés
• Plus de 40 millions d’€ de CA et/ou plus de 20 millions d’€ de total de bilan Pour ces
entreprises, le premier reporting doit être produit en 2025 sur la base de l’exercice 2024.

– Les autres sociétés européennes satisfaisant au moins deux des critères suivants :
• Plus de 250 salariés
• Plus de 40 millions d’€ de CA
• Plus de 20 millions d’€ de total de bilan
131
Sujet type d’examen 3
Pour ces entreprises, le premier reporting doit être produit en 2026 sur la base de
l’exercice 2025.
– Toutes les sociétés non européennes cotées sur un marché réglementé européen qui
satisfont deux des trois critères précédemment cités, avec le même calendrier d’application
– Toutes les PME européenne et non européennes cotées sur un marché réglementé
européen, sauf les microentreprises (ne dépassant pas deux des critères suivants : 10
salariés / 250K€ de total de bilan, 700k€ de CA). Pour ces entreprises, le premier reporting
doit être produit en 2027 (report possible en 2029) sur la base de l’exercice 2026 (report
possible en 2028).
– Les sociétés non européennes ayant un CA européen supérieur à 150 millions d’€ et une
fi liale ou succursale basée dans l’UE. Pour ces entreprises, le premier reporting doit être
produit en 2029 sur la base de l’exercice 2028.
Application au cas. La société Batterix produisant des comptes consolidés, les données à
considérer pour l’étude du franchissement des seuils sont les données consolidées : 10 800
salariés (4 600 pour Batterix, 300 pour LIT.H., 3 900 pour les sociétés indiennes et 2 000
pour les sociétés chinoises), 890 M€ de CA et 98 M€ de total au bilan. La société Batterix
n’est pas cotée mais embauche directement 4600 salariés (ce qui excède le seuil de 250
salariés), génère un chiffre d’affaires de 89 millions d’€ HT (ce qui excède le seuil de 40
millions d’€) et présente un total de bilan de 98 millions d’€. Elle dépasse ainsi les trois
seuils indiqués par la règle juridique concernant les sociétés européennes non cotées et
entre ainsi dans le périmètre des sociétés concernées. L’obligation de produire un
reporting de durabilité ne lui incombera toutefois qu’en 2016, avec 2015 comme exercice
de référence.
2.2 Le cas échéant, ce dernier devra-t-il faire l’objet d’un contrô le ?
La publication du reporting de durabilité doit-il faire l’objet d’un contrôle ?
Règles juridiques. La directive CSRD et sa transposition en droit français pré-
voient un contrô le de la publication du reporting de durabilité. Ce contrô le doit être
effectué par un commissaire aux comptes ou un organisme indépendant, le choix étant
laissé libre à chaque É tat concerné.
Application au cas. La publication du reporting de durabilité de Batterix devra donc bien
faire l’objet d’un contrô le, comme ce sera le cas pour la totalité des entreprises concernées
par l’obligation de publication de ce reporting.
2.3 La société Batterix est-elle concernée par l’obligation de produire un tel
« plan de vigilance » ?
À quelles entités l’obligation de produire un plan de vigilance s’applique-t-elle ?
Règles juridiques. La loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés
mères et des entreprises donneuses d’ordre a créé l’obligation d’établissement et de mise
en œuvre d’un plan de vigilance pour certaines sociétés.
Les sociétés concernées sont celles qui emploient, à la clô ture de deux exercices
consécutifs, au moins 5 000 salariés en leur sein et dans leurs fi liales directes 132
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ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français, ou celles qui emploient
au moins 10 000 salariés en leur sein et dans leurs filiales directes ou indirectes dont le
siège social est fixé sur le territoire français ou à l’étranger.
Application au cas. En l’espèce, la société Batterix emploie en son sein, sur le territoire
français, 4 600 salariés. La société LIT.H., détenue à 74 % par Batterix et implantée sur le
territoire français, emploie 300 salariés. Ainsi, le seuil de 5 000 salariés sur le territoire
français n’est pas atteint (4 600 + 300, soit 4 900).
Toutefois, la société Batterix a aussi des filiales à l’étranger puisqu’elle détient 100 % du
capital de quatre sociétés indiennes et de trois sociétés chinoises.
Ces dernières emploient respectivement 3 900 et 2 000 salariés, soit 5 900 au total. Ainsi,
en comptabilisant l’effectif de Batterix (4 600) et celui des filiales française, indiennes et
chinoises (300 + 5 900 = 6 200), le seuil de 10 000 salariés est franchi (4 600 + 6 200 = 10
800). Par conséquent, Batterix entre dans le champ d’application de l’obligation
d’établissement et de mise en œuvre d’un plan de vigilance. La société est donc tenue de
produire un plan de vigilance.
2.4 Les inquiétudes de M. Flipi sont-elles fondées ? Pourquoi ?
Quel est le périmètre du contenu du plan de vigilance ?
Règles juridiques. Le plan de vigilance contient de manière générale une pré-
sentation des « mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à
prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la
santé et la sécurité des personnes, ainsi que l’environnement, résultant » des activités :

– de la société et de celles des sociétés qu’elle contrô le directement ou indirectement


(périmètre groupe) ;

– des sous-traitants ou fournisseurs avec lesquels est entretenue une relation commerciale
établie, lorsque ces activités sont rattachées à cette relation (périmètre extra-groupe).
De manière concrète, le plan doit contenir :

– une cartographie des risques ;

– des procédures d’évaluation ;

– des actions adaptées visant l’atténuation des risques ou la prévention des atteintes graves
;

– un mécanisme d’alerte et de recueil des signalements relatifs aux risques ;

– un dispositif de suivi et d’évaluation de l’efficacité de ces mesures.


Application au cas. En l’espèce, les relations entre la société Batterix et ses fournisseurs
de matières premières étant tissées « depuis de nombreuses années » et ces relations
commerciales étant « très fortes », elles peuvent être qualifiées de « relations commerciales
établies » et, à ce titre, elles entrent pleinement dans le périmètre (sous l’angle extra-
groupe) du plan de vigilance que la société Batterix devra produire. La société devra ainsi
intégrer, dans ce plan, une présentation des mesures de vigilance mises en place, non
seulement pour identifier les risques environnementaux issus des activités d’extraction de
ses fournisseurs, mais également pour prévenir les « atteintes graves » qu’elles 133
Sujet type d’examen 3
pourraient avoir sur l’environnement (en ne considérant que cette dimension
environnementale, la seule évoquée dans l’énoncé). Les conditions d’extraction de ses
fournisseurs et les effets de ces activités sur l’environnement entrent donc pleinement
dans le champ du plan de vigilance que devra produire la société Batterix. Les inquiétudes
de M. Flipi sont donc fondées.
Dossier 3 Droit fi scal
NOTRE CONSEIL
Compétences visées
Le choix de la struc-
ture juridique
• Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fi scaux liés à la consti-est
primordial
tution de sociétés.
au moment
• Évaluer et optimiser le coû t fi scal de la transmission.
de la constitution
de la société. Il a
des incidences
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
en matière
Le candidat doit être capable d’identifi er toutes les hypothèses juridiques et de
responsabilité
fi scales et d’en tirer des arguments à soumettre au dirigeant. En matière de des apporteurs
transmission, le candidat doit également proposer à ce dernier des solutions de capitaux,
d’imposition
d’optimisation.
des résultats,
de transmission,
etc. Vous devez
3.1 Présentez les conséquences du choix de la forme SARL eu égard aux synthétiser
points-clés suivants :
vos réponses,
notamment sous la – régime fi scal de l’imposition des bénéfi ces ; forme d’un tableau –
vente de l’entreprise.
au titre clair.
Incidences de la structure juridique sur la responsabilité, l’imposition et la vente de
l’entreprise
Conséquences
• En principe, les sociétés en nom collectif sont soumises à l’impô t sur le revenu. Cela signifi
e que si le résultat fi scal est calculé au niveau de la société, l’impô t est dû par les associés,
même si le résultat comptable n’a pas été distribué.
• L’avantage de ce régime fi scal est que, en cas de défi cit fi scal, la quote-part qui revient à
chaque associé pourra être imputée, sous certaines conditions, sur les autres revenus
catégoriels du foyer fi scal.
Imposition des bénéfi ces
• Les SARL, SA sont soumises à l’impô t sur les sociétés. La société a la personnalité fi scale.
C’est elle qui est redevable de l’impô t sur le résultat fi scal. En cas de défi cit fi scal, la loi
prévoit un double mécanisme : report en avant sur les exercices futurs bénéfi ciaires et
report en arrière sur l’exercice précédent.
• Les associés gérants ou dirigeants sont imposés personnellement sur leur rémunération
et sur les dividendes perçus au titre de l’IR dans la catégorie des traitements et salaires et
dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers (RCM).
• Lorsque la structure juridique est une entreprise individuelle ou une EIRL, la vente de
l’entreprise correspond à la vente du fonds de commerce. Ce dernier peut aussi être mis en
location-gérance.
Vente de l’entreprise
ou de la société
• Lorsqu’il s’agit d’une société, la vente de l’entreprise se concrétise par la cession des parts
sociales (SARL, SNC) ou des actions (SA, SAS ou SCA). La cession de l’entreprise peut se
faire progressivement et le capital de la société peut être ouvert à des tiers.
134
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SA OIRS A
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3.2 La SARL Brasserie de la Rance répond-elle aux conditions d’une SARL NOTRE CONSEIL
« de famille » ? Pourra-t-elle être soumise à l’impô t sur le revenu ?
Vous devez
À quelles conditions une SARL peut-elle être qualifiée de « SARL de à la fois : famille »
?
– vérifier si la SARL
créée est éligible
Règles fiscales. La SARL de famille est une SARL classique dont le capital est au régime
fiscal des détenu soit par des parents en ligne directe, soit par des frères et sœurs, soit par «
SARL de famille »
des conjoints ou concubins pacsés. Chacun des associés doit être directement en rappelant
les conditions requises
uni aux autres soit par un lien de parenté directe ou collatérale jusqu’au deu- et en
concluant ; xième degré, soit par le mariage.
– rappeler
La société doit exercer une activité commerciale, industrielle, artisanale ou les conditions
permettant à une
agricole. La SARL de famille ne peut exercer une activité libérale ou civile.
société de capitaux
Application au cas. En l’espèce, les deux associés ne peuvent constituer une soumise à l’IS
de SARL de famille car ils ne sont pas unis par un lien de parenté directe ou colla- plein
droit d’opter pour le régime fiscal
térale.
des sociétés
Quelles sont les options fiscales ouvertes aux sociétés de capitaux ?
de personnes.
Règles fiscales. Les sociétés qui, de droit, relèvent de l’impô t sur les sociétés peuvent opter
à l’impô t sur le revenu. Les conditions sont les suivantes : NOTRE CONSEIL

– la SARL doit être créée depuis moins de 5 ans ;


Vous n’avez pas

– la SARL doit avoir un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 mil- à connaître
lions d’euros ;
par cœur les
abattements pour

– la SARL doit comporter moins de 50 salariés ;


le calcul de l’assiette

– les parts sociales doivent être détenues par des personnes physiques à au imposable en
moins 50 % et par les dirigeants à au moins 34 %.
matière de donation
ou succession, mais
L’option doit être prise à l’unanimité par les associés. Elle est exercée pour 5 ans vous
devez avoir non renouvelables.
en tête l’abatte-
Application au cas. En l’espèce, la SARL Brasserie de la Rance respecte les ment de 100
000 €
par enfant et
conditions requises pour l’option à l’impô t sur le revenu.
par parent.
3.3 Quelle est la somme maximale que les parents de Mourad peuvent donner à leur fils
sans acquitter de droits de donation ?
Jusqu’à quel montant les donations sont-elles exonérées ?
Règles fiscales. Chacun des parents peut donner, à chaque enfant, 100 000 €, en étant
exonéré des droits de donation.
Application au cas. Les parents de Mourad peuvent donc lui donner une somme de 200
000 € tout en étant exonérés de droits de donation. Cet abattement de 100 000 € ne peut
s’appliquer qu’une seule fois tous les 15 ans. C’est ce que l’on appelle le « rappel fiscal ». Le
calcul des droits de donation se fait en tenant compte des donations déjà consenties dans le
délai de 15 ans.
135
Sujet type d’examen 3
3.4
NOTRE CONSEIL
Indiquez la qualifi cation fi scale des apports réalisés par Mourad et Léo.
Déterminez le montant du capital social de la SARL nouvellement créée, Vous devez
maîtriser la
ainsi que la part de chaque associé dans le capital social de la Brasserie de distinction entre
la Rance.
apports à titre
pur et simple • Apports de Léo
et apports à titre Les éléments apportés doivent être valorisés à la valeur réelle. Le total
des onéreux. Un apport apports s’élève donc à :
est à titre pur et
simple dès lors qu’il – total des éléments de l’actif en valeur comptable : 120 000 € ; est
rémunéré par – valeur de la clientèle : 20 000 € ;
l’attribution de
droits sociaux – soit un total de 140 000 €.
(parts sociales, Sur le plan fi scal, on distingue les apports : actions). Vous
en déduirez que – à titre onéreux : ils sont rémunérés par la prise en charge d’un passif, le
total des apports
en l’espèce l’emprunt et les autres dettes d’exploitation soit : 50 000 € ; à titre pur et simple
constitue le capital – à titre pur et simple : ils sont rémunérés par l’attribution de droits
sociaux, social de la société
en l’espèce : 140 000 – 50 000 = 90 000 €.
créée. • Apports de Mourad
Mourad apporte du numéraire pour 110 000 €. Il s’agit d’un apport à titre pur et simple.
• Capital social
Le capital social est égal à la somme des apports à titre pur et simple, soit :
– apports de Léo : 90 000 € ;
– apports de Mourad : 110 000 €.
Le capital social s’établit donc à 200 000 €.
• Parts de chaque associé dans le capital de la Brasserie de la Rance Calcul de la part
de Léo : 90 000/200 000 × 100 = 45 %
Calcul de la part de Mourad : 110 000/200 000 × 100 = 55 %
3.5 Quel conseil pourriez-vous donner aux deux associés pour alléger le coû t fi scal de la
constitution de la société ?
• Apport de Mourad
L’apport de Mourad est effectué à titre pur et simple. Il s’agit d’un apport en numéraire
réalisé par une personne physique à une société qui relève de l’IR.
Il est exonéré de droits d’enregistrement.
• Apport de Léo
L’apport de Léo est qualifié de « mixte », c’est-à -dire qu’il se répartit comme suit :
– apport à titre pur et simple : 90 000 € ;
– apport à titre onéreux : 50 000 €.
Les apports à titre pur et simple réalisés par des particuliers auprès de sociétés qui
relèvent de l’IR sont exonérés de droits d’enregistrement.
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Les apports à titre onéreux sont assimilés à des cessions. Pour limiter le montant des droits
d’enregistrement à payer par la société bénéficiaire de l’apport, il est recommandé
d’affecter le montant des apports à titre onéreux sur les biens de l’actif qui supportent le
moins de droits, à savoir les éléments de l’actif circulant, puis le fonds de commerce et,
enfin, les immeubles.
La mise en société d’une entreprise individuelle est exonérée de droits d’enregistrement
(pour les apports à titre pur et simple et les apports à titre onéreux) si, en contrepartie,
l’apporteur s’engage à conserver les titres reçus pendant 3 ans. Pour bénéficier de ce
régime d’exonération des droits d’enregistrement, Léo devra conserver les titres reçus en
contrepartie de son apport pendant une durée minimum de 3 ans.
Rendez-vous
MÉ THODE
Déterminer les droits d’enregistrement des apports
Vous devez être capable de calculer les droits d’enregistrement en vous aidant d’une
documentation fiscale. Pour ce faire, il est nécessaire de maîtriser les cas les plus
fréquents :
– apports à titre pur et simple réalisés par des personnes physiques à des sociétés qui
relèvent de l’IR : exonération ;
– apports à titre pur et simple réalisés entre des personnes morales qui relèvent du même
régime fiscal (IR ou IS) : exonération ;
– apports à titre pur et simple d’immeubles et de fonds de commerce réalisés par des
personnes physiques ou morales (qui relèvent de l’IR) à des socié-
tés qui relèvent de l’IS : exonération à condition que l’apporteur s’engage à conserver les
titres remis en contre partie de l’apport pendant 3 ans ;

– exonération de l’ensemble des apports pour la mise en société d’une entreprise


individuelle.
3.6 Quelle est l’incidence fiscale de cette distribution sur le revenu imposable des deux
associés ?
La SARL Brasserie de la Rance est, en l’espèce, soumise à l’IR sur option. Ce n’est donc pas
la société qui est redevable de l’impô t sur le résultat mais les associés.
C’est la conséquence directe du mécanisme de transparence fiscale.
En N+3, le résultat fiscal aura été déclaré par les deux associés sur leur déclaration des
revenus des particuliers (formulaire Cerfa n° 2042), au prorata des parts sociales détenues
par chacun d’eux.
Le bénéfice fiscal est donc déclaré et fait l’objet d’une imposition (en cas de déficit fiscal,
celui-ci est imputé sur les autres revenus catégoriels de chaque contribuable), qu’il y ait ou
non distribution.
137
Sujet type d’examen 3
En conséquence, le résultat comptable qui est distribué à chaque associé n’est pas
imposable puisqu’il provient d’un résultat qui a déjà été imposé.
La distribution du résultat comptable n’a donc aucune incidence fi scale.
3.7 Indiquez à Mourad les conséquences fi scales de cette cession en matière de plus-value
et de droits d’enregistrement.
Règles fi scales. Le régime fi scal de la SARL Brasserie de la Rance est celui de Lorsque
l’impô t sur les sociétés. En effet, l’option pour l’IR prend fi n au bout de 5 ans.
la méthodologie
du cas pratique Le régime fi scal de la plus ou moins-values (plus-value professionnelle,
n’est pas exigée, plus-value des particuliers) dépend du régime fi scal de la société (IR, IS)
et des vous êtes libre fonctions exercées par le cédant (associé « passif » qui n’exerce
aucune fonc-de l’appliquer
ou non. Dans tous tion dans la société ou associé « actif » exerçant une activité
professionnelle les cas, votre au sein de la société).
réponse doit être
structurée.
Régime fi scal applicable aux plus et moins-values
Régime fi scal de la société
Qualifi cation de l’associé
Régime fi scal IR
Régime fi scal IS
Associé « passif »
Plus-value des particuliers
Plus-value des particuliers
Associé « actif »
Plus-value professionnelle
Plus-value des particuliers
Application au cas. En l’espèce, il s’agit de la cession de parts sociales d’une SARL qui est
soumise à l’IS réalisée par une personne physique. La cession relève donc du régime fi scal
des plus-values des particuliers.
La plus-value est soumise au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 12,80 % (et
17,20 %) de prélèvements sociaux. La plus-value est imposée l’année qui suit la cession. Il
est indiqué dans l’énoncé que les associés n’ont formulé aucune option pour l’imposition de
leurs revenus et gains en capital ce qui exclut l’option pour une imposition au barème
progressif de l’IR.
Concernant les droits d’enregistrement, la cession est passible de droits d’enregistrement
au taux de 3 %, avec un abattement de 23 000 × taux de détention dans l’ensemble des
parts de la société. Léo céderait 20 % de sa parti cipation. L’assiette de calcul des droits
pourrait donc bénéfi cier d’un abatte ment de : 23 000 × 20 %, soit 4 600 €.
Les droits d’enregistrement sont à la charge de l’acquéreur des parts sociales (le
cessionnaire).
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Dossier 4 Gouvernance
Compétences visées
• Maîtriser l’identification des éléments constitutifs d’une infraction relevant du droit
pénal.
• Informer les dirigeants de l’entreprise sur les conséquences d’une incrimination pénale.
• Assister le chef d’entreprise dans le suivi juridique de la désignation et du
fonctionnement des organes de direction d’une société.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– définir précisément le dépô t de plainte ;

– situer la plainte dans la procédure pénale ;

– présenter le déclenchement de l’action publique ;


– déterminer les obligations du CAC dans le cadre de sa mission d’audit légal ;

– expliciter les conséquences, sur les plans civil, pénal et professionnel, du manquement à
ses obligations pour le CAC.
4.1 Quelles seraient les conséquences, en France, d’un dépô t de plainte au pénal ?
S’agissant du dépô t d’une plainte simple (sans constitution de partie civile) adressée au
commissariat de police ou à la gendarmerie, la plainte sera transmise au procureur de la
République qui appliquera le principe d’opportunité des poursuites.
À ce stade, plusieurs hypothèses s’offrent au procureur :

– déclencher une enquête ;

– poursuivre ;

– ne pas poursuivre (classement sans suite) ;

– citer directement, devant le tribunal judiciaire ;

– faire nommer un juge d’instruction ;

– recourir à une mesure alternative aux poursuites : mise en œuvre des mesures destinées
à assurer la réparation du préjudice subi (médiation).
Après ce dépô t de plainte simple, si la plainte a été classée sans suite ou si elle a été
déposée auprès du procureur de la République depuis 3 mois sans qu’aucune suite n’ait été
donnée ou encore si elle a été déposée au commissariat/à la gendarmerie puis transmise au
procureur depuis au moins 3 mois sans aucune suite, le plaignant peut manifester sa
volonté de se constituer partie civile, par écrit, au juge d’instruction du tribunal judiciaire
du lieu de l’infraction ou du lieu du domicile de l’auteur de l’infraction.
139
Sujet type d’examen 3
Le doyen des juges d’instruction demandera au plaignant de verser une consi-gnation et
transmettra la plainte au procureur qui prendra alors des réquisitions que le doyen suivra
ou non.
4.2 Que peut-on comprendre par l’expression « en accusant EY de ne pas avoir
sérieusement fait son travail » ?
Le CAC exerce une mission de contrô le permanent. De ce fait, il doit vérifi er et garantir :
– les valeurs et les documents comptables ;
– la conformité de sa comptabilité aux règles en vigueur ;
– la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations données dans le
rapport de gestion du conseil d’administration, du directoire ou de tout organe de
direction, et dans les documents adressés aux actionnaires ou associés sur la situation fi
nancière et les comptes annuels ;
– la sincérité, l’image fi dèle et la concordance avec les comptes consolidés des informations
données dans le rapport sur la gestion du groupe ;
– la mise en place des dispositifs d’identifi cation et d’évaluation des risques d’utilisation du
système fi nancier aux fi ns de blanchiment de capitaux ou de fi nancement du terrorisme ;
– le degré d’exposition au risque ainsi que la politique adaptée aux risques identifi és.
Le CAC est tenu d’actualiser les informations sur l’objet et la nature de la relation d’affaires
le liant à son client tout au long de la relation.
Le CAC a une obligation de moyens.
L’extrait contenu dans le document 5 sous-entend qu’EY, auditeur légal, aurait manqué à
son obligation de moyens en ne réalisant pas pleinement sa mission de contrô le.
4.3 Le CAC, en France, est-il tenu par une (ou plusieurs) obligation(s) quand il déclare à la
presse des « indices clairs d’une fraude de grande envergure, impliquant plusieurs parties
dans le monde et diverses institutions, avec une volonté de tromperie » ?
La déclaration effectuée par le cabinet d’audit EY mentionne la fraude et la volonté de
tromperie. Les faits relèvent d’une qualifi cation pénale.
Parmi les infractions possibles, nous pouvons citer l’abus de confi ance, Ne sont ici
l’escroquerie, le faux et usage de faux, le recel, l’abus de biens sociaux, la distri-
mentionnées bution de dividendes fi ctifs, la présentation ou publication de comptes
annuels que les infractions ne donnant pas une image fi dèle, les infractions relatives à la
constitution et contenues
dans le programme à la dissolution de la société, aux assemblées, au contrô le de la société,
ainsi de l’UE 1 du DSCG. qu’aux droits sociaux et aux modifi cations du capital social et le
blanchiment.
Il en existe bien
d’autres. Parmi tous ces délits, ceux qui expriment des agissements frauduleux avec volonté
de tromper sont l’escroquerie ainsi que le délit de présentation et publication de comptes
ne donnant pas une image fi dèle.
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Le délit d’escroquerie est caractérisé par :
• Un élément légal qui réside dans le Code pénal (article 313-1).
• Un élément matériel constitué de :

– l’usage d’un faux nom ;

– l’usage d’une fausse qualité ;

– l’abus d’une qualité vraie ;

– l’emploi de manœuvres frauduleuses.


L’ensemble de ces éléments concourt à tromper une personne et la conduit à la remise
d’une chose du fait de ces manœuvres. La remise est postérieure à l’emploi des manœuvres.
• Un élément moral. Le délit est intentionnel, la mauvaise foi se déduit des circonstances et
des moyens employés.
Le délit de présentation et publication de comptes ne donnant pas une image fidèle
est caractérisé par :
• Un élément légal qui réside dans le Code de commerce (Code de commerce, articles L.
242-6 pour la SA, L. 241-3 pour la SARL uniquement concernée par la présentation des
comptes aux associés, L. 244-1 pour la SAS et L. 243-1
pour la SCA).
• Un élément matériel constitué de :

– la présentation aux associés, fait de soumettre les comptes à l’AG, par mise à disposition
aux associés dans les 15 jours précédant la réunion de l’assemblée, par envoi de courrier ;

– la publication des comptes, fait de présenter les comptes en externe (publication) et de


donner ainsi de fausses informations aux tiers.
Les comptes ne présentent pas la réalité de l’économie de la société.
• Un élément moral : le dirigeant a agi sciemment.
Dans le cas Wirecard, il est question d’un gonflement des comptes avec des fonds fictifs aux
Philippines pour un montant de 1,9 milliard d’euros, opéré de manière à ce que les comptes
ne représentent pas la réalité (majoration de l’actif). Nous ne savons pas, à la lecture du
document, si la tromperie vise à obtenir quelque chose et nous ne pouvons, par
conséquent, pas conclure à une escroquerie.
Face à une telle situation, le CAC est dans l’obligation de refuser de certifier les comptes
puisqu’il décèle des irrégularités qui altèrent l’image et la situation de la société. EY a
refusé de certifier pour 2019, mais la question en suspens est de savoir si ces pratiques
frauduleuses préexistaient.
Si tel était le cas, EY, n’ayant pas refusé de certifier précédemment, pourrait voir sa
responsabilité pénale pour confirmation d’informations mensongères engagée (hors
référentiel).
Les CAC sont tenus (Code de commerce, article L. 823-12) de signaler « à la plus prochaine
assemblée générale ou réunion de l’organe compétent les irrégularités et inexactitudes
relevées par eux au cours de l’accomplissement de leur 141
Sujet type d’examen 3
mission […]. Ils révèlent au procureur de la République les faits délictueux dont ils ont eu
connaissance, sans que leur responsabilité puisse être engagée par cette révélation […]. »
Le cabinet EY avait donc l’obligation de signaler aux actionnaires de Wirecard les
irrégularités mentionnées dans l’article, mais également de révéler au procureur de la
République ces faits délictueux, au risque de voir sa responsabilité pénale engagée.
Le CAC voit également sa responsabilité civile engagée pour les fautes commises, dans
l’exercice de ses fonctions, à l’égard de la société, de ses dirigeants, des tiers, et pour les
conséquences dommageables de ses négligences.
Dans le cas qui nous intéresse, s’il a manqué à son obligation de moyens comme précité et
que ce manquement a causé un préjudice aux personnes précédemment évoquées, la
responsabilité civile du CAC sera engagée. ll en va de même si les faits délictueux commis
par les dirigeants de la société auditée ont eu des conséquences préjudiciables et que le
CAC n’a pas révélé ces infractions générales au procureur.
S’il s’avérait que le CAC avait commis une faute (manquement à son obligation de moyens),
les dirigeants, un ou plusieurs associés de la société à condition de représenter au moins 5
% du capital social, le CSE, l’AMF et le procureur pourraient saisir le président du tribunal
de commerce pour demander le relèvement judiciaire de ses fonctions. À cela s’ajouteraient
des risques de sanctions disciplinaires allant de la suspension à la radiation.
Dossier 5 Entreprise en diffi culté
Compétences visées
• Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des diffi cultés.
• Assurer le suivi juridique de la procédure de prévention ou de traitement des diffi cultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit maîtriser les procédures collectives et être capable de distinguer
prévention et traitement des diffi cultés. Il doit également évaluer les effets de chacune de
ces procédures et identifi er le rô le de chaque acteur.
NOTRE CONSEIL
Vous devez 5.1 Expliquez en quoi consiste la période d’observation dont il est question
impérativement
dans le document 6 et combien de temps elle va durer.
défi nir la période
d’observation, en Le jugement qui place le débiteur sous sauvegarde ou en redressement
judi-préciser la durée, ciaire ouvre une période dite d’observation, pendant laquelle les diffi
cultés ainsi que son rencontrées par celui-ci sont diagnostiquées et les possibilités de
préserver éventuelle l’activité, l’emploi et de payer le passif sont examinées, dans le but de
préparer prolongation
et sa motivation. un plan de sauvegarde ou de redressement.
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En cas de procédure de sauvegarde, la durée maximale du plan de sauvegarde ou de
redressement est de 6 mois mais le tribunal peut, pour la même durée maximale, la
renouveler une fois à la demande motivée de l’administrateur, du débiteur ou du ministère
public (C. com., art. L 621-3).
En cas de procédure de redressement, la durée précitée peut être exceptionnellement
prolongée, à la demande du procureur de la République, par décision spécialement motivée
du tribunal pour une durée maximale de 6 mois (C. com., art. L. 631-7).
5.2 Le placement sous sauvegarde judiciaire de Phildar induit-il une interruption ou un
aménagement de son activité ? Quel sera le sort des créances impayées au jour du jugement
d’ouverture ?
Quels sont les effets de l’ouverture de la procédure collective sur l’activité de la
société et sur les créances antérieures au jugement d’ouverture ?
Règles juridiques. Pendant la période d’observation de la sauvegarde, l’activité de
l’entreprise est en principe poursuivie.
L’administration de l’entreprise est assurée par le débiteur.
Les pouvoirs de gestion du débiteur dépendent de l’étendue de la mission confiée à
l’administrateur judiciaire par le tribunal qui a ouvert la procédure collective. La latitude
du débiteur est évidemment plus grande si aucun administrateur n’a été désigné. Certains
actes requièrent par ailleurs une autorisation du juge-commissaire :
• Si aucun administrateur judicaire n’a été désigné, alors le débiteur peut accomplir tous les
actes de gestion, sous réserve d’obtenir :

– l’accord du mandataire judiciaire pour décider de la continuation des contrats en cours ;

– l’autorisation du juge-commissaire pour payer une créance antérieure, effectuer un acte


de disposition étranger à la gestion courante ou consentir une garantie.
• Si un administrateur judiciaire a été désigné, le débiteur continue à exercer sur son
patrimoine les actes de disposition et d’administration, ainsi que les droits et actions qui ne
sont pas compris dans la mission de l’administrateur.
Les actes de gestion courante qu’accomplit seul le débiteur en sauvegarde sont réputés
valables à l’égard des tiers de bonne foi.
Le jugement ouvrant la procédure collective emporte, de plein droit, interdiction de payer
toute créance autre qu’une créance alimentaire antérieure au jugement d’ouverture et
toute créance postérieure au jugement d’ouverture à l’exception de celles qui bénéficient
d’un privilège et qui seront payées à l’échéance.
Le créancier doit obligatoirement déclarer les créances antérieures nées avant l’ouverture
de la procédure collective. À défaut, elles ne seront pas prises en compte dans le cadre de la
procédure collective et ne seront pas payées.
La déclaration de créances mentionnera des éléments comme le montant de la créance dû
au moment du jugement d’ouverture ou encore la nature de la garantie assortie. Elle sera
accompagnée des documents justificatifs et envoyée 143
Sujet type d’examen 3
au mandataire judiciaire par LRAR dans un délai de 2 mois suivant la publication au Bodacc
du jugement d’ouverture de la procédure de redressement. Passé ce délai, le créancier ne
pourra pas faire valoir ses droits ; il sera forclos.
Si le créancier est en mesure de prouver que son retard était indépendant de son fait ou
était du fait du débiteur, il peut adresser une requête au juge-commissaire dans les 6 mois
de la publication du jugement d’ouverture au Bodacc. S’il obtient une réponse favorable, il
disposera d’un mois à compter de la notifi cation de la décision de relevé de forclusion pour
déclarer sa créance.
Application au cas. En l’espèce, chez Phildar, un administrateur judiciaire a été nommé, ce
qui n’empêche pas É ric Vandendriessche de poursuivre la gestion de Phildar au-delà de ce
qui est compris dans la mission de l’administrateur. Quant aux créances antérieures au
jugement d’ouverture, elles doivent faire l’objet d’une déclaration dans les 2 mois de la
publication du jugement d’ouverture.
5.3 Quel est le rô le de l’administrateur judiciaire ?
NOTRE CONSEIL
Vous devez citer L’administrateur judiciaire est désigné par le tribunal à l’ouverture de la
expressément procédure. La juridiction lui confi e une des trois missions suivantes : les
rô les et missions
de l’administrateur – surveiller les opérations de gestion ;
judiciaire. – assister le chef d’entreprise pour tous les actes concernant la gestion ou
seulement pour certains d’entre eux ;
– assurer seul (entièrement ou en partie) l’administration de l’entreprise.
Il établit notamment un diagnostic de l’entreprise en dressant un bilan économique et
social.
5.4
NOTRE CONSEIL
Des diffi cultés comme celles présentées dans les documents 6 et 7
correspondent-elles à ce que l’on appelle un « état de cessation des Vous devez défi nir
l’état de cessation
paiements » ?
des paiements, Comment l’état de cessation des paiements est-il caractérisé ?
apprécier
la situation Règles juridiques. L’état de cessation des paiements est constaté quand dans
chacun des l’actif disponible, composé de la trésorerie disponible en caisse et en banque,
deux documents et de l’actif réalisable immédiatement et des réserves de crédit, n’est pas
suffi -
conclure sur l’état
de cessation sant pour faire face au passif exigible constitué des dettes certaines, liquides
des paiements. et exigibles.
Application aux cas. Dans le cas de Phildar, il existe des diffi cultés, une charge cumulée à
un exercice défi citaire depuis 2015 (− 3,6 M€ en 2018) et un chiffre d’affaires en baisse
(35,6 M€ en 2019, contre 155 M€ en 2010 et 50,6 M€ en 2014), mais rien ne laisse
supposer un état de cessation des paiements qui aurait rendu impossible l’ouverture d’une
procédure de sauvegarde.
Quant à Orchestra, on dispose de peu d’informations chiffrées hormis la chute du chiffre
d’affaires, mais la conversion de la procédure de sauvegarde en redresse ment judiciaire
permet d’affi rmer que l’état de cessation des paiements a été constaté.
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5.5 Qu’est-ce qui différencie la procédure de sauvegarde du redressement NOTRE
CONSEIL
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
Vous devez
La procédure de sauvegarde est ouverte à tout débiteur – c’est-à -dire à toute présenter
personne exerçant une activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur ou
successivement les deux procédures,
encore à toute autre personne physique exerçant une activité professionnelle puis
souligner indépendante y compris libérale –, qui n’est pas en état de cessation des
paiements les différences.
et qui justifie de difficultés qu’il n’est pas en mesure de surmonter, à la demande du
débiteur, au greffe du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire.
La procédure de redressement est obligatoirement ouverte à tout débiteur, c’est-à -dire à
toute personne exerçant une activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur ou
encore à toute autre personne physique exerçant une activité professionnelle
indépendante y compris libérale –, qui est dans l’impossibilité de faire face au passif
exigible au moyen de son actif disponible.
La demande d’ouverture doit intervenir au plus tard dans les 45 jours qui suivent la
cessation des paiements. Lorsqu’il n’y a pas de procédure de conciliation en cours, le
tribunal peut également être saisi sur requête du ministère public aux fins d’ouverture de
la procédure de redressement judiciaire, sur l’assignation d’un créancier, quelle que soit la
nature de sa créance.
Ce qui différencie les deux procédures est donc l’état de cessation des paiements.
5.6 À quelles conditions la procédure de sauvegarde peut-elle être convertie NOTRE
CONSEIL
en procédure de redressement ?
Commencez
Quelles sont les règles applicables à la conversion d’une procédure de toujours par
définir sauvegarde ?
les notions ou
les processus,
Règles juridiques. La conversion d’une procédure est la transformation d’une en
l’occurrence procédure en une autre. Il faut distinguer deux types de cas : soit la situation
de la « conversion », la société se détériore, soit elle s’améliore.
puis exposez-en
les conditions.
La conversion d’une procédure de sauvegarde en redressement appartient à la famille des
cas de détérioration de la situation de l’entreprise. L’article 621-12
du Code de commerce prévoit que, s’il apparaît – après l’ouverture de la procé-
dure de sauvegarde –, que le débiteur était déjà en cessation des paiements au moment du
prononcé du jugement, le tribunal le constate et fixe la date de la cessation des paiements :

– il convertit la cessation des paiements en une procédure de redressement judiciaire ;

– si nécessaire, le tribunal peut modifier la durée de la période d’observation restant à


courir ou la prolonger pour une durée maximale de 6 mois.
Le tribunal est saisi par le débiteur, l’administrateur, le mandataire judiciaire ou le
ministère public. Il se prononce après avoir entendu ou dû ment appelé le débiteur. Dans ce
cas, la conversion est la conséquence d’une mauvaise appréciation de l’état de cessation des
paiements.
Il existe une autre situation prévue au Code de commerce (article L. 622-10), qui consiste
en la conversion à tout moment de la période d’observation. Dans ce cadre, le tribunal
peut :

– à la demande du débiteur, ordonner la cessation partielle de l’activité ; 145


Sujet type d’examen 3
– à la demande du débiteur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire, du ministère
public ou d’offi ce, convertir la procédure en redressement judiciaire ou prononcer la
liquidation judiciaire si les conditions sont réunies ;
– à la demande du débiteur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire ou du ministère
public, lorsqu’aucun plan n’a été adopté, décider également de la conversion en
redressement judiciaire si l’adoption d’un plan de sauvegarde est manifestement
impossible et si la clô ture de la procédure conduirait, de manière certaine et à brève
échéance, à la cessation des paiements.
Le tribunal statue après avoir entendu ou dû ment appelé le débiteur, l’administrateur, le
mandataire judiciaire, les contrô leurs et les représentants du comité d’entreprise ou, à
défaut, le CSE, et recueilli l’avis du ministère public. Lorsqu’il convertit la procédure de
sauvegarde en procédure de redressement judiciaire, le tribunal peut, si nécessaire, modifi
er la durée de la période d’observation restant à courir ou la prolonger pour une durée
maximale de 6 mois.
Application au cas. Dans le cas d’Orchestra, le P-DG et fondateur, Pierre Mestre, est à
l’origine de la demande de placement en redressement judiciaire.
5.7 La question des licenciements est en suspens dans le cas de Phildar et NOTRE CONSEIL
constitue une réalité dans le cas d’Orchestra. Les licenciements sont-ils Vous devez
envisageables, dans les mêmes conditions, lors des procédures de sauve-distinguer les
deux
types de procédures
garde et de redressement (la méthode du cas pratique n’est pas exigée) ?
– redressement et
sauvegarde – et L’ouverture d’une procédure collective à l’encontre d’un employeur
n’emporte leurs effets pas la résiliation des contrats de travail. Néanmoins des
licenciements écono-respectifs sur les miques peuvent être prononcés au cours de la
procédure collective, notam-contrats de travail ment en application du plan.
tout au long
de votre réponse. Dans le cas d’une procédure de sauvegarde, le plan peut prévoir le
licenciement pour motif économique d’un ou plusieurs salariés de l’entreprise. Les
conditions de validité de chaque licenciement varient selon que le plan de sauvegarde
prévoie une cessation de l’activité professionnelle ou non.
Si l’activité se poursuit, les licenciements suivent la procédure habituelle : s’il y a cessation
de l’activité, alors le CSE (s’il n’y en a pas, un représentant des salariés est désigné) doit
être informé et consulté sur le projet de restructuration et sur les licenciements envisagés.
Les informations communiquées au CSE sont également transmises à la Dreets.
Ensuite, l’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au
licenciement et doit lui proposer un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
En cas de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), l’employeur n’est pas tenu de convoquer le
salarié à un entretien préalable au licenciement.
Pour tout savoir
sur le PSE : Dans le cas d’une procédure de redressement judiciaire, il faut être vigilant
http://dunod.link/ quant à la période au cours de laquelle interviendraient ces
licenciements.
7u37too Si les licenciements interviennent pendant la période d’observation, le CSE
(s’il n’y en a pas, un représentant des salariés est désigné) doit être informé et consulté sur
le projet de restructuration et sur les licenciements envisagés.
Les informations communiquées au CSE sont également transmises à la Dreets.
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OIRS UX COMPÉ
UX
TENCES
DSCG1
Tout salarié peut être licencié pour motif économique après autorisation judiciaire.
Tout licenciement envisagé durant la période d’observation doit être justifié par son
caractère à la fois urgent, inévitable et indispensable.
L’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au licenciement et
doit lui proposer un CSP.
En cas de PSE, l’employeur n’est pas tenu de convoquer le salarié à un entretien préalable
au licenciement.
Si les licenciements interviennent pendant le plan de redressement, l’autorisation judiciaire
n’est pas requise.
147
Sujet type d’e
Sujet type xamen
d’e
14
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
matériel autorisé : aucun
Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 dOSSIeRS indépendants : dossiers
1 droit des contrats …………………………………………………………………… 5 points
2 transmission de l’entreprise …………………………………………………… 6 points
3 entreprise et concurrence ……………………………………………………… 5 points
4 développement de l’entreprise ………………………………………………… 4 points
Le sujet comporte 9 documents :
La méthodologie
documents
du cas pratique est
1. Extraits du courriel de la société Extract
exigée, sauf mention
dossier
contraire.
2. Extraits de la lettre des É ditions Francis Lefebvre du 14 mai 2016
Si le texte du sujet,
1
3. Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, de ses questions
20 décembre 2017 (pourvoi n° 1619.609)
ou de la base
documentaire vous
4. Caractéristiques de la SCI Azura
conduit à formuler
dossier
une ou plusieurs
2
5. É léments d’évaluation de l’entreprise Salambo
hypothèses, il vous
6. Donation de l’entreprise Salambo à Bertrand
est demandé de la
(ou les) mentionner
dossier 7. Article L. 7131 du Code de la propriété intellectuelle explicitement dans
3
votre copie.
Il vous est demandé
8. Ê tre une « entreprise à mission », ce n’est pas
d’apporter un
dossier
« business as usual » pour Danone
soin particulier
4
9. Ê tre une société à mission
à la présentation
de votre copie.
148
Sujet type d’examen
DSCG1
Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
Dossier 1 Droit des contrats
V Base documentaire : documents 1 à 3
Vous travaillez pour le service juridique de l’entreprise Hightop, fabricant de smartphones,
de casques de réalité virtuelle et autres produits high-tech.
Vous êtes confronté(e) à plusieurs litiges avec vos fournisseurs et clients.
La fabrication des articles commercialisés, en particulier celle des circuits imprimés,
nécessite du coltan. Ce minerai très recherché est malheureusement extrait dans des pays
marqués par une grande instabilité politique et un faible respect des droits humains. Vous
avez identifié la société Extract, un fournisseur situé au Kiwu (région frontalière du
Rwanda et de la RDC concentrant 20 % des réserves plané-
taires), qui semble adopter une ligne éthique et ne pas être à la solde des milices armées
sévissant dans la région. Il y a 2 ans, alors que la région était en proie à des émeutes, vous
avez conclu avec Extract un contrat d’approvisionnement sur 6 ans.
Vous venez de recevoir un courriel (document 1) du dirigeant d’Extract, Joël Le Grandet, et
vous vous interrogez sur l’attitude à adopter.
travail à faire
1.1. Joël Le Grandet peut-il vous imposer une telle hausse ?
Votre fournisseur de coques de casque de réalité virtuelle vous livre toujours au dernier
moment. Le service Production a pris l’habitude de faire avec et de gérer au mieux, ce qui
ne pose pas de problème dans la chaîne de fabrication car vous disposez d’un stock de 15
jours. Cette fois-ci, le fournisseur a déjà 3 jours de retard.
Excédé, vous lui rappelez ses obligations contractuelles au cours d’un entretien
téléphonique houleux… en vain. Vous décidez de faire jouer, à son encontre, la clause
pénale figurant dans le contrat en cas de retard de livraison.
travail à faire
1.2. La décision est-elle judicieuse ? Vous répondrez en prenant en compte les documents 2
et 3 fournis.
Vous avez vendu des marchandises à un client occasionnel, mais il a été très insa-tisfait par
la qualité des articles. Il vous a demandé de lui retourner des produits, mais vous avez
refusé en arguant du fait que le contrat ne contenait pas de clause particulière sur la qualité
et que, dans un tel cas, l’article 1246 du Code civil dispose que la qualité attendue est une
qualité moyenne. Votre client ne compte pas en rester là ; il vous menace d’une action en
justice et d’une très mauvaise publicité. Après un entretien avec votre responsable Qualité,
qui reconnaît des manquements, vous envisagez de proposer une transaction à votre client.
travail à faire
1.3. Quels arguments allez-vous mettre en avant afin que votre client accepte la transaction
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
149
Sujet type d’examen 4
Dossier 2 Transmission de l’entreprise
V Base documentaire : documents 4 à 6
Max Salambo, 58 ans, est un artisan pâ tissier de renom installé à Mâ con (Saô ne-et-Loire)
depuis 30 ans. Exploitée en entreprise individuelle, son affaire est fl orissante mais, pour
des raisons de santé, Max doit ralentir son rythme de travail et envisage même, à court
terme, d’abandonner son activité.
Max Salambo est un fi dèle client du cabinet d’expertise comptable Dejoie, dans lequel vous
effectuez votre stage de fi n d’études. Vous avez acquis de solides compétences en droit fi
scal pendant votre cursus d’expertise comptable. Votre chef de mission, Emma Hammadi,
vous charge de conseiller Max Salambo sur les conséquences fi scales des diverses
opérations juridiques qui pourraient être envisagées : location-gérance, donation à l’un de
ses fi ls, cession de l’entreprise à Xavier Florentin, chef pâ tissier d’un grand restaurant.
Il y a une dizaine d’années, le notaire de Max Salambo lui a conseillé de constituer une SCI.
Actuellement, la SCI Azura compte une résidence secondaire située à Nice (Alpes-
Maritimes) qui est louée non meublée quelques mois dans l’année à un couple de retraités.
Au sein du cabinet Dejoie, vous travaillez en collaboration avec Capucine Leroy, expert-
comptable mémorialiste. Après avoir réalisé un audit comptable de l’entreprise Salambo,
elle a procédé à une évaluation des éléments du bilan de l’entreprise. Capucine Leroy
requiert votre aide sur le dossier Salambo.
À cette fi n, elle vous remet les documents 4 à 6.
travail à faire
2.1. Indiquez les raisons qui peuvent motiver la constitution d’une SCI.
Dans quelle catégorie fi scale les revenus perçus par la SCI Azura sont-ils imposés et selon
quel régime fi scal ?
Vous conseillez à Max Salambo d’apporter le bâ timent commercial à la SCI Azura.
travail à faire
2.2. Indiquez si cet apport sera soumis aux droits d’enregistrement (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Xavier Florentin est prudent. Avant de faire une acquisition défi nitive du fonds de
commerce, vous lui conseillez une location-gérance du fonds de commerce.
travail à faire
2.3. Indiquez le régime fi scal des redevances de location-gérance en matière de résultat fi
scal, TVA et CET, pour Max Salambo et Xavier Florentin.
Le montant de ces redevances peut-il faire l’objet d’une contestation sur le plan fi scal ? À
quel(s) titre(s) (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
150
Sujet type d’examen
DSCG1
Vous vous situez à présent dans l’hypothèse d’une cession du fonds de commerce à Xavier
Florentin au terme du contrat de location-gérance.
travail à faire
2.4. Rappelez le régime d’imposition des plus-values professionnelles pour une entreprise
individuelle et calculez le montant de l’impô t qui serait dû sur celles-ci sans tenir compte
des dispositifs d’exonération (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
2.5. Chiffrez les conséquences fiscales pour les deux parties (Max Salambo et Xavier
Florentin) en retenant les dispositifs fiscaux les plus avantageux (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Vous vous situez à présent dans l’hypothèse d’une donation en pleine propriété de
l’entreprise individuelle de Max Salambo à son fils Bertrand.
travail à faire
2.6. En retenant la solution fiscale la plus avantageuse, calculez le montant des droits de
donation (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Au cours de son activité professionnelle, Max Salambo n’a jamais reçu de visite de
contrô leurs fiscaux. Il est quelque peu inquiet depuis qu’un confrère lui a fait part de la
possibilité pour l’administration fiscale de remettre en cause la valeur attribuée au fonds
de commerce.
travail à faire
2.7. Quel conseil pourriez-vous donner à Max Salambo pour sécuriser, sur le plan fiscal, la
valorisation de la donation du fonds de commerce à son fils Bertrand (la méthodologie du
cas pratique n’est pas exigée) ?
Dossier 3 Entreprise et concurrence
V Base documentaire : document 7
Sophie Pelik a constitué, il y a désormais 9 ans, une société (SARL) spécialisée dans la
fabrication artisanale et la vente de produits en porcelaine : « Arti P. ».
La société est installée dans le village de Rocles (Ardèche), où elle possède un atelier de
travail dans lequel elle réalise toutes ses productions et un point de vente attenant à
l’atelier. La SARL est la seule à mener une telle activité dans le village. Au cours des
dernières années, elle s’est fait connaître dans toute la région et son chiffre d’affaires lui
permet désormais de bien vivre de son activité.
Il y a 2 mois, en ouvrant un journal local, Sophie Pelik a été troublée par la lecture d’un
entretien consacré à un artisan du village voisin de Joannas, Sébastien Poulinac. Ce dernier,
se qualifiant dans l’entretien d’« expert en porcelaine », y présentait son activité et y tenait
des propos tranchés, disant notamment :
« Vous trouverez beaucoup d’artisans revendiquant de savoir travailler la porcelaine, mais
ce n’est presque jamais le cas. À Rocles, le village voisin, il y a par 151
Sujet type d’examen 4
exemple une personne, Sophie Pelik, qui prétend être experte en porcelaine, mais je puis
vous assurer que ses produits ne résistent pas à l’épreuve du temps et que les règles du
métier ne sont pas respectées ».
travail à faire
3.1. Que pensez-vous des propos tenus par Sébastien Poulinac ?
La semaine dernière, alors qu’elle se promenait sur un marché local, Sophie Pelik s’arrête
devant un stand sur lequel sont présentés des assiettes et des bols en porcelaine. Elle
découvre, avec effroi, que le nom Arsi P. inscrit sur les supports publicitaires du stand est
proche de celui sous lequel elle commercialise ses produits. Les couleurs et la typographie
sont par ailleurs sensiblement les mêmes.
Prenant, à cet instant, conscience qu’elle n’a jamais effectué de démarche particulière pour
protéger Arti P. par la marque, Sophie Pelik s’inquiète. L’échange verbal avec la personne
tenant le stand ne permet pas d’apaiser ses soupçons, cette dernière faisant mine de ne pas
saisir les insinuations de Sophie. Sophie Pelik comprend alors pourquoi certains de ses
clients l’ont récemment félicitée de son ancrage croissant dans les marchés de la région, ce
qu’elle n’avait pas compris sur le coup puisque les ventes s’effectuent exclusivement dans
son magasin et par correspondance.
travail à faire
3.2. L’utilisation d’« Arsi P. » est-elle fautive ?
3.3. Pourriez-vous conseiller à Sophie Pelik une action à mener en justice ?
É chaudée par les récents événements, Sophie Pelik décide d’arrêter la production de
produits en porcelaine et de se réorienter vers une activité de production de vaisselle en
bois (assiettes, bols, couverts, etc.). Souhaitant le faire le plus rapidement possible, elle
adresse un courriel à son fournisseur de matières premières (kaolin, quartz, argile, etc.)
pour interrompre immédiatement ses commandes hebdomadaires. Sophie Pelik avait en
effet mis en place, avec ce fournisseur, depuis 8 ans, un système de commandes
systématiques qu’elle ajustait à la marge en fonction de ses besoins. Deux jours plus tard,
Sophie Pelik reçoit un appel du fournisseur en question lui annonçant qu’il envisage de
mener une action en justice afi n d’obtenir des dommages et intérêts consécutivement à
cette interruption soudaine.
travail à faire
3.4. Sophie Pelik doit-elle prendre au sérieux les propos du fournisseur ?
152
Sujet type d’examen
DSCG1
Dossier 4 Développement de l’entreprise
V Base documentaire : documents 8 et 9
La directrice du cabinet d’expertise comptable Expert Duo, Anne Trajan, vous confie, en
tant que stagiaire, la veille juridique et informationnelle du cabinet. Vous devez recenser
les articles de presse susceptibles d’intéresser le cabinet, dans le sillage de la loi Pacte.
En vous appuyant sur les articles que vous avez identifiés (documents 8 et 9), vous
répondez aux questions d’Anne Trajan.
travail à faire
4.1. Précisez ce que recouvre l’expression « une transformation importante de son objet
social » employée dans le document 8 au sujet de Danone, entreprise devenue société à
mission (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
4.2. Comment une entreprise devient-elle société à mission ? La MAIF vous semble-t-elle
respecter les caractéristiques de cette nouvelle qualité ?
4.3. Présentez la structure de gouvernance d’une société à mission (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
153
dSCG1
Sujet type d’examen 4
BaSe dOCumentaIRe
t1
Extraits du courriel de la société Extract
[…]
Nous sommes au regret de vous annoncer que nous ne sommes plus en mesure de
ocumenD continuer notre prestation telle que défi nie contractuellement, et ce pour des
raisons indépendantes de notre volonté.
En effet, la situation dans la région de Kiwu s’aggrave rapidement, des milices armées et
extrêmement dangereuses tentent de prendre le contrô le de toutes les mines de coltan.
L’É tat tente de sécuriser la région mais l’ampleur de la tâ che est tellement grande que nous
devons assurer par nous-mêmes notre protection, celle de la mine et de tout le personnel.
Nous venons donc d’engager une équipe de sécurité ce qui grève énormément notre coû t
d’extraction, bien au-delà de ce que nous pensions, mais cela reste la seule possibilité de
poursuivre notre activité.
En conséquence, nous vous faisons part de la nécessité de revoir nos tarifs que nous aug-
menterons de 20 % à compter de notre prochaine facture afi n de couvrir uniquement ce
surcoû t. Sans cette augmentation, nous ne pourrons absolument pas poursuivre notre
relation car nous serions aux bords du gouffre fi nancier.
Dans l’attente de vous lire […]
t2
Article 1231-5 du Code civil
« Lorsque le contrat stipule que celui qui manquera de l’exécuter paiera une certaine
somme à titre de dommages et intérêts, il ne peut être alloué à l’autre partie une somme
ocumenD plus forte ni moindre.
Néanmoins, le juge peut, même d’offi ce, modérer ou augmenter la pénalité ainsi convenue
si elle est manifestement excessive ou dérisoire.
Lorsque l’engagement a été exécuté en partie, la pénalité convenue peut être diminuée par
le juge, même d’offi ce, à proportion de l’intérêt que l’exécution partielle a procuré au
créancier, sans préjudice de l’application de l’alinéa précédent.
Toute stipulation contraire aux deux alinéas précédents est réputée non écrite.
Sauf inexécution défi nitive, la pénalité n’est encourue que lorsque le débiteur est mis en
demeure. »
154
Sujet type d’examen
DSCG1
t3
Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale,
20 décembre 2017 (pourvoi n° 16-19.609)
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que, le 2 avril 2003, M. et Mme X…, qui exploitent un
ocumenD bar-tabac, ont conclu avec la société Doquet deux contrats d’achat exclusif, l’un
de boissons et l’autre de bière, pour une durée de sept ans, en contrepartie de subventions
consenties par le fournisseur ; qu’ultérieurement, plusieurs contrats de mise à disposition
de matériels ont été signés ; que, par un avenant du 6 aoû t 2003, un nouveau matériel a été
mis à disposition et les contrats de base ont été prorogés de trois ans ; que M. et Mme X…
ayant, à compter du mois de janvier 2009, cessé tout approvisionnement auprès de la
société Doquet, celle-ci les a assignés en paiement d’indemnités pour rupture des contrats
et défaut de restitution des matériels ; que M. et Mme X… ont reconventionnellement
demandé l’annulation des contrats d’achat exclusif pour vice du consentement et ont en
outre invoqué le caractère disproportionné des engagements respectifs ; Sur le second
moyen du pourvoi n° A 16-18.280 :
Attendu que la société Doquet fait grief à l’arrêt de limiter à la somme d’un euro le montant
de l’indemnité de retard mise à la charge de M. et Mme X… au titre de chacun des contrats
de mise à disposition de matériels alors, selon le moyen, que le caractère manifestement
excessif d’une clause pénale s’apprécie au regard de la disproportion manifeste entre
l’importance du préjudice subi par le créancier et le montant de la peine
conventionnellement fixé ; qu’en réduisant à un euro le montant de la clause stipulée dans
les contrats de mise à disposition de matériels pour le cas où ces derniers seraient restitués
avec retard par M. et Mme X…, au prétexte inopérant que cette clause apparaissait
manifestement excessive « compte tenu du prix du matériel et des circonstances de la
cause », sans constater la disproportion manifeste entre le préjudice subi par le créancier et
le montant de la peine conventionnellement fixée, la cour d’appel a privé sa décision de
base légale au regard des articles 1134 et 1152 du Code civil ; Mais attendu que c’est dans
l’exercice de son pouvoir souverain d’appréciation que la cour d’appel, qui a pris en compte
le prix du matériel et les circonstances de la cause, a retenu le caractère manifestement
excessif des clauses pénales stipulées dans les contrats de mise à disposition de matériels ;
que le moyen n’est pas fondé.
t4
Caractéristiques de la SCI Azura
Le bilan de la SCI Azura comprend la résidence secondaire de Max Salambo valorisée à 400
000 € et grevée d’un emprunt dont le capital restant dû s’élève à 90 000 €.
ocumenD La SCI relève de l’impô t sur le revenu.
Le local commercial qui pourrait être apporté à la SCI Azura a été évalué à 300 000 €
et n’est grevé d’aucun passif.
155
Sujet type d’examen 4
t5
É léments d’évaluation de l’entreprise Salambo
Bilan au 31 décembre N
ocumenD
ACTIF
Montant (€)
PASSIF
Montant (€)
Constructions
220 000
Capital
250 000
Matériel et outillage
60 000
Résultat de N
40 000
Mobilier
13 000
Dettes fi nancières
20 000
Stocks
10 000
Dettes d’exploitation
10 000
Créances
5 000
Disponibilités
12 000
TOTAL
320 000
TOTAL
320 000
Informations complémentaires
La clientèle a été évaluée à 150 000 €. La cession de l’entreprise Salambo générerait les
plus-values professionnelles suivantes :
– plus-value à court terme : 50 000 € ;
– plus-value à long terme : 180 000 €.
Le montant total des recettes réalisées au cours des deux derniers exercices s’élève à 260
000 €.
Dans l’hypothèse d’une cession du fonds de commerce à Xavier Florentin, les négociations
pourraient converger vers un prix de vente total du fonds de commerce de 420 000 €.
t6
Donation de l’entreprise Salambo à Bertrand
Par souci de simplifi cation, on supposera que la valeur réelle des éléments de l’actif de
l’entreprise Salambo correspond à la valeur comptable.
ocumenD Abattements et barème des droits de donation pour une transmission en
ligne directe Abattements
Montant (€)
Conjoint et partenaire d’un PACS
80 724
Ascendant ou enfant
100 000
Petit-enfant
31 865
Arrière-petit-enfant
5 310
Dons de sommes d’argent (donateur â gé de moins
31 865
de 65 ans – donataire â gé de 18 ans révolus)
156
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
Barème des droits de donation
Taux (%)
Part nette taxable
5
Inférieure à 8 072 €
10
Entre 8 072 et 12 109 €
15
Entre 12 109 € et 15 932 €
20
Entre 15 932 € et 552 324 €
30
Entre 552 324 € et 902 838 €
40
Entre 902 838 € et 1 805 677 €
45
Supérieure à 1 805 677 €
Abattement applicable à la transmission d’une entreprise individuelle La
transmission des biens meubles et immeubles affectés à l’exploitation d’une entreprise
individuelle est exonérée de droits de donation sur 75 % de leur valeur si les trois
conditions cumulatives suivantes sont respectées :
Abattement

– l’entreprise a été détenue depuis au moins deux ans par le donateur ; de 75 % sur la
valeur
de l’entreprise

– le donataire doit s’engager à conserver l’ensemble des biens affectés à l’exploitation


pendant une durée de quatre ans à compter de la date de la transmission ;

– l’entreprise doit être exploitée par le donataire pendant les trois ans qui suivent la
transmission.
t7
Article L. 713-1 du Code de la propriété intellectuelle
L’enregistrement de la marque confère à son titulaire un droit de propriété sur cette
marque pour les produits ou services qu’il a désignés.
ocumenD Ce droit s’exerce sans préjudice des droits acquis par les tiers avant la date de
dépô t ou la date de priorité de cette marque.
t8
Ê tre une « entreprise à mission », ce n’est pas « business as usual » pour Danone Le
groupe dirigé par Emmanuel Faber [il a, depuis, été démis de ses fonctions, nda] est la
première société française à passer sous ce statut créé par la loi Pacte.
ocumenD Danone a annoncé, mercredi 20 mai, une transformation importante de son
objet social, votée en conseil d’administration la veille avant d’être soumise à l’assemblée
générale des actionnaires le 26 juin : elle va devenir la première « entreprise à mission »
française cotée en Bourse, un statut créé par la loi Pacte votée au printemps 2019. Le géant
de l’agroalimentaire n’aura plus pour seules raisons d’être la performance économique et
la recherche du profit, ce qui n’a jamais été l’objectif de son fondateur. […]
Laurence Girard et Jean-Michel Bezat, Le Monde, 20 mai 2020
157
Sujet type d’examen 4
t9
Ê tre une société à mission
Mener toute notre activité au service d’un mieux commun, c’est le sens du statut de société
à mission que nous avons adopté en 2020. Pour cela, nous pesons sans relâ che chacune
ocumenD de nos décisions et chacun de nos actes, pour qu’ils génèrent un impact positif.
Et nous gravons cet engagement au cœur de nos statuts.
Notre raison d’être
« Convaincus que seule une attention sincère portée à l’autre et au monde permet de
garantir un réel mieux commun, nous, MAIF, plaçons cette attention au cœur de chacun de
nos engagements et de chacune de nos actions. »
Notre mutuelle d’assurance a dévoilé sa raison d’être en mai 2019. Et le 11 juillet 2020, les
représentants des sociétaires MAIF, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont
validé la proposition du conseil d’administration de faire de MAIF une société à mission,
comme le permet la loi Pacte.
Notre mutuelle a la volonté de développer un modèle d’entreprise dont la performance
durable est fondée sur une attention sincère portée à toutes ses parties prenantes.
MAIF se donne pour mission de poursuivre cinq objectifs sociaux et environnementaux : 1.
Placer l’intérêt de ses sociétaires au cœur de ses activités.
2. Favoriser, par une attention sincère, l’épanouissement de ses acteurs internes au sein
d’un collectif engagé.
3. Contribuer à la construction d’une société plus solidaire à travers ses activités.
4. Contribuer à la transition écologique à travers ses activités.
5. Promouvoir le développement de modèles d’entreprises engagées dans la recherche
d’impacts positifs.
Gravés dans nos statuts, ces objectifs sont pérennes, publics et mesurables La qualité
de société à mission exige un suivi et un contrô le rigoureux de ces objectifs.
Elle implique aussi la mise en place d’une gouvernance associée […] avec un comité de
mission, la rédaction d’un rapport d’impact, un contrô le indépendant.
https://entreprise.maif.fr
158
dSCG1
Sujet type d’examen 4
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Le droit des contrats et des obligations
A La clause pénale (Code civil, article 1231-5)
Défi nition
La clause pénale est la clause par laquelle les parties évaluent forfaitairement les
dommages et intérêts qui seront dus par le débiteur en cas d’inexécution de Pour
davantage
ses obligations contractuelles.
de détails sur
les bases du droit
des contrats,
La clause pénale doit être explicite quant à la détermination des dommages et voir
également intérêts qu’elle vise à couvrir. Toute clause équivoque est soumise à l’interpré-
les sujets types tation du juge.
d’examen 1 et 3.
Fonctions et caractère de la clause pénale
Le montant fixé vise à contraindre le débiteur à exécuter
son obligation.
Fonction
comminatoire
• Il s’agit d’une somme due au titre de dommages et intérêts.
• Lorsque la clause pénale est mise en œuvre, le débiteur est tenu Fonction
de ne verser que le montant forfaitaire convenu même
indemnitaire
s’il ne correspond pas au préjudice effectivement subi.
Le versement du montant fixé par la clause interdit toute autre action pour les cas
d’inexécution qu’elle vise.
Caractère
libératoire
mise en œuvre de la clause pénale
Manquement
Dispense de mise
du débiteur
Mise en demeure
en demeure
à son obligation
préalable
en cas d’inexécution
insérée dans la clause
définitive
Le juge exerce un pouvoir modérateur en cas :
– de montant excessif ou dérisoire ;
– d’inexécution partielle.
159
Sujet type d’examen 4
B La théorie de l’imprévision
Conditions de l’imprévision
Changement imprévisible
dans les circonstances
Refus, par les parties,
Exécution du contrat
au moment
d’assumer le risque
« excessivement
de la conclusion
de déséquilibre
onéreuse »
du contrat
étapes de l’imprévision
• La partie doit demander une renégociation du contrat
à son cocontractant et, pendant le temps de la renégociation,
Demande
elle doit continuer à exécuter ses obligations (Code civil, art. 1195).
de renégociation • Les parties peuvent décider de modifier le contrat ou d’y mettre fin.
• Si les parties n’arrivent pas à se mettre d’accord pour renégocier ou mettre un terme au
contrat, elles peuvent demander
Saisine
d’un commun accord au juge d’adapter le contrat.
commune
• La révision judiciaire du contrat intervient par accord des parties.
du juge
Si les parties n’arrivent pas à s’accorder dans un délai raisonnable pour saisir le juge, alors
l’une d’elles peut le saisir afin de demander Saisine
la révision du contrat ou son terme.
ultérieure
du juge
C La transaction
Défi nition
Selon l’article 2044 du Code civil, la transaction est un contrat écrit par lequel les parties,
par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une
contestation à naître.
On ne peut transiger que sur des domaines qui ne sont pas d’ordre public. Il est également
interdit de transiger en matière pénale ou familiale (divorce, fi liation…).
effets de la transaction
Force obligatoire
Effet extinctif
• Les parties doivent l’exécuter.
• Elle met fi n au litige par épuisement du droit
• À défaut, les sanctions de droit commun
d’action.
s’appliquent.
• Elle interdit toute action en justice portant
sur le même objet.
160
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Conditions de la transaction
Concessions
Contestation
La transaction
réciproques
Volonté de mettre
née ou à naître
étant un contrat,
réelles
fin au litige
elle doit respecter
et non dérisoires
les conditions
de validité de tout
contrat.
2 Le contrat de location-gérance et ses conséquences fiscales Définition
La location-gérance est une convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de
commerce ou d’un établissement artisanal concède à un locataire-gérant la gestion du
fonds en contrepartie d’une redevance ou loyer.
Conditions et risques de la location-gérance
Conditions
Conditions juridiques
Conditions fiscales
• Qualité de commerçant exigée.
• Exonération des plus-values latentes.
• Absence de transfert de propriété du fonds
• Absence de droits d’enregistrement.
de commerce.
Risques
Pour le propriétaire
Pour le locataire
• En cas de mauvaise gestion, possibilité
En cas d’excellente gestion, le fonds de commerce
de dépréciation du fonds de commerce.
est valorisé, ce qui renchérit le prix d’achat
• Loueur du fonds solidairement responsable
pour le futur acquéreur.
avec le locataire-gérant des dettes contractées
par celui-ci jusqu’à la publication du contrat
de location-gérance.
3 La cession d’une entreprise à un tiers
A Le régime de droit commun
Cédant
Cessionnaire
• Imposition des bénéfices non encore taxés
• Droits d’enregistrement dus sur cession
(barème IR)
de l’immeuble et du fonds de commerce
• Imposition des plus-values de cession
• Immeuble : 5 %
(court terme au barème IR et long terme
• Fonds de commerce : 3 % de 23 000 €
au taux de 12,80 %)
à 200 000 € ; 5 %, au-delà
161
Sujet type d’examen 4
B Les dispositifs d’exonération
Il existe trois dispositifs d’exonération fi scale, selon le motif applicable :
– le départ à la retraite (CGI, article 151 septies A) ;
– le régime réservé aux cessions dont la valeur du fonds de commerce n’excède pas 1 000
000 € (CGI, article 238 quindecies) ;
– le régime réservé aux TPE en fonction de leurs recettes (CGI, article 151 septies).
Le dispositif relatif aux TPE ne peut se cumuler avec celui qui s’applique aux cessions
inférieures à 500 000 €. En revanche, l’un de ces deux régimes peut se cumuler avec le
motif de départ à la retraite.
4 L’assiette imposable dans le cadre d’une donation
En cas de donation, l’assiette imposable est déterminée comme suit : Assiette = Valeur
vénale de l’actif – Dettes déductibles
Les dettes déductibles sont prises en compte si deux conditions cumulables sont respectées
:
• Les dettes n’ont pas été contractées auprès des personnes suivantes : conjoint,
ascendants, descendants…
• Les dettes ont été contractées pour l’acquisition et/ou dans l’intérêt des biens transmis.
5 Le rescrit fi scal
Défi nition
Le rescrit fi scal est une réponse de l’administration fi scale à la question d’un
contribuable sur l’interprétation d’un texte fi scal ou d’une situation de fait du contribuable
au regard du droit fi scal.
L’administration fi scale dispose d’un délai de 3 mois pour se prononcer.
Selon le type de rescrit, l’absence de position de l’administration vaut accord tacite. Dans
d’autres cas, un accord express est prévu. En l’absence de réponse, Pour plus de détails
l’administration fi scale n’est pas engagée.
sur le rescrit fi scal, La position de l’administration fi scale lui est opposable, ce qui signifi e
qu’elle voir également
le sujet type doit respecter la ligne ainsi édictée dont le contribuable peut se prévaloir en
cas d’examen 9. de litige ou à l’occasion d’un contrô le fi scal.
Exemples
• Une société interroge l’administration fi scale sur la possibilité que l’une de ses activités
bénéfi cie d’un taux réduit de TVA.
• Une entreprise demande à l’administration fi scale de se prononcer sur la valeur d’un
fonds de commerce dans le cadre d’une mutation à titre gratuit.
162
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
6 Les formes sociétaires et l’intérêt du recours à la SCI Définition
La société civile immobilière (SCI) est une forme de société civile regroupant plusieurs
personnes qui acquièrent, ensemble, un bien immobilier pour en tirer profit.
principaux avantages d’une SCI
Isoler le patrimoine
Faciliter l’organisation
Assurer
immobilier du risque
de la transmission
un complément
d’exploitation
du patrimoine (cession
de revenus aux associés
d’une société
de parts plutô t que vente
(en cas de location)
d’un immeuble entier)
7 Le droit de la concurrence
Limites : interdiction d’user
Principe :
de pratiques contraires aux usages
liberté entrepreneuriale
loyaux du commerce ou de pratiques
restrictives de la concurrence
A La concurrence déloyale et l’action en concurrence déloyale actes relevant de la
concurrence déloyale
« Ensemble des comportements par lesquels un agent économique s’immisce Parasitisme
dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son
savoir-faire. » (C. cass., 26 janvier 1999)
Fait de jeter le discrédit en diffusant des informations malveillantes Dénigrement
sur les produits, le travail ou la personne d’un concurrent.
• Elle peut porter sur les signes d’une entreprise ou sur ses produits.
• Deux situations possibles :

– dans le cadre du droit privatif (marque, brevet), il s’agit d’une contrefaçon Imitation
susceptible de donner lieu à une action en contrefaçon (différente de l’action en
concurrence déloyale) ;

– en l’absence de droit privatif, si les conditions d’antériorité, de situation concurrentielle


et de risque de confusion sont réunies, une action en concurrence déloyale est
envisageable.
• Multiples possibilités
Veillez à identifier
• Embauche massive de salariés d’un concurrent
le droit privatif
• Création d’une entreprise concurrente par d’anciens salariés afin de cibler le type
Désorganisation
d’action à mettre
• Détournement de clientèle
en œuvre (action
• Désorganisation d’un réseau de distributeurs
en contrefaçon vs
• Etc.
action en concurrence déloyale).
163
Sujet type d’examen 4
action en concurrence déloyale
Fondement de l’action
Sanctions encourues
Articles 1240 et 1241 du Code
• Dommages et intérêts
civil (responsabilité civile
• Publication de la décision
extra-contractuelle)
• Cessation des actes
Charge de la preuve
Compétence d’attribution
Nécessité pour la personne
lésée de démontrer le préjudice,
Juridictions civiles
l’acte déloyal fautif et le lien
de causalité
Prescription
5 ans
B Les pratiques restrictives de la concurrence
Constitue une pratique restrictive de la concurrence, au sens des articles L. 442-1 à L. 442-
8 du Code de commerce, le fait :
1 D’obtenir ou de tenter d’obtenir de l’autre partie un avantage ne correspondant à aucune
contrepartie ou manifestement disproportionné au regard de la valeur de la contrepartie
consentie.
2 De soumettre ou de tenter de soumettre l’autre partie à des obligations créant un
déséquilibre signifi catif dans les droits et obligations des parties.
3 De rompre brutalement, même partiellement, une relation commerciale établie, en
l’absence d’un préavis écrit qui tienne notamment compte de la durée de la relation
commerciale, en référence aux usages du commerce et aux accords interprofessionnels.
4 De revendre ou d’annoncer la revente d’un produit à un prix inférieur à son prix d’achat
effectif (revente à perte). Des exceptions existent (produits sai-sonniers, produits devenus
obsolètes, cessation ou changement d’activité L’ensemble
de ces règles
commerciale, produits périssables sous condition, etc.).
a été modernisé 5 D’imposer, directement ou indirectement, un caractère minimal au prix
de par l’ordonnance
n° 2019359
revente d’un produit ou d’un bien, au prix d’une prestation de services ou à du 24 avril
2019.
une marge commerciale (sauf livres) (prix imposé).
Sanctions
Cas 1 , 2 et 3
Responsabilité civile engagée : dommages et intérêts
Cas 4
75 000 € d’amende
Cas 5
15 000 € d’amende
164
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
8 La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai 2019
A Le contenu et l’organisation de la « mission »
Définition
Selon l’article L. 210-10 du Code de commerce, une société à mission est une société
commerciale (SA, SAS, SARL…) dont les statuts :
– précisent une raison d’être, un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux que la
société se donnera pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité ainsi que les
modalités du suivi de l’exécution de cette mission ;
– désignent un comité de mission.
La société doit déclarer sa qualité auprès du greffe du tribunal de commerce, lequel la
publie au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
Désigné par l’organe social de la société, le comité de mission constitue un dispositif de
gouvernance comportant au moins un associé de la société. Il est chargé exclusivement du
suivi de la « mission » et vérifie que les décisions prises en respectent les critères sociaux et
environnementaux.
Le comité de mission présente, chaque année, un rapport joint au rapport de gestion à
l’assemblée chargée de l’approbation des comptes de la société.
B La gouvernance et le contrôle externe de la « mission »
Définition
Selon la norme ISO 26000, la gouvernance est le système par lequel une organisation
prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs.
La gouvernance recouvre à la fois des mécanismes formels, reposant sur des processus et
des structures définis, et des mécanismes informels, émergeant en fonction des valeurs et
de la culture de l’organisation. Ces systèmes sont dirigés par une personne ou par un
groupe de personnes (propriétaires, membres, mandataires sociaux ou autres) détenant le
pouvoir et chargé d’atteindre les Certification et
objectifs de l’organisation.
accréditation,
des notions
complémentaires :
Le contrô le externe recouvre les opérations de vérification réalisées par des http://dunod.
organismes accrédités à cet effet par le Comité français d’accréditation (Cofrac).
link/21ev6nt
165

Sujet type d’examen 4


missions et pouvoirs relevant du contrô le externe
Missions
Pouvoirs
Avis
• Contrô le, tous les 2 ans
• Accès à l’ensemble
• É tat des diligences mises
(sociétés employant plus
des documents de la société,
en œuvre
En cas de nonrespect
de 50 personnes) ou tous
utiles à la formation de son
• Indication du respect ou non
des conditions,
les 3 ans (sociétés employant
avis
des objectifs fi xés
le ministère public
moins de 50 personnes,
• Toute vérifi cation utile au sein
• Mention des raisons pour
ou toute personne
à leur demande) :
de la société
lesquelles les objectifs n’ont
intéressée peut
– de la mission
• Vérifi cations
pas été atteints ou des
demander, en justice,
– des objectifs de la société
dans les « entités »
raisons expliquant l’absence
le retrait de la mention
• Première vérifi cation :
concernées, sous réserve
de conclusion
« société à mission ».
– dans les 18 mois
de leur accord, du respect
• Publication sur le site Internet
de la publication
d’un ou de plusieurs objectifs
de la société (accessibilité
de la déclaration
sociaux et environnementaux
au public pendant 5 ans
de la qualité de société
constitutifs de la mission
minimum)
à mission au RCS
de la société
– dans les 24 mois
de la publication,
pour les sociétés employant
moins de 50 salariés
• Production d’un avis joint
au rapport du comité
de mission
166
Corrigé du sujet
type d’examen 4
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpétenCeS
Dossier 1 Droit des contrats
Compétences visées
• Maîtriser les effets des dispositions contractuelles engageant l’entreprise.
• Adapter et faire évoluer le contenu de certains contrats en fonction de la situation d’un
client ou de l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– rappeler les principes de la force obligatoire du contrat ;
– défi nir l’imprévision et en expliciter les conditions d’application ;
– appliquer les règles au cas présenté et conseiller le décideur.
1.1 Joël Le Grandet peut-il vous imposer une telle hausse ?
Un contractant peut-il imposer une modifi cation du contrat ?
Règles juridiques. Le contrat est obligatoire pour les parties dans tous ses élé-
ments et doit être exécuté de bonne foi, comme le rappelle le Code civil dans les articles
1103 (les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits) et 1104
(les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi). Le contrat est donc la
loi des parties et elles doivent le respecter.
Le contrat en principe est intangible. Une partie ne peut modifi er seule le contrat
(unilatéralement), il lui faut l’accord de son cocontractant. Le contrat n’est pas forcément
immuable car les parties ont les moyens juridiques d’anticiper l’avenir par le biais de
clauses contractuelles (clauses de renégociation, clause d’indexation…).
En l’absence de telles clauses, depuis la réforme du droit des contrats, il est possible
d’invoquer l’imprévision, c’est-à -dire de demander une renégociation du contrat en cas de
modifi cation de son économie en en rendant l’exécution très onéreuse. Les conditions en
sont fi xées par l’article 1195 du Code civil.
Article 1195 du Code civil
■ Si un changement de circonstances imprévisible lors de la conclusion du contrat rend
l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le
risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son cocontractant.
Elle continue à exécuter ses obligations durant la renégociation.
■ En cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties peuvent convenir de la
résolution du contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent, ou demander d’un
commun accord au juge de procéder à son adaptation. À défaut d’accord dans un délai
raisonnable, le juge peut, à la demande d’une partie, réviser le contrat ou y mettre fi n, à la
date et aux conditions qu’il fi xe.
167
Sujet type d’examen 4
Afi n d’invoquer l’exception d’inexécution, il convient donc de prouver que :
– le changement de circonstances ne pouvait être prévu au moment de la formation du
contrat ;
– ce changement rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie ;
– cette dernière partie n’avait pas accepté d’en assumer le risque.
Si ces trois conditions sont réunies, la partie peut demander une renégociation. Si l’autre
partie accepte, pendant le temps de la renégociation, le contrat doit être exécuté dans les
conditions initiales. Les parties peuvent décider de modifi er le contrat ou d’y mettre fi n.
À défaut de renégociation ou en cas d’échec de la renégociation, les parties peuvent décider
de saisir le juge afi n qu’il procède à l’adaptation du contrat.
Si les parties n’arrivent pas à se mettre d’accord dans un délai raisonnable pour saisir le
juge aux fi ns de procéder à son adaptation, alors l’une d’elles peut lui demander de réviser
le contrat ou d’y mettre fi n.
Application au cas. Il est impossible d’imposer une modifi cation du prix puisque ne fi
gure pas, dans le contrat, de clause de renégociation. Par conséquent, Extract ne peut pas
forcer son cocontractant à renégocier. La société peut certes tenter d’invoquer
l’imprévision, mais les circonstances n’étaient pas inconnues lors de la conclusion du
contrat. En effet, la région est réputée instable, les milices armées y sont très actives et le
coltan est une richesse fort convoitée. En outre, le contrat a été signé sur fond d’émeutes
dans la région. Ainsi, l’imprévision ne sera pas reconnue. Extract ne peut donc pas imposer
la modifi cation du prix et, quand bien même cette société saisirait le juge face au refus
d’appliquer ce nouveau tarif, le juge ne reconnaîtrait pas l’imprévision.
En revanche, il convient de s’interroger sur l’intérêt d’une renégociation des conditions
tarifaires – sans y être juridiquement obligé –, car la société est un fournisseur sérieux et
honnête et qu’il sera probablement diffi cile de trouver un meilleur prestataire dans la
région.
1.2 La décision est-elle judicieuse ? Vous répondrez en prenant en compte les documents 2
et 3 fournis.
Qu’est-ce qu’une clause pénale ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. La clause pénale est la clause par laquelle les parties évaluent Vous
devez forfaitairement les dommages et intérêts qui seront dus par le débiteur en cas
impérativement
défi nir la clause d’inexécution d’une ou plusieurs obligations contractuelles. Pour
l’actionner, pénale et la mise en demeure préalable du débiteur est obligatoire, sauf
inexécution en dégager défi nitive.
les conséquences. La clause pénale a donc une fonction indemnitaire, comme le rappelle le
Code civil en précisant « une certaine somme à titre de dommages et intérêts », et ce
indépendamment du préjudice subi par le créancier. Elle revêt un caractère libé-
ratoire car son application interdit toute demande judiciaire pour l’inexécution qu’elle
couvre .
168
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Par ailleurs, la clause pénale revêt, en principe, une fonction comminatoire c’est-à -
dire que par son fort montant, elle vise à contraindre le débiteur à exécuter son obligation.
Le point central est donc son montant afin qu’il ne soit pas revu par le juge et qu’il soit
suffisamment élevé, non seulement pour forcer l’autre à s’exécuter mais aussi pour couvrir
le préjudice (dont on n’a pas connaissance).
Le juge peut augmenter ou diminuer le montant des dommages et intérêts en cas de
sommes « manifestement excessives ou dérisoires », ce qui est possible depuis 1975 mais
aussi repris et soutenu par la réforme de 2016, laquelle confère le pouvoir au juge – même
d’office – de les modérer ou de les augmenter. Le montant de la clause pénale peut aussi
être révisé lorsque l’inexécution n’est que partielle. Cette révision s’apprécie en tenant
compte du montant du préjudice subi, mais s’il diminue la somme il doit tout de même
rester au- dessus du montant réel du dommage.
Dans un arrêt du 24 juillet 1978, la Cour de cassation a précisé que s’« il appartient aux
juges du fond, souverains dans l’appréciation du préjudice subi par le créancier, de fixer
librement le montant de l’indemnité résultant de l’application d’une clause pénale dès lors
qu’ils l’estiment manifestement excessive », ils ne peuvent toutefois pas « allouer une
somme inférieure au montant du dommage ».
La tendance actuelle de la jurisprudence est de ne pas accepter le recours à la clause pénale
en l’absence de préjudice. En effet, de plus en plus d’arrêts limitent la clause à un euro
symbolique, à l’instar de l’arrêt du 20 décembre 2017. Il est possible d’interpréter cette
tendance comme un rappel des parties à l’exigence de la bonne foi.
Application au cas. Faire jouer la clause pénale ne semble pas judicieux à double titre :
• La formalité de mise en demeure n’a pas été respectée (en aucun cas, un appel
téléphonique ne peut s’y substituer) et il n’y a pour l’instant pas d’inexécution définitive à
proprement parler
• Il existe un risque important de contestation en justice, et ce d’autant plus qu’il n’y a pas, à
ce jour, de préjudice. Les juges du fond considéreront que la clause n’est pas invoquée de
bonne foi et n’attribueront alors pas de dédommagements.
1.3 Quels arguments allez-vous mettre en avant afin que votre client accepte la transaction
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
La transaction fait partie des modes alternatifs de règlement des différends NOTRE
CONSEIL
(MARD). Son objet est de mettre un terme définitif et irrévocable à un différend né ou à
naître grâ ce à des concessions réciproques. Ce sont donc les parties au Commencez par
définir
conflit qui décident librement de la solution, ce sont elles qui en ont la maîtrise la
transaction, et qui la construisent.
puis comparezla
La transaction permet d’éviter l’aléa judiciaire car les parties ne peuvent pas à la procédure
judiciaire.
connaître la décision que prendra le juge dans leur litige. La transaction est donc aussi
synonyme de sécurité juridique et permet d’éviter une procédure judiciaire 169
Sujet type d’examen 4
longue et jalonnée par les appels suspensifs ou encore le pourvoi en cassation…
La transaction « fait obstacle à l’introduction ou à la poursuite entre les parties d’une action
en justice ayant le même objet » (Code civil, article 2052).
Enfi n, la transaction engendre moins de frais car les parties s’évitent les émo-luments de
justice et d’avocat qui seront d’autant plus onéreux que la procé-
dure sera longue. La transaction est donc une solution consensuelle, sans aléa, rapide et
peu coû teuse.
Dossier 2 Transmission de l’entreprise
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fi scaux liés à la constitution
d’une société.
• Évaluer et optimiser le coû t fi scal d’une transmission.
• Assister l’entreprise dans ses relations avec l’administration fi scale.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le jury attend du candidat :
– qu’il soit en mesure d’identifi er, dans un contexte donné, l’intérêt de constituer une
société civile immobilière (SCI) ;
– qu’il maîtrise la qualifi cation fi scale des apports (à titre pur et simple, à titre onéreux) et
qu’il indique s’ils sont soumis aux droits d’enregistrement ;
– qu’il identifi e les régimes fi scaux applicables à la transmission de l’entreprise et retienne
celui qui permettra aux parties de minimiser leur contribution fi scale ;
– qu’il connaisse les garanties accordées au contribuable en matière de contrô le fi scal.
NOTRE CONSEIL
2.1 Indiquez les raisons qui peuvent motiver la constitution d’une SCI.
S’agissant d’une
Dans quelle catégorie fi scale les revenus perçus par la SCI Azura sont-ils question
récurrente,
imposés et selon quel régime fi scal ?
vous devez maîtriser
les avantages, Quels sont l’intérêt et le régime fi scal de la SCI ?
notamment en
matière de Règles juridiques et fi scales. La société civile immobilière (SCI) est une struc-
transmission d’une ture juridique fréquemment utilisée pour « héberger » un immeuble.
L’objet entreprise, de la SCI. des SCI consiste à gérer plus facilement un patrimoine
immobilier.
Pour déterminer le
régime fi scal des Parmi les principales raisons motivant la constitution d’une SCI, il est
possible loyers perçus par la d’évoquer :
SCI, vous devez – la volonté d’isoler le patrimoine immobilier du risque d’exploitation d’une
vérifi er si la location
est meublée ou non
société ;
meublée. L’infor – la nécessité d’organiser et de faciliter la transmission du patrimoine.
Ainsi, mation est donnée
la cession de parts d’une SCI est plus aisée que ne l’est la cession d’un immeuble ; dans
l’énoncé
du sujet. – en cas de location, la garantie de revenus réguliers pour les associés de la SCI.
170
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Application au cas. La SCI Azura relevant de l’impô t sur le revenu, elle est donc
« transparente » sur un plan fiscal. Le résultat fiscal comprend, notamment, les loyers
perçus de la location de l’immeuble.
Comme l’immeuble n’est pas meublé, les revenus relèvent de la catégorie fiscale des
revenus fonciers.
Le résultat fiscal de la société est réparti entre les associés au prorata de leurs parts
respectives. Si les associés sont des personnes physiques, la quote-part de résultat fiscal
qui revient à chacun est soumise au barème progressif de l’impô t sur le revenu.
2.2 Indiquez si cet apport sera soumis aux droits d’enregistrement (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
NOTRE CONSEIL
Dans cette hypothèse, il est envisagé d’apporter l’immeuble professionnel à la Dans un
premier SCI. Cet immeuble n’est grevé d’aucun passif.
temps, vous devez
D’un point de vue fiscal, l’apport est donc qualifié d’apport à titre pur et simple. qualifier
fiscalement l’apport, puis L’apporteur (entreprise Salambo) et le bénéficiaire (SCI Azura)
sont deux enti- identifier le régime tés juridiques qui relèvent du même régime fiscal,
l’impô t sur le revenu.
fiscal des deux
parties, l’apporteur
En conséquence, l’apport de l’immeuble n’est soumis à aucun droit d’enregis- et le
bénéficiaire de trement.
l’apport.
2.3 Indiquez le régime fiscal des redevances de location-gérance en matière de résultat
fiscal, TVA et CET, pour Max Salambo et Xavier Florentin.
Le montant de ces redevances peut-il faire l’objet d’une contestation sur le plan fiscal ? À
quel(s) titre(s) (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
NOTRE CONSEIL
Dans le cas d’une location-gérance, il n’y a pas de transfert de propriété du fonds de
commerce. Seul l’exploitant change. En l’espèce, il s’agirait de Xavier Présentez vos travaux
sous la
Florentin.
forme d’un tableau
La location-gérance est une solution avantageuse sur un plan fiscal car elle à double
entrée : les évite, dans un premier temps, une imposition des plus-values sur le fonds de
parties prenantes au commerce et le paiement des droits d’enregistrement par le
cessionnaire.
contrat, d’un cô té ;
le traitement fiscal
Incidences fiscales pour le bailleur et le locataire
au regard des
différents impô ts,
de l’autre.
Bailleur
Locataire
Les redevances sont soumises à la TVA.
La TVA facturée par le bailleur est
TVA
déductible.
Les redevances sont imposées
Les redevances sont des charges
dans la catégorie des BIC « non
déductibles du résultat fiscal.
Résultat
professionnels » puisque M. Salambo
n’est plus l’exploitant du fonds
de commerce.
Contribution

Elle est à la charge de l’exploitant
économique
puisque c’est lui qui exploite les locaux
territoriale (CET)
mis à sa disposition.
171
Sujet type d’examen 4
Les redevances de la location-gérance constituent des charges déductibles pour le locataire
sous réserve de respecter les conditions suivantes :
• La redevance doit avoir une contrepartie réelle, c’est-à -dire l’exploitation effective du
fonds de commerce.
• La redevance ne doit pas être excessive, eu égard à la rentabilité du fonds de commerce,
au risque d’être qualifi ée par l’administration fi scale d’« acte anormal de gestion ».
• La location-gérance ne doit pas dissimuler une vente du fonds de commerce afi n
d’échapper à la fi scalité des plus-values et aux droits d’enregistrement. L’administration fi
scale pourrait invoquer l’abus de droit et requalifi er le contrat de location-gérance en
cession de fonds de commerce, ce qui déclencherait une série d’impositions.
2.4 Rappelez le régime d’imposition des plus-values professionnelles pour une entreprise
individuelle et calculez le montant de l’impô t qui serait dû sur celles-ci sans tenir compte
des dispositifs d’exonération (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Les plus-values professionnelles à court terme sont imposées au barème progressif de
l’impô t sur le revenu. Elles peuvent bénéfi cier d’un étalement sur trois ans.
Les plus-values professionnelles à long terme sont imposées au taux réduit de 12,80 % (IR)
et sont aussi soumises aux prélèvements sociaux au taux de 17,20 %.
Impô t dû sur les plus-values à long terme : 180 000 × 30 % = 54 000 €
2.5 Chiffrez les conséquences fi scales pour les deux parties (Max Salambo et NOTRE
CONSEIL
Xavier Florentin) en retenant les dispositifs fi scaux les plus avantageux Appuyezvous
(la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
sur la base
documentaire pour
Max Salambo
identifi er le régime
d’exonération Pour Max Salambo, se pose la question de l’imposition des plus-values géné-
des plusvalues rées par la cession du fonds de commerce. Il existe trois régimes
d’exonération professionnelles des plus-values professionnelles.
adapté au contexte.
Max Salambo ne peut pas invoquer le régime de l’exonération réservée aux petites
entreprises puisqu’il n’exerce plus d’activité dans l’entreprise. La location-gérance a
entraîné un changement d’exploitant. Le texte pose une condition de participation directe
du cédant à l’exploitation, ce qui en l’espèce n’est pas le cas.
Max Salambo peut se prévaloir des deux autres régimes d’exonération :
– la valeur du fonds de commerce n’excède pas 1 000 000 € ;
– le départ à la retraite de Max Salambo.
Les plus-values professionnelles sont donc totalement exonérées.
172
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Xavier Florentin
Les droits d’enregistrement sont dus par le cessionnaire (l’acquéreur du fonds de
commerce).
Les immeubles ne font pas partie du fonds de commerce. Dans l’hypothèse d’une cession
des immeubles, il leur sera appliqué un droit d’enregistrement de 5 %.
La valeur du fonds de commerce serait de 420 000 €. Les droits d’enregistrement sur le
fonds de commerce sont de : 3 % de 23 000 € jusqu’à 200 000 €
et 5 % au-delà .
Droits dus : (200 000 – 23 000) × 3 % + (420 000 – 200 000) × 5 %, soit 16 310 €.
2.6 En retenant la solution fiscale la plus avantageuse, calculez le montant NOTRE
CONSEIL
des droits de donation (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée). Vous devez Les
droits de donation s’appliquent à la valeur réelle de l’actif brut. Toutefois, exploiter la base
dans le cadre d’une donation qui porte sur une entreprise individuelle, les dettes
documentaire et peuvent être déduites si elles sont contractées dans l’intérêt de
l’entreprise.
identifier
le dispositif fiscal
La valeur réelle des éléments de l’actif comprend :
permettant
d’optimiser le coû t

– le total de l’actif, soit 320 000 € ;


fiscal de

– la valeur de la clientèle, soit 150 000 €.


la donation.
En supposant que Bertrand prenne les engagements nécessaires, on peut retenir Pour une
meilleure lisibilité, présentez
le dispositif fiscal offrant un abattement de 75 % sur l’assiette imposable.
les calculs dans
L’ordre de prise en compte des abattements est le suivant : Actif brut – Dettes un tableau
ou déductibles > Abattements de 75 % > Abattements pour donation en ligne directe
alignezles sur la copie.
Actif brut – Dettes
320 000 + 150 000 – 30 000 = 440 000 €
Abattement de 75 %
440 000 × 75 % = 330 000 €
Assiette imposable
110 000 €
NOTRE CONSEIL
Abattement pour donation en ligne directe (100 000 €)
– 100 000 €
Vous êtes invité(e)
Assiette après abattement
10 000 €
à créer une veille
8 072 × 5 % + (10 000 – 8 072) × 10 %
en matière
Droits de donation
= 596 €
d’actualité fiscale
à l’aide de
Réduction des droits de donation pour âge
50 % × 596
motsclés et/ou en
du donateur < 70 ans
recourant à des
Droits dus
298 €
abonnements.
2.7 Quel conseil pourriez-vous donner à Max Salambo pour sécuriser, sur le plan fiscal, la
valorisation de la donation du fonds de commerce à son fils Bertrand (la méthodologie du
cas pratique n’est pas exigée) ?
Il est possible de conseiller à Max Salambo de recourir à la procédure de rescrit Article L.
18 du LPF :
http://dunod.link/
fiscal « valeur » qui est prévue à l’article L. 18 du Livre des procédures fiscales (LPF).
c7dn6ty
Un rescrit fiscal est une position formelle de l’administration fiscale donnée par écrit après
qu’une question écrite a été posée par une personne physique ou morale.
173
Sujet type d’examen 4
La procédure de rescrit « valeur » permet aux dirigeants d’une entreprise individuelle ou
d’une société de sécuriser fi scalement l’opération de donation d’une entreprise ou des
titres sociaux.
Si l’administration fi scale donne son accord pour l’évaluation du fonds de commerce
effectuée par le contribuable, cette prise de position lui est opposable pendant 3 mois.
Dossier 3 Entreprise et concurrence
Compétences visées
• Maîtriser des situations ou pratiques contraires au droit de la concurrence.
• Accompagner le traitement de pratiques contraires au droit de la concurrence.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit rappeler :
– les apports jurisprudentiels français en matière de concurrence déloyale, en mentionnant
les différents types de pratiques reconnus, et plus spécifi -
quement les règles relatives au dénigrement ;
– le fondement juridique de l’action en concurrence déloyale ;
– le fondement juridique de l’action en contrefaçon ;
– le cadre juridique des pratiques restrictives de concurrence.
Le candidat doit ensuite appliquer ces règles au cas d’espèce.
3.1 Que pensez-vous des propos tenus par Sébastien Poulinac ?
Quelle qualifi cation juridique attribuer aux propos d’une personne jetant le
discrédit sur le travail et les produits d’un concurrent ?
Règles juridiques. En matière de concurrence, une jurisprudence française constante a
contribué, dans le silence de la loi, à fi xer des limites à la liberté d’entreprendre en
consacrant l’interdiction d’user de pratiques contraires aux usages loyaux du commerce et
en qualifi ant ces dernières d’actes de concurrence déloyale (fautifs). Parmi ces pratiques
se trouvent le parasitisme, le dénigrement, l’imitation ou encore la désorganisation (des
déclinaisons de ces pratiques existent ; par exemple, l’imitation peut porter sur des signes
ou des produits).
Le dénigrement est aujourd’hui défi ni comme la pratique consistant à « jeter le discrédit en
répandant des informations malveillantes sur les produits, le travail ou la personne d’un
concurrent ». L’acte de dénigrement fautif nécessite donc la diffusion d’informations
malveillantes, ainsi qu’une situation de concurrence.
Application au cas. En l’espèce, l’activité de Sophie Pelik est concurrente de celle de
Sébastien Poulinac car tous deux mènent une activité artisanale de production de produits
en porcelaine. Ils se situent en outre dans une même zone 174
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
géographique, rendant évidente cette situation de concurrence. Les propos de Sébastien
Poulinac tenus dans la presse écrite visent directement Sophie Pelik puisque son nom est
explicitement mentionné, de même que le nom du village dans lequel son activité est
implantée, village au sein duquel elle est la seule à mener ce type d’activité. Ils sont en
outre malveillants à au moins deux niveaux puisqu’ils visent explicitement à discréditer les
produits de Sophie Pelik (« ne résistent pas à l’épreuve du temps ») et son travail (« les
règles du métier ne sont pas respectées »).
Les propos tenus par Sébastien Poulinac constituent donc un dénigrement, c’est-à -dire un
acte de concurrence déloyale (fautif).
3.2 L’utilisation d’« Arsi P. » est-elle fautive ?
Utiliser un signe proche de celui de la concurrence, par ailleurs non protégé, est-il un
acte fautif ?
Règles juridiques. Parmi les comportements fautifs de concurrence déloyale reconnus par
la jurisprudence, se trouve notamment l’imitation de produits ou de signes non protégés
par un droit privatif (la marque). Pour être considérée comme fautive, l’imitation doit
s’inscrire dans le cadre d’une situation de concurrence avec une antériorité d’utilisation du
signe imité et entraîner un risque de confusion dans l’esprit d’un client d’attention
moyenne. Lorsque ces conditions sont réunies, l’imitation est constitutive d’un acte fautif
de concurrence déloyale.
Application au cas. Dans la situation rencontrée par Sophie Pelik, une imitation de son
appellation, non protégée, est bien constituée. La personne à l’origine de son imitation est
bien un concurrent puisque ses produits sont également en porcelaine et une proximité
géographique existe (elle est présente sur « un marché local de la région »). Les
ressemblances entre « Arti P. » et
« Arsi P. » sont très nettes, que ce soit dans les couleurs, la typographie ou les lettres
utilisées (seuls un « s » et un « p » diffèrent) : le risque de confusion dans l’esprit d’un client
d’attention moyenne est donc très élevé. Dès lors, à condition de prouver que Sophie Pelik
utilisait bien « Arti P. » avant que ne soit utilisé « Arsi P. », une imitation fautive et
constitutive d’un acte de concurrence déloyale est bien constituée.
L’utilisation d’« Arsi P. » semble donc bien être fautive.
3.3 Pourriez-vous conseiller à Sophie Pelik une action à mener en justice ?
Quelle action juridique peut-être intentée en justice en cas d’imitation constitutive
d’un acte de concurrence déloyale ?
Règles juridiques. Le droit français offre la possibilité de protéger l’utilisation d’un signe
par la marque qui constitue un droit privatif. Le non-respect de ce dernier (par la
reproduction, l’usage, l’apposition ou l’imitation susceptible de générer un risque de
confusion) est constitutif d’une contrefaçon et ouvre la voie à une action en contrefaçon
dont les modalités sont établies dans le Code de la propriété intellectuelle.
175
Sujet type d’examen 4
Aucune contrefaçon ne peut toutefois être constituée, et aucune action en contre-NOTRE
CONSEIL façon menée, lorsqu’un signe n’est pas protégé par la marque et fait l’objet d’une
Veillez à distinguer imitation. Dans cette confi guration, c’est une action en concurrence
déloyale, les actions en
contrefaçon basée les articles 1240 et 1241 du Code civil, qui doit être intentée devant les
juri-
(nécessitant dictions civiles. En effet, comme l’écrit la Cour de cassation, « l’action en
concur-l’existence rence déloyale a pour objet d’assurer la protection de celui qui ne peut
se prévaloir d’un droit privatif d’un droit privatif » (Cour de cassation, chambre
commerciale, 1978, 1982). Une comme la marque)
et en concurrence telle action en concurrence déloyale est donc fondée sur le régime
général de la déloyale. responsabilité civile extra-contractuelle et implique ainsi la réunion
de trois condi-Vous devez tions cumulatives : l’existence d’une faute (l’acte de concurrence
déloyale), d’un également rappeler préjudice et d’un lien de causalité reliant le préjudice à
la faute. L’issue de l’action le fondement
juridique de cette en concurrence déloyale est l’attribution de dommages et intérêts à la
victime des dernière, pratiques déloyales, mais également la possible cessation des
agissements et la les conditions publication de la décision. L’action en concurrence déloyale
peut être intentée par nécessaires toute personne ayant intérêt à agir et se prescrit par 5
ans (délai de droit commun).
à son engagement,
ainsi que les Application au cas. En l’espèce, l’imitation subie par Sophie Pelik est bien
sanctions fautive. Elle semble également subir un préjudice puisque plusieurs clients la
encourues. confondent avec la personne présente sur le marché (préjudice moral et
possiblement matériel). Si elle arrive à mettre en évidence un lien de causalité entre
l’imitation et le préjudice subi, Sophie Pelik peut intenter, dans le délai de 5 ans, une action
en concurrence déloyale sur le fondement de l’article 1240 du Code civil. Elle pourra en
attendre des dommages et intérêts ainsi qu’une cessation des agissements et une
publication de la décision du tribunal.
NOTRE CONSEIL
3.4 Sophie Pelik doit-elle prendre au sérieux les propos du fournisseur ?
Vous devez
rappeler les règles Une action juridique peut-elle être intentée par un fournisseur en
cas de relatives à rupture, par son client, de leur relation commerciale ?
la rupture brutale Règles juridiques. Le droit français prévoit, au sein des articles L. 442-
1 à 442-8
d’une relation
commerciale du Code de commerce (depuis l’ordonnance du 24 avril 2019), plusieurs pra-
établie. tiques dites restrictives de concurrence. Parmi ces pratiques se trouve, entre
autres, celle consistant à rompre brutalement, même partiellement, une relation
commerciale établie, en l’absence d’un préavis écrit qui tienne compte notamment de la
durée de la relation commerciale, en référence aux usages du commerce et aux accords
professionnels. Dans l’hypothèse d’une telle pratique, l’action en justice peut déboucher sur
l’allocation de dommages et intérêts visant à réparer le préjudice subi par la victime.
Application au cas. En l’espèce, la relation qui lie Sophie Pelik au fournisseur est de
longue date (8 ans). Elle est également basée sur des transactions systématiques («
commandes systématiques »), ce qui en fait une relation commerciale établie. Sophie Pelik
annonçant en outre une rupture « immédiate » des commandes, la rupture qu’elle met en
œuvre se fait sans aucun préavis (et a fortiori sans aucun préavis écrit). Dès lors, une
pratique restrictive de concurrence est bien constituée et une action en justice serait bien
fondée et pourrait permettre au fournisseur d’obtenir des dommages et intérêts
(déterminés par le juge en fonction de la durée de la 176
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
relation, mais également selon les pratiques professionnelles et le montant des
transactions antérieures). Sophie Pelik doit donc prendre au sérieux les propos du
fournisseur.
Dossier 4 Développement de l’entreprise
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fiscaux liés à la constitution et à
la transformation de sociétés.
• Assister le chef d’entreprise dans le suivi juridique de la désignation et du
fonctionnement des organes de direction d’une société.
• Assister une entreprise dans la mise en œuvre de dispositions relevant du droit de
l’environnement.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– définir ce qu’est l’objet social, en cohérence avec les modifications apportées par la loi
Pacte ;

– exposer les conditions de fond et de forme à valider par une société pour obtenir la
qualité de société à mission ;

– définir la gouvernance et présenter les mécanismes de contrô le interne/


externe.
4.1 Précisez ce que recouvre l’expression « une transformation importante de son objet
social » employée dans le document 8 au sujet Danone, entreprise devenue société à
mission (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
La société Danone, par « transformation importante de son objet social », NOTRE CONSEIL
a décidé, via son conseil d’administration, d’élargir son objet social au-delà Rappelez la
version du seul intérêt des associés (« n’aura plus pour seules raisons d’être la perfor- de
l’objet mance économique et la recherche du profit »), en application de l’article 1833 social
apporté du Code civil, modifié par la loi Pacte, qui énonce que :
par la loi Pacte et
montrez en quoi

– toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l’intérêt elle est novatrice.
commun des associés ;

– la société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux
et environnementaux de son activité.
4.2 Comment une entreprise devient-elle société à mission ? La MAIF vous semble-t-elle
respecter les caractéristiques de cette nouvelle qualité ?
Quelles sont les conditions permettant à une entreprise d’obtenir la qualité de «
société à mission » ?
Règles juridiques. Une société, quelle que soit sa forme, peut faire publiquement état de
la qualité de société à mission lorsque les conditions suivantes sont respectées :
177
Sujet type d’examen 4
• Ses statuts doivent préciser :
– une raison d’être (Code civil, article 1835) ;
– un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux qu’elle se donne pour mission de
poursuivre dans le cadre de son activité ;
– les modalités du suivi de l’exécution de cette mission.
• La société doit déclarer sa qualité de société à mission au greffe du tribunal de commerce,
qui la publiera au registre du commerce et des sociétés (RCS) dans des conditions précisées
par décret.
• S’il s’agit d’une transformation, les statuts étant modifi és, le projet doit être proposé par
l’organe de direction (CA, directoire, gérant… selon la forme juridique) et soumis au vote
des actionnaires, associés, membres, sociétaires (suivant la forme juridique de
l’organisation) en assemblée générale et dans les conditions propres à la forme juridique
de l’organisation.
Application au cas. La MAIF a modifi é son objet social, et par voie de conséquence, ses
statuts, en assemblée générale extraordinaire (AGE) le 11 juillet 2020.
Les statuts intègrent une raison d’être : « Convaincus que seule une attention sincère
portée à l’autre et au monde permet de garantir un réel mieux commun, nous, MAIF,
plaçons cette attention au cœur de chacun de nos engagements et de chacune de nos
actions. »
Cinq objectifs sont cités dans le document :
1. Placer l’intérêt de ses sociétaires au cœur de ses activités.
2. Favoriser, par une attention sincère, l’épanouissement de ses acteurs internes au sein
d’un collectif engagé.
3. Contribuer à la construction d’une société plus solidaire à travers ses activités.
4. Contribuer à la transition écologique à travers ses activités.
5. Promouvoir le développement de modèles d’entreprises engagées dans la recherche
d’impacts positifs.
L’extrait évoque un processus qui « exige un suivi et un contrô le rigoureux de ces objectifs.
Elle implique aussi la mise en place d’une gouvernance associée
[…] avec un comité de mission, la rédaction d’un rapport d’impact, un contrô le indépendant
», ce qui correspond bien à des modalités du suivi de l’exécution de cette mission. En
conséquence, la MAIF semble vérifi er les conditions d’obtention de la qualité de société à
mission.
4.3 Présentez la structure de gouvernance d’une société à mission (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Selon la norme ISO 26000, la gouvernance est le système par lequel une organisation prend
des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs.
Cette gouvernance peut comprendre à la fois des mécanismes :
– formels, reposant sur des processus et des structures défi nis ;
– informels, émergeant en fonction des valeurs et de la culture de l’organisation.
178
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Ces systèmes sont dirigés par une personne ou un groupe de personnes (propriétaires,
membres, mandataires sociaux ou autres) détenant le pouvoir et chargées d’atteindre les
objectifs de l’organisation.
Un comité de mission, distinct des organes sociaux et devant compter au moins un salarié
de la société, sera chargé exclusivement du suivi de l’exécution de la mission et devra
présenter chaque année, à l’assemblée d’approbation des comptes, un rapport joint au
rapport de gestion.
Un organisme tiers indépendant est désigné par l’organe social en charge de la gestion pour
une durée initiale qui ne peut pas excéder six exercices. Cette désignation est renouvelable
dans la limite d’une durée totale de 12 exercices.
La vérification de l’exécution des objectifs sociaux et environnementaux de la société par
l’organisme tiers indépendant devra aussi donner lieu, de la part de celui-ci, à un avis joint
au rapport du comité de mission. Au moins tous les 2 ans, cet organisme devra vérifier
l’exécution des objectifs poursuivis par la société :
• La première vérification doit avoir lieu dans les 18 mois de la publication de la
déclaration de la qualité de société à mission au registre, délai porté à 24 mois pour les
sociétés employant moins de 50 salariés.
• Ces dernières sociétés peuvent, une fois la vérification de leurs objectifs réalisée,
demander à l’organisme tiers indépendant de ne procéder à la vérification suivante qu’au
bout de 3 ans.
L’organisme tiers indépendant peut avoir accès à l’ensemble des documents détenus par la
société, utiles à la formation de son avis. Il lui appartient de procéder à toute vérification
qu’il estime utile au sein de la société et, avec leur accord, au sein des « entités » concernées
par un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux constitutifs de la mission de la
société.
L’avis de l’organisme tiers indépendant doit retracer les diligences qu’il a mises en œuvre
et indiquer si la société respecte ou non les objectifs qu’elle s’est fixés.
Le cas échéant, il mentionne les raisons pour lesquelles, selon lui, les objectifs n’ont pas été
atteints ou pour lesquelles il lui a été impossible de parvenir à une conclusion. Cet avis doit
être publié sur le site Internet de la société et demeurer accessible au public pendant au
moins 5 ans.
179

Sujet type d’e


Sujet type xamen
d’e
5
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
So Bion, Mint+,
matériel autorisé : aucun
Cham et GIE Rénovia
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 dOSSIeRS indépendants : dossiers
1 entreprise et numérique ………………………………………………………… 5 points
2 entreprise et concurrence ……………………………………………………… 4 points
3 droit pénal ……………………………………………………………………………… 6 points
4 GIe ………………………………………………………………………………………… 5 points
Le sujet comporte 6 documents :
La méthodologie
du cas pratique est
exigée, sauf mention
documents
contraire.
dossier 1. Article L. 45-1 du Code des postes et des communications Si le texte du sujet,
de ses questions
1
électroniques
ou de la base
documentaire vous
dossier 2. Comment Alstom a réussi à faire accepter le rachat conduit à formuler
2
de Bombardier Transport
une ou plusieurs
hypothèses, il vous
dossier 3. Cour de cassation, chambre criminelle, 28 janvier 2015
est demandé de la
3
(pourvoi n° 13-86.772)
(ou les) mentionner
explicitement
4. Répartition du capital du GIE Rénovia
dans votre copie.
Il vous est demandé
dossier 5. Informations relatives à l’exercice N du GIE Rénovia d’apporter
4
6. Extraits d’écritures comptables enregistrées chez les membres un soin particulier
du GIE Rénovia
à la présentation
de votre copie.
180
Sujet type d’examen
DSCG1
So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
Dossier 1 Entreprise et numérique
V Base documentaire : document 1
Marie Dortmund, 30 ans, est passionnée par la cuisine végétarienne. Elle décide de devenir
traiteur en créant l’entreprise So Bion. Présente sur les marchés parisiens le dimanche
matin, elle livre des plats cuisinés à domicile en semaine. Elle n’exclut pas de travailler par
la suite avec des professionnels de l’événementiel.
Convaincue de la nécessité de proposer une vitrine virtuelle alléchante, accessible à tous et
offrant des paiements sécurisés, Marie Dortmund mène son enquête en ligne. Elle constate
rapidement que le nom So Bion a déjà été réservé en tant que nom de domaine mais qu’il
n’est pas exploité. Elle se tourne vers un prestataire spécialisé pour la création et
l’exploitation du futur site, lequel lui conseille de choisir un autre nom.
Marie Dortmund fait appel à votre cabinet afin d’éclaircir les questions juridiques que pose
le lancement de son site d’e-commerce.
travail à faire
1.1. Marie Dortmund est-elle contrainte de changer de nom si So Bion est déjà déposé ?
1.2. Avant de signer son contrat d’hébergement, Marie Dortmund souhaiterait identifier les
principaux points auxquels elle doit être attentive dans ce type de contrat (la méthodologie
du cas pratique n’est pas exigée).
1.3. Dans la mesure où nombre de ventes s’effectueront en ligne, Marie Dortmund vous
demande de lui expliquer les règles applicables à la conclu sion des contrats de vente.
Dossier 2 Entreprise et concurrence
V Base documentaire : document 2
Grégoire Silva, gérant de la SARL Mint+, spécialisée dans les services de maintenance
informatique à destination des entreprises, envisage de racheter l’un de ses concurrents
aujourd’hui très fragilisé (perte de clients, baisse drastique du chiffre d’affaires). Sachant
que certaines opérations nécessitent d’être notifiées afin de pouvoir être réalisées,
Grégoire Silva sollicite le cabinet dans lequel vous travaillez pour obtenir des précisions ; le
document 2 vous est remis.
Lors du premier rendez-vous avec Grégoire Silva, avant même d’évoquer son projet de
rachat, il vous pose plusieurs questions relatives à l’opération de rachat de Bombardier
Transport par Alstom ayant fait la une de la presse économique à l’été 2020. Il vous remet
un extrait d’article (document 2).
181
Sujet type d’examen 5
travail à faire
2.1. Pourquoi l’opération de rachat de Bombardier Transport par Alstom est-elle une
opération de concentration ?
2.2. Pour quelle raison l’opération a-t-elle dû faire l’objet d’une notifi cation ?
Pourquoi cette notifi cation n’a-t-elle pas été effectuée auprès de l’Autorité de la
concurrence ?
2.3. Que signifi e précisément le fait qu’Alstom ait obtenu « l’autorisation en phase 1 » ?
Vous prendrez soin, pour étayer votre réponse, de préciser la procédure théorique
complète en matière de contrô le des concentrations par la Commission européenne.
Lors du second rendez-vous avec Grégoire Silva, ce dernier vous fournit davantage
d’informations sur le projet de rachat du concurrent. Il vous livre ainsi les informations
suivantes :
– l’opération ne serait pas de dimension communautaire (il s’en est déjà assuré auprès d’un
service de la Commission européenne) ;
– le CAHT de Mint+ réalisé en France, en 2019, a été de 84 M€ ;
– le CAHT de Mint+ réalisé en Allemagne, en 2019, a été de 5 M€ ;
– le CAHT total de son concurrent, réalisé uniquement en France, a été en 2019 de 56 M€.
travail à faire
2.4. Selon vous, l’opération envisagée devrait-elle faire l’objet d’une notifi cation auprès de
l’Autorité de la concurrence ?
Dossier 3 Droit pénal
V Base documentaire : document 3
Installée à Annecy (Haute-Savoie), la société anonyme Cham fabrique et vend des parquets
à destination de particuliers et de professionnels, en France et à l’étranger. Elle achète le
bois brut auprès de fournisseurs issus de toute l’Europe, selon les essences de bois
considérées, et fabrique ensuite, dans ses ateliers, des lames de plancher prêtes à être
vendues. En 2018, ce sont près de 50 000 transactions qui ont été réalisées (dont 70 % en
ligne) pour un chiffre d’affaires d’environ 240 millions d’euros. Les données de 2019
devraient être sensiblement les mêmes. En raison de ses effectifs et de son total au bilan, la
société dispose d’un commissaire aux comptes.
Afi n de faire face à la pression concurrentielle, Alexis Legrand, directeur géné-
ral, entend réduire le prix d’achat du bois auprès de ses fournisseurs. C’est ainsi qu’il a fi xé
à Enrik Guy, responsable des relations fournisseurs, un objectif de réduction de 6 % sur
l’année. Enrik Guy décide alors de lister toutes les possibilités de réduction des prix d’achat.
Convaincu que l’un des fournisseurs de la société pratique des prix plus intéressants
auprès du concurrent Parquets 182
Sujet type d’examen
DSCG1
du Sud, Enrik Guy a décidé d’appeler ce fournisseur et de se faire passer pour le directeur
commercial du concurrent afin d’obtenir un historique des documents commerciaux
échangés au cours de l’année. Le stratagème donne les résultats escomptés : deux jours
plus tard, l’historique commercial est entre ses mains. Lorsqu’Alexis Legrand l’apprend, il
convoque Enrik Guy et s’emporte au motif qu’il vient de commettre une infraction ; Enrik
Guy lui répond qu’il ne s’agit que d’un procédé « subtil et intelligent » sans importance pour
le fournisseur, lequel n’a d’ailleurs aucun préjudice pécuniaire à déplorer.
travail à faire
3.1. En vous appuyant en partie sur le document 3, pouvez-vous éclairer le différend
opposant Alexis Legrand et Enrik Guy ?
Afin d’aider Enrik Guy à atteindre les objectifs fixés, Estelle Francin, salariée au sein de son
service, a pris l’initiative de réaliser un montage numérique du contrat liant la société
Cham à l’un de ses fournisseurs et d’en modifier la clause relative aux pénalités de retard,
réduisant ainsi de 25 à 15 jours le délai (après la date de livraison prévue) à compter
duquel des pénalités de retard sont exigibles. Estelle Francin pense offrir la possibilité à la
société Cham de récupérer de telles pénalités auprès du fournisseur.
travail à faire
3.2. Que pensez-vous de l’initiative d’Estelle Francin ?
Trois mois plus tard, lors d’un audit interne, Alexis Legrand apprend qu’un ancien
administrateur de la société a utilisé, au cours de l’année 2018, les fonds de la société Cham
comme garantie apportée à un établissement bancaire dans le cadre de l’octroi d’un prêt
destiné à financer l’achat, au nom de sa femme, d’un chalet à la montagne. L’ex-
administrateur aurait aussi effectué des dépenses personnelles (une montre et un voyage
en famille) avec les fonds de la société.
Eugénie Klein, CAC de la société, n’avait à l’époque rien signalé, alors même que plusieurs
indices semblent clairement indiquer qu’elle était au courant de ces agissements.
travail à faire
3.3. Que pensez-vous du silence d’Eugénie Klein ? Quelle(s) sanction(s) encourt-elle ?
Se sentant lésé, Alexis Legrand souhaite que la société Cham obtienne réparation.
travail à faire
3.4. Devant quelle(s) juridiction(s) Alexis Legrand doit-il agir ?
183
Sujet type d’examen 5
Dossier 4 GIE
V Base documentaire : documents 4 à 6
Le GIE Rénovia a été créé en 2018 par cinq entrepreneurs de la région de Saint-Malo (Ille-
et-Vilaine). Le dicton « L’union fait la force » résume bien l’état d’esprit de la création de ce
groupement d’entreprises issues des secteurs de la rénovation, de l’habitation et de
l’aménagement intérieur : fédérer les énergies en réseau, pour une meilleure visibilité sur
le marché et une force de frappe accrue.
Le capital du GIE s’élève à 200 000 €. Tous les apports ont été réalisés au moment de sa
constitution et sont entièrement libérés. Aucune autre modifi -
cation du capital social n’est intervenue depuis la constitution du GIE.
Philippe Gloanec est rémunéré pour l’exercice de ses fonctions d’administrateur du GIE.
Philippe Gloanec demande conseil à votre cabinet. À cette fi n, il vous remet les documents
4 à 6 et vous soumet une série de questions (pour y répondre, la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
travail à faire
4.1. Appréciez la validité du GIE Rénovia.
4.2. Expliquez les raisons qui ont pu conduire à la constitution du GIE Rénovia.
4.3. Vérifi ez que la SARL Collet satisfait les conditions permettant d’opter pour le régime fi
scal de l’IR. Quel est l’intérêt d’une telle option ?
4.4. Déterminez le résultat fi scal du GIE Rénovia pour l’exercice N, ainsi que la quote-part
de résultat fi scal qui revient à la SA Hulbert. Indiquez les modalités d’imposition de cette
quote-part.
4.5. Précisez comment la rémunération de Philippe Gloanec est imposée (catégorie fi scale,
taux). La réponse aurait-elle été la même si Philippe Gloanec n’avait pas été membre du GIE
? Justifi ez votre réponse.
4.6. Justifi ez les écritures enregistrées par l’EURL Dubois et la SAS Tradipier (montant et
nature comptable de l’écriture).
4.7. Indiquez l’incidence des écritures enregistrées par l’EURL Dubois et la SAS Tradipier
sur le résultat fi scal.
184
dSCG1
Sujet type d’examen 5
BaSe dOCumentaIRe
t1
Article L. 45-1 du Code des postes et des communications électroniques Les noms de
domaine sont attribués et gérés dans l’intérêt général selon des règles non discriminatoires
et transparentes, garantissant le respect de la liberté de communication, ocumenD de la
liberté d’entreprendre et des droits de propriété intellectuelle.
Les noms de domaine sont attribués pour une durée limitée et renouvelable.
Sous réserve des dispositions de l’article L. 45-2, le nom de domaine est attribué au
demandeur éligible ayant le premier fait régulièrement parvenir sa demande. Un nom de
domaine attribué et en cours de validité ne peut faire l’objet d’une nouvelle demande
d’enregistrement.
L’enregistrement des noms de domaine s’effectue sur la base des déclarations faites par le
demandeur et sous sa responsabilité.
t2
Comment Alstom a réussi à faire accepter le rachat de Bombardier Transport Cette fois-ci,
c’est la bonne. Quand il nous reçoit le 29 juillet à son siège de Saint-Ouen (Seine-Saint-
Denis), le P-DG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, affi che un large sourire ocumenD sous
son masque ; si, si, on peut le voir, et ses yeux, plissés, brillent comme jamais. C’est que la
Commission européenne s’apprête – il en est quasi sû r – à l’autoriser à mettre la main sur
son rival canadien, Bombardier. Prix du rachat : 6 milliards d’euros. Cette opération fera du
nouvel ensemble le deuxième acteur du transport ferroviaire mondial, avec un chiffre
d’affaires cumulé de plus de 15 milliards d’euros. De quoi réduire un peu l’écart avec le
géant parapublic chinois CRRC (28 milliards), numéro 1 incontesté de ce secteur – avoir 90
% de part de marché en Chine, ça aide. Et distancer l’Allemand Siemens, numéro trois (8
milliards).
« Nos investissements cumulés en recherche et développement atteindront 700 millions
d’euros par an, ce qui devrait nous rapprocher de l’effort de R&D fait par CRRC », fait valoir
le P-DG, qui mise énormément sur les « trains verts », et notamment sur ses modèles à
hydrogène, lesquels roulent déjà en Allemagne. « La décision a été prise de manière
extrêmement rapide par la Commission européenne, compte tenu de la complexité du sujet,
salue Henri Poupart-Lafarge. Nous avons eu l’autorisation dès la phase 1, ce que beaucoup
pensaient impossible. »
Cela peut paraître paradoxal, mais à entendre le patron, ce nouveau mariage aurait bénéfi
cié de l’échec du projet de fusion d’Alstom avec l’allemand Siemens, qui avait été retoqué
par Bruxelles au printemps 2019. « Grâ ce à leur important travail sur le précédent projet,
les experts de la Direction générale de la concurrence européenne avaient déjà une
connaissance fi ne de notre secteur, et le dialogue a été fl uide immédiatement, ce qui nous
a permis de converger plus vite en proposant une série d’engagements. »
Pour autoriser ces noces entre le numéro 2 et le numéro 4 mondial du matériel ferroviaire,
sans que cela ne déséquilibre la concurrence au détriment des clients européens (les
compagnies ferroviaires et les collectivités locales), la Commission a, en effet, obtenu que
chacune des deux entreprises fasse de sérieuses concessions. Alstom va céder sa gamme de
trains régionaux Coradia Polyvalent, ainsi que son site de production de Reichshoffen, 185
Sujet type d’examen 5
en Alsace. Au fond, l’affaire n’est pas si mauvaise. Seule une commande de la région Grand-
Est fait vivre cette usine de 750 salariés, qui va de sauvetage en sauvetage, et elle se tarira
en 2024. Quant à Bombardier, il devra, entre autres, se séparer de sa plateforme Talent 3,
et de l’usine de Hennigsdorf, dans la banlieue de Berlin. […]
Alors, tout est bien qui fi nit bien ? Pour la France, oui. Sous couvert d’un rapprochement
« entre égaux » le projet de fusion avec Siemens aboutissait, in fi ne, à faire passer Alstom
sous pavillon allemand. Désormais, il n’est plus question de fusion entre égaux, mais bien
d’un rachat du Canadien par le Français. En clair, toutes les décisions clés seront prises à
Saint-Ouen. La fi nalisation de la fusion se fera au 1er semestre 2021. « Compte tenu des
diffi cultés opérationnelles de Bombardier, ses clients attendent qu’Alstom mette sa patte »,
indique Henri Poupart-Lafarge, qui conduira le nouvel ensemble. Avec pour ambition d’en
faire « le leader mondial du transport ferroviaire derrière CRRC. » Rien de moins.
www.capital.fr, 31 juillet 2020
(1) L’opération a été notifi ée à la Commission européenne le 11 juin 2020. Elle a été
acceptée, sous conditions, le 31 juillet 2020.
t3
Cour de cassation, chambre criminelle, 28 janvier 2015 (pourvoi n° 13-86.772) La Cour de
cassation, chambre criminelle, a rendu l’arrêt suivant : […]
Sur le premier moyen de cassation, pris de la violation des articles 313-1 du Code pénal,
ocumenD 591 et 593 du Code de procédure pénale ;
« en ce que l’arrêt attaqué a déclaré M. X... coupable d’escroquerie et l’a condamné de ce
chef à une peine de trois mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende délictuelle
de 40 000 euros » ;
« aux motifs qu’il est reproché à M. X... d’avoir courant 2007, par l’emploi de manœuvres
frauduleuses, en l’espèce, en présentant aux conseils de M. Y... une fausse garantie bancaire
à première demande d’un montant de 81 500 000 euros, émise le 10 janvier 2007
au nom de la banque américaine Countrywide Home Loans, trompé Robert Y… pour le
déterminer à conclure un acte opérant obligation ou décharge, en l’espèce, à conclure une
convention en date du 15 janvier 2007, dans laquelle il prenait l’engagement de ne plus
entamer de discussions ou négociations avec un tiers susceptible d’être intéressé par
l’acquisition des titres de la SA É ric Soccer ; qu’il est incontestable que l’acte de garantie,
émis le 10 janvier 2007, soi-disant par la banque Countrywide Home Loans était un faux, à
raison des déclarations de M. A..., qui a affi rmé ne pas en être le signataire, affi rmations
corroborées par des constatations matérielles, à savoir que la signature portée sur ledit
document ne correspondait pas à la signature de M. A..., portée tant sur le permis de
conduire que sur “l’ affi davit” qu’il avait signé le 13 mars 2007 ; qu’il est indubitable que
cette garantie, datée du 10 janvier, déposée le 12 janvier au cabinet ALLEN & OVERY pré-
sentée en original aux conseils de M. Y... le 15 janvier 2007, puis placée sous séquestre le
même jour, avait pour fi nalité de donner au vendeur un gage de sa solvabilité et du
paiement du prix le jour de la cession du capital, ce qui a conditionné la signature par M.
Y..., le 15 janvier 2007, de la convention d’offre, prévoyant la clause d’exclusivité par 186
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
laquelle il s’abstenait de ne pas proposer (il faut lire : de proposer) la cession du club à
d’autres acquéreurs pendant toute la durée de l’offre, à savoir jusqu’au 12 février 2007 ;
qu’il apparaît ainsi que le prévenu en produisant un faux acte de garantie, a déterminé M.
Y... à consentir une signature de l’offre emportant pour lui obligation de s’interdire à
rechercher un acquéreur pendant la durée de la validité du contrat ; que dès lors, le délit
d’escroquerie tel que visé à la prévention est établi dans tous ses éléments à l’égard de M.
X... ; qu’en conséquence le jugement déféré sera confirmé de ce chef » ;
« alors que le délit d’escroquerie n’est constitué que si la tromperie a occasionné un pré-
judice à la victime ; que la cour ne pouvait se borner, pour entrer en voie de condamnation
à l’encontre de M. X..., à relever que la production d’un faux acte de garantie avait conduit
M. Y... à accepter une clause d’exclusivité de négociation, sans constater que du fait de
l’insertion de cette clause, M. Y... avait été contraint de refuser d’entrer en négociation avec
un autre acquéreur potentiel » ;
Attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué que M. X... est poursuivi du chef d’escroquerie pour
avoir trompé M. Robert Y…, en présentant une fausse garantie bancaire d’un montant de
81,5 millions d’euros, afin de le déterminer à conclure une convention, en date du 15
janvier 2007, dans laquelle il prenait l’engagement de ne plus entamer de discussion avec
un tiers susceptible d’être intéressé par l’acquisition de titres du club de football de
l’Olympique de Marseille ;
Attendu que, pour retenir la culpabilité du prévenu, l’arrêt prononce par les motifs repris
au moyen ;
Attendu qu’en l’état de ces énonciations, et dès lors que le préjudice, élément constitutif du
délit d’escroquerie, n’est pas nécessairement pécuniaire et est établi lorsque l’acte opé-
rant obligation n’a pas été librement consenti par la victime mais a été obtenu par des
moyens frauduleux, la cour d’appel a justifié sa décision ;
D’où il suit que le moyen doit être écarté ; […]
REJETTE le pourvoi ;
t4
Répartition du capital du GIE Rénovia
Parts
Membres du GIE
Caractéristiques
du GIE
ocumenD EURL Dubois
Société créée en 2012 et dirigée par l’associé unique Marcel Dubois, elle emploie 20 %
deux salariés. Activité : menuiserie.
SARL Collet
Société créée en 2017 par deux frères, Fabrice et Jean Collet, elle comprend six salariés
spécialisés dans le sanitaire (plomberie, chauffage).
30 %
La SARL Collet a opté pour le régime fiscal de l’impô t sur le revenu.
Philippe Gloanec,
Entreprise individuelle créée en 2015, elle emploie trois salariés.
artisan peintre-
5%
plâ trier
SA Hulbert
Société créée en 2010 et spécialisée dans l’électricité et l’installation de panneaux 10 %
photovoltaïques, elle emploie trois salariés.
SAS Tradipier
Société créée en 2011 et spécialisée dans la maçonnerie, elle emploie quatre salariés.
35 %
187

Sujet type d’examen 5


t5
Informations relatives à l’exercice N du GIE Rénovia
Les comptes des entités sont clô turés, chaque année, le 31 décembre.
1. Rémunération attribuée à Philippe Gloanec pour l’exercice N : 41 850 €.
ocumenD 2. Apports en compte courant réalisés au cours de l’exercice N :
– SA Hulbert : 50 000 € toute l’année N.
– Philippe Gloanec : 10 000 € toute l’année N.
– SAS Tradipier : 20 000 € du 1er octobre au 31 décembre N.
Ces apports sont rémunérés au taux annuel de 3,80 %.
3. Défi cit comptable au titre de l’exercice N : 20 000 €. Il tient compte de la rémunération
de Philippe Gloanec et des intérêts des comptes courants.
4. Bénéfi ce comptable au titre de l’exercice N–1 : 25 000 €. Il est affecté aux associés du GIE
le 5 mars N, par hypothèse au prorata des parts sociales détenues par chaque membre.
5. Montant des capitaux propres au 31 décembre N : 160 000 €
6. Le taux maximum d’intérêt déductible pour les comptes courants est, par hypothèse, de
2,80 %.
t6
Extraits d’écritures comptables enregistrées chez les membres du GIE Rénovia EURL
Dubois, 5 mars N
ocumenD
Débit
Crédit
Intitulé
Débit
Crédit
267
Créances rattachées à des participations
5 000
7616
Revenus sur autres formes de participation
5 000
SAS Tradipier, 31 décembre N
Débit
Crédit
Intitulé
Débit
Crédit
68665
Dotations aux dépréciations des VMP
14 000
2967
Dépréciation des créances rattachées à des participations
14 000
188
dSCG1
Sujet type d’examen 5
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Économie du numérique et droit
A Nom de domaine
Il existe deux organismes ayant un rô le essentiel dans l’enregistrement des noms de
domaine :
• L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) est :
– chargée d’administrer les ressources numériques en ligne (adressage IP, noms de
domaine de premier niveau comme les « .com » et « .org ») ;
– responsable de l’approbation de toutes ces extensions de domaine et de la Afi n
d’enregistrer défi nition des critères d’attribution ;
un nom de
– chargée de coordonner l’ensemble des adresses Internet et de veiller à ce domaine en «.fr
», que chaque domaine soit unique, clairement identifi able et normalement il faut se
tourner accessible par un navigateur Web ;
vers un bureau
d’enregistrement
– en charge de la délégation, à des registraires, de l’enregistrement des noms accrédité par
l’Afnic.
de domaine en « .com » et autres extensions de premier niveau ; Le choix du nom
d’un domaine
– responsable de l’animation du service WHOIS permettant à toute per- est libre mais,
sonne de vérifi er si un nom de domaine est disponible et d’en connaître le avant la
demande propriétaire.
d’enregistrement,
il convient de vérifi er
• L’Association française pour le nommage Internet en coopération (Afnic) que le nom
choisi est le gestionnaire historique de l’extension « .fr » et le premier opérateur est
disponible français de services de registres en ligne. Outre l’attribution et la gestion de et
ne porte pas ces noms de domaine, elle assure le développement de services de support
atteinte à des droits antérieurs (marques,
pour les applications relevant de l’économie du numérique, ainsi que la pro- dénominations
motion et l’accompagnement de projets autour du « .fr ».
sociales, etc.).
La jurisprudence assimile les noms de domaine à un signe distinctif et leur confère un droit
d’occupation à la condition qu’ils soient effectivement exploités. Le fait de déposer et/ou
d’utiliser un nom de domaine reprenant l’appellation d’une marque déposée est susceptible
de constituer un acte de contrefaçon réprimé pénalement.
B Résolution des litiges
En cas de litige, il est possible de saisir la justice ou d’avoir recours à un mode alternatif de
règlements des différends (ou procédure alternative de résolution de litiges). En la matière,
il existe deux procédures extrajudiciaires, mises en place par l’Afnic, afi n de récupérer ou
de faire supprimer un nom de domaine :
– la procédure SYRELI : les décisions sont rendues par un collège ;
– la procédure PARL EXPERT : les décisions sont rendues par des experts.
Le site de l’Afnic explique ces deux procédures et compare les procédures judiciaires et les
procédures alternatives de résolution de litiges (PARL).
189
Sujet type d’examen 5
Comparaison des procédures SyReLI et paRL expeRt (source : afnic) SYRELI
PARL EXPERT
Dépôt
Procédure
Procédure
Dépôt
d’une demande
payante auprès
payante auprès
d’une demande
www.syreli.fr
de l’Afnic
de l’Ompi
www.parl-expert.fr
Complétude de la demande
Ouverture de la procédure par l’Afnic
Réponse
21 jours
21 jours
Réponse
du titulaire
du titulaire
AFNIC
Collège SYRELI
21 jours
17 jours
EXPERT
Analyse du dossier
Analyse du dossier
+1
Notification
de la décision par l’Afnic
15 jours
Décision
exécutoire
2 mois
190
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
procédures alternatives et procédures judiciaires
Procédures alternatives
Procédures judiciaires
de résolution de litiges (PARL EXPERT et SYRELI)
Avantages
Avantages financiers
Avantages procéduraux
• Des frais bien souvent inférieurs
• Absence de procédure supplémentaire pour
• Impossibilité d’obtenir des dommages et intérêts,
faire appliquer une décision à l’étranger
la seule issue possible étant la transmission
• Rapidité des décisions ou de la recommandation
ou la radiation du nom de domaine litigieux
• Prévisibilité des délais des procédures
extrajudiciaires
• Possibilité d’obtenir des dommages et intérêts
en matière judiciaire
• Forte prévisibilité des décisions judiciaires
françaises fondées sur quatre principes
favorisant leur lisibilité : fraude, notoriété,
antériorité, légitimité
• Rapidité des référés fondés sur une contrefaÇon
de marque ou sur une atteinte à une marque
notoire
Inconvénients
• Possibilité pour le titulaire « contesté » de refuser
• Nécessité de mettre en œuvre une procédure
de participer à la procédure dans le cadre
supplémentaire « procédure d’ exequatur »
d’une recommandation en ligne
lorsque le défendeur est établi hors de France
• Possibilité pour le titulaire « contesté » de faire
• Imprévisibilité des délais liés aux recours
appel de la décision dans le cadre de l’arbitrage
éventuels formés contre une décision
judiciaire (appel, pourvoi en cassation, appels
de décisions d’ exequatur)
• Relative lenteur des procédures judiciaires
au fond
• Difficulté d’évaluation du coû t financier
C Contrat d’hébergement
Le site doit être hébergé sur un serveur permettant l’accès à distance en continu.
L’entreprise confie très souvent cette tâ che à une société de services avec laquelle elle est
liée par un contrat d’hébergement.
L’obligation principale d’un hébergeur est la mise à disposition d’un espace mémoire.
Pèsent sur l’hébergeur :

– une obligation de résultat en matière de sécurité des fichiers et de conservation des


données ;

– une obligation de moyens quant à l’accès en permanence au site.


En cas d’hébergement de contenus illicites sur le site, l’hébergeur n’engage pas sa
responsabilité civile et/ou pénale, sauf s’il a une connaissance effective de leur caractère
illicite et si, malgré tout, il n’agit pas « promptement » pour retirer ces données ou en
empêcher l’accès.
191

Sujet type d’examen 5


2 Contrat électronique
A Principes généraux applicables à l’e-contrat
Défi nition
Le contrat de commerce électronique est un contrat entre absents puisqu’il est conclu à
distance. Il répond à la théorie générale des contrats et aux règles générales du contrat de
vente (mention de la chose et de ses caractéristiques, mention du prix, des taxes et frais
annexes, des conditions générales de vente, etc.), ainsi qu’au droit de la consommation
quand il est conclu entre un professionnel et un consommateur.
Offre et acceptation dans le cadre de l’e-contrat
Offre
• Selon l’article 1127-1 du Code civil, l’offrant doit mettre à disposition du destinataire, qu’il
soit un professionnel ou un consommateur, « ses conditions contractuelles applicables ».
L’offrant reste tenu par l’offre tant qu’elle est accessible de son fait par voie électronique.
• L’offre doit impérativement contenir les mentions suivantes :
– les étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
– les moyens techniques permettant à l’utilisateur, avant la conclusion du contrat, d’identifi
er les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
– les langues proposées pour la conclusion du contrat, dont la langue française ;
– en cas d’archivage du contrat, les modalités de cet archivage par l’auteur de l’offre et les
conditions d’accès au contrat archivé ;
– les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales
auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre.
• Dans l’hypothèse d’une offre à un consommateur, des mentions supplémentaires, comme
l’existence d’un droit de rétractation et de ses limites éventuelles ou – dans le cas où ce
droit ne s’applique pas –, l’absence d’un tel droit, s’imposent (C. consom., art. L. 121-18).
Acceptation
• Le contrat n’est valablement conclu que si le destinataire de l’offre a eu la possibilité de
vérifi er le détail de sa commande et son prix total et de corriger d’éventuelles erreurs
avant de confi rmer celle-ci pour exprimer son acceptation défi nitive (C. civ., art. 1127-2).
• L’auteur de l’offre doit accuser réception sans délai injustifi é, par voie électronique, de la
commande qui lui a été adressée.
• La commande, la confi rmation de l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception sont
considérés comme reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir
accès.
• Le vendeur doit s’assurer que l’acheteur a reconnu de façon explicite son obligation de
payer, par exemple la fonction utilisée pour valider la commande peut mentionner «
commande avec obligation de paiement ».
• Le processus d’acceptation suit en plusieurs étapes (théorie dite du double-clic) .
192
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
théorie du double-clic
En l’absence de
Second clic :
Avis
double-clic ou
Premier clic :
confirmation
de réception
d’information sur
validation
définitive
de la commande
l’obligation de
de la commande
de la commande
par le
paiement, la vente
une fois vérifiée et,
cybercommerçant
est considérée
au besoin, corrigée
comme non valide.
La commande,
sa confirmation et
l’accusé de réception
Quand le contrat est conclu entre un professionnel et un consommateur, sont considérés il
existe un délai de rétractation de 14 jours en faveur du consommateur (à l’ex- comme reçus
ception de certains cas, comme les contrats de transport, d’hô tellerie ou de lorsque les
parties peuvent y avoir
tourisme, ou lorsque la restitution se heurte à une difficulté sérieuse ou à une accès par
courrier impossibilité).
électronique ou à
partir du site du
B Signature électronique
cybercommerçant.
L’écrit sous forme électronique est assimilé à l’écrit sur papier, « sous réserve que puisse
être identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans des conditions
de nature à en garantir l’intégrité » (Code civil, article 1366).
L’écrit sur support électronique revêt la même force probante que l’écrit sur support
papier.
La personne dont émane l’écrit dématérialisé s’identifie par sa signature électronique.
Définition
La signature électronique est « l’usage d’un procédé fiable d’identification garantissant
son lien avec l’acte auquel elle s’attache. La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu’à
preuve contraire, lorsque la signature électronique est créée, l’identité du signataire
assurée et l’intégralité de l’acte garantie, dans des conditions fixées par décret en Conseil
d’É tat » (Code civil, article 1367 al. 2).
De nombreux procédés fondés sur la certification, par l’intermédiaire d’organismes agréés
et au moyen de logiciels de cryptographie et de chiffre-ment, permettent d’assurer une
certaine fiabilité dans l’identification de la personne.
Le règlement européen eIDAS du 23 juillet 2014 sur l’identification électronique et le
décret d’application du 28 septembre 2017 relatif à la présomption de fiabilité du procédé
de signature électronique distinguent trois degrés de fiabilité de la signature électronique :

– la signature électronique simple ;

– la signature électronique avancée ;

– la signature électronique qualifiée.


193
Sujet type d’examen 5
de la signature électronique simple à la signature électronique qualifi ée Signature
Signature
Signature
électronique simple
électronique avancée
électronique qualifiée
Elle nécessite une identification
poussée du signataire
(ex : une immatriculation
Elle associe l’identité
électronique), la personne étant
Elle nécessite, au minimum,
du signataire et assure
associée à sa signature grâ ce
une vérification visuelle
l’intégrité du document
à un certificat digital embarqué,
de l’identité du signataire
grâ ce à un fichier
ce qui implique l’intervention
et elle repose sur un certificat
de preuves établi
d’un tiers de confiance
qualifié de signature
au moment de la signature
pour authentifier
électronique
électroniquement l’inviolabilité
du document et la signature
électronique
Elle est adaptée à la signature
de documents ne présentant
Elle ne bénéficie pas
pas de risque de litige relatif
En raison de son caractère
de la présomption de fiabilité
à l’identité des signataires :
contraignant, elle n’est utilisée
contrats commerciaux,
que dans certains cas
contrats de travail, ordres
(ex. : contrats de crédit)
de mission, etc.
C Statut du cybercommerçant
La loi pour la confi ance en l’économie numérique et le Code de la consommation disposent
que « toute personne physique ou morale exerçant l’activité de commerce électronique est
responsable de plein droit à l’égard de l’acheteur (le professionnel est responsable de plein
droit à l’égard du consommateur) de la bonne exécution des obligations résultant du
contrat, que ces obligations soient à exé-
cuter par elle-même (le professionnel qui a conclu ce contrat) ou par d’autres prestataires
de services, sans préjudice de son droit de recours contre ceux-ci ».
Ainsi, le cybercommerçant répond non seulement de son fait, mais encore du fait de tous
ceux qui ont participé à l’exécution du contrat en ligne (sous-traitants, importateurs,
transporteurs, etc.). Il s’agit d’une obligation de résultat. Le cybercommerçant peut
s’exonérer de tout ou partie de sa responsabilité en apportant la preuve que l’inexécution
ou la mauvaise exécution du contrat est imputable :
– soit à l’acheteur ;
– soit au fait, imprévisible et insurmontable, d’un tiers étranger à la fourniture des
prestations prévues au contrat ;
– soit à un cas de force majeure.
194
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
D Lettre recommandée électronique (LRE)
Dans le cadre d’une LRE, le prestataire informe, par voie électronique, le destinataire
qu’une lettre recommandée électronique lui est destinée et qu’il peut accepter ou non sa
réception pendant un délai de 15 jours à compter du lendemain de l’envoi de cette
information ; cette dernière ne mentionne pas L’indemnité l’identité de l’expéditeur.
susceptible d’être
mise à la charge
du prestataire
en cas de retard
procédure de LRe
dans la livraison
ou de perte
des données est
Le destinataire informé
limitée à 16 €.
de l’envoi d’une LRE a
15 jours pour prendre
une décision
Refus
Acceptation
ou non-réclamation
Le prestataire met
Le prestataire conserve,
à la disposition
pendant au moins
de l’expéditeur,
Le prestataire conserve
un an, la preuve
au plus tard le lendemain
pendant au moins
Le prestataire
de la réception
de l’expiration du délai
un an la preuve
transmet la LRE
des données transmises
de 15 jours, une preuve
du refus ou de
et du moment
du refus (avec date
la non-présentation
de la réception
et heure du refus)
ou de la non-réclamation
195
Sujet type d’examen 5
3 Opérations de concentration d’entreprises
A Notifi cation
Article L.430-1 et suivants du Code de commerce et règlement européen n° 139/2004
du 20 janvier 2004 relatif au contrôle des concentrations entre entreprises Fusions entre
entreprises indépendantes
Prises de contrô le (possibilité d’exercer
une influence déterminante) via droits, achats
Opérations de concentration
d’éléments d’actif, contrats et autres moyens
Création d’une entreprise commune
Au-delà de certains seuils, notification obligatoire des opérations de concentration pour
contrô le (contrô le a priori)
Notification à la Commission européenne
Notification à l’Autorité
(guichet unique : compétence exclusive)
de la concurrence et contrô le national si :
et contrô le communautaire si :
1. CA total mondial de l’ensemble
1. CA total mondial de l’ensemble des parties > 5 Mds€
des parties à l’opération > 150 M€ HT
2. CA total réalisé individuellement dans l’UE par
2. CA total réalisé en France par deux
au moins deux des parties concernées > 250 M€
au moins des parties à l’opération
à moins que chacune des entreprises concernées réalise
> 50 M€ HT
plus des 2/3 de son CA total dans l’UE à l’intérieur
d’un seul et même É tat membre
3. Opération en dehors du champ

OU
de compétence de la Commission
1. CA total mondial de l’ensemble des parties > 2,5 Mds€
européenne (si la concentration
2. Dans chacun d’au moins trois É tats membres, CA total
ne revêt pas une dimension
réalisé par toutes les parties > 100 M€
communautaire)
3. Dans chacun de ces trois É tats membres, CA total
réalisé individuellement par au moins deux
des parties > 25 M€
4. CA total réalisé individuellement dans l’UE par
au moins deux des parties > 100 M€
M€ : millions
à moins que chacune des parties concernées réalise
d’euros
plus des 2/3 de son CA total dans l’UE à l’intérieur
Mds€ : milliards
d’un seul et même É tat membre
d’euros
196
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Depuis 2020/2021, et sur la base de l’article 22 du règlement européen sur les
concentrations, la Commission européenne accepte désormais d’exercer son contrô le sur
des opérations « sous les seuils » nationaux et européens, lorsque l’Autorité de la
concurrence et plus généralement une ou plusieurs autorités nationales de la concurrence
lui en font la demande.
B Procédures de contrôle des opérations de concentration
Contrô le par la Commission européenne (Ce)
Examen
Notification
de la notification
Décision
de l’opération
de la CE
à la CE
25 jours
(prolongation
possible)
Concentration notifiée
Concentration notifiée
relevant du règlement
Ouverture
relevant du règlement
et soulevant des doutes
d’une procédure
Concentration
mais ne soulevant pas
sérieux quant
notifiée ne relevant
de doutes sérieux
à sa compatibilité avec
90 jours
Examen
pas du règlement
quant à sa compatibilité
le marché commun
(prolongation
approfondi
avec le marché
(concurrence affectée,
possible)
commun
poids des parties
problématiques, etc.)
Décision de la CE
Opération autorisée
Opération refusée
Opération acceptée
car considérée comme
Opération
sous conditions
incompatible avec
acceptée
(cessions d’activités,
le marché commun
par exemple)
197
Sujet type d’examen 5
Contrô le par l’autorité de la concurrence (aC)
Phase 1
Notification
Examen
Décision
Demande possible du ministre
de l’opération de la notification
de l’AC
chargé de l’É conomie
à l’AC
25 jours
5 jours
(prolongation
Si l’AC décide
possible)
d’accéder
à la demande
Ouverture
Autorisation
d’un examen
de l’opération
L’opération notifiée
approfondi
en la subordonnant
n’entre pas
Subsistance d’un doute
éventuellement
dans le champ légal
sérieux d’atteinte
Phase 2
65 jours
à la réalisation
(C. com., art. 430-1
à la concurrence
Examen
(prolongation
effective
et 430-2)
approfondi
possible)
d’engagements pris
par les parties
Décision de l’AC
Opération autorisée
Autorisation
Autorisation
Autorisation
Interdiction
Accord tacite
sous réserve
sous réserve d’injonctions
d’engagements
et prescriptions
Structurels (comme des cessions d’actifs visant
à protéger la structure du marché)
Comportementaux (touchant au comportement
de le nouvelle entité, comme sa politique
commerciale par exemple).
Dans le délai de 25 jours après avoir reçu la décision de l’AC, le ministre chargé de
l’É conomie peut évoquer l’affaire et statuer 25 jours
Décision motivée
sur l’opération pour des motifs d’intérêt général autres que
le maintien de la concurrence (développement industriel,
compétitivité internationale, création ou maintien d’emploi)
198
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
4 Droit pénal : zoom sur les principales infractions,
dont celles qui sont liées à l’intervention d’un CAC
A Diversité des infractions
En matière de droit
pénal général,
voir notamment
Infractions générales
Infractions spéciales de droit des affaires et des sociétés
les sujets types
d’examen 1 et 2.
• Escroquerie
Abus de biens sociaux, distribution de dividendes fictifs,
Pour plus de détails
• Abus de confiance
présentation ou publication de comptes annuels ne donnant
sur la procédure
• Faux et usage de faux
pas une image fidèle, infractions relatives à la constitution
pénale et la mise
• Recel
et à la dissolution de sociétés, aux assemblées, au contrô le,
en mouvement
aux droits sociaux et aux modifications du capital social,
des actions
au contrô le légal des comptes (non-révélation des faits délictueux, publique et civile,
divulgation d’informations mensongères) et au blanchiment
voir les sujets types
d’examen 2 et 3.
B Escroquerie
Définition
L’escroquerie est le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par
l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice
d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou
à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
trois conditions cumulatives
• Usage d’un faux nom
Tromperie qui pousse
Ou
à une remise (fonds,
• Usage d’une fausse qualité
Préjudice
valeurs, bien quelconque)
Ou
(non nécessairement
ou à la fourniture
• Abus d’une qualité vraie
pécuniaire)
d’un service ou à consentir
Ou
un acte opérant
• Emploi de manœuvres
obligation ou décharge
frauduleuses
Sanctions
Personnes physiques
Personnes morales
• Peine principale :
• Amende dont le montant est porté

– 5 ans d’emprisonnement + 375 000 € d’amende


au quintuple de celui prévu pour les personnes
Le délai

– 7 ans d’emprisonnement + 750 000 € en cas


physiques
de prescription
de circonstances aggravantes (personne
• Autres sanctions :
est de 6 ans.
dépositaire de l’autorité publique, au préjudice

– dissolution
d’une personne vulnérable, etc.)

– interdictions diverses

– 10 ans d’emprisonnement + 1 000 000 € en cas

– placement sous surveillance judiciaire


d’infraction commise en bande organisée

– confiscation, etc.
• Peines complémentaires :

– interdiction d’exercice

– confiscation

– interdiction de droits, etc.


199
Sujet type d’examen 5
C Faux et usage de faux
Faux et usage de faux constituent deux infractions distinctes.
Défi nitions
• Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un
préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support
d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve
d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.
• L’usage de faux n’est autre que l’utilisation d’un faux.
Conditions cumulatives
Faux matériel
Préjudice matériel
Valeur probatoire
et/ou intellectuel
ou moral
du faux
Sanctions
Personnes physiques
Personnes morales
• 3 ans d’emprisonnement + 45 000 €
• Amende dont le montant est porté au quintuple
d’amende.
de celui prévu pour les personnes physiques.
• Peines complémentaires : interdiction
• Autres sanctions : dissolution, interdictions,
d’exercice, confi scation, interdiction de
placement sous surveillance judiciaire,
droits, etc.
confi scation, etc.
D Infractions liées aux commissaires aux comptes
• Non-désignation du CAC si obligatoire ou non-convocation du CAC
Infractions commises
à une AG : 2 ans d’emprisonnement + 30 000 € d’amende
par la société à l’égard
• Obstacle aux vérifi cations ou contrô les du CAC ou refus de communication Dans le cadre
de
du CAC
de toutes les pièces utiles à l’exercice de sa mission : 5 ans
faux et d’usage
d’emprisonnement + 75 000 € d’amende
de faux, ainsi que
• Exercice illicite de la profession de CAC : 1 an d’emprisonnement dans le cadre des
+ 15 000 € d’amende
infractions liées aux
Infractions commises
• Non-révélation, par le CAC, de faits délictueux au procureur commissaires aux
par le CAC
de la République ou transmission/confi rmation d’informations
comptes, le délai
mensongères sur la situation de la société : 5 ans d’emprisonnement de prescription est
+ 75 000 € d’amende
de 6 ans.
200
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
5 Règles applicables aux groupements d’intérêt
économique (GIE)
Deux ou plusieurs personnes physiques ou morales peuvent constituer, entre elles, un
groupement d’intérêt économique pour une durée déterminée.
A Constitution du GIE
Conditions de constitution
• Faciliter ou développer l’activité économique de ses membres, améliorer ou accroître les
résultats de cette activité
But du GIE
• Le GIE n’a pas pour but de réaliser des bénéfices même si cela ne lui est aucunement
interdit
• Le GIE doit avoir un objet économique sans mener une activité propre Nécessité d’un
objet
et distincte de celle de ses membres
économique
• Son activité doit être accessoire à celle de ses membres
Objet
• Civil ou commercial
• Personnes morales et/ou physiques
• Minimum de deux membres
• Exercice, par chaque membre, d’une activité économique qui trouve Membres
son prolongement dans celle du GIE
• Droits et obligations des membres librement fixés par le contrat
• Responsabilité indéfinie et solidaire
• Durée limitée
Durée
• Absence de minimum légal
Capital
Avec ou sans capital
GIe pourvu ou dépourvu de capital
GIE avec capital
GIE sans capital
• Absence de montant minimum
• Fonctionnement similaire
• Publication de la décision
à une association
• Modalités de souscription
• Possibilité de percevoir
et de libération des apports
des cotisations
librement déterminées
de ses membres en cas
par le contrat constitutif
d’insuffisance de facturation
• Absence d’obligation
de ses services et du niveau
d’évaluation des apports
des réserves constituées
en nature par un CAA
• Possibilité d’avance en compte
• Absence d’obligation de dépô t
courant
des apports en numéraire
201
Sujet type d’examen 5
étapes de création d’un GIe
Contrat
Dépô t
constitutif sous
du contrat
Immatriculation
au RNE
Parution
seing privé
constitutif au guichet (même si l’objet
au Bodacc
ou par acte
des formalités
authentique
des entreprises
est civil)
B Fonctionnement du GIE
• Les administrateurs
Le GIE est dirigé par un ou plusieurs administrateurs, personnes physiques ou morales.
Les fondateurs fi xent librement, dans le contrat constitutif du groupement, les modalités
d’administration. À défaut, c’est l’assemblée générale qui décide.
Les pouvoirs des administrateurs sont déterminés librement par le contrat constitutif. Leur
limitation n’a d’effet qu’à l’égard des membres du groupement (vis-à -vis des tiers, les
administrateurs engagent le groupement par tout acte entrant dans son objet).
• L’assemblée générale (AG)
L’assemblée générale est composée des membres du GIE. Elle a le pouvoir de prendre
toutes les décisions, dans les conditions librement déterminées par le contrat constitutif du
groupement et conformément aux statuts (à défaut, à l’unanimité).
C Contrôle
Contrôle de gestion
Commissaire aux comptes (CAC)
• Un ou plusieurs contrô leurs de gestion sont
• Principe : désignation facultative
obligatoirement désignés :
• Exception : désignation obligatoire si :
– personnes physiques uniquement ;
– le GIE émet des obligations ;
– membres ou non du GIE ;
– le GIE occupe au moins 100 salariés.
– nommés par l’AG.
• Ils assurent le contrô le de la gestion du GIE,
dans les conditions prévues par le contrat
constitutif.
202
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
D Fiscalité du GIE
Le résultat fiscal du GIE est déclaré et imposé entre les « mains » de ses membres.
principe de transparence fiscale appliqué au GIe
Détermination du résultat fiscal (RF) du GIE positif (bénéfice fiscal) ou négatif (perte
fiscale)
É tape 1
Détermination du résultat commun à partir des résultats des membres É tape 2
Déclaration par chaque membre de la quote-part du RF (bénéfice ou perte) qui lui revient
É tape 3
E Rémunération de l’administrateur du GIE
Administrateur membre du GIE
Administrateur non membre du GIE
Imposition en BIC
Imposition des « Traitements et salaires »
F Bénéfice comptable versé aux membres du GIE
Le bénéfice comptable du GIE doit être distribué entre ses membres. Il n’est pas imposable.
203
Corrigé du sujet
type d’examen 5
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpétenCeS
Dossier 1 Entreprise et numérique
Compétence visée
Répondre à des questions courantes touchant aux implications juridiques et fi scales de la
création et l’utilisation d’un site Internet et du recours à l’informatique dans les
transactions courantes de la vie de l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les règles en cas de confl it entre noms de domaine et entre nom de domaine et
marque ;
– connaître les obligations des hébergeurs et les clauses incontournables ;
– maîtriser les règles applicables à la vente en ligne ;
– appliquer les règles au cas.
1.1 Marie Dortmund est-elle contrainte de changer de nom si So Bion est déjà déposé ?
Quelles sont les règles applicables aux noms de domaine ?
Règles juridiques. Le choix du nom de domaine est libre. Avant la demande
d’enregistrement, voire avant la réservation du nom, il faut donc vérifi er que le nom choisi
est disponible et ne porte pas atteinte à des droits antérieurs (marques, dénominations
sociales, etc.). Si l’Afnic procède à l’enregistrement du nom de domaine, elle n’effectue pas
de recherche d’antériorité.
Il n’existe pas de loi sur les noms de domaine et la jurisprudence les assimile à un signe
distinctif. La jurisprudence confère à ce signe un droit d’occupation à la condition qu’il soit
effectivement exploité. En cas de litige entre noms de domaine portant sur les mêmes
produits ou services, le terrain de l’action est la responsabilité civile. Il faut donc apporter
la preuve d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité. La jurisprudence donne
raison au nom bénéfi ciant de l’antériorité. Il faut néanmoins que le domaine soit
réellement exploité. La protection varie selon le contenu du site.
Le fait de créer et/ou d’utiliser un nom de domaine représentant une marque déposée peut
être sanctionné pénalement pour contrefaçon. La marque notoirement connue est donc
protégée contre son enregistrement en nom de domaine identique ou similaire, et ce même
si le site n’est pas exploité.
En l’absence de notoriété de la marque, la jurisprudence compare l’identité ou la similitude
des produits et services désignés dans l’enregistrement de la marque et le contenu du site
qui doit être actif. En présence de similitudes entraînant une confusion, le titulaire du nom
de domaine enregistré postérieurement 204
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
à la marque sera condamné en tant que contrefacteur. Dans le cas contraire, marque et
domaine peuvent coexister. Il faut tout de même préciser que si le nom du domaine revêt
un caractère parasitaire ou abusif, le titulaire de la marque peut engager la responsabilité
civile du titulaire du nom de domaine.
Application au cas. Puisque le nom de domaine « So Bion » a été déposé mais qu’il n’a pas
été exploité, Marie Dortmund peut le conserver. En cas de conflit, la jurisprudence tranche
en faveur de celui qui exploite effectivement le nom, encore faut-il que le nom ne soit pas
une marque notoire déjà déposée et donc protégée, ce qui ferait alors courir à Marie
Dortmund le risque d’être qualifiée de contrefactrice.
1.2 Avant de signer son contrat d’hébergement, Marie Dortmund souhaiterait identifier les
principaux points auxquels elle doit être attentive dans ce type de contrat (la méthodologie
du cas pratique n’est pas exigée).
Dans le cadre du commerce électronique, les hébergeurs proposent de multiples services,
mais leur obligation première est bien évidemment la mise à disposition d’un espace de
stockage de l’historique : Marie Dortmund devra donc être vigilante quant à la capacité de
mémoire proposée et à ses possibilités d’évolution. L’hébergeur devra préciser les
modalités techniques offertes : nombre possible de visiteurs simultanés, taux de
disponibilité, assistance…
Il pèse sur l’hébergeur une obligation de résultat en ce qui concerne la conservation des
données et une obligation de moyens relative à l’accès permanent au site.
Marie Dortmund devra également vérifier si le contrat porte à la charge de l’hébergeur le
dépô t du nom du domaine auprès de l’organisme compétent et la déclaration à la Cnil
relative au traitement automatisé des données. Dans le cas contraire, il incombera à Marie
Dortmund d’y procéder.
L’enregistrement d’un nom de domaine est une opération payante qui est soumise à
diverses conditions et qui s’effectue pour au minimum un an. Une fois le nom de domaine
enregistré, de nombreux praticiens conseillent de mettre en place une surveillance (service
proposé par les fournisseurs d’hébergement) afin d’être informé de la réservation d’un
nom similaire pouvant faire craindre une concurrence déloyale.
Le contrat peut prévoir un certain nombre de cas de suspension à vérifier, notamment dans
l’hypothèse d’une violation des obligations contractuelles (contenu illicite) ou d’une
maintenance technique.
Puisqu’il s’agit pour Marie Dortmund de réaliser des opérations d’e-commerce, elle devra
bien vérifier les clauses concernant l’interface de paiement sécurisé.
Puisque l’hébergeur aura accès à des informations importantes telles que le nom des
clients, les conditions générales de vente, les noms des éventuels partenaires, Marie
Dortmund devra vérifier la clause de confidentialité (informations protégées, conservation
et remise de ces informations).
Marie Dortmund doit faire préciser contractuellement les modalités selon lesquelles
l’hébergeur assure la sécurité des données et du site ainsi que les 205
Sujet type d’examen 5
responsabilités de l’hébergeur en la matière (elle devra se méfi er, à ce titre, des
éventuelles clauses limitatives de responsabilité). Le contrat doit absolument prévoir que
les données demeurent la propriété exclusive de Marie Dortmund et qu’elles lui soient
restituées à son terme ; le contrat doit fi xer un délai de restitution.
1.3 Dans la mesure où nombre de ventes s’effectueront en ligne, Marie Dortmund vous
demande de lui expliquer les règles applicables à la conclusion des contrats de vente.
Quelles sont les règles applicables à la formation et à la conclusion du contrat
électronique ?
Règles juridiques. Les contrats électroniques répondent à la théorie générale Pour
davantage
de détails sur des contrats et aux règles générales du contrat de vente (mention de la chose
la théorie générale et de ses caractéristiques, du prix, des taxes et frais annexes, des
conditions des contrats, générales de vente, etc.) avec, de surcroît, quelques spécifi cités.
voir le sujet type
d’examen 1. Selon l’article 1127-1 du Code civil, « quiconque propose à titre professionnel,
par voie électronique, la fourniture de biens ou la prestation de services, met à disposition
les conditions contractuelles applicables d’une manière qui permette leur conservation et
leur reproduction. L’auteur d’une offre reste engagé par elle tant qu’elle est accessible par
voie électronique de son fait ».
Cet article énonce les différents éléments que doit comporter l’offre, à savoir :
– les étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
– les moyens techniques permettant à l’utilisateur, avant la conclusion du contrat, d’identifi
er les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
– les langues proposées pour la conclusion du contrat (dont la langue française) ;
– en cas d’archivage du contrat, les modalités de cet archivage par l’auteur de l’offre et les
conditions d’accès au contrat archivé ;
– les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales
auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre.
NOTRE CONSEIL
De plus, l’offre doit répondre à l’article L. 121-18 du Code de la consommation Vous devez
rappeler en mentionnant :
les mentions
obligatoires – le nom du vendeur du produit ou du prestataire de services, des coordonnées
de l’offre et décrire
téléphoniques permettant d’entrer effectivement en contact avec lui, son le processus
adresse ou, s’il s’agit d’une personne morale, son siège social et, si elle est de conclusion
du contrat de vente
différente, l’adresse de l’établissement responsable de l’offre ; en ligne. – le cas échéant, les
frais de livraison ;
– les modalités de paiement, de livraison ou d’exécution ;
– l’existence d’un droit de rétractation et ses limites éventuelles ou, dans le cas où ce droit
ne s’applique pas, l’absence d’un droit de rétractation ; 206
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1

– la durée de la validité de l’offre et du prix de celle-ci ;

– le coû t de l’utilisation de la technique de communication à distance lorsqu’il n’est pas


calculé par référence au tarif de base ;

– le cas échéant, la durée minimale du contrat proposé, lorsqu’il porte sur la fourniture
continue ou périodique d’un bien ou d’un service.
L’article L. 121-18 du Code de la consommation ajoute que « ces informations, dont le
caractère commercial doit apparaître sans équivoque, sont communiquées au
consommateur de manière claire et compréhensible, par tout moyen adapté à la technique
de communication à distance utilisée. »
Le contrat est réputé conclu lorsque le destinataire de l’offre, après avoir passé commande
et s’être vu accusé réception de celle-ci par l’auteur de l’offre, confirme son acceptation
(théorie du double-clic : la commande et la confirmation de l’acceptation de l’offre). La
commande et l’accusé de réception sont considérés comme étant reçus lorsque les parties
peuvent y avoir accès.
Comme il s’agit d’une vente entre un professionnel et un non-professionnel, le Code de la
consommation s’applique, notamment l’interdiction des clauses abusives ou encore
l’existence d’un délai de rétractation de 14 jours.
Application au cas. Marie Dortmund devra rédiger un contrat type de vente et les
conditions générales de vente en respectant le droit de la consommation.
Elle devra veiller à ce que tous les éléments composant l’offre soient présents.
Néanmoins, lorsqu’elle étendra son offre aux professionnels, elle n’aura pas à y faire figurer
les mentions obligatoires inscrites dans le Code de la consommation.
Dossier 2 Entreprise et concurrence
Compétences visées
• Maîtriser des situations ou pratiques contraires au droit de la concurrence.
• Accompagner le traitement de pratiques contraires au droit de la concurrence.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– être capable de définir juridiquement une opération de concentration (définition


semblable en droit français et en droit européen) et les conditions de sa notification ;

– maîtriser les conditions dans lesquelles une opération de concentration de dimension


non communautaire doit faire l’objet d’une notification auprès de l’Autorité de la
concurrence ;

– appliquer ces règles aux cas d’espèce.


207
Sujet type d’examen 5
2.1 Pourquoi l’opération de rachat de Bombardier Transport par Alstom est-elle une
opération de concentration ?
Sous quelle(s) condition(s) une opération de concentration est-elle constituée ?
Règles juridiques. En droit français (Code de commerce, article L. 430-1), comme en droit
européen de la concurrence (règlement du 20 janvier 2004
Sur les différentes relatif au contrô le des concentrations entre entreprises), certaines
opérations formes des fusions, sont qualifi ées d’« opérations de concentration » (le
processus de concentra-voir le programme tion consistant de manière simplifi ée en une
réduction du nombre d’acteurs de l’UE 4 du DSCG. sur un marché). Il en va ainsi des
opérations de fusion entre entreprises anté-
rieurement indépendantes (qu’il s’agisse d’une fusion-absorption ou d’une NOTRE
CONSEIL
fusion-création), des prises de contrô le (où le contrô le implique la possibilité d’exercer une
infl uence déterminante, que ce soit via les droits, les achats d’élé-
Vous devez montrer
que le rachat entre ments d’actif, les contrats ou tout autre moyen) et des créations
d’entreprises bien dans le champ communes.
de la défi nition Application au cas. En l’espèce, le rachat de Bombardier Transport par
Alstom des opérations
de concentration. est assimilable à une opération de fusion-acquisition et est qualifi é, à ce
titre, d’« opération de concentration ».
2.2 Pour quelle raison l’opération a-t-elle dû faire l’objet d’une notifi cation ?
Pourquoi cette notifi cation n’a-t-elle pas été effectuée auprès de l’Autorité de la
concurrence ?
Quelles sont les règles juridiques en matière de notifi cation (conditions et NOTRE
CONSEIL
compétences) ?
Rappelez les règles
de répartition Règles juridiques. Toutes les opérations de concentration ne donnent pas
des compétences lieu à notifi cation auprès des autorités compétentes. En effet, seules les
opé-
entre la Commission rations dépassant certains seuils doivent être notifi ées auprès de
l’autorité européenne compétente :
et l’Autorité
de la concurrence – la Commission européenne, lorsque l’opération de concentration est de
(autorité nationale)
dimension communautaire (dans ce cas, la Commission européenne dispose en matière
d’une compétence exclusive qui renvoie à ce que l’on nomme « système du de contrô le
des concentrations.
guichet unique ») ;
– l’autorité nationale de la concurrence (« Autorité de la concurrence » en France), lorsque
l’opération n’est pas de dimension communautaire et franchit par ailleurs certains seuils
spécifi ques.
Il est donc nécessaire, en premier lieu, de vérifi er si une opération de concentration est de
dimension communautaire. C’est le cas quand, conformément au règlement européen du 20
janvier 2004 :
• Le CA mondial de l’ensemble des parties à l’opération dépasse 5 milliards d’euros et que
le CA total réalisé individuellement dans l’UE par au moins deux des parties concernées
dépasse 250 millions d’euros, à moins que chacune des entreprises concernées ne réalise
plus des deux tiers de son CA total dans l’UE à l’intérieur d’un seul et même É tat membre.
208
deS
S SaV
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OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
• Lorsque le CA total mondial de l’ensemble des parties dépasse 2,5 milliards d’euros, que
dans chacun d’au moins trois É tats membres, le CA total réalisé par toutes les parties
dépasse 100 millions d’euros, que dans chacun de ces trois É tats membres, le CA total
réalisé individuellement par au moins deux des parties dépasse 25 millions d’euros et que
le CA total réalisé individuellement dans l’Union par au moins deux des parties dépasse
100 millions d’euros, à moins que chacune des parties concernées réalise plus des deux
tiers de son CA total dans l’Union à l’intérieur d’un seul et même É tat membre.
Application au cas. En l’espèce, si l’opération a dû faire l’objet d’une notification auprès
des autorités, c’est en raison du franchissement des seuils rendant la notification
obligatoire. Et si cette notification a été effectuée auprès de la Commission européenne,
c’est en raison de la dimension communautaire de l’opération (ce que le manque de
données ne nous permet pas ici de vérifier).
2.3 Que signifie précisément le fait qu’Alstom ait obtenu « l’autorisation en phase 1 » ?
Vous prendrez soin, pour étayer votre réponse, de préciser la procédure théorique
complète en matière de contrô le des concentrations Le délai de 25 jours par la Commission
européenne.
peut être prolongé
jusqu’à 35 jours
Quelle est la procédure applicable par la Commission européenne aux opé-
ouvrables lorsque, rations de concentration d’entreprises qui lui sont notifiées ?
notamment,
les entreprises
Règles juridiques. Dès que la Commission européenne reçoit la notification concernées
d’une opération de concentration, une première phase de 25 jours ouvrables, par
l’opération à compter du lendemain de la réception de la notification, débute.
proposent des
engagements
À l’issue de cette première phase, la Commission européenne rend l’une des afin de rendre
décisions suivantes :
la concentration
compatible avec

– autorisation de l’opération car elle n’entre pas dans le cadre du règlement le marché
commun.
européen ;
Le délai peut être

– autorisation de l’opération car elle ne soulève pas de doutes sérieux quant à prolongé
jusqu’à sa compatibilité avec le marché commun ;
105 jours pour
les mêmes raisons.

– ouverture d’une procédure d’examen approfondi (phase 2) en raison des doutes sérieux
qui pèsent sur la compatibilité de l’opération avec le marché commun.
La procédure d’examen approfondi est ouverte dans un délai maximal de NOTRE CONSEIL
90 jours. Elle se solde par l’une des décisions suivantes de la Commission Rappelez la
procédure européenne :
théorique complète

– refus de l’opération car considérée comme incompatible avec le marché de contrô le des
opérations
commun ;
de concentration

– acceptation de l’opération sous conditions (ex. : cessions d’activités) ; menée par la


Commission.

– acceptation de l’opération.
Identifiez le niveau
Application au cas. En l’espèce, l’opération entre Alstom et Bombardier Trans- auquel la
décision port a été autorisée par la Commission européenne à l’issue de la phase 1,
favorable à l’opé-
ration entre Alstom
ouverte après la notification adressée le 11 juin et clô turée le 31 juillet [2020]. et
Bombardier Aucun examen approfondi en phase 2 n’a donc eu lieu, ce qui a fait gagner du a
été rendue.
209
Sujet type d’examen 5
temps aux parties ; les engagements pris ont de toute évidence contribué à cette prise de
décision rapide.
2.4 Selon vous, l’opération envisagée devrait-elle faire l’objet d’une notifi cation auprès de
l’Autorité de la concurrence ?
Sous quelles conditions une opération de concentration doit-elle faire l’objet d’une
notifi cation auprès de l’Autorité de la concurrence ?
Règles juridiques. En vertu de l’article L. 430-2 du Code de commerce, une opération de
concentration doit être notifi ée à l’Autorité de la concurrence lorsque trois conditions
cumulatives sont réunies :
– le chiffre d’affaires (CA) total mondial hors taxes (HT) de l’ensemble des parties à
l’opération est supérieur à 150 millions d’euros ;
– le CA total HT (CAHT) réalisé en France par deux au moins des parties à l’opération est
supérieur à 50 millions d’euros ;
– l’opération ne revêt pas une dimension communautaire.
Application au cas. En l’espèce, l’opération envisagée n’est pas de dimension
communautaire et chacune des deux sociétés parties à l’opération réalise en France un
CAHT de plus de 50 millions d’euros (84 millions d’euros pour Mint+
et 56 millions d’euros pour la société cible). Toutefois, le CA total mondial HT
des deux sociétés s’élève à 145 millions d’euros, ne franchissant donc pas le seuil de 150
millions d’euros.
Les conditions étant cumulatives, l’opération de rachat envisagée n’a pas à être notifi ée à
l’Autorité de la concurrence.
Dossier 3 Droit pénal
Compétences visées
• Maîtriser l’identifi cation des éléments constitutifs d’une infraction relevant du droit
pénal.
• Informer les dirigeants de l’entreprise sur les conséquences d’une incrimination pénale.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– connaître les règles juridiques générales relatives aux délits d’escroquerie, de faux et
usage de faux et de non-révélation de faits délictueux par un CAC ;
– maîtriser la différence générale entre l’action publique et l’action civile et les conditions
propres à la mise en mouvement de ces deux types d’actions ;
– appliquer l’ensemble des règles au cas d’espèce.
210
deS
S SaV
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OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
3.1 En vous appuyant en partie sur le document 3, pouvez-vous éclairer le dif- NOTRE
CONSEIL
férend opposant Alexis Legrand et Enrik Guy ?
Vous devez dégager
Le fait de se faire passer pour une autre personne dans le but d’obtenir de l’arrêt de
la Cour de cassation
des informations confidentielles est-il constitutif d’une infraction ?
l’interprétation qu’il
Règles juridiques. En vertu de l’article 313-1 du Code pénal, « l’escroquerie est convient
de faire de le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus la
notion de
« préjudice »
d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper en matière
une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou
d’escroquerie au préjudice d’un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien
quelconque, et vérifier si à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou
décharge ». le stratagème mis en place
Cette définition légale de l’escroquerie met en avant trois conditions cumu- correspond, ou
non, latives : l’utilisation de moyens (première condition) qui vise à tromper une à un délit
personne (seconde condition) et qui occasionne un préjudice à cette dernière
d’escroquerie.
ou à un tiers (troisième condition). Quant au préjudice subi, l’arrêt de la Cour de cassation
du 28 janvier 2015 présenté dans le document 3 indique que ce dernier « élément
constitutif du délit d’escroquerie n’est pas nécessairement pécuniaire ».
Pour que des faits soient constitutifs d’une infraction (délit) d’escroquerie, trois éléments
doivent être réunis : l’élément légal définissant cette infraction d’escroquerie (ce que fait le
Code pénal dans l’article précédemment cité), l’élé-
ment matériel (les faits correspondant à la définition légale) et l’élément moral (l’intention
de commettre l’infraction).
Application au cas. En l’espèce, le stratagème mis en œuvre par Enrik Guy repose en
premier lieu sur l’utilisation d’un faux nom et d’une fausse qualité puisqu’il décide de se
faire passer au téléphone pour le directeur commercial de « Parquets du sud ». Ce
stratagème vise assez nettement à tromper le fournisseur en le poussant à remettre des
documents commerciaux (factures, devis, etc., formant « l’historique commercial »). Le
préjudice, s’il ne paraît pas au premier plan pécuniaire pour le fournisseur, peut toutefois
être considéré devant une juridiction comme moral (sentiment d’avoir été trompé,
informations commerciales secrètes révélées). Il pourrait toutefois, à certains égards,
également revêtir une dimension pécuniaire si la société Cham refusait à l’avenir de se
fournir auprès de ce fournisseur (ou de se fournir aux tarifs actuels), ce qui lui
occasionnerait une perte de chiffre d’affaires. L’élément matériel de l’infraction
d’escroquerie semble donc bien constitué. Quant à l’élément moral, il ne fait aucun doute
que le stratagème mis en place est intentionnel.
Au regard du différend opposant Alexis Legrand et Enrik Guy, nous don-nons raison à
Alexis Legrand : les faits sont bien constitutifs d’une infraction d’escroquerie et, dans
l’hypothèse où le préjudice ne serait pas considéré comme pécuniaire, la réalité de
l’infraction ne s’en trouverait pas modifiée.
211
Sujet type d’examen 5
3.2 Que pensez-vous de l’initiative d’Estelle Francin ?
Le fait de modifi er, par un montage numérique, un contrat afi n d’en tirer un intérêt
pécuniaire est-il constitutif d’une infraction ?
Règles juridiques. En vertu de l’article 441-1 du Code pénal « constitue un Une telle
infraction faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice est
sanctionnée, et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit out tout autre pour
les personnes support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour
effet physiques, par
des peines d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques ».
principales La défi nition légale de l’infraction de faux repose donc sur plusieurs conditions
maximales de 3 ans cumulatives : la présence d’un faux matériel ou intellectuel sur un
support écrit d’emprisonnement ou d’expression de la pensée altérant la vérité, ayant une
valeur probatoire et et de 45 000 €
d’amende, et étant de nature à causer un préjudice. Lorsque des faits (élément matériel)
des peines correspondent à cette défi nition légale et qu’une intention est présente
complémentaires (élément moral), l’infraction de faux est constituée. L’infraction d’usage
de éventuelles faux est distincte mais sanctionnée de la même manière.
(interdiction
d’exercice, Application au cas. En l’espèce, l’initiative d’Estelle Francin remplit toutes les
confi scation, conditions portées par la défi nition légale de l’infraction de faux : interdiction
de
droits, etc.). La durée – la modifi cation du contrat constitue une altération de la vérité (un
faux de prescription est
matériel) puisque le délai de 25 jours est porté à 15 jours ;
de 6 ans à compter – le faux est un écrit (le contrat) et cet écrit étant un contrat ayant force
obli-de la commission
des faits.
gatoire, il dispose d’une valeur probatoire (si le délai était effectivement de 15 jours, des
pénalités pourraient être juridiquement exigées à compter du 16e jour) ;
NOTRE CONSEIL
– le faux est bien de nature à porter préjudice au fournisseur puisqu’il vise à lui Veillez à
distinguer
faire payer des pénalités de retard qui ne sont normalement pas dues.
clairement L’initiative d’Estelle Francin est donc constitutive d’une infraction (délit) de et à
valider
un par un les trois faux, pour laquelle elle pourrait être sanctionnée par une amende, une
peine éléments d’emprisonnement et, éventuellement, des sanctions complémentaires en
constitutifs fonction de l’appréciation du juge.
de l’infraction.
3.3 Que pensez-vous du silence d’Eugénie Klein ? Quelle(s) sanction(s) encourt-elle ?
Le fait, pour un CAC, de ne pas révéler des faits délictueux est-il constitutif d’une
infraction ?
Règles juridiques. La non-révélation par un commissaire aux comptes (CAC) de faits
délictueux dont il aurait connaissance à l’occasion de l’exercice de sa mission est une
infraction sanctionnée, conformément à l’article L. 820-7 du Code de commerce, de la
même manière que le fait de donner ou confi rmer des informations mensongères sur la
situation de la société dans laquelle il exerce sa mission : 5 ans d’emprisonnement et 75
000 € d’amende (peines maximales).
212
deS
S SaV
a OIRS a
OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Application au cas. En l’espèce, le fait d’utiliser les fonds de la société comme garantie
apportée à un établissement bancaire pour obtenir un prêt destiné à financer l’achat d’un
bien privé comme celui d’utiliser les fonds de la société pour acquérir des biens personnels
sont constitutifs d’un délit d’abus de biens sociaux. Effectivement, l’article L. 242-6 du Code
de commerce définit l’abus de bien social comme le fait, pour les administrateurs (de SA),
de faire, de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savent
contraire à l’intérêt de celle-ci, notamment à des fins personnelles. Ainsi, si Eugénie Klein,
en tant que CAC de la société Cham, avait connaissance de ces faits constitutifs de délits
(faits délictueux), elle était dans l’obligation de les révéler au procureur de la République.
La non-révélation de ces derniers est constitutive, à son tour, d’une infraction pénale
(l’intention de ne pas révéler ces faits – l’élément moral – devrait toutefois être prouvée
devant une juridiction).
Le silence d’Eugénie Klein est constitutif d’une infraction pouvant être sanctionnée de 5 ans
d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
3.4 Devant quelle(s) juridiction(s) Alexis Legrand doit-il agir ?
Quelles sont les règles en matière de compétence juridictionnelle lorsqu’une NOTRE
CONSEIL
action en justice est menée à l’occasion d’une infraction ?
Présentez
Règles juridiques. Deux actions distinctes peuvent être menées lorsqu’une les possibilités
infraction est commise : l’action publique, d’une part, qui vise à réparer le offertes pour
mener trouble causé à l’ordre public, et l’action civile, d’autre part, qui vise à obtenir une
action civile réparation (par l’octroi de dommages et intérêts) du préjudice subi par la vic-
(juridictions répressives/civiles).
time à l’occasion de la commission de l’infraction. Pour ce qui est de l’action civile, cette
dernière est intentée par la victime du préjudice :

– soit devant les juridictions répressives ;

– soit devant les juridictions civiles.


Lorsque l’action civile est intentée devant les juridictions répressives, elle peut passer par
la voie de l’action si l’action publique n’a encore été enclenchée (et l’action civile permet
alors la mise en mouvement de l’action publique) ou par la voie de l’intervention quand
l’action publique a déjà été mise en mouvement par le procureur de la République.
Application au cas. Alexis Legrand souhaitant obtenir réparation du préjudice subi par la
société à l’occasion de l’infraction commise par l’ancien administrateur et la non-révélation
de cette dernière au procureur de la République par le CAC, c’est une action civile qui doit
être engagée. Alexis Legrand peut mener cette Pour plus de détails action devant les
juridictions civiles, mais aussi devant les juridictions pénales sur les actions (ce qu’il
pourrait avoir envie de faire s’il souhaitait, outre des dommages et civile et publique
intérêts, que l’ancien administrateur et le CAC soient pénalement sanctionnés). et leur mise
en mouvement,
S’il menait son action devant les juridictions pénales, ce serait par la voie de voir les sujets
types l’action puisqu’aucune action publique n’est de toute évidence engagée.
d’examen 2 et 3.
213
Sujet type d’examen 5
Dossier 4 GIE
Compétence visée
Participer à la constitution et suivre le fonctionnement d’un GIE.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les conditions de constitution d’un GIE ;
– connaître les règles fi scales applicables à cette forme de groupement.
4.1 Appréciez la validité du GIE Rénovia.
À quelles conditions le contrat constitutif d’un GIE est-il valide ?
Règles juridiques. Pour être valide, le GIE doit respecter les conditions de fond
suivantes :
• Avoir un objet civil, commercial ou agricole, selon la nature de l’activité du GIE.
• Son activité doit être le prolongement de l’activité économique de ses membres mais ne
doit pas s’y substituer.
• Avoir été conclu pour une durée limitée (maximum 99 ans).
• Compter au minimum deux membres (pas de maximum imposé), personnes physiques ou
morales exerçant une activité économique qui trouve son prolongement dans celle du GIE.
• Le GIE peut disposer d’un capital ou non :
– en présence d’un capital, aucun montant minimum n’est exigé, les modalités de
souscription et de libération des apports sont librement déterminées par le contrat
constitutif ; les apports en nature n’ont pas à être évalués par un commissaire aux apports
et les fonds apportés en numéraire n’ont pas à faire l’objet d’un dépô t ;
– en l’absence de capital (l’apport n’est pas une condition de validité), le GIE
fonctionne comme une association, percevant des cotisations de ses membres si la
facturation de ses services et les réserves qu’il a pu constituer s’avèrent insuffi santes.
• Les apports en industrie sont autorisés.
• Le contrat constitutif prévoit librement les droits et obligations des membres.
S’agissant d’un contrat, la convention constitutive d’un GIE doit satisfaire les trois
conditions suivantes (Code civil, article 1128) :
• La capacité de contracter des membres. Sont capables les personnes morales (dotées
de la personnalité juridique) et les personnes physiques majeures, à moins qu’elles ne
soient protégées, ce qui réduit leur capacité et les prive de la capacité commerciale,
excluant la possibilité de devenir « associés » dans des sociétés exigeant la qualité de
commerçant ou membres de groupements comme le GIE ou le GEIE.
214
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S SaV
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OIRS ux
ux COmpétenCeS
DSCG1
Les fonctionnaires, les professions libérales et les personnes frappées d’une interdiction
judiciaire, n’ayant pas la capacité commerciale, ne peuvent pas être membres d’un GIE ou
GEIE.
Les personnes physiques mineures peuvent être « associés » dans les sociétés sauf dans
celles exigeant la capacité commerciale, à moins qu’il ne s’agisse d’un mineur émancipé
ayant obtenu l’autorisation du juge des tutelles ou du tribunal judiciaire. Il en va de même
dans les GIE (qui ne sont pas des sociétés) et GEIE.
• Le consentement des membres doit être libre, exempt de toute simulation et vices
(erreur, dol, violence).
• Le contenu doit être licite et certain, conforme à l’ordre public dans ses stipulations et
son but. L’obligation a pour objet une prestation présente ou future, possible et déterminée
ou déterminable, qui correspond à son activité sociale précisée dans le contrat constitutif.
L’objet social du GIE doit être licite.
Les conditions de forme sont les suivantes :
• Le contrat constitutif est conclu sous seing privé ou par acte authentique.
• Il est déposé au guichet des formalités des entreprises.
• Il est immatriculé au RNE et fait l’objet de formalités de publicité au Bodacc.
Il est, en effet, dispensé des formalités au SHAL (ex-JAL).
Application au cas. Les membres du GIE sont au nombre de 5, ce qui est supérieur au
minimum légal. Quatre des membres du GIE sont des personnes morales, donc capables,
auxquelles s’ajoute une personne physique exerçant une activité professionnelle sous
forme d’entreprise individuelle, donc capable.
Les membres ont réalisé des apports, ce qui démontre leur consentement.
Le contenu du GIE est la rénovation de l’habitation et de l’aménagement intérieur qui
prolonge les activités des cinq membres qui exercent une activité de menuiserie,
plomberie, plâ trerie-peinture, électricité et maçonnerie. L’objet est licite. Il nous manque la
durée du GIE pour conclure sur la validité de ce groupement.
4.2 Expliquez les raisons qui ont pu conduire à la constitution du GIE Rénovia.
Le choix du GIE peut s’expliquer par l’absence de capital minimum, la volonté de mettre en
commun des moyens, un fonctionnement souple et libre avec la possibilité d’imputer les
pertes du GIE sur le résultat de chaque membre.
NOTRE CONSEIL
4.3 Vérifiez que la SARL Collet satisfait les conditions permettant d’opter La question
portant pour le régime fiscal de l’IR. Quel est l’intérêt d’une telle option ?
sur l’option à
l’impô t sur le revenu
Les membres du GIE peuvent être des sociétés de structure juridique différente d’une
société (SNC, SA, SARL…) dont le régime fiscal peut être l’impô t sur les sociétés ou qui, de
droit, relève de l’IS, vous devez
l’impô t sur le revenu.
montrer que vous
La SARL Collet est constituée entre deux frères. Elle réalise une activité avez pris en compte
l’intérêt, pour
artisanale. Elle peut opter pour le régime fiscal des SARL dites « de famille » ce type de
société, soumises à l’impô t sur le revenu.
d’opter pour l’IR.
215
Sujet type d’examen 5
En général, les premières années, il est fréquent qu’une société dégage des pertes fi scales.
En cas d’option pour l’impô t sur le revenu, le défi cit fi scal peut être imputé sur les autres
revenus catégoriels du foyer fi scal, diminuant l’assiette imposable soumise au barème
progressif de l’impô t sur le revenu.
NOTRE CONSEIL
4.4 Déterminez le résultat fi scal du GIE Rénovia pour l’exercice N, ainsi que la quote-part
de résultat fi scal qui revient à la SA Hulbert. Indiquez les Vous devez
maîtriser
modalités d’imposition de cette quote-part.
la méthodologie
de détermination Le résultat fi scal généré par le GIE est réparti entre les membres du GIE
en fonc-de la quote-part tion des droits de chacun d’eux dans le GIE. Il est imposé à l’impô t
sur le revenu de résultat fi scal ou à l’impô t sur les sociétés selon le régime fi scal du
membre du GIE.
qui revient à chaque
associé.
Résultat fi scal du GIE
NOTRE CONSEIL
Situation
Analyse fi scale
Réintégration
Déduction
et opérations
Dans un premier
temps, il faut
Défi cit
Le résultat fi scal du GIE est déterminé à partir
20 000
déterminer
comptable
du résultat comptable retraité en application
le résultat fi scal
des règles fi scales propres aux structures juridiques
du GIE, puis
relevant de l’IR.
le résultat fi scal
1
La rémunération des associés personnes physiques
41 850
« commun »
n’est pas déductible du résultat fi scal.
à répartir entre
2
Les intérêts des apports en comptes courants sont
l’ensemble
déductibles à deux conditions :
des associés.
• Le capital social est intégralement libéré.
• Le taux d’intérêt versé ne doit pas excéder le TMPV.
Pour la SA Hulbert et P. Gloanec, montant
à réintégrer : (50 000 + 10 000) ×
(3,80 % – 2,80 %)
TMPV : taux effectif
600
moyen pratiqué par
Pour la SAS Tradipier : 20 000 × 3/12 ×
les établissements
(3,80 % – 2,80 %)
50
de crédit pour
TOTAL
42 500
20 000
des prêts à taux
Résultat fi scal = 22 500 €
variables.
Rendez-vous
métHOde
Déterminer le résultat fi scal à répartir entre les membres d’un GIE
Pour calculer le résultat fi scal (RF) à répartir, il faut déduire du résultat fi scal du GIE les
rémunérations et avantages privatifs.
Résultat fi scal commun à ventiler entre les associés :
Rémunération
Résultat fiscal
Résultat fiscal du GIE
de l’administrateur
commun
et intérêts excédentaires
des comptes courants
216
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Résultat fiscal commun à répartir entre les associés
Résultat fiscal = 22 500 – 650 – 41 850 = – 20 000 €
La quote-part de résultat fiscal qui revient à la société Hulbert est égale à : 10 % × (– 20
000) = – 2 000 €
Modalités d’imposition
Chaque associé doit déclarer sur sa déclaration des revenus (IRPP pour les personnes
physiques, déclaration professionnelle pour les sociétés) la quote-part de résultat fiscal qui
lui revient du fait de sa participation dans le GIE.
C’est la conséquence du mécanisme de transparence fiscale des entités qui relèvent de l’IR
(SNC, GIE).
La SA Hulbert relève du régime fiscal de l’impô t sur les sociétés.
Pour déterminer le résultat fiscal de la SA Hulbert, il faut déduire (colonne déduction) la
quote-part de déficit fiscal de 2 000 €.
Le résultat fiscal de la SA Hulbert sera soumis à l’impô t sur les sociétés.
4.5 Précisez comment la rémunération de Philippe Gloanec est imposée (catégorie fiscale,
taux). La réponse aurait-elle été la même si Philippe Gloanec n’avait pas été membre du GIE
? Justifiez votre réponse.
• Règles fiscales générales
Les rémunérations versées aux administrateurs non membres du GIE sont soumises au
régime des traitements et salaires.
Les rémunérations versées aux administrateurs membres du GIE s’ajoutent à la part des
bénéfices qui revient à chaque membre.
• Rémunération attribuée à Philippe Gloanec
Philippe Gloanec est administrateur, membre du GIE. Sa rémunération est déclarée avec la
quote-part de déficit fiscal du GIE qui lui revient et imposée dans la catégorie des BIC
puisqu’il exerce une activité artisanale.
Si Philippe Gloanec n’avait pas été membre du GIE, sa rémunération aurait été imposée
dans la catégorie des traitements et salaires.
• Résultat fiscal à déclarer par Philippe Gloanec
Quote-part de déficit fiscal : 5 % × 20 000 = 1 000 €
Rémunération : 41 850 €
Intérêts excédentaires des comptes courants : 10 000 × (3,80 % – 2,80 %) = 100 €
Total à déclarer en BIC : 40 950 €.
217
Sujet type d’examen 5
4.6 Justifi ez les écritures enregistrées par l’EURL Dubois et la SAS Tradipier (montant et
nature comptable de l’écriture).
Le GIE est doté de la personnalité morale. Il doit tenir une assemblée générale statuant sur
le résultat réalisé au titre d’un exercice et sur son affectation.
Dans tous les cas, le bénéfi ce comptable réalisé doit être distribué aux membres du GIE.
• Écritures au sein de l’EURL Dubois
La quote-part de bénéfi ce comptable qui revient à l’EURL Dubois, au titre de l’exercice N–1,
s’élève à 25 000 × 20 %, soit 5 000 €.
Cette somme est inscrite dans la comptabilité en produit fi nancier.
• Écritures au sein de la SAS Tradipier
La SAS Tradipier détient 35 % des parts sociales du GIE acquises à sa constitution.
À l’inventaire de l’exercice N, il faut comparer la valeur comptable des titres avec leur
valeur d’inventaire.
Si la valeur d’inventaire est inférieure à la valeur comptable, il faut effectuer une
dépréciation :
– valeur comptable de la participation de la SAS Tradipier : 200 000 × 35 % =
70 000 € ;
– valeur d’inventaire calculée à partir des capitaux propres : 160 000 × 35 % =
56 000 € ;
– dépréciation des titres du GIE : 14 000 €.
4.7 Indiquez l’incidence des écritures enregistrées par l’EURL Dubois et la SAS
Tradipier sur le résultat fi scal.
D’un point de vue fi scal, le GIE est transparent, c’est-à -dire que le résultat fi scal (bénéfi ce
ou défi cit) est ajouté ou déduit du résultat fi scal de chaque membre du GIE.
La quote-part de résultat fi scal relative à l’exercice N–1 a été imposée chez l’EURL Dubois
en N–1.
Le résultat comptable distribué à l’EURL Dubois en N est un produit fi nancier non
imposable qui doit être déduit pour le calcul de son résultat fi scal de N.
La dotation pour dépréciation comptabilisée chez Tradipier est une charge fi nancière qui
n’est pas déductible pour le calcul de son résultat fi scal.
En effet, l’exercice N dégage une perte fi scale qui est déduite pour le calcul de son résultat
fi scal. Afi n d’éviter une double déduction, la dépréciation des titres fi nanciers
comptabilisée pour 14 000 € doit être réintégrée au résultat fi scal de la SAS Tradipier.
218
Sujet type d’examen 6
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
Galapagos, Biscuiterie de l’abbaye, matériel autorisé : aucun
Minoterie du châ teau et Bélier
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 dOSSIeRS indépendants : dossiers
1 droit fi scal ……………………………………………………………………………… 5 points
2 participations et groupe …………………………………………………………… 5 points
3 entreprise et concurrence ……………………………………………………… 5 points
4 entreprise en diffi culté …………………………………………………………… 5 points
Le sujet comporte 7 documents :
La méthodologie
documents
du cas pratique est
exigée, sauf mention
contraire.
dossiers 1. Organigramme du groupe Galapagos
Si le texte du sujet,
1
2. Caractéristiques générales des sociétés du groupe Galapagos de ses questions
et
3. Résultats fi scaux réalisés en N, avant prise en compte ou de la base
documentaire vous
2
des opérations du document 4
conduit à formuler
4. Opérations réalisées au titre de l’exercice N+1
une ou plusieurs
5. Quels sont les industriels du cartel du jambon démantelé hypothèses, il vous
est demandé de la
dossier
par l’Autorité de la concurrence ?
(ou les) mentionner
3
6. Décision de l’Autorité de la concurrence du 20 décembre 2019
explicitement dans
(extrait)
votre copie.
Il vous est demandé
dossier 7. Cour de cassation, chambre commerciale, arrêt du 17 juin 2020
d’apporter un
4
(pourvoi n° 18-11.737)
soin particulier
à la présentation
de votre copie.
219
Sujet type d’examen 6
Galapagos, Biscuiterie de l’abbaye,
Minoterie du château et Bélier
Dossier 1 Droit fi scal
V Base documentaire : documents 1 à 4
La société Galapagos est une SA à la tête de plusieurs sociétés implantées dans l’Ouest de la
France et spécialisées dans le domaine de l’alimentaire ( biscuits, pâ tisseries, pâ tes
alimentaires). Antoine Leguen, dirigeant de la société Galapagos, vous consulte sur
l’opportunité de constituer un groupe fi scalement intégré.
Antoine Leguen prend rendez-vous au cabinet d’expertise comptable Auditex dans lequel
vous effectuez un stage en vue de l’obtention de votre master 2
« Comptabilité et audit ».
Votre chef de mission vous confi e le dossier Galapagos, tout en portant un regard attentif
aux conseils que vous prodiguerez à Antoine Leguen. À cette fi n, il vous remet les
documents 1 à 4.
travail à faire
1.1. Identifi ez les sociétés du groupe Galapagos qui peuvent être comprises dans le
périmètre d’intégration fi scale.
1.2. Votre tuteur vous suggère de conseiller à Antoine Leguen de ne pas retenir la société
Biscuiterie de l’abbaye. Quel argument allez-vous présenter à votre client ?
La société Bélier a réalisé, au titre de l’exercice N–1, un défi cit fi scal de 35 000 €
qu’elle a imputé à hauteur de 20 000 € sur le bénéfi ce fi scal de l’exercice N–2.
travail à faire
1.3. Antoine Leguen vous demande de lui indiquer le sort de la créance de carry-back non
encore utilisée, ainsi que le reliquat du défi cit fi scal (15 000 €).
1.4. Indiquez à Antoine Leguen les formalités administratives à accomplir auprès de
l’administration fi scale pour pouvoir bénéfi cier du régime de l’intégration fi scale et
présentez-lui les modalités de détermination du résultat fi scal du groupe intégré.
Il est décidé d’intégrer fi scalement les sociétés : Galapagos, Bélier, Locmaria, Typasta,
Minoterie du châ teau. Vous êtes en charge de la détermination du résultat fi scal
d’ensemble de l’exercice N+1.
220
Sujet type d’examen
DSCG1
travail à faire
1.5. Indiquez, pour chaque opération décrite dans le document 4, son incidence sur le
résultat fiscal individuel, puis sur le résultat d’ensemble du groupe fiscalement intégré.
Dossier 2 Participations et groupe
V Base documentaire : documents 1 à 4
En N+3, les dirigeants de Galapagos ont été contactés par une entreprise de biscuiterie
anglaise en vue du rachat des parts de la société Locmaria.
La SARL Biscuiterie de l’abbaye ayant procédé à différentes opérations financières en
effectuant de nombreux rachats de participations, elle détient désormais 6 % de la SA
Galapagos.
Votre chef de mission souhaite que vous l’aidiez à analyser l’impact des opérations. À cette
fin, il vous remet les documents 1 à 4.
travail à faire
2.1. Quelles sont les conséquences d’une telle acquisition ?
Antoine Leguen a conclu un contrat de fourniture exclusive entre la SA Galapagos et la SA
Blédor qui détient 70 % de la SA Déos. Ce contrat de fourniture exclusive de farine est
conclu à un prix bien supérieur au marché, ce qui se justifie au regard de la qualité de la
farine.
Par ailleurs, Antoine Leguen a accepté que la SA se porte caution d’un prêt de la SA
Locmaria auprès de la BNP, banque historique du groupe.
travail à faire
2.2. Le dirigeant pouvait-il conclure ces deux contrats librement ?
La SARL Minoterie du châ teau, qui compte soixante-dix salariés, est affectée par de graves
difficultés financières. Elle a dû procéder au licenciement économique de douze salariés
pour lesquels il n’y a eu aucune possibilité de reclassement dans le groupe. Dix anciens
salariés souhaitent intenter une action contre la SARL Minoterie du châ teau et la SA
Galapagos pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et absence de recherche sérieuse
de reclassement au sein du groupe. Ils agissent contre Galapagos car ils estiment que leur
licenciement est dû au fait que la SA a mené une politique obligeant la SARL à abandonner
certains produits afin d’être plus compétitive. Cette politique se serait soldée par des pertes
importantes pour la SARL. Les ex-salariés avancent en conséquence que la société
Galapagos peut aussi être considérée comme leur employeur.
travail à faire
2.3. Pensez-vous que cette action soit judicieuse ?
221
Sujet type d’examen 6
Dossier 3 Entreprise et concurrence
V Base documentaire : documents 5 et 6
Votre chef de mission souhaite que vous l’aidiez à analyser la jurisprudence.
À cette fi n, il vous remet les documents 5 et 6.
travail à faire
3.1. Pour quelles raisons les entreprises mentionnées dans le document 5
ont-elles été sanctionnées ?
3.2. Quel est l’intérêt, pour les entreprises Campofrio et Coop, d’avoir dénoncé à l’Autorité
de la concurrence les pratiques auxquelles elles ont aussi participé ?
3.3. À quelles conditions les entreprises concernées auraient-elles pu bénéfi -
cier d’une exemption ? Ces conditions auraient-elles été les mêmes si le droit européen
avait été appliqué ?
3.4. Sur quel fondement le comportement de Google a-t-il été sanctionné par l’Autorité de la
concurrence ?
3.5. Les règles européennes condamnant ce type de comportement sont-elles identiques à
celles prévues en droit interne (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
Dossier 4 Entreprise en diffi culté
V Base documentaire : document 7
Créée en 2010, la SAS Bélier est spécialisée dans la fabrication de craquelins.
Elle compte dix salariés et a développé une activité de production de petits pains souffl és
traditionnels à tartiner, à destination de professionnels : distributeurs dans les domaines
de la boulangerie/pâ tisserie, de la restauration, traiteurs, etc.
Après quelques années d’une croissance soutenue, l’activité s’est stabilisée pour ensuite
décliner. Des ingrédients de moindre qualité et un service client défaillant expliquent, entre
autres, ce phénomène. Pourtant, le président de la SAS, Gérard Belin, ne s’est jamais
préoccupé de l’inquiétante tendance.
Après qu’un mini-scandale sanitaire a éclaté autour du produit phare de la biscuiterie, les
craquelins noix-caramel, des paniers complets ont été retournés à la SAS et les clients ont
renoncé à commander face à l’absence de dispositif sanitaire. Des photos de rats courant
dans l’usine entre les sacs de farine postées sur les réseaux sociaux n’ont fait qu’aggraver la
situation.
Les stocks gonfl ent, la trésorerie est extrêmement réduite, la SAS ne parvient plus à régler
ses fournisseurs qui ne sont pas enclins à négocier, fatigués par les efforts qu’ils ont déjà
consentis, les salaires sont mis en paiement avec un mois 222
Sujet type d’examen
DSCG1
de retard et les prochaines échéances fiscales ne seront pas honorées. Aucune perspective
favorable ne se dessine. Les clients sont aux abonnés absents.
travail à faire
4.1. Selon vous, la situation exige-t-elle l’ouverture d’une quelconque procédure (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ? Si oui, laquelle ?
Déprimé, Gérard Belin souhaite cesser l’activité le plus rapidement possible.
travail à faire
4.2. Gérard Belin a entendu parler de procédures courtes et vous demande, en tant
qu’apprenti(e) en DSCG au service comptable, de vous renseigner et de lui indiquer s’il
pourrait en bénéficier.
Après avoir pris connaissance de votre réponse, Gérard Belin est déçu mais pense qu’il
pourra, en pilotant la procédure, l’accélérer.
travail à faire
4.3. Indiquez à Gérard Belin qui sera en charge de la direction de la société dans le cadre de
la procédure collective qui s’impose.
Les salariés sont particulièrement inquiets et vous consultent pour connaître le sort qui
leur sera réservé, ainsi que celui des salaires du mois précédent qui n’ont toujours pas été
versés. Vous leur proposez de vous réunir, ce qu’ils acceptent.
travail à faire
4.4. Répondez aux salariés à l’occasion de la réunion.
Le liquidateur considère que Gérard Belin a tardé à déclarer l’état de cessation des
paiements. Il décide, en conséquence, de le poursuivre.
travail à faire
4.5. Après avoir expliqué la portée du document 7, vous indiquerez si l’action envisagée par
le liquidateur a des chances d’aboutir.
223

dSCG1
Sujet type d’examen 6
BaSe dOCumentaIRe
t1
Organigramme du groupe Galapagos
SA - Galapagos
ocumenD
96 %
95 %
10 %
97 %
SA - Locmaria
SAS - Bélier
SARL - Typasta
30 %
12 %
95 %
30 %
55 %
60 %
SNC -
SARL - Minoterie
SARL - Biscuiterie
Bioroc’helou
du châ teau
de l’abbaye
t2
Caractéristiques générales des sociétés du groupe Galapagos
Les taux de participation indiqués sur l’organigramme correspondent à des droits de vote
et aux droits à bénéfi ces.
ocumenD Toutes les participations ont été acquises depuis au moins deux ans.
Les sociétés du groupe Galapagos ouvrent et clô turent leur exercice comptable aux mêmes
dates.
Les sociétés du groupe optent, lorsque les conditions sont réunies, pour le régime des
socié-
tés mères et fi liales.
• Société anonyme créée en 2000, spécialisée dans la production de pâ tisseries surgelées.
• À son actif, fi gurent quatre unités de production, toutes situées dans le nord de la
Bretagne.
SA Galapagos
• Il s’agit d’une SA à CA. Son capital est détenu à hauteur de 60 % par Sandro Lemay et
É velyne Lancel, à 25 % par Antoine Leguen et à 15 % par la SA Déos.
SA créée en 2002, spécialisée dans la production de crêpes dentelles et madeleines. Son
unité SA Locmaria
de fabrication est localisée à Dinan (Cô tes-d’Armor).
Société créée en 2010, spécialisée dans la fabrication de craquelins, elle est installée à
Saint-SAS Bélier
Malo (Ille-et-Vilaine).
Société créée en 2006, spécialisée dans la fabrication de pâ tes fraîches au blé et sarrasin.
SARL Typasta
Elle dispose d’une unité de fabrication à Combourg (Ille-et-Vilaine).
Société en nom collectif créée en 2015, spécialisée dans la production de biscuits bio. Elle
est SNC Bioroc’helou
installée à Carhaix (Finistère).
Minoterie, située à Saint-Brieuc (Cô tes-d’Armor), rachetée à ses fondateurs, en 2006, SARL
Minoterie
par Jean et Martin Launay qui s’associent en créant une SARL. Elle approvisionne
l’ensemble du château
des sociétés du groupe Galapagos.
SARL Biscuiterie
SARL créée en 1996 par Philippe et Romain Lebihan. Spécialisée dans la fabrication de
sablés de l’abbaye
normands, elle dispose d’une unité de fabrication à Avranches (Manche).
224
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t3
Résultats fiscaux réalisés en N, avant prise en compte
des opérations du document 4
ocumen
Résultat fiscal N
D
SA Galapagos
672 400
SA Locmaria
– 212 500
SAS Bélier
– 124 300
SARL Typasta
120 260
SNC Bioroc’helou
92 000
SARL Minoterie du château
– 190 200
SARL Biscuiterie de l’abbaye
205 460
Pour l’exercice N+1, il est prévu des résultats fiscaux d’un montant proche de ceux réalisés
en N.
t4
Opérations réalisées au titre de l’exercice N+1
1. La société Bélier a consenti à un abandon de créance à caractère financier à la société
Minoterie du châ teau d’un montant de 40 000 €.
ocumenD 2. La société Galapagos a perçu 15 000 € de dividendes en provenance de la
société Typasta.
3. La société Typasta a cédé à la société Locmaria des titres de participation qu’elle détenait
depuis quatre ans dans une société ne faisant pas partie du groupe intégré fiscalement.
Cette cession a généré une plus-value à long terme de 30 000 € enregistrée dans le résultat
comptable de Typasta.
t5
Quels sont les industriels du cartel du jambon démantelé
par l’Autorité de la concurrence ?
93 millions d’euros... L’amende infligée par l’autorité de la Concurrence aux entreprises de
ocumenD la charcuterie est salée. Au total, plus de douze industriels sont concernés parmi
lesquels Cooperl, Agromousquetaires, Fleury Michon ou encore Savencia.
[…] L’institution reproche aux entreprises de s’être coordonnées pour présenter un front
commun lors de leurs négociations avec les abatteurs. L’objectif ? Contrer les demandes de
hausses de prix sur la matière première, voire obtenir des baisses de prix pour l’achat de
celle-ci. « Concrètement, les charcutiers-salaisonniers se contactaient individuellement par
téléphone avant le début des négociations avec les abatteurs, généralement le jeudi après-
midi ou le vendredi matin, afin d’aboutir à une position commune de négociation », détaille
l’Autorité de la concurrence dans son rapport rendu public le 16 juillet. « Entre 2011
et 2013, quatre groupes parmi les plus importants du secteur, soit les groupes Campofrio
(qui commercialisent notamment les marques Aoste et Jean Caby), Fleury Michon, 225
Sujet type d’examen 6
Financière Turenne Lafayette (qui détenait les marques Paul Prédault, Madrange…) et Les
Mousquetaires (groupe qui commercialise notamment la marque propre Monique Ranou),
se sont entendus sur la variation hebdomadaire du prix […] ». La fi lière porcine s’était déjà
retrouvée dans le collimateur de l’institution. En février 2013, celle-ci avait condamné à 4,5
millions d’euros d’amende cinq abattoirs bretons pour avoir « diminué de façon
coordonnée leurs abattages de porcs » dans le but d’impacter, à la baisse, les prix payés aux
éleveurs.
[…] « Les industriels s’entendaient également » pour arrêter une position commune sur les
hausses de prix des produits de charcuterie qu’ils entendaient pratiquer auprès de la
grande distribution pour leurs marques de distributeurs (MDD) ou marques « premiers
prix », pré-
cise l’Autorité de la concurrence. « Ces échanges ont eu lieu […] au travers de multiples
échanges téléphoniques bilatéraux ainsi que lors d’au moins six réunions multilatérales
secrètes entre concurrents […] au cours desquelles un “tour de table” était réalisé, enseigne
par enseigne, sur le positionnement de chaque concurrent, la hausse de tarifs en cours ou
souhaitée, et les résultats obtenus auprès des distributeurs », ajoute l’institution.
D’avril 2010 à avril 2013, elle accuse ainsi les industriels de Campofrio, CA Animation,
Coop, La Financière du Haut Pays, Financière Turenne Lafayette, Savencia, Sonical et
Salaisons du Mâ connais de s’être entendus sur les produits de charcuterie crus/secs. De
juillet 2010 à juin 2012, ce serait Aubret, Campofrio, Cooperl Arc Atlantique, FTL, Les
Mousquetaires, Nestlé et Roullier qui auraient négocié entre eux les prix des produits de
charcuterie cuits.
La coopérative agricole Cooperl et le groupe Agromousquetaires (bras armé industriel du
distributeur Intermarché) sont les deux industriels les plus lourdement sanctionnés avec
une amende s’élevant, pour chacun, à plus de 30 millions d’euros. Fleury Michon, quant à
lui, écope de 14 millions d’euros. Campofrio et Coop, les deux entreprises qui ont révélé ces
pratiques […], ont reçu des amendes réduites de respectivement 1 et 6 millions d’euros.
Adeline Harveland, L’Usine nouvelle, 16 juillet 2020
t6
Décision de l’Autorité de la concurrence du 20 décembre 2019 (extrait) Aux termes de sa
décision publiée aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence considère que les règles de
fonctionnement de Google Ads imposées par Google aux annonceurs, ocumenD sont
établies et appliquées dans des conditions non objectives, non transparentes et
discriminatoires. L’opacité et l’absence d’objectivité de ces règles rendent très diffi cile leur
application par les annonceurs, alors que Google a toute discrétion pour modifi er son
interprétation des règles de façon diffi cilement prévisible, et décider en conséquence si les
sites les respectent ou non. Cela permet à Google de les appliquer de façon discriminatoire
ou incohérente. Cela conduit à des dommages à la fois pour les clients annonceurs mais
aussi pour les utilisateurs du moteur de recherche. L’Autorité a infl igé à Google une
sanction pécuniaire de 150 M€. Elle soumet également Google à une injonction de clarifi
cation des règles de fonctionnement de sa plateforme publicitaire Google Ads et des procé-
dures de suspension des comptes. Google devra également mettre en place des mesures de
prévention, de détection et de traitement des violations des « Règles » Google Ads.
Le résumé de la décision devra être accessible via la page d’accueil des moteurs de
recherche Google.com et Google.fr, pendant une durée d’une semaine. […]
226
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
Des règles confuses dans leur formulation et leur interprétation et qui, par ailleurs,
sont sujettes à de nombreuses modifications sans que les annonceurs n’en soient
informés
Les éléments au dossier montrent que Google a eu un comportement ambigu à plusieurs
égards : les règles édictées sont elles-mêmes opaques et difficilement compréhensibles,
elles laissent donc à Google toute discrétion pour les interpréter et les modifier. Par
ailleurs, l’application de ces règles ne semble pas suivre des principes cohérents : ainsi,
certains sites ont été suspendus par Google alors que d’autres, à contenus similaires, ont
été maintenus. Enfin, l’application interne de ces règles par Google n’est pas non plus
cohérente, certains sites qui ne respectaient pas les règles s’étant vu proposer des services
personnalisés de Google Ads pour renforcer leur exposition.
[…] Compte tenu de sa position […] (plus de 90 % des recherches effec-
(1) Pour qu’un
fournisseur
tuées en France et probablement plus de 80 % sur le marché de la publi-de services
cité en ligne liée aux recherches), renforcée par l’existence de très fortes publicitaires liés
barrières à l’entrée(1), Google est tenu de définir les règles de fonctionne-aux recherches
ment de sa plateforme publicitaire de manière objective, transparente et puisse entrer sur
non discriminatoire. Or, la formulation des règles ne repose sur aucune le marché, il doit
engager des
définition précise et stable, ce qui donne toute latitude à Google pour investissements
les interpréter selon les situations. Ainsi, la règle sur la « vente d’articles significatifs en
gratuits » interdit, sans autre forme de précision, le fait de « facturer des capital et en
temps,
frais aux utilisateurs pour des produits ou services qui sont normalement notamment dans
le développement
gratuits ». Or, le caractère « normalement gratuit » d’un service n’est pas d’un moteur
aisément déterminable. En matière de météo par exemple, certains sites de recherche
offrent un nombre important d’informations gratuites, mais des sites généraliste et
comme Météo France ou Meteoconsult proposent aussi une offre payante d’une technologie
mettant en relation
par abonnement. Il est donc très difficile pour un professionnel de déterles recherches
miner si le service en question est « normalement gratuit », cette notion des internautes
n’étant par ailleurs pas définie de façon précise.
avec celles
www.autoritedelaconcurrence.fr
des annonces
publicitaires.
t7
Cour de cassation, chambre commerciale,
arrêt du 17 juin 2020 (pourvoi n° 18-11.737)
ocumen
Faits et procédure
D
1. Selon l’arrêt attaqué (Versailles, 31 octobre 2017), rendu sur renvoi après cassation
(chambre commerciale, financière et économique, 18 janvier 2017, pourvoi n° 14-24.314),
la société Valparaiso a été mise en redressement judiciaire par un jugement du 30
septembre 2009, qui a fixé la date de la cessation des paiements au 15 juillet 2009. La pro
cédure a été convertie en liquidation le 20 janvier 2010.
2. Le liquidateur a assigné M. B..., directeur général délégué de la société, en paiement de
l’insuffisance d’actif
227
Sujet type d’examen 6
Examen du moyen
Sur le moyen unique, pris en sa troisième branche
Énoncé du moyen
3. M. B... fait grief à l’arrêt de retenir sa responsabilité pour la déclaration tardive de la
cessation des paiements alors « que si l’omission de déclaration de la cessation des
paiements dans le délai légal est ainsi susceptible de constituer une faute de gestion, c’est à
la condition qu’elle ait contribué à l’insuffi sance d’actif ; que cette condition n’est remplie
que si l’insuffi -
sance d’actif s’est aggravée entre la date à laquelle la cessation des paiements aurait dû être
déclarée (45e jour suivant sa survenance) et celle à laquelle elle l’a été ; que l’augmentation
du passif constatée entre la cessation des paiements et la date à laquelle le dirigeant aurait
dû la déclarer est sans incidence sur la responsabilité du dirigeant ; qu’en l’espèce, il était
acquis aux débats que le jugement d’ouverture avait fi xé au 15 juillet 2009 la date de
cessation des paiements de la société Valparaiso, de sorte que M. B... aurait dû la déclarer
au plus tard le 29 aoû t 2009 ; qu’en tenant compte de l’augmentation du passif pendant la
période du 15 juillet au 21 juillet 2009, donc antérieure à la date à laquelle devait être
déclaré l’état de cessation des paiements, pour dire que la déclaration effectuée
tardivement, le 21 septembre 2009, avait contribué à l’augmentation de l’insuffi sance
d’actif, la cour d’appel a violé l’article L. 651-2 du Code de commerce, dans sa version
applicable à la cause issue de l’ordonnance du 18 décembre 2008, ensemble l’article L. 640-
4 du Code de commerce dans sa version applicable à la cause antérieure à l’ordonnance du
12 mars 2014. »
Réponse de la Cour
Vu l’article L. 651-2 du Code de commerce :
4. Le jugement qui condamne le dirigeant d’une personne morale à supporter tout ou partie
de l’insuffi sance d’actif de celle-ci doit préciser en quoi chaque faute retenue a contribué à
l’insuffi sance d’actif.
5. Pour retenir la responsabilité de M. B..., l’arrêt relève que la déclaration de cessation des
paiements du 21 septembre 2009 était tardive au regard de la date de cessation des
paiements fi xée par le jugement d’ouverture au 15 juillet précédent. Il retient ensuite que
cette faute a contribué à accroître l’insuffi sance d’actif résultant d’une augmentation
considérable du passif pendant la période du 15 juillet au 21 juillet 2009.
6. En statuant ainsi, alors que la faute de M. B... n’ayant pu exister avant l’expiration du délai
de quarante-cinq jours courant à compter du 15 juillet 2009 dont il disposait pour
procéder à la déclaration de cessation des paiements, cette faute, fû t-elle établie, ne pouvait
avoir contribué à la naissance d’un passif constitué, selon ses constatations, au plus tard le
21 juillet 2009, le délai de déclaration n’étant pas encore expiré à ce moment, la cour
d’appel a violé le texte susvisé.
7. La condamnation au titre de l’insuffi sance d’actif ayant été prononcée en considération
de plusieurs fautes de gestion, la cassation encourue à raison de l’une d’entre elles entraîne,
en application du principe de proportionnalité, la cassation totale de l’arrêt de ce chef.
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour : CASSE ET
ANNULE, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 31 octobre 2017, entre les parties, par
la cour d’appel de Versailles ;
228
dSCG1
Sujet type d’examen 6
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Intégration fi scale
A Intérêt de l’intégration fi scale
Le régime de l’intégration fi scale permet de former un groupe fi scal dont l’assiette
imposable est calculée à partir de la somme des bénéfi ces et des défi cits fi scaux réalisés
par chaque société faisant partie du périmètre d’intégration fi scale.
avantages de l’intégration fi scale
Compensation
Neutralisation
Optimisation fiscale
des résultats
de certaines
des groupes de sociétés
fiscaux bénéficiaires
opérations internes
et déficitaires
B Contraintes liées aux sociétés d’un groupe
Les conditions d’application du régime de l’intégration fi scale sont assez strictes ; elles
visent à éviter que ce régime ne se transforme en un outil d’éva-sion fi scale. On retiendra
notamment le seuil de détention (95 %) et la clô ture des exercices aux mêmes dates chaque
année.
La complexité des règles fi scales qui régissent le régime de l’intégration peut laisser
craindre des contrô les fi scaux assortis de rectifi cations (voire de sanctions pénales).
Le régime fi scal de l’intégration est moins intéressant lorsqu’une société est bénéfi ciaire et
peut, en conséquence, se voir appliquer le régime de faveur des PME.
229
Sujet type d’examen 6
Limites de l’intégration fi scale pour les résultats fi scaux consolidés Le capital de la société
mère ne doit pas être détenu, directement ou indirectement, à 95 % au moins par une autre
société soumise à l’IS
1
en France. Il peut être détenu à plus de 95 % par une société
non soumise à l’IS.
Le capital des filiales doit être détenu à 95 % au moins, directement ou indirectement, par
la société mère « tête de groupe ». Le seuil doit être 2
atteint pour les droits de vote et les droits financiers aux dividendes.
Toutes les sociétés doivent être soumises à l’IS, en France, de droit ou sur option.
3
Toutes les sociétés doivent débuter et clô turer leur exercice comptable à la même date
pour la durée d’une année pleine.
4
La gestion administrative est complexe.
5
C Périmètre d’intégration
Toutes les sociétés éligibles ne sont pas nécessairement retenues dans le péri-mètre de
l’intégration fi scale. De préférence, il faut retenir les sociétés dont le résultat fi scal
prévisionnel est défi citaire.
D Sort des défi cits fi scaux et créances de carry-back des sociétés réalisés avant leur
entrée dans le groupe
Défi cit fi scal
Créances de carry-back
Le report défi citaire avant l’entrée
La créance de carry-back peut être transférée
dans le périmètre de l’intégration fi scale ne peut
à la société mère tête de groupe.
être imputé sur le résultat fi scal du groupe.
E Formalités administratives
Le régime est choisi pour 5 ans et renouvelable par tacite reconduction.
230
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Formalités à accomplir pour bénéficier du régime d’intégration fiscale Convention
d’intégration
fiscale
Option formulée
Accord formel
déterminant
par la société mère,
des sociétés
la répartition
tête de groupe
intégrées
de la charge
fiscale du groupe
F Détermination du résultat fiscal d’ensemble du groupe
principe
La société mère
La société mère
est seule
Chaque société
additionne tous
redevable
établit et déclare
les résultats fiscaux
de l’IS dû sur
son résultat fiscal
et déclare le résultat
le résultat
d’ensemble
d’ensemble
Rectifications apportées au résultat d’ensemble
• Soit deux sociétés M (tête du groupe) et F (filiale intégrée).
La société F dégage une perte fiscale reportée sur le résultat
Élimination des doubles
d’ensemble.
déductions
• Si la société M enregistre, dans sa comptabilité, une dotation pour dépréciation des titres
F, elle doit être réintégrée
dans le résultat de M.
Les plus-values dégagées au niveau de la société cédante sont
Neutralisation des cessions
éliminées. Il en va de même du surplus des amortissements
intragroupes
comptabilisés par la société cessionnaire. Les amortissements
doivent être calculés à partir de la valeur d’origine.
Depuis le 1er janvier 2019, les abandons de créances à caractère Aides interentreprises
financier et les subventions entre sociétés du groupe ne sont plus neutralisés.
Les dividendes perçus sont retranchés
Le régime
du résultat d’ensemble, à hauteur de 99 %
mère-filiale
de leur montant.
ne s’applique pas
Le résultat individuel de la société qui perçoit
Distributions intragroupes
les dividendes n’est pas retraité.
Le régime
La société bénéficiaire (au niveau de son résultat
mère-filiale
individuel) déduit le dividende et réintègre
peut s’appliquer
une quote-part de frais et charges égale à 1 %.
Depuis le 1er janvier 2019, la quote-part de frais et charges de 12 %
Cession des titres
n’est plus neutralisée pour la détermination du résultat d’ensemble de participation
du groupe fiscalement intégré.
231

Sujet type d’examen 6


Limitation de la déductibilité des charges fi nancières
La déduction des charges fi nancières nettes du résultat fi scal est autorisée dans la limite
du plus élevé des deux montants
Société non membre d’un groupe suivants : 30 % de l’EBITDA fi scal et 3 M€.
fi scal intégré
Exemple. Une société a dégagé un EBITDA de 30 M€.
Ses charges fi nancières nettes sont de 12 M€. Elles sont
déductibles dans la limite de : 30 % × 30 M€ = 9 M€.
La société peut bénéfi cier d’un complément de déduction
égal à 75 % du montant non admis en déduction au titre
du précédent calcul, à condition que le ratio entre ses fonds
propres et l’ensemble de ses actifs soit supérieur ou égal à ce Société intégrée
même ratio déterminé au niveau du groupe fi scalement intégré.
Exemple (suite). Si la société remplit la condition relative au ratio des fonds propres, elle
peut bénéfi cier d’une déduction supplémentaire de : (12 – 9) × 75 % soit 2,25 M€. Sur un
total
de charges fi nancières de 12 M€, elle pourra déduire 11,25 M€.
2 SA et SCA : gouvernement d’entreprise
Le rapport sur le gouvernement d’entreprise est élaboré par le conseil d’admi-Instauré en
2017, nistration et présenté par ce dernier ou par le directoire dans les SA à conseil de le
rapport sur surveillance et directoire. Il contient :
le gouvernement
d’entreprise – la liste de l’ensemble des mandats et fonctions exercés dans toute société
remplace le rapport
par chaque mandataire social durant l’exercice ;
du président – les conventions réglementées ;
sur le contrô le
interne et la gestion – le tableau récapitulatif des délégations en cours de validité accordées
par des risques.
l’AG des actionnaires au titre des augmentations de capital.
publicité du rapport sur le gouvernement d’entreprise
Rapport
communiqué
aux actionnaires
qui le demandent
Présentation en AG
• Site Internet
• Dépô t au greffe du tribunal
Sociétés cotées
de commerce
232
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Contenu du rapport sur le gouvernement d’entreprise
dans les sociétés cotées
• La composition du conseil d’administration ou de surveillance
• La politique de diversité
Les conditions de préparation et d’organisation
des travaux du conseil
Les éventuelles limitations que le conseil
d’administration apporte aux pouvoirs
du directeur général
Défaut
Le code de gouvernement d’entreprise élaboré
de présentation
par les organisations représentatives des entreprises
du rapport :
auquel la société se réfère
nullité de l’AG
Les modalités de participation des actionnaires
à l’assemblée générale
La description de la procédure mise en place
par le conseil d’administration pour vérifier la régularité
des conventions libres
Les rémunérations totales et avantages de toute nature
versés durant l’exercice à chaque mandataire social
3 Prises de participation
A Participation simple
Seule une société détient une participation (qui peut aller jusqu’à 100 % pour les EURL et
SASU).
Société A
Société B
B Participation réciproque
Chaque société détient une participation dans l’autre.
Société A
Société B
233
Sujet type d’examen 6
Le but de la réglementation est d’éviter :
– la fi ctivité des capitaux imbriqués ;
– le verrouillage de la société par les dirigeants.
participation entre deux sociétés par actions
Principe
Régularisation
Participation réciproque directe maximale
• Dans le délai d’un an pendant lequel les actions
de 10 % entre une SA, une SCA ou une SAS
au-delà de 10 % sont privées du droit de vote :
et une SA, une SCA ou une SAS
– accord entre les sociétés pour arriver à 10 %
maximum chacune ;
– sans accord : celle qui a la participation la plus
faible doit l’aliéner.
• Si chaque société détient le même pourcentage :
chacune doit le réduire jusqu’à 10 %.
entre une société par actions et une société autre que par actions : participation réciproque
directe maximale de 10 %
10 % ou –
SA ou SCA ou SAS A
SARL ou SNC B
10 % ou –
Si une société autre qu’une société par actions (B) compte, parmi ses associés, une société
par actions (A) détenant une fraction de son capital égale ou infé-
rieure à 10 %, elle ne peut détenir qu’une fraction d’au plus 10 % des actions émises par
cette dernière.
10 % ou +
SA ou SCA ou SAS A
SARL ou SNC B
Si la société autre que par actions (B) vient à posséder des actions alors que la société par
actions (A) détient déjà 10 % ou plus de son capital, la société (B) doit les aliéner dans le
délai d’un an, ses actions étant privées du droit de vote.
C Participation d’autocontrôle
Défi nition
Les participations d’autocontrôle recouvrent la situation dans laquelle une société
assure son propre contrô le par l’intermédiaire de plusieurs sociétés, qu’elle contrô le
directement ou indirectement.
234
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Les participations d’autocontrô le sont privées du droit de vote.
autocontrô le
Société A
Pourcentage
Contrô le
d’autocontrô le
Contrô le
Société C
Société B
L’article L. 233-3 du Code de commerce définit trois cas de contrô le :
• Une société en contrô le une autre quand elle :

– détient, directement ou indirectement, une fraction du capital lui conférant la majorité


des droits de vote aux AG ;

– détient, seule, la majorité des droits de vote, grâ ce à un accord conclu avec d’autres
associés ;

– détermine en fait, par les droits de vote dont elle dispose, les décisions dans les AG ;
– a le pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres des organes
d’administration, de direction ou de surveillance de cette société.
• Le contrô le est présumé quand elle dispose, directement ou indirectement, d’une fraction
des droits de vote supérieur à 40 % et qu’aucun autre associé ne détient directement ou
indirectement une fraction supérieure à la sienne.
• Deux ou plusieurs personnes agissant de concert sont considérées comme en contrô lant
conjointement une autre lorsqu’elles déterminent en fait les décisions prises en assemblée
générale.
4 Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions
réglementées
A Limites posées aux pouvoirs des dirigeants
Clauses limitatives
Ordre public
Objet social
Pouvoir
statutaires non
et
des autres
opposables aux tiers
intérêt social
organes
235
Sujet type d’examen 6
B Réglementation des conventions dans la SA
• Personnes visées : administrateurs, DG, DG délégués, membres du directoire,
représentants permanents des personnes morales, administrateurs ou membres du CS,
ainsi que leurs conjoints, ascendants ou descendants et toute personne interposée. Ne
s’applique pas lorsque le dirigeant est une personne morale.
• Les emprunts contractés auprès de la société, les découverts en compte courant
Conventions
ou autrement, les cautionnements, avals ou garanties d’un engagement personnel
interdites
envers les tiers, hors opérations courantes conclues dans des conditions normales dès lors
que la société exploite un établissement fi nancier ou bancaire. Ne s’applique pas aux prêts
consentis par la société, en application du Code de la construction et de l’habitation, aux
administrateurs élus par les salariés.
• Sanction : nullité d’ordre public et absolue.
• Conventions conclues :
– de manière directe, par les administrateurs, DG et DGD, dans la SA à CA ; par les membres
du directoire et du CS, dans la SA dualiste ;
– de manière indirecte avec les entreprises si le DG, DGD, membre du CS
ou du directoire est propriétaire, associé indéfi niment responsable, gérant, administrateur,
membre du CS ou, de façon générale, dirigeant de cette entreprise ;
– lorsque les dirigeants et membres du CS sont indirectement intéressés ou lorsqu’ils
traitent avec la société par personne interposée.
Conventions
• Conventions conclues avec un actionnaire prépondérant, c’est-à -dire disposant
réglementées
d’au moins de 10 % des droits de vote de la société cocontractante ou, s’il s’agit d’une
société actionnaire, la société la contrô lant.
• L’intéressé informe le CA ou le CS et lui demande, sans participer au vote du conseil s’il en
est membre, une autorisation préalable motivée. Le PCA ou PCS informe le CAC
(s’il en existe un) dans un délai d’un mois. Le CAC (à défaut, le PCA) émet un rapport spécial
présenté à la prochaine AGO. S’il est actionnaire, l’intéressé ne peut prendre part au vote et
ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité.
Si l’AGO refuse, la convention produit ses effets mais les conséquences dommageables
éventuelles seront à la charge de l’intéressé.
• Conventions qui devraient être qualifi ées de « réglementées » mais qui sont qualifi ées de
« libres » car elles portent sur des opérations courantes (en référence à l’objet ou à
l’activité de la société) et conclues à des conditions normales (en référence au marché) et
les conventions conclues entre deux sociétés dont l’une détient, Conventions
directement ou indirectement, la totalité du capital de l’autre. Ces conventions sont libres
autorisées de plein droit, sans procédure.
• La loi Pacte exige que soit mise en place une procédure d’évaluation régulière des
conventions libres dans les SA cotées. Là encore, les personnes directement ou
indirectement intéressées ne pourront pas prendre part à l’évaluation de ces conventions.
236
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
5 Licenciement économique et obligation de reclassement
Le licenciement économique repose sur deux fondements :
• Des motifs non inhérents à la personne du salarié :

– suppression ou transformation de l’emploi ;

– refus d’une modification d’un élément essentiel du contrat de travail.


• Une cause économique comprenant :

– des difficultés économiques ;

– des mutations technologiques ;

– la réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité ;

– la cessation définitive d’activité.


Obligation préalable au licenciement économique : le reclassement Licenciement
intervenant
Licenciement intervenant simultanément
dans une seule entreprise
dans plusieurs entreprises d’un groupe
Le licenciement pour motif économique
Lorsqu’une procédure de licenciement économique
d’un salarié ne peut intervenir que lorsque
est engagée simultanément dans plusieurs
tous les efforts de formation et d’adaptation
entreprises d’un même groupe, si des salariés
ont été réalisés et que le salarié ne peut être
d’entreprises différentes se trouvent en
reclassé dans les emplois disponibles, en France,
concurrence sur des postes de reclassement
au sein de l’entreprise ou des autres entreprises
disponibles dans l’une ou l’autre entreprise
du groupe dont l’entreprise fait partie et
du groupe, priorité est donnée, à qualification
dont l’organisation, les activités ou le lieu
comparable, aux salariés de l’entreprise au sein
d’exploitation assurent la permutation de tout
de laquelle des postes se trouvent disponibles.
ou partie du personnel.
6 Ententes illicites et abus de position dominante
A Entente illicite
Définition
Une entente illicite est un concours de volontés indépendantes ou le résultat d’une action
commune plus ou moins formalisée visant à favoriser des acteurs sur un marché (ex. :
entente sur les prix).
237
Sujet type d’examen 6
1. Les ententes illicites en droit français : défi nition et exemptions Entente illicite
Actions concertées,
Objet ou effet anticoncurrentiel
en droit français
conventions, ententes
(empêcher, restreindre
(C. com.,
expresses ou tacites
ou fausser le jeu
art. 420-1)
ou coalitions
de la concurrence)
notamment (C. com., art. L. 420-1)
• Limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres entreprises
• Faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché Si effet
en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse
Si objet
(y compris
→ entente
• Limiter ou contrô ler la production, les débouchés,
sans objet)
illicite
les investissements ou le progrès technique
→ entente
• Répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement
illicite
L’Autorité de la concurrence peut toutefois autoriser l’entente si les atteintes ne sont pas
sensibles, c’est-à -dire si les seuils suivants ne sont pas atteints (sauf si l’objet de l’entente
consiste en la fixation des prix, la limitation de la production/des ventes ou la répartition
de marchés) :
Seuils
Part de marché cumulée détenue
Part de marché cumulée détenue
de
par les parties < 10 %
par les parties < 15 %
sensibilité
(si parties = concurrents)
(si parties = non-concurrents)
Deux types d’exemptions possibles
Exemptions
Exemptions
Sous quatre conditions cumulatives :
catégorielles
individuelles
1. L’entente doit assurer un progrès
(par décret)
économique : gains d’efficacité
2. Une part équitable du profit réalisé doit être
réservée aux utilisateurs
3. Les restrictions imposées à la concurrence
doivent être indispensables pour atteindre
l’objectif de progrès économique
4. La concurrence ne doit pas être éliminée
238
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
2. Les ententes illicites en droit européen : définition et exemptions Accords entre entreprises,
Entente illicite en
Objet ou effet anticoncurrentiel
décisions d’associations
droit européen
(empêcher, restreindre ou fausser
d’entreprises ou pratiques
(TFUE, art. 101)
le jeu de la concurrence)
concertées
notamment (TFUE, art. 101)
Commerce entre É tats membres
susceptible d’être affecté
• Fixer de façon directe ou indirecte les prix d’achat ou de vente ou d’autres conditions de
transaction
• Limiter ou contrô ler la production, les débouchés,
le développement technique ou les investissements
• Répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement
Si effet
• Appliquer, à l’égard de partenaires commerciaux,
(y compris sans objet)
des conditions inégales à des prestations équivalentes
→ entente illicite
en leur infligeant de ce fait un désavantage dans la concurrence
• Subordonner la conclusion de contrats à l’acceptation,
par les partenaires, de prestations supplémentaires qui,
La Commission européenne
par leur nature ou selon les usages commerciaux,
considère toutefois que les effets
n’ont pas de lien avec l’objet de ces contrats.
ne sont pas sensibles (et que l’entente
peut donc être acceptée) si les seuils
de sensibilité suivants ne sont pas
Si objet → entente illicite
dépassés :
Part de marché cumulée détenue
Part de marché détenue
par les parties < 10 %
par chacune des parties < 15 %
(si parties = concurrents)
(si parties = non concurrents)
Seuils de sensibilité créant une « sphère de sécurité »
pour les ententes aux effets peu sensibles sur la concurrence
Deux types d’exemptions possibles
Exemptions
Exemptions
Sous quatre conditions cumulatives :
catégorielles
individuelles
1. L’entente doit contribuer à améliorer la production
ou la distribution des produits ou à promouvoir le progrès
technique ou économique
2. + 3. + 4. : mêmes conditions qu’en droit français
239
Sujet type d’examen 6
3. Les ententes illicites en droit français et européen : les sanctions Application du droit
européen (101 TFUE) ➔ sanctions infligées
par la Commission européenne (CE), l’Autorité
de la concurrence (AC) ou les juridictions nationales (JN)
Publication
Dommages
Amende (sanction pécuniaire)
de la décision
et intérêts
(CE, AC)
(CE, AC, JN)
(JN)
Pour chacune des parties à l’entente, l’amende infligée
ne peut excéder 10 % du CAHT mondial (C. com., art. L. 464-2).
Une partie à l’entente dénonçant cette dernière peut bénéficier d’une mesure de clémence
(exonération totale ou partielle).
Une partie à l’entente qui reconnaît son implication peut
bénéficier d’une mesure de transaction (jusqu’à 10 %
de réduction du montant de l’amende).
Remarques :
• Si les comptes de l’entreprise concernée ont été consolidés
ou combinés, le CA à considérer est celui qui figure dans
les comptes consolidés du groupe ou dans les comptes
consolidés de l’entreprise consolidante ou combinante.
• Le montant maximum de la sanction est, pour une association
Nullité
Injonction
d’entreprises, de 10 % du montant du CAHT mondial le plus
de l’entente
de cesser
élevé réalisé au cours de l’un des exercices clos.
(JN)
(CE, AC)
Sanctions identiques en cas d’application du droit français (C. com., art. L.420-1) avec, en
outre, la possibilité de sanctions pénales
(C. com., art. L. 420-6 → 4 ans d’emprisonnement + 75 000 € d’amende).
240
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
B Abus de position dominante
Condition spécifique
Sanctionné
au droit européen
en droit français
(C. com., art. L. 420-2)
et européen
Commerce entre É tats membres
(TFUE, art. 102)
susceptible d’être affecté
Abus de position
Position
Comportements abusifs
dominante
dominante
• Non sanctionnée en elle-même (seul l’abus est
• Comportements en droit français (liste
sanctionné)
non exhaustive), énumérés à l’article L.420-2
• Non définie par le droit mais par
du Code de commerce :
la jurisprudence : « pouvoir de faire obstacle
– Refus de vente
au maintien d’une concurrence effective
– Ventes liées
sur le marché en cause »
– Conditions de vente discriminatoires
– Rupture de relations commerciales établies
• Position dominante appréciée sur une zone
au seul motif que le partenaire refuse
géographique donnée :
de se soumettre à des conditions
– Si marché européen : droit européen
commerciales injustifiées
– Si marché français : droit français
• Comportements en droit européen (liste
• Position dominante appréciée sur un marché
non exhaustive), énumérés à l’article 102
pertinent (« les produits ou services que
du TFUE :
le consommateur considère comme
– Imposer de façon directe ou indirecte des prix
interchangeables ou substituables en raison
d’achat ou de vente ou d’autres conditions
de leurs caractéristiques, de leur prix
de transaction non équitables.
et de l’usage auquel ils sont destinés »)
– Limiter la production, les débouchés
• Position dominante déterminée à partir
ou le développement technique au préjudice
de la méthode du faisceau d’indices (part
des consommateurs.
de marché faible ? Part de marché supérieure
– Appliquer à l’égard de partenaires
à 50% ? Si oui, y a-t-il monopole ? Si non,
commerciaux des conditions inégales
comment cette part de marché évolue-t-elle ?)
pour des prestations équivalentes,
en leur infligeant de ce fait un désavantage
concurrentiel.
– Subordonner la conclusion de contrats
à l’acceptation, par les partenaires,
de prestations supplémentaires qui,
par leur nature ou selon les usages
commerciaux, sont sans lien avec
l’objet de ces contrats.
• Exemptions : même traitement que les ententes illicites en droit français, aucune
exemption en droit européen
• Mêmes sanctions que pour les ententes illicites
241
Sujet type d’examen 6
7 Diffi cultés des entreprises
A Liquidation judiciaire
La procédure de liquidation judiciaire est destinée à mettre fi n à l’activité de l’entreprise
ou à réaliser le patrimoine du débiteur par une cession globale ou séparée de ses droits et
biens.
La procédure de liquidation judiciaire est applicable à toute personne exerçant une activité
commerciale, artisanale ou une activité agricole et à toute autre personne physique
exerçant une activité professionnelle indépendante, y compris une profession libérale
soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé, ainsi qu’à toute
personne morale de droit privé.
La liquidation judiciaire doit être demandée par le débiteur au plus tard dans les 45 jours
qui suivent la cessation des paiements, s’il n’a pas demandé dans ce délai l’ouverture d’une
procédure de conciliation.
Lorsqu’aucune procédure de conciliation n’est en cours, le tribunal peut également être
saisi sur requête du ministère public ou par un créancier aux fi ns d’ouverture de la
procédure de liquidation judiciaire.
Le débiteur est dessaisi de l’administration et de la disposition de ses biens tant que la
liquidation judiciaire n’est pas clô turée. Les droits et actions du débiteur concernant son
patrimoine sont exercés pendant toute la durvée de la liquidation judiciaire par le
liquidateur.
B Rôle du liquidateur judiciaire
Le liquidateur judiciaire représente les créanciers pour la défense de leurs intérêts
collectifs mais aussi le débiteur. Il peut être :
– un mandataire judiciaire ;
– un mandataire ad hoc ou conciliateur (en cas d’intervention antérieure) ;
– une personne physique expérimentée ;
– un commissaire de justice.
Si la liquidation judiciaire intervient au cours de la période d’observation d’une procédure
de sauvegarde ou de redressement, alors le liquidateur est nécessairement un mandataire
judiciaire, sauf demande expresse du débiteur, de l’administrateur, du créancier ou d’un
autre intéressé.
En cas d’autorisation de maintien de l’activité pour une durée maximum de 6 mois, un
administrateur judiciaire est désigné en tant que liquidateur si :
– l’entreprise emploie plus de 20 salariés ;
– son CAHT atteint ou dépasse 3 000 000 € ;
– le ministère public le propose.
Le liquidateur judiciaire est chargé :
– de réaliser l’actif ;
– d’apurer le passif et de régler
– de céder l’entreprise/les actifs
les créances ;
du débiteur ;
– de procéder aux licenciements ;
– de vérifi er le passif ;
– d’agir dans l’intérêt des créanciers
242
et du débiteur.
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
C Effets et issue de la procédure de liquidation judiciaire jugement d’ouverture (jO)
Effets vis-à-vis du débiteur
Effets vis-à-vis des créanciers
• Cessation immédiate de l’activité
• Poursuites individuelles interdites
• Dessaisissement du débiteur
• Interdiction de règlement des créances antérieures
• Exercice des droits et actions par
• Déclaration des créances dans les 6 mois de la publicité
le liquidateur pendant toute
du jugement d’ouverture (JO)/1 an de la publicité du JO
la durée de la liquidation judiciaire
ou prononçant la liquidation ou dans l’année du jugement
arrêtant plan de cession
• Créances réglées à l’échéance régulière après JO
• Besoin de la procédure
• Maintien de l’activité autorisée
• Besoin du débiteur, personne physique
Les créances
impayées perdent
• Créances régulières nées après le JO des procédures collectives leur privilège si
antérieures
elles n’ont pas
• Créances non réglées à échéance payées par privilège
été portées à la
(salaires, tous ceux qui ont accordé au débiteur, dans le
connaissance du
cadre d’une procédure, des délais sur autorisation du juge-
débiteur dans le
commissaire avec publicité, autres)
délai imparti.
Opérations de liquidation
Réalisation de l’actif
Apurement du passif
Cession de l’entreprise à un repreneur ou cession
Le produit de la liquidation est réparti entre
des actifs du débiteur (meubles et immeubles) :
les créanciers en fonction de leur rang.

– pour une société : vente de l’actif de son


patrimoine ;

– pour une entreprise individuelle : vente des biens


professionnels et personnels si nécessaire
(à l’exception des biens déclarés insaisissables)
ou des seuls biens affectés à l’exploitation
de l’EIRL.
En raison de la cessation de l’activité, les contrats de travail sont rompus et les
licenciements sont opérés pour motif économique, après consultation du CSE ou des
salariés sur le projet de restructuration et sur les licenciements envisagés. Les informations
sont communiquées au CSE et à la Dreets.
L’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au licenciement
(sauf en cas de PSE) et lui propose un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Le
licenciement du salarié lui est notifié par lettre recommandée avec avis de réception
(LRAR), au minimum 2 jours après la date de l’entretien préalable. Ce courrier précise le
motif (référence au jugement de liquidation).
Le salarié a droit à un préavis et aux indemnités légales de rupture du contrat de travail.
243
Sujet type d’examen 6
Cas des salaires
Déposé
au greffe
Visé par
du tribunal
le juge-
Contrô le
commissaire
par le CSE
Recensement
et vérification
Protection
par le
Aucune
mandataire/
déclaration
liquidateur
privilège et superprivilège
Privilège
Superprivilège
• Porte sur les meubles et immeubles du débiteur
• Paiement des rémunérations des salariés
• Garantit le paiement des rémunérations
de toute nature des 60 jours précédant le JO :
des 6 derniers mois précédant l’ouverture
– rémunérations versées aux salariés malgré
de la procédure collective
l’existence de toute autre créance privilégiée ;
– à hauteur d’un plafond réglementaire ;
– sans pouvoir être inférieures à deux fois
le plafond mensuel retenu pour le calcul
des cotisations de la Sécurité sociale.
• Paiement, par le mandataire judiciaire,
des créances sur ordonnance du juge-
commissaire dans les 10 jours du JO :
– si l’actif le permet ;
– si les fonds sont insuffi sants, les sommes dues
sont versées dès la première rentrée de fonds,
le cas échéant par le régime de garantie des
salaires (Association pour la gestion du régime
de garantie des créances des salariés – AGS).
Issue de la procédure
S’il apparaît que
des actifs n’ont pas
été réalisés ou que
Insuffisance d’actif :
des actions allant
Extinction du passif
les créanciers ne peuvent
dans l’intérêt des
plus poursuivre sauf…
créanciers n’ont
pas été engagées
au cours de la
procédure, alors
Sommes
… après le jugement
cette dernière peut
suffisantes
Plus de passif
de clô ture si :
être reprise. Dans
pour
exigible
– biens acquis dans
l’hypothèse d’une
désintéresser
le cadre d’une succession
… si le débiteur est
faute de gestion
les créanciers
ouverte pendant
condamné pour
ayant conduit
la liquidation
banqueroute/faillite
à l’insuffi sance
– créance résultant
personnelle
d’actif, le tribunal
d’une manœuvre
peut la mettre à la
charge, en tout ou
frauduleuse au préjudice
partie, du (ou des)
d’organismes de sécurité
dirigeant(s) y ayant
sociale
contribué.
244
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
D Liquidation judiciaire simplifiée et rétablissement professionnel La liquidation
simplifiée est obligatoire :

– en l’absence de bien immobilier ;

– lorsque la société compte cinq salariés au plus dans les 6 mois précédant l’ouverture de la
procédure ;

– lorsque la société affiche un CAHT ne dépassant pas 750 000 € à la clô ture du dernier
exercice ;

– lorsque le débiteur est une personne physique, seule la première condition est requise.
procédure de liquidation simplifiée
Vente
Projet de
Vérification
des biens
répartition entre
des créances
mobiliers
créanciers par
salariales
dans les 4 mois
Vérification
Clô ture dans
le liquidateur
Règlement
(+ créances
suivant
des créances
les 6 mois
(+ publicité)
des créanciers
payables
la décision
et ventes
du JO + 3 mois*
avec possibilité
avec l’actif
ordonnant
d’opposition
disponible)
la procédure
dans le mois
simplifiée
(*) Ce délai est porté à 1 an lorsque le nombre des salariés du débiteur ainsi que son CAHT
sont supérieurs respectivement à 1 et 300 000 €.
Conditions de mise en œuvre de la procédure de rétablissement professionnel1
Absence de procédure
Aucun salarié depuis
Demande du débiteur*
de liquidation
les 6 derniers mois
Absence de procès
É tat de cessation
devant le conseil
Actif < 15 000 €
des paiements
de prud’hommes
Absence de liquidation
Redressement
antérieur clô turée
Arrêt de l’activité
impossible
pour insuffisance
pendant 1 an maximum
d’actif depuis 5 ans
* Le débiteur est une personne physique exerçant une activité commerciale, artisanale,
agricole, professionnelle indépendante.
* Le débiteur est une personne physique exerçant une activité commerciale, artisanale,
agricole, professionnelle indépendante.
245

Sujet type d’examen 6


É tapes de la procédure de rétablissement professionnel
É mission de la demande
à l’ouverture de la procédure
de liquidation devant le tribunal
de commerce/judiciaire qui...
… la rejette et…
... l’accepte
Information,
… statue
par le
Communication,
sur
mandataire,
Enquête sur
Procédure Vérification
par les
Clô ture
la demande
des
la situation
ouverte
de l’actif et
créanciers,
prononcée
d’ouverture Désignation
créanciers
patrimoniale
pour
déclaration de l’état de leur
par
de
lors de
du débiteur
4 mois
de créances
créances dans
le tribunal
liquidation
l’ouverture
les 2 mois
judiciaire
de la
procédure
Juge-commissaire
Mandataire
effets de la procédure de rétablissement professionnel
• Maintien des poursuites
Clôture-rétablissement
Absence
sauf décision de justice
Dettes connues antérieurement au JO
de dessaisissement
contraire
effacées, à l’exception des salaires,
du débiteur
• Délai de 4 mois maximum
pensions alimentaires, condamnations
accordé
et infractions
246
Corrigé du sujet
type d’examen 6
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpÉ tenCeS
Dossier 1 Droit fi scal
Compétences visées
• Déterminer le périmètre d’intégration fi scale.
• Assurer la gestion fi scale des groupes.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le jury attend du candidat qu’il soit en mesure :
– d’identifi er, dans un contexte donné, les sociétés pouvant faire partie d’un groupe fi scal
intégré ;
– après avoir repéré les sociétés éligibles à une intégration fi scale, de déterminer s’il est
opportun pour la société mère de faire entrer une société dans le périmètre.
1.1 Identifi ez les sociétés du groupe Galapagos qui peuvent être comprises dans le
périmètre d’intégration fi scale.
Le régime de l’intégration fi scale permet à une société mère, dite tête de groupe, NOTRE
CONSEIL
de déterminer un impô t sur les sociétés consolidé, pour l’ensemble du groupe Même si
qu’elle forme, avec ses fi liales (intégration dite verticale) ou avec des sociétés la question
ne sœurs détenues par une même société holding européenne (intégration dite le
mentionne pas horizontale).
ce point, rappelez
les conditions
d’éligibilité
Sort des sociétés du groupe
d’une société
à l’intégration
• Société mère.
SA Galapagos
fi scale.
• Capital détenu majoritairement par des personnes physiques.
• SA Locmaria
• Sociétés soumises à l’IS.
• SAS Bélier
• Détention à hauteur d’au moins 95 % par la société mère.
• SARL Typasta
• Société non soumise à l’IS.
SNC Bioroc’helou
• Elle ne peut être intégrée fi scalement. Il faudrait qu’elle opte pour l’IS.
• Capital détenu indirectement par la société mère Galapgaos
par l’intermédiaire de trois sociétés qui elles-mêmes peuvent être intégrées. Comme la
société Galapagos détient au moins 95 % du capital dans les sociétés intermédiaires, celles-
ci sont supposées être détenues à 100 %.
SARL Minoterie
• Chaque société intégrée intermédiaire est considérée comme détenue du château
à 100 % pour le calcul du taux de 95 %.
• Pourcentage de détention dans la SARL Minoterie du châ teau :
– Locmaria : 30 %
– Bélier : 55 %
– Typasta : 12 %
→ Soit un total de 97 %.
247
Sujet type d’examen 6
• Participation directe : 10 %
• Participation indirecte :
SARL Biscuiterie
– Bélier : 30 %
de l’abbaye
– Typasta : 60 %
→ Soit un total de 100 %.
1.2 Votre tuteur vous suggère de conseiller à Antoine Leguen de ne pas rete-NOTRE
CONSEIL
nir la société Biscuiterie de l’abbaye. Quel argument allez-vous présenter Le candidat doit
à votre client ?
rappeler que le
régime d’intégra- Les sociétés qui sont éligibles à l’intégration fi scale ne sont pas
forcément tion fi scale est
optionnel. Son retenues dans le périmètre d’intégration.
intérêt est de L’objectif principal de ce régime est la consolidation des résultats fi scaux
béné-
minimiser l’impô t à fi ciaires et défi citaires. Le résultat fi scal de la SARL Biscuiterie de
l’abbaye est payer sur
l’ensemble du bénéfi ciaire en N et il est prévu qu’il le soit aussi en N+1.
résultat du groupe.
1.3 Antoine Leguen vous demande de lui indiquer le sort de la créance de carry-back non
encore utilisée, ainsi que le reliquat du défi cit fi scal (15 000 €).
La créance de carry-back est, sur un plan comptable, un produit non imposable.
NOTRE CONSEIL
La société Bélier peut conserver cette créance, laquelle peut être imputée sur Il s’agit d’une
question récurrente d’autres échéances fi scales (TVA, par exemple), mobilisée auprès d’un
établis-dans les sujets sement de crédit ou remboursée au terme des 5 ans si elle n’a pas été
utilisée.
d’examen et qui Elle peut aussi céder sa créance à la société mère, tête du groupe fi scal
inté-
revêt une grande
importance en gré. En revanche, le report défi citaire antérieur à l’entrée dans le périmètre
pratique. Afi n d’intégration ne peut s’imputer que sur les résultats bénéfi ciaires ultérieurs
de d’éviter des la fi liale. Il n’est donc pas possible d’imputer le reliquat du défi cit de 15
000 €
opérations de sur le résultat d’ensemble du futur groupe intégré fi scalement.
rachat uniquement
motivées par des
intérêts fi scaux, la 1.4 Indiquez à Antoine Leguen les formalités administratives à
accomplir loi interdit
auprès de l’administration fi scale pour pouvoir bénéfi cier du régime de l’imputation, sur
le
résultat fi scal
l’intégration fi scale et présentez-lui les modalités de détermination du d’ensemble, des
résultat fi scal du groupe intégré.
défi cits fi scaux qui
existaient • Formalités administratives
antérieurement à Le régime de l’intégration fi scale est une option qui doit être formulée
par la l’intégration d’une société mère du groupe.
fi liale.
L’option peut être notifi ée à l’administration fi scale jusqu’à la date de déclaration de
l’impô t sur les sociétés pour le résultat de l’exercice précédent.
L’option prend la forme d’une lettre avec la liste des sociétés intégrées et l’accord formel de
chacune d’elles.
La durée du régime de l’intégration fi scale est de cinq exercices, elle est renouvelable par
tacite reconduction.
248
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
L’établissement d’une convention d’intégration fiscale permet de déterminer le mécanisme
de répartition de la charge d’impô t du groupe (ainsi que, le cas échéant, de l’économie
d’impô t résultant de l’option pour le régime de groupe) entre les différentes sociétés
composant le groupe.
• Modalités de détermination du résultat fiscal du groupe intégré Chaque société
détermine son propre résultat fiscal.
Le résultat d’ensemble est déterminé par la société mère, tête du groupe fiscalement
intégré :

– en additionnant les résultats individuels de chaque société intégrée ;

– puis en faisant diverses corrections visant à éviter des doubles impositions ou déductions
ou encore à neutraliser certaines opérations réalisées entre les membres du groupe.
1.5 Indiquez, pour chaque opération décrite dans le document 4, son incidence sur le
résultat fiscal individuel, puis sur le résultat d’ensemble du groupe fiscalement intégré.
Résultat fiscal individuel
Résultat d’ensemble
NOTRE CONSEIL
• L’abandon de créance est à caractère
Depuis le 1er janvier 2019, les abandons
Vous devez
financier. Il n’est pas déductible pour
de créances à caractère financier ne sont
maîtriser le
la société Bélier et doit être réintégré
plus neutralisés, mesure pénalisante pour
traitement fiscal de
Opération 1
fiscalement dans son résultat fiscal.
la détermination du résultat d’ensemble.
ces opérations pour
• L’abandon de créance est imposable
la détermination du
pour la société Minoterie du châ teau.
résultat individuel
d’une société.
• La société GALAPAGOS a opté pour
Pour la détermination du résultat
Le programme
le régime mère fille. Les dividendes versés d’ensemble, la quote-part de frais du DSCG
suppose
par la société TYPASTA sont exonérés
et charges qu’il faut réintégrer
de connaître celui
(déduits pour le calcul du résultat fiscal).
au résultat d’ensemble est de 1 %.
du DCG. Vous
Opération 2
• La société GALAPAGOS doit réintégrer
Il en résulte que les dividendes perçus
devez également
une quote-part de frais et charges égale par la société Galapagos sont neutralisés suivre de
près
à 1 % du dividende. Cette réintégration
à hauteur de 99 %.
l’évolution de la
s’effectue au niveau du résultat
législation fiscale,
individuel et non au niveau du résultat
notamment les
d’ensemble.
dispositions de la
• La plus-value sur cession de titres
Depuis le 1er janvier 2019, la quote-
loi de finances 2019
de participation détenus depuis plus
part de frais et charges de 12 % n’est
relatives aux
de deux ans est à long terme. Elle est
plus neutralisée pour la détermination
opérations
déduite du résultat fiscal de la société
du résultat d’ensemble du groupe
de neutralisation
Opération 3
Typasta.
fiscalement intégré.
de certaines
opérations et aux
• Une quote-part de frais et charges
conditions de
de 12 % est réintégrée au résultat fiscal
déductibilité des
de Typasta soit 3 600 €.
charges financières.
249
Sujet type d’examen 6
Dossier 2 Participations et groupe
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans la gestion juridique des participations détenues dans
d’autres sociétés.
• Choisir le mode de coopération le plus approprié sous l’angle juridique et fi scal.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les règles juridiques applicables à la participation réciproque, à l’autocontrô le,
aux conventions réglementées et au coemploi ;
– les appliquer au cas d’espèce ;
– être capable de conseiller un dirigeant de société.
2.1 Quelles sont les conséquences d’une telle acquisition ?
Quelles sont les règles applicables en matière de participations réciproques et
d’autocontrôle ?
Règles juridiques. On est en présence d’une participation réciproque lorsque deux
sociétés possèdent mutuellement une fraction de leur capital. Lorsqu’il y a imbrication des
capitaux, ces participations sont réglementées. Ainsi :
– lorsqu’une société par actions (A) détient plus de 10 % d’une société autre que par
actions (B), alors B ne peut posséder aucune action de A. Elle a un an pour régulariser la
situation et les droits de vote sont supprimés ;
– lorsqu’une société par actions (A) détient une fraction inférieure ou égale à 10 % d’une
société autre que par actions (B), alors B peut posséder jusqu’à 10 % de A. Si B vient à
dépasser le seuil de 10 %, elle a un an pour régulariser ; en attendant, le droit de vote des
actions excédentaires est supprimé.
De plus, il y a autocontrô le quand une société assure son propre contrô le par
l’intermédiaire d’une ou de plusieurs sociétés dont elle détient le contrô le, directement ou
indirectement. La loi prive alors ces actions du droit de vote.
Application au cas. En l’espèce, la SARL Biscuiterie de l’abbaye peut conserver les 6 %
dans le capital de la SA Galapagos puisque la SA ne détient que 10 % de la SARL. En
revanche, cette participation est une participation d’autocontrô le puisque la SA Galapagos
contrô le directement la SARL Typasta qui, elle-même, contrô le directement la SARL
Biscuiterie de l’abbaye. La SARL peut conserver ces 6 % mais cette participation sera privée
du droit de vote dans la SA Galapagos.
2.2 Le dirigeant pouvait-il conclure ces deux contrats librement ?
Quels sont les pouvoirs du P-DG et leurs limites ?
Règles juridiques. Dans l’ordre interne, le P-DG détient le pouvoir de gestion dans le
respect des lois et des règlements, de l’objet et de l’intérêt social. Il doit 250
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OIRS aux CO
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mpÉ tenCeS
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respecter les pouvoirs reconnus aux autres organes et les éventuelles limites statutaires
inopposables aux tiers.
Dans l’ordre externe, il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de l’objet social. La société est engagée même en cas de dépassement
social, sauf si le tiers connaissait ou ne pouvait ignorer ce dépassement, et la simple
connaissance des statuts ne suffit pas.
Il existe une limite : pour les cautions, avals et garanties donnés en faveur des tiers, le P-DG
doit obtenir l’accord préalable du CA. À défaut, la société n’est pas engagée. Cette
autorisation peut être donnée au coup par coup ou pour un an avec fixation d’un plafond
global ou d’un plafond par opération.
La loi de simplification de 2019 a allégé le régime des cautions, avals et garanties donnés
par la société mère aux sociétés qu’elle contrô le. Ainsi, dans ce cas, le conseil
d’administration (CA) ou le conseil de surveillance (CS) peut :

– octroyer une autorisation globale et annuelle sans limite de montant pour garantir les
engagements pris par les sociétés contrô lées ;

– autoriser le directeur général ou le directoire à donner, globalement et sans limite de


montant, des cautionnements, des avals et des garanties pour garantir les engagements
pris par les sociétés contrô lées, mais le directeur général ou le directoire doit alors en
rendre compte au conseil au moins une fois par an.
En outre, afin qu’il n’abuse pas de sa position au sein de la société – et pour éviter tout
conflit d’intérêts –, le P-DG doit, pour certains actes, respecter la réglementation des
conventions. Certaines conventions sont interdites car elles touchent au patrimoine de la
société (les emprunts contractés auprès de la société, les découverts en comptes courants
ou autrement, les cautionnements, avals ou garanties d’un engagement personnel, à
l’exception des personnes morales). Les conventions portant sur des opérations courantes
et conclues à des conditions normales sont libres.
Les conventions réglementées sont les conventions autres que libres et interdites. Elles
sont conclues entre la société et :

– les administrateurs, le DG ou le DGD, les membres du directoire et du CS, directement ou


indirectement ;

– une entreprise si le DG ou le DGD, les membres du CA, du CS ou du directoire sont


propriétaires, associés indéfiniment responsables, gérants, administrateurs, membres du
CS ou, de façon générale, dirigeants de cette entreprise ;

– un de ses actionnaires prépondérants, c’est-à -dire disposant au moins de 10 % des droits


de vote de la société cocontractante, ou s’il s’agit d’une société actionnaire, la société la
contrô lant au sens de l’article L. 233-3 du Code de commerce.
Dans l’hypothèse d’une convention réglementée, il convient de recueillir l’accord préalable
motivé du CA. Le CAC, s’il en existe un, est informé dans le mois et émet un rapport spécial
fournissant tous les éléments de la convention (à défaut de CAC, le rapport est établi par le
dirigeant) qui est présenté lors de la prochaine AGO pour approbation.
251
Sujet type d’examen 6
Application au cas. Le dirigeant devait soumettre le contrat conclu avec la société Blédor à
la procédure des conventions réglementées car :
– la convention est conclue avec la société mère d’un actionnaire déterminant puisque la
société Déos détient 15 % du capital de Galapagos ;
– le prix est supérieur à celui du marché, et ce même s’il s’agit d’une convention courante.
Quant au cautionnement donné en faveur de sa fi liale, Antoine Leguen peut agir librement
si le conseil d’administration lui a donné une autorisation globale. À défaut, il doit obtenir
un accord préalable de cet organe.
2.3 Pensez-vous que cette action soit judicieuse ?
Quels sont les effets de la qualifi cation de « coemployeur » ?
Règles juridiques. La notion jurisprudentielle de coemployeur autorise un sala-Dans un
arrêt
du 25 novembre rié à affi rmer qu’il est aussi le salarié de la société mère même si son
contrat a 2020 (pourvoi été signé avec la fi liale, ce qui permet aux deux sociétés d’être
solidairement n° 18-13.769), responsables des dettes sociales.
la Cour de
cassation précise Le coemploi est reconnu quand il existe, entre deux sociétés d’un même
groupe que le coemploi (très souvent entre la société mère et une fi liale), une confusion
d’intérêts, est caractérisé d’activités et de direction se manifestant par une immixtion dans
la gestion lorsqu’une société économique et sociale de la première dans la seconde. Il faut
que la relation s’immisce dans
la gestion d’une dépasse la nécessaire coordination des actions économiques entre les
sociétés autre, entraînant appartenant à un même groupe et l’état de domination
économique que cette une perte totale appartenance peut engendrer.
d’autonomie pour La Cour de cassation fait de l’immixtion permanente d’une société dans
la gestion cette dernière.
http://dunod.link/ économique et sociale d’une autre entraînant la perte totale de
l’autonomie de
yi6w9zd cette dernière l’unique critère du co-emploi (arrête du 23 novembre 2022
reprenant la jurisprudence de 2020).
Application au cas. Les salariés ne doivent pas intenter cette action car la situation ne
relève pas du coemploi, mais uniquement d’une politique de groupe.
Dossier 3 Entreprise et concurrence
Compétences visées
• Maîtriser des situations ou pratiques contraires au droit de la concurrence.
• Accompagner le traitement de pratiques contraires au droit de la concurrence.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les règles juridiques défi nissant les ententes illicites et l’abus de position
dominante, dans le droit interne et dans le droit européen (y compris les conditions
d’exemption) ;
– connaître les règles relatives aux mesures de clémence en matière d’ententes illicites ;
– appliquer l’ensemble des règles au cas d’espèce.
252
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DSCG1
3.1 Pour quelles raisons les entreprises mentionnées dans le document 5 ont-elles été
sanctionnées ?
Sur quel fondement juridique des entreprises s’accordant pour agir sur la fixation
des prix peuvent-elles être condamnées ?
Règles juridiques. En droit français, l’article L. 420-1 du Code de commerce prévoit
l’interdiction de certaines ententes alors qualifiées d’ententes illicites.
C’est ainsi que « sont prohibées […], lorsqu’elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet
d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché, les
actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions ». Le même
article mentionne que le caractère anticoncurrentiel (empêcher, restreindre, fausser le jeu
de la concurrence) est notamment atteint en cas :

– de limitation de l’accès au marché ou du libre exercice de la concurrence par d’autres


entreprises ;

– d’obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement
leur hausse ou leur baisse ;

– de limitation ou de contrô le de la production, des débouchés, des investissements ou du


progrès technique ;

– de répartition des marchés ou des sources d’approvisionnement.


Lorsque des ententes entrent dans cette configuration, l’Autorité de la concurrence peut
toutefois les autoriser si les atteintes à la concurrence ne sont pas sensibles, ce qui est le
cas lorsque les seuils de sensibilité ne sont pas atteints (part de marché cumulée détenue
par les parties inférieure à 10 % en cas de parties concurrentes ; part de marché cumulée
détenue par les parties inférieure à 15 % lorsque les parties sont non concurrentes).
Cette possibilité offerte à l’Autorité de la concurrence disparaît dès lors que NOTRE
CONSEIL
l’objet de l’entente est la fixation des prix, la limitation de la production ou des ventes, la
répartition de marchés.
Mettez en
évidence, par
Application au cas. En l’espèce, douze entreprises industrielles de la filière les faits,
porcine ont mené, de manière concertée (mise au point de positions communes la
constitution d’une entente
établies par téléphone et « réunions multilatérales secrètes »), des actions illicite par les
douze anticoncurrentielles prohibées par l’article L. 420-1 du Code de commerce :
entreprises.
• Ces entreprises ont pris des positions communes visant explicitement à contrô ler le
niveau des prix d’achat aux fournisseurs (contrô le qui pouvait aller jusqu’à la recherche de
baisse de prix).
• Ces entreprises prenaient également des positions communes visant à pousser à la
hausse les prix des produits de charcuterie pratiqués auprès des distributeurs.
Dans ces deux configurations (aval et amont), l’objet de l’entente était de faire obstacle à la
fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement leur hausse ou
leur baisse, ce qui entre exactement dans le champ légal des pratiques prohibées. En outre,
l’objet de l’entente touchant à la fixation des prix, l’Autorité de la concurrence n’a pu
décider d’autoriser l’entente.
253
Sujet type d’examen 6
Les entreprises mentionnées dans le document 5 ont donc été sanctionnées au motif
d’actions concertées ayant pour objet de faire obstacle à la libre fi xation des prix, et donc
constitutives d’une entente illicite sanctionnée sur le fondement de l’article L. 420-1 du
Code de commerce.
3.2 Quel est l’intérêt, pour les entreprises Campofrio et Coop, d’avoir dénoncé à l’Autorité
de la concurrence les pratiques auxquelles elles ont aussi participé ?
Quelle réduction de sanctions des participants à une entente peuvent-ils NOTRE
CONSEIL espérer obtenir en se dénonçant ?
Rappelez les règles
relatives Règles juridiques. Afi n de dissuader les pratiques d’ententes illicites et de
fragili-aux mesures ser celles qui seraient actives, un programme de clémence existe, que
ce soit dans de clémence le cadre de l’application du droit français (Code de commerce,
article L. 420-1) ou en matière
d’ententes illicites. dans le cadre européen (TFUE, article 101), en matière d’ententes
illicites.
En droit français, ce programme de clémence est prévu par l’article L. 464-2 du Code de
commerce. Il consiste à accorder une exonération totale ou partielle des sanctions
pécuniaires à une entreprise qui, avec d’autres, a mis en œuvre une entente illicite, si elle a
contribué à établir la réalité de la pratique prohibée et à en identifi er les auteurs, en
apportant des éléments d’information dont l’Autorité de la concurrence ne disposait pas au
préalable. Ces éléments doivent former des preuves suffi santes pour que l’exonération
s’applique (nom et adresse des participants à l’entente, description détaillée de l’entente,
etc.).
L’exonération est totale pour la première entreprise à dénoncer les pratiques prohibées, à
condition que l’Autorité n’ait pas eu connaissance de ces pratiques ou qu’elle n’ait disposé
que de trop peu d’informations ; l’exonération partielle peut être accordée dans les autres
cas (l’entreprise n’est pas la première à dénoncer l’entente et/ou l’Autorité avait
connaissance des pratiques). Dans tous les cas, le programme vise à inciter les participants
à une entente illicite à la révéler le plus tô t possible et le plus précisément possible.
Application au cas. En l’espèce, les entreprises Campofrio et Coop ont dénoncé l’entente
entre les douze industriels afi n de pouvoir bénéfi cier de ces mesures de clémence et donc
d’exonérations. C’est ainsi que (sans considérer les niveaux de chiffre d’affaires
conditionnant le montant des sanctions) l’on constate que ces deux entreprises ont reçu
respectivement des amendes de 1 et 6 millions d’euros quand d’autres (entreprises n’ayant
pas révélé l’entente) ont écopé d’amendes de 14 ou 30 millions d’euros.
3.3 À quelles conditions les entreprises concernées auraient-elles pu béné-
fi cier d’une exemption ? Ces conditions auraient-elles été les mêmes si le droit européen
avait été appliqué ?
Quel est le régime des exemptions en droits français et européen, en matière
d’ententes illicites ?
Règles juridiques. En droit français, comme en droit européen, des exemptions sont
possibles en matière d’entente. Ces exemptions signifi ent que certaines 254
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ententes entrant dans le champ des pratiques légalement prohibées peuvent être
autorisées.
En droit français et européen, deux types d’exemptions existent :

– des exemptions catégorielles (précisées par décret en France) ;

– des exemptions individuelles.


Les exemptions individuelles sont conditionnées, en droit français, par la réunion de quatre
conditions :

– l’entente doit assurer un progrès économique ;

– une part équitable du profit réalisé doit être réservée aux utilisateurs ;

– les restrictions imposées à la concurrence doivent être indispensables pour atteindre


l’objectif de progrès économique ;

– la concurrence ne doit pas être éliminée.


En droit européen, les exemptions individuelles sont également conditionnées par la
réunion de quatre conditions, dont seule la première est formulée de manière légèrement
différente du droit français (sans que cela change le fond) : l’entente doit contribuer à
améliorer la production ou la distribution des produits ou à promouvoir le progrès
technique ou économique.
Application au cas. Ainsi, les douze entreprises concernées auraient pu béné-
ficier d’exemptions individuelles à la condition de réunir cumulativement les quatre
critères précités, ce qui n’était à l’évidence pas possible (notamment parce que l’entente
n’était motivée par aucune logique de progrès économique et les bénéfices de l’entente
n’auraient eu aucune retombée pour les consommateurs).
3.4 Sur quel fondement le comportement de Google a-t-il été sanctionné par l’Autorité de la
concurrence ?
Sur quel fondement juridique une entreprise abusant de sa position dominante sur
un marché peut-elle être sanctionnée ?
Règles juridiques. En droit interne de la concurrence est prohibée « l’exploitation abusive
par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une position dominante sur le marché
intérieur ou une partie substantielle de celui-ci »
(Code de commerce, article L. 420-2). Ce même article mentionne une liste non exhaustive
(« notamment ») de pratiques abusives (ex. : refus de vente, ventes liées, conditions de
vente discriminatoires et rupture de relations commerciales établies), au seul motif que le
partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées. Un abus de
position dominante est donc constitué, dès lors qu’une position dominante existe et qu’une
ou plusieurs pratiques abusives basées sur cette position dominante sont menées.
L’existence d’une position dominante est donc une condition nécessaire de l’abus de
position dominante sans être une condition suffisante (la simple position dominante n’est
pas prohibée). Une telle position dominante est définie par la jurisprudence comme le «
pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence effective sur le marché en cause ».
Elle est appréciée sur un 255
Sujet type d’examen 6
marché dit pertinent (« les produits ou services que le consommateur considère comme
interchangeables ou substituables en raison de leurs caractéristiques, de leur prix et de
l’usage auquel ils sont destinés ») et est déterminée à partir de la méthode du faisceau
d’indices. Une part de marché faible suffi t généralement à écarter l’existence d’une
position dominante. Une part de marché de plus de 50 % incite en revanche à poursuivre
l’étude : si l’entreprise se trouve en situation de monopole, la position dominante est
constituée ; si l’entreprise ne se trouve pas en situation de monopole, c’est l’évolution dans
le temps de la part de marché qui est considérée afi n de conclure à une éventuelle position
dominante (plus la part de marché s’accroît dans le temps, plus la position dominante tend
à être constituée).
Application au cas. En l’espèce, Google capte « plus de 90 % des recherches effectuées sur
Internet en France et probablement plus de 80 % sur le marché de la publicité en ligne liée
aux recherches », ce qui place l’entreprise, sans ambiguïté, en situation de position
dominante à la fois sur le marché des moteurs de recherche et sur celui de la publicité liée
aux moteurs de recherche.
La simple position dominante n’étant toutefois pas prohibée en elle-même, ce n’est pas elle
qui a poussé l’Autorité de la concurrence à sanctionner Google.
En revanche, Google a exploité cette position dominante de manière abusive : l’entreprise,
notamment, a établi et appliqué des règles de fonctionnement pour son service de publicité
associé à son moteur de recherche (Google Ads), dans « des conditions non objectives, non
transparentes et discriminatoires », lui permettant d’agir de manière très différente avec
les différents annonceurs sans que cela ne repose toujours sur des éléments objectifs. Ainsi,
à contenus similaires, certains annonceurs ont été suspendus, d’autres maintenus.
Les pratiques de Google semblent répondre à des logiques de refus de vente (déguisés), de
conditions de vente discriminatoires (traitements différents pour des contenus similaires,
notamment), voire de ruptures brutales de relations commerciales au motif que le
partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifi ées (si cela n’est
pas avéré dans le document, le fait que des annonceurs aient été suspendus sans que l’on
sache réellement pourquoi ouvre la porte à cette éventualité).
Google a abusé de sa position dominante et a ainsi été sanctionné sur le fondement de
l’article L. 420-2 du Code de commerce.
3.5 Les règles européennes condamnant ce type de comportement sont-elles identiques à
celles prévues en droit interne (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ?
Les règles juridiques européennes en matière d’abus de position dominante sont-
elles identiques aux règles françaises ?
Règles juridiques. Le droit européen, comme le droit français, prohibe les exploitations
abusives de positions dominantes. Si la logique est sensiblement la même dans ces deux
droits, deux différences peuvent toutefois être soulevées :
• La formulation de l’article 102 du TFUE introduit une condition nécessaire pour que
l’abus de position dominante soit constitué au regard du droit 256
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européen : en effet, outre la nécessité d’une position dominante et d’une exploitation
abusive, l’article introduit la nécessité que le commerce entre É tats membres de l’UE soit
susceptible d’être affecté (à défaut, ce seraient aux droits nationaux de s’appliquer).
• La liste non exhaustive des pratiques abusives est différente.
Ainsi, si le droit européen (TFUE, article 102) présente, en matière d’abus de position
dominante, une grande proximité avec le droit français (Code de commerce, article 420-2),
une condition d’application supplémentaire doit être prise en compte et la liste non
exhaustive des pratiques abusives est formulée de manière différente.
Dossier 4 Entreprise en difficulté
Compétences visées
• Repérer les situations exigeant le déclenchement de procédures de prévention ou de
traitement des difficultés.
• Assurer le suivi juridique de la procédure de prévention ou de traitement des difficultés.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– maîtriser l’état de cessation des paiements et les procédures applicables ;

– connaître les procédures collectives, dans leurs versions classique et accélé-


rée, savoir les distinguer et en mesurer les effets ;

– être capable de conclure en sélectionnant la (les) procédure(s) adaptée(s), pertinente(s).


4.1 Selon vous, la situation exige-t-elle l’ouverture d’une quelconque procédure (la
méthodologie du cas pratique n’est pas exigée) ? Si oui, NOTRE CONSEIL
laquelle ?
Face à une question
• Concernant l’actif :
double, vous devez

– les stocks gonflent, ce qui ne rentre pas dans l’actif disponible ; décliner deux
problèmes de droit

– la trésorerie est extrêmement réduite, signifiant ainsi que l’actif disponible distincts. Pour
est quasi inexistant ;
chacun, vous
appliquerez

– aucune perspective économique ni, par conséquent, aucune amélioration la méthodologie


ne semblent se dessiner.
du cas pratique,
• Concernant le passif :
sauf mention
contraire.

– la SAS ne parvient plus à régler ses fournisseurs ;

– les dettes fournisseurs, les dettes vis-à -vis des salariés et de l’É tat sont certaines, exigibles
et liquides ;

– l’état de cessation des paiements est caractérisé.


257
Sujet type d’examen 6
Est en état de cessation des paiements le débiteur qui est dans l’impossibilité de faire face
au passif exigible avec l’actif disponible :
• L’actif disponible est celui qui est réalisable à très court terme, à bref délai comprenant la
trésorerie disponible en caisse et en banque, ainsi que l’actif réalisable immédiatement
(effets de commerce échus ou escomptables…).
Les réserves de crédit entrent dans l’actif disponible : avances en comptes courants
effectuées par les associés, facilités de caisse qu’une banque accorde à son client ou
maintien des crédits par la banque.
• Le passif exigible est l’ensemble des dettes certaines (non contestées), liquides
(évaluables en argent) et exigibles (arrivées à échéance et non réglées) de l’entreprise.
Les créanciers fournisseurs ne veulent plus négocier, ce qui exclut les procédures amiables.
Quelle procédure collective est la plus adaptée à l’état de cessation des paiements ?
Règles juridiques. Le redressement judiciaire est une procédure ouverte à toute personne
exerçant une activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur, à toute autre personne
physique exerçant une activité professionnelle indépendante, y compris une profession
libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé, ainsi
qu’à toute personne morale de droit privé dans les 45 jours suivant la cessation des
paiements (demande obligatoire sous peine de sanction : interdiction de gérer si omission
intentionnelle).
En l’absence de procédure de conciliation en cours, le tribunal peut également être saisi sur
requête du ministère public aux fi ns d’ouverture de la procédure de redressement
judiciaire, sur l’assignation d’un créancier, quelle que soit la nature de sa créance.
La liquidation judiciaire comporte des différences majeures avec les autres procédures
collectives :
• Elle correspond au degré le plus élevé de diffi culté.
• Elle tend à mettre fi n à l’activité de celle-ci ou à réaliser le patrimoine du débiteur par
une cession globale ou séparée de ses droits et de ses biens.
• Elle emporte la déchéance du terme des créances.
• Pendant toute la durée de la procédure, le débiteur est dessaisi de son patrimoine, sous
réserve de droits propres dont il conserve l’exercice.
• La clô ture de la procédure pour insuffi sance d’actif ne permet qu’exceptionnellement aux
créanciers de reprendre leurs poursuites individuelles contre le débiteur.
La procédure est ouverte sur déclaration du chef d’entreprise, au plus tard dans les 45
jours qui suivent la cessation des paiements, sur assignation d’un de ses créanciers, à la
demande du ministère public et lorsque le redressement est impossible.
258
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Article L. 640-1 du Code de commerce
Il est institué une procédure de liquidation judiciaire ouverte à tout débiteur mentionné à
l’article L. 640-2 en cessation des paiements et dont le redressement est manifestement
impossible. La procédure de liquidation judiciaire est destinée à mettre fin à l’activité de
l’entreprise ou à réaliser le patrimoine du débiteur par une cession globale ou séparée de
ses droits et de ses biens.
Application au cas. En l’espèce, la SAS est en état de cessation des paiements.
Les créanciers ne veulent plus négocier, il n’y a aucune perspective d’amé-
lioration. Le redressement étant impossible, la procédure qui s’impose est la liquidation
judiciaire.
4.2 Gérard Belin a entendu parler de procédures courtes et vous demande, en tant
qu’apprenti(e) en DSCG au service comptable, de vous renseigner et de lui indiquer s’il
pourrait en bénéficier.
Quelle procédure collective simplifiée ou accélérée est la plus adaptée à NOTRE
CONSEIL
l’état de cessation des paiements ?
Vous devez
Règles juridiques. Il existe deux procédures : la liquidation judiciaire simplifiée présenter
et le rétablissement professionnel :
les procédures
• La procédure de liquidation judiciaire simplifiée est obligatoire si : de liquidation
judiciaire simplifiée

– l’actif du débiteur ne comprend pas de bien immobilier ;


et de rétablis sement

– le débiteur a employé cinq salariés au plus au cours des 6 mois précédant professionnel
et confronter
l’ouverture de la procédure ;
leurs conditions

– son CAHT est égal ou inférieur à 750 000 € à la date de la clô ture du à la situation dernier
exercice comptable ;
de la société, puis
conclure.

– lorsque le débiteur est une personne physique, seule la première condition est requise.
• Pour demander l’ouverture de la procédure de rétablissement professionnel, le débiteur
doit :
– se trouver en état de cessation des paiements et son redressement doit être
manifestement impossible ;

– ne pas faire l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire ou d’un procès prud’homal
en cours ;

– ne pas avoir fait l’objet d’une liquidation judiciaire clô turée pour insuffisance d’actif, dans
les 5 ans précédant la demande ;

– n’avoir employé aucun salarié au cours des 6 derniers mois ;

– détenir un actif dont la valeur est inférieure à 5 000 € ;

– ne pas avoir cessé son activité depuis plus d’un an.


Seul le débiteur peut demander à bénéficier du rétablissement professionnel
simultanément à la demande d’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire auprès
du tribunal de commerce (pour un commerçant ou artisan) ou du tribunal judiciaire (dans
les autres cas) du lieu du siège de l’entreprise.
Application au cas. En l’espèce, la SAS comptant dix salariés, aucune de ces deux
procédures ne peut être demandée par Gérard Belin. Seule la liquidation judiciaire est
possible.
259
Sujet type d’examen 6
4.3 Indiquez à Gérard Belin qui sera en charge de la direction de la société dans le cadre de
la procédure collective qui s’impose.
Quels sont le sort du représentant légal et le rôle du liquidateur judiciaire dans le
cadre de la procédure de liquidation judiciaire ?
Règle juridique. À la différence de la sauvegarde et du redressement judiciaire, situations
dans lesquelles la gestion de l’entreprise est plus ou moins partagée entre le débiteur et
l’administrateur judiciaire (tandis que le mandataire judiciaire vérifi e les créances et
représente les créanciers pour ce qui relève de leur intérêt collectif), la procédure de
liquidation judiciaire présente la particu-larité d’être essentiellement concentrée entre les
mains d’un seul mandataire de justice, le liquidateur judiciaire. Lorsque le tribunal autorise
le maintien de l’activité, il désigne un administrateur judiciaire pour administrer
l’entreprise :
– si le nombre des salariés excède 20 ;
– et si le chiffre d’affaires hors taxes est supérieur ou égal à 3 M€ ;
– ou, en cas de nécessité, le ministère public peut proposer le nom d’un administrateur
judiciaire à la désignation du tribunal qui ne peut le rejeter que par une décision
spécialement motivée.
Le liquidateur procède aux opérations de liquidation et de vérifi cation du passif et des
créances. Il représente les créanciers pour la défense de leur intérêt collectif, mais aussi le
débiteur, lequel est dessaisi pendant la durée de la liquidation judiciaire.
Le liquidateur exerce, à la place du débiteur, ses droits et actions sur ses biens, pendant
toute la durée de la liquidation. Le débiteur peut toutefois accomplir les actes et exercer les
droits qui ne sont pas compris dans la mission du liquidateur.
Application au cas. En l’espèce, à compter de la désignation du liquidateur judiciaire,
Gérard Belin ne pourra plus intervenir ni dans la vie sociale de la SAS, ni dans la procédure
de liquidation.
4.4 Répondez aux salariés à l’occasion de la réunion.
Quels sont les droits des salariés et comment ces derniers sont-ils protégés dans le
cadre d’une procédure de liquidation judiciaire ?
Règles juridiques. La liquidation judiciaire entraînant la cessation de l’activité, les
contrats de travail seront rompus. Il s’agira d’un licenciement pour motif économique.
Le CSE doit être consulté sur le projet de restructuration et sur les licenciements envisagés.
Les informations communiquées au CSE sont également transmises à la Dreets. En
l’absence de CSE ou de représentation du personnel dans l’entreprise, un représentant des
salariés est désigné.
L’employeur convoque chaque salarié concerné à un entretien préalable au licenciement. Il
est également tenu de proposer à chacun un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
260
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
En cas de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), l’employeur n’est en revanche pas tenu de
convoquer le salarié à un entretien préalable au licenciement.
La notification du licenciement au salarié intervient par lettre recommandée avec accusé
de réception, au minimum 2 jours après la date de l’entretien préalable. La lettre doit
préciser le motif justifiant le licenciement (en faisant référence au jugement de liquidation).
Le salarié a droit à un préavis et aux indemnités de rupture de contrat.
Les salariés d’une entreprise en procédure collective – donc en liquidation judiciaire –,
bénéficient d’un traitement spécifique, plus protecteur que celui qui est réservé aux autres
créanciers. Ils ne sont pas tenus de déclarer individuellement leurs créances.
Le recensement et la vérification des créances salariales incombent au mandataire ou au
liquidateur judiciaire, le relevé de ces créances étant ensuite contrô lé par le représentant
des salariés et visé par le juge-commissaire avant dépô t au greffe du tribunal.
Il convient de distinguer deux privilèges :
• Le privilège ordinaire porte sur les meubles et immeubles du débiteur.
Les créances garanties par ce privilège dépassent le périmètre du superprivilège des
salaires. Le privilège ordinaire garantit le paiement des rémuné-
rations des 6 mois précédant l’ouverture de la procédure collective même s’il n’est pas
impératif qu’elle la précède immédiatement.
• Le superprivilège des salaires. Les rémunérations de toute nature (salaires, appoin-
tements, commissions, indemnités de fin de contrat…) touchant les 60 jours précédant le
jugement d’ouverture doivent être versées aux salariés malgré l’existence de toute autre
créance privilégiée. Ce superprivilège n’est accordé qu’à hauteur d’un plafond
réglementaire sans toutefois pouvoir être inférieur à deux fois le plafond mensuel retenu
pour le calcul des cotisations de la sécurité sociale, et ce pour chacun des deux mois
couverts. Le mandataire judiciaire devra payer ces créances sur ordonnance du juge-
commissaire dans les 10 jours suivant le jugement d’ouverture de la procédure si l’actif le
permet. Si les fonds sont insuffisants pour acquitter les rémunérations couvertes par ce
superprivilège, les sommes dues sont versées dès les premières rentrées d’argent.
Code du travail

■ Article L. 3253-1. Les créances résultant du contrat de travail sont garanties dans les
conditions prévues au 4° de l’article 2331 et au 2° de l’article 2375 du Code civil, relatifs
aux privilèges sur les biens mobiliers et immobiliers du débiteur. En outre, en cas de
sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, elles sont garanties,
conformément aux articles L. 625-7 et L. 625-8 du Code de commerce, dans les conditions
prévues aux articles L. 3253-2 à L. 3253-21 [du Code du travail].

■ Article L. 3253-2. Lorsqu’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de


liquidation judiciaire est ouverte, les rémunérations de toute nature dues aux salariés pour
les soixante derniers jours de travail sont, déduction faite des acomptes déjà perçus,
payées, nonobstant l’existence de toute autre créance privilégiée, jusqu’à concurrence d’un
plafond mensuel identique pour toutes les catégories de bénéficiaires. Ce plafond est fixé
par voie réglementaire sans pouvoir être inférieur à deux fois le plafond retenu pour le
calcul des cotisations de sécurité sociale.
261
Sujet type d’examen 6
Faute d’être payées sur les fonds disponibles de l’entreprise avant l’expiration des délais
d’établissement des relevés de créance, les sommes couvertes par l’Association pour la
gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) sont avancées au mandataire
ou au liquidateur judiciaire, lequel les reverse immédiatement aux salariés concernés dans
la limite d’un plafond.
Application au cas. En l’espèce, les salariés seront licenciés. Comme la SAS
n’est pas pourvue d’un CSE, un salarié sera désigné en tant que représentant.
Les salariés seront convoqués à entretien préalable au licenciement et un contrat de
sécurisation professionnelle (CSP) leur sera proposé. Le recensement et la vérifi cation des
créances salariales, soit un mois de salaire, seront effectués par le liquidateur, contrô lés par
le représentant des salariés désigné et communiqués au juge-commissaire, puis déposés au
greffe du tribunal de commerce. Bénéfi ciant du superprivilège, les salariés sont assurés de
percevoir le montant de leur dernier salaire.
4.5 Après avoir expliqué la portée du document 7, vous indiquerez si l’action envisagée par
le liquidateur a des chances d’aboutir.
NOTRE CONSEIL
Comment l’action en comblement de passif fonctionne-t-elle ?
Vous devez Règles juridiques. Face aux diffi cultés fi nancières de sa société, un dirigeant
accom-successivement plit, le 21 septembre 2009, une déclaration de cessation des
paiements qu’il doit analyser l’arrêt, effectuer dans les 45 jours de la constatation de l’état
de cessation des paiements.
conclure sur sa
portée, puis le Comme la cessation des paiements est intervenue le 15 juillet 2009, la décla-
transposer à la ration du dirigeant aurait dû avoir lieu au plus tard le 21 aoû t 2009. Or elle
a situation pratique. été effectuée après la date limite.
Le liquidateur considère que le dirigeant a commis une faute et demande à ce qu’il soit
condamné à prendre en charge les dettes de la société, ce que le dirigeant conteste car,
même si la déclaration a été effectuée tardivement, ce retard n’a pas aggravé la situation fi
nancière de la société, ce qui reste à prouver.
La Cour de cassation reconnaît que si le dirigeant a bien commis une faute, celle-ci n’a
cependant aucun lien avec l’aggravation des dettes de la société.
En conséquence, le dirigeant n’a pas à prendre en charge les dettes.
L’augmentation du passif pendant la période du 15 au 21 juillet 2009, avant la date à
laquelle devait être déclaré l’état de cessation des paiements, permet d’affi rmer que la
déclaration effectuée tardivement (21 septembre 2009) n’a pu contribuer à l’augmentation
de l’insuffi sance d’actif.
La déclaration tardive de la cessation des paiements ne suffi t pas à justifi er la
condamnation du dirigeant à combler le passif. Cette défaillance constitue certes une faute
de gestion, mais elle doit également être à l’origine de l’insuffi sance d’actif. Il faut donc que
l’insuffi sance d’actif s’aggrave entre la date à laquelle la cessation des paiements aurait dû
être déclarée (45 jours suivant sa survenance) et celle à laquelle elle l’a effectivement été.
Application au cas. En l’espèce, l’action du liquidateur aboutira s’il est en mesure de
prouver que Gérard Belin a commis une faute de gestion et que cette faute de gestion a
aggravé la situation de la SAS.
262
Sujet type d’examen 7
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
SEB, Margot et Associés,
matériel autorisé : aucun
Coper Marine, Castelo
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 dOSSIeRS indépendants : dossiers
1 pacte d’actionnaires………………………………………………………………… 5 points
2 Gouvernance des sociétés cotées …………………………………………… 4 points
3 Fiscalité, dissolution et liquidation des SaRL …………………………… 6 points 4 Financement
participatif ou crowdfunding ……………………………… 5 points Le sujet comporte 7
documents :
La méthodologie
du cas pratique est
documents
exigée, sauf mention
contraire.
Si le texte du sujet,
dossier 1. Fin de pactes d’actionnaires et d’action de concert de ses questions
1
2. Cour de cassation, chambre commerciale, 27 juin 2018
ou de la base
(pourvoi n° 16-14.097)
documentaire vous
conduit à formuler
dossier 3. Projet de résolution : nomination d’un nouvel administrateur une ou plusieurs
2
4. Ratio de la rémunération du P-DG / rémunération des salariés hypothèses, il vous
est demandé de la
5. Bilan et opérations de liquidation de la SARL Coper Marine dossier
(ou les) mentionner
explicitement dans
3
6. Opérations comptables de liquidation de la SARL Coper Marine au 30 septembre N
votre copie.
Il vous est demandé
dossier 7. Comment investir avec le crowdfunding en zappant la banque d’apporter un
4
soin particulier
à la présentation
de votre copie.
263
Sujet type d’examen 7
SEB, Margot et Associés,
Coper Marine, Castelo
Dossier 1 Pacte d’actionnaires
V Base documentaire : documents 1 et 2
Sonia Hamraoui, fondatrice de la société de conseil Hamraoui+, fait appel à votre cabinet afi
n de mieux cerner les notions d’action de concert et de pacte d’actionnaires. À cette fi n, elle
vous remet les documents 1 et 2. À partir de la base documentaire et de vos compétences,
vous répondrez aux questions de Sonia Hamraoui.
travail à faire
1.1. Expliquez la phrase suivante « le groupe familial fondateur de la société SEB a signé des
accords successifs, constitutifs d’actions de concert ».
1.2. Analysez la phrase suivante : « Le 5 novembre 2005, les actionnaires familiaux ont
signé un pacte d’actionnaires. »
1.3. Précisez les modalités de formation d’un pacte d’actionnaires.
1.4. En prenant appui sur vos connaissances et sur le document 2, expliquez les
conséquences du non-respect du pacte (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
1.5. Pourquoi l’AMF est-elle informée de ces différentes « opérations » ?
1.6. Quel est l’objet du pacte signé le 9 juillet 2008 dit pacte Fédéractive ?
Dossier 2 Gouvernance des sociétés cotées
V Base documentaire : documents 3 et 4
É tudiant(e) en DSCG, vous effectuez votre contrat d’apprentissage au sein du cabinet
Margot et Associés dans lequel vous traitez de nombreux dossiers en droit des sociétés.
Vous avez décidé, avec un autre apprenti, Loris, d’investir dans plusieurs sociétés cotées.
Vous êtes tous deux convoqués à une assemblée générale et vous avez décidé d’y participer
pour vous familiariser avec la vie des affaires. Loris a reçu, comme vous, la convocation et
les documents attachés.
Il ne comprend pas certains points et sollicite votre aide. À cette fi n, il vous remet les
documents 3 et 4.
travail à faire
2.1. Décryptez, pour Loris, le sens de la neuvième résolution fi gurant dans le document 3.
264
Sujet type d’examen
DSCG1
Loris s’est penché sur la rémunération du dirigeant et a constaté, après quelques
recherches en ligne, qu’une association d’actionnaires estimait, comme lui, que la
rémunération du P-DG était démesurée. Il a donc analysé le rapport de gouvernance dans
lequel les éléments fixes et variables sont explicités ; il y est sous-entendu que le ratio
d’équité est convenable. Loris ne comprend absolument pas à quoi correspond ce ratio
d’équité et vous interroge à ce sujet. Il vous précise par ailleurs qu’il va voter contre cette
rémunération dispropor tionnée même s’il est certain que son vote n’aura aucun impact
puisque le conseil d’adminis tration est décisionnaire en matière de rémunération.
travail à faire
2.2. Expliquez à Loris en quoi consiste le ratio d’équité et détaillez, à son attention, les
dispositions applicables à la rémunération du P-DG afin de lui démontrer que son vote sera
utile.
Dossier 3 Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL
V Base documentaire : documents 5 et 6
La SARL Coper Marine a été créée en 1990 par deux frères, Paul et É douard Legarec,
associés respectivement de la société à hauteur de 70 % et 30 %.
Elle est installée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans le port de plaisance des Bas- Sablons.
L’activité de cette société consiste en la commercialisation de matériel de pêche en mer,
d’accastillage, de peinture et de chaussures et vêtements marins.
N’ayant pas trouvé de repreneur, c’est avec regret que les frères Legarec ont décidé de
procéder à la dissolution, puis à la liquidation amiable de leur commerce à la fin de l’été N.
Vous venez d’être embauché(e) comme stagiaire dans le cabinet d’expertise comptable Pro
Audit de Saint-Malo dont la SARL est cliente depuis une dizaine d’années. É lodie Sanchez,
associée du cabinet, est votre tutrice. Elle a déjà enregistré en comptabilité quelques
écritures de liquidation de la société.
É lodie Sanchez vous sollicite pour chiffrer les conséquences fiscales, pour la société et les
deux associés, de la cessation de leur activité. À cette fin, elle vous remet les documents 5 et
6.
travail à faire
3.1. Indiquez à É lodie Sanchez si la dissolution est soumise à la procédure d’enregistrement
et, le cas échéant, le montant des droits dus.
3.2. Déterminez le résultat des opérations de liquidation.
3.3. Calculez l’impô t sur les sociétés dû par la SARL et présentez le bilan une fois les
opérations de liquidation enregistrées.
3.4. Calculez le boni de liquidation qui revient à chaque associé et indiquez-en le mode
d’imposition.
265
Sujet type d’examen 7
Paul et É douard Legarec pensent se rendre au RCS pour procéder à la radiation de la SARL
au RCS. Ils sollicitent É lodie Sanchez à ce sujet, laquelle vous confi e l’affaire.
travail à faire
3.5. Conseillez Paul et É douard Legarec sur les démarches à accomplir.
Une fois les formalités accomplies, les frères Legarec vous remercient de les avoir aidés et
vous avouent être soulagés d’être venus à bout de cet épineux dossier.
travail à faire
3.6. Expliquez à Paul et É douard Legarec pourquoi ils n’en ont pas encore terminé et ce
qu’ils doivent mener à bien pour clô turer le dossier.
Paul et É douard Legarec ont compris et suivi strictement vos préconisations.
Ils se disent que, tout étant régulièrement clô turé, les créanciers qui se réveil-leraient après
la bataille n’auraient qu’à s’en mordre les doigts. Effaré(e) par cette dernière remarque,
vous vous devez de clarifi er la procédure afi n de ne pas laisser vos clients dans
l’ignorance.
travail à faire
3.7. Identifi ez, pour les frères Legarec, les obligations qui demeurent à leur charge.
Dossier 4 Financement participatif ou crowdfunding V Base documentaire :
document 7
Frédéric Castelo souhaite apporter, à titre personnel, son soutien à des projets solidaires,
écologiques et/ou innovants afi n de « donner du sens » à ses placements. Il constate l’essor
considérable du crowdfunding qu’il considère comme une nouvelle opportunité. Avant de
s’engager, il exprime le besoin d’en savoir davantage. Il vous interpelle à la sortie d’une
table ronde consacrée aux modes de fi nancement innovants au cours de laquelle vous être
intervenu(e) sur les « nouvelles problématiques du fi nancement participatif ». Frédéric
Castelo vous remet le document 7 et vous soumet une série de questions (pour y répondre,
la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
travail à faire
4. À l’aide de vos connaissances et du document 7, rédigez à l’attention de Frédéric Castelo
une note de synthèse sur les avantages du crowdfunding, pour les entreprises, et les
éventuels risques encourus par les fi nanceurs.
266
dSCG1
Sujet type d’examen 7
BaSe dOCumentaIRe
t1
Fin de pactes d’actionnaires et d’action de concert
Par courriers reçus le 28 février 2019, complétés notamment par un courrier reçu le 6
mars 2019, l’Autorité des marchés fi nanciers a été informée des évolutions, détaillées ci-
après, ocumenD intervenues au sein du concert familial de la société SEB. É léments de
contexte : « Il est rappelé que, depuis mai 1989, le groupe familial fondateur de la société
SEB a signé des accords successifs, constitutifs d’actions de concert, visant à mettre en
œuvre une politique commune de gestion durable vis-à -vis de la société SEB, en vue
d’assurer la pérennité de son contrô le. En 1997, le groupe familial fondateur a créé la
société Venelle Investissement afi n d’organiser et coordonner le contrô le du groupe SEB.
Le 5 novembre 2005, les actionnaires familiaux ont signé un pacte d’actionnaires annulant
et remplaçant l’ensemble des accords existants. L’actionnariat familial de référence a été
réorganisé avec la constitution d’une seconde holding dénommée Fédéractive, qui a adhéré
au pacte et déclaré agir de concert avec les membres du groupe familial fondateur et
Venelle Investissement.
Lesdites parties ont dénoncé ce pacte avec effet au 5 novembre 2009, tout en précisant
maintenir leur volonté de mettre en œuvre une action de concert vis-à -vis de SEB.
Le 9 juillet 2008, les associés de la société par actions simplifi ée Fédéractive ont signé un
pacte d’actionnaires (« pacte Fédéractive »), instituant pour les seuls signataires du pacte
Fédéractive un droit de préemption et une clause de sortie conjointe. […]
Les parties au pacte 2009 ont conclu un nouveau pacte d’actionnaires le 19 novembre 2016
(le « pacte 2016 ») qui avait pour objectif de stabiliser le capital de SEB et de prendre en
compte les intérêts des autres actionnaires familiaux. […]
Deux regroupements d’actionnaires au sein des actionnaires familiaux, à savoir le «
Courant Venelle » et le « Courant Généraction » (ci-après « courant ») coexistent ainsi, en
plus d’actionnaires familiaux non affi liés. Dans ce contexte, des actionnaires familiaux
réunissant plus de 260 personnes, regroupés autour de leurs entités Venelle
Investissement et Généraction, ont signé le 27 février 2019 un nouveau pacte
d’actionnaires, qui remplace les divers pactes existants (notamment le pacte d’actionnaires
conclu entre la société Venelle Investissement, ses associés et ses actionnaires adhérents, le
19 novembre 2016), afi n de renforcer leurs liens et la stabilité du capital de SEB. Les
signataires de ce pacte, avec d’autres actionnaires familiaux, poursuivent ainsi leur action
de concert, confi rmant leur volonté de mettre en œuvre une politique commune de gestion
durable vis-à -vis de SEB, en vue d’assurer la pérennité de leur contrô le. » Ce nouveau pacte
d’actionnaires instaure de nouvelles règles du concert. En conséquence, Fédéractive, ses
associés et adhérents qui ne sont pas parties au pacte susmentionné ne poursuivent pas
l’action de concert déclarée. Fédéractive, ses associés et ses adhérents ont mis fi n au pacte
d’actionnaires Fédéractive conclu le 9 juillet 2008 mais déclarent poursuivre ensemble leur
action de concert en maintenant leur volonté de mettre en œuvre une politique commune
de gestion durable vis-à -vis de SEB.
Résumé des principales stipulations du pacte d’actionnaires conclu le 27 février
2019
• Informations sur les transferts, les acquisitions et la détention de titres SEB : les parties se
sont engagées à privilégier l’inscription sous la forme nominative pure pour la totalité des
titres SEB qu’elles détiennent ou qu’elles viendraient à détenir, sous réserve de certaines
exceptions. Les parties se sont par ailleurs engagées à notifi er à leur représentant de
courant respectif tout transfert ou toute acquisition de titres SEB dans un délai maximum
de 267
Sujet type d’examen 7
cinq (5) jours de bourse à compter de la date de réalisation. Chaque représentant de
courant devra à son tour informer la gérance du pacte d’actionnaires au minimum sur une
base bimestrielle des opérations de transfert ou d’acquisition de titres SEB réalisés par les
parties de son courant. La gérance informera en retour chaque représentant de courant de
la détention en capital et en droits de vote (i) de chaque membre de son courant et (ii) de
chaque autre courant et du concert familial global, au moins deux fois par an et à tout
moment en cas de changement signifi catif. […]
• En cas d’émission de titres avec maintien du droit préférentiel de souscription par SEB,
chaque partie fera ses meilleurs efforts pour souscrire à l’émission afi n de maintenir sa
participation au capital de la société dans les mêmes proportions qu’avant l’émission ;
• Les parties au pacte d’actionnaires se sont engagées à exercer l’intégralité des droits de
vote dont elles sont titulaires dans les assemblées générales de SEB en faveur de chaque
candidat qui sera proposé par les parties à un poste d’administrateur de SEB et à faire en
sorte que le conseil d’administration de SEB soit composé d’un nombre d’administrateurs
(hors le Président) choisis par les actionnaires familiaux du concert, cohérent avec le
pourcentage des droits de vote théoriques détenu par leur concert en assemblée générale
extraordinaire de SEB. […]
Durée du pacte d’actionnaires : le pacte d’actionnaires a été conclu pour une durée initiale
de quatre (4) ans et est renouvelable par tacite reconduction par périodes successives d’un
(1) an, sauf dénonciation par l’une ou l’autre des parties, sous réserve du respect d’un
préavis minimum de six (6) mois. Le pacte sera caduc et résilié par anticipation, sans
préavis et sans pénalité, si les parties venaient à détenir de concert moins de 10 %
du capital de SEB.
www.amf-france.org, 7 mars 2019
t2
Cour de cassation, chambre commerciale, 27 juin 2018 (pourvoi n° 16-14.097) Donne acte
à Mme E… et à M. W... de ce qu’ils se désistent de leur pourvoi incident ; ocumen
Statuant tant sur le pourvoi principal formé par les sociétés Financière Amplegest et Invest
D
Securities Holding que sur le pourvoi incident relevé par MM. R… et E… ; Sur la recevabilité
du pourvoi principal, contestée par la défense : Attendu qu’aux termes de la transaction
conclue le 19 juillet 2016 par M. W... et les sociétés Amplegest et Invest et associés
(anciennement Invest Securities Holding), ces deux sociétés se sont engagées à se désister
de toutes instances tendant à voir casser l’arrêt du 26 janvier 2016, le cas échéant par le
présent pourvoi, et plus généralement, pour contester la cession des actions cédées par M.
R... à M. W... le 23 avril 2014 et la qualité d’associé de celui-ci entre cette date et la date de la
transaction, à l’égard de celui-ci exclusivement ; que par une transaction conclue le 26
janvier 2017 avec Mme E…, les sociétés Amplegest et Invest et associés se sont engagées à
se désister purement et simplement de toutes instances engagées, pour voir casser l’arrêt
du 26 janvier 2016, le cas échéant par le présent pourvoi, et plus généralement, pour
contester la cession des actions cédées par M. R... à Mme E… le 23 avril 2014 et la qualité
d’associé de celle-ci entre cette date et la date de la transaction, à l’égard de celle-ci
exclusivement ;
268
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
Attendu qu’en renonçant, par ces transactions, à poursuivre l’instance en cassation qu’elles
avaient engagée, les sociétés Amplegest et Invest Securities Holding ont nécessairement
acquiescé à l’arrêt du 26 janvier 2016 ; que leur pourvoi en ce qu’il est dirigé contre Mme
E… et M. W... est donc irrecevable ;
Et attendu que, selon l’article 2051 du Code civil, la transaction faite par l’un des intéressés
ne lie point les autres intéressés et ne peut être opposée par eux ; que les transactions
conclues par les sociétés Amplegest et Invest Securities Holding n’ont pas été signées par
M. R... et M. E... ; que le pourvoi des sociétés Amplegest et Invest Securities Holding, en ce
qu’il est dirigé contre ces derniers, est donc recevable ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société Amplegest était détenue au 30 avril 2010 par
la société Invest Securities Holding et par ses fondateurs, dont M. R... ; qu’en mai 2010, la
société Financière Amplegest, créée à cet effet et détenue par la société Invest Securities
Holding et pour le surplus par les dirigeants et les salariés de la société Amplegest, a
racheté l’intégralité du capital social de cette dernière, M. R... étant à cette occasion devenu
propriétaire d’environ 10 % de la nouvelle société, et par ailleurs salarié de la société
Amplegest ; que le 23 juillet 2010, un pacte a été conclu entre les associés de la société
Financière Amplegest, dont M. R... et la société Invest Securities Holding, en présence des
sociétés Financière Amplegest et Amplegest, prévoyant notamment les conditions de
cession des actions ainsi qu’une promesse de vente de leurs titres par « les managers » aux
autres associés, consentie pour une durée de dix ans à compter de la signature du pacte, la
levée de l’option par les bénéficiaires étant subordonnée à la cessation des fonctions
salariées sociales ou salariées au sein de la société Amplegest ou dans toute société
contrô lée par celle-ci ; qu’il était stipulé à l’article 10-6 de ce pacte que les parties
s’interdisaient de vendre les titres, objet de la promesse, pendant toute sa durée ; que M.
R... ayant, le 23 avril 2014, cédé une partie de ses titres à M. et Mme E…
et à M. W..., le dirigeant de la société Financière Amplegest a refusé d’enregistrer les trois
ordres de mouvement, au motif que les cessions contrevenaient aux stipulations de l’article
10-6 du pacte ; que M. R... a assigné les sociétés Financière Amplegest et Invest Securities
Holding pour obtenir la condamnation de la première à signer les ordres de mouvements
des titres et de la seconde à lui payer des dommages-intérêts ; Sur le moyen unique du
pourvoi incident :
Attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur ce moyen,
qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ; Mais sur le premier moyen,
pris en sa deuxième branche, du pourvoi principal : Vu l’article 1134 du Code civil, dans sa
rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016 ;
Attendu que pour ordonner à la société Financière Amplegest de signer les ordres de
mouvement des titres cédés par M. R... à M. E..., l’arrêt retient que M. R... a « résilié » la
promesse de vente stipulée dans le pacte d’actionnaires, et que cette « résiliation constitue
un fait juridique constant que la cour d’appel doit nécessairement prendre en compte » ;
qu’il relève que cette résiliation avec effet immédiat est intervenue avant la cession
consentie à M. E..., et avant toute levée d’option par les bénéficiaires, qu’aucune disposition
du pacte ne prévoit la sanction applicable en cas de résiliation anticipée, à la supposer
fautive, 269
Sujet type d’examen 7
et que l’article 11.3 des statuts, qui sanctionne de nullité les cessions contrevenant aux
dispositions du pacte, ne se prononce pas davantage sur la sanction prévue en cas de
résiliation de cette promesse, de sorte qu’il n’est pas établi que les parties aient entendu
déroger aux dispositions de l’article 1142 du Code civil selon lequel toute obligation de
faire ou de ne pas faire se résout en dommages-intérêts en cas d’inexécution de la part du
débiteur ;
Qu’en statuant ainsi, alors que la révocation unilatérale de la promesse et, par suite, la
cession litigieuse constituaient une violation du pacte d’associés entraînant la nullité de la
cession en application de l’article 11.3 des statuts de la société Financière Amplegest, la
cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs : DÉ CLARE
IRRECEVABLE le pourvoi formé par les sociétés Financière Amplegest et Invest Securities
Holding, en ce qu’il est dirigé contre Mme E… et M. W... ; Rejette le pourvoi incident ;
Et sur le pourvoi principal, en ce qu’il est dirigé contre MM. E… et R… : CASSE ET ANNULE,
sauf en ce qu’il dit irrecevable M. R... en sa demande d’annulation des assemblées générales
de la société Financière Amplegest, ordonne à la société Financière Amplegest de signer les
ordres de mouvement des titres cédés par M. R... à Mme E…
et M. W..., rejette les demandes de dommages-intérêts formées par Mme E… et M. W...,
l’arrêt rendu le 26 janvier 2016, entre les parties, par la cour d’appel de Paris ; remet, en
conséquence, sur les autres points, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Paris
autrement composée.
t3
Projet de résolution : nomination d’un nouvel administrateur
Neuviè me ré solution : nomination d’un nouvel administrateur – Anne Chance
ocumen
Le mandat de Séverine Cali arrive à é ché ance à l’issue de l’assemblé e gé né rale du 12 juin
D
2019 et elle n’a pas souhaité solliciter le renouvellement de son mandat.
La neuviè me ré solution propose à l’assemblé e gé né rale de nommer Anne Chance en
qualité d’administrateur. Cette nomination renforcerait la pré sence au sein du Conseil
d’administration de dirigeants doté s d’une expé rience dans l’industrie électronique, ré
pondant ainsi à l’une des pistes d’amé lioration identifi é es par les administrateurs à
l’occasion de l’é valuation du Conseil d’administration. Anne Chance ne détient aucune
action de la société. Anne Chance serait nommé e pour une duré e de quatre anné es,
jusqu’à l’issue de l’Assemblé e gé né rale statuant sur les comptes de l’exercice 2022.
Anne Chance est né e en 1959. Elle est de nationalité belge. Une biographie (incluant le dé
tail des mandats et fonctions exercé es) par Anne Chance fi gure dans la partie III. «
Gouvernance » de la pré sente brochure de convocation.
Il est rappelé qu’Anne Chance respecte les rè gles lé gales et les recommandations du Code
Afep-Medef s’agissant de la limitation du cumul des mandats et ré pond aux critè res d’indé
pendance dé fi nis par ce code.
270
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t4
Ratio de la rémunération du P-DG / rémunération des salariés
10
ocumenD
8
6
4
2
0
2014/2015
2015/2016
2016/2017
2017/2018
2018/2019
Ratio P-DG / Médiane
Ratio P-DG / Moyenne
t5
Bilan et opérations de liquidation de la SARL Coper Marine
Le bilan avant les opérations de liquidation se présente ainsi au 1er septembre N :
ocumenD
ACTIF
PASSIF
Immeuble (dont amortissement 100 000 €)
200 000
Capital social
200 000
Matériel (dont amortissements 20 000 €)
25 000
Réserves (y compris le résultat de l’exercice)
75 000
Stocks de marchandises
35 000
Dettes fournisseurs
20 000
Créances
5 000
Disponibilités
30 000
Total
295 000
Total
295 000
Le bénéfice fiscal réalisé au titre de la période allant du 1er janvier N au 1er septembre N
est égal à 23 000 €.
Courant septembre, l’immeuble est vendu pour 250 000 €, le matériel pour 12 000 € et les
stocks pour 15 000 €. Les créances sont recouvrées et les dettes réglées. Toutes ces
opérations sont enregistrées en comptabilité en date du 30 septembre N.
La SARL est éligible au régime de faveur des PME. Par hypothèse, on retiendra un taux
d’imposition de 15 % jusqu’à 42 500 € de résultat fiscal et de 25 % au-delà .
Les associés n’ont formulé aucune option pour l’imposition des revenus et gains mobiliers.
271
Sujet type d’examen 7
t6
Opérations comptables de liquidation de la SARL Coper Marine
au 30 septembre N
ocumenD
N° du compte
N° du compte
Libellé du compte
Débit
Crédit
débité
crédité
512
Banque
250 000
2813
Amortissement de la construction
100 000
213
Immeuble
300 000
773
Résultat net de liquidation
50 000
N° du compte
N° du compte
Libellé du compte
Débit
Crédit
débité
crédité
673
Résultat net de liquidation
13 000
512
Banque
12 000
2815
Amortissement du matériel
20 000
215
Matériel
45 000
N° du compte
N° du compte
Libellé du compte
Débit
Crédit
débité
crédité
512
Banque
15 000
673
Résultat net de liquidation
20 000
37
Stocks de marchandises
35 000
N° du compte
N° du compte
Libellé du compte
Débit
Crédit
débité
crédité
512
Banque
5 000
411
Créances clients
5 000
N° du compte
N° du compte
Libellé du compte
Débit
Crédit
débité
crédité
401
Fournisseurs
20 000
512
Banque
20 000
272
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t7
Comment investir avec le crowdfunding en zappant la banque Effectuer des placements qui
rapportent sans passer par un établissement qui empoche toujours de confortables marges
sur la vente de ses produits « maison » ? C’est possible avec ocumenD le financement
participatif. Rémunérateur, cet investissement s’avère pourtant risqué.
Fin 2018, deux événements ont fait grand bruit dans le monde du financement participatif :
l’annonce de la fermeture d’Unilend, un site pionnier en matière de prêts à des entreprises,
et l’arrêt volontaire de SmartAngels de son activité de financement en capital.
Survenus à quelques jours d’intervalle, ces deux faits ont rappelé les risques inhérents à ce
secteur encore inexistant il y a cinq ans. Pour autant, la « collecte de fonds auprès de la
foule » (en anglais crowdfunding) continue de faire un tabac. Au premier semestre 2018, le
baromètre KPMG réalisé pour le compte de l’association Financement participatif France,
fait état d’une progression de 36 %, avec 208,6 millions d’euros levés.
En crowdfunding, les plateformes jouent les intermédiaires entre des sociétés en quête
d’argent pour financer leur développement, et plusieurs centaines, voire des milliers de
particuliers parfois même d’entreprises, tous prêts à soutenir tel ou tel dossier en y injec-
tant des sommes pendant une durée donnée. En contrepartie de cette mobilisation
financière qui peut parfois se limiter à quelques dizaines d’euros, les internautes
cofinanceurs sont rétribués.
Deux formules de placements cohabitent : prêter de l’argent à une entreprise moyennant le
remboursement d’obligations entre 18 et 36 mois, ou acheter des titres de la société.
Cette dernière option d’investissement en capital (appelée aussi « private equity ») offre,
selon les dossiers, une sortie par la revente des titres à un horizon de deux à cinq ans.
Le crowdfunding permet ainsi de court-circuiter la banque qui, jusqu’à il y a peu, était
l’unique et incontournable interlocutrice en matière d’investissements. « Jusqu’alors
réservés aux investisseurs institutionnels, ces placements en émissions obligataires et en
private equity se démocratisent. Ils ouvrent aux particuliers de nouvelles perspectives »,
indique David El Nouchi, cofondateur et dirigeant de ClubFunding.
Investir en crowdfunding offre plusieurs atouts. D’abord, la majorité des plateformes ne
facturent rien aux particuliers : aucun frais d’entrée, de gestion ou de sortie. C’est appré-
ciable car cela n’écorne pas la performance. Les sites se rémunèrent auprès des sociétés en
quête de fonds. À noter toutefois : le site Wiseed pratique, depuis mai 2018, des frais
d’entrée de 0,9 % du montant investi.
Ensuite, les rémunérations annoncées sont hors norme. Comprises entre 6 % et 12 %, elles
battent à plates coutures celles affichées par les placements traditionnels rabotés par le bas
niveau des taux d’intérêt. Enfin, la réglementation plus restrictive limite désormais l’accès
aux intermédiaires peu fiables. Avant d’exercer leur activité en ligne, ces acteurs doivent
demander un enregistrement auprès de certaines institutions (AMF, Orias, ACPR) et
obtenir un ou plusieurs agréments (CIP, IFP, PSI).
Une prise de risques relative
Mais tout n’est pas rose dans l’univers du crowdfunding. D’abord, la performance n’est
jamais garantie, pas plus que la récupération de la mise initiale. De plus, quelques
événements imprévisibles sont susceptibles de faire déraper un scénario si beau sur le
papier.
Ainsi, des difficultés financières rencontrées par la société financée peuvent provoquer un
allongement des délais de remboursement, voire leur arrêt total en cas de mise en
liquidation judiciaire de la société.
273
Sujet type d’examen 7
L’organisation de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a récemment signalé que «
près d’une entreprise fi nancée sur dix ne rembourse plus ses échéances » et signale
« l’alarmante explosion des taux de défaut ». Ensuite, la start-up, la TPE ou la PME peut
décevoir et fi nalement ne pas se développer comme prévu. Au débouclage de l’opération,
ses titres ne se seront pas assez valorisés, ou pire, auront perdu de leur valeur. Enfi n, le
dernier aléa est lié à l’actualité récente : la fermeture de la plateforme. C’est un scénario
encore possible car après quelques années d’exercice, certains sites créés par des start-up,
peinent toujours à trouver leur modèle et leur équilibre fi nancier.
Néanmoins, le régulateur oblige ces plateformes agréées à mettre en place un fi let de
sécurité destiné à protéger les investisseurs en cas de cessation de leur activité. « On doit,
avant même de commencer à collecter, prévoir un plan de sauvegarde et de continuité »,
pré-
cise Yoann Coumes-Gauchet, cofondateur et directeur général opérationnel de WeShare-
Bonds. D’ailleurs, « l’argent levé auprès des crowdfunders pour le compte d’une société ne
transite jamais sur la plateforme. Les fonds sont orientés vers une poignée d’acteurs
extérieurs qui sont des prestataires de paiement. Si la plateforme disparaît, ces derniers
assurent la poursuite du recouvrement des projets en cours », ajoute Philippe Gaboriau,
cofondateur de Happy Capital. Compte tenu de ses risques, ce placement alternatif doit
s’effectuer avec modération et ne pas peser plus de 10 % dans un patrimoine.
Laurence Boccara, Le Monde, 7 février 2019
274
dSCG1
Sujet type d’examen 7
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Action de concert
Défi nition
Selon l’article L. 233-10 du Code de commerce, sont considérées comme agissant de
concert les personnes qui ont conclu un accord en vue d’acquérir, de céder ou d’exercer
des droits de vote, pour mettre en œuvre une politique commune vis-à -vis de la société ou
pour obtenir le contrô le de cette société.
Les personnes qui agissent de concert, c’est-à -dire avec une même fi nalité, sont tenues
ensemble et solidairement des obligations relatives aux prises de participation, notamment
les engagements relatifs à l’information et au déclenchement d’une offre publique. À défaut,
elles engagent solidairement leurs responsabilités civile et pénale.
A Présomptions
Dans le cadre d’une action de concert, les présomptions sont simples ; la loi réserve la
preuve contraire. La présomption peut alors être renversée par tout moyen de preuve
(Code civil, article 1354).
présomption d’existence de l’accord
La loi présume qu’une société
et ses principaux dirigeants
Entre une société, le président
partagent des intérêts communs
de son conseil d’administration
et ses directeurs généraux
ou les membres de son directoire
La liste est restrictive et exclut
ou ses gérants
les administrateurs
et les membres
du conseil de surveillance
Entre une société mère et ses filiales
Entre une société et les sociétés
qu’elle contrô le
Si une société détient plus
de la majorité des droits de vote
d’une autre, il est probable
Entre les associés d’une société
qu’elles agissent de concert
par actions simplifiée à l’égard
des sociétés qu’elle contrô le
Un tel accord est présumé exister
Entre le fiduciaire et le bénéficiaire
d’un contrat de fiducie,
Entre sociétés sœurs…
si ce bénéficiaire est le constituant
… présumées agir de concert
Entre des sociétés contrô lées
puisqu’elles sont contrô lées
par la ou les mêmes personnes
par la même société
275
Sujet type d’examen 7
B En cas d’offre publique d’achat (OPA)
Article L. 233-10-1 du Code de commerce
En cas d’offre publique d’acquisition, sont considérées comme agissant de concert les
personnes qui ont conclu un accord avec l’auteur d’une offre publique visant à obtenir le
contrô le de la société qui fait l’objet de l’offre. Sont également considérées comme agissant
de concert les personnes qui ont conclu un accord avec la société qui fait l’objet de l’offre a
fi n de faire échouer cette offre.
2 Pacte d’actionnaires
Défi nition
Le pacte d’actionnaires est une convention extrastatutaire destinée à régler, parfois pour
une longue période, le contrô le de la conduite des affaires et de la composition du capital
de la société.
Le pacte peut être conclu par tous les actionnaires (ou associés) ou par certains d’entre
eux.
Les parties déterminent librement le contenu du pacte qu’elles vont signer comme :
– la gestion de la société ;
– la gestion de l’actionnariat ;
– la cession d’actions…
Dans les sociétés cotées, les pactes d’actionnaires doivent être portés à la connaissance des
tiers.
A Conditions de validité
Pour être valide, un pacte d’actionnaires doit :
Qu’ils soient conclus – répondre au droit commun des contrats et non au droit des sociétés ;
à durée limitée ou – respecter les règles d’ordre public du régime des sociétés ;
indéterminée, les
pactes d’actionnaires – défi nir avec précision les droits et obligations des parties.
portent souvent Lorsqu’un pacte d’actionnaires est conclu à durée indéterminée, chaque
partie sur l’exercice
du pouvoir peut y mettre fi n à tout moment, sous réserve du respect du préavis
contractuel-dans la société. lement prévu ou, à défaut, d’un délai raisonnable.
B Pactes de gestion
Possibilité de prévoir :
Organes de direction
– les modalités de désignation et de révocation des dirigeants ;
– les obligations des dirigeants à l’égard des actionnaires.
Possibilité de prévoir la mise en place d’un organe de surveillance chargé Organe de
surveillance
de contrô ler les fonctions des dirigeants qui peut notamment prendre le nom de « comité
de supervision » ou de « comité de surveillance ».
276
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Assistance aux dirigeants et/ou au comité de surveillance dans la prise Comités ad hoc
de certaines décisions.
Droit de veto
• Possibilité pour certains actionnaires de bloquer la prise de décision.
de certains actionnaires
• Exercice en comité de surveillance et/ou en assemblée générale.
Engagement, pour certains associés, de vote dans un sens déterminé (« conventions de vote
»). Conventions licites sous trois conditions cumulatives :
Conventions de vote

– ne privent pas l’associé s’y étant engagé de son droit de vote ;

– ne sont pas contraires à l’intérêt de la société ;

– sont établies pour une durée limitée.


C Clauses usuelles
Parmi les pactes d’actionnaires, il convient de distinguer quatre clauses majeures :
• La clause d’inaliénabilité vise à interdire à un associé de vendre sa participation pendant
une certaine durée.
• La clause de préemption permet aux associés, ou à certains d’entre eux, d’acquérir, par
préférence, les actions d’un associé qui souhaite les vendre.
• La clause d’agrément vise à refuser à un tiers l’entrée dans la société.
• La clause anti-dilution permet à des actionnaires de préserver leur participation dans le
capital de la société.
autres clauses du pacte d’actionnaires relatives à la cession d’actions Clauses de cession
Droit, pour un associé, de contraindre les autres à lui racheter forcée ou « put »
sa participation.
Clause de rachat forcé
Droit, pour certains associés, de forcer d’autres associés à leur vendre ou « call »
leur participation.
Permet à des associés majoritaires d’obliger les associés minoritaires Clause d’obligation
à céder leurs actions en même temps et selon les mêmes conditions, de sortie conjointe
lorsqu’ils souhaitent vendre leurs titres à un repreneur extérieur ou « drag along »
intéressé pour racheter l’intégralité du capital, et de ne pas être bloqués par des associés
minoritaires ne voulant pas céder.
Autorisation, pour les associés minoritaires, de sortir en bénéficiant Clause de droit
de la possibilité de vendre tout ou partie de leur participation de sortie conjointe
simultanément et aux mêmes conditions (notamment de prix) que celles ou « tag along »
prévues pour la vente par l’associé majoritaire.
Possibilité pour un associé de sortir de la société en vendant
Clause de rupture
sa participation à un autre associé lequel, s’il refuse de l’acheter, sera lui-ou « buy or sell »
même tenu de vendre sa propre participation et de sortir de la société.
Clause d’exclusion
Organisation de l’exclusion d’un associé de la société à titre de sanction.
• Obligation de sortie ( voir ci-avant) pour actionnaire majoritaire qui permet d’obliger les
associés minoritaires à céder leurs actions en même temps Clause
et selon les mêmes conditions.
de sortie forcée
• Droit de sortie ( voir ci-avant) qui protège les associés minoritaires en leur offrant la
possibilité de vendre tout ou partie de leur participation en même temps et au même prix
que l’associé majoritaire.
277
Sujet type d’examen 7
• Organisation – à terme – de l’introduction en Bourse de la société.
Clause d’introduction
en Bourse
• Objectif principal : permettre aux associés fondateurs de mettre sur le marché un nombre
de titres limité en même temps que les capital-investisseurs.
Le pacte peut être conclu pour une durée indéterminée ou déterminée.
Clause de durée
S’il est conclu pour une durée indéterminée, chaque partie pourra y mettre fi n à tout
moment, sous réserve de respecter un préavis raisonnable.
Le pacte peut prévoir que tout transfert d’actions de la société au profi t Clause
d’adhésion
d’un tiers soit subordonné à son adhésion au pacte.
D Inexécution d’un pacte d’actionnaires
Cas
Effets
Le bénéfi ciaire d’un pacte est en droit d’exiger
Annulation du contrat.
l’annulation du contrat passé avec un tiers
en méconnaissance de ses droits et d’obtenir
sa substitution à l’acquéreur à condition que
ce tiers ait eu connaissance, lorsqu’il a contracté,
de l’existence du pacte de préférence et
de l’intention du bénéfi ciaire de s’en prévaloir.
La violation ou le non-respect d’une stipulation • Paiement de dommages et intérêts.
du pacte est sanctionnée selon le droit
• Dans certains cas, possibilité d’obtenir l’exécution
commun applicable aux violations fautives
forcée de tout ou partie des engagements non
des obligations contractuelles.
respectés.
Un pacte à durée déterminée ne peut pas
Paiement de dommages et intérêts.
être résilié unilatéralement mais seulement
par consentement mutuel. En conséquence,
la résiliation unilatérale du pacte fait que
la cession réalisée viole le pacte.
3 Sociétés cotées
A Principe du « comply or explain »
Défi nition
L’expression « comply or explain » (littéralement « se conformer ou s’expliquer ») est un
principe central de la gouvernance d’entreprise qui impose la transparence en matière de
communication des sociétés et des groupes cotés.
Article L. 225-37 du Code de commerce
� Lorsqu’une société se réfère volontairement à un code de gouvernement d’entreprise
élaboré par les organisations représentatives des entreprises, le rapport prévu au présent
article précise également les dispositions qui ont été écartées et les raisons pour lesquelles
elles l’ont été. Se trouve de surcroît précisé le lieu où ce code peut être consulté. Si une
société ne se réfère pas à un tel code de gouvernement d’entreprise, ce rapport indique les
règles retenues en complément des exigences requises par la loi et explique les raisons
pour lesquelles la société a décidé de n’appliquer aucune disposition de ce code de
gouvernement d’entreprise.
278
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
B Cas des rémunérations des dirigeants dans les sociétés cotées Vote
en deux temps
Pour plus de détails
sur le rapport sur
le gouvernement
d’entreprise et
la rémunération
dans les sociétés
Premier vote
cotées, voir le sujet
Second vote
préalable
type d’examen 6.
Sur le principe
du « comply or
explain », voir
portant
le sujet type
portant
sur les rémunérations
d’examen 9.
sur les rémunération
effectivement versées
et avantages pouvant
ou attribuées au cours
être attribués
de l’exercice
Premier volet portant
sur le rapport présentant
les rémunérations versées
En sont exclues les SA ayant
ou attribuées à l’ensemble
uniquement des titres
des dirigeants au cours
de créance cotés sur un marché
de l’exercice clos
réglementé et les SA
non cotées contrô lées
par une société cotée
Second volet portant
sur les rémunérations
individuelles
de chaque dirigeant
C Ratio d’équité
Depuis la loi Pacte, les entreprises cotées doivent publier chaque année, dans leur rapport
sur le gouvernement d’entreprise, deux ratios d’équité indiquant les écarts entre la
rémunération des dirigeants et les salaires moyens des salariés en équivalent temps plein
(ETP) et les écarts avec le salaire médian de ces derniers. Les mêmes sociétés doivent
préciser l’évolution de ces ratios sur une période de 5 ans.
4 Résultat de liquidation et incidences fiscales pour la société Résultat
Produits de cession
Charges sur cession
de liquidation
(compte 773)
(compte 673)
279
Sujet type d’examen 7
Exemple
Une entreprise en liquidation a cédé un terrain pour 200 000 €. Le terrain avait été inscrit
dans son bilan à 150 000 €, de même que des stocks pour 20 000 € portés, au bilan, à 25
000 €.
• Plus-value sur terrain : 50 000 €
• Moins-value sur stocks : 5 000 €
D’où : résultat de liquidation : 45 000 €
Résultat de l’exercice
Résultat de liquidation
(du 01/01/N à la date de cessation)
Imposition
à l’IS
5 Boni de liquidation
Défi nition
Le boni de liquidation correspond au surplus qui revient aux associés après que leur
apport initial a été remboursé.
A Calcul du boni de liquidation
Boni de liquidation
Capitaux propres
Capital social
B Fiscalité du boni de liquidation
Soumis à un partage obligatoire, le boni brut de liquidation est taxé d’un droit de passage
de 2,5 %. Le boni net de liquidation est :
– réparti entre les associés ;
– assimilé à un produit fi nancier ;
– imposé au nom des associés, soit à l’impô t sur les sociétés (IS), soit à l’impô t sur le revenu
(IR).
modalités d’imposition du boni
Personne physique
Personne morale
Prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux
Produit fi nancier imposable à l’IR ou à l’IS.
de 30 % ou, sur option, au barème de l’IR.
280
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Exemple
Une SARL comprend deux associés, A et B, qui détiennent respectivement 60 % et 40 %
du capital social. Le bilan après les opérations de liquidation est le suivant : Actif
Montant
Passif
Montant
Disponibilités
300 000
Capital social
120 000
Réserves
100 000
Résultat de liquidation
80 000
TOTAL
300 000
TOTAL
300 000
Boni de liquidation = 300 000 – 120 000 = 180 000 €
Le boni de liquidation est soumis à un droit de partage de 2,5 % du montant distribué,
lequel est dû à l’occasion de l’enregistrement du procès-verbal de liquidation auprès de
l’administration fiscale. Les associés supportent ce coû t fiscal, à proportion de leur
participation dans le capital de la société.
Exemple (suite)
• Droit de partage : 180 000 × 2,5 % = 4 500 €
• Boni de liquidation net attribué à A : 180 000 × 60 % – 4 500 × 60 % = 105 300 €
• Boni de liquidation net attribué à B : 180 000 × 40 % – 4 500 × 40 % = 70 200 €
Une fois le droit de partage payé, le reliquat (boni de liquidation – droits de partage) est
réparti entre les associés et soumis à l’impô t. La fiscalité dépend de la nature des associés.
Calcul du boni revenant aux associés :
Règles d’imposition
• Imposé comme un dividende au PFU au taux de 12,80 % et soumis Personnes physiques
aux prélèvements sociaux au taux de 17,20 %.
• Sur option du contribuable, au barème progressif de l’impô t sur le revenu.
Personnes morales
Produits financiers imposables.
Exemple (suite)
Pour l’associé A, lors du versement du boni de liquidation, la société doit déduire le PFO de
30 %. Le montant net qui revient à A s’élève donc à : 105 300 × 70 % = 73 710 €.
L’année suivante, le boni brut, soit 105 300 €, est soumis au PFU de 12,80 % (sauf option
pour le barème progressif), lequel constitue un crédit d’impô t qui sera imputé sur l’impô t
sur le revenu dû par l’associé A au titre de ses revenus de l’année N.
6 Dissolution d’une société
Définition
La dissolution d’une société est la conséquence de l’arrivée d’un événement, de la décision
des associés de la société ou d’une décision judiciaire de cesser toute activité.
281
Sujet type d’examen 7
A Causes et effets de la dissolution
Principales causes
• Durée déterminée.
• Un an avant le terme, décision de prorogation selon les conditions statutaires (à défaut,
unanimité).
• À défaut de décision dans le temps imparti, tout associé peut demander au président du
tribunal de désigner un mandataire judiciaire chargé de provoquer la consultation pour
délibérer sur la prorogation de la société.
Arrivée du terme
• Dans l’année qui suit l’arrivée du terme, en l’absence de consultation, tout associé peut
demander au président du tribunal :
– de constater l’intention des associés de proroger la société ;
– d’autoriser une consultation en vue de la prorogation de la société dans un délai de 3
mois ;
– le cas échéant, il peut désigner un mandataire de justice chargé de provoquer la
consultation.
• L’objet fi gurant au contrat de société ayant été rempli, la société n’a plus Réalisation
de raison d’être.
ou extinction
de l’objet social
• Pour des raisons extérieures à la volonté des associés, l’objet social est devenu impossible
à atteindre.
• Décision des associés, réunis en AG, aux conditions statutaires.
Dissolution
• Décision judiciaire pour justes motifs à la demande (caractère subsidiaire) anticipée
de tout associé se prévalant d’un intérêt légitime, en cas de mésentente ayant conduit à la
paralysie du fonctionnement de la société.
Autres causes
• Annulation du contrat de société.
• Dissolution judiciaire par réunion de toutes les parts en une seule main dès lors :
– qu’il ne s’agit ni d’une SARL ni d’une SAS ;
– qu’aucune régularisation n’est intervenue dans le délai d’un an.
• Décision de liquidation judiciaire.
• À titre de sanction pénale.
• En raison d’une cause prévue dans les statuts.
B Formalités de publicité
La société dissoute conserve sa personnalité juridique et dispose toujours d’un patrimoine
séparé de celui de ses associés.
7 Liquidation d’une société
Défi nition
La liquidation recouvre l’ensemble des opérations qui, après dissolution d’une société, ont
pour objet la vente des éléments d’actif et le paiement des créanciers sociaux en vue de
partager, entre les associés, l’actif net éventuel.
282
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
de la nomination du liquidateur à la radiation de la société
Nomination
Il réalise les éléments
du liquidateur
d’actif pour permettre
• selon
le partage du solde
les dispositions
Il demande
disponible (boni
statutaires
la libération
ou mali de liquidation)
• par décision
intégrale des apports
entre les associés
des associés
si celle-ci n’a pas
dans les mêmes
• en l’absence
eu lieu
proportions que
d’accord,
leur participation
par désignation
aux bénéfices, sauf
judiciaire
convention contraire
Il peut poursuivre
l’exploitation
Publicité
de la société
Il recouvre
de la nomination
temporairement,
les créances
au SHAL (ex-JAL)
pour les besoins
de la liquidation
s’il y est autorisé

Clôture
Durée du mandat
de la liquidation
du liquidateur limitée
Il règle les créanciers
• Convocation
à 3 ans (prorogation
au fur et à mesure
des associés
possible, par les associés
qu’ils se présentent
• Tenue de l’AG qui :
ou le président
mais généralement
– statue sur
du tribunal
il dresse un état
le compte définitif
de commerce, selon
du passif privilégié
– donne ou non
que le liquidateur
et du passif
quitus
a été nommé par
chirographaire
– décharge
les associés ou par
le liquidateur
décision de justice)
de sa mission
Il se substitue
Il dresse
Radiation
Formalités
aux organes
un inventaire
de la société
de publicité
de direction
de l’actif et du passif
par le liquidateur
droit des créanciers en cas de liquidation
Maintien de la personnalité morale
Prérogatives des créanciers
Influence de la forme juridique
pour les besoins de la liquidation
• Inopposabilité de la clô ture
• Possibilité de demander en justice
• Recours possible dans les sociétés
de la liquidation au créancier faisant
la nomination d’un mandataire ad hoc.
à risque illimité.
valoir ses droits.
• Possibilité d’agir directement contre
• Recours uniquement possible dans
• Absence de disparition de la personne
les anciens associés de la société.
les sociétés à risque limité si les associés
morale tant que les droits et
• Prescription de 5 ans à compter
ont récupéré leurs apports et/ou
obligations n’ont pas été liquidés.
de la publication au RCS.
partagé un boni de liquidation.
283
Sujet type d’examen 7
8 Financement participatif ou crowdfunding
Défi nition
Le crowdfunding est un mode novateur de fi nancement de projets par le public.
Des contributeurs fi nancent, essentiellement en ligne, des projets alternatifs, ce qui permet
de fi nancer des investissements de proximité, sans intermédiaire.
A Crowdfunding-don et crowdfunding-prêt
Crowdfunding-don
Crowdfunding-prêt ( crowdlending)
• Des plateformes collectent des fonds sans
• Le contributeur prête une somme d’argent
contrepartie pour le contributeur
fi nancé contre son remboursement ultérieur,
• Le don peut avoir une contrepartie qui prend
avec ou sans intérêts
la forme d’une récompense (ex. : remise du livre
• Le prêt peut prendre la forme de mini-bons
imprimé, invitation à l’avant-première du fi lm
(bons de caisse constituant des titres de
produit…)
créance) voués à disparaître car supprimés
par l’ordonnance du 22 décembre 2021
B Obligation d’immatriculation
Toute plateforme de prêt ou de don doit :
– être immatriculée auprès de l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en
assurance, banque et fi nance (Orias) en tant qu’intermédiaire en fi nancement participatif
(IFP) ;
– renseigner un certain nombre d’informations comme une attestation d’assurance en
responsabilité civile.
C Dérogations au Code monétaire et fi nancier
Les opérations de crowdfunding bénéfi cient de deux dérogations au titre du Code
monétaire et fi nancier :
• En application de l’article L. 411-2 I bis, le crowdfunding n’est pas considéré comme une
offre au public.
• En application de l’article L. 511-6, il est dérogé au monopole bancaire.
plafonds fi xés par le Code monétaire et fi nancier
Émission de titres
Mini-bons
Prêt
(actions, obligations…)
• Montant maximum de 2,5 M€
• Montant maximum de 2,5 M€
• Avec intérêts : 2 000 € par prêteur
sur 12 mois.
sur 12 mois.
sur 7 ans maximum.
• Offres > 1 M€ limitées à des titres
• Taux d’intérêt fi xe.
• Sans intérêts : 5 000 € par prêteur
de capitaux représentant 50 %
• Périodicité de remboursement
sans limitation de durée.
maximum du capital de l’émetteur.
des échéances d’un trimestre
• Pluralité des formes de rémunération
maximum.
de l’émetteur : dividendes, intérêts,
• Les mini-bons sont voués à disparaître
plus-values à la revente des titres…
car ils ont été supprimés par
l’ordonnance du 22 décembre 2021.
284
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
D La réforme du financement participatif
Le règlement européen n° 2020/1503 du 7 octobre 2020, qui dessine le cadre de l’activité
du financement participatif dans l’Union européenne (UE), a été intégré en droit interne
par la loi n° 2021-1308 du 8 octobre 2021 et l’ordonnance n° 2021-1735 du 22 décembre
2021.
Ainsi les plateformes de financement peuvent proposer leurs services dans toute l’UE et les
levées de fonds peuvent atteindre 5 millions d’euros, auprès d’un public plus large puisque
les personnes morales peuvent être prêteurs.
Pour agir sur ce marché européen, les plateformes devront opter pour le nouveau statut
(l’ordonnance prévoit une période transitoire d’un an) de pres tataire de services de
financement participatif (PSFP). Ce statut nécessite un agrément de l’AMF (obtenu au plus
tard le 10 novembre 2022), sur avis conforme de l’Autorité de contrô le prudentiel et de
résolution (ACPR). Le statut de conseiller en investissement participatif (CIP) est supprimé
et les prestataires de services d’investissement (PSI) et intermédiaires de financement
participatif (IFP) devront obtenir l’agrément en tant que PSFP pour poursuivre leur activité
de financement participatif.
Règlement européen n° 2020/1503 du 7 octobre 2020
[L’objet des PSFP est la mise en relation] d’investisseurs ou de prêteurs potentiels et
d’entrepreneurs à la recherche de financements. Ces financements pourraient prendre la
forme de prêts ou de l’acquisition de valeurs mobilières ou d’autres instruments admis à
des fins de financement participatif. Il est donc approprié d’inclure dans le champ
d’application du présent règlement aussi bien le financement participatif par le prêt que le
financement participatif par l’investissement, étant donné que ces types de financement
participatif peuvent être structurés comme des modes de financement alternatifs
comparables.
La législation actuelle ne va pas disparaître pour autant puisque le financement participatif
par dons et le financement des projets menés par des particuliers ne présentant pas de
profit n’entrent pas dans le périmètre du règlement européen. En revanche, l’ordonnance
n° 2021-1735 du 22 décembre 2021 supprime les mini-bons et étend le statut d’IFP aux
cagnottes en ligne (notamment pour lutter contre le blanchiment et le financement du
terrorisme).
285
Corrigé du sujet
type d’examen 7
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpÉ tenCeS
Dossier 1 Pactes d’actionnaires
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans la gestion juridique des participations détenues dans
d’autres sociétés.
• Maîtriser les implications juridiques et fi scales liées aux opérations de fi nancement de
l’entreprise (choix du mode de fi nancement, suivi du fi nancement…).
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– maîtriser les notions d’action de concert, de pacte d’actionnaires ainsi que leurs contenu
et conditions de validité ;
– connaître les effets d’une violation du pacte par l’une des parties ;
– identifi er les dispositions spécifi ques des pactes d’actionnaires applicables aux sociétés
cotées.
1.1 Expliquez la phrase suivante « le groupe familial fondateur de la société SEB a signé des
accords successifs, constitutifs d’actions de concert ».
En quoi l’action de concert consiste-t-elle ?
Règles juridiques. Sont considérées comme agissant de concert les personnes qui ont
conclu un accord en vue d’acquérir, de céder ou d’exercer des droits de vote, pour mettre
en œuvre une politique commune vis-à -vis de la société ou pour obtenir le contrô le de cette
société.
L’accord doit porter sur toute forme de transmission ou de mise à disposition de titres
conférant le droit de vote.
Il doit viser une politique commune, par exemple :
– un accord prévoyant l’obligation pour les parties de se concerter préalablement à telle ou
telle décision ;
– un pacte où les parties s’interdisent mutuellement de céder leurs titres (inaliénabilité)…
En cas d’offre publique d’acquisition, sont considérées comme agissant de concert les
personnes qui ont conclu un accord avec l’auteur d’une offre publique visant à obtenir le
contrô le de la société qui fait l’objet de l’offre.
Sont également considérées comme agissant de concert les personnes qui ont conclu un
accord avec la société faisant l’objet de l’offre afi n de la faire échouer.
Application au cas. Les membres de la famille fondateurs de la société SEB
ont signé des accords entre eux pour mettre en œuvre une politique commune vis-à -vis de
SEB.
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1.2 Analysez la phrase suivante : « Le 5 novembre 2005, les actionnaires familiaux ont
signé un pacte d’actionnaires. »
Qu’est-ce qu’un pacte d’actionnaires ?
Règles juridiques. Il s’agit des conventions extrastatutaires destinées à régler, parfois
pour une longue période, le contrô le de la conduite des affaires et de la composition du
capital de la société.
Le pacte peut être conclu par tous les actionnaires (ou associés) ou, ce qui est plus fréquent
en pratique, par certains d’entre eux.
Certaines conventions sont d’une durée limitée et ne nécessitent donc pas la mise en œuvre
d’une structure juridique particulière pour les abriter. Enfin, il arrive souvent que les
cocontractants souhaitent garder secret le contenu de leurs accords.
Le pacte comporte généralement un préambule qui explicite la volonté des parties et
éclaire sur les mobiles qui les animent.
Les parties ont intérêt à fixer une durée pour le pacte.
Les clauses les plus fréquentes relatives à la gestion sociale ou à son contrô le sont les
conventions de vote. Par ces conventions, les associés ou certains d’entre eux s’engagent à
voter dans un sens déterminé ou à ne pas participer au vote. Elles sont valables si elles
reposent sur un engagement éclairé des associés signataires et si elles sont destinées à
l’établissement d’une politique stable et durable.
Application au cas. Les actionnaires membres de la famille qui a fondé la société SEB ont
conclu, en 2005, une convention extra-statutaire.
1.3 Précisez les modalités de formation d’un pacte d’actionnaires.
À quelles conditions un pacte d’actionnaires est-il valable ?
Règles juridiques. Les parties déterminent librement le contenu du pacte qu’elles vont
signer, à condition de respecter les règles de droit commun de validité des contrats –
consentement libre et éclairé, capacité, contenu licite et garantissant de ne pas enfreindre
une règle d’ordre public du régime des sociétés. Le pacte ne pourra pas bouleverser la
hiérarchie ni la compétence des organes sociaux dans les SA ou les SARL.
Cette convention n’est valable que lorsqu’elle n’est pas contraire :

– à une règle d’ordre public ;

– à une clause impérative des statuts ;


– à l’intérêt social ;

– aux droits fondamentaux des associés.


Les pactes d’actionnaires ne peuvent contraindre les associés futurs.
Si la société est signataire du pacte, elle n’engage qu’elle-même, personne morale ; elle ne
crée pas d’obligations pour les associés.
Le pacte doit définir avec précision les droits et obligations des parties car c’est en fonction
de son contenu que seront appréciés leurs engagements respectifs.
287
Sujet type d’examen 7
À défaut de prévoir une durée déterminée, le pacte est conclu à durée indéterminée, ce qui
ouvre à chaque partie le droit d’y mettre fi n à tout moment sous réserve de respecter le
délai de préavis contractuellement prévu ou, à défaut, un délai raisonnable.
Dans les sociétés cotées, tout pacte doit être porté à la connaissance des t iers.
Application au cas. Les parties, actionnaires familiaux regroupés au sein d’entités sont, en
tant que personnes morales, capables.
Le pacte a été signé, prouvant le consentement des parties.
Le contenu du pacte consiste à « renforcer leurs liens et la stabilité du capital de SEB,
mettre en œuvre une politique commune de gestion durable vis-à -vis de SEB, en vue
d’assurer la pérennité de leur contrô le », ce qui est licite et certain.
Le pacte d’actionnaires a été conclu pour une durée initiale de 4 ans et est renouvelable par
tacite reconduction par périodes successives d’un an, sauf dénonciation par l’une ou l’autre
des parties, sous réserve du respect d’un pré-
avis minimum de 6 mois.
Il prévoit un cas de caducité et résiliation par anticipation, sans préavis et sans pénalité, si
les parties venaient à détenir de concert moins de 10 % du capital de SEB.
Les obligations sont explicitées et portent sur :
• Les informations sur les transferts, les acquisitions et la détention de titres SEB, avec un
engagement des parties à :
– l’inscription sous forme nominative des titres ;
– l’information des regroupements d’actionnaires de tout transfert ou de toute acquisition
de titres dans un délai de 5 jours de Bourse à compter de la réalisation de l’opération.
• L’obligation de fournir des efforts pour souscrire, en cas d’émission de titres par SEB sans
suppression du DPS, afi n de maintenir sa part dans le capital et d’éviter ainsi la dilution du
capital.
• L’obligation d’exercer ses droits de vote lors des assemblées générales quand il s’agit de
désigner un administrateur proposé par les parties, de manière à maintenir une
gouvernance familiale et stable.
1.4 En prenant appui sur vos connaissances et sur le document 2, expliquez les
conséquences du non-respect du pacte (la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
Le bénéfi ciaire d’un pacte est fondé à exiger l’annulation du contrat passé avec un tiers en
méconnaissance de ses droits et d’obtenir sa substitution à l’acqué-
reur à condition que ce tiers ait eu connaissance, lorsqu’il a contracté, de l’existence du
pacte de préférence et de l’intention du bénéfi ciaire de s’en prévaloir.
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Article 1123 du Code civil

� Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter.

� Lorsqu’un contrat est conclu avec un tiers en violation d’un pacte de préférence, le
bénéficiaire peut obtenir la réparation du préjudice subi. Lorsque le tiers connaissait
l’existence du pacte et l’intention du bénéficiaire de s’en prévaloir, ce dernier peut
également agir en nullité ou demander au juge de le substituer au tiers dans le contrat
conclu.

� Le tiers peut demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et
qui doit être raisonnable, l’existence d’un pacte de préférence et s’il entend s’en prévaloir.

� L’écrit mentionne qu’à défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ne


pourra plus solliciter sa substitution au contrat conclu avec le tiers ou la nullité du contrat.
La violation ou le non-respect d’une stipulation du pacte d’associés est sanctionné selon le
droit commun des violations fautives des obligations contractuelles, à savoir par la
condamnation de celui qui n’a pas respecté ses engagements au paiement de dommages et
intérêts.
Il est possible, dans certains cas, d’obtenir l’exécution forcée d’une partie des engagements
non respectés.
Article 1221 du Code civil
Le créancier d’une obligation peut, après mise en demeure, en poursuivre l’exécution en
nature sauf si cette exécution est impossible ou s’il existe une disproportion manifeste
entre son coû t pour le débiteur de bonne foi et son intérêt pour le créancier.
L’arrêt fourni nous éclaire sur les conséquences de la violation d’un pacte d’actionnaires.
Ainsi, les actionnaires d’une société par actions simplifiée (SAS) avaient conclu un pacte. Ce
pacte prévoyait, pour certains de ces actionnaires salariés de la société, qu’ils ne pouvaient
pas céder leurs actions durant 10 ans et que, s’ils cessaient d’être salariés de la SAS, ils
devaient vendre leurs actions aux autres actionnaires de la SAS.
Les statuts de la SAS prévoyaient que toute cession en violation du pacte serait entachée de
nullité.
Un des actionnaires concernés n’a pas respecté le pacte en cédant ses actions à un tiers.
L’associé-manager avait notifié aux bénéficiaires de la promesse de vente, avant la
réalisation de ces cessions d’actions, sa volonté de résilier avec effet immédiat la promesse
de vente qu’il avait souscrite à leur profit.
La SAS a refusé d’enregistrer les ordres de mouvement de la cession et a contesté cette
dernière devant les juridictions.
La cour d’appel de Paris a estimé que la cession était valide et a enjoint aux associés
d’enregistrer les ordres de mouvement.
La SAS a formé un pourvoi à l’encontre de cette décision, lequel a été reçu favorablement
par la Cour de cassation.
289

Sujet type d’examen 7


Un pacte à durée déterminée ne peut pas être résilié unilatéralement mais seulement par
consentement mutuel ; en conséquence, la résiliation unilatérale du pacte fait que la
cession a été effectuée en violation du pacte.
Une telle violation entraîne les conséquences précédemment citées.
Article 1124 du Code civil
� La promesse unilatérale est le contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à
l’autre, le bénéfi ciaire, le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat dont les éléments
essentiels sont déterminés, et pour la formation duquel ne manque que le consentement du
bénéfi ciaire.
� La révocation de la promesse pendant le temps laissé au bénéfi ciaire pour opter
n’empêche pas la formation du contrat promis.
� Le contrat conclu en violation de la promesse unilatérale avec un tiers qui en connaissait
l’existence est nul.
Ainsi, si les statuts prévoient une clause disposant elle-même que toute violation du pacte
entraîne la nullité de la cession, le pacte revêt alors une force identique à celle des statuts et
la cession est frappée de nullité.
1.5 Pourquoi l’AMF est-elle informée de ces différentes « opérations » ?
Quelles sont les obligations qui s’imposent aux sociétés cotées quant au pacte
d’actionnaires ?
Règles juridiques. Dans une logique d’un renforcement de la transparence des rapports
entre actionnaires, notamment en période d’offre publique (où il est important que
l’initiateur ait connaissance des défenses mises en place par la cible), l’article L. 233-11 du
Code de commerce prévoit une obligation de publicité des pactes d’actionnaires. Elle
s’impose à tous les signataires du pacte, de manière solidaire, qu’ils soient associés ou non
de la société émettrice dont les titres sont concernés par le pacte. Le texte évoque les
clauses des conventions comportant des conditions préférentielles de cession ou
d’acquisition à condition qu’elles soient signifi catives dans leur volume, c’est-à -dire
qu’elles portent sur au minimum 0,5 % du capital ou des droits de vote, y compris :
– les promesses de vente ou d’achat ;
– les pactes de préférence ou de préemption.
Article L. 233-11 du Code de commerce
� Toute clause d’une convention prévoyant des conditions préférentielles de cession ou
d’acquisition d’actions admises aux négociations sur un marché réglementé et portant sur
au moins 0,5 % du capital ou des droits de vote de la société qui a émis ces actions doit être
transmise dans un délai de cinq jours de bourse à compter de la signature de la convention
ou de l’avenant introduisant la clause concernée, à la société et à l’Autorité des marchés fi
nanciers. À défaut de transmission, les effets de cette clause sont suspendus, et les parties
déliées de leurs engagements, en période d’offre publique
� La société et l’Autorité des marchés fi nanciers doivent également être informées de la
date à laquelle la clause prend fi n.
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� Les clauses des conventions conclues avant la date de publication de la loi n° 2001-420
du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques qui n’ont pas été
transmises à l’Autorité des marchés financiers à cette date doivent lui être transmises, dans
les mêmes conditions et avec les mêmes effets que ceux mentionnés au premier alinéa,
dans un délai de six mois.

� Les informations mentionnées aux alinéas précédents sont portées à la connaissance du


public dans les conditions fixées par le règlement général de l’Autorité des marchés
financiers.
Application au cas. SEB étant une société cotée, le fait d’avoir dû communiquer
différentes opérations signifie que le contenu des pactes porte sur des conditions et/ou des
cessions d’actions pour un montant minimum de 0,5 %
du capital ou des droits de vote.
1.6 Quel est l’objet du pacte signé le 9 juillet 2008 dit pacte Fédéractive ?
Quelle est la portée du droit de préemption et d’une clause de sortie conjointe ?
Règles juridiques. La clause de préemption institue, en cas de projet de cession d’actions
à un tiers, une procédure permettant d’accorder la préférence aux autres actionnaires,
signataires du pacte, sans porter préjudice à la libre négociabilité des actions, à un prix :

– soit convenu conventionnellement entre les parties ;

– soit, à défaut, déterminé à dire d’expert choisi sur une liste agréée par les parties.
Elle permet aux associés, ou à certains d’entre eux, d’acquérir par préférence les actions
d’un associé qui souhaite les vendre pour :

– contrô ler les cessions d’actions et l’entrée de tiers dans la société ;

– augmenter leur part dans le capital et la vie politique de la société.


Le champ d’investigation de la clause de préemption doit être délimité :
• La clause de sortie conjointe est une des clauses de sortie. Il faut distinguer la clause
d’obligation de sortie de celle de droit de sortie.
• La clause d’obligation de sortie ( drag along) prévoit que lorsqu’un actionnaire
majoritaire entend céder ses titres à un tiers, il s’engage à faire acquérir (ou à acquérir lui-
même) les titres des autres signataires du pacte, aux mêmes conditions que celles qui lui
sont offertes par le tiers. Elle permet à des associés majoritaires d’obliger les associés
minoritaires à céder leurs actions simultané-
ment et selon les mêmes conditions, lorsqu’ils souhaitent vendre leurs titres à un
repreneur extérieur intéressé pour racheter l’intégralité du capital, et de ne pas être
bloqués par des associés minoritaires ne voulant pas céder.
• La clause de droit de sortie ( tag along) protège les associés minoritaires en leur offrant la
possibilité de vendre tout ou partie de leur participation simultané-
ment et au même prix que l’associé majoritaire.
Application au cas. Les actionnaires signataires du pacte Federactive devaient respecter
ces deux clauses.
291

Sujet type d’examen 7


Dossier 2 Gouvernance des sociétés cotées
Compétence visée
Maîtriser les implications juridiques et fi scales liées aux opérations de fi nancement de
l’entreprise (choix du mode de fi nancement, suivi du fi nancement…).
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– connaître le rô le et les conditions de nomination d’un administrateur indé-
pendant ;
– maîtriser la rémunération du P-DG d’une société cotée et la notion de ratio d’équité
introduite par la loi Pacte.
2.1 Décryptez, pour Loris, le sens de la neuvième résolution fi gurant dans le document 3.
Comment un administrateur indépendant est-il nommé ?
Règles juridiques. Un administrateur :
– peut être une personne physique ou morale, française ou étrangère, sans interdiction,
incompatibilité, incapacité ou déchéance ;
– ne doit pas dépasser la limite d’â ge statutaire ; à défaut, les deux tiers des administrateurs
doivent avoir moins de 70 ans ;
– peut être actionnaire ou non.
Selon le code Afep-Medef : « Un administrateur est indépendant lorsqu’il n’entretient
aucune relation de quelque nature que ce soit avec la société, un groupe ou sa direction, qui
puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement. »
Il existe plusieurs critères pour qualifi er un administrateur indépendant tels que :
– ne pas être ou ne pas avoir été, au cours des cinq années précédentes, salarié ou dirigeant
mandataire social exécutif de la société ou d’une société liée ;
– ne pas être client, fournisseur, banquier d’affaires, banquier de fi nancement, conseil de
manière signifi cative ;
– ne pas être administrateur de la société depuis plus de 12 ans.
L’AMF demande que les sociétés indiquent clairement dans leur rapport annuel si leur
conseil compte ou non de tels administrateurs. Ils doivent être identifi és, et la société doit
préciser les raisons qui l’ont conduite à les qualifi er comme tels.
Un administrateur personne physique ne peut détenir plus de cinq mandats
d’administrateur de SA ayant leur siège social en France. Il existe deux dérogations :
• Ne sont pas pris en compte les mandats dans les sociétés contrô lées par la société dans
laquelle cette personne est administrateur.
• Les mandats dans les sociétés non cotées contrô lées par une même société ne comptent
que pour un seul mandat tant qu’ils n’excèdent pas cinq mandats.
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De plus, un plafond global doit être respecté car une personne physique ne peut détenir
plus de cinq mandats de membre du conseil d’administration ou du conseil de surveillance,
de directeur général, de membre du directoire ou de DGU.
La liste de l’ensemble des mandats et fonctions exercées par des mandataires sociaux dans
toutes les sociétés durant l’exercice doit figurer dans le rapport annuel présenté à l’AG.
L’administrateur est nommé par l’AGO et la durée de ses fonctions d’administrateur est de
6 années, sauf clause contraire statutaire.
Application au cas. Anne Chance est qualifiée d’administratrice indépendante, elle n’a
aucune action, elle respecte les règles de cumul. La société précise que la qualification
d’administratrice indépendante répond à celle donnée dans le code Afep-Medef selon la
règle de « se conformer ou s’expliquer ». La durée de son mandat sera de 4 ans.
2.2 Expliquez à Loris en quoi consiste le ratio d’équité et détaillez, à son attention, les
dispositions applicables à la rémunération du P-DG afin de lui démontrer que son vote sera
utile.
Quelles sont les règles concernant la rémunération du P-DG d’une société cotée ?
Règles juridiques. Le P-DG, qui est aussi membre du conseil d’administration :

– perçoit une rémunération fixée par l’assemblée générale ordinaire et répartie entre les
membres par le CA (ex-jetons de présence) ;

– peut avoir des rémunérations pour mission exceptionnelle ou remboursement de frais de


mission, ou encore un salaire en cas de cumul avec un contrat de travail.
Par ailleurs, en tant que directeur général, le P-DG perçoit une rémunération spécifique
fixée par le conseil d’administration.
Dans les sociétés cotées, la politique de rémunération des mandataires sociaux doit être
présentée dans le rapport sur le gouvernement d’entreprise qui doit décrire les
composantes de la rémunération fixe et variable et expliquer le processus de décision suivi
pour sa détermination et sa mise en œuvre. Depuis la loi Pacte, des ratios d’équité entre les
niveaux de rémunération des dirigeants mandataires sociaux et la rémunération moyenne
et médiane des salariés de la société doivent figurer dans le rapport. Sont concernés le
président du conseil d’administration, le directeur général, chaque directeur général
délégué, le pré-
sident du directoire, le directeur général unique, les membres du directoire et le président
du conseil de surveillance.
Dans les sociétés cotées, la rémunération des dirigeants est soumise au vote de l’assemblée
générale. Cette dernière doit se prononcer au préalable sur une présentation détaillée des
éléments de rémunération fixes et variables ou reflé-
tant la performance de chacun des dirigeants de l’entreprise ; en cas de vote négatif, le
conseil d’administration doit soumettre une nouvelle proposition 293
Sujet type d’examen 7
à la prochaine AG et, tant qu’il n’y a pas acceptation, le dirigeant perçoit la même
rémunération qu’à l’exercice précédent.
Puis, en N+1, l’AG doit se prononcer sur le montant des rémunérations attribuées au titre
de l’année N. En cas de vote négatif, la rémunération fi xe est versée mais pas les
rémunérations variables ou exceptionnelles.
Application au cas. En l’espèce, le ratio d’équité a été créé dans un souci de transparence
accrue et contribue à une responsabilisation grandissante des pratiques salariales des
entreprises. Il serait donc faux d’affi rmer qu’un vote négatif n’aurait aucune infl uence sur
la rémunération du P-DG puisque, dans un tel cas, il percevrait uniquement sa
rémunération fi xe.
Dossier 3 Fiscalité, dissolution et liquidation d’une SARL
Compétence visée
Maîtriser les incidences fi scales des opérations de cessation d’activité, de dissolution et de
liquidation d’une entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– être capable de différencier les formalités de dissolution et de liquidation ;
– maîtriser les opérations de dissolution-liquidation et leurs étapes ;
– connaître les droits des créanciers.
3.1 Indiquez à É lodie Sanchez si la dissolution est soumise à la procédure d’enregistrement.
Toutes les dissolutions, quelle que soit la forme juridique de la société ou la cause NOTRE
CONSEIL (dissolution judiciaire ou volontaire), doivent être soumises à la formalité d’enre-
Cette question vise gistrement. L’enregistrement est obligatoire, qu’un acte soit rédigé ou
non.
à vérifi er que vous
suivez l’actualité La dissolution doit être enregistrée dans un délai d’un mois à compter du
procès-fi scale. Vous devez verbal de l’assemblée générale extraordinaire. Depuis le 1er
janvier 2019, l’adminis-maîtriser les bases tration fi scale enregistre gratuitement les actes
de dissolution de sociétés qui ne comptables
d’une liquidation. portent aucune transmission de biens meubles ou immeubles entre les
associés.
3.2 Déterminez le résultat des opérations de liquidation.
NOTRE CONSEIL
Le résultat de liquidation correspond aux produits (enrichissements) et charges N’hésitez
pas
à présenter vos (appauvrissements) générés par la cession des différents éléments de l’actif
travaux sous la immobilisé et circulant (stocks).
forme d’un tableau
auquel vous É lodie Sanchez a enregistré les écritures comptables de liquidation. Le résultat
veillerez à donner de liquidation est la différence entre le montant du compte 773 et le
montant un titre. du compte 673.
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mpÉ tenCeS
DSCG1
É léments cédés de l’actif
Compte 773
Compte 673
Immeuble
50 000
Toute cessation
Matériels
13 000
d’activité d’une
société entraîne
Stocks
20 000
une imposition
du résultat réalisé
TOTAL
50 000
33 000
depuis la date
d’ouverture de
Résultat de liquidation = 50 000 – 33 000 = 17 000 €
l’exercice jusqu’à la
date de dissolution,
3.3 Calculez l’impô t sur les sociétés dû par la SARL et présentez le bilan une ainsi qu’une
imposition du résultat
fois les opérations de liquidation enregistrées.
de liquidation.
La liquidation est assimilée à une cessation d’activité. Elle entraîne une impo- L’élaboration
du bilan après les opérations
sition :
de liquidation suppose

– du résultat dégagé sur la période du 1er janvier au 31 aoû t N ; la détermination


préalable du solde

– du résultat de liquidation.
de trésorerie, lequel
• Assiette imposable : 23 000 + 17 000 = 40 000 €
servira notamment
à rembourser l’apport
L’entreprise bénéficie du régime de faveur des PME :
initial des associés et
• IS : 40 000 × 15 % = 6 000 €
à payer l’éventuel boni
de liquidation.
• Résultat de liquidation après IS = 17 000 – 6 000 = 11 000 €
Pour déterminer le bilan après les opérations de liquidation, il faut calculer le montant des
disponibilités restantes.
Pour plus de détails
Calcul du solde des disponibilités
Montant (€)
sur le régime de faveur
Trésorerie initiale
30 000
des PME, voir le sujet
type d’examen 6.
Encaissement (compte 512 des opérations comptabilisées)
250 000
12 000
NOTRE CONSEIL
15 000
Vous devez connaître
5 000
les conditions de mise
Décaissement (compte 512 des opérations comptabilisées)
– 20 000
en œuvre du régime
de faveur des PME,
IS dû sur le résultat de l’exercice et le résultat de liquidation
– 6 000
fréquemment
SOLDE NET
286 000
appliqué aux sociétés
qui relèvent de l’IS,
ainsi que le taux
ACTIF
Montant
PASSIF
Montant (€)
d’imposition (15 %)
Immeuble
0
Capital social
200 000
et la première tranche
du résultat fiscal
Matériel
0
Réserves + résultat
86 000
(38 120 €). Calculez
de liquidation net d’IS
le solde de la
Stocks
0
Dettes fournisseurs
0
trésorerie sous la
forme d’un tableau
Créances
0
faisant apparaître
les encaissements et
Disponibilités
286 000
286 000
décaissements
sur les opérations
de liquidation.
295
Sujet type d’examen 7
3.4 Calculez le boni de liquidation qui revient à chaque associé et indiquez-en le mode
d’imposition.
Qu’est-ce que le boni de liquidation et comment est-il taxé ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. Le remboursement des apports est exonéré d’impô t. Le boni Veillez à
distinguer
le boni de liquidation de liquidation représente le surplus d’argent versé aux associés en
supplément et le rembourse- de la restitution de leurs apports. Il est imposé comme une
distribution de ment aux associés dividendes.
de leur apport initial.
Le boni de Application au cas. En l’espèce, le boni de liquidation est égal à 86 000 €.
liquidation est Avant de partager le boni de liquidation entre les associés, la loi impose
assimilé à un revenu l’enregistrement de l’acte de liquidation. Précisons que cette formalité
n’est fi nancier imposable
pour les associés. obligatoire que si la liquidation dégage un surplus (boni de liquidation).
L’opération L’enregistrement entraîne un droit de partage égal à 2,5 % du boni de
liquidation : de liquidation qui
s’accompagne d’un • Droit de partage : 2,5 % × 86 000 = 2 150 €
boni de liquidation • Boni de liquidation net du droit de partage : 83 850 €
est soumise à la
formalité Ce boni de liquidation est réparti entre les associés au prorata de leurs droits
d’enregistrement et dans la société :
donne lieu à un droit • Paul : 83 850 × 70 % = 58 695 €.
de partage de 2,5 %. • É douard : 83 850 × 30 % = 25 155 €.
Le boni de liquidation est imposable à l’impô t sur le revenu selon les règles applicables aux
dividendes.
À défaut d’option pour le barème progressif, le boni est imposable au prélè-
vement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % (12,80 % pour l’impô t sur le revenu et
17,20 % pour les prélèvements sociaux), selon les modalités suivantes :
• Année N : prélèvement forfaitaire obligatoire (PFO) de 30 %.
• Année N+1 : déclaration des revenus puis imposition au taux de 12,80 %.
Le PFO de 12,80 % prélevé en N est imputé sur l’impô t sur le revenu dû au titre des
revenus de N.
3.5 Conseillez Paul et É douard Legarec sur les démarches à accomplir.
Quelles sont les modalités de dissolution d’une SARL ?
Règles juridiques. L’article 1844-7 du Code civil énonce les causes de dissolution
communes à tous les types de société : l’arrivée du terme de la société, la réalisation ou
l’extinction de l’objet social, la dissolution anticipée de la société en distinguant celle
décidée par les associés de la dissolution judiciaire, l’annulation du contrat de société, la
réunion de toutes les parts en une seule main, le prononcé de la liquidation judiciaire, une
sanction pénale ou encore des dispositions statutaires.
Pour la SNC, la SARL et la SA, il existe des causes spécifi ques.
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Lorsque les associés décident de la dissolution anticipée de la société, le représentant légal
de la société doit convoquer une assemblée générale qui devra se prononcer sur cette
dissolution aux conditions prévues pour la modification des statuts.
Une fois la décision adoptée, des formalités de publicité sont à accomplir :

– enregistrement de l’acte de dissolution ;

– publicité d’un avis dans un support habilité à recevoir des annonces légales (SHAL, ex-
JAL) ;

– dépô t au guichet des formalités des entreprises de deux originaux de l’acte décidant la
dissolution et désignant le ou les liquidateurs au CFE qui transmet aux différents
organismes intéressés et au greffe du tribunal de commerce ;

– inscription modificative au RNE du lieu du siège social ;

– publicité au Bodacc.
Application au cas. S’agissant d’une SARL, le gérant doit convoquer l’AG pour que les deux
frères se prononcent sur le projet de dissolution (décision extraordinaire). Si les statuts ne
prévoient rien de spécifique, la SARL ayant été créée en 1990, aucun quorum n’est exigé et
la majorité est atteinte avec trois quarts des parts sociales, ce qui signifie, dans le cas de la
SARL Coper Marine, à l’unanimité. S’ensuivront les formalités précédemment citées.
3.6 Expliquez à Paul et É douard Legarec pourquoi ils n’en ont pas encore terminé et ce
qu’ils doivent mener à bien pour clô turer le dossier.
Selon quelles modalités la liquidation d’une SARL intervient-elle ?
NOTRE CONSEIL
Règles juridiques. La liquidation est l’ensemble des opérations qui, après dissolution
d’une société, ont pour objet la vente des éléments d’actif et le paie- Vous devez, au
préalable, définir
ment des créanciers sociaux en vue de partager entre les associés l’actif net ce que
recouvre éventuel. « La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la la
liquidation.
liquidation jusqu’à la publication de la clô ture de celle-ci » (Code civil, article L. 1844-8).
Sur tous les documents émis par la société, la dénomination sociale devra être suivie de la
mention « société en liquidation ».
• Nomination du liquidateur
Le liquidateur est nommé conformément aux dispositions des statuts ou, à défaut, par
décision des associés (Code civil, article 1844-8). Si les associés n’ont pu nommer un
liquidateur, celui-ci est désigné par décision de justice à la demande de tout intéressé (Code
de commerce, article L. 237-19). La nomination fait l’objet d’une publicité dans le SHAL (ex-
JAL) du département du siège social pour être opposable aux tiers. La durée du mandat du
liquidateur est limitée à 3 ans. Toutefois, ce mandat peut être renouvelé par les associés ou
le président du tribunal de commerce, selon que le liquidateur a été nommé par les
associés ou par décision de justice (Code de commerce, article L. 237-21).
• Missions du liquidateur
À compter de sa nomination, le liquidateur se substitue aux organes de direction qui
perdent leurs pouvoirs de gestion et de représentation ; il devient le seul représentant de la
société, y compris dans les rapports avec les tiers.
297
Sujet type d’examen 7
Le liquidateur :
– dresse un inventaire de l’actif et du passif ;
– règle les créanciers au fur et à mesure qu’ils se présentent, mais généralement il dresse
un état du passif privilégié et du passif chirographaire ;
– recouvre les créances ;
– demande la libération intégrale des apports si celle-ci n’a pas eu lieu ;
– réalise les éléments d’actif pour permettre le partage du solde disponible (boni ou mali de
liquidation) entre les associés dans les mêmes proportions que leur participation aux
bénéfi ces sauf convention contraire (Code civil, article 1844-9 alinéa 1) ;
– peut poursuivre l’exploitation de la société temporairement pour les besoins de la
liquidation s’il y est autorisé.
• Clôture de la liquidation
Le liquidateur convoque les associés pour présenter le compte fi nal de la liquidation.
L’assemblée doit :
– statuer sur le compte défi nitif ;
– se prononcer sur le quitus (acte par lequel la gestion d’une personne est reconnue exacte
et régulière) de la gestion du liquidateur ;
– donner à ce dernier décharge de son mandat et constater la clô ture de la liquidation.
L’avis de clô ture de la liquidation est publié dans un journal d’annonces légales et la société
perd la personnalité morale à cette date.
Le liquidateur doit procéder à la radiation de la société au registre du commerce et des
sociétés dans le délai d’un mois à compter de la mention au RCS
de sa liquidation.
3.7 Identifi ez, pour les frères Legarec, les obligations qui demeurent à leur charge.
Quels sont les recours qui s’offrent aux créanciers impayés à l’issue de la
liquidation ?
Règles juridiques. La clô ture de la liquidation et les formalités de publicité n’entraînent
pas une disparition de la personnalité morale tant que les droits et obligations n’ont pas été
liquidés.
La clô ture de la liquidation est inopposable au créancier « oublié » qui fait valoir ses droits.
Plusieurs possibilités s’offrent au créancier :
• Demander en justice la nomination d’un mandataire ad hoc.
• Agir directement contre les anciens associés de la société . Si cette dernière est :
– à risque illimité, le recours est possible car les associés sont tenus personnellement et
indéfi niment du passif social ;
– à risque limité, les associés ne sont responsables que dans la limite de leurs apports. Le
recours n’est possible que s’ils ont récupéré leurs apports, a fortiori s’ils ont partagé un
boni de liquidation.
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La prescription est de 5 ans à compter de la date de publication de la dissolution au RCS.
Dossier 4 Financement participatif ou crowdfunding
Compétence visée
Maîtriser les implications juridiques liées aux opérations de financement de l’entreprise.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– connaître les principes du crowdfunding ainsi que son intérêt ;

– identifier les risques du financement participatif pour les investisseurs.


4 À l’aide de vos connaissances et du document 7, rédigez à l’attention de NOTRE CONSEIL
Frédéric Castelo une note de synthèse sur les avantages du crowdfunding, pour les
entreprises, et les éventuels risques encourus par les financeurs.
Appuyez-vous
sur les documents
Le crowdfunding ou financement participatif est une forme de financement et citez-les
pour étayer votre
alternatif aux ressources bancaires et fait appel public aux fonds de contri- propos.
buteurs les plus divers en vue du financement d’un projet (artistique, solidaire, etc.).
L’initiateur du projet et les éventuels financeurs se rencontrent par le biais d’une
plateforme de financement. Ce mode de financement correspond à tout type de projets,
même ceux de faible montant.
Le fait de ne pas passer par une banque est un des premiers avantages pour l’initiateur en
termes de coû t car la plateforme se rémunère par un prélèvement sur les sommes levées.
Très souvent, l’initiateur fait appel à ce mode de financement pour ne pas faire appel à un
établissement bancaire et pour obtenir un moyen complémentaire de financement. Le texte
précise que « le crowdfunding permet ainsi de court-circuiter la banque qui, jusqu’à il y a
peu, était l’unique et incontournable interlocutrice en matière d’investissements.
Jusqu’alors réservés aux investisseurs institutionnels, ces placements opérés en émissions
obligataires et en private equity se démocratisent. Ils ouvrent aux particuliers de nouvelles
perspectives ».
Le financement participatif peut prendre plusieurs formes :
• Un don avec, éventuellement, une contrepartie ou « récompense » comme un disque ou
une place de spectacle.
• Un prêt avec ou sans intérêts avec la possibilité d’émettre des obligations (les mini-bons
ont été supprimés par l’ordonnance du 22 décembre 2021).
• En capital, le contributeur devient associé, ce qui permet à tout un chacun d’agir en
fonction de ses possibilités.
299
Sujet type d’examen 7
Le législateur a, en 2016, modernisé le régime des bons de caisse pour créer un nouvel outil
au service du crowdfunding, les mini-bons, lesquels ont été supprimés par l’ordonnance n°
2021-1735 du 22 décembre 2021.
Le législateur, à travers la loi Pacte, a décidé de promouvoir ce mode de fi nancement : le
Code monétaire et fi nancier exclut ce type de fi nancement de la catégorie des offres au
public de titres fi nanciers, il n’y a donc pas de prospectus à publier, ce qui permet aux SAS
d’effectuer des offres de titres fi nanciers dans le cadre du fi nancement participatif.
La loi Pacte :
– a simplifi é les conditions qui étaient imposées aux SAS puisqu’elles n’ont plus à modifi er
leurs statuts pour appliquer les règles des SA sur la consulta-Compte-titres,
tion des associés ;
le PEA-PME est – a augmenté les plafonds et durées des prêts (les prêts courent sur 7 ans
un plan d’épargne
maximum et sont plafonnés à 2 000 € par prêteur pour un prêt avec intérêts en actions
visant
à fi nancer des petites
et à 5 000 € pour un prêt sans intérêts avec un prêt par projet) ; et moyennes – a fait entrer
les titres émis dans le cadre du fi nancement participatif dans entreprises (PME)
les PEA-PME, permettant ainsi de défi scaliser tout ou partie des gains qui et des
entreprises
de taille intermédiaire
en sont issus (dividendes et plus-values de cession exonérés d’impô t sur le (ETI).
revenu au bout de 5 ans).
Un décret pris en application de la loi Pacte :
– a augmenté le montant de levée de fonds à 8 millions d’euros par projet pour les projets
portés par les CIP (ce qui était très attendu par les plateformes de crowdfunding en
immobilier). À défaut, le plafond est de 2,5 millions d’euros ;
– a permis aux coopératives organisées sous la forme de sociétés anonymes de faire appel
aux plateformes de crowdfunding.
D’après le document 7, investir dans le crowdfunding offre plusieurs atouts :
• L’avantage pour les contributeurs est qu’il existe de nombreuses plateformes et « la
majorité des plateformes ne facturent rien aux particuliers : aucun frais d’entrée, de gestion
ou de sortie. C’est appréciable car cela n’écorne pas la performance ».
• « La réglementation plus restrictive limite désormais l’accès aux intermédiaires peu fi
ables. » Ainsi, le contributeur doit s’assurer, avant d’investir, que la plateforme de fi
nancement participatif offrant des titres fi nanciers est bien immatriculée au registre de
l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et fi nance
(Orias) en tant que conseiller en investissement participatif (CIP) – statut octroyé par
l’AMF – ou qu’elle bénéfi cie du statut de prestataire d’investissement (PSI). Dans ce
dernier cas, elle est agréée par la Banque de France. Les plateformes de fi nancement
participatif au moyen de prêts doivent être immatriculées au registre de l’Orias en tant
qu’intermédiaires en fi nancement participatif (IFP). En novembre 2022, les intervenants
devront prouver leur agrément par l’AMF en tant que prestataire de services de fi
nancement participatif (PSFP).
300
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• Un autre avantage est que « les rémunérations annoncées sont hors norme.
Comprises entre 6 % et 12 %, elles battent à plates coutures celles affichées par les
placements traditionnels rabotés par le bas niveau des taux d’intérêt ».
Le document 7 mentionne un risque de fermeture de la plateforme, mais pré- Pour tout
savoir cise que « le régulateur oblige ces plateformes agréées à mettre en place un avant de
se filet de sécurité destiné à protéger les investisseurs en cas de cessation de leur lancer
dans le
activité ». D’ailleurs, « l’argent levé auprès des crowdfunders pour le compte crowdfunding :
http://dunod.link/
d’une société ne transite jamais sur la plateforme. Les fonds sont orientés vers ks6c8p7
une poignée d’acteurs extérieurs qui sont des prestataires de paiement. Si la plateforme
disparaît, ces derniers assurent la poursuite du recouvrement des projets en cours. »
Les risques pour les contributeurs sont essentiellement liés à la rentabilité de
l’investissement et à la possibilité de céder leurs titres. Le règlement européen n°
2020/1503 et l’ordonnance n° 2021-1735 du 22 décembre 2021 imposent aux futurs PSFP
de fournir et de tenir à jour, auprès des investisseurs potentiels, une fiche contenant des
informations-clés relatives à l’investissement.
Ce document est établi par le porteur de projet, pour chaque offre de financement partici
patif, afin de permettre aux investisseurs intéressés de prendre des décisions en
connaissance de cause.
Le retour sur investissement n’est pas garanti (« la performance n’est jamais garantie, pas
plus que la récupération de la mise initiale ») puisqu’il dépend de la réussite des projets
financés. « Des difficultés financières rencontrées par la société financée peuvent
provoquer un allongement des délais de remboursement, voire leur arrêt total en cas de
mise en liquidation judiciaire de la société ». En outre, le texte mentionne des affirmations
de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir selon laquelle « près d’une entreprise
financée sur dix ne rembourse plus ses échéances » et signale « l’alarmante explosion des
taux de défaut ».
La revente des titres est le dernier risque puisque les sociétés financées via le
crowdfunding ne sont pas cotées et qu’il n’existe pas de marché secondaire permettant
d’assurer la liquidité des titres. En conséquence, la revente de ces titres (actions,
obligations, mini-bons…) ne s’en trouve pas facilitée.
301
Sujet type d’examen 7
Pour aller plus loin
La loi Pacte et les Initial Coin Offering
Les Initial Coin Offering (ICO) ou offres au public de jetons sont en plein essor Pour plus de
détails
au sein des plateformes de crowdfunding. Il s’agit d’une levée de fonds per-sur les ICO et
les
mettant d’échanger des actifs numériques appelés « tokens » ou jetons contre
cryptomonnaies, voir
de la cryptomonnaie, les ethers ou bitcoins, lors du démarrage d’un projet.
également
le programme
Les jetons sont ensuite utilisés dans le projet fi nancé et/ou peuvent être cédés de l’UE 2 du
DSCG.
sur des plateformes d’échange à un taux dépendant de l’offre et de la demande.
Ainsi, la valeur des tokens (qui ne sont pas représentatifs des titres de la société) dépend
surtout de la valeur du produit ou service développé par l’entreprise initiatrice. Les tokens
sont donc très liquides, à l’inverse du crowdfunding.
Depuis la loi Pacte, les ICO sont soumises à l’attribution d’un visa optionnel par l’AMF certifi
ant le sérieux du projet proposé. Pour être éligible, ce dernier doit respecter des critères et
règles de sécurité ainsi que les dispositions relatives aux informations fi nancières.
302
Sujet type d’examen 8
dSCG1
Sujet
document autorisé : aucun
Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE matériel autorisé : aucun
4 h durée de l’épreuve
1,5 Coefficient
Le sujet se présente sous la forme de 4 dOSSIeRS :
dossiers
1 Fusion et règles fi scales …………………………………………………………… 6 points
2 Fusion et règles juridiques ……………………………………………………… 4 points
3 Gouvernance …………………………………………………………………………… 6 points
4 Société européenne ………………………………………………………………… 4 points
Le sujet comporte 13 documents :
documents
dossier 1. Caractéristiques générales de l’opération de rapprochement 1
2. Bilan et évaluation des apports de la société Hibiscus 3. Arrêt de la Cour de cassation du
17 mai 2017
La méthodologie
dossier
(pourvoi n° 15-15.745)
du cas pratique est
2
4. Arrêt de la Cour de cassation du 28 février 2018
exigée, sauf mention
(pourvoi n° 16-18.692)
contraire.
Si le texte du sujet,
dossier 5. La lente métamorphose des conseils d’administration du CAC 40
de ses questions
3
ou de la base
documentaire vous
6. JCDecaux SA : projet de transformation en société européenne conduit à formuler
7. Article L. 225-245-1 du Code de commerce
une ou plusieurs
hypothèses, il vous
8. Article L. 225-244 du Code de commerce
est demandé de la
dossier 9. Article L. 2351-3 du Code du travail
(ou les) mentionner
4
10. Article L. 2351-4 du Code du travail
explicitement dans
votre copie.
11. Article L. 2352-1 du Code du travail
Il vous est demandé
12. Article L. 2352-2 du Code du travail
d’apporter un
soin particulier
13. Article L. 2352-9 du Code du travail
à la présentation
de votre copie.
303
Sujet type d’examen 8
Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
Dossier 1 Fusion et règles fi scales
V Base documentaire : documents 1 et 2
Depuis sa création en 2010, la société par actions simplifi ée Jardivert jouit d’une bonne
réputation auprès d’une clientèle essentiellement composée d’entreprises privées et
d’administrations publiques. Son activité principale consiste en la création, l’aménagement
et l’entretien de jardins. Elle commercialise aussi des articles de jardinage.
La société Jardivert a été créée par les époux Briac. Louis Briac est président de la société.
Laurence Briac en dirige le pô le administratif et fi nancier. La société compte dix salariés,
tous employés en CDI à plein temps.
Courant N, Louis Briac a pris contact avec la société anonyme Hibiscus, spé-
cialisée dans la culture et la vente d’arbustes, plantes, bulbes et matériels de jardinage. La
SA emploie quinze salariés en CDI à plein temps.
Il a été décidé de fusionner ces deux sociétés dont les activités sont complé-
mentaires. Elles sont toutes deux clientes du cabinet d’expertise comptable Lelouarec.
Madeleine Du, associée du cabinet, vous confi e le dossier de rapprochement des deux
entités. À cette fi n, elle vous remet les documents 1 et 2 et vous soumet une série de
questions (pour y répondre, la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
(d’après un sujet d’examen)
travail à faire
1.1. Indiquez la nature de l’opération de fusion et les règles qui en découlent pour la
transcription des apports de la société Hibiscus à la société Jardivert.
1.2. Justifi ez la parité d’échange retenue, puis déterminez le montant de l’augmentation de
capital ainsi que la prime de fusion. Indiquez si l’augmentation de capital réalisée est
soumise aux droits d’enregistrement.
Les dirigeants des deux sociétés vous consultent afi n d’évaluer les consé-
quences fi scales de ce rapprochement. Ils ont entendu parler d’un régime de faveur qui
permettrait d’alléger le coû t fi scal de l’opération.
travail à faire
1.3. Chiffrez les conséquences fi scales de l’opération de fusion sur les plus-values d’apport
dans le cadre du régime de faveur.
Les deux dirigeants décident, sur vos conseils, de placer l’opération de rapprochement sous
le régime de faveur des fusions. La société Hibiscus fait face à un défi cit fi scal de 15 000 €
qui n’a pas encore été imputé.
304
Sujet type d’examen
DSCG1
travail à faire
1.4. Les dirigeants vous demandent s’il est nécessaire de demander un agré-
ment à l’administration fiscale pour transmettre ce déficit sur les futurs résultats de la
société absorbante. La réponse est-elle identique en cas d’apport partiel d’actif ou de
scission ?
Avant l’opération de fusion, la société Ficus détenait 120 actions de la société Hibiscus,
acquises en N-4 pour un montant de 20 000 €. La société Ficus a par ailleurs toujours opté
pour le régime fiscal des sociétés mères et filiales.
travail à faire
1.5. Indiquez les conséquences fiscales de la fusion pour la société Ficus.
Vous informez les deux dirigeants qu’il arrive que l’administration fiscale remette en cause
des opérations de restructuration au motif qu’elles ne présenteraient qu’un moyen d’éluder
l’impô t, voire de tromper l’administration fiscale.
travail à faire
1.6. Par le biais de quelle procédure préventive est-il possible de sécuriser cette opération
de fusion ? Vous indiquerez aux dirigeants comment bénéficier de cette procédure.
Dossier 2 Fusion et règles juridiques
V Base documentaire : documents 3 et 4
Satisfaite du traitement fiscal du dossier de fusion, Madeleine Du souhaite à présent que
vous vous penchiez sur le volet strictement juridique de l’opération. À cette fin, elle vous
remet les documents 3 et 4.
travail à faire
2.1. Identifiez en quoi les procédures diffèrent selon les sociétés (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Le P-DG de la SA Hibiscus s’était porté caution d’un emprunt de 100 000 € de la SA auprès
de la banque de cette dernière. La moitié du prêt a été remboursée.
Il estime qu’il n’est plus tenu par son engagement depuis la date de la fusion.
Louis Briac, afin d’obtenir de la banque de la SAS un crédit et des escomptes, s’est porté
caution solidaire des engagements présents et à venir de la SAS pour une durée de 5 ans à
hauteur de 80 000 €. La SAS a absorbé la SA Hibiscus 2 ans après cet engagement. La SA
avait obtenu avant la fusion un crédit de 60 000 €
de cette même banque et elle en a remboursé 20 000 €. Louis Briac pense ne pas avoir à
prendre en compte ce dernier prêt.
305
Sujet type d’examen 8
travail à faire
2.2. À l’aide des documents 3 et 4, expliquez les situations des deux dirigeants cautions de
dettes sociales.
Louis Briac souhaite licencier cinq salariés préalablement à la fusion et revenir sur l’accord
collectif de la société Hibiscus. Il entend également interrompre le versement d’une prime
que les salariés touchent annuellement, à Noël, dès leur embauche.
travail à faire
2.3. Que pensez-vous des velléités de Louis Briac ?
Dossier 3 Gouvernance
V Base documentaire : document 5
Christophe Lokavic, 49 ans, vient d’être nommé directeur général de la société anonyme
non cotée Poseidos qui poursuit plusieurs activités, toutes liées à l’univers marin :
conception et réalisation de yachts, construction d’espaces portuaires, organisation de
croisières de luxe, etc. Implantée en France, à Dunkerque (Pas-de-Calais), la société n’a
aucune fi liale.
Lors des quatre derniers exercices, Poseidos a réalisé un chiffre d’affaires compris entre 60
et 70 millions d’euros et a présenté un total de bilan situé entre 36
et 37 millions d’euros pour, en moyenne, 470 salariés permanents. Le conseil
d’administration de Poseidos est composé de sept membres : Paul Durand (68 ans), Sophie
Klein (52 ans), Juan Santos (71 ans), Karina Petrova (47 ans), Inès Gerouch (32 ans), Carlos
Pinto (76 ans) et Thomas Muller (35 ans). Juan Santos est président du conseil
d’administration. Excepté Carlos Pinto, les autres administrateurs ne sont pas actionnaires
de la société. Christophe Lokavic a récemment pris connaissance d’une coupure de presse
(document 5) qui l’a interpellé. Il vous soumet, en conséquence, ses interrogations.
travail à faire
3.1. La SA Poseidos est-elle concernée par l’équilibre femmes-hommes que de nombreux
conseils d’administration semblent désormais rechercher ?
Le cas échéant, son conseil d’administration respecte-t-il les règles en la matière ?
3.2. Que se passerait-il si l’assemblée des actionnaires nommait Thierry Ponthieux, mari de
Sophie Klein, comme septième administrateur de la SA Poseidos ?
3.3. La SA Poseidos est-elle dans l’obligation de nommer un ou plusieurs administrateurs
salariés, comme semblent le faire de plus en plus de sociétés ?
3.4. Le conseil d’administration de la SA Poseidos vous semble-t-il par ailleurs valablement
constitué ?
306
Sujet type d’examen
DSCG1
Conscient de l’importance pour sa société de communiquer en direction de toutes les
parties prenantes sur son gouvernement d’entre prise, Christophe Lokavic se demande
toutefois si sa société est soumise à des obligations légales en la matière.
travail à faire
3.5. Précisez les obligations de Poseidos et conseillez Christophe Lokavic.
Christophe Lokavic a récemment pris des décisions un peu risquées, qu’il considère
toutefois être dans l’intérêt de la société. Il a, pour cela, évité de communiquer certaines
informations au conseil d’administration afin de n’affoler personne. Il s’inquiète toutefois
de savoir si Carlos Pinto, qui détient 7 % du capital de la société, pourrait éventuellement
exiger des explications s’il venait à suspecter quelque chose.
travail à faire
3.6. Carlos Pinto dispose-t-il de ce pouvoir ?
Dossier 4 Société européenne
V Base documentaire : documents 6 à 13
Interpellée par un récent dossier paru dans la presse spécialisée, Madeleine Du s’interroge
sur la pertinence d’une transformation de la SAS Jardivert en société européenne. À cette
fin, elle vous remet les documents 6 à 13 issus de sa veille juridique et vous soumet une
série de questions (pour y répondre, la méthodologie du cas pratique n’est pas exigée).
travail à faire
4.1. Quelles sont les motivations qui poussent des sociétés à se transformer en sociétés
européennes (SE) ?
4.2. Comment et à quelles conditions une société européenne peut-elle être créée ?
4.3. Expliquez comment JCDecaux doit procéder pour se transformer en SE
(la dimension sociale ne sera pas développée).
307
dSCG1
Sujet type d’examen 8
BaSe dOCumentaIRe
t1
Caractéristiques générales de l’opération de rapprochement
La société Jardivert est une société au capital social de 1 500 actions de valeur nominale
200 €. La société Hibiscus est une société au capital social de 1 200 actions de valeur
ocumenD nominale 100 €.
M. Briac détient 80 % des actions de la société Jardivert.
Pour les besoins de la fusion, la parité d’échange a été évaluée à partir de la valeur de l’actif
net de chacune des deux sociétés au 31 décembre N-1.
La valeur unitaire de la société Jardivert est égale à 450 €. La parité d’échange retenue est
de deux actions Jardivert émises en échange de trois actions Hibiscus apportées.
Si les dirigeants se mettent d’accord sur les modalités de ce rapprochement, la société
Jardivert absorbera avec effet rétroactif au 1er janvier N la société Hibiscus.
t2
Bilan et évaluation des apports de la société Hibiscus
Bilan de la société Hibiscus au 31 décembre N-1
ocumenD
Actif
Passif
Amort./
Capital social
120 000
Brut
Net
Dép.
Terrains
60 000

60 000
Réserves
50 000
Constructions
200 000
160 000
40 000
Report à nouveau
10 000
Matériel industriel
50 000
20 000
30 000
Résultat
– 30 000
Autres immobilisations
40 000
10 000
30 000
Provisions réglementées
10 000
Stocks
60 000
10 000
50 000
Provisions pour risques et charges
20 000
Créances
30 000
5 000
25 000
Emprunts auprès des établissements
50 000
de crédit
Trésorerie
15 000

15 000
Autres dettes
20 000
TOTAL
250 000
TOTAL
250 000
La provision réglementée et les provisions pour risques et charges sont justifi ées. Elles
conservent leur objet au 31/12/N-1.
Valorisation des apports de la société Hibiscus
Les actifs apportés par la société Hibiscus à la société Jardivert seront ainsi valorisés :
Terrains
80 000
Constructions
100 000
Matériel industriel
50 000
Fonds commercial
100 000
Les autres éléments de l’actif et du passif sont apportés à leur valeur comptable.
308
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
t3
Arrêt de la Cour de cassation du 17 mai 2017 (pourvoi n° 15-15.745) Sur le moyen unique,
pris en sa première branche :
Vu l’article 2015, devenu l’article 2292, du Code civil, ensemble l’article L. 236-1 du Code
ocumenD de commerce ;
Attendu qu’en cas de fusion de sociétés, par voie d’absorption d’une société par une autre,
l’obligation de la caution qui s’était engagée à garantir les dettes de la société absorbée
n’est maintenue, pour la garantie des dettes de la société absorbante nées postérieurement
à la fusion, que dans le cas d’une manifestation expresse de volonté de la caution de
s’engager à garantir de telles dettes ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que le 18 avril 1992, M. X…, gérant de la société
É tablissements Alain X…, qui avait ouvert un compte courant dans les livres de la société
Banque Tarneaud (la banque), s’est rendu caution personnelle et solidaire des
engagements de cette société au profit de la banque ; que le 20 février 2003, la société
É tablissements Alain X… a été absorbée par la société Alain X…, laquelle a, en juin 2005,
conclu une convention de cessions de créances professionnelles avec la banque ; qu’assigné
en paiement par la banque au titre du solde du compte courant et de créances cédées
restées impayées, M. X… a contesté s’être rendu caution des sommes dues par la société
Alain X… ; Attendu que pour condamner M. X… à payer à la banque la somme de 8 206, 95
euros, en vertu de son engagement de caution du 18 avril 1992, au titre du compte courant
et celle de 6 635, 49 euros au titre des cessions de créances professionnelles impayées,
l’arrêt, après avoir énoncé qu’en principe, l’absorption d’une société débitrice par une
société étrangère à l’opération de cautionnement met fin pour l’avenir à l’obligation de la
caution, sauf volonté expresse de garantir les dettes futures de la société absorbante, la
transmission universelle étant mise en échec par l’ intuitu personæ, retient qu’en l’espèce
cette notion persiste tant entre M. X… et la société É tablissements Alain X… qu’entre lui et
la société Alain X…, qui n’est pas étrangère à l’opération de cautionnement, de sorte que
l’engagement de caution signé par M. X… le 18 avril 1992 a été transmis lors de la fusion, ce
dernier étant dès lors tenu, sans qu’il n’ait à réitérer son engagement, des découverts de la
société absorbante et des dettes résultant de la convention de cession de créances ; Qu’en
se déterminant ainsi, par des motifs impropres à caractériser une manifestation expresse
de volonté de M. X… de s’engager, envers la banque, à garantir les dettes, dont elle
constatait qu’elles étaient nées postérieurement à la fusion-absorption du débiteur
principal, la cour d’appel a privé sa décision de base légale ; PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y
ait lieu de statuer sur les autres griefs : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il
condamne M. X… à payer à la société Banque Tarneaud la somme de 8 206, 95 euros, en
vertu de son engagement de caution du 18 avril 1992, au titre du compte courant n°
040510107178, et la somme de 6 635, 49 euros au titre des cessions de créances
professionnelles impayées et en ce qu’il statue sur l’article 700 du Code de procédure civile
et les dépens, l’arrêt rendu le 1er décembre 2014, entre les parties, par la cour d’appel de
Bordeaux ; remet, en conséquence, sur ces points, la cause et les parties dans l’état où elles
se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel
d’Agen ;
309
Sujet type d’examen 8
t4
Arrêt de la Cour de cassation du 28 février 2018 (pourvoi n° 16-18.692) Attendu, selon
l’arrêt attaqué (Paris, 18 mars 2016), que, le 10 juillet 2009, la Société générale (la banque)
a conclu avec la société Réaction graphique une convention, modi-ocumenD fi ée par
avenant du 29 juillet 2009, de compte courant et lui a consenti une ouverture de crédit de
57 000 euros, ainsi qu’une ligne d’escompte dans la limite de 60 000 euros ; que M. Y…,
cogérant de la société Réaction graphique, s’est rendu caution solidaire de l’ensemble des
engagements de la société à hauteur de la somme de 74 100 euros pour une durée de dix
ans ; qu’en juillet 2012, la société Réaction graphique a absorbé la société B’Com 26, qui
bénéfi ciait de trois crédits consentis par la banque en mars, mai et juillet 2011, et la société
Camhi éditions, qui bénéfi ciait de deux crédits consentis par la banque en mai et juillet
2011 ; que, par lettre du 16 novembre 2012, la banque s’est prévalue de l’exigibilité
anticipée de ces crédits en raison de la dissolution des sociétés B’Com 26 et Camhi
éditions ; que, le 3 janvier 2013, la banque a clô turé le compte de la société Réaction
graphique, laquelle a été mise en liquidation judiciaire le 13 février 2013 ; que la banque
ayant assigné M. Y… en paiement, celui-ci a recherché sa responsabilité pour manquement
à son devoir de mise en garde et, contestant être tenu de garantir les concours accordés à
d’autres sociétés avant leur absorption par la société débitrice, a demandé que son
obligation soit limitée au montant du découvert bancaire ; Sur le premier moyen :
Attendu que M. Y… fait grief à l’arrêt de le condamner à payer à la banque la somme de 74
100 euros, avec intérêts au taux légal à compter du 7 mars 2013 et capitalisation des
intérêts, alors, selon le moyen que le cautionnement ne se présume pas et ne peut s’étendre
au-delà des limites dans lesquelles il a été contracté ; que le cautionnement de dettes
futures ne peut valoir que pour des dettes consenties par le débiteur clairement identifi é
dans l’acte de cautionnement et non pour des dettes consenties par des entités tierces,
ultérieurement absorbées par le débiteur identifi é au jour de l’engagement de la caution ;
que dans ses écritures d’appel M. Y… faisait valoir qu’il s’était engagé à garantir les dettes
de la société Réaction graphique auprès de la banque, ce qu’a du reste expressé-
ment constaté la cour d’appel, mais non à garantir les dettes contractées auprès de cette
banque par les sociétés B’Com 26 et Camhi éditions, non visées dans l’acte de
cautionnement litigieux ; qu’en jugeant que M. Y… était tenu des dettes contractées par les
sociétés B’Com 26 et Camhi éditions auprès de la banque, avant leur absorption par la
société Réaction graphique, survenue le 24 juillet 2012, au motif que M. Y… s’était porté
caution
« de l’ensemble des engagements de la société Réaction graphique présents ou futurs », de
sorte qu’il était « mal fondé à contester les créances de la banque à l’encontre de la société
Réaction graphique résultant des crédits octroyés en 2011 aux sociétés B’Com 26
et Camhi éditions », la cour d’appel a étendu le cautionnement au-delà des limites dans
lesquelles il avait été contracté et a violé les articles 1129 et 2292 du Code civil ; Mais
attendu qu’après avoir relevé que M. Y… s’était rendu caution de l’ensemble des
engagements, présents ou futurs, de la société Réaction graphique à l’égard de la banque
dans la limite de 74 100 euros et pour une durée de dix ans, l’arrêt retient exactement qu’il
est mal fondé à contester être tenu des créances de la banque sur la société Réaction
graphique résultant des crédits octroyés en 2011 aux sociétés B’Com 26 et Camhi éditions,
qu’elle a absorbées en juillet 2012 et dont la dissolution sans liquidation a entraîné la
transmission universelle de leur patrimoine à la société Réaction graphique ; que le moyen
n’est pas fondé ;
310
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
Et sur le second moyen :
Attendu que M. Y… fait le même grief à l’arrêt alors, selon le moyen, que la banque a vis-à -
vis de la caution une obligation de mise en garde et d’information ; qu’en jugeant que la
banque n’avait commis aucun manquement à ce titre en n’informant pas la caution des
conséquences pour elle de la transmission universelle de patrimoine résultant de
l’absorption des sociétés B’Com 26 et Camhi éditions par la société Réaction graphique,
débitrice principale, au motif que la banque n’avait « aucune obligation à cet égard », la
cour d’appel a méconnu la portée des obligations de la banque et a violé l’article 1147 du
Code civil ;
Mais attendu que l’arrêt énonce exactement que la banque n’a pas l’obligation d’informer la
caution, qui s’est engagée à garantir l’ensemble des engagements d’une société à son égard,
des conséquences de la transmission universelle des patrimoines d’autres sociétés à la
société garantie qui les a absorbées ; que le moyen n’est pas fondé ; PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
t5
La lente métamorphose des conseils d’administration du CAC 40
Cette année encore, la saison des AG a été marquée par un renouveau des conseils
d’adminis tration. […]. Parmi les entrants, beaucoup de femmes (60 %), […]. Grande nou-
ocumenD veauté cette année, la part des primo entrants dans les conseils est plus
importante que d’habitude. Quelque 38 % des nouveaux entrants, contre 30 % en 2017,
accèdent à leur tout premier mandat, selon le Board index de Spencer Stuart 2019. C’est le
cas de Laurent Guillot, DG adjoint de Saint-Gobain, […]. Ou encore de nombreux
administrateurs salariés […]. Cette métamorphose des conseils n’est pas nouvelle. La
pression réglementaire, les revendications des investisseurs institutionnels ou bien la
menace des fonds activistes ont fini par porter leurs fruits : […] Les femmes occupent
désormais près de 50 % des sièges, contre 15 % il y a neuf ans. 36,6 % des administrateurs
sont des étrangers, contre 27 % en 2010. Et 11 % sont des administrateurs salariés.
Laurence Boisseau, Les Échos, 24 septembre 2019
t6
JCDecaux SA : projet de transformation en société européenne
JCDecaux SA (Euronext Paris : DEC), numéro un mondial de la communication exté-
rieure, annonce que son Directoire, avec l’approbation de son Conseil de Surveillance,
ocumenD a décidé de proposer à ses actionnaires sa transformation en Société
Européenne ( Societas Europaea, SE), lors de la prochaine Assemblée Générale de la Société
prévue le 14 mai 2020.
Ce statut, utilisé par un nombre croissant d’entreprises en Europe, est reconnu dans
l’ensem ble des pays de l’Union européenne. Il viendrait acter la dimension internationale
et tout particulièrement européenne du Groupe présent dans 23 des 27 pays de l’Union et
leader de la communication extérieure en Europe.
311
Sujet type d’examen 8
Ce projet n’aurait pas d’incidence sur la gouvernance, les activités ou le lieu de cotation des
actions de JCDecaux SA, mais permettrait d’aligner l’organisation juridique du Groupe avec
sa réalité économique et sociale. Le Groupe, qui compte près de 52 % de ses collaborateurs
en Europe, déploie ainsi d’importants moyens mutualisés en Europe (notamment en
France, Allemagne, Espagne) dédiés à sa transformation digitale, au service de sa politique
R&D, de sa stratégie Data et programmatique et de sa Supply Chain. […]
www.jcdecaux.com
t7
Article L. 225-245-1 du Code de commerce
En cas de transformation d’une société anonyme en société européenne, le premier alinéa
de l’article L. 225-244 n’est pas applicable.
ocumenD La société établit un projet de transformation de la société en société
européenne. Ce projet est déposé au greffe du tribunal dans le ressort duquel la société est
immatriculée et fait l’objet d’une publicité dont les modalités sont fi xées par décret en
Conseil d’É tat.
Un ou plusieurs commissaires à la transformation désignés par décision de justice
établissent sous leur responsabilité un rapport destiné aux actionnaires de la société se
transformant attestant que la société dispose d’actifs nets au moins équivalents au capital
augmenté des réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de distribuer. Ils sont
soumis aux incompatibilités prévues à l’article L. 822-11-3.
La transformation en société européenne est décidée selon les dispositions prévues aux
articles L. 225-96 et L. 225-99.
t8
Article L. 225-244 du Code de commerce
La décision de transformation est prise sur le rapport des commissaires aux comptes de la
société, s’il en existe. Le rapport atteste que les capitaux propres sont au moins égaux
ocumenD au capital social.
La transformation est soumise, le cas échéant, à l’approbation des assemblées
d’obligataires et de l’assemblée des porteurs de parts bénéfi ciaires ou de parts de
fondateur.
La décision de transformation est soumise à publicité, dont les modalités sont fi xées par
décret en Conseil d’É tat.
t9
Article L. 2351-3 du Code du travail
Les modalités de l’implication des salariés dans la société européenne recouvrent
l’information, la consultation et, le cas échéant, la participation.
ocumenD Elles sont arrêtées par accord conclu entre les dirigeants des sociétés
participantes et les représentants des salariés […].
312
BaSe dOCumentaIRe
DSCG1
0
Article L. 2351-4 du Code du travail
t1
On entend par information celle fournie par l’organe dirigeant de la société européenne à
l’organe représentant les salariés sur les questions qui soit concernent la société euro-
ocumenD péenne elle-même et toute filiale ou tout établissement situé dans un autre É tat
membre, soit excèdent les pouvoirs des instances de décision situées dans un É tat membre.
Cette information se fait selon des modalités permettant aux représentants des salariés
d’en évaluer l’incidence éventuelle et, le cas échéant, de préparer des consultations avec
l’organe compétent de la société européenne.
1
Article L. 2352-1 du Code du travail
t1
Un groupe spécial de négociation est institué dès que possible après la publication du
projet de fusion ou de constitution de la holding ou après l’adoption d’un projet de consti-
ocumenD tution d’une filiale ou de transformation en une société européenne.
Il est doté de la personnalité juridique.
2
Article L. 2352-2 du Code du travail
t1
Le groupe spécial de négociation détermine avec les dirigeants des sociétés participant à la
création de la société européenne ou leurs représentants, par un accord écrit, les moda-
ocumenD lités de l’implication des salariés au sein de la société européenne mentionnées à
l’article L. 2351-3 [du Code du travail].
3
Article L. 2352-9 du Code du travail
t1
Les dirigeants des sociétés participant à la constitution de la société européenne invitent le
groupe spécial de négociation à se réunir et communiquent à cet effet aux représentants
ocumenD du personnel et aux dirigeants des établissements et filiales concernés, qui en
l’absence de représentants du personnel en informent directement les salariés, l’identité
des sociétés participantes ainsi que le nombre de salariés qu’elles comprennent.
Les négociations débutent dès que le groupe spécial de négociation est constitué. Elles
peuvent se poursuivre pendant les six mois qui suivent, sauf si les parties décident, d’un
commun accord, de prolonger ces négociations dont la durée totale ne peut dépasser un an.
Durant cette période, le groupe spécial de négociation est régulièrement informé du
processus de création de la société européenne.
313
dSCG1
Sujet type d’examen 8
SaVOIRS eSSentIeLS
1 Étapes de la fusion
• Négociation sur les conditions de l’opération
• É tablissement d’un protocole d’accord
Étape
1
Convocation et réunion des CA ou directoire pour les SA, compétence du président dans la
SAS pour arrêter le projet de fusion mentionnant les motifs, buts et conditions de la fusion,
l’évaluation de l’actif et du passif de l’absorbée, la date d’arrêté des comptes, Étape
le rapport d’échange avec les méthodes d’évaluation, les modalités de remise des titres 2
de l’absorbante aux associés de l’absorbée
Information du comité social et économique (CSE)
Étape
3
• Requête conjointe des sociétés pour la désignation d’un commissaire à la fusion, sauf en
cas de fusion simplifiée ou de décision unanime des associés ou de fusion entre sociétés
autres que des sociétés par actions et SARL
Étape
• Dépô t au siège du rapport du commissaire 30 jours avant la réunion des associés 4
Nomination d’un commissaire aux comptes en cas d’absence de commissaire à la fusion et
en présence d’apport(s) en nature
Étape
5
• Dépô t du projet de fusion et publicité au Bodacc
• Droit d’opposition des créanciers de l’absorbée pendant 30 jours à compter de la publicité
au Bodacc
Étape
6
Réunion et vote des associés pour approbation de l’opération et de ses conséquences Étape
7
Formalité de publicité légale pour chaque société
Étape
8
314
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
L’ordonnance du 24 mai 2023 :

– crée un nouveau cas de fusion dispensé d’augmentation de capital et d’émission de parts


ou d’actions. Ainsi aucun titre n’est émis lorsque les droits sociaux sont détenus par les
associés dans les mêmes proportions dans toutes les sociétés qui fusionnent et que les
proportions sont conservées à la fin de l’opération.

– dispose que « Toutes les sociétés qui participent à une fusion établissent un projet de
fusion.
Ce projet est déposé au greffe du tribunal de commerce du siège desdites sociétés pour être
annexé au registre du commerce et des sociétés et fait l’objet d’une publicité dont les
modalités sont fixées par décret en Conseil d’É tat. »
(Article L236-6 du code de commerce)
La publication sur le site internet du projet de fusion dispense de l’avis au Bodacc et au
Balo.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte, l’assemblée générale extraordinaire (AGE) d’une
SA peut déléguer :

– ses pouvoirs au conseil d’administration (CA) ou au directoire, pour décider d’une fusion
par absorption (durée maximale de 26 mois) ;

– le pouvoir de déterminer les modalités définitives du projet de fusion (durée maximale de


5 ans).
Lorsque le CA ou le directoire demande une délégation, cet organe doit établir un rapport
écrit et le mettre à la disposition des actionnaires.
L’ordonnance du 24 mai 2023 précise qu’en cas de délégation le rapport du commissaire à
la fusion doit être fourni un mois avant la date de l’AGE de la société absorbée, de même
que le dépô t au greffe du projet de fusion et la publicité de l’avis de fusion.
2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée
• L’absorbée et ses actif et passif sont transmis de plein droit à l’absorbante.
Transmission
• Certains contrats ne sont pas automatiquement transmis, d’autres universelle
impliquent des formalités particulières (ex. : brevet publié à l’Inpi).
de patrimoine (TUP)
Les contrats intuitu personæ (ex. : franchise) requièrent l’accord du cocontractant.
• Les dirigeants perdent cette qualité mais le projet de fusion peut prévoir Pour plus de
détails
l’attribution d’un poste dans les organes de direction.
sur la transmission
universelle
Dirigeants
• Dans la SA à CA ou à CS, il est prévu que le seuil de 18 membres puisse de patrimoine,
être dépassé pendant 3 ans à concurrence du nombre total de membres voir également
du CA ou du CS en fonction dans chacune des sociétés, avec un maximum le programme
de 24 membres.
du DSCG 4.
315
Sujet type d’examen 8
• Les associes de l’absorbée deviennent associés de l’absorbante selon le rapport
d’échange.
• Les associés peuvent perdre leur pouvoir ou être exclus en raison des rompus.
Associés
• Les droits des associés répondent à la nouvelle forme (ex. : le droit à l’expertise de
gestion, dans la SARL, nécessite 10 % du capital mais s’exerce directement devant le juge
alors que, dans les SA, 5 % suffi sent mais il faut, avant de saisir le juge, interroger le
dirigeant).
• Les créanciers ont un droit d’opposition dans les 30 jours de la publication du projet de
fusion.
• Ce droit s’exerce auprès du juge qui peut :
Créanciers
– soit rejeter la demande ;
– soit l’accepter et soumettre l’opération à la constitution de garanties supplémentaires.
• La modifi cation juridique de l’employeur entraîne le transfert des contrats de travail.
• L’ancienneté des salariés est reprise.
• Le contrat de travail peut être modifi é sous réserve du respect Salariés
de la procédure nécessitant l’accord du salarié.
• Les usages et engagements unilatéraux sont maintenus jusqu’à dénonciation par le nouvel
employeur.
• Le CSE continue d’exister si l’autonomie de l’absorbée est maintenue.
3 Méthode de valorisation des apports
A Fusion à l’endroit et fusion à l’envers
Fusion à l’endroit
Fusion à l’envers
L’actionnaire principal de la société
L’actionnaire principal de la société
absorbante conserve le contrô le
absorbée prend le contrô le de l’absorbante
B Type de contrôle selon le sens de la fusion
Sens de la fusion
Fusion à l’endroit
Fusion à l’envers
Type de contrôle
Sociétés sous contrôle distinct
Valeur réelle
Valeur comptable
Sociétés sous contrôle commun
Valeur comptable
Valeur comptable
316
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
Définitions
Deux sociétés sont placées :
– sous contrôle commun lorsque l’une des deux sociétés contrô le préalablement l’autre
sous forme exclusive ou conjointe, ou lorsque les deux sociétés sont placées sous le
contrô le préalable d’une société mère ;
– sous contrôle distinct lorsqu’aucune d’elle ne contrô le préalablement l’autre.
4 Régime fiscal de faveur
Optionnel, le régime de faveur en matière fiscale repose sur l’idée que l’opération de fusion
présente un caractère intercalaire.
La société absorbante poursuit l’activité de la société absorbée.
Les sociétés concernées peuvent renoncer au régime de faveur si le régime de droit
commun leur paraît plus avantageux.
A Conditions générales d’application du régime de faveur
Sociétés disposant
de leur siège social
Opération répondant
Sociétés
dans l’UE (ou clause
à la définition fiscale
soumises à l’IS
de lutte contre la fraude
de la fusion
fiscale conclue
avec la France)
B Principales dispositions du régime de faveur
La neutralité fiscale induite par le caractère intercalaire de la fusion n’est pas synonyme
d’exonération définitive. Les obligations de la société absorbée sont Option fiscale, reprises
par la société absorbante :
le report en arrière
– les plus-values sont réintégrées chez l’absorbante ou bénéficient d’un sursis des déficits
ou carry-back autorise
d’imposition ;
une société

– les provisions devenues sans objet sont imposées au nom de l’absorbée ; à récuprérer

– les créances de carry-back sont transférées à l’absorbante.


sa créance d’IS
sur l’É tat.
C Modalités d’imposition des plus-values d’apport
Les modalités d’imposition de la plus-value varient selon que l’apport porte sur des
éléments amortissables ou non.
Éléments amortissables
Éléments non amortissables
• Champ de la construction : plus-value réintégrée sur 15 ans
Plus-values en sursis d’imposition
• Champ autre que la construction : plus-value réintégrée sur 5 ans 317
Sujet type d’examen 8
5 Situation fi scale des associés de la société absorbée
La remise de titres par l’absorbante aux associés de la société absorbée peut entraîner un
gain d’échange. Cette plus-value bénéfi cie d’un sursis d’imposition. L’imposition a lieu au
moment de la revente des titres.
Imposition à la revente des titres
Associé personne physique
Associé personne morale
Plus-value en sursis d’imposition
Plus-value calculée d’après la valeur
et imposée dans la catégorie des plus-
d’origine des titres et non la valeur
values mobilières des particuliers
réelle attribuée lors de la fusion
6 Constitution du CA d’une société anonyme (SA)
A Nombre et qualité des administrateurs
Nombre de membres
Qualité des administrateurs
• Entre 3 et 18 membres.
• Personnes physiques ou morales.
• En cas de fusion de SA, plafond porté
• Actionnaire ou non (les statuts peuvent prévoir
à 24 membres pendant 3 ans.
que les administrateurs doivent être actionnaires,
• Administrateurs salariés non comptabilisés.
et même qu’ils détiennent un nombre minimal
d’actions, mais cela n’est pas obligatoire).
• Respect des règles de cumul des mandats sociaux
et des contrats de travail.
• Respect des règles de cumul de mandats sociaux.
• Absence d’incapacité, d’interdiction
ou d’incompatibilité.
• Un tiers maximum de plus de 70 ans
(ou â ge prévu par les statuts).
B Équilibres internes
Équilibre femmes-hommes
Administrateurs représentants salariés (ARS)
Société cotée ou non cotée affi chant un effectif
• Si, à la clô ture de deux exercices consécutifs,
permanent moyen ≥ 250 salariés et un CA/total
effectif de min. 1 000 salariés permanents en
de bilan ≥ 50 M€ (pour le 3e exercice consécutif) :
France (société + fi liales) ou min. 5 000 salariés
– proportion des administrateurs de chaque sexe
permanents dans le monde (société + fi liales) :
Pour plus de détails
ne peut être < à 40 %
– au moins 2 ARS si autres administrateurs > à 8
sur le principe du
– si 8 administrateurs au plus, écart entre
– au moins 1 ARS si autres administrateurs ≤ 8
« comply or explain »,
le nombre de femmes et d’hommes ≤ 2
• ARS non pris en compte dans la détermination
voir également
– nullité de toute nomination ne respectant pas
du nombre minimal et du nombre maximal
le sujet type
ou ne visant pas cette règle
des autres administrateurs
d’examen 8.
318
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
7 Rapport sur le gouvernement d’entreprise dans la SA
Sociétés anonymes (SA)
Rapport sur le gouvernement
+ sociétés en commandite
d’entreprise établi
Rapport complémentaire
par actions (SCA)
par le conseil (CA ou CS)
au rapport de gestion
Dans toutes les SA et SCA
SA et SCA cotées
• Liste de l’ensemble des mandats
+ Composition et conditions de préparation
et fonctions exercés dans toute société
et d’organisation des travaux du conseil
par chaque mandataire durant l’exercice
+ Description de la politique de diversité appliquée
• Conventions intervenues, directement
aux membres du conseil d’administration
ou par personne interposée, entre,
et des objectifs, de la mise en œuvre et des résultats
d’une part, l’un des mandataires sociaux
de cette politique (en cas de dépassement des seuils)
ou l’un des actionnaires disposant
+ É ventuelles limitations, par le CA, des pouvoirs
d’une fraction des droits de vote supérieure
du DG
à 10 % d’une société et, d’autre part,
+ En cas de référence volontaire à un code
une autre société contrô lée par la première
de gouvernement d’entreprise élaboré par
• Tableau récapitulatif des délégations
les organisations représentatives des entreprises :
en cours de validité accordées par l’assemblée
dispositions écartées et raisons pour lesquelles
générale des actionnaires dans le domaine
elles l’ont été + lieu de consultation du code
des augmentations de capital
+ En cas d’absence de référence à un code :
• Choix fait de l’une des deux modalités
explicitation des raisons et, le cas échéant,
d’exercice de la direction générale (PCA ou DG)
des règles retenues en complément des exigences
légales
+ Modalités particulières de la participation
des actionnaires à l’AG
+ Informations relatives aux rémunérations
des mandataires sociaux
+ Explications des éléments susceptibles d’avoir
une incidence en cas d’OPA ou d’OPE (structure
du capital, participations, mécanismes
de contrô le, etc.)
Principe du « comply or explain »
319
Sujet type d’examen 8
8 Droit à l’expertise de gestion et à l’expertise in futurum
A Expertise de gestion
Droit de demander en justice
une expertise de gestion sur une ou
plusieurs opérations précises
Protection de l’intérêt général
Protection des actionnaires
(CSE + ministère public
(notamment minoritaires)
+ AMF, sous condition, peuvent demander
cette expertise)
SARL
SA + SAS + SCA
C. com, art. L 223-37
C. com, art. L 225-231
Droit pouvant être exercé par un ou plusieurs
Droit pouvant être exercé par un ou plusieurs
associés représentant au moins 10 % du capital
associés représentant au moins 5 % du capital
social (soit individuellement, soit en se groupant)
social (soit individuellement, soit en se groupant)
Préalable nécessaire : question écrite au dirigeant
(au PCA ou au directoire) + défaut de réponse
dans le délai d’un mois ou réponse insatisfaisante
Si la demande de nomination est acceptée en justice,
le rapport de l’expert produit est communiqué
au(x) demandeur(s), dirigeants, au CAC, au CSE,
au ministère public et à l’AMF.
B Expertise in futurum
Les associés (comme toute personne intéressée) peuvent également faire valoir l’article
145 du Code de procédure civile et activer le droit à l’expertise in futurum. Ce dernier
prévoit, en effet, que « s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout
procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures
d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout
intéressé, sur requête ou en référé ».
320
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
principes de l’expertise in futurum
Nécessité qu’une action
Possibilité de coupler expertise
en justice future soit menée
in futurum et expertise de gestion
9 Société européenne
• Constituée d’au moins deux sociétés situées dans au moins deux É tats membres différents
et peut résulter :

– soit d’une fusion de deux sociétés anonymes ou plus ;


– soit de la création d’une holding à l’initiative de deux sociétés anonymes ou à
responsabilité limitée ;

– soit de la création d’une filiale commune ;


Création

– soit de la transformation d’une société anonyme possédant une filiale dans un autre É tat
membre depuis au moins 2 ans.
• La création d’une société européenne doit faire l’objet d’une publication au Journal
officiel de l’Union européenne ( JOUE).
• Une immatriculation dans l’É tat où la société a son siège est nécessaire. Chaque É tat
détermine le registre sur lequel l’immatriculation doit être effectuée.
Pour la France, il s’agit du registre du commerce et des sociétés (RCS).
Capital social
120 000 € minimum.
Nationalité
Européenne.
• La société européenne est dirigée :

– soit par un organe de direction et un organe de surveillance (système dualiste) ;


Fonctionnement

– soit par un organe d’administration (système moniste).


• Le mode de gestion de la société est fixé dans le contrat constitutif.
10 Transformation d’une société
A Effets
À l’égard
À l’égard
À l’égard
À l’égard
À l’égard
des associés
de la société
des créanciers
des salariés
des dirigeants
• Décision prise en AGE
Même
Droits
Maintien
Fin
à la majorité renforcée.
personne
préservés.
des contrats.
du mandat.
• Obtention de nouveaux droits
morale.
sociaux.
Le commissaire
B Rôle du commissaire à la transformation
à la transformation
est un commissaire
Lorsqu’une société dépourvue de commissaire aux comptes se transforme en aux comptes
figurant sur la lites
société par actions, elle est tenue de désigner un commissaire à la transforma- de la
Compagnie tion dont la nomination peut être :
nationale

– décidée à l’unanimité des associés ;


des commissaires
aux comptes

– imposée par le juge, à la demande des dirigeants.


(CNCC).
321
Sujet type d’examen 8
Attestation
Dépô t du rapport
Désignation
É valuation
d’une valeur
au greffe
du
de la valeur
Rapport soumis
des capitaux
du tribunal
commissaire
des éléments
à l’approbation
propres
de commerce
à la
d’actif
des associés
au moins égale
8 jours min.
transformation
et des avantages
(à défaut, nullité)
particuliers
à celle du capital
avant la décision
social
de transformation
C Conditions selon le type de transformation de la SA
Vers une SNC
Vers une SARL
Vers une SAS
Vers une SCA
• Unanimité.
• AGE.
• Unanimité.
• Unanimité des futurs
• Associés ayant la qualité • Rapport du CAC.
• Rapport du commissaire
commandités.
de commerçant.
• Capital correspondant
à la transformation.
• Conditions de l’AGE
au capital social min.
• Absence d’offre au public.
des commanditaires.
• Moins de 100 associés.
• Rapport du commissaire
• Objet social compatible.
à la transformation.
• Absence d’offre au public.
• Un commandité ayant
la qualité de commerçant,
trois commanditaires.
11 Cautionnement
Défi nitions
Le cautionnement, défi ni à l’article 2288 du Code civil issu de l’ordonnance n° 2021-1192
du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sû retés, est
« le contrat par lequel une caution s’oblige envers le créancier à payer la dette du débiteur
en cas de défaillance de celui-ci. Il peut être souscrit à la demande du débiteur principal ou
sans demande de sa part et même à son insu. »
Caractéristiques du contrat de cautionnement
Unilatéral
Accessoire
La caution peut opposer toutes les exceptions
personnelles ou inhérentes à la dette du débiteur
Exprès
Contrat
Le contrat peut être dématérialisé
Réforme des sû retés
et du droit
Commercial
des entreprises en
(s’il couvre des dettes commerciales)
diffi culté : le point sur
Si la dette commerciale ne répond pas à l’activité
les textes consolidés :
professionnelle de la caution,
http://dunod.link/
la clause compromissoire ne peut lui être opposée
xjrixdi
322
SaVOIRS eSSentIeLS
DSCG1
types de cautionnement
Entre la caution et le débiteur principal
Solidaire
Et/ou entre les différentes cautions
Cautionnement
• Exigence d’une mention spécifique
pour renoncer au bénéfice
Simple
de discussion et de division
• À défaut, le cautionnement
est simple et conjoint
Cas du cautionnement d’un créancier professionnel
par une personne physique
Formule, qui n’est plus prérédigée,
Solennel
mentionnant la portée de l’engagement
obligatoire
Obligation
À défaut, le créancier est déchu de son droit
Cautionnement
de mise en garde
contre la caution à hauteur du préjudice
subi par cette dernière
Si le cautionnement était, à sa conclusion,
manifestement disproportionné aux revenus
Proportionnel
et au patrimoine de la caution, il est réduit
au montant à hauteur duquel la caution
pouvait s’engager à cette date
323
Corrigé du sujet
type d’examen 8
dSCG1
deS SaVOIRS aux COmpÉ tenCeS
Dossier 1 Fusion et règles fi scales
Compétences visées
• Déterminer sous l’angle fi scal le mode de restructuration approprié.
• Assister l’entreprise dans ses relations avec l’administration fi scale.
• Rédiger et concevoir les demandes de rescrit.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Il est attendu du candidat :
– qu’il mentionne le type de contrô le et le sens de la fusion. De cette analyse découlera la
règle de transcription des apports dans la comptabilité de la société ;
– qu’il connaisse les modalités d’imposition des plus-values d’apport dans le cadre du
régime fi scal de faveur ;
– qu’il soit attentif aux dispositions fi scales inscrites dans les lois de fi nances ;
– qu’il identifi e l’incidence fi scale d’une fusion sur l’imposition des associés et sur certains
régimes fi scaux dont ils bénéfi ciaient avant l’opération de restructuration.
1.1 Indiquez la nature de l’opération de fusion et les règles qui en découlent pour la
transcription des apports de la société Hibiscus à la société Jardivert.
Il s’agit d’une opération de fusion-absorption de la société Hibiscus par la société Jardivert.
Cette opération de restructuration concerne deux sociétés sous contrô le distinct.
Après l’opération de rapprochement, l’actionnaire principal de la société absorbante, Louis
Briac, détiendra le pourcentage d’actions suivant :
• Nombre d’actions détenues par Louis Briac : 80 % × 1 500 = 1 200
• Nombre d’actions de la société Jardivert après fusion : 1 500 + (1 200/3) × 2 =
2 300
• Pourcentage de détention après l’opération de fusion : 1 200/2 300 = 52,18 %
Cette opération de fusion est dite à l’endroit car, après l’opération de rapprochement,
l’actionnaire principal de la société absorbante conservera le contrô le exclusif.
La transcription des apports est effectuée à la valeur réelle.
324
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
1.2 Justifiez la parité d’échange retenue, puis déterminez le montant de l’augmentation de
capital ainsi que la prime de fusion. Indiquez si l’augmentation de capital réalisée est
soumise aux droits d’enregistrement.
• Parité d’échange
La parité d’échange correspond au nombre de titres qui vont être remis par la société
absorbante aux associés de la société absorbée pour rémunérer leurs apports.
Elle est déterminée à partir de la valeur réelle de chacune des deux sociétés.
La valeur de l’action Hibiscus est déterminée par différence entre l’actif réel et le passif
réel.
Fonds commercial
100 000
Terrain + construction
180 000
Matériel + autres immobilisations
80 000
Actif réel
Stocks
50 000
Créances
25 000
Disponibilités
15 000
Total
450 000
Provisions pour risques et charges
20 000
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit
50 000
– Passif réel
Autres dettes
20 000
Total
90 000
Actif réel – Passif réel
360 000
La valeur unitaire de l’action Hibiscus s’élève à 360 000/1 200 = 300 €
La valeur unitaire de l’action Jardivert est donnée soit 450 €.
Pour trois actions Hibiscus apportées, il sera remis deux actions Jardivert.
• Augmentation de capital
Pour déterminer le montant de l’augmentation de capital, il est nécessaire de calculer le
nombre d’actions émises par la société Jardivert.
NOTRE CONSEIL
La parité d’échange est de trois actions Hibiscus pour deux actions Jardivert.
Pour justifier
Nombre d’actions émises : 1 200 × 2/3 = 800 actions
la parité d’échange,
le jury attend
Augmentation de capital : 800 × 200 = 160 000 €
de vous que vous
valorisiez la société
• Prime de fusion
Hibiscus à partir
des informations
La prime de fusion est égale à la différence entre :
contenues dans

– la valeur réelle de l’apport de la société Hibiscus ;


le document 2.
Vous pouvez

– le montant de l’augmentation de capital réalisée par Jardivert.


calculer la prime
de fusion
Prime de fusion = 360 000 – 160 000 = 200 000 €
de deux manières.
325

Sujet type d’examen 8


La prime de fusion peut aussi être calculée comme suit :
Nombre d’actions émises × (Valeur réelle – Valeur nominale)
Prime de fusion = (450 – 200) × 800 = 200 000 €
Depuis le 1er janvier 2019, de nombreux actes qui donnaient lieu à la perception d’un droit
fi xe de 375 € ou de 500 € sont enregistrés gratuitement. Est notamment concernée
l’augmentation de capital qui résulte d’une opération de fusion.
1.3 Chiffrez les conséquences fi scales de l’opération de fusion sur les plus-values d’apport
dans le cadre du régime de faveur.
NOTRE CONSEIL
• Plus-values d’apport pour la société Hibiscus
Présentez
Éléments du bilan
Valeur comptable
Valeur d’apport
Plus-value
vos travaux
dans un tableau qui
Fonds commercial

100 000
100 000
fera apparaître
Terrains
60 000
80 000
20 000
les plus
ou moins-values.
Constructions
40 000
100 000
60 000
Distinguez
Matériel industriel
30 000
50 000
20 000
les éléments
amortissables et non
amortissables. • Traitement fi scal des plus-values d’apport Éléments du bilan
Plus-value
Traitement fi scal
Fonds commercial
100 000
En sursis d’imposition
Terrains
20 000
En sursis d’imposition
Constructions
60 000
Réintégration au résultat fi scal de l’absorbante
sur 15 ans, soit 4 000 € par an
Matériel industriel
20 000
Réintégration au résultat fi scal de l’absorbante
sur 5 ans, soit 4 000 € par an
1.4 Les dirigeants vous demandent s’il est nécessaire de demander un agré-
ment à l’administration fi scale pour transmettre ce défi cit sur les futurs résultats de la
société absorbante. La réponse est-elle identique en cas d’apport partiel d’actif ou de
scission ?
Pour les opérations réalisées à compter du 1er janvier 2020, les défi cits antérieurs sont
dispensés d’agrément lorsque les trois conditions suivantes sont réunies :
– le montant du défi cit antérieur n’excède pas 200 000 € ;
– les défi cits transférés ne proviennent pas de la gestion d’un patrimoine mobilier ou
immobilier ;
– durant la période au cours de laquelle le défi cit a pris naissance, la société absorbée n’a
pas cédé ou cessé l’exploitation d’un fonds de commerce ou d’un établissement.
Cette dispense d’agrément ne s’applique pas en cas de scission ou d’apport partiel d’actif
d’une ou de plusieurs branches complètes d’activité.
326
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
1.5 Indiquez les conséquences fiscales de la fusion pour la société Ficus.
La fusion entraîne deux conséquences fiscales :

– l’attribution à la société Ficus de titres de la société absorbante génère une plus-value


d’échange ;

– la fusion modifie le pourcentage de capital détenu par les associés de la nouvelle société.
• Calcul de la plus-value d’échange
Du fait de l’opération de fusion, la société Ficus va recevoir des actions de la société
Jardivert. Elle détenait 120 actions avant l’opération. Après la fusion, elle reçoit, en échange
des titres Hibiscus, des titres de Jardivert.
Le nombre de titres reçus est égal à : 120 × 2/3 = 80 titres.
La plus-value d’échange s’élève à : 80 × 450 – 20 000 = 16 000 €. Elle bénéficie d’un sursis
d’imposition.
Les titres reçus par la société Ficus sont comptabilisés dans son bilan à leur valeur réelle,
soit 36 000 €.
En cas de cession ultérieure, la plus-value sera calculée à partir de la valeur d’origine, soit
20 000 €.
• Incidence sur le régime des sociétés mères et filiales (CGI, art. 216) La société Ficus
bénéficiait du régime des sociétés mères et filiales avant l’augmentation de capital. En effet,
le taux de participation était de : 120/1 200 = 10 %.
Après l’augmentation de capital, elle se voit remettre 80 titres Jardivert sur un total
d’actions de : 1 500 + 800 = 2 300. Son taux de participation dans la société Jardivert
devient inférieur à 5 %. Il est de 3,48 %. La société Ficus ne peut plus bénéficier du régime
des sociétés mères et filiales.
1.6 Par le biais de quelle procédure préventive est-il possible de sécuriser cette opération
de fusion ? Vous indiquerez aux dirigeants comment bénéficier de cette procédure.
• Procédure de rescrit : clause anti-abus
Afin d’apporter davantage de sécurité juridique au regard de l’application des dispositions
de l’article 210-A du CGI, le Livre des procédures fiscales prévoit une procédure de rescrit
spécifique : le rescrit clause anti-abus.
Cette procédure permet de consulter l’administration fiscale, préalablement à la réalisation
d’une opération de fusion, et de valider le fait que cette dernière n’a pas comme objectif
principal (ou comme l’un de ses objectifs principaux) la fraude fiscale.
• Comment bénéficier de cette procédure ?
Afin de bénéficier de la procédure, il convient d’émettre une demande écrite comportant
une présentation complète de l’opération de fusion. Cette demande doit être envoyée par
voie postale sous pli recommandé avec demande d’avis 327
Sujet type d’examen 8
de réception à la Direction générale des fi nances publiques – bureau des agré-
ments et rescrits – Paris-Bercy.
À défaut de réponse dans un délai de 6 mois, l’administration est réputée avoir pris une
position favorable implicite opposable. Celle-ci permet de considérer que l’opération en
question n’a pas comme objectif principal la fraude fi scale.
La demande doit préciser :
– le nom ou la raison sociale et l’adresse du demandeur et des autres personnes concernées
par l’opération de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actif ;
– la date prévue de l’opération envisagée, la nature du patrimoine apporté, les modalités de
transcription et de rémunération des apports et le montant des plus-values mises en sursis
d’imposition ;
– la nature et le contexte économique de cette opération, ses conséquences économiques et
fi scales, ainsi que, le cas échéant, les autres informations nécessaires pour mettre
l’administration en mesure d’en apprécier les motifs et objectifs.
– le délai de 6 mois court à compter de la réception de la demande par le directeur général
des fi nances publiques.
Dossier 2 Fusion et règles juridiques
Compétence visée
Accompagner juridiquement l’opération de restructuration.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Il est attendu du candidat :
– qu’il analyse les opérations de fusion dans deux formes juridiques distinctes en mettant
en valeur la façon dont les spécifi cités de chacune se retrouvent dans la procédure ;
– qu’il donne les règles sur le sort du contrat de cautionnement en cas de fusion ;
– qu’il donne les règles de droit du travail applicables à la modifi cation juridique de
l’employeur et ses conséquences sur les contrats de travail, les avantages accordés par
accord collectif ou usage ou engagement unilatéral.
2.1 Identifi ez en quoi les procédures diffèrent selon les sociétés (la méthodologie du cas
pratique n’est pas exigée).
Il s’agit de deux sociétés par actions différentes, une SAS et une SA, donc les organes de
gestion arrêtant le projet de fusion diffèrent.
Dans la SA, il s’agit du CA ou du directoire, il faudra donc convoquer ces organes : le CA ne
pourra délibérer qu’avec un quorum de la moitié des présents et la décision sera prise à la
majorité des présents et représentés. Le directoire prendra sa décision conformément aux
règles fi xées dans les statuts.
328
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
Dans la SAS, la décision d’arrêter le projet de fusion revient au seul président, sauf s’il
existe un organe supplémentaire auquel les statuts auraient donné compétence pour
approuver au préalable le projet dans les conditions fixées par les statuts.
Seule la SA devra consulter son CSE (puisqu’elle a 15 salariés), et ce sous peine de nullité de
la fusion. Son avis est communiqué aux actionnaires, à peine de nullité de la décision de
l’AG.
Seuls les créanciers de l’absorbée bénéficient d’un droit d’opposition à la fusion.
L’opération sera décidée par les associés de chacune des sociétés car, dans la SAS, il s’agit
d’une compétence propre des associés qui prendront la décision dans les conditions fixées
par les statuts. Dans la SA, une AGE devra être convoquée et délibérera avec un quorum,
sur première convocation, du quart des actions présentes et représentées (un cinquième
sur seconde convocation) : la majorité, ici, ne sera pas la majorité des deux tiers des votes
exprimés mais l’unanimité puisque l’absorbante est une SAS, ce qui équivaut pour les
actionnaires de l’absorbée à une augmentation de leurs engagements lorsqu’ils
deviendront actionnaires de la SAS. Dans la SA, les actionnaires sont appelés à approuver
l’opération de fusion et la dissolution ; dans la SAS, ils approuvent l’opération de fusion et
l’augmentation de capital.
Pour la SA, l’opération entraîne une transmission universelle de patrimoine (TUP) et une
dissolution ; pour la SAS, l’opération entraîne une augmentation du capital. Comme il y a
apports en nature, si les actionnaires ont décidé à l’unanimité de ne pas nommer de
commissaire à la fusion, un commissaire aux apports doit Pour plus de être désigné.
détails sur
l’opération de TUP,
Les actionnaires de l’absorbée deviennent actionnaires de l’absorbante.
voir également
le programme
Les formalités de publicité sont les suivantes :
du DSCG 4.

– pour la SA, un avis de dissolution et une déclaration de conformité devront être publiés ;

– pour la SAS, un avis d’augmentation de capital devra être publié. Depuis la loi Pacte, la
SAS est dispensée de la déclaration de conformité.
2.2 À l’aide des documents 3 et 4, expliquez les situations des deux dirigeants cautions de
dettes sociales.
Quel est le sort du cautionnement des dettes sociales par les dirigeants de sociétés
parties à une fusion ?
Règles juridiques. Le cautionnement, défini à l’article 2288 du Code civil issu de
l’ordonnance du 15 septembre 2021 portant réforme du droit des sû retés, est
« le contrat par lequel une caution s’oblige envers le créancier à payer la dette du débiteur
en cas de défaillance de celui-ci. Il peut être souscrit à la demande du débiteur principal ou
sans demande de sa part et même à son insu. »
Il s’agit d’un acte unilatéral, accessoire à une obligation principale. La caution peut
dorénavant opposer au créancier toutes les exceptions, personnelles ou inhérentes à la
dette, qui appartiennent au débiteur (C. civ., art. 2298 alinéa 1).
329
Sujet type d’examen 8
Il s’agit d’un contrat conclu intuitu personæ. De ce fait, la caution est, à compter de la fusion,
libérée de son engagement pour les dettes de la société absorbée cautionnée mais elle reste
tenue des dettes antérieures à la fusion, comme l’arrêt de 2017 le rappelle : « La
transmission universelle étant mise en échec par l’ intuitu personæ. » Le principe veut
donc, comme le mentionne l’arrêt, qu’« en cas de fusion de sociétés, par voie d’absorption
d’une société par une autre, l’obligation de la caution qui s’était engagée à garantir les
dettes de la société absorbée n’est maintenue, pour la garantie des dettes de la société
absorbante nées postérieurement à la fusion, que dans le cas d’une manifestation expresse
de volonté de la caution de s’engager à garantir de telles dettes. »
En cas de cautionnement en faveur d’une banque de la totalité des dettes de la société, cet
engagement inclut les dettes reprises par l’absorption de sociétés si elles ont été
contractées avec la même banque. Il s’agit d’un cautionnement omnibus et, si une limite fi
nancière a été posée à cet engagement, elle doit être respectée. Cette solution stricte est affi
rmée dans l’arrêt de la Cour de cassation de 2018 qui dispose que le dirigeant ne peut pas
invoquer :
– le fait que son engagement ne pouvait valoir « que pour des dettes consenties par le
débiteur clairement identifi é dans l’acte de cautionnement » et ne pouvait pas inclure « des
dettes consenties par des entités tierces ultérieurement absorbées par le débiteur » ;
– un manquement à l’obligation d’information et de mise en garde de la banque car « la
banque n’a pas l’obligation d’informer la caution, qui s’est engagée à garantir l’ensemble
des engagements d’une société à son égard, des consé-
quences de la transmission universelle des patrimoines d’autres sociétés à la société
garantie qui les a absorbées ».
Application au cas. Comme le dirigeant de la SA n’a pas manifesté sa volonté de maintenir
son engagement au profi t de la SAS Jardivert, son engagement prend fi n. En revanche,
Louis Briac reste tenu par son engagement comprenant les dettes de la SAS et celles de la
SA absorbée, conséquence directe de la transmission universelle de patrimoine, dans la
limite de 3 ans et de 80 000 €.
Louis Briac aurait dû , pour ne pas être lié par l’engagement de la société absorbée,
mentionner expressément que son engagement portait exclusivement sur les dettes
contractées par la SAS et non pas sur celles transmises à la SAS par absorption ou par tout
autre mécanisme de transmission de dettes.
2.3 Que pensez-vous des velléités de Louis Briac ?
Quelles sont les conséquences de la modifi cation juridique de l’employeur ?
Règles juridiques. La modifi cation juridique de l’employeur est envisagée dans l’article L.
1224-1 du Code du travail selon lequel « s’il survient une modifi -
cation dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion,
transformation du fonds, mise en société, les contrats de travail en cours au jour de la
modifi cation subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise ». Cet
article pose une exception importante à l’effet relatif du contrat. Ainsi, en cas de transfert
d’entreprise, tous les contrats 330
deS S
S aV
a OIRS
OIRS aux CO
ux
mpÉ tenCeS
DSCG1
sont transférés au nouvel employeur qui est tenu d’en respecter les clauses, et ce « même
en l’absence d’un lien de droit entre employeurs successifs »
( assemblée plénière, 16 mars 1990). Les cas cités dans l’article L. 1224-1 du Code du
travail ne sont pas les seuls possibles car l’article s’applique en cas de transfert d’une entité
à une entité économique autonome définie par la juris prudence comme « un ensemble
organisé de personnes et d’éléments corporels ou incorporels permettant l’exercice d’une
activité économique qui poursuit un objectif propre » (arrêt du 7 juillet 1998 de la chambre
sociale de la Cour de cassation).
Le transfert des contrats a lieu de plein droit, c’est-à -dire sans aucune notification
particulière, et il ne peut y avoir de licenciement ayant pour cause le transfert, à une
exception près. En effet, la loi dite travail de 2016 et une ordonnance dite Macron de 2017
permettent de licencier, dans les entreprises de plus de 50 salariés, avant le transfert à
deux conditions cumulatives :

– un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) comporte, en vue d’éviter la fermeture d’un


établissement, le transfert d’une entité économique nécessaire à la sauve garde d’une
partie des emplois ;

– l’entreprise souhaite accepter une offre de reprise.


En dehors de ce cas particulier, le nouvel employeur est tenu de poursuivre les contrats tels
qu’ils lui ont été transférés, mais il pourra ensuite les modifier en respectant la procédure
nécessitant l’accord du salarié :
• Lorsque la modification du contrat est justifiée par un motif non économique, l’accord du
salarié doit être exprès et non équivoque.
• Lorsque la modification du contrat est justifiée par un motif économique, l’employeur en
informe le salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Le salarié dispose du
délai d’un mois pour faire connaître son refus. Ainsi, à défaut de manifestation, le salarié est
réputé avoir accepté la modification.
En cas de refus du salarié, l’employeur maintiendra le contrat initial ou procédera au
licenciement économique ou personnel, en fonction du motif de la modification.
Les usages (pratiques – règles non écrites – suivies dans l’entreprise et revêtant les
caractères de généralité, constance et fixité) et engagements unilatéraux (manifestations de
volonté de l’employeur à l’égard de l’ensemble des salariés) sont transférés avec les
contrats de travail et opposables au nouvel employeur, qui devra, pour ne plus avoir à les
appliquer, les dénoncer en :

– informant le CSE ;

– informant individuellement chaque salarié concerné ;

– respectant un délai de prévenance suffisant afin que des négociations puissent être
éventuellement ouvertes pour définir des mesures de remplacement ou de compensation.
Il n’y a aucune obligation de négocier ni de délai type.
En revanche, le transfert opère dénonciation des conventions collectives (sauf si les
entreprises dépendent de la même convention collective) et accords collectifs.
Ces textes continuent à s’appliquer mais, à compter du transfert, s’ouvre un préavis 331
Sujet type d’examen 8
de 3 mois (sauf clause conventionnelle contraire). La dénonciation donne lieu à négociation
et les salariés bénéfi cient d’un délai de survie de l’accord de 12 mois (15 mois en comptant
le préavis) :
– si un nouvel accord est conclu, alors l’ancien cesse de s’appliquer même si le délai de 12
mois n’a pas été atteint ;
– si aucun accord n’est conclu, alors l’accord collectif continue à s’appliquer pendant un
délai de 12 mois ; ensuite, il ne s’applique plus mais les salariés bénéfi cient d’une garantie
de rémunération, c’est-à -dire que le montant de leur rémunération ne peut pas être
inférieur à la rémunération versée lors des 12 derniers mois en application de l’accord
dénoncé.
Pendant la période de survie de l’accord de 15 mois, les salariés transférés peuvent bénéfi
cier des accords en vigueur dans la nouvelle entreprise s’ils leur sont plus favorables.
Il est tout à fait possible que les employeurs négocient et concluent, avant même le
transfert, un accord anticipé de transition (négocié entre les employeurs des sociétés
concernées et les organisations syndicales de l’entreprise cédante) qui a pour objet de se
substituer à l’accord collectif mis en cause. Cet accord entre en vigueur au moment de
l’événement entraînant le transfert des contrats et ne concerne donc que les salariés
transférés. Cet accord court pour une durée maximale de 3 ans. Passé ce délai, les accords
applicables dans l’entre prise d’accueil entrent en vigueur.
Les employeurs peuvent préférer la négociation et la conclusion d’un accord touchant non
seulement les salariés transférés mais aussi leurs salariés afi n de donner à tous le même
statut collectif. Il s’agit d’un accord anticipé d’adaptation négocié entre le nouvel employeur
et les syndicats représentatifs dans les entreprises concernées, la négociation devant
s’ouvrir dans les 3 mois suivant la mise en cause de l’accord. L’accord entre en vigueur à la
date de réalisation de l’événement ayant entraîné la mise en cause de l’accord de l’entre
prise cédante et de l’entreprise d’accueil. Il peut être à durée déterminée ou indéterminée.
Application au cas. Louis Briac ne peut pas licencier les cinq salariés préalablement à la
fusion car la situation n’entre pas dans le cadre de la dérogation (entreprise de moins de
cinquante salariés et absence de PSE). Pour ne plus avoir à verser la prime de Noël aux
salariés, il devra la dénoncer, que cette prime provienne d’un usage ou d’un engagement
unilatéral. Quant à l’accord collectif de la société Hibiscus, il est remis en cause
automatiquement lors de la fusion ; Louis Briac devra donc négocier un nouvel accord.
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Dossier 3 Gouvernance
Compétence visée
Assister le chef d’entreprise dans le suivi juridique de la désignation et du fonctionnement
des organes de direction d’une société.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– rappeler les règles relatives à l’équilibre femmes-hommes au sein des conseils


d’administration, à la nomination des administrateurs représentant les salariés et à la
composition du CA d’une SA, à la production du rapport sur le gouvernement d’entreprise
et à l’expertise de gestion ;

– les appliquer au cas d’espèce afin de vérifier s’il entre dans le champ d’application des
obligations légales énoncées.
3.1 La SA Poseidos est-elle concernée par l’équilibre femmes-hommes que de nombreux
conseils d’administration semblent désormais rechercher ?
Le cas échéant, son conseil d’administration respecte-t-il les règles en la matière ?
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :

– Rappeler la règle relative à l’équilibre femmes-hommes dans les conseils


d’administration.

– Appliquer au cas afin de vérifier si la SA « Poseidos » entre dans le champ d’application


des obligations légales.
Quelles sont les règles en matière d’équilibre femmes-hommes dans la composition
du conseil d’administration ?
Règles juridiques. Le Code de commerce dispose aujourd’hui que la proportion
d’administrateurs de chaque sexe ne peut être inférieure à 40 % dans les socié-
tés cotées et, à l’issue de la prochaine assemblée générale ayant à statuer sur des
nominations d’administrateurs, dans les sociétés non cotées qui, pour le troisième exercice
consécutif, emploient un nombre moyen d’au moins 250 salariés permanents et présentent
un chiffre d’affaires ou un total de bilan d’au moins 50 millions d’euros. Dans ces sociétés,
lorsque le conseil d’administration est composé de huit administrateurs au plus, l’écart
entre le nombre d’administrateurs de chaque sexe ne peut être supérieur à deux. Les
administrateurs repré-
sentant des salariés ne sont pas pris en compte dans ces calculs.
Application au cas. La société Poseidos est certes non cotée mais, avec un nombre moyen
de 470 salariés permanents (> 250) et un chiffre d’affaires situé entre 60 et 70 millions
d’euros (> 50 millions d’euros) sur les quatre derniers exercices, elle franchit les seuils et
entre dans le champ d’application des obligations légales relatives à l’équilibre entre les
femmes et les hommes au sein 333
Sujet type d’examen 8
des conseils d’adminis tration. Le fait que le total de bilan soit inférieur à 50 millions ne
présente ici pas d’importance puisque le chiffre d’affaires dépasse bien ce seuil. Dès lors, la
société Poseidos se doit de respecter les règles légales en matière d’équilibre femmes-
hommes.
Le conseil d’administration de la société Poseidos étant actuellement composé de sept
membres, l’écart entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes au sein du conseil
d’administration ne peut être supérieur à deux.
Avec trois femmes au sein de ce conseil (Sophie Klein, Karina Petrova et Inès Gerouch) et
quatre hommes, l’écart entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes est de un. La
proportion de femmes au sein de ce conseil étant en outre de presque 43 % et celle des
hommes d’un peu plus de 57 %, la condition d’une proportion minimale de 40 % est elle
aussi remplie. La composition du conseil d’administration respecte donc bien les règles en
matière d’équilibre femmes-hommes.
Donc, la SA Poseidos est bien concernée par l’obligation de recherche d’équilibre femmes-
hommes, mais la composition actuelle de son conseil d’administration est régulière en la
matière.
3.2 Que se passerait-il si l’assemblée des actionnaires nommait Thierry Ponthieux, mari de
Sophie Klein, comme septième administrateur de la SA Poseidos ?
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– Rappeler la règle relative aux nominations d’administrateurs ne respectant pas et ne
visant pas le respect des règles d’équilibre femmes-hommes au sein des conseils
d’administration.
– Appliquer au cas de la nomination éventuelle de Thierry Ponthieux au sein du conseil
d’administration de la SA « Poseidos ».
Quelles sont les sanctions du non-respect des règles d’équilibre femmes-NOTRE
CONSEIL
hommes ?
Vous devez rappeler
la règle relative Règles juridiques. Le Code de commerce dispose que toute nomination
aux nominations d’adminis trateur(s), non respectueuse de la règle d’équilibre énoncée ci-
avant d’administrateurs (question 3.1) et n’ayant pas pour effet de remédier à l’irrégularité
du conseil ne respectant pas d’administration, est nulle. Cette nullité est susceptible
d’entraîner la nullité des et ne visant pas
le respect délibérations auxquelles l’administrateur irrégulièrement nommé a pris part.
de l’équilibre La nomination d’un homme, Thierry Ponthieux, élèverait le nombre
d’adminis-femmes-hommes trateurs du conseil d’administration de la société Poseidos à
huit (trois femmes au sein des conseils
d’administration. et cinq hommes). Si l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes de ce
nou-Appliquez ensuite veau conseil d’administration (nombre de membres n’excédant pas
huit) était cette règle à la SA alors de deux (5 – 3), la proportion de femmes en son sein
tomberait toutefois Poseidos. sous le seuil de 40 % (3/8 = 37,5 %), rendant ainsi la
composition de ce conseil non conforme sur ce point.
La nomination de Thierry Ponthieux serait donc nulle.
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3.3 La SA Poseidos est-elle dans l’obligation de nommer un ou plusieurs administrateurs
salariés, comme semblent le faire de plus en plus de sociétés ?
Quels sont les cas de nomination obligatoire d’un administrateur salarié au conseil
d’administration ?
Règles juridiques. En vertu de l’article L. 225-27-1 du Code de commerce, dans les
sociétés qui emploient, à la clô ture de deux exercices consécutifs, au moins 1 000 salariés
permanents en France ou au moins 5 000 salariés permanents dans le monde (au sein de la
société ou de ses filiales directes ou indirectes), les statuts doivent stipuler que le conseil
d’administration comprend des administrateurs représentant les salariés. Ces
administrateurs ne sont pas pris en compte pour la détermination du nombre minimal et
du nombre maximal des autres administrateurs (pour ces autres administrateurs, le
nombre minimal est de trois et le nombre maximal de dix-huit, avec la possibilité d’être
élevé à vingt-quatre en cas de fusion).
Application au cas. La SA Poseidos n’est implantée qu’en France, à Dunkerque, où elle a
employé 470 salariés permanents en moyenne sur les quatre derniers exercices. Elle
n’entre donc pas dans le champ d’application des règles énoncées. La SA Poseidos n’est dès
lors pas tenue de nommer des administrateurs représentant les salariés.
3.4 Le conseil d’administration de la SA Poseidos vous semble-t-il par ailleurs valablement
constitué ?
Quelles sont les conditions de validité du conseil d’administration ?
Règles juridiques. Le conseil d’administration d’une société anonyme est composé
d’administrateurs, personnes physiques ou morales (l’adminis trateur personne morale est
représenté par un représentant permanent), actionnaires ou non (les statuts peuvent le
stipuler sans que ce ne soit une obligation légale).
Le nombre d’administrateurs est indiqué dans les statuts, mais il doit légalement être
compris entre trois et dix-huit (vingt-quatre en cas de fusion de SA, pendant 3 ans). Le
nombre d’administrateurs ayant plus de 70 ans (sauf clause contraire des statuts) ne peut
être supérieur à un tiers des administrateurs composant le conseil. Enfin, les
administrateurs capables ne doivent être frappés d’aucune interdiction ou incompatibilité.
Ils sont également tenus de respecter les règles de cumul (avec un contrat de travail et/ou
avec d’autres mandats).
Application au cas. Dans le cas de la SA Poseidos, le conseil d’administration est composé
de six administrateurs personnes physiques (compris entre trois et dix-huit), dont aucun
n’est – à notre connaissance – frappé d’interdiction ou d’incompatibilité. Seul l’un des
administrateurs (Carlos Pinto) est actionnaire, ce qui ne pose pas de difficultés
particulières (sauf si les statuts prévoyaient que les administrateurs doivent être
actionnaires et/ou détenir un nombre d’actions minimum, ce qui ne semble pas être le cas
à défaut d’informations contraires). Deux administrateurs (Juan Santos et Carlos Pinto) sur
les six en fonction ont dépassé l’â ge de 70 ans, soit exactement le tiers du nombre total
d’administrateurs, ce qui est conforme aux règles. Par ailleurs, la proportion 335
Sujet type d’examen 8
de femmes/d’hommes est aussi respectueuse de la réglementation. Dès lors, le conseil
d’administration de la SA Poseidos est valablement constitué.
3.5 Précisez les obligations de Poseidos et conseillez Christophe Lokavic.
Quelles sont les obligations en matière de rapport sur le gouvernement
d’entreprise ?
Règles juridiques. Le Code de commerce dispose que les sociétés anonymes (SA) et
sociétés en commandite par actions (SCA) doivent produire un rapport sur le
gouvernement d’entreprise (ce rapport intègre en partie des informations qui étaient
auparavant incluses dans le rapport de gestion). Il doit être rédigé par le conseil
(d’administration ou de surveillance) et intégrer les informations énoncées au sein des
articles L. 225-37-2 à L. 225-37-5 du Code de commerce.
Pour toutes les SA et SCA, qu’elles soient cotées ou non, le rapport doit contenir les
informations suivantes :
• Liste de l’ensemble des mandats et fonctions exercés dans toute société par chaque
mandataire durant l’exercice.
• Conventions intervenues, directement ou par personne interposée, entre, d’une part, l’un
des mandataires sociaux ou l’un des actionnaires disposant d’une fraction des droits de
vote supérieure à 10 % d’une société et, d’autre part, une autre société contrô lée par la
première.
• Tableau récapitulatif des délégations en cours de validité accordées par l’assemblée
générale des actionnaires dans le domaine des augmentations de capital.
• Choix fait de l’une des deux modalités d’exercice de la direction générale (PCA ou DG).
Si la société est cotée, elle doit produire, en plus des informations précédentes, des
informations supplémentaires :
• Composition et conditions de préparation/d’organisation des travaux du conseil.
• Lorsque le total de bilan, le chiffre d’affaires ou le nombre de salariés excèdent des seuils
fi xés par décret en Conseil d’É tat, description de la politique de diversité appliquée aux
membres du conseil au regard de critères tels que l’â ge, le sexe ou les qualifi cations et
l’expérience professionnelle, ainsi qu’une description des objectifs de cette politique, de ses
modalités de mise en œuvre et des résultats obtenus.
• É ventuelles limitations que le conseil d’administration apporte aux pouvoirs du DG.
• Si la société fait une référence volontaire à un code de gouvernement d’entre prise
élaboré par les organisations représentatives des entreprises, dispositions écartées et
raisons pour lesquelles elles l’ont été, ainsi que lieu de consultation du code ( comply or
explain).
• En cas d’absence de référence à un tel code, raisons justifi ant cette absence de référence
et, le cas échéant, règles retenues en complément des exigences légales ( comply or explain).
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• Modalités particulières de la participation des actionnaires à l’AG.
• Informations relatives aux rémunérations des mandataires sociaux : rémuné-
ration totale et avantages de toute nature versés, description des éléments fixes, variables
et exceptionnels, énoncé des critères en application desquels ils ont été calculés,
engagements de toute nature pris par la société au bénéfice de ses mandataires sociaux
correspondant à des éléments de rémunération, etc.
• Explications des éléments susceptibles d’avoir une incidence en cas d’OPA ou d’OPE
(structure du capital, participations, mécanismes de contrô le, etc.).
Application au cas. En l’espèce, la SA Poseidos, par sa forme sociale, est soumise à
l’obligation légale de produire un rapport sur le gouvernement d’entreprise. N’étant pas
cotée, ce rapport ne devra inclure que le premier bloc d’informations énoncées supra : liste
de l’ensemble des mandats et fonctions exercés, conventions, délégations en cours de
validité accordées par l’assemblée générale des actionnaires dans le domaine des
augmentations de capital, choix fait de l’une des deux modalités d’exercice de la direction
générale. La SA Poseidos est donc bien concernée par l’obligation de produire un rapport
sur le gouvernement. Les informations à produire seront toutefois moins nombreuses
qu’elles ne le seraient si la société était cotée.
3.6 Carlos Pinto dispose-t-il de ce pouvoir ?
Quelles sont les conditions d’exercice de l’expertise de gestion ?
Règles juridiques. Le droit à l’expertise de gestion permet d’améliorer la transparence du
fonctionnement de la société et, notamment, de protéger les actionnaires minoritaires.
L’exercice de ce droit nécessite la réunion de conditions qui diffèrent selon que la société
est une SARL ou une société par actions (SA, SAS, SCA).
Au sein des sociétés par actions, et donc pour les SA, une demande de nomination en justice
d’un expert chargé de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion
précises peut être effectuée par un ou plusieurs action- La demande naires réunissant,
individuellement ou en se groupant, 5 % du capital social. Il est de désignation en toutefois
nécessaire, au préalable, qu’une ou plusieurs questions écrites soient justice d’un expert
posées au président du conseil d’administration ou au directoire. À défaut de de gestion est
aussi ouverte au CSE,
réponse dans le délai d’un mois ou en cas de réponse insuffisante (la réponse est au
ministère public envoyée en parallèle au CAC s’il en existe un), ces actionnaires peuvent
deman- et à l’AMF.
der en référé la désignation d’un ou plusieurs experts. Si la demande est acceptée par le
président du tribunal de commerce, l’expert nommé rédige un rapport sur l’opération (les
opérations) concernée(s), lequel est communiqué au(x) demandeur(s), au CAC, aux
dirigeants et au ministère public, au CSE ainsi qu’à l’AMF.
Application au cas. En l’espèce, Carlos Pinto dispose de 7 % du capital de la société qui est
une SA. Il franchit donc, à lui seul, le seuil de 5 % ouvrant le droit de demander la
nomination d’un expert pour produire un rapport sur les opérations menées par
Christophe Lokavic. Il lui faudra toutefois au préalable adresser par écrit une ou plusieurs
questions sur ces opérations. Christophe Lokavic pourrait 337
Sujet type d’examen 8
donc avoir à répondre à des questions sur ces opérations, dont le CAC aura alors également
connaissance ; s’il n’y répondait pas (ou de manière non satisfaisante), un expert serait
probablement nommé afi n de faire la lumière, ce qui, là aussi, contraindrait Christophe
Lokavic à davantage de transparence. Carlos Pinto dispose bien de ce pouvoir, via
l’exercice possible du droit à l’expertise de gestion.
Dossier 4 Société européenne
Compétences visées
• Assister le chef d’entreprise dans les choix juridiques et fi scaux liés à la transformation
de sociétés.
• Accompagner juridiquement l’opération de restructuration.
DÉCRYPTA
DÉCRYPT GE
A
Le candidat doit :
– comprendre les raisons qui poussent les entreprises à opter pour la forme juridique «
société européenne » et expliquer toutes les étapes conduisant à cette transformation ;
– rappeler les règles de forme.
4.1 Quelles sont les motivations qui poussent des sociétés à se transformer en sociétés
européennes (SE) ?
La base documentaire permet d’identifi er les motivations suivantes :
• Mener ses activités avec plus de facilité dans les pays membres de l’Union européenne et
de « montrer sa foi » en l’Europe (Total).
• Faire reconnaître son statut reconnu dans l’ensemble des pays de l’Union européenne
(JCDecaux).
• Donner une dimension internationale et tout particulièrement européenne à un groupe
(JCDecaux).
• Bénéfi cier d’un socle réglementaire homogène, reconnu au sein de l’Union Européenne
(Valeo).
• Mieux représenter la dimension européenne du groupe à l’égard de l’ensemble des
parties prenantes (collaborateurs, fournisseurs, clients) (Valeo).
• Concevoir et entreprendre la réorganisation de ses activités à l’échelle européenne.
• Favoriser, faciliter la concentration des entreprises œuvrant à l’échelle européenne.
• Simplifi er et sécuriser les relations entre les opérateurs économiques.
• Déplacer facilement le lieu du siège social.
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4.2 Comment et à quelles conditions une société européenne peut-elle être créée ?
NOTRE CONSEIL
Si vous présentez
Une société européenne (SE) peut être créée de quatre manières différentes.
votre réponse sous
la forme d’un tableau,
Critères à remplir selon les types de constitution et de société pensez à lui donner
un titre clair
et synthétique.
Type de société
Critères à remplir
Fusion (pour constituer
Société anonyme
Au moins deux des sociétés doivent être
une société européenne)
originaires de pays de l’UE différents.
Société anonyme ou
Au moins deux des sociétés doivent être
société à responsabilité
originaires de pays de l’UE différents
Constitution d’une société
limitée
ou doivent avoir eu, pendant au moins
holding européenne
2 ans, une filiale ou une succursale
dans un autre pays de l’UE.
Société, entreprise
Au moins deux des sociétés doivent être
ou autre entité juridique originaires de pays de l’UE différents Constitution d’une filiale
ou doivent avoir eu, pendant au moins
européenne
2 ans, une filiale ou une succursale
dans un autre pays de l’UE.
Société anonyme
La société doit avoir eu, pendant au moins
Transformation
2 ans, une filiale dans un autre pays de l’UE.
Une SE doit être composée d’au moins deux sociétés originaires de pays de l’UE
différents et posséder un capital minimal de 120 000 €.
4.3 Expliquez comment JCDecaux doit procéder pour se transformer en SE
(la dimension sociale ne sera pas développée).
La transformation correspond au changement de forme juridique de la société. NOTRE
CONSEIL
Elle ne donne pas naissance à une nouvelle personne morale.
N’omettez pas
Toute transformation de SA exige :
les règles de forme
applicables

– 2 ans d’existence minimum de la SA ;


à la transformation

– le bilan des deux premiers exercices sociaux établis et approuvés ; d’une société.

– si la SA a des créanciers obligataires, le projet de transformation doit leur être soumis


pour autorisation et, s’ils refusent, la SA doit les rembourser s’ils le demandent.
Pour pouvoir se transformer en SE, la SA doit :

– avoir au moins une filiale implantée dans un autre pays de l’UE depuis 2 ans minimum ;

– disposer d’un capital social d’au moins 120 000 €.


Le projet de transformation en SE doit être réalisé par le conseil d’administration, dans la
SA à conseil d’administration, ou par le directoire dans la SA à conseil de surveillance, sous
la forme d’un rapport justifiant les aspects juridiques et économiques de la transformation
et indiquant les conséquences pour les actionnaires, la gouvernance et les salariés de
l’adoption de la forme de société européenne.
339
Sujet type d’examen 8
Au niveau social, conformément à la « directive SE », les règles de fonctionnement d’une
représentation des salariés dans les sociétés qui adoptent le statut de la société
européenne doivent être mises en place contractuellement au sein d’un groupe spécial de
négociation, élu ou désigné de manière à représen-Directive 2001/86/ ter les travailleurs
de tous les pays concernés.
CE dite directive SE :
http://dunod.link/ Les modalités de l’implication des salariés dans la société européenne
rdxybek recouvrent l’information, la consultation et, le cas échéant, la participation.
Un groupe spécial de négociation est institué dès que possible et détermine avec la
direction les modalités de l’implication des salariés au sein de la société européenne. Ce
groupe est composé de membres élus du CSE ou de représentants syndicaux ; à défaut, ils
sont élus directement dans les mêmes conditions que celles du CSE. Le groupe spécial de
négociation est informé du contenu du projet et du processus de transformation et va
négocier pendant 6 mois, sauf prolongation décidée d’un commun accord par les parties
(sans pouvoir excéder 1 an).
Un avis relatif au projet de transformation doit être publié au SHAL (ex-JAL) du
département du siège social et au BALO si la SA est cotée ou si toutes les actions ne sont pas
nominatives au moins un mois avant la date de la première assemblée appelée à statuer sur
l’opération (Code de commerce, article R. 229-20).
Un ou plusieurs commissaires à la transformation, désignés par décision de justice,
établissent sous leur responsabilité un rapport destiné aux actionnaires de la société se
transformant. Ce rapport atteste que la société dispose d’actifs nets au moins équivalents
au capital augmenté des réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de distribuer
(Code de commerce, article L. 225-245-1).
Le projet de nouveaux statuts est établi ; il sera soumis à l’approbation de l’assemblée
générale extraordinaire (AGE sur convocation du directoire ou du conseil d’administration)
aux conditions suivantes :
– première convocation : un quart des actions ayant droit de vote présentes ou
représentées ;
– deuxième convocation : un cinquième des actions ayant droit de vote pré-
sentes ou représentées.
Dans les SA non cotées, un quorum plus élevé peut être prévu par les statuts.
La majorité sera des deux tiers des voix exprimées par les actionnaires présents ou
représentés.
Les voix exprimées ne comprennent pas celles qui sont attachées aux actions pour
lesquelles l’actionnaire n’a pas pris part au vote, s’est abstenu ou a voté blanc ou nul.
Si la décision est adoptée, le procès-verbal de l’AGE est communiqué à l’administration fi
scale. Un avis de modifi cation doit être inséré dans un SHAL (ex-JAL), puis la SA est
immatriculée en tant que SE au RCS.
340
Document Outline
 Couverture
 Compléments en ligne
 Table des matières
 Avant-propos
 Table de correspondance Programme-Sujets
 Sujet 1. Gameplus, Breizcalor, Crio et Miaous Costaud
o É noncé
 Dossier 1. Diversité des contrats
 Dossier 2. Fiscalité des groupes de sociétés
 Dossier 3. Entreprise en difficulté
 Dossier 4. Association
o Savoirs essentiels
 1. Droit général des contrats et obligations
 2. Zoom sur un contrat particulier : le contrat d'assurance
 3. Imposition des sociétés relevant de l'impô t sur les sociétés
 4. Territorialité de la TVA
 5. Opérations en devises
 6. Territorialité de l'impô t sur les sociétés (IS) et l'impô t sur le revenu
(IR)
 7. Prise de participation et régime des sociétés mères et filiales
 8. Entreprises en difficulté
 9. Droit des associations
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 2. Fresnay, Expertix, Google et BOG
o É noncé
 Dossier 1. Financement de l'entreprise
 Dossier 2. Droit pénal
 Dossier 3. Entreprise et informatique
 Dossier 4. Fonds de dotation
o Savoirs essentiels
 1. Augmentation de capital
 2. Compte courant d'associé et déductibilité des intérêts
 3. Imposition des intérêts et des plus-values
 4. Clause d'agrément
 5. Caractérisation des infractions pénales
 6. Données personnelles - informatique et libertés
 7. Fonds de dotation
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 3. Vetrolec, Batterix, Brasserie de la Rance et Expertix
o É noncé
 Dossier 1. Diversité des contrats
 Dossier 2. Entreprise et environnement
 Dossier 3. Droit fiscal
 Dossier 4. Gouvernance
 Dossier 5. Entreprise en difficulté
o Savoirs essentiels
 1. Le droit des contrats
 2. Le contrat de franchise
 3. Les conséquences fiscales du choix de la structure juridique
 4. L'option pour l'impô t sur le revenu des sociétés de capitaux
 5. Le plafond d'abattement pour les donations
 6. La qualification fiscale des apports pour la constitution d'une société
 7. Les droits d'enregistrement dus à la constitution d'une société - cas les
plus fréquents
 8. La cession de parts sociales par un associé personne physique
 9. La gestion de la société et les enjeux socio-environnementaux
 10. La gouvernance, le contrô le et la responsabilité des acteurs
 11. Les entreprises en difficulté
 12. Les licenciements dans le cadre d'une procédure collective
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 4. Hightop, Salambo, Pelik et MAIF
o É noncé
 Dossier 1. Droit des contrats
 Dossier 2. Transmission de l'entreprise
 Dossier 3. Entreprise et concurrence
 Dossier 4. Développement de l'entreprise
o Savoirs essentiels
 1. Le droit des contrats et des obligations
 2. Le contrat de location-gérance et ses conséquences fiscales
 3. La cession d'une entreprise à un tiers
 4. L'assiette imposable dans le cadre d'une donation
 5. Le rescrit fiscal
 6. Les formes sociétaires et l'intérêt du recours à la SCI
 7. Le droit de la concurrence
 8. La qualité de société à mission introduite par la loi Pacte du 22 mai
2019
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d’examen
 Sujet 5. So Bion, Mint+, Cham et GIE Rénovia
o É noncé
 Dossier 1. Entreprise et numérique
 Dossier 2. Entreprise et concurrence
 Dossier 3. Droit pénal
 Dossier 4. GIE
o Savoirs essentiels
 1. É conomie du numérique et droit
 2. Contrat électronique
 3. Opérations de concentration d'entreprises
 4. Droit pénal : zoom sur les principales infractions, dont celles qui sont
liées à l'intervention d'un CAC
 5 Règles applicables aux groupements d'intérêt économique (GIE)
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 6. Galapagos, Biscuiterie de l'abbaye, Minoterie du châ teau et Bélier
o É noncé
 Dossier 1. Droit fiscal
 Dossier 2. Participations et groupe
 Dossier 3. Entreprise et concurrence
 Dossier 4. Entreprise en difficulté
o Savoirs essentiels
 1. Intégration fiscale
 2. SA et SCA : gouvernement d'entreprise
 3. Prises de participation
 4. Limitation de pouvoirs des dirigeants et conventions réglementées
 5. Licenciement économique et obligation de reclassement
 6. Ententes illicites et abus de position dominante
 7. Difficultés des entreprises
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 7. SEB, Margot et Associés, Coper Marine, Castelo
o É noncé
 Dossier 1. Pacte d'actionnaires
 Dossier 2. Gouvernance des sociétés cotées
 Dossier 3. Fiscalité, dissolution et liquidation des SARL
 Dossier 4. Financement participatif ou crowdfunding
o Savoirs essentiels
 1. Action de concert
 2. Pacte d'actionnaires
 3. Sociétés cotées
 4. Résultat de liquidation et incidences fiscales pour la société
 5. Boni de liquidation
 6. Dissolution d'une société
 7. Liquidation d'une société
 8. Financement participatif ou crowdfunding
o Des savoirs aux compétences. Corrigé du sujet type d'examen
 Sujet 8. Jardivert, Hibiscus, Poseidos et SE
o É noncé
 Dossier 1. Fusion et règles fiscales
 Dossier 2. Fusion et règles juridiques
 Dossier 3. Gouvernance
 Dossier 4. Société européenne
o Savoirs essentiels
 1. É tapes de la fusion
 2 Effets de la fusion-absorption pour la société absorbée
 3. Méthode de valorisation des apports
 4. Régime fiscal de faveur
 5. Situation fiscale des associés de la société absorbée
 6. Constitution du CA d'une société anonyme (SA)
 7. Rapport sur le gouvernement d'entreprise dans la SA
 8. Droit à l'expertise de gestion et à l'expertise in futurum
 9. Société européenne
 10. Transformation d'une société
 11. Cautionnement
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