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Droit commercial et

des sociétés
Pr. M. Bouzit
Année universitaire : 2021-2022
Introduction
1. Définition du droit commercial
2. Domaine du droit commercial
3. Originalité et particularisme du droit commercial
4. Interaction du droit et de l'économie
5. Sources du droit commercial
Titre 1 : DROIT COMMERCIAL
• Chapitre 1 : Les actes de commerce
• Section 1 : La détermination des actes de commerce
• Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce
• Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
• Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
• Sous-section 1 : Actes commerciaux à l'égard des deux parties
• Sous-section 2 : Actes commerciaux à l'égard d'une seule partie
• Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce
1er Partie: DROIT COMMERCIAL
• Chapitre 2 : Le commerçant
• Section 1 : Le commerçant personne physique
• Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant
• Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
• Chapitre 3 : Le fonds de commerce
• Section 1 : Nature et composition du fonds de commerce
• Sous-section 1 : Nature du fonds de commerce
• Sous-section 2 : Composition du fonds de commerce
• Section 2 : Contrats portant sur le fonds de commerce
• Sous-section 1 : La vente du fonds de commerce
• Sous-section 2 : Le bail commercial
• Sous-section 3 : La gérance libre
Partie 2 : DROIT DES SOCIETES
Titre 1 : Les sociétés par actions
• Chapitre 1 : la société anonyme (SA)
• Section 1 : La constitution de la SA
• Section 2 : La gestion de la SA
• Section 3 : Les assemblées d’actionnaires dans la SA
• Section 4 : Les titres émis par la SA (Art 243)
• Section 5 : Le contrôle de la SA
• Section 6 : Les mutations dans la SA

• Chapitre 2 : La société anonyme simplifiée SAS


• Chapitre 3 : La société en commandite par action
Partie 2 : DROIT DES SOCIETES
Titre 2 : Les sociétés de personnes
• Chapitre 1 : La société en nom collectif
• Chapitre 2 : La société en commandite simple
• Chapitre 3 : La société dépourvue de personnalité morale
• Chapitre 4 : La société en participation
• Chapitre 5 : La société de fait et la société créée de fait
Partie 2 : DROIT DES SOCIETES
Titre 3 : La société mixte
• Chapitre 1 : la société à responsabilité limitée (SARL)
• Section 1 : la constitution de la SARL
• Section 2 : le fonctionnement de la SARL
• Section 3 : la dissolution de la SARL
Introduction
1- Définition du droit commercial

• Le droit est l’ensemble des règles obligatoires qui a pour finalité


d’organiser la vie des personnes en société.
• Le droit commercial peut se définir comme la branche du droit privé
relative aux opérations juridiques accomplies par les commerçants,
soit entre eux, soit avec leurs clients. Ces opérations se rapportant à
l'exercice du commerce sont elles-mêmes qualifiées d'actes de
commerce.
• Ainsi, le droit commercial est-il à la fois le droit des commerçants et
celui des actes de commerce.
Introduction
1- Définition du droit commercial

• Le droit commercial fait partie du droit privé à côté du droit civil et


bien d'autres disciplines. Le droit civil constitue le droit commun; le
droit commercial comprend les règles particulières établies dans
l'intérêt du commerce.
• Droit commercial et droit civil sont indépendants. Même si le premier
a, de langue date conquis une certaine autonomie par rapport au
second, il n'est pas inutile de se référer aux principes généraux du
droit civil et particulièrement des obligations et contrats, pour
comprendre les règles du droit commercial. Toutefois, le droit
commercial conserve son originalité.
Introduction
2- Domaine du droit commercial

• Le droit commercial est une branche du droit privé qui régit à la fois
les commerçants et l’accomplissement d’actes de commerce. Le droit
marocain consacre ainsi une conception dualiste de la commercialité.
• La conception subjective, le droit commercial est le droit applicable à
certains sujets, les commerçants. Ainsi, certaines règles s’appliquent
donc de façon spéciale aux commerçants : les règles relatives à la
capacité pour devenir commerçant, à l’inscription au registre du
commerce et des sociétés, aux sociétés commerciales, etc.
Introduction
2- Domaine du droit commercial
• La conception objective, le droit commercial est le droit applicable à
certaines opérations commerciales, les actes de commerce. Ainsi en
est-il, par exemple, des règles relatives à l’achat pour revendre, à la
lettre de change ou aux sociétés commerciales par la forme.
• Cette seconde conception fait (essentiellement) fi de la profession
exercée par l’auteur de ces actes, pour s’intéresser uniquement aux
caractéristiques de ceux-ci. L’acte, en lui-même, sera régi par le droit
commercial, peu importe que son auteur soit ou non commerçant.
• Le commerçant est celui qui accomplit des actes de commerce définis
par l’article 6 du code de commerce. Cet article traduit une
conception objective du droit commercial.
Introduction
2- Domaine du droit commercial

• L'expression de droit des affaires est apparue au milieu du siècle


dernier. Le droit des affaires recouvre, dans une large mesure, une
matière qui, traditionnellement, est enseignée sous le nom de droit
commercial.
• Est-ce à dire que les deux expressions sont synonymes et que l'on
peut employer indifféremment l'une pour l'autre ?
Introduction
2- Domaine du droit commercial

• Le droit commercial peut être défini comme l'ensemble des règles de


droit applicables aux commerçants dans l'exercice de leur activité
professionnelle.
• Le droit des affaires peut être défini comme l'ensemble des règles de
droit applicables aux entreprises en général,
• Ainsi, à l'intérieur du droit des affaires, qui s'applique à toutes les
entreprises, le droit commercial constitue un sous-ensemble, qui
s'applique de façon plus spécifique aux entreprises des commerçants.
Le droit des affaires englobe et prolonge le droit commercial.
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• Le droit commercial est orienté vers la recherche d’une meilleure


efficacité économique, là où le droit civil reste globalement attaché à
la protection de la partie faible.
• Les règles du droit commercial sont axées vers la liberté, la rapidité, la
sécurité et l’accès au crédit.
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• L’objectif du droit commercial est de répondre aux nécessités du


commerce. Pour cela, il donne des solutions parfois différentes de
celles du droit civil afin de répondre aux exigences spécifiques de la
vie des affaires.
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• Le droit commercial est attentif aux exigences de rapidité.


• Le souci de rapidité dans les transactions du monde du commerce se
manifeste dans nombre de règles du droit commercial : Preuve par
tout moyen, procédure judiciaire simplifiée,…
• C’est certainement le principe de la liberté des preuves qui constitue
l’illustration la plus évidente de ce souci. Afin de ne pas retarder la
réalisation d’un acte économique, les parties n’ont pas à établir
nécessairement un écrit. L’engagement pourra être prouvé par tous
moyens,
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• Le droit commercial tient compte des apparences.


• Les besoins d’information des associés, des tiers (créanciers…) des
salariés rendent nécessaire la publicité des situations et actes
commerciaux (RC, journaux d’annonces légales…).
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• Le droit commercial recherche la sécurité juridique.


• Les transactions commerciales doivent se dérouler dans un climat de
confiance entre les partenaires. Les règles doivent dans ce domaine
garantir une sécurité maximale. Plusieurs aspects du droit commercial
peuvent être rattachés à cet impératif.
• Il faut que chaque partenaire dispose des informations relatives à son
cocontractant de manière à le rassurer sur ses qualités, compétences et
garantie financière.
• Les règles de publicité et la tenue de comptabilité contribuent aussi à cette
• sécurité.
Introduction
3- Originalité et particularisme du droit commercial

• Le droit commercial favorise les solutions pragmatiques.


• Le pragmatisme conduit à valider des créations de la pratique sans
grand souci de rattachement à une catégorie juridique préexistante.
• Le crédit-bail, l’affacturage et les principales formes de distribution
des produits et des services (franchise, concession exclusive) ont été
forgés pour répondre à un besoin exprimé par les agents
économiques, et le juge comme le législateur en ont reconnu
l’efficacité, donc la validité.
Introduction
4- Interaction du droit et de l'économie

• « Le droit intervient d’abord pour rétablir un minimum d’ordre,


d’honnêteté et de sécurité dans les relations entre les professionnels
du commerce et de l’industrie ».
Professeur Y. Guyon.

• Le rôle dévolu au droit des affaires : organiser les activités


professionnelles des principaux acteurs de l’économie, autrement dit,
des entreprises.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• La loi :
La constitution de 2011 pose le principe selon lequel la loi détermine
"les principes fondamentaux … du régime de la propriété, des droits
réels et des obligations civiles et commerciales.
Le terme "loi" désigne généralement la loi émanant du parlement. Les
règlements émanent du pouvoir exécutif : ce sont les décrets-lois et les
décrets réglementaires.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• La loi :
L’essentiel de la loi commerciale figure dans différents textes :
• Le Dahir des obligations et contrats reste la législation de droit
commun, ayant vocation à s'appliquer en matière commerciale
toutefois qu'une disposition expresse (ou un usage) ne l'écarte pas.
• La loi n° 15-95 formant nouveau code de commerce de 1996
• La loi 53-95 instituant les tribunaux de commerce de 1997
Introduction
5- Sources du droit commercial

• La loi :
• Le droit des sociétés :
- La loi 17-95 de 1996 relative aux sociétés anonymes
- La loi 5-96 de 1997 relative aux autres sociétés
- La loi 13-97 relative aux groupements d’intérêt économique.
- La loi 17-97 relative à la propriété industrielle
- La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence
- La loi 08-05 de 2007 relative à l’arbitrage et à la médiation
Introduction
5- Sources du droit commercial

• Les usages et les coutumes commerciaux.


Bien que le droit commercial soit codifié, les usages commerciaux
continuent d’en constituer une source fondamentale ; car la législation,
avec sa lenteur, est incapable de suivre l’évolution rapide du monde des
affaires.
Ce sont les pratiques qui créent des règles par la force de l’habitude
professionnelle.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• Les usages :
ce sont les règles non écrites du Droit Commercial.
Ils naissent des pratiques répétées par les professionnels. Il existe des
usages généraux qui sont commun à l’ensemble du commerce et
les usages locaux qui sont particuliers à une région donnée par
exemple.
Le juge peut l’appliquer une fois qu’il a la preuve de son existence à
condition de ne pas aller à l’encontre d’une loi impérative
Introduction
5- Sources du droit commercial

• Les usages :
Ce sont les pratiques qui créent des règles par la force de l’habitude
professionnelle. C’est à l’occasion de la conclusion des contrats et de
leur exécution que le rôle des usages intervient, par exemple, en
matière de ventes commerciales ce sont les usages de chaque
profession qui fixent les délais, les modalités et les modes de paiement,
les délais de livraison, la charge de la livraison et ses frais, la charge des
frais de courtage et leur taux, les risques des défauts des marchandises,
etc.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• Les coutumes :
C’est un usage de fait dont la valeur juridique reflète une grande
importance. C’est un fait pratiqué durant une longue durée. Elle est
reconnue par l’autorité judicaire.
Elle a une portée générale et obligatoire et n’est admise comme telle
que si elle est reconnue par la jurisprudence.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• La jurisprudence :
C’est la solution donnée par un ensemble de décisions concordantes
rendues par les juridictions sur une question de droit.
Elle adapte la loi aux situations parfois très particulières que les
tribunaux ont l’obligation de juger.
La jurisprudence est une source indirecte du droit. Le juge par
l’interprétation qu’il donne à la règle de droit, influence le législateur
lors de l’élaboration de la loi.
Introduction
5- Sources du droit commercial

• La doctrine :
C'est l'ensemble des écrits portant les interprétations et les opinions
des juristes (les universitaires, les avocats, les magistrats, etc.). Ces
écrits sont publiés sous forme d'ouvrages ou d'articles dans différentes
revues juridiques. La doctrine, par son analyse juridique et ses
recherches scientifiques, a pour rôle d'éclairer le législateur (à
l'occasion de l'élaboration des textes) et les tribunaux (lors de
l'application de la loi).
Introduction
5- Sources du droit commercial

• Les sources internationales :


Il s’agit des conventions internationales qui constituent une source
fondamentale du droit commercial.
Ces conventions peuvent être bilatérales se limitant à régler certaines
questions entre deux États signataires ou entre un État et un
groupement économique régional (par exemple l’accord d’association
entre le Maroc et l'UE).
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Les commerçants sont des personnes physiques ou morales qui
accomplissent, en leur nom et pour leur compte, des actes de
commerce et qui en font leur profession habituelle.
On déduit de l'article 6 du code de commerce que la qualité de
commerçant s'acquiert par l'exercice habituel ou professionnel des
activités commerciales.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Les actes de commerce sont énumérés dans l'articles 6 du code de
commerce :
1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les vendre soit en
nature soit après les avoir travaillés et mis en œuvre , ou en vue de les louer;
2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-
location;
3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après
transformation;
4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières;
5) l'activité industrielle ou artisanale;
6) le transport;

Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
L'article 7 complète cette liste en visant les actes du commerce
maritime et aérien et énumère ainsi les opérations portant sur les
navires et aéronefs et leurs accessoires ou se rattachant à leur
exploitation ou au commerce maritime et aérien.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce

• Les critères de distinction entre acte de commerce et acte civil :


• Théorie de la spéculation
• Théorie de la circulation
• Théorie de l'entremise
• Théorie de l'entreprise
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce
• Les critères de distinction entre acte de commerce et acte civil :
Théorie de la spéculation :
• La distinction repose sur la spéculation qui permet de dégager des bénéfices.
• L'activité est commerciale si son objectif est la réalisation d'un profit.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce
• Les critères de distinction entre acte de commerce et acte civil :
Théorie de la circulation :
• C'est la circulation des biens et des richesses qui confère à l'activité son
caractère commercial.
• La circulation concerne le parcours du bien depuis le producteur jusqu'au
consommateur en passant par les différentes opérations de transformation.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce
• Les critères de distinction entre acte de commerce et acte civil :
Théorie de l'entremise :
• C'est l'intervention d'un intermédiaire entre le producteur et le
consommateur qui confère à l'activité son caractère commercial.
• Pour renforcer la théorie, l'entremise a été liée à la spéculation ayant pour
objectif la réalisation d'un profit.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 1 : Le critère général de l'acte de commerce
• Les critères de distinction entre acte de commerce et acte civil :
Théorie de l'entreprise :
• L'activité doit se faire dans le cadre d'une entreprise. Ce qui exclut l'activité
exercée par une personne de manière isolée même s'il y a spéculation ou
entremise.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce

En particulier, les articles 6, 7,8 et 9 dressent une liste des


actes réputés commerciaux. L’étude de ces articles a permis
d’établir une définition générale de l’acte de commerce en
distinguant entre les actes de commerce par nature, les actes
de commerce par la forme et les actes de commerce par
accessoire.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce

Les actes de commerce par nature (a)


Les actes de commerce par la forme (b)
Les actes de commerce par accessoire (c)
Les actes de commerce mixtes (d)
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
L'acte de commerce par nature est commercial en raison de
son objet.
En principe, cette qualification est réservée à des actes
accomplis en entreprise, c’est-à-dire de façon professionnelle
par un commerçant.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
Selon l’article 6 et 7 du code de commerce c’est l’exercice habituel ou
professionnel des activités énumérées dans ces articles qui confère à
ceux qui les accomplissent la qualité de commerçant.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
Les catégories d’actes de commerce par nature :
Les activités de distribution : Constitue une activité
commerciale l'achat pour revendre visé à l'article 6 al.1 et 2
Lorsque les biens sont acquis dans les perspectives de les
revendre en réalisant un bénéfice ; on est en présence d'une
activité de nature commerciale.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
Les catégories d’actes de commerce par nature :
Les activités de production :
Ce sont des activités dont l’exploitation n’est pas précédée
d’une circulation antérieure, autrement dit les exploitants ne
vendent que leur propre production et ne spéculent pas sur
des produits qu’ils achètent.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
Les catégories d’actes de commerce par nature :
Les activités de services :
Il s’agit d’activités qui consistent à exécuter un travail au profit
des clients ou de mettre à leur disposition l’usage temporaire
de certains biens.
Deux catégories de service se dégagent de l’art 6
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
a- Les actes de commerce par nature
Les catégories d’actes de commerce par nature :
Les activités de services :
• Les services de l’intermédiation
• Les services financiers
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
b- Les actes de commerce par la forme
Ces actes sont appelés des actes de commerce par la forme
ou par leur objectif. Ils sont toujours commerciaux quelque
soit la personne qui les accomplit; qu’ils soient accomplis
professionnellement par un commerçant ou qu’ils soient
accomplis à titre isolé par un non commerçant.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
b- Les actes de commerce par la forme
Les instruments du commerce :
L'article 9 du code de commerce dispose que : « sont réputés
acte de commerce : la lettre de change et le billet à ordre.»
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
b- Les actes de commerce par la forme
Les instruments du commerce :
La lettre de change est un écrit par lequel une personne (le
tireur) donne mandat à une autre (le tiré), de payer à un tiers
(porteur ou bénéficiaire) une certaine somme à une époque
fixée.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
b- Les actes de commerce par la forme
Les instruments du commerce :
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne
dénommée souscripteur, s'engage envers une autre personne
dénommée bénéficiaire, à payer à cette personne ou à son
ordre, une somme déterminée, à une date déterminée
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
b- Les actes de commerce par la forme
Les sociétés commerciales
Une société est commerciale soit parce qu'elle s'est donnée
pour objet l'accomplissement d'actes de commerce par
nature, soit parce qu'elle a choisi une forme lui conférant de
plein droit la commercialité.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
c- Les actes de commerce par accessoire
Ce sont des actes qui ne constituent pas la trame d’une
activité commerciale et qui ne sont pas non plus
objectivement commerciaux. Ce sont des actes de nature
civile et qui sont rendus commerciaux par l’influence
de la profession de l’auteur de l’acte.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
d- Les actes de commerce mixtes
Ce sont des actes qui sont commerciaux pour une partie et
civils pour l’autre. (Ex : toutes les fois qu’un consommateur
achète une marchandise chez un commerçant).
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 1 : La détermination des actes de commerce
Sous-section 2 : Classification des actes de commerce
d- Les actes de commerce mixtes
La compétence du tribunal : en cas de litige, le commerçant
ne pourra citer le non commerçant que devant le tribunal
civil, tandis que ce dernier, peut à son choix citer le
commerçant soit devant le tribunal civil soit devant le tribunal
de commerce.
La preuve : Elle se fera selon les formes civiles contre celui qui
a la qualité de civil. Elle est libre contre l'autre partie.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 1 : Actes commerciaux à l'égard des deux parties

A- Le régime de la preuve
Le régime est en fonction de la personne contre qui la preuve
est faite.
Si la preuve est faite par le non commerçant contre le
commerçant, le principe de la liberté de la preuve en
matière commerciale est admis.
Par contre, si c’est le commerçant qui fait preuve contre le
non commerçant, la preuve est établi en principe par écrit.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 1 : Actes commerciaux à l'égard des deux parties

A- Le régime de la preuve
Exceptions au principe : l’écrit est obligatoire dans certains
cas :
• La vente de fonds de commerce n’est valable que si elle est
constatée par écrit (publicité, enregistrement, immatriculation)
• Les sociétés ne peuvent être constituées qu’en respectant des
modalités d’écrit
• La location gérance du fonds de commerce
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 1 : Actes commerciaux à l'égard des deux parties
B- L’exécution des actes de commerce
En matière de solidarité : en droit civil, la solidarité ne se présume
pas. Par contre, en droit commercial, la solidarité se présume en
matière d’obligations commerciales (art 335).
En matière de prescription : en droit commerciale, la prescription
des obligations est courte par rapport au droit civil.
La prescription est un mode d’extinction des obligations qui prive
le créancier d’agir contre le débiteur. Cette privation est due à
l’inaction du créancier qui a laissé expirer le délai de prescription
(15 ans en matière civile (art 387 DOC) et de 5 ans en matière
commerciale (art 5 CC).
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 2 : Actes commerciaux à l'égard d'une seule partie

Lorsque l'acte est mixte, c'est-à-dire commercial à l'égard


d'une partie et civil à l'égard de l'autre, le principe
gouvernant son régime est logiquement celui de la
distributivité : le droit commercial s'applique à la première et
le droit civil à la seconde.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

Les commerçants ont besoin que leurs litiges soient tranchés


rapidement afin d’éviter un blocage de leur activité. Des
tribunaux de commerce ont été institués afin de régler ces
litiges (institués par la loi 53-95 de 1997)
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

Il y a de types de justice en matière commercial :


A- Les tribunaux de commerce
B- L’arbitrage commercial
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
• Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales ;
• Actions relatives aux effets de commerce
• Des différends entre associés d’une société commerciale ;
• Des différends relatifs aux fonds de commerce.
• Actions relatives aux contrats commerciaux
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


• Actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales
Cette rubrique regroupe les activités énumérées par les articles 6 et 7
du code de commerce, il s’agit de la plus grande partie des litiges
commerciaux qui sont les actes de commerce par nature.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


• Actions relatives aux effets de commerce
Les effets de commerce qui sont la lettre de change, le chèque et le
billet à ordre emportent aussi la compétence des tribunaux de
commerce
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce
A- Les tribunaux de commerce
• Actions relatives aux effets de commerce
• La lettre de change est un acte de commerce par la forme quelque soit la
profession des signataires, civile ou commerciale.
• Le chèque : c’est un acte de nature civil. Sa signature n’entraîne
compétence des tribunaux de commerce que si l’engagement souscrit à lui-
même un caractère commercial.
• Le billet à ordre : il relève de la compétence des tribunaux de commerce
s’il porte la signature d’un commerçant. S’il est signé par un non
commerçant, il ne peut être réputé acte de commerce que s’il résulte d’une
opération commerciale.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


• Des différends entre associés d’une société commerciale ;
- Toutes les actions pouvant concerner la société elle-même, ses associés et les
tiers sont de la compétence des tribunaux de commerce, telles :
- Actions en complément d’apport ou en restitution de dividendes contre les
associés.
- Action en nullité de la société : en cas de non respect de certaines formalités
dans un délai imparti.
- Action en responsabilité contre les dirigeants sociaux pour des fautes
contractuelles.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


Dans ce cadre, deux remarques sont à émettre :
- l’associé personne physique, dès sa souscription au capital de la
société par action, il accomplit un acte de commerce.
- c’est parce que la société est commerciale que les litiges opposant ses
associés sont de la compétence des tribunaux de commerce.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


• Des différends relatifs aux fonds de commerce.
Les contrats passés sur un fonds de commerce sont de la compétence
des tribunaux de commerce.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

A- Les tribunaux de commerce


• Actions relatives aux contrats commerciaux
Toutes les opérations liées aux contrats commerciaux en ce qui
concerne leur conclusion, exécution, retard ou inexécution sont de la
compétence des tribunaux de commerce.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
C’est un mode de règlement de litiges par rapport au recours à la
justice étatique en s’adressant non pas à des magistrats de carrière
siégeant dans les tribunaux appartenant à l’appareil judiciaire de l’Etat,
mais plutôt à des personnes de droit privé.
Au Maroc, une loi sur l’arbitrage et la médiation conventionnelle a vu le
jour le 30 novembre 2007. Loi 08-05.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
Article 306. - L'arbitrage a pour objet de faire trancher un litige par un
tribunal arbitral qui reçoit des parties la mission de juger en vertu
d'une convention d'arbitrage.

Article 307. - La convention d'arbitrage est l'engagement des parties de


recourir à l'arbitrage pour régler un litige né ou susceptible de naître
concernant un rapport de droit déterminé, de nature contractuelle ou
non contractuelle. La convention d'arbitrage revêt la forme d'un
compromis d'arbitrage ou d'une clause d'arbitrage.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
- La clause d'arbitrage est la convention par laquelle les parties à un
contrat s'engagent à soumettre à l'arbitrage les litiges qui pourraient
naître relativement à ce contrat.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
La clause d'arbitrage: Conditions de validité
- la clause d'arbitrage doit être stipulée par écrit, sans équivoque, dans
la convention principale ou dans un document auquel celle-ci se
réfère;
- la clause d'arbitrage doit, soit désigner le ou les arbitres, soit prévoir
les modalités de leur désignation.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
- Le compromis d'arbitrage est la convention par laquelle les parties à
un litige déjà né soumettent celui-ci à un tribunal arbitral.
- Le compromis peut être conclu même au cours d'une instance déjà
engagée devant une juridiction.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
- Le compromis d'arbitrage
Le compromis doit, à peine de nullité :
1- déterminer l'objet du litige ;
2- désigner le tribunal arbitral en prévoyant les modalités de sa
désignation.
3- Le compromis est caduc lorsqu'un arbitre qu'il désigne n'accepte pas
la mission qui lui est confiée.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
Le tribunal est composé d'un seul arbitre ou de plusieurs en nombre
impair. En pratique l'arbitrage est organisée par une association privée.
La sentence arbitrale est rendue à la majorité des voix. Elle a la force de
la chose jugée.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Section 2 : Le régime juridique des actes de commerce
Sous-section 3 : Contentieux des actes de commerce

B- L’arbitrage commercial
Le tribunal est composé d'un seul arbitre ou de plusieurs en nombre
impair. En pratique l'arbitrage est organisée par une association privée.
La sentence arbitrale est rendue à la majorité des voix. Elle a la force de
la chose jugée.
Chapitre 2 : Le commerçant

La définition objective du commerçant fait prévaloir en


premier lieu la notion d'activités et d'actes de commerce.
Ainsi, est commerçant celui qui accomplit les activités et les
actes de commerce énumérés par la loi. L'accent est donc mis
sur l'activité commerciale.
Chapitre 2 : Le commerçant

Le fondement de la commercialité est relatif à l'exercice


habituel ou professionnel des activités énumérées dans les
articles 6 et 7 du code de commerce. Les articles 8,9,10 et 11
sont venus compléter les critères de la commercialité.
Le code de commerce marocain, reconnaît deux types de
sujets de droit commercial qui ont la personnalité juridique :
les commerçants personnes physiques et les commerçants
personnes morales.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

Le commerçant est celui qui fait de manière habituelle des


actes de commerce. Le code de commerce donne en son
article 6 une liste d'activités qu'il répute actes de commerce.
Ces actes se prouvent par tous moyens entre commerçants,
selon l'article 334.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

Le commerçant est celui qui fait de manière habituelle des


actes de commerce. Le code de commerce donne en son
article 6 une liste d'activités qu'il répute actes de commerce.
Ces actes se prouvent par tous moyens entre commerçants,
selon l'article 334.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

• L'article 6 du code de commerce se limite à dire que sont


commerçants ceux qui exercent des activités commerciales de
manière professionnelle ou habituelle.
• Il ne suffit pas d'exercer des activités commerciales de manière
professionnelle ou habituelle pour acquérir la qualité de
commerçant. Des mineurs, des majeurs incapables, des associés
accomplissent fréquemment des activités commerciales à titre
professionnel ou habituel sans devenir pour autant commerçant.
• La jouissance de la pleine capacité juridique et l'absence
d'incompatibilité, d'interdiction et déchéance conditionnent
l'acquisition de la qualité de commerçant.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
L'activité professionnelle est intéressée : celui qui est
commerçant cherche à tirer un profit pécuniaire de l'exercice
de son commerce. De cette idée découlent deux
conséquences :
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
1. il ne faut pas considérer comme commerçant celui qui se
livre à une exploitation, en apparence commerciale, sans
vouloir en tirer aucun profit personnel.
2. il ne faut pas considérer comme commerçant celui qui fait
habituellement des actes de nature commerciale sans
exercer une profession, par exemple celui qui vend et
achète des tableaux et des livres pour renouveler sa
bibliothèque.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
En principe, l'accès à la profession commerciale est
totalement libre en vertu du principe général selon lequel la
liberté et la volonté d'entreprendre sont les fondements des
activités commerciales.
Le législateur a dans certains cas soumis la profession
commerciale, ainsi que la personne même du commerçant à
des restrictions.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
La déchéance
• Lorsque le tribunal prononce la déchéance commerciale, il doit
en fixer la durée qui ne doit être inférieure à 5 ans (art.719 du
CC) L’exercice du commerce au mépris d’une interdiction
n’empêche pas d'acquérir la qualité du commerçant (art 11du
CC), et les actes conclus demeurent valables.
• Les personnes condamnés pour des crimes ou délits, les faillis ne
peuvent exercer la profession de banquier, d’assureur, d’agent
d’affaires ou d’agent de voyage.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
L’incompatibilité
• Il s’agit ici d’une interdiction faite à certaines personnes
d’exercer le commerce en raison de leurs professions ou de
leurs fonctions. Il est interdit en effet aux fonctionnaires, aux
notaires, avocats, architectes … d’exercer un commerce Le
non respect de ces restrictions entraîne des sanctions
pénales et disciplinaires. Mais les actes de commerce
accomplis demeurent valables. (Art 11 du C.C)
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

A- L'exercice professionnel
L'interdiction
Il en est notamment ainsi dans les activités où l'Etat jouit d'un
monopole. Des activités demeurent interdites pour des
raisons de défense nationale, de sécurité, de santé publique et
de moralité.
Le commerce des armes et explosifs, des stupéfiants et des
poisons, du corps humain et de ses organes, illustre ce type
d'interdiction.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

B- La capacité d'exercer le commerce


L'étude de la capacité requise pour exercer une activité
commerciale se dédouble pour donner lieu à l'examen de
deux problèmes : la majorité et la santé mentale.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

B- L’habitude :
L’habitude se caractérise d’abord par un élément matériel,
c'est-à-dire la répétition, d’actes du même genre, prolongée
dans le temps.
Ainsi la personne qui accomplit des actes de commerce à titre
occasionnel (de façon isolée ou de temps en temps) sans se
préoccuper du nombre et du rythme dans lequel elle les
effectue ne devient pas commerçant.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

C- La capacité d'exercer le commerce


Aux termes de l'article 209 du code de la famille, l'âge de
majorité légale est de 18 ans.
L'article 210 précise que toute personne atteignant l'âge de la
majorité jouit de la capacité entière pour l'exercice de ses
droits.
Il en découle de ce régime juridique que toute personne âgée
de 18 ans jouit de la capacité d'exercer une activité
commerciale et partant d'acquérir la qualité de commerçant.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

C- La capacité d'exercer le commerce


Le mineur
le mineur demeure en principe exclu du domaine commercial.
Pour pouvoir exploiter ses biens d'une manière commerciale,
le mineur âgé de moins de 18 ans doit être représenté par son
père ou un tuteur.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

C- La capacité d'exercer le commerce


L’étranger
Un étranger ayant atteint vingt ans révolus, et réputé majeur pour
exercer le commerce au Maroc, même si sa loi nationale prévoit
un âge de majorité supérieure à celui qui édicte la loi marocaine.
Avec la publication de la loi n° 54-17, les étrangers et nationaux
sont mis sur un pied d’égalité.
Il suffit maintenant d'avoir 18 ans révolus pour exercer les actes de
commerce et ce, quelques soit l’âge de majorité exigée par la loi
nationale de l’étranger.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

C- La capacité d'exercer le commerce


Les majeurs incapables
Ils sont assimilés au mineur non émancipé .Ce sont les
malades mentaux ou faibles d‘esprit qui font l’objet d’une
mesure de tutelle (représentation) ou de curatelle
(assistance).
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 1 : Le statut juridique du commerçant

C- La capacité d'exercer le commerce


La femme commerçante
Au Maroc, pendant longtemps on rapprochait des incapables
la femme mariée, car celle-ci ne pouvait faire le commerce
qu’avec l’autorisation de son mari. Cette restriction est
disparue avec l’avènement du nouveau code de commerce qui
affirme dans son art 17 que : « la femme mariée peut exercer
le commerce sans autorisation de son mari .Toute convention
contraire est réputée nulle ».
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

Dans l'exercice de son activité, le commerçant est soumis à


certaines obligations qui lui sont particulières.
La loi ne fait aucune distinction entre les commerçants à ce
niveau. Peu importe la taille de l'exploitation ou la nature de
l'activité. Le même régime est appliqué à tous.
Peu importe qu'il s'agisse à ce niveau d'une personne
physique ou morale.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

De nombreuses obligations sont prévues par différents textes


juridiques. Le commerçant doit par exemple utiliser le chèque
et la facture pour certaines opérations. Il doit également
respecter les règles de la concurrence, payer les impôts,
contracter une assurance....
Ce sont des obligations communes à toutes les personnes du
droit commercial. Ainsi, plusieurs obligations sont imposées à
tout commerçant, mais il faut relever les plus importantes.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Au Maroc le registre de commerce est constitué de deux
éléments :
Le registre du commerce est constitué par des registres locaux
et un registre central. Il est créé un registre électronique du
commerce à travers lequel sont tenus les registres locaux du
commerce et le registre central du commerce (art 27du code
de commerce).
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Le registre local est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal
La tenue du registre du commerce et l'observation des
formalités prescrites pour les inscriptions qui doivent y être
faites sont surveillées par le président du tribunal ou par un
juge qu'il désigne chaque année à cet effet. (Article 28)
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Le registre central du commerce est tenu par l'Office
marocain de la propriété industrielle et commerciale.
Le registre central du commerce est public. Il est consulté à
travers la plateforme électronique de création et
d’accompagnement d’entreprises par voie électronique.
(Articles 31-32).
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Le registre central est destiné :
1) à centraliser, pour l'ensemble du Royaume, les renseignements
mentionnés dans les divers registres locaux ;
2) à délivrer les certificats relatifs aux inscriptions des noms de
commerçants, dénominations commerciales et enseignes ainsi que
les certificats et copies relatifs aux autres inscriptions qui y sont
portées
3) à publier, au début de chaque année, un recueil donnant tous
renseignements sur les noms de commerçants, les dénominations
commerciales et les enseignes qui lui sont transmis. (Art 33)
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
A- L'immatriculation au registre du commerce
Les personnes assujetties
Les personnes assujetties à l'immatriculation sont énumérées à l'article 37 du code.
L'immatriculation est obligatoire via la plate forme électronique pour :
- Toutes personnes physiques ou morales, marocaines ou étrangères exerçant une activité
commerciale
sur le territoire du Royaume.
- Toute représentation commerciale ou agence commerciale des Etats, collectivités ou
établissements publics étrangers.
- Les établissements publics marocains à caractère industriel ou commercial soumis par
leurs lois à
l'immatriculation au registre du commerce.
- Tout groupement d'intérêt économique.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Le fonctionnement du registre de commerce : les inscriptions
au R.C
Sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce
les personnes physiques et morales,
marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale
sur le territoire du Royaume.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Délai :
- L'immatriculation des personnes physiques doit être requise
dans les trois mois de l'ouverture de l'établissement
commercial ou de l'acquisition du fonds de commerce.
- L'immatriculation des personnes morales doit être requise
dans les trois mois de leur création ou de leur constitution.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Déclaration d'immatriculation
L'immatriculation du commerçant au registre électronique du
commerce ne peut être requise que sur sa demande ou à la
demande de son mandataire d’une procuration écrite qui doit
être jointe obligatoirement à la demande.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


L’obtention d’un numéro d’immatriculation
Dans les cinq jours du dépôt de la demande, le greffier doit
immatriculer le commerçant, s'il estime le dossier conforme
aux prescriptions légales. Cela se traduit par l'obtention d'un
numéro mentionné sur le dossier conservé au greffe et sur
l'exemplaire destiné au registre central.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Les inscriptions modificatives
Tout changement ou modification concernant les mentions
qui figurent sur le R.C. doit faire l’objet d’une demande
d’inscription modificative dans le mois suivant le changement.
(art. 50)
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


Les radiations
La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du
commerçant du R.C. par exemple en cas de cessation totale de
l’activité commerciale, en cas de décès du commerçant, en cas
de dissolution d’une société.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant

A- L'immatriculation au registre du commerce


La publicité des inscriptions
Il importe de distinguer la publicité directe et la publicité indirecte :
Toute personne intéressée peut obtenir à ses frais des copies, extraits ou
certificats que les secrétaires-greffiers et le registre central du commerce
sont habilités à délivrer. (Art 29-33)
La publication indirecte résulte de l’obligation imposée à tout commerçant
ou société commerciale de faire figurer sur ses factures, lettres, bons de
commande et autres papiers de commerce destinés au tiers, le numéro et
le lieu de son immatriculation.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
A- L'immatriculation au registre du commerce
Effets de l'immatriculation : La qualité de commerçant
En principe toute personne inscrite au R.C est présumée avoir
la qualité de commerçant Mais il s’agit que d’une présomption
simple susceptible par conséquent de preuve contraire ce qui
veut dire que c’est à l’adversaire de démontrer qu’il n’est pas
commerçant.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
A- L'immatriculation au registre du commerce
Effets de l'immatriculation : Opposabilité des inscriptions
En dehors de la qualité de commerçant, l'immatriculation et les
différentes inscriptions au registre du commerce produisent les
effets attachés à toute publicité imposée par la loi.
Sans préjudice de l'information des tiers sur les droits et
engagements de l'entreprise, particulièrement les éléments
nécessaires à déterminer son statut juridique, son crédit et sa
solvabilité ou sa surface financière, la publicité légale en question
assure la protection de l'entreprise et des tiers qui s'engagent avec
elle en leur permettant d'éviter toute surprise désagréable
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
A- L'immatriculation au registre du commerce
Effets de l'immatriculation : Opposabilité des inscriptions
L’alinéa premier de l'article 61 du code de commerce précise
que : "les faits et actes régulièrement inscrits au registre du
commerce sont opposables aux tiers".
Dans le sens inverse, le commerçant ne peut se prévaloir des
actes qui n'ont pas été régulièrement inscrits sur le registre.
Il ne peut donc se prévaloir d'un fait ou d'un acte que s'il a
procédé à une inscription modificative.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- La tenue d'une comptabilité
L’objet de la comptabilité est fixé par l’article premier de la loi
n° 9-88 tel que modifiée qui prévoit que les commerçants
doivent procéder à l’enregistrement comptable des
mouvements affectant les actifs et les passifs de l’entreprise.
ces mouvements sont enregistrés chronologiquement,
opération, par opération et jour par jour.
Les enregistrements comptables sont portés sous forme
d’écritures sur le livre-journal et le grand livre. Les
commerçants ont l’obligation de tenir un livre d’inventaire et
de conserver les correspondances.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- La tenue d'une comptabilité
Les livres comptables :
Le livre journal et le grand livre constituent les documents
tenus au jour le jour dans lesquels l’entreprise reporte toutes
les opérations effectuées sans aucune exception.
En vertu de l’article 2, al. 3 de la loi n° 9-88, les écritures du
livre-journal sont reportées sur le grand livre selon le plan de
comptes du commerçant.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- La tenue d'une comptabilité
Le livre d'inventaire :
Les commerçants sont tenus d’établir un inventaire à la fin de
chaque mois.
L’obligation comporte l’élaboration d’un inventaire des effets
mobiliers et immobiliers d’une part, et un inventaire des
dettes et des créances d’autre part (art. 6 de la loi n° 9-88).
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- La tenue d'une comptabilité
Le bilan : Un tableau de l'ensemble des éléments actifs et
passifs de l'entreprise qui doit être établi à la fin de chaque
exercice.
Le compte de résultat : il récapitule tous les produits et toutes
les charges de l'entreprise; c'est lui qui fait apparaître, par
soustraction, le bénéfice, qui est ensuite inscrit au bilan.
L'annexe : c'est un document explicatif complémentaire; les
informations qu'elle doit contenir varient avec la taille de
l'entreprise
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- La tenue d'une comptabilité
L’intérêt de l'obligation comptable :
C'est essentiellement une source d'information nécessaire: information
interne et externe :
1- Information interne pour le commerçant : les livres comptables sont
nécessaires à tout commerçant qui veut connaître la situation exacte de
son entreprise. C'est un instrument de gestion.
2- information externe: pour les tiers tout d'abord, les livres comptables
constituent également des instruments privilégiés d'information des tiers
(clients, fournisseurs, banques ...) sur la situation de l'entreprise.
Pour l’Etat, les livres s'imposent au point de vue fiscal en vue, notamment
des déclarations exigées par la loi , les contrôleurs des impôts ont accès à
ces livres.
Chapitre 2 : Le commerçant
Section 1 : Le commerçant personne physique
Sous-section 2 : Les obligations du commerçant
B- L'ouverture d'un compte bancaire
Tout commerçant, pour les besoins de son commerce, a
l'obligation d'ouvrir un compte dans un établissement
bancaire ou dans un centre de chèques postaux. (Art 18)
Entre commerçants et pour faits de commerce, tout paiement
d'une valeur supérieure à cinq mille dirhams doit avoir lieu par
chèque barré ou par virement. (Art 306)

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