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RAFIK Youssef Cible : GEOCF / AA

Prof. RAFIK Youssef

Le droit des affaires et


le droit de travail

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Sommaire
Partie I : Le droit des affaires
1. Les concepts du droit des affaires
1.1. La définition et les finalités de droit des affaires
1.2. Les acteurs et les sources de droit des affaires
1.3. Les caractéristiques du droit des affaires
2. Les Régimes juridiques régissant les contrats
2.1. La définition de contrat
2.2. Classifier les contrats
2.3. Les conditions de validité du contrat.
3. Les Régimes juridiques régissant les obligations
3.1. Les principales obligations communes de droit commercial
3.2. Les fondements juridiques des obligations
3.3. Les caractères des obligations
4. Les notions juridiques régissant le fonds de commerce
4.1. Définir le fonds de commerce
4.2. Les éléments du fonds de commerce
4.3. Les différentes opérations sur le fonds de commerce.
5. Les notions juridiques régissant les sociétés commerciales
5.1. Les fondements juridiques régissant le contrat de société
5.2. Les conditions de formation des sociétés
5.3. Les différents types de société

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Partie I : Le droit des affaires


1. Les concepts du droit des affaires
1.1. La définition et les finalités de droit des affaires

La définition de droit des affaires


Le droit des affaires est une notion aux contours relativement flous. Il s'agit d'un
ensemble de règles applicables aux entreprises, à leurs relations entre elles,
mais aussi plus généralement à la vie des affaires. C'est donc une branche du
droit privé (même s'il existe par ailleurs un « droit public des affaires »).

Au Maroc, le droit des affaires a pour vocation de réglementer la vie des affaires.
Il regroupe plusieurs disciplines :
 Le droit commercial,
 Le droit des sociétés,
 Le droit bancaire
 Le droit de la concurrence,
 Le droit de la propriété intellectuelle.

Dans les nombreux enseignements, notamment universitaires, de droit des


affaires, on inclut généralement dans cette matière d'autres branches du droit
comme le droit du travail et le droit international privé (dans sa partie
commerciale).

Le droit des affaires est donc une matière qui recouvre ou recoupe de nombreux
domaines juridiques. Du fait de la nécessité de s'adapter aux contraintes
économiques, qui évoluent en permanence et de plus en plus rapidement, le droit
des affaires est en perpétuelle mutation.

La finalité du droit des affaires

La règle de droit a essentiellement une finalité sociale puisqu’elle va permettre


aux membres d’une société de vivre bien ensemble. Elle peut prendre deux formes
: l’ordre et la sécurité ou alors la justice.

 L’ordre et la sécurité : La règle de droit a pour but de répondre à un besoin


de sécurité entre les humains. Elle permet donc d’éviter le conflit en
précisant ce que l’on peut faire ou non, ce qui est interdit ou pas.
 La justice : Les règles de droit accordent des prérogatives. Si nous
respectons la loi, c’est parce qu’elles traduisent un sentiment de justice.

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1.2. Les acteurs et les sources de droit des affaires

Les acteurs de droit des affaires


Il existe deux types d’acteurs :
 Les commerçants (sujet classique du droit des affaires) : ceux qui exercent
des actes de commerce et en font leur profession habituelle. Cette définition
renvoie à l'approche objective (droit commercial, c'est le droit des actes
commerciaux).

 Les professionnels (non commerçants) : les personnes qui n’ont pas la


qualité des commerçants (professions libérales, courtiers, les représentants
commerciaux, les salariés-commerciaux…)

Le commerçant : une personne (physique ou morale) qui exerce des actes de


commerce, à titre de profession habituelle, en son nom et pour son compte.

Conditions requises pour la qualité du commerçant


 Les conditions liées à la personne :
- La capacité commerciale : âgée + 18 (Les mineurs ne peuvent pas
devenir commerçants).
- Les interdictions : Les déchéances et Les incompatibilités
 Les conditions liées à l’activité
- Les actes de commerce par nature : actes des activités commerciales
- Les actes de commerce par la forme : actes de la lettre de change ou
du billet à ordre
- Les actes de commerce par accessoire : actes acceptés par le
commerçant à l'occasion de son commerce
- Les actes de commerce mixtes : actes de commerce avec d'autre
formes d'actes (ex: civil)

Les sources de droit des affaires


Les sources classiques du droit des affaires :
 La Loi :
- La constitution,
- Les actes votés par le parlement (Le code de commerce, Les lois sur
les sociétés, La loi bancaire, Le droit commun …)
- Les actes ratifiés par le parlement (traités internationaux) et les règles
du droit émanant du pouvoir exécutif notamment les décrets et les
arrêtés.
- Les sources administratives ou réglementaires : Elles précisent les
conditions d’application de la loi (les décrets, Les circulaires …)

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 La jurisprudence : les décisions rendues par les juridictions du royaume


et plus particulièrement celle de la cour suprême. La jurisprudence est une
source indirecte du droit.
 La doctrine : l’ensemble des opinions émises par les spécialistes du droit :
praticiens (avocats, juriste d’entreprise, magistrats, conseillers juridiques)
et enseignants.

Les sources propres au droit commercial : les usages

Les usages sont des règles coutumières, c'est-à-dire qui ne sont inscrites
dans aucun texte mais que la pratique a inventé pour régler des situations
juridiques réglementées.
 Il faut qu’il soit largement répandu dans le milieu social, dans une
profession, dans une localité ;
 Il faut qu’il soit constant c'est-à-dire qu’il ait eu une certaine durée ;
 Il est nécessaire que l’usage soit considéré comme ayant une force
obligatoire par la population qui l’adopte.

Les usages constituent une source importante du droit des affaires. Non
seulement ils ont été historiquement à l’origine de celui-ci, mais ils continuent
de faciliter son adaptation à l’évolution de l’économie.

En droit international, les usages aboutissent à une unification des pratiques


plus rapides que si l’on devait attendre la conclusion et l’entrée en vigueur d’une
convention internationale

1.3. L’évolution historique et Les caractéristiques du droit des affaires

L’évolution historique de droit des affaires

Le droit marocain des affaires a fait l'objet de réformes depuis une


quinzaine d'années ; il s'agit en particulier des réformes suivantes : réforme de la
Bourse des valeurs de Casablanca en 1993 réforme du code de commerce en
1995.

En 1995 a été adoptée la Charte de l'investissement réforme du droit de la


propriété industrielle, littéraire et artistique avec la loi sur les droits d'auteur et
droits voisins en 1997 création des juridictions de commerce en 1997 loi sur la
liberté des prix et de la concurrence en 2000.

Les caractères de droit des affaires :

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La règle de droit des affaires s’en distingue aussi bien par sa finalité que par ses
caractères spécifiques. Elle est obligatoire et s’impose à toute personne qui a le
devoir de la respecter.

Elle est aussi abstraite car elle vise une situation qui est susceptible de se produire,
mais ne décrit pas une situation réelle... Elle est aussi permanente et a une finalité
sociale.

En résumé, les caractères de droit des affaires sont :


 Obligatoire et coercitive
 Générale et abstraite (impersonnelle)
 Permanente et a une finalité sociale.

2. Les Régimes juridiques régissant les contrats


2.1. La définition de contrat

Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire, ou à ne pas faire quelque chose.
La convention au sens juridique signifie l’accord de volonté entre deux ou
plusieurs personnes, qui produisent des effets juridiques.
Les parties contractantes sont les personnes qui ont exprimé leur volonté de
participer au contrat, les tiers sont les personnes non concernées par le contrat.
Exemples de contrats : le mariage, l’achat d’une voiture, la location d’une
maison…

2.2. Classifier les contrats

Selon le mode de formation :

Désignation du
Identification Exemples
contrat
Les termes du contrat sont librement
De gré à gré Le mariage
discutés par les parties
Les termes du contrat sont imposés par Le contrat de transport
D’adhésion
une partie seulement aérien
Le contrat est valable par l’accord de
Consensuel La vente ordinaire
volonté des parties
En plus de l’accord de volonté, la validité
Solennel du contrat nécessite la rédaction d’un Le mariage
acte.
La validité du contrat nécessite la remise
Réel Le contrat de prêt
d’une chose par une partie à une autre.

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Selon le contenu :
Désignation du Identification Exemples
contrat
Synallagmatique Chaque partie au contrat a une obligation à
Le louage
ou bilatéral exécuter
Unilatéral Seule une partie s’oblige, l’autre accepte La donation
A titre onéreux Chaque partie tire un avantage de l’autre La vente
A titre gratuit Une partie tire un avantage de l’autre Le prêt sans intérêt
Les obligations et les avantages sont connus
Commutatif Le louage
au moment de la conclusion du contrat
La réalisation de l’obligation dépend d’un Le contrat
Aléatoire
événement incertain d’assurance

Selon la durée :
Désignation du Identification Exemples
contrat
Instantané L’obligation s’exécute immédiatement La vente ordinaire
A exécution L’obligation s’exécute sur une durée plus Le louage
successive ou moins longue
A durée Le terme du contrat est fixé à l’avance Le CDD
déterminée
Durée Le terme du contrat est indéterminé Le CDI
indéterminée

2.3. Les conditions de validité du contrat.

Les conditions de validité du contrat


La validité des contrats est soumise à des conditions de fond et de forme.
 Les conditions de fond :
- Le consentement ou la volonté réciproque de se contracter
- La capacité juridique des contractants
- L'objet du contrat qui doivent être possible et licite
- La cause du contrat qui doivent être possible et licite
 Les conditions de forme
- L’acte peut être sous-seing privé ou authentique.
- En règle générale, les contrats sont consensuels (écrit ou verbal).
Dans certains cas, la rédaction d’un acte écrit est une condition
fondamentale à la validité du contrat.
- La non satisfaction des conditions ci-dessus entraine la nullité du
contrat

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La nullité du contrat :
La nullité sanctionne l’inobservation des conditions qui sont requises pour assurer
la validité du contrat. La nullité affecte les rapports entre les parties contractantes,
et peut être causé suite à la production de l’un de ces éléments :
- L’objet n’est pas déterminé.
- La cause est illicite ou immorale.
- Le consentement est vicié.

La nullité du contrat n’est pas automatique. Elle est demandée au tribunal qui en
apprécie les motifs

3. Les Régimes juridiques régissant les obligations


3.1. Définition de l’obligation

Au sens courant du terme, l’obligation désigne un lien qui assujettit à une norme
quelconque : religieuse, morale, sociale…

Dans une acceptation plus restreinte, l’obligation désigne le lien de droit existant
entre deux personnes et, en vertu duquel, l’une (le débiteur) doit faire quelque
chose pour l’autre (le créancier).

L’obligation au sens juridique, est un lien de droit entre deux ou plusieurs


personnes, par lequel l’une (le débiteur) doit donner, faire ou ne pas faire quelque
chose au bénéfice d’une autre (le créancier).
Exemples :
- Le vendeur doit livrer la marchandise.
- L’avocat doit défendre le client.
- Le salarié ne doit pas divulguer le secret professionnel.

3.2. Les principales obligations communes de droit commercial

Les principales obligations communes à toutes les personnes :


- Immatriculation au registre de commerce
- La tenue d’une comptabilité
- L’ouverture d’un compte bancaire
- Les obligations fiscales (déclaration et paiement des impôts)

3.3. Les fondements juridiques des obligations

Les exigences comptables :

La loi 9-88 sur les obligations comptables des commerçants

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Selon l’article 1 de Loi n ° 9-88 relative aux obligations comptables des


commerçants. Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant
au sens du Code de commerce est tenue de tenir une comptabilité dans les formes
prescrites par la présente loi :
 Enregistrement comptable chronologique opération par opération et jour
par jour des mouvements affectant les actifs et les passifs de son entreprise
dans un registre dénommé « livre journal ».
 Etablissement d’un manuel qui décrit l’organisation comptable si le CA<
10 millions dhs .
 Faire un inventaire au moins une fois par exercice
 Etablissement des états de synthèse
 L’établissement des états de synthèse, sauf circonstances exceptionnelles
justifiées dans l’état des informations complémentaires, doit se faire au plus
tard dans les trois mois suivant la date de clôture de l’exercice.

Le code de commerce

Extrait du code de commerce


Titre IV : les obligations du commerçant Chapitre premier :
Les obligations comptables et la conservation des correspondances

- Article 18 : Tout commerçant, pour les besoins de son commerce, a


l’obligation d’ouvrir un compte dans un établissement bancaire ou dans un
centre de chèques postaux.
- Article 19 : Le commerçant tient une comptabilité conformément aux
dispositions de la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants promulgués par le dahir n° 1-92-138 du 30 joumada II 1413 (25
décembre 1992). Si elle est régulièrement tenue, cette comptabilité est admise
par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison des faits de
commerce.
- Article 20 : Les tiers peuvent opposer au commerçant le contenu de sa
comptabilité même irrégulièrement tenue.
- Article 21 : Lorsque les documents comptables correspondent à un double qui
se trouve entre les mains de la partie adverse, ils constituent pleine preuve
contre elle et en sa faveur.
- Article 22 : Au cours d’une instance judiciaire, le tribunal peut ordonner d'
office ou à la requête de l' une des parties, la représentation ou la
communication des documents comptables.
- Article 23 : La représentation consiste à extraire de la comptabilité les seules
écritures qui intéressent le litige soumis au tribunal. Article
- 24 : La communication est la production intégrale des documents comptables.
Elle ne peut être ordonnée que dans les affaires de succession, de partage, de
redressement ou de liquidation judiciaire et dans les autres cas où ces
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documents sont communs aux parties. La communication a lieu de la manière


établie entre les parties et, si elles ne peuvent s'accorder, moyennant le dépôt
au secrétariat greffe de la juridiction saisie.
- Article 25 : Lorsque sur injonction du juge, le commerçant refuse de produire
sa comptabilité ou déclare ne pas en avoir, le juge peut déférer le serment à l'
autre partie pour appuyer ses prétentions.
- Article 26 : Les originaux des correspondances reçues et les copies des
correspondances envoyées doivent être classés et conservés pendant dix ans à
compter de leur date. En cas de concordance entre les énonciations des
originaux détenus par l' une des parties et des copies détenues par l' autre, les
uns et les autres ont la même force probante.

3.4. Les caractères des obligations

Les trois caractères que revêt l’obligation :


- Obligatoire : Le créancier peut saisir la justice pour faire sanctionner
l’inexécution de l’obligation par le débiteur. L’obligation est un lien de droit.
- Patrimonial : Elle peut être transmise, entre vifs (cession de créance) ou à
cause de mort. L’obligation a une nature pécuniaire
- Personnel : l’obligation est un droit personnel, et non un droit réel. Il s’agit
d’un lien entre des personnes, et non d’un rapport entre une personne et une
chose. L’obligation existe entre des personnes.

4. Les notions juridiques régissant le fonds de commerce


4.1. Définir le fonds de commerce

Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des
biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales.

Le fonds de commerce est l’ensemble des éléments corporels et incorporels


appartenant à un commerçant et qui constituent une entité juridique distinctes des
éléments qui le composent.

4.2. Les éléments du fonds de commerce

Les éléments incorporels d'un fonds de commerce sont :


 La clientèle et l'achalandage (l’élément essentiel);
 Les éléments de la propriété industrielle : Le nom commercial, la marque et
l'enseigne;
 Les dessins et modèles industriels
 Les brevets d'invention

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 Le droit au bail ; La loi confère au propriétaire du F.C un droit au bail, c’est-


à-dire au renouvellement du bail ou à défaut une indemnité de la part du
bailleur si ce dernier veut lui donner congé.

Les éléments corporels du fonds de commerce :


 Les marchandises ;
 Le matériel et l'outillage

4.3. Les différentes opérations sur le fonds de commerce.

La vente de fonds de commerce


Vendeur Acheteur
• Payer le vendeur ;
• Mettre à la disposition de l’acheteur le FC ;
• Effectuer une publicité pour
Obligations • Garantir l’acheteur contre les fraudes ;
informer les créanciers du
• Ne pas concurrencer son acheteur
vendeur.
En cas de vente à crédit, la loi protège le vendeur
des risques de non recouvrement en lui • Le droit d’annuler le contrat
accordant. d’achat : si le vendeur n’a pas
Les privilèges : exécuté les mentions figurant
• Le droit de préférence : le vendeur impayé peut dans l’acte de commerce,
se faire rembourser avant les autres créanciers, l’acheteur peut demander la
Protection
il suffit de le faire inscrire dans un délai de nullité du contrat pour cause de
15 jours. dol.
• Le droit de suite : ce droit lui permet de saisir et • L’acheteur est protégé contre la
faire vendre le fonds concurrence déloyale faite par le
L’action résolutoire : l'annulation de la vente et vendeur.
reprendre la propriété de son fonds.

Le nantissement de fonds de commerce

Pour garantir une dette, un emprunt auprès d’un établissement financier, le


propriétaire du fonds de commerce peut le donner en gage au créancier.

Les conditions du nantissement :


 Les conditions de forme: Le nantissement doit etre constate par un ecrit
 Les conditions de fond : Le nantissement peut porter sur toutes les
composantes du fonds de commerce à l’exception des marchandises.

Les effets : En cas d’insolvabilité du débiteur, le créancier peut exercer ses


privilèges à savoir le droit de préférence et le droit de suite.

La gérance libre (la location)

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• La gérance libre : contrat par lequel le propriétaire d'un FC en concède


totalement ou partiellement la location a un gérant qui l'exploite.
• Les effets
• A l'égard de débiteur :
• Il doit modifier l'inscription au registre de commerce avec la mention
"gérance libre"
• Il est solidairement responsable avec le gérant pondant 6 mois.
• A l'égard du gérant locataire
• Il est tenu d'indiquer sur documents commerciaux son nom, son
numéro au registre de commerce et sa qualité de gérance libre du
fonds.
• A l'égard des créanciers du bailleur de fonds
• Lorsque le contrat peut porter des préjudices aux créanciers, le
tribunal peut déclarer, exigible les créanciers antérieurs ayant pour
cause l'exploitation de dit fonds.

5. Les notions juridiques régissant les sociétés commerciales


5.1. Les fondements juridiques régissant le contrat de société

Définition de la société

Une société est, selon sa définition juridique, un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes décident de mettre en commun des biens ou leur industrie en
vue de partager les bénéfices, les économies ou les pertes qui en résulteront.
Exceptionnellement, une société peut également être la création d’une seule
personne.

Les trois éléments fondamentaux qui caractérisent la société :


- Des apports effectués par les associés,
- La vocation de chacun d’eux à participer aux bénéfices et aux pertes,
- La volonté commune de s’associer (affectio societatis).

Les fondements juridiques régissant le contrat de société :


- La Loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes, promulguée le 30 août
1996,
- La Loi n°5-96 relative aux sociétés en nom collectif, la société en
commandite simple et par actions, la société à responsabilité limitée et
la société en participation

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5.2. Les conditions de formation des sociétés

 Les conditions de fond :


- Les associés (Pluralité d'associés) : le contrat est conclu entre deux ou
plusieurs personnes. Mais il y a des exception (SARL AU)
- La mise en commun d'apports (en nature ou en argent) : Sans apports il
n'est pas de société. L'apport est le contrat par lequel l'associé affecte un
droit ou un bien à la société en contre partie de la remise de titres sociaux.
- La recherche du bénéfice et la contribution aux pertes :La vocation aux
bénéfices et aux économies doit exister au profit de tous les associés , il
n'est pas nécessaire qu'elle soit égale pour tous
- L'affectio societatis : la volonté des associés de collaborer ensembles. la
volonté de participer au pacte social.

 Les conditions de forme :


- La rédaction, la signature et l’enregistrement des statuts
- La Souscription du capital par les associés
- Le dépôt des fonds en banque (pour les sociétés qui exigent un capital
minimum)
- Le dépôt de pièces de constitution (statuts, les actes de nomination des
premiers dirigeants...) au tribunal
- La publicité de la constitution

5.3. Les différents types de société

Les différents types de société commerciales :


 Les sociétés de capitaux ou par action : La société anonyme et La Société en
commandite par actions
 Les Sociétés de personnes ou par intérêt : La Société en nom collectif, La
Société en Commandite Simple et La Société en Participation
 La Société à responsabilité limitée (S.A.R.L)

Cette classification est basée :


 Sur le rôle que joue la considération de la personne des associés. Dans une
société de personnes, le crédit personnel de chaque associé est le motif
déterminant de la constitution de ces sociétés ; tandis que seule l’importance
des capitaux apportés présente un intérêt dans les sociétés de capitaux.
 Sur les garanties offertes aux créanciers sociaux. Dans les sociétés de
personnes, les associés sont personnellement et solidairement tenus sur leurs
biens des engagements de la société. Dans les sociétés de capitaux, les
actionnaires ne sont responsables qu’à concurrence du montant de leur apport.
Cette forme de société n’a pour élément de crédit que le capital social. Il s’agit
de sociétés indépendantes de la considération des personnes.
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Les caractéristiques des différents types de société commerciales

EI SNC SCS SCA SARL SA SAS


Minimum de 300.000 10.000 300.000 300.000
- - -
capital social MAD MAD MAD MAD
25% au 25% au
100% au moment de moment de 100% au
Libéralisation
- - - moment de constitution. constitution moment de
de capital
constitution Le reste Le reste constitution
dans 5 ans dans 3 ans
1 ou
Nombre Min. Min. : 2
associé Min. : 2 Min. : 4 Min. : 5 Min. : 2
d’associés :2 Max. : 50
de fait
Associée
Responsabilité Totale et (commandités) Limitée aux Limitée Limitée
associée
sur les dettes indéfinie Limitée apports aux apports aux apports
(commanditaire)

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