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COURS THEORIQUE : MALADIES PARASITAIRES ET MYCOSIQUES

NGUEDE FOUDA LEOPOLD


INFIRMIER SUPERIEUR PRINCIPAL

PLAN DU COURS

I- INTRODUCTION

II- CONTENU/ OBJECTIFS

III- CONCLUSION

IV- BIBLIOGRAPHIE
I- INTRODUCTION
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Les maladies parasitaires et mycosiques sont des maladies provoquées par la transmission
d’un micro-organisme ou d’un agent infectieux : virus, bactérie, parasite, champignon,
protozoaire. Etant donné que celles-ci peuvent se transmettre, directement ou indirectement,
d’une personne à l’autre, une bonne connaissance de celles-ci, non seulement permettrait une
prise en soins efficace des patients, mais aussi serait justifiée pour l’adoption des mesures de lutte
nécessaires afin de réduire la propagation de ces agents qui résisteraient aux médicaments
antimicrobiens.

II- CONTENU / OBJECTIFS


OBJECTIF GENERAL (EDUCATIONNEL DU COURS) :
A la fin de cet enseignement, l’étudiant IDE1, doit être capable d’administrer les soins
infirmiers à un patient atteint de maladies parasitaires et mycosiques dans les limites de ses
responsabilités professionnelles.

OBJECTIFS SPECIFIQUES:
 Définir en des termes simples et précis chaque maladie en spécifiant les causes et les
facteurs favorisants.
 Enumérer tous les signes et symptômes de chaque maladie en précisant au moins 3
examens complémentaires devant être effectués en vue du diagnostic.
 Citer au moins 2 complications de chaque maladie.
 Expliquer les éléments de traitement et de surveillance d’un patient souffrant de l’une des
pathologies.

A- SEMIOLOGIE
 Fièvre : Elle se définit comme une élévation de la température, dépassant 38°C le matin 38°3 C le
soir, alors que le sujet est au repos depuis plus d’un quart d’heure et à jeûn depuis plus de 2
heures.
C’est un signe très fréquent au cours de nombreuses maladies. Elle traduit la défense du corps
contre les multiples agressions qu’il peut subir.
La température normale du corps varie entre 36°6 C et 37°C.
Indépendamment de son étiologie, la fièvre peut être grave : chez le nourrisson et l’enfant de
moins de 4 ans : risque de convulsions hyperthermiques et/ou de déshydratation ; chez le
vieillard : risque de déshydratation et de troubles du comportement.

 Anorexie : C’est la perte partielle ou totale de l’appétit. Elle est fréquente au cours des
maladies en évolution. Elle est particulièrement importante au cours des maladies
infectieuses, de maladies malignes (cancers, leucémies), etc.

 Asthénie : Elle désigne la sensation de fatigue ressentie par le patient. Ce terme est réservé à la
fatigue pathologique (anormale), c’est-à-dire ne succédant pas à un effort physique ou
intellectuel. Elle apparaît donc sans effort, ou après un effort minime.
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 Céphalées : C’est une douleur violente et tenace de la tête. De grande importance en neurologie,
elle peut se voir dans : les méningites, les troubles vasculaires et les processus expansifs
intracrâniens (tumeurs, hématomes).

 Frissons : Un frisson est un tremblement inégal et irrégulier accompagné d’une sensation de


froid ; c’est le début de la fièvre.

 Courbatures : C’est est une sensation de douleurs et de fatigue musculaire ressentie après un
effort physique important ou lors d'états fébriles.

 Sensibilité : C’est la propriété que possèdent certaines parties du système nerveux de recevoir, de
transmettre ou de percevoir des impressions. Celles-ci peuvent être recueillies à la surface du
corps (c’est la sensibilité superficielle) ou dans l’intimité de l’organisme (sensibilité profonde :
sensibilité musculaire, osseuse, articulaire).

 Rougeur : Ce sont des taches qui apparaissent au visage et en général sur la peau.

 Chaleur : C’est une sensation de chaud qui ordinairement est incommode.

 Troubles du transit : Ce sont toutes les anomalies de fonctionnement en rapport avec le


déplacement du contenu du tube digestif depuis le pylore jusqu’au rectum, sous l’influence des
contractions péristaltiques de l’intestin.

 Eruptions cutanées : C’est toute apparition sur la peau soit de taches (rougeurs, ...), soit
d’éléments figurés (phlyctènes, ...), avec ou sans fièvre.

 Lésions des muqueuses : Elles sont des changements, appréciables à nos moyens d’investigation,
survenus dans les caractères anatomiques et histologiques d’un organe (tissu épithélial humide
revêtant certains conduits et cavités de l’organisme), sous l’influence d’une cause morbide.

 Hypertrophie des ganglions lymphatiques : C’est l’augmentation de volume des ganglions


lymphatiques en rapport avec des altérations anatomiques variables.

 Douleur : Impression anormale et pénible reçue par une partie vivante et perçue par le cerveau.
La douleur est spontanément ressentie ou réveillée par la pression.
 Douleur abdominale : Elles sont caractérisées par 6 points :
- le siège (oriente vers un organe)
- l’irradiation (trajet décrit par la douleur)
- le rythme quotidien (la douleur est liée au fonctionnement de l’organe qui souffre)

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- la périodicité (évolution dans le temps)
- le type de douleur (crampes, brûlures, simple pesanteur épigastrique, coliques paroxystiques,
crises douloureuses très violentes)
- les facteurs favorisant ou calmant la douleur.

 Déformation : Anomalie acquise d’une partie du corps. Elle accompagne souvent les lésions
traumatiques de l’organisme.

 Œdème : Infiltration séreuse de divers tissus, en particulier du tissu conjonctif. Au niveau de la


peau, l’œdème se révèle par un gonflement indolore et sans rougeur qui garde pendant quelques
temps l’empreinte du doigt (godet).

 Inflammation : Etat morbide caractérisé par la chaleur, la douleur, la rougeur et la tuméfaction de


la partie malade.

 Impotence fonctionnelle : Perte temporaire ou définitive de l’utilisation d’une partie de


l’organisme. Elle accompagne souvent les traumatismes.
 Ictère : jaunisse ; c’est la coloration jaune des téguments plus ou moins intense de la peau et des
muqueuses, due à l’imprégnation des tissus par la bilirubine.

B- PATHOLOGIES PARASITAIRES ET MYCOSIQUES


* Classes des parasites :
Il existe 3 types de parasites :
- Microorganismes unicellulaires : protozoaires, micro sporidies.
- Helminthes multicellulaires : vers.
- Ectoparasites : la gale, les poux.
B1/ Paludisme
1- Définition
Le paludisme (communément appelé la malaria, appelé également fièvre des marais) est une
maladie parasitaire infectieuse due à un protozoaire du genre Plasmodium ; Ce protozoaire est
transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anophèles.

Il existe 4 espèces infectantes du parasite Plasmodium pour l’homme :


- Plasmodium falciparum (fréquemment rencontré, peut provoquer une forme mortelle)
- Plasmodium vivax (largement répandu, mais ne donne pas de forme mortelle)
- Plasmodium ovale (moins rencontré)
- Plasmodium malariae (moins rencontré).
- On cite une 5ème espèce infectante pour l’homme : le Plasmodium knowlesi
(plasmodium habituel du singe accidentellement transmis à l’homme).

On distingue :
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* Le paludisme est simple lorsque le malade ne présente aucun signe de gravité. Son tableau peut
comporter la fièvre et la fièvre et l’un ou plusieurs des symptômes suivants : - Frissons - Maux de
tête - Courbatures - Douleurs articulaires - Douleurs abdominales - Troubles digestifs (perte
d’appétit, diarrhée, nausées, vomissements).

* Le paludisme est dit grave lorsque le malade présente une parasitémie à Plasmodium
Falciparum (microscopie ou TDR (TDR (Test Diagnostique Rapide) du paludisme détectent les
antigènes spécifiques (protéines) produits par les parasites du paludisme.), Goutte épaisse, etc. ...)
positif à P. Falciparum), et l’un ou plusieurs des signes suivants :
→ TROUBLES DE LA CONSCIENCE (agitation, confusion, délire, obnubilation,
somnolence, coma)
→ CONVULSIONS
→ DETRESSE RESPIRATOIRE AIGUË (respiration superficielle, respiration rapide,
tirage…)
→ VOMISSEMENTS REPETES : (empêchant un traitement par la bouche)
→ DESHYDRATATION : (soif, lèvres sèches, yeux enfoncés, fontanelle enfoncée, pli
cutané abdominal persistant, absence des larmes chez l'enfant)
→ ANEMIE SEVERE (pâleur palmo plantaire et conjonctivale sévère, Taux
Hémoglobine < 5g/dl ou Hématocrite < 40 mg/dl or 2.2 mmol/l
→ ICTERE (Jaunisse), coloration jeune des téguments et des muqueuses
→ SAIGNEMENT ANORMAL (au point d’injection, épistaxis, gingivorragie, y compris
saignements
→ URINES NOIRES OU « COCA COLA » (Hémoglobinurie massive)
→ FATIGUE EXTREME (le malade est incapable de s'asseoir ou de se tenir debout)
→ URINES RARES OU ABSENTES (Insuffisance rénale aiguë : moins de 400 ml
d’urine par jour chez l’adulte et moins de 12ml/kg/jour chez l’enfant)
→ ACIDOSE CLINIQUE (Respiration ample et profonde)
→ TEMPERATURE ELEVEE : T > 40ºC (prise rectale) ou 39,5°C (axillaire)
→ CHOC : (TA basse (TA systolique < 70 mm Hg chez l’adulte ou < 50mm Hg chez
l’enfant) ou imprenable, pouls rapide et faible, extrémités froides).

- Hypoglycémie (Glycémie 5% de globules rouges parasités ou > 250 000/μl)


- Hyperlactatemie (lactate >5mmol/l)
- Insuffisance rénale (créatininémie > 265 μmol/l)
- Hémoglobinurie
- Anémie sévère (Hb < 15%)
- Hyperparasitémie (parasitémie > 5% de globules rouges parasités ou > 250
000/μl)
- Acidose métabolique (Bicarbonates plasmatiques).
N.B :
▀ En cas de paludisme grave : administrer immédiatement par voie parentérale la 1ère dose
d’Artésunate injectable ou à défaut l’Artéméther injectable et le référer si nécessaire à l’échelon
approprié dans les meilleurs délais.
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▀ Sujets neufs : Les sujets doivent être traités comme paludisme grave en cas de présence de
signes de gravité si non, considérer comme paludisme simple.

2- Causes
- piqûre de moustique infecté.
- transfusion sanguine d’une personne infectée.
- transmission de la mère au fœtus pendant la grossesse.

3- Symptômes
- fièvre
- appétit médiocre
- diarrhée, nausées, vomissements (occasionnellement)
- douleur abdominale
- douleur musculaire
- frissons et sueurs
- céphalées
- hypotension orthostatique.
- anémie
- convulsions
- insuffisance rénale
- coma.

4- Diagnostic
- Biologique : analyses sanguines (TDR (tests diagnostiques rapides (TDR) du paludisme
détectent les antigènes spécifiques (protéines) produits par les parasites du paludisme.), Goutte
épaisse, Densité parasitaire (nombre de TPF/mm3, etc. ...).
- Clinique.

5- Traitement
- il dure 3 à 7 jours selon le type de médicaments.
* L’Artésunate injectable (plus efficace et facile à administrer) IV est désormais le traitement
de 1ère intention du paludisme grave à P. Falciparum chez l’adulte et chez l’enfant, quel que soit
l’âge, doit toujours être suivi d’un traitement CTA (la combinaison thérapeutique à base
d’artémisinine (ACT)) de 3 jours.
La dose requise doit être calculée (Dose en mg = Poids du patient en kg × 2,4mg) et le nombre
de flacons d’Artésunate nécessaire doit être déterminé avant de reconstituer la poudre
d’Artésunate.
Soit : à 0H- à 12H- 24H ; puis une fois par jour jusqu’à ce que le traitement par voie orale puisse
être substitué.
* TD.

* Si l’on n’a pas d’Artésunate injectable, il peut être remplacé par l’Artéméther ou la quinine.
- Artéméther (IM) :

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Posologie adulte : 3.2 mg/Kg par jour, en deux prises (12 heures d’intervalle), administrés en
injection IM le premier jour. Puis 1.6 mg/Kg, une fois par jour pendant les 6 jours suivants.
L’injection est faite au quadrant supéro-externe de la fesse ou à la face antérieure de la cuisse.

Posologie enfant : 3.2 mg/Kg par jour, en deux prises (12 heures d’intervalle), administrés en
injection IM le premier jour. Puis 1.6 mg/Kg, une fois par jour pendant les 6 jours suivants .
L’injection est faite au quadrant supéro-externe de la fesse ou à la face antérieure de la cuisse.

- Quinine :
Schéma 1 : Ce schéma utilise une dose de charge de quinine : Dose de charge : 16,6 mg/kg de
quinine base. Dans le sérum glucosé à 5 % ou 10 % avec électrolytes (NaCl, KCl, Calcium
gluconate) sans dépasser 1 g de quinine base, à passer en 4 heures. Dose d’entretien : 8 heures
après le début de la dose de charge, donner 8, 3mg/kg de quinine base dans le sérum glucosé à 5
% ou 10 % à passer en 4 heures toutes les 8 heures, sans dépasser 500mg de quinine base par
dose.
Schéma 2 : Ce schéma n’utilise pas la dose de charge : Quinine base : 8,3 mg/ kg de quinine base
en perfusions de 4 heures, toutes les 8 heures. • Dose maximale 1,5 g par jour de quinine base.

N.B :
- Si le malade a reçu de la quinine dans les 24 heures précédentes ou de la Méfloquine dans les 7
jours précédents, ou si le malade a une affection cardiaque, la dose de charge ne doit pas être
administrée, seul le schéma sans dose de charge doit être suivi dans ce cas.
- Quel que soit le schéma choisi, le relais est pris par voie orale quand le malade peut avaler, à
raison de 8,3 mg/ kg de quinine base toutes les 8 heures jusqu’au 7è jour à partir du début du
traitement, ou à défaut par une combinaison thérapeutique à base d’Artémisinine (Artésunate-
Amodiaquine ou Artéméther-Luméfantrine) pendant 3 jours.

* Antipyrétique.

Il est à noter que les monothérapies utilisées pour la prise en charge du paludisme simple ont été
retirées du marché à cause des résistances et que le traitement du paludisme simple actuellement
préconisé est la combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (ACT : Arteminisin-based
Combinaison Therapy).
Le Cameroun a choisi 2 ACT :
- Artéméther-Amodiaquine Cp (ASAQ : Artésunate/Amodiaquine).
- Artéméther-Luméfantrine Cp (AL) : (Bi-Malaril Nourrisson, Enfant, Adolescent : Poudre pour
suspension buvable ; Artéfan Cp Adulte).

Autres :
- Dihydroartémisinine+Pipéraquine (DHA-PPQ) (Duo-Cotecxin Cp).
- Co-Arinate Adulte (200mg d’Artésunate ; 500mg de Sulfaméthoxypyrazine ; 25mg de
pyriméthamine) : 1Cp : H0 ; 1Cp : H24 ; 1Cp : H48.

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6- Prévention
- dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide
- nettoyer les alentours de maisons d’habitation
- etc. ...
- La femme enceinte doit prendre quatre doses de Sulfadoxine-pyrimethamine à partir du
deuxième trimestre de la grossesse (16 semaine d’aménorrhée). • L’intervalle entre deux doses
doit être au moins d’un mois (4 semaines).

B2/ Schistosomiases (Bilharzioses ou Schistosomes)


1. Définition : C’est une maladie parasitaire due à la pénétration à travers la peau d'un ver plat, le
trématode, du genre Schistosoma, appelé plus communément bilharzie. Celui-ci se loge dans les
veines et la maladie est susceptible de se manifester par des signes locaux ou par des symptômes
dus à une atteinte des viscères.

2. Causes
Chaque espèce de ver parasite une espèce de mollusques d'eau douce bien précise.
- La transmission de la maladie s'effectue au contact de l'eau contenant les larves.
C'est la pénétration à travers la peau (transcutanée) de cercaires (larves de trématode) qui
provoque cette affection chez les individus travaillant les pieds dans l’eau.
La contamination se fait essentiellement dans les rizières, lieu où les individus sont
particulièrement exposés.
• Puis, les bilharzies s'installent dans les veines du malade à partir desquelles la femelle migre
vers la vessie ou les intestins, où les œufs sont éliminés dans l'urine et dans les selles.

3. Symptômes
Il existe plusieurs variétés de Schistosoma :
a) Schistosoma haematobium (bilharziose vésicale ou hématurie d'Egypte).
- Cette maladie est contractée par les individus marchant pieds nus dans les terrains humides.
- Tout d'abord, le malade présente une affection cutanée à l'endroit de pénétration des cercaires
(larves de schistosomiase) se traduisant par l'apparition d'une dermite papuleuse s'accompagnant
d'un prurit (forte démangeaison).
A celle-ci s'associent des symptômes tels que : fièvre ; céphalées ; troubles intestinaux ; une
urticaire (réaction allergique) géante.
- Ce n'est qu'après un délai de trois mois que le parasite, une fois devenu adulte, s'installe dans les
veines de la vessie du patient. Ceci se traduit par des difficultés à uriner, une pollakiurie et une
hématurie dont la caractéristique est de survenir en fin de mission de l'urine (hématurie
terminale ou finale).
- Le diagnostic est fait par :
→ Examen des urines au microscope qui montre la présence des œufs.
→ Cystoscopie (visualisation directe de l'intérieur de la vessie par l'intermédiaire d'un
tube muni d'un système optique) qui montre de petites zones hémorragiques et des tumeurs de
coloration framboisée.
- D'autres localisations du parasite sont possibles : dans l'appendice, dans les poumons, au niveau
de la conjonctive.
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- Complications :
→ susceptibles de survenir après une infestation par Schistosoma haematobium sont des
ulcères, des calculs, une insuffisance rénale, des fistules urinaires, une hydronéphrose
(augmentation de volume des cavités rénales due à la pression exagérée), des papillomes
(ressemblant à des verrues) et un cancer de la vessie.

b) Schistosoma mansoni (bilharziose intestinale, splénomégalie égyptienne). Le parasite vit à


l'intérieur de la veine porte à partir de laquelle les femelles migrent vers le foie, la vésicule
biliaire et les veines du gros intestin où elles vont pondre.
- Symptômes : Diarrhée s'accompagnant de déshydratation ; Cachexie progressive ;
Hépatosplénomégalie ; Cholécystite .
- Complications :
→ susceptibles de, survenir sont : Une occlusion intestinale (arrêt du passage des matières
et des gaz), Une hématémèse (vomissements de sang), Une cirrhose du foie (dégénérescence des
tissus hépatiques), Une fibrose pulmonaire (pouvant être à l'origine 'd'une défaillance de la pompe
cardiaque) ; une appendicite subaiguë (d'évolution relativement rapide).
- Diagnostic : présence d'œufs dans les selles confirme le diagnostic... ; biopsie (prélèvement) du
rectum.

c) Schistosoma japonicum (bilharziose artério-veineuse, Schistosoma intestinale, maladie de


Katayama). Cette maladie se voit tout particulièrement en Extrême-Orient où elle est endémique
(permanente)
- Le parasite est plus petit que pour Schistosoma mansoni et Schistosoma haematobium. Il vit
dans les artérioles et les veinules de l'intestin grêle de l'homme. On le retrouve également chez les
bovidés et d'autres animaux.
- Symptômes : fièvre élevée ; urticaire ; œdème
- Diagnostic : examens des selles du patient met en évidence les œufs dans les
selles des patients et éventuellement en effectuant une biopsie du rectum.

d) Schistosoma intercalatum (bilharziose recto-sigmoïdienne, Schistosoma intestinale). Cette


forme s'observe essentiellement en Afrique occidentale
-Diagnostic : Il montre une élévation des anticorps antibilharziens et un taux élevé
d'éosinophiles.

e) Schistosoma mekongi (Schistosoma intestinale).

4. Traitement
Patient à partir de 1 an quel que soit l’âge.
Posologie standard :
→ De Schistosoma haematobium, Schistosoma mansoni, Schistosoma intercalatum : le
praziquantel (Comprimés sécables dosés à 600mg).
- 40mg/kg de poids en 1 prise le soir.
- ou 2 doses de 20mg/kg de poids à 4 heures d’intervalle.
→ De Schistosoma japonicum, Schistosoma mekongi : le praziquantel : 2 doses de 30mg/kg de
poids ou 3 doses de 20/kg de poids à 4 heures d’intervalle.

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* Suivi : Recherche des œufs dans les selles 3 à 12 mois après le traitement.

* Pronostic : Quand l'infection est traitée assez tôt, et quand le patient est protégé
d’une infection, le pronostic est favorable.

5. Prévention
→ Education et contrôles sanitaires
→ Elimination des matières fécales (construction de latrines)
→ Absence de contact avec les eaux de surface infestées (installation de
puits)
→ Destruction des mollusques par des moyens chimiques
→ Contrôle des zones si possible filtrage et désinfection des eaux de baignade dans les eaux
autorisées.

B3/ Helminthiases
B3.1 Giardiase
1. Définition : Affection secondaire à une infection par un protozoaire, Giardia lamblia qui
parasite l'intestin grêle. Cette maladie entraîne des troubles digestifs qui s'installent quelquefois
de façon chronique.

2. Symptômes
- Souvent asymptomatique
- Diarrhées prolongées
- Stéatorrhée
- Fatigue
- Perte de poids

3. Diagnostic différentiel
- Autres causes de diarrhée chronique
- Autres causes de malabsorption

4. Examens complémentaires
- Examen direct des selles : Il permet d'identifier les kystes ou les trophozoïtes
- Biopsie de la paroi intestinale
- Test antigénique très coûteux (onéreux)

5. Traitement
- Le métronidazole 3 fois par jour pendant ou après le repas cinq à sept jours.
Enfant : 30mg/kg (max: 1.2 g) per os en 3 prises .
- Tinidazole 2 grammes dose unique chez adulte. Enfant : 50mg/kg.
Métronidazole et Tinidazole sont contre indiqués pendant la grossesse.

6- Prévention
- Boire que de l'eau non contaminée et manger que des aliments bouillis.

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B3.2 Ascaris
1. Définition : Ver rond appartenant à la classe des nématodes. Parmi les nématodes se trouve
l'ascaris lombricoïde. Ce parasite s'implante dans l'intestin grêle, où il se nourrit du contenu
intestinal constitué par le chyme.

2. Symptômes
- Pneumonie vermineuse (due aux larves circulant dans le sang),
- Syndrome de Löffler typique (Le syndrome de Löffler est le résultat d'une réaction allergique
du poumon se caractérisant par une gêne à la respiration; des signes radiologiques, une
augmentation dans le sang des éosinophiles .).
- Douleur abdominale.
-Ballonnements.
- Eructations (renvois).
- Crampes abdominales.
- Fatigue, signes d'irritabilité, nervosité, prurit, diarrhées, nausées, amaigrissement,
vomissements.
- Dans les cas les plus graves, apparition d’une obstruction intestinale, une inflammation de la
vésicule biliaire.

3. Examens complémentaires
- Recherche des œufs caractéristiques dans les selles .
- Vers adultes peuvent passer dans les vomissements voire les selles.
- mises en évidence dans les expectorations (rejet lors de la toux) quand il existe des
complications pulmonaires.

4. Traitement
- utilisation de Mébendazole ou Albendazole
- intervention chirurgicale pour traiter les complications à l'origine d'obstruction.

5. Prévention
- Décontaminer l’eau de boissons.
- Lavage des légumes crus, des fruits, des mains, surtout dans les zones où les selles humaines
sont utilisées comme engrais.

B3.3 Oxyure
1. Définition :
L'oxyure est un parasite du tube digestif (intestin grêle et gros intestin, rectum et anus) se
présentant sous la forme d'un ver appartenant à la famille des Ascarides.
L'oxyurose est la présence des oxyures dans le tube digestif humain. La contamination par des
oxyures se fait par l'intermédiaire des aliments, des doigts et particulièrement des ongles
contaminés qui transportent les œufs transmettant de cette manière la maladie.
L'oxyurose, chez les enfants, se transmet également par la literie, les jouets etc.
2. Symptômes
- Prurit anal

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- Cauchemars et insomnies.
- Asthénie (fatigue)
- Irritabilité, agitations
- Douleurs abdominales
- Diarrhée
- Difficultés scolaires
- Tics (démangeaison du nez)
- Inflammation de l'appareil génital de la petite-fille parfois (vulvovaginite)

3. Examens complémentaires
- Prélèvements sur le pourtour de l'anus du patient en utilisant une bandelette de type adhésive. Il
s'agit du Scotch-test qui permet l'examen direct' des oxyures au microscope.
- Examen de selles.
4. Traitement
- Il doit être appliqué à l'ensemble de la famille et consiste à utiliser des médicaments :
Le mébendazole, l'albendazole
- Désinfection des draps, des couvertures, des vêtements, etc...
- Couper les ongles et nettoyer les mains fréquemment essentiellement avant les repas et après le
passage aux toilettes.
- Le port d'un pyjama la nuit est également conseillé.
5. Prévention
- Hygiène correcte des mains.
- Brossage et section courte des ongles pour éviter l’auto-infection.
B3.4 Ankylostome
1. Définition/ Causes/ Transmission :
Pathologie parasitaire, due à la pénétration dans l'organisme des larves de vers appartenant à la
famille des nématodes.
La contamination se fait par l'intermédiaire des larves qui éclosent sur le sol à partir d'œufs se
trouvant dans les matière s fécales provenant des hommes.
Si un individu marche pieds nus sur le sol contaminé par les matières fécales, la peau des fesses,
les larves peuvent pénétrer dans l'organisme à travers la barrière cutanée.

2. Physiopathologie
Les deux espèces principales de nématodes responsables de cette parasitose sont Ankylostoma
duodénale et Necator americanus.
Les larves se fixent à la surface des cellules, composant la muqueuse de l'intestin grêle, entrainant
une anémie, résultat de nombreuses petites hémorragies permanentes. D'autre part, les larves sont
à l'origine d'un éclatement des globules rouges (hémolyse) lié aux substances qu'elles sécrètent.
La pénétration du parasite se fait soit par voie buccale, soit par voie cutanée. En passant par la
peau, il entraîne une dermatose spécifique se caractérisant par la présence de papulo-pustules
(petite surélévation s'accompagnant de petites croûtes de pus) qui siègent aux jambes. Cette
dermatose constitue ce que l'on appelle la phase pré-anémique de l'ankylostomiase.

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3. Symptômes
- Prurit important (démangeaisons).
- Toux gênant la déglutition mais également pour parler.
- Douleurs et brûlures de l'estomac, diarrhée, nausées et amaigrissement.
- Anémie (pâleur de la peau, essoufflement, gonflement du visage et des membres).

4. Examens complémentaires
- Examen de selles (recherche des œufs).

5. Traitement
- Albendazole 400mg.

6. Prévention
• Ne pas marcher les pieds nus ; ne pas s’asseoir directement sur le sol ; prohiber l'utilisation
d'engrais humain.

B3.5 Trichocéphales
1- Définition / Cause
La trichocéphalose ou trichiurose est une maladie parasitaire intestinale des mammifères, par un
ver rond, nématode.

2- Transmission
La contamination est oro-fécale.

3- Etiologie
Le Trichuris Trichiura.

4- Symptômes
- douleurs abdominales, diarrhée
- amaigrissement.

5- Diagnostic
- coprologie.

6- Traitement
Albendazole, Mébendazole

B3.6 Ténias
1. Définition
Les cestodes ou taenias (ver plat) parasitent l'homme à l'état adulte ou à l'état larvaire. Les
cestodes adultes vivent dans l'intestin grêle de l'homme et déterminent un téniasis bénin. Les
larves de cestodes, parasites tissulaires engendrent des affections, sévères : échinococcose,
Cysticercose etc. On distingue habituellement 4 types de ténia selon l'espèce mise en cause :

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- Le ténia saginata, relativement fréquent en France, dont la transmission se fait par l'ingestion
de viande de bœuf.
- Le ténia solium, dont la transmission se fait par l’ingestion de viande de porc.
- Hymenolepsis nana, à l'origine de l'hyménolepsiose.
- Diphyllobotrium lattum, parasite responsable de la bothriocéphalose, et dont la transmission
se fait par l'ingestion de poissons d'eau douce

2. Symptômes
- Souvent latente ou banale et le diagnostic est affirmé lorsque le malade découvre des anneaux
dans ses sous-vêtements ou sa literie.
• Parfois des troubles digestifs à types de boulimie, anorexie
- douleurs abdominales pseudo ulcéreuses, pseudopancréatiques
• Nausées
• Sensation de faim
• Perte de poids
• Diarrhée (parfois)
La présence des cysticerques à n'importe quel endroit du corps, et plus fréquemment au niveau du
cerveau et des muscles du squelette, est susceptible d'entraîner des symptômes variables suivant
la localisation du kyste.
En cas d'atteinte du système nerveux central, il peut survenir
„ Des crises convulsives,
„ Des troubles neurologiques,
„ Une hydrocéphalie,
„ Une méningite,
„ Des crises d'épilepsie de différentes variétés ;
„ Des céphalées,
„ Des nausées,
„ Des vomissements,
„ Des troubles de la vision,
• Une ataxie (problèmes de coordination des mouvements);
„ Des vertiges,
• Une confusion.

3. Diagnostic
• Apparition des anneaux en dehors des selles.
• NFS montre une hyper éosinophilie sanguine.
• La radio montre quelquefois dés kystes calcifies.
• La tomodensitométrie (scanner) peut visualiser des kystes du cerveau.

4. Traitement
La niclosamide 500nrg :
• Chez l'adulte : 4 comprimés 2 cp le matin à jeun et deux autres une heure plus tard le malade
déjeune 3 heures après la deuxième prise.
• Enfant de 2- 8 ans : la posologie est réduite de moitié de la posologie de l'adulte.
„ Enfant < 2 ans la posologie est réduite au quart de la posologie de l'adulte.

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Le Praziquantel est très efficace à la dose de 10 mg/kg en 1 prise. Le praziquantel est utilisé
pendant une durée de 15 à 30 jours.
Les sujets prenant de tels médicaments sont soumis parallèlement à un traitement à base de
corticoïdes (cortisone), car ces médicaments entraînent une réaction inflammatoire dont la.
destruction des cysticerques est la cause);
Praziquantel 50 à 75mgr /jr et albendazole dans la neurocysticercocse.
En présence de" déficit neurologique plus 'important, essentiellement après un traitement, on a
quelquefois recours" à un traitement anticonvulsivant.

5. La prophylaxie
La prophylaxie collective repose sur le contrôle sanitaire des viandes de boucherie et la
prophylaxie individuelle qui consiste à cuire suffisamment de viandes de bœuf ou de porc pour
détruire les larves des cysticerques.

B4/ Amibiase (DYSENTERIE AMBIENNE)


1- Définition
La dysenterie amibienne ou syndrome dysentérique est une infection touchant l'intestin grêle
potentiellement grave et chronique.

2- Causes
- L’agent causal est l’Entamoeba histolytica.

3- Transmission
La transmission et la prolifération de l’amibe en cause, sont favorisées par les mauvaises
conditions sanitaires des pays les plus touchés. L’amibiase est une maladie du péril fécal.
Les rapports sexuels avec contact anal (anus et bouche, …).

4- Manifestations cliniques
- diarrhées fréquentes et parfois hémorragiques, avec la présence de glaire.
- douleurs abdominales survenant par crises violentes.
- faux besoins incessants.
- fatigue, anorexie, perte de poids, céphalées, hyperthermie …

5- Examens complémentaires
- culture des selles (coproculture), le test sanguin (vise la mesure des anticorps), l'examen
endoscopique, l’échographie/scanner.

6- Complications
L’abcès du foie, l’hépatomégalie, la douleur hépatique, la perforation colique.

7- Traitement
- Amœbicides de contact (exemple tiliquinol, tilbroquinol), principalement actifs sur les formes
présentes dans la lumière colique
- Amœbicides diffusibles ou tissulaires (exemple métronidazole, tinidazole, secnidazole,
ornidazole, nimorazole), actifs sur les parasites responsables de la maladie invasive aiguë
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- Réhydratation

8- Prophylaxie
- L’hygiène individuelle et collective
- L’évacuation efficace des effluents et approvisionnement suffisant en eau saine
- Lutte contre le péril fécal : lavage des mains, nettoyage des aliments crus, consommation d’eau
en bouteille, ou bouillie ou traitée chimiquement.
- Construction et usage des latrines, aménagement des points d’eau de boisson
- Décontamination des réserves d’eau et approvisionnement en eau potable.

B5/ Trichomonase
1- Définition / Cause
La trichomonase est une IST causée par un parasite, le trichomonas vaginal.

2- Symptômes
a) Chez la femme :
- leucorrhées verdâtres et sentant mauvais
- brulures et démangeaisons vaginales
- douleurs à la miction
b) Chez l’homme :
- rougeur et douleur à l’orifice urétral
- rougeur et douleur du sillon à la base du gland
- douleurs à la miction
- écoulement au niveau du méat.

3- Diagnostic
- examen gynécologique + prélèvement du fluide vaginal chez la femme.
- uroculture chez l’homme.

4- Traitement/ Prévention
- Antibiothérapie + mesures générales à toutes les IST.
Mesures générales à toutes les IST :
- rechercher les autres IST possiblement associées (prélèvements bactériologiques locaux et
sérologies) ;
- rechercher et traiter le ou les partenaires sexuels ;
- contrôle clinique en fin de traitement et microbiologique si les symptômes persistent ;
- abstention ou rapports sexuels protégés pendant la durée du traitement ;
- informer sur les risques liés aux IST (cancers : col de l’utérus, ... ; transmission de maladies
graves : VIH, hépatites, ... ; 1ère cause de stérilité tubaire : Chlamydia trachomatis).

B6/ Trypanosomiase
1- Définition / Cause

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La THA ou maladie du sommeil est une affection parasitaire due à un protozoaire flagellé, le
trypanosome (Trypanosoma brucei), transmis à l’homme par une mouche piqueuse hématophage,
la glossine ou mouche Tsé-Tsé.

On distingue 2 types :
- la THA à trypanosoma brucei gambiense (Afrique de l’ouest, Centrale)
- la THA à trypanosoma brucei rhodesience (Afrique de l’est).
- la THA à trypanosoma cruzi (Amérique du sud, Centrale) ou maladie de chacas).

2- Symptômes
- lésions cutanées
- fièvre intermittente
- céphalées, frissons
- oedèmes
- lymphadénopathie
- méningo-encéphalite.

3- Diagnostic
- identification du parasite dans le sang
- liquide de ponction des ganglions lymphatiques ou le LCR.

4- Complications
- coma de dénutrition
- surinfections secondaires.

5- Traitement
Il est basé sur :
- la pentamidine injectable pour la 1ère phase de la maladie (absence d’atteinte du snc ;
l’eflornithine et le nifurtimox (pour la 2ème phase de la maladie), la suramine, le mélarsoprol
(pour la 2ème phase de la maladie mais il est très toxique) selon le stade clinique de la maladie et
les médicaments disponibles.

6- prévention
- éviter les zones d’endémie
- se protéger contre les mouches Tsé-Tsé
- utiliser des répulsifs contre les insectes.

B7/ Filaires
1- Définition / Cause
Ce sont des affections parasitaires dues à des vers ronds, les filaires, dont l’embryon est transmis
d’homme à homme par l’intermédiaire d’un insecte.
Les localisations respectives de l’adulte et de l’embryon des 4 filaires pathogènes pour l’homme
expliquent les aspects cliniques, les aspects épidémiologiques et les possibilités prophylactiques.
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2- Différents types de filarioses
- la filariose lymphatique due à wuchereria bancrofti. (Vecteur : Anophèle et culex)
- la loase due à la filaire Loa-Loa. (Vecteur : Chrysops, mouche rouge)
- l’onchocercose due à Onchocerca volvulus. (Vecteur : simulie qui est un genre de moucheron)
- la dracunculose due à la filaire de Médine, Gracunculus medinensis. (Vecteur : Cyclops :
crustacé d’eau douce que l’homme ingère avec l’eau)

3- Symptômes
Selon le type de filaires

4- Diagnostic
- recherche des microfilaires dans le sang ou la peau.

5- Traitement
Selon la cause.

7- Prévention
Comme toutes les maladies à vecteurs, la prévention se situe à 3 niveaux :
- réservoir du virus
- vecteur
- Sujet réceptif.

B8/ Kyste hydatique


1. Définition : C’est un kyste plus ou moins volumineux, déterminé par le tænia
échinococcoque à l’état larvaire ou vésiculaire, pouvant se développer dans tous les organes.

2. Etiologie : Larve hydatique du ténia échinocactus.

3. Epidémiologie : Les hôtes habituels de la larve sont des mammifères herbivores


ou carnivores dont l’homme, celui-ci constituant une impasse pour le parasite. L’homme se
contamine en ingérant des embryophores soit directement au contact d’un chien parasité, soit
indirectement par l’eau et les aliments souillés par des déjections de chien. La localisation sera
hépatique (60%) ou pulmonaire (30%). La localisation cérébrale est possible.

4. Signes cliniques : longue période asymptomatique, le kyste hydatique réalise le


tableau d’une hépatomégalie bien tolérée, découverte fortuitement ou d’une tumeur abdominale
déformant l’hypocondre droit. Le kyste se manifeste souvent lors du développement des
complications : obstruction des voies biliaires, de rupture dans toutes les directions, d’infections
et d’ictère en cas de rupture dans les voies biliaires.

5. Traitement:
 Exérèse chirurgicale.

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 Albendazole (Zentel) en complément 800mg en 2 prises chez l’adulte et
15 mg /kg/j en 2 prises chez l’enfant.

6. Prévention:
 Individuelle : éviter les contacts avec les chiens.
 Collectives : abattage des chiens errants et surveillance des abattoirs.

B9/ Gale
1. Définition : la gale est une parasitose cutanée due à un acarien (Sarcoptes scabiei hominis)
vivant dans l’épiderme.
Elle se présente sous 2 formes : la forme commune, relativement peu contagieuse et bénigne, et la
forme hyperkératosique, favorisée par un déficit immunitaire, extrêmement contagieuse et
réfractaire au traitement conventionnel.

2. Transmission : la transmission interhumaine s’effectue essentiellement par le contact cutané


direct et parfois par contact indirect (partage de vêtements, literie, …).

3. Manifestations cliniques :
3.1 Gale commune :
* Chez le grand enfant et l’adulte :
- Prurit, plus intense la nuit, très évocateur s’il touche aussi l’entourage.
- Lésions cutanées spécifiques :
→ sillons scabieux fréquents (lignes de 5 à 15 mm, fines, sinueuses, correspondant
aux galeries sous-cutanées creusées par le parasite), visibles surtout au niveau des espaces
interdigitaux des mains et de la face interne des poignets, l’aréole mammaire, les fesses, coudes
ou zones axillaires. Le dos et le visage sont épargnés.
→ nodules scabieux moins fréquents : nodules brun-rouge, mesurant de 2 à 20
mm, au niveau des organes génitaux de l’homme, persistant malgré un traitement efficace (ils ne
témoignent pas nécessairement d’une infection active).
- Lésions cutanées secondaires : lésions de grattage (excoriations, croûtes) ou surinfection
(impétigo).
Les lésions cutanées spécifiques et secondaires peuvent coexister ; les lésions spécifiques
pouvant être masquées par les lésions secondaires.

* Chez le nourrisson et le jeune enfant :


- Eruption vésiculeuse ; les paumes et plantes, le dos, le visage, les membres sont souvent
touchés. La surinfection ou l’eczématisation est fréquente.
- L’examen des mains de la mère peut venir conforter le diagnostic.

3.2 Gale hyperkératosique :

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- Plaques érythémateuses, squameuses, épaisses, généralisées ou localisées, ressemblant à
un psoriasis, avec ou sans prurit (50% des cas). Le retard diagnostique est à l’origine d’épidémie
de gale.

4. Traitement :
* Dans tous les cas :
- traitement simultané du patient et de son entourage direct même en l’absence de signes, et
décontaminer dans le même temps les vêtements et la literie de toutes les personnes traitées.
Les vêtements et le linge de lit sont lavés à ≥ 60° et séchés au soleil ; soi exposés 72
heures au soleil ; soit enfermés dans un sac plastique 72 heures.
* Gale commune
- traitement local :
→ Scabicides locaux : application sur tout le corps y compris les cheveux sauf sur les
muqueuses et le visage, et les seins chez les femmes allaitantes. Insister sur les localisations
préférentielles du parasite. Le temps de contact ne doit être ni écourté, ni prolongé ; le patient ne
doit pas se laver les mains durant l’application.
Chez l’enfant de moins de 2 ans, bander les mains pour éviter une ingestion accidentelle
du produit et un contact avec les yeux.
Les scabicides locaux ne peuvent être appliqués sur la peau lésée ou inflammée.
→ Crème de Perméthrine 5% : à partir de 2 mois ; 1 application /j ; temps de contact :
8heures ; puis rinçage abondant ; renouveler l’application 7j plutard.
→ Lotion de Benzoate de Benzyle 25% (cf. le produit pour la dilution, le temps de
contact et le nombre d’application).
- traitement oral :
→ Le traitement par l’Ivermectine 200 microgrammes/kg dose unique. Une prise
secondaire à 7j d’intervalle réduit le risque d’échec thérapeutique.

* Gale hyperkératosique
- Association Ivermectine orale + Scabicide local.
- Pommade à base d’Acide salicylique pour ramollir les croûtes et les retirer avant l’application
du traitement local.
- Isoler le patient pendant le traitement.
- Le personnel doit être protégé (gants de soins, blouse de protection, lavage des mains après
chaque contact, …).
- Décontaminer l’environnement (literie, sols, surfaces, …).

B10/ Toxoplasmose
1- Définition
C’est une maladie parasitaire habituellement bénigne. Chez les femmes enceintes, elle
peut entraîner des conséquences graves chez le fœtus et le nouveau-né.
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2- Agent causal
L’agent causal est le toxoplasme, Toxoplasma gondii, protozoaire en forme de croissant,
ne pouvant vivre qu’à l’intérieur des cellules vivantes.

3- Transmission
Elle se fait par le contact avec un chat et surtout ses excréments, la consommation de
viande des animaux parasités, et de fruits ou de légumes souillés par les déjections d’un chat.

La transmission du parasite de la mère au fœtus se fait par voie placentaire.

4- Manifestations cliniques
La maladie maternelle passe le plus souvent inaperçue et peut parfois être traduite par
des signes cliniques non spécifiques tels que : épisode fébrile banal accompagné d’adénopathies
cervicales et surtout occipitales.
Chez le fœtus : dilatation ventriculaire cérébrale ; zones hyperéchogènes intracérébrales
ou intrahépatiques.

5- Examens complémentaires
- sérodiagnostic de toxoplasmose
- échographie

6- Traitement
6.1-Traitement curatif
- en cas de séroconversion maternelle pendant la grossesse :
→ la femme est mise sous Spiramycine (9 millions d’UI/24h). Le but du
traitement étant de diminuer le passage placentaire du toxoplasme.
→ administration d’Acide folique, Pyriméthamine, sulfadiazine
→ surveillance de la NFS
→ surveillance fœtale par échographie.
- Bilan néonatal à faire : qu’il y ait eu ou non infection fœtale : examen
ophtalmologique, échographie transfontanellaire, anticorps antitoxoplasmiques sont contrôlés
dans le sang du cordon.

6.1-Traitement préventif
- éviter le contact avec les chats et surtout leurs excréments.
- bien cuire les viandes (bœuf, porc, mouton).
- bien laver les légumes et fruits avant de les consommer.

B11/ Les leishmanioses


1- Définition

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Ce sont des maladies parasitaires provoquant des affections cutanées ou viscérales très
invalidantes, voire mortelles si elles ne sont pas traitées.

2- Etiologie
Elles sont dues à différents parasites du genre Leishmania, transmis par la piqûre d’insectes
appelés Phlébotomes (insecte proche du moustique) femelles, qui se nourrissent de sang pour
produire des œufs.
Elle se transmet de l’animal à l’homme (zoonose) non pas par contact direct, mais par des
insectes vecteurs qui s’infectent après avoir piqué le principal réservoir du parasite, le chien.

3- Manifestations cliniques
Selon l’espèce infectante :
- Leishmaniose cutanée : (ulcère à type de bouton croûteux qui ne gratte pas et résiste aux
pommades habituelles).
- Leishmaniose cutanéo-muqueuse ou cutanée diffuse se traduit par un bouton qui gonfle ;
- Leishmaniose viscérale (kala-azar) : fièvre irrégulière, anémie, amaigrissement,
hépatosplénomégalie, adénites.

* Manifestations de la leishmaniose chez le chien : perte de poids, problèmes de peau,


saignements du nez, boiteries, griffes anormalement longues.

4- Diagnostic
- Mise en évidence du parasite (par culture) ou de son ADN (par technique PCR) dans différents
prélèvements : lésions cutanées, sang, ganglions, moelle osseuse (myélogramme).

5- Traitement
- Injection de médicaments antiparasitaires pendant plusieurs semaines
- Traitement per os.

B12/ Les mycoses


1- Définition
Les mycoses cutanées sont des infections très fréquentes de la peau provoquée par des micro-
organismes, désignés sous le terme de « champignons », et très répandus dans l’environnement ;
certains sont normalement présents dans l'organisme humain.

2- Etiologie
Les champignons présents naturellement à la surface de la peau prolifèrent rapidement en
atmosphère chaude et humide et sont favorisés par les irritations ou les plaies cutanées.
- Hygiène défaillante ou au contraire d'hygiène obsessionnelle provoquant des irritations.

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- Ils s’installent préférentiellement dans les plis de la peau où règnent l’humidité (d'où leur plus
grande fréquence chez les obèses), ainsi que dans les petites blessures ou les lésions cutanées
dues à des troubles circulatoires (insuffisance veineuse sévère, diabète).
- Tout ce qui diminue l'immunité favorise la multiplication des champignons de type candida
albicans, ( diabète, de maladies du sang, du SIDA, ou de traitements par corticoïdes ou
immunosuppresseurs).
- Certains antibiotiques et contraceptifs peuvent aussi faciliter leur extension pathologique sur la
peau.

3- Transmission
• Les mycoses se transmettent surtout par contact humain direct.
• Elles peuvent aussi se transmettre par contact animal, avec le sol, l'eau ou les objets
infectés (vêtements, peignes, jouets...).

4- Manifestations cliniques
• Prurit et gêne esthétique plus ou moins prononcée.
• Elles peuvent s'étendre aux muqueuses (au niveau de la bouche et des organes génitaux)
ou aux ongles ;
• Le risque de contamination des organes internes (appareil digestif, poumons…) par les
champignons de type candida est rare et ne concerne que les sujets dont les défenses
immunitaires sont diminuées (sida, patients sous traitement immunosuppresseur).
• Selon le type de mycose
a) La mycose des pieds :
• Surnommée "pied d'athlète", c'est la plus fréquente des mycoses chez l'adulte.
• Rare chez les jeunes enfants.
• Située entre les orteils, surtout entre le 4ème et le 5ème.
• L'infection peut s'étendre à la plante du pied, au dos du pied et aux espaces entre les
orteils.
Elle s'accompagne souvent d'une atteinte des ongles (onychomycose).
On observe une fissure, des bulles remplies de liquide, une macération. Ces lésions provoquent
des démangeaisons.

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2) La mycose des mains :
• Elle est similaire mais plus rare et concerne surtout les professions où le port de gants est
nécessaire ;

3) la mycose des ongles (ou onychomycose) :


• Touche principalement les adultes. L'ongle s'épaissit et se décolle.
• L'atteinte s'étend progressivement à la matrice de l'ongle qui se décolore et devient
blanchâtre.
• Elle peut toucher les ongles des mains et/ou des pieds ;

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4) le pityriasis versicolor
• Se caractérise par l'apparition, sur le tronc, le cou, le haut des bras, de taches granuleuses,
plus claires que la peau non affectée.
• Sur les peaux très blanches, les tâches sont souvent un peu plus foncées (brun clair) que la
peau normale.

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• Cette infection est courante quel que soit l'âge. Les rechutes sont fréquentes.

5) Les mycoses de la peau dans les zones dépourvues de poils (peau glabe) : au niveau des membres, du
visage, du cou et du tronc
• Elles se caractérisent par des plaques rouges circulaires granuleuses souvent en formes
d’anneaux avec une bordure.
• Des squames sont présentes et parfois des vésicules, des bulles, des croûtes….
• Ces lésions s'étendent par la périphérie et provoquent souvent des démangeaisons

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6) Les mycoses des plis appelées intertrigo
• Elles siègent dans les plis de l'aine, sous les aisselles, dans les plis des mains....
• Le pli est rouge et est le siège de fissures et d'un dépôt jaunâtre.

7) Les mycoses du cuir chevelu-teigne :


- elle se présente souvent sous la forme de croûtes blanches qui desquament et font apparaître des
plaques sans cheveux (les cheveux sont cassés à quelques millimètres du cuir chevelu).
- Après traitement, les cheveux repoussent normalement.

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8) les mycoses génitales (vaginales et balanites) et buccales (candidoses)
- Le champignon Candida albicans vit sans être remarqué sur la peau et les muqueuses de nombreuses
personnes, sans provoquer de maladie.
- Dès que la défense immunitaire s’affaiblit, la candidose peut faire son apparition. ex : les malades
chroniques comme les diabétiques
Le candida albicans est connu pour provoquer des mycoses buccales (muguet) ou vaginales mais aussi
cutanées. La peau est rouge, souvent recouvertes d'un enduit blanchâtre et les lésions siègent de préférence
au niveau des plis (pli inter-fessier, aine, aisselle, sous les seins, entre les doigts).

- Le muguet atteint la bouche, la langue et le pourtour des lèvres et ressemble à une pâte blanchâtre.
- La perlèche touche le coin des lèvres, qui peuvent se fendiller et présenter de petites croûtes.
- La langue noire est une coloration de la langue entraînées par un développement anormal de levures
sur la langue.

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5/ Traitement
- Le traitement des mycoses dépend surtout de la localisation de l'infection. Les mycoses cutanées
habituelles sont sensibles aux mêmes agents antifongiques (imidazolés).
- Les mycoses de la peau glabre (qui n'a pas de poils) sont traitées localement par des crèmes ou
des lotions antifongiques.
- Les mycoses du cuir chevelu et des ongles nécessitent en général un traitement oral par des
comprimés seuls ou associé au traitement local.
- Enfin, pour les infections fongiques des muqueuses (mycose vaginale et mycose de la bouche)
souvent dues à candida albicans, elles sont traitées localement par des solutions buvables ou des
ovules vaginaux à introduire principalement le soir, y compris durant les règles. Il existe
aujourd'hui des traitements monodoses, un seul ovule, ou de courte durée (3 jours), très efficaces.
- Une crème ou une lotion à appliquer sur la peau et les muqueuses externes.
Afin d'éviter les récidives, le partenaire devra être traité, en particulier s'il présente des
symptômes de mycose sur son pénis.

6/ Prévention
• Avoir une alimentation équilibrée et non carencée en vitamines ;
• Eviter le stress ;
• Eviter la contamination par contact avec des animaux ou personnes infectés (cas de
l'herpès circiné) ;
• Se laver les mains en cas de risque de contamination ;
• Ne pas prêter sa serviette de bain ou son drap de bain à la piscine ou à la plage ;
• Porter des sandales à la piscine, au gymnase, à la plage, etc. (pour éviter le pied
d'athlète) ;

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• Changer de chaussures régulièrement ;
• Porter des chaussettes en coton, et des matières naturelles sur le corps.
• Avoir une bonne hygiène quotidienne et se sécher correctement pour éviter l'humidité ;
• Opter pour des antiperspirants de qualité si l'on a tendance à beaucoup transpirer ;
• Séchez bien vos pieds (entre les orteils) et les plis de votre peau ;
• Utilisez du savon non alcalin, qui protège la couche acide naturelle de la peau ;
• Portez des vêtements et des chaussures qui laissent passer l'air et dans lesquels vous ne
transpirez pas.

III- CONCLUSION
Les maladies infectieuses et parasitaires entravent la santé de base des individus et ont
une influence négative sur chaque indice du développement humain et plus particulièrement sur
l’espérance de vie à la naissance et l’éducation. Un accès important devrait dès lors être mis sur
les principaux axes de la prévention à savoir : éviter l’infection, renforcer les défenses
immunitaires et prendre des traitements préventifs en cas de risque d’exposition.

IV- BIBLIOGRAPHIE
1- Brunner et Suddarth (1985) : Soins infirmiers en Médecine-Chirurgie. 2ème Edition. Canada.
2- Garnier Delamare (2006) : Dictionnaire illustré des termes de Médecine. 29ème Edition. Paris.
3- Le Popi (2009) : Maladies Infectieuses et Tropicales. 10è Edition. Paris.
4- Publications :
a- Guide to Eliminate Leprosy as a public health problem. OMS. First Edition 2000
b- Ulcère de Buruli : guide de poche à l’intention des agents de santé communautaire.
OMS 2006

Sites Web: - wikipedia.org/wiki/Pathologies infectieuses

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