Cours 3

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Cours n° 3 : L’essor du mouvement ouvrier (1870-1914)

I/ Un temps de structuration du mouvement ouvrier


A/ Les syndicats, des recompositions contemporaines des
collectifs ouvriers
Le mouvement ouvrier a deux jambes : syndicats et parti politique

Ouvrier de métier  travaillent en corporation avec des règles collectifs ( tarif  salaire)

Le nerf de la guerre des discussions c’est cb le travail est payé.

La qualité est centrale et sa reconnaissance se fait sur le salaire

Les syndicats, héritiers des corporations

La défense du tarif, un enjeu de niveau de vie mais aussi de reconnaissance de la qualité du travail, le
salaire principale cause de grève : ¾ des grèves à la fin du 19e s. en France (50 % de revendications
exclusivement salariales)

Au 19e pas de salaire minimum.

Un des moyens d’actions c’est la négociation mais sinon grèves

Les syndicats font aussi des sociétés de secours mutuel  forme de collectif fondé sur des bases
syndical : les membres cotissent (ont un droit de vote après) pour décider entre autres ce qu’on fait
de l’argent (enterrement, soutien, maladie, ….)

Des moyens d’action multiformes au service de la défense du collectif :

La régulation des conflits du travail : grève et négociation

Un syndicalisme de service : le mouvement mutualiste

Un principe de représentation démocratique des membres

Les Friendly Societies : 6,8 millions de sociétaires en Grande-Bretagne en 1913 (15% pop.)

Les coopératives ouvrières : vont créer des coopératives en tout genre : coopératives de
consommation, de construction de logements, de production

Ces coopératives sont très riches, peuvent placer dans les actions peuvent payer des vacances à leurs
employés

 Les ouvriers des filatures du Lancashire : The Rochdale Society of Equitable Pioneers 1844

 La Bellevilloise et autres coopératives : 3 millions d’adhérents en France en 1914

Une représentation partielle des mondes du travail :


Le maintien des formes collectives d’organisation chez les ouvriers de métier : Les syndicats du
bâtiment, des syndicats de métier

Une implantation facilitée dans les grandes concentrations ouvrières liées au factory system

 Le mineur
 L’ouvrier métallo

B/ L’essor des socialismes européens

Socialisme  idéologie du 19e

« Classes laborieuses, classes dangereuses », quand le danger social s’incarne dans une classe

On voit naitre la question politique de la révolte ouvrière.

 Cas de la France : toutes les révolutions sont portées par des révoltes des ouvriers : Canuts de
Lyon en 1832 en passant par 1848 ou encore la Commune

Dans les pays qui ne connaissent pas ces révolutions on a quand même des émeutes  ANG fév.
1886

La crainte d’un débordement ouvrier dans les grandes concentrations urbaines  les émeutes de
chômeurs à Londres en février 1886 et l’enquête de Charles Booth

Danger social à cause de la concentration ouvrier

Une hétérogénéité idéologique en voie de simplification :

 Révolution ou réforme, une alternative qui traverse tous les mouvements ouvriers :

 Le marxisme, nouvelle ligne de structuration idéologique et principale idéologie


car tout le monde se positionne contre ou pour. Une diffusion du marxisme à
l’occasion des exils politiques :

Les voyages de Marx (Paris, Belgique) et Engels (Manchester, Belgique, Londres)  ces voyages
permettent la diffusion du marxisme.

Le retour d’exil des Communards (Vaillant…)

Le marxisme devient l’une des principales idéologies avec l’anarchisme

Anarchisme  libertaire , très mal organisé qui prône l’auto-gestion. Très importante en France avec
Proudhon

De Proudhon à Bakounine, une idéologie libertaire et anti-Etat. La crise anarchiste de la fin des
années 1892-1894 : le temps des attentats (Sadi-Carnot, Humbert 1er)
C/ L’internationalisation du mouvement ouvrier

Très forte( inter)nationalisation des mouvements ouvrier :

Mobilités militantes et internationales ouvrières

La 1ère internationale (1864), fille des délégations ouvrières envoyées à Londres en
1862. Très hétérogène sur le plan idéologique avec toutes les idées qui défendent la cause ouvrière
mais va s’arracher

La 2e internationale (1889), fille de l’exposition universelle de 1889. Très clairement


marxiste

Les premières fédérations syndicales internationales :

Fédérations internationales des mineurs (1890) ou des transports (1896)

Des revendications communes : La journée de 8h, symbole de l’internationalisme ouvrier de Chicago


(1er mai 1886) à Fourmies (1er mai 1891), revendication très symbolique

La république n’a pas protégé les ouvriers et a décidé d’envoyer la troupe

Des solidarités en acte ?


Les soutiens internationaux ont recours aux caisses de grève :

Très faible montant qui est versé 1 % des grèves en France au début des 1880s

Une solidarité internationale de classe qui se heurte à des poussées nationalistes :

Aigues Mortes (1893) : 9 italiens morts, des dizaines de disparus et de blessés massacre
d’immigrés : pogrom anti-italien

Des revendications de protection du marché du travail

II/ Des configurations nationales très diverses


A/ Un mouvement britannique dominé par une puissante
composante syndicale
- Un syndicalisme ancien et bien structuré

Une reconnaissance légale précoce des syndicats (1825)

La fédération d’industrie :

- Une structure décisionnaire ancienne qui prime sur les décisions locales

- Une structure de choix aussi côté patronal : de l’Association patronale des


employeurs du génie civil et de la construction mécanique (1851) à la
Fédération nationale/ Engineering Employer’s Federation (1896)

Un syndicalisme de masse et financièrement puissant :

- Des adhérents nombreux (10 % de syndiqués en 1913) ce qui est énorme

- … attirés par un syndicalisme de service

- Un haut niveau de cotisation (5% du salaire, contre moins 1% dans les syndicats
français)  permet de financer les grévistes et peuvent tenir des mois entiers.

- Des affrontements mémorables :

 Les grèves des mécaniciens anglais (1897) : 90 000 grévistes, 7 mois de grève

 Les réactions patronales : un lock-out touchant près de 50 000 travailleurs, l’arme du


licenciement et la menace du renvoi.

En Ang syndicalisme de service (avantages et remporte des succès)  intérêt à adhérer au


syndicat

- Le parti travailliste, fils des syndicats :


 Le Labour Party (prend ce nom en 1906), la courroie de transmission des syndicats au
Parlement

 Une inclusion très partielle et progressive des ouvriers à la vie politique

 La réforme électorale de 1878 : une réforme incomplète car une partie de la pop n’a pas le
droit de vote

 Le suffrage universel, un acquis de 1918

B/ La France, un mouvement révolutionnaire dominé par les


divisions

En France c’est une situation inverse avec des syndicats minoritaires

- Une structuration politique ancienne :

 L’ancienneté du suffrage universel (1848) et de la participation à la vie politique

 Très forte mobilisation

 Les héritiers des socialistes du 19e s. : révolutionnaires blanquistes, les broussistes


(possibilistes) réformistes, les allemanistes, les guesdistes marxistes, les indépendants.

 Courants très divisés

 Division aboutit à l’unification de tous les courants avec la SFIO 1905.

L’unification progressive du socialisme à la française :

- Les partis ouvriers, premiers partis modernes : POF de Guesde (1882)


- Naissance de la SFIO (1905)
- La synthèse jaurésienne, une intégration du socialisme dans la République
Grève des mineurs de Carmaux, 1892

Jaurès  thèse sur le socialisme en Allemagne

- Des organisations syndicales autonomes

Une reconnaissance tardive des syndicats

La reconnaissance du droit de coalition / de grève (1864)…

… prélude à une reconnaissance de l’action syndicale (Waldeck-Rousseau, 1884)

- Des syndicats français réduits au rôle d’arbitre dans les conflits d’entreprise

 Un syndicalisme minoritaire et révolutionnaire

 Des Bourses du travail (1887- Paris) à la CGT (1895) : un anarcho-syndicalisme à base


interprofessionnelle éloigné des réalités du travail

 Mais très peu dev car elles ne sont pas autorisées dans les entreprises

 Un faible taux de syndicalisation (3 %) et un faible taux de cotisation (< 1 %)

 La disjonction entre les deux composantes du mouvement ouvrier

- La charte d’Amiens (1906), une réaction à la création de la SFIO

C/ Un mouvement massif et pluraliste en Allemagne et en Belgique

Syndicat et partis politique travaillent ensemble mais bcp de courant

Pluralisme des courants mais syndicats forts et partis forts

- L’exclusion politique….

- Une extension partielle du suffrage universel :

- L’élection au SU du Reichstag (1871) versus élections territoriales (Länder et


municipalités)

- En Belgique : du système censitaire au vote plural (1893) avant l’adoption


définitive du SU (1919)
- Une expression bridée par les lois antisocialistes de Bismarck (1878-1890) :
interdiction du SPD et des syndicats

- … au fondement de la constitution d’une contre-société ouvrière

- Le repli sur un syndicalisme de service : coopérativisme et mutualisme

- Les Volkshäuser (maisons du peuple) : symbole de la force des organisations


ouvrières

- C’est un espace multiforme : centre d’action sociale, espaces de loisirs et de


sociabilité, coopérative de consommation, siège des syndicats locaux. Tout
les services fournis au peuple

- Un puissant facteur d’encadrement : 10% de la population de Leipzig


adhérente en 1913

- … fondée sur un mouvement ouvrier pluraliste

- La force d’un syndicalisme adossé au courant socialiste

- Le Parti ouvrier belge (1885), une émanation de toutes les composantes du


mouvement ouvrier

- La force du syndicalisme chrétien

- Le Kulturkampf (1870s-1880s), une condition de l’essor d’un mouvement


ouvrier proche de la démocratie-chrétienne allemande

Une composante neutre, apolitique

III/ Une période de haute conflictualité


A/ La multiplication des grèves
« Une conscience de conjoncture » (M. Perrot)

Du reflux et des grèves défensives… le pic de 1889-1892…


à l’essor des grèves offensives le pic de 1905-1907

Une conflictualité à son plus haut niveau :

Des grèves de plus en plus massives, et souvent violentes.

 1 mort à Decazeville 1886


 9 morts à Fourmies 1891

https://archives.calvados.fr/page/le-calvados-
industriel-1870-1914-
Une extension aux secteurs et aux catégories de travailleurs restés jusque-là à l’écart des
grandes mobilisations :
La grève des allumetières de Bryant & May à Londres (1888)
Le Midi Rouge (1907) : grès de viticulteurs

B/ Un poids politique croissant


L’invention du socialisme municipal un courant inspiré du broussisme :

- La vague des municipales de 1892 (Calvignac à Carmaux, Roubaix) et de 1896 (Lille, Ivry-sur-
Seine)

- Les marqueurs du socialisme municipal à la française : la régie publique sur les services
urbains (gaz, électricité, déchets…) et les clauses sociales des chantiers publics

La poussée électorale dans les Parlements européens :

1914

Labour britannique 7 % (1910)

SFIO française 17 %

POB belge 30 %

SPD allemand 35 %

Le débat sur la participation au gouvernement :

L’expérience Lib-Lab (alliance libéraux-travaillistes) en Grande-Bretagne : des avancées majeures

L’Unemployed Workmen Act de 1905 et l’Old Age Pensions Act de 1908

Les socialistes indépendants en France : entre soutien parlementaire et participation


gouvernementale

 Les décrets Millerand de 1899 : une protection du marché du travail national

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