Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
URGENCE - EN - ONCOLOGIE Cours 1ère Année
URGENCE - EN - ONCOLOGIE Cours 1ère Année
Les Urgences en
Cancérologie
Dr MOUFFOKES. H
25/05/2022
1
Plan :
Introduction
1 Urgences par Compression tumorale :
1.1 Urgences respiratoires
1.1.1 Obstruction des voies aériennes
1.1.2 Syndrome cave supérieur (SCS) :
1.1.3 Péricardite et tamponnade péricardique :
1.2 Urgence neurologique
1.2.1 Compression médullaire
1.2.2 L’Hypertention Intra-Cranienne (HIC) :
1.2.3 Convulsions
2 Urgences métaboliques
2
Introduction
Le Cancer :
- N’est pas forcément synonyme de mort rapide
- Il y’a des possibilités de guérison
- Longues survies fréquentes
Les situations de détresse vitale en cancérologie peuvent être secondaires à plusieurs facteurs :
• La pathologie primitive ou ses métastases.
• Le traitement.
• Les comorbidités qui peuvent se décompenser.
- respiratoires
- métabolique (hypercalcémie, insuffisance surrénalienne, syndrome de lyse Tm)
- neurologique (compression médullaire, HIC)
- infectieuse (neutropénie fébrile, pneumopathie interstitielle)
- hémorragique (hémoptysie, hématémèse, épistaxis)
- hématologique (thrombopénie, CIVD)
- osseuse (fractures).
3
L’épanchement péricardique
Tableau clinique :
• œdème en capeline
• chémosis
• circulation veineuse collatérale
• cyanose dans le territoire de la VCS
• œdème facial
Diagnostic :
Traitement :
4
Une corticothérapie 1 à 2 mg/kg de Prédnisone ou son équivalent à visée
décompressive est indiquée ; elle parfois une action cytotoxique directe (lymphome).
Un traitement anticoagulant est institué s’il existe une suspicion de thrombose.
Les diurétiques ont parfois une bonne action anti-œdémateuse.
Principales étiologies :
Tableau clinique :
Bilan :
• ECG :
– sous-décalage PR/PQ (diffus)
– sous-décalage ST (diffus)
– microvoltage (rare)
– alternance électrique (signe de gravité)
• RX thorax : cœur en carafe
• échocardiographie : volume de l’épanchement, signes de tamponnade
5
Traitement :
Le syndrome sous-lésionnel :
traduit la souffrance des voies descendantes (faisceau pyramidal) et ascendantes
faisceau cordonal postérieur (sensibilité tactile et proprioceptive), faisceau spino-
thalamique (sensibilité thermoalgique) + troubles sphinctériens
Les troubles sensitifs subjectifs sont : paresthésies, douleurs cordonales
postérieures (sensation de striction en étau, de broiement, de ruissellement froid et
brû lant), signe de Lhermitte.
Le syndrome rachidien :
Douleur rachidienne localisée, spontanée ou provoquée.
Comporte une raideur d’un segment vertébral et/ou une déformation de la colonne
vertébrale
6
Atteinte intra durale :
Méningiomes
Neuroblastomes
Atteinte intra médullaire :
Ependymome
Astrocytomes
TRT
urgence diagnostique et thérapeutique ; retard : séquelles neurologiques
définitives.
En cas de paraplégie :
- Prévention des infections et des escarres
- En cas de troubles sphinctériens : sonde vésicale
- Prévention des accidents thromboemboliques.
- Dès qu’une compression médullaire est soupçonnée une corticothérapie à
forte dose doit être instaurée
Dans la majorité des cas, le traitement est chirurgical :
- exérèse de la tumeur.
- décompression par laminectomie
Traitement spécifique :
- Radiothérapie exclusive si la chirurgie est impossible ou en post opératoire.
7
- Chimiothérapie spécifique de la maladie + les biphosphonates
- En pratique une radiothérapie localisée sur la zone de compression
- Associé à de forte dose de corticothérapie) permet une récupération
importante.
Physiopathologie :
l'hydrocéphalie est l'augmentation du volume du liquide LCR.
L’œdème cérébral provoque l'augmentation de a pression intracrâ nienne.
Les circonstances de survenue :
HIC révélatrice d’un cancer :
- Tumeur primitive cérébrale (diagnostic histologique)
- Métastases : mélanome malin ,Kc germinaux ,Kc broncho-pulmonaire ,Kc du
sein, Kc du rein ,Kc tète et cou et Kc digestives.
Au cours d’un cancer connu :
- Localisation métastasique, récidive d’une tumeur SNC, complication
infectieuse ou hémorragique.
Clinique :
Céphalées : Récentes, de siège fixe, d’intensité croissante. Maximales le matin,
soulagées par des vomissements « en jet ». rebelle.
Vomissements
Stase papillaire : Œdème papillaire, angulation des vaisseaux ; exsudats et
hémorragies papillaires ; Atrophie optique (papille décolorée).
Autres signes : -Diplopie (Ⅵ uni ou bilatéral, Ⅲ extrinsèque), Eclipses visuelles:
perte soudaine de la vue, complète ou profonde ,durant plusieurs minutes.
Ralentissement idéatoire ou obnubilation.
Conduit à tenir :
8
Le traitement spécifique :
- La chirurgie
- La radiothérapie exclusive ou postopératoire, ou en association avec la
chimiothérapie.
- La chimiothérapie & thérapie ciblée
- Drainage et dérivations
5.2.3 Convulsions :
La survenue d’un SAA au cours de l’évolution d’un cancer est connu est en général liés à une
récidive tumorale ou à une conséquence du traitement.
9
Compressions des voies urinaires : col vésical, uretère (cancer de la prostate et
Gynécologiques
Produits les poisons du fuseau : Vincristine, Vinblastine ou Vindésine. Dans ce cas seul le
traitement médical est indiqué jusqu’ à reprise du transit (péristaltine ou prostigmine).
Une intoxication aux antalgiques majeurs peut donner le même tableau.
Le Traitement :
Perforation : irruption dans la cavité abdominale d'un contenu intra digestif qui donne une
péritonite localisée puis généralisée ou d'emblée généralisée.
10
Diagnostic :
Traitement :
6 Urgences métaboliques :
11
Ca2+>3,5mmol / (140mg/l).
Douleur abdominale intense +syndrome sub-oclusif.
Déshydratation
Encéphalopathie
Insuffisance rénale fonctionnelle secondaire à l’ hypo volémie
Troubles du rythme.
Diagnostic de certitude
L’hypercalcémie devra être confirmée par le calcul de la Ca2+ corrigée
CAT:
Apport hydrosodé: 3-4/24h de SSI en surveillant la TA, la tolérance
cardiaque, la diurèse, la natriurèse.
Diurèse forcée: 80mg de FUROSEMIDE dés que volémie rétablie puis
adapter à l’évolution
Hémodialyse si IRA oligoanurique
les hypocalcémiants:
i. Calcitonine : Hormone anti parathyroidienne
o 4-8 U/kg/6-12h/IV à utiliser moins de 4jrs
o Inhibe les ostéoclastes ; diminue la résorption osseuse et
augmente la clairance du calcium
o Permet de maintenir la calcémie 48-72h
ii. Biphosphonate:
o Diminue la résorption des ostéoclastes
o PAMIDRONATE 90mg/4h ;ZOLEDRONATES 4mg /15 mn
12
e. TRT
Rééquilibration hydro-électrolytique: SSI 500cc en 30mn si collapsus,
Hormonothérapie surrénale substitutive:
- HHC bolus 100mg puis 400mg /24h IVSE
- Poursuivre 3-4jr avec baisse progressive puis passage à la forme per-os
Surveillance:
- Clinique: FC, TA, T°, Diurèse, Auscultation
- Biologique: Ionogramme S /4h
- ECG: +++ jusqu’ à normalisation de la Kaliémie.
6.3 Hypoglycémie
Sévère <0,5 g/l (2,7mmol/l).
a. Etiologies :
Insulinome, Tm volumineuse mésenchymateuse: mésothéliome, fibrosarcome.
b. Physiopathe :
Sécrétion d’un facteur de croissance à activité insuline like.
Surconsommation Tumorale.
Envahissement hépatique (glycogénolyse, néoglycogénèse)
Chimiothérapie
Atteinte surrénalienne.
c. Clinique:
Début aigue : sueur, faim, pâ leur, anxiété, trouble du comportement.
Chronique: altération intellectuelle, trouble neurologique.
d. Traitement:
Traitement immédiat
- Patient conscient : administration per os : sirop de sucre, de jus de fruit
sucré ou de limonade, sucre en morceaux (2à 4 morceaux)
- Patient dans le coma : administration strictement IV de SG
Traitement à plus long terme
- Si le patient peut s’alimenter : prise d’un repas
- Si le patient ne peut s’alimenter (vomissements, intolérance alimentaire):
perfusion de SG 10% à la dose de 1,5 à 2 l / 24 h (soit 150 à 200 g de
glucose) jusqu’au retour à une alimentation normale.
13
→hyperphosphorémie
→hypo ca2+
→hyperurisémie
b. Biologie:
Hyper uricémie ≥476 Umo/l
Hyperkaliémie ≥6mmol/l
Hyperphosphorémie ≥1,45mmol/l
Hypocalcémie ≤1,75mmol/l
Insuffisance rénale
c. Clinique:
Insuffisance rénale avec créatinine ≥1,5 N : précipitation urates, phosphates
Arythmie cardiaque, mort subite : hyperkaliémie, hypocalcémie
Crises convulsives
Troubles de l'hémostase secondaire à la libération d'activités procoagulantes
(CIVD) ou protéolytiques (fibrinolyse primitive)
Perforation d'organes creux siège d'une infiltration tumorale massive
d. Facteurs de risque:
Lymphome de burkitt
Leucémie myéloide aigue
Lymphome lymphoblastique
Le volume tumoral
e. Traitement :
Hyperhydratation
- 2 à 3 L/m2
- 25% G5 et 75% de sérum physiologique
- Pas de K+, ni Phosphore, ni Ca
- +/- Diurétiques
Alcalinisation
- Non recommandée actuellement
Hypouricémiants:
- Rasburicase efficace sur cristaux déjà formés, action plus rapide
Mesures adjuvantes
- Hyperkaliémie: apport nul, chélateur, gluconate de calcium, insuline,
alcalinisation, EER
- Hyperphosphatémie : Apport nul, chélateur (hydroxyde d’aluminium), EER si
P> 3,2mmol/L
- Hypocalcémie : A supplémenter seulement si symptomatique
- IR : Si besoin EER
14
7.2 Neutropénie Fébrile :
Signes de gravité :
- Hypotension artérielle < 90 mm de Hg (ou inférieure de 40 mm / systolique de base)
- Marbrures
- Tachycardie
- Polypnée
15
- Troubles de la conscience
Examens complémentaires :
Hémocultures :
aéro-anaérobie, mycoses, centrales et périphériques 2 trains d’hémoculture à 30 minutes
d’intervalle
Biologie :
- NFS + plaquettes
- créatinine
- CRP
- Bandelette urinaire, voire ECBU systématique
Radio de thorax
Prélèvements microbiologiques orientés
C’est une urgence thérapeutique : l’antibiothérapie doit être débutée sans attendre le résultat
des examens bactériologiques :
- Association Bêta – lactamine + aminoglycoside ou Béta-lactamine à large spectre
en monothérapie sauf si sepsis sévère ou signe de pneumopathie
- Un glycopeptide doit être associé d’emblé si :
Arguments cliniques d’infection à staphylocoques (infection KT ou cutanée)
Infection à Gram (+) documentée d’emblée.
- L’association Beta-lactamine - fluoroquinolone est une alternative en cas
d’insuffisance rénale
En l’absence de documentation bactériologique et chez un patient asymptomatique
l’antibiothérapie est interrompue si PN > 1000/mm3
16
Lors de la prescription d’un protocole de chimiothérapie avec un risque de neutropénie
fébrile > 40 %
Pour maintenir la dose intensité de la chimiothérapie
Prophylaxie secondaire : suite à un épisode de neutropénie fébrile
Réduction de dose des cytostatiques à discuter
Prescription de FCH si la réduction de la dose intensité est préjudiciable
8 Autres urgences :
Hémorragies :
a. Hémorragie digestive :
• Fréquentes +++
• Gastrite hémorragique
• Ulcère GD
• Grêle radique…
b. Hémoptysie
• Etiologies : Tumeur bronchique épidermoïde, aspergillome, curithérapie
endobronchique
• Traitement : ½ assis, aspiration, O2, fibroscopie, +/- hypnovel
c. Hématurie massive
• Tumeur vessie, prostate
• Cystite radique, médicamenteuse (BCG, Ifosfamide, CPM…)
• Sonde double courant +lavage
• Radiothérapie hémostatique ; parfois cystectomie, ligature artérielle…
d. Epistaxis
• Fréquents
• Complication des chimiothérapies thrombopéniantes, cancer de la sphère
ORL.
• Méchage +/- geste local
Thromboses :
17
- Traitements médicaux (hormonothérapie, chimiothérapie),
- Déshydratation.
b. Atteinte endothéliale
- L’atteinte endothéliale (tumorale, Traumatismes, Radiothérapie,
chimiothérapie, Cathéters intraveineux, Sites veineux implantables.
c. Stase veineuse
B. Prévention
Systématique chez les patients atteints de cancer avec FDR thrombo-embolique,
traiter par héparine de bas poids moléculaire.
CIVD :
A. Physiopathologie
Activation de la thrombine.
Captation de la thrombine par des antithrombines et la thrombomoduline qui
active le système de la protéine C.
Provoquant des thromboses diffuses,
Une production excessive de plasmine entraîne une fibrinolyse diffuse. Il existe
ainsi, simultanément, une production excessive de thrombine et de plasmine
entraînant à la fois des coagulations disséminées et des manifestations
hémorragiques.
B. Etiologie
Infections aiguës,
Traumatismes divers de la paroi veineuse,
Problèmes transfusionnels.
Au cours du cancer,
- Invasion tumorale des petits vaisseaux
- Relargage de facteurs tissulaires tumoraux
- activation des leucocytes et des plaquettes autour des emboles
néoplasiques
- activation directe de la prothrombinase par les mucines des
cellules tumorales.
C. Clinique
Hémorragies, diffuses.
Micro thromboses locales responsables d’une défaillance multi viscérale.
hypo volémie, une hypotension voire un choc.
Insuffisance rénale aiguë.
thromboses intracérébrales.
hypoxie.
D. Biologie
Hypoplaquettose majeure, pratiquement constante.
18
Diminution du taux de prothrombine (dans 70% des cas).
Allongement du temps de coagulation.
Temps de thromboplastine partielle (temps de céphaline kaolin) augmenté
dans 50% des cas.
Diminution du taux de fibrinogène (dans 50% des cas).
Présence de D-Dimères, traduisant la dégradation de la fibrine (dans près de
85% des cas).
E. Traitement
Traitement étiologique.
Traitements symptomatiques : état de choc, l’hypovolémie, l’insuffisance
respiratoire aiguë, le déséquilibre acido-basique, les différentes défaillances
viscérales associées.
Transfusions plaquettaires et du plasma frais congelé.
Héparines de bas poids moléculaire.
Fractures
En oncologie fragilité osseuse est IIaire à :
métastase osseuse
Hormonothérapie (Antiaromatases+++),
Corticothérapie
AEG profonde: alitement, denutrition….
80% des métastases osseuses par Kc osteophile (sein, poumon, prostate, rein,
thyroïde).
Représentent 45% des localisations II aire des Kc apparaissent chez 30 a 70% des
patients cancéreux.
Fracture souvent précédées de douleurs osseuses : Sd de menace
Douleurs à l’effort : Station debout, marche, port d'un objet, etc.
les os atteints : colonne vertébrale (tassement pathologique avec risque
d'atteinte neurologique), l'humérus, les cô tes, l'os iliaque
La chirurgie orthopédique doit être proposée dès que le pronostic vital dépasse
un mois ou deux
les gestes le plus souvent proposés: la prothèse totale de hanche, l'enclouage
centro-médullaire d'un os long, le remplacement d'un corps vertébral par
cimentoplastie, la résection d'une lame vertébrale et la libération d'une racine
médullaire ou une décompression de la moelle épinière.
Peut être complété, secondairement, par une radiothérapie à visée antalgique.
Immobilisation de foyers métastatiques des os longs avant la fracture
antalgiques.
19
Conclusion :
Les complications d'une néoplasie ou de son traitement, exposent les patients a des risques
d'urgence vitale dont ils faut les connaitre ; savoir les éviter et les traiter éventuellement.
20