Chapitre II Séchage

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Module : Opérations Unitaires II

Chapitre II : Séchage

II.1. Introduction

L'élimination de l'humidité d'un solide humide, d'une solution ou d'un gaz pour le rendre
sec est souvent nécessaire dans diverses opérations industrielles, en particulier dans
les industries de traitement chimique. Les exemples sont nombreux. Dans la dernière
étape de la production de sucre, les cristaux de sucre lavés et centrifugés sont séchés
pour que le produit fini soit prêt à être emballé. Le séchage du cuir dans des conditions
contrôlées est une étape importante du traitement du cuir. Le lait est séché dans une
chambre de pulvérisation pour produire du lait en poudre. Dans tous ces cas, le
matériau humide perd son humidité au contact direct avec un gaz chaud. Le gaz chaud
fournit l'énergie nécessaire au séchage et évacue également l'humidité libérée par le
solide. Il existe des exemples dans lesquels des matières thermosensibles sont
séchées par expulsion d'humidité sous vide.
Dans quelques autres cas, en particulier dans certaines industries de la chimie
organique, un liquide autre que l'eau doit être retiré d'un solide humide. Ainsi, le
séchage peut être défini comme une opération dans laquelle le liquide, généralement
de l'eau, présent dans un solide humide (ou une suspension ou même une solution)
est éliminée par vaporisation pour obtenir un produit solide relativement sec. Le
séchage d'un solide n'assure une élimination complète de l'humidité.

Le séchage est l’un des procédés de conservation des aliments les plus anciens dont
le principe consiste à abaisser l’activité de l’eau jusqu’à ce que les microorganismes
ne puissent plus se développer, et en général jusqu’à ce que la plupart des réactions
de dégradation (réactions chimiques et enzymatiques) soient ralenties. Le séchage
préserve et diminue le poids des aliments, ce qui est un avantage important pour le
transport.

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Le séchage implique une séparation liquide-solide. Il est assez facile de distinguer le
séchage d’autres opérations de séparation liquide-solide comme la filtration, la
décantation, la centrifugation. Ces dernières opérations sont relativement simples. Le
liquide est éliminé par des moyens mécaniques. Mais une quantité considérable de
liquide reste encore dans le solide. Ce liquide résiduel peut être éliminé par séchage.
Il existe de nombreux exemples de séparation de l’eau à partir de solutions que l’on
n’appelle pas séchage. L'élimination de l'eau d'un savon purifié afin de produire de la
glycérine est appelée évaporation car le produit final n'est pas solide. De même, la
production de lait condensé implique une évaporation, mais la production de lait en
poudre implique un séchage.

La déshydratation d'un gaz par absorption ou adsorption de l'humidité est souvent


appelée séchage. Le gaz naturel est séché par absorption de l'humidité en utilisant
triéthylène glycol dans une colonne à plateaux. De même, l'air est séché par
absorption de l'humidité dans du gel de silice. L'élimination de petites quantités
d'humidité dissoute dans le benzène est effectuée dans une colonne de distillation.

Le séchage a pour but d'éliminer par vaporisation le liquide qui imprègne un solide.

Il est largement utilisé dans l'industrie chimique où il vient souvent en complément


d'opérations comme la sédimentation, la filtration ou l'essorage. Il s’applique dans
plusieurs cas :
✓ le liquide résiduel est incompatible avec la suite du procédé
✓ le produit humide se conserve mal (hydrolyse possible, modification de l'aspect
physique par agglomération des grains)
✓ le coût du transport est plus élevé en présence de liquide
✓ le séchage permet outre l'élimination du liquide, la création de modifications de
la structure interne du solide soit par exemple l'apparition d'une structure
poreuse
Le domaine d'application du séchage est particulièrement large : produits chimiques,
produits pharmaceutiques, produits agro-alimentaires, matières plastiques, papiers,
bois...
Il se distingue de l'évaporation par les quantités de liquide traité : le liquide
d'imprégnation est à une teneur initiale beaucoup plus faible dans le cas du séchage.

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Le séchage est une opération unitaire mettant en jeu un transfert de matière (le liquide
imprégnant le solide passe à l'état de vapeur dans une phase gazeuse) et un transfert
thermique (un apport de chaleur permet la vaporisation du liquide).

o Séchage dans plusieurs cas :


▪ Obtention d’un produit fini sec
▪ Liquide résiduel incompatible avec suite du procédé
▪ Problèmes de conservation et de manutention des produits humides
(hydrolyse possible, agglomération des grains (mottage))
▪ Coût du transport plus élevé en présence de liquide
▪ Création de modifications de la structure interne du solide (ex : apparition
structure poreuse)

Domaines d’applications :

▪ Produits chimiques
▪ Produits pharmaceutiques
▪ Produits agro-alimentaires
▪ Matières plastiques
▪ Papiers
▪ Bois

Aspect du produit à sécher :

Produit à sécher peut se présenter sous forme de :


o Poudres, grains ou plus gros éléments : Aliments (café, fruits...),
médicaments, colorants, catalyseurs, talc, ...
o Solides continus : Bois, carton
o Pâtes : Papier

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o Liquides : Aliments, minéraux, engrais

II.2. Différents types de sécheurs

Les appareils de séchage sont nombreux et ont été développés selon les
caractéristiques (solide-liquide), le cout de séchage, la sensibilité à la chaleur et à
l’oxydation. Ces appareils ont été développés pour sécher les produits soit de façon
continue soit de façon discontinue.

Les sécheurs continus exigent de grands débits d’air (par exemple le séchage par
atomisation, le séchage des levures de boulangeries en lit fluidisé) alors que pour les
produits saisonniers (par exemple, les fines herbes) il est préférable d’utiliser les
sécheurs discontinus.

Classification des appareils selon :


✓ La continuité du procédé (continu, discontinu). Continu pour séchage plus
important
✓ Le mode de séchage (ébullition, entraînement, lyophilisation)
✓ Le type de produits traités (solides en bloc, poudres, pâtes, solution...)

Figure 1 : Classification des sécheurs

Sécheurs continus : Belt dryer : sécheur à bande ; Rotary dryer : sécheur


rotatif ; Tunnel dryer : tunnel de séchage ; Flash dryer : sécheur flash
Sécheurs discontinus : tray dryer (sécheur à plateaux), truck dryer, fluidized
bed dryer (sécheur à lit fluidisé)

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La performance d'un équipement de séchage dépend de la qualité du contact
entre le solide humide et le gaz de séchage. Le contact gaz-solide dans les
sécheurs peut se produire de différentes manières

Les méthodes et processus de séchage peuvent être classés de plusieurs manières.

a- Sécheurs à contact direct

Dans les sécheurs à chaleur directe, des serpentins à surface étendue chauffés à la
vapeur sont utilisés pour chauffer le gaz de séchage à des températures pouvant
atteindre 200 ° C. Les réchauffeurs électriques et à huile chaude sont utilisés pour des
températures plus élevées. Les produits de combustion dilués conviennent à toutes
les températures. Dans la plupart des sécheurs à chaleur directe, il faut plus de gaz
pour transporter la chaleur que pour purger la vapeur. Certains des sécheurs à chaleur
directe les plus couramment utilisés sont énumérés ci-dessous :

- Sécheurs à compartiments
Les sécheurs à compartiments discontinus à chaleur directe sont souvent
appelés sécheurs à plateaux en raison de leur utilisation fréquente pour le
séchage de matériaux chargés dans des plateaux de camions ou d'étagères.
Le compartiment comprend des panneaux isolés conçus pour limiter la
température de la surface extérieure à moins de 50 ° C. Les boues, les gâteaux
de filtration et les particules solides sont placés dans des piles de plateaux. Le
gaz est recyclé à travers un appareil de chauffage interne, comme indiqué.
Seule une purge suffisante est échangée afin de maintenir l'humidité interne
nécessaire. Ces sécheurs ne sont économiques que pour des taux de produit
unique inférieurs à 500 t/an, pour le fonctionnement de plusieurs produits et
pour le traitement en batch. Des ventilateurs à vitesse variable sont utilisés pour
fournir une vitesse de gaz plus élevée sur le matériau pendant les premiers
stades de séchage.

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Figure 2 : Sécheurs à plateaux de deux camions

- Sécheurs à bande (belt dryer)


Dans les séchoirs à bande, tels que représentés à la Figure 3, un dispositif de
chargement spécialement conçu pour le produit est utilisé pour placer le solide
humide sur la surface d'une bande en circulation, qui passe dans une chambre
de séchage ressemblant à un tunnel. Le solide reste intact pendant qu'il est
séché. A la sortie de cette chambre, le matériau tombe dans une goulotte pour
un traitement ultérieur. Des ventilateurs à flux centrifuge ou axial sont utilisés
pour aérer les matériaux humides. Le flux d'air peut pénétrer dans le solide par
le dessous ou par le dessus. Les sécheurs à bande sont idéals pour les produits
moulés, granulaires ou cristallins nécessitant un temps de séchage long et non
perturbé. Ils sont utilisés dans tous les secteurs de l'industrie.

Figure 3 : Sécheur à bande (belt dryer)

- Sécheurs rotatifs (rotary dryer)

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Le sécheur rotatif à chaleur directe est un cylindre rotatif horizontal à travers lequel
du gaz est soufflé pour sécher le matériau qui est déversé à l'intérieur. Les diamètres
de calandre sont de 0,5 à 6 m. Les sécheurs rotatifs discontinus ont généralement un
ou deux diamètres de long. Les sécheurs continus ont au moins quatre et parfois dix
diamètres de long. Pour un séchage continu, le cylindre peut être légèrement incliné
par rapport à l'horizontale pour contrôler le flux de matière. Le produit sec peut être
recyclé pour le conditionnement de l'aliment si le matériau est pulvérisé dans la
calandre de manière à ce que l'aliment se mélange avec un lit en mouvement de
particules sèches. Le séchage du matériau dans un sécheur continue représente 10
à 18% du volume du cylindre.

Figure 4 : Sécheur rotatif (rotary dryer)

- Tunnel de séchage continu

Comme dans les sécheurs à plateau, les produits à sécher sont placés dans des
plateaux qui eux-mêmes sont mis sur des chariots qui avancent dans un tunnel où de
l’air circule à une vitesse de 3 à 8 m/s. Ce sont des sécheurs continus dans lesquels
les chariots avancent automatiquement.

Il existe un autre type de tunnel de séchage dans lequel les produits sont transportés
sur une bande transporteuse. Ce type de sécheur continu peut être long de 20 m et
large de 3 m. L’aliment est réparti à une épaisseur de 5 à 15 cm sur une bande
transporteuse. Souvent un tunnel de séchage est divisé en deux sections. Au départ
l’air est soufflé en dessous puis, par la suite au-dessus. L’air est donc soufflé de façon

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perpendiculaire au produit. A chaque position dans le tunnel de séchage correspond
une température et une humidité relative du produit et de l’air toujours constantes. On
utilise un tunnel de séchage en deux sections pour le séchage des fruits et des
légumes.

Figure 5: Tunnel de séchage continu (a) à circulation d’air à contre-courant, (b) à


bande passante.

- Sécheurs flash (flash dryer)


Dans les sécheurs flash, les matériaux sont simultanément transportés et
séchés. La forme la plus simple, illustrée à la figure, consiste en un tube vertical
dans lequel des matériaux granulaires ou pulvérisés sont séchés tout en étant
suspendus dans un flux de gaz ou d’air. Le temps de séchage disponible n'est
que de quelques secondes. Seuls les matériaux fins avec des taux élevés de
transfert de chaleur et de masse ou les produits plus grossiers dont seule
l'humidité superficielle doit être éliminée sont utilisés dans ces sécheurs. Les
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solides contenant de l'humidité interne ne peuvent être séchés que de manière
limitée par cette méthode. Les séchoirs flash conviennent parfaitement au
séchage de matériaux thermosensibles et sont largement utilisés pour le
séchage de sels organiques et inorganiques, de poudres de plastique, de
granulés, de produits alimentaires, etc.

Figure 6 : Sécheur flash (Flash dryer)

b- Sécheurs à contact indirect

Dans les sécheurs à contact indirect, la plus grande partie de la chaleur est transférée
par conduction. Les moyens de chauffage courants sont la vapeur et l’eau chaude, en
fonction de la température de fonctionnement réelle. Sur la base de coût du sécheur
seul, les sécheurs à contact indirect sont plus coûteux à construire et à installer que
les sécheurs à chaleur directe. En ce qui concerne l'environnement, les sécheurs à
contact indirect sont plus attrayants, car ils consomment moins d'énergie et utilisent
de petites quantités de gaz de purge. Les systèmes de récupération de poussière et
de vapeur pour les sécheurs à contact indirect sont plus petits et moins coûteux.

- Sécheurs rotatifs et à agitateur (Rotary and agitator dryers)

La chaleur nécessaire au séchage est transférée à travers les parois périphériques de


ces séchoirs. Seule une petite quantité d'air est nécessaire pour évacuer l'humidité

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extraite du solide. En conséquence, la vitesse de l'air dans ces unités est assez faible.
Ceci est avantageux lors du séchage de matériaux qui poussent facilement ou forment
de la poussière pendant le séchage. Le sécheur de tube à vapeur rotatif est un cylindre
rotatif horizontal dans lequel une ou plusieurs rangées circonférentielles de tubes
chauffés à la vapeur sont installées. Dans les sécheurs à agitateur (Fig. 7.16), le
récipient est immobile et le produit solide est agité lentement. La rétention matérielle
peut varier de quelques minutes à plusieurs heures. La vitesse de l'agitateur dépasse
rarement 10 min– 1,

Figure 7 : Sécheurs rotatifs et à agitateur (Rotary and agitator dryers)

- Sécheurs à vide (Vacuum dryers)

Le séchage sous pression réduite est avantageux pour les matériaux sensibles à la
température ou faciles à décomposer car la température d'évaporation est réduite. Ils
sont le plus souvent utilisés pour sécher des produits pharmaceutiques et des
produits alimentaires. Le sécheur sous vide à étagères est la forme la plus simple de
sécheur à vide pour le séchage par lots. Le solide humide repose sur une plaque
chauffée. Un transfert de chaleur amélioré avec une efficacité supérieure est obtenu
dans le sécheur à tambour sous vide de la figure, dans lequel le solide humide est
constamment agité et mélangé.

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Figure 8 : Sécheurs à vide (Vacuum dryers)

- Sécheurs à lit fluidisé (fluid bed dryers)

Les sécheurs à lit fluidisé à chaleur indirecte sont généralement des cuves
rectangulaires dans lesquelles sont installés des serpentins verticaux ou des
serpentins à plaques. La figure est un schéma d'un lit fluidisé à chaleur indirecte à
deux étages comprenant des éléments chauffants à serpentins ou à plaques. La
conception générale est utilisée pour plusieurs polymères en particules. Un excellent
transfert de chaleur est obtenu dans un environnement d'agitation et de mélange
intenses de particules. En raison de ses capacités de transfert de chaleur et de masse
favorables, de sa flexibilité pour la mise en place et de l'absence de joints d'étanchéité
rotatifs, un lit fluidisé à chauffage indirect est un récipient idéal pour la récupération de
vapeur et le séchage dans des atmosphères spéciales.

Figure 9 : Sécheurs à lit fluidisé (fluid bed dryers)

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II.4. Mode de séchage

▪ Le séchage par entrainement d’air (convection), ou par contact avec une


surface chaude (conduction), où la chaleur est transmise à l’aliment (solide)
par convection ou par conduction et l’eau évaporée se mélange à l’air qui
entoure l’aliment et l’entraine ;
▪ Le séchage sous vide où la chaleur est transmise à l’aliment par conduction,
par radiation, ou par micro-ondes. La vapeur d’eau est enlevée par
condensation ;
▪ La lyophilisation où l’aliment à l’état congelé et placé dans des conditions de
température et de pression qui favorisent la sublimation de la glace. Dans ce
cas l’eau sublimée est condensée à l’état de glace.

II.4.1. Séchage par entrainement ou par convection

Entraînement par mise en contact d’un gaz chaud et le plus sec possible (air)
s’écoulant autour du corps à sécher. Gaz fournit la chaleur nécessaire à l’évaporation
du liquide et entraîne la vapeur formée

Evaporation tant que pH < pH*

II.4.2. Séchage par ébullition ou par conduction

Vaporisation de l’humidité par chauffage du solide


✓ Si humidité pure et libre : TSH = Téb Hpure (Pt)
✓ Si humidité liée : TSH = Teb Hliée> Téb Hpure (Pt)•Teb Hliée↑qd X ↓

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▪ Vapeurs formées :
✓ Aspirées (séchage sous pression réduite)
Produits facilement oxydables à température élevée, produits thermosensibles
✓ Entraînées par un gaz de balayage (débit très faible comparé à celui utilisé en
séchage par entraînement)
▪ Récupération du solvant (solvant polluant, à coût élevé)
Condensation du solvant plus facile quand il n’est pas mélangé à un gaz

II.4.3. Séchage par sublimation / lyophilisation

✓ Procédé cher
✓ Utilisé si les procédés précédents risquent de dégrader les produits (matière
vivante, produits thermosensibles)
✓ Produits alimentaires (café, thé, épices, potages..), pharmaceutiques, micro-
organismes « vivants »

II.5. Mécanisme de séchage

Le séchage est fondamentalement régi par les principes du transport de chaleur et de


matière. Lorsque le solide humide est chauffé à une température appropriée, l'humidité
se vaporise sur ou à proximité de la surface du solide et la chaleur nécessaire au

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séchage est généralement fournie par un gaz chaud. Dès que certaines vapeurs
d'humidité superficielles se transforment en vapeur, une plus grande quantité
d'humidité est transférée de l'intérieur du solide vers sa surface. L'humidité peut se
déplacer à l'intérieur d'un solide selon divers mécanismes, en fonction de la nature et
du type de solide et de son état d'agrégation. Il peut être nécessaire de manipuler
différents types de solides pour le séchage : cristallins, granulaires, perles, poudres,
feuilles, gâteaux de filtration. Le mécanisme dominant dépend de la nature du solide,
de la structure des pores et du taux de séchage. En outre, différents mécanismes
peuvent entrer en jeu et dominer à différents stades de séchage du même matériau.

Figure 10 : Les étapes de séchage de solide humide : (a) le solide est uniformément
humide ; (b) la région supérieure est partiellement sèche ; (c ) le taux ou la vitesse de
séchage diminue.

Dans les solides granulaires et poreux à structure de pores ouverts, le transport de


l'humidité est dû aux forces capillaires tant qu'il y a suffisamment d'humidité dans la
majeure partie du solide. La structure capillaire du lit est souvent non uniforme. Les
plus grands capillaires sont vidés en premier, mais les plus petits continuent à fournir
du liquide à la surface de séchage. Simultanément, du gaz de séchage pénètre dans
le solide par des passages libres et des fissures. Les volumes poreux et les interstices
laissés par le liquide sont donc occupés par le mélange gaz-vapeur.

Certains solides subissent un rétrécissement important lors du séchage. Si le séchage


est élevé, la couche externe sèche rapidement, se contracte et génère ainsi une force
de compression pour évacuer l'humidité de l'intérieur. C'est le transport de liquide
induit par la pression dans le solide.

Pour les matériaux colloïdaux, gélatineux et quelques autres qui ont une affinité
appréciable pour l'eau, le transport de l'humidité se produit par diffusion moléculaire
du liquide.

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De manière générale, trois résistances au transport jouent un rôle important dans le
processus de séchage. Ce sont: la résistance au transport de liquide ou de vapeur à
l’intérieur du solide, la résistance au transfert de chaleur par convection de la vapeur
de la surface du solide à la masse du gaz, et la résistance au transfert de chaleur par
convection de la masse du gaz de séchage au Surface solide. Du fait que la
température du solide augmente pendant le séchage, une résistance au transfert de
chaleur par conduction devient également importante, en particulier à une faible teneur
en humidité du solide. Plus d'une de ces résistances deviennent souvent significatives.

II.5.1 Description du solide humide

II.5. 2. Les différentes humidités d’un solide

On distingue deux formes différentes d'humidité dans les solides : l'humidité liée et
l'humidité non liée.

✓ Humidité liée (bound moisture) : liquide retenu dans les pores du solide ou
adsorbé à la surface. C’est la quantité d’humidité dans le solide qui exerce une
pression de vapeur inférieure à la pression de vapeur normale de l’eau à la
température donnée.
✓ Humidité non liée (unbound moisture) : surplus de liquide. C’est la quantité
d’humidité dans le solide humide en excès de l’humidité liée. L’humidité non liée
exerce une pression de vapeur égale à celle de l’eau à la température donnée.

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- Humidité libre (free moisture) : liquide non lié + une partie du liquide liée. c’est
l’humidité dans le solide humide en excès. Toute l’humidité libre peut être
récupérer par séchage sous l’ensemble des conditions (température et
humidité du gaz de séchage). Seule l’humidité libre est éliminée au cours de
séchage
- Humidité d’équilibre : C’est la teneur d’humidité dans le solide qui reste en
équilibre avec le moyen (gaz ou chaleur) de séchage à l’humidité relative et
température donnée.
Le film liquide à la surface externe des solides et le liquide emprisonné dans les
espaces entre les particules solides exercent une pression de vapeur saturante du
même ordre de grandeur que celle du liquide. En cas de vapeur d'eau, ce type
d’humidité est appelé humidité non liée ou en excès.
Toute humidité pouvant être éliminée par séchage est appelée humidité libre qui
comprend toute l'humidité non liée et une partie de l'humidité liée.

Figure 11 : Différents types d’humidité

Un solide contenant une teneur en humidité Xi est séché en contact avec un gaz
d’humidité relative YR. L’eau présente dans le solide exerce une pression de vapeur
égale à celle de l’eau pure jusqu’à ce que une teneur en humidité Xb est atteinte. Donc
(Xi – Xb) représente l’humidité non liée contenu dans le solide humide.
Puisque la concentration en humidité diminue au-dessous de Xb, la pression de vapeur
exercée par l’eau restante dans le solide humide aussi diminue lorsque la teneur en
humidité attient la teneur en humidité d’équilibre X*. La pression de vapeur d’humidité
sur le solide devient égale à la pression partielle de la vapeur d’eau dans le gaz de
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séchage. D’où Xb est l’humidité liée, (Xi – X*) est la teneur en humidité libre(exprimée
en kg d’humidité/kg de solide sec).

II.6. Calcul de la vitesse et la durée de séchage

II.6.1. Courbe de taux de séchage

Le temps nécessaire pour le séchage d’un solide humide à une teneur en humidité
finale peut être déterminé à partir du taux de séchage. Le taux de séchage de solide
est fonction de la température et de l’humidité, de débit, propriétés de transport en
termes de nombre de Reynolds et nombre de schmidt.

Le taux de séchage est déterminé expérimentalement. Le solide est pris sur le plateau
et maintenu en suspension dans la chambre de séchage à travers laquelle le gaz de
séchage passe à un débit, la variation de la masse du solide est enregistrée (Figure
12).

Figure 12 : Schéma d’expérience de séchage en batch


𝑊𝑠 𝑑𝑥 𝑊𝑠 ∆𝑥
𝑁=− . ≈− . (𝑘𝑔 𝑑′ ℎ𝑢𝑚𝑖𝑑𝑖𝑡é⁄𝑚2 . 𝑠)
𝑎 𝑑𝑡 𝑎 ∆𝑡
Ws ou Ss : la masse de solide sec
a : la surface de séchage (la zone de séchage est la one exposée de la masse prise
sur le plateau)
X : teneur en humidité à l’instant t
𝑑𝑥 𝑎. 𝑁
=− = 𝐾 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑏𝑒 𝑋 = 𝑓(𝑡)
𝑑𝑡 𝑊𝑠
Le tracé de taux de séchage en fonction de la teneur en humidité (moisture content,
X) est appelé « courbe de taux de séchage ».

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Figure 13 : Courbe séchage

La partie de la courbe (Xi D) représente le chauffage du solide, accompagnée par


dégagement d’humidité diminue linéairement. Dans la région (DE) (dX/dt conste), le
taux de séchage (N) reste constant. L’intervalle de temps correspondant est appelé
temps à vitesse constante, principalement l’humidité non liée est libérée au cours de
cette période. Les régions (EF) et (FG) montre une chute non linéaire de la teneur en
humidité. La pente de la courbe diminue avec l’augmentation du temps de séchage et
le taux de séchage diminue progressivement. Ces régions représentent les « périodes
de taux en baisse. La teneur en humidité d’équilibre est atteinte au point G où la courbe
devient plate indiquant l’absence de perte d’humidité suplémentaire.

Figure 14 : Courbe de vitesse de séchage ou tau de séchage (drying rate).

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Sur la période de vitesse constante la surface du solide reste uniformément humide
en raison de transport rapide d’humidité de l’intérieur de solide vers sa surface. A la
fin de cette période, des zones sèches apparaissent à la surface, car les capillaires ne
sont plus en mesure de transporter suffisamment d’humidité de l’intérieur pour
conserver toute la surface humide. Le séchage non saturé de la surface se produit
pendant la première période de taux de séchage décroissant. La teneur en humidité
du solide devient asse faible au cours de la deuxième période de vitesse décroissante
tau de séchage, où la diffusion interne de l’humidité contrôle essentiellement la vitesse
de séchage.
La vitesse en humidité critique XC eut être considérée comme un point de transition
de la nature et de l’ampleur de la résistance au transfert de masse en relation avec le
séchage. Si le solide a des ports plus larges et ouverts, ou si la profondeur du lit est
petite, la teneur en humidité critique semble être petite.

II.6.1. Calcul du temps de séchage

Le temps de séchage nécessaire pour réduire la teneur en humidité dans le solide


dans un sécheur peut être calculé à partir du taux de séchage obtenu par essais au
laboratoire.
Le taux de séchage reste constant à NC jusqu’à ce que la teneur en humidité critique
est atteinte, mais N dépend de dans la période à vitesse décroissante.
𝑿 > 𝑿𝒄 ⇒ 𝑵 = 𝑵𝒄 ; 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝑿 ≤ 𝑿𝒄 ⇒ 𝑵 = 𝒇(𝑿)
𝑊𝑠 𝑑𝑋 𝑊𝑠 𝑋𝑓 𝑑𝑋
𝑁=− . ⇒𝑡=− ∫ (1)
𝑎 𝑑𝑡 𝑎 𝑋𝑖 𝑁
𝑊𝑠 𝑋𝑐 𝑑𝑋 𝑊𝑠 𝑋𝑓 𝑑𝑋
𝑡= ∫ + ∫ (2)
𝑎 𝑋𝑖 𝑁 𝑎 𝑋𝑐 𝑁
Le premier intégrale de l’équation (2) peut être résolu graphiquement en déterminant
la courbe au-dessous de la courbe 1⁄𝑁 = 𝑓(𝑋) ou analytiquement si le tableau des
données𝑁 = 𝑓(𝑋) est fourni.
Cas particulier :
Si le taux de séchage N diminue avec X linéairement (𝑁 = 𝑝𝑋 + 𝑞) sur la période de
séchage à vitesse décroissante, le temps de séchage peut être exprimé comme :
𝑊𝑠 (𝑋𝑖 − 𝑋𝑐 ) 𝑊𝑠 𝑋𝑐 𝑑𝑋
𝑡= + ∫
𝑎𝑁𝑐 𝑎 𝑋𝑓 𝑝. 𝑋 + 𝑞

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𝑊𝑠 (𝑋𝑖 − 𝑋𝑐 ) 𝑊𝑠 𝑁𝑐
𝑡= + 𝐿𝑛 ( ) (3)
𝑎𝑁𝑐 𝑎. 𝑝 𝑁𝑓
𝑊𝑠 (𝑋𝑖 − 𝑋𝑐 ) 𝑊𝑠 𝑋𝑐 − 𝑋𝑓 𝑁𝑐
𝑡= + 𝐿𝑛 ( ) = 𝑡𝑐 + 𝑡𝑓 (4)
𝑎𝑁𝑐 𝑎 𝑁𝑐 − 𝑁𝑓 𝑁𝑓
tc est le temps de séchage à vitesse constante
tf est le temps de séchage à vitesse décroissante

A l’équilibre le taux de séchage N = 0 pour X =X*


𝑁 = 𝑝. 𝑋 ∗ + 𝑞 = 0 ⇒ 𝑞 = −𝑝. 𝑋 ∗
𝑁𝑐 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗ 𝑋𝑐 − 𝑋𝑓 1 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗
= 𝑒𝑡 = =
𝑁𝑓 𝑋𝑓 − 𝑋 ∗ 𝑁𝑐 − 𝑁𝑓 𝑝 𝑁𝑐

En substituant dans l’équation (4) :


𝑊𝑠 (𝑋𝑖 − 𝑋𝑐 ) 𝑊𝑠 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗ 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗
𝑡= + 𝐿𝑛 ( ) = 𝑡𝑐 + 𝑡𝑓 (5)
𝑎𝑁𝑐 𝑎 𝑁𝑐 𝑋𝑓 − 𝑋 ∗

II.6.2. Séchage à courants croisés

Le gaz de séchage entre à une extrémité du plateau, coule sur le matériau tout en
fournissant de la chaleur au solide et en récupérant de l’humidité en retour, et quitte
de l’autre extrémité (figure 15).

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Figure 15 : Séchage à courants croisés dans un sécheur à plateaux.
Les conditions de gaz de séchage à l’entrée de l’étage :
o Température TGi et l’humidité Yi
o La température du solide Ts et l’humidité de saturation correspondante YS
Le transfert de chaleur du gaz de séchage au solide se produit principalement par
convection à la surface supérieure ouverte.
Ube certaine quantité de chaleur transférée à la surface de séchage produit également
à travers le solide humide et éventuellement par rayonnement à partir de la surface
supérieure du plateau.
Le coefficient de transfert thermique global peut être obtenu comme suit :
𝑄 = 𝑄𝐶 + 𝑄𝑅 + 𝑄𝐾 la chaleur totale qui arrive à la surface du solide.
𝑄 = 𝑁𝐶 × 𝜆𝑠
𝜆𝑠 : chaleur latente de vaporisation ; 𝑁𝐶 : flux de vapeur
La chaleur reçue à la surface de solide par convection est contrôlée par le coefficient
de transfert de chaleur par convection ℎ𝐶 :
𝑄𝐶 = ℎ𝐶 (𝑇𝐺 − 𝑇𝑆 )
Le coefficient combiné ℎ𝑏 de transfert de chaleur à la surface de séchage à partir du
fond du plateau est donné par :
1 1 𝑙𝑠
= +
ℎ𝑏 ℎ𝐶 𝑘𝑆
𝑙𝑠 : épaisseur de la couche du solide humide
𝑘𝑠 : conductivité thermique
ℎ𝐶 : coefficient de transfert de chaleur par convection au fond de plateau (surface non
séchée). La résistance thermique de la paroi du plateau est négligée car elle est très
petite pour toutes les particules
ℎ𝐶 . 𝑘𝑆
ℎ𝑏 =
𝑘𝑆 + ℎ𝐶 . 𝑙𝑠

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a) Cas 1 : la température et l’humidité du gaz de séchage restent constantes
Si le débit du gaz de séchage est élevé, sa température et son humidité peuvent etre
supposées raisonnablement constantes sur le plateau. Le flux de chaleur combiné sur
la surface de séchage :
𝑄 = (ℎ𝐶 + ℎ𝑏 )(𝑇𝑖 − 𝑇𝑠 )
𝑁𝐶 = 𝑘𝑌 (𝑌𝑠 − 𝑌𝑖 ) 𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑠é𝑐ℎ𝑎𝑔𝑒
𝑁𝐶 = 𝐾𝑌 (𝑌𝑠 − 𝑌𝑖 ) = (ℎ𝐶 + ℎ𝑏 )(𝑇𝑖 − 𝑇𝑠 )⁄𝜆𝑊
𝜆𝑊 : chaleur latente de vaporisation de l’eau en kJ/kg
(𝑌𝑠 − 𝑌𝑖 )𝜆𝑊 ℎ𝑏
= (1 + ) (𝑇𝐺𝑖 − 𝑇𝑠 )
ℎ𝑐 ⁄𝑘𝑌 ℎ𝑐
𝐶𝐻 = ℎ𝑐 ⁄𝑘𝑌 : chaleur humide de l’eau
Le temps de séchage à vitesse constante tc :
𝑆𝑆 (𝑋𝑖 − 𝑋𝑐 )
𝑡𝑐 =
𝑎. 𝑁𝑐
SS ou WS : la masse de solide sec
Le temps de séchage vitesse décroissante :
𝑆𝑆 (𝑋𝑐 − 𝑋 ∗ ) 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗
𝑡𝑓 = 𝐿𝑛 ( )
𝑎 𝑁𝑐 𝑋𝑓 − 𝑋 ∗
𝑆𝑆 (𝑋𝑐 − 𝑋 ∗ ) 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗
𝑡𝑓 = 𝐿𝑛 ( )
𝑎 𝑘𝑌 (𝑌𝑠 − 𝑌𝑖 ) 𝑋𝑓 − 𝑋 ∗
Le temps de séchage total :
𝑆𝑆 (𝑋𝑐 − 𝑋 ∗ ) 𝑋𝑐 − 𝑋 ∗
𝑡= 𝐿𝑛 ( )
𝑎 (ℎ𝑏 + ℎ𝑐 )(𝑇𝐺 − 𝑇𝑠 ) 𝑋𝑓 − 𝑋 ∗
Le coefficient de transfert e chaleur par convection hc est fonction du débit massique
d’air : 𝐺 = 𝜌. 𝑈 (𝑘𝑔⁄𝑚2 . 𝑠) selon deux relations différentes :
- Si l’air est soufflé parallèlement à la surface du produit :
ℎ𝑐 = 14,3(𝐺)0,8 = 14,3(𝜌. 𝑈)0,8 𝑒𝑛 𝑊 ⁄𝑚2 . °𝐶
- Si l’air est soufflé perpendiculairement à la surface du produit :
ℎ𝑐 = 24,2(𝐺)0,37 = 24,2(𝜌. 𝑈)0,37 𝑒𝑛 𝑊 ⁄𝑚2 . °𝐶
𝜌 : masse volumique de l’air et U : la vitesse moyenne de l’air

II.7. Bilan matière et enthalpique au niveau d’un sécheur continu

22
Quand le séchage s’opère par entrainement d’air, c’est la pression de vapeur d’eau
du produit qui détermine les échanges entre l’air et le produit. Le séchage par
entrainement est un transfert de matière qui nécessite l’apport d’énergie venant d’un
transfert de chaleur.

Le produit entre dans le sécheur à un débit de matière sèche (S s ou Ws) en kg de


solide sec/m2.s
X1 et X2 teneurs en humidité entre l’entrée et la sortie de kg d’eau/kg de solide sec. Au
point critique sa teneur en eau est XC.
L’air entre à un débit d’air Gs, une température TG2 et humidité Y2 et sort à TG1 et une
humidité Y1. Au point critique sa teneur est YC à TC.
Bilan de matière sur l’eau :
𝑆𝑠 . 𝑋1 + 𝐺𝑠 . 𝑌2 = 𝑆𝑠 . 𝑋2 + 𝐺𝑠 . 𝑌1
𝑆𝑠 (𝑋1 − 𝑋2 ) = 𝐺𝑠 (𝑌1 − 𝑌2 )
Bilan thermique :
′ ′ ′ ′
𝑆𝑠 . 𝐻𝑠1 + 𝐺𝑠 . 𝐻𝐺2 = 𝑆𝑠 . 𝐻𝑠2 + 𝐺𝑠 . 𝐻𝐺1 + 𝑄𝑝𝑒𝑟𝑑𝑢
Les enthalpies du gaz et du solide sont calculées par les relations suivantes :
𝐻𝑠′ = 𝐶𝑝𝑠 (𝑇𝑠 − 𝑇0 ) + 𝑋𝐶𝑝𝑒𝑎𝑢 (𝑇𝑠 − 𝑇0 )
𝐻𝐺′ = 𝐶𝑝𝐺 (𝑇𝐺 − 𝑇0 ) + 𝑌𝐶𝑝𝑣𝑎𝑝 (𝑇𝑔 − 𝑇0 ) + 𝑌. 𝜆𝑒𝑎𝑢

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