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Notes de cours d’étudiants

Selon l’intitulé :

« DROIT DES OBLIGATIONS »

Prof. Jean-Paul VULLIETY

Notes originales fournies par :

NOM PRENOM ANNEE


FARINA Fiona
2009-2010
GOUAIS Natacha

Dernière mise à jours par :

NOM PRENOM ANNEE


- - -

Avertissements : Le présent document regroupe des notes d’étudiants relatives au


cours nommé ci-dessus. Il est mis gratuitement à disposition des étudiants par le
CHEC ; son contenu ne peut en aucun cas être vendu.
De plus, ce document n’est pas un polycopié officiel : son contenu n’est pas
garanti, il ne dispense donc pas d’être présent aux cours.
Enfin, quiconque bénéficie du présent support se doit de le mettre à jour en corrigeant
les éventuelles erreurs et en le complétant (merci de renvoyer les documents modifiés
à l’adresse polys@cerlehec.ch).
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Faculté des SES

Année académique 2009-2010

Droit des Obligations


Sommaire du cours
Plan détaillé
Bibliographie

Prof. Jean-Paul VULLIETY


Assistante: Me Alexandra STAMPFLI

1
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
SOMMAIRE DU COURS

A. INTRODUCTION GÉNÉRALE AU DROIT PRIVE SUISSE

B. DROIT DES OBLIGATIONS - PARTIE GENERALE

CHAPITRE I LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UN CONTRAT

CHAPITRE II LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UN ACTE ILLICITE

CHAPITRE III LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UNE


RESPONSABILITE OBJECTIVE

CHAPITRE IV LA RESPONSABILITE PRECONTRACTUELLE

CHAPITRE V LES RESPONSABILITES PLURALES

CHAPITRE VI L’INEXECUTION DES OBLIGATIONS

CHAPITRE VII LES EFFETS DES OBLIGATIONS ET QUELQUES


MODALITES DE LEUR EXECUTION

CHAPITRE VIII L’EXTINCTION DES OBLIGATIONS (Survol de questions


choisies)

CHAPITRE IX QUELQUES INSTITUTIONS PARTICULIERES DU DROIT


DES OBLIGATIONS

CHAPITRE X QUELQUES INSTITUTIONS PARTICULIERES DU DROIT


DES OBLIGATIONS

C. DROIT DES OBLIGATIONS - PARTIE SPECIALE

CHAPITRE I INTRODUCTION AU DROIT DES CONTRATS

CHAPITRE II LA VENTE

CHAPITRE III LE CONTRAT DE MANDAT

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
PLAN DETAILLE

A. INTRODUCTION GENERALE AU DROIT PRIVE SUISSE


(C’est le droit entre les particuliers)
Section I - Le droit objectif
A. Définition :

(Tourné vers l’extérieur)


Le droit objectif est l’ensemble des règles générales et impersonnelles qui
régissent la vie en société. S’applique à un nombre indéfini de situation et de
personnes. C’est le droit codifié, c’est la LOI, l’appareil normatif.

La règle de droit a un caractère coercitif (=obligatoire). Une règle de droit est


impérative lorsque ce caractère apparaît à sa simple lecture (ex : mandat art
394 ss CO, qui s’applique à qqn qui s’engage à gérer les affaires d’autrui).

Sinon il y a les règles dispositives qui permettent aux parties de convenir


différemment que la loi. Il faut cependant se demander si la dérogation à la règle
n’est pas : « contraire aux mœurs », « à l’ordre public » ou « aux droits attachés
à la personnalité ».

B. Sources formelles du droit - pour approfondir, Tercier, §§ 20-35

1. La loi : C’est la source principale. C’est l’ensemble des règles générales


écrites et émises par l’Etat (code, lois, ordonnances…), tant fédéral que
cantonale. [C’est le texte législatif, normatif contraignant adopté par le
législateur (autorité fédérale, etc.)]
Le droit des oblig est un droit fédéral qui a pour source principale le code des
obligations.

2. La coutume : C’est le fondement du droit. Ce sont les règles établies par


l’usage au cours des ans. (Répétition d’une pratique). Pour qu’il y ait
coutume, il faut qu’il y ait répétition et que la société ait le sentiment que cela
est nécessaire (art. 1. al 2 CC).

3. La jurisprudence : C’est l’ensemble des décisions rendues par les


tribunaux. Le tribunal applique des règles générales à un cas particulier.
Les parties en conflit seront liées par la décision du tribunal. Il s’avère dans
la pratique que le juge sera amené à rendre une décision analogue à un cas
analogue. C’est ce qui crée la jurisprudence. Permet d’apporter une solution
lors de difficulté d’interprétation de la règle de droit. S’occupe donc des cas
concret (alors que la Loi concerne des règles générales et abstraites).
Le TF (tribu féd) est la juridiction suprême. Si le juge n’applique pas la
jurisprudence, il risque de voir sa décision cassée par le TF (recours).

4. La doctrine : La source de la doctrine est la littérature juridique, celle ci


recherche et étudie le droit positif (droit en vigueur) et vise à l’interpréter. Elle
ne fait que suggérer des interprétations, propositions, dans l’espoir qu’elles

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
passent un jour dans la loi ou dans la jurisprudence.
C. Les divisions du droit

Droit international :
Au delà des frontières nationales. Il y a rapport entre Etat et entre particulier.

Droit national :
A l’intérieur des frontières nationales. Il est question :

1. Droit public : c’est le rapport entre particulier et Etat. C’est le droit


constitutionnel, droit administratif, droit pénal, droit processuel.

2. Droit privé : c’est le rapport entre particulier. C’est le droit civil, droit des
obligations, droit commercial, autres (droit du travail, de la propriété
intellectuelle…)

Section II - Les droits subjectifs


A. Notion

Le droit subjectif est un intérêt juridiquement protégé. Il s’agit du pouvoir de


faire, d’imposer, d’exiger ou d’interdire.
Ce sont les droits que nous recevons du droit objectif, qui est la loi donné.
« J’ai le droit de… » Prérogative personnelle donnée par le droit objectif.

Il faut cependant une base légale pour pouvoir l’appliquer, qui est la règle
figurant dans le droit.

L’évènement qui produit un droit subjectif:


1. le fait juridique : Il s’agit d’évènement n’étant pas destiné à produire des
actes juridiques, mais qui ont des effets juridiques :
- naissance (protection de la loi)
- mort (succession)
- promeneur trouvant une bague perdu (droit subj à une
récompense)

2. l’acte juridique : Le but d’un acte juridique est de produire des effets
juridiques. Il peut être :
- unilatérale (testament)
- bi/multilatérale (contrat entre vendeur et acheteur -> création de
droit subjectif pour chacun)

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B. Principales catégories de droits subjectifs

1. Les droits de jouissance :


Ils ont pour objectif de procurer un avantage à leur détenteur.

a) Droit de maitrise sur un bien


1) Droits réels

- droit de propriété : droit de posséder qqch (chose mobilière ou


immobilière). Droit absolu sur une chose.
- droits réels limités : droit d’user un bien jusqu’à un certain point
(différent du droit de propriété).

Ex :
- Mère du défunt peut user de la maison tant qu’elle vit, mais ne
peut la vendre.
- Droit de gage : hypothèque= gage immobilier fait à qqn lorsqu’on
lui emprunte de l’argent.

2) Propriété intellectuelle

Protège des biens immatériels par des brevets (propriété d’une


invention), de marque ou d’auteur.

Ce sont les droits qui protègent la création de l’esprit.

3) Droits de la personnalité

Protège les personnes. Droit à la sphère privé ou droit à l’honneur.


Dépend du code civil. Droit à l’image, droit à l’expression corporelle

b) Droits de créances

Il pose le problème des relations entre créanciers et débiteurs (les


exigences réciproques…)
Ce ne sont pas des créances au titre d’argent, c’est plus un du que qqn
nous doit. Droit qu’on a contre qqn, d’exiger qqch de qqn.

Cela peut être un bien, une voiture par exemple.

c) Droits corporatifs

Relève du droit des communautés au sens général (famille, associations,


sociétés). S’intéresse aux relations (comportements, prestations…) des
différents membres.
Droit qu’on a au sein d’une corporation (droit de vote, droit finacier, de
s’opposer…), qui nous appartient lorsqu’on fait parti d’une association, d’une
société.

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2. Les droits de compétence

Ils permettent d’influencer les droits de jouissances. Il s’agit en qq sorte de


droits sur des droits. Ils donnent la possibilité de faire ou de dire qqch ayant
des effets juridiques.
Ce sont les droits individuels qui nous permettent de changer qqch.

Droits formateurs - pour approfondir, Tercier, §§ 269-278

Donnent à leur détenteur le pouvoir de modifier une situation juridique par sa


simple volonté (unilatérale) ou par la voie d’une action formatrice en
s’adressant à un tribunal.

EX : le licenciement. Droit de donner congé. Contrat entre 2 personnes (a


une force contraignante). Droit du travail (droit objectif) donne le droit
subjectif de sortir du travail (résilier le contrat).

C’est un acte juridique par lequel un acteur peut à lui tout seul créer, modifier
ou supprimer un rapport de droit.

a) Générateurs

Les droits générateurs auront pour effet de créer une nouvelle situation
juridique qui crée ainsi un rapport de droit.

EX : Vendeur A fait une offre à son client B. Si B accepte, il exerce un droit


générateur, car acceptation implique conclusion du contrat.

b) Modificateurs

Les droits modificateurs visent à modifier une situation juridique déjà


existante. La déclaration du titulaire suffit pour modifier.

EX : A prête à B la somme de 1000 CHF, sans lui dire quand il doit lui
rembourser. Si par la suite A déclare que B doit lui rembourser dans un mois,
alors A change la situation juridique et la dette devient exigible (art. 102 al.2
CO)

c) Extinctifs

Ces droits vont éteindre un rapport de droit préexistant.

EX : On avait un contrat, mais une des parties était dans un cas d’erreur
essentielle. Par sa simple déclaration de volonté, la partie dans l’erreur peut
faire annuler le contrat et donc changer la situation juridique.

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Les Exceptions

Les exceptions sont un moyen de défense juridique fondé sur le droit. On


distingue 2 types d’exceptions :
a) Péremptoires

Elle met une fin définitive à la prétention de l’autre partie.

EX : art.127 ss CO
Une créance se prescrit au bout de 10 ans.
=>La prescription éteint le droit d’agir en justice, mais l’obligation demeure.

Ainsi, selon l’art.120 al.3 => une créance d’une personne, frappée de la
prescription, peut faire l’objet d’une compensation par une dette du même
montant de cette même personne.

Ainsi si A devait 1000 CHF à B = Prescription (créance non payé à B) et que


B devait également 1000 CHF à A, ALORS B peut refuser de payer la dette
(= compensation réciproque) et son refus devient péremptoire (=définitif).

b) Dilatoire

Elle repousse l’exécution de l’obligation mais ne fait pas définitivement


obstacle à celle-ci.

EX :
Un acheteur peut s’engager à acheter une montre, mais invoquant
l’art. 82 CO, le vendeur peut refuser de la lui donner avant le paiement
(art. 895 CC).

Droits de gestion - pour approfondir, Tercier, §§ 376-386

C’est la représentation des personnes physiques et morales (=entité


juridique sans chair, ni os => société).

Les droits de gestions sont le pouvoir de s’occuper des affaires d’autrui, de


représenter qqn. C’est le droit d’agir au nom et au profit d’autrui.

EX : l’avocat envers son client.

Section III - La jouissance et l'exercice des droits subjectifs


(bref survol)

A. La capacité civile - pour approfondir, Tercier, §§ 323-375

Les notions liées aux droits civil :


• personnes physiques sont aux art 11 à 51 CC
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• personnes morales aux art 52 ss CC
1. Capacité civile passive ou capacité de jouissance (art 11 CC)

Il suffit d’exister. C’est la capacité de recevoir une position (sans rien


faire).

EX : héritage = droit successoral


=> Un enfant qui perd ses deux parents dans un accident, il sera
pleinement l’héritier, même s’

On a tous le droits à la jouissance des droits civils. On peut tous être


sujet de droit et d’obligation (art 11 et 31 CC), mais cela ne veut pas dire
qu’on puisse les exercer.

Les personnes physiques jouissent des droits civils dès leur naissance
jusqu’à leur mort ou la déclaration d’absence (disparition : art.35 CC).

2. Capacité civile active ou capacité d'exercice (art 12-19 CC)

Il faut être majeur (art.14 CC) et capable de discernement (art.16 CC).

Pour acquérir la capacité civile active, c-à-d la capacité d’exercice de ses


droits civils et pouvoir devenir titulaire de droits et d’obligations par soi-
même, il faut remplir un certain nombre de critère :

a) Le discernement (art.16 CC)

Le discernement est la faculté d’agir raisonnablement. D’être


capable d’apprécier (comprendre) le sens et les effets de ses
actes (capacité intellectuelle). Il faut également avoir la capacité
d’agir selon sa propre volonté, selon son propre jugement et d’être
capable de se déterminer.

On apprécie la capacité de discernement en fonction de la


situation du moment, de l’âge du sujet, du fait en cause, de son
état au moment des faits (ex : sous l’emprise de l’alcool…)

Donc en fonction de l’acte, il faut déterminer si la personne avait


ou non la capacité de discernement à ce moment là.

EX :
Est-ce que une fillette de 12 ans peut aller acheter une nitendo ?

Non ! Elle n’a pas encore la capacité de discernement et


d’apprécier ses actes pour agir en conséquence. N’a pas la
capacité civile.

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Art 17, 18. 19 CC

Art. 17 (Incapacité d’exercer les droits civils)


Les personnes incapables de discernement, les mineurs et les interdits
n'ont pas l'exercice des droits civils.

Art. 18 (Absence de discernement)


Les actes de celui qui est incapable de discernement n'ont pas d'effet
juridique; demeurent réservées les exceptions prévues par la loi.

Art. 19 (Mineurs et Interdits capable de discernement)


1 Les mineurs et les interdits capables de discernement ne peuvent
s'obliger par leurs propres actes qu'avec le consentement de leur représentant
légal.
2 Ils n'ont pas besoin de ce consentement pour acquérir à titre purement
gratuit, ni pour exercer des droits strictement personnels.
3 Ils sont responsables du dommage causé par leurs actes illicites

• Un enfant de 12 ans qui a dévissé les boulons d’un poteau


électrique. Ce dernier s’est effondré lors de la tempête qui a suivi.
Le TF a jugé que cet enfant était responsable de ses actes, car
étant capable d’apprécier les conséquences d’un tel acte.

• L’état d’ébriété peut également priver une personne de la capacité


de discernement (incapacité passagère), ce qui a pour
conséquence de rendre les actes de cette personne nuls. La
personne n’est donc pas lié par ses actes.
Cependant, pour ce qui est de la responsabilité civile, une
personne îvre est malgré tout responsable, sauf si elle prouve
qu’elle n’est pas fautive de son état (art.54 al.2 CO).

• Il y a EXCEPTION => lorsque l’équité l’exige (art.54 CO)

Art 54 CO
Art. 54
B. Responsabilité des personnes incapables de discernement
1
Si l’équité l’exige, le juge peut condamner une personne même incapable de discernement à la réparation totale ou partielle du
dommage qu’elle a causé.
2
Celui qui a été frappé d’une incapacité passagère de discernement est tenu de réparer le dommage qu’il a causé dans cet état, s’il ne
prouve qu’il y a été mis sans sa faute.

Il s’agit du cas du milliardaire incapable de discernement qui met


le feu à la maison d’un paysan. Dans ce cas, le juge pourra tout
de même condamner le milliardaire à payer les dégâts causés.

b) La majorité (art.19 CC)

Pour avoir l’exercice des droits civils il faut être majeurs.


Un mineur ne peut pas passer d’actes juridiques sans le
consentement de son responsable légale (sauf art.19 al.2 CC). Il
peut cependant exercer des droits strictement personnels (ex :
rompre fiançailles). Il par contre responsable de ses actes illicites
(responsabilité civile, voir cas plus haut enfant de 12 ans)

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c) L’absence d’interdiction

Celle-ci résulte de la décision d’un juge (= jugement), qui met une


personne majeure dans la situation juridique d’un mineur.

EX : mise sous tutelle (art.360 ss CC).


Cette situation peut avoir été demandée par la personne elle-
même ou par sa famille pour le protéger.

3. Les personnes morales

Ce sont les sociétés, les fondations, les associations etc. Ce sont des
entités juridiques.

Celles-ci bénéficient également de la jouissance et de l’exercice des


droits civils. Elles bénéficient des mêmes droits et obligations que les
personnes physiques, à l’exceptions des prérogatives humaines telles
que le sexe, l’âge ou la parenté (art 53 CC)

Elles acquièrent la personnalité lorsqu’elles ont les organes (moyens qui


leur permettent de s’exprimer à travers les personnes physiques qui les
constituent) prévu par la loi (art.54 CC). => Assemblé générale, conseil
d’administration.

B. L'exercice d'un droit

1. Exercice non judiciaire

Il s’agit de l’exercice « normal », celui de la vie de tous les jours.

EX : si on a une propriété (droit réel), on exerce notre droit par l’usage de


l’objet.

2. Exercice judiciaire

Dépôt de plainte (réservé au pénale). Concerne tout, à la foi l’argent et


les exercices judiciaires.

C’est faire une requête pour exiger quelque chose. Il s’agit d’une action
en justice auprès du tribunal.

Celui-ci implique le recours à un juge. Ce recours peut se justifier par


plusieurs raisons :

o Lorsque la loi le prévoit, qu’il est obligatoire de passer par un juge.


EX : divorce, dissolution d’une société.

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o Lorsque l’attitude d’autrui s’oppose à l’ex de nos droits. Le
demandeur (créancier) doit donc faire appel à l’Etat (tribunal) en
entamant une action en justice.

EX : un débiteur qui refuse de rembourser le créancier.

=>
Le défendeur (débiteur) peut dans un premier temps être
condamné à payé et si il y a non-exécution de la condamnation, le
juge peut faire appel à la force publique (police).

C. La bonne foi objective et l'abus de droit -Tercier, §§ 89-97

1. La bonne foi (art. 2 al.1 CC)

Interdiction de la tromperie. Ne pas faire à autrui ce vous n’aimeriez pas


qu’on vous fasse. Règle du fairplay, de bienséance.

C’est une notion de loyauté dans les rapports juridiques avec autrui
(rapport de confiance), tant lors de la négociation de l’obligation que lors
de son exécution. Il existe une obligation légale de bonne foi, tant
objective que subjective, dans les rapports contractuels. Les parties
doivent s’en tenir à une « honnêteté d’intention.

La bonne foi objective est définie à l’art.2 CC.


Elle concerne les rapports de voisinage art.684 CC. Il s’agit de la bonne
foi dans son comportement, d’un devoir de loyauté, de confiance.

EX : un vendeur qui ne rendrait pas attentif son client par rapport à


l’erreur qu’il fait au sujet d’un produit manquerait à son devoir de
bonne foi objective.

La bonne foi subjective se trouve à l’art.3 CC.


Elle est l’absence du sentiment d’irrégularité. Elle est toujours présumée.
Cependant elle ne peut pas être invoquée lorsqu’elle est incompatible
avec l’attention requise par les circonstances.

2. L'abus de droit (art.2 al.2 CC)

Viol choquant de l’obligation de bonne foi.

Il apparaît lorsqu’un droit subjectif existe mais que l’exercice de ce droit


aboutit à un résultat choquant, qui heurte le sens de l’équité et de la
justice. Celui qui abuse d’un droit le perd.

Le recours à l’abus de droit s’applique si toutes les autres solutions ont


été tentées. C’est un moyen juridique subsidiaire, qu’on applique en
dernier recours.
Les victimes d’un abus de droit peuvent alors demander que celui-ci
cesse.
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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
EX : Une personne qui fait construire une fausse cheminée sur sa
maison pour obstruer le jour de son voisin. Il y absence d’intérêt à
l’exercice de ce droit subjectif.

Il existe plusieurs types d’abus de droits :

• Disproportion

Une banque fait un prêt de 70'000 CHF. Elle dénonce le prêt pour
non paiement des intérêts. Les intérêts sont minimes par rapport à
la somme, il y a donc disproportion.

• Attitude contradictoire

Un débiteur fait croire à son créancier que le chèque est prêt et


qu’il va le lui envoyer sous peu (détourne son attention) et qu’il
attend ensuite qu’il y ait prescription de la dette.

• Apparence de tolérance

A possède une marque et laisse B se servir d’un nom proche de


sa marque, donnant ainsi une apparence de tolérance. Un jour il
proteste et demande des dommages et intérêts (apparence de
tolérance et attitude contradictoire).

• Procuration d’un avantage juridique

A achète des produits à B et les paie. Un jour A découvre un


défaut sur le produit mais B lui répond que la garantie est
prescrite. A fait alors une deuxième commande qui lui est livrée
mais ne la paie qu’en partie pour compenser la « créance » qu’il
réclame à la partie adverse.

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Section IV - La règle de droit : structure et utilisation (cas


pratiques)
LECTURE ARTICLE:
1) Si … Alors… (PAS DE CONDITION)

EX :
Art. 119 CO : Impossibilité de l’exécution

1 (ALORS) L’obligation s’éteint lorsque (=SI) l’exécution en devient impossible par


suite de circonstances non imputables au débiteur.

=> Pas de conditions donc on peut changer la phrase !

2) Si … soit :
a)
b)
c)
d) et
e)

=> Conditions alternatives :

♦ Si… soit… soit


Il suffit que le premier « Soit » soit le second « Soit » est juste pour que le « Si » soit
vrai. (il suffit qu’une des conditions alternatives soit rempli, pour que la loi soit
juste).

♦ Si … Soit … Soit…ou … Alors


Soit…ou.. = mini condition alternative dans la principale condition alternative.

EX :
Art. 41 CO
(SI) Celui qui cause, d’une manière illicite un dommage à autrui, soit
intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, (ALORS) est tenu de le
réparer.

=> Conditions cumulatives :

♦ Si… soit… soit… et… Alors

=> ici on prend en compte a, b, c pour que d existe … Alors…


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EXEMPLES :
Art 255 CC al.1
 ici pas de conditions
« L’enfant né pdt le mariage a pour père le mari »
=> Si l’enfant est né pdt le mariage alors il a pour père le mari.

Art 255 CC al.2


 avec conditions
« En cas de décès du mari, celui-ci est réputé être le père si l’enfant
est né soit dans les trois cents jours qui suivent le décès, soit après les
trois cents jours s’il est prouvé qu’il a été conçu avant le décès du mari. »

=> Si le mari décède … plus si, soit, s’il (= conditions alternatives) … Alors
celui-ci est réputé être père.

RAISONNEMENT JURIDIQUE (syllogisme)


 Cas pratiques
Lire les faits et savoir quoi en faire. On va donc identifier la question principale
pour y répondre.

0)QUESTION PRINCIPALE
Ex : Eloïse est-elle majeur ?

1) DROIT (la majeur) (Attention il peut y avoir pls base légale)


Ex : la majorité est fixée à 18 ans révolus (art 14 CC)
= la règle de droit = la « base »

2) FAITS (la mineur)


Ex : Eloïse a eu 18 ans le 5 mai 2007

3) CONCLUSION (réponse à une question)


Donc, Eloïse est majeur.

SVT :
A) Une grande question principale
EX : le vendeurs peut-il récupérer la bague ?

B) Ensuite plusieurs questions secondaires


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ARRET TRIBUNAL (Jurisprudence)

Décision du ATF (= Arrêt du Tribunal Fédéral) = Solution d’un litige (= Abouti à un


résultat)

On dépose les requêtes, les plaintes auprès des tribunaux. Pour faire recours, on
s’adressera à la juridiction suprême qui est le TF (Tribunal Fédéral).

Dans un ARRET :
1) les faits (A, B, C…)
2) Droit (motifs)
3) Conclusion

Les parties au litige :


1) le demandeur (acheteur bague) (=Pierre, qui est pas content contre vendeur)
2) le défendeur (vendeur) (=Personne contre qui on fait notre demande)
3) l’appelant (Si Pierre a perdu, il peut faire appel = RECOURS)
4) l’intimé (vendeur)

Les motifs : les raisons juridiques (sources), sur lesquels le tribunal va fonder sa
décision.

Considérants : « en fait », « en droit ».


Le tribunal considère la partie fait et la partie droit.

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B. DROIT DES OBLIGATIONS - PARTIE GENERALE


Les sources du droit des obligations - Pour approfondir, Tercier, §§ 36-97

CHAPITRE I: LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UN CONTRAT


Section I Le principe de l'autonomie de la volonté et la liberté
contractuelle

A) Le principe de l’autonomie de la volonté

Une obligation doit être fondée sur la libre volonté de celui qui s’oblige. On est
donc engagé parce qu’on le veut bien.

Il y a donc liberté contractuelle (art.19 CO). On est libre de délimiter son


obligation, pour autant que cela concorde avec la volonté des co-contractants.
Cela implique 5 libertés :
1) La liberté de conclure ou non
2) La liberté de choisir son co-contractant
3) La liberté de déterminer le contenu, l’objet de l’acte juridique
4) La liberté de choisir la forme du contrat (écrit, oral,
authentique)
5) La liberté de mettre fin à la situation juridique

En conséquence, la plupart des règles contenues dans la loi vont pouvoir


« s’effacer » devant ces 5 libertés qui se remplacent aux règles dispositives.

B) Limites du principe de l’autonomie de volonté

Chacune des 5 libertés peut être limitée par la loi (par des règles impératives)
et ce pour deux raisons principales :

1) Justification des règles impératives

On a le souci de protéger, de sauvegarder ce que l’on considère comme


valeurs essentielles de notre civilisation et de la personne humaine.
Il y a deux aspects à cette préoccupation :

1) Eviter l’abus de puissance

On veut éviter les abus d’une partie économiquement plus forte envers la
partie la plus faible.
EX : Si dans le marché du travail il y avait bcp de chômage et qu’on
laisserait totalement jouer la liberté de contrat => les salaires chuteraient
et les conditions se détérioreraient.

2) Protéger l’atteinte à la personnalité

On ne peut pas consentir à être lésé dans le cadre des droits de la


personnalité.

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2) Sauvegarde d’un intérêt public

On doit assurer le bon fonctionnement de l’état, de l’économie et


l’organisation de la collectivité. Les individus ne peuvent pas prendre
des décisions, par leur propre volonté, qui vont à l’encontre de règles
considérées comme l’intérêt public (Ex : les cartels)

EX : Dans le cas d’un monopole (CFF, TPG), l’ese ne peut choisir qui
elle veut servir. Elle a l’obligation d’accomplir le service public.

Section II Le contrat – généralités

§ 1er Notion - pour approfondir, Tercier, §§ 212-216

Art 1 CO
Contrat= un accord, une entente, une convention, une transaction, un
arrangement. Idée d’un engagement (aspect contraignant).
Obligation avec la fidélité à la parole donnée.

C’est un acte juridique (accord) résultant de deux ou plusieurs manifestations


de volonté qui sont destinés à produire des effets juridiques (obtenir qqch). Ces
manifestations de volonté sont réciproques (chacune s’adresse à l’autre) et
concordantes (elles ont le même but, le même objet).

Les caractéristiques d’un contrat sont :


a. Pluralité des manifestations de volonté
b. Réciprocité : chacun adresse sa déclaration à l’autre
c. Déclaration concordante : concours de déclarations de volonté qui
aboutit au consentement.

On associe l’idée d’un engagement contraignant. Fidélité à la parole donnée.


Dès lors, le contrat est générateur d’obligation car crée, modifie ou supprime
une situation juridique. Si on ne suit pas l’obligation, le comportement sera
sanctionné.

Il y a une diversité de choix des contrats. En d’autres mots, la liberté des parties
dans la façon de créer un contrat, est extrêmement large.

Art. 1

A. Conclusion du contrat

. Accord des parties

1. Conditions générales
1 Le contrat est parfait lorsque les parties ont, réciproquement et d’une manière concordante, manifesté leur volonté.
2 Cette manifestation peut être expresse ou tacite.

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§2 Principales distinctions dans les contrats générateurs d'obligations

Tous les contrats dont on parlera sont générateurs d’obligations.

L’obligation :

L’obligation, la créance et la dette sont trois aspects d’une même réalité.

Est un lien juridique entre deux ou pls personnes en vertu duquel l’une doit une
prestation à l’autre. Il s’agit d’une obligation tant du point de vue du débiteur,
que du créancier.

L’obligation est :
o Une créance : si le créancier demande la prestation
o Une dette : si le débiteur doit la prestation

A. Introduction : les actes juridiques unilatéraux, bilatéraux, multilatéraux


- pour approfondir, Tercier, §§ 153-154/170/204/217-218

L’acte juridique est une manifestation de volonté qui est destinée à produire un
effet juridique déterminé.

L’acte unilatéral :
Est l’expression de la volonté d’une seule personne
EX : - testament
- le droit formateur de résilier un contrat

Les actes bi ou multilatéraux

o Le contrat
Est un échange de deux ou pls manifestations de volonté concordantes. Les
parties échangent des déclarations de volonté, pour aboutir à un contrat, un
acte juridique qui lie les personnes.

o La décision
Est un ensemble de pls manifestations de volonté qui concourent à la
formation d’une seule volonté.
EX : lors de l’Assemblé Générale d’une Société

B. Contrat unilatéral, bilatéral, multilatéral - pour approfondir, Tercier, §§


244-247

Un contrat se passe tjs entre deux ou pls personne.

Contrat unilatéral
A pour particularité de faire naître des obligations à la charge d’une seule
des parties. Impose des devoirs qu’à une seule personne.

EX : Un contrat de donation
=> contrat entre le donateur et le donataire, mais qui ne fait naître
d’obligation qu’à la charge du donateur, qui doit effectuer la donation une

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fois le contrat signé.
Contrat bilatéral
La plupart des contrats sont bilatéraux. Les obligations sont à la charge des
deux parties. Il fait donc naître deux obligations. On fait cependant la
différence entre un contrat bilatéral parfait (le plus courant) ou imparfait.

1) Parfait (synallagmatique)

Les prestations se présentent dans un rapport d’échange. Chacune des


parties doit une prestation à l’autre.

EX : Contrat de vente (ou contrat de travail)


=>Le vendeur a l’obligation de livrer la chose alors que l’acheteur a
l’obligation de payer. Chacune des parties est à la fois débiteur et
créancier.

2) Imparfait

Les obligations sont à la charge des deux parties, mais l’une est principale et
l’autre est accessoire.

EX :- Un prêt
=>Il y a une obligation de mettre la chose à disposition (charge du
prêteur) et une obligation de restituer (charge de l’emprunteur). Cette
obligation de restituer est secondaire dans le temps, car elle intervient
postérieurement à la première obligation

- Un mandat
=>l’obligation principale consiste à rendre service (on suppose qu’il est
gratuit) et l’obligation accessoire consiste à payer le service rendu.

Contrat multilatéral
Contrat où il y a plus de deux parties. Elles sont obligées les unes envers les
autres. Cependant on n’a pas la situation d’échange parfait vu qu’elles sont
plusieurs.

EX : contrat de société

C. Contrat onéreux et contrat gratuit

Contrat onéreux :

Chacune des parties donne pour recevoir. Chacun reçoit, en contrepartie de


la prestation qu’il a effectué, une autre prestation. (Cas des contrats
bilatéraux parfaits)

EX : contrat de vente ou de travail

Contrat gratuit :

Une des personnes s’engage sans contrepartie. Prestation n’allant que dans
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un sens, sans rémunération. Sorte de contrat unilatéral.
D. Contrat nommé et contrat innommé (suivent la pratique) - pour
approfondir, Tercier, §§ 239-242

Contrat nommé (ceux vu précédemment)

Contrat prévu par la loi (codifié).

Contrat innomé :

Contrat non prévu (réglementé) par la loi. Il est détaché de la partie spécial du
code (pas de solution toute fait).

Grâce à la liberté contractuelle, chacun a le droit de conclure un contrat dont il


peut déterminer le contenu.

Cela peut être la combinaison de plusieurs contrats nommés. Il correspond à


des besoins particuliers

EX :- Contrat de licence : contrat par lequel le titulaire donne droit à autrui


l’utilisation.
- le leasing : c’est la combinaison dune vente, d’une location avec
payement de prix par acompte.

Section III Le mécanisme de la conclusion du contrat

On va voir selon quel système le contrat se conclut.

Art. 1
A. Conclusion du contrat

I. Accord des parties

1. Conditions générales
1 Le contrat est parfait lorsque les parties ont, réciproquement et d’une manière concordante, manifesté leur
volonté.
2 Cette manifestation peut être expresse ou tacite.

Le contrat c’est la rencontre (échange réciproque) de 2 manifestations de volontés


(les deux parties doivent avoir envie d’aller une vers l’autre) concordantes (les
manifestations doivent être concordantes, en accord sur la même chose).

 Principe de base : OARC


Offre -> acceptation -> réciprocité -> concordance des manifestations. = CONTRAT
=> générateurs d’obligation => il est donc contraignant pour les parties.

 Il y a une exception : lorsqu’une des personne n’a pas la capacité civile, alors
l’obligation est boiteuse et le restera jusqu’à ratification (deviendra contraignant si
ratification sinon non).

o : ex : Une file de 9ans qui veut acheter une Nintendo DS, elle n’a pas la
capacité pour l’acheter. elle ne peut pas l’acheter.
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§ 1er L'offre - pour approfondir, Tercier, §§ 605-620

L’offre est une proposition ferme de conclure un contrat.

C’est un acte juridique fait à une autre personne qui peut :

- Accepter (contrat créé)


- Refuser (contrat n’a pas lieu)
- Modifier (contre offre ou nouvelle offre)

Caractère :

a) Déclaration de volonté
L’offre est une déclaration de volonté. L’offrant déclare sa volonté et cela constitue
une offre. Elle est adressée à autrui, qui peut être une personne déterminée ou
indéterminée.

b) Volonté de conclure
Le fait que cette déclaration de volonté soit sujette à réception, cela exprime la
volonté de conclure un contrat déterminé.

c) Contenant tout les éléments essentiels


Le contrat doit être déterminé. Le contenu de l’offre doit donc être suffisamment
précis, l’offre devant contenir tous les éléments essentiels (objet, prix…).
Il suffit alors que le destinataire dise « oui » pour que le contrat puisse être conclu
sans attendre.

d) Forme (art 11 & 16 CO)


Si la loi ne prévoit pas de forme, les parties choisissent. De ce fait il faut qu’elle soit
respectée sinon le contrat n’a pas lieu. Si la forme est imposée, c’est dit dans la loi
(art 216 CO).

Les formes possibles :


- Ecrite
- Orale
- Tacite (comportement)
- Authentique (notaire)

Appel d’offre (art.7 al.2 CO)

Se différentie de l’offre par le nombre de destinataire, qui ici est indéterminé.

Est une déclaration de volonté émise par qqn qui est éventuellement prêt à
conclure un contrat.

L’appel d’offre consiste à dire : « faites moi des offres de contracter et j’accepterai
peut-être votre offre si celle-ci me satisfait ».

EX : la soumission d’offre d’ese, la publicité et les prospectus par la poste…

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Effet de l’offre (art.3 al.2 ; art 4, 5, 7 CO)

L’offre a un effet obligatoire. Elle ne peut plus être ni modifiée, ni retirée (à


l’exception des cas traité par l’art.9 CO).

L’offre confère à son destinataire un droit formateur (= qui permet par sa simple
déclaration de volonté de changer ou de créer une situation juridique). Puis elle
donne à l’offrant la possibilité de conclure un contrat.

Par conséquent celui qui fait l’offre doit être prêt à exécuter ce qu’il offre et à
honorer ses obligations des qu’il reçoit l’acceptation. Il ne sera délivré de son offre
qu’en cas de refus du destinataire ou d’expiration de délai fixé.

Délai de validité (art. 3-5 CO)

• Soit l’offre contient un délai, fixé par l’auteur de l’offre (art.3 CO)

L’offre est valable jusqu’à l’expiration du délai. Si il n’y a pas d’acceptation ou de


refus du destinataire d’ici là, l’offrant est délié.

• Soit le délai est prévu par la loi (art.4-5 CO)

Certaines lois (ex : loi sur les contrats d’assurance) prévoient un délai pour
l’acceptation d’une offre => proposition valable 14 jours.

Pour les autres contrats, la loi distingue eux cas :

1) Contrat entre présents (art.4 CO)

Il s’agit de contrat fait de vive voix ou par téléphone. Il y a un échange immédiat de


questions et de réponses.

Si l’offrant n’a pas fixé de délai, il n’est lié que pendant la durée de l’entretien. Ainsi
si le destinataire ne l’a pas accepté pdt ce temps, l’offrant est libéré de son offre.

2) Contrat entre absents (art.5 CO)

Il s’agit de contrat fait par correspondance (lettre, fax, e-mail => l’échange ne se fait
pas en temps réel).

L’offrant est lié le temps durant lequel il peut s’attendre à recevoir une réponse.

Pour déterminer le délai, il faut se placer du point de vue de la réception de


l’acceptation. Le délai normal pour accepter une offre est donc représenté par le
parcours suivant : expédition -> réception -> réflexion -> expédition -> réception.

En cas de retard de l’acceptant, obligation d’informer ce dernier, si l’offrant ne


souhaite plus être lié.

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Retrait de l’offre (art.9 CO)

L’offre peut être retirée dans certaines circonstances (art.9 CO).

Pour cela, il faut que le retrait parvienne au destinataire :

• Avant l’offre elle-même


• Au plus tard en même temps que l’offre

Le retrait est également possible si le destinataire prend connaissance du retrait de


l’offre avant d’avoir pris connaissance de l’offre elle-même.

EX :
Ainsi une offre envoyée par lettre, pourra être retirée :
• Par téléphone
• Par fax, email
A condition que le destinataire n’ait pas encore pris connaissance de celle-ci.

Offre sans engagement (art.7 CO)

C’est plus un appel d’offre qu’une offre elle-même : « je suis prêt à envisager de
contracter, faites moi une offre ». Cette disposition n’est tout fois que d’une utilité
limitée. Une personne qui répond à une telle offre est alors liée en tant qu’offrant
(art.3 al.1 CO).

Promesse publique (art.8 CO)

Elle consiste à promettre, par voie de presse, une récompense à toute personne
exécutant la demande formulée. L’offrant est alors lié par cette offre. Il peut
toutefois la retirer (art.8 al.1 CO) aussi longtemps qu’il n’a pas reçu de prestation. Il
devra toutefois supporter les frais si des gens ont travaillé sur l’objet de la
récompense (art.8 al.2 CO).

EX : retrouver un animal.

§2 L'acceptation - pour approfondir, Tercier, §§ 621-626

A- NOTION

Définition : C’est la seconde manifestation de volonté qui vient après celle de


l’offrant. Il s’agit d’une réponse affirmative à l’offre. Elle s’exprime
souvent simplement par le mot « oui ». (art.2 CO)

Caractères

a) Déclaration de volonté
Elle est une déclaration de volonté répondant à une offre : la volonté de l’acceptant
rejoint celle de l’offrant et cela équivaut à la conclusion du contrat.

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b) Conforme à l’offre
Elle doit avoir le même contenu que l’offre. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura pas
d’acceptation, mais une nouvelle offre, à condition que cette dernière contienne les
éléments essentiels du nouveau contrat.

c) Dans le délai de validité de l’offre


L’acceptation doit avoir été faite dans le délai de validité de l’offre. Si le délai n’a pas
été fixé par l’offrant, elle sera soumise aux délais soumis par la loi (art.5 CO).

Si une acceptation, expédiée a temps, arrive tardivement à l’offrant alors que ce


dernier ne souhaite plus être lié, il doit en informer immédiatement l’acceptant (art.5
al.3 CO).

d) Forme (art.6 CO)


L’option peut être, au même titre que l’offre, expresse ou tacite. Aucune forme n’est
imposée, sauf si les parties ou la loi en prévoit une (art.7 CO)

Si avant le contrat, l’offrant et le destinataire étaient en rapport et que l’offrant ne


doit pas s’attendre à une acceptation, le silence du destinataire crée le contrat.

EX : Le fait de commander qqch en voyant une pub constitue une offre, on va nous
expédier la commande sans faire d’acceptation expresse.

B- EFFETS

Par une simple déclaration de volonté une situation juridique est créée.
L’acceptation rend donc un contrat parfait et opère une rencontre des
consentements des parties au contrat. Il faut cependant distinguer la conclusion du
contrat du moment où le contrat produit des effets.

a) le moment de a conclusion du contrat


Les parties se trouvent liées, l’obligation naît. On parle alors de conclusion, de
formation ou de perfection. On distingue ainsi un contrat conclu :

1) Entre présents
L’acceptation est exprimée oralement ou par écrit (lorsqu’elle est signée). Elle doit
être exprimée directement à l’offrant. Dès lors le contrat est réputé conclut (parfait).

Au moment où le destinataire dit « ok, j’accepte »

2) Entre absents
Le contrat est réputé conclut à partir du moment où l’acceptation est reçu (art.3
al.2, art.5 al.2-3 CO). Des que l’offrant la reçoit.

EX : Dans le cas d’une lettre, dès l’instant où elle est déposée dans la boîte aux
lettres de ‘offrant.

Si on se trouve dans le cas exceptionnel de l’acceptation tacite (par le silence), le


contrat est conclut au moment où expire le délai de refus de l’offre.

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b) le point de départ des effets du contrat


Le point de départ des effets du contrat n’est pas toujours le moment de
l’acceptation. La encore il faut distinguer un contrat passé entre présent et passé
entre absent.

1) Entre présents
Les effets du contrat agissent des la conclusion du contrat.

2) Entre absents
Les effets du contrat se déploient dès le moment où l’acceptation a été expédiée
(art.10 al.1 CO). Dans le cas d’une acceptation tacite, les effets remontent à la
réception de l’offre (art.10 al.2 CO)

c) Le retrait de l’acceptation (art.9 al.2 CO)


De même que pour une offre, une acceptation peut être retirée tant qu’elle n’est pas
parvenue à l’offrant ou qu’il n’en ait pas pris connaissance.

§3 Les dispositions protectrices du consommateur Tercier, §§ 537-542

Ce sont les normes qui protègent le consommateur.

A- L’envoi de choses non commandées (art.6a CO)


Celui qui reçoit une chose non commandée, que ce soit d’une organisation de
bienfaisance ou d’une entreprise commerciale, n’est pas tenu de la renvoyé ni
de la conserver. Si l’envoi d’une chose

B- Le droit de révocation en matière de démarchage à domicile ou de contrat


semblable

Droit dans le but d’éviter que le citoyen soit placé dans une situation où il n’a
pas d’autre choix que de conclure un contrat.

Concernent les art.40a à 40g CO

1. Champs d’application (art.40a CO)


Pour que ce droit s’applique, il faut qu’il s’agisse d’une vente mobilière ou de
prestation de service destinés à un usage personnel ou familial de plus de 100
CHF (al.1). Ces dispositions ne sont en outre pas applicables aux contrats
d’assurance (al.2).

2. Le principe et ses exceptions (art.40b et 40c CO)

(40b) le consommateur peut révoquer son offre ou son acceptation s’il a été
invité à prendre un engagement en particulier :
- A son lieu de travail, dans des locaux d’habitation ou dans leur
alentours immédiats
- Dans les transports publics ou sur la voie publique
- Lors d’une manifestation publicitaire liée à une excursion ou à une

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occasion du même genre
(40c) ce principe est fortement restreint par le fait que le consommateur ne doit
pas avoir lui-même (expressément) demandé les négociations (sinon pas de
révocation) et sa déclaration ne doit pas avoir été faite sur un marché ou une
foire.

3. L’obligation d’informer du fournisseur (art.40d CO)


Le fournisseur est tenu d’informer l’acheteur (acquéreur) par écrit de son droit
de révocation, de la forme et du délai à observer pour le faire valoir, et lui
communiquer son adresse.

Ces informations doivent être datées et permettre l’identification du contrat.

4. L’exercice du droit de révocation

• Forme et délai (art.40e CO)


L’acquéreur communique sa révocation par écrit au fournisseur.

Le délai de révocation est de 7 jours et cours dès que l’acquéreur a proposé ou


accepté le contrat et a eu connaissance des informations prévues à l’art.40d
CO.

Le délai est respecté si l’avis de révocation est remis à la poste le septième


jour.

• Conséquences (art.40f CO)


Si l’acquéreur a révoqué le contrat, les parties doivent rembourser les
prestations reçues.

Si l’acquéreur a fait usage de la chose, il doit un loyer (=indemnisation de


l’usage de la chose) approprié au fournisseur et doit en outre rembourser les
frais liés au contrat, mais ne lui doit aucun dédommagement.

• For (art.22 LFors)


Le for est un lieu où une action judiciaire peut être introduite.

En cas de litige concernant les contrats conclus avec des consommateurs, le


for est :
- Celui du domicile ou du siège de l’une des parties lorsque l’action
est intentée par le consommateur

- Celui du domicile du défendeur lorsque l’action est intentée par le


fournisseur

Sont réputés les contrats conclus avec des consommateurs, les contrats
portant sur une prestation de consommation courante destinée aux besoins
personnels ou familiaux du consommateur et qui a été offerte par l’autre partie
dans le cadre de son activité professionnelle ou commerciale.

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Section IV Le contenu du contrat et le consentement

Offre : Art 3 et 4, entre présent


Art 3
II. Offre et acceptation
1. Offre avec délai pour accepter
1 Toute personne qui propose à une autre la conclusion d’un contrat en lui fixant un délai pour accepter, est liée par son
offre jusqu’à l’expiration de ce délai.
2 Elle est déliée, si l’acceptation ne lui parvient pas avant l’expiration du délai.

=> Avec fixation du délai, l’auteur de l’offre est lié jusqu’à la fin du délai.

Art. 4
2. Offre sans délai pour accepter
a. Entre présents
1 Lorsque l’offre a été faite à une personne présente, sans fixation d’un délai pour l’accepter, l’auteur de l’offre est délié si
l’acceptation n’a pas lieu immédiatement.
2 Les contrats conclus par téléphone sont censés faits entre présents, si les parties ou leurs mandataires ont été
personnellement en communication.

=> Sans fixation de délai, l’offre doit être acceptée immédiatement. A défaut
elle est caduque.

Offre : Art 3 et 5, entre absent


Art. 5
b. Entre absents
1 Lorsque l’offre a été faite sans fixation de délai à une personne non présente, l’auteur de l’offre reste lié jusqu’au
moment où il peut s’attendre à l’arrivée d’une réponse expédiée à temps et régulièrement.
2 Il a le droit d’admettre que l’offre a été reçue à temps.
3 Si l’acceptation expédiée à temps parvient tardivement à l’auteur de l’offre, et que celui-ci entende ne pas être lié, il doit
en informer immédiatement l’acceptant.

=> Sans fixation de délai

=> La rencontre de l’offre et de l’acceptation forme le consentement, c’est-à-dire l’accord


des parties.

§ 1er L'existence d’un accord - pour approfondir, Tercier, §§ 579-594

Le consentement est la manifestation concordante et la rencontre des volontés,


c’est-à-dire l’accord des volontés (art.1 al.1 CO). Pour s’interroger sur les
conditions d’existence de l’accord, il faut faire une distinction entre la volonté
réelle et la volonté déclarée de chacune des parties.

Le juriste devra d’abord vérifier s’il existe un accord, puis vérifier son contenu
ensuite.

A. Rôle de la volonté réelle des parties

Art. 18
D. Interprétation des contrats; simulation
1 Pour apprécier la forme et les clauses d’un contrat, il y a lieu de rechercher la réelle et commune intention des parties,
sans s’arrêter aux expressions ou dénominations inexactes dont elles ont pu se servir, soit par erreur, soit pour déguiser
la nature véritable de la convention.
2 Le débiteur ne peut opposer l’exception de simulation au tiers qui est devenu créancier sur la foi d’une reconnaissance
écrite de la dette.
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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Le consentement est défini comme étant l’accord des volontés réelles des
parties (la volonté de l’offrant et de l’acceptant sont identiques).

Si les parties se sont bien comprises, le contrat est conclu dès que ces volontés
réelles concordent.

EX :
- Un vendeur propose de vendre une « table » en montrant un fauteuil et
que l’acheteur a bien compris qu’il parlait du fauteuil, le contrat est
conclut pour le fauteuil.

=> Il importe donc peu que les volontés déclarées soient différentes.
Seules les volontés réelles sont prises en considération.

EX :
- On veut louer un appartement. On nous propose de louer l’entresol,
mais on tombe sur le rez-de-chaussée. Ou alors, on a bien aimé le rez-
de-chaussée mais on dit au bailleur qu’on est intéressé par l’entresol.

=>Ici il y a un désaccord des manifestations (car ils ne disent pas les


même choses), mais comme il y a accord des volontés réelles (parle de
la même chose), il y a contrat (art.18 CO).

A B
Ce que chacun dit, Offre, entresol Accepte entresol (art.1 CO)
manifestation de volonté
Ce que chacun veut, Entresol Entresol (art.18 CO) (en
volonté réelle pensant r-d-c)

=>Ici tout va bien, il y a un contrat avec accord des manifestation, accord à


double entrée.

A B
Ce que dit, manifestation de Offre, entresol Accepte entresol (art.1 CO)
volonté
Ce que veut, volonté réelle Entresol Rez-de-chaussée

=> Ici la volonté réelle permet de dire que l’accord tombe étant donné que les
volontés ne concordent pas.
28
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
=> En fait le système contractuel a comme premier point d’encrage, une
manifestation de volonté. Si celles ci concordent il y a un accord.
Mais si en accédant aux volontés réelles il y a désaccord, il est alors faux de se
focaliser sur les manifestations de volontés.
Art. 24
2. Cas d’erreur
1
L’erreur est essentielle, notamment:
1. lorsque la partie qui se prévaut de son erreur entendait faire un contrat autre que celui auquel elle a déclaré consentir;
2. lorsqu’elle avait en vue une autre chose que celle qui a fait l’objet du contrat, ou une autre personne et qu’elle s’est engagée
principalement en considération de cette personne;
3. lorsque la prestation promise par celui des contractants qui se prévaut de son erreur est notablement plus étendue, ou lorsque la
contre-prestation l’est notablement moins qu’il ne le voulait en réalité;
4. lorsque l’erreur porte sur des faits que la loyauté commerciale permettait à celui qui se prévaut de son erreur de considérer comme
des éléments nécessaires du contrat.
2
L’erreur qui concerne uniquement les motifs du contrat n’est pas essentielle.
3
De simples erreurs de calcul n’infirment pas la validité du contrat; elles doivent être corrigées.
EX :
- Une dame achète une voiture à un garagiste qui lui dit qu’elle est neuve,
or elle tombe en panne 5 mois après. Elle l’apporte a un autre garage
qui lui dit que c’est pas le véhicule de l’année et qu’elle doit attendre 1
semaine pour avoir la pièce de rechange.
Elle va voir un avocat pour comprendre pourquoi le garagiste lui avait
dit qu’elle était neuve alors qu’apparemment non?

=>Il y a erreur essentiel sur la qualité de l’objet du contrat, et donc


selon l’art.24 CO on a le droit de renoncer (se retirer) au contrat et de
récupérer mon argent.

B. Application du principe de la confiance

BUT : dégager le sens objectif que chacune des 2 parties doit attribuer à la
manifestation de la volonté de l’autre.

Dans certaines circonstances (lorsqu’il y a une différence entre la volonté réelle


et la volonté déclarée), le contrat va se conclure en fonction d’une rencontre
des volontés « apparentes », et ce en vertu du principe de la confiance qui
permet d’interpréter les déclarations de volonté.

Le tribunal va alors chercher à interpréter la déclaration de volonté en se


demandant quel sens le destinataire (la dame) pouvait lui donner de bonne foi.

On se trouve dans une situation de désaccord de fait mais d’accord de droit.


La volonté déclarée peut alors être considérée comme volonté réelle et le
contrat pourra être réputé comme conclut.

Le but est de protéger le co-contractant de bonne foi (qui a fait confiance) et ne


pas le pénaliser du fait d’une formulation défectueuse de l’autre partie.

Si la personne à laquelle était adressé la déclaration l’a comprise différemment


de ce qu’elle aurait dû et pu comprendre selon les règles de la bonne foi, aucun
contrat n’est conclut

EX : Le déclarant parle de « francs », ce qui aurait du être compris comme


« francs suisses », alors qu’il pensait à des « dollars » et que le destinataire
pensait à des « francs français »

29
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
=> Cette théorie protège tant le déclarant que la personne à laquelle la
déclaration est destinée.
§2 Le contenu de l'accord : points essentiels et points secondaires (2 CO)
- pour approfondir, Tercier, §§ 566-578

Nous allons étudier le contenu du consentement. Pour cela, il faut distinguer


les points essentiels des points secondaires. Alors que l’accord sur les points
essentiels est nécessaire, les points secondaires peuvent être laissés en
suspens.

A. Les points essentiels (essentialia negotii)

Ils sont indispensables à l’existence d’un contrat et l’accord doit porter su


eux. Eléments sans lesquels on ne peut effectuer de transaction.

1) les points objectivement essentiels

Points sans lesquels le contrat ne pourrait pas être conclu.

En cas de désaccord sur ces éléments, le contrat ne sera pas


conclu, car ils sont objectivement essentiels.

EX :
Ds un contrat de vente -> l’objet et le prix sont deux éléments
essentiels (art 184 al.1 CO).

2) les points subjectivement essentiels

Il s’agit des points que les parties considèrent comme essentiels,


mais sans lesquels le contrat pourrait bien exister.

Cependant en l’absence de ces points qui sont tout de même


essentiels, les parties n’auraient tout de même pas conclut.

EX :
Ds un contrat de bail -> Les parties sont d’accord sur l’appart à louer
et son prix (=éléments objectivement essentiels). Mais le locataire
attache une importance à la possibilité de sous-louer l’appart
(=éléments subjectivement essentiels). Si cette possibilité n’existe
pas, le locataire ne va pas conclure le contrat.

3) la détermination des points essentiels

Le contenu des points essentiels doit être déterminable et déterminé.


Les parties doivent donc se mettre d’accord. Une fois ces points
réglés, le contrat est réputé conclu.

Les points secondaires peuvent être conclu ultérieurement (EX :


date, mode de livraison).

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B. Les points secondaires

EX : lieu et la date de délivrance

Ne sont pas définis et n’empêche pas l’existence du contrat. Ils auront à un


moment ou à un autre leur importance.

Ils ne sont pas essentiels, ni objectivement, ni subjectivement. Ainsi le


contrat est conclu même si les parties ne sont pas d’accord sur les points
secondaires.

1) Silence sur les points secondaire

Les parties n’ont rien dit sur les points secondaires lors de la
conclusion du contrat. Celui-ci est alors considéré comme conclu.

Pour le compléter, le juge va chercher des dispositions supplétives


dans la loi (il en existe bcp pour le contrat de vente ex : art.189 ou
74 CO). Si les solutions ne se trouvent pas dans la loi, le juge se
prononcera en fonction du droit coutumier et si celui-ci fait défaut, il
se met à la place du législateur.

2) Points secondaires réservés

Les parties ont manifesté leur volonté de ne pas s’en remettre aux
règles dispositives de la loi, mais de se mettre d’accord sur les
points secondaires ultérieurement.

Art.2 al.2 CO :
A défaut d’accord sur les points secondaire, il revient au juge de
trouver une solution en tenant compte de la nature de l’affaire et en
arrêtant des points secondaires, sans tenir compte des règles de la
loi. Il va rechercher la volonté hypothétique des parties.
EX :
Une dame veut vendre sa part d’une société anonyme.
Capital de 100%, dont elle (A) détient les 10% et l’autre (B) 90%.
Un acheteur (C) intervient -> A veut vendre sa part à B pour que B vende à C.
ON sait que c’est une vente, la société est identifiée, c’est le 100% du capital
=> condition essentiel.

§3 L'interprétation du contrat (18 al. 1 CO) - pour approfondir, Tercier, §§ 939-953

Il se peut que le contenu d’un contrat fasse l’objet d’un litige en raison d’un
différent quant à l’interprétation du contrat (les parties peuvent mal comprendre
certaines clauses d’un contrat).

Il s’agit alors au juge de déterminer la réelle et commune intention


(hypothétique) : enquête, confrontation des parties, audition des témoins.

Un contrat est donc conclu lorsque :


• Les parties sont d’accord de le considérer comme conclu
31
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
• La réelle et commune intention des parties peut être déterminée après
coup
• En vertu du principe de la confiance, il doit être considéré comme conclu.

Les 3 étapes (944 Tercier) ci-dessous se font dans l’ordre. Si au bout des 3, on
ne conclut rien, les règles subsidiaires s’appliquent :

1) Interprétation systématique
Analyse de la lettre du contrat. On donne aux mots un sens courant, sauf si
sens spéciale imposé aux parties. On va placer ensuite les mots dans le
contexte générale pour qu’ils soient cohérent avec l’ensemble du contrat
(car peuvent avoir pls sens).
2) Moyens complémentaires d’interprétation
Comportement des parties après la conclusion du contrat, mais antérieur au
contrat également. Le juge va choisir le sens qui permet d’arriver au but du
contrat.

Si l’interprétation basée sur les mots utilisés n’est pas satisfaisante, on


utilise l’interprétation secondaire, qui est basé un certain nombre de règles :

• « In dubio contra stipulatorem » : dans le cas de conditions générales


élaborées par des compagnies d’assurance, de transport… celles-ci
sont interprétées en défaveur de la partie qui les a rédigées, dans le
but de protéger la partie la plus faible (=le client).

• « In dubio mitius » : selon cette règle, il convient de trancher en


faveur de l’interprétation qui en traîne une dette moins importante
pour le débiteur.

3) Principe de la confiance
Interprétation objective du contrat selon les règles de la bonne foi (différent
de la réelle et commune intention).

Art. 18
D. Interprétation des contrats; simulation
1 Pour apprécier la forme et les clauses d’un contrat, il y a lieu de rechercher la réelle et commune intention des parties,
sans s’arrêter aux expressions ou dénominations inexactes dont elles ont pu se servir, soit par erreur, soit pour déguiser
la nature véritable de la convention.
2 Le débiteur ne peut opposer l’exception de simulation au tiers qui est devenu créancier sur la foi d’une reconnaissance
écrite de la dette.

L’interprétation c’est :
La recherche de la volonté réelle des parties :
• Soit pour déterminer s’il y a contrat
• Soit pour déterminer le sens d’une clause

Interprétation selon le principe de la confiance (volonté objective normative)

• Soit….

• Soit….

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Sort des contrats « simulés »

• Contrat simulé : celui qui est fait et présenté mais n’est pas réellement
voulu.

• Contrat dissimulé : réellement voulu


o Un acte notarié est nul, s’il n’est pas réellement voulu. (il n’est pas
contraignant)
o Le contrat simulé est nul, car non voulu
o Le contrat dissimulé dans le cas des ventes immobilières est nulle car non
notarié
o Le contrat dissimulé mais réellement voulu peut etre valable, car il est
réellement voulu.

EX :
Le laboratoire L spécialisé dans les tests cliniques ont mis sur pied une population test.
But : Montrer l’efficacité du produit et l’absence de risque d’effet secondaire.

Clause 4 du contrat : donne la possibilité au labo de se retirer si, sur base commerciale
et clinique, elle estime qu’il n’est pas raisonnable de poursuivre l’étude… (donne droit de
sorti)

La mise sur pied du groupe teste a été très difficile. Après un an ils n’avaient que le quart
de ce qui était attendu. Pour que le test soit bon il fallait une population très grande. Il faut
s’y tenir au protocole pour être efficace.

Donc même si l’ese lui dit de continuer, Le Labo L peut dire non grâce à la clause 4.

Dans 5 ans ils n’auront pas non plus une pop suffisante pour la phase 2. De ce fait on fait
valoir la clause 4, pour se retirer.

§4 La simulation (art.18 al.2 CO) - pour approfondir, Tercier, §§ 584-589

A. NOTION

La simulation est une sorte de déguisement mis sur l’accord des parties.

En réalité l’accord est soit inexistant soit différent de ce que les parties laissent
entendre

Simulation simple :
Les parties s’entendent pour faire croire à la création d’un contrat.

EX : Existence d’actifs, on simule une vente pour éviter les règles sur la faillite.
33
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
On fait croire que les actifs qui allaient être saisie ont été vendus.

Simulation qualifiée :
C’est un contrat simulé derrière lequel se cache un vrai contrat.

Simulation totale :
Porte sur tous les termes du contrat

Simulation partielle :
Le contrat est réellement voulu, mais les éléments sont faux.

EX : On déguise une vente en donation.

• Contrat « simulé »
Il est créé de tout pièce. Les parties se sont mises en accord pour créer un faux
contrat qui ne correspond pas à la réalité. C’est une escroquerie. Usage du
faux.

=> Le contrat qu’on veut faire croire mais qui n’est pas réellement voulu
=> EST TJS NUL (pas valide)

• Contrat « dissimulé » :
C’est le contrat réellement voulu que l’on cache. Il est en principe valable, sauf
s’il ne respect pas des conditions particulières imposées par la loi (ex : forme
authentique pour les immeubles – CO 216).

EXEMPLES :

• Un père fait un cadeau à son fils d’un objet, mais pour ne pas rendre
jaloux ses autres enfants, il déguise la donation en vente, alors qu’en
réalité rien n’a été payé.
• Déclaration d’un prix inexact dans le but de tromper le fisc (dessous de
table)
• Achat d’une maison. Le contrat qu’on passe devant le notaire (contrat
simulé) qui ira a l’enregistrement, prend comme mention : achat 1mio
½. Mais ce contrat recours à un autre montant qui est de 2 mio passé
sous la table (contrat dissimulé)

B. EFFETS

1. Entre les parties


Si le prétendu créancier demande paiement au prétendu débiteur, et que ce
dernier veut invoquer l’exception de simulation, ce sera à celui qui l’invoque qui
devra la prouver.

S’il peut le faire, l’acter simulé est alors sans effet et le créancier ne pourra pas
forcer le débiteur à payer. L’acte dissimulé (caché mais correspondant à la

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volonté des parties) est valable entre les parties.

2. A l’égard des tiers


Le tiers est celui que l’on veut tromper (ex : le fisc).
Si le fisc démontre que l’acte simulé correspond à l’acte des parties, il taxe les
parties sur la base de l’acte simulé.

De même si un débiteur sur le point de tomber en faillite transfère ses acifs à sa


femme, alors qu’il était convenu que ceux-ci seraient une garantie pour le
créancier, l’acte simulé ne produit aucun un effet.

Exception : art.18 al.2 CO


Une personne ayant signé une reconnaissance de dette à une personne
de bonne foi est tenu de l’exécuter. En dehors de cela, l’acte simulé n’a
aucun effet à l’égard des tiers de bonne foi.

Section V La forme du contrat - pour approfondir, Tercier, §§ 662-706

§ 1er La notion de forme

La forme du contrat est la façon dont la volonté se manifeste.

En principe il y a liberté de forme. De ce fait en l’absence d’une règle de forme,


le contrat peut être conclut. Par ailleurs, la majorité des contrats n’ont pas de
forme imposée par la loi.

Cependant Il existe des cas particuliers pour lesquels la loi impose une forme
ou alors les parties décident de vouloir exprimer leurs volontés d’une certaine
façon, ce qui implique que la forme doit être respecté.

La forme est en quelque sorte une condition de la validité du contrat. Elle est
également prévue pour faciliter la preuve.

§2 La forme légale (11 CO)

A. Le principe de la liberté de la forme

En règle générale, la validité d’un contrat n’est pas soumise à une forme
particulière (art.11 al.1). La forme des contrats est en principe libre. Les
déclarations de volonté peuvent donc être expresse ou tacite :

• Forme Expresse
- orale : une déclaration orale expresse est valable
- écrite : il s’agit d’un contrat écrit
- langage conventionnel : l’expression de la volonté est faite par un
langage fait de signes conventionnels qui ont une signification
particulière. C’est le cas dans une vente aux enchères lorsqu’une
personne lève la main.

35
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
• Forme Tacite
- L’acte concluant : l’expression de la volonté est démontrée par un
comportement (ex : dans un resto, le serveur pose des croissant
sur la table)
- Le silence : le silence n’est une manifestation de volonté que dans
des cas très précis (art 6 CO).
Art. 6
3. Acceptation tacite
Lorsque l’auteur de l’offre ne devait pas, en raison soit de la nature spéciale de l’affaire, soit des circonstances,
s’attendre à une acceptation expresse, le contrat est réputé conclu si l’offre n’a pas été refusée dans un délai
convenable.

Pour certains types de contrat, la loi impose toutefois une forme. Elle le fait
dans 3 buts :

1) Protection : La forme facilite la preuve du contrat


2) Attention attirée sur la gravité de l’engagement : une vente immobilière
ne doit pas être prise à la légère. C’est pourquoi la forme authentique
est requise.
3) Protection des tiers : Lors de la création d’une société, la forme prévue
par la loi protège les créanciers de celle-ci.

EX :

- Contrat de cautionnement (garantie)


=> Forme authentique, pour protéger les parties, car risqué.
- Cession de créance
=> Forme écrite, pour la sécurité du droit.

B. Les formes spéciales

Le but est d’assurer la protection des intérêts des tiers, des parties, du registre
publique.

• Forme écrite (art.12-15 CO)


C’est un document, une suite de mots sur un support matériel durable, qui
est signé à la main par les parties, qui s’engagent et sur qui pèse une
obligation (art.13. al.1 CO)

La signature doit être manuscrite (art.14 al.1 CO), sauf exception de


papiers valeurs (ex : actions) émis en en grande quantité pour lesquels
une signature mécanique est admise (art.14 al.2 CO).

• Forme authentique
Elle est écrite et établie par une personne désignée par le droit cantonal,
36
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c’est-à-dire par un officier public (notaire).
Les modalités d’application de cette forme sont du ressort des cantons.

• Autres formes spéciales


La loi prévoit d’autres formes spéciales bien qu’elles soient moins
courantes que la forme écrite et la forme authentique.
Il existe une forme écrite qualifiée, qui nécessite que le texte soit écrit, en
tout ou partie, de la main de celui qui s’oblige.

EX : Le testament devra être intégralement rédigé à la main et signé


(art.505 al.1 CC)

§3 Les conséquences du vice de forme (art.11 al.2, art 20 CO)

Art. 11
B. Forme des contrats
I. Règle générale et portée des formes prescrites
1 La validité des contrats n’est subordonnée à l’observation d’une forme particulière qu’en vertu d’une prescription
spéciale de la loi.
2 A défaut d’une disposition contraire sur la portée et les effets de la forme prescrite, le contrat n’est valable que si cette
forme a été observée.

Art. 20
II. Nullité
1 Le contrat est nul s’il a pour objet une chose impossible, illicite ou contraire aux moeurs.
2 Si le contrat n’est vicié que dans certaines de ses clauses, ces clauses sont seules frappées de nullité, à moins qu’il
n’y ait lieu d’admettre que le contrat n’aurait pas été conclu sans elles.

Il y a vice de forme lorsqu’on devrait avoir recours à une forme légale (prévue
par la loi) et que celle-ci n’est pas respectée.

Le contrat n’est valable que si la forme a été respectée, sinon le contrat est nul.

Il peut donc y avoir restitution de la prestation.

La limite au vice de forme est donnée par l’art.2 al.2 CC :


• Il s’agit du cas d’abus de droit.
• Celui-ci intervient lorsque les parties se sont mises d’accord de ne pas
respecter une forme légale et qu’au moment de l’exécution une des
parties invoque le vice de forme avec mauvaise fois.

Il est important de noter que seuls les éléments objectivement et


subjectivement essentiels doivent être soumis à la forme spéciale

§4 La forme conventionnelle (16 CO)

37
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

On décide sagement pour des raisons de preuve, de sécurité, d’imposer une


forme conventionnelle (forme réservée entre les parties).

C’est la forme que les parties décident de donner à leur engagement, qui peut
être plus stricte que celle prévue par la loi. Elles peuvent donner la forme écrite
comme la forme authentique.

Si la forme retenue n’est pas respectée, les parties ne sont pas engagées
(art.16 al.1 CO), et le contrat n’est pas valable.

Section VI L'objet du contrat (19-20 CO) - pour approfondir, Tercier, §§ 707-767

§ 1er Généralités

A. NOTION

L’objet du contrat est défini par son contenu : c’est ce sur quoi porte le
contrat, ce sur quoi les parties se mettent d’accord.

C’est le but du contrat, ce que l’on veut faire.

L’objet peut être matériel, mais peut aussi être un type de prestation attendu
tel que : vendre, louer, travailler, s’associer…

C’est le cœur de la liberté dans l’association des parties.

EX : le mandat (donne le pouvoir a qqn d’agir en son nom)


• On a le droit de demander toute sorte de service
• Droit de demander le service d’emmener sa voiture au garage
• Pas le droit de demander à qqn de tuer sa belle-mère = contraire à la
loi

B. LIBERTE DE CHOIX ET LIMITES (19 CO)

Les parties peuvent librement déterminer l’objet du contrat (liberté


contractuelle), pour autant qu’il est déterminé dans les limites de la loi (art 19
et 20 CO).

L’objet ne peut pas être :


• Impossible
• Illicite
• Contraire aux mœurs (=immoral)
Sinon le contrat sera frappé de nullité.
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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Un contrat peut alors exister même s’il ne figure pas dans la loi, tant qu’il va
dans le sens des art.19 et 20 CO.

Au final l’art.20 CO énonce la sanction (=contra nul) de l’art.19 CO, qui vise
les 3 cas ci dessus.
§2 L'objet impossible

L’impossibilité d’un contrat peut survenir à deux moments : soit avant la


conclusion du contrat (impossibilité initiale), soit au moment où le contrat est
déjà conclu (impossibilité subséquente).

A. L'impossibilité est initiale

L’impossibilité est initiale lorsqu’elle atteint l’objet du contrat dès le moment


de sa conclusion. Elle toujours découverte après la conclusion du contrat,
mais soit bien arriver avant la conclusion sinon il s’agirait d’un dol.

EX : contrat de vente sur une voiture qui a été détruite lors d’un accident et
dont le vendeur n’en avait aucune idée.

L’impossibilité subséquente (art.119 CO) est celle qui survient après la


conclusion du contrat.

EX : Si l’ese qui a conclu un contrat consistant à livrer tant de marchandise à


A, se trouve par la suite en cours de stock. Il y aura donc impossibilité
subséquente.

B. Elle est absolue et objective

L’impossibilité doit être absolue (pour tout le monde) et objective (celle qui
s’impose à tout le monde / ex : disparition, destruction de la chose).

EX :
- Une prestation difficile à réaliser n’est pas perçue comme une
impossibilité absolue, mais plutôt d’une erreur.

C. Elle peut être matérielle ou juridique

L’impossibilité matérielle (naturelle) consisterait à vendre un immeuble qui


n’existe pas ou à louer un grenier dans une maison sans étage.

L’impossibilité juridique consisterait à vendre une licence sur un brevet nul


(qui n’est pas validé car la chose « inventé » n’est pas nouvelle).

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

§3 L'objet illicite

C’est lorsque l’objet du contrat viol une règle de droit suisse. S’il viol une
règle de droit étranger, il sera dans ce cas contraire aux mœurs.
La sanction aura pour effet un contrat nul.

A. Les normes violées (art.19 al.2 CO)

La violation des règles impératives du droit privé suisse est illicite, car c’est
contraire à la loi et aura pour conséquence un contrat nul.

La nullité n’est pas toujours évidente. Si ce n’est pas précisé par la loi, le
juge devra interpréter la situation pour trouver la sanction.

B. Les cas d'illicéité

1) La prestation est illicite

- Lorsqu’il existe une règle de droit interdisant la prestation en question


- Lorsqu’il existe des contrats interdits par le droit public (vente de drogue,
engagement de tueur à gage

2) La conclusion du contrat est illicite

Il se peut que la conclusion du contrat soit illicite en raison de la


personnalité du co-contractant qui lui interdit de conclure le contrat en
question.

EX :
Lorsqu’une personne charge qqn qui n’est pas médecin d’un acte
médical. Cela représente un exercice illégitime de la médecine, ce qui est
interdit par la loi.

3) Accord des parties sur un but illicite

L’acte est licite mais son but est illicite.

EX :
Le cas où on emprunte de l’argent pour corrompre un fonctionnaire. Le
fait d’emprunter de l’argent est licite, mais la corruption ne l’est pas

4) La fraude à la loi

C’est atteindre le but d’un contrat interdit en passant par un contrat


autorisé. Le contrat n’est pas valable si l’interdiction avait pour but
d’interdire le résultat.

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

EXEMPLE :

Objet illicite : Engager un tueur à gages pour tuer qqn

Conclusion illicite : Demander à qqn qui n’est pas médecin de faire un acte
médical.

Participation illicite : Qqn qui aurait certaines fonctions professionnelles qui


sont incompatible avec une autre activité.

But illicite : Emprunter de l’argent dans le but de corrompre un flic.

§4 L'objet contraire aux mœurs (art.20 CO)

Un contrat est contraire aux bonnes mœurs lorsque son contenu ou son but
est reconnu comme étant immoral à un moment donné, de ce fait le contrat
est considéré comme nul (art.20 al.1). C’est au juge de donner une
appréciation des bonnes mœurs.

les mœurs = le paquet de valeur social qui gouverne une société à un moment donné. La sensibilité
de moralité varie d’une société à l’autre et aussi d’un moment à un autre.

A. Les atteintes aux bonnes moeurs

1. Atteinte aux droits de la personnalité (art.27 CC)

Art. 27
1 Nul ne peut, même partiellement, renoncer à la jouissance ou à l'exercice des droits civils.
2 Nul ne peut aliéner sa liberté, ni s'en interdire l'usage dans une mesure contraire aux lois ou aux mœurs.

Le droit de la personnalité fait que la liberté ne peut être totalement


aliéner (dépendante) d’un contrat.

Les libertés individuelles ne peuvent être restreintes (27 CC). Toute


violation de cet article est sanctionnée par l’art.20 CO.

a) Liberté personnelle
Un contrat qui oblige quelqu’un à faire qqch qui relève normalement de
sa sphère intime est contraire aux mœurs.

EX : on peut pas obliger par un contrat à :


- Divorcer
- Changer de religion …

b) Liberté économique
Un contrat qui met en danger les bases de l’existence économique de
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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
qqn est considéré comme nul

EX :
- Un contrat de travail à vie sans possibilité de résiliation
2. Contrats contraires à l’honnêteté et à la loyauté commerciale

EX :
- Un contrat visant à fausser le fonctionnement d’une vente aux
enchères en demandant à quelqu’un de ne pas enchérir.
- Un contrat de « pot de vin » (corruption)

3. Contrat contraire à la morale sexuelle

Bien que la morale évolue, un contrat avec une prostituée n’est pas
illégal, mais contraire à la morale sexuelle.

Remarques :

Un contrat est illicite, s’il porte atteinte à une norme de droit suisse. Il ne l’est
pas en portant atteinte à une loi étrangère. La question de sa moralité reste
toutefois ouverte.

B. Les types de contrats contraires aux moeurs

1) Prestation immorale

Elle peut l’être par sa nature ou par son étendue.

EX :
• Un contrat passé avec un fonctionnaire visant de lui faire violer des
obligations découlant de sa fonction porte sur une prestation
contraire aux mœurs.
• Une atteinte excessive à la liberté individuelle

2) Conclusion du contrat immorale

Il se peut que ce soit le contrat lui-même est non la prestation qui soit
contraire aux mœurs.

EX :
• L’obligation de se marier, de divorcer, de changer de religion.

3) But commun immoral

Le but du contrat peut être immoral. Pour cela il faut que le but final soit
commun aux deux parties.

EX :
• Promettre à un homme politique de le nommer au conseil
d’administration de notre entreprise à condition qu’il fournisse
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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
certains appuis (qu’il ne devrait pas fournir moyennant avantage).
=> L’engagement en soi de le nommer à ce poste est tout a fait
moral, mais le but final (=procuration d’un avantage) ne l’est pas.

§5 Sanction du contrat impossible, illicite ou immoral

On a vu les cas d’illicéité, d’immoralité et d’impossibilité. On va à présent


s’intéresser à leur conséquence (art.20 CO) : il s’agit en principe de la nullité.

A. La nullité (20 al. 1 CO)

CAS :

1) Nullité en cas d’illicéité

L’illicéité entraine en principe la nullité.

EX :
• Un contrat avec un faux médecin est nul, car il va à l’encontre du
but de la norme donnant le monopole de la pratique de la
médecine aux médecins.

2) Nullité en cas d’impossibilité

La nullité est évidente lorsqu’une prestation impossible ne peut pas


être exécutée.

3) Nullité en cas d’immoralité

L’immoralité entraine la nullité du contrat. Cependant si la norme violée


protège la personnalité A, la nullité ne peut alors pas être invoqué par
B. Seul A est en droit d’invoquer la nullité.

CONSEQUENCES :

• Un contrat déclaré nul fait tomber les obligations qu’il avait fait naître.
• Les parties peuvent refuser d’exécuter leurs prestations.
• La nullité peut être invoquée en tout temps, car ne connaît pas de
prescription.
• De même l’exécution du contrat ne va pas empêcher une partie
d’invoquer la nullité, auquel cas il y aura restitution.
• Dans le cas de l’enrichissement illégitime, il n’y a pas lieu de restituer

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
ce qui a été donné ds un but illicite ou contraire aux mœurs.

Art.62 CO : restitution de l’argent


A. Conditions
I. En général
1 Celui qui, sans cause légitime, s’est enrichi aux dépens d’autrui, est tenu à restitution.
2 La restitution est due, en particulier, de ce qui a été reçu sans cause valable, en vertu d’une cause qui ne s’est pas
réalisée, ou d’une cause qui a cessé d’exister

Art 67 CO : cas enrichissement illégitime


Prescription
1 L’action pour cause d’enrichissement illégitime se prescrit par un an à compter du jour où la partie lésée a eu
connaissance de son droit de répétition, et, dans tous les cas, par dix ans dès la naissance de ce droit.
2 Si l’enrichissement consiste en une créance contre la partie lésée, celle-ci peut en refuser le paiement lors même que
ses droits seraient atteints par la prescription.

B. La nullité partielle (20 al. 2 CO)

Il se peut que la nullité ne touche qu’une seule clause du contrat, et non le


contrat dans son ensemble. Ainsi face à une clause trop excessive d’un
contrat, le juge peut la réduire et pas forcément annuler le contrat.

Il faut que ces clauses ne soient pas un élément essentiel du contrat et dans
ce cas on annule partiellement le contrat. Sinon le contrat tout entier
s’annule.

Section VII: Les vices du contrat

Bien que le contrat puisse être tout à fait valable, il peut avoir des défauts,
des vices.

• Les vices vus précédemment sont objectifs :


Un vice de forme empêche le contrat de naître. Un vice de l’objet
(impossibilité, immoral, illicite) provoque la nullité absolue du contrat.

Nous allons à présent passer aux :


• Vices subjectifs
Ils affectent la formation ou l’expression de la volonté d’une partie et
interviennent au moment du consentement (art.23 ss CO)
Art. 23
F. Vices du consentement
I. Erreur
1. Effets de l’erreur
Le contrat n’oblige pas celle des parties qui, au moment de le conclure, était dans une erreur essentielle.

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
§1 La lésion (21 CO) - pour approfondir, Tercier, §§ 838-856

A. Conditions

1) Objective

Il s’agit dune disproportion évidente, un déséquilibre entre les prestations


promises. Il n’y a pas une norme qui quantifie le déséquilibre, le législateur
s’en remet au juge. Il faut cependant que le déséquilibre soit choquant.

Ex : un immeuble ayant une valeur objective de 32'000 CHF vendu pour


65'000 CHF

2) Subjective

En plus du caractère objectif, il faut également une condition subjective, qui


doit apparaître sous deux formes, l’une du côté du lésé et l’autre du côté de
son co-contractant.

• Le lésé (infériorité d’une des partie):

Il doit se trouver dans une situation de gêne économique (besoin d’argent),


de légèreté (insouciance, la personne ne se rend pas compte de ce qu’elle
fait) ou d’inexpérience (qqn qui ne connaît rien au sujet du contrat).

Du fait que le lésé est gêné économiquement, il a besoin d’argent, il sera


donc prêt à accepter des conditions désavantageuses voir scandaleuses.

• Le co-contractant (le lésant) :

Il doit avoir exploité le lésé. Il faut qu’il aie conscience de le l’infériorité de la


personne.

Celui qui lèse doit savoir (ou avoir le moyen de savoir) qu’il exploite un des
trois critères subjectifs de la lésion (art.21 al.1 CO)

B. Conséquences

En cas de lésion, le lésé peut, par une simple déclaration, invalider le contrat
dans un délai d’un an dès la conclusion du contrat (art.21 al.2 CO), ce qui
laisse relativement peut de temps au lésé pour faire valoir ses droits.

Dans la pratique les tribunaux ont quelques réticences à s’aventurer sur ce


terrain.

Termes à ne pas confondre :

• Invalidation
- Cas particulier d’erreur et de lésion, le contrat est entaché de nullité
depuis sa conclusion et peut être invalidé suite à la demande du lésé.
Contrat réputé ne jamais avoir existé.
45
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

• Résiliation
- On met fin pour l’avenir, à un contrat qui a déjà existé et a déployé
ses effets pendant un certain temps (ex : travail).

• Résolution
- On met fin à un contrat qui a déployé ses effets pendant un certain
temps, mais les effets rétroagissent (agit sur le passé).

EX :
Un bijoutier évalue des pierres qu’il laisse sur la table. L’apprenti doit mettre des étiquettes.
L’apprenti se trompe et met un diament de 16'550.- (=estimation faite par le bijoutier ) à un prix de
1650.- . QQN achete le diamant exposé a 1650.- ,

1°) Est-ce qu’il y contrat ? => OUI, car :


- Quel est l’offre ? art7 al.3
=> fait d’exposer une marchandise avec indication du prix est une offre.
- Le client adresse son acceptation a l’apprenti.
- Le vendeur manifeste son envie de vendre
- L’apprenti est présumé (art 32 CO ) avoir la répresentation de son patron et peut vendre
- Il y a réciprocité et concordance des manifestations
 il y a donc contrat.

Le bijoutier se rend compte de l’erreur.


=> Il y a une divergence entre les volontés réelles. le contrat a été conclut pour la manifestation et
non pour les volontés réelle.

2°) Essayer d’identifier ce que peut faire le bijoutier (art.23 et 24 du CO)


o Chiffre 4 = cas particulier
o Chiffre 3= disproportion évidente entre les prestations mise en jeux.

=> L’erreur ne vient pas du bijoutier mais de l’apprenti (donc art 24 al.3 pas valable)
=> On peut invalider car la volonté réelle est vrmt différenre (23, 24 CO). Le contrat n’oblige pas le
bijoutier.

§2 Les vices du consentement - pour approfondir, Tercier, §§ 768-837

A. L'erreur (23-27 CO)

C’est une fausse représentation de la réalité, qui entraine la conclusion du


contrat sur la base de fausses impression. Le co-contractant qui conclut dans
l’erreur est « l’errans », c’est celui qui commet l’erreur.
46
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Il existe deux catégories d’erreurs :


• Erreur dans la déclaration

L’errans conclu un contrat qui ne correspond pas à sa volonté.

Cette inadéquation entre le contenu du contrat et la volonté d’une


partie vient du fait que la volonté réelle et la volonté déclarée (qui
correspond à celle de l’autre partie) ne correspondent pas.

• Erreur sur les motifs

L’errans conclu un contrat qui correspond à sa volonté réelle et


déclarée, mais cette volonté s’est formée sur la base d’une fausse
représentation de la réalité.

EX : une personne qui achète une deux chevaux dans le but d’aller
courir des rallyes.
• Notion d’erreur essentielle

- L’erreur n’est prise en considération que lorsqu’elle est essentielle (art.23)


- Il n’y a pas une définition légale du terme, mais une énumération (art.24 al.1)
- Le caractère essentiel s’apprécie du point de vue subjectif (celui de
l’errans) et objectif (vue de l’extérieur).
- L’erreur doit être causale, déterminante ds la conclusion du contrat.

=> On doit pouvoir dire que le contrat n’aurait pas été conclu sans
l’existence de l’erreur.

Art. 24
2. Cas d’erreur
1 L’erreur est essentielle, notamment:
1 .lorsque la partie qui se prévaut de son erreur entendait faire un contrat autre que celui auquel elle a déclaré consentir;
2. lorsqu’elle avait en vue une autre chose que celle qui a fait l’objet du contrat, ou une autre personne et qu’elle s’est
engagée principalement en considération de cette personne;
3. lorsque la prestation promise par celui des contractants qui se prévaut de son erreur est notablement plus étendue, ou
lorsque la contre-prestation l’est notablement moins qu’il ne le voulait en réalité;
4. lorsque l’erreur porte sur des faits que la loyauté commerciale permettait à celui qui se prévaut de son erreur de
considérer comme des éléments nécessaires du contrat.
2 L’erreur qui concerne uniquement les motifs du contrat n’est pas essentielle.
3 De simples erreurs de calcul n’infirment pas la validité du contrat; elles doivent être corrigées.

Art.24 al.1 CO : Il comporte les différent cas d’erreurs qui sont les seuls
existants.

• Erreur essentielle sur les motifs :


Même principe que celui vu ci-dessus, sauf qu’elle essentielle si elle
remplit les 4 conditions à prouver :
1) Erreur porte sur des faits déterminants (précis) du
contrat
47
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2) Erreur porte sur des faits subjectivement essentiels du
contrat
3) Il faut que l’autre puisse reconnaître ce caractère subj.
Essentiel
4) Erreur porte sur des éléments qu’il est objectivement
justifié de considérer comme essentiel.

EXEMPLES art.24 al.1:

Erreurs liées à la déclaration

Ch.1 : erreur sur la nature du contrat et ses effets


• Une personne bouge la main lors d’une vente aux enchères et se voit
adjuger 3 immeubles qui étaient en vente, alors qu’elle n’était pas
consciente de ce comportement.

Ch.2 : erreur sur la nature de la chose, sur l’objet du contrat ou sur la


personne avec laquelle on doit traiter.

• Une personne commande du thé alors qu’elle voulait du café

Ch.3 : erreur sur prix ou sur la quantité qui doit être important (notable).
• Une personne qui vend un tableau 1'000 CHF sans savoir qu’il vaut
10'000 CHF n’entre pas ds cette catégorie, car elle correspond à la
volonté réelle (erreur sur les motifs).

Erreur sur les motifs

Ch.4 : erreur au niveau de la formation de la volonté


Art.24 al.3 CO : cas particulier d’erreur

• L’erreur de calcul :
Le contrat reste valable (n’est pas invalidé) et on corrige simplement
le calcul.
Pour qu’il y ait erreur de calcul, il faut cependant que les éléments
soient donnés.

EX : Un plombier qui fait une facture ds laquelle il note « changement


de 2 robinets 100 CHF », alors que le prix unitaire vaut 100 CHF
(oublie de multiplier par 2). Le client ne pouvant pas être au courant
du prix unitaire, il s’agit d’une erreur dans la déclaration er non d’une
erreur de calcul. (le pompier doit alors invalider le contrat)

Art.27 CO : cas particulier de représentation (d’erreur)

48
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
• L’erreur de transmission
La volonté d’une partie a été inexactement transmise par un
intermédiaire. On applique alors les règles relatives à l’erreur ds la
déclaration (art.24 al.1 ch. 1, 2, 3).

Il y a possibilité de se retirer du contrat et surtout efficace pour des


problème de garantie.

EX : le cas du bijoutier, dont l’employé (= l’intermédiaire, le message)


a incorrectement affiché le prix.

B. Le dol (art.28 CO)

Définition : Il s’agit d’une tromperie intentionnelle, une escroquerie qui va


mettre un des co-contractant dans l’erreur. Elle provoque une
erreur sur les motifs. C’est donc une mauvaise représentation de
la réalité que l’on fait naître par tromperie chez son co-
contractant.
Il y a 4 conditions :

1. L’erreur n’a pas besoin d’être essentielle


2. Il doit résulter d’une tromperie
• Affirmation de choses fausses (dol par commission)
• Dissimulation de choses vraies, un silence intentionnel même si le
silence ne compte pas (art.6) (dol par omission)
3. La tromperie doit être intentionnelle
4. Il doit y avoir un lien de causalité. (la tromperie doit avoir amené la
personne à conclure).

Effet juridique :

En cas de dol il y a nullité relative du contrat (art.28 al.1 CO).

La partie trompée a 1 an pour invalider le contrat dès la découverte de


l’erreur, sinon le contrat est ratifié.

Les différents cas de dol :

• Dol par négligence grave


On aurait pu éviter la tromperie avec un petit peu d’attention

• Tromperie par intention


On mène une personne en « bateau ».
EX : vente d’une voiture ou le compteur marque 40'000 km alors qu’elle en a
déjà fait 80'000 km.

• Tromperie par non révélation


La tromperie provient d’un silence de notre part. On ne révèle pas une
49
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
information.

Le dol d’un tiers

Lorsque le dol émane d’un tiers qui ne prend pas part au contrat, le contrat
n’est pas affecté. Cela n’affecte donc pas la validité du contrat, sauf s’il
provoque une erreur essentielle. Si l’erreur n’est pas essentielle, le dol est
sans effet, sauf si le co-contractant est au courant du dol (art.28 al.2)

C. La crainte fondée (art.29-30 CO)

Il pose l’hypothèse du contrat passé sous la menace, la contrainte ou le


chantage. La personne n’est pas libre de conclure mais y est forcée.

Il y a 4 conditions :

1. La victime ou ses proches doivent être l’objet d’une menace


2. La menace doit être grave et sérieuse
3. Elle doit être illicite :
• Menacer de porter plainte PAS ILLICITE
• Menacer un mec de dire à sa femme qu’il la trompe ILLICITE
4. Elle doit être causale. La crainte fondée doit avoir déterminé l’autre partie
à contracter.

La menace :

Lorsqu’il y a une crainte fondée, il n’existe qu’une volonté déclarée, mais pas
de volonté réelle (la déclaration étant faite sous la menace).

La menace peut porter sur la vie, l’intégrité corporelle, l’honneur ou même le


patrimoine.

Une menace dite « sans droit » est une menace ILLICITE.


• Elle peut porter sur un fait licite en soi, mais qui est fait dans un but
illicite.

EX : A sait que B a commis une escroquerie et menace de le


dénoncer, ce qui est licite, s’il ne donne pas 50% de son patrimoine,
ce qui est illicite. Si B s’exécute, il s’agit d’un cas de crainte fondée,
car avantage excessif.

50
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Effet juridique :

En cas de crainte fondée il y a nullité relative du contrat. La victime a 1 an


pour invalider le contrat, mais à partir du moment où la crainte s’est dissipée.

EX :
On accomplis un acte juridique préjudiciable a nos intérêts sous la pression
du chantage, contrainte, menace, extorsion. La menace de plainte pénale
injustifié, ou la menace d’atteinte à son honneur, est un danger qui amène à
rompre le contrat. La menace doit être fait sans droit. Mais si la créance est
prouvée, la menace est légitime et on met le débiteur au pied du mur pour lui
réclamer notre argent.

§3 Sanction des vices du consentement - pour approfondir, Tercier, §§ 773-778

A. L'invalidation (art.23-24 CO)

Il n’y a aucune forme requise par la loi, il suffit de faire la déclaration


d’invalidation qui mettra fin au contrat et efface ses effets depuis sa
conclusion. On distingue 3 époques :
1. Conclusion du contrat
2. Découverte du vice
3. Déclaration d’invalidation

Seul le vicié peut l’invoquer pour demander la nullité. Celui qui est donc dans
l’erreur ne peut le faire que dans le but de se libérer d’un contrat qui n’est
plus dans son intérêt. Il est par ailleurs tenu de l’invoquer dès qu’il en a
connaissance, afin de respecter les règles de la bonne foi.

Il y a un délai de un an (art.31 al.1 CO) pour réagir, sans quoi le contrat vicié
sera ratifié et validé. Ce délai court donc dès le moment où l’erreur ou le dol
a été découvert ou que la crainte s’est apaisée (art 31. al.2 CO). Une fois
passé le délai il peut éventuellement tenter la voie de l’exception, dans le cas
ou la prestation n’a pas été exécutée dans l’année, et que le co-contractant
la lui réclame ultérieurement.

Il peut y avoir invalidation partielle à condition que l’élément concerné soit


détachable du reste du contrat.

Donc pour finir les effets rétroagissent et on se restitue les prestations.


Art. 24
2. Cas d’erreur
1 L’erreur est essentielle, notamment:
1. lorsque la partie qui se prévaut de son erreur entendait faire un contrat autre que celui auquel elle a déclaré consentir;
2. lorsqu’elle avait en vue une autre chose que celle qui a fait l’objet du contrat, ou une autre personne et qu’elle s’est

51
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
engagée principalement en considération de cette personne;
3. lorsque la prestation promise par celui des contractants qui se prévaut de son erreur est notablement plus étendue, ou
lorsque la contre-prestation l’est notablement moins qu’il ne le voulait en réalité;
4. lorsque l’erreur porte sur des faits que la loyauté commerciale permettait à celui qui se prévaut de son erreur de
considérer comme des éléments nécessaires du contrat.
2 L’erreur qui concerne uniquement les motifs du contrat n’est pas essentielle.
3 De simples erreurs de calcul n’infirment pas la validité du contrat; elles doivent être corrigées.

Ch. 1, 2, 3 : concerne les cas pratiques

Ch.4 : représente la règle en générale, c’est la norme la plus large en


matière d’erreur.
• L’erreur sur les motifs n’est pas essentiel, sauf lorsque cette erreur
atteint un certain degré.

EX : On achète une voiture d’occasion (entre particulier, qui n’offre pas de


garantie). La voiture se démonte sous nos yeux. Bien qu’il n’y ait pas de
garantie, qu’elle ait passé la visite, on a tout de même le droit d’attendre
qu’elle fonctionne et qu’elle roule. La clause générale du ch.4 est appliqué.
B. La ratification (art.31 CO)

C’est la conséquence du silence pendant le délai d’invalidation. Le contrat


est accepté définitivement, il est donc validé.

S’il y a erreur, dol ou crainte fondée, celui dont le consentement est vicié
(=victime de l’erreur) reste en droit de demander des dommages-intérêts
(art.31 al.3 CO)

C. Les dommages-intérêts

Ce sont des indemnités en argent destinées à réparer un dommage, que


celui-ci soit pécuniaire ou non. Quoi qu’il en soit une indemnité se paie
toujours en argent.

1. A la charge de l’errans

• En cas de négligence (art.26 CO)


Art. 26
4. Erreur commise par négligence
1 La partie qui invoque son erreur pour se soustraire à l’effet du contrat est tenue de réparer le dommage résultant de
l’invalidité de la convention si l’erreur provient de sa propre faute, à moins que l’autre partie n’ait connu ou dû connaître
l’erreur.
2 Le juge peut, si l’équité l’exige, allouer des dommages-intérêts plus considérables à la partie lésée.

Les DI sont à la charge de l’errans (=celui qui commet l’erreur) si


l’erreur provient de sa propre faute et si l’autre partie subit un
préjudice.

Il faut alors replacer l’autre partie dans la situation qui serait la sienne
si le contrat n’avait pas été conclu et la partie lésé (le co-contractant
52
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
de l’errans) a alors le droit à des dommages-intérêts.

Art 26 al.2 : celui qui invalide le contrat doit des DI de réparation à


l’autre partie si l’erreur vient de sa part

• En cas de menace d’un tiers (art.29 al.2 CO)


Art. 29
III. Crainte fondée
1. Conclusion du contrat
1 Si l’une des parties a contracté sous l’empire d’une crainte fondée que lui aurait inspirée sans droit l’autre partie ou un
tiers, elle n’est point obligée.
2 Lorsque les menaces sont le fait d’un tiers et que l’autre partie ne les a ni connues, ni dû connaître, celui des
contractants qui en est victime et qui veut se départir du contrat est tenu d’indemniser l’autre si l’équité l’exige.

Si la crainte fondée provient de la menace d’un tiers, la partie


menacée (l’errans) doit, si elle souhaite invalider le contrat, des
dommages-intérêts à l’autre partie (à condition que l’autre partie n’ait
pas eu condition des menaces)
2. A la charge de l’autre partie

• Erreur provoquée par négligence

L’errans (commet l’erreur) était dans l’erreur, alors que l’autre partie
aurait dû ou pu connaître l’erreur (art.26 al.1 CO). C’est donc à cette
dernière de supporter les frais de la nullité du contrat.

• En cas de dol ou crainte fondée

La partie à l’origine du dol, ou de la crainte fondée doit supporté les


frais de la nullité du contrat, la partie étant victime du dol ou de la
crainte fondée n’étant pas obligée.

Section VIII La conclusion du contrat par un représentant - pour


approfondir, Tercier, §§ 376-465

Dans le cadre de la représentation, une personne représente une des parties


qui prend part à un contrat (art.32 ss CO). Cette personne accomplit alors des
actes juridiques qui vont produire des effets juridiques pour à la charge de qqn
d’autres. Dans la représentation, on identifie trois acteurs :
 le représenté
 le représentant (qui agit pour le compte du représenté)
 le tiers (avec lequel le représentant va entrer en relation pour le
compte du représenté)

On distingue en outre trois hypothèses dans le cadre d'une représentation :


• la représentation normale (représentation directe avec pouvoirs)
• la représentation sans pouvoirs
53
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
• la représentation indirecte

Représentation
- des personnes morales
ex : S.A. => représente un ammat de personne. Mais elle-même na ni tête ni pied, elle
est composé de différente personnes avec à la tete un président. Ces gens sont les
organes de cette personnes morales, sont ceux qui représente la personne morale).
- des personnes physiques

Représentation
- active (on propose l’offre, on l’offre)
- passive (on recoit la prestation, acceptation de l’offre)

§ 1er La représentation directe avec pouvoirs

A. Notion - pour approfondir, Tercier, §§ 376-386

Le représentant traite avec le tiers. Il passe un acte juridique qui crée des
rapports juridiques entre eux. Mais ce rapport a pour conséquence de faire
naître des effets entre le tiers et le représenté (art.32 al.1 CO).

Il y a transparence du Représentant : Aucune obligation ne lie le


Représentant. Une fois le contrat conclu, il disparaît.

B. Conditions

• L’acte au nom d’autrui (art.32 al.1 et 2 CO)


Art. 32
G. Représentation
I. En vertu de pouvoirs
1. En général
a. Effets de la représentation
1 Les droits et les obligations dérivant d’un contrat fait au nom d’une autre personne par un représentant autorisé
passent au représenté.
2 Lorsque au moment de la conclusion du contrat le représentant ne s’est pas fait connaître comme tel, le représenté ne
devient directement créancier ou débiteur que si celui avec lequel il contracte devait inférer des circonstances qu’il
existait un rapport de représentation, ou s’il lui était indifférent de traiter avec l’un ou l’autre.
3 Dans les autres cas, une cession de la créance ou une reprise de la dette est nécessaire en conformité des principes
qui régissent ces actes.

Tout acte qui a pour conséquences des effets juridiques, peut faire l’objet
d’une représentation, peut donc se faire à travers un représentant, à
l’exception des actes strictement personnels (EX : droit de la famille, droit de
succession).

54
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
=> L’acte de représentation directe est fait par le représentant au nom du
représenté.

La représentation directe avec pouvoir admet 3 hypothèses :

Au nom du représenté :

1) Expressément
Le représentant agit en disant : « je signe par procuration » ou encore :
« j'agis pour le nom de qui il appartiendra ».

Ce qui signifie qu'il agit pour le compte d'un tiers sans révéler son identité
(contrat passé par un « nommable », bien que le représenté doive tôt ou tard
révéler son identité).

2) Tacitement

Le représentant agit tacitement au nom du représenté parce que le rapport


de représentation résulte des circonstances (art.32 al.2 CO).

EX :
une caissière dans un grand magasin, d'après les circonstances, se
manifeste comme agissant dans le cadre de son pouvoir de
représentation, le représenté étant son employeur et le tiers étant la
personne qui fait ses courses.

L’indifférence du tiers :

3) La troisième hypothèse (art.32 al.2 CO, dernière partie de la phrase) part


du principe qu'il est indifférent au tiers de traiter avec une personne ou une
autre.

Le représentant ne dit alors pas qu'il agit comme représentant (ou du


moins ne révèle par la personne du représenté) car il est indifférent au
tiers de connaître le représenté .

(cette hypothèse est toutefois peu fréquente).

En Résumé les CONDITIONS :


Art.32 al.1 CO
- Il faut un représentant autorisé
- Qu’il agisse au nom du représenté
- 393 T : il faut que l’acte soit « représentable », il doit etre susceptible
d’etre représenté par un représentant, donc différent d’un acte
personalisisme
- 394 T il faut la capactié de discernement du représentant, pas besoin
d’être majeur pour l’avoir.
55
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

• Les pouvoirs de représentation

Pour qu’il y ait représentation, le représentant doit avoir reçu le pouvoir d’agir
pour le compte du représenté.

Le pouvoir de représentation trouve sa source soit dans la loi, soit dans un


acte juridique (ex : convention des parties).

a. La loi

La loi donne un pouvoir de représentation au représentant légal d'un


mineur (pouvoir donné directement par la loi).

De même, dans les cas de tutelle, une décision de justice donne ce


pouvoir à un représentant qu'elle nomme.

b. La procuration

Elle représente des volontés que la loi n’impose pas. C’est un acte
juridique unilatéral par lequel un représenté donne des pouvoirs à un
représentant.

Derrière cet acte juridique se trouve généralement un contrat, comme


un contrat de travail ou un mandat.

Il n’y a pas de forme particulière, sauf dans certains cas prévus par la
loi (art.493 CO => cautionneme.nt)

Il existe différentes procurations :


- Procuration spéciale (?) :
Donne au représentant le pouvoir d’agir pour un acte précis,
qui l’empêcherait d’agir sans elle.

- Procuration générique :
Donne le pouvoir d’accomplir une certaine catégorie d’actes
juridique.

- Procuration générale :
Le représentant peut tout faire au nom du représenté, a le
pouvoir de tout actes juridique.

- Procuration limité / illimité :


Dépend de l’étendue financière du pouvoir

- Procuration passive :
Le représentant peut recevoir une déclaration destinée au
représenté.

- Procuration active :

56
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Le représentant peut émettre une déclaration de volonté à la
place du représenté.

- Procuration individuelle :
Le représenté peut agit seul.

- Procuration collective :
Le représenté ne peut agir qu’avec d’autres personnes.

L’étendue du pouvoir
Art. 33
b. Etendue des pouvoirs
1 Le pouvoir d’accomplir des actes juridiques pour autrui, en tant qu’il se fonde sur des rapports de droit public, est réglé
par le droit public de la Confédération ou des cantons.
2 Lorsque les pouvoirs découlent d’un acte juridique, l’étendue en est déterminée par cet acte même.
3 Si les pouvoirs ont été portés par le représenté à la connaissance d’un tiers, leur étendue est déterminée envers ce
dernier par les termes de la communication qui lui a été faite.

L’étendue des pouvoirs du représentant est limitée dans le temps sur l’objet
et sur les interlocuteurs avec lesquels il peut traiter. Le pouvoir de
représentation peut prévoir une certaine durée.

Art.33 al.2 CO :
C’est le représenté qui définit les pouvoir qu’il donne au représentant,

Art.33 al.3 CO :
Ces pouvoir déterminent également l’étendue des pouvoir du
représentant à l’égard de tiers. Le tiers peut être directement renseigné
par le représenté sur l’étendue des pouvoir du représentant.

« Contrat avec soi-même »

On peut imaginer une situation dans laquelle le représentant se confond avec


le tiers (l’autre partie). D'une part, le représentant signe au nom du représenté,
d'autre part il contracte lui-même

EX :
Un client (=représenté) donne l'ordre à une banque de vendre ses actions, la
banque pourrait se retrouver dans la situation du représentant et de l'acheteur
(tiers) des actions.

Cette situation est potentiellement une menace contre les intérêts du


représenté, car le représentant risque d'avoir tendance à se privilégier lui-
même en tant que tiers.

La jurisprudence n'admet une telle situation qu'à deux conditions :


1) le représenté doit y avoir consenti, le représentant doit être expressément
autorisé à faire un contrat avec lui-même.

2) l'affaire doit, par sa nature, ne comporter aucun risque, en particulier

57
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
lorsque le représenté en a fixé toutes les conditions.

=> Les mêmes règles s’applique pour la double représentation (le représenté
et le tiers ont le même représentant). Situation qui peut présenté un conflit
d’intérêt potentiel.

Fin des pouvoirs

Plusieurs hypothèses mettant fin aux pouvoirs de représentation sont


envisageables :

 la fin des pouvoirs se produit par résiliation de l'affaire pour laquelle ils
avaient été conférés

EX : si on donne le mandat de vendre la maison à un agent immobilier,


les pouvoirs prennent fin une fois la maison vendue.

 la fin des pouvoirs se produit par l'expiration de la durée pour laquelle ils
avaient été conférés

EX : si un mandat en représentation porte jusqu'au 31 décembre, cela


signifie qu'à cette date, les pouvoirs s'éteignent, ce délai faisant partie des
termes de la procuration.

 la fin des pouvoirs se produit par la renonciation du représentant, appelée


également« résignation » par le représentant à ses pouvoirs.

 la fin des pouvoirs se produit par la révocation du représenté. C'est le


représenté qui met fin aux pouvoirs du représentant (art.34 al.1 CO). Il
peut le faire « en tout temps et sans préavis ».

 la fin des pouvoirs se produit par la mort, la déclaration d'absence,


l'incapacité ou la faillite du représenté ou du représentant, sauf convention
contraire (art.35 CO).
Cela est nécessaire dans certains cas, où le représentant a des
procurations « postmortem », notamment dans le cas de la gestion
quotidienne d'un porte-feuille d'actions, qui ne peut être abandonnée du jour
au lendemain.

C. Effets de la représentation

• La formation du contrat

1) Le représentant doit avoir le discernement


La volonté du représentant est mise au service du représenté, ce qui implique
que le représentant doit avoir la capacité de discernement (art.16 CC), c'est-
à-dire la capacité d'agir raisonnablement.

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Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Il n'est cependant pas nécessaire qu'il ait la pleine capacité civile (on estime
que la capacité de discernement suffit à protéger le représenté). Le
représentant peut donc être mineur.

2) Les règles sur la formation du contrat


C'est entre le représentant et le tiers que vont s'appliquer les règles sur la
formation du contrat (notamment en ce qui concerne la rencontre des
consentements et la théorie de la confiance).

Le représentant doit donc interpréter la déclaration de volonté du représenté.


Lorsqu'il y a dol ou mauvaise foi, cela s'applique au représentant et au tiers, le
représenté n'intervenant pas.

3) Les vices du consentement


Le consentement déterminant est celui du représentant.

Sur la base d'un vice du consentement du représentant, le représenté pourra


éventuellement invalider le contrat, mais à condition que le vice de la volonté du
représenté ait eu pour conséquence la déclaration de volonté du représentant.
Si le vice affecte le pouvoir de représentation, cela n'affecte pas le contrat, car
la volonté du représentant n'est pas concernée

EX : le dol n'est pas imputable au représentant mais au représenté.


• Les effets du contrat (art.32 al.1 CO)

Les effets du contrats se passent entre le tiers et le représenté.

L'exécution du contrat sera à la charge et au profit du représenté. L'acte du


représentant a fait naître un lien direct entre le représenté et le tiers. Le
représenté doit avoir la pleine capacité civile, car les conséquences du contrat
sont à sa charge (sous réserve d'un mineur représenté par son représentant
légal).

En résumé les droits et les obligations passent au représenté.

§2 La représentation sans pouvoirs - pour approfondir, Tercier, §§ 433-453

A. Hypothèses

On a vu précédemment la représentation avec pouvoirs :


• elle est dite directe car le représentant se présente comme tel au tiers. Il
traite pour le compte et au nom du représenté.

Dans l'hypothèse de la représentation sans pouvoirs, il ne s'agit plus vraiment

59
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
d'une représentation, puisque le représentant n'a pas de pouvoirs et n'agit donc
pas en tant que représentant au sens de la loi.

Trois hypothèses sont possibles :


a) Soit le représentant accompli un acte sans aucun pouvoir
b) Soit il accomplit un acte en vertu de pouvoir qui ont pris fin totalement ou
partiellement.
c) Soit il accompli un acte en excèdant les pouvoirs de représentation
qu'on lui a donné

Dans les trois cas, il n’a pas le droit de faire ce qu’il fait.

EFFETS :

Pour a) et b)

Généralement il n’y a pas d’effet


• Art.32 al.1 CO et 38 al.1 CO
Le représenté n’est pas lié et le représentant est responsable
• Art 39 CO

Pour c)

Le contrat peut n’être que partiellement nul


• Art 20 al.2 CO
Le représenté reste lié par le contrat qu’il voulait à la base
• Art 25 al.2 CO

D. Effets

• Entre « représenté » et tiers

1. Principe : art.38 CO
Art. 38
II. En l’absence de pouvoirs
1. Ratification
1 Lorsqu’une personne contracte sans pouvoirs au nom d’un tiers, celui-ci ne devient créancier ou débiteur que s’il ratifie
le contrat.
2 L’autre partie a le droit d’exiger que le représenté déclare, dans un délai convenable, s’il ratifie ou non le contrat; elle
cesse d’être liée, faute de ratification dans ce délai.

Du fait que le représenté n'a pas donné de pouvoirs, il n'est pas lié par les actes
du « représentant », aucune obligation ne découle pour lui.
60
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Le tiers (celui qui traite avec le « représentant ») est quant à lui lié (il a exprimé la
volonté de contracter).

L'obligation est cependant en suspens, le représenté ayant la possibilité de dire


rétroactivement que le représentant a agit correctement (ratification).
En cas de ratification, le « représenté » devient réellement le représenté.

Le tiers n'a toutefois pas intérêt à ce que cette situation d'incertitude se prolonge.
Il a donc la possibilité de fixer au représenté un délai pour ratifier l'acte (art.38
al.2 CO).

2. Cas où le tiers est protégé

Si le représenté a communiqué au tiers l'existence d'un pouvoir qui, entre


temps, a disparu ou qu'il a créé une apparence de pouvoir, faisant croire au
tiers à la représentation, l'acte du représentant engage le représenté même
sans ratification.
a) Communication de pouvoirs plus larges (art.33 al.3 CO)

Si le représenté communique au tiers des pouvoirs excédant ceux


conférés au représentant, alors cette communication détermine
l'étendue des pouvoirs.

Si cette communication a été maladroite, imprudente, et qu'elle a


excédé les pouvoirs réellement conférés au représentant, le tiers peut
compter sur les pouvoirs tels qu'ils lui ont été communiqués par le
représenté.

b) Communication de pouvoirs inexistants

Il s’agit d’un élargissement du a). Le représenté peut laisser croire au


tiers que le représentant a des pouvoirs alors qu’il n’en a pas.

c) Retrait non communiqué (art.34 al.3 CO)


Art. 34
2. Pouvoirs découlant d’un acte juridique
a. Restriction et révocation
1 Le représenté a en tout temps le droit de restreindre ou de révoquer les pouvoirs découlant d’un acte juridique, sans
préjudice des réclamations que le représentant peut avoir à former contre lui en vertu d’une autre cause, telle qu’un
contrat individuel de travail, un contrat de société ou un mandat.1
2 Est nulle toute renonciation anticipée à ce droit par le représenté.
3 Lorsque le représenté a fait connaître, soit en termes exprès, soit par ses actes, les pouvoirs qu’il a conférés, il ne peut
en opposer aux tiers de bonne foi la révocation totale ou partielle que s’il a fait connaître également cette révocation.

Le représenté a fait croire au tiers à des pouvoirs de représentations


qui on existé mais qui sont révoqués depuis, chose qu’il n’a pas
signalé au tiers. Le tiers peut donc compter sur ces pouvoirs tant que
leur retrait ne lui a pas été signalé.

d) Ignorance de l’extinction des pouvoirs (art.37 CO)

61
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 37
d. Moment à compter duquel l’extinction des pouvoirs produit ses effets
1 Aussi longtemps que le représentant n’a pas connaissance de l’extinction de ses pouvoirs, le représenté ou ses ayants
cause deviennent par son fait créanciers ou débiteurs comme si les pouvoirs existaient encore.
2 Sont exceptés les cas dans lesquels des tiers ont su que les pouvoirs avaient pris fin.

Dans cette hypothèse, le représentant lui-même n'avait pas


connaissance de l'extinction de ses pouvoirs

EX : dans le cas du décès du représenté, alors que le représentant


l'ignore.
Art. 35
b. Effets du décès, de l’incapacité, etc.
1 Les pouvoirs découlant d’un acte juridique s’éteignent par la mort, la déclaration d’absence, la perte de l’exercice des
droits civils et la faillite du représenté ou du représentant, à moins que le contraire n’ait été convenu ou ne résulte de la
nature de l’affaire.
2 Il en est de même lorsqu’une personne morale cesse d’exister, ou lorsqu’une société inscrite au registre du commerce
est dissoute.
3 Les droits personnels des parties l’une envers l’autre demeurent réservés.
C’est l’hypothèse dans laquelle on est representant et qu’on ne peut
plus agir (pour cause d’invaliditié). Il y a exctinction des pouvoirs

3. Cas où le représenté doit des dommages-intérêts (art.36 al.2 CO)


Art. 36
c. Restitution du titre constatant les pouvoirs
1 Le représentant nanti d’un titre constatant ses pouvoirs est tenu, lorsqu’ils ont pris fin, de le restituer ou d’en effectuer
le dépôt en justice.
2 Si le représenté ou ses ayants droit négligent d’y contraindre le représentant, ils répondent du dommage qui pourrait
en résulter à l’égard des tiers de bonne foi.

Nous avons une procuration écrite et le représenté met fin aux pouvoirs du
représentant. Mais on omet de se faire restituer la procuration, sur la base de
laquelle le représentant (qui n'en ai cependant plus un étant donné que le
représenté a mis fin à ses pouvoirs) va traiter avec des tiers de bonne foi.

Le représenté ou ses ayants droits (ex :héritiers) répondent du dommage


causé au tiers.

• Entre « représentant » et tiers (art.39 CO)


Art. 39
2. A défaut de ratification
1 Si la ratification est refusée expressément ou tacitement, celui qui a pris la qualité de représentant peut être actionné
en réparation du préjudice résultant de l’invalidité du contrat, à moins qu’il ne prouve que l’autre partie a connu ou dû
connaître l’absence de pouvoirs.
2 En cas de faute du représentant, le juge peut, si l’équité l’exige, le condamner à des dommages-intérêts plus
considérables.
3 L’action fondée sur l’enrichissement illégitime subsiste dans tous les cas.

Le représentant n'est pas lié par les engagements qu'il a pris au nom du
représenté alors qu'il n'était pas en droit de le faire. Il existe cependant deux
exceptions à ce principe :

62
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
1. les personnes qui traitent au nom d'une société anonyme avant qu'elle
ne soit fondée s'engagent personnellement (art.645 CO).

2. une personne qui signe comme représentant une lettre de change


alors qu'il n'en a pas le pouvoir s'oblige personnellement (art.998
CO).

En dehors de ces cas particuliers, si le « représenté » refuse de ratifier le


contrat, le tiers peut demander réparation au représentant (art.39 CO). On est
alors devant deux hypothèses :

1. le représentant n'est pas en faute : il devra alors replacer le tiers


dans la situation dans laquelle il serait si il n'avait pas contracté
(art.39 al.1 CO). Il s'agit de dommages-intérêts négatifs (ce qu’on
a perdu en faisant le contrat).

2. le représentant est en faute (il savait qu'il n'avait pas de pouvoir et que
le représenté ne ratifierait pas l'acte) : le juge peut condamner le
représentant à des dommages- intérêts plus importants (art.39 al.2
CO). Il paie alors des dommages-intérêts positifs (c’est le gain
manqué, ce qu’on aurait put gagner en faisant le contrat).

Il ne faut pas oublier qu'en droit, la bonne fois se présume toujours. Si le


représentant prétend que le tiers est de mauvaise foi car il connaissait l'absence
du pouvoir, il va devoir le prouver
(art. 39 al.1 CO).

• Entre « représentant » et « représenté »

Le rapport entre le faux représentant et le faux représenté dépend de contrat :


les pouvoirs accordés peuvent ne pas exister ou être plus limités que n'en a
fait usage le représentant. Dans ce dernier cas, il y a violation du contrat, et s'il
y a préjudice, le représenté peut demander des dommages-intérêts.

EFFETS :

AUTRES CAS :

Il y a différents cas suivant si les pouvoirs sont contenus dans un titre de


procuration ou non :

• Absence de Titre (pas de procuration)

♦ Art 3 CO + 33 al.3 CO
Les pouvoirs communiqués par le représenté sont plus étendue que ce qu’ils
sont dans la réalité. Le tiers est protégé dans sa bonne foi, et c’est ce qu’il lui
a été dit qui fait foi.

63
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♦ Art 3 CO + 34 CO
Le représenté a partiellement ou totalement révoqué les pouvoirs, mais n’a
rien dit au tiers. Le tiers est protégé dans sa bonne foi, et c’est ce qu’il lui a
été dit qui fait foi.

=> Il y a effet de représentation malgré l’absence de pouvoirs.

• Présence d’un titre (procuration)

♦ Art 34 al.3 CO
La révocation partielle ou totale des pouvoirs a lieu après que le représentant
ait présenté le titre au tiers.
=> Le contrat est conclut car bonne foi du tiers

♦ Art 36 al.2 CO
La révocation totale a lieu avant que le représentant ait présenté le titre au
tiers. Au moment de la présentation il n’y a plus de pouvoir.
=> Le contrat n’est pas conclut et le représenté assume les dommages
causé au tiers.

♦ Art 33 al.3 CO
La révocation partielle a lieu avant que le représentant ait présenté le titre au
tiers. Au moment de la présentation, la volonté est toujours là.
=> Le contrat est conclu dans les limites de ce qui a été communiqué.

♦ Art 35 CO
Les pouvoirs prennent fin pour l’une des raisons de l’art.35.
C’est la communication d’une volonté non existante.
=> Le contrat n’est pas conclu, mais le représenté ou ses ayants droit
économiques répondent des dommages (art 36 al.2 CO).

§3 La représentation indirecte (32 al. 2 et 3 CO) - pour approfondir, Tercier, §§


461-465

Dans le cas de la représentation indirecte, le représentant ne se fait pas


connaître en tant que tel au tiers. Au lieu d'agir au nom et pour le compte du
représenté, il n'agit que pour le compte de ce dernier (et non en son nom).
L'intérêt de cette façon de procéder est que le représenté reste occulte (caché)
aux yeux du tiers.

Il ne s'agit donc pas d'une vraie représentation, dans la mesure où elle ne fait
pas naître de rapports entre le représenté et le tiers. Les actes juridiques
(créances ou dettes) sont donc passés entre le tiers et le représentant. Si le
représenté souhaite les prendre à son compte, il faut qu'il y a ait une cession
de créance (acte écrit entre le représentant et le représenté, art.165 ss CO) ou
de dette(auquel cas il faut l'accord du tiers).

64
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Il existe une exception à ce principe (art.401 CO).
Art. 401
4. Transfert des droits acquis par le mandataire
1 Lorsque le mandataire acquiert en son propre nom, pour le compte du mandant, des créances contre des tiers, ces
créances deviennent la propriété du mandant dès que celui-ci a satisfait, de son côté, à ses diverses obligations envers
le mandataire.
2 Le mandant peut faire valoir le même droit contre la masse du mandataire, si ce dernier tombe en faillite.
3 Le mandant peut, de même, revendiquer dans la faillite du mandataire les objets mobiliers acquis par ce dernier
en son propre nom, mais pour le compte du mandant; sauf à la masse à exercer le droit de rétention qui
appartiendrait au mandataire.

Ainsi, dans le cadre d'un mandat, lorsque le mandataire (représentant)


acquiert en son propre nom mais pour le compte du mandant (représenté)
des créances contre des tiers, qui deviennent la propriété du mandant dès
que celui-ci a satisfait ses obligations envers le mandataire (il n'est donc
pas nécessaire de faire une cession de créance).
Le mandant (représenté) aura alors des droits directs à l'égard du tiers.

65
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE II LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UN ACTE ILLICITE

Section I La notion de responsabilité civile - distinctions

La responsabilité civile (ou RC): c’est « l’obligation faite à une personne de


réparer le préjudice causé à autrui. »
La responsabilité civile ne désigne que la responsabilité extracontractuelle en
particulier  la responsabilité pour acte illicite Art. 41 CO ss.
On compte aussi la Responsabilité fondée sur la confiance.

Art. 41 CO (Responsabilité pour l’acte illicite)

A. Principes généraux

I. Conditions de la responsabilité

1
Celui qui cause, d’une manière illicite, un dommage à autrui, soit intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, est tenu de le réparer.

2
(Celui qui cause intentionnellement un dommage à autrui par des faits contraires aux mœurs est également tenu de le réparer.)

Remarque : La responsabilité découlant de l’inexécution ou de la mauvaise exécution du


contrat Art. 97 ss., ne sont pas pris en compte dans la responsabilité civile.

Art. 97 CO (Responsabilité contractuelle)


A. Inexécution
I. Responsabilité du débiteur
1. En général
1
Lorsque le créancier ne peut obtenir l’exécution de l’obligation ou ne peut l’obtenir qu’imparfaitement, le débiteur est tenu de réparer le
dommage en résultant, à moins qu’il ne prouve qu’aucune faute ne lui est imputable.
2
La procédure d’exécution est réglée par la loi fédérale du 11 avril 1889 sur la poursuite pour dettes et la faillite 1, ainsi que par le droit fédéral et
cantonal sur la matière.

§ 1er Responsabilité civile et responsabilité pénale - pour approfondir, Tercier, §§


165-166/1859-1926

Exemple : Accident par notre faute, dans cet accident une personne est
blessée
A cause des lésions corporelles, la personne pose une plainte
pénale contre nous, il y aura 3 types de procès :

1) Procès pénale 1

Issue du procès pénale c’est une condamnation à une peine (une


sanction2)
Responsabilité pénale : protège les intérêts sociaux, l’ordre social et a pour but
de punir l’auteur qui est responsable de son comportement.

2) Procès civil

Dommages et intérêts3
Responsabilité civile : s’occupe des dommages causés à la victime

1
Devant la cours, 1ère instance
2
Exemple de peines : jour amende ou peine privative. Les gens qui profitent des jours amende ou des peine
privatives sont la société. L’amende va dans la poche de l’Etat.
3
Pour payer les frais médicaux, d’hospitalisation, d’atteinte à la personne et tort morale
66
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
3) La sanction administrative
Avertissement, retrait du permis,…

§2 Responsabilité pour acte illicite et responsabilité contractuelle

La responsabilité contractuelle : sanctionne l’inexécution (ou la violation) d’une


obligation fondée sur un contrat. L’auteur du préjudice et sa victime sont liés par un
rapport juridique particulier, qui est antérieur à la survenance du dommage.
(Cela se base sur un contrat voulu, donc entrée volontaire dans un contrat (si on n’exécute pas
correctement le contrat on s’engage à réparer le préjudice).)

Exemple de Responsabilité Civile :


On roule a vélo, on cause accident, on renverse une vieille dame
Ici il n’y a pas de contrat entre la vieille dame et nous, mais on a violé
une norme générale de la société.

§3 Responsabilité objective et responsabilité subjective

Selon le droit CH : « Nous ne sommes responsable que si nous avons commis


une faute. »

a) Responsabilité subjective (par rapport à nous)

On parle de responsabilité subjective, lorsque la responsabilité de l’auteur d’un fait


dommageable est liée à une faute de sa part, Art. 41 CO ss

b) Responsabilité objective ou causale

Il y aussi des responsabilités objectives encourus simplement du risque que l’on


crée.
Une personne peut être responsable d’un fait dommageable même si :
- Celui-ci est l’effet du hasard (responsabilité objective pour cas fortuit)
- Le préjudice est causé par un tiers, pour autant que celui-ci soir dépendant de
ladite personne (responsabilité objective pour le fait d’autrui)

Exemple de responsabilité objective :


Le fait d’être détenteur d’un véhicule et que l’on est sur la circulation routière, ça
nous engage à une responsabilité objective, elle s’appelle la responsabilité pour
risques créés et elle est objective.
Exemple : Si on rentre en collision avec un cycliste qui a tous les tords.
L’assurance de la voiture se chargera de payer les frais, mais nous on
aura rien à payer et on n’aura pas de peine pour la faute commise, car
nous ne sommes pas en tords.
Le seul fait est que nous devons payer parce que on est tenu a une
responsabilité pour risques créés (qui est objective, dans ce cas, elle implique
juste le fait que l’on est détenteur du véhicule et que l0on est sur la circulation
routière).

Il y a deux types de responsabilités objectives :


1. Les responsabilités objectives simples : ces responsabilités reposent sur la violation d’un devoir de surveillance sur des personnes ou des
choses :
o L’employeur pour le dommage causé à un tiers par l’employé Art. 55 CO
o Le détenteur d’animal pour le dommage causé par celui-ci à un tiers Art. 56 CO

67
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
o Le chef de famille pour le dommage à un tiers par les personnes placées sous son autorité Art. 333 CO
o Le propriétaire d’ouvrage pour tout dommage causé par les vices de construction ou par le défaut d’entretien Art. 58 CO
2. Les responsabilités objectives aggravées :
Exemple : LCR (pour la détention d’un véhicule), responsabilité pour entreprise de transport par chemin de fer, bateau ou avion,…

Remarque : + on cause de risques + l’assurance va être importante et coutera cher, ex : pour une usine
nucléaire, coût très élevé. On est tenu responsable pour quelque chose qui représente un danger
Section II Les conditions de la responsabilité pour acte illicite

§ 1er L'acte illicite (41 CO)

Un dommage doit être réparé que si son auteur l’a causé d’une manière illicite,
selon Art. 41 CO.
Dans l’Art. 41 CO, l’illicéité est définie comme « la violation protectrice des intérêts
d’autrui en l’absence de motifs justificatifs ».

Art. 41 CO (Responsabilité pour l’acte illicite)

A. Principes généraux

I. Conditions de la responsabilité

1
Celui qui cause, d’une manière illicite, un dommage à autrui, soit intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, est tenu de le réparer.

2
(Celui qui cause intentionnellement un dommage à autrui par des faits contraires aux mœurs est également tenu de le réparer.)

Conditions que nous imposent Art. 41 pour obtenir la réparation :


1°) Il nous faut un auteur (acteur = CELUI QUI)
2°) Il nous faut une victime (un autrui)
3°) Il faut que l’auteur ait causé un dommage à l’autrui
4°) le dommage doit être causé de manière illicite (acte illicite)
5°) soit intentionnellement 6°) soit par négligence/imprudence

Art. 97 CO (Responsabilité contractuelle)


A. Inexécution
I. Responsabilité du débiteur
1. En général
1
Lorsque le créancier ne peut obtenir l’exécution de l’obligation ou ne peut l’obtenir qu’imparfaitement, le débiteur est tenu de réparer le
dommage en résultant, à moins qu’il ne prouve qu’aucune faute ne lui est imputable.
2
La procédure d’exécution est réglée par la loi fédérale du 11 avril 1889 sur la poursuite pour dettes et la faillite 1, ainsi que par le droit fédéral et
cantonal sur la matière.

§2 L’acte intentionnel contraire aux mœurs Art. 41 al. 2 CO

Un acte dommageable qui n’est pas illicite mais contraire aux mœurs peut engager la responsabilité de l’auteur si ce
dernier a agi intentionnellement, l’acte viole le « sens moral et est incompatible avec les bons usages de la vie en
société.

Section III La faute

Cas pour illustrer la faute : Une personne âgée ( très diminuée dans ses capacités
intellectuelles) met le feu à son appartement.
Elle est locataire donc elle cause un dommage à la propriété
d’autrui.

Détruire la propriété d’autrui par un incendie, est une infraction.


Il y a une norme du code pénale qui interdit le dommage à la
propriété privé.
68
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
• Peut-on être responsable, en cas d’incendie sur la propriété d’autrui ?
o Il faut faire la différence entre nous : 1 et une vieille dame : 2,
car on n’a pas la même capacité de discernement. Pour la veille
dame, la gravité n’est pas la même que si c’était nous.
o Dans le cas 1 et 2, on a un acte objectivement illicite qui est la
violation de la norme du droit pénal.
o Mais en terme de responsabilité il y a une différence, d’un point
de réagir face à l’incendie :
1. Nous pouvons agir en conséquence
2. La personne âgée n’a plus la faculté d’agir, car elle n’a pas
la pleine capacité de discernement.
§ 1er Notion et rôle de la faute

A. Définition

La faute c’est la capacité que l’auteur à de comprendre la faute et de réagir


correctement.
La faute c’est l’usage insuffisant des capacités intellectuelles ou l’abus des
capacités intellectuelles (l’usage insuffisant vise l’intelligence, l’abus vise
l’intention).
Elle consiste en « l’inexécution d’un devoir que l’agent pouvait connaître et
observer » ou « à commettre un acte illicite que l’auteur pouvait prévoir et
éviter. »
La faut est l’élément subjectif du manquement dont l’illicéité est l’élément
objectif.

B. Rôle de la faute

La faute c’est une capacité d’analyse et une réaction fautive.

§2 Conditions d'existence de la faute

A. La capacité délictuelle

On considère qu’une personne physique a la capacité délictuelle4 dès qu’elle


possède la capacité de discernement5 Art. 16 CC.
Il faut faire attention car la capacité de discernement est une notion très
subjective.
Art. 16 CC
d. Discernement
Toute personne qui n’est pas dépourvue de la faculté d’agir raisonnablement à cause de son jeune âge, ou qui n’en est pas privée par suite de
maladie mentale, de faiblesse d’esprit, d’ivresse ou d’autres causes semblables, est capable de discernement dans le sens de la présente loi.

Faute :

- Manquement à la diligence due par usage insuffisant en abus des capacités


intellectuelles.
o Usage insuffisant : - Négligence
o Abus : - Intention

4
La capacité délictuelle = la capacité de commettre un acte illicite.
5
Soit la faculté d’estimer le caractère illicite de son acte et de se comporter en fonction du jugement.
69
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
- Le manquement se manifeste soit par une analyse fautive soit par une
réaction fautive soit par les deux.

Le juge confronté à notre cas prendra notre cas comme un citoyen habituel, on
s’attendait qu’il ait un comportement bien, mais il n’a pas fait preuve et a eu un
comportement de négligence.

Il est important de distinguer la personne qui n’a pas sa pleine capacité de


discernement de façon durable (cas de la vieille dame) ou de courte durée (ex : une
personne ivre).

Exemple : Un personne ivre, roule à vélo et renverse une vieille dame.


La cycliste est responsable, par l’incapacité au discernement par sa
gêne fautive.
Au moment de l’acte préparatoire  le fait de boire de l’alcool en
sachant qu’il doit rentrer à vélo ; la personne a encore sa pleine
capacité.
La faute n’est plus au moment de l’acte, mais elle est au niveau de
l’acte préparatoire, Art. 54 et 55 CO
La faute consiste de se mettre en état d’ébriété et de prendre sa
voiture.

Exemple : Quand qqn a franchi la ligne blanche


 La faute ne serait pas d’avoir franchi la ligne blanche, mais d’être
en état d’ébriété au moment de la prise du volant.

 Art. 54 al.1 nous dit que la capacité de discernement n’est pas


indispensable pour être condamné.
 Art. 54 al.2 nous dit qu’au moment où il est mis dans son
incapacité de discernement il avait sa pleine capacité de
discernement, soit il est tenu de réparer le dommage causé, car il
est en tords.

Art. 54
B. Responsabilité des personnes incapables de discernement
1
Si l’équité l’exige, le juge peut condamner une personne même incapable de discernement à la réparation totale ou partielle du dommage
qu’elle a causé.
2
Celui qui a été frappé d’une incapacité passagère de discernement est tenu de réparer le dommage qu’il a causé dans cet état, s’il ne prouve
qu’il y a été mis sans sa faute.

Art. 55
C. Responsabilité de l’employeur
1
L’employeur est responsable du dommage causé par ses travailleurs ou ses autres auxiliaires dans l’accomplissement de leur travail, s’il ne
prouve qu’il a pris tous les soins commandés par les circonstances pour détourner un dommage de ce genre ou que sa diligence n’eût pas
empêché le dommage de se produire.1
2
L’employeur a son recours contre la personne qui a causé le préjudice, en tant qu’elle est responsable du dommage.

B. Conscience de l'illicéité de l'acte (capacité d’analyse)

Il faut et il suffit que l’auteur ait su ou dû savoir qu’il enfreignait un devoir


existant ou qu’il risquait de léser les intérêts légitimes d’autrui.
Avec la capacité d’analyse, il y a une possibilité d’agir ; sauf dans les cas de
crimes passionnels6 (ici il y a perte de capacité d’analyse).

6
En droit civil c’est une faute, en droit pénale aussi mais plus atténué.
70
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

C. "Evitabilité" de l'acte illicite (capacité de l’acte)

L’auteur doit avoir la possibilité d’agir licitement. Si l’auteur ne peut éviter l’acte
illicite, la faute n’est pas retenue.

71
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
§3 Les espèces de fautes

A. L'intention et la négligence

Acte intentionnelle : C’est quand on a la conscience et la volonté d’atteindre


notre objectif.

Analyse correcte et acceptation du résultat : Forme de Négligence aussi7


On analyse, on voit l’éventuel résultat qui pourrait arriver et on s’en
accommode.
L’acte illicite n’est pas voulu en tant que tel, mais l’éventualité en est acceptée.
Le dolemment. (Le dol = tromperie ou fraude)
Exemple : Circulation routière avec ligne blanche qqn la franchit pour
dépasser.
Le véhicule sait que c’est interdit
 Il a sa pleine capacité de discernement (analyse complète)
On attend de lui à ce qu’il ne franchisse pas la ligne blanche.
 Le dolemment : on ne veut pas, mais on s’en accommode.
Analyse correcte-réaction incorrecte : Négligence

Analyse incorrecte-réaction correcte : Négligence

Art. 41 CO
1
Celui qui cause, d’une manière illicite, un dommage à autrui, soit intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, est tenu de le
réparer.

B. La gravité de la faute

Selon le TF : « Commet un faute grave, intentionnellement ou par négligence,


quiconque qui viole une règle élémentaire de prudence qui, dans les mêmes
circonstances, se serait imposée à tout homme raisonnable. »

La négligence grave : c’est ce qui est intolérable, « cela ne doit pas se


produire ».
Exemple : Prendre la circulation routière en état d’ébriété

La négligence simple : on admet que chacun se trompe, « ca ne devrait pas


arriver, mais cela peut arriver »  basé sur l’appréciation.

7
On est entre les deux.
72
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Section IV Le préjudice

Définition :

C’est une diminution des biens de la victime.


La RC suppose nécessairement l'existence d'un préjudice à réparer. Il y a deux
types de préjudice :
- le dommage au sens strict, qui touche le patrimoine.
- le tort moral, consistant dans une souffrance du lésé qui résulte de
circonstances prévues par la loi.

§ 1er Le dommage patrimonial

A. Notion

Diminution du patrimoine de la victime sans la volonté de cette dernière.


Il y a donc dommage dès que le patrimoine actuel du lésé est inférieur à ce qu'il
serait si l'événement dommageable ne s'était pas produit.
Le dommage est nécessairement patrimonial.
Le droit suisse actuel ne prend en principe pas en compte la conception
normative du dommage, cependant Le TF admet l'indemnisation du préjudice
ménager, c'est-à-dire le dommage résultant de l'incapacité réduite ou totale de
s'occuper du ménage.

Il y a 3 types de dommages en fonction du bien touché :


1. Le dommage résultant d’une atteinte à la personnalité :
La personnalité désigne l’ensemble des biens ou des valeurs qui
appartiennent à une personne du seul fait de son existence.
Le dommage corporel est ainsi « la perte patrimoniale résultant d’une
atteinte à la vie ou à l’intégrité physique ou psychique de la victime ».
Exemples de droits de la personnalité:
- droits de la personnalité physique (ex : droit à la vie et à l'intégrité corporelle)
- droits de la personnalité affective (ex : droit à une vie familiale)
- droits de la personnalité sociale (ex : droit à l'honneur, droit au nom)

2. Le dommage matériel :
C’est la perte patrimoniale qui découle d’une atteinte portée à la substance
d’une chose mobilière ou immobilière.
Exemple : Une voiture est endommagée suite à un accident. Les frais de
réparation de la voiture constituent un dommage matériel.

3. Le dommage purement économique :


Cela représente toute diminution du patrimoine qui se produit sans qu’une
personne ait subi une atteinte à ses droits absolus.
Cependant, le dommage purement économique ne peut constituer un
dommage réparable que s'il est causé par la violation d'une norme de
comportement destinée à protéger le patrimoine. 8

8
Seul le patrimoine est touché, or le patrimoine n’est pas en tant que tel protégé par le droit suisse.
73
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
B. Les divers types de dommage

Il y a 3 types de dommages en fonction de la façon dont ils affectent le


patrimoine :
1. La perte effective :
C’est la diminution effective de la fortune nette du lésé (notion économique) :

- soit par réduction de l’actif


Exemple : On doit débourser suite à une diminution de valeur
résultant de la destruction ou de l’endommagement
d’une chose appartenant à la victime, frais et dépenses
nécessités : réparation, remplacement, … .

- soit par une augmentation du passif


Exemple : Lorsqu’il y a une dette qui permet de payer la réparation
du dommage.

ATTENTION,
ATTENTION la perte de l’usage d’un bien n’est pas considérée comme une
perte effective pouvant donner lieu à réparation.
Exemple : La perte de la jouissance d’une partie d’une villa pour cause de
problèmes d’étanchéité

2. Le gain manqué (ou perte éprouvée):


C’est la perte de gain futur ou d’une possibilité de gain :
- soit par la non-augmentation de l’actif
Exemple : impossibilité de recevoir un salaire par suite d'une
incapacité de travail ou non-réalisation d'un bénéfice de
revente prévu suite à la destruction de la chose
- soit par non diminution du passif
Exemple : Obligation de continuer à louer une voiture parce que
celle commandée a été endommagée par un tiers.

C. Les qualités du dommage réparable

1. Le dommage doit être certain :


L’indemnisation ne se fait que pour un dommage certain, aussi nommé
actuel = dommage qui s’est produit dans le passé.
La victime doit apporter la preuve d’un dommage effectif, Art. 8 CC.
Art. 8 du CC
E. De la preuve
I. Fardeau de la preuve
Chaque partie doit, si la loi ne prescrit le contraire, prouver les faits qu’elle allègue pour en déduire son droit.

Le dommage futur hypothétique n’est pas indemnisable, car il est incertain.


Dans le cas où le dommage futur est certain, il peut être indemnisé (sauf
qu’il n’est pas quantifiable aujourd’hui).
Le seul point d’incertitude dans le dommage futur c’est le montant, Art. 42
CO.

Exemple : l’atteinte portée à l’avenir économique Art. 46 al.1 CO

74
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 42
II. Fixation du dommage
1
La preuve du dommage incombe au demandeur.
2
Lorsque le montant exact du dommage ne peut être établi, le juge le détermine équitablement en considération du cours
ordinaire des choses et des mesures prises par la partie lésée.
3
Les frais de traitement pour les animaux qui vivent en milieu domestique et ne sont pas gardés dans un but patrimonial ou de
gain font l’objet d’un remboursement approprié, même s’ils sont supérieurs à la valeur de l’animal.1

Art. 46
b. Dommages-intérêts en cas de lésions corporelles
1
En cas de lésions corporelles, la partie qui en est victime a droit au remboursement des frais et aux dommages intérêts qui
résultent de son incapacité de travail totale ou partielle, ainsi que de l’atteinte portée à son avenir économique.
2
S’il n’est pas possible, lors du jugement, de déterminer avec une certitude suffisante les suites des lésions corporelles, le juge
a le droit de réserver une révision du jugement pendant un délai de deux ans au plus à compter du jour où il a prononcé.

2. Le dommage doit être personnel :


La créance en dommages-intérêts appartient à la victime du dommage ou à
ceux auxquels elle a été transférée (par cession selon Art. 164 CO ss. ou héritage).
Donc, seule la victime (ou ses ayants cause) peut rechercher le responsable
et exiger la réparation du dommage qu'elle a subi.
(Exception légale Art. 756 CO)

3. Le dommage propre :
C’est le dommage direct ou immédiat, que subit personnellement le sujet de
l’atteinte.
Exemple : la personne blessée, l’entreprise dont les installations ont été
endommagées.

4. Le dommage réfléchi (dommage par ricochet ou dommage réflexe) :


C’est le dommage que subit un tiers qui se trouve en relation (personnelle ou
contractuelle) avec la victime directe de l’atteinte.
Exemple : les clients de l'entreprise dont la production est arrêtée, car les
installations sont endommagées, les proches soutenus par le
défunt Art. 47 CO.

§2 Le dommage non-patrimonial (tort moral)

A. Notion & B. Cas de réparation du tort moral en droit suisse

Tort moral :
« prix de la douleur » pour compenser la diminution du bien être qu’une
personne subit à la suite d’une atteinte à sa personnalité (souffrance
psychiques et physiques). Ce n’est pas une tarification, on ne peut pas
chiffrer la douleur, on indemnise selon des ordres de grandeur relativement
faibles en CH (150'000 à 200'000 CHF9)

1. Atteinte à la personnalité, Art. 49 CO :


On envisage le versement d’une somme d’argent à titre de réparation.
(Les biens protégés par Art. 49 CO : la liberté, l’intégrité sexuelle, l’honneur, la sphère
personnelle, la propriété immatérielle, ainsi que, dans certains cas, les prétentions
contractuelles. Il couvre aussi bien les atteintes à l'honneur que la douleur morale que l'on
peut ressentir face aux lésions corporelles ou à l'invalidité d'un proche.)

Art. 49

9
Dans les cas extrêmes (ex : perte d’un enfant dans des circonstances graves)
75
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
(3. Atteinte à la personnalité)
1
Celui qui subit une atteinte illicite à sa personnalité a droit à une somme d’argent à titre de réparation morale, pour autant que
la gravité de l’atteinte le justifie et que l’auteur ne lui ait pas donné satisfaction autrement2.
2
Le juge peut substituer ou ajouter à l’allocation de cette indemnité un autre mode de réparation.

2. Lésions corporelles, Art. 47 CO :


La victime peut recevoir une réparation pour tort morale, en cas de lésion
corporelle ou pour ses proches en cas de mort d’hommes (dommage
réfléchi).
Art. 47 (c. Réparation morale)
Le juge peut, en tenant compte de circonstances particulières, allouer à la victime de lésions corporelles ou, en cas de mort
d’homme, à la famille une indemnité équitable à titre de réparation morale.

Section V Le lien de causalité

L’idée du droit c’est que l’auteur d’une atteinte ne peut être tenu responsable que du
dommage qu’il a causé lui-même.
Cas (pour illustrer le lien de causalité) :
Un piéton est renversé et blessé dans la rue, rupture du col de fémur, il a de longs
traitements à l’hôpital, pas à l’aise avec les cannes, il glisse et se refracture l’autre col du
fémur.
- Est- ce que le conducteur de voiture qui a shooté le piéton la première fois est-il
responsabilité de la seconde fracture ? (c’est ce qu’on nomme la causalité)
- OUI, car sans lui, la victime ne serait pas blessé la première fois et ne serai pas dans
cet état.
 C’est la causalité naturelle, due à la chronologie des événements : sans le 1er
accident il n’y aurait pas eu le 2ème.
Mais à un moment donné il faut que cela s’arrête, car cela devient disproportionné, c’est
ce qu’on nomme la causalité adéquate.

§ 1er La causalité naturelle notion de fait

A. Notion

C’est la relation effective de cause à effet : un événement en cause un autre, qui


est donc la conséquence, le résultat du premier sans lequel il ne se serait pas
produit.
Le premier événement est un acte illicite et le second est un dommage.
Le lésé doit prouver la causalité naturelle, Art. 8 CC.

Art. 8 du CC
E. De la preuve
I. Fardeau de la preuve
Chaque partie doit, si la loi ne prescrit le contraire, prouver les faits qu’elle allègue pour en déduire son droit.

Exemple :
- X pousse Y dans le précipice : Y se tue
- X omet de retenir l'enfant qu'il voit se pencher à la fenêtre : l'enfant
tombe et se blesse.

76
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
B. Les séries causales

Plusieurs causes, composés de faits neutre ou générateurs de responsabilité


peuvent se combiner et de ce fait donner lieu à un dommage.
1. Faits neutres :
Un fait neutre est un événement dû au hasard, donc indépendant de la volonté
humaine et qui n’est générateur d’aucune responsabilité, on parle de cas
fortuit, qui peut causer ou aggraver le dommage.
Exemple :
- Le conducteur d'un véhicule est piqué par une guêpe. Sous l'effet de la
douleur, il perd le contrôle de son véhicule et renverse un piéton.
- Un moniteur emmène un skieur débutant sur une piste noire, l'élève fait
une chute en raison des difficultés du parcours et se casse une cheville.
Alors qu'il attend les secours sur le côté de la piste, une pierre chute de la
paroi rocheuse, tombe sur le blessé et lui casse un bras.

2. Faits générateurs de responsabilité :


Un fait est générateur de responsabilité lorsque la loi y attache l’obligation de
réparer un préjudice.
Exemple : un garagiste entrepose des fûts10 vides, mais encore
imprégnés d’essence de vapeur d’essence, sur la place du
village ; un garçon de 15 ans jette une allumette enflammée
dans un des fûts, une explosion se produit et un spectateur est
blessé.
Faits successifs : négligence du garagiste et imprudence du
jeune homme.
Auteur de l’acte c’est l’adolescent.
 Causalité naturelle : entre l’allumette et les dommages
causés (lésions corporelles).
 Causalité adéquate : lancé une allumette contre un feu
provoque une explosion.
 Tout est donné par rapport à l’acte de l’adolescent.
 L’adolescent peut plaider pour la faute de tiers faite par le
garagiste.
 Non selon le TF, car pour plaider la faute de tiers il faudrait
que la faute soit prédominante. Hors ici c’est une faute de
tiers concurrent. C’est donc la conjonction des deux fautes
qui a provoqué les dommages causés.

§2 La causalité adéquate (=examen rétrospectif) notion de droit

A. Notion

Le juge va fixer la limite maximum de réparation, pour un dommage causé. Il va


établir l’ensemble des possibilités de catalogue de toutes les conséquences de
l’acte initial selon le cours ordinaire des choses et de l’éventail de la vie. (Le juge
retient un éventail de possibilité de toutes les conséquences qui serait envisageable.)
On a besoin des deux causalités.

Exemple : Un piéton heurté par un cycliste tout doucement, 10 km/h. Le


10
Sorte de tonneaux en bois.
77
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
piéton tombe sur le coude. Le piéton meurt. Le piéton est mort
du cours de ces blessures.

Le juge doit se poser les deux questions :


 Causalité naturelle : le drame de la série causale

 Causalité adéquate (examen rétrospectif) : il va se repasser le


film de l’accident, et au moment du choc on arrête et on va
demander au jury l’ensemble des conséquences
envisageable selon le cours ordinaire de la vie, des choses.
S’il y a des conséquences que le juge n’avait pas prévu,
l’auteur n’est plus responsable.

 Ici le décès n’est pas inscrit dans le courant ordinaire des


choses, compte tenu de l’acte.
Donc, ici il y a rupture du lien de causalité.

B. Les critères de la causalité adéquate

Il faut que la prévisibilité soit objective.


Le juge doit se mettre dans la position d’un observateur neutre sont pronostic
doit se produire selon le cours ordinaire des choses et l’expérience de la vie.

§3 La rupture du rapport de causalité

Le fait de la victime et les circonstances qui résident dans sa personnalité peut


interrompre le lien de causalité.
L’autre circonstance qui peut interrompre le lien de causalité c’est la force
majeure.
C’est deux ca interrompt la causalité adéquate.

A. La force majeure

Définition :

C’est l’événement imprévisible, insurmontable et imparable.


Il faut un degré de gravité, un degré de force.
Exemples de cas où la force majeure a été admise :
- Une automobile est endommagée par suite de la rupture d’un pont due à des pluies
torrentielles.
- Des marchandises envoyées par train en Roumanie, durant la guerre, disparaissent.
- Une avalanche de caractère extraordinaire.
- Le tremblement de terre.
- TSUNAMI.
Exemples de cas où la force majeure a été niée :
- Une grève d’ouvriers empêchant la livraison d’un ouvrage dans les délais
- Un coup de vent violent
- Un incendie
- Une chaussée dont le revêtement est glissant
- Des pluies torrentielles
- Des crues subites
- L’affaissement irrégulier d’un terrain par suite de travaux d’assèchement
ATTENTION:
ATTENTION Arrivée tardif d’un train ce n’est pas une force majeure, c’est un événement
prévisible. Le cas fortuit ne fait cesser la causalité adéquate.
78
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
B. La faute ou le fait de la victime

On parle de faute concomitante lorsqu’il y a faute de la victime, cela ne permet


normalement que de réduire la réparation du préjudice, Art. 44 al.1 CO.
Art. 44
1 Le juge peut réduire les dommages-intérêts, ou même n’en point allouer, lorsque la partie lésée a consenti à la lésion ou lorsque des faits
dont elle est responsable ont contribué à créer le dommage, à l’augmenter, ou qu’ils ont aggravé la situation du débiteur.
2 Lorsque le préjudice n’a été causé ni intentionnellement ni par l’effet d’une grave négligence ou imprudence, et que sa réparation exposerait
le débiteur à la gêne, le juge peut équitablement réduire les dommages-intérêts.

Selon le TF, si la faute fait par la victime est grave ou déterminante pour le
dommage causée, cela peut libérer le responsable.
La faute ou le fait de la victime serait considéré comme un facteur d’exclusion
de la responsabilité, interrompant ainsi le lien de causalité.
Exemple :
- Un piéton ivre traversant de façon brusque une chaussée.
- Un cycliste s’élançant sur la chaussée
- Un conducteur pris de boisson circulant de nuit à 100km dans un virage.
 Il n’y aura pas de responsabilité (objective) du détenteur du
véhicule avec lequel une de ces personnes (ci-dessus)
entrerait en collision.

C. La faute ou le fait d'un tiers

Une personne n’est en principe pas libérée de sa responsabilité si un tiers


répond du même dommage.
Ce qui signifie si un dommage se passe dans « le territoire » du responsable
1, mais que le dommage est causé par une autre personne 2, 1 ne peut être
libérer de sa responsabilité.
Exemples où la rupture du lien de causalité adéquate a été admise:
- Un inconnu dépose une bombe dans un train, ce n’est pas la responsabilité
des chemins de fer, mais la faute de l’inconnu.
- Des parents laissent voyager seul un faible d’esprit, ce n’est pas la
responsabilité des chemins de fer s’il arrive un problème à l’enfant, mais
celle des parents.

79
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2 Cas pour illustrer les liens de causalité

Exemple n°1 : Lors de travaux, un employé de l’entreprise TP (travaux publics)


provoque la rupture d'un câble électrique, ce qui interrompt la
production d'une usine non propriétaire du câble. Diverses
entreprises sont dépendantes du courant donné par ce câble. Le TF
considère que la rupture du câble viole l'art. 239 CP (entrave aux
services d'intérêt général), norme qui protège non seulement l'intérêt
public, mais aussi l'intérêt privé patrimonial des entreprises à être
alimentées en électricité. L'entreprise a donc droit à être indemnisée
(ATF 102 II 85).

B?

A?

Entreprise TP Entreprise SI Entreprise Industrielle

Perte de réseau

Légende :
Entreprise TP : c’est l’entreprise qui a un employé, qui a coupé le câble.
Entreprise SI : ce sont les entreprises qui fournissent l’électricité.
Entreprises individuelles : ce sont les entreprises qui dépendant de l’électricité qui est fournie par le câble
• Que peuvent demander les entreprises SI ?
o Causalité naturelle : oui, il y a une atteinte directe à leur patrimoine.
o Causalité adéquate : oui, cela entraine un dédommagement
 Cas de rupture de câbles, car perte d’exploitation.
o Les entreprises SI ont un dommage, ils doivent agir en invoquant l’atteinte à la
propriété, selon Art. 41 CO.

• Que peuvent demander les entreprises industrielles ?


o Ils peuvent dire qu’il y a un dommage, car il y a une perte d’exploitation.
o L’acte illicite c’est le dommage à la propriété, mais les entreprises industrielles ne
sont pas propriété du câble, donc ce serait les entreprises SI qui sont propriétaires.

80
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Exemple n° 2 : Un conducteur provoque un accident, il entre en collision avec un
camion qui transportait de la marchandise. Il y a interruption du transport commercial et
donc les clients industriels ne reçoivent donc pas la marchandise.

Il n’y a pas d’acte illicite entre le conducteurs et les clients, mais il y a un


acte illicite entre le conducteur et le transporteur commercial (= le camion),
car il y a l’atteinte à la propriété privée.
PAS D’ACTE ILLICITE DE LA PART DU
CONDUCTEUR A L’EGARD DES
CLIENTS
On ne peut pas invoquer l’Art. 41 CO
(car c’est un dommage inévitable)

ACCIDENT

Conducteur Camion Clients Industriels


(=Transporteur Commercial) NE REÇOIVENT PAS
INTERRUPTION DU TRANSPORT MARCHANDISES
COMMERCIAL

Les Clients Ind. PEUVENT


RECUPERER :
ACTE ILLICITE - DOMMAGES-INTERETS
C’EST L’ATTEINTE A LA PROPRIETE - PERTES
c.f. Art. 41 (+ 58 LCR)

Acte illicite : violation d’une norme dont le champ protecteur couvre/ englobe le
préjudice qui s’est réalisé

Section VI L'action en dommages-intérêts

§ 1er Généralités

A. Objet de l’action

Lorsque la victime ne parvient pas à trouver un terrain d’entente avec l’auteur du


préjudice quant à la réparation du dommage, elle se retrouve dans l’obligation d’agir
en justice pour obtenir satisfaction, Art. 43 al. 1.
Art. 43
III. Fixation de l’indemnité
1
Le juge détermine le mode ainsi que l’étendue de la réparation, d’après les circonstances et la gravité de la faute.
1bis
Lorsqu’un animal qui vit en milieu domestique et n’est pas gardé dans un but patrimonial ou de gain, est blessé ou tué, le juge peut tenir
compte dans une mesure appropriée de la valeur affective de l’animal pour son détenteur ou les proches de celui-ci.
2
Des dommages-intérêts ne peuvent être alloués sous forme de rente que si le débiteur est en même temps astreint à fournir des sûretés.

La réparation du dommage se en général par le versement d’une somme d’argent :


la victime attend du responsable une action en dommages-intérêts. Par l’action en
dommages-intérêts, le lésé demande au juge de condamner la personne
responsable au versement d’une indemnité destinée à couvrir tout ou une partie du
dommage subi.
81
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
B. Qualité pour agir

La personne ayant le droit d’agir en justice est appelée le demandeur : c’est la


victime immédiate du préjudice et lorsque la victime est décédée, l’action passe à
ses héritiers. Le tiers qui subit un dommage réfléchi n’a le droit d’agir que dans les
cas où la jurisprudence leur reconnaît le droit à être indemnisés de ce préjudice.

C. Qualité pour défendre

La qualité de défendre appartient à l’auteur de l’acte illicite ou à celui qui aurait une
responsabilité objective en dehors de cas de la responsabilité aquilienne
(responsabilité extra contractuelle). Lorsque l’auteur ou le responsable objectif est
décédé, l’action dirigée contre lui passe à ses héritiers, qui héritent de la dette sauf
en cas de renoncement à la succession du responsable.

D. For de l’action (Un for = une juridiction compétente)

Il y a 4 fors sont mis à disposition au choix du demandeur, soit :


- Le tribunal du domicile de la personne lésée.
- Le tribunal du domicile du défendeur.
- Le tribunal du lieu de l’acte illicite.
- Le tribunal du lieu du résultat de l’acte illicite.

§2 La prescription (60 CO)

La prescription : C’est la paralysie de nos droits par l’écoulement du temps, ce


n’est pas la mort du droit. Un droit prescrit existe toujours
mais ne peut pas être invoqué en justice à titre de demande
mais à titre de défense  on ne peut pas agir mais on peut se
défendre.
(La créance en dommages-intérêts subsiste)

La péremption : C’est la mort du droit

Art. 60 CO, prévoit 3 délais, le plus important ici est le 1er :


- Un délai relatifs (ou ordinaire) d’un an (c’est un délai très court).
- Un délai absolu (ou subsidiaire) de dix ans.
- Un délai extraordinaire plus long, en cas de prescription plus longue de l’action
pénale.

A. Le délai ordinaire (60 al. 1 CO)

Le délai est d’un an à partir de la connaissance du dommage et de la personne


tenue de la réparer.
Remarque : Le délai relatif peut être interrompu par un acte interruptif de prescription, Art. 135
CO11, notamment par des poursuites ou le dépôt d’une action en justice. Un nouveau
délai de dix ans commence à courir.

11
Art. 135
IV. Interruption
1. Actes interruptifs
La prescription est interrompue:
1. lorsque le débiteur reconnaît la dette, notamment en payant des intérêts ou des acomptes, en constituant un gage ou en fournissant une caution;
2. lorsque le créancier fait valoir ses droits par des poursuites, par une action ou une exception devant un tribunal ou des arbitres, par une
intervention dans une faillite ou par une citation en conciliation.
82
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
ATTENTION : Aussi longtemps que le dommage n’est pas perçu, la
prescription n’a pas encore commencé.
Art. 60
G. La prescription
1
L’action en dommages-intérêts ou en paiement d’une somme d’argent à titre de réparation morale se prescrit par un an à compter du jour où la
partie lésée a eu connaissance du dommage ainsi que de la personne qui en est l’auteur, et, dans tous les cas, par dix ans dès le jour où le fait
dommageable s’est produit.

B. Le délai subsidiaire (60 al.1 CO)

C’est un délai de 10 ans qui court depuis le fait dommageable,


indépendamment de la connaissance du lésé.

Remarque : Le délai subsidiaire peut être interrompu par un acte interruptif de prescription, Art.
135 CO1, notamment par des poursuites ou le dépôt d’une action en justice. Un
nouveau délai de dix ans commence à courir.

Acte 1ans connaissance du dommage 10ans

6mois
Acte 9,5ans « connaissance » 10ans

C. Le délai extraordinaire de l’action pénale (60 al.2 CO)

L’Art. 60 al.2 : Si les dommages-intérêts dérivent d’un acte punissable soumis


par les lois pénales à une prescription de plus longue durée,
cette prescription s’applique à l’action civile.

Il ne faut pas que le lésé perde ses droits contre l’auteur responsable tant que celui-
ci demeure exposé à une poursuite pénale, qui est généralement plus lourde en
conséquence.
Art. 60
G. La prescription
1
L’action en dommages-intérêts ou en paiement d’une somme d’argent à titre de réparation morale se prescrit par un an à compter du jour où la
partie lésée a eu connaissance du dommage ainsi que de la personne qui en est l’auteur, et, dans tous les cas, par dix ans dès le jour où le fait
dommageable s’est produit.
2
Toutefois, si les dommages-intérêts dérivent d’un acte punissable soumis par les lois pénales à une prescription de plus longue durée, cette
prescription s’applique à l’action civile.
3
Si l’acte illicite a donné naissance à une créance contre la partie lésée, celle-ci peut en refuser le paiement lors même que son droit d’exiger la
réparation du dommage serait atteint par la prescription.

D. Imprescriptibilité de l'exception (60 al. 3 CO)

En cas d’acte illicite qui provoque un engagement : une personne contracte une
dette sous l’influence d’un dol Art. 28 CO ou d’une menace Art. 29 CO. Ce
contrat ne l’oblige pas, mais il faut qu’elle déclare qu’elle n’entend pas être liée
durant le délai d’un an, donné par la prescription. Passé ce délai, elle peut
encore refuser de s’exécuter, en exerçant l’action de responsabilité extra-
contractuelle.

83
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
§3 Le calcul du dommage

A. Le calcul du dommage matériel en général

I. Dommages et réparations

1. La notion de dommage

Le dommage correspond en principe à la différence entre l’état actuel du


patrimoine du lésé et ce qu'il serait si l'acte dommageable (ou le fait
dommageable en cas de RC objective) ne s'était pas produit.

Calcul du dommage :

- le calcul doit être concret correspondre au dommage effectivement subi


- il doit tenir compte des circonstances présentes et futures et comprendre
des intérêts
- les avantages que le lésé peut tirer de l’événement dommageable
s'imputent sur le montant du dommage.

2. But de la réparation

« La victime doit être replacée dans la situation qui serait la sienne si


l'événement dommageable ne s'était pas produit. »

Le calcul du dommage détermine le montant maximal possible de la réparation


: cette dernière ne doit pas conduire à enrichir la personne lésée (pas de
"punitive damages" à l'anglo-saxonne).

Remarque Fiona: Les points II. à VI. sont rajoutés, détails en plus tirés du document de la
responsabilité civile.

II. Le calcul subjectif

1. Principe en matière de préjudice matériel

Pour procéder au calcul du dommage matériel, on applique en principe la


méthode dite subjective : on se place au point de vue de la victime. Le
dommage est ainsi égal à l'intérêt que représente l'objet détruit ou détérioré
dans le patrimoine de la victime, lequel intérêt est en général supérieur à la
valeur objective de la chose.
Exemple : Si deux chiens de cirque sont dressés pour travailler ensemble.
La perte de l'un d'eux ne manque pas de déprécier l'autre; le
dommage est ainsi égal à la valeur objective du chien tué
augmentée de la dépréciation subie par l'autre animal.

L’appréciation de la valeur subjective est fortement standardisée  on utilise


des tabelles de valeur pour le calcul du dommage matériel12 ou corporel13.

Remarque : Le CO ne relève pas de règle particulière relative au calcul du dommage matière.

12
Ex : argus, en matière d’automobile
13
Ex : tables de capitalisation
84
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2. Applications

a) Destruction totale de la chose

« Il y a destruction totale chaque fois que la chose est devenue totalement


inutilisable, que sa réparation est impossible ou que les frais qu'elle
entraînerait dépassent sa valeur. »

o Pour les choses non-sujettes à dépréciation, le dommage est égal à la


valeur de remplacement
 Soit au montant nécessaire pour acquérir une nouvelle chose
correspondant à celle détruite.
o Pour les choses sujettes à dépréciation (ex : automobile, machine, etc.), le
dommage correspond à la valeur de remplacement diminuée de la
dépréciation ou de l'amortissement déjà subi par la chose.
 Ce n'est qu'aux objets ayant une certaine valeur que cette règle
s'applique, à l'exclusion des objets d'usage courant dont la
réparation doit être intégrale (ex : vêtements).

b) Destruction partielle de la chose

Dans ce cas, le dommage matériel est composé :

Frais de réparation nécessaires à la remise en état de l'objet


+
Dépréciation due à la détérioration de la chose
(Si, même réparée, la chose n'a plus la même valeur que si elle était intacte)

La moins-value14 (dépréciation) fait partie du dommage même si le propriétaire


de la chose la conserve et que son usage n'en est pas affecté.
La question de savoir si le lésé fait ou non réparer la chose ou la répare lui-
même est sans importance.
 les frais de réparation sont dus dans
tous les cas.

ATTENTION : Les frais de réparation peuvent éventuellement excéder


la valeur marchande de la chose, notamment si celle-ci
est irremplaçable ou n'a plus de valeur marchande mais
une valeur d'usage, comme c'est le cas d'une vieille
voiture.

14
La moins value (ou perte capitale) : c’est une diminution du prix de l’actif par rapport au prix d’achat.
85
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
c) Le dommage supplémentaire

Une chose détruite ou provisoirement hors d'usage peut entraîner un


dommage supplémentaire tel que :

o Un gain manqué
Exemple : En cas d'immobilisation d'une machine entraînant une
perte de production.
o Une perte éprouvée
Exemple : Les frais de dépannage et de location d'une voiture de
remplacement utilisée professionnellement.

Mais la seule privation de l'usage d'un bien n'est pas considérée comme un
dommage au sens juridique.

3. L’intérêt d’affection

L’intérêt que peut éprouver la victime pour un objet n’a qu’une valeur
personnelle, extrapatrimoniale  il n’est pas pris en considération au titre de
dommage matériel.
Une réparation pour tort moral peut être envisagée si les conditions de Art. 49
CO sont remplies.
Art. 49
3. Atteinte à la personnalité
1
Celui qui subit une atteinte illicite à sa personnalité a droit à une somme d’argent à titre de réparation morale, pour autant que la gravité de
l’atteinte le justifie et que l’auteur ne lui ait pas donné satisfaction autrement.
2
Le juge peut substituer ou ajouter à l’allocation de cette indemnité un autre mode de réparation.

4. Exception : le calcul objectif

Exceptionnellement la loi peut prévoir un calcul objectif, au lieu d’un calcul


subjectif : la valeur objective de la chose est prise en compte, c'est-à-dire la
valeur vénale moyenne, c’est la valeur de la chose de même chose genre à un
moment donné.

III. Le moment de l’appréciation du dommage

Le juge prend en considération tous les éléments connus et prouvés jusqu'au


jour du jugement de la dernière instance cantonale.
Cette appréciation ne couvre pas seulement le dommage passé, mais aussi
le dommage futur prévisible : il faut et il suffit que l'on puisse
raisonnablement prédire "en considération du cours ordinaire des
choses" Art. 42 al. 2 CO qu'un tel dommage se produira.
Il s'agit en particulier de la perte de gains futurs ou de soutien futur, ce qui
est d'ailleurs expressément prévu par la loi en cas de lésions corporelles ou
mort d'homme Art. 46 al. 1 et 2 CO et Art. 45 al. 3 CO.
Art. 42
II. Fixation du dommage
1
La preuve du dommage incombe au demandeur.
2
Lorsque le montant exact du dommage ne peut être établi, le juge le détermine équitablement en considération du cours ordinaire des choses
et des mesures prises par la partie lésée.
3
Les frais de traitement pour les animaux qui vivent en milieu domestique et ne sont pas gardés dans un but patrimonial ou de gain font l’objet
d’un remboursement approprié, même s’ils sont supérieurs à la valeur de l’animal.1
Art. 45

86
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V. Cas particuliers
1. Mort d’homme et lésions corporelles
a. Dommages-intérêts en cas de mort
1
En cas de mort d’homme, les dommages-intérêts comprennent les frais, notamment ceux d’inhumation.
2
Si la mort n’est pas survenue immédiatement, ils comprennent en particulier les frais de traitement, ainsi que le préjudice dérivant de
l’incapacité de travail.
3
Lorsque, par suite de la mort, d’autres personnes ont été privées de leur soutien, il y a également lieu de les indemniser de cette perte.

Art. 46
b. Dommages-intérêts en cas de lésions corporelles
1
En cas de lésions corporelles, la partie qui en est victime a droit au remboursement des frais et aux dommages-intérêts qui résultent de son
incapacité de travail totale ou partielle, ainsi que de l’atteinte portée à son avenir économique.
2
S’il n’est pas possible, lors du jugement, de déterminer avec une certitude suffisante les suites des lésions corporelles, le juge a le droit de
réserver une révision du jugement pendant un délai de deux ans au plus à compter du jour où il a prononcé.

IV. La preuve du dommage

C’est le lésé qui doit avoir la preuve pour chaque élément du dommage, Art.
42 al. 1 CO et Art. 8 CC. Sauf quand le dommage ne peut être établi (ex : s’il
est difficile de prouver, si la preuve nécessaire fait défaut, ou s’il y protection de secret de
fabrication, … .) Art. 42 al. 2 CO, c’est le juge qui détermine le dommage
« équitablement en considération du cours ordinaire des choses et des
mesures prises par le lésé ».
Art. 42 CO
II. Fixation du dommage
1
La preuve du dommage incombe au demandeur.
2
Lorsque le montant exact du dommage ne peut être établi, le juge le détermine équitablement en considération du cours ordinaire des
choses et des mesures prises par la partie lésée.
3
Les frais de traitement pour les animaux qui vivent en milieu domestique et ne sont pas gardés dans un but patrimonial ou de gain font
l’objet d’un remboursement approprié, même s’ils sont supérieurs à la valeur de l’animal.1

Art. 8 CC
E. De la preuve
I. Fardeau de la preuve
Chaque partie doit, si la loi ne prescrit le contraire, prouver les faits qu’elle allègue pour en déduire son droit.

V. L’imputation des avantages

Le principe veut que lorsqu'un événement dommageable procure en même


temps à la victime un avantage, ce dernier doit être imputé sur le montant
du préjudice.
« Cela découle de la définition même du dommage, compris en principe
comme la différence entre l’état du patrimoine de la victime après la
survenance de l’événement dommageable et ce patrimoine tel qu’il serait si
cet événement n’avait pas eu lieu. »
On retient en quelque sorte le « dommage effectif net ».

ATTENTION : Ne s'imputent toutefois que les avantages nés de l'événement


dommageable : on applique par analogie les critères de la causalité
adéquate.

Exemple: On ne va pas imputer le trésor trouvé dans les


décombres de la maison incendiée.
 Car son acquisition ne résulte pas de l'incendie,
seulement sa découverte.

Il y a ainsi lieu de déduire du montant brut du dommage :


87
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- la valeur résiduelle de la chose (épave, ferraille, pièces détachables, dépouille
d'animal).
- les économies réalisées (frais d'entretien en cas de décès d'un enfant,
économies réalisées par la victime sur son propre entretien en cas
d'hospitalisation, etc.).
- les avantages successoraux : celui qui perd son soutien peut se voir
imputer les revenus qu'il tire de la fortune que lui laisse le défunt. Cette
imputation n'est toutefois pas automatique car il faut tenir compte du fait
que ces revenus peuvent diminuer.
- les prestations versées par un tiers non-assureur qui y est légalement
ou contractuellement obligé (ex. l'employeur pendant une incapacité de travail), à
l'exclusion des libéralités faites à la victime à titre bénévole
- les prestations d'assurance dans les cas où l'assureur est subrogé aux
droits du lésé à l'égard du responsable (assurances-dommages et assurances
publiques mais non assurances des personnes).

VI. Les intérêts

Le lésé a droit à un intérêt sur le capital qui lui est dû : cet intérêt
compensatoire, est un élément du dommage, destiné à placer le lésé dans
la situation qui serait la sienne s’il avait immédiatement reçu satisfaction. Son
taux est de 5% l'an et il court à partir du jour de l’événement
dommageable et jusqu’au paiement de l'indemnité, Art. 73 al.1 CO.

Art. 73
5. Intérêts
1
Celui qui doit des intérêts dont le taux n’est fixé ni par la convention, ni par la loi ou l’usage, les acquitte au taux annuel de 5
%.
2
La répression des abus en matière d’intérêt conventionnel est réservée au droit public.

Remarque : L’intérêt compensatoire ne requiert ni interpellation du créancier, ni demeure


du débiteur, contrairement à l'intérêt moratoire (=intérêt de retard) cf. Art. 104
CO.

Art. 104
2. Intérêt moratoire
a. En général
1
Le débiteur qui est en demeure pour le paiement d’une somme d’argent doit l’intérêt moratoire à 5 % l’an, même si un taux inférieur avait été
fixé pour l’intérêt conventionnel.
2
Si le contrat stipule, directement ou sous la forme d’une provision de banque périodique, un intérêt supérieur à 5 %, cet intérêt plus élevé peut
également être exigé du débiteur en demeure.
3
Entre commerçants, tant que l’escompte dans le lieu du paiement est d’un taux supérieur à 5 %, l’intérêt moratoire peut être calculé au taux de
l’escompte.

B. Le dommage consécutif aux lésions corporelles Art. 46-47 CO

I. Lésions corporelles

Est une lésion corporelle « toute atteinte à l'intégrité physique ou à la santé


mentale de la victime » (cela comprend les atteintes somatiques ou psychiques). Art. 46
CO  pour les DI résultants de lésions corporelles et pouvant s’appliquer à tous
les cas de responsabilité.

Art. 46

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b. Dommages-intérêts en cas de lésions corporelles
1
En cas de lésions corporelles, la partie qui en est victime a droit au remboursement des frais et aux dommages-intérêts qui résultent de son
incapacité de travail totale ou partielle, ainsi que de l’atteinte portée à son avenir économique.
2
S’il n’est pas possible, lors du jugement, de déterminer avec une certitude suffisante les suites des lésions corporelles, le juge a le droit de
réserver une révision du jugement pendant un délai de deux ans au plus à compter du jour où il a prononcé.

Pour la responsabilité contractuelle Art. 99 al. 3 CO renvoi à Art. 46 CO

Art. 99
II. Etendue de la réparation
1. En général
1
En général, le débiteur répond de toute faute.
2
Cette responsabilité est plus ou moins étendue selon la nature particulière de l’affaire; elle s’apprécie notamment avec moins de rigueur
lorsque l’affaire n’est pas destinée à procurer un avantage au débiteur.
3 Les règles relatives à la responsabilité dérivant d’actes illicites s’appliquent par analogie aux effets de la faute contractuelle.

II. Le dommage actuel Art. 46 CO

1. La perte éprouvée (damnum emergens)


La victime doit se voir rembourser tous ses frais consécutifs à la lésion
soit :
- les frais de traitement utiles.
Exemple : ambulance, hôpital, médecin, médicaments, cure,
physiothérapie, prothèses, etc.
- les autres frais nécessaires et que le lésé n'aurait pas eus s'il n'avait
pas été atteint.
Exemple : avocat, expertises, etc.
2. Le gain manqué (lucrum cessans)

Le responsable doit également indemniser la victime pour la perte de gain


résultant de son incapacité de travail totale ou partiel jusqu'au jour du
jugement.

On calcule donc le dommage concret =


Revenu que le lésé aurait réalisé
-
Revenu effectivement réalisé
(compte tenu de l'impossibilité de travail)
durant la période considérée.

En l'absence d'activité rémunérée, la victime de lésions corporelles


peut aussi subir un dommage résultant de son incapacité d'exercer
certaines activités non rémunérées, en particularité une activité
ménagère.
Le dommage ménager antérieur au jugement peut donner lieu à
indemnisation. Du fait qu'il s'agit souvent d'un dommage à long terme.

III. Le dommage futur Art. 46 al. 1 in fine CO et Art. 46 al. 2 CO

Lorsque l'incapacité de travail totale ou partielle n'a pas pris fin au jour du jugement,
la victime doit être indemnisée pour le dommage qu'elle subira à l'avenir. Aussi Art.
46 al. 1 CO envisage-t-il l'atteinte portée à son avenir économique.

Art. 46
89
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b. Dommages-intérêts en cas de lésions corporelles
1
En cas de lésions corporelles, la partie qui en est victime a droit au remboursement des frais et aux dommages-intérêts qui résultent de son
incapacité de travail totale ou partielle, ainsi que de l’atteinte portée à son avenir économique.
2
S’il n’est pas possible, lors du jugement, de déterminer avec une certitude suffisante les suites des lésions corporelles, le juge a le droit de
réserver une révision du jugement pendant un délai de deux ans au plus à compter du jour où il a prononcé.

1. La perte de capacité de travail

L'atteinte à l'avenir économique : c’est la perte ou la diminution des


possibilités de gain, dû de l'atteinte à l'intégrité corporelle.

Trois éléments déterminent le dommage à la perte ou à la diminution de la


capacité de gain :

a) On estime d'abord le revenu présumé qu'aurait réalisé la victime


sans son incapacité. On fait une appréciation concrète en tenant
compte : de l'éducation, du milieu, des capacités, des augmentations
ultérieures probables du salaire réel et du renchérissement du coût de
la vie, etc.
La perte de gain se calcule sur la base du salaire net (comportant aussi
la diminution des prestations de vieillesse (dommage de rente) résultant de la
diminution des cotisations sociales payées).

ATTENTION : Le calcul d'un revenu hypothétique est difficile si le


lésé est un enfant, n’ayant donc pas encore
d'activité lucrative;

b) on calcule ensuite le degré d'incapacité de gain de la victime en


tenant compte de toutes les circonstances du cas.
Pour ce faire, on doit tenir compte de :
- l’évaluation par des experts du taux d'invalidité médicale (examen
abstrait)
- l’appréciation du juge de la diminution effective des possibilités
de gain compte tenu de toutes les circonstances personnelles,
notamment de la profession de la victime; ce taux peut
évidemment varier dans le temps.

c) on tient enfin compte de la durée prévisible de l'incapacité que


celle-ci soit temporaire ou permanente.
En cas d'incapacité permanente, le juge évalue15 le temps durant
lequel le lésé aurait été capable de travailler jusqu’à la cessation de
toute activité lucrative, soit à l'âge de la retraite.

En règle générale, l'indemnisation de la perte de gain futur se fait sous


forme de capital plutôt que de rente16.

S'il demeure une incertitude sur l'évolution de l'état du lésé (dommage


évolutif), le juge peut réserver une possibilité de révision de son
jugement pendant un délai de deux ans au plus Art. 46 al. 2 CO. 17
Remarque : Le délai accordé par le TF est un délai de péremption
15
En se fondant en principe sur les tables d'activité de Stauffer/Schaetzle.
16
Taux de capitalisation est de 2,5%.
17
Cette réserve de révision de jugement s’applique aussi à la réparation du tort moral.
90
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qui ne peut donc être ni interrompu, ni suspendu.

2. Le dommage ménager

L’incapacité d’exercer une activité ménagère implique ainsi, en principe,


l’existence d’un dommage ménager.

S’agissant du calcul du dommage ménager :

a) Le juge évalue18 tout d'abord le temps que la victime consacrerait aux


tâches ménagères et aux soins aux enfants en l'absence d'incapacité.
Il doit tenir compte : de l'âge des enfants, du nombre de personnes faisant partie du
foyer et de leur participation aux tâches ménagères, de l'évolution future de ces
facteurs, de l'âge jusqu'auquel la victime déploierait normalement cette activité.
b) Le juge évalue ensuite le taux d'incapacité de la victime comme en
matière de perte de gain, en tenant compte du type d'activité impliqué.

Exemple : Le violoniste qui perd deux doigts de la main gauche.


Il n'aura pas le même taux d'incapacité professionnelle et
ménagère.

c) le juge évalue enfin la valeur du travail ménager, en prenant pour


référence le salaire d'une employée de maison, généralement
augmenté d'un certain montant pour tenir compte de la qualité
présumée supérieurs de la maîtresse ou du maître de maison.

Le montant capitalisé du dommage ménager ainsi calculé est dû


indépendamment du fait que la victime ait ou non recours aux services
d'une aide rémunérée.

IV. La situation en cas d'assurance

Lorsque le lésé reçoit des prestations d’un assureur social (LAMal, LAA, LAI), il doit
se laisser imputer le montant de celles-ci sur sa créance contre le responsable.
Il en va de même des prestations reçues d’une assurance-dommages, c'est-à-dire
ayant pour objet "tout intérêt économique à ce qu'un sinistre n'arrive pas" (LCA 48),
celle-ci n’intervenant que pour couvrir la perte effective du lésé.

ATTENTION : A l’inverse, les prestations reçues d'une assurance-accident


privée en raison d'une assurance de personnes (assurance-
vie ou invalidité) ne sont, quant à elles, pas imputées sur le
montant du dommage : la prévoyance du lésé ne saurait
profiter au responsable.

C. Le dommage en cas de mort d'homme Art. 45, 47 CO

Art. 45 CO a pour objet la réparation du dommage patrimonial résultant du décès


d’une personne par suite d’une atteinte dont un tiers est responsable. Art. 47 CO
vise la réparation du tort moral subi par la famille de la victime.
Art. 45
V. Cas particuliers
1. Mort d’homme et lésions corporelles
18
Sur la base de statisiques.
91
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a. Dommages-intérêts en cas de mort
1
En cas de mort d’homme, les dommages-intérêts comprennent les frais, notamment ceux d’inhumation.
2
Si la mort n’est pas survenue immédiatement, ils comprennent en particulier les frais de traitement, ainsi que le préjudice dérivant de
l’incapacité de travail.
3
Lorsque, par suite de la mort, d’autres personnes ont été privées de leur soutien, il y a également lieu de les indemniser de cette perte.
Art. 47
c. Réparation morale
Le juge peut, en tenant compte de circonstances particulières, allouer à la victime de lésions corporelles ou, en cas de mort d’homme, à la
famille une indemnité équitable à titre de réparation morale.

I. Le dommage antérieur au décès Art. 45 al. 2 CO

Lorsque la mort n'a pas été immédiate, le responsable doit d'abord réparer le
dommage consécutif aux lésions corporelles selon Art. 46 CO. Il s'agit d'une
créance qui fait partie du patrimoine de la victime : elle passera donc à ses
héritiers.

Quid du tort moral selon l’art. 47 CO subi par la victime avant son décès ?
- Le TF a précisé à ce sujet que l'action pour tort moral passe aux héritiers à
condition que le défunt ait fait valoir sa créance d'une manière ou d'une autre
avant son décès. En cas de droit à la réparation au tort moral non invoqué par
la victime, ce droit ne passera pas aux héritiers.

II. Le dommage consécutif au décès Art. 45 al. 1 CO

Les héritiers du défunt ont droit au remboursement de l’ensemble des frais


consécutifs au décès qui sont en relation directe avec celui-ci.

Le responsable doit verser une indemnité pour « les frais, notamment ceux
d'inhumation (obsèques)», c'est-à-dire, selon la jurisprudence, tous les frais en
relation directe avec le décès.

Exemple : Cercueil, faire-part, enterrement, repas, monument funéraire, mais


non les frais d'entretien de la tombe.

Cette indemnité est due aux héritiers car les frais concernés sont une charge de la
succession. (cf. art. 474 al. 2 CC)

III. La perte de soutien Art. 45 al. 3

1. Le soutien

La perte de soutien est le dommage que subissent les personnes qui


étaient régulièrement entretenues pas le défunt.

Un soutien : c’est la personne qui, par des prestations gratuites en


espèces ou en nature, assure ou aurait assuré en fait
tout ou une partie de l'entretien d'une autre personne.

Il y a deux sortes de soutien à distinguer :

92
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
a) le soutien effectif : celui que fournissait le défunt à l'époque de son
décès et qui était très probablement destiné à durer; la jurisprudence
n'exige pas l'existence d'une obligation légale d'entretien.

Exemple : Soutien des parents pour leurs enfants ou


réciproquement; du mari pour sa femme; de la femme
(même au foyer) pour son mari et ses enfants; pour les
concubins, il faut que l'union soit « durable et quasi-
matrimoniale ».

b) le soutien hypothétique : celui que, selon toute probabilité, le défunt


aurait un jour assuré.

Exemple : Enfants ne travaillant pas encore pour leurs parents;


fiancé(s) si le mariage est certain; etc.
2. Le besoin de soutien

La perte de soutien ne peut être indemnisée que si le demandeur prouve que


son niveau de vie est effectivement réduit.
Cette condition est remplie lorsque le niveau de vie dont jouissait la personne
soutenue est effectivement réduit19 après le décès du soutien.

3. Calcul du dommage

Il s'agit ici d'estimer l'entretien que la personne décédée aurait fourni au


demandeur si elle avait survécu.
Il faut donc réparer le dommage concret résultant de la perte de soutien,
Art. 42 CO.
Art. 42
II. Fixation du dommage
1
La preuve du dommage incombe au demandeur.
2
Lorsque le montant exact du dommage ne peut être établi, le juge le détermine équitablement en considération du cours ordinaire des choses
et des mesures prises par la partie lésée.
3
Les frais de traitement pour les animaux qui vivent en milieu domestique et ne sont pas gardés dans un but patrimonial ou de gain font l’objet
d’un remboursement approprié, même s’ils sont supérieurs à la valeur de l’animal.

S’agissant d’un soutien en espèces, le juge doit d'abord :

a) calculer le revenu de la victime : les règles établies pour la perte et la


capacité de gain « c.f. dommage futurs Art. 46 al.1 CO, au dessus»
s'appliquent, exception faite du jour déterminant qui est celui du décès
(et non pas celui du jugement).
b) estimer la part du revenu consacrée à l'entretien du demandeur et
cela en tenant compte des circonstances de chaque cas (ex : situation
sociale, familiale, etc.). Ainsi, plus le revenu est modeste, plus la part
proportionnelle est grande; moins il y a de personnes à soutenir, plus la
part est grande.

Exemple : Pour une veuve sans enfant.


On retient entre 40 et 50%
19
Quand on dit réduit, on n’entend pas que le personne soutenue vive dans la gène après la mort de la victime,
cela veut dire que la personne était par exemple à 90% dépendante financièrement de la victime.
93
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
 Il faut partir d'un pourcentage quelque peu supérieur
à celui que le disparu aurait consacré à l'entretien du
survivant car il est plus coûteux de vivre seul)
Pour une veuve avec des enfants.
Le pourcentage pour la veuve se ramène à 30-40%

c) déterminer la durée prévisible du soutien en fonction de circonstances


concrètes (décès statistiquement probable du défunt ou de son conjoint, études des
enfants, etc.)
d) une fois ces points dégagés, le juge peut calculer la perte de soutien en
procédant à une capitalisation.20
e) le capital ainsi déterminé doit cependant être réduit s'il est possible
d'admettre que les circonstances se seraient un jour modifiées (ex.
mariage d'un enfant) ou se modifieront.

Exemple : Chances de remariage du conjoint : c'est le cas le plus


fréquent en pratique.
Les chances sont à apprécier in concreto (âge,
caractère, condition sociale, santé, nombre d'enfants,
volonté du survivant, etc) au jour du décès.
Les tribunaux procèdent généralement dans ce domaine
à un abattement qui varie entre 10 et 30%.

f) l'imputation des "avantages".

Il faut imputer sur le dommage résultant de la perte de soutien les


économies résultant du décès.

Exemple : Frais d'éducation des enfants disparus ; frais d'entretien


du défunt.

S'agissant des avantages successoraux, le TF a précisé à ce propos que


seul peut être imputé le revenu de la part successorale, à l'exclusion du
capital.

Il faut relever que lorsque le soutien n’était pas fourni en argent mais sous
forme de travail en nature, il y a alors lieu d’estimer la valeur de celui-ci. Tel
est le cas en matière de dommage ménager, on utilisera le même procédé.

§4 Le calcul de l'indemnité : les cas de réduction de la réparation

Aux termes de l'art. 43 al. 1 CO : "Le juge détermine le mode ainsi que
l'étendue de la réparation d'après les circonstances et la gravité de la faute."
Art. 43
III. Fixation de l’indemnité
1
Le juge détermine le mode ainsi que l’étendue de la réparation, d’après les circonstances et la gravité de la faute.
1bis
Lorsqu’un animal qui vit en milieu domestique et n’est pas gardé dans un but patrimonial ou de gain, est blessé ou tué, le juge peut tenir
compte dans une mesure appropriée de la valeur affective de l’animal pour son détenteur ou les proches de celui-ci.
2
Des dommages-intérêts ne peuvent être alloués sous forme de rente que si le débiteur est en même temps astreint à fournir des sûretés.
Le calcul du dommage n'est donc que la première démarche du juge. Il doit
déterminer ensuite comment le dommage doit être réparé, et aussi dans quelle
mesure.
20
Selon les tables d'activité de Stauffer/ Schaetzle.
94
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Le montant du dommage, calculé selon les principes décrits précédemment,
constitue en effet la réparation maximale que le responsable peut devoir payer,
car l'indemnité sert à replacer la victime dans la situation qui serait la sienne sans
l'atteinte, mais ne doit en aucun cas l'enrichir.
Diverses circonstances, prévues aux Art. 43 et 44 CO, peuvent en revanche
justifier que la réparation ne soit que partielle, le préjudice étant ainsi partagé
entre le lésé et le responsable.

Les facteurs de réduction des Art. 43 et 44 CO sont applicables tant à la fixation


de la réparation du dommage patrimonial qu'à celle de l’indemnité pour tort moral
de Art. 47 CO.
Art. 44
IV. Réduction de l’indemnité
1
Le juge peut réduire les dommages-intérêts, ou même n’en point allouer, lorsque la partie lésée a consenti à la lésion ou lorsque des faits dont
elle est responsable ont contribué à créer le dommage, à l’augmenter, ou qu’ils ont aggravé la situation du débiteur.
2
Lorsque le préjudice n’a été causé ni intentionnellement ni par l’effet d’une grave négligence ou imprudence, et que sa réparation exposerait le
débiteur à la gêne, le juge peut équitablement réduire les dommages-intérêts.

Art. 47
c. Réparation morale
Le juge peut, en tenant compte de circonstances particulières, allouer à la victime de lésions corporelles ou, en cas de mort d’homme, à la
famille une indemnité équitable à titre de réparation morale.

A. Le mode de réparation

Qu'il s'agisse de dommage patrimonial ou de tort moral, la réparation en espèces


(en argent) est la règle.
Elle peut consister en :
- un capital (prestation unique), ce qui est généralement le cas pour l'indemnisation
d'un dommage actuel.
- une rente (prestations périodiques), qui peut paraître préférable en cas de perte de
soutien ou de perte de gain futur.
Le choix appartient au juge. En cas de versement d'une rente, le débiteur doit être
astreint à fournir des sûretés cf. Art. 43 al. 2 CO, par exemple sous forme de
garantie bancaire.

Exceptionnellement, la réparation peut se faire en nature, notamment lorsque le


responsable effectue professionnellement la prestation.
Exemple : Condamnation d'une entreprise à remettre en état un ouvrage endommagé, d'une
banque à livrer des lingots d'or de remplacement.

B. La légèreté de la faute du responsable Art. 43 al. 1 CO

Le principe veut que même la faute légère entraîne la responsabilité de son auteur.
Toutefois, lorsque la faute paraît très légère en comparaison du dommage qui en
est résulté, le juge peut réduire l'indemnité pour des raisons d'équité : c'est ce que
lui permet de faire Art. 43 al. 1 CO.
.

C. Le fait du lésé

I. Le consentement du lésé Art. 44 al. 1 CO


95
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Le consentement du lésé fait en général perdre à l'acte son caractère illicite


(ex. intervention chirurgicale) et libère l'auteur de toute responsabilité (cf. supra).
Toutefois, si l'acte de l'auteur va plus loin que celui auquel a consenti la victime, les
dommages-intérêts peuvent être réduits.

II. La faute concomitante (ou concurrente)

Par faute concomitante, on entend un « comportement de la victime, illicite et


imputable à faute (dont on peut assigner une faute), qui justifie qu'on laisse celle-ci
supporter elle-même une partie du préjudice que lui a causé un tiers ». Le
comportement fautif de la victime s’insère dans la série causale qui aboutit au
préjudice.

1. Faute concomitante contribuant à causer le dommage

Elle est l'une des causes du dommage sans être suffisamment


prépondérante pour effacer la causalité avec l'acte illicite d'autrui
 la victime est aussi responsable
Exemple : - Faute concomitante de celui qui accepte de prendre place
dans l'auto d'un conducteur ivre :
 réduction ¼.
- Faute concomitante de celui qui prend, en toute connaissance
de cause, le volant d'un véhicule affecté d'un défaut non réparé
par le garagiste :
 réduction 2/3.
- Réduction de l'indemnité pour tort moral du piéton traversant
alors que le feu est vert pour les autos.

La faute concomitante de la victime directe est un facteur de réduction de


toutes les indemnités dues à la victime, que ce soit pour dommage matériel
ou pour tort moral, mais aussi des indemnités allouées aux proches au titre
de perte de soutien, de tort moral en cas de décès ou de tort moral des
proches en cas de lésion corporelle.
Exemple: Réduction de l'indemnité pour tort moral allouée à la fille d'un
homme rendu invalide par une intoxication au monoxyde de
carbone considérée comme due pour 30% à sa négligence.

2. Faute concomitante augmentant le préjudice

Suivant les règles de la bonne foi objective : Art. 2 al.1 CC, la victime d'un
dommage doit faire tout ce que l'on peut raisonnablement exiger d'elle afin
de réduire le préjudice et donc l'obligation assumée par le responsable.
Dans le cas où la victime est responsable ou a contribué à augmenter le
dommage (ou à aggraver la situation du débiteur), le juge est autorisé à
réduire les DI ou ne pas en donner, Art. 44 al. 1er CO.

Art. 2 CC
B. Etendue des droits civils
I. Devoirs généraux
1
Chacun est tenu d’exercer ses droits et d’exécuter ses obligations selon les règles de la bonne foi.

96
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2
L’abus manifeste d’un droit n’est pas protégé par la loi.

Art. 44
IV. Réduction de l’indemnité
1
Le juge peut réduire les dommages-intérêts, ou même n’en point allouer, lorsque la partie lésée a consenti à la lésion ou lorsque des faits dont
elle est responsable ont contribué à créer le dommage, à l’augmenter, ou qu’ils ont aggravé la situation du débiteur.
2
Lorsque le préjudice n’a été causé ni intentionnellement ni par l’effet d’une grave négligence ou imprudence, et que sa réparation exposerait le
débiteur à la gêne, le juge peut équitablement réduire les dommages-intérêts.

Exemple : Une personne blessée aggrave son état en ne consultant pas


immédiatement un médecin.
Il y aura réduction des DI.
(Une jurisprudence ancienne du TF laisse entendre que la victime pourrait
avoir l'obligation de se soumettre à une opération sans risque propre à
réduire à coup sûr son invalidité si les frais de l'intervention sont avancés
par le responsable)

III. Le fait concomitant

Il s'agit d'un fait générateur de responsabilité objective (cf. infra Chapitre III) réalisé
en la personne de la victime et dont celle-ci doit répondre.

Exemple : La victime est détentrice d'un véhicule; propriétaire d'immeuble;


détentrice d'un animal.

Ce facteur de réduction est également couvert par l’Art. 44 al. 1er CO ("les faits dont
(la partie lésée) est responsable").

D. La gêne de l'auteur responsable Art. 44 al. 2 CO

Selon l’Art. 44 al. 2 CO, il est envisageable de réduire les DI lorsque le débiteur
prouve que la réparation l’exposerait à la gêne. Il s'agit d'un cas de réduction
exceptionnel fondé sur l'équité.

Trois conditions doivent être remplies :


1. une faute légère du responsable;
2. la réparation l'exposerait à la gêne : il s'agit d'un critère très strict qui n'est pas
rempli tant :
- qu'il reste soit au responsable des biens saisissables
- qu'il est soit assuré
- ou qu'il peut ensuite se retourner contre un tiers.
3. le demandeur n'est pas lui-même tombé dans la gêne à la suite de l'action
dommageable.

E. Les autres circonstances d’Art. 43 al. 1 CO

I. Le cas fortuit
97
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Rappelons que par cas fortuit, on entend tout événement qui se produit sans
intervention de la volonté humaine et qui contribue à la survenance du dommage.
L’Art. 43 al. 1er CO permet au juge d'en tenir compte lorsqu’il fixe l’indemnité, pour
autant le cas fortuit ait été une cause adéquate de la survenance ou de
l’aggravation du dommage.

Exemple: Prédisposition constitutionnelle de la victime : faiblesse cardiaque


rendant fatale une "bonne blague"; ...

L'équité commande d'en faire un facteur de réduction en raison de la


disproportion qu'il peut y avoir entre la faute et le dommage.

II. Autres circonstances

Afin de ne pas instaurer un système trop rigide, le législateur a laissé le juge libre
de tenir compte, d'autres circonstances que celles évoquées jusqu'ici, (Art. 43 al. 1er
CO).

Exemple: - Acte de complaisance du détenteur qui prête son véhicule et voit


sa responsabilité engagée à l'égard de l'emprunteur victime d'un
accident:
 réduction de 30%
- Le responsable est lui-même gravement atteint;
- Il y une relation de parenté ou d'amitié entre la victime et le
responsable.

98
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE III LES OBLIGATIONS RESULTANT D’UNE RESPONSABILITE
OBJECTIVE

Dans le but de renforcer la protection des victimes, le législateur a prévu un certain


nombre de causes de responsabilité qui ne reposent pas sur le manquement personnel
du sujet de responsabilité, mais sur un lien existant entre ce dernier et une personne,
qui est la responsabilité du fait d'autrui, ou celle d’une chose, qui est la responsabilité du
fait des choses.
L'obligation de réparer est ainsi liée à un fait ou un état de choses déterminé par la loi,
indépendamment d'une faute du responsable.

Deux conditions restent toutefois nécessaires à toute responsabilité :


1. Un préjudice (dommage et/ou tort moral)
2. un lien de causalité adéquate entre ce préjudice et le fait générateur de
responsabilité.

Une distinction est en outre effectuée entre :


a) les responsabilités objectives simples :
- qui sont fondées sur l'inaccomplissement objectif d'un devoir de
surveillance ou sur l'état anormal d'une chose
- il y a un manque de diligence imputable au sujet de la responsabilité.
b) les responsabilités objectives aggravées :
- qui découlent de lois spéciales et sont fondées sur l'idée du risque
inhérent à certaines activités
- elles reposent sur la réalisation d’un risque qualifié résultant d’une
activité.
Exemple : Avoir une usine nucléaire
Avoir un camion transporteur :
Engin qui représente un plus gros risque qu’une simple
voiture.

Section I Les responsabilités objectives simples


(Pour approfondir, Tercier, §§ 1900-1903)

§ 1er La responsabilité de l'employeur (55 CO)

Dans les conditions de l’Art. 55 al. 1 CO, l'employeur répond du dommage causé à
des tiers par ses travailleurs ou auxiliaires.
Cette responsabilité sanctionne la violation d’un devoir de diligence (vigilance),
violation qui est présumée et qui s’apprécie objectivement.
Cependant, l’Art. 55 al.1 CO offre au responsable la possibilité d’apporter des
preuves libératoires pour se dégager de sa responsabilité.

Remarque : De nos jours, la responsabilité personnelle de l’auxiliaire est souvent


couverte par une assurance de l’entreprise de sorte que la victime ne
se préoccupe plus de rechercher l’employeur.

99
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 55
C. Responsabilité de l’employeur
1
L’employeur est responsable du dommage causé par ses travailleurs ou ses autres auxiliaires dans l’accomplissement de leur travail, s’il ne
prouve qu’il a pris tous les soins commandés par les circonstances pour détourner un dommage de ce genre ou que sa diligence n’eût pas
empêché le dommage de se produire.1
2
L’employeur a son recours contre la personne qui a causé le préjudice, en tant qu’elle est responsable du dommage.

CO 55 (traite d’un problème de subordination)


- Employeurs

- Travailleurs/auxiliaires

- Dommage (celui de 41 CO)

- Causé pas un acte du travailleur (il faut la chaîne causale naturelle)

- Dans l’accomplissement de son travail (ici intervient la distinction entre les deux
qu’on a soumis, il faut qu’il y ait un lien de connexité entre le travail et l’acte illicite)

- Absence de preuve libératoire si l’employeur a :

o Preuve qu’il l’a correctement choisi le travailleur et

o Preuve qu’il l’a correctement instruit et

o Preuve qu’il l’a correctement surveillé

 Il montre qu’il n’y a pas de lien entre sa négligence (qui est le fait de laisser
faire qqn d’autre son travail) et le dommage.

Attention : si l’ensemble de ces condition est réalisé, il est responsable de sont dommage

1/3 de responsabilité

CO55
Employeur

CO 319/321CO

Salarié
Art. 319
A. Définition et formation
I. Définition
1
Par le contrat individuel de travail, le travailleur s’engage, pour une durée déterminée ou indéterminée, à travailler au service de l’employeur et
celui-ci à payer un salaire fixé d’après le temps ou le travail fourni (salaire aux pièces ou à la tâche).
2
Est aussi réputé contrat individuel de travail le contrat par lequel un travailleur s’engage à travailler régulièrement au service de l’employeur
par heures, demi-journées ou journées (travail à temps partiel).

Art. 321
B. Obligations du travailleur
I. Travail personnel
Le travailleur exécute en personne le travail dont il s’est chargé, à moins que le contraire ne résulte d’un accord ou des circonstances.

A. L'employeur et l'auxiliaire

Un employeur, au sens de l’Art. 55 CO est :


Toute personne, physique ou morale, qui, dans ses affaires
100
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
professionnelles ou domestiques, charge un subordonné, appelé
auxiliaire, d'accomplir une tâche.

Ce qui importe, c'est l'existence d'un rapport de subordination personnelle,


qu'il faut que la victime prouve, entre l'employeur et l'auxiliaire au moment de
l'acte dommageable.
Il faut que la personne qui a causé le préjudice soit soumise aux instructions du
maître et qu'elle se trouve sous la surveillance de celui-ci dans l'exécution de
son travail.
La nature de ce rapport ne dépend cependant pas de la question de savoir si un
contrat de travail existe entre l’employeur et l’auxiliaire ou si celui-ci reçoit une
rémunération  seule est déterminante la relation de fait qui existe entre eux.

Exemples où le rapport de subordination a été admis :


Entre l'employeur et son employé
L'artisan et l'aide occasionnel rémunéré ou non
L'agriculteur et l'enfant qui l'aide à rentrer ses moissons
Entre deux personnes liées par un contrat de travail nul

Le rapport de subordination implique en particulier la possibilité de donner des


instructions à l’auxiliaire et de le surveiller, ce qui est important c’est la marge
de décision qu’on laisse à l’auxiliaire.

Exemples où le rapport de subordination a été nié :


Entre l'entrepreneur21 et le maître de l'ouvrage
Entre l'entrepreneur et le sous-traitant, ce dernier disposant d'une marge de
manœuvre propre
Entre le client et son avocat ou un autre mandataire professionnel

B. L'acte de l'auxiliaire

Il doit s'agir d'un acte illicite, fautif ou non ayant causé un préjudice.
L'auxiliaire doit donc avoir violé une norme de comportement, mais une faute
subjective de sa part n’est pas nécessaire.
La responsabilité de l’employeur peut dès lors être engagée même si l’auxiliaire
est incapable de discernement.
En cas de faute de l'auxiliaire, celui-ci, celui-ci est responsable du préjudice aux
côtés de l’employeur, sur la base de l’Art. 41 CO.
Art. 41
A. Principes généraux
I. Conditions de la responsabilité
1
Celui qui cause, d’une manière illicite, un dommage à autrui, soit intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, est tenu de le réparer.
2
Celui qui cause intentionnellement un dommage à autrui par des faits contraires aux mœurs est également tenu de le réparer.

L’acte illicite peut revêtir la forme d’une action ou d’une omission.


Par exemple le défaut des précautions nécessaires dans l'emploi d'une
machine.

21
Entrepreneur = chef d’une entreprise
101
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
L'acte de l'auxiliaire doit avoir été effectué dans l'accomplissement de son
travail, c'est-à-dire en relation directe et fonctionnelle avec celui-ci. Tel n'est
pas le cas si l'acte est commis à l'occasion du travail.

Exemple d'acte dommageable commis dans l'accomplissement du travail :


- un apprenti, roulant à bicyclette, cause un dommage en allant livrer de
petits meubles pour son employeur.

Exemple d'acte dommageable commis à l'occasion du travail :


- une personne déclenche une bagarre et blesse un collègue durant ses
heures de travail
- un livreur vole un portefeuille chez un client de son patron.

§2 La responsabilité du chef de famille (333 al. 1 CC)

A. Le chef de famille et les personnes dont il répond


Art. 333 CC
II. Responsabilité
1
Le chef de la famille est responsable du dommage causé par les mineurs et interdits ou les personnes atteintes de maladies mentales et les
faibles d’esprit placés sous son autorité, à moins qu’il ne justifie les avoir surveillés de la manière usitée et avec l’attention commandée par les
circonstances.
2
Il est tenu de pourvoir à ce que les personnes de la maison atteintes de maladies mentales ou faibles d’esprit ne s’exposent pas, ni n’exposent
autrui à péril ou dommage.
3
Il s’adresse au besoin à l’autorité compétente pour provoquer les mesures nécessaires.

L’Art. 333 CC institue donc une responsabilité pour le fait d’autrui et, à ce
titre, une responsabilité objective.

D’après l’Art. 333 CC, le chef de famille est ainsi responsable, du dommage
causé à des tiers par les mineurs, interdits, malade mentaux et faibles
d'esprit placés sous son autorité.
Sa responsabilité est fondée sur la violation objective de son devoir de
surveillance.
De plus, lorsqu’une personne qu’il doit surveiller, cause un préjudice à autrui,
la responsabilité du chef de famille est présumée (existe, est supposée).
La sévérité envers le chef de famille est pour souligner le fait que les
personnes mineures représentent un risque et souvent ces dernières ne
disposent pas de patrimoine.

Chef de famille, au sens de l’Art. 333 al. 1 CO :


La personne qui exerce l'autorité domestique (à ne pas confondre avec
l'autorité parentale) sur les mineurs, interdits, malades mentaux ou faibles
d'esprit vivant en ménage commun avec elle.
 Chef de famille n’est pas forcément le chef de l’autorité parentale.
Les personnes dont le chef de famille répond ne sont pas toutes celles
placées sous son autorité domestique en vertu de l’art. 331 CC.
Art. 331
A. Conditions
1
L’autorité domestique sur les personnes vivant en ménage commun appartient à celui qui est le chef de la famille en vertu de la loi, d’un
contrat ou de l’usage.
2
Cette autorité s’étend sur tous ceux qui font ménage commun en qualité de parents ou d’alliés, ou aux termes d’un contrat individuel de travail
en qualité de travailleurs ou dans une qualité analogue.1

Par ailleurs, il y a communauté domestique dès que plusieurs personnes


vivent pendant un certain temps ou durablement sous le même toit et qu'il

102
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
existe un rapport de subordination entre celui qui exerce la surveillance et les
personnes nécessitant une telle surveillance.
(Des rapports de famille au sens du droit civil ne sont pas nécessaires.)
Exemple : Chef de famille :
• Normalement le père et la mère, ou celui qui exerce en fait la
surveillance.
• Mais aussi le directeur d'un home :
o d'un pensionnat
o d'une colonie de vacances
o d'un hospice
La responsabilité du chef de famille est indépendante de la capacité de
discernement des personnes nécessitant une surveillance.
La capacité de discernement de l'auteur de l'acte dommageable est toutefois
prise en compte pour déterminer une éventuelle responsabilité concurrente
de celui-ci.

B. L'acte de l'incapable ou L'acte de la personne sous surveillance

Il faut un acte illicite ayant causé un préjudice à autrui. Le chef de famille


ne serait pas responsable si l’acte est commis par une personne sous
surveillance ou incapable.

C. La preuve libératoire

Un défaut de surveillance étant présumé dès qu'un tiers subit un préjudice


causé par un incapable, un mineur ou un interdit.
Le chef de famille peut, afin de se libérer de sa responsabilité, apporter la
preuve qu'il a surveillé l'auteur « avec l'attention qu’il faut selon les
circonstances".
Les degrés d’attention du chef de famille dépendent de la personnalité (âge,
développement physique et mental, aptitude, caractère, formation, etc.) et du genre
d’activité pratiqué par la personne sous surveillance.

§4 La responsabilité du propriétaire d'ouvrage (58 CO)


Art. 58
E. Responsabilité pour des bâtiments et autres ouvrages
I. Dommages-intérêts
1
Le propriétaire d’un bâtiment ou de tout autre ouvrage répond du dommage causé par des vices de construction ou par le défaut d’entretien.
2
Est réservé son recours contre les personnes responsables envers lui de ce chef.

Selon l’Art. 58 CO : « Le propriétaire d’un bâtiment ou de tout autre ouvrage


répond du dommage causé par des vices de construction
ou par le défaut d’entretien. »

Propriétaire (inscrit RF) : Au sein de la propriété immobilière ou au sens des droits


réels.
Bâtiment : Ce sont toutes les constructions aménagées par
l’homme de manière afin de renfermer une portion
d’espace pour y abriter des êtres animés ou des choses.
Ouvrage : Quelque chose qui est rattaché au sol de manière
durable et qui est un ouvrage de la main de l’homme.
ATTENTION : Ici, la notion d’ouvrage n’est pas
identique à celle du contrat
103
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
d’entreprise qui recouvre l’objet
matériel ou immatériel que
l’entrepreneur s’engage à exécuter,
cf. Art. 363 CO.
Art. 363
A. Définition
Le contrat d’entreprise est un contrat par lequel une des parties
(l’entrepreneur) s’oblige à exécuter un ouvrage, moyennant un
prix que l’autre partie (le maître) s’engage à lui payer.
Exemple :
- Un arbre situé sur une propriété privé qui tombe sur une voiture, le
propriétaire n’es pas engagé (responsable) ce n’est pas un ouvrage, ni un
bâtiment.
- Un pilonne électrique est un ouvrage, car il est rattaché au sol de manière
durable et c’est un ouvrage de la main de l’homme.
- Une cabane n’est pas un ouvrage, car elle n’est pas rattaché au sol de
manière durable.
- Bâtiment
- Trottoirs, Escaliers publics
- Tunnel, Barrages, Canal, Fossé, Cours d’eau
- Pistes de ski

Exemple où il faut utiliser Art. 41 CO :


Une tente dans un jardin, le type de tente de fête de tombola, cette tente crée un
dommage.

Il faut prouver la faute.


 Art. 58 CO ne nous donne aucun élément de faute, cela concerne uniquement
la relation entre la victime et le propriétaire de la tente.
 Il faut voir l’Art. 41 CO al.1, on doit prouver la faute, la faute est de la part du
constructeur.
Art. 41
A. Principes généraux
I. Conditions de la responsabilité
1
Celui qui cause, d’une manière illicite, un dommage à autrui, soit intentionnellement, soit par négligence ou imprudence, est tenu de le réparer.
2
Celui qui cause intentionnellement un dommage à autrui par des faits contraires aux mœurs est également tenu de le réparer.

A. Principe de la responsabilité

Il s'agit d'une responsabilité du fait des choses, mais sans preuve


libératoire possible.
Une telle aggravation de la responsabilité trouve son fondement dans
l'équité : celui qui tire profit de l'ouvrage doit également en supporter les
charges.

B. Le sujet de la responsabilité

C'est en principe celui qui est propriétaire de l'ouvrage22 au moment de la


survenance du dommage.

C. Le défaut du bâtiment ou de l'ouvrage

22
Au sens des droits réels Art. 667 CC
104
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

La responsabilité du propriétaire est encourue si le préjudice est dû à un


vice de construction ou à un défaut d'entretien dont il résulte que
l'ouvrage « n'offre pas une sécurité suffisante pour l'usage auquel il est
destiné ».
Le défaut consiste dans la violation objective d'un devoir de vigilance,
lequel s'apprécie « in concreto », soit un tenant compte de toutes les
circonstances.

La jurisprudence a en outre précisé qu'il n'y a pas de responsabilité au


sens de l’art. 58 CO pour les ouvrages en construction ou en réparation,
sauf s'ils sont utilisés conformément à leur destination prévue et ce malgré
les travaux.

Ici c’est le caractère objectif de la vigilance qui est important : On ne


cherche pas à savoir si le propriétaire peut être excusable ou non, même
s’il n’en savait rien du défaut ou qu’il ait été dans l’incapacité d’y remédier
pour cause de maladie.

Section II Les responsabilités objectives aggravées - pour approfondir, Tercier, §§


1904-1905

A. Les lois spéciales instituant des responsabilités objectives

Responsabilités objectives car elles peuvent arriver sans fautes ou sans


violations de diligence (vigilance), et aggravées à cause du facteur de risques
crée par une activité particulière.

Elles sont réglées par des lois spéciales, la plus importante étant la LCR (Loi
sur la circulation routière).
On peut citer aussi :
- la LRC (Loi sur la responsabilité civile des entreprises de chemins de fer et de bateaux
à vapeur et des postes).
- la LEA (Loi sur l'utilisation pacifique de l'énergie atomique et la protection contre les
radiations).

B. Les principes de la responsabilité du détenteur de véhicule automobile selon


la LCR

La responsabilité du détenteur d’un véhicule est principalement régie par la


LCR, Art. 58 LCR, ainsi que par l’OCR (Ordonnance sur la circulation routière).

Cependant, sur quelques aspects, la LCR renvoie aux règles du CO,


comme les Art. 59 al. 4 et 62 LCR.

Art. 58 (Responsabilité civile du détenteur de véhicule automobile) LCR


1
Si, par suite de l’emploi d’un véhicule automobile, une personne est tuée ou blessée ou qu’un dommage matériel est causé, le détenteur est
civilement responsable.
2
Lorsqu’un accident de la circulation est causé par un véhicule automobile qui n’est pas à l’emploi, la responsabilité civile du détenteur est
engagée si le lésé prouve que ce dernier ou des personnes dont il est responsable ont commis une faute ou qu’une défectuosité du véhicule a
contribué à l’accident.

105
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
3
Le détenteur est également responsable, dans la mesure fixée par le juge, des dommages consécutifs à l’assistance prêtée lors d’un accident
où son véhicule automobile est impliqué, si l’accident lui est imputable ou si l’assistance a été prêtée à lui-même ou aux passagers de son
véhicule.
4
Le détenteur répond de la faute du conducteur et des auxiliaires au service du véhicule comme de sa propre faute.

Exemple : En cas d’accident entre un camion et une voiture.


Si collision a égale responsabilité la RC sera majoré auprès du
camion car le poids du véhicule est nettement plus grand ( il
y a donc un plus gros risques)
Un carrefour piéton heurté par une voiture et un cycliste
Rencontre de responsabilité : Art. 41 CO + Art. 58 LCR

Un véhicule automobile : Il est pourvu d'un propre dispositif de propulsion


lui permettant de circuler sur terre sans devoir
suivre une voie ferrée, Art. 7 al. 1er LCR.
Dès qu'un préjudice est causé par suite de l'emploi d'un véhicule
automobile, son détenteur en est responsable.
Sur la notion d'emploi, voir JT 1981 I 446 : blessure causée par le portillon du
pont d'un camion à l'arrêt, pas d'accident de la circulation.

Le sujet de responsabilité est, en principe, le détenteur du véhicule


automobile (détenteur réel) ; exceptionnellement, il peut s’agir d’une autre
personne (détenteur fictif). Il ne s'agit donc pas forcément du propriétaire

Le détenteur réel du véhicule automobile, selon la LCR : c’est celui qui


exerce la maîtrise effective sur le véhicule et s'en sert pour son compte et à
ses risques.

Pour le système de la responsabilité civile aggravée de la LCR, il y a des


règles sur l’assurance :

a) tout détenteur de véhicule à l'obligation de contracter une assurance


contre les risques de sa responsabilité civile.
b) en vertu de l’Art. 65 al. 1er LCR, le lésé dispose d'une action directe
contre l'assureur responsabilité civile du détenteur, le lésé peut ainsi
réclamer directement à ce dernier l’indemnité due par l’assuré. L’assureur
ne peut opposer au lésé, Art. 65 al.2 LCR.
Art. 65
Action directe contre l’assureur, exceptions
1
Dans la limite des montants prévus par le contrat d’assurance, le lésé peut intenter une action directe contre l’assureur.
2
Les exceptions découlant du contrat d’assurance ou de la loi fédérale du 2 avril 1908 sur le contrat d’assurance 1 ne peuvent être opposées au
lèse.
3
L’assureur a un droit de recours contre le preneur d’assurance ou l’assuré dans la mesure où il aurait été autorisé à refuser ou à réduire ses
prestations d’après le contrat ou la loi fédérale du 2 avril 1908 sur le contrat d’assurance.

106
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE IV LA RESPONSABILITE PRECONTRACTUELLE
(Pour approfondir, Tercier, §§ 642-646)

Responsabilité précontractuelle :
C’est la responsabilité particulière lié à l’exécution ou
l’inexécution des devoirs (dans la phase où on se prépare à rentrer
dans un contrat).
Le dol, Art. 28 CO : La partie qui contracte subit un préjudice et elle n’est pas
obligée, même si son erreur n’est pas essentielle, selon l’Art.
28 CO. L’Art. 31 al.3 CO dit qu’il nest pas nécessaire en cas de
dol que le lésé renonce au droit demandeur des DI.
Art. 28
II. Dol
1
La partie induite à contracter par le dol de l’autre n’est pas obligée, même si son erreur n’est pas essentielle.
2
La partie qui est victime du dol d’un tiers demeure obligée, à moins que l’autre partie n’ait connu ou dû connaître le dol lors de la conclusion du
contrat.

Art. 31
IV. Vice du consentement couvert par la ratification du contrat
1
Le contrat entaché d’erreur ou de dol, ou conclu sous l’empire d’une crainte fondée, est tenu pour ratifié lorsque la partie qu’il n’oblige point a
laissé s’écouler une année sans déclarer à l’autre sa résolution de ne pas le maintenir, ou sans répéter ce qu’elle a payé.
2
Le délai court dès que l’erreur ou le dol a été découvert, ou dès que la crainte s’est dissipée.
3
La ratification d’un contrat entaché de dol ou conclu sous l’empire d’une crainte fondée n’implique pas nécessairement la renonciation au droit
de demander des dommages-intérêts.

Prescription : « L’action en dommages-intérêts ou en paiement d’une somme


d’argent à titre de réparation morale se prescrit par un an à
compter du jour où la partie lésée a eu connaissance du
dommage ainsi que de la personne qui en est l’auteur, et, dans
tous les cas, par dix ans dès le jour où le fait dommageable
s’est produit. », Art. 60 al. 1 CO.
Art. 60
G. Prescription1
1
L’action en dommages-intérêts ou en paiement d’une somme d’argent à titre de réparation morale se prescrit par un an à compter du jour où la
partie lésée a eu connaissance du dommage ainsi que de la personne qui en est l’auteur, et, dans tous les cas, par dix ans dès le jour où le fait
dommageable s’est produit.
2
Toutefois, si les dommages-intérêts dérivent d’un acte punissable soumis par les lois pénales à une prescription de plus longue durée, cette
prescription s’applique à l’action civile.
3
Si l’acte illicite a donné naissance à une créance contre la partie lésée, celle-ci peut en refuser le paiement lors même que son droit d’exiger la
réparation du dommage serait atteint par la prescription.

107
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE V LES RESPONSABILITES PLURALES - pour approfondir, Tercier, §§
1917-1926

§ 1er Le principe de la responsabilité solidaire

Il se peut que plusieurs personnes soient appelées à répondre d’un même


préjudice, parce qu’elles se sont associées pour le causer ou parce qu’elles ont eu,
chacune de leur côté, un comportement à l’origine de ce préjudice.

Remarque : Il y a cependant une distinction entre un concours d’action, où la


pluralité de responsables n’a pas aggraver le dommage ; dans ce cas
le lésé peut réclamer la totalité de son préjudice à l’auteur qui est le
plus solvable (celui qui aurait le plus les moyen de payer).

A. La solidarité parfaite des responsables des actes illicites, Art. 50 CO

Dans le domaine de la responsabilité civile, ceux qui causent ensemble un


dommage par une faute commune sont tenus solidairement de le réparer. Ils
coopèrent.
Art. 50
VI. Responsabilité plurale
1. En cas d’acte illicite
1
Lorsque plusieurs ont causé ensemble un dommage, ils sont tenus solidairement de le réparer, sans qu’il y ait lieu de distinguer entre
l’instigateur, l’auteur principal et le complice.
2
Le juge appréciera s’ils ont un droit de recours les uns contre les autres et déterminera, le cas échéant, l’étendue de ce recours.
3
Le receleur n’est tenu du dommage qu’autant qu’il a reçu une part du gain ou causé un préjudice par le fait de sa coopération.

Les points importants de l’Art. 50 CO :


- Avoir causé ensemble
- Avec ou sans concertation
- La cause juridique de la responsabilité est la même pour tous = le même acte illicite.
 Il y a un seul acte illicite, mais plusieurs auteurs.

Il n y a pas concertation entre les brigands  réelle volonté commune (ils ont conscience et
volonté de faire l’acte), mais le cerveau reste A1

SOLIDARITE : Chacun est tenu pour le tout et peut être recherché pour le tout,
cf. Art. 143 et 144 CO (solidarité entre plusieurs débiteurs).

La faute commune (intentionnelle, de négligence ou d'imprudence) suppose une


"association dans l'activité dommageable, la conscience de collaborer au résultat".
Il y a solidarité dès qu’il y a collaboration consciente, la concertation préalable
des participants n'étant cependant pas nécessaire.

Exemple : L’attaque en band n°1


Il y a une bagarre dans une boite, au début la bagarre est entre deux
personnes, puis tout le monde commence à se battre.
Au début lors du déclanchement, il n y a pas une volonté commune de
faire la bagarre, mais chacun des acteurs ont voulu y participé sans se
concerter, ils ont quand même causé ensemble le préjudice.
C’est un cas de responsabilité solidaire, alors qu’il y n a pas de
concertation pour le déclanchement de la bagarre.
108
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Art. 143
A. Solidarité passive
I. Conditions
1
Il y a solidarité entre plusieurs débiteurs lorsqu’ils déclarent s’obliger de manière qu’à l’égard du créancier chacun d’eux soit tenu pour le tout.
2
A défaut d’une semblable déclaration, la solidarité n’existe que dans les cas prévus par la loi.

Art. 144
II. Rapports entre créancier et débiteur
1. Effets
a. Responsabilité des codébiteurs
1
Le créancier peut, à son choix, exiger de tous les débiteurs solidaires ou de l’un d’eux l’exécution intégrale ou partielle de l’obligation.
2
Les débiteurs demeurent tous obligés jusqu’à l’extinction totale de la dette.

B. La solidarité imparfaite des responsables pour des causes différentes, Art. 51 CO

Plusieurs personnes peuvent répondre d'un même dommage en vertu de


causes différentes (acte illicite, contrat, loi).
Dans ces cas, il n’y a aucun lien préalable ni collaboration consciente entre les
responsables. L’Art. 51 CO, ne nous renvoi pas à l’Art. 143, mais aux Art. 147 à
149 CO.

Exemple :
- Un automobiliste, heurte un mécanisme et se mécanisme tombe sur un piéton.
Il y a rencontre d’une responsabilité pour acte illicite Art. 41 CO et responsabilité
pour ouvrage Art. 58 CO.
Chacun aurait pu être responsable de son propre chef = solidarité imparfaite, il
n’y a pas de conscience d’entrainer ensemble un préjudice commun, mais
réalisation d’un préjudice commun.

- Dans 60 laboratoires pharmaceutiques on crée une molécule, qui était pour le


traitement de nausées durant les trois premiers mois de la grossesse. On sait
rendu compte que les enfants filles à l’âge de 15 ans, issues des mamans ayant
pris ce traitement, avait développé un appareil reproducteur atrophié.
C’était un cas de solidarité imparfaite : cas dans lequel chacun des laboratoires
mettait des produits sur le marché.
Art. 51
2. Concours de diverses causes du dommage
1
Lorsque plusieurs répondent du même dommage en vertu de causes différentes (acte illicite, contrat, loi), les dispositions légales
concernant le recours de ceux qui ont causé ensemble un dommage s’appliquent par analogie.
2
Le dommage est, dans la règle, supporté en première ligne par celle des personnes responsables dont l’acte illicite l’a déterminé et,
en dernier lieu, par celle qui, sans qu’il y ait faute de sa part ni obligation contractuelle, en est tenue aux termes de la loi.

Les points importants de l’Art. 51 CO :


- On vise ceux qui « ont causé » séparément le même dommage.
(Ils sont donc responsable séparément)

L’Art. 51 CO renvoi aux Art. 147 à 149 CO :


Art. 147
2. Extinction de l’obligation solidaire
1
Celui des débiteurs solidaires dont le paiement ou la compensation éteint la dette en totalité ou en partie libère les autres jusqu’à
concurrence de la portion éteinte.
2
Si l’un des débiteurs solidaires est libéré sans que la dette ait été payée, sa libération ne profite aux autres que dans la mesure
indiquée par les circonstances ou la nature de l’obligation.

Art. 148
III. Rapports entre les codébiteurs
1. Partage de la solidarité
1
Si le contraire ne résulte de leurs obligations, chacun des débiteurs solidaires doit prendre à sa charge une part égale du paiement fait
au créancier.
2
Celui qui paie au-delà de sa part a, pour l’excédent, un recours contre les autres.
3
Ce qui ne peut être récupéré de l’un d’eux se répartit par portions égales entre tous les autres.

109
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 149
2. Subrogation
1
Le débiteur solidaire qui jouit d’un recours est subrogé aux droits du créancier jusqu’à concurrence de ce qu’il lui a payé.
2
Si le créancier améliore la condition de l’un des débiteurs solidaires au détriment des autres, il supporte personnellement les
conséquences de son fait.

Remarque : dans les Art. 50 et 51 CO on parle du même dommage.

Il existe plusieurs cas pour une responsabilité solidairement imparfaite pour des
causes différentes :
a) plusieurs responsabilités aquiliennes (=responsabilité extra contractuelle)
indépendantes (sans faute commune) :
Exemple : Deux chasseurs, sans se concerter, tirent sur le même homme qu'ils
ont pris pour un cerf.
b) une responsabilité aquilienne et une responsabilité objective :
Exemple : Un cycliste et un automobiliste causent concurremment un dommage
à un tiers.
c) plusieurs responsabilités objectives :
Exemple : A est blessé par l'animal de B, qui fait un écart devant l'automobile de
C.
d) une responsabilité aquilienne et une responsabilité contractuelle :
Exemple : Solidarité imparfaite entre l'auteur d'un acte illicite et l'employeur
contractuellement responsable de la sécurité de ses employés.

C. Effets de la solidarité parfaite et imparfaite

Dans les deux cas, le lésé peut en principe réclamer la totalité de ses prétentions
à chaque responsable solidaire dans la mesure où elles sont fondées contre lui.

(En cas de solidarité parfaite, l'interruption de la prescription contre un débiteur solidaire a effet à
l'égard de tous (Art. 136 al. 1 CO), alors qu'en cas de solidarité imparfaite, le créancier doit
interrompre la prescription à l'égard de chacun des débiteurs.)

§ 2 - Les recours internes

Le problème est ici de savoir si et dans quelle mesure le responsable solidaire qui a
indemnisé le lésé peut obtenir des autres responsables le remboursement de ce
qu'il a payé au-delà de sa part.
A. Dans la solidarité parfaite Art. 50 al. 2 CO

Le principe affirmé par cet article veut que l'ordre des recours soit déterminé par le
juge en vertu de son pouvoir d'appréciation, Art. 4 CC.
Art. 4
III. Pouvoir d’appréciation du juge
Le juge applique les règles du droit et de l’équité, lorsque la loi réserve son pouvoir d’appréciation ou qu’elle le charge de prononcer en tenant
compte soit des circonstances, soit de justes motifs.

Le juge apprécie en équité, compte tenu de toutes les circonstances et selon les
mêmes critères qu'en cas de faute concomitante.

Ainsi, c'est avant tout de la gravité des fautes commises que dépendra la
décision du juge. Selon ce système, il appartient donc au juge de décider si la
personne qui a payé a, ou non, un droit de recours contre les coresponsables et, le
cas échéant, quelle en est son étendue.

110
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Exemple de concours selon l’art. 50 al. 2 CO :
- Il y a un concours de tir organisé par un officier et un aubergiste :
¾ de responsabilité pour l’officier et ¼ pour l’aubergiste.
- Fûts (sorte de tonneau en bois) d'essence vides abandonnés par un garagiste, un
adolescent y jette une allumette, ce qui provoque une explosion qui blesse trois
personnes :
Il y a un partage de responsabilité d’½ pour le garagiste qui a abandonné ces
fûts et ½ pour l’adolescent qui a jeté l’allumette.

B. Dans la solidarité imparfaite Art. 51 al. 2 CO

Le juge doit établir une hiérarchie entre les responsabilités (selon son appréciation).

L'idée de cette règle est que la responsabilité doit, en premier lieu, être liée à la
faute.
Ainsi, est responsable "en première ligne" l'auteur d'un acte illicite ou le
responsable objectif ayant commis une faute (additionnelle).
En "deuxième ligne" on trouve le responsable contractuel et enfin, "en
dernière ligne" le responsable objectif non fautif.
En d'autres termes, l'ordre des recours fixé par la loi signifie que :
- L'auteur d'un acte illicite selon l’art. 41 CO n'a de recours ni contre le débiteur
contractuel, ni contre le sujet responsable objectivement.
- Le débiteur contractuel a un recours contre l'auteur d'un acte illicite, mais pas
contre le sujet d'une responsabilité objective.
- Celui qui est objectivement responsable a un recours contre le débiteur
contractuel et contre l'auteur d'un acte illicite.

Exemple :
- La piscine de B s'effondre sous l'effet d'un sabotage commis par D, aggravé
par un vice de construction.
L'élève A se noie alors que le maître nageur C s'est enfui sans avoir secouru
son élève :
o B, C et D sont responsables envers les héritiers de A (solidarité imparfaite).
o B, responsable objectif selon l’Art. 58 CO, a un recours contre C et D.
o C, responsable contractuel en vertu du contrat d'enseignement le liant à
A et a un recours contre D.
o D, responsable pour acte illicite selon l’Art. 41 CO n'a pas de recours.

- L’attaque en bande, sans concertation entre les brigands  réelle volonté


commune (ils ont conscience et volonté de faire l’acte) mais le cerveau reste A1
Art. 58
E. Responsabilité pour des bâtiments et autres ouvrages
I. Dommages-intérêts
1
Le propriétaire d’un bâtiment ou de tout autre ouvrage répond du dommage causé par des vices de construction ou par le défaut d’entretien.
2
Est réservé son recours contre les personnes responsables envers lui de ce chef.

111
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE VI L’INEXECUTION DES OBLIGATIONS

Section I L'action en exécution et l’exécution forcée


(Pour approfondir, Tercier, §§ 1119-1181)

A. Action en exécution

Exemple : On commande un canapé, on a versé un bon de commande.


Cela fait plus d’un moi et on ne l’a toujours pas reçu.
Que faire ?
1er objectif c’est d’obtenir la chose.ne reçoit pas.
On va demander l’exécution du contrat.
On lui fixe un délai.
(On se demande s’il ne faut pas aller en justice, pour demander l’exécution
spécifique des obligations.)
(On ne s’intéresse pas encore au DI.)

B. Exécution forcée (dette d’argent)

Exécution forcée : c’est une mesure qui consiste à donner au créancier le


droit de s’adresser aux autorités étatiques afin d’obtenir
la condamnation du débiteur et, lorsque c’est possible,
l’exécution par la force de la prestation due.
(Moyen d’obtenir sous la contrainte l’exécution de l’obligation.)

Au sens large : l’action en exécution, on demande au juge de forcé notre


partenaire à exécuter le contrat.

L’exécution forcée des sommes d’argent :


Les dettes d’argent, ou dettes pécuniaires23, ne passe pas par un juge, on
peut aller directement à l’Office des Poursuites
Exemple : J’ai reçu mon canapé mais je tarde à payer le prix.
Le vendeur va chez l’Office des Poursuites et réclame le
paiement (et même des intérêts).

C. L'article 98 CO
Art. 98
2. Obligations de faire et de ne pas faire
1
S’il s’agit d’une obligation de faire, le créancier peut se faire autoriser à l’exécution aux frais du débiteur; toute action en dommages-intérêts
demeure réservée.
2
Celui qui contrevient à une obligation de ne pas faire doit des dommages-intérêts par le seul fait de la contravention.
3
Le créancier a, en outre, le droit d’exiger que ce qui a été fait en contravention de l’engagement soit supprimé; il peut se faire autoriser à
opérer cette suppression aux frais du débiteur.

Le débiteur fautif devra débourser.


En cas d’exécution par substitution : Le créancier peut obtenir du juge
l’autorisation de faire exécuter la
prestation par un tiers et cela au frais du
débiteur. Le débiteur ne doit plus sa
prestation mais le remboursement du
prix de celle du tiers auquel le créancier
a confié l’exécution.
(Ce type d’exécution ne suppose pas de faute du débiteur.)

23
Chez Tercier 1162 et 1169.
112
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Section II Conditions générales de la responsabilité contractuelle
(Pour approfondir, Tercier, §§ 1182-1272)

Il y a 2 types de responsabilités contractuelles :


Le contrat dans lequel on entre fonde une obligation, à partir de la on est tenu :
- D’exécuter l’obligation correctement.
- D’indemniser votre créancier du préjudice causé par une exécution incorrecte.
Au titre de ma responsabilité contractuelle on va me demander le cas échéant :
- De « corriger »
- D’indemniser

Par contrat, je souscris à une obligation d’exécuter correctement.

*Exemple de scénario dans lequel on n’exécute pas correctement (les scénarios possibles
d’exécution incorrecte) :
- Retard (inexécution totale, du point de vue de temps)
- Livraison du mauvais objet (inexécution totale )
- Livraison en mauvaise état (objet défectueux)
- Pas de livraison (refus de livrer)
- Livraison au mauvais endroit
- Livraison incomplète (pièces manquantes/quantités insuffisante)
- Impossibilité
Dans chacun de ces scénarios, il y a une inexécution totale ou partielle, on peut donc
avoir une réparation.
Chacun de ces scénarios tombe sous l’Art. 97 CO : On pourra obtenir le cas échéant un
DI. Il y a des cas où les inexécutions seront possibles et ne permettront pas de DI.

L’Art. 97 CO est base légale fondamentale des DI, pour la violation des obligations
contractuelles.

L’Art. 2 CC est une base fondamentale parce qu’elle crée des obligations.
Art. 2 CC
B. Etendue des droits civils
I. Devoirs généraux
1
Chacun est tenu d’exercer ses droits et d’exécuter ses obligations selon les règles de la bonne foi.
2
L’abus manifeste d’un droit n’est pas protégé par la loi.

Remarque :
VIOLATION positive du contrat : Lorsque le contrat est parfaitement exécuté mais dans le
processus d’exécution du contrat on a causé un
préjudice, on a porté atteinte.

Face à l’un des événements de la liste * (au dessus), deux questions se posent :
a) Puis-je obtenir/exiger l’exécution spécifiques/parfaites de la prestation qui m’est due ?
o Action en Exécution24 si la prestation est possible.
o Exécution forcée pour les dettes d’argent25.
o Exécution par substitution, Art. 98 CO26.
b) Puis-je obtenir/exiger ou un remplacement ou une indemnisation ?

24
Chez Tercier 1171.
25
Chez Tercier 1162 à 1169.
26
Chez Tercier 1173 à 1178.
113
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 97
A. Inexécution
I. Responsabilité du débiteur
1. En général
1
Lorsque le créancier ne peut obtenir l’exécution de l’obligation ou ne peut l’obtenir qu’imparfaitement, le débiteur est tenu de réparer le
dommage en résultant, à moins qu’il ne prouve qu’aucune faute ne lui est imputable.
2
La procédure d’exécution est réglée par la loi fédérale du 11 avril 1889 sur la poursuite pour dettes et la faillite 1, ainsi que par le droit fédéral et
cantonal sur la matière.

L’Art. 97 CO est construit comme l’Art. 41 CO.

Art. 97 CO (acte contraire au contrat) Art. 41 CO

Dommage Dommage
Acte « anti-contractuel27 » Acte illicite
Causalité Causalité
Faute Faute

La violation du contrat, c’est quand on n’obtient pas de l’autre ce à quoi il était obligé.

Remarque :
Dans le cas d’obligation personnelle ou de dette personnelle
- Si la dette est personnelle ou il n’y a qu’une personne qui peut la faire.
Exemple : mon portrait par Picasso.
Il n’y a que Picasso qui peut le faire.
AUCUNE POSSIBILITE de substitution
- Mais si la prestation porte sur l’objet n’importe qui peut le faire, il y a possibilité de
substitution.
Exemple : une cuisine n’importe quel maçon peut la faire.

A. Refus d’exécution (ne veut pas livrer)

B. Impossibilité d’exécution

Il ne peut plus exécuter, cela se déroule après la conclusion du contrat, car lors de
la conclusion du contrat la prestation était possible.
o Fautive ? non fautive ?
Si le débiteur est fautif, on applique Art. 97CO.
Si le débiteur n’est pas fautif, le débiteur est libéré Art. 119 CO.
o Subséquente/survenant
Exemple : Livrer trop tard ou trop tôt,
Cela peut être une inexécution contractuelle.

C. L’exécution imparfaite

On reçoit quelque chose mais elle n’est pas parfaite, elle peut être :
o Soit défectueuse
o Soit en quantité insuffisante
o Soit délivré au mauvais endroit

27
Violation/inexécution du contrat
114
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
§2 Le préjudice

Préjudice : La même chose que dans l’Art. 41 CO, le préjudice peut


prendre la forme d’une perte éprouvée ou la forme du gain
manqué (non diminution des passifs).

A. Dommage positif

- Dommage positif (ou intérêt positif)28 :


= Dommage que subit la victime29 par rapport à la situation patrimoniale qu’elle
aurait eue si le contrat avait été correctement exécuté.
Les dommages positifs peuvent être réclamés que si l’on maintient le contrat.

Exemple: Acheteur en vu de la revendre, on commande 200, parce qu’on a pour


le mois suivant 4 détaillants qui demande chacun 50.
On en reçoit que 100 mais il en manque 100, on subit un préjudice, on
doit une indemnisation à nos clients  dommage intérêts positifs.

B. Dommage négatif

- Dommage négatif30 :
= Dommage que subit la victime par rapport à la situation patrimoniale qui aurait été
la sienne si elle n’avait jamais conclu le contrat.
Les dommages négatifs peuvent être réclamés que si on ne veut plus du contrat.
Exemple : Un commerçant qui achète pour revendre, il a 4 détaillants, il en a
commander 200. Il ne reçoit rien.
Aujourd’hui on est le 28 octobre, il a une date buttoir qui est le 1er
novembre.
En raison du refus de l’exécuteur, j’ai le droit de stopper le contrat,
mais lors de la conclusion du contrat on a du faire beaucoup de frais
(restaurant, voyage pour voire la marchandise et l’inspecter avant de l’acheter).
Si je n’avais jamais conclu de contrat avec mon fournisseur qui refuse,
je n’aurais pas eu tout ces frais, on peut donc demander des frais de
conclusion
 On ne veut plus de ce contrat on veut en sortir. On veut récupérer
les dépenses qui ont été faites. On veut que le compteur soit
remis à zéro.
La conséquence de cela est :
Les dommages négatifs peuvent être réclamés que si on ne veut plus
du contrat.

§3 Le lien de causalité (cf. même chose qu’auparavant) (pp.75-76)

A. Causalité naturelle

B. Causalité adéquate

28
Chez Tercier 1214
29
Par comparaison avec ce qu’aurait été son patrimoine si le contrat avait été exécuté correctement.
30
Chez Tercier 1213
115
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Section III Faute contractuelle et responsabilité objective

§ 1er La faute contractuelle

A. Notion

Même chose que dans l’Art. 41 CO, c’est le manquement à la diligence


(vigilance) voulue,
La faute contractuelle peut être une faute intentionnelle ou due à la
négligence.

B. La présomption de faute

Dans l’Art. 97 CO, la faute de l’auteur est présumée (supposée) directement.


Ici, pour que le débiteur puisse se débarrasser de la responsabilité, il doit
montrer qu’il n’encourt aucune faute. (La victime n’a pas besoin de prouver)

Tendis que dans l’Art. 41 CO le créancier, la victime de l’acte illicite, doit


démontre que le débiteur (l’auteur de l’acte illicite) a commis une faute.
Le fardeau de la preuve est plus lourd pour la victime.

 Choix entre contractuel ou extracontractuel  on choisit contractuel.

Lorsqu’on a le choix entre les deux, il est mieux d’invoquer l’Art. 97 CO, car
la faute est d’office présumé ce qui n’est pas le cas dans l’Art. 41 CO, car
prouver la faute de quelqu’un est très difficile31.
Exemple : Un chirurgien commet une faut opératoire, dont il résulte des
lésions à long terme pour le patient.
C’est une atteinte corporelle non consenti
 La faute est un acte illicite, car blessure corporelle, mais
c’est aussi une violation au contrat.

• Action en dommage et intérêts pour acte illicite : atteinte à


l’intégrité personnelle.
• Action en dommage et intérêts pour violation du contrat : On
peut donc demander DI pour acte illicite et violation de contrat.

§2 La responsabilité sans faute

En responsabilité contractuelle, comme en responsabilité illicite, il y a des cas où on


est responsable sans faute, avec lesquels aucun manquement ne peut nous être
reproché.

31
Chez Tercier 1229 et ss.
116
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
A. La responsabilité pour les auxiliaires Art. 101 al.1 CO

Art. 101
3. Responsabilité pour des auxiliaires
1
Celui qui, même d’une manière licite, confie à des auxiliaires, tels que des personnes vivant en ménage avec lui ou des
travailleurs, le soin d’exécuter une obligation ou d’exercer un droit dérivant d’une obligation, est responsable envers l’autre
partie du dommage qu’ils causent dans l’accomplissement de leur travail.1
2
Une convention préalable peut exclure en tout ou en partie la responsabilité dérivant du fait des auxiliaires.
3
Si le créancier est au service du débiteur, ou si la responsabilité résulte de l’exercice d’une industrie concédée par l’autorité, le
débiteur ne peut s’exonérer conventionnellement que de la responsabilité découlant d’une faute légère.

L’Art. 101 CO nous rappelle l’Art. 55 CO : « On se sert de quelqu’un ».

Art. 55
C. Responsabilité de l’employeur
1
L’employeur est responsable du dommage causé par ses travailleurs ou ses autres auxiliaires dans l’accomplissement de leur
travail, s’il ne prouve qu’il a pris tous les soins commandés par les circonstances pour détourner un dommage de ce genre ou
que sa diligence n’eût pas empêché le dommage de se produire.
2
L’employeur a son recours contre la personne qui a causé le préjudice, en tant qu’elle est responsable du dommage.

Art. 55 CO : l’élément clé c’est la subordination et/ou C.I.T (contrat individuel


de travail) (forme de rapport hiérarchique, attention pas les ASSOCIES):
« Je suis responsable de mes employés. On est responsable
de ceux qu’on commande, de ce qui nous incombe (survient). On
s’exculpe (s’en sort), on a une preuve libératoire. »

Art. 101 CO : Il n’implique pas nécessairement de subordination, il va


beaucoup plus loin que l’Art. 55 CO.
Tandis qu’ici il n’y a pas d’exculpation possible sauf sous
réserve de force majeure.

Section IV La réparation du dommage (99 CO)

Art. 99 al. 3 CO

Art. 99
II. Etendue de la réparation
1. En général
1
En général, le débiteur répond de toute faute.
2
Cette responsabilité est plus ou moins étendue selon la nature particulière de l’affaire; elle s’apprécie notamment avec moins
de rigueur lorsque l’affaire n’est pas destinée à procurer un avantage au débiteur.
3
Les règles relatives à la responsabilité dérivant d’actes illicites s’appliquent par analogie aux effets de la faute contractuelle.

Ce n’est plus une norme utile, à l’exception de l’al.3 de l’Art.99 CO, qui nous
permet d’appliquer au calcul du dommage, au calcul de l’indemnité et l’appréciation
de la faute, toutes les règles qu’on a vu dans le cas de l’acte ex contractuel.
Le renvoi le plus important est vers Art. 42 al.2/Art. 43 et 44 (quand le dommage est
difficile à prouver).

Art. 42
II. Fixation du dommage
1
La preuve du dommage incombe au demandeur.
2
Lorsque le montant exact du dommage ne peut être établi, le juge le détermine équitablement en considération du cours
ordinaire des choses et des mesures prises par la partie lésée.
3
Les frais de traitement pour les animaux qui vivent en milieu domestique et ne sont pas gardés dans un but patrimonial ou de
gain font l’objet d’un remboursement approprié, même s’ils sont supérieurs à la valeur de l’animal.

117
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 43
III. Fixation de l’indemnité
1
Le juge détermine le mode ainsi que l’étendue de la réparation, d’après les circonstances et la gravité de la faute.
1bis
Lorsqu’un animal qui vit en milieu domestique et n’est pas gardé dans un but patrimonial ou de gain, est blessé ou tué, le
juge peut tenir compte dans une mesure appropriée de la valeur affective de l’animal pour son détenteur ou les proches de
celui-ci.
2
Des dommages-intérêts ne peuvent être alloués sous forme de rente que si le débiteur est en même temps astreint à fournir
des sûretés.

Art. 44
IV. Réduction de l’indemnité
1
Le juge peut réduire les dommages-intérêts, ou même n’en point allouer, lorsque la partie lésée a consenti à la lésion ou
lorsque des faits dont elle est responsable ont contribué à créer le dommage, à l’augmenter, ou qu’ils ont aggravé la situation
du débiteur.
2
Lorsque le préjudice n’a été causé ni intentionnellement ni par l’effet d’une grave négligence ou imprudence, et que sa
réparation exposerait le débiteur à la gêne, le juge peut équitablement réduire les dommages-intérêts.

Section V Les conventions modifiant la responsabilité Art. 100 et 101 CO

Art. 100
2. Convention exclusive de la responsabilité
1
Est nulle toute stipulation tendant à libérer d’avance le débiteur de la responsabilité qu’il encourrait en cas de dol ou de faute
grave.
2
Le juge peut, en vertu de son pouvoir d’appréciation, tenir pour nulle une clause qui libérerait d’avance le débiteur de toute
responsabilité en cas de faute légère, si le créancier, au moment où il a renoncé à rechercher le débiteur, se trouvait à son
service, ou si la responsabilité résulte de l’exercice d’une industrie concédée par l’autorité.
3
Les règles particulières du contrat d’assurance demeurent réservées.

Art. 101
3. Responsabilité pour des auxiliaires
1
Celui qui, même d’une manière licite, confie à des auxiliaires, tels que des personnes vivant en ménage avec lui ou des
travailleurs, le soin d’exécuter une obligation ou d’exercer un droit dérivant d’une obligation, est responsable envers l’autre
partie du dommage qu’ils causent dans l’accomplissement de leur travail.1
2
Une convention préalable peut exclure en tout ou en partie la responsabilité dérivant du fait des auxiliaires.
3
Si le créancier est au service du débiteur, ou si la responsabilité résulte de l’exercice d’une industrie concédée par l’autorité, le
débiteur ne peut s’exonérer conventionnellement que de la responsabilité découlant d’une faute légère.

Conventions modifiant/excluant la responsabilité, valables= oui, mais… il faut faire attention…


Exemple : On a un allemand au conseil d’administration allemand,
on a un membre de la société allemande qui est délégué de la
société italienne.
On voudrait montrer qu’il y un membre de la société italienne
qui fait aussi parti de la société allemande.
Si la connaissance de ce qui se passe dans la société italienne
est imputable à la société allemande. La société allemande est
réputée de connaître les problèmes. Et dans la conclusion du
contrat de vente elle a comme obligation d’informer à l’égard de
l’acheteur si elle sait qu’il y a des problèmes majeurs dans la
société italienne.
S’il y a connaissance démontrée et non révélation de cette
information  il y a un dol=tromperie, cela empêche la société
allemande de se prévaloir.
Mais on veut qu’il y ait une obligation d’informer entre la maison
maire et la filiale.
Or il y a négligence, peu d’informations transmises.
Est-ce que dans cette configuration l’allemand peut se faire valoir de
la clause exclue de la responsabilité.
Cela dépend de la qualification de la faute, si la négligence est grave
on ne peut pas se faire valoir de la clause Art. 100 al.1 CO, en
revanche si on estime que cette négligence est légère, on peut se
faire valoir de la clause.
118
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Conseil
d’administratio
n Allemand

Maison Maire

. = administrateur/délégué de la société italienne, Conseil


d’administratio
Faisant aussi parti de la société allemande. n Italien

Filiale

Section VI La demeure du débiteur


(Pour approfondir, Tercier, §§ 1273-1338)

Pour être en retard, il faut qu’il y est un terme pour l’exécution. Il faut une convention qui
prépare un certain délai. (Inexécution du point de vue du temps)
Règle de l’acompte quand est-ce que l’autre doit nous livrer ?
Art. 75 CO
- Si rien n’est dit on est en droit d’exiger tout de suite selon l’Art. 75 CO, mais attention
si rien n’est dit on peut se retrouver très vite en retard.

Art. 75
C. Epoque de l’exécution
I. Obligations sans terme
A défaut de terme stipulé ou résultant de la nature de l’affaire, l’obligation peut être exécutée et l’exécution peut en être exigée
immédiatement.

§ 1er Conditions Art. 102 CO

A. Inexécution d'une obligation

On vit une inexécution, que faut-il faire ?


Exemple : Si on doit recevoir le paiement d’une vente, qui a comme date
limite le 31 décembre, passé ce délai le débiteur sera en
demeure.

B. Interpellation

L’interpellation du créancier se fait via la mise en demeure.


On peut faire la manifestation de façon orale, mais il faudrait un élément de
preuve, comme un témoin.
Exemple : Si on envoi un courrier de mise en demeure, il est préférable de
l’envoyer en recommander, pour avoir une preuve.

119
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 102
B. Demeure du débiteur
I. Conditions
1
Le débiteur d’une obligation exigible est mis en demeure par l’interpellation du créancier.
2
Lorsque le jour de l’exécution a été déterminé d’un commun accord, ou fixé par l’une des parties en vertu d’un droit à elle
réservé et au moyen d’un avertissement régulier, le débiteur est mis en demeure par la seule expiration de ce jour.

Conditions pour mettre en demeure quelqu’un selon l’Art. 102 CO :


- Obligation exigible au sens de l’Art. 75 CO
- Inexécution de l’obligation, malgré son exigibilité
- Obligation objectivement possible
- Interpellation (sauf Art. 102 al. 2 CO, qui met directement le débiteur en demeure,
lorsque le jour de l’exécution a été choisi préalablement).

Exemple : Art 102 al. 1 on le somme de livrer,


On doit livrer un canapé, mais on ne reçoit pas l’argent,
On met le débiteur en poursuite.
Il ne répond tjrs pas,
Après il fait une procédure de libération de dette, Art. 104 CO,
car des années se sont écoulées et il n’avait pas payé.
L’intérêt moratoire s’élève à 5%/année pour les sommes
d’argent, même si un taux inférieur avait été fixé.
Si la personne qui nous devait de l’argent perd le procès doit
aussi payer les frais du procès (cela ne provient pas du droit des
obligations).
Art. 106 CO : Réclamation, le créancier peut réclamer un
dommage supplémentaire pour les
emprunts à court termes (un taux d’intérêts
plus élevé).
Exemple :
Un achat non payé, mais de plus grosse
somme qui a une influence sur le
fonctionnement de l’entreprise par le salaire
des employés et autre, on peut recevoir un
intérêt plus élevé que 5%.

Section VII La demeure du débiteur dans les contrats synallagmatiques

§ 1er Conditions de la demeure qualifiée

La demeure est un régime spécial qui accorde des droits supplémentaires au


créancier d’une obligation dans un rapport d’échange, selon les Art. 107 à 109 CO:
- Il ne s’applique qu’aux prestations qui ont un contrat synallagmatique
(« bilatéral »), à savoir un contrat où les obligations sont dans un rapport
d’échange.
- Il faut être en demeure, selon l’Art 102 CO.
- Il y a une inexécution malgré la mise en demeure
- On fixe un délai de grâce « convenable » selon l’Art. 107 CO, sauf dans les cas
de l’Art. 108 CO qui parlent de règle de bon sens.

120
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
A. Fixation d'un délai de grâce Art. 107 al. 1 CO

Le délai de grâce c’est le délai qui est imposé soit par le créancier, soit par
l’autorité compétente pour que le débiteur s’exécute.

Art. 107
4. Droit de résiliation
a. Avec fixation d’un délai
1
Lorsque, dans un contrat bilatéral, l’une des parties est en demeure, l’autre peut lui fixer ou lui faire fixer par l’autorité
compétente un délai convenable pour s’exécuter.
2
Si l’exécution n’est pas intervenue à l’expiration de ce délai, le droit de la demander et d’actionner en dommages-intérêts pour
cause de retard peut toujours être exercé; cependant, le créancier qui en fait la déclaration immédiate peut renoncer à ce droit
et réclamer des dommages-intérêts pour cause d’inexécution ou se départir du contrat.

B. Exceptions Art. 108 CO

Un délai de grâce n’est pas nécessaire dans les cas de l’Art. 108 CO, qui fait
référence au bon sens, dans ces cas on peut avoir une résiliation immédiate
du contrat.

Art. 108
b. Résiliation immédiate
La fixation d’un délai n’est pas nécessaire:
1.
Lorsqu’il ressort de l’attitude du débiteur que cette mesure serait sans effet;
2.
Lorsque, par suite de la demeure du débiteur, l’exécution de l’obligation est devenue sans utilité pour le créancier;
3.
Lorsque aux termes du contrat l’exécution doit avoir lieu exactement à un terme fixe ou dans un délai déterminé.

§2 Le droit d'option du créancier Art. 107 al. 2 CO

En cas d’inexécution à l’échéance du délai de grâce  Art. 107 al.2 CO on a un


triple choix, le créancier peut :
1. continuer à réclamer l’exécution spécifique + dommage et intérêts Art.107 al.2
Il a le droit de demander l’action d’exécution (plus dommages et intérêts etc.).
2. déclarer immédiatement qu’il renonce à la voie 1 et demande des dommages et
intérêts pour inexécution. [maintien de contrat]  DI positifs
3. déclaré immédiatement qu’il se départ (sépare) du contrat et demande
(réclame) des dommages et intérêts. [suppression du contrat]  DI négatifs
L’Art. 107 CO doit être complété par l’Art. 109 CO.

Art. 109
c. Effets de la résiliation
1
Le créancier qui se départ du contrat peut refuser la prestation promise et répéter ce qu’il a déjà payé.
2
Il peut en outre demander la réparation du dommage résultant de la caducité du contrat, si le débiteur ne prouve qu’aucune
faute ne lui est imputable.

121
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE VIII LES EFFETS DES OBLIGATIONS ET QUELQUES MODALITES DE
LEUR EXECUTION

Section I Lieu et temps d’exécution (pour approfondir, Tercier, §§ 1020-1102)

Le lieu de l’exécution, selon l’Art. 74 CO, si rien n’est dit le lieu de l’exécution peut être :
- Lorsqu’il s’agit d’une somme d’argent, le paiement s’opère dans le lieu où le créancier
est domicilié à l’époque du paiement (l’argent est une dette portable).
- Lorsque l’obligation porte sur une chose déterminée, la chose est délivrée dans le lieu
où elle se trouvait au temps de la conclusion du contrat.
- Toute autre obligation est exécutée dans le lieu où le débiteur était domicilié lorsqu’elle
a pris naissance.

Remarque : se sont souvent des dettes portables pour les choses neuves.

Art. 74
B. Lieu de l’exécution
1
Le lieu où l’obligation doit être exécutée est déterminé par la volonté expresse ou présumée des parties.
2
A défaut de stipulation contraire, les dispositions suivantes sont applicables:
1. lorsqu’il s’agit d’une somme d’argent, le paiement s’opère dans le lieu où le créancier est domicilié à l’époque du
paiement.
2. lorsque l’obligation porte sur une chose déterminée, la chose est délivrée dans le lieu où elle se trouvait au temps de la
conclusion du contrat.
3. toute autre obligation est exécutée dans le lieu où le débiteur était domicilié lorsqu’elle a pris naissance.
3
Si l’exécution d’une obligation qui devait être acquittée au domicile du créancier est notablement aggravée par le fait que le
créancier a changé de domicile depuis que l’obligation a pris naissance, l’exécution peut avoir lieu valablement en son domicile
primitif.

Le moment de l’exécution, selon l’Art. 75 CO, si rien n’est dit l’exécution doit être faite tout
de suite.
Art. 75
C. Epoque de l’exécution
I. Obligations sans terme
A défaut de terme stipulé ou résultant de la nature de l’affaire, l’obligation peut être exécutée et l’exécution peut en être exigée
immédiatement.

Exemple : La banque exécute mal le paiement, que se passe-t-il ?


On en est responsable, car on a une obligation de paiement, de payer sur le
compte du créancier.
La banque est un auxiliaire Art. 101 CO et on répond de son inexécution.
Si le retard de paiement, il y aura les intérêts de 5% à payer.
Quelques Articles en plus :
Art. 68
A. Principes généraux
I. Exécution par le débiteur lui-même
Le débiteur n’est tenu d’exécuter personnellement son obligation que si le créancier a intérêt à ce qu’elle soit exécutée par le
débiteur lui-même.

Art. 78
3. Dimanche et jours fériés
1
L’échéance qui tombe sur un dimanche ou sur un autre jour reconnu férié1 par les lois en vigueur dans le lieu du paiement, est
reportée de plein droit au premier jour non férié qui suit.
2
Les conventions contraires demeurent réservées.

Art. 79
III. Heures consacrées aux affaires
L’exécution a lieu et doit être acceptée, le jour de l’échéance, pendant les heures habituellement consacrées aux affaires.
122
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Section II Exception d’inexécution
(Pour approfondir, Tercier, §§ 1070-1071)

Art. 82 CO (Il ne s’applique que dans les contrats bilatéraux) :


Aucune des parties n’est contrainte de donner sa prestation avant de voir sa contre-
prestation.
Donc les deux parties doivent donner leur prestation en même temps.
Donc il est important de prévoir dans le contrat qui fait sa prestation en premier.

Art. 82
VI. Dans les contrats bilatéraux
1. Mode de l’exécution
Celui qui poursuit l’exécution d’un contrat bilatéral doit avoir exécuté ou offrir d’exécuter sa propre obligation, à moins qu’il ne
soit au bénéfice d’un terme d’après les clauses ou la nature du contrat.

Section III Demeure du créancier - pour approfondir, Tercier, §§ 1390-1420

Art. 91 à 96 CO
Le créancier doit faire différents actes préparatoires pour obtenir la prestation du débiteur.
Exemple : Si on commande du bois, il faut que l’on ait préparé un abri avant pour
l’entreposer, car sinon le débiteur est dans l’impossibilité de livrer.
Donc celui qui a commandé est en « demeure », c’est le créancier », selon
Art. 91 CO.

Que peut faire le débiteur ?


Art. 92 al. 1 CO : le débiteur peut consigner (déposer formellement) la chose
aux frais et risques du créancier.
Art. 92 al. 2 CO : le juge décide du lieu de consignation.
Exemple : Si la chose est des fleurs par exemple, on
peut faire vendre celles-ci et consigner le
prix.
En cas de chose qui peuvent périr, selon
l’Art. 93 CO.

Remarque : On doit faire notre demande de consignation auprès d’un juge.


Il nous indiquera un entrepôt pour entreposer notre matériel, on
l’a livre, à partir de cet instant, si la chose se détériore ce n’est
plus de notre faute, car on l’a livré, c’est au risque même du
créancier.

Art. 91
E. Demeure du créancier
I. Conditions
Le créancier est en demeure lorsqu’il refuse sans motif légitime d’accepter la prestation qui lui est régulièrement offerte,
ou d’accomplir les actes préparatoires qui lui incombent et sans lesquels le débiteur ne peut exécuter son obligation.

Art. 92
II. Effets
1. Quand l’objet de l’obligation consiste en une chose
a. Droit de consigner
1
Lorsque le créancier est en demeure, le débiteur a le droit de consigner la chose aux frais et risques du créancier et de
se libérer ainsi de son obligation.
2
Le juge décide du lieu de la consignation; toutefois les marchandises peuvent, même sans décision du juge, être
consignées dans un entrepôt.1
123
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Art. 93
b. Droit de vendre
1
Si la nature de la chose ou le genre d’affaires met obstacle à une consignation, si la chose est sujette à dépérissement
ou si elle exige des frais d’entretien ou des frais considérables de dépôt, le débiteur peut, après sommation préalable et
avec l’autorisation du juge, la faire vendre publiquement et en consigner le prix.
2
Si la chose est cotée à la bourse, si elle a un prix courant, ou si elle est de peu de valeur proportionnellement aux frais,
il n’est pas nécessaire que la vente soit publique, et le juge peut l’autoriser même sans sommation préalable.
Art. 94
c. Droit de retirer la chose consignée
1
Le débiteur a le droit de retirer la chose consignée, tant que le créancier n’a pas déclaré qu’il l’acceptait ou tant que la
consignation n’a pas eu pour effet l’extinction d’un gage.
2
La créance renaît avec tous ses accessoires dès le retrait de la consignation.

Art. 95
2. Quand l’objet de l’obligation n’est pas une chose
Lorsque l’objet de l’obligation ne consiste pas dans la livraison d’une chose, le débiteur peut, si le créancier est en
demeure, résilier le contrat en conformité des dispositions qui régissent la demeure du débiteur.

Art. 96
F. Exécution empêchée pour d’autres causes
Le débiteur est autorisé à consigner ou à se départir du contrat, comme dans le cas de la demeure du créancier, si la
prestation due ne peut être offerte ni à ce dernier, ni à son représentant, pour une autre cause personnelle au créancier,
ou s’il y a incertitude sur la personne de celui-ci sans la faute du débiteur.

124
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
CHAPITRE IX L’EXTINCTION DES OBLIGATIONS (Survol de questions choisies)
(pour approfondir, Tercier, §§ 1421-1595), Art. 114 à 142 CO

Section I L’extinction par exécution conforme

L’exécution conforme met fin à notre obligation de fournir une prestation, même s’il n’y a
pas de base légale.
Cependant, on a toujours d’autres obligations : par exemple la garantie.

Section II Remise conventionnelle de dette

Art. 115 CO : La remise conventionnelle ou annulation de la dette : c’est un accord,


il faut un contrat, donc c’est un acte bilatéral.
Exemple : on me doit 150 CHF mais on ne peut me donner que 100
CHF, je peux dire que je réduis ma dette de 50 CHF.
(La part des 50CHF est éteinte, on ne peut plus la réclamer.)

ATTENTION : Il ne faut pas confondre la remise conventionnelle de dette avec la


modification des termes d’exigibilité

Art. 115
B. Remise conventionnelle
Il n’est besoin d’aucune forme spéciale pour annuler ou réduire conventionnellement une créance, lors même que, d’après la loi
ou la volonté des parties, l’obligation n’a pu prendre naissance que sous certaines conditions de forme.

Section III Impossibilité d’exécution

C’est une obligation qui était née mais qui a pris fin :
« Je ne peux pas vous vendre qqch qui a pris fin hier. »
La conséquence c’est la nullité du contrat.
Exemple : Je m’engage à vous livrer un camion dans une semaine.
Durant cette semaine ce camion était encore sur le chantier quand qqch
s’est écrasé sur lui.
L’obligation s’éteint.

Art. 119
E. Impossibilité de l’exécution
1
L’obligation s’éteint lorsque l’exécution en devient impossible par suite de circonstances non imputables au débiteur.
2
Dans les contrats bilatéraux, le débiteur ainsi libéré est tenu de restituer, selon les règles de l’enrichissement illégitime, ce qu’il
a déjà reçu et il ne peut plus réclamer ce qui lui restait dû.
3
Sont exceptés les cas dans lesquels la loi ou le contrat mettent les risques à la charge du créancier avant même que
l’obligation soit exécutée.

Remarque l’Art. 119 ≠ l’Art. 20

Art. 20
II. Nullité
1
Le contrat est nul s’il a pour objet une chose impossible, illicite ou contraire aux moeurs.
2
Si le contrat n’est vicié que dans certaines de ses clauses, ces clauses sont seules frappées de nullité, à moins qu’il n’y ait lieu
d’admettre que le contrat n’aurait pas été conclu sans elles.

125
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
Remarque : Ainsi, en principe, le contrat s’éteint. Mais la loi ne le dit pas, car par exemple si on a un
contrat qui dit que l’on doit livrer chaque mois un certain nombre de marchandise et que un
mois cette marchandise est détruite sans la faute de personne, on est libéré de notre
obligation et on ne peut pas exiger notre dû. Cependant, le contrat ne prend pas fin.

Chez TERCIEZ 1480 ss.


Art. 119 CO IMPOSSIBILITE

- Impossibilité « objective »
 Personne ne peut apporter la prestation.

- Impossibilité « subjective n’est pas visée par l’Art. 119 CO, c'est-à-dire le cas où seul
le débiteur est empêché (incapacité subjective)
o  Art. 102 CO ss, on peut être en retard sans que ça soit de notre faute, dans
ce cas là, on ne sera pas pénalisé
2 cas d’incapacité subjective dans les quels il n’y a pas d’impossibilité :
 Dette d’argent (l’impécuniosité) : est toujours sanctionné par Art. 102 CO.
 Dettes de genre : tant que le genre existe il n’est pas impossible.
C’est à nouveau un cas de demeure de l’Art. 102 CO.
Exemple : Je suis grossiste en fruits et légumes on me
commande 100kg de pommes.
On m’a versé un acompte, je livre et la
camionnette qui contient les pommes est
renversée.
Les pommes son détruites.
! Le genre qu’on doit c’est les pommes, ce genre
existe.
On peut livrer  il n’y aura pas impossibilité.

On doit livrer un camion, le camion se fait


renverser (accident).
Ici le « genre n’existe plus » il y a impossibilité, le
camion était considéré comme un corps certain.

Remarque :
1. La livraison d’une voiture neuve est un genre.
2. On vend un tableau qu’on a fait nous même
ou qui a été fait par un peintre vivant, il sera
considéré comme un corps certain, comme
une pièce unique.
Art. 102
B. Demeure du débiteur
I. Conditions
1
Le débiteur d’une obligation exigible est mis en demeure par l’interpellation du créancier.
2
Lorsque le jour de l’exécution a été déterminé d’un commun accord, ou fixé par l’une des parties en vertu d’un droit à elle
réservé et au moyen d’un avertissement régulier, le débiteur est mis en demeure par la seule expiration de ce jour.

- Impossibilité subséquente : c'est-à-dire qui survient après la conclusion du contrat


≠ l’Art. 20 CO: impossibilité initiale

- Impossibilité non imputable du débiteur de la prestation touchée, (non fautive)


 si elle est fautive : CO 97
Section IV Compensation Art. 120 CO
126
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety

Art. 120
F. Compensation
I. Conditions
1. En général
1
Lorsque deux personnes sont débitrices l’une envers l’autre de sommes d’argent ou d’autres prestations de même espèce,
chacune des parties peut compenser sa dette avec sa créance, si les deux dettes sont exigibles.
2
Le débiteur peut opposer la compensation même si sa créance est contestée.
(3
La compensation d’une créance prescrite peut être invoquée, si la créance n’était pas éteinte par la prescription au moment
où elle pouvait être compensée.)

L’Art. 125 CO empêche que l’on impose la compensation à un créancier contre sa


volonté.

Art. 125
III. Créances non compensables
Ne peuvent être éteintes par compensation contre la volonté du créancier:
1.
Les créances ayant pour objet soit la restitution, soit la contre-valeur d’une chose déposée, soustraite sans droit ou retenue
par dol;
2.
Les créances dont la nature spéciale exige le paiement effectif entre les mains du créancier, telles que des aliments et le
salaire absolument nécessaires à l’entretien du débiteur1 et de sa famille;
3.
Les créances dérivant du droit public en faveur de l’Etat et des communes.

Section V Prescription

La péremption : c’est la mort du droit.


Exemple : L’invalidation du contrat, on découvre le dol.
On a un an pour réagir.
On reçoit une marchandise, on a le droit a un avis de
vérification de l’état de la marchandise reçue.
La non observation du délai tue notre droit.

La prescription : c’est la paralysie du droit, le droit paralysé vit encore. Il vit mais
comme il est paralysé il ne peut pas agir, il ne peut pas faire l’objet
d’une action en justice (il ne peut pas faire l’objet d’une demande), mais
comme il peut faire l’objet d’une défense.

Définition de la prescription selon Wikipédia :


- la prescription est un ensemble de règles et de conseils formalisé par
écrit et règlementant officiellement une activité (souvent professionnelle)
- le mode d’acquisition d’un droit ou d’extinction d’un droit ou des
possibilités de poursuites, par l’écoulement d’une certaine durée.

- La prescription contractuelle :
o La durée de la prescription est en générale de 10 ans, selon l’Art. 127 CO, mais
il y a quelque norme normes en périphérie qui prévoient des délais plus court.
o La loi prévoit 5 ans pour les loyers ainsi que toutes les redevances à caractères
périodique, comme les pensions alimentaires, selon l’Art. 128 CO.
Art. 127
G. Prescription
I. Délais
1. Dix ans
Toutes les actions se prescrivent par dix ans, lorsque le droit civil fédéral n’en dispose pas autrement.
Art. 128
127
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
2. Cinq ans
Se prescrivent par cinq ans:
1. les loyers et fermages, les intérêts de capitaux et toutes autres redevances périodiques;
2. les actions pour fournitures de vivres, pension alimentaire et dépenses d’auberge;
3. les actions des artisans, pour leur travail; des marchands en détail, pour leurs fournitures; des médecins et autres gens de
l’art, pour leurs soins; des avocats, procureurs, agents de droit et notaires, pour leurs services professionnels; ainsi que
celles des travailleurs, pour leurs services.

- La RC extracontractuelle prescrit une durée de 1 an, selon l’Art. 60 CO.

Art. 60
G. Prescription
1
L’action en dommages-intérêts ou en paiement d’une somme d’argent à titre de réparation morale se prescrit par un an à
compter du jour où la partie lésée a eu connaissance du dommage ainsi que de la personne qui en est l’auteur, et, dans tous
les cas, par dix ans dès le jour où le fait dommageable s’est produit.
2
Toutefois, si les dommages-intérêts dérivent d’un acte punissable soumis par les lois pénales à une prescription de plus
longue durée, cette prescription s’applique à l’action civile.
3
Si l’acte illicite a donné naissance à une créance contre la partie lésée, celle-ci peut en refuser le paiement lors même que son
droit d’exiger la réparation du dommage serait atteint par la prescription.

- En ce qui concerne l’enrichissement illégitime, la victime a une prescription de 1 an à


compter du jour où elle a eu connaissance de son droit, selon l’Art. 67 CO.

Art. 67
D. Prescription
1
L’action pour cause d’enrichissement illégitime se prescrit par un an à compter du jour où la partie lésée a eu connaissance de
son droit de répétition, et, dans tous les cas, par dix ans dès la naissance de ce droit.
2
Si l’enrichissement consiste en une créance contre la partie lésée, celle-ci peut en refuser le paiement lors même que ses
droits seraient atteints par la prescription.

- LCA (loi de contrat d’assurance) a une prescription de 2 ans.

Art. 132 134 135 (135 en lien avec 137 :


132 est une règle de calcul, le calcul du délai, la prescription est acquise lorsque le dernier
jour…
Renvoi a 77CO

L’Art. 132 CO fait référence aux règles de calcul (calcul du délai). L’Art. 134 CO parle de la
suspension de la prescription et l’Art. 135 CO quand elle peut être interrompue. L’Art.
135 CO renvoi à l’Art. 137 CO qui permet d’avoir un nouveau délai après l’interruption de
la prescription. Ces articles renvois à l’Art. 77 CO
Art. 132
5. Supputation des délais
1
Dans le calcul des délais, le jour à partir duquel court la prescription n’est pas compté et celle-ci n’est acquise que lorsque le
dernier jour du délai s’est écoulé sans avoir été utilisé.
2
Les règles relatives à la computation des délais en matière d’exécution des obligations sont d’ailleurs applicables.

Art. 134
III. Empêchement et suspension de la prescription
1
La prescription ne court point et, si elle avait commencé à courir, elle est suspendue:
1. à l’égard des créances des enfants contre leurs père et mère, tant que dure l’autorité parentale;
2. à l’égard des créances du pupille contre son tuteur ou contre les autorités de tutelle, pendant la tutelle;
3. à l’égard des créances des époux l’un contre l’autre, pendant le mariage;
3bis A l’égard des créances des partenaires enregistrés l’un contre l’autre, pendant le partenariat;
4. à l’égard des créances des travailleurs contre l’employeur, lorsqu’ils vivent dans son ménage, pendant la durée des
rapports de travail;
5. tant que le débiteur est usufruitier de la créance;
6. tant qu’il est impossible de faire valoir la créance devant un tribunal suisse.
2
La prescription commence à courir, ou reprend son cours, dès l’expiration du jour où cessent les causes qui la suspendent.
3
Sont réservées les dispositions spéciales de la loi sur la poursuite et la faillite.
Art. 135
128
Fiona Fariña et Natacha Gouais Droit des Obligations Partie Générale, J.P. Vulliety
IV. Interruption
1. Actes interruptifs
La prescription est interrompue:
1. lorsque le débiteur reconnaît la dette, notamment en payant des intérêts ou des acomptes, en constituant un gage ou en
fournissant une caution;
2. lorsque le créancier fait valoir ses droits par des poursuites, par une action ou une exception devant un tribunal ou des
arbitres, par une intervention dans une faillite ou par une citation en conciliation.

Art. 137
3. Début du nouveau délai
a. Reconnaissance ou jugement
1
Un nouveau délai commence à courir dès l’interruption.
2
Si la dette a été reconnue dans un titre ou constatée par un jugement, le nouveau délai de prescription est toujours de dix ans.

Art. 77
2. Autres termes
1
Lorsqu’une obligation doit être exécutée ou quelque autre acte juridique accompli à l’expiration d’un certain délai depuis la
conclusion du contrat, l’échéance est réglée comme suit:
1. si le délai est fixé par jours, la dette est échue le dernier jour du délai, celui de la conclusion du contrat n’étant pas compté;
s’il est de huit ou de quinze jours, il signifie non pas une ou deux semaines, mais huit ou quinze jours pleins;
2. si le délai est fixé par semaines, la dette est échue le jour qui, dans la dernière semaine, correspond par son nom au jour de
la conclusion du contrat;
3. si le délai est fixé par mois ou par un laps de temps comprenant plusieurs mois (année, semestre, trimestre), la dette est
échue le jour qui, dans le dernier mois, correspond par son quantième au jour de la conclusion du contrat; s’il n’y a pas, dans
le dernier mois, de jour correspondant l’obligation s’exécute le dernier jour dudit mois.
L’expression «demi-mois» équivaut à un délai de quinze jours; si le délai est d’un ou plusieurs mois et d’un demi-mois, les
quinze jours sont comptés en dernier lieu.
2
Ces règles sont également applicables si le délai court à partir d’une époque autre que celle de la conclusion du contrat.
3
Lorsqu’une obligation doit être exécutée au cours d’un certain laps de temps, le débiteur est tenu de s’acquitter avant
l’expiration du délai fixé.

Prescription :

1) Suspension : coupe le cours de la prescription et reprend depuis son arrêt.


Schéma :

2) Interruption : coupe le cours de la prescription et redémarrage complet depuis sont


arrêt. (remet les compteurs à 0. (on bénéficie à nouveau d’un délai))
Schéma :

3) Cause de l’interruption de la prescription (Art. 135 al. I et II) :


- I. Débiteur : paiement ou reconnaissance de la dette
- II. Créancier : action en paiement ou en exécution de paiement (souvent poursuite judiciaire)

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4) En cas de prescription longue :


- Ex : lors de la naissance d’une créance qui comporte plusieurs versements, chaque
nouveau versement a une prescription de 10ans qui protège ainsi le créancier.
Schéma :

5) En cas de prescription courte (1an) :


- La prescription recommence après chaque acte judiciaire et dure 1an,
cela permet de prolonger la procédure. ( ! quand on est en justice on
n’est pas protéger contre le temps)
Schéma :

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CHAPITRE X QUELQUES INSTITUTIONS PARTICULIERES DU DROIT DES
OBLIGATIONS

Section I La conclusion d'un contrat sous condition


(Pour approfondir, Tercier, §§ 895-908)

Contrat sous-condition
« Pay if Paid »
 Clause anglo-saxonne
 Contrat en chaîne (successif)
 Sous-traitants
Schéma 1:

L’entrepreneur dit à ses fournisseurs s’il obtient le contrat de ses clients (ou des autorités
d’adjudication), les ST seront ses fournisseurs. Donc le contrat aura effet que s’il y a
possibilité d’un contrat entre l’entrepreneur et le client.
Le contrat est conditionnel lorsque l’existence de l’obligation va dépendre de l’arrivée d’un
élément incertain qui est l’obtention du marché, selon Art. 151 CO

Art. 151
A. Condition suspensive
I. En général
1
Le contrat est conditionnel, lorsque l’existence de l’obligation qui en forme l’objet est subordonnée à l’arrivée d’un événement
incertain.
2
Il ne produit d’effets qu’à compter du moment où la condition s’accomplit, si les parties n’ont pas manifesté une intention
contraire.

Exemple :
Schéma 2:

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Exemple :

Schéma 3:

Section II La stipulation pour autrui


(Pour approfondir, Tercier, §§ 1044-1051)

« Vertrag zu witter » = Stipulation pour autrui, Art. 112 CO.


Le contrat est conclut entre le stipulant et le promettant
Et l’effet du contrat se déploie entre le promettant et le bénéficiant.

Art. 112
C. Stipulations pour autrui
I. En général
1
Celui qui, agissant en son propre nom, a stipulé une obligation en faveur d’un tiers a le droit d’en exiger l’exécution au profit de
ce tiers.
2
Le tiers ou ses ayants droit peuvent aussi réclamer personnellement l’exécution, lorsque telle a été l’intention des parties ou
que tel est l’usage.
3
Dans ce cas, et dès le moment où le tiers déclare au débiteur qu’il entend user de son droit, il ne dépend plus du créancier de
libérer le débiteur.

Exemple : On se fait livrer des fleurs c’est une stipulation pour autrui.
Il y a contrat entre le fleuriste et le client.
La livraison est en faveur d’un tiers bénéficiaire.
Si le ou la destinataire ne la reçoit, selon l’Art. 112 CO, celui qui a
commandé le bouquet a le droit d’exiger la livraison des fleurs.
Seul le stipulant peut exiger sa commande.
On a une obligation de payer un tiers. On exécute cette obligation en
donnant un cheque au tiers.
(Par le cheque on donne au tiers le droit de percevoir directement ou d’exiger un virement
bancaire.)

Assurance : c’est un contrat entre nous et l’assureur, avec une clause


bénéficiaire pour nos enfants, Art. 112 al. 2 CO, cas de stipulation parfaite.
Cela vise un cas particulier, le bénéficiaire peut stipuler le contrat, il peut
exiger l’exécution du contrat.

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Section III Arrhes et dédit

Art. 158
A. Arrhes et dédit
1
Celui qui donne des arrhes est réputé les donner en signe de la conclusion du contrat, et non à titre de dédit.
2
Sauf usage local ou convention contraire, celui qui a reçu les arrhes les garde sans avoir à les imputer sur sa créance.
3
Lorsqu’un dédit a été stipulé, chacun des contractants est censé pouvoir se départir du contrat, celui qui a versé la somme en
l’abandonnant, celui qui l’a reçue en la restituant au double.

Arrhes Art. 158 al. 1 et 2 CO: Historiquement, versement destiné à marquer la


conclusion du contrat, non imputable sur le prix final.
C’est une part versé pour acheter l’exclusivité. Celui qui
donne des arrhes est réputé des données en conclusion
du contrat. Art. 158 al.2 CO celui qui a reçu les arrhes
les gardes sans avoir à les imputer sur sa créance.
C’est le prix qu’on paie pour avoir le droit de conclure.
Aujourd’hui c’est abandonné.

Dédit Art. 158 al.3 CO: Versement partiel destiné à couvrir le risque d’une
résolution du contrat.

Acompte : C’est un versement partiel à imputer sur le prix. Le


versement d’acompte interrompt la prescription.
Ce versement est fait soit à la conclusion du contrat soit
en cours d’exécution.
Chaque paiement est un acompte en vu du prix final

Section IV Les clauses pénales

Clauses pénales :
« En cas de violation des obligations du présent contrat une somme de CHF 500'000.-
sera exigible immédiatement. »

Art. 161
2. Relation entre la peine et le dommage
1
La peine est encourue même si le créancier n’a éprouvé aucun dommage.
2
Le créancier dont le dommage dépasse le montant de la peine, ne peut réclamer une indemnité supérieure qu’en établissant
une faute à la charge du débiteur.

La pénalité est encourue même en l’absence de tout dommage, selon Art. 161 al.1 CO.
Si le dommage dépasse la pénalité, il peut être réparé si l’en démontre une faute, Art. 161
al. 2 CO.

Art. 163
II. Montant, nullité et réduction de la peine
1
Les parties fixent librement le montant de la peine.
2
La peine stipulée ne peut être exigée lorsqu’elle a pour but de sanctionner une obligation illicite ou immorale, ni, sauf
convention contraire, lorsque l’exécution de l’obligation est devenue impossible par l’effet d’une circonstance dont le débiteur
n’est pas responsable.
3
Le juge doit réduire les peines qu’il estime excessives.

Selon l’Art. 163 al. 1 CO les parties fixent librement le montant de la peine et l’Art. 163 al.
3 CO permet au juge de réduire les peines qu’il estime excessives.

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