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GROSSESSE

EXTRA-UTÉRINE

DR BENABBOU MOHAMED
I. INTRODUCTION
• La Grossesse Extra-Utérine (GEU) est la nidation ectopique de l'œuf fecondé
en-dehors de la cavité utérine.
• La grossesse est dans ce cas pathologique et se manifeste le plus souvent par
des phénomènes douloureux et/ou hémorragiques
• Première cause de mortalité maternelle au 1er Trimestre
• Il faut systématiquement penser à une GEU en présence d’une femme en
période d’activité génitale qui présente des douleurs pelviennes ou des
métrorragies+++++++
• la symptomatologie clinique est souvent trompeuse ce qui rend parfois le
diagnostic clinique très difficile.
• Le traitement de la GEU vise à éviter les accidents hémorragiques et la
récidive de la GEU, ainsi qu’à préserver la fertilité des femmes qui le désirent.
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A. Rappel de la physiologie de la fécondation
 Fécondation: 1/3 ext de la trompe
 Séjour ampoule: 3 j
 Migration à travers l’isthme: 8 h
 Arrivée cavité utérine: J4
 Nidation: J6

B. Siège de la GEU
1. La localisation tubaire est la plus fréquente (96 à 99 % des cas).
 Le plus souvent, la GEU est localisée dans l'ampoule (60 à 92 %)
 L'isthme est une localisation plus rare (8 à 25 %)
 Les localisations interstitielles sont rares (2 %)
2. Les localisations ovariennes sont rares (- de 1 %)
3. les GEU abdominales pures correspondent à l'implantation du trophoblaste sur le
péritoine
3. Histoire naturelle de la GEU
 Hématosalpinx : le saignement se collecte dans la trompe et conduit à une
dilatation tubaire
Rupture tubaire : l'évolution ultime d'un hématosalpinx : hémorragie
cataclysmique.
Avortement tuboabdominal :
La GEU se sépare alors de la paroi tubaire et est évacuée par le pavillon
• la guérison spontanée
• la grossesse ectopique abdominale

4. Facteurs de risque:
 Les IST, les salpingites ou les endométrites
 Les antécédents de chirurgie tubaire ou pelvienne
 Certains médicaments, dont la pilule microprogestative , les œstrogènes, les inducteurs
de l'ovulation
 Le Dispositif Intra-Utérin (DIU)
 Le tabac
 L'âge maternel élevé
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. GROSSESSE EXTRAUTERINE (GEU) PRECOCE NON-COMPLIQUEE
1. CLINIQUE
a. Interrogatoire
 Recherche de retard de règle: son absence n’elimine pas la GEU
 modification de la qualité des règles
 Recherche de signes sympathiques de grossesse:
 Recherche de facteurs de risque
b. Signes fonctionnels
 Douleurs pelviennes : Présentes dans plus de 90 % des cas. Elles sont le plus souvent
unilatérales dans une des deux fosses iliaques
 les métrorragies : Ce sont des métrorragies noirâtres, peu abondantes et récidivantes .
c. Examen Général
 Les constantes hémodynamiques sont normales dans cette forme clinique, la TA et le
pouls sont normaux
 l’état général est conservé.
d. Examen physique
 Examen abdominal:
 Va mettre en évidence à la palpation une sensibilité suspubienne ou une douleur provoquée d’une des
deux fosses iliaques mais sans défense.
 Examen Gynécologique :
 Au Spéculum : un saignement d'origine endo-utérine.
 Au toucher vaginal : une sensibilité d'un cul-de-sac vaginal ou une masse latéro-utérine sensible au
toucher
2. Bilan paraclinique
a. Le dosage de la β-hCG :
 Sa positivité permet d'affirmer l'existence d'une grossesse.
 il est habituel d'avoir une cinétique perturbée de la β-hCG
b. Echographie pelvienne
 Signe direct qui donne un diagnostic de certitude de GEU = Sac ovulaire extra-utérin avec activité cardiaque ( 5%
des cas).
 Signes indirects: Le principal signe de GEU est un signe utérin indirect : l’absence d’un sac gestationnel = la
vacuité utérine .
c. Cœlioscopie diagnostique :
 Visualisation directe de la cavité abdominale
 permet de :
• Confirmer le diagnostic .
• D'effectuer dans le même temps le geste thérapeutique.
B. GROSSESSE EXTRA-UTERINE (GEU) ROMPUE
1. Clinique:
le tableau clinique sera celui d'une hémorragie interne avec :
a. Signes fonctionnels:
 La douleur pelvienne est souvent apparue brutalement, en coup de poignard, diffusant rapidement
à tout l'abdomen
b. Les signes généraux :
 ils sont souvent assez importants avec signes de choc hémorragique (tension artérielle basse et
pincée, un pouls rapide et filant, des extrémités froides avec une patiente agitée et angoissée).
c. Examen abdominal,
 on retrouve un abdomen ballonné ainsi qu'une défense suspubienne sans contracture.
d. Les touchers pelviens :
 sont très douloureux, signant un volumineux hémopéritoine.
2. Examens paracliniques:
a. Le dosage de la β-hCG : Sa positivité permet d'affirmer l'existence d'une grossesse.
b. Echographie abdominale:
 Epanchement abdominal le plus souvent de grande abondance
 Une image latero-uterine peut etre visualisée.
c. NFS: peut montrer une anemie avec un taux effondré d’hemoglobine
d. Groupage ABO et Rhesus
IV. TRAITEMENT
A. GEU non compliquée
1. Traitement médical
 Ce traitement repose sur le MÉTHOTREXATE. en dose unique par voie intramusculaire à la dose de 1mg/kg
 Les indications du traitement médical, : ( tous les critères suivants doivent etre présents)
 hCG < 1 000 mUI/ml ;
 GEU pauci ou asymptomatique ;
 Surveillance par échographie et bHCG possible
2. Traitement chirurgical
On distingue
 Traitement conservateur: La salpingotomie est le traitement classique de la GEU
 Traitement radical: la salpingectomie.
 Le choix entre traitement radical et conservateur se fonde l’importance des lésions tubaires, L’âge de la patiente
et son désir de grossesse
B. GEU rompue
1. Traitement médical.
C’est le traitement du choc hémorragique
 monitorage des fonctions vitales
 Prise d’une voie veineuse de gros calibre
 Sondage urinaire
 Oxygénothérapie 3l/min
 Le remplissage vasculaire est démarré dés l’admission du malade, il se fait d’abord par
perfusion de solutés cristalloïdes puis par colloïdes
 L’administration de produits sanguins labiles est la plus précoce possible
 L’apport de plasma frais congelé est recommandé précocement pour maintenir un taux de
prothrombine supérieur à 40 p.100.
 La transfusion de plaquettes est nécessaire pour maintenir un seuil de 50 000 / mm3.
2. Traitement chirurgical:
Doit se faire en urgence, car tout retard peut mettre en jeu le pronostic vital
le traitement est le plus souvent radical: salpingectomie
V. CONCLUSION
GEU : urgence gynécologique diagnostique et thérapeutique,
toujours y penser devant des métrorragies et/ou douleurs pelviennes
chez toute femme en âge de procréation.
Le diagnostic repose sur le trépied : clinique, échographie et dosage
des betaHCG.
Le traitement est avant tout chirurgical par coelioscopie.

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