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AVORTEMENT SPONTANE

1-Définition :

- L’avortement spontané est l’expulsion du produit de conception hors des voies génitales maternelles avant
le 180ème jour de grossesse soit avant la 28ème semaine d’aménorrhée ou l’expulsion d’un fœtus de poids
< 1000g.
- Cette définition légale est critiquée, aujourd’hui l’OMS entend par avortement, l’expulsion d’un fœtus de
poids < 500g ou de moins de 22 semaines d’aménorrhée vu les possibilités actuelles de réanimation.

Il faut distinguer :
L’avortement isolé : survenant au décours d’une vie obstétricale normale.
Lavortement répété ou maladie abortive : C'est la survenue de 03 ABRT successifs (aucune grossesse menée à
terme dans l'intervalle de ces avortements.

2-Diagnostic positif :

 Phase de menace :

Signes fonctionnels :
● Métrorragie variable en quantité, parfois accompagnée de caillots.
● Douleur pelvienne hypogastrique évoluant par poussées évoquant des contractions utérines.

Signes physiques :
● Palpation abdominale si grossesse > 2mois. L’utérus est augmenté de volume
● Spéculum vérifie l’origine endo-utérine du saignement et élimine une cause cervicale ou vaginale.
● TV : utérus gravide, mou, augmenté de volume, col long fermé ou perméable à la pulpe.

Examens complémentaires
Echographie :
● Peut mettre en évidence un sac gestationnel en position intra-utérine, sa situation sa forme.
● Parfois un décollement du trophoblaste.
● la présence d’un 2ème œuf en voie de résolution ; l’activité cardiaque et les mouvements de l’embryon.
● L’échographie permet aussi de déterminer l’âge gestationnel par la mesure de la LCC .

Taux d’HCG plasmatique :


Permet d’affirmer que la femme est enceinte et de juger de l’évolutivité de grossesse s’ils sont répétés.

 Avortement en cours :
Signes fonctionnels :
- Les métrorragies deviennent abondantes.
- Les douleurs pelviennes sont nettement rythmées, à type de contractions utérines.
Signes physiques :
TV : le col est mou, modifié, raccourci et dilaté, le segment inférieur est évasé contenant une partie de l’œuf que le
doigt perçoit parfois à travers la dilatation.
Signes para cliniques :
- L'échographie :
● Montre La présence du produit entier de la grossesse dans la cavité utérine
● Un décollement plus ou moins important des structures ovulaires (trophoblaste ou placenta)
● Une quantité de caillots sanguins plus moins importante .
3-Diagnostic étiologique :

 Causes mécaniques:

A/ Causes ovulaires :
● Les grossesses multiples, la survenue d’hémorragie peut traduire la lyse précoce d’un œuf lysé .
● Les anomalies funiculaires: aplasie d'une artère ombilicale et le placenta inséré sur le col.
B/ Causes utérines :
● Malformations utérines : utérus cloisonné, bicorne, unicorne ou pseudo unicorne, utérus hypoplasique.
● Ces malformations s’accompagnent dans 30% cas de béance cervico-isthmique.

 Causes immunologiques :
Elles sont responsables de l’avortement à répétition et sont associés à la présence :
d’AC anti phospholipide ou d’AC anticoagulant. Ou autres: antithyroïdien, anti plaquette, AC anti-GR.

 Causes infectieuses :
● Candida albicans : peut être responsable d’une chorioamniotite au cours de la grossesse.
● Les virus : rubéole, HSV, CMV, grippe, oreillons, hépatite, variole.
● Brucella : peut provoquer un avortement pendant la phase aigüe.
● Listeria monocytogenes
● Tréponème
● Mycoplasme

 Causes génétique :
Anomalies chromosomiques retrouvées dans environ 50% des avortements spontanés du T1

 Causes endocriniennes :
Insuffisance lutéale où la progestérone et l’œstradiol sont diminués.

 Causes générales et métaboliques :


Toutes maladie maternelle peut être à l’origine d’un avortement : diabète c,himiothérapie, maladies vasculaires,
irradiation abdominale, tératospermie, tabagisme, variation saisonnière, certains produits chimiques, traumatisme
(A.V.P, chute)

4-Diagnostic différentiel :

 Non gravidique :
● Lésions bénignes et malignes du col et du vagin
 Gravidique :
●Forme pseudo abortive de la G.E.U
●Môle hydatiforme
●Avortement provoqué : à suspecter devant tout syndrome infectieux associé

5- Complications :
Dominées par : l’hémorragie, l’infection et la perforation utérine en cas de curetage.
6 -Traitement :
Traitement de la menace : Grossesse évolutive à contenu normal :
Traitement symptomatique : comporte :
- Le repos au lit.
- Les antispasmodique: en cas de menace légère.
- Les tocolytiques :
● Au T1 : on utilise la progestérone en comprimé per os ou intra vaginale ou injectable à action retard en cas de
menace modérée ou sévère.
● Au T2 : on utilise la progestérone injectable à action retard en cas de menace modérée ou sévère.
Les B Mimétique et les inhibiteurs calcique en cp en cas de menace légère et en perfusion au milieu hospitalier en
cas de menace modérée ou sévère

Traitement étiologique :
Sera associé à chaque fois que l’étiologie est retrouvée :
● Le traitement dans les Maladies auto-immunes : corticoïdes , antiagrégants plaquettaires , héparine :
● Dans les pathologies endocriniennes et en cas d’insuffisance lutéale, on utilise :
- La progestérone naturelle en CP per os : 4 à 6cp/j ou intra vaginale : 2cp/j
- La progestérone retard 250mg 1injection /j pendant 3 j puis 1 injection /3j :3injections puis 1
injection /semaine.

Grossesse arrêtée :
Traitement antispasmodique pour soulager la patiente sans aucune tocolyse.

ABRT en cours :
L’hospitalisation de la patiente est nécessaire.
Un bilan d’urgence : groupage +Rh, FNS est demandé.
La prévention de l’iso immunisation rhésus ainsi que la vaccination antitétanique s’il y a doute .

 Moyens thérapeutiques :
● Le curetage instrumental avec ou sans complément de dilatation cervicale sous AG
● Le curage digital nécessite un col largement ouvert.
● L’évacuation médicamenteuse par perfusion de syntocinon ou utilisation des prostaglandines.

 Moment d’évacuation utérine : sera discuté en fonction des paramètres suivants :


● L’abondance de l’hémorragie : toute hémorragie abondante impose une évacuation rapide.
● Les antécédents de la patiente : notion d’infertilité ou de curetage à répétition, utérus cicatriciel : seront
préféré l’évacuation médicamenteuse si non curage digital .
● Le contenu utérin et l’âge gestationnel.
- Si AG dépasse 12 SA, l’évacuation médicamenteuse est indiquée car risque de perforation .
- Si AG est moins de 12 SA, un curetage ou curage digital sont indiqués.

Suite de post abortum :


● Le saignement s’arrête en quelques jours et l’utérus tend à revenir à l’état non gravide .
● Une correction de l’anémie est parfois nécessaire par transfusion ou traitement martial.
● L’antibioprophylaxie et les utéro toniques
● La contraception doit être discutée.
●Contrôle du résultat anatomopathologique.

Conclusion :

● L’avortement est un motif fréquent de consultation en gynécologie,


● L’avortement spontané est dominé par les étiologies nombreuses,
● Toute fois l’anomalie chromosomique reste la plus fréquente .

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