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I.INTRODUCTION :
1.Définition :
● La grossesse extra-utérine est définie comme la nidation ectopique de l'œuf en-dehors de la cavité utérine.
● Le plus souvent dans la trompe plus rarement dans l’ovaire ou tout autre point de la cavité abdominale.
2.intérêt :
3. Objectifs :
II.ETHIOPATOGENIE
Pour qu’il y ait une implantation tubaire, il est indispensable que l’embryon soit dans la trompe entre le (4–7) jr.
Trois théories éthiopathogéniques sont retenues :
ᴥ La trompe ne capte l’ovocyte. Ceci entraîne une fécondation dans le cul-de-sac de Douglas.
ᴥ Ce mécanisme permet d’expliquer l’existence de GEU non tubaires : ovariennes ou abdominales.
ᴥ La trompe n’assure pas le transport embryonnaire de façon correcte, l’œuf est toujours dans la trompe.
ᴥ La cause peut être hormonale ou mécanique :
Ↄ Hormonale :
L’œstradiol favorise la migration de l’œuf dans la trompe, et freiné par la progestérone.
Toute thérapeutique hormonale peut réaliser un asynchronisme et perturbe la migration de l’œuf, ou une
insuffisance lutéale.
Ↄ Mécaniques :
3.Reflux tubaire :
Le blastocyste arrive normalement dans la cavité utérine ; mais sous l’effet de perturbations hormonales, ou
sous l’effet de flux menstruel il est renvoyé de la cavité utérine vers la trompe après l’ovulation.
Ce mécanisme permet d’expliquer les GEU après fécondation in vitro
III.FACTEURS DE RISQUES
IV.ANATOMOPATHOLOGIE :
A. Localisation :
1. Tubaire 96 % :
₪ Ampullaire :(75% ) nidation dans la portion distale dilaté de la trompe.
₪ Isthmique :(20% ) partie proximale de la trompe.
₪ Infundibulaire :(3 a 5 %) dans les franges du pavillon tubaire.
₪ Interstitielle :(1 a 2 % ) dans la courte portion intra-murale de la trompe.
2. Ovarienne primitive 1 – 2 % : rare
3. Abdominale primitive :
₪ exceptionnelle et peut évoluer jusqu'à terme, qui pose le problème de moment de l’intervention.
4. Cervicale : très rare
B. Mode d’implantation :
1. Nidation profonde :
⁂ Le trophoblaste colonise la trompe jusqu'à la musculeuse.
⁂ Les vaisseaux de la paroi tubaire se transforment en vaisseaux tubo-placentaire.
⁂ Cela provoque une rupture tubaire hémorragique (localisation isthmique et interstitielle)
2. Nidation superficielle :
⁂ Le trophoblaste n’envahie que l’épithélium et faiblement le chorion, sans pénétration de la musculeuse.
V.ETUDE CLINIQUE :
1.Signes fonctionnelles : c’est la triade : Douleur + Métrorragie + Syncope ; mais souvent incomplète.
֍ Douleur :
Ↄ Le symptôme le plus fréquent.
Ↄ Banale type de pesanteur pelvienne ou paroxystique type de colique.
֍ Métrorragies :
Ↄ Surviennent après un retard de règle.
Ↄ Typiquement en brun sépia.
Ↄ Peu abondante et récidivantes.
Ↄ Parfois expulsion de la caduque simulant un ABRT
֍ Syncope ou Lipothymie :
Ↄ Signe classique, tardif et inconstant mais précieux.
֍ Autres signes :
Ↄ Signes sympathiques de la grossesse, expulsion de la caduque.
2.Signes physiques :
L’état général : souvent conservé, légère hyperthermie, légère augmentation du pouls, parfois hypotension.
L’examen abdominale : Météorisme, sensibilité sus-pubienne, douleur provoquée aux fosses iliaques.
L’examen gynécologique :
Speculum : col violacé, le saignement est d’origine endo-utérine
TV :
ᴥ Utérus peu ramolli, le volume et inferieur a l’âge gestationnel.
ᴥ Dans le cul de sac latéral on peut trouver une petite masse ronde, molle, douloureuse, indépendante de l’utérus.
ᴥ Sensibilité ou empâtement de cul de sac.
En somme : Une femme en âge de procréer qui présente un saignement noirâtre avec douleur pelvienne.
C’est une suspicion de GEU, qui nécessite une exploration.
1. Forme pseudo-abortive :
Les métrorragies sont rouges et abondantes s’accompagnant de coliques, corrompant a l’expulsion de caduque.
C’est le bilan paraclinique (anapath) qui redressera le diagnostic.
2. Pseudo-salpingitique
Fièvre
Doleur pelvienne
Masse latéro-utérine CDS sensible
Hyperleucocytose
Diagnostique coelioscopique.
3. Hétérotopique Surtout PMA
4. A guérison spontanée : Douleur passagère : ABRT tubo-ovarien ou involution spontanée. Découverte fortuite
5. Pseudo appendiculaire
2.GEU rompue :
1. Rupture cataclysmique
Réalise un syndrome péritonéal net avec un état de choc par hémorragie interne :
Abdomen hyperalgique, défense péritonéale, TA effondrée, tachycardie, pâleur.
Au TV : on trouve un signe capital : le cri du Douglas, (signe de Proust)
La culdocentèse : ramène du sang non-coagulable.
L’échographie : l’hémopéritoine.
Aucun examen paraclinique ne doit retarder la PEC. L’indication opératoire est formelle et urgente.
2. ABRT tubo-abdominal
Signes fonctionnels: douleur pelvienne métrorragie, vertige.
Signe physiques: pâleur cutanéo muqueuse signes de résorption sanguine (ictère).
Au TV : Masse latéro utérine importante, CDS sensible et empâté.
Cœlioscopie : trompe volumineuse avec pavillon qui accouche de caillots de sang.
2. Echographie pelvienne :
Trans-abdominale : vessie pleine
Le diagnostic positif échographique ne peut être posé que par la visualisation d’un sac gestationnel ectopique
contenant un embryon doté d’une activité cardiaque,
Les signes indirects de GEU sont :
La vacuité utérine : avec un taux de ßHCG (>3000UI),
La présence d’un sac gestationnel intra-utérin élimine une GEU, cependant il faut se méfier de l’image de
pseudo sac gestationnel,
L’existence d’une masse latéro-utérine : hétérogène, irrégulière, de taille variable.
L’épanchement liquidien du cul de sac de douglas : plage anéchogène rétro-utérine.
3. Culdocentése : délaissée
La ponction transvaginale du douglas n’est positive que tardivement et objective un hémopéritoine par la présence
du sang non coagulable.
4. Cœlioscopie :
L’ultime méthode, réalisée après démarche diagnostique complète,
Visualise : l’œuf ectopique souvent associé a un hémopéritoine,
Sans oublier l’évaluation de la trompe controlatérale.
5. Autres :
Ↄ Taux de progestérone : un taux >25ng signe une grossesse intra-utérine.
Ↄ Hystérosalpingographie et hystéroscopie : sont délaissés.
Ↄ Doppler : l’augmentation de flux vasculaire de la trompe signe une GEU.
VII.DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Devant les métrorragies on évoque : menace d’avortement, avortement en cours ou mole hydatiforme.
Devant une masse annexielle on évoque le kyste de l’ovaire et la salpingite.
Devant l’hématocèle, on discutera : occlusion, appendicite, fibrome en nécrobiose, pelvipéritonite, abcès pelvien.
VIII.TRAITEMENT
A. Buts du traitement :
Supprimer la GEU et sauvegarder la vie maternelle ;
Réduire au maximum la morbidité thérapeutique ;
Limiter le risque de récidive ;
Préserver la fertilité.
B. Méthodes et Indications :
Tableau 9 : Score de FERNANDEZ
1 2 3
Douleur - Provoquée spontanée
Aménorrhée > 07 sem <= 07 sem <= 06 sem
HCG <=1000UI/ml <=5000 UI/ml >5000 UI/ml
Progestérone <=05mg/ml <= 10mg/ml >10 mg/ml
Hematosalpinx <= 01cm <= 03cm >03cm
Hémopéritoine <=10ml <=100ml >100ml
Score < 11 : Abstention ; Score 11 – 13 : Traitement médical ; Score >13 : Traitement chirurgicale.
En première intention :
ꙮ Le traitement médical est indiqué dans les cas suivants :
GEU pauci symptomatique, peu évolutive (sans activité cardiaque, avec des β-hCG inférieures à 10000 UI/L et de
diamètre inférieur à 4 cm) ;
GEU sur trompe unique, GEU interstitielle ;
Score de Fernandez inferieur ou égale à 13.
En deuxième intention :
ᴥ Le traitement par MTX permet de traiter les persistances de trophoblaste qui s’observent après traitement
chirurgical conservateur.
ᴥ Il est contre indiqué en cas de perturbation biologiques (leucopénie inf à 2000, thrombopénie inf à 100000,
anémie, anomalie du bilan hépatique ou rénal.
3- Traitement chirurgical :
Indication :
⁂ En cas de GEU rompue ou compliquée d’hemosalpinx important ou d’hématocèle.
⁂ Actuellement le traitement chirurgical de référence de la GEU est réalisé par la coeliochirurgie.
⁂ La laparotomie reste réserver en cas de contre-indication à la cœlioscopie :
₪ D’ordre anesthésique ou en cas d’abdomen pluri cicatriciel ;
₪ Hémopéritoine important avec instabilité hémodynamique ;
₪ Opérateur inexpérimenté ou matériel insuffisant ;
₪ Localisation inaccessible : interstitielle ou abdominale.
Gestes pratiqués :
✿ Chirurgie radicale :
Assure l’hémostase par la salpingectomie, ou l’annexectomie d’indication exceptionnelle (GEU ovarienne)
Les indications de la chirurgie radicale sont :
Une patiente ne désirant plus de grossesse
Une récidive homolatérale d’une GEU
Une GEU sur trompe pathologique connue
Une GEU sur une trompe ayant subie une plastie tubaire
✿ Chirurgie conservatrice :
Vise à préserver toute ou une partie de la trompe atteinte;
Elle est indiquée chaque fois que possible chez une femme jeune désirant une grossesse :
Salpingotomie : comporte : incision longitudinale de la trompe et extraction du tissu
trophoblastique, hémostase du lit trophoblastique et cicatrisation spontanée de la brèche.
Expression tubaire (avortement tubo-abdominal) : dans les GEU pavillonnaires.
Résection tubaire segmentaire : rarement réalisée (GEU isthmique)
IX.PRONOSTIC
● Le pronostic vital est compromis dans le cas de rupture cataclysmique de GEU créant un hémopéritoine important.
● Le pronostic de fertilité est altéré en cas de traitement radical, Il est mieux préservé dans le TRT conservateur
X.CONCLUSION
● La GEU voit son incidence augmentée depuis 25 ans, liée à l’augmentation des MST et du tabagisme.
● La mortalité par GEU reste la 1ère cause de mortalité maternelle du 1er trimestre.
● Le traitement conservateur cœlioscopique est devenu la référence car préserve mieux la fertilité ultérieure.
● Des nouvelles perspectives thérapeutiques voient le jour notamment le traitement médical et l’abstention
thérapeutique.