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Nous avons précédemment évoqué les enjeux, les étapes, les bonnes pratiques d’un projet BPM. Nous souhaitons ici
nous concentrer sur l’activité de cartographie, c’est-à-dire de modélisation, en présentant une méthode et quelques
éléments clés pour la réussir.
1. LA METHODE
Il est possible d’envisager différentes méthodes pour démarrer un projet de cartographie. Nous vous préconisons dans
ce cours de commencer par une approche hiérarchique, de type top-down.
Avec l’expérience, vous pourrez ensuite envisager d’autres démarches ou l’adapter à votre contexte. On entend par
hiérarchique, le fait que les processus vont être modélisés selon un niveau de détail croissant. On commence par
décrire les processus de façon macroscopique ou processus parent. Puis, on détaille les activités assimilées à des sous-
processus, ces derniers pouvant également être parent d’autres sous-processus.
Cette méthode a plusieurs avantages : elle permet une modélisation progressive et donc plus maitrisée. De plus, on
obtient ainsi plusieurs niveaux de cartographie qui correspondent à des niveaux de préoccupations différents, mais qui
ont chacun leur importance. Des processus trop vite détaillés pourraient manquer de clarté et de précision et votre joli
poster A0 pourrait finir au placard ! Toute la difficulté réside dans le fait de trouver le bon niveau de détail. Trop
générale, la cartographie présente peu d'intérêt opérationnel ; trop détaillée, elle est inexploitable.
Cette méthode de modélisation doit donc être appliquée à chaque niveau hiérarchique : d’abord pour les activités du
processus de haut niveau, puis sur le détail des sous-processus et des sous-processus suivants. Pour garantir la
cohérence entre les diagrammes, définissez un référentiel de nommage.
Mais comment trouver les réponses à ces questions ? Plusieurs pistes possibles : vous pouvez organiser des ateliers de
modélisation où opérationnels, pilotes et analystes se rencontrent pour une séance de cartographie. Vous pouvez
réaliser des entretiens individuels, observer les acteurs en situation, utiliser de la documentation existante sur les
procédures de l’organisation. Ici, il n’y a pas une possibilité, mais plutôt une combinaison de pratiques en fonction de
vos objectifs et de vos marges de manœuvre. Notez également que la démarche pourra être différente si vous
modélisez l’existant ou si vous modélisez une version cible optimisée de votre processus.
2. ELEMENTS CLES
Dans ce cours, nous avons choisi le langage BPMN pour la modélisation de nos processus. La réussite de la
cartographie est donc fortement liée à la maitrise du BPMN. Mais comment savoir si un diagramme BPMN est réussi?
Comme dans beaucoup de modélisation, on recherche principalement 4 qualités :
Le diagramme doit bien entendu être conforme à la norme, mais aussi aux usages de cette norme. Il peut
d’ailleurs parfois y avoir quelques contradictions entre les deux car une norme vivante se nourrit des
pratiques. Mais pour garantir qu’un modèle puisse être correctement interprété sans ambiguïté par tous, il
faut que celui-ci respecte les règles du langage BPMN. Au fur et à mesure de la pratique, vous aller acquérir les
bons réflexes de modélisation qui respectent les règles et les usages BPMN. Notez aussi que l’utilisation d’un
logiciel en conformité avec BPMN vous aide à rester dans la norme.
Le diagramme doit également être cohérent. Un même concept doit être modélisé de la même façon dans
deux diagrammes différents. Il doit refléter la logique du processus et non celle du modélisateur. Des analystes
différents doivent normalement proposer la même structure de diagramme. Cette cohérence facilite la
compréhension et le partage des modèles.
Un dernier petit conseil, quand on débute : n’ayez pas peur de l’erreur. Mieux vaut se tromper au début, cela montre
que l’on avance. L’analyste expert est ensuite là, pour vous accompagner dans la bonne direction. Rappelez-vous :
BPMN est un langage et comme tout langage, pas besoin d’avoir un style littéraire pour se faire comprendre. Vos
premiers diagrammes auront un sens, même avec quelques erreurs de syntaxe. C’est par la pratique, que vous allez
acquérir la logique processus et proposer des modèles clairs, cohérents et 100% conforme à la norme.