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Agitation Melange Emulsion PDF
Agitation Melange Emulsion PDF
Mélanger (ou mélangeage) est une opération qui consiste à associer de façon la plus homogène possible
plusieurs substances solides (sous forme de poudres), pâteuses, liquides ou gazeuses.
Le résultat de l’opération est une préparation appelée un mélange.
1- Que mélange-t-on ?
En fonction de l’état physique des produits de départ, on différencie les produits obtenus suivants :
- Mélange de deux solides divisés ensembles
- Mélange d’un solide dans un liquide :
o une solution si le solide est soluble,
o une suspension si le solide est en faible quantité et insoluble,
o une pâte si le solide est en grande quantité et insoluble,
o un granulé si le liquide est en faible quantité
Cas de dissolution d’ingrédients solides dans de l’eau, mise en suspension de levures ou de cultures
bactériennes, morceaux de fruits dans un yaourt, ...
- Mélange d’un gaz dans un liquide :
o Aérosol si le gaz est en grande quantité,
o Mousse si le gaz est en faible quantité
Cas d’un bioréacteur ou injection de CO2 dans une boisson.
- Mélange d’un liquide dans un autre liquide : cas de liquides miscibles (eau / sirop de sucre) ou non
miscibles (émulsions).
• La vitesse d’agitation
Une augmentation de la vitesse favorise généralement une homogénéisation plus efficace et rapide, mais peut
entraîner une augmentation de la température (effets défavorables) ou des forces de cisaillement trop
importantes pour les produits (rupture de liaisons covalentes = diminution de la masse molaire du polymère
entraînant une baisse de la viscosité).
Pour l’obtention de « Mélanges », l’idéal est que les poudres à mélanger aient des propriétés très voisines :
Remarque : si après cette étape, le mélange présente une bonne homogénéité, elle n’est pas aussi durable que
pour des liquides. Plus les constituants ont des propriétés différentes (ex : granulométrie, densité), plus le risque
de démélange est important. Les étapes ultérieures de manutention tel que les chutes dans une trémies ou les
vibrations lors du transport sont susceptibles de causer une diminution de l’homogénéité. Pour éviter ce risque,
il faut conditionner en doses unitaires dés le mélange fini : soit en sachets, gélules, comprimés, capsules…
Exemple d’appareil Figure 6 : cuve cylindrique munie d’un agitateur et réalisant deux fonctions :
- circulation de l’ensemble du fluide dans la cuve = macromélange,
- cisaillement par le mobile = mélange à l’échelle des particules = micromélange.
Le mobile d’agitation dans les IAA est une hélice marine à la place d’une hélice Rushton du bioréacteur afin de
favoriser le macromélange.
Les chicanes en périphéries de cuve limitent l’effet vortex mais sont sources de contamination pour des raisons
de nettoyage.
La cuve peut être thermostatée (chauffage ou refroidissement).
Autres paramètres à rendre en compte : aptitude à la vidange, aptitude au nettoyage et à la désinfection.
Lorsque deux liquides non miscibles sont en contact l’un de l’autre, « la tension interfaciale » qui règne entre
ces deux liquides tend à réduire leurs surfaces de contact. L’obtention d’une émulsion par agitation de ces deux
liquides n’est pas stable ; les deux liquides se séparent donc au repos. Pour conserver la dispersion dans son état
initial après mélange, il faut utiliser un ou plusieurs agents émulsifiants (ou émulsionnants) qui sont des
tensioactifs (cf annexe). Ils possédent la propriété de réduire considérablement la tension interfaciale,
permettant ainsi d’avantage de contact entre les deux liquides et augmentant donc la stabilité de l’émulsion.
Ainsi une émulsion stable comprend au minimum deux liquides non miscibles et un agent émulsifiant.
• Emulsions simples
C’est le cas le plus courant. Un liquide est divisé en gouttelettes dans un autre liquide non miscible.
La phase dispersée est encore appelée phase interne ou discontinue.
La phase dispersante est aussi appelée phase externe ou continue.
On distingue :
- Les émulsions dans lesquelles la phase dispersée est lipophile (L), huile par exemple, et la phase
dispersante hydrophile (H), eau par exemple. Ce sont des émulsions dites de type aqueux L/H (anciennement
H/E).
Les tensioactifs utilisés dans de telles émulsions sont dits de type hydrophile, ils présentent un « HLB »
relativement élevé (cf annexe).
- Les émulsions dans lesquelles la phase dispersée est hydrophile (H), et la phase dispersante
lipophile (L). Ce sont des émulsions dites de type huileux H/L (anciennement E/H).
Les tensioactifs utilisés dans de telles émulsions sont dits lipophiles, ils présentent un HLB faible (cf annexe).
Au sein des émulsions simples, la taille des gouttelettes est de 1 à 50µm. Plus les gouttelettes sont petites, plus
l’émulsion est stable.
• Emulsions multiples
Ce sont « des émulsions d’émulsion » soit H/L/H, soit L/H/L.
• Microémulsions
Les microémulsions sont comme leur nom l’indique des émulsions plus fines, les tailles des globules sont de 10
à 100nm. Les microémulsions sont beaucoup plus stables que les émulsions simples, leur aspect est plus
transparent.
Elles sont obtenues par mélange de deux liquides non miscibles, d’un tensioactif et d’un « cotensioactif »,
généralement un alcool à chaîne carbonée courte (de 5 à 8 C).
Plus les gouttelettes sont fines et de taille homogène, moins il y a de risque de rupture de l’émulsion.
Plus les conditions physicochimiques sont stables, moins il y a de risque de rupture de l’émulsion.
• Viscosité
Elle dépend bien évidemment de la viscosité des deux liquides en présence.
Quand la phase dispersante est en gros excès, la viscosité de l’émulsion se rapproche de la viscosité de cette
phase.
L’emploi d’épaississant augmente la viscosité de l’émulsion.
Plus une émulsion est homogénéisée, plus la viscosité augmente.
Les émulsions vont ainsi des consistances liquides (ex : « lotions », « huiles », « laits »…) à des consistances
plus épaisses (« crèmes », « pommades »….).
• Conductivité
Apparence macroscopique
Taille des globules
>5µm Emulsions grossières plus ou moins stables
1 à 5µm Emulsions moyennes laiteuses
0,1 à 1 µm Emulsions fines à reflets bleutés
<0,1µm Microémulsions translucides
Les émulsions sont préparées par mélange intime des deux phases dans lesquelles on a dissous au préalable les
autres constituants : principes actifs, émulsionnants, parfums, conservateurs…etc…
Mélangeurs classiques :
- Mélangeurs fixes verticaux à agitateurs à hélice, palette ou turbine (utilisés plutôt pour des
émulsions peu épaisses)
- Mélangeurs fixes horizontaux type pétrin (utilisés plutôt pour des émulsions épaisses).
Mélangeurs à ultrasons pour les émulsions fluides.
Mélangeur entrefer étroit figure 3 : plus efficace pour réduire la taille des gouttelettes. Le produit passe entre
deux couronnes crénelées l’une portée par le rotor l’autre par le stator. Le produit circule en continu et subit un
cisaillement intense. Les paramètres de réglage sont la profondeur et l’orientation des crénelures ; la vitesse du
rotor, la taille du rotor, la température, la mise sous vide et l’ajout progressif ou successif d’ingrédients ;
Mélangeur, homogénéisateur haute pression ou statique figure 4 : on force le passage du produit au travers
d’une valve d’ouverture réglable. Le produit se trouve soumis à un fort cisaillement.
L’ordre d’addition des phases peut varier ; dans certains cas, c’est la phase dispersée qui est ajoutée
progressivement sous agitation à la phase dispersante ; dans d’autre cas c’est l’inverse et il y a alors, à un
certain stade, inversion de phase. Parfois, l’émulsion se faisant très facilement, les deux phases peuvent être
introduites ensemble dans le mélangeur.
Un facteur très important de réussite de l’émulsion est la température : Les deux phases doivent être à la même
température au moment de leur introduction dans le mélangeur. Très souvent, le mélange se fait à une
température plus élevée que la température ordinaire (50 à 80 °C) car la dispersion se fait ainsi beaucoup
mieux. L’émulsion terminée, il faut maintenir l’agitation jusqu’au retour à la température ordinaire. En
bioindustries, des mélangeurs à double parois sont ainsi utilisés : circulation de fluide chaud pendant la
dispersion puis de fluide froid pour accélérer le refroidissement.
Parfois, la nécessité d’obtention d’une émulsion plus fine, homogène et stable requiert une étape
supplémentaire après mélange : le passage dans un homogénéisateur (cf figure 5).
Dans le cas des mélanges de poudres de couleurs différentes, un simple examen visuel donne une idée du degré
d’homogénéité.
Ainsi, lors de la mise au point d’une opération de mélange, il est courant d’utiliser un colorant témoin.
Le contrôle précis consiste à prélever des échantillons de même taille à différents niveaux du mélange, à
déterminer dans chaque prélèvement les proportions relatives d’un des composants (le moins abondant
généralement). L’analyse des résultats fait appel à une exploitation statistique (calcul de l’écart-type, du
coefficient de variation…)
Moyen d’investigation
- Texture, onctuosité, viscosité : rhéométrie, texturométrie, viscosimètre, évaluation sensorielle, pHmétrie
- Durée de stabilité : centrifugation, chauffage
• Contrôle de l’homogénéité
- Taille moyenne des gouttelettes et courbe de distribution des tailles : microscopie optique, granulométrie
laser, compteurs de cellules, cytométrie de flux
Pour des préparations pharmaceutiques injectables (ex : certains vaccins sont des émulsions), on a recours un
contrôle statistique plus rigoureux par dosage du principe actif sur un nombre important d’échantillons.
Il peut se faire par examen au microscope, après coloration des globules. A l’aide d’une échelle micrométrique,
on mesure le diamètre des globules et on trace une courbe de distribution en fonction de la taille. La
pharmacopée recommande d’utiliser un cytomètre et d’examiner au moins 300 globules.
Les mélangeurs type planétaire sont efficaces pour le mélange des poudres, ceux type pétrin pour le
mélange des pâtes ; les émulsions sont, elles, généralement réalisées avec des mélangeurs à bras,
l’efficacité du mélange pouvant être augmentée par la présence de chicanes dans la cuve.
Figure 1 : Schéma de principe de mélangeurs continus pour pulvérulent : (a) à deux hélices
coaxiales, l’hélice externe h2 étant à ruban (sans noyau) et rapide, (b) à tambour rotatif incliné.
Pour des produits de propriétés différentes, les mélangeurs à cuve mobile favorisent eux-mêmes
le « démélange » : La trajectoire des particules y est fonction de leur taille et de leur densité.
Définition : Les tensioactifs sont des molécules amphiphiles présentant une partie hydrophile et une partie
lipophile. En présence de deux phases liquides non miscibles, l’une aqueuse, l’autre huileuse, ils viennent se
placer à l’interface où ils s’orientent de telle sorte que la partie hydrophile est en contact avec l’eau et la partie
lipophile est en contact avec l’huile.
Classification chimique
On distingue les tensioactifs ioniques (anioniques, cationiques ou amphotères) et les tensioactifs non ioniques :
Certains tensioactifs sont naturels et d’autres synthétiques. La gamme de ceux-ci ne cessent de s'étendre.
Les tensioactifs ioniques sont souvent plus efficaces mais ils présentent de nombreux inconvénients :
- les anioniques n’agissent qu’en milieu alcalin.
- Les cationiques n’agissent qu’en milieu acide.
- Les anioniques et les cationiques sont incompatibles entre eux, car forment une macromolécule
insoluble dans l’eau et l’huile.
- Les savons alcalins sont sensibles aux sels dissous et en particulier aux sels de calcium des eaux
dures.
- Ils sont irritants pour la peau particulièrement les anioniques.
Les surfactifs peuvent avoir des propriétés annexes que l’on exploite. Par exemple, les surfactifs cationiques ont
des propriétés antiseptiques. Les surfactifsactifs non ioniques ont des propriétés épaississantes.
Définition : La balance hydrophile-lipophile d’un surfactif est une fonction directe de l’importance de la partie
hydrophile dans sa molécule. Elle est élevée lorsque la fraction hydrophile est prédominante. Elle est faible si la
molécule est plus lipophile qu’hydrophile.
Utilisation : La HLB est une échelle arbitraire comprise entre 0 et 20 : cette échelle s’applique aux non ioniques
et on admet que les produits dont la HLB va de 0 à 10-12 sont lipophiles alors que ceux de HLB variant de 10-
12 à 20 sont hydrophiles. Dans le cas des surfactants ioniques, on peut élargir la gamme jusqu’à 40 (ex : SDS =
Sodium Dodécyl-Sulfate).
Approximativement, les domaines d’utilisation selon le HLB sont les suivants :
HLB Utilisation
<3 Antimoussant
3à6 Emulsionnant H/L
7à9 Mouillant
8 à 18 Emulsionnant L/H
13 à 15 Détergent, moussant
15 à 18 Solubilisant
Figure 3 : Schéma de principe d’un moulin colloïdal. La Figure 4 : Schéma de principe d’un
largeur de l’entrefer est réglable par translation du stator (a) homogéneisateur haute pression,
statique, à valve ou clapet
Emulsions
multiples
Émulsion Émulsion
H/L/H L/H/L
Instabilité
des
émulsions
Exemples d’observation
avec le noir soudan
Document 2 :
Représentation
schématique d’un
broyeur