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Biomecanique Du Membre Superieur Cours Entier
Biomecanique Du Membre Superieur Cours Entier
I. Généralités anatomiques
1.1. Particularités du complexe de l’épaule
L’épaule est l’articulation proximale du membre supérieur. Elle est composée de 5 articulations :
- Sterno-claviculaire
- Acromio-claviculaire
- Scapulo-thoracique
- Scapulo-humérale
- Sub-deltoïdienne
C’est une région, qui au contraire de la hanche, est très exposée et superficielle, sujette à de nombreux
traumatismes ou pathologies dégénératives lorsque la mécanique s’enraye. Sa vocation fonctionnelle est la
mobilité et in fine la préhension. But d’orientation spatiale du bras, nécessitant une bonne stabilité du
complexe de l’épaule.
La clavicule : relais des muscles cervico-pectoro-brachiaux. C’est une véritable biellette Son extrémité
distale est taillée en forme de biseau, ce qui, avec l’acromion, empêche mécaniquement son abaissement.
Elle représente aussi l’un des 3 piliers osseux de l’épaule. Forme de S italique aplati, légèrement incliné
et non dans un plan strictement frontal.
La scapula : os plat qui épouse la cage thoracique. On peut l’assimiler à un os sésamoïde (inclu dans un
système musculo-tendineux), seulement reliée au reste du corps par l’intermédiaire de la clavicule. Mobilité
importante. Elle comporte 2 piliers osseux (zones de densifications osseuses répondant à une contrainte
mécanique plus importante) : le bord axillaire de la scapula ainsi que l’épine. La scapula forme un angle
de 45° avec le plan frontal et comporte 2 processus : coracoïde et acromion. Cet ensemble
acromion/processus coracoïde forme ainsi un néo-acétabulum, en analogie avec l’articulation de la hanche.
L’acromion : double rapport avec le tubercule majeur qu’il surplombe d’environ 9,5mm. Entre le bord du
tubercule majeur et le bord latéral de l’acromion : 15/21mm. Le muscle deltoïde va passer en réflexion au
niveau de cet acromion.
La coracoïde : placée en buttée antérieure, c’est une bite d’amarrage d’un système ligamentaire et
musculaire.
L’humérus : présente une tête volumineuse formant 1/3 de sphère. Col anatomique pratiquement inexistant, 2
tubercules : majeur et mineur.
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II. Articulation sterno-claviculaire
2.1. Rappels anatomiques
C’est l’articulation unissant l’extrémité médiale de la clavicule au manubrium sternal et au premier cartilage
costal. Articulation synoviale de type en selle, avec emboitement réciproque des surfaces.
Dans cette articulation, on retrouve un petit ménisque (fibrocartilage) interposé entre clavicule et autres
surfaces articulaires. Epais, plat et circulaire, ce ménisque s’attache sur la capsule articulaire, au-dessus de la
surface articulaire sternale et sur le 1er cartilage costal. Son rôle est d’amortir les pressions provenant du MS
par l’intermédiaire de la clavicule.
Les surfaces articulaires sont recouvertes de cartilage hyalin. L’incisure claviculaire située sur le bord
supérieur du manubrium est une selle concave dans le sens frontale. La surface articulaire sternale est située
sur la partie inféro-antérieure de la face médiale de l’extrémité proximale de la clavicule. Elle se prolonge
légèrement sur la face inférieure. C’est une selle concave dans le sens sagittal.
Moyens d’union :
- En avant : ligament sterno-claviculaire antérieur
- En arrière : ligament sterno-claviculaire postérieur
- En haut : ligament inter-claviculaire
- Extrinsèque : ligament costo-claviculaire
La capsule s’insère sur le pourtour immédiat de la surface cartilagineuse. Un peu lâche, elle autorise ainsi les
glissements et les pivotements de l’extrémité médiale de la clavicule. La synoviale est lâche et tapisse le fond
de la face profonde de la capsule.
Il s’agit d’une rotation frontale autour d’un axe antéropostérieur (sagittal) situé un peu à distance de
l’articulation, légèrement en-dehors et à hauteur du ligament costo-claviculaire.
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- Muscles moteurs de l’abaissement : faisceau antérieur du deltoïde, faisceau claviculaire du grand
pectoral et muscle sub-clavier.
C’est un mouvement angulaire autour d’un axe vertical situé à hauteur du ligament costo-claviculaire.
Position de l’axe : l’axe est vertical, légèrement oblique vers le bas, en dehors et en avant.
La rétropulsion porte l’extrémité latérale de la clavicule vers l’arrière. Amplitude : 10° ou 3cm.
Mouvement de débattement rotatoire antéropostérieur avec un axe longitudinal le long de la clavicule. Il est
légèrement oblique en-dedans, médialement et vers le bas.
- Limites du mouvement : absence de limites si ce n’est celle de la scapula sur le gril thoracique.
2.3. Stabilité
2.3.1. Stabilité passive
La stabilité passive est médiocre avec absence de congruence et de concordance du fait de l’interposition du
ménisque entre les 2 surfaces articulaires, ajoutant ce jeu rotatoire.
Présence d’un processus postéro-inférieur de l’extrémité médiale (heurtoir de Farabœuf) limite l’avancée
de celle-ci. Le recul est quant à lui empêché par la 1ère côte. Les ligaments sternoclaviculaires entourant cette
articulation sont faibles. Le ligament le plus puissant est le ligament costo-claviculaire, situé à distance de
l’articulation.
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2.3.2. Stabilité active
La stabilité active est quant à elle plutôt efficace, expliquant la rareté des luxations. Les muscles concernés
sont le sub-clavier qui renforce le ligament costo-claviculaire (rôle de ligament actif), ainsi que l’ensemble
des insertions musculaires chevauchant l’articulation : SCOM et grand pectoral sur ses insertions les plus
médiales.
C’est une articulation de souplesse devant absorber les contraintes et limiter les mouvements de la scapula.
Ainsi, la clavicule joue le rôle d’interface à l’image d’une barre de torsion entre le thorax et le membre
supérieur.
C’est une articulation de type arthrodie avec présence de mouvements de glissement de faible amplitude dans
les 3 plans de l’espace.
Les muscles moteurs le sont de manière indirecte. 3 mouvements au niveau de cette articulation :
- Ouverture/fermeture de l’angle frontal
- Ouverture/fermeture de l’angle horizontal
- Quelques mouvements rotatoires faibles
C’est une articulation taillée en biseau. La surface acromiale est orientée vers le haut, le dedans et l’avant. La
surface claviculaire est orientée vers le dehors, le bas et l’arrière (inversement conformée).
Moyens d’union
- Intrinsèques : disque articulaire et ligament acromio-claviculaire
- Extrinsèques : ligaments trapézoïde, conoïde (presque frontal), ligament coraco-acromial et le
ligament coraco-claviculaire.
Dans le plan frontal mouvement d’ouverture réalisé par le biais d’une abduction. Inversement pour le
mouvement de fermeture réalisé par une adduction (cf. « sonnette » sur le schéma) Axe horizontal au-dessus
de l’articulation.
Amplitude : 10°.
Muscle moteur : trapèze supérieur
Limites : ligament conoïde et trapézoïde.
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Dans le plan frontal, la fermeture ou mouvement d’adduction ferme l’angle scapulo-calviculaire, avec
bascule spinale de la scapula.
Amplitude : 10°.
Muscle moteur : muscles de la sonnette médiale de la scapula (rhomboïde et trapèze moyen)
Limites : tension de la capsule
Dans le plan horizontal, mouvement d’ouverture, avec ouverture de l’angle scapulo-claviculaire horizontal
(souvent réalisé au cours d’une rétropulsion de l’épaule). L’axe est vertical, passant par la zone d’insertion
des ligaments conoïde et trapézoïde.
Amplitude : 10-12°.
Muscles moteurs : trapèze moyen et rhomboïde.
Limites : tensions musculaires du dentelé antérieur et petit pectoral.
Dans le plan horizontal, mouvement de fermeture avec fermeture de l’angle scapulo-claviculaire horizontal
(réalisé lors des mouvements d’antépulsion de l’épaule).
Amplitude : 10-12°.
Muscles moteurs : grand pectoral indirectement, petit pectoral et dentelé antérieur.
Limites : trapèze moyen, rhomboïde et ligament trapézoïde.
Mouvement combinée à une bascule de la scapula, mouvement qui la porte en bas et en arrière (bascule
antérieure) ou en haut et en avant (bascule postérieure).
Muscles moteurs : grand pectoral (bascule antérieure) et trapèze inférieur + grand dorsale (bascule
postérieur).
3.3. Stabilité
Les contraintes sont orientées vers le haut. Formation de 3 angles mobiles et un 3 e fixe constituant une
pyramide dont l’articulation acromio-claviculaire en constitue le sommet. Ces 3 arrêtes se réunissant au
niveau de l’articulation constituent les 3 piliers osseux (clavicule, épine et bord axillaire de la scapula).
Les ligaments coraco-acromio-claviculaires constituent le 4e pilier fibreux dont le point d’ancrage est le
processus coracoïde. Ce dernier est le point de départ de plusieurs muscles : court biceps brachial, coraco-
brachial et petit pectoral. Il forme ainsi une clé de voute musculaire que l’on nomme plus généralement
étoile coracoïdienne.
Les stabilisateurs actifs de la clavicule représentent de véritables haubans latéraux, et sont formés par les
muscles trapèze supérieur, deltoïde, SCOM et grand pectoral.
L’abaissement de la clavicule est limité au niveau de cette articulation par le biseau de l’interligne acromio-
claviculaire. L’élévation excessive de la clavicule est quant à elle empêchée par des formations ligamentaires
inférieures, puissantes et extrinsèques à l’articulation : ligament trapézoïde, conoïde et coraco-claviculaire.
Ces ligaments sont toutefois légèrement éloignés de l’articulation pour contrecarrer les pertes de contact
articulaire.
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La stabilité sagittale est assurée par les épaississements capsulaires antérieurs et postérieurs.
L’ouverture de l’angle scapulo-claviculaire est empêchée par le ligament conoïde. Sa fermeture est
empêchée par le ligament trapézoïde.
L’espace de glissement est limité en avant par le grill costal et en arrière par la scapula. Un muscle vient
s’interposer entre les 2 : le dentelé antérieur. On a donc 2 espaces de glissement :
- Un espace entre les côtes et le dentelé antérieur : espace serrato-thoracique
- Un espace entre le dentelé antérieur et la scapula : espace serrato-scapulaire
Du tissu graisseux vient s’interposer entre les éléments limitant ces espaces.
En position de repos, la scapula est orientée de 30° par rapport au plan frontal. Elle n’est donc pas
strictement située dans un plan frontal. Essentiel pour la mécanique de l’articulation scapulo-humérale.
Moyens d’union : aucun moyen passif, uniquement des éléments actifs musculaires
- Homo-hyoïdien - Trapèze inférieur
- Trapèze supérieur - Grand dorsal
- Elévateur de la scapula - Trapèze inférieur
- Rhomboïde - Dentelé antérieur
- Trapèze moyen
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Abaissement : mouvement qui porte la scapula vers le bas. Amplitude : environ 3cm.
Remarque : mouvement couplé à un abaissement de l’articulation sterno-claviculaire.
- Muscles moteurs : dentelé antérieur, trapèze inférieur, grand dorsal, petit pectoral
- Limites : ligament inter-claviculaire, butée osseuse sur la première côte, tension des muscles
élévateurs de la clavicule, muscles antagonistes du mouvement.
4.2.2. Abduction/adduction
Mouvements s’effectuant dans un plan frontal. Le plan n’est toutefois pas strictement frontal, du fait de la
convexité du grill costal.
Abduction : mouvement écartant le bord spinal de la scapula du bord médian du corps. Amplitude : 10cm.
Remarque : mouvement couplé à une antépulsion au niveau de l’articulation sterno-claviculaire, ainsi
qu’une fermeture au niveau de l’articulation acromio-claviculaire.
- Muscles moteurs : petit et grand pectoral, dentelé antérieur.
- Limites : les rhomboïdes, trapèze moyen, ligament sterno-claviculaire postérieur et ligament
costo-claviculaire.
Adduction : mouvement qui rapproche le bord spinal de la scapula de l’axe médian du corps. Amplitude :
3cm. Remarque : mouvement couplé à une rétropulsion au niveau de l’articulation sterno-claviculaire.
- Muscles moteurs : muscles rhomboïdes, trapèze moyen et inférieur, grand dorsal et élévateur de
la scapula.
- Limites : ligament sterno-claviculaire antérieur, dentelé antérieur, grand pectoral
Egalement appelés mouvements de sonnette. L’axe présente une direction antéropostérieure et passe juste
en-dessous de l’épine de la scapula.
Sonnette axillaire ou latérale : mouvement portant l’apex de la scapula en-dehors. Amplitude : 45°.
Remarque : mouvement couplé avec une rotation postérieure au niveau de l’articulation sterno-claviculaire
et rotation axiale au niveau de l’articulation acromio-claviculaire.
- Muscles moteurs : dentelé antérieur et trapèze supérieur formant tous les deux un couple de
forces opposées.
- Limites : rhomboïdes
Sonnette spinale ou médiale : mouvement qui porte l’apex de la scapula vers l’axe médian. Amplitude : 20°
Remarque : mouvement couplé avec une rotation antérieur au niveau de l’articulation sterno-claviculaire et
rotation axiale au niveau de l’articulation acromio-claviculaire.
- Muscles moteurs : rhomboïdes, deltoïde postérieur et grand dorsal formant tous les trois un
couple de forces opposées.
- Limites : ensemble des muscles antagonistes (trapèze supérieur et dentelé antérieur).
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4.2.4. Pivotements
Pivotement antérieur : mouvement qui oriente la glène de la scapula en avant et en-dehors (se réalise au
travers d’un léger mouvement de rotation antérieure). Amplitude : 30°
Pivotement postérieur : mouvement qui oriente la glène vers l’arrière et le-dehors (se réalise au travers d’un
léger mouvement de rotation postérieur). Vient plaquer le bord médial de la scapula sur le gril costal.
Amplitude : 20°.
- Limites : contact du bord médial de la scapula avec les épineuses, ligament costo-claviculaire,
ligament sterno-claviculaire antérieur, tension des muscles antagonistes.
Bascule antérieure : mouvement qui porte la partie supérieure de la scapula vers l’avant. Amplitude : 17°.
Bascule postérieur : mouvement qui porte la pointe de la scapula vers l’avant. Amplitude : 12°.
4.3. Stabilité
Action conjointe stabilisatrice des muscles au niveau de l’espace de glissement. Ainsi, si on prend l’exemple
du muscle trapèze, on remarque que son faisceau supérieur fait de l’élévation, son faisceau moyen de
l’adduction et son faisceau inférieur de l’abaissement. Les rhomboïdes vont quant à eux être adducteurs,
réaliser la sonnette médiale, ainsi qu’une élévation.
→ L’action conjointe de ces 2 muscles donne une adduction.
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Le dentelé antérieur est abducteur, abaisseur et réalise une sonnette axillaire (externe). Ainsi, les
composantes d’élévation de l’élévateur de la scapula et la composante d’abaissement du dentelé antérieur
s’annulent. De même que les composantes de sonnette interne et externe.
Ainsi, on retrouve d’un côté le dentelé antérieur abducteur et de l’autre les autres muscles adducteurs. Dès
lors, la résultante des 2 s’annule.
La contraction du dentelé antérieur et des rhomboïdes forme une résultante plaquant la scapula contre le gril
costal, offrant alors une stabilité propice aux mouvements du membre supérieur.
La contraction du petit pectoral est responsable de la sonnette spinale (médiale). De plus, il abaisse le
moignon de l’épaule et est abducteur. Il est ainsi antagoniste du dentelé antérieur du fait des sonnettes,
permettant encore une fois de stabiliser la scapula. Au contraire, leurs forces s’ajoutent pour ce qui est de
l’abduction.
V. Articulation scapulo-humérale
5.1. Rappels anatomiques
Elle représente l’articulation d’orientation du membre supérieur et doit permettre à la main de parcourir le
plus grand espace possible : c’est l’articulation la plus mobile du corps.
C’est une articulation de type sphéroïde (énarthrose) avec 3 ddl : flexion/extension, abduction/adduction et
rotations. La tête humérale représente 1/3 de sphère convexe tandis que la cavité glénoïde est très légèrement
concave. Cette dis-congruence est atténuée par la présence d’un fibrocartilage (labrum ou bourrelet
glénoïdien). Malgré la présence de ce labrum, l’articulation demeure très mobile.
La tête est orientée en haut, en dedans et forme un axe du col anatomique de 45°. Le col, quant à lui,
regarde en arrière et forme un axe de 20° par rapport au plan frontal.
Le grand axe de la cavité glénoïde regarde en avant, en haut et en-dehors. La capsule est très lâche et
présente de nombreux replis à sa face inférieure, témoignant d’un important besoin de mobilité de la tête
humérale.
Ligaments en présence :
- Ligament coraco-huméral : formé de 2 faisceaux se terminant sur le tubercule majeur et mineur.
Formation d’un V dans lequel coulisse le tendon du long biceps.
- Ligament gléno-huméral : il forme un Z, composé de 3 faisceaux (supérieur, moyen et inférieur)
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o Supérieur : terminaison sur le tubercule majeur
o Moyen : élargit en éventail, oblique en-dehors et en bas, se termine sur le bord médial du
tubercule mineur.
o Inférieur : dirigé horizontalement en-dehors, se termine sur la partie antéro-inférieure du col
chirurgical.
- Ligament coraco-glénoïdien : tendu du bord latéral de la coracoïde jusqu’à la capsule articulation.
Eléments actifs : ensemble des muscles disposés autour de la tête et qui forment un manchon actif, venant
coiffer la tête humérale et formant les muscles de la coiffe.
- Petit rond
- Supra et infra épineux
- Chef long du biceps brachial
- Sub-scapulaire
Flexion : mouvement qui élève le bas vers l’avant et le haut. On la nomme également « antépulsion ». L’axe
est horizontal (ou frontal). Amplitude : 60-90° (mouvement uniquement dans la scapulo-humérale).
- Limites :
o Passives : ligament coraco-huméral (faisceau s’insérant sur le tubercule majeur), partie
postérieure de la capsule.
o Actives : grand rond, petit rond et infra-épineux.
Extension (ou rétropulsion) : mouvement qui porte le bras en arrière et vers le haut. Axe identique à celui de
la flexion. Amplitude : 20-25°.
- Muscles moteurs : grand rond, petit rond, infra-épineux, faisceau postérieur du deltoïde, grand
dorsal, chef long du triceps brachial.
- Limites
o Passives : ligament coraco-huméral (faisceau s’insérant sur le tubercule mineur), partie
antérieure de la capsule.
o Actives : muscles antagonistes.
5.2.2. Abduction/adduction
Abduction : mouvement qui écarte le bras de l’axe médian du corps. Axe antéropostérieur. Au cours du
mouvement, l’axe de l’abduction est soumis à variation. Le CIR se déplace ainsi vers le haut. En effet, au
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cours du mouvement, on assiste à un glissement vers le bas de la tête humérale sans la cavité glénoïdale afin
de dégager l’espace sous-acromial et éviter le pincement du supra-épineux passant à cet endroit là
(pincement = tendinite). Ce glissement se manifeste aux alentours de 50°. Amplitude : 90° (avant que la
scapula ne suive le mouvement).
- Limites :
o Passives : ligament gléno-huméral (faisceau moyen et inférieur), capsule inférieure
o Actives : muscles antagonistes (grand rond, grand pectoral, grand dorsal, sub-
scapulaire)
Adduction : mouvement qui rapproche le bras de l’axe médian du corps. Axe identique à celui de
l’abduction. Amplitude : 0°. Toutefois, combinée à une flexion, l’adduction horizontale est de 40°.
Combinée à une extension, l’abduction horizontale est de 20°.
- Muscles moteurs : petit rond, grand rond, grand pectoral, grand dorsal, subscapulaire.
5.2.3. Rotations
Rotation latérale : mouvement qui porte la face antérieure du bras vers le dehors. Axe vertical. Amplitude :
60-80°.
Rotation médiale : mouvement qui porte la face antérieure du bras médialement (vers le dedans). Amplitude :
entre 95-110°.
- Muscles moteurs : grand pectoral, grand rond, grand dorsal, faisceau antérieur du deltoïde,
sub-scapulaire.
- Limites :
o Passive : capsule postérieure
o Actif : infra-épineux, petit rond, faisceau postérieur du deltoïde.
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5.3. Comportement cinésiologique analytique
D’un point de vue anatomique, le supra-épineux passe juste en-dessous de l’acromion. Cette coulisse du
supra-épineux fait communiquer la région supra-épineuse et la fosse subdeltoïdienne. Cet ensemble
acromion/coracoïde ainsi que le ligament coraco-acromial forme la voute coraco-acromiale.
4 muscles pour l’abduction : deltoïde, supra-épineux, trapèze supérieur (indirectement), dentelé antérieur
(indirectement).
Lors de l’abduction, le deltoïde va appliquer une force sur la tête de l’humérus. Cette force est décomposée
en 2 : une force orientée en direction de la glène et une force plus puissante, tendant à luxer la tête
humérale vers le haut. Au cours du mouvement, cette tendance à la subluxation vers le haut persiste.
D’autres muscles viennent alors empêcher la tête humérale de se luxer en venant la tracter vers le bas. Ce
sont des muscles de la coiffe (infra-épineux, petit rond, subscapulaire) : permettent un recentrage actif de la
tête humérale sur la glène (recentrage ayant lieu au cours du mouvement). Ce mouvement d’élévation par
le deltoïde et d’abaissement par les muscles de la coiffe forme un couple de forces.
D’autre part à un certain degré d’amplitude, le deltoïde vient appuyer sur le tubercule majeur, générant
une force de plaquage tendant également à abaisser la tête humérale.
Le supra-épineux intervient dans le mouvement par une action essentiellement coaptatrice, son insertion se
trouvant au-dessus de la glène, sur le sommet du tubercule majeur. Il génère ainsi cette abduction mais
possède également une action de coapatation orientée vers le centre de l’articulation.
Le glissement vers le bas induit par les muscles abaisseurs va faire que le CIR se déplace vers le haut.
En fin d’élévation (abduction physiologique), le faisceau costo-claviculaire devient abducteur car il passe
au-dessus du CIR. Plus l’élévation est marquée et plus le muscle tend à exercer une force orientée vers le
bas pour venir coapter l’articulation. Une même analyse peut être portée au niveau deltoïde.
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Le grand rond et le grand dorsal sont extenseurs, adducteur et rotateurs médiaux. Ils vont donc limiter la
flexion.
Le petit rond est rotateur latéral et accessoirement extenseur et adducteur. En fin d’abduction, le petit rond
devient abducteur, sur le même principe que le grand pectoral.
L’infra-épineux est rotateur latéral, accessoirement extenseur et adducteur, et devient abducteur en fin
d’abduction.
Le sub-scapulaire est adducteur et rotateur médial. Il exerce, au cours de l’abduction, une action
d’abaissement, en tirant le tubercule mineur vers le bas. Remarque : l’action d’abaissement des muscles
cités est une action en dynamique excentrique.
Lors de la contraction, l’action du chef court va être orientée vers le haut, provoquant ainsi une coaptation et
une ascension de la tête humérale. Le chef long va quant à lui avoir une action opposée, et tempère la
traction élévatrice du court biceps.
→ L’action des 2 chefs réunis est ainsi une action stabilisatrice de la tête humérale.
A noter que le tendon du long biceps se déplace sous le ligament coraco-acromiale, un déplacement permis
par l’existence d’une bourse synoviale (cf. schéma de droite, page 46). Ce tendon, en pathologie, est très
douloureux et bien souvent en jeu lors des tendinites d’épaule.
Rythme scapulo-huméral
L’abduction est d’environ 90° au niveau de l’articulation scapulo-humérale seule. Or, il se trouve que
fonctionnellement, l’amplitude est plus grande (jusqu’à 180°), expliquée par un couplage des articulations de
l’épaule. Le rythme scapulo-huméral désigne ainsi cette chronologie de mise en jeu des articulations :
- Au démarrage de l’abduction, il existe souvent une sonnette médiale de la scapula dans une fonction
de stabilité. Pour que le mouvement soit de qualité, le rachis doit être dans un état « contracté ».
C’est par la mise en jeu de ces muscles contrôlant la sonnette médiale que l’on peut ainsi venir fixer
le départ du mouvement. On appelle cela les ajustements posturo-anticipateurs.
- Dans un second temps, les muscles abducteurs lancent la synergie abduction/sonnette latérale
- En fin de mouvement, intervention du rachis venant se placer en inclinaison controlatérale.
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Biomécanique de l’abduction de la scapulo-humérale
L’écartement du bras fait rouler la tête vers le bas avec la mise en action des muscles abaisseurs. Pour
conserver le bon centrage de la tête, le supra-épineux tire le tubercule majeur vers le bas et le dedans,
provoquant ainsi un mouvement de glissement vers le bas afin d’assurer un centrage actif de la tête
humérale. C’est une abduction centrée (avec un déplacement vers le haut du CIR).
A 40°, le tubercule majeur affleure le ligament coraco-acromial. Il s’engage en-dessous pour venir finir son
contact au niveau du pôle supérieur de la glène.
Pour l’extension :
20-35° dans la scapulo-humérale
Dans la scapulo-thoracique, 10-15°
Les derniers degrés sont atteints au niveau du rachis
Paradoxe de Codman : ce paradoxe évoque le fait que tout mouvement effectué dans 2 plans verticaux de
l’espace s’accompagne d’une rotation automatique dans le 3e plan. De fait, passer du plan sagittal au plan
frontal impose de parcourir une certaine distance dans le plan horizontal. Cela signifie qu’une flexion suivie
d’une abduction associe automatiquement une rotation latérale. Le mouvement inverse (abduction puis
flexion) associe une rotation médiale (faire une recherche internet pour mieux comprendre).
La circumduction est une association de mouvements analytiques déterminés par un cône de révolution
irrégulier (différent d’un cercle parfait). La circumduction de l’épaule est plus importante que celle de la
hanche en termes d’amplitude. Elle s’opère à partir d’un cône à sommet scapulaire, mobile, permettant à la
fois d’augmenter l’espace de capture et de l’orienter dès le début du mouvement. L’étendue de cet espace est
si vaste qu’elle dépasse celle du champ visuel, et passe par les 3 plans de l’espace.
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5.6. Stabilité
Sur le plan statique, la conformation anatomique permet une grande mobilité. Toutefois, cette grande
mobilité explique aussi la fragilité du maintien. C’est de fait une articulation très touchée par les luxations.
Elle est comparée à une balle dans une soucoupe, illustrant les notions de dis-congruence et de dis-
concordance, au contraire de l’articulation coxo-fémorale.
Le vide intra-articulaire, véritable dépression, assure quant à lui le contact des cartilages, permettant
de contrecarrer l’appendement du bras.
Le labrum contribue à la stabilité de la tête humérale. Son ablation réduit de 20% la résistance aux
forces de translation (antéropostérieures ou postéro-inférieures).
Les ligaments
o Les ligaments antérieurs limitent le risque de luxation antérieure. Celle-ci est toutefois
possible du fait de l’existence d’un point faible, présent entre le faisceau moyen et le
faisceau inférieur du ligament gléno-huméral. Lors d’une luxation de la tête vers l’avant, le
labrum est bien souvent touché, de même que le ligament gléno-huméral est distendu.
o La stabilité verticale est assurée par les 2 faisceaux du ligament coraco-huméral.
o La stabilité postérieure est assurée quant à elle par la capsule postérieure mais également
par le fait de l’orientation de la glène scapulaire (30° dans le plan frontal), qui offre une
butée au mouvement de recul de la tête humérale.
La stabilité assurée par l’englobement des tendons de la coiffe venant plaquer la tête contre la glène, quelle
que soit sa position, ce qui lui assure une stabilité adaptée, quel que soit le mouvement.
La stabilité verticale est assurée par le supra-épineux ainsi que le chef long du biceps. D’un point de
vue synergique, le long triceps brachial s’insérant sur le tubercule infra-glénoïdien, il va enserrer la
tête humérale avec le chef long du biceps, pour assurer cette stabilité verticale.
La stabilité rotatoire est assurée par le couple subscapulaire, petit rond et infra-épineux, lesquels
agissent alors de manière synergique.
La stabilité antérieure est quant à elle assurée par le subscapulaire, véritable ligament actif venant
croiser et plaquer la tête fémorale par l’avant.
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La stabilité en coaptation est assurée par la coiffe dans son ensemble, le long biceps (appartenant
également aux muscles de la coiffe).
o A 90° d’abduction, le biceps possède par ailleurs un effet coaptateur maximal, ainsi que les
autres muscles de la coiffe.
o Lorsque l’abduction approche 90°, le long triceps, associé au long biceps, stabilise le labrum
et renforce mécaniquement le plaquage de la tête sur la glène.
o Le deltoïde contribue à la coaptation en abduction (abaissement du tubercule majeur à 60-
90° d’abduction).
Sur le plan dynamique, l’ensemble de ces muscles se règlent de manière synergique pour assurer la stabilité
de la tête humérale sur la glène, et ce quel que soit le mouvement effectué.
Intervalle des rotateurs : petite zone anatomique dont la stabilité n’est pas assurée par les muscles de la
coiffe. Zone de fragilité mécanique. Situé entre la partie supérieure du subscapulaire et la partie antérieur du
supra-épineux. (+ continuum entre l’insertion du subscapulaire et le ligament transverse).
5.7. Contraintes
5.7.1. Contraintes statiques
Le membre supérieur travail à la suspension et non à la compression comme peut l’être le membre inférieur.
Ce n’est pas le poids du corps qui entre en jeu, mais bien le poids du membre.
En suspension, en l’absence de charge (ou charge légère) est assurée par le vide intra-articulaire.
En revanche, lorsque la charge augmente, la tendance est à diminuer le bras de levier de la charge, ce
qui a pour effet de mettre la scapula en légère sonnette latérale, permettant de surélever légèrement le
moignon de l’épaule afin de mettre la tête humérale en appui sur le bord inférieur de la glène.
Remarque : si on se place sur le bord inférieur de la glène, on se place alors en appui sur le bord
latéral de la scapula, formant un des 3 piliers osseux. Cet appui confère ainsi une très grande
stabilité à l’articulation en charge.
Ces contraintes s’exercent sous forme de pressions associées à des frottements. Ces frottements sont
transformés en glissement grâce aux structures anti-frottements que sont les bourses synoviales.
Au niveau de l’articulation, on assiste non pas seulement à des contacts cartilagineux, mais à des
contraintes transitant par des éléments tampons mobiles que sont ces bourses. Ces interfaces de
glissement seront ainsi sujettes à inflammations et usures.
Ainsi, la plupart des pathologies de cette articulation suspensive sont davantage d’ordre tendineuse, au
contraire de la hanche en compression davantage touchée par des pathologies arthrosiques.
16
Chapitre 2 – Biomécanique du coude
I. Généralités
Le coude est l’articulation intermédiaire du MS. Il s’étend de l’épiphyse inférieure de l’humérus aux
épiphyses supérieures des 2 os de l’avant bras (radius et ulna).
Le coude permet ainsi le rapprochement ou l’éloignement de la main par rapport au corps. Cette articulation
participe également aux mouvements de rotation de l’avant (pronation/supination). C’est le mouvement de
l’avant bras qui optimise le placement de la main dans l’espace.
Le coude s’associe à l’épaule pour élaborer des gestes de force, et à la main pour développer des gestes de
finesse.
L’os est sous-cutané en 3 endroits, avec la présence de paquets vasculo-nerveux dans les zones protégées. Il
possède une légère angulation frontale en position de rectitude : valgus du coude.
L’humérus
Sa surface articulaire est située à l’extrémité inférieure et est divisée en 3 parties : la trochlée, le capitulum et
la zone capitulo-trochléaire. L’extrémité est déjetée en avant de 30-40°, ce qui améliore les possibilités du
secteur de flexion.
- La trochlée est située à la partie médiale du segment articulaire et est enroulée d’avant en arrière
autour du bord inférieur de l’humérus. C’est une ginglyme. Elle a la forme d’une poulie pleine à
grand axe transversal, qui est légèrement oblique en-dedans et en bas. Elle présente une gorge et 2
joues : la gorge est verticale à sa partie antérieure et oblique en haut et en-dedans sur la partie
postérieure. Le versant médial est plus large que le versant latéral, ainsi que plus saillant. Elle répond
à l’incisure trochléaire de l’ulna. Elle est surmontée en arrière par la fosse olécrânienne et la fosse
coronoïdienne en avant.
- Le capitulum est situé à la partie latérale du segment articulaire et n’est présent qu’aux parties
antérieure et inférieure de l’os. Il répond à la fovéa de la tête radiale. C’est une articulation de type
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sphéroïde. Il possède la forme d’une demi-sphère légèrement aplatie transversalement qui regarde en
bas et nettement en avant. Il est encrouté de cartilage hyalin.
- La zone capitulo-trochléaire est une mince bande osseuse recouverte de cartilage hyalin qui assure
la continuité entre les surfaces précédentes. Elle répond au biseau de la tête radiale, et s’articule
avec le rebord médial de la fossette articulaire radiale.
L’ulna
Au sein d’une même capsule articulaire, 2 articulations entrent en jeu :
- L’incisure trochélaire située à la partie antéro-supérieure de l’os. Elle est formée par la face
supérieure du coronoïde ainsi que la face antérieure de l’olécrâne. Elle répond à la trochlée
humérale. C’est une articulation de type ginglyme. C’est une poulie creuse à grand axe transversal,
présentant une crête sagittale et 2 joues latérales de part et d’autre. La joue médiale est plus large que
la joue latérale (cf remarque faite pour la trochlée). Encroûtée de cartilage hyalin, elle regarde en
avant et en haut. Arc de cercle de 180°. L’olécrâne offre un bras de levier pour le tendon du
triceps brachial.
- L’incisure radiale située à la face latérale du coronoïde, elle répond au pourtour de la tête radiale.
Articulation de type trochoïde. Ses bords antérieur et postérieur donnent insertion au ligament
annulaire. Son bord inférieur donne quant à lui insertion au ligament carré. Elle est concave
sagittalement et présente un arc de cercle de 60°. Elle est concordante avec la tête radiale.
- La fovéa ou la fossette articulaire radiale, située à la face supérieure de la tête, elle répond au
capitulum. De type sphéroïde et non congruente. C’est une dépression ovalaire qui regarde vers le
haut et qui est encroutée de cartilage hyalin. Sa limite antéro-médiale est légèrement biseautée, et
répond à la zone capitulo-trochléaire de l’humérus. La fovéa est concave et forme un arc de cercle de
30-40°.
- Le pourtour de la tête radiale est une bande osseuse qui s’étend tout autour de la fovéa. Cette zone
répond à l’incisure radiale de l’ulna ainsi qu’au ligament annulaire.
Le ligament annulaire est un fibrocartilage cravatant la tête radiale et contribuant à former une trochoïde
congruente. Il s’insère de part et d’autre de l’incisure radiale de l’ulna. On lui décrit un plan superficiel
ligamentaire et un plan profond articulaire, encrouté de cartilage hyalin.
La capsule :
- Sur l’humérus, elle longe les surfaces articulaires sauf en avant, où elle va englober la fosse
coronoïdienne, et en arrière, où elle englobe la fosse olécrânienne.
- Sur l’ulna, elle longe le pourtour des 2 incisures réunies.
- Sur le radius, elle s’insère à distance de la tête, au niveau de la partie moyenne du col.
- Sur le ligament annulaire, elle adhère à sa surface périphérique (ligament intra-capsulaire).
18
Elle est unique pour les 3 interlignes articulaires. Elle est lâche sagittalement, présentant des replis
nécessaires aux mouvements de flexion/extension. Elle est par contre tendue sur les côtés (car faible
mobilité). Elle présente un repli annulaire de part et d’autre de la tête radiale.
Les ligaments sont quant à eux présents sous la forme de 3 systèmes : collatéral, annulaire et annexe.
Le système collatéral :
- Ligament huméro-ulnaire médial : le plus puissant, il protège l’articulation du coude des
contraintes en valgus. Il comporte 4 faisceaux.
- Ligament huméro-radial latéral : il protège de l’angulation en varus et comporte 3 faisceaux.
Le système annulaire : formé par un fibrocartilage ulno-ulnaire ou ligament annulaire. Il entoura la tête
radiale et est rétrécie à sa partie inférieure, empêchant la subluxation inférieure de la tête radiale. Il forme un
maintien puissant mais souple.
Le système annexe : formé par le ligament carré tendu du col du radius au bord inférieur de l’incisure
radiale de l’ulna.
2.3. Myologie
On différencie 3 groupes :
- Les muscles longs du bras
- Les muscles longs de l’avant bras
- Les muscles courts du coude
Le brachial : il prend son origine sur les faces antérieure, médiale et latérale de la moitié inférieur de
l’humérus. Il se termine par un tendon puissant, sur le processus coronoïde de la face antérieure de l’ulna. Il
présente une expansion sur le fascia anté-brachial superficiel latéral. C’est un muscle profond dont la
principale fonction est d’être un fléchisseur du coude.
Le biceps brachial : le chef long prend son insertion sur le tubercule supra-glénoïdien et le labrum. Le chef
court est quant à lui issu du processus coracoïde. Il se termine sur la tubérosité radiale du radius. Il présente
une expansion fibreuse sur le fascia anté-brachial superficiel médial. Il est fléchisseur du coude et supinateur.
Le triceps brachial : volumineux, il présente 3 chefs musculaires. Le chef long prend son insertion sur le
tubercule infra-glénoïdien et le labrum. Le vaste latéral est issu de la partie supérieure du bord postéro-latéral
de l’humérus. Le vaste médial provient du bord postéro-médial de l’humérus. Le tendon terminal s’insère sur
la partie supérieure de la face postérieure de l’olécrâne. Il est extenseur du coude.
Le brachio-radial : il prend son origine sur le bord latéral du tiers inférieur de l’humérus et se termine sur la
face latérale de l’extrémité distale du radius. Il est fléchisseur du coude et ramène l’avant bras en position de
prono-supination intermédiaire.
L
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es muscles épicondyliens latéraux : muscles tous issus de l’épicondyle latéral.
- L’extenseur des doigts : se termine sur P2 et P3 des doigts.
- L’extenseur de l’index : se termine sur un tendon commun avec celui de l’extenseur des doigts
- L’extenseur ulnaire du carpe : s’insère sur la base du 5e métacarpien
- Le long extenseur radial du carpe : s’insère sur la face postérieure de la base du 2e méta
- Le court extenseur radial du carpe : s’insère sur la face postérieure de la base 3e méta
- Le muscle ancôné : prend son origine au niveau du condyle latéral de l’humérus, au-dessus du
tendon commun des épicondyliens latéraux. Il se termine sur le quart supérieur de la face latérale de
l’ulna, en débordant sur l’olécrâne. Il est extenseur du coude et stabilisateur latéral.
- Le muscle supinateur : il possède un chef superficiel et un chef profond. Le chef superficiel part de
l’épicondyle latérale et du ligament collatéral radial, en prenant également une partie de son origine
sur l’ulna. Il se termine sur la partie supérieure et antérieure du radius. Le chef profond est issu du
bord antérieur de la partie supérieure de l’ulna pour se terminer sur la partie supérieure et latérale du
radius. Il est supinateur.
La flexion est le mouvement dans lequel la face antérieure de l’avant-bras se rapproche de celle du bras.
Le mouvement se déroule dans un plan sagittal, légèrement oblique en raison du valgus physiologique du
coude (notamment au début du mouvement). L’axe est horizontal. Toutefois, par rapport à l’orientation de la
trochlée, il est légèrement oblique en-dedans et en bas.
La flexion s’accompagne d’une légère ascension de la tête radiale. On va dissocier les amplitudes actives aux
amplitudes passives :
- Amplitude passive : 160°
- Amplitude active : 140°
20
- Muscles moteurs :
o Biceps brachial. Son action maximale se situe à 90° de flexion lorsqu’elle est associée à une
supination. Il permet dans cette situation là les actions de force et de vitesse. Au début de la
flexion, il possède une composante de stabilisation de l’articulation (avec tendance à la
subluxation vers le haut).. Au cours du mouvement, il est ensuite doté d’une composante
dynamique
o Le brachial : il est fléchisseur radial du coude quelque soit la position de l’avant bras. Il
interviendra dans les situations de vitesse et de résistance. Il est stabilisateur de l’articulation
au début du mouvement (coaptateur car tire l’ulna vers le haut), et possède une composante
dynamique au cours du mouvement.
o Le brachio-radial : il participe à la flexion. Son action est plus efficace en chaine cinétique
fermée (lorsque le mouvement du bras se fait sur l’avant bras). En CCO, il est fléchisseur du
coude. Il est également plus puissant lorsque l’avant bras est en pronation, par rapport à la
position de supination (car plus près du plan du mouvement en pronation). Son rôle statique
est la stabilisation du coude. Il va s’opposer à la composante luxante de la tête radiale
par le biceps brachial.
- Muscles moteurs associés
o Le rond pronateur : il a un faible bras de levier et intervient davantage dans les
mouvements de finesse.
o Le FRC : en CCO, il va assurer la stabilisation médiale du coude et limite le valgus.
- Limites : rencontre des masses charnues (galbe du bras et de l’avant bras), butée osseuse du
processus coronoïde dans la fosse coronoïdienne, tensions capsulo-ligamentaires (capsule
postérieure et faisceaux postérieurs des ligaments collatéraux), tension passive du triceps
brachial.
3.1.2. L’extension
L’extension est le mouvement dans lequel l’avant bras vient se placer en rectitude dans le prolongement du
bras. Mouvement qui porte l’avant-bras vers l’arrière.
Le plan et l’axe sont identiques à ceux décrits pour la flexion. L’amplitude est normalement nulle (0°), bien
qu’il arrive de trouver des récurvatum de 5-10°. Le mouvement d’extension correspond ainsi à une extension
relative.
- Muscles moteurs :
o Le triceps brachial
Le long triceps dans l’extension complète possède une composante de subluxation de
l’olécrâne. Dans une légère flexion (20-30°), sa composante d’extension est maximale
(efficacité la plus grande) du fait de l’existence d’une composante centripète contribuant à la
coaptation de l’olécrâne. Ainsi, plus la flexion augmente, plus la composante centripète est
21
importante, au détriment de la composante tangentielle. (illustration page 17). Une
coaptation maitrisée par les muscles fléchisseurs ainsi que la congruence articulaire.
Les chefs médial et latéral du triceps ont quant à eux une action constante. Ce sont eux qui
développent le plus de force (car déperdition des forces du long triceps de par sa composante
bi-articulaire).
o L’ancôné : il est régulateur du mouvement et en assure également la stabilisation. Il est en
outre verrouilleur en rectitude.
- Muscles extenseurs accessoires : épicondyliens latéraux car croisent l’articulation sur leur trajet
Au niveau huméro-ulnaire, la congruence articulaire et la tension des ligaments collatéraux sont de très
bonne qualité (ligaments très puissants). Cela interdit de s’écarter activement des mouvements de
flexion/extension. Absence de mobilité latérale du fait de cette stabilité et de cette congruence.
Au niveau huméro-radial, lorsque le bras est ballant (détendu), le système musculaire est relâché et l’action
coaptatrice du biceps brachial et du brachial est alors absente. Ceci autorise un petit mouvement de latéralité.
Au niveau radio-ulnaire supérieure, absence de mobilité dans le plan frontal du faible de la bonne
congruence et concordance de la tête radiale sur l’incisure radiale, liée à la présence du ligament annulaire.
Il correspond aux exercices en appui en chaine cinétique fermée, appelant à un verrouillage actif du coude
par un effet de co-contraction des muscles péri-articulaires.
Il participe aux grands mouvements d’ensemble du membre supérieur. Ces gestes de « coude de vitesse »
placent le coude sous la prédominance fonctionnelle de l’épaule. Les muscles sollicités sont situés du même
côté que le centre de rotation, avec une organisation fonctionnelle de type chaine série.
V. La stabilité
5.1. Stabilité passive
5.1.1. Au niveau huméro-ulnaire
La congruence et la concordance de la ginglyme sont parfaites : la stabilité est donc bonne dans les 3 plans
de l’espace.
- Dans le plan sagittal, cette stabilité est assurée par l’enserrement de la trochlée humérale par
l’incisure trochélaire de l’ulna.
- Dans le plan frontal, la disposition des joues de la trochlée autorise peu de mobilité latérale.
- Dans le plan horizontal, la disposition des joues de la trochlée empêche également toute rotation à ce
niveau.
Les insuffisances osseuses de stabilité, infimes, sont palliées par un système capsulo-ligamentaire,
notamment au niveau frontal, où l’absence de mouvements d’abduction/adduction peut représenter un danger
pour cette stabilité. Les éléments forts de cette stabilités sont de fait latéraux (ligaments collatéraux ulnaire et
radial).
- Le ligament collatéral ulnaire est plus puissant, du fait de l’existence d’un valgus physiologique du
coude.
- Le fléchisseur superficiel des doigts joue en outre un rôle de ligament actif, venant suppléer le rôle
du ligament collatéral ulnaire.
A ce niveau, le contact n’est pas constant. Cet interligne n’est pas stable sur le plan osseux du fait de
l’absence de congruence.
- Sagittalement, la tête radiale est relativement libre, avec une absence de stabilité osseuse. Dans plan
sagittal, il n’existe pas de ligaments pour stabiliser l’articulation.
- Frontalement, le contact osseux entre l’humérus et le radius n’est pas non plus parfait, avec
existence d’une relative discongruence. Le radius est quant à lui stabilisé par l’ulna, du fait de la
présence du ligament annulaire qui l’enserre et le retient. D’autre part, dans ce plan frontal, le
ligament collatéral radial vient ajouter de la stabilité sur les mouvements latéraux.
- Transversalement, le problème ne se pose par car une importante mobilité au service de la prono-
supination est nécessaire.
23
5.2. Stabilité active
5.2.1. Au niveau huméro-ulnaire
Les gros tendons du brachial en avant et du triceps en arrière réalisent une protection importante.
Cependant, chaque tendon peut également avoir une action subluxante : le brachial en avant et le triceps en
arrière. Ces composantes de subluxation sont toutefois systématiquement compensées par leur antagoniste.
On assiste ainsi bien souvent à une action concentrique de l’un couplée à une action excentrique de l’autre.
Le geste sportif représente par exemple un ajustement de ces actions concentriques et excentriques
(affinement des co-contractions avec l’entrainement).
Le compartiment est peu stable, du fait de l’existence d’une composante de subluxation vers le haut du
biceps brachial. C’est à deux petits muscles courts que revient le rôle d’assurer la stabilité et la protection
active :
- L’ancôné : vient contrecarrer le mouvement de subluxation antérieure sur un mode excentrique
- Le supinateur : idem que l’ancôné.
L’orientation de ces muscles est oblique en-dehors, explique l’existence d’une composante vectorielle
participant également à la stabilisation au niveau radio-ulnaire supérieure. Ces 2 muscles participent ainsi
conjointement à la stabilité active de l’articulation huméro-radiale et radio-ulnaire supérieure.
Ajouté une protection complémentaire des muscles latéraux que sont le brachio-radial, le LERC et
l’ensemble des épicondyliens latéraux.
La cohésion des 2 os est assurée par l’ancôné et le supinateur, ainsi que d’autres muscles tels que :
- Le fléchisseur superficiel des doigts,
- Le rond pronateur en avant,
- Le long abducteur du pouce en arrière
- Le court extenseur du pouce en arrière.
VI. Contraintes
6.1. Contraintes statiques
Existence de contraintes en traction, correspondant à la suspension. Il s’agit le plus souvent d’un port de
charge. Les contractions musculaires doivent être équilibrées, avec F = P, P étant la pesanteur (poids) et F
l’addition des forces musculaires.
Les contraintes de compression : la pression est transmise par l’appui des mains. Si cette situation se répète,
soit par son intensité, soit par sa durée (exemple d’un patient marchant avec une canne), ceci peut devenir
contraignant pour l’articulation. Les pressions sont surtout le fait des contractions musculaires. A noter que
la membrane interosseuse entre les 2 os permet, en partie l’absorption de ces pressions (assure
l’amortissement axial).
Les contraintes de torsion sont dangereuses pour l’humérus, du fait de l’absence d’adaptation en prono-
supination telle existante au niveau de l’avant bras. C’est pourquoi on retrouve fréquemment des fractures
spiroïdes au niveau de l’humérus.
Les contraintes dynamiques telles que la chute sur le coude, la chute sur la main ainsi que les coups portés de
manière répétitive. Absence d’éléments anatomiques permettant une absorption de ces contraintes.
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Chapitre 3 – Biomécanique de la prono-supination
I. Généralités
La prono-supination ne peut être étudiée que lorsque le coude est fléchi à 90° et collé au corps. Dans toute
autre position, les bras le long du corps, l’avant bras se trouve dans le prolongement du bras et à la rotation
longitudinale de l’avant bras s’ajoute la rotation longitudinale (médiale/latérale) du bras. Ainsi, à la
pronation, est associée à une rotation médiale du bras. Inversement, en supination de l’avant bras est associée
une rotation latérale du bras.
Son épiphyse proximale est volumineuse et comporte l’incisure radiale (articulée avec la tête radiale),
trochoïde de forme grossièrement rectangulaire à grand axe antéropostérieur. Cette articulation est concave
selon ce grand axe et plane verticalement. Ses bords donnent insertion au ligament annulaire ainsi qu’au
ligament collatéral radial. Son bord inférieur donne insertion au ligament carré. La surface articulaire regarde
en-dehors et est encroûtée de cartilage hyalin.
Cette articulation est de type trochoïde, ni congruente, ni concordante. Convexe d’avant en arrière et plane
verticalement. Cette surface regarde en dehors et en avant, et est encroûté de cartilage hyalin.
La partie postéro-médiale de l’extrémité inférieure de l’ulna est saillante sous la peau, plus étroite et
déprimée verticalement par 2 sillons : l’un antérieur où passe le fléchisseur ulnaire du carpe, et l’autre
postérieur où passe l’extenseur ulnaire du carpe.
La face inférieure est plane. C’est une surface articulaire répondant au disque articulaire du poignet. Elle a la
forme d’un croissant aplati.
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2.2. Le radius
Mécaniquement, cet os ressemble à une manivelle. C’est un os long, pair et non symétrique. Os mobile de
l’avant bras, il pivote autour de l’ulna pendant les mouvements de prono-supination. D’un point de vue
ostéologique, c’est bien la large courbure pronatrice du radius qui permet ces mouvements de pivot.
L’extrémité supérieure est la plus petite des 2 extrémités, que l’on peut diviser en 3 parties : la tête, le col et
la fovéa.
- La tête est une surface articulaire au niveau de laquelle se trouve la fovéa en haut, répondant au
capitulum de l’humérus. La fovéa est grossièrement circulaire et convexe. Son bord antéro-médial
présente un biseau s’articulant avec la zone capitulo-trochléaire de l’humérus. Le pourtour de la tête
répond à l’incisure radiale de l’ulna ainsi qu’au ligament annulaire. Son axe est vertical, ce qui lui
donne une orientation à 360°.
- Le col est oblique en dedans et en bas. On y trouve l’insertion de la capsule articulaire, ainsi que le
débordement des insertions musculaires du corps du radius : le chef superficiel du supinateur
antérieurement, et le chef profond du supinateur plus latéralement.
- Médiale : triangulaire à base inférieure. Elle est divisée en 2 parties : supérieure et inférieure
o La partie supérieure reçoit l’insertion du carré pronateur ainsi que la membrane interosseuse.
o La partie inférieure est marquée par la présence d’une surface articulaire correspondant à
l’incisure ulnaire, répondant au pourtour de la tête ulnaire. C’est une trochoïde non
congruente et non concordante, de forme quadrangulaire dont le grand axe est
antéropostérieur. Elle est concave suivant cet axe et plane verticalement. La surface
articulaire regarde ainsi en-dedans.
26
- Inférieure : c’est une surface articulaire appelée glène radiale, qui répond au condyle carpien. La
partie latérale répond au scaphoïde et la partie médiale au lunatum. Le bord postérieur de cette
surface descend plus bas que l’antérieur. Mécaniquement, on rencontre donc une amplitude en
flexion plus importante qu’en extension. La surface articulaire de la glène regarde en bas, en avant et
en-dedans. Ainsi, une inclinaison ulnaire est associée au mouvement de flexion.
Elle unit le bord médial du radius au bord latéral de l’ulna. Très épaisse, elle est formée d’une couche
oblique en bas et en-dedans. Cette orientation est centrale par rapport à la transmission des forces entre les 2
os. Son rôle est également de stabiliser et solidariser l’articulation radio-ulnaire inférieure. Cette membrane
est surplombée par la corde oblique, élément fibreux inversement orienté (vers le haut et médialement).
Elle s’apparente à un anneau fibreux déformable, et est liée mécaniquement à l’articulation du coude. L’arc
articulaire de la tête est de 180°, alors que l’arc articulaire de la surface ulnaire n’est que de 60° (manque de
concordance).
Le maintien de la tête radiale se fait par l’intermédiaire du ligament annulaire. Le ligament carré est très
solide et puissant. Il participera à la limitation des mouvements de prono-supination par torsion de ses fibres.
Il prolonge l’incisure radiale : il assure donc la congruence de cette articulation.
Elle est distincte du poignet anatomique, alors que mécaniquement liée à ce dernier. L’arc articulaire de
l’incisure ulnaire du radius est de 60°, alors que l’arc articulaire de l’ulna est de 160°. Il n’y a pas de
ligament annuaire, d’où une discordence des surfaces articulaires.
Les moyens d’union passent par un disque articulaire, fibrocartilage tendu entre le radius et l’ulna. Il
complète la surface inférieure du radius pour former une gaine anté-brachiale et représente la limite
inférieure de l’articulation radio-ulnaire inférieure. Ce disque est biconcave, avec un sommet s’insérant sur la
face latérale de l’ulna (au niveau de la styloïde ulnaire). Sa base s’insère sur la face médiale de l’extrémité
inférieure du radius, juste en bas de l’incisure ulnaire. Il est situé entre la tête ulnaire et le carpe. Il est soumis
à des forces de compression de haut en bas, et latéralement à des forces de traction et de cisaillement.
La capsule et la synoviale s’insèrent sur le pourtour des cartilages, disque articulaire compris. On note
l’existence de 2 capsules distinctes : pour l’articulation radio-ulnaire inférieure, et articulation avec le carpe.
Il existe 2 ligaments radio-ulnaires inférieurs : antérieur et postérieur. Ces ligaments demeurent faibles ; la
principale connexion s’effectuant par le biais du disque articulaire.
2.6. Myologie
En position de référence (extension de coude), les 2 os de l’avant bras sont parallèles. Lorsqu’on se dirige
vers la pronation, la courbure anatomique du radius lui permet de passer au-dessus de l’ulna.
La supination est complètement indispensable à la fonction du membre supérieure, tandis que la pronation
est un mouvement pouvant être compensé par la rotation médiale de l’épaule.
Définition : mouvement de rotation latérale de l’avant-bras qui porte le pouce en-dehors. Ou mouvement
dans lequel, lorsque le coude est fléchi à angle droit, la paume de la main est placée vers le haut.
Définition : mouvement de rotation médiale de l’avant bras qui porte le pouce en-dedans. Ou, mouvement
qui porte la paume de la main vers le bas, coude fléchi.
Au niveau de la tête radiale, on assiste à une rotation sur son axe au cours des mouvements de prono-
supination. Le ligament annulaire en assure principalement la stabilité au cours de ces mouvements
rotatoires, une stabilité également assurée que par la solidarisation mise en place par la membrane
interosseuse.
29
Chapitre 4 – Biomécanique du poignet
I. Généralités
Le poignet est une zone de transition architecturale entre les 2 os de l’avant bras et les 5 os de la première
rangée du carpe. C’est une articulation à 2 degrés de liberté, ce qui permet à la main d’être orientée dans les
3 plans de l’espace.
L’utilisation de la main nécessite un poignet stable et mobile. Cette stabilité résulte de l’adaptation du carpe
et de son verrouillage capsulo-ligamentaire.
La surface articulaire anté-brachiale est formée par la surface articulaire carpienne du radius, prolongée par
le disque articulaire radio-ulnaire.
- La surface carpienne du radius (glène radiale) est concave, divisée par une crête mousse en deux
parties : une latérale qui répond au scaphoïde, et une médiale qui répond au lunatum. Cette surface
regarde en bas, en avant et médialement.
Le scaphoïde débute la colonne du pouce. Il est dirigé obliquement en bas, en dehors et en avant. C’est l’os
le plus latéral de la 1ère rangée du carpe.
- La face supérieure est convexe, elle s’articule avec la cavité latérale du radius. De type ellipsoïde.
Elle est orientée en haut, en dehors et en arrière.
- La face inférieure est également articulaire, et présente 2 facettes. Elle répond au trapèze par la
facette latérale et au trapézoïde par la facette médiale.
- La face médiale est également articulaire, divisée en 2 parties. Le segment supérieur s’articule avec
le lunatum tandis que le segment inférieur s’articule avec le capitatum.
- La face latérale possède 2 parties, mais n’est pas articulaire. Sa partie supérieure présente un sillon
qui livre passage à l’artère radiale (pouls radial). Sa partie inférieure donne quant à elle insertion au
ligament collatéral radial.
- La face antérieure donne insertion aux ligaments destinés aux os voisins, ainsi qu’au triquetrum. La
face antérolatérale donne un tubercule avec 3 insertions : le rétinaculum des fléchisseurs, le court
abducteur du pouce et le ligament collatéral radial (berge externe latérale du canal carpien).
- La face postérieure présente un sillon donnant insertion au ligament médio-carpien postérieur.
En cas de fracture nette du scaphoïde, des risques de nécrose sont à crainte, expliqués par la mono-
vascularisation de cet os.
30
Le lunatum est l’os médian de la première rangée. Dans l’axe de la flexion/extension, c’est un os très
mobile, une mobilité favorisée par un faible amarrage ligamentaire (en comparatif des autres os). C’est un os
en forme de croissant de lune disposé sagittalement.
- La face antérieure constitue la corne du croissant le plus développé. Elle donne insertion aux
ligaments destinés aux os du carpe voisins, ainsi qu’au radius.
- La face postérieure constitue la corne postérieure du croissant de lune. En position de référence, elle
descend plus bas que la corne antérieure.
- La face supérieure est articulaire avec le radius. Elle est de type ellipsoïde et contribue à former le
« condyle carpien ».
- La face inférieure est articulaire avec la tête du capitatum. Concave dans tous les sens.
- La face latérale en forme de croissant de lune est articulaire avec le scaphoïde. Elle donne insertion à
un ligament interosseux avec le scaphoïde.
- La face médiale est articulaire avec le triquetrum. Elle peut parfois présenter une toute petite facette
articulaire avec l’hamatum.
Le pisiforme est l’os le plus médial et le plus antérieur de la 1ère rangée du carpe
- La face antérieure est ovalaire, et présente 2 insertions : en haut le FUC et en bas, l’abducteur du Ve.
- La face postérieure est articulaire avec le triquetrum.
- L’extrémité supérieure donne également insertion au FUC ainsi qu’au ligament collatéral ulnaire.
- L’extrémité inférieure donne insertion à l’abducteur du Ve et au ligament pisi-4ème métacarpien et
pisi-5ème métacarpien.
Le trapèze est l’os le plus latéral de la 2ème rangée du carpe. Il offre au pouce une surface articulaire
différente des autres doigts, qui permettra une mobilité plus importante.
- La face antérieure présente en-dedans un sillon donnant passage au tendon du FRC. Présence d’une
crête en-dehors recevant 3 insertions : le rétinaculum des fléchisseurs, l’opposant du pouce, le court
fléchisseur du pouce.
- La face postérieure constitue la partie basse de la tabatière anatomique.
- La face supérieure est articulaire avec le scaphoïde.
- La face inférieure est articulaire avec le 1er métacarpien et de type en selle.
31
- La face latérale est dépourvue d’insertion.
- La face médiale est articulaire avec le trapézoïde et le 2ème métacarpien.
Le capitatum est l’os médian de la 2ème rangée du carpe. Il présente une tête, un col et un corps.
- La face postérieure est dépourvue de toute insertion.
- La face supérieure est articulaire, convexe, et répond à la concavité du lunatum.
- La face inférieure est articulaire avec le 3ème métacarpien (parfois avec le 2e et le 4e)
- La face latérale répond au scaphoïde en haut et au trapézoïde en bas.
- La face médiale répond à l’hamatum et parfois au triquetrum.
- La face antérieure : sa partie supérieure correspond au col. La partie inférieure présente un tubercule
proéminent donnant insertion à l’adducteur du pouce (faisceau oblique) et au court fléchisseur du
pouce (faisceau profond). A noter également la présence du ligament radio-carpien antérieur, ainsi
que les différents faisceaux du ligament radié.
L’ensemble des 2 rangées du carpe forme 2 unités fonctionnelles en emboitement réciproque, ce qui évoque
une mobilité restreinte et complexe. On peut la schématiser comme une portion de pas de vis : le plan de
l’interligne latéral est incliné vers l’arrière, et celui de l’interligne médial vers l’avant, l’os capitatum étant
l’axe.
32
2.2. Moyens d’unions
Au niveau de l’articulation radio-carpienne, on retrouve les ligaments collatéraux ulnaire et radial, ainsi que
les ligaments radio-carpiens palmaires entre le radius et le lunatum et capitatum, ainsi que les ligaments
ulno-carpien palmaire entre la styloïde ulnaire et le lunatum, capitatum et triquetrum.
A la face dorsale, on retrouve le ligament radio-carpien postérieur entre le radius, le triquetrum, l’hamatum,
le scaphoïde, et le capitatum.
2.3. Myologie
Les muscles de l’avant-bras présentent soit une action directe, soit une action indirecte sur le poignet.
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Action indirecte, face dorsale :
- Extenseur des doigts : de l’épicondyle latéral à la face postérieure de P2 et P3 des 4 doigts.
- Extenseur propre de l’index : origine au niveau du 1/3 inférieur de la face postérieure de l’ulna,
membrane interosseuse correspondante, et terminaison par un tendon commun avec le chef du
muscle extenseur des doigts en rapport avec le 2e rayon.
- Court extenseur du pouce : origine à l’union du tiers moyen et inférieur de la face postérieure du
radius, membrane interosseuse correspondante, pour se termine à la face latérale de l’extrémité
distale du 1er métacarpien et de P1.
- Long extenseur du pouce : prend son origine sur la face postérieure de l’ulna, membrane
interosseuse et radius dans leur tiers moyen, pour se terminer sur la base de P2.
III. Cinématique
3.1. Dans le plan sagittal
3.1.1. Flexion palmaire
Définition : mouvement qui porte la face antérieure de la main vers la face antérieure de l’avant-bras. C’est
un mouvement effectué principalement au niveau de l’articulation radio-carpienne.
- Limites : tension des muscles extenseurs des doigts (lorsque les doigts sont fléchis) et du poignet,
tension des éléments capsulo-ligamentaires (radio-carpiens) postérieurs, butée osseuse du lunatum
sur le radius.
Le mouvement de flexion, du fait de l’orientation en avant, dedans et bas de la glène, est associé à une
inclinaison ulnaire.
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3.1.2. Extension (ou flexion dorsale)
Définition : mouvement dans lequel la face dorsale de la main se rapproche de la face dorsale de l’avant bras.
Le mouvement est principalement effectué au niveau de l’articulation médio-carpienne.
En extension, les os de la 1ère rangée basculent en arrière (roulent en arrière et glissent en avant en même
temps).
- Limites : tendons des muscles fléchisseurs des doigts (lorsque les doigts sont tendus), ligaments
radio-carpiens antérieurs, butée osseuse du capitatum sur le bord postérieur de la glène radial (plus
bas que le bord antérieur).
- Muscles moteurs : long ou court extenseur radial du carpe, extenseur ulnaire du carpe, muscles
extenseurs des doigts (de manière indirecte), long et court extenseur du pouce.
Le mouvement n’est pas plan, mais associe 2 mobilités complexes des 2 rangées du carpe.
- La première rangée part en pronation/flexion
- La deuxième rangée part en supination/extension
- Limites : tension des muscles adducteurs (inclinaison ulnaire), ligament collatéral ulnaire, butée
osseuse entre le tubercule du scaphoïde et la styloïde radiale. + participation du ligament radio-
carpien antérieur
- Muscles moteurs : long et court extenseur radial du carpe, fléchisseur radial du carpe, muscles
du pouce (long abducteur, long et court extenseur).
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3.2.2. Inclinaison ulnaire ou adduction
Définition : mouvement dans lequel l’axe longitudinal de la main se rapproche de l’axe du corps ou
mouvement qui porte l’extrémité distale des doigts en-dedans de l’axe longitudinal de l’avant bras.
- Axe : antéropostérieur, il passe par le centre de la tête du capitatum
- Plan : presque frontal, mais non frontal strict car combinaison de mouvements.
- Amplitude : 35-40°.
Répartition des amplitudes : 60% du mouvement s’effectue dans la radio-carpienne, et 40% du mouvement
dans la médio-carpienne.
- Limites : tendons des muscles abducteurs, ligament collatéral radial, contact osseux entre triquetrum,
la styloïde ulnaire et le disque articulaire, participation du ligament radio-carpien postérieur.
- Muscles moteurs : fléchisseur ulnaire du carpe, extenseur radial du carpe, chefs les plus
médiaux des fléchisseurs des doigts (superficiel et profond), chefs médiaux du muscle extenseur
des doigts, aidé en cela par l’extenseur propre du V.
IV. Stabilité
Maitre mot de la physiologie du poignet, sans une bonne stabilité, la main ne peut être opérationnelle.
- Sur le plan osseux : aucune stabilité n’est à recenser du fait de l’absence de congruence et de
concordance entre les surfaces articulaire. Ceci explique ainsi les déplacements sagittaux lors du
mouvement de prono-supination.
- Sur le plan capsulo-ligamentaire : aucun élément de liaison entre les 2 pièces osseuses. Il n’existe
qu’un élément de liaison réellement important : le disque articulaire. A noter également le rôle de la
membrane interosseuse, jouant le rôle d’un élément de stabilité à distance.
Au niveau radio-carpien
- Sur le plan osseux : absence de stabilité, hormis le contact entre le radius et le carpe. En-dehors, la
stabilité est assurée par les 3 saillies osseuses du radius, formées par : le bord antérieur de la glène
(ou tubercule lunarien), le bord postérieur de la glène et la styloïde du radius. La stabilité liée au
carpe est quant à elle représentée par le tubercule du scaphoïde, ainsi que la corne antérieure du
lunatum.
- Sur le plan capsulo-ligamentaire : la stabilité est plus forte en avant et en-dehors. Le déficit osseux
médial est compensé par un ensemble ligamentaire à point de départ latéral. Ceci agit telle une
fronde qui enserre la première rangée du carpe, et formée par les ligaments radio-carpiens antérieurs
et postérieurs.
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Au niveau carpien
- Sur le plan osseux : les 2 rangées sont disposées de sorte à présenter un emboitement réciproque. Cet
emboitement répond à une organisation mécanique favorable à la stabilité.
- Sur le plan ligamentaire : il s’agit essentiellement d’un système antérieur, formé par les ligaments
antérieurs de chaque interligne, ainsi que du ligament radié et le rétinaculum des fléchisseurs.
La balance musculaire des muscles croisant le poignet est définie par un équilibre des tensions des tendons
péri-articulaires (angonistes/antagonsite). Cette balance musculaire est garante de la stabilité au cours du
mouvement, lors des variations positionnelles du poignet.
Au niveau radio-ulnaire inférieur, la stabilité est principalement assurée par le muscle carré pronateur,
directement situé au-dessus de l’interligne, et qui prend en charge la coaptation de cette articulation.
Au niveau radio-carpien, on recense le long abducteur du pouce, FRC, FUC, long et court extenseurs radiaux
du carpe, fléchisseurs et extenseurs des doigts, long palmaire, long fléchisseur du pouce, long extenseur du
pouce, LERC, LFRC,…
Au niveau carpien, outre les muscles cités précédemment, on ajoute les muscles thenariens et
hypothenariens. L’ensemble de ces muscles s’insèrent sur les berges du canal carpien et assurent la
stabilité/cohésion des os du carpe, au même titre que le rétinaculum des fléchisseurs, tendu des berges
médiale et latérale des os du carpe.
Le rôle des ligaments est rendu nécessaire dans ce plan par l’orientation de la glène radiale (ou glène anté-
brachiale) oblique en bas, en avant et médialement. Elle forme un angle de 25-30° par rapport à
l’horizontale. Mécaniquement, sous la force des pressions longitudinales des muscles, le carpe aurait
tendance à glisser le long de la glène (vers le haut, en direction de l’ulna).
Le carpe se porte en légère adduction. De fait, les forces longitudinales ne s’appliquent plus
longitudinalement mais perpendiculairement, exerçant une force de compression favorable à la stabilité.
Cette force est également favorisée par le ligament radio-carpien, autre élément de stabilité.
Les ligaments latéraux sont quant à eux dans un plan strictement frontal, et ne sont de fait pas aptes à gérer
ces mouvements de translation. Ainsi, ce rôle est dévolue au ligament radio-carpien.
Dans ce plan, la glène est orientée vers l’avant : le plan de la glène forme 20-25° avec l’horizontale. Le
condyle carpien a ainsi tendance à glisser en avant (surtout en flexion du poignet).
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Cas du mouvement de flexion : la flexion du poignet oriente la poussé osseuse sous la pression des forces
musculaires qui deviennent elles aussi perpendiculaires au plan de la glène. Le rôle ligamentaire est réduit,
les ligaments antérieurs étant détendus. En revanche, les ligaments postérieurs se tendent et participent au
placage progressif du lunatum contre la glène.
Cas du mouvement d’extension : en extension, la tendance à l’échappée du condyle carpien vers le haut et
l’avant se trouve renforcée. Le rôle des ligaments est essentiel, notamment des ligaments antérieurs. En se
mettant en tension, ils compriment le lunatum et la tête du capitatum en haut et en arrière sur la glène radiale.
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Chapitre 5 – Biomécanique de la colonne du pouce
I. Généralités
Mécaniquement, le pouce est comparable à doigt long, une comparaison non valable d’un point de vue
anatomique, car formé de seulement 2 phalanges. Existence d’une dualité fonctionnelle entre la main interne
(4e et 5e doigts) et la main externe (1er, 2e et 3e doigts)
La main interne correspond à la main de force. Les 2 derniers doigts immobilisent fortement les objets au
cours de la prise. La main externe correspond quant à elle à la main de finesse : elle est utilisée pour les
gestes de précision.
Il faut noter la polyvalence fonctionnelle du pouce, lequel participe à la main de force grâce à son
mouvement de position, quant bien même il fait anatomiquement partie de la main externe. L’opposition
représente la faculté de porte la pulpe du pouce au contact de la pulpe des autres doigts. Il peut également
s’en écarter, de manière à relâcher une prise, ce qui correspond au mouvement de contre-opposition.
Il doit cette fonction d’opposition à sa grande souplesse fonctionnelle, due à son organisation particulière
ostéo-articulaire ainsi qu’à ses muscles.
La colonne ostéo-articulaire du pouce comprend 5 pièces osseuses : scaphoïde, trapèze, 1er métacarpien, 2
phalanges. Elles constituent le bord latéral de la main. Le pouce ne comporte ainsi que 2 phalanges. D’autre
part, sa colonne est articulée avec la main en un point beaucoup plus proximal que pour les autres doigts :
elle est donc nettement plus courte que cette des autres doigts.
La position de référence : c’est la position dite neutre, ou position 0, celle pour laquelle l’électromyogramme
traduit une activité nulle de la part des muscles du pouce. La colonne est alors écartée de la main, et portée
en avant de celle-ci, légèrement en pronation (rotation médiale), selon une angulation de 40° dans tous les
plans.
Le trapèze est l’os le plus latéral de la deuxième rangée. Il offre au pouce une surface articulaire d’un type
différent des autres doigts. Sa face inférieure est articulaire, et répond à la base du 1 er métacarpien. C’est une
articulation en selle offrant 2 ddl. Elle est quadrangulaire, convexe d’avant en arrière et concave
transversalement. Elle regarde en bas, en avant et en-dehors. La gorge ainsi délimitée n’est ainsi pas inscrite
dans un plan, mais décrit une courbe à concavité médiale, ce qui a une incidence sur la rotation.
Le 1er métacarpe est constitué d’une base, d’un corps et d’une tête. Il est court et robuste par rapport aux
autres métacarpes et situé dans un plan antérieur. Son corps est aplati d’avant en arrière et donne insertion au
muscle opposant du pouce et au premier interosseux palmaire. L’épiphyse proximale a une surface articulaire
39
convexe dans un sens et concave dans l’autre : c’est une conformation « en selle », de sorte à s’articuler avec
le trapèze. Latéralement, on note une absence de surface articulaire du fait de l’absence de rapport avec les
autres métacarpes, lui permettant une grande mobilité et liberté de mouvement. Sur sa face latérale s’insère
le long abducteur du pouce.
Les phalanges sont des os longs, constitués d’une base, d’un corps et d’une tête.
- La phalange proximale est semi-cylindrique, légèrement concave en avant (face palmaire) et
convexe en arrière (face dorsale). L’épiphyse proximale possède une surface articulaire de type
glénoïde s’articulant avec le 1er métacarpien. Au niveau de la face palmaire, elle est concave
transversalement. Au niveau de la base de la 1ère phalange s’insère :
o Sur le bord latéral : les muscles court abducteur du pouce et court fléchisseur du pouce, en
son bord latéral.
o Sur le bord médial, on retrouve l’adducteur du pouce et le premier interosseux palmaire.
o Sur le bord latéral et dorsal s’insère le court extenseur du pouce.
- La phalange distale est plus petite, présente un corps très court et aplati. Elle se termine par un
sommet arrondi appelé la houppe. La face palmaire est rugueuse et forme la pulpe du pouce. Au
niveau de la face dorsale de la base s’insère le long extenseur du pouce, de même que le long
fléchisseur s’insère face palmaire.
2.2. Arthrologie
Moyens d’union : plus importants en palmaire qu’en dorsal. On retrouve le ligament oblique postéro-médial
(le plus important), le ligament oblique postéro-latéral (moins développé) et le ligament oblique antérieur. Le
tendon du long abducteur du pouce vient également renforcer la capsule. Il existe également un ligament
intermétacarpien entre la base de M1 et M2.
La face profonde du ligament palmaire unissant le bord antérieur de P1 au bord antérieur de M1 est encrouté
de cartilage et prolonge de fait la cavité glénoïdale. Ce ligament palmaire vient également envelopper les 2
os sésamoïdes.
On retrouve des ligaments collatéraux, latéral et médial. Chaque ligament s’insère sur le tubercule latéral de
la tête du métacarpe pour se fixer sur la base de P1.
La capsule articulaire adhère par sa face dorsale au tendon du long et court extenseur du pouce.
40
L’articulation inter-phalangienne : la surface articulaire au niveau de la tête de la phalange proximale
possède une forme de trochlée. La base de la phalange distale est ainsi formée de 2 cavités glénoïdales. Ces 2
cavités sont séparées par une crête mousse antéropostérieure, répondant à la gorge de la trochlée.
La face profonde du ligament palmaire prolonge là aussi la cavité glénoïdale. Sa face profonde est recouverte
de cartilage. Sa face superficielle présente un sillon où passe le tendon du long fléchisseur du pouce.
Les ligaments collatéraux sont tendus entre les tubercules latéraux de la tête de la phalange proximale
jusqu’à la base de la phalange distale. Les ligaments sont tendus en flexion et détendus en extension. C’est
une articulation de type ginglyme, avec un seul degré de liberté.
2.3. Myologie
2.3.1. Muscles extrinsèques
Le long abducteur du pouce prend origine sur la face postérieure de l’ulna, la membrane interosseuse et le
tiers moyen de la face postérieure du radius. Il est oblique en bas, en dehors et passe sous le rétinaculum des
extenseurs. Il se termine sur la face latérale de la base de M1, en envoyant une expansion sur le trapèze et la
capsule articulaire. Rôle de stabilisation de l’articulation trapézo-métacarpienne, abducteur du pouce,
participe à l’abduction du poignet, effectue le premier temps de l’opposition du pouce.
Le court extenseur du pouce : il prend son origine sur le tiers moyen de la face postérieure du radius, la
membrane interosseuse, le tiers moyens de la face postérieure de l’ulna. Il se dirige obliquement en bas et en-
dehors et passe sous le rétinaculum des extenseurs. Il se termine sur la face dorsale de la base de P1. Rôle de
stabilisation de la métacarpo-phalangienne, extenseur de la métacarpo-phalangienne, participe à l’inclinaison
radiale.
Le long extenseur du pouce : il prend son origine au niveau du tiers moyen de la face postérieure de l’ulna,
membrane interosseuse. Il se dirige obliquement en bas, en dehors, en passant dans un sillon de la face
postérieure de la base radiale. Il se termine sur la face postérieure de la base de P2. Rôle dans la stabilisation
de l’inter-phalangienne, extension de P2 sur P1, participe à l’extension de la colonne du pouce, participe à
l’inclinaison radiale et réalise la contre-opposition.
Le long fléchisseur du pouce : il prend son origine au niveau des 2/3 supérieurs de la face antérieure du
radius, membrane interosseuse. Il se dirige verticalement dans un premier temps, puis en-dehors lors de son
passage dans le rétinaculum des fléchisseurs. Il se termine sur la face antérieure de la base de P2. Rôle de
stabilisation de l’inter-phalangienne, fléchit P2 sur P1, participe à la flexion de la colonne du pouce,
intervient dans les prises fines et fortes.
Le court abducteur du pouce : il prend son origine sur le tubercule du scaphoïde et sur le rétinaculum des
fléchisseurs (RMF). Il se dirige obliquement en bas et en-dehors. Il se termine sur le bord latéral de la base
de P1, ainsi que sur le sésamoïde latéral par un tendon commun avec le court fléchisseur du pouce. Il possède
une expansion formant une dossière. Rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne, réalise l’abduction
de la métacarpo-phalangienne
Le court fléchisseur du pouce : le chef superficiel s’insère sur le versant latéral de la face antérieure du
trapèze ainsi que le RMF. Le chef profond s’insère sur la face antérieure du trapézoïde et du capitatum. Les 2
chefs forment une gouttière dans laquelle glisse le tendon du long fléchisseur du pouce. Il se termine sur le
41
bord latéral de la base de P1 et sur le sésamoïde latéral. Rôle dans la stabilisation de la métacarpo-
phalangienne, réalise une flexion de P1 en portant le pouce en-dedans et est moteur de l’opposition face au 4e
et 5e doigt.
L’opposant du pouce : s’insère sur le versant latéral du tubercule de l’os trapèze, et du RMF. Il se dirige en
bas et en-dehors pour se terminer sur le bord latéral de M1. Il réalise l’opposition du pouce et participe à la
pronation.
L’adducteur du pouce : le chef oblique s’insère sur le capitatum, la base de M3 et le trapézoïde. Le chef
transverse s’insère sur la crête palmaire de M3. Les 2 chefs forment une arcade fibreuse où passe le nerf
ulnaire, ainsi que l’artère ulnaire. Les 2 chefs convergent vers le bas et le dehors pour se terminer sur la
partie médiale de la base de P1 et le sésamoïde médial. Rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne,
adduction en rapprochant M1 de M2.
Le 1er interosseux palamaire : prend origine sur la moitié supérieure et médiane de M1, sur M2 et sur le
trapèze. Il est oblique en bas et en-dehors, pour se terminer par un tendon fusionnant avec l’adducteur du
pouce, formant la dossière (en continuité avec le court abducteur). Rôle de stabilisation de la métacarpo-
phalangienne, participe à l’adduction du pouce, participe à la flexion du pouce.
III. Cinématique
3.1. Mouvements de l’articulation trapézo-métacarpienne
3.1.1. Généralités
Mouvement de flexion/extension. L’axe de référence de la flexion est identique pour les 3 articulations.
- La flexion est un mouvement effectué vers le dedans et l’avant. Elle rapproche la pulpe du pouce
vers sa racine dans un plan dorso-palmaire (ou antéropostérieur).
- L’extension est le mouvement inverse (vers le dehors et l’arrière) se déroulant dans un plan
identique.
- L’abduction est un mouvement effectué vers l’avant du plan frontal, et légèrement vers le dehors.
- L’adduction est un mouvement effectué vers l’arrière et légèrement vers le dehors dans un plan
frontal.
42
Ce 3e degré est dit de :
- Pronation, ou de rotation médiale automatique lors de la flexion,
- Supination, ou de rotation latérale automatique lors de l’extension
Définition : mouvement qui porte le pouce en avant dans le plan unguéal (plan passant par l’ongle du pouce).
- Axe : passe par la base du 1er métacarpien (xx’)
- Amplitude : 25-35°
- Limites : ligament oblique postéro-médial, ligament inter-métacarpien, capsule postérieure.
- Muscles moteurs : court abducteur du pouce, long abducteur du pouce, opposant du pouce, chef
superficiel du court fléchisseur du pouce, long fléchisseur du pouce (muscles se situant en avant
de l’axe xx’).
Définition : mouvement qui porte le pouce vers l’arrière dans le plan unguéal.
- Axe : idem abduction
- Amplitude : 15-25°
- Limites : ligament inter-métacarpien, ligament oblique antérieur, capsule antérieure. Le ligament
oblique postéro-médial est détendu au cours de ce mouvement.
- Muscles moteurs : long extenseur du pouce, court extenseur du pouce, adducteur du pouce, 1er
interosseux palmaire (muscles se situant en arrière de l’axe xx’).
43
3.1.6. Mouvement de rotation axiale ou pronation/supination
Ce mouvement existe durant toute la course de flexion/extension est lié aux 3 paramètres exposés
précédemment.
On assiste ainsi à un couplage automatique :
- La pronation est simultanée à la flexion et l’abduction
- La supination est simultanée à l’extension et l’adduction
Etant enroulé autour de la base de M1, les ligaments obliques antérieur et postéro-médial contrôle la stabilité
rotatoire de M1 sur son axe (figure 2 p 10). Le ligament oblique antérieur se tend lors de la pronation, tandis
que le postéro-médial se tend lors de la supination.
C’est elle qui distribue les prises et assure la fermeture de l’espace pouce/doigts avant même que l’inter-
phalangienne intervienne. C’est une articulation de type ellipsoïde.
Elle assure le déplacement de P1 en flexion/extension, avec plus ou moins d’inclinaison radiale ou ulnaire.
L’association de la flexion et de l’inclinaison radiale favorise un mouvement de rotation en pronation.
Définition : mouvement qui porte la partie antérieure de P1 vers la partie antérieure de M1.
- Axe : transversal, situé légèrement en avant des tubercules de la tête de M1.
- Amplitude : active de 60-70°, et passive de 80-90°
- Limites : ligaments collatéraux, plaque palmaire (prolongement cartilagineuse de la glène sur la face
profonde du ligament palmaire).
- Muscles moteurs : court fléchisseur du pouce (principal)
En position de flexion maximale, la plaque palmaire est détendue, et les ligaments latéraux tendus. Cette
tension des ligaments latéraux entraine une bascule de la base phalangienne en inclinaison radiale.
L’articulation est verrouillée par la présence des ligaments collatéraux, ainsi que le cul-de-sac dorsal de la
capsule.
Inclinaison radiale
- Définition : mouvement qui éloigne vers le dehors l’axe longitudinal de P1 de l’axe longitudinal de
P1.
- Amplitude : 5° en passif, et quelques degrés à peine en actif
- Limites : ligament collatéral médial
- Muscle moteur : court abduction du pouce
Inclinaison ulnaire
- Définition : mouvement qui éloigne vers le dedans l’axe longitudinal de P1 de l’axe longitudinal de
M1
- Amplitude : 3°
- Limites : ligament collatéral latéral
- Muscle moteur : adducteur du pouce
Articulation la moins importante de la colonne du pouce, elle assure la préhension en ramenant l’extrémité
du pouce vers la pulpe des doigts. C’est une ginglyme non strictement perpendiculaire à l’axe du pouce, mais
légèrement oblique en bas et en-dedans. Ceci induit un mouvement oblique ou fausse rotation (pronation
apparente) participant à la pronation globale de la colonne du pouce.
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3.4. Les mouvements globaux décomposés
Mouvement d’abduction globale : elle opère un mouvement qui porte le pouce vers la position la plus
éloignée vers l’avant. L’inverse correspond à l’adduction. Elle associe au niveau des 3 articulations
- Au niveau de la trapézo-métacarpienne : abduction et pronation automatique
- Au niveau de la métacarpo-phalangienne : abduction et inclinaison radiale
- Au niveau de l’inter-phalangienne : en rectitude
Mouvement de flexion globale du pouce : mouvement qui porte le pouce en direction de la tête de M5, c'est-
à-dire la position la plus éloignée vers le dedans. Inverse pour l’extension. Elle associe au niveau des 3
articulations :
- Au niveau de la trapézo-métacarpienne : flexion et pronation automatique
- Au niveau de la métacarpo-phalangienne : flexion et inclinaison radiale
- Au niveau de l’inter-phalangienne : flexion et pronation apparente
Mouvement de pronation globale du pouce : mouvement tournant qui amène la pulpe du pouce en regard de
celle des autres doigts. Au niveau des 3 articulations :
- Au niveau de la trapézo-métacarpienne : pronation automatique
- Au niveau de la métacarpo-phalangienne : pronation conjointe
- Au niveau de l’inter-phalangienne : pronation apparente
Les décompositions des mouvements décomposés précédents ont pour finalité le placement du pouce en
appui ou en contre-appui avec les autres doigts. Ce mouvement global composé correspond à celui
d’opposition ou de contre-opposition.
L’opposition correspond au geste de la tenue de la prise. Elle associe les 3 composantes de flexion,
abduction, pronation. Ce mouvement peut se faire avec plus ou moins grande amplitude, permettant d’aller
de l’index à l’auriculaire.
- Muscles moteurs (chronologiquement) : long abducteur du pouce, muscles thénariens, long
fléchisseurs du pouce qui assure le serrage de la prise.
46
Chapitre 7 – Biomécanique des doigts
I. Généralités
Les métacarpes amorcent la divergence des doigts et forment une palette à la face palmaire représentant la
paume. Cette dernière est très en relief (reliefs musculaires) : latéralement représenté par la loge thénar,
médialement la loge hypothénar. Elle possède en outre des téguments assez adhérents. La partie centrale est
occupée par un tunnel fibreux, qui prolonge le canal carpien.
Les phalanges se présentent sous la forme de petits segments articulés, formant 4 doigts longs, ainsi que le
pouce opposable. La colonne du doigt est une chaine articulée de longueur décroissant. Elle réalise
l’équilibre entre les activités des muscles intrinsèques et des muscles extrinsèques. Elle se caractérise par la
présence de l’ongle à la face dorsale, ainsi qu’un matelassage palmaire qui permet une bonne qualité de
prise.
Les métacarpes sont des os longs situés entre la 2e rangée du carpe et les phalanges, constitués d’une base,
d’un corps et d’une tête.
- La base est cuboïde, volumineuse et possède une facettes articulaires avec le carpe et 2 facettes
articulaires latéralement avec le métacarpe (sauf le Ve).
- Le corps est légèrement incurvé vers l’avant, avec des faces antérolatérales présentant l’insertion des
interosseux palmaires et dorsaux.
- La tête est plutôt aplatie transversalement, presque totalement recouverte de cartilage hyalin. Elle
présente 2 faces articulaires en continuité palmaire répondant aux bases des 1ères phalanges.
Les phalanges sont au nombre de 3 pours les doigts longs. Ce sont des os longs également constitués d’une
base, d’un corps et d’une tête.
- La phalange proximale est semi-cylindrique, légèrement concave dans les 2 sens. La concavité
transversale forme une gouttière livrant passant aux tendons des fléchisseurs.
o L’épiphyse proximale forme une cavité articulaire de type glénoïde qui s’articule avec la tête
des métacarpes. Les bords latéraux donnent insertions aux ligaments collatéraux métacarpo-
phalangiens. La face dorsale donne insertion au muscle extenseur.
o L’épiphyse distale est aplatie dans le plan frontal. Là aussi, sa facette articulaire s’étend à la
face palmaire. Les faces latérales possèdent un tubercule où s’insèrent les ligaments
collatéraux inter-phalangiens.
- La phalange intermédiaire est plus petite, présente les mêmes caractéristiques. On retrouve 2 crêtes
situées à la partie moyenne des bords latéraux du corps, où s’insère le fléchisseur superficiel des
doigts. Sur la face dorsale de la base s’insère le muscle extenseur des doigts.
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- La phalange distale est encore plus petite, avec un corps très courbe et aplati. Elle se termine par un
sommet arrondi ou « houppe ». La face palmaire est rugueuse, et forme la pulpe des doigts. Sur sa
base, s’insère à la face palmaire le fléchisseur profond des doigts. Sur la face dorsale de la base
s’insère le muscle extenseur des doigts.
2.2. Arthorologie
Articulation carpo-métacarpienne
On retrouve les surfaces articulaires des os de la 2e rangée du carpe, avec le trapèze répondant à M2, ainsi
que le trapézoïde. Le capitatum répond à M2, M3 et M4. L’hamatum répond à M4 et M5.
Les surfaces métacarpiennes sont situées sur leur face inférieure. Les surfaces carpiennes des métacarpiens
sont situées sur leur face supérieure. Les faces articulaires inter-métacarpiennes sont situées sur les faces
médiale et latérale de chaque métacarpe, sauf pour le Ve doigt qui n’en comporte qu’une seule.
Articulation métacarpo-phalangienne
C’est une articulation de type ellipsoïde offrant 2 ddl. La laxité de la capsule permet toutefois des
mouvements de rotation passive. La cavité glénoïdale de P1 est ovalaire et prolongée à la face palmaire par
la face profonde du ligament palmaire, encroutée de cartilage (permet une grande amplitude de flexion). La
surface concave de P1 offre un arc de 30°, répondant à celui de la tête du métacarpien, de 180°.
Ligaments collatéraux, médiaux et latéraux : épais et résistants, ils s’insèrent sur les tubercules latéraux de la
tête des métacarpes et se terminent sur les faces latérales et dorsale de la base des 1ères phalanges. Présence
d’expansions sur le ligament palmaire.
Le ligament palmaire est résistant, et présente sur sa face superficielle un sillon livrant passage aux tendons
des muscles fléchisseurs.
Le ligament métacarpien transverse profond est une bandelette fibreuse transversale, fixée aux ligaments
métacarpo-phalangiens et assurant l’unité des métacarpiens.
Remarque : les ligaments latéraux sont plus forts que les médiaux car doivent lutter contre
l’opposition du pouce.
Articulation inter-phalangienne
Ces articulations présentent des capsules lâches sagittalement (en arrière et avant) et tendues sur les côtés.
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De la même manière que précédemment, la face profonde du ligament palmaire est encroutée de cartilage et
prolonge la cavité glénoïde. Les têtes des phalanges ont une forme de trochlée. Ainsi, la base présente 2
cavités en réponse à cette trochlée. La face superficielle du ligament palmaire présente un sillon livrant
passage aux tendons des fléchisseurs des doigts.
Les ligaments collatéraux sont tendus des tubercules des têtes phalangiennes jusqu’à la face dorsale, latérale
et palmaire des bases des phalanges (de même que pour la métacarpo-phalangienne).
2.3. Myologie
Le fléchisseur superficiel des doigts présente une origine huméro-ulnaire et une radiale. Ceci donne une
grande ligne d’insertion oblique en bas et en-dehors et qui part de l’épicondyle médial de l’humérus, du
ligament collatéral ulnaire, du processus coronoïde de l’ulna, sur l’arcade fibreuse unissant les 2 os de
l’avant-bras et la moitié supérieure du radius. Le chef huméro-ulnaire donne les tendons des 4e et 5e doigts,
tandis que le chef radial donne les tendons pour les 2e et 3e doigts. Il passe dans le canal carpien, passe en
pont au-dessus de la métacarpo-phalangienne. Chaque tendon se divise en 2 languettes contournant le
fléchisseur profond et se termine au niveau de la face palmaire des corps des phalanges intermédiaires. La
perforation du fléchisseur profond. Il possède des binculis (attaches fibreuses) sur P1.
Le fléchisseur profond des doigts s’insère sur les ¾ supérieurs de la face antérieure de l’ulna, la membrane
interosseuse, et sur le radius, juste en-dessous de la tubérosité radiale. Il possède 4 chefs, pour 4 tendons. Il
passe lui aussi dans le canal carpien et se termine au niveau de la face palmaire de la base de P3. Il possède
des binculis (attaches fibreuses) sur P1 et P2.
L’extenseur des doigts prend son origine sur la face postérieure et inférieure de l’épicondyle latéral. Il se
prolonge vers le bas verticalement, se divise en 4 tendons et passe sous le RME. Des bandelettes fibreuses
viennent réunir transversalement ces tendons (connections inter-tendineuses). Il se termine sur les bases des
faces dorsales P1, P2, P3. Au niveau de P2 et de l’inter-phalangienne proximale, on assiste à une division en
languettes qui se réunissent à nouveau au niveau de la 3e phalange.
Les muscles hypothénariens confèrent au Ve doigt un rôle important dans le contre-appui avec le pouce.
L’abducteur de l’auriculaire prend son origine sur le piriforme et le RMF et se termine sur la partie
médiale de P1, formant la dossière des interosseux. Il a un rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne
et est abducteur du Ve.
Le court fléchisseur du Ve prend son origine sur l’hamulus de l’hamatum, le RMF et se termine par un
tendon commun avec l’abducteur du Ve (sur la partie médiale de la base de P1). Rôle de stabilisation de la
métacarpo-phalangienne, flexion de la métacarpo-phalangienne.
L’opposant du Ve prend son origine sur l’hamulus de l’hamatum, le RMF et se termine sur le bord médial
du corps du Ve métacarpien. Rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne et porte le Ve métacarpe en
avant, en-dehors et en supination.
Les interosseux dorsaux prennent leur origine sur toute la hauteur des faces latérales des corps des
métacarpes. Ils passent en arrière des ligaments métacarpiens transverses profonds et se terminent sur les
bases de P1, par des fibres tendineuses sur la dossière et sur les bords latéraux des tendons des muscles
extenseurs des doigts. Rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne, flexion de la métacarpo-
phalangienne, extension de l’inter-phalangienne proximale et distale et abduction des doigts.
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Les interosseux palmaires prennent leur origine au tiers inférieur des corps des métacarpiens et se terminent
sur les bases de P1, par des fibres tendineuses sur la dossière et sur les bords latéraux des tendons des
muscles extenseurs des doigts. Rôle de stabilisation de la métacarpo-phalangienne, flexion de la métacarpo-
phalangienne, extension de l’inter-phalangienne proximale et distale et adduction des doigts.
Le fascia palmaire moyen prolonge perpendiculairement le RMF. C’est en réalité une expansion terminale du
long palmaire. C’est un organe de protection et d’appui au centre de la main.
Les coulisses des fléchisseurs sont des organes de maintien qui permet d’éviter aux tendons de prendre la
corde.
La dossière des interosseux est à la fois un organe de maintien du tendon extenseur, de même qu’elle a une
action mécanique sur P1 pendant la flexion. Elle chevauche la face dorsale de la métacarpo-phalangienne et
de P1.
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III. Cinématique
3.1. Articulation métacarpo-phalangienne
3.1.1. Flexion
Définition : c’est le mouvement qui porte en avant la face palmaire de P1 vers la paume de la main.
- Axe : transversal
- Plan : non rigoureusement sagittal, mais dirigé vers la base de l’éminence thénar, avec une
convergence augmentant de l’index à l’auriculaire.
- Amplitudes : elles augmentent de l’index à l’auriculaire, en passant de 90° à 120°.
- Limites : ligaments collatéraux (tendus en flexion) et la partie postérieure de la capsule
- Muscles moteurs : les lombricaux sont les staters de la flexion. Ensuite interviennent les
interosseux puis le fléchisseur superficiel et profond des doigts.
3.1.2. L’extension
Lorsque les doigts sont en flexion, la languette d’insertion de l’extenseur des doigts sur P1 est
détendue, donc inefficace. L’action d’extension est donc due à l’action combinée de l’extenseur des
doigts et du fléchisseur superficiel des doigts sur P2. Ces 2 muscles réalisent une action de coaptation
sur la métacarpo-phalangienne ainsi qu’une force dirigée en haut et en arrière favorisant et réalisant
l’extension de P1 sur le métacarpe. Au cours du déroulement du mouvement, intervient la traction
progressive de l’extenseur des doigts qui retend cette languette sur P1, ce qui complète l’extension.
3.1.3. L’abduction
Définition : mouvement qui écarte les doigts de l’axe de la main passant par M3.
- Axe : sagittal, passant par le centre de la tête du métacarpe
- Amplitude : de 20-30°
- Limites : ligament métacarpo-phalangien opposé à l’abduction. En flexion, il n’y a pas d’abduction
puisque les ligaments sont tendus (aucun degré d’amplitude offert).
- Muscle moteurs : interosseux dorsaux, et l’abducteur propre du Ve doigt
3.1.4. L’adduction
Définition : c’est le mouvement qui porte les doigts en-dedans et les rapprochent ainsi de l’axe de la main.
- Axe : idem abduction
- Amplitude : 20-30°
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- Limites : ligament métacarpo-phalangien opposé à l’adduction.
- Muscles moteurs : interosseux palmaires
A ces mouvements d’abduction/adduction est associée une rotation, permettant la prise sphérique (prise
d’une boule de pétanque, balle de tennis). Cette composante rotatoire est assurée par les muscles interosseux.
La rotation latérale est produite par les tendons latéraux à l’axe du doigt, et la rotation médiale par les
tendons médiaux avec le renfort des lombricaux.
Définition : mouvement qui rapproche la face palmaire d’une phalange sur la face palmaire de la phalange
supérieure.
- Axe : frontal, il passe par le centre de la tête de la phalange
- Amplitudes : l’amplitude est croissante du IIe au Ve
o Pour l’inter-phalangienne proximale : 120° pour le IIe jusqu’à 140° pour le Ve
o Pour l’inter-phalangienne distale : 80° pour le IIe jusqu’à 90° pour le Ve
Remarque : présence d’une obliquité au niveau de l’interligne articulaire des phalanges, provoquant
une inclinaison en supination.
- Limites :
o Tension du ligament rétinaculaire oblique pour l’IPD en début de flexion (se détend ensuite)
o Replis capsulaire dorsale
o Ligaments collatéraux inter-phalangiens
o Plaque palmaire pour l’IPP
- Muscles moteurs :
o Pour l’IPD : fléchisseur profond des doigts
o Pour l’IPP : fléchisseur superficiel des doigts et indirectement le fléchisseur profond
Le fléchisseur profond des doigts s’insère sur P3. Il est contrarié dès le début de la flexion par le ligament
rétinaculaire oblique. On assiste ainsi dans un premier temps à la flexion de P2 sur P1. Ce ligament se détend
ensuite et autorise alors la flexion de P3 sur P2. La flexion de la MP via les interosseux (dossière) s’effectue
en dernier temps.
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3.2.2. L’extension
Définition : mouvement qui éloigne la face palmaire d’une phalange de celle de la phalange supérieure.
- Axe : identique flexion
- Amplitude :
o Au niveau de l’IPP : 0°, voire plus chez les personnes hyperlaxes. En passif, on peut aller
jusqu’à 20°
o Au niveau de l’IPD : 5° d’extension en actif et 30° en passif
- Limites : plaque palmaire et les tendons des muscles antagonistes
- Muscles moteurs : l’extenseur des doigts, l’extenseur propre de l’index et de l’auriculaire.
Intervention des interosseux et des lombricaux.
Définition : l’écartement des doigts n’existe qu’en extension, et est lié à la préparation des prises (notamment
des prises larges) et à leur lâché. Les mouvements latéraux sollicitent les ligaments collatéraux de la MP.
Existence d’une composante rotatoire favorisée par les interosseux (cf précédemment). Lors de
l’écartement, on assiste à une rotation médiale pour l’index et une rotation latérale pour les autres doigts
(sachant que l’axe de référence passe par M3)
- Ecartement + rotation médiale = pronation
- Ecartement + rotation latérale = supination
Les interosseux dorsaux écartent et les interosseux palmaires rapprochent, sauf pour le Ve où l’abducteur du
Ve vient jouer le rôle d’interosseux dorsaux.
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Chapitre 8 – La préhension
La préhension renvoie à l’ensemble des fonctions mises en jeu dans le but de saisir à l’aide des mains. Elle
comporte une attention, une mécanique de prise et des informations sensorielles.
La prise d’opposition terminale est unguéale ou d’opposition pulpaire. C’est la plus fine et la plus précise.
Elle concerne le plus souvent l’opposition pouce/index ou pouce/majeur et est destinée à la prise d’objets
fins.
La prise d’opposition subterminale est pulpaire. C’est la plus courante. Elle est semi-fine et destinée à la
prise d’objets légers.
La prise d’opposition subtermino-latérale oppose le pouce à la face latérale de l’index. C’est la moins fine,
mais s’avère puissante et solide. Elle est destinée à la tenue d’objets assez fins et légers.
La prise d’opposition digito-palmaire s’opère sans la pouce. Elle est grossière mais puissante et est
destinée aux prises unidirectionnelles.
La prise palmaire à pleine main s’opère avec tous les doigts, y compris le pouce. C’est la plus puissante et
est destinée à la saisie d’objets cylindrique dont la taille a un rapport avec celle de la main.
La prise à poing fermé met en rapport les 5 doigts. Elle est puissante mais sans précision et est destinée à la
tenue en force d’objets, de petit volume ou de petit diamètre.
La prise interdigitale latéro-latérale met surtout en rapport l’index et le majeur. Faible et sans précision,
elle est destinée à la simple tenue d’objets fins et légers.
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