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Chapitre III-réalisation-précontrainte
Chapitre III-réalisation-précontrainte
INTRODUCTION
La force de compression permanente ‘P’ qui constitue la précontrainte du béton est réalisée
généralement par deux procédés :
la précontrainte par pré-tension,
la précontrainte par post-tension.
Dans ces termes, les préfixes « post » et « pré » décrivent le moment d’application de la force dans
l’acier par rapport à la mise en place du béton.
D’autres techniques beaucoup moins utilisées (par enroulement, précontrainte extérieure, etc.) ont
été également mis en place.
Les armatures traversent les extrémités des moules, dans lesquels le béton est coulé, directement
au contact de l’acier. Les moules généralement métalliques sont disposés le long du banc sur des
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supports munis ou non de vibrateurs pour une mise en place convenable. On peut également utiliser
des moules creux, permettant le chauffage à l’eau. En chauffant à 80° on peut décoffrer et
manutentionner 5 à 6 heures après le coulage, et l’on peut, compte tenu de toutes les opérations:
mise en place des fils, tension, coulage, chauffage, décoffrage, coupe des fils entre pièces, faire un
cycle d’opérations en 24 heures. Le relâchement des aciers prétendus, provoque la précontrainte
des pièces par le simple jeu de l’adhérence: au droit de l’about de la pièce intervient rapidement, et,
à une distance suffisante de l’extrémité, l’acier a conservé la majeure partie de sa traction initiale, et
le béton est comprimé.
Domaine d’application
La précontrainte par pré-tension nécessite un investissement important, elle est spécialement bien
adaptée pour les pièces préfabriquées. Des entreprises spécialisées proposent sur catalogues, des
poutrelles préfabriquées en béton précontraint calculées une fois pour toute en fonction des charges
qu’elles reçoivent et de leur portée. Pour les planchers, l’emploie du hourdis plein est fréquemment
utilisé dans les bâtiments industriels à forte surcharge; les poutres sont alors précontraintes par des
câbles prenant appui sur le béton durci. Ces poutres d’une portée de 4 à 6m sont légères et faciles à
mettre en place. Les armatures sortent du béton de 20 à 30cm à chaque bout, pour assurer la
liaison des poutrelles entre elles ou avec les poutres ou poteaux qui les supportent.
Les planchers à hourdis creux et nervures non apparentes sont d’un usage courant dans les
bâtiments d’habitation et scolaires. Ils sont constitués par des poutrelles précontraintes à
membrures et des corps creux posés généralement sur la membrure inférieure; un remplissage en
béton comble les vides restants et solidarise l’ensemble; un hourdis mince en béton armé, coulé en
même temps que le béton de remplissage, recouvre le bout. De nombreux types de planchers sont
ainsi réalisés; ils diffèrent suivant les poutrelles et les corps creux.
D’autres éléments tels que les traverses de chemins de fer, les dalles, les poteaux électriques, et
plus rarement les coques sont produites de la même façon. A côté de ces fabrications en usine, la
précontrainte par pré-tension s’effectue également sur chantier; dans ce cas, la force de traction des
armatures peut être directement prise par le moule, spécialement étudié pour résister à la
compression qu’il subit. Ce procédé est employé notamment lorsque la situation sur chantier rend
difficile le transport, ce qui peut être le cas pour des poutres lourdes, ou de grandes dimensions (une
longueur de 16m représente pratiquement la portée maximale pouvant être transportée par les
remorques courantes).
La préfabrication d’éléments en béton précontraint en usine se caractérise par:
1) une bonne résistance à la compression (entre 40 et 55MPa) obtenue par étuvage du béton;
2) une résistance au jeune âge élevée;
3) une meilleure qualité des produits: régularité des résistances, aspect esthétique des surfaces;
4) une réduction des coûts de la main d’œuvre et amortissement du matériel.
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Les armatures elles mêmes peuvent être présentes dans les gaines au moment du coulage du béton
ou au contraire, si le procédé le permet, enfilées dans celles-ci après durcissement. La première
solution peut faire naître un danger de corrosion des aciers, qu’il est souvent difficile de protéger
pendant un délai assez long, quant à la deuxième, elle n’est applicable que si le tracé des gaines
n’est ni trop sinueux, ni trop long.
Après mise en tension, et fixation de l’armature au béton, la gaine dans laquelle elle coulissait est
remplie complètement au moyen d’une injection au mortier de ciment ou à la pâte de ciment pur. Le
rôle de cette injection est double: le ciment protège tout d’abord l’acier vis-à-vis de la corrosion, et,
de plus, il solidarise l’armature au béton, en interdisant tout glissement longitudinal relatif, cette
solidarisation a pour effet d’améliorer le comportement des pièces fléchies ou tendues, après
fissuration.
Les gaines
Jusqu’à présent, on a toujours disposé les câbles à l’intérieur du béton pour permettre leur mise en
tension, il est par conséquent nécessaire de les en isoler, toutes au moins provisoirement. Pour ce
faire, on utilise des gaines que l’on dispose dans les coffrages, avant bétonnage, le positionnement
de ces gaines dans l’espace étant obtenu par fixation sur le ferraillage passif. En pratique, on utilise
principalement deux types de gaines:
1. Les gaines hélicoïdales: elles sont constituées par une bande de feuillard formée à froid, enroulée
en hélice et sertie. Leur forme crénelée permet d’assurer une bonne adhérence au béton et le jeu
permis par le sertissage leur donne une souplesse suffisante. Pour être mises en forme à la main,
afin de respecter le tracé théorique des câbles, elles sont trempées au plomb, ce qui a pour effet de
protéger la gaine contre l’oxydation et de réduire les frottements entre la gaine et le câble. Ces
frottements peuvent être encore réduits par graissage du câble avant enfilage, mais ce graissage est
surtout important pour éviter l’oxydation des fils. Enfin, les gaines sont conçues de façon telle
qu’une gaine d’un diamètre i peut se visser soit par l’extérieur, soit par l’intérieur sur la gaine de
diamètre immédiatement inférieur i-1 ou supérieur i+1.
L’étanchéité est complétée par collage de rubans adhésifs aux extrémités du couvre joint. Ce type
de gaine est de loin le plus utilisé.
2. les gaines rigides: les gaines rigides sont constituées par des tubes en acier extra doux lisses qui
peuvent être cintré à la machine. Les divers éléments d’une même gaine sont rabotés entre eux par
des manchons filetés. Il s’agit d’une solution assez coûteuse (leur prix de revient est supérieur à
celui des gaines hélicoïdales), qui n’est utilisée que dans trois cas particuliers:
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On peut également utiliser d’autres types de gaines telles que les gaines en plastique, qui sont
parfaitement étanche et sont presque dénuées d’adhérence. On ne les utilise guère que pour réparer
des ouvrages déficients, par câbles extérieur, ou éventuellement, pour protéger des tirants
extérieurs.
Il arrive également, qu’on supprime les gaines, en ménageant lors du bétonnage les conduits des
câbles au moyen de tubes d’aciers ou en caoutchouc graissés extérieurement et retirés dés que la
tenue du béton est suffisante. Cela est à éviter, car le frottement du câble sur sa gaine de béton brut
peut atteindre des valeurs considérables.
Exemple de dimensions de gaines métalliques :
Diamètre intérieur = 80mm
Diamètre extérieur = 88mm.
Injection
Après avoir tendu et ancré le câble, il faut remplir le vide qu’il laisse dans sa gaine, en y injectant un
coulis de ciment. Cette opération est essentielle pour la conservation et la résistance de l’ouvrage.
Figure 5 : Tête d’ancrage mobile. Noter la gaine et la pipe verticale qui sert à l’injection
du câble après la mise en tension finale.
Le dosage minimal en ciment devant être d’au moins 600kg/m3. Enfin, la quantité d’eau introduite
doit être telle que le temps d’écoulement de 1000cm 3 de mortier utilisé au travers le cône présenté
ci-après, soit comprise entre 17 et 25 secondes.
* aux points hauts des gaines, pour autant que la distance verticale entre le point le plus haut et le
point le plus bas du tracé de la gaine dépasse 50cm;
* à une entre-distance qui ne peut pas dépasser 50 mètres;
* ils dépassent d'au moins 30cm le niveau le plus haut du câble;
* tant que les opérations d'injection n'ont pas commencé, ces évents sont fermés de façon à être
étanches à l'eau
Les vérins
Schématiquement, un vérin est constitué par un piston qui s’appuie sur le béton. A l’intérieur de ce
piston se déplace un cylindre, qui est mu par la mise en pression d’un liquide au moyen de pompes.
L’extrémité du câble est fixée au cylindre, dont le mouvement assure la mise en tension du câble.
Fig.7: Vérin hydraulique pour la mise en tension de petites unités (force max 155kN,
poids du vérin 23 kg pour la mise en tension de petites unités et pour des grosses unités
(jusqu’à 10000kN, poids du vérin 2290kg).
Ancrages
Ancrage actif
C’est l’organe qui sert à bloquer contre le béton le câble à l’extrémité par laquelle on l’a
préalablement tendu. De très nombreux dispositifs ont été inventés pour assurer l’ancrage.
Cependant, la quasi-totalité des ancrages utilisés aujourd’hui reposent sur l’un des principes
suivants:
Coincement conique
C’est le principe le plus ancien et également le plus répondu. Il a été appliqué sous les deux formes
suivantes:
Ancrage à cône: l’ancrage est composé:
- d’un cylindre percé en son centre d’un trou de forme conique, le bord du trou présente des
cannelures pas tout à fait demies cylindriques. Cette partie de l’ancrage est dite cône femelle,
- d’un cône mâle présentant à sa périphérie les mêmes cannelures que le cône femelle.
Chaque fil ou chaque toron est disposé à l’intérieur d’une cannelure. Le vérin de mise en tension
comprend deux pistons, le premier assure la mise en tension du câble, le second assure son ancrage
par enfoncement et blocage du cône mâle a l’intérieur du cône femelle. L’ancrage des fils ou des
torons est obtenu par coincement entre le cône mâle et le cône femelle. Les premiers ancrages de
ce type (pour 125, 127, 128) étaient réalisés en micro-béton fretté, les ancrages les plus
récents sont réalisés en acier moulé.
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Ancrages à clavettes: l’ancrage est constitué par une plaque en acier percé de trous de forme
conique. Chaque toron est enfilé dans un trou, dans lequel il est coincé par des clavettes. Cette
technique est, de très loin, la plus utilisée actuellement.
Vis - Ecrou: l’armature de précontrainte est pourvue à chaque extrémité d’une partie filetée
et d’un écrou. La mise en tension est assurée par un vérin, le report de l’effort sur le béton se faisant
par serrage de l’écrou jusqu’à sa mise au contact de la plaque d’ancrage. Ce principe d’ancrage est
surtout utilisé pour les barres qui sont directement filetées à leurs extrémités.
Les coupleurs
Tous les procédés de précontrainte possèdent des systèmes de couplage qui permettent d’assurer la
continuité de la précontrainte entre plusieurs tronçons d’une même poutre par rabotage des câbles.
Considérons un premier tronçon de poutre AB, ce tronçon est précontraint par un câble ancré en A et
en B. Un câble BC est rabouté en B au câble AB. On construit alors le deuxième tronçon de poutre
BC. Le coupleur B étant isolé du béton par un capot métallique.
Ancrages passifs
On peut tendre le câble par une seule extrémité dite active, l’autre étant simplement bloquée sur le
béton, par un ancrage passif. C’est notamment le cas:
des câbles dont une seule extrémité est accessible (tirants d’ancrage au rocher),
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Cachetage
C’est l’opération qui assure la protection et l’étanchéité au niveau des ancrages. Elle est au moins
aussi importante que l’injection : on a constaté, sur des ouvrages anciens, que des câbles même mal
injectés pouvaient se comporter parfaitement si l’on interdisait la pénétration de l’eau par leurs
extrémités. En revanche, toute circulation d’eau à l’intérieur des conduits est catastrophique pour la
conservation des armatures de précontrainte. Plusieurs solutions sont utilisées :
- réalisation d’un cachetage en béton, armé par des aciers laissés en attente ; il peut être mis
en place avant l’injection (et doit alors présenter une résistance suffisante pour tenir la pression
d’injection) ou, au contraire, après l’injection, le confinement du coulis pendant cette opération
étant alors assuré par un capot provisoire ;
- utilisation d’un capot métallique étanche définitif, injecté de coulis en même temps que le
conduit ; ce capot doit lui-même recevoir une protection anticorrosion efficace.
Frettage du béton : on utilise le frettage du béton par des cerces métalliques ou des nappes de
frettes plates croisées pour augmenter la contrainte admissible en compression du béton sous les
ancrages des câbles de précontrainte. Ces frettes bloquent la déformation transversale du béton qui
se produit par effet Poisson sous l'action d'une compression. Le frettage permet d'augmenter la
résistance à rupture du béton en compression.
câble de guidage
chariot moteur
fil de précontrainte
vérin plat
Culée fixe
FIG.13 : principe de la précontrainte par compression interne.
Ces vérins sont souvent utilisés pour mobiliser des forces importantes avec des faibles
déplacements, c’est le cas, par exemple, pour le décintrement d’un arc, la reprise d’une fondation en
sous œuvre, etc. Quant à la précontrainte ainsi obtenue, elle ne peut être que provisoire, même en
supposant les culées parfaitement immobiles, l’intervention de la relaxation du béton diminue
considérablement l’effort de compression.
Précontrainte extérieure
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Dans différents ouvrages, les câbles de précontrainte ne sont plus intérieurs au béton, mais
extérieurs. Selon les cas, le recours à la précontrainte extérieure est totale ou partielle. Cette
solution a considérablement évoluée à cause, en grande partie, des désordres survenus sur certains
ouvrages et des réparations qui ont du être réalisées.
D’un point de vue théorique, une telle technologie présente les avantages et inconvénients suivants:
Avantages
- l’épaisseur des âmes n’est plus conditionnée par la présence des gaines;
- les frottements sont très faibles;
- il est possible de remplacer un câble, soit parce qu’il est corrodé, soit parce que sa puissance est
insuffisante;
- il est possible de surveiller facilement l’état des câbles.1
Inconvénients
- le tracé des câbles est obligatoirement une ligne brisée et s’adapte donc moins bien aux efforts
extérieurs;
- la précontrainte n’est plus une force et peut donc provoquer le flambement de la structure;
- les ancrages sont excentrés par rapport aux plans moyens des pièces, ce qui engendre des efforts
parasites importants;
- les câbles peuvent être soumis à des phénomènes vibratoires qui peuvent provoquer leur rupture.