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Effondrement moral
de l’équipe à l’arrêt
d’un projet
Un projet majeur sur lequel votre équipe s’était beaucoup investie vient d’être
subitement abandonné. Vous devez gérer une profonde déception.
sionnel, une grande ou une très grande déception. L’ampleur du traumatisme est pro-
portionnelle aux peurs de chacun de ne pas être capable de surmonter cet événement. Les
conséquences peuvent être un déficit narcissique et une remise en cause individuelle et
collective plus ou moins facile à supporter.
. Pour le manager. Cette remise en cause est probablement une double déception.
Vous vous êtes vous aussi beaucoup investi. Mais vous avez surtout mobilisé une équipe
dans ce projet sans imaginer une issue si frustrante. Comment allez-vous accompagner
cette déception tout en gérant la vôtre ?
LES RISQUES
L’une des raisons pour lesquelles la plupart des salariés s’investissent dans leur travail
est qu’ils ont le sentiment de contribuer à quelque chose d’important. Plus que l’im-
pression d’être utile, il s’agit de la perception que sa présence, ses compétences, ses
qualités sont essentielles aux résultats obtenus par l’entreprise.
Le jour où l’objet de cette contribution est remis en question tout s’effondre ! Que ce
soient l’abandon d’un prototype, la remise en cause du lancement d’un nouveau système
de gestion, ou la perte d’un important contrat, l’arrêt brutal remet directement en
question l’idée que la personne se fait de l’importance de son travail.
Ce sont la confiance et la motivation qui vont être atteintes. L’enjeu va donc
consister à faire repartir l’énergie d’un groupe dont les convictions, les espoirs, la
confiance ont été mis à mal.
fait que quelques-uns, voire tout le collectif, restent trop longtemps dans une des phases
sans pouvoir la surmonter.
Quelles sont les caractéristiques d’une équipe capable d’affronter l’échec et de le
surmonter ?
Ces caractéristiques sont les suivantes :
– la confiance en soi. Cette confiance se construit autour des succès passés qu’il faut
savoir valoriser et capitaliser ;
– la qualité des liens qui unissent les membres de l’équipe, au-delà de la seule
coopération professionnelle ;
– la capacité à relativiser l’enjeu. Admettre qu’il y a des choses plus importantes dans
la vie permet de réduire l’impression de perte ou d’échec ;
– la capacité à rebondir (faculté de résilience) que l’équipe a su développer. Il faut
savoir fêter les succès mais aussi tirer parti de ses échecs.
Il revient au manager de réunir les conditions, mais aussi celles d’une meilleure
acceptation de l’échec.
évidemment le droit d’être déçu. Qui ne le serait pas ? Si vous avez été le promo-
teur du projet ou le leader de son développement aux yeux de votre équipe, votre
sentiment de culpabilité est à son comble. Malgré cette déception légitime vous
allez devoir prendre sur vous pour devenir le leader du rebond. Pour cela, vous
devez réussir à tirer parti de cette mésaventure.
. de précipiter la « remobilisation de vos troupes ». Vous avez peut-être déjà
tourné la page ou vous pensez qu’il faut surmonter ce passage délicat le plus
vite possible. C’est une bonne chose d’être prêt à réagir, cependant il y a un
temps « d’émotions et de ressentis » à respecter.
N’allez pas trop vite dans l’explication, le rationnel. Tant que vos collaborateurs
ressentent de la déception, de l’amertume ou de la colère, l’empathie sera plus
adaptée.
Ne remplacez pas de manière instantanée un projet par un autre, ce serait nier le
temps nécessaire au « deuil » du premier.
Dans cette situation, préférez...
. aider à évacuer le sentiment de perte. En consacrant du temps à chacun pour
reconstruire de l’engagement autour d’un autre projet (ce qui n’est d’ailleurs pas
toujours souhaitable immédiatement après une remise en cause aussi importante),
il peut être bon de faire un bilan approfondi des forces et des faiblesses de l’équipe
et de repréciser les valeurs que l’on partage. Mettre davantage l’accent sur le
« processus » que sur le résultat est une excellente façon de se réconforter sur ce
qui fait la force de l’équipe indépendamment de la remise en cause du projet. Le
moment venu, pour favoriser l’implication de vos collaborateurs dans de futurs
projets, associez-les autant que possible à leur conception afin qu’ils se réappro-
prient leur situation de travail.