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3/ DEFINISSEZ VOTRE PROJET PERSONNEL:

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est important maintenant de vérifier la
cohérence entre les exigences propres de votre activité et de votre marché, que vous venez
d’identifier, et votre situation personnelle.

Quels sont vos traits de personnalité ?


Il ne s’agit pas de tenter de recenser toutes vos qualités et tous vos défauts. Ayez simplement
en tête que les traits dominants de votre personnalité doivent être en adéquation avec les
exigences de votre projet.
Exemples
Pour conduire des chantiers avec des marges faibles et des plannings très serrés, l’autorité
naturelle et le sens de l’organisation sont plus que nécessaires ; pour un projet nécessitant
beaucoup de relations publiques, l’aisance, l’entregent s’avèrent indispensables ; pour motiver
une équipe de haut niveau, outre la compétence, le charisme est essentiel.
Cas typiques d’accord ➔ Activité dans un milieu
ou d’opposition entre la scientifique ou
personnalité et le projet industriel
économique :
Rigoureux / sérieux
Taciturne / pusillanime ➔ Activité où il faut «
aller chercher » les
clients
Extraverti / enjoué ➔ Animations
commerciales
Timide / introverti ➔ Secteur de la publicité /
milieu de la mode
Autoritaire / ➔ Projet comportant du
charismatique personnel

 Quelles sont vos motivations ?


On ne crée pas une entreprise sans raison forte. Les motivations ne sont pas toujours toutes
clairement exprimées et certaines peuvent entraîner des déconvenues.
Aussi, une réflexion est nécessaire pour, d’une part, bien prendre en compte toutes vos
motivations et, d’autre part, vous assurer qu’elles ne vous poussent pas à commettre des
erreurs dans les choix du projet.
Vous souhaitez créer
● Par désir d’indépendance ? Assurez-vous que cette motivation ne vous conduira pas à
certaines erreurs, comme, par exemple, vous isoler, refuser l’aide et le conseil de
professionnels. Dans certaines activités la pression permanente de la clientèle altère beaucoup
cette notion d’indépendance !

● Par goût des responsabilités ? Mais serez-vous capable de prendre seul des décisions
stratégiques ?

● Pour concrétiser un rêve, une passion ? Une passion ne doit pas être aveuglante.

● Pour vous réaliser, changé de vie ? Etes-vous prêt à accepter un changement brutal :
changement d’environnement, changement de rythme, etc. ?

● Pour exploiter une opportunité ? Si celle-ci vous « tombe dessus », êtes-vous réellement
fait pour la création d’entreprise si vous n’aviez jamais évoqué cette perspective auparavant ?

● Pour accéder à un meilleur statut social ? Avez-vous cependant conscience des nouvelles
obligations que vous devrez assumer en contrepartie ?

● Pour disposer d’un revenu immédiat ? Attention aux décalages pouvant exister entre le
démarrage de l’activité et les premières rentrées d’argent.

● Pour augmenter vos revenus et votre patrimoine : l’argent est une motivation qui ne doit
pas occulter l’examen critique des potentialités du projet envisagé.

● Pour travailler avec votre conjoint ? Réfléchissez bien… outre les problèmes relationnels
susceptibles de se poser, une seule source de revenu peut être dangereuse pour le couple.

● Pour vivre un partenariat : vouloir créer avec conjoint ou enfant(s) ou parent(s) ou ami(s)
ou collègue(s) de travail. Attention, dans ce cas, que chacun ne croit au projet que parce que
l’autre y croit !

● Etc.
Exemple pour bien comprendre le sens de la réflexion à mener sur ses motivations :
Si votre motivation principale pour créer cette entreprise est de vouloir rester ou revenir dans
votre village natal, cela est fort louable en soi. Encore faut-il tenir compte de l’importance du
marché local. Peut-être faudra-t-il viser une clientèle qui n’est pas sur place et donc vous
lancer dans une activité relevant de la clientèle diffuse, de la vente par correspondance, ou
encore une activité ambulante tournant dans le secteur, etc.

 Quels sont vos objectifs ?


Il est important que vous ayez une vision claire de l’entreprise que vous souhaitez diriger à
moyen terme. Cela, afin de vérifier que les moyens dont vous disposez aujourd’hui sont
compatibles avec les exigences de développement de votre entreprise, mais aussi pour vous
assurer que le potentiel de votre projet répondra à vos attentes.
Si vous êtes plusieurs porteurs de projet, il est également primordial que vous partagiez la
même vision à court, moyen et long terme de l’entreprise. Serez-vous prêts aux mêmes
sacrifices pour arriver à vos objectifs (exemples : absence temporaire de rémunération ou de
congés, semaines de travail très chargées, etc.) ? Parallèlement, définissiez clairement le rôle
et les responsabilités de chacun au sein de l’entreprise. N’y a-t-il pas de risque de doublons ?

Serez-vous vraiment complémentaires ? Si le potentiel de votre projet peut intéresser des


apporteurs de capitaux, êtes-vous conscient qu’il vous faudra peut-être accepter l’arrivée de
tiers dans le capital de votre entreprise ?
Par exemple, vos objectifs peuvent être de
● travailler en solo pour ne pas avoir de problèmes de personnel,

● être à la tête d’une entreprise de plusieurs dizaines de salariés au bout de quelques années,

● vous constituer un revenu d’appoint,

● revendre rapidement votre entreprise en réalisant une forte plus-value,

● devenir leader de cette activité dans votre région,

● transmettre une activité lucrative à vos enfants,

● etc.

 Quels sont vos compétences et vos savoir-faire ?


Elles reposent sur de multiples facettes : diplômes, qualification, expérience professionnelle,
activités associatives, etc. Il faut faire néanmoins la part des choses entre ce que vous savez et
ce que pouvez faire.
Idéalement un chef d’entreprise doit maîtriser trois disciplines : la technique (c’est-à-dire
l’exercice de son activité), le commercial, et le management (gestion administrative,
financière et conduite des hommes).
Le manque de compétences dans la discipline qui prédomine comme facteur-clé de l’activité
envisagée représente un risque majeur d’échec.
Exemples où une discipline particulière est un facteur-clé de succès
● La gestion dans une activité à très faible marge et tout particulièrement celle des achats et
des stocks ;

● Le management dans une activité de services à forte rotation du personnel ou recourant à


nombre de saisonniers ;

● Le commercial dans une activité très concurrentielle où il faut avant tout « aller chercher »
le client.

Dans tous les cas, le créateur doit avoir un très bon niveau dans la discipline où se trouvent les
risques d‘échecs les plus importants et devra acquérir un minimum suffisant de connaissances
dans les autres disciplines.
Par conséquent, avez-vous le savoir-faire requis, et / ou les diplômes nécessaires ? Avez-vous
besoin d’une formation complémentaire en gestion, en marketing, ou mieux encore en
création d’entreprise ? Aurez-vous suffisamment de temps disponible ?
Vous devrez peut-être faire appel à des compétences particulières aux vôtres. Seront-elles
faciles à trouver ? Nombre d’entrepreneurs se plaignent des difficultés rencontrées pour
trouver des collaborateurs dans certaines spécialités. Il peut donc être utile de faire le point sur
le marché local de l’emploi avec le Pôle emploi. Devrez-vous recruter une force de vente ?
Quel peut en être le délai et le coût Quelles sont vos « contraintes personnelles » ?
Accordez-vous un moment de réflexion sur ce qui pourrait nuire à la bonne mise en œuvre de
votre projet.

● Aurez-vous la disponibilité et le temps nécessaires pour préparer correctement votre


projet ? Dans de nombreux cas, une bonne préparation prend plusieurs mois et il est
préférable de vous y consacrer pleinement. Attention à ce qu’une échéance (licenciement, fin
de droits de chômage, etc.) ne conditionne pas la date de lancement de votre entreprise au
risque d’en bâcler la préparation.
● Quelles sont vos contraintes financières actuelles : charges de famille, pension alimentaire
à verser, prêts personnels en cours, niveau de revenu incompressible, etc. ? Avez-vous par
ailleurs des revenus réguliers vous permettant de vivre avant l’encaissement des premières
ventes (salaire du conjoint, perception de loyers, etc.) ? Si ce n’est pas le cas, votre projet
permet-il des rentrées de fonds rapides ou avez-vous pris la précaution de vous constituer une
épargne ? Votre capacité d’emprunt est-elle suffisante au regard de la taille de votre projet ?

● Quel sera votre statut (salarié, demandeur d’emploi, fonctionnaire, etc.) au jour de la
création de votre entreprise ? Selon les cas, des règles s’appliqueront. Vous devrez les
identifier rapidement, pour vous assurer, qu’il vous est possible de créer votre entreprise dans
de bonnes conditions.

À titre d’exemple : si vous êtes salarié, que dit votre contrat de travail ? Fonctionnaire : aurez-
vous l’autorisation d’exercer votre activité ? Retraité : pourrez-vous conserver votre pension
retraite ? Mineur : aurez-vous le droit de créer votre entreprise ? Etranger : aurez-vous des
formalités spécifiques à accomplir pour exercer votre activité ? Etc.
● Votre famille adhère-t-elle réellement à votre projet ? La création de votre entreprise va
vous mobiliser de manière importante et risque, dans un premier temps de faire baisser votre
niveau de vie. Cela peut créer des tensions très vives si le projet n’est pas partagé par votre
entourage. Si vous êtes marié, quel est votre régime matrimonial ? Celui-ci aura une incidence
juridique sur votre projet.

● Votre santé est-elle en adéquation avec les sollicitations prévisibles du projet ? La création
d’une entreprise est une source non négligeable de stress et sollicite largement la condition
physique – des problèmes de santé du conjoint ou d’un enfant peuvent nuire considérablement
à la disponibilité totale requise pour réussir le lancement d’une entreprise.
?

4/ EVALUEZ VOTRE IDEE :

C’est le moment de tout mettre dans la balance ! Reprenez dans le tableau l’ensemble des
points faibles et des points forts que vous avez listés. Ce travail de synthèse vous permettra
de vérifier si votre idée est réaliste !
Exemple : Points faibles :
● votre projet nécessite l’achat de
machines très onéreuses ;
● vous n’aurez, au démarrage, qu’un
donneur d’ordres et disposerez de peu
de temps pour prospecter d’autres
clients ;
● vous ne maîtrisez pas les principales
techniques de vente ;
● vous n’avez pas encore obtenu
l’adhésion de votre famille sur ce
projet ;
● la réglementation de votre activité
risque d’évoluer très prochainement ;
● Etc.

Points forts :
● votre produit semble répondre à un
véritable besoin ;
● vous possédez un avantage
significatif sur vos concurrents
potentiels (un savoir-faire) ;
● vous maîtrisez votre métier et
connaissez parfaitement les évolutions
réglementaires à venir ;
● vous avez dans votre entourage une
personne qui détient les compétences
qui vous font défaut (techniques de
vente) ;
● Etc.

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