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Albert Einstein

Albert Einstein (prononcé en allemand [ˈalbɐt ˈaɪnʃtaɪn] ) né


le 14 mars 1879 à Ulm, dans le Wurtemberg (Allemagne), et mort
le 18 avril 1955 à Princeton, dans le New Jersey (États-Unis), est un physicien
théoricien. Il fut successivement allemand, apatride (1896), suisse (1901) et
de double nationalité helvético-américaine (1940). Il épousa son ancienne
camarade d'études Mileva Marić, puis sa cousine Elsa Einstein.
Il publie sa théorie de la relativité restreinte en 1905 et sa théorie de la
gravitation dite relativité générale en 1915. Il contribue largement au
développement de la mécanique quantique et de la cosmologie, et reçoit le prix
Nobel de physique de 1921 pour son explication de l’effet photoélectrique. Son
travail est notamment connu du grand public pour l’équation E=mc2, qui établit
une équivalence entre la matière et l’énergie d’un système.
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands scientifiques de l'histoire,
et sa renommée dépasse largement le milieu scientifique. Il est la personnalité
du XXe siècle selon l'hebdomadaire Time. Dans la culture populaire, son nom et
sa personne sont directement liés aux notions d'intelligence, de savoir et de
génie.

1- Biographie

1-1- Jeunesse
Son père, Hermann Einstein, est né le 30 août 1847 à Buchau, et est mort
le 10 octobre 1902 à Milan. Il épouse Pauline Koch (1858-1920) le 8 août 1876.
Trois ans plus tard, le 14 mars 1879, Albert Einstein naît dans leur appartement
à Ulmen Allemagne ; c’est leur premier enfant.
Les Einstein sont des juifs non pratiquants, mais un parent lui enseigne les
éléments du judaïsme. Il a vers onze ans une phase très religieuse : il ne mange
pas de porc, et compose des chants religieux qu'il chante sur le chemin de l'école.
« Mais je lus mes premiers livres de science, et j'en terminai avec la foi
d'Abraham. » Il ne fait pas sa Bar Mitzvah et n'apprend pas l'hébreu.
L'intérêt d'Albert pour la science est éveillé par une boussole alors qu'il est âgé
de cinq ans : l'existence d'une action à distance lui paraît « miraculeuse » et
l'étonne très vivement. À douze ans, un petit livre sur la géométrie euclidienne
du plan, qu'il nommera plus tard le « livre sacré de la géométrie », le marque
fortement (« la clarté et la certitude des démonstrations eurent sur moi un effet
indescriptible »). Son oncle Jakob, ingénieur associé dans l'entreprise de
matériel électrique de son père, lui pose des problèmes mathématiques. Max
Talmud, un étudiant en médecine qui dîne souvent chez les Einstein, lui offre

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des livres de science et plus tard des œuvres de Kant, et ils ont souvent de
longues discussions.
De douze à seize ans, il apprend en autodidacte le calcul différentiel et intégral.

1-2- Formation
Einstein présente un parcours scolaire relativement atypique par rapport aux
éminents scientifiques qui furent plus tard ses contemporains. Très tôt, le jeune
homme s'insurge contre le pouvoir arbitraire exercé par les enseignants, et est
donc souvent dépeint par ces derniers comme un mauvais élément, très étourdi.
Il éprouve jusque tard dans son enfance des difficultés pour s'exprimer.
Il commence sa scolarité au Luitpold Gymnasium de Munich et en est renvoyé à
l’âge de 15 ans (son professeur de grec jugeant sa présence incompatible avec la
stricte discipline y régnant à l’époque). Il a d’excellents résultats
en mathématiques. Il rejoint ses parents à Pavie, en Italie, en 1895 et renonce à
sa nationalité allemande (cet abandon étant officialisé en 1896).
À 16 ans, il décide d'intégrer l'École polytechnique fédérale de Zurich (à
laquelle on peut accéder sans avoir de bac). Il rate cependant l'examen d'entrée.
Les examinateurs, ayant découvert son potentiel, l'incitent à se présenter une
deuxième fois. Il entre alors à l’École cantonale d'Aarau en Suisse, et y passe
une année pour mieux se préparer au prochain examen. Il y trouve une
atmosphère plus ouverte et favorable à son apprentissage, les étudiants étant
davantage incités à penser par eux-mêmes qu'à réciter des leçons apprises. En
1896, il réussit l'examen, et intègre donc l'école, où il se lie d’amitié avec le
mathématicien Marcel Grossmann, qui l’aidera plus tard en géométrie non
euclidienne. Il y rencontre aussi Mileva Marić, sa première épouse, une des
toutes premières étudiantes de l'EPFZ, qui travaillera également avec lui sur
la théorie de la relativité et mènera ses propres recherches. Il obtient de justesse
son diplôme en 1900, s'avouant, dans son autobiographie, « incapable de suivre
les cours, de prendre des notes et de les travailler de façon scolaire ».
Au cours de cette période, il approfondit ses connaissances en autodidacte par la
lecture de livres de référence comme ceux de Kirchhoff, de Hertz,
de Helmholtz et de Maxwell13. Son ami Michele Besso l’initie aux idées de
la Mécanique d'Ernst Mach. Il obtient la nationalité suisse en 1901, qu'il gardera
jusqu'à la fin de sa vie. Selon plusieurs biographies, cette période
de 1900 à 1902 est marquée par la précarité de sa situation : il postule à de
nombreux emplois sans être accepté. Sa misère préoccupe son père, qui tente en
vain de lui trouver un poste. Albert se résigne alors à s’éloigner du milieu
universitaire pour trouver un emploi dans l’administration.

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1-3- Carrière
En 1901, il publie son premier article scientifique dans les Annalen der Physik,
et cet article est consacré à ses recherches sur la capillarité.
À la fin de l’année 1902, naît le premier des enfants d’Albert Einstein, Lieser l.
Son existence a longtemps été ignorée des historiens, et il n’existe aucune
information connue sur son devenir. Albert et Mileva se marient en 1903, son
père lui ayant finalement donné sa permission sur son lit de mort. En 1904, le
couple donne naissance à Hans-Albert, puis en 1910 naît Eduard Einstein.
En juin 1902, il est embauché à l’Office des Brevets de Berne, ce qui lui permet
de vivre correctement tout en poursuivant ses travaux. Il emménage
entre 1903 et 1905 dans l'actuelle maison d'Einstein, 49 Kramgasse. Durant cette
période, il fonde l’Académie Olympia avec Conrad Habicht et Maurice Solovine,
qui traduira plus tard ses œuvres en français. Ce cercle de discussion se réunit à
la maison d'Einstein, et organise des balades en montagne. Einstein partage le
résultat de ses travaux avec Conrad Habicht et lui envoie les articles qu’il publie
pendant l’année 1905 (souvent appelée son annus mirabilis) concernant les
fondements de la relativité restreinte, l’hypothèse des quanta de lumière et la
théorie du mouvement brownien, qui ouvrent de nouvelles voies dans la
recherche en physique nucléaire, mécanique céleste, etc. L’article portant sur le
mouvement brownien prend appui sur des travaux qu’Einstein développe plus
tard, et qui aboutissent à sa thèse, intitulée Eine neue Bestimmung der
Moleküldimensionen (« Une nouvelle détermination des dimensions
moléculaires », en allemand), et à son diplôme de doctorat le 15 janvier 1906.
En 1909, Albert Einstein est reconnu par ses pairs, en
particulier Planck et Nernst, qui souhaitent l’inviter à l’université de Berlin.
Le 9 juillet 1909, il est distingué docteur honoris causa par l’université de
Genève12, il devient la même année professeur associé à l'université de Zurich.
En 1911, il devient professeur à l'université allemande de Prague (alors ville de
l'Empire austro-hongrois), et il est invité au premier congrès Solvay, en
Belgique, qui rassemble les scientifiques les plus connus. Il y rencontre entre
autres Marie Curie, Max Planck et Paul Langevin. Revenu à Zurich en 1912, il
devient en 1913 membre de l’Académie des sciences de Prusse.
En 1914, il déménage en Allemagne et habite à Berlin de nombreuses années. Il
devient membre de l'Académie royale des sciences et des lettres de Berlin. Son
poste à Berlin lui permet de se consacrer tout entier à ses travaux de recherche.
Mileva et Albert se séparent et elle rentre en Suisse avec leurs enfants (leur
divorce sera prononcé en 1919, année au cours de laquelle il épousera sa
cousine Elsa). À l’ouverture du conflit de la Première Guerre mondiale, il
déclare ses opinions pacifistes. La ville de Berlin s’était engagée à lui fournir
une maison, mais Albert Einstein obtient finalement un terrain sur lequel il fait

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construire une maison à ses frais. Situé à Caputh, près du lac de Havelsee,
l’endroit est calme et lui permet de faire fréquemment de la voile.
En 1916, il publie un livre présentant sa théorie de la gravitation, connue
aujourd’hui sous le nom de relativité générale. En 1919, Arthur
Eddington réalise la mesure de la déviation que la lumière d’une étoile subit à
proximité du Soleil, cette déviation étant une des prévisions découlant de cette
théorie. Cet événement est médiatisé, et Einstein entreprend à partir de 1920 de
nombreux voyages à travers le monde. En novembre 1922, il reçoit le prix
Nobel de Physique 1921, qui n'avait pas été attribué, « pour ses contributions à
la physique théorique et, spécialement, pour sa découverte de la loi de l'effet
photo-électrique ». Comme il est loin de la Suède en 1922, il reçoit son prix et
prononce sa conférence Nobel à Göteborg le 11 juillet 1923. En 1925, il est
lauréat de la médaille Copley, et en 1928 il est nommé président de la Ligue
allemande des droits de l'homme. Il participe en 1928 au premier cours
universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et
allemands. En 1935, il devient lauréat de la médaille Franklin.
La situation s’assombrit en Allemagne dans les années 1920, et il subit des
attaques visant ses origines juives et ses opinions pacifistes. Sa sécurité est
menacée par la montée des mouvements nationalistes, dont celle du parti nazi.
Peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, au début de 1933, il apprend que sa
maison de Caputh a été pillée par les nazis, et il décide de ne plus revenir en
Allemagne. Après un court séjour sur la côte belge, il s’installe aux États-Unis,
sur invitation d'Abraham Flexner, le fondateur et directeur de l’Institute for
Advanced Study de Princeton où il commence alors à travailler. Ses recherches
visent à élaborer une théorie globale des champs, expliquant les quatre
interactions élémentaires : la gravitation, l'interaction
électromagnétique, l'interaction faible et l'interaction forte. Cette théorie est
aujourd'hui au cœur de la recherche fondamentale.
Le 2 août 1939, sous la pression d'Eugene Wigner et de Leó Szilárd, physiciens
venus d'Allemagne, il rédige une lettre à Roosevelt, qui contribue à enclencher
le projet Manhattan.
Son fils Eduard, atteint d’une possible schizophrénie, passe la majeure partie de
sa vie dans une clinique en Suisse, et son autre fils Hans-Albert devient
ingénieur en Californie.

1-4- Mort
Einstein meurt le 18 avril 1955 d’une rupture d’anévrisme. Une étude réalisée en
2013 sur son cerveau (qui a été subtilisé après sa mort sans son consentement)
révèle tout au plus une hyper connexion entre les deux hémisphères, ce qui est
traditionnellement preuve d'une grande intelligence19. Ses cendres sont

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éparpillées dans un lieu tenu secret, conformément à ses dernières volontés.
Mais, en dépit de son testament, son cerveau et ses yeux ont été prélevés, le
premier par le médecin légiste ayant effectué l'autopsie, les seconds par son
ophtalmologiste.

2- Travail scientifique
2-1- Année 1905
Article détaillé : Annus mirabilis d'Albert Einstein.
L'année 1905 est une année exceptionnellement fructueuse pour Einstein (elle
est souvent désignée par l'expression latine annus mirabilisN 4), quatre de ses
articles étant publiés dans la revue Annalen der Physik :

 le premier article, publié en mars, expose un point de vue révolutionnaire sur


la nature corpusculaire de la lumière, par l’étude de l’effet photoélectrique.
Einstein l’intitule : Sur un point de vue heuristique concernant la production
et la transformation de la lumière. Il y relate ses recherches sur l’origine des
émissions de particules, en se basant sur les travaux de Planck qui avait,
en 1900, établi une formule d’un rayonnement quantifié, c’est-à-dire
discontinu. Planck avait été contraint d’aborder le rayonnement lumineux
émis par un corps chaud d’une manière qui le déconcertait : pour mettre en
adéquation sa formule et les résultats expérimentaux, il lui avait fallu
supposer que le courant de particules se divisait en blocs d’énergie, qu’il
appela quanta. Bien qu’il pensât que ces quanta n’avaient pas de véritable
existence, sa théorie semblait prometteuse et plusieurs physiciens y
travaillèrent. Einstein réinvestit les résultats de Planck pour étudier l’effet
photoélectrique, et il conclut en énonçant que la lumière se comportait à la
fois comme une onde et un flux de particules. L’effet photoélectrique a donc
fourni une confirmation simple de l’hypothèse des quanta de Max Planck. En
1920, les quanta furent appelés les photons ;
 deux mois plus tard, en mai, Einstein fait publier un deuxième article sur
le mouvement brownien. Selon lui, les molécules tireraient leur énergie
cinétique de la chaleur. Cet article fournit une preuve théorique (vérifiée
expérimentalement par Jean Perrin en 1912) de l’existence des atomes et des
molécules. Le mouvement brownien a été expliqué au même moment par
Einstein et par Marian Smoluchowski et quelques années avant par Louis
Bachelier en 1900, avec des motivations liées aux mathématiques
financières ;
 le troisième article est encore plus important, car il représente la rupture
intuitive d’Einstein avec la physique newtonienne. Dans celui Sur
l’électrodynamique des corps en mouvement, le physicien s’attaque
au postulat d’un espace et d’un temps absolus, tels que définis par la

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mécanique de Newton, et à l’existence de l’éther, milieu interstellaire inerte
qui devait soutenir la lumière comme l’eau ou l’air soutiennent les ondes
sonores dans leurs déplacements. Cet article, publié en juin, amène à deux
conclusions : l’éther n’existe pas, et le temps et l’espace sont relatifs. Le
nouvel absolu qu’Einstein édifie est détaché de la valeur quantitative de ces
deux notions que sont l’espace et le temps, qui restent cependant liées par la
conservation à travers différents référentiels d’études de l’intervalle
d’espace-temps entre événements, notion similaire à la distance entre points
de l’espace. Les conséquences de cette vision révolutionnaire de la physique,
qui découle de l’idée qu’Einstein avait de la manière dont les lois physiques
devaient contraindre l’univers, ont bousculé tant la physique théorique que
ses applications pratiques. L’apport exact d’Einstein par rapport à Henri
Poincaré et quelques autres physiciens est aujourd’hui assez disputé
(voir Controverse sur la paternité de la relativité) ;
 le dernier article, publié en septembre, donne au titre L’inertie d’un corps
dépend-elle de son contenu en énergie ? une réponse célèbre : la formule
d’équivalence masse-énergie, E=mc2. C’est un résultat de la toute
nouvelle relativité restreinte, dont découle un vaste champ d’études et
d’applications : physique nucléaire, mécanique céleste et énergie nucléaire,
par exemple.

2-2- Années de reconnaissance (1910-1935)


Albert Einstein et Niels Bohr au congrès Solvay de 1930.

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Albert Einstein en 1921.

Albert Einstein et Édouard Herriot, reçus docteurs honoris causa de l'université


de Glasgow (vers 1933).
Son ancien condisciple Marcel Grossmann l’aide dans ses travaux en lui
apportant ses connaissances en géométrie différentielle : ils publient un article
sur les tenseurs de Ricci et de Riemann-Christoffel en 1913. En octobre 1914,
Einstein publie un article sur la géométrie différentielle, et en juin 1915, il donne
des conférences à l’université Göttingen devant Hilbert et Klein.
Le 25 novembre 1915, il soumet son manuscrit de la théorie de la relativité
générale à la section de mathématique et de physique de l'Académie royale des
sciences de Prusse, qui la publie le 2 décembre. Les « équations du champ » sont
la clé de voûte de cette théorie. Elles décrivent le comportement du champ de
gravitation (la métrique de l’espace-temps) en fonction du contenu énergétique
et matériel. La théorie de la relativité ainsi que ses ouvrages de 1905 et 1916
forment la base de la physique moderne.
La théorie de la relativité générale publiée, Einstein recommence à travailler sur
la physique des quanta et introduit en 1916 la notion d'émission stimulée qui lui
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permet de retrouver la loi de Planck à partir d'hypothèses purement quantiques
sur la façon dont les quanta de lumière (photons) sont absorbés et émis par les
atomes. Idée fructueuse qui est à la base du développement du maser et du laser.
La même année, Einstein montre qu'il convient d'associer une quantité de
mouvement au quantum de lumière ; hypothèse qui sera validée par l'expérience
en 1923 grâce aux travaux d'Arthur Compton sur la diffusion des rayons X.
La relation d'Einstein avec la physique quantique alors naissante est
remarquable : d’un côté, nombre de ses travaux sont à la base du développement
de cette nouvelle physique, comme son explication de l’effet photoélectrique ;
d’un autre côté, il critiquera beaucoup d’idées et d’interprétations de
la mécanique quantique, son non-déterminisme en particulier. Le débat entre le
groupe formé par Einstein et Erwin Schrödinger et celui de Niels
Bohr et Werner Heisenberg se situait à la frontière de la physique et de la
philosophie.
En 1927, invité au cinquième congrès Solvay, il a de nombreuses conversations
avec Niels Bohr à ce sujet. Il dit alors : « Gott würfelt nicht » (« Dieu ne joue
pas aux dés ») pour marquer son opposition à l’interprétation probabiliste de la
physique quantique, ce à quoi Niels Bohr répondit : « Qui êtes-vous, Albert
Einstein, pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ? » Le paradoxe EPR qu’il précise
en 1935 avec Boris Podolsky et Nathan Rosen à Princeton reste aujourd’hui un
exemple important d'une tentative pour questionner les fondements de la
mécanique quantique.

2-3- Vérification par l’éclipse


Pour vérifier la relativité générale, une mesure de la déviation des rayons
lumineux aux alentours d’une masse lors d’une éclipse solaire est envisagée. La
première expédition est prévue en 1915, mais est rendue impossible par
la Première Guerre mondiale. En 1919, Arthur Eddington réalise cette mesure et
annonce que les résultats sont conformes à la théorie d’Einstein. Grâce à cette
expérience, Einstein devient célèbre du jour au lendemain. Le fait qu'une théorie
allemande ait été vérifiée par un Anglais un an après la Première Guerre
mondiale, fait office de symbole en faveur de la paix.
Il apparaît bien plus tard qu’en raison du temps nuageux, la marge d’erreur était
bien supérieure au phénomène à mesurer. En 1980, les philosophes des sciences
John Earman et Clark Glymour affirment qu'Eddington a biaisé la sélection des
données qu'il a recueillies ; leur propos est repris en 1993 par Harry
Collins et Trevor Pinch. En revanche, l'expérience est validée par le physicien
Daniel Kennefick. Celui-ci souligne que l'analyse nuancée d'Earman et Glymour
a été instrumentalisée pour répandre l'idée selon laquelle la théorie de la
relativité n'a obtenu de succès que par la grâce de la diplomatie (Eddington
souhaitant mettre fin à la mise au ban des scientifiques allemands), voire pour
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répandre la défiance à l'égard des scientifiques. Le physicien Stephen
Hawking commente en 1988 dans son ouvrage Une brève histoire du temps que
ce genre de faux bon résultat est courant quand on sait à quoi s’attendre. Comme
d’autres mesures avaient entre-temps confirmé la déviation de la lumière, la
validité de la relativité générale n’en fut pas ébranlée.

3- Personnalité
3-1- Einstein et la politique
Les positions politiques prises par Einstein sont marquées par ses
opinions socialistes et pacifistes, relativisant ces dernières parfois, par exemple
en déconseillant l’objection de conscience à un jeune Européen lui ayant écrit
pendant les années 1930, « pour la sauvegarde de son pays et de la civilisation ».
Toutefois, il prône régulièrement l'objection de conscience. Par exemple, à
propos de la lutte contre les armements et les comportements belliqueux, il écrit :
« Je soutiens que le moyen violent du refus du service militaire reste le meilleur
moyen. Il est préconisé par des organisations qui, dans divers pays, aident
moralement et matériellement les courageux objecteurs de conscience. »
En 1913, il est cosignataire d’une pétition pour la paix que trois autres savants
allemands acceptent de signer. Einstein éprouve une forte antipathie vis-à-vis
des institutions militaires, publiant dès 1934 :
« La pire des institutions grégaires se prénomme l’armée. Je la hais. Si un
homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang aux sons d’une musique,
je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu’une moelle
épinière le satisfait. Nous devrions faire disparaître le plus rapidement possible
ce cancer de la civilisation. »
Einstein est lié à de nombreuses causes pacifistes, car il se montre ouvert aux
propositions multiples de soutien qu’il reçoit, et accepte souvent de s’engager
pour les causes qu’il juge justes. Einstein apporte un soutien marqué aux
mouvements sionistes. En 1920, il accompagne ainsi le chef de
file sioniste Chaim Weizmann aux États-Unis au cours d’une campagne de
récolte de fonds. Il se rend également en Palestine mandataire dans le cadre de
l’inauguration de l’université hébraïque de Jérusalem à laquelle il lègue plus tard
ses archives personnelles. Ses apparitions donnent un prestige politique à la
cause sioniste. À la suite d'une invitation à s’établir à Jérusalem, il écrit dans son
carnet de voyage que « le cœur dit oui […] mais la raison dit non ». Selon Tom
Segev, Einstein apprécie son voyage en Palestine et les honneurs qui lui sont
faits. Il marque néanmoins sa désapprobation en voyant des Juifs prier devant
le mur des Lamentations ; Einstein commente qu’il s’agit de personnes collées
au passé et faisant abstraction du présent. Ben Gourion lui propose en 1952 la
présidence de l’État d’Israël, qu’il refuse :

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« J'ai passé ma vie à étudier des problèmes objectifs et je manque à la fois de
l'aptitude naturelle et de l'expérience nécessaires pour traiter des problèmes
humains et exercer des fonctions officielles. »
Il a une vision clairvoyante de sa situation entre les deux guerres. Il écrit dans
une remarque à la fin d'un article écrit pour le Times de Londres :
« Je passe actuellement en Allemagne pour un savant allemand et en Angleterre
pour un juif suisse. Supposons que le sort fasse de moi une bête noire, je
deviendrai au contraire un juif suisse en Allemagne, et un savant allemand en
Angleterre. »
Il reçoit des menaces de mort dès 1922. De violentes attaques ont lieu contre
sa théorie de la relativité en Allemagne et en Russie. Philipp Lenard, « chef de la
physique aryenne ou allemande » attribue à Friedrich Hasenöhrl la
formule E=mc2 pour en faire une création aryenne. Einstein démissionne de
l’académie de Prusse en 1933, et il est exclu de celle de Bavière. En mars 1933,
en tant que président d'honneur de la Ligue contre l'antisémitisme, il lance un
appel aux peuples civilisés de l'univers, tâchant « d'éveiller la conscience de tous
les pays qui restent fidèles à l'humanisme et aux libertés politiques » ; dans cet
appel il s'élève contre « les actes de force brutale et d'oppression contre tous les
gens d'esprit libre et contre les juifs, qui ont lieu en Allemagne ». Cette année-là,
Einstein est en voyage à l’étranger, et il choisit de ne pas revenir en Allemagne,
où Hitler a pris le pouvoir en janvier. Après un séjour en Belgique, il décline une
proposition de la France de l’accueillir comme professeur au Collège de France,
et part pour les États-Unis, à Princeton.

Einstein et Robert Oppenheimer, vers 1950.


Le 2 août 1939, il signe une lettre, rédigée par les physiciens Léo Szilard et
Eugène Wigner, destinée à Roosevelt, qui aurait pu contribuer à enclencher
le projet Manhattan, ceci étant à l'opposé de l'intention d'origine de la lettre, qui
ne se voulait que préventive des risques potentiels que les récentes découvertes
scientifiques pourraient causer (celles-ci permettraient en effet la réalisation de
« bombes d'un nouveau type et extrêmement puissantes »).

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Après la guerre, Einstein milite pour un désarmement atomique mondial,
jusqu’au seuil de sa mort en 1955, où il confesse à Linus Pauling : « j’ai fait une
grande erreur dans ma vie, quand j’ai signé cette lettre [de 1939]. »
Après la Seconde Guerre mondiale, son engagement vis-à-vis des communautés
juives et Israël est nuancé par ses opinions pacifistes. Il préface le Livre noir,
recueil de témoignages sur l’extermination des juifs en Russie par les nazis
pendant la guerre37. Et en décembre 1948, il cosigne une lettre condamnant
le massacre de Deir Yassin commis par des combattants israéliens de l’Irgoun et
du Lehi pendant la guerre de Palestine de 1948.
Pendant la guerre froide, il s’exprime contre la course aux armements et appelle,
par exemple avec Bertrand Russell et Joseph Rotblat, les scientifiques à plus de
responsabilités, les gouvernements à un renoncement commun à la prolifération
des armes atomiques et à leur utilisation et les peuples à chercher d’autres
moyens d’obtenir la paix (création du Comité d’urgence des scientifiques
atomistes en 1946, manifeste Russell-Einstein en 1954).
Einstein s’est exprimé sur ses convictions socialistes en 1949, en pleine période
du maccarthysme, dans un essai intitulé Pourquoi le Socialisme, publié dans
la Monthly Review:
« Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à
savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système
d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens
de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’une
façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de
la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de
travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque
femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le
développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité
envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès,
comme cela se fait dans la société actuelle. »
Il lui semble que le principe du gouvernement des peuples par eux-mêmes, le
fait de travailler pour eux-mêmes, est plus propice à l’épanouissement individuel
que celui de l’exploitation du grand nombre par une minorité. Mais il est déçu
par ce qu’il peut apprendre de l’Union soviétique et il considère que les peuples
doivent s’engager d’abord dans le pacifisme afin de mettre en place des
conditions favorables à une évolution vers le socialisme. Sa correspondance
révèle qu’il voit un rapprochement entre le maccarthysme et les événements
des années 1930 en Allemagne. Il écrit au juge chargé de l’affaire
Rosenberg pour demander leur grâce, et il aide de nombreuses personnes qui
souhaitent immigrer aux États-Unis. Contacté par William Frauenglass, un
professeur d’anglais de lycée suspecté de sympathies communistes, il rédige un
texte dénonçant ouvertement le maccarthysme et encourageant les intellectuels à

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résister à ce qu’il qualifie de « mal ». Le FBI ouvre un dossier sur lui, disponible
aujourd’hui sur leur site internet. Joseph McCarthy attaque Einstein au Congrès
en le traitant d’« ennemi de l’Amérique ». Sa secrétaire, Helen Dukas, est
soupçonnée d’espionnage au service de l’URSS. Les médias américains se
montrent virulents dans leur traitement de l’affaire et seules quelques
personnalités, comme Bertrand Russell, prennent sa défense. L’affaire est
classée en 1954, aucune preuve concluante n’ayant été apportée pour étayer ces
accusations.

3-2- Einstein et la lutte contre les discriminations raciales


À Cassel, en 1923, se tient sous la présidence d'honneur42 d'Albert Einstein le
IIIe congrès de l'Association mondiale anationale (SAT), organisation à caractère
socio-culturel et à vocation émancipatrice fondée à Prague en 1921 et dont la
langue de travail neutre est l'espéranto. Quarante-deux savants de l'Académie
des sciences émettent la même année un vœu en faveur de son enseignement en
tant que « chef d'œuvre de logique et de simplicité ».
Après avoir fui l'Allemagne nazie, Einstein découvre, pendant son exil
américain, l'ampleur de la discrimination raciale aux États-Unis. Vivant au
milieu de la communauté noire de Princeton, il observe de près la ségrégation et
s'investit au quotidien pour que les enfants noirs aient accès à la connaissance.
Refusant d'intervenir dans les universités qui pratiquent la ségrégation raciale,
Einstein accepte pourtant de donner une conférence à l'université Lincoln en
1946 où il déclare : « Je suis de passage dans cet établissement au nom d’une
cause qui en vaut la peine. En effet, les gens de couleur continuent d'être séparés
des Blancs aux États-Unis. Cette séparation ne résulte pas d’une maladie des
gens de couleur mais d’une maladie des Blancs. Il est impensable que je me
taise à ce sujet. »
Il se lie d'amitié avec le chanteur noir Paul Robeson et devient, à ses côtés, un
militant des droits civiques et de la lutte contre le racisme. Avec Robeson,
Einstein milite aussi en faveur du soutien des États-Unis aux républicains
espagnols qui combattent le franquisme ; tous deux s'attirent rapidement les
foudres et la haine du directeur du FBI, J. Edgar Hoover, qui les considère
comme des « ennemis d'État ».
Alors qu'il est harcelé par le FBI pour ses positions politiques, l'intellectuel noir
et fondateur de la NAACP (Association pour la défense et la promotion des
Noirs), W. E. B. Du Bois, sollicite le soutien d'Einstein pour sa défense devant
la cour fédérale, qui s'apprête à le condamner pour haute trahison. Einstein se
porte aussitôt garant pour Du Bois, ce qui embarrasse les juges et empêche une
condamnation arbitraire de ce dernier.

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Cet aspect de sa vie est resté largement méconnu et ignoré par la plupart de ses
biographes.

3-3- Vie sociale


Bien qu'Einstein ait rencontré un grand nombre de personnalités majeures de son
époque, dans les domaines scientifique, politique et artistique, laissant une
correspondance très riche, il se décrivait lui-même comme un véritable solitaire :
« Je me sens lié réellement à l'État, à la patrie, à mes amis, à ma famille au sens
complet du terme ; mais mon cœur ressent face à ces liens un curieux sentiment
d'étrangeté, d'éloignement, et l'âge accentue encore cette distance. »
Parmi ses relations célèbres, on compte une amitié avec la reine Élisabeth de
Belgique, avec qui il joua du violon, Arnold Berliner dont il témoigne de
l'affection lors de son 70e anniversaire, George Bernard Shaw au sujet duquel il
écrit « on trouve rarement des hommes assez indépendants pour s'apercevoir des
faiblesses et des sottises de leurs contemporains, sans en être affectés eux-
mêmes » ou Bertrand Russell.
Modeste et pensant quant à lui que « Chacun doit être respecté dans sa personne
et nul ne doit être idolâtré », il ironisait au sujet de sa célébrité et de ses effets :
« Cela pourrait bien provenir du désir irréalisable pour beaucoup, de comprendre
quelques idées que j’ai trouvées, dans une lutte sans relâche, avec mes faibles
forces ».
Sa première épouse, Mileva Maric est atteinte de coccygodynie, qui la rend
boiteuse. C’est aussi une jeune femme brillante, élève du Polytechnicum. Elle
tombe enceinte alors qu’ils ne sont pas encore mariés, et elle accouche en
janvier 1902 chez ses parents, en Serbie, d’une fille Lieserl (Élisabeth) et dont
on perd la trace. Einstein se montra très dur avec elle, ainsi qu'avec sa compagne
suivante, Elsa (doublement sa cousine).
Il voit peu son fils Hans-Albert (né en 1904) qui, à l’âge adulte, travaille en
Californie. La santé mentale de son autre fils, Eduard né en 1910, se détériore
brutalement alors qu’il est âgé de vingt ans, et il doit être interné une première
fois en 1930 à la clinique psychiatrique universitaire de Zurich où les médecins
lui diagnostiquent une schizophrénie. Son père lui rend une dernière visite en
1933. Eduard meurt dans cette clinique en 1965. D’abord critique envers la
psychanalyse (« Il n'est peut-être pas toujours bon de fouiller dans l'inconscient.
Croyez-vous que connaître le mouvement de tous les muscles qui composent
nos jambes nous aiderait à marcher ? »), il refuse que son fils Eduard suive un
nouveau traitement psychanalytique. En 1933, il choisit Sigmund Freud pour
publier un échange de lettres intitulé Pourquoi la guerre ?

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3-4- Einstein et la religion
Einstein écrit plusieurs textes traitant des relations entre science et religion.
Dans son article paru en 1930, Einstein distingue trois formes de religion :

 la première est due à la crainte et à une incompréhension de la causalité des


phénomènes naturels, d’où l'invention d’êtres surnaturels ;
 le deuxième est social et moral ;
 la troisième, qu’Einstein appelle « religiosité cosmique », est une
contemplation de la structure de l'Univers. Elle est compatible avec la
science et n'est associée à aucun dogme ni croyance. Einstein déclare être
religieux, mais seulement dans ce troisième sens qu’il voit dans le mot
religion.
Lorsque, en 1929, le rabbin Herbert S. Goldstein lui demande « Croyez-vous en
Dieu ? », Einstein répond : « Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle lui-même
dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se soucie du
destin et des actions des êtres humains. »
Einstein se réclame également du panthéisme de Spinoza dans son
ouvrage Comment je vois le monde. Il définit le sentiment religieux du
scientifique comme la croyance en l'intelligibilité du monde, et en une « raison
supérieure » qui se dévoile dans « le monde de l'expérience ». Selon lui, les
religions traditionnelles relèvent de l'histoire et de la psychologie.
Einstein a souvent utilisé le mot Dieu, comme dans ses célèbres formules « Dieu
est subtil, mais pas malicieux » ou « Dieu ne joue pas aux dés », cependant le
sens qu’il donnait à ce mot fait l’objet de diverses interprétations. Une partie
du clergé a considéré que les vues d’Einstein étaient compatibles avec la foi. À
l’inverse, le Vatican dénonce alors « un authentique athéisme même s'il est
dissimulé derrière un panthéisme cosmique ». Si Einstein rejette les croyances
traditionnelles, il se distingue personnellement des athées et répète qu’il est « un
non-croyant profondément religieux ».
Une lettre manuscrite écrite en allemand un an avant sa mort, et adressée
au philosophe Eric Gutkind, a été vendue sur eBay en octobre 2012 pour la
somme de 3 000 100 $US. Einstein y écrivait :
« Le mot Dieu n’est pour moi rien de plus que l’expression et le produit des
faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais
primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi
subtile soit-elle, ne peut selon moi changer cela. »
Einstein répondra d’ailleurs à un journaliste lui demandant s’il croit en
Dieu : « Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai
si j’y crois. »

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Un militant de l’athéisme comme Richard Dawkins considère également que la
position d’Einstein était seulement de l’athéisme poétiquement embelli. Lors de
la campagne d’affichage de slogans en faveur de l’athéisme sur les bus de
Londres en 2008 (soutenue par Dawkins), une citation d’Einstein fut utilisée.
Cela provoqua des protestations, car cette utilisation a tendance à assimiler
Einstein à un athée.
Dans ses mémoires, le diplomate Harry Kessler mentionne le fait d'avoir assisté
à un échange entre une de ses connaissances et Einstein. À la
question : « Professeur, est-ce vrai que vous êtes profondément religieux ? »,
Albert Einstein aurait répondu :
« Certainement, ça dépend des points de vue. Quand j'essaie de pénétrer avec
nos moyens limités les secrets de la nature, on découvre derrière tous les
rapports qu'on peut connaître quelque chose de très subtil, d'insaisissable,
d'inexplicable. Ma religion, c'est le profond respect de ce qu'il y a au-delà des
domaines que nous pouvons explorer. C'est ainsi en effet que je suis croyant. »
En 1929 le Saturday Evening Post publie une interview d'Einstein par George
Sylvester Viereck (en). Interrogé sur la personne de Jésus-Christ, Albert
Einstein qualifie le Jésus de l'écrivain Emil Ludwig de peu profond, ajoutant que
personne ne peut exprimer le christianisme avec un bon mot. Il accepte en
revanche sans hésitation l'existence du Jésus historique. Il déclare d'ailleurs,
concernant les Évangiles, que personne ne peut les lire « sans ressentir la
présence réelle de Jésus. Sa personnalité résonne dans chaque mot. Aucun
mythe n'est rempli d'une telle vie… ». Il déclare quelques lignes plus
loin « aucun homme ne peut nier le fait que Jésus ait existé, ou que ses paroles
soient magnifiques. Bien que certaines aient été dites auparavant, personne ne
les a exprimées si divinement. » Plus tard, interrogé par Denis Brian pour sa
biographie Einstein, a life sur l'authenticité de ces phrases, Einstein a
répondu : « Oui, c'est ce que je crois. »

3-5- Einstein et la philosophie


Albert Einstein a lu les grandes œuvres de philosophie, notamment celle d'Ernst
Mach, qui eut une influence philosophique dans sa jeunesse, amenant le
physicien à réfuter la conception mécaniste qui est à la base de l'acceptation de
la mécanique classique. Albert Einstein marque son intérêt pour la vision de
l’humanité que propose Friedrich Nietzsche, et certaines idées présentes dans les
réflexions de Spinoza. Il propose une nouvelle vision du monde moderne par ses
travaux scientifiques comme par ses ouvrages non scientifiques. Ainsi, dans son
ouvrage Comment je vois le monde publié en 1934, un an après son installation
aux États-Unis, Albert Einstein présente sa vision de l’humanité, et pose la
question de la place de la science vis-à-vis de l’humanité.

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En tout état de cause, les travaux d'Einstein ont fait abandonner en philosophie
l'idée d'un temps absolu dans lequel baignerait un espace qui en serait séparé.
Cette position novatrice avait en son temps amené Bergson à le rencontrer.

3-6- Einstein et le judaïsme


Albert Einstein s'intéresse aux questions du sionisme et de
l'antisémitisme durant l'entre-deux-guerres, surtout entre 1919 et 1930, période
pendant laquelle Einstein a produit de nombreux écrits attestant de ses positions
sur ces questions.
Durant l'entre-deux-guerres, il se rend en Palestine pour participer à la création
de l'université hébraïque de Jérusalem.

3-7- Einstein et les mathématiques


Albert Einstein étudia les mathématiques auprès de professeurs comme Hurwitz
ou Minkowski, mais reconnaît dans ses Documents autobiographiques (Œuvres
choisies) que son « intuition dans le domaine des mathématiques n'était pas
assez forte pour distinguer avec sûreté ce qui est essentiel et fondamental du
reste. (…) Mon intérêt pour la connaissance de la nature était réellement plus
fort ; et du temps de mes études, il ne m'était pas évident que l'accès à une
connaissance plus approfondie des principes de la physique passe
obligatoirement par les méthodes mathématiques les plus raffinées ».
D'ailleurs, Albert Einstein, en 1921, lors de la conférence berlinoise intitulée la
géométrie et l'expérience (conférence considérée comme le
texte épistémologique le plus important d'Einstein, selon l'étude de Michel
Paty, Einstein philosophe), déclara des propos confirmant la « destitution » de la
géométrie euclidienne :
« Pour autant que les propositions de la mathématique se rapportent à la réalité,
elles ne sont pas certaines, et pour autant qu'elles sont certaines, elles ne se
rapportent pas à la réalité. »
Cette prise de distance très significative chez Einstein, par rapport aux
mathématiques, trouve sa description dans un ouvrage de 1917, La Théorie de la
relativité restreinte et généralisée mise à la portée de tous : la configuration
géométrique/mathématique du monde devient elle-même quelque chose de
relatif, dépendant de la distribution des masses et de leur vitesse.

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3-8- Einstein et l’astrologie
Contrairement à la citation qui lui est attachée par de nombreuses publications,
en particulier celle de l’astrologue Élizabeth Teissier, Einstein ne croyait pas en
l’astrologie.
La citation apocryphe qui lui est attribuée est : « L’astrologie est une science en
soi, illuminatrice. J’ai beaucoup appris grâce à elle et je lui dois beaucoup. Les
connaissances géophysiques mettent en relief le pouvoir des étoiles et des
planètes sur le destin terrestre. À son tour, en un certain sens, l’astrologie le
renforce. C’est pourquoi c’est une espèce d’élixir de vie pour l’humanité. ».
Ce faux a pour origine le Huters astrologischer Kalender de 1960, publié
en 1959. La phrase a donc été forgée environ cinq ans après la mort d’Einstein.
Son opinion négative sur l’astrologie est exprimée dans une introduction écrite
en 1951 pour l’ouvrage de Carola Baumgardt. Einstein rappelle que Kepler avait
su accepter l’idée que l’expérience seule pouvait décider de la validité d’une
théorie mathématique, aussi belle soit-elle. Il cite alors l’astrologie comme
illustration, dans la pensée képlérienne, d’un reste de manière de penser animiste
et téléologiquement orientée omniprésente dans les recherches « scientifiques »
de l’époque.

3-9- Einstein et le végétarisme

Deux végétariens réunis : A. Einstein et R. Tagore. « Rien ne pourra être plus


bénéfique à la santé humaine ni accroître les chances de survie de la vie sur la
Terre qu'une évolution vers un régime végétarien » – Albert Einstein75.
Albert Einstein soutient la cause végétarienne. Il considère
le végétarisme comme un idéal sans pourtant le pratiquer lui-même malgré
quelques problèmes de conscience. Ses arguments se basent principalement sur
des raisons de santé, mais il croit également à l’effet bénéfique du régime
végétarien sur le tempérament des hommes. Un an avant sa mort, il décide de
mettre en pratique ses idées et entame un régime végétarien.
On peut trouver les raisons philosophiques de ce choix dans son livre Comment
je vois le monde, concernant sa judaïté :
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« Les points essentiels de la conception juive de la vie paraissent les suivants :
affirmation du droit à la vie pour toutes les créatures ; la vie de l'individu n'a de
sens qu'au service de l'embellissement et de l'ennoblissement de l'existence de
tous les êtres vivants ; la vie est sacrée, c'est-à-dire qu'elle est la valeur suprême
d'où dépendent toutes les évaluations. »
— Albert Einstein, Comment je vois le monde, « Les idéaux juifs ».

4- Inventions et brevets

Brevet clarifié et annoté du réfrigérateur à absorption de gaz d'Albert Einstein et


Leó Szilard.
Einstein a aussi inventé des appareils et déposé de nombreux brevets en
collaboration avec des amis :

 voltmètre ultrasensible : en 1908, avec Paul Habicht, il met au point


un voltmètre capable de mesurer des tensions de l’ordre d’un dix-millième
de volt. Ce « multiplicateur de potentiel Einstein-Habicht » est
commercialisé à partir de 1912 ;
 Réfrigérateurs : avec son ancien étudiant et ami Leó Szilárd, il crée plusieurs
types de réfrigérateurs, qui n’ont pas été commercialisés :
 réfrigérateur à absorption de gaz,
 un système à diffusion et
 un système électromagnétique. Ce dernier système s’appuie sur une
« pompe électromagnétique » qui est encore utilisée pour transporter
le sodium dans les réacteurs à neutrons rapides à caloporteur
sodium (2005). ;
 appareil de correction auditive : un des quarante brevets déposés avec Leó
Szilárd.

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5- Divers
De nombreuses citations célèbres sont erronément attribuées à Einstein de façon
fréquente, par exemple, « Insanity is doing the same thing over and over again
and expecting different results » (« La folie consiste à faire la même chose
encore et encore et à en attendre des résultats différents »). Le véritable auteur
de cette citation est Rita Mae Brown, dans Sudden Death.
Il est fréquemment allégué qu'Einstein était gaucher, cependant d'après son
biographe Hans-Josef Küpper, Einstein était droitier. Il écrivait de la main
droite et l'autopsie de son cerveau confirme une symétrie entre les hémisphères
typique des droitiers.

6- Distinctions

 1921 : prix Nobel de physique ;


 1929 : médaille Max-Planck ;
 1931 : prix Jules-Janssen ;
 1935 : médaille Franklin.

7- Publications
7-1- Articles scientifiques (sélection)

 Zur Elektrodynamik bewegter Körper. In : Annalen der Physik 17/1905,


pages 891-921 ; traduit en français (Gauthier-Villars 1925, réédition Gabay
2005) « Sur l’électrodynamique des corps en mouvement ».
 Über einen die Erzeugung und Verwandlung des Lichtes betreffenden
heuristischen Gesichtspunkt, Annalen der Physik 17/1905, p. 132-148 ; trad.
« Un point de vue heuristique concernant la conception et la transformation
de la lumière ».
 Ist die Trägheit eines Körpers von seinem Energieinhalt abhängig?,
dans Annalen der Physik 18/1905, pages 639-641 ; traduit en français
(Gauthier-Villars 1925) « L’inertie d’un corps dépend-elle de sa capacité
d’énergie ? »
 Zur Quantentheorie der Strahlung, dans Mitteilungen der Physikalischen
Gesellschaft Zürich 18/1916 und Physikalische Zeitschrift 18/1917, p. 121 et
ss. ; trad. « Sur la théorie quantique du rayonnement ».
 Über Gravitationswellen, Comptes-rendus de l’Académie des sciences de
Prusse (Berlin), 1918, 154 ; trad. « Des ondes gravitationnelles ».
 (avec Boris Podolsky et Nathan Rosen) Can Quantum Mechanical
Description of Physical Reality Be Considered Complete?, dans Physical

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Review, 15 mai 1935 ; trad. « La description de la réalité physique par la
mécanique quantique peut-elle être considérée comme complète ? »
Par ailleurs, une sélection des œuvres d’Einstein, notamment ses articles
scientifiques originaux, sont disponibles en traduction française commentée sous
le titre Œuvres choisies aux éditions du Seuil/CNRS éditions, dans la collection
Sources du savoir (6 volumes parus depuis 1989).

 Albert Einstein, Françoise Balibar (éd.) et al. (trad. Marie Artaud), Albert
Einstein, physique, philosophie, politique, Paris, Éditions du
Seuil, coll. « Sciences » (no 150), 2002 (ISBN 978-2-020-39658-5,
notice BnF no FRBNF38897733). Livre de poche qui contient des
« morceaux choisis » issus de la sélection précédente.

7-2- Autres œuvres

 Albert Einstein, La théorie de la relativité restreinte et générale (1916,


édition française Gauthier-Villars 1956).
 Albert Einstein, Sigmund Freud et Christophe David (présentation)
(trad. Blaise Briod), Pourquoi la guerre [« Warum Krieg? »], Paris, Payot &
Rivages, coll. « Petite bibliothèque » (no 488), 2005 (ISBN 978-2-743-
61364-8, OCLC 67613759, notice BnF no FRBNF39922897).
 Comment je vois le monde (1934, édition française Flammarion 1934, coll.
« Bibliothèque de philosophie scientifique »), réédition Flammarion, 1989,
collection Champs 183, (ISBN 978-2-08-081183-7). Essai politico-
philosophique, où Einstein expose ses positions dans différents domaines :
social, économique, politique, religieux, culturel et scientifique.
 Albert Einstein et Léopold Infeld (trad. Maurice Solovine), L'évolution des
idées en physique : des premiers concepts aux théories de la relativité et des
quanta, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 119), 1983 (1re éd. 1938),
284 p. (ISBN 978-2-080-81119-6 et 2-080-81119-3, OCLC 417584350). Au
format poche, une histoire de la physique, de la mécanique de Newton
jusqu’aux théories modernes (relativité, quanta), écrite en 1936 par Einstein
et l’un de ses disciples à Princeton, pour financer le séjour de ce dernier.
 Albert Einstein, Pourquoi le socialisme ?
L’Institut technique de Californie (Caltech) publie, avec l’aide de l’université
hébraïque de Jérusalem, l’intégrale des écrits d’Einstein, The Einstein Papers
Project. C’est une édition plutôt destinée aux bibliothèques.
(http://www.einstein.caltech.edu.

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8- Postérité
Le physicien et philosophe des sciences Étienne Klein écrit : « À cette sorte
d'intellectuel total qui fut également un héros populaire on a consacré, de son
vivant et après, plus de 2 000 livres, des millions d'articles, des centaines de
documentaires».

8-1- Hommages scientifiques


Un einstein est une unité de mesure égale au nombre d’Avogadro multiplié par
l’énergie d’un photon (lumière), c’est donc l'énergie d'une mole de photons.
Il existe un élément chimique nommé d'après Einstein : l’einsteinium.

8-2- Le cerveau d'Einstein

Statue d’Albert Einstein à l’Académie israélienne des sciences et lettres.


Article détaillé : Cerveau d'Albert Einstein.
En 1978, le journaliste Steven Levy apprend par son employeur, le journal New
Jersey Monthly, que le cerveau du savant aurait été conservé et lui demande de
le récupérer.
Levy est accompagné par un cameraman durant sa quête et le film est diffusé
dans les années 1990 à la télévision en France. Après une longue enquête, il le
retrouve en effet à Wichita (Kansas), chez le pathologiste qui avait procédé à
son extraction, le Dr Thomas Harvey. Cette information souleva l’intérêt des
médias.
Le Dr Harvey déclara qu’il n’avait rien trouvé de particulier dans la structure
physique du cerveau d’Einstein pouvant expliquer son génie. Mais de plus
récentes études, parues notamment dans Science et Vie, concluent que le
cerveau d’Einstein possédait un nombre élevé d’astrocytes. Selon le premier
médecin autorisé à autopsier le cerveau d'Albert Einstein dans les années 1980,
Marian Diamond, certaines zones de son cerveau, réservées aux tâches les plus
hautes, possédaient une proportion de cellules gliales extrêmement élevée :

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« tout indique que les cellules gliales occupent une place déterminante dans le
développement de l'intelligence».
Dans Mythologies, Roland Barthes écrivit un texte au sujet du cerveau
d'Einstein, en restituant les fantasmes que celui-ci anime : comment donc est le
cerveau d'un génie ? Il s'avère, et c'est là tout l'intérêt de la situation à en croire
la plume de Barthes, que le cerveau dudit « génie » n'avait rien d'atypique.
Une étude approfondie de la structure du cerveau révèle également que
la scissure de Sylvius présente une inclinaison particulière, augmentant la taille
de la zone du raisonnement abstrait au détriment de la zone du langage, ce qui
pourrait expliqué qu’Einstein n’ait su parler que très tard.
En 2014, le neurologue américain Terence Hines publie une étude qui remet en
cause la méthodologie et les conclusions qui ont été tirées avec trop
d'enthousiasme, faisant suite à d'autres controverses.

9- Les dates clés


14 mars 1879 : Naissance d’Albert Einstein
Albert Einstein naît à Ulm, dans l’État de Wurtemberg en Allemagne. Sa mère est
musicienne, et son père possède une usine électrochimique. Il grandira également auprès de
son oncle ingénieur, qui, avec son père, lui donnera le goût des mathématiques.
1 janvier 1896 : Entrée à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich
Après une première tentative infructueuse, Einstein est accepté à l’Ecole polytechnique de
Zurich. Sans briller dans les études, il obtiendra son diplôme en 1900 et y rencontrera sa
future épouse, Mileva Maric.
1 juin 1902 : Il occupe le poste d’expert à l’Office des brevets de Berne
1 janvier 1903 : Mariage avec Mileva
Einstein épouse son ancienne camarade d’étude, Mileva Maric, avec laquelle il a déjà eu
une fille, Liersel. Mais le couple l’avait abandonnée de peur qu’une naissance hors mariage
puisse nuire à la carrière professionnelle d’Einstein. Ensemble, ils auront deux fils, Hans
Albert (1904) et Edward (1910), avant de se séparer. Einstein se remariera en 1919 avec sa
cousine, Elsa.
1 mars 1905 : Einstein publie un article sur l’effet photoélectrique
Albert Einstein publie un premier article révolutionnaire dans la revue "Annalen der Physik",
intitulé "Sur un point de vue heuristique concernant la production et la transformation de la
lumière". Pour comprendre la nature de la lumière, il s’est penché sur l’effet photoélectrique,
phénomène par lequel certains matériaux émettent des électrons sous l’action des rayons
lumineux. En s’appuyant sur les travaux de Max Planck, il explique que la lumière est
formée de "quanta" (postérieurement appelés "photons"), sorte de grains d’énergie qui, en
fonction de la fréquence du rayonnement, provoque l’émission de ces électrons. Il en déduit
que la lumière est à la fois continue et discontinue, une conclusion qui l’amènera à la dualité
onde-particule de la lumière (elle présente simultanément les propriétés physiques de l’onde
et de la particule).
1 mai 1905 : Einstein explique le mouvement brownien

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Dans un second article intitulé "Sur le mouvement brownien", Einstein explique ce
phénomène de mouvement désordonné des particules immergées dans un fluide comme une
conséquence de la nature atomique de la matière.
1 juillet 1905 : Einstein publie sa théorie de la relativité restreinte
Installé à Zurich depuis 1896, le physicien d'origine allemande Albert Einstein publie dans
la revue scientifique "Les Annales de physique" (Annalen der Physik) un article qui va
révolutionner la physique moderne : "Électrodynamique des corps en mouvement". À 26
ans, Einstein sort la physique de l’impasse en conciliant les théories électromagnétiques de
Maxwell et les théories mécaniques de Newton. Il pose deux conditions précises : la vitesse
de la lumière est constante dans le vide et les lois de la physique sont valables dans un
milieu inertiel (sans accélération ni changement de direction). Il démontre alors que l’espace
et le temps dépendent de chaque milieu inertiel. Autrement dit, deux individus placés dans
des milieux inertiels différents n’auront pas la même conception du temps et de l’espace. Il
montrera un peu plus tard que la relativité restreinte a pour principe fondamental la relation
entre la masse et l'énergie (E=mc²).
1 janvier 1916 : Einstein publie sa théorie de la relativité générale
Dès 1907, Einstein cherche à appliquer les principes de la relativité à tous les cas de figure.
Après des années de recherches, il publie les conclusions de ses travaux, élaborant ainsi la
théorie de la relativité générale. Il explique que la masse d’un corps, dans le phénomène de
gravitation, déforme partiellement l’espace-temps (de quatre dimensions : trois dimensions
de l’espace et une du temps). Aussi, tout objet approchant d’un corps massique est affecté
par la déformation provoquée par celui-ci. Le champ gravitationnel n’est donc plus
responsable des interactions entre les corps, comme le stipulait Isaac Newton. La théorie
d’Einstein sera confirmée en 1919 par les observations du britannique Arthur Eddington
menées sur une éclipse. Il approfondira ses recherches en matière de gravitation et
d’électromagnétisme jusqu’en 1950.
10 décembre 1922 : Einstein reçoit le prix Nobel de physique
Einstein reçoit le prix Nobel de physique, qui lui avait été attribué en 1921 pour ses
recherches sur l’effet photoélectrique. Ses travaux sur la relativité ne font alors pas encore
l’unanimité parmi les scientifiques.
1 janvier 1924 : Travaux sur la théorie de Bose-Einstein
Alors que la théorie quantique se développe de plus en plus, Einstein collabore avec l’Indien
Satyendranath Bose sur l’élaboration de la statistique de Bose-Einstein. Celle-ci s’applique
aux bosons (particules de spin entier) et contribue à l’avancée de la physique quantique,
même si Einstein s’oppose aux principes probabilistes de celle-ci. En fait, Bose avait avant
tout effectué ses recherches sur les photons. Einstein les a ensuite appliquées aux atomes.
1 janvier 1928 : Einstein est nommé président de la Ligue des droits de l’homme
17 octobre 1933 : Einstein se réfugie aux Etats-Unis
Le physicien allemand est contraint de quitter l'Allemagne nazie suite à la mise à sac de sa
maison en début d'année. De confession israélite, il s'est engagé dans la bataille contre le
nazisme dès l'année 1914. Avec l'avènement d'Hitler, Einstein décide de fuir vers les Etats-
Unis et accepte le poste qu'on lui a offert à l'Institute for Advanced Study de Princeton dans
le New Jersey. Il prendra la nationalité américaine en 1940.
29 mars 1934 : Les nazis lui retirent la nationalité allemande
2 août 1939 : Lettre d'Einstein à Roosevelt
Albert Einstein cosigne avec les physiciens Leo Szilard, Edward Teller et Eugen Wigner,
une lettre au président Roosevelt expliquant les risques que présenterait l’Allemagne nazie
si elle détenait l'arme atomique. Suite au courrier, Roosevelt créera le "Manhattan Project"

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ayant pour objectif la réalisation d'une bombe atomique, comme le demandait le courrier. Le
6 et 9 août 1945, les Américains lanceront deux bombes atomiques sur Hiroshima et
Nagasaki.
1 janvier 1940 : Einstein adopte définitivement la nationalité américaine
18 avril 1955 : Mort d’Albert Einstein
À 76 ans, Albert Einstein meurt d’une rupture d’anévrisme. Après avoir bouleversé le
monde de la physique par ses théories sur les relativités restreintes et générale, Einstein
deviendra une figure mythique de la science.

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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Ministère de l’Education Nationale,
UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL de l’Enseignement Technique
et de la Formation Professionnelle
DRENET-FP : Abidjan 4

Année scolaire : 2018-2019

MATHEMATIQUES

NOTES
Jury 1 jury 2 jury 3

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25
SOMMAIRE
 1. Biographie…………………………………………………………………….1
o 1.1. Jeunesse………………………………………………………………...1
o 1.2. Formation……………………………………………………………….2
o 1.3. Carrière…………………………………………………………………3
o 1.4. Mort…………………………………………………………….………4
 2. Travail scientifique……………………………………………………………5
o 2.1. Année 1905……………………………………………………………..5
o 2.2. Années de reconnaissance (1910-1935)………………………………..5
o 2.3. Vérification par l’éclipse……………………………………………….8
 3. Personnalité…………………………………………………………………...9
o 3.1. Einstein et la politique………………………………………………….9
o 3.2. Einstein et la lutte contre les discriminations raciales………………….9
o 3.3. Vie sociale…………………………………………………………….12
o 3.4. Einstein et la religion………………………………………………….13
o 3.5. Einstein et la philosophie……………………………………………...14
o 3.6. Einstein et le judaïsme………………………………………………...16
o 3.7. Einstein et les mathématiques…………………………………………16
o 3.8. Einstein et l’astrologie………………………………………………...17
o 3.9. Einstein et le végétarisme……………………………………………..18
 4. Inventions et brevets…………………………………………………………18
 5. Divers………………………………………………………………………..19
 6. Distinctions………………………………………………………………….19
 7. Publications………………………………………………………………….19
o 7.1. Articles scientifiques (sélection)……………………………………...19
o 7.2. Autres œuvres…………………………………………………………20
 8. Postérité……………………………………………………………………...21
o 8.1. Hommages scientifiques………………………………………………21
o 8.2. Le cerveau d'Einstein………………………………………………….21

 9- Les dates clés………………………………………………………………...22

COLLEGE LES AS ABOBO PLAQUE 1 CLASSE 3emec Page


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