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KENITRA
MASTÈRE SPÉCIALISÉ :
LA FINANCE ISLAMIQUE
DANS LE MONDE
• EL-HOUSNI HAFSA
• JABRANE HALIMA
• SELLAMI SIHAM
• TALBI HOUDA
2020/2021
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
ISLAMIQUE
EUROPE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
1
INTRODUCTION GENERALE
Le caractère islamique d’un produit financier, ou d’une transaction financière, est établi
dès lors que le respect des cinq principes de l’islam financier a été vérifié par un conseil de
conformité à la Charia 1 . C’est, en effet, une finance qui véhicule des principes moraux et
éthiques universels, et ouvre des perspectives à tous les opérateurs.
Le développement de la finance islamique au cours des deux dernières décennies est l'un
des développements les plus intéressants de l'histoire récente du secteur des services financiers
mondiaux. Les institutions spécialisées en finance islamique reconnaissent désormais que leur
marché n'est pas confiné à certaines régions du monde musulman mais commencent à s’étendre
à l’échelle internationale. ».
Quelles sont alors les premières traces et les dates marquantes dans l’évolution de la
finance islamique et sa mondialisation ? quels sont les obstacles qui freinent sa croissance ? Et
quel État des lieux de la finance islamique à l’échelle mondiale ?
1
Interdiction de l’intérêt (pas de « Riba »), interdiction de l’incertitude, de la spéculation (pas de
« Gharar », ni de « Maysir »), interdiction d’investir dans des secteurs illicites (pas de « haram ») et le
principe de partage des pertes et des profits.
2
I. HISTOIRE ET DÉVELOPPEMENT DE LA FINANCE ISLAMIQUE
INTRODUCTION
La finance Islamique est pratiquée par les musulmans durant les premières années de
l’Islam. L’Islam est donc l’origine de la finance islamique, la religion qui oriente les principes
de vie de tout musulman.
L’islam propose des règles précises, et interdit les transactions fondées sur l’intérêt (riba)
ou contenant des éléments de spéculation et d’incertitude (gharar) et jeux de hasard (maysir).
Ces principes se traduisent dans la vie privée, familiale, sociale, étatique, et constituent le cadre
normatif de la oumma (la communauté musulmane).
En effet, Fiqh Al Mouamalat donne depuis des siècles un cadre structuré des transactions
financières des musulmans mais ce n’est que vers la fin du XXe siècle que le système financier
islamique s’est assez développé pour être considéré comme un modèle distinct permettant aux
musulmans (et non musulmans) de mener des activités financières conformes aux percepts de
l’islam.
Bien que la pratique actuelle de la finance islamique diffère de celle pratiquée autrefois,
à cause notamment du changement de contexte économique et l’accentuation de la concurrence
avec les banques conventionnelles, les principes qui régissent cette finance sont les mêmes qu’il
y a 1437 ans.
La finance islamique est ancienne existe depuis plusieurs siècles, l’essor du système
financier islamique est apparu depuis une cinquantaine d’année avec l’indépendance d’une
grande partie des pays musulmans (le Pakistan en 1947, l’Indonésie en 1949, la Malaisie en
1959, l’Algérie en 1962, le GCC4 en 1971).
3
L’Égypte et la Malaisie sont les deux premiers pays en matière de finance islamique.
4
raffinées. Ainsi, en 1991, la principale organisation internationale de normalisation de
l’industrie de la finance islamique a été créée : l’Accounting and Auditing Organisation
for Islamic Finance Institutions (AAOIF) qui sera chargée d’élaborer les standards
comptables appropriés pour les IFI.
La période allant de 1975 à 1990 est enrichissante pour la banque et la finance
islamiques.
A partir des années 90, la finance islamique est répandue principalement dans les pays du
Golfe persique, comme l’Iran, l’Irak, le Koweït, l’Arabie-Saoudite, le Qatar, mais aussi dans
les pays du sud asiatique comme la Malaisie, le Brunei, et l’Indonésie.
Elle est aussi très présente dans l’Afrique du Nord, spécifiquement au Maroc, en Tunisie,
en Algérie, et dans l’Afrique de l’Ouest, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, et le Togo.
D’autres banques islamiques opèrent dans plus de 80 pays, non seulement musulmans, mais où
vivent une minorité de musulmans, comme c’est le cas en Europe.
5
Selon les estimations du Fonds monétaire internationale (FMI2), il existe actuellement
plus de 300 institutions islamiques opérant dans plus de 75 pays.
Aujourd’hui, les encours totaux du marché financier islamique (c’est-à-dire les banques,
fenêtres, les fonds, les obligations et les hors-bilans islamiques) se scindent en quatre sous
marchés : l’Amérique du Nord (environ 40 milliards de dollars) ; l’Europe (environ 60
milliards) ; le Moyen-Orient, y compris le Pakistan, le Soudan et la Turquie, (environ 590
milliards de dollars) et l’Asie du Sud-Est (260 milliards de dollars). La somme s’élève à environ
950 milliards de dollars à la fin de l’année 2009 et passera sans aucun doute la barre symbolique
du trillion de dollars avant la fin de l’année 2010, ce qui est conforme aux prévisions de la
dernière décennie. Les autres pays du globe sont soit dans un processus de mise en œuvre
(Algérie, Libye, Inde), soit en phase d’exploration (France, Chine, Australie).
Les défis que la finance Islamique doit relever sont de plusieurs ordres. Peuvent être
classées en problèmes d’ordre juridique et fiscal et des difficultés structurelles de la finance
islamique.
2
Le Fonds monétaire international ou FMI : est une institution internationale regroupant 190 pays,
dont le but est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière,
faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et
faire reculer la pauvreté »
6
̶ Il s’agit, en premier lieu, de l’insécurité juridique qui s’attache à la finance islamique
du fait que le droit islamique des affaires se superpose à des droits nationaux et que
des controverses doctrinales parcourent celui-ci.
̶ En deuxième lieu, la mise en œuvre de la finance islamique dans le monde bancaire
et financier rencontre des difficultés dues à certaines règles juridiques islamiques
spécifiques.3
a) L’insécurité juridique :
L’insécurité juridique est sans doute un obstacle important au développement de la
finance islamique. Il s’agit de l’existence de controverses doctrinales sur le droit islamique des
affaires et sur la difficulté à faire coexister un droit transnational et des droits nationaux.
La présence d’un certain nombre de controverses sur des points importants du droit
islamique des affaires est un grand obstacle pour la finance islamique, comme le RIBA, la
technique du QIYAS 4 ou encore le recours aux ruses (HIYAL), qui peuvent opposer, en
particulier, les diverses écoles de pensée entre elles. D’où la nécessité d’une autorité souveraine
pour imposer des solutions uniformes dans ce droit international. Cette situation est rendue plus
complexe par le fait que se superposent au droit islamique des droits nationaux laïques et
différents : d’inspiration souvent occidentale en raison de la vague de codifications qui est
apparue dès le XIXe siècle5, ces droits divergent entre eux pour des raisons coutumières. Les
pays occidentaux qui veulent attirer la finance islamique sont confrontés au même genre de
problème et certains, comme la Grande-Bretagne et la France, s’y sont déjà adaptés.
3
François Guéranger, La finance islamique : Une illustration de la finance éthique, Edition :
Dunod (2009), p : 217,218
4
QIYAS : Raisonnement utilisé pour déterminer la solution d’un problème de droit non prévu par
les textes du Coran et de la SUNNAH.
5
Velidedeoglu H.V., Le Mouvement de codification dans les pays musulmans. Ses rapports avec
les systèmes juridiques occidentaux, Rapports généraux au Ve congrès international de droit comparé
(Bruxelles, 4-9 août 1958, t. I, p. 178-181).
6
Principe de Partage des Profits et des Pertes : ce principe permet d’engager les deux parties du
contrat dans la prise de risque qui a pour but de faire régner la justice, l’égalité sociale et de réaliser des
profits loin de la pratique de l’intérêt. Il permet, alors, le partage des risques et du rendement entre les
parties contractées.
7
forme de PPP, dans toutes les opérations réalisées sous cette forme - dépôts d’investissements,
émission de SOUKOUKS - la rémunération versée par la banque est considérée comme un
dividende et non comme une charge financière déductible fiscalement. Dans les opérations
basées sur l’achat/vente (du type MOURABAHA), et de location-vente (IJARA WA IKITINA),
la double transaction, achat puis vente, va entraîner des risques et des charges fiscales.
Dès lors, la finance islamique a un coût économique plus lourd que la finance classique,
ce qui est de nature à contrecarrer son développement.
A noter que les interprétations ne sont pas uniformes d’un pays à un autre et d’un comité
à un autre. C’est que plusieurs écoles d’interprétation règnent dans différents pays. Globalement
l’Arabie Saoudite se montre moins tolérant que les pays d’Asie du Sud Est. La création
d’instruments islamiques de type obligatoire (au cours des années quatre-vingt en Malaisie) a
été d’abord condamnée, puis copié par les pays du moyen Orient. Hétérogénéité qui explique
la diversité des instruments islamiques. Au départ, orientés vers le développement de manière
plus diversifiée et plus décentralisée, à l’image du monde musulman, se développe dans un petit
nombre de pays (Arabie Saoudite, Égypte et Pakistan). Au cours des années quatre-vingt-dix,
l'extension se fait vers de nouveau pays d’Asie du Sud Est mais également dans un nombre de
pays occidentaux à forte concentration de la communauté musulmane; les objectifs de ces
institutions financières évoluent ainsi progressivement et le système de financement islamique
n’est plus un simple outil de développement, il doit répondre aux besoins de vastes couches
sociales et aux contraintes environnementales de son application ; les banques islamiques
acquièrent le statut d’intermédiaires financiers à part entière, l’objectif de maximisation des
profits devient ainsi une priorité. Sous l’impulsion d’une demande de plus en plus sophistiquée
et dynamique, la finance islamique devient plus pragmatique et ses objectifs convergent
progressivement avec celles de la finance traditionnelle.
8
Un défi que doit relever la finance islamique de manière permanente est la recherche du
profit maximum tout en respectant la charia sous la contrainte de la compétitivité.7
• Les retards de paiement, des pénalités de retard basées sur l’intérêt ne peuvent être
prévues ;
7
Yahia ZAHIRI, Dossiers de Recherches en Economie et Gestion, Les défis de la finance
islamique, juin 2013, p 90.
8
Causse-Broquet, Geneviève, La finance islamique Ed. 2, RB édition (2012), p : 163.
9
• La gestion des liquidités, la banque ne dispose pas de moyen de faire fructifier son
argent au jour le jour, en cas de pénurie, elle ne peut se réapprovisionner auprès de la
banque centrale ;
• La couverture des risques financiers : les produits dérivés (les contrats à terme, les
swaps et les options) ne sont, en principe pas autorisés dans la finance islamique car ce
sont des instruments de couverture mais aussi des instruments de spéculation. Outre ces
difficultés, elles doivent faire face également à des problèmes plus ou moins spécifiques
et/ou contingents, comme le mode de gouvernance (dû à la présence du comité de la
charia) et la pénurie de personnel qualifié.
CONCLUSION
INTRODUCTION
10
1. ETAT DES LIEUX DE LA FINANCE ISLAMIQUE DANS L’AFRIQUE ET
LA REGION MENA (HORS CCG) :
Malgré une présence encore dérisoire (seul 1,5 % du marché mondial de la finance
islamique est concentré sur le continent africain), les activités financières islamiques ne cessent
de percer en Afrique. En effet, plus d’une centaine de banques islamiques sont présentes sur le
continent. Leaders sur le marché, les banques islamiques ne sont pas les acteurs uniques, fonds
islamiques et institutions de microfinance s’y ajoutent. Les sociétés d’assurance, Takaful, sont
en revanche encore très peu développées. Comme en témoigne la carte suivante, l’établissement
de banques islamiques est réparti géographiquement sur tout le continent. Pour répondre à des
besoins exponentiels en termes de budget, certains Etats ont recours à l’émission d’obligations
souveraines respectueuses de la loi islamique, les Sukuk. Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo ont
ainsi par exemple pu lever 1,2 milliards d’euros grâce à l’émission de ces obligations « Sharia-
compliant » depuis 2014. En octobre 2016, ces 1,2 milliards d’euros de Sukuk (représentant
11
766 milliards de francs CFA) sont entrés à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan
(BRVM). Une telle cotation permet aux titres islamiques de devenir plus liquides, augmentant
l’attractivité des prochaines émissions de Sukuk en Afrique. Khartoum et Tunis sont les autres
deux places financières pour les Sukuk sur le continent.
b) Avenir et Perspectives
Du côté de la demande, les perspectives pour le marché financier islamique sont
importantes : 1. La bancarisation de la population africaine est encore faible. En effet, en 2014,
35 % des Africains avaient un compte en banque contre 61,5 % dans le monde, d’après les
chiffres de la Banque Mondiale (Global Findex Database 2014). La microfinance islamique
peut notamment répondre aux besoins de financement des populations les plus exclues
12
financièrement. Ethiopie et Ouganda ont par exemple fait le pari d’augmenter l’inclusion
financière et sociétale de leurs populations grâce à ces établissements. La finance islamique
permet de toucher un public sensible à la culture et aux croyances religieuses. Certains individus
s’excluent en effet volontairement du système financier pour des raisons religieuses. D’après
l’institut Pew Research Center, le nombre de musulmans sur le continent était d’environ 406
millions en 2010 et devrait atteindre 638 millions en 2030. Il est toutefois important de noter
que la religion n’est pas l’unique facteur de développement du secteur. Kenya et Afrique du
Sud, deux pays majoritairement chrétiens, veulent faire de Johannesburg et Nairobi les centres
financiers de leur région respective. Le marché financier islamique est donc un atout de plus
pour atteindre leurs ambitions. A terme, la mise en place de produits et services financiers
islamiques peut promouvoir un cadre favorable à la mobilisation de nouvelles ressources. Les
particuliers (ménages et entreprises privées) peuvent espérer placer leur argent, sur des comptes
à rémunération participative (Musharaka et Mudharaba) ou des dépôts à vue compatible avec
la loi islamique. Les entreprises peuvent trouver de nouvelles sources pour lever des fonds et
augmenter leur capital du côté de leur passif, ou encore investir leurs liquidités pour améliorer
la rentabilité de leur actif. Avec l’appui des autorités prudentielles pour une mise en place
optimale de la réglementation des activités islamiques, un marché de la dette islamique local
pourrait émerger, offrant davantage de possibilités en termes de prêt et de placement. La finance
islamique voit aussi son rôle se développer sur le continent du côté de l’offre de services
financiers islamiques. Généralement émis en monnaie étrangère, les Sukuk émis par les Etats
africains peuvent toucher deux types de capitaux. Le premier type de capitaux provient des
investisseurs issus des pays à majorité musulmane du Proche-Orient et d’Asie désireux
d’investir dans des actifs respectueux de la loi islamique. Le second type de capitaux provient
des investisseurs simplement désireux de diversifier leurs portefeuilles. Les investisseurs et les
banques islamiques du Moyen-Orient ont des liquidités excédentaires à placer et représentent
donc la cible la plus intéressante à l’heure actuelle pour diversifier l’offre de financement en
Afrique.
13
Effectué en 2011, un rapport de la banque africaine de développement sur la finance
islamique dans les pays du Maghreb signalait que le montant des opérations financières
islamiques restait alors dérisoire par rapport aux besoins de ses pays, et au vu du potentiel de
financement des institutions financières islamiques. Cela confirme les résultats des études et
recherches qui s’accordent sur le fait que le développement de la finance islamique en Afrique
du Nord reste très lent malgré ses capacités. Toutefois, les législations en place commencent à
s’y intéresser. En effet, selon une étude publiée par Standard and Poor’s (S&B) le 18 février
2014 : « Après des années de désintérêt pour cette finance alternative, la Tunisie et l’Egypte,
tout comme le Maroc, seraient prêts à l’intégrer dans leur système économique. […] Elle
permettra ainsi de financer des projets d’infrastructures. » 34 Ce constat est confirmé par une
étude réalisée au Maroc, laquelle prévoit que les actifs financiers islamiques devraient peser
entre 5,2 et 8,6 milliards de dollars en 2018.
9
Conseil de coopération du Golfe (CCG) : une organisation régionale regroupant six pays du
golfe : l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.
14
et 53% pour l’automobile. L’assurance islamique « Takaful » existe également dans les pays
d’Afrique du Nord. En effet, le Soudan est le premier pays de cette région à avoir adopté les
produits Takaful en 1979 ; en 2011, le poids du Takaful était de 340 millions de dollar et en
2012, le Soudan comptait quiz compagnies Takaful (le premier marché en Afrique). En 2012,
le nombre de compagnies Takaful était en Egypte de huit ; en Algérie, Tunisie et Lybie d’une
seule compagnie.
Tableau : Actifs financiers islamiques par secteur et par région en Mds USD pour
l’année 2016
Source: Islamic Financial Services Industry Stability Report 2017. BSI Economics
15
Source : The Banker, novembre 2007
Le Pakistan a été parmi les trois pays dans le monde qui ont essayé de mettre en place un
système financier islamique au niveau national. Ce processus a été confié au Conseil de
l'idéologie islamique, en charge de la préparation d’une structure du système économique sans
intérêt. Ainsi, sous l'ordre du président Muhammad Zia Ul-Haq (1977-1988), un conseil,
comprenant des juristes, des banquiers et des économistes, a été invité à penser un plan mettant
en évidence les diverses manières d’éliminer l'intérêt du système financier du Pakistan. Présenté
en février 1980, ce rapport a été un important jalon dans les efforts pour islamiser le système
bancaire au Pakistan.
En 2014 il existait 5 banques islamiques qui accumulaient plus de 10% de l’actif bancaire
du pays. La banque centrale de Pakistan a estimé que en 2020 la part des banques islamiques
pourrait atteindre 20%.
16
Source: World Islamic Banking Competitiveness Report 2016
1.2 MALAISIE :
Le développement de la finance islamique en Malaisie s’est appuyé sur une solide volonté
politique et sur la croissance économique. La loi du 7 avril 1983 « Islamic Banking Act » autorisait
la création des banques islamiques (afin de permettre aux Malais d’épargner en vue de leur pèlerinage
à La Mecque) et permettait, également, à la banque centrale de pouvoir réguler et superviser ces
banques au même titre que les établissements traditionnels. Une période de dix ans (1983-1993) fut
considérée comme une phase d’expérimentation.
La même année a été fondée la première banque islamique, la Bank Islam Malaysia
Berhad (BIMB), avec mission de s’implanter, en dix ans, dans le paysage bancaire malais et
d’y développer son réseau bancaire. Dans la foulée, sont nés la Compagnie d’assurance
islamique et le Fonds de gestion au profit des pèlerins du Hajj (Lembaga Urusan Tabung Haji).
La réussite de ces expériences a entré la Malaisie dans une véritable phase de développement
de la finance islamique nationale.
17
De suiveur, ce pays est devenu un pays moteur du développement du marché de la finance
islamique avec, en 2006, un actif total du secteur de près de 30 milliards €, soit 15 % de l’actif
bancaire national total.
18
Source: World Islamic Banking Competitiveness Report 2016
1.3 L’INDONESIE :
19
Graphique : Part de marché de la finance islamique en Indonésie dans le monde et sur
l’échelle nationale
a) Bahreïn :
Le Bahreïn est considéré comme un pays pionnier pour la finance islamique. Malgré une
superficie très limitée et une population qui ne dépasse pas 1.5 million d’habitants avec 70% de
musulmans, le Bahreïn est devenu l’un des plus grands foyers de la finance islamique, grâce
notamment à une forte volonté politique et une solide infrastructure financière. Le Bahreïn
dispose de 24 institutions islamiques. En Octobre 2013, le total d’actif de ces banques était
évalué à 23,1 milliards $, ce qui représentait 29.3% du secteur bancaire de Bahreïn.
L’un des plus grands problèmes du secteur bancaire étant la prolifération des
établissements, plusieurs banques étrangères ont, suite à la guerre civile au Liban en 1975,
choisi le Bahreïn comme refuge.
20
Source: World Islamic Banking Competitiveness Report 2016
b) Koweït :
L’histoire de la finance islamique au Koweït a débuté en 1977 avec la création de la
banque Kuwait Finance House (KFH). Et, depuis, l’industrie de cette finance est en pleine
expansion malgré la situation précaire de l'État en raison de la chute des prix du pétrole. Il existe
dans ce pays six banques islamiques : Ahli United Bank (converti en 2010), Boubyan Bank,
Kuwait International Bank (KIB), KFH, Warba Bank et Al Rajhi Bank. KFH reste la plus
grande banque islamique au Koweït, avec des actifs s’élevant à 17.18 milliards KWD (57,21
milliards US $). L’actif total de ces six banques islamiques représente 45.2% du total du
système bancaire national.
c) Qatar :
Le Qatar a fait du marché des banques islamique un secteur d’avenir. Grâce à une
économie robuste et une forte volonté politique, le Qatar a fait des progrès pour internationaliser
la finance islamique.
21
La banque centrale de ce pays a émis une directive interdisant aux banques
conventionnelles d’ouvrir des fenêtres islamiques. Huit banques ont ainsi dû fermer leur fenêtre
charia compatible. Malgré la fermeture de ces fenêtres, la croissance de la finance islamique
n’a pas été freinée. Le taux de croissance de ce secteur bancaire a été estimé à 26% entre 2009
et 2013.
La banque centrale de ce pays fut créée en 1980 et, depuis 1985, elle autorise les banques
islamiques à exercer leurs activités dans le pays. Elle impose néanmoins à ces banques d’avoir
leur propre comité de Charia afin d’apprécier les risques associés à leurs produits. Il existe dans
ce pays 8 banques islamiques et 6 guichets islamiques issus des banques conventionnelles.
L’actif de ces banques ne cesse d’augmenter avec un taux de croissance moyen de 13% durant
les cinq dernières années. En 2014, l’actif total de ces banques représentait 15.4% du marché
mondial de la finance islamique. Enfin, la part de marché au niveau national de ces banques est
passée de 8% en 2003 à 21.6% en 2014.
22
Source: World Islamic Banking Competitiveness Report 2016
La plus grande banque du pays est Dubaï Islamic Bank (DIB). Elle a débuté ses activités
en 1975. Elle est considérée parmi les 3 plus performantes banques islamiques dans le monde.
Grâce à ses résultats et sa bonne réputation, elle a pu et su capter à elle seule 8 % des dépôts
bancaires du pays, avec un nombre de clients avoisinant le million.
En mai 2015, la Banque centrale des Emirats arabes unis a également proposé la création
d'une haute autorité nationale de Charia, afin de compléter et de superviser le conseil de la
Charia des différentes banques islamiques.
Avec un total d’actif bancaire proche des 140 milliards $, les Émirats arabes unis étaient
en 2014 le troisième plus grand marché islamique dans le monde après l'Arabie saoudite et la
Malaisie.
Les Émirats arabes unis ont été classés par la Banque mondiale comme un pays propice
aux affaires, grâce aux avantages qu’ils offrent aux investisseurs, avec notamment la présence
de 38 zones de libre-échange et la possibilité pour les étrangers d’acquérir 100% d’un projet, le
tout étant exonéré d’impôt dans le pays. En 2014, le pays a ainsi gagné trois places dans ce
classement. Il occupait alors la 23eme place à l’échelle mondiale, devant même plusieurs pays
européens.
Les Emirats arabes unis ont été affectés par la crise financière en 2008, mais les autorités
ont essayé d'atténuer l'effet de la crise avec l'augmentation des dépenses et de la liquidité pour
stimuler le secteur bancaire. De son côté, Dubaï a été particulièrement frappé, et il a fallu
l’intervention de la Banque nationale d'Abu Dhabi et Al Hilal Bank pour fournir des prêts de
20 milliards $ US garantis par le gouvernement fédéral des Emirats arabes unis.
23
e) L’Arabie Saoudite :
L’Arabie saoudite est le plus grand producteur de pétrole dans le golfe. La population de
ce pays est estimée à 30 millions d’individus avec une majorité écrasante de musulmans.
L’agence monétaire de l’Arabie saoudite (SAMA) gère tous les opérations monétaires et
financières dans ce pays depuis 1952. Elle supervise ainsi les systèmes bancaires classique et
islamique. A partir de 1975 et suite à la création de la banque islamique de développement
(BID), plusieurs banques ont vu le jour, à l’image de National Commercial Bank (NCB) en
1980 et AlRajhi Investment Bank en 1987.
L’agence monétaire d’Arabie saoudite (SAMA) ne fait pas de distinction entre les
banques islamiques et conventionnelles. Cette agence doit seulement s’assurer que les deux
systèmes bancaires appliquent ses exigences et ses directives (Hasan, 2010). En 2014, il existait
uniquement 4 banques islamiques. La banque AlRajhi se positionnait comme la plus grande
banque du pays puisqu’elle était la seule à exercer ses activités comme banque islamique après
la dissolution de la National Commercial Bank quelques années après sa création. A partir de
2004, la SAMA a assoupli ses contraintes de délivrance de licence bancaire, ce qui a permis la
conversion d’Aljazirah Bank en banque islamique et la création d’autres banques comme
Albilad en 2004 ou Alinma Bank en 2008. Parmi ces quatre banques islamiques, Al Rajhi Bank
disposait de la plus grande part du marché avec un actif total de 170 milliards SAR. La
deuxième plus grande est la Banque AlJazira avec un actif total de 29,97 milliards SAR en
2009. En troisième position, se trouvait la Banque Albilad avec un actif total de 17,41 milliards
SAR, et venait enfin la Banque Alinma nouvellement créée avec un actif total de 17,31 millions
SAR.
Grâce à une demande croissante de produits islamiques, les banques islamiques en Arabie
saoudite détiennent plus de 50% des parts de marché des banques (Alhuzaimy, 2009). Selon les
prévisions de Ernst & Young, 70% des produits bancaires seront conformes à la charia en 2019.
24
Source: World Islamic Banking Competitiveness Report 2016
25
3. ETAT DES LIEUX DE LA FINANCE ISLAMIQUE AUX ÉTATS-UNIS ET
EN EUROPE
Mais force est de constater qu’en dépit de nombreux efforts de « marketing », le message
adressé au public américain n’était pas bien saisi, et la confusion jamais totalement balayée,
surtout après les attentats de 11 septembre 2001. Tournant à partir duquel l’image de la finance
islamique s’est totalement dégradée. Ses produits furent de plus en plus difficilement
commercialisables, la finance islamique devenant peu à peu un produit indésirable et effroyable.
Ajoutons le reproche souvent adressé aux autorités américaines en raison de leur manque de
coordination. Une coopération entre la FED, le Congrès et les différents organismes de crédit
et de financement auraient certes pu favoriser la finance islamique, mais les États-Unis ont
préféré jouer une autre carte, à savoir minimiser le risque lié à l’islam en essayant de couvrir la
26
finance islamique par l’anonymat. Si l’on a essayé de lui attribuer différents qualificatifs :
solidaire, éthique, alternative, coopérative ou même socialement responsable… nul terme
faisant référence à l’Islam ne fut utilisé. En effet, en 2002, de nombreuses structures de
financement furent approuvées par Freddie Mac représentant 45million $ d’achat de crédit
islamique. Au cours de cette année, le montant total des crédits hypothécaires islamiques
s’éleva à 250 millions$. A ce titre, des institutions comme Freddie Mac ou bien Feddie Mae
avaient une particularité, celle de s’occuper de la population la moins favorisée par le système
bancaire conventionnel. Sachant que la population musulmane aux États-Unis se caractérise par
un niveau social relativement élevé par rapport à celle des autres pays occidentaux, ses rêves
sont souvent les mêmes que ceux des Américains de la même classe sociale. Autrement dit, son
envie d’acquérir une maison, l’obsession de l’accession à la propriété poussent les individus
vers la finance islamique mais oblige cette dernière à se positionner dans ce secteur. Rappelons
que les dernières estimations du marché hypothécaire américain s’élevaient à 2 milliards$ avec
essentiellement la contribution du leader incontesté : Guidance Financial
La date du 11 septembre 2001, qui a laissé une empreinte indélébile sur l’ensemble du
monde musulman, a marqué également un tournant important dans le développement de la
finance islamique. La croissance de celle-ci s’est fortement accélérée au cours des de dernières
années sous l’impulsion de deux phénomènes :
27
1.2 EN EUROPE
Au cours de ces dernières années, le développement de la finance islamique a été différent
d'un pays à un autre. Et, si le mouvement en France se caractérise par une grande timidité,
l'intégration de la finance islamique en Angleterre ou au États unis été plus audacieuse.
a) En France
Dans les pays d'Europe Continentale où la communauté musulmane représente une partie
non-négligeable de la population, comme l'Allemagne, la France ou la Belgique, les banques
islamiques sont jusqu'à présent non-existantes. Le principal argument avancé pour justifier cette
carence est la présence de législations qui s'opposent à l'établissement de telles institutions. Il
existe en Europe un véritable attrait pour la finance islamique, essentiellement en France, et au
Royaume-Uni.
C’est la crise des subprimes comme la crise de la dette souveraine en Europe qui aurait
pu nous être épargnées, et c’est la volatilité exacerbée des marchés financiers, des matières
premières et des denrées alimentaires qui auraient été nettement amoindrie si les pays
d’Occident s’étaient quelque peu inspirés de l’esprit de la finance islamique.
Multiples sont les indices qui témoignent de l’intérêt de la France pour accueillir ce type
de finance, mais ils sont tout aussi nombreux les indices qui expliquent le choix de la finance
islamique pour ce pays souvent considéré comme très accueillant, et pour ce qui nous concerne,
si l’intérêt n’était pas mutuel et partagé entre les deux parties, le sujet n’aurait pas pris autant
d’ampleur.
Selon Gilles de Saint-Marc, le contexte juridique est très largement compatible avec les
problématiques de la finance islamique. Les grands préceptes de la Chariaa se retrouvent aussi
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dans Code Civil français : le jeu est interdit depuis 1804 et l’usure est aussi prohibée. Certes, il
existe des frottements juridiques et fiscaux mais pas plus qu’à Londres.
Même s’il n’existe pas de banque islamique, tous les services conformes à l’éthique
islamique qui sont disponibles en France en 2020 :
▪ Compte bancaire
▪ Compte épargne
▪ Épargne & Placement (Assurance vie, Actions, Sukuk, Equity, Métaux précieux
Or ou Argent, crypto monnaies)
▪ Financement immobilier
▪ Financement professionnel
▪ Assurance rapatriement
▪ Transmission du patrimoine (application du droit musulman de l’héritage en
France)
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OPCVM : Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, sont des produits
d’épargne investis dans différents types de produits financiers (actions, obligations, titres de créance,
…) et qui ont également recours à des techniques de marchés (options, contrats, …).
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Il est, donc, remarquable que la plupart des services d’une banque islamique sont déjà
en place en France. Bien sûr, de nombreuses solutions sont encore à développer notamment sur
les financements à titre personnel (auto, voyage…) ou les assurances (habitation, santé…).
b) Au Royaume-Uni
La Grande Bretagne est le pays européen où la finance islamique est la plus développée.
Elle a été l'un des premiers pays européens à adopter la finance islamique dans les années 1980.
L’objectif affiché par les autorités britanniques est de faire de Londres « le portail
occidental et le centre mondial de la finance islamique » La procédure d’implantation des
banques islamiques d’opère de deux manières : soit par la création de banques islamiques, soit
par l’ouverture de fenêtres islamiques dans les banques conventionnelles. Pour le premier mode,
on trouve IBB (Islamic Bank of Britain), banque de détail crée en 2004, L’EIIB (European
Islamic Investissement Bank), banque d’investissement crée en 2006 et la BLME (Bank of
London and Middle East) banque d’investissement crée en 2007. La FSA (Financial Services
30
Authority) organe britannique de régulation, a autorisé l’ouverture de ces banques à la condition
qu’elles soient soumises à la même réglementation que les autres banques britanniques. Et aussi
environ 17 banques classiques qui ont ouvert des fenêtres pour des services financiers
islamiques, tel est le cas de la banque « HSBC Aamanh » dont l’actif est de 16,7 milliards de
dollar, ou la « Gatehouse Bank »,
Les résultats de l’IBB illustrent l’intérêt suscité par ce marché : cette banque est passée
de 5 962 clients en janvier 2005 à 23 459 en juin 2006 (+74.6%) pour 70.1 millions de livres
sterling de dépôts.
Beaucoup plus tard, en 1990, va s'établir la Faisal Finance à Genève en Suisse, filiale de
la Dar al-Maal al Islamic (DMl). Cette institution remplira principalement le rôle d'une banque
d'affaires avec toutes ses implications. Une autre filiale de la DMI ouvrira également ses portes
31
au Luxembourg, mais cette fois en tant que holding de type Soparfi (société de participations
financières), et non pas sous le statut d'une banque.
C’est au Royaume Uni, qu’est lancé le premier projet de création de sukuk dans un pays
occidental, en 2006. Il fût également le premier pays à créer un marché secondaire des sukuk.
En 2009, London Stock Exchange (LES) a eu son premier sukuk américain (de General Motors)
et son premier sukuk d’une banque européenne (The Kuveyt Turk). Un total de 19 Sukuk émis
à LSE pour un montant de 11 milliards de dollar. La première entreprise au RU à émettre des
sukuk était « International Innovative Technologies » (IIT), en 2010. A la même année, cinq
émissions de Sukuk ont été enregistrés sur le LSE pour un montant de 1,7 milliards de dollar.
En 2011, 10 émissions de sukuk étaient inscrites sur le LSE, pour un montant de 5,1 milliards
de dollar. En 2012, le nombre est passé à 37 sukuk d’une valeur de 80 milliards de dollar. Six
autres sukuk préalablement admis à une négociation sont arrivés à maturités et ont été
répertoriés. Un total de 43 sukuk a été répertorié sur le LSE avec une valeur totale de 24
milliards de dollar.
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CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
La finance islamique est, avant tout, une finance éthique, qui privilégie un système de
valeurs bâti sur la nécessité d’éviter ce qui est interdit, sur un équilibre entre l’intérêt personnel
et l’intérêt public, mais aussi sur les valeurs de l’équité, la transparence, la sincérité… Ces
valeurs sont d’une importance capitale et doivent se refléter obligatoirement dans les actes et
les transactions. Malgré son encours estimé à plus de 2 500 milliards de dollars, la finance
islamique ne représente qu’un peu plus de 1 % de la finance classique. Autrement dit, son
activité reste relativement marginale.
La croissance de son activité est freinée par une multitude d’obstacles tel qu’entamer dans
le travail, à savoir l’insécurité juridique, les problèmes d’image et l’étendu et les
caractéristiques des produits offerts. Afin de dépasser ces défis ; plein de reformes et de
stratégies doivent être mises en place.
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BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE
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- DJIBRIL NDOYE, FINANCE ISLAMIQUE EN EUROPE.
- CAUSSE-BROQUET, GENEVIEVE, LA FINANCE ISLAMIQUE ED. 2, RB EDITION, 2012.
- FAKHRI KORBI. LA FINANCE ISLAMIQUE : UNE NOUVELLE ÉTHIQUE ? : COMPARAISON AVEC
LA FINANCE CONVENTIONNELLE. ECONOMIES ET FINANCES. UNIVERSITÉ SORBONNE PARIS
CITÉ, 2016.
- FRANÇOIS GUERANGER, LA FINANCE ISLAMIQUE : UNE ILLUSTRATION DE LA FINANCE
ETHIQUE, EDITION : DUNOD, 2009.
- LILA GUERMAS-SAYEGH « LA RELIGION DANS LES AFFAIRES : LA FINANCE
ISLAMIQUE », MAI 2011, FONDAPOL POUR L’INNOVATION POLITIQUE.
- OLIVIER PASTRE ; KRASSIMIRA GECHEVA, LA FINANCE ISLAMIQUE A LA CROISEE DES
CHEMINS.
- HTTPS://FIRSTUNION.FR/BANQUE-ISLAMIQUE-EN-FRANCE/
- HTTPS://TEL.ARCHIVES-OUVERTES.FR/TEL-01871008/DOCUMENT
- HTTPS://WWW.CAIRN.INFO/REVUE-FRANCAISE-D-ECONOMIE-2010-4-PAGE-11.HTM
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................... 2
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