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Notions d’hydrologie

L’hydrologie est la science qui étudie l’écoulement de l’eau. En ruisselant sur la terre
et en transportant des galets dans leurs fonds, les rivières modifient lentement le relief
des paysages. En contrepartie, la forme de la vallée, les pentes des montagnes et la
nature des roches qui forment le sous-sol influencent le régime d'écoulement de la
rivière. Les éléments naturels agissent les uns avec les autres. L’homme peut aussi
interagir avec eux.

L’eau voyage sur la terre, sous la terre et dans l’atmosphère selon un cycle qui est bien connu.

1. Les nuages apportent des


précipitations sous forme de pluie, de neige
ou de grêle.

2. L’eau ruisselle sur la terre. Une partie est 4. La vapeur d’eau de


captée par la végétation. Le restant va l’atmosphère se condense en
alimenter les rivières ou va s’infiltrer dans le gouttelettes au contact des
sous-sol pour atteindre les nappes masses d’air froid, ce qui
souterraines. entraîne la formation de nuages.

3. L’eau des fleuves, des lacs et des océans


s’évapore sous l’action des rayons du soleil
et se retrouve à l’état gazeux dans
l’atmosphère.

Le régime d’écoulement d’une rivière

Chaque rivière est caractérisée par son régime d’écoulement. On calcule son débit,
généralement exprimé en mètre cube par seconde (m3/s). Celui-ci est représentatif du
volume d’eau transporté par la rivière en un temps donné. Il varie au cours des saisons.
Il baisse généralement en fin d’été (période d’étiage) et remonte à la saison des pluies
ou à la fonte des neiges (période de crues).
Ce cycle de variations annuelles évoque le rythme d’une respiration naturelle. La
rivière s’écoule normalement dans son lit mineur, mais déborde quelquefois dans son lit
moyen et, plus rarement, dans son lit majeur. La limite de son lit majeur correspond à la
« ligne des plus hautes eaux » atteintes par la rivière lors de crues exceptionnelles.
Au Québec comme en France et dans d’autres États, cette ligne des plus hautes eaux
est étudiée et prise en compte de façon à pouvoir contrôler l’urbanisation dans les
zones soumises aux risques d’inondation.
Attention!… Une crue est seulement une augmentation du débit de la rivière,
n’entraînant pas forcément une inondation. Une inondation est le résultat du
débordement du cours d’eau.
La géologie et l’écoulement des eaux 
Lorsque la pente est abrupte, la rivière se transforme en torrent avec ses rapides.
Lorsque la pente est douce, la rivière s’écoule doucement et peut former des courbes
appelées méandres ou des lacs. Les zones d’écoulement rapide et les zones
d’écoulement lent abritent des espèces végétales et animales différentes. Parfois, l’eau
s’infiltre dans le sous-sol et forme des nappes souterraines. Ces nappes peuvent
rejaillir, plus loin, à la surface et former ainsi des sources qui, à leur tour, vont alimenter
une rivière. La nature des terrains influe sur la forme de la rivière et sur la composition
de l’eau. La rivière transporte des particules de terre, du sable, des graviers ou même
des blocs de pierre dans son lit. On appelle cela le transport sédimentaire. Lorsque la
pente du cours d’eau s’adoucit, l’eau ralentit sa course et dépose les matériaux
transportés.

La rivière, un milieu en vie…


Trop souvent nous regardons la rivière comme si c’était un simple fossé par lequel
s’écoule l’eau de pluie. C’est pourtant une source de vie. Le milieu aquatique formé par
la rivière et ses abords est attrayant pour de nombreuses espèces. Les eaux abritent
une flore et une faune variées (algues, poissons, larves d’insectes…). Les rives,
lorsqu’elles sont naturelles et en bon état, peuvent être le lieu de refuge de nombreuses
espèces (batraciens, reptiles, oiseaux, petits mammifères…).

L’homme et la rivière…
L’homme s’est souvent installé au bord des rivières. Il a utilisé l’eau pour se déplacer,
s’alimenter, laver, irriguer ses cultures. Il a utilisé la force du courant pour créer
l’énergie nécessaire au fonctionnement de ses usines de fabrication. Il a aussi façonné
le paysage des bassins versants. Au cours des siècles, les rivières ont été aménagées,
rectifiées ou déviées, vouées à la production d’hydroélectricité. Ces aménagements
ont modifié leur régime d’écoulement. En conséquence, certaines ne sont plus
soumises à des crues saisonnières, d’autres sont sujettes à des crues plus rapides.
2.1 Définition du bassin versant
Le bassin versant représente, en principe, l'unité géographique sur laquelle se base
l'analyse du cycle hydrologique et de ses effets.
Plus précisément, le bassin versant qui peut être considéré comme un " système " est
une surface élémentaire hydrologiquement close, c'est-à-dire qu'aucun écoulement n'y
pénètre de l'extérieur et que tous les excédents de précipitations s'évaporent ou
s'écoulent par une seule section à l'exutoire.
Le bassin versant en une section droite d'un cours d'eau, est donc défini comme la
totalité de la surface topographique drainée par ce cours d'eau et ses affluents à
l'amont de cette section. Il est entièrement caractérisé par son exutoire, à partir duquel
nous pouvons tracer le point de départ et d'arrivée de la ligne de partage des eaux qui
le délimite.
Généralement, la ligne de partage des eaux correspond à la ligne de crête. On parle
alors de bassin versant topographique.

Toutefois, la délimitation topographique nécessaire à la détermination en surface du


bassin versant naturel n'est pas suffisante. Lorsqu'un sol perméable recouvre un
substratum imperméable, la division des eaux selon la topographie ne correspond pas
toujours à la ligne de partage effective des eaux souterraines (voir Fig. 2.2). Le bassin
versant est alors différent du bassin versant délimité strictement par la topographie. Il
est appelé dans ce cas bassin versant réel.

Cette différence entre bassins réel et topographique est tout particulièrement importante
en région karstique. Lorsque l'on s'intéresse au ruissellement, la délimitation du bassin
versant doit aussi tenir compte des barrières artificielles (routes, chemins de fer, etc.).
En effet, l'hydrologie du bassin versant, et notamment la surface drainée, peuvent être
modifiées par la présence d'apports latéraux artificiels (réseaux d'eaux usées ou
potables, drainages, routes, pompages ou dérivations artificielles modifiant le bilan
hydrologique).
2.2 Comportement hydrologique
L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant (système hydrologique)
s'effectue le plus souvent par le biais de l'étude de la réaction hydrologique du bassin face à
une sollicitation (la précipitation). Cette réaction est mesurée par l'observation de la quantité
d'eau qui s'écoule à l'exutoire du système. La représentation graphique de l'évolution du débit
Q en fonction du temps t constitue un hydrogramme de crue.
La réaction du bassin versant peut également être représentée par un limnigramme qui n'est
autre que la représentation de la hauteur d'eau mesurée en fonction du temps.
La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation particulière (Fig. 2.4) est
caractérisée par sa vitesse (temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre
l'arrivée de la crue et le maximum de l'hydrogramme) et son intensité (débit de pointe Qmax,
volume maximum Vmax, etc.). Ces deux caractéristiques sont fonction du type et de l'intensité
de la précipitation qui le sollicite mais aussi d'une variable caractérisant l'état du bassin
versant : le temps de concentration des eaux sur le bassin.

2.3. Caractéristiques physiques et leurs influences sur


l'écoulement des eaux.
Les caractéristiques physiographiques d'un bassin versant influencent fortement sa réponse
hydrologique, et notamment le régime des écoulements en période de crue ou d'étiage. Le
temps de concentration tc qui, on l'a vu, caractérise en partie la vitesse et l'intensité de la
réaction du bassin versant à une sollicitation des précipitations, est influencé par diverses
caractéristiques morphologiques : en premier lieu, la taille du bassin (sa surface), sa forme,
son élévation, sa pente et son orientation. A ces facteurs s'ajoutent encore le type de sol, le
couvert végétal et les caractéristiques du réseau hydrographique. Ces facteurs, d'ordre
purement géométrique ou physique, s'estiment aisément à partir de cartes adéquates ou en
recourant à des techniques digitales et à des modèles numériques.

2.3.1 Les caractéristiques géométriques

2.3.1.1 La surface

Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau,
les débits vont être en partie reliés à sa surface.
La surface du bassin versant peut être mesurée par superposition d'une grille dessinée sur
papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre ou, mieux, par des techniques de
digitalisation.

2.3.1.2 La forme

La forme d'un bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire du bassin versant.
Par exemple, une forme allongée favorise, pour une même pluie, les faibles débits de pointe
de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à l'exutoire plus importants. Ce
phénomène est lié à la notion de temps de concentration.
En revanche, les bassins en forme d'éventail (bv 1), présentant un temps de concentration plus
court (tc1), auront les plus forts débits de pointe, comme le montre la figure suivante :
2.3.2 Le réseau hydrographique

Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels ou


artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Le réseau
hydrographique est sans doute une des caractéristiques les plus importantes du bassin. Le
réseau hydrographique peut prendre une multitude de formes. La différenciation du réseau
hydrographique d'un bassin est due à quatre facteurs principaux.

 La géologie : par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du


substratum influence la forme du réseau hydrographique. Le réseau de drainage n'est
habituellement pas le même dans une région où prédominent les roches sédimentaires,
par comparaison à des roches ignées (i.e. des "roches de feu" dénommées ainsi car
ces roches proviennent du refroidissement du magma). La structure de la roche, sa
forme, les failles, les plissements, forcent le courant à changer de direction.
 Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très
humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
 La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou
sédimentaire. Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à
l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau
s'écoulent sur un lit où la sédimentation prédomine.
 La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de barrages,
l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau modifient
continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.

Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan
sur une carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou
numériques est utile à cette identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour
définir le réseau hydrographique.

2.3.2.1 La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau

Par topologie, on entend l'étude des propriétés géométriques se conservant après


déformations continues. Par extension, la topologie étudie les notions de voisinage et de limite.
Appliquée à l'hydrologie, la topologie s'avère utile dans la description du réseau
hydrographique notamment en proposant une classification de ceux-ci. A titre d'exemple, on
trouve les types dendritique, en treillis, en parallèle, rectangulaire, à méandre, anastomosé,
centripète, etc.
La classification est facilitée par un système de numérotation des tronçons de cours d'eau
(rivière principale et affluents). L'ordre des cours d'eau est donc une classification qui reflète la
ramification du cours d'eau. La codification des cours d'eau est également utilisée pour la
codification des stations de mesures, permettant ainsi un traitement automatisé des données.
Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours d'eau, dont la classification
de Strahler (1957) qui est la plus utilisée.
Cette classification permet de décrire sans ambiguïté le développement du réseau de drainage
d'un bassin de l'amont vers l'aval. Elle se base sur les règles suivantes :

 Tout cours d'eau dépourvu de tributaires est d'ordre un.


 Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend
l'ordre du plus élevé des deux.
 Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est
augmenté de un.
2.3.3 Les caractéristiques agro-pédo-géologiques

2.3.3.1 La couverture du sol

 La couverture végétale
L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées
influencent singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa
densité, sa nature et l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau
atmosphérique. Cette eau d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.
La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une
action limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des
cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. Par contre, son action sur
les débits extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite.
A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.
L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
couverture forestière K :
(2.15)

On peut calculer ce type d'indice avec d'autres couvertures végétales telle que les cultures.
 Les plans d'eau
Parmi les éléments de la couverture du sol qui influencent le comportement hydrologique d'un
bassin versant, on doit prendre en compte la présence de surfaces d'eau libre tels que les lacs
qui jouent un rôle important du fait de leur capacité de stockage temporaire d'un certain
volume d'eau. Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crue c'est à dire de
réduire le débit de pointe de la crue. Cet effet de laminage est illustré pour le Rhône (entre son
entrée dans le Léman au niveau de la Porte du Scex et sa sortie à Genève) dans la figure 2.15
dans laquelle on a représenté les valeurs du coefficient mensuel de débit (rapport entre le
débit mensuel et la moyenne annuelle des débits sur une longue période de mesure).
Un indice analogue à celui de la couverture forestière peut-être identifié pour quantifier
l'importance de ces plans d'eau.
On soulignera encore que la surface du cours d'eau constitue aussi un plan d'eau et que le
canal d'une rivière permet aussi de laminer une crue.

Fig. 2.15 - Illustration de l'effet de laminage par un plan d'eau. Le cas du Léman sur le débit du Rhône
 
 La neige et les glaciers
Certains bassins d'altitude peuvent être partiellement ou totalement couvert de neige ou de
glace. Ce type de couverture doit être pris en compte dans l'étude des facteurs de génération
de l'écoulement de l'eau. En effet, le réchauffement printanier de la température peut entraîner
une fonte rapide de la neige et provoquer du même coup un important écoulement d'eau
venant s'ajouter à celui de l'eau des précipitations. De la même manière, la présence de
glaciers ou le gel des cours d'eau durant l'hiver peut, lors des processus de fonte, générer des
crues de débâcle de glace se traduisant par un transport de blocs de glace. Ceux-ci peuvent
localement bloquer l'écoulement de l'eau ( embâcle) jusqu'à la rupture de ces barrages
naturels. Il s'ensuit alors des crues rapides et intenses pouvant avoir des conséquences
catastrophiques.
Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour
les surfaces enneigées et celles des glaciers.
 Les surfaces urbanisées
Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles augmentent
l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des nappes, et diminuent le
temps de concentration. On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre
les surfaces imperméables et la surface totale.
 Le coefficient de ruissellement
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très souvent utilisé
en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi sont
simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est défini
comme suit :
(2.16)

Ce coefficient est fortement influencé par la couverture du sol comme le montre le tableau
suivant dans lequel les quelques valeurs de ce coefficient issues des normes suisses SNV
sont présentées. Ces valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en fonction uniquement
de la couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du coefficient de
ruissellement donné pour les routes et toitures. Comme on l'a vu, cela s'explique par le fait que
ces surfaces sont pratiquement imperméables.
Tableau 2.1 Valeurs du coefficient de ruissellement pour différentes couvertures du sol
(Tiré des normes suisses SNV 640 351)

Nature superficielle du Coefficient de ruissellement


bassin versant Cr

Bois 0,1

Prés, champs cultivés 0,2

Vignes, terrains nus 0,5

Rochers 0,7

Routes sans revêtement 0,7

Routes avec revêtement 0,9


Villages, toitures 0,9

2.3.3.2 La nature du sol

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, le coefficient
de ruissellement (Cr) sont fonction du type de sol et de son épaisseur.
Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de ruissellement sur
différentes natures de sol (intérêt d'une carte pédologique détaillée dans les études de
prédétermination des crues). La littérature fournit des valeurs du coefficient de ruissellement
pour chaque type de sol et, très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la
couverture végétale, la pente du terrain ou l'utilisation du sol. Un exemple est donné dans le
tableau 2.2 pour la Suisse, et en secteur rural.

Tableau 2.2 Différentes valeurs de coefficient de ruissellement pour les cas suisses. Cr est
une fonction de la pente et de la couverture du sol. (Tiré de Sautier, Guide du Service Fédéral
des Améliorations foncières)

  Couverture du sol

Culture dans
Pente % Forêts Pré-champ la sens de la
pente

0,5 -- 0,005 0,12

1,0 0,01 0,020 0,13

2,0 0,02 0,040 0,18

4,0 0,04 0,070 0,23

6,0 0,05 0,090 0,27

8,0 0,06 0,110 0,31

10,0 0,07 0,130 0,34

15,0 0,08 0,170 0,40


20,0 0,10 0,190 0,45

25,0 0,12 0,220 0,50

30,0 0,13 0,250 0,55

35,0 0,14 0,270 0,59

40,0 0,15 0,290 0,62

45,0 0,16 0,310 0,65

50,0 0,17 0,330 0,69


 
On peut introduire, dès à présent, une caractéristique du sol importante : l'état d'humidité du
sol qui est un des facteurs principaux conditionnant les temps de concentration. Cet état est
cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le temps. On a souvent
recours à d'autres paramètres qui reflètent l'humidité du sol et qui sont plus faciles à obtenir.
En hydrologie, on fait souvent appel à des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe de nombreux qui sont pour la plupart basés sur les
précipitations tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont
généralement notés IPA, c'est-à-dire Indices de Précipitations Antécédentes (API en anglais).
La forme la plus classique de cet indice repose sur le principe de décroissance logarithmique
avec le temps du taux d'humidité du sol, au cours des périodes sans précipitations :
Le bilan de l'eau

Le bilan de l'eau peut être exprimé par la relation suivante : P = ET + R + I


avec

 P = précipitation
 ET = évapotranspiration,

 R = ruissellement

 I = infiltration.

En France, ET est de l'ordre de 60 %. En Algérie ET dépasse souvent les 90 % et par endroit


100%. Au niveau mondial P = E.

NB : En période glaciaire, l'augmentation de la calotte glaciaire vers le Sud nécessite un


besoin en P (précipitation) beaucoup plus grand. Cela induit donc une augmentation de E donc
une baisse du niveau de la mer. Que ce soit au niveau mondial ou à un niveau plus restreint
(comme une décharge, il y a des échanges).
P = ET + R + I
Précipitation ( P )

C’est la somme de toutes les formes de précipitations (pluie, neige, grêle,…).

Evapotranspiration ( ET )

Cela correspond à l'évaporation directe additionnée à la transpiration des plantes. On


différentie l'ETR (réelle) qui est effective et l'ETP (potentielle) qui est susceptible d'exister si la
disponibilité en eau pour les plantes est suffisante.
Si P > ETR, on a donc une quantité d'eau qui reste disponible dans le sol constituant une
réserve. Sur cela, il y a un certain nombres de paramètres qui joue comme:

 le rayonnement solaire
 la durée d'insolation
 la vitesse du vent
 l'albédo ( fraction de l'énergie solaire rayonnée vers l'atmosphère sans être utilisé par le
sol ni par la végétation).

On calcul ETR par la formule de Turc et l' ETP par la formule de Turc modifiée.

Ruissellement ( R ).

On distingue deux types de ruissellements que sont :

 Ri : ruissellement instantané qui est directement observable à la surface du sol


 Rh : ruissellement hypodermique que l'on trouve sur de faible profondeur.
Le Ri est plus important quand la pluie est soudaine et violente. De plus, il faut remarquer que
les haies de la ripisylve joue un rôle important sur le déroulement de l'écoulement de surface.
Actuellement, on essais d'enherber les zones de rivages afin d'agir contre l'érosion, le nitrate,
la pollution et les phytosanitaires comme le faisait précédemment les haies avant que l'on ne
les enlève.

Les zones humides limitent aussi l'écoulement de Ri mais permet les infiltrations (I) ce qui a
pour effet de faire remonter les nappes phréatiques. Elles peuvent être comparées à des
éponges qui agissent contre les inondations, protègent de l'érosion, permettent la rétention
des N, P, K et l'exportation de la biomasse.

En milieu urbain, ces zones humides sont remplacées par des bassins d’infiltration à sec
(stades enfoncés) ou humide.

Le ruissellement s'évalue généralement à l'exutoire d'un cours d'eau quelque qu'il soit. Pour
cela, il faut pouvoir évaluer le bassin versant ( utilisation d'un planimètre ou d'autres
systèmes ), le débit du cours d'eau que l'on calculera au niveau de la station de jaugeage
grâce à une échelle limnimètrique posé dans une section mouillée tarée du cours d'eau. On
peut aussi utiliser un limnigraphe.

Pour avoir le débit, on calcul :

Q (m3/s ) = Section mouillée (m2 ) x Vitesse (m/s )


On peut aussi utiliser un déversoir qui nous donne la relation suivante:

Q= 1.37 Tg a . h 2.5
avec

 a = 1/2 angle au sommet du déversoir


 h = hauteur d'eau en mètre au-dessus de l'échancrure

On trouvera le ruissellement en faisant :

R= ( Volume / an ) / Surface
(en mètre que l'on transformera en mm).

Après une crue, plus la pente de décrue est forte, plus le terrain est imperméable. En effet, le
sol se retrouve être saturé en eau donc ne peut plus en absorber. La tendance actuelle veut
que le débit de pointe est plus élevé et la pente est plus forte. Cela est possible par le fait que
les aménagements, les arasements de talus et les rectifications augmentent les mouvements
de l'eau.

INFILTRATION.

L'infiltration est souvent déduite des autres paramètres. I = P - ( ET + R )


Ce paramètre peut aussi être calculé en observant les variations de débit au niveau des
sources ou en utilisant un lysimètre. Le débit moyen d'un cours d'eau est le module que l'on
calcul sur une période de 25 à 30 ans. La loi pêche veut que l'on ne pompe pas sous le
dixième du module qui correspond au débit de réserve.

L'eau dans le sol


Les états de l'eau dans le sol
L'eau de constitution.
L'eau de constitution est l'eau qui est incluse dans la composition chimique des minéraux et
qui fait partie de la maille cristalline.

L'eau d'imbibition (inter réticulaire).

Ce sont toutes les molécules d'eau qui sont fixer entre les cristaux, les feuillets de certains
minéraux comme les phyllites et les argiles (ex : les smectites ====> argiles gonflantes).

L'eau liée (d'absorption ).

Il s'agit de l'eau qui est fixée par attraction moléculaire sur les particules du sol. Elle est
d'autant plus importante en volume que les particules sont fines. Elle reste toutefois toujours
difficilement absorbable par les plantes.

L’eau capillaire.

C'est une eau qui est susceptible de remonter par capillarité donc de se déplacer vers le haut.
Valeur optimale pour des vides de taille de 5 à 6 µm.
L'arrêt de la capillarité s'observe pour des vides supérieurs à 10 µm.
Cette eau est essentiel pour la végétation lorsque l'eau superficiel est pompée (surtout pour la
végétation sur tuffeau).

L'eau libre (eau de gravité, eau vadose ).

Cette eau se déplace par gravité dans les vides de taille > 10µm ce qui permet de ré-humecter
le sol et de réalimenter la nappe profonde.
La capacité au champ est la somme de l'eau capillaire et de l'eau liée donc des vides < 10 µm
formant la réserve utile pour les plantes.
On la calcul en cherchant la pression négative qu'il faut pour l'extraire.

Les paramètres hydrogéologiques

La porosité ( n ).

La porosité se définie de la façon suivante :


On répartit la porosité en 2 types :

 ne (porosité efficace ) c'est la valeur de la porosité qui correspond aux vides


susceptibles de contenir de l'eau de gravité.
 ns (capacité de rétention ) vides susceptibles de contenir de l'eau liée et / ou capillaire.

La porosité totale est :

Plus la particule est de petite dimension, plus la ne diminue et donc plus la ns augmente.

 La porosité d'interstices : C'est la porosité des formations particulaires (sable) .


 La porosité de fissures : On la rencontre dans les roches massives dans lesquelles
les vides sont soit des fissures soit des fractures.
 La porosité de chenaux : Ce sont les cavités de dissolution dans les roches solubles
(calcaire).

Roche n% ne%
Sable et gravier 25 à 40 15 à 25
Craie 10 à 40 1à5
Argile 40 à 50 1à2
 

Le degré de saturation ( S % ).

On est dans la nappe lorsque tous les vides sont saturés en eau.

Le gradient hydraulique ( I ).

Il correspond à la pente de la surface de la nappe.


On dit que la nappe est chargé si h # 0 ( h = H1 -H2 ). Le gradient hydraulique est I = h / L.
lorsqu’une nappe à une surface inclinée, il y a écoulement.

La perméabilité (K).

Cette valeur correspond à la conductivité hydraulique (coefficient de perméabilité de Darcy ).


Ce paramètre hydraulique est le volume d'eau qui percole pendant l'unité de temps à travers
l'unité de surface d'une section totale de la couche aquifère sous un gradient hydraulique égal
à l'unité et ceci à la température de 20°C.

K (m/s) = Q / S x I

Q = débit (m3/s), S = surface (m2) et I le gradient hydraulique.

La perméabilité permet de déterminer la mobilité de l'eau. Dans une décharge, la perméabilité


doit être au moins de 10-6 pour des déchets "normaux" et pour des déchets ultimes K = 10 -9 sur
au moins un mètre (pour le 1° juillet 2002 ). Pour les déchets nucléaire, on vise 10 -11 à 500 m
de profondeur ( roches de type schisteuse).

Il ne faut pas confondre porosité (nombre de trous) et perméabilité qui correspond à la facilité
que l'eau a à se déplacer dans un sol.

Dans le cas d'un mélange, on remarque une chute de K vers les éléments les plus fins. Les
formations les plus productives sont celles constituées de particules grossières et homogènes.

La transmissivité ( T ).

T ( m2/s ) = K x E E = épaisseur en mètre, K en m/s.

La vitesse d'écoulement.
Pour la trouver, on utilise différents moyens comme des traceurs : colorants, sels, radioactifs,
isotopes

V (m/s ) = K x I

Evaluation sur le terrain ( essais de pompage )

Consiste à pomper de l'eau dans un aquifère au niveau d'un puits, d'un forage ou d'une source
et on observe l'évolution de la nappe à proximité du lieu de pompage.
Le rabattement r est d'autant plus important que la formation est peu perméable. En effet,
avec une perméabilité élevée, le renouvellement de l'eau au niveau du cône de rabattement se
fait rapidement.

ETUDE DES NAPPES


DEFINITIONS

Nappes aquifères.

Ensemble de l'eau qui sature un terrain. Ce terrain doit être poreux ( interstices, fissures ou
chenaux ) et doit comprendre des pores connectés entre eux. C 'est un mélange de porosité et
de perméabilité.

Aquifère.

Terrain dans lequel l'eau circule et s'accumule. Pour qu'il y est aquifère, il faut un niveau
inférieur "imperméable" qui permette le maintien de la nappe.

Imperméable.

 Aquifuge : terrain totalement sec ( socle granitique )


 Aquiclude : terrain imperméable saturé en eau (argile).

 
SYSTEME HYDRAULIQUE

Comprend tout ce qui se rapporte à la nappe.

La surface piézométrique est en équilibre avec la pression atmosphérique par l'intermédiaire de la zone d'aération. Elle varie en altitude en
fonction de l'alimentation en précipitation ===> nappe libre (battement de la nappe).

Si la zone de battement diminue il y a précipitation des sels, du fer, calcaire, gypse, silice qui viennent colmater les pores pouvant former des
grès ou une cuirasse latéritique. Le ressuyage est la baisse du battement rendant le sol superficiel moins boueux.
En cas de décharge, il faut faire attention aux eaux captives proche de la zone d'empattement.
NAPPE SEMI-CAPTIVE

Il est bon de noter que la perméabilité est une notion relative.

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