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Nickelage Électrolytique. Caractéristiques: Patrick BENABEN
Nickelage Électrolytique. Caractéristiques: Patrick BENABEN
Caractéristiques
1. Généralités................................................................................................. M 1 610 - 2
1.1 Caractéristiques physico-chimiques du nickel .......................................... — 2
1.1.1 Propriétés physiques.......................................................................... — 2
1.1.2 Propriétés chimiques et électrochimiques ....................................... — 3
1.2 Nickelage électrochimique.......................................................................... — 3
1.2.1 Principes généraux ............................................................................. — 3
1.2.2 Préparation de surface ...................................................................... — 3
2. Étude des dépôts...................................................................................... — 6
2.1 Structure des dépôts ................................................................................... — 6
2.2 Propriétés des dépôts.................................................................................. — 6
2.2.1 Composition........................................................................................ — 6
2.2.2 Contraintes résiduelles....................................................................... — 7
2.3 Principales applications .............................................................................. — 7
2.3.1 Nickelage décoratif ............................................................................. — 7
2.3.2 Nickelage épais ................................................................................... — 8
2.3.3 Électroformage ................................................................................... — 8
2.3.4 Applications particulières : barrière de diffusion,
mousse de nickel ................................................................................ — 8
2.4 Contrôle des dépôts .................................................................................... — 8
2.4.1 Épaisseur, dureté, aspect micrographique ....................................... — 8
2.4.2 Caractéristiques mécaniques............................................................. — 8
2.4.3 Adhérence, continuité du dépôt ........................................................ — 8
3. Perspectives .............................................................................................. — 9
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 1 612
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 610 − 1
NICKELAGE ÉLECTROLYTIQUE. CARACTÉRISTIQUES ___________________________________________________________________________________________
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__________________________________________________________________________________________ NICKELAGE ÉLECTROLYTIQUE. CARACTÉRISTIQUES
1.1.2 Propriétés chimiques et électrochimiques L’hydroxyde Ni(OH)2 (vert clair) présente un produit de solubilité
à 20 oC d’environ 10 –16 : il se dissout facilement dans les acides et
il s’unit à l’ammoniaque et aux amines pour donner des complexes
Le nickel sous forme d’ions, se trouve essentiellement au degré bleus ou violets comme le complexe Ni(NH3)6(OH)2 .
d’oxydation + 2. Il peut se présenter au degré + 3 et très exception-
nellement au degré + 4. Au degré d’oxydation 2, le nickel donne de
manière générale des composés verts, de degrés d’hydratation dif-
férents (essentiellement avec 6 ou 7 molécules d’eau). 1.2 Nickelage électrochimique
Le métal, après s’être recouvert d’une couche de passivation
1.2.1 Principes généraux
d’oxyde, n’est pas oxydable à froid dans l’oxygène. Il résiste bien
à la corrosion par l’eau distillée et par l’eau de mer. On peut
Les dépôts de nickel s’effectuent par électrolyse de solutions de
cependant constater une attaque locale par l’eau de mer stagnante.
sels de nickel (sulfate, chlorure, sulfamate, fluoborate) à pH acide
Le potentiel standard du couple Ni/Ni2+ correspondant à la réac- (compris entre 2 et 5), à des températures de l’ordre de 50 à 75 oC,
tion Ni ↔ Ni2+ + 2e– est égal à – 0,25/ESH. et à des densités de courant variant de 2 à 30 A/dm2. Les anodes
sont en nickel : leur dissolution assure un apport constant en
Le diagramme d’équilibre tension-pH (figure 1) [1] pour le nickel cations.
montre les différents comportements suivant la polarisation des
En pratique, pour le bain le plus classique au sulfate de nickel
électrodes en l’absence de composés oxydant ou réducteur.
(bain de Watts cf. [M 1611], § 1.1.1), le dépôt de nickel est
Les acides minéraux du type chlorhydrique, fluorhydrique ont, conditionné par la formation d’un hydroxyde NiOH adsorbé à la
en l’absence d’oxydant, une action très limitée sur le nickel. cathode selon les réactions suivantes :
L’acide nitrique fumant passive le nickel, tandis que les solutions Ni2+ + H2O ↔ NiOH+ + H+
plus diluées nitriques ou phosphoriques provoquent une attaque
qui, pour l’acide nitrique, peut être accentuée par la présence NiOH+ + e– ↔ NiOHad
d’acide fluorhydrique ou d’eau oxygénée.
Deux mécanismes sont proposés [3] quant à la formation du
Le nickel résiste aux acides organiques, aux alcools, aux bases nickel métallique :
fortes (soude, potasse) jusqu’à 700 oC, à l’ammoniaque (jusqu’à
400 oC) [2]. NiOHad + NiOH+ + 3e– ↔ 2Ni + 2OH–
Dans tous les cas, la présence de sulfure modifie de manière ou NiOHad + H+ + e– ↔ Ni + H2O
notable le comportement du nickel en raison de son pouvoir
dépassivant. Globalement, la réaction correspond à :
Ni2+ + 2e– ↔ Ni
Or, d’après le diagramme tension – pH (la droite c de la figure 1
correspond à une concentration de 10–6 mol/l), il apparaît que cette
E (V) dernière réaction est proche de la réaction de dégagement
2,0 2-
NiO4 d’hydrogène (courbe a). Sur le domaine pH = 2 à pH = 5, domaine
de travail des électrolytes de nickelage et aux concentrations géné-
1,6 Passivation ralement utilisées, ces deux réactions se produisent quasiment
b simultanément (en théorie jusqu’à pH voisin de 4, le dégagement
1,2 d’hydrogène se produit avant le dépôt de nickel quand on aug-
NiO2
mente la polarisation cathodique, ce schéma s’inversant pour des
0,8 Ni2O3 pH supérieurs à 4). On aura donc un rendement cathodique (rap-
+ port de la masse effectivement déposée à la masse théorique cal-
Ni2 Ni3O4
0,4 culée par la loi de Faraday) qui sera inférieur à 100 %. Compte tenu
de la valence du nickel (2), la masse théorique déposée est de
a
0 Corrosion 1,09 g/A · h soit 0,2 µm/min pour une densité de courant cathodi-
Ni(OH)2 que de 1 A/dm2.
-0,4 c HNiO2- Étant donné que le dépôt de nickel s’accompagne de la réduction
de protons, il sera nécessaire de contrôler le pH si l’on ne veut pas
-0,8 avoir une augmentation trop importante de ce dernier qui entraî-
Ni nerait la précipitation d’hydroxyde de nickel Ni(OH)2 (figure 1).
-1,2 Corrosion
Immunité
-1,6 1.2.2 Préparation de surface [4] [5]
-2 0 2 4 6 8 10 12 14 16
pH
Le but des différentes opérations que l’on englobe sous le terme
préparation de surface est d’obtenir une surface apte à subir un
Les tensions sont mesurées par rapport à l'électrode standard dépôt. Il est indispensable d’adapter cette préparation en fonction
à hydrogène ESH de la nature métallurgique du substrat, de sa propreté, de sa forme
a et b sont les limites conventionnelles d'électroactivité
+
de l'eau ; et de sa rugosité car de ces éléments dépend l’état physico-chi-
c correspond à l'équilibre du couple Ni2 / Ni : mique de la surface à traiter et par suite du dépôt électrolytique.
- 1 - + De manière générale, la préparation de surface comprendra suc-
a 2H++ 2e- H2 b H2O +
2 O2 + 2H + 2e
- c Ni2 + 2e- Ni -
cessivement (un rinçage efficace entre chaque opération sera
Les courbes sont tracées pour une concentration ce 10-6 mol/L nécessaire) :
— un dégraissage afin d’éliminer les huiles de coupe résiduelles
Figure 1 – Diagramme tension – pH du système nickel/eau à 25 oC [1] ainsi que les graisses utilisées lors de la mise en forme ;
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Il est préférable d’employer un rinçage multiple en cascade d’effectuer sur ces métaux un prédépôt de cuivre cyanuré d’une
où n postes sont placés en cascade, la circulation d’eau se faisant épaisseur de l’ordre de 3 µm [11] dont le but est d’améliorer au
de la dernière à la première cuve. Le rapport de dilution augmente maximum l’état de surface avec un bain au pouvoir de répartition
avec le nombre n de postes utilisés. le meilleur possible.
Le rinçage statique s’effectue en cuve isolée qui n’est pas ali- L’aluminium et les alliages d’aluminium se passivent très rapi-
mentée en continu, permettant ainsi de limiter la consommation en dement : il est impossible de réaliser un dépôt électrolytique sans
eau. Comme pour le rinçage simple, l’eau de rinçage peut être uti- effectuer, au préalable, un dépôt chimique de zinc que l’on traitera
lisée pour compléter le bain de traitement situé en amont lorsqu’il ensuite comme indiqué dans le paragraphe précédent. Les dépôts
s’évapore. La cuve peut aussi être vidangée régulièrement pour par déplacement de zinc se font, en général, à partir de solutions
éviter que le bain de rinçage dépasse une certaine teneur en élé- de sels de zinc et de soude au sein desquelles se forme le zincate
ment polluant. Enfin, il est possible d’employer un rinçage statique ZnO 2–2 . Ce dernier réagit avec l’aluminium selon la réaction :
sans vidange (rinçage ECO) utilisé avant et après immersion dans
2– –
le bain de traitement. Cette technique est employée dans le cas de 2Al + 3ZnO 2 + 2H 2 O ↔ 2AlO 2 + 3Zn + 4OH –
bains de traitement dont la température d’emploi est inférieure à
40 oC. Le bain le plus simple pour réaliser cette opération est une solu-
L’aspersion des pièces peut être réalisée au-dessus du bain de tion aqueuse contenant 350 à 500 g/L de soude caustique et 50 à
dépôt, ce qui permet d’en compenser l’évaporation. Cette opéra- 100 g/L d’oxyde de zinc ZnO. Plus la température du bain est éle-
tion peut également être faite au-dessus d’une cuve spécifique : vée plus la vitesse de dépôt est grande mais il faut éviter de dépas-
cette méthode n’est bien sûr valable que dans les cas où il est ser 35 oC. Les temps d’immersions sont compris entre 20 et
nécessaire de compenser des pertes et les buses utilisées pour 60 s [9]. Pour obtenir un dépôt uniforme, il est recommandé
l’aspersion doivent être étudiées pour être le plus efficace possible. d’effectuer un double zingage chimique (méthode du double zin-
Il existe actuellement sur le marché du matériel performant. cate) selon la gamme suivante [11].
(1) Premier zingage :
1.2.2.3 Décapage - dépassivation [5] [9] — 120 g/L ↔ de soude caustique ;
Le dégraissage laisse la pièce exempte de traces d’huiles ou de — 20 g/L ↔ d’oxyde de zinc (ZnO) ;
corps gras mais après cette opération, il reste encore des oxydes — 50 g/L ↔ de sel de rochelle (tartrate de sodium et de potassium
en surface, de la calamine, des sulfures... Les bains utilisés sont KNaC4H4O6 · 4H2O) ;
adaptés au matériau constituant le substrat mais également à la — 1 g/L ↔ de nitrate de sodium (NaNO3) ;
nature du bain de nickelage utilisé (sulfate, chlorure, fluoborate). durée d’immersion : 30 s.
Le tableau 3 présente des exemples de gammes de décapage. (2) Décapage : immersion dans une solution à 50 % d’acide
Le zinc et les alliages de zinc tels que les zamacs nécessitent une nitrique.
attention particulière du fait de leur comportement amphotère. (3) Second zingage :
Pour cela, on recommande soit un léger rinçage acide (0,5 % en
masse d’H2SO4), soit une attaque de quelques secondes dans une — 500 g/L ↔ de soude caustique ;
solution aqueuse à 30 g/L de bifluorure d’ammonium (NH4HF2) à — 100 g/ L ↔ d’oxyde de zinc ;
température ambiante [5] [11]. On peut également effectuer une — 2,5 g/L ↔ de chlorure ferrique hexahydraté (FeCl3 · 6H2O) ;
attaque anodique de quelques secondes dans le bain de dégrais- — 10 g/L ↔ de sel de rochelle ;
sage (tableau 2). De plus, avant nickelage, il sera indispensable durée d’immersion : 30 à 60 s.
Tableau 3 – Exemples de solutions aqueuses utilisées pour le décapage de différents matériaux [5] [9]
Composition Utilisation Remarques
200 à 500 ml/L HCl température ambiante agitation des pièces recommandée pollution
inhibiteur 5 s à 5 min en fer maximale : 120 g/L
Fer et aciers non alliés
200 à 250 ml/L H2SO4 40 à 50 oC
inhibiteur pollution en fer maximale : 80 g/L
jusqu’à 10 min
40 à 50 ml/L HF température ambiante
10 à 15 ml/l H2SO4 10 à 15 min
Fontes
300 ml/L H2SO4 température ambiante décapage anodique 20 ± 10 A/dm2
30 à 60 s
100 ml/L d’HNO3 température ambiante
20 à 30 ml/L HCL (40 %)
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Au cours du dépôt de nickel, l’hydrogène qui est créé à la 2.2.2 Contraintes résiduelles
cathode (bien que le rendement cathodique de réduction du nickel
soit assez élevé) est adsorbé en surface. Une partie diffuse dans le Le bain au sulfamate de nickel est particulièrement intéressant
revêtement pour être soit piégée dans le dépôt (sur des défauts, car il permet de contrôler les contraintes résiduelles sans ajout
dans des porosités, etc.) soit former un hydrure de nickel d’additifs.
(NiH) [19].
Exemple : le tableau 6 précise les conditions d’obtention d’un
Pour ce qui concerne l’hydrogène : dépôt sans contraintes.
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Continuité du dépôt : pour mettre en évidence les discontinuités « ayant des dimensions stables ». Il est possible, avec le système
éventuelles (porosité, fissures, manque de revêtement), on préco- hors-cuve proposé, de réaliser des dépôts très épais en évitant les
nise d’utiliser les méthodes coloriscopiques au ferri-ferrocyanure contraintes et les coûts associés au retraitement des bains pour
de potassium. Le métal de base apparaît grâce à une modification pallier les phénomènes de dégradation (abaissement du pH) ou
de couleur des réactifs utilisés en utilisant comme support une diminution de la concentration en Ni2+. Cette méthode permet,
gelée ou un papier imprégnés de la solution test. d’après les auteurs, de remplacer les méthodes habituelles (de
revêtement sélectif par exemple) sans avoir semble-t-il, d’une part
à se préoccuper du maintien du pH et de la concentration en nickel
et d’autre part à rectifier le dépôt de manière régulière au fur et à
3. Perspectives mesure de l’augmentation de l’épaisseur en raison des nodules
métalliques qui se forment.
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Continuité du dépôt : pour mettre en évidence les discontinuités « ayant des dimensions stables ». Il est possible, avec le système
éventuelles (porosité, fissures, manque de revêtement), on préco- hors-cuve proposé, de réaliser des dépôts très épais en évitant les
nise d’utiliser les méthodes coloriscopiques au ferri-ferrocyanure contraintes et les coûts associés au retraitement des bains pour
de potassium. Le métal de base apparaît grâce à une modification pallier les phénomènes de dégradation (abaissement du pH) ou
de couleur des réactifs utilisés en utilisant comme support une diminution de la concentration en Ni2+. Cette méthode permet,
gelée ou un papier imprégnés de la solution test. d’après les auteurs, de remplacer les méthodes habituelles (de
revêtement sélectif par exemple) sans avoir semble-t-il, d’une part
à se préoccuper du maintien du pH et de la concentration en nickel
et d’autre part à rectifier le dépôt de manière régulière au fur et à
3. Perspectives mesure de l’augmentation de l’épaisseur en raison des nodules
métalliques qui se forment.
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