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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ-USTO -M. BOUDIAF-
Faculté de Chimie
Département de Génie Chimique
Module : Méthodes d’analyse de produits pétroliers

Exposé sur :

La chromatographie sur couche mince

Présenté par :
Torbane Abd El Kader

Groupe:04

Année universitaire : 2019/2020


Introduction :
La chromatographie vient du grec « Khrôma » (couleur) et « Graphein » (écrire). Est une
méthode physique permet de séparer les espèces chimiques présentes dans un mélange
homogène, donc de contrôler la pureté d’un échantillon. basée sur les différentes affinités
d’un ou plusieurs composés à l’égard de deux phases (stationnaire et mobile).
L'échantillon est entraîné par la phase mobile au travers de la phase stationnaire qui a
tendance à retenir plus ou moins les composés de l'échantillon à l'aide de différentes
interactions. L’échantillon est adsorbé puis désorbé sur la phase stationnaire, ou est plus ou
moins soluble dans la phase mobile.

.
Il existe de nombreux types de chromatographies, selon la nature des phases en présence :

 Chromatographie de partage liquide/liquide (par exemple sur papier Whatman ayant


fixé de l’eau) ;
 Chromatographie sur couche mince (CCM) ;
 Chromatographie en phase vapeur (CPV) ;
 Chromatographie sur colonne ; chromatographie liquide haute performance (HPLC)…

La Chromatographie sur Couche Mince (CCM) est l’une des chromatographies les plus
faciles à mettre en œuvre. Elle est utilisée en général dans un but analytique qualitatif.

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I. Définition :
La chromatographie sur couche mince (CCM) est une technique physique d’analyse
qualitative. Elle a pour but de séparer les produits d’un mélange et permet d’identifier un
composé, de vérifier sa pureté ou de suivre l’avancement d’une réaction en analysant des
prélèvements successifs du milieu réactionnel afin de mettre en évidence l’apparition de
produits et/ou la disparition de réactifs.

II. Les phases en présence en CCM :


a) La phase stationnaire : est une fine couche de gel de silice, poudre blanche déposée sur
un support plastique (PETE), métallique (Al) ou encore en verre.

➢ La silice est la surface la plus utilisée, mais on rencontre également parfois des
plaques recouvertes d’alumine Al2O3.
➢ La silice contient également une petite quantité d’un additif qui a la propriété d’être
fluorescent dans l’UV, ce qui est utile pour l’étape de révélation.

Le gel de silice est de la silice (SiO2) amorphe (non cristallisée). C’est une variété de silice
que l’on utilise en chromatographie en raison de sa grande porosité. Au niveau
microscopique, elle est constituée de micro grains de formule SiO2, présentant en surface des
liaisons O-H (Si-O-H).

En raison de l’électronégativité plus grande de l’oxygène par rapport au silicium ou à


l’hydrogène, les liaisons Si−O et O−H présentes en surface sont polarisées : le gel de silice
fait partie des phases stationnaires de polarité élevée.

b) La phase mobile : Il s’agit d’un solvant qui migre sur la plaque de silice. Un solvant qui se
déplace est appelé en chromatographie un éluant. De nombreux éluant peuvent être utilisés,
selon la polarité souhaitée :

➢ Solvants apolaires : hexane, éther de pétrole (mélange d’alcanes à 5 à 7 atomes de


carbone)
➢ Solvants polaires : éther, éthanol…

Le choix de l’éluant est le point crucial pour réussir une bonne séparation en CCM. Il dépend
de la polarité des constituants que l’on a à séparer. Lors de la mise au point, on essaie
couramment divers éluant, purs ou en mélange.

III. Principe de la CCM


La chromatographie sur couche mince (CCM) repose principalement sur des phénomènes
d’adsorption :

Considérons un mélange de composés que l’on souhaite séparer. Lors d’une CCM, le mélange
est déposé sur un solide poreux adsorbant appelé phase stationnaire qui recouvre une plaque
rigide inerte. La partie inférieure de cette plaque est mise en contact avec un solvant appelé
phase mobile qui monte par capillarité : on parle d’élution et la phase mobile est appelée
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éluant. Lors de l’élution, les différents composés du mélange migrent plus ou moins haut sur
la plaque du fait de la compétition entre trois phénomènes :

1. L’adsorption des composés sur la phase stationnaire ;


2. la solubilisation des composés dans l’éluant ;
3. L’adsorption de l’éluant sur la phase stationnaire (qui remplace les composés adsorbés
sur la phase stationnaire et les « pousse » alors vers le haut).

Ces trois phénomènes sont gouvernés par des interactions faibles de type interactions de Van
der Waals et liaisons hydrogène. Pour optimiser la séparation entre les trois acteurs
(composé, adsorbant, éluant), il faut prendre en compte :
– leur polarité (fonction de différents paramètres tels que le moment dipolaire, la permittivité
diélectrique...) ;
– leur proticité (aptitude à établir des liaisons hydrogène).

La phase mobile est un solvant ou un mélange de solvants, qui progresse le long d’une phase
stationnaire fixée sur une plaque de verre ou sur une feuille semi-rigide de matière plastique
ou d’aluminium. Après que l’échantillon ait été déposé sur la phase stationnaire, les
substances migrent à une vitesse qui dépend de leur nature et de celle du solvant.

IV. Les principaux éléments d’une séparation


chromatographique sur couche mince sont :
– la cuve chromatographique : un récipient habituellement en verre, de forme variable,
fermé par un couvercle étanche.

– la phase stationnaire : une couche d’environ 0,25 µm de gel de silice ou d’un autre
adsorbant est fixée sur une plaque de verre à l’aide d’un liant comme le sulfate de calcium
hydraté (plâtre de Paris) l’amidon ou un polymère organique.

– l’échantillon : environ un microlitre (µl) de solution diluée (2 à 5 %) du mélange à


analyser, déposer en un point repère situé au-dessus de la surface de l’éluant.

– l’éluant : un solvant pur ou un mélange : il migre lentement le long de la plaque en


entraînant les composants de l’échantillon.

Lorsque la plaque sur laquelle on a déposé l’échantillon est placée dans la cuve, l’éluant
monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par capillarité. En outre, chaque
composant de l’échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du solvant. Cette
vitesse dépend d’une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la plaque
stationnaire et, d’autre part, de sa solubilité dans la phase mobile. Les composés se déplacent
donc alternativement de la phase stationnaire à la phase mobile, l’action de rétention de la
phase stationnaire étant principalement contrôlée par des phénomènes d’adsorption.
Généralement, en chromatographie sur couche mince, les substances de faible polarité
migrent plus rapidement que les composants polaires.

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Chaque constituant migre d’une certaine hauteur, caractéristique de la substance, que l’on
appelle rapport frontal ou rétention frontale (Rf) : hauteur de la tache Rf = hauteur du front du
solvant. Chaque tache correspond à un constituant et on l’identifie par comparaison du Rf
avec un témoin (une même substance migre à la même hauteur dans des conditions
opératoires identiques ; même Rf).

Soit un constituant A déposé sur la ligne de base. Lorsque l’éluant arrive sur la ligne de base,
A est entraîné et migre avec lui le long des grains de silice. Mais en général, A migre moins
vite que l’éluant, ce qui est dû à deux facteurs en compétition :

Attraction de A par la silice polaire :

Forces de Van der Waals dipôle/dipôle, liaisons hydrogène… Lorsqu’un corps est retenu par
une surface, on dit qu’il est adsorbé sur cette surface ;

Entraînement de A par l’éluant :

On choisit une polarité de l’éluant plus proche de celle de A si on veut que A migre
davantage, plus éloignée dans le cas contraire.

Un éluant polaire a également pour effet d’être lui-même adsorbé par la silice, ce qui chasse
les molécules de A et provoque sa migration par déplacement.

En général, avec un éluant peu polaire :

Si A est apolaire, il migre fortement avec l’éluant et est peu retenu par la silice : on le
retrouve donc en haut de la plaque, proche du front de l’éluant, lors de la révélation ;

Si A est polaire, il migre plus ou moins selon sa polarité, selon sa capacité à faire des liaisons
hydrogène… on le retrouve entre la ligne de base et le front de l’éluant ;

Si A est un ion, il reste sur la ligne de base, car les ions sont très fortement adsorbés sur la
silice (interaction ion/dipôle).

Analyse des plaques :


Comme on l’a dit précédemment, chaque constituant déposé sur la ligne de base (mélange
A+B+C…) migre plus ou moins en fonction de ses affinités pour la silice et l’éluant. Le
paramètre caractérisant la migration d’un constituant A vis-à-vis d’un éluant donné est le
rapport frontal, c’est-à-dire la distance parcourue par A rapportée à la distance parcourue par
l’éluant : Le rapport frontal étant reproductible d’une CCM à l’autre (bien entendu avec une
plaque et un éluant identiques), il permet d’attribuer les taches issues d’un mélange si on a
pris le soin de faire au préalable des CCM de référence (A ou B ou C seuls).

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V. Mode d’emploi
On fournit en général des plaques de dimension 5x10 cm.

1) Préparation de la plaque : tracer un trait fin au crayon à papier, à 1cm d’un des bords et
bien parallèle à celui-ci.

2) Préparation de la cuve : dans un bocal avec couvercle, introduire une petite quantité
d’éluant (hauteur 0,5 cm) puis fermer le couvercle et attendre quelques minutes : cela permet
de saturer l’atmosphère en vapeurs d’éluant, afin d’éviter que celui-ci ne s’évapore à partir de
la plaque pendant l’élution.

On peut également placer un morceau de papier filtre imbibé d’éluant le long des parois
internes du pot, afin d’accélérer la saturation de l’atmosphère en vapeurs d’éluant.

3) Dépôt de la goutte sur la plaque : avec un capillaire, déposer sur la ligne de base de la
plaque une petite goutte du mélange à analyser ; il est possible de répéter le dépôt plusieurs
fois afin d'augmenter la quantité d'espèces chimiques déposées sans élargir les taches. Il faut
dans ce cas attendre que le solvant s'évapore entre chaque dépôt.

4) L’élution : placer la plaque dans l’éluant (attention aux vagues, ne pas déplacer le bocal !)
et refermer immédiatement le couvercle. L’éluant monte alors lentement, par capillarité.
Attendre que l’éluant atteigne les 2/3 ou les 3/4 de la hauteur de la plaque, puis retirer cette
dernière et marquer immédiatement, au crayon, la position du front de l’éluant (avant qu’il ne
sèche). On peut alors sécher la plaque pour éviter tout étalement des taches.

5) Révélation : le plus souvent, les produits que l’on a séparés sont incolores, on ne voit alors
aucune tache sur la plaque : il faut la révéler. Il existe pour cela deux méthodes :

• Révélation avec une lampe UV : on rappelle que le sulfure de zinc additionné à la


silice rend la plaque fluorescente lorsqu’on la place sous une lampe UV ; les entourer
au crayon ; que certaines plaques de CCM contiennent un indicateur fluorescent
permettant une résolution dans l'UV, UV proche (366nm) ou lointain (254nm).
L'indicateur UV254 est un silicate de zinc activé au manganèse, dont le maximum
d'absorption est à 254nm. Il présente une fluorescence verte.
L'indicateur UV366 est également un pigment minéral avec un maximum
d'absorption à 366nm. Il présente une fluorescence bleue. Si les taches sont opaques à
l’UV, la plaque ne sera pas fluorescente à ces endroits et on verra les taches.

• Révélation chimique : on pulvérise sur la plaque un réactif spécifique qui réagit avec
les taches pour donner un produit coloré. Variante : il est aussi fréquent de placer les

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plaques dans des vapeurs de diiode, ce dernier ayant beaucoup d’affinité pour les
cycles aromatiques.
VI. Interprétation
L’interprétation d’une CCM consiste à comparer les hauteurs relatives des différentes
taches. Si les produits purs ont été déposés sur la même plaque, il est
aisé d’identifier les composés. Il est alors possible de connaître la composition de
l’échantillon analysé.
Pour chaque espèce chimique révélée, on peut quantifier l’élution en calculant le
rapport frontal Rf défini par :

Rf =d /D

Où d est la distance entre la ligne de dépôt et le centre de la tache ;

Et D la distance entre la ligne de dépôt et le front de l’éluant.

Le rapport frontal est caractéristique du comportement d’une espèce chimique avec un


éluant et une phase stationnaire donnés.

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Conclusion :
Lorsque les conditions opératoires sont connues, elle permet un contrôle aisé et rapide de la
pureté d’un composé organique. Si l’analyse, réalisée avec divers solvants et différents
adsorbants, révèle la présence d’une seule substance, on peut alors considérer que cet
échantillon est probablement pur. De plus, étant donné que la chromatographie sur couche
mince indique le nombre de composants d’un mélange, on peut l’employer pour suivre la
progression d’une réaction.

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Sommaire

Introduction................................................................................................................................1

I. Définition................................................................................................................... 2

II. Les phases en présence en CCM ............................................................................... 2

III. Principe de la CCM.....................................................................................................2

IV. Les principaux éléments du chromatographique sur couche mince............................ 3

V. Mode d’emploi ........................................... ................................................................5

VI. Interprétation......................................................……………...................................... 6

Conclusion .................................................................................................................................7

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