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Ouvrage réalisé sous la direction d’Hélène Potelet

Français
4e
livre unique

Livre du professeur

Anne Autiquet
Agrégée de lettres classiques

Michelle Busseron-Coupel
Agrégée de lettres classiques
Professeur au collège Eugène-Delacroix (Paris)

Claudine Grossir
Agrégée de lettres modernes
Maître de conférences à l’IUFM de Paris-Sorbonne

Dorine Samé-Tuquet
Certifiée de lettres modernes
Professeur au collège Boris-Vian (Paris)

Hélène Potelet
Agrégée de lettres classiques
Professeur au collège Boris-Vian (Paris)

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Conception maquette : Frédéric Jély, Graphismes
Réalisation : Laurent Romano
Correction : Lucie Martinet

© Hatier, Paris, août 2011 ISBN : 978-2-218-94637-0

Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tout pays, faite sans autori-
sation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars 1957, alinéas 2 et 3 de
l’article 41.
Une représentation ou reproduction sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins, 75006 PARIS) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

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AVANT-PROPOS
Le contenu du livre du professeur
Le livre du professeur comporte, pour chaque chapitre :
– des repères didactiques explicitant les choix qui ont présidé à l’élaboration du chapitre ainsi que
les compétences mises en œuvre ;
– les réponses complètes à toutes les questions ;
– une bibliographie constituée des ouvrages de référence.

La lecture
• Les textes ont été choisis pour leurs qualités littéraires et les valeurs qu’ils véhiculent, et ce, dans
le plus strict respect des Instructions officielles.
• Les moyens d’approche en sont variés ; différents modes de lecture sont mis en œuvre :
« Ces différentes formes de lecture sont pratiquées avec le souci constant de privilégier l’accès au sens,
de prendre en compte la dimension esthétique et de permettre une compréhension approfondie du
monde et de soi. Elles s’attachent dans tous les cas à développer les compétences de lecture et à susciter
le plaisir de lire. » (BO du 28.08.2008)
On trouve ainsi dans le manuel :
– des groupements de textes autour d’une thématique (les motifs du fantastique), d’un genre (lettres
authentiques et lettres fictives ; le lyrisme en poésie) ou d’une problématique (scènes romanesques :
aventures, drames et passions ; jeux de dupes au théâtre) ;
– des études d’œuvres intégrales ou par extraits (« La Parure » de Maupassant ; « Un mariage
d’amour » de Zola ; « La Cafetière » de Gautier ; Les Misérables de Hugo ; Le Cid de Corneille) ;
– des lectures d’œuvres complètes en lecture autonome, avec un guide de lecture et des questions
plus ludiques sur l’ensemble de l’œuvre (« Un cœur simple » de Flaubert ; La Vénus d’Ille de Mérimée ;
Le Comte de Monte-Cristo de Dumas, en version abrégée ; Les Misérables de Hugo, en version abrégée ;
On ne badine pas avec l’amour de Musset ; Des troubadours à Apollinaire, une anthologie poétique) ;
– des lectures cursives : « la lecture cursive est une lecture personnelle de l’élève, en dehors du temps
scolaire, mais le plus souvent en rapport avec le travail conduit en classe » (BO du 28.08.2008).
Un choix de lectures et de films est proposé en fin de chaque chapitre, en rapport avec la thématique
étudiée (récits réalistes, récits fantastiques, récits du xixe  siècle, enfance malheureuse, correspon-
dances variées, comédies et drames, tragédies classiques, poèmes et films lyriques). On exploite
ces lectures et ces films en classe de diverses façons, notamment par des échanges, des débats, des
comptes rendus ou des études d’extraits ;
– des lectures analytiques : la lecture analytique se définit comme « une lecture attentive et réfléchie,
cherchant à éclairer le sens des textes et à construire chez l’élève des compétences d’analyse et d’inter-
prétation » (BO du 28.08.2008).
• Les textes sont questionnés selon une démarche méthodique, avec le double objectif de conduire
l’élève à en construire le sens et de l’engager à une réflexion sur les valeurs véhiculées par le texte.
Les questionnaires sont conçus pour être mis en œuvre en deux temps : un premier temps (« Déga-
ger l’essentiel ») permet de s’assurer que l’élève a compris le sens global du texte ; un second temps
(« Analyser le texte ») est consacré au questionnement du texte autour de deux ou trois axes ; les
questions sont progressives et classées par rubriques, ce qui permet à l’élève d’y trouver un sens.

3 Avant-propos

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• La préparation à la lecture peut se faire à l’aide de la rubrique « Préparer la lecture », qui offre
plusieurs champs de recherches (lexicales, culturelles, littéraires, etc.). L’élève est invité régulière-
ment à utiliser l’outil informatique, ce qui constitue pour lui une façon de se préparer au B2i, et ce
qui peut lui permettre de valider des items relatifs à la compétence 4 (« S’informer, se documenter »).

L’expression écrite et orale


« C’est par une pratique régulière, continue et variée de l’écriture que les élèves peuvent acquérir une
conscience claire de leur langue, une connaissance précise et vivante de son fonctionnement, de
ses modes de production et de ses effets, ainsi que le goût et le plaisir d’écrire. » (BO du 28.08.2008)
• Le livre de l’élève propose des travaux d’écriture nombreux et variés : écritures courtes (de
quelques phrases) après chaque texte étudié et écritures plus longues (un ou deux paragraphes,
une page) à la fin de chaque chapitre. L’écriture longue est spécifiquement traitée dans le cadre de
deux dossiers qui lui sont consacrés : écrire une nouvelle fantastique et écrire une lettre officielle
ou privée, avec une ouverture sur l’échange électronique.
« Tout au long des quatre années de collège, un véritable apprentissage de l’oral se construit en
classe de français. » (BO du 28.08.2008)
• Les exercices d’expression orale sont proposés de façon régulière, en liaison avec les textes,
propres à développer les compétences de mémorisation (récitation) et de communication (lecture
à voix haute, compte rendu oral, etc.).

La grammaire
« Enseigner la grammaire au collège, c’est conduire les élèves à comprendre les mécanismes de la
langue, à maîtriser la terminologie qui sert à les identifier et à les analyser, afin de les amener à
réutiliser ces connaissances pour mieux s’exprimer à l’écrit comme à l’oral et mieux comprendre les
textes lus. » (BO du 28.08.2008)
• Les nouveaux programmes mettent l’accent sur l’apprentissage méthodique de la grammaire,
selon une progression qui va du plus simple au plus complexe. La grammaire est ainsi traitée
dans la seconde partie du manuel : chaque notion, sur une double-page, permet au professeur
d’organiser en classe une séance structurée comportant :
– une phase d’observation pour les nouvelles notions abordées, conçue dans l’objectif de faire
comprendre à l’élève le fonctionnement du fait grammatical dans des phrases ;
– une phase de synthèse avec l’élaboration d’une leçon ;
– une phase d’application, en classe ou à la maison, à partir des exercices proposés. Un va-et-
vient entre les exercices et la leçon est conseillé et constitue un bon apprentissage ;
– une phase de réinvestissement ou d’évaluation, permettant de vérifier que deux des compé-
tences 1 du Socle commun sont acquises :
- « utiliser ses connaissances sur la langue pour lire » (le fait de langue est étudié à travers un
texte) ;
- « rédiger un texte bref à partir de consignes données » (le fait de langue est réutilisé à travers
une activité d’écriture s’appuyant le plus souvent sur une image).
• Dans la perspective de donner sens à la grammaire, nous avons tenu à conserver une double-
page d’étude de la langue au sein des chapitres, si bien que le professeur peut aussi aborder,
s’il le souhaite, la grammaire en lien avec les textes. Les phrases ou les extraits qui servent de

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support aux exercices sont tirés des œuvres étudiées ou sont en rapport avec la thématique du
chapitre.

L’orthographe
« Le professeur veille à la mémorisation des règles essentielles. » « L’acquisition de la compétence
orthographique dépend aussi de la capacité de l’élève à réfléchir sur ce qu’il écrit lui-même et sur ce
qui est écrit par d’autres. » (BO du 28.08.2008)
Chaque chapitre comporte des activités d’orthographe (dictée préparée et exercices d’ortho-
graphe), en lien avec les textes étudiés dans le chapitre. Un certain nombre de fiches (32 à 36,
p. 342 à 351) sont consacrées à des règles de base que l’élève doit apprendre par cœur.

Le vocabulaire
« Le travail sur le lexique est une préoccupation constante dans le cadre de l’enseignement du fran-
çais au collège. La maîtrise de la langue française […] suppose une connaissance précise du sens
des termes utilisés, de leur valeur propre en fonction des contextes et du niveau de langue auquel
ils appartiennent. » (BO du 28.08.2008)
Une part importante du manuel est consacrée au vocabulaire :
– chaque chapitre comporte une page de vocabulaire en lien avec la thématique étudiée dans le
chapitre ;
– on trouvera, en outre, une rubrique « Enrichir son vocabulaire » après chaque texte étudié ;
– enfin, les fiches 37 à 45 (p. 352 à 369) proposent une étude structurée du lexique.

Une nouveauté : le dossier Socle commun


Pour faciliter l’évaluation des compétences du Socle commun, un dossier à la fin du manuel
propose des exercices sous forme de tests pour chacune des compétences 1, 4, 5 ainsi que des
bases de révision. Figure également des renvois aux pages du manuel où ces compétences sont
particulièrement mises en œuvre.

L’histoire des arts, les dossiers Arts & Littérature, le DVD


« L’approche de l’image est toujours mise en relation avec des pratiques de lecture, d’écriture ou
d’oral. » (BO du 28.08.2008)
« Le professeur de français collabore à l’enseignement de l’histoire des arts avec sa compétence
propre. » (BO du 28.08.2008)
• L’étude est menée à l’aide d’outils d’analyse simples (cadrage, composition, plans, couleurs).
Dans tous les cas, on cherche à dégager le sens et la fonction de l’image. Les principaux domaines
artistiques abordés sont les « arts du visuel », les « arts du spectacle vivant » et les « arts de l’es-
pace », avec une ouverture sur la musique et la chanson dans la perspective de l’expression du moi
(chanson en rapport avec la poésie lyrique). Les périodes privilégiées sont notamment celles
des mouvements romantique, réaliste et impressionniste (xviiie et xixe siècles). Les thématiques
sont variées ; une part importante est consacrée à la section « Art, espace et temps » et « Arts,
ruptures et continuités » : on y a rattaché notamment, dans le cadre des dossiers, une étude sur
l’architecture haussmannienne et un travail sur la peinture romantique, réaliste et impressionniste.

5 Avant-propos

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• Chaque chapitre s’ouvre sur une double-page sur laquelle figurent des images qui facilitent
l’entrée dans le thème ou dans l’œuvre.
• Six chapitres comportent une double-page d’histoire des arts, en lien avec la thématique
traitée.
• Quatre dossiers à dimension culturelle et artistique permettent un travail en transversalité,
à partir de supports artistiques et littéraires riches et variés.
• Un DVD-rom propose des extraits de films et de pièces de théâtre, en lien avec le programme
traité dans le manuel (La Parure mis en scène par Chabrol, Eugénie Grandet par Verhaeghe, Les
Misérables par Hossein, Le Cid par Le Douarec, On ne badine pas avec l’amour par Eine, Cyrano de
Bergerac par Rappeneau), des documents iconographiques (peintures de Renoir, Füssli, Caille-
botte, Delacroix…), des textes lus (poésie, théâtre, lettre) et des documents animés (vocabu-
laire de l’image).
L’ensemble de ces documents fait l’objet d’une exploitation pédagogique complète (question-
naires photocopiables / imprimables). Le professeur trouvera les réponses complètes aux ques-
tionnaires, des informations complémentaires et des suggestions qui lui donneront des pistes
pour mener en classe les activités proposées.
Les auteurs

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Le Socle commun & Rives bleues 4e

Propositions de mise en œuvre


COMPÉTENCES DISCIPLINAIRES
COMPÉTENCE 1 : la maîtrise de la langue française p. 8

COMPÉTENCE 5 : la culture humaniste p. 12

COMPÉTENCES TRANSVERSALES
COMPÉTENCE 4 : la maîtrise des techniques usuelles
de l’information et de la communication p. 16

COMPÉTENCE 6 : les compétences sociales et civiques p. 16

COMPÉTENCE 7 : l’autonomie et l’initiative p. 16

Les évaluations téléchargeables en ligne sont


,
accompagnées d un tableau de compétences :
le professeur pourra choisir parmi les compétences
,
évaluables dans chacune d entre elles.

7 Socle commun
1
94412_01-40.indd 7 P 390.c 27/07/11 15:51
Rives bleues 4e
Compétences
Compétencesdu
duSocle
Soclecommun
commun
Activités
Activitésen
enjeu
jeudans
dansleleprogramme
programmede
de Français
Français44e e

COMPÉTENCE
COMPÉTENCE11 --
Adapter
Adapterson
sonmode
modede
delecture
lectureààlalanature
naturedu
dutexte
texteproposé
proposéet
etààl’objectif
l’objectifpoursuivi
poursuivi

Être
Êtrecapable
capablede
derepérer
repérerun
unpassage
passageprécis
précisdans
dansun
untexte
textepour
pourjustifi
justifiererune
uneréponse
réponse

Savoirmettre
Savoir mettreen
enrelation
relationun
untexte
texteetetune
uneimage
image

Repérer
Repérerles
lesinformations
informationsdans
dansun
untexte
texteààpartir
partirdes
deséléments
élémentsexplicites
expliciteset
etdes
deséléments
élémentsimplicites
implicites
Identifi
Identifiererles
lespersonnages
personnagesetetleurs
leursliens
liens

Releverles
Relever lesindices
indicesde
delieu
lieu

Reconstituerune
Reconstituer unechronologie
chronologieààpartir
partirdes
desindices
indicesde
detemps
temps

Comprendreles
Comprendre lesmotivations
motivationsdes
despersonnages,
personnages,identifi
identifiererleurs
leurssentiments
sentiments
ààpartir
partirde
deleurs
leursactes
actesou
oude
deleurs
leursparoles
paroles

Identifi
Identifiererun
unchamp
champlexical
lexical

Identifiererles
Identifi lesparoles
parolesrapportées
rapportéesdirectement
directementetetles
lesprincipaux
principauxinterlocuteurs
interlocuteurs

Utiliser
Utiliserses
sescapacités
capacitésde
deraisonnement,
raisonnement,ses
sesconnaissances
connaissancessur
surlalalangue,
langue,savoir
savoirfaire
faireappel
appelààdes
des
Identifi
Identifiererlelesujet
sujetetetlelecomplément
complémentd’agent
d’agent(agent
(agentde
del’action)
l’action)

Identifiererles
Identifi lesmots
motsqui
quipermettent
permettentde
decaractériser
caractériser(adjectifs,
(adjectifs,groupes
groupesnominaux,
nominaux,propositions
propositionsrelatives)
relatives)

Identifiererles
Identifi lesréférents
référentsdes
despronoms
pronoms(à(àqui
quiou
ouààquoi
quoiilsilsrenvoient)
renvoient)
Lire

Identifiererles
Identifi lestypes
typesetetles
lesformes
formesde
dephrases
phrases

Identifiererles
Identifi lesvaleurs
valeursdes
destemps
temps

Identifiererles
Identifi lesconnecteurs
connecteurstemporels
temporels

Comprendreles
Comprendre lesliens
lienslogiques
logiques(cause,
(cause,conséquence,
conséquence,opposition)
opposition)

Identifiererun
Identifi uncomplément
complémentdu
duverbe
verbe(COD,
(COD,COI)
COI)etetun
uncomplément
complémentde
delalaphrase
phrase(CC)
(CC)

Identifiererlalaproposition
Identifi propositionprincipale
principaleetetlalaproposition
propositionsubordonnée
subordonnée

Analyserles
Analyser lesprincipales
principalesfifigures
guresde
destyle
style(comparaison,
(comparaison,métaphore,
métaphore,antithèse…)
antithèse…)

Savoirdécomposer
Savoir décomposerun
unmot
motpour
pourtrouver
trouverson
sonsens
sens

Dégager,
Dégager,par
parécrit
écritou
ouoralement,
oralement,l’essentiel
l’essentield’un
d’untexte
textelu
lu
Identifi
Identifiererl’auteur,
l’auteur,lelegenre
genreetetlelethème
thèmedu
dutexte
texte

Comprendrelelesens
Comprendre sensglobal
globaldu
dutexte
texte(actions,
(actions,relations
relationsentre
entreles
lespersonnages…)
personnages…)

Résumerun
Résumer untexte
texte

Manifester,
Manifester,par
pardes
desmoyens
moyensdivers,
divers,sa
sacompréhension
compréhensionde
detextes
textesvariés
variés
Lire
Lireun
untexte
texteààhaute
hautevoix
voixen
enmontrant
montrantqu’on
qu’onl’a
l’acompris
compris

Reformulerune
Reformuler uneidée
idéeexprimée
expriméedans
dansun
untexte
texte

Réciterde
Réciter demanière
manièreexpressive
expressive(théâtre,
(théâtre,poésie)
poésie)

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Rives
Rivesbleues
bleues44ee
Mise
Miseen
enœuvre
œuvredu
duSocle
Soclecommun
commundans
dansvotre
votremanuel
manuel

LA
LAMAÎTRISE
MAÎTRISEDE
DELA
LALANGUE
LANGUEFRANÇAISE
FRANÇAISE
Questionnaires
Questionnairesde
delecture
lecture««Analyser texte»»; ;Toutes
Analyserleletexte Toutesles
lesévaluations
évaluations

Dossiers««Arts
Dossiers Arts&&Littérature Évaluations4,4,66, 8,
Littérature»»; ;Évaluations et9,
1010 et 11

nécessaires
nécessaires
Chapitresabordant
Chapitres abordantlelerécit,
récit,lelethéâtre
théâtreetetlalalettre
lettre: :chapitres
chapitres1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,9,9,10 Évaluations4,4,8,8,9,9,10
10; ;Évaluations 10et
et11
11

Chapitresabordant
Chapitres abordantlelerécit,
récit,lelethéâtre
théâtreetetlalalettre
lettre: :chapitres
chapitres1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,9,9,10
10––Fiche
Fiche18 Évaluations1,1,3,3,66et
18; ;Évaluations et11
11

Chapitresabordant
Chapitres abordantlelerécit,
récit,lelethéâtre
théâtreetetlalalettre
lettre: :chapitres
chapitres1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,9,9,10
10––Fiche
Fiche18 Évaluation11
18; ;Évaluation

Chapitresabordant
Chapitres abordantlelerécit,
récit,lelethéâtre
théâtreetetlalalettre
lettre: :chapitres
chapitres1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,9,9,10 Toutesles
10; ;Toutes lesévaluations
évaluations

Questionnaires
Questionnairesde
delecture
lecture––Fiche
Fiche37
37

Leschapitres
Les chapitresabordant
abordantlelerécit,
récit,lelethéâtre
théâtreetetlalalettre
lettre: :chapitres
chapitres1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,9,9,10
10––Fiche
Fiche20 Évaluations44et
20; ;Évaluations et66

outils
outilsappropriés
appropriéspour
pourlire
lire
PageGrammaire
Page Grammairedu
duchapitre
chapitre33––Fiches
Fiches10
10etet26
26

Fiche Évaluations44et
Fiche99; ;Évaluations et11
11

PagesGrammaire
Pages Grammairedes
deschapitres
chapitres4,4,99etet10
10––Fiches
Fiches4,4,5,5,17
17etet19 Évaluations8,8,9,9,10
19; ;Évaluations 10et
et11
11

PagesGrammaire
Pages Grammairedes
deschapitres
chapitres33etet10
10––Fiche
Fiche13 Évaluations9,9,10
13; ;Évaluations 10et
et11
11

PagesGrammaire
Pages Grammairedes
deschapitres
chapitres1,1,6,6,88etet99––Fiches
Fiches27
27àà31 Évaluations1,1,88et
31; ;Évaluations et11
11

PagesGrammaire
Pages Grammairedes
deschapitres
chapitres11etet44––Fiche
Fiche18 Évaluations11et
18; ;Évaluations et44 3 L’adjecti
f qualific
J’observe
at if

Fiches16
Fiches 16etet18 Évaluations11et
18; ;Évaluations et44
Phrases 1
Jeanne paraît Je m’exerce
la mer immob rêveuse. Jeanne, songeu Phrases 2
ile
gant, lui paraît et transparente. Julien,se, contemple Ce sommet 1 1. Disting
reuse. fort séduisa
nt. Elle est
jeune et élé- est
lade est assez peu élevé mais très
tifs épithètes, uez, parmi les mots en
tombée amou- escarpé. Son rose, les adjec-
cisant le nom attributs et mis en apposi
difficile. esca- Grammair
ou
Classez les
adjectifs en Distinguez 2. Quels adjecti le pronom qu’ils qualifi tion en pré- e pour lire
1. qu’ils sont couleur selon le degré d’inten fs présentent ent. 6 1. Releve
verbes en couleu Lequel ?
directement : sité
r (faible, moyen exprimé par les ad- un degré d’inten eux, indique z les douze adjectifs

PageGrammaire
Page Grammairedu
duchapitre
chapitre88––Fiches
Fiches11
11etet12
12- Évaluation 8
thète), liés au nom sité ? z les trois partici du texte. Parmi
(fonction épi- Phrase ne, forte). 2. Donnez la
2. qu’ils qualifi s3 a. Je condu
isis mon cheval fonction des pes adjectifs.
l’intermédiaire ent un nom (ou un pronom a. Cet d’un noir vers le bord ment une couleu quatre adjecti
3. qu’ils sont
d’un verbe (fonct ) sujet par b. Les exercice est moins difficil et
dans laquell lugubre étang. b.  escarpé 3. Relevez un r. fs qui expri-
ion attribu cheveux de e e La chamb
séparés du
tion apposition). nom par une t du sujet), miens. c. Les Alpes ma fille sont que le précédent. et très haute. je me trouvai était re lui est attribu adjectif attribut. Quel
virgule (fonc- d. L’Evere aussi frisés extravagant, c.  L’ameublemen très grande é? degré d’inten
sont plus hautes que les t général 4. Relevez deux sité
st est le plus
élevé des
que les Pyréné d. Je m’enfu incommode, antiqu était second paragr adjectifs mis en apposi
es. is e
1. Quel adjecti sommets. frappé d’horr de cette chambre et et délabré. aphe (l. 7 à
10). tion dans le
de ce manoi 5. Donnez un
fériorité, d’égalif est au comparatif de eur.
r, jectif). titre au texte (il
supériorité, Edgar A
2. Quel adjecti té ? doit comporter
llan Poe
d’in- dans Nouvell , « La Chute de la

PagesGrammaire
Pages Grammairedes
deschapitres
chapitres33etet44––Fiches
Fiches14
14àà16
16
un ad-
ensemble ? f exprime une qualité
es Histoire maison Usher »
traduit de s extraordinaires (1857),, Sur la mer
par rapport l’anglais par
à un C. Baudela
ire. bleue, immen plate, tendue comm
e
Leçon
2 1. Identifi
ez feu, s’éleva se, luisante, aux reflets une étoffe
1 Définition 2. Relevez les les adjectifs. it
un nuage là-bas, dans la directi d’or et de
leur classe compléments de l’adjec apercevait,
noirâtre
sur on indiqu
ée,
au-dessous, le ciel rose. Et
5
l L’adjec grammaticale tif et indiquez
tif qualificatif a. C’est un . tout petit le navire on
avec le nom caractérise plat de si qui sembla
ou le pronom un être ou nouvel ordinat facile à faire. b. Es-tu Vers le sud loin. it
une chose. on voyait
l Le
participe, qu’il qualifi
e (des cheveu Il s’accorde j’aie fait. d. eur ? c. Ce voyage est contente de ton nombreuses, encore d’autre
la mer scintil présent ou passé, en genre et Nous somme le venant toutes s
x bruns et en nombre s fiers de toi. plus beau que dont on disting vers la jetée fumées,

Évaluations3,3,4,4,6,6,8,8,10
41; ;Évaluations 10et
et11
11
frisés).

Fiche41
Fiche
lante). peut s’emplo 3 Précise uait à du Havre
l L’adjec yer comme z 10 phare,
droit comm peine la ligne blanch
tif qualifi
nominal, pronom catif peut être précéd
adjectif (une
journée ensole d’intensité la fonction des adjecti e une corne e et le
(faible, moyen fs sur
inal, infinit é illée, tribué. ne, forte) qui et le degré Guy de Maupas le bout.
adjectival. if, propositiond’adverbes et/ou suivi leur est at- sant, Pierre
et Jean (1888).
Ex : Elle était subordonnée) de complément a. Il est fort
rouge de colère. avec lesque s (groupe c. J’ai lu
mécontent.
b. Mon voisin Grammair
ls il forme un e pour écrire
Ce billet d’avion un groupe retourna, très roman plutôt intéres est peu aimable. Compétence
2 Les fonct est plus cher
que pâle. sant. d. Emma consignes 1 – Rédiger
ions et la je ne pensai
s.
se données. un texte
bref à partir
l L’adjec place de l’adje 4 Complé
tez ces phrase 7 Décriv
ez
de

changent de
tif épithète
est directe ctif qualificati le degré de
comparaison s en attribuant à l’adjec moins quatre le personnage du tableau
f

Évaluations11, 4etet8 8
39; ;Évaluations
ment lié au degré d’inten adjectifs dont deux . Utilisez

Fiches38
Fiches 38etet39
sens selon a. C’était la indiqué. tif
l L’adjec
tif mis en
leur place
(un grand
nom qu’il qualifi
e (un visage de supério
…… forte tempêt sité. présenteront au
gule (Ému, apposi homme /un homme souriant). rité). b. Jean e de l’année un
Pierre se retourntion est détaché du grand). Certains (comparatif
d’inféri
est …… grand (superlatif
que son frère
l L’adjec a. Il se retourn nom ou du chère du magasi orité). c. Cette
tif attribu a, ému). pronom qu’il veste est
(Marie semble t du sujet
est séparé
qualifie par
une vir- est …… émouva n (superlatif d’inféri la ……
timide). du sujet par nt que le roman orité). d.
un verbe attribu (comparatif Le film
5 1. Indiqu d’égalité).
3 Les degré tif (! Leçon
6, p. 284) ez la fonctio
s d’intensit 2. Relevez n
deux adjecti des adjectifs en rose.
é et de comp d’intensité. fs
Précisez lequel.qui présentent un degré
l En
ajoutant un araison
peu salé), adverbe, on
moyenne peut attribu
(assez er à l’adjec a. Eugénie,
l Pour salé, plutôt tif grande et
comparer des salé) ou forte un degré d’intensité joli. b. «  forte, n’avait
raison. On éléments entre (très salé, faible (un Je ne suis donc rien
disting eux, on peut trop salé). plat Telle était pas assez de
d’égalité (aussi ue le comparatif attribuer à la
laide, il ne pensée d’Eugénie. c.
belle pour
lui.  »
craintif que), d’infériorité l’adjectif des fera pas attenti « Je
l Le
plus haut de supériorité (mon chat degrés de on à moi. » suis trop
latif relatif et le plus bas degré (plus crainti est moins craintif que compa- Honoré
de Balzac,
de supériorité d’une qualité f que). le tien), Eugénie Grandet
la famille). (le plus haut dans un ensem (1833).
des somme ble
278 ts) et d’infér s’expriment par le super-
iorité (le moins
sportif de

Questionnairesde
Questionnaires delecture
lecture––Fiche 43 ; Évaluations 8, 9 et 11
Fiche43
Pierre-Auguste
Jeune fille Renoir (1841-1
pastel (musée brune aux yeux bleus 919),
Bridgestone, (1887),
Tokyo, Japon).

Grammaire

l’essentiel»»; ;Toutes
Toutesles
lesévaluations
évaluations
279

Questionnairesde
Questionnaires delecture
lecture««Dégager
Dégagerl’essentiel

Résumer««La
Résumer LaCafetière
Cafetière»»p.p.80,
80, un
unextrait
extraitdes Misérablesp.p.130
desMisérables 130etet133,
133,une
uneanecdote
anecdotep.p.174…
174…

Lireààvoix
Lire voixhaute
haute: :une
unenouvelle,
nouvelle,p.p.40,
40,une
unelettre
lettrep.p.174,
174,une
unescène
scènede
dethéâtre
théâtrep.p.191…
191…

Tousles
Tous lesquestionnaires
questionnairesde
delecture
lecture
Jouer: :une
Jouer unescène
scènefantastique
fantastiquep.p.72,
72,une
unescène
scèneromanesque
romanesquep.p.108,
108,lalatirade
tiradedu
dunez
nezp.p.206
206––
Réciterdes
Réciter despoèmes
poèmesp.p.142,
142,242,
242,251,
251,262…
262…

9 Socle commun

94412_01-40.indd 9 27/07/11 15:51


Rives bleues 4e
Écrire
Écrirelisiblement
lisiblementun
untexte,
texte,spontanément
spontanémentouou
sous lala
sous dictée, enen
dictée, respectant l’orthographe
respectant et et
l’orthographe la la
Maîtriser
Maîtriserlalaponctuation
ponctuationetetl’utilisation
l’utilisationdes
desmajuscules
majuscules
Maîtriser
Maîtriserles
lesaccords
accordssujet-verbe
sujet-verbe
Maîtriser
Maîtriserles
lesaccords
accordsdans
danslelegroupe
groupenominal
nominal

Savoir
Savoirconjuguer
conjuguerles
lesverbes
verbesusuels
usuels

Maîtriser
Maîtriserl’accord
l’accorddes
desparticipes
participespassés
passésavec lesles
avec auxiliaires être
auxiliaires être avoir
etet avoir
Écrire
Écrirecorrectement
correctementles
lesdéterminants
déterminantsnuméraux
numéraux
Distinguer
Distinguerles
lesprincipaux
principauxhomonymes
homonymes
Rédiger
Rédigerun
untexte
textebref,
bref,cohérent
cohérentetet
ponctué, enen
ponctué, réponse à une
réponse question
à une ouou
question à partir dede
à partir consignes données.
consignes données
Écrire

Répondre
Répondreà àune
unequestion
questionpar
parune
unephrase
phrasecomplète
complète
Organiser
Organiserson
sontexte
textesous
sousforme
formededeparagraphes
paragraphescohérents
cohérents
Présenter
Présenteretetponctuer
ponctuerunundialogue
dialogue
Savoir
Savoirrapporter
rapporterdes
desparoles
paroles(discours
(discoursdirect etet
direct indirect)
indirect)
Utiliser
Utilisercorrectement
correctementles
lespronoms
pronoms
Utiliser
Utilisercorrectement
correctementles
lestemps
tempsdudurécit
récitauau
passé
passé
Utiliser
Utilisercorrectement
correctementles
lestemps
tempsdududiscours (dialogue,
discours lettre)
(dialogue, lettre)
Enchaîner les actions ou les idées de façon cohérente
Enchaîner les actions ou les idées de façon cohérente
Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des ou
Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des
Utiliser un vocabulaire précis et adapté
Utiliser un vocabulaire précis et adapté
Vérifier la cohérence des reprises pronominales et nominales
Vérifier la cohérence des reprises pronominales et nominales
Vérifier la cohérence de la chronologie
Vérifier la cohérence de la chronologie
Vérifier la correction de la conjugaison
Vérifier la correction de la conjugaison

Formuler clairement un propos simple


Formuler clairement un propos simple
Développer de façon suivie un propos en public sur un sujet déterminé
Développer de façon suivie un propos en public sur un sujet déterminé
Dire

Adapter sa prise de parole à la situation de communication


Adapter sa prise de parole à la situation de communication
Participer à un débat, à un échange verbal
Participer à un débat, à un échange verbal
Prendre en compte les propos d’autrui
Prendre en compte les propos d’autrui

Faire valoir son point de vue


Faire valoir son point de vue

10

94412_01-40.indd 10 27/07/11 15:51


a grammaire
grammaire
Fiche « Ponctuer
Fiche un un
« Ponctuer texte » ; Évaluations
texte 1, 3,
» ; Évaluations 1,8,
3,9,8,10
9, et
1011
et 11
Fiche ; Évaluations
32 32
Fiche 1, 4,
; Évaluations 1,8,
4,9,
8,10 et 11
9, 10 et 11
Page Orthographe
Page du du
Orthographe chapitre 11 –11Fiche
chapitre Évaluations
33 ;33
– Fiche 1, 3,1,4,3,8,4,98,et911
; Évaluations et 11
Pages Conjugaison
Pages Conjugaisondesdes
chapitres 1, 3,1,4,3,6,4,8,6,9,8,10,
chapitres 11 –11Fiches
9, 10, 21 à21
– Fiches 25à–25
Tableaux de conjugaison,
– Tableaux page
de conjugaison, 376 376
page et et
suivantes ; Évaluations
suivantes 1, 3,
; Évaluations 3,8,
1,4, 4,1010et et11 11
Pages Orthographe
Pages desdes
Orthographe chapitres 3, 6,3,86,et811
chapitres et –11Fiche Évaluations
34 ;34
– Fiche 1, 3,1,4,3,6,4,86,
; Évaluations et810
et 10
Expressio
n écrite

Pages Orthographe
Pages desdes
Orthographe chapitres 1 et110
chapitres et –10Fiche 36 36
– Fiche
1 Imaginer
Imaginez une
une
de
suite
la dernière scène en prose qui pourra
tent les proposl’œuvre : Chimène et Rodrigit faire suite à
du roi et font
3 Écrire une
Imaginez que
scèn
e théâtrale
ue commen-
Consignes des projets
futurs. juste après Chimène et Rodrigue
d’écriture le se rencontrent
Chimène, a duel où le comte de
◗ Appuyez-vous trouvé la mort. Gormas, père
sur les propos prose : vous Écrivez de

Évaluations 1 et111
personnages, construirez le dialogu une scène en
◗ Tenez compte du roi (! p.

Page Orthographe du du
chapitre 9 – 9Fiche 35 ;35
des momen 225).
ts e
(pour Chimèn en tenant compte de entre les deux
viennent de
vivre ; utilisez que les deux personnages

Page Orthographe chapitre – Fiche ; Évaluations et 11


◗ Utilisez en le lexique des e, leurs sentim
partie le futur
de l’indicatif.
sentiments. gue, le regret la colère ou le désesp ents
ou la fierté oir
Consignes du devoir accom ; pour Rodri-
d’écriture pli).
2 Écrire une
paro
(imitation amusdie
◗ Utilisez le
vocabulaire
◗ Intégrez deux des sentime
nts ci-desso
Écrivez, en ante) ◗ Trouvez une
ou trois didasca
lies à l’appui
us.
une issue à la scène. des réplique
logue de Don dizaine de vers, une s.
Diègue (! Extrait parodie du

ées. Tous
Tousleslesexercices etet
dossiers d’écriture
vous inspire 2, p. 215). mono-
r de l’une des Vous pouvez Le vocabulaire

nnées
situations suivan

exercices dossiers d’écriture


– un joueur
de des sentiment
Coupe du mondefootball a mal joué lors tes :
s
. Il s’adresse d’un •
– un élève
a à son ballon match de La colère :
ser de ; ma enrager, suffoquer, tremble
s’adresse à raté un ou plusieurs ; fureur,
Infâme ! Misérab mon courroux ; r de colère,
son stylo. devoirs. Dépité le ! Quelle Comment as-tu accu-
, il Quel affront
Consignes ! Hors de ma impudence ! Quelle offense pu ?
d’écriture • Le désesp vue ! !
◗ Écrivez en
alexandrins, anéanti(e) oir : Hélas ! Ô la cruelle
/
◗ Conservez rimes plates affliction, monabattu(e) / désemparé(e) peine ! Je suis

» ; Toutes les les


évaluations
ou suivies (aabb). le silence et chagrin ; Je demeure / affligé(e

Fiche « Lire uneune


consigne et rédiger uneune
réponse
la structure
Ô… ! ô…
! ô… !
suivante : la nuit pour immobile ; Je ) ! mon
• La fierté : Tel pleurer. cherche

Fiche « Lire consigne et rédiger réponse » ; Toutes évaluations


N’ai-je donc Je ne regrette était mon devoir ; J’ai
tant… que… suivi ma conscien
Et ne suis-je… refaire, je le rien ; J’assum
referais ; J’ai e mon geste ce ;
Que pour voir devoir filial. obéi à mon père ; Si c’était
en un jour… • Le regret : Je ; accomplir sonà
Mon / ma…, n’aurais pas
qui tant de vais revenir dû ; Je regrette
Tant de fois… fois… en
mon pénible arrière ! Hélas ! Commen ; Ah, si je pou-
…et ne fait rer ; se reproch devoir ; se repentir t effacer l’offense
rien pour moi de son offense ?
Ô cruel souveni ? un acte répréheer son crime ; la contrari ; déplo-
r de… nsible. été, le remords

; Évaluations 1, 31,et3 8et 8


Œuvre de tant ;

Fiche 18 18
de jours…
Nouvel(le)…

Fiche ; Évaluations
…d’où tombe…
Exemples :
Ô maths ! ô
averse ennemie désespoir !
ô matière
efforts inutiles ! ô échec ennemi ! ô raquette ennemie ! ô
!… ennemie ! ô
Rimes : infamie
moquerie ; / avanie (=
laurier / papier affront) / ignominie
correction / ; travaux scolaire / copie /
équation.

» ; Évaluations 1, 4,
1,6,
4,86,et89et 9
s / équerre

Fiche « Ponctuer un un
texte
;

Fiche « Ponctuer texte » ; Évaluations dans Le Cid, Claire Sermonne (Chimèn


mise en scène
(théâtre Gérard-P e),
d’Alain Olivier
hilipe, Saint-De
nis, 2007).

Pages Grammaire
Pages desdes
Grammaire chapitres 4 et46et– 6Fiche
chapitres – Fiche Évaluations
20 ;20 1, 41,et46et 6
; Évaluations 94635_RB
_CHAP10_
208-235.in
dd 233
10 - Le Cid
 : l’héroïsm
e cornélien
233

14/03/11
21:16

Fiche 4;4
Fiche Évaluations 1, 4,
; Évaluations 1,6,
4,8,
6,98,et9 11
et 11
Pages Grammaire
Pages desdes
Grammaire chapitres 1 et16et– 6Fiches
chapitres 28 et
– Fiches 2830 Évaluations
et ;30 1, 3,1,4,3,et4,6et 6
; Évaluations
Pages Grammaire
Pages desdes
Grammaire chapitres 8 et89et– 9Fiches
chapitres 19 et
– Fiches 1920 Évaluations
et ;20 1, 3,1,4,3,8,4,98,
; Évaluations et910
et 10
Fiche 18 ; Évaluations 1, 3, 4, 6, 8, 9 et 10
Fiche 18 ; Évaluations 1, 3, 4, 6, 8, 9 et 10
es outils variés pour améliorer son texte
des outils variés pour améliorer son texte
Toutes les pages Vocabulaire des chapitres – Fiche 37 ; Toutes les évaluations
Toutes les pages Vocabulaire des chapitres – Fiche 37 ; Toutes les évaluations
Fiche 17 ; Évaluations 1, 8 et 9
Fiche 17 ; Évaluations 1, 8 et 9 Expressio
n orale

1 Apprendr

Fiche 12 et 18 ; Évaluations 1, 8 et 9
e les sentence
du Cid s inoubliable
Apprenez les s

Fiche 12 et 18 ; Évaluations 1, 8 et 9
vers suivan
a. L’INFANTE. ts devenus
– Si l’amour célèbres.
b. LE COMTE. vit d’espoir,
– il périt avec
nous somme Pour grands que soient lui. (I, 2, v. 108)
hommes. (I, s : Ils peuvent se trompeles rois, ils sont ce que
3, v. 157-158
) r comme les
c. DON DIÈGUE autres
. – Mais qui
Plus l’offens peut vivre infâme

Tableaux de conjugaison, page 376 et suivantes ; Toutes les évaluations


eur
(I, 5, v. 284-285 est cher, et plus grande
est indigne
du jour ;
) est l’offense.
d. DON RODRIGUE
nées La valeur. – Je suis jeune, il est

Tableaux de conjugaison, page 376 et suivantes ; Toutes les évaluations


Jean-Baptiste
(II, 2, v. 405-40 n’attend point le nombrvrai ; mais aux âmes (Chimène), Malartre (le
6) e des années bien Jacques BourgauRoi), Audrey Bonnet
e. DON RODRIGUE . Le Cid, mise
en x (Don Arias),
. – Mes pareils (Comédie-Franç scène de Brigitte dans
Et pour leurs à deux fois ne aise, Paris, Jacques Wajema
coups d’essai se font pas 2006). n
(II, 2, v. 409-410 veulent des connaître,
) coups de maître
f. DON RODRIGUE .
. – À qui venge
Ton bras est son père il n’est
invaincu, mais rien d’impossible.
g. LE COMTE. non pas invinci
(II, 2, v. 434)
– À vaincre
sans péril, on ble. (II, 2, v. 417-418
triomphe sans )
Le saviez-vous
Une sentence exprim
?
h. DON FERNAND gloire.
(V, 7, v. 1840) . – Laisse faire le temps,
une courte e,
phrase, une en
ta vaillance rité généra vé-
et ton roi. le, qui prend
souvent la
forme d’une
2 Des scèn règle de condui
es du Cid à lire te.
Recherchez
les extraits et à jouer en
suivants dans groupes
Citations célèbre une
édition du Cid
s ou sur le site
Les stance Internet www.e

Inciter à la lecture p. 40 – Partager ses impressions sur une chanson p. 265, 267, 269…
s (ou ditions-hatier
Ô Dieu, l’étran monologue délibér Actes, scènes .fr/rivesbleue
atif) , vers s.
Le duel verbal ge peine ! I, 6 (scène Rôles à choisir
À moi, Comte entière)

Inciter à la lecture p. 40 – Partager ses impressions sur une chanson p. 265, 267, 269…
, deux mots. Don Rodrig
L’arbitrage ue seul
du roi II, 2, v. 397
Sire, sire, à 412
justice ! le Comte,
Duo amour Don Rodrig
eux II, 8, v. 647 à 672 ue
Rodrigue Don Fernan
en ma maison d, Don Diègue
Va, je ne te  ! Rodrigue III, 4 Chimè ,
hais point. devant moi ! ne

Présenter une biographie p. 40 et 101 – Présenter un exposé p. 206, 240, 243…


Le comba v. 851 à 868 Don Rodrig
t contre les ue, Chimè
Et le comba Maures v. 963 à 1 000 Elvire ne,
t cessa faute
Quiproquo de comba IV, 3
tragique ttants.

Présenter une biographie p. 40 et 101 – Présenter un exposé p. 206, 240, 243…


Éclate, mon v. 1313 à Don Rodrig
amour, tu 1328 ue, Don Fernan
n’as plus rien V, 5 (scène (silencieux) d
à craindre. entière)
Consignes Chimène,
de travail Don Sanche
◗ Choisissez
une scène et
◗ Choisissez vos partena
un rôle et apprene ires pour la
◗ Exécutez z-le par cœur. jouer.

Toutes les activités des rubriques « Expression orale »


les gestes et
◗ Prévoyez les déplace
les accesso ments
ires et les élément qui s’imposent, en exprima
s du décor nt les sentime
234 nécessaires nts sur votre
(épée, trône,

Toutes les activités des rubriques « Expression orale »


etc.). visage.

94635_RB
_CHAP10_
208-235.in
dd 234

14/03/11
21:16

Débattre sur le destin d’un personnage p. 27 – Échanger des points de vue sur une adaptation filmique p. 40 –
Débattre
Organiser surtable
une le destin
ronded’un personnage
de lecture p. 143p.–27 – Échanger
Débattre sur lades points
mode de vue sur une adaptation filmique p. 40 –
p. 174…
Organiser une table ronde de lecture p. 143 – Débattre sur la mode p. 174…
Débattre sur le destin d’un personnage p. 27 – Échanger des points de vue sur une adaptation filmique p. 40 –
Débattre
Organiser surtable
une le destin
ronded’un personnage
de lecture p. 143p.–27 – Échanger
Débattre sur lades points
mode de vue sur une adaptation filmique p. 40 –
p. 174…
Organiser une table ronde de lecture p. 143 – Débattre sur la mode p. 174…

11 Socle commun

94412_01-40.indd 11 27/07/11 15:51


Rives bleues 4e

COMPÉTENCE55--
COMPÉTENCE

Relevantde
Relevant delalaculture
culturelittéraire
littéraire: :œuvres
œuvreslittéraires
littérairesdu
dupatrimoine
patrimoine
Avoir des connaissances et des repères

Connaîtreles
Connaître lesauteurs,
auteurs,leurs
leursœuvres
œuvresetetlelegenre
genreauquel
auquelelles
ellesappartiennent
appartiennent

Identifiererles
Identifi lesregistres
registres(comique,
(comique,tragique,
tragique,fantastique,
fantastique,lyrique)
lyrique)

Connaîtreles
Connaître lesgrands
grandscourants
courantslittéraires
littéraires: :classicisme,
classicisme,romantisme,
romantisme,réalisme,
réalisme,naturalisme
naturalisme

Relevantde
Relevant delalaculture
cultureartistique
artistique: :œuvres
œuvrespicturales,
picturales, musicales,
musicales,scéniques,
scéniques,architecturales
architecturalesou
ou

Connaîtreles
Connaître lesgrands
grandspeintres
peintresetetles
lesmouvements
mouvementsauxquels
auxquelsils
ilsappartiennent
appartiennent

Connaîtredes
Connaître desœuvres
œuvresmusicales,
musicales,scéniques,
scéniques,architecturales
architecturalesou
oucinématographiques
cinématographiquesdu
dupatrimoine
patrimoine
Situer dans le temps, l’espace,

Situerdes
Situer desévénements,
événements,des
desœuvres
œuvreslittéraires
littérairesou
ouartistiques
artistiques
les civilisations

Situerles
Situer lesprincipaux
principauxauteurs
auteursdu
dupatrimoine
patrimoinefrançais
françaisetetétranger
étrangerdans
dansleur
leursiècle
siècle

Situerles
Situer lesartistes
artistes(peintres,
(peintres,musiciens,
musiciens,sculpteurs...)
sculpteurs...)dans
dansleur
leursiècle
siècle

Établirdes
Établir desliens
liensentre
entreles
lesœuvres
œuvres(littéraires,
(littéraires,artistiques)
artistiques)pour
pourmieux
mieuxles
lescomprendre
comprendre

12

94412_01-40.indd 12 27/07/11 15:51


DOSSIER
&Littératur
2 La peintu
e

LA
LACULTURE
CULTUREHUMANISTE
HUMANISTE
re
vers 1841
de Maupa au temps
Honfleur ou
l’Embouchure
de la
ssant
L
Seine de Gustave Compétence
5 – La culture à-bas, en
Courbet (1819-1 avant, une
877) ◗ Avoir des connais humani ste roche d’une
connaître les sances et étrange, arrond forme
1848-1851 grands peintresdes repères relevant ie et per-
◗ Situer dans et le mouvem de la culture cée à jour,
le temps des ent auquel ils artistique avait à peu
II Républi
que ◗ Établir des œuvres littérair appartiennent. : près la figure
liens entre
les œuvres
es et artistiq
ues. phant énorme d’un élé-
◗ Être sensible (littéraires, enfonçant
1857 analyser les aux enjeux esthétiques artistiques) sa trompe
pour mieux dans les fl
effets produits et humains les comprendre. C’était la ots.
Les Glaneus par les différen d’une œuvre petite porte
es tes techniq artistiq d’Étretat.
de Jean-Fra
nçois Millet ues mises en ue :
(1814-1875) œuvre.
Guy de Maupas
sant,
Une vie (1883).
1852-1870 PAYSAG
ES DE BO
Second Empire
RD DE ME
1869 R
La Grenouil
lère
Pierre Auguste de
(1841-1919) Renoir

1870-1940 2 Claude
Monet (1840-1926),
III Républi reflets sur Étretat, la
que l’eau
(musée d’Orsay, (vers 1885), huile Manneporte,
Paris). sur toile, 65,8
1874 x 81,5 cm

Première expositi
des peintres on
impressionniste Lire et obse
s rver
1875-1893 1. Identifiez
les peintres,
des deux tableau Écrire
Contes de les titres et
les dates
de Maupass
Guy 2. Quels sont x. Quel tableau
(1850-1893)
ant
sur une carte les lieux représentés Justifiez votrepréférez-vous ?
de ? Situez-les
3. Quels élémen France. réponse en
quelques lignes.
vers 1884-1 sages ? ts composent
886 chacun des
Repasseuses 4. a. Caracté pay-
d’Edgar
Degas (1834-1 chacun des risez les couleurs et la La lumière
917)
ci-contre. tableaux. Aidez-vous du
lumière dans et les coule
vocabulaire • Lumière
urs
vers 1885 b. Quels tons pâle
journée suggèrdominent ? Quels momen douce, nacrée : blafarde, cendré
Étretat, la
ent-ils ? , diffuse, voilée, e, laiteuse,
de Claude
Manneporte
5. a. Quel tableau ts de la • Lumière vive grise.
(1840-1926)
Monet 1 Gustave
Courbet donne l’impre suggère l’immo sante, aveugla : radieuse, étincelante,
Honfleur ou (1819-1
l’Embouchure 877),
ssion du mouve bilité ? Lequel ner, inonder nte ; réverbération, clartééblouis-
1897 Seine (vers
43,5 x 65
1841), huile de la
cm sur toile,
Arts, Lille). (palais des Beaux-
D ans l’encad
à droite et
d’un bleu
rement des
à gauche
côtes vertes,
s’abaissant
b. Par quels
fets ?
6. Lisez les
procéd ment ?
és le peintre
crée-t-il ces
ef-
• Les jeux de
de lumière.
lumière : reflet,
tillement, phosph miroite
; illumi-

d’argent sous , un grand triangle


Boulevard
des Italiens orescence, transpa ment, scin-
de Camille
Pissarro loin, et une le
voile, à peine soleil, apparaissait
d’eau, rapprochemetextes de Maupassant tion. rence, vibra-
(1830-1903) insecte là-bas. nts effectués : justifiez les • Les couleu
visible, avait au formes, de couleu (notatio
l’air d’un
7
7. a. Cherch rs, d’impressions) ns de lieux, de quoise, bleu, rs : or, argent, plomb,
ez le sens du . châtre ; couleurose, mauve azur, tur-
Guy de Maupas
mot impressionnis , gris, bleu,
sant, Pierre
et Jean (1888). bb. Quelle est couleurs diffusers tranchées, franch vert, blan-
sionnistes ? la technique picturale me. s, juxtaposées. es, nettes ;
des impres-
c. Quel tableau
a donné son
94635_RB
_CHAP2_4 nom au mouve
2-47.indd
42 ment ?

17/02/11
2 - La peintur
20:01 e au temps
94635_RB de Maupa
_CHAP2_4 ssant
2-47.indd
43 43

Textes
Textes ––Pages
Pages««Repères
Repèreslittéraires
littérairesetetculturels
culturels»»etet««Faire
Fairelelepoint
point»»––Fiche
Fiche44
44
17/02/11
20:01

Registrefantastique
Registre fantastique: :chapitre
chapitre33––Registres
Registrescomique
comiqueetettragique
tragique: :chapitres
chapitres99etet10
10
––Registre
Registrelyrique
lyrique: :chapitre
chapitre11
11––Fiche
Fiche44 Évaluations11, 3,
44; ;Évaluations et9,
1010 et 11

Classicisme: :chapitre
Classicisme chapitre10
10––Romantisme
Romantisme: :rubrique
rubrique««Histoire
Histoiredes desarts
arts»»du
duchapitre
chapitre11
11––
Réalismeetetnaturalisme
Réalisme naturalisme: :chapitres
chapitres1,1,44etet66; ;dossiers
dossiers2,2,55etet77

cinématographiquesdu
cinématographiques dupatrimoine
patrimoine

Lapeinture
La peintureau
autemps
tempsde
deMaupassant
Maupassantp.p.42
42––Le
Lemotif
motifépistolaire
épistolairedans
danslalapeinture
peinturep.p.168
168––
Lapeinture
La peintureromantique
romantiquep.p.256 DVDRives
256––DVD Rivesbleues
bleues44e e

Lefantastique
Le fantastiqueen
enspectacle
spectaclep.p.66
66––Paris
Parisdans
dansles
lesromans
romansduduXIX ee
XIX sièclep.p.110
siècle 110––
Adaptationsdes
Adaptations Misérablesp.p.136
desMisérables 136––Mises
Misesenenscène
scènedu Cidp.p.228
duCid 228––
Poésiesen
Poésies enchansons
chansonsp.p.264 DVDRives
264––DVD Rivesbleues
bleues44e e

DOSSIER
&Littératur
e
PAYSAN
NES ET
OUVRIÈRE
S

2 Edgar Degas

Frises
Friseschronologiques
chronologiquesen enpages
pagesde degarde
garde––
(1834-1917),
Repasseuses

E n face de
nous
blanc prome était une boutique
naient sur de
(vers 1884-18
huile sur toile,86),

L le linge, étalé repasseuses : quatre


dégageait 76 x 81,5
e ciel humide une cm
et
plaine brune. gris semblait peser Tout à coup buée. devant elles, femme (musée d’Orsay,

Pages
Pages««Repères
Repèreslittéraires
littérairesetetculturels
culturels»» ;
sur la vaste une autre, le fer lourd s en caraco Paris).
encore, épars […] Les paysans plier la taille, une cinquiè
me,
et chaud
qui
travaillaient
l’heure de dans les champ
s, en
1 Jean-Fr leurs draps. sortit pour aller rendre portant au bras un
l’Angélus ançois Elle large
fermes dont qui les rappel attendant Les Glaneus
es
Millet (1814-1
875), Le père Piqued s’arrêta sur la porte aux clients leurs chemis panier qui lui faisait
on aperce lerait aux 83,5 x 110 (1857), huile sur toile, ent, ému, comme si es, leurs mouch
de chaum métier de elle eût été
e à travers vait, çà et là, les toits cm (musée
d’Orsay, Paris). cheval. » murmura
: « Quel métier, fatiguée déjà oirs et
les branch […].

Évaluations 8 et 9
es des arbres. pour une
Guy de Maupas femme ! Un
sant, « Le vrai
dans La Petite Père Amable », Guy de Maupas
sant, « La
Roque (1886). Question
Les mots pour Lire et obse du latin »
(1886).
décrire rver
• Les gestes 1. a. Identifi
Écrire s’arc-bouter, : gestes répétitifs ; manœ ez les peintre
des deux tableau
se plier, ployer s, les titres
• Écrivez un baisser. uvrer, x. et les dates
court texte sous le poids, b Quel est
b. 4. a. Comme
sonnage exerça dans lequel • Les effets se le sens du mot
professionnels nt un métier pénible vous décrirez un per- 2 a. Dans quel
2. glaneuse ? rendue dans nt la pénibilité du travail
et les signes : montrez les lant ; manch sur le corps : dos courbé nages sont-ils lieu et quelle situatio Maupassant les tableaux et dans est-elle

Friseschronologiques
Frises chronologiquesen enpages
pagesdedegarde
garde––
es retroussées ,
• Imaginez
un court dialogu de fatigue. gestes remplies d’ampo ; yeux rougis ruisse- b. Comment
représentés
?
n les person
- ratures) ? (postures, charges à porter,
les textes de
e entre les deux gie ; épaule ules ; corps ; mains
repasseuses. s meurtries vidé de toute
éner- fiche 42 sur sont-ils cadrés ? Aidez-v b. Dans quel tempé-
lourdes. ; traits tirés le vocabulaire
; jambes 3. a. Décrive de l’image ! ous de la cation de la tableau le trait du dessin
p. couleur sont-ils
• Les bruits sonnages. z les gestes et les attitud 363. votre répons et
le plus net ? l’appli-
44 épouvantable: bruit assourdissan es des per- e. Justifiez
fracas. t, perçant ; b. Montrez 5. Quelles nuance

Dossiers««Arts
Dossiers Arts&&Littérature
Littérature»»––
que
représentent les trois femmes des dans chacun s de couleu
rs sont présen
les trois étapes Glaneuses des
c. À quels
moments de du glanage. 6. Quelle impres tableaux ? tes
seuses sont-el leur travail et l’écrivain sion ou quelle
94635_RB les montrées les repas- cherchent-ils réflexion le peintre
_CHAP2_4
2-47.indd
44
? à susciter, selon
vous ?

Rubriques««Histoire
Rubriques Histoiredes
desarts
arts»» 17/02/11
20:01
94635_RB
_CHAP2_4
2-47.indd
45
2 - La peintur
e au temps
de Maupa
ssant
45

17/02/11
20:01

Rubriques««Textes
Rubriques Texteset
etimages
Images»,»,««Histoire
Histoiredes
desarts
arts»»––Dossiers
Dossiers««Arts
Arts&etLittérature
littérature»» ;
Évaluations 8 et 9

13 Socle commun

94412_01-40.indd 13 27/07/11 15:51


Rives bleues 4e

Lire
Lireet
etemployer
employerdiff
différents
érentslangages
langages(textes,
(textes,cartes,
cartes,images,
images,musique)
musique)

Maîtriser
Maîtriserles
lesoutils
outilsd’analyse
d’analysedu
durécit
récit(auteur,
(auteur,narrateur,
narrateur,personnage,
personnage,point
pointde
devue...)
vue...)

Maîtriser
Maîtriserles
lesoutils
outilsd’analyse
d’analysedu
duthéâtre
théâtre
Lire et pratiquer différents langages

Maîtriser
Maîtriserles
lesoutils
outilsd’analyse
d’analysede
delalapoésie
poésie

Connaître
Connaîtrelelevocabulaire
vocabulairedes
descinq
cinqsens
sens

Analyser
Analyserune
uneimage
imagefifixe
xeen
enutilisant
utilisantlelevocabulaire
vocabulaireapproprié
approprié

Connaître
Connaîtreet
etpratiquer
pratiquerdiverses
diversesformes
formesd’expression
d’expressionààvisée
viséelittéraire
littéraire

Pratiquer
Pratiquerdes
desexercices
exercicesd’écriture
d’écriturevariés
variésdont
dontl’écriture
l’écriturelongue
longue(poésie,
(poésie,lettre,
lettre,nouvelle,
nouvelle,
récit
récitcomplexe,
complexe,théâtre...)
théâtre...)

Connaître
Connaîtreet
etpratiquer
pratiquerdiverses
diversesformes
formesd’expression
d’expressionààvisée
viséeartistique
artistique

Jouer,
Jouer,mettre
mettreen
enscène
scèneun
unextrait
extraitde
dethéâtre
théâtre

Réciter
Réciterun
unpoème,
poème,chanter
chanterun
unpoème
poèmemis
misen
enchanson
chanson
Faire preuve de sensibilité, d’esprit critique, de curiosité

Être
Êtresensible
sensibleaux
auxenjeux
enjeuxesthétiques
esthétiqueset
ethumains
humainsd’un
d’untexte
textelittéraire
littéraire

Comprendre
Comprendreles
lesvaleurs
valeurshumanistes
humanistesvéhiculées
véhiculéespar
parun
untexte
texte

Identifi
Identifiererlalavisée
viséed’un
d’untexte
texte

Être
Êtresensible
sensibleààlalapoésie
poésied’un
d’untexte
texte(rythme,
(rythme,images...)
images...)

Être
Êtresensible
sensibleaux
auxenjeux
enjeuxesthétiques
esthétiqueset
ethumains
humainsd’une
d’uneœuvre
œuvreartistique
artistique

Analyser
Analyserles
leseff
effets
etsproduits
produitspar
parles
lesdiff
différentes
érentestechniques
techniquesmises
misesen
enœuvre
œuvre

Dégager
Dégagerlalavisée
viséed’une
d’uneœuvre
œuvreartistique
artistique

Être
Êtrecapable
capablede
deporter
porterun
unregard
regardcritique
critiquesur
surun
unfait,
fait,un
undocument,
document,une
uneœuvre
œuvre

Exprimer
Exprimerson
sonavis
avissur
surune
unelecture,
lecture,un
unfifilm,
lm,une
unechanson,
chanson,une
unemise
miseen
enscène…
scène…

14

94412_01-40.indd 14 27/07/11 15:51


Compétence
1
La maîtris
e de

Lire et
la langue
◗ Repérer les française
informations
à partir des dans un texte

écrire
élémen
éléments implicit ts explicites et des
es nécessaires.

une nouv
◗ Rédiger un
texte cohéren
à partir de consign t et ponctué

elle
es données. ,
Compétence
5 « La Cafe
La culture
tière
fantasti
human
◗ Connaître et
iste » TEXTE intégra
l

que
pratiquer diverse Tout à coup
d’expression
à visée littérair s formes le feu prit
e. 40 lumina la un étrang
chambre,
peintures et je vis clairem e degré d’activité
était ent ; une lueur
« La Cafetiè tillaient d’une la réalité ; car les prune que ce que j’avais
pris pour
blafarde il-
re » façon singul lles de ces de vaines

L’
des lèvres ière ; leurs êtres encad
de gens qui rés remua
parlent, mais lèvres s’ouvraient et ient, scin-
année derniè
re, je fus invité I dule et le
45 Une
sifflement je n’ente
terreur insurm de la bise d’automne. ndais rien que le tic-tac
se fermaient
comme
lier 1, Arrigo
une terre Cohic et Pedrin, ainsi que deux de ontable s’emp de la pen-
au fond de mes camar mo front,
mon ara de moi,
Le temps, la Normandie. o Borgnioli, à passer ades d’ate- mes dents mes cheve
qui, à notre quelques jours s’entrechoq ux se hériss
5 tout
à coup, et départ, prome dans inonda tout uèrent à se èrent sur
mon corps. briser,
étaient comm il tomba tant de pluie, ttait d’être
superbe, s’avisa
une sueur
froide
e le lit d’un que les chemi de changer La pendu
Théophile Nous enfon torrent. ns creux où le sonna
Gautier cions dans nous march vibrement onze heure
terre grasse ions du dernie
(1811-1872) s’était attach
la bourbe 2
jusqu’aux 50 temps, et, r coup retent s. Le
lentissait tellem ée aux semel genoux, une lorsqu’il fut it long-
ent nos pas, les de nos couche épaiss Oh ! non, éteint
10 qu’un
e heure après que nous bottes, et
par sa pesan e de je n’ose pas tout à fait…
le couch n’arrivâmes teur riva, person dire ce qui
Nous étions er du soleil. au lieu de ra- ne ne me ar-
harassés 3 ; notre destin prendrait croirait, et
sions pour aussi, notre ation pour un fou. l’on me
comprimer hôte, voyan Les bougies
nous eûmes nos bâillem t les effort s’allumèrent
soupé, nous ents et tenir le soufflet,
les yeux ouver s que nous fai- toutes seules
55
La mienn fit conduire sans qu’au ;
e était vaste chacun dans ts, imprimât cun
15 car
il me sembl ; je sentis, notre chamb aussitôt que le mouvement être visible lui
en y entran re. le feu, en ,
En effet, l’on
a que j’entra
is dans un t, comme râlant comm se prit à souffler
un frisson matique, e
1. atelier :
atelier de-porte de aurait pu
se croire au
monde nouve
au. de fièvre, pendant que un vieillard asth-
de peinture Boucher 5 temps de la gonnaient 10 les pincettes
. d’ornements représentan Régen dans les four-
2. bourbe de t Les Quatr ce , à voir
4
relevait les tisons et que
sculptés lourde rocaille 6 du plus
60
: boue. e Saisons, les dessus cendres. la pelle
3. harassés mauvais goût, les meubles -
: épuisés. ment. surchargés Ensuite une
4. Régence
:
20
Rien n’étai et les trume clopin-clopa cafetière se
gouvernement t dérangé. aux 7 des nt, vers le d’une table jeta en bas
de à poudrer, La toilette 8 glaces Quelques foyer, où où elle était
Philippe d’Orléan
s, geantes, un
paraissait
avoir couverte de
boîtes à peigne 65 tant
instants après, elle se plaça entre posée, et se
dirigea,
les tisons
éventail semé servi la veille. Deux
durant la
leurs pieds les
tortillés d’une fauteuils commencère .
minorité
de Louis XV
et, à mon ou s, de houpp 9
grand étonn de paillettes d’argent, trois robes de couleu es de la chemi
(1715-
1723). La
Régence née. manière surpre nt à s’ébra
est marquée était pleine ement jonch rs chan- nante, vinren nler, et, agi-
libéralisationpar une de tabac encor , une tabatière d’écai aient le parquet bien t se range
mœurs. des 25
Je ne remar e frais. lle ouverte ciré, r autour
quai ces choses sur la cheminée 10. fourgon
geoir sur remuaient naient :
II
5. (Franço

45; ;Évaluations
Évaluations1,1,33
qu’après que Je ne savais

Chapitres
Chapitres11àà66––Fiches
Fiches43,
43,44,
44,45
is) Boucher
peintre français : la table de la braise. que pense
(1703- commençai nuit, m’eut le domestique 11. sir John était encor r de ce que
1770). à trembler souhaité un , déposant personnage Falstaff : e bien plus je voyais ;
6. ornemen couchai, et, comme la bon somm son bou- Shakespearede Un des portra extraordinai mais ce qui
feuille. Je
de rocaille
ts
me tournant
pour en fi
nir avec ces me déshabillai e, et, je l’avoue, je (dramaturge 70 ressem its, le plus re. me restait
à voir
:
décoratifs. motifs du côté de sottes frayeu promptemen anglais), blant, à s’y ancien de
rs, je ferma t, je me
de forte corpulen
mépre tous, celui
la muraille. Falstaff 11, d’un gros
Mais il me 12. ais : planche ce. sortit, en grimandre, à l’idée que je
30
7. trumeau i bientôt les
panneaux :
x fut impos joufflu à barbe
de moi comm sible de rester yeux en de bois. ttes ayant fait çant, la tête me suis faite grise,
décoration e une vague dans cette passer de son cadre, du vieux
ornant me fut de , mes paupi position : 13. pourpoi
bordure, sauta ses épaules et son sir John
ventre rebon et, après de grands
les glaces nt :
au-dessus me retour ères se retirai le lit s’agita chemise. lourdement
des cheminé ner ent
es. Le feu qui
fl
et de voir. violem ment en arrièr it sous 14. forure Il n’eut pas par terre. di entre les
ais 12 étroits
efforts,
qu’on pouva ambait jetait des refl plutôt pris
8. toilette : ici, partie
comportant
: meuble e. Force trouée de
la clef. 75 clef
d’une petites haleine, qu’il de la
un miroir. it sans peine ets rougeâtres 15. poupins se remar tira de
gures des était bien la poche de
portraits enfum distinguer les person dans l’appartement, quable ; il
9. houppes 35 : qui ont
pompons
: les joues rebondi nette, et il souffla dedan son pourp
soyeux C’étaient és pendus nages de de sorte 16. douairiè
es.
Et tous les l’appliqua s pour s’assu oint13 une
servant à
les aïeux à la murai la tapisserie res : cadres à tous les rer
appliquer
en perruq de lle. et les fi- vieilles dames s’élargirent cadres les uns après si la forure14
ue, et de belles notre hôte, des cheva qu’ils renfer
de la poudre. d’allure de façon à
maient. laisser passer les autres.
solennelle.
tenant une dames au liers bardé Petits abbés
74
4 rose à la main. visage fardé s de fer, des 17. petits-m
aîtres poupins15, aisément les

10; ;Évaluations
Évaluations 9,9,10
10
et aux cheve conseillers

Chapitres
Chapitres99etet10
(petite-maîtresse) 80 enseve
lis dans de douair figures
ux poudrés jeunes élégants :
grandes robes ières sèches et jaunes
16
à blanc, prétentieux. de prunelle18 , magistrats
, la pointe noires, petits-
18. prunelle spectacle si de l’épée en maîtres17 en à l’air grave
:
étoffe de laine. bizarre que, haut, tous bas de soie,
malgré ma ces person en
94635_RB
_CHAP3_
Ces dignes
personnages frayeur, je nages présen culotte
BIS_74-83
.indd 74 Ils prirent s’assirent ; ne pus m’emp taient un
le café dans la cafetière êcher de rire.
des tasses sauta légèrement
du Japon sur la table.
blanches et
bleues, qui
accoururent
28/02/11
Lire et écire
13:45 une nouvel
94635_RB le fantast
_CHAP3_
BIS_74-83 ique 75
.indd 75

Chapitres
Chapitres10
10etet11
11––Dossier
Dossier12
12––Fiches
Fiches37,
37,40, 41; ;Évaluations
40,41 Évaluations10
10et
et11
11
28/02/11
13:45

Rubriques
Rubriques««Vocabulaire
Vocabulaire»»p.p.44,
44,57,
57,70, 89…; ;Évaluations
70,89… Évaluations1,1,33et
et11
11

Dossiers
Dossiersetetrubriques
rubriques««Histoire
Histoiredes
desarts
arts»»––Fiche 42; ;Toutes
Fiche42 Toutesles
lesévaluations
évaluations

Rubriques
Rubriques««Expression écrite
Expressions » –» Dossier
écrite « Écrire
– Dossier une
« Écrire nouvelle
une fantastique
nouvelle » –» Dossier
fantastique « De
– Dossier la la
« De correspondance papier
correspondance àà
papier
l’échange
l’échangeélectronique
électronique»»

Jouer
Jouerune
unescène deGeorge
scènede GeorgeDandin
Dandinp.p.188, deCyrano
188,de Cyranode
deBergerac
Bergeracp.p.194, desRendez-vous
194,des Rendez-vousde
deSenlis
Senlisp.p.197, duCid
197,du Cidp.p.216
216etet234
234

Réciter
Réciterdes
despoèmes
poèmesp.p.142,
142,242,
242,251,
251,262…
262…––Dossier
Dossier12
12««Poésies
Poésiesen
enchansons
chansons»»

Questionnaires
Questionnairesde
delecture Dossier77; ;Évaluation
lecture––Dossier 6 6 et 10
Évaluations

Questionnaires
Questionnairesde
delecture Dossier77; ;Évaluations
lecture––Dossier Évaluations1,1,6,6,8,109,et
1011
et 11

Questionnaires
Questionnairesde
delecture
lecture––Fiche 41; ;Évaluation
Fiche41 Évaluation11
11
Des livres,
des films
: récits fan
tastiques

● E. T. A.
Hoffm

Dossiers
Dossiers««Arts
Arts&etLittérature
Littérature» »– –Rubriques
Rubriques« «Histoire
Histoiredes
desarts
arts» »
au sable (1815) ann, L’Homme
rencontre Coppol: Nathanaël ● Christian
Lehmann,
de baromètres. a, un marchand No pasará
n,
Le Violon des Loisirs le jeu (1996, L’École ● Sleepy
Hollow, la
):
musique a
de Crémone
(1817) : la à un étrang trois amis achètent du cavalie
r sans tête
légende
des pouvoi e marchand film de Tim (1999), un
vidéo. un jeu

Évaluations
Évaluations1,1,3,3,4,4,6,6,8,8,99et
et11
11
● Alexandre rs étranges Burton, avec
! Depp : en 1799, Johnny
La Dame de Pouchkine, ● Anthony ville des États-U dans la petite
pique Horowitz,
Hermann arrache (1834) : qui tue : neuf La Photo Hollow, on nis de Sleepy
comtesse un à une vieille glacer le sang histoires à vous qui auraien
retrouve des
aux cartes. secret pour gagner de poche Jeunes(2005, Le Livre t été décapi cadavres
cavalier sans tés par un
photo peut-il se) : un appareil tête…
● Nicolas tuer ? ● Dracula
Gogol,
(1836) : Kovalio « Le Nez » (1992)
roman de Bram , d’après le
qui se promè v a perdu son nez Filmograph Stoker,
ne en plein ie Ford Coppo
la,
de Francis
de Saint-P
étersbourg. centre ● Coffret au XIX e siècle, avec Gary Oldman :

Dossiers
Dossiers««Arts
Arts&etLittérature
Littérature» »– –Rubriques
Rubriques« «Histoire
Histoiredes
desarts
arts» »
Harry
de 1 à 6 (2001 Potter, l’intégrale l’histoire du en Transylvanie,
● Edgar Allan à 2009), de célèbre vampir
Colombus Chris
de la maiso Poe, « La Chute (1
Cuarón (3), et 2), Alfonso
e.
n
dans un manoirUsher » (1839) : David Yates
Mike Newel
l
Roderick Usher inquiétant, (5 et 6), avec(4) et
Radcliffe : Daniel
existence étrangmène une la

Évaluations
Évaluations1,1,4,4,8,8,9,9,10
10et
et11
11
e. le célèbre saga de Harry Potter,
« Le Cœur sorcier !
révélateur
le narrateur, » (1842) :
coupable d’un
assassinat,
entend les
du cœur de battements
sa victime.
● Théophile
Arria Marcel Gautier,
Lire un récit
la
Hatier) : Octavi (1852, Classiques 1. Notez le
fantastique
titre de la nouvel
Méthode
transporté en se retrouv blication. le, le nom de
dans la Pompé e l’auteur, la
antique. i 2. Identifiez date de pu-
le narrateur
3. Présentez : est-il un person
● Auguste l’événement nage de l’histo
Villier nage. fantastique
Adam, « L’Inter s de l’Isle- et les réactio ire ?
des phéno signe » 4. a. Comm ns du person
mènes inquié (1867) : ent -
manifestent tants du passage le récit se termine-t-il
dans la maison se surnaturel ? ? Y a-t-il, à
la fin, une trace
l’abbé Mauco de b. Le princip
mbe. e d’hésitation
● Bram Stoker entre une explica est-il respec
tion rationn té ? (Peut-on
en Transylvanie, , Dracula (1897) : interprétation
penchez-vou elle ou surnaturelle ?) trancher
le comte Dracul 5. Recopiez s Pour quelle
mène une
vie a les passages ?
que la nuit étrange : il ne sort 6. Avez-vous que vous avez
et s’abreuve aimé le récit préférés.
de sang. trois). ? Notez-le avec
des étoiles
(de une à

Rubriques
Rubriques««Des
Deslivres,
livres,des
desfifilms
lms»»––Dossier
Dossier12
12 94635_RB
_CHAP3.i
ndd 73
3 - Les motifs
du fantast
ique 73

Évaluation
Évaluation10
10 07/03/11
18:28

15 Socle commun

94412_01-40.indd 15 27/07/11 15:51


Rives bleues 4e

COMPÉTENCE
COMPÉTENCE44--LA
LAMAÎTRISE
MAÎTRISEDES
DESTECHNIQUES
TECHNIQUESUSUELLES
USUELLESDE
DE
Adopter
Adopterune
uneattitude
attituderesponsable
responsable
Connaître
Connaîtreetetrespecter
respecterleslesrègles
règlesélémentaires
élémentairesdu dudroit
droitrelatif
relatifààsa
sapratique
pratique
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le blog ou
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S’informer,se
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Collectivemen collège
lisés par votre t, recueillez et sélectionnez
menter le blog classe dans différentes les travaux réa-
matières, pour
arts plastiq ou le site de votre collège ali- Méthode de
travail
ues que vous : productions
marquants
(sorties pédagophotographierez, événem en ◗ Montrez à Étape 1
giques, fête ents votre
données. Mettez- professeur de français Chercher les
du collège...).
de leurs auteurs les en ligne, avec l’accord
vos information
Le saviez-vous
• Un blog est
? ◗ N’oubliez
pas que
.
Vérifiez bien
sant plusieu vos informations pour
rs sources. ne
s et les vérifi
er
gueurs publienun journal de bord en d’informer aussi le but de ce blog est – un diction En voici quelqupas laisser place à l’erreur
ligne, bien vos parents naire (Le Petit es-unes : . Recoupez-les
leur vie privée t des photos, des article où les blo-

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Identifier,
er,trier
trieretetévaluer
évaluerdes
desressources
ressources
professeurs, , vos – un recueil Robert, par en utili-
que tous les
• Il est soumi . s, et racontent activités que
vous
internautes,
des duction vousdes lettres de Mme de Sévign exemple) ou
une histoir
chacun, ne s à des règles : respec il doit être soigné menez au collège : – au moins fournira des informations é emprunté au CDI e de la littérature ;
fenêtre de votre et attractif, car il est deux ou à la biblioth
pas ter
fuser une œuvretenir de propos injurie la vie privée de établiss une Attention ! N’oublisites internet fiables (la; èque. L’intro-
(littéra ux, ne pas Le Principa ement sur le ez pas de citer BnF, le musée
une photog monde !
raphie sans ire, picturale ou musica dif-
l le validera vos sources de Grignan).
avant publica Étape 2
de la person l’autor
ne photographié isation de l’auteur ni
le) tion. Sélectionner avec précisi
on à la fin de
les info votre article
rubriques suivan rmations
e. ou Complétez les .
I. Présentation tes à partir
générale de vos lecture
1. Son nom s.
d’usag
2. Son prénom e
et son nom
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4. Le lieu et
l’année de sa
de jeune fille
naissance
cyclopédie en 5. Le siècle
l’année de sa
durant lequel
mort

Rédiger un
article sur
ligne II. Sa vie
6. a. Le drame
elle a vécu et
le nom du roi
dont elle fréque
nta la Cour
la vie de Mm b. Les person
survenu lors
de
nes qui l’élevè son enfance
e de Sévigné
Chercher
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Vous allez créer 7. L’année de rent alors
une encyclo- son mariage
pédie, dont 8. Le titre de et le nom de
nobles son
les
ront les élèves auteurs se- 9. a. Les circons se qu’elle acquit par mari
son mariage
Vous pourre de la classe
. b. L’âge auquel tances et l’année de la
z elle devint veuve mort de son
ticles en ligne mettre vos ar- 10. Les person mari
collège ou sur le site du nalités qu’elle
sur fréquenta, qui
les classerez un blog. Vous III. Son œuvre
: sa corresponda
furent ses amis
phabétique. par ordre al- 11. Les différe
nts nce
12. a. La person lieux de résidence d’où
ne à laquell elle écrivait
b. Le lieu de e
résidence de elle écrivit le plus (son
13. La nature cette person nom, son lien
du ne avec elle)
14. Les autres festival qui se tient chaque
destinataires année dans
15. Le nombr privilégiés de cette ville
e de lettres Mme de Sévign
écrites de sa é
Étape 3 main qui furent
Rédiger l’art publiées
icle sur trait
Rédigez, sur
paragraphes traitement de texte, toutes
ement de text
cohérents. Respec les informations e
Étape 4 tez les rubriqu
Le village Illustrer l’art es données recueillies sous la forme
ci-dessus. de
de Grignan
avec
et la collégia le château Trouvez deux icle
le (Drôme)
. proches, une illustrations pour votre
180 sur votre docum photographie article : un portrai
du
ent à l’endro château de Grignan, par t de Mme de Sévign

Communiquer,
Communiquer,Échanger
Échanger
it le mieux approp exemple. Copiez é ou de ses
rié. Pensez
à faire figurer-les et collez-les
une légende.
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_CHAP8B
IS_176-18
1.indd 180

De la corresp
ondance papier
22/03/11 à l’échange

Écrire,
Écrire,envoyer,
envoyer,diff
diffuser,
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publier
07:44
94635_RB électronique
_CHAP8B
IS_176-18
1.indd 181 181

22/03/11
07:44

Recevoirun
Recevoir uncommentaire,
commentaire,un unmessage,
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comprisavec
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piècesjointes
jointes
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Exploiter lesspécifi
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le type de site Internet les rubriques suivantes
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f. Objet g. Fichier
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sont publiées sur informations Type de site l’expéditeur i.
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elles sont nécessaire pas rédigée en – site gouvernem à votre professeu
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– entreprise à
but non commercial
2. Envoyez en
pièce jointe 5). Accom-
Adopter une sites sur lesquels avez recopié (exercice
(grammaire, orthograph en ligne. .uk
(association…) poème que vous d’un message comportant une
français correct un copié-collé
responsable j’ai à faire un
exposé, je fais des mots que
je ne .org
– site français pagnez cet envoi formule finale, une signature
es du
pas la définition .gouv.fr une

S’engager
S’engagerdans
dansun
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individuel
règles élémentair d. Je ne cherche recopie tels quels. e. Je reformule – site anglais formule d’appel, l’objet.
respecter les trait au réseau
z Connaître àetsa pratique les .com
– organisme ayant N’oubliez-pas d’indiquer
connais pas, je f. Je ne regarde (votre prénom).
droit relatif mes propres mots. mise .net
Internet les mots SMS
et
l’information avec site (date de création ou de à vocation
ent exactement
s? et du ns pour – à l’origine, entreprise , extension 10 Que signifi
1 Le savez-vou ? b. Il y a ami pas les références les informatio ces expressions.
réseau social g. Je recoupe sites commerciale, aujourd’hui
a. Qu’est-ce qu’un ami véritable à jour, auteur…). au moins sur deux MMS ? Traduisez
y a-t-il entre un me connectant ie internationale
ami : quelle différence et un ami sur un réseau
social les vérifier en une encyclopéd mots aux définitions.
réel) de différents et
/ ou en consultant sûre.
à partir du nom 11 Associez les messagerie
ou
dans la vie (ami les paramètres est une source la nature du site 2. Forum. 3. Tchat
? c. À quoi servent est- papier. h. Wikipedia 7 1. Retrouvez Mots : 1. Blog.
(ami virtuel) social ? Pourquoi est publique présent
sur un réseau pour faire instantanée.
confidentialité profil lorsqu’on de domaine. Espace de discussion est invité à écrire
il important de
paramétrer son e, traiter, pouvez-vous utiliser Définitions : a. e
Créer, produir 2. Quels sites fiables web où l’internaut
sur certains sites lisibles par tous à tout moment.
membre d’un réseau
? données
s règles régissant exploiter des un exposé ? des commenta
ires,
avec une ou plusieurs:
vous les principale le portable ? Dis- site wiki ? ligne en direct
2 Maîtrisez- en page un
texte 3. Qu’est- ce qu’un b. Discussion en de bord mis en
ligne
électronique, z Saisir et mettre prévoir sa
Nature du site personne(s). c.
Sorte de journal
photos, des vidéos,
des
Internet, le courrier parmi ces énoncés. n du document,
Nom de domaine radio, y publient des

S’intégreretetcoopérer
S’intégrer coopérerdans
dansun
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projetcollectif
collectif
la compositio sa destination
tinguez le vrai du
faux lui z Organiser de – médias (presse, les internautes
ami en ligne sans présentation
en fonction ) sur leurs goûts et opinions.
la photo d’un numéro- – encarta chaîne de télévision… commentaires
a. Je peux mettre cation des icônes – meteo – site institution
nel votre commen-
avoir demandé. sans son autori- Retrouvez la signifi le blog du collège , sur un livre,
hier quelqu’un 4 – wikipedia (administration 12 Donnez sur de télévision
b. Filmer ou photograppendant son cours, par exemple) tées de 1 à 10. – commentçamarche publique, ministère,
site
taire sur une émission l’actualité qui
sation (un professeur 2 ou sur un fait de Avant de pu-
veut.
1 – pagesperso académique…) un film, un jeu vidéo cinq lignes).
est un délit. de dire ce qu’il de
chacun est libre et – europe1 – site de diffusion vous a frappé (maximum ire, donnez-le à
votre profes-
donner mon adresse
c. Sur Internet, public
aucun risque à 6 7 8 9 – bnf l’information grand blier votre commenta
d. Je ne cours un réseau social. en ligne
téléphone sur
3 4 5 – allocine – encyclopédie seur pour validation
.
mon numéro de connaît l’adresse de la police. – ac-nice – site personnel le compte rendu
auquel je me connecte r d’accès. a. Permet le choix en italique les éléments le site du collège autre activité
e. Chaque site nom de mon fournisseu – doctissimo
13 Faites pour
et le
ou les photos
d’un b. Permet de mettre ue ou d’une
de mon ordinateur – lemonde
librement le texte sélectionnés. sélectionnés.
en gras les éléments é.
d’une sortie pédagogiq Avant de publier ce compte
f. Je peux copier – m6 groupe. .
sur mon blog. c. Permet de mettre le texte sélectionn sur la CNIL. qui a impliqué le votre professeur pour validation
site pour les publier reçois par courrier à
les messages que
je
pas d. Permet de soulignertexte à droite. 8 Faites sur
Internet une recherche rendu, donnez-le
g. J’ouvre tous
même ceux dont
je ne connais le
e. Permet d’aligner le texte. de recherche. Que
électronique, sur un moteur
spams. f. Permet de centrer le texte. 1. Tapez ce sigle
l’expéditeur. et élimine les signifie-t-il ?
antivirus détecte le g. Permet de surligner corps (taille) du texte. ?
h. Un logiciel
sur un blog peut
être vu par tout du e. a été créée la CNIL
h. Permet le choix le texte. Dites ce que cela signifi 2. À quelle date
i. Ce qu’on publie . er mission ?
très longtemps j’en parle i. Permet de justifi le texte en couleur. 3. Quelle est sa
monde, pendant par des SMS anonymes, dispose-t-elle ?
j. Permet de mettre
j. Si je suis harcelé(e) de texte, en effec- 4. De quels pouvoirs
reste allumé pendant
les sur traitement
à des adultes. 5 1. Recopiez poème que vous
k. Au collège,
mon portable mise en page, un « Le lyrisme en
tuant une belle le chapitre 11
cours. la musique. aimez, choisi dans263).

16
r librement de
l. Je peux télécharge poésie » (p. 236
à
en lien avec le
on insérez une image
d’esprit critique
face à l’informati 2. Cherchez et
z Faire preuve thème du poème. à votre
et à son traitement document donnez-le
et
qui précisent la 3. Imprimez votre 393
ez les énoncés validation. Dossier Socle
commun
3 1. Sélectionn professeur pour
à tenir sur Internet.
bonne conduite
réponses.
2. Justifiez vos

392

94412_01-40.indd 16 27/07/11 15:52


E
DE L’INFORMATION
L’INFORMATION ET
ETDE
DELA
LACOMMUNICATION
COMMUNICATION
Dossier
Dossier««De
Delalacorrespondance
correspondancepapier
papierààl’échange
l’échangeélectronique
électronique»»p.p.179
179
Toutesles
Toutes lesactivités
activitésde
derecherche
recherchesur
surInternet
Internet

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denouvelles
nouvellesfantastiques
fantastiquesp.p.83
83––Saisir
Saisirune
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officielle
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textep.p.178
178––Rédiger
Rédigerun
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surtraitement
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181…
Créerun
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recueilde
denouvelles
nouvellesfantastiques
fantastiquesp.p.83
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surtraitement
traitementde
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textep.p.181
181––
Réaliserune
Réaliser uneanthologie
anthologiepoétique
poétiquep.p.263…
263…

Compléter
Compléterune
unebiographie
biographiep.p.40,
40,101,
101,240,
240,242,
242,243,
243,252,
252,253…
253…––Créer
Créerune
uneencyclopédie
encyclopédiede
declasse
classeen
enligne
lignep.p.180
180

Chercher
Chercherun untableau
tableaup.p.47
47etet160
160––Faire
Fairedes
desrecherches
recherchessur
surVénus
Vénusp.p.52,
52,lalalégende
légended’Hercule
d’Herculeenfantenfantp.p.19 2, les
193, lesvoyages
voyages
d’Ulysse
d’Ulysseetetde
deJason
Jasonp.p.264…
264…––Chercher
Chercherdesdesinformations
informationssur
surleletravail
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enfantsp.p.93,
93,lalavie
viedes
desbagnards
bagnardsp.p.125,125,les
les
journées
journéesrévolutionnaires
révolutionnairesde de1832
1832p.p.132,
132,lalaComédie-Française
Comédie-Françaisep.p.217…
217…––CréerCréerune
uneencyclopédie
encyclopédiede declasse
classeenenligne
lignep.p.180
180
––Dossier
Dossier12,
12,««Utiliser
Utiliserun
unmoteur
moteurde derecherches
recherchesmusicales
musicales»…»…

Participer
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unforum
forumdedediscussion
discussionp.p.179
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unblog
blogp.p.179
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Créerune
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encyclopédiede
declasse
classeen
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lignep.p.180
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Dossier««De
Dossier Delalacorrespondance
correspondancepapier
papierààl’échange
l’échangeélectronique
électronique»»
Dossier««De
Dossier Delalacorrespondance
correspondancepapier
papierààl’échange
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électronique»»

LES
LESCOMPÉTENCES
COMPÉTENCESSOCIALES
SOCIALESET
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situationsde
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Compétence1,1,rubrique
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L’INITIATIVE
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180

17 Socle commun

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SOMMAIRE
Programme d’enseignement du français ............................................................................................................... 21
Organisation de l’enseignement de l’histoire des arts ........................................................................................ 31

CHAPITRES ET DOSSIERS

1 La nouvelle réaliste
Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 41
Textes et images ..................................................................................................................................................... 42
Étude de la langue . ................................................................................................................................................ 51

2 dossier Arts & Littérature


La peinture au temps de Maupassant
Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 54
Textes et images ..................................................................................................................................................... 55

3 Les motifs du fantastique


Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 59
Textes et images ..................................................................................................................................................... 60
Histoire des arts ..................................................................................................................................................... 69
Étude de la langue . ................................................................................................................................................ 70

Lire et écrire une nouvelle fanstatique


Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 73
Textes . ..................................................................................................................................................................... 74

4 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 77
Textes et images ..................................................................................................................................................... 78
Étude de la langue . ................................................................................................................................................ 91
Expression orale . .................................................................................................................................................... 93

5 dossier Arts & Littérature


Paris dans les romans du xixe siècle
Objectifs et compétences ...................................................................................................................................... 94
Textes et images ..................................................................................................................................................... 95

18

94412_01-40.indd 18 27/07/11 15:52


6 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean
Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 101
Textes et images .................................................................................................................................................. 102
Histoire des arts .................................................................................................................................................. 112
Étude de la langue . ............................................................................................................................................. 112
Expression orale . ................................................................................................................................................. 115

7 dossier Arts & Littérature


Les écrivains et la presse au xixe siècle
Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 116
Textes et images .................................................................................................................................................. 117

8 Lettres authentiques et lettres fictives


Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 121
Textes et images .................................................................................................................................................. 122
Histoire des arts .................................................................................................................................................. 129
Étude de la langue . ............................................................................................................................................. 130
Expression orale . ................................................................................................................................................. 133

De la correspondance papier à l’échange électronique


Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 134
Textes . .................................................................................................................................................................. 135

9 Jeux de dupes au théâtre


Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 137
Textes et images .................................................................................................................................................. 138
Histoire des arts .................................................................................................................................................. 145
Étude de la langue . ............................................................................................................................................. 146
Expression orale . ................................................................................................................................................. 148

10 Le Cid : l’héroïsme cornélien


Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 149
Textes et images .................................................................................................................................................. 150
Histoire des arts .................................................................................................................................................. 160
Étude de la langue . ............................................................................................................................................. 161

11 Le lyrisme en poésie
Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 165
Textes et images .................................................................................................................................................. 166
Histoire des arts .................................................................................................................................................. 179
Étude de la langue . ............................................................................................................................................. 180
Expression orale . ................................................................................................................................................. 182

19 Sommaire

94412_01-40.indd 19 27/07/11 15:52


12 dossier Arts & Littérature
Poésies en chansons
Objectifs et compétences ................................................................................................................................... 183
Textes et images .................................................................................................................................................. 184

350 exercices
Grammaire ............................................................................................................................................................ 194
Conjugaison et valeur des temps ....................................................................................................................... 217
Orthographe ......................................................................................................................................................... 228
Vocabulaire . ......................................................................................................................................................... 234

Dossier Socle commun


Réviser les bases ................................................................................................................................................. 244
Valider les compétences du socle (tests) . ........................................................................................................ 246

20

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PROGRAMME DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
Les extraits qui suivent sont tirés du Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008.

Préambule – Principes et objectifs


Les programmes de français au collège contribuent à l’acquisition de plusieurs grandes compétences définies
par le socle commun de connaissances et de compétences, notamment dans « la maîtrise de la langue fran-
çaise » et « la culture humaniste », mais aussi dans « la maîtrise des techniques usuelles de l’information et
de la communication », « les compétences sociales et civiques » et « l’autonomie et l’initiative ».
L’organisation des programmes de français vise à la fois à satisfaire les exigences du socle, à établir des
correspondances avec d’autres disciplines et à articuler les différents domaines de l’enseignement du français
que sont l’étude de la langue, la lecture, l’expression écrite et orale. Cette articulation, ou décloisonnement,
permet aux élèves de percevoir clairement ce qui relie la diversité des exercices qu’ils réalisent.
Les apprentissages des élèves au cours des quatre années du collège sont construits à partir des axes
suivants :
– la pratique, la maîtrise et l’analyse de la langue française (grammaire, orthographe, lexique) ;
– un déroulement chronologique, avec des époques privilégiées pour chaque niveau (Sixième : l’Antiquité ;
Cinquième : le Moyen Âge, la Renaissance et le xviie siècle ; Quatrième : les xviiie et xixe siècles ; Troisième : les
xxe et xxie siècles) ; le respect de ce cadre, qui n’est pas exclusif, assure la cohérence entre les enseignements
de français et d’histoire, rendant ainsi possibles des activités et des travaux interdisciplinaires ;
– une initiation à l’étude des genres et des formes littéraires ;
– le regard sur le monde, sur les autres et sur soi à différentes époques, en relation avec l’histoire des arts ;
– la pratique constante, variée et progressive de l’écriture, qui vient couronner le tout.
La liberté pédagogique du professeur, définie dans la loi d’orientation de 2005, s’exerce dans le respect des
principes énoncés ci-dessus. Afin de mieux atteindre les objectifs fixés par les programmes nationaux, le
professeur organise sur l’année la progression de son enseignement et adapte sa démarche aux besoins et à
la diversité des publics scolaires. Il veille à la cohérence du travail qu’il conduit avec ses élèves, afin d’évi-
ter une dispersion des enseignements qui serait contraire à l’efficacité des apprentissages et à l’unité de la
discipline. Il organise, par périodes, et autour d’un ou de plusieurs objectifs, les activités qu’il va conduire.
Il prend soin de s’assurer régulièrement des acquis des élèves et de les évaluer. C’est la condition d’une
authentique formation.

I. L’étude de la langue : grammaire, orthographe, lexique


1. Grammaire
Enseigner la grammaire au collège, c’est conduire les élèves à comprendre les mécanismes de la langue, à
maîtriser la terminologie qui sert à les identifier et à les analyser, afin de les amener à réutiliser ces connais-
sances pour mieux s’exprimer à l’écrit comme à l’oral et mieux comprendre les textes lus. Cet enseignement
prend appui sur les savoirs grammaticaux acquis à l’école primaire, qu’il approfondit et enrichit, rendant ainsi
possible l’apprentissage d’autres notions. L’élève acquiert progressivement le vocabulaire grammatical qui se
rapporte aux notions étudiées et mobilise ses connaissances dans des activités d’écriture.
La leçon de grammaire est fondamentale : elle permet d’acquérir une conscience des faits de langue indispen-
sable aux élèves pour qu’ils puissent s’exprimer de manière appropriée dans la suite de leur vie sociale mais
aussi comprendre et goûter les textes qui constituent les piliers de la culture commune. La connaissance des
mécanismes grammaticaux fait appel à l’esprit d’analyse, à la logique, ainsi qu’à l’intuition ; elle participe par
conséquent pleinement à la structuration de la pensée. Les termes grammaticaux (sujet, verbe, complément,
proposition principale, pronom relatif…) constituent en outre des repères communs dans la conscience de

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la langue. Ils doivent être soigneusement expliqués pour être systématiquement acquis. Les connaissances
grammaticales apprises en français servent aussi à l’apprentissage des autres langues.
Les séances consacrées à l’étude de la langue sont conduites selon une progression méthodique et peuvent
n’être pas étroitement articulées avec les autres composantes de l’enseignement du français. L’attention
portée aux faits de langue a également sa place et son utilité dans le cadre des travaux de lecture et d’écri-
ture, qui fournissent l’occasion, selon leurs perspectives propres, de renforcer la compréhension et la mise
en pratique des connaissances acquises.
Le programme de grammaire répartit les objets d’étude par année, pour harmoniser les apprentissages entre
les classes et éviter les répétitions pour les élèves. La progression est ainsi soigneusement ménagée. Cepen-
dant, certaines notions peuvent être abordées à différents niveaux selon leur degré de complexité. Cela
n’exclut pas les révisions jugées nécessaires par le professeur selon les besoins identifiés chez ses élèves.
Au collège, le programme privilégie l’apprentissage de la grammaire de la phrase.
Quelques-uns des apports majeurs de la linguistique sont introduits à partir de la classe de Quatrième dans
la mesure où ils sont exprimables en termes simples et clairs et où ils désignent des faits de langue dont la
compréhension est primordiale (la cohérence textuelle et l’énonciation). Il va de soi que tous les faits de
langue peuvent être abordés et utilisés pour les activités de lecture et d’écriture sans attendre qu’ils fassent
l’objet d’une étude préconisée par le programme.
Le plan que propose le programme pour chaque année n’est pas destiné à être suivi tel quel : l’ordre est celui
que décide librement le professeur, l’essentiel étant que toutes les notions figurant au programme aient été
enseignées en classe et assimilées par les élèves.
2. Orthographe
Savoir orthographier correctement un texte constitue, socialement et professionnellement, une compétence
essentielle. Le professeur de français accorde donc une attention constante à l’acquisition d’une bonne
maîtrise de l’orthographe par ses élèves. Il s’assure notamment de leur capacité d’orthographier correctement
leur propre texte.
L’acquisition de la compétence orthographique est indissociable des savoirs acquis dans les séances consa-
crées à la grammaire et au lexique. Elle rend nécessaire un apprentissage raisonné et régulier, étroitement
articulé avec ces séances : le professeur veille à la mémorisation des règles essentielles et à leur réinvestis-
sement dans des activités d’écriture variées. L’acquisition de la compétence orthographique dépend aussi de
la capacité de l’élève à réfléchir sur ce qu’il écrit lui-même et sur ce qui est écrit par d’autres : des activités
sont fréquemment organisées à cette fin. En particulier, le professeur conduit l’élève à revenir sur ses erreurs,
à les identifier, à les analyser et à les corriger.
L’élève apprend par ailleurs à consulter et à utiliser régulièrement et méthodiquement le dictionnaire, le
manuel de grammaire, le guide de conjugaison ou encore à se servir, avec discernement et sans y voir un
outil qui le dispenserait de la réflexion, d’un logiciel de correction orthographique adapté.
Les formes d’évaluation de l’orthographe sont multiples et, usant de la liberté pédagogique qui lui est
laissée, le professeur saura trouver les plus pertinentes pour sa classe. Les réécritures constituent une
forme d’évaluation de la compétence orthographique intéressante, qu’il s’agisse pour l’élève de récrire son
propre texte ou celui d’autrui. Parmi tous les types de dictées auxquels le professeur peut avoir recours
(dictée-copie, dictée dialoguée…), la dictée de contrôle est une modalité indispensable d’évaluation de la
compétence orthographique. Soigneusement choisie, elle est propre à concentrer l’attention de l’élève sur ce
qu’il écrit. Le professeur en fait un exercice motivant et stimulant. À cette fin, il précise soigneusement les
critères d’évaluation et établit une progression en fonction des difficultés propres à ses classes.
NB : pour l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des rectifications de l’ortho-
graphe proposées par le rapport du Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie fran-
çaise (Journal officiel de la République française du 6 décembre 1990). Pour l’évaluation, il tient également
compte des tolérances grammaticales et orthographiques de l’arrêté du 28 décembre 1976 (Journal officiel
de la République française du 9 février 1977).

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3. Lexique
Le travail sur le lexique est une préoccupation constante dans le cadre de l’enseignement du français au
collège. La maîtrise de la langue française, c’est-à-dire la capacité à exprimer sa pensée, ses sentiments et
à comprendre autrui, à l’écrit comme à l’oral, suppose une connaissance précise du sens des termes utilisés,
de leur valeur propre en fonction des contextes et du niveau de langue auquel ils appartiennent. D’année en
année, le collège devient l’espace de cet apprentissage et de son approfondissement.
Toutes les activités de l’enseignement du français – écriture, lecture, oral, réflexion sur la langue – y concou-
rent, mais le lexique doit lui-même faire l’objet d’un apprentissage régulier et approfondi, donnant lieu à des
recherches systématiques et à des évaluations. Il convient de développer des activités spécifiques autour du
lexique, afin de favoriser son acquisition et d’envisager les différentes relations, sémantiques ou formelles,
qui le structurent. Les approches de l’analyse du lexique sont diversifiées : familles de mots, morphologie,
étymologie, évolution historique du sens d’un mot, dérivation et composition, champ lexical, champ séman-
tique, homophonie / homonymie, synonymie, antonymie, polysémie, niveau de langue.
Le programme fixe, année après année, les notions et les domaines dont l’élève doit s’approprier le lexique.
La progression définit des contenus par année qui donnent lieu à des travaux spécifiques approfondis, sans
pour autant en exclure l’approche à d’autres moments du cycle. Le professeur s’attache particulièrement, dès
la classe de Quatrième et surtout en Troisième, à élargir progressivement le vocabulaire abstrait, en relation
avec le maniement des idées et la structuration de la pensée, afin de faciliter la transition du collège au
lycée. Il conduit également les élèves à repérer et comprendre, au-delà du sens explicite d’un terme, d’autres
effets de sens.
L’usage des dictionnaires, sous quelque forme que ce soit, en version imprimée ou numérique, est encouragé
par une pratique constante, tant pour aider à la réalisation des activités menées en classe que pour éveiller
la curiosité des élèves et susciter leur goût de l’expression juste. Le dictionnaire constitue un outil de
travail : il assure la correction orthographique et il permet d’explorer l’univers des mots afin de les utiliser
à bon escient.

II. La lecture
1. Fonder une culture humaniste
Au collège, l’élève doit acquérir une culture que l’environnement social et médiatique quotidien ne suffit
pas toujours à construire. L’enseignement du français donne à chacun les éléments maîtrisés d’une culture
nécessaire à la compréhension des œuvres littéraires, cinématographiques, musicales et plastiques. Les
lectures conduites en classe permettent d’initier aux mythes, contes et légendes, aux textes fondateurs et
aux grandes œuvres du patrimoine. Elles sont aussi associées au travail sur le lexique et à la découverte des
formes et des genres littéraires. Elles suscitent la réflexion sur la place de l’individu dans la société et sur les
faits de civilisation, en particulier sur le fait religieux.
Le socle commun de connaissances et de compétences prévoit, au titre de la culture humaniste (pilier 5),
que, tout au long de la scolarité au collège, les élèves soient « préparés à partager une culture européenne
par une connaissance des textes majeurs de l’Antiquité (Iliade et Odyssée, récits de la fondation de Rome,
la Bible) » et que soit ménagée en classe une « première approche du fait religieux en France, en Europe et
dans le monde, en prenant notamment appui sur des textes fondateurs (en particulier des extraits de la Bible
et du Coran) dans un esprit de laïcité respectueux des consciences et des convictions ».
L’enseignement du français fait découvrir et étudier différentes formes de langage : celui de la littérature, de
l’information, de la publicité, de la vie politique et sociale. Dans tous les cas, le professeur cherche à susciter
le goût et le plaisir de lire.
Année après année, selon une progression chronologique qui permet d’établir des relations avec le programme
d’histoire, les élèves sont conduits à lire et à étudier des œuvres littéraires. Ils apprennent d’une part à
les situer dans un contexte historique et culturel, d’autre part à les analyser en fonction des genres et des

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formes auxquels elles appartiennent. Ces démarches conjointes leur permettent de percevoir de manière
vivante les échos que les œuvres entretiennent entre elles à travers le temps. Les relations avec les autres
formes d’art, liées au contexte culturel ou à des thèmes, sont mises en évidence pour construire une culture
structurée et partagée.
La lecture des images, fixes ou animées, contribue également à la fondation d’une culture humaniste. Elle
favorise la compréhension des œuvres littéraires étudiées en privilégiant des prolongements artistiques et
en affinant la perception des contextes historiques et culturels.
2. Lecture analytique, lecture cursive
Pour fonder cette culture humaniste, le professeur de français construit sa progression à partir de la décou-
verte et de l’étude de textes littéraires. Chaque année, les élèves sont invités à lire plusieurs œuvres du
patrimoine, principalement français et francophone, mais aussi européen, méditerranéen ou plus largement
mondial. L’étude d’œuvres intégrales et la lecture d’extraits s’articulent à cette fin. Le professeur doit s’as-
surer de la capacité de ses élèves à lire des œuvres intégrales, en tenant compte du niveau de chacun. Il
développe leurs compétences en lecture et les amène progressivement à être des lecteurs autonomes. Il
cherche à susciter le goût et le plaisir de lire.
Le professeur fait aussi découvrir et étudier des textes documentaires et des textes de presse. Dans la mesure
du possible, il associe le professeur documentaliste à sa démarche.
On distinguera deux approches possibles des textes : la lecture analytique et la lecture cursive.
La lecture analytique se définit comme une lecture attentive et réfléchie, cherchant à éclairer le sens des
textes et à construire chez l’élève des compétences d’analyse et d’interprétation. Elle permet de s’appuyer
sur une approche intuitive, sur les réactions spontanées de la classe, pour aller vers une interprétation
raisonnée. En approfondissant ce qui a pu être acquis au cours de l’enseignement primaire, on développe
l’aptitude des élèves à s’interroger sur les effets produits par les textes, sur leur sens, leur construction et
leur écriture. Les diverses démarches d’analyse critique ainsi qu’un nécessaire vocabulaire technique, qui doit
rester limité, ne constituent pas des objets d’étude en eux-mêmes ; ils sont au service de la compréhension
et de la réflexion sur le sens.
La lecture analytique peut porter soit sur un groupement de textes, soit sur une œuvre intégrale.
L’étude de l’œuvre intégrale s’appuie sur une lecture complète préalablement effectuée par l’élève. En classe,
elle combine la lecture analytique d’extraits avec un parcours transversal, qui peut être organisé à partir
d’une question ou d’un thème donné.
La lecture cursive est une lecture personnelle de l’élève, en dehors du temps scolaire, mais le plus souvent
en rapport avec le travail conduit en classe. Pour cette raison, elle gagne à être recommandée par le profes-
seur qui cherche à développer le goût de lire, en proposant un choix commenté d’œuvres accessibles. La
littérature de jeunesse occupe une place naturelle dans ce choix d’œuvres. Qu’elle revienne sur le passé ou
qu’elle ouvre sur le monde d’aujourd’hui, elle contribue à l’acquisition d’une culture personnelle. Elle permet
d’instaurer un dialogue avec les œuvres patrimoniales et elle facilite parfois l’accès à la lecture des œuvres
classiques. Le professeur choisit des textes de qualité adaptés à ses élèves et à son projet pédagogique.
Cette lecture personnelle de l’élève n’exclut pas le recours à la lecture cursive, en classe, de textes ou docu-
ments destinés à éclairer l’étude qui est en cours.
Ces différentes formes de lecture sont pratiquées avec le souci constant de privilégier l’accès au sens, de
prendre en compte la dimension esthétique et de permettre une compréhension approfondie du monde et de
soi. Elles s’attachent dans tous les cas à développer les compétences de lecture et à susciter le plaisir de lire.
3. La lecture de l’image
L’image, fixe ou mobile, constitue, pour l’enseignement en général et celui du français en particulier, une
ressource précieuse à plus d’un titre : en fournissant à l’élève des représentations du monde présent et passé,
elle contribue efficacement à la constitution de sa culture et de son imaginaire ; elle favorise l’expression des
émotions et du jugement personnel  ; elle peut en outre consolider l’apprentissage de méthodes d’analyse.
Selon les préconisations du socle commun de connaissances et de compétences (pilier 5), « une connaissance

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d’œuvres cinématographiques majeures du patrimoine français, européen et mondial » est encouragée.
Dans une démarche comparable à la lecture des textes, l’image est analysée en tant que langage. Il importe
de faire percevoir aux élèves, confrontés chaque jour à une abondance d’images variées, que celles-ci sont
des représentations porteuses de sens et que souvent leur visée peut être explicitée. Face à l’image, comme
face au texte, les élèves doivent apprendre à s’interroger sur ce qu’ils voient et à observer l’image avant d’en
parler. On pourra alors les amener à passer d’une approche intuitive à une interprétation raisonnée en les
initiant progressivement à quelques notions d’analyse.
De la Sixième à la Troisième, l’approche de l’image est toujours mise en relation avec des pratiques de lecture,
d’écriture ou d’oral. La lecture de l’image a sa place en préparation, accompagnement, prolongement des
textes et domaines abordés durant l’année. Elle permet également un accès à l’histoire des arts.

III. L’expression écrite


La correction et l’enrichissement de l’expression écrite sont au cœur des préoccupations pédagogiques
pour tous ceux qui enseignent le français au collège. C’est par une pratique régulière, continue et variée de
l’écriture que les élèves peuvent acquérir une conscience claire de leur langue, une connaissance précise et
vivante de son fonctionnement, de ses modes de production et de ses effets, ainsi que le goût et le plai-
sir d’écrire. De la même façon, l’étude systématique des faits de langue permet une meilleure maîtrise de
l’expression écrite. Les éléments des programmes par cycle (Sixième  / Cinquième-Quatrième  / Troisième)
précisent les modalités et la progression de ces activités.
L’entraînement à l’écrit porte sur tous les faits de l’écriture, ponctuels ou globaux, qu’il s’agisse d’énoncés
brefs – une phrase – ou de textes complets. Cet entraînement est constant et intervient à différents moments
dans l’organisation de la classe de français.
Toute séance d’analyse de textes littéraires comporte avant la séance, pendant, à la fin ou après, des travaux
d’écriture. Les activités d’écriture sont variées. Le résumé ou la reformulation d’un texte lu ou d’un propos
entendu, l’invention de débuts ou de suites de textes, les insertions, les imitations, les transformations, par
exemple, sont autant de contrepoints stimulants qui permettent une perception plus fine et plus personnelle
des textes.
Certains travaux d’écriture sont le fruit d’une progression, d’un projet collectif ou individuel et supposent un
travail patient, continu et réfléchi, d’améliorations et de corrections, selon les critères suivants : cohérence,
visée, respect des consignes, orthographe, syntaxe, lexique. Cette activité est pratiquée régulièrement tout
au long de la scolarité au collège.
Toutes les formes d’écriture sont encouragées et valorisées par différents modes de diffusion, notamment
ceux qui sont liés aux technologies numériques, dont les apports possibles sont en la matière d’une grande
richesse.
L’évaluation des compétences porte sur des travaux d’écriture de formes variées. Les élèves rédigent un
texte abouti au moins toutes les trois semaines. La longueur des textes à rédiger évolue de la Sixième à la
Troisième ; l’objectif à atteindre en fin d’année scolaire est fixé pour chaque classe.
Les exigences attendues sont la correction de l’expression, la cohérence de la composition, le respect des
consignes, la richesse et la sensibilité de l’invention.

IV. L’expression orale


Tout au long des quatre années de collège, un véritable apprentissage de l’oral se construit en classe de
français. Il se fonde sur la pratique d’échanges, de débats, sur l’expression d’émotions et de réflexions
personnelles. Il passe aussi par la reformulation de la pensée des autres. C’est à ce titre que le travail de
l’oral aide à l’acquisition des compétences définies dans les piliers 6 et 7 du socle commun de connaissances
et de compétences (« les compétences sociales et civiques », « l’autonomie et l’initiative ») et contribue à
faire du collège une école d’ouverture à l’autre et de tolérance.

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Sous la conduite du professeur, les élèves prennent la parole fréquemment, avec mesure et de façon organi-
sée. Le professeur veille à ce qu’ils s’expriment avec clarté et précision, dans un niveau de langue approprié.
Il les encourage régulièrement à expliciter leur pensée et à se soucier d’être compris de leur auditoire. Il crée
des situations propices à un véritable échange entre eux.
L’oral s’enseigne comme l’écrit. Le professeur met donc en place des exercices variés et progressifs qui
permettent aux élèves d’améliorer la qualité de l’expression, de travailler la mise en voix, la gestuelle et
l’occupation de l’espace. C’est dans ce cadre que prennent place en particulier la récitation (en liaison avec
les textes étudiés), la lecture à haute voix, l’exposé, le compte rendu, les échanges organisés.
Ces exercices donnent lieu à une évaluation.

V. L’histoire des arts


Le professeur de français collabore à l’enseignement de l’histoire des arts avec sa compétence propre. Il n’a
pas besoin pour cela d’une formation spécifique. Il suivra ses goûts, se fondera sur sa culture personnelle,
avec le souci constant d’enrichir celle de ses élèves.
L’histoire des arts entretient en effet de nombreuses correspondances avec l’étude des textes. Son ensei-
gnement éclaire et facilite la lecture et la compréhension de certaines œuvres littéraires car il propose des
approches spécifiques en ce qui concerne les fonctions, les formes et les genres de ces œuvres. Au cours de
l’année, certains textes sont donc choisis de préférence à d’autres en raison de leur source artistique, pour
les échos et prolongements artistiques qu’ils éveillent, et enfin pour le pouvoir de création poétique ou
littéraire qu’ils recèlent ou initient.
Afin de favoriser le travail interdisciplinaire, l’organisation de l’enseignement de l’histoire des arts (auquel il
convient de se rapporter) s’articule autour de grands domaines et de thématiques qui constituent des points
de rencontre et de convergence de plusieurs disciplines à la fois.
Les domaines « arts du langage » et « arts du spectacle vivant » sont très fréquemment privilégiés tout au
long de l’apprentissage de l’élève : l’intitulé « arts du langage » est une notion transversale qui fait l’objet
d’une étude approfondie et régulière pour toutes les œuvres littéraires ; d’autre part, la classe de français se
prête particulièrement à l’étude du domaine « arts du spectacle vivant », puisqu’elle favorise la mise en voix
et la mise en gestes de textes à des fins artistiques. Choisir des textes dramatiques permet ainsi d’initier les
élèves à des esthétiques variées, à différentes formes théâtrales et surtout au jeu d’acteur. De plus, l’étude
d’une pièce de théâtre offre à la fois l’occasion de s’intéresser aux conditions de représentation au temps
de sa création et de travailler sur les techniques qui renouvellent l’interprétation de l’œuvre théâtrale. Le
domaine « arts de l’espace » est alors exploré.
L’enseignement de l’histoire des arts est progressif au fil des cycles et des classes. Partant d’exemples simples
et suggestifs pour l’élève, cette initiation va s’enrichissant sans se perdre dans une complexité inutile. La
progression chronologique est souplement reliée aux programmes d’histoire car une large marge d’autonomie
et de liberté pédagogique est laissée au professeur en fonction de la maturité de ses élèves et de ses objec-
tifs. C’est en effet cette liberté qui facilitera le travail en équipe au sein de l’établissement et la réalisation
d’un projet commun qui fasse sens pour l’élève.
À l’issue de la classe de Troisième, l’élève doit être capable de situer une œuvre littéraire dans un contexte
historique et culturel, enracinant ainsi la littérature dans son environnement esthétique. Il est apte à
percevoir les échos et les correspondances que des œuvres entretiennent entre elles à une époque donnée. Il
peut également élaborer des corrélations, tisser autour d’une œuvre, d’un auteur, d’un thème ou d’un genre
littéraire, un réseau de connaissances spécifiques à une époque et définir des caractéristiques communes à
travers les temps, concernant une thématique ou un domaine artistique particulier.
En outre, la fréquentation régulière d’œuvres artistiques permet à l’élève d’exprimer des émotions et
d’émettre un jugement personnel. Il prend l’habitude de dire ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il ressent
avant de passer à l’analyse et à l’interprétation. Il acquiert un vocabulaire technique simple mais approprié
aux domaines et aux thématiques artistiques. Il adopte ainsi une démarche de plus en plus autonome, appro-
fondissant sa connaissance du monde et de soi.

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Prenant en compte la dimension esthétique d’une œuvre littéraire, l’élève développe son goût pour la
musicalité et la puissance émotionnelle de la langue et, par la lecture d’œuvres littéraires, il enrichit sa
connaissance de l’histoire des arts.

VI. Les technologies de l’information et de la communication


(TIC)
L’enseignement du français au collège prend sa part dans l’apprentissage des TIC : il se saisit de ces outils
dans ce qu’ils ont de plus pertinent pour son propre contenu disciplinaire.
Le professeur a recours au traitement de texte, lequel permet une visualisation particulière du texte, modi-
fiant le rapport de l’élève à celui-ci, pour son élaboration, sa construction, sa présentation et sa diffusion.
Une initiation aux ressources documentaires sur supports informatiques, audiovisuels et multimédias est
recommandée : l’élève apprend à se repérer dans cette immense bibliothèque mondiale, à trier et hiérarchiser
des informations, à adopter une attitude critique et responsable vis-à-vis d’elles et à adapter sa lecture au
support retenu.

CYCLE CENTRAL – CLASSE DE QUATRIÈME


Les objectifs et les principes de mise en œuvre des programmes sont développés dans le préambule auquel
les professeurs doivent se reporter pour organiser l’enseignement dans le cadre des domaines suivants.
L’étude de la langue, indispensable en elle-même, se met au service de la pratique constante de la lecture et
de l’expression écrite et orale.

I. L’étude de la langue
1. Grammaire
L’analyse de la phrase :
– les propositions subordonnées circonstancielles de temps (antériorité, simultanéité, postériorité) ;
– les propositions subordonnées circonstancielles de cause, de conséquence, de but ;
– les propositions subordonnées circonstancielles de comparaison ;
– le discours rapporté : le discours indirect (initiation).
Les classes de mots :
– les déterminants indéfinis et les pronoms indéfinis : quantifiants (quantité nulle, égale à un, pluralité) ;
non quantifiants ;
– les mots exclamatifs, les interjections, les onomatopées ;
– les adverbes (repérage du suffixe -ment ; les adverbes modifiant le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre
adverbe, de toute la phrase).
Les fonctions :
– l’apposition (sa proximité avec l’attribut, son détachement).
La grammaire du verbe :
– les verbes transitifs (direct, indirect) et intransitifs, les verbes attributifs ;
– la forme pronominale (les verbes essentiellement pronominaux ; les verbes mis à la forme pronominale de
sens réfléchi, réciproque, passif) ;
– la forme impersonnelle (les verbes essentiellement impersonnels, les verbes mis à la forme impersonnelle) ;
– analyse complète du verbe (infinitif, groupe, temps, mode, personne, voix, forme) ;
– le subjonctif dans les propositions indépendante ou principale (valeur de souhait ou de prière, et rempla-
cement de l’impératif à certaines personnes) ;

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– le subjonctif dans les propositions subordonnées conjonctives introduites par que (après un verbe de
souhait, de volonté ou de sentiment).
Initiation à la grammaire du texte :
– les connecteurs spatiaux (dans la description) ;
– les connecteurs temporels (dans le récit) ;
– les connecteurs argumentatifs.
Initiation à la grammaire de l’énonciation :
– la définition et les composantes de la situation d’énonciation (qui parle à qui, quand et où ? Le repérage par
rapport au moi-ici-maintenant) ;
– le fonctionnement des pronoms personnels par rapport à la situation d’énonciation (première et deuxième
personnes engagées dans la situation d’énonciation, troisième personne absente de la situation d’énonciation).
2. Orthographe
Orthographe grammaticale :
– les accords complexes sujet-verbe ;
– les verbes du troisième groupe présentant des particularités orthographiques (verbes en -dre / -tre…) ;
– la morphologie de quelques verbes très usités : pouvoir / devoir / valoir / paraître…
– les déterminants numéraux ;
– le pluriel des noms composés ;
– nul, tel, tel quel, quel.
Orthographe lexicale :
– les familles régulières de mots ;
– les séries préfixales : bi(s)-, dé(s)-, sous-, trans-, con-…
– les séries suffixales : finales en -oir / -oire ; -ette / -ète ; -otte / -ote…
– les séries suffixales : l’adverbe en -ment.
Quelques homonymes et homophones :
– distingués par l’accent : des / dès, sur / sûr…
– autres : l’ai / les ; on / on n’ ; quant / quand / qu’en ; plus tôt / plutôt ; près / prêt…
3. Lexique
L’étude du lexique vise à enrichir le vocabulaire des élèves de façon structurée à partir de réseaux de mots.
Ces réseaux se rapportent à des domaines lexicaux définis pour chaque niveau. Ils se construisent à l’aide de
notions lexicales dont la progression se poursuit au cours des quatre années de collège.
Domaines lexicaux :
– vocabulaire des sentiments ;
– vocabulaire du jugement ;
– vocabulaire des genres et registres littéraires (le lyrisme, le fantastique ; versification et formes poétiques) ;
– vocabulaire abstrait (initiation).
Notions lexicales :
– figures de style : antithèse, procédés de l’ironie, hyperbole (en lien avec l’étude grammaticale de l’emphase).
Ces notions sont utilisées en complément de celles étudiées les années précédentes.
Pour mettre ce travail en cohérence avec les activités de lecture et d’écriture, le professeur construit des
réseaux de mots à partir d’entrées lexicales choisies en relation avec les œuvres étudiées. Il peut, par
exemple, privilégier les pistes suivantes :
– misère et bonheur ;
– la critique sociale ;
– la peur et l’étrange ;
– l’expression du moi.

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II. La lecture
La progression pédagogique du professeur s’attache à traiter toutes les entrées du programme de lecture,
certaines pouvant faire l’objet de plusieurs lectures d’œuvres. Les œuvres qu’elle retient sont étudiées en
œuvre intégrale ou par groupements de textes en classe  ; elles peuvent aussi faire l’objet d’une lecture
cursive en dehors du temps scolaire.
Un projet d’organisation raisonnable au regard des objectifs poursuivis par ces programmes comprendra la
lecture d’au moins trois œuvres intégrales et trois groupements de textes étudiés en classe, et trois œuvres
lues en lecture cursive en dehors du temps scolaire.
Le programme rassemble des propositions parmi lesquelles le professeur est libre de faire des choix à l’inté-
rieur des rubriques, selon le niveau de sa classe et son projet d’enseignement.
1. La lettre
Le professeur fait lire, sous forme d’un groupement de textes, des lettres, par exemple des auteurs suivants :
Madame de Sévigné, Voltaire, Denis Diderot, George Sand.
2. Le récit au xixe siècle
Le professeur fait lire au moins deux œuvres choisies dans les deux entrées suivantes :
– une nouvelle réaliste et / ou une nouvelle fantastique, intégralement ;
– un roman, intégralement ou par extraits.
Les œuvres sont choisies parmi celles d’auteurs français ou étrangers  : Honoré de Balzac, Victor Hugo,
Alexandre Dumas, Prosper Mérimée, George Sand, Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant,
Émile Zola ; E. T. A. Hoffmann, Alexandre Pouchkine, Edgar Allan Poe, Nicolas Gogol, Charlotte ou Emily
Brontë, Ivan Tourgueniev.
3. Poésie : le lyrisme
Le professeur fait lire des poèmes d’époques variées empruntés par exemple aux auteurs suivants :
– Moyen Âge : Rutebeuf, François Villon ;
– xvie siècle : Louise Labé, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard ;
– xixe siècle : Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de
Musset, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Jules Laforgue ;
– xxe et xxie siècles : Charles Péguy, Anna de Noailles, Guillaume Apollinaire, Marie Noël, Jules Supervielle,
Paul Eluard, Louis Aragon, Georges Schéhadé, François Cheng.
4. Théâtre : faire rire, émouvoir, faire pleurer
Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits, au moins une pièce d’un des auteurs suivants :
– Molière : par exemple Les Précieuses ridicules, George Dandin, L’Avare ;
– Pierre Corneille : Le Cid ;
– Alfred de Musset : par exemple Les Caprices de Marianne, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour ;
– Victor Hugo : une pièce du Théâtre en liberté ;
– Edmond Rostand : Cyrano de Bergerac ;
– Jean Anouilh : une pièce « rose » ou une pièce « grinçante ».
5. Étude de l’image
En classe de Quatrième, l’étude de l’image privilégie les fonctions explicative et informative. Les rapports
entre texte et image sont approfondis autour de la notion d’ancrage.
L’étude peut porter sur le thème de la critique sociale, qui est approfondi en Troisième, à travers la caricature,
le dessin d’humour ou le dessin de presse. L’image peut aussi contribuer à la compréhension des caractéris-
tiques du romantisme : on songe notamment à des tableaux tels que Le Voyageur au-dessus de la mer des
nuages de Caspar David Friedrich ou à des scènes de tempête par exemple chez Vernet.

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III. L’expression écrite
1. Objectifs
L’objectif à atteindre pour la classe de Quatrième est la rédaction d’un texte correct et cohérent de deux
pages (40 lignes environ). Il est souhaitable que les élèves rédigent un devoir complet et abouti au moins
toutes les trois semaines.
Les écrits attendus gagnent en complexité parallèlement à l’approfondissement de la connaissance des
genres et formes littéraires. L’élève recourt à des techniques et procédés étudiés dans les textes.
Le professeur initie l’élève à la rédaction du résumé d’un récit ou d’une scène de théâtre, ainsi qu’à la rédac-
tion de paragraphes argumentés.
2. Modalités de mise en œuvre
Comme dans les classes précédentes, le professeur veille à favoriser l’inventivité des élèves et le goût d’écrire
en variant les exercices. L’apprentissage du vocabulaire des sentiments enrichit les textes écrits par les
élèves. L’initiation au vocabulaire de l’abstraction, du jugement et du raisonnement leur donne les éléments
nécessaires à la rédaction de réponses argumentées et à l’expression justifiée de leur point de vue.
Le professeur est attentif, plus encore que dans les classes précédentes, à la précision du lexique et à la
correction de l’expression, en systématisant l’usage du brouillon.
L’élève utilise autant qu’il est nécessaire des dictionnaires variés et des ouvrages encyclopédiques.
3. Travaux d’écriture
– récits à contraintes narratives particulières : changement de points de vue, variations chronologiques ;
– fragments d’une nouvelle réaliste ou fantastique ;
– récits brefs illustrant un trait de caractère d’un héros ;
– textes poétiques variés, favorisant l’expression de soi ;
– scènes de théâtre : l’attention est portée en particulier sur l’enchaînement et la progression du dialogue ;
– réponses argumentées à des questions de lecture analytique et expression justifiée d’un point de vue ;
– prolongement narratif en relation avec les œuvres étudiées dans le cadre de l’histoire des arts.
Une écriture longue peut être envisagée de façon individuelle ou collective, notamment la rédaction d’une
nouvelle réaliste ou fantastique.

IV. L’expression orale


En Quatrième, l’apprentissage de l’oral poursuit les objectifs définis pour les classes antérieures.
La pratique du dialogue entre les élèves est enrichie et approfondie : dialogue explicatif ou argumentatif,
dans lequel chacun présente son point de vue, accepte et comprend celui d’autrui et le prend en compte. On
passe progressivement de situations à deux interlocuteurs à des situations plus complexes (interlocuteurs
nombreux, échanges avec un groupe).
Les élèves pratiquent régulièrement la lecture à haute voix et la récitation en prenant en compte la néces-
saire mise en valeur du texte.

V. L’histoire des arts


Dans une perspective plus largement européenne, les thématiques «  Arts, espace et temps  » et «  Arts,
ruptures, continuités et renaissances » constituent celles qui permettent le mieux d’aborder des mouvements
artistiques et culturels des xviiie et xixe siècles. Le retour à l’antique contraste avec les mouvements nouveaux
et l’entrée dans l’âge de la modernité (romantisme, réalisme, impressionnisme). Le domaine « Arts du spec-
tacle vivant » invite, quant à lui, à mettre l’accent sur les représentations de la société ou l’expression du
moi.

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ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT
DE L’HISTOIRE DES ARTS
Les extraits qui suivent sont tirés du Bulletin officiel n° 32 du 28 août 2008.

Préambule

L’enseignement de l’histoire des arts est un enseignement de culture artistique partagée.


Il concerne tous les élèves. Il est porté par tous les enseignants. Il convoque tous les arts.
Son objectif est de donner à chacun une conscience commune : celle d’appartenir à l’histoire des
cultures et des civilisations, à l’histoire du monde.
Cette histoire du monde s’inscrit dans des traces indiscutables : les œuvres d’art de l’humanité.
L’enseignement de l’histoire des arts est là pour en donner les clés, en révéler le sens, la beauté,
la diversité et l’universalité.

La formation artistique et culturelle des jeunes à l’école s’inscrit aujourd’hui dans un contexte marqué par
la diversité des formes d’art, des démarches pédagogiques et des publics. Cette formation artistique fondée
sur l’exercice d’une pratique effective, éclairée par la rencontre avec des œuvres, et associée à des appren-
tissages techniques, s’enrichit désormais d’une nouvelle dimension avec l’introduction d’un enseignement
continu, progressif et cohérent de l’histoire des arts, tout au long de la scolarité de l’élève.
Définition du champ
Lieu de rencontre avec les œuvres et les créateurs, l’histoire des arts couvre la période qui va de la préhis-
toire aux temps actuels, en abordant des aires géographiques et culturelles variées (régionales, nationales,
européennes, mondiales). Elle concerne au moins six grands domaines artistiques : les arts de l’espace, les
arts du langage, les arts du quotidien, les arts du son, les arts du spectacle vivant, les arts du visuel.
L’histoire des arts intègre l’histoire de l’art par le biais des arts de l’espace, des arts du visuel et des arts du
quotidien. Elle lui ménage ainsi une place importante dans un ensemble plus vaste, croisant les domaines,
les genres et les frontières, qui répond à l’évolution des arts contemporains.
L’enseignement de l’histoire des arts se fonde sur la reconnaissance de la multiplicité des sources, des
influences et des approches ; il associe l’analyse du sens à celle des formes, des techniques, des usages.
L’histoire des arts et l’institution scolaire
Aux trois niveaux du cursus scolaire, école primaire, collège, lycée, l’histoire des arts instaure des situations
pédagogiques pluridisciplinaires et partenariales. Son enseignement implique la constitution d’équipes de
professeurs réunis pour une rencontre, sensible et réfléchie, avec des œuvres d’art de tout pays et de toute
époque. Il est aussi l’occasion de renforcer, autour d’un projet national conjoint, le partenariat entre les
milieux éducatifs et les milieux artistiques et culturels. À travers lui, l’institution scolaire reconnaît l’impor-
tance de l’art dans l’histoire des pays, des cultures et des civilisations.
L’histoire des arts et les disciplines scolaires
Aux trois niveaux du cursus scolaire, école primaire, collège, lycée, l’histoire des arts instaure des situations
pédagogiques nouvelles, favorisant les liens entre la connaissance et la sensibilité ainsi que le dialogue
entre les disciplines.
Sans renoncer à leur spécificité, le français, l’histoire-géographie-éducation civique, les langues vivantes et
anciennes, la philosophie mais aussi les disciplines scientifiques, économiques, sociales et techniques et
l’éducation physique et sportive, s’enrichissent de la découverte et de l’analyse des œuvres d’art, des mouve-
ments, des styles et des créateurs.

31 Programme d’histoire des arts

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Par ailleurs, les enseignements artistiques (arts appliqués, arts plastiques, cinéma et audiovisuel, danse,
musique, théâtre et arts du cirque) renforcent leurs relations avec les autres disciplines des « humanités »,
français, histoire-géographie-éducation civique, langues vivantes et anciennes, philosophie, et avec les
disciplines scientifiques, économiques, sociales et techniques et l’éducation physique et sportive.
Enfin, l’histoire des arts entre en dialogue avec d’autres champs de savoir tels que la culture scientifique et
technique, l’histoire des idées, des sociétés, des cultures ou le fait religieux.
L’histoire des arts, les professeurs et les élèves
Aux trois niveaux du cursus scolaire, école primaire, collège, lycée, l’histoire des arts instaure des situations
pédagogiques transdisciplinaires.
Elle favorise chez les professeurs d’autres façons d’enseigner, notamment le travail en équipe, elle leur
permet de croiser savoirs et savoir-faire, d’acquérir des compétences nouvelles et d’aborder des territoires
jusque-là peu explorés.
Elle permet aux élèves de mettre en cohérence des savoirs pour mieux cerner la beauté et le sens des œuvres
abordées et le lien avec la société qui les porte.
Elle les invite à découvrir et apprécier la diversité des domaines artistiques, des cultures, des civilisations
et des religions, à constater la pluralité des goûts et des esthétiques et à s’ouvrir à l’altérité et la tolérance.
Elle est l’occasion, pour tous, de goûter le plaisir et le bonheur que procure la rencontre avec l’art.

I. Dispositions générales
Définitions
L’enseignement de l’histoire des arts est obligatoire pour tous les élèves de l’école primaire, du collège et
du lycée (voies générale, technologique et professionnelle). C’est un enseignement fondé sur une approche
pluridisciplinaire et transversale des œuvres d’art.
L’enseignement de l’histoire des arts implique la conjonction de plusieurs champs de connaissances. Il s’ap-
puie sur trois piliers : les « périodes historiques », les six grands « domaines artistiques » et la « liste de
référence » pour l’école primaire ou les « listes de thématiques » pour le collège et le lycée.
• Les périodes historiques
L’enseignement de l’histoire des arts couvre la période qui va de la préhistoire aux temps actuels sur des aires
géographiques et culturelles variées. Il suit le découpage des programmes d’histoire. Ce cadre chronologique
n’implique pas l’enfermement dans une période étroite. Un style peut réapparaître, bien longtemps après
son émergence, y compris aujourd’hui, le néoclassicisme ou le néogothique, par exemple. Ceci implique une
souplesse que chaque professeur peut utiliser pour faire comprendre aux élèves les liens qui éclairent l’his-
toire des arts, en dehors d’un strict découpage chronologique.
• Les six grands domaines artistiques
Définis comme « points de rencontres » des différentes formes d’art, ces domaines dépassent les divisions
disciplinaires et les classifications courantes. Non exclusifs les uns des autres, ils offrent de multiples possi-
bilités de croisements, de recoupements et de métissages. Leur contenu s’enrichit progressivement de l’école
primaire au lycée par l’ouverture à des champs de plus en plus nombreux. Ils sont énoncés ci-après dans
l’ordre alphabétique :
– les « arts de l’espace » : architecture, urbanisme, arts des jardins, paysage aménagé, etc. ;
– les « arts du langage » : littérature écrite et orale (roman, nouvelle, fable, légende, conte, mythe, poésie,
théâtre, essai, etc.) ; inscriptions épigraphiques, calligraphies, typographies, etc. ;
– les « arts du quotidien » : arts appliqués, design, métiers d’art ; arts populaires, etc. ;
– les « arts du son » : musique vocale, musique instrumentale, musique de film et bruitage, technologies de
création et de diffusion musicales, etc. ;
– les « arts du spectacle vivant » : théâtre, musique, danse, mime, arts du cirque, arts de la rue, marion-
nettes, arts équestres, feux d’artifice, jeux d’eau, etc. ;

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– les « arts du visuel » :
– arts plastiques (architecture, peinture, sculpture, dessin et arts graphiques, photographie, etc.) ; illus-
tration, bande dessinée ;
– cinéma, audiovisuel, vidéo, montages photographiques, dessins animés, et autres images ;
– arts numériques. Pocket films. Jeux vidéo, etc.
Ces domaines artistiques sont explorés dans leurs manifestations patrimoniales et contemporaines, popu-
laires et savantes, nationales et internationales, occidentales et non occidentales. Sur le plan technique, ils
sont abordés dans leurs productions artisanales et industrielles, traditionnelles et innovantes.
• La liste de référence ou les listes de thématiques
Dans le premier degré, les œuvres étudiées sont choisies par les professeurs à partir de la « liste de réfé-
rence » du programme de l’école primaire.
Dans le second degré, la « liste de référence » est remplacée par des « listes de thématiques » conçues pour
assurer cohérence et sens à l’enseignement de l’histoire des arts. Quelques pistes d’étude et repères sont
proposés aux professeurs, à titre indicatif.
Les professeurs puisent librement dans ces listes qu’ils complètent éventuellement. Le choix des œuvres est
laissé à leur appréciation.
I. Objectifs
L’enseignement de l’histoire des arts a pour objectifs :
– d’offrir à tous les élèves, de tous âges, des situations de rencontres, sensibles et réfléchies, avec des
œuvres relevant de différents domaines artistiques, de différentes époques et civilisations ;
– de les amener à se construire une culture personnelle à valeur universelle fondée sur des œuvres de référence ;
– de leur permettre d’accéder progressivement au rang d’« amateurs éclairés », maniant de façon pertinente
un premier vocabulaire sensible et technique, maîtrisant des repères essentiels dans le temps et l’espace et
appréciant le plaisir que procure la rencontre avec l’art ;
– de les aider à franchir spontanément les portes d’un musée, d’une galerie, d’une salle de concert, d’un
cinéma d’art et d’essai, d’un théâtre, d’un opéra, et de tout autre lieu de conservation, de création et de
diffusion du patrimoine artistique ;
– de donner des éléments d’information sur les métiers liés aux domaines des arts et de la culture.
II. Organisation
• Étude des œuvres
L’enseignement de l’histoire des arts est fondé sur l’étude des œuvres. Cette étude peut être effectuée à
partir d’une œuvre unique ou d’un ensemble d’œuvres défini par des critères communs (lieu, genre, auteur,
mouvement, etc). Les œuvres sont analysées à partir de quatre critères au moins : formes, techniques,
significations, usages. Ces critères peuvent être abordés selon plusieurs plans d’analyse, notamment :
– formes : catégories, types, genres, styles artistiques ; constituants, structure, composition, etc. ;
– techniques : matériaux, matériels, outils, supports, instruments ; méthodes et techniques corporelles,
gestuelles, instrumentales, etc. ;
– significations : message (émis, reçu, interprété) ; sens (usuel, général, particulier ; variations dans le temps
et l’espace) ; code, signe (signifiant / signifié) ; réception, interprétation, décodage, décryptage, etc. ;
– usages : fonction, emploi ; catégories de destinataires et d’utilisateurs ; destination, utilisation, transfor-
mation, rejets, détournements, etc.
• Mise en œuvre
Chaque année, l’enseignement de l’histoire des arts est organisé :
– à l’école primaire, par l’équipe pédagogique ;
– au collège et au lycée sur proposition du conseil pédagogique.
À chaque niveau, les professeurs s’appuient sur les trois piliers de l’enseignement de l’histoire des arts
(périodes historiques, domaines artistiques, liste de référence ou listes de thématiques). Séparément ou en

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équipe, ils abordent une ou plusieurs œuvres en utilisant les savoirs et les savoir-faire propres à leurs disci-
plines. Ils situent ces œuvres dans leur contexte (historique, culturel, scientifique, etc.). Ils les interrogent
sous plusieurs angles, opèrent tous les prolongements pertinents et ouvrent au dialogue interdisciplinaire.
L’enseignement de l’histoire des arts implique, avec l’aide des partenaires concernés, la fréquentation des
lieux de création, de conservation et de diffusion de l’art et de la culture, relevant notamment du patrimoine
de proximité. À cette occasion, les élèves s’engagent dans des projets artistiques et culturels, si possible
conçus en partenariat. Ces projets sont mis en œuvre sous des formes diverses : expositions, spectacles ou
toutes autres manifestations mettant en pratique les savoirs acquis.
• Interdisciplinarité
L’enseignement de l’histoire des arts est d’abord mis en œuvre dans le cadre des disciplines des « humani-
tés  » (enseignements artistiques, français, histoire-géographie-éducation civique, langues et cultures de
l’Antiquité, langues vivantes, philosophie). Il peut également s’inscrire dans le cadre des enseignements
scientifiques et techniques comme de l’éducation physique et sportive.
Il fait l’objet d’un volet spécifique dans les programmes des différents champs disciplinaires enseignés aux
trois niveaux scolaires (école primaire, collège, lycée).
• Prolongements possibles
L’enseignement de l’histoire des arts peut s’articuler avec des dispositifs complémentaires aux enseignements
qui permettraient d’approfondir certaines thématiques abordées :
– ateliers artistiques, classes à projet artistique et culturel (PAC), dispositifs écoles, collèges, lycéens au
cinéma, classes patrimoine, projet pluridisciplinaire à caractère professionnel (PPCP), travaux personnels
encadrés (TPE), etc. ;
– volet artistique et culturel de l’accompagnement éducatif ;
– résidences d’artistes, galeries d’établissement, etc.
À tous les niveaux de la scolarité, l’enseignement de l’histoire des arts s’insère dans le volet artistique et
culturel du projet d’école et d’établissement.
• Partenariat
L’enseignement de l’histoire des arts est l’occasion de nouer un partenariat avec :
✶ les institutions artistiques et culturelles de l’État :
– les établissements de formation (universités et établissements d’enseignement supérieur dépendants du
ministère en charge de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de l’Éducation nationale : écoles d’architec-
ture ; écoles d’art ; écoles d’arts appliqués, design, métiers d’art ; écoles de cinéma et audiovisuel ; écoles
et conservatoires de musique, d’art dramatique, de danse, etc.) ;
– les établissements publics à vocation artistique et culturelle dépendant du ministère en charge de la
Culture, de l’Enseignement supérieur et de l’Éducation nationale et, le cas échéant, d’autres ministères
(Défense, Agriculture, Équipement) : musées, bibliothèques, lieux d’exposition et de spectacles, archives,
médiathèques, cinémathèques, etc.) ;
✶ les ensembles patrimoniaux, lieux de mémoire, chantiers de fouilles archéologiques, villes d’Art et d’His-
toire et, d’une façon générale, l’ensemble des bâtiments civils, religieux, militaires et des ouvrages d’art,
présentant un intérêt pour l’histoire des arts ;
✶ les collectivités territoriales et les dispositifs artistiques et culturels qu’elles financent ;
✶ l’ensemble des structures artistiques et culturelles dont l’État exerce ou partage la tutelle avec les collec-
tivités territoriales. Ces structures, dès lors qu’elles bénéficient de subventions d’État, ont désormais l’obli-
gation de développer une action éducative ;
✶ les associations et les acteurs qualifiés et habilités des domaines artistiques et culturels.
Les directions régionales des affaires culturelles, services déconcentrés de l’État, sont les interlocuteurs
naturels des autorités de l’Éducation nationale, pour mettre en œuvre ces partenariats à tous les niveaux
du territoire.

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III. Acquis attendus
Au cours de la scolarité, l’enseignement de l’histoire des arts permet à l’élève d’acquérir des connaissances,
des capacités et des attitudes.
• Des connaissances sur :
– un certain nombre d’œuvres, patrimoniales ou contemporaines ;
– des méthodes d’analyse des œuvres d’art (outils et techniques de production  ; vocabulaire spécifique,
etc.) ;
– des mouvements artistiques, des styles, des auteurs, des lieux, des dispositifs de création, réception,
diffusion (musées, théâtres, salles de concert, de cinéma, etc.) ;
– des repères historiques, artistiques, littéraires, scientifiques ponctuant l’histoire des civilisations ;
– des métiers relevant des secteurs artistiques et culturels.
• Des capacités à :
– observer, écouter les œuvres d’art ;
– identifier leurs caractéristiques fondamentales ;
– les situer dans le temps et dans l’espace pour mieux comprendre leur environnement économique, social,
technique et culturel ;
– fréquenter, seul ou accompagné, musées, galeries d’art, théâtres, salles de concert, cinéma d’art et d’essai,
etc. ;
– participer à des débats portant sur les arts et la culture.
• Des attitudes impliquant :
– sensibilité et créativité artistiques ;
– curiosité et ouverture d’esprit ;
– concentration et motivation ;
– esprit critique.
Ainsi, à l’école primaire, au collège mais aussi au lycée, l’enseignement de l’histoire des arts contribue à
l’acquisition d’une «  culture humaniste  ». Il participe aussi à l’acquisition de compétences transversales
telles que la « maîtrise de la langue française », les « compétences sociales et civiques », l’« autonomie et
initiative ».
IV. Suivi, évaluation et validation
• Suivi
À chacun des trois niveaux (école, collège, lycée), l’élève garde mémoire de son parcours dans un « cahier
personnel d’histoire des arts ». À cette occasion, il met en œuvre ses compétences dans le domaine des TICE,
utilise diverses technologies numériques et consulte les nombreux sites consacrés aux arts. Illustré, annoté
et commenté par lui, ce cahier personnel est visé par le (ou les) professeur(s) ayant assuré l’enseignement
de l’histoire des arts. Il permet le dialogue entre l’élève et les enseignants et les différents enseignants
eux-mêmes. Pour l’élève, il matérialise de façon claire, continue et personnelle le parcours suivi en histoire
des arts tout au long de la scolarité.
• Évaluation
Comme tous les autres enseignements, celui de l’histoire des arts fait l’objet d’une évaluation spécifique et
concertée à chaque niveau scolaire, utilisant les supports d’évaluation en usage (bulletin et livret scolaire).
• Validation
Il fait l’objet d’une validation au niveau du primaire et du collège aux paliers définis dans le Livret de
compétences et de connaissances. L’enseignement de l’histoire des arts fait l’objet d’une épreuve obligatoire
au diplôme national du brevet, visant à sanctionner les connaissances et les compétences acquises dans le
domaine de l’histoire des arts.

35 Programme d’histoire des arts

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III. La scolarité obligatoire. Le collège
I. Objectifs
Progressif, cohérent et toujours connecté aux autres disciplines, l’enseignement de l’histoire des arts vise à :
– développer la curiosité et à favoriser la créativité de l’élève, notamment en lien avec une pratique artis-
tique, sensible et réfléchie ;
– aiguiser ses capacités d’analyse de l’œuvre d’art ;
– l’aider à se construire une culture personnelle fondée sur la découverte et l’analyse d’œuvres significatives ;
– lui faire prendre conscience des parcours de formation et des métiers liés aux différents domaines artis-
tiques et culturels.
II. Organisation
L’enseignement de l’histoire des arts au collège s’inscrit dans la continuité de l’enseignement assuré à l’école
primaire, dont il suit et approfondit les principes.
Toutes les disciplines scolaires contribuent à l’enseignement de l’histoire des arts, en cohérence avec les
volets « histoire des arts » de leur programme disciplinaire. Assuré en premier lieu par les disciplines consti-
tutives de la culture humaniste, l’enseignement de l’histoire des arts représente un quart du programme
d’histoire et la moitié des programmes d’éducation musicale et d’arts plastiques. Il est également mis en
œuvre dans le cadre des enseignements scientifiques et techniques et de l’éducation physique et sportive.
Chaque professeur s’attache à l’histoire et à l’analyse d’un domaine artistique privilégié mais ne s’interdit
pas d’explorer les autres domaines.
Les trois piliers de l’enseignement de l’histoire des arts au collège sont définis comme suit :
• Les périodes historiques
– Classe de 6e : de l’Antiquité au ixe s.
– Classe de 5e : du ixe s. à la fin du xviie s.
– Classe de 4e : xviiie s. et xixe s.
– Classe de 3e : le xxe s. et notre époque.
• Les six grands domaines artistiques
Leurs contenus sont plus étendus qu’à l’école primaire.
– Les « arts de l’espace » : architecture, urbanisme, arts des jardins.
– Les « arts du langage » : littérature écrite et orale (roman, nouvelle, fable, légende, conte, mythe, poésie,
théâtre, etc.).
– Les « arts du quotidien » : arts appliqués, design, objets d’art, arts populaires.
– Les « arts du son » : musique vocale, musique instrumentale, technologies de création et de diffusion
musicales.
– Les « arts du spectacle vivant » : théâtre, musique, danse, mime, arts du cirque, arts de la rue.
– Les « arts du visuel » :
– arts plastiques : architecture, peinture, sculpture, dessin, photographie, bande dessinée, etc. ;
– cinéma, audiovisuel, vidéo et autres images.
• La liste des thématiques
Les thématiques sont librement choisies par les professeurs dans la liste suivante qu’ils peuvent éventuel-
lement compléter :
– « arts, créations, cultures »
– « arts, espace, temps »
– « arts, États et pouvoir »
– « arts, mythes et religions »
– « arts, techniques, expressions »
– « arts, ruptures, continuités »

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Situées au croisement des regards disciplinaires, ces thématiques permettent d’aborder les œuvres sous
des perspectives variées et de les situer dans leur contexte intellectuel, historique, social, esthétique, etc.
Elles font émerger des interrogations et des problématiques porteuses de sens. Elles éclairent et fédèrent
les savoirs acquis dans chaque discipline autour d’une question commune et favorisent ainsi les échanges
et les débats.

Thématique « arts, créations, cultures »


Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et la genèse des cultures : leurs expressions symboliques et Cultures populaire et
permet d’aborder artistiques, les lieux de réunions, les modes de représentation (symboliques savante.
les œuvres d’art à ou mythiques), les formes de sociabilité, les manifestations ludiques (jeux
travers les cultures, de société) ou festives (commémorations, carnavals, cortèges, fêtes et Histoire des cultures.
les sociétés, les célébrations civiles, religieuses, militaires), etc.
civilisations dont elles * L’œuvre d’art, la création et les traditions (populaires, régionales) qui Métissages,
construisent l’identité nourrissent l’inspiration artistique (contes, légendes, récits et sagas, mythes croisements.
et la diversité. dionysiaques, héroïques, épiques, etc.).
* L’œuvre d’art et ses formes populaires (improvisation, bricolage, Spectacles et
détournement, parodies, savoir-faire, etc.) et savantes (programmation, festivités, etc.
codification, symboles, etc.).

Thématique « arts, espace, temps »


Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et l’évocation du temps et de l’espace : construction L’homme dans
permet d’aborder (vitesse, durée, répétition ; perspectives, profondeur de champ ; illusions l’espace : l’homme qui
les œuvres d’art à d’optique, etc.) ; découpages (unités, mesures, âges de la vie, époques, âge marche, se déplace,
partir des relations d’or, etc.) ; formes symboliques (clôture, finitude, mélancolie, nostalgie, voyage ; mouvement ;
qu’elles établissent, vanités, Thanatos ; ouverture, infinité, euphorie, Éros, etc.). ailleurs, frontière.
implicitement ou * L’œuvre d’art et les grandes figures culturelles du temps et de
explicitement, avec l’espace : mythes (Hermès / Mercure ; Cronos, etc.), héros épiques et L’homme dans le
les notions de temps légendaires (Ulysse, Pénélope, etc.), figures historiques (Alexandre le Grand, temps : passé,
et d’espace. Marco Polo, Christophe Colomb, etc.). présent, futur ;
* L’œuvre d’art et la place du corps et de l’homme dans le monde et la rythme, mémoire,
nature (petitesse / grandeur ; harmonie / chaos ; ordres / désordres, etc.) ; oubli.
les déplacements dans le temps et l’espace (voyages, croisades, découvertes,
expéditions, migrations) et leur imaginaire (rêves, fictions, utopies). Nature, corps, cosmos,
etc.

Thématique « arts, États et pouvoir »


Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et le pouvoir : représentation et mise en scène du pouvoir Héros, nation.
permet d’aborder, (propagande) ou œuvres conçues en opposition au pouvoir (œuvre engagée, Mémoire.
dans une perspective contestatrice, etc.).
politique et sociale, * L’œuvre d’art et l’État : les mythes et récits de fondation (Romulus Propagande,
le rapport que et Remus, etc.) ; le thème du Héros, de la Nation ; les œuvres, vecteurs rhétorique.
les œuvres d’art d’unification et d’identification d’une nation (emblèmes, codes symboliques,
entretiennent avec hymnes, etc.). Mécénat.
le pouvoir. * L’œuvre d’art et la mémoire : mémoire de l’individu (autobiographies,
témoignages, etc.), inscription dans l’histoire collective (témoignages, récits, Art officiel, engagé,
etc.). etc.

37 Programme d’histoire des arts

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Thématique « arts, mythes et religions »
Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et le mythe : ses différents modes d’expressions artistiques Spirituel, divin, sacré.
permet d’aborder les (orale, écrite, plastique, sonore, etc.) ; ses traces (récit de savoir et vision du
rapports entre art et monde) dans l’œuvre d’art (thème ou motif ; avatars, transformations). Fêtes, cérémonies,
sacré, art et religion, * L’œuvre d’art et le sacré : les sources religieuses de l’inspiration artistique rites et cultes.
art et spiritualité, art (personnages, thèmes et motifs, formes conventionnelles, objets rituels).
et mythe. Récits de création et de fin du monde (Apocalypse, Jugement dernier), lieux Fait religieux
symboliques (Enfer, Paradis, Éden, Styx), etc. Le sentiment religieux et sa (polythéismes,
transmission (le psaume ou l’icône). monothéismes).
* L’œuvre d’art et les grandes figures de l’inspiration artistique en
Occident (Orphée, Apollon, les Neuf Muses, la fureur, etc.). Émotion, dévotion ;
inspiration, Muses,
etc.

Thématique « arts, techniques, expressions »


Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et l’influence des techniques : œuvre d’ingénieur ou Inventions,
permet d’aborder d’inventeur (chronophotographie, cinématographe) ; liée à l’évolution innovations
les œuvres d’art technique (architecture métallique, en verre, etc.) ou à des techniques techniques et
comme support spécifiques (perspective, anamorphose, enregistrement, etc.). technologiques.
de connaissance, * L’œuvre d’art et la technique, source d’inspiration (mouvement, vitesse,
d’invention, machine, industrie, etc.). Les grandes figures artistiques et techniques Supports, outils.
d’expression en (Icare, Dédale, Golem, Frankenstein, Faust, etc.).
relation avec le * L’œuvre d’art et la prouesse technique : preuve d’ingéniosité Figures, concepts,
monde technique. (automates, robots, etc.) ou de virtuosité liée à une contrainte formelle ou métaphores
technique (art cinétique, etc.). techniques.

Virtuosité, etc.

Thématique « arts, ruptures, continuités »


Définition Pistes d’étude Repères
Cette thématique * L’œuvre d’art et la tradition : ruptures (avant-gardes), continuités Inspiration.
permet d’aborder les (emprunts, échos, citations), renaissances (l’influence d’une époque, d’un
effets de reprises, mouvement d’une période à l’autre, historicisme, etc.). La réécriture de Imitation, tradition.
de ruptures ou de thèmes et de motifs (poncifs, clichés, lieux communs, stéréotypes, etc.) ; Académisme /
continuité entre les hommages (citations, etc.), reprises (remake, adaptation, plagiat, etc.), originalité.
différentes périodes parodies (pastiche, caricature, etc.).
artistiques, entre * L’œuvre d’art et sa composition : modes (construction, structure, Modèles, canons,
les arts et dans les hiérarchisation, ordre, unité, orientation, etc.) ; effets de composition / conventions.
œuvres d’art. décomposition (variations, répétitions, séries, ruptures, etc.) ; conventions
(normes, paradigmes, modèles, etc.). Composition /
* L’œuvre d’art et le dialogue des arts : citations et références d’une décomposition.
œuvre à l’autre ; échanges et comparaisons entre les arts (croisements,
correspondances, synesthésies, analogies, transpositions, parangons, etc.). Réécritures, dialogues,
etc.

38

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III. Acquis attendus
À la fin du collège, l’élève aura étudié un certain nombre d’œuvres relevant de la liste des thématiques,
appartenant aux six grands domaines artistiques, en relation avec les périodes historiques.
Ce faisant, l’élève aura acquis des connaissances, des capacités et des attitudes.
• Des connaissances
L’élève possède :
– une connaissance précise et documentée d’œuvres appartenant aux grands domaines artistiques ;
– des repères artistiques, historiques, géographiques et culturels ;
– des notions sur les langages et les techniques de production des grands domaines artistiques et un voca-
bulaire spécifique.
• Des capacités
L’élève est capable :
– de situer des œuvres dans le temps et dans l’espace ;
– d’identifier les éléments constitutifs de l’œuvre d’art (formes, techniques, significations, usages) ;
– de discerner entre les critères subjectifs et objectifs de l’analyse ;
– d’effectuer des rapprochements entre des œuvres à partir de critères précis (lieu, genre, forme, thème,
etc.) ;
– de franchir les portes d’un lieu artistique et culturel, de s’y repérer, d’en retirer un acquis personnel ;
– de mettre en œuvre des projets artistiques, individuels ou collectifs.
• Des attitudes
Elles impliquent :
– créativité et curiosité artistiques ;
– concentration et esprit d’initiative dans la mise en œuvre de projets culturels ou artistiques, individuels
ou collectifs ;
– ouverture d’esprit.

39 Programme d’histoire des arts

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Chapitre 1
La nouvelle réaliste
Livre de l’élève, p. 14 à 41

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus mariage d’amour » est proposée en continu : ainsi
est ménagée une progression dans la maîtrise du
• Les nouveaux programmes parus en 2008
texte long.
prévoient la lecture, en classe de 4e, de romans et
de nouvelles du xixe siècle. Parmi les nouvelles, deux • Des compétences de langue : l’étude de la valeur
orientations sont possibles : l’une vers la nouvelle des temps et des connecteurs, une révision de la
réaliste, l’autre vers la nouvelle fantastique. C’est conjugaison des temps du passé, de l’orthographe
dans la première de ces voies que nous proposons lexicale (les mots en -té et l’écriture des nombres)
de conduire les élèves en début d’année, afin qu’ils et grammaticale (dictée).
se construisent des repères concernant à la fois • Des compétences lexicales  : l’étude du
l’époque du xixe  siècle, le genre de la nouvelle vocabulaire aborde la structuration du lexique
et le registre réaliste, toutes références qui leur (mots génériques / mots spécifiques) dans plusieurs
seront nécessaires pour aborder ensuite la nouvelle domaines lexicaux, choisis pour leur fréquence dans
fantastique et le roman. le récit réaliste, et permettant ainsi d’enrichir et
• Les textes officiels insistent également sur de préciser le vocabulaire des élèves pour l’écriture
le fait que les nouvelles doivent être lues dans de la description et de la narration.
leur intégralité. C’est pourquoi nous avons fait • Des compétences d’écriture travaillées en étroite
le choix de proposer la lecture de deux nouvelles association avec l’analyse des textes, lors des
intégrales, « La Parure » de Guy de Maupassant séances consacrées à la lecture ou lors de séances
et « Un mariage d’amour » d’Émile Zola. Ces deux spécifiques. De brefs travaux d’écriture permettent
œuvres présentent des caractéristiques communes, de saisir, par exemple, les caractéristiques
en particulier concernant la représentation qu’elles particulières de la description ou celles du point de
proposent de la réalité et la portée morale du récit. vue. Les travaux plus longs permettent de revenir
Mais leur mode d’écriture et les effets qu’elles sur la clôture des nouvelles, en écrivant une suite
ménagent sur le lecteur sont diamétralement ou une autre fin, ou d’envisager, en suivant une
opposés : à l’esthétique de la surprise choisie par démarche d’amplification, la composition d’une
Maupassant répond la très grande prévisibilité du nouvelle complète à partir d’un scénario donné.
récit chez Zola. • Des compétences d’oral, elles aussi articulées
sur la lecture des textes : lecture à haute voix d’une
Les compétences du socle commun
nouvelle, présentation d’œuvres, de la biographie
L’étude des nouvelles réalistes permet l’acquisition des grands nouvellistes français du xixe  siècle
de nombreuses compétences du socle. permettront aux élèves de prendre la parole en
• Des compétences de lecture : la lecture analytique public, avec une relative sécurité, et de renouer en
conduit l’élève à mesurer la progression du récit, début d’année avec les pratiques de communication
à cerner les caractéristiques des personnages et au sein de la classe.
des situations, à s’interroger sur les composantes • Des compétences culturelles et humanistes :
du récit (description, dialogue) et sur sa visée. La l’étude de la nouvelle réaliste conduit les élèves
lecture de « La Parure » est fragmentée en trois à «  être sensibles aux enjeux esthétiques et
temps, permettant aux élèves de comprendre la humains d’un texte littéraire ». Par leur brièveté,
structure du récit, tandis que la nouvelle «  Un les nouvelles mettent l’accent sur des situations

41 La nouvelle réaliste

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exemplaires qui invitent les élèves à réfléchir et • Colette Becker, Lire le réalisme et le naturalisme,
à prendre position. Armand Colin, coll. « Lettres sup » (2005).
• L’évaluation en ligne permet d’évaluer l’ensemble Sitographie
de ces compétences : centrée sur une nouvelle de
www.renegodenne.be (spécialisé dans l’étude de la
Maupassant, « Voyage de santé », elle met l’accent
nouvelle) ; www.maupassantiana.fr (de nombreuses
sur la lecture longue.
ressources pédagogiques pour l’étude des œuvres
Bibliographie de Maupassant et leurs adaptations filmiques) ;
• Thierry Ozwald, La Nouvelle, Hachette, coll. http://maupassant.free.fr (site de l’association
« Contours littéraires » (1996). des Amis de Maupassant).
• Daniel Grojnowski, Lire la nouvelle, Armand Colin,
coll. « Lettres sup » (2005).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers de la nouvelle La dernière image est une peinture des bords de
réaliste ! l’Yerres, que fréquentait assidûment Caillebotte.
Quatre personnages figurent dans le tableau : l’un,
Livre de l’élève, p. 14-15
vu de dos, s’apprête à plonger ; le deuxième, sur
1. La première image est une gravure de mode, qui la droite, sort de l’eau ; le troisième est dans l’eau
présente des modèles d’habits de soirée portés au et nage vers la rive ; le quatrième rame dans une
xixe siècle par les hommes : pantalon à sous-pieds barque, à l’arrière-plan, qui s’éloigne de la rive. Le
et veste courte sur le devant, avec des basques à vert du feuillage colore les reflets de l’eau ainsi que
l’arrière, de couleur noire, chemise blanche à col le plongeoir, donnant simultanément au spectateur
montant et nœud papillon blanc également pour le la sensation de la chaleur de cette journée d’été
premier modèle ; le second a un manteau court et et de la fraîcheur de l’eau.
ample de couleur marron qui se porte sur l’habit, 2. Chacune de ces images pourrait illustrer un
accompagné d’une écharpe d’un ton plus soutenu. extrait des nouvelles de Maupassant. La première
La deuxième image est aussi une gravure, qui image correspondrait à l’extrait 1 (de la nouvelle
montre un jeune couple dans son intérieur modeste. « Fini ») : le modèle en habit de soirée pourrait
L’homme porte une longue blouse bleue et un béret, figurer le comte de Lormerin devant sa glace. La
la femme une robe avec un tablier, un châle croisé deuxième illustrerait l’extrait  4 (de la nouvelle
sur sa poitrine et un bonnet orné de dentelles. Ils « Les Sabots »), même si la femme ne tient pas
discutent et se préparent sans doute à dîner : le ici une marmite toute noire, mais une soupière
couvert est mis et la femme tient une soupière blanche. La scène de bal de l’image 3 correspond à
dans ses mains. la situation évoquée dans le troisième extrait (de la
La troisième image est une peinture, qui montre un nouvelle « La Parure ») : la jeune femme du tableau
couple dans un bal. Au premier plan se détache la représenterait Mme  Loisel plus jolie que toutes,
femme en robe du soir jaune et blanche, ornée de élégante, gracieuse. La dernière image pourrait
dentelles et de rubans, dont les volants forment illustrer l’extrait 2 (de la nouvelle « La Femme de
une longue traîne. Sa main gantée porte un large Paul »), même si les personnages du tableau sont
éventail aux tons assortis à la robe ; son chapeau moins nombreux que ceux de la nouvelle.
à fleurs est dans les mêmes tons. L’homme, plus 3. Les images comme les textes renvoient à des
âgé (il a les cheveux blancs), est à peine visible, scènes de vie quotidienne : s’habiller ; dîner chez
mais comme les autres participants du bal, il porte soi ; aller au bal ; nager. Les lieux et les situations
l’habit, la chemise blanche et le nœud papillon, sont évoqués avec précision, permettant une
observés sur la première image. identification aisée, et renseignent sur le mode

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de vie et les habitudes des gens au xixe siècle : les Préparer la lecture
costumes et les décors revêtent un aspect presque se parer : se vêtir avec recherche ; une parure :
documentaire. La rivière (l’Yerres) représentée dans ensemble des vêtements, ornements et bijoux
l’image 4 existe dans la réalité. Textes et images d’une grande toilette ; ensemble de bijoux assortis.
évoquent aussi les relations entre les personnages :
complicité familière ou représentation en société Dégager l’essentiel
des couples, amitié masculine dans des moments a. Mathilde appartient à une famille d’employés
de détente. (l. 2).
4. Les textes et les images évoquant les bals b. Mathilde n’est pas satisfaite de sa vie (Elle
renvoient à un univers essentiellement bourgeois, souffrait de la pauvreté de son logement, de la
où les apparences jouent un rôle essentiel : les misère des murs, de l’usure des sièges, de la laideur
personnages soignent leur apparence et sont des étoffes, l.  12-13). Elle rêve de décors plus
attentifs à l’impression qu’ils produisent sur les raffinés et d’une société masculine recherchée,
autres. Les milieux évoqués dans les images 2 devant qui elle pourrait briller (l. 16 à 23).
et 4, ainsi que dans les textes correspondants, c. Son mari lui apporte une invitation à une soirée
montrent des personnages issus d’un milieu plus du ministère de l’Instruction publique, où il est
modeste : le jeune couple de l’image 2 vit dans une employé (l. 43 à 45).
seule pièce (on distingue le lit à l’arrière-plan), d. Mathilde est très mécontente de cette invitation :
mais cet intérieur est lumineux, propre et rangé, elle la jette avec dépit (l. 46) ; elle regarde son
des gravures et des tableaux au mur montrent un mari d’un œil irrité (l. 55) et s’adresse à lui avec
certain goût des personnages pour l’art ; le jeune impatience (l. 56). La raison de son mécontentement
homme est peut-être lui-même un peintre. La est qu’elle n’a pas la tenue adéquate pour assister
femme évoquée dans l’extrait des « Sabots » semble à une telle soirée.
appartenir, quant à elle, à un milieu plus pauvre e. Le mari consent à ce qu’elle achète une robe
et sans doute plus rural (en raison du titre de la pour assister à la soirée, se privant alors d’un fusil
nouvelle), comme en témoignent la marmite noire pour aller à la chasse avec des amis.
et l’odeur de choux. La baignade dans la rivière,
tout comme le canotage (image 4 et extrait 2), Analyser le texte
étaient les distractions courantes des employés, 1. a.  La souffrance de Mathilde est exprimée à
catégorie intermédiaire entre la bourgeoisie plus travers un champ lexical  : malheureuse (l.  6),
ou moins fortunée et le peuple des ouvriers, des souffrait (l.  11, 12, 36), torturaient (l.  14),
domestiques et des paysans. Ils profitent de leurs indignaient (l. 14), regret(s) (l. 16, 37), pleurait
congés pour se consacrer à ces loisirs sportifs, peu (l. 36), chagrin (l. 37), désespoir (l. 37), détresse
coûteux, qu’ils pratiquent en société. Maupassant (l. 37).
lui-même était un passionné de canotage. b. La vie que mène Mathilde ne correspond pas
du tout à ses rêves. Son univers est caractérisé
La mise en place de l’action par la pauvreté (l. 12), la misère (l. 12), la laideur
Guy de Maupassant, « La Parure » (l. 13), alors qu’elle aspire au luxe (larges fauteuils,
(extrait 1) grands salons, soie ancienne, meubles fins, bibelots
inestimables, salons coquets, parfumés, l. 19 à 21 ;
Livre de l’élève, p. 18 à 20
dîners fins, argenteries reluisantes, plats exquis,
vaisselles merveilleuses, l. 27 à 30) et à un monde
Objectifs où dominent l’art de la séduction, la réputation et le
• Analyser la situation initiale et l’élément plaisir (hommes connus et recherchés, l. 22 ; envient
déclencheur d’un récit. et désirent l’attention, l. 23 ; Elle eût tant désiré
• Étudier la mise en place du réalisme, à travers plaire, être enviée, être séduisante et recherchée,
la description des lieux. l. 33-34). Les deux séries d’énumérations (l. 16
à 23), la répétition du verbe elle songeait (l. 16, 27)
et le triple emploi de la négation (Elle n’avait pas

43 La nouvelle réaliste

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de toilettes, pas de bijoux, rien, l. 32) traduisent Enrichir son vocabulaire
avec force l’écart entre rêve et réalité. délicatesses : e. raffinement, d. élégance ; luxes :
2. a.  Le temps majoritairement utilisé pour f. magnificence, g. splendeur ; pauvreté : a. misère,
présenter l’héroïne est l’imparfait de l’indicatif c. dénuement ; usure : b. dégradation, h. vétusté.
(Elle souffrait, l. 11 ; Elle songeait, l. 16).
b. Il a ici une valeur d’habitude, de répétition. Les péripéties
3. a. L’événement qui lance l’action est le retour Guy de Maupassant, « La Parure »
du mari, un soir, tenant une invitation à la main. (extrait 2)
Cet événement est introduit par le connecteur Livre de l’élève, p. 21 à 24
logique or et le connecteur temporel un soir (l. 38).
b. Le temps utilisé est le passé simple de l’indicatif Objectifs
(son mari rentra, l. 38).
• Analyser les péripéties dans un récit.
4. Le récit est mené à la troisième personne (C’était
• Analyser le rythme de la narration (ellipses,
une de ces jolies et charmantes filles…, l. 1).
résumés d’actions).
5. a. Le dialogue apparaît au début de l’action
• Étudier la caractérisation des personnages.
(l. 40), au moment où le mari rapporte l’invitation
à la soirée au ministère : le dialogue donne au Préparer la lecture
lecteur le sentiment qu’il assiste à la scène, ce qui Une rivière de diamants est une parure de diamants
participe au réalisme et à la vie du récit. montés en collier.
b. Les propos des personnages sont rapportés au
discours direct. Ils sont introduits par des verbes
Dégager l’essentiel
de parole : a. Mathilde emprunte une rivière de diamants à
– pour le mari : dit (l. 40), balbutia (l. 59), bégaya son amie de couvent, Mme Forestier.
(l. 65), reprit (l. 74), dit (l. 92) ; b. La soirée au ministère se passe au mieux pour
– pour Mathilde : murmurant (l. 47), déclara avec Mathilde : elle se montre rayonnante et remporte
impatience (l. 55-56), répondit d’une voix calme un grand succès.
(l. 68), répondit en hésitant (l. 84). c. En rentrant chez elle, après la soirée, Mathilde
Ces indications s’apparentent aux didascalies s’aperçoit qu’elle a perdu la parure de diamants.
au théâtre  : elles montrent qu’après une phase d. Les époux cherchent d’abord la parure, puis se
marquée par l’émotion les personnages retrouvent décident à la remplacer, en s’endettant lourdement
pour les années à venir.
leur calme : la colère puis le chagrin de Mathilde
ont permis de faire fléchir son mari. Les indications Analyser le texte
de gestes et d’expression confirment ce que 1. Les événements s’enchaînent de la façon
traduisent le langage verbal et la voix : Mathilde suivante :
jeta avec dépit l’invitation (l. 46-47), le regardait – alors que le jour de la fête approche (Le jour
d’un œil irrité (l. 55) ; M. Loisel était désolé (l. 74), de la fête approchait, l. 1), Mathilde se plaint de
avait un peu pâli (l. 87). n’avoir aucun bijou ;
6. Plusieurs éléments ancrent le récit dans la – le lendemain (l.  19), Mathilde emprunte une
réalité  : la profession de M. Loisel, commis du rivière de diamants à son amie ;
ministère de l’Instruction publique (l. 4-5), la date – la soirée a lieu (Le jour de la fête arriva, l. 38) ;
du 18 janvier (l. 45), le lieu où M. Loisel compte Mathilde rayonne de bonheur ;
chasser (la plaine de Nanterre, l.  89-90), mais – vers quatre heures du matin (l. 48), le couple
également tous les détails de la vie à laquelle quitte la soirée pour rentrer à la maison ; Mathilde
Mathilde aspire (la chair rose d’une truite ou constate la perte du bijou ;
des ailes de gélinotte, l. 31), et ceux de sa vie – le couple recherche le bijou pendant une semaine
présente (une nappe de trois jours, le bon pot-au- (Au bout d’une semaine, ils avaient perdu toute
feu, l. 24-25, 26). espérance, l. 108) ;

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– le couple achète un nouveau bijou (le lendemain, Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit
l. 111 ; ne pas le vendre avant trois jours, l. 120 ; salon désert (l. 48-49).
retrouvé avant la fin de février, l. 122), contractant c. Le rythme de la phrase vient d’une série de trois
de nombreuses dettes ; énumérations (l. 43 à 47), chacune étant construite
– Mathilde rend le bijou à son amie (Quand Mme sur un schéma syntaxique spécifique :
Loisel reporta la parure, l. 133). – avec ivresse, avec emportement, grisée par le
2. Plusieurs noms renvoient à la géographie plaisir, ne pensant plus à rien (4 temps) ;
parisienne : Ils descendaient vers la Seine (l. 60) ; – dans le triomphe, dans la gloire, dans une sorte
M. et Mme Loisel habitent rue des Martyrs (l. 63) ; de nuage (3 temps) ;
M. Loisel se rend à la préfecture de Police (l. 98) ; les – de tous ces hommages, de toutes ces admirations,
époux Loisel trouvent une parure identique à celle de tous ces désirs, de cette victoire (4 temps).
perdue dans une boutique du Palais-Royal (l. 117). La phrase semble reproduire ainsi le rythme de
3. a. Deux autres ellipses sont pratiquées dans le la danse.
récit, matérialisées par des blancs typographiques : 6. M. Loisel fait preuve de courage et de persévérance
la première se situe entre les lignes  37 et  38, dans ses recherches, au cours de la nuit du bal,
c’est-à-dire entre l’emprunt de la parure et le jour comme durant la semaine qui suit la perte du bijou.
du bal ; la seconde, entre les lignes 107 et 108, Il prend des initiatives et dirige les opérations : il
c’est-à-dire entre le jour du bal où Mathilde perd la dicte la lettre destinée à Mme Forestier (l. 107),
parure et celui où M. Loisel prend la décision d’en décide de remplacer le bijou (l. 110) ; il assume ses
acheter une autre. Cette ellipse, qui correspond responsabilités et se montre généreux en sacrifiant
au temps consacré par M. Loisel à la recherche du son héritage (l. 123) et fait toutes les démarches
bijou perdu, est évaluée à une semaine (l. 108). pour emprunter l’argent nécessaire (l. 125 à 127),
b. Le narrateur s’attarde sur plusieurs moments, en
bien que ce soit au détriment de son propre avenir.
les racontant sous forme de scènes : la première
Peut-être se sent-il en partie responsable de la
expose la discussion entre Mathilde et son mari à
situation, car c’est sur son conseil que Mathilde
propos du fait qu’elle n’a pas de bijou (l. 1 à 18),
avait emprunté la parure à son amie.
la seconde met en scène Mathilde venue emprunter
7. Mathilde cache les faits à son amie, car elle
une parure à son amie (l. 19 à 37), la troisième
ne veut pas passer pour une voleuse (l. 138), et
détaille le moment où les époux Loisel, de retour
surtout elle ne veut pas lui avouer la situation
du bal, découvrent la disparition de la parure
désespérée dans laquelle elle se trouve, qui s’est
(l. 66 à 95). Ces scènes permettent de construire
aggravée par rapport à sa situation ordinaire,
une temporalité proche du temps réel : le lecteur
qu’elle dissimulait déjà à son amie.
suit les événements au fil de leur déroulement,
dans leurs moindres détails. Elles représentent les Enrichir son vocabulaire
temps forts de l’action, les moments qui entraînent a. le rubis  : rouge. b.  l’émeraude  : vert.
Mathilde vers son malheur  : l’emprunt, la perte c. l’améthyste : violet. d. le saphir : bleu. e. le
et le remplacement de la parure. Elles participent
diamant : blanc. f. la topaze : jaune. g. le grenat :
ainsi à la dramatisation du récit.
rouge. h. le jade : vert.
4. Cette expression confirme que Mathilde a le
sentiment de n’être pas à la place qui lui revient Le dénouement et la chute
dans la société. Elle a le souci de son image, de ce Guy de Maupassant, « La Parure »
qu’on peut penser d’elle : elle montre une certaine
(extrait 3)
forme d’orgueil, de vanité.
5. a.  Les termes qui traduisent le bonheur de Livre de l’élève, p. 25 à 27
Mathilde durant le bal sont les suivants : succès
(l.  38, 45), folle de joie (l.  39-40), ivresse, Objectifs
emportement, plaisir (l.  43), triomphe, gloire • Analyser la chute d’une nouvelle.
(l. 44), bonheur (l. 45), victoire (l. 46). • Comprendre les enjeux du texte : le pessimisme
b. M. Loisel ne partage pas son enthousiasme : de Maupassant.

45 La nouvelle réaliste

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Préparer la lecture c. La phrase qui résume la durée de cette vie se situe
Afin de briller à la soirée du ministère de l’Instruction ligne 20 : Et cette vie dura dix ans. Cette phrase est
publique, à laquelle elle a été conviée avec son mise en évidence par sa brièveté et parce qu’elle
mari, commis au ministère, Mathilde, dont les forme à elle seule un paragraphe. Le narrateur
moyens financiers ne lui permettent pas d’acheter effectue un sommaire: il résume en quelques mots
des bijoux, a emprunté une parure de diamants dix ans d’une vie marquée par le malheur.
à son amie Mme Forestier. Mais, au retour de la 2. La dernière partie de la nouvelle est introduite
soirée, Mathilde s’aperçoit que la parure a disparu. par deux connecteurs (l. 31), un logique : or, et
Les deux époux la cherchent désespérément, puis un temporel : un dimanche.
se résignent à en acheter une autre, afin de la 3. La dernière scène se déroule dans un lieu public,
restituer à Mme Forestier. Pour payer le bijou, le aux Champs-Élysées (l. 31).
couple s’endette pour des années. 4. Mathilde se décide à parler à Mme Forestier, parce
que maintenant […] elle avait payé (l. 35-36).
Dégager l’essentiel 5. La révélation finale produit un effet de surprise :
a. Depuis la perte du bijou, les Loisel mènent une jusqu’à présent, aucun indice n’a laissé entrevoir
vie de misère : ils ont renvoyé la bonne (l. 4-5), la possibilité que la parure pût être fausse.
vivent dans une mansarde (l. 6) et Mathilde exécute 6. a. Mathilde est héroïque, car le genre de vie
de multiples travaux pour rembourser leur dette qu’elle accepte de mener est à l’opposé de celui
(l. 7 à 16). auquel elle aspire (Il fallait payer […]. Elle paierait,
b. Cette vie dure dix ans (l. 20). l. 3-4).
c. Mathilde rencontre son amie Mme  Forestier, b. Mathilde est devenue vieille (l. 23) avant l’âge ;
qu’elle n’a pas vue depuis dix ans. elle ne prend plus soin de son apparence (mal
d. Celle-ci lui apprend que la parure qu’elle lui peignée, avec les jupes de travers, l. 24 ; ses mains
avait prêtée était fausse et ne valait pas plus de sont abîmées, l. 9 et 25). Elle s’est endurcie (femme
cinq cents francs (l. 65-66). forte, et dure, et rude, l. 23-24). Elle est si changée
que son amie ne la reconnaît pas (l. 39 à 44).
Analyser le texte 7. a.  Mathilde songe parfois à la soirée du bal
1. a. Pour rembourser le bijou, Mathilde fait elle- (l. 26-27).
même tous les travaux de la maison  : ménage, b. Elle pense que le bal a été une occasion manquée
cuisine, lessive, courses. Cette nouvelle vie est (Qui sait  ?, l.  28)  : si elle n’avait pas perdu la
décrite sous la forme d’une énumération d’actions parure, sa vie aurait été différente. Elle réalise
rapportées au passé simple, temps des actions qu’un seul événement peut faire basculer une
de premier plan et alors même qu’elles sont vie (il faut peu de chose pour vous perdre ou vous
répétées. On relève, entre les lignes 8 et 16, les sauver, l. 29-30).
verbes suivants : une série au passé simple (lava, 8. Mme  Forestier, au contraire de Mathilde, est
savonna, descendit, monta, alla) et une série au toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante
participe présent (usant, s’arrêtant, marchandant, (l. 33-34).
défendant). L’énumération des actions est renforcée 9. L’émotion des deux femmes se traduit par
par la multiplication des compléments : les gros l’emploi des points de suspension, des phrases
travaux du ménage  ; les odieuses besognes de exclamatives et interrogatives, souvent très brèves
la cuisine  ; les poteries grasses et le fond des (l. 41 à 47).
casseroles  ; le linge sale, les chemises et les 10. a. Les Loisel habitent rue des Martyrs (extrait
torchons  ; chez le fruitier, chez l’épicier, chez le 2, l. 63). Ce nom prend une valeur symbolique à la
boucher. fin de la nouvelle : les Loisel ont vécu une forme
b. Mathilde découvre la vie d’une femme du peuple de martyr pendant dix ans, pour rembourser une
(l. 14), des ménages pauvres (l. 24). Elle connaît dette qui n’avait pas lieu d’être.
la fatigue du travail, l’essoufflement quand elle b. Les Loisel ont payé la parure de remplacement
monte les escaliers chargée (l. 14), le corps usé, 36 000 francs (extrait 2, l. 119), sans compter les
les mains abîmées (l. 9). intérêts des emprunts, alors que la parure valait

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au plus cinq cents francs (extrait 3, l. 65-66) : si et où sont évoquées les activités du mari : Le mari
l’on inclut les intérêts, les Loisel ont déboursé près travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d’un
de cent fois la valeur du bijou perdu. commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la
c. Les années de privation ne correspondent plus copie à cinq sous la page (l. 18-19).
à une dette d’honneur ; elles deviennent absurdes, 4. Mathilde a les cheveux gris, non peignés ; elle porte
puisqu’elles ont été consenties pour un bijou sans des vêtements sombres, noirs et bruns, qui semblent
valeur. Elles apparaissent non comme un moyen très usés. Elle semble très fatiguée : ses traits sont
de racheter une faute, mais comme la punition tirés, les yeux cernés, le dos voûté. Elle a l’air absent,
d’avoir confondu le faux et le vrai : la parure en les yeux perdus dans le vague, le visage triste.
faux diamants renvoie aux rêves de gloire de la 5. Mathilde a le regard dans le vide ; elle semble
jeune femme, qui ne s’attache qu’aux apparences s’adonner à la rêverie ou au souvenir des temps
et néglige les valeurs essentielles. meilleurs et de la merveilleuse soirée du bal : elle
Enrichir son vocabulaire songeait à cette soirée d’autrefois, à ce bal, où elle
avait été si belle et si fêtée (l.26-27).
I. a. un débiteur : c. personne qui doit de l’argent
à quelqu’un. b. un créancier : a. personne à qui
Émile Zola, « Un mariage d’amour »
l’on doit de l’argent. c. un usurier : d. personne qui
Livre de l’élève, p. 28 à 33
prête de l’argent. d. un intérêt : b. somme payée
au prêteur pour prix de l’emprunt.
II. Les suffixes des métiers sont -ier et -er. Objectifs
• Noms de métiers avec le suffixe -ier : un charcutier, • Analyser la composition et le rythme de la
un crémier, un cuisinier, un joaillier, un épicier, un nouvelle.
couturier, un plombier, un jardinier, un pâtissier ; • Étudier le rôle du narrateur dans la conduite
avec le suffixe -er : un boucher, un boulanger, un du récit.
maraîcher. • Comprendre la portée morale de la nouvelle
• Noms de métiers avec le suffixe -eur : coiffeur, réaliste.
chanteur, danseur, tourneur, professeur, vendeur,
Préparer la lecture
dompteur, inspecteur, ingénieur, docteur  ; avec
le suffixe -ien : pharmacien, opticien, comédien, 1. a. Le Figaro a été créé en 1826.
électricien, gardien, chirurgien  ; avec le suffixe b. Il est devenu un quotidien en 1866.
-iste : dentiste, biologiste, garagiste, journaliste, 2. Un fait divers est un événement tragique dont
juriste, scénariste, fleuriste  ; avec le suffixe l’importance est très variable, inclassable dans les
-logue : psychologue, dermatologue, cardiologue, rubriques habituelles du journal (sport, société,
vulcanologue  ; avec le suffixe -aire  : notaire, politique…). Il concerne souvent des crimes, des
vétérinaire, commissaire, gestionnaire, secrétaire. accidents, des catastrophes.

Histoire des arts Dégager l’essentiel


1. a. L’image est une photographie, extraite d’un a. Les personnages sont au nombre de trois  :
téléfilm adaptant la nouvelle de Maupassant, « La Michel et Suzanne sont mariés. Jacques est un
Parure ». ami de Michel, dont Suzanne devient la maîtresse.
b. Le téléfilm, réalisé par Claude Chabrol, s’intitule, b. Michel est tué par Jacques, qui, au cours d’une
comme la nouvelle, La Parure. partie de canotage, le fait tomber dans la Seine,
2. Les personnages représentés sont M. et où il se noie, car il ne sait pas nager.
Mme Loisel. c. Le meurtre ne permet pas aux amants d’être
3. a. Les deux personnages sont en train d’écrire heureux, bien au contraire. Hantés par leur crime,
des adresses sur des enveloppes : Mathilde aide les deux personnages se le reprochent mutuellement
donc son mari dans ses travaux supplémentaires. et continuellement.
b. Cette image correspond au moment où les Loisel d. La nouvelle se termine par le double suicide de
multiplient les ressources pour payer leurs dettes Suzanne et de Jacques.

47 La nouvelle réaliste

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Analyser le texte par des paroles amères, par des reproches et des
1. Le narrateur mène le récit à la troisième plaintes, l.  76-77). Ils deviennent incapables
personne. Il est extérieur à l’histoire. de s’aimer et éprouvent une aversion physique
2. a. Le narrateur intervient aux lignes 79 à 81 : Je l’un pour l’autre (Au lit, ils s’écartaient l’un de
ne puis en raconter tous les actes, et je me contente l’autre, l. 82-83 ; Cet homme et cette femme ne
d’indiquer brièvement les principales péripéties. pouvaient plus s’aimer, l. 87). Une nouvelle étape
b. Le narrateur utilise le pronom je. est franchie lorsqu’ils commencent à éprouver de la
3. Le narrateur dit avoir eu connaissance de la haine : puis la haine vint (l. 91), accompagnée de
confession laissée par les deux meurtriers pour son cortège d’accusations, de colère et de coups
expliquer leur suicide. Dans cette confession, ils (Jacques reprocha amèrement à Suzanne, l. 92-93 ;
racontent toute leur histoire. Le narrateur se pose La colère accroissait leurs angoisses, l. 94-95 ; il
ainsi en simple intermédiaire, rapportant le récit accablait sa complice d’injures, la battait, l. 103).
authentique des deux acteurs du drame. La troisième étape vient lorsque les deux assassins
4. Le meurtre a lieu lors d’une partie de campagne eurent peur l’un de l’autre (l. 117-118) : à la haine
à Corbeil (l.  11-12)  : Michel se noie dans la succèdent la crainte et la lâcheté (l. 115 à 117).
Seine (l.  13, 15). Ces lieux sont authentiques Chacun songe à se débarrasser de son complice.
et appartiennent à la réalité, tout comme la Lorsqu’ils en prennent conscience, ils éclatèrent en
morgue (l. 37), même si nous ne savons de quelle sanglots, leur fièvre tomba, et ils se jetèrent dans
morgue il s’agit précisément. L’ancrage des lieux les bras l’un de l’autre (l. 140-141). Ils éprouvent
de la nouvelle dans la réalité donne au récit son alors une forme d’attendrissement et au moment
caractère réaliste. de mourir ensemble, le couple se reforme.
5. Dans les lignes 51 à 55, le narrateur est omniscient, b. Les deux assassins tournaient ainsi comme des
car il révèle la vérité sur les personnages, vérité bêtes fauves (l. 96-97) : les deux complices sont
que personne dans leur entourage ne soupçonne prisonniers de leur crime, comme s’ils étaient dans
et qui est à l’opposé de ce que les personnages une cage ; cette situation les rend particulièrement
montrent (La vérité était que, depuis le crime, ils agressifs l’un envers l’autre, comme des fauves.
frissonnaient tous deux la nuit, l. 53-54). 8. Constatant qu’ils ont tous deux voulu tuer
6. Plusieurs éléments montrent que Jacques et l’autre, ils prennent la décision de mourir ensemble.
Suzanne sont poursuivis par leur crime : la frontière 9. Les événements s’étendent sur une durée
entre la vie et la mort semble abolie (Suzanne, d’environ cinq ans  : Michel et Suzanne vivent
glacée et comme morte, l. 59) ; la pensée du noyé d’abord trois années sans querelles (l.  4), avant
ne les quitte plus (ils pensaient invinciblement que ne se produise le crime. Dix-huit mois (l. 43)
au pauvre noyé, l.  63) et ils ont le sentiment s’écoulent avant que Suzanne épouse Jacques.
qu’il cherche à se venger (pour se protéger contre On ne sait pas combien de temps dure la vie
le noyé, l. 88) ; ils font des cauchemars ou ont commune de Jacques et Suzanne : Zola mentionne
des visions (secoués par d’effrayants cauchemars, la dégradation de la relation entre les deux
l. 54 ; pour écarter une vision ignoble et odieuse, personnages, mais non la durée de chacune de
l. 71-72 ; des hallucinations qui leur montraient ses étapes. On peut cependant estimer qu’elle dure
leur victime partout et à chaque heure, l. 85-86 ; plusieurs mois, voire un ou deux ans.
sinistres visions, l. 90). 10. Deux scènes sont développées dans le récit :
7. a.  Les sentiments que Jacques et Suzanne la scène du crime (l. 11 à 32) et celle de la nuit
éprouvent l’un pour l’autre évoluent par paliers de noces de Jacques et Suzanne (l. 56 à 78). Seule
après le crime. Ils découvrent, dans un premier la seconde comporte du dialogue. Ces deux scènes
temps, que la passion a disparu (Jacques voulut sont des moments clés du récit. Le crime est la
parler d’amour, mais sa bouche était sèche, l. 58 ; condition pour que l’histoire de Jacques et Suzanne
Suzanne […] cherchait en elle avec désespoir puisse véritablement commencer : elle constitue
sa passion qui s’en était allée de sa chair et de l’élément déclencheur du récit et porte en germe
son cœur, l. 59-60). Ils se font des reproches et toute la suite, car elle montre déjà tout ce que ce
s’accusent (Leurs longs silences étaient coupés crime a de sordide. La seconde scène devait, dans la

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logique du déroulement de l’histoire, en constituer une communication entre le monde des morts et
le dénouement heureux. Or, bien au contraire, elle celui des vivants, preuve laissée par la victime
marque le début d’une seconde histoire, celle de accusant son meurtrier d’au-delà de la tombe.
la dégradation de la relation du couple, qui passe 16. Le titre de la nouvelle est très ironique : si
de l’amour à la haine. la passion a poussé Jacques et Suzanne au crime,
11. a. Les dix-huit mois mentionnés à la ligne 43 leur mariage scelle davantage leur complicité de
correspondent au temps qui sépare le meurtre de meurtriers que l’amour qui déserte finalement
Michel et le mariage de Jacques et Suzanne : les ce couple maudit. Ce mariage devient alors un
deux amants, par prudence, ne se rencontrent mariage de haine. L’amour ne revient dans le couple
que rarement. qu’à partir du moment où les deux personnages
b. Le narrateur en fait le résumé parce que cette décident de se tuer pour échapper à l’enfer qu’ils
période est peu riche en événements : la relation ont eux-mêmes créé.
évolue peu pendant cette période d’attente. 17. On pourrait formuler la leçon de cette nouvelle
12. a.  Dès lors marque le début d’un nouveau à l’aide d’un proverbe : le crime ne paie pas, ou
développement  ; le terme drame donne une bien mal acquis ne profite jamais. Zola a transposé
indication sur le genre du récit qui va suivre. Dès le contexte économique et financier de ces deux
maintenant la machine est en route, il ne peut proverbes dans un domaine plus moral.
plus y avoir de bifurcation du récit : son issue est
programmée. Enrichir son vocabulaire
b. Le lecteur est ainsi préparé à la suite du récit : a. omnivore. b.  omnipotent. c.  omniprésent.
pour Zola, l’essentiel, en effet, ne réside pas dans d. omnisports. e. omnibus.
la surprise causée par les événements, mais dans la
Histoire des arts
logique de leur enchaînement. Par ce procédé, le
lecteur est aussi invité à porter sur les personnages 1. a. L’auteur du tableau est Gustave Caillebotte.
et les événements un jugement moral négatif b. Le tableau représente des canotiers ramant
(drame navrant, l. 79) et conduit à éprouver de sur l’Yerres.
la pitié pour ces personnages qui prennent ainsi c. Le tableau est peint à l’huile sur un support
une valeur exemplaire. en toile.
13. Le noyé est évoqué avec des détails très 2. Le tableau est composé de trois plans successifs :
réalistes (victime, horriblement défigurée, toute au premier plan, sur la partie droite du tableau, un
marbrée de taches bleues et vertes, l. 41 ; le visage rameur est assis de dos ; au second plan, à l’extrémité
gonflé et grimaçant du noyé, l. 42), qui soulignent du canot, presqu’au centre du tableau, un personnage
les formes et les couleurs caractéristiques du est représenté de face ; au troisième plan, les arbres
cadavre, et l’effet qu’elles produisent. des deux rives se rejoignent dans la perspective, pour
14. Trois expressions traduisent les phénomènes dessiner une ligne qui borde le haut du tableau.
hallucinatoires dont sont victimes les deux L’effet de profondeur est rendu par l’utilisation
meurtriers : vision ignoble et odieuse (l. 71-72), de la perspective  : le point de fuite se trouve à
hallucinations (l. 85-86) et sinistres visions (l. 90). l’intersection des deux lignes diagonales formées
15. La morsure sur le visage de Jacques présente par chacun des bords de la rivière ; il est aussi le
un caractère inquiétant car elle est tenace ; elle point d’aboutissement d’une ligne médiane passant
rappelle constamment à Jacques comme à Suzanne par l’axe longitudinal du canot et par le personnage
leur crime et leur donne l’impression que la victime assis au fond, face au spectateur. La taille des
est toujours présente (en tendant la joue où personnages accentue l’effet de profondeur  : le
se montraient des marques blanches, l.  73-74  ; rameur du premier plan est de taille supérieure à
Suzanne pleurait en regardant ces cicatrices, l. 109- son compagnon, placé au second plan.
110), dans le corps même du meurtrier. Elle prend 3. Le spectateur partage le point de vue du rameur
une dimension fantastique (il semblait parfois au du premier plan, vu de dos. Le spectateur est ainsi
meurtrier que ces cicatrices brûlaient sa chair et installé dans la barque et a l’impression d’être à
dévoraient son visage, l. 48-49), semblant établir sa place.

49 La nouvelle réaliste

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4. a. Les couleurs dominantes sont le vert de l’eau virgules pour dessiner les vaguelettes. L’utilisation
et des arbres, le jaune de la barque et du rayon de de couleurs naturelles (vert, jaune, bleu, blanc), en
soleil, le blanc bleuté des vêtements du rameur du dégradés, contribue à reproduire les vibrations de
premier plan et des chapeaux, le bleu des vêtements l’air, de la lumière, de l’eau.
du second personnage. Le peintre a donc utilisé deux
5. Ce tableau pourrait illustrer le début de la partie
couleurs primaires, le jaune et le bleu, au centre
de campagne au cours de laquelle les deux amants
du tableau, dont la combinaison donne toutes les
vont assassiner le mari : Il prit les rames et descendit
nuances de vert qui environnent ce motif central
pour former l’eau et la végétation. la rivière (l. 13). On pourrait ainsi imaginer que le
b. Le mouvement de l’eau de la rivière est rendu rameur du premier plan est Jacques, celui du second
par l’application de la peinture, par petites touches plan, Michel, Suzanne étant hors champ.
juxtaposées, assez épaisses, et par des courbes ou

Lire une œuvre complète


« Un cœur simple » de Gustave Flaubert restée seule à la maison après le départ de son
Livre de l’élève, p. 34
frère Paul pour le collège. Mais Virginie quitte, à
son tour, la maison pour le couvent, où elle meurt
1. Félicité est l’héroïne de la nouvelle de Flaubert. des suites d’une maladie. L’affection de Félicité
C’est la servante de Mme Aubain. se porte pour finir sur Loulou, un perroquet dont
2. L’histoire se déroule au xixe siècle, en Normandie, son neveu Victor lui a fait cadeau. À la mort de
essentiellement à Pont-l’Évêque. Loulou, Félicité fait empailler l’animal pour le
3. Les milieux sociaux évoqués sont ceux de conserver à ses côtés.
la campagne où Félicité est née et celui de la 5. a.  Tous les personnages que Félicité aime la
bourgeoisie de province, à laquelle appartient quittent ou meurent les uns après les autres.
Mme Aubain. b. Félicité se laisse aller à un désespoir muet, qui
4. Félicité porte son amour successivement sur ne s’atténue que lorsqu’elle trouve un nouvel objet
Théodore, dont elle tombe amoureuse jeune fille ; sur lequel porter son affection.
puis sur son neveu Victor, qui cesse de venir la voir 6. Félicité meurt à la fin de la nouvelle, après avoir
quand il s’engage dans la marine. Elle reporte alors perdu sa maîtresse, Mme Aubain.
son affection sur Virginie, la fille de sa patronne, 7. Voici le schéma complété :

Théodore Mme Aubain

fiancé de Félicité
Félicité maîtresse de Félicité
Victor
Paul Virginie
neveu de Félicité
servante de Mme Aubain le frère la sœur
.........
Loulou

le perroquet

50

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8. a. Mme Aubain. b. Victor. c. Félicité. d. Loulou. c. Félicité tient beaucoup à Loulou : en premier
9. 1809 : Félicité entre au service de Mme Aubain lieu, parce que c’est un cadeau de son neveu Victor,
(après que celle-ci a perdu son mari). ensuite parce qu’il devient un substitut de toutes
1819 : Victor s’engage dans la marine au long cours. les affections qu’elle a perdues ; elle le considère
1827 : chute d’une partie du toit de la maison, presque comme son enfant. À la fin de la nouvelle,
provoquant un grave accident. le perroquet lui apparaît dans une sorte de vision
1837 : mort du perroquet Loulou. mystique. Il joue ainsi un rôle d’intercesseur entre
1853 : mort de Mme Aubain. elle, mourante, et Dieu.
10. a. Sur le plan physique, Félicité semble n’avoir d. Le titre de la nouvelle repose sur une
jamais été jeune (À vingt-cinq ans, on lui en donnait métonymie : un cœur simple désigne le personnage
quarante). Sa mise est des plus simples et trahit de Félicité. Plusieurs points sont à souligner : la
sa condition de domestique. Ses tâches sont valeur de l’article indéfini un, qui introduit une
multiples, révélant ses nombreuses compétences généralisation, Félicité étant représentative de
(elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, toute une catégorie d’êtres de son espèce  ; le
repassait, savait brider un cheval, engraisser les cœur renvoie au siège des émotions, qui tiennent
volailles, battre le beurre). Son dévouement à sa une grande place dans la vie de Félicité, même
maîtresse et à ses enfants est sans bornes, mais si elle ne sait pas les exprimer par des mots  ;
elle est aussi très seule. Elle est très économe et l’adjectif simple peut s’entendre de deux façons :
très pieuse : elle va à la messe tous les dimanches il peut souligner l’origine populaire de Félicité,
et s’endort, son rosaire à la main. son incapacité à comprendre et analyser ce qui lui
b. Félicité est une servante exemplaire, parce arrive, et serait dans ce cas synonyme d’« inculte »,
qu’elle est très travailleuse pour un salaire modeste de « bête » ; mais il peut aussi souligner la pureté
(cent francs), très soigneuse (Quant à la propreté, le du personnage, animé par une seule et unique
poli de ses casseroles faisait le désespoir des autres passion  ; Félicité dans ce cas serait un «  cœur
servantes), très soucieuse des intérêts financiers pur ».
de sa maîtresse (Personne, dans les marchandages, 11. fées + lit + cité ! félicité.
ne montrait plus d’entêtement) et très fidèle (elle
reste un demi-siècle au service de Mme Aubain).

Étude de la langue
Grammaire 2. Le temps qui marque l’antériorité est le plus-
que-parfait.
Livre de l’élève, p. 36
2. Retrouver les verbes
1. Identifier la valeur des temps …Jacques avait épousé Félicie… qui lui louait une
1. a.  remontâmes  : passé simple de l’indicatif, chambre. Lui était ciseleur… et gagnait… elle avait
action de premier plan  ; était  : imparfait de été d’abord couturière ; mais, comme ils eurent tout
l’indicatif, action d’arrière-plan (description). de suite un garçon, elle arriva bien juste à nourrir le
b. allait : imparfait de l’indicatif, action d’arrière- petit… Eugène poussait gaillardement… une fille
plan (répétition). c. appela  : passé simple de vint à son tour ; et… resta longtemps si chétive,
l’indicatif, action de premier plan ; me retournai : qu’ils dépensèrent beaucoup…
passé simple de l’indicatif, action de premier plan ; 3. Identifier les connecteurs
avais vu  : plus-que-parfait de l’indicatif, action • Les connecteurs temporels  : et  : conjonction
d’arrière-plan (durée). d. tombait : imparfait de de coordination  ; quand  : conjonction de
l’indicatif, action d’arrière-plan (durée) ; étaient : subordination  ; d’abord  : adverbe  ; ensuite  :
imparfait de l’indicatif, action d’arrière-plan adverbe  ; et  : conjonction de coordination  ;
(description). tout à coup  : adverbe  ; enfin  : adverbe  ; et  :

51 La nouvelle réaliste

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conjonction de coordination ; quand : conjonction mille francs. e. Les Loisel durent rembourser vingt-
de subordination. quatre mille cinq cent quatre-vingt-trois / vingt-
• Le connecteur logique : mais : conjonction de quatre-mille-cinq-cent-quatre-vingt-trois francs.
coordination. 9. Dictée préparée
1. fausses, agrémentés, variées, véritables et parée
Conjugaison et orthographe
sont des adjectifs qualificatifs ou des participes
Livre de l’élève, p. 37
passés employés comme adjectifs. Ils s’accordent
donc en genre et en nombre avec le nom qu’ils
4. La conjugaison de l’imparfait
complètent : fausses s’accorde avec le nom perles,
a. Le soir, elle ouvrait la boîte et regardait les
fém. plur. ; agrémentés, avec peignes, masc. plur. ;
bijoux. b.  La vie se faisait dure pour lui. c.  Il
variées avec verroteries, fém. plur. ; véritables avec
songea qu’il fallait retourner chez le bijoutier.
bijoux, masc. plur. ; parée avec on, qui désigne le
d. Il dit qu’il s’appelait Lantin. e. Le collier valait
personnage féminin que son mari vient d’interpeller
dix mille francs.
sous l’expression ma chère, fém. sing.
5. La conjugaison du plus-que-parfait 2. a. cailloux et bijoux utilisent la marque de pluriel
a. Monsieur Lantin avait rencontré cette jeune fille -x : ce sont des exceptions (tout comme hibou,
dans une soirée. b. Elle était venue à Paris avec sa chou, genou, pou). Les noms qui ont une finale en
mère. c. Elle avait acheté des bijoux jusqu’à la fin -ou utilisent, dans la plupart des cas, la marque de
de sa vie. d. Il avait fait quelques dettes. e. Elle pluriel -s (un sou, des sous ; un clou, des clous).
l’avait rendu très heureux. b. L’autre nom qui porte la marque de pluriel -x
6. La conjugaison du passé simple est joyaux (l. 12). Dans ce cas, le -x est la marque
a. Les époux vécurent heureux quelques années. de pluriel régulière pour les mots qui se terminent
b. Les Loisel payèrent leur dette pendant dix ans. par -au.
c.  Les lourds travaux rendirent Mathilde vieille 3. a. ce est un déterminant démonstratif ; se est
avant l’heure. d.  Dans ma hâte, j’oubliai mon un pronom personnel réfléchi.
parapluie. e. Je pris un fiacre qui me conduisit à b. Le déterminant ce prend la forme cet devant
la gare. f. Les écrivains réalistes peignirent leur les noms masculins commençant par une voyelle.
époque avec précision. 4. La première négation est : on n’a pas le moyen
7. Les mots en -té(e) (l. 10) ; la seconde est une restriction : on ne se
a. La fierté et la vanité empêchèrent Mathilde de montre parée que de sa beauté (l. 11).
dire la vérité à son amie Mme Forestier. b. Mathilde
Vocabulaire et figures de style
écrivit un billet à son amie sous la dictée de son
mari. c. Le menu ordinaire des Loisel se composait Livre de l’élève, p. 38
de potée et d’assiettées de pommes de terre, qu’ils
10. Terme générique
mangeaient jusqu’à satiété.
bijou ! collier, bracelet, boucles d’oreilles, bague,
8. L’écriture des nombres broche, pendentif, chevalière…
Règle : on utilise des traits d’union pour écrire
11. Les activités de la servante
des nombres composés inférieurs cent. Les
Elle rapiéçait les chemises, reprisait les chaussettes
recommandations orthographiques de 1990
et les bas, servait à table, repassait le linge,
préconisent d’unir tous les nombres composés
tricotait des châles, entretenait le feu, allait au
par un trait d’union.
marché, lavait la vaisselle…
a. Le loyer des Loisel se monte à cent soixante-dix-
neuf / cent-soixante-dix-neuf francs. b. La fortune 12. Les voitures de transport
de Mme Forestier atteint soixante-quinze millions / a. un tilbury : cabriolet à deux places, découvert
soixante-quinze-millions de francs. c.  Pour ses et léger. b. la voiture du laitier : carriole ou petite
courses quotidiennes, Mathilde ne dispose que charrette de campagne, à deux roues. c. des
de deux francs quarante-cinq. d.  La parure que calèches : voitures à cheval, découvertes, à quatre
Mathilde acheta valait quarante mille / quarante- roues, munies d’une capote à soufflets à l’arrière et

52

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d’un siège surélevé à l’avant. d. un break : voiture 15. Les figures de style
à quatre roues, ouverte, avec un siège de cocher a. comparaison  : comme des têtes poudrées
très haut et deux banquettes longitudinales à (analogie de couleur et d’aspect).
l’arrière. e. l’omnibus : voiture à cheval servant de b. métaphore  : silhouette de faucille (analogie
transport public pour les voyageurs en ville ; un de forme).
fiacre : voiture à cheval que l’on loue à la course c. comparaison : pareilles à de lourds poissons morts
ou à l’heure (ancêtre du taxi). (analogie de forme, contexte marin en commun,
13. Un intérieur immobilité ! l’image suggère la tristesse).
1. meubles : grande table (l. 5), huche au pain d. répétitions  : perdu (2 occurrences à valeur
(l. 5-6) ; objets : solives (l. 2), chandelier de fer d’insistance)  ; puis (4 occurrences à valeur
tordu (l. 7-8) ; nourriture : boudin grillé (l. 4) ; temporelle et rythmique). L’accent est mis sur la
odeurs : odeur suffocante (l. 4), âcre fumée (l. 8). colère de la femme de M. Oreille.

14. Le lexique de la souffrance


…Son désespoir fut si terrible… Il pleurait… l’âme
déchirée d’une souffrance intolérable… Le temps
n’apaisa point sa douleur… il faisait une grimace
affreuse et se mettait à sangloter.

53 La nouvelle réaliste

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Dossier 2 Arts & Littérature
La peinture au temps de Maupassant
Livre de l’élève, p. 42 à 47

Objectifs du dossier
et compétences mises en jeu
Les objectifs Millet et Courbet, mais aussi avec un peintre
• L’objectif du dossier est culturel  : ce dossier comme Degas, proche des impressionnistes. Les
invite l’élève à mettre en écho des tableaux impressionnistes n’hésitaient pas, en effet, à
et des textes littéraires du xixe  siècle. Dans traiter de sujets quotidiens et modernes, mettant
cette perspective, il lui permet de construire en scène par exemple des ouvrières au travail
des savoirs artistiques (initiation à la peinture (Repasseuses). Notons que de tels sujets (peinture
réaliste et impressionniste) ; il le met en situation de paysans, réalité quotidienne, hommes et femmes
d’analyser une image en utilisant des outils et au travail…), tabous auparavant, constituent au
xixe siècle une nouveauté dans la peinture ; ces
un vocabulaire spécifiques (vocabulaire de la
lumière et des couleurs, composition, touches sujets font écho aux préoccupations naturalistes
de peinture), puis de s’interroger sur les effets et sociales d’un certain nombre d’artistes et
recherchés par l’artiste. d’écrivains de l’époque.
• Les exercices d’écriture qui jalonnent l’étude Il est intéressant, par ailleurs, de montrer aux
constituent un retour sur la discipline du français élèves que Maupassant se rapproche des peintres
proprement dite  : l’élève sera en situation de impressionnistes par son écriture : il s’attache
production et le professeur pourra évaluer la aux couleurs changeantes, aux effets de lumière
pertinence de ses propos. et de transparence qu’il perçoit dans les paysages
normands ou des bords de Seine.
Le choix des œuvres
• Le dossier présente deux grands courants picturaux Les compétences du socle
du xixe siècle : le réalisme, avec des peintures de Les compétences mises en jeu sont essentiellement
Gustave Courbet (Honfleur ou l’Embouchure de les compétences 5 du socle commun, la culture
la Seine, 1841) et de Jean-François Millet (Les humaniste :
Glaneuses, 1857), ainsi que l’impressionnisme,
– avoir des connaissances et des repères relevant de
avec des œuvres de Claude Monet (Étretat, la
la culture artistique : connaître les grands peintres
Manneporte, 1885), d’Edgar Degas (Repasseuses,
et les mouvements auxquels ils appartiennent ;
1884-1886), de Camille Pissaro (Boulevard des
Italiens, 1897) et de Pierre Auguste Renoir (La – situer dans le temps des œuvres littéraires ou
Grenouillère, 1869). artistiques ;
• Ces peintures ont été mises en relation avec – établir des liens entre les œuvres (littéraires,
des textes de Maupassant  : extraits d’Une vie artistiques) pour mieux les comprendre ;
(1883), de Pierre et Jean (1888) et de Contes – lire et pratiquer différents langages : analyser une
et nouvelles. On montre dans ce dossier que la image fixe en utilisant le vocabulaire approprié ;
sensibilité de l’écrivain rejoint celle des peintres. – être sensible aux enjeux esthétiques et humains
Maupassant, écrivain réaliste, peut aisément être d’une œuvre artistique : analyser les effets produits
mis en relation avec des peintres réalistes comme par les différentes techniques mises en œuvre.

54
Réponses aux questionnaires
Paysages de bord de mer Celui de Monet donne, au contraire, une impression
Livre de l’élève, p. 42-43
de mouvement  : il représente l’ondulation des
vagues avec des touches légères ; le peintre traduit
sur sa toile les vibrations colorées de la lumière en
Lire et observer
juxtaposant les touches de couleur claire (blanches
1. Les tableaux étudiés sont celui de Gustave ou rosées) et foncée (tons bleutés de la mer).
Courbet (1819-1877), Honfleur ou l’Embouchure L’ensemble donne une impression de fondu dans la
de la Seine (1841), et celui de Claude Monet lumière du petit matin : ciel et mer se rejoignent.
(1840-1926), Étretat, la Manneporte, reflets sur 6. Courbet, Monet et Maupassant ont tous trois
l’eau (1885). fréquenté la côte normande. On peut aisément
2. Courbet a représenté l’embouchure de la Seine établir des correspondances entre les extraits de
à Honfleur. Honfleur est un petit port situé sur la Maupassant et les tableaux.
berge sud de la Seine, face au Havre. • Extrait de Pierre et Jean et tableau de Courbet :
Monet a peint la Manneporte, immense arche on remarque une similitude des couleurs et des
rocheuse qui s’avance dans la mer, à Étretat. La formes évoquées : côtes vertes (l. 1), grand triangle
ville d’Étretat, située dans le pays de Caux, sur d’eau, d’un bleu d’argent (l. 2-3), une voile, à peine
la côte normande, est célèbre pour ses falaises visible, semblable à un insecte. (l. 4-5).
crayeuses et grandioses qui surplombent la mer. • Extrait d’Une vie et tableau de Monet  : le
3. Le paysage de Courbet représente l’estuaire de rapprochement a trait à la forme de la falaise,
la Seine. Le premier plan est occupé par un rivage une roche d’une forme étrange, arrondie et percée
verdoyant, vallonné et planté d’arbres touffus. On à jour (l. 1 à 4), comparée à un éléphant énorme
distingue un couple dans ce paysage : la femme enfonçant sa trompe dans les flots (l. 5 à 7).
est assise, elle peint ou dessine probablement ; 7. a. b. et c.  L’impressionnisme est un courant
l’homme est debout à ses côtés. À l’arrière-plan, pictural, caractérisé par une technique précise
la mer s’étend jusqu’à l’horizon. L’œil est attiré par consistant à saisir les effets changeants de l’air et
un point précis, un voilier au centre du plan d’eau. de la lumière, en procédant par petites touches de
Le tableau de Monet est dominé par le ciel et la mer couleurs juxtaposées. Le tableau qui a donné son
qui occupent tout le premier plan dans la partie nom au mouvement est Impression, soleil levant
gauche du tableau. À droite, au premier plan, le de Monet (1872), qui représente une vue du Havre
peintre a représenté une partie de la falaise et, à au petit matin.
l’arrière-plan, la fameuse Manneporte.
4. a. et b. Dans le tableau de Courbet, les tons vert, Paysannes et ouvrières
bleu et gris dominent ; ils sont caractéristiques de Livre de l’élève, p. 44-45
l’atmosphère et de la luminosité normandes. On
peut penser que le peintre a restitué la lumière
Écrire
d’une fin d’après-midi. La masse verte et sombre
au premier plan contraste avec les couleurs de la On pourra donner à titre d’exemple cet extrait de
mer et du ciel qui s’y reflète et accentue l’effet Germinal, décrivant l’activité des mineurs, chargés
de profondeur. de détacher la houille d’une paroi.
La palette de Monet est constituée de teintes C’était Maheu qui souffrait le plus. En haut, la
pastel et lumineuses : bleu, rose, ocre, vert clair. température montait jusqu’à trente-cinq degrés, l’air
L’éclairage est doux, sans doute celui du soleil ne circulait pas, l’étouffement à la longue devenait
levant ; la falaise apparaît légère et vaporeuse. mortel. Il avait dû, pour voir clair, fixer sa lampe à
5. a. et b. Le tableau de Courbet suggère un clou, près de sa tête ; et cette lampe, qui chauffait
l’immobilité  : la surface de l’eau s’étend son crâne, achevait de lui brûler le sang. Mais
horizontalement, le dessin est précis, les contours son supplice s’aggravait surtout de l’humidité. La
sont nettement délimités. roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres

55 La peinture au temps de Maupassant


de son visage, ruisselait d’eau, de grosses gouttes 3. a. Les personnages sont comme saisis sur le vif.
continues et rapides, tombant sur une sorte de Les glaneuses, la tête baissée, sont repliées sur
rythme entêté, toujours à la même place. Il avait elles-mêmes, le regard rivé au sol. Elles repèrent
beau tordre le cou, renverser la nuque : elles battaient les épis et les ramassent dans leur tablier.
sa face, s’écrasaient, claquaient sans relâche. Au Les repasseuses présentent une posture et des
bout d’un quart d’heure, il était trempé, couvert mouvements contrastés. L’une, à gauche, la main
de sueur lui-même, fumant d’une chaude buée de sur une bouteille, est en train de s’étirer, la bouche
lessive. Ce matin-là, une goutte, s’acharnant dans ouverte, surprise en train de bâiller. L’autre pèse
son œil, le faisait jurer. Il ne voulait pas lâcher son de ses deux mains sur son fer, tête baissée, dos
havage, il donnait de grands coups, qui le secouaient voûté, pour repasser un drap étalé sur la table.
violemment entre les deux roches, ainsi qu’un b. On peut distinguer les trois étapes du glanage,
puceron pris entre deux feuillets d’un livre, sous la consistant à se baisser, ramasser, se relever. Ces
menace d’un aplatissement complet. gestes, comme figés dans le temps, prennent un
Émile Zola, Germinal (1885), première partie, chap. IV. caractère universel et éternel.
c. Les repasseuses sont montrées à deux moments
Lire et observer
différents : l’une est en train de se détendre un
1. a. Les auteurs des tableaux sont Jean-François instant ; l’autre est en pleine activité, elle repasse
Millet (1814-1875) et Edgar Degas (1834-1917) ; un drap.
les titres sont : Les Glaneuses (1857) et Repasseuses 4. a. Les tableaux montrent le caractère pénible
(1884-1886). du travail effectué par ces femmes, paysannes et
b. Le mot glaner dérive d’un mot gaulois. Il signifie ouvrières. Toutes effectuent une tâche manuelle
« ramasser dans les champs, après la moisson, les dans la position debout.
épis qui ont échappé aux moissonneurs ». Le glanage Millet montre les gestes répétitifs et fatigants
date du Moyen Âge : les personnes infirmes, âgées des glaneuses, qui travaillent dans une position
ou indigentes étaient effectivement autorisées, douloureuse, le dos cassé, la tête plus basse que
après le lever du soleil, à récolter les épis au sol. les hanches.
Le glanage s’applique aussi aux pommes de terre. Les repasseuses sont accablées de fatigue. Celle
2. a. Les personnages représentés sont des femmes qui repasse sollicite tous ses muscles pour appuyer
au travail : des glaneuses ramassent à la main des sur le fer bouillant et lisser le tissu. L’autre
épis dans un champ et des repasseuses sont saisies s’étire, épuisée, la nuque endolorie. La chaleur
en pleine activité dans leur atelier. Sur la table est apparemment étouffante, les cheveux de la
à repasser, on aperçoit un récipient contenant de repasseuse de gauche sont collés sur le front pâle ;
l’eau, servant à humidifier le linge. le chignon de celle de droite se détache, on voit
b.  Les trois glaneuses, cadrées en pied (plan pendre une mèche de sa frange. La soif et la fatigue
moyen), se détachent au premier plan dans un se font sentir, comme en témoigne la présence de
paysage dont on distingue les lointains. On aperçoit la bouteille, sans doute de vin, si l’on en croit la
à l’arrière-plan, mais à petite échelle, la charrette couleur rouge du liquide, ce qui renforce le réalisme
et les chevaux utilisés pour la moisson, le régisseur de la représentation.
à cheval, à droite, qui surveille le travail. Les textes de Maupassant confirment la pénibilité
Les repasseuses sont cadrées à mi-cuisse (plan du travail : dans « Le Père Amable », les paysans
américain) ; elles occupent tout l’espace de la toile, travaillent dehors jusqu’à l’heure de l’Angélus (l. 4),
un espace réduit, celui de l’atelier de repassage. c’est-à-dire six heures du soir ; dans « La Question
Derrière elles, un mur nu et un poêle à charbon du latin », les repasseuses effectuent un travail
pour chauffer les fers. épuisant dans la buée (l. 3), obligées de manier
Le spectateur se situe dans les deux cas face à la un fer lourd et chaud (l. 2), de porter des paniers
scène, un peu comme s’il surprenait les personnages qui leur font plier la taille (l.  5), au point que
en pleine activité, mais à leur insu, puisqu’aucun Piquedent, l’un des personnages, s’écrie en les
ne dirige son regard vers lui. Ce choix pictural voyant : « Quel métier, pour une femme ! Un vrai
accentue le réalisme des deux tableaux. métier de cheval » (l. 7-8).

56
b. C’est dans le tableau de Millet que les traits et de Pierre Auguste Renoir (1841-1919), La
du dessin sont les plus nets ; les silhouettes des Grenouillère (1869).
glaneuses se détachent de façon sculpturale. b. Les lieux représentés sont un des grands
Degas restitue l’atmosphère chaude de la pièce par boulevards parisiens, le boulevard des Italiens,
des effets de lumière vibrante, qui apparentent ainsi que la Grenouillère, un café flottant situé
sa peinture à celle des peintres impressionnistes. près de Bougival, non loin de Paris, dans l’île de
Toutefois, il n’adhère pas complètement au Croissy, sur la Seine.
mouvement, donnant priorité au dessin  : on le Boulevard des Italiens a été peint en automne,
voit, les deux femmes sont soulignées par des comme en témoignent les arbres quasi dénudés et
contours appuyés. les feuilles jaunissantes, ainsi que les vêtements
5. Le tableau de Millet est baigné de la lumière chauds portés par les personnages.
rasante du soleil levant ou couchant. Sous le ciel La Grenouillère représente une scène de plein
bleuté, le jaune en est la couleur dominante, celle du air, qui se déroule au printemps ou en été : on
champ moissonné. Les couleurs sombres (brun, gris) remarque la végétation luxuriante, l’éclairage
sont appliquées aux glaneuses, dont les vêtements lumineux, les vêtements légers portés par les
paraissent atemporels. Les paysannes se fondent personnages, les activités de plein air auxquelles
dans le paysage du premier plan. Seules la coiffe ils se livrent.
rouge et la coiffe bleue se détachent, occultant les 2. La scène peinte par Pissaro a été réalisée à partir
visages et rompant quelque peu l’uniformité. de la fenêtre d’un immeuble. On sait qu’à partir
Le tableau de Degas est réalisé avec une palette de 1897 Pissaro commença une suite de tableaux
de couleurs pastel : bleu, rose et orange avec ses qu’il a peints des fenêtres de différents hôtels,
dégradés. Les tons clairs dominent : couleur chair notamment le Grand Hôtel de Russie, 1 rue Drouot.
de la peau, table à repasser, drap blanc qui devient Il voyait de là l’enfilade des boulevards. Il s’agit
peu à peu bleu-gris pâle, chemisiers caracos blanc d’une scène de grande activité parisienne  ; les
et rose. On travaille dans la propreté du linge  ; personnages sont saisis vaquant à leurs activités
l’atmosphère est dense et confinée ; la buée envahit quotidiennes. On aperçoit également les grands
la pièce, comme en témoignent les dégradés de immeubles haussmanniens, qui s’alignent le long du
couleurs et la vibration de la lumière rendue par large boulevard, et le mobilier urbain (kiosques à
l’application de la peinture par taches légères. journaux, colonne dite Morris, réservée à l’affichage
6. Les peintres Millet et Degas, tout comme l’écrivain des programmes de théâtre). Le boulevard est bordé
Maupassant, montrent des femmes incarnant le d’arbres, ce qui montre que la végétation est entrée
prolétariat rural et urbain. Les deux tableaux mettent dans la ville. La circulation est intense : les fiacres
l’accent sur la pauvreté et la dureté du labeur. On ne privés et les omnibus (assurant le transport public
peut s’empêcher d’être ému par le sort des glaneuses des voyageurs) tractés par deux chevaux paraissent
qui s’éreintent à ramasser quelques épis, alors que remplis. Notons que l’omnibus est le moyen de
la moisson est abondante au loin, ainsi que par transport que va emprunter le couple Lebrument
les difficiles conditions de travail des repasseuses. dans l’extrait de Maupassant. Le boulevard des
Les artistes éveillent la compassion du spectateur Italiens apparaît bien comme un lieu de passage
ou du lecteur, en montrant les corps ployés, usés, et de rencontres, où les hommes et les femmes
meurtris de ces femmes. C’est bien ce sentiment que affichent leur élégance. On imagine que passent
ressent le père Piquedent, dont le narrateur dit qu’il par là des écrivains à succès, des financiers, des
est ému (l. 7) à la vue des repasseuses. artistes à la mode, des directeurs de journaux,
des dandys…
Rendez-vous parisiens La description de la Grenouillère peut être faite
Livre de l’élève, p. 46-47 à la fois à partir du texte et du tableau. Il s’agit
bien d’un établissement aquatique (l.  11-12),
Lire et observer relié à un îlot minuscule planté d’un arbre (l. 14-
1. a. Les tableaux sont de Camille Pissaro (1830- 15). La végétation est abondante (des saules
1903), Boulevard des Italiens, matin, soleil (1897), et des peupliers, l. 20-21). La scène est vue de

57 La peinture au temps de Maupassant


face : au premier plan, on distingue les barques l’eau. Les couples se forment ; on se pare de ses
de canotage  ; au second plan, on voit l’îlot où plus belles toilettes ; on fait du canotage : l’eau
sont rassemblés des personnages élégamment clapote sous les barques que l’on voit au premier
vêtus et venus se détendre ; les uns se baignent, plan. Le peintre joue des effets de lumière (taches
les autres discutent, debout ou assis ; certains claires) et d’une palette de couleurs à dominante
sont accompagnés de leurs chiens qui eux aussi verte  ; il rend sur sa toile la luxuriance de la
se prélassent ou jouent avec l’eau. À droite, on végétation qui se déploie sur l’eau mouvante, et
aperçoit le bâtiment du café flottant, immense la sensation de fraîcheur qu’elle procure en ce
radeau […] que supportent des colonnes de bois jour d’été.
(l. 5 à 7). À l’arrière-plan, il y a la Seine, où se b. Les textes de Maupassant restituent parfaitement
pratiquent des activités aquatiques, et sa rive les lieux et l’atmosphère. Dans «  La Dot  », les
opposée ombragée d’arbres. personnages vont déjeuner au boulevard (l. 2), lieu
3. a. Les tableaux de Pissaro et de Renoir privilégient de vie intense, où l’on travaille et où les élégants
les formes et les taches de couleurs, conformément et les élégantes se donnent rendez-vous dans les
à la technique impressionniste. Pissaro juxtapose cafés ; ils vont prendre l’omnibus (l. 6).
les touches de vert (omnibus), de rouge (roues L’extrait de « La Femme de Paul » présente le grand
des fiacres et kiosques), de noir (vêtements des café flottant qu’est la Grenouillère et l’ambiance
personnages) et de mordoré (feuilles des arbres)… qui y règne un jour de juillet : l’endroit regorgeait
Il réussit ainsi à peindre le fourmillement de la de monde (l. 3-4), l’atmosphère est à la joie, l’air
foule et fait en sorte que l’œil perçoive la scène semblait plein d’une gaieté brûlante (l.  17-18).
dans son ensemble, avec tous ses détails, sans Les notations visuelles et tactiles, telles que cette
toutefois être retenu par un point précis. chaleur du soleil de juillet (l. 16) et ce frisson de
Le tableau de Renoir dépeint une atmosphère de brise (l. 19), relèvent de la sensibilité d’un peintre
plein air, de bonheur à la campagne, au bord de impressionniste.

58
Chapitre 3
Les motifs du fantastique
Livre de l’élève, p. 48 à 73

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus permettra à l’élève de relever au fil de la lecture
• L’objectif du chapitre est de familiariser l’élève les indices d’étrangeté (compétence 1 : repérer les
avec les codes, les motifs et les procédés informations dans un texte à partir des éléments
d’écriture du récit fantastique à travers l’étude explicites et des éléments implicites !  Dossier
d’extraits et la lecture d’une œuvre intégrale. « Socle commun », p. 8).
• Le récit fantastique est fondé sur l’irruption, dans • Des compétences culturelles et humanistes
le quotidien d’un personnage, d’un phénomène (compétence 5 ! Dossier « Socle commun », p. 12
inexplicable et sur le principe d’hésitation : à aucun et 14) : le chapitre permet à l’élève de découvrir
moment, le lecteur ni le personnage ne peuvent ou de redécouvrir les grands noms de la littérature
trancher entre une explication surnaturelle et française (Mérimée, Maupassant) et étrangère
une explication rationnelle des faits. (Gogol, Poe, Pouchkine, Hoffmann), ainsi que
• Les extraits (y compris l’évaluation en ligne et le quelques peintres célèbres (Munch, Magritte, Ensor,
texte proposé à l’oral en vue d’une mise en scène) Füssli) et musiciens (Offenbach, Tchaïkovski).
ont été choisis en fonction des auteurs et de leur • Des compétences de langue (compétence 1
appartenance au xixe siècle (Mérimée, Maupassant, ! Dossier « Socle commun », p. 8 et 10) : on aborde
Gogol, Poe, Pouchkine, Gautier) ainsi que des motifs dans le chapitre les faits de langue liés à l’écriture
spécifiques au fantastique (objet doué de vie, fantastique : types et formes de phrases ; ponctuation
créature venue de l’au-delà, présence de puissances spécifique pour exprimer le trouble émotionnel ;
maléfiques ou diaboliques, thème du double). utilisation des pronoms indéfinis et des formes
• Une double-page «  Histoire des arts  » est passives liée à la difficulté, voire à l’impossibilité
consacrée au fantastique en spectacle, ce qui de nommer précisément le phénomène fantastique ;
permet de découvrir le ballet Casse-Noisette, sur une propositions subordonnées complétives après un
musique de Tchaïkovski, et un opéra d’Offenbach, verbe d’opinion ou subordonnées consécutives
Contes d’Hoffmann. pour souligner l’intensité du phénomène ; emploi
du conditionnel pour exprimer l’incertitude ;
Les compétences du socle commun maîtrise de la forme pronominale pour présenter
L’étude de ce chapitre met en jeu de nombreuses le fantastique en action (objets qui s’animent).
compétences du socle. • Des compétences lexicales : l’accent est mis sur
• Des compétences de lecture  : en lecture le vocabulaire de la peur, des perceptions visuelles
analytique, l’élève sera amené, à chaque lecture, et auditives, du doute et sur les figures de style
à vérifier qu’il a compris le sens global du texte caractéristiques du récit fantastique (comparaison,
et qu’il sait identifier les codes de l’écriture métaphore, gradation, répétition, oxymore).
fantastique (compétence 5 : identifier les registres • Des compétences d’écriture acquises par la
(comique, tragique, fantastique, lyrique) ! Dossier pratique d’exercices réguliers d’écriture courte
« Socle commun », p. 12). ou de réécriture, en lien avec les textes étudiés
Dans le cadre d’une lecture intégrale, nous proposons (transcrire des paroles au discours direct, décrire
la lecture d’une œuvre patrimoniale : La Vénus d’Ille une apparition), et par la pratique d’exercices plus
de Prosper Mérimée, avec un guide de lecture. La élaborés faisant davantage appel à l’imagination
Vénus d’Ille offre en effet un exemple parfait de (dont une écriture à partir du tableau de Füssli,
l’ambiguïté constitutive du genre fantastique et Le Cauchemar).

59 Les motifs du fantastique


• Des compétences d’oral, qui s’exerceront à Bibliographie
travers la mise en scène de la scène finale d’une • Pierre-Georges Castex, Le Conte fantastique en
nouvelle de Pouchkine, La Dame de pique, exercice France, de Nodier à Maupassant, Corti (1987).
qui met en jeu des compétences d’oral et de jeu • Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature
dramatique (compétence 5 : lire et pratiquer fantastique, Seuil, coll. « Points » (1976).
différents langages ! Dossier « Socle commun », • Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille, par Marie-Thérèse
p. 14). Bouton, Bertrand Villain, Hatier, coll. « Œuvres et
• L’évaluation en ligne permet d’évaluer l’ensemble thèmes » (2011).
de ces compétences (le texte choisi est un extrait • Nouvelles fantastiques, par Dominique Fouquet,
de la nouvelle de Théophile Gautier, « Le Pied de Hatier, coll. « Œuvres et thèmes » (2002).
momie »).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers du fantastique ! xviie  siècle),est un artiste peintre flamand de
Livre de l’élève, p. 48-49 paysages. Le tableau représente une roche colossale
à profil humain. On distingue les yeux, le nez, la
1. On ouvrira le chapitre sur les différents sens bouche, la barbe constituée par des cascades. Le
du mot fantastique : tableau revêt une tonalité inquiétante par les
– Ce film a eu un succès fantastique : extraordinaire, formes tourmentées de la roche qui comporte de
formidable (sens intensif). nombreuses et mystérieuses excavations, ainsi que
– J’aime les films fantastiques  : qui présentent par les couleurs sombres utilisées (tons froids :
des éléments inexplicables (sens littéraire et gris et vert, légèrement ocrés).
artistique). Image 3  : L’Araignée (1887) d’Odilon Redon,
2. et 3. Image 1  : c’est un tableau d’Edvard qualifiée de souriante, est un dessin au fusain,
Munch, Le Cri, datant de 1893 : il représente un de tonalité sombre, qui fait partie du bestiaire
personnage à l’air terrorisé, qui se promène sur du fantastique ; elle sourit, les yeux levés. Son
un pont surplombant un fjord au soleil couchant. caractère étrange vient du fait que l’artiste propose
Son visage est presque celui d’un cadavre  ; la une vision particulière du réel en mêlant l’humain
bouche ouverte, les yeux hagards, il se bouche les à l’animal.
oreilles : il crie de frayeur pour ne pas entendre Image 4  : René Magritte, peintre appartenant
un cri qui semble venir de l’au-delà. Il est au au mouvement surréaliste, est l’auteur de Carte
premier plan, face au spectateur qui partage la blanche (1965), huile sur toile représentant une
peur du personnage. La composition et les couleurs cavalière qui chevauche dans une forêt. Mais
l’entraînent dans une sorte de vertige : un pont la toile, bien que traitant d’un motif réaliste,
rectiligne et oblique, dont le point de fuite se présente un caractère étrange et une configuration
perd à l’extérieur du cadre du tableau ; les lignes impossible : la cavalière cache les arbres, les arbres
courbes et sinueuses d’un ciel rouge et jaune ; une cachent la cavalière et même la tronquent. Pour
eau bleu foncé qui semble déborder sur le pont… Magritte, tout se passe comme si l’œil voyait le
Au loin, on aperçoit la ville et les silhouettes de visible, mais aussi l’invisible.
deux personnages. 2. et 4. Texte  : cet extrait d’une nouvelle de
Image 2  : Paysage anthropomorphe (du grec Maupassant, «  La Peur  » (1884), présente un
anthropos, «  homme  », et morphê, «  forme  ») événement étrange : le narrateur voit une brouette
est une huile sur toile représentant un paysage qui avance toute seule et qui se dirige vers la mer.
dans lequel on peut percevoir une forme humaine Est introduit ici le motif fantastique de l’objet
(visage). L’auteur, Joos de Momper le Jeune (xvie- qui s’anime.

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5. Ces œuvres présentent toutes un caractère exprime les plus affreuses angoisses (l. 2-3) ; sur sa
inquiétant, car inexplicable de façon rationnelle : poitrine apparaît une empreinte livide, comme si le
une brouette qui avance toute seule ; un personnage corps avait été étreint dans un cercle de fer (l. 5-6).
terrorisé on ne sait pourquoi  (peut-être est-ce 2. Le narrateur a le sentiment que la statue se
la couleur rouge sang du soleil qui lui inspire réjouit du malheur survenu : il me sembla voir une
cette terreur, comme si la nature agonisait) ; une divinité infernale applaudissant au malheur qui
montagne qui présente un visage humain  ; une frappait cette maison (l. 12-13).
araignée souriante ; un cheval et sa monture qui 3. C’est le procureur du roi de Perpignan (l. 17) qui
passent à travers les arbres. fait au narrateur le récit des événements survenus
6. D’après ces documents, le fantastique apparaît la nuit  ; il rapporte les propos de la veuve de
comme une vision insolite dépassant l’entendement M. Alphonse (Voici ce qu’elle conte, l. 24).
humain, d’où son caractère d’inquiétante étrangeté. 4. Mme Alphonse parle de l’assassin en ces termes :
une espèce de géant verdâtre (l. 39) ; la Vénus de
La statue animée bronze (l. 41) ; le fantôme, ou la statue (l. 48) ;
Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille la statue (l. 53).
Livre de l’élève, p. 52 à 54 5. a. Le récit de l’épisode est fait à travers les
perceptions de la mariée. Mme Alphonse, après
Préparer la lecture s’être couchée, entend la porte s’ouvrir, puis le lit
On pourra se reporter au site http://mythologica. cria comme s’il était chargé d’un poids énorme (l. 28-
fr/grec/aphrodite.htm. 29) ; elle sent une masse glacée à ses côtés (elle
Aphrodite (ou Vénus) est la déesse de la beauté sentit le contact de quelque chose de froid comme
et de l’amour, née, selon la légende, de l’écume la glace, l. 32-33). Elle entend quelqu’un qui dit
(aphros en grec) des vagues, d’où son nom. Sa « Bonsoir, ma petite femme » (l. 35), ensuite un
somptueuse ceinture d’or, que Zeus lui a offerte, cri étouffé (l. 36) ; puis elle voit son mari entre les
la rend irrésistible. Mariée à Héphaïstos, le dieu bras d’une espèce de géant verdâtre (l. 39). Quand
boiteux, elle inspire de nombreuses passions, chez elle revient à elle, après son évanouissement, elle
les dieux (Arès, Dionysos, Poséidon…) comme chez revoit la statue qui tient entre ses bras son mari,
les mortels (parmi lesquels le Troyen Anchise, à sans mouvement (l. 51-52).
qui elle donne un fils, Énée). Elle est vénérée à b. Les verbes pronominaux sont : s’ouvrit (l. 26,
Cythère et dans l’île de Chypre. Ses attributs sont 34) ; se rendre compte (l. 30-31) ; se passèrent
le myrte, la rose, la pomme, la grenade, la colombe, (l.  31)  ; se leva (l.  37). La plupart des verbes
la tourterelle. pronominaux permettent de montrer l’objet qui
s’anime de façon inexplicable : on voit que la porte
Dégager l’essentiel s’ouvre et que la statue se lève, comme mues par un
a. Le jeune marié, Alphonse de Peyrehorade, a mouvement étrange qui contribue au fantastique.
été tué. De même, le temps se passe pour Mme Alphonse,
b. Il a été tué de façon très violente, victime témoin impuissant de ce drame inexplicable.
d’une forte étreinte, comme étreint dans un cercle Les pronoms indéfinis sont  : quelqu’un (l.  26,
de fer (l. 6). 35) ; quelque chose de froid (l. 33) ; on (l. 36).
c. La mort a eu lieu au petit matin (Un coq chanta, Les pronoms indéfinis gomment l’agent de
l. 52-53). l’action ; ils cultivent l’imprécision et le mystère,
d. Son épouse a été témoin du meurtre. caractéristiques du fantastique.
e. Elle accuse la Vénus de bronze (l. 41), qu’elle 6. Le procureur présente les propos de la jeune
déclare avoir reconnue. épousée comme ceux d’une malheureuse folle
(Folle ! tout à fait folle, l. 24 ; Elle dit, et m’a répété
Analyser le texte vingt fois, pauvre femme !…, l. 40 ; la malheureuse
1. Alphonse est décédé d’une mort violente et folle, l. 43). Ainsi, l’explication surnaturelle qu’elle
lente : la mort a été violente et son agonie terrible fournit est discréditée par le magistrat, sceptique,
(l. 3-4). Il a dû lutter longtemps, car son visage qui s’excuse à tout moment de rapporter de telles

61 Les motifs du fantastique


absurdités (elle dit qu’elle a reconnu… devinez- reconnu… la Vénus de bronze… je perdis connais-
vous  ? La Vénus de bronze, la statue de M.  de sance… Je ne peux en aucune façon dire combien
Peyrehorade…, l. 40 à 42). de temps je demeurai évanouie. Revenue à moi, je
7. a. L’explication surnaturelle est la suivante : on revis le fantôme… et entre ses bras mon mari…
peut imaginer que la Vénus a commis le meurtre,
Enrichir son vocabulaire
ainsi qu’en témoignent la violence de l’étreinte
subie par la victime (comme dans un cercle de victime = b. personne qui subit un préjudice ; pièce
fer, l. 6) et la bague retrouvée sur le tapis. Le à conviction = d. objet dont se sert la justice comme
mobile aurait pu être la jalousie. La Vénus aurait élément de preuve ; déposition = c. déclaration
puni Alphonse d’avoir rejoint sa femme et d’avoir sous la foi du serment d’une personne qui témoigne
commis un adultère  : Alphonse, d’une certaine en justice  ; procureur  = e. représentant de la
façon, aurait trompé la Vénus qu’il a, sans le justice ; présomption d’innocence = a. droit d’une
vouloir, épousée en lui mettant la bague au doigt, personne de ne pas être déclarée coupable tant
bague qu’elle lui aurait rendue et jetée sur le qu’une condamnation n’a pas été prononcée par
tapis. À moins que la statue n’ait serré Alphonse le tribunal.
dans ses bras dans un geste d’amour devenu un Histoire des arts
geste mortel.
1. La Vénus de Milo (ou Aphrodite) a été découverte
L’explication rationnelle est également possible :
en avril 1820, à Milo (Mélos), une île de la mer
Mme Alphonse, en accusant la statue, a pu être
victime d’une hallucination, troublée par les Égée, par un paysan grec qui était à la recherche
émotions de la journée ou sous l’emprise d’une de pierres pour bâtir un mur autour de son champ.
hystérie collective (Depuis qu’elle est dans le pays, On ne connaît pas le nom du sculpteur qui la
tout le monde en rêve, l.  42-43). M. Alphonse réalisa. On suppose que la statue date de la fin
aurait alors été victime d’un assassinat ; mais du ier siècle avant J.-C. (autour de -100).
qui serait le meurtrier et pourquoi la présence de 2. C’est une statue en marbre qui mesure 2,02 m.
la bague sur le tapis ? Ce serait l’Aragonais ? Il 3. La statue représente une femme debout, en
présente certes des ressemblances avec la statue appui sur la jambe droite, la jambe gauche étant
et le narrateur le soupçonne fortement… Un légèrement fléchie. Le corps est animé d’un
autre criminel ? On ne peut rien établir de sûr, mouvement de torsion. Le buste est dénudé  ;
des interrogations subsistent. la déesse est vêtue d’un péplos roulé autour des
b. La logique d’ensemble indique implicitement hanches. Les cheveux sont relevés en un chignon
la responsabilité de la statue ; l’interprétation maintenu par un bandeau. Lors de sa découverte,
surnaturelle apparaît la plus probable, bien la statue était dépourvue de ses bras et de son
qu’incroyable  : mort violente, marques sur le pied gauche ; ils n’ont jamais été retrouvés. Une
corps d’un cercle de fer (l. 6), bague sur le tapis, mortaise à l’épaule gauche indique que le bras
expression de méchanceté ironique de la statue avait été taillé séparément. Le bras droit était
(l. 11), poids énorme sur le lit (l. 29), quelque orné d’un bracelet, ainsi qu’en témoignent les
chose de froid comme la glace (l. 33). trous de fixation.
4. Le site du Louvre propose un certain nombre
Réécrire de pistes :
J’étais couchée… lorsque la porte de ma chambre… Aussi a-t-elle été imaginée dans les attitudes les
Alors, j’étais dans la ruelle du lit… Je ne fis pas plus variées : appuyée contre un pilier, accoudée
un mouvement, persuadée que c’était mon mari… à l’épaule d’Arès ou tenant divers attributs. Selon
J’eus grand-peur, mais n’osai pas tourner la tête… qu’elle portait un arc ou une amphore, elle était
je ne peux me rendre compte du temps… Puis je Artémis ou une Danaïde. Beaucoup s’accordent
fis un mouvement involontaire… et je sentis… Je à y reconnaître une effigie d’Aphrodite en raison
m’enfonçai dans la ruelle, tremblant de tous mes de la semi-nudité de la figure, de la féminité de
membres… J’entendis un cri… à côté de moi… sa silhouette onduleuse et de la sensualité de ses
Je tournai la tête alors… et vis mon mari… J’ai formes. Elle tenait peut-être une pomme – allusion

62
au jugement de Pâris –, une couronne, un miroir ou 4. a. L’apparition a l’aspect d’une grande femme
un bouclier dans lequel elle contemplait son reflet. vêtue de blanc (l. 12) ; elle a une voix douce et
© www.louvre.fr douloureuse (l. 23), et des cheveux dénoués, très
longs, très noirs (l. 37).
L’apparition du fantôme b. Selon le narrateur, l’apparition appartient au
monde des fantômes, de la mort, du surnaturel (Je
Guy de Maupassant, « Apparition »
ne crois pas aux fantômes ; eh bien ! j’ai défailli
Livre de l’élève, p. 55 à 57
sous la hideuse peur des morts, l.  19-20  ; des
épouvantes surnaturelles, l. 21).
Préparer la lecture 5. a. Le vocabulaire de la peur est largement
Un fantôme (du grec phantasma, « apparition », présent : terreurs (l. 16) ; la hideuse peur (l. 19) ;
« vision ») est une apparition surnaturelle d’une l’angoisse, des épouvantes (l.  21)  ; J’avais peur
personne morte. Synonymes : spectre, apparition, (l. 23) ; et plus loin : ce trouble effaré (l. 49) ;
revenant, vision, chimère… une panique (l. 54).
b. Les manifestations physiques de cette peur
Dégager l’essentiel
sont une secousse qui parcourt les membres du
a. Un des amis du narrateur, désespéré par la mort narrateur (l. 14), le cœur qui défaille (on ne sent
de sa femme, charge celui-ci d’aller chercher des plus son cœur, l. 16-17), les forces qui font défaut
papiers dans son château qu’il a quitté le jour (le corps entier devient mou, l. 17), les nerfs qui
même de l’enterrement. Ces papiers se trouvent vibrent (l. 23), la voix coupée (il me fut impossible
dans la chambre du couple. de prononcer un mot, l. 26). Le narrateur compare
b. Une grande femme vêtue de blanc lui apparaît. la faiblesse qui envahit son corps à la mollesse
c. Cette femme lui demande de la peigner, ce que d’une éponge (mou comme une éponge, l. 17).
fait le narrateur. 6. Le narrateur exprime son émotion notamment
d. Le narrateur constate que la porte, par laquelle par les interjections (Oh !, l. 15, 20 ; eh bien !,
le personnage est parti, est fermée et inébranlable l. 19) et les répétitions (j’ai souffert, oh ! souffert,
(l. 53). l. 20 ; elle parla ; elle parla, l. 22).
e. Le narrateur, paniqué, enfourche son cheval et 7. Au contact de la chevelure, le narrateur ressent
s’enfuit au galop. un frissonnement, une sensation de froid atroce
f. Le narrateur retrouve sur son vêtement des longs (l.  41). Il compare les cheveux à des serpents,
cheveux de femme. faisant référence à leur forme longiligne et à leur
sang froid (quand on les touche, ils sont froids) :
Analyser le texte
comme si j’eusse manié des serpents (l.  41)  ; il
1. Le narrateur mène le récit à la première personne renforce l’image par la métaphore cette chevelure
(Je m’écarquillais les yeux, l. 1). Le choix de cette de glace (l. 44). Il les compare aussi à la crinière
personne, caractéristique du registre fantastique, du cheval pour leur épaisseur et la façon dont il
donne de la crédibilité au récit, présenté ainsi les tresse (comme on tresse la crinière d’un cheval,
comme un témoignage vécu. l. 45-46).
2. La scène se déroule dans la chambre du couple. 8. Les verbes d’action au passé simple sont
La pièce est plongée dans la pénombre  ; les nombreux et s’enchaînent à un rythme rapide.
contrevents sont fermés ; lorsque le narrateur les Ils traduisent la panique du narrateur pressé de
ouvre, la lumière entre dans la pièce (l. 51-52). s’enfuir : Je saisis (l. 55) ; je traversai, je sautai
3. a. Les signes qui annoncent au narrateur une (l. 56) ; je l’enfourchai […] et partis (l. 58) ; je
présence sont la sensation d’un frôlement (l. 2), me sauvai, je m’enfermai (l. 60).
puis la perception d’un soupir (l. 8) sur son épaule. 9. Le narrateur pense qu’il a été le jouet de son
Ces signes font appel aux sens du toucher et de imagination (le jouet d’une hallucination, l. 62),
l’ouïe ; ils précèdent la vision. victime d’un de ces incompréhensibles ébranlements
b. Le verbe croire (je crus, l. 1) montre qu’il n’est nerveux (l.  62-63), d’un de ces affolements du
pas sûr de lui. cerveau (l. 63), d’une vision, d’une erreur de ses

63 Les motifs du fantastique


sens (l. 65). Mais cette interprétation est remise yeux : ces yeux extraordinaires (l. 1-2) ; les yeux,
en cause, lorsqu’il découvre des cheveux de femme plus effrayants et expressifs que jamais (l. 19-20) ;
accrochés aux boutons de sa veste. les terribles yeux (l. 27) ; son regard brûlant (l. 44).
10. On s’appuiera sur les réponses des élèves. Le commissaire de police lui-même remarque son
regard effrayant  : Oh, mais il fait peur… […]
Enrichir son vocabulaire
Sapristi, il me regarde (l. 69-70).
• Les cinq sens sont la vue, l’ouïe, l’odorat, le 2. a.  Le verbe sembler montre que le peintre
goût, le toucher. doute de ses sens : il lui semblait (l. 14, 27) que
• Je repris mes sens signifie « je repris mes esprits ». le personnage le regardait.
• sentir un frôlement ; sentir à mon côté, mon b. Pour se débarrasser de la vision qui le tourmente,
sabre ; on ne sent plus son cœur : ici, le verbe le peintre couvre le tableau d’un drap. Mais sa
sentir renvoie à des sensations physiques, tactiles tentative échoue, car il s’aperçoit, peu après,
ou physiologiques. que le portrait est à nouveau à nu (il n’y a plus
de drap…, l. 30).
Le portrait démoniaque 3. a.  Les expressions qui traduisent la peur du
Nicolas Gogol, « Le Portrait » narrateur sont nombreuses : horrifié (l. 2) ; effrayé
Livre de l’élève, p. 58 à 60 (l. 7) ; regard craintif (l. 10-11) ; la peur irraisonnée
(l.  13)  ; effrayants (l.  19)  ; effrayé (l.  28)  ; se
Préparer la lecture glaça (l. 33) ; effroi (l. 40) ; le malaise et la peur
L’adjectif démoniaque signifie « lié au démon », (l. 57) ; terrifié (l. 61). Elles sont soulignées par les
«  méchant  », «  mauvais  ». Il est formé sur le points de suspension et par l’emploi de l’italique
nom démon. Synonymes : diabolique, satanique, (l. 30 à 32).
infernal, endiablé… b. Les effets physiques de cette peur sont le cœur
qui bat (Le cœur du malheureux peintre battit plus
Dégager l’essentiel fort, l.  38-39  ; son cœur battait à tout rompre,
a. Le personnage principal est le peintre Tchartkov. l. 65), le souffle haletant (haletant d’effroi, l. 39-
b. Il se trouve dans son atelier, où il vit. 40), la perte de la voix (il n’avait plus de voix,
c. L’action se déroule la nuit. l. 46), la paralysie (ses membres étaient paralysés,
d. Le tableau qu’il a acheté représente un vieillard l. 47-48), la respiration coupée (Bouche bée, la
à l’allure diabolique. respiration coupée, l.  48-49), les sueurs froides
e. Le peintre a l’impression que le personnage du (Une sueur glacée lui coulait dans le dos, l. 65),
tableau le regarde. Puis il voit le vieillard sortir l’oppression (il se sentait aussi oppressé, l. 66).
du tableau, s’asseoir à ses pieds et tirer de son 4. Le vieillard sort de son vêtement un sac
habit un sac renfermant des rouleaux de papier contenant des rouleaux de pièces qu’il fait tomber
bleu qui contiennent des pièces d’or. sur le sol et qu’il ouvre de ses longs doigts osseux
f. Le matin, arrive le propriétaire du logement de (l. 56). Il les fait rouler et tinter entre ses mains.
Tchartkov, venu lui demander son loyer impayé. Il 5. L’éclairage est incertain : la pièce est éclairée
est accompagné du commissaire de police. par la lune (l. 5, 18), si bien que les perceptions
g. Quand le cadre du tableau se brise sous la poigne ne sont pas sûres. Le peintre se demande si ce n’est
du policier, il s’en échappe un rouleau de papier pas la clarté lunaire, propice aux délires nocturnes
contenant 1 000 ducats (l. 75). (l. 5), qui laisse croire que le portrait est vivant.
6. a. Face au sac de pièces, le peintre est apeuré,
Analyser le texte mais en même temps fasciné (l. 58). Il s’empare
1. Le personnage du tableau est inquiétant ; il d’un des rouleaux qu’il serre convulsivement (l. 61).
apparaît comme habité d’une vie étrange (l. 4). Il b. Les pièces réapparaissent au petit matin, lorsque
semble jeter un regard méchant sur la personne le commissaire vient réclamer l’argent du loyer :
qui le regarde, que ce soit le peintre Tchartkov ou le cadre du tableau se brise, entraînant avec lui
le commissaire de police à la fin de l’extrait (l. 69 un rouleau enveloppé de papier bleu et portant la
à 71). De nombreuses expressions caractérisent ses mention 1 000 ducats (l. 74-75).

64
c. La frontière entre rêve et réalité n’est pas nette. pour aller voir une femme qu’il souhaite séduire.
Tchartkov se trouve tout au long de cette nuit d. Il réagit avec une rage frénétique (l. 15) à sa
dans un demi-sommeil : il se couche (l. 17), se vue : il le saisit violemment au collet (l. 16).
lève pour recouvrir le portrait d’un drap, puis se e. Le narrateur le conduit dans une antichambre,
recouche (l. 23), et se réveille (l. 64). L’hypothèse à l’écart (l. 24-25).
du rêve n’est pas exclue dans un premier temps : f. Le narrateur tue son double, qui lui donne alors
d’ailleurs, le peintre lui-même l’évoque (Ce n’était un sinistre avertissement (tu t’es radicalement
donc qu’un rêve ?, l. 66-67). assassiné toi-même !, l. 54-55).
7. Le personnage du tableau apparaît comme un
Analyser le texte
être maléfique. Il est associé à la mort (l. 4), à une
figure fantomatique (fantôme effrayant, l. 50). La 1. a. Le narrateur reconnaît son double à sa voix
nuit, il louche du coin de l’œil vers le narrateur chuchotante (cet inoubliable, ce profond, ce maudit
(l. 9) ; ses yeux sont effrayants (l. 19), ses doigts chuchotement, l. 14).
sont osseux (l.  56) et ses mains squelettiques b. Le double apparaît au moment où, profitant
(l. 58-59). Tchartkov est mal à l’aise lorsqu’il le de l’anonymat du masque, le narrateur s’apprête
regarde : il éprouve une impression pénible (l. 21). à séduire une femme mariée, la belle épouse du
Le commissaire lui-même le trouve effrayant (Oh, vieux et extravagant Di Broglio (l. 9-10). Le double
mais il fait peur…, l. 69-70) et fait allusion à son est l’expression de la conscience du narrateur ; il
allure diabolique (On dirait qu’il a vendu son âme intervient à chaque fois que celui-ci transgresse
au diable, l. 71). un interdit, ici en s’adonnant au libertinage.
2. Le narrateur engage une lutte avec son double,
Enrichir son vocabulaire dans une antichambre, à l’abri des regards importuns.
• Il s’agit du préfixe privatif in- qui prend la forme Au cours du duel, il blesse son adversaire à mort.
im- (devant p) et ir- (devant r). Il est souvent On relèvera le champ lexical de la colère (pris d’une
utilisé pour exprimer le caractère indéfinissable rage frénétique, l. 15 ; la rage, l. 20 ; le feu de ma
du récit fantastique. colère, l. 21 ; en jurant, l. 27 ; J’étais exaspéré,
• anormal, inexplicable, incompréhensible, l. 29) et celui du combat (je le saisis violemment
indicible, irrationnel, impalpable, illogique, au collet, l. 16 ; le traînant irrésistiblement avec
indistinct. moi, l. 25 ; je le jetai furieusement, l. 26 ; je me
• Il aperçut une forme indistincte. Il se produisit un sentais dans un seul bras l’énergie et la puissance
phénomène inexplicable, dépassant l’entendement d’une multitude, l. 30-31 ; je l’acculai, l. 31 ; avec
humain. une férocité de brute, l.  33), qui traduisent la
violence physique et verbale du narrateur.
Le double obsédant 3. a.  La présence du miroir paraît étrange au
Edgar Allan Poe, « William Wilson » narrateur, parce qu’il ne l’avait pas remarqué
Livre de l’élève, p. 61 à 63 auparavant. Le verbe pronominal se dresser signale
sa présence (une vaste glace […] se dressait là,
Préparer la lecture l. 41), comme si ce miroir avait surgi du néant ou
On travaillera sur les deux sens du mot identité : de l’imagination du narrateur.
état civil (carte d’identité)  ; caractère de deux b. Le miroir lui renvoie sa propre image barbouillée
choses identiques (identité de goûts). de sang (l. 43).
4. Le narrateur et son double sont totalement
Dégager l’essentiel identiques : ils portent les mêmes vêtements (Il
a. L’action se déroule à Rome, dans le palais du portait […] un costume absolument semblable au
duc Di Broglio, au xixe siècle. mien, l. 16-17) et ont le même visage (ma propre
b. Le narrateur s’appelle William Wilson (paratexte). image, l. 42). Le narrateur signale, par la répétition
Il mène le récit à la première personne. de la négation (pas un fil dans son vêtement, pas
c. Le narrateur rencontre son double au cours une ligne dans toute sa figure, l. 47-48), par l’écho
d’une soirée, au moment où il se fraye un chemin des possessifs (qui ne fût mien, qui ne fût mienne,

65 Les motifs du fantastique


l. 49) et par la typographie (présence de l’italique), aurait des hallucinations auditives et visuelles,
la relation complète d’équivalence entre lui et son sa raison aurait vacillé pendant un instant… On
double, au point d’admettre lui-même cette fusion peut aussi croire à l’existence d’un frère jumeau…
(c’était l’absolu dans l’identité !, l. 49).
Enrichir son vocabulaire
5. a. Alors que le double ne faisait que s’exprimer
dans un chuchotement (l. 14), il parle d’une voix • Le mot dupliquer (du latin duplex, « double »,
normale à la fin de la nouvelle (ne chuchotant plus et duplicare, «  copier en double  ») signifie
ses paroles, l. 50). «  reproduire  », «  faire une ou plusieurs copies
b. Le double annonce au narrateur qu’en le tuant, d’un document ». Un duplicata (du latin médiéval
il s’est tué lui-même. On peut comprendre qu’il duplicata littera, «  lettre redoublée  ») est une
ne pourra plus trouver le repos ni le bonheur sur copie, un second exemplaire d’un document écrit.
cette terre, ayant perdu sa conscience, et qu’il va • Le mot réplique a plusieurs sens  : 1. réponse
bientôt mourir. dans un dialogue (donner la réplique), ou réponse
vive, synonyme de riposte ; 2. copie d’une œuvre
6. a. Le narrateur a beaucoup bu (J’avais fait abus
d’art ; 3. chose ou personne qui semble être le
de vin encore plus que de coutume, l. 3-4) ; il est
double d’une autre (être la réplique de quelqu’un).
irrité, car il éprouve une sensation d’étouffement
• Un sosie (du nom propre Sosie, personnage
dans la salle du palais (l’atmosphère étouffante
d’une comédie de Plaute, dont le dieu Mercure
des salons encombrés, l. 4-5), et exaspéré même
prend l’apparence) est une personne ressemblant
par la foule (la cohue ne contribua pas peu à
parfaitement à une autre.
exaspérer mon humeur, l. 6-7). L’ensemble de ces
éléments peut expliquer de façon rationnelle la Histoire des arts
scène qui va suivre : le narrateur, dont les nerfs sont 1. L’image est une huile sur toile de James Ensor,
quelque peu ébranlés, peut avoir été victime d’une intitulée Les Masques et la Mort (1897).
hallucination auditive (ce maudit chuchotement 2. Il y a huit personnages, dont sept sont costumés
dans mon oreille !, l. 14), puis visuelle lorsqu’un et maquillés de blanc. Ils portent un masque ou un
miroir surgit, dans lequel il croit apercevoir son chapeau ; le huitième, au centre, a une tête de mort
double (Une vaste glace […] se dressait là où je à la place du visage. Au-dessus, deux faucheuses
n’en avais pas vu trace auparavant, l. 40 à 42). poursuivent une montgolfière. Le pilote jette du
b. Le narrateur n’est pas tout à fait prêt à croire lest pour leur échapper.
ce qu’il voit. Il reconnaît qu’il n’y a jamais eu de 3. Le personnage central est la Mort. Celle-ci est
glace dans la pièce où il se trouve et met cette mise en valeur par son vêtement blanc qui fait
vision sur le compte de son trouble (dans mon contraste avec les couleurs rouge et bleue.
trouble, cela m’apparut d’abord ainsi, l.  40-41), 4. Elle tient à la main une bougie dont la flamme,
allant même jusqu’à émettre des doutes sur la symbole de vie, est vacillante.
réalité de ce qu’il voit (C’est ainsi que la chose 5. Les personnages ont un rictus inquiétant.
m’apparut, dis-je, mais telle elle n’était pas, l. 45). Ce tableau produit un effet de malaise, car il
7. Cette scène finale peut donc apparaître représente la mort qui se joue de tous.
irréelle  : un double intervient pour une ultime 6. Le tableau est choisi pour illustrer ce texte, car il
malédiction ; un miroir surgit, alors qu’il n’existait représente une scène de carnaval macabre (pendant
pas auparavant… On peut néanmoins donner une le carnaval de 18… ; j’étais à un bal masqué, l. 1-2 ;
explication rationnelle à cet épisode : le narrateur une face pâle et barbouillée de sang, l. 43).

66
Lire une œuvre complète
La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée pierre sur la statue, mais la pierre rebondit et frappe
Livre de l’élève, p. 64
son front. Les deux garçons s’enfuient terrorisés,
croyant que la statue elle-même a renvoyé la
pierre. Tandis que les deux jeunes gens attribuent
Le guide de lecture
le retour de la pierre à une cause surnaturelle (Elle
1. Le narrateur, un archéologue parisien, arrive me l’a rejetée !), le narrateur conclut de son côté
dans la petite ville d’Ille, située dans le Roussillon, à une explication rationnelle : la pierre n’a fait
au pied des Pyrénées. que rebondir sur le métal (Il était évident que la
2. Il est reçu par un antiquaire, M. de Peyrehorade, pierre avait rebondi sur le métal). Il rit même de
qui est sur le point de célébrer le mariage de son bon cœur, en voyant les jeunes gens punis. Mais il
fils. convient de préciser qu’il fait nuit, que le narrateur
3. a. M.  de Peyrehorade a découvert, dans son se tient à une certaine distance, aussi son récit
jardin, une statue de Vénus, en bronze, remontant nourrit-il le doute  : la statue a-t-elle vraiment
probablement à l’époque romaine. renvoyé la pierre pour se venger ?
b. La statue semble présenter des pouvoirs 6. a. Le narrateur éprouve une grande admiration
maléfiques : ses yeux blancs sont inquiétants ; par devant cette Vénus d’une merveilleuse beauté,
ailleurs, lors de sa sortie de terre, elle a provoqué qu’il qualifie de chef-d’œuvre (il est impossible de
un accident en tombant sur la jambe d’un ouvrier, voir quelque chose de plus parfait). Il est surtout
Jean Coll, qui participait à son exhumation. frappé par l’exquise vérité des formes de la statue,
4. M.  de Peyrehorade est un petit vieillard vert qui semblent moulées sur nature.
encore et dispos, poudré, le nez rouge, l’air jovial et b. L’admiration se teinte ensuite de surprise et
goguenard. Il se montre généreux et accueillant vis- d’une impression de malaise, quand il observe le
à-vis du narrateur. Il est vif, témoigne même d’une visage, dont la beauté étrange s’allie à l’absence de
grande agitation (il n’était jamais deux minutes toute sensibilité. Ses traits, contractés légèrement,
en repos), bavard, intellectuellement prétentieux expriment la malice arrivant jusqu’à la méchanceté.
dans sa façon d’étaler sa science. Son visage laisse transparaître dédain, ironie,
Mme  de Peyrehorade est présentée comme une cruauté. Enfin, le narrateur ressent un grand trouble
femme un peu trop grasse, comme la plupart des devant les yeux de la statue, incrustés d’argent et
Catalanes lorsqu’elles ont passé quarante ans, très brillants, qui donnent l’illusion de la vie et
dont l’univers se limite à la maison, au ménage renforcent l’expression d’ironie infernale.
et à l’église. c. L’inscription latine CAVE AMANTEM peut revêtir
M. Alphonse, leur fils, est un jeune homme de deux sens : « prends garde à celui qui t’aime »,
vingt-six ans d’une physionomie belle et régulière, «  défie-toi des amants  » ou «  prends garde à
mais manquant d’expression. Il est élégant, mais toi si elle t’aime  ». La première interprétation
mal à l’aise dans ses vêtements, avec ses mains ne contient aucune menace directe  : l’idée qui
de laboureur sortant des manches d’un dandy. Bon s’en dégage est qu’il faut se méfier de l’amour
joueur de paume, il est aussi silencieux et immobile en général et des personnes qui nous aiment.
que ses parents sont agités. Contrairement aux Mais la seconde interprétation, qui est celle du
préoccupations intellectuelles de son père, narrateur, se présente comme une mise en garde,
Alphonse ne semble s’intéresser qu’à l’argent ; il lourde de menace : quiconque regarde la statue
ne demande qu’une chose au narrateur : où a-t-il est concerné… Ainsi, le narrateur, bien malgré lui,
acheté la chaîne de sa montre ? conduit le lecteur vers le fantastique.
5. La première scène à laquelle assiste le narrateur 7. Mlle de Puygarrig présente des points de res-
est la scène du jet de pierre. Le premier soir, après semblance avec la statue. Sa beauté et son air
le dîner, le narrateur est monté dans sa chambre. malicieux, qui n’est pas exempt d’une légère teinte
Il ouvre sa fenêtre et voit deux polissons en train de malice, rappellent la Vénus (Elle était non seule-
d’injurier la statue de Vénus. L’un d’eux lance une ment belle, mais séduisante). Mais elle a un air de

67 Les motifs du fantastique


bonté, dont la Vénus est dépourvue ; elle exerce, b. Alphonse gagne la partie et s’adresse à
par là même, sur le narrateur, un attrait moins l’Aragonais sur un ton de supériorité. Ce dernier,
grand, car elle n’a pas son expression de tigresse. humilié, marmonne entre ses dents : Me lo pagarás,
8. Le jour choisi pour le mariage est un vendredi, ce qui signifie « tu me le paieras ».
précisément « jour de Vénus » ! M. de Peyrehorade 11. M. de Peyrehorade propose à son fils de choisir
trouve que le jour est particulièrement bien choisi ; entre deux Vénus, la romaine (la statue) ou la
sa femme s’oppose à lui, car, par superstition, catalane (la jeune mariée).
elle craint que ce jour ne porte malheur (dans la 12. a. Alphonse a beaucoup bu pendant le dîner.
religion chrétienne, le vendredi est le jour de la Il est très perturbé de n’avoir pu retirer la bague
mort du Christ). du doigt de la Vénus. Le narrateur pense qu’il est
9. a. M. Alphonse maudit la bague qu’il destine complètement ivre.
à sa fiancée, parce qu’elle le gêne dans son jeu b. Il accuse la statue d’avoir serré la main et
(C’est cette maudite bague, s’écria-t-il, qui me serre gardé la bague.
le doigt, et me fait manquer une balle sûre  !). 13. Le narrateur, témoin de tous les bruits de la
On remarque l’ambiguïté de l’expression maudite maison, entend d’abord des pas légers qu’il attribue
bague, qui invite à deux lectures  : est-ce une au cortège de la mariée. Puis, après un silence, ce
bague dont on a sujet de se plaindre ou une bague sont des pas lourds qui sont, pense-t-il, ceux du
sur laquelle Alphonse prononce un anathème et marié. Il se réveille au petit matin et entend de
qui renvoie à une puissance infernale ? Quoi qu’il nouveau les mêmes pas lourds dans l’escalier ; puis
en soit, Alphonse se débarrasse de la bague et, viennent des cris confus et des pleurs.
ne sachant où la mettre, il la passe à l’annulaire 14. a. Selon la jeune épouse, c’est la statue qui
de la Vénus (Il ôta, non sans peine, sa bague de a tué Alphonse : la jeune femme dit avoir senti
diamants : je m’approchais pour la recevoir ; mais une masse glacée à ses côtés, avoir vu la statue
il me prévint, courut à la Vénus, lui passa la bague étreindre son mari, puis quitter la chambre au petit
au doigt annulaire). matin. Et lorsque le narrateur examine le corps
b. Dès lors, il ne fait plus une seule faute. D’où d’Alphonse, il remarque autour de la poitrine une
une double lecture possible : est-ce une maudite marque circulaire.
bague (qui gêne) ou une bague maudite (qui fait b. Le narrateur a retrouvé sur le tapis de la chambre
gagner quand elle est au doigt de la déesse, avant la bague de diamants.
de tuer) ? Le fantastique naît des mots et de leurs c. Le narrateur comme le procureur ne croient
sous-entendus insidieux. pas à l’hypothèse d’une intervention surnaturelle,
10. a. L’Aragonais, par sa taille et par son teint, suggérée par la jeune femme.
présente lui aussi quelques ressemblances avec 15. Après la mort de son mari, qui a suivi celle
la statue  : C’était un homme d’une quarantaine de son fils, Mme de Peyrehorade a fait fondre la
d’années, sec et nerveux, haut de six pieds, et sa statue de la Vénus en cloche, ce qui constitue pour
peau olivâtre avait une teinte presque aussi foncée elle une sorte de punition. Mais la Vénus semble
que le bronze de la Vénus. Cette ressemblance encore exercer quelque malédiction parce que,
prendra son sens par la suite et donnera lieu à depuis que cette cloche sonne, les vignes d’Ille
des confusions. ont gelé deux fois.

68
Le bilan de lecture
Faits Explication rationnelle Explication surnaturelle
l’accident de Jean Coll La statue est tombée accidentellement La statue a blessé sciemment
sur sa jambe. Jean Coll.
la pierre rejetée par la La pierre a rebondi sur le bronze. La Vénus s’est vengée en
statue rejetant la pierre.
la victoire d’Alphonse au jeu Alphonse, sans bague, est plus à l’aise La Vénus le fait gagner.
de paume pour jouer.
Alphonse ne peut reprendre Il a trop enfoncé la bague. La statue refuse de rendre
la bague au doigt de la la bague.
statue.
la mort d’Alphonse Alphonse a été tué par un assassin venu La statue a tué Alphonse.
de l’extérieur.
la bague au pied du lit Alphonse a récupéré la bague avant de Elle était au doigt de la statue
monter dans la chambre ; il l’a posée, elle qui s’en est débarrassée ou
a pu tomber lors de l’assassinat. l’a perdue.
Les vignes ont gelé deux fois. aléas de la météorologie malédiction exercée par la
Vénus

Histoire des arts


Le fantastique en spectacle en 2000). On pourra visionner l’extrait sur www.
youtube.com (taper « contes + hoffmann + savary »
Livre de l’élève, p. 66-67
dans le moteur de recherche). Dans ses Contes,
Hoffmann lui-même se met en scène. Il raconte
Observer et analyser à ses compagnons les déboires amoureux qu’il a
1. L’image 1 est une couverture des Contes eus avec trois femmes  : la poupée Olympia, la
fantastiques d’Hoffmann ; les images 2 et 3, des chanteuse Antonia et la courtisane Giulietta. La
photographies de spectacles. chanteuse Olympia est une poupée mécanique,
2. L’extrait de Casse-Noisette présentant Casse- créée par le grand physicien Spallanzani. Hoffmann
Noisette en tenue de hussard illustre l’image 2 ; en tombe follement amoureux, sans savoir qui elle
l’extrait de L’Homme au sable décrivant la poupée est vraiment. Spallanzani donne une réception
automate illustre l’image 3. pour présenter « sa fille » Olympia à ses invités.
3. L’image 2 présente un ballet  : il s’agit de Il annonce qu’elle va chanter, les invités sont
Casse-Noisette (1892), d’après Hoffmann, ballet conquis. Hoffmann danse ensuite avec elle et lui
de Marius Petipa, musique de Piotr Tchaïkovski, fait la cour. Quand il apprend que la poupée s’est
chorégraphie de Rudolf Noureev (Opéra de Paris, cassée, Hoffmann découvre la vérité et sombre
en 2007). On pourra visionner l’extrait de Casse- dans le désespoir. Le site http://opera.stanford.
Noisette correspondant à l’image  2 sur www. edu/Offenbach/Hoffmann/acte2.html présente le
youtube.com (taper « casse-noisette + noureev + texte du livret.
paris » dans le moteur de recherche). L’image 3 4. Sur l’image 1, un homme joue du violon  ;
présente un opéra : il s’agit des Contes d’Hoffmann la couverture illustre le conte «  Le Violon de
(1881), opéra-comique en quatre actes, paroles Crémone » (! Le saviez-vous ?).
de Michel Carré et Jules Barbier, musique du 5. Sur l’image 2, on reconnaît Casse-Noisette en
compositeur allemand Jacques Offenbach, mise en tenue de hussard rouge, garnie de ganses d’or ; il
scène de Jérôme Savary (théâtre antique d’Orange, porte des petites bottes ; il est en train de danser.

69 Les motifs du fantastique


L’action se déroule le soir de Noël (on aperçoit le en faisant des gestes saccadés ; elle est assise sur
sapin illuminé à droite) dans une famille allemande. une sorte de boîte à remontoir qui actionne la
Les invités sont là, on les distingue au fond. Le frère mécanique. À ses côtés, le maître de cérémonie,
et la sœur, Marie et Fritz (absents sur la photogra- en longue cape pourpre et collerette dorée. C’est
phie) ont reçu des jouets (on aperçoit un coffre à lui qui a conduit Olympia sur scène. Derrière elle,
jouets ouvert), dont Casse-Noisette, un petit pantin d’énormes poupées roses, à l’image d’Olympia, aux
qui prend vie. L’image 3 représente Olympia, la proportions étranges (quatre à cinq mètres de haut),
poupée automate transformée en petite fille modèle, créent un effet scénique spectaculaire.
vêtue de rose avec des anglaises blondes. Elle chante 6. et 7. On s’appuiera sur les réponses des élèves.

Étude de la langue
Grammaire b. Phrase non verbale, de type déclaratif et de
forme négative : Plus rien, plus rien, plus un frisson
Livre de l’élève, p. 68
dans la ville, pas une lueur, pas un frôlement de
1. Les types et les formes de phrases son dans l’air (l. 8 à 10).
1. a. Phrases de type interrogatif : Que se passait- 2. a. et b. Je tirai ma montre… elle ne battait
il  ? que se passait-il  ? (l.  1-2)  ; Mais l’heure  ? plus… (l. 7-8) : le narrateur est dans un état de
l’heure ? (l. 3 ! phrases non verbales) ; qui me trouble et de désarroi extrêmes, il a perdu tous ses
dirait l’heure ? (l. 3-4). repères temporels. Ce trouble se traduit par des
Phrases de type exclamatif (toutes non verbales) : types de phrases (interrogative, exclamative), une
Oh ! mon Dieu ! (l. 2) ; Rien ! plus rien ! plus même ponctuation et une syntaxe émotionnelles (points
le roulement lointain du fiacre, plus rien ! (l. 10-11). de suspension, phrases non verbales notamment).

2. Les déterminants et les pronoms indéfinis

Déterminants indéfinis Pronoms indéfinis


a. aucune (lumière) b. rien
e. quelque (ressort, diablerie) c. quelque chose
f. le même (nom), les mêmes (traits), d. quelqu’un, on
le même (jour)

3. Les mots exclamatifs par et. c. que ferait une montre enveloppée dans
a. Oh  !  : interjection  ; quelle  : déterminant du coton : subordonnée relative, antécédent celui.
exclamatif. b. Comme : adverbe exclamatif. c. Quel : 5. Du passif à l’actif
déterminant exclamatif. d.  Ah  !  : interjection. a. Tout à coup, il me sembla qu’on me suivait.
e. Diable ! : interjection. f. Ô Dieu ! : interjection. b. Je constatai qu’on avait bu mon eau pendant la
4. Les propositions subordonnées nuit et qu’on avait déplacé le tableau. c. On avait
a. qu’il viendrait rôder autour de moi : subordonnée allumé une bougie. d. Je sentis que quelque chose
complétive ; que je pourrais peut-être le toucher, avait effleuré mon visage. e. Soudain, on braqua
le saisir  : subordonnée circonstancielle de sur moi une lumière rougeâtre.
conséquence. b. que sa bouche me fit un gracieux Quand l’agent n’est pas exprimé, on utilise le
sourire  ; que son œil s’alluma en rencontrant le pronom on.
mien : deux subordonnées complétives coordonnées

70
Conjugaison et orthographe 10. Les participes passés des verbes pronominaux
Livre de l’élève, p. 69 a. La nuit s’était peuplée d’êtres invisibles. b. La
statue s’était animée. c. Brusquement, les bougies
6. Les verbes pronominaux se sont éteintes. d. La page s’était tournée toute
a.  Indicatif passé simple  : je m’interrogeai, il seule. e.  Les aiguilles de ma montre s’étaient
(elle) s’interrogea ; je me demandai, il (elle) se arrêtées.
demanda  ; je m’aperçus, il (elle) s’aperçut  ; je
11. Dictée préparée
m’endormis, il (elle) s’endormit ; je me retournai,
1. Adjectifs de couleur : roses (l. 2) s’accorde avec
il (elle) se retourna.
teintes ; violettes (l. 3) s’accorde avec dégradations ;
Indicatif plus-que-parfait : je m’étais interrogé(e), azurées (l. 3) s’accorde avec lueurs.
il (elle) s’était interrogé(e) ; je m’étais demandé,
Les adjectifs de couleur s’accordent en genre et
il (elle) s’était demandé ; je m’étais aperçu(e), il
en nombre avec le nom qu’ils qualifient, sauf s’ils
(elle) s’était aperçu(e) ; je m’étais endormi(e), il
sont composés de deux mots ou s’ils proviennent
(elle) s’était endormi(e) ; je m’étais retourné(e),
d’un nom (exceptions  : mauve, rose, pourpre,
il (elle) s’était retourné(e).
écarlate, fauve).
b. Indicatif passé simple  : il (elle) s’éteignit,
2. NB : dans certains exemplaires du livre de l’élève,
ils (elles) s’éteignirent  ; il (elle) s’alluma, ils
on a remplacé la consigne : « Relevez les adjectifs
(elles) s’allumèrent ; il (elle) se leva, ils (elles) se
au pluriel dans la première phrase » par : « Relevez
levèrent ; il (elle) s’ouvrit, ils (elles) s’ouvrirent ;
les adjectifs dans la dernière phrase ».
il (elle) se ferma, ils (elles) se fermèrent ; il (elle)
Les adjectifs morte (l. 14), vivante, jeune, intacte
se rangea, ils (elles) se rangèrent.
(l.  16) se rapportent à Pompéi, au fém. sing.  ;
Indicatif plus-que-parfait  : il (elle) s’était froid (l. 14) se rapporte à cadavre, au masc. sing. ;
éteint(e), ils (elles) s’étaient éteint(e)s  ; il brûlante (l. 18) se rapporte à boue, au fém. sing.
(elle) s’était s’allumé(e), ils (elles) s’étaient
3. se mêlaient (l. 2) a pour sujet de vagues teintes
allumé(e)s ; il (elle) s’était levé(e), ils (elles)
roses ; s’éclaircissait (l. 4) a pour sujet le ciel ;
s’étaient levé(e)s ;  il (elle) s’était ouvert(e),
se fondait (l. 10) a pour sujet la lune ; se levait
ils (elles) s’étaient ouvert(e)s ; il (elle) s’était
(l. 11) a pour sujet le soleil ; se brouillaient (l. 13)
fermé(e), ils (elles) s’étaient fermé(e)s ; il (elle)
a pour sujet les idées ; se convaincre (l. 13) est à
s’était rangé(e), ils (elles) s’étaient rangé(e)s.
l’infinitif (pas de sujet) ; se promenait (l. 13-14)
7. La conjugaison passive a pour sujet il.
a.  La table avait été déplacée. b.  Une vitre fut 4. sur laquelle (l.  16-17)  : le pronom relatif
brisée. c. il me semblait que les meubles étaient s’accorde avec son antécédent, Pompéi, au fém.
traînés sur le sol. d.  Une lettre a été écrite et sing.
déposée sur mon bureau. 5. les torrents de boue est le sujet du verbe
n’avaient pas coulé (l. 17).
8. Le conditionnel présent
a. Il semblerait que je ne sois pas dans mon état
Vocabulaire et figures de style
normal. b. Qui pourrait-ce être ? c. On dirait que
la statue vous dévisage. d. À ce qu’on m’a dit, la Livre de l’élève, p. 70
statue porterait malheur. e. Serais-je victime d’une
12. Le lexique de la peur
hallucination ?
1. On relève, dans l’extrait 1, les termes suivants :
9. Le conditionnel passé une marque, une empreinte de peur (l.  1-2)  ;
a. On aurait dit que le jour allait paraître. b. On l’horrible épouvante (l.  3)  ; une sorte de terreur
se serait imaginé que la poupée allait se lever. constante (l. 5) ; tressaillir (l. 7).
c. On aurait pu croire que le portrait était vivant. L’extrait 2 présente plutôt les manifestations
d. Serais-je devenu fou ? e. Un trouble inconnu se physiques de la peur : un malaise horrible (l. 1) ;
serait produit dans mon cerveau. f. La statue de les tempes serrées (l.  2)  ; mon cœur battait à
la Vénus aurait-elle commis un meurtre ? m’étouffer (l. 2-3) ; frissonner d’épouvante (l. 4-5).

71 Les motifs du fantastique


2. Autres termes pour exprimer la peur : la crainte, tourner toute seule. c. J’eus l’impression de sentir
l’appréhension, l’inquiétude, l’effroi, la frayeur, un frôlement derrière moi. d. J’étais probablement
l’affolement, l’angoisse, l’anxiété… victime d’une illusion. e. Il me parut que la rose
Autres manifestations physiques  : pâlir, avoir avait été cueillie par une main invisible. f. Je
les jambes coupées, claquer des dents, avoir des vivais sans doute un cauchemar.
sueurs froides, trembler comme une feuille, avoir
la chair de poule… 15. Les figures de style
1. a.  Il faisait noir, noir, mais noir  : répétition
13. Les perceptions visuelles et auditives pour souligner la profondeur de l’obscurité. b. la
1. Les perceptions visuelles : main, l’horrible main  : répétition pour décrire
– couleurs : sa lueur bleue (extrait 1, l. 2) ; branches l’horreur et frapper l’imagination ; courir comme
noires (extrait 2, l. 6) ; un scorpion ou comme une araignée : comparaison
– lumière  : la lune, sa lueur […] blafarde, de s’appuyant sur un bestiaire fantastique destiné à
grandes ombres (extrait 1, l. 1, 2, 3) ; effrayer. c. J’étais comme enseveli : comparaison
– formes : de grandes ombres, des formes bizarres, se référant à la mort ; dans une nappe de coton :
se dessinaient (extrait 1, l. 3-4). métaphore, le brouillard est assimilé à du coton
Les perceptions auditives (extrait 2) : bruits du pour sa texture et sa couleur. d. ce jour nocturne :
plus faible au plus fort : des bruits imperceptibles oxymore, les mots jour et nocturne forment une
(l. 3) ; des tic-tac (l. 1) ; des craquements brefs opposition pour exprimer l’éclat de la clarté lunaire
(l. 1) ; se heurtaient (l. 6) ; frappaient (l. 8). dans la nuit. e. le bruit qui grandissait, qui prenait,
2. Les conditions pour qu’apparaisse le fantastique par moments, une intensité violente, qui semblait
sont créées : obscurité, jeu d’ombres et de lumière devenir un grondement d’impatience, de colère,
créant des perceptions troubles, bruits inquiétants d’émeute mystérieuse  : gradation qui traduit la
particulièrement perceptibles dans le silence de montée inquiétante du bruit.
la nuit. Ces éléments préparent l’apparition du 2. Les figures destinées à créer l’angoisse sont
phénomène fantastique, dont on ne saura s’il est le les comparaisons  b et c, la répétition b et la
fruit de l’imagination ou s’il s’est produit réellement. gradation e ; celles destinées à caractériser une
14. Le vocabulaire du doute atmosphère sont la répétition a, la métaphore c
a. Je crus que la statue me regardait. b.  Il me et l’oxymore d.
sembla qu’une page de mon livre venait de se

72
Dossier
Lire et écrire une nouvelle fantastique
Livre de l’élève, p. 74 à 83

Objectifs du dossier
et compétences mises en jeu
Les objectifs parce que sa compréhension est aisée, enfin
• L’objectif du dossier est de mettre l’élève en parce qu’elle respecte les codes de l’écriture
situation de produire un écrit long, à partir de fantastique. En effet, le rôle de la cafetière
la lecture préalable d’un texte support. L’élève est et l’interrogation que suscite cet objet dans
guidé pas à pas dans son activité  : les étapes la nouvelle sont tout à fait représentatifs du
de l’écriture sont balisées, il dispose d’une liste fantastique, caractérisé notamment par le principe
de mots et d’expressions ainsi que des exemples d’hésitation et le doute laissé dans l’esprit du
littéraires. lecteur et du protagoniste.
• Plusieurs modalités de travail sont possibles : • Les questions de lecture suivent la progression
cette activité d’écriture longue peut faire l’objet du récit et permettent de montrer comment
d’une courte séquence. Une séance est réservée à la l’événement fantastique est préparé, mis en place
lecture, trois peuvent être consacrées à l’écriture, et réalisé.
une peut porter sur l’étude de la langue (vocabulaire Les compétences d’écriture
et conjugaison notamment). Le travail d’écriture
proprement dit peut aussi être effectué en partie • Il est possible de valider, au cours de cette
ou finalisé à la maison. Il convient également de activité, plusieurs items de la compétence 1,
réserver un peu de temps pour la mise en commun notamment résumer un texte (! Dossier « Socle
des travaux, sous la forme de lectures oralisées commun », p. 8). L’exercice de résumé, posé en
et de la constitution d’un recueil collectif de question 1, permet de vérifier que l’élève a compris
nouvelles fantastiques. le sens général du texte et qu’il est capable d’en
restituer l’essentiel en quelques lignes, avec ses
Le choix de la nouvelle et sa lecture propres mots.
• Nous avons choisi comme texte support la • Le travail d’écriture permet de valider un item
nouvelle «  La Cafetière  » de Théophile Gautier, de la compétence 5 (! Dossier « Socle commun »,
pour plusieurs raisons : d’abord, parce qu’elle fait p. 14) : pratiquer des exercices d’écriture variés,
partie du patrimoine littéraire français, ensuite dont l’écriture longue.

73 Lire et écrire une nouvelle fantastique


Réponses aux questionnaires
Théophile Gautier, « La Cafetière » les murs sont recouverts d’une tapisserie (l. 34) et
décorés de tableaux figurant des portraits (l. 35)
Livre de l’élève, p. 74 à 80 des aïeux de son hôte (l. 36), des personnes ayant
Résumer et comprendre le texte appartenu à d’autres époques.
5. Le narrateur insiste sur tous ces détails pour
1. Le narrateur est invité avec deux amis en ancrer la scène fantastique qui va suivre dans
Normandie. Le soir, au moment de s’endormir, un univers réaliste (lieux existants, temporalité
harassé de fatigue, il assiste à un spectacle précise, occupations réalistes…) et permettre
étrange : les bougies s’allument, les fauteuils se ainsi au lecteur d’accorder de la crédibilité à
déplacent et une cafetière vient se placer sur le l’événement surnaturel.
feu, puis les personnages de la tapisserie et des 6. En arrivant chez son hôte, le narrateur se
tableaux se lèvent, prennent le café et à minuit trouve dans un état de grande fatigue (Nous étions
se mettent à danser. Le narrateur remarque une harassés, l. 11).
jeune femme d’une très grande beauté, prénommée 7. Il ressent une impression étrange en entrant
Angéla, restée assise à l’écart ; il l’invite à danser. dans la chambre (je sentis, en y entrant, comme
Mais bientôt, Angéla est épuisée. Le narrateur la un frisson de fièvre, l. 14).
prend sur ses genoux et la tient dans ses bras
8. Les objets qui provoquent de sottes frayeurs
jusqu’à l’aube, moment où elle se lève et tombe à
(l. 28) au narrateur sont ceux qui se trouvent sur
terre laissant à sa place une cafetière brisée. Le
le meuble de toilette, mais aussi la tabatière qui
narrateur s’évanouit et ne reprend connaissance
semble être prête à l’emploi. Le narrateur insiste
qu’au matin, entouré de ses amis très inquiets.
en effet sur le fait que rien n’était dérangé (l. 20) ;
Après le déjeuner, il se met à dessiner une cafetière.
les objets semblent avoir servi la veille (l. 21). Ce
Son hôte lui apprend que son dessin ressemble à
contexte plante le décor d’une scène fantastique,
sa sœur Angéla, morte deux ans plus tôt d’une
car le narrateur a l’impression de sentir comme
fluxion de poitrine, à la suite d’un bal.
une présence et n’est pas loin de croire que la
2. a. Le narrateur mène le récit à la première pièce est habitée.
personne  ; il a été acteur des événements qu’il 9. L’éclairage et les sons perçus accompagnent
rapporte (je fus invité, l. 1). On apprend qu’il se l’irruption du surnaturel, créant une atmosphère
prénomme Théodore (Quand l’aiguille sera là, nous inquiétante. La pièce n’est que faiblement éclairée
verrons, mon cher Théodore, l. 143). par les reflets rougeâtres du feu (l. 33), puis une
b. Les événements se sont déroulés un an avant lueur blafarde illumina la chambre (l. 39-40) ; on
que le narrateur n’en fasse le récit (l’année dernière, n’entend que le tic-tac de la pendule et le sifflement
l. 1). de la bise d’automne (l. 43-44).
3. L’action se situe en Normandie, dans une terre 10. a. C’est à partir de vingt-trois heures que les
(l. 3) où le narrateur et deux de ses amis ont été événements étranges commencent à se produire
invités. (La pendule sonna onze heures, l. 48).
4. La chambre, dans laquelle le narrateur s’installe, b. Les objets de la pièce s’animent les uns après
est lourdement décorée par des meubles surchargés les autres  : bougies, soufflet, pincettes, pelle,
d’ornements de rocaille du plus mauvais goût (l. 17- cafetière et fauteuils (l. 54 à 66). Ensuite, ce sont
18) et rappelle l’époque de la Régence (l’on aurait les personnages représentés sur les tableaux qui
pu se croire au temps de la Régence, l.  16). Le sortent de leur cadre et se mettent en mouvement
décor se compose de glaces à trumeaux (l. 18), (Et tous les cadres s’élargirent de façon à laisser
d’un meuble de toilette (l. 20) couvert d’objets, passer aisément les figures qu’ils renfermaient,
de robes et d’un éventail étalés sur le parquet bien l. 77-78).
ciré (l. 22). La pièce est également garnie d’une 11. a. Le narrateur est attiré par Angéla, remarquable
cheminée où brûle un feu (sur la cheminée, l. 23 ; par sa peau d’une blancheur éblouissante, ses
le feu qui flambait, l. 33), d’une pendule (l. 43-44) ; cheveux d’un blond cendré, ses longs cils et ses

74
prunelles bleues, si claires et si transparentes (l. 129- semblent bien réels. Il sait d’ores et déjà qu’il ne
130). pourra partager cette expérience avec quiconque,
b. Cette jeune fille apparaît comme une créature de crainte de passer pour un fou (je n’ose pas dire
parfaite, angélique, ainsi qu’en témoignent ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me
l’évocation de la couleur blanche (renvoyant à prendrait pour un fou, l. 51 à 53).
la blancheur de son teint et à la pureté de son b.  La perte des repères spatio-temporels est
âme, renforcée par la comparaison avec la lampe caractéristique du fantastique ; c’est ce que ressent
d’albâtre, l. 184-185) et son prénom Angéla, repris le narrateur lorsqu’il tient Angéla dans ses bras,
en quelque sorte par le narrateur lorsqu’il l’appelle après son malaise  : Je ne sais pas combien de
mon bel ange (l. 173). temps nous restâmes dans cette position (l. 177) ;
12. a. À la fin de la danse, Angéla se sent très lasse Je n’avais plus aucune idée de l’heure ni du lieu
et ses jambes ne parviennent presque plus à la (l. 180).
porter ; le narrateur doit la soutenir pour l’empêcher 16. À son réveil, le narrateur est entouré de ses
de tomber (comme si les jambes lui eussent manqué, amis qui l’ont trouvé étendu sur le sol, toujours
l. 165-166 ; comme si ses pieds eussent été chargés évanoui, puisqu’ils ont mis une heure à le ranimer
d’une masse de plomb, l. 167-168). en lui frottant les tempes d’eau de Cologne (l. 207-
b. Elle disparaît à l’aube, au moment où chante 208). Il lui reste des traces des événements de la
l’alouette (l. 186 à 192). nuit : il serre un morceau de porcelaine dans ses
c. Le narrateur trouve à sa place la cafetière brisée bras, et il est vêtu d’un étrange habit qui se trouve
en mille morceaux (l. 196 à 198). être le vêtement de noce du grand-père de leur
13. Le narrateur est d’abord mal à l’aise lorsqu’il hôte (l. 209 à 212).
pénètre dans la chambre, car il a l’impression 17. Le dessin réalisé par le narrateur est troublant,
qu’elle est habitée. Puis la peur l’envahit lorsqu’il parce que la cafetière qu’il a représentée ressemble
voit les portraits s’animer. Il évoque en détail les à s’y méprendre au profil d’Angéla, la jeune femme
manifestations physiques de cette peur : je sentis, rencontrée durant la nuit (En effet, ce qui m’avait
en y entrant, comme un frisson de fièvre (l. 14) ; semblé tout à l’heure une cafetière était bien
je commençai à trembler comme la feuille (l. 26- réellement le profil doux et mélancolique d’Angéla,
27) ; mes cheveux se hérissèrent sur mon front, mes l. 234-235). Mais surtout, il apprend qu’Angéla est
dents s’entrechoquèrent à se briser, une sueur froide la sœur de son hôte, morte deux ans plus tôt d’une
inonda tout mon corps (l. 45 à 47). fluxion de poitrine, à la suite d’un bal.
14. Lorsqu’il danse avec Angéla, le narrateur 18. a. Le doute subsiste à la fin de la nouvelle, à
éprouve des sentiments inconnus jusqu’alors savoir si le narrateur a été victime d’un rêve ou s’il
(Jamais de la vie je n’avais éprouvé une pareille a assisté à des phénomènes surnaturels.
émotion, l. 154) ; il se sent submergé d’une joie Comme explication rationnelle, on peut avancer que
indescriptible (une joie ineffable, l.  158-159). le narrateur, dans un état de très grande fatigue
Deux comparaisons traduisent cet état d’émotion et de fièvre, a été victime d’une vision, favorisée
intense : mes nerfs tressaillaient comme des ressorts par la pénombre de la pièce et l’effet des reflets du
d’acier (l.  154-155) et j’entendais battre mon feu, propres à déformer les motifs de la tapisserie
cœur comme une montre accrochée à mes oreilles et les personnages des tableaux. Il a pu délirer,
(l. 156-157). rêver, se lever, casser la cafetière. Ce qui est plus
15. a. Le narrateur est d’abord sceptique (Je ne difficilement explicable est qu’il ait revêtu l’habit
savais que penser de ce que je voyais, l. 67) ; il de noce du grand-père de son hôte.
pense être abusé par son imagination et par sa b. L’explication surnaturelle est celle-ci  : les
peur (persuadé que j’avais été le jouet de quelque événements de la nuit se sont effectivement
illusion diabolique, l. 199 à 201), mais en même produits ; le narrateur a rencontré la sœur défunte
temps il reconnaît que les événements, auxquels de son hôte.
il assiste et qui sont totalement extraordinaires,

75 Lire et écrire une nouvelle fantastique


Chapitre 4
Scènes romanesques :
aventures, drames et passions
Livre de l’élève, p. 84 à 109

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus sensibles « aux enjeux esthétiques et humains d’un
Dans le cadre des Instructions officielles de 2008 qui texte littéraire », qu’il s’agisse de l’appréciation
préconisent la lecture de nombreux romans, français du style à travers l’utilisation des figures de style
et étrangers, du xixe siècle, nous avons choisi de ou de la perception de l’engagement d’un écrivain
construire un groupement de textes autour de la (extrait de Germinal).
problématique de la scène romanesque. Cette • Des compétences de langue  : étude des
approche permet d’aborder la notion de scène et connecteurs temporels et des propositions
de découvrir quelques grands romans de genres subordonnées circonstancielles de temps, qui
différents  : roman d’apprentissage (Premier permettent d’inscrire les événements dans leur
amour), roman de mœurs (Eugénie Grandet), temporalité ; reprises nominales liées aux différentes
roman naturaliste et engagé (Germinal), roman désignations des personnages ; transcription du
d’aventures (Le Comte de Monte-Cristo), roman discours direct au discours indirect et inversement ;
sentimental (Jane Eyre). Chacune des scènes connaissance des principales conjugaisons (verbes
choisies s’inscrit dans un registre particulier de du 3e groupe, subjonctif présent, indicatif passé
sentiments et d’émotions susceptibles de susciter antérieur et plus-que-parfait, dont on a besoin
l’intérêt des élèves : amoureux (Premier amour, pour exprimer l’antériorité)  ; compétences
Jane Eyre), conflictuel (Eugénie Grandet, scène orthographiques (adverbes en -ment).
de dispute entre le père et la fille), pathétique
et dramatique (Germinal, scène d’accident dans • Des compétences lexicales : l’accent est mis
la mine), suspense (Le Comte de Monte-Cristo). sur le vocabulaire du roman (autour des mots
roman et romanesque) ainsi que des sentiments
Les compétences du socle commun et des émotions, des noms et des verbes d’action,
L’étude de ces textes met en jeu de nombreuses l’origine du mot naturalisme.
compétences du socle. • Des compétences d’écriture acquises par la
• Des compétences de lecture  : en lecture pratique d’exercices réguliers d’écriture courte
analytique, l’élève sera amené, à chaque lecture, ou de réécriture, en lien avec les textes étudiés
à vérifier qu’il a compris le sens global du texte, les (écrire quelques lignes d’un journal intime, avec
motivations des personnages et leurs sentiments, utilisation de la 1re personne, transcription de
à partir de leurs actes ou de leurs paroles, qu’il a paroles au discours indirect, récit d’un témoin de
saisi l’enjeu et le registre de la scène étudiée. Il lui la scène d’accident dans Germinal, courte suite de
est proposé également dans ce chapitre une lecture texte) et par la pratique d’exercices plus élaborés
d’œuvre complète, Le Comte de Monte-Cristo, en faisant davantage appel à l’imagination (écrire
version abrégée avec un guide de lecture. une scène de conflit, décrire un léger accident,
• Des compétences culturelles et humanistes : raconter une scène de retrouvailles).
l’étude de chacun des textes conduit les élèves • Des compétences d’oral, qui s’exerceront à travers
à la connaissance de quelques grands romans de la mise en scène d’une scène romanesque extraite
la littérature française (Balzac, Zola, Dumas) et de l’Éducation sentimentale de Flaubert, exercice
étrangère (Tourgueniev, Charlotte Brontë) et à être qui met en jeu non seulement des compétences

77 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


d’oral et de jeu dramatique (compétence 5 : lire Bibliographie
et employer différents langages ! Dossier « Socle • Hélène Potelet, Germinal d’Émile Zola, Hatier, coll.
commun », p. 14), mais aussi des compétences « Profil d’une œuvre » (2002).
de réécriture, puisqu’il faut réécrire la scène sous • Yves Reuter, Introduction à l’analyse du roman,
forme de dialogue théâtral. Armand Colin, coll. « Lettres sup » (2009).
• L’évaluation en ligne permet d’évaluer l’ensemble • Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
de ces compétences (le texte choisi est un extrait (21 extraits avec appareil pédagogique et livret
du roman d’Alexandre Dumas : le retour de Dantès pédagogique en ligne par Pierre Laporte), Hatier,
qui retrouve Mercédès et doit affronter la jalousie coll. « Œuvres et Thèmes » (2003).
de Fernand). • Émile Zola, Germinal (20 extraits avec appareil
pédagogique et livret pédagogique en ligne par
Sylvie et Jacques Dauvin), Hatier, coll. « Œuvres
et Thèmes » (2003).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers romanesque ! Scène de premier baiser
Livre de l’élève, p. 84-85 Ivan Tourgueniev, Premier amour
Livre de l’élève, p. 88-89
1. L’image 1 représente un baiser échangé entre
deux jeunes gens  : une jeune fille blonde est Objectifs
allongée dans les bras d’un jeune homme brun.
Ce tableau de Carolus Duran (1868) est intitulé Le • Découvrir un roman d’un auteur russe, Ivan
Baiser. L’image 2, tirée de Jane Eyre, représente Tourgueniev.
un couple de jeunes gens à cheval, en costumes • Analyser un motif romanesque : le premier baiser.
du xixe siècle ; le jeune homme regarde la jeune • Analyser un récit à la première personne : les
fille qui monte en amazone. L’image 3, tirée des effets de distanciation entre le narrateur enfant
Trois Mousquetaires, représente un duel à l’épée et le narrateur adulte.
entre deux mousquetaires. L’image 4 est une Préparer la lecture
lithographie de Paul Gavarni, intitulée Deux femmes
1. Une capeline est un chapeau de femme à très
en conversation au sujet d’amants (1840). Les deux
larges bords souples.
jeunes femmes, vêtues de robes du xixe siècle, ont
2. Un synonyme du verbe obtempérer : obéir.
un air mélancolique et triste, celle qui est assise
vient de lire une lettre ; l’intérieur est cossu. Dégager l’essentiel
2. L’extrait de Flaubert (amours, amants, amantes a. Le narrateur est un personnage de l’histoire : il
[…] troubles du cœur, serments, sanglots, larmes s’agit du jeune Vladimir Pétrovitch, âgé de seize
et baisers) pourrait être illustré par les images ans au moment des faits racontés.
1 et 4. Le couple à cheval de l’image 2 rappelle b. Le narrateur se trouve perché sur un mur du
l’expression chevaux qu’on crève à toutes les pages. jardin ; il voit passer, sur le sentier, sa voisine, la
3. Les images évoquent chacune un terme du titre : belle Zinaïda, dont il est amoureux.
les images 2 et 3 peuvent être associées au terme c. Il fait une chute, car il saute d’un mur haut de
aventures ; les images 1, 2 et 4 aux termes drames près de cinq mètres (l. 8-9), pour répondre au défi
et passions. L’image 2 illustre le roman Jane Eyre lancé par la jeune fille.
de Charlotte Brontë ; l’image 3 illustre le roman d. Le narrateur reste évanoui après sa chute et
Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, auteur Zinaïda, inquiète pour lui, le couvre de baisers ;
du Comte de Monte-Cristo. quand il reprend conscience, elle adopte un ton

78
grondeur pour le rabrouer ; puis elle repart à vive sens sont en émoi : Sa poitrine se soulevait tout
allure. Le jeune homme endolori et heureux se contre ma tête, ses mains frôlaient ma joue… […]
livre alors à des gambades et cris enthousiastes ses lèvres douces et fraîches couvrirent mon visage
(l. 45-46). de baisers… effleurèrent mes lèvres… (l. 16 à 23).
5. Le narrateur adulte commente la scène avec un
Analyser le texte
attendrissement amusé : Vraiment, j’étais encore
1. a. Le narrateur souligne l’élégance et la grâce un enfant ! (l. 47). Le comportement du narrateur
de Zinaïda (elle portait une robe légère, de couleur adolescent est empreint de la fraîcheur et de la
grise, et une ombrelle de la même teinte sur l’épaule, naïveté de la jeunesse : il saute sans réfléchir, ni
l. 1-2). Sa douceur le touche quand elle le regarde comprendre le petit sourire de Zinaïda ; il se laisse
avec des yeux de velours (l. 3) ; la jeune fille lui submerger par ses émotions lorsqu’elle l’embrasse
paraît mystérieuse, quand elle s’adresse à lui avec et ne réagit que par des gambades et des cris
un étrange sourire (l. 4). enthousiastes (l. 45-46) pour manifester sa joie
b. Ce portrait est fait à l’imparfait, temps de la et son amour, après le départ de Zinaïda.
description (portait, l. 1). 6. Zinaïda d’ailleurs le considère comme un enfant
2. C’est la jeune fille, plus âgée que le narrateur, qui que l’on peut manipuler, lorsqu’elle le met au défi
a l’initiative de l’échange. En effet, elle interrompt de sauter pour lui prouver son amour. Elle lui donne
sa promenade pour lui parler : Elle m’aperçut, s’arrêta des ordres (Donnez-moi mon ombrelle… voyez où
[…] : « Que faites-vous si haut ? » me demanda- je l’ai jetée… et ne me regardez pas ainsi…, l. 34-
t-elle (l. 2 à 4). Cet échange est une entreprise de 35). Elle le renvoie chez lui en le grondant, comme
séduction (avec des yeux de velours, l. 3). s’il était un petit enfant qui s’est sali en jouant
3. a. Zinaïda a mis le narrateur au défi de sauter du (Rentrez chez vous, m’sieur Voldémar, brossez-vous et
mur (Au lieu de passer votre temps à me persuader ne me suivez pas, sinon je vais me fâcher, l. 38-39).
que vous m’aimez, sautez donc par ici, si cela est vrai, 7. a. Après le départ de Zinaïda, le narrateur éprouve
l. 5-6). Le défi est lancé sur un ton autoritaire et des émotions et des sensations contradictoires, ce
impérieux : le verbe est à l’impératif ; la conjonction que souligne le connecteur d’opposition mais
de coordination donc montre son impatience. La (l. 42). Tout son corps est endolori par la chute
phrase de type interrogatif qui précède est dite (mes jambes ne voulaient plus me porter. Les orties
sur le même ton : Eh bien, qu’attendez-vous ?... m’avaient piqué […] j’avais mal dans le dos, la tête
(l. 4-5). L’expression avec un étrange sourire (l. 4) chancelante, l. 41-42). Mais l’amour lui procure un
montre qu’elle prend un malin plaisir à le mettre sentiment de béatitude (l. 43) ; et la torpeur (l. 44)
dans l’embarras. qu’il ressent est caractérisée par deux adjectifs
b. Lorsque le narrateur se retrouve à terre, évanoui opposés, douce et douloureuse (oxymore).
(l. 10), elle regrette son petit jeu : comment as- b. Zinaïda n’est pas aussi troublée que lui : elle est
tu pu faire cela, comment as-tu pu m’écouter  ? sans doute flattée et s’est quelque peu inquiétée
(l. 14-15) ; elle fait preuve d’une tendresse inquiète tout en témoignant d’une certaine tendresse,
(l. 13), répétant les mots doux cher petit […] cher lorsqu’elle a vu le jeune garçon tomber. Ensuite, elle
petit (l. 13-14), allant jusqu’à avouer son amour se reprend vivement et passe sa colère sur le jeune
(Je t’aime, l. 15). Elle le tutoie et joint les gestes homme : ses phrases sont courtes et les points de
à la parole : ses lèvres douces et fraîches couvrirent suspension (l. 34 à 39) soulignent le temps qui les
mon visage de baisers… (l. 20 à 22). Mais lorsqu’il sépare, car elle ne trouve plus ses mots, d’ailleurs
a repris conscience, elle revient au vouvoiement et sa dernière phrase est inachevée (et jamais plus
prend un ton courroucé : « Eh bien, relevez-vous, je ne…, l. 39) ; puis elle part rapidement (l. 40).
espèce de grand fou… Qu’est-ce que vous faites là,
dans la poussière ? » (l. 30 à 32). Les phrases sont Enrichir son vocabulaire
à nouveau de type impératif et interrogatif (l. 30 a. Je me suis brûlé le doigt avec une poêle chaude.
à 32 ; l. 34 à 39). b. Le chat m’a griffé. c. Des ronces m’ont égratigné.
4. Le narrateur éprouve une émotion très vive et d. Un morceau de verre m’a coupé. e. J’ai éraflé /
agréable : Seigneur, quel délice ! (l. 19-20). Ses écorché mon genou en tombant.

79 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Noms correspondant à chaque verbe : une brûlure ; 2. a.  La part du dialogue est très importante
une griffure ; une égratignure ; une coupure ; une dans ce passage : c’est une scène de conflit, et le
éraflure / une écorchure. discours direct rend la scène vivante, fait entendre
les arguments de chacun, les rapports de force et
Scène de conflit familial les émotions. Ainsi, au paroxysme de la colère,
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet Grandet se met à injurier sa fille (Maudit serpent de
Livre de l’élève, p. 90 à 92 fille ! ah ! mauvaise graine, l. 55-56) ; ces marques
d’oralité disparaîtraient au discours indirect.
Objectifs b. En fait deux scènes se succèdent. Le conflit
• Découvrir un roman de Balzac. commence en présence de toute la famille : Eugénie
• Analyser une scène de conflit. et ses parents, ainsi que la servante Nanon. Mme
• Analyser les fonctions du dialogue dans une Grandet, qui ne peut supporter la dureté de son
scène romanesque. mari envers leur fille, fait un malaise ; Nanon et
• Étudier un type littéraire  : le personnage de Eugénie la raccompagnent dans sa chambre à
l’avare. l’étage : cet événement met fin à la première scène
Préparer la lecture (l. 1 à 13). La seconde met en présence Eugénie,
qui est redescendue, et son père (l.  14 à  77).
1. L’avarice est la tendance à aimer l’argent pour
L’entrée ou la sortie des personnages permet de
l’argent, la passion d’amasser des richesses.
délimiter les scènes.
La cupidité est le désir immodéré de l’argent, des
3. Grâce au dialogue, la durée de la seconde
richesses ; l’avidité.
scène est à peu près égale au temps de lecture :
2. Dans L’Avare, comédie de Molière, le personnage
le narrateur s’attarde sur un moment important
célèbre pour son avarice se nomme Harpagon (du
de l’action, la rupture entre le père et la fille et
grec harpazein : « saisir », « piller »).
l’affirmation du caractère d’Eugénie.
Dégager l’essentiel 4. C’est Mme Grandet qui est désignée par ces
a. Eugénie se dispute avec son père au sujet de trois termes  : elle est l’épouse de Grandet (sa
son trésor. À chaque nouvel an, son père lui donne femme, l.  4)  ; pour Nanon, la domestique, elle
une pièce d’or et il demande à voir son trésor. Mais est sa maîtresse (l. 8) ; et, pour Eugénie, elle est
Eugénie l’a donné à son cousin Charles, dont elle sa mère (l. 14). Les trois désignations illustrent
est amoureuse. les liens familiaux ; la servante étant au service
b. Quand Eugénie annonce à son père qu’elle n’a de la famille depuis trente-cinq ans, elle fait en
plus ses pièces d’or, celui-ci entre dans une terrible quelque sorte partie de la famille.
colère contre elle. 5. a. La fureur de Grandet est présente dans tout
c. À la fin du texte, il décide de l’enfermer dans le texte : cria-t-il en fondant sur elle (l. 1), cria
sa chambre et de la condamner au pain sec et à (l. 11, 54), d’une voix qui alla crescendo et qui
l’eau (Vous y demeurerez jusqu’à ce que je vous fit graduellement retentir la maison (l.  35-36),
permette d’en sortir, l. 74-75). pâlit, trépigna, jura (l. 53). Ces termes indiquent
le ton de sa voix et la violence de ses gestes ; les
Analyser le texte termes injurieux à l’égard de sa fille témoignent
1. a.  Le narrateur mène le récit à la troisième aussi de cette fureur (Maudit serpent de fille ! ah !
personne (cria-t-il en fondant sur elle, l.  1). Le mauvaise graine, l. 55-56).
narrateur n’est donc pas un personnage de l’histoire. b. Cette fureur est telle qu’elle provoque le malaise
b. Le narrateur explique le fait qu’Eugénie soit de Mme Grandet. Sa fille est la première à le
devenue rusée (l. 32) par amour, comme son père remarquer (ma mère souffre beaucoup. Voyez,
l’est par avarice (l. 33) : il témoigne donc d’une ne la tuez pas, l. 2-3). Malgré sa colère, Grandet
connaissance parfaite des pensées intimes des lui-même en prend conscience (épouvanté de
personnages, de leurs secrets ; on peut dire qu’il la pâleur répandue sur le teint de sa femme,
est omniscient (du latin omnis : « tout » ; sciens : l. 4). On peut aussi relever les paroles de Mme
« sachant »). Grandet, prononcées d’une voix faible (l. 6) : Je

80
meurs (l. 6-7). Son état de santé est vraiment très 60 ; ce méchant mirliflor, l. 64-65). Il reproche
alarmant (elle tombait en défaillance de marche en à Charles de ne pas avoir d’argent, d’être un va-
marche, l. 9-10). nu-pieds et de dépenser le peu qu’il a en objets
6. a.  Eugénie reste très calme et ferme face à superflus comme des bottes de maroquin.
son père (Eugénie fut impassible, l. 44 ; sa fille 8. Grandet se soucie peu de l’état de sa femme,
qui restait muette et froide, l. 66). Elle parle peu, même s’il est épouvanté (l. 4) de sa pâleur : il ne
souvent par signe (Eugénie fit un signe de tête l’aide pas à se coucher, n’appelle pas de médecin,
négatif, l. 30 ; Eugénie […] réitéra le même signe ne prend pas de ses nouvelles quand sa fille descend
de tête, l. 32-33). le rejoindre ; et il reprend sa querelle, comme s’il
b. Elle se sert des paroles de son père contre lui. ne s’était rien passé. Son avarice lui fait perdre
Si Grandet lui dit : Ne suis-je pas le chef de ma tout sentiment humain.
famille, ne puis-je avoir mes affaires ? (l. 23-24), 9. L’exclamation de Grandet : Elle égorge son père !
elle rétorque : C’est aussi mon affaire (l. 25). S’il (l. 57) est une exagération ou hyperbole : il dit
affirme : Cette affaire doit être mauvaise, si vous cela, car il se sent trahi par sa fille, dans ce qu’il
ne pouvez pas la dire à votre père (l. 26-27), elle a de plus cher, l’or.
répond : Elle est excellente, et je ne puis pas la dire 10. En donnant son or, c’est la vie qu’elle retire à
à mon père (l. 28). son père, car l’or est la seule raison d’être de ce
c. Elle n’est pas à court d’arguments pour justifier dernier (L’or est une chose chère, l. 38-39 ; Vous
un acte qu’elle revendique sans faiblir. Tout d’abord, m’offensez dans ce que j’ai de plus cher, l. 73).
elle est majeure (l. 18, 51) et, de ce fait, libre de 11. a. Pour faire céder sa fille, Grandet n’a plus
gérer ses biens comme elle l’entend (J’ai fait de à sa disposition que la manière forte : Allez dans
mon argent ce qu’il m’a plu d’en faire, l. 18-19) ; votre chambre. Vous y demeurerez jusqu’à ce que
cet argent, un cadeau de son père, lui appartient je vous permette d’en sortir (l. 74-75). Il la prive
(Étais-je libre, oui ou non, d’en faire ce que bon également de nourriture (Nanon vous y portera du
me semblait ? Était-ce à moi ?, l. 48-49). Enfin, pain et de l’eau, l. 75).
c’est avant tout un secret qu’elle ne peut trahir b. Cependant, il éprouve un sentiment d’amour
(C’est un secret inviolable, l. 21). paternel pour sa fille, en qui il reconnaît sa propre
d. Ce dernier argument explique sa résistance force de caractère (elle est plus Grandet que je ne
face à son père : elle ne peut révéler le nom du suis Grandet, l. 67-68). D’ailleurs, il l’avoue : tu
bénéficiaire, son cousin Charles, au secours duquel sais bien que je t’aime (l. 56). De même, il ne la
elle est venue par amour. C’est un sentiment que déshéritera pas (je ne peux pas te déshériter, nom
son père ne pourrait pas comprendre. d’un tonneau !, l. 60-61), car Eugénie est sa chair
7. a. Grandet pose huit fois la même question, sous et son sang, un prolongement de lui-même. Si elle
des formes différentes ; il veut savoir ce qu’il est hérite de ses biens, il en reste le maître à travers
advenu de l’or de sa fille : qu’avez-vous fait de vos elle, par-delà la mort (notre fortune, l. 58).
pièces ? (l. 1) ; où est votre trésor (l. 15) ; Où ? 12. Grandet sort, en apparence, victorieux du
(l. 20) ; quand avez-vous donné votre or ? (l. 29) ; conflit, puisqu’il enferme sa fille, en abusant de
Vous l’aviez encore le jour de votre fête, hein  ? son pouvoir paternel. Mais elle ne lui a cédé en
(l. 31) ; vous l’avez donné à quelqu’un, hein ? (l. 42- rien : il n’a pas appris ce qu’elle avait fait de son
43) ; Si vous l’avez placé, vous en avez un reçu… trésor, même s’il soupçonne la vérité. Elle est
(l. 46-47) ; Tu n’as pas donné ton or pour rien, au restée calme et ferme, presque muette ; c’est donc
moins. Voyons, dis ? (l. 68). Le terme or revient Eugénie qui l’emporte, en réalité.
quatre fois dans la réplique des lignes 36 à 43.
b. Sa passion de l’or le pousse à maudire sa fille, Enrichir son vocabulaire
qu’il soupçonne d’avoir donné son trésor par amour a. être riche. b.  une affaire avantageuse, qui
à Charles (Maudit serpent de fille ! ah ! mauvaise rapporte de l’argent. c.  être dans la richesse,
graine, l. 55-56 ; je te maudis, toi, ton cousin, et l’opulence. d. le pétrole. e. un mari parfait. f. un
tes enfants !, l. 61-62). Il méprise ce jeune homme cœur généreux. g. temps heureux d’une civilisation
(ce va-nu-pieds qui a des bottes de maroquin, l. 59- (ancien ou à venir).

81 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Histoire des arts (171 millions) travaillent dans des situations ou
1. a. L’image est une gravure de 1867. conditions dangereuses (travail dans les mines,
b. Elle est extraite du roman Eugénie Grandet, dans avec des produits chimiques et des pesticides dans
l’édition des œuvres complètes de Balzac. l’agriculture ou donnant lieu à la manipulation de
2. a. Eugénie se trouve au centre de l’image. machines dangereuses, etc.). Ils sont omniprésents
b. Elle a des cheveux bruns et longs, retenus en un mais invisibles, peinant comme employés de
chignon bas. Elle porte une robe longue à manches maison, derrière les murs des ateliers et, loin des
longues, très serrée à la taille ; la robe s’ouvre sur regards, dans les plantations. » © www.unicef.org
un corsage blanc sans col.
Dégager l’essentiel
3. a. Eugénie s’interpose entre son père, à gauche
de l’image, et sa mère, à droite. Elle est à genoux, a. Un éboulement a eu lieu dans une mine de
aux pieds de sa mère, assise sur un fauteuil ; son charbon du Nord de la France.
père est debout et s’avance vers sa fille, d’un geste b. Deux mineurs sont victimes de cet accident :
menaçant. Eugénie le repousse de la main droite un adulte du nom de Chicot et un enfant (Jeanlin
et protège sa mère de la gauche. est dessous !, l. 11).
b. Le visage du père est dur et menaçant ; celui c. Les mineurs, qui affluent de part et d’autre de
d’Eugénie exprime le reproche et la supplication, l’éboulement, doivent dégager l’amas de pierres et
tandis que le visage de la mère, renversé en arrière, de boiseries pour retrouver les victimes.
manifeste sa douleur. d. Chicot est mort (gisait le cadavre de Chicot,
4. Le trait du dessin est fin et précis ; la gravure l. 60) ; le petit Jeanlin est gravement blessé.
est de grande qualité. e. Les mineurs, et particulièrement le père de
5. a. Cette image illustre ces phrases du récit : Jeanlin, Maheu, s’activent sous la direction du
Monsieur, dit la fille aux genoux de madame Grandet, porion Richomme (Des deux côtés, les mineurs
ma mère souffre beaucoup. Voyez, ne la tuez pas attaquaient l’éboulement, avec la pioche et la pelle,
(l. 2-3). l. 21-22) ; tous œuvrent dans une grande angoisse
b. Cette image a pour fonction d’illustrer ce passage (les cœurs se serrèrent, l. 9).
du roman de Balzac.
Analyser le texte
Scène d’accident 1. Le vocabulaire de la mine permet de situer
Émile Zola, Germinal l’accident dans un cadre réaliste. L’éboulement
Livre de l’élève, p. 93 à 95 dégage une énorme poussière qui se répand dans les
voies (l. 2) ; c’est le toit (l. 7) qui s’est effondré ;
Objectifs certains mineurs travaillaient alors dans la taille
du fond (l. 6), à l’extrémité de la galerie ; Bébert,
• Découvrir un roman de Zola et l’univers de la mine.
un enfant qui a la charge de pousser un train
• Analyser les effets de dramatisation.
(l.  10), avertit les autres de la disparition de
• Étudier un registre : le pathétique.
Jeanlin ; Maheu, le père du petit, arrive sur le lieu
• Découvrir l’engagement de l’écrivain.
de l’accident par une cheminée (l. 12).
Préparer la lecture 2. Les recherches sont rendues difficiles par la
1. Une mine est un endroit dangereux, où peuvent poussière épaisse (l.  1) qui se répand  dans les
survenir toutes sortes d’accidents  : panne du voies : de ce fait, les mineurs sont à la fois aveuglés
système d’aération ou de l’ascenseur qui remonte et étouffés (l. 2). De plus, la mine est un monde
les mineurs à la surface, éboulement, inondation, souterrain où il faut se servir de lampes (l. 3) pour
coup de grisou (explosion accidentelle de gaz)… travailler, ce qui explique la métaphore trous de
En Chine, un coup de grisou a provoqué la mort taupe (l. 4) : la taupe est un petit mammifère qui
d’une centaine de mineurs (21 novembre 2009) ; en vit sous terre, en creusant de longues galeries.
Colombie, de dix-sept mineurs (26 janvier 2011). 3. La panique se manifeste d’abord par une course
2. «  On estime qu’il y a 246  millions d’enfants (les mineurs descendaient de toutes parts, l. 2-3 ; ce
qui travaillent. Près des trois quarts d’entre eux galop d’hommes noirs, l. 4) ; les appels inquiets se

82
répondent (ils crièrent, appelèrent les camarades, 7. a.  Le bruit qui sert de fil conducteur aux
l. 5). Puis, lorsqu’ils entendent un râle de mort sauveteurs est le râle des victimes, leurs
(l.  9) et comprennent qu’il y a des victimes, gémissements (C’était ce râle continu qui guidait
l’émotion devient intense (les cœurs se serrèrent, les travailleurs, l. 37-38).
l.  9  ; pris d’une fureur de désespoir, l.  13). Les b. C’est ce gémissement qui signale leur présence
jeunes filles qui travaillent dans la mine sont et leur souffrance (les cœurs se serrèrent, lorsqu’un
épouvantées (elles s’affolaient, hurlaient plus râle de mort sortit des décombres, l. 9). Mais la
fort, l. 17). La panique semble totale (l’effrayant disparition de ce râle est encore plus pathétique,
désordre, que les ténèbres augmentaient, l. 16-17). car elle peut annoncer la mort de la victime
4. Les mineurs courent en direction du lieu de (Brusquement, il cessa. Tous, silencieux, se
l’accident, par des chemins différents  ; deux regardèrent, frissonnants d’avoir senti passer le
groupes se retrouvent ainsi de part et d’autre de froid de la mort, dans les ténèbres, l. 39 à 41).
l’éboulement pour le dégager et sauver si possible 8. Chicot est mort (Il était tout chaud, la colonne
les victimes (Une seconde bande, venue par la vertébrale cassée par une roche, l.  46-47). Les
taille du fond, se trouvait de l’autre côté des terres, sauveteurs sont arrivés une minute trop tard : ce
l.  6-7). Le premier réflexe des mineurs, en cas détail réaliste est particulièrement émouvant. La
d’accident, est d’accourir et de porter secours (Des description de Jeanlin blessé contribue d’autant
deux côtés, les mineurs attaquaient l’éboulement, plus au pathétique que le personnage est jeune
avec la pioche et la pelle, l. 21-22). La métaphore et semble entre la vie et la mort (Jeanlin évanoui,
ce galop d’hommes noirs (l. 4) évoque la course des les deux jambes brisées, respirant encore, l. 54).
mineurs salis par la poussière de charbon : leurs 9. Les femmes manifestent bruyamment leur
visages et leurs mains sont noirs. Dans le Nord de douleur (se mirent à sangloter, à hurler d’épouvante,
la France, on les appelle « les gueules noires ». l. 15-16 ; elles s’affolaient, hurlaient plus fort, à
5. Dans le danger, chacun se porte au secours chaque râle, l. 17-18). Maheu, le père de Jeanlin,
des victimes, sans ménager son temps ni ses éprouve une fureur de désespoir (l.  13), qui le
efforts (aucun n’avait mangé  ; mais on ne s’en pousse à proférer des jurons (l. 13) et lui donne une
allait pas pour la soupe, tant que des camarades énergie surhumaine pour travailler au déblaiement
se trouvaient en péril, l.  24-25). Ils travaillent (Maheu s’obstinait avec une telle rage, qu’il refusait
avec acharnement (Il était près de quatre heures, d’un geste terrible, quand un autre s’approchait
les ouvriers en moins d’une heure avaient fait la pour le relayer un instant, l. 32 à 34). Quand on
besogne d’un jour, l.  30-31) et vont jusqu’à la retrouve le petit blessé, sa douleur ne trouve
limite de leurs forces (Ils piochaient, trempés de encore à s’exprimer que par des « nom de Dieu ! »
sueur, les muscles tendus à se rompre, l. 41-42). (l. 56-57).
Les jeunes filles également s’impliquent dans 10. Le lecteur partage d’autant plus les émotions
le sauvetage (Ni Catherine, ni la Mouquette, ni des personnages que le narrateur le laisse dans la
même Lydie ne voulurent s’éloigner, […] aidant même ignorance que les sauveteurs sur l’état des
aux déblais, l. 27-28). Le terme camarades (l. 25), victimes (Un pied fut rencontré, on enleva dès lors
employé par le narrateur, illustre bien ce puissant les terres avec les mains, on dégagea les membres
lien de solidarité dans le monde de la mine, lien un à un, l. 43-44). Le point de vue interne et le
qui existe souvent dans les métiers dangereux. lexique des émotions entraînent la compassion
6. Levaque est chargé par les autres mineurs du lecteur.
d’apprendre l’accident au coron : il va annoncer 11. Zola dévoile au lecteur le monde dangereux et
un simple dommage qu’on réparait (l. 29-30) ; il dur de la mine ; il sollicite sa compassion envers
ne dira donc pas toute la vérité, pour épargner ces ouvriers qui travaillent dès leur plus jeune
aux familles une angoisse inutile, tant qu’on ne âge sous la terre. Zola veut également montrer la
connaît pas le nombre ni l’état exacts des victimes. valeur humaine de ces hommes et de ces femmes,
qui sont prêts à se dévouer pour leurs camarades.

83 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Enrichir son vocabulaire c. Les gardiens accomplissent leur mission  : ils
a. elle m’est antipathique. b. la pathologie animale. lancent le corps de Dantès à la mer (La mer est le
c. elles ont vite sympathisé. d. communiquer par cimetière du château d’If, l. 33).
télépathie. e. il est fatigué et apathique. d. L’évasion de Dantès réussit, car il a emporté
un couteau qui lui permet de couper le sac et la
Scène d’évasion corde du boulet ; il peut désormais nager. Mais
Alexandre Dumas, Le Comte réussira-t-il à atteindre la côte sans être repris ?
de Monte-Cristo Analyser le texte
Livre de l’élève, p. 96-97 1. Le narrateur enchaîne les actions des gardiens,
tout en laissant le personnage de Dantès et le lecteur
Objectifs dans l’ignorance de l’action finale, le lancement du
• Découvrir un roman d’aventures et un romancier corps dans la mer : On transporta le prétendu mort
du xixe siècle, Alexandre Dumas. (l. 1) ; On le posa (l. 2) ; le cortège […] monta
• Analyser une scène de suspense. l’escalier (l. 2-3) ; On fit cinquante pas […], puis
• Découvrir un héros emblématique : le personnage on s’arrêta pour ouvrir une porte, puis on se remit en
de Dantès. route (l. 6-7) ; à mesure que l’on avança (l. 8-9) ; ils
• Identifier les interventions du narrateur. éclatèrent de rire (l. 12-13) ; On fit encore quatre ou
cinq pas en montant toujours (l. 20) ; on le prenait
Préparer la lecture par la tête et par les pieds et […] on le balançait
1. et 2. L’île d’If est située au milieu de la baie de (l. 21). Les connecteurs de temps sont tout à coup
Marseille, non loin du Vieux-Port. Elle a longtemps (l. 4), puis (l. 6, 7), à mesure que (l. 9), encore
servi de mouillage aux pirates, aux contrebandiers (l. 20). L’itinéraire suivi par le cortège (l. 3) va de
ou aux pêcheurs. C’est François Ier qui a ordonné la la cellule de l’abbé Faria (du lit sur la civière, l. 1)
construction d’une forteresse sur l’île, pour protéger aux rochers (l.  18) surplombant la mer, au pied
l’accès du port. Dès 1580, elle a été convertie en du château, en passant par un escalier (l. 3), une
prison d’État. Les opposants au pouvoir y seront porte (l. 6).
emprisonnés jusqu’en 1871. La renommée mondiale 2. Les paroles échangées par les gardiens restent
du château d’If est liée à Edmond Dantès, héros du mystérieuses et incompréhensibles pour le
roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo. personnage de Dantès et pour le lecteur. Pourquoi
! www.marseille.fr (site officiel de la ville de l’un d’eux parle-t-il de mauvais temps (l.  10)  ?
Marseille) et www.monuments-nationaux.fr. Pourquoi rient-ils de leur plaisanterie (l’abbé court
La légende rapporte que furent enfermés aussi au grand risque d’être mouillé, l.  12)  ? Plaisanterie,
château d’If le Masque de fer (frère ou jumeau d’ailleurs, que Dantès ne comprit pas très bien
présumé de Louis XIV) et le marquis de Sade (l.  14). Les gardiens évoquent aussi le choix de
(écrivain du xviiie siècle). l’emplacement (Plus loin, plus loin, […] tu sais
bien que le dernier est resté en route, brisé sur les
Dégager l’essentiel rochers, l. 17-18). Le lecteur comprend qu’un sort
a.  Dantès a décidé de profiter de la mort de terrible attend Dantès, mais ignore lequel. Enfin,
son voisin de cellule, l’abbé Faria, pour s’évader. le décompte (l. 22 à 24) qu’ils font avant de lancer
Il prend sa place dans le sac qui doit servir à le corps retarde encore la découverte finale (l. 33).
l’ensevelir. Les gardiens viennent chercher le corps, 3. a. Après ce décompte inquiétant, le narrateur
sans s’apercevoir de la substitution. entretient encore le suspense dans les lignes  25
b. La scène se déroule de nuit (l’air frais et à  30  : il nous laisse ignorer le point de chute
âpre de la nuit, l. 4). Les gardiens transportent en répétant tombant, tombant toujours (l.  26)  ;
le corps de Dantès sur les rochers, au pied du l’adverbe toujours retarde encore la découverte.
château d’If (Le bruit des flots se brisant contre b. Les comparaisons rendent la scène dramatique :
les rochers sur lesquels est bâti le château arrivait la première, Dantès […] traversant les airs comme
plus distinctement à l’oreille de Dantès, l. 7-8). un oiseau blessé (l. 25-26), fait redouter le pire au

84
lecteur, à cause de l’adjectif blessé ; la deuxième la supercherie à la faveur d’un mouvement
est liée à l’explication du mystère : il entra comme involontaire de Dantès ; son corps aurait pu se
une flèche dans une eau glacée (l. 29-30) ; alors le briser sur les rochers, comme celui du précédent
lecteur réalise la violence de la chute. prisonnier (l.  17-18)  ; il aurait pu mourir noyé
4. Le narrateur décrit toutes les sensations et tous à cause de la violence de l’immersion et de la
les sentiments du personnage de Dantès, permettant température de l’eau, ou bien son couteau aurait
ainsi l’identification du lecteur au personnage. pu lui échapper des mains dans la chute…
Dantès éprouve des sensations auditives : Le bruit 7. Les paroles qu’il perçoit sont mystérieuses pour
des flots se brisant contre les rochers […] arrivait un homme enfermé dans un sac et transporté
plus distinctement à l’oreille de Dantès (l.  7-8)  ; de nuit en des lieux inconnus. Elles lui causent
il entend aussi les paroles des gardiens qui lui donc un sentiment de peur, particulièrement la
paraissent incompréhensibles (l.  14)  ; il pénètre plaisanterie des gardiens : l’abbé court grand risque
dans la mer avec un bruit épouvantable (l. 29). Les d’être mouillé (l. 12). Le château qui lui sert de
sensations tactiles sont nombreuses : l’air frais et prison étant sur une île, il aurait sans doute pu
âpre de la nuit l’inonda. […] Ce fut une sensation comprendre qu’on allait le jeter à l’eau.
subite, pleine à la fois de délices et d’angoisses 8. Au cours de cette scène, Dantès fait preuve d’un
(l. 4-5) ; Dantès se sentit lancé, en effet, dans un très grand courage et de sang-froid : il a su rester
vide énorme (l. 25) ; tiré en bas par quelque chose de immobile, malgré les inquiétudes que suscitaient
pesant (l. 27-28). Ces sensations donnent à Dantès en lui l’itinéraire et les paroles des gardiens ; il
des renseignements sur l’itinéraire suivi et sur sa a maîtrisé ses suffocations et gardé sa présence
destination finale ; mais, comme il ne peut rien voir, d’esprit pour utiliser son couteau à bon escient.
elles ne lui permettent pas de tout comprendre et Enfin, il est certainement doté d’une force physique
accroissent donc son sentiment de peur (angoisses, exceptionnelle (par un effort suprême, il la trancha
l. 5 ; ses cheveux ne s’en dressèrent pas moins sur précisément au moment où il suffoquait, l. 39-40).
9. Cette scène marque un nouveau départ pour
sa tête, l. 14-15 ; une épouvante qui lui glaçait le
le héros : il est sorti de la forteresse où il était
cœur, l. 27) ; pousser un cri (l. 30).
emprisonné ; il peut parvenir à un rivage, recouvrer
5. a. Dantès est particulièrement en danger à partir
la liberté et repartir vers de nouvelles aventures. Un
du moment où il tombe dans la mer : l’eau est glacée
doute subsiste pourtant sur son avenir : il a poussé
(l. 30) ; l’immersion (l. 30) lui coupe le souffle et
un cri, étouffé à l’instant même par l’immersion
lui fait risquer la noyade (étourdi, presque suffoqué,
(l. 30). Les gardiens l’ont-ils entendu ? Vont-ils
l. 34) ; il suffoquait (l. 40). Le danger est d’autant
organiser des recherches ? Et lui-même aura-t-il
plus grand qu’il est enfermé dans un sac et qu’un
la force d’atteindre la côte ?
boulet est attaché à ses pieds (lancé dans la mer, au
fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six Enrichir son vocabulaire
attaché à ses pieds, l. 31-32). • Le mot immersion est composé du préfixe im-,
b. Le suspense est levé à partir du moment où le du radical -mer- et du suffixe -sion. Il est dérivé
lecteur apprend que Dantès a un couteau et qu’il a du verbe immerger.
réussi à éventrer son sac (il tenait son couteau tout • L’expression être submergé de travail est une
ouvert, il éventra rapidement le sac, l. 36-37) ; dès image qui signifie « être débordé par son travail »,
lors, il pourra sans doute en réchapper. « ne plus savoir où donner de la tête ».
c. Le narrateur intervient dans le dernier paragraphe • La devise de Paris Fluctuat nec mergitur signifie
(ainsi que nous l’avons dit, l.  35) pour régler la « Il flotte mais ne sombre pas » ou « Il est battu
conduite du récit et rappeler au lecteur que Dantès par les flots, mais ne sombre pas  ». La devise
a préparé soigneusement son plan d’évasion  : il accompagne le navire représenté sur le blason de
l’assure ainsi de la vraisemblance des faits. Paris. Au Moyen Âge ce navire était le symbole de
6. Le plan d’évasion imaginé par Dantès comporte la puissante corporation des Nautes, les mariniers
bien des risques : les gardiens auraient pu découvrir de la Seine, qui géraient la municipalité.

85 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Scène de retrouvailles soulignent les verbes en italique dans le texte :
Charlotte Brontë, Jane Eyre M. Rochester se tourna […] pour voir […], mais ne
voyant rien (l. 14-15) ; s’efforçant, apparemment,
Livre de l’élève, p. 98 à 101
de voir, avec ses yeux éteints (l. 27-28).
3. M. Rochester, aveugle, doit s’appuyer sur d’autres
Objectifs
sensations pour reconnaître Jane. Il la reconnaît
• Découvrir un roman sentimental de la littérature d’abord à sa voix (Où est la personne qui parle ?
anglaise. N’est-ce qu’une voix  ?, l.  44-45). Il va ensuite
• Analyser une scène de retrouvailles. s’appuyer sur les sensations tactiles (laissez-moi
• Analyser l’expression des émotions et de la vous identifier au toucher, l. 49-50). Ce sont les
passion amoureuse. doigts fins et légers (l. 54) de Jane qu’il reconnaît,
Préparer la lecture puis sa stature (l. 61). Et il s’écrie alors : Jane
Eyre !… Jane Eyre !… (l. 65).
1. L’auteur du roman Jane Eyre est Charlotte
4. Après ce cri du cœur de M. Rochester, Jane
Brontë ; le roman a été écrit en anglais.
Eyre avoue enfin son identité : Mon cher maître
2. La sœur de Charlotte Brontë est Emily Brontë ;
[…]. Je suis Jane Eyre. Je vous ai découvert, je
elle est l’auteur du roman Les Hauts de Hurlevent.
suis revenue à vous (l. 67-68).
Dégager l’essentiel 5. La part du dialogue est très importante dans cette
a. Le récit est fait à la première personne (Je le lui scène pour donner au lecteur l’illusion du réel : le
pris des mains, l. 2). La narratrice est le personnage dialogue prolonge le temps de lecture, qui coïncide
éponyme du roman : Jane Eyre. à peu près avec le temps de la scène. Le dialogue
b. L’action se déroule dans le manoir isolé où permet aussi aux deux personnages d’exprimer leurs
vit M. Rochester, depuis la mort de sa femme et sentiments après une aussi longue séparation.
l’incendie de son château. 6. a.  L’extrait présente un caractère théâtral en
c. M. Rochester et Jane Eyre, son ancienne raison des dialogues qui vont de la ligne 16 à la
gouvernante, se retrouvent. ligne  85, sans autre interruption que quelques
d. Ils ont jadis été amoureux l’un de l’autre et tout phrases de récit qui pourraient passer pour des
près de se marier. didascalies, si elles étaient au présent (ordonna-
e. Ils n’ont pu se marier, car Jane a découvert que t-il, d’une voix impérieuse et forte, l. 29 ; J’arrêtai
M. Rochester était déjà marié à une femme atteinte sa main qui errait à tâtons et l’emprisonnai dans
de maladie mentale. les deux miennes, l. 51-52). Ces phrases indiquent
f. L’histoire se termine par la demande en mariage soit l’intonation des personnages, soit leurs gestes.
de M. Rochester à Jane, qui l’accepte. b. Le décor de la scène est évoqué au début de l’ex-
trait. Il s’agit du salon du manoir, qui est caractérisé
Analyser le texte par l’adjectif lugubre (l. 6) ; le feu de la cheminée
1. C’est Jane Eyre qui a l’initiative des retrouvailles : est maigre (l. 6) ; la cheminée est caractérisée par
Il vit désormais seul, dans un manoir reculé […]. l’expression à la mode d’autrefois (l. 8).
Jane s’y rend (paratexte). c. Le verre d’eau joue le rôle d’un accessoire de
2. a. Jane Eyre prend la place de la domestique, Mary, théâtre et intervient dans l’évolution de la scène.
pour apporter un verre d’eau à M. Rochester (Donnez- Il donne à Jane un prétexte pour entrer dans le
moi le plateau, c’est moi qui vais le porter, l. 1). salon et il révèle son émotion et son identité (Le
b. Jane est reconnue immédiatement par le chien, plateau que je tenais tremblait, l’eau du verre se
Pilot, qui se manifeste par des actions (À mon répandit, l. 2-3). Ce fait l’oblige ensuite à parler
entrée, Pilot dressa les oreilles, sauta sur ses pattes, à M. Rochester (Voulez-vous encore un peu d’eau,
poussa un aboiement plaintif, puis, bondissant vers monsieur ? J’ai répandu la moitié de ce qui était
moi, me fit presque tomber le plateau des mains, dans le verre, l.  30-31)  ; et M. Rochester va
l. 10 à 12). reconnaître la voix de Jane.
c. La cécité de M. Rochester va, dans un premier 7. M. Rochester n’ose croire tout de suite à son
temps, l’empêcher de reconnaître Jane, ce que bonheur et s’imagine qu’il rêve (illusion, l.  36,

86
39, 41 ; douce folie, l. 37 ; Ce n’est qu’un rêve, b. Les baisers de Jane confirment cet engagement
semblable à ces rêves que j’ai faits, l. 74-75). Il (Je pressai mes lèvres sur ses yeux […] ; j’écartai les
peine à se convaincre de cette réalité (En réalité ? cheveux de son front, que je baisai aussi, l. 86-87).
En chair  ? Ma Jane vit  ?, l.  69  ; Ma chérie est 10. a. Lors de la demande en mariage, M. Rochester
vivante ! Ce sont là ses bras, et ce sont ses traits !, veut s’assurer que Jane est bien consciente de la
l. 73). Jane Eyre emploie le champ lexical de la réalité et ne regrettera pas son engagement. En
réalité tangible pour le persuader (Ce n’est pas une effet, il est plus âgé qu’elle et se décrit comme
illusion, ce n’est pas une folie, l. 39-40 ; Vous me un pauvre aveugle, qu’il [lui] faudra conduire par
touchez, monsieur, vous me tenez, vous me tenez la main (l. 91).
ferme ; je ne suis pas froide comme un cadavre, je b. La jeune femme n’a aucun doute et répète à
ne suis pas impalpable, l. 70-71). chaque demande : Oui, monsieur (l. 90, 92, 94).
8. Les personnages expriment leurs sentiments Elle le rassure pleinement par cette parole : On ne
amoureux par leurs gestes. Ainsi Jane prend les peut plus sincèrement, monsieur (l. 96).
mains de M. Rochester (J’arrêtai sa main qui errait
Enrichir son vocabulaire
à tâtons et l’emprisonnai dans les deux miennes,
l. 51-52). M. Rochester la serre contre lui (saisit a. se faire une fausse opinion de la réalité ; rêver.
mon bras, mon épaule… mon cou… ma taille… et b. tromper en donnant de la réalité une apparence
m’enlaça, me pressant contre lui, l. 57 à 59). Jane trompeuse. c. perdre ses rêves, voir la réalité telle
l’embrasse tendrement (Je pressai mes lèvres sur qu’elle est.
ses yeux […] ; j’écartai les cheveux de son front, Un illusionniste est un prestidigitateur, un
que je baisai aussi, l. 86-87). magicien.
Les paroles de M. Rochester expriment la passion S’exprimer à l’oral
amoureuse : mon cœur va cesser de battre et mon Vous pourrez consulter les sites Internet :
cerveau va éclater ! […] laissez-moi vous identifier http://les.femmes.dans.lhistoire.over-blog.com
au toucher, ou je ne puis plus vivre ! (l. 47 à 50) ; et www.persee.fr/web/revues.
Ma chérie est vivante ! (l. 73) ; puis-je avoir un
tel bonheur (l. 74) ; donne-moi tes baisers […], Histoire des arts
serre-moi sur ton cœur (l.  84). Elles évoquent 1. a. L’image est une affiche de cinéma pour le film
aussi les souffrances de la séparation : après tant Jane Eyre de Franco Zeffirelli, sorti en 1996.
de détresse (l. 74) ; malheureux, abandonné, ma b. La partie supérieure représente un couple enlacé ;
vie sombre et solitaire restait sans espoir  ; mon la partie inférieure, un paysage avec un château.
âme assoiffée ne pouvait se désaltérer, mon cœur 2. a. Les deux personnages, vus de profil, sont Jane
affamé, se rassasier (l. 80 à 82). Les paroles de Eyre à droite et M. Rochester à gauche. Ils sont
Jane témoignent aussi de cet amour : Elle est là cadrés en plan rapproché.
tout entière, avec son cœur aussi. Que Dieu vous b. Les cheveux de Jane, longs et bruns, sont retenus
bénisse, monsieur ! Je suis heureuse de me retrouver en un chignon bas par un ruban blanc ; elle porte
si près de vous (l. 62 à 64). Elle l’appelle Mon cher une robe marron clair avec des manches terminées
maître (l. 67) et répond à la demande de baisers par une dentelle blanche. M. Rochester porte des
avec enthousiasme (Comme ceci, monsieur, comme favoris bruns épais et une frange brune sur le front ;
ceci !, l. 85). on devine qu’il porte une chemise blanche.
La plupart des phrases sont de type exclamatif et Ils sont enlacés et leurs visages sont très proches :
témoignent de la ferveur de leur amour ; quelques ils sont sur le point de s’embrasser ; Jane ferme les
phrases de type interrogatif soulignent l’aspect yeux et tend ses lèvres entrouvertes à M. Rochester,
incroyable de leur bonheur (Est-ce Jane ? Est-ce qui la regarde amoureusement, en esquissant
bien elle ?, l. 60). un sourire. Jane tient tendrement la tête de
9. a. Jane prend l’engagement de ne plus jamais M. Rochester de la main gauche.
quitter M. Rochester : Ce que je ne ferai plus jamais 3. Le paysage représente un château sur une colline
à dater de ce jour (l. 78). Le temps employé est en arrière-plan et la campagne avec des arbres au
le futur. premier plan.

87 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


4. Les deux personnages se détachent sur un fond haut de l’affiche, sont cités, en blanc, les noms
noir, en haut de l’image, tandis que le paysage des acteurs, dont William Hurt, qui joue le rôle
baigne dans une lumière dorée et douce. Les de M. Rochester, et Charlotte Gainsbourg, celui de
couleurs chaudes des visages et de la robe de Jane Eyre ; en dessous, on peut lire une critique
Jane sont en harmonie avec celle du paysage  ; élogieuse du film : « La plus belle Jane Eyre de tous
mais la partie supérieure a des contours nets et les temps. » En bas de l’affiche, sur le paysage,
tranchés, des couleurs contrastées, tandis que sont inscrits en noir le nom du réalisateur, Franco
la partie inférieure a des couleurs qui vont du Zeffirelli, et celui de Charlotte Brontë ; puis en
blanc du ciel aux teintes ocre de la campagne et petits caractères noirs, en dessous, les noms de
du château, et donne une impression de flou. La tous les autres intervenants du film.
séparation entre les deux parties se fait avec une 6. L’affiche illustre bien la fin de la scène, lorsque
ligne sinueuse qui épouse le bras de Jane et le Jane Eyre embrasse tendrement M. Rochester (l. 86
vêtement de M. Rochester. à 88).
5. Le texte donne des informations sur le film : en 7. La visée de l’affiche est de retenir l’attention
premier lieu, le titre qui s’étale en grands caractères de futurs spectateurs, en mettant en avant qu’il
rouges entre les personnages et le paysage ; en s’agit d’une histoire d’amour passionné.

Lire une œuvre complète


Le Comte de Monte-Cristo est en exil, pour porter une lettre secrète et
d’Alexandre Dumas compromettante ; mais lui-même ignore tout du
contenu de la lettre et est innocent de ce dont
Livre de l’élève, p. 102
on l’accuse. Danglars, Fernand et Caderousse l’ont
Chapitres 1 à 7 : le complot (1815) dénoncé dans une lettre anonyme.
1. Le début du roman se situe à Marseille. b. Arrêté durant son repas de fiançailles, Dantès
L’événement raconté est le retour au port du navire n’a droit à aucun procès : le vice-procureur du roi,
de commerce, le Pharaon, qui arrive de Smyrne, Gérard de Villefort, chargé de l’interroger, découvre
Trieste et Naples. que son propre père fait partie du complot et, pour
2. a. Edmond Dantès est un beau jeune homme, sauver sa carrière, il le fait arrêter.
d’une vingtaine d’années, qui, marin à bord du c. Dantès est emprisonné à vie au château d’If,
Pharaon, a dû prendre le commandement du navire une prison redoutable, située sur un îlot au large
après la mort du capitaine en mer. de Marseille.
b. Dantès est aimé de sa fiancée Mercédès, une
jeune Catalane, et de son vieux père ; il est très Chapitres 8 à 14 : prison et évasion (1815 à
apprécié des autres marins, qui ont accepté son 1829)
autorité, et de l’armateur, M. Morrel, qui veut le 4. a. Dantès rencontre l’abbé Faria en prison : le
nommer capitaine du vaisseau. vieil homme creusait une galerie pour s’évader ;
c. Dantès est détesté par le comptable du Pharaon, mais, s’étant trompé dans ses calculs, il aboutit
Danglars, qui convoite la place de capitaine, et dans la cellule de Dantès.
surtout par le cousin de Mercédès, Fernand, lui b. L’abbé Faria lui fait raconter son histoire et
aussi amoureux de la jeune fille. Ces deux jeunes comprend, grâce à ses connaissances et à son
gens entraînent son voisin et ami, Caderousse, expérience, que Dantès a été victime d’un complot :
dans le complot, profitant de son ivresse et de il lui en révèle les auteurs, Danglars, Fernand
sa lâcheté. et Caderousse, et il lui explique le rôle du vice-
3. a.  Dantès est accusé d’être un comploteur procureur Villefort.
bonapartiste contre le roi. En fait, pour respecter c. L’abbé confie à Dantès son secret : l’existence
les dernières volontés du capitaine du Pharaon, d’un extraordinaire trésor, caché dans l’île de
il a fait un détour par l’île d’Elbe où Napoléon Monte-Cristo.

88
5. a. L’abbé décède en prison et Dantès prend sa Chapitres 22 à 30  : la mise en place de la
place dans le sac qui doit servir à l’ensevelir. Les vengeance (1838)
gardiens jettent le sac à la mer, comme c’est la 9. a. Monte-Cristo a fait la connaissance d’Albert
coutume. Dantès, qui avait emporté un couteau, de Morcerf à Rome : il a organisé son enlèvement
réussit à sortir du sac et à nager jusqu’à l’île de par un brigand de ses amis, Luigi Vampa, et fait
Tiboulen, où des contrebandiers le recueillent. semblant de le délivrer.
b. Il fait alors le serment de se venger de Danglars, b. Il demande au banquier Danglars un crédit illimité :
Fernand Mondego et Villefort. il utilise, pour l’obtenir, l’aval de la maison Thomson
Chapitres 15 à 21 : premiers règlements & Finch, sous le nom de lord Wilmore.
de compte (1829 à 1838) 10. a. Bertuccio est un Corse, au service de Monte-
6. a. Grâce au bateau des contrebandiers, Dantès Cristo, qui, sans connaître le passé de son maître,
se rend sur l’île de Monte-Cristo, une petite île a des ennemis communs avec lui  : Villefort et
de la Méditerranée, non loin de l’île d’Elbe. Il y Caderousse. Voici ce qu’il lui raconte  : un jour,
découvre le trésor décrit par l’abbé Faria. voulant se venger de Villefort, il le guette dans le
b. Il prend alors le nom de comte de Monte-Cristo. jardin d’une maison à Auteuil et le voit en train
Dans la suite du roman, il utilise également trois d’enterrer un nouveau-né, son fils, né d’une liaison
autres pseudonymes : Busoni, un abbé italien ; illégitime ; Bertuccio le poignarde et, le laissant pour
lord Wilmore, un riche anglais  ; et Simbad, un mort, sauve l’enfant que sa sœur élèvera en Corse ;
aventurier des mers. devenu grand, le jeune homme, nommé Benedetto,
7. a. Sous le nom de Busoni, il retrouve Caderousse, tue sa mère adoptive et s’enfuit.
devenu aubergiste dans le midi de la France. En b. Haydée est une jeune esclave grecque, dont Monte-
échange d’un diamant, celui-ci lui fait le récit du Cristo a racheté la liberté à Constantinople et qui vit
complot et lui apprend de terribles nouvelles  : dans sa maison, lui vouant amour et reconnaissance.
son père est mort de faim ; Danglars s’est enrichi Chapitres 31 à 74 : la vengeance (1838)
par des opérations souvent malhonnêtes, il est 11. a. À la Chambre des pairs et en présence du
maintenant banquier et baron ; Fernand, officier comte de Morcerf, Haydée révèle son identité et
dans l’armée, est devenu, à la suite de certaines la trahison du comte : elle est la fille du pacha de
trahisons, le riche comte de Morcerf ; Mercédès a Janina, que l’officier Fernand Mondego, chargé de
beaucoup pleuré Dantès, puis, le croyant mort, elle sa protection, a honteusement livré à l’ennemi ;
a épousé Fernand, dont elle a eu un fils, Albert ; ce même officier, qui n’est autre que le comte de
M.  de Villefort, après son mariage avec Mlle  de Morcerf, les a vendues comme esclaves, elle et sa
Saint-Méran, a quitté Marseille. mère ; et sa mère en est morte.
b. Pour vendre le diamant, Caderousse fait venir b. Découvrant que Monte-Cristo est à l’origine des
un bijoutier dans son auberge ; puis il assassine le révélations d’Haydée, Albert de Morcerf le provoque
bijoutier et sa propre femme pour garder l’argent en duel pour venger l’honneur de son père. La veille
et le diamant ; arrêté, il est condamné au bagne. du duel, Monte-Cristo reçoit la visite de Mercédès,
8. Dantès a appris de Caderousse qu’après avoir qui a reconnu Dantès et vient le supplier de laisser
essayé en vain de le faire libérer, l’armateur Morrel la vie sauve à son fils ; en souvenir de leur amour,
a payé les dettes et l’enterrement de son père, Dantès accepte de se laisser tuer par Albert. Mais,
mais qu’il a fait ensuite de mauvaises affaires : Mercédès, décidée à sauver l’homme qu’elle a aimé,
il sera ruiné si le Pharaon ne rentre pas au port. dévoile tout de l’ignoble complot à son fils, qui
Sous le nom de lord Wilmore d’abord, puis de noblement présente ses excuses à Monte-Cristo,
Simbad, Dantès sauve le père du suicide et toute le matin du duel.
la famille de la banqueroute pour les récompenser c. Le comte de Morcerf vient alors défier Monte-
de leur fidélité. Cristo, qui lui révèle sa véritable identité.
Désespéré, il se suicide, après avoir vu sa femme
et son fils partir sans même lui jeter un regard.
Mercédès et Albert renoncent à leur titre et à leur
fortune et vont vivre à Marseille des économies

89 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


que le jeune Dantès avait mises de côté pour sa et Valentine est victime de plusieurs tentatives
fiancée et que Monte-Cristo leur offre. d’empoisonnement.
12. a.  Andrea Cavalcanti, devenu riche grâce c. L’auteur de ces empoisonnements est la seconde
à Monte-Cristo, n’est autre que Benedetto, le Mme  de Villefort, qui veut que l’héritage de la
fils adultérin de Villefort et Mme  Danglars, que famille n’appartienne qu’à son jeune fils Édouard.
Bertuccio a sauvé autrefois. Démasquée par son mari, elle s’empoisonne, ainsi
b. Benedetto était le compagnon de Caderousse que son fils.
au bagne et s’est évadé avec lui, grâce à Monte- d. Lors de son procès, Benedetto révèle que
Cristo qui se cache sous les noms de l’abbé Busoni son père est Villefort, le juge même chargé de
et de lord Wilmore. l’accusation. Il raconte comment Villefort a tenté
c. Caderousse et Benedetto projettent de cambrioler de le tuer à sa naissance, en l’enterrant vivant
l’hôtel particulier de Monte-Cristo. Ce dernier, averti dans le jardin de sa maison à Auteuil. Villefort
de la tentative par une lettre anonyme, leur tend reconnaît alors devant tous sa culpabilité. Rentré
un piège et surprend Caderousse, qui croit avoir chez lui, il découvre sa femme et son fils morts.
affaire à l’abbé Busoni  ; il l’oblige à dénoncer Monte-Cristo lui apparaît pour lui révéler qu’il est
Andrea Cavalcanti comme étant l’ancien forçat Edmond Dantès : il devient fou.
Benedetto, dans une lettre adressée à Danglars, 14. Les auteurs du complot contre Dantès ont
et le laisse partir. Mais Benedetto, désireux de se tous été châtiés  : Caderousse a été assassiné  ;
débarrasser de ce témoin gênant de son passé, Fernand Mondego, comte de Morcerf, s’est suicidé ;
l’assassine. L’abbé Busoni arrive à temps pour faire abandonné de sa femme et de sa fille, Danglars est
signer à Caderousse, mourant, une lettre désignant vieilli prématurément et ruiné ; Villefort est devenu
Benedetto comme son meurtrier. fou. Mercédès vit seule à Marseille, dans l’ancienne
d. Lors de la signature du contrat de mariage maison des Dantès ; son fils est parti faire fortune
entre Andrea Cavalcanti et Eugénie Danglars, en Afrique. Monte-Cristo a sauvé Valentine de
les gendarmes viennent arrêter Cavalcanti, alias Villefort, en la faisant passer pour morte ; il quitte
Benedetto, pour le meurtre de Caderousse. la France pour l’île de Monte-Cristo, où il réunit
e. Danglars est ruiné grâce à l’action secrète de les deux amoureux, Valentine et Maximilien Morrel.
Monte-Cristo. Pensant récupérer une somme qu’il Puis, ayant redécouvert l’amour avec Haydée, il
a jadis volée, il s’enfuit en Italie où il est enlevé part avec elle sur son voilier.
par le bandit Luigi Vampa, sur l’ordre de Monte-
Le bilan de lecture
Cristo : il n’est nourri qu’en échange de sommes
énormes. Monte-Cristo se fait alors reconnaître de a. Dantès, trahi par Mercédès, son premier amour,
lui et lui laisse la vie sauve. redécouvre le bonheur avec Haydée. b. Villefort
13. a. Valentine est la fille de Villefort et de sa et la future Mme Danglars ont un fils illégitime,
première femme, Mlle de Saint-Méran. Maximilien Benedetto, qui sera recueilli par Bertuccio. c. Le
est le fils de l’armateur Morrel. Ils ne peuvent se bandit Luigi Vampa enlève en Italie Albert de
marier car Villefort a fiancé sa fille à Franz d’Épinay, Morcerf, sur l’ordre de Monte-Cristo.
un ami d’Albert de Morcerf.
b. Dans la famille de Villefort, les parents de sa
première femme sont décédés de manière suspecte

90
Étude de la langue
Grammaire Et à mon tour je leur demandai :
Livre de l’élève, p. 104 « Comment nomme-t-on ces ruines, qui s’élèvent
sur le sommet de la montagne, et que nous
1. Les connecteurs temporels commençons à apercevoir en nous éloignant du
a. Depuis qu’il avait été embauché à la mine, rivage ?
Étienne habitait chez les Maheu. b. Pendant que – Ce sont celles de l’abbaye de Grand-Pré », me
son cousin se reposait, Eugénie cherchait comment répondirent-ils.
lui venir en aide. c. Lorsqu’il apprit que ses ennemis
habitaient Paris, Monte-Cristo décida de s’installer Conjugaison et orthographe
avenue des Champs-Élysées. d. Après que l’incendie
Livre de l’élève, p. 105
eut détruit sa demeure, M. Rochester s’installa
dans un modeste manoir. e. Au fur et à mesure 6. Verbes du 3e groupe avec des particularités
que les heures passaient, les chances de retrouver orthographiques
des mineurs vivants diminuaient. a. Dantès feint / feignit d’être mort et retient /
2. Les propositions subordonnées retint son souffle à l’arrivée des fossoyeurs.
circonstancielles de temps b. J’attends / attendis Zinaïda dans le parc, mais
1. a. À peine avait-elle fini de parler que. b. Quand elle ne vient  / vint pas. c.  Charles convainc  /
le tonnelier jurait ainsi. c. jusqu’à ce que je vous convainquit Eugénie d’attendre son retour. d. Le
permette d’en sortir. d. lorsqu’un râle de mort sortit chien Pilot reconnaît  / reconnut Jane Eyre le
des décombres. e. tandis que Zacharie dirigeait le premier. e. Étienne s’assoit (s’assied) / s’assit à
transport des terres. côté de Catherine pour déjeuner. f. Maheu court /
2. a.  1re action  : avait fini (indicatif plus-que- courut jusqu’au lieu de l’accident.
parfait) ; 2e action : précipitais. b. Deux actions 7. Le subjonctif présent
simultanées  ; jurait (indicatif imparfait). c.  1re a. Jane craint que M. Rochester ne croie pas à
action  : demeurerez  ; 2e action  : permette son retour. b.  En attendant que sa vengeance
(subjonctif présent). d. Deux actions simultanées ; s’accomplisse, Dantès se cache sous le nom du
sortit (indicatif passé simple). e.  Deux actions comte de Monte-Cristo. c. Grandet exige que sa fille
simultanées ; dirigeait (indicatif imparfait). lui obéisse. d. Le médecin fait l’impossible pour que
3. Les reprises nominales Jeanlin puisse remarcher un jour. e. Zinaïda séduit
a. son enfant : terme générique ; Jeanlin : nom tous les jeunes gens sans qu’on sache lequel elle
propre ; son petit blessé : périphrase ; le garçon : préfère. f. Étienne voudrait que Maheu le prenne
terme générique ; le pauvre petit corps : périphrase. dans son équipe.
b. la belle Catalane : périphrase ; la jeune fille : 8. Passé antérieur et plus-que-parfait
terme générique ; la pauvre enfant : périphrase. a. Après qu’Eugénie Grandet eut accompagné sa
4. Transcrire au discours indirect mère dans sa chambre, elle descendit parler à son
Jane demanda à la jeune fille quel était son prénom. père. b. Les mineurs avaient travaillé sans relâche,
Elle répondit qu’elle s’appelait Helen. Jane lui mais n’avaient pas sauvé Chicot. c. Zinaïda était
demanda alors si elle venait de loin. Helen lui devenue soudain froide et distante. d.  Dès que
répondit qu’elle venait d’un endroit situé plus au Jane Eyre eut soufflé sa chandelle, elle s’endormit.
nord, tout près de la frontière d’Écosse. Elle lui e. M. Rochester avait vécu longtemps dans une
demanda ensuite si elle y retournerait un jour. Elle triste solitude, mais Jane était enfin revenue près
répondit qu’elle l’espérait, mais que personne ne de lui. f. Dès qu’il eut reconnu la jeune femme, il
pouvait répondre de l’avenir. exprima son bonheur.
5. Transcrire au discours direct 9. Les adverbes en -ment
Je leur racontai mon naufrage. Je leur dis : a. avec nonchalance  : nonchalamment. b.  avec
« J’ai passé la nuit derrière un rocher. » froideur  : froidement. c.  avec patience  :

91 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


patiemment. d.  avec discrétion  : discrètement. c. Être réaliste, c’est avoir le sens des réalités, être
e. avec gentillesse : gentiment. pragmatique, et non rêveur.
10. Dictée préparée 2. a. une fiction : une œuvre née de l’imagination.
1. a. je me levai (l. 1) ; je me taillai (l. 2) ; je b. un personnage fictif : un personnage imaginaire.
m’en allai (l. 2) ; je marchai (l. 7) ; le souvenir c.  la science-fiction  : récit d’imagination qui
s’empara (l. 9-10). décrit un état du monde futur, fondé sur des
b. bruissait (l. 6) : le verbe bruire signifie « rendre avancées technologiques et scientifiques. d.  la
un son confus et faible », « murmurer ». Ce verbe téléréalité : émission de télévision présentant la
s’emploie à l’infinitif, à la 3e personne du sing. et vie quotidienne de personnes sélectionnées pour
du plur. de l’indicatif présent : il bruit, ils bruissent ; vivre ensemble durant une période déterminée.
de l’imparfait  : il bruissait, ils bruissaient  ; du e. La réalité dépasse la fiction : les événements
subjonctif présent : qu’il bruisse, qu’ils bruissent ; qui se produisent dans la réalité vont au-delà de
au participe présent : bruissant. ce qu’on aurait pu imaginer.
2. modérément (l.  4-5)  : adjectif au masculin 14. Le naturalisme
modéré +  suffixe -ment  ; profondément (l.  8)  : 1. Le mot naturalisme vient du mot naturel ; c’est
adjectif au féminin profonde (le e final devient é un mouvement littéraire, dont Zola est le fondateur
dans certains cas) + suffixe -ment. et qui s’attache à montrer tous les aspects qui,
3. L’adjectif bonne (l. 1) s’accorde avec le nom dans l’homme, relèvent de la nature et de ses lois,
auquel il se rapporte, heure (féminin singulier). en premier lieu les lois de l’hérédité.
Le participe passé forcée (l. 11), conjugué avec 2. Un écrivain naturaliste s’inscrit dans le
l’auxiliaire être, s’accorde avec le sujet du verbe, mouvement naturaliste, à la manière de Zola ; un
elle (féminin singulier). savant naturaliste est un spécialiste des sciences
4. Mots comportant un accent circonflexe : bâton naturelles (botaniste, zoologiste…).
(l.  2), folâtrait (l.  6), âme (l.  10), reconnaître
(l. 12). Mots comportant un tréma : Zinaïda (l. 9), 15. Les suffixes d’action
héroïsme (l. 12). a. embuscade. b. retrouvailles. c. apprentissage.
d. attentat. e. trahison. f. action. g. libération.
Vocabulaire et figures de style h. alliance. i. liaison. j. dénouement. k. rupture.
Livre de l’élève, p. 106 16. Les verbes d’action
11. La famille du mot roman …j’en écartai un… qui venait d’ouvrir… tandis que
a. Balzac est un grand romancier. b. Cette biographie deux autres, portant un objet… franchissaient…
d’Émile Zola n’a guère de valeur historique, elle leur compagnon referma… Ces trois hommes ne
est trop romancée. c. Il chante une romance sous s’avançaient pas… mais tournaient…
les fenêtres de sa bien-aimée. d. Victor Hugo est 17. Les sentiments et les émotions
un poète romantique. e. Elle vit une situation a. avoir de l’aversion = 5. éprouver de la haine.
romanesque. b.  éprouver de la honte  = 7.  être rempli de
12. Le vocabulaire de l’amour romanesque confusion. c. être en colère = 1. s’emporter. d. avoir
a. Éperdus d’amour, les deux amants s’enfuient à de la rancune  = 8.  éprouver du ressentiment.
cheval et se réfugient dans un pavillon solitaire, e.  s’apitoyer  = 6.  compatir. f.  être en proie à
au fond d’une forêt sombre. b. La lune s’est levée ; l’anxiété  = 3.  être empli d’angoisse. g.  être
ils échangent baisers et serments. stupéfait  = 4.  être interdit. h.  être indigné  =
2. être outré.
13. Réalité et fiction
1. a. Un personnage réel existe dans la vraie vie. 18. Les figures de style
b. Un roman réaliste est un roman qui relève du a. La comparaison comme le chat d’une souris
mouvement réaliste en littérature (! Repères, livre évoque le jeu cruel de la coquette Zinaïda avec le
de l’élève, p. 86) ou, tout au moins, qui peint la jeune narrateur : elle ne l’aime pas, mais joue à
réalité sans chercher à l’embellir ou à l’idéaliser. le séduire et à le repousser.

92
b. La comparaison comme une pile de granit de vingt et de trente, et d’un coup de gosier ; c’est
souligne le caractère inébranlable, âpre et froid aussi une personnification.
du père Grandet, le granit étant une roche très dure. e. Le personnage de Jane, en proie à une vive
c. La couleur des cheveux de Mercédès est comparée émotion, est comparé par M. Rochester à un oiseau
à une pierre semi-précieuse, le jais, de couleur qui se débat : comme un oiseau sauvage, affolé,
noire. Ses yeux sont comparés à ceux de la gazelle qui s’arrache les plumes de désespoir.
pour leur beauté et leur douceur. Les comparaisons ont toutes le même outil de
d. Une métaphore assimile le puits de la mine à comparaison comme.
un monstre qui avalait des hommes par bouchées

Expression orale
Gustave Flaubert, l’homme bougon et sûr de lui est amusant. Le mari
L’Éducation sentimentale a tout compris, comme le montre son singulier
sourire à la ligne 25 (comique de caractère), quand
Livre de l’élève, p. 108
Frédéric réussit enfin à parler de Mme  Arnoux
(l.  22-23). La situation surtout est comique  :
Comprendre le texte
Frédéric vient voir Mme Arnoux, dont il est très
1. Les personnages sont Frédéric Moreau, un jeune amoureux, et il tombe sur le mari (comique de
étudiant, et M. Arnoux, le mari d’une jeune femme situation). La confusion et le sentiment de malaise
dont Frédéric est tombé amoureux. rendent Frédéric ridicule (comique de mots : les
2. M.  Arnoux est de mauvaise humeur (l’air réponses négatives du jeune homme) et, enfin,
maussade, l. 3 ; d’un ton brusque, l. 8). Le jeune troublé et agité, il fait tomber et casse l’ombrelle
homme semble le déranger. Frédéric ne s’attendait de Mme Arnoux (comique de gestes).
pas à le voir, car il le croyait en voyage (il le croyait
en Allemagne, l. 14) ; en fait, il venait voir Mme Transposer la scène romanesque
Arnoux et ne sait pas quoi dire (cherchant un en scène théâtrale
prétexte à sa visite, l. 12) ; il est intimidé et plein 5. Les passages narratifs : lignes 1 à 3 ; lignes 5
de confusion (balbutia le jeune homme, l. 11). à 8 ; lignes 13 à 15 ; lignes 18 à 21 ; lignes 24
3. Les deux personnages peinent à trouver un sujet à 26 ; lignes 28 à 31 ; ligne 34.
de conversation : Frédéric répète qu’il n’a rien (l. 11) Les phrases incises dans le dialogue relèvent du
à demander à M. Arnoux  ; il prétend qu’il était narratif : lignes 11-12 ; ligne 16 ; ligne 22.
venu savoir de ses nouvelles (l. 13). Arnoux, qui a Le reste constitue les passages dialogués : ligne 4 ;
deviné que Frédéric ne venait pas pour lui, ne l’aide lignes  9 à 11  ; lignes  16-17  ; lignes  22-23  ;
absolument pas  : lorsque Frédéric demande quel ligne 27 ; lignes 32-33.
était le pays de Mme Arnoux (l. 30-31), il répond : 6. a. Frédéric dit : « Je suis venu savoir de vos
Chartres ! Cela vous étonne ? (l. 32) ; le pauvre jeune nouvelles, car je vous croyais en Allemagne, sur
homme ne peut que battre en retraite (Moi ? non ! le rapport d’Hussonnet. »
pourquoi ? Pas le moins du monde !, l. 33). Et leur b. M. Arnoux dit : « Elle est dans son pays, près
conversation s’arrête là (Ils ne trouvèrent, ensuite, de sa mère malade. »
absolument rien à se dire, l. 34). c. Frédéric demanda seulement : « Quel est le pays
4. La scène exploite différentes formes de comique. de Mme Arnoux ? »
Le contraste entre le jeune homme balbutiant et

93 Scènes romanesques : aventures, drames et passions


Dossier 5 Arts & Littérature
Paris dans les romans du xixe siècle
Livre de l’élève, p. 110 à 117

Objectifs du dossier
et compétences mises en jeu
Les objectifs (1873) de Zola, de Bel-Ami (1885) de Maupassant.
Ce dossier intitulé «  Paris dans les romans du Certains de ces romans sont abordables pour des
xixe  siècle  » a pour principal objectif d’offrir
élèves de 4e, qui pourront les lire en version
aux élèves, à partir de la confrontation de textes intégrale (pour les bons lecteurs), en version
et d’images, une vision historique de Paris, abrégée ou en extraits.
alors en pleine mutation. Ils découvriront ainsi • Le dossier est constitué de supports de natures
différentes physionomies de la capitale : le vieux différentes (carte, peinture, gravure, estampe,
Paris des faubourgs, le Paris révolutionnaire, photographie) :
le Paris des grands travaux haussmanniens et – une estampe représentant une scène de barricades
les nouveaux quartiers parisiens. La période est (Barricade rue Saint-Antoine, en juin 1848) ;
effectivement marquée par les grands travaux – une photographie de 1867 (Dégagement de
d’Haussmann, préfet de la Seine depuis 1853 : l’Opéra de Paris) ;
percement de larges avenues  ; construction de – une gravure en couleurs, datant des années 1880,
l’Opéra, des nouvelles Halles, des gares du Nord représentant le grand magasin Le Bon Marché à
et de l’Est ; extension des réseaux d’égouts par Paris, et une en noir et blanc des Nouvelles Halles
mesure d’hygiène ; création de nombreux parcs avec centrales de Paris, vue extérieure des pavillons
pelouses et massifs boisés (bois de Boulogne, bois (octobre 1857) ;
de Vincennes, parc Monceau) ; rattachement à la – une peinture de Stanislas Lépine (Quai des
capitale, en 1860, des communes limitrophes dont Célestins avec le pont Marie, 1868), de Claude
Auteuil, Passy, Montmartre, Vaugirard. Cette étude Monet (La Gare Saint-Lazare, arrivée du train, 1877),
pourra être complétée et enrichie par une visite de Gustave Caillebotte (L’Homme au balcon, vers
de Paris lors d’un voyage scolaire ou d’une sortie. 1880) et de Maurice Utrillo (Le Lapin agile, 1910).
Le choix des supports • On pourra proposer aux élèves d’effectuer une
• Les textes sont extraits des grands romanciers recherche sur la naissance de la photographie et
du xixe siècle, qui ont multiplié dans leurs œuvres sur la technique de la gravure :
les descriptions consacrées à la capitale. Paris attire – la photographie : en 1822, Nicéphore Niépce
en effet l’attention par ses transformations : les (1765-1833) met au point un tout premier
grands travaux, commencés dès la Restauration procédé photographique, puis il s’associe à Louis
(1814-1830), prennent une ampleur particulière Daguerre qui améliore cette technique primitive
sous Napoléon III. Zola et Maupassant, écrivains avec son «  daguerréotype  » en 1838. Ce sont
de la modernité, s’intéressent à la ville nouvelle donc deux Français qui ont lancé cette technique
avec ses gares, ses grands magasins, ses immeubles révolutionnaire, améliorée sans cesse tout au long
récents. Flaubert, Balzac, Hugo montrent plutôt du xixe siècle par des chercheurs britanniques et
le vieux Paris antérieur aux grands travaux, avec français. La photo étudiée page 114 n’a été prise
ses vieilles maisons, ses rues étroites, ou le Paris que trente ans après l’invention du daguerréotype,
révolutionnaire, celui des barricades. On trouvera selon une technique encore très expérimentale
donc dans le dossier des extraits de L’Éducation pour fixer la lumière ;
sentimentale (1869) de Flaubert, du Colonel Chabert – la gravure est le terme générique pour évoquer
(1832) de Balzac, des Misérables (1862) de Hugo, un procédé de reproduction d’un dessin artistique
d’Au bonheur des dames (1883) et du Ventre de Paris creusé sur une plaque. Cette plaque peut être

94
de différentes natures : plaque de bois (gravure artistiques) pour mieux les comprendre ;
sur bois au moyen d’un burin, d’une pointe), de – être sensible aux enjeux esthétiques et humains
métal (en cuivre, souvent au moyen d’acide, d’eau- d’une œuvre artistique : analyser les effets produits
forte) ou en pierre (lithographie). On parle aussi par les différentes techniques mises en œuvre.
d’estampe pour désigner la gravure sur bois ou • Ce dossier permet aussi d’évaluer la compétence 1 :
sur plaque métallique. Une fois creusée, la plaque rédiger un texte bref, cohérent à partir de consignes
reçoit de l’encre noire ou de la couleur et peut données. L’élève devra :
être appliquée à un support papier pour donner le – décrire une scène de rue (quai, Seine, barricades),
résultat que nous pouvons observer dans ce dossier. vue d’une fenêtre ;
Quand une gravure est en couleurs, chaque couleur – rédiger la description d’un grand magasin à
a été appliquée l’une après l’autre. Une gravure partir d’une image ;
peut être reproduite plusieurs fois, ce qui en fait
– rédiger la description d’une gare, d’un marché
une œuvre quasi industrielle.
en utilisant le lexique des sensations.
Compétences mises en œuvre Bibliographie
• Les compétences mises en œuvre sont donc • Patrice de Moncan, Le Paris d’Haussmann, éd.
très largement celles du domaine 5 (La culture du Mécène, coll. « Paris d’hier et d’aujourd’hui »
humaniste) : (2009).
– avoir des connaissances et des repères relevant de • Patrice de Moncan, Baltard : les Halles de Paris
la culture littéraire et artistique : œuvres littéraires, (1853-1973), éd. du Mécène, coll. « Paris d’hier
picturales et architecturales du patrimoine ; et d’aujourd’hui » (2010).
– lire et employer différents langages : analyser • Patrice de Moncan, Paris, les jardins d’Haussmann,
une image en utilisant le vocabulaire approprié ; éd. du Mécène, coll. « Paris d’hier et d’aujourd’hui »
– établir des liens entre les œuvres (littéraires, (2009).

Réponses aux questionnaires


Vues sur Paris – le Louvre et l’Opéra (dédiés aux arts), les Invalides
Livre de l’élève, p. 110-111 (musée de l’Armée).
Lire et observer
Observer la carte L’analyse du tableau de Stanislas Lépine se trouve
1. Les arrondissements de la rive droite sont le 1er, sur le site du musée d’Orsay : www.musee-orsay.
2e, 3e, 4e, 8e, 9e, 10e, 11e, 12e, 16e, 17e, 18e, 19e, 20e ; fr («  collections  », «  œuvres commentées  »,
ceux de la rive gauche, le 5e, 6e, 7e, 13e, 14e, 15e. « peintures »).
2. On repère : 1. Le quai des Célestins se trouve face à Notre-
– l’église de la Madeleine, la basilique du Sacré- Dame, sur la rive droite de la Seine.
Cœur et la cathédrale Notre-Dame  ; on pourra 2. a. On comparera les différents points de vue
préciser que la tour Saint-Jacques est un vestige descriptifs. Dans le texte de Flaubert, le point de
de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie ; vue est en hauteur (plongée) : Frédéric regarde le
– la gare Saint-Lazare ; paysage de sa fenêtre. Sur le tableau, le point de
– l’Arc de Triomphe et la Bastille ou colonne de vue est de face : le peintre a installé son chevalet
Juillet (célébrant la défense des libertés publiques sur la rive gauche et dépeint le paysage qu’il voit
lors des journées révolutionnaires des 27, 28, de cet endroit, jusqu’à l’horizon. Frédéric découvre
29 juillet 1830) ; de sa fenêtre, qui fait face à la tour Saint-Jacques,
– l’Hôtel de Ville (mairie de Paris), le palais la Seine et ses quais avec les traces des égouts,
Bourbon (qui abrite l’Assemblée nationale), la le ponton des blanchisseuses, les enfants qui
Bourse (le palais Brongniart est aujourd’hui un baignent un chien dans la vase. Son regard se
centre de conférences) ; dirige de gauche à droite vers le quai aux Ormes,

95 Paris dans les romans du xixe siècle


l’Hôtel de Ville, Saint-Paul jusqu’à la colonne de Modigliani… Le peintre Utrillo a contribué à rendre
Juillet (l. 8-9). Le peintre dépeint l’enfilade des le lieu célèbre. C’est aujourd’hui un restaurant. On
ponts que l’on distingue au-delà du pont Marie ; le trouvera des informations sur les sites : www.au-
décor (Seine, immeubles construits sur les quais) lapin-agile.com et www.montmartre-paris-france.
s’étale sur des lignes diagonales qui se rejoignent com/guide-touristique-lapin-agile.php.
à l’horizon. 3. Balzac décrit une rue des faubourgs parisiens.
b. Le peintre comme l’écrivain présentent des quais Le texte montre que l’on vivait dans les faubourgs
non aménagés, d’aspect souvent noirâtre (noircis comme en pleine campagne. Il y avait des vacheries,
de place en place par la bavure des égouts, l. 2-3), des greniers à fourrage, des laiteries, des basses-
présence de charbon, et tons à dominante grise cours, des écuries. Les rues étaient non pavées,
(tableau). On s’y livre à des activités laborieuses : tortueuses et peu sûres, les maisons souvent
lavage du linge, chargement de charbon amené par insalubres. Le tableau d’Utrillo présente une rue
les péniches et transporté par des chevaux ; mais du vieux village de la butte Montmartre, avec ses
des enfants peuvent aussi y jouer, comme ceux qui maisons aux volets verts et aux murs de plâtre
baignent un caniche (l. 5). blanc, une absence de commerces. Le texte comme
3. Les monuments cités (Notre-Dame, tour Saint- le tableau montrent que les faubourgs étaient en
Jacques, Hôtel de Ville, Saint-Gervais, Saint-Louis, quelque sorte la campagne de Paris. Le village de
Saint-Paul, la colonne de Juillet) se trouvent dans Montmartre et notamment Au lapin agile présentent
le 1er, 3e, 4e et 11e arrondissement. une vision plus coquette du faubourg.
4. a.  Une barricade révolutionnaire est une
Le vieux Paris construction sommaire, faite de pierres et de
Livre de l’élève, p. 112-113 pavés, destinée à boucher la rue et à empêcher
le passage des troupes. Les émeutiers en font
Lire et observer un lieu de retranchement. Sur l’image, on voit
1. La rue du Petit-Banquier, où loge le colonel une barricade dressée rue Saint-Antoine, quartier
Chabert, se trouve dans le 13e arrondissement  ; populaire de Paris. Cette barricade est construite
Montmartre, dans le 18e. Jusqu’au 1er janvier 1860, à l’aide des pavés de la rue. Derrière, on voit les
ces deux arrondissements étaient des communes vieux immeubles parisiens. L’image témoigne de
suburbaines (appelées faubourgs, de fors bourg, la violence de ces journées révolutionnaires : on
partie de l’habitat située en dehors du bourg aperçoit un cadavre au premier plan ; au second
fortifié), annexées à partir de cette date à la ville plan, un personnage s’affaisse, un autre personnage
de Paris. porte un blessé dans ses bras.
2. Au lapin agile est le plus ancien cabaret de Paris. b. L’extrait 2 fait allusion à l’insurrection
Construit en 1795, il est situé en haut de la rue républicaine de juin 1832. Tous les mécontents
Saint-Vincent à Montmartre. Il a reçu plusieurs forment un front commun contre le régime de
noms : Au rendez-vous des voleurs, Le Cabaret des Louis-Philippe. Un prétexte suffit à déclencher
assassins, puis Au lapin agile. L’origine de ce nom l’émeute : une foule hostile au roi avait assisté
est la suivante : la spécialité culinaire du lieu étant aux obsèques du général Lamarque, un ancien
le lapin sauté, le dessinateur caricaturiste André soldat de Napoléon, devenu un député de gauche
Gill a peint une enseigne représentant un lapin très populaire ; elle se heurte aux forces de l’ordre,
vêtu d’une redingote verte et d’une écharpe rouge c’est l’insurrection. Hugo, historien de l’émeute,
en train de sauter d’une casserole, d’où le jeu de s’intéresse au spectacle de la rue. La barricade de la
mots Au lapin à Gill (agile). Le lieu est fréquenté rue Saint-Denis est un des centres de l’action. Vont
par des artistes et les mauvais garçons du quartier. s’y retrouver de jeunes révolutionnaires ainsi que
En 1913, Aristide Bruant, un chansonnier, achète le les principaux personnages du roman (Jean Valjean,
cabaret ; il y place un gérant, Frédéric Gérard, qui Marius, Javert, Gavroche). L’image 2 représente une
lui donne une nouvelle vie : Au lapin agile devient scène de la révolution de 1848. Elle se déroule
le lieu de rendez-vous des écrivains, poètes et à Paris du 22 au 24 février 1848. Le peuple de Paris
peintres tels qu’Apollinaire, Jacob, Picasso, Utrillo, se soulève contre Louis-Philippe qui abdique le

96
24 février. C’est la fin de la monarchie de Juillet ou moins délabrés, dont on comprend qu’ils vont
et du règne de Louis-Philippe (1830-1848) et être abattus à leur tour (suite aux jugements
l’avènement de la IIe République. d’expropriation, l. 4). Ainsi voit-on un dégagement
5. a. La rue Mondétour se trouve dans le quartier (titre de la photo) s’opérer devant l’Opéra de Paris,
des Halles (2e arrondissement), près de la rue qui laissera l’espace à une place, puis à une grande
Saint-Denis. Hugo imaginera la construction de avenue (l’actuelle avenue de l’Opéra, descendant
deux barricades dans la rue de la Chanvrerie. jusqu’au Louvre) pour y accéder. Dans le texte de
b. Hugo fait revivre, dans Les Misérables, le Paris Zola est évoquée une percée entre l’Opéra et la
de 1830 et les journées révolutionnaires de 1832. Bourse, sous le nom de rue du Dix-Décembre (l. 3),
Le roman peut se lire, à certains égards, comme c’est-à-dire jour de l’élection, en 1848, du « Prince-
un document : nous voyons les rues étroites et Président », Louis Napoléon Bonaparte, à la tête
sinueuses du centre de Paris (le fond rétréci et en de la très brève IIe République. Il est intéressant
cul-de-sac), propices aux attentats et faciles à de noter qu’elle sera rebaptisée, par la suite, rue
barrer à droite et à gauche. du Quatre-Septembre, jour de la proclamation de
la IIIe République, en 1870.
Les grands travaux 3. a. Le grand magasin Le Bon Marché occupe un
Les grands magasins immeuble typiquement haussmannien, sur trois
Livre de l’élève, p. 114 -115 étages, surmonté de deux dômes en ardoises,
qui couronnent triomphalement l’édifice. À
Lire et observer l’angle de deux rues, il bénéficie d’une double
1. Les grands travaux décrits dans l’extrait du façade aux multiples fenêtres, dont on se sert
Bonheur des dames, publié en 1883, ont lieu comme support publicitaire, annonçant toutes
dans le 2e arrondissement de Paris : on y cite le sortes de trésors  : dentelles, velours, cravates,
nouvel Opéra (l. 2), dont Garnier fut l’architecte, soieries, tapis… un lieu idéal pour constituer
la Bourse (l. 2-3) ; les vieux hôtels de la rue Louis- son trousseau, précise-t-on. L’entrée, facilement
le-Grand (l. 6-7) ; la rue de Choiseul et la rue de repérable car située juste en dessous du dôme le
la Michodière se passionnaient pour leurs maisons plus imposant, est majestueusement ornementée
condamnées (l. 9 à 11). On repère ces lieux sur d’un frontispice de colonnades et de cariatides :
le plan de la page  110, effectivement dans le venant faire quelques achats, on croirait pénétrer
même périmètre. La photographie page 114 rend à l’intérieur d’un temple grec. À l’extérieur, sur la
compte du chantier évoqué par Zola autour de grand-place, un va-et-vient de voitures à cheval
l’Opéra : le photographe s’est positionné devant rouge et bleu, estampillées « Au bon marché »,
la façade de l’édifice, sur ce qui allait devenir la vous donne le tournis. Cela ne décourage pas le
place de l’Opéra. badaud qui se colle à ses vitrines, ou la jeune fille
2. Ces travaux consistent à effectuer une percée accompagnée de sa mère qui s’y précipite pour se
dans la ville, une trouée (l. 5), comme la nomme faire confectionner sa première robe de bal.
Zola, en abattant les vieux hôtels de la rue Louis- b. Dans l’extrait 2, décrivant le magasin Au bonheur
le-Grand, en renversant les murs légers de l’ancien des dames, tout comme sur la gravure, il est
Vaudeville (l. 6 à 8) par des bandes de démolisseurs question de voitures, qui s’arrêtaient devant la
(l. 5) qui œuvraient à la pioche. Ainsi, les anciens nouvelle porte d’honneur (l. 4-5), de glaces sans
immeubles, datant du Moyen Âge, et les ruelles tain, qui, du rez-de-chaussée au second étage,
sombres et étroites se trouvaient éventrés d’une ouvraient la maison au plein jour (l. 7-8). Le tout
large entaille, pleine de vacarme et de soleil (l. 12- donne alors l’impression d’un cube énorme (l. 8).
13). La photographie vient à l’appui de cette 4. Pour les petits commerçants de la fin du
ambiance particulière, vécue par les Parisiens de xixe  siècle, c’est l’émotion (l.  1) qui domine à
l’époque et décrite par Zola : au centre, les gravats, l’ouverture de ce magasin d’une nouvelle sorte : un
les voitures à cheval pour les évacuer, les cabanes grand magasin où tous les articles sont rassemblés
de chantiers ; de part et d’autre du nouvel édifice sous le même toit. Zola montre l’inquiétude de ces
à colonnades, des immeubles désaffectés et plus derniers, qui collent, contre les vitres, [leurs] faces

97 Paris dans les romans du xixe siècle


pâles […] occupés à compter les premières voitures 5. À l’extérieur de ces halles, on remarque une
qui s’arrêtaient devant la nouvelle porte d’honneur intense activité, rendue par plusieurs voitures
(l. 2 à 5). Un sentiment de vertige semble s’emparer à cheval en mouvement, transportant des
d’eux, face à l’amoncellement des marchandises marchandises, allant et venant de tous côtés. De
(l. 6), ce cube énorme, ce colossal bazar [qui] leur même, de nombreuses silhouettes d’hommes et de
bouchait le ciel (l. 8-9)… et l’avenir. femmes se déplacent aux abords des bâtiments et
se retrouvent massées au pied des colonnades, là
Les Halles centrales où commencent les étals.
Livre de l’élève, p. 116
La gare Saint-Lazare
Lire et observer Livre de l’élève, p. 117

1. Un pavillon correspond à une halle, c’est-à-dire Lire et observer


une structure couverte et fermée qui accueillait
1. La gare Saint-Lazare se situe au nord-ouest
les marchands vendant leurs produits en gros aux
de Paris, dans le haut du 8e arrondissement. Elle
détaillants. Chaque pavillon avait sa spécialité : le
constituait, au xixe siècle, le terminus du chemin
pavillon aux fruits et aux fleurs, celui de la marée
de fer de l’Ouest, en provenance notamment des
(poissons, fruits de mer), celui de la volaille…
stations balnéaires normandes et bretonnes  :
Zola cite dix pavillons, en 1873, au moment de la
Rouen, Dieppe, Deauville, Saint-Malo…
publication du Ventre de Paris : Il y a six pavillons,
2. Dans Bel-Ami, le narrateur adopte le point de
de ce côté-là ; puis, de l’autre côté, en face, il y
vue de Duroy, installé à sa fenêtre, au cinquième
en a encore quatre. Il y en aura deux de plus
étage, au-dessus des voies du chemin de fer de
construits au début du xxe siècle, selon les plans
l’Ouest, creusées en contrebas. Ainsi, il perçoit
initiaux de Baltard.
ces voies comme un abîme profond, une immense
2. Les Halles centrales sont donc un regroupement
tranchée, un trou sombre. Et il compare la gare des
de plusieurs halles (auparavant dispersées) sur Batignolles, au bout cette tranchée, à une sorte
un même site, au cœur de Paris, dans le 1er de monstre à trois yeux, une bête étrange tapie
arrondissement. C’est le lieu où s’approvisionnaient dans l’ombre, dont les gros yeux sont formés par
tous les marchands et restaurateurs de Paris. Il trois signaux rouges immobiles.
nourrissait toute la ville. En cela, il symbolisait 3. a. Dans le tableau de Monet, on voit au premier
le ventre de Paris ! plan une locomotive en acier, crachant sa fumée,
3. L’image page  116 est une gravure sur bois. mêlant vapeur et charbon. Cette fumée témoigne
Elle a été obtenue au moyen d’une planche de de la découverte d’une nouvelle forme d’énergie
bois gravée au burin ou au ciseau, avec lequel au début du siècle  : la machine à vapeur. La
on creuse le dessin qu’on cherche à réaliser, ici locomotive affiche fièrement deux lampes à pétrole
la rue et la façade des pavillons des Halles. Puis à l’avant pour éclairer la voie (la lampe électrique
on badigeonne de l’encre à la surface de cette ne tardera pas à les remplacer, après sa mise
planche gravée et on l’applique contre une feuille au point par Thomas Edison en 1879). Dans les
de papier épais. On obtient alors une impression volutes, on devine la charpente métallique de la
de ce dessin en creux. gare, surmontée d’une verrière, une architecture qui
4. Sur cette gravure, on observe l’angle d’un des n’est pas sans rappeler les constructions de Baltard
pavillons des Halles centrales. On peut deviner qu’il (! les Halles, p. 116) ou celles de Gustave Eiffel
est constitué d’une structure métallique, soutenue (il réalisera la gare de Budapest dans cet esprit, la
par de fines colonnes et entourée par de larges et charpente de la poste centrale de Saïgon, le dôme
hautes verrières. La halle est recouverte d’un toit de l’Observatoire de Nice…).
en zinc, à plusieurs niveaux, pour laisser entrer la b. Monet est attiré par les effets mouvants de la
lumière. On imagine l’intérieur lumineux, aérien. gare et travaille les effets de lumière et de couleurs.
Les pavillons sont de forme carrée et sont reliés Dans le bas du tableau, ce sont des couleurs
par un passage couvert au toit à deux pans. sombres qui dominent : le noir aux reflets bleutés

98
des deux locomotives et des voies, le marron du en contrebas une large avenue plantée d’arbres,
sol boueux, le bleu de travail des cheminots. typiquement haussmannienne. Il fait écho à la
Dans la partie supérieure du tableau, c’est le phrase de Maupassant : Duroy ouvrit sa fenêtre et
blanc teinté de gris qui l’emporte, celui de la s’accouda sur l’appui de fer rouillé. Dans le roman
vapeur d’eau et des fumées issues de la combustion du xixe siècle, découvrir Paris d’une hauteur stimule
du charbon. C’est un univers enfumé, laborieux, souvent l’appétit de conquête. Rastignac, dans Le
salissant, probablement bruyant, une partie de la Père Goriot, avait lancé son défi vengeur « À nous
gare réservée aux travailleurs, et non aux voyageurs. deux Paris  ! », de la colline du Père-Lachaise.
4. Le tableau de Caillebotte montre un homme, Georges Duroy, dévoré d’ambition, s’accoude à sa
plutôt jeune, accoudé à la rambarde de son fenêtre, contemplant la nouvelle gare, symbole de
balcon, se penchant légèrement pour observer liberté et de progrès : une nouvelle vie s’annonce.

99 Paris dans les romans du xixe siècle


Chapitre 6
Les Misérables de Hugo :
le parcours de Jean Valjean
Livre de l’élève, p. 118 à 143

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus dénonciateur, véritable plaidoyer pour les
• Dans le cadre des Instructions officielles de 2008, « misérables », qui sont pour Hugo à la fois les
qui préconisent l’étude d’une œuvre narrative pauvres et les malfaiteurs (les infortunés et les
du xixe  siècle choisie parmi un certain nombre infâmes se mêlent et se confondent dans un seul
d’auteurs, dont Hugo, nous avons choisi d’aborder mot, mot fatal, les misérables  ; de qui est-ce la
le roman Les Misérables. faute  ? Hugo, Les Misérables, troisième partie,
livre huitième, chap. V).
• Les Misérables est un roman long et foisonnant,
La double-page « Histoire des arts » propose de
mais qui s’ordonne autour de l’histoire de Jean
travailler sur les adaptations des Misérables et
Valjean, de sa sortie du bagne en 1815 à sa
de montrer que le roman a inspiré de nombreux
mort en 1833. Les cinq extraits que nous avons
artistes (films, comédies, BD).
choisis ont donc pour fil conducteur le parcours
• Des compétences de langue avec l’étude des
de Jean Valjean, du bagne à la rédemption. On
valeurs de l’imparfait, l’expression de l’antériorité,
y rencontre les personnages qui ont joué un rôle
des exercices de transcription du discours direct
clé dans l’itinéraire du héros : monseigneur Myriel,
au discours indirect et inversement…
Champmathieu, Javert, Cosette.
• Des compétences lexicales  : la lecture des
Les compétences du socle commun Misérables fournit l’occasion de travailler par
exemple sur le vocabulaire du bien et du mal, des
L’étude des Misérables met en jeu de nombreuses
qualités et des défauts, de la misère et du bonheur.
compétences du socle.
• Des compétences d’écriture qui s’acquerront
• Des compétences de lecture  : la lecture par la pratique d’exercices réguliers d’écriture
analytique amène l’élève à dégager l’essentiel du courte (écriture d’un dialogue entre Jean Valjean
texte et à en découvrir le sens et l’enjeu (scène et les gendarmes, brève d’un journal relatant le
d’affrontement entre le bien et le mal, scène sauvetage de Champmathieu…) ou d’écriture plus
de sauvetage, scène de rencontre avec Cosette, longue (récit avec expression des sentiments ou
maltraitée par les Thénardier). La lecture intégrale, des émotions : recevoir un cadeau, présenter la
guidée par un questionnement simple au fil du misère, se réconcilier et pardonner…).
texte, permet d’aborder l’œuvre dans une version • Des compétences d’oral : sont proposés deux
abrégée, fidèle au texte de Hugo (celle du Livre poèmes extraits des Contemplations, à mémoriser
de poche Jeunesse, en trois tomes). et à réciter, l’un montrant l’enfance malheureuse
• Des compétences culturelles et humanistes : (« Melancholia »), l’autre l’enfance heureuse (« Elle
l’étude du roman conduit l’élève à « être sensible avait pris ce pli… »).
aux enjeux esthétiques et humains d’un texte • L’évaluation en ligne permet d’évaluer l’ensemble
littéraire  » (BO du 28.08.2008). On sensibilise de ces compétences (le texte choisi est extrait
ainsi l’élève à l’écriture de Hugo, riche en images de la première partie, livre septième, chap. XI :
et en effets dramatiques. On lui fait découvrir M.  Madeleine dévoile sa véritable identité pour
la dimension humaniste du roman  : un roman sauver un innocent).

101 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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Bibliographie • Victor Hugo, Les Misérables, volumes 1 et 2,
• Victor Hugo, Les Misérables, tomes 1, 2, 3 (Jean extraits avec appareil pédagogique, Hatier, coll.
Valjean, Cosette, Gavroche), Le Livre de poche « Œuvres et Thèmes » (2002-2003).
Jeunesse (2002). • Alain Decaux, Victor Hugo, Perrin (2011), une
biographie richement documentée.

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers des Misérables ! blessé rampe aux pieds de la femme et la regarde
Livre de l’élève, p. 118-119 plein d’espoir  : sa position constitue une ligne
transversale parallèle au côté gauche du triangle ;
1. Beaucoup de misérables errent dans les rues : ce blessé est vêtu de vêtements tricolores (foulard
le nom misérables signifie «  personnes dans la rouge cachant les cheveux, veste bleue sur chemise
pauvreté », « la misère ». blanche, ceinture rouge).
Le misérable  ! Il est parti sans payer  : le nom Les couleurs du drapeau républicain français se
misérable signifie «  personne méprisable, retrouvent aussi sur certains vêtements (une veste
méchante ». et une chaussette bleues, un ruban rouge, une
2. L’image 1 (sculpture en plâtre) représente chemise blanche) et se détachent ainsi des couleurs
Cosette enfant, portant un lourd seau. ocre et noire qui sont dominantes sur les vêtements
L’image 2 (gravure colorée) représente Jean Valjean. des insurgés, ainsi que sur les pierres et les poutres
L’image 3 (dessin) représente Gavroche, un jeune qui forment les débris d’une barricade au sol.
garçon vêtu pauvrement. À l’arrière-plan, dans la fumée blanche dégagée
3. Le portrait donné dans l’extrait de texte par les tirs, on aperçoit d’autres émeutiers et,
correspond à la gravure représentant Jean Valjean : à droite, des maisons et peut-être la tour de la
le personnage de la gravure voyage à pied, en cathédrale Notre-Dame. Le ciel est bleu tout en
s’appuyant sur un bâton  ; il est vêtu comme haut du tableau.
un vagabond, d’un aspect […] misérable ; c’est Le tableau passe pour avoir inspiré à Hugo le
effectivement un homme de moyenne taille, trapu personnage de Gavroche.
et robuste, dans la force de l’âge. 5. Le roman devrait raconter l’histoire d’un
4. Le titre du tableau d’Eugène Delacroix est Le pauvre misérable, Jean Valjean, rencontrant sur
28 juillet 1830 : la Liberté guidant le peuple. son parcours deux jeunes enfants, Cosette et
Le tableau représente une scène d’émeute Gavroche. Et l’on suppose qu’il participera à un
révolutionnaire. La composition du tableau est soulèvement populaire et républicain. Le roman
triangulaire : au centre, une jeune femme, allégorie met donc en scène des misérables ; il apporte une
de la liberté, se dresse, coiffée d’un bonnet lueur d’espoir avec le soulèvement évoqué par le
phrygien et vêtue d’une robe de couleur ocre tableau d’Eugène Delacroix.
qui tombe et montre ses seins nus ; elle brandit
un drapeau tricolore et constitue la pointe du La rencontre du bon évêque
triangle ; les côtés et la base sont formés par les et du forçat
révolutionnaires. À droite, un jeune garçon coiffé Victor Hugo, Les Misérables (extrait 1)
d’un béret noir, vêtu de vêtements populaires (un Livre de l’élève, p. 122 à 124
gilet noir sur une chemise blanche et un pantalon
ocre), tient un pistolet dans chaque main. À Objectifs
gauche, un jeune bourgeois, coiffé d’un haut-de- • Identifier le statut du narrateur et le mode de
forme et vêtu d’un habit noir sur un gilet noir et narration.
d’un pantalon ocre, brandit un fusil. La base du • Étudier le début du parcours de Jean Valjean :
triangle est constituée par les corps des insurgés l’affrontement des forces du bien et des forces
morts, à moitié nus ou vêtus pauvrement  ; un du mal.

102

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Préparer la lecture monseigneur Myriel était un simple curé, car il a
1. Un évêque est un dignitaire ecclésiastique vu qu’il vivait très simplement.
chrétien ; il est chargé de la conduite d’un diocèse, 5. a. L’évêque s’adresse à l’ancien forçat par les
territoire à peu près de la taille d’un département. termes suivants : mon ami (l. 32, 40) ; mon frère
Un curé est un prêtre placé à la tête d’une paroisse, (l. 52) ; de plus, il le vouvoie.
c’est-à-dire d’un territoire qui équivaut à une b.  Par ces termes l’évêque se met sur un pied
commune. d’égalité avec l’ancien forçat  ; il fait preuve de
2. Un forçat était un homme condamné au bagne. respect et d’humanité envers lui. En lui donnant
Le bagne était un établissement pénitentiaire où le son argenterie et ses chandeliers et en le disculpant
forçat purgeait sa peine en effectuant des travaux aux yeux des gendarmes, il témoigne de sa bonté
forcés très pénibles. et des valeurs de la charité chrétienne (Mon ami,
reprit l’évêque, avant de vous en aller, voici vos
Dégager l’essentiel chandeliers. Prenez-les, l. 32-33).
a. Jean Valjean est un forçat condamné à vingt ans Le comportement des gendarmes est, au contraire,
de bagne pour le vol d’un pain ; il vient d’être libéré. brutal et méprisant à l’égard de Jean Valjean (Trois
b. Il a été hébergé par monseigneur Myriel, évêque hommes en tenaient un quatrième au collet, l. 2) ;
de Digne. leur ton est autoritaire (Silence !, l. 11).
c. Il a volé l’argenterie de son hôte. 6. a. Les dernières paroles de l’évêque vont inciter
d. La scène raconte l’arrivée de Jean Valjean, gardé Jean Valjean à évoluer vers le bien : N’oubliez pas,
par trois gendarmes, chez l’évêque de Digne ; ce n’oubliez jamais que vous m’avez promis d’employer
dernier va témoigner en sa faveur. cet argent à devenir honnête homme (l. 47-48) ;
e.  Les gendarmes relâchent Jean Valjean car Jean Valjean, mon frère, vous n’appartenez plus
monseigneur Myriel prétend lui avoir donné au mal, mais au bien. C’est votre âme que je vous
l’argenterie (l. 15 à 17) : il est ainsi disculpé du achète ; […] et je la donne à Dieu. (l. 52 à 54).
méfait dont on l’accuse et qu’il avait pourtant b.  Selon Victor Hugo, le meilleur moyen de
commis. corriger un malfaiteur n’est ni l’enfermement ni
la répression, mais au contraire l’éducation morale
Analyser le texte et le pardon.
1. Le narrateur mène le récit à la troisième 7. Jean Valjean ne va pas tout de suite devenir un
personne  : il n’est donc pas un personnage de honnête homme ; un peu plus tard dans la soirée,
l’histoire. à quelque distance de Digne, il va commettre un
2. Le récit est mené au passé simple : s’ouvrit (l. 1), dernier méfait : il va voler la pièce de Petit-Gervais,
temps des actions de premier plan ; l’imparfait est un pauvre enfant vagabond. Quand il prendra
réservé aux actions de second plan : semblait (l. 4). conscience de son acte, l’enfant sera trop loin pour
3. a. La part du dialogue est importante, à peu qu’il puisse réparer sa faute ; il restera marqué par
près la moitié du texte. C’est essentiellement le remords tout le reste de sa vie (chapitre XIII).
monseigneur Myriel qui prend la parole  ; les
brigadiers de gendarmerie interviennent à cinq Enrichir son vocabulaire
reprises (l. 7, 11, 20 à 22, 26, 31) ; et Jean Valjean a. un bienfait. b.  monseigneur Bienvenu.
n’a que deux répliques brèves (l. 10, 29). c. bienveillant. d. son bienfaiteur.
b. L’utilisation du dialogue crée un effet de réel Antonymes : a. un méfait. b. malvenu. c. malveillant.
et valorise une scène capitale dans le parcours du d. un malfaiteur.
personnage principal : c’est la première fois qu’on Le préfixe mal- peut prendre la forme mé-.
lui tend la main et qu’on lui enseigne le bien.
4. a. Lors de son entrée chez monseigneur Myriel, Histoire des arts
l’état de Jean Valjean est caractérisé par les 1. L’image 1 est un dessin en noir et blanc ; l’image 2
adjectifs morne et abattu (l. 8). est une photographie tirée d’un film en couleurs.
b.  Jean Valjean est surpris lorsque le brigadier 2. La technique utilisée pour l’image  1 est la
appelle l’évêque Monseigneur (l. 7) : il croyait que gravure.

103 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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3. a. L’image 2 est extraite du film Les Misérables. symbolisent la voie du bien et celle du mal. La
b. Le réalisateur est Robert Hossein ; le film est lumière éclaire les visages et révèle au spectateur
sorti en 1982. les sentiments des protagonistes de la scène.
4. et 5. L’image 1 représente la fin de la scène : 7. Ces images permettent au lecteur de visualiser
monseigneur Myriel donne les chandeliers à la scène : costumes et décor de l’époque, attitude
Jean Valjean, tandis que les trois gendarmes, et expression des personnages. La scène prend
à l’arrière-plan, sortent par la porte ouverte  ; ainsi vie dans son imagination.
cette image illustre ce passage du texte  : Mon
ami, reprit l’évêque, avant de vous en aller, voici
vos chandeliers. Prenez-les (l. 32-33) ; ainsi que
Un sauvetage héroïque
les lignes suivantes  : Puis se tournant vers la Victor Hugo, Les Misérables (extrait 2)
gendarmerie  : «  Messieurs, vous pouvez vous Livre de l’élève, p. 125 à 127
retirer. » Les gendarmes s’éloignèrent. (l. 42 à 44).
L’image 2 représente le début de la scène : Jean Objectifs
Valjean arrive entre deux gendarmes chez l’évêque ; • Analyser une scène dramatique et les procédés
ce dernier le regarde avec bonté ; un chandelier est de dramatisation.
posé sur une table au premier plan. Cette image • Étudier le parcours de Jean Valjean  : l’acte
illustre ce passage du texte  : La porte s’ouvrit. d’héroïsme.
Un groupe étrange et violent apparut sur le seuil.
Trois hommes en tenaient un quatrième au collet. Préparer la lecture
Les trois hommes étaient des gendarmes ; l’autre 1. Dans l’extrait 1, l’évêque de Digne a enseigné
était Jean Valjean (l. 1 à 3) ; ainsi que ces lignes : à Jean Valjean la voie du bien : il lui a pardonné
Cependant monseigneur Bienvenu s’était approché le vol de son argenterie et lui a fait don en plus
aussi vivement que son grand âge le lui permettait. de ses deux chandeliers d’argent pour l’aider à
« Ah ! vous voilà ! s’écria-t-il en regardant Jean devenir un honnête homme.
Valjean. Je suis aise de vous voir. Eh bien mais ! je 2. Le site Internet www.netmarine.net/
vous avais donné les chandeliers aussi (l. 12 à 15). forces/operatio/toulon/bagne.htm donne des
6. a. La scène de l’image 2 se passe dans la renseignements sur le bagne de Toulon qui
modeste maison de l’évêque : les murs sont nus, fonctionna de 1748 à 1873. Les forçats à cette
sans tapisserie, un portrait est accroché au- époque cessèrent d’être des galériens ramant sur
dessus d’un buffet bas sur lequel sont exposés les galères royales ; on les employait à des travaux
une soupière et un bougeoir  ; on aperçoit un de force (terrassement, construction) dans l’Arsenal
chandelier au premier plan, sans doute posé sur ou en ville. Ils étaient enchaînés deux à deux,
une table. mais le boulet au pied constituait une punition
b.  Jean Valjean, tête baissée, semble morne et disciplinaire. Les châtiments étaient très durs
abattu (l. 8). Un gendarme moustachu, à l’air et la nourriture frugale, à base de légumes secs.
rébarbatif, le tient fermement par le bras. Le Leur état sanitaire n’était guère brillant. Le bagne
brigadier à la gauche de Jean Valjean, la main de Toulon cessa d’exister quand les bagnes des
droite sur l’épée, écoute avec stupeur monseigneur colonies de Cayenne et de Guyane prirent le relais.
Myriel, qui se tient debout, voûté par son grand
âge, la crosse épiscopale dans les mains ; le visage Dégager l’essentiel
de l’évêque témoigne d’une grande bonté. a. Jean Valjean se cache sous le nom de M. Madeleine.
c. La couleur dominante est le noir des uniformes b. Le père Fauchelevent conduisait une charrette
des gendarmes, de la calotte et de la soutane qui s’est renversée ; il est coincé et écrasé sous
de l’évêque et des vêtements de l’ancien forçat. cette charrette.
Cette couleur contraste avec les liserés blancs des c. M. Madeleine se glisse sous la charrette et la
chapeaux des gendarmes, leurs gants blancs et la soulève avec son dos, pour qu’on puisse dégager
chevelure blanche de l’évêque ; seul Jean Valjean le blessé (On vit Madeleine presque à plat ventre
est entièrement vêtu de noir. Ces deux couleurs sous ce poids effrayant essayer deux fois en vain

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de rapprocher ses coudes de ses genoux, l. 56-57). Fauchelevent, comme ce dernier le lui fait
Il réussit ainsi à le sauver (Le vieux Fauchelevent remarquer : Monsieur Madeleine ! allez-vous-en !
était sauvé, l. 69-70). […] Vous allez vous faire écraser aussi (l. 59-60).
d. Javert soupçonne M. Madeleine d’être Jean 5. Javert fait savoir à Jean Valjean qu’il l’a reconnu,
Valjean, un ancien forçat du bagne de Toulon en faisant des allusions à la force légendaire de
(C’était un forçat. […] Du bagne de Toulon, l’ancien forçat (Je n’ai jamais connu qu’un homme
l. 36, 38). qui pût remplacer un cric. C’était ce forçat, l. 48-49).
e. S’il est démasqué, Jean Valjean risque le bagne 6. a. La figure de style utilisée pour qualifier le regard
à perpétuité, parce qu’il est coupable de récidive de Javert est une métaphore animale inquiétante :
depuis le vol de l’argenterie de l’évêque et celui l’œil de faucon de Javert (l. 51) ; le policier est
de la pièce de Petit-Gervais. Il perd son statut ainsi assimilé à un oiseau de proie.
de maire et la réputation d’homme de bien qu’il b. Jean Valjean affronte ce regard avec une grande
s’est acquise. force d’âme ; il accomplit son devoir sans hésiter
Analyser le texte (Madeleine leva la tête, rencontra l’œil de faucon
de Javert […] et sourit tristement. Puis, sans dire
1. Le sauvetage est rendu difficile par les conditions
une parole, il tomba à genoux, et avant même que
climatiques (Il avait plu la veille, le sol était
la foule eût eu le temps de jeter un cri, il était sous
détrempé, la charrette s’enfonçait dans la terre à
chaque instant, l. 1-2). la voiture, l. 51 à 54).
2. L’accidenté est dans un état critique : la charrette c.  La présence de Javert donne plus de prix à
comprimait de plus en plus la poitrine du vieux l’acte de Jean Valjean, car il risque de perdre
charretier (l. 2) ; il risque de mourir étouffé (avant sa réputation, sa fortune et sa liberté, si Javert
cinq minutes il aurait les côtes brisées, l. 3). Plus reconnaît en lui l’ancien forçat Jean Valjean.
le temps passe, plus le risque est grand (Il est Pourtant, il sacrifie tout pour sauver le vieux
impossible d’attendre un quart d’heure, l. 4 ; Mais il Fauchelevent : il fait preuve de courage moral et
ne sera plus temps !, l. 7 ; Rien qu’une demi-minute, d’abnégation.
et l’on tirera le pauvre homme, l. 11-12 ; Cependant 7. Fauchelevent remercie M. Madeleine en
la charrette continuait à s’enfoncer lentement. Le père s’agenouillant devant lui (Le vieillard lui baisait
Fauchelevent râlait et hurlait, l. 40-41). les genoux, l. 72-73). Il le compare à Dieu pour
3. a.  Les spectateurs sont des paysans qui son dévouement généreux (il l’appelait le bon
regardaient (l. 4-5), acceptant la situation Dieu, l. 73).
comme une fatalité (Il faut bien !, l. 6) ; ils ne 8. a.  L’oxymore souffrance heureuse et céleste
réagissent pas aux propositions de récompense de (l. 74) rapproche des termes contradictoires dans
M. Madeleine (Personne ne bougea dans le groupe, une même expression : le nom souffrance évoque
l. 14 ; Les assistants baissaient les yeux, l. 16) ; la douleur morale de Jean Valjean qui vient d’être
Même silence, l. 20 ; Aucun des assistants ne remua, reconnu par Javert  ; tandis que les adjectifs
l. 47) ; ils ont peur d’être écrasés à leur tour. Ils heureuse et céleste appartiennent au lexique
déconseillent même à M. Madeleine d’intervenir mélioratif et religieux.
(Père Madeleine ! retirez-vous de là !, l. 57-58) ; b. Ces adjectifs décrivent la béatitude morale de
et ils se montrent anxieux pendant le sauvetage Jean Valjean et l’élèvent au rang de la sainteté ;
(Les assistants haletaient, l. 62). comme un martyr de la foi, il a souffert et a donné
b.  Les spectateurs ne se décident à intervenir ce qu’il avait de plus cher par charité.
que lorsque M. Madeleine a réussi à soulever la 9. Jean Valjean, reconnu par Javert, risque d’être
charrette, en prenant à lui seul tous les risques arrêté par le policier, reconduit au bagne et
(Ils se précipitèrent. Le dévouement d’un seul avait condamné à y purger sa peine à perpétuité.
donné de la force et du courage à tous, l. 68-69).
4. Jean Valjean fait preuve de courage en Enrichir son vocabulaire
accomplissant le sauvetage  ; ainsi il n’hésite a. un chariot. b.  un charretier. c. le charron.
pas à mettre sa vie en jeu pour sauver le vieux d. la rivière charrie. e. une charretée. f. la charrue.

105 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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La rencontre avec Cosette b.  La métaphore ce miel aigre des méchantes
Victor Hugo, Les Misérables (extrait 3) femmes (l. 13) révèle l’hypocrisie de la Thénardier :
elle essaie de cacher sa méchanceté sous des airs
Livre de l’élève, p. 128-129
doux comme le miel ; mais elle ne se contrôle pas
suffisamment et sa méchanceté transparaît dans
Objectifs
sa voix qui reste aigre et désagréable.
• Étudier le parcours de Jean Valjean : la rencontre 2. Cosette est une petite fille craintive et terrorisée,
avec Cosette. comme les enfants battus et maltraités ; ainsi elle
• Comprendre l’enjeu du texte : le plaidoyer contre n’ose croire à son bonheur quand Jean Valjean lui
la misère et l’enfance maltraitée. offre la poupée : elle recula lentement, et s’alla
Préparer la lecture cacher (l. 8-9) ; elle semble paralysée par la terreur
que lui inspire sa maîtresse : Elle ne pleurait plus,
1. Jean Valjean est devenu maire de Montreuil-
elle ne criait plus, elle avait l’air de ne plus oser
sur-Mer sous le nom de M. Madeleine.
respirer (l. 10). D’ailleurs, elle redoute la Thénardier
2. Le policier Javert, qui est un ancien gardien
même lorsqu’elle se fait caressante : avec une sorte
du bagne de Toulon, a reconnu Jean Valjean par
de terreur (l. 18) ; Il lui semblait que si elle touchait
sa force légendaire, lorsqu’il a sauvé le vieux
à cette poupée, le tonnerre en sortirait (l. 23) ; elle
Fauchelevent en soulevant la charrette qui
se disait que la Thénardier gronderait, et la battrait
l’écrasait.
(l. 24-25) ; Elle […] murmura timidement en se
Dégager l’essentiel tournant vers la Thénardier (l. 26-27) ; cet air à la
a. Cosette est la fille de Fantine ; celle-ci, dans fois désespéré, épouvanté (l. 29).
une grande détresse, a dû confier sa petite fille L’attitude de Cosette prouve que la Thénardier est
à un couple d’aubergistes, les Thénardier. Ceux-ci méchante et dure avec elle.
la traitent comme une servante, malgré son jeune 3. a.  Le lexique de la lumière est associé à la
âge, et la martyrisent. boutique et à Jean Valjean : éclairée de lampions
b.  Jean Valjean, lorsqu’il était encore maire de et de chandelles (l. 3-4) ; une illumination (l. 5) ;
Montreuil-sur-Mer, a promis à Fantine mourante le soleil (l. 7).
d’aller chercher Cosette chez les Thénardier. Mais b.  La première comparaison est comme une
il n’a pas pu tenir sa promesse tout de suite, car illumination (l. 5)  : le comparé est la boutique
il a dû révéler sa véritable identité pour sauver un de bimbeloterie (l. 3)  ; le comparant est une
innocent, accusé à sa place ; ramené au bagne de illumination ; l’outil de comparaison est comme ;
Toulon, il vient de s’évader et arrive à Montfermeil le point commun est la lumière, car la boutique
à l’auberge des Thénardier. est éclairée de lampions et de chandelles ; l’effet
c. Jean Valjean offre à Cosette la poupée (Tiens, produit est une vision extraordinaire de la boutique,
c’est pour toi, l. 1), parce qu’il sait qu’il va réaliser comme dans un rêve.
ainsi le plus grand rêve de la petite fille et qu’il La deuxième comparaison est comme elle eût vu
va provoquer la colère de la Thénardier, qui traite venir le soleil (l. 7) : le comparé est l’arrivée de
l’enfant comme une domestique. l’homme, c’est-à-dire Jean Valjean, avec la poupée ;
d. Cosette, qui n’a jamais eu de jouets, est à la le comparant est la venue du soleil  ; l’outil de
fois effrayée et ravie devant la réalisation de son comparaison est comme  ; le point commun est
rêve (Aucune expression ne saurait rendre cet air à la lumière, symbole du bonheur qui entre dans la
la fois désespéré, épouvanté et ravi, l. 29). vie de Cosette ; la comparaison renforce l’aspect
magique du cadeau aux yeux de Cosette.
Analyser le texte 4. a. Dans la phrase elle entendit ces paroles inouïes
1. a.  La Thénardier s’adresse à Cosette d’un air (l. 7), l’adjectif inouïes a son sens étymologique :
caressant (l. 16) ; mais elle n’est pas sincère, car des paroles que Cosette n’avait jamais entendues
elle parle d’une voix qui voulait être douce et qui auparavant  ; mais il a aussi son sens courant  :
était toute composée de ce miel aigre des méchantes des paroles extraordinaires. En effet, Cosette n’a
femmes (l. 12-13). pas le souvenir d’avoir reçu le moindre cadeau des

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Thénardier, et cette poupée représente donc pour monseigneur Myriel qui l’innocente, en prétendant
elle un objet merveilleux. lui avoir donné son argenterie. Après le départ
b.  La joie et l’émerveillement de Cosette sont des gendarmes, il fait promettre à Jean Valjean
traduits par les termes et expressions suivants : de suivre la voie du bien et lui offre en plus ses
la poupée merveilleuse (l. 18) ; des rayonnements chandeliers en argent.
étranges de la joie (l. 20)  ; Petite, vous êtes la 2. Jean Valjean, sous le nom de M. Madeleine,
reine de France (l. 22) ; l’attraction (l. 26) ; cet maire de Montreuil-sur-Mer, a révélé sa force
air […] ravi (l. 29). prodigieuse en soulevant avec son dos la charrette
c.  La petite Cosette, vêtue de haillons, est qui écrasait le vieux Fauchelevent, et, de ce fait,
impressionnée par la beauté et les vêtements de a dévoilé aussi sa véritable identité au policier
la poupée, qui lui semble appartenir à une classe Javert présent sur les lieux.
sociale inaccessible : c’est à moi, la dame ? (l. 31).
5. a.  Jean Valjean est ému devant la joie et Dégager l’essentiel
l’émerveillement de Cosette, qui n’ose croire à son a. La scène a lieu à Paris, dans la rue, un soir.
bonheur (Vrai, monsieur ? reprit Cosette, est-ce que
b. L’agresseur est Montparnasse, un jeune voleur ;
c’est vrai ?, l. 31). Cette émotion se manifeste par
la victime est Jean Valjean.
des larmes (les yeux pleins de larmes, l. 32 ; à ce
c. Le fils des Thénardier, Gavroche, un gamin qui
point d’émotion où l’on ne parle pas pour ne pas
vit dans la rue, assiste à la scène.
pleurer, l. 32-33).
d. C’est Jean Valjean qui l’emporte (Montparnasse
b. Un doux lien affectueux se tisse entre Cosette et
se releva, mais le bonhomme le tenait, l. 23).
Jean Valjean, lorsqu’il met la main de la « dame »
e. Jean Valjean donne à Montparnasse la bourse
dans sa petite main (l. 34).
que ce dernier voulait lui voler (À propos, que
6. Le lecteur s’attend à ce que Jean Valjean,
voulais-tu de moi ? Ma bourse. La voici, l. 45).
respectant la promesse faite à Fantine, emmène
Cosette avec lui et se comporte en père affectueux
Analyser le texte
envers elle.
1. L’agression est brutale et violente, comme le
Enrichir son vocabulaire prouvent les deux adjectifs brusque et hideuse
a. une voix autoritaire. b.  une pente abrupte. (l. 1). L’énumération de verbes d’action montre
c. une sauce piquante. d. une eau salée. e. une sa rapidité  : jeta, bondit, colleta, empoigna, se
fourrure rêche. f.  une lumière éclatante. g.  un cramponna (l. 3-4). Les deux métaphores animales
hiver rigoureux. soulignent sa sauvagerie  : Attaque de tigre à
l’onagre, attaque d’araignée à la mouche (l. 1-2).
Jean Valjean enseigne le bien 2. Jean Valjean est désigné par les termes  :
Victor Hugo, Les Misérables (extrait 4) bonhomme (l. 9), vieillard (l. 11) et invalide
Livre de l’élève, p. 130-131 (l. 14). Ce sont des termes qui soulignent sa
vieillesse et sa faiblesse physique  ; ils rendent
Objectifs l’issue de la bagarre d’autant plus surprenante
• Analyser une scène d’agression. que c’est ce vieillard qui l’emporte sur le jeune
• Étudier le parcours de Jean Valjean : la rédemption. homme : en un clin d’œil l’assaillant et l’assailli
avaient changé de rôle (l. 12-13).
Préparer la lecture 3. Montparnasse, le vaincu, a l’attitude humiliée et
1. En sortant du bagne de Toulon, au début de furieuse d’un loup qui serait happé par un mouton
son parcours, Jean Valjean s’est arrêté à Digne où (l. 24)  : cette métaphore animale montre bien
personne n’a voulu accueillir l’ancien forçat. Seul la honte et la rage du vaincu et le retournement
monseigneur Myriel, l’évêque de Digne, lui a ouvert surprenant de la situation.
la porte de son modeste foyer. Pendant la nuit, 4. L’ancien forçat fait preuve d’une force physique
Jean Valjean s’enfuit avec l’argenterie de l’évêque. et d’une énergie étonnantes pour un homme de son
Arrêté par les gendarmes, il est ramené chez âge (un genou de marbre, l. 6 ; Le vieillard avait reçu

107 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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le choc, et l’avait rendu, et rendu si terriblement, Comme l’évêque, il enseigne la voie du bien par
l. 11-12 ; deux combattants, absorbés et assourdis la parole et par le geste.
l’un par l’autre et mêlant leurs souffles dans la lutte, 9. Gavroche prendra une part active aux barricades
l. 16-17). Jean Valjean n’a pas hésité à se jeter de juin  1832  ; il va mourir en allant ramasser
dans la bagarre avec courage et détermination des balles sous la mitraille, pour rapporter des
(Le bonhomme n’avait pas prononcé un mot ni munitions aux insurgés qui n’en ont plus. Sa mort
jeté un cri, l. 20). héroïque et émouvante est un temps fort du roman
5. Le jeune Gavroche assiste à la bagarre comme de Victor Hugo.
un spectateur à un combat de boxe (Tout ceci se
passait à quelques pas de Gavroche, l. 10). Il réagit Enrichir son vocabulaire
à chaque étape de la lutte entre les deux hommes. • Le nom fainéantise est formé de l’adjectif fainéant
Il est tout d’abord surpris par la soudaineté de et du suffixe -ise.
l’attaque (Gavroche eut de la peine à retenir un cri, • Quatre noms formés avec le même suffixe  :
l. 4-5) ; il est admiratif lorsque Jean Valjean prend a. une sottise. b. la franchise. c. la débrouillardise.
le dessus sur Montparnasse (Voilà un fier invalide !, d. la gourmandise.
l. 14) ; il se met à applaudir (il ne put s’empêcher
Réécrire
de battre des mains, l. 15) ; puis il s’interroge sur
le sort du vaincu (Est-ce qu’il est mort ?, l. 19) ; Les phrases de type interrogatif (l. 30 à 37) : Quel
enfin, il écoute le dialogue entre les combattants âge as-tu ? Pourquoi ne travailles-tu pas ? Quel est
avec attention et plaisir (Gavroche regardait et ton état ? Peut-on faire quelque chose pour toi ?
écoutait, faisant effort pour doubler ses yeux par Qu’est-ce que tu veux être ?
ses oreilles. Il s’amusait énormément, l. 25-26 ; sa Transposition au style indirect :
consciencieuse anxiété de spectateur, l. 27). Jean Valjean lui demanda quel âge il avait,
6. Montparnasse n’a aucun projet honnête dans pourquoi il ne travaillait pas, quel était son état,
la vie : le travail l’ennuie (l. 33) ; il se reconnaît si l’on pouvait faire quelque chose pour lui, ce
fainéant (l. 35) ; et, enfin, il envisage de devenir qu’il voulait être.
voleur (l. 38).
7. a.  Jean Valjean met en garde son agresseur
Jean Valjean sauve Javert
contre le défaut de la paresse (la fainéantise te Victor Hugo, Les Misérables (extrait 5)
conseille mal, l. 41-42)  ; il essaie de lui faire Livre de l’élève, p. 132-133
comprendre que la malhonnêteté et la paresse lui
causeront plus d’ennuis qu’il ne le croit (le plus Objectifs
rude des travaux, c’est le vol, l. 42 ; cette pénible • Analyser les relations entre Jean Valjean et
besogne d’être un paresseux, l. 42-43). Javert : l’inversion des rôles.
b. Le lexique associé aux défauts de Montparnasse • Comprendre le sens de l’acte de Jean Valjean.
est dépréciatif ; et Jean Valjean qui a chèrement
payé ses erreurs en vingt ans de bagne sait de quoi Préparer la lecture
il parle : Devenir un coquin, ce n’est pas commode 1. L’insurrection républicaine à Paris, en juin 1832,
(l. 43-44). Il lui enseigne la voie du bien : Il est a pour origine une tentative des républicains de
moins malaisé d’être honnête homme (l. 44). renverser la monarchie de Juillet et le roi Louis-
8. La leçon de l’évêque de Digne a porté ses fruits : Philippe. Elle débuta à l’occasion des obsèques du
Jean Valjean a suivi la voie du bien en devenant un général Lamarque, un républicain convaincu, et
maire respecté et généreux, puis en se dénonçant s’acheva par une violente répression : les insurgés
pour sauver un innocent, et enfin en élevant qui s’étaient retranchés dans le quartier Saint-Merri
Cosette en père de famille honnête et affectueux. y furent en grande partie massacrés par la Garde
Maintenant il a rejoint le niveau moral de l’évêque nationale.
et peut à son tour pardonner à son agresseur et 2. Javert est un officier de police qui a été
lui faire cadeau de la bourse qu’il convoitait : Ma surveillant au bagne de Toulon, du temps où Jean
bourse. La voici. (l. 45). Valjean purgeait sa peine. Il a reconnu l’ancien

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bagnard sous le nom de M. Madeleine, lorsque ce imminente, d’autant plus que ce policier est le seul
dernier a révélé sa force prodigieuse en soulevant témoin de son passé et le seul habilité à l’arrêter.
la charrette qui écrasait le vieux Fauchelevent Quand Jean Valjean sort son couteau, le lecteur
(extrait 2). s’attend à ce qu’il égorge son ennemi, mais il
À cette époque Jean Valjean restait poursuivi pour coupe ses liens : le verbe coupa est répété trois fois
avoir volé l’argenterie de l’évêque de Digne, malgré (l. 14 à 16). Les paroles prononcées renforcent
le pieux mensonge de celui-ci, et pour avoir volé l’effet de surprise : Vous êtes libre (l. 18).
la pièce de Petit-Gervais ; contraint de révéler sa 3. a. Jean Valjean, armé et mandaté par les insurgés
véritable identité lors du procès de Champmathieu, pour exécuter Javert, est en position de supériorité,
accusé à sa place, il a dû retourner au bagne de tandis que Javert, garrotté (l. 1) et condamné à
Toulon, mais il s’en est évadé aussitôt pour tenir mort, est en position d’infériorité.
la promesse faite à Fantine mourante de s’occuper b. Il y a inversion des rôles : c’est le policier qui
de la petite Cosette. est ligoté et condamné à la peine capitale, tandis
Jean Valjean est donc poursuivi par Javert pour que l’ancien forçat est libre et a le pouvoir de vie
récidive et évasion du bagne de Toulon. et de mort sur le policier.
4. Javert a une image négative de Jean Valjean,
Dégager l’essentiel celle d’un forçat endurci dans le crime, et il s’attend
a. La scène a lieu près des barricades érigées dans à ce que Jean Valjean se débarrasse de lui et se
la ruelle Mondétour (l. 2). ! Dossier 5, p. 110 et venge : Prends ta revanche (l. 10). Aussi, quand
113 (livre de l’élève). il sort son couteau, Javert s’exclame : Un surin !
b.  Ces barricades ont été dressées par les […] Tu as raison. Cela te convient mieux (l. 12-13).
républicains pour renverser le roi Louis-Philippe, Javert ironise et affronte celui qu’il croit être son
qui avait instauré une monarchie constitutionnelle, bourreau avec un certain courage.
en 1830. L’occasion de l’insurrection de juin 1832 5. Jean Valjean libère Javert, car il veut suivre la
est l’enterrement du général républicain Lamarque. voie du bien et se montrer généreux envers lui.
c. Javert est un policier, qui s’est glissé incognito Il lui donne son adresse et le nom sous lequel
parmi les insurgés pour les espionner. C’est il se cache, Fauchelevent, rue de l’Homme-Armé,
Gavroche qui l’a reconnu. numéro sept (l. 24-25), car il accepte l’idée de son
d. Jean Valjean se charge, au nom des insurgés, arrestation et d’un éventuel retour au bagne : il
d’exécuter Javert, un dangereux traître à leurs yeux. accepte de payer pour ses fautes.
e. Jean Valjean ne va pas s’acquitter de sa mission 6. Javert est tout d’abord frappé d’un grand
(Vous êtes libre, l. 18). étonnement qui le paralyse (une commotion, l. 20 ;
béant et immobile, l. 21). Puis il se ressaisit et
Analyser le texte éprouve la satisfaction du prédateur qui tient enfin
1. a. Au début du récit, les actions de Jean Valjean sa proie, comme le montre la métaphore animale :
laissent présager l’exécution de Javert. Il emmène un froncement de tigre (l. 26). Enfin, il retrouve sa
le prisonnier garrotté (l. 1), loin de la barricade ; fonction de policier en menaçant Jean Valjean :
il le surveille attentivement sans le lâcher un seul Prends garde (l. 28).
instant (l. 1-2)  ; il a un pistolet sous son bras 7. Javert se retrouve face à un cas de conscience :
(l. 7) ; il sort de son gousset un couteau, et l’ouvrit doit-il accomplir son devoir de policier et arrêter
(l. 11). Jean Valjean, ou doit-il accomplir son devoir
b. Les lieux sont favorables à une exécution discrète, d’homme et cesser de le poursuivre  ? C’est un
à l’écart des autres insurgés (ils se retrouvèrent seuls dilemme insoluble pour lui, d’où ses hésitations :
tous les deux dans la ruelle, l. 3-4). La présence Après quelques pas, Javert se retourna (l. 37)
des cadavres retirés de la barricade (l. 5) crée une et son exclamation  : Vous m’ennuyez. Tuez-moi
ambiance macabre, et justifie l’exécution du traître. plutôt (l. 38).
2. La libération de Javert crée un véritable coup 8. Javert tutoyait avec mépris le forçat en rupture
de théâtre  : toutes les actions de Jean Valjean de ban qui allait l’exécuter (Un surin ! […] Tu as
incitaient le lecteur à croire l’exécution de Javert raison. Cela te convient mieux, l. 12-13). Lorsque

109 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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Jean Valjean le libère, Javert est impressionné aussi à Cosette, sa fille adoptive bien-aimée ; il
par son geste, qui témoigne de sa noblesse d’âme assumera toutes les conséquences de son choix,
et de son acceptation du châtiment ; ces qualités y compris le retour définitif au bagne.
inattendues chez un ancien bagnard forcent son b. Le choix de Javert est difficile. Le lecteur connaît
respect et il passe du tutoiement au vouvoiement son intransigeance pour le respect de la loi, mais
à la fin du texte (Vous m’ennuyez. Tuez-moi plutôt, cette scène semble l’avoir fortement ébranlé. Le
l. 38). suspense reste donc entier à ce stade du roman.
9. a. Jean Valjean est arrivé à la fin du parcours
commencé chez l’évêque de Digne : il accepte ses Enrichir son vocabulaire
fautes, il renonce à se cacher et à poursuivre sa a. émotif. b. émouvante. c. émue.
vie de bourgeois retraité, et de ce fait il renonce

Lire une œuvre complète


Les Misérables de Victor Hugo 6. a. M. Madeleine révèle son identité lors du procès
Livre de l’élève, p. 134 de Champmathieu, un voleur de pommes, en qui
l’on a cru reconnaître l’ancien forçat Jean Valjean.
Le guide de lecture b. Jean Valjean est alors arrêté par Javert, devant
le lit de Fantine mourante, qui comprend que
Tome 1 : Jean Valjean
M. Madeleine ne lui ramènera pas sa fille, comme
1. a. Jean Valjean arrive à Digne en 1815. il le lui avait promis : elle en meurt de chagrin.
b. C’est un ancien forçat, qui vient d’être libéré
7. Jean Valjean s’évade du bagne de Toulon, en
après vingt ans de bagne à Toulon.
1823.
2. Il est arrêté pour le vol de l’argenterie de l’évêque
8. a.  Cosette mène une vie misérable chez les
de Digne, qui l’a hébergé la nuit précédente. Les
Thénardier  ; elle devient leur servante dans
gendarmes le libèrent, car l’évêque le disculpe, en
l’auberge, elle est battue, mal nourrie et vêtue
prétendant lui avoir donné l’argenterie.
de haillons.
3. a. Fantine est une jeune femme abandonnée par
b. Jean Valjean vient la chercher pour respecter
son compagnon ; elle élève seule leur enfant, la
la promesse faite à Fantine mourante.
petite Cosette ; elle a quitté Paris pour chercher
du travail à Montreuil-sur-Mer, sa ville natale. 9. a.  Jean Valjean (sous le nom d’Ultime
b. En chemin, elle va confier Cosette à la Thénardier Fauchelevent) se cache avec Cosette à Paris, au
qui tient une auberge à Montfermeil : elle pense couvent de la rue Picpus.
trouver ainsi plus facilement du travail, car à cette b. Il retrouve le vieux Fauchelevent, jardinier au
époque les mères célibataires sont rejetées par la couvent : sous le nom de M. Madeleine, il l’a sauvé
société ; de plus, elle a vu comment la Thénardier en soulevant la charrette qui l’écrasait (extrait 2).
s’occupait de ses filles et pense que Cosette sera Jean Valjean cherche à échapper à l’inspecteur
bien traitée, moyennant pension. Javert qui a retrouvé sa trace.
c. En arrivant à Montreuil-sur-Mer, Fantine trouve Tome 2 : Cosette
du travail à la fabrique de verroterie du maire de 10. a. Marius est un jeune homme élevé par son
la ville, M. Madeleine. grand-père, M.  Gillenormand, qui l’a recueilli à
4. M. Madeleine est en réalité Jean Valjean, l’ancien la mort de sa fille. Malgré l’opposition de son
forçat que poursuit l’officier de police Javert. père, cette dernière avait épousé un soldat de la
5. Fantine est arrêtée pour trouble à l’ordre public : République et colonel d’Empire, George Pontmercy. À
elle a insulté un bourgeois qui se moquait d’elle et la mort de son père, Marius découvre la personnalité
la malmenait. M. Madeleine prend sa défense devant véritable de son père et l’amour qu’il lui portait ; il
l’inspecteur Javert et exige qu’on la conduise à se renseigne sur la République et l’Empire, et devient
l’hôpital, car elle souffre d’une grave maladie. républicain. C’est alors qu’il se fâche avec son grand-

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père qui se sent trahi dans ses idées politiques et 14. Gavroche est le jeune fils des Thénardier. Sa
dans son amour quasi paternel pour Marius. mère ne l’aime pas et il vit, dans la rue, de petits
b. Les amis de Marius sont des républicains qui larcins et de débrouillardise.
ont fondé la société de l’A.B.C., ce qui signifie Tome 3 : Gavroche
«  l’abaissé  », nom codé qui désigne le peuple 15. a. En juin 1832, le peuple se soulève à Paris :
abaissé et opprimé par la monarchie. les républicains veulent l’abolition de la monarchie
11. a.  Depuis qu’il a quitté le domicile de son et l’abdication du roi Louis-Philippe.
grand-père, Marius vit pauvrement de traductions b. Marius, désespéré, rejoint ses amis de l’A.B.C.
commandées par un libraire ; il habite la masure pour mourir sur les barricades, car il est sans
Gorbeau. nouvelles de Cosette  : en effet, Jean Valjean a
b.  Il tombe amoureux d’une belle jeune fille reçu une lettre anonyme et a décidé de déménager
rencontrée au jardin du Luxembourg, qui se avant de passer en Angleterre. Cosette a laissé une
promène avec un homme âgé. lettre à Marius, dans leur cachette habituelle, mais
12. a. et b. Dans la masure Gorbeau, les voisins de Éponine, jalouse, a subtilisé la lettre et Marius n’a
Marius, la famille Jondrette, trament un complot plus aucun moyen de retrouver Cosette.
contre M. Leblanc et sa fille, en qui Marius reconnaît 16. a.  Jean Valjean rejoint les insurgés pour
la jeune fille du Luxembourg et son père. Les veiller sur Marius. En effet, Éponine, mourante,
Jondrette, pauvres et malhonnêtes, ont repéré ce a fini par donner à Marius la lettre de Cosette et
couple charitable à la sortie de l’église et attirent M. ce dernier lui a écrit. Jean Valjean a intercepté
Leblanc chez eux dans l’intention de le dépouiller. la lettre et découvert leur amour et le désespoir
En fait, les Jondrette sont les Thénardier, ruinés et du jeune homme.
réfugiés à Paris ; le père Jondrette découvre que b. Gavroche se fait tuer en ramassant des balles
M. Leblanc est Jean Valjean et sa fille Ursule, la perdues pour les insurgés à court de munitions.
petite Cosette. Il décide d’exploiter la situation en c.  Quand la barricade est prise, Jean Valjean
le faisant prisonnier avec l’aide de ses complices, les sauve la vie de Marius, blessé et inconscient, en
bandits de Potron-Minette. Marius, qui les espionne passant par les égouts et en le ramenant chez
par un trou du mur de sa chambre, a dénoncé le son grand-père.
complot au policier Javert  ; mais ayant reconnu 17. Javert, posté à la sortie des égouts, embarque
en Thénardier le sauveur de son père à Waterloo, il Jean Valjean et Marius, mais après avoir déposé
hésite à faire le signal convenu avec Javert. Marius, il permet à Jean Valjean de passer une
Pendant ce temps, Jean Valjean se défend dernière fois chez lui ; c’est alors qu’il disparaît
courageusement contre les bandits qui finissent sans l’arrêter. Ne pouvant choisir entre son devoir
par l’attacher  ; Thénardier le force à écrire une de policier – arrêter le bagnard en rupture de ban – et
lettre à Cosette pour la faire venir et la kidnapper ; son devoir d’homme – laisser libre l’homme à qui il
mais Jean Valjean donne un faux nom et une fausse doit la vie –, il se suicide en se jetant dans la Seine.
adresse à Éponine, la fille des Thénardier. C’est alors 18. a.  Marius, guéri, retrouve Cosette grâce à
que Javert se décide à intervenir avec ses troupes : son grand-père qui lui a pardonné et accepte leur
il arrête les Thénardier et leurs complices, mais Jean mariage.
Valjean s’échappe par la fenêtre pendant la bagarre, b. Après le mariage, Jean Valjean révèle à Marius sa
ce qui laisse perplexe le policier. véritable identité et son passé de bagnard. Il lui dit
13. a. Marius retrouve la trace de celle qu’il aime, également qu’il n’est pas le père de Cosette, mais
grâce à Éponine, sortie de prison et amoureuse il lui cache le rôle qu’il a joué dans son sauvetage.
de lui. Marius lui demande de ne plus revoir Cosette.
b. Cosette habite avec Jean Valjean, rue Plumet. c.  Jean Valjean, après ses révélations à Marius,
c. Marius dépose une lettre d’amour sur un banc s’est effacé. Il vit seul dans la misère, après avoir
du jardin de la maison, rue Plumet. Cosette la lit donné sa fortune en dot à Cosette ; il se laisse
avec émotion. Le même soir, Marius et Cosette se aller au désespoir et ne s’alimente plus.
retrouvent dans le jardin ; ils s’avouent leur amour Mais Marius apprend, grâce à Thénardier, que
et vivent une tendre idylle. Jean Valjean était M. Madeleine et avait gagné

111 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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honnêtement sa fortune, et qu’il était également b. Jean Valjean se fait appeler M. Madeleine.
l’homme qui l’avait sauvé sur les barricades. Marius c. Jean Valjean se réfugie rue Picpus en arrivant
et Cosette se précipitent à son chevet, mais il à Paris avec Cosette.
meurt dans les bras de Cosette, comme un saint, d.  Jean Valjean sauve la vie de Javert sur les
heureux d’avoir retrouvé son enfant. barricades.
Le bilan de lecture e. Jean Valjean vit seul dans la misère, après le
a. Jean Valjean a rencontré monseigneur Myriel mariage de Cosette et Marius.
à Digne.

Histoire des arts


Adaptations des Misérables tient par la main Cosette, habillée de vêtements
Livre de l’élève, p. 136-137 sombres, qui le regarde avec confiance et porte
une poupée rose et blanche dans ses bras.
Observer et analyser 3. a. Sur l’image 1, le lieu représenté est une rue de
Montfermeil ; sur l’image 2, une rue de Paris ; sur
1. L’image 1 est une couverture de bande dessinée.
l’image 4, la campagne à la sortie de Montfermeil.
L’image 2 est une couverture de revue. L’image 3
est une photographie de spectacle. L’image 4 est b.  On peut associer l’image 4 à l’extrait 1  : le
une image de film. lieu mentionné dans le texte 1 est Montfermeil,
2. a. L’image 3 relève de l’art du spectacle vivant, le couple décrit est un homme pauvrement vêtu
car c’est une photographie d’une comédie musicale donnant la main à une petite fille tout en deuil qui
jouée au théâtre du Châtelet, à Paris, en 2010. portait une poupée rose dans ses bras.
b.  Les images 1, 2 et 4 présentent Cosette et On peut associer l’image 2 à l’extrait 2  : Jean
Jean Valjean. Valjean se hâta de quitter la rue de Pontoise, en
c. Sur l’image 1, Cosette, vêtue de haillons, tient un entraînant Cosette ; il fuit, se sentant poursuivi :
balai, tandis que Jean Valjean, habillé en bourgeois, Jean Valjean s’embusqua sous une porte, calculant
porte un seau. Sur l’image 2, Jean Valjean, habillé que si ces hommes le suivaient encore, il ne pourrait
en bourgeois et coiffé d’un chapeau, une canne manquer de les très bien voir lorsqu’ils traverseraient
dans la main gauche, tient par la main droite cette clarté. Et cette clarté est celle de la lune.
Cosette, vêtue d’une robe sombre et portant une c. L’illustrateur de la BD a choisi de représenter
poupée bleue contre elle. Jean Valjean regarde avec Cosette avec un balai pour montrer sa condition
inquiétude vers un groupe d’hommes au bout de la de servante, chez les Thénardier, et Jean Valjean
rue. C’est une scène nocturne. Sur l’image 4, Jean avec un seau pour rappeler la rencontre des deux
Valjean, tête nue, vêtu comme un vagabond, porte personnages dans la forêt, où Cosette était allée
une sacoche en bandoulière et regarde au loin ; il puiser de l’eau.

Étude de la langue
Grammaire 2. L’antériorité
Livre de l’élève, p. 138 Les deux temps composés qui marquent une
antériorité dans le passé sont le plus-que-parfait
1. Les valeurs de l’imparfait et le passé antérieur.
a. description. b. répétition. c. durée indéterminée. Extrait a. eut passé : passé antérieur qui marque
d. répétition. e. description. l’antériorité par rapport au passé simple, s’arrêta ;

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avait été : plus-que-parfait qui marque l’antériorité 7. L’indicatif passé antérieur
par rapport à l’imparfait, devenait. a. Quand monseigneur Bienvenu eut pardonné à
Extrait b. eut fini  : passé antérieur  qui marque l’ancien forçat, les gendarmes le laissèrent partir.
l’antériorité par rapport au passé simple, b.  Après que les juges eurent condamné Jean
recommença  ; avait mouillées  : plus-que-parfait Valjean, ce dernier retourna au bagne. c. Dès que
qui marque l’antériorité par rapport au passé Fantine fut arrivée à Montreuil-sur-Mer, elle chercha
simple, sentit. du travail. d. Lorsque Cosette eut reçu la poupée,
elle se cacha sous la table pour jouer.
3. Transcrire au discours indirect
Fantine lui demanda s’il avait fait un bon voyage. 8. L’indicatif conditionnel présent
Elle lui dit comme il était bon d’avoir été la lui a. Fantine croyait que la Thénardier s’occuperait
chercher. Elle lui demanda seulement comment bien de Cosette. b. Fantine se disait que Cosette
elle était et si elle avait bien supporté la route. serait plus heureuse. c. Jean Valjean avait décidé
Il lui dit que Cosette était belle, que Cosette se qu’il s’évaderait du bagne. d. Javert pensait que
portait bien, qu’elle la verrait bientôt. Jean Valjean le tuerait. e.  Marius espérait que
Cosette lirait sa lettre et viendrait le rejoindre.
4. Transcrire au discours direct
9. Participe passé / passé simple
La voyageuse raconta son histoire, un peu a. Fauchelevent s’était démis / se démit la rotule.
modifiée : b. Fantine a conduit / conduisit Cosette chez les
« Je suis ouvrière ; mon mari est mort ; le travail me Thénardier. c. Cosette était partie / partit chercher
manque à Paris et je vais en chercher ailleurs ; dans de l’eau. d. Cosette a saisi / saisit l’anse du seau
mon pays ; j’ai quitté Paris, ce matin même, à pied ; à deux mains.
comme je portais mon enfant, me sentant fatiguée,
10. L’accord du participe passé
et ayant rencontré la voiture de Villemomble, j’y
a. Cosette admirait la poupée que Jean Valjean
suis montée  ; de Villemomble je suis venue à
lui avait offerte (le participe passé conjugué
Montfermeil à pied ; la petite a un peu marché,
avec avoir s’accorde avec le COD placé avant le
mais pas beaucoup, c’est si jeune, et il a fallu la
verbe, que, pronom relatif, mis pour poupée, fém.
prendre, et le bijou s’est endormi. »
sing.). b. Fantine avait imploré (le participe passé
conjugué avec avoir reste invariable, quand le COD
Conjugaison et orthographe
est placé après le verbe) la pitié de Javert (COD
Livre de l’élève, p. 139 d’implorer). c. La Thénardier s’était emportée (le
participe passé d’un verbe pronominal assimilé à
5. L’impératif présent un verbe essentiellement pronominal s’accorde avec
a. reconnais tes fautes ; reconnaissons nos fautes ; le sujet du verbe, La Thénardier, fém. sing., comme
reconnaissez vos fautes. b.  avoue tes méfaits  ; le participe passé d’un verbe non pronominal
avouons nos méfaits ; avouez vos méfaits. c. obéis conjugué avec être) contre Cosette et l’avait
à la loi  ; obéissons à la loi  ; obéissez à la loi. frappée (le participe passé conjugué avec avoir
d. entends la voix de ta conscience ; entendons s’accorde avec le COD placé avant le verbe, l’,
la voix de notre conscience ; entendez la voix de pronom personnel, mis pour Cosette, fém. sing.).
votre conscience. e.  fais la charité  ; faisons la d. Enfin, Cosette et Marius furent unis (le participe
charité ; faites la charité. passé d’un verbe conjugué avec être s’accorde avec
6. L’indicatif plus-que-parfait les deux sujets, Cosette, fém. sing., et Marius, masc.
a. M.  Madeleine avait proposé de l’argent pour sing., au masculin pluriel) par les liens du mariage.
sauver le père Fauchelevent, qui était tombé sous 11. Dictée préparée
sa charrette. b. Depuis que Cosette avait quitté les 1. était devenue (l. 1) : plus-que-parfait ; a laissées
Thénardier, elle était heureuse. c. Depuis sa sortie (l. 5) : passé composé ; avait grandi (l. 7) : plus-
du couvent, Cosette était venue tous les après-midi que-parfait ; s’était idéalisée (l. 7-8) : plus-que-
au jardin du Luxembourg. d. Jean Valjean avait parfait ; avaient suffi (l. 10) : plus-que-parfait ;
porté Marius dans les égouts de Paris. était venu (l. 11) : plus-que-parfait.

113 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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2. devenue (l. 1) : le participe passé conjugué avec vidait, remplissait. L’énumération met en valeur
être s’accorde avec le sujet, la petite fille, fém. l’extraordinaire activité et l’agilité de Gavroche
sing. ; laissées (l. 5) : le participe passé conjugué ramassant des balles.
avec avoir s’accorde avec le COD placé avant le b. La figure de style est l’antithèse : la barricade /
verbe, les, pronom personnel, mis pour les filles, lui, il ; tremblait / chantait. Gavroche prend de
fém. plur.  ; idéalisée (l. 8)  : le participe passé grands risques en ramassant des balles pour sauver
d’un verbe pronominal de sens réfléchi s’accorde la barricade qui tremble pour lui, tandis que lui
avec le pronom réfléchi COD, s’, mis pour le sujet semble s’en moquer et chante.
elle, fém. sing., et placé avant le verbe  ; suffi
c. La figure de style est une métaphore : Gavroche,
(l. 10)  : le participe passé conjugué avec avoir
un gamin de Paris, est assimilé à un personnage
reste invariable, quand il n’y a pas de COD.
magique, une fée, puisqu’il survit magiquement
3. s’épanouissent (l. 3) et s’était idéalisée (l. 7-8) en ramassant des balles à la barbe de l’ennemi.
sont des verbes pronominaux : s’ est un pronom
d. La figure de style est une métaphore : pour les
personnel réfléchi.
mêmes raisons de rapidité et de légèreté, Gavroche
4. Verbe de la famille de clin : cligner. L’expression
est assimilé à un feu follet, flamme légère et
tout à coup (l. 5) est synonyme de en un clin d’œil.
fugitive produite par les gaz des marais.
Vocabulaire et figures de style e. La figure de style est un oxymore  : l’âme de
Livre de l’élève, p. 140 Gavroche est petite, parce qu’il est encore un
enfant, et un enfant vagabond ; mais elle est aussi
12. Qualités et défauts grande pour son héroïsme et le sacrifice qu’il fait de
a. amabilité. b. avarice. c. médisance. d. humilité. sa vie pour sauver la barricade. Les deux adjectifs,
e.  fourberie. f.  générosité. g.  irritabilité. bien que de sens opposés, sont rapprochés dans
h. scélératesse. i. hardiesse. j. vantardise. l’oxymore et mettent en valeur la grandeur d’âme
de cet étrange gamin.
13. Le bien et le mal
– Le bien  : c.  loyauté =  4. honnêteté  ; 2. a.  Jean Valjean est comparé à une chouette
d.  reconnaissance =  6. gratitude  ; e.  bonté =  qui verrait brusquement se lever le soleil : avant la
2. gentillesse. rencontre avec monseigneur Myriel, le forçat suivait
– Le mal : a. dureté = 7. brutalité ; b. méfait =  la voie du mal, sans connaître celle du bien, comme
8. crime ; f. tromperie = 5. fourberie ; g. vol =  s’il était dans une sorte de nuit morale ; le pardon
3. larcin ; h. malveillant = 1. haineux. de monseigneur Myriel lui montre la voie du bien,
symbolisée par la lumière ; cette symbolique est
14. Le vocabulaire de la misère empruntée à la religion chrétienne.
1. Le champ lexical de la misère et de la laideur :
b.  La vertu est une disposition à faire le bien
maigre (l. 2), blême (l. 2), injustice (l. 3), hargneuse
et à éviter le mal ; la vertu est comparée à une
(l. 3), misère (l. 3), laide (l. 4), peine (l. 5),
lumière aveuglante pour celui qui était, peu de
tristesse (l. 7).
temps avant, encore perdu dans les ténèbres du
2. Hugo pense que la misère enlaidit les humains et
mal (ébloui et comme aveuglé par la vertu).
les rend tristes et aigris : elle a des conséquences
négatives, à la fois physiques et morales. 3. Dans la première phrase, la métaphore
personnifie les buissons, puisqu’ils sifflaient  ;
15. Le vocabulaire du bonheur
dans la deuxième, la comparaison des herbes avec
1. volupté (l. 3) signifie « plaisir intense ». des anguilles donne vie à la végétation ; dans la
2. Le champ lexical de la joie  : bonheur (l. 1), troisième phrase, la comparaison personnifie les
volupté (l. 3), joie (l. 6), extases (l. 7). ronces qui sont assimilées à de longs bras armés de
16. Les figures de style griffes cherchant à prendre des proies. Les verbes
1. a. On identifie une énumération de douze employés renforcent ces figures de style : sifflaient,
verbes d’action  en six lignes  : se couchait, se fourmillaient, se tordaient. C’est toute la forêt qui
redressait, s’effaçait, bondissait, disparaissait, s’anime ainsi de façon hostile et maléfique pour
reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait, pillait, la petite Cosette qui doit la traverser.

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Expression orale
Victor Hugo, « Melancholia » de couleur et de lumière en témoignent  : dans
et « Elle avait pris ce pli… » « Melancholia », soir (v. 5), sombre (v. 7), ombre
(v. 8), pâleur, cendre (v. 12) ; dans « Elle avait
Livre de l’élève, p. 142
pris ce pli… », matin (v. 2), rayon (v. 3), blanche
Comprendre les poèmes (v. 12), fleurs, astres, prés verts (v. 14), reflétait
la clarté (v. 16).
1. a.  Les conditions de vie et de travail des
Les sentiments suggérés sont également en
enfants décrits dans « Melancholia » sont dures
opposition : pas un seul ne rit (v. 1), doux êtres
et pénibles : leur journée de travail est de quinze
pensifs (v. 2), seules (v. 3), travailler (v.  4),
heures (v. 4), ils font éternellement (v. 5) un travail
bagne, enfer (v. 9), Jamais on ne s’arrête et
répétitif et ennuyeux, de l’aube au soir (v. 5), alors
jamais on ne joue (v. 11), bien las (v. 13), et
que ce sont des enfants de huit ans (v. 3) ; ils
la prière des deux derniers vers qui révèlent les
travaillent dans un environnement dangereux, sous
souffrances et le sentiment d’injustice des enfants
les dents d’une machine sombre (v. 7), accroupis
de «  Melancholia  »  ; au contraire, amour, joie
(v. 7) dans une position fatigante ; ils ne rient
et harmonie règnent dans le deuxième poème  :
ni ne s’amusent jamais : Jamais on ne s’arrête et
espère (v. 3), mon petit père (v. 4), riait (v. 6), la
jamais on ne joue (v. 11).
tête un peu moins lasse (v. 8), mes plus doux vers
b. La machine est rendue effrayante par la figure
(v. 13), elle aimait (v. 14).
de la personnification  : elle est assimilée à un
monstre hideux qui mâche (v. 8) avec ses dents
(v. 7) ; on dirait un ogre ou une bête terrifiante Étudier le rythme des vers
qui va dévorer les petits enfants accroupis (v. 7) 4. Le mètre utilisé dans les deux poèmes est
sous ses mâchoires. l’alexandrin, vers de douze syllabes :
c.  Les enfants sont dans un état physique Où / vont / tous / ces / en/fants // dont / pas
déplorable ; ils sont en très mauvaise santé : Ces 1 2 3 4 5 6 7 8
doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit (v. 2)  ; / un / seul / ne / rit ? (« Melancholia », v. 1).
Aussi quelle pâleur  ! la cendre est sur leur joue 9 10 11 12
(v. 12) ; ils sont exténués : bien las (v. 13). El/l(e) a/vait / pris / ce / pli // dans / son / â/g(e)
2. Dans « Elle avait pris ce pli… », le poète garde 1 2 3 4 5 6 7 8 9
de sa fille une image gracieuse et tendre : elle le en/fan/tin (« Elle avait pris ce pli… », v. 1).
salue affectueusement d’un Bonjour, mon petit père 10 11 12
(v. 4) ; elle joue avec le matériel de l’écrivain, sans 5. a.  Le rythme du vers 5 (2  / 4 / 6) met en
égard pour la gravité de la création : elle prenait valeur le verbe ils vont : les enfants de cet âge ne
ma plume, ouvrait mes livres, […] dérangeait mes devraient pas aller travailler ; l’expression de l’aube
papiers (v. 5-6) ; elle riait (v. 6), en enfant choyée au soir, à l’hémistiche, est mise en parallèle avec
qui sait qu’elle a tous les droits. La comparaison l’adverbe éternellement, placé à la rime, en fin de
comme un oiseau qui passe (v. 7) souligne sa grâce vers ; on note, en outre, la longueur du mot qui
et sa rapidité  ; le moment évoqué est le matin s’étire sur cinq syllabes.
(v. 2), qui favorise la tendre complicité du rituel Le rythme du vers 6 (6 / 6) est régulier et souligne
établi entre le père et sa fille : Elle me consultait sur la répétition du mouvement des enfants au travail,
tout à tous moments (v. 17). Elle est dotée d’une avec la reprise de l’adjectif même dans chaque
belle âme, dont le regard reflétait la clarté (v. 16) ; hémistiche.
ses centres d’intérêt sont purs et témoignent de Le rythme du vers 11 (2 / 4 / 2 / 4) s’appuie
son élévation d’esprit : Elle aimait Dieu, les fleurs, aussi sur le parallélisme dans chaque hémistiche
les astres, les prés verts (v. 14) ; elle est la source (répétition de jamais on ne).
d’inspiration la plus douce de son père (v. 8 à 13). b.  La coupe se trouve à l’hémistiche, dans la
3. Les deux univers présentés dans chacun des plupart des vers.
poèmes sont en complète opposition. Les sensations

115 Les Misérables de Hugo : le parcours de Jean Valjean

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Dossier 7 Arts & Littérature
Les écrivains et la presse au xixe siècle
Livre de l’élève, p. 144 à 151

Objectifs du dossier
et compétences mises en jeu
Les objectifs • La compétence 5 (la culture humaniste) :
• Le dossier permet d’initier les élèves à la presse – situer des événements, des œuvres littéraires
au xixe  siècle et au rôle qu’elle a pu jouer, ou artistiques : établir des liens entre les œuvres
notamment après la loi de 1881 sur la liberté de pour mieux les comprendre ;
la presse. – faire preuve de sensibilité, d’esprit critique, de
curiosité :
• Le dossier présente plusieurs objectifs : – être sensible aux enjeux esthétiques et humains
– montrer les relations qu’ont entretenu les d’un texte littéraire  : comprendre les valeurs
grands écrivains et la presse, notamment avec humanistes véhiculées par un texte ; identifier la
la naissance du roman-feuilleton et l’engouement visée d’un texte ;
pour le fait divers, devenu source d’inspiration des – être sensible aux enjeux esthétiques et
romanciers et nouvellistes ; humains d’une œuvre artistique : dégager la visée
– mettre en évidence le rôle central joué par la d’une œuvre artistique (illustrations diverses,
presse dans l’affaire Dreyfus, en relation avec le caricatures).
programme d’histoire ;
– découvrir des caricatures de presse, autour de Bibliographie
l’affaire Dreyfus. • Jacques Wolgensinger La Grande Aventure de la
• Les supports sont variés  : extraits de romans presse, Gallimard, coll. « Découvertes » (1992).
et de nouvelles de Guy de Maupassant, extrait • Émile Zola, « J’Accuse… ! » et autres textes sur
de « J’Accuse… ! » d’Émile Zola, couvertures de l’affaire Dreyfus, Librio (2010).
journaux, caricatures.
Sitographie
• Ce dossier fournira l’occasion d’inciter les élèves
à la lecture de Bel-Ami de Maupassant, des Trois • Le roman-feuilleton : www.bmlisieux.com (cliquer
Mousquetaires d’Alexandre Dumas et de la lettre sur « littérature », « les travaux du lycée collège
ouverte « J’Accuse… ! » de Zola. Marcel-Gambier », « Du roman-feuilleton au roman
de cape et d’épée »).
Les compétences du socle commun • Ressources pédagogiques :
• La compétence 1 (lecture et écriture) : www.dreyfus.culture.fr.
– utiliser des capacités de raisonnement, ses • Ressources sur l’affaire Dreyfus :
connaissances sur la langue, savoir faire appel http://dreyfus.mahj.org.
à des outils appropriés pour lire (repérage de • Les débuts de l’affaire Dreyfus et l’imagerie dans
l’anaphore J’accuse) ; la presse : www.caricaturesetcaricature.com (cliquer
– dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un sur « Analyses sur la caricature », « La première
texte lu (lettre ouverte de Zola) ; affaire Dreyfus et l’imagerie dans la presse »).
– rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en • Sur « J’Accuse… ! » de Zola : www.histoire-image.
réponse à une question ou à partir de consignes org (taper « Dreyfus » dans le moteur de recherche
données (écrire un texte à partir d’une image, du site et cliquer sur «  J’Accuse... ! » de Zola »).
raconter un fait divers, écrire un article de journal).

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Réponses aux questionnaires
La presse dans le roman de tiroirs où sont rangés les dossiers. Une échelle
Livre de l’élève, p. 144-145
permet d’accéder à ceux qui sont placés en hauteur.
La table est jonchée de documents, de feuilles, de
classeurs à courrier. On distingue au premier plan
Lire et observer
un tampon à buvard et un sous-main.
1. Les journaux se vendent dans les kiosques. 5. La femme représentée sur la couverture de La
Le texte de Maupassant évoque les porteurs de Nouvelle Mode est en tenue de chasse, constituée
journaux qui vont de kiosque en kiosque (l. 1-2). d’une robe longue vert kaki à épaulettes et d’un
L’illustration représente un kiosque à journaux de chapeau. Le dessinateur a cherché à mettre le
forme octogonale, surmonté d’un dôme d’écailles vêtement en scène : la femme porte un fusil en
de zinc, et avec des journaux en présentoirs. bandoulière ; elle se promène dans la campagne,
2. a. La scène se déroule dans la rue, face au accompagnée d’un chien de chasse.
siège du Petit Journal, situé à l’époque au 59-61,
rue La Fayette, à Paris. Les principaux quotidiens Enrichir son vocabulaire
s’installent, dès la fin du Second Empire, dans • Les feuilles du matin sont les journaux qui
le quartier des Grands Boulevards, non loin de paraissent le matin.
la Bourse, des grands magasins, des théâtres et • Un chroniqueur d’actualité est un journaliste qui
des gares de chemin de fer (Saint-Lazare). Ils propose un commentaire libre sur l’actualité. Un
occupent des immeubles prestigieux, dans lesquels critique d’art est un journaliste chargé de porter
peuvent être intégrés les salles de rédaction, un jugement sur une œuvre d’art. Un rédacteur
l’administration, l’imprimerie, les services criminaliste est chargé des affaires criminelles,
d’expédition. des procès en assises. Un chroniqueur mondain
b. Les femmes se précipitent sur un journal de est chargé de commenter les événements mondains
mode, La Mode à Paris, qui vient de sortir. touchant à la vie des célébrités.
3. L’extrait de Bel-Ami évoque quelques rubriques
d’un journal : la chronique d’actualité, prise en
Le roman dans la presse
charge par différents chroniqueurs ; la rubrique Livre de l’élève, p. 146
«  Arts et spectacles  » (art, peinture, musique,
théâtre), prise en charge par différents critiques Lire les images
(l. 10) ; la rubrique « Affaires judiciaires », prise en 1. Les images reproduites sont une affiche
charge par un rédacteur criminaliste (l. 11-12) ; la publicitaire et une illustration. Dans les deux
rubrique « Sport », prise en charge par un rédacteur cas, il s’agit de dessins.
hippique (l.  12-13) pour le sport hippique en 2. a. Les deux romans représentés sont Germinal
particulier. Il existe beaucoup d’autres rubriques. d’Émile Zola et Les Trois Mousquetaires d’Alexandre
On peut demander aux élèves de les retrouver dans Dumas.
un journal d’aujourd’hui : faits divers, politique, b. Germinal a été publié en feuilleton dans Le Cri
économie, société, monde, culture (musique, du peuple et Les Trois Mousquetaires dans le Journal
cinéma, arts), mode, météo, petites annonces… des romans populaires illustrés.
4. La salle de rédaction est une pièce assez exiguë où c. Le roman-feuilleton paraît en épisodes à suivre
l’atmosphère est au travail. Trois hommes écrivent, au bas du journal. Il faut préciser qu’en termes
penchés sur la table de travail, un quatrième relit journalistiques, au xixe siècle, on appelle feuilleton
sans doute des épreuves, un cinquième est debout la partie inférieure de la page du journal. Le bas de
dans le coin à l’arrière-plan. Il a quitté un instant cette page a été, dès les années 1830, consacré à
sa place, au premier plan à gauche, où des feuillets l’impression de textes de littérature. Mais très vite,
sont ouverts. La salle est composée, au fond, d’un le roman-feuilleton ne s’est plus défini en termes
meuble pupitre, servant à la lecture des livres et d’emplacement, mais de type de texte, la plupart du
des journaux et, à droite, de classeurs en forme temps des romans d’aventures à rebondissements.

117 Les écrivains et la presse au xixe siècle

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3. On retrouve le motif de la mine avec la l’image 2, il s’agit d’une scène de meurtre dans un
représentation des bâtiments miniers à l’arrière-plan, train : un homme, armé d’un revolver, tire à bout
du charbon noir à droite de l’image et des outils des portant sur un homme et une femme.
mineurs (hache, pelle). La misère apparaît au travers b. Titre proposé : « Un bateau de pêche s’écrase
du personnage debout au premier plan, hirsute, contre des rochers. »
en sabots et en guenilles, et de l’enfant blessé, c. L’image est destinée à provoquer une émotion
allongé en bas à droite. La révolte est symbolisée forte : dans le cadre intime d’un wagon, a lieu un
par la jeune femme au second plan, le bras levé, meurtre ou une tentative de meurtre. Les effets
une brique et une planche à la main, l’air féroce. de dramatisation sont intenses  : la femme se
4. a. Un roman de cape et d’épée est un roman dont renverse en arrière avec un geste désespéré, une
l’intrigue est constituée de duels, de poursuites, de ses mains posée sur l’épaule de son voisin qui
d’aventures sur toile de fond historique. protège son visage.
b. La scène représentée sur l’image 2 est une scène On peut trouver des informations sur l’affaire
de duel. D’Artagnan et ses trois amis mousquetaires Montmoreau sur le site http://le-cercle-histo.
sont allés faire une partie de paume dans un tripot, over-blog.fr (taper « Montmoreau » dans le moteur
situé près des écuries du Luxembourg. D’Artagnan, de recherche du blog) : le mari, pensant avoir été
provoqué par un garde de Richelieu, Bernajoux, est trahi par sa femme, aurait, par jalousie, tiré sur
sorti du tripot avec lui et l’attaque en duel. Il le cette dernière et l’homme assis à côté d’elle. Le
blesse. Deux autres gardes, qui étaient dans le tripot, couple n’a pas été tué, mais blessé.
sont venus alors aider leur camarade. À ce moment,
les trois mousquetaires sortent aussi et viennent La presse engagée :
au secours de d’Artagnan. Le texte reproduit sous l’affaire Dreyfus et Zola
l’image est extrait du chapitre 6 du roman :
Livre de l’élève, p. 148 à 151
Deux des amis du garde, qui l’avaient entendu
échanger quelques paroles avec d’Artagnan et
qui l’avaient vu sortir à la suite de ces paroles, se Lire l’image 2
précipitèrent l’épée à la main hors du tripot et 1. a. Au premier plan et au centre de l’image se
tombèrent sur le vainqueur. Mais aussitôt Athos, trouvent les deux personnages mis en valeur  : à
Porthos et Aramis parurent à leur tour. gauche, le capitaine Dreyfus dégradé, digne et
impassible, et, à droite, un adjudant de la Garde
La presse, source d’inspiration républicaine en train de casser son sabre. Au tout
Livre de l’élève, p. 147 premier plan, à gauche, au départ d’une ligne oblique,
derrière le capitaine Dreyfus, est placé un militaire
Lire et observer dont les décorations et le sabre sont parfaitement
1. a.  On voit un personnage passionné de faits visibles. On aperçoit d’autres militaires à ses côtés.
divers dans l’extrait de la nouvelle de Maupassant Ils regardent la scène, tout comme les cavaliers à
« Le Crime au père Boniface » (extrait 1) : le facteur l’autre extrémité de l’oblique. À l’arrière-plan, on
Boniface jette un coup d’œil sur les journaux aperçoit le dôme des Invalides et l’École militaire.
avant de procéder à leur distribution ; la page qui b. La scène se déroule dans la cour d’Honneur de
l’intéresse est celle des faits divers (les faits divers l’École militaire, à Paris. Ce sont des militaires qui
le passionnaient, l. 4-5). assistent à la scène.
b. L’image 1, qui représente le crieur de journaux, 2. a.  La dégradation est l’acte qui consiste à
illustre cette passion : l’on y voit à la une le récit arracher les galons, les boutons, les insignes, les
d’une scène d’assassinat. Cette vente à la criée bandes de pantalon, et à briser le sabre. L’ensemble
montre que le public est friand de ce genre de gît au sol, en morceaux. La scène est très violente.
lecture. b. Le journal est antidreyfusard : Dreyfus est qualifié
2. a. Le fait divers présenté dans l’extrait 2 est le de traître. Le rédacteur en chef du journal, Ernest
naufrage d’un bateau de pêche venu se briser sur Judet, est nationaliste et militariste.
des rochers, dans le port de Boulogne-sur-Mer. Sur

118

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Comprendre le texte Dreyfus, il prend parti pour lui. Emmanuel Poiré
1. Zola s’adresse au président de la République, (1858-1909), dit Caran d’Ache (d’après le mot
Félix Faure, dans une lettre ouverte publiée dans russe karandach, « crayon »), a passé sa jeunesse
le journal L’Aurore. à Moscou où il est né. En France, il devient
2. a.  La figure qui structure le passage est dessinateur humoristique. Fervent nationaliste,
l’anaphore, J’accuse (l. 1, 4, 7, 9, 12, 16, 20), figure antidreyfusard, il collabore à de nombreux
d’insistance : Zola souligne la gravité du crime, dont journaux.
il dénonce les auteurs et leurs complices. 3. a. L’image figurant en couverture du Cri de Paris
b. Zola dresse la liste de tous ceux qui ont violé représente des hommes d’affaires attablés dans un
les règles du droit et qui se sont rendus coupables café, en train de lire les journaux.
d’un acte criminel, en accusant un innocent. b. Le journal qui figure au premier plan est L’Aurore
c. Les personnes visées sont : du 13 janvier 1898, présentant à la une la lettre
– le ministère de la Guerre (le général Mercier, le ouverte de Zola.
général Billot, l. 1, 4) ; c. Le dessinateur a voulu montrer l’essor de la
– les chefs d’État-Major de l’armée (l. 7 à 11) qui presse (le titre est L’Âge du papier) et le rôle qu’elle
ont dissimulé des documents ; a pu jouer lors de l’affaire Dreyfus.
– les experts en écritures qui ont truqué leurs 4. a. et b.  La première vignette de l’image 4
expertises (l. 12 à 15) ; montre une famille sagement attablée : la table est
– les bureaux de la guerre qui ont orchestré une élégamment mise, au centre un bouquet de fleurs ;
campagne de propagande mensongère (l. 16 à 19) ; les convives sont assis selon une ordonnance
– les deux conseils de guerre : le premier ayant précise : un homme, une femme, serviette sur les
dissimulé une pièce à conviction, le second l’ayant genoux, tout le monde est souriant, une dame
acquitté de cette faute de façon délibérée (l. 20 caresse un petit chien. Le maître de maison, en
à 24). bout de table, demande d’un geste avisé à ce que
3. a. On note le lexique péjoratif pour les l’on ne parle pas de l’affaire Dreyfus. La seconde
personnes mises en cause : complice(s) (l. 1, 8), vignette témoigne d’un bouleversement total  :
iniquités (l.  2), crime (l.  8), enquête scélérate on a parlé de l’affaire Dreyfus. Les chaises sont
(l. 10), monstrueuse partialité (l. 11), mensongers renversées, les convives à terre, des coups sont
et frauduleux (l.  13-14), campagne abominable donnés (au premier plan, un homme étrangle une
(l. 18), violé le droit (l. 20-21), crime juridique femme ; au fond, à droite, une convive s’apprête à
(l. 24). poignarder un homme d’un coup de fourchette !),
b. Zola se montre ironique, lorsqu’il affirme que la suspension vacille, la nappe glisse avec les
les trois graphologues ont menti, à moins qu’ils assiettes et les couverts, une fourchette est plantée
ne soient atteints d’une maladie de la vue et dans le derrière du petit chien…
du jugement (l. 15). L’excuse n’est évidemment c. Ce dessin symbolise la France divisée par l’affaire
qu’apparente, l’intention est ironique. Dreyfus.
4. Zola se bat pour les droits fondamentaux de la 5. Zola se trouve au centre : on le reconnaît à sa
personne humaine, pour faire triompher la vérité barbe et à ses lunettes. Il se sert de sa plume (une
et la justice (l. 31), au nom de l’humanité (l. 32). plume d’oie) comme d’une arme. C’est l’armée et
la justice militaire qu’il attaque. La caricature fait
Lire les images 1, 4 et 5 référence à la lettre ouverte à Félix Faure, publiée
1. Une caricature est un dessin qui accentue certains à la une de L’Aurore.
traits physiques, amusants ou déplaisants, pour se 6. Les caricatures visent à amuser, mais aussi à
moquer. L’image 5 est une caricature (caricature exprimer une prise de position, à faire réfléchir. La
de Zola et des militaires). L’image 4 est un dessin caricature de Félix Vallotton souligne le rôle que
humoristique (une famille bourgeoise, sous la IIIe peut avoir la presse dans l’opinion ; la caricature de
République, divisée autour de l’affaire Dreyfus). Caran d’Ache témoigne des déchirements provoqués
2. Félix Vallotton (1865-1925) est un peintre, par l’affaire Dreyfus ; la caricature de Zola montre
dessinateur, graveur et écrivain français. Ami de que la presse peut être une arme.

119 Les écrivains et la presse au xixe siècle

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Chapitre 8
Lettres authentiques et lettres fictives
Livre de l’élève, p. 152 à 175

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus questions de société et des questions relatives aux
• Le principal objectif du chapitre est de faire relations privées.
découvrir aux élèves les principaux motifs et codes • Des compétences d’écriture :
du genre épistolaire, dont la spécificité consiste – rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en
à associer, dans le temps de l’écriture, narration, réponse à une question ou à partir de consignes
description et discours direct à l’adresse d’un données ;
destinataire. – organiser son texte sous forme de paragraphes
• Le chapitre comporte deux volets : cohérents ;
– une première partie est consacrée aux lettres – utiliser correctement les pronoms ;
authentiques et recouvre trois siècles : xviie siècle – utiliser correctement les temps du discours
(Mme de Sévigné), xviiie siècle (Voltaire et Diderot) (dialogue, lettre) ;
et xixe siècle (George Sand). On remarquera que – utiliser un vocabulaire précis et adapté.
le genre épistolaire apparaît comme un genre Les travaux d’écriture proposés dans ce chapitre
plus féminin que d’autres, ainsi qu’en témoigne sont des exercices d’invention (écrire à la manière
la présence de deux femmes écrivains : Mme de de Mme  de Sévigné, transposer une des Lettres
Sévigné et George Sand ; persanes aujourd’hui). L’accent est mis sur la
– une seconde partie aborde la lettre fictive fiction, l’écriture d’une lettre fonctionnelle étant
(émetteur et destinataire fictifs) et érige la reportée dans le dossier qui suit ce chapitre : « De la
correspondance en genre littéraire. On y trouve le correspondance papier à l’échange électronique ».
roman par lettres (Lettres persanes de Montesquieu)
• Des compétences d’oral : la lecture à haute voix
ou la lettre insérée dans un roman (lettre de rupture
ainsi que la capacité à débattre sont privilégiées :
de Charles Grandet à sa cousine Eugénie Grandet,
– identifier les paroles rapportées directement et
extraite du roman de Balzac Eugénie Grandet).
les principaux interlocuteurs ;
Les compétences du socle commun – lire un texte à haute voix en montrant qu’on
Tout au long du chapitre, les élèves vont développer l’a compris ;
de nombreuses compétences du socle. – participer à un débat, à un échange verbal.
• Des compétences de lecture : La lettre de Mme  de Sévigné rapportant une
– repérer les informations dans un texte à partir anecdote amusante (! p. 156-157) constitue un
des éléments explicites et des éléments implicites support vivant et intéressant pour une activité
nécessaires ; de lecture.
– utiliser ses capacités de raisonnement, ses • Des connaissances en langue : les connaissances
connaissances sur la langue, savoir faire appel à abordées en langue concernent le système énonciatif,
des outils appropriés pour lire ; les fonctions grammaticales (compléments d’objet
– dégager […] oralement l’essentiel d’un texte lu. et compléments circonstanciels) et les valeurs du
Dans l’ensemble du corpus, l’attention des élèves présent, dont les différentes conjugaisons, selon les
est portée sur les questions d’énonciation propres modes, font également l’objet d’un entraînement
à la correspondance, ainsi qu’aux enjeux des systématique. En orthographe, l’accent est mis sur
lettres, dans leur contexte respectif. Sur le plan l’accord du participe passé. Dans le domaine du
thématique, les élèves abordent tour à tour des vocabulaire, sont abordés le lexique spécifique de

121 Lettres authentiques et lettres fictives

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la correspondance (le courrier, la poste et leurs trouveront leur correspondance dans l’univers de
dérivés  ; les différentes formules finales) ainsi la peinture : tel est l’objet d’étude en « Histoire
que les principales figures de style fréquentes des arts » dans ce chapitre. Sont réunis trois ta-
dans l’écriture de la lettre (anaphore, métaphore bleaux (La Liseuse à la fenêtre de Jan Vermeer, La
et comparaisons). Femme à la lettre de Pierre Auguste Renoir, Au café
de Léonard Foujita) qui mettent en scène, à des
• Des compétences culturelles et humanistes :
époques très différentes, des femmes en train de
– connaître les auteurs, leurs œuvres et le genre
lire ou d’écrire des lettres, saisies dans l’intimité
auquel elles appartiennent ;
ou dans des lieux publics.
– situer les principaux auteurs du patrimoine
français et étranger dans leur siècle ; • L’évaluation en ligne  : la lettre de George
– comprendre les valeurs humanistes véhiculées Sand, écrite au cours de son séjour à Majorque, en
par un texte ; compagnie de Chopin et de ses enfants, sera pour
les élèves l’occasion de retrouver une écriture et
– identifier la visée d’un texte ;
des personnages rencontrés au cours du chapitre.
– analyser les effets produits par les différentes
techniques mises en œuvre. Bibliographie
Les épistoliers sont les témoins privilégiés de leur • Jean-Louis Bonnet, Mireille Bossis, Hélène Girard,
temps  : avec Mme  de Sévigné et Montesquieu, Les Correspondances : problématique et économie
les élèves seront conduits à porter un regard d’un genre littéraire : écrire, publier, lire, université
amusé ou critique sur le siècle de Louis XIV  ; de Nantes (1983).
avec Voltaire, ils seront portés à s’émouvoir et à • Marie-Claire Grassi, Lire l’épistolaire, Armand
s’indigner du fonctionnement judiciaire au xviiie Colin, coll. « Lettres sup » (2005).
siècle. L’étude de la lettre de George Sand leur • Nicole Mozet, George Sand, une correspondance,
permettra d’appréhender la figure de l’écrivain éd. Christian Pirot, coll. « Le Voyage immobile »
dans sa sphère privée. (1994).
Les principales caractéristiques de la correspon- • Laurent Versini, Le Roman épistolaire, PUF, coll.
dance, découvertes à travers le corpus de textes, « Littératures modernes » (1998).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers de la lettre ! b. Le timbre-poste courant en France représente
le buste de Marianne, symbole de la République
Livre de l’élève, p. 152-153
française.
1. a. Une nature morte est un tableau représentant c. On peut garder le timbre d’une lettre que l’on a
une collection d’objets ou d’êtres inanimés. reçue, parce que les timbres sont les ambassadeurs
b.  Ce tableau comporte plusieurs instruments des pays d’où la lettre a été envoyée : ils repré-
d’écriture  : un porte-plume et une plume dans sentent souvent des hommes et femmes illustres,
l’encrier, un bâton de cire rouge pour cacheter des monuments, des paysages, des œuvres d’art
les lettres. des pays où ils sont émis.
c. L’expression prendre la plume signifie « se mettre 3. a. Une lettre autographe est une lettre manuscrite
à écrire ». écrite de la main d’une personne célèbre.
2. a. Dans un musée postal, on peut trouver des b. Celle-ci est de la main du peintre Édouard Manet.
timbres de tous les pays et de toutes les époques, Elle est adressée à Isabelle Lemonnier.
des enveloppes avec le cachet de la poste.

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c. La lettre est personnalisée par le dessin d’une surprenante  ; merveilleuse  / miraculeuse  ;
rose et de ses feuilles qui donne à la lettre une triomphante  / étourdissante  ; singulière  /
tonalité lyrique. extraordinaire.
2. Le terme répété sous la forme d’une anaphore
La lettre mondaine est chose, qui apparaît à la ligne 1 (la chose la
Mme de Sévigné, Lettres plus étonnante) et qui est repris six fois de la ligne
Livre de l’élève, p. 156-157 6 à la ligne 11.
3. a.  On relève, des lignes 16 à 23, plusieurs
Objectifs marques de dialogue : un verbe introducteur de
parole (Mme  de Coulanges dit, l.  16-17), une
• Analyser une lettre littéraire.
apostrophe (Madame, l.  18), des marques de
• Découvrir une des fonctions de la lettre :
ponctuation propres au dialogue (tirets), des
la chronique mondaine.
pronoms personnels désignant les interlocuteurs
Préparer la lecture (vous, l. 19, 23 ; nous, l. 20).
Sous la monarchie absolue, le titre de Monsieur b. Ce dialogue est un dialogue imaginaire : Mme de
était donné au frère du roi. Mademoiselle est le Sévigné se met en scène, ainsi que les destinataires
titre donné à la fille de Monsieur. de sa lettre, M. et Mme de Coulanges, dans une
conversation fictive : elle s’imagine au milieu d’eux,
Dégager l’essentiel répondant à leurs questions pressantes.
a. La lettre, écrite de Paris le 15 décembre 1670, c. Mme de Sévigné provoque la curiosité du lecteur
a pour auteur Mme de Sévigné. en multipliant les hypothèses, qui sont toutes
b.  Cette lettre est adressée à M.  de Coulanges, réfutées les unes après les autres. Elle énumère ainsi
cousin de Mme de Sévigné. toutes les jeunes filles nobles qui sont susceptibles
c.  Cette lettre annonce le prochain mariage de devenir l’épouse de M. de Lauzun.
de Mademoiselle, cousine du roi et l’une des d. La clé de l’énigme est donnée dans les lignes
plus grandes fortunes de France, avec un petit 27 à 30  : il épouse Mademoiselle, ma foi  ! par
gentilhomme, M. de Lauzun. ma foi ! ma foi jurée ! Mademoiselle, la grande
Mademoiselle. Le lecteur s’attend d’abord à ce que
Analyser le texte le mot Mademoiselle soit suivi d’un nom propre,
1. a. Les six premières lignes comptent dix-neuf puis comprend que ce mot est le nom lui-même,
adjectifs au superlatif : la plus étonnante, la plus porté par la princesse royale, cousine du roi.
surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, 4. a. Mademoiselle est petite-fille de Henri IV (l. 31)
la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus et cousine germaine du Roi (l. 33-34) ; elle porte
inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la les titres de mademoiselle d’Eu, mademoiselle de
plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la Dombes, mademoiselle de Montpensier, mademoiselle
plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus d’Orléans (l. 31 à 33). L’accumulation de ces titres
éclatante, la plus secrète […], la plus brillante, la produit un effet comique en regard du seul titre
plus digne d’envie. porté par M. de Lauzun.
b.  Parmi ces adjectifs, figurent des synonymes. b.  Ce mariage est, pour la famille royale, une
Étonnante, surprenante, étourdissante, imprévue mésalliance. Il ne peut que choquer la Cour,
traduisent l’idée de surprise  ; merveilleuse, qui accorde une grande importance au rang des
miraculeuse, triomphante, brillante, digne d’envie personnes.
soulignent l’éclat de cette nouvelle  ; inouïe, 5. a. Cette lettre est destinée en priorité à M. et
singulière, extraordinaire, incroyable renvoient Mme  de Coulanges. Mais elle s’adresse aussi à
à la nature d’exception de cet événement. Ces tous ceux qui fréquentent leur salon et qui auront
séries de synonymes sont suivies de trois couples connaissance de la lettre écrite pour être lue en
d’antonymes : grande / petite ; rare / commune et public : le vous qui désigne les interlocuteurs de
éclatante / secrète. On relève aussi des rimes dans l’épistolière peut désigner un public plus large, et
les premières séries de synonymes : étonnante / Mme de Sévigné se met elle-même en scène dans

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sa lettre, introduisant ainsi les familiers du salon d. Le parlement de Toulouse fait obstacle parce
de ses cousins à la Cour. qu’il ne veut pas communiquer les pièces du procès,
b. Les gens de province vont être étonnés et croire ni l’arrêt de la condamnation.
que l’on se moque d’eux.
Analyser le texte
c.  Mme  de Sévigné elle-même a réagi de cette
façon : nous en avons fait autant que vous (l. 40). 1. a.  Cette lettre est écrite trois mois après
6. La phrase Voilà un beau sujet de discourir est l’exécution de Jean Calas.
ironique, car c’est précisément ce que vient de faire b. Voltaire est convaincu de l’innocence de Jean
Mme de Sévigné dans sa lettre. Cette phrase souligne Calas : il apporte son soutien à sa veuve, la plus
aussi l’importance des conversations à la Cour et infortunée de toutes les femmes (l. 1), et affirme à
laisse entendre que celles-ci sont le plus souvent son correspondant qu’en œuvrant pour la révision
centrées sur les faits et gestes du roi et des princes. du procès, il sera le vengeur de l’innocence (l. 18).
2. Cette affaire est extraordinaire en raison du motif
Enrichir son vocabulaire de la condamnation – l’assassinat d’un fils –, des
a. un stade construit à l’extérieur des murs de raisons qui auraient conduit à cet acte – un conflit
la ville. b.  une nouvelle qui sort de l’ordinaire. religieux au sein de la famille –, de la tenue du
c. un écran complètement plat. d. une voyante procès qui a conduit le parlement de Toulouse à
qui prédit l’avenir. e. une personne qui manifeste exécuter Calas, et surtout en raison de l’enjeu de
ouvertement ses sentiments. f. l’espace situé au- l’action entreprise par Voltaire : il s’agit de faire
delà de la terre. réviser un procès, dans le but non seulement de
prouver l’innocence de Calas, mais aussi de mettre
La lettre d’affaires en cause la procédure judiciaire qui a conduit
Voltaire, Correspondance à la condamnation de Calas. De cette action le
Livre de l’élève, p. 158-159 destinataire pourrait retirer un honneur infini (l. 5).
3. Le parlement de Toulouse ne veut pas
Objectifs communiquer les pièces du procès pour éviter
qu’un nouveau procès ait lieu, que l’on critique
• Connaître l’affaire Calas.
le déroulement du procès qu’il a mené et que soit
• Analyser les techniques de la persuasion.
remise en question la condamnation de Calas qu’il
Préparer la lecture a prononcée.
1. La résidence de Voltaire entre 1755 et 1760, 4. a.  Voltaire demande à M. de Beaumont
Les Délices, se trouve en Suisse, près de Genève. d’intervenir auprès des magistrats et jurisconsultes
2. Réhabiliter un condamné signifie « faire recon- de [sa] connaissance (l.  15-16), et de faire en
naître l’innocence d’une personne après qu’elle a été sorte qu’on parle à monsieur le chancelier (l. 16),
condamnée et lui faire recouvrer tous ses droits et c’est-à-dire au ministre de la Justice.
son honneur, parfois avec des dédommagements ». b. Voltaire loue le talent (l. 4) de son correspondant,
lui assure qu’il exerce une noble profession (l. 6).
Dégager l’essentiel c. Ces éloges peuvent décider M. de Beaumont à
a. L’auteur de la lettre est Voltaire. Son destinataire agir. Ils contrastent avec le rôle négatif joué par
est M. Élie de Beaumont. le parlement de Toulouse et montrent l’importance
b. Le destinataire est avocat. pour faire réussir l’entreprise de s’appuyer sur des
c. Voltaire demande à M. de Beaumont d’intervenir avocats solides et efficaces.
auprès de tous les magistrats et jurisconsultes de 5. Voltaire souligne ce que la révision du procès
sa connaissance, ainsi qu’auprès du chancelier, afin et la réhabilitation de Calas pourraient apporter à
d’obtenir la révision du procès Calas. Jean Calas, la carrière de M. de Beaumont : il y gagnerait un
un protestant, a été injustement condamné pour honneur infini (l. 5) et la fortune (l. 6). Il aurait
le meurtre de son fils, sur le point de se convertir aussi la satisfaction d’avoir apporté sa contribution
au catholicisme, et supplicié par le parlement de à une œuvre juste, la gloire d’avoir été le vengeur
Toulouse. de l’innocence (l. 17-18).

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6. À la fin de la lettre, Voltaire manifeste son formation, d’abord en Pologne, puis en Allemagne
indignation, en critiquant les juges qui se sont et en Autriche, tout en composant ses premières
comportés comme des assassins  : il les nomme œuvres. Il donne son premier grand concert public
cruels (l. 19) et barbares (l. 20). à Vienne en 1829. Il s’installe en France en 1831
7. Voltaire défend la justice : pour lui, Calas est et rencontre George Sand en 1836. Il devient son
innocent, et même s’il a été exécuté, il faut faire compagnon à partir de 1838. Leur vie commune
reconnaître cette innocence, pour sa mémoire et dure jusqu’en 1847. Durant ces années, lors de ses
sa famille. séjours à Paris ou à Nohant, la résidence de George
Sand en Berry, Chopin compose ses plus grandes
Enrichir son vocabulaire
œuvres, donne de rares concerts, car, atteint de
a. 2. ; b. 1.; c. 8. ; d. 3. ; e. 6. ; f. 5. ; g. 7. ; h. 4. tuberculose, il est de santé fragile. Il est considéré,
Histoire des arts avec son ami Franz Liszt (1811-1886), qui était
aussi un ami de George Sand, comme le plus grand
1. Il s’agit d’un tableau du xviiie siècle peint à
pianiste de son temps ; ses compositions sont
l’huile sur toile.
parmi les plus novatrices et les plus belles de la
2. Les personnages situés à gauche du tableau
littérature pianistique, demandant une technique
représentent les membres de la famille Calas : la
d’interprétation hors pair.
veuve Calas et ses enfants. Les personnages sont
représentés dans un cadre champêtre, qui peut Dégager l’essentiel
figurer le jardin de la demeure de Voltaire. a. L’émetteur de la lettre est George Sand, le
3. La veuve Calas joint les mains dans un geste destinataire est son jeune fils, Maurice Dudevant.
de supplication  ; sa fille, derrière elle, est en b. George Sand écrit cette lettre de Paris à son
larmes et s’essuie les yeux ; son fils, à sa gauche, fils, qui est en vacances chez son père à Guillery,
tend le bras dans un geste implorant ; le jeune en Gironde.
garçon tient son chapeau à la main en signe de c. La lettre rapporte que Maurice monte à cheval.
déférence et la petite fille, presque un bébé, suce À Paris, George Sand, sa fille Solange et Chopin
son pouce, accrochée à la jupe de sa mère. La scène sont allés au théâtre voir la Méduse  ; Solange
est pathétique et les personnages expriment à la et sa mère font de la couture le soir ; Chopin a
fois leur douleur, leur désespoir et leur confiance adopté un petit chien et George Sand écrit alors
dans leur hôte pour leur prêter secours. Le Compagnon du tour de France.
4. Voltaire est assis face à ses visiteurs, attentif
à leurs propos. Mais son visage exprime aussi son Analyser le texte
indignation devant l’injustice qui frappe cette 1. George Sand recommande à son fils d’être
famille. prudent lorsqu’il monte à cheval (Ne sois pas
imprudent avec ton petit cheval, […] ne galope
La lettre intime pas trop fort dans les sables, l. 2 à 4). Elle voudrait
George Sand, Correspondance qu’il lui écrive plus souvent et ne prolonge pas
Livre de l’élève, p. 160-161 son séjour, car elle suppose qu’il ne lit ni ne
dessine beaucoup chez son père (l. 38-39). Elle
Objectifs est satisfaite qu’il s’amuse (l. 1-2), mais aimerait
• Analyser une lettre privée. qu’il n’oublie pas de cultiver aussi son esprit.
• Étudier un thème épistolaire : la mise en scène 2. Les expressions utilisées par George Sand pour
de l’écrivain dans sa lettre. s’adresser à son fils montrent sa tendresse : mon
enfant (l. 1), mon Bouli (l. 36), mille baisers (l. 37).
Préparer la lecture 3. a. George Sand parle de sa fille Solange (l. 19
1. Frédéric Chopin (1810-1849) est un compositeur à 26, 33-34) et de son père à elle (l. 7-8).
et pianiste polonais, né à Varsovie d’un père b. Le père de George Sand est mort d’une chute
français et d’une mère polonaise. Sa mère lui donne de cheval : Mon pauvre père a été tué comme cela
ses premières leçons de piano, puis il poursuit sa (l. 7-8). George Sand évoque son souvenir pour

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inciter son fils à la prudence. Cette mention peut 7. George Sand peut consacrer du temps, ses après-
expliquer aussi les craintes de George Sand, qui midi et ses soirées, à sa fille, à Chopin et à ses
a perdu ainsi très jeune (elle avait quatre ans) et amis parce qu’elle travaille la nuit pour ses romans
brutalement un père qu’elle adorait. comme pour sa correspondance. Quand tout le
c.  Solange apparaît comme un personnage très monde dort, elle veille pour écrire, profitant de la
contrasté dans la lettre : elle se livre avec plaisir solitude et du silence. Bien que la lettre n’en fasse
aux travaux d’aiguille avec sa mère et se montre pas mention, on peut penser qu’elle dort quelques
très contente de réaliser un ouvrage pour son frère, heures le matin, avant de retrouver les siens.
auquel elle semble porter une grande affection. Mais
sa mère souligne aussi son impatience, ses reproches Le roman par lettres
envers elle qui a fermé la lettre précédente sans Montesquieu, Lettres persanes
lui laisser la possibilité d’écrire à son frère, et sa Livre de l’élève, p. 162-163
jalousie à l’égard du petit chien adopté par Chopin.
Solange se montre donc à la fois très affectueuse, Objectifs
mais aussi très entière, exclusive dans ses affections
• Découvrir le roman par lettres : les enjeux de
et exigeante vis-à-vis de sa mère.
la fiction.
4. a. L’auteur de la lettre évoque Bignat (Emmanuel
• Comprendre comment la satire est au service
Arago, l. 7), Eugène Delacroix (l. 12) et Chopin
de la critique.
(l. 29 à 32).
b.  Les deux premiers sont des amis proches de Préparer la lecture
George Sand : Emmanuel Arago est un journaliste 1. La Perse se nomme aujourd’hui l’Iran. Ce pays
du quotidien socialiste La Réforme ; Eugène De- se situe en Orient, à l’est de l’Irak.
lacroix est un peintre ; Chopin, le musicien, est le 2. Un roman par lettres est un roman qui fait se
compagnon de George Sand. Les proches de George succéder des lettres fictives qu’échangent deux
Sand sont, comme elle, des artistes ou des gens de ou plusieurs personnages, sans l’intervention d’un
plume, engagés dans le même combat politique. narrateur. Le lecteur ne connaît l’histoire et les
5. La lettre adopte le ton familier de la conversation : personnages qu’à travers cette succession de lettres.
dans ses adresses à son fils, George Sand utilise
le possessif mon (mon enfant, l. 1 ; mon Bouli, Dégager l’essentiel
l. 36) et le surnom Bouli. Les adjectifs introduisent a. L’émetteur de la lettre est Rica, le destinataire
également une nuance familière, parfois parce est Rhédi, tous deux dignitaires persans. Ce sont
qu’ils introduisent la notion de diminutif : ton petit des personnages fictifs. L’auteur du roman est
cheval (l.  3), une bourse […] qui sera vraiment Charles-Louis de Montesquieu.
gentille (l. 19-20). Certains mots et expressions sont b. L’émetteur se trouve à Paris, et le destinataire
empruntés à la langue familière et font image : une à Venise.
si dure cabriole (l. 7), un orage du diable (l. 36). c. La lettre est écrite le 8 de la lune de Saphar
La description du petit chien utilise la figure de 1717, selon le calendrier persan. Elle aborde le
la personnification, en lui prêtant une garde-robe sujet de la mode.
humaine : un gilet blanc, des bas blancs, des souliers
blancs (l. 28-29). Enfin, les événements mentionnés Analyser le texte
dans la lettre laissent une place à la trivialité : le 1. a.  La mode est soumise à des changements,
petit chien a fait son quelque chose dans le salon comme en témoignent les notations de temps
(l.  31) et a donné des puces à toute la famille et les oppositions suivantes : cet été / cet hiver
(l. 32), Maurice ronfl[e] (l. 37). (l. 2-3) ; six mois à la campagne / antique (l. 8-9) ;
6. a. George Sand écrit la nuit : je passe toutes les coiffures montent / descendre tout à coup (l. 15
mes nuits sur le Tour de France (l. 17). à 17) ; hausser / baisser (l. 24-25).
b. Elle écrit ses lettres après avoir travaillé à son b. Les ménages dépensent des fortunes pour suivre
roman, au petit matin, à 4 ou 5 ou 6 heures du la mode : on ne saurait croire combien il en coûte à
matin (l. 25-26). un mari pour mettre sa femme à la mode (l. 3-4).

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Les femmes sont transformées par la mode à reste avoir découvert ces lettres et ne pas en être
tel point qu’en six mois leurs propres enfants l’auteur. Montesquieu masque ainsi son identité
ne les reconnaissent plus (l. 10 à 14) ; la mode pour mieux détourner la censure. En choisissant de
semble modifier même leur anatomie : leur hauteur faire de ces personnages des Persans, Montesquieu
immense mettait le visage d’une femme au milieu procède comme si la critique venait d’un étranger,
d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui s’adresserait à un autre étranger. Ce procédé
qui occupaient cette place (l. 18 à 21). Enfin, les permet ainsi de s’étonner de choses qui n’étonnent
architectes sont obligés de modifier les intérieurs pas habituellement les Français.
en fonction de la mode : Les architectes ont été
souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir Enrichir son vocabulaire
leurs portes (l. 23 à 25). • La race caprine est celle des chèvres.
c.  Hyperboles  : une femme revient antique au • a.  faire des caprices  : avoir des exigences
bout de six mois (l.  9)  ; son fils s’imagine que surprenantes, déraisonnables. b. passer à un enfant
c’est quelque Américaine (l. 12) ; mettait le visage tous ses caprices : satisfaire toutes ses volontés.
d’une femme au milieu d’elle-même (l. 18-19) ; les c. les caprices du sort : le hasard. d. les caprices
talons faisaient un piédestal (l. 21-22) ; les filles se de la mode : une mode changeante.
trouvent autrement faites que leurs mères (l. 32-33).
La mode semble absurde et, au lieu d’embellir les La lettre dans le roman
femmes, les enlaidit et les rend ridicules.
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet
d. Cette description amuse le lecteur : la description
des personnages les transforme en caricatures. Livre de l’élève, p. 164 à 166
2. a. Le dernier paragraphe porte sur le mode de
gouvernement du roi. Objectifs
b. L’émetteur critique la façon dont les Français
• Étudier une lettre insérée dans un roman.
suivent aveuglément les comportements imposés
par le roi. • Analyser une lettre de rupture.
c. La métaphore finale compare l’âme du roi à un Préparer la lecture
moule dans lequel toutes les âmes de ses sujets
sont façonnées  : tous les sujets ressemblent à La Chimère, dans la mythologie grecque, est un
leur roi. Tous parlent d’une seule voix, la sienne. monstre fantastique crachant le feu, qui réunit les
3. Dans ce dernier paragraphe, l’auteur de la lettre attributs de trois animaux : le lion, la chèvre et le
montre que les sujets du roi de France suivent serpent. Bellérophon, fils de Poséidon, reçut pour
ses fantaisies, comme ils suivent les caprices de mission de la tuer, car elle ravageait la Lycie. Il y
la mode. La critique est double : d’une part, les réussit avec l’aide du cheval ailé Pégase.
agissements du roi sont assimilés à une mode : ils Dégager l’essentiel
n’ont pas de fondement rationnel ; d’autre part,
les Français ne font preuve d’aucun esprit critique a. Le personnage qui a écrit la lettre est Charles
et suivent aveuglément le roi comme la mode. Grandet, le cousin d’Eugénie. La lettre est adressée
4. Le véritable auteur de la lettre est Montesquieu. à cette dernière.
Le destinataire réel est le lecteur. b.  Eugénie attend cette lettre depuis que son
5. a. Cette lettre fait partie d’un roman intitulé cousin est parti, sept ans plus tôt, pour chercher
Lettres persanes. fortune après avoir été ruiné.
b.  La visée de cet ouvrage est, d’après cette c. Charles annonce à sa cousine qu’il est sur le
lettre, critique : la critique porte sur les mœurs, point de se marier avec Mlle d’Aubrion.
le gouvernement. Mais cette critique vise à faire d.  Eugénie ne s’attendait pas du tout à cette
rire : elle est donc satirique. nouvelle, car, avant le départ de Charles, ils avaient
6. La forme de la lettre permet de faire énoncer fait le serment de s’aimer toujours et de se retrouver
les propos par des personnages fictifs, sans que lorsque Charles aurait rétabli sa fortune.
l’auteur semble y prendre part. Celui-ci prétend du

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Analyser le texte à toutes les idées que je me suis formées sur le
1. a. La lettre figure dans le texte entre guillemets. mariage, lois sociales, convenances, titre, place de
b. Le lecteur prend connaissance de la lettre en gentilhomme, position des plus brillantes, situation
même temps qu’Eugénie, dont il suit la lecture. sociale, ainsi que le lexique de l’argent (quatre-vingt
c. Le lecteur est ainsi conduit à adopter le point mille livres de rentes, fortune, héritière, avantages
de vue d’Eugénie et à éprouver ses sentiments. […] incalculables). Charles prétend ne pas vouloir
2. Eugénie note la distance que Charles établit dès tromper Eugénie, ni trahir son amitié (l. 45-46) :
le début de la lettre : il l’appelle Ma chère cousine en réalité, c’est bien à une trahison qu’il s’adonne.
(l. 14), et non Eugénie (l. 15), la vouvoie au lieu 6. Eugénie est au désespoir et souffre. Mais elle
de la tutoyer comme avant (l. 16-17). ne montre aucune révolte et reste accablée par cet
3. a. Charles rappelle à Eugénie le souvenir des abandon. La métaphore du naufrage illustre le fait
lieux (le petit banc de bois, la salle grise, la chambre que la lettre de Charles ne laisse aucun espoir à
en mansarde, l.  39-40) où ils ont échangé des Eugénie : rien ne subsiste de ses projets.
promesses d’amour éternel, et le souvenir de la
7. Le recours à la lettre donne la parole à Charles,
nuit (l. 40) où elle lui a fait don de ses économies.
dont la trahison et l’hypocrisie apparaissent
b.  Aujourd’hui, Charles considère ces souvenirs
ouvertement, sans l’intervention du narrateur.
comme le signe d’une amitié sacrée (l. 45). Mais
ces promesses d’amour sont incompatibles avec Il permet de montrer en même temps la réaction
ses ambitions et les exigences de la vie sociale : d’Eugénie, au moment où elle prend connaissance
L’amour, dans le mariage, est une chimère. (l. 47- de la lettre. Le recours à la lettre permet de dévoiler
48). la lâcheté de Charles, qui a préféré ce moyen pour
c. L’évocation de ces souvenirs a pour but d’attendrir annoncer la rupture plutôt que de venir l’annoncer
Eugénie et d’atténuer la déception que va lui causer de vive voix à Eugénie. La lettre montre ainsi que
l’annonce du mariage de Charles avec une autre. Charles a prévu la réaction d’Eugénie et qu’il n’a
4. a. Les projets de Charles sont d’épouser Mlle pas voulu affronter son désespoir.
d’Aubrion, dont la position sociale sert ses intérêts 8. a. Le narrateur utilise des présents de vérité
(elle apporte en dot son nom, un titre, la place de générale pour montrer que la situation d’Eugénie
gentilhomme honoraire de la chambre de Sa Majesté n’est pas exceptionnelle, c’est celle de nombreuses
et une position des plus brillantes, l. 52-53). femmes  : vont, tuent, s’enfuient, est, impose,
b. Charles considère le mariage comme un moyen baissent, souffrent, vont, est, vit, meurt. Eugénie est
de parvenir à une position sociale enviable ; seule représentative de toute une catégorie de femmes,
la fortune et la réussite comptent pour lui. celles qui ne luttent pas et se résignent.
c. Charles souscrit aux idées communes en matière
b. Le narrateur établit une certaine distance avec
de mariage dans la société de son temps : il faut
l’histoire d’Eugénie en soulignant son exemplarité.
obéir à toutes les lois sociales et réunir toutes les
Son commentaire souligne la grandeur d’Eugénie
convenances voulues par le monde en se mariant
(l.  48-49). Il veut assurer ainsi l’avenir de ses (l’amour des anges, l.  74), dont les sentiments
enfants : j’assure à mes enfants une situation sociale sont d’autant plus nobles dans ces circonstances
dont un jour les avantages seront incalculables que ceux de Charles sont vils.
(l. 55-56). 9. Dans un roman, une lettre a deux destinataires :
5. a.  Charles veut donner le sentiment qu’il se le personnage auquel elle est adressée et le lecteur.
sacrifie ; il prétend ne pas aimer sa future épouse : Il s’agit d’un système de double énonciation,
je n’aime pas le moins du monde mademoiselle analogue à celui qui caractérise le texte théâtral. 
d’Aubrion (l. 54-55), et dit ce qu’il lui en coûte
Enrichir son vocabulaire
de se soumettre à la loi du monde.
b.  En réalité Charles apparaît comme un être a. L’amour est une chimère : il n’existe pas, il est
conformiste, intéressé et qui a soif de pouvoir, impossible à atteindre. b. Quittez ces chimères :
comme en témoigne l’emploi, aux lignes 46 à 56, quittez ces rêves. c. Former un projet chimérique :
des expressions suivantes : alliance qui satisfait un projet impossible à réaliser.

128

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Histoire des arts
Le motif épistolaire dans la peinture 3. a. Le tableau de Foujita, Au café, évoque l’écriture
Livre de l’élève, p. 168-169
de la lettre : sur la table, à côté du verre, sont posés
un encrier et une plume. Les tableaux de Vermeer
et de Renoir évoquent, quant à eux, la lecture :
Observer et analyser
chacun des personnages tient une lettre à la main,
1. a. Le premier tableau, signé de Jan Vermeer, à l’exclusion de tout instrument d’écriture.
est intitulé La Liseuse et date du xviie siècle. Le b. La Liseuse montre le personnage en train de lire
deuxième est signé Pierre Auguste Renoir  ; il la lettre : la femme a le visage baissé vers la lettre.
s’intitule La Femme à la lettre et a été peint vers La Femme à la lettre de Renoir vient de terminer sa
1890. Le troisième tableau s’intitule Au café ; il est lecture et reste pensive, la lettre à la main.
l’œuvre de Léonard Foujita, qui l’a peint en 1949. 4. Le décor représenté dans le tableau de Vermeer
b. Les dimensions de ces tableaux sont relativement est celui d’une chambre : au premier plan, le lit
réduites et s’accordent avec l’intimité du sujet : elles recouvert d’une riche étoffe rouge est en partie
sont comprises entre 54 cm et 83 cm, selon les caché par un rideau ouvert ; sur la gauche, la fenêtre
tableaux. Le plus grand est celui de Vermeer ; vient est ouverte et le rideau rouge est passé par-dessus
ensuite le tableau de Foujita et le plus petit est le vantail ouvert. Dans le coin, derrière la fenêtre,
celui de Renoir. On peut noter que le rapport entre est placée une chaise, dont on ne voit que le
la hauteur et la largeur du tableau est sensiblement dossier. La pièce donne une impression d’intimité,
le même dans les trois cas (entre 1,18 et 1,28). renforcée par le compotier plein de fruits posé sur
c. Il s’agit d’huile sur toile dans les trois cas. la couverture rouge. Les étoffes donnent à ce cadre
2. a. Les trois tableaux représentent des femmes, un caractère chaleureux.
toutes assez jeunes, blondes, les cheveux coiffés Le tableau de Renoir ne comporte aucun décor.
en chignon, l’encolure dégagée. La première est Celui du tableau de Foujita représente une salle
debout, de profil, et tient devant elle une lettre. de café avec, au premier plan, une table ; derrière
La deuxième, également de profil mais assise, le personnage féminin se détache le dossier de
tient une lettre dans sa main gauche, le bras la banquette en cuir matelassé. Derrière elle, on
droit est replié, la main appuyée sur sa joue. La aperçoit le garçon de café sur la gauche, qui porte
troisième, assise à une table, est vue de face ; sa une bouteille, et un client sur la droite, coiffé d’un
main gauche est appuyée sur sa joue, son bras chapeau haut-de-forme. À l’arrière-plan, à travers la
droit est replié, la main posée sur le bras gauche. vitre du café, on distingue les bâtiments de la rue,
Les deux dernières sont donc placées dans une parmi lesquels un autre café. Il s’agit ici d’un lieu
position presque semblable. public, qui contraste avec les deux autres tableaux.
b. La première femme est située au second plan 5. a. Le regard de La Liseuse est tourné vers la lettre,
dans un décor qui masque le bas du corps : il s’agit dans une attitude caractéristique de la lecture, igno-
à la fois d’un plan d’ensemble (pour le décor) et rant complètement qu’elle est observée. La Femme
d’un plan américain (pour la représentation du à la lettre a le regard tourné vers le lointain. Dans
sujet). Dans le tableau de Renoir, le cadrage laisse le tableau Au café, la femme semble nous regarder
voir aussi une bonne partie du bas du corps, mais mais sans nous voir, perdue dans ses pensées.
le personnage étant assis, le corps est beaucoup b. La Liseuse de Vermeer est sérieuse, concentrée,
plus ramassé. Le personnage occupe tout l’espace toute à sa lecture. Elle semble même soucieuse,
du tableau. Dans le tableau Au café, le peintre a comme si les nouvelles qu’elle reçoit l’inquiétaient.
choisi un plan rapproché (tête et buste), le reste La Femme à la lettre est songeuse, semblant pro-
du corps du personnage étant caché par la table longer sa lecture par la rêverie. La femme du café
du café. Le tiers supérieur du tableau montre semble méditer. La lecture fait rentrer les person-
l’arrière-plan : derrière la femme, on aperçoit un nages en eux-mêmes.
consommateur et le serveur et, derrière la vitre 6. a.  Dans le tableau de Vermeer, les couleurs
de café, la rue et ses bâtiments. dominantes sont le jaune et le rouge, et leur

129 Lettres authentiques et lettres fictives

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complémentaire le brun, pour les boiseries. Le de la gauche, qui éclaire là aussi le visage et le
peintre a joué sur toute une gamme de nuances cou de la femme et accentue l’aspect vaporeux
pour ces couleurs, simplement rehaussées de bleu de la chemise.
dans les motifs de la couverture. Elle est appliquée Le tableau de Foujita donne la priorité au dessin,
en aplats, laissant voir le dessin avec netteté. La dont les lignes sont nettes. Les couleurs vont du
lumière vient de la fenêtre ouverte à gauche et blanc pur au marron foncé, en passant par toute une
éclaire le visage et le col blanc de la femme, ainsi gamme de brun et de beige. Les contrastes entre
que le mur derrière elle et les plis du rideau sur la les couleurs sont très accusés. La lumière se diffuse
droite, introduisant une nuance plus claire sans dans tout le tableau, soulignant la blancheur de
détruire l’harmonie de jaune qui illumine la toile. la peau de la femme et du papier à lettres, ainsi
Dans le tableau de Renoir, la peinture est appliquée que celle des façades des bâtiments dans la rue.
selon la technique impressionniste, par touches b. Dans le tableau de Vermeer, la fenêtre est
juxtaposées qui laissent voir la trace du pinceau. ouverte, mais aucun élément de l’extérieur n’est
Les couleurs, très lumineuses, sont le blanc pour visible dans le tableau : la priorité est accordée à
le chemisier, le fauve pour la jupe et les cheveux, l’intimité de la chambre. Tout comme la lettre, la
les tons chair pour le visage et le bras replié, et fenêtre introduit dans la pièce le monde du dehors.
une harmonie de mauve et de violet pour le fond Dans le tableau de Foujita, la fenêtre ouvre sur la
et le devant de la jupe. Ces couleurs sont chaudes, rue : la salle du café n’a rien d’intime, elle est un
élaborées à partir d’une base de rouge et de jaune, élément du monde extérieur. Cet environnement
comme dans le tableau de Vermeer. Mais le bleu fait ressortir la singularité du personnage féminin,
ici se fonde dans le rouge et le jaune, donnant des d’autant qu’il tourne le dos à la fenêtre, semblant
tons changeants qui reflètent la lumière venant se réfugier dans sa solitude.

Étude de la langue
Grammaire renvoie au temps de l’énonciation est le présent.
Livre de l’élève, p. 170 Le passé composé exprime les événements passés
par rapport à ce présent de l’énonciation, et le futur
1. La situation d’énonciation et ses indices les événements à venir par rapport également au
1. a. L’émetteur est Victor Hugo, qui signe Ton Victor présent de l’énonciation.
et est désigné dans la lettre par les pronoms de
2. Les fonctions COD, COI et COS
première personne du singulier je (l. 2, 3) ou me
(l. 4 et 8). La destinataire est son épouse, Adèle a. t’ : pronom personnel, COS. b. moi : pronom
Foucher-Hugo, désignée dans la lettre par le pronom personnel, COS. c. que tu vas mieux : proposition
de la deuxième personne du singulier toi (l. 8). subordonnée conjonctive, COD. d.  te  : pronom
personnel, COS ; une histoire : GN, COD ; t’ : pronom
b. Le déterminant nos renvoie à l’émetteur et à la
personnel, COD. e. moi : pronom personnel, COI ;
destinataire réunis (Victor Hugo et sa femme) ; le
ta santé : GN, COS. f. vous : pronom personnel,
possessif ta renvoie à Adèle Hugo.
COD ; de votre envoi : GN, COS. g. m’ : pronom
2. La date placée en tête de la lettre, 14 août personnel, COI.
[1834], permet de savoir à quel jour renvoient les
termes ce matin et demain. Ce matin est celui du 3. Les valeurs de l’indicatif présent
jour d’émission de la lettre (le 14 août) et demain a. aime, faut  : présent de vérité générale.
correspond au 15 août. b.  es  : présent de description. c.  suis  : présent
3. Les temps employés sont le passé composé d’énonciation à valeur durative. d. sort : présent
(suis arrivé, ai dormi, ai été), le présent (ramène, à valeur de passé récent. e.  levons, dîne, vient,
vont) et le futur simple (dira). Le temps qui parle, travaillons : présent d’habitude.

130

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4. Les compléments circonstanciels distingués. b.  Dites-moi à quel moment nous
de Gênes  : GN prépositionnel, CC de lieu  ; en pourrons nous voir. c.  Recevez mes sincères
mer : GN prépositionnel, CC de lieu ; dans cette salutations. d.  Portez-vous bien et venez vite
ville : GN prépositionnel, CC de lieu ; y (l. 4 et nous voir.
9) : pronom adverbial, CC de lieu ; avec une grâce 10. L’accord du participe passé
particulière : GN prépositionnel, CC de manière ; a. dite (verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir  ;
au retour : GN prépositionnel, CC de temps ; en accord avec le pronom relatif que, placé devant
mer : GN prépositionnel, CC de lieu ; le double du le verbe, COD, dont l’antécédent est tristesse,
temps ordinaire : GN, CC de temps ; que je n’en féminin singulier). b.  vue, rencontrée (verbes
avais pas vu : proposition subordonnée conjonctive, conjugués avec l’auxiliaire avoir, accord avec le
CC de comparaison ; depuis longtemps : locution pronom personnel vous, placé devant le verbe, COD,
adverbiale, CC de temps. reprenant l’apostrophe ma fille, féminin singulier).
c. promise (verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir,
Conjugaison et orthographe
accord avec le pronom relatif que, placé devant le
Livre de l’élève, p. 171
verbe, COD, dont l’antécédent est lettre, féminin
5. L’indicatif présent singulier).
a. J’attends votre lettre avec impatience. b.  Je 11. Dictée préparée
crains que vous n’ayez pris froid. c. Je vous écris 1. Les participes passés employés seuls sont les
de Lyon. d. Je vous réponds un peu tardivement. suivants : chargés (l. 4) s’accorde avec bras, au
e. Nous devons partir quelques jours. f. Je suis masculin pluriel ; chargées (l. 5) s’accorde avec
peinée de ce que vous me dites. g. Je vous joins épaules au féminin pluriel. 
la photocopie de mon certificat médical.  Les participes passés conjugués avec l’auxiliaire
6. L’indicatif futur simple avoir sont les suivants : remportés (l. 4-5) s’accorde
a. Dans quelques heures je te verrai, dans quelques avec le pronom relatif COD que, placé devant le
heures nous nous sourirons, dans quelques heures verbe, dont l’antécédent est prix (masculin pluriel) ;
nous serons heureux. b. Si vos lettres que j’attends données (l. 6) s’accorde avec le pronom relatif COD
arrivent ce soir, j’y ferai réponse en chemin. qu’, placé devant le verbe et dont l’antécédent
c. Je vous écrirai dès que je le pourrai. d. Nous est couronnes (féminin pluriel) ; laissé (l. 7) ne
n’oublierons jamais ce charmant petit endroit. s’accorde pas, le COD étant placé après le verbe ;
échauffé (l.  12) s’accorde au masculin singulier
7. L’indicatif conditionnel présent
avec le pronom personnel COD m’, placé devant
a. Je serais très heureuse de vous revoir. b. L’air
le verbe, renvoyant à l’auteur de la lettre, Denis
de la campagne devrait vous faire du bien. c. Vous
Diderot ; suivi (l. 12) et écrit (l. 13) ne s’accordent
pourriez venir avec nous, cela nous ferait plaisir.
pas, les COD chaleur et tout ce qu’elle m’inspirait
d. Ah ! si vous étiez ici, le beau bouquet que je
étant placés après le verbe.
vous offrirais ! L’accepteriez-vous ?
2. ce (l. 1), c’ (l. 9) et ce (l. 13) sont des pronoms
8. Le subjonctif présent démonstratifs ; se (l. 9) est un pronom personnel
a. J’aimerais que l’on se voie bientôt. b.  Il ne réfléchi.
faudrait pas que tu oublies de lui souhaiter son 3. larges : adjectif qualificatif, mis en apposition,
anniversaire. c. Je suis ravie que tu ailles mieux se rapportant au nom couronnes (l. 5), féminin
et que tu puisses passer ces quelques jours avec pluriel.
nous. d. Je crains que vous ne vous ennuyiez ici. 4. Chère amie (l. 11) désigne Sophie Volland, la
9. L’impératif présent destinataire de la lettre de Diderot.
1. a. Écris-moi, tu me feras plaisir. b. Embrasse les
enfants de ma part. c. Repose-toi bien pendant ces
vacances. d. Fais attention à toi. e. Transmets mon
bon souvenir à tes parents. f. Réponds-moi vite.
2. a. Veuillez agréer l’expression de mes sentiments

131 Lettres authentiques et lettres fictives

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Vocabulaire et figures de style changer régulièrement de chevaux pour conserver
une vitesse rapide : pour assurer ces changements,
Livre de l’élève, p. 172
des auberges avec des écuries appelées relais de
12. Le mot courrier poste avaient été construites toutes les sept lieues
(vingt-huit kilomètres) sur les grands axes routiers.
a. Envoyer un courrier pour prendre une dépêche :
g. un code postal : les différentes destinations du
envoyer un messager. b. Poster une lettre avant la
courrier, dans chaque pays, sont codées par des
levée du courrier : mettre une lettre dans la boîte
chiffres représentant, en France par exemple, les
postale avant l’heure fixe à laquelle les employés
départements, les communes, et dans les grandes
vident la boîte pour trier les lettres et les mettre
villes, les arrondissements.
dans les sacs postaux pour envoi. c. L’affaire du
2. un timbre-poste, des timbres-poste.
courrier de Lyon a fait couler beaucoup d’encre :
la malle-poste qui acheminait le courrier à Lyon et 14. Le vocabulaire des sentiments
qui fut attaquée par des voleurs qui s’emparèrent et des émotions
de l’argent convoyé par ce courrier a fait couler… – Tristesse : insupportable tristesse, je languis.
d. Répondre par retour du courrier : répondre à une – Douleur : chose douloureuse.
lettre dès qu’on l’a reçue et envoyer la réponse – Inquiétude : cela m’inquiète.
par le courrier suivant. e.  Faire son courrier  : – Tendresse : mon ange, très aimable, sa chère fille,
écrire ses lettres. f. Le courrier des lecteurs : les ma tendre amie, ma chère fille.
lettres adressées par les lecteurs à un journal et – Joie : joie.
par extension la rubrique du journal dans laquelle – Douceur : douceur.
certaines de ces lettres sont publiées avec la – Espoir : j’espérais, espoir charmant.
réponse du journal.  g. Le courrier électronique : – Séparation  : partir, quitte, Adieu, être si loin,
le courrier écrit sur l’ordinateur et acheminé via départ.
le réseau Internet. h. Un long-courrier : un vol 15. La formule finale
aérien de longue distance. • S’adressant à une relation proche  : a.  À tout
13. Le timbre-poste bientôt ! d. Mille bisous.
1. a. affranchir une lettre : coller un timbre sur la • S’adressant à quelqu’un que l’on ne connaît pas
lettre, pour payer le prix de son acheminement. (un organisme) ou quelqu’un que l’on connaît mais
b. la franchise postale : l’affranchissement n’est pas avec qui l’on garde une certaine distance : b. Je
nécessaire, le courrier est acheminé gratuitement. vous prie de croire, Madame, à mes sentiments les
c. un timbre oblitéré : le timbre est recouvert du meilleurs. c. Cordialement. f. Veuillez agréer mes
cachet de la poste, certifiant que les droits postaux salutations distinguées. g. Bien à vous.
ont été payés par l’émetteur et que les services • S’adressant à un supérieur hiérarchique  :
postaux prennent en charge l’acheminement du e.  Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma
courrier. d.  cachet de la poste faisant foi  : le sincère considération. h.  Je vous prie d’agréer,
cachet de la poste visible sur l’enveloppe porte la Monsieur, l’expression de mon profond respect.
date à laquelle le courrier a été pris en charge : 16. Les figures de style
cette date a une valeur légale pour tous les actes • Anaphore : b. Je baise ta bouche […], je baise
administratifs, financiers, juridiques, etc. e.  un tes yeux […], je baise tes pieds […].
philatéliste : un collectionneur de timbres. f. un • Métaphore : c. chaque année […] est un rayon
relais de poste : avant l’invention du chemin de ajouté à l’étoile de l’amour.
fer, quand le courrier était acheminé par la malle- • Comparaisons : a. comme l’hiver on pense au soleil
poste (voiture à cheval), il était nécessaire de […], comme en plein soleil on pense à l’ombre.

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Expression orale
Mme de Sévigné, Lettres puis marqués par des guillemets et des tirets (l. 15
Livre de l’élève, p. 174 à 19), font se succéder les paroles du roi et du
maréchal de Gramont : les incises et les adresses
Comprendre le texte des personnes à leur interlocuteur permettent
1. Le roi soumet à l’appréciation d’un vieux d’identifier qui parle.
courtisan, M. de Gramont, des vers qu’il prétend 3. Le roi ne dit pas tout de suite qu’il est l’auteur
qu’on vient de lui apporter et qu’il présente comme du madrigal, parce qu’il veut s’amuser : il sait bien
forts mauvais. M.  de Gramont abonde dans son que les courtisans ne le contredisent jamais, et
sens. Le roi lui révèle alors qu’il est l’auteur de il cherche à prendre M. de Gramont au piège et
ces vers, ce qui met le courtisan dans l’embarras, y réussit.
mais amuse beaucoup le roi. 4. Mme de Sévigné s’amuse de la flatterie et de
2. Les passages non dialogués situés au début la complète soumission dont les courtisans font
(l. 1 à 8) et à la fin du texte (l. 19 à 23) sont pris preuve à l’égard du roi. Ils abdiquent toute opinion
en charge par la voix du narrateur ; les passages personnelle pour plaire au souverain. Ils n’ont plus
dialogués, d’abord entre guillemets (l.  8 à 14), ni bon sens ni goût.

133 Lettres authentiques et lettres fictives

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DOSSIER
De la correspondance papier
à l’échange électronique
Livre de l’élève, p. 176 à 181

Objectifs du dossier
et compétences mises en jeu
Les objectifs Compétence 4 :
• L’objectif de ce dossier est d’apprendre à l’élève la maîtrise des techniques usuelles de
l’information et de la communication
à écrire un courrier dans toute situation, qu’il
s’agisse d’une correspondance traditionnelle ou Ces compétences seront particulièrement travaillées
d’un courrier électronique. dans ce dossier. L’élève devra :
• Les compétences du socle mises en œuvre sont – adopter une attitude responsable : faire preuve
les compétences 1, 4 et 7. Le professeur pourra d’esprit critique face à l’information et à son
choisir celles qu’il souhaite valider. traitement ;
– créer, produire, traiter, exploiter des données :
Compétence 1 : saisir et mettre en page une lettre officielle, un
la maîtrise de la langue française courriel, un article de dictionnaire ; organiser la
• L’élève sera capable : composition du document, prévoir sa présentation
– de rédiger un texte bref, cohérent et ponctué à en fonction de sa destination (utiliser la tabulation,
partir de consignes données : organiser une lettre choisir la police de caractères…) ;
sous forme de paragraphes cohérents  ; utiliser – s’informer, se documenter : identifier, trier et
correctement les pronoms ; utiliser correctement évaluer des ressources (relativiser la valeur des
les temps du discours ; enchaîner les actions ou différents sites d’informations : Wikipédia, sites
les idées de façon cohérente ; officiels…) ; chercher et sélectionner l’information
– d’utiliser ses capacités de raisonnement, ses demandée dans différents supports ;
connaissances sur la langue, de savoir faire appel à – communiquer, échanger : écrire et envoyer un
des outils variés pour améliorer son texte : utiliser courriel ; diffuser et publier un blog.
un vocabulaire précis et adapté à son interlocuteur
(niveaux de langue). Compétence 7 :
l’autonomie et l’initiative
• Dans le domaine de la lecture, s’il souhaite par
exemple mettre un exposé en ligne, il devra savoir Ces compétences pourront également être évaluées
repérer les informations dans un texte. dans le cadre de ce dossier :
– faire preuve d’initiative : s’intégrer et coopérer
dans un projet collectif (créer un blog de la classe,
lancer une encyclopédie en ligne sur le site du
collège) ; pérenniser ces deux projets (alimenter
régulièrement le blog, le site).

134

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Réponses aux questionnaires
Écrire une lettre officielle ou privée vise. Ainsi, il est très important d’y faire figurer
Livre de l’élève, p. 176 à 178
la fonction de ce destinataire (le principal d’un
collège, le maire d’une commune, le responsable
des ressources humaines d’une entreprise), selon
Objectifs
le type de service recherché, afin de l’obtenir.
• Observer les points communs et les différences L’objet de la lettre officielle permet au destinataire
entre une lettre privée et une lettre officielle. de connaître d’emblée son motif  : il permet un
• Repérer les normes épistolaires en usage. traitement de la demande plus rapidement par
• S’entraîner à rédiger et à mettre en forme les services concernés : réclamation, demande de
différentes lettres (deux privées, quatre officielles) renseignements, justification d’absence…
sur des supports différents (support papier / texte 2. Les lettres répondent à des normes formelles
manuscrit, support informatique / traitement de très précises, dans les parties, les informations à
texte). fournir, le choix des mots, la disposition du texte.
Lire et observer Il faut aussi apporter une attention particulière
à la ponctuation et aux majuscules (aux noms
1. a. Dans une lettre officielle, comme dans une propres, souvent nombreux). Ainsi, après la formule
lettre privée, on trouve : d’appel, on doit toujours placer une virgule, puis
– le lieu et la date de rédaction de la présente retourner à la ligne pour amorcer le corps de la
lettre ; lettre en commençant sa phrase par une majuscule,
– la formule d’appel ; sans tenir compte de cette virgule qui la précède.
– la formule finale ; 3. a. Le verbe agréer signifie « accueillir quelque
– la signature de l’émetteur de la lettre. chose avec gré, avec faveur ». On peut le remplacer
b. Dans une lettre privée, on n’a pas besoin de dans une formule de politesse par le verbe recevoir.
faire figurer le nom complet et les coordonnées On peut saisir l’occasion de rencontrer ce verbe
de l’émetteur et du destinataire. En effet, ces peu usité pour travailler sur la famille de ce mot :
informations sont connues des interlocuteurs qui un agrément, (une nourrice) agréée, agréable,
sont liés par une relation familiale ou amicale : l’expression bon gré, mal gré, la préposition malgré.
un prénom en signature (Pierre), une appellation b. Veuillez est le verbe vouloir, conjugué au présent
dans la formule d’appel (Mamie) suffisent pour de l’impératif, à la deuxième personne du pluriel.
comprendre qui parle à qui. On peut noter également 4. Le post-scriptum (noté en abrégé P.-S.) vient du
que la formule finale dans une lettre privée est latin et signifie « écrit après ». Il permet d’ajouter
plus courte, sur un registre affectif (Gros bisous), une petite information oubliée dans le corps de la
alors que celle de la lettre officielle peut être lettre sans avoir à la recommencer. On peut aussi
requalifiée en « formule de politesse » et répond s’en servir pour mettre en valeur une information
à des exigences formelles précises (!  Encadrés soi-disant subsidiaire !
« Vocabulaire », p. 173, 177). On n’a pas besoin
non plus de formaliser un «  objet  » à la lettre Communiquer par Internet
privée : le but de ce type de lettre reste implicite
Livre de l’élève, p. 179-180
et se trouve être souvent le même  : donner et
demander des nouvelles.
c. Une lettre officielle met en relation deux Écrire un courriel
personnes qui ne se connaissent pas nécessairement
au préalable : l’émetteur doit donc se présenter le Objectif
plus précisément possible en indiquant son nom • Rédiger trois courriers électroniques, selon les trois
de famille, son prénom, son adresse exacte pour niveaux de langue, en fonction de l’interlocuteur
favoriser une réponse par retour de courrier. Il doit (un ami = niveau familier ; un professeur = niveau
aussi permettre l’identification du destinataire qu’il courant ; un professionnel = niveau soutenu).

135 De la correspondance papier à l’échange électronique

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Propositions à faire aux élèves : Créer une encyclopédie en ligne
– Saisissez ces courriels sur votre messagerie. Livre de l’élève, p. 180-181
– Imprimez-les pour les donner à évaluer à votre
professeur. Objectifs
Participer à un forum de discussion • Présenter la biographie complète et illustrée d’un
auteur : Mme de Sévigné.
Objectifs • Rechercher des informations dans différents
• Travailler en groupe (par quatre). supports (dictionnaires, livres au CDI, moteurs de
• Exprimer un conseil. recherches informatiques).
• Exprimer une émotion : utiliser des smileys. • Lire et savoir sélectionner l’information pertinente.
• Apprendre à structurer son propos.
Enrichir son vocabulaire • Utiliser les TICE : recourir au traitement de texte,
• Le mot smiley vient du mot anglais smile, qui importer des images.
signifie « sourire » : il désigne un dessin représentant
un visage stylisé, exprimant différentes émotions Méthode de travail
dans le cadre d’une communication électronique • Le résultat de ce travail peut se concrétiser sur
(visage souriant à l’origine, puis toute la gamme différents supports :
des émotions). On le désigne aussi par le terme – imprimé sur papier (pour être évalué) ;
d’émoticône. – enregistré sur une clé USB donnée au professeur
• Je suis  : 1. content, heureux. 2. d’accord. (pour être évalué) ;
3. triste, désespéré. 4. inquiet. 5. fatigué. 6. en – enregistré sur le blog de la classe (cf. sujet
colère, énervé. précédent) ;
– enregistré sur le site du collège après avoir créé
Alimenter le blog ou le site du collège une rubrique : « L’encyclopédie en ligne », où tous
Objectifs les élèves du collège pourront rédiger des articles
• Rechercher et sélectionner des informations sur quelque sujet que ce soit et faire partager aux
pertinentes pour alimenter un blog. autres leurs connaissances.
• Effectuer un travail collectif à l’échelle de la • Lancer l’encyclopédie en ligne  : on pourra
classe, de l’établissement (impliquer les professeurs, procéder de la même façon pour traiter d’autres
le chef d’établissement). biographies de personnes célèbres abordées dans
• Utiliser les TICE (recourir au professeur de l’année, dans toutes les disciplines : Pythagore,
technologie ou à toute personne compétente au Maupassant, Goethe, Ampère…
collège pour créer un blog).
• Faire preuve d’initiative.
Méthode de travail
Les éléments cités dans le sujet ne constituent
qu’une piste. C’est aux élèves d’en proposer d’autres,
comme des exposés particulièrement réussis en SVT
ou en histoire, des rédactions en français choisies
par eux…

136

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Chapitre 9
Jeux de dupes au théâtre
Livre de l’élève, p. 182 à 207

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus de jeux de dupes, dont l’efficacité repose sur
• L’objectif des deux chapitres sur le théâtre est le partage des informations avec le spectateur.
de permettre aux élèves d’élargir leur connaissance Tout au long du chapitre est également abordée
du genre théâtral, en passant de la comédie, genre la portée de ces jeux, dont le registre peut être
qui leur est familier, au drame, puis à la tragédie tour à tour à vocation comique ou dramatique.
(! chapitre 10, « Le Cid : l’héroïsme cornélien »). La lecture complète de l’œuvre de Musset, On ne
badine pas avec l’amour, permet de s’entraîner à
• Le corpus de ce chapitre a été élaboré de manière la saisie d’informations multiples et de développer
à mettre l’accent sur la théâtralité des œuvres, des compétences d’interprétation de l’implicite.
puisque les scènes choisies reposent sur des
procédés qui ne prennent vraiment sens que lors • Des compétences d’écriture : rédiger un texte
de la représentation (témoin caché, quiproquo…) : bref, cohérent et ponctué, en réponse à une
les élèves sont ainsi amenés à se projeter dans la question ou à partir de consignes données (savoir
situation de spectateurs plutôt que de lecteurs. écrire un texte théâtral en en respectant les codes ;
• Une progression chronologique et problématique savoir ponctuer un texte dialogué).
est ménagée dans l’exploration des procédés et des Les exercices d’écriture ont pour objectif de
situations présentés, partant de la situation déjà développer la pratique de l’écriture spécifique
bien connue du quiproquo (avec George Dandin de au texte de théâtre, constitué de répliques et de
Molière), pour se poursuivre avec la situation, elle didascalies. Le registre comique est privilégié,
aussi très conventionnelle, de la scène à témoin permettant d’affiner la compréhension de situations
caché (avec On ne badine pas avec l’amour d’Alfred comiques.
de Musset), puis celle de l’échange des rôles (avec • Des compétences d’oral : lire un texte à haute
la scène du balcon de Cyrano de Bergerac d’Edmond voix en montrant qu’on l’a compris  ; parler en
Rostand), pour se clore enfin avec une situation public en adaptant son propos à la situation et
de métathéâtre (théâtre dans le théâtre) dans Le aux auditeurs ; savoir répondre à des questions
Rendez-Vous de Senlis de Jean Anouilh. en restant dans le propos.
La pratique de l’oral est axée sur la lecture et le
Les compétences du socle commun jeu, valorisant les compétences interprétatives
Tout au long du chapitre, les élèves vont développer des élèves. Les recherches seront communiquées
les compétences suivantes. à l’oral lors d’exposés brefs et illustrés.
• Des compétences de lecture  : repérer les • Des connaissances en langue : les connaissances
informations dans un texte à partir des éléments abordées en langue concernent le système
explicites et des éléments implicites nécessaires ; énonciatif propre au théâtre : indices de temps
utiliser ses capacités de raisonnement, ses et de lieu, emploi des pronoms et des temps
connaissances sur la langue, savoir faire appel à verbaux. La conjugaison permet de revenir sur
des outils appropriés pour lire ; dégager oralement les verbes irréguliers du troisième groupe. Dans le
l’essentiel d’un texte lu. domaine de l’orthographe, l’accent est mis sur des
Dans l’ensemble du corpus, l’attention des homonymes lexicaux et sur l’accord du participe
élèves est portée sur les questions d’énonciation passé. Dans le domaine du vocabulaire sont abordés
propres au théâtre et sur le statut du spectateur, le lexique spécifique de la parole ainsi que celui
particulièrement important dans les situations de la vérité et du mensonge. Comparaisons et

137 Jeux de dupes au théâtre

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métaphores, fréquentes dans l’écriture théâtrale, scéniques. C’est en effet au costume, élément
sont complétées par les figures associées à la essentiel de la construction du personnage, qu’est
prise de parole et à son organisation : apostrophe, consacré le travail en histoire des arts.
répétition, énumération, gradation. • L’évaluation en ligne : les élèves retrouveront
• Des compétences culturelles et humanistes : pour cette évaluation les personnages et la
connaître les auteurs, leurs œuvres et le genre situation du texte de Cyrano : il s’agit en effet de
auquel elles appartiennent ; situer les principaux la suite de cet extrait. Les élèves disposent ainsi
auteurs du patrimoine français et étranger dans de tous les éléments pour comprendre le passage
leur siècle  ; comprendre les valeurs humanistes et sont familiarisés avec la langue et les enjeux
de la pièce.
véhiculées par un texte  ; identifier la visée
d’un texte  ; analyser les effets produits par les Bibliographie
différentes techniques mises en œuvre. • Jean Emelina, Le Comique : essai d’interprétation
Le corpus proposé traverse quatre siècles de théâtre. générale, Sedes, coll. « Les livres et les hommes »
Les élèves retrouvent ici la figure déjà familière (1996).
de Molière, dont ils ont lu des œuvres en 6e et en • Jean-Pierre Ryngaert, Introduction à l’analyse du
5e, et abordent à la fois de nouveaux auteurs et théâtre, Armand Colin, coll. « Cursus » (2008).
de nouveaux genres. Ils prennent ainsi la mesure • Anne Ubersfeld, Lire le théâtre, 3 tomes, Belin,
de l’évolution de l’art théâtral et de ses moyens coll. « Sup. Lettres » (1996).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers du théâtre ! b. Le personnage au premier plan est manifestement
Livre de l’élève, p. 182-183 en train de faire la cour au personnage féminin : il
la serre de près et elle ne semble pas indifférente
1. L’image 2 représente un acteur, Michel Vuillermoz, à ses propos, si l’on en juge par son sourire. Celui
au cours d’une séance de maquillage où il se fait poser qui les épie le fait peut-être pour le compte de
un faux nez, avant une représentation de Cyrano de quelqu’un d’autre et veut rapporter ce qu’il a
Bergerac à la Comédie-Française, à Paris en 2007 ; le vu à son commanditaire, ou peut-être cherche-
comédien est photographié dans sa loge, en coulisses. t-il à s’informer pour son compte et à se doter
L’image  3 représente deux couples de spectateurs d’arguments pour faire cesser cette relation.
au théâtre, au xixe siècle ; les spectateurs sont dans
la salle de théâtre, au balcon ou dans une loge. Double jeu
L’image 4 représente trois comédiens jouant une scène
Molière, George Dandin
de George Dandin, lors d’une représentation à Paris
en 2007 ; les acteurs sont photographiés sur scène. Livre de l’élève, p. 186 à 188
2. a. jouer la comédie peut signifier : 1. interpréter
Préparer la lecture
le rôle d’un personnage de comédie. 2. montrer des
sentiments que l’on n’éprouve pas. Au théâtre, un quiproquo est une méprise  : un
b. Pour construire un personnage, le comédien peut personnage peut se tromper sur l’identité d’un
utiliser un masque (image 1), recourir au maquillage autre personnage, ou sur une situation.
(image 2), revêtir un costume (image 4).
Dégager l’essentiel
3. être dupe de quelqu’un signifie « être trompé
par quelqu’un ». a. George Dandin et Angélique sont mari et femme.
4. a. Dans l’image 4 figurent trois personnages : b. Le troisième personnage présent est Clitandre.
deux personnages de face, un homme et une femme, Il est placé derrière George Dandin, qui ne le voit
et un troisième qui les épie. Ce personnage est pas, face à Angélique.
vêtu différemment : peut-être est-ce un valet ? un c. Dandin ignore la présence de Clitandre, dans la
curieux ? un voisin ? un rival ? le mari de la femme ? plus grande partie de la scène.

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d. Dandin reproche à Angélique de ne pas se 5. a. Le nom de Dandin peut faire penser au dindon,
soumettre à la loi du mariage : selon lui, elle est animal de basse-cour qui rappelle l’origine paysanne
trop sensible aux avances de Clitandre. du personnage, mais peut aussi faire référence à
l’expression être le dindon de la farce qui signifie
Analyser le texte « être trompé ».
1. a. Angélique et George Dandin communiquent b. Le nom d’Angélique est formé sur le nom ange
par la parole. et donne au personnage un caractère d’innocence.
b. On désigne d’abord Angélique (l.  1), puis Ce nom est bien choisi dans la mesure où le
Lubin (l. 2 et 6), et tout le monde, en particulier personnage incarne l’innocence et la pureté bafouée
Angélique, sa famille et Clitandre (l.  3). Nous par ses parents, qui lui ont fait épouser un paysan
(l.  12) désigne Angélique, puis George Dandin fortuné pour redorer leur blason. Mais il peut
lui-même (l. 19). s’entendre aussi par antiphrase : le comportement
2. Angélique et Clitandre communiquent par les du personnage dans la scène montre qu’il est
gestes. Ces gestes sont des saluts (l. 7, 11-12) et faussement angélique.
des signes (l. 16), que George Dandin prend pour des 6. Les signes et les saluts répétés qu’Angélique
haussements d’épaules, des signes de tête (l. 21-22). adresse à Clitandre font rire le spectateur pour
3. a. George Dandin se croit destinataire des signes deux raisons : leur répétition et le fait que ce jeu
qu’Angélique échange avec Clitandre. La méprise se déroule sous les yeux de Dandin, sans qu’il en
dure jusqu’à la ligne 32. À ce moment de la scène, comprenne le sens.
George Dandin se déplace et découvre Clitandre 7. Dandin fait preuve de certitudes, comme le
qui quitte la scène. montre l’emploi des verbes et des mots dans
b. L’erreur de Dandin s’explique car, au début de les expressions suivantes  : je ne suis que trop
la scène, il ne peut voir Clitandre placé derrière certain (l. 1-2) ; J’ai de meilleurs yeux qu’on ne
lui. Angélique a les deux hommes face à elle  : pense (l.  2-3)  ; j’ai vu la vérité de ce que l’on
les signes qu’elle adresse à Clitandre sont donc m’a dit (l. 5-6) ; Je sais votre pensée (l. 11) ; Je
vus par Dandin, qui peut les croire adressés à lui. n’ignore pas (l. 12). L’emploi de l’impératif participe
George Dandin est dupe au sens où les deux autres également à asseoir son autorité : laissez là votre
personnages entretiennent la méprise : ils continuent révérence (l. 7) ; ne raillons pas (l. 12). L’emploi
à communiquer sans détromper Dandin. Mais Dandin d’expressions marquant l’obligation renforce encore
est aussi la dupe de lui-même : il ne peut imaginer cette autorité : Il ne faut point lever les épaules
qu’une telle scène puisse se dérouler sous ses yeux. (l. 16) ; une chaîne à laquelle on doit porter toute
c. Le spectateur est dans une position privilégiée, sorte de respect (l. 20).
car il voit Clitandre derrière Dandin et les signes 8. Le mépris d’Angélique et de Clitandre à l’égard de
que ce dernier adresse à Angélique : il sait donc Dandin se manifeste par le fait qu’ils poursuivent
ce que Dandin ignore. leur conversation privée en présence de Dandin,
4. a. La scène repose sur un quiproquo de situation : ignorant complètement ses propos. Ils agissent
Dandin croit que sa femme s’adresse à lui, alors comme s’il n’était pas là, usant simplement d’un
qu’elle communique avec Clitandre. Ce quiproquo code pour ne pas être compris de lui. Clitandre fait
est comique, car le spectateur voit que Dandin se ouvertement la cour à Angélique, lui demandant
trompe et qu’il est la dupe de son épouse et de un entretien sous les yeux de son mari. Lorsque
son soupirant, au moment même où il reproche à Dandin l’aperçoit, il lui fait une grande révérence,
celle-ci de ne pas se conduire en bonne épouse. qui prend une valeur ironique dans ce contexte.
b. Les expressions relatives à la vue sont  : J’ai Une fois que Dandin s’est aperçu de la présence de
de meilleurs yeux qu’on ne pense (l. 2-3) ; ébloui Clitandre, Angélique refuse de le chasser (l. 41).
(l. 3) ; j’ai vu la vérité (l. 5) ; nous voyons clair 9. a. Dandin a conscience de son infériorité sociale
(l. 19). L’emploi de ces expressions est d’autant plus (à cause de votre noblesse vous me tenez fort au-
comique que Dandin se montre aveugle au cours de dessous de vous, l. 12-13). Aussi ne demande-t-il
la scène : il ne voit pas Clitandre et ne comprend pas tant de respect pour lui-même que pour le
pas le véritable sens des mimiques d’Angélique. mariage (des nœuds aussi vénérables que le sont

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ceux du mariage, l. 15) et pour la famille à laquelle b. Le costume d’Angélique est hybride : sa veste
il appartient, qui, pour n’être pas noble, est renvoie à la modernité, mais la jupe longue et le
cependant honnête (au moins suis-je d’une race tablier renvoient davantage au xviie siècle, sans être
où il n’y a point de reproche, l. 26). aussi marqués que les vêtements de George Dandin.
b. L’idée que Dandin se fait du mariage repose Le costume d’Angélique correspond donc à celui des
sur l’honnêteté et la fidélité entre les époux, en deux hommes, sans que l’on puisse les départager.
particulier du côté de la femme : celle-ci ne doit c. Les choix de costume donnent des indications
pas être coquette et ne doit vouloir plaire qu’à sur l’interprétation des personnages  : Clitandre
son mari (l. 36-37). incarne l’homme moderne, tandis que George
10. Angélique revendique le droit de plaire à qui Dandin apparaît comme un homme du passé,
elle veut. De son point de vue, le fait que l’on attaché aux traditions. Angélique est partagée
recherche sa femme est une gloire de plus pour entre ces deux mondes : elle voudrait s’affranchir
le mari. Elle fait appel, dans son argumentation, de sa situation de femme mariée contre son gré et
à la notion d’honnête homme, qui pourrait se pouvoir choisir librement qui elle aime ; mais elle
définir ici comme le comportement de celui qui est enfermée dans sa situation, sans réel pouvoir
accorde sa confiance à sa femme et lui donne un d’en modifier les contraintes.
rôle social à jouer.
11. Dans cette scène, Molière dénonce deux Témoin caché
phénomènes sociaux de son temps  : le fait que
Alfred de Musset, On ne badine pas
certains paysans enrichis aient cédé à la tentation
avec l’amour
d’acquérir un nouveau statut social (un titre de
noblesse) par mariage. Molière montre que ces Livre de l’élève, p. 189 à 191
parvenus ne sont jamais véritablement admis
dans la classe à laquelle ils aspirent. Il dénonce Préparer la lecture
également la violence faite aux filles nobles dans ces 1. Dans le titre de la pièce de Musset : On ne badine
transactions : il montre qu’elles sont « vendues » par pas avec l’amour, badiner signifie « plaisanter ».
leurs parents, au risque de devenir malheureuses. 2. Un ton badin est un ton peu sérieux, léger.
Une humeur badine est une humeur encline à la
Enrichir son vocabulaire plaisanterie.
a. avoir des résultats corrects. b. avoir affaire à
un commerçant qui évalue le prix des choses avec Dégager l’essentiel
mesure, sans vouloir exploiter son client. c. avoir a. Camille veut donner à Rosette la preuve que
affaire à des gens sincères, soucieux de respecter Perdican ne l’épousera pas.
leurs interlocuteurs. b. Camille cache Rosette derrière un paravent, de
façon à la rendre témoin de la scène où elle compte
Histoire des arts
obtenir de Perdican la preuve qu’elle recherche.
1. Les personnages sont, de gauche à droite  : c. Camille obtient de Perdican l’aveu qu’il l’aime,
Angélique, George Dandin et Clitandre. La réplique elle, Camille.
que pourrait prononcer Angélique est : Quoi ? Je ne d. Cet aveu provoque l’évanouissement de Rosette.
dis mot (l. 31). Elle proteste ainsi de son innocence
auprès de son mari, alors qu’elle converse par Analyser le texte
gestes avec Clitandre. L’attitude de ce dernier 1. a.  Les personnages en scène sont Camille,
montre qu’il vient de lui demander un moment Perdican et Rosette.
d’entretien (l. 28-29). b. Rosette est cachée derrière un paravent.
2. a. Le personnage au centre de l’image, George Perdican ignore sa présence.
Dandin, porte un costume qui renvoie au siècle de 2. Le spectateur, lui, est mis dans la confidence.
Molière : chemise à larges manches, bas à dentelle Il a assisté à l’échange entre Camille et Rosette :
et pantalon bouffant. À sa droite, Clitandre est il sait que Rosette est cachée et connaît les
vêtu d’un costume contemporain. intentions de Camille.

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3. a.  Perdican sait que Camille a assisté à son b. Pour Camille, le mensonge est une façon d’avouer
entretien avec Rosette, bien qu’elle prétende le son amour. Elle se défend d’aimer, mais l’amour se
contraire : je l’ai vue derrière un arbre écouter la révèle le plus fort. Le mensonge révèle ses craintes
conversation, dit-il en aparté (l. 15-16). d’être la victime de cet amour.
b. Perdican sait que Camille cherche à le séduire, c. Perdican avoue ses sentiments de façon directe :
parce qu’il a demandé la main de Rosette ; il ne Je t’aime, Camille, voilà tout ce que je sais (l. 51-
prend pas au sérieux ses avances, car elles ne sont 52). Et Camille avoue son amour de façon indirecte,
pas, selon lui, le signe que Camille l’aime, mais en expliquant à Perdican que son inconstance n’est
plutôt qu’elle éprouve du dépit qu’il se soit tourné qu’une façade.
vers une autre. Sa connaissance de la situation lui 10. a. Perdican s’est servi de Rosette pour rendre
permet de résister au jeu de Camille, qu’il aurait Camille jalouse et provoquer ses aveux ; Camille
apprécié en d’autres circonstances. se sert de Rosette pour mettre Perdican face à
4. a.  Camille joue les coquettes pour séduire ses mensonges.
Perdican  : elle veut lui faire avouer qu’il l’aime b. Cette scène montre que le jeu avec les sentiments
et qu’il n’a proposé à Rosette de l’épouser que amoureux provoque le malheur de ceux à qui l’on
par dépit. Elle veut ainsi à la fois reconquérir son fait des promesses sans les tenir, et laisse tous
pouvoir sur Perdican et prouver à Rosette qu’elle les personnages dans l’incertitude, le doute et la
a eu tort de faire confiance à Perdican. défiance. La scène montre les conséquences du
b. Les verbes par lesquels Camille exprime ses badinage ; aussi le titre de la pièce formule-t-il
désirs sont les suivants : Je voudrais (l. 27) ; j’ai le conseil, pour éviter ces situations, de ne pas
envie (l. 28, 29) ; je veux bien (l. 29). se livrer à ce jeu.
5. Camille rend à Perdican la bague qu’elle lui
avait donnée lorsqu’ils étaient enfants. Cet Enrichir son vocabulaire
anneau symbolise l’amour qu’ils ont partagé et • À quoi sert de se disputer quand la réconciliation
une promesse de bonheur. est impossible ?
6. Le trouble de Perdican se manifeste par le fait • Je croyais qu’ils étaient fâchés ? Pas du tout, ils
qu’il tutoie Camille, alors qu’il la vouvoyait jusqu’ici se sont raccommodés (= réconciliés).
(Tu as retiré cette bague de l’eau, Camille, l. 39). Aujourd’hui, on ne raccommode (= recoud, répare)
Il utilise également des phrases exclamatives et plus beaucoup les vêtements lorsqu’ils sont usés :
surtout interrogatives, par lesquelles il marque on en change .
son étonnement et multiplie les hypothèses pour
tenter d’expliquer le comportement de Camille. Deux personnages pour un rôle
Il utilise aussi une comparaison (Pourquoi […] Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac
changes-tu d’apparence et de couleur, comme la Livre de l’élève, p. 192 à 194
pierre de cette bague à chaque rayon de soleil ?,
l. 42 à 44), qui associe précisément la bague et Préparer la lecture
le comportement de Camille. La naissance d’Hercule, fils de Zeus et d’Alcmène,
7. Camille met Perdican face à ses mensonges, en provoqua la colère d’Héra, épouse de Zeus. Celle-ci
lui découvrant la présence de Rosette. chercha à se débarrasser de l’enfant au berceau,
8. a. Camille et Perdican sont amoureux l’un de en le faisant tuer par deux serpents. Mais l’enfant,
l’autre. déjà doté d’une force surhumaine, parvint à les
b. Camille a tort d’accuser Perdican de mensonge : étrangler.
il vient de déclarer son amour à Camille, mais il
aime aussi Rosette, d’une autre façon. Dégager l’essentiel
9. a. Camille veut faire comprendre à Perdican que a. La pièce est écrite en vers.
les femmes ne peuvent pas toujours être sincères. b. Les personnages en scène sont Cyrano, Christian
Elles peuvent dire des sentiments opposés à ceux et Roxane. Christian et Cyrano sont amis et tous deux
qu’elles éprouvent réellement, si ces sentiments amoureux de Roxane. Roxane aime Christian, mais
sont contraires aux convenances. n’éprouve pour son cousin Cyrano que de l’amitié.

141 Jeux de dupes au théâtre

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c. Roxane croit écouter Christian. se poursuit au v. 11 : nouveau-né reprend amour
d. En réalité, elle dialogue avec Cyrano. et cruel marmot ; la référence à Hercule insiste sur
e. Plusieurs éléments favorisent l’illusion de la force surhumaine de cet amour, le héros Hercule
Roxane : il fait nuit, les deux hommes sont dans symbolisant la force physique et morale capable
le jardin à quelque distance d’elle ; Cyrano a pris de vaincre tous les obstacles et de réaliser les
le chapeau de Christian pour dissimuler son visage exploits les plus difficiles. L’exploit auquel il est
et parle à mi-voix. fait référence ici apparaît au vers 13 : il s’agit du
f. Cyrano parle d’amour, au nom de Christian. combat d’Hercule enfant contre les deux serpents
g. À cette occasion, il peut exprimer l’amour qu’il qu’Héra avait envoyés pour le tuer, combat dont
éprouve pour Roxane. il sortit vainqueur, malgré son jeune âge.
b. L’adjectif dur est à double sens : un mot dur est
Analyser le texte un mot cruel, mais ici l’adjectif est aussi entendu
1. Christian se heurte à deux difficultés : convaincre au sens concret de solide, résistant, lourd. Un
Roxane de l’écouter et répéter le discours que lui mot dur pourrait tuer le cœur de Cyrano, comme
souffle Cyrano. Ses hésitations se traduisent dans le ferait une pierre tombée du balcon.
le texte par les points de suspension et pour le 7. a.  Roxane apprécie beaucoup ce langage et
spectateur par le rythme haché de ses paroles. multiplie les signes d’approbation (Tiens, mais
2. Cyrano prend la place de Christian lorsque Roxane c’est mieux !, v. 5 ; C’est mieux !, v. 8, 12 ; Ah !
reproche à Christian son débit peu fluide (v. 14). c’est très bien, v. 13).
C’est lui qui prend l’initiative de ce changement : b. Roxane est sensible au langage amoureux de
Cyrano, tirant Christian sous le balcon et se glissant à Cyrano. Mais c’est Christian qu’elle aime, d’autant
sa place : Chut ! Cela devient trop difficile !… (v. 16). qu’elle est persuadée que c’est lui qui lui tient ce
3. a. On peut parler de théâtre dans le théâtre pour langage.
deux raisons : Cyrano joue le rôle de Christian, et la 8. L’émotion de Cyrano est rendue par les phrases
situation qu’il joue est le reflet de la sienne propre. exclamatives (v. 24, 26, 28-29) ; par les répliques
Cette situation théâtrale, comme toujours dans plus courtes, au point que deux d’entre elles ne
le cas de théâtre dans le théâtre, révèle la vérité, comportent qu’un mot (Non !, v. 30, 31), qui dit sa
ici celle des sentiments de Cyrano pour Roxane. peur d’être découvert ; par les points de suspension
b. Le spectateur est dans une position privilégiée dans la dernière réplique. La didascalie qui précède
parce qu’il a assisté à la substitution et sait que la dernière réplique souligne l’accroissement de cette
Cyrano a pris la place de Christian ; il sait aussi que émotion : Cyrano, que l’émotion gagne de plus en plus.
Cyrano est amoureux de sa cousine (ce qu’ignorent 9. Cyrano se comporte de manière héroïque dans
les deux autres personnages) et perçoit donc la cette scène : il sert les intérêts de Christian au
double signification des paroles de Cyrano. détriment des siens. Alors que la situation pourrait
4. Roxane reproche à Christian de ne pas savoir lui permettre de déclarer sa flamme, il reste en
parler d’amour (Non ! Vous parlez trop mal. Allez- retrait, laissant son ami jouir du succès de son
vous-en !, v. 3). talent d’orateur. Mais on peut aussi considérer
5. Cyrano joue sur le mot plus, employé dans qu’il profite de l’occasion qui lui est donnée pour
le premier cas comme négation, dans le second donner libre cours à son amour, en oubliant qu’il
comme adverbe d’intensité  : De n’aimer plus… parle au nom de Christian.
quand… j’aime plus ! (v. 5).
6. a. La première métaphore (v. 6-7) associe amour
Mise en scène
et cruel marmot d’une part, et âme inquiète et Jean Anouilh, Le Rendez-Vous de Senlis
barcelonnette d’autre part  : ce dernier mot est Livre de l’élève, p. 195 à 197
appelé par l’adjectif bercé au vers précédent ; le cruel
marmot renvoie au dieu Amour, qui accompagne Préparer la lecture
Vénus, personnifié sous les traits d’un jeune garçon Les pièces noires sont des drames, les pièces roses
joufflu portant un carquois et des flèches pour des comédies : chaque couleur donne la tonalité
transpercer le cœur de ses victimes. La métaphore de la pièce et l’inscrit dans un genre.

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Dégager l’essentiel de vouloir vous faire passer pour mon père sans
a. La scène comporte trois personnages : Georges, postiches (l. 58-59).
Philémon et Mme de Montalembreuse. Philémon 6. Le personnage de Mme de Montalembreuse est
et Mme de Montalembreuse sont des comédiens doublement ridicule : la comédienne veut jouer un
engagés par Georges. rôle de jeune maman (l. 28), alors qu’elle doit être la
b. Philémon et Mme de Montalembreuse doivent mère d’un fils de vingt-huit ans (l. 57) ; or, Mme de
jouer le rôle des parents de Georges, lors d’un dîner Montalembreuse n’est plus une jeune femme : elle
auquel il a convié Isabelle, une jeune femme dont minaude (l. 15), elle est attentive à la couleur de
il est amoureux et qui veut connaître sa famille. sa robe (l. 24), elle est donc très soucieuse de son
c. L’idée que les comédiens se font de leur apparence, oubliant la vérité du personnage.
personnage est en désaccord avec ce qu’attend 7. À l’entrée de Philémon, Georges a reculé (l. 36) :
Georges. À Mme  de Montalembreuse qui veut il ne reconnaît pas Philémon sous son maquillage
jouer une mère qui est restée très femme (l. 28), (Qu’est-ce que c’est  ? dit-il, l.  37), croyant à
il répond : Non, c’est tout le contraire (l. 29) ; à l’arrivée d’un intrus.
Philémon, qui s’est vieilli pour son rôle, il déclare : 8. Le personnage de Philémon est doublement
Mais c’est impossible, voyons… (l. 44). comique. Sa composition de père est comique car
elle est stéréotypée : Philémon considère qu’un
Analyser le texte personnage de père est nécessairement vieux et
1. a.  Les termes de théâtre sont nombreux et ressemble davantage à ce que Georges considère
fréquemment utilisés dans la scène : jouer (l. 2, comme un grand-père (l. 58-59). Mais Philémon
19, 31, 61), rôle(s) (l.  2, 3, 6, 18, 61), talent est aussi comique en tant que personnage de
(l. 7), personnage(s) (l. 8, 27-28, 33, 46, 49, 50, comédien, car il s’indigne de ce que Georges
51), silhouette (l. 10-11, 62), fausse barbe (l. 40), remette en question toutes ses certitudes de jeu : Si
grand premier rôle (l. 49-50, 62), postiches (l. 59), vous m’avez demandé, comme j’ai cru l’entendre, un
se dégrimer (l. 67). personnage de père, en voilà un (l. 50-51) ; Si vous
b. Georges est amené à jouer à la fois le rôle du voulez faire jouer un rôle de père par une silhouette
dramaturge (les personnages de ses parents sont de grand premier rôle… faites-le. (l. 61-62).
sortis de son imagination) et celui de metteur en 9. Anouilh donne des comédiens une image peu
scène, réglant le jeu des comédiens. flatteuse : ils jouent selon des codes très établis,
2. Les points communs entre les deux personnages des stéréotypes, respectueux de la hiérarchie des
de mère sont les relations qu’elle entretient avec rôles. Ils sont aussi très cabotins, certains d’avoir
son fils (Une excellente mère et qui adore son fils, raison face aux non-initiés et soucieux de l’image
l. 20-21) ; les différences tiennent à l’apparence qu’ils donnent d’eux-mêmes comme personne à
physique du personnage : Mme de Montalembreuse travers leur personnage.
voudrait jouer une jeune maman qui est restée très
femme (l. 28), ce qui ne convient pas à Georges. Enrichir son vocabulaire
3. a. Le personnage du père composé par Philémon • Une personne est réelle  ; un personnage est
est vieux, ridé, barbu et marche cassé en deux par fictif, inventé par un auteur.
les ans (l. 35-36). • Un premier rôle est un personnage indispensable
b. Le comédien a eu recours à des postiches : il au développement de la pièce, présent dans
porte une fausse barbe (l. 40). beaucoup de scènes. Un second rôle est moins
4. Philémon justifie ses choix en disant qu’il a important, aussi bien en nombre et en longueur de
composé un personnage de père (l. 46). répliques, en temps de présence sur scène, qu’en
5. a. Les choix des comédiens ne sont pas réalistes nécessité au déroulement de l’intrigue. Dans la
par rapport à la situation qu’ils doivent jouer  : scène du Rendez-Vous de Senlis, le premier rôle
George a vingt-huit ans, il ne peut avoir un père est celui de Georges (il est au centre de l’intrigue
trop âgé, ni une mère trop jeune. amoureuse, il organise le dîner, il emploie les autres
b. Georges souhaiterait qu’ils adoptent un style personnages qui se soumettent à ses désirs), les
de jeu naturel  : ce n’est pas violenter la nature seconds rôles, ceux de Mme de Montalembreuse

143 Jeux de dupes au théâtre

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et de Philémon (leur rôle est subordonné à celui b. La représentation a eu lieu au théâtre de l’Atelier,
de Georges). à Paris, en 1955.
• Une personne compose un personnage quand 2. a. Sur la photographie de la page 195, figurent,
elle cache sa véritable personnalité et veut se faire derrière le canapé, Georges et, assis sur le canapé,
passer pour ce qu’elle n’est pas. L’expression a une Mme  de Montalembreuse et Philémon. Sur la
connotation péjorative : elle s’emploie lorsqu’on photographie de la page 196, il s’agit de Philémon.
voit que quelqu’un n’agit pas de manière naturelle. b. Sur l’image 1, on pourrait considérer qu’il s’agit
• Un rôle de composition est un rôle qui nécessite du début de la scène (les trois premières répliques
des transformations physiques, mais aussi mentales des personnages)  : Mme de Montalembreuse
de l’interprète, pour deux raisons : le rôle peut être commence à parler (Cher monsieur, laissez-moi
éloigné des emplois habituels du comédien, ou le vous dire…, l. 1), Georges s’apprête à répondre
rôle est tributaire de conventions que le comédien ainsi que Philémon (avant qu’il n’aille se grimer).
doit s’approprier. 3. Apparaît sur scène le paravent mentionné dans
les didascalies (l. 14, 67).
Histoire des arts 4. Sur la photographie 2, Philémon porte une
1. a. L’auteur de la mise en scène est l’auteur de fausse barbe, mentionnée dans la réplique de
la pièce, Jean Anouilh. Georges (l. 40).

Lire une œuvre complète


On ne badine pas avec l’amour Scène 4. Le baron apprend de Maître Blazius que
d’Alfred de Musset Camille a une correspondance secrète.
Livre de l’élève, p. 198
Scène 5. a. Camille veut expliquer à Perdican les
raisons de son départ.
Le guide de lecture b. Elle lui annonce qu’elle retourne au couvent.
Elle ne veut pas se marier car elle est convaincue
Acte I, scène 1. a.  Deux personnages sont de
que, si elle épousait Perdican, il ne lui serait pas
retour : Perdican et Camille.
fidèle et la rendrait très malheureuse.
b. Perdican revient de Paris, où il a fait ses études ;
c. Camille est exigeante en amour : elle attend qu’il
Camille revient du couvent. Ils sont accompagnés
soit absolu et éternel. Perdican se fait une idée de
respectivement de Maître Blazius et de Dame Pluche.
l’amour plus humaine : il pense qu’il ne peut durer
Scènes 2 et 3. a. Le baron a formé le projet de
marier Perdican et Camille. toujours, mais qu’il peut cependant être sincère.
b. Camille affirme qu’elle ne veut pas se marier. Acte III, scène 1. Une nuit s’est passée depuis
Scène 4. Perdican est heureux de retrouver tous la fin de l’acte II. Perdican aimerait savoir s’il est
ses compagnons d’enfance, en particulier Rosette, amoureux de Camille, dont l’attitude le blesse,
une jeune paysanne. mais qui l’attire.
Scène 5. Le baron déclare que tout est perdu, car Scène 2. a.  Perdican intercepte une lettre de
Perdican fait la cour à Rosette et le curé et Blazius Camille à une de ses amies de couvent. Il apprend
se sont enivrés. ainsi qu’elle se joue de lui et qu’il était convenu
Acte II, scène 1. Camille annonce à Perdican avec cette amie de le faire souffrir, en se faisant
qu’elle veut partir. aimer de lui, mais en refusant de l’épouser.
Scène 2. Le curé Bridaine est jaloux de Blazius b. Perdican décide de se venger.
qui a pris sa place auprès du baron. Il décide de Scène 3. À la fontaine, Camille est témoin d’une
quitter le château et de n’y plus revenir. scène où Perdican déclare son amour à Rosette et
Scène 3. Perdican est troublé par la présence de lui demande de l’épouser. Elle voit Perdican jeter
Rosette, à qui il fait la cour. Mais il éprouve aussi dans la fontaine un anneau qu’elle lui avait donné,
du chagrin à l’idée du départ de Camille, comme enfant, en signe d’engagement mutuel.
en témoignent ses larmes à la fin de la scène. Scène 4. Camille a renoncé à partir le jour même.

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Scène 5. Le baron est très mécontent lorsqu’il b. La pièce se donne comme l’illustration d’un
apprend que Perdican veut épouser une paysanne : proverbe, montrant les conséquences dramatiques
il s’agit d’une mésalliance. du badinage amoureux. Elle montre que le
Scène 6. a. Camille découvre que Perdican s’est jeu amoureux finit par rendre tout le monde
emparé de sa lettre. malheureux : Rosette est morte, Perdican et Camille
b. Elle en conclut qu’il a agi par dépit, en l’invitant se séparent.
à venir assister à la fontaine à sa déclaration 2. a. Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir.
d’amour à Rosette, et qu’il est donc toujours b. On est souvent trompé en amour, souvent blessé
amoureux d’elle. et souvent malheureux, mais on aime, et quand on
Scène 7. Camille est allée chercher le baron pour est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour
l’aider à mettre fin au projet de Perdican d’épouser regarder en arrière, et on se dit : « J’ai souffert
Rosette. souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai
Scène 8. a.  Camille et Perdican se déclarent
aimé. »
mutuellement leur amour.
3.
b. Rosette est témoin de la scène. Elle en meurt.
c. La mort de Rosette condamne l’amour de Perdican 1 
et Camille, qui se séparent définitivement. Camille P 3 
retourne au couvent. 2  C A M I L L E L
Le bilan de lecture
4  U 5  6  E
1. a.  Il est beaucoup question d’amour dans la O C C P T
pièce. Perdican se montre inconstant, hésitant entre R H 7  R O S E T T E
Camille et Rosette. Camille éprouve de la réticence 8  B A G U E U R R
pour le mariage, mais joue avec les sentiments T V D E
de Perdican. Rosette, dont les sentiments sont 9  F O N T A I N E I
sincères, est la victime de leur jeu. Le titre de la I N C
pièce formule un conseil : la forme impersonnelle
du titre (on) et l’emploi du présent de vérité
R 10  C H A T E A U
générale lui donnent le caractère d’un proverbe. E N

Histoire des arts


Les costumes au théâtre 2. Le costume du document 1 a été créé au xviie
siècle ; c’est celui du personnage de Mascarille,
Livre de l’élève, p. 200-201
porté par Molière dans la pièce Les Précieuses
ridicules. Le costume du document 2 a été créé
Observer et analyser
au xxe  siècle par Marie-Hélène Dasté, pour le
1. a. Les documents présentent des costumes de personnage de Mme de Sotenville, dans la pièce de
personnages de théâtre. Le costume permet à Molière George Dandin. Le costume du document 3
l’acteur de construire son personnage, commande a été conçu au xixe siècle par Eugène Giraud, pour
sa gestuelle, sa voix  ; il permet au spectateur le personnage de Marianne, dans Les Caprices de
d’identifier le personnage historiquement, Marianne de Musset. Le costume du document 4 a
psychologiquement, socialement, grâce à des été réalisé par Dominique Borg, pour le personnage
codes de couleur, de forme, de matière. de George Dandin, dans la pièce de Molière du
b. Les documents 2 et 3 sont des maquettes de même nom, joué par Bruno Putzulu à la Comédie-
costumes ; les documents 1 et 4 représentent des Française, en 2000.
costumes de scène, un pour le personnage de 3. a. Le costume de Mascarille est celui d’un noble
Mascarille et un pour George Dandin. élégant de la Cour de Louis XIV : sur une chemise

145 Jeux de dupes au théâtre

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de fine baptiste, à larges manches tuyautées, le de dentelles au col, sur un gilet de la même étoffe,
personnage porte un gilet brodé et un large col de couvrant une chemise blanche. La tête est coiffée
dentelle ; ses larges culottes, ornées de volants, d’un bonnet. L’ensemble donne au personnage une
descendent jusqu’au genou ; les bas sur la jambe allure à la fois paysanne et martiale.
sont ornés de rubans. Le personnage porte une b. Le personnage de Mascarille a l’allure d’un
perruque de longs cheveux bouclés et, à la main, un gentilhomme riche et élégant ; Mme de Sotenville
large chapeau orné de plumes. Le rouge et le blanc représente un personnage issu de la bourgeoisie,
dominent dans ce costume d’une grande richesse. à l’aspect sévère ; le personnage de Marianne est
Mme de Sotenville porte une longue robe bleu clair, une jeune première séduisante  ; George Dandin
à tablier vert et à col en dentelles. Les manches à apparaît comme un personnage sombre.
ballons noires se terminent sur le poignet par des 4. Les mises en scène des Précieuses ridicules
dentelles. La coiffure est haute et extravagante, et de George Dandin dans la version de Jacques
ornée de trois peignes, qui forment une sorte de Copeau seront comiques, car les costumes des deux
diadème. personnages accentuent leurs ridicules. L’élégance
Le costume de Marianne est composé d’une robe de Marianne et l’aspect sévère du costume de
bleue, près du corps au niveau du bustier et très George Dandin laissent présager des mises en
évasée à partir de la taille ; l’encolure est dégagée. scène plus dramatiques.
La robe est portée sur un large jupon rouge qui donne
son volume à la jupe. Un long voile descend de la Enrichir son vocabulaire
chevelure jusqu’aux pieds du personnage, qui porte a. Le perruquier crée les perruques et les postiches.
à la main droite une petite bourse de velours noir. b. Le bottier crée les chaussures et les bottes. c. Le
Le personnage de George Dandin porte une culotte brodeur applique perles, paillettes et broderies sur
légèrement bouffante en cuir et des bottes de cuir à les tissus. d. Le plumassier fabrique des ornements
revers, une veste trois-quarts ornée de broderies et en plume. e. Le chapelier crée les chapeaux.

Étude de la langue
Grammaire M.  de Sotenville utilise le nous pour désigner
Livre de l’élève, p. 202 Mme de Sotenville et lui-même (laissons, l. 12).
3. Le pronom nous (l. 9) désigne M. et Mme de
1. Identifier une situation d’énonciation Sotenville et, par extension, tous les nobles en
1. Trois personnages sont présents dans la scène : tant que groupe social.
George Dandin, qui s’adresse à Mme de Sotenville 4. Le temps verbal qui renvoie au moment de
(ma belle-mère, l.  3)  ; Mme  de Sotenville, qui l’énonciation est le présent (de l’indicatif ou
s’adresse à George Dandin (notre gendre, l. 8) ; de l’impératif)  : appelez (l.  1), apprenez (l.  5),
et M. de Sotenville, qui s’adresse à son épouse laissons (l. 12).
(mamour, l. 11-12). 5. Le destinataire réel de toutes ces paroles est
2. Pour se désigner, George Dandin utilise les le spectateur.
pronoms de la première personne du singulier (m’, 2. Les indices de temps
me, je, l. 1-2) ; pour désigner Mme de Sotenville, Hier matin (l.  4) est un adverbe de temps  : il
il utilise le pronom de la deuxième personne du renvoie à la veille du jour présent (qui est aussi
pluriel, le vous (l. 1-2) de politesse (votre gendre, celui de la représentation), qui sert de moment
l. 2). Mme de Sotenville se désigne à la première de référence.
personne du singulier (ma condition, l. 7) et utilise
le nous (l. 9) lorsqu’elle parle d’elle et de son mari ; 3. Les indices de lieu
elle s’adresse à son gendre à la deuxième personne a. L’adverbe qui renvoie au lieu de l’énonciation
du pluriel (ce n’est pas à vous à vous servir, l. 6). est ici (l. 4).

146

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b. Les interlocuteurs du dialogue savent à quel verbe savoir, mode subjonctif, temps présent,
lieu renvoie cet adverbe : c’est celui où l’action est 3e personne du singulier. k.  aurions dû  : verbe
censée se dérouler. Ce lieu est également connu devoir, mode indicatif, temps conditionnel passé,
du spectateur, puisqu’il s’agit du lieu représenté. 1re personne du pluriel.
4. Les pronoms et les temps verbaux 6. La conjugaison des verbes irréguliers
1. a.  Moi (l.  1) renvoie au locuteur, Clitandre  ; du 3e groupe
tu (l.  1) désigne le destinataire, Claudine  ; elle a. Nous avions dû abandonner. b. Voudriez-vous
(l. 3) désigne la maîtresse de Claudine ; je (l. 5) fermer la porte ? c. Vous n’aurez pas pu arriver
désigne le locuteur, Clitandre ; la (l. 5) renvoie à temps. d.  Ce comportement lui valut une
également à la maîtresse de Claudine ; moi et je réprimande. e. On aurait voulu lui faire comprendre.
(l. 6) renvoient à Claudine ; vous (l. 6) désigne f. Ils n’ont pas su répondre. g. Sache que nous ne
Clitandre ; elle (l. 7 et 8) renvoie à la maîtresse t’attendrons pas. h. Je ne crois pas qu’ils puissent
de Claudine ; le (l. 8) renvoie au fait d’aller parler s’entendre.
à la maîtresse de Claudine. 7. Les homonymes
b. moi (l. 1) : COI du verbe dire ; elle (l. 3) : sujet a. l’as-tu vue ? b. Là, j’ai été heureuse. c. Recevez-
du verbe aller ; elle (l. 7) : COI du verbe parler ; la. d. j’ai la mienne. / elle est là. e. votre fille l’a
elle (l. 8) : sujet du verbe trouver ; la (l. 5) : COD emporté sur moi. f. après les avoir vus, les Dandins
du verbe entretenir. ne vous plaisent guère. g. Je l’ai deviné.
2. a. as rendu (l.  1), est allée (l.  3)  : passé
composé ; a (l. 4, 9), est (l. 10) : présent ; ferai 8. Dictée préparée
(l. 6), trouvera (l. 8) : futur simple. 1. satisfaites (l. 1) : le verbe est composé du préfixe
b. Le passé composé renvoie au passé par satis-, qui vient de l’adverbe latin qui signifie
rapport à l’énonciation, le présent au présent de « assez », et du verbe faire.
l’énonciation, le futur à un moment ultérieur par Je satisfais, tu satisfais, il satisfait, nous
rapport au présent de l’énonciation. satisfaisons, vous satisfaites, ils satisfont.
2. foi : ici, fidélité, loyauté.
Conjugaison et orthographe Homonymes : fois (il était une fois), foie (l’organe).
Livre de l’élève, p. 203 3. Les participes donnée (l.  2 et  4), arrachée
(l. 5), épousé (l. 9), prise (l. 13) sont conjugués
5. La conjugaison des verbes irréguliers avec l’auxiliaire avoir et s’accordent avec le COD
du 3e groupe placé devant le verbe (respectivement : que (l. 2),
a. avez voulu : verbe vouloir, mode indicatif, temps reprenant foi, féminin singulier  ; l’ (l.  4 et  5),
passé composé, 2e personne du pluriel. b. pourrez : reprenant foi, féminin singulier  ; vous (l.  9),
verbe pouvoir, mode indicatif, temps futur simple, reprenant George Dandin, masculin singulier ; que
2e personne du pluriel. c. voudrais : verbe vouloir, (l. 13), reprenant le locuteur, Angélique, féminin
mode indicatif, temps conditionnel présent, singulier).
1re personne du singulier. d. pouvez : verbe pouvoir, Les participes demandé (l. 6), consulté (l. 8) sont
mode indicatif, temps présent, 2e personne du conjugués avec l’auxiliaire avoir, mais le COD étant
pluriel. e. pourrai : verbe pouvoir, mode indicatif, situé après le verbe, il n’y a pas d’accord.
temps futur simple, 1re personne du singulier. Le participe obligée (l.  14) est conjugué avec
f.  savait  : verbe savoir, mode indicatif, temps l’auxiliaire être et s’accorde avec le sujet je, qui
imparfait, 3e personne du singulier. g.  devriez  : désigne le locuteur, Angélique, féminin singulier.
verbe devoir, mode indicatif, temps conditionnel 4. ai dit : verbe dire, mode indicatif, temps passé
présent, 2e personne du pluriel. h.  veuille  : composé. Le sujet du verbe est le pronom relatif
verbe vouloir, mode subjonctif, temps présent, qui, dont l’antécédent est moi. Le pronom relatif
3e personne du singulier. i. puisses : verbe pouvoir, transmet les informations de genre, de nombre et
mode subjonctif, temps présent, 2e personne du de personne : l’accord du verbe se fait donc à la
singulier. j. veux : verbe vouloir, mode indicatif, première personne du singulier.
temps présent, 1re personne du singulier ; sache :

147 Jeux de dupes au théâtre

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Vocabulaire et figures de style 13. Mensonge et vérité
Livre de l’élève, p. 204 1. a.  confondu  : participe passé du verbe
confondre, qui signifie «  prendre en flagrant
9. Les mots pour désigner la parole délit de mensonge », « prouver la culpabilité de
1. éloquence : art de bien parler ; expression : la quelqu’un ».
façon de parler (choix des mots et mimiques qui b. Mes amies sont jumelles  ; je les confonds
traduisent l’état de celui qui parle) ; propos : ce souvent.
dont on parle ; langage : le moyen d’expression (lan- 2. a. des contes à dormir debout. b. fausseté.
gage constitué de mots : langage verbal ; langage c. désabuser. d. abuser.
constitué de gestes : langage gestuel) ; galimatias : 3. mentir comme un arracheur de dents.
langage incompréhensible ; discours : paroles. 4. désabuser ; détromper ; démystifier ; démentir ;
2. Gardez votre éloquence pour un autre  ! Que dévoiler la vérité.
signifie cette expression ? À quel propos souhaitez- 14. Comparaison, gradation et métaphore
vous me rencontrer  ? Votre langage est peu Une gradation : je t’aime, je suis fou, je n’en peux
convenable ! Qu’est-ce que c’est que ce galimatias ! plus, c’est trop. ! La gradation montre le caractère
Finissez ce discours avant que je me fâche ! démesuré de l’amour de Cyrano pour Roxane.
10. Les actes de parole Une comparaison : comme dans un grelot. ! La
Une demande : réclamer, demander, interroger. comparaison est méliorative : Cyrano compare le
Une réponse : répondre, répliquer, riposter. nom de Roxane, sa bien-aimée, à un grelot qui
Un appel : apostropher, appeler, interpeller. résonne de façon agréable dans son cœur.
Un désaccord : (se) disputer, quereller, contredire. Une métaphore : le grelot s’agite. ! La métaphore
Une moquerie : (se) moquer, railler, ironiser. prolonge la comparaison et procède à un glissement
de sens entre le grelot et le nom de Roxane.
11. Préciser le sens d’un mot
a. Parlez plus fort, je ne vous entends pas. b. Il 15. Répétition, apostrophe, énumération et
m’a parlé de sa situation en détail. c. Tu ne parles métaphore
pas sérieusement ! Ce que tu me dis est incroyable. Après dix années d’absence consacrées aux études,
d. Il m’a parlé sèchement : il était très en colère. Perdican retrouve sa terre natale. La joie du
e. Elle a fait beaucoup de progrès en anglais, elle retour s’exprime par quatre figures de style : deux
parle maintenant couramment. f. Parle doucement, répétitions : voilà (l. 1, 2-3, 3) ; patrie ! patrie !
le bébé vient de s’endormir. g. C’est bien parlé ! Je (l. 5) ; une apostrophe exprimant l’enthousiasme :
suis tout à fait d’accord avec toi. h. Il parle toujours Ô patrie ! (l. 4-5) ; une énumération des éléments
de façon hésitante : il n’est pas très sûr de lui. qui composent le paysage : Voilà donc ma chère
vallée ! mes noyers, mes sentiers verts, ma petite
12. Les défauts humains
fontaine  ; voilà mes jours passés […], voilà le
1. rusé : artificieux ; sournois : perfide ; changeant :
monde mystérieux… (l. 1 à 4) ; la métaphore du
inconstant  ; prétentieux  : vaniteux  ; immoral  :
nid : bâtir son nid (l. 7), qui renvoie à la douceur
dépravé.
d’une vie harmonieuse.
2. inconstants : l’inconstance ; perfides : la perfidie ;
artificieuses  : l’artifice  ; vaniteuses  : la vanité  ;
dépravées : la dépravation.

Expression orale
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac – Un serment…, une promesse…, un aveu…
Livre de l’élève, p. 206 (v. 2-3) ;
– Un point rose… (v. 4) ;
2. Le baiser – C’est un secret…, / Un instant d’infini…, / Une
1. Le texte est uniquement constitué de métaphores, communion…, / Une façon de… (v. 5 à 9).
que l’on peut regrouper ainsi :

148

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Chapitre 10
Le Cid : l’héroïsme cornélien
Livre de l’élève, p. 208 à 235

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus • Des compétences de langue avec la versification,
• Le Cid de Corneille est préconisé dans les la classe et la fonction des pronoms et des
Instructions officielles. Il a été choisi de traiter déterminants, les types et les formes de phrases,
cette œuvre en cinq extraits (de l’acte I, III, IV, V), la conjugaison de l’impératif et du subjonctif
pour en donner une vue d’ensemble et comprendre présent (nombreuses occurrences de ces modes
les enjeux essentiels de la pièce : le dilemme des dans Le Cid), l’accord des déterminants numéraux,
deux amants et l’héroïsme dont ils font preuve. une dictée à préparer.
• Des compétences lexicales, à travers la langue
Les compétences du socle commun du théâtre classique, l’étymologie du mot maure, la
L’étude du Cid met en jeu de nombreuses polysémie des mots sang et cœur, la composition
compétences du socle. du mot déshonneur, les figures de style.
• Des compétences de lecture : en fonction de la • Des compétences d’écriture, avec des exercices
classe et du temps dont on dispose, il est possible d’écriture courte (inventer des didascalies, imaginer
de faire un travail rapide et / ou autonome avec une suite…) ou longue (écrire une parodie ou
les élèves, en traitant les questions «  Dégager une scène théâtrale complète mettant en jeu des
l’essentiel  », mais aussi d’approfondir l’étude à sentiments).
partir des différents axes et outils d’analyse mis • Des compétences d’oral en apprenant et en
en œuvre dans la rubrique « Analyser le texte » récitant le monologue de Don Diègue ou les
(règles du théâtre classique ; analyse des figures sentences célèbres de la pièce, en jouant à plusieurs
de style : métaphore, antithèse, oxymore, litote ; et en mettant en scène des extraits choisis.
repérage des registres lyrique et épique ; étude de • L’évaluation en ligne (dialogue entre Chimène
la versification : compte de syllabes, alexandrins, et Elvire, III, 3) permet d’évaluer l’ensemble de
coupe, hémistiche, stances ; compréhension des ces compétences.
enjeux de la pièce autour du dilemme des héros,
Bibliographie
déchirés entre amour et devoir).
• Des compétences culturelles et humanistes : ce • Pierre Corneille, Le Cid, avec compléments
chapitre fournira l’occasion d’aborder l’histoire de pédagogiques en ligne par Anne Moussier, Hatier,
l’Espagne médiévale, le théâtre et les spectateurs coll. « Œuvres et Thèmes » (2003).
au xviie siècle, la naissance et l’organisation de la • Agnès Pierron, Dictionnaire de la langue du théâtre,
Comédie-Française. Il va de soi que l’utilisation Le Robert, coll. « Les usuels » (2009).
d’Internet est largement préconisée. Avec la • Revue Virgule n°  73, numéro dédié au Cid de
double-page «  Histoire des arts  » ainsi que les Corneille, suivi d’un dossier sur le héros cornélien
questionnaires en fin d’extraits, sont abordés les (avril 2010).
partis pris de mise en scène, le vocabulaire du • Revue L’Histoire n° 364, numéro consacré à l’« Al-
costume, l’art du flamenco. Andalus, le paradis perdu » (mai 2011).

149 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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Réponses aux questionnaires
Entrez dans l’univers du Cid ! donc affaire à des personnages issus de la haute
Livre de l’élève, p. 208-209
noblesse, celle de Cour de l’Espagne médiévale,
comme il se doit dans une tragédie.
1. L’action de la pièce se déroule sous le règne de 3. Au sens du xviie siècle, Rodrigue et Chimène sont
Don Fernand (1017-1065), au xie siècle. amants : ils s’aiment mutuellement, comme l’indique
2. a.  Elle se déroule à Séville, dans le Sud de la flèche dans le schéma, qui marque la réciprocité.
l’Espagne, ville phare de l’actuelle Andalousie, En revanche, l’Infante est amoureuse de Rodrigue et
« Al-Andalus » pour les conquérants berbères et Don Sanche est amoureux de Chimène : ils aiment,
arabes, venus du Maghreb occidental au viiie siècle. sans être aimés en retour (flèche à sens unique).
On constate, sur la carte page 211, que cette ville 4. Sur la gravure et la statue de Rodrigo Díaz de
est située sur le fleuve Guadalquivir, à une centaine Bivar, dit le Cid Campeador (documents 2 et 3),
de kilomètres de la mer ! On peut faire remarquer se dégage l’image d’un guerrier, d’un combattant à
aux élèves que Corneille considère Séville comme cheval. Son cheval, un étalon andalou, porte le nom
une ville maritime. En effet, dans l’extrait 4 (IV, 3), de Babieca. Rodrigue porte armure, glaive (ou lance)
on relève : Les Maures et la mer montent jusques et bouclier, comme un chevalier médiéval. La statue
au port (v. 4, p. 222). renvoie plus précisément l’image d’un chef de guerre
Point historique : au xie siècle (et encore au xiie, sur le champ de bataille, le bras levé brandissant
époque de la carte), Séville est toujours sous l’oriflamme, sur son cheval en mouvement, prêt à
occupation des Maures. Elle n’est donc pas sous appeler ses troupes au combat. La photographie
l’autorité du roi castillan Fernand Ier, comme de Gérard Philipe, acteur qui incarna Rodrigue au
le décide Corneille, qui commet là une licence festival d’Avignon en 1951, dans la célèbre mise en
historique. scène de Jean Vilar, le montre plutôt sous l’aspect
On peut approfondir ici l’histoire de l’Espagne : d’un jeune homme « romantique », la mèche au
en 711, le chef berbère converti à l’islam, Tˉariq vent, dans une pose réflexive (moment des stances
ibn Ziyˉad et ses troupes, venus de l’actuel Maroc, dans l’acte I, scène 6, où il expose son terrible
franchissent le détroit de Gibraltar (Jabal al-Tˉariq, dilemme, peut-être). Pour la petite histoire, on
«  la montagne de Tˉariq  »). Poussé par un élan pourra signaler aux élèves que Gérard Philipe, mort
militaire et prosélyte, ils conquièrent en cinq ans à 36 ans, fut enterré dans ce costume du Cid, selon
presque tout le territoire espagnol, laissant une ses dernières volontés.
petite partie du Nord du pays aux mains des rois
chrétiens. Petit à petit, ces derniers vont repousser Pierre Corneille, Le Cid (extrait 1 :
l’occupant vers le Sud : c’est la Reconquista ! Mais acte I, scène 3)
pendant sept siècles, le territoire « Al-Andalus » Livre de l’élève, p. 212 à 214
restera aux mains des dynasties arabes qui s’y
succéderont  : les Omeyades, les Almoravides Objectifs
(!  Carte, p.  211)… Ainsi est née la culture • Étudier les caractéristiques du langage théâtral.
arabo-andalouse, dont on peut voir un exemple • Analyser une scène d’affrontement verbal et la
architectural page 211 : la célèbre cour des Lions notion d’affront.
à colonnades et la fontaine, dans le palais nasride
de l’Alhambra, à Grenade. Préparer la lecture
b. Les personnages principaux sont un roi, une 1. Un alexandrin est un vers de douze syllabes. L’hé-
Infante (titre donné à la fille du roi d’Espagne, mistiche est la moitié d’un vers ; pour l’alexandrin,
toujours en usage aujourd’hui), un comte, des chaque hémistiche comporte donc six syllabes.
gentilshommes dont le nom est précédé du titre 2. Une réplique, au théâtre, est une parole pronon-
honorifique Don (équivalent de « Sire » en français, cée par un personnage (ou un acteur) en réponse
venant du latin dominus, « maître », « seigneur »), à un autre. Une stichomythie est un échange vif
signe d’une appartenance à la noblesse. Nous avons de répliques lors d’une situation tendue.

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Dégager l’essentiel – vers 15 : le roi vous a choisi, non pour votre
a. La scène 3 de l’acte I met en scène le Comte mérite, mais par respect pour votre grand âge ;
et Don Diègue. – vers 17 : seul mon courage pouvait répondre à
b. Ce sont les pères respectifs de Chimène et de l’honneur de cette fonction.
Rodrigue. 5. a. Les personnages se répondent mot pour mot,
c. Ils se disputent au sujet du poste de gouverneur d’une réplique à l’autre, du vers 9 au vers 19 : LC :
du prince, futur roi de Castille, qui succédera à Don je méritais ! DD : l’avait mérité ; DD : mieux mérité
Fernand. Cette haute fonction que briguait le Comte ! LC : mieux l’exercer ; LC : en est bien ! DD : en
vient d’être attribuée à Don Diègue. être refusé, n’en est pas ; DD : l’éclat de mes hauts
d. À la fin, le Comte finit par avoir le dessus sur faits ! LC : parlons-en ; LC : le roi fait honneur
Don Diègue en employant des gestes violents : il ! DD : le roi, quand il en fait ; DD : au courage
le gifle et le désarme. ! LC : et par là ; DD : ne le méritait pas ! LC : ne
le méritait pas ; LC : Moi > DD : Vous.
Analyser le texte b. Cet échange, dans sa forme comme dans son
1. a.  Lors de cet échange, les répliques sont fond, prend la tournure d’un véritable duel verbal,
courtes. Le plus souvent, elles n’excèdent pas la où chaque courte réplique est un coup d’épée qui
longueur d’un vers. cherche à blesser ou à parer l’assaut adverse. Par
b. Le spectateur assistant à cette scène se rend l’usage de ces stichomythies, Corneille réussit à
compte, par la rapidité de l’échange, qu’il assiste contourner la règle de la bienséance et à donner
à une dispute, un affrontement entre ces deux l’impression d’un duel sur scène, qui ne passe pas
personnages. On a affaire ici à des stichomythies. par les gestes, mais par les mots. On retrouve ce
2. Le vers 19 s’étend sur trois répliques : Ne le principe du duel verbal, dans la scène 2 de l’acte II,
méritait pas ! Moi ? / Vous. / Ton impudence. Ainsi entre Rodrigue et le Comte, qui va précéder le duel
obtient-on douze syllabes et le mot impudence rime physique, hors scène. On pourra donner à lire cet
avec récompense au vers 20. échange (téléchargeable sur le site Hatier) aux
3. Les didascalies, très rares dans cette pièce et élèves, après l’étude de l’extrait 2.
dans les pièces classiques en général, jouent un 6. La réplique de Don Diègue qui blesse l’orgueilleux
rôle essentiel dans cette scène. On en note deux, Comte est la suivante : Qui n’a pu l’obtenir ne le
qui se suivent et qui correspondent à deux actions méritait pas (v. 18). Elle fait écho à la première
décisives : Il lui donne un soufflet (après v. 20), c’est- attaque du Comte au vers 9 : Ce que je méritais,
à-dire que le Comte gifle Don Diègue ; mettant l’épée vous l’avez emporté. Le comte est vexé au plus
à la main (après v. 20), Don Diègue tentant ainsi haut point, outragé.
de riposter à cette attaque infamante. On comprend 7. C’est à ce moment-là, au vers  19, qu’il y a
que cette riposte restera vaine avec les répliques du passage du vouvoiement respectueux au tutoiement
Comte : Que penses-tu faire avec tant de faiblesse ? méprisant de la part des deux hommes. C’est le
(v. 23) et surtout Ton épée est à moi (v. 25). On peut Comte qui commence avec : Ton impudence qu’il
demander aux élèves d’imaginer une didascalie (à accompagne d’une insulte, téméraire vieillard ; et
l’écrit ou à l’oral) à ce moment-là, pour signifier qu’il Don Diègue poursuit avec les impératifs : Achève,
désarme Don Diègue, ou renvoyer à la question 5 de et prends ma vie. Le filtre des convenances sociales
la rubrique « Histoire des arts » (p. 214). s’est brisé : ce ne sont plus des gentilshommes,
4. Le Comte lance différentes attaques contre son mais deux hommes qui règlent leurs comptes.
ex-concurrent : 8. Pour clore cette scène d’affrontement, le Comte
– vers 9 : vous l’avez obtenu alors que j’étais le inflige un dernier affront au père de Rodrigue. On
mieux placé pour assumer ce poste ; comprend qu’il s’empare de son épée (Ton épée
– vers 11 : celui qui peut mieux l’exercer (pratiquer est à moi, v. 25), symbole de sa force et de son
l’épée, montrer l’art de la guerre) est bien le plus statut d’ancien chef des armées du roi (Vous êtes
digne de ce poste ; aujourd’hui ce qu’autrefois je fus, a précisé Don
– vers 13 : vous avez comploté, manœuvré auprès Diègue au Comte, v. 6). Puis il réduit à néant tout
du roi pour l’obtenir ; espoir pour le vieil homme de reprendre le dessus

151 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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avec cet irréel du passé : Tu serais trop vain, / Diègue (de dos). Sur l’image 3, on reconnaît le
si ce honteux trophée avait chargé ma main, et Comte (à gauche), qui abaisse le bras de Don
l’emploi d’un lexique dévalorisant : honteux, vain. Diègue brandissant son épée (à droite).
9. Don Diègue a été atteint dans son honneur à 4. Dans ces trois représentations, le point commun
plus d’un titre : physiquement, il s’est vu giflé et des costumes des deux personnages est leur longue
frappé au bras pour être désarmé ; moralement, cape, marque de leur noblesse. Les costumes
il a dû affronter les attaques argumentées du choisis sont largement stylisés par rapport à la
Comte, les insultes, les humiliations (rappelons réalité de la tenue du noble espagnol du xie siècle :
que la scène a lieu sur une place publique devant le pas de cottes longues et amples à gros plis tombant
palais royal, au vu et au su de témoins, comme le sur des braies, pas de chaussures à poulaines ; mais
souligne la vignette de la bande dessinée, p. 213). pour les images 1 et 2, des pourpoints ceinturés,
10. Leurs pères étant irrémédiablement fâchés, des chapeaux et des fraises qui datent plutôt du
Rodrigue et Chimène voient leur mariage fortement xve ou du xvie siècle ; pour les images 1 et 3, des

compromis. Il convient de rappeler aux élèves bottes en cuir noir évoquant plutôt la tenue des
qu’au xie comme au xviie siècle, c’est par les pères mousquetaires au xviie siècle, siècle de Corneille.
que se concluait un mariage, qui n’était pas un On note que le Comte est en rouge, dans les
pacte d’amour mais d’intérêt entre deux familles. deux mises en scène, l’écarlate, le « bon » rouge,
étant au Moyen Âge la couleur des riches et des
Enrichir son vocabulaire puissants, mais le « mauvais » rouge étant aussi la
couleur du diable et de l’enfer. Rappelons qu’il tient
• Synonymes d’affront : « humiliation », « offense »,
le rôle de l’orgueilleux qui n’accepte pas sa défaite,
« déshonneur ». Le mot est formé sur le radical
et que c’est par sa faute que la situation entre les
front, précédé du préfixe a- (ad en latin, « vers »).
deux familles dégénère. Enfin, on remarque que
• a. Il ment effrontément. b. Ce garçon a beaucoup
David Seigneur présente un crâne rasé, ce qui est
d’aplomb, il est effronté. c. Nous avons confronté
un parti pris très contemporain pour le rôle.
nos opinions avec intérêt. d.  Il vous faudra
5. Les trois moments représentés marquent la
confronter / affronter les témoins.
gradation de la violence.
• Image 1 : la déconvenue et la fureur du Comte
Histoire des arts
correspondant aux répliques : Ne le méritait pas !
1. Les images 1 et 3 sont des photographies prises Moi ? / Vous (v. 19).
lors d’une représentation de la pièce ; l’image 2 • Image 2 : le geste fatal signifié par la didascalie :
est une vignette d’une adaptation de l’œuvre de Il lui donne un soufflet.
Corneille en bande dessinée. • Image 3 : la supériorité du Comte qui a pris le
2. Le Cid a été joué à la Comédie-Française, en dessus et l’accablement de Don Diègue exprimés
2005, dans une mise en scène de Brigitte Jaques- par le vers 23 : Et que penses-tu faire avec tant de
Wajeman, avec les comédiens Christian Blanc et faiblesse ? et le vers 24 : Ô Dieu ! Ma force usée
Roger Mollien. Il a aussi été donné au théâtre en ce besoin me laisse !
Silvia-Monfort, en 2009, dans une mise en scène 6. a.  Sur l’image 1, les deux adversaires sont
de Bénédicte Budan, avec à l’affiche David Seigneur très proches, leurs corps se touchent presque  ;
et Laurent Hugny. ils se font face, les yeux dans les yeux, le front
On peut faire remarquer que les deux théâtres sont haut ; l’un a les mains sur le col, l’autre sur le
à Paris et que les deux metteurs en scène sont pommeau de l’épée : ils se toisent, mesurent leur
des femmes (ce qui reste rare). détermination. La tension est palpable.
3. Sur l’image 1, on voit l’affrontement (littéralement Sur l’image 3, la violence explose : le Comte abaisse
«  front à front  ») des deux personnages, sans le bras de Don Diègue avec ses deux mains, ce
parvenir exactement à les identifier : tous deux dernier tente de lutter, les deux expriment la force
semblent âgés, ont une épée à la ceinture et se qu’ils y mettent en grimaçant. Les capes sont en
toisent. Sur l’image 2, on identifie aisément le mouvement, l’épée aussi, comme en témoigne le
Comte (de face), qui donne le soufflet à Don flou de la prise de vue.

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b. Sur la vignette, le dessinateur marque la violence Analyser le texte
du soufflet, en figurant l’ample parcours de la 1. Vers 1 à 14 : Don Diègue s’adresse à lui-même :
main par trois traits, l’impact du coup qui rejette N’ai-je donc tant vécu…
la tête de Don Diègue sur la droite et fait voler Vers 15 à 18 : il s’adresse virtuellement au Comte :
son chapeau. Enfin le Comte serre les dents, ce Comte, sois de mon prince…
qui traduit son effort. Vers  19 à  24  : il s’adresse à son épée  : Et toi,
de mes exploits glorieux instrument […] Fer,
Déshonneur et désespoir jadis tant à craindre… On peut signaler alors une
Pierre Corneille, Le Cid (extrait 2 : personnification de l’épée, considérée comme un
acte I, scène 4) interlocuteur qui peut agir (voir question 6).
Livre de l’élève, p. 215 à 217 2. Au cours de son monologue, Don Diègue exprime
toute une palette de sentiments concourant à son
Objectifs désespoir.
• Étudier le rôle du monologue dans une pièce. Vers  1 à  8  : accablement face à ce nouvel état
• Analyser l’expression d’un sentiment  : le dés- d’impuissance qui domine.
honneur. Vers 9 à 14 : évocation nostalgique de sa gloire
passée.
Préparer la lecture Vers  15 à  18  : résignation et renoncement (il
1. Don Diègue vient de subir l’affront de se voir renonce au poste de gouverneur du prince).
giflé et désarmé par le père de Chimène, sur une Vers 19 à 24 : dans un sursaut d’honneur, affirmation
place publique devant le palais royal. de son désir de vengeance au moyen de son épée.
2. a. et b. Un monologue est une scène où un 3. a.  Don Diègue met en balance ce sentiment
personnage est seul sur scène  : il se parle à nouveau d’impuissance déshonorante avec la
lui-même, pour faire partager au spectateur ses gloire passée qui fut la sienne, à travers une série
sentiments, ses questionnements. Il constitue une d’antithèses.
pause dans l’action de la pièce. b. Voir tableau ci-dessous.
c. Œuvre de tant de jours  / en un jour effacée
Dégager l’essentiel constitue non seulement une antithèse, mais un
a. Don Diègue exprime, dès le premier vers, sa chiasme : tant de jours s’oppose à en un jour, le
colère d’avoir subi une telle humiliation (Ô rage !), pluriel faisant face au singulier ; œuvre, au sens
son désespoir de n’être plus qu’un vieillard (ô d’« ouvrage », de « ce que l’on construit petit à
désespoir ! ô vieillesse ennemie). petit », s’oppose au participe passé effacée, qui
b. À la fin de cette tirade, il décide de se venger de disparaît en un seul geste ; ces deux mots étant
cet affront : Passe, pour me venger, en de meilleures rejetés aux extrémités du vers, on voit se dessiner
mains (v. 24). un chiasme.

Passé glorieux Présent sans honneur


gloire passée (v. 9) cruel souvenir (v. 9)
Œuvre de tant de jours (v. 10) en un jour effacée (v. 10)
Nouvelle dignité (sa fonction de précepteur, fatale à mon bonheur (v. 11)
passé proche, v. 11)
Précipice élevé (v. 12) d’où tombe mon honneur (v. 12)
de votre éclat (v. 13) voir triompher le Comte, / Et mourir sans vengeance,
ou vivre dans la honte (v. 13-14)

153 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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4. Mon bras est une métonymie qui représente la 2. Sur la première image, on voit Don Diègue
force physique de Don Diègue, la partie de lui- assis par terre, le visage en pleurs, brandissant à
même qui permet à toute sa personne d’agir, de deux mains son épée et la fixant du regard ; on
combattre. l’imagine en train de dire : Et toi, de mes exploits
5. Ce chef de guerre affaibli exprime son trouble glorieux instruments (v.  19). Sur la deuxième
intérieur à l’aide de l’interjection lyrique Ô répétée image, on le voit à genoux, le dos courbé en
quatre fois (v. 1, 9), de sept phrases exclamatives signe d’accablement, fixant son épée loin de
(vers  1, 9, 10, 11, 12) et de quatre phrases lui : on peut supposer qu’on est au début de la
interrogatives (vers 2 à 8, 13-14) : il se plaint, scène 4, juste après que le Comte l’a désarmé, et
se lamente, s’interroge. On note de nombreuses qu’il s’apprête à lancer : Ô rage ! ô désespoir ! ô
répétitions dans la construction de ses phrases : vieillesse ennemie ! / N’ai-je donc tant vécu que
N’ai-je / Et ne suis-je (v. 2, 3) ; Mon bras / Mon pour cette infamie ? (v. 1-2).
bras (v.  5, 6)  ; tant de fois (v.  6, 7). Toutes 3. a. Une fraise est une collerette de coton blanc,
ces répétitions, ces accumulations soulignent faite de plis et de replis, destinée à mettre en
l’obsession de l’homme blessé qui ressasse valeur la tête, à la mode à la fin du xvie et au début
l’inacceptable. du xviie siècle en France. Elle reste plus longtemps
6. a. Aux vers 23 et 24 sont employés des verbes en usage en Espagne, au point d’en devenir un
à l’impératif présent (va, quitte, passe). b. Don archétype du style espagnol !
Diègue emploie là une phrase injonctive qui marque b. Bruno Sermonne porte une fraise comme à
le sursaut consécutif à l’accablement : il lavera l’époque de Corneille  : Alain Olivier prend le
l’affront qui entache son honneur, sa décision parti d’habiller son comédien dans la tenue du
est prise. gentilhomme (espagnol) du xviie  siècle, et non
7. Cette épée doit donc passer en de meilleures comme un chevalier du Moyen Âge. En cela, il
mains, c’est-à-dire en des mains plus jeunes, plus suit la tradition du théâtre classique où l’on
aptes au combat. On pense tout naturellement à ne cherchait pas le respect historique dans le
son fils, Rodrigue, pour accomplir une vengeance costume : les comédiens venaient vêtus de leurs
familiale. plus beaux habits de ville.
8. Par ce monologue, Don Diègue fait connaître
B2i Recherche sur la Comédie-Française
au spectateur son désespoir face à l’infamie qu’il
vient de subir. Il livre aussi ses intentions  : la 1. et 2. Aller dans « Histoire et patrimoine », puis
vengeance ! « Molière » et « Il était une fois ».
1. C’est Molière qui est indirectement à l’origine
Enrichir son vocabulaire de la troupe des Comédiens-Français : à sa mort,
• Le mot infamie est formé du préfixe in-, marquant Louis XIV décida de faire fusionner la troupe du
la négation, et du latin fama, « réputation ». Une Palais-Royal (dirigée par Molière) avec ses deux
infamie est une action qui brise la réputation de rivales parisiennes, la troupe du Marais puis celle
quelqu’un. de l’hôtel de Bourgogne. En hommage à ce père
• Les deux adjectifs sont infâme et infamant(e). des dramaturges et des comédiens, trône encore
• a. bon. b. célèbre. c. mémorable. aujourd’hui son fauteuil dans la galerie des bustes
devant la salle Richelieu.
Histoire des arts 2. Ainsi fut créée la Comédie-Française, rassemblant
1. L’image 1 est une photographie du comédien les trois troupes de Comédiens-Français par
Bruno Sermonne dans le rôle de Don Diègue, dans opposition aux Comédiens-Italiens, héritiers de
une mise en scène d’Alain Olivier, en 2007, au la commedia dell’arte. Le 5  janvier 1681, les
théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. L’image 2 vingt-sept Comédiens-Français, choisis par le roi
montre Roger Mollien dans la mise en scène de pour leur excellence et pensionnés par lui, ont
Brigitte Jaques-Wajeman à la Comédie-Française signé un pacte d’association, toujours en vigueur
en 2006. aujourd’hui.

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3. Aller dans «  La troupe  », puis «  la troupe rencontre des deux amants se situe « au cœur »
aujourd’hui ». de la pièce, qui comporte 5 actes, chaque acte
En 2011, la troupe de la Comédie-Française comptant de 6 à 8 scènes.
compte cinquante-neuf comédiens (trente-sept c. Rodrigue demande que Chimène le tue de ses
sociétaires et vingt-deux pensionnaires, selon les propres mains. On peut citer aux élèves ces vers
deux statuts), parmi lesquels on peut citer Denis (856 à 858) situés au début de la scène  4 de
Podalydès (qui a interprété Harpagon en 2010), l’acte III :
Michel Vuillermoz (qui a incarné Cyrano de Bergerac Rodrigue : Quatre mots seulement : / Après ne me
en 2006 ! photographie dans le livre de l’élève, réponds qu’avecque cette épée.
p.  182), Guillaume Galienne et Christian Hecq Chimène : Quoi ! du sang de mon père encor toute
(récompensés d’un Molière en 2011 pour Un fil à la trempée !
patte de Feydeau, mis en scène par Jérôme Savary). d. Chimène refuse.
4. Aller dans « Saison… » : selon la programmation e. Les deux amants s’avouent ici qu’ils s’aiment
du moment. toujours, malgré ce qui s’est passé.
f. À la fin, Chimène et Rodrigue se séparent, sans
Entre amour et devoir qu’elle l’ait tué ; mais elle s’engage à le poursuivre
Pierre Corneille, Le Cid (extrait 3 : de façon judiciaire pour obtenir sa mort.
acte III, scène 4)
Analyser le texte
Livre de l’élève, p. 218 à 221
1. Rodrigue veut mourir des mains de Chimène,
car il préfère mourir par [sa] main [que] vivre
Objectifs
avec [sa] haine (v. 11). Il veut obtenir cette grâce
• Comprendre les rapports entre les deux amants : (v. 7), comme un geste d’amitié (v. 8), de pitié
la passion amoureuse contrariée. (v. 9) qu’elle accomplirait.
• Analyser leur dilemme et leur conduite héroïque. 2. Chimène voit les choses différemment : elle est
Préparer la lecture sa partie (v. 1), son adversaire judiciaire, et non pas
[son] bourreau (v. 1) qui exécute la sentence ; et
1. a. Une litote est une figure de style qui consiste
[elle] doi[t] [le] poursuivre, et non pas [le] punir
à atténuer l’information que l’on veut transmettre.
(v. 5). De plus, en lui laissant la vie (v. 18), elle
Elle passe souvent par la négation du contraire.
fait éclater sa renommée aux yeux des hommes et
b. Ce n’est pas mauvais du tout = C’est excellent.
sa gloire (v. 20) aux yeux de Dieu, sachant [qu’elle
2. Un dilemme est la situation de celui qui fait
l’]adore et [qu’elle le] poursui[t] (v. 21).
face à un choix difficile, à deux alternatives devant
3. a. Va, je ne te hais point est la litote la plus
lesquelles il n’arrive pas à trancher. Un dilemme
célèbre du répertoire français. C’est une façon
cornélien, digne du théâtre de Corneille, est devenu
détournée et atténuée, pour Chimène, d’avouer
une expression consacrée.
son amour à Rodrigue, tout en préservant les
3. L’adjectif lyrique qualifie la tonalité d’un texte qui
convenances que la situation impose.
exprime des sentiments (heureux ou malheureux).
b. Après avoir osé cette litote, Chimène continue
Dégager l’essentiel à dévoiler son amour pour le jeune homme, de
a. La scène  4 de l’acte III se déroule dans les façon plus ou moins directe : Sachant que je t’adore
appartements de Chimène (paratexte), le soir (Dans (v. 21) ; Ce qu’il faut que je perde, encore que je
l’ombre de la nuit cache bien ton départ, v. 24) de l’aime (v. 23) ; Malgré des feux si beaux (v. 30).
cette journée décisive où les pères se sont brouillés c. Dans les vers 34 à 40, Rodrigue et Chimène se
et Rodrigue a tué le Comte. lancent des répliques qui présentent un sens et
b. Rodrigue et Chimène se retrouvent face à une construction parallèles.
face (pour la première fois depuis le début de la Voir tableau page suivante.
pièce), mais en présence d’Elvire, la gouvernante de
Chimène, pour préserver la bienséance d’une telle
situation. On peut souligner que cette première

155 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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Chimène Don Rodrigue
Ô comble de misère ! (v. 34) Ô miracle d’amour ! (v. 34)
Rodrigue, qui l’eût cru ? (v. 36) Chimène, qui l’eût dit ? (v. 36)
Que notre heur fût si proche, et si tôt se perdît ? (v. 37) Et que si près du port, contre toute apparence,
Un orage si prompt brisât notre espérance  ?
(v. 38-39)
Ah ! mortelles douleurs ! (v. 40) Ah ! regrets superflus ! (v. 40)

Mêmes interjections, même types de phrases (! photographie de la mise en scène de Thomas Le


(exclamatives ou interrogatives, verbales ou Douarec, p. 220) : il est prêt à perdre la vie par sens
non verbales)  : les personnages à l’unisson se de l’honneur (le sien et celui de celle qu’il aime).
complètent ou se font écho. C’est un moment 7. Rodrigue et Chimène font preuve d’héroïsme : ils
d’expression lyrique, où les amants laissent parler sont prêts à engager leur vie ou celle de l’être qu’ils
leur cœur, déchiré entre amour et douleur. aiment pour une question d’honneur, de justice.
4. Ce passage constitue donc une pause lyrique Ils font le choix du devoir. Mais ont-ils réellement
par rapport à l’action de la pièce  : Rodrigue et le choix ? Peuvent-ils agir autrement s’ils veulent
Chimène y expriment leur amour, leur amitié, préserver leur amour ? Comme le souligne Rodrigue,
leur peine, leurs regrets, leurs espoirs, leurs au vers  890  : Qui m’aima généreux me haïrait
craintes, leur colère, leur pitié. Des sentiments infâme. Ils sont condamnés à agir en héros pour
contradictoires et complémentaires qui sont le être dignes de l’amour de l’autre.
fruit de leur douloureuse situation. 8. Chimène s’engage à se tuer : je t’engage ma foi /
5. a. Rodrigue s’est retrouvé face à un dilemme De ne respirer pas un moment après toi (v. 44-45).
quand son père lui a demandé de venger son 9. La scène 4 de l’acte III est à la fois lyrique,
honneur bafoué  : devait-il affronter en duel le puisqu’elle met en scène les sentiments éprouvés
père de Chimène au risque de le tuer ou décliner par les deux amants, et tragique, car elle annonce
cette injonction paternelle pour préserver Chimène leur mort prochaine.
de la perte d’un être cher ? (! Lire et écouter les 10. a. Le spectateur ne peut qu’éprouver de la pitié
stances de l’acte I, scène 6.) Désormais Chimène pour ces deux jeunes gens à l’avenir prometteur, qui
se retrouve dans la même situation  : doit-elle se voient pris au piège de la vengeance familiale
réclamer justice pour la mort de son père et faire et du devoir filial.
tuer son amant ou renoncer à cette vengeance au b. Il redoute le scénario annoncé ici : Rodrigue
nom de son amour ? Amour ou devoir : voilà les condamné à mort, Chimène qui se suicide, ce qui
deux alternatives qui s’offrent à eux. n’est pas sans rappeler la fin de Roméo et Juliette
b. Tous deux ont opté pour le devoir : ils font donc de Shakespeare.
le sacrifice de leur amour et sont prêts à endurer
la souffrance qu’il engendre et à affronter la mort.
Enrichir son vocabulaire
6. Chimène déclare souffrir, mais assume son devoir 1 D E V O I R
de fille  : Malgré des feux si beaux qui troublent 2 R O D R I G U E
ma colère, / Je ferai mon possible à bien venger 3 F L A M M E
mon père ; / Mais, malgré la rigueur d’un si cruel 4 V E N G E A N C E
devoir, / Mon unique souhait est de ne rien pouvoir 5 C H I M È N E
(v. 30 à 33). Rodrigue aussi a accompli son devoir 6 A M A N T
7 S O U F F L E T
de fils, en tuant le Comte ; il l’accomplit encore
dans cette scène, en offrant sa poitrine à Chimène Mot-clé : DILEMME

156

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Écrire Dégager l’essentiel
Quelques exemples de litotes pour lancer les élèves : a. Rodrigue s’adresse au roi Don Fernand, entouré
Tu ne me laisses pas indifférent(e). Il ne me serait de Don Arias et Don Sanche (son rival amoureux).
pas désagréable de passer du temps avec toi. Cela Son père, Don Diègue, est aussi présent.
ne me déplairait pas d’aller à la piscine avec toi… b. Cette bataille a eu lieu au port (v.  4, 6) de
Séville, qui est considérée comme une ville côtière,
Débat
baignée par la mer (v. 4), assujettie au flux (v. 2)
À l’issue de cette étude, on peut amener les élèves de la marée : c’est la magie du théâtre !
à s’interroger sur la logique de la vengeance, la c. trente voiles (v. 2) maures débarquent dans ce
surenchère qu’elle peut engendrer (un soufflet port. On peut signaler ici la métonymie.
! la mort de son auteur ! la mort de Rodrigue d. Ce sont les troupes de Rodrigue qui ont le dessus
! le suicide de Chimène), la spirale sans fin qu’elle à la fin de l’extrait.
représente. On peut les inviter à réfléchir : quelles
solutions, au xxie siècle, auraient-ils pu conseiller Analyser le texte
à Don Diègue suite au soufflet ? 1. La bataille se déroule de nuit : Cette obscure clarté
qui tombe des étoiles (v. 1). Les étoiles éclairent
Une bataille épique et sanglante la nuit, d’où l’oxymore obscure clarté, alliant un
Pierre Corneille, Le Cid (extrait 4 : adjectif et un nom commun de sens contraire.
acte IV, scène 3) 2. Les Maures croient surprendre les Sévillans car
Livre de l’élève, p. 222-223 ils attaquent de nuit.
3. a.  Les troupes de Rodrigue sont cachées en
Objectifs embuscade, silencieuses (Point de soldats au port,
point aux murs de la ville. / Notre profond silence
• Étudier un récit théâtral.
abusant leurs esprits, / Ils n’osent plus douter de
• Analyser la dimension épique de la bataille et
nous avoir surpris, v. 6 à 8).
héroïque de Rodrigue.
b. Mais la surprise est du côté des assaillants, comme
Préparer la lecture le souligne l’opposition des deux hémistiches du
1. a. et b. L’adjectif épique qualifie une histoire vers 17 : Ils couraient au pillage, et rencontrent
digne d’une épopée (nom commun dont il dérive), la guerre ! imparfait / présent ; pillage facile /
c’est-à-dire mettant en scène un ou des héros guerre difficile.
faisant face à une série d’aventures et de périls. 4. Rodrigue se révèle ici un fin stratège : en bon
À l’origine, l’épopée est un récit en vers. chef de guerre, il met en place une embuscade
2. Exemples d’épopées de l’Antiquité : Iliade et qui réussit.
Odyssée d’Homère, Énéide de Virgile. On peut 5. Rodrigue fait part de son récit au présent de
ajouter La Chanson de Roland, épopée médiévale, narration, pour le rendre plus vivant et donner
à laquelle Le Cid fait écho. l’illusion à son auditoire (la Cour du roi, les
spectateurs) d’assister à une scène d’actions.
6. En effet, les actions guerrières s’enchaînent :

Les actions des Maures Les actions des Castillans


Les Maures et la mer montent jusques au port. (v. 4) On les laisse passer ; […] / Point de soldats au port, point aux
murs de la ville. (v. 5-6)
Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent, Nous nous levons alors, et tous en même temps / Poussons
/ Et courent se livrer aux mains qui les attendent. jusques au ciel mille cris éclatants. (v. 11-12)
(v. 9-10)
Ils couraient au pillage, et rencontrent la guerre Les nôtres, à ces cris, de nos vaisseaux répondent  ; / Ils
(v. 17) paraissent armés (v. 13-14)
Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre, / Et nous
faisons courir des ruisseaux de leur sang (v. 18-19)

157 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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7. Dans ce récit de Rodrigue, on voit très nettement Préparer la lecture
que les Maures sont dominés, passifs et paralysés 1. À la fin de l’acte IV, Rodrigue est le nouveau
par la peur et la surprise, du vers 14 au vers 20, champion de la ville de Séville  : il a repoussé
avec les expressions  : les Maures se confondent l’attaque des Maures. Pour le roi et sa Cour, il
(v. 14) ; L’épouvante les prend (v. 15), Avant que n’est plus question de le poursuivre en justice, ni
de combattre ils s’estiment perdus (v. 16) ; Avant de risquer de se priver d’un si vaillant protecteur.
qu’aucun résiste ou reprenne son rang (v. 20). Mais Chimène maintient sa demande.
8. Le vers 19 est construit sur une métaphore : 2. Un dénouement correspond aux scènes finales
le sang maure coulant tel un ruisseau. Cette d’une pièce de théâtre : il « dénoue » le nœud
métaphore est doublée d’une hyperbole, puisque de l’intrigue et présente la nouvelle situation des
le flot de sang est si abondant qu’il finit par former personnages principaux.
des ruisseaux  ! Ce vers a une tonalité épique  :
il exprime de façon poétique (la métaphore) Dégager l’essentiel
le résultat de l’action guerrière et magnifie le a. Dans la scène 6 de l’acte V, le roi considère que
massacre par l’emploi de l’hyperbole. Chimène a accompli son devoir (v. 4 à 6).
9. À l’issue de ce long récit de soixante-treize vers b. Le passage de la scène  6 à la scène  7 est
(dont nous en avons extrait vingt), on apprend marquée par l’entrée de Don Rodrigue, l’Infante
que les troupes sévillanes sortent vainqueurs de et sa gouvernante Léonor.
ce sanglant combat à rebondissements, s’achevant c. Dans la scène 7, Don Fernand propose à Chimène
sur le célèbre alexandrin : Et le combat cessa faute et Rodrigue de conclure un mariage. Il devra avoir
de combattants (! sujet d’écriture, p. 223). Par cet lieu dans un an, le temps du deuil de son père
exploit, Rodrigue devient le sauveur de Séville, le pour Chimène (v. 14).
« Campeador », le champion qui a su galvaniser d. Le roi confie au Cid, vainqueur d’une première
les hommes (Nous partîmes cinq cents ; mais par bataille contre les Maures, la mission de leur
un prompt renfort / Nous nous vîmes trois mille en reporter la guerre (v. 18) jusqu’en leur pays, pendant
arrivant au port, v.  1  259-1  260), concevoir un cette année d’attente.
stratagème militaire, se battre vaillamment sur le e. Dans les vers  26 et  27, on comprend que
champ de bataille. Il gagne le titre honorifique de Rodrigue accepte cette double proposition.
« Cid », donné par ses ennemis vaincus, comme
le souligne Don Fernand aux vers 1 225 à 1 228. Analyser le texte
Aux yeux de tous, c’est le nouveau héros dont la 1. Pour convaincre Chimène qu’elle n’a pas à rougir
ville a besoin pour se protéger à l’avenir. de son amour, Don Fernand lui démontre qu’elle
10. Par respect pour la règle classique de la a vengé son père en mettant tant de fois [son]
bienséance, ce combat, violent et sanglant, n’est Rodrigue en danger (v. 6), que manifestement le
pas montré sur scène, mais raconté. On peut ciel, Dieu, ne veut pas de la mort de Rodrigue (v. 7),
également faire remarquer que le principe du qu’elle ne doit pas penser qu’à son père et faire
récit au théâtre permet de contourner la difficulté pour elle quelque chose (v. 8), qu’elle doit obéir
technique de mettre en scène une telle bataille. au commandement de son roi (v. 9). Il ajoute au
vers 13 : Rodrigue t’a gagnée (lors du duel contre
Don Sanche), et tu dois être à lui.
Un dénouement tragi-comique
2. Le roi résout donc leur dilemme, en commandant
Pierre Corneille, Le Cid (extrait 5 : aux deux amants d’accepter le mariage. Chimène
acte V, scènes 6 et 7) peut prendre un an (v. 14) pour faire le deuil de
Livre de l’élève, p. 224 à 226 son père et rendre ainsi légitime (v.  11) ce qui
semblait d’abord ne se pouvoir sans crime (v. 12).
Objectifs Pendant ce temps, Rodrigue devra repartir au
• Étudier le dénouement de cette tragi-comédie. combat contre les Maures, pour en revenir encor
• L’héroïsme de Rodrigue et de Chimène. plus digne d’elle (v. 23).

158

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3. Le dernier vers résume son commandement : Histoire des arts
pour mettre un terme à ce conflit, il conseille à Image 1 : 1. On compte neuf comédiens sur la
Rodrigue de laisser faire le temps (du deuil, de scène du théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis,
l’oubli, du pardon), sa vaillance (à combattre pour alors que la scène 7 de l’acte V en prévoit dix.
redorer son blason aux yeux de Chimène) et son 2. Rodrigue est interprété par le jeune homme en
roi (qui, par essence, sait ce qui est bon et juste costume rouge et or (premier plan, côté jardin),
pour ses sujets). agenouillé face à Chimène (premier plan, côté
4. La pièce se termine sur le mot roi, ce qui permet cour). Cette dernière est vêtue d’une robe pourpre
à Corneille de rendre hommage au pouvoir royal et d’un voile noir, en signe de deuil. Entre les deux,
en général et à Louis XIII en particulier. au centre de la scène, se trouve le roi Don Fernand,
5. Le Cid (mot que l’on découvre à la toute fin du plus richement paré (large col sur un pourpoint
corpus choisi, mais qui dans la pièce est cité dès blanc) : il est en position d’arbitre.
la scène 3 de l’acte IV) est donc le nom attribué à 3. On peut identifier l’Infante, au deuxième plan
Rodrigue par les Maures : c’est un titre d’honneur (à gauche, côté jardin sur la scène), vêtue d’une
pour ce vainqueur estimable. Don Fernand le robe blanche, couleur de la monarchie française
traduit par seigneur au vers 21. Il proviendrait du depuis les Bourbons, comme pour son père. On
mot arabe sidi qui désigne « le chef de tribu », peut émettre l’hypothèse que l’homme portant la
« le seigneur ». barbe à l’arrière-plan est Don Diègue.
6. a. Rodrigue vient de remporter son dernier duel, 4. On constate que tous les personnages cités dans
celui contre Don Sanche qui voulait venger la mort la didascalie ne sont pas présents sur la scène du
du père de Chimène. théâtre Gérard-Philipe. On retrouve Rodrigue et
b. Don Rodrigue est donc un véritable héros, au Chimène au premier plan, Don Fernand, l’Infante
sens épique, car il sort vainqueur de tous ses et Don Sanche au deuxième plan et, à l’arrière-
combats, et au sens moral, car il choisit toujours plan sur l’estrade, quatre hommes : Don Diègue,
l’honneur. Don Arias et Don Alonse ; le quatrième ne figure
7. Jusque dans cette ultime scène, amour et pas chez Corneille : on peut penser, au vu de son
honneur restent des valeurs inséparables et très jeune âge, qu’il s’agit du page, tenant le bâton du
présentes dans l’esprit de Rodrigue : Pour posséder roi. Il manque donc les deux gouvernantes, Léonor
Chimène, et pour votre service,  / Que peut-on et Elvire, qu’Alain Olivier, dans sa mise en scène,
m’ordonner que mon bras n’accomplisse ? (v. 26- a choisi d’évincer de ce dénouement.
27). Il en va de même dans l’esprit de Chimène, Image 2 : 5. Après la représentation et le tomber
comme le souligne le roi : Et par tes grands exploits du rideau, vient le moment du salut  : tous les
fais-toi si bien priser, / Qu’il lui soit glorieux alors comédiens s’alignent face au public, ceux qui
de t’épouser (v. 24-25). interprètent les rôles principaux se retrouvant au
8. En repartant au combat pendant un an, Rodrigue centre, pour être vus de toute la salle.
met sa vie en danger. 6. a.  Les comédiens se donnent alors la main
9. Le dénouement de cette pièce classique emprunte pour montrer l’esprit de troupe qui les lie. Ils
à la comédie sa fin heureuse avec la réconciliation s’inclinent vers le public en remerciement de leurs
des deux amants et l’annonce de leur mariage ; mais applaudissements.
elle est ternie par l’idée de mort qui continue de b. Les spectateurs applaudissent pour exprimer leur
les menacer : la mort de Rodrigue au combat et le contentement d’avoir vu ce spectacle : ils saluent le
suicide de Chimène, inconsolable. Une fin tragique travail collectif de tous les comédiens, du metteur
reste alors probable. C’est une fin de tragi-comédie. en scène, des costumiers, des décorateurs, des
éclairagistes, des machinistes, etc.
Enrichir son vocabulaire c. Face aux applaudissements nourris de la salle
• Le contraire du verbe priser se forme à l’aide du qui a particulièrement apprécié leur prestation, les
préfixe négatif mé-, d’où mépriser. comédiens, ayant quitté la scène, sont alors conviés
• L’adjectif précieux caractérise quelque chose à un « rappel » : un retour pour recevoir une nouvelle
qui a du prix. série d’applaudissements. C’est une marque de succès.

159 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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Histoire des arts
Mises en scène du Cid simple, droite et monochrome ; on note un costume
Livre de l’élève, p. 228-229
en décor  : un personnage se retrouve perché à
quatre mètres de hauteur, revêtu d’une longue robe
noire évasée retombant sur la scène : il semble ne
Observer et analyser
faire qu’un avec le décor, à l’arrière-plan. On ne
1. Les trois photographies montrent trois mises parvient pas à identifier un style précis pour les
en scène du Cid à Paris  : l’image  1 est une personnages masculins ; celui de droite est drapé
représentation qui date de 1994, donnée au théâtre dans une longue cape moirée tenue par une broche.
Marigny par Francis Huster  ; l’image  2 est une 3. a.  Les images 1 et 2 représentent la scène
représentation de 2009, donnée au théâtre Silvia- finale de la pièce.
Monfort par Bénédicte Budan ; l’image 3 est une b. Image 1. À gauche, Rodrigue marche, le visage
représentation de 2009 aussi, au théâtre Comédia noirci par les combats, enveloppé dans une cape
par Thomas Le Douarec. On peut remarquer que rouge «  sang  ». Don Fernand est au centre, de
deux metteurs en scène sont aussi comédiens  : face, dans son costume noir bordé d’or. Il arbore
Francis Huster tient le rôle-titre, Bénédicte Budan la croix de Malte sur sa poitrine (ainsi paré, le
joue l’Infante. roi castillan n’est pas sans rappeler le portrait
2. Les costumes de ces trois mises en scène ne officiel de Louis XIII par Philippe de Champaigne).
font pas référence au cadre spatio-temporel du Il brandit son épée, pour affirmer son pouvoir
Cid, l’Espagne du xie siècle. judiciaire ; il rend sa décision : Rodrigue t’a gagnée,
Dans l’image 1, les costumes évoquent le et tu dois être à lui (v.  1  815). On ne voit pas
xviie siècle : l’homme au centre porte un pourpoint Chimène ; le personnage féminin à genoux, portant
à large col avec des dentelles et des hauts-de- une couronne et une cape bleue à fleurs de lys et
chausses noirs et brodés d’or, une longue cape doublée d’hermine, est l’Infante.
doublée, des bottes de cuir blanc. Il affiche la croix Image 2. Le roi est installé sur un trône, tout en
de l’ordre de Malte, des Hospitaliers, ordre chari- hauteur : il domine et offre un cadre à la scène.
table et militaire fondé au xie siècle à Jérusalem, Il est surmonté d’une large couronne stylisée. Sa
lors de la première croisade. Cette croix parait les longue cape noire laisse apparaître des pans blancs
grands protecteurs de l’ordre, à commencer par qui peuvent rappeler la doublure en hermine de la
les rois européens qui continuaient à lutter contre cape de l’Infante de l’image 1. Elle se déploie telle
les musulmans dans le Bassin méditerranéen, tels une tente et fait également fonction de décor : on
Charles Quint et Louis XIII. Le personnage fémi- peut y distinguer les fenêtres du palais. L’Infante
nin, à sa droite, porte une robe à large décolleté, se trouve à sa gauche en contrebas, en robe bleue
recouvert d’une fraise, et une lourde cape de (couleur de la royauté en France, couleur de la
velours bleu azur à fleurs de lys dorées, doublée Vierge également) et portant une couronne. À
d’hermine, symboles de la royauté française depuis l’opposé, l’autre personnage féminin est Chimène,
Charlemagne. Toutes ces tenues renvoient donc en robe rouge (couleur de la passion) recouverte
davantage au pouvoir royal en France (les fleurs de d’une sorte de voile en dentelle noire (signe de
lys, l’hermine) et à la mode du xviie siècle (fraise, son deuil). Rodrigue est positionné entre les
col à dentelles, pourpoint et hauts-de-chausses), deux personnages féminins  : mais il tourne le
période contemporaine de Corneille. dos à l’Infante et fait face à Chimène, traduisant
Dans l’image 3, les costumes dénotent une certaine visuellement la situation des personnages au
modernité  : pantalons, vestes et gants de cuir moment du dénouement.
noir, très cintrés. On peut remarquer l’absence Image 3 : 4. a. La photographie montre le duel
de chemise qui laisse apparaître le torse des entre Rodrigue et le Comte  : on voit les deux
combattants. hommes en pleine action, l’épée à la main. Au nom
Dans l’image 2, les costumes restent intemporels : de la règle de la bienséance, cette scène violente
les personnages féminins sont en robe longue mais n’est pas jouée dans la pièce de Corneille  : le

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spectateur peut assister à l’amorce de ce duel dans claquements de mains (les palmas). Cette musique
la scène 2 de l’acte II, où le Comte et Don Rodrigue repose donc sur la guitare «  flamenca  » et des
s’affrontent verbalement ; et l’on en connaît l’issue percussions (castagnettes).
dans la scène  7 de l’acte II quand Don Alonse b. Dans l’image 3, tout renvoie à l’univers du
annonce : Sire, le Comte est mort (v. 632). flamenco  : les costumes noirs des comédiens,
b. Thomas Le Douarec prend donc le parti au d’inspiration gitane, les chemises ouvertes, les
xxie  siècle de mettre en scène ce combat, de bottes à talonnettes, un bandana noué sur la
contourner la règle de la bienséance du théâtre tête. À l’arrière-plan, on comprend qu’il s’agit de
classique et d’adapter la pièce de Corneille à des musiciens et de chanteurs : l’un joue de la guitare,
normes plus actuelles. l’autre tape sur une caisse, ceux au centre frappent
5. a. Le flamenco est un art du spectacle de la dans les mains pour marquer le rythme. Enfin, les
tradition populaire espagnole, alliant chant, danse décors constitués d’arcades en arcs outrepassés et
et guitare. Il est lié à la culture gitane et puise de grilles en arabesques sur fond rouge évoquent
ses racines dans le multiculturalisme andalou clairement l’architecture andalouse. Thomas Le
(de Séville), empruntant aux arts arabes, juifs Douarec a choisi d’inscrire la pièce de Corneille
et chrétiens. Le flamenco a connu un véritable dans l’univers du flamenco, car il lui permettait
intérêt partout en Europe à partir du xixe siècle. de moderniser sa mise en scène, de la dynamiser
Cette danse se pratique par des femmes, vêtues de en intercalant des séquences musicales et dansées
grandes robes à volants rouges et noirs, et par des au sein du texte classique, tout en mettant en
hommes en noir, faisant claquer leurs chaussures valeur la culture arabo-andalouse dont le flamenco
à talons sur le sol au rythme de la musique et des est l’héritier.

Étude de la langue
Grammaire et versification Ou / de / vi/vr(e) en / in/fâm(e), ! six syllabes.
Livre de l’élève, p. 230 Des / deux / cô/tés / mon / mal / est / in/fi/ni
! dix syllabes.
1. Les alexandrins Ô / Dieu, / l’é/tran/ge / pein(e) ! ! six syllabes.
a. Si / vous / fû/tes / vail/lant, // je / le / suis / Fau/t-il / lais/ser / un / af/front / im/pu/ni ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9
! dix syllabes.
au/jour/d’hui.
Fau/t-il / pu/nir / le / pè/re / de / Chi/mèn(e) ?
10 11 12
! dix syllabes.
b. Ton  / prince  / et  / ton  / pa/ys  // ont  /
Le e à la finale reste muet quand il est suivi d’une
1 2 3 4 5 6 7
voyelle (ex : pèr(e) et) ou à la rime (ex : flamm(e)).
be / soin / de / ton / bras
8 9 10 11 12
Il se prononce quand il est suivi d’une consonne
(ex : étran/ge / peine).
2. Les mètres 2.  Les quatre mètres employés sont des
1. Que  / je  / sens  / de  / ru/des  / com/bats  ! hexasyllabes, des octosyllabes, des décasyllabes
! huit syllabes.
et des alexandrins.
Con/tre / mon / pro/pr(e) hon/neur / mon / a/
mour / s’in/té/ress(e) : ! douze syllabes. 3. Les coupes
Il / faut / ven/ger / un / pè/r(e), et / per/dr(e) 1. Le premier vers s’étend sur trois répliques : il
u/ne / maî/tress(e). ! douze syllabes. est donc disposé en escalier. On note alors deux
L’un / m’a/ni/me / le / cœur /, l’au/tre / re/tient / coupes dans le vers : 4 // 2 // 6.
mon / bras. ! douze syllabes. 2. La coupe se situe après le mot soufflet, ainsi
Ré/duit / au / tris/te / choix / ou / de / tra/hir / mis en valeur car placé en début de vers mais sur
ma / flamm(e), ! douze syllabes. lequel on s’arrête.

161 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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4. Les pronoms et les déterminants Mot portant un accent aigu et un accent grave :
1. (à) la tienne : pronom possessif, COI du verbe déjà (v. 5).
répondre !  remplace le GN ta générosité  ; tu  : Mot portant un accent circonflexe : maîtresse (v. 2).
pronom personnel, sujet du verbe t’es montré Mots comportant une cédille : déçu (v. 1), reçu
! désigne Rodrigue ; m’ : pronom personnel, COD du (v. 4).
verbe offensant ! désigne Chimène ; moi : pronom 2. s’était déçu  : décevoir, plus-que-parfait de
personnel, complément de l’adjectif digne ! désigne l’indicatif ; dois : devoir, présent de l’indicatif ;
Chimène ; je : pronom personnel, sujet du verbe meure (deux fois) : mourir, présent du subjonctif ;
dois ! désigne Chimène ; toi : pronom personnel, rendrai : rendre, futur simple de l’indicatif ; ai reçu :
complément de l’adjectif digne ! désigne Rodrigue. recevoir, passé composé de l’indicatif ; accuse :
2. ma et ta sont déterminants possessifs. accuser, présent de l’indicatif ; courons : courir,
3. Le jeu de parallélisme entre les pronoms et les présent de l’impératif ; soyons : être, présent de
déterminants de la première et de la deuxième l’impératif  ; est (deux fois)  : être, présent de
personne souligne la volonté d’être dignes l’un de l’indicatif.
l’autre, en adoptant la même conduite héroïque. 3. déçu (v.  1)  : le participe passé du verbe
5. La phrase négative pronominal se décevoir s’accorde avec son sujet
a. Ne… point : phrase injonctive. b. n’… que : mon esprit, masc. sing. ; reçu (v. 4) : le participe
phrase déclarative. c. ne… point (2 fois) : phrase passé du verbe recevoir, employé avec l’auxiliaire
déclarative. d. n’… jamais : phrase exclamative. avoir, s’accorde au masculin singulier avec le
e. ne… plus rien : phrase injonctive. pronom COD placé devant lui, l’, renvoyant à mon
Les formes négatives se combinent avec tous les sang ; balancé (v. 7) : le participe passé du verbe
types de phrases. balancer reste invariable, étant employé avec
l’auxiliaire avoir et n’ayant pas de COD.
Conjugaison et orthographe 4. négligence (v. 5) / vengeance (v. 6) : on note
Livre de l’élève, p. 231 deux orthographes pour le même son -ence et
-ance. Une attention double est à porter au mot
6. L’impératif vengeance, auquel il faut ajouter un e entre le g
• 2e personne du singulier : a. Venge-moi, venge- et le a pour faire le son [ge].
toi ; / Montre-toi. b. Va, cours, vole, et nous venge.
c.  Meurs ou tue. d.  Prends courage… et sache. Vocabulaire et figures de style
e. Ne me dis plus rien. f. Sors. g. Sois. Livre de l’élève, p. 232
• 2e personne du pluriel : a. Vengez-moi, vengez-
vous  ;  / Montrez-vous. b. Allez, courez, volez, 10. La langue de la tragédie classique
et nous vengez. c.  Mourez ou tuez. d.  Prenez a.  flamme  = 1.  amour. b.  hymen  = 5.  mariage.
courage… et sachez / Votre roi vous veut. e. Ne c. courroux = 7. colère. d. fatal = 4. qui apporte le
me dites plus rien. f. Sortez. g. Soyez. malheur. e. misérable = 3. malheureux. f. ennui =
10. tourment. g. amant = 9. qui aime et est aimé.
7. Le subjonctif présent h. trépas = 8. mort. i. amoureux = 2. qui aime
a. qui ne puisse égaler. b. Quoi qu’on fasse. c. Qu’il mais n’est pas aimé en retour. j. aimable = 6. qui
soit / qu’il soit. d. qu’un cavalier vous venge. e. que est digne d’être aimé.
mon amour ait. f. que je te chasse. g. Qu’il meure.
11. Les Maures
8. L’accord des déterminants numéraux 1. a.  Le mot Maure vient du latin Maurus, qui
a. cinq cents ; trois mille. b. trente voiles. c. mille désigne « l’Africain », « l’habitant de Mauritanie »
cris éclatants. d. deux mots. e. À quatre pas d’ici. pour les Romains. Il a donné le mot espagnol Moro.
9. Dictée préparée b. Au xviie siècle, c’est la racine espagnole qui a
1. Mots portant un accent grave : à (v. 2, 6), père donc servi à construire le mot More, attesté dans
(v. 2, 9, 10), Chimène (v. 10). le Robert en 1636 ! Ce serait Corneille qui aurait
Mots portant un accent aigu : s’était, déçu (v. 1) ; importé ce mot dans notre langue. Aujourd’hui les
négligence (v. 5) ; balancé (v. 7), offensé (v. 9). deux orthographes subsistent : celle construite sur

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le latin, Maure, et celle construite sur l’espagnol, 15. Les figures de style
More. a. un mal si doux et si cuisant : oxymore opposant
2. a. La capitale du Maroc est Rabat. b. Au Sud mal et doux, doux et cuisant. b. Vous n’avez qu’une
de ce pays, se situe la Mauritanie. c. L’Andalousie fille,  // et moi je n’ai qu’un fils  : parallélisme.
offre un bel exemple de l’art mauresque / moresque. c. Dans le métier de Mars : périphrase désignant
12. La polysémie : le mot sang la guerre. d. Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois
a. mon sang : sens figuré, désigne le lien du sang je fus : antithèse (+ chiasme) : présent / passé
qui lie un père à son fils. b. dans le sang : sens simple  ; aujourd’hui  / autrefois. e.  flétrir tant
propre, désigne le sang qu’on fait couler pour se de lauriers  : métaphore où la gloire ternie est
venger. comparée à des lauriers (symbole de la victoire)
flétris. f. Et ce fer que mon bras ne peut plus
13. La polysémie : le mot cœur soutenir : métonymies où le fer est mis pour l’épée,
a. courage. b. siège de l’amour. c. au milieu de le bras pour le personnage tout entier.
la nuit. d. de mémoire. e.  organe de l’appareil
circulatoire. f. pensée secrète. g. poitrine.
14. Le préfixe des- / dés- / dé-
1. Dans le mot déshonneur, le préfixe dés- signifie
« sans », « en l’absence de ».
2. Les mots qui comportent le préfixe dés-  /
dé- : a. désaveu. b. découragé. d. défi (de défier)
f. défaveur. g. dégainer. h. démériter. j. désespoir.

163 Le Cid : l’héroïsme cornélien

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Chapitre 11
Le lyrisme en poésie
Livre de l’élève, p. 236 à 263

Objectifs du chapitre
et compétences mises en jeu
Le choix du corpus Les compétences du socle commun
• Les nouveaux programmes parus en 2008 L’étude de ces poèmes met en jeu de nombreuses
prévoient la lecture de poèmes lyriques d’époques compétences du socle.
variées. Pour le Moyen Âge, nous n’avons retenu • Des compétences de lecture : l’élève apprend à
qu’une courte strophe du Testament de François lire à voix haute, de façon expressive, un texte en
Villon, en raison de la difficulté de la langue ; de vers ; la lecture analytique le conduit, pour chaque
plus, la littérature médiévale est largement traitée poème, à cerner les motivations du poète, ses
en classe de cinquième. L’accent a donc été mis sur sentiments à partir du lexique, des figures de style,
la Renaissance avec un poème de Louise Labé et de de la versification. Une lecture plus ambitieuse
Pierre de Ronsard, et sur le siècle d’or de la poésie lui est proposée dans ce chapitre, celle d’une
lyrique, le xixe  siècle (Alphonse de Lamartine, anthologie Des troubadours à Apollinaire (choix de
Marceline Desbordes-Valmore, Victor Hugo, Gérard textes d’Annie Collognat), avec un questionnaire
de Nerval, Arthur Rimbaud, Jules Laforgue). Anna d’accompagnement.
de Noailles, Guillaume Apollinaire et Paul Eluard • Des compétences culturelles et humanistes :
représentent le xxe siècle ; François Cheng illustre l’étude de chaque poème et la lecture de l’anthologie
le genre lyrique multiculturel du xxie siècle. amènent les élèves à une première approche de
• Les poèmes sont regroupés selon les grands quelques mouvements littéraires  : la Pléiade,
thèmes de la poésie lyrique et dans le souci le romantisme, le symbolisme et le surréalisme.
d’offrir aux élèves quelques fleurons de notre Nous leur proposons également des recherches
poésie : biographiques sur les plus grands de nos poètes,
– les joies et les souffrances de l’amour (« Je vis, je en particulier sur Ronsard et Eluard. En parallèle
meurs » de Labé ; un extrait de « Qu’en avez-vous au mouvement littéraire du romantisme, les deux
fait ? » de Desbordes-Valmore ; « L’Amoureuse » pages d’histoire des arts sont consacrées à la
d’Eluard) ; peinture romantique en Europe avec des tableaux
– la fuite du temps («  Mignonne, allons voir si de Caspar David Friedrich, Eugène Delacroix et
la rose… » de Ronsard ; un extrait du « Lac » de William Turner.
Lamartine et du « Pont Mirabeau » d’Apollinaire) ; • Des compétences de langue  : étude des
– les regrets et les chagrins de la vie (un extrait de fonctions et accords de l’adjectif, de la proposition
« Hé ! Dieu, si j’eusse étudié » de Villon ; « Spleen » subordonnée de comparaison en liaison avec la
de Laforgue ; « Demain, dès l’aube » de Hugo) ; figure de style si présente dans le corpus ; exercices
– le bonheur dans la nature (« Chaleur » de Noailles ; de versification en appui au travail d’analyse des
« Le sous-bois s’éveille » de Cheng). poèmes du corpus  ; conjugaison de l’impératif
La présence de trois poétesses de différentes présent pour exprimer l’invitation (Ronsard), du
époques souligne le rôle important de la femme dans futur simple et du conditionnel présent pour
l’écriture et particulièrement dans la poésie lyrique. distinguer la détermination (Hugo) de l’espoir
Différentes formes poétiques sont étudiées (Nerval) ; une dictée préparée.
en continuité avec le programme de la classe de • Des compétences lexicales : l’accent est mis
cinquième  : le sonnet, l’ode ou l’odelette. Les sur la qualité de la rime, les suffixes, les mots
vers réguliers comme le vers libre sont présents anciens ou rares, le vocabulaire des émotions et
dans ce corpus. celui du spleen.

165 Le lyrisme en poésie

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• Des compétences d’écriture : de modestes travaux vers, le rythme et le ton ; il présente aussi ses
de quelques vers sont proposés régulièrement recherches biographiques faites sur Internet
en liaison avec les émotions et les sentiments (Ronsard, Eluard) ; enfin la rubrique d’oral « Réciter
exprimés dans le poème étudié (par exemple, des poèmes » propose un poème de Rimbaud et
rédiger une strophe où l’on exprime son ennui en un d’Eluard.
reprenant les procédés étudiés dans «  Spleen  » • L’évaluation en ligne permet d’évaluer l’ensemble
de Laforgue) ; un tableau de Friedrich sert aussi de ces compétences, à travers le poème « Une allée
de point de départ à un texte en prose ou en du Luxembourg » de Nerval.
vers ; les exercices de la page d’expression écrite
sont gradués, accompagnés d’un petit lexique du Bibliographie
lyrisme, et ils reprennent les thèmes du corpus (une • Alain Vaillant, La Poésie : introduction à l’analyse
rencontre, l’expression des rêves, la célébration de des textes poétiques, Armand Colin, coll. « 128 »
l’amour ou de la nature). (2008).
• Des compétences d’oral : l’élève mémorise les • Guillaume Peureux, Analyser les vers, Gallimard-
œuvres étudiées (Desbordes-Valmore, Hugo…) Éducation, coll. «  La Bibliothèque Gallimard  »
et les récite devant la classe en respectant les (2008).

Réponses aux questionnaires


Entrez dans l’univers du lyrisme ! intitulée Le Concert vocal. L’image 3 est une huile
1. a. L’image 1 représente un couple d’amoureux sur toile de Caspar David Friedrich, datée de
dans le ciel de Paris  ; on voit à leurs pieds la 1835-1840, intitulée Ruines du monastère d’Oybin
Seine, à gauche la tour Eiffel et des maisons, au (Le Rêveur). L’image 4 est une statue en marbre
premier plan un violoniste couché jouant de son de 1598, sculptée par Pierre de Franqueville et
instrument, à droite et à l’arrière-plan des maisons représentant Orphée charmant les animaux.
et des ponts ; dans le ciel passe un homme lisant c. Les images 1, 2 et 4 ont un lien avec la musique.
un livre suivi d’un âne. 2. a. Orphée est représenté jouant du violon, un
L’image 2 représente un groupe de quatre chanteurs chien à deux têtes à ses pieds.
en costumes de la Renaissance  : le groupe est b. Orphée est le premier poète grec ; il est donc
formé d’un homme et de trois femmes assis sur vêtu d’un manteau grec, l’himation  ; il devrait
une pelouse fleurie, au premier plan à droite, et jouer de la lyre, instrument de musique de la
lisant leur partition ; le paysage est composé d’une Grèce antique et non du violon : cette lyre est un
rivière qui serpente à gauche au premier plan, cadeau du dieu Apollon qui l’a lui-même reçu de
d’une prairie et de bosquets au second plan et de son inventeur, le dieu Hermès. Le chien est sans
collines et de montagnes à l’arrière-plan. doute Cerbère, le gardien des Enfers qu’Orphée
L’image 3 représente des ruines dans la campagne ; a charmé de son chant pour pouvoir entrer aux
sous une double arcade romane est assis un homme Enfers, sa troisième tête n’étant pas visible quand
en costume du xixe siècle. on regarde de face la statue.
L’image 4 représente un musicien jouant du violon ; 3. Le personnage assis dans les ruines rêve sans
l’homme se tient debout, seulement vêtu d’une doute mélancoliquement à ses amours perdues ;
étoffe qui lui enveloppe les reins et les épaules ; peut-être compose-t-il des vers.
sa tête couronnée de boucles est renversée en 4. a. Le mot lyre est le radical du mot lyrisme.
arrière ; à ses pieds est assis un chien à deux têtes. b. Le lyrisme est lié au chant, à la musique et à
b. L’image 1 est une lithographie de Marc Chagall, la poésie  : je chante jours et nuits (Du Bellay).
intitulée La Joie et datant de la fin de sa vie, en Le chant du poète exprime ses sentiments et ses
1980. L’image 2 est une huile sur toile du xvie siècle, chagrins : je pleure mes ennuis (Du Bellay).

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Amour, joie et souffrance ou reverdit selon qu’il est ou non arrosé ; l’amour
serait pour elle l’eau nécessaire à sa vie.
Objectifs
6. a. Les effets de l’amour sont simultanés, comme
• Analyser diverses formes poétiques : un sonnet, le montrent le gérondif en endurant (v.  2), le
un poème en mètre court. participe entremêlés (v. 4) et les adverbes de temps
• Étudier l’expression du sentiment amoureux. tout à un coup (v. 5), tout en un coup (v. 8).
b. Le rythme du premier vers (2 / 2 // 3 / 3) fait se
Louise Labé, « Je vis, je meurs »
succéder les effets opposés de l’amour par groupes
(poème 1) de deux : vis / meurs // brûle / noie.
Livre de l’élève, p. 240-241 7. Le pouvoir de l’amour est grand : la majuscule
qui le personnifie valorise ce sentiment au vers 9 ;
Préparer la lecture il en est de même pour l’allitération en [m].
1. Louise Labé a vécu à Lyon au xvie siècle. On l’a 8. La poétesse ne nomme jamais l’être aimé pour
surnommée « la Belle Cordière », car elle était la donner une valeur universelle à l’expression de ses
fille et l’épouse d’un cordier. sentiments et de ses émotions : tout être humain
2. Une femme qui écrit des poèmes est une poétesse a pu ressentir les effets de l’amour à n’importe
ou une femme poète. quelle époque.
Analyser le poème Enrichir son vocabulaire
1. a. Le poème comporte quatre strophes : deux I. a. une voix grave : une voix aux sonorités basses.
strophes de quatre vers, suivies de deux strophes b. un accent grave : un accent qui se place sur
de trois vers. certains mots pour marquer que le son est ouvert
b. Les deux strophes de quatre vers sont des ou pour des raisons grammaticales (distinguer le
quatrains  ; les deux strophes de trois vers sont verbe avoir – a – de la préposition à). c. de graves
des tercets. ennuis  : des ennuis sérieux, aux conséquences
2. Je / vis, / je / meurs // ; je / me / brû/l(e) fâcheuses. d. un air grave : un air sérieux et digne.
1 2 3 4 5 6 7 II. Le mot heur est masculin ; il signifie « bonheur ».
et / me / noie. • Deux noms de la même famille  : bonheur,
8 9 10 malheur ; deux adjectifs : heureux, malheureux.
J’ai / chaud / ex/trê/m(e) en / en/du/rant / • Dans la scène 4 de l’acte III du Cid, Chimène
1 2 3 4 5 6 7 8 prononce le mot heur au vers 37 (! p. 220) :
froi/ dur(e). Que notre heur fût si proche, et sitôt se perdît ?
9 10 • L’homonyme du mot heur est le nom féminin
Le mètre utilisé est le décasyllabe, vers de dix heure (vingt-quatrième partie du jour).
syllabes (ou pieds).
3. Les rimes des quatrains sont -oie et -dure : elles B2i Recherche sur le dieu Amour
sont embrassées (abba). Les rimes des tercets sont Cupidon (Éros chez les Grecs) est le fils de Vénus et
-ène / -eine / -aine et -eur : elles sont croisées de Vulcain. Beau, jeune, espiègle, il est représenté
(cdc), puis suivies (cdd). avec des ailes et des flèches. Il envoie ses flèches
4. La poétesse se désigne par le pronom de la d’or au hasard dans le cœur des humains, suscitant
première personne : Je vis (v. 1). le désir amoureux ou, au contraire, des flèches de
5. a. Les effets de l’amour sont opposés et exprimés plomb qui glacent le cœur et chassent l’amour. On
par des antithèses : vis / meurs ; brûle / noie ; le représente souvent aveugle ou les yeux bandés,
chaud / froidure ; molle / dure ; ennuis / joie ; car l’amour est aveugle, dit-on.
ris / larmoie ; plaisir / grief tourment ; s’en va / Vous pouvez consulter le site http://mythologica.
dure  ; sèche  / verdoie  ; douleur, peine  / joie  ; fr/grec/eros.htm.
heur / malheur.
b. La métaphore du vers 8 assimile la poétesse à
une fleur ou du moins à un végétal qui se dessèche

167 Le lyrisme en poésie

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Histoire des arts Marceline Desbordes-Valmore,
1. L’image est une huile sur toile de Domenico « Qu’en avez-vous fait ? » (poème 2)
Fetti (1588-1623). La peinture date du xviie siècle. Livre de l’élève, p. 242
2. Le tableau représente une jeune fille endormie
(titre de la peinture). Préparer la lecture
3. a. Le tableau est divisé en deux parties : le lit
1. Marceline Desbordes-Valmore a vécu au
recouvert d’une tenture dans la partie inférieure
xixe siècle. Elle a ajouté à son nom celui de son
et la jeune fille allongée sur le lit dans la partie
mari, Valmore, un acteur.
supérieure.
2. Elle est également comédienne, chanteuse et
b. Les lignes dominantes sont les lignes
cantatrice.
horizontales  : les avant-bras de la jeune fille
reposent à l’horizontale, sur un lit recouvert d’une Analyser le poème
tenture, dont la bordure d’abord horizontale décrit 1. a. Le mètre utilisé est le pentasyllabe, vers de
un léger arrondi sur la gauche. La tête de la jeune cinq syllabes. C’est un mètre impair.
fille forme le sommet d’un triangle très aplati ; b. Ce poème ressemble à une chanson, car le
ses bras en sont les côtés. mètre est court, le vocabulaire simple ; de plus,
4. a. La jeune fille est allongée sur un lit, à plat on peut noter la répétition du premier vers de
ventre, le visage posé sur ses mains jointes ; elle
chaque strophe, sauf pour la première, ce qui crée
est vue de face et on ne peut voir son corps qui
une sorte de refrain : Le vôtre est rendu (v. 5, 7) ;
est dans le prolongement de sa tête.
La feuille et la fleur (v. 9, 11) ; Qu’en avez-vous
b. Elle est endormie : ses yeux sont fermés, ses
fait (v. 13, 15).
paupières, son nez et ses pommettes sont roses,
2. a. Le pronom je désigne la poétesse ; le pronom
son teint est doré ; ses longs cheveux châtains
vous désigne le destinataire du poème.
sont détachés et ornés de perles, de fleurs et
b. Les deux personnages étaient unis par un
d’un ruban ; elle est vêtue d’un corsage blanc à
lien amoureux  : Vous aviez mon cœur (v.  1).
manches longues.
Mais l’emploi de l’imparfait indique que ce lien
c. Elle tient à la main un mouchoir blanc bordé
appartient au passé et n’existe plus.
de dentelles.
5. a. Les couleurs dominantes sont chaudes : le 3. Dans la strophe 1, la poétesse exprime la
tissu du lit est rouge foncé et brodé de couleur nostalgie de l’amour perdu  : elle évoque à
or ; les cheveux de la jeune fille sont châtains et l’imparfait le bonheur (v. 4) d’aimer et d’être aimé ;
son teint est légèrement doré. la réciprocité des sentiments est soulignée par la
b. Le visage de la jeune fille et ses mains sont place des pronoms : le pronom vous est en tête
éclairés par une lumière venant de la gauche et du premier vers et sujet du groupe verbal aviez
se détachent sur un fond noir  ; cette lumière mon cœur ; le pronom renforcé moi, j’ est en tête
fait également chatoyer la tenture aux couleurs du deuxième vers et sujet d’un groupe verbal de
chaudes. même sens terminé par le pronom possessif de
6. La jeune fille semble s’être assoupie sur un sofa la deuxième personne (avais le vôtre). Le mot
ou un lit de repos dans un salon : le tissu rouge cœur est répété trois fois, le mot bonheur deux
foncé qui recouvre ce sofa est brodé de couleur fois. La phrase est de type exclamatif et de forme
or, c’est un tissu de soie de grand prix. affirmative.
7. La jeune fille a les paupières et le nez rougis Dans la strophe 2, elle exprime la souffrance causée
d’avoir pleuré, car elle tient un mouchoir à la par la perte de cet amour : en tête de vers, on
main : elle semble triste, peut-être à la suite d’un retrouve les pronoms possessifs de la première
chagrin d’amour. et de la deuxième personne  qui reprennent le
8. Ce tableau pourrait illustrer le poème de Louise mot cœur ; mais les groupes verbaux évoquent la
Labé, qui évoque les tourments et les joies de perte : est rendu (v. 5, 7), est perdu (v. 8). Une
l’amour : je larmoie (v. 5) ou bien mon premier phrase de forme négative a pour sujet je (v. 6) :
malheur (v. 14). Je n’en ai plus d’autre ; la plainte de la poétesse

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abandonnée s’exprime dans une phrase de type Le parallélisme entre les marques de la troisième
exclamatif (v. 8). personne et celles de la première personne
4. a. Le pronom en (v.  13) reprend les mots (déterminant et pronom possessifs), qui se
énumérés dans la strophe 3 : La feuille et la fleur répondent en écho au début et à la fin du vers
(v.  9, 11), le fruit (v.  10), L’encens, la couleur (elle / mes, v. 1, 3, 4 ; elle / les miens, v. 1-2 ; elle /
(v. 12) ; on peut noter l’allitération en f (5 fois). mon, v. 5), traduit la fusion amoureuse : fusion
Ces mots évoquent des sensations olfactives et charnelle par les cheveux, image du couple enlacé,
visuelles  ; ils disent la beauté du monde et de corps de la femme recréé par les mains de l’homme,
l’amour. fusion spirituelle par l’échange de regards (v. 4).
b. La poétesse désigne l’être aimé par l’expression b. Le poème est en partie construit sur l’anaphore
Mon maître suprême (v. 14). Elle donne de lui une du pronom sujet elle (v. 1, 3, 4, 5, 7). La jeune
image valorisante pour lui et de soumission pour femme est présente de manière obsessionnelle dans
elle : c’est une expression qu’on pourrait employer le cœur et les pensées du poète. Le poème est
pour Dieu  ; elle montre le caractère absolu et également structuré autour des prépositions sur
éternel de leur amour. (v. 1, 6), dans (v. 2, 5), de (v. 3, 4), qui traduisent
c. Elle lui reproche d’avoir perdu son amour pour les liens unissant l’homme et la femme.
elle, ce doux bienfait (v. 16), dans une phrase de 3. La femme est représentée avec les yeux ouverts.
type interrogatif  : Qu’en avez-vous fait […]  ? D’elle émane une lumière éblouissante qui aveugle
(v. 13-14 et 15-16). Son ton est tendre et plaintif ; le poète et l’empêche de dormir. Cette strophe
c’est le ton de l’élégie, poème qui exprime la introduit le thème de la femme éblouissante,
plainte amoureuse. aveuglante : sa propre lumière (v. 9) est plus forte
que celle des soleils – le mot soleils (v. 10) est au
Paul Eluard, « L’Amoureuse » pluriel pour souligner sa force ; le verbe s’évaporer
(poème 3) (v.  10) évoque la disparition totale des soleils.
Livre de l’élève, p. 243 La femme aimée est plus forte que le soleil : Ses
rêves en pleine lumière / Font s’évaporer les soleils
Préparer la lecture (v. 9-10). L’expression pleine lumière est employée
1. Gala est le surnom qu’Eluard a donné à Helena pour la femme aimée.
Dmitrievna Delouvina Diakonova (1894-1982). 4. a.  Les termes debout (v.  1) et pierre (v.  6)
C’est une jeune Russe cultivée que Paul Eluard a renvoient à la femme ; les termes paupières (v. 1)
rencontrée en Suisse. Ils se sont mariés à Paris en et ciel (v. 6) renvoient au poète.
1917 et ont eu une fille, Cécile, un an plus tard. b. Le plus fragile est le poète : la femme est perçue
Vous pouvez consulter le site www.alalettre.com/ comme blessante, dès le vers  1, avec l’image
eluard.php. surréaliste et insolite de la femme debout sur les
2. Gala a quitté le poète pour le peintre surréaliste paupières du poète. Le terme paupière connote
Salvador Dalí, dont elle deviendra la muse et la fragilité, l’horizontalité  ; debout connote la
l’épouse. verticalité, la dureté qui blesse la paupière. L’image
traduit la présence obsédante de la femme que le
Analyser le poème poète ne peut chasser de sa tête. Le vers 6 connote
1. Le mètre utilisé est l’octosyllabe, vers de huit la même idée avec un élargissement cosmique : la
syllabes. Ce poème ne comporte pas de rimes. pierre, dure, blessante, opaque, pleine et minérale
2. a. Les marques de la première personne renvoient renvoie à la femme, tandis que le ciel, léger,
au poète : déterminants possessifs mes (v. 1, 3, 4) aérien et informe renvoie à l’univers du poète.
et mon (v. 5), pronom possessif les miens (v. 2), L’image surréaliste n’hésite pas à renverser l’espace
pronom personnel complément me (v. 8, 11). Les (chute inversée chez Eluard) : elle traduit ici le
marques de la troisième personne renvoient à la pouvoir blessant de la femme qui s’engloutit par
femme aimée du poète : pronom personnel sujet un mouvement vertical dans l’univers du poète.
elle (v. 1, 3, 4, 5, 7), déterminant possessif ses 5. Le poète est plongé dans un état de nervosité ;
(v. 2, 9). il ne se contrôle plus, ainsi qu’en témoignent

169 Le lyrisme en poésie

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ses réactions désordonnées et incohérentes (rire, ordonné qui le réconcilie avec lui, avec les autres,
pleurer et rire, v. 11) ; il en a perdu son inspiration avec l’univers. Il publie plusieurs recueils de poésie
(Parler sans avoir rien à dire, v. 12). On note la amoureuse, dont : Capitale de la douleur (1926),
régularité de l’octosyllabe : l’obsession de la femme L’Amour, la poésie (1929) et Le Phénix (1951),
conduit à une création régulière, mais vide. célébrant son amour pour Dominique.
2. La poésie engagée : durant la première guerre
B2i Recherche sur la vie d’Eluard
mondiale, il est mobilisé et est envoyé sur le front
Vous pouvez consulter le site www.alalettre.com/ comme infirmier. Il est le témoin de terribles
eluard.php. hécatombes. Il publie Le Devoir et l’Inquiétude
• La vie privée et les femmes aimées (1917), recueil signé Paul Eluard, du nom de sa
1. Gala  : Eugène Grindel, dit Paul Eluard, est grand-mère maternelle. Il y exprime son horreur
né en 1895 à Saint-Denis. En décembre 1912, de la guerre, effroi qui ne le quittera plus. Après
il doit interrompre ses études et se rend en la guerre, il fait la connaissance d’André Breton,
Suisse pour soigner une tuberculose. Il y fait de Louis Aragon et de Philippe Soupault. Il va
la connaissance d’une jeune fille russe, Helena contribuer, quelques années plus tard, à la création
Dmitrievna Diakonava, dont il tombe amoureux. du groupe surréaliste, dont il sera l’une des figures
Il la surnomme Gala et l’épouse en 1917. les plus marquantes. Il côtoie également les grands
2. Nusch : en 1930, Gala le quitte pour Dalí. Eluard peintres de son époque  : Salvador Dalí, Pablo
rencontre Maria Benz, à qui il donne le surnom de Picasso, Giorgio de Chirico et Max Ernst, qui sera
Nusch. Il l’épouse en 1934. Nusch est sa nouvelle pour lui à la fois un grand frère et un modèle.
muse, leur histoire d’amour va durer jusqu’en 1946 : Eluard participe activement au mouvement dada
la mort de Nusch provoque son désespoir et le fait (mouvement fondé en 1916 par le poète roumain
songer au suicide. Tristan Tzara, qui est venu s’installer à Paris en
3. Dominique : trois ans après la mort de Nusch, 1919), puis au mouvement surréaliste. Eluard
Eluard fait la connaissance de sa dernière muse, adhère, en 1926, au parti communiste avec d’autres
Dominique, de dix-neuf ans sa cadette, qu’il épouse surréalistes. Il s’en fera exclure en 1933. En 1932,
en 1951. il publie La Vie immédiate  ; en 1934, La Rose
• Le parcours poétique publique ; en 1936, Les Yeux fertiles ; en 1938,
Eluard a publié, entre 1916 et 1952, plus de cent Cours naturel, dont l’un des poèmes, « La Victoire
recueils, dont une dizaine de recueils majeurs. Il de Guernica », est inspiré par le célèbre tableau
incarne à la fois le poète de l’amour et le poète de Picasso. Durant la seconde guerre mondiale,
révolutionnaire, et est considéré comme l’un des Eluard est l’un des grands poètes de la Résistance.
grands poètes français du xxe siècle. Il publie, dans la France occupée, de nombreux
1. La poésie amoureuse : pour Eluard, l’amour est textes de réconfort et de lutte. En 1942, il publie
générateur de poésie. L’absence d’amour plonge clandestinement Poésie et Vérité, qui contient le
le poète dans la nuit, le froid, l’enfermement. célèbre poème « Liberté », que les avions anglais
L’amour, au contraire, le rend à la lumière et à la parachutent dans les maquis. À la Libération, il
vie, et donne un sens au monde. La femme est est fêté par tous. Il meurt en 1952 d’une crise
lumineuse, solaire et cosmique  : elle peut être cardiaque.
dévoreuse, aveuglante quand sa présence est
obsédante, souffrance quand l’amour s’en va ; mais
Le temps qui passe
lorsqu’il y a fusion amoureuse, elle est parée de
tous les pouvoirs. Elle est un guide pour le poète, Objectifs
elle détient sagesse et raison. Ses yeux sont des • Étudier une thématique lyrique  : la fuite du
miroirs dans lesquels le poète retrouve son image et temps.
puise sa force vitale ; ses yeux reflètent l’univers : • Découvrir trois poètes qui ont illustré ce thème :
ils renvoient au poète l’image d’un monde pur et Ronsard, Lamartine, Apollinaire.

170

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Pierre de Ronsard, « Mignonne, allons 6. a. Dans la deuxième strophe, le poète s’adresse
voir si la rose… » (poème 1) à la nature sur un ton de reproche : Ô vraiment
marâtre Nature (v. 10) ; la majuscule personnifie
Livre de l’élève, p. 244-245
la nature.
b. Il lui fait le reproche de laisser le temps passer
Préparer la lecture
aussi vite : Puisqu’une telle fleur ne dure / Que du
1. Ronsard a vécu au xvie siècle. matin jusques au soir ! (v. 11-12).
2. Dans la littérature grecque, une ode est un 7. a. Le sentiment exprimé dans la deuxième strophe
poème lyrique en strophes, accompagné de est le regret et la tristesse de voir disparaître si
musique. Par extension, une ode est un poème vite la beauté de la rose  : les phrases sont de
célébrant un personnage ou un événement ; c’est type exclamatif  ; l’interjection las est répétée
un genre poétique élevé. trois fois (v.  7, 9)  ; l’adverbe vraiment (v.  10),
Analyser le poème placé devant marâtre, renforce le reproche fait à la
nature d’être une mauvaise mère ; le déterminant
1. a. Le poème comporte trois strophes de six vers
indéfini telle (v. 11) insiste sur la beauté de la
chacune (sizains).
rose, tandis que l’expression en peu d’espace (v. 7)
b. Les rimes sont plates (aa), puis embrassées
souligne le caractère éphémère de cette beauté.
(bccb) dans chaque strophe.
Les sonorités répétées : las (trois fois), espace,
c. Le mètre utilisé est l’octosyllabe, vers
place sont mélancoliques.
relativement court, qui donne au rythme une
b. La rose est le symbole de la jeune fille parce
certaine vivacité et convient à un poème mis en
qu’elles ont la même beauté éclatante et éphémère.
musique au xvie siècle.
Le matin et le soir représentent la jeunesse (v. 16)
2. a.  L’apostrophe mignonne (v.  1) donne une
et la vieillesse (v. 17) du personnage féminin ; ces
image jeune et charmante du personnage féminin
deux termes sont mis en valeur à la rime.
auquel s’adresse le poète.
8. Le poète donne à la jeune fille le conseil de
b. Cette apostrophe est répétée trois fois dans le
profiter de la vie et de sa beauté pendant sa
poème, une fois dans chaque strophe et toujours
jeunesse ; pour cela, il reprend le conseil épicurien
à une place de choix  : en tête du vers  1 et du
du poète latin Horace : Carpe diem, en le traduisant
vers 8, et à la fin du vers 13.
par  : Cueillez, cueillez votre jeunesse (v.  16)  :
3. a.  Dans la première strophe, la rose est
la reprise du verbe à l’impératif et l’antithèse
personnifiée par les termes  : sa robe (v.  3), les jeunesse / vieillesse à la rime des vers 16 et 17
plis de sa robe (v. 5), son teint (v. 6). rendent l’invitation pressante. Cette invitation est
b. On relève le vocabulaire de la lumière et de implicitement une invitation à céder à l’amour du
la couleur : ce matin (v. 2), pourpre (v. 3), soleil poète pendant qu’elle est encore jeune et belle.
(v. 3), vêprée (v. 4), pourprée (v. 5). Il est mis
en valeur par l’allitération en [p] dans les vers 3 Enrichir son vocabulaire
à 5 : pourpre, point, perdu, vêprée, plis, pourprée. I. a. un goût douçâtre. b. un ciel grisâtre. c. des
4. a. Le poète compare la rose à la jeune fille au nuages blanchâtres. d. une lueur rougeâtre. e. un
vers 6 : Et son teint au vôtre pareil ; il compare pelage roussâtre. f. un teint olivâtre. g. un bellâtre.
la jeune fille à la rose dans la dernière strophe : h. un liquide brunâtre. i. une humeur folâtre.
Comme à cette fleur la vieillesse / Fera ternir votre II. a. une chute. b. un méchant. c. à échéance.
beauté (v. 17-18). d. être déchu.
b. L’image de la fleur se prolonge dans la dernière III. a. la jeunesse. b. une personne sentimentale
strophe par le verbe fleuronne (v. 14) et l’expression et quelque peu naïve. c. se faire des compliments.
en sa plus verte nouveauté (v. 15). d. accorder une faveur à quelqu’un. e. chercher à
5. Les indications temporelles sont : ce matin (v. 2), séduire quelqu’un. f. toute joie comporte une peine ;
cette vêprée (v. 4), du matin jusques au soir (v. 12). aucun plaisir n’est parfait. g. renvoyer quelqu’un
La durée évoquée est donc d’une journée ; le poète avec rudesse, se débarrasser de quelqu’un. h. un
souligne la rapidité avec laquelle la rose s’est flétrie. roman sentimental (expression un peu péjorative).

171 Le lyrisme en poésie

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i. une sensibilité excessive qui se manifeste très 2. Le lac rendu célèbre par Lamartine est le lac du
facilement. j. la mince couche de cristaux blancs Bourget, en Savoie.
qui se forme à la surface des marais salants et qui
est de meilleure qualité pour la cuisine. Analyser le poème
1. a.  Dans la première strophe, les vers  1 et  3
B2i À la découverte de Ronsard sont des alexandrins (vers de douze syllabes)  ;
Vous pouvez consulter le site www.alalettre.com/ les vers 2 et 4 sont des hexasyllabes (vers de six
ronsard-bio.php. syllabes). Les rimes sont croisées (abab). Dans les
1. Ronsard est né en 1524, au château de la deux autres strophes, les trois premiers vers sont
Possonnière, dans le Vendômois, région au nord des alexandrins, le quatrième est un hexasyllabe.
de la Loire, près de la Touraine. Les rimes sont croisées.
2. a. Ronsard était page à la Cour de France : un b. Les vers de la première strophe ont une
page est un jeune garçon d’origine noble, attaché disposition différente  : alexandrin, hexasyllabe,
au service d’un roi ou d’un seigneur, pour servir alexandrin, hexasyllabe. C’est Elvire qui parle ; les
d’escorte et apprendre certaines fonctions civiles paroles ont été prononcées un an plus tôt, lors de
et militaires. la promenade en barque avec le poète.
b. Suite à une fièvre et à une surdité subite, il
2. a. Elvire souhaite profiter du temps qui passe
renonce à la carrière des armes à l’âge de seize ans.
et de leur amour : elle répète deux fois le verbe
3. Il développe ses connaissances des poètes grecs
aimons à l’impératif ; les verbes du vers 2 sont aussi
et latins au collège de Coqueret, à Paris.
à l’impératif ; toutes les phrases sont exclamatives,
4. La Pléiade est un groupe de jeunes poètes qui
car Elvire désire ardemment la réalisation de ses
souhaitent créer de nouvelles règles poétiques :
vœux : Hâtons-nous, jouissons ! (v. 2).
Ronsard et Du Bellay en font partie.
b. Le vers 3 comporte un parallélisme qui souligne
5. a. Cassandre Salviati est la fille d’un banquier
la fuite inexorable du temps : L’homme n’a point
italien ; Ronsard l’a rencontrée lors d’une fête à
de port, le temps n’a point de rive. Le temps est
la Cour de Blois, en 1545.
assimilé à l’eau qui coule : le temps n’a point de
b. Elle était âgée de treize ans et Ronsard de vingt
rive ; / Il coule (v. 3-4). Cette métaphore est en
et un ans. La Cour repartit deux jours plus tard
harmonie avec le paysage du lac.
et leur amour fut platonique et de courte durée.
L’année suivante, elle épousa le seigneur de Pré. 3. a.  Le poète personnifie le temps au vers  5,
c. Ronsard lui a dédié, en 1552, un recueil de puisqu’il s’adresse à lui et lui prête des sentiments
sonnets, Amours. humains : Temps jaloux. Il lui reproche de passer
6. En 1555, Ronsard s’éprend d’une jeune paysanne trop vite, que les moments vécus soient heureux ou
de quinze ans, Marie Dupin, qui lui inspire la malheureux : se peut-il que ces moments d’ivresse /
Continuation des Amours. […] S’envolent loin de nous de la même vitesse /
7. Ronsard sera le poète officiel du roi Henri II, Que les jours de malheur ? (v. 5, 7-8). L’homme est
son ami d’enfance. Puis c’est Charles IX qui sera dans l’impossibilité de fixer le temps.
son protecteur, après la mort d’Henri II en 1559. b. Dans les vers  5 à  12, le poète exprime une
8. Le dernier amour de Ronsard est Hélène de plainte mélancolique. Il interroge en vain le
Surgères, une des suivantes de Catherine de temps dans une phrase interro-négative : Eh quoi !
Médicis  ; elle lui inspire le recueil des Sonnets n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ? (v. 9).
pour Hélène en 1578. L’interjection Eh quoi !, reprise deux fois au vers 10
par Quoi !, marque son indignation et sa révolte
Alphonse de Lamartine, « Le Lac » devant l’impuissance de l’homme. Le temps agit
(poème 2) en maître, qui prend et qui reprend ses dons : le
Livre de l’élève, p. 246 verbe donna (v. 11) est au passé simple, temps du
passé révolu ; le verbe rendra (v. 12) est au futur
Préparer la lecture et à la forme négative. Le temps efface (v.  11)
1. Lamartine a vécu au xixe siècle. Il a appartenu toute chose et toute trace (v. 9) de nos souvenirs
au mouvement du romantisme. les plus chers : le caractère irréversible du temps

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est souligné par les participes passés passifs du la Seine coule et s’enfuit, mais le pont reste
vers 10 : passés pour jamais !, tout entiers perdus ! toujours là.
et par la phrase de type exclamatif. c. Dans le refrain, le verbe demeure a pour sujet
4. Le pronom nous désigne, à partir du vers 6, tous le pronom je, qui représente le poète : lui aussi, à
les êtres humains ; les vers évoquent l’humaine l’image du pont, reste constant et amoureux, même
condition et ont une portée universelle. si l’eau coule emportant ses amours, même si Ni
temps passé / Ni les amours reviennent (v. 8-9).
Guillaume Apollinaire, Le poète reste là fidèle, aussi pour témoigner de
« Le Pont Mirabeau » (poème 3) leur amour dans ses vers et leur donner ainsi une
sorte d’éternité.
Livre de l’élève, p. 247
3. Le poème a une portée universelle : le terme
Préparer la lecture amour au singulier dans les vers 1 et 2 évoque le
1. Grâce à Picasso, Apollinaire rencontre, en 1907, sentiment d’Apollinaire pour Marie Laurencin ; le
Marie Laurencin, une jeune artiste. Il en tombe pluriel au vers 9 permet d’évoquer le sentiment
amoureux et leur liaison se poursuivra jusqu’en éprouvé par tous les hommes de tout temps. De
1912, passionnée et orageuse. En 1909, Apollinaire même, le présent d’énonciation devient peu à peu
s’installe à Auteuil pour se rapprocher d’elle et les un présent de vérité générale, surtout pour les
deux amants empruntent souvent le pont Mirabeau verbes du refrain qui traduisent la fuite du temps.
pour rentrer à Auteuil. Marie Laurencin finit par le
quitter, ne supportant plus sa jalousie. Regret, ennui et tristesse
2. Le poème « Le Pont Mirabeau » a été chanté Objectif
par Léo Ferré, Serge Reggiani et Marc Lavoine. • Découvrir les thèmes lyriques associés à la
Analyser le poème tristesse et au chagrin à travers trois poètes  :
Villon, Laforgue, Hugo.
1. La musicalité du poème est créée par le refrain,
repris entre chaque strophe, comme dans une François Villon, « Hé ! Dieu, si j’eusse
chanson : Vienne la nuit sonne l’heure / Les jours étudié » (poème 1)
s’en vont je demeure (v. 5-6, v. 11-12). L’absence
Livre de l’élève, p. 248
de ponctuation donne une grande fluidité aux
vers, effet renforcé par les rimes majoritairement
féminines et par les sonorités douces : [v] (va, v. 1, Préparer la lecture
2 ; vie, v. 3 ; violente, v. 4 ; vienne, v. 5, 11 ; vont, 1. Né vers 1431, dans une famille pauvre, François
v. 6, 12 ; reviennent, v. 9), [r] (amour, v. 1, 2, 9 ; de Montcorbier fut orphelin très jeune et élevé par
courante, v. 1 ; Espérance, v. 4 ; heure, v. 5, 11 ; le chanoine Guillaume de Villon, dont il reprendra
jours, v. 6, 7, 12 ; demeure, v. 6, 12 ; Mirabeau, le nom. Il est reçu bachelier en 1449, puis devient
v. 10), [-eur] (heure, v. 5, 11 ; demeure, v. 6, 12). maître ès arts en 1452. Au cours d’une dispute, il
2. a. Le champ lexical du temps (la vie, v. 3 ; la tue son adversaire et quitte Paris en 1455, avant le
nuit, v. 5 ; l’heure, v. 5, 11 ; les jours, v. 6, 12 ; les jugement. Il mène ensuite une existence troublée :
semaines, v. 7 ; temps passé, v. 8) est étroitement vol, rixe, prison. Condamné à être pendu, il est
lié à celui de l’eau (cette eau courante, v. 1 ; coule finalement gracié et condamné à l’exil en 1463,
la Seine, v. 10) et à celui de l’amour (l’amour, v. 1, on perd alors sa trace. Il écrit Les Lais (ou Petit
2, 9 ; Espérance, v. 4). L’amour qui s’en va (v. 1) Testament) en 1456, puis Le Testament en 1461 et
est comparé à l’eau courante ; le même verbe est la Ballade des pendus (ou L’Épitaphe Villon) en 1462.
utilisé pour le temps  : Les jours s’en vont (v.  6 Vous pouvez consulter le site www.alalettre.com/
et 12) ; le temps qui passe ne revient jamais, Ni villon-bio.php.
les amours (v. 9), et le vers 10 évoque l’eau qui 2. Le nom mœurs (fém. plur.) signifie : 1. manière de
coule : Sous le pont Mirabeau coule la Seine. vivre, usages, coutumes ; 2. habitudes considérées
b. L’image du pont représente l’immobilité et la par rapport au bien ou au mal dans la conduite
solidité face à ces éléments fragiles et fugaces : de la vie.

173 Le lyrisme en poésie

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• Avoir de bonnes mœurs  : respecter les règles symbolistes. Puis, en 1881, il devient lecteur de
imposées par la morale. l’impératrice d’Allemagne, ce qui le met pour un
• Une comédie de mœurs  : comédie qui décrit temps à l’abri du besoin ; il quitte ce poste en
les façons de vivre caractéristiques d’un groupe 1886 et épouse une jeune Anglaise avec qui il
humain, d’un individu, d’une époque. rentre à Paris : ils décèdent tous les deux de la
• Entrer dans les mœurs  : passer dans l’usage tuberculose, lui en 1887, elle en 1888.
courant. 2. a. Le mot spleen signifie « ennui », « mélancolie »
• Les mœurs des abeilles  : façon de vivre des et « dégoût de vivre ».
abeilles. b. Baudelaire a intitulé une section des Fleurs du
mal (1857) : « Spleen et Idéal », dans laquelle
Analyser le poème
quatre poèmes portent le titre « Spleen ». Il a écrit
1. a.  La strophe comporte huit vers  : c’est un aussi le recueil Le Spleen de Paris (Petits poèmes
huitain. en prose), publié en 1869, après sa mort.
b. Le mètre est un octosyllabe, vers de huit Paul Verlaine a exprimé ce sentiment dans le poème
syllabes. Les rimes sont croisées. La rime en [ole] « Spleen », dans Romances sans paroles (1874).
est répétée quatre fois.
2. a. Le pronom je désigne le poète. Analyser le poème
b. Le personnage évoque sa jeunesse : Au temps 1. Ce poème est un sonnet, car il comporte deux
de ma jeunesse folle (v. 2). quatrains et deux tercets ; le mètre est l’alexandrin.
c. Il n’était pas un bon élève : Mais quoi ! je fuyais 2. Les indications de temps sont  : aujourd’hui
l’école (v. 5). (v. 1), éternelle (v. 2), toujours (v. 10), puis le soir
3. a. La strophe repose sur une opposition entre (v. 11), Minuit. Une heure (v. 13), encor (v. 14). Le
les regrets exprimés par le poète et la réalité : le poète passe une longue journée d’ennui : les mots
connecteur mais (v. 5) sépare les deux parties qui éternelle, toujours, encor le prouvent. Le soir vient
sont introduites chacune par une exclamation, la et il n’arrive même pas à s’endormir : il compte
première par Hé ! Dieu (v. 1), la seconde par Mais les heures : Minuit. Une heure.
quoi ! (v. 5). 3. Dans le premier quatrain, les assonances en [i]
b. Le mode du regret est le subjonctif : eusse étudié et les voyelles nasales [an] et [on] sont associées à
(v. 1), conjugué au plus-que-parfait, et eusse (v. 4), l’ennui : ennuie, aujourd’hui, mon, rideau, en, ciel,
conjugué à l’imparfait ; le poète regrette de ne pas gris, pluie, en, suie, ombres, vont, glissant, parmi.
avoir été un bon élève aux bonnes mœurs (v. 3), ce 4. a. Le ciel gris (v. 2), l’éternelle pluie (v. 2), la
qui lui aurait permis une vie confortable ensuite : brume de suie (v. 3), les flaques d’eau (v. 4), la vitre
J’eusse maison et couche molle (v. 4). ternie (v. 6), la boue, et l’averse (v. 10) composent
Le mode du réel est l’indicatif  : fuyais (v.  5), un paysage en harmonie avec l’état d’âme du poète.
conjugué à l’imparfait : le poète reconnaît s’être L’allitération en [p], associée à l’énumération du
mal comporté et avoir été un mauvais enfant (v. 6). premier tercet, renforce cette impression d’ennui :
4. La souffrance du poète est exprimée au vers 8 Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne. / Des
par une hyperbole : À peu que le cœur ne me fend. fiacres, de la boue, et l’averse toujours… / Puis le
La triste réalité lui cause une peine infinie. soir et le gaz et je rentre à pas lourds… Ces phrases,
en dehors de la dernière, ne comportent pas de
Jules Laforgue, « Spleen » (poème 2) verbe et sont très courtes  : le poète ne trouve
Livre de l’élève, p. 249 absolument rien d’intéressant à faire.
b. L’exclamation Bah (v. 8 et 13) exprime le dégoût
Préparer la lecture du poète, son mal de vivre.
1. Jules Laforgue est mort à 27 ans. Il a mené 5. Le début et la fin du poème sont identiques :
une vie difficile, ayant très tôt la charge de ses Tout m’ennuie (v. 1) ; et je m’ennuie encor (v. 14).
nombreux frères et sœurs. Après ses échecs au Le spleen ne l’a pas quitté de la journée ; c’est un
baccalauréat, il fréquente le groupe littéraire mal existentiel.
des hydropathes, qu’on appellera ensuite les

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Victor Hugo, « Demain, dès l’aube… » veut se recueillir sur sa douleur : les yeux fixés sur
(poème 3) mes pensées (v. 5) ; il a choisi d’être seul (v. 7)
et avance le dos courbé, les mains croisées (v. 7).
Livre de l’élève, p. 250-251
b. Le mot triste (v.  8) est mis en valeur par la
Préparer la lecture coupe et la virgule qui l’isolent en début de vers.
1. a. Le 4 septembre 1843, Léopoldine Hugo, la Dans sa tristesse, le poète ne distingue plus les
fille aînée du poète, s’est noyée dans la Seine, à lumières du jour, comme l’indique la comparaison :
Villequier, avec son époux ; sa tombe se trouve le jour pour moi sera comme la nuit (v. 8) ; il vit
à Villequier. dans les ténèbres du chagrin.
b. Le Havre est un port sur la Manche, à l’embouchure 8. a.  Le poète est indifférent au paysage  ; les
de la Seine ; Harfleur est une commune limitrophe phrases et les expressions de forme négative
du Havre, sur la rive droite de la Seine : son port traduisent cette volonté de rejet du monde
est maintenant envasé ; Villequier est un village du extérieur : Sans rien voir / sans entendre (v. 6) ;
pays de Caux, situé sur la rive droite de la Seine, Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, / Ni les
entre Le  Havre et Rouen. Ces villes se trouvent voiles (v. 9-10).
en Normandie. b. Cependant, il utilise des métaphores pour décrire
2. On parle d’enjambement en poésie quand la le paysage  : à l’heure où blanchit la campagne
proposition commencée dans un vers déborde sur (v.  1)  ; l’or du soir qui tombe (v.  9)  ; ces deux
le vers suivant. L’élément ainsi mis en valeur en couleurs évoquent la lumière, pour l’une de l’aube,
début de vers est un rejet. pour l’autre du soir.
9. a. Dans la troisième strophe, le verbe j’arriverai
Analyser le poème (v. 11) fait écho à je partirai (v. 2) : le voyage
1. Ce poème est composé de trois quatrains ; le touche à son but.
mètre est l’alexandrin  ; les rimes sont croisées b. Le but de la marche du poète est la tombe
(abab). (v. 11) de sa fille.
2. Le poète s’exprime à la première personne  : 10. a. Le poète offre à sa fille des plantes vivaces :
Je partirai (v. 2). Il s’adresse à sa fille décédée, Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur
Léopoldine : tu m’attends (v. 2). (v. 12). Les mots vert et fleur évoquent à la fois
3. Ce poème est daté du 3 septembre 1847 : le la jeunesse de Léopoldine et la vie éternelle : le
mot demain (v. 1) renvoie au 4 septembre, jour poète a besoin de la foi en l’éternité pour supporter
anniversaire de la mort de Léopoldine. la tristesse du deuil.
4. a. Le poète se rend sur la tombe (v. 11) de sa b. Il attribue aussi à la poésie le pouvoir de faire
fille, en pèlerinage, comme à chaque anniversaire vivre le souvenir de sa fille.
de sa mort.
b. L’expression je sais que tu m’attends (v. 2) laisse Enrichir son vocabulaire
penser que le poète a un rendez-vous. a. un album. b. en albâtre. c. un lapin albinos. d. une
5. Le poète est déterminé, comme le souligne aubade. e. une haie d’aubépines. f. l’albumine.
l’allitération en [d] du vers 1 : Demain, dès l’aube ;
et du vers  4  : demeurer loin de toi. Les verbes Histoire des arts
de mouvement sont au futur simple : je partirai 1. L’image est une huile sur toile de Caspar David
(v. 2), j’irai (deux fois, v. 3) ; enfin, l’enjambement Friedrich, datée de 1810-1811.
du vers 1 sur le vers 2 met en valeur le verbe Je 2. Le tableau représente un Paysage du
partirai mis en rejet au début du vers. Riesengebirge : c’est un paysage qui passe de la
6. Les vers  3 et  4 traduisent la cadence de la plaine aux montagnes, on devine un village et
marche. Ainsi le rythme est régulier : 2 / 4 // 2 son clocher.
/ 4 (v. 3) ; 3 / 3 / 3 / 3 (v. 4). On peut relever 3. a.  Au premier plan, on voit une plaine  ; au
un parallélisme : J’irai par… / j’irai par… (v. 3). second plan, un bosquet d’arbres et le clocher
7. a. Dans la deuxième strophe, certaines attitudes d’une église devant des collines ; à l’arrière-plan,
du poète traduisent sa tristesse et son deuil ; il des montagnes plus hautes.

175 Le lyrisme en poésie

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b. La plaine est verdoyante, les collines sont vert (v. 1), brûlant (v. 2), soleil (v. 3, 7), cuit (v. 3),
sombre, presque noires ; les collines du centre et chaude (v. 4). La poétesse met en avant la chaleur
les montagnes sont rosées. et la lumière qui caractérisent cette saison.
c. La lumière éclaire de rose les premières collines 3. Au sein de la nature, la poétesse ressent des
au centre du second plan, ainsi que le sommet des sensations visuelles : Tout luit, tout bleuit (v. 1) ;
montagnes à l’arrière-plan. miroite (v. 5) ; le pays jaune et bleu (v. 8) ; la
4. a. Ce tableau est un paysage sans êtres humains, couleur des blés est l’objet d’une comparaison :
comme la campagne où Hugo chemine seul ; le Des blés roses comme du cuivre (v. 12). Elle éprouve
paysage baigne dans la claire lumière de l’aube, des sensations auditives : tout bruit (v. 1) ; grésille
comme dans le début du poème. (v.  9). Elle ressent des sensations olfactives,
b. La lumière et la couleur rose symbolisent la vie, traduites par la comparaison : Comme un parfum
tandis que la couleur vert sombre, presque noire, de reine-claude (v. 6). Les sensations tactiles sont
est celle du deuil et de la mort. nombreuses : chaude (v. 4) ; oscille (v. 9) ; ces
5. Ce tableau calme et serein apaise toute douleur sensations suscitent des comparaisons : brûlant
et peut redonner l’espoir à ceux qui souffrent : il comme un fruit  / Que le soleil fendille et cuit
y a toujours un jour nouveau qui se lève. (v. 2 et 3) ; Du soleil comme de l’eau pleut (v. 7).
Le rythme du vers 1 est ternaire : 2 / 3 / 3 ; il
Nature et bonheur est scandé par la répétition de tout et par une
assonance en [i] ou [ui] : Tout luit, tout bleuit,
Objectifs
tout bruit ; l’univers tout entier semble brûlé par
• Étudier les thèmes lyriques associés au bonheur le soleil.
dans la nature. 4. La poétesse exprime un très vif sentiment de
• Découvrir deux poètes du xxe  siècle, Anna de bonheur au sein de la nature : Un infini plaisir de
Noailles et François Cheng. vivre (v. 10) ; le terme ivre lui fait écho au vers 11.
Anna de Noailles, « Chaleur » Enrichir son vocabulaire
(poème 1) • Les deux autres verbes du poème qui comportent
Livre de l’élève, p. 252 le suffixe -ille sont grésille et oscille (v. 9).
• a. des brindilles. b.  mordille. c.  la flottille.
Préparer la lecture d. sautille.
La comtesse Anna de Noailles, née princesse
François Cheng, « Le sous-bois
de Brancovan, est une poétesse et romancière
française, d’origine gréco-roumaine (1876- 1933). s’éveille » (poème 2)
Anna de Noailles a écrit un grand nombre de poèmes Livre de l’élève, p. 253
dans les recueils  : Le Cœur innombrable (1901),
L’Ombre des jours (1902), Les Éblouissements (1907), Préparer la lecture
Les Vivants et les Morts (1913). On lui doit aussi des 1. François Cheng est un poète, traducteur,
romans : La Nouvelle Espérance (1903), Le Visage romancier contemporain  : né le 30  août 1929,
émerveillé (1904) ; des mémoires de son enfance en Chine, il est issu d’une famille de lettrés et
et de son adolescence : Le Livre de ma vie (1932). d’universitaires. Grâce à son père, qui travaille à
l’Unesco, il s’installe en France en 1948. En 2002,
Analyser le poème
il est élu membre de l’Académie française.
1. a. Le poème est composé de quatre tercets. 2. Les vers libres sont des vers aux mètres variables
b. Le mètre utilisé est l’octosyllabe, mètre relative- et souvent sans rimes.
ment court, qui donne un rythme allègre au poème :
il permet de courtes notations de sensations. Analyser le poème
c. Les rimes sont suivies (aaa, bbb…). 1. Le poème est composé de vers libres  : il ne
2. La saison évoquée est l’été, comme le prouvent comporte pas de signes de ponctuation, ni de
le titre du poème : « Chaleur », et le lexique : luit rimes ; le mètre n’est pas régulier : par exemple,

176

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on trouve des pentasyllabes (v.  1 et  8), des étonné  / de tant de rires (v.  13-14)  : le chêne
hexasyllabes (v. 2, 3, 9, 10) et d’autres mètres. personnifié abrite des moineaux qui manifestent
2. a. La saison évoquée est le début du printemps leur bonheur par des rires sous sa barbe (v. 14),
dans la forêt : Le sous-bois s’éveille (v. 1) ; Ce qui c’est-à-dire sous son feuillage.
reste de neige / est une douleur oubliée (v. 3 et 4). 4. Les végétaux et les animaux personnifiés
expriment les sensations et les sentiments du
b. Le poète traduit le changement de saison
poète au début du printemps  : c’est sa propre
par la répétition de certains vers  : Le sous-bois
douleur qui est oubliée (v. 4) ; les termes délice,
s’éveille (v. 1 et 8) ; Les couleurs se souviennent
bonheur et rires témoignent de sa joie quand la
(v. 2 et 9). Il le fait également avec les champs
nature renaît, et il reste tout étonné (v. 13) du
lexicaux opposés : celui de l’hiver (neige, v. 3 ;
miracle de la nature.
brume, v. 10) et celui du printemps (s’éveille, v. 1,
8 ; couleurs, v. 2, 9) ; celui de la peine (douleur, Histoire des arts
v. 4 ; marque, v. 5) et celui de la joie (naissance, 1. a. L’auteur du tableau est Paul Cézanne ; il utilise
v. 7 ; délice, v. 11 ; bonheur, v. 12 ; rires, v. 14). la technique de l’aquarelle ainsi que le crayon.
3. a.  Les fourmis sont associées à l’hiver, dont b. Le tableau représente un paysage de Sous-bois.
elles portent la marque (v.  5)  ; tandis que les 2. a.  Les couleurs dominantes sont le blanc et
moineaux sont associés au printemps avec le mot le bleu, avec des touches de jaune et de brun
bonheur (v. 12). Les éléments végétaux retiennent ou rouge.
aussi l’attention du poète : le sous-bois (v. 1 et 8) b. La saison évoquée est le tout début du printemps,
reprend des couleurs (v. 2 et 9) ; le vieux chêne quand le ciel redevient bleu, juste avant la pousse
(v. 13) renaît grâce aux rires sous sa barbe (v. 14). des feuilles.
b. Le poète personnifie la nature. Ainsi la terre c. Le tableau illustre le poème, car il évoque le
est une mère (v. 6) qui annonce la naissance (v. 7) moment fugitif du passage d’une saison à l’autre :
d’un monde printanier. Le chêne porte une barbe les touches de couleurs chaudes traduisent l’éveil
(v. 14) et éprouve des sentiments humains : tout du sous-bois.

Lire une œuvre complète


Des troubadours à Apollinaire (1337 ?-1410 ?) ont écrit des rondeaux. Guillaume
de Machaut (1300  ?-1377) et François Villon
Livre de l’élève, p. 254
(1431-  ? [après 1463]) ont écrit des ballades.
Le guide de lecture Christine de Pisan (1364  ?-1431) et Charles
d’Orléans (1394-1465) ont écrit des rondeaux et
1. Bernard de Ventadour (1125  ?-1200  ?) est
des ballades.
le troubadour cité dans le recueil. Né dans le
Limousin, il écrit en langue d’oc, l’ancien français c. La Ballade des proverbes de Villon porte ce nom
du Sud de la France. car elle est composée d’une suite de proverbes :
2. Marie de France (1130  ?-1180  ?) raconte par exemple, ce proverbe très connu : Tant va le
l’histoire d’amour de Tristan et Iseut dans Le Lai pot à l’eau qu’il brise ; et le proverbe qui revient
du chèvrefeuille. en refrain à la fin des strophes et de l’Envoi final :
tant crie l’on Noël qu’il vient.
3. a. Une chanson de toile est un genre poétique
du Moyen Âge, ainsi nommé parce que les femmes, 4. Un dizain est un poème de dix vers. Clément
sans doute, chantaient ces chansons en travaillant Marot (1496-1544) a écrit « Le Dizain de la neige »
à leur métier à tisser. (p. 40).
b. Adam de la Halle (1240  ?-1288  ?), Othon 5. a. Un sonnet est un poème d’origine italienne,
de Grandson (1330-1395) et Jean Froissart que les poètes de la Renaissance ont introduit en

177 Le lyrisme en poésie

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France : il est composé de deux quatrains, suivis de 12. Poèmes de Victor Hugo au choix des élèves.
deux tercets ; le mètre est l’alexandrin ; les rimes 13. Alfred de Musset (1810-1857) a écrit ces vers
sont disposées selon des règles fixes. dans le poème intitulé « Tristesse ».
b. Joachim Du Bellay, Pierre de Ronsard et Louise 14. Le poème de Charles Baudelaire (1821-1867)
Labé ont écrit des sonnets. Joachim Du Bellay qui fait écho à « Une allée du Luxembourg » de
(1522-1560)  : «  Heureux qui, comme Ulysse, a Gérard de Nerval (1808-1855) s’intitule « À une
fait un beau voyage » ; Pierre de Ronsard (1524- passante ».
1585) : « Quand vous serez bien vieille, au soir, à 15. Récitation d’un poème, au choix, de Paul
la chandelle », « Je vous envoie un bouquet que Verlaine (1844-1896).
ma main », « Comme on voit sur la branche au 16. Guillaume Apollinaire (1880-1918) est l’auteur
mois de mai la rose » ; Louise Labé (1526-1565 d’un calligramme intitulé « La Colombe poignardée
ou 1524-1566 selon d’autres sources) : « Je vis, et le Jet d’eau ». Un calligramme est un poème
je meurs ; je me brûle et me noie ». où les vers sont disposés de façon à figurer une
6. a. Le poème de François de Malherbe (1555- image (objet, personne, animal), qui évoque le
1628) s’intitule  : «  Consolation à Monsieur Du sujet du poème.
Périer sur la mort de sa fille ». 17. Venu du Japon, un haïku est un poème court
b. Le poète emprunte cette image à Ronsard  : de 17 syllabes, réparties en trois vers, composés
« Mignonne, allons voir si la rose » (p. 45), « Je respectivement de 5, 7, 5 syllabes. Un haïku
vous envoie un bouquet que ma main » (p. 47), doit obligatoirement comprendre un mot dit « de
« Comme on voit sur la branche au mois de mai saison », qui fait référence à une saison ou à la
la rose » (p. 49). nature. Le poème évoque des émotions (mélancolie
7. Les Stances à Marquise de Pierre Corneille (1606- ou émerveillement). Les élèves relèveront un haïku
1684) font penser au sonnet de Ronsard : « Quand de leur choix (p. 241 à 243).
vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle ».
Le bilan de lecture
Dans les deux poèmes, le poète âgé essaie de
séduire une jeune fille, en lui rappelant que sa 4
jeunesse n’est pas éternelle et que les vers d’un
poète célèbre pourraient immortaliser sa beauté. M
8. a. Voici les morales des fables de Jean de La 2 U
Fontaine (1621-1695) : Vous chantiez ? J’en suis
fort aise.  / Eh bien  ! dansez maintenant («  La 1 N E R V A L S
Cigale et la Fourmi ») ; La raison du plus fort est I S
toujours la meilleure (« Le Loup et l’Agneau ») ;
Fit-il pas mieux que de se plaindre (« Le Renard et 3 V E R L A I N E
les Raisins ») ; les derniers vers de « La Laitière L 6 T
et le pot au lait », dont : Qui ne fait des châteaux
en Espagne ? […] Autant les sages que les fous ? O L
b. Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794) est 5 R O N S A R D
également auteur de fables : « Le Grillon » (p. 75).
9. Voici des titres de chansons célèbres écrites B
au xviiie siècle : « Vive la rose » ; « Aux marches É
du palais » ; « Il pleut, il pleut bergère » (Fabre
d’Églantine, 1750-1794)  ; «  Plaisir d’amour  »
(Jean-Pierre Claris de Florian).
10. Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est
une femme poète célèbre.
11. Récitation d’une strophe du poème de
Lamartine : « Le Lac ».

178

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Histoire des arts
La peinture romantique 5. L’artiste suggère l’immensité et l’infini en
emprisonnant la mer dans un cadre ovale et en
Livre de l’élève, p. 256-257
dissimulant le ciel sous les branches des arbres :
Observer et analyser la ligne d’horizon disparaît.
Tableau 2
1. Le premier tableau est une huile sur toile de
6. Le personnage, cadré en plan rapproché, est une
Caspar David Friedrich (1774-1840), intitulée
jeune fille, dont le visage est de profil et le torse
Falaises de craie à Rügen et datée de 1818-1819. Le
de face : elle semble agenouillée ou accroupie. Elle
deuxième tableau est une huile sur toile d’Eugène
est vêtue d’un corsage blanc décolleté, qui dénude
Delacroix (1798-1863), intitulée Jeune orpheline
un peu son épaule gauche, et d’un châle ocre ; elle
au cimetière et datée de 1824. Le troisième tableau
porte, sur son corsage, une robe à manches longues
est une huile sur toile de William Turner (1775-
dans les tons bruns. Ses cheveux châtains sont
1851), intitulée Paysage avec une rivière et une
relevés en un chignon, d’où s’échappent quelques
baie dans le lointain et datée de 1845.
boucles sur la nuque. Sa bouche est entrouverte et
Tableau 1
son regard est tourné vers sa gauche ; elle semble
2. a. Les lignes qui structurent l’espace au premier attristée et effrayée par ce qu’elle voit.
et au second plan sont des courbes, proches de 7. À l’arrière-plan, on voit des ifs, des stèles et
la verticale, qui se rejoignent pour dessiner une des croix qui nous font penser à un cimetière
forme ovoïde : les arbres constituent le premier chrétien ; le titre, Jeune orpheline au cimetière,
plan et des falaises blanches le second. Cette forme confirme cette hypothèse.
ovoïde sert de cadre à l’arrière-plan aux lignes 8. Les couleurs dominantes sont chaudes et
horizontales de la mer à perte de vue. sombres  : les cheveux de la jeune fille sont
b. Les personnages se trouvent au premier plan châtains, sa peau est ambrée, ses vêtements sont
et semblent très petits, perdus dans l’immensité dans des tons ocre et bruns ; le paysage est dans
du paysage. les mêmes tons.
c. Le paysage est vu d’un point situé en hauteur, 9. Le personnage ne regarde pas le spectateur, il
ce qui crée un effet de plongée et accentue la est tourné vers sa gauche : on dirait que la jeune
profondeur de l’à-pic et la petitesse des personnages fille voit quelqu’un ou quelque chose d’affreux ou de
représentés. Le choix de ce point de vue donne au désespérant. Elle peut regarder un cortège funèbre
paysage un caractère impressionnant. et penser à celui ou celle qu’elle vient de perdre.
3. a. La femme à gauche, vue de trois quarts, est 10. Une impression de tristesse et de désespoir
assise au pied d’un arbre et désigne le vide de la assez poignante se dégage de ce tableau.
falaise à ses pieds. Les deux hommes sont vus de Tableau 3
dos : celui qui est au milieu est presque couché à 11. Le tableau représente un paysage de rivière
terre et penché au-dessus du vide qu’il regarde ; se jetant dans une baie lointaine.
celui à droite est debout, les bras croisés, et 12. a.  Le dessin est imprécis, les traits sont
contemple aussi l’à-pic en dessous de lui. estompés : la rivière se perd dans la brume légère
b. Ils doivent échanger leurs impressions sur vers la baie. Les couleurs chaudes dominantes
le paysage : effroi et vertige devant le vide, et vont du brun foncé de la terre au premier plan à
admiration devant la beauté de la vue. la teinte blanc ocré des nuages, en passant par le
4. Au premier plan, le sol est verdâtre et les jaune doré ; on voit un coin de ciel bleu, en haut
arbres vert foncé créent une ombre qui rend, par à droite, et quelques reflets bleutés de la rivière
contraste, les falaises du second plan éclatantes au second plan.
de blancheur ; l’arrière-plan, constitué par la mer, b. L’impression produite est une grande luminosité ;
est également très lumineux dans des tons de on se croirait en été quand le paysage est grillé
mauve et de bleu. par le soleil.

179 Le lyrisme en poésie

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Étude de la langue
Grammaire et versification 5. Les mètres et le rythme
Livre de l’élève, p. 258 1. Extrait 1 : le mètre est l’alexandrin, vers pair
et long.
1. Les fonctions de l’adjectif Extrait 2 : le mètre est le pentasyllabe (vers de
a. blanche : adjectif épithète du nom lune. b. seul, cinq syllabes), vers impair et court.
mélancolique  : adjectifs apposés au nom poète. 2. Elle était déchaussée, // elle était décoiffée,
c. heureux : adjectif attribut du pronom sujet je. Assise les pieds nus, // parmi les joncs penchants ;
d.  couché  : participe passé apposé au pronom Moi qui passais par là, // je crus voir une fée,
sujet je. e. studieux : adjectif attribut du pronom Et je lui dis  :  // Veux-tu t’en venir dans les
sujet je ; folle : adjectif épithète du nom jeunesse. champs ?
f. découragé : participe passé apposé au pronom Le vers 4 n’a pas une coupe à l’hémistiche, mais
sujet il ; battante : adjectif épithète du nom pluie. après la quatrième syllabe.
2. La proposition subordonnée de comparaison 6. Le rythme et les rimes
1. et 2. a.  comme un oiseau pris au piège 1. Extrait 1 : le mètre est l’alexandrin ; les rimes
(subordonnée elliptique) = comme palpite un sont croisées (abab).
oiseau pris au piège. b.  autant que son départ Extrait 2 : le mètre est l’octosyllabe ; les rimes
m’avait désespéré. c. ainsi qu’une longue écharpe sont embrassées (abba).
argentée (subordonnée elliptique) = ainsi qu’une 2. Le vers  3 déborde sur le vers  4, c’est un
longue écharpe argentée nous enveloppe. d. plus enjambement  ; le sujet des verbes convient et
que la vie (subordonnée elliptique) = plus que plaît est en contre-rejet à la fin du vers 3, ce qui
j’aime la vie. laisse le lecteur en attente de l’idée principale de
3. Le mot comme la phrase développée au vers suivant et crée ainsi
1. a.  adverbe exclamatif. b.  conjonction de un effet d’allongement.
subordination. c. adverbe exclamatif. d. conjonction
de subordination. e. conjonction de subordination. Conjugaison et orthographe
2. b.  comme le bonheur passait  : complément Livre de l’élève, p. 259
circonstanciel de temps. d. comme le temps passe
vite : complément circonstanciel de cause. e. comme 7. L’impératif présent
l’eau de la rivière : complément circonstanciel de a. Contemple  / contemplez le soleil couchant.
comparaison. b. Sens / sentez les parfums de la nuit. c. Écoute /
écoutez la chanson du mal-aimé. d.  Aie  / ayez
4. Allitérations et assonances confiance en son amour. e. Cueille / cueillez les
1. et 2. Écoutez la chanson bien douce roses de la vie. f. Ne sois / soyez pas triste(s) et
Qui ne pleure que pour vous plaire. crois / croyez à l’amour.
Elle est discrète, elle est légère :
8. L’indicatif futur simple
Un frisson d’eau sur de la mousse !
a. J’irai par les rues sombres, seul et incompris.
Paul Verlaine, extrait de « Écoutez la chanson ».
b. Il lui offrira des fleurs et son cœur. c. Tu verras
Les allitérations en [r] (en italique) et en [s]
ses pleurs et tu les essuieras avec douceur. d. Vous
(surlignées) sont très douces : ce sont des liquides
lui rendrez son baiser et ferez son bonheur. e. Je
ou des sifflantes, non des occlusives qui bloquent
saurai trouver le chemin de ton cœur.
l’air dans la bouche. De même, les assonances en
[ou] (en gras) et en [è] (soulignées) sont légères 9. L’indicatif conditionnel présent
et douces. Ces sonorités sont en harmonie avec Marie, qui voudrait votre nom retourner
la douceur de la chanson et le léger bruit de l’eau Il trouverait aimer : aimez-moi donc, Marie.
qui glisse sur la mousse. Pierre de Ronsard.

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10. L’accord des adjectifs et des participes un être cher, même lorsqu’elle est entourée d’amis,
passés de relations ou d’une foule anonyme.
a. Bel amoureux, viendras-tu ce soir ? ! L’adjectif
beau au masculin singulier s’écrit bel devant un Vocabulaire et figures de style
nom commençant par une voyelle. b.  Le poète Livre de l’élève, p. 260
contemplait les cimes enneigées, ébloui et ému.
! Les participes passés sont apposés au nom 13. La qualité de la rime
sujet, masculin singulier : poète. c. Elle remplit sa 1. pleurs  / douceur  / bonheur  ; monotone  /
corbeille de roses et de lilas épanouis. ! L’accord se automne  / mignonne  ; cruelle  / immortelle  /
fait au masculin pluriel quand le participe passé est querelle  ; désir  / plaisir  / rosir  ; charmant  /
épithète de deux noms de genres différents : roses aimant  / tourment  ; satin  / argentin  / matin  ;
et lilas. d. La tempête déchaînée [! Le participe mélancolie  / folie  / jolie  ; pluie  / m’ennuie  /
est épithète d’un nom féminin singulier : tempête] s’enfuie  ; souffrance  / méfiance  / espérance  ;
mugissait sous les cieux obscurs. !  L’adjectif naufrage / orage / visage ; aurore / adore / sonore ;
est épithète d’un nom masculin pluriel  : cieux. amour / toujours / séjour.
e. Elle s’en retourna par les champs de blés, seule, 2. Une rime riche : mélancolie, folie, jolie (-olie :
mélancolique. ! Les adjectifs sont apposés au trois sons communs). Une rime suffisante : naufrage,
pronom sujet, féminin singulier : elle. orage, visage (-age : deux sons communs). Une
11. L’accord des adjectifs de couleur rime pauvre : pleurs, douceur, bonheur (-eur : un
a. Dans le foyer étincelaient de hautes flammes son commun).
orange. b. Je contemple, rêveur, les roses pourpres du 14. Le suffixe -oyer
jardin. c. Il posa une étole bleu ciel sur les épaules 1. a.  tournoyer. b.  flamboyer. c.  festoyer.
de sa bien-aimée. d. Dans la nuit noire de son cha- d. rougeoyer. e. poudroyer. f. guerroyer.
grin brillait le souvenir de leur rencontre. e. Voici 2. a. Les feuilles des platanes tournoient au gré
des fleurs mauves et des feuillages vert sombre. du vent. b. Un bon feu flamboie dans la cheminée.
12. Dictée préparée c. Les convives festoient sous la tonnelle fleurie.
1. Je m’assois, tu t’assois, il s’assoit, nous nous d. Les braises du foyer rougeoient encore dans la
assoyons, vous vous assoyez, ils s’assoient. nuit. e.  Le chemin poudroie sous les pieds des
Je m’assieds, tu t’assieds, il s’assied, nous nous chevaux lancés au galop. f. Le Cid guerroie contre
asseyons, vous asseyez, ils s’asseyent. les Maures en Espagne.
2. a. Les sujets du verbe font (v. 5) sont ces vallons, 15. Couleurs et émotions
ces palais, ces chaumières (sujets inversés). a. Intimidée, elle se lève en rougissant pour danser
b. Le sujet du verbe manque (v. 8) est un seul être : avec lui. b. Quand il la vit avec un autre, il fut pris
le verbe s’accorde donc à la troisième personne du d’une colère noire. c. Selon que votre amour est
singulier. Le pronom personnel vous est COI du verbe. payé ou non de retour, vous voyez tout en noir ou
3. a.  Le pluriel de l’adjectif vieux (v.  1) est tout en rose. d. Cassandre a-t-elle bien accueilli
inchangé : vieux ; son féminin est vieille. Ronsard ou lui a-t-elle fait grise mine ? e. Vert de
b. L’adjectif vains (v.  6) est épithète du nom jalousie, il la regardait danser.
objets, il s’accorde donc avec ce nom au masculin
pluriel. L’adjectif chères (v.  7) est épithète du 16. Le spleen
nom solitudes, il s’accorde donc avec ce nom au a. J’ai des idées noires  : j’ai le cafard. b.  La
féminin pluriel. mélancolie est un mot d’origine grecque qui signifie
4. Le mot tristement est un adverbe de manière « humeur noire ». c. Quand je m’ennuie, je suis pris
formé d’un radical, l’adjectif triste, et du suffixe d’un certain découragement. d. Je n’ai plus envie de
adverbial -ment. Le mot dépeuplé est un participe rien ; j’éprouve de la lassitude, du dégoût de vivre.
formé du préfixe négatif dé-, du radical -peupl- et 17. Les figures de style
du suffixe participial -é. 1. a. L’apostrophe du vers 1 donne un ton solennel
5. Le dernier vers évoque le sentiment de solitude au poème. Elle s’ajoute à la personnification de la
que peut ressentir une personne qui vient de perdre nature, à laquelle le poète s’adresse et à laquelle il
181 Le lyrisme en poésie

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prête des sentiments : Gardez de cette nuit, gardez, en bergère qui amassait son troupeau d’étoiles dans
belle nature, / Au moins le souvenir (v. 3 et 4). un parc. Les figures de style donnent de l’univers
Le poète demande solennellement aux éléments l’impression d’un monde animé à l’image de celui
du paysage de garder le souvenir de son amour des humains : le ciel devient un lieu magique.
disparu, puisque la nature, elle, reste immuable : d. La lune est désignée par la périphrase belle
Vous, que le temps épargne (v. 2). reine des nuits, qui la personnifie, ainsi que la
b. Le papillon est personnifié sous les traits d’une métaphore  : Ton regard tremble encor. L’astre
femme par les mots qui désignent des vêtements : devient une sorte de belle déesse mystérieuse, qui
manteau et robe. Le poète compare le déploiement ajoute au charme d’une nuit inoubliable.
des ailes du papillon à un éventail de soie (v. 1). Les 2. On relève une anaphore, puisque les quatre vers
noms et les adjectifs de couleur (argent, bigarrée, commencent par la même expression : Je n’écris.
dorée, or verdâtre et changeant) renforcent la Les deux derniers vers sont construits sur une
splendeur du papillon aux couleurs chatoyantes, à antithèse : douceur / rudesse ; plaisir / douloureux.
l’image d’une belle dame parée pour le bal. Les vers 2 et 3 présentent un parallélisme : Je n’écris
c. L’expression un grand troupeau d’étoiles de […], n’ayant / n’éprouvant […] ; les quatre vers
vagabondes est une métaphore, puisque les présentent des similitudes avec quelques variantes
étoiles sont assimilées à des animaux par les mots selon le principe de la rhétorique antique.
troupeau et vagabondes. La nuit est personnifiée

Expression orale
Arthur Rimbanud, « Sensation » b. Les lieux évoqués sont : dans la foule (v. 2),
Paul Eluard, « Air vif » parmi les blés (v. 3), sous un arbre (v. 4), dans ma
Livre de l’élève, p. 262 maison (v. 10), entre mes bras (v. 11), dans mes
rêves (v. 12). La progression se fait de l’extérieur
Comprendre les poèmes vers l’intérieur : de la campagne à la maison ; et de
Poème 1 la foule étrangère à l’intimité des rêves du poète.
1. Le lieu évoqué est la campagne : les sentiers c. Le dernier vers est une promesse d’amour
(v. 1), les blés et l’herbe (v. 2). Le poète a choisi éternelle, comme l’indiquent la négation et le
un moment du jour et de l’année : Par les soirs verbe : Je ne te quitterai plus.
bleus d’été (v. 1). Étudier le rythme des poèmes
2. a. Le lexique des sensations est très présent dans 5. Le mètre du poème 1 est l’alexandrin ; celui du
la première strophe : les soirs bleus, l’herbe menue poème 2 est l’heptasyllabe.
(sensations visuelles)  ; picoté, fouler, fraîcheur, 6. Dans le poème de Rimbaud, les coupes
vent, baigner (sensations tactiles). reproduisent le rythme d’une marche vagabonde.
b. Un sentiment d’amour infini (v. 6) envahit le La coupe se situe après la deuxième syllabe au
poète dans la deuxième strophe, et ce sentiment le vers 3, et après la quatrième syllabe au vers 8 ;
rend heureux (v. 8). La Nature représente pour lui elle est renforcée par la ponctuation : la virgule au
l’éternel féminin : comme avec une femme (v. 8). vers 3, la virgule et le tiret au vers 8, qui amorce
Poème 2 la comparaison et aboutit au bonheur suprême.
3. Le poète s’adresse à la femme qu’il aime : Entre Dans les autres vers, la coupe est régulière, à
mes bras je t’ai vue (v. 11). Une répétition structure l’hémistiche ; le vers 6 se lit d’un seul tenant, ce qui
le poème : je t’ai vue, en fin des vers 2, 3, 4, 9, allonge le rythme ; le vers 7 présente deux coupes,
10, 11 et 12. une à la quatrième syllabe, l’autre à l’hémistiche,
4. a.  Les expressions qui témoignent de la scandées par la répétition loin, bien loin, qui met
souffrance passée du poète sont : Au bout de tous en valeur la progression dans l’espace.
mes voyages (v. 5) ; Au fond de tous mes tourments
(v. 6) ; Sortant de l’eau et du feu (v. 8).

182

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Dossier 12 Arts & Littérature
Poésies en chansons
Livre de l’élève, p. 264 à 271

Objectifs du dossier
et modalités d’exploitation
Les objectifs le xixe avec Verlaine (« Chanson d’automne ») et
• Ce dossier vient à l’appui du chapitre précédent Rimbaud (« Roman ») ; le xxe avec Aragon (« Il n’y
(chapitre 11, « Le lyrisme en poésie »), mais peut a pas d’amour heureux »). Ils abordent les thèmes
être abordé indépendamment de ce dernier, dans lyriques de la nostalgie, la rupture amoureuse ou
une approche originale de la poésie. Il permet de la naissance de l’amour.
montrer aux élèves les liens étroits que la poésie • Les chansons correspondantes sont d’époques
entretient avec la musique depuis l’origine du variées  : 1964, pour Léo Ferré interprétant
genre. Dans cette perspective, il s’appuie sur Rimbaud ; 1968, pour Françoise Hardy chantant
quatre études mettant en regard un poème et Aragon ; 1974, pour Serge Gainsbourg s’inspirant
une chanson. de Verlaine  ; et 2007, pour Ridan reprenant Du
• L’objectif du dossier est double : Bellay. Chaque chanson aborde différemment le
– littéraire : le corpus choisi permet une analyse poème  : de l’interprétation la plus fidèle à la
rapide de quatre poèmes lyriques, axée sur une réécriture inspirée.
démarche comparative entre le texte et la musique. Les compétences du socle commun
Les travaux d’écriture courte, souvent sur le mode
• Les compétences mises en jeu sont essentiellement
de l’imitation formelle, vont également dans ce
celles du domaine 5, la culture humaniste :
sens ;
– lire et pratiquer différents langages : maîtriser
– culturel  : il s’agit de mettre en évidence les
les outils d’analyse et de la poésie ; chanter un
liens (originels) entre poésie et chanson, entre
poème mis en chanson ;
littérature et musique. Ce dossier sera l’occasion de
– établir des liens entre les œuvres pour mieux
découvrir des grands noms de la chanson française
les comprendre  : comparer le texte poétique et
(Charles Trenet, Georges Brassens, Barbara, Léo
les paroles de la chanson ; comparer différentes
Ferré, Serge Gainsbourg…), mais aussi la relève
versions d’une même chanson ;
de la jeune génération (Marc Lavoine, Jean-Louis
– être sensible aux enjeux esthétiques et humains
Aubert, Élodie Frégé…).
d’une œuvre artistique  : analyser les effets
• Le travail musical proposé consiste à écouter,
produits par les différentes techniques poétiques
identifier les instruments utilisés (le violon, la
et musicales (le rythme donné, l’interprétation du
clarinette, le balafon…), analyser les effets sonores
chanteur, la valeur des instruments employés) ;
recherchés (induire de la tristesse, de la gaîté),
– être capable de porter un regard critique sur une
l’interprétation du chanteur, reconnaître un style
œuvre : exprimer son avis sur une interprétation ;
musical (le jazz, la world music). Il est conseillé
proposer une alternative à cette interprétation.
d’effectuer cette étude avec la collaboration
• Les compétences du domaine 4 (maîtrise
du professeur de musique pour un travail
des techniques usuelles de l’information et
transdisciplinaire. Mais, dans une perspective
de la communication) peuvent également être
musicale plus modeste, elle est tout à fait réalisable
évaluées : l’élève doit être capable d’utiliser un
dans le cadre du cours de français.
moteur de recherche informatique.
Le choix des poèmes
• Les poèmes retenus sont patrimoniaux et renvoient
aux grands siècles de la poésie : la Renaissance
avec Du Bellay (« Heureux qui comme Ulysse ») ;

183 Poésies en chansons

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Réponses aux questionnaires
« Heureux qui comme Ulysse », Un sonnet est un poème à forme fixe, originaire
Joachim Du Bellay d’Italie et apparu en France au xvie  siècle  : il
« Ulysse », Ridan se compose de quatorze vers, divisés en deux
quatrains aux rimes embrassées et deux tercets
Livre de l’élève, p. 264-265
(ou sizain) aux rimes plates, puis croisées ou
embrassées (ccd eed ou ccd ede).
Objectifs
b. Le mètre utilisé est l’alexandrin : il comporte
• Étudier l’adaptation d’un sonnet de la Renaissance douze syllabes.
en chanson d’aujourd’hui.
Ex : Heu/reux / qui /, com/m(e) U/lys/s(e), a /
• Aborder le thème lyrique de la nostalgie.
1 2 3 4 5 6 7 8
B2i fai/t un / beau / voy/ag(e)
Vous pourrez consulter le site Internet 9 10 11 12
http://mythologica.fr/grec/ulysse.htm et 2. a. Du Bellay évoque directement Ulysse au vers 1
http://mythologica.fr/grec/jason.htm. et fait allusion, par périphrase, à Jason (celui-là
• Ulysse, célèbre héros grec, roi légendaire qui conquit la Toison, v. 2).
d’Ithaque, a mis vingt ans pour faire la guerre de b. Ulysse et Jason ont été amenés à faire un beau
Troie, en revenir et retrouver Ithaque et les siens, (et surtout long) voyage. Ils se sont retrouvés exilés
sa femme Pénélope et son fils Télémaque. de leur patrie, de leur terre natale, tout comme
• Jason est le fils d’Éson, roi légendaire d’Iolcos Du Bellay en poste à Rome auprès de son oncle,
(Thessalie), détrôné par son frère Pélias. Devenu le cardinal, loin de son cher Anjou. Le thème du
jeune homme, Jason a cherché à recouvrer le voyage appelle tout naturellement le motif du
trône de son père. Pélias déclare qu’il lui rendra le retour, que célèbre le poète en évoquant le bonheur
royaume à condition qu’il lui rapporte la précieuse des deux héros rentrés chez eux pour vivre entre
Toison d’or, qui se trouve en Colchide, au bout du [leurs] parents le reste de [leur] âge (v. 4). Lui-
monde connu des Anciens. Jason effectue donc même ne connaît pas ce bonheur et exprime sa
un long et périlleux voyage avec les Argonautes, nostalgie à travers ce sonnet.
rapporte la Toison d’or grâce à la magicienne
3. C’est dans la deuxième strophe que le poète
Médée, qu’il épouse. Arrivé à Iolcos, Pélias refuse
exprime son regret à travers une longue phrase
de lui rendre le pouvoir. Médée le fait périr, mais
interrogative qui trahit sa nostalgie  : Quand
les habitants d’Iolcos ne leur pardonnent pas cette
reverrai-je… ?, renforcée par l’interjection hélas.
mort et les deux époux sont contraints de s’exiler
pendant dix ans à Thèbes. Jason retrouvera le 4. a. Les tercets sont construits sur une série
trône après avoir répudié Médée. d’oppositions mises en valeur par l’emploi
anaphorique du comparatif de supériorité plus…
Lire le poème que : d’un côté, la grandiose ville de Rome, qui
1. a. « Heureux qui comme Ulysse » de Joachim ne lui inspire que déception ; de l’autre, le village
Du Bellay, composé de deux quatrains, suivis de natal, son petit Liré, qui progressivement affirme
deux tercets (ou un sizain pour l’analyse des rimes), sa suprématie.
est un sonnet. Voir tableau ci-dessous.

Liré Rome
le séjour qu’ont bâti mes aïeux des palais romains le front audacieux
l’ardoise fine le marbre dur
mon Loir gaulois le Tibre latin
mon petit Liré le mont Palatin
la douceur angevine l’air marin

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La ville de Rome est évoquée dans ses caractéris- et mes vieux tympans percés / Pour ne plus jamais
tiques géographiques : son fleuve (le Tibre), son entendre / les sirènes et leur voix (v. 5 à 7). Ces
site (à proximité de la Méditerranée, suggérée par sirènes cherchaient, par leur chant, à envoûter
l’air marin), ses collines (le mont Palatin). Le Tibre Ulysse et ses compagnons, pour précipiter leur
latin et le mont Palatin renvoient aux légendes bateau contre les rochers ! Mais le chanteur fait
de la fondation de la ville (c’est sur les eaux du entendre d’autres sirènes en fond sonore : celles
Tibre que furent abandonnés Romulus et Remus ; émises par la police, ce qui donne une autre
c’est sur le mont Palatin que Romulus traça les orientation à sa chanson.
limites de Rome). L’opposition Loire gaulois / Tibre b. Par cette sonorité très contemporaine, on
latin suggère également la préférence marquée du comprend que ces hommes qui traversent les mers,
poète pour le pays des vaincus, face à la puissance la mer Méditerranée comme Ulysse, retranchés dans
romaine. une cale (v. 4), sont des hommes d’aujourd’hui. Il
b. Le sonnet se clôt sur l’adjectif angevine, à la s’agit sans doute d’émigrés d’Afrique qui tentent
rime féminine, qui renvoie à la douceur de l’Anjou de gagner les rives de l’Europe. Leur arrivée en
et à la finesse de ses toits en ardoise. situation irrégulière sur un sol étranger leur vaut
souvent de connaître les sirènes de police.
Écouter la chanson et comparer
c. Ridan conclut sa chanson sur un avertissement à
5. a. Écoute de la chanson « Ulysse » par Ridan. ces hommes qui quittent leur pays dans l’espoir de
b. La chanson s’ouvre sur le bruit de tic-tac d’un trouver ailleurs, dans des pays riches, un eldorado.
vieux réveil : cette sonorité donne un tempo binaire Ils croient s’engager dans des chemins soi-disant
à la musique qui prend le relais. Ce tic-tac qui pavés d’or (v. 14), mais ce choix (v. 11) peut se
rythme ensuite toute la chanson est par moments révéler illusoire, vecteur de terribles déceptions.
accompagné de sifflements (une série montante /
une série descendante), construits sur ce même B2i Allez sur un moteur de recherches
rythme binaire. Cette sonorité imitant le balancier musicales
d’une horloge, ou le bruit de la trotteuse, renvoie Pour poursuivre l’étude du motif de la nostalgie
clairement à l’idée du temps qui passe. dans la chanson, on peut demander aux élèves
6. a. En guise de refrain, Ridan a repris les vers 5 d’écouter les trois titres suivants. Ils évoquent la
et 6. On remarque que le chanteur laisse en suspens nostalgie d’un pays ou le regret d’un amour perdu :
la deuxième partie de la question (qu’il chante • «  Lettre à France  », interprétée par Michel
toutefois, mais pas dans le refrain). Polnareff, semble exprimer le regret d’un amour
b. Ces deux vers expriment l’impatience du poète à perdu : celui pour une femme appelée France, qui
retrouver son petit village ; ils posent des questions se retrouve loin de [lui] et à laquelle il écrit une
en rapport avec le temps : Quand reverrai-je… ? lettre. En réalité, le chanteur évoque la nostalgie
et en quelle saison… ? En en faisant un refrain, de son pays, la France, d’où il s’est exilé (pour des
Ridan met en valeur le sentiment de tristesse lié raisons fiscales). En 1977, date de composition
à l’attente, la nostalgie pour le pays perdu, et sa de cette chanson, tout le monde connaissait la
volonté de le retrouver. situation privée du chanteur et avait compris la
7. Dans sa chanson, Ridan reprend fidèlement personnification de la France en France.
les mots de Du Bellay, qui évoque une situation • «  Le Pont Mirabeau  », poème de Guillaume
universelle et intemporelle ; puis il y ajoute deux Apollinaire, a été chanté par Léo Ferré, par Serge
couplets qui peuvent se référer à une situation Reggiani, et plus récemment par Marc Lavoine
plus actuelle. (2001, version proposée ici). Il exprime la nostalgie
a. Comme Du Bellay, Ridan poursuit la comparaison du temps révolu où il aimait et était aimé ; mais
entre la situation d’un je (cette fois, narrateur non Passent les jours et passent les semaines / Ni temps
identifié) et celle d’Ulysse (titre de la chanson). passé  / Ni les amours reviennent  / Sous le pont
Il fait une référence claire à l’épisode des Sirènes Mirabeau coule la Seine… La métaphore du temps
de l’Odyssée d’Homère, avec les expressions : Seul qui passe, associée à l’eau d’un fleuve qui coule peut
contre les dieux (v. 2) ; perdu dans les marées (v. 3), être rapprochée du tic-tac de la chanson « Ulysse ».

185 Poésies en chansons

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• « Le Tourbillon de la vie » a été chantée pour 3. a. Dans la première strophe, et particulièrement
la première fois par l’actrice Jeanne Moreau, dans les trois premiers vers, on note une allitération
dans le film de François Truffaut Jules et Jim, en en [l]  : Les sanglots longs / Des violons / De
1962. On peut l’entendre également dans une l’automne, qui fait entendre le glissement plaintif
version plus récente (et plus lente) interprétée par de l’archer sur les cordes du violon. Aux vers 13
Vanessa Paradis. Cette chanson évoque les aléas de et 14, c’est une allitération en [v] que l’on entend :
l’amour au cours d’une vie : rencontre amoureuse, Et je m’en vais / Au vent mauvais, imitant le
séparation, retrouvailles, nouvel éloignement… souffle du vent.
b. Ces allitérations sont associées au sens : elles
« Chanson d’automne », Paul Verlaine
font percevoir par l’oreille ce que dit le mot.
« Je suis venu te dire que je m’en Le retour de sonorités à l’intérieur des vers, couplé
vais », Serge Gainsbourg aux rimes qui reviennent à une fréquence rapide
Livre de l’élève, p. 266-267 (car les mètres sont très courts), contribue à la
musicalité du poème.
Objectifs 4. Le sentiment de tristesse, associé à l’automne,
• Étudier une chanson du xxe siècle en lien avec est fréquent dans la poésie du xixe siècle. Le poète
un poème du xixe siècle. se compare à la feuille morte (v.  18), jouet du
• Analyser l’expression de la tristesse. vent (v. 14), qui l’emporte deçà, delà (v. 15-16) :
• Approfondir sa culture musicale : initiation au il fusionne avec elle, et l’on voit sa silhouette
jazz, découverte de Serge Gainsbourg, auteur s’éloigner comme emportée par le vent. L’unité
compositeur interprète. phonique de la première strophe, autour du [o]
Lire le poème et des sons nasalisés [on] et [an] (sanglots longs,
violons, automne, langueur, monotone), annonce
1. a. « Chanson d’automne » de Paul Verlaine est
cette fusion entre le paysage automnal et l’âme
composé de trois sizains.
blessée. L’état de passivité du je s’accentue au
b. Le poète fait alterner deux tétrasyllabes avec
un trisyllabe : fil de la troisième strophe : de sujet grammatical
Les / san/glots / longs (Je m’en vais, v. 13), le poète devient objet (Qui
1 2 3 4
m’emporte, v. 15), pour être finalement associé à
Des / vi/o/lons un objet inanimé (Feuille morte, v. 18).
1 2 3 4 Écouter la chanson et comparer
De / l’au/tomne
5. Écoute de la chanson « Je suis venu te dire que
1 2 3
je m’en vais » de Serge Gainsbourg.
Cette disposition rompt la régularité mécanique :
elle met en valeur le trisyllabe, qui semble isolé 6. Au début de sa chanson, Serge Gainsbourg fait
après les deux vers égaux de quatre syllabes, et clairement référence à Verlaine et à «  Chanson
donne une impression d’inachevé. d’automne » :
c. La disposition des rimes est la même dans chaque – au vers 3, il dit : Comme dit si bien Verlaine, puis
strophe : deux vers à rimes plates (longs / violons) cite entre guillemets une expression du poème :
et quatre vers à rimes embrassées (automne / Au vent mauvais ;
cœur / langueur / monotone). – au vers 1, on comprend alors la référence avec
2. Le poète mélancolique exprime sa tristesse et l’expression : je m’en vais ;
son malaise avec des termes évoquant la douleur – au vers 2, tes larmes font écho à je pleure.
déchirante et l’affaiblissement physique propre à 7. Gainsbourg poursuit ces clins d’œil au poème,
l’état de langueur : sanglots (v. 1), blessent (v. 4), en changeant la catégorie grammaticale de certains
langueur (v. 5), monotone (v. 6), suffocant (v. 7), mots de Verlaine.
blême (v. 8), je pleure (v. 12). Voir tableau page suivante.

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Chez Verlaine Chez Gainsbourg
blême (v. 8) : adjectif tu blêmis (v. 6) : verbe
suffocant (v. 7) : adjectif tu suffoques (v. 6) : verbe
sanglots (v. 1) : nom commun tu sanglotes (v. 15) : verbe

8. Mais dans sa chanson, Gainsbourg évoque une (Gainsbourg…, Carpentier, coll. « Sur parole »),
autre situation : un je quitte celle qu’il a aimée l’artiste avouait des emprunts aux auteurs qui le
(car tu m’en as trop fait, conclut-il). Et ce tu, touchaient (Tous mes textes ne sont que collures).
auquel il s’adresse, pleure, sanglote à l’annonce de Verlaine, un poète maudit du xixe siècle, obsédé
cette rupture. Pour renforcer le motif, Gainsbourg par la musicalité de ses vers, et Gainsbourg, un
fait entendre les pleurs de cette femme en fond chanteur provocateur du xxe siècle, passionné de
sonore. Le compositeur raconte donc une rupture poésie, étaient faits pour se rencontrer… dans
amoureuse et met en scène l’amoureuse éconduite. une chanson.
Ce n’est pas le cas chez Verlaine.
9. La poésie de Verlaine peut aisément se mettre B2i Allez sur un moteur de recherches
musicales
en musique. Son intérêt pour le jeu des sonorités
fait de lui un poète musicien  : De la musique Il est conseillé de travailler en collaboration
avant toute chose, […] De la musique encore avec le professeur de musique sur une initiation
et toujours !, déclarait-il dans son Art poétique. au jazz (Glenn Miller, Stéphane Grappelli) ou sur
N’a-t-il pas intitulé le poème étudié ici « Chanson Gainsbourg.
d’automne » ? 1. Pour aller plus loin sur les adaptations du
Gainsbourg, quant à lui, a souvent puisé son poème de Verlaine : « Chanson d’automne » n’a
inspiration chez les grands poètes (! question 2 de pas seulement été chanté par Gainsbourg. Avant
la rubrique B2i « Allez sur un moteur de recherches lui, Charles Trenet, Georges Brassens et Léo Ferré
musicales  »), comme Verlaine, Hugo, Musset et avaient fait de même, en respectant fidèlement (ou
Baudelaire (« Le Serpent »). Dans la biographie presque) les mots de Verlaine, mais en choisissant
que Jacques Perciot lui a consacrée en 2002 des styles musicaux différents.

Verlaine Verlaine Chanson d’automne


par Charles Trenet par Georges Brassens par Léo Ferré
Instruments cuivres (trompettes) + piano + guitare piano + violon
dominants clarinettes + solo piano à la fin (instrument de
prédilection de Brassens)
Style musical orchestre américain à la Glenn version piano bar : version jazzy
Miller : jazz, swing (en vogue orchestration simple à la Stéphane Grappelli
dans les années 1940)
Commentaires Trenet a repris en 1941 le poème Brassens a voulu rendre Stéphane Grappelli a large-
annexes de Verlaine en modifiant légère- hommage à Trenet avec ment contribué à populariser
ment les paroles : blessent devient cette reprise. Il a néan- le jazz en France dans les
bercent. moins rétabli les paroles années d’après-guerre avec
Ce vers de la version de Trenet : originelles de Verlaine. son complice Django Rein-
bercent mon cœur d’une langueur hardt. Il est le précurseur du
monotone a servi de signal diffusé violon-jazz.
par la BBC le 5  juin 1944 pour Léo Ferré reprend le texte
annoncer le débarquement des chanté par Trenet. En intro-
troupes alliées en Normandie le duisant le violon, il fait écho
lendemain ! musicalement au contenu du
poème.

187 Poésies en chansons

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N. B. : pour que les élèves puissent analyser les 2. a. Le poète raconte la flânerie, la promenade
différences, il faut préalablement leur faire écouter (v. 4) d’un jeune homme de dix-sept ans, entre les
un extrait des orchestrations de Glenn Miller (par cafés tapageurs (v. 3) et les allées de tilleuls (v. 4),
exemple  : Moonlight Serenade) et de Stéphane un beau soir de juin (v. 2, 5). Le garçon rencontre
Grappelli (par exemple : Daphné ou Nuages). une demoiselle aux petits airs charmants (v. 19) qui
2. Pour aller plus loin sur le travail artistique de se livre au jeu de la séduction en faisant trotter
Gainsbourg, on pourra faire travailler les élèves ses petites bottines (v. 22). Il est alors amoureux
sur l’art du réemploi des grands classiques du (v.  25), l’esprit exclusivement occupé par cette
répertoire : la culture au service de la création. Au jeune fille, loué jusqu’au mois d’août (v. 25).
début de sa carrière, les clins d’œil de Gainsbourg b. Au vers  22, on remarque une allitération en
aux grands poètes étaient plus marqués. Ainsi a-t-il [t] : Tout en faisant trotter ses petites bottines ;
mis en musique et chanté : Rimbaud fait entendre le bruit répété des bottines
– « La Nuit d’octobre » d’Alfred de Musset, chantée et le trottinement de la jeune fille qui attirent
en 1959 : orchestration chachacha ; l’attention du jeune homme. Il rend sonore le
– « La Chanson de Maglia » de Victor Hugo, chantée contenu de ce vers, alliant forme et fond.
en 1961 : sur un thème mélodieux sentimental ; 3. Ce poème, intitulé «  Roman  », présente
– « Le Serpent qui danse » de Charles Baudelaire, effectivement une dimension narrative  : il
chantée en 1962 : sur un air de samba. raconte une rencontre amoureuse un soir de juin.
Pour écrire ses textes, Gainsbourg a mis en chanson Par ailleurs, il a l’originalité d’être disposé en
des poèmes existants qu’il a retranscrits fidèlement ; parties, signalées par des chiffres romains, tels
ou bien il a introduit dans ses créations des citations des chapitres de roman.
de poèmes comme un clin d’œil. Ses mélodies aussi 4. a. Rimbaud avait dix-sept ans quand il a écrit ces
ont parfois emprunté aux grandes symphonies : la vers : il aurait pu écrire cette histoire à la première
Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak détournée personne. L’utilisation du pronom personnel on
dans « Initials BB » ; la 3e symphonie de Brahms (parties I et II, aux vers 1, 4, 6, 9, 13, 15), puis
dans « Baby alone in Babylone » ; une étude de vous (parties III et IV, aux vers 21, 25 à 30) rend
Chopin dans « Lemon Incest »… plus universel son propos. Tous les jeunes gens de
dix-sept ans (on), y compris ceux qui le jugent,
« Roman », Arthur Rimbaud ont connu ces instants uniques des premiers émois.
« On n’est pas sérieux quand b. La dernière strophe fait écho à la première ; on
on a 17 ans », Léo Ferré y retrouve le premier vers : On n’est pas sérieux,
Livre de l’élève, p. 268-269 quand on a dix-sept ans ; mais, aux yeux du jeune
homme, les cafés sont devenus éclatants (et non
Objectifs plus tapageurs), maintenant il boit des bocks ou de
• Étudier la mise en chanson fidèle d’un poème. la limonade (v. 30), et il considère non plus qu’il
• Analyser un poème narratif. va sous les tilleuls, mais qu’il a des tilleuls verts
• Comparer différentes versions de chansons poèmes. sur la promenade (v. 32) : désormais le monde lui
appartient.
Lire le poème
1. a.  Roman d’Arthur Rimbaud est construit en Écouter la chanson et comparer
quatre parties, comportant deux quatrains. 5. a. Écoute de la chanson « On n’est pas sérieux
b. Le mètre est régulier ; il s’agit d’alexandrins : quand on a 17 ans » par Léo Ferré.
On / n’est / pas / sé/ri/eux, / quan/d on / a / b. Léo Ferré a respecté, mot pour mot, le texte
1 2 3 4 5 6 7 8 9 d’Arthur Rimbaud.
dix-/sept / ans. c. On entend, dès l’introduction, un violon auquel
10 11 12 répond un piano ; puis une harpe, un hautbois ;
On peut remarquer que le poète fait figurer le mot enfin, un ensemble de violons prend le relais.
dix à la dixième syllabe du vers ! 6. Léo Ferré interprète de façon lente et d’un
Les rimes sont croisées. ton douloureux ce poème plutôt gai, qui évoque

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l’insouciance et l’allégresse d’un jeune homme – version de Léo Ferré : à la façon des chansons
face à son premier amour. Les violons lents et réalistes parisiennes du début du xxe siècle  :
plaintifs, le hautbois à la sonorité grave donnent accordéon, violon, ton plaintif ;
une impression de gravité à ce texte léger et au – version de Marc Lavoine (lien possible avec
rythme rapide. On peut imaginer que Ferré a pris le la première entrée du chapitre ! p.  265)  : une
parti de faire ressortir le côté rêveur du promeneur, version pop rock très rythmée (guitare électrique,
de l’amoureux transi par cette orchestration. synthétiseur, batterie), mais le ton du chanteur
7. Questions à aborder avec le professeur de reste, comme pour Léo Ferré, grave, élégiaque,
musique : travailler sur la connotation, la valeur des relayé par l’introduction du violon et de la
instruments. On pourrait attendre une orchestration clarinette.
plus gaie, plus vive, plus conforme à l’esprit du
jeune amoureux : une version jazz avec un violon « Il n’y a pas d’amour heureux »,
tel Stéphane Grappelli (réinvestissement de l’étude Louis Aragon
précédente), ou encore l’emploi d’une mandoline « Il n’y a pas d’amour heureux »,
(sonorité aiguë) et d’une flûte sur un air de Françoise Hardy
tarentelle… Les élèves peuvent proposer des Livre de l’élève, p. 270-271
approches correspondant à leurs goûts : rap, R & B,
des styles musicaux qui peuvent correspondre à Objectifs
l’esprit de Rimbaud et à celui d’un adolescent
• Étudier la mise en chanson d’un poème.
d’aujourd’hui. On peut saisir l’occasion pour
• Analyser un poème élégiaque.
leur demander de produire devant la classe leur
• Comparer différentes interprétations d’une
interprétation du poème. Par exemple, chanter
chanson.
à huit (chacun un quatrain) leur version rap du
poème, sur un fond musical choisi. Lire le poème
B2i Allez sur un moteur de recherches 1. a. « Il n’y a pas d’amour heureux » de Louis
musicales Aragon est composé de cinq strophes de cinq vers.
b. Sa forme rappelle celle d’une chanson car chaque
1. Pour aller plus loin dans la découverte de
strophe se conclut sur un vers en italique : Il n’y
Rimbaud : le fait d’entendre une version chantée
a pas d’amour heureux, qui peut être considéré
permet d’aborder autrement un poème et d’en
comme un refrain entre chaque couplet.
comprendre la portée. On peut ici simplement faire
2. a. Dans les deux premières strophes, le poète
découvrir ces deux autres poèmes incontournables
emploie essentiellement des pronoms personnels
de Rimbaud en chansons ; ou bien procéder à une
de troisième personne : il, renvoyant à l’homme
(modeste) analyse musicale en comparant les
en général (v. 1) ; elle renvoyant à sa vie (v. 7),
versions, les styles.
eux à ces soldats sans armes (v. 7), comparaison
• Écoute du « Dormeur du val », chanté par :
évoquant toujours sa vie ; on reste indéfini. Aragon
– Jean-Louis Aubert (2009)  : dépouillement aborde donc son poème sous un angle universel,
musical, avec une guitare sèche sur des paroles à traitant du rapport de tout être humain à l’amour.
peine chantées ; b. À partir de la troisième strophe, le poète
– Yves Montand (1970) (sur www. musicme.com) : s’implique personnellement avec l’emploi de
version orchestrale (cuivres, violons, piano…), marques de la première personne : déterminants
interprétation très théâtrale des paroles. mon, ma (v. 13), pronom personnel je, moi (v. 14).
• Écoute de « Ma bohème », chanté par : Ce je se définit alors dans un rapport à un tu (Je te
– Léo Ferré (1964) : une version orchestrale aux porte dans moi, v. 14), formant un nous au milieu
sonorités douces et gaies (piano, flûtes) ; du vers 15, au cœur du poème qui compte 31 vers.
– Pascal Mono (2010) : une version rock, avec un L’union du je et du tu est alors l’expression de ce
chanteur à la voix puissante. sentiment amoureux.
2. Comparer deux versions chantées du poème 3. Dans la dernière strophe ressort l’idée de l’amour
d’Apollinaire, « Le Pont Mirabeau » : vecteur systématique de souffrance, avec l’emploi

189 Poésies en chansons

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d’une anaphore, constituée de phrases négatives et par Françoise Hardy est une reprise de Georges
comportant le champ lexical de la douleur : douleur Brassens, assez proche du poème de Louis Aragon.
(v. 25), meurtri (v. 26), flétri (v. 27), pleurs (v. 29). 6. Pour permettre aux élèves de répondre à
4. Pourtant, avec le dernier vers, on comprend cette question, il convient peut-être de définir
que le poète célèbre cet amour. Bien qu’il soit préalablement ce qu’on entend par mélodie. C’est
porteur de souffrance, c’est notre amour à tous une succession de notes qui forment une phrase, un
deux (v. 31) : un amour a une valeur unique et vaut thème musical, que l’on identifie aisément et que
la peine d’être vécu. Il n’engendre qu’un bonheur l’on retient pour son harmonie et son rythme. Ici,
éphémère (Rien n’est jamais acquis à l’homme, v. 1 ; on peut dire que la mélodie est plutôt lente, douce,
quand il croit serrer son bonheur, il le broie, v. 4), triste, mélancolique. Elle est en adéquation avec
mais un bonheur quand même. Une consolation le thème du poème. On peut noter que le refrain
cependant : le malheur (v. 21), les regrets (v. 22), est chanté sur une gamme mélodique descendante.
les sanglots (v. 23) trouvent un exutoire dans la 7. L’accompagnement musical se fait par un piano.
création artistique. Ils permettent au poète de Le placement vocal de Françoise Hardy est en voix
de poitrine, de faible intensité, dans la retenue.
trouver les mots […] tressés (v. 16), au parolier
8. L’interprétation de Françoise Hardy est
la moindre chanson (v. 21), au compositeur un air
mélancolique, simple et dépouillée : elle met en
de guitare (v. 23).
valeur le texte. La chanteuse semble réussir à
Écouter la chanson et comparer maintenir à distance la douleur qu’elle exprime, à
5. a. Écoute de la chanson « Il n’y a pas d’amour rendre compte de la fatalité du constat d’Aragon :
heureux » par Françoise Hardy. Il n’y a pas d’amour heureux.
b. Dans cette version, la dernière strophe a été B2i Allez sur un moteur de recherches
supprimée. musicales
c. Quelques changements peuvent être relevés : «  Il n’y a pas d’amour heureux  », écrit en
au vers 4, le verbe croire est remplacé par vouloir ; 1946, a été chanté depuis lors par des dizaines
au vers 10, l’adjectif désœuvrés est remplacé par d’interprètes, parmi lesquels Jeanne Moreau, Nina
désarmés  ; au vers  16, l’article défini les a été Simone, Maxime Le Forestier, Catherine Sauvage,
transformé en déterminant démonstratif ces  ; Hugues Aufray, Keren-Ann et Tanger, Caroline Loeb,
les vers  21 et  22 ont été inversés, peut-être Danièle Darrieux dans le film 8 femmes de François
pour rapprocher chanson et guitare et terminer Ozon, mais aussi…
sur une dimension musicale. La version chantée Voir tableau ci-contre.

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Interprète + date Instruments Style d’interprétation Remarques particulières Appréciation personnelle
Georges Brassens guitare sèche Sur un air de guitare, de sérénade Dans la bouche de Brassens, inséparable
(1953) ibérique. de sa guitare, le vers  23 prend une
Interprétation grave et solennelle. dimension particulière : on comprend
qu’il ait choisi de clore la chanson sur

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ce vers.
Barbara piano + guitare + Un rythme plus rapide. Le roulement des r peut surprendre  :
(1963) accordéon Une interprétation qui s’inscrit dans la c’est l’occasion d’expliquer ce qu’était
tradition de la chanson réaliste, avec un la chanson réaliste.
phrasé tantôt appuyé, tantôt murmuré.
Youssou N’Dour instruments Une version très rythmée. Des sonorités On peut l’écouter sur le site www.goear.
(2002) traditionnels africaines, qui empruntent également à com.
africains : l’Europe avec l’accordéon : on est dans
balafons et la musique du monde.
djembés pour les Le chant reste doux, chargé de tristesse.
percussions, kora
pour les cordes.
+ accordéon
Élodie Frégé deux guitares Interprétation proche de celle de On ne trouve, sur le Net, qu’une version
(2006) sèches Françoise Hardy, avec une voix plus en direct où l’artiste se reprend à deux
chantante, qui laisse plus de place à reprises.
une interprétation personnelle, sur un

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accompagnement simple à la façon
Brassens.

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Grammaire
.......................................................................... 194

Conjugaison
.......................................................................... 217

Orthographe
.......................................................................... 228

Vocabulaire
.......................................................................... 234

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leçon 1

Le nom et le groupe nominal


Livre de l’élève, p. 274-275
Je m’évalue
1   Noms propres avec justification de la présence avant d’ouvrir la porte. Il a trahi sa parole : c’est
de déterminants : Berlin, l’Allemagne (nom de pays), un vrai judas. f. J’ai un perroquet pour accrocher
Blanc, Napoléon Ier, des Français (nom de peuple), les manteaux. Pourquoi répètes-tu ta leçon comme
Horace, Corneille, la Manche (nom de mer). un perroquet ? g. Il est têtu comme une mule.
Noms communs avec justification de l’absence Tes mules sont très confortables. h.  Quand il
de déterminants : capitale (apposition), le mont, fait chaud, les mouches se réveillent. Elle se
un sommet, empereur (attribut du sujet), soif mit une mouche sur le front pour compléter son
(expression avec préposition), l’étalage, fruits déguisement.
(verbe construit avec préposition), pêches, poires, 6   a. un essaim d’abeilles. b. une classe d’élèves.
fraises, abricots (énumération), tempête (titre c. une troupe de soldats. d. une nichée d’oiseaux.
d’article), bien (proverbe). e.  un troupeau de vaches. f.  un équipage de
2   Noms féminins : oasis, épithète, atmosphère, marins. g. une équipe de joueurs. h. une flottille
espèce. de bateaux.
Noms masculins : hémisphère, aparté, synonyme, 7   a. Poursuite du mouvement de grève demain.
élastique, pétale, intervalle, astérisque. b.  Rupture des négociations. c.  Approbation du
3   1. Noms issus d’un nom propre : a. une amazone décret par le Parlement. d. Report du vote.
(Amazones : femmes guerrières d’Asie Mineure dans 8   Les groupes nominaux sont soulignés et les
l’Antiquité). b. le jersey (de l’île de Jersey). c. une expansions sont en gras.
poubelle (du nom du préfet qui l’imposa). d. une a.  J’ai mangé un délicieux (adjectif) gâteau
reine-claude (de «  prune de la reine Claude  », au chocolat (groupe nominal prépositionnel).
femme de François Ier). f. un harpagon (du nom b.  C’était un ciel bleu (adjectif) sans nuages
du personnage de L’Avare de Molière). (groupe nominal prépositionnel). c. Il respirait l’air
2. Phrases : a. J’ai rencontré des amazones qui frais (adjectif) du bord de mer (groupe nominal
trottaient dans la forêt. b. Son pull est en jersey prépositionnel). d. Le train rapide (adjectif) pour
bleu marine. c. Peux-tu descendre la poubelle ce Bruxelles (groupe nominal prépositionnel) vient
soir ? d. J’ai cueilli de délicieuses reines-claudes de partir.
sur mon prunier. f. Ton voisin est un vieil harpagon
qui a toujours peur qu’on le vole.
9   Noms concrets  : a.  facteur, lettres, boîte.
c. chien, ombre, flamme, mur. d. passagers. e. jeune
4   Classe grammaticale d’origine des noms en fille.
rose : a. adverbe. b. adjectif. c. adjectif. d. verbe. Noms abstraits  : b.  courage. c.  inquiétude.
e. proposition. d. surprise, calme. e. charme.
5   Deux phrases où le nom désigne un être vivant Êtres animés : a. facteur. c. chien. d. passagers.
animé puis un objet. a. J’ai planté des oignons e. jeune fille.
de tulipes dans ma jardinière. Pour bêcher, elle 10   1. Les groupes nominaux minimaux sont
met son tablier de jardinière. b. J’ai trouvé une soulignés et les expansions sont en gras  : les
puce dans le pelage de mon chien. J’ai retiré la boiseries d’un vert bouteille ; une planche étroite
puce de mon téléphone portable. c.  J’entends et longue  ; un nom de femme  ; des vitrines
des souris courir dans le grenier. J’ai changé la profondes ; un clair-obscur adouci.
souris de mon ordinateur. d.  La cuisinière du
restaurant fait des tartes délicieuses. Elle a acheté
une cuisinière à gaz. e. Regarde bien par le judas

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2. vert et clair-obscur sont des noms communs qui 4. Noms commençant par une majuscule et
viennent d’adjectifs. justification  : Thérèse Raquin (nom propre)  ;
3. Noms communs non précédés d’un déterminant : Mercerie (titre-enseigne).
– expressions avec préposition : (en) lettres noires, 11   Proposition de texte.
(en) caractères rouges, (de) papier bleu ; À louer : belle maison spacieuse en bord de mer,
– titre-enseigne : Mercerie. murs en pierre de pays, grandes baies vitrées,
terrasse ensoleillée, pommiers en pleine floraison,
climat agréable.

leçon 2

Les déterminants
Livre de l’élève, p. 276-277
J’observe
1. Classement des déterminants : quantité nulle : quelles  ; exclamation  : quelles  ; ressemblance  :
aucun  ; quantité faible  : quelques, plusieurs  ; mêmes.
quantité importante  : beaucoup de  ; précision 2. Déterminants qui se combinent : a. Ces cinq.
numérique : cinq ; totalité : tout ; interrogation : e. les mêmes.

Je m’exerce
1   Identification des déterminants  : a. tes  : applaudi la pièce. e. Tel père, tel (ressemblance)
possessif. b.  du  : partitif  ; ce  : démonstratif. fils. f. J’ai noté les trois (nombre) élèves absents.
c. du : article défini contracté (= de le). d. une : g.  Les mêmes causes produisent les mêmes
article indéfini. e. quelques : déterminant indéfini. (ressemblance) effets.
f.  Quelle  : déterminant exclamatif. g.  ces  : 2. Déterminants qui se combinent : d. toute la.
déterminant démonstratif  ; trois  : déterminant f.  les trois. g.  les mêmes (deux fois).
numéral. h.  Quelle  : déterminant interrogatif. 5   a.  qualités certaines (adjectif)  / certaines
i. du : article partitif. j. Les : article défini ; des :
(déterminant) qualités. b. nulle (déterminant)
article défini contracté (= de les).
crainte  / match nul (adjectif). c. des élèves
2   a.  Il faisait chaque nuit les mêmes rêves. très divers (adjectif)  / Diverses (déterminant)
b.  Il resta silencieux quelque temps. c.  Toute personnes.
proposition sera la bienvenue. d. Tous les enfants 6   1. Déterminants exclamatifs : quelle (nuit !)
regardaient le spectacle. e. Nulle vie et nul bruit :
(deux fois).
le silence absolu. f. Quelques papillons voletaient
Articles définis contractés : au, du.
ça et là.
Déterminant numéral cardinal : quarante.
3   a. Dans quel pays vivent-ils ? b. Quelle heure Articles indéfinis : un, une.
est-il ? c. De quelle nationalité est mon voisin ? Déterminant interrogatif : quelle (émotion).
d.  Jusqu’à quelle altitude sont-ils montés  ? Déterminants possessifs : ma (deux fois).
e. Quels sont mes plats préférés ? Déterminant indéfini : aucun.
4   1. a.  Il ne me restait aucune (quantité 2. Il se dégage du passage un sentiment de malaise
nulle) issue sauf la fuite. b. Quelques (quantité né de l’étrangeté du phénomène décrit, dont on
faible) rares connaisseurs apprécient ces tableaux. ne sait s’il s’est produit véritablement ou s’il s’agit
c.  Beaucoup (quantité importante) d’élèves ont d’un rêve.
réussi cette épreuve. d. Toute (totalité) la salle a

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7   Proposition de texte. Plusieurs autres rats surgirent. La branche était
Quel rêve étrange j’ai fait ! Un lion me pourchassait. prête à tomber quand un énorme serpent noir s’est
Je ne savais à quel endroit me cacher. Je grimpai dressé et a avalé tous les rats. Quelle joie quand
à un arbre quand j’aperçus deux rats noirs qui je me suis enfin réveillée !
rongeaient la branche sur laquelle j’étais assise.

leçon 3

L’adjectif qualificatif
Livre de l’élève, p. 278-279
J’observe
Phrases 1 Phrases 3
1. Adjectifs épithètes : immobile, transparente. 1. L’adjectif hautes est au comparatif de
2. Adjectifs attributs du sujet : rêveuse, séduisant, supériorité : c. plus hautes que.
amoureuse. L’adjectif difficile est au comparatif d’infériorité :
3. Adjectifs mis en apposition : songeuse, jeune, a. moins difficile que.
élégant. L’adjectif frisés est au comparatif d’égalité : b. aussi
Phrases 2 frisés que.
Degré d’intensité faible : peu ; degré d’intensité 2. L’adjectif élevé exprime une qualité par rapport
moyen : assez ; degré d’intensité fort : très. à un ensemble : d. le plus élevé des sommets.

Je m’exerce
1   1. Le nom ou pronom qualifié est entre (plutôt ). d. pâle : adjectif mis en apposition au
parenthèses. nom Emma, degré d’intensité forte (très).
– Adjectifs épithètes  : a.  (bord) escarpé  ; noir,
lugubre (étang) ;
4   a.  C’était la plus forte tempête de l’année.
– Adjectifs attributs  : b.  grande, haute (la b. Jean est moins grand que son frère. c. Cette
chambre)  ; c.  extravagant, incommode, antique, veste est la moins chère du magasin. d. Le film
délabré (l’ameublement). est aussi émouvant que le roman.
– Adjectif en apposition : d. frappé (je). 5   1. et 2. a. grande, forte : mis en apposition au
2. Adjectifs présentant un degré d’intensité forte : nom Eugénie. b. belle : attribut du sujet je, degré
b. très grande et très haute. d’intensité moyenne (assez). c. laide : attribut du
2   1. et 2. Les adjectifs sont en gras, leurs sujet je, degré d’intensité forte (trop).
compléments sont soulignés et la classe 6   1. Voici les douze adjectifs du texte (les
grammaticale est indiquée entre parenthèses.
participes adjectifs sont soulignés) : plate, tendue,
a. C’est un plat facile à faire (infinitif). b.  Es-
bleue, immense, luisante, indiquée, noirâtre, rose,
tu contente de ton nouvel ordinateur (groupe
petit, nombreuses, blanche, droit.
nominal) ? c. Ce voyage est le plus beau que j’aie
fait (proposition subordonnée). d. Nous sommes 2. Fonction des adjectifs de couleur  : bleue  :
fiers de toi (pronom). épithète du nom étoffe  ; noirâtre  : épithète du
nom nuage ; rose : épithète du nom ciel ; blanche :
3   a.  mécontent  : adjectif attribut du pronom épithète du nom ligne.
sujet il, degré d’intensité forte (fort). b. aimable :
adjectif attribut du nom sujet voisin, degré 3. Adjectif attribut  : petit  ; degré d’intensité
d’intensité faible (peu). c. intéressant : adjectif forte (tout).
épithète du nom roman, degré d’intensité moyenne

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4. Deux adjectifs mis en apposition dans le second une expression rêveuse assez indéfinissable. Les
paragraphe : nombreuses (mis en apposition au nom tons de sa robe légère s’harmonisent avec ses yeux
fumées), droit (mis en apposition au nom phare). d’un bleu profond. Les courbes gracieuses de sa
5. Titre possible : Paysage marin. silhouette, découpée sur un fond de dégradés bruns
et bleus, semblent aussi séduisantes que son teint
7   Proposition de texte.
Cette jeune fille aux très longs cheveux bruns se de pêche frais et rose. Son attitude est empreinte
tient assise, toute droite, et regarde au loin avec d’innocence et de joie de vivre.

leçon 4

Les pronoms personnels, possessifs,


démonstratifs, indéfinis
Livre de l’élève, p. 280-281
J’observe
Phrases 1 Pronoms COD : le, se.
1. Les pronoms désignant les interlocuteurs du Pronom COI : lui.
dialogue sont en gras ; les pronoms représentants Phrases 2
sont soulignés ; le pronom renvoyant au sujet est 1. pronom possessif : le mien ; pronom démonstratif :
en italique. celui-là ; pronoms indéfinis : certains, d’autres, tous.
a. – As-tu vu Léo ? – Oui, il joue dehors ; je le vois 2. celui-là reprend ce chemin; le mien reprend ton
et je lui ai parlé. b. Marie se regarde dans la glace. manteau.
2. Pronoms sujets : tu, il, je, je

Je m’exerce
1   a.  Il  : pronom personnel, sujet  ; chacun  : 4   a. Non, ce n’est pas la nôtre. b. Oui, ce sont
pronom indéfini, COI. b. On : pronom personnel, les siens. c. Non, ce ne sont pas les miens. d. Non,
sujet. c. Rien : pronom indéfini, sujet. l’ : pronom les nôtres ne tombent pas en même temps que
personnel, COD ; tout : pronom indéfini, sujet ; les leurs.
lui : pronom personnel, COI. d. personne : pronom 5   Phrases complétées avec un pronom
indéfini, COD. e. Tu : pronom personnel, sujet ; démonstratif.
me : pronom personnel, COI ; Le mien : pronom a. Venez dîner chez nous : cela nous fera plaisir.
possessif, sujet. f. tu : pronom personnel, sujet ; b. De toutes les villes de France, Tours est celle
en : pronom adverbial, COD ; trois : pronom indéfini, que je préfère. c. La fermière ramassa trois œufs
COD ; les : pronom personnel, COD. g. celle : pronom parmi ceux de sa poule.
démonstratif, attribut du sujet  ; je  : pronom
6   a. Je crois que quelqu’un / qu’on a frappé à
personnel, sujet.
la porte. b. Parmi les élèves de ma classe, certains
2   a. Le pronom Le renvoie à la phrase précédente.
aiment les récits fantastiques. c. Tel est pris qui
b. Le pronom le renvoie au GN roman Les Misérables. croyait prendre. d. Nul n’est censé ignorer la loi.
c. Le pronom le renvoie à la phrase précédente. e. Rien n’est jamais acquis. f. Tout est bien qui
3   a. Je m’en souviens. b. Fantine le lui confia. finit bien.
c. Il s’y arrêta une nuit. d. Il en gardait de terribles 7   1. Les pronoms sont soulignés : « Vois-tu,
souvenirs. e. Il s’occupa d’elle. ma sœur, cette poupée-là est plus amusante que
l’autre. Elle remue, elle crie, elle est chaude. Vois-

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tu, ma sœur, jouons avec. Ce serait ma petite fille. la et ce renvoient à cette poupée-là (le chat).
Je serais une dame. Je viendrais te voir et tu la L’autre renvoie à la vraie poupée. Cela renvoie à
regarderais. Peu à peu tu verrais ses moustaches la proposition qui précède.
et cela t’étonnerait. […]. » 8   Proposition de texte.
Comme les oiseaux font un nid avec tout, les enfants Le Scrabble est un jeu plus instructif que les autres.
font une poupée avec n’importe quoi. Chaque joueur reçoit sept lettres. Chacune d’elles
Classes grammaticales : est affectée d’une valeur chiffrée. Le but du jeu
– pronoms personnels : tu , Elle, elle, elle, tu, Je, est de disposer ces lettres sur les cases du plateau
Je, te, tu, la, tu, t’ ; de jeu pour qu’elles forment un mot et de réussir
– pronoms démonstratifs : Ce, cela ; à comptabiliser le plus de points. Certaines sont
– pronoms indéfinis : l’autre, tout, n’importe quoi. difficiles à placer, par exemple le W et le K. Quand
2. Je renvoie à Éponine qui parle. Tu et te on réussit à placer les sept d’un coup, on forme un
renvoient à Azelma (ma sœur) qui écoute. Elle, scrabble et on gagne 50 points.

leçon 5

Les pronoms relatifs et interrogatifs


Livre de l’élève, p. 282-283
J’observe
Phrases 1 est en tête des ventes (= ce roman est en tête des
Fonctions des pronoms relatifs : ventes : ce roman est sujet de est, donc qui est
a. Le roman que tu m’as prêté (= tu m’as prêté un sujet de est). d. Le roman auquel je pense (= je
roman : roman est COD du verbe as prêté, donc pense à un roman : roman est COI de pense, donc
que est COD de as prêté). b.  un roman dont le auquel est COI de pense).
titre comporte (= le titre du roman comporte : du Phrases 2
roman est complément du nom titre, donc dont Pronoms interrogatifs : a, d ; pronoms relatifs : b, c.
est complément du nom titre). c.  ce roman qui

Je m’exerce
1   a.  J’ai rencontré un garçon avec qui j’ai 4   Pronoms interrogatifs simples : b. Qu’. c. qui.
sympathisé autrefois. b. C’est d’abord lui qui m’a Pronom interrogatif renforcé : d. Qu’est-ce que.
reconnu. c. Le regard qu’il m’a jeté m’a rappelé Pronoms interrogatifs composés  : a.  lequel.
notre amitié. d. C’était surtout sa voix grave dont e. laquelle.
je me souvenais. e. Je partageais les idées pour 5   a.  L’archéologue se demandait de quelle
lesquelles il se battait. époque datait cette statue. b. Je ne sais pas qui a
2   Pronoms relatifs : b. qui. d. que. mis une bague au doigt de la statue. c. L’antiquaire
Pronoms interrogatifs : a. qui. c. ce que. e. Que. me demanda ce que je pensais de la statue de
f. à qui. Vénus. d. J’ignore lequel des invités a pu oublier
son écharpe.
3   a. auxquels : COI du verbe se mêlaient. b. qui :
sujet du verbe habitaient. c. que : COD du verbe 6   a.  Que  : pronom interrogatif. b.  que  :
défends. d. dont : COI du verbe as parlé. e. où : conjonction de subordination. c.  que  : pronom
CC du verbe est inscrite. f. dont : complément du relatif. d. Que : adverbe exclamatif.
nom temple. 7   1. Les deux pronoms relatifs sont dont (l. 6) et
qui (l. 12). Les deux pronoms interrogatifs sont :
Qu’est-ce que (l. 9) et qui (l. 11).

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2. Le pronom relatif dont a pour antécédent la Élève. – Elle sort du bain. Elle se coiffe, elle renoue
grande salle à manger. Sa fonction est complément ses cheveux qui sont détachés.
du nom porte. Maître. – Savez-vous par qui elle a été sculptée ?
Le pronom relatif qui a pour antécédent M. Élève. – J’ai lu que c’était le sculpteur Jean-Baptiste
Rochester. Sa fonction est sujet de vient (d’arriver). Carpeaux.
Maître. – Connaissez-vous les maîtres dont il s’est
8   Proposition de texte.
Maître. – Regardez bien la statue que nous allons inspiré ?
étudier. Qui représente-t-elle ? Élève. – Il s’est inspiré des maîtres italiens Michel-
Élève. – C’est une statue de Vénus. Ange et Raphaël.
Maître. – Que fait-elle ? Maître. – Observez maintenant comment se tient la
déesse. En quoi son attitude est-elle harmonieuse ?

leçon 6

Grammaire du verbe :
formes et constructions
Livre de l’élève, p. 284-287
J’observe
Série 1 2. Le verbe s’enfuir est toujours pronominal ; le
1. Indicatif  : c.  nous disons. d.  nous dirions. verbe se regarder est à sens réfléchi ; le verbe se
Infinitif  : a.  dire.  Subjonctif  : e.  que nous rencontrer est à sens réciproque ; le verbe se semer
disions. Impératif : f. disons. Participe : b. disant. est à sens passif.
2. Modes personnels : indicatif (c, d), subjonctif Phrases 4
(e), impératif (f). Modes impersonnels : infinitif 1. Le verbe est arrivée n’a pas de complément
(a), participe (b). d’objet.
Phrases 2 2. Le verbe a prévenu a un seul complément d’objet
1. La phrase b est à la voix passive. direct  ; le verbe a écrit a un seul complément
2. L’auxiliaire utilisé est être. d’objet indirect ; les verbes apporte et parle ont
deux compléments d’objet.
Phrases 3
1. La caractéristique des verbes pronominaux est Phrases 5
qu’ils se conjuguent à l’aide d’un pronom personnel 1. La caractéristique solitaire est attribuée au sujet.
de la même personne que le sujet. 2. Les verbes intermédiaires (verbes attributifs)
sont être, sembler, passer pour.

Je m’exerce
1   1. et 2. Classement des verbes par groupe et Verbes employés comme auxiliaires ou semi-
infinitif. auxiliaires  : a.  Le vase était tombé (auxiliaire,
Premier groupe  : entrer (b), manger, plaisanter indicatif plus-que-parfait). b. Elle a fait la vaisselle
(c), crier, s’apaiser (f). Deuxième groupe  : finir (auxiliaire, indicatif passé composé). c. Les invités
(e). Troisième groupe : entendre (a), s’asseoir (b), vont arriver (semi-auxiliaire, futur proche). d. Vous
boire (c), mettre, faire (d), rire (f). devez vous tromper (semi-auxiliaire, supposition).
e.  Léa vient de rentrer (semi-auxiliaire, passé
2   Verbes employés au sens plein  : a.  Le ciel
proche). f.  Il peut être midi (semi-auxiliaire,
était bleu. b. Elle a les yeux bleus. c. Max va au possibilité).
lycée. d. Tu me dois dix euros. e. Viens-tu chez moi
demain ? f. Tu peux sortir ce soir.

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3   Le verbe être est : auxiliaire : b, d, e ; verbe e (impératif présent). Modes impersonnels  : b
attributif : c, g ; verbe à sens plein : a, f. (participe présent), f (infinitif présent).
2. Construction intransitive : d, f. Construction
4   1. et 2. Forme à la voix active : g (subjonctif
présent). transitive directe  : c, e. Construction transitive
Formes à la voix passive  : a (indicatif passé indirecte : a, b.
composé), d (indicatif passé composé), f (indicatif 13   1. Verbes à la voix pronominale  : me vis
futur simple). (l. 1, indicatif passé simple), me débattant (l. 2,
Formes à la voix pronominale  : b (indicatif participe présent), me sentirais (l.  6, indicatif
passé simple), c (impératif présent), e (indicatif conditionnel présent).
imparfait). 2. a. Verbes à un mode personnel  : indicatif
imparfait (bougeait, faisaient, se passait, était,
5   Verbes essentiellement pronominaux  : a,
e  ; verbes pronominaux à sens réfléchi  : d, g  ; emmaillotait, disait), indicatif plus-que-parfait
verbes pronominaux à sens réciproque : c ; verbes (avait laissé, était sortie, avait pris, s’étaient
pronominaux à sens passif : b, f. emparées, avaient jeté), indicatif présent (s’en
va, veut, vois, est).
6   a. Il tient sa raquette. Il se tient bien. b. Elle Verbes à un mode impersonnel : infinitif présent
affirme qu’elle a raison. Cette enfant s’affirme (exécuter, fixer), participe présent (faisant).
de plus en plus. c. Il occupe une place à côté de b. Verbes à la voix pronominale  : se passait,
la fenêtre. Il s’occupe en lisant. d. Nous jouons s’étaient emparées, s’en va.
au ping-pong. Elle se joue de votre naïveté. c. Verbes attributifs : était, est. Verbes transitifs
e. L’inspecteur doute de la sincérité de ce témoin. directs : avait laissé, avait pris, faisaient, exécuter,
Je me doute que ce travail est difficile. avaient jeté, emmaillotait, en faisant, veut, fixer.
7   Verbes à construction intransitive : a, c. Verbe Verbes transitifs indirects : était sortie, s’étaient
à construction transitive directe  : b. Verbes à emparées, disait. Verbes intransitifs : bougeait, se
construction transitive indirecte : d, e. passait, s’en va, vois.
8   a. Il réfléchit à son exercice d’anglais. La mer 14   Proposition de textes.
réfléchit le soleil. b. Elle cuit les légumes. Le gigot 1. Dimanche à 6 heures, nous avons quitté Lagos
cuit. c. Change ton billet. Les horaires de la cantine et commencé notre traversée en direction de Porto
ont changé. d. La direction a diminué les salaires. Santo. Le vent semblait parfait. Jeanne a réglé les
La couche d’ozone diminue. e. Tourne la clé dans la voiles et Robin a pris la barre. Quelques heures plus
serrure. La Terre tourne. f. Ils ne céderont pas au tard, le vent s’est levé pour atteindre des rafales à 30
chantage. La digue n’a pas cédé. g. Ils ont rompu nœuds. Nous l’entendions siffler dans les drisses. La
les négociations. Le roseau ne rompt pas. h. Je la traversée a été plutôt houleuse. Le jeudi à 7 heures,
pousse sur la balançoire. L’herbe pousse. nous avons enfin aperçu la lumière du phare de Porto
9   Verbes transitifs : b, e, f, h. Verbe intransitif : Santo. Puis nous avons vu la montagne volcanique
g. Verbes attributifs : a, c, d. se détacher peu à peu et devenir ocre rouge. Nous
avons contourné la pointe de l’île et mouillé dans le
10   a. Je commence la partie. Nous commençons
port à 10 heures. Nous avons accosté après avoir
à jouer. b. Je crois son histoire. Il croit en son navigué quatre jours. Nous sommes descendus à
avenir. c. Tiens la corde. Je tiens à toi. d. J’ai terre très fatigués, mais heureux.
changé ta pile. Nous avons changé de téléphone. 2. Ce matin, nous avons récité un poème. Le
e. Il mérite des félicitations. Il mérite de réussir. professeur a interrogé Robin, il lui a demandé de se
11   1. Verbes à un complément d’objet : a (COD), lever. Pendant qu’il récitait, Stéphane s’est retourné
b (COI). pour bavarder. Le professeur s’est déplacé et s’est
2. Verbes à deux compléments d’objet  : c (COD approché de lui. Il ne l’a pas vu arriver et, alors
+ COS), d (COD + COS), e (COI + COS). qu’il s’esclaffait, son sourire s’est figé sur ses lèvres
12   1. Modes personnels : a (indicatif futur simple), lorsque son regard a rencontré celui du professeur.
c (indicatif passé composé), d (subjonctif présent),

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leçon 7

Les adverbes
Livre de l’élève, p. 288-289
J’observe
1. Les adverbes sont invariables. 3. Ici indique le lieu, soigneusement indique la
2. Adverbe qui modifie le sens d’un adjectif manière, extrêmement et trop indiquent l’intensité,
(extrêmement), qui modifie le sens d’un verbe puis indique le temps. Puis relie deux propositions.
(soigneusement), qui modifie le sens d’une phrase
ou d’une proposition (ici, puis) ; modifie le sens
d’un autre adverbe (trop).

Je m’exerce
1   a. longtemps modifie la phrase ; sens : temps. au contraire préfère lire chez elle. c. J’ai bien fait
b. Non modifie la phrase ; sens : négation ; ne…pas de t’écouter, en effet tu avais raison.
modifie le verbe irai ; sens : négation ; trop modifie 8   1. et 2. assez : adverbe d’intensité, modifie
l’adverbe loin  ; sens  : intensité  ; loin modifie le groupe adjectival facile à vivre.
le verbe irai  ; sens  : lieu. c.  Demain modifie la ne… qu’ : adverbe de négation restrictive, modifie
phrase ; sens : temps ; rapidement modifie le verbe le sens du verbe nuisaient.
déjeunerai ; sens : manière. d. fort modifie l’adjectif souvent  : adverbe de temps, modifie l’adjectif
surpris ; sens : intensité. e. aujourd’hui modifie la aimable.
phrase ; sens : temps. rarement  : adverbe de temps, modifie l’adjectif
2   Noms : a, d, e. ennuyeux.
Adverbes : b (vient de large), c (vient de récent), beaucoup : adverbe d’intensité, modifie le verbe
f (vient de spécial). avait voyagé.
beaucoup : adverbe d’intensité, modifie le verbe
3   a. prudemment. b. généreusement. c. sincère-
avait (sous-entendu) lu.
ment. d. élégamment. ne… que : adverbe de négation restrictive, modifie
4   a. Le ciel s’obscurcit énormément. b. Nous le verbe parlait.
parlons souvent de vous. c.  Léa ouvrit vite la D’ailleurs : adverbe de liaison, modifie la phrase.
lettre. d.  Les absents ont toujours tort. e.  Les presque  : adverbe d’intensité, modifie l’adverbe
pluies très violentes les ont beaucoup retardés. toujours.
f. Vois-tu distinctement Laure sur ta photo ? Elle toujours  : adverbe de temps, modifie le groupe
est moins floue que la mienne. adjectival trop grave.
trop : adverbe d’intensité, modifie l’adjectif grave.
5   Adverbes : a. Ils ont vu juste. b. Il va droit
au but. c. Je chante faux. d. Elle lui coupa net 3. Ces adverbes nuancent les caractéristiques
la parole. intellectuelles et morales de Saint-Clair, homme
agréable, modeste et discret, malgré l’importance
Adjectifs : a. Cette réponse est juste. b. Ce trait
de sa culture (il a beaucoup lu, voyagé). D’ailleurs
n’est pas droit. c.  Ce raisonnement est faux.
introduit la description de son apparence physique,
d. Cette photographie n’est pas nette.
belle et noble, mais marquée d’un excès de gravité
6  Adverbes d’opinion  : a, d, e. Adverbes de (presque toujours trop…).
manière : b, c, f. 9   Proposition de texte.
7   a. Jean rangea d’abord ses livres, puis il tria L’objet représenté est très étrange. Il s’agit d’une
ses vêtements. b. Marie aime aller au cinéma ; Lise table partiellement constituée d’éléments du corps

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d’un renard : sa gueule et son cou, sa queue et son prisonnier de l’objet dont il ne peut s’échapper. Sa
postérieur. La table, qui est originellement un ob- colère est probablement une dénonciation de la
jet familier, semble se métamorphoser soudain en destruction de la faune sauvage et de son utilisation
animal agressif. La tête du renard est tournée en à des fins utilitaires.
arrière ; il regarde férocement sa queue. Il apparaît

leçon 8

Prépositions, interjections, onomatopées


Livre de l’élève, p. 290-291
Je m’évalue
1   1. a. à, de. b. de. c. avec. d. en. e. près de. d.  interjection (étonnement). e.  onomatopée
f. pour. g. par. (éternuement).
2. a. à la sœur : COI ; de Carole : complément du nom 6   1. et 2. Prépositions et sens : à (l. 4, lieu), en
sœur. b. de cette nouvelle : COI. c. avec soin : CC de (l. 4, matière), de (l. 5, possession), pour (l. 11,
manière. d. en argent : complément du nom bracelet. but), avec (l. 12, manière), pour (l. 13, but), de
e. près de Rouen : CC de lieu. f. pour gagner : CC de (l. 17, but).
but. g. par l’ennemi : complément d’agent. Interjections et sentiments exprimés : Oh ! (l. 2,
2   a.  matière. b.  but. c.  origine. d.  lieu. protestation), Gare  ! (l.  15, alerte), Pécaïre  !
e. possession. f. cause. g. moyen. h. contenu. (l. 20, pitié).
Onomatopée et bruit imité  : patatras  ! (l.  14,
3   a.  préposition. b.  adverbe. c.  préposition.
chute).
d. adverbe. e. adverbe. f. préposition.
7   Proposition de texte.
4   a.  Les nuages s’amoncellent au-dessus de Zzzzzz… Encore un moustique dans ma chambre !
la mer. b. Malgré ma fatigue, je suis parvenue à
Silence, insecte gêneur… Je veux dormir… Aïe !
rentrer. c. À cause de la pluie, nous avons renoncé
Il m’a piqué. Je vais le chasser. Ouste ! Va-t-en,
à l’excursion. d.  Sans ton aide, que serais-je
insecte de malheur… Où est-il ? Ouille ! Encore
devenue ? e. Lors de son départ, nous étions émus.
une piqûre ! Zut ! J’en vois un autre… Ah ! Vous
5   a. interjection (joie). b. onomatopées (bruits du allez voir ! Paf ! Raté ! Bon ! Où est la lotion anti-
réveil et du coq). c. interjection (mécontentement). moustiques ?

leçon 9

Les expansions du nom


Livre de l’élève, p. 292-293
J’observe
Phrases 1 2. Le nom fille a deux expansions  : jeune et à
1. Adjectifs épithètes  : a. bon. b. spéciaux. la chevelure brune  ; brune est une expansion
d. jeune, brune. d’expansion (expansion du groupe nominal
Groupe nominal prépositionnel : d. à la chevelure prépositionnel à la chevelure).
brune. Phrases 2
Groupe infinitif prépositionnel. c. de voir ce film. a. blanche et rose : adjectifs. b. une pièce unique
Proposition subordonnée relative : b. qui utilise en son genre : groupe nominal. c. danser : infinitif.
des effets spéciaux.

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Je m’exerce
1   a. deux expansions du nom lumière : chaude – un reste de feu (nom, complément du nom reste,
(adjectif épithète) et du printemps (groupe nominal expansion d’expansion).
prépositionnel, complément du nom lumière ). – la marmite pleine d’eau chaude (groupe
b. une expansion du nom gens : qu’on rencontrait adjectival, épithète).
(subordonnée relative, complément de l’antécédent – eau chaude (adjectif épithète, expansion
gens). d’expansion).
c.  une expansion du nom bracelet  : en argent – deux carrés lumineux (adjectif épithète)
(groupe nominal prépositionnel, complément du que le soleil […] plaquait sur la longue
nom bracelet). table (subordonnée relative, complément de
d. une expansion du nom poulet : au citron vert l’antécédent).
(groupe nominal prépositionnel, complément du – la longue table (adjectif épithète, expansion
nom poulet). d’expansion).
e.  deux expansions du nom statue  : de Vénus – deux carrés […] dans lesquels apparaissaient
(groupe nominal prépositionnel, complément du les défauts des vitres (subordonnée relative,
nom statue), qui vient d’être déterrée (subordonnée complément de l’antécédent).
relative, complément de l’antécédent). – Trois poules très hardies (adjectif épithète).
2  a. un journal bimensuel. b.  un professeur – Des odeurs de basse-cour (groupe nominal
aphone. c.  un juge incorruptible. d.  un produit prépositionnel, complément du nom odeurs).
pharmaceutique. e. un mur mitoyen. – des tiédeurs fermentées (adjectif épithète)
3   a.  un contrat annuel. b.  une randonnée
d’étable (groupe nominal prépositionnel,
complément du nom tiédeurs).
pédestre. c. un soleil automnal. d. les activités
– la porte entrouverte (adjectif épithète).
portuaires. e.  une course hippique. f.  un film
– le silence du midi brûlant (groupe nominal
animalier. g. un papillon diurne.
prépositionnel, complément du nom silence).
4   a. qui se nommait Sylvie : subordonnée relative.
– midi brûlant (adjectif épithète, expansion
b. Trop avare : groupe adjectival. c. une longue robe d’expansion).
de soie noire : groupe nominal. d. la voir : infinitif. 2. La description donne des détails très précis sur
e. impuissante à se calmer : groupe adjectival. les gestes de la servante, les objets de la cuisine,
5   1. et 2. a. La barrière du château, grinçante leur couleur et leur forme, sur la chaleur, les odeurs
(adjectif) et rouillée (adjectif), ne ferme plus. et les sons dans la ferme. La description est très
b. Ce château, qui date du xve siècle (subordonnée réaliste et l’atmosphère est chaude et lourde.
relative), possède des pièces de réception (groupe 7   Proposition de texte.
nominal prépositionnel) et une vaste salle à manger Dans la chambre de l’artiste, un grand lit de bois
(infinitif). c.  Des paons aux plumes colorées noir couvert d’une couverture jaune occupe le mur
(groupe nominal prépositionnel) poussent des de droite. À côté du lit, à l’arrière-plan, se dresse
cris stridents. une élégante table de chevet, aux pieds longs et
6   1. Les noms sont en maigre et les expansions fins, sur laquelle est posé un plat multicolore.
sont en gras. Au fond de la pièce, des tableaux sont posés par
– Rose, la servante (groupe nominal, mis en terre, et l’on voit une étagère qui est pleine de
apposition). livres et d’assiettes de couleurs claires. Au premier
– la vaste (adjectif épithète) cuisine où un reste de plan, une chaise, noire et rouge, attire l’œil par
feu s’éteignait dans l’âtre (subordonnée relative, sa couleur vive.
complément de l’antécédent).

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leçon 10

Le sujet et l’attribut du sujet


Livre de l’élève, p. 294-295
Je m’évalue
1   a.  Napoléon Ier (nom propre). b.  Mon frère b. 4. Les chemins semblaient des fleuves de boue
et moi (groupe nominal et pronom). c.  Chasser (groupe nominal).
(infinitif). d. tu (pronom). e. Tout (pronom). f. Qui c. 1. Le plus extraordinaire est que nous nous soyons
va à la chasse (proposition). g. le son du cor (groupe retrouvés dans la foule (subordonnée complétive).
nominal). h. Beaucoup (adverbe). d. 6 Le Code civil est un recueil de lois (groupe
nominal).
2   a. Le lendemain tomba une forte pluie.
b. Soudain apparut la tour Eiffel. c. Du volcan e. 2. Dans ces moments difficiles, Jean Valjean se
s’échappait de la fumée. d. Sans doute devrions- montra courageux (adjectif).
nous être plus prudents. e. Au fond du bus était f. 7. Cosette, privée de sa mère, devint la servante
assise une jeune fille. f. Au-dessus des flots des Thénardier (groupe nominal).
volent des mouettes. g. Autour de la maison g. 3. Au Bonheur des Dames est un roman d’Émile
s’étendaient des collines plantées d’oliviers. h. Zola (groupe nominal).
Bientôt arrivèrent les premiers invités. i. Dans 8   a.  L’arbitre est allemand (adjectif). b.  Ce
la pièce silencieuse résonnèrent les douze coups chirurgien me semble très compétent (adjectif).
de minuit. c. Sophie est restée bouche bée (groupe nominal).
3   a. «  Voici un nouvel élève  », annonça le d.  La marche est considérée comme bénéfique
professeur. b.  «  Comment t’appelles-tu  ?  », (adjectif). e.  Vous paraissez de bonne humeur
demandai-je. c. « Charles », répondit le nouveau. (groupe nominal) aujourd’hui.
d. « Je viens de Rouen », ajouta-t-il. 9   1. Les sujets sont en gras  : je (pronom
4   a. Vivre avec ses amis… b. Construire une personnel) me sentis ; la terre (groupe nominal)
autoroute… c. Changer de mode de vie… semble  ; L’air gelé (groupe nominal) devient  ;
aucun souffle (groupe nominal) ne l’agite  ; il
5   a. COD. b. attribut du sujet. c. sujet inversé.
(pronom personnel) est ; il (pronom personnel)
d. sujet inversé. e. COD. f. attribut du sujet.
mord, traverse, dessèche, tue ; qui (pronom relatif)
6   L’attribut est souligné, le verbe introducteur
tombent ; qui (pronom relatif) deviennent.
est en gras, la classe grammaticale est indiquée
2.
entre parenthèses.
a. Seriez-vous génial (adjectif) ? b. Ces CD sont Verbes Attributs Classes
attributifs grammaticales
les miens (pronom possessif). c.  Ce vase est en
céramique (groupe nominal prépositionnel). d. Son me sentis glacé participe  
rêve est devenu réalité (nom). e. Il est parti fâché adjectif
(adjectif). f.  Manger pour vivre n’est pas vivre semble morte de froid groupe  
pour manger (groupe infinitif). g. Elle passe pour adjectival
une grande actrice (groupe nominal). h. Le plus devient résistant,   adjectifs
palpable
drôle serait qu’il oublie de venir (subordonnée
est figé, immobile adjectifs
conjonctive) !
deviennent durs adjectif
7   1. et 2. La classe grammaticale est précisée
entre parenthèses. Fonction : tous les groupes en 3. Les attributs donnent du paysage une image de
rose de la liste 2 sont attributs du sujet. froideur et de mort ; ils soulignent la souffrance
a. 5. Souhaiter que les siens soient heureux est endurée par la nature en hiver : animaux et végétaux
bien naturel (adjectif). sont également touchés.

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10   Proposition de texte. renaître. L’air devient tiède et doux. Le souffle léger
Dès les premiers pas dehors, je me sentis réchauffée. du vent agite les feuilles des arbres ; les oisillons
C’était une de ces journées où la terre semble sont prêts à s’envoler du nid.

leçon 11

Les compléments essentiels :


objet, temps, lieu
Livre de l’élève, p. 296-297
Je m’évalue
1   Les expressions ainsi remplacées par un pronom un livre. c. Mon père autorise ma sœur à sortir ce
sont des compléments d’objet. soir. d. Mon ami m’a confié son bagage. e. Vincent
a.  Le personnage de Harry Potter leur plaît a vendu des CD à Roxane.f. Nous l’avons remercié
beaucoup. b. Les journaux en ont longtemps parlé. d’être venu.
c. J’y vais pour un mois. d. Harpagon refuse de lui 7   a.  On s’attend à l’intensification du trafic
accorder sa fille. e. Ils les ont tirées sur le sable.
routier. b. Les médias ont confirmé que le beau
2   Les sujets dans les phrases au passif sont les temps reviendrait demain. c. Claire lui a annoncé
compléments d’objet dans les phrases à l’actif. son mariage. d. Nous pensons partir dès ce soir.
a. Un trésor a été découvert par Edmond Dantès. e. Le maître de cérémonie a annoncé l’ouverture
b. Il est connu de tous. c. Nous avons été étonnés du festival.
par la nouvelle. d. D’Artagnan fut récompensé par 8   a.  deux mètres (complément essentiel de
la reine. e. Les plats furent apportés sur la table.
mesure). b. deux mètres de tissu (COD). c. un kilo
f. Deux buts ont été marqués par nos joueurs.
de riz (COD). d. un kilo (complément essentiel de
3   a. quelques scènes de L’Avare (COD). b. de retenir poids). e. vingt euros (complément essentiel de prix).
notre texte (COI). c. notre spectacle (COD) aux autres f. vingt euros (COD). g. au Portugal (complément
classes (COS). d. des costumes (COD). e. une heure essentiel de lieu). h. le Portugal (COD).
(complément essentiel de temps). f. à nous féliciter 9   1. conduisez monsieur (nom COD) à la chambre
(COI). g. qu’ils étaient fiers de nous (COD).
de Louis (GN complément essentiel de lieu)  ;
4   a.  à un médecin (COI). b.  un bon médecin Allumez du feu (GN COD) ; portez de l’eau chaude
(COD). c. un médecin de renom (attribut du sujet). (GN COD)  ; la servante s’apprêtait à suivre ses
d.  m’ (COS), le nom du médecin (COD). e.  un instructions (groupe infinitif COI) ; Je sais que
nouveau médecin (sujet inversé). f. l’ (COD), de le premier besoin du voyageur fatigué est l’eau
se reposer (COS). et le feu (proposition complétive COD) ; Veuillez
5   Compléments d’agent : a. de tous (actif : Tous suivre cette fille (GN COD) ; Demandez-lui (pronom
connaissent cette histoire). d. du roi (actif : Le roi COS) les choses qui pourraient vous manquer (GN
apprécie Don Diègue). f. de moustiques (actif  : COD) ; vous (pronom COI) manquer.
Les moustiques envahissent cette région). h. de 2. Ces compléments mettent en valeur le sens de
maisons (actif : Des maisons entourent le parc). l’hospitalité des Corses.
COI : b. de Mercédès. c. d’un affront irréparable. 10   Proposition de texte.
e. de ses adversaires. g. de son innocence. Chers parents, j’ai finalement décidé de partir en
6   a.  J’ai prévenu le collège de son absence. vacances en Bretagne chez mes cousins, puisque
b. Le professeur a demandé aux élèves d’acheter mon oncle et ma tante me l’ont proposé. Je vous

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écris cette lettre pour vous annoncer mon projet. vous veniez nous retrouver. J’imagine déjà tous
J’envisage de faire de la voile et un peu de tennis. les bons moments que nous allons passer.
Je pense à ce séjour avec joie et je souhaite que

leçon 12

Les compléments circonstanciels


Livre de l’élève, p. 298-299
Je m’évalue
1   a. CC de temps. b. CC de lieu. c. CC de temps. de temps, proposition) ; involontairement (CC de
d. CC de lieu. e. CC de cause ; CC de lieu. f. CC de manière, adverbe) ; quand il se fut mis plus loin
lieu. g. CC de cause. h. CC de temps. i. CC de lieu. (CC de temps, proposition) ; du même côté (CC de
j. CC de cause. lieu, GN prépositionnel).
2   a. complément essentiel de lieu ; complément 8   1. Quelques jours après (GN, CC de temps) ;
essentiel de lieu. b.  CC de lieu  ; complément huit heures du soir (GN, CC de temps)  ; dans
essentiel de lieu. c. CC de lieu ; COD. sa chambre (GN prépositionnel, CC de lieu)  ; à
haute voix (GN prépositionnel, CC de manière) ;
3   a.  Il a pris l’avion pour Londres vendredi.
b. Elle pleurait à chaudes larmes parce qu’elle avec lui (groupe pronominal prépositionnel, CC
avait perdu son chat. c. Il m’a appelé de chez d’accompagnement)  ; toujours (adverbe, CC de
lui avec son portable. d.  Il fait froid à pierre temps)  ; à la nuit (GN prépositionnel, CC de
fendre dans le Cantal. e. Tu t’entraînes beaucoup temps)  ; comme le pas d’un homme (GN, CC de
pour réussir. comparaison)  ; en lui disant tout bas (groupe
gérondif, CC de manière) ; doucement (adverbe,
4   a. Il a agi traîtreusement. b. Le mousquetaire
CC de manière) ; pendant qu’il la baisait au front
combattit adroitement. c.  Elle conduit dans le (proposition, CC de temps).
brouillard prudemment. d.  Elle s’est retournée 2. Les compléments circonstanciels donnent des
précipitamment. e. Elle répondit vivement. précisions sur le moment et le cadre de l’action,
5   a. CC de but, groupe infinitif prépositionnel. sur les habitudes de la logeuse, sur le bruit du
b.  CC de cause, groupe infinitif prépositionnel. pas dans l’escalier et la méfiance dont fait preuve
c. CC de but, groupe infinitif prépositionnel. d. CC Jean Valjean.
de conséquence, proposition. e.  CC de but, GN 9   Proposition de texte.
prépositionnel. f. CC de conséquence, proposition. Par une belle journée de mai, des promeneurs
6   a.  Paul a mis son clignotant pour tourner. déambulent sur les berges du Rhône. Une jeune fille
b. Les supporters sont ravis du résultat du match. marche avec son amie et pousse tranquillement
c. Il est aussi fort que toi à la course. d. Je suis son vélo. Sur les bancs, des touristes se reposent
tombé en partant en avant. en regardant les péniches qui stationnent. Le ciel
7   au milieu du banc (CC de lieu, GN est si bleu au-dessus de la colline de la Croix-Rousse
prépositionnel) ; En même temps qu’il passait (CC qu’on se croirait en été.

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leçon 13

Les types et les formes de phrases


Livre de l’élève, p. 300-301
J’observe
Phrases 1 2. Phrase b. Patient : Cosette ; agent : l’aubergiste.
a.  déclaratif. b.  exclamatif. c.  interrogatif. Forme active : L’aubergiste bat Cosette. L’ordre des
d. injonctif. mots est inversé : l’agent est mis en valeur dans
Phrases 2 la phrase active, tandis que le patient est mis en
1. Phrase a.  négation  : ne… jamais. Forme valeur dans la phrase passive.
affirmative : Cosette rit toujours. 3. Phrase c. Il renvoie à Jean Valjean. Phrase d. Il
ne renvoie à aucun élément qui précède.

Je m’exerce
1   a.  Type injonctif, forme négative. b.  Type – Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit
interrogatif, formes négative et passive. c. Type vieillard : type déclaratif, forme négative.
déclaratif, formes négative et impersonnelle. d. Type – Pourquoi me chassez-vous ? : type interrogatif,
interrogatif, formes négative et impersonnelle. forme affirmative.
e. Type exclamatif, forme affirmative. – C’est bien à toi, pendard, à me demander des
2   a. Il n’a jamais peur. b. Il aime tout. c. Je ne raisons ! : type exclamatif, on ne relèvera pas la
veux plus marcher. d. Elle chante toujours. e. Tout forme qui est une forme emphatique.
le monde a ri. – Sors vite  : type injonctif, forme affirmative  ;
mode impératif.
3   a. A-t-il pris le train de 20 heures ? b. N’avez-vous
– Êtes-vous un homme volable ? : type interrogatif,
pas compris cet exercice ? c. Avez-vous été réveillé
forme affirmative.
par le bruit ? d. Est-il tombé beaucoup de neige ?
– vous renfermez toutes choses et faites sentinelle
4   a. La planète est polluée par l’industrie. b. La jour et nuit : type déclaratif, forme affirmative.
neige a piégé les automobilistes. c. Les coureurs – Je veux renfermer ce que bon me semble : type
redoutent le dernier kilomètre. d. La direction du déclaratif, forme affirmative.
club de foot a été prise par Ivan. 3. il me plaît : type déclaratif, forme impersonnelle.
5   a. Phrase injonctive à l’infinitif. b.  Phrase 4. Les sentiments exprimés par Harpagon sont la
injonctive à l’impératif. c.  Phrase exclamative colère et l’impuissance devant les moqueries de
au subjonctif. d. Phrase exclamative non verbale son valet et la méfiance car il craint d’être volé.
(interjection). e. Phrase déclarative. 9   Proposition de texte.
6   a. Des bruits étranges nous parviennent du – Comme il fait beau ! Ce chemin est magnifique !
grenier. b. Sortir par ce temps est difficile. c. Qu’il – Oui, j’adore la Corse en été.
soit en retard n’est pas possible. d.  Une foule – Veux-tu que nous remontions sur nos vélos ?
d’invités est venue. – Non, je ne veux pas. Il fait trop chaud et je suis
7   a. Soudain il se fit un grand silence. b. Il lui fatiguée par la montée.
est arrivé une curieuse aventure. c. Il s’est produit – Marche plus vite, sinon nous n’arriverons pas au
une explosion dans l’usine. d. Il a été retrouvé une camp avant la nuit.
bague dans le wagon. – Ne crains rien. Mais quand nous serons en haut,
8   1. et 2. – qu’on ne réplique pas : type injonctif, n’aurons-nous pas le temps de nous asseoir pour
forme négative ; mode subjonctif. regarder le paysage ?
– que l’on détale de chez moi : type injonctif, forme – Si ! Et ensuite, quelle belle descente nous allons
affirmative, mode subjonctif. faire à travers les pins !

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leçon 14

Phrase et proposition ; juxtaposition,


coordination, subordination
Livre de l’élève, p. 302-303
Je m’évalue
1   a. Vente d’un tableau de Monet à Londres. [qu’ (conjonction de subordination) il était
b. Ta remarque est très juste. c. Vente d’une guitare impossible de passer devant.] (subordonnée) [Il
en très bon état, à bon prix. d. La Saône est en voulut retourner sur ses pas,] (indépendante)
crue. e. Dissipation des brumes matinales. [une autre charrette de foin le suivait par-derrière]
(indépendante juxtaposée) [et (conjonction de
2   Phrases simples : a, d : une seule proposition.
coordination) le faisait prisonnier.] (indépendante
Phrases complexes  : b.  deux propositions  : [La coordonnée) [Il eut un instant la pensée d’escalader
porte de l’armoire grince] [quand on l’ouvre]. les bords du ravin] (indépendante) [mais
c. trois propositions : [Je crois] [qu’elle rougit] (conjonction de coordination) ils étaient à pic
[parce qu’elle est timide]. et couronnés d’une haie vive  ;] (indépendante
e. deux propositions : [Il ouvrit la boîte] [et la coordonnée) [il fallut donc (conjonction de
vida]. coordination) se résigner  ;] (indépendante
coordonnée) [le temps coulait,] (indépendante)
3   a. Je n’arrive pas à travailler /, (cause) je suis
préoccupé. b.  Louis rentra  / et (succession) se [les minutes lui semblaient des éternités  ;]
précipita sur sa guitare. c. Tu dois t’excuser / car (indépendante juxtaposée) [sa fureur était au
(cause) c’est toi qui as tort. d. Le brouillard est très comble.] (indépendante juxtaposée)
dense / : (conséquence) l’avion n’a pas pu décoller. 2. L’enchaînement de propositions coordonnées
e. Tom est allé en Sicile / mais (opposition) il n’a exprimant la succession, l’opposition puis la
pu voir l’Etna. conséquence, traduit l’encerclement progressif et
inexorable du personnage pris au piège.
4   a. Mon passeport est prêt mais (opposition) il
n’est pas encore arrivé. b. Le ciel s’assombrit, le vent 8   1. Un village inondé.
se leva et (addition) la pluie tomba. c. Tu préfères 2. Proposition de texte.
le thé ou (alternative) le café ? d. Couche-toi car [La Bretagne a connu des pluies torrentielles,] [elle
(cause) il est tard. est aujourd’hui touchée par de fortes inondations.]
5   a. Il claqua la porte parce qu’il était en colère. [À Quimperlé, l’eau est rentrée dans de nombreuses
b. Pendant que tu étais absent, nous avons tout maisons.] [Pour échapper à la montée des eaux
rangé. c. Je doute qu’il soit sincère. d. Les jours dans les zones sinistrées, les habitants ont quitté
diminuent quand l’automne arrive. leurs maisons, aidés par les pompiers.] [Ici les
gendarmes veulent évacuer une vieille dame] [qui
6   a. Nous espérons que tu vas bien. b. Il était appelle par la fenêtre,], [mais elle n’entend pas
minuit lorsque tu es partie. c.  Je veux revoir bien leurs consignes] [parce qu’elle s’est réfugiée
ce film qui était captivant. d. Dès que tu seras au premier étage de sa maison.]
arrivé, appelle-moi. e.  Ils parlaient tous en
même temps au point qu’on ne s’entendait plus.
7   1. [Il était à peu près au milieu] (principale)
[quand (conjonction de subordination) il se trouva
derrière une charrette à foin] (subordonnée) [que
(pronom relatif) les détours du sentier l’avaient
empêché d’apercevoir.] (subordonnée) [Le chemin
était si étroit, la charrette si large,] (principale)

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leçon 15

Les propositions subordonnées relatives,


complétives et interrogatives indirectes
Livre de l’élève, p. 304-305
Je m’évalue
1   Propositions subordonnées complétives  : a, choses (subordonnée relative) ; qui ne sont pas
c, e. (subordonnée relative) ; où l’on entend des bruits
Propositions subordonnées relatives : b, d. (subordonnée relative) ; que l’on ne connaît point
2   a. La météo annonce qu’il pleuvra demain. (subordonnée relative) ; où l’on tremble sans savoir
b.  Je me réjouis que vous vous mariiez pourquoi (subordonnée relative) ; que la mer cache
prochainement. c. Elle a demandé à quelle date en son sein d’immenses pays bleuâtres (subordonnée
serait livré son colis. d. As-tu appris que la mine complétive) ; où les noyés roulent parmi les grands
avait explosé ? poissons, au milieu d’étranges forêts et dans des
grottes de cristal (subordonnée relative).
3   a. Voilà la maison où nous vivons. b. Pierre
2. Les subordonnées relatives mettent l’accent sur
espère que tu viendras cet été. c.  Les élèves tous les mirages que la rivière suscite et les peurs
ignorent s’ils auront un contrôle demain. d. Lucie irraisonnées qu’elle provoque. Les subordonnées
n’a pas vu ce film dont tout le monde parle. complétives développent les légendes merveilleuses
4   Subordonnées interrogatives indirectes  : a, que l’on rapporte sur les fonds marins.
d. Subordonnées relatives : b, c. 8   Proposition de texte.
5   a. Les cultivateurs craignent qu’il ne pleuve. Vous autres, citadins, vous ne savez pas ce qu’est
b. Le professeur veut que je fasse un exposé. c. Je la montagne. Mais écoutez un berger prononcer ce
suis content que tu me rendes ce CD. d. Il prévient mot. Pour lui, c’est un lieu environné de sommets
qu’il arrivera demain. enneigés, tapissé de prés d’herbe grasse où l’on
voit partout des campanules, des digitales et des
6   Je voudrais savoir… a. quand Paul se marie.
b.  qui tu connais dans cette classe. c. si tu as gentianes, où l’on entend les ruisseaux chanter au
compris cet exercice. d. comment s’appelle ton fond des ravins et les torrents qui éclaboussent le
ami. e. ce qui t’est arrivé hier. rocher. On raconte qu’on entend la nuit sangloter des
esprits mystérieux, mais ce n’est que le bruissement
7   1. ce qu’est la rivière (subordonnée inter-
du vent dans les branches, mêlé aux grelots des
rogative indirecte)  ; où l’on voit, la nuit, des vaches qui paissent tranquillement.

leçon 16

Les propositions subordonnées


circonstancielles
Livre de l’élève, p. 306 à 309
J’observe
1. Phrases 1  : a.  Lisa se coucha [après que la Phrases 2 : a. La route est glissante [parce qu’il a
nuit fut tombée (indicatif)]. b. [Pendant qu’elle beaucoup neigé (indicatif)]. b. Il a beaucoup neigé,
dormait (indicatif)], un orage éclata. c. [Quand le [si bien que la route est glissante (indicatif)].
réveil sonna (indicatif)], elle se leva. d. Elle sortit c.  Le garagiste a vérifié ses pneus [pour qu’elle
[avant qu’il ne pleuve à nouveau (subjonctif)]. puisse rouler en sécurité (subjonctif)]. d. Il ment
[comme il respire (indicatif)].

209 Grammaire

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2. Phrases 1. Le fait exprimé par la principale se 3. Phrases 2. Les subordonnées expriment : a. une
passe : a. après celui exprimé par la subordonnée. explication. b. une conséquence. c. un but. d. une
b.  en même temps que celui exprimé par comparaison entre deux faits.
la subordonnée. c.  après celui exprimé par la
subordonnée. d.  avant celui exprimé par la
subordonnée.

Je m’exerce
1   1., 2. et 3. a. subjonctif présent, action de 8   a. Puisque nous recevons des invités (cause), il
la principale antérieure à celle de la subordonnée. faut tout ranger. b. Elle a une peau si fragile qu’elle
b. indicatif présent, actions simultanées. c. indicatif ne supporte pas le soleil (conséquence). c. Je n’ai
présent, actions simultanées. d.  indicatif futur pas pu me baigner parce que j’avais oublié mon
antérieur, action de la principale postérieure à bonnet (cause). d. L’obscurité était profonde, de
celle de la subordonnée. sorte qu’on ne voyait rien (conséquence). e. Deux
de nos professeurs étaient absents, si bien que nous
2   a. Avant qu’on s’aperçoive de leur fuite,
sommes rentrés chez nous (conséquence).
ils seront loin. b.  Je reste ici jusqu’à ce qu’il
revienne. c.  Après que le soleil se fut levé, la 9   a. Veux-tu déplacer ta voiture pour que nous
brume se dissipa. d. Quand j’aurai terminé mon puissions sortir  ? b.  On a mis Léo au premier
entraînement, je lirai Colomba. rang afin qu’il voie bien le tableau. c. Il est resté
trop longtemps au soleil, de sorte qu’il est tout
3   a. Dès qu’il aperçut la terre, le capitaine réveilla
rouge. d. Elle attache son chien de peur qu’il ne
ses hommes. b. Pendant que nous discutions, Anna
prenne la fuite.
préparait le repas. c.  Léa répondra à ma lettre
aussitôt qu’elle l’aura lue. d.  Depuis que les 10   a. Le risque d’avalanches est si fort qu’ils ont
voisins ont emménagé, Tom a de nouveaux amis. renoncé à l’ascension. b. Il faut rentrer l’acacia,
afin que le gel ne le flétrisse pas. c. L’érosion fait
4   a. Nous partirons dès que le jour se lèvera. reculer la falaise, si bien que des maisons risquent
b. Une fois qu’il a dîné, il regarde le programme de
de tomber. d. On a interdit le commerce de l’ivoire
télévision. c. Ivan est heureux depuis qu’Elsa est
pour que les éléphants soient protégés.
revenue. d. Au moment où il ouvrit la fenêtre, il
découvrit la neige. e. Avant que le froid n’arrive, 11   a. cause. b.  comparaison. c.  temps.
rentrez vos plantes. d. comparaison.
12   a. Les skieurs descendent la piste, ainsi que
5   a. Je rencontrai mon frère comme je sortais
de la librairie. b. Je travaillerai jusqu’à ce que je le moniteur leur a montré. b. Les yeux d’Elsa sont
réussisse. c. Prends une décision avant qu’il ne bleus comme l’océan. c. Ces enfants sont aussi
soit trop tard. d. Je mettrai des tableaux aux turbulents que les nôtres sont sages. d. Le joueur
murs quand la pièce sera repeinte. e.  Elle est bondit sur le ballon, de même qu’ [ou comme]
désagréable depuis que je suis là. un lion sur sa proie.
6   a. parce que (cause). b. Comme (cause) c. pour
13   a. Il est plus heureux qu’il ne l’a jamais été
que (but). d. tellement que (conséquence) e. en de sa vie. b. Sa maladie est moins grave que nous
sorte que (conséquence ou but). ne le craignions. c. Il joue au tennis ainsi qu’on
le lui a appris. d. Je suis venue aussi vite que
7   a. Il n’a pas fait son devoir parce qu’il a j’ai pu. e. J’y tiens comme à la prunelle de mes
perdu son livre (cause). b.  Nous sommes partis yeux. f. Il est blanc comme neige.
en retard si bien que nous avons raté notre train
14   a. pendant la nuit. b. jusqu’au coucher du soleil.
(conséquence). c.  Comme ce livre est épuisé
(cause), je ne l’aurai pas lundi. d. Il n’a pas compris c. Avant l’arrivée du froid. d. Depuis sa maladie.
la question de sorte qu’il ne peut y répondre 15   a. Ma cave a été inondée parce que l’orage a été
(conséquence). très violent. b. Comme Claire était très gaie, tout

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le monde l’aimait. c. Puisque la mer est chaude, ce qui fit qu’elle détesta l’étrangère (conséquence)
nous allons nous baigner. v si bien qu’elle détesta l’étrangère.
16  1. Deux subordonnées circonstancielles de 3. Dans les propositions circonstancielles du texte,
temps  : lorsqu’elle remarqua une jeune femme l’accent est mis sur les causes du malheur de
vêtue de noir, montée sur un cheval de petite taille, Cosette  : la cupidité insatiable des Thénardier
mais vigoureux (l. 4 à 6) ; tandis que son écuyer qui les pousse à dépouiller progressivement la
conduisait les chevaux à l’écurie (l. 10-11). petite fille de ses vêtements, puis la haine de la
2. un peu avant le retour des chasseurs v un peu Thénardier envers Cosette.
avant que les chasseurs ne reviennent. 18   Proposition de texte.
après avoir échangé quelques mots avec l’hôte De nombreux citadins vont à la campagne pour
v après qu’elle eut échangé… prendre l’air et pour se détendre. Quand le mois de
3. Actions qui se succèdent dans la seconde juin arrive, Adrien fait la cueillette des cerises dans
phrase : avoir échangé (l. 7), sauta (l. 8), s’assit son jardin. Comme les branches du cerisier sont
(l. 9). Actions simultanées : sauta […] et s’assit hautes, il a dressé un escabeau contre le tronc, de
(l. 8-9) / tandis que son écuyer conduisait (l. 10- sorte que sa fille peut elle aussi cueillir les fruits.
11). Elle les apportera à sa grand-mère pour qu’elle
puisse faire un clafoutis à sa façon.
17   1. et 2. Dès que cette somme fut dépensée
(temps) v aussitôt que cette somme fut dépensée…
Comme elle n’avait plus de trousseau (cause)
v parce qu’elle n’avait plus de trousseau…

leçon 17

Les reprises nominales


et pronominales
Livre de l’élève, p. 310-311
Je m’évalue
1   a. ce navire. b. ces rapaces. c.  la capitale. 5   a. Mars est la planète extérieure la plus proche
d. Cet écrivain. e. La fillette. de la Terre. Cette planète rouge tire son nom de sa
couleur ocre rouge. b. L’éruption du volcan nous a
2   1. il  : reprise pronominale. Cet alpiniste
chevronné, le jeune homme : reprises nominales. surpris. Cette catastrophe naturelle était pourtant
prévisible. c. J’ai lu d’une traite Colomba. Ce récit de
2. Cet alpiniste chevronné : reprise qui caractérise Mérimée m’a passionnée. d. Les Antilles ont voté
Tom ; le jeune homme : reprise générique. ce matin. Ces départements d’Outre-Mer votent
Son ascension reprend le verbe grimper de la phrase avant la métropole en raison du décalage horaire.
précédente. e. J’aime beaucoup le médecin de mon village. Ce
3   a. Son bavardage. b. Ce plongeon / cet exploit. professionnel de la santé est très compétent. f. La
c. son enquête. d. cette élection. pie est revenue dans mon jardin. Cet oiseau bavard
jacasse sans arrêt. g. Jean Valjean a sauvé Cosette.
4   a. le mien. b. en. c. y. d. celui-là. e. eux.
Cet ancien bagnard est devenu un homme de bien.

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6   a. Cette rengaine. b. Cette bicoque. c. Ce chef- l’étranger. Sa désignation est plus familière quand
d’œuvre. d. Ce pur-sang. e. Ce quotidien. il s’agit de sa relation avec Cosette (le bonhomme).
7   1. Reprises successives de Le Thénardier : Le 8   Proposition de texte.
gargotier (l. 3), il (l. 4, 6, 7), Le Thénardier (l. 12). L’ours blanc ou ours polaire est un redoutable
Désignations successives de Jean Valjean (non prédateur. Ce géant blanc de la banquise vagabonde
nommé dans l’extrait)  : L’homme (l.  1, 10), à 1 000 km du pôle, bien armé contre le froid. Le
l’étranger (l. 8), le bonhomme (l. 15). pelage crème de cet animal solitaire se fond dans
2. ceux qu’il cherchait (l. 4-5) désigne Jean Valjean le paysage de congères. Mais il a des yeux bruns
et Cosette. et un museau noir qui tranchent avec la couleur du
3. On peut remplacer Cosette par La fillette ou grand désert blanc. Il est incapable de vivre dans
L’enfant. d’autres conditions car toute modification de son
4. Jean Valjean est vu à travers le point de vue de écosystème représente une menace pour sa survie.
Thénardier comme un étranger dont il ne connaît
pas le nom : c’est pourquoi il est appelé l’homme ou

leçon 18

Les connecteurs
Livre de l’élève, p. 312-313
J’observe
Phrases 2. e. Connecteur marquant une conséquence : c’est
1. Connecteurs de temps  : a.  Le matin, puis. pourquoi. Connecteur marquant une opposition :
d. lorsque. Mais.
Connecteurs spatiaux : b. Derrière. c. Au fond.

Je m’exerce
1   a. Ce soir-là (GN, connecteur temporel). b. en conjonction de coordination) ; quand (connecteur
effet (adverbe de liaison, connecteur logique). temporel, conjonction de subordination).
c. Mais (conjonction de coordination, connecteur 4   1 et 2. Quand (conjonction de subordination)
logique). d. Aussi (adverbe, connecteur logique).
la nuit fut tombée, le chat se mit aux aguets.
e. Au loin (locution adverbiale, connecteur spatial).
Longtemps (adverbe) il resta immobile. Soudain
f. Quand (conjonction de subordination, connecteur
(adverbe) il bondit sur une souris. Mais (conjonction
temporel). g. Enfin (adverbe, connecteur temporel).
de coordination) celle-ci lui échappa. Alors (adverbe)
2   1 et 2. a. mais (opposition). b. donc il retourna dans son panier.
(conséquence). c.  en effet (cause)  ; en outre 5   1. Connecteurs temporels : Bientôt (l. 7), Alors
(addition). (l. 10), Enfin (l. 10), et (l. 12), dès que (l. 12).
3   Et (connecteur temporel, conjonction de Connecteurs logiques : cependant (l. 4, 16), comme
coordination) ; le soir (connecteur temporel, groupe (l. 4).
nominal) ; lorsque (connecteur temporel, conjonction 2. Les connecteurs temporels structurent la
de subordination) ; Dans sa chambre (connecteur chronologie du récit et la succession des actions
spatial, groupe nominal prépositionnel) ; Longtemps vécues par d’Artagnan. Les connecteurs logiques
(connecteur temporel, adverbe) ; Puis (connecteur d’opposition introduisent les réactions de d’Artagnan
temporel, adverbe)  ; Mais (connecteur logique, face à la situation pour éclaircir ce mystère.

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6   f. Quand vous vous réveillez le matin, vous ensuite fournir au corps des protéines, de l’eau et
n’avez pas mangé depuis la veille. d. Prenez donc des vitamines. b. Vous serez ainsi en forme toute
un bon petit-déjeuner. c. Il faut d’abord donner la matinée. e. Et surtout vous serez plus attentif !
de l’énergie aux organes et au cerveau. a. Il faut

leçon 19

La situation d’énonciation,
le niveau de langage
Livre de l’élève, p. 314-315
J’observe
1. Nous, j’, je, t’, moi, tu sont des pronoms composé (sommes arrivés), l’imparfait (était), le
personnels  ; nos est un déterminant possessif. plus-que-parfait (avais réservé) ;
Ces mots renvoient à l’émetteur du message (ou – le futur (emmènerons, pourras) qui renvoie
énonciateur) ainsi qu’à son destinataire. à un moment futur par rapport au moment de
2. Les mots en vert (indications de temps et de l’énonciation (le présent étant le temps de
lieu) ne peuvent être compris que par l’émetteur référence).
et le destinataire du message ou par ceux qui 4. Ce texte appartient au genre épistolaire (de la
connaissent le lieu et le moment où l’énoncé est lettre). L’énoncé de la lettre renvoie à une situation
produit, sinon il est impossible de savoir à quel d’énonciation précise (émetteur, destinataire, lieu
jour ou à quel lieu renvoient les adverbes hier, et moment de l’écriture).
aujourd’hui, demain, là.
3. Les temps employés sont :
– les temps du passé qui renvoient à un moment
antérieur à celui de l’énonciation. Ce sont le passé

Je m’exerce
1   Indices de personne : Vous (a), nous (b), me 3   a. Je ne vais pas au football cet après-midi :
(d), on (e), vous (e), je (f). rétablissement de la négation, suppression de la
Indices de temps : Demain (b), hier (d), depuis syncope (coupe pour abréger). b. Si tu t’y prends
une heure (e), Dans trois jours (f). comme ça, ça ne va pas aller : remplacement de
Indices de lieu : là-bas (a), là (c), ici (f). l’expression familière par une expression courante.
c.  Sais-tu que je suis arrivé très en retard  ?  :
2   a.  Il m’est arrivé un pépin (un ennui, un
rétablissement de la forme interro-négative,
désagrément). b. Je me suis encore planté (trompé, remplacement des termes familiers, suppression
fourvoyé). c. Trop cool ! (c’est trop bien ; c’est très de l’abréviation. d. On a eu une petite dispute /
plaisant). d. On a papoté (bavardé, discuté) une altercation : remplacement du terme familier par
heure au téléphone. e. Il m’a filé (donné, transmis) un terme courant ou soutenu.
un tuyau (une information précieuse). f. Je n’ai
pas lu ce bouquin (ce livre, cet ouvrage). g. J’ai 4   a. Cc sa va keske tu fé de bo  ? v  Coucou,
encore paumé (perdu, égaré) mes clés. h. Il file ça va ? Qu’est-ce que tu fais de beau ? b. T ou ?
un mauvais coton (il est sur la mauvaise pente ; v Tu es où ? / Où es-tu ? c. Tkt pa tou va bi1
il s’écarte du droit chemin ; ou, dans un sens plus v T’inquiète pas / Ne t’inquiète pas, tout va bien.
ancien : il ne va pas très bien ; sa santé décline). d. Pk t pa venu tu ns a manké v Pourquoi tu n’es
i. Nous avons rigolé (ri, nous sommes esclaffés). pas venu / n’es-tu pas venu, tu nous as manqué.

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e. C kom tu ve v C’est comme tu veux. f. sui avc 7   1. a. Ici tout est frais. Venez déguster ! (Vendeur
lolo v Je suis avec Lolo. g. Di lui kil viene v Dis-lui de produits frais – marché, port de pêche… –
qu’il vienne. h. Slt dsl pe pa venir v Salut, désolé invitant le client à goûter ses productions.) b. Nous
peux pas venir / je ne peux pas venir. n’en avons plus de bleues, nous n’en avons que
5   Élise. – Je ne veux point me marier, mon père, des blanches  ! (Un vendeur à un client, il peut
s’il vous plaît. s’agir de chemises, de chaussures, de feuilles
Harpagon. – Et moi, ma petite fille, ma mie, je veux de papier…) c.  Où avez-vous mal exactement  ?
que vous vous mariiez, s’il vous plaît. (Dentiste, médecin, professeur de sport… au
Élise. – Je vous demande pardon, mon père. patient ou à la victime.) d. Avez-vous choisi votre
Harpagon. – Je vous demande pardon, ma fille. menu ? (Dans un restaurant, le serveur au client.)
[…] Voilà Valère : veux-tu qu’entre nous deux nous e.  Avez-vous pris les bulletins de vote avant de
le fassions juge de cette affaire ? passer dans l’isoloir ? (Dans un bureau de vote, le
Molière, L’Avare (1668), acte I, extrait de la scène 5. président ou ses assesseurs à une personne venue
voter.) f. Pardon madame, je cherche Bel-Ami de
6   1. Les pronoms et déterminants renvoient à
Maupassant. (Dans une librairie ou au CDI, un
l’émetteur et au destinataire de la lettre (Victor
élève demande un livre au vendeur ou à la / au
Hugo, son épouse Adèle et tout le reste de la
documentaliste.)
famille à qui il s’adresse par son biais)  : Je, j’
2. Proposition de texte.
(l. 1, 3, 7, 9, 11), toi (l. 1), me (l. 2), tes (l. 3),
– Avez-vous choisi votre menu ?
vous (l. 4), Tu (l. 4, 7), moi (l. 5), te (l. 11), mon
– Pas tout à fait, j’hésite entre une viande et un
(l. 11, 12).
poisson. Que me conseillez-vous ?
Les indices de lieu et de temps : ici (l. 1) ; demain
– Je vous conseille un poisson grillé tout frais pêché.
(l. 5), vers midi (l. 5), sur-le-champ (l. 5), tout
– Avec quoi le servez-vous ?
de suite (l. 7), Sous bien peu de jours (l. 10-11)
– Avec des pommes de terre vapeur, de l’huile d’olive
renvoient au lieu de l’écriture (Orléans), au jour
et du citron.
qui suit l’écriture de la lettre (le 20 août) ou au
– Ça m’a l’air délicieux, je prends ça. Et comme
jour de l’écriture pour le dernier indice cité.
dessert, que me proposez-vous ?
2. Le temps de l’indicatif qui renvoie au moment
– Nous avons un fondant au chocolat ou une tarte
de l’énonciation est le présent (suis, l.  1)  ; le
Tatin servie avec une glace à la vanille.
temps qui renvoie à un moment passé est le passé
– Très bien, je ne sais pas encore, je choisirai tout
composé (ai vu, l. 7-8) ; le temps qui renvoie à un
à l’heure.
moment futur est le futur (recevras, l. 4).
– Bien madame, bon appétit madame.
3. Victor Hugo réclame à sa femme une lettre et
des nouvelles ; il lui annonce son retour proche.

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leçon 20

Le discours rapporté :
discours direct et indirect
Livre de l’élève, p. 316 à 319
J’observe
1. Voici les réponses sous formes de tableau.
Guillemets Pronoms personnels Mots introducteurs Temps des verbes Adverbes de temps
Phrases 1
a. discours direct – présence – Je – absence – indicatif futur – demain
b. discours simple
indirect, verbe – absence – elle – qu(e) – indicatif futur – demain
introducteur au simple
présent
c. discours – absence – elle – qu(e) – indicatif – le lendemain
indirect, verbe conditionnel
introducteur au présent
passé
Phrases 2
a. discours direct – présence – vous – absence – indicatif présent
b. discours – absence – elles – si – indicatif présent
indirect, verbe
introducteur au
présent
c. discours – absence – elles – si – indicatif imparfait
indirect, verbe
introducteur au
passé

2. Les phrases de type interrogatif disparaissent au discours indirect.

Je m’exerce
1   a. dire / 11. déclarer ; b. demander / 5. s’en- semaines (discours indirect). c. « J’exerce le métier
quérir ; c. répondre / 7. répliquer ; d. parler in- de journaliste  » (discours direct). d.  s’il voulait
distinctement  / 6. bredouiller  ; e.  exprimer son venir passer quelques jours en Normandie (discours
accord  / 3. approuver ; f. exprimer son désaccord / indirect). e.  «  Je serai heureux de venir si j’ai
4. protester ; g. couper la parole / 1. interrompre ; terminé mon article » (discours direct).
h. donner un ordre / 12. commander ; i. s’écrier /
4   a. Émile dit à Sonia d’entrer. b. Elle répondit
10. s’exclamer ; j. parler fort / 9. crier ; k. par-
ler bas / 2. chuchoter ; l. continuer de parler / qu’elle était pressée. c.  Il demanda quel temps
8. poursuivre. il ferait le lendemain. d.  Elle dit en soupirant
qu’il pleuvrait. e. Il lui demanda si elle partait ce
2   a. interrogea. b. recommandèrent. c. s’exclama. soir-là. f. Il poursuivit en lui demandant quand
d. proposa. e. annonça. elle reviendrait. g.  La Thénardier ordonna à
3   Les paroles rapportées Cosette d’aller chercher de l’eau au puits. h. Sophie
a. « Êtes-vous à Paris depuis longtemps ? » (discours m’a demandé si j’avais changé de coiffure et elle a
direct). b.  qu’il n’était là que depuis quelques ajouté qu’elle ne me reconnaissait plus.

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5   Les deux phrases qui correspondent à la ainsi le lecteur. Il montre aussi la différence entre
question sont les phrases b et c :  : Ils dirent : le niveau de langage plus soutenu de Jean Valjean
« Ils viendront avec plaisir. » Ils dirent : « Nous et celui de la sœur qui parle plus familièrement.
viendrons avec plaisir. » Le discours indirect permet de résumer les longues
6   a. Jeanne a demandé si Tom était venu. b. Ils
explications données par la sœur à Jean Valjean.
dirent qu’ils avaient gagné un voyage. c.  Paul 12   Proposition de texte.
demande où Manon a mis son jeu. On a annoncé que de violentes tornades s’abattent
en ce moment sur les États-Unis. On a annoncé qu’il y
7   a. «  Où peut-on acheter des billets pour le
a eu un séisme important en Birmanie. On a annoncé
film de demain ? », demanda le touriste. b. « Je
que Frédérick Bousquet a gagné la finale du 50 m
n’ai rien à déclarer », affirma Louise au douanier.
nage libre. On a annoncé qu’il ferait beau demain.
c. « Confiez-moi Cosette dès aujourd’hui », a dit
Jean Valjean aux Thénardier. d.  «  Benoît sera 13   1. Remise dans l’ordre du texte.
guéri dans trois jours », avait assuré le médecin. a. « Qu’est-ce que vous avez, mon ami ; vous n’êtes
e. « Qu’est-ce que maman m’a acheté pour mon pas malade ? »
anniversaire ? », se demandait Lucie. e. Il reprit :
« Non, ma chère amie, mais je veux vous demander
8   1. et 2. Les expressions supprimées sont mises
une chose qui pour moi a beaucoup d’importance,
entre parenthèses. Deux réponses sont possibles
et qui me torture le cœur. Me promettez-vous de
selon que le verbe dire est au présent ou au passé.
me répondre franchement ? »
a. Elle lui dit qu’elle est / était soulagée d’avoir
d. Elle sourit.
fini. (Ouf !) b. Elle lui dit de se dépêcher. (Vite !)
« Je suis toujours franche. Dites.
c. Elle lui dit que c’est / c’était elle qui a / avait
c. – Voilà. Je vous ai aimée du jour où je vous ai vue.
cassé le vase. (euh) d. Elle lui dit que ce n’est /
Vous en étiez-vous doutée ? »
n’était pas de sa faute. (c’est pas) e. Elle lui dit
b.  Elle répondit en riant, avec quelque chose de
d’avoir du courage. (Allons !) f. Elle lui dit qu’elle
l’intonation d’autrefois :
s’est / s’était pincé le doigt dans la porte et qu’elle
« Gros bête, va ! Je l’ai bien vu du premier jour ! »
a / avait eu mal. (Aïe !) g. Elle lui dit qu’elle est /
Guy de Maupassant, « Regret », dans Miss Harriet (1884).
était d’accord. (OK)
2. Elle lui demanda ce qu’il avait, s’il n’était pas
9   a.  subordonnée interrogative indirecte.
malade.
b.  subordonnée complétive. c.  subordonnée
complétive. d.  subordonnée complétive. 14   Proposition de texte.

e.  subordonnée interrogative indirecte. « Bonjour Jean, d’où viens-tu ? », demanda Benoît.
f. subordonnée interrogative indirecte. « Je viens d’aller en skate jusqu’à la Défense, c’était
très bien ! », répondit Jean. Et il ajouta : « Où as-tu
10  a. jouait. b. emmènerait. c. avait coûté.
garé ta moto ? J’aimerais bien faire un tour avec toi. 
d. aimait.
– Euh… bredouilla Benoît, c’est que j’ai rendez-vous
11   1. Les personnages qui prennent la parole sont
avec Christina…
Jean Valjean et la sœur Simplice. – Ah ! dit Jean ! Et bien ce sera pour une autre
2. Discours direct : lignes 1, 3 à 5, 13 à 17, 19. fois. On se téléphone, d’accord ? »
Discours indirect : lignes 6 à 10.
3. Le discours direct permet de mettre en scène
l’inquiétude des deux interlocuteurs et d’émouvoir

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leçon 21

L’indicatif : les temps simples


Livre de l’élève, p. 320-321
Je m’évalue
1   a. craint, craignait. b.  choisis, choisissais. simple). Elle confira des prunes. Il te confiera son
c. bredouillez, bredouilliez ; interroge, interrogeait. secret. e. Il fondit (fondre, indicatif passé simple) /
d. jette, jetait. e. ficelle, ficelais ; dois, devais. il fonda (fonder, indicatif passé simple). Il fondit
f. peins, peignais. g. connais, connaissais. en larmes. Elle fonda une association.
2   a. jugeait, jugea. b. plaçait, plaça. c. venaient, 7   1. et 2. L’infinitif, le temps et le présent du
vinrent. d. prenait, prit ; courait, courut. e. croyait, verbe sont donnés dans l’ordre entre parenthèses :
crut. laissa (laisser, passé simple  ; laisse)  ; suffisait
3   a. Soudain, j’entendis un bruit en haut. b. Je (suffire, imparfait ; suffit) ; promena (promener,
montais les escaliers quand la lumière s’éteignit. passé simple ; promène) ; parlait (parler, imparfait ;
c. Que pouvait-il se passer ? d. La lumière revint parle) ; comptait (compter, imparfait ; compte) ;
et je vis une souris qui détalait. jouaient (jouer, imparfait ; jouent) ; mangeaient
(manger, imparfait ; mangent) ; buvaient (boire,
4   a. Demain nous irons (futur simple) skier. imparfait  ; boivent)  ; chantaient (chanter,
b. À ta place, je prendrais (conditionnel présent) imparfait  ; chantent)  ; était (être, imparfait  ;
un parapluie. c. Si tu savais mon histoire, tu ne est) ; sortit (sortir, passé simple ; sort) ; s’assura
me croirais (conditionnel présent) pas. d. Si tu (s’assurer, passé simple  ; s’assure)  ; guettait
t’entraînes, tu courras (futur simple) plus vite. (guetter, imparfait ; guette) ; se glissa (se glisser,
e.  On dirait (conditionnel présent) que la nuit passé simple  ; se glisse)  ; saisit (saisir, passé
tombe. f. Gagneront-ils (futur simple) ce match ? simple ; saisit).
5   a. Thomas voudrait devenir médecin. b. Quand
3. Les actions successives de Cosette : elle laisse
il fera des progrès en sciences, il pourra envisager
tomber son sabre emmailloté, regarde autour d’elle
ces études. c. Je te verrai quand tu reviendras.
pour voir si on ne la surveille pas, puis elle sort
d. Il m’a dit qu’il essaierait de venir plus tôt.
de dessous la table, regarde encore autour d’elle,
6   a. je sers (servir, indicatif présent) / je serre se glisse jusqu’à la poupée et la prend.
(serrer, indicatif présent). Je te sers un jus de
fruit ? Je lui serre la main. b. il tut (taire, indicatif
8   Proposition de texte.
passé simple) / il tue (tuer, indicatif présent). Elle De son rocher, il regarda la mer bleue jusqu’à
tut pendant longtemps son secret. Il tue le temps l’horizon, les nuages blancs et la pointe de terre
comme il peut. c. je relis (relire, indicatif présent) / sablonneuse et boisée au loin… Il se dit qu’il
je relie (relier, indicatif présent). Je relis Le Cid. nagerait bien jusqu’à cette côte tant la mer lui
Je relie mes livres. d. il confira (confire, indicatif semblait douce… Et il rêva de partir loin au-delà
futur simple) / il confiera (confier, indicatif futur de l’horizon…

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Leçon 22
L’indicatif : les temps composés
Livre de l’élève, p. 322-323
Je m’évalue
1   Verbes conjugués avec être  : c.  s’abîmer. 5   Il est parti, j’ai regardé, il a longé, a ouvert, l’a
d.  arriver. e.  s’apercevoir. h.  s’exercer. i.  naître. refermée, s’est évanoui, je suis restée, j’ai tendu,
l. accourir. n’ai rien entendu.
Verbes conjugués avec avoir  : a.  apercevoir. 6   1. avez abandonné (passé composé,
b.  abîmer. f.  sourire. g.  démontrer. j.  cesser. abandonner), ai éprouvé (passé composé, éprouver),
k.  courir. l.  accourir (deux possibilités pour vous étiez enfuie (plus-que-parfait, s’enfuir), aviez
accourir : je suis accouru / j’ai accouru). emporté (plus-que-parfait, emporter), avais fait
2   a. Il venait. 3. Il était venu (plus-que-parfait). (plus-que-parfait, faire), étaient restées (plus-que-
b. Il viendra. 5. Il sera venu (futur antérieur). parfait, rester), aviez préparées (plus-que-parfait,
c.  Il viendrait. 2.  Il serait venu (conditionnel préparer), aurais dû (conditionnel passé, devoir).
passé). d. Il vient. 1. Il est venu (passé composé). 2. Les verbes aux temps composés expriment la
e. Il vint. 4. Il fut venu (passé antérieur). tristesse et les regrets que M. Rochester a ressentis
au moment où Jane est partie en constatant qu’elle
3   a. ai cru (passé composé), avais oublié (plus-
que-parfait). b.  aura renversé (futur antérieur). avait tout laissé.
c. serais venu (conditionnel passé) ; avait appelé 7   Proposition de texte.
(plus-que-parfait). d.  se fut souvenue (passé Je me souviens qu’un jour, en maternelle, nous
antérieur). avions fait de la véritable peinture à la main  !
Notre maîtresse nous avait demandé de tremper
4   a. Elles ont décidé (passé composé). b.  Ils
sortiraient (conditionnel présent). c. Vous appelez nos mains dans la peinture noire. Nous les avions
(présent). d. Nous avions joué (plus-que-parfait). posées sur une grande feuille et nous y avions
e.  Tu auras dit (futur antérieur). f.  Je finissais laissé l’empreinte de nos doigts. Quand ma mère
(imparfait). g.  Nous ferons (futur simple). est arrivée, elle était tout étonnée. Je me suis
h. J’aurais voulu (conditionnel passé). i. Elle parla dit que j’avais passé un très bon moment et je
(passé simple). j. Vous perdez (présent). k. Il fut n’ai pas oublié ce jour.
sorti (passé antérieur).

Leçon 23
L’impératif présent et le subjonctif présent
Livre de l’élève, p. 324-325
Je m’évalue
1   a. Ne sois pas négligent, ne soyons pas, ne faites un gâteau. j.  Trouve, trouvons, trouvez
soyez pas négligents. b. Crains, craignons, craignez une solution.
le mensonge. c. Finis, finissons, finissez vite. d. Aie, 2   Il faut que je venge un père, et que je perde
ayons, ayez de l’imagination. e. Prends, prenons, une maîtresse. […]
prenez parti. f. Mets, mettons, mettez la table. Faut-il que je laisse un affront impuni ?
g.  Sache, sachons, sachez écouter. h.  Cueille, Faut-il que je punisse le père de Chimène ? […]
cueillons, cueillez des fleurs. i.  Fais, faisons, Il vaut mieux que je coure au trépas.

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3   a. que Célia voie. b. qu’il sache. c. que vous 4. « Monitrice, je veux que tu ramasses les livres
soyez. d. nous ne voulions pas. e. que tu n’aies d’étude et que tu les ranges. Monitrice, je veux
pas. f. que j’écrive ; que j’aille ; que j’apprenne ; que tu ailles chercher les plateaux du souper. »
que tu n’arrives. g. qu’ils s’amusent ! 6   1. et 2. Verbes à l’impératif : mettez (l. 11,
4   1. et 2. Les formes à la 2 personne du pluriel
e 2e personne du pluriel, 3e groupe) ; Fais, fais (l. 13,
de l’impératif présent sont en gras. Les formes 2e personne du singulier, 3e groupe).
conjuguées à la 2e personne du singulier et les Verbes au subjonctif présent  : obéisse (l.  1,
modifications sont entre parenthèses. 3e personne du singulier, 2e groupe) ; regarde (l. 2,
– Accusé, levez-vous (lève-toi). – Brevet, regardez 3e personne du singulier, 1er groupe) ; prennes (l. 7,
(regarde) bien l’accusé, recueillez vos (recueille tes) 2e personne du singulier, 3e groupe) ; fasses (l. 10,
souvenirs, et dites-nous (dis-nous), en votre (ton) 2e personne du singulier, 3e groupe).
âme et conscience, si vous persistez (tu persistes) 3. Pour Valère, le subjonctif est employé pour
à reconnaître cet homme pour votre (ton) ancien énoncer une loi morale (Il faut que…, Il ne faut
camarade de bagne Jean Valjean. […] point que…). Mais Valère pense le contraire de
– Allez vous (va t’) asseoir, dit le président. Accusé, ce qu’il dit. Ce discours ironique est destiné à
restez (reste) debout. tromper Harpagon. Pour Harpagon, le subjonctif
D’après Victor Hugo, Les Misérables (1862). est l’expression de l’ordre (Je veux que…, j’entends
5   1. Mode et personne des verbes en rose  : que…).
impératif, 2e personne du pluriel. 7   Proposition de textes.
2. «  Monitrice, ramasse  les livres d’étude et Impératif : Plie les genoux au bord du plongeoir,
range-les. Monitrice, va chercher les plateaux du tends bien tes bras en avant, rentre ta tête, regarde
souper ! » le fond de l’eau, laisse-toi tomber doucement et
3. « Monitrices, je veux que vous ramassiez les détends tes jambes.
livres d’étude et que vous les rangiez. Monitrices, Subjonctif : Il faut que tu plies…, que tu tendes…,
je veux que vous alliez chercher les plateaux du que tu rentres…, que tu regardes…, que tu te
souper. » laisses tomber…, que tu détendes…

Leçon 24
La conjugaison de verbes irréguliers : devoir,
pouvoir, savoir, vouloir, paraître, valoir
Livre de l’élève, p. 326-327
J’observe
1. et 2.  Phrases 4. Verbe vouloir  : a.  indicatif présent.
Phrases 1. Verbe devoir : a. et b. indicatif présent. b. indicatif passé simple. c. indicatif futur simple.
c. indicatif imparfait. d. indicatif passé composé. d. subjonctif présent. Radicaux : veu-, voul-, voud-,
Radicaux : doi-, doiv-, dev-, d-. veuill-.
Phrases 2. Verbe pouvoir : a. indicatif imparfait.
Phrases 5. Verbe paraître : a. indicatif présent.
b. indicatif passé simple. c. indicatif futur simple.
b.  indicatif imparfait. c.  indicatif futur simple.
d. subjonctif présent. Radicaux : pouv-, p-, pour-,
d. indicatif passé simple. Radicaux : paraî-, paraiss-,
puiss-.
paraît-, par-.
Phrases 3. Verbe savoir  : a.  indicatif présent.
b. indicatif futur simple. c. indicatif passé simple. Phrases 6. Verbe valoir  : a.  indicatif présent.
d.  subjonctif présent. Radicaux  : sai-, sau-, s-, b.  indicatif conditionnel présent. c.  indicatif
sach-. imparfait. Radicaux : vau-, vaud-, val-.

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Je m’exerce
1   a. paraissait  : verbe paraître, indicatif plus quoi penser. h. Il ne put ouvrir la porte. i. Tu
imparfait. b.  devions  : verbe devoir, indicatif t’es épuisé : alors cela n’en valait pas la peine.
imparfait. c. saura : verbe savoir, indicatif futur j. Sauriez-vous réparer cette lampe ? k. Je ne sais
simple. d.  aurais pu  : verbe pouvoir, indicatif comment j’arrivai au sommet. l. Je réfléchissais à
conditionnel passé. e.  Voudriez  : verbe vouloir, ce que je pourrais lui dire. m. Un homme averti
indicatif conditionnel présent. f. Sachons : verbe en vaut deux. n. Soyez tranquille : demain il n’y
savoir, impératif présent. g. vaudrait : verbe valoir, paraîtra plus.
indicatif conditionnel présent. h. puissions : verbe 5   1. puis  : verbe pouvoir, indicatif présent  ;
pouvoir, subjonctif présent. i. vaut : verbe valoir, veuille : verbe vouloir, subjonctif présent ; veux :
indicatif présent. j. dus : verbe devoir, indicatif verbe vouloir, indicatif présent ; sait : verbe savoir,
passé simple. k. paraîtront : verbe paraître, indicatif indicatif présent.
futur simple. l.  valait  : verbe valoir, indicatif 2. Harpagon exprime par ces verbes son abattement
imparfait. m. apparut : verbe apparaître, indicatif (je n’en puis plus), sa solitude (N’y a-t-il personne
passé simple. qui veuille), sa volonté de connaître le coupable
2   a. paraissait. b. dut. c. ont su ; pourraient. (je veux aller quérir la justice  ; si l’on sait des
d. sauras. e. voulait ; valait. f. pourrez ; voudrez. nouvelles de mon voleur).
g. savais ; paraîtrais. h. doit ; vaudrait. 6   Proposition de texte.
3   a. puisse. b.  sache. c.  doives. d.  paraisse. Sauras-tu rejoindre ce joli village situé en hauteur ?
e. vaille. f. veuille. Cela vaut vraiment le détour. Tu devras marcher
un bon kilomètre et grimper par un petit sentier
4   a. Vous ferez ce que vous voudrez. b. Maintenant
boisé. En arrivant, tu pourras te reposer et admirer
je peux tout vous dire. c. Jadis, je ne pouvais pas
le point de vue. La montagne t’apparaîtra alors
lui confier cette mission. d. Il m’expliqua ce que
dans toute sa splendeur dans la lumière du soleil.
je devais faire. e. Il a paru stupéfait de me voir.
f. Vous devez absolument me croire. g. Il ne savait

Leçon 25
Les verbes du 3e groupe en -tre et -dre
Livre de l’élève, p. 328-329
J’observe
Série 1 Série 3
1. Les deux radicaux des verbes battre et mettre 1. Infinitif des verbes : peindre, résoudre.
sont : bat-, batt- / met-, mett-. 2. Le radical de ces verbes conserve le d avant la
2. Les formes du verbe croître prennent un accent terminaison à la première personne du pluriel du
circonflexe sur le i, tandis que les formes du verbe futur simple.
croire n’en prennent pas. 3. Modifications du radical  : le n du radical de
Série 2 peindre devient gn devant une voyelle. Le ou du
1. La lettre commune aux radicaux des verbes radical de résoudre devient olv devant une voyelle.
attendre, perdre, coudre et prendre est d.
2. L’autre radical de prendre est pren(n)- et celui
de coudre est cous-.

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Je m’exerce
1   a. J’atteins et j’attends, tu atteins et tu 4   a. L’avocat défend / défendra. b.  J’y réponds /
attends, il atteint et il attend, nous atteignons et répondrai. c. Nous fendons / fendrons. d. Mes amies
nous attendons, vous atteignez et vous attendez, reprennent  / reprendront. e.  Vous confondez  /
ils atteignent et ils attendent. confondrez. f.  Leyna coud  / coudra. g.  Je ne
b. Je mouds et je dissous, tu mouds et tu dissous, crains / craindrai pas.
il moud et il dissout, nous moulons et nous 5   a.  Vous reprenez  / avez repris. b.  Tu
dissolvons, vous moulez et vous dissolvez, ils prétends  / as prétendu. c.  Tu te plains  / t’es
moulent et ils dissolvent. plaint. d. Les hirondelles pondent / ont pondu.
e. Je corresponds / ai correspondu. f. Il tond /
2   a. elle attend  : verbe attendre, indicatif
a tondu. g. Vous dissolvez / avez dissous. h. Ce
présent. b.  ils se perdirent  : verbe se perdre,
chêne croît / a crû.
indicatif passé simple. c. elle eut compris : verbe
6   a. se met ; fond. b. combattrai ; défendrai.
comprendre, indicatif passé antérieur ; elle apprit :
verbe apprendre, indicatif passé simple. d.  je c.  attends  ; répond. d.  permet. e.  se joint.
répondis : verbe répondre, indicatif passé simple. f. perdent ; commettent des fautes. g. se rendent ;
e.  je m’étendrais  : verbe s’étendre, indicatif craignent.
conditionnel présent. f. il a mis : verbe mettre, 7   1. et 2. combat  : verbe combattre (verbe
indicatif passé composé. g. il avait moulu : verbe en -tre), indicatif présent ; se défend : verbe se
moudre, indicatif plus-que-parfait. h.  que vous défendre (verbe en -dre), indicatif présent ; crains :
résolviez : verbe résoudre, subjonctif présent. i. il verbe craindre (verbe en -indre), indicatif présent.
croît : verbe croître, indicatif présent ; tu crois :
verbe croire, indicatif présent. j.  battez  : verbe
8   Proposition de textes.
battre, impératif présent ; mettez : verbe mettre, Laurent descend pour prendre son petit-déjeuner,
impératif présent. il attend que le pain soit grillé, il met du lait et du
sucre dans sa tasse et du beurre sur ses tartines, il
3   a. Il met, mettait, mit. b.  Elle éteint, maintient son lait au chaud car il craint qu’il ne
éteignait, éteignit. c. Ils atteignent, atteignaient, refroidisse et en reprend une seconde tasse.
atteignirent. d. Tu feins, feignais, feignis. e. Elles Laurent et Marie descendent pour prendre leur
craignent, craignaient, craignirent. f. Vous vous petit-déjeuner, ils attendent que le pain soit grillé,
résolvez, vous résolviez, vous résolûtes. g.  Tu ils mettent du lait et du sucre dans leur tasse et du
rejoins, rejoignais, rejoignis. h.  Nous cousons, beurre sur leurs tartines, puis ils maintiennent leur
cousions, cousîmes. i. Joseph descend, descendait, lait au chaud car ils craignent qu’il ne refroidisse
descendit. j. Elle peint, peignait, peignit. et ils en reprennent une seconde tasse.

Leçon 26
La voix passive et le complément d’agent ; 
la conjugaison passive
Livre de l’élève, p. 330-331
Je m’évalue
1   a. Il a été élu maire de sa ville. b.  Cette 2   a. Quand le vent fut tombé (voix active,
tapisserie fut offerte au Roi par son hôte. c. Les indicatif passé antérieur, 3e personne du singulier),
enfants étaient accompagnés de leur professeur. il fut remplacé (voix passive, indicatif passé
d. Les skieurs auront été secourus avant la nuit. simple, 3e personne du singulier) par la pluie.
e. Tu avais été étonné par cette nouvelle. b. J’étais arrivée (voix active, indicatif plus-que-

221 Conjugaison

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parfait, 1re personne du singulier) chez mon amie 6   1., 2. et 3. avait été enfoncée (voix passive,
avant l’aube. c. La piscine sera bientôt désinfectée indicatif plus-que-parfait) v on avait enfoncé la
(voix passive, indicatif futur antérieur, 3e personne porte de la chambre ; être couverte (voix passive,
du singulier). d.  Il faut (forme impersonnelle, infinitif présent) v une table qu’on avait dû couvrir
indicatif présent) que cette lettre soit envoyée d’un élégant souper gisait à terre  ; était serré
(voix passive, subjonctif présent, 3e personne du (voix passive, indicatif imparfait) par une horrible
singulier) ce soir. angoisse (complément d’agent) v  une horrible
3   a. L’île était entourée par un sentier côtier. angoisse serrait son cœur  ; être retenue (voix
b. L’orage surprend les randonneurs. c. Les routes passive, infinitif présent) à Paris par son service,
furent déblayées par le chasse-neige. d. La rivière par la jalousie de son mari peut-être (complément
avait inondé le champ. e.  Le Ministère mutera d’agent) v que son service et peut-être la jalousie
Paul à Lyon. de son mari avaient pu la retenir à Paris.
4   a. par un tremblement de terre : complément 4. L’emploi du passif met en valeur d’abord les
d’agent. b.  par cette route  : CC de lieu  ; par dégâts matériels survenus dans le pavillon puis
erreur : CC de cause. c. des élèves : complément l’angoisse de d’Artagnan et enfin les raisons
d’agent. d. de Paris : CC de lieu. e. des autorités : possibles de l’absence de Mme Bonacieux.
complément d’agent. 7   Proposition de texte.
5   a. On a voté une nouvelle loi. Les députés Après le naufrage de l’Erika, de nombreux oiseaux
ont voté une nouvelle loi. b.  On doit justifier ont été découverts morts, englués de pétrole sur les
ses absences. Les élèves doivent justifier leurs plages où ils avaient échoué. Les oiseaux survivants
absences. c. On surveille la plage. Les maîtres ont été emmenés dans un centre de secours où
nageurs surveillent la plage. d. On inaugurera la ils ont été nettoyés, soignés et nourris. Mais
ligne TGV dans un mois. Le ministre et le maire beaucoup d’animaux n’ont que 50 % à 70 % de
inaugureront la ligne TGV. e. On a rénové les chances de survie quand ils ont été débarrassés
bâtiments. La municipalité a rénové les bâtiments. du pétrole qui les recouvre.

Leçon 27
Les valeurs de l’indicatif présent  
et futur simple
Livre de l’élève, p. 332-333
Je m’évalue
1   a.  réagit  : verbe réagir, présent d’habitude. de description  ; est rehaussée  : verbe rehausser,
b. comprends : verbe comprendre, présent d’actualité ; présent passif de description. k. saisissent : verbe
dis : verbe dire, présent d’actualité. c. est : verbe saisir, présent de vérité générale. l. prends : verbe
prendre, présent pour exprimer l’ordre. m. payes :
être, présent de vérité générale. d. rentre : verbe
verbe payer, présent d’actualité.
rentrer, présent à valeur de passé récent. e.  se
réunit : verbe se réunir, présent à valeur de futur 2   1. et 2. a. L’été prochain, nous visitons la
proche. f. voulez : verbes vouloir, présent d’actualité. Sicile (futur proche). b. Le 3 août, il bat son record
g. tente, a : verbes tenter et avoir, présent de vérité de France (narration). Quelques jours plus tard, il
générale. h. se promène : verbe se promener, présent devient champion d’Europe (narration). c. La nuit,
d’habitude. i.  sonne  : verbe sonner, présent de tous les chats sont gris (vérité générale). d.  Le
narration. j. est garnie : verbe garnir, présent passif visage de Cosette exprime la crainte et fait pitié

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(description). e. Tu n’arrêtes pas de bavarder ce médecin aujourd’hui. c. Le magasin ouvrira (avenir
matin (actualité) ! f. Cet acteur signe régulièrement certain) ce soir jusqu’à 22 heures. d. Dans deux
des autographes (habitude). g. Il sort juste de son heures, tu reverras (avenir certain) Sophie. e. Cet
domicile (passé récent). été, il pleuvra (supposition) sûrement dans notre
région. f. Quand il fera beau (avenir certain), nous
3   a. J’arriverai (verbe arriver, supposition)
sûrement le premier ! b. Vous attacherez (verbe t’emmènerons (promesse) à la plage.
attacher, ordre) votre ceinture en voiture. c.  Le 6   Les verbes à placer sont remettrez (ordre),
professeur nous rendra (verbe rendre, supposition) payera (promesse), ai (actualité).
notre contrôle demain. d.  Je reviendrai (verbe 7   a. Savez (présent d’actualité), est (présent de
revenir, promesse) avant la nuit. e. Quand Zazie vérité générale), explique (présent d’actualité), est
sera (verbe être, avenir) grande, elle sera (verbe (présent de vérité générale), est (présent de vérité
être, prédiction) écrivain. f.  Mercredi, les jours générale), sait (présent de vérité générale), sait
commenceront (verbe commencer, avenir certain) (présent de vérité générale).
à rallonger. g. Ce film sortira (verbe sortir, avenir b. suis (présent d’actualité), fait (présent
certain) dans une semaine. h. Vous me préviendrez d’actualité), s’en va (futur proche), prennent (futur
(verbe prévenir, ordre) quand il se réveillera (verbe proche), arriveront (avenir certain), fait (présent
se réveiller, avenir certain). d’habitude).
4   a. Cosette vient de sortir /  va sortir pour
8   Proposition de texte.
chercher de l’eau et du pain. b. Sa pièce vient de
tomber / va tomber à l’eau. c. Jean Valjean vient Demain, le printemps va commencer. Au printemps,
de l’aider / va l’aider à porter son seau. d. Elle la nature reverdit et les arbres se couvrent de
vient de s’asseoir / va s’asseoir sous la table de bourgeons. Je suis heureuse car le soleil va de
la cuisine. e. Les petites Thénardier viennent de nouveau briller et nous allons entendre les oiseaux
jouer / vont jouer à la poupée. f. Gavroche vient chanter. Nous nous promènerons dans le sous-bois
d’appeler / va appeler sa mère en pleurant. et nous cueillerons des jonquilles, des violettes et
des renoncules.
5  a. Demain je commencerai (prédiction) sans
doute une nouvelle vie. b. Vous irez (ordre) chez le

Leçon 28
Les valeurs de l’indicatif passé simple  
et imparfait
Livre de l’élève, p. 334-335
Je m’évalue
1   a.  vécut (passé simple, action achevée). neige bloquait (AP) la route. c. Jean fit (PP) la
b.  donnait (imparfait, description). c.  écrivait liste des musiciens qu’il admirait (AP). d. Tandis
(imparfait, habitude). d. termina (passé simple, que nous finissions (AP) de dîner, l’horloge sonna
action longue et achevée), racontait (imparfait, (PP) minuit. e. Le professeur nous interrompit (PP)
durée indéterminée). e. fut proclamée (passé simple alors que nous discutions (AP) du match de foot.
passif, action ponctuelle et achevée), retourna f. Je m’apprêtais (AP) à quitter la pièce quand un
(passé simple, action ponctuelle et achevée). bruit me retint (PP).
2   Premier plan : PP. Arrière-plan : AP. 3   a. voulais (atténuation). b. te tenais (souhait).
a. Nous attendions (AP) le bus quand Émile arriva c. pouvais (regret). d. partaient (habitude). e. se
(PP) en courant. b.  Il nous prévint (PP) que la dressaient (description).

223 Conjugaison

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4   Infinitifs des verbes : monter, descendre, laver, simple, PP), imitèrent (passé simple, PP), s’éleva
brosser, frotter, balayer, courir, trimer, haleter, (passé simple, PP), cachait (imparfait, AP), avança
remuer, faire. Valeur de l’imparfait : habitude. (passé simple, PP), allait (imparfait, action AP),
pressaient (imparfait, AP), entendaient (imparfait,
5   1. était (description), s’alignaient (description), AP), se rapprochait (imparfait, AP).
avaient (arrière-plan, description d’un état), 3. L’imparfait descriptif / duratif domine d’abord,
couchaient (habitude), logeaient (habitude), ôta traduisant un état de calme. Puis les actions
(action de premier plan ponctuelle et achevée), successives des bœufs et la réaction de Félicité au
passa (action de premier plan ponctuelle et passé simple accélèrent le rythme de la promenade.
achevée), attendait (arrière-plan, description d’un C’est le beuglement et l’approche du taureau,
état), était (description). racontés au passé simple, qui précipitent le danger ;
2. Les passés simples du texte marquent dans la succession des actions d’arrière-plan à l’imparfait
ce récit les actions de premier plan. Les verbes entretient le suspense par la durée haletante de la
à l’imparfait marquent l’arrière-plan du récit (à poursuite et l’incertitude de son issue.
valeur de description ou d’habitude).
7   Proposition de texte.
6   1. et 2. Premier plan : PP. Arrière-plan : AP. Le taureau galopait maintenant et beuglait de plus
retourna (passé simple, PP), éclairait (imparfait, en plus fort. Félicité se retourna et lui jeta dans les
description  / durée, AP), flottait (imparfait, yeux des mottes de terre en criant à Mme Aubain et
description, AP), regardaient (imparfait, durée, aux enfants de se dépêcher. Mme Aubain parvint à
AP), se levèrent (passé simple, PP), se mirent (passé sortir du pré en poussant les enfants devant elle.
simple, PP), dit (passé simple, PP), flatta (passé Félicité eut juste le temps de se glisser entre deux
simple, PP), se trouvait (imparfait, AP), fit (passé barreaux et le taureau s’arrêta.

Leçon 29
Les valeurs de l’indicatif conditionnel
Livre de l’élève, p. 336-337
Je m’évalue
1   1. et 2. a. serais, serais (conditionnel présent, imaginaires). e. aurait pu (hypothèse). f. aurait
fait imaginaire dans un jeu). b. consommeraient quitté (information incertaine).
(conditionnel présent, information incertaine). 4   1. et 2. Demandes atténuées : a. Auriez-vous
c. Pourriez (conditionnel présent, demande polie). de quoi écrire  ? c.  Voudriez-vous patienter un
d. aurait réussi (conditionnel passé, étonnement). peu  ? d.  Irais-tu faire tes devoirs rapidement  ?
e.  auriez pu (conditionnel passé, hypothèse). f.  Parlerais-tu moins fort  ? g.  Pourriez-vous
f.  voudrais (conditionnel présent, souhait). m’écouter ?
g. aurions dû (conditionnel passé, regret). h. dirait Informations incertaines  : b.  On aurait mis au
(conditionnel présent, information incertaine). point de nouvelles thérapies contre le cancer. e. Les
2   a. serais, serais (fait imaginaire dans un jeu). livres commandés seraient arrivés chez le libraire.
b. voudrais (souhait). c. Pourriez (demande polie). 5   1. et 2. Souhaits  : a.  Harpagon voudrait
d.  sortirais (indignation). e.  serait (information récupérer sa cassette. b. Comme il serait content
incertaine). de prendre des vacances ! e. Jane Eyre souhaiterait
3   a. aurait vu (indignation). b.  aurait connu être heureuse.
(information incertaine). c. aurions aimé (regret). Hypothèse dans le passé : c. Il aurait pu se faire
d.  me serais échappé, serais devenu (faits mal en tombant !

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Jeu imaginaire  : d.  Je serais d’Artagnan et je étonnerait (verbe étonner), dirais (verbe dire,
sauverais la reine. deux fois).
c. Tous les verbes sont au conditionnel présent à
6   1. et 2. Étonnement : a. Vous feriez tous ces
efforts pour moi ! b. Tu aurais vraiment appris par valeur d’hypothèse : Saurait (verbe savoir), pourrait
cœur cette tirade ? (verbe pouvoir), faudrait (verbe falloir).
Indignation : c. Moi, je n’aurais jamais pu frapper 8   Proposition de texte.
quelqu’un ! d. Vous auriez oublié votre chapeau ? J’aimerais être vétérinaire plus tard car j’aime
(valeur d’étonnement possible selon le contexte) beaucoup les animaux. Je pourrais faire mes études
7   1. et 2. a. Tous les verbes sont au conditionnel en Belgique où il y a une bonne école. Je vivrais à la
passé à valeur de regret : aurions pu (verbe pouvoir), campagne et je soignerais les vaches et les cochons
aurait été (verbe être). dans les fermes. Les gens m’amèneraient aussi leurs
b. Tous les verbes sont au conditionnel présent à animaux domestiques. Comme j’aime beaucoup les
valeur de jeu imaginaire : serait (verbe être), serais chevaux, je pourrais aussi me spécialiser et même
(verbe être), viendrais (verbe venir), regarderais travailler dans une écurie de chevaux de course.
(verbe regarder), verrais (verbe voir, deux fois),

Leçon 30
Les valeurs des temps composés :  
l’antériorité et l’accompli
Livre de l’élève, p. 338-339
Je m’évalue
1   a. sont allés (indicatif passé composé, voix ils commencèrent la peinture. d.  Il chercha ses
active). b. avait donné (indicatif plus-que-parfait, lunettes pendant des heures quand il se rappela
voix active). c. eut fait (indicatif passé antérieur, qu’il les avait mises (action 1, antérieure) dans
voix active). d. aura été déneigée (indicatif futur la boîte à gants. e. Je rapporte des fleurs que j’ai
antérieur, voix passive). e.  aurait été appelé cueillies (action 1, antérieure). f. Quand tu auras
(indicatif conditionnel passé, voix passive). passé (action 1, antérieure) le pont, tu tourneras
à gauche. g. Après que les deux amis eurent dîné
2   a. Quand la neige aura cessé (indicatif futur (action 1, antérieure), ils flânèrent sur le boulevard.
antérieur, action 1) de tomber, nous sortirons
(indicatif futur simple, action 2). b. Je me souviens 4   1. et 2. a. Quand Jean Valjean eut emmené

(indicatif présent, action 2) des confidences qu’il (passé antérieur, action 1) Cosette, Thénardier
nous a faites (indicatif passé composé, action le poursuivit pour la reprendre. b.  Jean Valjean
1) hier. c. Quand Céline eut fait (indicatif passé lui montra la lettre que la mère de Cosette lui
antérieur, action 1) demi-tour, elle sortit (indicatif avait donnée (plus-que-parfait, action 1). c. Les
passé simple, action 2) vite de la forêt. d. Je croyais enfants se lancèrent des boules de neige dès qu’ils
(indicatif imparfait, action 2) que vous étiez repartis furent descendus (passé antérieur, action 1) dans
(indicatif plus-que-parfait, action 1) à vélo. la rue. d.  Maintenant que son album est sorti
(passé composé, action 1), les médias lui font
3   1. et 2. a. Les enfants ont trouvé les jouets de la publicité. e. Quand vous serez arrivé (futur
que j’avais posés (action 1, antérieure) sous le antérieur, action 1), vous préparerez du thé.
sapin. b. Nous ne pourrons emménager que lorsqu’ils
auront fini (action 1, antérieure) les travaux. c. Dès 5   a. Après que Marius eut rencontré (passé
qu’ils eurent choisi (action 1, antérieure) la couleur, antérieur) Cosette, il revint se promener dans

225 Conjugaison

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le parc. b.  Leyna assure qu’elle aura fini (futur 8   1. Verbes au passé simple  : posa, s’appuya,
antérieur) son travail quand nous viendrons la rejoignit, se rendit, sauta ; repris, continuai ; marqua.
chercher. c.  Cosette retrouva plus tard le jeune Verbes au plus-que-parfait : avait ravivé, avait eu,
homme qu’elle avait vu (plus-que-parfait) souvent avait demandée, avais donnée.
dans le parc. d. Les enfants s’amusèrent avec la Verbe au passé antérieur : eut saisi.
neige qui était tombée (plus-que-parfait) le matin. 2. et 3. Les verbes qui marquent une antériorité
e. Tu feras de la luge dès que tu seras arrivé (futur sont au plus-que-parfait et au passé antérieur.
antérieur) à la montagne. Les verbes au plus-que-parfait expriment des faits
6   1. et 2. a. Je serai revenue (action 1) du d’arrière-plan ; le verbe au passé antérieur un fait
marché lorsque tu arriveras. b.  Lorsque nous de premier plan.
avions terminé (action 1) nos devoirs de vacances, 9   Proposition de texte.
nous allions jouer. c. Après que le chat eut lapé Au réveil, il se souvint des événements étranges
son lait (action 1), il s’étira. d. Dès que j’ai pris qu’il avait vécus pendant la nuit : il s’était couché
mon petit-déjeuner (action 1), je pars au collège. vers onze heures, lorsqu’il entendit une sonnerie
e. Dès que mon père aura vérifié ses pneus (action bizarre qui le réveilla. Dès qu’il eut ouvert les
1), nous prendrons la route. yeux, il se crut dans un paysage étrange de bord
7   1. Verbes au plus-que-parfait : de mer avec des falaises et un ciel crépusculaire.
– voix active : étais entré (l. 5), avais vu (l. 7), Il s’était redressé pour mieux voir quand il se vit
avait enfoui (l. 9), avais résolu (l. 11) ; entouré de montres bleues et molles qui rampaient
– voix pronominale : m’étais douté (l. 10) ; vers lui : l’une descendait d’une branche, l’autre de
– voix passive : avais été surpris (l. 3). sa table de chevet et la troisième glissait sur un
2. Ces verbes expriment des actions antérieures oiseau mort. Il avait hurlé de peur et de dégoût et
au récit du narrateur et qui ont commencé à partir s’était souvenu du tableau de Dalí qu’il avait vu la
de son arrivée à Trouville. veille. Quelle angoisse !

Leçon 31
Les valeurs de l’indicatif et du subjonctif
Livre de l’élève, p. 340-341
J’observe
Phrases 1 Le verbe sais (suivi de l’indicatif) exprime une
1. Les verbes des phrases a, b et c sont à l’indicatif certitude.
présent, passé composé et futur. Phrases 2
Les verbes des phrases d, e et f sont au subjonctif 1. Les conjonctions de subordination quand et
présent, le verbe de la phrase g est à l’indicatif puisque sont suivies de verbes à l’indicatif.
futur. 2. Les conjonctions pour que et avant que sont
2. a. et b. Les verbes faudrait et veux (suivis du suivies de verbes au subjonctif.
subjonctif) expriment une volonté ou un souhait.

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Je m’exerce
1   a. soit  : subjonctif présent, dans une 5   Subjonctif présent à valeur d’ordre : qu’on me
subordonnée après un verbe de sentiment. l’égorge, qu’on me lui fasse griller, qu’on me le mette,
b.  ouvrira  : indicatif futur simple, dans une qu’on me le pende ; indicatif passé composé : a
subordonnée après un verbe d’opinion. c. passiez : dérobé ; indicatif présent : parle, vient. L’indicatif
subjonctif présent, dans une subordonnée après exprime des faits certains, qui sont survenus ou
un verbe de souhait. d. passerez : indicatif futur dont on parle.
simple, dans une subordonnée après un verbe 6   1. Verbes à l’indicatif  : cesse (certitude),
d’opinion. e. rende : subjonctif présent, dans une continues (dans une subordonnée après un verbe
subordonnée après un verbe de souhait. f. soyez : d’opinion).
subjonctif présent, dans une subordonnée après un Verbes au subjonctif : que nous voyions (dans une
verbe de volonté. g. se finisse : subjonctif présent, subordonnée après un verbe de souhait), que tes
dans une subordonnée après un verbe de sentiment. lettres viennent (dans une subordonnée après une
2   a. a terminé (certitude). b. iras (ordre). c. aura conjonction de but), que tu t’y amuses (dans une
renoncé (hypothèse). d.  partirons (certitude). subordonnée après un verbe de volonté).
e. répondez (ordre). f. cesse (souhait). 2. Victor Hugo formule le souhait d’emmener
sa femme et ses enfants voir la mer. Il souhaite
3   a. fasse  : subjonctif dans une subordonnée
après un verbe de souhait. b.  fait  : indicatif qu’elle se plaise à Fourqueux et qu’elle s’y amuse.
exprimant un fait certain. c.  parte  : subjonctif Il voudrait aussi recevoir des lettres d’elle.
dans une subordonnée après un verbe de volonté. 7   Proposition de texte.
d. partira : indicatif dans une subordonnée après un Avant que tu ne partes pour l’Italie et que tu te
verbe de déclaration. e. lisez : indicatif dans une reposes à la plage, il faut que tu viennes avec nous
subordonnée après un verbe d’opinion. f. lisiez : faire du camping et que tu découvres les joies de
subjonctif dans une subordonnée après un verbe de la randonnée en montagne. Mais pour que tu ne
volonté. g. réussira : indicatif dans une subordonnée sois pas mal équipé, il vaut mieux que tu prennes
après un verbe d’opinion. h. réussisse : subjonctif des chaussures robustes, de grosses chaussettes,
dans une subordonnée après un verbe de doute. un chapeau et de la crème solaire. Je ne crois
4   a. puisse : subjonctif dans l’expression d’un pas que tu le regretteras car tu aimes marcher au
vœu. b. prenne : subjonctif dans une subordonnée soleil. J’espère que tu as un bon sac à dos et que
après un verbe de possibilité. c. prendra : indicatif tu prendras ton appareil photo et je souhaite que
dans une subordonnée après un verbe de certitude. tu sois conquis par ces vacances.
d. fasse : subjonctif dans une subordonnée après la
conjonction jusqu’à ce que. e. arriviez : subjonctif
dans une subordonnée après la conjonction avant
que. f.  vole  : subjonctif dans une subordonnée
après la conjonction de peur que.

227 Conjugaison

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Leçon 32
L’accord sujet-verbe et sujet-attribut
Livre de l’élève, p. 342-343
J’observe
Phrases 1 Phrases 2
1. Sujets des verbes en orange  : a.  Toi et Léa. 1. et 2. Sujets des verbes en orange  : a.  Peu.
b. Toi, Tom et moi. c. qui (antécédent moi). d. qui b.  Aucun. Classe grammaticale  : ce sont des
(antécédent nous). pronoms indéfinis.
2. a. jouez : 2e personne du pluriel ; accord au Phrases 3
pluriel, la seconde personne l’emporte sur la 3e. 1. Le verbe s’accorde avec le nom singulier collectif
b.  jouons  : 1re personne du pluriel  ; accord au la majorité dans la phrase a. Il s’accorde avec le
pluriel, la première personne l’emporte sur les deux nom pluriel élèves dans la phrase b.
autres. c. ai organisé : 1re personne du singulier ; 2. L’adjectif attribut s’accorde dans chaque
accord avec moi, antécédent du pronom relatif qui. phrase avec la partie du groupe nominal sujet
d. gagnons : 1re personne du pluriel : accord avec qui commande l’accord du verbe (accord avec la
nous, antécédent du pronom relatif qui. majorité en a et accord avec des élèves en b).

Je m’exerce
1   a.  Dans le ciel planent des vautours. b.  La intelligent. d. La lumière du soleil devient dorée en
plupart semblent pressés. c. Toi et moi partons automne. e. Ils vivent heureux au bord de la mer.
en train. d. Il y a des chiens qui aboient dehors. 6   a. Cette affaire reste bien mystérieuse. b. La
e. La pluie et le vent font rage. f. C’est moi qui ai
mer paraît très agitée. c. Mes sœurs ont semblé
raison ! g. Tout doit être prêt pour le spectacle.
contentes de te voir. d.  Pierre et toi devenez
2   a. C’est vous qui avez fait tomber ce sac ? grands. e. Qu’elle était verte ma vallée ! f. Les
b. Léa et moi avons pris l’avion à temps. c. La mousquetaires passaient pour fiers et courageux.
classe de 4e est sortie au musée. d. Peu ont su
faire cet exercice. e. C’est l’un des moteurs qui a
7   1. et 2. Le sujet des verbes en gras est souligné.
lâché. f. Ici a vécu Maupassant. g. Il est arrivé M. Dufour, ayant emprunté la voiture du laitier,
des invités. conduisait lui-même. La carriole, à deux roues,
était fort propre ; elle avait un toit supporté par
3   a. Cette année il y a eu peu de touristes. quatre montants de fer où s’attachaient des rideaux
b. Elle a signé des autographes. c. Ses gants, il les qu’on avait relevés pour voir le paysage. Celui de
oublie toujours. d. Toi qui la connais, pourrais-tu derrière, seul, flottait au vent, comme un drapeau.
lui parler ? e. J’ai trouvé le nid que cherchaient La femme, à côté de son époux, s’épanouissait dans
les enfants. f. Les marins qui manœuvraient le une robe de soie cerise extraordinaire. Ensuite, sur
bateau le dirigèrent vers la rive. deux chaises, se tenaient une vieille grand-mère et
4   a. Aucun d’eux n’est jamais allé à Rome. une jeune fille. On apercevait encore la chevelure
b. C’est toi qui as construit ce bateau. c. Chacun de jaune d’un garçon qui, faute de siège, s’était étendu
vous mettra sa valise dans le coffre. d. Beaucoup tout au fond, et dont la tête seule apparaissait.
ont raté le bus scolaire aujourd’hui. e. Julie et moi Guy de Maupassant, « Une partie de campagne »,
partons en vacances au bord de la mer. dans La Maison Tellier (1881).

5   a. Les enfants semblent ravis de leur sortie au 3. une vieille grand-mère et une jeune fille
Jardin des Plantes. b. Ces joueurs restent calmes (l. 10-11) : sujets inversés du verbe se tenaient
en toutes circonstances. c. Ce chien a l’air très (l. 10) ; des rideaux (l. 5) : sujet inversé du verbe

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s’attachaient (l. 5) ; Propre (l. 3) : adjectif attribut Il faisait nuit, personne ne les vit sortir. Les
du sujet la carriole (l. 2). mousquetaires suivirent un chemin de traverse. Ils
étaient impatients d’arriver à Saint-Cloud. Enfin,
8   Réécriture du texte.
Les mousquetaires passèrent deux pistolets à leur ils atteignirent le château.
ceinture, puis enfourchèrent leur cheval.

Leçon 33
Le genre et le nombre des noms et adjectifs
Livre de l’élève, p. 344-345
Je m’évalue
1   a. un héros. b. une professeure. c. un infirmier. c. 5. une cigale bruyante / des cigales bruyantes.
d. un secrétaire. e. une pharmacienne. f. un sportif. d. 2. un journal quotidien / des journaux quoti-
g. un agriculteur. h. une écrivaine. i. un cheval. diens. e.  4.  un vitrail multicolore  / des vitraux
j. une conservatrice. multicolores. f. 3.  un bijou précieux / des bijoux
2   a. un avis. b. un corail. c. une chorale. d. une précieux.
souris. e. un œil. f. un canal. g. un feu. 9   1. Cette jeune fille, à la physionomie régulière

3   a. des hôpitaux. b. des écrous. c. des récitals. et délicate, sans la moindre imperfection, possédait
d. des travaux. e. des feux. f. des bijoux. g. des tous les attraits  : de grands yeux sombres,
panneaux. h. les portails. i. les yeux. j. des pneus. expressifs, de même forme et de même couleur
k. des convois. que ceux des tableaux de maître, bordés de longs
cils noirs ombreux qui leur donnaient un pouvoir
4   a. des wagons-lits. b. des porte-clés. c. des
de douce fascination ; des sourcils tracés au pinceau,
arrière-pensées. d. des grands-pères. e. des lave- rehaussant l’éclat de ces yeux  ; un front blanc et
linge. f. des coffres-forts. g. des grille-pain. h. des lisse qui ajoutait une grande sérénité à la beauté
procès-verbaux. i. des porte-parole. plus vive de son teint éclatant ; des joues d’un pur
5   a. des pays orientaux. b. des métaux précieux. ovale, fraîches et veloutées.
c. de beaux bijoux. d. des lieux historiques. e. des Charlotte Brontë, Jane Eyre (1847), traduit de l’anglais
villages natals. f. des fauteuils bancals. par C. Maurat © LGF (1964).

6   a.  une chevelure rousse et des yeux verts. 2. L’accumulation des adjectifs qualifiant la
b. des bottines marron et une jupe bleu marine. jeune fille produit l’effet d’une grande beauté
c. des portes blanches et des volets rouge vif, très picturale. Ce visage reflète une perfection
des rideaux écarlates et des papiers peints ivoire. classique, tant morale que physique.
7   Vieille ferme, pierres blanches, poutres 10   Proposition de texte.
apparentes, proche de charmante rivière À vendre : deux lave-vaisselle neufs, quatre radios-
poissonneuse, lieux touristiques, belles réveils électroniques, deux casse-noix métalliques,
chambres, cour arborée, grange spacieuse, cuisine un stock d’abat-jour translucides, trois couvre-lits
neuve. molletonnés, une paire d’après-ski imperméables et
8   1. et 2. a. 6. un prix modéré / des prix mo- quelques cerfs-volants multicolores.
dérés. b. 1. un bal costumé / des bals costumés.

229 Orthographe

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Leçon 34
L’accord du participe passé
Livre de l’élève, p. 346-347
J’observe
Phrases 1 Phrases 2
1. Dans la phrase a, le pronom s’ est COD. Dans la 1. Dans la phrase a, le verbe est essentiellement
phrase b, le pronom se est COI. pronominal. Dans la phrase b, le verbe est
2. Dans la phrase a, le participe passé s’accorde pronominal de sens passif (= a été brisée).
avec le pronom se COD. Dans la phrase b, il ne 2. Le participe passé s’accorde dans ces deux cas
s’accorde pas. avec le sujet.

Je m’exerce
1   a. ont conclu (indicatif passé composé). (participe passé employé avec l’auxiliaire être,
b. concluent (indicatif présent). c. conclut (indicatif s’accorde avec le sujet la digue). c.  Il a aimé
présent ou passé simple) d. crus (indicatif passé (participe passé employé avec l’auxiliaire avoir,
simple). e. ai cru (indicatif passé composé). f. a reste invariable car le COD les chansons est placé
lu (indicatif passé composé). g.  lut (indicatif après) les chansons qu’il a écoutées (participe
passé simple). passé employé avec l’auxiliaire avoir, s’accorde
avec le COD que, mis pour chansons, placé avant).
2   a.  avons vu  : participe passé employé avec d.  Ces deux acteurs, je les ai vus au festival de
l’auxiliaire avoir, reste invariable car le COD nos
Cannes (participe passé employé avec l’auxiliaire
amis est placé après ; sont rentrés : participe passé
avoir, s’accorde avec le COD les, mis pour ces deux
employé avec l’auxiliaire être, s’accorde avec le sujet
acteurs, placé avant.) e. Les étangs sont envahis
qui, mis pour nos amis. b. ai pris : participe passé
de moustiques (participe passé employé avec
employé avec l’auxiliaire avoir, reste invariable car
l’auxiliaire être, s’accorde avec le sujet les étangs).
le COD des photos est placé après. c. a ramassés :
f. Quelles difficultés as-tu rencontrées ? (participe
participe passé employé avec l’auxiliaire avoir,
passé employé avec l’auxiliaire avoir, s’accorde avec
s’accorde avec le COD que, mis pour coquillages,
le COD quelles difficultés, placé avant). g. Leyna et
placé avant ; avons gardé : participe passé employé
Lorenzo sont nés à Nice (participe passé employé
avec l’auxiliaire avoir, reste invariable quand le
avec l’auxiliaire être, s’accorde avec le sujet Leyna
COD placé avant est le pronom en. d. ont aperçue :
et Lorenzo). h. Les feux du phare ont été allumés
participe passé employé avec l’auxiliaire avoir,
(participe passé employé avec l’auxiliaire être,
s’accorde avec le COD que, mis pour marins, placé
s’accorde avec le sujet les feux). i. Des légumes,
avant ; a échoué : participe passé employé avec
j’en ai assez mangé (participe passé employé
l’auxiliaire avoir, reste invariable car le verbe n’a
avec l’auxiliaire avoir, reste invariable quand le
pas de COD. e.  Recroquevillée  : participe passé
COD placé avant est le pronom en). j. J’ai refusé
employé sans auxiliaire, s’accorde avec le nom
(participe passé employé avec l’auxiliaire avoir,
auquel il est apposé.
reste invariable car il n’a pas de COD) de sortir :
3   a. Tes frères sont-ils rentrés de vacances  ? comment l’as-tu appris ? (participe passé employé
(participe passé employé avec l’auxiliaire être, avec l’auxiliaire avoir, s’accorde avec le COD l’,
s’accorde avec le sujet tes frères.) b. La digue que mis pour la proposition précédente, placé avant).
la tempête a rompue (participe passé employé avec
l’auxiliaire avoir, s’accorde avec le COD que mis 4   a. Ta sœur, je l’ (COD) ai rencontrée et je lui
pour la digue, placé avant) était déjà détériorée (COI) ai parlé. b. Toutes ces histoires, je les (COD)

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ai déjà lues dans mon enfance. c.  Comme nous se qui est COI). f. J’ignore les secrets qu’ils se sont
l’ (COD) avions prévu, elle nous (COI) a menti. confiés (participe passé d’un verbe pronominal à
d. Cette lettre, il me l’ (COD) a envoyée et je lui sens réfléchi qui s’accorde avec le COD que placé
(COI) ai répondu. e. J’ai aimé cette nouvelle de avant, même s’il y a aussi un COI se).
Maupassant dont (COI) tu m’as parlé et que (COD) 7   fermées : accord de l’adjectif participe attribut
mon professeur m’avait recommandée. avec son sujet les grilles  ; refermé  : accord du
5   a. Elle l’avait reçue. b. Il les a contemplées. participe passé conjugué avec avoir avec le COD
c. L’as-tu comprise ? d. Elles l’ont prise. e. Elle l’ mis pour un loquet, placé avant  ; opposée  :
l’a sentie. f. Il les a écrites. accord de l’adjectif participe épithète avec le
6   a. Ils se sont cachés (participe passé d’un verbe nom direction ; prise : accord du participe passé
pronominal à sens réfléchi, s’accorde avec le COD conjugué avec avoir avec le COD que, mis pour
se renvoyant au sujet ils). b. Elle s’était enveloppée une route, placé avant ; remarquée : même accord
(même cas que a, s’accorde avec le COD se renvoyant que le précédent.
au sujet elle). c. Elle s’est évanouie (participe passé 8   Suite du texte.
d’un verbe essentiellement pronominal, s’accorde J’ai suivi la route et je me suis enfoncée dans un
avec le sujet elle). d. Nous nous sommes réchauffés sous-bois. J’ai longé longtemps la rive d’un ruisseau
(même cas que a et b : le participe s’accorde avec que j’ai traversé à gué et je me suis assise enfin
le COD nous renvoyant au sujet nous). e. Ils se sont sous un chêne. Mes souliers étaient mouillés et je
souri (participe passé d’un verbe pronominal à sens les ai retirés. Le paysage que j’ai découvert alors
réciproque : le participe passé ne s’accorde pas avec m’a charmée.

Leçon 35
Quelques homonymes
Livre de l’élève, p. 348-349
J’observe
1. Chaque couple d’homonymes présente la même tout âge : on n’est (= il n’est) jamais trop vieux
prononciation et une orthographe différente. pour cela. e.  Plutôt que (=  au lieu) de jouer,
travaille ! Sinon je finirai plus tôt (= plus tard)
2. a. Dès (= Aussitôt qu’il fait jour) le matin,
que toi. f. Il est près (= à côté) de la porte, prêt
j’entends passer des (= quelques) voitures. b. Je
suis sûr (= certain) que le sel est posé sur (= sur à (= sur le point de) sortir. g. Je suis contente
le dessus de) la table. c. Le ballon, je l’ai trouvé ! quand (= lorsque) je lis ; quant à (= pour ce qui
(= Les ballons, je les ai trouvés). Mais les (= des) est de) lui, il n’est heureux qu’en voyage (= il est
joueurs sont partis ! d. On (= Chacun) apprend à heureux seulement en voyage).

Je m’exerce
1   a. Dès ton arrivée, il a retrouvé des forces. camion a perdu une caisse sur la route. d. Il est
b. Dès que nous avons pris la route, il s’est mis sûr que la terre tourne.
à pleuvoir. c.  Il a repris deux fois des endives.
d. Dès leur enfance, ils étaient amis. 3   a. Ce diplôme, je l’ai depuis deux ans. b. Cet
été, nous allons marcher dans les Alpes. c.  Tes
2   a. Le bulletin d’information fait un point sur fils, je les connais bien, mais ta fille, je ne l’ai
la circulation. b. Es-tu sûr d’avoir raison ? c. Le pas encore rencontrée.

231 Orthographe

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4   a. Il était sous l’arbre quand une branche est 9   a. Dès l’aube, plus tôt que prévu, d’Artagnan
tombée. b.  Je voudrais faire du tennis  : qu’en monta sur son cheval, prêt à vivre des aventures
penses-tu ? Quant à Léa, je ne sais pas ce qu’elle nouvelles. b. Quand il descendit de cheval, il vit
veut faire. c. Nous ne partirons en vacances qu’en près de l’auberge un gentilhomme qui semblait
juillet. très sûr de lui, et qui se moqua de son cheval.
c.  D’Artagnan ne sut qu’en penser mais il le
5   a. On n’est jamais si bien servi que par soi-
même. b.  On a souvent besoin d’un plus petit provoqua en duel, plutôt que de se laisser humilier.
que soi. c. On n’attrape pas les mouches avec du d. Jamais on n’aurait imaginé du jeune homme un
vinaigre. d. On a toujours vingt ans dans quelque tel courage. e. Quant au gentilhomme inconnu, il
coin du cœur. e. On n’apprend pas à un vieux singe blessa d’Artagnan et le vola. f. Mais on soigna le
à faire la grimace. blessé qui put repartir bientôt.

6   a. Notre rencontre eut lieu plus tôt que prévu. 10   a. Plutôt souffrir que mourir, c’est la devise
b. Plutôt que de la gronder, il faut l’écouter. c. Je des hommes (La Fontaine). b. Plus tôt en guerre,
mange du poisson plutôt que de la viande. d. Plus plus tôt en terre. c. Plutôt que de maudire les
tôt tu apprendras à nager, plus tu seras à l’aise. ténèbres, mieux vaut allumer une chandelle. d. Un
7   a. Es-tu prêt à mettre la table  ? b.  Mon courrier a plus tôt fait une lieue que le paresseux
immeuble est près de la piscine. c.  Paul était n’a fini d’ouvrir un œil. e. Compte plutôt sur ton
prêt pour passer son bac. d. Il était près de minuit âne que sur le cheval de ton voisin.
quand l’orage éclata.
11   Proposition de texte.
8   a. Avez-vous goûté les fromages des Pyrénées ?
Qu’en pensez-vous  ? b.  La tarte est brûlée  : je Au bord de la mer, avec ma mère et ma sœur,
l’ai retirée du four trop tard. c.  Quand pensez- nous avons mangé du pain et du saucisson sous
vous avoir fini ? Quant à moi, je viens à peine de les pins. Ma sœur a pris un coup de soleil sur le
commencer. Et qu’en est-il pour vous ? d. Dès six cou. Mes frères ont échangé cent passes de volley
heures, les alpinistes étaient prêts pour le départ. sans s’arrêter. Mes cousins jouent avec leurs seaux
e. Ils sont arrivés près du sommet plus tôt que puis font des sauts dans l’eau. Le plus petit suce
prévu. f. À force de persévérance, il est sûr qu’on son pouce et pousse sa petite voiture sur le sable.
obtient souvent ce qu’on n’espérait pas. g.  Je Quant à mon père, il perd toujours sa paire de
préfère des pêches plutôt que des cerises. palmes dans l’eau.

Leçon 36
Tel, tel quel, nul, quel ;
les déterminants numéraux
Livre de l’élève, p. 350-351
J’observe
Phrases 1 Phrases 2
1. a. quels est déterminant exclamatif et s’accorde
a. telle est adjectif et s’accorde avec le nom
avec le nom pins qu’il précise. b.  tel quel est
attitude qu’il qualifie. b.  telle s’accorde avec le
adjectif et s’accorde avec le nom bureau qui
nom flèche qui suit. Il signifie ici comme. c. nulle
précède.
est déterminant et s’accorde avec le nom trace
qu’il précise. 2. en l’état est un synonyme de tel quel.

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Phrase 3 Dans deux cents et quatre-vingts, vingt et cent sont
1. et 2. Vingt et cent employés seuls restent utilisés avec des multiples et ne sont pas suivis
invariables. d’un chiffre. Ils prennent dans ce cas la marque
Dans deux cent dix et quatre-vingt-trois, cent et du pluriel.
vingt sont utilisés avec un multiple et suivis d’un
chiffre : ils restent invariables.

Je m’exerce
1   1., 2. et 3. a. Il chantait tout le jour, telle pour monter ce lave-linge  ! e.  Les pêches sont
(adjectif ; synonyme : comme) une cigale. b. Tels cueillies dès qu’elles sont mûres. f. Sur quel rayon
(adjectif ; synonyme : semblables) sont les propos se trouvent tes DVD  ? g.  Zoé se rendit compte
qu’il m’a tenus. c.  Elle a retrouvé ses affaires soudain qu’elle avait rêvé. h. « Quelle folie, la
telles quelles (locution adjectivale ; synonyme : guerre ! » pensa Lucie. i. Elles comprirent la bévue
en l’état). d.  Comment arrivez-vous à de telles qu’elles venaient de commettre.
(adjectif  ; synonyme  : pareilles) conclusions  ? 4   a. quatre-vingts. b. quatre-vingt-cinq. c. cent
e. Ils se sont enfuis, tels (adjectif ; synonyme :
sept. d.  huit cents. e.  huit cent quatre-vingts.
comme) des voleurs. f. La région est telle qu’elle
f. huit cent quatre-vingt-dix. g. mille cinq cent
(adjectif  ; synonyme  : comme [elle]) nous l’a
vingt-quatre. h. six mille deux cent vingt.
décrite. g. Tel (déterminant indéfini ; synonyme :
un certain) professeur a pu vous dire cela. h. J’ai 5   a. trois mille trois cents. b. trois cents millions.
acheté des outils tels qu’une (adjectif ; synonyme : c. trois cent mille. d. quatre-vingt mille. e. quatre-
comme [une]) pelle. i. Les faits se sont déroulés vingts millions. f.  vingt ânes. g.  vingt-deux
tels (adjectif ; synonyme : ainsi) que je te les ai chevaux. h. quatre-vingts brebis. i. quatre-vingt-
racontés. j. Telles mères, telles filles (adjectif  ; trois chats. j.  cent coqs. k.  trois cents lapins.
synonyme : semblables). k. Telle qu’elle (adjectif ; l. deux cent un chiens.
synonyme : comme [elle]) est, elle me plaît. 6   1. cent vingt, cinq cents, trois cents, trois
2   1., 2. et 3. a. Il agissait sans nulle (déterminant cents, quinze, cent trente-cinq, cent, trente-cinq,
indéfini  ; synonyme  : aucune) crainte. b.  Nul quinze cents.
(pronom indéfini ; synonyme : personne) ne savait 2. Jean Valjean veut montrer à Thénardier que la
d’où il venait. c.  Les risques de perte sont nuls mère de Fantine ne lui doit plus d’argent et que
(adjectif ; synonyme : dérisoires) d. Nul (pronom ; c’est même l’aubergiste qui lui en devait. Avec ce
synonyme : personne) n’est infaillible. e. Ont-ils fait qu’il vient de recevoir, Thénardier a donc largement
match nul (adjectif ; synonyme : sans gagnant ni plus que son dû. Jean Valjean veut ainsi lui prouver
perdant) ? f. Et nul (pronom ; synonyme : personne) sa malhonnêteté.
ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. g. Que 7   Proposition de texte.
m’avaient-ils fait ? Nulle (déterminant ; synonyme :
Observez de quelle façon le peintre a traduit l’amour
aucune) offense.
qui lie les deux personnages. Regardez la femme.
3   a. Dans quels pays poussent les palmiers  ? On peut penser qu’elle va bientôt devenir mère.
b. Depuis qu’elle est en travaux, la maison est Rembrandt a peint un tel couple parce qu’il l’a
inhabitable. c. On ignore quelle est la date précise sans doute connu. Nul autre peintre de l’époque n’a
de leur mariage. d. Quels efforts il a fallu faire peint la tendresse d’un couple avec un tel réalisme.

233 Orthographe

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Leçon 37
Polysémie ; sens propre et figuré ;  
synonymes... ; champ lexical
Livre de l’élève, p. 352-353
Je m’évalue
1   Mots au sens propre : opéré du cœur (b), tombé l’oreille fine (synonyme  : délicate  ; antonyme  :
en glissant (d), nage dans la piscine (f). dure). d. Parler d’un ton sec (synonyme : sévère ;
Mots au sens figuré  : cœur de la ville (a), bon antonyme  : doux). e.  Habiter une région sèche
cœur (c), tombe de sommeil (e), nages dans ton (synonyme : aride ; antonyme : humide). f. Manger
manteau (g). du pain sec (synonyme : rassis ; antonyme : frais).
7   a. Quelle attitude discourtoise ! b. C’est un
2   a. La mine de mon crayon est cassée. / Il a
bonne mine. b. Je lis la légende de cette carte pacte déloyal. c. Son écriture est illisible. d. Ce
IGN. / J’aime les légendes du Moyen-Âge. c. L’eau parfum est désagréable. e. Elle est malheureuse
du fleuve est troublée par les bateaux. / Je suis de le voir.
troublée par son mensonge. d.  Elle porte une 8   a. Le départ est imminent (=  immédiat)
alliance en or. / L’alliance entre ces pays a été b. On surveille les éruptions (= jaillissement de
profitable. e. L’avion a décollé. / J’ai décollé le laves) volcaniques. c. Tom n’avait pas de mauvaise
papier du salon. f. Il faut mettre les accents sur intention (= dessein) ! d. Tu as voulu m’induire
tes e. / Elle a un accent du Sud-Ouest. g. Le chat (=  me pousser à) en erreur. e.  Les téléphones
joue avec sa balle. / Il a joué le rôle du Cid. portables sont proscrits (=  interdits) dans le
3   a. Ma plante pousse (= grandit) bien. b. Il a collège.
poussé (= a bousculé) son voisin. c. Zoé a glissé 9   1. Champ lexical de la peur  : peur (l.  2),
(= a mis) la lettre sous la porte. d. La patineuse horrible (l.  3), épouvante (l.  3), terreur (l.  5),
glisse (=  se déplace, patine) gracieusement. tressaillir (l. 6).
e. La Terre tourne (= a un mouvement circulaire). 2. demeuré (= resté), subi (= éprouvé), constante
f. Simon a tourné (= a dirigé) la tête vers nous. (= permanente), inattendus (= subits), tressaillir
4   Mots au sens propre : un paquet lourd (b), (=  frémir), distingue (=  discerne), folle
un ciel clair (d), lever la tête (e), sommet de la (= prodigieuse, incontrôlée).
montagne (h). 3. Le nom empreinte est employé au sens figuré.
Mots au sens figuré : lourd secret (a), esprit clair Autre sens : J’ai suivi les empreintes des pas du
(c), lever la séance (f), sommet de la gloire (g). renard dans la neige.
5   a. Tu as commis une grosse erreur. b.  Ce 10   Proposition de texte.
coureur a réussi un exploit. c.  Voulez-vous me Le pêcher en fleurs est éclairé d’une lumière
rédiger un rapport ? d. J’ai effectué ce trajet sans orangée qui vient des rayons du soleil et semble
effort. e. Deux et deux égalent quatre. f. Pratiquez irradier le sol. La couleur jaune s’élève au-dessus
un sport pour vous détendre ! g. Il faudrait ranger des branches et se confond avec le bleu du ciel, ce
votre chambre. qui donne ce coloris vert tendre. Les fleurs blanches
6   a. Avoir une taille fine (synonyme : mince ;
forment avec les nuages un bouquet étincelant qui
contraste avec l’ombre portée de l’arbre.
antonyme : épaisse). b. Faire une plaisanterie fine
(synonyme : spirituelle ; antonyme : lourde). c. Avoir

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Leçon 38
Les familles de mots ; quelques préfixes
Livre de l’élève, p. 354-355
J’observe
1. a.  préfixe  : ap-, radical  : port-, suffixe -er  ; 2. Ces mots appartiennent à la même famille
radical  : port-, suffixe  : -able. b.  préfixe  : re-, parce qu’ils sont formés sur le même radical : ici
radical : port-, suffixe : -er. c. préfixe : ex-, radical : le radical port-.
port-, suffixe : -ations. d. radical : port-, suffixe :
-ière.

Je m’exerce
1   1. Famille de bois  : a.  bois, f.  déboiser, dé-). c. J’ai acheté des chaussures bicolores (préfixe
h. reboisement, n. sous-bois. bi-). d. Il a une mine pâle et défaite (préfixe dé-).
Famille d’écrire  : c.  inscription, d.  écrivain, e. As-tu rencontré des compatriotes à l’étranger
i. souscrire, j. transcrire, m. décrire. (préfixe con-) ?
Famille de changer  : b.  changer, e.  rechange, 6   a. un adolescent immature. b.  une famille
g. échange, k. changement, l. inchangé. désunie. c.  une association apolitique. d.  un
2. Noms  : bois, inscription, écrivain, rechange, muscle décontracté. e.  une interprétation
échange, reboisement, changement, sous-bois. irrationnelle.
Verbes  : changer, déboiser, souscrire, transcrire, 7   a. sous-officier. b. sous-équipé. c. sous-préfet.
décrire.
d. sous-cutané.
Adjectif : inchangé.
8   1. démentaient : préfixe dé- ; déplaisait : préfixe
2   a. main (manu) : manuscrit, manucure, manuel,
dé- ; démontée : préfixe dé- ; remontée : préfixe
manier. b. terreur (terror) : terroriste, terroriser,
re- ; revenir : préfixe re- ; décamper : préfixe dé- ;
terrifier, terrible. c. sel (sal) : salage, salière, saler,
rentrer : préfixe re-.
salin. d. honneur (honor) : honoraires, honorer,
2. Ces mots soulignent la personnalité double de
honorable. e. fleur (flor) : fleuriste, floral, fleurir,
Vautrin, son habileté louche de serrurier et sa vie
florissant.
nocturne mystérieuse.
3   a. enterrer. b. territoire c. terrasse. d. souter- 9   Proposition de texte.
rain. e. atterrir. f. déterré.
Quand on déménage, il faut décrocher les rideaux
4   a. Préfixe trans-.Tu peux transférer mon mail à et les tableaux, dévisser et démonter les meubles
Pierre. b. Préfixe co-. J’ai gagné le match avec mes de salle de bains, retirer les livres des étagères et
coéquipiers. c. Préfixe dis-. Ce joueur s’est montré les mettre dans les cartons, déplacer et transporter
discourtois avec l’arbitre. d.  Préfixe con-. Je ne les meubles. Quand on emménage, on dépose et
connais pas ton conjoint. e. Préfixe sous-. Il ne faut on défait les cartons, on remonte et on revisse les
pas sous-estimer sa résistance. f. Préfixe trans-. meubles de salle de bains, on repeint les murs, on
Il a fait la traversée sur un beau transatlantique. décolle et on recolle du papier peint, on raccroche
g. Préfixe bi-. L’homme est un bipède. les tableaux et les rideaux, et on s’installe.
5   a. Je vais vous soumettre (préfixe sou-) un
problème. b. L’ourlet de ta jupe est décousu (préfixe

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Leçon 39
Quelques suffixes ; l’adverbe en -ment
Livre de l’élève, p. 356-357
J’observe
Phrases 1 Phrases 2
1. Suffixe servant à former : un nom (-ation), un 1. Suffixes servant à former des noms : -oire, -oir,
verbe (-er), un adjectif (-able), un adverbe (-ment). -ot, -ette.
2. L’adverbe est formé sur un adjectif au genre Suffixes servant à former des adjectifs : -et / -ette,
féminin. -ète, -ot.
2. Coquette / coquet ; indiscrète / indiscret ; pâlot /
pâlotte ; idiot / idiote.

Je m’exerce
1   a. châtiment  : nom  ; radical châti-, suffixe 7   a. Tu raisonnes logiquement. b. Il m’a parlé
-ment. b. facteur : nom, radical fac-, suffixe -teur. vivement. c. Marie ne voulait pas agir méchamment.
c. solaire : adjectif ; radical : sol-, suffixe -aire. d.  Fantine confia imprudemment Cosette aux
d. portable : adjectif ; radical port-, suffixe -able. Thénardier. e. Il s’installa commodément face au
e. clarté : nom, radical clar-, suffixe -té. f. créatif : feu. f. Il se jeta goulûment sur le plat.
adjectif ; radical : créa-, suffixe -tif. g. feuillage : 8   1. boudoir et dortoir ont un suffixe en -oir ;
nom ; radical feuill-, suffixe -age. réfectoire a un suffixe en -oire.
2   a. moucher : mouchoir. b. nager : nageoire.
2. dortoir vient du verbe dormir  ; boudoir vient
c.  baigner  : baignoire. d.  rôtir  : rôtissoire. du verbe bouder.
e.  mâcher  : mâchoire. f.  abattre  : abattoir. 3. Les trois noms boudoir, réfectoire et dortoir
g. manger : mangeoire. h. sécher : séchoir. appartiennent au champ lexical des pièces
3   a. menotte. b. vieillotte. c. îlot. d. frérot. intérieures (d’une maison ou d’un établissement
scolaire).
4   a. charlotte. b. bouillotte. c. ballots. d. manchot.
4. Le féminin de coquet est coquette.
5   a. perchoir. b. l’auditoire. c.  lavoir.
9   Proposition de texte.
d. interrogatoire. e. bouilloire. f. comptoir.
Dans ce boudoir coquet aux tentures douillettes,
6   a. Son état de santé est en nette amélioration. des artistes sont assis confortablement. L’un d’eux
b.  J’ai acheté une chemise violette. c.  Elle est s’adresse passionnément à son auditoire en lui
muette d’admiration. d. Sans ce but, la victoire de racontant une histoire politique jusque-là tenue
l’équipe était incomplète. e. Ma sœur cadette se secrète.
moque toujours de moi. f. Elle a fait une allusion
discrète à ton mariage.

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Leçon 40
Les règles de versification
Livre de l’élève, p. 358-359
Je m’exerce
1   1. Vieille chanson du jeune temps 3   1. La forme du poème : un sonnet ; le mètre

Je ne songeais pas à Rose ; utilisé : l’alexandrin ; la disposition des rimes :


Rose au bois vint avec moi ; aaaa, bbbb, ccd, ebe.
Nous parlions de quelque chose, 2. La 1re strophe est constituée de rimes féminines
Mais je ne sais plus de quoi. (tone). Elles contribuent à évoquer la douceur du
cadre automnal, tout en demi-teintes.
J’étais froid comme les marbres ;
3. Les vers 1 et 2 présentent un enjambement.
Je marchais à pas distraits ;
Le mot automne est mis en valeur par sa place
Je parlais des fleurs, des arbres,
en contre-rejet. L’effet produit est un effet
Son œil semblait dire : « Après ? » [...]
d’allongement du vers, comme si le temps s’étirait.
Moi, seize ans, et l’air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient. 4. Vers 1 à 4 : on note des assonances sourdes en
Les rossignols chantaient Rose [o] pour décrire ce paysage où le son et les lumières
Et les merles me sifflaient. son atténués. Vers 1-2 : allitérations en [v], imitant
Victor Hugo, Les Contemplations (1856), I, livre premier, XIX.
le souffle du vent. Vers 3 -4 : allitérations en [d]
et [t] (dentales) accompagnant l’évocation des
2. Le mètre est un heptasyllabe. Il s’agit d’un derniers rayons du soleil et l’apparition de la
rythme impair de chanson enfantine. bise ; assonance en [i] au vers 4, traduisant la
2   nostalgie. Vers 12-13 : allitérations en [m] et en
Si vous croyez que je vais dire [f] avec l’ensemble sonore les premières fleurs qui
Qui j’ose aimer, se retrouve presque exactement dans parfumées et
Je ne saurais pour un empire, permet d’évoquer le printemps après l’automne.
Vous la nommer. 5. Le vers 4 est régulier (3 / 3 // 3 / 3) avec une
Nous allons chanter à la ronde, coupe à l’hémistiche :
Si vous voulez, Sur le bois / jaunissant // où la bi/se détonne.
Que je l’adore, et qu’elle est blonde Le rythme évoque le calme de cette arrière-saison
Comme les blés. où tout semble s’effacer.
6. Le sentiment exprimé est la nostalgie, liée au
Je fais ce que sa fantaisie
souvenir du premier amour.
Veut m’ordonner,
Et je puis, s’il lui faut ma vie, 4   Rimes riches : a, h, i, j, k. Rimes suffisantes :
La lui donner. b, d, e, f, g, l. Rime pauvre : c.
Alfred de Musset, extrait de « Chanson de Fortunio », On partira, pour évaluer cet exercice, des
dans Le Chandelier, Poésies nouvelles (1835). productions des élèves.

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Leçon 41
Les figures de style
Livre de l’élève, p. 360 à 362
Je m’exerce
1   a. hyperbole  : des siècles. b.  litote  : vous 2. Le cadre décrit est très inquiétant, par le lexique
n’avez pas fait une mauvaise affaire. c. comparaison de l’étrangeté et surtout par l’antithèse et l’oxymore
introduite par comme. d. périphrase : la planète qui préfigurent un événement exceptionnel.
bleue (la Terre). e. métonymie : Toute la France 6   Le narrateur personnifie les bateaux (les navires
(=  tous les Français). f. antithèse  : pleure  / accouraient / ils gémissaient..., l. 1, 4) ainsi que la
ris. g. métaphore : soleil de ma vie (= il rayonne jetée avec la métaphore de la dévoration (la bouche
comme un soleil). h. antiphrase (figure de l’ironie) : étroite de la jetée qui mangeait ces monstres,
jour de chance alors que c’est un jour de malchance. l. 2-3). Il utilise la comparaison (en expectorant
i. allégorie : représentation de la Liberté sous les des jets de vapeur comme une haleine essoufflée,
traits d’une femme. j. énumération des oiseaux. l. 4-5) et la gradation dans l’énumération des bruits
2   a. Ce gâteau est délicieux. b.  Je suis très (et ils gémissaient, ils criaient, ils sifflaient, l. 3-4).
fier de moi. c.  Oui, je suis un bon joueur de 7   1. Trois figures de style permettent de présenter
tennis. d. Cette émission m’a beaucoup intéressé. Charles : l’anaphore de il emporta (l. 1, 3, 7) ; la
e.  J’aimerais beaucoup passer mes vacances en répétition de le plus joli (l. 1, 2, 3) ; l’énumération
Italie. des gilets de toutes sortes (l. 4 à 8).
3   1. et 2. a. Comparaison : Ses yeux d’un bleu 2. L’image de Charles est celle d’un jeune homme
vert semblaient une eau dormante (l. 4-5). riche et frivole, soucieux surtout de son élégance
Métaphores : son teint de pêche mûre (l. 2-3) ; ses et de son apparence, et content de lui.
cheveux couleur de soleil (l. 3). 8   1. et 2. Le poète utilise la répétition de triste
Ce portrait est valorisant, il donne l’image d’une (v.  1), à cause (v.  2), et de Je ne me suis pas
femme séduisante et un peu mystérieuse. consolé (v. 3 et 7). Il personnifie son âme et son
b. Comparaisons : un crâne immense, poli comme cœur (tristesse et fuite).
un genou (l. 2-3) ; Ses mains […] pleines de nerfs 3. L’état d’âme est celui d’une tristesse lancinante
en saillie comme les cordes d’un manche à violon, venant du regret d’avoir perdu la femme aimée.
onglées de griffes semblables à celles qui terminent
les ailes membraneuses des chauves-souris (l. 4-8).
9   Proposition de texte.
Métaphore  : entouré d’une maigre auréole de L’eau de la cascade bondissante couvre les rochers
cheveux blancs (l. 3-4). d’écume, voltigeant dans l’air comme des flocons
Ce portrait est péjoratif, il donne l’image d’un de neige. Le vacarme est assourdissant, tel un bruit
homme inquiétant, marqué par la vieillesse et continu de cymbales. Des plantes, revigorées par
l’âpreté au gain. l’humidité, étalent leurs cheveux verts. Les cailloux
4   a. 2., b. 1., c. 3., d. 5., e. 6., f. 4. brillants scintillent, pareils à des pièces d’argent.
5   1. a. allégorie (personnification de l’aurore).
b.  oxymore (affreusement belle) et antithèse
(horreur / beauté).

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Leçon 43
Le vocabulaire de la narration
Livre de l’élève, p. 364-365
Je m’exerce
1   1. Extrait a. Le narrateur est un personnage Le rythme narratif est ralenti. Voici quelques
de l’histoire qui mène le récit à la 1re personne. répliques qui suivent :
Extrait b. Le narrateur est absent de l’histoire et – Mais je ne déjeune jamais avant midi, le moment
mène le récit à la 3e personne. où je me lève. Cependant, j’ai si mal vécu en route,
2. a. Le narrateur intervient dans l’extrait b : On que je me laisserai faire. D’ailleurs… Il tira la plus
était, comme nous l’avons dit, au 1er mars. délicieuse montre plate que Bréguet ait faite. Tiens,
b. Il utilise le pronom nous, impliquant le lecteur ; mais il est onze heures, j’ai été matinal.
en rappelant une date déjà donnée, il lui permet – Matinal ?... dit madame Grandet.
de s’y retrouver dans la chronologie d’un récit – Oui, mais je voulais ranger mes affaires. Eh ! bien,
riche en actions. je mangerais volontiers quelque chose, un rien, une
volaille, un perdreau.
2   Extrait a. Le point de vue est interne  : le – Sainte Vierge  ! cria Nanon en entendant ces
lecteur perçoit l’ombre de la femme par les yeux
paroles.
de d’Artagnan qui n’identifie pas tout d’abord qu’il
– Un perdreau, se disait Eugénie qui aurait voulu
s’agit d’une femme (d’où l’expression il aperçut
payer un perdreau de tout son pécule.
quelque chose)  ; il participe à son erreur de
– Venez vous asseoir, lui dit sa tante.
perception, ce qui ménage le suspense.
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet (1833).
Extrait b. Le point de vue est omniscient  : le
4   Le plus-que-parfait marque le retour en arrière
narrateur livre au lecteur les sentiments de Charles
et sa souffrance intérieure tout comme l’amour (Dans son enfance, il n’avait pas appris à lire,
qu’Eugénie lui porte. Le choix de ce point de l.  3-4). Le narrateur raconte alors l’enfance de
vue permet au lecteur de mieux connaître les Jean Valjean et notamment la mort de ses parents.
personnages et de comprendre leurs sentiments. 5   Sommaire (ou résumé)  : Pendant six mois,
3   1. Les personnages qui prennent la parole sont j’errai […] à Paris. Le narrateur résume les lieux
Charles Grandet, sa tante madame Grandet et sa parcourus durant les déplacements du narrateur
cousine Eugénie Grandet. qui ont duré six mois.
2. Ce passage constitue le début d’une scène, : il Ellipse  : Au bout d’un mois, je m’y ennuyai. Le
présente les paroles de chacun des personnages narrateur passe sous silence ce qu’il a fait à Paris
dans un dialogue ainsi que la description des pendant le mois évoqué, jusqu’à ce qu’il s’ennuie.
gestes de Charles se présentant pour aller à table.

Leçon 44
Le vocabulaire des genres  
et registres littéraires
Livre de l’élève, p. 366-367
Je m’exerce
1   Extrait a. Le genre est la lettre (familière) : (Ton petit papa) à sa fille Léopoldine (ma Didine) ;
date et signature, adresse explicite de Victor Hugo marques du discours : 1re personne, références au

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lieu (Rennes) et à la date (jeudi, cinq heures du Extrait b.
matin, aujourd’hui), temps grammaticaux (indicatif – Genre : roman. Il s’agit d’une scène narrative
présent et futur), ton familier. qui raconte un épisode de l’insurrection parisienne
Extrait b. Le genre est le roman (d’aventures) : républicaine de juin 1832, réprimée dans le sang
narration à la 3e personne, présentation du par Louis-Philippe pendant la monarchie de Juillet.
personnage principal par le narrateur et par un C’est le récit de la mort de Gavroche, un jeune héros
autre personnage avec les modes de narration de des Misérables, qui se trouve parmi les insurgés
la description et du dialogue, évocation du passé et qui meurt sous leurs yeux pour récupérer les
du jeune homme par le narrateur (point de vue cartouches des morts, tout en narguant les gardes.
omniscient). La narration est à la 3e personne et au passé simple,
temps du récit. Le point de vue est omniscient.
2   Extrait a.
– Genre : théâtre. Il s’agit d’une scène avec un – Registre tragique  : l’attente épouvantée du
échange de répliques entre deux personnages, lecteur est maintenue par le suspense : Gavroche
George Dandin et sa servante Claudine. Les ne meurt pas tout de suite et trouve le temps de
indications d’acte et de scène sont données dans le chanter encore, dans un ultime geste de bravoure
paratexte. Les temps (présent, temps de référence : et de défi. Selon la définition du registre tragique
Je sais, l. 2 ; passé composé : avez introduit, l. 3) qui consiste à faire éprouver au lecteur ou au
et les personnes (Je / vous) sont ceux du discours spectateur un double sentiment de terreur et de
direct. pitié dans une situation où un personnage lutte en
– Registre comique : cet extrait suscite le rire par vain contre des forces supérieures à lui qui finiront
un comique de mots (insultes, langage familier), par le tuer, cette scène est tragique.
de caractère (Claudine joue la naïve alors qu’il Extrait c.
n’en est rien) et de situation (George Dandin, – Genre  : poésie. Poème rimé composé en vers
impuissant, sait qu’il est trompé par sa femme et alexandrins avec césure à l’hémistiche.
ne peut le prouver). – Registre lyrique  : le poète exprime ici une
fonction de la poésie qui est de traduire ses
sentiments de tristesse ou de joie.

Leçon 45
Le vocabulaire abstrait : sentiments, jugement
Livre de l’élève, p. 368 à 370
Je m’exerce
1   a. enfance. b. jugement. c. héroïsme. d. célibat. perdu le maillot jaune au cours de cette étape.
e. monarchie. f. direction. g. vente. h. pilotage. c. À chaque fois que j’apprends que quelqu’un a
i. inimitié. j. convivialité. été victime d’une injustice, j’éprouve toujours
une vive indignation. d. Elle était grisée par le
2   a. chagrin, douleur, désespoir. b. content,
enchanté, enthousiaste. c. indifférent, hostile, plaisir de danser.
haineux. d. estime, admiration, respect. e. surpris, 5   a. une chaussure. b.  un film. c.  un garçon.
stupéfait, médusé. f.  mignon, beau, superbe. d. crier. e. un chien. f. habillé.
g. laid, affreux, hideux. 6   a. Il passe son temps à discutailler ! b. Ce
3   a. tristesse. b.  peur. c.  mélancolie. d.  joie. chauffard a été arrêté. c. Cette soupe est fadasse.
e. étonnement. f. timidité. g. hostilité. d. Cette décoration est un peu vieillotte. e. Une
eau noirâtre coule dans le caniveau.
4   a. Jeanne a la nostalgie de son village natal.
b.  La déception du champion est grande, il a

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7   a. bonté. b.  harmonie. c.  perfection. 2. a.  Vocabulaire mélioratif  : loyale (l.  2).
d.  excellence. e.  magnificence. f.  saveur. Vocabulaire péjoratif  : dure et méchante (l.  1),
g. onctuosité. h. horreur. i. nuisance. j. abomination. perfide (l. 4). Le narrateur pense que la rivière est
k. amertume. l. excès. m. discordance. plus dangereuse car plus sournoise que la mer, qui
8   a.  4.  9.  un manteau confortable  / râpé.
est violente, certes, mais plus prévisible.
b. Vocabulaire des sentiments : épouvante (l. 9).
b. 3. 10. une couleur chaude / terne. c. 1. 6. un
Manifestations physiques : malaise horrible (l. 5),
roman passionnant / ennuyeux. d. 2. 7. un regard
tempes serrées (l. 6), mon cœur battait à m’étouffer
vif / inexpressif. e. 5. 8. un fruit délicieux / acide.
(l. 6), frissonner d’épouvante (l.8-9).
9   a.  4.  un fait probable. b.  1.  des propos 3. La rivière inquiète le narrateur, il en a peur, sa
incohérents. c. 3. une version des faits crédible. fréquentation le plonge dans un état de malaise
d. 2. un exemple judicieux. et d’oppression.
10   Thénardier est caractérisé par les termes 12   Proposition de texte.
péjoratifs il en voulait au genre humain, haine, J’ai été enchanté lorsque le professeur de latin nous
qui se vengent, épouvantable, fureur qui soulignent a annoncé que nous irions à Rome. L’idée de partir
sa hargne et sa méchanceté. avec mes amis, de découvrir la Rome antique, m’a
Le couple Thénardier est caractérisé par les noms enthousiasmé. Le jour du départ arriva enfin ; je
ruse et rage et les adjectifs hideux et terrible. nageais en pleine euphorie, heureux de retrouver
11   1. Noms concrets : mer (l. 3), la rivière (l. 3), mes camarades à la gare. Tout le monde était
les tempes (l. 5-6), mon cœur (l. 6). radieux, nos parents, quant à eux, nous faisaient
Noms abstraits : un malaise (l. 5), la tête (l. 7, d’ultimes recommandations.
expression perdant la tête), la nage (l. 7-8), cette
idée (l. 8), épouvante (l. 9).

241 Vocabulaire

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Dossier Socle commun

Réviser les bases


............................................................................. 244

Ponctuer un texte
Lire une consigne et rédiger une réponse

Valider les compétences du socle


................................... 246

Valider la compétence 1 : la maîtrise de la langue française


Valider la compétence 5 : la culture humaniste
Valider la compétence 4 : la maîtrise des techniques usuelles
de l’information et de la communication

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Bases
Ponctuer un texte
Livre de l’élève, p. 372-373
Je m’évalue
1   a. Quelle bonne idée  ! b.  Tu finiras ton seul fiacre, celui peut-être qui avait passé devant
livre après le dîner. c. Pourquoi as-tu si peur de moi tout à l’heure. Je cherchais à le joindre, allant
moi ? d. Je me suis levé à cinq heures du matin. vers le bruit de ses roues, à travers les rues solitaires
e. Relevez les verbes du texte à l’infinitif. f. Est-ce et noires, noires, noires comme la mort.
que tu aimes les éclairs au chocolat ? Je me perdis encore. Où étais-je  ? Quelle folie
2   a.  Il sortit son déjeuner  : une tomate, du d’éteindre si tôt le gaz !
jambon et du pain (les deux-points annoncent Guy de Maupassant, « La Nuit », dans Clair de Lune (1888).

une énumération). b. Le dimanche, il marchait ; 6   a. Les points de suspension marquent


les autres jours, il prenait le bus (le point-virgule l’interruption dans le dialogue. b. Les points de
marque une pause entre propositions liées par suspension marquent l’hésitation. c. Les points de
le sens avec la même structure). c. Laurent dit à suspension marquent une suite imaginée.
Léa : « Pourquoi ne viendrais-tu pas avec nous ? » 7   Extrait avec la ponctuation rétablie.
(les deux-points annoncent un dialogue). d.  La Anne d’Autriche courut à son écrin. (Le point
boulangerie est fermée : je n’ai pas pu acheter de termine la phrase)
pain (conséquence : les deux-points remplacent – (Ce tiret et les suivants introduisent une prise de
donc). e. Le téléphone ne marche plus : la neige parole) Tiens, dit-elle, (les virgules séparent une
a coupé la ligne (explication, les deux-points proposition en incise) voici une bague d’un grand
remplacent car). prix, (la virgule sépare le complément circonstanciel)
3   a. Malgré le mauvais temps, Jean est allé skier à ce qu’on assure  ; (le point-virgule sépare deux
(la virgule isole un complément circonstanciel en propositions liées par le sens) elle vient de mon
tête de phrase). b. L’an dernier, j’ai étudié l’histoire frère le roi d’Espagne, (la virgule sépare deux
de la Grèce, de Rome et de l’Égypte (la virgule isole propositions liées par le sens) elle est à moi et j’en
un complément circonstanciel en tête de phrase puis disposer. (Le point termine la phrase) Prends
et sépare des noms compléments de nom). c. Dix cette bague et fais-en de l’argent, (la virgule sépare
minutes après cette rencontre, Lou était chez elle deux propositions liées par le sens) et que ton mari
(la virgule isole un complément circonstanciel en parte. (Le point termine la phrase)
tête de phrase). d.  Mousquetaires, gardes et do- – Dans une heure, (la virgule sépare un complément
mestiques entouraient le roi (la virgule sépare des circonstanciel) vous serez obéie. (Le point termine
noms sujets). e. Deux enfants couraient sur la plage, la phrase)
pieds nus, cheveux au vent (deux virgules isolent un – Tu vois l’adresse, ajouta la reine, (les virgules
complément circonstanciel en milieu de phrase). séparent une proposition en incise) parlant si bas
qu’à peine pouvait-on entendre ce qu’elle disait : (les
4   a. Léa apporte une assiette.  / Léa, apporte
deux-points annoncent ce qui suit) A Milord duc
une assiette. b. Les chiens mordent mon fils. / Les
de Buckingham, (la virgule sépare du complément
chiens mordent, mon fils. c. Tom, dit mon frère,
circonstanciel qui suit) à Londres. (Le point termine
est parti à vélo. / Tom dit : « Mon frère est parti à
la phrase)
vélo. » d. D’Artagnan s’élance, l’épée à la main ; le
– La lettre sera remise à lui-même. (Le point termine
garde du cardinal lui fait face. / D’Artagnan s’élance.
la phrase)
L’épée à la main, le garde du cardinal lui fait face.
– Généreuse enfant  ! (Le point d’exclamation
5   Extrait avec la ponctuation rétablie. exprime l’admiration et la reconnaissance) s’écria
Paris entier dormait, d’un sommeil profond, Anne d’Autriche.
effrayant. Au loin pourtant un fiacre roulait, un D’après Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires (1844).

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Bases
Lire une consigne et rédiger une réponse
Livre de l’élève, p. 374-375
Je m’évalue
1   a. Tracer (trace, tracez, vous tracerez) un 4   a. Dans quel lieu l’action du roman Colomba
triangle ABC. b. Justifier (justifie, justifiez, vous commence-t-elle  ? Dans quel lieu se termine-
justifierez) votre réponse. c.  Décrire (décris, t-elle  ? b.  Donnez une définition des éruptions
décrivez, vous décrirez) un paysage sous la neige. volcaniques. c. Quelle est la nature du quadrilatère
d. Relever (relève, relevez, vous relèverez) le champ ABCD ? d. Identifiez le statut du narrateur. Justifiez
lexical de la pluie. e. Vérifier (vérifie, vérifiez, vous votre réponse. e.  Par quel temps se traduisent
vérifierez) les résultats à l’aide d’une calculatrice. l’imparfait et le passé simple en anglais ?
2   1. injonctions : a, c, e, h ; questions : b, d, f, g. 5   a. L’action du roman Les Misérables commence
2. a. réponse 1 : un nombre. b. réponse 7 : le à Digne. b.  Jean Valjean est resté au bagne
nom d’un peintre. c. réponse 5 : une définition. pendant dix-neuf ans. c.  Le pronom ils désigne
d. réponse 8 : une matière. e. réponse 4 : un relevé les Thénardier. d.  La situation initiale consiste
de termes et un titre générique. f.  réponse 2  : en une présentation par le narrateur de l’évêque
une description de vêtements. g. réponse 3 : une de Digne.
explication. h. réponse 6 : une indication de lignes.
3  
Consigne Injonction Interrogation Interrogation Aide Information Plusieurs
partielle totale ou exemple ou donnée tâches
a x
b x x
c x x
d x x
e x x x
f x x
g x x x
h x x x

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Tests
Compétence 1 :
la maîtrise de la langue française
Livre de l’élève, p. 382 à 387

1   1. a. Ce texte est tiré du roman Une vie de du couvent. On est donc le 3 mai : Jeanne, sortie
Guy de Maupassant. la veille du couvent (l. 10) ; rayant chaque nom de
b. Résumé : le lendemain de sa sortie du couvent, saint jusqu’au 2 mai, jour de sa sortie du couvent
Jeanne attend avec impatience de pouvoir partir (l. 21-22).
avec ses parents. Elle supplie son père de consentir b. Actions qui s’enchaînent :
au départ, malgré la pluie persistante. Il accepte, – Jeanne s’approche de la fenêtre et regarde le
mais il lui reste à convaincre sa mère. ciel et le paysage pluvieux ;
2. a. Jeanne est le personnage principal. C’est – elle prend son calendrier et raye les jours de
par la mention de son nom, en position de sujet, l’année jusqu’à la veille, date de sa sortie du
que s’ouvre le roman. Tout le début du roman est couvent (connecteur Puis, l. 16) ;
en effet axé sur elle  : le lecteur découvre des – elle discute avec son père qui entre dans sa
éléments de son passé, sa situation familiale, son chambre et le supplie de ne pas retarder leur départ
état d’esprit et ses projets. malgré la pluie ;
b. Les deux autres personnages qui jouent un – elle se dirige vers la chambre de sa mère pour
rôle dans ce début sont le baron Simon-Jacques tenter de la convaincre à son tour (connecteur Et).
Le Perthuis des Vauds, personnage présent, et la 5. s’approcha : action ponctuelle de premier plan
baronne, seulement évoquée. au passé simple ; ne cessait : imparfait d’arrière-
c. Ces personnages sont mari et femme, ce sont les plan, marque une durée indéterminée ; avait sonné :
parents de Jeanne. Les expressions utilisées pour les plus-que-parfait : fait antérieur au moment du récit
désigner le montrent : Entre, papa (l. 24), Son père (toute la nuit)  ; semblait  : imparfait  descriptif
parut (l. 24), ta mère n’y consentira jamais (l. 35). d’arrière-plan.
3. a. Jeanne est dans sa chambre, dans la maison 6. Paroles rapportées  au style direct et
de ses parents (le lecteur apprendra qu’il s’agit interlocuteurs :
d’un vieil hôtel particulier qu’ils possèdent à – ligne 23 : son père s’adresse à Jeanne ;
Rouen, non loin du couvent du Sacré-Cœur). Elle – ligne 24 : Jeanne répond à son père ;
y a passé la nuit avec ses parents avant de partir – lignes 28-29 : Jeanne interroge son père ;
pour un autre lieu (il s’agira de la demeure des – ligne 32 : son père répond à Jeanne ;
Peuples, près d’Yport). – lignes 33-34 : Jeanne supplie son père ;
b. Les conditions météorologiques sont mauvaises : – ligne 35 : son père répond à Jeanne ;
il pleut, il a plu toute la nuit et le ciel est encore – ligne 36 : Jeanne insiste auprès de son père ;
chargé. – ligne 37 : son père répond à Jeanne.
Champ lexical de la pluie et de l’humidité : pluie 7. Jeanne est impatiente de partir, après avoir
(l. 1), averse (l. 3), ruisseaux débordés (l. 6-7), quitté le couvent. Elle rêve de mener une vie libre
humidité (l. 8), suer (l. 9). et joyeuse. Sa seule crainte est que ses parents ne
Comparaisons : la terre détrempée par la pluie est retardent le départ à cause du temps.
comparée à du sucre fondu (la fondant comme du 8. a. L’auteur du tableau est Carl David Friedrich.
sucre, l. 4-5). Il représente une femme vue de dos qui regarde
Les maisons sont humides comme des éponges par sa fenêtre un paysage de nature (on distingue
qui s’imprègnent d’eau (les maisons, comme des ce qui pourrait être des herbes et une sorte de
éponges, l. 7-8). mât – mât de bateau voguant sur une rivière ?)
4. a. Jeanne est sortie du couvent la veille, le 2 peu identifiable.
mai 1819. Il s’est écoulé un jour depuis sa sortie

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b. L’effet de profondeur est créé d’abord par sujet ; de tous : complément d’agent. e. je : sujet.
une succession de plans marqués par des lignes f. ce personnage : sujet. g. Il : sujet.
horizontales et verticales (les deux murs au premier 6   1. Première réplique (l. 1 à 3) : deux phrases
plan, le second plan de la tablette sur laquelle (propositions) de type injonctif.
s’appuie la femme, le troisième plan de la fenêtre Deuxième réplique (l. 4 à 6) : une phrase de type
et de la vitre qui la surplombe et l’arrière-plan du interrogatif et une de type déclaratif.
paysage qu’elle regarde). Il est aussi créé par un
Troisième réplique (l. 7 à 10) : une phrase de type
dégradé de couleurs d’intérieur (vert et jaune)
déclaratif.
correspondant à chacun des plans et contrastant
Quatrième réplique (l. 11 à 15) : une phrase de
avec le bleu du ciel au fond du tableau.
type exclamatif et deux phrases de type déclaratif.
c. Cette femme peut rêver à une promenade
La première phrase de l’extrait est à la forme
amoureuse qu’elle va faire ou qu’elle a faite, à
négative.
moins qu’elle ne pleure son amour perdu ou qu’elle
2. Claudio donne des ordres par des phrases de
rêve de rencontrer l’amour.
type injonctif et par une phrase de type déclaratif.
d. Ce tableau peut illustrer les trois premiers
3. Le sentiment exprimé par Marianne dans la phrase
paragraphes du texte où Jeanne regarde par la
exclamative est l’étonnement ou l’indignation.
fenêtre et scrute le ciel pluvieux en songeant au
départ. 7   1. et 2. Les propositions principales sont
soulignées et les propositions subordonnées sont
2   1. Les adjectifs qui caractérisent Cosette  :
en gras. La nature des subordonnées est indiquée
laide (l. 1), maigre (l. 3), blême (l. 3). Son visage :
entre parenthèses.
sombre (l. 3). Ses yeux : enfoncés (l. 5), presque
a. Goûte ces cerises qui viennent de mon jardin
éteints (l. 6). L’image de Cosette est celle d’une
(proposition subordonnée relative). b.  Je pense
enfant maltraitée, amaigrie et enlaidie par la faim
que tu as raison (proposition complétive). c. Il y
et les coups et profondément triste et abattue.
avait tant de monde que je suis rentré (proposition
2. L’imparfait est un imparfait de description.
subordonnée circonstancielle). d.  Comme je
3. a. et b. Les deux pronoms qui désignent Cosette
ne travaille pas cet après-midi (proposition
sont elle (l. 1, sujet) et lui (l. 4, COI).
subordonnée circonstancielle), je pourrai faire des
c. Le pronom en (l. 4) reprend ans (l. 4).
courses avec toi. e. J’aimerais avoir la recette du
4. Le groupe infinitif à force d’avoir pleuré  est
gâteau que nous venons de manger (proposition
complément circonstanciel de cause.
subordonnée relative). f. Je me demande où j’ai mis
5. L’antithèse laide / jolie (l. 1, 2) met en valeur
mes gants (proposition interrogative indirecte).
dans les deux premières phrases le contraste entre
ce que Cosette aurait pu et dû être en menant 8   1. Les verbes au passé simple sont : fus (l. 1),
une vie normale et l’état inhumain où elle a été sauva (l. 3), crus (l. 6), fut (l. 7), osai (l. 8). Ce temps
réduite par la misère. marque l’enchaînement d’actions ponctuelles de
premier plan (deux ou trois fois, l. 1 ; une fois, l. 6).
3   Les radicaux sont en gras, les suffixes sont
soulignés : a. une balançoire. b. la propreté. c. un 2. Il y a trois propositions subordonnées
sentiment (verbe sentir). d. évidemment (adjectif circonstancielles de conséquence : que je n’osai
évident). e. un cageot. f. transportable. g. grandir. l’espérer (l. 8), que je ne pouvais distinguer à vingt
pas devant moi (l. 9-10), de sorte que j’ignorais
4   Les préfixes sont soulignés. Ils marquent le
(l. 10-11). Il y a deux propositions subordonnées
contraire ou la négation. a. découdre. b. désobéir. complétives : que d’un moment à l’autre elle ne
c.  désagréable. d.  déloyal. e.  médire. f.  athée. chavirât (l. 5-6), qu’elle touchait (l. 6-7).
g.  malheureux. h.  inaudible. i.  imperceptible. Les complétives traduisent les sensations floues
j. asocial. et l’incertitude du narrateur sur sa situation. Les
5   a.  des pompiers  : sujet. b.  Des dizaines de consécutives décrivent les effets de l’obscurité qui
milliers de foyers : sujet. c. Cosette : sujet ; par les perturbe tous ses points de repère.
Thénardier : complément d’agent ; elle : sujet ; par 3. Les trois connecteurs d’opposition sont mais
Jean Valjean : complément d’agent. d. D’Artagnan : (l. 2), seulement (l. 4) et mais (l. 7). Ils marquent

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l’opposition entre les sentiments successifs du construire : je construisis, il construisit ; dire : je
narrateur (désir de fuite arrêté par un sentiment dis, il dit ; savoir : je sus, il sut.
de sécurité sur la barque, lui-même contredit par 14   a. Mon écharpe, je l’ai oubliée dans la voiture.
la peur de chavirer ; espoir de toucher le rivage
b.  Cette grippe sera vite guérie. c.  Jayson et
suivi de la perte de cet espoir).
Lorenzo ont passé leurs vacances en Italie.
4. La barque flottait comme un liège (l. 3) : cette d. Laurent et Léa sont allés au restaurant. e. Ils
comparaison souligne la légèreté et la stabilité de ont apprécié les plats qu’ils ont choisis. f. Quelle
l’embarcation et son caractère étanche. belle surprise il nous a faite. g. Nous avons acheté
9   Ponctuation et majuscules rétablies. des fraises et nous en avons mangé. h. Elle a reçu
La bise de nuit s’était levée, ce qui indiquait qu’il une de ses amies  ; elle lui a parlé longtemps.
devait être entre une heure et deux heures du matin. i. Avez-vous reçu la lettre que je vous ai envoyée ?
La pauvre Cosette ne disait rien. Comme elle s’était j. Non, je ne l’ai pas encore reçue.
assise à terre à son côté et qu’elle avait penché la tête 15   a. J’ai mis vingt-cinq bougies sur le gâteau.
sur lui, Jean Valjean pensa qu’elle s’était endormie. b. La réparation lui a coûté cent euros, à moi elle
Il se baissa et la regarda. Cosette avait les yeux tout a coûté quatre-vingts euros. c.  Elle a fêté ses
grands ouverts et un air pensif qui fit mal à Jean quatorze ans. d. Mon voisin a quatre-vingt-huit
Valjean. Elle tremblait toujours. ans. e. Elle est partie en vacances avec ses quatre
– As-tu envie de dormir ? dit Jean Valjean. enfants. f.  J’ai fait trois cent quarante-cinq
– J’ai bien froid, répondit-elle.  kilomètres. g.  Moi j’en ai fait deux mille cinq
Victor Hugo, Les Misérables (1862), deuxième partie, livre cents cet été. h. Bientôt j’atteindrai ma seizième
cinquième, chapitre VII. année. i. J’en suis à la sixième page.
10   a. Sais-tu où se trouvent les ouvrages 16   a. Quand vas-tu à Caen  ? Je ne peux m’y
documentaires ? b. Ce n’est pas moi qui pourrai rendre qu’en train. Quant à moi, j’irai en voiture.
te le dire. c. Onze heures sonnaient à l’horloge du b. On n’a pas perdu de temps, on a bien travaillé.
salon. d. À perte de vue s’étendaient des champs c. Veux-tu un verre de lait ? Beau, il l’est toujours.
de blé. e. C’est moi qui fais la cuisine aujourd’hui. Pierre, je l’ai vu hier. Connaissez-vous le lai du
f. Peu ont su répondre. g. Ses parents ne le croient Chèvrefeuille de Marie de France ? Mes amis, je les
pas toujours. vois demain. Cet endroit n’est pas si laid.
17   a. Les rimes sont croisées. b. Les verbes sont
11   a. Elle prenait ses repas seule. b. Il a acheté
conjugués au mode subjonctif. c.  L’auteur des
deux chemises marron et une chemise bleu ciel.
Misérables est Victor Hugo. d. L’action se déroule
c. La mer était azurée. d. Devant nous se déployait
en Normandie. e. George Dandin ne parvient pas à
une vaste étendue d’eau bleu azuré. e. Elle marche
se faire écouter de ses beaux-parents parce qu’ils
pieds nus. f. Le collège était régi par des règles
ne cessent de l’interrompre sous prétexte qu’il
strictes. g. Il porte des chaussures et un blouson
s’exprime mal.
neufs. h. La façade du château est lézardée. i. Ces
propos sont vraiment banals. 18   Ordre du texte rétabli.
c. Minuit sonna  ; il tressaillit. Puis, comme il se
12   a. Je n’entends rien. b. Je ne le crois pas.
sentait frémissant et apeuré, il posa de l’eau sur le
c. Je repeins ma chambre. d. Je vous rends la
feu, afin de boire du café bien chaud avant de se
monnaie. e.  Je mets mon blouson et je viens.
mettre en route.
f. Il ne craint pas la pluie. g. Le vent secoue les
a. Quand l’horloge fit tinter une heure, il se dressa,
arbres. h. Je lui écris un mot. i. Peux-tu venir ?
réveilla Sam, ouvrit la porte et s’en alla dans la
j. Vous ne dites rien ? k. À quelle heure pars-tu ?
direction du Wildstrubel.
13   vivre : je vécus, il vécut ; prendre : je pris, e. Pendant cinq heures, il monta, escaladant des ro-
il prit ; crier : je criai, il cria ; reconnaître : je chers au moyen de ses crampons, taillant la glace,
reconnus, il reconnut ; voir : je vis, il vit ; faire : avançant toujours et parfois halant, au bout de sa corde,
je fis, il fit  ; conclure  : je conclus, il conclut  ; le chien resté au bas d’un escarpement trop rapide.

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d. Il était six heures environ, quand il atteignit un me traversa (passé simple) l’esprit ; celle qu’un de
des sommets où le vieux Gaspard venait souvent à mes amis était venu (plus-que-parfait) pour me
la recherche des chamois. voir. […]
b. Et il attendit que le jour se levât. Mon ami, dont je ne voyais (imparfait) que les
Guy de Maupassant, « L’Auberge », dans Le Horla (1887). cheveux, s’était endormi (plus-que-parfait) devant
19   Ponctuation rétablie. On admettra des tirets
mon feu en m’attendant, et je m’avançai (passé
simple) pour le réveiller. […]. J’avançai (passé
de dialogue à la place des guillemets ouvrants et
simple) la main pour lui toucher l’épaule !…
l’absence de guillemets fermants.
Je rencontrai (passé simple) le bois du siège ! Il
Madame Roland s’empressa auprès du nouveau
n’y avait (imparfait) plus personne. Le fauteuil
venu :
était vide !
«  Une tasse de café, Monsieur ?
Guy de Maupassant, « Lui ? », dans Les Sœurs Rondoli (1884).
– Non, merci, je sors de table.
– Une tasse de thé, alors ? 24   1. et 2. « Voici. Je m’appelle (présent) Jean

– Je ne dis pas non, mais un peu plus tard, nous Valjean. Je suis (présent) un galérien. J’ai passé
allons d’abord parler affaires. » […] (passé composé) dix-neuf ans au bagne. Je suis
Le notaire reprit : libéré (présent passif) depuis quatre jours en route
« Avez-vous connu à Paris un certain M. Maréchal, pour Pontarlier qui est (présent) ma destination.
Léon Maréchal ? » Quatre jours que je marche (présent) depuis Toulon.
M. et Mme Roland poussèrent la même exclamation : Aujourd’hui, j’ai fait (passé composé) douze lieues
« Je crois bien ! » à pied. Ce soir, en arrivant dans ce pays, j’ai été dans
une auberge, on m’a renvoyé (passé composé) à
Guy de Maupassant, Pierre et Jean (1888).
cause de mon passeport jaune que j’avais montré
20   a. Elle lui dit : « Je viendrai te voir demain. » (plus-que-parfait) à la mairie. »
b. Elle se dit : « Personne ne m’aime. » c. Elle lui Victor Hugo, Les Misérables, première partie,
demanda : « Où vas-tu ? » / « Où allez-vous ? » livre deuxième, chapitre III.
d. Octave dit à Marianne : « Un de mes amis est 25   Deux possibilités existent pour chaque phrase.
éperdument amoureux de toi, il n’ose te le dire et
a. Il fait très beau. Donc / Par conséquent nous
son nom est Cœlio. »
pouvons partir en excursion. b.  Les arbres sont
21   a. Avant de relever les copies, le professeur déracinés car la tempête a fait rage toute la nuit. /
nous demanda si nous avions bien relu nos devoirs. Les arbres sont déracinés. En effet la tempête a
b. Elle m’a dit qu’elle avait perdu ses clés. c. Elsa fait rage toute la nuit. c. Le réveil est cassé. En
promit à Pierre qu’elle viendrait le voir le lendemain. effet il est tombé. / Le réveil est cassé car il est
d. Il lui affirma qu’elle n’avait pas changé depuis tombé. d. Le réveil est cassé. Par conséquent /
la dernière fois qu’il l’avait vue. e. Pierre demanda Donc il ne marche plus.
à Elsa si elle voulait venir avec lui au cinéma. 26   a. Zoé a joué la naïve pour se faire pardonner.
22   a. En veux-tu ? b. Marie l’a terminée. c. Le b. Je déposerai ta lettre à la poste. c. L’enfant dit
réalisateur y songe. d. Ce film lui a déplu. e. Pierre oui de la tête. d. Quel métier souhaites-tu exercer
s’en souvient. f. Après le repas de Noël, on leur plus tard ? e. Il a fourni beaucoup d’efforts. f. Où
donnera les cadeaux. g. Occupez-vous d’eux. rangeons-nous nos vélos  ? g.  As-tu allumé le
23   1. et 2. J’entrai. Mon feu brûlait (imparfait) chauffage  ? h.  Le professeur m’a attribué une
encore et éclairait (imparfait) même un peu bonne note. i. Mon voisin a construit lui-même
l’appartement. Je pris (passé simple) une bougie sa maison.
pour aller l’allumer au foyer, lorsqu’en jetant les yeux 27   a. Mathilde a perdu son collier. Ce bijou
devant moi, j’aperçus (passé simple) quelqu’un assis lui avait été offert par son mari. b. Le guépard
dans mon fauteuil, et qui se chauffait (imparfait) est un coureur extrêmement rapide. Ce fauve
les pieds en me tournant le dos. vit en Afrique et dans le sud-ouest de l’Asie.
Je n’eus (passé simple) pas peur, oh ! non, pas le c. Autrefois, les gens craignaient les loups dans
moins du monde. Une supposition très vraisemblable les campagnes car ces bêtes sauvages étaient

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nombreuses et affamées. d. Le roi aime d’Artagnan : 28   Résumé d’un chapitre des Misérables  : le
ce mousquetaire est courageux. e. J’aime le vert, paragraphe d n’est pas à sa place dans l’ordre
cette couleur est symbole d’espoir. chronologique. Il doit être mis en 2e position.

Tests
Compétence 5 : la culture humaniste
Livre de l’élève, p. 388 à 391

1   1. a.  une pièce de Molière  : Les Fourberies – Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas  :
de Scapin. b.  une fable de La Fontaine  : «  Les roman d’aventures.
animaux malades de la peste », « Perrette et le – Lettres de Madame de Sévigné : épistolaire.
pot au lait », « La cigale et la fourmi », « Le loup – La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée : nouvelle
et le chien ». c. un roman de Victor Hugo : Les fantastique.
Misérables, Notre-Dame de Paris, Claude Gueux. – Les Regrets de Du Bellay : poésie lyrique.
d. une épopée d’Homère : Iliade, Odyssée. e. une
nouvelle de Maupassant  : «  Sur l’eau  », «  Le 5   1. et 2. a.  Edmond Dantès (Le Comte de
Horla », « Madame Parisse », « La Rempailleuse », Monte-Cristo, Alexandre Dumas). b. Gavroche (Les
« La Parure ». Misérables, Victor Hugo). c. D’Artagnan (Les Trois
Mousquetaires, Alexandre Dumas). d.  Carmen
2   a. Tous pour un, un pour tous ! : Alexandre (Colomba, Prosper Mérimée). e. Monsieur Jourdain
Dumas. (Le Bourgeois gentilhomme, Molière). f. Harpagon
b. Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie : Pierre (L’Avare, Molière). g.  Madame Thénardier (Les
Corneille. Misérables, Victor Hugo).
c. Mignonne allons voir si la rose : Pierre de Ronsard.
6  
d. Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la
[campagne, 1. L’extrait 1 (Iphigénie) est tragique.
Je partirai. : Victor Hugo. Justifications : Racine est un auteur de tragédies.
e. Sous le pont Mirabeau coule la Seine : Guillaume Noms des personnages : noms de roi et personnage
Apollinaire. noble d’origine grecque. Situation de mort
f. Que diable allait-il faire dans cette galère  ?  : annoncée et de dilemme tragique. Registre de
Molière. langue soutenu : inversion du sujet, métaphore
(tout mon sang se glacer). L’extrait 2 (George
3   1. et 2.
Dandin) est comique. Justifications : Molière est un
– Ulysse et Pénélope (Odyssée).
auteur de comédies. Noms des personnages : George
– Énée et Didon (Énéide).
(prénom paysan), Dandin (sens : qui se dandine),
– Tristan et Iseut (Tristan et Iseut). Lubin (nom de paysan) de comédie. Situation de
– Rodrigue et Chimène (Le Cid). quiproquo propre à la comédie, personnage de
– Marius et Cosette (Les Misérables). mari cocu. Vocabulaire : insulte et juron populaires
– Roméo et Juliette (Roméo et Juliette). (pendarde de femme, l. 8-9, Testiguiéne, l. 10),
– Cyrano et Roxane (Cyrano de Bergerac). expression familière (il aura un pied de nez, l. 12).
4   – « La Parure » de Guy de Maupassant : nouvelle 2. Extrait 3. Le registre de l’extrait est fantastique.
réaliste. Justifications  : Théophile Gautier est un auteur
– Les Misérables de Victor Hugo : roman. de nouvelles fantastiques. Phénomène surnaturel
– Le Bourgeois gentilhomme de Molière : comédie. (prodige, l. 7) : situation de retour en arrière dans
– Le Cid de Pierre Corneille : tragi-comédie. le temps antérieur à la disparition de Pompéi.

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Hésitation du personnage sur l’explication du 11  
phénomène : ses idées se brouillent. Auteur Période Langue
7   – Alphonse de Lamartine : romantisme (xixe). Ovide Antiquité latin
– Pierre Corneille : classicisme (xviie). Homère Antiquité grec
– Alfred de Musset : romantisme (xixe). Chrétien de Troyes Moyen Âge ancien français
– Molière : classicisme (xviie). Ronsard xvie français
– Guy de Maupassant : réalisme (xixe). Molière xviie français
– Émile Zola : naturalisme (xixe). Mme de Sévigné xviie français
Jean de La Fontaine xviie français
8   2. Peintre réaliste : Millet. Peintres impres-
Daniel Defoe xviiie anglais
sionnistes : Monet, Manet, Degas, Gauguin, Renoir.
Voltaire xviiie français
1. et 3. Les tableaux qui figurent dans le manuel
R. L. Stevenson xixe anglais
sont soulignés et la page est indiquée entre
Arthur Rimbaud xixe français
parenthèses.
Émile Zola xixe français
La Liberté guidant le peuple (p.  119), d’Eugène Victor Hugo xixe français
Delacroix. J. et W. Grimm xixe allemand
Impression, Soleil levant, de Claude Monet. G. de Maupassant xixe français
Le Déjeuner sur l’herbe, d’Édouard Manet. A. Pouchkine xixe russe
Repasseuses (p. 45), d’Edgar Degas. Jack London xxe anglais
Femmes de Tahiti, de Paul Gauguin. Michel Tournier xxe français
Le Déjeuner des canotiers, d’Auguste Renoir.
Les Glaneuses (p. 44), de Jean-François Millet. 12   1. Peintres :
9   1. Gérard Depardieu a incarné au cinéma les xve: Léonard de Vinci (1452-1519), Botticelli (1445-
personnages de Cyrano, Chabert, Edmond Dantès, 1510).
Jean Valjean et Maheu. xvie: Michel-Ange (1475-1564).

2. La Légende du cavalier sans tête et Dracula xviie : Rembrandt (1606-1669).

appartiennent au registre fantastique. xixe : Van Gogh (1853-1890).

3. Jean Marais et Gérard Philipe ont interprété Compositeurs :


Rodrigue dans Le Cid. xviiie  : Mozart (1756-1791), Bach (1685-1750),

4. Léo Ferré a mis en musique des poèmes de Vivaldi (1678-1741).


Baudelaire, Apollinaire et Aragon. xixe : Beethoven (1770-1827), Chopin (1810-1849),

10   1. a. Le baron Haussmann a dirigé les travaux


Wagner (1813-1883).
2. Deux peintres sculpteurs et architectes : Léonard
de rénovation de Paris sous le Second Empire.
de Vinci et Michel-Ange.
b. Les rues de Paris avant ces travaux étaient
étroites et insalubres. 13   a. Ésope et La Fontaine : auteurs de fables.

c. Les transformations d’Haussmann  : percée b. « Le Lac » de Lamartine et « Le Pont Mirabeau »
de larges avenues et de boulevards rectilignes, d’Apollinaire évoquent le thème de l’eau qui coule,
construction de hauts immeubles en pierre de taille, lié à la fuite du temps. c.  L’Avare de Molière
d’égouts, de monuments publics (Opéra, théâtre et Eugénie Grandet de Balzac présentent deux
du Châtelet), de grands magasins. personnages d’avares (Harpagon et le père Grandet).
2. Victor Baltard est demeuré célèbre pour la d. Paul Verlaine et Serge Gainsbourg : Gainsbourg
construction des Halles. fait allusion dans sa chanson « Je suis venu te dire
que je m’en vais » au poème « Chanson d’automne »
de Verlaine. e. Guy de Maupassant et Claude Monet :
Étretat, où ils ont vécu tous deux, est le cadre de
nouvelles de Maupassant et un sujet de peintures
de Monet (les falaises d’Étretat). f. Hoffmann et
Tchaikovsky : le conte d’Hoffmann Casse-Noisette
a été mis en musique par Tchaikovsky.

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14   1. Le mètre utilisé est l’alexandrin. La 17   Sensations auxquelles se rattachent les mots :
disposition des rimes est croisée. – visuelle : blancheur, lumineux, verdir ;
2. La coupe principale dans les vers 1 à 3 se situe – tactile : chaleur, rafraîchir, soyeux ;
à l’hémistiche et après les trois premières syllabes – olfactive : arôme, embaumer, parfumé ;
dans le vers 4. – auditive : craquement, grincer, strident ;
3. Le poète se sent seul et perdu dans l’univers, – gustative : saveur, goûter, salé.
sans espoir de bonheur. Cette strophe est lyrique 18   1. La Femme à l’ombrelle de Claude Monet
par l’expression du «  je  » et des sentiments
(1886).
personnels du poète.
2. La femme porte une robe blanche longue à plis
15   1. Une scène d’exposition est la première ou légers avec une large ceinture, une écharpe claire
les premières scènes d’une pièce de théâtre qui qui flotte derrière elle. Elle porte un chapeau et
expose(nt) les circonstances et le cadre de l’action tient une ombrelle de la main droite.
et présente(nt) les personnages principaux. 3. a. Un champ d’herbes et de fleurs constitue le
Une didascalie est une indication de mise en premier plan.
scène, extérieure au texte théâtral, donnée par b. Le personnage est mis en valeur au centre,
l’auteur, sur les gestes, les déplacements, le ton en plan moyen et vu en contre-plongée. Robe,
ou l’attitude d’un personnage. ombrelle, herbes tracent une diagonale qui va
Une réplique est une prise de parole d’un du haut à droite vers le bas à gauche. La lumière
personnage au théâtre adressée à un autre blanche éclaire dans la partie gauche du tableau
personnage. le bas de la robe et les nuages et trace une autre
Un monologue est une scène où un personnage diagonale qui va du haut à gauche vers le bas à
se trouve seul et s’adresse à lui-même. droite.
Une tirade est une longue réplique. 4. a. La technique est celle des peintres
Un quiproquo au théâtre est un malentendu qui impressionnistes. Le peintre peint par petites
fait prendre une chose, une parole ou une personne touches juxtaposées et les contours de la femme
pour une autre et qui provoque en général un sont flous.
effet comique. b. Les couleurs dominantes sont le blanc de la
2. Il y a changement de scène au théâtre quand robe et des nuages, le bleu du ciel et le vert mêlé
un ou plusieurs personnages entrent ou sortent de jaune ocre des herbes et de l’ombrelle.
de la scène. 5. On peut ressentir une impression de chaleur
3. La règle des trois unités dans une pièce de liée aux couleurs éclatantes, de légèreté liée au
théâtre classique consiste à respecter l’unité de mouvement du vent (sur la robe, le foulard, les
lieu (un seul lieu), de temps (vingt-quatre heures) nuages), des sentiments de paix et de bonheur
et d’action (une seule action principale s’enchaîne dans cette nature apaisante ou d’admiration devant
depuis l’exposition jusqu’au dénouement). la beauté.
La règle des bienséances impose de ne pas choquer 19   1. Le texte est un extrait des Misérables de
le spectateur par la vue de la violence ou de Victor Hugo.
l’intimité physique. Les batailles et les morts 2. a. Le récit est mené à la 3e personne et au
doivent se dérouler hors scène et être rapportées passé simple.
aux spectateurs sous forme de récits. b. Le narrateur intervient au présent de l’indicatif
16   1. Mètre de 10 syllabes  : décasyllabe  ; 8 dans le passage suivant : Cinq ans, dira-t-on, c’est
syllabes : octosyllabe ; 7 syllabes : heptasyllabe ; invraisemblable. Hélas, c’est vrai. La souffrance
6 syllabes : hexasyllabe ; 5 syllabes : pentasyllabe. sociale commence à tout âge (l. 8 à 10).
2. Les vers libres sont des vers aux mètres variables 3. Cosette a cinq ans. Elle mène une vie de souffre-
et souvent sans rimes. douleur des autres enfants et de servante de la
3. Le sonnet est un poème composé de deux maison.
quatrains et de deux tercets, construits selon le 4. Hugo veut indigner le lecteur et provoquer sa
schéma abba, abba, ccd, eed (ou ede). pitié. Il dénonce la maltraitance des enfants au

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nom du respect des êtres humains, des droits des 21   Critèresd’évaluation :
enfants et de la justice sociale. – indication du genre du livre ;
20   1. Champ lexical des couleurs : blanche (l. 1, – présentation du début de l’action ;
2, 7), bleuâtre (l. 3), roux (l. 6). – mise en valeur des intérêts du livre ;
Champ lexical des lumières : éclatante (l. 3), rayons – respect de la longueur.
du soleil couchant (l. 4-5). 22   Critères d’évaluation :
2. L’impression qui domine est celle d’une confusion – présentation du but et résumé de la sortie ;
entre ciel, mer, montagne et ville à cause des – impressions personnelles sur la sortie ;
touches de couleurs et des dégradés de blanc, – respect de la longueur.
des contours flous et de l’éclat du soleil couchant
qui éblouit.

Tests
Compétence 4 : la maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la communication
Livre de l’élève, p. 392-393

1   a. Un réseau social est un site Internet c. Sur Internet, chacun est libre de dire ce qu’il
permettant de créer son «  profil  » (avec nom, veut ! FAUX. Il est interdit de proférer des insultes,
photos, centres d’intérêt…) et de se constituer des propos diffamatoires, racistes pouvant porter
un réseau d’amis. b. Un ami sur un réseau social atteinte à la dignité de la personne.
est un contact en ligne, c’est-à-dire un internaute d. Je ne cours aucun risque à donner mon adresse
qui a accès au profil et à l’univers mis en ligne par et mon numéro de téléphone sur un réseau
un autre internaute, dit « son ami » et qu’il ne social  !  FAUX. N’importe qui peut les utiliser
rencontre généralement jamais. Un véritable ami et les divulguer à des fins malhonnêtes. Il est
est une personne réelle, que l’on fréquente et avec conseillé d’utiliser un pseudonyme.
qui on partage des émotions. c. Les paramètres de e.  Chaque site auquel je me connecte connaît
confidentialité sur un réseau social servent à ce que l’adresse de mon ordinateur et le nom de mon
seuls les « amis » d’un internaute puissent accéder fournisseur d’accès ! VRAI. Lorsqu’on visite un site
au profil d’un autre, c’est pourquoi il convient web, des traces de la navigation sont enregistrées
de verrouiller son profil (c’est-à-dire cliquer, par non seulement dans son propre ordinateur mais
exemple : « À mes amis seulement »). aussi sur les serveurs des sites visités. Le site
Pour plus de conseils, consulter le site http://www. connaît ce qu’on appelle l’adresse IP (adresse de
jeunes.cnil.fr/internet-vie-privee/mon-quotidien/ l’ordinateur), le nom du fournisseur d’accès, du
système d’exploitation et la page qui ont conduit
2   a. Je peux mettre la photo d’un ami en ligne l’internaute jusqu’à lui.
sans lui avoir demandé ! FAUX. Il est interdit de f. Je peux copier librement le texte ou les photos
publier une photo sans l’autorisation de la personne d’un site pour les publier sur mon blog ! FAUX. Il
concernée. Il s’agit d’une atteinte à la vie privée existe un copyright ou droit d’auteur sur un texte
et au droit à l’image. ou une image, qu’ils soient publiés sur Internet
b. Filmer ou photographier quelqu’un sans son ou sur un support papier.
autorisation (un professeur pendant son cours, par g.  J’ouvre tous les messages que je reçois par
exemple) est un délit ! VRAI. Article 9 du Code courrier électronique, même ceux dont je ne
civil : « chacun a droit au respect de sa vie privée ». connais pas l’expéditeur  !  NON. Ces messages

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d’inconnus peuvent contenir des virus ou des convient au contraire de maîtriser tout ce qu’on
informations ou demandes malhonnêtes. va exposer.
h. Un logiciel antivirus détecte et élimine les e.  Je reformule l’information avec mes propres
spams ! VRAI. Les spams (ou pourriels) sont des mots  !  VRAI. Elle sera ainsi simplifiée et bien
mails ou des SMS indésirables envoyés à plusieurs adaptée à ce qu’on me demande (la consigne
destinataires et contenant le plus souvent de la donnée pour la recherche). Le fait de reformuler
publicité. Il faut les supprimer ou les signaler à la montre aussi que j’ai bien compris ce que j’ai lu
plate-forme Signal Spams, partenaire de la CNIL. et que je suis capable de le transmettre à d’autres.
Il existe des fonctions de filtrage proposées par f. Je ne regarde pas les références du site (date
les logiciels des messageries. Il existe également de création ou de mise à jour, auteur…) ! NON. Il
des logiciels (dont certains sont gratuits) pour faut vérifier les références du site pour être assuré
compléter le dispositif. de sa fiabilité.
i. Ce qu’on publie sur un blog peut être vu par g. Je recoupe les informations pour les vérifier en me
tout le monde, pendant très longtemps ! VRAI. connectant au moins sur deux sites différents et /
Les informations mises en ligne peuvent être ou en consultant une encyclopédie papier ! OUI.
lues par des personnes à qui elles n’étaient pas C’est la seule démarche qui témoigne d’un travail
destinées. En outre, il est très difficile d’effacer sérieux, honnête et objectif.
des informations mises en ligne, certaines peuvent h. Wikipedia est pour moi une source sûre ! NON.
rester visibles pendant des années. C’est une encyclopédie rédigée par les Internautes,
j. Si je suis harcelé(e) par des SMS anonymes, j’en les informations données, bien qu’en général
parle à des adultes ! VRAI. Le cyberharcèlement vérifiées, ne sont pas toujours justes.
est puni par la loi. Il faut avertir un adulte (parent,
4  
médiateur, professeur qui avertit la CNIL).
k. Au collège, mon portable reste allumé pendant a. 1., b. 4., c. 3., d. 5., e. 9., f. 8., g. 6., h. 2.,
les cours  !  NON. Outre que cela est incorrect, i. 10., j. 7.
il est interdit par les règlements intérieurs des 6  
collèges de laisser son portable allumé pendant .fr : site français.
un cours. On ne peut pas non plus laisser allumé .uk : site anglais.
son portable au cinéma, au théâtre, dans tout lieu
.org  : entreprise à but non commercial
où la sonnerie perturbe les autres.
(association…).
l. Je peux télécharger librement de la
.gouv.fr : site gouvernemental français.
musique ! NON. Cela est interdit en vertu de la
.com : à l’origine, entreprise à vocation commerciale,
loi HADOPI (Haute autorité pour la diffusion des
aujourd’hui, extension internationale.
œuvres et la protection des droits sur Internet).
.net : organisme ayant trait au réseau Internet.
3   1. Les énoncés qui précisent la bonne conduite
à tenir sont les énoncés b, e et g. 7   1.
2. a. Puisque les informations sont publiées sur – encarta, wikipedia : encyclopédies en ligne.
Internet, elles sont nécessairement justes ! NON. – commentçamarche, doctissimo : sites de diffusion
N’importe qui peut publier n’importe quoi sur le de l’information grand public.
web. – pagesperso : site personnel.
b.  J’élimine les sites sur lesquels l’information – bnf, ac-nice : sites institutionnels (administration
n’est pas rédigée en français correct (grammaire, publique, ministère, site académique…).
orthographe) ! OUI. Cela témoigne de la fragilité – meteo, allocine, lemonde, m6, europe1 : médias
de la source, écrite dans un français non maîtrisé. (presse, radio, chaîne de télévision…).
c. Lorsque j’ai à faire un exposé, je fais un copié- 2. Pour faire un exposé, on peut utiliser de
collé en ligne ! NON. Cette opération ne témoigne façon fiable les sites encarta (encarta est une
d’aucun travail de la part de l’élève. encyclopédie en ligne), bnf (Bibliothèque nationale
d. Je ne cherche pas la définition des mots que je de France : répertorie tous les écrits, images…),
ne connais pas, je les recopie tels quels ! NON. Il académiques (ac-nice c’est l’académie de Nice ;

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les sites académiques mettent en ligne des écrits message à plusieurs personnes). d. Cci ! « copie
élaborés par des universitaires). carbone invisible » ou « copie conforme invisible »
3. Un site wiki est un site qui permet à un (les noms et adresses des destinataires auxquels le
internaute de modifier la page qu’il vient de message est envoyé sont invisibles). e. Date ! date
consulter. d’émission. f. Objet ! sujet du message. g. Fichier
8   joint  !  fichier attaché et joint au message.
1. et 2. La CNIL est la Commission nationale de h. Répondre à l’expéditeur ! envoi de la réponse.
l’informatique et des libertés. Créée en janvier i. Transférer ! réexpédier le courrier à un tiers.
1978, cette institution veille au respect de la j. Traiter comme indésirable ! courrier corrompu,
vie privée et des droits de chacun dans le monde spams qu’on place dans le dossier indésirable et
de l’informatique et de l’électronique (Internet, dont on peut bloquer la réception. k. Enregistrer
vidéosurveillance…). dans brouillon  !  pour envoi ultérieur avec
3. et 4. La CNIL reçoit les plaintes des internautes possibilité de remanier son texte.
à l’occasion de manquements sérieux au respect de 10   SMS  : short message service (service des
la loi informatique et libertés. La CNIL a le pouvoir messages courts permettant la transmission de
de prononcer des sanctions administratives ou messages écrits de petite taille). MMS : multimedia
financières ; elle peut dénoncer au procureur de message service (permet d’envoyer des messages
la République des infractions à la loi. sons et images).
9   1. a.  De  !  nom et adresse e-mail de 11   1. c., 2. a., 3. b.
l’émetteur. b. À ! adresse e-mail du destinataire.
c. Cc ! « copie carbone » ou « copie conforme »
pour envoi en copie (permet d’envoyer le même

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