UNIVERSITE HASSAN II

ECOLE SUPERIEURE DE TECHNOLOGIE

FILIERE GESTION DES ENTREPRISES ET DES ADMINISTRATIONS

SEMESTRE 1

SYSTEMES ET STRUCTURES ECONOMIQUES

Pr. Khalid ROUGGANI 2020-2021

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 Chap 1
DEFINITIONS ET CADRE GENERAL
DE LA SCIENCE ECONOMIQUE

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 Sommaire

Section 1: Définitions de la science économique

Section 2: Objectifs de la science économique: de la rationalité

économique à la sensibilité à l'environnement

Section 3: Relations entre la science économique et les autres

sciences

Section 4: Bref rappel de l’évolution de la pensée économique

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 Section 4

Bref rappel de l’évolution de la pensée

économique

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I – La pensée économique préclassique

Le début de la pensée économique peut remonter jusqu’à la

période gréco-romaine. Ceci dit, ce n’est qu’au 18ème siècle que la
pensée économique est devenue une discipline autonome et
indépendante de la morale et de la politique.

Alors que le commerce et l’enrichissement étaient tenus en

suspicion jusqu’alors, les grandes découvertes et l’essor des
échanges aux XVème et XVIème siècles vont révolutionner la
vision des économistes sur le monde, en faisant de l’économie une
branche distincte de la philosophie et de la théologie.

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I – La pensée économique préclassique

1- La pensée économique arabo-musulmane: Ibn Khaldoun

Le nom d’Ibn Khaldoun est lié à l’histoire du Maghreb. C’est un

homme politique et un penseur naquit à Tunis le 27-05-1332 et mourut
au Caire le 19-03-1406.

Dans le domaine des sciences sociales, il a ouvert de nouveaux

horizons. Il a écrit avec une grande facilité sur l’histoire, la sociologie,
le droit, la jurisprudence et l’économie.

Les problèmes économiques chez Ibn Khaldoun sont étudiés comme

faits sociaux et les lois économiques comme lois sociales.

Du pouvoir et du rôle de l’Etat aux différentes formes de l’activité

économique en passant par son analyse du profit, de la monnaie, du
commerce, du travail, de la valeur et de l’importance du facteur
démographique, Ibn Khaldoun a passé en revue toutes les thématiques
économiques.
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I – La pensée économique préclassique

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde, pour lui accorder le titre de

précurseur et même le fondateur des sciences sociales. Sa célébrité est
due à son œuvre exceptionnelle «La Muqaddima» qu’il composa
entre 1374 et 1376.

La Mouqqadima décrit et explique la situation des pays du Maghreb

à une époque où le brillant essor économique s'estompa pour laisser
place à un état d'ankylose, l'œuvre d'Ibn Khaldoun permet de
comprendre que l'essor économique du Maghreb a été paralysé par
des causes internes.
En soulignant avec vigueur l'incapacité politique et la médiocrité des
politiques économiques et sociales, Ibn Khaldoun explique la future
paralysie qui va atteindre le Maghreb et le monde arabe à partir du
XVème siècle. Il s'agissait d'un blocage structurel dû à la
prépondérance des structures tribales, l'impossibilité d'une
appropriation privative des moyens de productions, et la difficulté
d'accumulation des capitaux.
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I – La pensée économique préclassique

2- Les mercantilistes

Le terme vient de mercante qui veut dire marchant en italien. Ce qui

préoccupait les mercantilistes, c’était de savoir comment s’enrichir.

Ils trouvent la solution d’abord ans la détention des métaux précieux.

Pour accumuler de l’or et de l’argent, il faut que la nation vende à
l’extérieur (exporte) plus de marchandises qu’elle ne lui en achète
(importe) pour ainsi réaliser un excédent de la balance commerciale.

D’où la nécessité du développement de la production nationale en

encourageant l’abondance des hommes et l’existence d’un Etat fort.

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I – La pensée économique préclassique

3- Les physiocrates

La théorie des physiocrates est le premier système complet

d’explication rigoureusement logique de la vie économique.

Le fondateur de cette école est le docteur Quesnay (1694-1774) qui

estime que seule la terre est productrice de richesses. L’industrie et le
commerce sont des activités stériles ; car elles ne font que transformer,
elles ne multiplient pas les richesses.

Quesnay représente la circulation du produit net crée par la terre par

un tableau économique sous forme de cycle fermé dont le cœur est
constitué par l’agriculture.

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II – Les classiques ou les défenseurs du «laisser faire - laisser passer»

L’écossais Adam Smith (1723-1790) est considéré comme le fondateur

de l’économie politique. Pour lui, l’origine de la richesse des nations se
trouve dans le travail de l’homme. Pour rendre le travail plus productif
il faut constituer du capital, lui-même résultat du travail et pour ce,
Smith fait l’éloge de l’épargne et condamne le gaspillage.

Les classiques croient fermement en l’organisation spontanée de la vie

économique. Ainsi, pour eux, bien que ne pensant qu’à son propre gain,
l’individu est conduit par une main invisible à remplir une fin qui
n’entre nullement dans ses intentions, cette fin est le gain collectif.

Pour réaliser l’harmonie entre individu et collectivité, les classiques

insistent sur la nécessité de laisser jouer les lois du marché.

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II – Les classiques ou les défenseurs du «laisser faire - laisser passer»

Parmi les autres penseurs classiques on peut noter David Ricardo

(1772-1824) à qui on doit la théorie de la valeur-travail, des analyses
intéressantes sur le commerce extérieur avec sa théorie des avantages
comparatifs, l’émission monétaire, la rente et la répartition des
revenus de manière générale.

Jean-Baptiste Say (1767-1832) fut également l’un des classiques les

plus connus, principalement grâce à sa loi des débouchés qui stipule
que chaque produit trouve nécessairement acquéreur (acheteur) car il
y a un grand nombre d’autres produits à échanger contre lui. Il ne
peut donc pas y avoir de produits non vendus (crise de surproduction)
car chaque offre crée sa propre demande.

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III – L’économie Marxiste

Les fondateurs du marxisme sont les deux allemands Karl Marx (1818-
1883) et Friedrich Engels (1820-1895). Marx était d’abord un
philosophe et ce qui importait pour lui, ce n’est pas d’interpréter le
monde mais de le transformer. Ce n’est que par la suite qu’il s’est
occupé d’économie, à laquelle il a consacré son œuvre principal le
Capital.

Selon les écrits économiques de Marx, les tendances internes du

capitalisme recèlent des contradictions indépassables qui vont
déclencher systématiquement des crises économiques.

Le capitalisme est un mode de production caractérisé par la propriété

privée des moyens de production et la nécessité d’accumulation du
capital (utilisation des profits pour l’investissement et le développement
de la production).

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III – L’économie Marxiste

La découverte la plus importante de Marx fut la théorie de la plus-

value: lorsqu’un ouvrier travaille pour un capitaliste, celui-ci ne lui
restitue (à titre de salaire) qu’une fraction du travail effectué pour
s’accaparer l’autre fraction (plus-value).

En se basant sur cette théorie, Marx considère que le capitalisme, qui

est fondé sur l’exploitation de la classe ouvrière par la classe
capitaliste, doit être renversé pour établir une société sans classe.

Le marxisme constituait la doctrine officielle d’un grand nombre

d’Etats (la Chine, l’ex URSS…)

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IV – Les néo-classiques

Plusieurs écoles et économistes peuvent être distingués au niveau des

néo-classiques:

Ainsi, l’école de Vienne, représentée par Carl Menger (1840-1921) et

Böhm Bawerk (1851-1914), a fondé le raisonnement à la marge. Par
exemple, vu que l’intensité d’un besoin décroit avec sa satisfaction,
c’est la dernière portion d’un bien (unité additionnelle ou marginale)
qui détermine la valeur du bien.

Les marginalistes cherchent ainsi l’origine de la valeur non plus dans

le travail (comme c’était le cas pour les classiques anglais et les
marxistes) mais dans l’utilité ou plus exactement dans la satisfaction
que la dernière unité consommée procure aux individus.

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IV – Les néo-classiques

D’autres économistes, comme Alfred Marshall (1842-1924) ont

mené des recherches très intéressantes sur le plan de l’étude des
marchés.

Alors que Knut Wicksell (1859-1926) a mis en relation le taux

d’intérêt et le niveau général des prix.

Léon Walras (1834-1910), quant à lui, a décrit l’interdépendance

des marchés des produis et des marchés des facteurs de
production dans un système de concurrence pure et parfaite et
dans un état d’équilibre: il est considéré comme le théoricien de
l’équilibre général.

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V – Le keynésianisme

Dans son œuvre célèbre «la théorie générale de l’emploi, de

l’intérêt et de la monnaie», publié en 1936, John-Maynard
Keynes (1883-1946) cherche surtout à expliquer l’origine du sous
emploi qui a caractérisé la grande crise économique de 1929 et
qu’il trouve dans l’insuffisance de la demande effective.

Pour réaliser le plein emploi, il propose une forte intervention de

l’Etat pour augmenter la demande par l’extension des dépenses
publiques, la diminution du taux d’intérêt et une meilleure
redistribution des revenus.

Cette œuvre a considérablement influencé les politiques

économiques occidentales de l’après guerre.

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V– Le keynésianisme

Ces dernières années le monde a beaucoup changé, la théorie

économique aussi (monétarisme, nouvelle économie classique,
théorie de l’offre, école des choix publics, école
institutionnaliste…).

Les instruments intellectuels - outils, hypothèses et méthodes -

que mobilisent les économistes pour comprendre, analyser et
évaluer le fonctionnement de nos sociétés ne sont plus les mêmes.

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