BK : Bacille de Koch
Rx : Radiographie
U.V. : Ultra-violet
Respiratoires
TABLE DE MATIERES
O. Introduction 3
Chapitre I. Rappels morphologiques et fonctionnels 4
A. Anatomie 5
B. Histologie 8
C. Fonction pulmonaire 10
Chapitre II. Rappels sémiologiques 14
A. – Anamnèse en pathologie respiratoire 15
B. – Examen physique 15
C. – Grands syndromes cliniques 16
D. – Examens para cliniques et syndromes fonctionnels 17
Chapitre III. Physiopathologie 22
Chapitre IV.Maladies bronchopulmonaires d’origine infectieuse ou parasitaire 30
A. Viroses respiratoires 31
B. Bronchite aiguë 33
C. Infections pulmonaires non suppures (Pneumonies) 35
D. Infections pulmonaires suppures (abcès) 42
E. Pneumonies virales et germes apparentés 45
F. Rickettsies & Actinobactéries 48
G. Mycoses pulmonaires 50
H. Protozoaires et métazoaires 52
I. Tuberculose – maladie (toutes formes) 55
Chapitre V. Asthme bronchique et maladies liées à l’hypersensibilité 69
A. Asthme bronchique 70
B. Pneumonies d’hypersensibilité (Alvéolite fibrosante extrinsèque) 84
C. Pneumonies à éosinophile 86
D. Sd de Loëffler et maladies de Loëffler 86
Chapitre VI. Maladies pulmonaires chroniques obstructives (MPCO) [ou broncho
pneumopathies chroniques obstructives (BPCO)]. 87
2
0. INTRODUCTION
Introduction
Le système respiratoire comprend deux parties : la première, dite
« haute » ou « voies respiratoires supérieures», part des narines à la fente
glottique. Elle nous intéresse moins. La seconde, dite basse, part de la trachée
aux poumons.
A. Morphologie
1° Anatomie descriptive
3 composantes :
- appareil ostéomusculaire
- arbre bronchique
- poumons
a. L’appareil ostéomusculaire
Les os :
- Sternum (en avant)
- côtes et clavicules
- Rachis (en postérieur))
Les articulations :
- Sterno-claviculaire (Sternum – clavicule)
- Costo-chondrale et chondro-sternale
- Costo-vertébrale
Les muscles :
- intercostaux externes (obliques en bas et avant)
- intercostaux moyens et internes (obliques en bas et arrière)
- diaphragme (lame fibro-musculaire qui sépare le thorax de l’abdomen ; de
l’appendice xiphoïde L2 – L3
- Pectoraux
- Sterno-cléido-mastoïdiens
6
c. Poumons
Il existe deux poumons
Fig. 3. Schémas des deux poumons
2° HISTOLOGIE
a) Trachée
Au niveau de la trachée, l’épithélium est pseudostratifié cylindrique
cilié, avec des cellules cylindriques dont les noyaux sont rangés à différents
niveaux, des cellules caliciformes (sécrétant le mucus) et des cellules
basales. Toutes ces cellules reposent sur une membrane basale, (tissu
conjonctif avec collagène et élastine). Puis vient la sous – muqueuse avec
des nombreuses glandes, le cartilage incomplet de types hyalin + le muscle
lisse.
b) Bronches
Pour les grosses bronches, la structure ressemble à celle de la trachée.
Mais le cartilage diminue progressivement pour laisser la place au muscle lisse
au niveau des bronchioles.
Les dernières bronchioles non respiratoires n’ont plus que le muscle lisse
(muscle de Reissenssein). L’épithélium devient cubique et non cilié (Fig. 5).
Coupe trachéale
Fig. 6.
9
c) Vaisseaux et nerfs
Pour l’arbre respiratoire, les nerfs et les vaisseaux sanguins sont très
abondants. Le muscle lisse est géré par le parasympathique (nerf vague) et le
sympathique (nerf sympathique thoracique). Le premier le contracte tandis que le
second le dilate. Il existe également un système nerveux non – adrénergique
non cholinergique géré par des neuromédiateurs peptidiques.
d. Poumons
Le poumon est l’organe essentiel des échanges ‘’air – sang’’.
Sa structure essentielle comprend les voies aérophores et les acinipulmonaires
chaque structure pulmonaire est entourée d’un feuillet pleural viscéral, l’autre
feuillet, dit pariétal, tapisse la cage thoracique.
3° FONCTION PULMONAIRE
a) Ventilation
1° Définition : C’est l’ensemble des mécanismes qui gèrent les échanges entre
l’air ambiant et les poumons.
Ventiler = souffler.
11
2° Mécanismes
jeu des pressions selon la dynamique des fluides.
Facteurs intervenant.
- la cage thoracique (os, muscle)
- l’arbre bronchique
- le contrôle physique (mécanorécepteurs) chimique (chémorécepteurs) et
nerveux (centres nerveux)
Les détails ont été donnés en 2ème année.
3° Explorations
* Volumes pulmonaires : par spirométrie
Fig. 9. Spirogramme
12
Les volumes dynamiques et les débits explorent plus les voies aériennes. On
peut rappeler :
- le DEP (PEFR) : débit expiratoire de pointe
- le VEMS (FEV1) : volume expiratoire maximal par seconde
- le VIMS : volume inspiratoire maximal par seconde
- le VMM : ventilation maximale par minute
NB : Dans le sang, l’oxygène est sous deux formes (lié à l’hémoglobine et
dissous) tandis que le CO2 est sous trois formes (HCO3, CO2, HbCO2)
14
B. EXAMEN PHYSIQUE
Avec l’évolution technologique, l’examen physique est souvent
escamoté. Il s’agit là d’une erreur grave. Car l’examen physique et une bonne
anamnèse donnent déjà, dans bien de cas, le diagnostic clinique pouvant faciliter
la prise en charge du patient.
Les principaux signes à rechercher sont :
A l’inspection :
- la forme du thorax (asymétrie ? Tonneau ?.. .
- Le type de respiration ( lente, rapide, superficielle, forcée…)
- Le battement des ailes du nez
- Le tirage ( sus – sternal, intercostal, sous - costal ?)
- La peau ( surtout peau claire = érythrose)
- Les doigts (boudinés)
A la palpation :
16
Tableau récapitulatif
2° Ultrasons (Echographie)
18
Pour le traitement :
19
- corps étranger
- drainage d’un abcès
- aspiration des sécrétions.
Contre-indications :
- insuffisance cardiaque sévère
- troubles de l’hémostase
- troubles de rythme cardiaque.
7°. Biopsie de Daniel.
8°. Radiologie
- standard(face et profil)
- tomographie
- bronchographie
9°. Ponction transtrachéale
Les indications des différentes explorations seront intégrées aux
chapitres correspondants de la pathologie.
10°. Etude de la ponction pulmonaire
- spirométrie
- gaz sanguins
- pléthysmographie.
SYNDROMES FONCTIONNELS
A l’issue des examens de la fonction pulmonaire , on peut distinguer le
Syndrome obstructif et le Syndrome restrictif.
Tableau Synthétique
Syndrome obstructif (ex. MPCO,asthme)
20
A. Insuffisance respiratoire
22
1° Définition
C’est un état au cours duquel à la suite d’un dysfonctionnement
respiratoire, apparaît une hypoxémie artérielle avec ou sans hypercapnie. Au
niveau de la mer chez un sujet au repos, on considère :
PaO2 < 60 mm Hg et une PaCO2 50 mm Hg.
2° Etiologie
a. Obstruction des voies aériennes. Ex : Asthme bronchique, MPCO,
corps étrangers.
b. Lésions du parenchyme pulmonaire. Ex : alvéolite (pneumonie),
interstitiopathie (BBS, pneumoconiose, sclérodermie, cancer, FID, LED,
histiocytosis, radiation, leucoses, médicaments, …).
c. Pathologie extrapulmonaires entraînant une hypoventilation. On peut
citer :
- des troubles fonctionnelles : sommeil, CO2, alcalose métabolique ;
- des désordres anatomiques : lésions des centres respiratoires, cage
thoracique, plèvre, médiastin ;
- des désordres neuromusculaires : poliomyélite, polymyosite, dystrophie
musculaire, polynévrite ;
- l’obésité (sd de Pickwick)
3° Physiopathologie
Les troubles physiopathologique dépendent en partie de l’étiologie :
a. Obstruction des voies aériennes
Dans ce cas, on observe une augmentation de la résistance des voies
aériennes (Raw). Il s’y associe souvent l’hypersécrétion, l’œdème de la
muqueuse, et le spasme du muscle lisse bronchique. Le rapport V/Q est
perturbé. Les mesures spirométriques objectivent un syndrome obstructif.
On note une réduction des volumes statiques (UC, RV, TLC) avec des
volumes dynamiques normaux (FEV1, MVV), un rapport V/Q presque
normal et PaO2 abaissée. Seulement, s’il existe une hyperventilation, la
PaCO2 peut baisser surtout à l’exercice.
c. Hypoventilation sans atteinte pulmonaire
Pour ce groupe, la structure bronchopulmonaire est intacte. Le
déséquilibre consiste en une adéquation entre la fonction ventilatoire et les
besoins métaboliques, d’où l’augmentation de la PaCO 2 (production) et la
baisse de la PaO2 (consommation). Il existe une différence de tension en
O2 entre l’alvéole et le capillaire (PACO2 # PaCO2). Dans les lésions des
centres respiratoires, la PaCO2 augmente par hypoventilation alvéolaire.
Dans l’obésité, outre l’accroissement des besoins, on observe une
réduction de la compliance.
d. Conséquence de l’insuffisance respiratoire
La baisse de PaO2 :
La baisse de la PaO2 au niveau tissulaire dévie la métabolisme en
anaérobie avec acidose et dommages tissulaires.
Vasoconstriction hypoxique :
La vasoconstriction résultant de l’hypoxie crée une hypertension
pulmonaire (par augmentation de la résistance artérielle pulmonaire).
HTP HVD insuffisance cardiaque droite.
Effet stimulant du CO2 sur les centres respiratoires :
L’hypercapnie entraîne également une réduction de l’effet stimulant
du CO2 sur les centres respiratoires. Ce fait est plus lié à l’accroissement du
bicarbonate au niveau tissulaire et cellulaire (par production rénale) avec
correction du pH. De même, l’action du pH sur les centres baisse.
Effets hémodynamiques :
L’accroissement rapide de CO2 entraîne une acidose marquée avec
vasoconstriction artérielle pulmonaire, baisse de la contractilité myocardiaque,
hyperkaliémie, hypotension et irritabilité cardiaque.
4° Prise en charge
24
a. Oxygénation
Principe : - donner la quantité la plus basse et efficace possible pour assurer
une PaO2 supérieure à 70 mm Hg.
Concentration de l’O2 dans le mélange :
- Habituellement inférieur à 60% souvent 25 à 35% en administration par
masque ou canule.
- Si la FiO2 est élevée et dépasse 80% dans l’air inspiré, il y a risque de lésion
de l’endothélium des capillaires alvéolaires et bronchiques.
Limites visées : PaO2 : 55-80mmHg.
Débit à donner :
- par masque : débit prédéterminé
- par canule : débit approximatif tenant compte de la ventilation total du patient,
de la durée de l’inspiration et de l’expiration.
N.B : Lorsque les besoins sont élevés, le masque est préférable à la canule. Si
malgré tout la demande augmente, on recourt à l’intubation et la ventilation
assistée mécaniquement. Cela permet de réduire la FiO2
et éviter les méfait de l’oxygène. Dans tous les cas, l’oxygène doit être
humidifié.
b. contrôle de la PaCO2 élevée
Circonstances favorisantes :
- Obstruction des voies aériennes
- Déficit de l’appareil de ventilation
- Déficit du contrôle central (SNC).
B. Ventilation mécanique
Indications :
- Insuffisances respiratoires aiguës
- Insuffisances subaiguës ou chroniques avec hypercapnie et /ou hypoxie
sévères (accutisation)
Moyens :Tubes ou canules
- Masque à O2.
- Appareils de ventilation
Voies :
- Connexion buccale.
- Intubation.
N B : L’intubation offre comme avantages, entre autres l’aspiration des voies
aériennes et la connexion des appareils .Sa durée peut varier de 5 à 7
jours pour retourner ensuite à la respiration spontanée ou passer à la
trachéotomie. Dans certains, cette durée peut être très courte (infection,
OAP, asthme, lésions, SNC,…)
a. Définition
C’est un tableau d’insuffisance respiratoire aiguë secondaire à une
variété de pathologies telles traumatisme (poumon traumatique), le choc,
l’embolie graisseuse, la transfusion massive, le by-pass cardio-pulmonaire,
l’hyperoxygénation, la septicémie, l’urémie, les gaz toxiques, etc. qui se traduit
sur le plan clinique comme un œdème aiguë de poumon.
b. Physiopathologie.
Il existe des lésions au niveau de l’endothélium capillaire et de l’épithélium
alvéolaire avec œdème interstitiel puis alvéolaire. Par la suite, il se développe un
affaissement des alvéoles, une congestion capillaire et une formation des dépôts
de collagène qui peut progresser en fibrose interstitielle aiguë. A ce stade, la
compliance est réduite, le surfactant est altéré et le poumon prend soin l’aspect
congestif. Les perturbations du rapport V/Q approfondissent l’hypoxie.
L’intervention des cytokines est prépondérante.
c. Clinique
Le tableau clinique est celui d’une insuffisance respiratoire dramatique
avec une dyspnée très marquée et une traduction physique d’O.A.P.
d. Complication
Surinfection, I.V.D., pneumothorax et décès.
e. Pronostic : mauvais
Taux de mortalité élevé.
f. Prise en charge
- La prise en charge doit être rapide. Les chances de récupération étant
moindres au delà de 24 heures.
- Moyens thérapeutiques :
Intubation
Oxygénation dirigé (NB. : pas d’excès)
Ventilation mécanique : IPPB, CPAB, PEEP ; le couple PEEP/CPAP est le
plus utilisé en première intention.
29
Si l’état du patient s’aggrave malgré les moyens habituels, l’on peut alors
discuter de l’orientation vers les centres plus spécialisés pour circulation
extracorporelle partielle avec membrane d’échanges (techniques de pointe).
N.O
30
I. VIROSES RESPIRATOIRES
1°. Epidémiologie
31
3°. Pathogénie
La porte d’entrée est habituellement nasopharyngiènne. Le virus se
multiplie à un niveau et peut déterminer déjà une première poussée fébrile.
Après dissémination, il se fixe finalement dans les voies respiratoires inférieures
où sa multiplication conduit à une seconde poussée fébrile. La résistance
individuelle détermine le profil évolutif.
7°. Evolution
33
8°. Complications
- Surinfection, Rechute , Bronchectasies
9°. Traitement
- Essentiellement symptomatique : analgésique, antipyrétiques, antitussifs,
- Antibiothérapie si surinfection ;
- Repos en fonction de l’intensité des symptômes.
1°. Définition
Inflammation aiguë des bronches qui a, dans la plupart des cas, une
étiologie infectieuse. Il s’agit d’un élément au cours d’une atteinte de l’appareil
respiratoire ou d’une maladie de portée générale.
2°. Incidence
Fréquence marquée, parfois épidémique.
3°. Etiologie
- Agents viraux (cfr. supra)
- Agents bactériens (pneumocoque, streptocoque, klebsiella, entérobactéries,
H. influenza,…)
- Facteurs favorisants : froid, humidité, malnutrition, divers états d’anergie.
6°. Evolution
Elle dépend de la cause. Habituellement, les symptômes généraux
régressent en quelques jours.
7°. Complication
Fréquentes aux âges extrêmes (vieux, enfants) : parfois, il existe une
association avec une broncho-pneumonie.
10°. Traitement
1. Repos
2. Analgésique, antipyrétiques (si fièvre), antitoussifs
Affections virales : pas d’antibiothérapie sauf en cas de surinfection
Affections bactériennes :
* antibiothérapie
ex : tétracycline : 1-2 g/j ou ampicilline : 1, 5-2 g/j.
35
d. Pathogénie
Les mécanismes par lesquels les pneumocoques produisent des
lésion ne sont pas encore bien élucidés . L’on pense à des toxines élaborées
par les germes . Le pneumocoque saprophyte habituel des voies respiratoires ,
profite des facteurs favorisant et de la baisse des mécanismes de défense pour
pénétrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires ou il détermine une inflammation aiguë.
Delà, le germe peut gagner les ganglions hilaires et le flux sanguin et déterminer
alors une septicémie.
e. Anatomie pathologique :
Les lésions ont une prédilection pour les lobes inférieurs. Elles sont plus
fréquentes à droite qu’à gauche. On distingue 4 stades évolutifs dans une
pneumonie non compliquée :
1. Stade d’engouement : congestion avec hyperémie, distension capillaire,
exsudat contenant des globules rouges et blancs.
2. Stade d’hépatisation rouge :
- un ou deux jours après le stade 1 ;
- poumon rouge et granuleux ;
- consistance et aspect d’un foie ;
37
f. Diagnostic positif
La pneumonie non - traité évolue en quatre stades.
1. Prodrome
- habituellement absent
- Parfois infections des voies respiratoires supérieures.
2. Début
- presque toujours brutal avec :
frisson solennel
fièvre d’évolution rapide
tachycardie, point de côté
dyspnée type tachypnée
toux sèche, herpès labial.
3. Période d’état
- fièvre en plateau
- douleur thoracique
- toux sèche, herpès labial
- syndrome de condensation pulmonaire
4. Période de crise
- après 7 – 9 jours,
- d’abord tableau d’aggravation des symptômes suivi rapidement d’une
défervescence brutale. Le patient est fatigué, adynamique ;
- puis les signes physiques disparaissent graduellement.
38
Ce tableau classique a été fortement modifié par les antibiotiques, si bien que
l’on assiste plutôt à une fin en ‘’LYSE’’.
g. Examens paracliniques
1. Rx thorax (F) : opacité dense homogène, systématisée.
2. Hémogramme : GB : augmentés
FL : Neutrophilie
VS : accélérée.
3. hémoculture : peut être positive les 3-4 premiers jours.
4. Examen de crachats : peu d’intérêt (sauf si aspiration bronchique).
h. Evolution
- Evolution classique en 4 stades ;
- Evolution en ‘’lyse’’ sous traitement
i. Complications
- C. pulmonaires : abcès pulmonaire, atélectasie, chronicité
- C. des structures voisines : pleurésies, péricardite
- Septicémie avec possibilité de méningite, arthrite, endocardite, …
- Fibrillation auriculaire.
j. Diagnostic différentiel
- autres pneumonies
- autres affections pulmonaires : abcès, atélectasie, cancer broncho-
pulmonaire, embolie.
k. Prophylaxie
- éviter les facteurs favorisants.
l. Traitement curatif
- mesures générales
39
repos physique
boissons abondantes
analgésiques, antipyrétiques, expectorants.
Antibiothérapie :
pénicillines : ex : * ampicilline 2x1g/j p.o.
pénicilline 3x800000 UI/ en IM par jour/ 14jours
macrolides : ex : * érythromycine 1-2 g/j
* spiramycine 1-2 g/j 10 jours.
Sulfamide associés :
ex : bactrim 2x2 co/j/10 jours.
Amoxycilline (Clamoxyl) : 1 g/j/ 7 jours en IM ou 1,5 g/j/7 jours en p.o.
c)Pathogénie
- Infections des voies respiratoires, extension progressive aux lobules.
d)Clinique et paraclinique
- Tableau : cfr. 1.
e)Diagnostic positif
- Identification par bactériologie.
f)Traitement
- mesures générales
- antibiothérapie : streptomycine, chloramphénicol, tétracycline.
4) Pneumonie à Klebsiella
- Agent : Klebsiella pneumoniae
- Facteurs favorisants : allergie, alcoolisme, chicots dentaires (aspiration,
matériel septique)
- Symptomatologie :
Altération de l’état général, syndrome de condensation, crachats souvent
hémorragiques.
- Examens paracliniques :
Rx thorax (F), hémogramme, V.S et bactériologie.
- Traitement :
Antibiothérapie = kanamycine, tétracycline et céphalosporine.
N.B. : Selon l’état clinique, l’on peut recourir à une association.
D. PNEUMONIE LOBULAIRE (BRONCHO-PNEUMONIE)
a) Définition
Il s’agit d’un tableau d’inflammation aiguë non systématisée en
plusieurs foyers disséminés dans un ou deux poumons allant des lésions
d’alvéolite à l’inflammation aiguë des bronches.
b) Etiologie :germes variés .
c) Pathogénie :habituellement ,sur terrain affaibli et aux âges extrêmes(enfants
et vieillards) .
d) diagnostic positif
- Début souvent progressif
42
b. Agents :
- Bactéries B. pertusis,
- Virus et pseudovirus.
- Rickettsies – chlamydia
- Parasites P.carini.
b. Etiologie
- Facteurs favorisants : anergie, cachexie, dépression du système nerveux,
sténose bronchique, facteurs locaux ;
- Facteurs déterminants : germes variés dont les plus fréquents sont :
staphylocoques dorés Klebsiella pneumoniae, anaérobies.
43
c. Pathogénie
Le germe peut entrer par voie hématogène ou aérienne.
d. Diagnostic
- clinique :
Frissons répétés, fièvre intermittente, altération de l’état général, toux avec
vomique ;
Examen physique varié : pauvre, condensation ou syndrome cavitaire (si
localisation superficielle.
- Signes radiologiques
à la période de début : densification parfois vaguement arrondie ;
à la période d’état : cavité à parois épaisses avec souvent niveau
hydroaérique
- Examens paracliniques :
V.S. : accélérée, hyperleucocytose, neutrophilie, identification bactériologique
des germes.
g. Evolution
- mal soigné, l’abcès évolue vers la chronicité : bien soigné, il évolue vers la
cicatrisation.
h. Complications
- hémoptysie
- gangrène
44
- chronicité
- bronchectasie séquellaire.
i. Diagnostics différentiels
- caverne tuberculeuse
- cancer bronchopulmonaire abcédé
- bronchectasie
j. Pronostic
Il est conditionné par la précocité de la prise en charge, la sensibilité des
germes aux antibiotiques et le terrain. Il est, en général, sévère.
k. Traitement
1°. Médical : - repos au lit pendant la période fébrile
- Alimentation légère et boissons abondantes
- Drainage postural
- Mucolytiques et fluidifiants
- Antibiothérapie forte et orientée par l’antibiogramme.
Exemple : * Ampicilline 6g/ IV/ 24h
Gentamycine 3 x 80 mg/ IM
Flagyl 1,5 g/24 h pendant 10 jours suivi de l’augmentation 3g/j/10 jours puis
alors du Bactrim ou une Quinolone.
A la fin d’une phase thérapeutique, une RX thorax de contrôle
associée à l’hémogramme et à l’antibiogramme orientent la phase suivante.
c. Symptômes et signes
Contrairement aux pneumonies bactériennes, la pneumonie due aux
mycoplasma commence progressivement. La fièvre, les céphalées, les maladies
et les frissons sont habituels. La toux, initialement sèche, est souvent sévère.
Avec l’évolution, l’expectoration apparaît ; elle est mycopurulente et parfois
hémoptoïque. L’examen physique retrouve, dans certain cas, une diminution
des vibrations vocales et quelques râles ; il est négatif dans bon nombre de cas.
d. Diagnostic positif
1° Isolement du mycoplasma par culture des crachats sur milieu spécial.
2° Sérologie : - déviation du complément
46
2. Psittacosis (Ornithosis)
a. Etiologie :
- Chlamydia psittaci et pneumoniae
- Zoonose – à partir des oiseaux.
b. pathogénie
Les germes sont éjectés dans les selles des oiseaux. L’homme inhale la
poussière contenant les germes. Des voies respiratoires supérieurs, les germes
gagnent les bronches et les poumons déterminant un tableau pathologique
semblable à la pneumonie atypique ;
c. symptômes et signes
L’incubation dure 1 à 3 semaines. Le début peut être brutal ou
insidieux avec fièvre, frissons, malaise et anorexie. La température monte
graduellement ; la toux, d’abord sèche, devient mucopurulente. L’examen
pysique est pauvre. Il existe rarement un syndrome de condensation franc. La
température reste élevée pendant 2à3 semaines puis tombe progressivement.
La sévérité du tableau dépendra de l’âge et de l’étendue des lésions.
d. Diagnostic positif
47
e. Prophylaxie et traitement
- éviter les oiseaux infectés et les soigner
- traiter les malades à la tétracycline 1 à2 g/j. aux antipyrétiques, analgésiques
et antitousifs ou expectorants.
e. Pronostic : bon.
3. Pneumonies virales
a) Etiologie
Viroses variées telles les adénovirus, VRS, rhinovirus, coxackie,
échovirus, reovirus, CMV, herpès simplex et virus des fièvres éruptives infantiles.
b) Pathogénie
L’atteinte des voies respiratoires a été décrite dans la section
consacrées aux viroses respiratoires. Au niveau pulmonaire. Les virus produisent
une inflammation caractérisée par l’épaississement des septa avec œdème et
infiltrat cellulaire fait de lymphocytes, plasmocytes et de mononucléaires. Les
alvéoles peuvent contenir de la fibrine. Dans les cas sévères ou fulminants, on
peut retrouver des membranes hyalines dans les alvéoles. Des inclusions
intracellulaires caractéristiques peuvent se voir pour les adénovirus, le
cytomégalovirus ( CMV), le Virus respiratoire syncitial ( VRS) et le Virus de la
varicelle.
c) Symptômes et signes
La plupart des cas pneumonie virale ont un tableau clinique modéré
bien que des cas rapidement mortels existent. Les symptômes varient du banal
refroidissement commun à l’ARDS. On retrouve les plaintes suivantes :
céphalée, fièvre, malaise, courbature, anorexie, toux sèche puis productive. Les
48
d) Traitement et pronostic
Le pronostic varie selon le virus en cause, l’étendue des lésons
pulmonaires, l’âge du patient, la présence ou non d’une pathologie systématique.
Le traitement est symptomatique. La vaccination contre le virus grippal peut être
donnée aux personnes à haut risque. L'amantadine donnée précocement dans la
grippe à 3 x 100 mg / p.o., réduit l’ampleur des manifestations. L’Acyclovir et
autres antiviraux pourraient également trouver leur indication dans des cas
précis. Les surinfections bactériennes bénéficient de l’antibiothérapie adoptée.
2.1. Actinomycoses
a. Etiologie : A. Boris et Actinobactéries ( A. Israël, A. Muyeri)
b. Pathogénie :
- Source endogène ;
49
- Saprophyte buccopharyngé ;
- Dissémination par voie aérienne ( inhalation), voie lymphatique, voie
sanguine, voie digestive ;
- Au niveau pulmonaire, les germes déterminent des foyers pneumoniques, des
micro – abcès, des granulomes avec extension en tâche d’huile.
c) Symptomatologie :
Le tableau clinique peut se présenter sous forme de bronchite,
broncho-pneumonie, pleurésie ou syndrome médiastinal.
d) Examen paraclinique :
Le bilan paraclinique recourt à :
- la Rx thorax ( image selon la forme clinique) ;
- l’hémogramme, hyperleucocytose;
- VS : accélérée ;
- isolement du parasite ( culture + inoculation animale) ;
- examen histopathologique.
- Biologie moléculaire
e) Evolution et traitement :
- Evolution par poussées
- Tendance à la fistulisation
- Traitement aux antibiotiques : pénicilline, tétracycline, chloramphénicol, INH
- Chirurgie si suppuration
- Mesures générales.
2.2. Nocardiose
a. Etiologie ; Nocardia astéroïdes, terrain débilité
b. Pathogénie : porte d’entrée aérienne
c. Symptomatologie ; très variées ; simulant souvent la tuberculose
d. Bilan paraclinique ; cfr supra
50
Remarques générales :
Un certain nombre de champignons sont saprophytes de la cavité buccale
(monilia, aspergillus). C’est ainsi qu’on trouve de l’Aspergillus fumigatus dans
l’expectoration de 7 % environ de patients suivis pour pathologies pulmonaires
diverses. Les mycoses pulmonaires primitives sont exceptionnelles. Elles sont
habituellement secondaires à une pathologie préexistante et se développent sur
un terrain débilité par une affection, générale ou pulmonaire. L’administration
prolongée des corticoïdes et des antibiotiques favorise leur apparition. Certains
champignons sont responsables infections, d’autres ne provoquent que des
réactions d’hypersensibilité. toute fois, pour attribuer un rôle pathogène a un
champignon dans une manifestation bronchopulmonaire, il faudra s’assurer :
1° Candidose pulmonaire
a. Etiologie : candida albicans
- habituellement saprophyte
- terrain déprimé
- fréquence : très rare.
b. formes cliniques :
on distingue deux ( 2 ) formes :
- forme bronchique : un tableau de bronchospasme
- forme bronchopulmonaire : pseudotuberculeuse ou pseudo – tumorale.
c. Bilan paraclinique
51
3° Aspergillose
a. Agent : Aspergillus fumigatus
Plus fréquent dans notre milieu.
b. Terrain : cavités pulmonaires séquellaires ( TBC, abcès), immunodépression.
c. Formes cliniques :
- Asthme aspergillaire : dyspnée paroxystique, infiltrats labiles
- Bronchite mucomembraneuse
- Aspergillose pulmonaire primitive ( pneumonie ou bronchopneumonie)
- Pleurésie aspergillaire
- Aspergillome bronchectasiant ( mégamycétome intrabronchique).
d. Bilan paraclinique :
52
e. Evolution : chronique
Traitement médical : souvent limité.
Traitement chirurgical : selon les cas ( hémoptysie, grelot, mégamycétome).
4° Histoplasmose
- agents : H. duboisée et H. capsulatum
- forme cliniques : 2 formes : * asymptomatique
* bronchopeumonie
- Terrain : fragilisé
- Diagnostic positif :
- Isolement ( sang et crachats et ganglions)
- Histopathologie
- Déviation du complèment
- Traitement : Amphotéricine B, Fluconazole.
5° Autres mycoses
D’autres agents mycosiques sont décrits. Ils sont moins importants.
Nous ne faisons que les citer :
- Mycoses cosmopolites : sporotrichose, mycormycose
- Mycoses américaines : blastomycose, coccidiomycose, géotrichose.
53
c) Diagnostic positif
Le bilan comprend :
- l’hémogramme : hyperleucocytose
- V.S : accélérée
- RX thorax : image d’abcès, pleurésie, hydropneumothorax ou atélectasie
lamellaire.
- Anticorps antiamibiens :positifs
d) Traitement et évolution
- Flagyl : 1,5g/j / 10 jours (en moyenne 25mg/kg/ j.)
- Chloroquine et Tétracycline
- Mesures générales.
- N.B : d’autres dérivés imidazolés peuvent être utilisés
54
2. Schistosomiase.
La schistosomiase à Mansoni peut donner une angiopathie
obstructive. La symptomatologie est liée à l’embolisation des œufs dans les
artérioles pulmonaires et le développement secondaire d’une artérite
granulomateuse oblitérante. L’évolution se fait vers le cœur pulmonaire
chronique.
3. Kystes hydatiques.
a. Etiologie : Taenia échinococcus, localisation fréquente, foie et poumon.
b. Anatomie pathologique :
- formation cavitaire à double membrane avec contenu liquidien clair
renfermant des scolex taenia
c. Tableau clinique :
- souvent asymptomatique ou banal
- sensation de pression thoracique
- accident, si rupture avec possibilité de choc anaphylactique.
d. Diagnostic positif :
- Rx thorax, échographie
- Sérologie : * fixation du complément( réaction de WEINGERG – PARVU)
* test de CASONI
e. Traitement : chirurgie.
c. Diagnostic positif :
- identification du germe par :
l’examen des sécrétions bronchiques ( au Gomori – Grocott ou autre)
l’examen du produit de lavage bronchoalvéolaire
- la biopsie pulmonaire ( par bronchoscopie ou par voie externe)
- le test de diffusion ( DLCO) qui est altéré
- les gaz sanguins ( hypocapnie)
d. Traitement :
- Trimetoprim – Sulfamethoxale IV ou per os ( 20 mg / kg de TMP et 100 mg
/ kg de SMT)
- Pentamidine 23 mg/ kg / jour ( de pent base).
- la mortalité
- l’index tuberculinique.
1° Morbidité
Un milliard 700 millions de sujets sont infectés par le Bacille de Koch
à travers le monde entier. On estime que 20.000.000 des personnes parmi eux
développent une tuberculose maladie dont 8.000.000 nouveau cas par an.
(Données de 1998 – OMS).
2° Mortalité
La tuberculose est responsable de plus ou moins 3.000.000 cas de
décès par an.
3° Index tuberculinique
L’index tuberculinique est un de l’évolution de l’endémie. il s’agit du
nombre de sujets réagissant à la tuberculine dans une population donnée ; ceux
– là sont sensés avoir subi antérieurement une contamination par le bacille de
Koch ou une vaccination au BCG. Il traduit la prévalence de l’infection par
opposition à la prévalence de la maladie. Dans les milieux de forte endémie
tuberculeuse, cet index est très élevé, si bien qu’il est anormal d’avoir un test
négatif au-delà de 12 ans. Les populations à index tuberculinique faible peuvent
connaître des épidémies à partir d’une source de contamination ( ex. école).
4° Virage
C’est le passage d’une réaction négative à une réaction positive. Le
virage donne l’incidence de l’infection et non celle de la maladie. Ce taux est
influencé dans nos milieux par la vaccination systématique à la naissance au
BCG. Il ne peut donc plus être utilisé dans campagnes de masse ( plus ou
moins 90% d’enfants vaccinés à la naissance).
5° Eradication
57
B. ETIOLOGIE ET PATHOLOGENIE
5° Anatomie pathologique
La multiplication des bacilles de Koch dans un site provoque une
inflammation spécifique avec formation d’un granulome caractéristique.
L’anatomie pathologique permet d’examiner les tissus suspects :
a) TB PULMONAIRE DE L’ADULTE
- Signes généraux :
Fièvre vespérale autour de 38° c
Sueurs nocturnes profuses
Anorexie, asthénie, amaigrissement
(Diagnostics différentiels : IRA, obcès pulmonaire, bronchectasie surinfectées,
BPCO, Asthme, et plus rarement le rétrécissement initial, l’insuffisance la
pneumoconiose)
NB : La durée des asymptômes est très important = plus de 3 semaines.
- l’examen physique sera :
soit pauvre dans les formes bronchiques (rôles bronchiques) et
interstitelles (rôles secs ou examen normal)
soit riche avec des signes de localisation dans les autres cas.
a. 2. Aspect radiologique.
Aucune image n’est pathognomonique en soi. Les autres examen,
surtout la bactériologie, sont indispensables images rencontrées :
- Nodules
- Opacités en nappes
61
- Caverne
- Images mixtes
NB : La radiographie du thorax peut être normale dans les formes bronchiques
Examens adjuvants :
VS (accélérée), GB (normal ou Abaisses)
FL (prédominance Lymphocytes)
Hb (anémie) – Rx thorax (cfr supra )
62
Méningite tuberculeuse
- Signes : non spécifiques. On observe : l’altération de l’état général et de
l’humeur, fièvre, syndrome méningé, paralysie des nerfs occulo-moteurs
(strabisme, ptosis) parfois convulsion.
- Eléments paracliniques :
Fond d’œil, IDRT, Ponction lombaire
- tuberculose abdominale
TB péritonéale : ascite ou péritonite tuberculeuse
TB intestinale TB anorectale ( fissures, abcès ou fistules).
- TB des os et des articulations
- colonne vertébrale : Mal de Pott
- Autres articulations
- TB génito – urinaire (homme et femme)
8° Tuberculose et VIH
L’épidémie du VIH a fort marqué l’allure de la tuberculose. Le risque
attribuable au VIH pour la tuberculose est estimé autour de 50% en Afrique
subsaharienne un tiers de cas observés depuis 1990 serait dû au VIH. L’infection
au VIH joue sur 3 claviers.
- La réactivation d’une injection endogène pré – existante, la progression de
l’état de TB infection à celui de TB maladie et la transmission des bacilles
tuberculeux à la population de générale.
Les enquêtes de séroprévalence menées à Kinshasa ont décrit des taux variant
entre 30 et 50 % selon les groupes étudiés.
c. Médicaments retenus
que le C5 rentre positif, il est conseillé de le reprendre 15 jours plus tard pour
décider de l’échec.
e. Application de traitement
Lieu de traitement : centre de santé
Mode habituel : ambulatoire
hospitalisation si :
- habitation éloignée du centre de traitement (phase initiale)
- malade grabataire
- formes aiguës ou compliquées
- réaction au traitement
- Pathologie associée (ex : D, sucré, excès fatigue, troubles physiques…)
f. Résultats du traitement
- Guérison : pour TP (+) avec contrôle C5 – C7 négatifs
- Traitement terminé : pour TP(-), TEP et pour TP ( + ) sans contrôle C5 ou C7
- Abandon : arrêt du traitement avant terme
- Echec
10. Prévention
a) groupes à risque,
69
b) Mesures préventives
- Traitement des tuberculeux pulmonaires à microscopie positive
- Chimioprophylaxie (PVV, enfants nés de mères bacillifères).
- Vaccination au BCG limitée aux sujets âgés de moins d’un an.
- Education sanitaire.
c) Mesures adjuvantes
- Chirurgie (indiquée pour des lésions unilatérales)
- Corticothérapie (formes sévères)
- Appui psychosocial
A. ASTHME BRONCHIQUE
1°. Définition
‘’ L’asthme est une atteinte inflammatoire des voies aériennes, impliquant de
multiples cellules notamment les mastocytes, les éosinophiles et les T. lymphocytes.
Chez des sujets prédisposés, cette inflammation provoque des épisodes récidivants de
sifflements, de dyspnée, de gêne respiratoire, de toux particulièrement la nuit et ou au
petit matin. Ces symptômes sont habituellement associés à une obstruction étendue
mais d’intensité variable qui est en partie réversible, soit spontanément, soit sous les
effets d’un traitement. Cette inflammation provoque une aggravation de la réactivité
bronchique à une variété de Stimuli. ‘’Global strategy for Asthma Management and
Prevention’’(UICTMR/1996).
a) Facteurs prédisposants :
- L’atopie : le plus important (faculté de produire une quantité anormalement
élevée d’Ig E en réponse à l’exposition à des substances de l’environnement).
- Des antécédents familiaux.
b) Facteurs causaux (capables de stimuler et d’entraîner la réaction du système
immunitaire avec production d’anticorps spécifiques de type
Ig E).
Une personne prédisposée exposée à une de ces substances réagit en
produisant une quantité élevée d’Ig E et devient sensibilisée . La même exposition à
cette même substance entraîne une réaction inflammatoire qui sera à l’origine des
symptômes. Le processus inflammatoire est déclenché par des médiateurs cellulaires
provenant des mastocytes activées, des macrophages, des lymphocytes et des
éosinophiles. Parmi les facteurs causaux , on peut citer :
- Les substances à l’intérieur maison : acariens, animaux moisissures
- Les substances extérieures : pollens, moisissures
- Le milieu professionnel : produits chimiques poussières
- Médicament Ains (aspirine)
c) Facteurs contributifs
Il s’agit des facteurs pouvant préparer le terrain aux facteurs causaux, (tabac,
IRA, alimentation , faible poids de naissance).
d) Facteurs déclenchants
Ils sont souvent les mêmes pour un patient donné.
Ex : viroses respiratoires, exercice physique, changement de climat, reflux gastro -
œsophagien, grossesse, ménopause, période menstruelle, fumée etc.
3. Anatomopathologie.
Macroscopiquement, en crise aiguë (à partir des autopsies) le poumon surdistendu.
Sur les coupes, les bronches sont bouchées de mucus.
L’examen microscopique note une hypertrophie du muscle lisse bronchique, une
hyperplasie des vaisseaux sanguins de la muqueuse et la sous – muqueuse, un
72
4. Physiopathologie
Les désordres physiopathologiques résultent de la réduction du diamètre des
voies aériennes secondaire à : la contraction du muscle lisse, la congestion vasculaire,
l’œdème de la muqueuse et le bouchon muqueux.
Comme conséquence, il y a augmentation de la résistance des voies aériennes, avec
chutes de volume expiratoire forcé et des débits, l’hyperinflation du thorax et des
poumons et augmentation du travail ventilatoire.
Toutes ces modifications conduisent au syndrome obstructif. L’hypoxie est courante
dans les formes sévères, l’hypertension pulmonaire peut entraîner une insuffisance
cardiaque droite. Pendant les crises, la rétention du CO2 peut entraîner une tachycardie
et l’acidose (avec tachypnée). La mesure des gaz sanguins s’avère d’une grande utilité.
Toutes ces perturbations résultent de l’inflammation et de ses médiateurs (voir synopsis
sur l’action des cytokines et des médiateurs).
5. Aspects cliniques
Chez l’adulte, on distingue :
- la forme typique
- les formes particulières
a) La forme typique de l’adulte
Elle est caractérisée par la survenue d’épisodes des crises, avec sibilances,
toux, dyspnée souvent nocturne, de durée et sévérité variées de la maladie.
Dans les cas heureux, la crise se termine par une toux avec crachats
collants (mucus) appelé Spirale de Curschmann, et une reprise d’une respiration
normale.
L’examen microscopique des crachats montre souvent des éosophiles et
des cristaux de Charcot – Leyden.
Sur le plan opérationnel, on utilise actuellement le tableau de l’UICTMR avec 4 degrés
de sévérité de crise.
6. Diagnostic positif
a) Eléments cliniques
Le diagnostic est évoqué devant les éléments suivants :
- prédominance nocturne des crises
- Importance de la dyspnée qui oblige le patient à se lever et aller dehors ou à la
fenêtre.
- Résolution des symptômes après traitement ou spontanément.
- Antécédents familiaux ou personnels d’atopie.
- Antécédents de rhinite allergique, sinusite ou toux quinteuse.
- Multiplicité de facteurs déclenchants.
La clinique ne suffit pas et nécessite des diagnostics différentiels.
7. Evolution et complications
L’asthme est un état avec le quel on vit. Des rémissions spontanées ou après
traitement, ont été décrites dans environs 20% de cas chez l’adulte. Dans l’ensemble, le
pronostic est bon, avec un faible taux de mortalité. Les formes sévères au diagnostic
initial sont autour de 10%.
On classe la maladie en deux catégories selon la fréquence des crises et le DEP :
L’asthme persistant qui peut être :
Sévère si les symptômes sont continus (plusieurs fois par jours) et un DEP < 60%
de la valeur attendue (théorique).
Modéré si les symptômes (une fois par jour) sont quotidiens et un DEP entre 60 et
80%.
Bénin si les symptômes surviennent une fois par semaine avec un DEP > 80%.
L’asthme intermittent avec des symptômes peu fréquent, survenant moins d’une
fois par semaine ou moins de 4fois par mois.
Les complications sont rares :
- Insuffisance respiratoire chronique
- Crise sévère avec décès
- Atélectasie
8. Traitement :
On distingue le traitement de la crise aiguë et celui de la maladie.
A. TRAITEMENT DE LA CRISE.
- Objectifs
- Prévenir la mort
- Restaurer l’état clinique et fonctionnel à son meilleur niveau le plus vite possible en
levant l’obstruction
- maintenir la fonction respiratoire optimale
- prévenir la rechute précoce en traitant l’inflammation .
- moyens thérapeutiques
- Béta - stimulants (aérosol, nébulisation ou injectable).
Ex : terbutaline, fénotérol, salbutamol
- Corticoïdes (injectables ou comprimés)
ex : Hydrocortisone, Prednisone
76
- Théophylline (injectables)
ex : aminophylline
- Oxygène humidifié à fort débit
- Organisation du traitement :
Schémas par pallier selon le degré de sévérité de la crise.
Le médecin ne doit pas quitter le malade durant les 15 premières minutes, car l’état
peut s’aggraver. Les contrôles sont effectués toutes les 20 minutes à la première heure,
puis chaque heure jusqu’à la fin de la crise. Les paliers sont résumés au schémas
suivant.
Crise bénigne : ex : Salbutamol (ventoline) (Pallier 1) inhalé 3 x 4 bouffées à la
première heure. Surveillance : 1h30’ - 2h00’ DEP > 80% et clinique améliorée = sortie
Crise modérée : sinon passer au pallier 2 (Pallier 2) ex. : Salbutamol inhalé 3 x 4
bouffées / 1°h ensuite toutes les heures. Prédnisone 0,5 – 1mg / Kg /j (P.O) .
Surveillance 1h30’-2h00’. Sortie si DEP > 70% et clinique normalisée sinon passer au
pallier 3.
Crise sévère : - oxygène par masque, 6l / min.
- Hydrocortisone 200mg/IV (4-6mg/Kg) toutes les quatre heures
- Salbutamol en nébulisation ou par chambre d’inhalation (10-15 bouffées)
ou en sous - cutané (0,5mg)
- Surveillance :6 –12 h
- Sortie si DEP >70 % et clinique normalisée.
Arrêt respiratoire imminent
Réanimation (Pallier 4) avec Ventilation assistée,
- Oxygène par masque (6 L / min.)
- Hydrocortisone toutes les 4heures(6 x 4 - 6mg / kg)
- Salbutamol IV et voie d’abord veineux.
A tous les paliers, la théophylline (aminophylline) peut être utilisée ,si l’on ne dispose
pas d’autres ci - haut cités.
N.B : Facteurs de haut risque fatal
- Corticothérapie par voie générale en cours ou en sevrage récent .
- Hospitalisation ou des recours multiples aux urgences pour l’année écoulée.
- Intubation antérieure pour asthme.
- Affection psychiatrique sévère.
77
Indications d’hospitalisation.
- Arrêt respiratoire imminent.
- Crise sévère s’aggravant sous traitement ou ne s’améliorant pas sous traitement,
ou ayant un facteur de risque fatal.
Indications de sortie :
- Clinique normalisée
- DEP > 70%
- Disponibilité des médicaments
- Maîtrise de la technique des aérosol + I.E.C.
b) Traitement de la maladie
L’asthme nécessite un traitement à long cours, souvent pendant plusieurs années, voire
toute une vie.
Objectifs
- Obtenir une diminution ou une disparition total de la survenue des symptômes
(surtout nocturnes).
- Supprimer le recours aux urgences
- Maintenir une activité normale
- Maintenir un DEP normal ou subnormal
- Réduire les besoins en bronchodilatateurs à moins de deux fois par jour.
Mesures de prévention
- Eviter ou contrôler les facteurs causaux et déclenchants
- Désensibilisation (efficacité controversée)
Traitement de fond
- Médicaments :
Anti - inflammatoires = Corticoïdes
Corticoïdes inhalés : ex : Béclométasone (bécotide), budésonide (pulmicort).
Corticoïdes en comprimé :
- Prédnisone ou Prédnisolone
Agents stabilisants les mastocytes (cromolyn, nedocromil)
Théophyllines retard (ex : théodur, uniphyl)
78
Poursuite du traitement
La poursuite de traitement dépend des résultats obtenus. L’évolution étant
dynamique dans le temps, le traitement doit être adapté à l’état du patient. En cas de
stabilisation, une réduction est envisagée, et ce de manière progressive pour pouvoir
déterminer le traitement d’entretien minimum optimal. Nous n’avons pas parlé des
théophyllines retard (ex : Théodur, Théolair LA) et des Corticoïdes (ex : Médrol,
Diprostène). Ces produits gardent encore une place dans nos milieux où l’accès aux
autres est parfois difficile.
Les antibiotiques sont indiqués pour les surinfections (macrolides et tétracyclines).
80
Mastocyte
c) Protéases neutres :
Tryptase : facteurs de croissance pour les cellules épithéliales
inducteur de la production d’IL-8
Tryptase et chymase VIP (vaso - intestinale peptide) : bronchodilatateur.
d) Acide arachidonique (cascade)
Phospholipides membranaires
F) Basophiles
- cytokines (IL1, 3,4,5 GM - CSF), IL13
- Médiateurs, histamine, chondroitine - sulfate A, Médiateurs lipidiques : (LTC4-
D4-E4) PAF.
G) Lymphocytes
TH1
THO IL2, 3,4,5,6,10,13/ IFN, TNF et
TH2
H) Cellules épithéliales
Médiateurs lipidiques cytokines
K) Synthèse de la physiopathologie
84
stimulus
(Ag)
Mast Cell IL-3 Lymphocyte (LTH2)
E. Bronchoconstriction Inflammation
inflammation aigue
E chronique
B. PNEUMONIE D’HYPERSENSIBILITE
1°/ Définition
La pneumonie d’hypersensibilité ou alvéolite allergique extrinsèque est une
inflammation du parenchyme pulmonaire, induite immunologiquement, intéressant la
paroi alvéolaire et les voies aériennes terminales, suite à une inhalation répétée de
poussières organiques variées ou d’autres agents par un sujet sensible.
Elle doit être différenciée du syndrome de Haman – Rich ou alvéolite
fibrosante intrinsèque qui est d’origine auto - immune.
2°/ Etiologies
Variées
Souvent, il s’agit d’exposition professionnelle avec comme sous bassement
l’humidité et la chaleur.
Quelques exemples :
Allergène Maladie Agent biologique
1) canne à sucre Bagassose Actinomycètes thermophile
2) Fouin Poumon de fermier - ‘’ -
3) Malt Poumon de travailleurs de Aspergillus fumigatus
malt
4) Tabac Poumon de ‘’Tr’’ de tabac Aperg. Species
5) Bois Woodman Disease Pénicilline Species
3°/ Pathogénie
La base = hypersensibilité retardée.
Au début, il y a accumulation des Polynucléaires dans les alvéoles et les bronchioles.
Puis, on observe un afflux des cellules mononuclées.
Enfin, il y a une formation de granulomes dans le liquide du lavage bronchoalvéolaire
(BAL), on trouve une augmentation des lymphocytes.
Cependant, durant la phase aiguë, on peut ne voir que des polynucléaires et des
mastocytes.
Diagnostic positif
- Contexte épidémiologique (exposition)
- Neutrophilie et lymphopénie
- Esophilie peu fréquente
- VS augmenté – Protéines –C – réactive (rare)
- Facteur rhumatoïde (rare) – FAN (rare)
- Précipitines sériques : +
- Rx thorax : opacité ouatée, infiltrat, modules, aspect réticulonodulaire,
rarement pleurésie et adénopathies.
- Autres CT – Scan
EFR : s.d. restrictif & DLCO diminué Hypoxémie (surtout d’effort)
BAL (Cfr ) – Biopsie pulmonaire
Tests immunologiques (tests cutanés & inhalation).
- Phase chronique :
- éviter l’exposition
- Prednisone 2 à 4 semaines
Si la fonction pulmonaire ne recouvre pas, un suivi prolongé peut être indiqué sans
corticoïdes.
C) Pneumonies à éosophile
a. Définition
87
1° Définition
Les maladies pulmonaires chroniques obstructives (MPCO), aussi appelées
Broncho - Pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) regroupent un ensemble
de pathologies caractérisées par une obstruction généralisées et irréversibles des
voies aériennes.
2° Types
3 types à savoir : la bronchite chronique, l’emphysème pulmonaire obstructif,
et les anomalies des petites voies aériennes.
3° Description
A) BRONCHITE CHRONIQUE
a) Définition
C’est un état d’inflammation chronique des bronches associée à une
exposition bronchique prolongée à des irritants non spécifiques et s’accompagnant
d’une hypersécrétion de mucus et d’altération de la structure bronchique.
Sur le plan clinique, on a une toux productive traînante de 3 mois par an pendant au
moins deux ans consécutifs.
b) Pathogénie et physiopathologie
C) Clinique
- S / Toux productive
Notion de tabagisme
*/ Cyanose
Aspect pléthorique
Parfois sibilances
Rôles bronchiques
Œdèmes (rétention liquidienne)
RX Thorax (F&P), normal ou congestif
EFR : (Sd. Obstructif)) :
- VEMS, VMM, DEP : diminué
- CPT, VR, CRF : augmenté
- I. Tiffeneau : abaissé
- DLCO peu modifié
- PaO2 : Abaissée PaCO2 augmenté
d) Traitement
Palliatif et non curatif
Principes :
- Informer le patient (IEC)
- Traiter les surinfections par les antibiotiques tels Tétracyclines, macrolides, -
lactamines, quinolones.
- Bronchodilatateurs (Salbutamol, Ipratropium,
- Corticoïdes inhaler (ex. Béclométasone)
- Expectorant, mucolytiques et fluidifiants (ex : Fluditec, Histaminic)
- O2 à la demande
- Exercice physique minimal
- Kinésithérapie respiratoire
- Psychothérapie
- Si décompensation cardiaque. Diurétiques (lasix), Aminophylline et RSS
91
b. Pathogènie
Plusieurs facteurs de risque ont été évoquées. Les facteurs
environnementaux, et surtout le tabagisme y jouent un rôle important, de même que
le terrain.
c. Physiopathologie
La dilatation des espaces respiratoires entraîne une réduction de la surface
d’échange avec comme conséquences une hypoxie et une hypercapnie. Le
rétrecissement des voies aériennes sus – jacentes entraîne une augmentation de la
résistance (Raw augmenté). Le syndrome obstructif peut conduire à une HTP et un
CPC.
d. Clinique
S/ Toux sèche (sauf en cas de surinfectant))
Asthénie
Dyspnée
*/ Thorax en tonneau
Tympanisme
Bruits cardiaques assourdis
Bruits respiratoires diminués
Matité du foie abaissée
Pas de rétention liquidienne
Rx thorax (F&P)
- hyperclareté
- Diaphragme abaissé
- Coupoles aplatis
- Espace clair rétrosternal élargi
92
e) Principes de traitement :
Cfr Bronchite chronique
Rémarque:
Au stade précoce, les différents types de lésions peuvent être intriquées
si bien qu’il devient difficille d’identifier une entité particulière. On préfère alors
parler de BPCO ou MPCO tout simplement
93
94
A. TUMEURS MALIGNES
A.1. TUMEURS MALIGNES BRONCHO-PULMONAIRES PRIMITIVES
1./ Fréquence et facteurs étiologiques
Dans les pays développés, le cancer broncho-pulmonaire représente 20% des
cancers de l’homme. cette fréquence est l’ordre de 2,4% chez l’homme et 0,49% chez
la femme en Afrique noir.
Le sexe masculin est spécialement frappé : rapport H/F : 10/1. Ce cancer
survient chez l’homme entre 55-65 ans et chez la femme plus tardivement et très rare
avant 30 ans. Les Facteurs étiologiques se répartissent en facteurs exogènes et
facteurs endogènes.
a. Facteurs exogènes
- Le tabac
- La pollution atmosphérique
- Les facteurs professionnels.
Le Tabac
Les arguments épidémiologiques, anatomopathologiques et expérimentaux font
ressortir le rôle évident du tabac dans l’éclosion du cancer broncho-pulmonaire primitif.
Ceci sera fonction :
- de la durée de la consommation
- de degré d’inhalation du tabac
- du niveau de consommation
- bien plus, on a prouvé le risque décroissant dans les années qui suivent
l’intervention des habitudes tabagiques.
Les arguments épidémiologiques sont repris dans les études de DOLL et HILL,
DENOIX et SCHAWARTZ. Il a été prouvé que, par rapport aux non fumeurs :
- les fumeurs de cigarettes ont 10,8% plus de risques
- les fumeurs de la pipe 3,6% plus
- tandis que les fumeurs de cigarettes n’ont pas de risque particulier par rapport
aux non fumeur.
Par ailleurs, AUBERBACH, en procédants aux autopsies chez les fumeurs et
surtout en corrélation avec l’importance de la consommation du tabac, a mis en
évidence des atypies cellulaires et carcinome in situ (arguments
anatomopathologiques).
96
En exposant le chien pendant deux ans à la fumée de cigarettes sans filtre (24 heures
sur 24 heures, on a provoqué chez le chien un cancer broncho-pulmonaire primitif
(arguments expérimentaux). Composition de la fumée de cigarette (à titre indicatif).
a) Substances carcinogènes (hydrocarbures, K3O, nickel, arsenic, polonium).
b) Substances co-carcinogènes (promoteurs phénols, acides gras libres), déclenchent
la prolifération des cellules préalablement modifiées par les inducteurs.
La pollution atmosphérique
Le cancer broncho-pulmonaire primitif est plus fréquente en ville (arguments
épidémiologiques).
Les substances incriminés :
- les hydrocarbures polycycliques, le chef de file est le 3-4 benzopyrène ;
- d’autres minéraux : radioactivité, arsenic, hydrocarbures aliphatiques.
Les facteurs professionnels
a) Cinq cancers professionnels certains :
- substances radioactives , nickel, chromates , asbestes ,
- distillation des goudrons.
b) Cancers très probables :
- Arsenic, fer
c) deux cancers possibles
- isopropanol, béryllium.
d) d’autres cancers discutables :
- cuivre , encre d’imprimerie .
b. Facteurs endogènes
- un long passé de bronchite chronique procède environs 50% des cas de cancer
broncho-pulmonaire primitif ;
- d’autres auteurs ont insisté sur le rôle des calcifications et l’association TBC-
Cancer broncho-pulmonaire primitif (notion fort controversées).
97
a. Aspects microscopiques
1.Tumeurs centrales
Origine bronche : souche (BS et broche lobaire).
- bourgeons
- infiltration paroi et tissus voisins en aval : atélectasie (souvent infectées,
condensation).
2.Tumeurs médianes
segmentaire ou sous segmentaires, se développe au centre d’un lobe d’un
segment.
3.Tumeurs périphériques
Partie périphérique des bronches segmentaires ou rameaux bronchiques plus
périphérique.
Aspects histologiques.
Critères OMS, 1977. On distingue 13 grands groupes, mais 95% des cas
appartiennent à 5 catégories seulement :
1. les carcinomes épidermoïdes
2. les adénocarcinomes
3. les cancers anaplasiques à petites cellules
4. les cancers anaplasiques à grandes cellules
5. les carcinoïdes bronchiques
Epithéliomas épidermoïdes
Présente des ponts intercellulaires et des signes de Kératinisation.
Epithéliomas anaplasiques à petites cellules
- à cellules fusiformes
- à cellules polygonales
- à cellules en ‘’grain d’avoine’’ oat cell carcinoma.
Adénocarcinome
Formation de tubules et de structures pseudo – glandulaires, s’accompagne
assez fréquemment de formations papillaires avec ou sans mucine.
98
- Adénocarcinomes bronchiques
- Adénocarcinomes bronchio-alvéolaires
aspect papillaire
espaces alvéolaires revêtus des cellules cylindriques minces contenant la
mucine.
Epithélioma à grandes cellules
- à cellules géantes
- à cellules claires
- tumeurs compacts à contenu mucoïde.
- Tumeurs compacts sans contenu mucoïde.
Carcinomoïdes bronchiques
Sous forme de mosaïques ou de travets de celllules polygoniques.
Aspects Radiologiques
1.Cancers proximaux :
- images directes
- images d’atélectasie
- images non spécifiques
Images directes :
Condensation para-hilaire (pré, rétro ou interhilaire) qui devient
ultérieurement une large masse dense, homogène avec des
prolongements rameaux en pattes de crabe.
Images d’atélectasie
Systématisées à un territoire défini :
- opacité concentriquement rétractée sans broncho-gramme aréique ;
- attraction trachéale
- ascension diaphragmatique
- pincement des espaces intercostaux
100
Aspects radiologiques
- opacité multinodulaires en lâcher les ballons fait porter le diagnostic de
métastases pulmonaires.
- Miliaires plus atteinte des voies lymphatiques, pulmonaire (signes de Kerley)
traits scolariformes perpendiculaires aux bases ;
- Il faut signaler des formes radiologiques atypiques :
infiltrats
images floconneuses confluentes
opacité arrondie
NB :Tumeurs malignes pulmonaires rares
Les sarcomes pulmonaires : volumineuses, s’observant surtout chez l’enfant.
Tumeurs de haute malignité peu sensibles à la radiothérapie et à la polychimiothérapie.
Les lymphocytones malins pulmonaires : évolution relativement lente, on assiste
souvent à des récidives après une exérèse chirurgicale.
A. BRONCHECTASIES
1°/ Définition
C’est état caractérisé par une dilatation anormale et permanente des bronches.
Les bronchéctasies peuvent être circonscrites, limitées à une petite zone ou diffuses,
touchant un territoire plus important. Bien que cette définition soit fondée sur les
modifications pathologiques, le diagnostique est plutôt suggéré par des infections
chroniques et répétées associées à une bronchorrhée.
4°/ Clinique
a. Symptôme
- Toux chronique (persistante ou récurrente) et crachats souvent purulents.
- Hémoptysie : 50 – 70% de cas (muqueuse inflammée ou artère bronchique
hypertrophiée).
- Fièvre (si infection)
- Parfois, Dyspnée – Wheezing (si lésions étendues)
- NB : - le début peut être insidieux
- La toux peut être sèche
- Le tableau peut même être asymptomatique
b.Signes
107
- Tableau variable
- De fois, mélanges de râles secs, des ronchi et des sifflements.
- De fois, un syndrome de condensation franc
- Autres signes : clubbing des doigts, cœur pulmonaire chronique.
5°/ Examens paracliniques
a)Rx thorax standard :
Parfois normale, on montre des lésions non – spécifiques.
Les bronchéctasies sacculaires peuvent se voir sous forme kystique ou l’aspect
classique en rayon de miel (rare).
Autre image : trame bronchique anormalement élargie
6°/ Traitement :
a)Objectifs
- Eliminer une cause sous – jascente identifiable
- Favoriser l’élimination des sécrétions bronchiques
- Contrôler l’infection
- Corriger l’obstruction.
b)Mesures
1) Causes sous – jascente à corriger
Exemple : - Hypogammaglobulinémie R/ Immunoglobulines.
- TBC R/ antituberculeux
- Aspergillose antimycotique, chirurgie, corticoïdes
108
2°Pathogénie
a)Base génétique
Anomalie de type autosomal récessif résultant des mutations dans les gènes
localisés sur le chromosome 7. La fibrose kystique est plus fréquente chez les
cancasiens que chez les noirs et chez les asiatiques.
L’anomalie chromosomique consiste souvent (plus au moins 70% de cas) en une
déletion d’une paire de 3 bases qui conduit à l’absence de phénylalanine sur
l’aminoacide en position 508 (F508) du produit de la protéine du gène de la fibrose
kystique, aussi appelé “ régulateur transmembranaire”. Il existe un nombre élevé
d’autres mutations.
b)Dysfonctionnement épithélial
Plusieurs anomalies ont été relevée :
109
3°/Clinique
Début, souvent dans l’enfance. Quelques cas d’iléus méconial ont été décrits à la
naissance.
- Arbre respiratoire :
Atteinte de la partie haute : sinusite, polype nasal
Atteinte de la partie basse :
- Toux (+) crachats visqueux, purulent, souvent verdâtre
- Evolution par poussées rémission vers l’insuffisance respiratoire.
- Infections fréquentes : H- influenzae, P.aerugosa, Burkloderia (Pseudomonas)
cepacia. A. fumigatus, M. tuberculosis…
1° Intérêt
Nombre de matériaux inhalés provoquent une réaction des voies aériennes et ou
du poumon : allergènes, virus, bactéries, air pollué, etc. On sait la complexité des
facteurs de l’environnement et l’interaction avec l’hôte. Souvent, quand on parle de
l’environnement, on voit l’hygiène, la chimie, la météorologie, etc. Ces disciplines sont
nécessaires : elles constituent la base pour comprendre les méfaits possibles de
l’environnement sur la santé.
2° Echanges pulmonaires
Par la ventilation, les poumons assurent les échanges entre l’air ambiant et le
sang. A cette occasion, certains facteurs sont inhalés :
- vapeurs et gaz (NH3, SO2, Cl2, Phosgène)
- aérosols : suspension de particules solides ou liquides ou liquides dans l’air
- fausse – route (surtout si état de conscience perturbé).
- Réactions du parenchyme :
- Réponses de type inflammatoire et nécrosant
- Œdème
- Formation de granulome
- Mobilisation des macrophages après contact avec des poussières.
- Réponses cellulaires pléiomorphiques suivant l’inhalation de l’amiante ou des
métaux lourds.
- Fibrose (tardive) soit interstitielle diffuse, soit focale ou nodulaire, soit progressive
massive.
Les réactions à l’exposition varient d’un individu à l‘autre et selon le type de
matière inhalée.
4° Eléments diagnostics
- Anamnèse fouillée
- Eléments cliniques :
Symptômes : toux, crachats, dyspnée, facteurs aggravant, etc. Identification du
matériau inhalé.
Signes physiques et examens paracliniques variables Rx thorax (F), EFR (surtout :
DEP, VEMS, VEMS/CV, CPT, CRF, compliance et résistances), lavage broncho -
alvéolaire.
5° Quelques réactions spécifiques chroniques
- Réponse diffuse interstitielle
Asbestose, aluminose, métaux lourds, silicatose, bérylliose, pneumonie lipoïde.
- Réponses focalisées : silicose, pneumoconiose.
- Fumée de cigarette
Elle contient un mélange complexe de substances particulaires volatiles
dont plusieurs ont une action biologique :
Carcinogènes (alcools aromatiques polycycliques)
Cocarcinogènes (phénols, acides gras libres)
Irritants, Nicotines, Toxiques (CO, H2S, acide hydrocyanique, NO2)
6° Pollution atmosphérique
Le retentissement de la pollution atmosphérique sur la santé est devenu un
véritable problème de santé.
114
Les taux de morbidité et de mortalité liés aux maladies respiratoires augmentent avec le
degré de pollution (ex. Londres, Douglas en Pennsylvanie, Paris, Vallée de la Meuse en
Belgique).
7° Type de pollution
a) – Smog oxydant (aussi dit smog de Los Angeles) :
Brouillard mêlé de fumée provoqué par l’oxydation photo–chimique des gaz
d’échappement de véhicules dans l’atmosphère. Ses composants sont
surtout : les oxydes d’azote, l’ozone et les dérivés nitrés organiques. Leur
action sur la fonction pulmonaire est néfaste : N2 et O3 inhibent la cléarance
bactérienne pulmonaire.
b) – Smog réducteur :
- Dioxyde soufre
principal composant du smog réducteur. Très irritant.
- Particules : souvent responsables de manque de visibilité. Il en faut une
grande quantité pour léser les voies aériennes.
- Monoxyde de carbone : (fumée de cigarette et gaz d’échappement des
véhicules) CO Hb (bloc le transport d’O2)
8° Prévention et contrôle
Fumer : Eduquer la population
Pollution atmosphérique : - Eduquer la population
- Action des pouvoirs publics
Contamination professionnelle = Protection sur les lieux de travail.
115
CHAPITRE X. INTERSTITIOPATHIES
MALADIES PULMONAIRES INFILTRATIVES
ET INHALATION DES SUBSTANCES CHIMIQUES
116
A. INTERSTITIOPATHIES
1° Définition et description générale
Les INTERSTITIOPATHIES représentent une variété de conditions où le septum
alvéolaire, le tissu péri alvéolaire et d’autres structures contiguës sont impliqués. On
retrouve pas d’agent infectieux ni de processus malin. Le début est habituellement
insidieux et l’évolution est chronique. La lésion initiale se caractérise par une atteinte de
l’épithélium alvéolaire avec une inflammation intéressant la cavité et la paroi alvéolaire.
Il s’ensuit une phase aiguë d’alvéolite. Si le processus perdure, l’inflammation s’étend à
tout l’interstitium entraînant à la longue une fibrose interstitielle. Toutes ces
modifications perturbent les échanges gazeux et la fonction ventilatoire. Les lésions
peuvent s’étendre aux voies de conduction avec un aspect de pneumonie bien
organisée.
Les circonstances de survenue sont variées, les causes souvent inconnues. Mais
de nombreux points communs peuvent être retenus :
- la symptomatologie clinique
- l’aspect radiographique
- les aspects histologiques
2° Classification
a. Interstitiopathies de cause connue
Causes : - maladies professionnelles (poussières organiques, minérales et gaz
toxiques).
- Médicaments, radiation, Pneumonie d’aspiration ARDS
Elles sont décrites ailleurs.
b. Interstitiopathies de cause inconnue
Types : - Fibrose pulmonaire idiopathique
- sarcoïdose
117
- collagénose
- syndromes hémorragiques pulmonaires
- Protéinose alvéolaire
- Désordres dus à l’infiltrat lymphocytaire
- Granulomatose,
e) Diagnostic positif
clinique
Rx thorax (F&P) & CT scan
EFR y compris gaz sanguins
Bronchoscopie avec BAL & Biopsie.
f)Traitement
- Le traitement est habituellement symptomatique et long.
- Corticoïdes : - Prednisone : 1mg / Kg/j. pendant 8 semaines
- Si amélioration, poursuivre avec 0,25 mg / kg // 6 mois et plus
- Si non, adjoindre le cyclophosphamide
- Immunosuppresseurs :
- Cyclophosphamide (endoxan) 1 mg/ Kg /j PO associé à la
Prednisone 0,25mg / Kg/ j . Cette dose peut être augmentée
selon les besoins à intervalle de 7 à 10jours. L’objectif est de
réduire les GB sans descendre en dessous de 1000PMN/ L
- Un schéma alternatif utilisant le cyclophosphamide en IV, 2 fois
par semaine existe. On commence avec 500mg, avec
augmentation progressive de 100 à 1800mg.
Les intervalles entre les séries varient de 12 à 18 mois.
Autres médicaments : Azathioprine, Penicillamine, Colchicine
Mesures adjuvantes
- stopper le tabac
- oxygène au besoin
- Bronchodilatateurs selon les cas
- Antitoussif (même narcotiques)
- Prévention des infections surtout au pneumocoque
Espoir : transplantation pulmonaire
4°Autres formes
a) Interstitiopathies au cours des collagénoses
120
- La maladie de Letterer – Siwe : c’est une forme aiguë d’histiocytose avec fièvre
et altération de l’état général. Localisation : poumon, rate, foie, moelle osseuse, et
ganglions.
2. Protéinose alvéolaire
Comblement des cavités alvéolaires par une substance protéique provenant de
la transformation des cellules du revêtement alvéolaire.
3. Microlithiase
Des calculs qui comblent un grand nombre d’alvéoles (les sels calciques).
4. Lymphangio leiomyomatose
Prolifération musculaire lisse dysembryoplasique atteignant surtout le tissu
lymphatique pulmonaire. (Femme en période d’activité génitale).
5. Infiltrats lymphocytiques
6. Pneumonies à éosinophiles
7. Anyloïdose
8. Maladies héréditaires :
- Sclérose tubéreuse et neuro fibromatose
- Maladie de Nieumann – Pick
- Maladie de Gaucher
- Syndrome de Hermansky Pudiak (FID + colite granulomateuse).
9. Maladies digestives et FID
Certaines maladies du tube digestif s’associent à une Fibrose Interstitiielle
Diffuse (FID). Il s’agit de :
- la maladie de Crohn, l’hépatite chronique, et la cirrhose hépatique.
Principes thérapeutiques :
Pour tous ces cas, le traitement associe :
- l’arrêt du tabac
- les corticoïdes
- quelques essais ont été réalisés avec la Penicillamine
- les bronchodilatateurs selon les cas
- l’irradiation si lésion osseuse localisées
122
2. Poussières organiques
Les manifestations ont été décrites au chapitre précédent (cfr affections aux
composantes allergiques : alvéolite fibrosante extrinsèque).
3. Poussières minérales
On regroupe sous la dénomination de ‘’PNEUMOCONIOSES’’ l’ensemble des
affections liées à l’inhalation des poussières minérales. Les principales sont : la silicose,
l’asbestose, la bérylliose, et brochopneumopathie de surcharge métallique.
1°Silicose
a. Définition
c’est une fibrose pulmonaire chronique due à l’inhalation et la fixation de
poussière de silice dans les poumons.
b. Etiologie
- Facteurs externes :
Inhalation prolongée de poussière de SiO2 cristalline de petite dimension (0,2 – 2
microns). On retrouve cette situation dans les mines de charbon, les industries de
céramique, les industries métalliques, les fabriques des poudres abrasives, les
percements des tunnels.
123
- Facteurs individuels :
A risque égal, de degré de silicose varie d’un sujet à l’autre, selon la qualité individuelle
du mécanisme d’épuration des poussières.
c. Pathogénie
Les fines particules de SiO2 qui arrivent aux alvéoles sont phagocytés par les
macrophages. Ceux – ci peuvent s’accumuler dans l’alvéole (alvéolite à poussière) ou
être rejetés vers les bronches et expectorés ou pénétrer les lymphatiques
péribronchiques. La silice entraîne une modification des macrophages. L’épuration tant
bronchiques que lymphatiques des poussières devient insuffisante par rapport à la
quantité inhalée et l’on voit alors apparaître des amas coniotiques puis fibreux autours
des bronches. Les canaux lymphatiques sont bloqués.
d. Anatomie pathologique
Sur coupes exécutées selon la technique de Gough, les poumons présentent de
nombreuses formations nodulaires fines dispersées accompagnées de bronchectasie
(emphysème focal). Chez certains sujets, il existe également des lésions de fibrose plus
massive. L’examen histopathologique met en évidence des amas coniotiques, des
nodules silicotiques, parfois des masses pseudo-tumorales.
e. Symptomatologie
- Les éléments subjectifs font défaut pendant longtemps et n’apparaissent qu’au
stade avancé sous forme de dyspnée d’abord à l’effort puis au repos.
- L’examen physique est pauvre
- Le tableau radiographique varie selon le stade : petites opacités bilatérales
subdivisées en trois classes :
Classe 1 : peu nombreuses
Classe 2 : intermédiaire
Classe 3 : très nombreuses et couvrent les 2 poumons.
- la biologie montre peu d’anomalie (VS)
- les épreuves fonctionnelles : syndrome restrictif
124
f. Evolution
Une fois constituée, la pneumoconiose continue à progresser même si
l’exposition est arrêtée. L’évolution lente, peut durer une vingtaine d’années avant
d’atteindre le stade des fibroses massives avec insuffisance respiratoire.
g. Complications
Bronchite chronique, nécrose aseptique des masses pseudotumorales,
tuberculose, syndrome de Caplan – Colinet (fibrose massive + images arrondies +
polyarthrite chronique évolutive).
h. Traitement
- le traitement préventif s’adresse au risque. Il comporte du matériel de protection
pour les travailleurs et des examens systématiques répétés.
- Le traitement curatif s’adresse plutôt aux complications
2°. Silicatoses
La plupart des silicates ne sont pas sclérogènes. Font exception à cette règle
deux qui se présentent sous forme de fibres : - le talc (talcose)
- l’asbeste (asbestose)
L’asbestose se complique de : cancer bronchopulmonaire et du mésothéliome pleural.
3° Bérylliose lié Bérylium
4° Surcharges métalliques
Ce sont des dépôts non fibrogènes : Fer (sideroses), Etain (stannose), baryum
(barytose).
4. Lipides exogenes
a. Etiologie :
Huiles utilisées comme laxatifs ou comme gouttes nasales.
Si les réflexes de toux sont atténués ou lorsqu’il existe un trouble de déglutition.
b. Symptomatologie :
- Toux + expectoration chronique
- Râles humides aux bases
- Ex. RX. Thorax : opacités d’allure diverse évoluant vers la fibrose.
c. Diagnostic différentiel :
- Pneumonie lipidique endogène.
d. Traitement : symptomatique
125
2° Physiopathologie
La cavité pleurale ne contient pas de gaz à l’état normal. Elle contient un peu de
liquide provenant de la différence de pression qui existe entre le côté artériolaire et le
côté veineux (0,8-20ml). Ce liquide contient plusieurs milliers des cellules
principalement de type lympho-monocytaire et mésothélial. Sa concentration en
protéine est inférieure à 20g/l. Normalement, le liquide sort du versant veineux du
capillaire sous le jeu des pressions hydrostatique, oncotique et intrapleurale. Les
vaisseaux lymphatiques n’interviennent que comme voies de suppléance surtout pour
les grosses molécules. Les mouvements du liquide répondent ainsi à la loi de Starling.
FM = K (HPc – Hpipl) – (COPc – COPipl) où FM = Fluid mouvement
b. Données radiologiques
La radiographie (scopie) standard du thorax en incidence de face et de profil
permet de noter :
- un épanchement de moyenne abondance : opacité homogène, dense, avec ligne
de E. Damoiseau.
- Un épanchement de grande abondance : opacité de tout un hémithorax avec
refoulement du médiastin et abaissement des clartés gastrocoliques si le siège est à
gauche.
- Un épanchement enkysté qui nécessite des artifices supplémentaires.
4° Etiologies
Eu égard à la physiopathologie, les étiologies sont multiples. Nous les donnons
des plus fréquentes au moins fréquentes.
1. Tuberculose : la plus fréquente dans notre milieu, elle intervient pour environs 65%
de cas.
2° Néoplasies diverses : Elles sont primitives (mésothéliome) ou secondaires (cancer
du poumon, du sein, du tube digestif, de la sphère génitale, etc.). Elles viennent en
seconde position pour environs 20% de cas.
3° Infections bactériennes : l’épanchement peut sembler isolé ou associé à une
pneumonie où la précède ou la suit. L’isolement de l’agent causal est possible sur le
liquide pleural.
4° Infections virales : Elles peuvent donner des pleurésies apparemment autonomes
ou associés à un syndrome d’atteinte respiratoire.
5° Infection diverse : Mycoplasma pneumoniae, Rickettsies, parasites (malaria,
amibiase, helminthiases, … )
6° Maladies du ‘’collagènes’’ : P.CE., LED, PAN, Dermatomyosite…
7° Maladies sous diaphragmatiques non tumorales : Cirrhose, pancréatine
chronique, abcès du foie, cholecystine aiguë, appendicite, abcès périnéphritique.
8° Cause diverses :
- insuffisance cardiaque
- hypoplasie lymphatique congénitale
- irradiation médiastinale
L’aspect purulent évoque une infection à Pyogène et, dans notre milieu, une
infection tuberculeuse. L’aspect lactescent (Chyleux) évoque une atteinte des voies
lymphatiques (congénitale, néoplasique, tuberculeuse…).
3° Analyses biochimiques
Plusieurs analyses ont été proposés dans le passé. Très peu garde une valeur
réelle. Il s’agit de :
- Protéines pleurales (augmentées dans les exudats), réaction de Rivalta.
Glycopleurie (abaissée dans les pleurésies tuberculeuses, néoplasiques, PCE).
- Amylopleurie (en cas de suspicion de pancréatite chronique).
- Acide hyaluronique : augmenté en cas de mésothéliome.
Remarque
La distinction entre exudat et transudat n’est pas aisé. Actuellement on s’accorde
sur l’utilisation de 5 critères pour définir un exudat.
- protéines pleurales supérieurs ou égales à 30 g/l.
- protéines pleurales / prot. Sérique > 0,5
- LDH pleurale > 200 UI
- LDH pleurale / LDH sérique > 0,6
- GB du liquide pleural > 2.500 / mm²
130
4° Analyses Bactériologiques
La culture du liquide pleural et du tissus pleural permet d’identifier l’agent causal,
dans un certain nombre de cas, lorsqu’il s’agit d’nfections.
5° Examen histopathologique
L’examen histopathologique la clé du diagnostic pour les étiologies
tuberculeuses et néoplasiques. Le prélèvement du tissu se fait à l’aiguille d’ABRAHMS
ou d’autres aiguilles (Vim – Silverman, Castellani) sur la plèvre pariétale.
6°/ Traitement
Le traitement est étiologique. La ponction évacuatrice peut soulager
transitoirement le patient, et s’indique dans les épanchements abondants. Elle doit être
pratiquée avec asepsie, sans précipitation, en respectant l’équilibres des pressions. Car
mal réalisé elle peut se compliquer de :
- choc vagal, hémorragie (VAN)
- infection, pneumothorax
- œdème pulmonaire à vacus.
4. Symptomatologie
Les symptômes fonctionnels sont dominés par la toux sèche, la douleur
thoracique et la dyspnée d’apparition brutale. La cyanose, l’anxiété et le choc
circulatoire peuvent s’y associer. Dans certains cas, les symptômes peuvent être
discrets. L’examen physique découvre le syndrome d’épanchement gazeux décrit au
chapitre I. La radiographie révèle la présence d’air dans l’espace pleural avec un
collapsus pulmonaire plus au moins marqué.
5. Complications
Epanchement liquidien pleural, hémothorax, pneumothorax suffocant,
pneumothorax chronique.
6. Pronostic
- pneumothorax idiopathie : pronostic favorable
- pneumothorax secondaire : pronostic réservé
- pneumothorax sous tension : pronostic sérieux .
7. Traitement
a. Etiologique (si cause connue)
b. Mesures générales : repos, antitoussifs, antibiotiques (selon le cas).
c. Exsufflation (si pneumothorax supérieur à 30%)
- soit à l’aiguille au moyens de l’appareil de Kuss
- soit par drainage au minima sous eau ou sous moteur.
d. Pleuroscopie : pour chercher les bulles, les brides, ou les fistules.
En présence des bulles, on pratique une symphyse pleurale provoquée. ex : au talc.
e. Thoracotomie : en cas d’hémothorax important, pneumothorax chronique
132
C. TUMEURS DE LA PLEVRE
1. Tumeurs bénignes :
Elles sont très rares. On cite notamment les lipomes pleuraux.
2. Tumeurs malignes
- Tumeur maligne primitive : mésothéliome malin
- Tumeurs malignes secondaires : métastase de cancer du poumon, du sein, du
colon, du foie, de la prostate, des ovaires, etc.
3. Mésothéliome malin
Fréquence : c’est la tumeur primitive maligne la plus fréquente de la plèvre
Etiologie : les facteurs incriminés sont :
- Exposition à l’amiante (c’est le plus important)
- Facteurs génétiques, et cytokines
Tableau clinique et radiologique :
- épanchement liquidien pleural avec un taux d’acide hyaluronique élevé
- Lyse costale ou des calcifications pleuro – diaphragmatiques en os de Seiche.
Histologie et histochimie :
- (coloration PAS : periodic acid – Schiff ) : permettent de différencier le
mésothéliome et l’adénocarcinome.
Complications : Syndromes para néoplasiques fréquents tels que l’hypoglycémie, la
CIVD, l’hyperplaquettose.
Traitement : peu efficace. On utilise la chimiothérapie (doxorubicine), la
radiothérapie et la chirurgie.
133
A. DONNEES ANATOMIQUES
Le médiastin est la région occupant la partie médiane du thorax, entre les
deux poumons. C’est un lieu de passage pour multiples éléments vasculaires,
lymphatiques et digestifs. On y distingue 9 régions.
Dans le sens vertical :
1° étage supérieur :
Limite inférieur = plan horizontal passant par la crosse aortique.
2° Etage moyen : limite inférieur = Carina
3° Etage inférieur : Carina – diaphragme.
Dans le sens antéro – postérieure :
1° Médiastin antérieur : jusqu’à la face antérieure de la trachée
2° Médiastin moyen : jusqu’à la face postérieure de la trachée et le ligament
triangulaire
3° Médiastin postérieur : rétrotrachéal
B. SYMPTOMES CLINIQUES
Les symptômes sont dus à la compression ou à l’envahissement de divers
éléments constitutifs du médiastin.
1° Compression trachéale, cornage, sifflement respiratoire, dyspnée inspiratoire.
2° Compression de la V.C.S. : cyanose de la partie supérieure du corps, turgescence
des jugulaires, varices de la langue, dilatation des veines du F.O., circulation collatérale
thoracique œdème en pèlerine.
3° Œsophage, dysphagie et régurgitation
4° Nerfs :
- phrénique : paralysie du diaphragme homolatéral
- récurrent : voie bitonale
- sympathique : s. de Claude Bernard – Horner
Les lésions du médiastin peuvent rester longtemps asymptomatiques.
- Médiastin antérieur :
Supérieur : goitre plongeant
Moyen : dysembryomes, tumeurs thymiques, adénopathies
Inférieur : kystes pleuropéricardiaque, hernie diaphragmatique
- Médian moyen (supérieur, moyen et inférieur) : adénopathies et kystes
bronchogéniques
- Médiastin postérieur : tumeurs neurogènes
Les examens paracliniques s’imposent en fonction du caractère conjonctural du
diagnostic clinicoradiologique. Ainsi, on aura recours à :
- des techniques Rx spécialisées : pneumo - médiastin, pneumopéritoine,
pneumothorax, angiographie (caves, aortes), œsophage baryté
- la scintigraphie (ex. I131 pour goitre)
- la médiastinoscopie
- la thoracotomie exploratrice et l’examen histopathologique.
- Le scanner thoracique et l’IRM ont supplanté les anciennes méthodes.
D. ASPECTS PARTICULIERS
1. Infections aiguës du médiastin
E. PRONOSTIC ET TRAITEMENT
Le traitement et le pronostic dépendent de l’étiologie.
137
A. EMBOLIE PULMONAIRE
1/ Définition :
C’est obstruction d’une branche de l’artère pulmonaire suite à des embolies
d’origines diverses avec des modifications hémodynamiques et cliniques.
2/ Physiopathologie
Il y a plus de cent ans, R VIRCHOW postulait qu’il existe une triade de facteurs
prédisposant à la thrombose veineuse :
- Le trauma de la parois vasculaire, l’hypercoagulabilité et la stase.
Ces éléments gardent encore leur sens dans la thromboembolie pulmonaire (TEP) où
l’on décrit une prédisposition congénitale et l’embolisation à partir d’un foyer
périphérique.
Prédisposition congénitale.
- Résistance à la protéine anticoagulante endogène appelée «protéine – C –
activée ». Le phénotype de cette résistance est associé à une mutation en 1 point
dénommé « facteur V. Leiden » dans le gène du facteur V de la coagulation. Cette
mutation qui consiste en une substitution de la Guanine par l’Adénine entraîne un
remplacement de l’Arginine par la Glutamine en position 506. Les sujets avec cette
mutation ont une résistance à la Protéine – C – activée.
Embolisation.
La thrombo embolie pulmonaire est associée à une thrombose des veines
profondes du bassin ou des membres inférieurs ; une thrombose isolée de la
veine cave, et moins fréquemment des membres supérieurs.
Conséquences :
- Sur le plan respiratoire : il s’en suit une augmentation de l’espace mort
anatomique du fait du déficit perfusionnel. L’hypoxémie est due aux perturbations
de la diffusion (rétrécissement de la membrane alvéolocapillaire) mais aussi aux
shunts liés à l’hyperpression dans la circulation pulmonaire (phénomène de
recrutement) à l’inadéquation du phénomène ventilation-perfusion (VA / Q).
139
b) Symptômes et signes
Symptômes : - Dyspnée d’apparition brutale
- Syncope – Douleur thoracique
- Toux – hémoptysie – tachycardie
Dyspnée, Syncope, hypotension, cyanose = Thromboembolie massive
DL pleurale, toux, hémoptysie = petite embolie distale
Examen physique :
Sujets jeunes * Anxiété
parfois bradycardie paradoxale
Les autres signes classiques sont : la tachypnée, tachycardie, fièvre,
distension des veines du cou, accentuation de B2
Sujets âgés : - signes classiques ( cfr. Supra)
- insuffisance cardiaque droite
c) Diagnostics différentiels
- Angine instable, infarctus du myocarde,
- Pneumonie, Bronchite, MPCO exacerbée,
- Insuffisance cardiaque congestive, Asthme,
- Péricardite, HTP primitive, pneumothorax, fracture des côtes,
- douleurs mysculosqueletique, anxiété
d) Examens paracliniques
- Non – invasifs
Examens du sang
D – Dimère :
- Test quantitatif : D – dimère plasmatique par ELISA.
Les valeurs élevées de 500 mg / ml sont retrouvées chez 90% de cas.
- Test qualitatif d’agglutination au latex pour le D. Dimère : rapide ; s’il est positif, il
faut alors faire l’ELISA.
NB : D – Dimère augmente dans le sepsis, l’infarctus du myocarde et d’autres maladies
systémiques.
Gaz sanguins :
Peu de valeur diagnostique
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Examens Invasifs
- Angiographie directe ou angiopneumographie digitalisée
- Angioscan avec un scanner spiralé hélicoïdal : c’est la technique la plus utilisée
actuellement et la plus sensible pouvant montrer des embols même dans les artères
sous segmentaire.
5°) Traitement
a) Traitement médical :
L’anti coagulothérapie est assuré grâce aux héparines. On distingue
les héparines de faible poids moléculaire et de haut poids moléculaire. Leur rôle
c’est de prévenir les récidives. Pour les héparines à haut poids moléculaire, on
donne en bolus 100 UI par kilos puis 500 UI par kilos / 24 heures. Sous contrôle
du TCK (temps de céphaline Kaolin) qui doit être amené à 2 ou 3 x le TCK de
départ.
Pour les héparines de faible poids moléculaire, elle s’administre par
voie sous – cutanée (ex : fraxi parine ) ; et elles ont moins d’effets secondaires.
Après une dizaine de jours, le relais est assuré par les antivitamines K (Warfarine,
Sintrom, marcoumar). Un contrôle du temps de Quick (2 –3x )ou de LINR.
La fibrinolyse est réservée à des formes graves d’embolie pulmonaire et
nécessite une surveillance étroite. Elle peut s’administrer in loco (swan ganz) ou en I.V.
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Schémas
5. Tableau clinique :
6. Traitement
Pronostic : réservé.
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OUVRAGES RECOMMANDES
10. Tameling G. J., Quarjer P.H., Contows of Bieathing (1x2) , Boeliring Ingelheius,
Leiden, 1982.