Vous êtes sur la page 1sur 28

UNITÉ 2

HISTOIRE : BOURGEOISIES MARCHANDES, NÉGOCES INTERNATIONAUX


ET TRAITES NÉGRIÈRES AU XVIIIE SIÈCLE (2)
Thème 1 : Le XVIIIe siècle. Expansion, Lumières et révolutions
SÉANCE 1

La traite atlantique
SÉANCE 2

La vie d’esclave dans une plantation


SÉANCE 3

Histoire des arts : la capoeira


GÉOGRAPHIE : ESPACES ET PAYSAGES : GÉOGRAPHIE DES CENTRES
ET DES PÉRIPHÉRIES (1)
Thème 1 : L’urbanisation du monde
SÉANCE 4

Centres et périphéries des villes européennes


SÉANCE 5

Les périphéries des villes : des espaces plus ou moins bien intégrés
a) Savoirs
Domaine 1 : Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’écrit.
Domaine 2 : organiser son travail personnel, confronter différentes sources et évaluer la validité des contenus, trai-
ter les informations collectées, les organiser et les mémoriser, les mettre en forme et en relation pour
construire ses connaissances.
Domaine 4 : mener une démarche d’investigation, prélever, organiser et traiter l’information utile, formuler des
hypothèses. Analyser, argumenter, mener différents types de raisonnements.
Domaine 5 : Lire les paysages, identifier les atouts et contraintes du milieu ainsi que les activités humaines, établir
des liens entre l’espace et l’organisation des sociétés. Identifier les grandes questions et les principaux
enjeux du développement humain.
Domaine 5 : Connaître le monde par la diversité des modes de vie et des cultures ; par les expressions artistiques ;
par les conceptions historiques de production économique et les échanges qu’elles impliquaient.
b) Savoir-faire :
– Décrire et expliquer les paysages urbains
– Compléter un croquis
– Savoir chercher des informations dans des documents
– Savoir rédiger des réponses
– Compléter un schéma
c) Compétences :
Se repérer dans l’espace : construire des repères géographiques :
• Nommer et localiser les grands repères géographiques
• Nommer, localiser et caractériser un lieu dans un espace géographique
• Situer des lieux et des espaces les uns par rapport aux autres.
Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués
• Poser des questions, se poser des questions à propos de situations géographiques.
Analyser et comprendre un document
• Comprendre le sens général d’un document
• Extraire des informations pertinentes pour répondre à une question portant sur un document ou plusieurs docu-
ments, les classer, les hiérarchiser.
Pratiquer différents langages en géographie
• Écrire pour construire sa pensée et son savoir pour argumenter
• S’approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte
— D’après les grilles de référence du livret de compétences du socle commun, avril 2015
CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2  37
HISTOIRE : BOURGEOISIES MARCHANDES,
NÉGOCES INTERNATIONAUX ET TRAITES NÉGRIÈRES
AU XVIIIE SIÈCLE (2)
Thème 1 : Le XVIIIe siècle. Expansion, Lumières et révolutions

ACCUEIL

En classe de cinquième, tu as appris que l’esclavage est un phénomène ancien en Afrique. Ainsi, au même titre que
toutes les sociétés de l’Antiquité (la Grèce antique, Rome, l’Égypte pharaonique…), les sociétés africaines anciennes
comprenaient des esclaves, souvent « étranger » ou prisonniers de guerre.
À partir du VIIIe siècle de notre ère, l’expansion de la civilisation arabo-musulmane en Afrique du Nord a donné
une nouvelle impulsion à l’esclavage et à la traite des esclaves en Afrique subsaharienne. En effet, de nombreux
échanges commerciaux se sont mis en place entre l’Afrique du Nord et les empires au sud du Sahara (empire de
Ghana, empire du Mali, puis empire Songhaï…) à travers le Sahara. Parmi les marchandises échangées (or et sel
entre autres) se trouvaient des esclaves. À cette traite transsaharienne s’est ajoutée la traite orientale, à partir des
côtes orientales de l’Afrique et par l’océan Indien, jusqu’en Arabie, Proche-Orient, ainsi qu’aux Indes et en Chine.
Les esclaves africains ainsi déportés étaient destinés à différentes fonctions : domestiques, concubines, soldats ou
main-d’œuvre dans les plantations. Ces traites internes à l’Afrique ont perduré jusqu’au XIXe siècle et ont fait de
nombreuses victimes (même si les chiffres sont difficiles à établir).
Entre le XVIe et le XIXe siècle s’ajoute la traite atlantique menée par les Européens, que nous allons étudier dans
les prochaines séances. Cette traite atlantique se place dans la lignée des traites antérieures, mais s’accompagne
de spécificités : notamment le nombre des victimes (cette traite dure moins longtemps mais fait entre 12 et
14 millions de victimes, ce qui donne des moyennes annuelles très importantes), ainsi que le lien systématique
qui est fait à partir de là entre la notion d’esclave et la couleur de peau. À partir de ces connaissances préalables,
et afin d’étudier les traites négrières et l’esclavage au XVIIIe siècle, tu vas étudier deux témoignages, et donc deux
points de vue : celui d’un esclave et celui d’un négrier. La question de la séance est la suivante : En quoi consis-
taient les traites négrières au XVIIIe siècle, en particulier la traite atlantique et le commerce triangulaire ?

SÉANCE 1
La traite atlantique
En quoi consistaient les traites négrières au XVIIIe siècle, en particulier la traite
atlantique et le commerce triangulaire ?

Pense à aller sur ton espace inscrit ! Tu y trouveras un test diagnostique ainsi qu’une version numérique de cette
séance, avec des exercices interactifs adaptés à ton niveau, des éléments supplémentaires pour t’aider...

Dans ton cahier, note en rouge les grands titres : celui de l’unité, celui de la séance. Puis travaille les exercices proposés
sur ce livret.
Écris et encadre en rouge « Définition », puis cherche et note les définitions des mots suivants :

Esclave - Traite négrière


Saute encore une ligne, écris et souligne en rouge le titre du A. puis de l’exercice.

38 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 1


e
A. Les traites négrières au XVIIIe siècle à travers deux témoignages

JE DÉCOUVRE

Exercice 1
Document 1 : Témoignage de J. E. Tanquerel, capitaine du négrier Le maréchal de Luxembourg

« Le 21 juin 1769 a comparu J. E. Tanquerel, capitaine du navire Le maréchal de Luxembourg, du port de


Nantes, de 25 tonneaux, armé de 12 canons et équipé de 60 hommes par Deseigne, Drouin et Dulac, négo-
ciants à Nantes, bourgeois et armateurs.
Il a déclaré être parti le 1er février 1768 pour aller à la côte de l’Or¹ où il serait arrivé le 28 mars. Il y aurait
traité 691 Noirs de tous sexes et âges. Il serait reparti le 30 octobre pour Saint-Domingue² où il serait arrivé
le 20 février 1769. Il aurait fait la vente de ses Noirs, à l’exception de 50 qui sont morts, tous pendant la traver-
sée. La vente finie, il aurait chargé 270 tonneaux de sucre brut, 67 tonneaux et 125 sacs de café, 132 ballots de
coton, 12 tonneaux d’indigo. Son chargement fini, il serait parti le 15 mai dernier pour venir à Nantes et serait
arrivé le 19 de ce mois. »
— D’après le Registre d’entrée de long cours de l’Amirauté de Nantes, 1769.
1. La Côte-de-l’Or : territoire d’Afrique riverain du Golfe de Guinée.
2. Saint-Domingue : île des Antilles.

Document 2 : Récit de la vie d’un esclave

L’auteur de ce texte, Olaudah Equiano (né et mort vers 1745-1797), natif d’Afrique occidentale, fut enlevé vers dix ans
par des négriers et devint esclave dans les colonies britanniques d’Amérique, sous le nom de « Gustavus Vassa ». Il
servit entre autres en tant que marin. En 1766, il racheta sa liberté et devint l’une des figures marquantes de la lutte
en faveur de l’abolition de l’esclavage.
« Un jour, alors que tout le monde était parti au travail et que ma chère sœur et moi étions restés à la maison,
deux hommes et une femme entrèrent, s’emparèrent de nous, nous empêchèrent de crier et, sans nous lais-
ser le temps de résister, ils nous emportèrent en courant vers le bois le plus proche. Là, ils nous ligotèrent les
mains et nous emmenèrent aussi loin qu’ils le purent. […]
(Le narrateur fut séparé de sa sœur, puis vendu à quatre reprises par des négriers. Il atteignit la mer après plu-
sieurs mois de voyage en pirogue et à pied, où il embarqua dans un navire négrier…)
Je fus bientôt envoyé à fond de cale et j’y fus accueilli par une puanteur que je n’avais jamais sentie aupara-
vant : cette odeur infecte et mes larmes me rendirent si malade et si abattu que je ne pus rien manger. Je
n’espérais qu’une chose : être soulagé par ma dernière amie, la mort. Mais malheureusement pour moi, deux
des hommes blancs me donnèrent de la nourriture et devant mon refus de manger, l’un d’eux m’attrapa par
les mains [...] et m’attacha les pieds tandis que l’autre me fouettait. […]
(Le navire négrier¹ accosta l’île de la Barbade où le narrateur fut vendu…)
Nous ne restâmes sous la garde du marchand que quelques jours puis nous fûmes vendus de la manière
habituelle que voici : au signal convenu (tel qu’un roulement de tambour), les acheteurs se précipitent dans
l’enclos où sont confinés les esclaves et choisissent le lot qu’ils préfèrent. Le bruit et les clameurs qui accom-
pagnent tout ceci ainsi que l’avidité visible sur les traits des acheteurs ne contribuent pas qu’un peu à aug-
menter les appréhensions des Africains terrifiés… Des familles et des amis sont séparés, la plupart pour ne
jamais se revoir. »
— Olaudah Equiano, La véridique histoire d’Olaudah Equiano par lui-même, Mémoires d’un esclave, 1789.
1. Navire négrier : navire servant au transport et au commerce des esclaves noirs.

Réponds aux questions suivantes :

Document 1 :
1. D
 ans ce document, surligne en jaune le port de départ du navire « Le maréchal de Luxembourg », sa première
destination et sa deuxième destination.
Surligne aussi en vert les marchandises embarquées à sa première destination, puis celles ramenées en France.
2. Rédige maintenant une ou deux phrases reprenant les différents éléments que tu as surlignés dans le texte.
3. Comment se nomme ce type de commerce ?

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 1  39


Document 2 :
4. De quel continent l’auteur est-il originaire ? À quel âge devient-il esclave ?
5. À partir du récit de Olaudah Equiano, complète le tableau ci-dessous avec les mots suivants : vente, capture,
voyage.
Étape 1 ………………………….
Étape 2 …………………………
Étape 3 …………………………

6. Dans le texte, surligne en bleu les conditions de son voyage et en jaune les conditions de vente.
Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices, avant de passer à la suite de la séance.

Les deux témoignages précédents prouvent l’existence, au XVIIIe siècle, d’un commerce reliant les ports européens
aux côtes africaines, puis à l’Amérique. C’est ce qu’on appelle le commerce triangulaire (ou traite atlantique), qui
repose notamment sur le transport et la vente en Amérique d’esclaves pris en Afrique. À l’exemple du narrateur
dans le récit d’Olaudah Equiano, les esclaves sont capturés à l’intérieur du continent africain, avant d’être transférés
sur les côtes, puis embarqués et entassés dans les navires négriers en direction de l’Amérique.
Nous allons maintenant replacer ces deux témoignages dans leur contexte historique, en abordant de façon
générale les traites négrières au XVIIIe siècle, dont le commerce triangulaire est un exemple mais pas le seul (il
existait aussi des traites négrières vers l’Asie) ; les principaux trajets et les principales étapes.

Dans ton cahier, note en rouge le titre du B. puis étudie avec attention les documents de l’exercice 2 et réponds aux ques-
tions correspondantes.

B. Les traites négrières au XVIIIe siècle (en particulier traites atlantiques et commerce
triangulaire)

Exercice 2
Document 3 : La route des esclaves dans le royaume d’Abomey

Le royaume d’Abomey est l’un de ceux qui,


en Afrique, contrôlent le commerce. Ce
commerce a deux fonctions : fournir des
esclaves et résoudre les problèmes de suc-
cession à la tête des royaumes. Le royaume
d’Abomey sert souvent d’intermédiaire
aux puissances européennes pour l’achat
d’esclaves.

1. Sur cette route des esclaves, le voyage de ces


esclaves se fait :
† à pied
† à cheval
† en chaloupe
2. Cherche dans un dictionnaire ou sur un
planisphère la localisation précise du royaume
d’Abomey.
3. De quel continent viennent les acheteurs
d’esclaves ?

— Atlas des esclavages, Marcel Dorigny et Bernard Guénot,


Éditions Autrement, 2013.

40 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 1


e
4. À ton avis, les esclaves sont capturés par :
† d’autres Africains o des Blancs
5. Dans quelle ville les esclaves sont-ils embarqués ?
† Zoungbodji o Djegbadji o Port Ouidah

Document 4 : Coupe d’un navire négrier

6. Où les esclaves sont-ils installés ?


† Sur le pont
† Dans la cale
7. Les conditions de voyage des esclaves
sont :
† inconfortables
† dures
† cruelles
8. À ton avis, quelles sont les conséquences
de ces conditions de voyage ?
† La saleté
† Les maladies
† Une mortalité importante

— Léon Renard, L’art naval, 1873 (3


e
édition),
Bibliothèque nationale de France.

Document 5 : Carte des traites négrières (du XVIe au XVIIIe siècle)

Les traites négrières du XVIe


au XVIIIe siècle renvoient
essentiellement aux traites
atlantiques (c’est-à-dire au
commerce d’esclaves à tra-
vers l’océan Atlantique) et aux
traites orientales (c’est-à-dire
au commerce d’esclaves à
travers l’océan Indien). Les
traites atlantiques ont provo-
qué une ponction démogra-
phique, évaluée entre
12 millions et 14 millions
de personnes (des chiffres
exacts étant impossibles à
obtenir). Elles ont duré du
milieu du XVe siècle jusqu’au
XIXe siècle, sachant que l’apo-
gée de ce trafic a eu lieu à la
fin du XVIIIe siècle.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 1  41


9. Complète le schéma suivant du commerce triangulaire, en plaçant :
• dans les rectangles, le nom des trois continents impliqués ;
• sur les lignes, les marchandises transportées d’un continent à l’autre.

10. Complète à présent le texte suivant :

Les deux principaux pays pratiquant le commerce négrier sont …………………………………………….. Ce commerce
d’esclaves atteint son apogée au ………………………. siècle. Au total, ce commerce a touché ……………………….……
millions de personnes.
11. Quelles ont été les conséquences de ce commerce triangulaire pour l’Europe ? Pour l’Afrique ? Pour l’Amé-
rique ? Pour répondre, relie chaque continent à une conséquence.
Europe • • Développement
Afrique • • Enrichissement
Amérique • • Appauvrissement

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis lis attentivement le résumé ci-dessous et
apprends-le.

JE RETIENS

La traite atlantique
Les traites négrières, en particulier les traites atlantiques font partie du commerce triangulaire. Elles se
développent entre le XVIe et le XIXe siècle et connaissent leur apogée au XVIIIe siècle.
Elles ont abouti à la déportation de 12 à 14 millions d’esclaves, ce qui a provoqué une perte importante pour
le continent africain. Au contraire, ce commerce a enrichi les marchands européens le pratiquant, ainsi que les
ports, et donc qui en l’ont pratiqué.

Glossaire :
Colonie (possession coloniale) : territoire occupé et administré par un pays hors de ses frontières.
Commerce triangulaire : commerce pratiqué par les Européens à travers l’océan Atlantique, entre l’Europe,
l’Afrique et l’Amérique (de « pacotilles »* d’Europe en Afrique ; d’esclaves d’Afrique en Amérique ; de produits des
plantations d’Amérique en Europe).
Comptoir : établissement commercial ouvert par un pays dans un autre pays.
Pacotilles : marchandises sans grande valeur.

42 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 1


e
SÉANCE 2
La vie d’esclave dans une plantation

Pense à aller sur ton espace inscrit ! Tu y trouveras un test diagnostique ainsi qu’une version numérique de cette
séance, avec des exercices interactifs adaptés à ton niveau, des éléments supplémentaires pour t’aider...

JE DÉCOUVRE
Dans la première séance, tu as étudié les traites négrières au XVIIIe siècle, c’est-à-dire le commerce des esclaves
depuis leur « capture » dans l’intérieur de l’Afrique, leur embarquement sur les navires négriers au niveau des forts
côtiers ouest-africains, leur traversée de l’océan Atlantique, jusqu’à leur arrivée en Amérique et leur vente aux pro-
priétaires de plantations* américaines.
Maintenant, nous allons étudier l’organisation d’une plantation, la vie des esclaves dans ces plantations et leurs
révoltes.

Dans ton cahier, note en rouge le titre de la nouvelle séance, du A. et de l’exercice.

A. L’organisation d’une plantation

JE M’EXERCE

Exercice 1
Document 1 : Gravure représentant une plantation aux Antilles

— Du commerce de l’Amérique par Marseille, gravure, Chambon, 1764, reprise par l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 2  43


Document 2 : Schéma d’une plantation d’esclaves au XVIIIe siècle

Les chiffres correspondent à :


1 : Grande case ou habitation du maître – 2 : Cases des esclaves – 3 : Savane – 4 : Haies séparant les champs
de canne à sucre de la savane – 5 : Champs de canne à sucre – 6 : Moulin à eau – 7 : Sucrerie – 8 : Canalisation
conduisant l’eau au moulin – 9 : évacuation de l’eau du moulin – 10 : Hangar à bagasses (cannes écrasées) –
11 : Raffinerie – 12 : Étuve pour le séchage des pains de sucre – 13 : Plantation de manioc (plante d’Amérique
du Sud fournissant une farine destinée à la nourriture des esclaves) – 14 : Morne ou montagne

Document 3 : Les cases des esclaves

« Chaque famille nègre1 a sa case […]. Les murs sont composés de claies qui soutiennent un torchis de terre
et de bouse de vache. Elles n’ont qu’une porte et une fenêtre. Elles sont alignées et placées à distance de
l’habitation des maîtres et sous le vent, pour préserver celles-ci des incendies qui sont assez fréquents car les
nègres1 font du feu dans leur case presque toute la nuit pour dissiper l’humidité […]. Leurs lits sont composés
de planches ; leurs meubles sont quelques calebasses2, des bancs, une table et des ustensiles de bois. »
— B.S. Frossart, La cause des esclaves nègres, 1788.
1. Nègre : terme utilisé au XVIIIe siècle pour désigner les noirs et qui est aujourd’hui considéré comme étant raciste et insultant.
2. Calebasse : grand fruit sec qui peut servir de récipient.

Document 4 : Les différents types d’esclaves

« Les esclaves d’une plantation ne forment pas un groupe homogène ; leurs origines doivent être aussi di-
verses que possible pour éviter leur solidarité.
On les divise en trois groupes en fonction de leurs activités sur la plantation :
• Les esclaves de pioche ou de jardin : les plus forts, les plus nombreux et aussi les plus méprisés accom-
plissent les travaux agricoles.
• Les esclaves à talent reçoivent un apprentissage qui leur donne un métier manuel (charpentier, forge-
ron…) ou intellectuel (comptable, secrétaire…).
• Les esclaves de case regroupent les domestiques au service direct du maître et de sa famille. »
— Marcel Dorigny, l’Atlas des esclavages, Autrement, 2013.

44 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 2


e
1. 
Document 2 - Regroupe dans le tableau suivant les éléments de la plantation, en indiquant leur(s) numéro(s)
dans la bonne ligne :
Logement ……………………………….........……
Bâtiments agricoles ………………………………….....…….
Champs …………………………………...………

2. Document 3 - Surligne en jaune les éléments qui prouvent que les cases des esclaves sont misérables.
3. Les cases des esclaves sont éloignées de la maison du maître pour :
† éviter les incendies
† éviter les inondations
4. Les cases sont près des champs et des bâtiments agricoles pour :
† faciliter le travail du maître
† faciliter le travail des esclaves
5. Documents 3 et 4 - Complète le tableau ci-dessous :

Catégorie d’esclaves Emplois occupés Lieu de travail au sein de la plantation

………………………………………… ………………………………………… …………………………………………

………………………………………… ………………………………………… …………………………………………

………………………………………… ………………………………………… …………………………………………

6. Document 4 - Pourquoi les maîtres doivent-ils acheter des esclaves d’origines diverses ?
7. À ton avis, quel est le risque que cette diversité permet d’éviter ?

B. Les esclaves face à leurs maîtres

Exercice 2 : une loi pour les esclaves


Document 5 : Le Code noir, 1685

Le code noir est un ensemble de règles juridiques rédigées par Colbert, ministre
du Roi et édictées par Louis XIV en 1685. Ce code s’applique dans les Antilles
françaises.
« Art. 2 : Tous les nègres qui seront dans nos îles seront baptisés et introduits
dans la religion catholique...
Art. 12 : Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves
et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves…
Art. 15 : Défendons aux esclaves de porter aucunes armes offensives ou gros
bâtons à peine de fouet…
Art. 16 : Défendons aux esclaves appartenant à différents maîtres de s’at-
trouper le jour ou la nuit à peine corporelle.
Art. 38 : L’esclave en fuite […] aura les oreilles coupées et sera marqué d’une
fleur de lis sur une épaule ; s’il récidive, il aura le jarret coupé et sera marqué
d’une fleur de lis sur l’autre épaule ; et la troisième fois, il sera puni de mort.
Art. 42 : Défendons aux maîtres de donner la torture ou la mutilation aux
esclaves sous peine de confiscation des esclaves.
Art. 44 : Déclarons les esclaves être meubles… »

1. Dans le tableau suivant, classe les articles du Code noir selon les critères indiqués.
Obligations des maîtres ………………………........................…………………………………………..…………………..
Obligations des esclaves ………………………........................…………………………………………..…………………..

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 2  45


2. Ce Code est en faveur :
† des maîtres o des esclaves
3. Qu’arrive-t-il à un esclave fugitif après avoir été repris ?
† Il est fouetté.
† Il est mutilé et marqué.
† Il est puni de mort à la troisième récidive.
4. À ton avis, que signifie « être meubles » ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices.

Une fois en Amérique, les esclaves vivent et travaillent dans les plantations, qui vont des petites fermes, com-
prenant seulement quelques esclaves, jusqu’aux grandes exploitations agricoles du sud des colonies* anglaises
d’Amérique et des Antilles, comprenant parfois plusieurs centaines d’esclaves (travaillant sous le contrôle de « sur-
veillants »).
Les conditions de vie sur les plantations sont très difficiles (travail incessant, privation de toute liberté,
nombreux châtiments et punitions…), si bien que l’espérance de vie des esclaves une fois sur les plantations est
très courte. Dans les colonies françaises, le statut des esclaves est fixé par le « Code noir », texte promulgué en
1685 sous Louis XIV, dans le but de réglementer le système esclavagiste et de limiter les abus. Ainsi, un maître ne
peut pas tuer ou torturer son esclave « sans raison » ou de façon abusive ; un maître doit accorder une journée de
repos par semaine à ses esclaves ; il doit leur donner nourriture et vêtements… Mais le Code Noir est aussi un texte
caractéristique et révélateur de cette époque et des conditions de vie souvent dramatiques des esclaves. Ainsi,
d’après ce code, l’esclave est considéré comme un bien appartenant totalement à son maître ; la condition d’esclave
est héréditaire ; tout esclave en tort ou fugitif est sévèrement puni…
Ces conditions extrêmement dures poussent les esclaves à la révolte. C’est ce que tu vas voir à présent, à travers
deux cas de révolte, l’une ayant échoué et l’autre réussi. Il faut cependant savoir que les révoltes réussies ont été
exceptionnelles.

Exercice 3 : un exemple de révolte manquée


Document 6 : Le témoignage de Sévère Hérault

Sévère Hérault (1780-1827) est Nantais. Il embarque en 1805 pour la Guyane où il occupe différentes fonctions ;
il y devient membre de la « milice blanche de Cayenne » et participe en 1808 à la destruction d’établissements de
marrons¹. Il relate cet événement dans une lettre expédiée à sa sœur en 1808 :
« À l’époque où j’ai été envoyé en détachement, les nègres du grand-bois étaient divisés en quatre bandes qui
formaient autant d’établissements principaux, lesquels étaient tous éloignés les uns des autres d’environ trois
lieues. Les nègres de ces différents établissements communiquaient entre eux par de petits sentiers forts
étroits et paraissant à peine sur les feuilles sèches qui recouvrent la terre.
Le chef principal de toute la cohorte se nommait Simon, vieux nègre décrépi qui était dans le bois depuis plus
de cinquante ans. Ce vieux scélérat est celui de tous qui nous a fait le plus de mal, ayant tué ou blessé de sa
main dix ou douze hommes. Connaissant parfaitement les bois et toutes les rivières qu’on y trouve, il ne s’éga-
rait jamais et était toujours sûr de nous rencontrer dans les passages étroits et presque impraticables : c’était
là que nous courions des risques extrêmes et que nous recevions des fusillades qui nous tuaient ou blessaient
presque toujours quelqu’un. Aussitôt leur décharge faite, les brigands s’enfuyaient en poussant des cris de
joie. Nous ripostions, mais sur qui ? Nous ne voyions personne. À vingt pas plus loin, nos coquins étaient
encore embusqués et cachés dans d’épaisses broussailles et nous recevaient comme auparavant.
C’est ainsi qu’ils faisaient la guerre. Malheur à celui qui eût tombé entre leurs mains, il eût été infailliblement
massacré. Le vieux Simon Frossard a enfin expié ses crimes. Il a été pris après avoir été dangereusement
blessé de plusieurs coups de fusil ; et comme on craignait qu’il n’eût été repris par ses camarades qui l’avaient
en grande vénération ou qu’il ne mourût de ses blessures, on l’a provisoirement dépêché à grands coups de
sabre, genre de mort un peu cruelle mais encore trop doux pour un scélérat comme Simon Frossard. Sa tête
fut coupée et apportée à Cayenne où elle a été très longtemps exposée aux regards de tous les nègres comme
un épouvantail.
Tous les principaux chefs Georges, Charlemagne, Evariste, Cupidon, etc... ont subi à peu près le même sort de
sorte qu’il ne reste plus que quelques fugitifs épars et sans ressources... »
— Extrait d’une lettre de Sévère Hérault adressée à sa sœur Léonice, en 1808.
1. Marrons : de l’adjectif marron(ne). Esclave fugitif dans l’Amérique coloniale.

46 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 2


e
1. Sévère Hérault, l’auteur de la lettre, est :
† un Blanc o un Marron o un Noir
2. L’action décrite par le texte se déroule :
† à la Jamaïque o en Guyane o en Amérique du Nord
3. Le chef des Marrons :
† est jeune o est vieux o s’appelle Thomas o s’appelle Simon
4. Surligne en jaune dans le texte les éléments qui montrent que le combat est difficile pour la milice blanche de
Cayenne.
5. Surligne en vert la ou les phrase(s) du texte qui indique(nt) le sort de Simon.

Exercice 4 : Une révolte réussie


Document 7 : Les révoltes en Jamaïque

— Marcel Dorigny, Atlas des esclavages, Autrement, 2013.

La Jamaïque fut la terre des révoltes d’esclaves. Depuis la conquête de l’île en 1654 par les Anglais, chassant
les Espagnols avec le soutien des esclaves insurgés, la pacification ne fut jamais complète. En 1730, des Mar-
rons de diverses origines se fortifièrent dans les montagnes. La guerre se termina par un traité entre le gou-
verneur Trelawney et le chef marron Cudjoe. Les établissements de « nègres bleus » (du nom des montagnes)
s’engagèrent à livrer aux autorités coloniales tout Marron cherchant refuge sur leur territoire, en échange de
leur reconnaissance (liberté).

1. Où se réfugient les Marrons jamaïcains ?


† Dans les forêts o Dans les savanes o Dans les montagnes
2. Ce conflit se termine par :
† la défaite des Marrons o la victoire des Marrons o  un traité entre Blancs
et Marrons
3. Surligne en jaune dans le texte les éléments de l’accord passé entre Trelawney et Cudjoe.
4. Surligne en vert les phrases qui montrent que les Marrons ont pu résister longtemps aux Blancs.

Maintenant, vérifie tes réponses

Ces conditions de vie et de travail extrêmement dures poussent les esclaves à s’enfuir. Ils deviennent alors des
Marrons*, c’est-à-dire des esclaves fugitifs qui se cachent et sont sévèrement punis s’ils sont retrouvés par les
propriétaires blancs. Le marronnage se multiplie à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, notamment dans
les lieux qui ont connu l’abolition* puis le rétablissement de l’esclavage (par exemple dans les colonies françaises).
Des révoltes d’esclaves se multiplient également, au sein des plantations et sur les navires négriers. C’est le cas de
la mutinerie des esclaves en 1839 sur la Amistad, navire espagnol.

Maintenant que tu as effectué les exercices, lis attentivement la synthèse ci-dessous. Une fois qu’elle est lue et comprise,
apprends-la.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 2  47


JE RETIENS
La vie d’esclave dans une plantation
Les esclaves importés d’Afrique dans le cadre des traites atlantiques sont utilisés comme main-d’œuvre dans
les plantations* américaines et contribuent ainsi à la production de diverses marchandises (sucre, café, cacao,
tabac…) vendues ensuite en Europe. Ils sont ainsi partie prenante de l’économie de plantation* qui favorise
l’enrichissement de l’Europe.
Les esclaves vivent et travaillent sur ces plantations : ils peuvent être domestiques (servantes, nourrices, cui-
siniers, cochers…), ouvriers agricoles ou esclaves « spécialisés » (« nègres à talents » : forgerons, maçons,
peintres, charpentiers, maréchaux-ferrants, cordonniers, couturières…).
Les conditions de vie sur ces plantations dépendent des tâches attribuées, mais sont de façon générale très
difficiles car les esclaves sont considérés comme des biens matériels plus que comme des êtres humains.
C’est ce que reflète le Code noir pour les colonies françaises, alors même que ce texte fut promulgué dans le
but de réglementer le système et de limiter les abus. Ces conditions inhumaines et dégradantes ont poussé un
certain nombre d’esclaves au marronnage* (c’est-à-dire à la fuite) ou à la révolte, jusqu’à l’abolition des traites
négrières puis de l’esclavage* au cours du XIXe siècle.

Glossaire :
Plantation : grande exploitation agricole.
Économie de plantation : ce terme désigne l’organisation de la production agricole autour des plantations, qui fonc-
tionnent grâce à la main-d’œuvre esclave.
Abolition de l’esclavage : interdiction de l’esclavage.
Marron : esclave fugitif.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

SÉANCE 3
Histoire des arts : la capoeira
Pense à aller sur ton espace inscrit ! Tu y trouveras un test diagnostique ainsi qu’une version numérique de cette
séance, avec des exercices interactifs adaptés à ton niveau, des éléments supplémentaires pour t’aider...

JE M’EXERCE
Exercice 1 : La capoeira, une danse guerrière
Document 1 : Qu’est-ce que la capoeira ?

« C’est une histoire difficile à retracer car de nombreux documents ont été détruits lors de l’abolition de l’es-
clavage au Brésil mais elle a commencé avec l’arrivée des esclaves africains dans ce pays. Les maîtres avaient
pour habitude de séparer les esclaves d’une même tribu et d’interdire tout ce qui leur rappelait leurs origines ;
incapables de se comprendre entre eux, ces derniers étaient obligés de communiquer dans la langue des
maîtres. Ces interdictions ont quasiment détruit les cultures africaines et il semble que la capoeira se soit
développée à ce moment-là, représentant une réunion de cultures, de rituels et de techniques de combat de
diverses tribus africaines.
Le premier document connu remonte à 1789, à Rio de Janeiro. Elle était alors exclusivement pratiquée par
les esclaves noirs. Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique.
La capoeira est un mélange de danse et de style de combat, la danse cachant ainsi le caractère de combat et
permettant aux esclaves de s’entraîner. Elle devint pour eux une danse traditionnelle.
La capoeira fut longtemps interdite et réprimée. En 1830 un décret confirme officiellement l’interdiction de la
Capoeira. En 1888 l’esclavage est aboli mais la capoeira reste interdite jusqu’au début du XXe siècle. Elle ne
sera autorisée que dans les années 1930 à condition qu’elle soit pratiquée dans des lieux fermés. Aujourd’hui,
elle est devenue un art martial particulier à cause de son aspect « danse »»
— D’après le site : www.capoeiraluanda-paris.com

48 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 3


e
1. La capoeira est inventée au Brésil par :
† des maîtres blancs o des Indiens d’Amérique o des esclaves africains
2. Les interdictions des maîtres ont détruit les cultures africaines.
† Vrai o Faux
3. La capoeira est :
† un art martial o une danse o les deux à la fois
4. La capoeira un mélange de diverses cultures et de traditions africaines.
† Vrai o Faux
5. Elle n’a été officiellement autorisée qu’à partir des années :
† 1930 o 1940 o 1950

Document 2 : La capoeira ou danse de la guerre, Johann Moritz Rugendas, 1835

6. Sur cette peinture, les capoeiristes ont une posture :


† de combat o de danse
7. L’homme au tambour est là pour :
† rythmer le combat o dissimuler le combat sous des airs de danse

Exercice 2 : les instruments de musique de la capoeira

Document 3 : Les instruments de musique de la capoeira

Berimbau : instrument de musique brésilien. C’est un arc musical


d’origine africaine.
Pandeiro : instrument de percussion d’origine européenne, impor-
té au Brésil par les Portugais. C’est un tambourin de 25 à 30 cm
avec une ou deux rangées de cymbalettes. Il est en cuir, monté sur
bois, et les cymbalettes sont en métal.
Atabaque : instrument de percussion d’origine africaine ; c’est un
des premiers utilisés pour la capoeira. Il est en bois et en cuir.
Agogô : instrument d’origine africaine, constitué d’une ou plu-
sieurs cloches, sans battant, en bois ou métal, reliées entre elles et
frappées à l’aide d’une baguette.
Reco-reco : instrument de percussion brésilien gratté ou raclé,
constitué d’un corps en bois ou en gourde¹, rainuré, strié ou taillé
en dents de scie et de forme variable, ou en forme de demi-cylindre
en métal sur lequel sont tendus deux ou trois longs ressorts que
l’on gratte ou racle avec une baguette métallique.
1. Gourde : plante dont le fruit, de forme variable mais qui ressemble souvent à
une bouteille, se dessèche et devient dur comme du bois.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 3  49


1. L’origine de la plupart des instruments de musique est :
† brésilienne o européenne o africaine
2. Surligne en jaune dans le texte le nom des matériaux avec lesquels sont fabriqués ces instruments.
3. Synthèse des documents - Résume ce qu’est la capoeira.

Vérifie tes réponses et apprends ce résumé. Si cela ne dérange personne autour de toi, n’hésite pas à lire ou parler à voix
haute, cela aide à mieux retenir.

JE RETIENS

Histoire des arts : la capoeira


La capoeira est un art martial né au Brésil, de la réunion des différentes cultures des esclaves venus d’Afrique.
Pour tromper leurs maîtres qui veulent les priver de cette identité africaine et pour s’entraîner à combattre, ils
en font une danse rituelle accompagnée par des instruments musicaux fabriqués avec des matériaux récupérés
sur la plantation.
Cet art martial dansé, symbole des esclaves a été longtemps interdit au Brésil (jusqu’aux années 1930). Il
connaît aujourd’hui un développement important dans de nombreux pays.

J’ÉVALUE MES ACQUIS


Pour être sûr que tu as bien compris et appris, réponds aux questions suivantes…
1. Qu’est-ce qu’être esclave ?
2. Comment se nomme le commerce d’esclaves noirs ?
† Le commerce d’humains o La traite négrière
3. Combien de victimes les traites atlantiques ont-elles fait ?
† 8 millions o 10 millions o Au moins 12 millions
4. Quels sont les trois continents concernés par le commerce triangulaire ?
† L’Afrique o L’Asie o L’Amérique o L’Europe
5. Comment se nomme une grande exploitation agricole américaine dans laquelle la main-d’œuvre est
essentiellement esclave ?
† Une ferme o Une plantation
6. Comment se nomme le texte promulgué en 1685 par Colbert (sous Louis XIV) et qui fixe officiellement le statut
des esclaves dans les colonies françaises ?
† Le Code blanc o Le Code noir
7. Retrouve trois produits agricoles rapportés d’Amérique en Europe par les négociants européens.
† coton o tabac o maïs o café o blé
8. Comment se nomme un esclave fugitif ?
† Un gris o Un fuyard o Un marron
9. La capoeira est un art martial :
† inventé par les Blancs o inventé par les esclaves africains
10. Il est accompagné de musique :
† pour tromper les maîtres blancs o pour en faire une danse rituelle
11. Il a été longtemps interdit parce que :
† il rappelle aux esclaves leurs origines o il est un art de combat

Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés. Si tu as moins de 6 bonnes réponses, il est nécessaire que tu
revoies la leçon avant de passer à l’unité suivante.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

50 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 3


e
GÉOGRAPHIE : ESPACES ET PAYSAGES ; GÉOGRAPHIE
DES CENTRES ET DES PÉRIPHÉRIES (1)
Thème 1 : Lʼurbanisation du monde

PRÉ-REQUIS
N’hésite pas à regarder les séances de géographie de l’unité 1 et revois si besoin le vocabulaire.
Polycentrique : Plusieurs pôles, plusieurs centres.
Gare ferroviaire : Lieu d’arrêt des trains.

SÉANCE 4
Centres et périphéries des villes européennes

ACCUEIL
Dans la dernière séance, tu as vu l’exemple des villes nord-américaines, avec des modèles constitués de trois cou-
ronnes. Cette nouvelle séance propose un autre exemple : celui d’une métropole européenne, Paris, ville polycen-
trique. Des villes américaines aux villes françaises, la question qui se pose est la suivante : en quoi la notion de
centre est-elle trompeuse ? Comment la progression de l’urbanisation vient-elle modifier cette notion ?

JE M’EXERCE
Saute une ligne
et écris en rouge
le titre du A. puis
commence à tra- 1a.
vailler l’exercice 1.

Exercice 1
Document 1 :
1c.
Plan de la ville
de Paris

1b.

1d. 1e.

1a. Grand Palais


1b. Tour Eiffel
1c. Palais-Bourbon
1d. Arc de triomphe
1e. Notre-Dame de Paris

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4  51


Document 2 : Vue satellite de la ville de Paris

Doc 2a. Panthéon

Doc 2b. Invalides

Doc 2c. Musée du Louvre

A. Paris, un cœur historique, économique et politique


1. En observant la carte, identifie les différents monuments :
Document 1a • • Grand Palais
Document 1b • • Notre-Dame
Document 1c • • Tour Eiffel
Document 1d • • Palais Bourbon
Document 1e • • Arc de triomphe
2. À l’aide du document 1 et des références des images, situe approximativement sur la vue aérienne de ce
document 2 les trois monuments des images 2a, 2b et 2c.

52 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4


e
3. En t’aidant des documents 1 et 2, entoure en rouge le cœur historique de Paris sur le plan ci-dessous.

Document 3 : Les arrondissements de Paris

Légende :
Cœur historique de Paris

L’avenue des Champs-Élysées, une artère économique

La célèbre avenue des Champs-Élysées concentre de nombreuses activités commerciales de luxe : hôtellerie,
magasins de grandes marques, bijouteries, vêtements sportifs… et constitue ainsi un des pôles économiques
au cœur de Paris.

4. Localise l’avenue des Champs-Élysées, trace-la en vert sur le document 3 puis complète la légende avec les
figurés (dessins) qui conviennent.

Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés. Si tu as des erreurs, prends bien le temps de les regarder avant
de passer à l’exercice suivant.

Exercice 2
Document 4 : Paris, capitale

Paris est la capitale politique de la France. C’est là que siègent le Président de la République et le gou-
vernement (Assemblée Nationale et Sénat, ministères divers). Paris est aussi la capitale économique : elle
concentre la plupart des directions des grandes entreprises, des banques françaises dans les quartiers ouest
parisiens et à La Défense et accueille de nombreuses activités, surtout commerciales. Avec ses monuments et
ses nombreux musées, elle est reconnue comme une des premières villes touristiques mondiales.

1. Surligne en jaune les fonctions politiques de la ville de Paris.


2. Surligne en vert ce qui fait de Paris une capitale économique.
3. Surligne en bleu ce qui fait de Paris une ville touristique mondiale.
4. Mets de l’ordre dans la phrase ci-dessous :
International politique Paris pouvoir le concentre rayonnement exerce culturel un et économique.

Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés.

Tu as travaillé sur le centre de Paris, qui concentre le patrimoine historique et culturel, les institutions politiques
françaises et mondiales, et le pouvoir économique. Les fonctions économiques, politiques et culturelles de Paris en
ont fait la capitale de la France et Paris rayonne au niveau mondial*.
Tu vas voir à présent que la capitale se caractérise aussi par une urbanisation croissante.

Saute une ligne et écris le titre du B. puis travaille l’exercice suivant.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4  53


B. L’extension de l’urbanisation brouille la notion de centre

Exercice 3
Document 5 : Le quartier de La Défense se situe à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris

1. Entoure en noir sur la carte le


quartier de La Défense.
2. Où se situe-t-il par rapport
à Paris ? Dans quelle ville se
trouve-t-il ?

Document 6 : Le quartier de La Défense, vue de face et vue du ciel


Document 7 : Un exemple d’entreprises implantées dans le quartier de La Défense

La Défense est le premier pôle d’affaires d’Europe : 2 500 entre-


prises, 1 500 sièges sociaux, 170 000 salariés, 230 000 m² de surface
commerciale. C’est un quartier dynamique et en mouvement.

3. Comment peux-tu caractériser les bâtiments ? Pour quelles activités sont-ils destinés ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés.

54 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4


e
Comme tu viens de le voir, le quartier de La Défense a été construit dans le prolongement de l’axe des Champs-
Élysées, dans la banlieue ouest de Paris. Son emplacement n’est pas un hasard. En effet, les nombreuses liaisons
routières, autoroutières, ferroviaires et aériennes étaient un atout pour son développement et son rayonnement
national, européen et mondial.

Exercice 4
1. Rends-toi sur www.geoportail.gouv.fr/accueil. Choisis la version avancée. Dans la barre de recherche, tape
« Paris 75000 ».
Quels types d’images apparaissent ?
† Une image satellite o Une photographie aérienne o Un plan o Une carte
2. Maintenant clique sur « plus de données », « Territoires et transports », transports puis « aéroports et
aérodromes ».
3. Clique maintenant sur le dossier « gares ». Sur la carte, repère les différentes gares qui sont implantées à Paris
et autour puis coche la bonne réponse :
† On trouve plus de gares routières que de gares maritimes.
† On trouve plus de gares ferroviaires que d’autres gares.
4. Clique ensuite sur « route » ; le réseau routier et autoroutier apparaît. Quelle conclusion peux-tu en tirer ?
† Le réseau autoroutier et routier est peu important.
† Le réseau routier et autoroutier est dense.
5. Compare la carte avec la légende ci-dessous et indique les numéros des autoroutes en direction de Paris. Tu
peux changer d’échelle pour être plus précis(e).

Vérifie tes réponses dans le livret des corrigés.

Tu as compris que le centre de Paris concentre le patrimoine historique et culturel, les institutions politiques et le
pouvoir économique. La capitale se caractérise aussi par une urbanisation croissante, qui est la composante du
rayonnement européen et international* de la capitale. L’extension du centre des affaires sur la banlieue ouest
témoigne de cette urbanisation galopante, qui repousse les limites de l’agglomération en proche banlieue. Ainsi la
progression de l’urbanisation modifie-t-elle la notion de centre, qui ne doit pas être confondu avec le cœur de la
ville.
Tu as vu enfin que l’urbanisation s’appuie sur un réseau de routes, autoroutes, d’aéroports et de voies ferrées, qui
se concentrent autour de Paris et soutiennent le processus d’intégration de la capitale dans la mondialisation.

Apprends le résumé ci-dessous en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

JE RETIENS

Centres et périphéries des villes européennes


Paris est une agglomération qui occupe 2 % du territoire national, concentre 16% de la population française et
compte 10 millions d’habitants. Première métropole française, elle concentre les pouvoirs politique, écono-
mique, culturel et exerce un rayonnement international. Elle exerce donc des fonctions urbaines de première
importance. Le centre de la ville est marqué par l’histoire. Le pouvoir politique siège au cœur de la ville, avec
le palais de l’Élysée, le palais Bourbon qui abrite l’Assemblée Nationale, le Sénat et les ministères comme le
ministère des finances construit en 1989.
On y trouve aussi de grandes universités comme la Sorbonne et de nombreux musées permettant à la ville
d’exercer une fonction culturelle riche et diversifiée. Le centre économique initial sur les Champs-Élysées est
principalement dédié aux commerces à haute valeur et aux hôtels de luxe.
De par ses fonctions, Paris connaît une urbanisation galopante qui repousse les limites de la ville en proche
banlieue et modifie ainsi la notion de centre, à l’exemple de la construction du nouveau centre des affaires à
Nanterre. Profitant d’un réseau routier, autoroutier, ferroviaire bien développé, proche des aéroports, La Défense
est un quartier des affaires marqué par la présence de gratte-ciel où sont réunis les sièges sociaux des entre-
prises, les grandes banques et compagnies d’assurance, mais aussi des logements de standing.
Paris est donc une ville polycentrique.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4  55


Glossaire :
Fonctions urbaines : ensemble des activités (politique, économique, culturelle) d’une ville.
Logements de standing : logements se caractérisant par un grand confort, par le luxe.
Rayonnement international : influence exercée par une métropole dans divers domaines à l’échelle mondiale.

J’APPROFONDIS
Document 8 : Schéma d’un modèle de métropole européenne

Ville centre

Chemin de fer

Extension de la ville centre en


proche banlieue

Autoroute

J’ÉVALUE MES ACQUIS


Vérifie maintenant que tu as bien compris cette séance.
1. Quelles sont les fonctions qui font de Paris la capitale de la France et une ville mondialement connue ?
2. Dans le tableau ci-dessous, classe selon leur fonction les bâtiments de la liste suivante :
Notre-Dame, Louvre, Bibliothèque nationale, tour Eiffel, palais de l’Élysée, les Champs-Élysées, Panthéon,
Palais-Bourbon, opéra Bastille, Maison de l’Unesco, la Défense, la tour Montparnasse.
Fonction culturelle Fonction politique
Fonction économique Fonction religieuse
et touristique et administrative
………………............…………… ………………............…………… ………………............…………… ………………............……………
………………............…………… ………………............…………… ………………............…………… ………………............……………
………………............…………… ………………............…………… ………………............…………… ………………............……………
………………............…………… ………………............…………… ………………............…………… ………………............……………
………………............…………… ………………............…………… ………………............…………… ………………............……………

3. C
 omment s’appelle le nouveau quartier des affaires de Paris ? Où est-il situé par rapport à l’agglomération ?
Pourquoi le site est-il particulièrement intéressant ?

Le coin des curieux

Tu peux retrouver cette rubrique sur ta séance numérique.

56 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 4


e
SÉANCE 5
Les périphéries des villes : des espaces plus ou moins bien intégrés

ACCUEIL

Lors de la séance précédente, tu as travaillé sur la ville-centre avec l’exemple de Paris. Tu as vu que l’urbanisation
se caractérise par l’extension de la ville-centre sur la proche banlieue, modifiant ainsi la notion de centre. Nous en
avons conclu que Paris était polycentrique.
Cette nouvelle séance porte sur les périphéries des villes et la problématique soulevée par l’extension des villes sur
leur espace proche : quelles sont les dynamiques des périphéries ?

Prends une nouvelle double page dans ton cahier. En haut de la page, écris en rouge le titre de la séance : « De la péri-
phérie intégrée à la périphérie délaissée ». Saute une nouvelle ligne et écris en rouge « A. Quelles sont les dynamiques
des périphéries ? ».

A. Quelles sont les dynamiques des périphéries ?

JE M’EXERCE

Exercice 1 : Je compare


Document 1 : Paris au XVIIIe siècle

Document 2 : Paris au XIXe siècle

Le document 1 est un assemblage de cartes appelées cartes de


Cassini. Elles ont été établies au XVIIIe siècle. Le document 2 est
une carte d’État-major établie au XIXe siècle. L’urbanisation de la
ville de Paris est en rose sur ces deux documents.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5  57


Document 3 : Paris au XXIe siècle

Sur ce document, les zones urbanisées apparaissent en gris.

1. Compare les trois documents. Comment a évolué la ville de Paris


depuis le XVIIIe siècle ?
Face à la croissance de la population urbaine, à l’augmentation
des prix du foncier dans la ville-centre, les villes se sont étendues
sur leur périphérie. C’est le phénomène de l’étalement urbain, qui
se caractérise par de nouvelles formes d’habiter la ville et s’ex-
plique par la recherche d’un meilleur cadre de vie, de l’accessibi-
lité au lieu de travail, au lieu d’étude ou aux principaux services.
Mais les formes d’urbanisation ne sont pas homogènes.

Saute une ligne et écris en rouge « 1. Les périphéries intégrées : les banlieues ». Tu peux prendre maintenant connais-
sance des documents.

1. Les périphéries intégrées : les banlieues

Exercice 2 : Je décris


Document 4 : Un immeuble au cœur de Paris

Ce type d’immeuble situé dans le 16e arrondissement de Paris est occupé


par de vastes logements.

Document 5 : Un quartier de banlieue dans le Val-de-Marne

Ce quartier est une zone urbaine sensible (ZUS) marquée par


d’importantes difficultés économiques et sociales.

58 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5


e
Document 6 : De fortes inégalités

Ville-centre Départements de la proche banlieue


Paris Hauts-de-Seine Seine-Saint-Denis Val-de-Marne
Salaire moyen mensuel en euros
3 462 4 034 2 852 2749
(3e trimestre 2015)
Taux de chômage
8,4 % 8,1 % 13,4 % 9,2 %
(3e trimestre 2015)
RSA pour 1000 personnes de 25 à
58 ‰ 42 ‰ 97 ‰ 58 ‰
64 ans (en 2010)
Prix des appartements au m2
7 951 5 524 3 304 3 875
(en 2011, en euros)
— Sources : INSEE - Idf.direccte.gouv.fr
Document 7 : Une zone d’entrepôts dans le Val-de-Marne : Rungis

1- Lotissements
2- Zone d’entrepôts
2 3- Champs cultivés
3

1. Documents 4, 5 et 6 - Quelles sont les différences entre l’immeuble dans le centre de Paris et les immeubles
dans la banlieue de Paris ?
2. Documents 5 et 6 - Quelles difficultés rencontrent les habitants des zones urbaines sensibles ? Pour t’aider à
répondre, surligne en jaune dans le document 6 les départements de la proche banlieue de Paris :
• où le salaire moyen mensuel en euros est le plus faible
• où le taux de chômage est le plus élevé
• où le nombre de bénéficiaires du RSA est le plus important
3. Document 7 - Quels sont les aménagements visibles sur la photographie aérienne ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés.

Tu as donc vu que Paris s’était étendue dans sa périphérie proche, la banlieue. La ville-centre et la banlieue
forment l’agglomération parisienne. La banlieue connaît des inégalités sociales et spatiales, créant des « frac-
tures » entre des quartiers aisés et des quartiers classés en zone urbaine sensible. La banlieue se densifie avec la
construction de logements et l’aménagement de zones d’activité, par exemple des zones d’activité commerciale. On
dit que les banlieues sont intégrées car elles entretiennent avec la ville-centre d’étroits rapports qui constituent
l’ensemble urbain que l’on appelle l’agglomération.
Mais parallèlement, de nombreux habitants quittent l’agglomération pour habiter dans les campagnes périur-
baines, c’est le phénomène de la périurbanisation qui va former la couronne périurbaine.

Saute une ligne et écris « 2. La couronne périurbaine ». Tu peux prendre maintenant connaissance des documents.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5  59


2. La couronne périurbaine

Exercice 3
Document 8 : L’importance de la périurbanisation

« Les enquêtes montrent que la maison individuelle est le rêve de plus de 70 % des Français, et plus de la
moitié y habitent effectivement. […] Les quartiers pavillonnaires des communes périurbaines sont plébisci-
tés par les Français. Ce qui attire les Français dans l’envie de vivre dans une maison « au vert » plutôt qu’en
appartement en banlieue d’une grande ville, c’est l’environnement social. […] Pour s’offrir un cadre de vie
tranquille, ils sont prêts à s’éloigner […] des lieux de travail et des infrastructures de transport et à s’endetter
sur vingt ou trente ans. »
— « La Vie rêvée des pavillons », Documentaire multimédia, 2014, www.france5.fr

Document 9 : Lotissement pavillonnaire au nord-est de Paris

Document 10 : Les problèmes de déplacements à Paris

1. Indique d’après les éléments du document 8 les réponses aux questions posées :
• Quel est le rêve des Français ? …………………………………………………………………
• Quel est le nom de ces quartiers ? ……………………………………………………………………..
• Où sont construits ces quartiers ? …………………………………………………………………..
• Pourquoi les habitants choisissent de vivre dans ces zones ?
• Au prix de quel sacrifice ?
2. Document 9 - Sur quel espace sont construits ces quartiers ?
† Des espaces industriels ¨ Des espaces touristiques ¨ Des espaces agricoles
3. D
 ocument 10 - Quelles sont les conséquences des déplacements entre le domicile et le travail dans la ville-
centre ? (deux réponses)

Vérifie tes réponses dans le livret des corrigés.

60 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5


e
De nombreux habitants quittent l’agglomération pour habiter dans les campagnes périurbaines. L’agglomération
(ville-centre et banlieue) grignote ainsi les espaces ruraux proches. C’est le phénomène de la périurbanisation, qui
forme la couronne périurbaine.
Les habitants quittent la ville-centre et la banlieue pour habiter dans la couronne périurbaine, soit par désir de
vivre mieux et dans de meilleures conditions, soit contraints par le coût élevé des logements en agglomération.
De ce fait, les migrations pendulaires*, c’est-à-dire les déplacements quotidiens entre la maison et le travail, sont
importantes et provoquent des problèmes de circulation, autour et dans les agglomérations, et des problèmes de
pollution.
Ce phénomène de couronne périurbaine témoigne aussi de l’influence de la ville sur son espace rural proche. Il
existe ainsi des campagnes sous influence urbaine, dynamiques. C’est donc lui aussi un espace intégré.
Cependant, toutes les campagnes ne sont pas sous l’influence d’une grande ville, il existe des campagnes
marquées par un important recul démographique et économique.

Saute une ligne et écris en rouge « B. Les périphéries délaissées ».

B. Les périphéries délaissées


On entend par périphéries délaissées des espaces qui ne sont pas polarisés par une agglomération et qui
connaissent de grandes difficultés. Il s’agit pour l’essentiel des espaces agricoles éloignés et souvent marginalisés
où des villages sont installés.

Écris le numéro de l’exercice. Tu peux prendre connaissance des documents.

Exercice 4
Document 11 : Vue aérienne d’un village en France

Document 12 : Photographie aérienne du Bout des Crocs, un village en Picardie

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5  61


Document 13 : Manifestation contre le projet de fermeture d’une classe dans un hameau du Gard

Document 14 : Les pôles d’excellence rurale, une initiative en direction des territoires ruraux

« Un appel à projets national pour soutenir les dynamiques d’initiative rurale et encourager l’innovation.
Dans la bataille pour l’emploi et la compétitivité du territoire national, les projets de développement portés
par les acteurs des territoires ruraux contribuent à l’attractivité et au développement de la France. Ces projets
constituent un réservoir de croissance et de développement durable.
La mise en place de la procédure des pôles d’excellence rurale donne une nouvelle impulsion aux actions
engagées par le Gouvernement en faveur des territoires ruraux. Ils confortent la dynamique engagée par la loi
du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux. »
— http://poles-excellence-rurale.datar.gouv.fr/les-poles-d-excellence-rurale

1. En observant les documents 11 et 12, entoure ou surligne les bons mots pour décrire la forme du peuplement :
villes, villages, habitat dispersé, industrie, commerce, agriculture, élevage.
2. Document 13 - À quelle difficulté sont confrontés les villages des campagnes ?
3. Surligne en jaune dans le document 14 les objectifs des pôles d’excellence rurale.
Les périphéries délaissées correspondent à des espaces ruraux profonds, non polarisés ou attirés par une agglo-
mération et restant dans leur large majorité des espaces à vocation agricole.
Ces périphéries sont en grande difficulté et déclinent : fermetures d’écoles, disparition des commerces de proxi-
mité… Pour les dynamiser, l’État développe des pôles d’excellence rurale.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés.
Apprends le résumé suivant en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser. Essaie de faire des liens avec
ce que tu sais déjà pour mieux retenir.

JE RETIENS
Les périphéries des villes : des espaces plus ou moins bien intégrés
Face à l’augmentation de la population, les villes s’étalent sur leur espace proche ; c’est l’étalement urbain. Il
en existe deux formes.
— D’abord, la ville-centre s’étale sur la banlieue. Elle se caractérise par des contrastes sociaux et écono-
miques entre des quartiers pavillonnaires et des quartiers sensibles (dominés par des grands ensembles,
des immeubles). C’est ce que les géographes appellent la fragmentation socio-spatiale. La ville-centre et
la banlieue forment l’agglomération. On dit que la banlieue est une périphérie intégrée.
— De nombreux habitants quittent la ville-centre et la banlieue pour habiter dans la couronne périurbaine, soit
par désir de vivre mieux et dans de meilleures conditions, soit contraints par le coût élevé des logements en
ville. C’est le phénomène de la périurbanisation. L’ensemble constitué par la ville-centre, la banlieue et la
couronne périurbaine s’appelle une aire urbaine*. Les mobilités* quotidiennes (pendulaires*) entre la
couronne périurbaine et l’agglomération provoquent des embouteillages nombreux et des pics de pollution.
La périurbanisation se caractérise par la construction de lotissements pavillonnaires très consommateurs
d’espaces agricoles. La couronne périurbaine entretient ainsi des liens étroits avec la ville-centre et on la
considère donc elle aussi comme une périphérie intégrée.
Si les campagnes périurbaines sont des périphéries dynamiques et intégrées, il existe enfin sur le territoire des
espaces ruraux qui ne sont polarisés par aucune agglomération. Ils connaissent des difficultés et déclinent :
fermeture d’écoles, disparition de commerces de proximité, de services… Afin de les dynamiser, l’État a déve-
loppé des pôles d’excellence rurale.

62 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5


e
Glossaire :
Aire urbaine : espace constitué d’une ville-centre, de banlieues et d’une couronne périurbaine.
Pôles d’excellence rurale : mesures de l’État destinées à dynamiser des espaces ruraux en difficultés.
Mobilité : ensemble des types de déplacements.
Mobilité pendulaire ou migration pendulaire : aller-retour quotidien effectué par une personne entre son domicile
et son lieu de travail.

J’ÉVALUE MES ACQUIS


I. Travail sur un document :

Le développement de la périurbanisation
« L’habitat pavillonnaire en périphérie des grandes villes – dit « périurbain » – continue de se développer en
France. […] La population périurbaine est passée de 9,4 millions à 15,3 millions entre 1968 et 2011 […].
Plusieurs phénomènes ont contribué à la périurbanisation : les hausses des prix au m² dans les centres-villes
et la généralisation de l’utilisation de la voiture individuelle, facilitée par l’amélioration du réseau routier. Ce
lieu de vie correspond à une aspiration forte : posséder une maison individuelle et disposer d’espaces verts à
proximité. L’antithèse des « grands ensembles » : davantage de surface, moins de bruit, un jardin… »
— « L’habitat périurbain poursuit son essor », www.observationsociete.fr, 8 juin 2017.

1. Surligne en jaune dans le document où sont situés les espaces périurbains.


2. Comment la population des espaces périurbains évolue-t-elle ?
3. Surligne en vert le type d’habitat qui domine dans ces espaces.
4. Surligne en bleu le moyen de transport qui accompagne la périurbanisation.
5. Que recherchent les habitants qui s’y installent ?

II. Compléter un schéma :


1. Colorie en rouge la ville-centre.
2. Colorie en orange la banlieue.
3. Colorie en jaune la couronne périurbaine.
4. Indique par des flèches les mobilités.
5. Construis la légende :
– À quel ensemble correspondent les couleurs rouge et orange ?
– À quel ensemble correspondent les couleurs rouge, orange et jaune ?
– Indique à quoi correspondent les flèches
6. Mets un titre au schéma : .....................................

Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés.

CNED – Collège 4e  HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séance 5  63


ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE (EMC)

SÉANCES 6 ET 7

Tu peux trouver ces séances dans ton livret d’EMC et sur ton espace inscrit.

Il est nécessaire de travailler tes séances d’EMC pour réussir ton devoir car il comporte des questions d’histoire,
de géographie et d’EMC.

64 CNED – Collège 4   HISTOIRE — GÉOGRAPHIE – Unité 2 – Séances 6 et 7


e

Vous aimerez peut-être aussi