Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Infection Aiguë Des Parties Molles
Infection Aiguë Des Parties Molles
INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com
La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
ORTHOPEDIE
MALADIES INFECTIEUSES
REANIMATION-URGENCES
Infection aiguë des parties
molles (abcès, panaris,
phlegmon des parties molles)
I-II-207
Dr Jean GRIMBERG
Praticien Hospitalier
L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-
bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate
www.laconferencehippocrate.com 1
1-11-207
Objectifs :
– Diagnostiquer une infection aiguë des parties molles (abcès,
panaris, phlegmon des parties molles).
– Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en char-
ge.
DIAGNOSTIC,
ÉVOLUTION, TRAITEMENT
● Le panaris, ou infection des parties molles d’un doigt, est une lésion fréquente dont la prise
en charge rapide, parfois médicale mais le plus souvent chirurgicale, doit permettre d’éviter
des complications parfois redoutables.
● Le phlegmon des gaines digitales, infection des gaines synoviales péritendineuses, est une
urgence dont le traitement obligatoirement chirurgical n’évite pas toujours des séquelles par-
fois graves.
Panaris
A/ Diagnostic
1. Clinique
a) Interrogatoire
– Terrain : on recherchera des facteurs favorisants :
* Diabète.
* Déficit immunitaire (sida, immunosuppresseurs, traitement corticoïde).
* Éthylisme chronique.
* Toxicomanie.
– Notion de porte d’entrée : parfois négligée ou oubliée par le patient :
* Piqûre septique (écharde, épine de rose…).
* Arrachement des peaux périunguéales.
* Soins de manucure.
* Affections dermatologiques (périonyxis).
* Hématome sous-unguéal.
www.laconferencehippocrate.com 2
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
b) Examen physique
– Examen local :
* Forme phlegmasique : tuméfaction rouge et douloureuse à la palpation, sans collection
visible.
* Forme collectée : tuméfaction blanchâtre, entourée d’une zone inflammatoire.
– Examen loco-régional : on recherchera :
* Lymphangite ou adénopathie loco-régionale, en règle absentes dans les formes phlegma-
siques, souvent présentes dans les formes collectées.
* Complications : signes en faveur d’un phlegmon des gaines synoviales ou d’une ostéo-
arthrite localisée.
c) Formes cliniques
– Panaris superficiels :
* Périunguéaux : forme la plus fréquente (65 % des cas), il faut craindre une atteinte de la
matrice unguéale en l’absence de prise en charge précoce, en particulier chez l’enfant. Les
formes récidivantes doivent faire rechercher une immunosuppression et/ou une conta-
mination fongique.
* Anthracoïdes : ils se développent à la face dorsale de la première phalange du doigt à par-
tir d’un follicule pilo-sébacé.
* En bouton de chemise : ils réalisent une communication fistuleuse entre un panaris péri-
unguéal et un panaris pulpaire : l’intensité de la douleur et la tuméfaction pulpaire doi-
vent faire évoquer le diagnostic.
– Panaris sous-cutanés : souvent trompeurs, car siégeant en profondeur en zone pulpaire. Le
risque est l’extension rapide aux gaines synoviales tendineuses ou aux articulations conti-
guës.
– Panaris « décapité » : par un traitement antibiotique inadapté à la forme clinique ou pour-
suivi sans traitement chirurgical au-delà de quarante-huit heures malgré l’absence de gué-
rison.
Le tableau clinique est moins net avec des signes fonctionnels et d’examen atténués par
l’antibiothérapie.
2. Examens complémentaires
a) Radiographiques
– Ils ne sont pas systématiques. Seule une suspicion de complication (ostéite, arthrite) ou
l’interrogatoire orientant vers un corps étranger doivent les faire pratiquer.
b) Biologiques
– Ils n’ont pas d’utilité diagnostique.
– Ils seront demandés, éventuellement en coordination avec l’anesthésiste lors de la consul-
tation préanesthésique, à titre préopératoire et/ou en cas de doute sur l’existence d’un fac-
teur favorisant (diabète, immunosuppression).
www.laconferencehippocrate.com 3
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
B/ Évolution - Complications
● L’évolution ne se conçoit qu’après le traitement, médical ou chirurgical.
1. Atteinte articulaire
● Rare, elle concerne surtout l’articulation interphalangienne distale.
● Le diagnostic est difficile, et toute douleur, notamment à la mobilisation de l’articulation,
tout œdème ou inflammation périarticulaire doivent faire évoquer le diagnostic.
● Les radiographies soit sont normales, témoignant du caractère récent de l’atteinte articulai-
re, soit montrent un pincement articulaire, voire une destruction articulaire, témoignant de
l’ancienneté de l’atteinte et donc de mauvais pronostic pour l’articulation.
● L’intervention chirurgicale s’impose d’extrême urgence.
2. Atteinte tendineuse
● Rare, soit sous la forme d’une atteinte directe du tendon extenseur, soit sous la forme d’un
phlegmon de la gaine synoviale des tendons fléchisseurs.
3. Atteinte matricielle
● Plus fréquente chez l’enfant, elle peut conduire à une dystrophie unguéale sévère.
C/ Traitement
1. Forme phlegmasique
2. Forme collectée
b) Traitement chirurgical
– Au bloc opératoire, sous garrot pneumatique, sous anesthésie loco-régionale ou générale.
– Excision complète de tous les tissus nécrotiques : seuls les tissus dont le saignement est
franc à l’ablation du garrot peuvent être conservés.
– Prélèvement bactériologique.
– Pansement au tulle gras avec antiseptique iodé.
d) Surveillance clinique
– Pansements au premier et au troisième jour : la guérison doit être acquise à ce stade.
www.laconferencehippocrate.com 4
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
POINTS FORTS
Panaris
● PHYSIOPATHOLOGIE
– Porte d’entrée : à rechercher systématiquement.
– Facteurs favorisants : diabète, immunosuppression.
– Germes : staphylocoque doré, entérobactérie, streptocoque.
● DIAGNOSTIC
– Forme phlegmasique : signes locaux.
– Forme collectée : signes locaux, loco-régionaux, généraux. Rechercher complica-
tions.
– Formes topographiques : attention à : panaris en bouton de chemise, panaris pul-
paire (gaines des fléchisseurs), panaris dorsaux (articulations tendons extenseurs).
● COMPLICATIONS :
– Phlegmon : cf. infra.
– Arthrite.
– Lésion tendineuse.
● TRAITEMENT
– Prévention antitétanique.
– Forme phlegmasique : antibiothérapie + antiseptiques locaux, surveillance rap-
prochée.
– Forme collectée : excision chirurgicale.
www.laconferencehippocrate.com 5
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
1. Clinique
a) Interrogatoire
– Facteurs favorisants et porte d’entrée doivent être recherchés comme pour un panaris.
– La notion de contamination de voisinage est possible – arthrite, panaris, intervention chi-
rurgicale – et rend le diagnostic plus difficile, car les symptômes sont moins nets.
– Signes fonctionnels :
* Douleur : elle peut être intense, débutant au niveau de la porte d’entrée et se propageant
le long du trajet de la gaine du tendon. Elle est parfois atténuée par une antibiothérapie
antérieure ou prescrite par erreur.
5 2
4 3
b) Examen physique
– Examen local :
www.laconferencehippocrate.com 6
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
riculaire.
■ Paume de la main pour les gaines des tendons fléchisseurs de l’index, du médius et de
l’annulaire.
* Aspect du doigt en crochet, avec exacerbation de la douleur à l’extension passive ou en
flexion contre résistance.
– Examen loco-régional :
* Recherche d ‘une porte d’entrée.
* Adénopathies.
* Traînées de lymphangite.
– Examen général : fièvre, altération de l’état général.
2. Examens complémentaires
a) Radiologiques
– Les radiographies du doigt concerné sont systématiques à la recherche d’un corps étranger
et d’une atteinte ostéo-articulaire (ostéite, arthrite) associée.
b) Biologiques
– Ils n’ont pas d’utilité diagnostique.
– Ils seront demandés, éventuellement en coordination avec l’anesthésiste lors de la consul-
tation préanesthésique, à titre préopératoire et/ou en cas de doute sur l’existence d’un fac-
teur favorisant (diabète, immunosuppression).
B/ Évolution - Complications
1. Classification
● La classification en stades évolutifs repose sur les constatations peropératoires.
a) Stade I
– Liquide synovial clair ou louche, synoviale d’aspect normal.
– La guérison après traitement chirurgical est obtenue dans 85 % des cas sans séquelles.
b) Stade II
– Liquide purulent, atteinte isolée de la synoviale sans atteinte tendineuse.
– L’aspect de la synoviale fait décrire deux sous-stades à certains auteurs :
* II A : synoviale pathologique en certains endroits, permettant une résection partielle.
* II B : synoviale globalement pathologique nécessitant son excision complète.
– La guérison sans séquelles n’est obtenue que dans 30 % des cas.
c) Stade III
– Nécrose tendineuse.
www.laconferencehippocrate.com 7
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
– Ce stade est plus rare mais peut être l’évolution des stades précédents dans les formes par conti-
guïté ou « décapitées » par une antibiothérapie prescrite avant le traitement chirurgical.
– Les séquelles lourdes, allant parfois jusqu’à l’amputation, sont obligatoires, et le patient doit
en être prévenu.
d) Formes particulières
– Certains espaces celluleux de la main peuvent être le siège de cellulites infectieuses, mimant
un phlegmon de gaine, mais dont la localisation redresse le diagnostic : commissure, espa-
ce palmaire prétendineux ; cellulite dorsale (qui peut rarement toucher les gaines des ten-
dons extenseurs au dos du poignet).
2. Complications
● Elles sont l’apanage des traitements trop tardifs ou inadaptés.
● Nécrose tendineuse, ostéo-arthrite évolutive dans les formes les plus graves.
● Raideur, douleurs résiduelles peuvent être rencontrées dans tous les stades.
● Les phlegmons à bascule sont des cas particuliers représentés par l’extension d’un phlegmon
de la gaine du pouce à celle du 5e doigt et inversement, en rapport avec une contamination
par communication physiologique, rare, ou par contiguïté entre les deux gaines au niveau du
canal carpien.
C/ Traitement
a) Stade I
– Abord des culs-de-sac proximal et distal de la gaine par rapport à la porte d’entrée.
– Lavage abondant de la gaine au sérum physiologique depuis le(s) abord(s) chirurgical (chi-
rurgicaux) vers la porte d’entrée.
– La porte d’entrée est laissée à la cicatrisation dirigée.
– Les abords en zones propres sont refermés.
– Les pansements seront réalisés tous les jours afin de vérifier la guérison.
– La rééducation du doigt est débutée dès la disparition des phénomènes inflammatoires.
b) Stade II
– Abord extensif de la gaine par incisions de type Brunner ne croisant pas les plis de flexion.
– Excision complète de la synoviale patho-logique, plus ou moins étendue, respectant les par-
ties de réflexion tendineuse si possible.
– Fermeture lâche par points séparés éloignés.
– Pansements quotidiens et rééducation dès que possible.
c) Stade III
– Abord extensif de la gaine.
– Excision de l’ensemble des tissus nécrosés, tendons et poulies de réflexion y compris.
– Cicatrisation dirigée.
– Mobilisation passive dès que possible.
– Reconstruction tendineuse à distance.
– Dans certains cas d’atteinte très évoluée (ostéo-arthrite très évoluée, diffuse avec séquestra-
tion osseuse et/ou articulaire), l’amputation évitera une extension de l’infection aux struc-
tures de voisinage.
www.laconferencehippocrate.com 8
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
2. Traitements complémentaires
b) Antibiothérapie
– Elle est discutée.
– Elle ne doit pas faire différer l’acte chirurgical ou en diminuer l’importance.
– Logique dans les stades II et III surtout en cas de diffusion loco-régionale ou générale, ou
en cas de morsure.
3. Surveillance
POINTS FORTS
● TRAITEMENT
– Ne peut être que chirurgical et urgent.
* Excision porte d’entrée.
* Ouverture cul-de-sac proximal :
■ Stade I : liquide trouble : lavage.
le.
■ III : nécrose : excision de tous les tissus nécrosés, y compris tendons
– Surveillance+++.
www.laconferencehippocrate.com 9
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
Plaies de la main
● Les plaies constituent un des motifs les plus fréquents de consultation aux urgences chirur-
gicales, et les plaies de la main sont extrêmement fréquentes (plus de 500 000/an en France).
● Elles représentent un accident du travail sur trois.
– Plaie grave nécessitant d’emblée diagnostic et thérapeutique au bloc opératoire en milieu spé-
cialisé.
– Plaie apparemment bénigne, dont la prise ne charge en milieu non spécialisé ne doit pas mas-
quer des lésions plus graves.
DIAGNOSTIC
A/ En urgence
● Il faut rechercher et débuter le traitement des lésions susceptibles d’engager le pronostic vital
ou visiblement très graves.
● Si le saignement persiste malgré le pansement et si l’état clinique est précaire (choc hémor-
ragique), un garrot peut être posé en attendant une évacuation rapide vers le bloc opératoire
(noter l’heure de pose sur le garrot).
● La pose de deux voies d’abord veineuses de bon calibre avec solutés macromoléculaires de
remplissage doit être concomitante.
2. Gestes indispensables
● Ablation des bijoux, en les sectionnant si nécessaire.
● Ablation des corps étrangers les plus visibles et lavage au sérum physiologique stérile.
● Conservation des segments amputés : dans un linge stérile humide placé dans un sac plas-
tique hermétiquement fermé. Le sac plastique est placé dans un récipient contenant de l’eau
et de la glace. Aucun contact direct entre la glace et le segment amputé.
● Séroanatoxinothérapie antitétanique.
B/ Interrogatoire
● Il sera pratiqué en même temps que les premiers gestes d’urgence.
1. Le blessé
● Âge, sexe.
● Profession +++.
● Traitements en cours.
www.laconferencehippocrate.com 10
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
Nerf médian
Fig. 2 : Recherche d’une lésion du tendon Fig. 3 : Recherche d’une lésion du tendon fléchisseur superfi-
fléchisseur profond de l’index (photo d’une manœuvre nor- ciel du majeur (manœuvre du quadrige) (photo d’une
male chez sujet sain). manœuvre normale chez sujet sain).
www.laconferencehippocrate.com 11
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
2. L’accident
a) Heure
f) Tentative de suicide
C/ Examen physique
1. Inspection
2. Palpation
a) Examen vasculaire
– Chaleur et coloration des extrémités, pouls capillaire, saignement des berges, saturomètre.
b) Examen neurologique
– Sensibilité épicritique selon les divers territoires tronculaires (Fig. 1).
– Mobilité des doigts selon la répartition des nerfs moteurs à la main en fonction de la loca-
lisation de la plaie. À la main même, seul les nerfs médian et ulnaire (cubital) sont moteurs :
* Nerf médian : opposant du pouce (geste test), court abducteur du pouce, faisceau super-
ficiel du court fléchisseur du pouce, 1er et 2e lombricaux
* Nerf ulnaire : faisceau profond du court fléchisseur du pouce, adducteur du pouce (l’ab-
sence d’adduction active du pouce réalise le signe de Froment), interosseux palmaires et
dorsaux, 3e et 4e lombricaux, opposant, court fléchisseur et adducteur du 5e doigt.
www.laconferencehippocrate.com 12
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
c) Examen tendineux
– Fléchisseurs :
* Perte de l’effet ténodèse (flexion automatique des doigts en extension du poignet).
* Perte de la flexion active de P3 (3e phalange) sur P2 (2e phalange), l’articulation inter-
phalangienne proximale (IPP) maintenue en extension : elle signe la rupture du tendon
du fléchisseur commun profond (Fig. 2).
* Perte de la flexion du doigt en maintenant les autres doigts en extension (manœuvre du
quadrige) : elle signe la rupture du tendon du fléchisseur superficiel (Fig. 3).
– Extenseurs :
* Perte de l’effet ténodèse (extension automatique des doigts en flexion du poignet).
* Aspect en maillet (Mallet finger), se traduisant par une flexion de P3 sur P2 et affirmant
la rupture ou la section complète de la bandelette terminale du tendon extenseur.
* Aspect évoquant une lésion ancienne :
■ Aspect en col de cygne avec hyperextension de l’IPP et flexion de l’IPD, séquelle d’un
d) Examen ostéoarticulaire
– L’atteinte articulaire est automatique en cas de plaie du tendon extenseur en regard de la
face dorsale d’une articulation.
– La palpation recherchera également une douleur en regard des reliefs ostéo-articulaires.
3. Examen général
● On recherchera une atteinte des autres organes, en particulier en cas de traumatisme à haute
énergie.
D/ Examens complémentaires
1. Radiographie
● Une radiographie du segment traumatisé est indispensable à la recherche de :
– Lésion ostéo-articulaire.
– Corps étranger radio-opaque.
● Une radiographie d’un segment amputé est également indispensable afin d’effectuer un dia-
gnostic des lésions ostéo-articulaires et de prévoir une stratégie opératoire en cas de décision
de réimplantation.
2. Biologiques
● Ils dépendent de la consultation d’anesthésie préopératoire.
www.laconferencehippocrate.com 13
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
A/ Plaie simple
B/ Autres cas
1. Principes généraux
● Le traitement ne se conçoit qu’au bloc opératoire, sous anesthésie loco-régionale et/ou géné-
rale, avec un garrot pneumatique à la racine du membre qui sera dégonflé pendant dix
minutes toutes les quatre-vingt-dix minutes.
● L’idéal est le traitement de l’ensemble des lésions en un seul temps dans un service spéciali-
sé disposant de matériel et de compétences en microchirurgie vasculo-nerveuse.
● Un certain nombre de principes sont essentiels :
– Les lésions osseuses doivent être stabilisées par des systèmes permettant une mobilisation
rapide.
– Les lésions vasculaires et neurologiques seront réparées en l’absence de perte de substance
à l’aide de sutures microchirurgicales. En présence d’une perte de substance, une greffe ner-
veuse ou vasculaire est nécessaire et donne de meilleurs résultats en urgence que différée.
– Les réparations tendineuses devront concerner aussi les gaines synoviales et être suffisam-
ment solides tout en respectant la vascularisation, afin de permettre une mobilisation rapi-
de.
– Toute plaie d’un tendon extenseur en regard d’une articulation doit faire rechercher systé-
matiquement une inoculation articulaire et pratiquer une arthrotomie pour un lavage abon-
dant au sérum physiologique
2. Cas particuliers
a) Amputation
– L’indication de réimplantation dépend de :
* L’âge : un enfant doit bénéficier d’une réimplantation le plus souvent possible du fait des
bonnes possibilités de cicatrisation.
* Le sexe : une réimplantation peut être décidée à visée esthétique chez la femme en
sachant qu’une main à quatre doigts correctement réalisée est plus esthétique qu’une
www.laconferencehippocrate.com 14
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
b) « Ring finger »
– Phénomène d’arrachement causé par un anneau ou une bague entraînés en traction distale,
il est à l’origine de lésions très graves, car il se crée une véritable dilacération des tissus
mous autour de l’os, avec surtout de très graves et étendues lésions vasculaires.
– Son traitement devrait être surtout préventif, en faisant pratiquer une petite section des
anneaux ou alliances chez les travailleurs manuels ou les personnes pratiquant des sports à
risque comme l’alpinisme.
– Le traitement curatif est très difficile et donne des résultats aléatoires.
d) Lésions unguéales
– Tout ongle perdu doit être reposé ou remplacé.
– Toute plaie du lit unguéal doit être suturée, au besoin par technique microchirurgicale.
e) Morsures
– Elles peuvent être à l’origine d’infections très graves (arthrite septique, phlegmon des
gaines) par deux mécanismes :
* La virulence des germes (Gram négatifs, multiples).
* La négligence : toute morsure en regard d’une articulation ou d’une gaine d’un tendon
fléchisseur doit faire soupçonner une inoculation septique, en particulier si la plaie
semble « minime ».
– Un traitement antibiotique actif sur les Gram négatifs et les anaérobies doit être prescrit :
exemple : Vibramycine : 2 cp/j pendant 7 jours.
1. Pansement
● Il se doit :
– D’être non ischémiant (pas de compresses circulaires autour des doigts)
– De permettre la surveillance des doigts éventuellement réimplantés ou revascularisés et des
lambeaux de couverture cutanée en en laissant l’extrémité distale à découvert.
– D’immobiliser la main en position de fonction, dite « intrinsèque plus » : articulations
méta-carpophalangiennes en flexion à 45°, articulations IPP et IPD en extension, pouce en
www.laconferencehippocrate.com 15
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
2. Main surélevée
● Surveiller : importance de l’œdème, sensibilité, chaleur et coloration des doigts et des lam-
beaux, saignements distaux, qualité du retour veineux.
3. Rééducation
● C’est de la qualité de celle-ci que va dépendre en grande partie le résultat final.
● Elle utilise largement les attelles et orthèses dynamiques.
● Le but de toute chirurgie de la main est de favoriser une rééducation précoce de manière à
éviter enraidissement articulaire et rétractions tendineuses.
● Durée d’immobilisation et début de la rééducation varient en fonction des lésions rencon-
trées en sachant, par exemple, qu’une lésion simple isolée d’un FCP devra être rééduquée le
plus rapidement possible par mobilisation précoce protégée par attelle (5e jour postopératoi-
re), alors que des lésions complexes (réimplantation, par exemple) nécessiteront une immo-
bilisation plus longue avant de débuter la rééducation (trois semaines). ■
www.laconferencehippocrate.com 16
Infection aiguë des par ties molles
(abcès, panaris, phlegmon des par ties molles) 1-11-207
POINTS FORTS
Plaies de la main
● DIAGNOSTIC
– Gestes d’urgence :
* Arrêter et compenser une hémorragie importante extériorisée : compression
manuelle, perfusion.
* Conservation des segments amputés : dans sachet fermé, puis dans eau + glace,
jamais de contact direct avec la glace.
– Terrain : notamment âge, tabagisme, côté dominant, métier.
– Circonstances de l’accident : heure, agent vulnérant, localisation, type, caractère
septique ou non de la blessure, AT.
– Lésions rencontrées :
* Ischémie distale.
* Lésion neurologique : examen moteur et sensitif (anatomie)
* Lésion tendineuse :
■ Fléchisseurs : FCP : extension MCP, ICP, flexion IPD ; FCS : flexion avec
▲ Lésion face dorsale IPD = Mallet finger = flexion isolée IPD ; évolution.
* Lésion ostéo-articulaire.
* Lésions cutanées.
– Lésions associées :
* Examens complémentaires : radio de tout segment lésé de manière importante.
* Au total : urgence = amputation récente, amputation partielle, dilacération,
écrasement, Ring finger, injection sous pression.
● TRAITEMENT :
– Principe : « tout en un temps ».
– Principes généraux :
* Prévention antitétanique.
* Réparation microchirurgicale par opérateur entraîné de toutes les lésions.
* Couverture cutanée, éventuellement par lambeau.
* Sélectionner indications de réimplantation au niveau des doigts. (enfant, pouce,
P3, avant métacarpien).
– Rééducation.
www.laconferencehippocrate.com 17