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Thomas Maeder
EPFL-STI-IMT-LPM, Station 17
CH-1015 LAUSANNE, Switzerland
!: + 41 21 693 58 23
Fax : + 41 21 693 38 91
thomas.maeder@epfl.ch
http://lpm.epfl.ch
Assemblage des céramiques - 100406x.doc
Assembly of ceramics and similar materials (glass, porcelain, silicon), to materials of the
same type or of other categories (metal or polymer).
Fügen von Keramik oder ähnlichen Werkstoffen (Glas, Porzellan, Silizium), zu Werkstoffen
demselben Typs oder von anderen Sorten (Metall oder Polymer).
Résumé
L'objectif de ce cours est de familiariser l'étudiant avec les méthodes utilisées pour assembler
les matériaux céramiques et analogues, entre eux et avec d'autres types de matériaux tels que
les polymères et les métaux. Après ce cours, l'étudiant devrait comprendre les aspects
technologiques des différentes méthodes d'assemblage des céramiques, ainsi que pouvoir
choisir la bonne méthode et les paramètres appropriés en fonction de l'application envisagée.
Dans ce but, les motivations pour utiliser les matériaux céramiques, assemblés entre eux ou en
combinaison avec d'autres types de matériaux, sont d'abord exposées, moyennant quelques
exemples illustratifs. Il est notamment montré que les assemblages incluant des céramiques
sont irremplaçables dans de nombreuses applications.
Comme les métaux, les céramiques peuvent être assemblées mécaniquement ou collées.
Cependant, les propriétés spécifiques des céramiques, surtout leur fragilité, nécessitent une
attention particulière à la conception des joints, ce qui sera développé dans ce cours.
Contrairement aux polymères ou aux métaux, les matériaux céramiques sont rarement soudés,
à quelques exceptions près : les verres, certains joints métal – céramique et le soudage
anodique (anodic bonding) du silicium et du verre.
La méthode principale utilisée pour les assemblages permanents et hermétiques est le brasage,
qui se divise en deux catégories qui seront développées séparément : 1) brasure métallique ou
2) verre de scellement. Ces deux types d'assemblages sont applicables aux céramiques et aux
métaux, et ce cours concerne ceux qui utilisent au moins un matériau non métallique.
Une méthode plus spécifique aux céramiques (peut cependant aussi être utilisée pour d'autres
matériaux) est le co-frittage avec le même et / ou d'autres matériaux fonctionnels, très utilisé
pour les composants électroniques. Le revêtement de céramiques par des films est aussi une
méthode d'assemblage très utilisée.
Finalement, plusieurs dispositifs technologiquement importants à base d'assemblage de
céramiques seront traités, dans le but d'illustrer les méthodes traitées dans ce cours.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 4
Summary
The objective of the present course is to familiarise students with the methods used to
assemble ceramic & similar materials, both together and with other materials types such as
polymers and metals. After this course, the student should comprehend the technological
aspects of different assembly methods used for ceramics, and be able to choose the most
favourable methods and the appropriate parameters, depending of the envisioned application.
In this light, the motivations to use ceramic materials, assembled together or in combination
with other materials types, are first exposed, with a some illustrative examples. It is especially
demonstrated that assemblies including ceramic materials are – as opposed to monolithic
devices or other materials – irreplaceable in many applications.
As for the case of metals, ceramics may be assembled by mechanical fastening methods or
adhesively bonded. However, the specific properties of ceramics, especially their brittleness,
require particular attention to be given to the mechanical design of the assemblies, an aspect
that will be developed in this course.
In contrast to polymers and metals, ceramic materials are seldom welded, with a few
exceptions: glasses, some metal-ceramic joints, and electrochemical "anodic bonding" of
silicon and glasses.
The main method used to fabricate permanent and hermetic seals for ceramic and glasses is a
brazing-type methods, which can be split into two categories, which will be presented
separately: 1) metallic brazing, or 2) glass sealing. Both of these assembly types are
applicable to both ceramics and metals, and this course concerns those cases that concern at
lease one non-metallic material.
One method specific to ceramics (that can however be applied to other materials as well) is
co-sintering with the same and / or other functional materials, a technique that finds wide
application in electronic components. The cladding of ceramics with films also constitutes a
widely used assembly method.
Finally, several technologically important devices based on ceramics will be treated, in order
to illustrate the methods presented in this course.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 5
Kurzfassung
Das Ziel dieses Kurses ist, dem Studenten einen ersten Einblick in die für Keramik und
ähnliche Werkstoffe – untereinander und mit anderen Werkstoffarten – eingesetzte
Fügetechnik zu geben. Nach diesem Kurs sollte der Student die technologischen Aspekten der
verschiedenen Fügemethoden für Keramikwerkstoffe verstehen, und in der Lage sein, die
richtige Fügemethode und Parameter zu wählen, in Abhängigkeit von der erwünschten
Anwendung.
Für diesem Zweck, die Gründe für den Einsatz Keramikwerkstoffe, untereinander gefügt oder
in Kombination mit anderen Werkstoffarten wie Polymere und Metalle, werden zuerst
vorgelegt und mittels einigen Beispielen illustriert. Es wird insbesondere gezeigt, dass
Keramik enthaltenen Zusammenfügungen in vielen Anwendungen unumgänglich sind.
Wie Metalle können auch Keramikwerkstoffe untereinander mechanisch gefügt oder geklebt
werden. In diesem Falle muss aber auf die Eigenschaften Keramikwerkstoffe, insbesondere
ihre Sprödikgeit, besondere Acht auf die Gestaltung des Gefüges gegeben werden.
Im Gegenteil zu Polymeren oder Metallen werden Keramikwerkstoffe selten geschweisst, mit
einigen Ausnahmen: Gläser, einige Metall-Keramik Fügungen und die elektrochemische
anodische Fügung "anodic bonding" von Silizium und Glas.
Die in den meisten Fällen eingesetzte Fügetechnik für permanente und hermetische Fügungen
ist das Löten, dass in zwei separat vorgelegten Kategorien unterteilt: 1) Das metallische Hart-
oder Weichlöten und 2) das Glasloten. Beide Fügemethoden können für Keramik- oder
Metallwerkstoffe eingesetzt werden, und dieser Kurs betrifft diejenigen Fälle, die mindestens
einen nichtmetallischen Werkstoff einsetzen.
Eine für Keramik spezifische Fügetechnik (die aber auch gelegentlich bei anderen
Werkstoffarten zu Einsatz kommt) ist das Zusammensintern / Co-Sintern, mit dem gleichen
Material oder mit unterschiedlichen Werkstoffen, welches grosse Anwendung in
Elektronikkomponenten findet. Die Beschichtung von Keramikwerkstoffen ist auch eine sehr
verbreitete Fügetechnik.
Am Ende werden noch einige technologisch wichtige Komponente / Geräte vorgelegt, um die
in diesem Kurs gezeigten Methoden zu illustrieren.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 6 1 – Introduction
1. Introduction
1.1. Nécessité de techniques d'assemblage pour les céramiques
Le choix de réaliser un produit par assemblage plutôt que par fabrication d'une pièce
monolithique obéit à plusieurs motivations.
- Certains produits ne peuvent être constitués d'un seul matériau. Par exemple, un circuit
électrique comporte des conducteurs, des isolants, des résistances, etc.
- Certaines structures doivent, de par leur forme, comporter une étape d'assemblage, par
exemple un volume scellé hermétiquement (ampoule).
- La possibilité d'assembler différents matériaux permet de mieux utiliser leurs propriétés.
Il ne viendrait, par exemple, à personne l'idée de réaliser le cadre d'une fenêtre en verre…
- L'assemblage de plusieurs pièces simples permet une plus grande standardisation dans
leur production, d'où des coûts en général moindre.
L'assemblage de plusieurs pièces ensemble est, dans le cas des matériaux céramiques,
rarement une simple méthode de mise en forme d'objets complexes à partir d'éléments simples
de matière identique, comme l'est par exemple le soudage de tôles d'acier. En effet, les
céramiques se prêtent en général mal au soudage, et il est en général difficile d'obtenir des
joints ayant les mêmes propriétés mécaniques, thermiques et chimiques que le matériau de
base. De plus, en raison de la fragilité des céramiques l'usinage de pièces à l'état fini ou la
mise en forme par déformation plastique (pliage, forgeage) sont rarement utilisés (exception :
verre).
Quelques exemples sont donnés ci-dessous. Le verre (fig. 1–1) est clairement une structure
monolithique. Inversement, le condensateur multicouche (fig. 1–2) doit être un assemblage,
vu qu'il est constitué d'un matériau conducteur et d'un isolant.
Pour de nombreuses applications, les assemblages et les structures monolithiques entrent en
concurrence, comme les corps de capteurs de pression à la fig. 1–3.
Les composites
Beaucoup de matériaux composites utilisent des céramiques ou des verres. Quelques
exemples sont donnés ci-dessous.
- La fibre de verre (verre dans polymère) est utilisée comme moyen de renforcement et de
diminution de la dilatation thermique dans les résines et les thermoplastiques.
- Les thermoplastiques, ainsi que les matériaux d'enrobage pour l'électronique comportent
des charges minérales (céramique ou verre dans polymère), pour diminuer les coûts,
augmenter la dureté et diminuer la dilatation thermique.
- Le "composite" dentaire, qui remplace l'amalgame au mercure, est également constitué
d'une résine chargée de céramique lui conférant dureté, résistance à l'abrasion et
couleur (céramique dans polymère).
- Les outils de coupe en "métal dur" (céramique dans métal) sont constitués d'une phase
dure (carbure de tungstène), liés par un métal ductile (cobalt).
- Les verres de scellement sont chargés de poudre minérale permettant d'augmenter ou de
diminuer leur coefficient de dilatation thermique (céramique dans verre).
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 8 1 – Introduction
- Les composites Al–Si réalisés par infiltration (céramique dans métal) permettent la
réalisation de boîtiers, etc. à matrice métallique ayant une dilatation thermique
compatible avec le verre et l'alumine, ce qui est très utile pour les applications
électroniques et permet de remplacer avantageusement des alliages chers (kovar).
Les films
Là aussi, l'éventail d'applications est très larges. La liste ci-dessous donne quelques exemples.
- On utilise des films organiques pour contrôler les propriétés de surface du verre,
notamment le rendre hydrophobe.
- Les circuits électroniques réalisés sur céramique, en technologie des couches minces ou
épaisses, emploient toutes sortes de films : métalliques (pistes conductrices,
métallisations), vitrocéramiques (diélectriques d'isolation entre couches successives),
vitreux (verres de scellement et couches de protection), composites conducteur /
isolant (résistances) et polymères (vernis de protection), comme l'illustre la fig. 1–4.
- De même, les circuits intégrés partent d'un substrat, en général le silicium, auquel on
ajoute une succession de couches : diélectriques (céramiques, polymères) et conducteurs /
métallisations (polysilicium, métaux, céramiques conductrices).
- Les céramiques peuvent être métallisées, par des techniques de couches minces ou
épaisses, uniquement dans le but de permettre un assemblage ultérieur par brasure
métallique. C'est le cas de la métallisation externe du condensateur à la fig. 1–2, qui
permet un assemblage ultérieur par brasure tendre.
- Les outils de coupe sont recouverts par des couches dures (de type nitrure de titane) afin
d'améliorer leur tenue à l'usure.
- Beaucoup d'ustensiles sont réalisés en acier émaillé, ce qui permet de bénéficier des
avantages de l'acier (robustesse, bas prix, facilité de mise en forme) tout en bénéficiant de
la surface dure et chimiquement stable de l'émail.
Figure 1–4. Protection d'un circuit électronique sur céramique par un vernis ou un verre.
Protection of an electronic circuit on ceramics by a polymer varnish or by a glassy layer.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 9 1 – Introduction
Figure 1–6. Contact reed : établit un contact électrique sous champ magnétique.
a
Reed contact: establishes an electrical contact when subjected to a magnetic field .
Figure 1–8. Corps de chauffe coaxial (gauche) ou intégré au fond d'une bouilloire (droite).
a
Heating elements, coaxial cable (left) or as thick-film heating layer in a water boiler kettle (right) .
a
Examples where ceramic or glassy materials cannot be replaced by other types.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 11 2 – Assemblage mécanique
2. Assemblage mécanique
2.1. Considérations générales
L'assemblage mécanique de céramiques et de verres est beaucoup plus délicat que celui des
polymères et des métaux, en raison de leur fragilité ; un bon assemblage doit donc éviter les
contraintes parasites et les concentrations de contraintes.
Les matériaux fragiles ont aussi un comportement à la rupture très différent en traction et en
compression, contrairement à la limite d'élasticité des métaux : la résistance en compression
peut être 3..10x celle en traction, ce qu'il faut utiliser à notre avantage.
2.2. Vissage
Principes du vissage de céramiques
Le vissage est un processus d'assemblage facilement réversible, contrairement à la plupart des
méthodes décrites dans ce cours. Cependant, la fabrication de pas de vis dans les verres et les
céramiques est fortement déconseillée s'ils doivent supporter des charges élevées, en raison de
leur fragilité. On préférera donc de simples trous et l'utilisation de pièces de montage
métalliques et polymères, illustré par le montage d'une charnière sur une porte en
verre (fig. 2–1).
- Stabilité mécanique. Une bonne tenue mécanique nécessite un maintien avec des pièces
métalliques (éléments fortement sollicités). Dans notre cas, la porte est prise entre la
charnière et la rondelle, avec une vis et un écrou. Toutes ces pièces sont en acier.
- Concentrations de contrainte. Le serrage direct par des pièces en acier résistant est à
éviter, en raison des concentrations de contraintes locales (fig. 2–2). On insère donc des
éléments de protection en polymère, qui se déforment localement pour accommoder les
irrégularités locales (fig. 2–3).
- Stabilité dans le temps. Les éléments de protection étant minces et pris entre de larges
surfaces en acier, on ne devrait pas avoir trop de problèmes de desserrage dus à leur
relaxation mécanique. On peut cependant s'assurer contre cette éventualité en intercalant
une rondelle ressort entre la vis et la charnière.
Figure 2–2. Concentrations de contrainte lors du serrage de deux matériaux durs l'un contre l'autre.
Stress concentrations occurring when tightening two hard materials one against the other.
Figure 2–3. Absorption des concentrations de contraintes par intercalation d'un matériau mou.
Absorption of stress concentration by intercalation of a soft material.
Figure 2–4. Contraintes parasites en flexion dues à la non planéité de la pièce en céramique.
Parasitic bending stresses arising form the non-planarity of the ceramic part.
Figure 2–5. Diminution des contraintes parasites en ramenant la surface porteuse autour de la vis.
Reduction of parasitic bending stresses by insertion of a soft material with a reduced surface.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 13 2 – Assemblage mécanique
Figure 2–8. Affaiblissement local du support afin de limiter les contraintes lors du chassage d'une
pièce en céramique.
Local weakening of the supporting part in order to reduce stresses occurring from the press fitting of a
ceramic part.
3. Collage et enrobage
3.1. Considérations générales
Le collage (avec des substances polymères), est une méthode très usitée pour assembler et
enrober des éléments en céramique ou en verre. Ces matériaux présentent des liaisons
ioniques / covalentes permettant une bonne adhésion des colles, et le collage peut être donc
considéré comme une technique relativement "facile".
Les détails du collage étant une science en soi, ce cours se contentera d'exposer les
particularités du collage et de l'enrobage des céramiques et des verres, notamment vis-à-vis
des applications les plus courantes.
Par rapport au brasage et au co-frittage, le collage se distingue par quelques avantages et
défauts. Une liste est donnée ci-dessous.
+ Mise en œuvre. Les céramiques et les verres sont en général bien mouillés par les colles.
De plus, la mise en œuvre est facile, et nécessite un équipement simple par rapport au
brasage. De nombreuses méthodes peuvent être utilisées pour appliquer la colle (seringue,
stamping, sérigraphie, spray, etc.), suivant le type de pièce et le degré d'automatisation
souhaité.
+ Faibles températures. Les températures de polymérisation des colles vont de l'ambiante
à env. 150°C, ce qui est compatible avec la présence d'autres pièces telles que des
composants électroniques.
+ Faibles contraintes. On dispose de colles très tendres, comme les silicones, qui exercent
donc des contraintes très faibles sur les pièces. Cet aspect est particulièrement important
pour des produits comme des capteurs et les composants micro-usinés (MEMS – micro-
electromechanical systems), qui y sont très sensibles.
+ Protection chimique. Beaucoup de colles ont une tenue chimique raisonnablement
bonne, et peuvent même, en tant qu'enrobage, être appliquées pour protéger des circuits,
par exemple, contre des environnements agressifs.
– Perméabilité. Aucun polymère ne peut être considéré comme vraiment hermétique ; ils
sont tous perméables à des degrés divers aux gaz et à l'eau. Cependant, la perméabilité
peut être suffisamment faible pour assurer une protection contre les dégradations
chimiques. Pour diminuer la perméabilité, il faut choisir un matériau dont la température
de transition vitreuse se situe en dessus de la température d'utilisation, ce qui est
incompatible avec de faibles contraintes.
– Stabilité dimensionnelle. Les colles présentent, à différents degrés, des comportements
anélastiques – les contraintes dans les assemblages collés dérivent dans le temps. Ces
dérives peuvent aussi être accentuées par l'absorption de gaz. Là aussi, une bonne
stabilité dimensionnelle nécessite d'être en dessous de Tg, d'où présence obligatoire de
contraintes.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 16 3 – Collage et enrobage
1 2 3
Tableau 3–1. Propriétés "typiques" des différentes chimies de colles et résine .
Rm : résistance à la rupture. Tg : température de transition vitreuse. k : conductivité thermique.
123
"Typical" properties of different adhesive chemistries .
Rm: rupture strength. Tg: glass transition temperature. k: thermal conductivity.
Durcissement (polymérisation)
Après application, on fait durcir (polymériser) la colle ou l'enrobage. Le durcissement est initié par
plusieurs types de réactions.
- Interaction avec l'air. La polymérisation peut être initiée par plusieurs réactions : avec
l'oxygène, avec l'humidité de l'air (PUR, silicones) ou par simple évaporation de solvent.
Ce principe a le défaut d'être dépendant de l'épaisseur…
- Polymérisation thermique (époxy, silicones). Aucun échange avec l'extérieur ou
mélange n'est nécessaire, et la polymérisation, très lente à température ambiante, est
réalisée par chauffage, normalement à env. 150°C. La mise en œuvre est facile, mais on
doit faire un compromis entre température de polymérisation, vitesse de durcissement et
durée de conservation / de travail.
- Catalyse / réaction (bicomposant). On doit réaliser un mélange de deux composants, ce
qui va provoquer le durcissement par catalyse, polycondensation, etc. Cette méthode
permet une très large variation de la température et du temps de polymérisation. Pour les
applications à la seringue, on peut même formuler des mélanges à durcissement assez
rapide, en utilisant deux seringues avec un mélange juste avant la buse de sortie.
- Lumière ultraviolette (UV). La polymérisation est activée par exposition à une dose
définie de lumière UV (surtout acryliques, mais aussi PUR), et peut être très
rapide (quelques secondes). Ce mécanisme convient donc bien au collage de pièces sur
une chaîne de production, la seule restriction étant l'accessibilité à la lumière UV. C'est
pourquoi certains enrobages PUR pour circuits électroniques combinent ce mécanisme,
qui assure une prise rapide du gros de l'enrobage, avec la réaction avec l'humidité de
l'air (voir ci-dessus), qui garantit une polymérisation ultérieure des endroits à l'ombre, par
exemple sous les composants.
- Anaérobie (acryliques). La polymérisation est initiée par absence d'air dans le film de
colle, ce qui est obtenu en pressant deux pièces ensemble. Là aussi, la réaction peut être
très rapide (quelques secondes), mais la mise en œuvre est plus restrictive (joints minces
entre deux pièces uniquement).
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 20 4 – Brasage par verre de scellement
4 5 6
Figure 4–1. Passages hermétiques pour application haute fiabilité dans l'électronique.
456
Hermetic feedthroughs for high-reliability applications in electronics.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 21 4 – Brasage par verre de scellement
7 8
Figure 4–2. Bougie d'allumage automobile .
78
Automobile spark plug .
Finalement, notons qu'un verre peut être, comme une colle, chargé avec une phase cristalline
ou vitreuse qui reste solide lorsque le verre fond, indépendamment du fait qu'il soit
cristallisable ou non. Ces charges peuvent avoir plusieurs rôles.
- Ajustement de la dilatation thermique.
- Ajustement des propriétés élastiques.
- Augmentation de la viscosité à l'état fondu.
- Dans le cas des verres cristallisables, la cristallisation peut être obtenue par réaction du
verre avec la charge ou germination par elle.
10
Figure 4–2. Réalisation d'un passage hermétique en utilisant une préforme de verre, d'après Donald .
Le graphite sert à éviter l'écoulement du verre tout en permettant un démoulage facile.
10
Fabrication of a hermetic electrical feedthrough using a glass preform, according to Donald .
The graphite insert both hinders the outflow of the glass and allows easy demolding.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 24 4 – Brasage par verre de scellement
Figure 4–4. Joint coaxial. La base peut aussi être en céramique ou en verre. Dans ce dernier cas, elle
peut aussi être confondue avec le verre de scellement (on fond localement le verre sur le métal).
Coaxial glass sealing geometry. The base may be ceramic or glass; in the latter case, it can also act
as a glass seal (the glass is locally melted onto the metal).
14 15
Figure 4–5. Aperçu de la gamme de dilatations thermiques disponible avec des vitrocéramiques .
14 15
Overview of the thermal expansion range available for glass-ceramic materials .
Figure 4–6. Forme de l'interface intérieure pour un joint coaxial, et son effet sur les contraintes.
Geometry of the inner interface for a coaxial glass seal, and its effects on stresses.
Figure 4–7. Scellement Houskeeper, entre un tube en métal à bout aminci et un tube en verre ou en
céramique. L'anneau peut être de matériau identique ou différent au tube non métallique.
Houskeeper-type seal, between a metal tube with thinned end and a glass or ceramic tube. The ring
may be of the same as or of a different material from that of the nonmetallic tube.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 27 4 – Brasage par verre de scellement
16
Figure 4–8. Scellement d'un tube en cuivre avec un tube en verre, d'après Houskeeper .
16
Sealing of a copper tube with one made of glass, according to Houskeeper .
10
The three possible cases for a glass-metal interface .
(a) Glass saturated in metal oxide, adhesion by transition
monolayer.
(b) Adhesion by a distinct metal oxide layer.
(c) Unsaturated glass – weak adhesion by Van der Waals
forces.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 28 4 – Brasage par verre de scellement
Ces considérations sont illustrées par des expériences de mouillage et d'adhérence d'un verre
de type borosilicate de plomb (masse 70% PbO + 10% SiO2 + 20% B2O3) sur métaux précieux
(Ag, Au, Pt)21 dans l’air, le vide et l’hélium.
- Air. On obtient une bonne adhérence et bon mouillage, l'or restant assez mauvais (très
peu d’affinité pour l’oxygène). Ag réagit avec le verre: dissolution de Ag+.
- Vide. L'adhérence est mauvaise sur Pt et Au, et bonne sur Ag via réaction rédox :
Pb2+verre + 2Agmétal " Pb0gaz + Ag+verre. La réaction est mue par la disparition continue de
Pb [gaz].
- Hélium : mauvaise adhérence même avec Ag, car l’évacuation de Pb0gaz est plus difficile :
la réaction rédox susmentionnée ne se fait pas.
Compatibilité chimique
Sur la plupart des céramiques (oxydes), les verres de scellement réagissent peu ; il n'y a donc
pas souvent de problèmes de compatibilité chimique. En revanche, sur les métaux et certaines
céramiques non oxydes, telles que le nitrure d'aluminium (AlN), le contact avec le verre
donne lieu à des réactions rédox, qui peuvent être avantageuses ou désavantageuses pour le
mouillage.
- Avantageux. L'inclusion de Ni, Co dans les émaux, les diélectriques ou les verres de
scellement favorise l'adhérence sur le fer : Fe0Fe + Co2+verre " Fe2+verre + Co.
- Néfaste. Sur AlN insuffisamment oxydé, des verres de scellement contenant beaucoup de
Pb ou de Cu (métaux assez nobles) réagissent par réduction et dégagement d'azote en
grande quantité22 : 2AlN + 3PbO " Al2O3 + 3Pb + N2(gaz). Il est clair que la formation
de Pb liquide et de bulles de N2 n'est pas favorable à un scellement correct… Cependant,
dans ce cas, on peut pallier à ce problème en pré-oxydant le substrat, ce qui forme de
l'alumine en surface23 24.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 29 6 – Co-frittage
Tableau 5–1. Aperçu des différents types de brasage, des brasures utilisées et de leurs propriétés
qualitatives. Les températures de fusion sont données entre parenthèses. † Exception : brasage
tendre par diffusion. * Pas absolument requise, mais permet une meilleure qualité.
Overview of the different metallic soldering / brazing types, of the used solders and brazes and of their
qualitative properties. Melting points are given in parentheses. † Exception: diffusion soldering. * Not
absolutely required, but allows better joint quality.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 31 6 – Co-frittage
28
Figure 5–1. Diagramme d'équilibre Ti–O .
28
Ti-O equilibrium phase diagram .
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 32 6 – Co-frittage
28
Figure 5–2. Diagramme d'équilibre Ti-N .
28
Ti-N phase diagram .
29
Figure 5–3. Diagramme d'équilibre Ti–C .
29
Ti-C equilibrium phase diagram .
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 33 6 – Co-frittage
Pour savoir si le mouillage réactif est possible, il faut connaître les enthalpies libres de
réaction. Par exemple, sur un verre de silice (ou sur un wafer de silicium oxydé), on
obtiendrait la réaction suivante pour un transfert total de l'oxygène au titane.
Le diagramme d'Ellingham (fig. 5–4) permet de déterminer grosso modo que cette réaction
est possible. Il faut cependant encore déterminer quelque points.
1) L'activité de Ti dans la brasure n'est pas 1 ; Ti représente env. 2%, ce qui réduit la force
motrice pour la réaction.
2) En pratique, on ne forme pas TiO2, mais un oxyde inférieur (TiO, Ti2O3,…) voire une
solution solide de O dans Ti, réactions pour lesquelles l'enthalpie libre est plus négative.
3) Le Si ne reste pas seul, mais peut entrer en solution dans la brasure ou former un
intermétallique, ce qui favorise aussi la réaction, car son activité est réduite en
conséquence.
Ces considérations font, par exemple, qu'une brasure au Ti peut même mouiller l'alumine,
même si Al se trouve sous Ti dans le diagramme d'Ellingham.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 34 6 – Co-frittage
Figure 5–5. Coupe d'une brasure tendre réalisée entre deux pièces d'alumine métallisée par Ag en
32
couches épaisses . Brasure réalisée env. 10 s à 240°C.
32
Cross section of a solder joint made between two alumina parts, metallised with thick-film Ag .
Soldering carried out by heating ca. 10 s at 240°C.
Figure 5–6. Coupe de la même brasure (fig. 5–5), mais après recuit env. 1 min à 500°C. Toute la
32
métallisation sur la pièce inférieure a été consommée, d'où perte d'adhésion .
Cross section of the same soldered joint (fig. 5-5), but after an anneal of ca. 1 min at 500°C. All the
32
metallisation of the bottom part has been consumed by diffusion, leading to the loss of adhesion .
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 39 6 – Co-frittage
Figure 5–7. Principe du brasage par diffusion : évolution du joint dans le temps.
Principle of diffusion soldering / brazing: evolution of the joint for increasing time.
Figure 5–8. Diagramme d'équilibre Ag–In. Figure 5–9. Diagramme d'équilibre Ag–Sn.
Ag-In equilibrium phase diagram. Ag-Sn equilibrium phase diagram.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 40 6 – Co-frittage
6. Co-frittage
6.1. Considérations générales
Le co-frittage est une manière élégante de réaliser des structures, des boîtiers, des circuits
électriques, des composants (condensateurs multicouches, fig. 1–2, actionneurs multicouches)
ou des capteurs en un seul traitement thermique de cuisson.
Commençons par un exemple illustratif très simple : la réalisation d'un microréacteur
permettant le mélange de deux substances (fig. 6–1). Le réacteur comporte trois couches du
même matériau (LTCC, voir 6.2), découpées à l'état crû.
La matière première est constituée d'une phase minérale tenue par un liant lui donnant une
consistance de feuille souple. Dans notre cas simplifié, on a, pour chaque couche, qu'une
étape de fabrication : la découpe de trous, de canaux, etc., et du bord. Cette découpe peut se
faire par étampage (grandes séries) ou par laser (petites séries, coupes très précises).
Après découpe, les différentes couches sont empilées et pressées ensemble à env. 80°C /
30 MPa, ce qui nous donne un corps crû cohérent.
Finalement, ce crû est fritté dans des conditions dépendant de la technologie utilisée : LTCC,
HTCC ou autres tels que condensateurs et actionneurs piézoélectriques multicouches. Le
temps de cuisson (en raison du déliantage) est plus long que, par exemple, pour une couche
épaisse. Cependant, pour des circuits complexes, on gagne néanmoins considérablement de
temps car il n'y a qu'une seule cuisson, et non une par couche.
Un composant co-fritté a en général aussi des fonctions électriques. Dans ce cas, on doit
ajouter pour chaque couche une ou plusieurs étapes de sérigraphie et de séchage. Par exemple,
si on veut ajouter des électrodes dans un microréacteur, on obtient l'exemple décrit à la fig. 6–
2. Un descriptif plus général de la procédure est donné à la fig. 6–3.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 41 6 – Co-frittage
34
Figure 6–2. Microréacteur électrochimique en technologie LTCC .
34
Electrochemical microreactor in LTCC technology .
Figure 6–3. Séquence de fabrication de co-cuits en feuille (LTCC, mais aussi valable pour autres).
Fabrication sequence of cofired ceramic tape materials (LTCC, but also valid for other types).
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 42 6 – Co-frittage
6.2. LTCC
La technologie LTCC (céramique co-cuite à basse température, low-temperature cofired
ceramic) est basée sur des feuilles contenant une poudre céramique (souvent de l'alumine) et
une fritte de verre. La cuisson plafonne à env. 850…950°C, ce qui est compatible avec la
technologie classique des couches épaisses (env. 850°C).
A la cuisson, après déliantage, le verre permet un frittage en phase liquide de la poudre
céramique. Dans la plupart des cas, le frittage est suivi d'une réaction entre verre et céramique
donnant une nouvelle phase et diminuant la part de phase vitreuse : la céramique devient
stable même à la température maximale du cycle de cuisson.
On utilise comme conducteurs et métallisations les compositions conductrices en technologie
des couches épaisses, utilisées telles quelles ou légèrement adaptées au LTCC.
L'argent (conductivité élevée, coût modéré) est principalement utilisé pour les conducteurs
internes.
On peut aussi co-cuire des compositions résistives et capacitives, ou aussi les ajouter
ultérieurement (post-cuisson). Dans le cas des résistances, notamment, on obtient de
meilleures propriétés, mais on doit rajouter des étapes de procédé…
Le LTCC est très utilisé pour les circuits complexes à haute fréquence, notamment dans la
téléphonie mobile. Un exemple est donné à la fig. 6–4. Une autre application est constituée
par l'électronique de gestion de moteur des automobiles. Finalement, de nouvelles
perspectives s'offrent dans le domaine des capteurs en raison de la facilité de structuration de
ce matériau, de la possibilité de le combiner par co-cuisson avec diverses compositions
sensibles et de sa faible conductivité thermique (avantage pour capteurs chauffés).
35
Figure 6–4. Module à puces multiples (MCM – multi-chip module) en technologie LTCC .
35
Multi-chip module (MCM) in LTCC technology .
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 43 6 – Co-frittage
6.3. HTCC
La technologie HTCC (céramique co-cuite à haute température, high-temperature cofired
ceramic) est basé sur des feuilles d'alumine, avec le moly-manganèse (section 5.3) comme
métallisation. Il est surtout utilisé pour faire des boîtiers ; dans le domaine des circuits
complexes, il a été largement supplanté par le LTCC, qui utilise des températures plus faibles,
et dont les pistes en Ag sont nettement plus conductrices que celles en Mo du HTCC.
Le HTCC se signale par une plus grande conductivité thermique du substrat (alumine) que le
LTCC, ce qui peut être avantageux pour des boîtiers comprenant des composants dissipant
une certaine chaleur.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 44 7 – Procédés spéciaux
Mécanisme
- A la température de travail, le verre devient un conducteur ionique, et les ions mobiles lui
confèrent une résistance électrique assez faible dans la masse.
- En appliquant un champ électrique élevé, la surface du verre est attirée par des forces
électrostatiques par celle du métal ou semiconducteur. Afin d'aider à gommer les petites
irrégularités et diminuer la porosité du joint, il est favorable d'appliquer un compression
entre les deux pièces.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 45 7 – Procédés spéciaux
- A l'interface entre les deux pièces, le métal ou semiconducteur (anode) est oxydé et passe
dans le verre. Le courant est ensuite transporté dans le verre par les ions mobiles (Na+,
K+, etc.). Ce processus garantit une bonne adhérence à la liaison.
- Le transport ionique modifie la composition du verre ; il se crée à l'interface une zone de
déplétion, pauvre en ions mobiles, et qui concentre donc l'essentiel de la tension
électrique. Le champ électrique dans la zone de déplétion devient donc très intense, et
d'autres ions moins mobiles participent alors au transport ionique.
- La création d'une zone de déplétion ralentit progressivement le processus (fig. 7–2), et
modifie localement la structure et la chimie du verre à l'interface.
Figure 7–1. Soudage anodique (anodic bonding) d'un verre avec un métal ou un semiconducteur.
Anodic bonding of a glass with a metal or a semiconductor.
Figure 7–2. Evolution du courant en fonction du temps, pour un assemblage de silicium avec un verre
36
borosilicate de sodium - soudage réalisé à 285°C avec une tension appliquée de 1 kV.
Evolution of the electric current as a function of time, for anodic bonding of silicon with a sodium
36
borosilicate glass – bonding carried out at 285°C with an applied voltage of 1 kV.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 46 7 – Procédés spéciaux
Figure 7–3. Assemblage par (thermo)compression de deux plaques de verre par un cordon en In.
Bonding by (thermo)compression of two glass plates by an In frame.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 47 7 – Procédés spéciaux
38
Figure 8–1. Capteur de force MilliNewton , avec plages de mesure allant de 0.4 à 2.0 N.
38
MilliNewton force sensor, allowing force ranges between 0.4 and 2.0 N.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 49 8 – Assemblage et packaging de capteurs
Figure 8–3. Photo et schéma d'une cellule de mesure de pression assemblée par la technique du
verre de scellement (dimensions 20.32 x 15.24 mm).
Photograph and schematic diagramme of a pressure measurement cell assembled by the glass
sealing technique (dimensions 20.32 x 15.24 mm).
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 50 8 – Assemblage et packaging de capteurs
Figure 8–7. Circuit sur céramique (alumine), côté cellule de mesure et côté composants.
Thick-film circuit on ceramic (alumina), on the measurement cell & component sides.
Figure 8–8. Câblage de la cellule sur le circuit. Les métallisations sur le circuit sont en or.
Wire bonding of the MEMS membrane pressure measurement cell. The metallisation pads on the
ceramic circuit are in gold.
Optimisation du joint
- Colle. Différentes variantes de colles silicones sont disponibles, couvrant une certaine
gamme de dureté et de résistance mécanique (propriétés corrélées). On choisit donc une
colle plutôt dure pour les pressions élevées (une certaine résistance est nécessaire, mais la
cellule est moins sensible aux contraintes parasites), et tendre pour les pressions
faibles (très faible résistance nécessaire, mais grande sensibilité aux contraintes
parasites).
- Forme du joint. La surface du joint est donnée par la résistance mécanique nécessaire
pour un type de colle. En revanche, on peut travailler sur l'épaisseur du joint : on dépose
au moins deux couches, afin de garantir une épaisseur minimale.
- Méthode de déposition. On choisit de déposer la colle à la seringue ou par sérigraphie,
la sérigraphie étant plus appropriée pour les grandes productions et permettant en général
un meilleur contrôle de l'épaisseur déposée.
Figure 8–9. Capteur infrarouge complet, avec la cellule de mesure (gauche, bas), et son électronique
de traitement de signal (circuit imprimé).
Complete infrared array sensor, with the measurement cell (left, bottom) and its signal processing
electronics (printed circuit board).
Pièces principales
On peut décomposer le capteur en 4 pièces principales (fig. 8–11).
1) Le circuit imprimé, qui porte le tout, est constitué d'une résine polymère (époxy)
métallisée avec des pistes en Cu.
2) La base céramique est en alumine et porte un circuit réalisé en technologie des couches
épaisses. Ce circuit permet une encapsulation efficace du capteur, et est compatible avec
une encapsulation hermétique. De plus, les métallisations
3) La cellule de mesure est une puce en silicium micro-usinée pour créer une membrane
mince de faible conductivité thermique sous les éléments sensibles. Elle comporte des
métallisations, une couche pyroélectrique et une couche d'absorption des rayonnements.
4) Le capot comporte une fenêtre permettant le passage du rayonnement infrarouge (IR).
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 54 8 – Assemblage et packaging de capteurs
Assemblages
Les assemblages entre elles des pièces principales sont donnés ci-dessous, dans l'ordre
chronologique.
23) La cellule de mesure est montée sur la base avec quelques points de colle très
tendre (silicone), afin de minimiser les contraintes dans cette pièce très fragile. On
réalise ensuite le câblage entre les plages de sortie du capteur et la base.
13) Le capot, avec sa fenêtre, est assemblé sur la base avec de la colle conductrice, afin
de réaliser un contact électrique et donc un bon blindage. Dans notre application, on ne
cherche pas une herméticité absolue, et une colle est suffisante.
12) La base, portant la cellule de mesure et le capot, est assemblée sur le circuit imprimé
comme un composant électronique normal avec de la brasure tendre (Pb-Sn-Ag).
De plus, à l'intérieur même des pièces principales, des assemblages sont réalisés et / ou
préparés.
1) Le circuit imprimé comporte une métallisation double face et un vernis protecteur. La
métallisation est gravée pour réaliser des pistes conductrices, et des plages de brasure en
vue de l'assemblage des composants, dont la base céramique.
2) Le circuit de la base céramique comporte des métallisations en vue du câblage de la
cellule de mesure, de l'assemblage du capot, et du brasage de la base elle-même sur le
circuit imprimé.
3) Le circuit en couches minces de la cellule de mesure comporte des plages de sortie en
vue de son câblage sur la base.
4) L'assemblage sur le capot de la fenêtre est réalisé par métallisation préalable de cette
fenêtre (ici, en Ge ou Si), puis brasure sur le capot.
Assemblage des céramiques – Th. Maeder 55 Bibliographie
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