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MASSES CERVICALES

Anatomie

1. Les triangles du cou et leur contenu :

Triangle Limites Contenu


A) Postérieur : sont au nombre - Ant: SCM - Branches cutanées du plexus
de 2 : - Post: trapèze cervical
- Inf: tiers moyen de la - Nerf XI (spinal ou accessoire)
clavicule - Deux branches artérielles du
tronc thyrocervical
- Gg lymphatiques ‘GL’

1- Occipital - Ant  SCM


2- Sous-claviculaire/clavier - Post  Trapèze
- Inf (1) ou sup (2) 
omo-hyoïde inf 
- Inf (2)  1/3 moyen
clavicule

B) Antérieur : sont au nombre de - Ant: ligne médiane du


4 : cou
- Post: SCM
- Sup: corps de la
mandibule
1- Sous-mandibulaire - Chefs ant et post du - Glande sous-mandibulaire et
digastrique ses GL
- Sup: corps de la - Parties des nerfs lingual
mandibule (branche du V.3) et hypoglosse
(XII)
2- Sous-mentonnier - Chef ant du digastrique - Tissu adipeux
- Inf: os hyoïde - GL
3- Carotide - Post: SCM - A. carotide commune
- Muscles omo-hyoïde - V. jugulaire interne avec ses
sup et chef post GL
digastrique - NC IX, X, XI et XII
4- Musculaire - Omo-hyoïde sup
- SCM et ligne méd
2. Les ganglions lymphatiques cervicaux :

Ganglions Zones drainées


I A. Sous-mentonniers - Bout de la langue, lèvre inférieure, plancher buccal
antérieur
B. Sous-mandibulaires - Lèvre supérieure, 2/3 antérieurs de la langue,
plancher buccal
- Cornée, paupières, joues, conjonctives, muqueuse et
peau nasales
II Jugulaires supérieurs - Palais mou et amygdales, parapharynx
- Langue postérieure et base linguale
- Sinus piriforme, Larynx supraglottique
III Jugulaires moyens - Larynx supraglottique, bas sinus piriforme, cartilage
cricoïde postérieur
IV Jugulaires inférieurs - Œsophage cervical
- Thyroïde
- Trachée
V Cervicaux postérieurs - Nasopharynx (IMP+++)
(spinaux) - Sinus paranasaux
VI Trachéaux antérieurs - Trachée
- Thyroïde
- Nerf récurrent
- Œsophage cervical
- Les ganglions jugulodigastriques (niveau II) représentent un carrefour de drainage
pour le niveau I et la moitié supérieure du V (= Va).
- Uni/bilatéralité du drainage:
o Langue antérieure = fusion de 2 portions embryologiques, drainage
unilatéral sauf s’il y a une tumeur médiane.
o Langue postérieure = 1 portion.
o Langue postérieure, nasopharynx et oropharynx  possibilité d'ADP
bilatérales.
- Les ganglions de la chaine parotidienne:
o De la parotide  SCM.
o Drainent la parotide + le scalp postérieur.
- Particularité du cancer de la langue:
o Premier K de la cavité buccale des patients SANS FDR.
o Il peut être sous-muqueux et ne se révèle qu'à la palpation bimanuelle.
o Il peut donner des skip métastases = court-circuiter les ganglions de 1er
relais et donner des ADP lointaines isolées.

Importance de l'âge dans le diagnostic des masses cervicales  :

Catégorie Diagnostics par ordre de fréquence


0 – 15 ans 1- Inflammatoire
2- Congénital / développemental
3- Tumeurs malignes
4- Tumeurs bénignes
16 – 40 ans 1- Inflammatoire
2- Congénital / développemental
3- Tumeurs bénignes
4- Tumeurs malignes
> 40 ans 1- Tumeurs malignes
2- Tumeurs bénignes
3- Inflammatoire
4- Congénital / développemental

Interrogatoire et examen clinique :

- Neurofibromatose, paragangliomes familiaux.


- ATCD de néoplasie maligne.
- Histoire de maladie granulomateuse chronique:
o Sarcoïdose
o LED
- Irradiation du cou  ↑ le risque de carcinome de la thyroïde.
- Prise médicamenteuse (phénytoïne / allopurinol / hydralazine)  élargissement
des GL cervicaux.
- Ethnie asiatique (chinois, Inuit)  carcinome indifférencié du nasopharynx.
- Age et ordre des évènements:
o Inflammation, malin, bénin ou congénital.
- Exposition aux animaux surtout les chats (Cat-scratch disease).
- Trauma, soins dentaires ou voyage récent.

- Evolution de la masse:
o Masse cervicale progressive sur des semaines, ‘mildly tender’, douleur
légère  ATM, mycobactérie atypique surtout si la masse est sous-
mandibulaire.
o Lente, indolore, solide chez un adulte jeune  lymphome.
 Surtout si AEG  fièvre, frissons et perte de poids.
o Histoire de contact avec la Tuberculose chez quelqu’un qui a une masse
supraclaviculaire ou cervicale postérieure  scrofula = ‘Mycobacterial
cervical lymphadenitis’.
- Carcinogènes aérodigestifs et ORL:
o Tabac, alcool,…  Kc épidermoïde.
o Importance de l’association quand le patient est plus âgé.
- Asbestose (amiante), produits pétroliers, nickel et poussière de bois (menuisier 
risque d’adénoK)  carcinome de la tête + du cou.
- Les examens du larynx et du nasopharynx sont importants dans le cadre d’un
examen complet de la tête et du cou.

- Les masses congénitales  ont des localisations souvent particulières:


o Kyste thyréoglosse, kystes dermoïdes  ligne médiane.
o Kystes branchiaux  bord antérieur du SCM.
- Noter la couleur, la taille et la consistance de la masse :
o Compressible, tendre et mal limitée : chez un enfant  cause congénitale
(lymphangiome, hémangiome…).
 Les GL sont fréquemment palpable avant 10 ans.
o Bien définie, fluctuante et au bord antérieur du SCM  kyste branchial.
o Solide et indolore  néoplasie.
o Souffle et pulsatile  cause vasculaire.

- Enfant :
o Amygdales larges et rouges + exsudat  GL jugulodigastriques (= niveau II
ou jugulaires supérieurs) élargis et tendres.
- Adulte jeune :
o Amygdales hypertrophiées + GL ipsilatéral  lymphome.

- Adulte :
o Lésion ulcérée ou fongique dans les voies aérodigestives supérieures 
carcinome métastatique.

- Chez un adulte :
o Les GL peuvent être ptotiques (= abaissées = en chute) donc facilement
palpables.

o Si les glandes sont symétriques, souples, mobiles et non tendres  Normal.

o Chez quelqu’un qui a un cou long et mince, on peut sentir les processus
transverses des 1eres vertèbres cervicales.

A/ LES MASSES CERVICALES CONGENITALES

 Ce sont les masses NON-inflammatoires les plus fréquentes chez l’enfant.

 Elles résultent d’une aberration du développement embryologique normal.

 La majorité sont retrouvées chez les enfants et les jeunes mais on peut les retrouver dans
toutes les catégories d’âge.

1. MEDIANES :

1.1. Kyste thyréoglosse

- Involution incomplète du canal thyréoglosse.


o Trajet : foramen caecum (V lingual)  cou.
o SURTOUT, au niveau/AU-DESSOUS de l'os hyoïde (85%). Mais, ça peut avoir
lieu n’importe où sur le trajet.
- 70% des masses congénitales :
o L’anomalie de développement la plus fréquente dans le cou.
- Ronde, lisse et S'ÉLÈVE en tirant la langue ou en avalant.
- Révélation entre 2 et 10 ans +++, mais à tout âge aussi :
o 2/3: masse asymptomatique.
o 1/3: masse sensible, tendre, fluctuante et infectée à la suite d’infection
respiratoire haute.

- Scan NON nécessaire !!!


o Scan radionucléide juste pour les cas où la présence de tissu thyroïdien
normal n’est pas confirmée.
- Cytoponction à l'aiguille et ultrasons:
o Nature kystique séreuse mucoïde +/- tissu thyroïdien.

- Traitement :
o AB qui couvre les B aérobes et anaérobes.
o Incision et drainage à EVITER si possible.
o Excision chirurgicale (traitement définitif) :
 Recommandée pour éviter les surinfections et surtout la
cancérisation (quoique ça soit rare).
 On enlève le kyste et une partie de l’os hyoïde.
- Avant toute chirurgie:
o Faire une échographie pour vérifier la présence d'une thyroïde  sinon le
patient sera mis en hypothyroïdie à la suite de l'excision !
- Attention, le kyste thyroïdien peut être paramédian.
- Résolution spontanée  JAMAIS !

1.2. Kyste dermoïde

- Ectoderme avec annexes (follicules pileux, glandes sébacées) + mésoderme.


- Masse ronde, non tendre, lisse et au niveau/AU-DESSUS de l’os hyoïde (parfois à un
niveau plus bas dans le cou).
o Présente à la naissance ou elle peut apparaître durant l’enfance et/ou à
l’adolescence.
- NE S'ÉLÈVE PAS en tirant la langue ou en avalant.
- Nature kystique aux US :
o D’où, on les confond parfois avec un kyste thyréoglosse.
- Cytoponction à l’aiguille  sébum.
- Excision chirurgicale !
1.3. Tératomes

- Néoplasie à partir des trois feuillets embryonnaires :


o Ectoderme, mésoderme et endoderme.
- Différents degrés de différentiation :
o Kystes tératoïdes  tératomes.
- A la naissance ou durant la 1ere année de la vie  lésion large médiane ou
paramédiane avec obstruction des VAS  dyspnée.
o Parfois  intubation pour régler la dyspnée.
- Masse dure, mobile et bien limitée  contrairement au lymphangiome !
- Hétéroéchogène aux US !
o Tandis que l’hygroma kystique est multiloculaire.
- Eléments osseux, dents, cheveux et cartilage au scan ou à la radio.
- Intubation si Obstruction des VAS puis Excision chirurgicale complète !

2. LATERALES

2.1. Kyste branchial, sinus et fistules

 Arcs branchiaux:
o Système embryologique à partir duquel se développent l'os et le cartilage de
la face.
o On en compte 4 paires.
o Chaque arc possède une branche nerveuse et un nerf, délimité :
 En interne par l'endoderme, formant des poches.
 En externe par l'ectoderme, formant des "clefts".
 Les deux étant séparés par du mésoderme.
 L'absence d'involution de ces structures : 
 Kyste = masse tissulaire entre poche et cleft.
 Sinus = masse communicante de type poche ou cleft, communicant respectivement
avec le pharynx ou avec la peau :
o En général, si l’ouverture est dans la peau  1er et 2e arcs.
o Si c’est dans le pharynx  3e et 4e arcs.
 Fistule = communication bidirectionnelle peau  pharynx (déhiscence du méso).

1er arc branchial:

Kyste, sinus ou fistule  :

- Anomalies rares de découverte précoce ;


o Sécrétions mucoïdes au niveau de l’ouverture.
- Deux types:
o Type 1:
 Ectodermique.
 Réplication du CAE membraneux.
 Masse au niveau pré-auriculaire parallèle au CAE.
 Ouverture du sinus inférieur, supérieur ou médian par rapport au
pavillon.
 Si fistule ou sinus:
 Ouverture derrière, sous ou médialement par rapport au
pavillon.
o Type 2:
 Duplication du CAE.
 L'ouverture des fistule/sinus est AU-DESSOUS de l'angle de la
mandibule ;
 Le trajet est TRANS-PAROTIDIEN.
 Relation variable avec le N. facial (VII).
 Se termine au niveau de la jointure cartilagineuse dans le CAE.
- Traitement  Excision CHIRURGICALE du kyste, de son trajet ou des 2.
o Faire attention au N. VII.

2ème arc branchial:

Kystes > sinus, fistule  :

- Les plus fréquentes (90%).


- Kystes :
o >>> sinus, fistules.
o Découverte durant la 2ème - 3ème décade surtout.
o Masse indolore, croissante lentement, ronde, bien-limitée et mobile sur le
bord antérieur du SCM AU-DESSOUS de l'angle de la mandibule.
o Infection secondaire fréquente 25%.
- Sinus, fistules :
o Découverte post-natale.
o Ouverture externe  sur le bord antérieur du SCM, décharge mucoïde
persistante.
o Tractus de la fistule (s’il est complet):
 ENTRE les carotides et AU-DESSUS des NC IX et XII  pharynx
(loge amygdalienne).

3ème arc branchial:

- Exceptionnel.
- Présentation similaire au 2ème .
- Tractus différent en cas de fistule :
o POSTERIEUR aux carotides et ENTRE les NC IX et XII, devant le IX et
derrière le XII  pharynx au niveau du sinus piriforme.

Examens et prise en charge:

- Histoire et examen physique (drainage, fistule).


- La Cytoponction montre le caractère kystique et les US le confirme.
- CT pour rechercher les sinus et les fistules.
- Ouverture externe  fistulogramme.
- Ouverture interne  gorgée barytée + pharyngoscopie directe + laryngoscopie.
- Excision CHIRURGICALE de la masse et du tractus de préférence en dehors d'un
épisode infectieux.
o S’il y a une infection on donne des AB ; incision et drainage si nécessaire.

2.2. Laryngocèles

- Les saccules sont des poches qui contiennent des glandes muqueuses qui lubrifient les
cordes vocales ‘CV’.

- Ils ont une orientation verticale à la surface interne du cartilage thyroïde et s’ouvrent au
niveau des ventricules laryngés.

- A partir des saccules  glandes mucoïdes lubrifiant les CV.


- Distension du saccule par l’air  laryngocèle interne, externe ou combiné.
- Formes cliniques:
o Interne: dans le larynx (s’étend en post-sup vers les fausses CV et
‘l’aryepiglottic fold’) :
  Dysphonie, Dyspnée ou asymptomatique.
o Externe: masse latérale indolore, souple et compressible.
o Combiné  Dysphonie, Dyspnée, Dysphagie et Toux.
o Infecté : dur, tendre et signes inflammatoires systémiques.
 Il faut traiter l’infection avant de faire une excision chirurgicale.

2.3. Kystes thymiques

- Persistance de canaux contenant du tissu thymique entre le pharynx et le thymus.


- Typiquement: enfant, position paramédiane Gauche.
- Masse qui s’élargit lentement + indolore.
- L’existence de tissu thymique permet de les différencier avec d’autres masses
comme les kystes branchiaux (3e et 4e).
- Excision CHIRURGICALE.

2.4. Torticolis congénital (fibromatosis coli)

- Etiologie inconnue.
- NN de 2-4 semaines.
- Masse fibreuse, fusiforme et dure :
o Prend le 1/3 inférieur du SCM.
o Rétracte le cou de l'enfant ipsilatéralement, l'obligeant à le tourner vers le
côté controlatéral  consultation pour torticolis et/ou masse.
- La masse augmente de volume puis diminue entre 5-8 mois.
- Cytoponction : restes de cellules musculaires et de fibroblastes.
- CT Scan pour étudier la relation avec les structures adjacentes.
- Si la contracture persiste  croissance asymétrique de la face et du crâne.
- Physiothérapie avant 1 an.
o Si échec  chirurgie.

3. LOCALISATIONS VARIABLES

3.1. Lymphangiomes et hygroma kystique

- Malformation de développement du sac lymphatique de la veine jugulaire.


- Simplex, caverneux ou kystique.
- Vont envelopper les structures adjacentes, mais, en général, c’est bénin sauf parfois
la forme caverneuse qui peut être localement agressive.
- Cou+++ et tête.
- Indolore, souple et mal limité dans les triangles cervicaux antérieur ou postérieur.
- 90% avant l'âge de 2 ans.
- Dysphagie et Obstruction  Dyspnée.
- Croissance rapide s’il y a hémorragie ou infection.
- Ne régresse PAS spontanément (comme le kyste thyréoglosse).
- CT-scan ou IRM :
o Lésion kystique, multiloculée (contrairement au tératome qui est
hétéroéchogène).
- Excision CHIRURGICALE.
- Récurrence 5-10%.

3.2. Hémangiomes
- +/- hémangiomes cutanés.
- Suspicion: (IMP+++)
o Souffle cervical
o Cou bleuté
o Grandit quand l’enfant pleure
- La localisation parotidienne est la plus fréquente.
- CT-scan, angiographie et angio-IRM.
- Résolution spontanée dans 5 ans dans 90% des formes congénitales.
o Traitement par des corticostéroïdes si ça ne régresse pas.
o Si c’est plus tard dans la vie  il faut faire une excision CHIRURGICALE.

B/ MASSES INFLAMMATOIRES

- 55% des enfants ont des nodules lymphatiques palpables dans le cou .
- Masses surtout inflammatoires dont l’origine est souvent le tractus aérodigestif
supérieur.

1. Adénopathie virale

- DIFFUSE (antérieure + postérieure).


- BILATÉRALE.
- HIV, EBV, CMV…
- Résolution spontanée sauf pour l’HIV :
o Adénopathie diffuse dans 70% des cas :
 Asymptomatique.
 Taille  1 à 5 cm.
 GL mous et symétriques.
 Révèlent un Risque :
 D'infections bactériennes, fongiques et granulomateuses
(TB).
 De malignité comme le lymphome.
- En absence de résolution spontanée  FNS + sérologie.
o Radio si persistance > 3 semaines.

2. Adénopathie bactérienne

- UNILATÉRALE
- Douloureuse
- Infections:
o Otite
o Dentaire :
 Attention à l'envahissement des ganglions et des espaces sous-
mentonnier et sous-mandibulaire dans les infections dentaires.
o Pharyngite
o Angine

3. Adénopathie granulomateuse

- Mycobactérie:
o UNILATÉRALE sous-mandibulaire (Ia) ou préauriculaire.
o Douloureuse et ferme, pouvant causer des modifications de la peau.
o Enfant d’1 à 6 ans - adultes ID.
o Cytoponction + culture.
o Excision CHIRURGICALE.

- Tuberculose:
o Cervicale DIFFUSE (scrofula).
o Triangle postérieur et supraclaviculaire.
o Adhérente à la peau mais PAS aux tissus profonds.
o Parfois fistulisation et/ou ulcération (car le BK  réaction dermique).

- Griffes du chat:
o Exposition à un chat.
o Bartonella henselae.
o Fièvre modérée.
o ADP unique au niveau du premier relais % à la griffe :
 Le visage est rarement concerné.
o Anodine  PAS d'AB nécessaires sauf chez les ID.
o Cytoponction + culture.

- Actinomycose:
o Trauma
o Manipulation dentaire
o GL sous-mandibulaire (Ib) et jugulaire supérieur (II).
o Pénicilline 4 à 6 semaines.

- Sarcoïdose:
o Femmes 20-40 ans +++
 Race noire +++
o ADP cervicales BILATÉRALES
o Atteinte des glandes salivaires
o RX poumons
o Hypercalcémie
o Dosage des ACE
o Hypergammaglobunémie

- Syndrome de Sjögren:
o Maladie autoimmune des glandes exocrines.
o Femme 40-60 ans.
o Sécheresse conjonctivale + xérostomie.
o Œdème persistant ou intermittent des glandes salivaires.
o Diagnostic = Ac SS-A, SS-B, Schirmer positif, anapath parotide.
o Risque de Lymphome non Hodgkinien et de cancer anaplasique.

- Toxoplasmose:
o Sérologie + anapath.
- Histoplasmose
- Maladie de Kawasaki

4. Sialadénite

- Parotidite favorisée par :


o Obstruction du canal salivaire ;
o Diminution de la sécrétion (sécheresse post-op +++).
- Salive purulente !
- Augmentation de la sécrétion au massage de la glande au niveau de la caroncule de
Sténon (près de la 2ème molaire) pour la parotide et au niveau de la caroncule de
Warton (sous la langue) pour la sous-maxillaire.
- Parotide dure et douloureuse à la palpation bimanuelle.
- Germe +++ = staphylocoque coagulase +.
o Culture de la salive.
- Drainage après 48h en absence d'amélioration sous clindamycine.
- Forme chronique:
o Peu de salive produite au massage ;
o Peu de douleur (augmentant quand on mange) ;
o AB  si c’est rebelle  parotidectomie.

5. Sialolithiase

- 20% parotide.
- 80% sous-mandibulaire :
o Car la SM a une sécrétion antigravitaire et plus hâtée [ ] de Ca et P.
- FDR:
o Sialadénite chronique
o Goutte
- Risque de sialadénite suppurative.
- En dehors de la sialadénite surajoutée :
o Patient afébrile
o Douleur +/- importante en mangeant ("colique salivaire")
o Augmentation de la taille de la glande
- Pas de douleur entre les repas.
- Massage de la glande  peu de salive.
- Diagnostic = RX :
o Si ça ne montre PAS le calcul  Scan.
 90% des calculs de la sous-maxillaire sont radio-opaques.
 10% des calculs de la parotide sont radio-opaques.

C/ NEOPLASIES CERVICALES BENIGNES

1. Tumeurs neurogéniques

- NC IX, X, XI, XII et plexus cervical.


- Neurofibromes:
o Multiples, Von Recklinghausen (neurofibromatose).
o Dégénérescence maligne possible  sarcome (10%).
o Souvent superficiels, sous-cutanés.
o Pas de symptômes neurologiques.
- Schwannomes:
o Non associés au Von Recklinghausen.
o Nécrose, dégénérescence kystique mais PAS maligne.
o Nerf vague +++
o PAS de dysfonctionnement du nerf atteint.
o Masse unique 2-20 cm.
o Symptômes neurologiques : douleur et paresthésie.
o IRM: prend le contraste.
- Shwannome  déplacement antérieur de la carotide tandis que les autres tumeurs
salivaires et neurogéniques (qui prennent aussi le contraste à l’IRM) déplacent la
carotide en postérieur.
2. Paragangliomes

- Origine = crête neurale. Sécrètent des catécholamines ou non.


- Nerf vague X (IRM)  si la tumeur continue à grandir  Dysphonie + breathy voice.
o Si elle passe au foramen jugulaire  tinnitus = acouphènes.
o Si atteinte des N. IX et XI  Dysphagie, Shoulder drop et Régurgitation
nasale.
o Si atteinte du XII  paralysie ipsilatérale de la langue.
- Au niveau de la bifurcation carotidienne (angiographie)  paragangliomes plus
grands qui peuvent donner :
o Dysphagie, Dysphonie, Toux et Paralysie du X.
o Mouvement sagittal.
o Donne un souffle contrairement au paragangliome du X.
- Masse cervicale latérale non douloureuse à croissance lente.
- Transformation maligne rare.
- Multicentrique dans 10% ; 
o Dans 30% en présence d’une histoire familiale.
- Souvent, c’est BILATÉRAL  il faut étudier les 2 carotides.

3. Lipomes

- Limité, mou et mobile.


- Masse encapsulée sous-cutanée asymptomatique.
- Traitement  énucléation.
- Récurrence rare.
- Lipome infiltrant :
o Non encapsulé, plus profond et plus difficile à enlever.
- Liposarcome rare.

4. Néoplasies salivaires bénignes

- 80% sont dans la parotide dont 80% sont bénins.


o Masse indolore préauriculaire ou à la queue de la langue (au-dessous du
lobule de l'oreille).
o Si c’est profond  déplacement de l’amygdale (espace parapharyngé).
- 20% sont dans la sous-mandibulaire dont 55% sont bénins.
o Dans le triangle sous-mandibulaire.
- Cytoponction à l'aiguille  distinguer malin/bénin.
- Biopsie incisionnelle CI ‘contre-indiquée’ à cause du risque de dissémination
tumorale et de lésion du NC VII !
o Si c’est une grande tumeur ou s’il y a une possibilité de lymphome  biopsie
incisionnelle.
o Sinon  biopsie excisionnelle.
- Scan, IRM:
o PAS de distinction malin/bénin mais pour voir les limites de la tumeur +++
- Histologie:
o Tumeur mixte pléïomorphique (= épithéliale et mésenchymateuse) +++
o Tumeur de Warthin (= cystadénome papillaire).
- Excision superficielle avec préservation du nerf facial VII.

5. Néoplasies thyroïdiennes bénignes

- Adénomes folliculaires:
o Encapsulés
o Fonctionnels
- Adultes jeunes
- Masse médiane ou légèrement latéralisée
- Se déplace avec la déglutition
- Echographie  caractère solide
- La ponction ne suffit PAS :
o Problème du K folliculaire  histologie !
- Lésions kystiques:
o Bénignes
o Traitées par la cytoponction
D/ NEOPLASIES CERVICALES MALIGNES

 Toute masse asymétrique chez un individu > 40 ans  c’est un cancer jusqu'à preuve du
contraire.

1. ADENOPATHIES METASTATIQUES:

- Il s'agit surtout de cancers aérodigestifs supérieurs dont la majorité sont des cancers
épidermoïdes liés au tabac et à l'alcool.

- La biopsie excisionnelle des ADP est à éviter sous risque de disséminer le cancer.

- Ces ADP sont adhérentes à la peau et aux plans profonds.

- Les métastases non épidermoïdes sont rares: thyroïde, glandes salivaires, rein et sein.

- Primaire : Hodgkins et non-Hodgkins lymphoma.

- Présentation et CAT:

- Une ou plusieurs ADP progressive(s), indolore(s).

- Symptômes associés  localisation:


o Otalgie, dysphagie  base de la langue, amygdales et pharynx.
o Dysphonie  larynx.

- Masse plutôt unilatérale, fixe sauf si elle est débutante.

ADP supraclaviculaire Primaire infraclaviculaire: sein, tractus GI, arbre


trachéobronchique et rein
ADP (II) jugulodigastrique Oropharynx (amygdales et base de la langue)
ADP (V) triangle postérieur Nasopharynx et sinus paranasaux
ADP (I) sous-mandibulaire Langue et plancher buccal
Sous-mentonnière

Recherche du cancer primaire:

- 1ere intention : Scan injecté ou IRM du cou +/- thorax si suspicion (ganglions
supraclaviculaires, tabagique…)
- Si primaire non trouvé  cytoponction (2eme intention), elle peut:
o Trouver des cellules cancéreuses épidermoïdes.
o Être non concluante  lymphome ou cancer raté  on peut tenter une
autre cytoponction (3eme intention).
- La cytoponction a montré un épidermoïde ou n'a rien montré et le primaire n'est
pas localisé  faire une panendoscopie ORL sous A/G avec des biopsies étagées à
l'aveugle (4eme intention), si on ne trouve rien:
o Nasopharynx
o Oropharynx:
 La biopsie des amygdales est une amygdalectomie.
o Larynx supraglottique (sinus piriforme)
- Si c’est toujours négatif  biopsie chirurgicale du ganglion:
o En Extemporané :
 Montre un cancer épidermoïde  curage immédiat car il y a 50%
de chances que la biopsie ait entrainé un essaimage.
 C'est pour cela que la biopsie du ganglion est le dernier recours !
o En Extemporané : montre un lymphome  fermeture de la plaie et
chimiothérapie.

- Lymphomes (Hodgkinien ou non), lymphosarcomes:


o Enfants et jeunes surtout.
o Bien limité, rond, rubbery, AEG.
o Attention à l’anneau de Waldeyer !
o Homme +++
o Plusieurs ADP, diverses localisations, HMG, SPG, adénopathies inguinales et
axillaires.
o +/- fièvre, AEG et sueurs nocturnes.
o Cytoponction insuffisante :
 Biopsie nécessaire  et doit être excisionnelle.

2. CANCERS PRIMAIRES :

2.1. Cancers des glandes salivaires

- Présentation et diagnostic  Cf. bénins.


- Le plus souvent, c’est une masse asymptomatique.
- Au niveau de la parotide  masse préauriculaire ou au niveau de la queue de la
glande.
- Au niveau mandibulaire  triangle sous-mandibulaire.
- Dg clinique difficile sauf si signes claires de malignité :
o Atteinte du N. facial VII
o Fixation à la peau
o Adénopathie régionale
- Il faut faire une cytoponction !
- Scan pour étudier la tumeur !
- IRM si la tumeur se trouve dans l’espace parapharyngé.
- Carcinome mucoépidermoïde:
o Le plus fréquent dans la parotide !
o Le 2eme en fréquence dans la sous-mandibulaire.
o Chirurgie +/- curage +/- radiothérapie, suivi à long terme.
o Essayer de préserver le N. facial si on peut.
- Carcinome cystique adénoïde (cylindrome):
o Le plus fréquent dans la sous-mandibulaire;
o Au niveau de la parotide  envahissement fréquent du VII mais on n’a pas
mal de survie.
o Le plus souvent, c’est une masse asymptomatique.
 Parfois, les seuls symptômes sont une douleur et une paralysie
faciale.
o Il faut enlever la tumeur en essayant de préserver le N. facial puis faire une
radiothérapie car l’excision totale est difficile à cause de l’atteinte
périneurale.
- Carcinome ex-pléïomorphique:
o Évolution d'une tumeur mixte bénigne longtemps négligée.
o Masse qui était présente pour des années et a soudainement augmenté de
taille.
o Métastases fréquentes, mauvais pronostic.

- Carcinome acinique :
o La tumeur de la parotide la plus fréquente chez les enfants.
o Bilatérale dans 3%.
o Il faut l’enlever en maintenant le N. facial.
- Autres tumeurs : rares.
o AdénoK, indifférencié et épidermoïde.
- Lymphomes : rares.
o A partir des glandes salivaires.
o Dg au moment de la CHR.
- MT : rein, sein… occasionnellement.

2.2. Cancers de la thyroïde

- Présentation:
o Masse cervicale antérieure basse souvent comme le bénin.
- FDR du cancer:
o Age < 20 ans ou > 50 ans
o Sexe male
o Cancer médullaire familial
o Croissance rapide
o Dysphonie.
- Options diagnostiques:
o Calcitonine pour le K médullaire.
o TSH basse / scintigraphie fixante  malignité < 2%.
 Si normo ou hypofixation  malignité > 5% !
o Echographie: distingue cystique / solide.
 Cystique = bénin
o Cytoponction échoguidée +++:
 Limites = K folliculaire et à cellules de Hurthle.
o Scan / IRM:
 Étendue de la tumeur après preuve de sa malignité.
- Histologie:
o Papillaire
 Le + fréquent ; femmes++
 Excellent pronostic
 FNA suffisante pour le diagnostic
 ½ thyroïdectomie ou totale
o Folliculaire
 Femmes++
 Biopsie chirurgicale nécessaire pour la confirmation
 Pronostic variable :
 Gravité si taille > 4cm, sexe M, métastases à distance et haut
grade.
 ½ thyroïdectomie ou totale
o Cellules de Hurthle
 Variante plus agressive du folliculaire
 Thyroïdectomie totale
o Médullaire
 5 à 10% des K
 80% sporadiques
 20% dans un cadre de MEN
 Diagnostic = calcitonine + FNA
 Traitement = thyroïdectomie totale + curage + radiothérapie
o Anaplasique
 Sujets âgés
 Pronostic affreux
 Envahissement du voisinage
o Lymphome thyroïdien
 Femmes > 60 ans (après histoire avec maladie autoimmune de la
thyroïde)
 Rare
 Envahissement du voisinage (dysphonie/phagie)

2.3. Rhabdomyosarcome

- Tumeur des tissus mous la plus fréquente chez l'enfant, implique la tête et le cou
dans 40% des cas.
- Diagnostic = cytoponction, parfois biopsie chirurgicale nécessaire.
- IRM = limites de la tumeur.
- Recherche de métastases à distance.
- Traitement = excision large + radiothérapie + chimiothérapie.
- Haute chance de récidive et métastases à distance.
Cytoponction: quand?

- Recherche de cancer chez l'adulte > 40 ans, FDR.


- Chez l'enfant:
o Il s'agit fréquemment d'adénite virale autorésolutive en 2 à 3 semaines ou
d'adénite bactérienne résolutive en 2 semaines sous AB.
- S’il y a une complication infectieuse  FNA pour culture.
- En dehors de la complication infectieuse  il faut respecter ces délais puis
échographie et cytoponction.

FDR du cancer indifférencié du nasopharynx:

- Races particulières
o Inuits
o Chinois
- Wood dust
- EBV
- Métaux lourds (Ni)
- Produits pétroliers

Masses malignes cervicales les plus fréquentes chez l'enfant?

- Rhabdomyosarcome
- Neuroblastome
- Lymphome
-  plutôt de localisation latérale.

S'alarmer devant une ADP au scan quand:

- Centre nécrotique (dans un contexte clinique de néoplasie - car les mycobactéries


peuvent aussi donner une nécrose!)
- Aspect arrondi
- Fusion de plusieurs ganglions
- Taille très grande (déjà chez l'adulte on commence à s'inquiéter à partir de 1 cm)
o Chez l'enfant, on peut tolérer que les ganglions soient plus grands ( 2cm
car immunité en formation).
o Parfois, certains ganglions peuvent se calcifier et maintenir une taille grande
et une consistance dure à l'âge adulte.

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