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ADENOPHLEGMON

I- Définition :
-C’est une inflammation d’un ganglion accompagnée d’une suppuration et
d’un abcès endoganglionnaire et quelque fois d’un abcès péri ganglionnaire
-Il peut survenir d’emblée ou succéder à une adénite aigue secondaire à
une infection à pyogènes de voisinage

II- Rappels :
A/ RAPPEL ANATOMIQUE :
Les lymphatiques du cou se présentent classiquement en :
1- cercle péri cervical de Poirier Cunéo : qui comprend :
-les ggl sous occipitaux
-les ggl mastoïdiens
-les ggl parotidiens
-les ggl sous mandibulaires
-les ggl sous mentaux
2- le triangle de Rouvière : avec
a) en avant la chaîne jugulaire interne :divisée en 2 groupes :
-groupe externe le long du bord externe de la VJI
-le groupe antérieur: se distingue en 3 groupes :
-groupe sup :le sous digastrique de KUTNER
-groupe moyen:c’est le ggl sus omohyoidien de poirier
-inf :rare
b) La chaîne spinale: en arrière le long de la branche externe du nerf
spinal
c) La chaîne cervicale transverse : le long de l’artère cervicale
transverse.

B/ Rappel histologique :
-Le ganglion lymphatique est entouré d’une capsule d’où naissent les
travées conjonctives qui le cloisonnent
-Le parenchyme comporte 2 régions spécialisées
1-le cortex : constitue la région externe formé de follicules lymphoïdes
qui présente une région centrale claire ou centre germinatif c’est la zone
des LB
2-la medulla : région interne ;les lymphocytes sont disposés en cordons
médullaires c’est une zone T dépendante
C/ Rappel physiologique :
-la lymphe circule à travers les ganglions par les vaisseaux lymphatiques
afférents
-Les vaisseaux afférents pénètrent la surface convexe du ggl en plusieurs
points ils sont pourvus de valvules qui s’ouvrent vers l’intérieur du ggl
-la lymphe provenant des vaisseaux lymphatiques afférents pénètre dans
les sinus corticaux (série de canaux irréguliers)elle circule ensuite dans les
sinus médullaires entre les cordons médullaires la lymphe se dirige enfin
vers 1 ou 2 vaisseaux lymphatiques efférents dans le hile du ggl pour
permettre l’évacuation de la lymphe

III- étiopathogénie :
A/ âge: en général se voit chez l’enfant et l’adolescent
B/ Facteurs favorisants:
-diabète
-déficit immunitaire
-mauvaises conditions socio-économiques
-antibiothérapie inadaptée et anti inflammatoires
C/ étiologies: l’adenophlegmon succède à un Stade d’adénite siégeant
dans le territoire de drainage d’une porte d’entrée microbienne : (infection
rhino-pharyngienne : amygdalienne surtout, infection dentaire, furoncle,
plaie, impétigo …ect )
D/ bactériologie :
-dans 80% ces 2 germes sont en cause
1-le staphylocoque doré: dont la porte d’entrée est cutanée
2-le streptocoque bêta hémolytique du groupe A : porte d’entrée
pharyngée et amygdalienne
3-les germes anaérobies jouent un rôle moindre retrouvés surtout en
cas d’infection buccodentaires

IV- Étude clinique : TDD: adénophlégmon sous mandibulaire


A/ motif de consultation: tuméfaction sous Mandibulaire douloureuse
B/ Signes généraux: sont intenses :
-un syndrome infectieux avec : -T° à 39-40°
-AEG
C/ Signes physiques:
1- Examen de la cavité buccale: montre une voussure sub linguale
avec effacement du sillon alveolo-lingual
2- Examen ORL complet: à la recherche d’une porte d’entrée ORL
3- Examen de la face et du scalp: à la recherche d’une porte d’entrée
cutanée
D/ Examens complémentaires :
-FNS : hyperleucocytose à PNN
-VS: accélérée
-ponction à l’aiguille: confirme le caractère Suppuré
-étude cytobactériologique: et antibiogramme.
-échographie: -apprécie le caractère collectée Ou non de la masse.
-permet la distinction entre Adenophlegmon et suppuration de voisinage,
-précise les rapports avec les axes vasculaires

V- Formes cliniques
A/ AP sous angulo mandibulaire : tuméfaction latero cervicale haute
avec torticolis et dysphagie, l’examen de la CB montre une voussure de la
paroi latérale de l’oropharynx Refoulant le pilier post et l’amygdale en
avant
B/ Formes selon le germe:
1- AP du aux anaérobies :
-la porte d’entrée est surtout buccodentaire.
-l’infection peut diffuser très rapidement dans la région cervicale avec une
nécrose extensive réalisent une véritable gangrène cervicale
-la palpation retrouve une crépitation neigeuse traduisant la présence de
gaz sous la peau
-l’AEG est souvent très importante pouvant aboutir à un choc septique
2- AP lors de l’actinomycose:
-la porte d’entrée est souvent amygdalienne Et dentaire
-tuméfaction profonde avec cellulite des plans Superficiels prenant un
aspect mamelonné préfistulisant rouge violacé
-elle donne parfois un trismus

VI- Diagnostic :
A/ Diagnostic positif: repose sur
-l’interrogatoire
-l’examen clinique
-la cytoponction
-l’échographie cervicale dans les cas litigieux
B/ Diagnostic différentiel:
1- Infection glandulaire: parotide,la sous maxillaire :à l’examen
présence de pus dans le canal de stenon ou de Wharton
2- Surinfection d’un kyste branchial.
3- Kyste épidermoide et kyste du tractus Thyrioglosse
4- TBK ggl: ADP sous mandibulaire, indolore, ferme, augmentant
progressivement de volume, IDR +,
Cytoponction: aspect évoquant le caséum
5- Tumeurs: hémangiomes, lymphangiome, Rhabdomyosarcome,
lymphome: ces tumeurs peuvent débuter par une poussée inflammatoire et
prendre l’aspect d’un adénophlégmon

VII- Evolution-complication :
A/ Sous traitement : régression
B/ En l’absence de traitement: des cpc peuvent Survenir:
-fistulisation à la peau
-extension de l’infection cervico-faciale réalisent une cellulite
-dissémination vers le médiastin : médiastinite
-nécrose des parois vasculaires avec hémorragie cataclysmique

VIII- Traitement :
A/ BUT: -arrêter l’extension
-éviter les complications
-éviter les récidives
B/ MOYENS:
1- Médical:
- ATB à large spectre adaptée en fonction de L’antibiogramme
-antalgiques et antipyritiques
-anti inflammatoires
2- Chirurgical: le drainage se fait par incision en regard de la tuméfaction
puis on débride la collection purulente ; mais la ponction n’est pas toujours
pertinente en cas de réchauffement d’un kyste cervical
-on effectue un lavage
-la ponction vide l’abcès et permet l’étude bactériologique.
C/ Indications:
1- Stade non collecté:
-ATB à large spectre pendant une dizaine de jours
-hospitalisation (céfotaxime + fosfomycine)
2- Stade collecté : incision-drainage +ATB
-incision (échecs ATB, pré-fistuleux)
-Cervicotomie reste parfois nécessaire

IX- Conclusion :
Depuis de larges utilisations des ATB, la survenue des adénophlégmons a
considérablement régressé. L’interrogatoire et l’examen clinique soigneux
suffisent pour poser le DC en général.
Le geste thérapeutique essentiel repose sur le drainage chirurgical

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