Vous êtes sur la page 1sur 58

LA RÉPONSE IMMUNITAIRE

ANTI-TUMORALE

Master 2 Biochimie Appliquée

Dr. TALEB
DE LA CELLULE SAINE À LA CELLULE TUMORALE

Cellule normale

Cellule
transformée
Accumulation de mutations génétiques et
d’aberrations épigénétiques

Mais pas suffisantes pour entrainer une progression


tumorale

Notion de microenvironnement
tumoral
LE CONCEPT DE NICHE TUMORALE OU
MICROENVIRONNEMENT TUMORAL
TAM
Immunité
Anti-tumorale
Co-évolution
NK

TCD8
CD

Treg
Tumeur Tgd
MDSC Immunosuppression
angiogenèse stroma Echappement

• Les tumeurs solides sont constituées de plusieurs sous-types


cellulaires
• Le parenchyme et le stroma de la tumeur contiennent des cellules
capables de favoriser la croissance tumorale et la progression
métastatique.
• Les cellules immunitaires présentes dans la tumeur peuvent à la
fois favoriser la progression tumorale et lyser les cellules tumorales
LA NOTION D’IMMUNOSURVEILLANCE

 Toutes les tumeurs sont potentiellement immunogènes

 Concept ancien (XIXème siècle): Coley observe des régressions


tumorales chez des patients atteints d’érysipèle
 La réaction inflammatoire est responsable de la réduction tumorale

 1900s : Paul Ehrlich propose que le taux de cancers chez les


humains serait bien supérieur sans système immunitaire

 Le système immunitaire (SI) est le support de la réaction


inflammatoire
 Le SI peut donc reconnaître spécifiquement les cellules tumorales et les
détruire
DE L’IMMUNOSURVEILLANCE À L’IMMUNOEDITING

 Début des années 2000, Schreiber propose la théorie de


l’immunoediting

 Théorie plus globale permettant d’expliquer la dualité


fonctionnelle du système immunitaire dans le cancer

 Théorie qui décrit un processus dynamique et séquentiel composé


de 3 phases : Elimination, Equilibre et Echappement

 Ce concept explique comment le système immunitaire peut à la


fois contrôler la croissance tumorale (destruction des cellules
cancéreuses) et promouvoir la progression tumorale en
sélectionnant les clones résistants les moins immunogènes et
capables survivre dans un hôte immunocompétent
L’IMMUNOEDITING
L’IMMUNOEDITING
PHASE 1: ÉLIMINATION DES CELLULES TUMORALES

Preuve clinque:

 Régressions spontanées
observées dans 1-2% des
mélanomes

 Infiltrat lymphocytaire associé


PHASE 1: ÉLIMINATION DES CELLULES TUMORALES

Le déclenchement du SI repose sur :

o la surexpression de protéines membranaires


atypiques

oADN endommagé (mutations)

o Activation et des protéines de choc


thermique,

Tous ces éléments contribuent à un début de


réponse anti-tumorale, accompagnant la mise en
place d’une inflammation liée à la tumeur
PHASE 1: ÉLIMINATION DES CELLULES TUMORALES

1. Rôle des cellules innées dans la


reconnaissance des antigènes tumoraux
et dans le déclenchement de l’inflammation

2. Rôle des cellules NK et des cellules Tgd

3. Rôle des cellules adaptatives (T DC4, T CD8)

Régression de la tumeur
Absence de signes cliniques
GANGLION
Présentation de peptides DRAINANT
sur le CMH de classe II
DC

TCD4 Activation
Présentation de peptides
sur le CMH de classe I
réciproque
IL-4
IL-6
IL-21 IL-12
TGF

TCD8 Migration
Th2 TFH Maturation
Th17
IL-21 Th1
IL-17 IL-4
IL-2 Migration

LYMPHE
TNF IFN-g
IL-5 TNF gdT
IL-4 B NK
IL-13 CTL
PNN Macrophages Importance de
l’immunité innée
Corps
Ag soluble apoptotiques

PNE
Mastocytes Tumeur DC
Capture de l’Ag
Contexte de danger

Complément
PHASE 1: ÉLIMINATION DES CELLULES TUMORALES

Réponse innée
PHASE 1: ÉLIMINATION DES CELLULES TUMORALES

Réponse adaptative
PHASE 2: ÉQUILIBRE

 Probablement la phase la plus longue des 3


phases
 Correspond à une période de chronicité de la
maladie
 Le système immunitaire adaptatif maintient les
cellules tumorales résiduelles dans un état de
dormance.
 Ce terme est utilisé pour décrire des cellules
tumorales latentes qui peuvent perdurer chez le
patient pendant des décennies avant l’apparition
d’une nouvelle tumeur primaire ou de métastases
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

(TGFβ, IL-10)

TAM

MDSC
LA PRÉSENTATION ANTIGÉNIQUE

1. Libération dans le cytosol des protéines suite à 6. Export des complexes CMH I-peptide vers la
une erreur lors de la synthèse protéique par exemple surface cellulaire.

4. Redirection des peptides vers le RE via les


transporteurs TAP
2. Ubiquitination des protéines en vue de leur
dégradation

5. Chargement des molécules de CMH I avec les


3. Dégradation des protéines dans le protéasome peptides engendrés par le protéasome
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

1. DIMINUTION DE LA PRÉSENTATION ANTIGÉNIQUE

 Diminution de l’expression des antigènes tumoraux


(TAA: Tumor Associated Antigens)
 Diminution de l’expression des molécules du CMH sur
les cellules dendritiques due à:
 une mutation du gène codant la β-2 microglobuline
 une régulation négative du complexes protéiques
du protéasome impliqué dans la dégradation des
protéines
 une diminution des transporteurs peptidiques
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

2. RÉSISTANCE À L’APOPTOSE ET À LA LYSE

 Les cellules tumorales peuvent résister à l’apoptose induite par les


lymphocytes T CD8
 en surexprimant des molécules antiapoptotiques comme
Bcl-2 (B-cell lymphoma 2)
 en altérant des molécules impliquées dans le
déclenchement de l’apoptose (Fas L et TRAIL)
 perte d’expression de Fas interagissant avec FasL ou
surexpression de cFLIP (Cellular FLICE (FADD-like IL-1β-converting
enzyme)-inhibitory Protein), inhibiteur de la caspase-8 rendant
ainsi les cellules tumorales résistantes à l’apoptose

 Les cellules tumorales peuvent libérer du Fas soluble ou du


MICA (MHC class I polypeptide-related sequence A) comme leurres pour
les cellules immunitaires
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

3. PRODUCTION DE MOLÉCULES IMMUNOSUPPRESSIVES

 TGFβ (Transforming Growth Factor β): inhibe la prolifération


et l’activation des lymphocytes T
 IL-10: inhibe la différenciation et la fonction des DC, la
présentation antigénique, la production d’IL-12 et donc
l’activation d’une réponse Th1
 Le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor): inhibe la
libération de granules cytotoxiques par les cellules NK
 PGE2 (ProstaGlandine E2) augmente la production d’IL-10 par
les lymphocytes et les macrophages et diminue la
production d’IL-12
 l’IDO (Indoleamine 2,3-DiOxygénase): entraîne une libération de
métabolites comme la kynurénine (métabolite de l'acide aminé
tryptophane) toxique pour les lymphocytes T
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

3. RECRUTEMENT DE CELLULES IMMUNOSUPPRESSIVES

 Les lymphocytes T régulateurs

 Les cellules myéloïdes suppressives (MDSC)

 Les macrophages associés aux tumeurs (TAM)


PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

3. RECRUTEMENT DE CELLULES IMMUNOSUPPRESSIVES

LES LYMPHOCYTES T RÉGULATEURS

 Sont des lymphocytes T CD4

 Définis par l’expression des marqueurs CD25 et


Foxp3

 Ont un rôle immunosuppresseur

 Utilisent plusieurs mécanismes de suppression


MÉCANISMES D’ACTION DES LES LYMPHOCYTES T
RÉGULATEURS
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

3. RECRUTEMENT DE CELLULES IMMUNOSUPPRESSIVES

LES CELLULES MYÉLOÏDES SUPPRESSIVES (MDSC)

 Décrites chez des patients atteints de cancer

 Constituent une population hétérogène de cellules d’origine


myéloïde

 Sont des cellules myéloïdes immatures

 Blocage de la différenciation de ces cellules en macrophages


ou autres cellules dendritiques par des facteurs produits
par la tumeur comme le VEGF et IL-6
PHASE 3: ÉCHAPPEMENT

3. RECRUTEMENT DE CELLULES IMMUNOSUPPRESSIVES

LES CELLULES MYÉLOÏDES SUPPRESSIVES (MDSC)

 Ont une morphologie monocytaire ou granulocytaire

 Deux populations:
 Les MDSC monocytaires (M-MDSC) qui sont CD11b+
Ly6G- Ly6Chi
 Les MDSC granulocytaires ou polynucléaires (PMN-
MDSC) définies comme CD11b+ Ly6G+ Ly6C+.
DIFFÉRENCIATION DES MDSC

Voie de différenciation
myéloïde normale
représentée par les
lignes en pointillés

Voie de différenciation
myéloïde aberrante
représentée par des
lignes pleines
EXPANSION DES MDSC

 Expansion et activation induite par des facteurs solubles


produits par la tumeur (GM-CSF et G-CSF)

 GM-CSF avec du G-CSF ou de l’IL-6 induit une


différenciation de MDSC à partir de précurseurs présents
dans la moelle osseuse

 Implication de la voie Jack/STAT notamment de STAT3


dans la différenciation des MDSC

 Activation par d’autres facteurs: l’IFNγ, les ligands de


TLR, l’IL-4, l’IL-13 et le TGFβ
MÉCANISMES DE SUPPRESSION DES MDSC
MÉCANISMES DE SUPPRESSION DES MDSC

1. Modulation du métabolisme des acides aminés

 Consommation importante de la L-arginine nécessaire à


l’activité des lymphocytes T

 La L-arginine sert de substrat aux deux enzymes


exprimées par les MDSC: l’arginase 1 (Arg1) et la
synthétase inductible de l’oxyde nitrique (iNOS ou NOS2)

 La première convertit la L-arginine en urée et la seconde


produit de l’oxyde nitrique (NO) à partir de la L-arginine
MÉCANISMES DE SUPPRESSION DES MDSC

2. Production d’espèces réactives de l’oxygène

 Action immunosuppressive en produisant de façon massive


des espèces réactives de l’oxygène (ROS) comme les
peroxynitrites et le peroxyde d’hydrogène

 Molécules produites par l’Arg1 et iNOS inhibent les


lymphocytes T
 en induisant la perte de l’expression de la chaine ζ
du TCR et en interférant avec la signalisation
induite par l’IL-2
 en provoquant la nitration du TCR, qui devient
alors incapable de reconnaitre les complexes CMH-
peptide
MÉCANISMES DE SUPPRESSION DES MDSC

3. Régulation du trafic cellulaire des lymphocytes T

 En diminuant l’expression du CD62L à la surface des


lymphocytes T CD4+ et T CD8+, les MDSC limitent la
recirculation de ces cellules dans les ganglions lymphoïdes

 Chez des patients atteints de cancer, les MDSC induisent


la nitration de la chimiokine CCL2 et empêchent ainsi
l’infiltration des lymphocytes T effecteurs au sein de la
tumeur
MÉCANISMES DE SUPPRESSION DES MDSC

4. Induction et expansion des lymphocytes T


régulateurs

 Les MDSC sont capables d’induire l’activation et


l’expansion mais aussi favoriser la différenciation des Treg
à partir de LT conventionnels
 Les mécanismes impliqués sont:
 un contact direct entre les MDCS et les Treg via les
molécules CD40-CD40L
 une production de facteurs solubles par les MDSC tels
que le TGFβ, l’IFNγ, ou l’IL-10
 l’expression de l’arginase 1 par les MDSC
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS
Stratégies classiques

- Chirurgie
- Radiothérapie
- Chimiothérapie

Nouvelles stratégies Immunothérapie


- Elimination des T régulateurs -Passive
- Blocage des molécules
suppressives
-Active

Thérapeutique combinatoire
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS

1. Stratégies classiques

La chirurgie:

o Traitement local le plus utilisé

o Peur être palliatif ou curatif

o L’opération curative consiste à retirer entièrement la


tumeur, une part des tissus avoisinants, les ganglions
lymphatiques voisins et les métastases éventuelles

o Si la tumeur est diagnostiquée précocement et que celle-ci


est bénigne, l’exerèse de la tumeur permet la guérison
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS

o La chirurgie palliative est pratiquée lorsque la tumeur ne


peut pas être retirée entièrement (localisation difficile,
métastases inopérables)

o Permet de ralentir la croissance de la tumeur et de


diminuer ou supprimer les douleurs du patient

o La chirurgie préventive est utilisée uniquement chez des


personnes porteuses de mutations génétiques avec un
risque important de développer un cancer

o Elle consiste à retirer un organe sain potentiellement


cancéreux pour éviter l’apparition d’un cancer
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS

1. Stratégies classiques

La chimiothérapie:
o Consiste à administrer des produits chimiques cytotoxiques
pour empêcher la division cellulaire ou bloquer le cycle de
croissance des cellules tumorales

o Les cellules tumorales sont ensuite éliminées par les


cellules du système immunitaires

o Inconvénient: traitement non ciblé (peuvent avoir un effet


sur les cellules saines)

o D’où la diminution des doses pour limiter l’effet secondaire


sur les cellules saines
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS

1. Stratégies classiques

La chimiothérapie:

o La chimiothérapie curative peut guérir certains cancers ou


induire une rémission

o La chimiothérapie palliative est utilisée uniquement pour


ralentir la progression du cancer

o Ce type de traitement est appliqué quand le cancer est déjà


à un stade avancé ou lorsque des métastases sont
disséminées dans tout l’organisme
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS

2. Les nouveaux traitements: la thérapie ciblée

o Les traitements ciblés sont de nouveaux traitements


possibles pour lutter contre le cancer

o Ils sont développés suite à une meilleure connaissance des


mécanismes de fonctionnement des cellules cancéreuses

o Ce type de traitement est plus efficace que la


chimiothérapie classique car moins d’effets secondaires car il
cible des molécules exprimées uniquement par les cellules
tumorales ou hyperactives dans le cancer, sans trop affecter
les cellules saines
LES TRAITEMENTS CONTRE LES TUMEURS
2. Les nouveaux traitements: la thérapie ciblée

Immunothérapie passive et active Nouvelles stratégies

- Anticorps anti-tumeur - Elimination des T régulateurs


- Allogreffe (cyclophosphamide, anti-
-Agonistes de TLR CD25...)
- Administration de cytokines - Blocage molécules
- Vaccination peptidique suppressives (anti-CTLA4, anti-
- Vaccination dendritique PD1/PDL1, anti-KIR…)
- Transfert de lymphocytes
activés (CAR T cells)
IMMUNOTHÉRAPIE PASSIVE

 Anticorps thérapeutiques
 Cytotoxiques par ADCC, CDC ou induction directe d’apoptose
 Blocage des facteurs de croissance nécessaires à la tumeur
 Stimulation du système immunitaire

 Stimulation par ligands de Toll-Like Receptors


 TLR4 : BCG intravésical (Immucyst®)
 Cancer de la vessie : 60% de réponse
 Activation des macrophages puis PNN et NK puis DC et T

 TLR7 : imiquimod (Aldara®)


 Verrues génitales et condylomes acuminés
 Carcinomes épidermoïdes ou basocellulaires superficiels

 Activation des DC cutanées et de la réponse Th1


IMMUNOTHÉRAPIE PASSIVE
 Administration de cytokines adjuvantes
 De moins en moins utilisées en cancérologie (effets secondaires ++)
 Moins efficaces que de nouvelles thérapies mais rémissions
prolongées chez une petite partie des patients
 IFN (2a, Roferon® ou 2b, Introna®)
 Activation des NK (cytotoxicité/prolifération), maturation des
DC
 Activation des DC cutanées et de la réponse Th1
 Augmentation de l’expression des molécules de CMH
(Leucémie à tricholeucocytes, Kaposi, mélanome)
oIL-2 (aldesleukine, Proleukin®)
 Activation des NK (cytotoxicité/prolifération)
 Prolifération des lymphocytes T augmentation de la
cytotoxicité des T CD8 (Cancer du rein, mélanome
(association éventuelle IFN)
ANTICORPS MONOCLONAUX: MODE D’ACTION
ANTICORPS MONOCLONAUX: INCONVÉNIENTS

 Les anticorps monoclonaux déclenchent une réponse immédiate


(cellules NK, système du complément) mais transitoire

 Ne permettent pas de mettre en place une réponse mémoire

 Ont une efficacité limitée car ils pénètrent difficilement dans les
tumeurs

 Les cellules tumorales peuvent avoir une faible expression


antigénique

 Les anticorps monoclonaux peuvent aussi cibler des antigènes


exprimés sur des cellules normales, en plus des cellules tumorales
LEVER L’IMMUNOSUPPRESSION

 Elimination ou blocage des Treg


 Cyclophosphamide faible dose, anti-CTLA-4

 Bloquer les « points de contrôle » inhibiteurs de la réponse


immunitaire :
 Anti-CTLA-4 : ipilimumab (Yervoy®) : mélanome, prostate
 Anti-PD1/anti-PD-L1: taux de réponse prometteurs dans de
nombreux cancers

 CTLA-4 et PD-1 sont des régulateurs négatifs du CD28


 L’interaction PD-1/PD-L1 induit Inhibition de la prolifération des
TCD8, leur survie et leur fonction effectrice
IPILIMUMAB = ANTICORPS ANTI-CTLA4

 Efficace dans le mélanome


 Semble intéressant pour environ 10%-20% des
patients
 Dans ces cas-là, efficacité qui semble prolongée
NIVOLUMAB: ANTI-PD-1
• Traitement du mélanome métastatique
• Prévention de la récidive = guérison
THÉRAPIE PAR LYMPHOCYTES T À RÉCEPTEUR
ANTIGÉNIQUE CHIMÉRIQUE (CAR-T)

 La thérapie CAR-T est une immunothérapie qui consiste à


« reprogrammer » les lymphocytes T d’un patient pour qu’ils puissent
reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses

 Après avoir été prélevés chez le patient au moyen d’une technique appelée
« aphérèse », les globules blancs sont envoyés à un laboratoire ou une
installation de production

 Les lymphocytes T y sont isolés puis modifiés de manière à exprimer un


récepteur artificiel en surface

 Ce récepteur permettra au lymphocyte T génétiquement modifié de


traquer et d’attaquer les cellules cancéreuses
THÉRAPIE PAR LYMPHOCYTES T À RÉCEPTEUR
ANTIGÉNIQUE CHIMÉRIQUE (CAR-T)

 Ces récepteurs sont appelés « récepteurs antigéniques chimériques »


(CAR)

 Le nombre de cellules CAR-T est multiplié

 Lorsqu’elles sont en quantités suffisantes, les cellules sont congelées et


envoyées au centre de traitement du patient. Après décongélation, les
cellules CAR-T sont injectées au patient par voie intraveineuse
THÉRAPIE PAR LYMPHOCYTES T À RÉCEPTEUR
ANTIGÉNIQUE CHIMÉRIQUE (CAR-T)
QUELQUES ANTIGÈNES CIBLES DE LA THÉRAPIE
CAR-T

BCMA : antigène de maturation des lymphocytes B (aussi appelé « récepteur du facteur de nécrose tumorale »);
CAR : récepteur antigénique chimérique; LAL : leucémie aiguë lymphoblastique; LH : lymphome de Hodgkin;
LLC : leucémie lymphoïde chronique; LMA : leucémie myéloïde aiguë; LNH : lymphome non hodgkinien; NKG2D-
L : ligands du récepteur NKG2D (natural killer group 2D); ROR 1 : récepteur tyrosine kinase orphelin de type 1
INJECTION DE T EXPRIMANT UN CAR

Lymphocyte T
T anti-CD19 CD19
B tumoral
(LLC, FL, autres lymphomes B)
CAR

TCR LYSE
endogène
EFFETS SECONDAIRES DE LA THÉRAPIE CAR-T
 La majorité des effets secondaires disparaissent spontanément
Parmi les effets les plus graves:

o Syndrome de relargage de cytokines: la destruction des cellules


cancéreuses favorisent la production massive de cytokines (IFNg,
TNFa, IL-6)
o Le syndrome de relargage de cytokines peut être atténué par
l’injection d’un anticorps monoclonal, le tocilizumab, qui inhibe l’action
de l’IL-6 et réduit l’inflammation sans nuire à l’efficacité des
lymphocytes T

o Toxicités neurologiques: trouble du langage (aphasie), confusion,


délire, contractions musculaires involontaires, hallucinations ou
absence de réaction, crises convulsives
o Quelques symptômes neurologiques ont été traités par des
médicaments antiépileptiques ou des corticostéroïdes, ou les deux.
EFFETS SECONDAIRES DE LA THÉRAPIE CAR-T

 Syndrome de lyse tumorale: Il s’agit d’un ensemble de complications


métaboliques attribuables à la décomposition des cellules mortes

 Il peut endommager des organes comme les reins et représente une


complication potentiellement mortelle de n’importe quel traitement
causant la destruction des cellules cancéreuses

 La stratégie de prise en charge est un traitement de soutien standard


notamment l’hydratation

 Anaphylaxie (ré action allergique pouvant être mortelle): réaction


excessive du système immunitaire d’un patient qui reçoit une thérapie
CAR-T contre le CAR
EFFETS SECONDAIRES DE LA THÉRAPIE CAR-T

 Toxicité envers des cellules saines exprimant la cible: Un facteur


important dans l’utilisation sûre et efficace des cellules CAR-T est le
ciblage du bon antigène

 L’antigène idéal pour les cellules CAR-T possède les caractéristiques clés
suivantes :

 Il est exprimé sur la totalité des cellules tumorales


 Il est exprimé à la surface des cellules tumorales
 Il joue un rôle déterminant dans la survie des cellules tumorales
 Il n’est pas exprimé sur les tissus sains

Beaucoup d’antigènes tumoraux sont également exprimés


sur les cellules saines
EFFETS SECONDAIRES DE LA THÉRAPIE CAR-T

 Déficit en lymphocytes B: La thérapie CAR-T ciblant des antigènes


présents à la surface des lymphocytes B détruit les lymphocytes B
cancéreux, mais aussi les lymphocytes B sains

 Le déficit en lymphocytes B peut durer des mois, voire des années

 Il faudra une étude de suivi à long terme pour évaluer les effets tardifs
d’un déficit en lymphocytes B
IMMUNOTHÉRAPIE ACTIVE: VACCINATION
 Vaccination directe avec la tumeur (tuée) trop risqué

 CPA (CD) du patient "chargées en peptides" ex vivo et réinjectées au


patient pour stimuler les bons lymphocytes T (CD8)

 Traitement personnalisé parce que :

 à chaque patient ses antigènes tumoraux avec leurs particularités


propres
 à chaque patient ses cellules CPA pour respecter la restriction au
CMH
SCHÉMA D’IMMUNOTHÉRAPIE
IMMUNOTHÉRAPIE ACTIVE: VACCINATION

 Peu de résultats très significatifs mais des signaux d’induction de rejet de


la tumeur

 Exemple : Sipuleucel T (cellules dendritiques autologues chargées avec


une protéine recombinante PAP/GM-CSF) et cancer de la prostate

 pas de régression tumorale franche , mais allongement de la survie

 Perspectives nouvelles : Combinaison vaccin et chimiothérapie immuno


suppressive anti Treg
IMMUNOTHÉRAPIE COMBINÉE

Vous aimerez peut-être aussi