Vous êtes sur la page 1sur 170

AUBEN

MASTER II COMPTABILITE CONTRÔLE AUDIT


( CCA II)

MODULE : COMMISSARIAT AUX COMPTES


Plan du séminaire

Historique
Cadre légal et institutionnel
Organisation de la profession
Nécessité d’inscription
Modalités d’exercice de la profession
Forme juridique

Statut du commissaire aux comptes


Nomination et cessation
Indépendance
Secret professionnel

Mise en œuvre de la mission

2
Plan du séminaire

Responsabilité du commissaire aux comptes


Responsabilité civile
Responsabilité pénale
Responsabilité disciplinaire
Assurance responsabilité professionnelle

Démarche générale
Contrôle des conventions réglementées
Autres vérifications spécifiques
Rapport de gestion
Documents annuels adressés aux actionnaires
Égalité des actionnaires
Vérifications spécifiques diverses

3
Plan du séminaire

Opérations liées aux fonds propres


Libération par compensation de créances
Suppression du droit préférentiel de souscription
Réduction de capital
Émission d’autres valeurs mobilières
Autres opérations sur les fonds propres

Opérations relatives aux dividendes


Interventions consécutives à des faits survenant dans la société
Révélation des faits délictueux
Procédure d’alerte

Convocation de l’AG en cas de carence


Autres interventions

4
Histoire de la mission de commissariat aux comptes

5
Un peu d’histoire….
Historique du CAC

Le commissariat aux comptes est une institution plus que centenaire,


bien que relativement récente en tant que profession organisée.

Si une qualification de "commissaire" apparaît pour la première fois en


1863, c'est la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés qui a institué le
"commissaire de sociétés" à l'époque de la Révolution industrielle.

En 1935, les pouvoirs du commissaire aux comptes sont élargis du fait des
scandales financiers de l'époque. Une procédure d'agrément par les
Cours d'appel est instituée pour les commissaires aux comptes contrôlant
les sociétés faisant publiquement appel à l'épargne et obligation est faite
au commissaire aux comptes de révéler au procureur de la République les
faits délictueux dont il a eu connaissance.

6
Un peu d’histoire….
Historique du CAC

Après la guerre, la nécessité de promouvoir le marché financier


pour soutenir l'expansion économique a suscité une réforme
importante du commissariat aux comptes, réalisée par la loi du 24
juillet 1966 sur les sociétés commerciales.

Le commissariat aux comptes est érigé en une profession


qu'organise le décret du 12 août 1969, créant une Compagnie
nationale des commissaires aux comptes, placée auprès du Ministre
de la Justice.

Au cours des récentes années une succession de lois et


règlements a modernisé l'ensemble du système d'informations
comptables et financières, compte tenu notamment des directives
d'harmonisation de l’OHADA, du développement des normes
internationales et de l'apparition des difficultés des entreprises.

7
Cadre légal et institutionnel

1. Vue d’ensemble
2. Organisation de la profession
3. Modalités d’exercice de la profession
4. Forme juridique

8
Cadre légal et institutionnel

La loi a institué un contrôle légal de caractère permanent par un ou plusieurs commissaires


aux comptes ayant pour objectif principal la vérification de la régularité, de la sincérité et de
l’image fidèle des comptes.
Voir Art; 710 AUSCGIE

Article 70 AUSDC: Dans les entreprises qui désignent, volontairement ou obligatoirement, des commissaires aux comptes,
ces derniers certifient, conformément aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique sur la mission de commissaire aux comptes, que les états financiers sont réguliers et
sincères et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’exercice écoulé.

LA REGULARITE
Il s’agit pour les comptes d’être conformes aux règles et procédures en vigueur. De respecter les
conventions, principes, lois et règlements applicables dans un pays.

LA SINCERITE
Il s’agit de traduire la connaissance que les responsables de l’établissement des comptes ont de la réalité
et de l’importance relative des évènements enregistrés. Sont sincères des documents financiers tels que
les établirait un professionnel, indépendant, de bonne foi.

L’IMAGE FIDELE
C’est l’application de bonne foi des règles comptables. Elle découle de la bonne application des
principes de régularité et de la sincérité.

La présentation des résultats de l’entreprise issus de la comptabilité se fonde sur des conventions
dénommées principes comptables dont le respect est un des éléments de la sincérité des comptes

9
 Il concerne :

 Les sociétés anonymes


 Les sociétés a responsabilité limitée (SARL)
 Les sociétés en commandite simple (SCS) et sociétés en nom collectif (SNC)
 Sous certaines conditions.

10
Cadre légal et institutionnel
Vue d’ensemble
1. Les textes qui régissent le commissariat aux comptes :

En Afrique de l’Ouest
• Les textes de l’OHADA, notamment l’AUSCGIE (Acte Uniforme Relatif Au Droit Des Sociétés
Commerciales Et Du Groupement D'intérêt Economique)

• Les règlements intérieurs des ONECCA et les codes de déontologie de la profession

• Les textes du CPPC (Conseil Permanent de la Profession Comptable)

En France
• le Code de commerce modifié notamment par la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité
financière (JO n° 177 du 2 août 2003 page 13220), au niveau du Livre VIII (« de quelques professions
réglementées »), Titre II (des commissaires aux comptes), articles L. 820-1 à L. 822-16 ;

• le décret n° 69-810 du 12 août 1969, relatif à l’organisation de la profession et au statut professionnel


des commissaires aux comptes (modifié par décret 2003-1121 art. 2, art. 4 JORF, 27 novembre 2003) ;

• le décret n° 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés commerciales (au niveau, notamment, du
contenu et des conditions d’exercice de missions) ;

• le code monétaire et financier modifié notamment par la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 dite « de
sécurité financière ».

11
Cadre légal et institutionnel
Vue d’ensemble

2. Le commissaire aux comptes

 Le commissaire aux comptes est un professionnel membre d’une profession réglementée,


dont le titre est protégé, et le statut, les missions (contenu et conditions d’exercice), les
fonctions et les pouvoirs définis par les lois et décrets. Ce professionnel est :
• soit une personne physique,

Les fonctions de commissaire aux comptes sont exercées par des personnes physiques ou
par des sociétés constituées par ces personnes physiques, sous l'une des formes prévues
par l’Acte uniforme de l’OHADA (art. 694).

• soit une personne morale, à condition que 2/3 de son capital soit détenu par des commissaires
aux comptes personnes physiques et que le mandataire social et les 2/3 des membres des
organes dirigeants soient des commissaires aux comptes.

 Les fonctions de commissaire aux comptes sont incompatibles :


• avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;

• avec tout emploi salarié ; toutefois, il peut dispenser un enseignement se rattachant à


l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un commissaire aux
comptes ou chez un expert comptable;

• avec toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne
interposée.

12
Cadre légal et institutionnel
Vue d’ensemble

 Personne physique ou personne morale, le commissaire aux comptes


doit remplir les conditions exigées pour être inscrit sur la liste des commissaires
aux comptes près la cour d’appel dans le ressort de laquelle se trouve son
domicile personnel ou professionnel (personne physique) ou son siège social.

 Le commissaire aux comptes est obligatoirement membre d’un


ONECCA. Lorsqu'il existe un ordre des experts-comptables dans l'État
partie du siège de la société, objet du contrôle, seuls les experts-
comptables agréés par l'ordre peuvent exercer les fonctions de
commissaires aux comptes (art. 695).

 Il exerce sa profession sur l’ensemble du territoire.

 Il est soumis aux règles disciplinaires prévues par la loi et aux


sanctions qui, en cas de manquements graves, peuvent, le cas échéant, aller
jusqu’à la suspension ou la radiation.

 Il doit prêter serment, par écrit «Je jure d’exercer ma profession avec
honneur et probité, de respecter et de faire respecter les lois»).

13
Cadre légal et institutionnel
Vue d’ensemble
3. Les missions de commissaire aux comptes

Les missions de commissaire aux comptes sont de deux natures :


 les fonctions de commissaire aux comptes titulaire d’une entité, assurées au titre d’un mandat
confié soit par les statuts à la constitution d’une société qui ne fait pas publiquement appel à l’épargne,
soit par l’assemblée générale, soit, dans des cas particuliers, par voie de justice (président du tribunal de
commerce) ;

 des missions auprès d’une entité dont il n’est pas le commissaire aux comptes (commissariat aux
apports, à la fusion et à la scission ; certification des comptes des partis ou groupements politiques ;…).

La mission légale auprès d’une entité pour la durée du mandat (la durée normale est de six
exercices Art 704 et Art 379) est régie par l’acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés
commerciales et le GIE.

14
Cadre légal et institutionnel
Organisation de la profession en droit
OHADA

 Lorsqu'il n'existe pas un ordre des experts-comptables, seuls peuvent exercer les
fonctions de commissaire aux comptes les experts-comptables inscrits préalablement
sur une liste établie par une commission siégeant auprès d'une cour d'appel, dans le
ressort de l'État partie du siège de la société objet du contrôle.

 Cette commission est composée de quatre membres :

 1°) un magistrat du siège à la cour d'appel qui préside avec voix prépondérante ;

 2°) un professeur de droit, de sciences économiques ou de gestion ;

 3°) un magistrat de la juridiction compétente en matière commerciale ;

 4°) un représentant du Trésor Public.

15
Cadre légal et institutionnel
Organisation de la profession en France

 Le caractère réglementé de la profession se traduit, notamment, par une organisation et un statut


professionnels particuliers, et par le rôle imparti par la loi au Haut Conseil du commissariat aux comptes
(H3C ou HCCC) et aux instances professionnelles nationale et régionales : les exigences, très fortes, de
qualité et d’indépendance, sont au cœur de la notion de bon exercice de la profession. Elles sont
assorties d’un dispositif de surveillance et de contrôle qualité.

 La loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière (JO n° 177 du 2 août 2003 page 13220) a,
en matière de « Modernisation du contrôle légal des comptes et transparence » réaménagé
l’organisation de la profession, introduisant en particulier un mécanisme de régulation extérieur à la
profession, avec une position de « tiers impartial ».

 L’organisation de la profession de commissaire aux comptes a pour objet « le bon exercice de la


profession, sa surveillance ainsi que la défense de l’honneur et de l’indépendance de ses membres
» (décret n° 69-810 du 12 août 1969, article 1).

16
Cadre légal et institutionnel
Organisation de la profession en
France

Se dégage de l’article 1er du décret n° 69-810 du 12 août 1969 et des nouvelles dispositions
introduites par la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière (JO n° 177 du 2 août
2003 page 13220) modifiant en particulier le Code de commerce, la nouvelle organisation :
 Un Haut Conseil du commissariat aux comptes institué auprès du garde des Sceaux, ministre de la
Justice, qui, externe à la profession, est en charge de la surveillance de la profession avec le concours
de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et de veiller au respect de la déontologie et
de l’indépendance des commissaires aux comptes.

 Le groupement obligatoire des commissaires aux comptes dans les organisations


Professionnelles.

 L’établissement et la révision de la liste des commissaires aux comptes par une juridiction ad
hoc (la chambre régionale d’inscription en première instance, le Haut Conseil du commissariat aux
comptes en seconde instance).

 Une discipline professionnelle : la juridiction de première instance étant la commission régionale de


discipline et celle de seconde instance le Haut Conseil du commissariat aux comptes statuant en matière
disciplinaire.

17
Cadre légal et institutionnel
Le rôle des normes professionnelles et du
Code de déontologie

 Les normes sont à base de règles destinées à garantir le bon exercice de la mission par l’utilisation
des meilleures pratiques reconnues ; elles forment une doctrine permettant au professionnel de
dégager les critères d’orientation, de choix et de mise en œuvre de ses diligences.

 Le Code de déontologie énonce les principes fondamentaux de comportement et de bonne


conduite et les règles générales d’interprétation et d’explicitation des dispositions législatives et
réglementaires. Il précise les incompatibilités spécifiques et les atteintes à l’indépendance du
commissaire aux comptes et de définir les liens personnels financiers et professionnels,
concomitants ou antérieurs à la mission, incompatibles avec l’exercice de la mission.

 Le Conseil de l’Ordre veille « au bon exercice de la profession, à sa surveillance ainsi qu’à la


défense de l’honneur et de l’indépendance de ses membres » conserve la responsabilité de définir
les principes et les conditions de mise en œuvre des différentes missions confiées au commissaire aux
comptes par le Code de commerce en France et les autres textes légaux et réglementaires.

 L’acte uniforme de l’OHADA confie aux normes et au Code de déontologie un rôle légal et une
dimension ainsi renforcée.

18
Cadre légal et institutionnel
Modalités d’exercice de la profession

MODE D’EXERCICE

4 grands modes d’exercice du commissariat aux comptes


 Exercice individuel :
 absence de liens techniques et capitalistiques entre le CAC et d’autres CAC inscrits;
 S’applique à des cabinets détenant un nombre limité de mandats;
 Clientèle constituée de petites entreprises

 Société pluripersonnelle
 Association d’au moins 2 professionnels mettant en commun leur savoir faire et leurs intérêts financiers
 Minimum 2 associés
 Clientèle constituée d’entreprises de toutes tailles

19
Cadre légal et institutionnel
Modalités d’exercice de la profession

MODE D’EXERCICE

 Exercice au sein d’une association technique


 Adhésion à un groupement ou une association technique composée de cabinets n’ayant aucun lien
capitalistique
 Organisation de formations
 Normalisation des méthodes
 Mise au point d’outils et supports de communications
 Mise en place de contrôle qualité…

 Exercice dans un réseau de cabinets


 Existence de plusieurs structures juridiquement distinctes reliées entre elles par des liens financiers

20
Cadre légal et institutionnel
L’établissement et la révision des listes de
commissaires aux comptes
L’établissement des listes de commissaires aux comptes
 La règle « – Nul ne peut exercer les fonctions de commissaire aux comptes s’il n’est
préalablement inscrit sur une liste établie à cet effet. » est clairement posée par les statuts et le
règlement intérieur des ONECCA.
 Les conditions d’inscription d’une personne physique posées par les textes en vigueur dans l’État
partie sont les suivantes :
• nationalité (être de nationalité de l’État partie, ou ressortissant d’un État membre de l’UEMOA ou
ressortissant d’un autre État étranger lorsque celui-ci admet les nationaux à exercer le contrôle
légal des comptes) ;
• moralité (présenter des garanties de moralité suffisantes) ;
• diplôme et stage (être, sauf dérogation, titulaire de l’un des diplômes d’enseignement supérieur
ou de grande école exigés).

21
Cadre légal et institutionnel
L’établissement et la révision des listes de
commissaires aux comptes
Les conditions imposées à une société commerciale, sont les suivantes :
 Détention du capital
• Les 2/3 du capital des sociétés de commissaires aux comptes doivent être détenus
par des commissaires aux comptes.
• Lorsqu’une société de commissaires aux comptes a une participation dans le capital
d’une autre société de commissaires aux comptes, les actionnaires ou associés non
commissaires aux comptes ne peuvent détenir plus de 25 % de l’ensemble du capital
des deux sociétés.
• En cas de décès d’un actionnaire ou associé commissaire aux comptes, ses ayants
droit disposent d’un délai de deux ans pour céder leurs actions ou parts à un
commissaire aux comptes.
• L’admission de tout nouvel actionnaire ou associé est subordonnée à un agrément
préalable (de l’ordre) qui, dans les conditions prévues par les statuts, peut être donné
soit par l’assemblée des actionnaires ou des porteurs de parts, soit par le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance ou les gérants selon le cas.

22
Cadre légal et institutionnel
L’établissement et la révision des listes de
commissaires aux comptes
 Organes de gestion

• Les fonctions de gérant, de président du conseil d’administration ou du directoire, de


président du conseil de surveillance et de directeur général sont assurées par des
commissaires aux comptes.

• Les 2/3 au moins des membres des organes de gestion, d’administration, de direction
ou de surveillance et les 2/3 au moins des actionnaires ou associés doivent être des
commissaires aux comptes.

• Les représentants permanents des sociétés de commissaires aux comptes associés


ou actionnaires doivent être des commissaires aux comptes.

• Les membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance peuvent être


salariés de la société sans limitation de nombre ni condition d’ancienneté au titre de la
qualité de salarié.

23
Cadre légal et institutionnel
L’établissement et la révision des listes de
commissaires aux comptes
 Exercice des fonctions de commissaires aux comptes au nom de la société

• Dans les sociétés de commissaires aux comptes inscrites, les fonctions de


commissaire aux comptes sont exercées, au nom de la société, par des commissaires
aux comptes personnes physiques associés, actionnaires ou dirigeants de cette
société.

• Ces personnes ne peuvent exercer les fonctions de commissaire aux comptes qu’au
sein d’une seule société de commissaires aux comptes. Par dérogation à ces dispositions,
l’exercice de ces fonctions est possible simultanément au sein d’une société de commissaires aux
comptes et d’une autre société de commissaires aux comptes dont la première détient plus de la
moitié du capital social ou dans le cas où les associés des deux entités sont communs pour au
moins la moitié d’entre eux.

24
Cadre légal et institutionnel
La discipline professionnelle

Les fautes disciplinaires sont sanctionnées par le conseil de l’ordre.


 La procédure est contradictoire. (Chaque partie doit faire connaître à l’autre ses prétentions et
arguments.)
 L’appel est suspensif : En France les décisions des chambres régionales de discipline sont
exécutoires après l’expiration des délais d’appel.
 Constitue une faute disciplinaire passible d’une peine disciplinaire,… et ce, même si ces
négligences, infractions ou faits ne se rattachent pas à l’exercice de la profession :
• toute infraction aux lois, règlements et règles professionnelles ;
• toute négligence grave ;

• tout fait contraire à la probité (honnêteté, incorruptibilité, intégrité, droiture, bonne moralité) ou à
l’honneur.

Les sanctions disciplinaires; Les sanctions disciplinaires prévues sont les suivantes :
- L’avertissement.
- Le blâme.
- L’interdiction temporaire pour une durée n’excédant pas cinq ans.
- La radiation de la liste

25
Statut du commissaire aux comptes

1. Obligations du commissariat aux comptes


2. Nomination et cessation
3. Indépendance
4. Secret professionnel

26
Statut du commissaire aux comptes
Obligations pour les SA

 Nomination obligatoire d’un commissaire aux comptes dans tous les cas

 Les SA faisant publiquement appel a l’épargne sont tenues de designer au moins deux
commissaires aux comptes et deux suppléants. Tout comme les banques.

 Premier commissaire aux comptes et son suppléant sont désignés dans les statuts ou par
l’assemblée générale constitutive. En cours de vie sociale, le commissaire aux comptes
et son suppléant sont désignés par l’assemblée générale ordinaire.

 La durée des fonction de commissaire aux comptes (mandat) désigné dans les statuts ou
par l’assemblée générale constitutive est de deux exercices sociaux.

 Lorsqu’il est désigné par l’assemblée générale ordinaire, le commissaire aux comptes
exerce ses fonctions durant six exercices sociaux.

27
Statut du commissaire aux comptes
Obligations pour les SARL

Si deux des trois conditions suivantes sont remplies:

1- Le total bilan supérieur ou égal à 125 millions de francs CFA

2- Chiffre d’affaires annuel supérieur a deux cent cinquante millions (250.000.000)
de francs CFA

3- Effectif permanent supérieur à cinquante (50) personnes.

28
Statut du commissaire aux comptes
Obligations pour les GIE

Nomination obligatoire si le GIE a émis un emprunt obligataire

29
Statut du commissaire aux comptes
Sanctions pour défaut de nomination

Les sanctions pénales

 Les articles 897 et suivants de l’OHADA sanctionnent, «Encourent une sanction pénale, les dirigeants
sociaux qui n'auront pas provoqué la désignation des commissaires aux comptes de la société ou
ne les auront pas convoqués aux assemblées générales » (sanctions pénales).

La sanction civile

 Le défaut de désignation régulière de commissaire aux comptes est sanctionné très sévèrement.

 La sanction édictée est la nullité, des délibérations prises à défaut de désignation régulière de
commissaires aux comptes ou, sur le rapport de commissaires aux comptes nommés ou demeurés en
fonction.

 L’action en nullité pourra être exercée par tout intéressé devant le tribunal de commerce. Elle est
éteinte si ces délibérations sont expressément confirmées par une assemblée générale sur le
rapport de commissaires régulièrement désignés.

 La même sanction est encourue lorsque l’un des deux commissaires dont la nomination est obligatoire est
empêché d’exercer ses fonctions.

30
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

 Commissaire aux comptes titulaire et commissaire aux comptes suppléant


Le droit commun est un commissaire aux comptes titulaire et un commissaire aux comptes suppléant.
Le commissaire aux comptes suppléant remplace le titulaire pendant la durée de son empêchement, ou lui
succède pour la durée restant à courir de son mandat.
L’assemblée générale a toujours la possibilité de nommer un nombre de commissaires supérieur à celui
exigé par la loi.

31
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

 La désignation de plus d’un commissaire aux comptes


Les sociétés astreintes à faire appel public à l’épargne doivent avoir deux commissaires aux comptes. Sont
réputées faire publiquement appel à l'épargne :

- les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs, à partir de l'inscription de ces titres ;
- les sociétés qui, pour offrir au public des titres, quels qu'ils soient, ont recours soit à des établissements
de crédit ou agents de change, soit à des procédés de publicité quelconque, soit au démarchage.
Il y a également appel public à l'épargne, dès lors qu'il y a diffusion des titres au-delà d'un cercle de
cent (100) personnes.

 La désignation de plus d’un commissaire aux comptes


Les établissements de crédit : les noms des commissaires aux comptes qu’ils se proposent de choisir sont
adressés d’abord à la Commission bancaire. Cette dernière dispose d’un délai d’un mois pour s’opposer à la
désignation envisagée.

32
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation
Le Co-commissariat aux comptes

Lorsque plusieurs commissaires aux comptes sont désignés, ils constituent ensemble l’organe de contrôle légal
de l’entité.

L’exercice de la mission ainsi confiée implique que chacun des commissaires aux comptes participe et contribue
de manière équilibrée à sa réalisation, et notamment qu’ils se livrent ensemble à un examen contradictoire des
conditions et des modalités d’établissement des comptes.

Pour ce faire, les commissaires :

 effectuent ensemble les actions de nature à les engager, au regard notamment de leurs obligations
légales, réglementaires et conventionnelles ;

 définissent de manière concertée l’approche de leur mission et conviennent de la répartition entre eux
des procédures d’audit et des vérifications qui en découlent ;

 établissent entre eux une coordination étroite, caractérisée par des échanges réciproques d’informations
tout au long de la mission.

33
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

La mise en œuvre des procédures d’audit et des vérifications réparties entre les commissaires aux
comptes fait l’objet d’une revue réciproque ( Revue croisée) afin de permettre à chacun d’obtenir
l’assurance nécessaire pour fonder ses conclusions.

La notion d’équilibre combine des critères quantitatifs (volume d’heures de travail) et qualitatifs (tels que, par
exemple, l’implication des signataires, la structure et la qualification des équipes, la spécialisation de certains
intervenants ou l’intervention sur des domaines particulièrement sensibles pour l’audit).

34
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

Les modes de désignation du commissaire aux comptes


Les commissaires aux comptes peuvent être nommés par :
– les associés ou actionnaires, en assemblée ;
– ou si la société ne fait pas publiquement appel à l’épargne, dans les statuts ;
– ou par décision de justice.

35
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

 La nomination par voie de justice est prévue, notamment dans les cas suivants :

 à défaut de commissaire suppléant et si l’assemblée ne s’est pas réunie dans le délai de deux mois,
suite à suspension ou radiation par mesure disciplinaire ;

Le représentant légal de la société peut demander au président du tribunal de commerce statuant sur
requête de désigner un commissaire remplaçant.

Le commissaire nommé en justice exercera ses fonctions jusqu’à la réintégration de son confrère
suspendu ou jusqu’à ce que l’assemblée ait nommé le commissaire de son choix.

dans les sociétés par actions uniquement, pour pallier la carence de l’assemblée, tout actionnaire
peut demander au président du tribunal de commerce de procéder par voie d’ordonnance à la
nomination d’un commissaire aux comptes ;

Le président du conseil d’administration doit avoir été appelé à comparaître.

Le mandat ainsi conféré au commissaire est provisoire. Il prend fin lorsqu’il a été procédé par l’assemblée
à la nomination du ou des commissaires.

36
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation
en cas de récusation du commissaire aux comptes désigné, par le tribunal;
Un ou plusieurs actionnaires ou associés représentant au moins 5 % du capital dans les sociétés
par actions et les SARL (10 % dans les SNC), le ministère public ou le comité d’entreprise peuvent
demander en justice la récusation du commissaire désigné et son remplacement jusqu’à la
nomination d’un nouveau (président du tribunal de commerce statuant en la forme des référés).
Dans les sociétés civiles faisant publiquement appel à l’épargne, les associés ont des droits
identiques à ceux des actionnaires des sociétés par actions.
Elle est réglementée par le code civil. Elle ne peut être constituée que pour exercer une activité
civile (exemple : activité libérale, immobilière, agricole). C’est une société à risque car les associés
répondent, indépendamment de la société, personnellement des dettes.
dans les SARL, y compris celles qui n’ont pas l’obligation de désigner un commissaire, sur
demande d’un ou plusieurs associés représentant au moins la moitié du capital ;

37
Statut du commissaire aux comptes
La durée et le renouvellement éventuel du mandat Nomination et cessation

La durée des fonctions des commissaires aux comptes est de six exercices dans les sociétés anonymes (art.
704). Le mandat de commissaire aux comptes n’est pas renouvelable par tacite reconduction. Les
commissaires sortants sont rééligibles, sauf interdiction légale.

Dans les SARL, le commissaire aux comptes est nommé pour trois exercices (art. 379 de l’AUDSC).

Le commissaire aux comptes, désigné par l’assemblée en remplacement d’un autre avant l’expiration
normale du mandat de ce dernier, ne demeure en fonction que pour le temps restant à courir du mandat
du prédécesseur. Cette situation se produit quand il n’y a pas de commissaire aux comptes suppléant.

Quand le commissaire aux comptes titulaire est remplacé par son suppléant, celui-ci demeure en fonction
jusqu’à expiration du mandat du commissaire titulaire.

Lorsqu’un commissaire aux comptes est désigné par l’autorité judiciaire en raison de l’omission de
l’assemblée des actionnaires ou des associés, ou après récusation, son mandat prend fin lorsque cette
assemblée pourvoit elle-même à la nomination d’un commissaire.

LSF (nouveau) « Il est interdit au commissaire aux comptes, personne


physique, ainsi qu’au membre signataire d’une société de commissaires aux
comptes, de certifier durant plus de six exercices consécutifs les comptes
des personnes morales faisant appel public à l’épargne. (Code de commerce
France, art. L. 822-14 applicable le 1er août 2006).

38
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation

La cessation des fonctions


Les causes classiques de cessation de fonctions sont :
 la fin du mandat ;
 le décès ou radiation du commissaire aux comptes ;
 la démission.

39
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation
La récusation (art. 728 et suivants de l’AUDSC)

La récusation ne semble pouvoir être motivée que par une circonstance permettant de suspecter
sérieusement la compétence du commissaire aux comptes, son honorabilité, son impartialité ou son
indépendance à l’égard de la majorité qui l’a désigné.

La demande de récusation est formée contre le commissaire aux comptes et la société. Elle doit être
présentée dans les trente jours de sa désignation.

Elle peut être demandée en justice pour « juste motif » par :

– un ou plusieurs associés ou actionnaires représentant au moins respectivement 10% et 5% du capital social


;

– le ministère public (requête) ; magistrats chargés de représenter l'état devant les diverses juridictions ,
magistrats chargés de représenter les intérêts généraux de la société et de veiller à l'application de la loi

Le délai d’appel est de 15 jours.

40
Statut du commissaire aux comptes
Nomination et cessation
Le relèvement des fonctions (révocation)

En cas de faute ou d’empêchement, les commissaires aux comptes régulièrement nommés par l’assemblée
générale peuvent être relevés de leurs fonctions avant l’expiration normale de celles-ci, par décision de justice,
à la demande :

– du conseil d’administration ou l’administrateur général;

– d’un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 10 % du capital social ;

– de l’assemblée générale ;

– du ministère public (requête) ;

La demande de relèvement est formée contre le commissaire aux comptes de la société.

Le délai d’appel est de 15 jours. Le commissaire aux comptes relevé de ses fonctions est remplacé par le
commissaire aux comptes suppléant.

41
Statut du commissaire aux comptes
Indépendance, incompatibilités et
interdictions
La notion d’indépendance

La notion d’indépendance est au cœur des dispositifs d’incompatibilité et d’interdiction.

L’indépendance consiste à être dans une position qui ne soit ni susceptible d’altérer la liberté de
jugement ni de faire obstacle à l’accomplissement de la mission.

Le commissaire aux comptes ne doit jamais être dans une position de dépendance vis-à-vis des dirigeants de la
société contrôlée, ni se placer dans une situation pouvant donner l’apparence d’un manque d’indépendance.

L’incompatibilité est une présomption irréfragable (indiscutable, irréfutable) d’absence d’indépendance.

42
Statut du commissaire aux comptes
Indépendance, incompatibilités et
interdictions
Les incompatibilités générales
Les incompatibilités générales forment des obstacles à l’inscription du professionnel sur la liste des
commissaires aux comptes près une cour d’appel ou à son maintien sur ladite liste. Sauf pour ce qui concerne
la notion ponctuelle d’acte de nature à porter atteinte à l’indépendance.
Les incompatibilités générales sont les suivants (art. 697):
« Les fonctions de commissaire aux comptes sont incompatibles :
1° Avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;
2° Avec tout emploi salarié ; toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser un
enseignement se rattachant à l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un
commissaire aux comptes ou chez un expert-comptable ;
3° Avec toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée. »

43
Statut du commissaire aux comptes
Indépendance, incompatibilités et
Les autres incompatibilités (art. 378 de l’AUDSC et 698) interdictions

« – Ne peuvent être commissaires aux comptes d’une société anonyme :

1°) les fondateurs, apporteurs, bénéficiaires d'avantages particuliers, dirigeants sociaux


de la société ou de ses filiales, ainsi que leur conjoint ;

2°) les parents et alliés, jusqu'au quatrième degré inclusivement, des personnes visées
au paragraphe 1°) du présent article ;

3°) les dirigeants sociaux de sociétés possédant le dixième du capital de la société ou


dont celle-ci possède le dixième du capital, ainsi que leur conjoint ;

4°) les personnes qui, directement ou indirectement, ou par personne interposée,


reçoivent, soit des personnes figurant au paragraphe 1°) du présent article, soit de toute
société visée au paragraphe 3°) du présent article, un salaire ou une rémunération
quelconque en raison d'une activité permanente autre que celle de commissaire aux
comptes ; il en est de même pour les conjoints de ces personnes ;

5°) les sociétés de commissaires aux comptes dont l'un des associés, actionnaires ou
dirigeants se trouve dans l'une des situations visées aux alinéas précédents ;

6°) les sociétés de commissaires aux comptes dont soit l'un des dirigeants, soit l'associé
ou l'actionnaire exerçant les fonctions de commissaire aux comptes, a son conjoint qui se
trouve dans l'une des situations prévues au paragraphe 5°) du présent article.

44
Statut du commissaire aux comptes
Indépendance, incompatibilités et
interdictions
Les autres incompatibilités suite
• Le commissaire aux comptes ne peut être nommé administrateur, administrateur général,
administrateur général adjoint, directeur général ou directeur général adjoint des sociétés qu'il
contrôle moins de cinq années après la cessation de sa mission de contrôle de ladite société.
• La même interdiction est applicable aux associés d'une société de commissaires aux comptes.
• Pendant le même délai, il ne peut exercer la même mission de contrôle ni dans les sociétés
possédant le dixième du capital de la société contrôlée par lui, ni dans les sociétés dans lesquelles la
société contrôlée par lui possède le dixième du capital, lors de la cessation de sa mission de contrôle
de commissaire aux comptes.

• Les personnes ayant été administrateurs, administrateurs généraux, administrateurs généraux


adjoints, directeurs généraux ou directeurs généraux adjoints, gérants ou salariés d'une société
ne peuvent être nommées commissaires aux comptes de la société moins de cinq années après la
cessation de leurs fonctions dans ladite société.
• Pendant le même délai, elles ne peuvent être nommées commissaires aux comptes dans les
sociétés possédant 10 % du capital de la société dans laquelle elles exerçaient leurs fonctions ou
dont celles-ci possédaient 10 % du capital lors de la cessation de leurs fonctions.
• Les interdictions prévues au présent article pour les personnes mentionnées au premier alinéa sont
applicables aux sociétés de commissaires aux comptes dont lesdites personnes sont associées,
actionnaires ou dirigeantes.

45
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie

Membre d’une profession libérale, le commissaire aux comptes se doit dans ses rapports avec
son environnement d’honorer la confiance que l’on a placée en lui, en respectant certaines
règles de conduite, notamment de conscience professionnelle et d’indépendance.

Certaines de ces règles sont fixées d’une part dans le décret portant création de l’Ordre des
Experts Comptables et Commissaires aux Comptes (article 2), d’autre part dans le code des
devoirs professionnels. Ce code a une valeur obligatoire pour l’ensemble des membres de
l’Ordre.

Le commissaire aux comptes (tout comme l’expert comptable) doit respecter certaines règles
d’éthique, tant dans son comportement personnel que dans ses relations avec ses clients, ses
confrères, les instances ordinales ou les administrations publiques. Ces règles sont :

-La compétence et la conscience

-La probité (honnêteté, incorruptibilité, intégrité, droiture, bonne moralité) et la dignité

-L’indépendance d’esprit et le désintéressement (dévouement abnégation)

46
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie

 Vie individuelle

Une moralité irréprochable est l’une des conditions essentielles de l’admission et du


maintien dans l’Ordre, toute atteinte qui y serait portée constituerait une faute grave.

Pourront notamment entraîner des peines allant jusqu’à la radiation toutes les
condamnations de droit commun et les désordres de la vie privée susceptibles de
porter atteinte à la dignité de la profession.

Tout membre de l’Ordre doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa


profession, de tout agissement de nature à déconsidérer celle-ci.

47
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie

 Publicité personnelle

L’article 21 du décret portant création de l’Ordre stipule : « Toute publicité


personnelle est interdite ».

« Ils ne peuvent faire état que des titres ou diplômes requis par la législation
ou la réglementation en vigueur aux fins d’exercer la profession. Toutefois,
ils peuvent informer la clientèle ou le public de l’ouverture ou du transfert de
leur cabinet ».

« Le Conseil de l’Ordre peut effectuer ou autoriser toute publicité collective


qu’il juge utile, dans l’intérêt de la profession dont il a la charge ».

48
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie

 Comportement vis a vis de la clientèle

Le commissaire aux comptes et son client sont liés par un mandat dont les
modalités sont consignées dans une lettre de mission à travers laquelle ils
s’engagent réciproquement.

Les obligations morales qui en découlent sont : l’indépendance, la compétence,


la qualité et le contrôle personnel des travaux, le secret professionnel,
l’acceptation et la poursuite des missions.

Les obligations techniques inhérentes sont les diligences minimales


professionnelles.

49
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie

 Secret professionnel

Les membres de l’Ordre se trouvent placés parmi les confidents nécessaires, tout
comme le prêtre, l’avocat, le médecin et le notaire. Il s’agit là d’une caractéristique
essentielle d’une profession libérale organisée et responsable : les clients doivent être
assurés qu’en aucun cas leur confiance ne sera trahie dans leurs rapports avec les
membres de l’Ordre.

Faits auxquels s’applique le secret professionnel : Ces faits doivent être entendus très largement : il
ne s’agit pas seulement des faits qui ont été confies aux membres de l’Ordre par leurs clients, mais
de tous ceux dont ils ont pu avoir connaissance par l’exercice ou en raison de leur
profession.

50
Statut du commissaire aux comptes
Éthique et déontologie
Rapports avec les confrères
Devoir de confraternité :

Les membres de l’Ordre se doivent assistance et courtoisie réciproque. Celle-ci exclut non seulement
la vulgarité, mais aussi l’âpreté et l’impertinence. La conséquence logique de ce comportement est que
tout dissentiment professionnel avec un confrère devrait aboutir à une réconciliation.

Remplacement d’un confrère :

Le commissaire aux comptes appelé en remplacement d’un confrère (!) ne doit accepter la mission qui
lui est proposée qu’à condition de s’être assuré que la demande du client n’est pas motivée par le
désir de se soustraire à une exacte application de la loi ou des règlements, avoir informé son confrère
de la sollicitation dont il est l’objet, s’abstenir de toutes critiques d’ordre personnel à l’égard de son
prédécesseur et avoir obtenu, avant l’entrée en fonction, la justification du paiement des honoraires
dus à son prédécesseur.

Respect de la clientèle d’un confrère :

Pendant le temps de leur collaboration, les experts comptables stagiaires ou experts comptables
salariés d’un membre de l’Ordre ou d’une société reconnue par l’Ordre, ne peuvent effectuer, en
dehors des travaux qui leur sont confies, aucun travail, rémunéré ou non, sans l’autorisation expresse
de l’employeur.

51
Statut du commissaire aux comptes
Le secret professionnel

 Devoir de discrétion

 Règles internes

 Secret à l'intérieur de l ’entreprise contrôlée

52
Mise en œuvre de la mission

53
Mise en œuvre de la mission

Les commissaires aux comptes certifient que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent une
image fidèle « du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du
patrimoine de la société à la fin de cet exercice. (Art 710)

Dans son rapport à l'assemblée générale ordinaire, le commissaire aux comptes déclare, soit certifier la
régularité et la sincérité des états financiers de synthèse, soit assortir sa certification de réserves ou la refuser

en précisant les motifs de ces réserves ou de ce refus. (Art 711)

(Art 712, 713 et 714) Les commissaires aux comptes ont pour mission permanente, à l’exclusion de toute
immixtion dans la gestion, de vérifier les valeurs et les documents comptables de la société et de contrôler la
conformité de sa comptabilité aux règles en vigueur.

Ils vérifient également la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations
données dans le rapport de gestion du conseil d’administration, selon le cas, et dans les documents
adressés aux actionnaires sur la situation financière et les comptes annuels. Ils s’assurent que l’égalité a été
respectée entre les actionnaires. Il fait état de ces observations dans son rapport à l'assemblée générale
annuelle.

54
Mise en œuvre de la mission

L’article 712 de l’AUDSC organise le caractère permanent de la mission et la grande liberté laissée au
commissaire aux comptes, pour faire le nécessaire « à toute époque de l’année » dans des termes qui
assurent aux co-commissaires aux comptes une liberté de manœuvre entièrement compatible avec la répartition
qu’ils choisiront et la synchronisation qu’il leur appartient d’entretenir ; « les commissaires aux comptes,
ensemble ou séparément, opèrent toutes vérifications et tous contrôles qu’ils jugent opportuns et
peuvent se faire communiquer sur place toutes les pièces qu’ils estiment utiles à l’exercice de leur
mission et notamment tous contrats, livres, documents comptables et registres de procès-verbaux » Art
718.

Pour l’accomplissement de leurs contrôles, les commissaires aux comptes peuvent, sous leur responsabilité, se
faire assister ou représenter par tels experts ou collaborateurs de leur choix, qu’ils font connaître nommément à
la société. Ceux-ci ont les mêmes droits d’investigation que les commissaires. Art 718

Enfin, (Art 720) mais sans que ce droit d’information ne puisse s’étendre à la communication des pièces,
contrats et documents quelconques détenus par des tiers, à moins qu’ils n’y soient autorisés par une décision
de justice, les commissaires aux comptes peuvent également recueillir toutes informations utiles à
l’exercice de leur mission auprès des tiers qui ont accompli des opérations pour le compte de la société.
Ce qui explique la procédure suivie en matière de circularisation.

Cet article précise que le secret professionnel ne peut être opposé aux commissaires aux comptes, sauf
par les auxiliaires de la justice.

55
Mise en œuvre de la mission
Sanction à l’obstacle de mise ne
œuvre de la mission
L’article 900 stipule que, nonobstant toute disposition contraire, encourent une sanction pénale,
le fait de mettre obstacle aux vérifications ou contrôles des commissaires aux comptes ou des
experts nommés, ou de leur refuser la communication sur place de toutes les pièces utiles à
l’exercice de leur mission et, notamment, de tous contrats, livres, documents comptables et
registres de procès-verbaux.
Ces dispositions pénales ne visent que les dirigeants d’une personne morale ou toute personne
au service d’une personne morale « tenue d’avoir un commissaire aux comptes ».

56
Mise en œuvre de la mission
Caractère permanent de la mission

La nature même des travaux d’audit du commissaire aux comptes implique des interventions en cours
d’exercice et la mise en œuvre, au moment opportun, des techniques d’audit jugées pertinentes :

 orientation et planification de la mission ;

 appréciation du contrôle interne ;

 contrôle des comptes.

Le pouvoir permanent de contrôle permet au commissaire aux comptes l’exécution de la mission de


communication d’opinion aux organismes et personnes désignés par la loi et l’exécution des missions définies
par la loi ou le règlement, qui conduisent à intervenir en cours d’exercice (alerte, faits délictueux…) lorsque
certains faits se produisent ou que certaines opérations sont réalisées (augmentation de capital, réduction...).

On peut parler alors des missions connexes à la mission principale, missions particulières, ponctuelles, en
relation avec :

 certaines opérations dont l’entreprise a pris l’initiative (exemple : distribution d’acomptes sur
dividendes ; augmentation de capital avec abandon préférentiel du droit de souscription) ;

 des événements et situations qui sont subis par l’entreprise et pour lesquels il incombe au
commissaire aux comptes de donner les suites fixées par la loi à la constatation de certains faits
(exemples : continuité de l’exploitation et procédure d’alerte ; révélation des faits délictueux).

57
Mise en œuvre de la mission
Caractère permanent de la mission

Le commissaire aux comptes est autorisé par la loi à exercer à tout moment qu’il juge utile les pouvoirs
d’investigations qu’elle lui donne.

La durée du mandat (six exercices) favorise son indépendance.

Le commissaire aux comptes exerce son pouvoir permanent de contrôle pour les besoins du bon exercice de la
mission, en déterminant, librement :

 si,

 quand,

 et comment il doit en user.

car il n’est pas chargé d’un contrôle permanent. Attention à ne pas confondre avec une mission permanente

58
Mise en œuvre de la mission
Principe de non immixtion dans la
gestion
Le commissaire aux comptes ne doit pas s’immiscer dans la gestion. Il ne doit ainsi :

 ni accomplir des actes de gestion,

ni exprimer de jugement de valeur sur la conduite de la gestion prise dans son ensemble ou
dans ses opérations particulières.

Cette interdiction est :

 impérative dans son principe, (C’est le principe général)

 et évolutive dans son application, en fonction des textes et de la pratique.

Le législateur a, en effet, apporté des dérogations précises à ce principe, en donnant au commissaire aux
comptes un droit de communication étendu qui l’autorise à recueillir des informations sur la gestion :

pour apprécier le rapport existant entre, d’une part les réalités économiques, commerciales, techniques,
et d’autre part la représentation du patrimoine et de la situation financière tirée des comptes ;

 et pour orienter et éclairer le choix des contrôles à effectuer.

59
Mise en œuvre de la mission
Principe de non immixtion dans la gestion

Les textes définissent les qualifications et critères retenus pour les interventions légales aux confins (limites,
frontières) de l’immixtion dans la gestion :
 caractère sincère de certaines opérations ;
 caractère délictueux de certains faits ;
 caractère « normal et courant » de certaines conventions ;
 faits susceptibles de mettre en cause la continuité de l’exploitation et mesures propres à y remédier ;
 convocation de l’assemblée générale en cas de carence des dirigeants sociaux ;
caractère vraisemblable et plausible des hypothèses et méthodes retenues pour l’établissement des
documents prévisionnels.
Au commissaire aux comptes d’apprécier les limites que l’immixtion pose aux nécessités du bon exercice des
missions, chaque fois qu’il lui est demandé d’apprécier les motifs, le contenu, les résultats de certains actes.

60
Responsabilité du commissaire aux comptes

1. Responsabilité civile
2. Responsabilité pénale
3. Responsabilité disciplinaire
4. Assurance responsabilité professionnelle

61
La responsabilité du CAC

1. Auditeur financier = responsable de l’opinion émise


Les rapports des CAC sont utilisés par de nombreux tiers :
• Les actionnaires et les marchés financiers en général
• Contrôles des instances professionnelles : Conseil de l’ONECCA
• Autorités de contrôle : Commission bancaire, BRVM, Commission de contrôle des
assurances…
• Contrôle par l’administration judiciaire

2. Dossiers = moyen de preuve de cette opinion et à l’inverse un outil de mise en cause de


la responsabilité des CAC

62
Responsabilité du CAC

La responsabilité du commissaire aux comptes peut être recherchée :

– en matière civile (faute, préjudice, lien de causalité),

– en matière pénale (droit pénal des sociétés et droit pénal commun),

– en matière disciplinaire (vie privée et vie professionnelle).

Ce, de manière indépendante.

63
Responsabilité du CAC

Responsabilité civile Responsabilité pénale


 Certification de comptes inexacts
 Non déclenchement de la  Non révélation de faits délictueux et
procédure d’alerte ou de façon trop tardive confirmation d’informations mensongères
 Diligences insuffisantes (dommages du dirigeant
et Intérêts) (déclenchement de sanctions disciplinaires.
Pour mémoire, le Procureur de la République
transmet automatiquement les décisions
Responsabilité disciplinaire
pénales au Commissaire du gouvernement
 Manquement aux normes professionnelles représentant de l’Etat)
et diligences insuffisantes (suspension, radiation,
5 ans maximum)
 Non respect des prescriptions du
contrôle d’activité réalisé par la CNCC (ONECCA)

64
Responsabilité du CAC
Responsabilité civile

Faute
Mauvaise
exécution d’une
obligation

Préjudice

65
Responsabilité du CAC
Responsabilité civile

Fondements : « les CAC sont responsables, tant à l ’égard de la société que des tiers, des
conséquences dommageables des fautes et négligences par eux commises dans l ’exercice de
leurs fonctions ». Art 725

Il faut une faute, un préjudice et un lien de causalité entre les deux premiers points pour engager la
responsabilité d ’un CAC. La faute provient en général de l’absence de détection d ’anomalies
flagrantes, de l ’absence de contrôles réalisés, d’un temps passé sur les diligences insuffisant mais
le CAC n’a qu'une obligation de moyens.

Nature des litiges : les demandeurs sont en général la société, les actionnaires ou des tiers
(créanciers sociaux). Les principaux litiges concernent des reprises de sociétés sur la base de
comptes audités qui se révèlent faux, des détournements de fonds non-détectés, des procédures
d ’alerte non déclenchées ou tardives.

Risques/sanctions : sanctions pécuniaires.

66
Responsabilité du CAC

Responsabilité pénale
Fondements : divers textes dont l’acte uniforme de l’OHADA et le nouveau code pénal
de l’État partie.

Le CAC peut être poursuivi comme auteur ou complice

Nature des infractions : Usage illicite du titre de CAC, exercice illégal, situation
d’incompatibilité, confirmation d’informations mensongères, non-respect du secret
professionnel, non révélation de faits délictueux, et, le cas échéant, en raison de
complicité dans la commission d’infractions commises par ses clients (faux en écriture,
abus de biens sociaux, abus de confiance, escroquerie, vol, émission de chèque sans
provision, utilisation d’informations privilégiées, violation des règles du droit fiscal ou du
droit du travail).

Risques/sanctions : peines correctionnelles (peines d’emprisonnement, amendes)

67
Responsabilité du CAC

Responsabilité pénale

Dispositions répressives spécifiques


Exemples :
...

Violation Abus de
secret biens
professionnel sociaux
Information Dividendes
s fictifs
mensongère Faux bilan
s

68
Responsabilité du CAC

Responsabilité disciplinaire

Fautes appréciées par les


organes disciplinaires

Fait contraire à la
Infractions aux probité et à
lois et règlements l ’honneur
Infractions aux
règles
professionnelles

69
Responsabilité du CAC

Responsabilité disciplinaire

Fondements : la loi, les règlements mais aussi le code de déontologie, les instructions et
recommandations.

Fautes : « toute infraction aux lois, règlement et règles professionnelles, toute négligence
grave, tout fait contraire à la probité ou à l’honneur commis par un CAC, personne physique
ou société, même ne se rattachant pas à l ’exercice de la profession constituent une faute
disciplinaire passible d ’une peine disciplinaire ».

Ex : non-inscription, non-respect des normes professionnelles, publicité interdite, non-


paiement de cotisations sociales ou de la TVA, non-respect des règles d ’indépendance,
négligences dans les travaux, rémunération de travaux inexistants, absence de déclarations
de revenus...

Risques/conséquences : sanctions disciplinaires de type avertissements, réprimande,


suspension, radiation, interdiction temporaire d ’exercer.

70
Démarche générale

71
La démarche d ’audit : analyse d ’ensemble
Schéma général

Approche

Expression
de l’opinion

Étude et évaluation Travaux de fin


du contrôle interne de mission

Contrôle des
comptes

72
La démarche d ’audit : analyse d ’ensemble
Chronologie

Conception de
la mission
Situation Formulation de
intermédiaire* l’opinion
Juin

Intervention Synthèse et
Avril
intérimaire bouclage

Décembre Février

Intervention Intervention
préfinale finale

73
La démarche d ’audit : analyse d ’ensemble

LES DIFFERENTES PHASES DE LA MISSION DE COMMISSARIAT AUX COMPTES

PREFINAL /
PREPARATION SEMESTRIEL INTERIM BOUCLAGE
FINAL

Examen limité des Examen du contrôle


Lettre de mission Contrôle de l’annexe
comptes de filiales interne
Lettre d’intervention Audit des soldes du Contrôle du rapport
Examen limité des Ajustements de l’ap- de gestion
Approche bilan et du compte de
comptes (consolidés) proche et des pro-
Planification résultat Bouclage juridique
semestriels grammes de travail
Programmes de travail Examen du rapport Autres contrôles Emission des rapports
semestriel d’activité

- Détermination du ris-
- Filiales de société APE :
que inhérent et du ris- - Formalisation de l’opi-
- Identifier les principaux mission d’examen limité
axes de la mission que lié au contrôle nion et justification
pour permettre au CAC
de la maison-mère de - Définition du niveau de - Mise en œuvre des
- Mettre en adéquation des appréciations
faire ses vérifications diligences nécessaire contrôles substantifs…
les objectifs et les - Sincérité et exhausti-
moyens spécifiques à la limitation du risque - … incluant les diligen-
d’audit vité de l’information
- Société APE : constitue définies dans les nor-
- Rappeler au client ses financière
directement une vérifi- - Anticipation de cer- mes de la CNCC
obligations - « Solde » des vérifi-
cation spécifique. taines vérifications
- Anticiper les difficultés spécifiques et autres cations spécifiques
(Norme 5-102)
contrôles de régularité

74
Déclinaison de la démarche
Actualisation de la connaissance générale de l’entité et de son secteur d’activité, des
systèmes comptables et de contrôle interne, évaluation du risque d’audit et
détermination des procédures d’audit afin de le réduire à un niveau acceptable faible

Planification
de la mission

Formulation de
l’opinion
Établissement et présentation
Intervention
des rapports aux organes de
intérimaire
direction et aux actionnaires
Appréciation du contrôle interne
Établissement d’un programme de Synthèse de la
travail et réalisation des tests mission
Préparation des recommandations
Décisions concernant
Contrôle des les observations, les
comptes recommandations et
semestriels les ajustements
Intervention Communication à la
Examen limité des comptes finale direction
semestriels et attestation
Intervention
pré-finale Contrôle des comptes
Réalisation des travaux d’audit et des
vérifications spécifiques
Entretiens avec la Direction, Établissement
d’un programme de travail et anticipation
de certains travaux d’audit

75
La démarche d ’audit : analyse des différentes phases

Phases - restitutions et temps

Calendrier Mai De juin à octobre Novembre Janvier / Février

Identification des
Phase 30 juin Intérim Préfinal Final
processus clés

Notes de synthèse Notes de synthèse


Plan d ’audit, des principales préfinales et Notes de synthèse
Livrables Notes de synthèse
manuel entités instructions des filiales et
sur le contrôle
internes de révision, consolidées et mémo complémentaires mémo sur les
interne
budget d ’audit sur les comptes du manuel comptes consolidés
consolidés de révision

Attestations
Certification des
Livrables semestrielles
comptes sociaux
externes sociales et
et consolidés
consolidées

Intensité de
COORDINATION
la coordination

Revue limitée des Finalisation


Revue Début de l ’audit
Travaux Approche comptes sociaux de l ’audit
des procédures des comptes
et consolidés des comptes

Temps 5% 15% 35% 25% 20%

Intervention avant clôture : 80% Final : 20%

76
Démarche générale et travaux de fin de mission : le timing

C.A.
FIN D'EXERCICE Av. 30/04 A.G.

30 jours au
au moins
moins 15
15
30 jours jours
31/12 (en théorie)
(en théorie)
jours 30/06

Fin des
travaux
Travaux de contrôle et
Date du
rapport

Evénements postérieurs pour le commissaire


aux comptes

77
Vérifications spécifiques

1. Rapport de gestion
2. Documents annuels adressés aux actionnaires
3. Égalité des actionnaires
4. Vérifications spécifiques diverses

78
Les vérifications et informations spécifiques

OBJECTIFS DES VERIFICATIONS SPECIFIQUES

Deux types de
vérifications spécifiques  Vérification des informations d’ordre comp-
table et financier contenues :
 dans le rapport de gestion
Contrôles communs entre la  dans les autres documents mis à la disposi-
mission d’audit et les vérifica- tion des actionnaires à l’occasion de l’AGO.
tions spécifiques
 Mouvements de titres et structure du capital
social
 Attestation des rémunérations

 Respect de l’égalité entre les actionnaires


Contrôles indépendants de la  Contrôle des actions détenues par les ad-
mission d’audit ministrateurs et les membres du conseil de
surveillance

79
Sources documentaires

SOURCES LEGALES DOCUMENTAIRES

AU/DSC

Vérifications spécifiques

 Rapport de gestion
 Documents adressés aux actionnaires lors de l’AGO
 Égalité entre les actionnaires
 Les documents et rapports prévus dans le cadre de la prévention des difficultés des entreprises
 Les tableaux d’activité et le rapport semestriel
 Les conventions réglementées
 Les actions détenues par les administrateurs
 Le montant des rémunérations versées aux personnes les mieux rémunérées
 Les prises de participation et de contrôle et l’identité des personnes détenant le capital
 La communication des irrégularités et des inexactitudes à l’assemblée générale

80
Les vérifications et informations spécifiques
Vue d’ensemble

 Le législateur a prévu l’obligation pour le commissaire aux comptes d’effectuer des vérifications particulières
et de fournir des informations données. Ces obligations sont strictement délimitées par les dispositions
légales qu’il faut connaître (même si la norme en rappelle la teneur) et qui peuvent évoluer. Des
dispositions statutaires régissant certaines catégories d’entités peuvent engendrer des obligations de même
type.

 L’acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés commerciales et le GIE vise :

les conventions réglementées ;

 les actions détenues par les membres du conseil d’administration ;

 l’égalité entre les actionnaires ;

 le rapport de gestion et son annexe;

 les documents adressés aux actionnaires à l’occasion de l’assemblée générale ;

 le montant global des rémunérations versées aux 5 ou 10 personnes les mieux rémunérées;

 la communication des irrégularités et des inexactitudes à l’assemblée générale

 La CNCC a établi les normes suivantes qui couvrent ces sujets, dont le contenu est marqué par la
portée juridique des interventions concernées, et qui précisent la forme que revêt la communication
par le commissaire aux comptes du résultat de ses diligences.

81
Les vérifications et informations spécifiques
Conventions réglementées

 Les conventions réglementées et les conventions normales et courantes


 Le législateur a interdit certaines conventions. Il en a réglementé d’autres, en laissant hors
du champ de la réglementation les conventions normales et courantes, dont la liste est à
dresser et à tenir à disposition par les organes de gestion. Il a fixé les obligations des entités
et des personnes intéressées par la convention.
 Selon la doctrine et la jurisprudence, une opération peut être qualifiée de courante
lorsqu’elle est effectuée dans le cadre de l’activité sociale, à condition toutefois
également qu’elle soit de nature habituelle et répétitive et ouverte à n’importe quel tiers.
 Une convention est considérée comme conclue à des conditions normales lorsqu’elle l’est
par la société aux mêmes conditions que celles qu’elle pratique habituellement dans
ses rapports avec les tiers.
 Il est également tenu compte des conditions dans lesquelles sont habituellement conclues
des conventions semblables, non seulement dans la société en cause mais encore dans les
autres sociétés du même secteur d’activité.

82
Les vérifications et informations spécifiques
Conventions réglementées

 Les conventions faisant l’objet d’une procédure les réglementant

 Les conventions en question sont définies par les textes légaux, réglementaires ou
statutaires applicables à chacune des entités considérées.
 Ces textes, prévoient les personnes concernées par cette convention et, le cas échéant, les
caractéristiques que la convention doit éventuellement avoir pour sortir du champ de la
procédure des conventions réglementées.

83
Les vérifications et informations spécifiques
Conventions réglementées
Sociétés anonymes
Constituent des conventions réglementées, les conventions autres que celles portant sur des
opérations courantes et conclues à des conditions normales, intervenant directement,
indirectement ou par personne interposée, entre la société et les personnes intéressées suivantes :
 son directeur général ou son adjoint ;
 l’un de ses directeurs généraux délégués ;
 l’un des membres du conseil d’administration, ;
 les représentants permanents des personnes morales administrateurs;
Ilen va de même pour les conventions, autres que celles portant sur des opérations
courantes et conclues à des conditions normales, intervenant entre la société et une
entreprise lorsque le directeur général ou son adjoint, l’un des administrateurs est
propriétaire, associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, membre du conseil de
surveillance, ou, de façon générale, dirigeant de cette entreprise.

84
Les vérifications et informations spécifiques
Conventions réglementées

 Le commissaire aux comptes réunit les informations sur les conventions dont il a été avisé
ou qu’il a découvertes à l’occasion de sa mission (il n’a pas à les rechercher), même s’il
estime que lesdites conventions ne constituent pas, de par leur nature, des conventions
réglementées.
 Il vérifie la concordance de ces informations avec les documents de base dont elles sont
issues. Il présente sur les conventions réglementées un rapport spécial, destiné à informer
les membres de l’organe délibérant appelé à les approuver.

 La CNCC insiste sur le fait que le commissaire aux comptes ne donne en aucun cas une
quelconque opinion sur l’utilité, le bien-fondé ou l’opportunité des conventions. Les
membres de l’organe délibérant sont seuls maîtres de leur appréciation et peuvent
demander aux dirigeants des informations complémentaires. À notre avis, donner une
opinion serait une immixtion dans la gestion.

85
Les vérifications et informations spécifiques
Conventions réglementées

Les diligences du commissaire aux comptes


 Le commissaire aux comptes est en position de rappeler aux dirigeants, en particulier par sa lettre
de mission, la nature des informations qui doivent lui être fournies sur les conventions dont doit
traiter son rapport spécial.
 Lorsqu’au cours de ses travaux le commissaire aux comptes découvre une convention, il
met en œuvre les diligences prévues et demande aux dirigeants, lorsqu’une procédure
d’autorisation est prévue, les circonstances en raison desquelles celle-ci n’a pas été suivie.
 Les diligences consistent à vérifier la concordance des informations communiquées par la direction
avec les documents de base dont elles sont issues et à effectuer les rapprochements nécessaires
lors des vérifications réalisées dans le cadre de l’audit lorsque le montant enregistré dans les
comptes est significatif.
.

86
Les vérifications et informations spécifiques
Egalité entre les actionnaires

PRINCIPES GENERAUX

EXEMPLES DE RUPTURE  Suppression illicite des droits de vote et d’accès aux assemblées
DE L’EGALITE  Répartition des dividendes non conforme aux statuts
 Inégalités des droits entre porteurs d’une même catégorie d’actions
 Violation du droit préférentiel de souscription
 Violation des dispositions statutaires d’agrément pour les cessions
d’actions
 Violation du droit à l’information préalable à la prise de décision
 …

INTERVENTION DU
COMMISSAIRE
PAS DE RECHERCHE SYSTEMATIQUE
AUX COMPTES DE CAS DE RUPTURE D’EGALITE

VALIDATION OBLIGATOIRE DU CARACTERE LICITE DES


MAIS CAS IDENTIFIES AU COURS DE LA MISSION

87
Les vérifications et informations spécifiques
Égalité entre les actionnaires

 En application de l’article 714 de l’AUDSC, le commissaire aux comptes s’assure du respect de


l’égalité entre les actionnaires.

Il n’y a pas de procédures destinées spécifiquement à rechercher l’existence de cas de rupture de
l’égalité. La vérification de l’égalité entre les « actionnaires » est sous-jacente à la démarche du
commissaire aux comptes dont certaines diligences peuvent lui permettre d’avoir connaissance de
situations ou de faits pouvant être constitutifs de cas de rupture de l’égalité. Il faut alors être réactif,
identifier de tels cas quand ils se présentent, analyser les cas de rupture et leurs circonstances et
s’assurer que ces cas ne sont pas illicites.

En cas de constatation d’une rupture illicite de l’égalité entre les actionnaires, l’organe compétent doit
être informé.

Le commissaire aux comptes ne formule les conclusions de ses travaux que lorsqu’il a relevé
des irrégularités qu’il doit porter à la connaissance des organes compétents et de l’AG.

88
Les vérifications et informations spécifiques
Egalité entre les actionnaires

EN CAS DE RUPTURE ILLICITE DE


L’EGALITE ENTRE LES ACTIONNAIRES

INFORMATION DE OBJECTIF : Inciter l’organe compétent à


L’ORGANE COMPETENT effectuer les régularisations nécessaires

Information à donner à la prochaine


INFORMATION DE
assemblée
L’ASSEMBLEE
GENERALE  Assemblée générale ordinaire annuelle
 Mention dans la deuxième partie du rapport général

 Autre assemblée
 Rédaction d’un rapport spécifique pour signaler l’irrégularité
 Rappel dans le prochain rapport général si l’irrégularité a une incidence
sur les comptes

NECESSITE DE S’INTERROGER SUR LE CARACTERE DELICTUEUX


OU NON DE LA RUPTURE D’EGALITE ENTRE LES ACTIONNAIRES

89
Les vérifications et informations spécifiques
Rapport de gestion

 Les sociétés concernées


Sont concernées toutes les entités dans lesquelles le commissaire aux comptes exerce sa mission, sur
une base légale ou volontaire, si les textes légaux ou réglementaires applicables à l’entité prévoient
l’obligation d’établir un rapport de gestion, ou si, en l’absence de textes légaux ou réglementaires, les
statuts imposent aux dirigeants une telle obligation, ou enfin si, en l’absence de toute obligation légale,
réglementaire ou statutaire, l’entité établit néanmoins un tel rapport dont le contenu est comparable à
celui prévu pour les sociétés commerciales.
L’article 71 du droit comptable de l’OHADA rend obligatoire l’établissement d’un rapport de
gestion.

Art 138 Le rapport de gestion expose la situation de la société durant l'exercice écoulé, son évolution
prévisible et, en particulier, les perspectives de continuation de l'activité, l'évolution de la situation de
trésorerie et le plan de financement

90
Les vérifications et informations spécifiques
Rapport de gestion
 Le rapport de gestion
 Par rapport de gestion la norme entend tout document par lequel les dirigeants sociaux ou les organes
chargés de la direction de l’entité rendent compte à l’organe délibérant de leur gestion au cours de
l’exercice écoulé et communiquent toutes informations significatives sur l’entité et sur ses perspectives
d’évolution.
 Un tel rapport a vocation à accompagner des comptes annuels. Il est établi par les mêmes organes que
ceux qui arrêtent les comptes annuels.
 Le rapport de gestion contient des mentions obligatoires, prévues par les dispositions légales et
réglementaires : l’activité de la société et, le cas échéant, de ses filiales au cours du dernier exercice
écoulé, les résultats de cette activité, les progrès réalisés ou les difficultés rencontrées et les perspectives
d’avenir, et de joindre au rapport un tableau faisant apparaître notamment les résultats de la société au
cours de chacun des cinq derniers exercices.
 Les informations présentées dans le rapport de gestion, qu’elles soient données en application de ces
dispositions ou à l’initiative des dirigeants de l’entité indépendamment de toute obligation, peuvent être
classées en deux catégories :
 celles sur la situation financière et les comptes annuels ;
 celles sans lien avec la situation financière telle qu’elle résulte des comptes ou avec les comptes
proprement dits (perspectives d’avenir, informations de source externe, informations juridiques,
informations économiques, etc.), dont la forme de présentation et le degré de précision sont
laissés à l’appréciation des auteurs du rapport ;

91
Les vérifications et informations spécifiques
Rapport de gestion

OBJECTIFS DES VERIFICATIONS

EXHAUSTIVITE Informations définies par les textes légaux et


DES INFORMATIONS réglementaires

« Le CAC apprécie si les informations sur la situation financière et les


SINCERITE comptes annuels et, le cas échéant, consolidés contenues dans le rapport
de gestion sont présentées de manière sincère. »
DES INFORMATIONS
Une information sincère et pertinente n’est pas susceptible d’être mal
interprétée.

CONCORDANCE AVEC Vérification de la concordance avec les comptes et l’annexe


LES COMPTES ANNUELS des informations chiffrées d’ordre comptable et financier, ou
des informations relatives aux règles de présentation et
méthodes comptables.
Dans le cas où l’information n’est pas extraite des comptes annuels ou
consolidés, le commissaire aux comptes effectue des rapprochements
nécessaires avec les données de base de la comptabilité.

92
Les vérifications et informations spécifiques
Rapport de gestion

CONCLUSION DES VERIFICATIONS

Pas d’anomalies significatives :


Paragraphe standard dans la seconde partie du
rapport.
SINCERITE
Anomalies significatives :
Paragraphe d’observation dans la seconde partie du
CONCORDANCE rapport
Les anomalies peuvent être des informations fausses ou mensongères,
mais aussi des informations dont l’omission entache la sincérité.

Toutes les informations requises sont données :


RIEN

Certaines informations obligatoires sont omises :


EXHAUSTIVITE
DES INFORMATIONS Paragraphe d’observation dans la seconde partie du
rapport
Pour celles constitutives de violation de textes :
irrégularités à mentionner en tant que telles

93
Les vérifications et informations spécifiques
Documents aux actionnaires

CHAMP D’APPLICATION

« Le commissaire aux comptes vérifie la sincérité et


la concordance avec les comptes annuels des
informations donnés aux actionnaires sur la situation
NORME CNCC 5-107, § 02 financière et les comptes annuels, à l’occasion de
l’assemblée générale appelée à statuer sur ces
comptes. »
Il indique les conclusions de ses vérifications dans son
rapport général sur les comptes annuels.

NE SONT DONC PAS CONCERNEES


 Les informations transmises aux actionnaires dans un autre cadre que l’assemblée
générale ordinaire annuelle
 Les informations prévisionnelles ou proforma, les informations économiques

94
Les vérifications et informations spécifiques
Documents aux actionnaires

CONCLUSION DES VERIFICATIONS

Pas d’anomalies significatives :


Paragraphe standard dans la seconde partie du rapport.
SINCERITE
Anomalies significatives :
CONCORDANCE
Paragraphe d’observation dans la seconde partie du
rapport

ANALOGIE AVEC LA NORME SUR LE RAPPORT DE GESTION

95
Les vérifications et informations spécifiques
Autres vérifications spécifiques

5-102 Tableau d’activité et de  Champ d’application : sociétés faisant appel public à


résultat et rapport l’épargne
semestriel  Sociétés cotées
 Sociétés émettant des titres de créances négociables

 Intervention du commissaire aux comptes


 Examen limité des comptes (consolidés) semestriels
 Vérification de la sincérité et de la concordance avec les comptes
semestriels des informations données dans le rapport semestriel

5-103 Conventions  Champ d’application : attention à l’importance de la forme


réglementées de l’entité
 Influence sur la définition des personnes visées par les conventions
réglementées
 Influence sur les procédures d’autorisation des conventions et
d’information des commissaires aux comptes

 Intervention du commissaire aux comptes


 Vérification des données relatives aux conventions dont il a été avisé
 Vérification du respect de la procédure d’autorisation
 Prise en compte des conventions dont il n’a pas été avisé mais qu’il a
découvertes au cours de ses travaux d’audit
 Information de l’assemblée générale par la rédaction du rapport spécial
sur les conventions réglementées.

96
Les vérifications et informations spécifiques
Autres vérifications spécifiques

5-108 Montant des rémunéra-  Champ d’application : sociétés par actions


tions versées aux  Points d’attention :
personnes les mieux  Porte sur les rémunérations mises à disposition (versées ou inscrites en
rémunérées compte courant)
 Intègre tous les avantages et indemnités perçus
 Intègre le personnel salarié d’une autre entité mis à disposition
moyennant refacturation du salaire

 Intervention du commissaire aux comptes


 Sur la base d’un document établi par la société
 Vérification de la concordance entre le document et les données de base
de la comptabilité
 Attestation portée directement sur le document

97
Les vérifications et informations spécifiques
Autres vérifications spécifiques

5-109 Prise de participation et de contrôle et identité des personnes détenant le capital

 Champ d’application :
 Prise de participation ou de contrôle :
 Toutes sociétés commerciales
 Détention du capital ou des droits de vote :
 Sociétés par actions cotées

 Obligations de l’entité : donner des informations dans le rapport de gestion sur :


 Les prises de participation aboutissant à un dépassement de seuil ou au contrôle de la société
 L’aliénation d’actions effectuée dans le cadre de participations réciproques
 Pour les sociétés cotées, l’identité des détenteurs du capital au-delà de certains seuils et les modifications
intervenues dans cet actionnariat de référence
 Pour les sociétés cotées, les informations relatives à l’autocontrôle
 Intervention du commissaire aux comptes
 Vérification de l’exhaustivité des informations au regard de la Loi
 Vérification de la concordance de ces informations avec les données contenues dans les comptes
 Rapport :
• mention obligatoire dans la deuxième partie du rapport général indiquant que les informations sont données dans le
rapport de gestion
• pas de paragraphe si non applicable

98
Faits délictueux

99
1. Révélation des faits délictueux (1/2)

 Faits auxquels s’appliquent la révélation

1. Critères généraux (alternatifs)


 Infractions visées par l’AUDSC

OU

 Infractions prévues par d’autres textes et présentant une importance significative sur les
comptes annuels.

2. Critères particuliers (cumulatifs)


 Faits significatifs

ET

 délibérés

100
1. Révélation des faits délictueux (2/2)

 Faits significatifs – critères alternatifs


 Modifient sensiblement la situation nette ;
OU
 Fausse interprétation de la tendance des résultats,
OU
 Porte ou est de nature à faire porter préjudice à l’entreprise ou à un tiers.

 Faits délibérés – éléments de preuve de la bonne foi


 Régularisation immédiate de la part du dirigeant,

 La méthode d’évaluation irrégulière est appliquée de longue date,

 Inversement, le comportement des dirigeants peut faire préjuger d’une intention coupable.

101
2. Le schéma de la révélation (1/4)

D’une façon pratique, le commissaire aux comptes fournit toutes les informations nécessaires au
Procureur de la République afin que celui-ci soit à même de qualifier la situation sur le plan
juridique et apprécier la suite qu’il lui appartient d’y donner.

 Schéma type d’une lettre de révélation (compte courant débiteur)

 Préambule (le cas échéant)


Le Commissaire aux Comptes rappelle ici, le cas échéant, la visite qu’il a faite au Procureur
de la République et à l’issue de laquelle le Procureur l’a invité à formaliser par écrit sa
révélation.

 Exposé préalable
Il est rappelé ici que Monsieur Z, Président du Conseil d’Administration de la société Y, reçoit,
selon décision régulière prise par le Conseil d’Administration en date du … , des
appointements mensuels de XFCFA sur 12 mois.

102
2. Le schéma de la révélation (2/4)

 L’élément matériel
• Les faits
Après avoir mentionné, préalablement que le compte courant est débiteur de XFCFA, il
convient de :

- Préciser à quel moment, au cours de l’exercice, il est devenu débiteur et jusqu’à quel
moment. La durée, en effet, est ici importante.

- Indiquer si il y a eu répétition de cette irrégularité et, si oui, combien de fois et, pour
chacune d’elles, décrire le montant et la durée.

- Mentionner si il y’a eu une aggravation à une certaine période de l’exercice, préciser


à quel
moment, de combien et pour combien de temps, ce solde débiteur a augmenté.

- Enfin, il est intéressant de préciser si il y a eu chevauchement d’un exercice a l’autre.

• Les causes

103
2. Le schéma de la révélation (3/4)

 Éléments permettant au Procureur de la République d’apprécier la gravité des faits

• Montant du chiffre d’affaires de l’exercice,


• Montant du résultat de l’exercice,
• Montant de l’actif disponible et des dettes échues,
• Ratio des frais financiers sur chiffre d’affaires,
• Indications sur les éventuelles difficultés auxquelles est confrontée par ailleurs la société.

104
2. Le schéma de la révélation (4/4)

 Indications permettant au Procureur de la République d’apprécier l’élément intentionnel

• D’après les constatations objectives du Commissaire aux Comptes, le dirigeant savait-il que son compte
était débiteur ?

• S’est-il efforcé de dissimuler le caractère débiteur du compte courant, notamment en apurant la situation
en fin d’exercice pour la renouveler en début d’exercice suivant, ou en apurant la situation à la veille
d’une intervention du Commissaire aux Comptes en cours d’exercice ?

• A la suite de l’intervention du Commissaire aux Comptes sur l’existence et l’irrégularité de la position


débitrice du compte courant, y a-t-il eu une réaction et en particulier y a-t-il eu une régularisation ?

105
Alerte

106
Rôle du Commissaire aux Comptes dans la prévention des difficultés des sociétés (1/3)

1. Situation latente défavorable

Symptômes :

 Désaccords entre actionnaires n’entraînant pas une paralysie du fonctionnement de la société,


 Dirigeants âgés (absence de relève),
 Obsolescence du matériel,
 Faible niveau technique du personnel.

Rôle du Commissaire aux Comptes :

 Pas d’intervention,
 Vigilance accrue lors des contrôles.

107
Rôle du Commissaire aux Comptes dans la prévention des difficultés des sociétés (2/3)

2. Situation de nature à compromettre le continuité de l’activité


Symptômes :

 Perte de la moitié du capital,


 Situation nette négative,
 Détérioration de la trésorerie,
 Importance des frais financiers,
 Sous-activité en augmentation significative,
 Conflits sociaux à répétitions,
 Destruction de l’outil de travail,
 Perte de licence ou de brevet,
 Rupture d’approvisionnement,
 Incidents de paiements, …

Rôle du Commissaire aux Comptes :

 Procédure d’alerte.

108
Rôle du Commissaire aux Comptes dans la prévention des difficultés des sociétés (3/3)

3. Cessation des paiements

Symptômes :
 Impossibilité de faire face au passif exigible avec l’actif disponible.

Rôle du Commissaire aux Comptes :


 Néant,

 Procédure de redressement judiciaire.

109
Alerte par les Commissaires aux Comptes (1/5)

Rappel :
La mise en œuvre de la procédure d’alerte incombe principalement aux Commissaires aux Comptes,
mais elle peut aussi être le fait des associés minoritaires et du Président du Tribunal de Commerce.

110
Alerte par les Commissaires aux Comptes (2/5)

Dans les sociétés anonymes, les Commissaires aux Comptes sont tenus d’appeler l’attention des
dirigeants sociaux sur tous « faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » qu’ils auront
constatés lors de l’accomplissement de leur mission.

La procédure d’alerte comprend les trois phases suivantes :

 Information du Président

Le Commissaire aux Comptes doit, dans un premier temps, informer le Président du conseil
d’administration des faits qu’il a relevés. Le Président est tenu de lui répondre par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception dans les quinze jours qui suivent.

111
Alerte par les Commissaires aux Comptes (3/5)

 Réunion du conseil

A défaut de réponse, ou s’il juge que la réponse donnée ne permet pas d’être assuré de la
continuité de l’exploitation, le Commissaire aux Comptes doit, par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception, inviter le Président ou le directoire à réunir le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance pour qu’il délibère sur les faits relevés. Il doit être
convoqué à cette réunion.

Cette convocation doit être faite dans les huit jours qui suivent la réception de la lettre du
Commissaire et le conseil doit délibérer dans les quinze jours de cette réception.

Un extrait du procès-verbal de la réunion doit être adressé au Commissaire aux Comptes


dans les huit jours qui suivent cette réunion.

Le Commissaire aux Comptes doit aussi informé sans délai le Président du Tribunal de
commerce du déroulement de la procédure.

112
Alerte par les Commissaires aux Comptes (4/5)

 Rapport à l’assemblée

En cas d’inobservation des dispositions qui précèdent ou si, malgré les décisions prises, le
Commissaire aux Comptes constate que la continuité de l’exploitation demeure compromise, il
doit établir un rapport spécial qui sera présenté à la prochaine assemblée générale.

Si, à l’issue de la réunion de l’assemblée générale, le Commissaire aux Comptes constate


que les décisions prises ne permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il doit, sans
délai, informer de ses démarches le Président du Tribunal de Commerce et lui en
communiquer les résultats.

113
Alerte par les Commissaires aux Comptes (5/5)

Dans les sociétés autres que les sociétés par actions dotées d’un Commissaire aux Comptes, la
procédure d’alerte ne comporte que deux phases :

 Demande d’explications au gérant par le Commissaire aux Comptes sur les faits de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation. Dans les quinze jours qui suivent la réception de
cette demande, le gérant doit établir sa réponse et la faire parvenir au Commissaire par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception.

 Rapport à l’assemblée. En cas d’inobservation des dispositions qui précèdent ou si, en dépit
des décisions prises, la continuité de l’exploitation demeure compromise, établissement d’un
rapport spécial par le commissaire aux comptes qui doit aussi inviter par écrit le gérant à faire
délibérer les associés sur les faits relevés, lors de leur prochaine assemblée générale.
Si à l’issue de l’assemblée générale, le Commissaire aux Comptes constate que les décisions
prises ne permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il doit informer de ses
démarches le président du Tribunal de Commerce et lui en communiquer les résultats.

114
Opérations liées aux fonds propres

1. Libération par compensation de créances


2. Suppression du droit préférentiel de souscription
3. Réduction de capital
4. Émission d’autres valeurs mobilières
5. Autres opérations sur les fonds propres

115
Opérations relatives aux dividendes

116
Interventions consécutives à des faits survenant dans la société

1. Révélation des faits délictueux

2. Procédure d’alerte
3. Convocation de l’AG en cas de carence
4. Autres interventions

117
La rédaction du rapport général

118
Présentation générale

 Le rapport général du commissaire aux comptes comprend:


 l’opinion sur les comptes annuels et les vérifications et informations spécifiques;

 les comptes annuels sur lesquels porte la certification

 la présentation des règles et méthodes comptables utilisées pour l’élaboration des états
financiers

 un complément d’informations sur les comptes

119
Objectifs et implications du rapport général
Objectifs du rapport général

LE RAPPORT GENERAL COMPORTE


DEUX PARTIES

COMPTE-RENDU DE CERTAINES
OPINION SUR LES COMPTES
VERIFICATIONS SPECIFIQUES

 Rapport de gestion
 Documents adressés aux actionnaires lors
de l’AGO
 Autres, le cas échéant

STRUCTURE EN COHERENCE
AVEC LE CONTENU DE LA MISSION

120
Objectifs et implications du rapport général
Objectifs du rapport général

Travaux d ’audit Vérifications spécifiques

Rapport de gestion
Autres documents Conventions
Interim distribués aux réglementées
Annexe
actionnaires avant
Final l ’AGO

Rapport général

Opinion sur les comptes annuels Rapport spécial sur les


Opinion sur les comptes annuels (1 ° partie)
conventions réglementées
Vérifications
Vérifications et informations
et informations
spécifiques spécifiques
(2° partie)

121
Objectifs et implications du rapport général
Objectifs du rapport général

OBJECTIFS DU RAPPORT

Pour le commissaire aux comptes :


rendre compte de la mission Destinataires du rapport

 Opinion sur les comptes (Art. 710 AU OHADA)


« Justifiant de leurs appréciations,
les commissaires aux comptes certifient que les comptes  Actionnaires
sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle  Autres personnes intéressées par le rapport
du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de
la situation financière et du patrimoine de la société à la fin
du commissaire aux comptes :
de cet exercice ».  Investisseurs, banquiers, fournisseurs, clients
 «En outre, les commissaires aux comptes  i.e. tout tiers en contact avec l’entreprise
relatent, dans leur rapport, l'accomplisse- Rapport mis à disposition du public (greffe)
ment de la mission qui leur est dévolue par
l'article 715. »
 Vérifications spécifiques

122
Objectifs et implications du rapport général
Objectifs du rapport général

OBJECTIF DE L’AUDIT

Norme
Opinion donnée sur
§2 « L’objectif de l’audit des comptes est de les comptes pris dans
permettre au commissaire aux comptes de
formuler une opinion exprimant si ces comp- leur ensemble
tes sont établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel  Bilan
comptable SYSCOA »
 Compte de résultat
§8 « Un audit réalisé selon les normes de la
profession vise à obtenir une assurance rai-
 TAFIRE
sonnable que les comptes pris dans leur en-
semble ne comportent pas d’anomalies signi-
ficatives. »  État annexé

123
Objectifs et implications du rapport général
Nécessité d’anticiper
DILIGENCES MENEES TOUT AU LONG DE L’ANNEE

 Opinion sur les comptes


 Cohérence comptes / dossiers
 Suivi des ajustements
 Contrôle de l’annexe
 Rapport de gestion et autres informations fournies aux actionnaires
 Sincérité des informations
 Exhaustivité des informations
 Concordance avec les comptes annuels
 Vérifications spécifiques

Nécessité d’une supervision efficace tout au


long de la mission

124
Objectifs et implications du rapport général
Nécessité d’anticiper

MODE OPERATOIRE DE LA SUPERVISION

 De quoi a besoin le CM pour superviser le bouclage ?


 Questionnaires renseignés
 Comptes et annexe
 Rapport de gestion
 Lettre sur les conventions réglementées
 Note de synthèse
 Dossiers de travail judicieusement documentés

 Objectifs
 S’assurer que le bouclage ne laisse pas de suspens
 Avoir une lecture « analytique » de l’information financière
 Valider la cohérence entre la note de synthèse et le contenu de l’annexe et du rapport de gestion
 Formaliser le projet d’opinion pour le soumettre à la supervision du DM, FDP ou de l’associé

125
Objectifs et implications du rapport général
Nécessité d’anticiper

Le rapport doit refléter  Opinion sur les comptes en conformité avec le


le résultat des travaux résultat de l’ensemble des travaux d’audit
 Ajustements et incertitudes identifiés au cours de l’audit
 Présentation des comptes et contenu de l’annexe

 Compte rendu des vérifications spécifiques


 Rapport de gestion
 Autres documents remis aux actionnaires sur la situation
financière et les comptes annuels
 Mention des irrégularités

126
La rédaction du rapport général
Rappel du seuil de signification

SEUIL de SIGNIFICATION
Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs des comptes

Dépend du contenu des travaux de chaque cycle


Seuil d’investigation

Dans la note de synthèse : les ajustements ou reclassement


Seuil de remontée inférieurs à un montant donné ne sont pas forcément repris

Permet de déterminer, au vu des anomalies relevées dans les


comptes, la teneur de son opinion
Seuil de certification Dépend du jugement professionnel et de sa responsabilité
Absence de critère chiffré mais en général : 5-10% de chaque poste
pour les ajustements et les reclassements
0,5% à 1% des ventes ; 1 à 2% de la marge brute ; 1 à 5% des
capitaux propres

127
L’opinion sur les comptes annuels

Le commissaire aux comptes dispose de trois façons d’exprimer sa décision sur


les coptes annuels:

 Certification sans réserve

 Certification avec réserve(s)

 Refus de certifier.

128
La rédaction du rapport général
Certification pure et simple

 Le commissaire aux comptes a recours à ce type de certification lorsque les comptes


annuels sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle. Cette certification n’est
possible que si un certain nombre de conditions ont pu être réunies:
 le commissaire aux comptes a pu mettre en œuvre, sans restriction les diligences qu’il a
estimé nécessaires et satisfaire ce faisant aux normes relatives à la certification;
 le résultat de ses contrôles s’est révélé satisfaisant et à permis au commissaire aux
comptes d’obtenir l’assurance raisonnable que les comptes annuels sont établis selon les
règles en vigueur et les principes comptables généralement admis;
 l’information donnée dans les comptes annuels, y compris l’annexe apparaît suffisante pour
que ceux-ci donnent une image fidèle de la situation financière, du résultat des opérations et
du patrimoine de l’entité concernée.

129
La rédaction du rapport général
Certification pure et simple

Introduction

Mesdames, Messieurs, Les actionnaires

En exécution de la mission qui nous a été confiée par votre


Assemblée générale, nous vous présentons notre rapport Rappel des conditions
relatif à l’exercice clos le JJ MM NN, sur : de nomination
-le contrôle des comptes annuels de la société X, tels qu’ils
sont joints au présent rapport Rappel du contenu de
- les vérifications spécifiques et les informations prévues par la mission
la loi.

Les comptes annuels ont été arrêtés par le Conseil Responsabilité de


d’administration. Il nous appartient, sur la base de notre audit, l’organe
d’exprimer notre opinion sur ces comptes. d’administration

130
La rédaction du rapport général
Certification pure et simple

Opinion sur les comptes


1.- Opinion sur les comptes annuels
Nous avons effectué notre audit selon les normes
professionnelles applicables au Burkina et conformément à Cadre de référence
l’article 710 et suivants et de l’OHADA ;

ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences permettant Lien avec :


d’obtenir l’assurance raisonnable que les comptes annuels ne - le risque d’audit
comportent pas d’anomalies significatives. - le seuil de signification

Un audit consiste à examiner, par sondages, les éléments Référence aux normes
probants justifiant les données contenues dans ces comptes. d’audit

Il consiste également à apprécier les principes comptables


Respect des principes
suivis et les estimations significatives retenues pour l’arrêté
des comptes et à apprécier leur présentation d’ensemble. comptables applicables

Nous estimons que nos contrôles fournissent une base


raisonnable à l’opinion exprimée ci-après.

131
La rédaction du rapport général
Certification pure et simple

Opinion sur les comptes

1.- Opinion sur les comptes annuels (suite)

Nous certifions que les comptes annuels sont, au


Art. 710
regard des règles et principes comptables SYSCOA,
réguliers et sincères et donnent une image fidèle du Respect du référentiel
résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la légal
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de
Opinion porte sur les
cet exercice.
comptes et l’annexe

132
La rédaction du rapport général
Certification pure et simple

Vérifications spécifiques
2.- Vérifications et informations spécifiques

Nous avons également procédé, conformément aux normes


professionnelles applicables, aux vérifications spécifiques Cadre de référence
prévues par la loi.

Vérifications
Nous n’avons pas d’observation à formuler sur la sincérité
communes avec la
et la concordance avec les comptes annuels des mission d’audit
informations données dans le rapport de gestion du
Concerne tous les
conseil d’administration et dans les documents adressés documents adressés
aux actionnaires lors de
aux actionnaires sur la situation financière et les comptes
l’AGO
annuels.

133
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

DIFFERENCES ENTRE RESERVES


ET REFUS DE CERTIFIER

Certification avec réserve Refus de certification

 Désaccord
 Désaccord Incidence significative suffisante pour
Incidence significative mais insuffisante pour affecter les comptes dans leur ensemble
affecter les comptes dans leur ensemble  Limitation
Limitation Les limitations sont telles qu’elles rendent
Les effets des limitations ne sont pas impossible la formulation d’une opinion
suffisamment significatifs pour refuser de  Incertitudes graves et multiples
certifier les comptes annuels. Elles affectent significativement les comptes
annuels

EN TOUT ETAT DE CAUSE, C’EST A L’ASSOCIE SIGNATAIRE


QU’IL REVIENT DE TRANCHER SUR LA NATURE
DE L’OPINION SUR LES COMPTES ANNUELS.

134
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

Cas de réserves
 Désaccord
 Portant sur le choix ou l’application de méthodes comptables
 Portant sur l’absence ou l’insuffisance d’informations en
annexe lorsqu’il existe une incertitude significative

 Limitations
 Imposées par des événements extérieurs
 Imposées par les dirigeants

Cas de refus  Désaccord


de certification
 Limitations
 Incertitudes graves et multiples

PAS DE RESERVE POUR INCERTITUDE DES LORS QUE


L’INFORMATION EST DONNEE EN ANNEXE, L’INCERTITUDE
FAIT L’OBJET D’UNE OBSERVATION

135
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

CONTENU DU RAPPORT

INFORMATIONS IDENTIQUES EN CAS DE RESERVE OU DE REFUS DE CERTIFIER

 Nature précise du désaccord


Désaccord
 Chiffrage de l’incidence du désaccord
 Sur les postes concernés des comptes annuels
 Sur le résultat

 Nature précise des limitations


Limitations
 Indication des montants figurant dans les comptes
annuels susceptibles d’être affectés par la limitation

136
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

REDACTION DU RAPPORT

… Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à


Réserve l’opinion exprimée ci-après.
Nous formulons une réserve sur le point suivant : les comptes annuels
n’intègrent pas de provision pour couvrir les effets d’un redressement
fiscal pourtant confirmé, d’un montant de 2 milliards FCFA. La
comptabilisation d’une telle provision conduirait à diminuer le résultat net
de 500 millions FCFA.
Sous cette réserve, nous certifions que les comptes annuels sont
réguliers et sincères…

Refus de  En cas de désaccord : avis que les comptes ne sont pas


certifier réguliers et sincères

 En cas de limitations ou d’incertitudes graves et multiples,


impossibilité de se prononcer.

137
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

REDACTION DU RAPPORT
REFUS DE CERTIFIER

… Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion
Désaccord exprimée ci-après.
Au cours de notre audit, nous avons fait les constatations suivantes qui s’opposent
à la certification :
-Votre société a fait l’objet d’un redressement fiscal d’un montant de 2 000 millions
FCFA, dont les effets n’ont pas été intégrés dans les comptes. La comptabilisation
d’une telle provision conduirait à diminuer le résultat net de 500 millions FCFA.
-A l’actif du bilan de votre société figure un « fonds de commerce » pour un montant
de 1 000 millions FCFA relatif à un contrat résilié au cours de l’exercice. La valeur
actuelle de ce fonds de commerce est donc nulle.
En raison des faits exposés ci-dessus, nous sommes d’avis que les comptes
annuels ne sont pas, au regard des règles et principes comptables français,
réguliers et sincères et ne donnent pas une image fidèle du résultat des
opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine
de la société à la fin de cet exercice.

138
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

REDACTION DU RAPPORT
REFUS DE CERTIFIER

… Il consiste également à apprécier les principes comptables suivis et les


Limitations estimations significatives retenues pour l’arrêté des comptes et à apprécier leur
présentation d’ensemble.

Nos contrôles ont rencontré les limitations suivantes :


-En l’absence d’inventaire physique à la date de clôture, nous n’avons pu vérifier la
réalité du stock à cette date. Les valeurs de stock inscrites au bilan représentent 1
500 millions FCFA, soit 27% du total de l’actif.

-Le système de contrôle de gestion ne permettant pas, par ailleurs, de suivre


précisément le prix de revient du stock et ses mouvements, nous n’avons pu mettre
en place aucun autre contrôle alternatif.
En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de
certifier si les comptes annuels sont, au regard des règles et principes
comptables français, réguliers et sincères et donnent une image fidèle du
résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du
patrimoine de la société à la fin de cet exercice.

139
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

REFUS DE CERTIFIER
QUELLES CONSEQUENCES ?

Désaccord Incertitudes graves et


Limitations multiples
(erreur non corrigée)

Volontaire des Evénements


dirigeants extérieurs

Présomption de Présomption Ne pouvant être levées


Pouvant être levée
présentation de d’entrave à après un report d’AG
après un report
comptes l’exercice des (incendie, destruction
d’AG non obtenu
inexacts fonctions de CAC de justificatifs)

Révélation le cas
Révélation Pas de révélation Révélation (X) échéant selon la nature
des incertitudes
(X) Le non report relève l’intention coupable

140
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

POURQUOI FAIRE UN SUIVI DES RESERVES OU UN REFUS DE CERTIFIER ?

La situation  Maintien de l’opinion émise l’année précédente


perdure  Nécessité d’informer les actionnaires que la situation n’a pas
évolué depuis l’exercice précédent

La situation  Nécessité d’évaluer l’impact sur les comptes de l’exercice de la


est résolue correction d’erreur
avec impact  Nécessité d’apprécier la pertinence de l’information donnée en
sur les comptes annexe sur ce point

La situation  Valider l’absence d’incidence sur les comptes de la résolution de


est résolue la situation ayant conduit à une réserve ou un refus de certifier
sans impact  Valider le cas échéant la pertinence des informations données en
sur les comptes annexe

141
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

DESACCORD : ARBRE DE DECISION

Le motif de Mention pertinente OBSERVATION


désaccord Non
dans l’annexe sur Oui DANS L’OPINION
subsiste ? les effets de la SOULIGNANT
Oui correction d’erreur ? L’INFORMATION
DONNEE EN ANNEXE
MAINTIEN DE LA Non
RESERVE OU DU
REFUS DE CERTIFIER
Rappel de la situation RESERVE POUR
identique sur les DESACCORD
comptes précédents Insuffisance
d’information dans
l’annexe

142
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

LIMITATIONS : ARBRE DE DECISION

La limitation à Incidence PAS DE SUIVI A


Non Non
l’étendue des travaux significative sur les FAIRE DANS LE
subsiste ? comptes annuels ? RAPPORT
Oui Oui

MAINTIEN DE LA Mention pertinente


RESERVE OU DU dans l’annexe de l’incidence de la OBSERVATION
REFUS DE CERTIFIER disparition de la limitation (sur le Oui DANS L’OPINION
Rappel de la situation bilan d’ouverture ou le résultat de SOULIGNANT
identique sur les l’exercice) L’INFORMATION
comptes précédents DONNEE EN ANNEXE
Non

RESERVE POUR
DESACCORD
Insuffisance d’information
dans l’annexe

143
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

INCERTITUDES GRAVES ET MULTIPLES : ARBRE DE DECISION

Les incertitudes Non PAS DE SUIVI A FAIRE DANS LE RAPPORT


subsistent ?
Le commissaire aux comptes peut, s’il
l’estime nécessaire, écrire un
Oui
paragraphe d’observation pour souligner
l’information donnée dans l’annexe
MAINTIEN DE LA sur la résolution des incertitudes.
RESERVE OU DU
REFUS DE CERTIFIER
Rappel de la situation
identique sur les
comptes précédents

144
La rédaction du rapport général
Réserves et refus de certification

INCIDENCES DES RESERVES ET DU REFUS SUR LA SECONDE


PARTIE DU RAPPORT GENERAL

 Certification avec réserve :


« A l’exception de l’incidence (éventuelle) des faits exposés ci-dessus, nous
n’avons pas d’autres observations à formuler sur la sincérité et la concordance
avec les comptes annuels des informations données dans le rapport de gestion du
conseil d’administration et dans les documents adressés aux actionnaires sur la
situation financière et les comptes annuels. »

 Refus de certifier :
« La sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations
données dans le rapport de gestion du conseil d’administration et dans les
documents adressés aux actionnaires sur la situation financière et les comptes
annuels appellent de notre part les mêmes constatations que celles formulées ci-
dessus. »

145
La rédaction du rapport général
Autres cas

DIFFERENTS CONTENUS DES RAPPORTS

Attirer l’attention sur une


 Observation formulée après le paragraphe d’opinion
information donnée dans
l’annexe
 Réserve (s) formulée avant l’opinion
 Refus de certifier
Difficultés d’opinion
=> Ces éléments peuvent également affecter la sincérité ou la
sur les comptes concordance avec les comptes annuels des informations
données dans le rapport de gestion, et donc entraîner une
mention particulière dans la seconde partie du rapport.

 Sincérité ou concordance des informations données


dans le rapport de gestion ou dans les documents
Anomalies liées aux adressés aux actionnaires : observation décrivant le point
vérifications spécifiques incriminé dans la seconde partie du rapport général
 Irrégularités : observation décrivant l’irrégularité dans la
seconde partie du rapport général

146
La rédaction du rapport général
Rapport avec observation

UTILITE D’UNE SOULIGNER UNE INFORMATION PERTINENTE


OBSERVATION DONNEE DANS L’ANNEXE AUX COMPTES
Dans certains cas, le rapport comporte, dans un paragraphe
distinct inséré après l’expression de l’opinion, des
observations dont l’objectif est d’attirer l’attention du lecteur
sur un point concernant les comptes annuels et exposé de
manière pertinente dans l’annexe.
L’observation du commissaire aux comptes ne donne
jamais l’information si celle-ci n’est pas dans l’annexe

FACULTATIVE
 Dénouement d’incertitudes graves et multiples
 Incertitudes significatives décrites pertinemment dans l’annexe
 Changement d’estimations comptables
DANS QUELS CAS ?
OBLIGATOIRE
 Changement de méthodes comptables
 Incertitudes sur la continuité d’exploitation
 Suivi de réserves ou refus de certifier pour désaccord ou limitation
(disparition avec incidence significative sur le résultat de l’exercice)
147
La rédaction du rapport général
Rapport avec observation

MENTION
SYSTEMATIQUE SOURCE
Changements
de méthodes  Attitude du commissaire aux comptes :
comptables  Valide la justification du changement comptable
 Valide le correct traitement du changement de méthode
 Valide la qualité des informations fournies dans l’annexe
 Valide la reprise de ces informations dans le rapport
général.

SI INFORMATION  Annexe aux comptes :


 Altère la sincérité des comptes
NON FOURNIE  Pourrait justifier d’une réserve ou d’un refus de certifier
 Dans la pratique, n’arrive jamais

 Rapport de gestion :
 Observation dans la 2ème partie, relative à la sincérité du rapport de gestion

148
Limitation des diligences

1 Limitation imposées par les circonstances

Ce type de certification est utilisé lorsque les circonstances ont empêché le commissaire aux
comptes d’appliquer les normes relatives à la collecte des éléments probants. Ces circonstances
ne peuvent résulter des convenances personnelles du commissaire aux comptes

2. Insuffisance du contrôle interne

Lors de l’évaluation du contrôle interne, le commissaire aux comptes peut conclure que le
système en place dans l’entreprise ne permet pas de s’assurer que toutes les opérations sont
enregistrées. Il ne peut chiffrer l’incidence de cette limitation à l’étendu de ces contrôles. Il n’a
pas constaté d’irrégularités sur les montants comptabilisés.

3. Limitations imposées par les dirigeants

Les limitations imposées par les dirigeants constituent le délit d’entrave à la mission du
commissaire aux comptes et doivent être exceptionnelles. En général, lors de l’entretien sur les
modalités de mise en œuvre de la mission, les dirigeants doivent être informés des
conséquences d’une telle limitation sur le rapport général

149
Changement des règles et méthodes comptables
Principe

 L’application de la convention comptable, permanence des méthodes, implique qu’un


même type d’opération est évalué, comptabilisé et présenté de façon identique d’un
exercice à l’autre.
 Des dérogations à ce principe peuvent exister dans certains cas exceptionnels qui doivent
avoir pour origine:
• la recherche d’une meilleure information financière
• l’application ‘une réglementation nouvelle formulée par une autorité compétente en
matière de normes comptables.

150
Changements comptables - Rappel

Les différentes natures de changement :


changements de méthodes comptables
changements d'estimations ou de modalités d'application
changements d'options fiscales
corrections d'erreurs

ATTENTION :
de la nature du changement comptable dépend le traitement à
retenir :  capitaux propres ou résultat

TRAVAUX :
déterminer la nature du changement comptable
valider le calcul de l'impact (rétrospectif/prospectif - avec/sans impôt)
valider le traitement comptable retenu par la société (capitaux propres ou
résultat)
s'assurer que les informations obligatoires sont mentionnées dans
l'annexe, le rapport de gestion et le rapport général

151
Changements comptables - Rappel

Changement de méthode ou changement d'estimation (1/2) ?


 Un changement de méthode comptable, c'est par exemple:
 la première comptabilisation d'une provision pour retraites
 l'utilisation de la méthode à l'avancement pour les contrats long terme en remplacement de la
méthode à l'achèvement
 l'activation des frais de recherche...

 Il est justifié par :


 un changement de réglementation imposé par une autorité :
 le choix d'une méthode préférentielle conduisant à une meilleure information financière:
 constatation à l'avancement des contrats à long terme

REMARQUE : le choix du changement inverse ultérieur doit être


considéré comme quasiment impossible

 Un changement exceptionnel intervenu dans la situation de l ’entreprise tels que:


 l'entrée d'un nouvel actionnaire avec changement de contrôle de la société

152
Changements comptables - Rappel

 Changement de méthode ou changement d'estimation (2/2) ?


 Un changement d'estimation ou de modalité d'application, c'est par exemple:
 le changement de la durée d'amortissement d'une immobilisation
 la modification d'un paramètre entrant dans le calcul d'une provision pour retraites...

 Il est justifié par :


 une nouvelle information ou une meilleure expérience due par exemple à :
 des estimations plus fines pour le calcul d'une provision suite à l'adoption d'un nouveau système informatique
 l'expérience de la société sur le traitement d'opérations similaires dans le passé
 ...
 une décision de gestion (changement d'intention)

REMARQUE : dans l'hypothèse ou il est difficile d'opérer la distinction entre


un changement de méthode et un changement d'estimation, la modification
est assimilée à un changement d'estimation

153
Changements comptables - Rappel

 Quelles sont les incidences en terme d'information ?

 L'annexe doit mentionner toute information nécessaire à la compréhension des changements


comptables, quelle que soit leur nature

REMARQUE : en cas de changements de méthodes, des comptes


proforma des exercices antérieurs doivent être établis

 Le rapport de gestion doit mentionner :


 l'incidence des corrections d'erreurs sur la présentation du compte de résultat
 les informations relatives aux changements comptables dans les comptes consolidés

 Le rapport général doit mentionner :


 obligatoirement les changements de méthode comptables ou les corrections d'erreur de nature similaire
 possiblement les autres changements comptables eu égard à leur caractère significatif

154
Changements comptables - Rappel

SYNTHESE

 Auditer le changement comptable en lien avec le SYSCOA


 Contrôler le correct calcul de l'impact du changement
 S'assurer que le traitement comptable retenu est conforme:
- changement de méthode  capitaux propres
- changement de modalités  résultat
- correction d ’erreur  résultat

 Analyser l'information financière en lien avec ce changement : comptes proforma,


annexe, rapport de gestion et rapport général

155
Incertitudes

 Une incertitude existe, lorsque les conséquences constatées d’une situation ne peuvent
être évaluées, compte tenu de l’information existante, car son dénouement dépend de la
réalisation d’évènements futurs.

 Lorsqu’il existe des incertitudes significatives, décrites de manière pertinente dans


l’annexe, dont la résolution dépend d’évènements futurs et qui pourraient affecter les
comptes annuels, le commissaire aux comptes:

 Formule une observation lorsque les incertitudes sont relatives à la continuité de l’exploitation;

 Peut formuler une observation dans les autres cas d’incertitudes.

156
La rédaction du rapport général
Rapport avec observation

TRAITEMENT DES INCERTITUDES

 Observation obligatoire dans le rapport


Incertitudes relatives à la
« Sans remettre en cause l’opinion exprimée ci-
continuité d’exploitation
dessus, nous attirons votre attention sur l’existence
d’une incertitude significative faisant peser un doute
sur la continuité de l’exploitation, décrite dans la
note X de l’annexe. »
 Sans impact sur la continuité de l’exploitation :
le commissaire aux comptes juge de la
pertinence de l’observation
 en fonction du caractère significatif
 généralement, il vaut mieux faire l’observation

SI PAS D’INFORMATION DANS L’ANNEXE, CHANGEMENT D’OPINION :


RESERVE OU REFUS DE CERTIFIER

157
La rédaction du rapport général
Rapport avec observation

TRAITEMENT DES INCERTITUDES

Incertitudes significatives
 …dont la résolution dépend d’événements
futurs et qui pourraient affecter les comptes
annuels…
 Sans impact sur la continuité de l’exploitation :
le commissaire aux comptes juge de la
pertinence de l’observation
 en fonction du caractère significatif
 généralement, il vaut mieux faire l’observation

SI PAS D’INFORMATION DANS L’ANNEXE, CHANGEMENT D’OPINION :


RESERVE OU REFUS DE CERTIFIER

158
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

TRAITEMENT DES IRREGULARITES

« L’irrégularité » se définit comme la non-conformité aux textes


Définition légaux ou réglementaires, ou aux principes édictés par le référentiel
comptable applicable ou aux dispositions des statuts et des décisions
de l’assemblée générale. Une irrégularité peut résulter d’une
omission, d’un acte volontaire ou involontaire.
Une irrégularité peut avoir ou non une incidence sur les comptes.
Une inexactitude est la traduction comptable ou la présentation d’un
fait non conforme à la réalité.

SANS INCIDENCE SUR LES COMPTES : INCIDENCE SUR LES COMPTES :


COMMUNICATION A LA PLUS PROCHE PROBLEME D’OPINION POUVANT
ASSEMBLEE OU MENTION DANS ENTRAINER UNE RESERVE OU
LA DEUXIEME PARTIE DU RAPPORT UN REFUS DE CERTIFIER

159
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

Définir les modalités de communication des irrégularités


OBJECTIF DE la norme et inexactitudes à l’assemblée générale

 Relatives à l’objet direct de la mission du commissaire


IRREGULARITES OU aux comptes, c’est-à-dire :
INEXACTITUDES  liées à l’acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés commerciales
A MENTIONNER  liées aux lois et textes réglementaires de base régissant les autres entités
 liées à d’autres lois et textes réglementaires dès lors qu’ils peuvent avoir
une incidence sur les comptes annuels
 Présentant un caractère significatif, c’est-à-dire :
 modifie sensiblement la présentation de la situation financière, du
patrimoine ou du résultat, ou l’interprétation qui peut en être faite
 porte ou est de nature à porter préjudice à l’entreprise ou un tiers

Communication à la plus prochaine assemblée générale :


 Assemblée d’approbation des comptes : mention dans le rapport général
MODALITES  Autre assemblée : rapport spécifique en vue de mentionner l’irrégularité,
et reprise dans le rapport général s’il y a une incidence sur les comptes
annuels

160
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

MENTION DANS LE RAPPORT GENERAL

 Première partie du rapport général :


- réserve ou refus de certifier
Incidence sur Et
les comptes annuels  Deuxième partie du rapport général. Si incidence sur la
sincérité des informations données dans le rapport de
gestion :
- mention de l’irrégularité dans un paragraphe après celui
relatif aux vérifications spécifiques sur le rapport de gestion
et les documents remis aux actionnaires lors de l’AGO.

 Deuxième partie du rapport général :


Sans incidence sur - mention de l’irrégularité après le paragraphe relatif aux
les comptes annuels vérifications spécifiques du rapport de gestion et des
documents remis aux actionnaires lors de l’AGO.

161
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

IRREGULARITES SANS INCIDENCES SUR LES COMPTES

 Omission d’informations obligatoires dans le rapport de


Exemples gestion
 Non-production des documents liés à la prévention des
difficultés des entreprises ou autres (rémunérations, etc.)
 Rupture d’égalité entre les actionnaires
 Distribution d’acomptes sur dividendes non conformes
 Non-respect des délais de convocation des assemblées
 Non-régularisation de la perte de la moitié du capital social
 …

A COMMUNIQUER A LA PLUS PROCHE ASSEMBLEE GENERALE


SI CE N’EST PAS L’AG D’APPROBATION DES COMPTES,
ETABLISSEMENT D’UN RAPPORT PARTICULIER,
MAIS PAS DE MENTION DANS LE RAPPORT GENERAL.

162
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

SI MENTION DANS LE RAPPORT GENERAL (2ème partie)

Exemple de mention : non respect de l’obligation de communication de la


rémunération des mandataires sociaux :
« En application de la loi, nous vous signalons que l'information sur le
montant total des rémunérations et les avantages de toute nature versés
aux mandataires sociaux, n' a pas été communiquée dans le rapport de
gestion » (en cas d’information incomplète : « …sociaux, est incomplète
par rapport aux dispositions dudit article »).

LE COMMISSAIRE AUX COMPTES N’A PAS A SE SUBSTITUER AUX


DIRIGEANTS POUR DONNER L’INFORMATION MANQUANTE

163
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

CAPITAUX PROPRES INFERIEURS A LA MOITIE DU CAPITAL SOCIAL

Exemple de mention :
« En application de la loi, nous vous signalons que les capitaux
propres de la société n’ont pas été reconstitués à concurrence d’une
valeur au moins égale à la moitié du capital social dans le délai de
deux ans prévu à l’article 664 et suivants de l’OHADA. »).

Attention à l’information en annexe


Mention des raisons pour lesquelles les comptes sont établis et arrêtés
dans le respect du principe de continuité d’exploitation :
« Les comptes de la société sont établis dans le respect du principe
comptable de continuité de l’exploitation malgré des capitaux propres
négatifs car la poursuite de l’activité est assurée par le financement du
groupe ».

164
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

CAPITAUX PROPRES INFERIEURS A LA MOITIE DU CAPITAL SOCIAL (suite)

Attention à l’information en annexe (suite)

Mention en annexe = engagement des dirigeants, assurance explicite et publique


donnée aux tiers

Obtention d’éléments probants : lettre de soutien de la filiale par la société mère

Le CAC peut attirer l’attention du lecteur sur la mention donnée en annexe


(observation).

Recommandation : réserver le paragraphe d’observations aux cas d’incertitudes


significatives relatives à la continuité de l’exploitation

165
La rédaction du rapport général
Irrégularités et inexactitudes

RECAPITULATIF : ARBRE DE DECISION

Identification d’une Oui


Incidence sur les
irrégularité comptes annuels ?
significative ? Oui

Non
Pas d’incidence sur
les comptes annuels
PAS DE MENTION
PARTICULIERE le cas échéant Oui

MENTION DANS LA RESERVE OU REFUS


2EME PARTIE DU DE CERTIFIER
RAPPORT GENERAL

166
La rédaction du rapport général
Autres

Chiffres comparatifs

 Le commissaire aux comptes s’assure de la correcte reprise des chiffres


comparatifs
 Si la reprise des chiffres comparatifs comporte des erreurs affectant la
lecture et l’interprétation des comptes de l’exercice => Opinion avec
réserve
 Si erreurs dans les chiffres comparatifs sans incidence sur les comptes
annuels :
 Pas d’information en annexe => Opinion avec réserve
 Information pertinente en annexe => Observation si nécessaire

167
3. Cas pratiques

 Énoncé 1 : La distinction irrégularités / infractions


Le Parquet reproche au Commissaire aux Comptes de n’avoir pas révélé certaines irrégularités qui
ont été portées à la connaissance du Conseil d’Administration, à savoir, notamment la mauvaise
présentation des capitaux propres et des comptes clients et fournisseurs, des comptes individuels
présentant des soldes élevés, anormalement débiteurs ou créditeurs, le retard dans l’établissement
des documents administratifs et comptables et surtout des états de rapprochement entre les
sommes portées au bilan à la rubrique banques et celles qui sont inscrites dans les relevés établis
par ces banques, révélant un suivi mal assuré des comptes et une régularisation tardive.

 Énoncé 2 : La confirmation d’informations mensongères


Lors d’une assemblée générale ordinaire à laquelle il assiste, le Commissaire aux Comptes entend
le Président, présentant oralement ses commentaires, donner des renseignements qui lui
paraissent faux sur l’état des comptes.
Le Commissaire aux Comptes ne relève pas le propos inexact en cours d’assemblée ni
ultérieurement après vérifications éventuelles ; il est poursuivi pour avoir confirmé, par son silence,
les informations mensongères.

168
3. Cas pratiques

 Énoncé 3 : La présentation ou publication d’un bilan inexact (comptes annuels


ne donnant pas une image fidèle)
Les dirigeants sociaux ont mis à la disposition des actionnaires, dans les délais réglementaires, les
comptes sociaux arrêtés par le Conseil d’Administration en vue de la prochaine assemblée générale.
Toutefois, au début de l’assemblée générale, les dirigeants sociaux font valoir que des erreurs se sont
glissées dans les comptes et ils font présenter, par un actionnaire, des comptes rectifiés, lesquels sont
votés.
Ultérieurement, il se révèle que les comptes primitivement présentés constituaient un « faux bilan » et
qu’en revanche, les comptes corrigés, sur lesquels l’assemblée a statué, sont exacts.

Le délit de « faux bilan » est-il constitué ?

 Énoncé 4 : Le faux rapport du Commissaire aux Comptes antidaté


Il arrive, dans des cas qui ne sont pas rares, que le Commissaire aux Comptes s’aperçoive, après avoir
déposé son rapport, qu’il a omis de signaler certains faits, à l’avantage ou au désavantage des dirigeants
sociaux, peu importe.
Il reprend son précédent rapport, soit qu’il le subtilise, soit qu’il ait l’accord des dirigeants sociaux et il
substitue un nouveau rapport, corrigé, au précédent rapport dont il ne sera plus question désormais.

Le délit de faux en écritures de commerce est-il constitué ?

169
3. Cas pratiques

 Énoncé 5 : Les faits justificatifs

Le Commissaire aux Comptes est poursuivi pour non-révélation des faits délictueux, par exemple, lorsque
le Président de la société a prélevé des appointements non autorisés par le Conseil d’Administration.

Il déclare pour sa défense que la société est pratiquement unipersonnelle, que les actions appartiennent à
concurrence de 99,9 % au dirigeant social, que celui-ci n’a fondé la société que pour des raisons fiscales
ou de sécurité sociale (retraite des cadres) et qu’aucun actionnaire minoritaire n’est lésé car il n’y a
pratiquement pas d’actionnaire véritable en dehors du Président.

Principe de séparation des patrimoines individuel et social.

170

Vous aimerez peut-être aussi