Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Audit vient du latin "audire" qui signifie "écouter" ; le verbe anglais "to audit" est traduit
par "vérifier, surveiller, inspecter". Les organisations économiques ont toujours été
contraintes à se faire contrôler. D’une manière générale, l’audit consiste en un examen mené
par un professionnel indépendant sur la manière dont est exercée une activité, et sur les
informations élaborées par les responsables, par rapport à des critères d’appréciation relatifs à
cette activité.
L’audit financier est sans conteste, l’aspect de l’audit le plus connu et le plus ancien.
L’activité d’audit s’est ensuite étendue à tous les aspects du fonctionnement de l’entreprise :
audit social, audit juridique, audit industriel…
Ensemble de travaux : suppose qu’une liberté est laissée à l’auditeur dans le choix de la nature
et de l’étendue de ses travaux et il ne doit subir à cet effet aucune limitation.
Normes professionnelles : c’est le référentiel par rapport auquel les travaux d’audit sont exécutés ce
qui assure à la fois la compétence et l’objectivité é de l’opinion exprimé. Cette opinion doit être
clairement motivée et sans ambigüité. Aspects significatifs : l’auditeur ne donne pas une opinion
absolue mais met en œuvre des diligences (obligation de moyen) pour détecter les anomalies
significatives. Il planifie sa mission en conséquence.
1
caractère contractuel. Tout professionnel compétent pouvant conduire ces missions.
L’étendue des investigations, les destinataires du rapport sont librement définis.
Les missions contractuelles peuvent, en particulier, être effectuées par les
experts comptables, mais il n’y a pas de monopole à leur profit en ce domaine. Ils
respectent les conditions nécessaires à la conduite d’une mission d’audit :
- ils ont les compétences techniques nécessaires ;
- la profession est réglementée ;
- ils doivent respecter un Code de déontologie comportant notamment des règles
d’indépendance compatibles avec ces missions
En outre, pour que les actionnaires réunis en assemblée générale puissent approuver les
comptes annuels en toute connaissance de cause, ils nomment un commissaire aux comptes
dont la mission sera de leur donner l’assurance que les comptes qui leur sont présentés ont été
correctement préparés.
Pour protéger les épargnants, la mission du commissaire aux comptes est définie par la loi,
c’est une mission d’intérêt général à caractère légal. Seuls, les commissaires aux comptes,
organisés en profession réglementée, sont habilités à mener cette mission (article L. 823-9 du
Code de commerce)
La mission des commissaires aux comptes ne se limite pas à la certification des comptes. Le
législateur leur a confié d’autres missions du fait de leur connaissance des entités qu’ils
contrôlent et de leur indépendance.
La certification des comptes est ainsi complétée par des travaux dont l’objectif est toujours la
protection et l’information des actionnaires sur d’éventuelles anomalies ou irrégularités :
information sur les conventions réglementées, contrôle de tous les documents présentés en
assemblée générale, respect de l’égalité entre les actionnaires, révélation des faits délictueux,
procédure d’alerte etc. Le commissaire aux comptes intervient également dans des
circonstances particulières de la vie des entreprises, prévues par la loi.
Exemple : Un auditeur interne est chargé de vérifier toutes les procédures liées à la fonction
achat de l’entreprise. Parmi l’ensemble des opérations qui sont effectuées, il vérifiera, en
particulier :
le respect de la procédure de choix des fournisseurs : recours aux appels d’offres au- delà
d’un certain montant, mise en concurrence de plusieurs fournisseurs, etc. ;
le respect des délégations de pouvoir : les décisions sont prises par les personnes dûment
habilitées. Il vérifiera les signatures apposées sur les bons de commande ;
les circuits de transmission des informations entre les différents services : il s’assurera
qu’un exemplaire des bons de commandes est bien adressé au service comptable qui peut ainsi
2
vérifier que celui-ci a bien reçu toutes les factures et pour les bons montants ;
L’audit interne peut être effectué par le personnel salarié de l’entreprise sous l’autorité de la
direction générale ou être confié à des prestataires extérieurs (cabinets d’audit, sociétés de
conseil en stratégie, en organisation, en management… SSII, sociétés d’ingénierie, etc.) dont
le regard, le style d’intervention, le recul et les facultés de perception sont différents de ceux
d’un service interne. Ces prestataires seront choisis en fonction de la nature de l’audit.
L’accent sera mis sur l’organisation de l’entreprise ou sur la tenue de la comptabilité. Dans
tous les cas, les rapports, les comptes rendus des travaux d’audit sont adressés à la direction de
l’entreprise.
Les auditeurs internes mettent en œuvre, le plus souvent, les normes de l’Institute of Internal
Auditors (IIA) et se soumettent à son Code de déontologie.
Alors que L’audit externe est réalisé pour répondre aux besoins des personnes extérieures à
l’entité auditée. Il est réalisé soit à la demande de tiers, (banquiers ou autres apporteurs de
fonds, par exemple), soit en application d’une loi ou d’un règlement. Dans le premier cas il
s’agira d’une mission contractuelle, dans le second d’une mission légale.
Le champ d’investigation et l’objectif de l’audit seront librement définis (mission
contractuelle) ou s’imposeront à toutes les parties prenantes (mission légale).
3
d. Différentes missions d’audit
Il s’agit de missions d’audit, d’examen limité, de procédures convenues et de compilation.
Mission
d’audit Autres missions
Audit
Nature de Examen limité Procédures
l’intervention Compilation
convenues
Assurance
raisonnable Assurance
(élevée, mais modérée Pas d’assurance
Nature et Pas d’assurance
non absolue)
niveau de
l’assurance
4
4. Avantages de l’audit
a. Pour la direction :
La direction d’une entité doit mettre en œuvre tous les moyens qu’elle juge nécessaires pour
que cette entité atteigne les objectifs qu’elle s’est fixés, assure la sauvegarde de son
patrimoine et ainsi préserve sa pérennité. Les seuls résultats financiers ne peuvent suffire pour
apprécier si les moyens mis en œuvre sont adaptés et efficients.
Exemple : La société A commercialise des machines-outils. La principale préoccupation de la
direction est l’encours client, car elle estime pouvoir éviter des charges et/ou des pertes par
une bonne gestion des créances client.
Dans cette perspective, elle a mis en place des procédures relatives à la gestion du porte-
feuille client.
La société B commercialise des machines-outils. La principale préoccupation de la direction
est la gestion des stocks, car elle estime pouvoir éviter ainsi des charges et/ou des pertes. Dans
cette perspective, elle a élaboré des procédures strictes pour la gestion des stocks et les
commandes auprès des fournisseurs.
Ces deux sociétés réalisent régulièrement des audits pour s’assurer que les procédures mises
en place sont efficientes et correctement appliquées.
Indépendamment du contrôle légal des comptes des tiers peuvent demander des audits portant
sur tout ou partie des comptes d’une entreprise, dans un cadre contractuel. L’objectif poursuivi
est le même : s’assurer de la qualité des informations financières émises par l’entreprise.
5
5. Limites de l’audit
Les exigences des actionnaires en termes de dividendes constituent une pression sur la
direction qui sera tentée de minimiser certaines charges.
Exemple : Pour s’assurer que les produits comptabilisés correspondent bien à des ventes de
l’exercice, l’auditeur va rapprocher des factures avec des bons de livraison. Dans la sélection
des factures à rapprocher, il peut ne pas retenir la ou les factures qui ne seraient pas conformes
au bon de livraison.
1. Sources
Au niveau national, C'est l'OECT qui est habilité en Tunisie à émettre des normes d'audit. En
effet, il a émis certaines normes. Depuis 2000 le conseil de l'OECT a adopté en paquet les
normes techniques de l'IFAC.
Les normes déjà émises par l’ordre avant cette date nécessitent un grand travail
d'harmonisation bien que certaines d'entre elles citent certains principes fondamentaux prévus
par l'IFAC et sous réserve des adaptations au contexte juridique et réglementaire en Tunisie.
6
2. Normes d’audit
La réalisation de toute mission d’audit, quels qu’en soient les objectifs, implique l’existence au
préalable de règles précises, formalisées, connues et acceptées des émetteurs et des récepteurs
de l’information soumise à l’audit: les normes. L’IFAC a édicté des normes internationales
d’audit (ISA) appelées à s’imposer sur le plan mondial à l’audit des états financiers et à l’audit
d’autres informations.
Les principales normes utilisées par les auditeurs sont les normes générales ou de
comportement, les normes de travail (qui régissent la nature et l’étendue du travail) , les
normes de rapport, les normes de l’information financière ou principes comptables et
Eventuellement des normes spécifiques à certains secteurs : banques, assurances, etc..
Les normes internationales d’audit comprennent des normes générales ou de comportement (2)
les normes de travail (3) et les normes de rapport (4).
a. Compétence professionnelle
L’équipe d’audit doit posséder collectivement les compétences et les expériences requises: une
formation technique adéquate et une expérience professionnelle suffisante. Des assistants
peuvent participer à une mission d’audit, mais ils doivent être bien sensibilisés aux normes,
supervisés et contrôlés. L’auditeur doit compléter sa formation initiale par une formation
continue contribuant au renforcement de sa compétence.
b. Indépendance
L’auditeur et son équipe doivent être dégagés de toute contrainte et de tout lien d’ordre
personnel, professionnel, financier, voire politique pouvant être interprété comme constituant
une entrave à son intégrité ou à leur objectivité.
c. Secret professionnel
Devoir de discrétion dans l’utilisation de toute information dont ils ont connaissance dans le
cadre de leur mission.
7
2.2. Normes de travail
Le travail d’audit doit être effectué avec soin, avec une bonne planification, un respect
scrupuleux des calendriers et supervision des collaborateurs, la tenue correcte des dossiers et
papiers de travail en tant que moyens de preuve des conclusions d’audit. (ISA 220 et 230).
L’audit doit comporter une évaluation du contrôle interne, un contrôle de qualité de la mission
d’audit, la prise en considération des risques de fraudes et erreurs : (ISA 240), des textes
législatifs et réglementaires : (ISA 250), la collecte des éléments probants suffisants etc.
Les assertions sont des critères retenus par la direction dans la préparation des états financiers.
L’auditeur, tout au long de sa mission, doit s’assurer que les transactions et les éléments qui
constituent les comptes répondent à un ou plusieurs assertions d’audit. Il s’agit également de
critères que doivent appliquer ceux qui élaborent les états financiers.
1. Intégralité (Exhaustivité)
L’auditeur doit vérifier si toutes les opérations (actifs, dettes et transactions) ont été
enregistrées dans les comptes annuels, et que tous les faits importants y ont été mentionnés.
2. Exactitude
L’objectif d’exactitude signifie que toutes les opérations réalisées par l’entreprise doivent être
enregistrées dans les comptes pour leurs montants exacts (arithmétiquement et conformément
aux principes comptables).
3. Evaluation
Cet objectif d’évaluation signifie que toutes les opérations comptabilisées doivent être
évaluées conformément aux principes et méthodes d’évaluation généralement admis. (Bonne
méthode, application de manière constante).
4. Existence ou réalité
Cet objectif signifie :
- Pour les éléments matériels (immobilisations stocks…) une réalité ou existence physique ;
- Pour les autres éléments (actifs, passifs, charges et produits), la traduction d’opérations
réelles effectuées (par opposition à des opérations fictives).
8
5. Séparation des exercices (Cut-off)
Il vise une bonne démarcation entre les exercices successifs. Il s’agit de rattacher à chaque
exercice tous les produits et les charges qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice) et
ceux-là seulement.
6. Droits et obligations
Les actifs ou les dettes se rapportent à l’entité à une date donnée (en vertu de droits réellement
acquis ou d’obligations effectivement à sa charge. (Vérifier les titres de propriété, les actes et
conventions).
7. Présentation et information
Cet objectif de présentation et d’information signifie que les opérations sont présentées dans
les comptes conformément aux règles comptables généralement admises en la matière,
appliquées de façon constante.
9
Chapitre I. Les concepts fondamentaux de l’approche par les risques
Cette démarche suppose que l’auditeur fasse preuve de discernement tout au long de la
mission, il doit exercer son jugement.
L’auditeur recherche les éventuelles anomalies dans les comptes grâce à son expérience et en
raison d’un certain nombre de repères propres à l’entreprise auditée ; en tenant compte des
circonstances particulières qui entourent l’exercice comptable contrôlé et de la situation
patrimoniale et financière qui en résulte.
L’approche par les risques qui privilégie une méthodologie basée sur l’efficience et l’efficacité
des travaux d’audit basée sur l’estimation du risque d’audit auquel se trouve confronter le
professionnel c'est-à-dire le risque pour que l’auditeur exprime une opinion favorable sur des
états financiers contenant des erreurs significatives.
Le risque d’audit est défini comme étant le risque qu’un auditeur exprime une opinion
non appropriée sur une information comportant des inexactitudes significatives.
Pour exposer de manière méthodologique l’approche d’audit par les risques il convient de
répondre à la question suivante : Quelles sont les situations qui se présentent comme suit :
10
- L’environnement de l’entreprise est propice à l’existence et à la création d’erreurs dans
les données comptables. Il s’agit aussi bien de l’environnement interne qu’externe :
Risque inhérent
- Le système de contrôle interne et le système comptable ne permettent pas d’empêcher
ou de détecter les erreurs et les omissions : Risque de contrôle
- L’auditeur met une approche qui ne permet pas de détecte ces erreurs ou que bien
qu’elle les détecte, son interprétation er son jugement de ces erreurs ne soient pas
appropriés aux situations rencontrées : c’est le risque de non détection.
Le risque d’audit est défini comme une association entre les risques afférents à l’entreprise et
celui afférent à l’auditeur. Il doit planifier et réalise la mission de manière à ramener le risque
de mission à un niveau suffisamment faible pour être acceptable et compatible avec l’objectif
d’une certification.
Le risque d’audit est fonction du risque d’inexactitudes importantes dans les états financiers et
du risque sur l’auditeur ne détecte pas ces inexactitudes.
Le risque inhérent correspond à la possibilité qu’une assertion comporte une anomalie qui
pourrait être significative, soit individuellement, soit cumulée avec d’autres anomalies,
nonobstant les contrôles existants. Ce risque est décelé à deux niveaux :
11
eu lieu et certains salariés ont engagé une procédure au prud’homme.
À la clôture du premier exercice au sein du groupe, le directeur financier ne souhaite pas, pour
des raisons stratégiques, que cette nouvelle filiale présente un résultat déficitaire, les capitaux
propres étant à peine égaux au montant du capital.
Cette attitude va avoir une incidence sur l’évaluation des provisions pour litige qui pourraient
être sous-estimées.
Exemple 2
Une société commercialise en France des produits canadiens. Tous les achats sont effectués
auprès des sociétés du groupe. Le capital de cette société, filiale du groupe canadien,
appartient exclusivement à d’autres sociétés du groupe. Les actionnaires comptent sur une
distribution de dividendes.
Cette situation pourrait conduire à des anomalies dans les comptes telles que : non-
exhaustivité de la comptabilisation des achats, facturation de prestations fictives inter sociétés.
Exemple 3
Une association gère un centre de loisir financé par des subventions. Elle a dépassé les seuils
qui l’obligent à faire certifier ses comptes. Les conventions annuelles prévoient que les
éventuels dépassements de budget ne seront pas financés.
Cette association entretiendra de meilleures relations avec ses financeurs si elle présente des
comptes équilibrés. Elle pourra être amenée à sous-estimer ses charges et ses dettes, tels que la
dette provisionnée pour congés à payer, les engagements de retraite.
Document de travail résevé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Le risque lié au contrôle est le risque qu’une anomalie susceptible de survenir dans une
assertion et pouvant présenter un caractère significatif soit individuellement, soit cumulée avec
d’autres anomalies, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps voulu par le contrôle
12
interne de l’entité. Ce risque dépend de l’efficacité, de la conception et du fonctionnement du
contrôle interne destiné à atteindre les objectifs de l’entité relatifs à l’établissement des états
financiers.
C’est le risque que le contrôle interne ne permette pas de prévenir, ou de détecter et corriger,
en temps opportun, une anomalie significative présente dans une assertion.
Exemple : Le courrier est ouvert par le secrétariat. Les factures fournisseurs sont distribuées à
tous les responsables des services concernés pour validation. Les responsables apposent leur
visa et le « bon à payer ». Les factures sont ensuite transmises au service comptable qui les
enregistre et prépare les règlements.
En cas de litige avec un fournisseur, des factures peuvent rester bloquées dans un service et ne
pas être transmises au service comptable. L’exhaustivité des enregistrements n’est pas assurée
par cette procédure. La procédure de validation des factures fournisseur n’est pas satisfaisante.
Une procédure mal appliquée. On peut envisager de demander à la personne qui ouvre
le courrier de tenir un chrono des factures fournisseurs avec le nom de la personne ou
du service destinataire et la date de réception du courrier. Ce fichier, mis à disposition
du service comptable est complété lorsque les factures lui parviennent avec « le bon à
payer », ce qui permettrait d’identifier les factures restées en souffrance dans un service
et de faire des relances en interne.
Le risque de non détection est le risque que l’auditeur ne détecte pas une anomalie qui existe
dans une assertion et qui pourrait être significative, soit individuellement, soit cumulée avec
d’autres anomalies. Ce risque est fonction de l’efficacité des procédés de vérification et de leur
mise en œuvre par l’auditeur.
La seule variable inconnue, pour l’auditeur lors de la planification, serait alors le RND.
13
Exemple : Le compte d’entretien et réparation a augmenté de 2 % entre les exercices N–1 et
N, ce qui correspond à la hausse générale des prix constatée sur cette période. Le compte a été
analysé en détail pour les exercices N–2 et N–1 et aucune anomalie n’a été constatée. Aucun
contrôle n’a été prévu pour ce compte pour l’exercice N. Or il s’avère que la société auditée a
effectué beaucoup moins de réparations par rapport aux années précédentes et que des
immobilisations ont été comptabilisées en charge.
Compte tenu des choix retenus dans le programme de contrôle des comptes, cette anomalie ne
sera pas détectée.
Il existe une relation logique inverse entre, d’une part, le risque d’anomalies estimé par
l’auditeur (risque inhérent et risque lié au contrôle) et, d’autre part, le risque de non-détection
acceptable par l’auditeur :
- Si le risque lié à l’entité est élevé, l’auditeur ne peut pas prendre le risque de ne pas
détecter une anomalie significative : le risque de non-détection retenu sera faible et les
contrôles renforcés.
- Si le risque lié à l’entité est faible, l’auditeur peut alors prendre plus de risque de ne
pas identifier une anomalie significative : le risque de non-détection retenu sera élevé
et les contrôles seront allégés.
14
I.5. Le lien entre les divers types de risques et modélisation
Evaluation de l’auditeur du RC
Les zones grisées dans cette matrice correspondent au risque de non détection.
15
Pour chaque assertion retenue dans un processus donné, l’auditeur va apprécier, d’une
manière préliminaire, le niveau combiné du RI et RC.
2. Seuil de signification
16
2.3. Fixation du seuil de signification
Si l’on se place au niveau des états financiers pris dans leur ensemble, on parle de seuil de
signification global.
Si l’on se place au niveau des constituants de ces états, c'est-à-dire des soldes, des catégories
de transactions et des informations données, on parle d’erreur tolérable.
Critères quantitatifs : Résultat, Chiffre d’affaires, Total bilan, Capitaux etc. Le choix
s’effectue en priorité par référence aux utilisateurs de l’information et leurs besoins.
Parmi les exemples d’éléments de référence pouvant être appropriés, selon les circonstances
propres à l’entité, figurent les divers résultats communiqués tels que le bénéfice avant impôts,
le total des produits, la marge brute et le total des charges, le total des capitaux propres ou la
valeur de l’actif net. Le bénéfice avant impôt tiré des activités poursuivies est souvent utilisé
dans le cas des entités à but lucratif. Lorsque ce bénéfice est volatile, d’autres éléments de
référence peuvent convenir davantage, par exemple la marge brute ou le total des produits.
La responsabilité de l’auditeur est de déterminer si les états financiers sont affectés par des
anomalies significatives. Si les états financiers comportent des anomalies qui ne sont pas
significatives, l’existence de ces anomalies n’empêchent pas l’auditeur de certifier les
comptes, d’où l’importance de la fixation du seuil de signification
17
Le résultat : Le résultat est retenu comme base de 1er niveau pour la détermination du seuil de
signification par les comptes de résultat.
A l'échelle internationale le seuil de signification se situe dans une fourchette comprise entre 3
% et 7 % du bénéfice avant impôts. Alors que la norme 14 de l’OECT retient un taux de 10%.
Pour déterminer le "bénéfice" aux fins de l’appréciation du seuil de signification, il est
souvent nécessaire de procéder à des ajustements afin d’éliminer les éléments inhabituels (par
exemple les opérations inhabituelles avec les sociétés apparentées) et les éléments
extraordinaires (gains et pertes extraordinaires).
L'application de ces principes en Tunisie revient à retenir le résultat d'exploitation ou le
résultat des activités ordinaires avant impôt comme base pour la détermination du seuil de
signification. En effet, les éléments ordinaires et les éléments extraordinaires peuvent fausser
la base de calcul notamment lorsqu’ils ne sont pas récurrents.
Par exemple, la norme 14 de l’OECT retient, lorsque le résultat net n’est pas récurrent, la base
du résultat net théorique qui est égale au produit entre les capitaux propres et le taux d’intérêt
du marché (le taux de placement des obligations à taux fixe).
Lorsque le bénéfice n’est pas considéré comme base de référence appropriée, notamment
lorsque le ratio du bénéfice avant impôts, par rapport au chiffre d’affaires total ou à l’actif, est
faible au point de constituer une base de référence irréaliste pour apprécier le seuil de
signification (par exemple, dans le cas des banques, des établissements de crédit et des autres
entités analogues), le seuil de signification peut être exprimé sous la forme d’une fourchette
de pourcentages appliquée à une autre base de référence, comme l’actif, les capitaux propres,
les produits ou la marge bénéficiaire.
18
Les critères quantitatifs entrent en considération en première étape lors de la détermination du
SS global préliminaire en phase de planification. Ce seuil peut être ajusté en fonction des
risques inhérents et de non contrôle ainsi que des éléments liés à l’existence de fraude.
Les critères qualitatifs entrent en considération en deuxième étape lors de l’évaluation des
erreurs détectées et leur impact sur les états financiers et l’opinion de l’auditeur.
Certaines caractéristiques qualitatives peuvent nous amener à conclure qu’un élément est
significatif tel est le cas :
- les transactions avec des parties liées ou les dirigeants
- les transactions qui remettent en cause l’intégrité des dirigeants
- Les exigences réglementaires en matière d’information.
- Evénements particuliers ou inhabituels concernant des opérations normales.
Ainsi, un élément est parfois non significatif en lui-même, mais peut le devenir par ses
implications sur d'autres éléments qui, eux, le sont.
Les critères qualitatifs peuvent être classés en critères liés à l'entreprise auditée et des critères
liés aux pratiques comptables.
- Le secteur d'activité : d'une manière générale deux entreprises appartenant à deux secteurs
d'activités différents présentent des risques inhérents différents et il en découle que l'auditeur
agit différemment par rapport au choix de la base de calcul du seuil de signification.
- Le comportement de la direction de l'entreprise : l'auditeur doit prendre en considération les
composantes des états financiers qui entrent dans le jugement des performances des dirigeants
ou encore les composantes des états financiers pour lesquelles les dirigeants ont une attention
particulière et qu'elles sont les composantes les plus contrôlées par la direction.
- Le système d’information de l'entreprise : l’auditeur prendra en considération les politiques
et choix comptables de l'entreprise appliqués aux composantes des états financiers choisies
comme base de calcul du seuil de signification. Si une entreprise choisit la méthode autorisée
et non de référence pour la comptabilisation des stocks ceci aura pour conséquence de baisser
le seuil de signification. Ainsi on peut penser qu’un auditeur choisit une composante des états
financiers comme base de référence pour le calcul du seuil de signification parce qu’il croit
que cette composante souffre d’une mauvaise application de la loi ou d’un principe
comptable.
19
Par contre, le total actif et le chiffre d’affaires sont peu influençable par le choix des méthodes
comptables.
Il en découle que le SS sert à identifier et déterminer les domaines significatifs. Il s’agit d’un
seuil de signification global préliminaire.
Pendant la conduite de la mission, l’auditeur peut modifier son jugement initial quant au SS et
donc modifier la nature, l’étendue et le calendrier de travail en tenant compte de la nouvelle
appréciation du SS.
20
Parallèlement, lorsque le seuil de signification acceptable diminue, le risque d’audit
augmente.
En plus de la prise en compte du risque d’audit l’auditeur prend en considération :
- Son expérience passée et sa connaissance des éléments de dossiers
- Les couts des travaux d’audit qui doivent être orientés vers les domaines significatifs
- La natures de certains comptes qui nécessitent une allocation d’erreur tolérable peu
élevée parce qu’ils peuvent être vérifiés dans le détail sans couts supplémentaires (les
données répétitives et les estimations comptables).
- La prédisposition du client à corriger les erreurs.
L’allocation du seuil de signification devrait aboutir à une somme des erreurs tolérables qui
tend vers le montant du seul de signification.
21