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UNIVERSITE CADI AYYAD

CENTRE UNIVERSITAIRE KELAAT SRAGHNA

Filière : Sciences économiques et de gestion

Module : Introduction à l’étude de droit

Niveau : Semestre 3 Groupe 1

Enseignant : Youssouf El Meskini

Date : 12 Novembre 2020

N.B : pour plus d’explications voir le live enregistré dans le groupe.

INTRODUCTION:

Les études juridiques revêtent une importance capitale pour tout étudiant qui a
choisit le chemin des disciplines juridiques et économiques. Cette importance ne
s’arrête pas jusqu’aux frontières de l’étudiant mais s’étend au-delà. Toute
personne profane ou professionnelle doit avoir des connaissances du droit afin
de protéger ses intérêts. Le fameux adage « Nul n’est sensé ignorer la loi »,
s’impose ici.

Si on place la question dans un contexte général, nous remarquerons que le


monde a connu une fameuse révolution légale, les gens peuvent accéder à
l’information juridique grâce à internet et aux réseaux sociaux, dans lesquels on
trouve que les gens partagent des décisions de justice et des articles de la
doctrine.

1
L’accès à l’information juridique ne pose pas actuellement de problème mais il
reste que la compréhension des bases du droit doit être maitrisée pour bien
bénéficier de cette information juridique.

Donc, ce cours qui est destiné aux étudiants du semestre 3 de la filière des
sciences économiques et de gestion essaye de toucher deux objectifs majeurs :

-Objectif général : Il vise à amener l’étudiant à assimiler et à maîtriser les


notions fondamentales nécessaire à La connaissance du droit.

-Objectifs spécifiques : Ils tendent à permettre à l’étudiant de :

• Appréhender les notions générales, les phénomènes, les institutions et les


professions juridiques et judiciaires ;

• Appréhender le droit en ce qui concerne son objet (Droit objectif) et en ce qui


concerne ses sujets (droits subjectifs) ;

• Assimiler et maîtriser les termes juridiques.

Dans un contexte historique, il faut savoir que le droit ou la règle juridique en


arabe ‫ القانون‬est une création humaine qui existait depuis la nuit des temps, dans
tout organisation sociale, autrement dit, dans tout communauté dans laquelle
existe plusieurs personnes, et il doit exister car son rôle fondamental est
d’organiser les rapports entre les gens, surtout son rôle est d’équilibrer entre
l’intérêt de l’individu et l’intérêt de la communauté 1 Sans droit l’anarchie
régnera entre les gens. Le droit dont on parle ici n’est pas élaboré, comme dans
nos jours, par des organisations spécialisées, mais ce droit trouve comme
essence les coutumes, les traditions et la religion.

Pour tout étudiant qui commence des études juridiques, il lui est nécessaire de
connaître la définition de la notion « DROIT » qui est d’ailleurs une notion

1
M.J. ESSAID, introduction à l’étude de droit, 6éme édition 2018, imprimerie najah al jadida p.84
2
polysémique et constitue la clé de la matière: Quand on parle de droit on
distingue deux notions essentielles :

-Les droits objectifs ‫ القانون‬Law

-Les droits subjectifs ‫ الحق‬Rights

Ces deux notions peuvent être définies comme suit :

 Les droits objectifs ou « Règle de droit»: Sont constitués par


l’ensemble des règles juridiques qui régissent la vie des Hommes en
société. La vie en société est encadrée également par d’autres règles qui
ne sont pas juridiques ou ne sont pas considérées comme telles mais qui
ont vocation à régir les rapports entre les individus. Il s'agit
principalement de la règle morale et la règle religieuse
 Les droits subjectifs : Ce sont les prérogatives dont peuvent se prévaloir
les personnes, ces personnes sont appelées « sujet de droit ».

Certains juristes considèrent que la distinction entre les deux notions peut se
faire en écrivant droit avec un grand D et les droits avec « d » minuscule. Droit
avec « D » majuscule signifie le droit objectif ou la règle de droit. Tandis que le
mot droit avec D minuscule signifie les droits reconnus à la personne ou le droit
subjectif.

Nous signalons ici que la relation entre droit objectif et droit subjectif est très
complémentaire dans le sens où c’est le droit objectif qui crée le droit subjectif.

TITRE 1 : LE DROIT OBJECTIF OU LA REGLE DE DROIT :

CHAPITRE 1: LES CARACTERES ET LE CONTENU DE LA REGLE


DE DROIT :

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Nous allons examiner les caractères de droit objectif (section 1), les branches du
droit dans (section 2) et les sources du droit dans (section 3).

SECTION 1 : LES CARACTERES DU DROIT OBJECTIF OU LA


REGLE DE DROIT

 le caractère général
 le caractère obligatoire
 le caractère permanent
 le caractère coercitif

Avant de voir les quatre caractères du droit objectif on doit tout d’abord la
définir et la comparer par rapport aux autres règles de conduites.

« C’est une règle de conduite sociale dont le respect est assuré par l’autorité
publique. » Cela signifie qu’elle s’applique de la même façon à tous les
individus dans une société, elle est impersonnelle et ne tient pas compte des
personnes individuelles. La règle de droit est rédigée en terme abstrait qu’elle ne
s’applique pas à telle ou telle personne désignée mais à toutes les personnes sans
distinction.

La règle de droit et la règle morale : La règle morale se préoccupe des devoirs


de l'homme à l'égard des autres hommes et de lui-même et a pour but le
perfectionnement de la personne et l'épanouissement de la conscience tandis que
le Droit vise avant tout à faire respecter un certain ordre collectif. Au niveau de
la sanction, on trouve que la nature des sanctions de la règle morale n'est pas la
même que la régle de droit. Alors que le Droit comporte des sanctions concrètes,
prévisibles et organisées par les pouvoirs publics, la morale n’est sanctionnée
que par le chagrin et les remords que sent l’infracteur de la règle morale.

La règle de droit et la règle religieuse : La règle religieuse, d'essence divine,


se distingue par rapport à la règle de droit qui est une œuvre humaine. Par
suite, la différence entre les deux, tient essentiellement au but poursuivi :
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tandis que la règle religieuse organise principalement les rapports de l'homme
avec Dieu et veille au salut éternel de l'âme de l'être humain dans l'au-delà, la
règle de droit se préoccupe plus modestement d’assurer l'ordre social dans ce
monde.
Ainsi, le droit ne réprime pas le péché en tant que tel (ex le mensonge) du
moins tant qu’il ne trouble pas l’ordre social. En outre, la religion prétend régir
les pensées au même titre que les actes alors que le droit ne s’intéresse qu’aux
comportements extérieurs.
Pourtant, la règle religieuse dans les pays musulman constitue une source du
droit.
Droit et religion se distinguent aussi par la nature de la sanction : le croyant
rend compte à Dieu et non à l'Etat. En effet, Dieu juge et sanctionne la
violation de la règle religieuse alors que le respect du droit relève de la
mission des autorités publiques.
Maintenant nous allons voir les 4 caractères de la règle de droit :

 Caractère obligatoire : La règle de droit est une création de l’autorité


publique qui oblige à certains degrés le citoyen à l’appliquer. Mais cette
force obligatoire supporte des degrés, les règles de droit ne sont pas toutes
obligatoire, on distingue généralement les règles impératives ou d’ordre
public et les règles supplétives.
Les lois impératives ou d’ordre public : les lois impératives s’appliquent
à tous et personne ne peut les écarter par exemple la dot, la dot doit étre
prévue dans l’acte de mariage, sinon le mariage n’est pas valable.
Les lois supplétives : ces lois ne s’imposent pas de façon impérative. Les
particuliers peuvent les écarter en exprimant leur volonté.
Les lois supplétives sont fréquentes dans la matière civile notamment
dans les contrats.
 Caractère général : La règle de doit s’applique d’une même façon à tous
les individus sans distinction de sexe de classe ou de couleur ou d’âge,
dans une société donnée et dans un domaine spécifique. Autrement dit, la
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régle de droit est impersonnelle et ne tient pas compte des particularismes
individuels.
La règle de droit est rédigée en termes abstraits; cela veut dire qu’elle ne
s’applique pas à telle, ou telle personne nommément désignée; mais
à toutes les personnes sans distinction, ou bien à une catégorie de
personnes déterminées (les commerçants, les salariés etc….)
Ce caractère général de la règle de droit reflète le principe de l’égalité de
tous devant la loi.
Mais, à l’intérieur de chaque classe considérée, la règle de droit
s’appliquera de manière uniforme à tout le monde.
 Caractère permanent : Comme tous les individus les règles de droit ne
sont pas éternelles. Elles ont un commencement et une fin, la permanence
de la règle de droit et son applicabilité constante durant toute son
existence. Cette règle s’appliquera chaque fois que les conditions qu’elle
prévoit sont remplies. Par exemple l'article 210 du code de la famille
prévoit "Toute personne ayant atteint l’âge de la majorité, jouit de la
pleine capacité pour exercer ses droits et assumer ses obligations, à moins
qu’un motif quelconque établi ne lui limite ou ne lui fasse perdre cette
capacité."
 Caractère coercitif : Pour pouvoir remplir son but, assurer la sécurité
dans la société, la règle de droit doit être obligatoire mais surtout elle doit
être assortie de sanction, exécutée par l’autorité publique. Ce caractère
coercitif est très fondamental car c’est lui donne la force à la règle de
droit au niveau de son application. On distingue diverses infractions et
cette distinction est faite suivant la nature et la gravité de l’infraction par
rapport à la règle de droit.

Nous signalons les sanctions civiles, les sanctions administratives et les


sanctions pénales.

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-Les sanctions civiles : elles sont applicables entre les individus lorsqu’il y a
non respect du lien contractuel. Elles sont classées en deux catégories :

Les sanctions civiles destinées à assurer la réparation :

il s’agit de la nullité des actes juridiques et de la réparation du dommage. Ces


deux mécanismes sont destinés à sanctionner l’inobservation de la règle de droit
dans les relations qui s’établissent entre les individus.

Les sanctions civiles destinées produisant une contrainte :

-Les sanctions administratives : Il s'agit de sanctions relevant du droit


administratif et prise par l'autorité administrative. Exemples : fermeture d'un
établissement pour non respect des règles d’hygiène, licenciement d'un
fonctionnaire pour faute grave, blâme, avertissement …

-Les sanctions pénales : la sanction pénale est une sanction infligée à une
personne suite à la commission d’une infraction. La sanction pénale est définie
dans le jugement de condamnation de cette personne par un tribunal pénal. Il
peut s'agir d'une peine de prison, d'une amende ou d'un travail d'intérêt général,
parfois les deux sanctions (civiles et pénales) peuvent être appliquées au même
temps. Exemple : Le conducteur d’un véhicule automobile qui blesse un piétant,
en brulant un feu rouge, sera pénalisé pour avoir violé les dispositions de code
de la route et sera condamné à verser des dommages-intérêt à la victime en plus
de la sanction pénale.

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