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Commentaire comparé

Arrêt du 10 mars 1999 et de l’ arrêt du 7 mai 2004

« La vie, la liberté et la propriété n'existent pas parce que les hommes ont fait des lois. Au

contraire c'est parce que la vie, la liberté et la propriété existaient que l'homme a pu ensuite faire

des lois. » (Frédéric Bastiat, La Loi, 1850). Tel est le problème traité par ces arrets, celui de

savoir en l’absence de lois, si le droit à l’image des biens fait partie intégrante ou non du droit de

propriété.

Dans l’arrêt du 10 mars 1999, la société des éditions Dubray a photographié, puis fait

imprimé sur carte postale diffusée, la photo d'un café, classé monument historique, appartenant à

Mme. Gondrée. Dans celui 7 mai 2004 une société de promotion immobilière qui avait entrepris

la construction d’un immeuble avait confié à une société publicitaire la confection de dépliants

comportant notamment, outre le plan de situation de la future résidence, une photographie de la

façade d’un immeuble classé monument historique. Le propriétaire de cet immeuble classé a agi

en justice afin d’obtenir réparation du préjudice consécutif au trouble de jouissance qu’il

prétendait avoir subi, en sa qualité de propriétaire du bien concerné, du fait de la diffusion du

dépliant.

Dans le premier Mme. Gondrée a assigné en justice la société d'éditions au tribunal de

grande instance de Caen, puis a interjeté appel à la cours d'appel de Caen, où elle s'est retrouvé

débouter. Elle tente alors un pourvoi en cassation. Dans le second, par arrêt du 31 octobre 2001,

la cour d’appel de Rouen avait estimé que le droit de propriété, qui n’était ni absolu ni illimité,

ne comportait pas un droit exclusif pour le propriétaire sur l’image de son bien, de sorte qu’à elle

seule, la reproduction de l’immeuble sans l’autorisation du propriétaire, ne suffisait pas à

caractériser le préjudice de celui-ci.

Pour Mme. Gondrée, l'utilisation commerciale de l'image d'un bien rentre dans les
prérogatives du droit de la propriété, et qu’ainsi elle a le droit d'interdire la mise en vente de

l'image de son bien, car cela lui prive du droit de fructus du bien.

Pour la cours d'appel et la société d'édition, l'immeuble étant à la mise à vue du public, la

société d'édition est dans son droit, de plus la reproduction à des fins commerciales ne

constituent pas une atteinte aux prérogatives reconnue au propriétaire.

La question qui se pose est Le propriétaire d'un immeuble exposé à la vue du public a-t-il

le pouvoir de s'opposer à l'exploitation par des tiers de l'image de son bien ?

Premièrement la cours de cassation casse et annule, car elle considère que l'exploitation

de l'image d'un bien par une tiers personne autre que le propriétaire porte atteinte à l'article 544,

et notamment sur le principe de fructus de la propriété, c'est à dire de jouir des fruits de son bien.

Mais la Cour de Cassation a renversé sa propre jurisprudence, en précisant qu’il fallait «   

préciser en quoi l'exploitation de la photographie par les titulaires du droit incorporel de son

auteur portait un trouble certain au droit d'usage ou de jouissance du propriétaire ». Pour enfin

juger que le propriétaire d’une chose ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celle-ci

mais qu’il peut s’opposer à l’utilisation de cette image par un tiers lorsqu’elle lui cause un

trouble anormal.

Dans une première partie nous traiterons du droit de propriété une exclusivité du

propriétaire sur la chose, si ce dernier arrive à démontrer un préjudice (I) pour ensuite étudier

l’opposition a le utilisation de l’image du bien du propriétaire, en cas d’un trouble anormal (II).

I) Le droit de propriété une exclusivité du propriétaire sur la chose, droit vite enlever par la
cour de cassation
Comme le rappel l’arrêt du 10 mars 1999 le propriétaire dispose d’un droit exclusif sur

l’image de ses biens (I). Puis, dans un arret du 7 mai 2004, La perte de l’exclusivité de l’image

du bien par le propriétaire est preciser par la cour de cassation (II).


A) le droit de jouissance de l'image des biens dans la propriété    : exclusif du propriétaire

Le droit de jouissance (appelé aussi « fructus ») constitue l’un des trois attributs du droit

de propriété (avec l’usus, c’est-à-dire le droit d’usage et l’abusus, le droit de disposer). Un

rattachement entre l’image des biens et le droit de propriété est donc opéré par la Cour de

Cassation. Toutefois, il convient de préciser qu’il ne s’agissait pas dans cette affaire d’interdire

l’utilisation de l’image du bien à des fins privées mais bel et bien de réserver au propriétaire seul

la décision d’exploiter ou non le bien à des fins commerciales.

L’arrêt du 10 mars 1999 attribue; donc, le droit à l’image des biens dans le droit de

propriété et ce en stipulant que « l’exploitation du bien sous la forme de photographie porte

atteinte au droit de jouissance du propriétaire ». Pour cela la cour se base sur l’article 544 du

code civil, qui nous dit que « La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la

manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les

règlements. »

B) La perte de l’exclusivité de l’image du bien par le propriétaire ,

En posant que « le propriétaire d'une chose ne dispose pas d'un droit exclusif sur l'image

de celle-ci » l'Assemblée plénière de la cour de cassation a voulu revenir sur sa décision du 10

mars 1999 qui faisait de l’image partie intégrante de la propriété dont cette chose est l’objet.

Affirmer, comme le fait l'Assemblée plénière, que « le propriétaire d'une chose ne dispose pas

d'un droit exclusif sur l'image de celle-ci », réalise un morcellement du droit de propriété et de la

chose qui en est l'objet.

Depuis le 7 mai 2004, le propriétaire a perdu l’exclusivité de l’image de ses biens, ce qui
parait déjà plus logique car l’on ne voyait pas en quoi l’exploitation de l’image du bien du

propriétaire pouvait nuire à son droit d’usage et de jouissance car cela ne changeait rien pour ce

dernier. Si l'exclusivité correspondait à une interdiction ou à une faculté d'interdiction du

propriétaire, désormais, l'absence d'exclusivité correspond à une liberté des commerçants de

l'image.

II) L’opposition a le utilisation de l’image du bien du propriétaire, en cas d’un trouble


anormal
Le propriétaire peut s’opposer à l’utilisation de cette image s’il arrive à prouver que cette

utilisation lui cause un trouble anormal (I), Puis, Le evolution jurisprudencielle depuis le premier

arret de 1999.

A) Un trouble anormal, permettant au propriétaire de s’opposer à l’utilisation de l’image de


son bien

Tout d’abord la cour à la fin de l’attendu de l’arrêt du 7 mai 2004 permet au propriétaire

de s'opposer à l'utilisation de cette image par un tiers lorsqu'elle lui cause un trouble anormal ». «

Si l'exclusivité offrait au propriétaire la possibilité de se plaindre sans avoir mal, désormais,

l'absence d'exclusivité suppose que le propriétaire ait mal pour se plaindre »

Alors même que le propriétaire est sensé ne plus avoir de pouvoir sur l’image de son

bien, il se voit doté de la possibilité de s’opposer à l’utilisation de cette image, si cette dernière

lui cause un trouble anormal.

Mais la cour de cassation, le 7 mai 2004 a considéré que la publication d’une photo de

l’hôtel de Girancourt ne constituait pas un trouble anormal alors même que les juges du fond

avaient considérés que cette publication avait une « visée lucrative ». Par conséquent l’on peut

supposer que le seul fait qu’une image soit commercialisé, et ce pour un but lucratif ne constitue
pas un « trouble anormal », ce qui facilite le travail des photographes.

Ainsi l’on peut se demander si le fondement du trouble anormal ne serait pas l’article

1382 du code civil. Dans son ensemble l’attendu de principe semble se rapporter à cet article

mais les termes de l'arrêt du 7 mai 2004 la démentent puisqu'ils requièrent que le « trouble

anormal » atteigne le propriétaire. Puisque le trouble doit atteindre le propriétaire la protection

accordé par la deuxième partie de l’attendu est un attribue du droit de propriété. Son fondement

n'est donc autre que l'article 544 du code civil.

Par conséquent la fin de l’attendu de principe de l’arrêt du 7 mai 2004, est en total

contradiction avec le début. Tandis que le début affirme que l’image d’une chose est exclu du

droit de propriété relatif à cette chose la suite réintroduit la protection de l’image par le droit de

propriété, car le « trouble anormal doit être démontré par le propriétaire de la chose.

B) Le evolution jurisprudencielle depuis le premier arret de 1999.

L’on peut quand même citer deux exemples de « trouble anormal », jugés comme tel par

la cour de cassation. Un premier exemple, en date de Cass 1ère 28 juin 2012, on avait affaire à

deux sociétés d’exploitation viticole, le vin provenait de deux exploitations viticoles différentes,

or l’une des deux sociétés avait utilisé l’image du château de son concurrent, cette société a agi

sous le fondement de la concurrence déloyale sur le fondement de l’article 1382, les juges

d’appel ont accueilli la demande dans un attendu repris par la cour de cassation, qui dit que

l’utilisation par la première de l’image du château, propriété de la seconde causait à cette dernier

un trouble anormal. De plus, depuis un arret du 2 mai 2001, La Cour de Cassation se prononce

sur une affaire impliquant l’exploitation d’un petit ilot breton à des fins publicitaires par le

Comité régional de tourisme de Bretagne. Le propriétaire de l’ilot s’y oppose. La Cour, tout en
conservant la solution antérieure ajoute une condition : l’exploitation doit constituer un « trouble

certain » au droit d’usage ou de jouissance. Ainsi, dans un autre arret du 5 juin 2003, ou une

autre evolution de la cour de cassation se opére, ou, Le Figaro publie une photographie d’une

résidence au Cap-Ferret, en mentionnant le nom du propriétaire ainsi que sa localisation précise.

Le propriétaire assigne alors le Figaro pour atteinte à sa vie privée. La Cour de cassation

considère que cette publication porte atteinte au respect dû à la vie privée du propriétaire et

affirme haut et fort que le droit de propriété ne comporte pas de « droit à l'image » du bien.

Aussi, dans un autre arret, de la cour de appel de orleans du 15 fevrier 2007,    ou un

particulier, a autorisé un photographe professionnel à photographier, à son domicile, son animal

de compagnie, la cour de appel precise que, on n’a pas de droit exclusif sur l’image de son

animal et que on ne peut se opposer à son exploitation commerciale seulement si celle-ci

engendre un trouble anormal ou que certaines conditions du contrat n’ont pas été respectées.

Ainsi, la notion de droit des biens, a beaucoup fluctué ces dernieres année, passant d’une

jurisprudence extansive, a un refus du droit des biens, pour finir a une jurisprudence restrictive a

le egard des proprietaire relative a ce droit sur le image des biens. Ainsi, la notion de « trouble

anormal » est donc rester flou car la cour de cassation s’est tantôt basé sur le fondement de 1382,

tantôt sur le fondement de 544, et tantot sur celui de la concurrence déloyale.

Fiche de arret, de la Cour de Cassation, Ch. Civ.2, 5 juin 2003    :

fait :    un article sur les ressources touristiques de la region du bassin de arcachon, a etait
publié, avec une facade sur une residence secondaire de style colonial, prise depuis la domaine
public maritime, avec le nom du proprietaire et le lieu de la residence.

procedure :
Les propriétaire de la villa assigne en justice la société la figaro pour atteinte a la vie privé. LA
cour de appel de bordeaux du 9 janvier 2002, donne droit a la demande du proprietaire, car; la
société est condamné a verser des dommages et interet a nicolas X, car les mentions apporter
a la légende de la photographie, dont le nom du proprietaire et le lieu ou est situé la residence
portent atteinte la vie privé. La société le figaro se pourvoi en cassation.

Les moyens :

le propriétaire affirme que la publication de cette photo avec les indications précise portent
atteinte au respect de la vie privé de ses propriétaire.

le problème de droit :

la publication de element précis concernant le emplacement et le nom du propriétaire d’une villa


porte elle atteinte la vie privé?

solution de la Cour de Cassation :


La cour de appel devait determiner en quoi les mentions de le article en cause avait porter
atteinte a la vie privé du proprietaire, et en quoi le article avait porter atteinte au droit a le usage
et de jouissance du proprietaire selon le article 544 du code civil.

porter de le arret:

Ces un arret de revirement de jurisprudence, qui eu ensuite pour consequence de changer la


jurisprudence en le elargissant plus ( plus comme le arret de 1999, mais en plus restrictif).

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