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l’Université
Toulouse
Capitole
L'entreprise et l'art | Alexandra Mendoza-Caminade
La défense des
droits : la
présomption de
titularité au profit de
l’entreprise
Jacques Larrieu
p. 151-163
Full text
« Tandis que Raphaël travaillait à ces œuvres qu'il ne
pouvait refuser de faire, car elles étaient demandées par
des personnages d'importance et parce qu'il aurait
compromis ses intérêts, il continuait néanmoins à
poursuivre ses travaux, dans l'ordre qu'il les avait
commencés au Vatican. Il employait continuellement des
auxiliaires qui avançaient le travail d'après ses propres
dessins, et il revoyait toujours ce qu'ils avaient fait, se
servant ainsi des meilleurs aides qu'il pouvait trouver
pour se soulager d'un pareil fardeau. » Giorgio VASARI,
Vies des peintres, 15501.
I – Le fondement de la présomption
4 Les auteurs du « Traité de la propriété littéraire et
artistique » s'interrogent sur le fondement de la
présomption de titularité liée à l'exploitation et le
qualifient d'« incertain »19. Comment, en effet, interpréter
cette présomption ? S'agit-il d'une présomption de
titularité initiale - si la personne morale exploite l'œuvre
sous son nom on en infère qu'elle l'a sans doute créée 20?
S'agit-il plutôt d'une présomption de titularité dérivée - si
la personne morale exploite commercialement l'œuvre
sous son nom, c'est sans doute parce que l'auteur,
personne physique, lui a cédé ses droits ?
5 Les décisions peuvent être rendues au visa de l'article L.
113-5 CPI, ce qui semble plaider en faveur de la thèse de
la présomption de titularité initiale, mais d'autres arrêts
se réfèrent plutôt aux effets de la possession21, voire de
l'apparence.
B – La possession
8 Une autre explication de la règle repose sur les effets de la
possession et sur l'idée, parfaitement exprimée par
Messieurs MALAURIE et AYNÈS selon laquelle « le droit
s'incline devant le fait, lorsque celui-ci est significatif »28.
L'entreprise use en fait des droits de l'auteur ; par ses
actes d'exploitation, au vu et au su de tous, elle exerce une
possession de l'œuvre29. Ce serait la possession elle-même
qui serait protégée30 ou à tout le moins ce pouvoir de fait
ferait présumer l'existence du droit possédé. Le
raisonnement adopté dans certains arrêts semble reposer
sur cette idée : « Attendu qu'il ressort des constatations
des juges du fond que l'objet litigieux est en la possession
de la société Seprosy qui l'exploite, de sorte que ces actes
de possession font présumer, à l'égard des tiers
contrefacteurs, que cette société était titulaire du droit de
propriété intellectuelle de l'auteur31 ». Les juges font
souvent allusion aux « actes de possession » accomplis par
l'entreprise en notant leur caractère paisible32 ou non
équivoque33, référence aux conditions d'efficacité
traditionnelles de la possession34.
9 Mais les mécanismes de la possession s'accommodent mal
des spécificités d'un objet incorporel comme celui du
droit d'auteur et, du reste, dans les arrêts qui s'y réfèrent,
il s'agit plutôt d'actes de possession, sous forme de
production et de commercialisation, de l'objet matériel
auquel est incorporée l'œuvre concernée (boîte à œuf,
jupe35, plateau décoré, modèle de tissu, T-shirt36, modèle
de vêtement, chaussures37, chaise38…). Ce qui est
démontré relève davantage d'actes matériels sur le
substrat de l'œuvre que de l'exercice des prérogatives de
l'auteur (cession de droits patrimoniaux par ex.). Dans un
litige concernant un « buffet Vintage », il a été jugé que
« pour bénéficier de cette présomption simple, il
appartient à la personne morale d'identifier précisément
l'œuvre qu'elle revendique et de justifier de la date à
laquelle elle a commencé à en assurer la
commercialisation en établissant que les caractéristiques
de l'œuvre revendiquée sont identiques à celles dont elle
rapporte la preuve de la commercialisation sous son
nom ». A la suite de quoi la cour conclut que « ces
éléments sont propres à démontrer que la société Maisons
du Monde a divulgué et commercialisé le buffet
revendiqué à partir de 2012 et qu'elle bénéficie de la
présomption de titularité sur le meuble 'Vintage' »39. Or si
la propriété du support et la propriété de l'œuvre doivent
être distinguées (art. L.111-3 CPI), le pouvoir de fait exercé
par l'entreprise sur l'objet corporel ne devrait pas avoir
d'effet sur la détention et l'exercice des droits sur l'œuvre
incorporelle. Outre le fait qu'il est bien difficile de
concevoir une possession du droit d'auteur40.
C – L'apparence
10 La présomption de titularité instituée au profit de la
personne morale exploitante pourrait n'être qu'une
application de la théorie de l'apparence. L'idée sous-tend
le raisonnement du juge lorsqu'il relève que « les
établissements Coquet exploitent ostensiblement la
gamme Hémisphère sous le nom de la société, laquelle est
bien titulaire des droits d'auteur attachés aux articles de
table de cette gamme41 ». Du fait de son comportement
« ostensible » l'entreprise passe aux yeux des tiers pour le
véritable propriétaire de l'œuvre. Une situation juridique
imaginaire se forme42. Error communis facit jus… « Il
arrive que, fondée sur l'apparence, la croyance erronée
dans l'existence juridique d'une situation conduise, dans
certaines conditions, à faire prévaloir certains effets de
cette apparence sur la réalité juridique », explique la
doctrine43. L'apparence soumet le droit au fait et les droits
apparents se voient attribuer des effets juridiques44.
11 L'apparence est celle qui s'impose aux tiers et la
présomption ne vaut qu'à l'égard du tiers contrefacteur.
Comme en droit commun, la théorie de l'apparence n'a
aucun effet entre le véritable propriétaire et le
propriétaire apparent45. Peu importe que le véritable
auteur, personne physique, connaisse la réalité des droits,
tant qu'il ne se manifeste pas, son silence contribue à
maintenir l'apparence aux yeux des tiers.
12 La plupart des arrêts insistent sur la limite de l'effet de
l'apparence qui est constituée par l'absence de
revendication de la qualité d'auteur par une personne
physique. La présomption est réfragable et il s'agit, dans
cette logique, d'une présomption de titularité dérivée (de
cession supposée)46. L'apparence se dissipe dès qu'une
titularité différente est revendiquée ou plutôt démontrée.
Une revendication de droit moral ne fait pas tomber la
présomption puisque ces droits moraux seraient retenus
de toute façon par l'auteur personne physique même s'il
avait cédé ses droits patrimoniaux à la personne morale47.
13 La jurisprudence poserait ainsi une règle de preuve, « une
simple présomption de l'homme permettant d'inférer de
l'exploitation une titularité initiale ou l'existence d'une
cession48 ».
II — La condition d'application de la
présomption
14 Quelles preuves doit apporter l'entreprise pour bénéficier
de la présomption ? Faut-il suivre la cour de Paris quand
elle soutient que « dans un contexte de commerce
mondial, la présomption de possession de l'œuvre
reconnue au profit des personnes morales ne doit être
reconnue qu'à la condition qu'elles justifient avoir
participé techniquement et financièrement à l'élaboration
d'un processus créatif qui leur a permis d'exploiter et de
commercialiser le produit sans qu'aucune contestation
n'émane des auteurs 49 ». Une telle exigence ne se justifie
pas puisque la présomption repose sur des faits
d'exploitation de l'œuvre et non sur la participation de
l'entreprise à la démarche créative. La cour d'appel de
Douai expose plus justement la situation : « une telle
présomption… exige de la personne qui entend s'en
prévaloir, non pas qu'elle établisse les circonstances dans
lesquelles l'œuvre a été créée, mais qu'elle identifie de
manière certaine la création revendiquée et qu'elle
justifie de la commercialisation de cette création sous son
nom ainsi que de la date à compter de laquelle elle a
assuré cette commercialisation50 ». Par conséquent
encourt la critique l'arrêt de cassation qui censure une
cour d'appel pour ne pas avoir recherché si la société
n'avait « pas mis au point et divulgué » le logiciel51. Pas
plus que sur l'acte créatif, la présomption ne devrait
reposer sur la seule divulgation52.
15 Quels sont les actes de nature à caractériser l'exploitation
qui fonde la présomption? Dans certains cas
l'accomplissement d'actes juridiques sera considéré
comme suffisant. Par exemple le dépôt d'une demande
d'enregistrement d'un dessin et modèle a pu être pris en
considération au titre de l'exploitation de l'œuvre53 (mais
le dépôt d'une enveloppe Soleau ne suffit pas54). Toutefois,
l'exploitation sera plus sûrement démontrée par des actes
matériels. On notera qu'il est rare que ces actes soient en
relation directe avec l'exercice des droits exclusifs de
l'auteur. Une illustration est toutefois offerte par l'arrêt
qui a admis que l'exploitation de l'œuvre était
suffisamment démontrée par l'exposition et la
reproduction éditoriale d'une œuvre d'art par un
galeriste55.
16 Dans les situations les plus courantes, ce sont des actes de
commercialisation du support corporel de l'œuvre dont la
preuve est proposée56. La jurisprudence a tendance à se
montrer plus stricte, à ne pas se contenter de simples
affirmations et à réclamer la présentation d'éléments
prouvant l'exploitation effective57 : « la cour d'appel a
constaté que la société TRB ne produisait ni factures ni
aucun autre élément de preuve propres à établir
l'accomplissement par elle-même d'actes d'exploitation
des modèles prétendument contrefaits ; qu'elle a ainsi
légalement justifié sa décision de ce chef »58.
17 Encore faut-il que cette exploitation soit contemporaine
des actes de contrefaçon : « cette présomption de titularité
suppose, pour être utilement invoquée, que soit rapportée
la preuve d'actes d'exploitation à la date des actes de
contrefaçon litigieux59 ». En pratique, l'exploitation
commerciale est le plus souvent prouvée par des
catalogues60 ou des factures61 (parfois les deux)62, par des
commandes ou toutes sortes de papiers commerciaux
datés...
Notes
1. G. Vasari, Vies des peintres, préf. M. Rheims, Les Belles Lettres,
1999, p. 287.
3. Cass. civ.1, 15 janv. 2015, n° 13-23566,Tridim, D. 2015, 2215, obs.
C. Le Stanc. Comp. : CA Lyon, ch. civ. 1 A, 28 mai 2014, n° 13/01422, A.
Verchere/Office du Tourisme de Val Thorens, JurisData n° 2014-
012522.
6. Art. L. 113-9 CPI. Voir par ex. : Cass. civ. 1, 15 juin 2016, n° 14-29741,
D. 2016, 2141, obs. C. Le Stanc.
10. Art. L. 113-5 CPI : « L'œuvre collective est, sauf preuve contraire, la
propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle
elle est divulguée. Cette personne est investie des droits de
l'auteur. » ; P. Tafforeau, Petit Lexique, Droit de la propriété
intellectuelle, Droit en poche, Gualino 2016-2017.
12. Art. L. 111-1, al. 3 CPI. A. Bensamoun, Les créations salariées :
véritable oxymore du droit d'auteur ? Dalloz 2014, 2351 ; La titularité
des droits patrimoniaux sur une création salariée : du paradis
artificiel à l’artifice du paradis », Revue Lamy Droit de
l’Immatériel, 2011, n° 2210, p. 56.
14. Voir cependant : Cass. Civ. 1, 22 oct. 1991, sté Tissages Roannais,
n° 90-16356 ; CA Paris 14 sept. 2012, Berthelot/Van Cleef (L’Essentiel,
n° 10, nov. 2012, n° 157, A. Lucas) : le demandeur, joailler de
formation, avait été le responsable de l’équipe de dessinateurs. La
cour reconnaît qu’il a bien réalisé les dessins mais que son travail
« s’inscrivait dans un cadre contraignant qui l’obligeait à se conformer
aux instructions esthétiques qu’il recevait de ses supérieurs
hiérarchiques ». Les dessins n’étaient que des « documents
préparatoires à la conception des bijoux » et ceux-ci étaient divulgués
sous le nom de l’entreprise après avoir été créés « dans le cadre d’un
travail collectif associant de nombreuses personnes », sous l’autorité
de l’employeur… Confirmation : Cass. Civ. 1, 19 déc. 2013, n° 12-26409
CCE Févr. 2014, comm. 14, C. Caron.
15. Cass. Com. 24 mars 1993, sté Aréo, n° 91-16543 JCP 1993, II, 22085.
Plus péremptoire : Cass. Civ. 1, 4 mai 1994, n° 92-16686, Chanel. Voir
aussi : Ch. Crim. 24 févr. 2004, n° 03-83541, J.-P. Gaultier, PIBD 2004,
n° 790, III, 424. Pour une application aux droits voisins : Cass. Civ. 1,
14 nov. 2012, n° 11-15656, Sté Charly Acquisitions Limited.
16. Art. 5.
18. Comp. : Cass. Civ. 1, 22 mars 2012, n° 11-10132, SA SDFA qui,
reconnaissant l'existence d'une œuvre collective, juge que « la
personne physique ou morale à l'initiative d'une oeuvre collective est
investie des droits de l'auteur sur cette oeuvre et, notamment, des
prérogatives du droit moral ».
19. A. et H.-J. Lucas, A. Lucas-Schloetter, Traité de la propriété
littéraire et artistique, LexisNexis, 4e éd., n° 10131.
20. L'article L. 113-1 CPI se trouve visé dans ce cas. Par ex. : CA Paris,
pôle 5, ch. 2, 2 mars 2012, n° 10/21374, Sarl Design'Elles…, JurisData
n° 2012-007270.
22. Cass. Civ. 1, 9 janv. 1996, n° 93-21519, Dior ; Cass. Civ. 1, 3 juill.
1996, n° 94-15566, sté IFG ; Cass. Civ. 1, 24 mars 1998, sté Sporoptic
Pouilloux, n° 96-11756 ; Cass. com., 20 juin 2006, Céline, n° 04-20776.
23. Cass. Civ. 1, 3 juill. 1996, n° 94-15566, sté IFG : « la personne morale
qui divulgue et exploite sous son nom une oeuvre est présumée, à
l'égard des tiers contrefacteurs, être titulaire sur cette oeuvre du droit
de propriété incorporelle de l'auteur ». Rapp. : CA Paris, pôle 5, ch. 1, 19
janv. 2016, n° 14/10676, SA Riechers Marescot, JurisData n° 2016-
001247 ; rapp. : CA Lyon, ch. civ. 1 A, 28 mai 2014, A. Verchere/office
du Tourisme de Val Thorens, préc..
24. M. Vivant et J.-M. Bruguière, Droit d'auteur et droits voisins, op.
cit., 387 ; N. Binctin, Droit de la propriété intellectuelle, LGDJ, 3e éd.,
111 s..
25. Cass. Civ. 1, 22 févr. 2000, sté Ateliers Jean X, n° 97-21098 ; Cass.
Crim., 24 févr. 2004, Sté Jean-Paul X, n° 03-83541 : « Attendu qu'il
résulte de ce texte qu'en l'absence de revendication de l'auteur,
l'exploitation de l'oeuvre par une personne morale sous son nom fait
présumer, à l'égard des tiers recherchés pour contrefaçon, que cette
personne est titulaire, sur l'oeuvre, qu'elle soit ou non collective, du
droit de propriété incorporelle de l'auteur » ; Cass. com., 20 juin 2006,
n° 04-20776, Céline.
27. Cass. Com., 24 mars 1993, sté Aréo, préc. ; idem : Cass. civ. 1, 9
janv. 1996, n° 93-21519, Dior.
28. Ph. Malaurie, L. Aynès, Droit civil, Les biens, Defrénois, 481.
29. Cass. Com., 24 mars 1993, sté Aréo, préc. : « ces actes de possession
étaient de nature à faire présumer, à l'égard des tiers contrefacteurs,
que la société SMD était titulaire sur ces oeuvres, quelle que fût leur
qualification, du droit de propriété incorporelle de l'auteur » ; Cass.
Com., 7 avr. 1998, Y et sté Belles, n° 96-15048 ; CA Paris, pôle 5, ch. 2,
23 nov. 2012, n° 11/18021, SA Coop. SIPLEC,… JurisData n° 2012-
030356.
31. Cass. Civ. 1, 28 mars 1995, n° 93-10464, sté Thermopac (boîte à
oeufs) ; voir aussi : « Attendu qu'en l'absence de toute revendication de
la part de la ou des personnes physiques ayant réalisé l'œuvre les actes
de possession de la personne morale qui l'exploite sous son nom font
présumer, à l'égard des tiers contrefacteurs, que cette personne est
titulaire sur l'oeuvre, quelle que soit sa qualification, du droit de
propriété incorporelle de l'auteur » : Cass. Civ. 1, 9 janv. 1996, n° 93-
21519, Dior (plateau décoré) ; id. : Cass. Civ. 1, 24 mars 1998, sté
Sporoptic Pouilloux, n° 96-11756 ; Cass. Civ. 1, 3 avr. 2001, sté Baram,
n° 99-15691. Voir aussi : CA Paris, ch. 4, sect. A, 24 sept. 1997, Sté Saint
Ys / sté Galeries Lafayette, JurisData n° 1997-023871 (tissu combinant
une impression cachemire et des tâches léopard) ; CA Paris, ch. 4,
sect. A, 8 oct. 1997, sté Nigal, JurisData n° 1997-024390 (trace lettre).
33. Cass. Civ. 1, 10 juill. 2014, n° 13-16465, sté Tecni-Shoe ; CA Paris,
pôle 5, ch. 1, 27 févr. 2013, n° 11/11787, Sarl My Pant's, JurisData
n° 2013-004583.
50. CA Angers, ch. com. Sect. A, 15 oct. 2013, n° 12/01361, Eric M…,
JurisData n° 2013-024291.
57. Cass. Com. 26 oct. 2010, n° 09-67107, J.M Weston ; Cass. civ. I, 6
janv. 2011, 09-14505, Fashion B Air.
61. CA Paris pôle 5, ch. 1, 29 janv. 2014, n° 13/08061, Sarl Comme Lelie/
SAS MAJE…, JurisData n° 2014-001705.
62. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 15 déc. 2010, n° 09/09229, sté Ch. Dior
Couture, JurisData n° 2010-025554.
64. Par ex. : CA Paris, Pôle 5, ch. 1, 21 oct. 2014, n° 13/16060, SA B Plus,
JurisData n° 2014-028509.
66. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 14 mai 2014, n° 13/08250, Mickaël S./SAS
Brands On Air…, JurisData n° 2014-011013.
67. C. Caron, CCE Févr. 2013, comm. 11 ; voir cependant : CA Paris, ch.
4, sect. A, 26 sept. 2007, n° 06/14355, Sarl Agence Enguerand Iliade et
a., JurisData n° 2007-347133.
69. Il ne suffit pas que le créateur soit identifié : CA Paris, Pôle 5, ch. 1,
20 arsd 2013, n° 11/14436, SA Deveaux, JurisData n° 2013-005847 ; CA
Paris, Pôle 5, ch. 1, 2 juin 2015, n° 14/01233, SA L. Vuitton Malletier,
JurisData n° 2015-017835.
73. N. Binctin, op. cit., 120 ; CA Paris, Pôle 5, ch. 1, 31 oct. 2012,
n° 11/02298, Sarl PNE, JurisData n° 2012-026026 : « Il appartient au
défendeur à l'action en contrefaçon qui prétend combattre cette
présomption simple de rapporter la preuve, qui lui incombe, d'une
exploitation antérieure des modèles litigieux par une personne
morale tierce ». Idem : CA Douai, 15 déc. 2011, Sas Kiabi, préc. : « à
défaut pour le défendeur à l'action en contrefaçon de rapporter la
preuve d'une exploitation antérieure de celui-ci par une personne
morale tierce ».
Author
Jacques Larrieu