Vous êtes sur la page 1sur 20

Presses de

l’Université
Toulouse
Capitole
L'entreprise et l'art  | Alexandra Mendoza-Caminade

La défense des
droits : la
présomption de
titularité au profit de
l’entreprise
Jacques Larrieu
p. 151-163

Full text
«  Tandis que Raphaël travaillait à ces œuvres qu'il ne
pouvait refuser de faire, car elles étaient demandées par
des personnages d'importance et parce qu'il aurait
compromis ses intérêts, il continuait néanmoins à
poursuivre ses travaux, dans l'ordre qu'il les avait
commencés au Vatican. Il employait continuellement des
auxiliaires qui avançaient le travail d'après ses propres
dessins, et il revoyait toujours ce qu'ils avaient fait, se
servant ainsi des meilleurs aides qu'il pouvait trouver
pour se soulager d'un pareil fardeau.  » Giorgio VASARI,
Vies des peintres, 15501.

1 Depuis des temps anciens les chefs d'œuvre se sont vu


assigner un auteur en la personne d'un individu, un
artiste, même quand le maître s'était entouré d'une
équipe de collaborateurs. Les œuvres qui sortaient de
l'atelier étaient présumées de la main de ce maître.
Quelques siècles plus tard, quand l'origine de l'œuvre
apparaîtra moins certaine, les experts la qualifieront d'
  attribuée à…  ». Mais récemment encore quand une
œuvre sortait de la «  Factory  », cette fabrique artistique,
elle était considérée comme une création d'Andy
WARHOL, et de nos jours les productions de l'équipe de
Jeff KOONS, qui compte plus de cent personnes, sont
signées par lui seul2. Le principe, conforme à la tradition
française du droit d'auteur, est que derrière l'œuvre il y a
un individu, un auteur personne physique. Du reste, le
principe a été récemment rappelé avec force par la Cour
de cassation3  : «  Une personne morale ne peut être
auteur ». Cela étant, on constate que dans le domaine du
«  droit d'auteur économique  », selon l'expression de
Christophe CARON4, dans les secteurs où les œuvres sont
exploitées principalement par des entreprises, une
logique commerciale ou industrielle tend à prévaloir et à
renverser la règle5. Des dispositions spéciales ont été
introduites pour assurer une dévolution automatique des
droits de l'auteur à l'entreprise (logiciels6, presse7,
publicité8,…). Mais en dehors de ces secteurs d'activité9,
l'entreprise qui entend faire valoir des droits sur une
œuvre est tenue soit de démontrer qu'il s'agit d'une
œuvre collective lui appartenant ab initio10, c'est-à-dire
une véritable «  œuvre d'entreprise  »11, soit de prouver
qu'un transfert de droits a bien eu lieu entre l'auteur
personne physique, indépendant ou salarié12, et la
personne morale exploitante. Cependant les exigences de
forme et de preuve d'un transfert de droits d'auteur13 sont
particulièrement délicates à satisfaire dans le cadre d'une
entreprise. Par ailleurs, rares sont les hypothèses dans
lesquelles l'existence d'une œuvre collective est
reconnue14. Or il est essentiel que l'entreprise qui exploite
légitimement une œuvre puisse lutter contre des tiers
contrefacteurs qui pilleraient celle-ci au mépris du droit
et de la morale des affaires. Il ne faut pas trop compter
sur l'auteur personne physique pour assurer la police des
affaires. Il manque soit d'argent, soit de motivation
(quand il n'exploite pas lui-même). Pour éviter à
l'entreprise d'avoir à apporter des preuves difficiles d'un
transfert de droits ou du caractère collectif de l'œuvre, la
jurisprudence a institué une présomption de titularité liée
à l'exploitation de l'œuvre.
2 Le principe a été posé dans les termes suivants  : «  Il
ressort des constatations de l'arrêt, qu'à la date de la
reproduction litigieuse la société SMD exploitait
commercialement sous son nom les photographies
litigieuses ; qu'en l'absence de toute revendication de la
part de la ou des personnes physiques ayant réalisé les
clichés, ces actes de possession étaient de nature à faire
présumer, à l'égard des tiers contrefacteurs, que la société
SMD était titulaire sur ces œuvres, quelle que fût leur
qualification, du droit de propriété incorporelle de
l'auteur 15.  » Parallèlement, la directive 2004/48 du 29
avril 2004 attache une présomption du même type au
profit de la personne, physique ou morale cela n'est pas
précisé, dont le nom est « indiqué sur l'œuvre de manière
usuelle »16.
3 Mais la présomption ne lève pas toutes les difficultés.
Ainsi un arrêt rendu par la Cour de cassation à la veille
du colloque « L'entreprise et l'art », le 16 novembre 201617,
illustre les difficultés d'application de la règle. Le litige
opposait d'un côté une agence de publicité et son client
qui avait employé des photographies à un usage autre que
celui initialement prévu, et d'un autre côté l'entreprise
qui avait fourni les clichés réalisés par son salarié. Cette
dernière avait assigné l'annonceur et l'agence de publicité
en contrefaçon et réclamé réparation du préjudice
patrimonial et moral en résultant, ce qui lui fut accordé
par la cour d'appel. Curieusement, la demande de
l'entreprise relative au préjudice moral était fondée sur le
défaut de mention du nom de l'auteur sur les
reproductions et une atteinte au droit de paternité, et les
juges d'appel avaient accordé cinquante mille euros de
dommages et intérêts à ce titre en expliquant  » que la
société Gris Line studio est propriétaire des photographies
litigieuses, pour être l'employeur du photographe les
ayant réalisées, et qu'elle peut donc se prévaloir du
préjudice qui résulte de l'absence de mention de son nom
sur les reproductions contrefaisantes  ». Estimant au
contraire «  que l'auteur, personne physique, jouit d'un
droit inaliénable au respect de son nom, de sa qualité et
de son œuvre, de sorte que ni l'existence d'un contrat de
travail ni la propriété du support matériel de l'œuvre ne
sont susceptibles de conférer à la personne morale qui
l'emploie la jouissance de ce droit », la Première Chambre
civile casse l'arrêt pour violation de la loi 18. Ces difficultés
d'interprétation de la règle prétorienne incitent à
interroger les fondements de la présomption  (1), ses
conditions d'application (2) et son opposabilité (3).

I – Le fondement de la présomption
4 Les auteurs du «  Traité de la propriété littéraire et
artistique  » s'interrogent sur le fondement de la
présomption de titularité liée à l'exploitation et le
qualifient d'« incertain »19. Comment, en effet, interpréter
cette présomption  ? S'agit-il d'une présomption de
titularité initiale - si la personne morale exploite l'œuvre
sous son nom on en infère qu'elle l'a sans doute créée 20?
S'agit-il plutôt d'une présomption de titularité dérivée - si
la personne morale exploite commercialement l'œuvre
sous son nom, c'est sans doute parce que l'auteur,
personne physique, lui a cédé ses droits ?
5 Les décisions peuvent être rendues au visa de l'article L.
113-5 CPI, ce qui semble plaider en faveur de la thèse de
la présomption de titularité initiale, mais d'autres arrêts
se réfèrent plutôt aux effets de la possession21, voire de
l'apparence.

A – L'article L. 113-5 CPI


6 C'est souvent en visant l'article L. 113-5 CPI que les arrêts
consacrent la présomption de titularité des droits22, article
qui dispose que «  l'œuvre collective est, sauf preuve
contraire, la propriété de la personne physique ou morale
sous le nom de laquelle elle est divulguée ». Dès lors que
l'œuvre est exploitée par l'entreprise sous son nom, la
jurisprudence en tirerait-elle la conclusion que l'œuvre
est collective, qu'elle a été créée «  sur l'initiative d'une
personne… qui l'édite, la publie et la divulgue sous sa
direction et son nom… », posant ainsi une présomption de
titularité initiale au profit de l'entreprise23  ? Une telle
interprétation ferait peu de cas des conditions
draconiennes auxquelles est soumise la reconnaissance
d'une œuvre collective24. Mais il convient de souligner
que, tout en conservant le visa de l'article L. 113-5 CPI, la
Cour de cassation précise que la règle vaut pour toute
œuvre, « qu'elle soit, ou non, collective »25. C'est la raison
avancée par la Première Chambre civile pour casser
l'arrêt qui a considéré que la société demanderesse «  ne
justifie pas avoir bénéficié d'une cession des droits de
l'auteur, et que, l'objet n'ayant pas le caractère d'une
œuvre collective, la présomption édictée par l'article
susvisé ne pouvait s'appliquer26.  » Le jeu de la
présomption ne dépend pas de la nature de l'œuvre.
7 Déjà, dans l'arrêt fondateur de 1993, la Haute juridiction
prenait soin de préciser que la présomption de titularité
valait pour toutes les œuvres «  quelle que fût leur
qualification  »27. Il ne s'agit donc pas d'une présomption
d'œuvre collective.

B – La possession
8 Une autre explication de la règle repose sur les effets de la
possession et sur l'idée, parfaitement exprimée par
Messieurs MALAURIE et AYNÈS selon laquelle «  le droit
s'incline devant le fait, lorsque celui-ci est significatif  »28.
L'entreprise use en fait des droits de l'auteur ; par ses
actes d'exploitation, au vu et au su de tous, elle exerce une
possession de l'œuvre29. Ce serait la possession elle-même
qui serait protégée30 ou à tout le moins ce pouvoir de fait
ferait présumer l'existence du droit possédé. Le
raisonnement adopté dans certains arrêts semble reposer
sur cette idée  : «  Attendu qu'il ressort des constatations
des juges du fond que l'objet litigieux est en la possession
de la société Seprosy qui l'exploite, de sorte que ces actes
de possession font présumer, à l'égard des tiers
contrefacteurs, que cette société était titulaire du droit de
propriété intellectuelle de l'auteur31  ». Les juges font
souvent allusion aux « actes de possession » accomplis par
l'entreprise en notant leur caractère paisible32 ou non
équivoque33, référence aux conditions d'efficacité
traditionnelles de la possession34.
9 Mais les mécanismes de la possession s'accommodent mal
des spécificités d'un objet incorporel comme celui du
droit d'auteur et, du reste, dans les arrêts qui s'y réfèrent,
il s'agit plutôt d'actes de possession, sous forme de
production et de commercialisation, de l'objet matériel
auquel est incorporée l'œuvre concernée (boîte à œuf,
jupe35, plateau décoré, modèle de tissu, T-shirt36, modèle
de vêtement, chaussures37, chaise38…). Ce qui est
démontré relève davantage d'actes matériels sur le
substrat de l'œuvre que de l'exercice des prérogatives de
l'auteur (cession de droits patrimoniaux par ex.). Dans un
litige concernant un «  buffet Vintage  », il a été jugé que
«  pour bénéficier de cette présomption simple, il
appartient à la personne morale d'identifier précisément
l'œuvre qu'elle revendique et de justifier de la date à
laquelle elle a commencé à en assurer la
commercialisation en établissant que les caractéristiques
de l'œuvre revendiquée sont identiques à celles dont elle
rapporte la preuve de la commercialisation sous son
nom  ». A la suite de quoi la cour conclut que «  ces
éléments sont propres à démontrer que la société Maisons
du Monde a divulgué et commercialisé le buffet
revendiqué à partir de 2012 et qu'elle bénéficie de la
présomption de titularité sur le meuble 'Vintage' »39. Or si
la propriété du support et la propriété de l'œuvre doivent
être distinguées (art. L.111-3 CPI), le pouvoir de fait exercé
par l'entreprise sur l'objet corporel ne devrait pas avoir
d'effet sur la détention et l'exercice des droits sur l'œuvre
incorporelle. Outre le fait qu'il est bien difficile de
concevoir une possession du droit d'auteur40.

C – L'apparence
10 La présomption de titularité instituée au profit de la
personne morale exploitante pourrait n'être qu'une
application de la théorie de l'apparence. L'idée sous-tend
le raisonnement du juge lorsqu'il relève que «  les
établissements Coquet exploitent ostensiblement la
gamme Hémisphère sous le nom de la société, laquelle est
bien titulaire des droits d'auteur attachés aux articles de
table de cette gamme41  ». Du fait de son comportement
« ostensible » l'entreprise passe aux yeux des tiers pour le
véritable propriétaire de l'œuvre. Une situation juridique
imaginaire se forme42. Error communis facit jus… «  Il
arrive que, fondée sur l'apparence, la croyance erronée
dans l'existence juridique d'une situation conduise, dans
certaines conditions, à faire prévaloir certains effets de
cette apparence sur la réalité juridique  », explique la
doctrine43. L'apparence soumet le droit au fait et les droits
apparents se voient attribuer des effets juridiques44.
11 L'apparence est celle qui s'impose aux tiers et la
présomption ne vaut qu'à l'égard du tiers contrefacteur.
Comme en droit commun, la théorie de l'apparence n'a
aucun effet entre le véritable propriétaire et le
propriétaire apparent45. Peu importe que le véritable
auteur, personne physique, connaisse la réalité des droits,
tant qu'il ne se manifeste pas, son silence contribue à
maintenir l'apparence aux yeux des tiers.
12 La plupart des arrêts insistent sur la limite de l'effet de
l'apparence qui est constituée par l'absence de
revendication de la qualité d'auteur par une personne
physique. La présomption est réfragable et il s'agit, dans
cette logique, d'une présomption de titularité dérivée (de
cession supposée)46. L'apparence se dissipe dès qu'une
titularité différente est revendiquée ou plutôt démontrée.
Une revendication de droit moral ne fait pas tomber la
présomption puisque ces droits moraux seraient retenus
de toute façon par l'auteur personne physique même s'il
avait cédé ses droits patrimoniaux à la personne morale47.
13 La jurisprudence poserait ainsi une règle de preuve, « une
simple présomption de l'homme permettant d'inférer de
l'exploitation une titularité initiale ou l'existence d'une
cession48 ».

II — La condition d'application de la
présomption
14 Quelles preuves doit apporter l'entreprise pour bénéficier
de la présomption ? Faut-il suivre la cour de Paris quand
elle soutient que «  dans un contexte de commerce
mondial, la présomption de possession de l'œuvre
reconnue au profit des personnes morales ne doit être
reconnue qu'à la condition qu'elles justifient avoir
participé techniquement et financièrement à l'élaboration
d'un processus créatif qui leur a permis d'exploiter et de
commercialiser le produit sans qu'aucune contestation
n'émane des auteurs 49 ». Une telle exigence ne se justifie
pas puisque la présomption repose sur des faits
d'exploitation de l'œuvre et non sur la participation de
l'entreprise à la démarche créative. La cour d'appel de
Douai expose plus justement la situation  : «  une telle
présomption… exige de la personne qui entend s'en
prévaloir, non pas qu'elle établisse les circonstances dans
lesquelles l'œuvre a été créée, mais qu'elle identifie de
manière certaine la création revendiquée et qu'elle
justifie de la commercialisation de cette création sous son
nom ainsi que de la date à compter de laquelle elle a
assuré cette commercialisation50  ». Par conséquent
encourt la critique l'arrêt de cassation qui censure une
cour d'appel pour ne pas avoir recherché si la société
n'avait «  pas mis au point et divulgué  » le logiciel51. Pas
plus que sur l'acte créatif, la présomption ne devrait
reposer sur la seule divulgation52.
15 Quels sont les actes de nature à caractériser l'exploitation
qui fonde la présomption? Dans certains cas
l'accomplissement d'actes juridiques sera considéré
comme suffisant. Par exemple le dépôt d'une demande
d'enregistrement d'un dessin et modèle a pu être pris en
considération au titre de l'exploitation de l'œuvre53 (mais
le dépôt d'une enveloppe Soleau ne suffit pas54). Toutefois,
l'exploitation sera plus sûrement démontrée par des actes
matériels. On notera qu'il est rare que ces actes soient en
relation directe avec l'exercice des droits exclusifs de
l'auteur. Une illustration est toutefois offerte par l'arrêt
qui a admis que l'exploitation de l'œuvre était
suffisamment démontrée par l'exposition et la
reproduction éditoriale d'une œuvre d'art par un
galeriste55.
16 Dans les situations les plus courantes, ce sont des actes de
commercialisation du support corporel de l'œuvre dont la
preuve est proposée56. La jurisprudence a tendance à se
montrer plus stricte, à ne pas se contenter de simples
affirmations et à réclamer la présentation d'éléments
prouvant l'exploitation effective57  : «  la cour d'appel a
constaté que la société TRB ne produisait ni factures ni
aucun autre élément de preuve propres à établir
l'accomplissement par elle-même d'actes d'exploitation
des modèles prétendument contrefaits  ; qu'elle a ainsi
légalement justifié sa décision de ce chef »58.
17 Encore faut-il que cette exploitation soit contemporaine
des actes de contrefaçon : « cette présomption de titularité
suppose, pour être utilement invoquée, que soit rapportée
la preuve d'actes d'exploitation à la date des actes de
contrefaçon litigieux59  ». En pratique, l'exploitation
commerciale est le plus souvent prouvée par des
catalogues60 ou des factures61 (parfois les deux)62, par des
commandes ou toutes sortes de papiers commerciaux
datés...

III – L'opposabilité de la présomption


18 La présomption offre un avantage considérable au
demandeur dans le procès en contrefaçon, aussi n'est-elle
que réfragable pour qu'un déséquilibre trop grand ne soit
pas créé entre les parties  : «  il s'agit d'une présomption
simple pouvant notamment être combattue par la
revendication du ou des auteurs de l'œuvre et qui ne
porte donc pas atteinte au principe de l'égalité des armes
entre les parties et de la neutralité du juge posé par
l'article 6 de la convention européenne de sauvegarde des
droits de l'homme63 ».
19 La présomption n'est opposable qu'au contrefacteur
présumé64 ; elle ne l'est ni à la personne qui se revendique
auteur, ni à d'autres personnes65.
20 Les actes d'exploitation accomplis par l'entreprise ne
créent aucune apparence trompeuse à l'égard de la
personne physique qui se dit auteur de l'œuvre. Celle-ci
ne saurait donc se voir opposer la présomption liée à
l'exploitation66. Elle a même le pouvoir de lever le voile de
l'apparence et de faire échec à la présomption, mais elle
ne le fait que rarement67. Le voudrait-elle qu'elle ne
pourrait se contenter d'émettre une revendication sur la
création de l'œuvre disputée, il lui faudrait démontrer la
réalité de ses droits. Il appartient en effet aux juges du
fond « de vérifier que la personne physique qui formulait
une telle revendication était bien l'auteur des œuvres
litigieuses », selon la formule de la Cour de cassation68. Il
ne suffit pas en effet que le créateur, personne physique,
soit clairement identifié pour interdire à l'entreprise de se
prévaloir de la présomption69. Ainsi quand la société
exploitant un site Web entend se prévaloir de la
présomption de titularité des droits d'auteur, la
contestation introduite par la personne physique qui se
prétend l'auteur du site et du logo n'aboutit qu'au prix
d'une démonstration de son rôle essentiel dans la
conception des différentes versions de la maquette et
dans le choix de la version finale, de l'originalité des
réalisations graphiques revendiquées, du caractère
marginal des contributions d'autres intervenants et du
défaut de pertinence de la qualification d'œuvre
collective70.
21 Par ailleurs, il a été jugé que la revendication de sa qualité
par l'auteur devant une juridiction étrangère ne pouvait
faire tomber la présomption en faveur de la personne
morale71. La réclamation doit s'exprimer devant la
juridiction saisie de la question de la présomption. Bref,
l'intervention de l'auteur dans ce débat est loin d'être
favorisée72.
22 La présomption est opposable en revanche au tiers accusé
de contrefaçon. Mais celui-ci se défend efficacement en
démontrant des actes d'exploitation antérieurs effectués
par un tiers concurrent73. Il arrive même que le
défendeur invoque à son tour, à l'encontre du
demandeur, la présomption de titularité fondée sur
l'exploitation. La délocalisation hors d'Europe des
fabrications favorise l'apparition de ces situations. Ainsi,
une société Anitsa avait assigné la société Fashion B. Air
en contrefaçon de deux modèles de jupes qu'elle
prétendait dessinés par ses stylistes et fabriqués par un
industriel chinois. Constatant que le supposé
contrefacteur commercialisait les mêmes jupes
fabriquées par le même partenaire chinois, la cour
d'appel avait refusé de faire bénéficier la demanderesse
de la présomption d'exploitation en dépit des preuves
d'usage présentées. La Cour de cassation74 a confirmé
l'arrêt en soulignant «  que les modèles en cause ont été
acquis, auprès du même fabricant chinois et à la même
époque, par les deux sociétés françaises qui les ont
commercialisés concomitamment sur le marché français,
sans qu'il soit justifié par l'une d'entre elles d'instructions
précises adressées à la société chinoise pour leur
fabrication  ». Elle en conclut que «  dans de telles
circonstances, la société Anitsa ne pouvait se prévaloir
d'actes d'exploitation propres à justifier l'application de la
présomption de titularité des droits ». Si deux entreprises
exploitent les mêmes œuvres, pour faire pencher
l'apparence en sa faveur, l'intéressée doit justifier
d'éléments démontrant qu'elle est intervenue en amont
dans la création de l'œuvre. La présomption de titularité
liée à l'exploitation n'est alors d'aucune utilité.

Notes
1. G. Vasari, Vies des peintres, préf. M. Rheims, Les Belles Lettres,
1999, p. 287.

2. N. Walravens, L'œuvre d'art en droit d'auteur, Forme et originalité


des œuvres d'art contemporaines, Economica 2005, n° 251 et 427.

3. Cass. civ.1, 15 janv. 2015, n°  13-23566,Tridim, D.  2015, 2215, obs.
C. Le Stanc. Comp. : CA Lyon, ch. civ. 1 A, 28 mai 2014, n° 13/01422, A.
Verchere/Office du Tourisme de Val Thorens, JurisData n°  2014-
012522.

4. C. Caron, Droit d'auteur et droits voisins, LexisNexis, 3e éd., 539.

5. A. Bensamoun, La personne morale en droit d'auteur  : auteur


contre-nature ou titulaire naturel ? Dalloz 2013, 376.

6. Art. L. 113-9 CPI. Voir par ex. : Cass. civ. 1, 15 juin 2016, n° 14-29741,
D. 2016, 2141, obs. C. Le Stanc.

7. Art. L. 132-36 CPI. L.  Marino, Droit de la propriété intellectuelle,


Thémis droit, n° 90.

8. Art. L. 132-31 CPI.

9. Ces domaines seront exclus de la présente étude, comme celui de la


production des œuvres audiovisuelles (art. L.132-24 CPI). Sur ce point
voir : P. Sirinelli, Propriété littéraire et artistique, Dalloz, 3e éd., p. 175.

10. Art. L. 113-5 CPI : « L'œuvre collective est, sauf preuve contraire, la
propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle
elle est divulguée. Cette personne est investie des droits de
l'auteur.  »  ; P.  Tafforeau, Petit Lexique, Droit de la propriété
intellectuelle, Droit en poche, Gualino 2016-2017.

11. M. Vivant et J.-M.  Bruguière, Droit d'auteur et droits voisins,


Dalloz, 3e éd., 384.

12. Art. L.  111-1, al. 3 CPI. A.  Bensamoun, Les créations salariées  :
véritable oxymore du droit d'auteur ? Dalloz 2014, 2351 ; La titularité
des droits patrimoniaux sur une création salariée  : du paradis
artificiel à  l’artifice du paradis  », Revue Lamy Droit de
l’Immatériel, 2011, n° 2210, p. 56.

13. Art. L.131-2 et L131-3 CPI.

14. Voir cependant  : Cass. Civ. 1, 22 oct. 1991, sté Tissages Roannais,
n°  90-16356  ; CA Paris 14 sept. 2012, Berthelot/Van Cleef (L’Essentiel,
n°  10, nov. 2012, n°  157, A. Lucas)  : le demandeur, joailler de
formation, avait été le responsable de l’équipe de dessinateurs. La
cour reconnaît qu’il a bien réalisé les dessins mais que son travail
« s’inscrivait dans un cadre contraignant qui l’obligeait à se conformer
aux instructions esthétiques qu’il recevait de ses supérieurs
hiérarchiques  ». Les dessins n’étaient que des «  documents
préparatoires à la conception des bijoux » et ceux-ci étaient divulgués
sous le nom de l’entreprise après avoir été créés « dans le cadre d’un
travail collectif associant de nombreuses personnes  », sous l’autorité
de l’employeur… Confirmation : Cass. Civ. 1, 19 déc. 2013, n° 12-26409
CCE Févr. 2014, comm. 14, C. Caron.

15. Cass. Com. 24 mars 1993, sté Aréo, n° 91-16543 JCP 1993, II, 22085.
Plus péremptoire : Cass. Civ. 1, 4 mai 1994, n° 92-16686, Chanel. Voir
aussi  : Ch.  Crim. 24 févr. 2004, n°  03-83541, J.-P.  Gaultier, PIBD 2004,
n° 790, III, 424. Pour une application aux droits voisins : Cass. Civ. 1,
14 nov. 2012, n° 11-15656, Sté Charly Acquisitions Limited.

16. Art. 5.

17. Cass. Civ. 1, 16 nov. 2016, sté Maetva, n° 15-22723.

18. Comp.  : Cass. Civ. 1, 22 mars 2012, n°  11-10132, SA SDFA qui,
reconnaissant l'existence d'une œuvre collective, juge que «  la
personne physique ou morale à l'initiative d'une oeuvre collective est
investie des droits de l'auteur sur cette oeuvre et, notamment, des
prérogatives du droit moral ».
19. A. et H.-J.  Lucas, A.  Lucas-Schloetter, Traité de la propriété
littéraire et artistique, LexisNexis, 4e éd., n° 10131.

20. L'article L. 113-1 CPI se trouve visé dans ce cas. Par ex. : CA Paris,
pôle 5, ch. 2, 2 mars 2012, n°  10/21374, Sarl Design'Elles…, JurisData
n° 2012-007270.

21. C.  Bernault et J.-P.  Clavier, Dictionnaire de droit de la propriété


intellectuelle, Ellipses, 2e éd., p. 404-405.

22. Cass. Civ. 1, 9 janv. 1996, n°  93-21519, Dior  ; Cass. Civ. 1, 3 juill.
1996, n°  94-15566, sté IFG  ; Cass. Civ. 1, 24 mars 1998, sté Sporoptic
Pouilloux, n° 96-11756 ; Cass. com., 20 juin 2006, Céline, n° 04-20776.

23. Cass. Civ. 1, 3 juill. 1996, n° 94-15566, sté IFG : « la personne morale
qui divulgue et exploite sous son nom une oeuvre est présumée, à
l'égard des tiers contrefacteurs, être titulaire sur cette oeuvre du droit
de propriété incorporelle de l'auteur ». Rapp. : CA Paris, pôle 5, ch. 1, 19
janv. 2016, n°  14/10676, SA Riechers Marescot, JurisData n°  2016-
001247 ; rapp. : CA Lyon, ch. civ. 1 A, 28 mai 2014, A. Verchere/office
du Tourisme de Val Thorens, préc..

24. M.  Vivant et J.-M.  Bruguière, Droit d'auteur et droits voisins, op.
cit., 387  ; N.  Binctin, Droit de la propriété intellectuelle, LGDJ, 3e éd.,
111 s..

25. Cass. Civ. 1, 22 févr. 2000, sté Ateliers Jean  X, n°  97-21098  ; Cass.
Crim., 24 févr. 2004, Sté Jean-Paul  X, n°  03-83541  : «  Attendu qu'il
résulte de ce texte qu'en l'absence de revendication de l'auteur,
l'exploitation de l'oeuvre par une personne morale sous son nom fait
présumer, à l'égard des tiers recherchés pour contrefaçon, que cette
personne est titulaire, sur l'oeuvre, qu'elle soit ou non collective, du
droit de propriété incorporelle de l'auteur » ; Cass. com., 20 juin 2006,
n° 04-20776, Céline.

26. Cass. Civ. 1, 22 févr. 2000, sté Ateliers Jean X, préc. .

27. Cass. Com., 24 mars 1993, sté Aréo, préc.  ; idem  : Cass. civ. 1, 9
janv. 1996, n° 93-21519, Dior.

28. Ph. Malaurie, L. Aynès, Droit civil, Les biens, Defrénois, 481.

29. Cass. Com., 24 mars 1993, sté Aréo, préc. : « ces actes de possession
étaient de nature à faire présumer, à l'égard des tiers contrefacteurs,
que la société SMD était titulaire sur ces oeuvres, quelle que fût leur
qualification, du droit de propriété incorporelle de l'auteur  »  ; Cass.
Com., 7 avr. 1998, Y et sté Belles, n° 96-15048 ; CA Paris, pôle 5, ch. 2,
23 nov. 2012, n°  11/18021, SA Coop. SIPLEC,… JurisData n°  2012-
030356.

30. A. et H.-J. Lucas, A. Lucas-Schloetter, Traité, préc., 1031.

31. Cass. Civ. 1, 28 mars 1995, n°  93-10464, sté Thermopac (boîte à
oeufs) ; voir aussi : « Attendu qu'en l'absence de toute revendication de
la part de la ou des personnes physiques ayant réalisé l'œuvre les actes
de possession de la personne morale qui l'exploite sous son nom font
présumer, à l'égard des tiers contrefacteurs, que cette personne est
titulaire sur l'oeuvre, quelle que soit sa qualification, du droit de
propriété incorporelle de l'auteur  »  : Cass. Civ. 1, 9 janv. 1996, n°  93-
21519, Dior (plateau décoré)  ; id.  : Cass. Civ. 1, 24 mars 1998, sté
Sporoptic Pouilloux, n° 96-11756 ; Cass. Civ. 1, 3 avr. 2001, sté Baram,
n° 99-15691. Voir aussi : CA Paris, ch. 4, sect. A, 24 sept. 1997, Sté Saint
Ys / sté Galeries Lafayette, JurisData n° 1997-023871 (tissu combinant
une impression cachemire et des tâches léopard)  ; CA Paris, ch.  4,
sect. A, 8 oct. 1997, sté Nigal, JurisData n° 1997-024390 (trace lettre).

32. Cass. Civ. 1, 10 avr. 2013, n° 12-12886, SAS Antilles On Line.

33. Cass. Civ. 1, 10 juill. 2014, n°  13-16465, sté Tecni-Shoe  ; CA Paris,
pôle 5, ch. 1, 27 févr. 2013, n°  11/11787, Sarl My Pant's, JurisData
n° 2013-004583.

34. F. Terre, Ph. Simler, Droit civil, Les biens, Dalloz, 180.

35. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 15 janv. 2014, n°  12/09291, SA Chacock


Développement, JurisData n° 2014-001709.

36. CA Paris, pôle 5, ch. 2, 30 mars 2012, n° 10/06394, SAS ZV France,


JurisData n° 2012-006678.

37. Cass. civ. 1, 10 juill. 2014, préc..

38. CA Paris, pole 5, ch. 1, 23 sept. 2014, n° 12/22790, sté Scandinavian


Business Seating AS, Jurisdata n° 2014-024889.

39. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 21 juin 2016, n° 15/00425, SAS Maisons du


Monde, JurisData n°  2016-013050. Idem  : CA Paris, pôle 5, ch. 1, 12
avr. 2016, n°  14/23137, SAS Sandro Andy, JurisData n°  2016-009606
(modèle de manteau)  ; CA Paris, pôle 5, ch.  1, 19 janv. 2016, SA
Riechers Marescot, préc. (dessins de dentelle).
40. A. et H.-J. Lucas, A. Lucas-Schloetter, Traité, préc., 1031; CA Paris,
Pôle 5, ch. 1, 2 juin 2015, n°  14/01233, SA L. Vuitton Malletier,
JurisData n° 2015-017835.

41. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 12 janv. 2016, n° 14/02823, SA Et. Coquet,…,


JurisData n° 2016-000759.

42. J. Ghestin et G.  Goubeaux, Traité de droit civil, Introduction


générale, 2e éd., n° 770-771.

43. F. Terre, Ph. Simler, Droit civil, Les biens, Dalloz, 69.

44. J. Ghestin et G. Goubeaux, préc., 771.

45. F. Terre, Ph. Simler, Les biens, préc. 73.

46. Cass. Civ. 1, 28 nov. 2012, n° 11-20531, sté Serisud.

47. Cass. Com., 20 juin 2006, n° 04-20776, Céline.

48. A. et H.-J. Luas A. Lucas-Schloetter, Traité, préc., 1031.

49. CA Paris, pôle 5, ch. 2, 23 nov. 2012, SA Coop. SIPLEC,…, préc..

50. CA Angers, ch. com. Sect. A, 15 oct. 2013, n°  12/01361, Eric M…,
JurisData n° 2013-024291.

51. Cass. Civ., 1, 27 juin 2000, n°  98-13089, sté Informatique et


services.

52. L'art. L.113-1 CPI lie certes la qualité d'auteur à la divulgation, et


établit une présomption en faveur de celui qui divulgue, mais on sait
qu'une personne morale ne peut avoir la qualité d'auteur, même si
elle est parfois investie des droits de l'auteur. La présomption de
l'article L. 113-1 est inopérante quand il ne s'agit pas d'une personne
physique. Voir cependant : Cass. civ. 1, 16 mars 2004, n° 99-12015, sté
HLM de la Guadeloupe  ; à propos de dessins de mode, les juges
préfèrent souligner qu'ils ont été «  divulgués et exploités  » par
l'entreprise  : Cass. civ. 1, 31 janv. 1995, n°  92-21066, Sté Vêtement
soleil et pluie.

53. Cass. Com., 17 juin 2003, n°  01-12307, SA La Redoute  : «  Mais


attendu, en premier lieu, que la cour d'appel a décidé à bon droit
qu'en l'absence de revendication de la propriété du dessin par la ou
les personnes physiques les ayant réalisés, leur dépôt par la société
Marlent faisait présumer à l'égard des tiers contrefacteurs qu'elle en
était titulaire, quelle que soit la qualification de l'oeuvre en cause ».
54. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 20 févr. 2013, n°  11/06089, Sarl Avantage
Mode, JurisData n° 2013-002827

55. Cass. Civ. 1, 15 févr. 2005, n° 03-12159, Gucci.

56. Cass. Crim. 24/02/04, n° 03-83541, J.-P. Gaultier.

57. Cass. Com. 26 oct. 2010, n°  09-67107, J.M Weston  ; Cass. civ. I, 6
janv. 2011, 09-14505, Fashion B Air.

58. Cass. Civ. 1, 6 oct. 2011, n° 10-17018, sté TRB.

59. CA Paris, pôle 5, ch. 2, 2 mars 2012, Sarl Design'Elles, préc..

60. CA Douai, ch. 1, sect. 2, 15 déc. 2011, n°10/08402, SAS Kiabi Europe,


JurisdData n° 2011-029862.

61. CA Paris pôle 5, ch. 1, 29 janv. 2014, n° 13/08061, Sarl Comme Lelie/
SAS MAJE…, JurisData n° 2014-001705.

62. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 15 déc. 2010, n°  09/09229, sté Ch. Dior
Couture, JurisData n° 2010-025554.

63. CA Paris, pôle 5, ch. 2, 2 mars 2012, Sarl Design'Elles, préc..

64. Par ex. : CA Paris, Pôle 5, ch. 1, 21 oct. 2014, n° 13/16060, SA B Plus,
JurisData n° 2014-028509.

65. Co-contractant, par exemple.

66. CA Paris, pôle 5, ch. 1, 14 mai 2014, n°  13/08250, Mickaël S./SAS
Brands On Air…, JurisData n° 2014-011013.

67. C. Caron, CCE Févr. 2013, comm. 11 ; voir cependant : CA Paris, ch.
4, sect. A, 26 sept. 2007, n° 06/14355, Sarl Agence Enguerand Iliade et
a., JurisData n° 2007-347133.

68. Cass. civ. 1, 15 nov. 2010, n° 09-66160, sté Edena.

69. Il ne suffit pas que le créateur soit identifié : CA Paris, Pôle 5, ch. 1,
20 arsd 2013, n° 11/14436, SA Deveaux, JurisData n° 2013-005847 ; CA
Paris, Pôle 5, ch. 1, 2 juin 2015, n°  14/01233, SA L.  Vuitton Malletier,
JurisData n° 2015-017835.

70. CA Paris, pôle 5, ch.  1, 14 mai 2014, Mickaël S./SAS Brands On


Air…, préc..
71. Cass. civ.  1, 28 nov. 2012, n°  11-20531, sté Serisud, cf  LEPI,
févr. 2013, n° 002, C. Bernault ; CCE, févr. 2013, comm.11, préc..

72. Dans ce sens : C. Caron, comm. préc..

73. N. Binctin, op.  cit., 120  ; CA Paris, Pôle 5, ch.  1, 31 oct. 2012,
n°  11/02298, Sarl PNE, JurisData n°  2012-026026  : «  Il appartient au
défendeur à l'action en contrefaçon qui prétend combattre cette
présomption simple  de rapporter la preuve, qui lui incombe, d'une
exploitation antérieure des modèles litigieux par une personne
morale tierce  ». Idem  : CA Douai, 15 déc. 2011, Sas Kiabi, préc.  : «  à
défaut pour le défendeur à l'action en contrefaçon de rapporter la
preuve d'une exploitation antérieure de celui-ci par une personne
morale tierce ».

74. Cass. Civ. 1, 6 janv. 2011, n° 09-14505, sté Anitsa.

Author

Jacques Larrieu

Professeur émérite à l'Université


Toulouse Capitole, Centre de Droit
des Affaires (CDA) - Epitoul

By the same author

Qu'en est-il du droit de la


recherche  ?, Presses de
l’Université Toulouse Capitole,
2008
Crise(s) et droit, Presses de
l’Université Toulouse Capitole,
2012
Les métamorphoses de la
marque, Presses de l’Université
Toulouse Capitole, 2011
All texts
© Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2017

OpenEdition Books License

Electronic reference of the chapter


LARRIEU, Jacques. La défense des droits : la présomption de titularité
au profit de l’entreprise In: L'entreprise et l'art [online]. Université
Toulouse 1 Capitole: Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2017
(generated 17 mai 2023). Available on the Internet:
<http://books.openedition.org/putc/3935>. ISBN: 9782379280658. DOI:
https://doi.org/10.4000/books.putc.3935.

Electronic reference of the book


MENDOZA-CAMINADE, Alexandra (ed.). L'entreprise et l'art. New
edition [online]. Université Toulouse 1 Capitole: Presses de
l’Université Toulouse Capitole, 2017 (generated 17 mai 2023).
Available on the Internet: <http://books.openedition.org/putc/3824>.
ISBN: 9782379280658. DOI: https://doi.org/10.4000/books.putc.3824.
Zotero compliant

Vous aimerez peut-être aussi