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Université Mohamed V Faculté des sciences juridiques,

-Rabat- économiques et sociales de Salé

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Semestre : 5

Cours de Fiscalité de l’Entreprise

Pr : NAHHAL Benaissa

Année universitaire 2020-2021

1
Introduction générale

I. La fiscalité
1. Définition :

Le terme « fiscalité » désigne l’ensemble des mesures, règles et lois régissant la pratique de
collecte des impôts et des taxes. Cette réglementation précise les modalités de calcul et de
recouvrement des impôts et taxes auprès des personnes et des produits soumis aux impôts.
La fiscalité matérialisée par l’impôt revêt un caractère autoritaire et définitif.

La fiscalité est une discipline complexe en raison de sa complexité technique et de sa


mouvance constante. L’impact socio-économique de ses mesures, la rend particulièrement
utile à étudier. Elle soulève également de nombreuses questions théoriques, éthiques et
philosophiques intéressantes.

La fiscalité s’inscrit dans un processus d’évolution permanente pour s’adapter aux nouvelles
activités économiques.

2. Origines utilité et anciennes pratiques de la fiscalité :

Historiquement, les ressources du pouvoir provenaient de l’exploitation des terres et


ressources naturelles, propriété du régime en place. Occasionnellement et exceptionnellement,
les citoyens sont appelés à contribuer, surtout en cas de nécessité de faire face à un danger
extérieur.

Généralement, il existait plusieurs sortes de fiscalité. Les plus anciennes dépendent du


pouvoir seigneuriale puis royale et de la religion (Zakat, Achour,...impôt de l’Eglise,...). Ces
ressources servaient aux financements des charges publiques, telles que les besoins de
l’armée, pilier du régime et garant de la sécurité du système et de l’intégrité territoriale.

L’utilité de la fiscalité réside donc dans la collecte des fonds et des ressources nécessaires au
financement des charges publiques permettent de garantir la sécurité interne et externe du
pays et assurer un service public aux citoyens.

Avec le développement et la modernisation des Etat, les dépenses augmentent et l’Etat se


devait de solliciter de plus en plus la contribution de tous les citoyens. L’impôt était devenu
donc une contribution régulière avec une périodicité annuelle.

A titre d’illustration, la fiscalité constitue le pilier de la politique gouvernementale. Car, elle


définit la structure et le volume des recettes à collecter. Le tableau présentant le budget
général du Maroc illustre la place des recettes fiscales dans les recettes du budget général.

3. Fiscalité et relations internationales :

Les Etats ne vivent plus en autarcie, elles entretiennent des relations économiques et
autorisent l’échange de biens et services. Pour de multiples raisons (concurrentielle et
2
protectionnisme,...). La circulation des personnes, des capitaux et des biens et des services
entre les pays génèrent, donc, des impôts et taxes.

Pour éviter une double imposition, protéger les intérêts des entreprises et garantir les bonnes
bases d’une concurrence loyale, des accords et des conventions fiscales ont été institué au
niveau bilatéral et multilatéral.

4. Fiscalité et pensée économique

Le concept de l'impôt et son rôle diffère selon les différents courants de la pensée
économique.
Pour les classiques : l'impôt doit être neutre (sans impact sur l'activité économique), sa raison
d'être est représentée par la nécessité de couvrir les charges publiques.
Pour les néoclassiques : l'impôt est conçu exclusivement comme un moyen de réallocation
optimale des ressources car le mécanisme du marché à lui seul n'est pas en mesure de le faire.
Donc la doctrine libérale est pour une intervention budgétaire qui doit être réduite. Elle
considère par ailleurs que l’impôt demeure un frein à l'activité économique.
Pour les keynésiens: l’impôt n’est pas seulement un mode normal de financement des
dépenses publiques, il est l'expression de l'interventionnisme étatique. L'impôt a pour rôle
essentiel de contribuer à définir les conditions d’une croissance optimale en plus de sa
fonction de réallocation des ressources (redistribution).
Pour les auteurs socialistes: l’impôt se justifie par l'intervention de l'État. L'impôt est
considéré comme un facteur de rationalité dans le comportement des entreprises de l'État et un
moyen d'orientation des activités économiques et notamment la consommation. Par ailleurs,
l'impôt peut jouer un autre rôle à savoir la correction des insuffisances en matière de
répartition des revenus.

La large littérature relative à la fiscalité a contribué à l’essor de la discipline « fiscalité ». Et,


si le terme impôt renvoie à la fiscalité, il reste vague et nécessite un traitement plus précis et
plus approfondie.

II. L’impôt :
1. Définition

L’impôt est un prélèvement pécuniaire obligatoire, requis par voie d’autorité, sur les ressources des
personnes physiques ou morales, servant à couvrir les dépenses de l'État ou des collectivités locales.

Cette contribution obligatoire et non remboursable ne conditionne pas une contrepartie directe de la
part de l’Etat.

Il ne faut pas confondre l’impôt avec les cotisations sociales, car celles-ci ouvrent droit à une
prestation ; et les versements obligatoires à des agents économiques autres que des
administrations publiques (ex : l’assurance automobile) ;

Egalement, il existe des impôts nationaux (IS, IR,...) et impôt locaux (Taxe professionnelle
appelée Patente,...)
3
Autres prélèvements

La Taxe fiscale:
Une taxe est un prélèvement pécuniaire au profit de l’Etat, des collectivités locales ou des
entreprises publiques, par voie d’autorité sur les bénéficiaires d’un avantage particulier procuré
à l’occasion du fonctionnement d’un service public. La taxe suppose donc l’existence d’une
contrepartie (ce qui les distingue de l'impôt) ; cependant cette contrepartie n’est pas
proportionnelle au coût du service rendus (ce qui les distingue de la redevance).

La redevance:
Il s'agit d'une somme acquittée en contrepartie d'un service public rendu et de manière plus au
moins proportionnelle à ce service.

Ex:
- La redevance audiovisuelle.
- La redevance pour l’occupation temporaire de la voie publique.
- La redevance pour l’exploitation de la forêt ou autre ressources naturelles.
La parafiscalité :
Il s'agit d'un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe au profit de personnes morales
publiques ou privées, autres que l'Etat et les collectivités locales, en vue d'assurer leur propre
fonctionnement.
Ex:
- Taxe de promotion touristique au profit de l’ONMT;

2. Importance et rôle de l’impôt:

Dans le sens moderne du terme, la fiscalité représente les mesures et les règles de collecte des
impôts et des taxes sur les flux économiques (réels, monétaires et financiers).

Les impôts et taxes représentent la source des fonds que l’Etat utilise dans le financement de
ses dépenses.

Les impôts et taxes sont également un moyen d’action pour encourager l’activité
économique. Concrètement, les autorités peuvent décider de l’application d’exonérations ou
de taux d’impôt réduit ou préférentiel à un secteur donné pour le dynamiser, ou pour soutenir
le pouvoir d’achat des ménages (dépenses fiscales)

Ainsi, l’impôt joue à la fois un rôle financier (financer les dépenses de l’Etat), économiques
(soutien de l’activité d’un secteur,...) et social par atténuation des inégalités dans le sens où
l’impôt permet de mener des politiques sociales de redistribution des richesses au profit des
pauvres par les organes du système de sécurité sociale.

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3. Classification des impôts :
Avant d’aborder la classification des impôts, il est judicieux d’identifier les acteurs et les
intervenants dans le domaine fiscal :

Dans le champ fiscal, tous les agents économiques sont sollicités. Avec une particularité de
l’Etat (administration fiscale : le fisc) qui se retrouve à l’origine des opérations fiscales avec
les autres agents économiques. Voir le schéma, non exhaustif, ci-dessous :

Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères.

❖ La classification classique distingue entre :

La classification classique et traditionnelle et la plus répandue distingue entre :

Les impôts directs relatifs aux personnes physiques et morales. Il s’agit d’impôts
payés et supporté définitivement par la même personne. (IR et IS)

Il s’agit en général d’impôts acquittés par une personne appelée redevable légal, qui le
répercute sur une autre personne qui est le redevable réel. Les impôts indirects,
comme la taxe sur la valeur ajoutée payé en dernier ressort par les ménages. Les
entreprises jouent ici un rôle d’intermédiaire de collecte.

❖ Pour le fisc, l’impôt peut s’appliquer aux :

Revenus et bénéfices : il s’agit de l’IR et de l’IS

Dépenses : il s’agit principalement des impôts sur la consommation comme la TVA

Capitaux : il frappe la richesse déjà existante. Exemple de l’impôt sur la fortune en


France (ISF).

❖ L’administration fait aussi une classification administrative et distingue entre :

Fiscalité immobilière

Fiscalité des personnes physiques (des particuliers)

Fiscalité des entreprises (personnes morales)

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❖ Classification en fonction des modalités administratives fiscales

En termes technique, la détermination du montant d’impôt à payer dépend du taux


d’imposition à appliquer à l’assiette fiscale (base imposable). A ce sujet, il est possible de
distinguer entre :

Les impôts à taux fixe : somme fixe applicable, de la même manière, à tous les
contribuables quelques soit leur nature. Ex : droits de timbres ; vignettes de voitures.
Les impôts à taux proportionnels : augmentation du montant de l’impôt avec la
hausse de la base imposable. (exp DE).

Les impôts à taux progressifs : le taux d’imposition augmente avec l’accroissement


de la base imposable. Le taux est donc progressif en fonction de la hausse des revenus
imposable. Exp IR.

4. L’impôt en pratique
Pour tous les impôts, l’opération d’établissement doit suivre un processus reposant sur
cinq étapes :

- Détermination du champ d'application de l'impôt,


- Détermination de l'assiette de l'impôt,
- La liquidation de l'impôt : calcul
- L'exigibilité de l'impôt : obligation de déclarer
- Le recouvrement de l'impôt : paiement

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1. Le champ d'application de l'impôt

La définition du champ d'application d'un impôt consiste à préciser les personnes imposables,
les opérations imposables et les règles de territorialité.

2. L’assiette:
Chercher La base d'imposition, c'est-à-dire le montant auquel s'appliquera le tarif de cet impôt.

3. La liquidation de l'impôt:
Après avoir déterminé l'assiette (matière imposable), il importe de lui appliquer le tarif de
l'impôt pour en déterminer le montant. C'est donc le calcul de l'impôt et sa régularisation.
En ce qui concerne le tarif fiscal, Il est en général représenté par:
- Un taux ou pourcentage. Ex : TVA: 20%, 14%, 10%, 7%.
- Un barème. Ex : l’IR dont le barème est représenté par un tableau établi par le ministère
des finances en application de la loi de finance.
- Une quotité. Ex: la TVA sur l'or est de 5 DH le gramme, l’argent 0,10 DH le gramme ;
elle est de 100 DH / hl pour ce qui est du vin.
-
4. L'exigibilité de l'impôt
L'exigibilité est la situation qui donne naissance de l’obligation de déclarer l’impôt qui
correspond aussi à la date à partir de laquelle l’Administration fiscale est en droit de le
réclamer. Par exemple, l'impôt sur le salaire devient exigible au moment du paiement du
salaire. La TVA devient exigible au moment de l'encaissement du prix de la vente ou au
moment de la facturation.

5. Le recouvrement de l'impôt
Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types de recouvrement :
- Paiement spontané de l'impôt: c'est l’assujetti qui prend l’initiative de payer l'impôt. Ex:
IS, TVA.
- Le recouvrement par voie de rôle : c'est l'administration qui prend l’initiative en
préparant les registres des assujettis ainsi que le montant à payer et demande aux
contribuables de verser des sommes dues au Trésor public. Ex: TP, TH et TSC.
- La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de l'impôt au contribuable au
moment du paiement de celui-ci. C'est la personne amenée à payer le contribuable
(employeur pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les dividendes...) qui est
chargée d'effectuer ce prélèvement au profit de l'Etat ou de la collectivité locale.
5. Caractéristiques et principes d’un système fiscal :

Le système fiscal est en évolution perpétuel pour s’adapter se moderniser, mais aussi pour
plus d’efficacité et pour tisser de bonnes relations avec les contribuables.

L’administration fiscale essaie de fixer des normes

Généralement, un système fiscal doit être :

Neutre : réserver le même traitement pour les différents agents économiques


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Equité : répartition équitable de la charge fiscale entre les contribuables en fonction de leurs
capacités

Efficacité : conditionnée d’abord par une simplicité susceptible de rendre l’impôt facile à
comprendre et sans complexité. Aussi, le système fiscale doit permettre de mobiliser les
ressources financières et minimiser le coût à travers une gestion performante de
l’administration fiscale.

Cohérence et harmonie : les impôts doivent être complémentaires et non contradictoire.

III. Aperçu sur le système fiscal marocain


1. Historique de la fiscalité au Maroc

La fiscalité au Maroc a traversée plusieurs périodes qui ont marqué le système actuel.

Avant le protectorat, le système fiscal marocain était composé, principalement, d’impôt


religieux, à savoir l’Achour, et la Zakat principalement. Il existait d’autre impôt relatif à
l’activité économique. Le Tertib1 pour l’activité agricole et d’autres impôts liés au commerce
telle que les droits de douane et les taxes d’accès aux marchés.

Dans l’objectif de collecter plus de recettes, le régime du protectorat a refonde le système


fiscal pour le rendre cohérent et plus efficace.

L’impôt agricole « Tertib » a été modifié en 1915, d’autres impôts lié à l’enregistrement et sur
la consommation ont été institués. En 1920, la « Patente »2 l’impôt sur l’activité «a été crée.

Ces impôts furent adaptés et modifié en permanence pour suivre l’évolution du mode de vie et
de la nature de l’activité économique.

Peu avant l’indépendance, les impôts indirects représentent la plus grande part des ressources
fiscales du Maroc. Les impôts directs comportaient la patente et les prélèvements sur les
salaires.

Depuis l’indépendance, le système fiscal marocain est passé par plusieurs phases qui ont
permis de le moderniser et le rendre plus efficace et équitable.

1
Le Tertib est un impôt foncier sur les revenus agricoles, basé sur les récoltes annuelles, sur les arbres fruitiers et
sur le cheptel. Il se fait par déclaration des contribuables de leurs biens
imposables. Il date de la période du Sultant Moulay Abdelaziz.
2
La Patente est une taxe fixe fondée sur la nature de la profession et sur le lieu ou elle était exercée, une taxe
variable établie sur le nombre des employés ou l’importance du chiffre d’affaires, et une taxe professionnelle
fondée sur la valeur locative des établissements où la profession était exercée.

8
Jusqu'au début des années 80 du siècle dernier, le système fiscal marocain comptais plusieurs
impôts et taxes disparates.
Dans le cadre des réformes liées au programme d’Ajustement Structurel des années 1983, le
Maroc avait lancé une loi cadre définissant les principales orientations fiscales futurs.

La Loi cadre de 1984

Cette loi définit les objectifs fondamentaux d’une réforme fiscale et pose le principe d’un
certain nombre d’impôts. Elle vise à :

– Corriger les disparités du régime et instituer toute mesure de nature à prévenir


et à supprimer la fraudez et l’évasion fiscale ;
– Promouvoir et consolider les finances des collectivités locales ;
– Ne pas porter atteinte aux mesures tendant à encourager l’investissement.

A partir de 1984, une réforme fiscale a été adoptée et s’étala sur six ans. Cette réforme portait
sur la refonte du système fiscal marocain pour mieux l’adapter à l'évolution de
l'environnement économique et social national et international.
Cette réforme a permis au Maroc de se doter d'un système fiscal moderne et synthétique qui
s'est substitué au système cédulaire devenu dépassé3.
Ainsi, la fiscalité marocaine est structuré autour de 4 types d’impôts : l TVA, l’IGR
(actuellement l’IR), l’IS et les Droits d’enregistrement et de timbre.

Les principaux impôts composant le système fiscal Maroc actuellement sont:


- La T.V.A. : instituée en 1985, elle s'applique aux dépenses ;
- L'I.S. : institué en 1986, il frappe les revenus et bénéfices réalisés par les sociétés et
autres personnes morales ;
- L’I.R. : institué en 1989, il frappe le revenu est bénéfice acquis par les personnes
physiques et les sociétés de personnes.
- À ses principaux impôts s’ajoutent d'autres impôts et taxes mais de moindre
importance budgétaire tels que: la taxe professionnelle (T.P.) ; les droits d'enregistrement
et timbres (D.E.T.) ; les prélèvements sur les revenus des placements financiers (PRPF);
Et d'autres impôts et taxes fiscales et parafiscales.

3
Le Maroc a abandonné le système cédulaire, où chaque catégorie de revenus était imposée distinctement, pour adopter un
régime de globalisation des revenus. Dans ce régime, un seul impôt frappe l'ensemble des revenus du contribuable.
9
2. Sources du droit fiscal marocain

Le droit fiscal trouve ses principales sources dans les éléments présentés dans le schéma
suivant :

Plus précisément, le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques qui organisent les relations
financières entre les pouvoirs publics et les contribuables à travers un certain nombre de
prélèvements fiscaux sous formes d’impôts et taxes. On distingue entre les sources internes et
les sources internationales du droit fiscal.

❖ Les sources internes


➢ La loi:
Elle constitue la source principale du droit fiscal. En effet, la loi de finances autorise chaque
année la perception de l'impôt en fixe les barèmes et les taux. Le parlement (pouvoir législatif)
vote la loi qui est préparée par les services du Ministère de l'Economie et des Finances, pouvoir
exécutif. Ce dernier est chargé également d'en préciser les modalités d'application.
➢ Les circulaires et règlements:
En cas de besoin, les lois fiscales sont complétées par des règlements qui prennent souvent la
forme de décrets et d'arrêtés ministériels qui sont dans un niveau hiérarchique inférieur à la loi,
et par conséquent tendent souvent à la compléter et non de s'y substituer ou de le contredire.
Ces dispositions reconnues comme doctrine administrative ne constituent pas une source
officielle du droit fiscal, elles ne font qu'indiquer l'interprétation que l'administration donne aux
textes légaux et réglementaires. D'où la possibilité pour le contribuable d'invoquer l'illégalité
d'une circulaire lorsqu'il estime que celle-ci déforme ou dépasse l'esprit de la loi.
➢ La jurisprudence:
Les jugements rendus par les tribunaux constituent également une source du droit fiscal. Ces
jugements rendus à l'occasion de contentieux entre le contribuable et l'administration peuvent
être utiles lorsque ni la loi ni la doctrine administrative ne se prononcent clairement et de façon
précise sur certaines notions.
❖ Les sources internationales du droit fiscal
En matière de droit commun, la convention fiscale est le cadre juridique de référence dans les
relations fiscales internationales. Elle permet de résoudre le problème de double imposition et a

10
pour objectifs la promotion de l'investissement et la coopération pour lutter contre l'évasion
fiscale.
NB : Le système fiscal marocain est déclaratif. Autrement dit, la déclaration, le calcul et
le paiement, de quelques impôts, est laissée à l’initiative du contribuable.
L’administration fiscale se réserve le droit de contrôle, de régularisation et de
redressement en cas de fraude.

3. L’administration fiscale au Maroc


L’administration fiscale au Maroc comporte trois grandes directions relevant du ministère de
l'économie et des finances, à savoir :
• La Direction Générale des Impôts (DGI) ;
• L'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) ;
• Et la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).
Le rôle essentiel de ses départements et de procéder à la liquidation et au recouvrement
des impôts et taxes.
NB : Le ministère de l’intérieur joue aussi un grand rôle dans le système fiscal marocain, car
il intervient significativement dans la fiscalité locale.
4. Modification et révision de l’impôt
Les changements afférents aux impôts et taxes du système fiscal marocain sont globalement
décidées annuellement à l’occasion de l’élaboration de la loi de finance, dont le processus
d’élaboration est présenté ci-dessous.
Chaque année la nouvelle loi de finances apportent de nouvelles mesures relatives aux
différents impôts en matière de taux, d’exonération, de procédures, etc.

Source: Schéma tiré du site officiel du Ministère des finances au Maroc.


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Chapitre I : l’Impôt sur les sociétés
I. Champ d'application de l’I.S.
Déterminer le champ d'application de l'I.S. consiste à étudier les personnes imposables et celles
exclues, les critères de territorialité, et enfin les différentes formes d'exonération.

1. Les personnes imposables

L'I.S. est un impôt direct qui s'applique sur l'ensemble des bénéfices ou revenus des sociétés et
autres personnes morales visées à l'article 2 du C.G.I, dont certaines sont imposables de plein
droit et d'autres par option.
A. Les personnes obligatoirement imposables (art.2.I):
Il s'agit:
1- Des sociétés quels que soit leur statut juridique et leur objet à l'exception de celles qui sont
exclues par des dispositions législatives. Rentre dans cette catégorie:
- Les sociétés de capitaux (société anonyme SA et société en commandite par actions SCA).
- Les sociétés à responsabilité limitée SARL.
- Les sociétés civiles4.
- Les sociétés de personnes dont les associés ne sont pas tous des personnes physiques.
2- Les établissements publics et autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif ;
3- Les associations et organismes légalement assimilées, exerçant une activité lucrative.
4- Les fonds créés par voie législative ou par convention, ne jouissant pas de personnalité morale
et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne
sont pas expressément exonéré par une disposition d'ordre législatif. L'imposition est établie au
nom de leur organisme gestionnaire (conditions : existence de comptabilités séparées).
Ex: - Fonds public de réserve (F.P.R.) relatif à l'assurance à l'exportation. La gestion de ce
fonds a été confiée à la société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX).
- Fonds de garantie Logement Education-Formation (FOGALEF).
5- Les centres de coordination d'une société non-résidentes ou d'un groupe international dont le
siège est situé à l'étranger.
N.B: On appelle centre de coordination toute filiale ou établissements exerçant des fonctions de
direction, de gestion, de coordination ou de contrôle pour le seul profit de la société mère ou du
groupe situés à l'étranger. (Cette exonération a été supprimé en 2019)

B. Les personnes imposables sur option irrévocable: art 2-II


Il s'agit des sociétés de personnes (SNC, SCS) constituées au Maroc et ne comprenant que des
personnes physiques.
Ainsi que les sociétés en participation (ou associations en participation).

4
Une société civile est une société non commerciale soumise au droit civil. Si elle ne peut faire face à ses
dettes, les créanciers peuvent poursuivre les associés sur leurs biens personnels. Le nom social adopté par les
fondateurs doit être suivi des mots "société civile". Exemple : Sociétés entre des personnes exerçant une même
profession (exemple : avocats, notaires, médecins, architectes, etc.) ;

12
N.B: l'option qui devient irrévocable doit être mentionnée sur la déclaration d'existence, ou
formulée par écrit.

2. Les personnes exclues du champ d'application de l’IS (art.3):


Quatre types de personnes sont exclus du champ d'application de l’IS.
1- Les sociétés de personnes (SNC et SCS ne comprenant que des personnes physiques) et les
sociétés en participation5;
Ces sociétés sont en principe exclues du champ d'application de l'IS, mais elles ont la
possibilité d'opter pour cet impôt si elles le veulent.
2- Les sociétés de faits ne comportant que des personnes physiques. 6
Par société de fait on entend toute association entre deux ou plusieurs personnes (physiques ou
morales) qui mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéfices ou les pertes
éventuelles sans qu'elles aient à établir un contrat écrit.
Remarque: les sociétés de fait constituées uniquement par des personnes physiques sont
exclus du champ d'application de l'IS, mais contrairement aux sociétés de personnes, n'ont pas
le droit à l'assujettissement par option à cet impôt.
3- Les sociétés à objet immobilier dites aussi sociétés immobilières transparentes:
Ce type de sociétés qui ont un objet immobilier sont exclus du champ d'application de l'IS
lorsqu'elles sont transparentes fiscalement, et ce, quelle que soit leur forme juridique.
Est réputée transparente fiscalement toute société immobilière qui répond aux conditions
suivantes:
- Avoir un capital divisé en parts sociales ou actions nominatives ;
- Avoir pour actif un logement occupé en tout ou partie par les membres de la société ;
- Avoir pour objet l'acquisition ou la construction d'un immeuble collectif en vue
d'accorder statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre
disposition de la fraction d'immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Remarques:
Les sociétés immobilières qui ne remplissent pas l'une ou l'autre de ces conditions se
voient obligatoirement soumises à l'IS, abstraction faite du caractère civil de leur
activité.
Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes n'ont pas la
possibilité d'être assujetti par option à l'IS ;

4- Les groupements d'intérêt économique(GIE)


Le GIE est une entité constitué de deux ou plusieurs personnes morales pour une durée
déterminée ou non, en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter, ou à

5
La société en participation est une société créée par au moins deux associés, qui n’est pas immatriculée, qui
ne possède donc pas la personnalité morale et qui n’est soumise à aucune formalité de publicité. Il s’agit donc
d’une société inconnue par les tiers et qui n’existe qu’à l’égard de ses associés fondateurs.
La société en participation est surtout utile dans le cadre d’une coopération entre entreprises distinctes, comme
par exemple la réalisation d’un gros chantier de construction par plusieurs sociétés.
6
La société créée de fait est une expression juridique désignant le fait pour deux ou plusieurs personnes
d'adopter les codes de la société civile ou commerciale sans que le statut de société ne soit reconnu
officiellement. Concrètement, une société est créée de fait lorsqu'un groupe de personnes se comporte de la
même manière que des associés (affectio societatis, objectif économique commun, mise en commun de biens,
partage des dettes et des bénéfices...). Cependant, toutes les conditions ne sont pas réunies pour constituer une
société au sens juridique du terme (absence de déclaration par exemple).
13
développer l'activité économique de ses membres et à améliorer ou accroître le résultat de cette
activité.
Le GIE jouit d'une personnalité morale quel que soit son objet. Mais n'ayant pas pour but la
réalisation de bénéfices pour lui-même, le GIE ne peut exercer qu'une activité à caractère
auxiliaire par rapport à celle de ses membres.

3. Territorialité de l'IS (art.5)

A. Sociétés ayant leur siège au Maroc


Les sociétés de droit marocain sont passibles de l’impôt sur les sociétés à concurrence de la
totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

B. Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc


Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou revenus qui ont leur source au Maroc et ce
au titre de la possession de biens au Maroc (loyers, profits immobiliers etc..).

Remarque: Il convient de noter que les produits bruts (énumérés à l'article 15 du C.G.I.) ne
sont pas imposables en tant que tel s'ils résultent de services ou prestations rendus par une
succursale ou un établissement au Maroc de la société étrangère, sans intervention du siège
situé à l'étranger. Dans ce cas, les produits en question sont incorporés au résultat fiscal de la
succursale de l'établissement qui sera imposée comme une société de droit marocain.

Ces droits bruts se présentent comme suit:


- Redevance pour l'usage du droit d'auteur relatif aux œuvres littéraires, artistiques et
scientifiques.
- Redevance pour la concession de licence d'exploitation, de brevets, de dessins et
modèles.
- Rémunération pour la fourniture d'informations scientifiques, techniques et pour travaux
d'études effectués au Maroc ou à l'étranger.
- Rémunération pour assistance technique.
- Rémunération pour l'exploitation, l'organisation ou l'exercice d'activités artistiques ou
sportives et autres rémunérations analogues.
- Droits de location et des rémunération analogues, versées pour l'usage d'équipement de
toute nature.
- Intérêts des prêts et autres placements à revenu fixe.
- Rémunération pour le transport routier de personnel ou de marchandises effectué du
Maroc à l'étranger, pour la partie du prix correspondant aux trajets parcouru au Maroc.
- Commissions et honoraires.
- Rémunération des prestations de toute nature, réalisées au Maroc ou fournies par des
personnes non résidentes.

14
Tableau récapitulatif de la territorialité de l’IS :

4. Exonérations (Art.6 et 7)
Plusieurs cas d'exonération des personnes morales sont à distinguer.

A. Exonérations et impositions au taux réduit permanente

A1- Exonérations totales et permanentes de l'IS:


Sont totalement exonérés de l'I.S. :
1- Les associations et organismes légalement assimilés à but non lucratif, pour les seules
opérations conformes à l'objet défini dans leurs statuts.
Remarque : exonération ne concerne pas les établissements de vente et de services
appartenant à ses institutions.
2- La ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires.
3- La fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer.
4- Les associations d'usagers des eaux agricoles, pour les activités nécessaires à leurs
fonctions ou à la réalisation de leur objet.
5- La fondation Cheikh Zaid Ibn Sultan.
6- La fondation Mohammed V pour la solidarité.
7- La fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales, de l'éducation et
de la formation.
8- L'office national des œuvres universitaires sociales et culturelles.
9- Les coopératives et leurs unions, légalement constituées, dont les statuts, le
fonctionnement et les opérations sont reconnus conformes à la législation et à la
réglementation en vigueur, régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent
(exonération sous conditions, art.7-I).
- si leurs activités se limitent à la collecte de matières premières auprès des adhérents et
à leur commercialisation.
- Lorsque leur CA annuel est inférieur à 10 MDH HT, si elles exercent une activité de
transformation de matières premières collectées auprès de leurs adhérents, ou d'intrants, à
l'aide d'équipements matériels et autres moyens de production correspondent à ceux utilisés
par les entreprises industrielles et de commercialisation des produits qu'elles ont
transformés.
10- Les sociétés non résidentes au titre de plus-values réalisées sur la cession de valeurs
mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc, à l'exception de celles réalisées à partir
de cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière.
15
11- La banque islamique de développement (B.I.D.).
12- La banque africaine de développement (B.A.D.).
13- La société financière internationale (S.F.I.).
14- L'agence Bayt Mal Al Quods Acharif.
15- L'agence de logements et d'équipements militaires (A.L.E.M.).
16- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), pour les
bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.
17- Les fonds de placement collectif en titrisation (FPCT), pour les bénéfices réalisés
dans le cadre de leur objet légal.
18- Les Organisme de placement en capital risque (OPCR) réalisé dans le cadre de leur
objet légal.
19- La société nationale d'aménagement collectif (SONADAC) au titre d'activités,
opérations et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux, afférents aux
projets Ànassim situés dans les communes de Dar Bouazza et Lissasfa et destinés au
recasement des habitants de l'ancienne médina de Casablanca.
20- La société de Sala Al Jadida pour l'ensemble de ses activités et opérations et pour les
revenus éventuels y afférents.
21- L’agence pour la promotion et le développement des provinces et préfectures du Nord.
22- L’agence pour la promotion et le développement des provinces du Sud.
23- L'agence pour la promotion et le développement des provinces et préfecture de la
région de l'oriental.
24- L'agence spéciale Tanger Méditerranée pour les revenus liés aux activités qu'elle
exerce au nom et pour le compte de l'État.
25- L’Université Al Akhawayne d’Ifrane pour l'ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus éventuels y afférents.
26- Les sociétés installées dans la zone franche du port de Tanger au titre des opérations
effectuées à l'intérieur de ladite zone.
27- La fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid pour l'ensemble de ses activités ou opérations
et pour les revenus éventuels y afférents.
28- Les exploitations agricoles réalisant un chiffre d'affaires inférieur annuel inférieur à 5
millions de dirhams au titre de leurs revenus agricoles (pendant trois ans au moins). Cette
exonération ne s'applique pas aux revenus non agricoles de ces sociétés.
29- La Fondation Lalla Salma de prévention et traitement des cancers, pour l'ensemble de
ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
30- Les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) pour les bénéfices relatifs
aux produits provenant de la location d'immeubles construits à usage professionnel
(exonération sous condition art.7 XI):
- Evaluer les éléments apportés à ces organismes par un commissaire aux apports.
- Conserver les éléments apportés pendant une période d'au moins 10 ans à compter de la
date dudit apport.
- Distribuer: au moins 85% du résultat de l'exercice afférent à la location des immeubles
construits à usage professionnel;- 100% des dividendes et parts sociales perçus; - au moins
60% de la plus-value réalisée au titre de la cession des valeurs mobilières.

16
A2- Exonérations totales suivies de l'imposition permanente au taux réduit :
1- Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l'exception des entreprises
exportatrices de métaux de récupération, qui réalise un chiffre d'affaires annuel à
l'exportation, bénéficient pour l'ensemble dudit CA :
Avant 2020 :
- De l'exonération totale de l’IS pendant cinq années consécutives qui court à compter
de l'exercice au cours duquel la première opération d'exportation a été réalisée.
- Et de l’imposition au taux réduit de 17,5%
A partir de 2020 : l’article 6 (I-D-3°) du CGI ;
- Suppression de l’exonération quinquennale précitée pour le chiffre
d’affaires à l’exportation ;
- Augmentation du taux d’IS de 17,50% à 20%, au titre de leur chiffre
d’affaire à l’exportation.
- L’exonération reste applicable seulement pour l’activité locale.
-
2- Les entreprises hôtelières bénéficient au titre de leurs établissements hôteliers, pour la
partie de la base imposable correspondant à leur CA réalisé en devises dûment rapatriées
directement par elles, ou pour leur compte, par l'intermédiaire des agences de voyage :
- De l'exonération totale de l’IS pendant la période de 5 ans consécutifs qui court à
compter de l'exercice au cours duquel la première opération d'hébergement a été réalisée en
devises ;
Et de l’imposition à taux réduit de (APPLICATION DU BAREME PROGRESSIFF
AVEC PLAFOND A 20% POUR BENEFICE NET SUPERIEUR A 1 MILLION DE DH).
Article 6 (I-B-3°) du CGI;
-
3- Bénéficient également de l'exonération pendant 5 ans et de l'imposition à taux réduit:
Les sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique pour la partie
de la base imposable correspondant au chiffre d'affaires réalisé en devises. L'exonération
pendant 5 ans et l'imposition à taux réduit de de (APPLICATION DU BAREME
PROGRESSIFF AVEC PLAFOND A 20% POUR BENEFICE NET SUPERIEUR A 1
MILLION DE DH). Article 6 (II-C-2°) du CGI ;

4. Les établissements d’animation touristique dont les activités sont fixées par voie
réglementaire33

5. Les sociétés de services ayant le statut de "Casablanca Finance City" bénéficient au


titre de leur chiffre d'affaires à l'exportation et des plus-values mobilières nettes de
source étrangère réalisé au cours d'un exercice :
- De l'exonération totale de l'IS pendant les cinq années consécutives à l'obtention du
statut en question ;
- Imposition à taux réduit 15 % au-delà de cette période (ce taux était de 8,75%
avant 2020, pour plus de détail se référer au CGI 2020).
-
6. Les sociétés sportives constituées conformément aux dispositions de la loi n° 30-
09 relative à l’éducation physique et aux sports, promulguée par le dahir n° 1-10-
150 du 13 ramadan 1431 (24 août 2010), bénéficient : L'exonération pendant 5 ans
17
et l'imposition à taux réduit de de (APPLICATION DU BAREME PROGRESSIFF
AVEC PLAFOND A 20% POUR BENEFICE NET SUPERIEUR A 1 MILLION DE
DH). Article 6 (II-C-2°) du CGI ;

7. Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones d’accélération
industrielle bénéficient : L'exonération pendant 5 ans et l'imposition à taux réduit de
de (APPLICATION DU BAREME PROGRESSIFF AVEC PLAFOND A 20% POUR
BENEFICE NET SUPERIEUR A 1 MILLION DE DH). Article 6 (II-C-2°) du CGI ;

A3- Exonérations permanentes en matière d'impôt retenu à la source :


Sont exonérés de l'IS retenu à la source :
1- Les produits des actions parts sociétales et revenus assimilés suivants :
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition
ou inscrits en compte, par des sociétés soumises au exonérées de l'IS à des sociétés aillant
leur siège social au Maroc est soumises audit impôt, à condition qu'elles fournissent à la
société distributrice ou à l'établissement bancaire délégué une attestation de propriété de
titres comportant le numéro de leur identification à l'IS.
Ces produits, ainsi que ceux de source étrangère, sont compris dans les produits
financiers de la société bénéficiaire, avec un abattement de 100 % sous réserve de
l'application de la condition précité.
- Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour
l'amortissement du capital des sociétés concessionnaires de services publics.
- les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat
d'actions ou de parts sociétaires des OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCR.
- Des dividendes distribués par les banques offshores à leurs actionnaires.
- Les dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs actionnaires au
prorata du C.A. offshore correspondant aux prestations de services exonérées.
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la
disposition ou inscrit en compte de non-résidents par les sociétés installées dans les zones
franches d'exportation et provenant d'activité exercées dans lesdites zones.
- Les bénéfices distribués et les dividendes des titulaires d’une concession d'exploitation
de gisements d'hydrocarbures et ceux des actionnaires dans les entreprises
concessionnaires d'exploitation desdites gisement.
- Les produits des actions appartenant à la banque Européenne d'investissement (B.E.I.)
suite aux financements accordés par celle-ci au bénéfice d' investisseurs marocains et
européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement.
2- Les intérêts et autres produits similaires servis aux:
- Établissement de crédit est organismes assimilés, au titre des prêts et avances
consentis par ces organismes.
- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.)
- Les organismes de placement en capital-risque (O.P.C.R.)
- Les fonds de placement collectif en titrisation (F.P.C.T.)
- Les organismes de placements en capital-risque (O.P.C.R.)
18
- Les titulaires de dépôts et tous autres placements effectués en monnaies étrangères
convertibles auprès des banques offshore.
3- Les intérêts perçus par les sociétés non-résidentes au titre:
- Des prêts consentis à l'État ou garantie par lui ;
- Des dépôts en devises ou en DH convertibles ;
- Des prêts octroyés en devises pour un délai égal ou supérieur à 10 ans ;
- Des prêts octroyés en devises par la BEI dans le cadre de projets approuvés par le
gouvernement.
4- Les droits de location et les rémunérations similaires relatives à l'affrètement, la
location et la maintenance d'aéronefs affectés au transport international.

A4- Imposition permanente au taux réduit :


Il s’agit des :
Entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et
exerçant une activité principale dans le ressort de ladite province bénéficie du taux réduit
17,5 % au titre de l'activité exercée dans la province.

B. Exonérations et impositions temporaires au taux réduit :


Trois cas sont à distinguer :
B1- Exonération suivie d'imposition temporaire au taux réduit :
1. Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d'exportation
bénéficient :
Avant 2020 :
- L'exonération totale durant les cinq premiers exercices consécutifs à compter de la
date du début de leur exploitation ;
- L'imposition au taux de 8,75% pour les 20 exercices consécutifs suivants.
NB : les sociétés qui exercent leur activité au sein des zones franches dans le cadre d'un
chantier de construction de montage sont soumises à l'IS dans les conditions de droit
commun.

EN 2020 : remplacement de « zones franches d’exportation » par « zones d’accélération


industrielle ». Maintien de l’exonération quinquennale. Et application du taux de
L’application du taux spécifique de 15% (au lieu de 8,75) sans distinction entre CA local ou
à l’export.
Les entreprises qui exercent dans ces zones avant le 31 décembre 2020 et ce jusqu’à
épuisement des 20 ans couverte par le taux de 8,75%.

2. L'agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA) ainsi que les sociétés intervenant dans la
réalisation, l'aménagement, l'exploitation et l'entretien du projet de la zone spéciale de
développement Tanger Med et qui s'installent dans les zones franches d'exportation,
bénéficient des mêmes avantages accordés aux entreprises installées dans les zones franches
d'exportation.

19
B2- Exonérations temporaires :

Ce type d'exonération est prévu dans les cas suivants :

1- Les titulaires, ou le cas échéant les co-titulaires de toute concession d'exploitation des
gisements d'hydrocarbures bénéficie d'une exonération de l'IS pendant une période de 10 ans
consécutives courant à compter de la date de mise en production régulière de toute
concession d'exploitation.
2- Les sociétés exploitant des centres de gestion de comptabilité agréés sont exonérées de l'IS
au titre de leur opération pendant une période de 4 ans suivant la date de leur agrément.
3- Les sociétés industrielles exerçant des activités fixées par voie réglementaire bénéficient
d'une exonération de l'IS pendant les 5 premiers exercices consécutifs à compter de la date
du début de leur exploitation.
B3- Imposition temporaire au taux réduit :

Bénéficient du taux réduit de 20 % de l'IS pendant les 5 premiers exercices consécutives


suivant la date du début de leur exploitation :

1. Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d'un travail essentiellement
manuel.

2. Les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle.

3. Les sociétés sportives régulièrement constituées.

4. Bénéficient pour une période de 5 ans à compter de la date d'obtention du permis d'habiter du
taux réduit de 17,5 % au titre des revenus provenant de la location des cités, résidences et
campus universitaires réalisés en conformité avec leur destination, les promoteurs immobiliers
personnes morales, qui réalisent pendant une période maximum de 3 ans courant à compter de
la date de l'autorisation de construire, des opérations de construction de cités résidences et
campus universitaires constitués d'au moins 50 chambres dont la capacité d'hébergement est
au maximum de 2 lits par chambre dans le cadre d'une convention conclue avec l'État , Assortie
d'une cahier de charge (conditions précisées à l'Art. 7-II du CGI).

5. Les banques offshores sont soumises en ce qui concerne leurs activités pour les 15 premières
années consécutives suivant la date d'obtention de l'agrément :
- Soit à l'impôt au taux spécifique de 10 % (Art.19 II B);
- Soit à l'impôt forfaitaire de l'équivalent de 25 000 $ par an, libératoire de tous les
autres impôts et taxes sur les bénéfices ou revenus.
Remarque : après expiration du délai prévu 15 ans les banques offshores sont soumises à
l'IS dans les conditions du droit commun.
6. Les sociétés holding offshores sont soumises en ce qui concerne leurs activités pendant les
15 premières années consécutives suivant la date de leur installation, à un impôt forfaitaire de
l'équivalent de 500 $ par an libératoire de tous les autres impôts et taxes.
Conditions d’exonération :
- Avoir pour objet exclusif la gestion de portefeuille de titres et la prise de participation
dans les entreprises.
20
- Avoir un capital libellé en monnaies étrangères.
- Effectuer des opérations au profit des banques offshore ou des personnes physiques
non résidentes en monnaies étrangères convertibles.
-
Remarque : après expiration du délai de 15 ans des sociétés holding offshore sont soumise à
l'IS dans les conditions de droit commun.

8. Les exploitations agricoles imposables bénéficient du taux réduit de 17,5 % pendant


les 5 premières années consécutives à compter de la première année d'imposition.

C-Réduction d'impôt en faveur des sociétés dont les titres sont introduits en
bourse.

1. Les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par ouverture ou par augmentation de leur
capital, bénéficient d'une réduction permanente au titre de l'IS.

Le taux de la réduction est fixé comme suit :

- 25% pour les sociétés qui introduisent leurs titres de capital en bourse par ouverture de
leur capital au public et ce, par la cession d'actions existantes ;
- ou 50% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par augmentation de leur
capital d'au moins 20%, avec abandon du droit préférentiel de souscription destinée à
être diffusée dans le public, concomitamment à l'introduction en bourse desdites
sociétés.
N. B : La réduction précitée s’applique sur le montant de l’IS calculé, au taux en
vigueur, au titre de chaque exercice concerné par la réduction.
Toutefois, sont exclus du bénéfice de la réduction de l'IS :
- les établissements de crédit et organismes assimilés, y compris les sociétés de
financement ;
- les entreprises d'assurance et de réassurances ;
- les sociétés concessionnaires de services publics ;
- les sociétés dont le capital est détenu totalement ou partiellement par l'Etat ou
une collectivité publique ou par une société dont le capital est détenu à au
moins 50% par une collectivité publique.
2. Pour bénéficier de la réduction visée ci-dessus, les sociétés doivent fournir au service
local des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement, en même
temps que la déclaration du résultat fiscal et du chiffre d'affaires, une attestation d'inscription
à la cote de la bourse des valeurs délivrée par la société gestionnaire visée à l'article 4 de la
loi n° 19-14 relative à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en
investissement financier.

21
Exercice 1 :

Précisez le régime fiscal applicable aux entreprises et aux organismes suivants et


justifiez vos réponses :

22
II. LA BASE IMPOSABLE DE L'I.S.

1. Détermination de la base imposable


Le résultat fiscal est établi à partir des règles fiscales qui diffèrent des règles comptables.
Comme la loi exige la tenue d'une compatibilité qui permet de dégager les résultats
comptables, la détermination du résultat fiscal se base sur le résultat comptable auquel vont
être porté des corrections fiscales nécessaires.
Le calcul du résultat net fiscal s'effectue par voie extracomptable selon la méthode suivante :

La formule générale s’écrit comme suit :

Résultat fiscal net = Résultat comptable (produits-charges) +


Réintégrations (charges non déductibles) - Déductions (produits
non imposables) - Report déficitaire antérieur

23
2. Passage du résultat comptable au résultat fiscal
Ce passage se fait en quatre étapes :

A. Détermination du résultat comptable en faisant la différence entre les produits et les


charges comptabilisées.
Résultat comptable = produits – charges

B. La détermination des corrections fiscales en procédant à l'appréciation fiscale des


produits et des charges, qui engendre une liste de rectification fiscales à apporter aux résultats
comptables.
- Certains produits comptabilisés ne sont pas imposables, ou ne sont que partiellement,
ils doivent donc être déduit du résultat comptable, on parle alors de déductions.
- Certaines charges supportées par l'entreprise peuvent ne pas être acceptées en
déduction par le fisc, soit en totalité, soit en partie, il convient donc de les réintégrer au
résultat comptable, on parle alors de réintégrations.
-
C. L'établissement du tableau extra comptable du passage du résultat comptable au résultat
fiscal : le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux
dispositions légales régissant l'IS.
Le résultat brut fiscal est obtenu en ajoutant au résultat comptable (avant impôt) des
réintégrations et en retranchant de celui-ci les déductions.
Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations - déductions
*Réintégration = charge non déductible à réintégrer dans le résultat comptable car elles
sont non déductible fiscalement.
Ex : pénalités, amendes et majorations…
*Déductions= produits non imposables qui sont à déduire car ils sont totalement ou
partiellement exonérés.

D. Imputation des déficits


Il y a lieu également de prendre en considération des déficits sur exercices précédents dans la
limite des déficits des quatre exercices précédant l'exercice en cours.

3. Appréciation fiscale des charges et des produits

A. L'appréciation fiscale des produits :

L'entreprise réalise deux types de produits, produits imposables et produits exonérés en


totalité ou en partie.
1- Les produits imposables
Il s'agit des produits d'exploitation, des produits financiers et des produits non courant.

1.1 Les produits d'exploitation :


- Le chiffre d'affaires : comprenant les recettes et les créances acquises se rapportant
aux produits livrés et services rendus et aux travaux immobiliers réalisés;
- La variation de stocks de produits ;
24
- Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même.
- Les subventions d'exploitation;
- Les autres produits d'exploitation ;
- Les reprises d'exploitation et transfert de charges.
-
1.2. Les produits financiers:
Il s'agit principalement :
- Des produits de titres de participation et autre titre immobilisé, ses produits ainsi que
ceux de source étrangère (LF. 2008) sont compris dans les produits financiers de la société
bénéficiaire avec un abattement de 100 %;
- Les gains de charge;
- Les écarts de conversion passif relative aux augmentations des créances et aux
diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères qui sont évalués à la clôture de
l'exercice selon le dernier cours de change ;
- Les intérêts courus et autres produits financiers ;
- Les reprises financières et transfert de charges.
-
1.3. Les produits non courants:
Il s'agit:
- Des produits de cessions d'immobilisations;
- Des subventions d'équilibre;
- Des reprises sur subventions d'investissement;
- Des autres produits non courant y compris le dégrèvement obtenu de l'administration
au titre des impôts déductibles ;
- Des reprises non courantes et les transferts de charges ;
- Les subventions et donc reçus de l'État ou des collectivités locales ou des tiers; (s'il
s'agit de subventions d'investissement, la société peut les répartir sur la durée
d'amortissement des biens financés par cette subvention).
-
B. Le traitement fiscal des charges:

Le résultat fiscal dépend en grande partie des charges supportées par l'entreprise.
Fiscalement, la déduction des charges suppose la réunion de 4 conditions:
1. Les charges doivent être liées à l'exploitation de l'entreprise, ce qui exclut toute
charge à caractère personnel et privé.
2. Les charges doivent correspondre à des dépenses effectives et être appuyées par
des pièces comptables justificatives.
3. Elles doivent être comptabilisées et rattachées à l'exercice d'engagement.
4. Elles doivent se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise, ce qui
exclut les dépenses relatives aux acquisitions d'immobilisation des grosses
réparations (augmentation d'actif).
Les charges doivent, également, être admises par le Code Général des Impôts.

25
B1. Charges déductibles:

Il s'agit des :
1. Charges d'exploitation constitué par :
a- Les achats de marchandises revendues en l'état et les achats consommés de matière et
de fourniture;
b- Les autres charges externes engagées et supportées pour les besoins de l'exploitation y
compris:
* Les cadeaux publicitaires , deux conditions sont requises pour leur déduction:
- La valeur unitaire du cadeau ne doit pas dépasser 100 DH.
- Le cadeau doit impérativement porter le nom ou le sigle de l’entreprise ou la marque
des produits qu’elle fabrique.

*Les dons en argent et en nature octroyés:


- aux Habous publics est à l'entraide nationale ;
- aux associations reconnues d'utilité publique ;
- aux établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser des soins de
santé ou d'assurer des actions dans le but charitable, scientifique, littéraire, culturel,
éducatif, sportif…;
- aux établissements publics ayant une mission similaire à celle des associations
reconnues d'utilité publique ;
- à l'université Alakhawayne d'Ifrane;
- à la ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires;
- à la fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer;
- à la fondation Cheikh Zayd Ibn Soltan;
- à la fondation Mohamed V pour la solidarité;
- à la fondation Mohamed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation -
formation;
- au comité olympique national marocain et aux fédérations sportives régulièrement
constituées ;
- au fonds national pour l'action culturelle ;
- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Nord ;
- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Sud.
- à l'agence pour la promotion développement économique et social des préfectures et
provinces de la région orientale;
- à l'agence spéciale Tanger Méditerranée;
- à l'agence de développement social (A.D.S.);
- à l'agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (A.N.A.P.E.C.).
- à l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles ;
- aux associations de micro crédit;
- aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux œuvres sociales des
institutions qui sont autorisées par la loi qui les institue à percevoir des dons, dans la
limite de deux pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires HT du donateur .

26
c- Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations supplémentaires
émises au cours de l'exercice, (à l'exception de l'impôt sur les sociétés, l'IR sur salaire et la
TVA récupérable);
d- Les charges de personnel et main d’œuvre et les charges sociales y afférentes, y
compris l'aide au logement, les indemnités de représentation et les autres avantages en argent
ou en nature accordés aux employés de la société.
e- Les autres charges d'exploitation : jetons de présence, pertes sur créances
irrécouvrables…
f- Les dotations d'exploitation qui comprennent :

f.1 Les dotations aux amortissements


- Les dotations aux amortissements des immobilisations en non-valeur.
- Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles.
Ces dotations aux amortissements sont déductibles à partir de premier jour du mois
d'acquisition des biens.
Les biens concernés doivent être inscrit à un compte d'actif immobilisés et leur amortissement
régulièrement comptabilisé. Une annuité comptabilisée ne peut être déduite des exercices
suivants.
Concernant les voitures de transport de personnes dites voitures de tourisme : le taux
d'amortissement ne peut être inférieur à 20 % par an, et la valeur totale fiscalement
déductible, répartie sur 5 ans à parts égales, ne peut être supérieur à 300 000 dirhams TTC
par véhicule.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par l'entreprise dans le cadre d'un contrat de crédit-bail
ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supporté par utilisateur, et
correspondant à l'amortissement au taux de 20 % par an, sur la partie du prix du véhicule
excédant les 300 000 dirhams n'est pas déductible pour la détermination du résultat fiscal de
l'utilisateur.
Remarques:
Les dispositions précédentes ne s’appliquent pas :
- aux véhicules utilisés par le transport public;
- aux véhicules de transport collectif du personnel de l'entreprise et de transports
scolaires;
- aux véhicules appartenant aux établissements qui pratiquent la location de voiture
affecté conformément à leur objet;
- et aux ambulances.
- La société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements rapportant à un
exercice comptable déterminé perd le droit de déduire ladite dotation résultat de l'exercice et
des exercices suivants.
- Lorsque le prix d'acquisition des biens amortissables été compris par erreur dans les charges
d'un exercice non prescrit et que l'erreur est relevée soit par l'administration, soit par la société
elle-même, la situation de la société et régularisée et les amortissements normaux sont
pratiqués à partir de l'exercice qui suit la date de la régularisation.

27
f.2. Les dotations aux provisions :
Il s'agit de provisions constituées en vue de faire face, soit à la dépréciation des éléments de
l'actif, soit à des charges ou pertes non encore réalisés et que des événements en cours rendent
probables.
Conditions de déductibilité des provisions:
- La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte ou à une
charge déductible;
- Les charges et les pertes doivent être nettement précisées est susceptible d'évaluation
approximative ;
- Les pertes ou les charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours;
- Les provisions doivent être effectivement comptabilisées;
- Les pertes et les charges doivent être probables et non pas éventuelles;
La déductibilité de la dotation pour créances douteuses est conditionnée par
l'introduction d'un recours judiciaire dans un délai de 12 mois suivant celui de la
constitution.

Provisions exclues du droit à déduction:


- provisions pour amendes et pénalités non déductibles;
- provisions pour propre assureur;
- provisions pour garanties données aux clients.
NB : les provisions sans objet ainsi que celles qui sont irrégulièrement constituées doivent
être réintégrées.

2. Les charges financières :


Sont déductibles:
- Les charges d’intérêts dus aux tiers sont déductibles à condition que les emprunts ont servis
au financement de l’entreprise.
- Les intérêts rémunérant les comptes courants des associés pour les besoins de
l’exploitation sont déductibles sous réserve que:
• le capital social soit totalement libéré;
• le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant du
capital social;
• le taux pratiqué ne doit pas dépasser celui fixé par arrêté du Ministre des finances
pour la rémunération des comptes courants associés au titre de l’année en cours.
- Les pertes de change relatif aux dettes et créances libellés en monnaie étrangère;
- Les autres charges financières: escomptes de accordés;
- Et des dotations financières.

3. Charges non courantes :


Ces charges sont déductibles quand elles sont liées à l'exercice de l'activité de l'entreprise et
rattachées à l'exercice.
Il s'agit :
- de la VNA des immobilisations cédées.
- des autres charges non courantes telles que les dons accordés à certains organismes
(habous, associations reconnues d'utilité publique…) ;

28
- des dotations non courantes : il s'agit des dotations aux amortissements dégressifs des
biens des équipements à l'exclusion des immeubles et des véhicules de transport de
personnes.
Ce genre d'amortissement est pratiqué sur option irrévocable de la société.
Son taux= taux d'amortissement constant multiplié par un coefficient qui varie de 1,5 ;
2 ; à 3 selon la durée d'amortissement.
Sa base de calcul est le coût d'acquisition pour la première année et la VNA pour les
années suivantes.

4. Les charges non déductibles (art 11 du CGI):


Ce sont les charges dont le fisc n'admet pas la déduction même si elles sont engagées dans le
cadre de l'exploitation, il faut donc les réintégrer.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :
a. Les amendes, pénalités et majorations de toute nature, notamment pour infractions en
matière:
- d'assiette des impôts directs et taxes;
- de paiement tardif de ces impôts et taxes;
- de la législation au travail;
- de la réglementation de la circulation;
- de la réglementation du contrôle des changes ;
- de la réglementation des prix.
b. Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 10.000 DH TTC par jour et
par fournisseur sans dépasser 100.000 DH TTC par mois et par fournisseur, les dépenses
afférentes aux charges ainsi que les dotations aux amortissements relatives aux acquisitions
d'immobilisation et dont le règlement n'est pas justifié par CBNE (chèque), Effet de
commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire ou procédé électronique (L.F.
2016).

NB : cette disposition ne s'applique pas aux transactions portant les animaux vivants et les
produits agricoles bruts à l'exclusion des transactions effectuées entre commerçants.

c. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, l'ensemble des achats des travaux et des
prestations de services non justifié par une facture régulière ou autre pièces probantes établie
au nom des contribuables. (Pénalité de 6 % pour les entreprises acceptant le paiement en
espèces de facture dont le montant est supérieure à 20 000 dirhams).

d. Ne sont pas déductibles également les achats et les prestations revêtant un caractère
de libéralité.

29
B2. Le déficit reportable:
- Lorsqu'un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de déduire ce
déficit du résultat de l'exercice suivant.
- Lorsque le résultat de l'exercice suivant ne permet pas d'absorber le déficit en question,
celui-ci ou le reliquat éventuel, peut-être déduit des exercices comptable suivants
jusqu'au quatrième exercice qui suit l'exercice déficitaire.
NB : Cette limitation du délai de déduction n'est pas applicable au déficit correspondant
à des amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges
déductibles de l'exercice.

B3. La base imposable de l'impôt retenu à la source:

- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés :


Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés soumis à la retenue à la source
sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou
morales, qu'elles aient ou non leur siège au Maroc, au titre des dividendes, intérêts du
capital, boni de liquidation , réserves mises en distribution.
- Les produits de placements à revenu fixe (PPRF):
Il s'agit des intérêts des obligations, bons de caisse, des dépôts à terme, versés, mis à la
disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales bénéficiaires qu’elle
soient imposables, exonérés ou exclues du champ d'application de l'I.S. et ayant au Maroc
leur siège social, leur domicile fiscal ou un établissement et des pensions.
- Les produits bruts:
Il s'agit de redevances diverses commissions et honoraires… versés, mis à la disposition ou
inscrits en compte les personnes physiques ou morales non résidentes.

B4. Base imposable de l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes:


Les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux de construction ou de
montage peuvent opter (lors du dépôt de leur bilan ou après la conclusion de chaque marché)
pour l'imposition forfaitaire 8 % sur le montant HT des marchés.

30
III. LA LIQUIDATION DE L'I.S.

1. Période et lieu d'imposition :

L'IS est calculé d'après le bénéfice réalisé au cours de l'exercice comptable qui ne peut être
supérieur à 12 mois. Il est établi selon le barème en vigueur sur la base du résultat fiscal
déterminé en respectant des règles fiscales déterminées.
Il est à préciser que l'impôt ainsi déterminé ne peut être inférieur à une cotisation minimale.
C'est la société elle-même qui est tenue de procéder au calcul et au versement spontané de l'IS
sous forme de tranches dites acomptes provisionnels, et ce, au cours de l'exercice concerné.
À la fin de l'exercice est dans un délai de 3 mois suivant sa clôture, l'entreprise doit régulariser
sa situation vis-à-vis de l'administration fiscale.
Les sociétés sont imposables au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au
Maroc.

2. Les taux de l'IS:

On distingue les taux proportionnels, les taux spécifiques , les tarifs forfaitaires et les taux de
la retenu à la source.
A- Taux normal:
*Le taux de l'IS a connu plusieurs remaniement depuis son institution en 1987, il était au
début de 45 % mais des baisses successives l'ont ramené aux taux suivants :

➢ Loi de finance 2016 :

Montant du bénéfice net (en dirhams) Taux

Inférieur ou égal à 300 000 10%

de 300 001 à 1 000 000 20%

de 1 000 001 à 5 000 000 30%

au delà de 5 000 000 31%

➢ Loi de finance 2018 :

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➢ Loi de finance 2019 :

➢ Barème selon la loi de finance 2020 :

• L’augmentation du taux intermédiaire du barème normal d’IS de 17,50% à 20%


Barème progressif normal :

32
Pour les entreprises industrielles :
• La réduction du taux marginal du barème normal d’IS de 31% à 28%, pour les
sociétés exerçant une activité industrielle, telle que définie à l’article 19-I-A
précité, au titre de leur chiffre d’affaires réalisé localement, à l’exclusion de celles
dont le bénéfice net est égal ou supérieur à cent millions (100 000 000) de dirhams

Si l’entreprise industrielle a un chiffre d’affaire local et à l’export, elle se voit appliqué le


taux plafonné à 20% pour son bénéfice supérieur à 1 million de Dirham.

La loi de finance2020 a encore procédé au relèvement du taux du barème plafonné de


l’IS de 17,5% à 20% pour certaine activité :

Avant 2020 le taux était plafonné à 17,5% pour la tranche dont le montant du bénéfice
net est supérieur à 1 million de DH pour certaines activités (les entreprises exportatrices,
hôtelières, minières artisanales, les établissements privés d’enseignement ou de
formation professionnelle, les sociétés sportives, les promoteurs immobiliers,
exploitations agricoles et les sociétés exerçant des activités d’externalisation de services).
EN 2020, ce taux a été ramené à 20% pour le bénéfice net supérieur à 1 million de DH
(pour plus de détail voir article 6 du CGI de 2020).

➢ N.B : Taux normal :

Toutefois certains organismes à caractère financier tels que les établissements de crédit
(BAM, C DG, et les sociétés d'assurances et réassurance sont soumis à l'IS au taux de 37 %
depuis janvier 2008 (39,6 % avant cette date).

33
En 2019 : Institution d’une contribution sociale de solidarité sur les
bénéfices pour 2019 et 2020
: Institution d’une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices pour 2019 et 2020 pour
les entreprises qui réalisent un bénéfice net fiscal égal ou supérieur à quarante millions (40
000 000) de dirhams, au titre du dernier exercice clos, à l’exclusion :
- des sociétés exonérées de l’IS de manière permanente, telles que visées à l’article 6-
I-A du CGI ;
- des sociétés exerçant leurs activités dans les zones franches d’exportation, telles que
visées à l’article 6-II-A-1° du CGI ;
- des sociétés de services ayant le statut « Casablanca Finance City », telles que visées
à l’article 6-I-B-4° du CGI. Liquidation
La contribution précitée est calculée au taux de 2,50% sur la même base servant au calcul de
l’IS, à savoir le montant du bénéfice net visé à l'article 19-I-A du CGI.

En 2019, aussi, suppression du régime fiscal spécifique aux centres de coordination (taux égal
à 10% de leurs dépenses de fonctionnement, ajouté, le cas échéant, au résultat de leurs
opérations non courantes) en les soumettant aux règles de droit commun en matière d'IS, à
l’instar de tous les établissements des sociétés non résidentes.

B- Les taux spécifiques de l'IS :

• 8,75 % applicable:
- Aux entreprises exerçant leur activité dans les zones franches d'exportation et ce pour
les 20 ans suivant le 5ème exercice d'exonération totale (10 ans seulement avant
2007).
N.B = selon LF 2020, A titre transitoire, le régime fiscal en vigueur avant le 1
janvier 2020 demeure applicable aux entreprises installées dans les zones
d’accélération industrielle avant cette date (CGI 2020).
L’expression « zones franches d'exportation» est remplacée par «zones
d’accélération industrielle» dans le présent code et dans les textes pris pour
son application
Après l’expiration des 20 ans, Ces entreprises bénéficient du taux spécifique
prévu à l’article 19-II ou à l’article 73 (II-F-7°) du code général des impôts, tels
que modifiés et complétés par le paragraphe I (taux de 15% à appliquer)

• 10 % sur option pour :


Les banques offshores durant les 15 ans suivant la date d'obtention de l'agrément
(bénéficient des avantages institués avant LF 2020 jusqu’à la fin de la période du régime
spécifique) ;

• 15% :
- pour les sociétés ayant obtenu le statut CFC et les sièges régionaux ou
internationaux et aux bureaux de représentation des sociétés non-résidentes
34
ayant le statut CFC, le résultat fiscal est déterminé à partir du 1er janvier 2020
selon les règles générales de droit commun visées à l’article 8-I du CGI sous
réserves des dispositions des articles 210 et 213 du CGI (Article 6, révision du
régime en 2020)

- Pour les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones d’accélération
industrielle, au-delà de la période de cinq (5) exercices d’exonération

C- Les taux et montants de l'IS forfaitaire :


On distingue trois tarifs:
- Le taux de 8 % du montant HT sur la valeur ajoutée des marchés, pour les sociétés
étrangères non résidentes, adjudicataires de marché de travaux de construction ou de
montage ayant opté pour l'imposition forfaitaire. Cet impôt est libératoire de l'impôt
retenu à la source.
- La contre-valeur de 25 000 $ US par an sur option libératoire de tous les autres
impôts et taxes frappant les bénéfices ou les revenus pour les banques offshore.
- La contre-valeur en dirhams de 500 $ US par an, libératoire de tous les autres impôts
et taxes frappant les bénéfices et revenu pour les sociétés holding offshore;

D- Taux de l'impôt retenu à la source:


Il s'agit de 3 taux actuellement 10 %, 15 % et 20 %.
1- Le taux de 10 %:
Il s'applique au produit brut hors TVA perçus par les personnes physiques ou morales non-
résidentes.
2- Le taux de 15 %:
Il s'applique aux produits des actions parts sociales et revenus assimilés.
3- Le taux de 20 %:
Il s'applique au montant hors TVA des produits de placements à revenu fixe (énumérés à
l'article 14 de la loi), versés, mis à la disposition ou inscrit en compte de personnes
physiques ou morales au titre des intérêts et autres produits assimilés :
- des obligations, bons de caisse et autres titres d'emprunt comme les créances
hypothécaires privilégiées ou chirographaires, les cautionnements en numéraire, les bons
de trésor, les titres OPCVM...
- des dépôts à terme ou à vue auprès des établissements de crédit ou tout autre
organisme.
- des prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales à toute
personne physique ou morale passible à l'IS ou de l'IR selon le régime du résultat net réel
ou à toute autre personne.
- des prêts consentis par l'intermédiaire des établissements de crédit et organismes
assimilés, par des sociétés et autres personnes physiques ou morales à d'autres personnes.
- des opérations de pensions.

35
3. Calcul de l'IS :

L'impôt exigible de la société est obtenu en appliquant le tarif fiscal à la base imposable
(résultat fiscal net)
IS = résultat fiscal net * taux d'I.S.
Toutefois, l'impôt exigible ne peut être inférieur à un minimum appelé cotisation minimale
annuelle.

A- Cotisation minimale (Art.144):


C'est le minimum d'impôt qu'une entreprise passible de l'IS devrait acquitter à l'État.
Ce minimum est dû par toute société redevable de l'IS, sauf les sociétés étrangères ayant opté
pour une imposition forfaitaire.
La CM est calculée en même temps que l'IS, elle devient exigible si son montant dépasse
celui de l'IS.
La CM ne peut être inférieur à 3000 dirhams par exercice.

1. La base de calcul de la CM est constituée de 5 éléments :


- le chiffre d'affaire : ensemble des recettes et des créances acquises, se rapportant aux
produits livrés aux services fournis et aux travaux immobiliers totalement ou
partiellement réceptionnés;
- des autres produits d'exploitation (jetons de présence…) ;
- des produits financiers (sauf éléments exonérés) ;
- des subventions ou dons reçus de l'État ou collectivités locales ou des tiers
(subventions d'exploitation, subventions d'investissement…)
- Et des autres produits non courant (Cf. plan comptable).
2. Le taux de la CM peut être:
- Avant 2019 le taux était de 0,5 % taux normal.
- Soit de 0,25 % taux réduit applicable aux opérations effectuées par les entreprises au
titre des ventes portant sur:
• Produits d’énergie (Gaz, Eau , Electricité)
• Produits Pétroliers
• Produits de 1ére nécessité (Huile, Farine , Beurre, Sucre)
• Médicaments (appliqué en 2019)

En 2019 : Révision des taux de la cotisation minimale par le relèvement du taux de


0,50% à 0,75% et la réduction de ce taux à 0,25% pour les médicaments (comme le gaz)

En 2020 :
La L.F. 2020 a introduit, à ce titre, des modifications concernant les taux de la CM prévus par
l’article 144-I-D du CGI.
Ces modifications prévoient :
- le maintien du taux normal de la CM à 0,50% ;
- l’institution d’un taux majoré de la CM fixé à 0,60%, lorsqu’au-delà de la période
d’exonération visée à l’article 144-I-C (1°et 2°) du CGI, le résultat courant hors
amortissement est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de deux exercices consécutifs
36
Calcul de la CM:
CM = taux * (CA HT + autres produits d'exploitation + produits financiers +
Subventions et dons reçus +autres produits non courant).
Remarque : les sociétés nouvellement créé (autre que celle des concessionnaires de service
public sont exonérés de CM pendant les 36 premiers mois suivant la date du début de leur
exploitation, cette exonération peut aller dans certains cas jusqu'à 60 premiers mois suivant la
date de constitution des sociétés (ce droit cesse après la 60 mois d'existence).

B- Calcul et détermination de l'impôt exigible :


Toute société doit calculer à la fois l'IS et la CM et comparer les deux montants.
Le montant le plus élevé des deux sera l'impôt exigible de l'exercice.

Le paiement de l'IS :
L'IS est payable spontanément par les contribuables dans les délais précis et selon les
modalités prévues par la loi, sous forme d'acomptes au cours de l'exercice. A la fin de
l'année, une régularisation s'impose.

1. Les acomptes provisionnels (trimestriels):


La société soumise à l'IS doit verser à l'État 4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à
25 % du montant de l'impôt exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de
référence).
Ses acomptes doivent être versés au Trésor respectivement avant l'expiration du 3e, 6e, 9e et
12e mois suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable.
Toutefois, le paiement du montant de la cotisation minimale doit être effectué en un seul
versement avant l'expiration du 3e mois (soit avant le 31 Mars) suivant la date d'ouverture
de l'exercice comptable en cours.

Remarque : Les versements prévus par le CGI 2017 (notamment de l'IS et CM) doivent être
souscrits par procédés électroniques auprès de l'administration fiscale (Art 169; télépaiement).

2. Les régularisations fiscales :


Lorsque l'impôt au titre de l'exercice en cours est déterminé à la fin de l'année, la société doit
comparer son montant à la somme des 4 acomptes déjà versés.
- Si cet impôt est supérieur aux acomptes versés, le reliquat constitue une dette à payer par la
société à l'État avec le premier acompte de l'exercice suivant (avant le 31/03/N + 1).
- Si l'impôt dû est inférieur au montant des acomptes versés, l'excédent payé constitue pour
la société une créance à imputer d'office sur le premier acompte de l'exercice suivant, et le
cas échéant, sur le deuxième et suivant.

A noter qu’avant 2015, l’excédent d’IS était imputé sur les acomptes provisionnel de
l’exercice N+1. Le reliquat était restitué à la société.
Selon la loi de finances 2015 a précisé que ce reliquat n’est pas à restituer, mais à imputer sur
les sur les acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et ainsi que sur l’impôt
37
dû au titre desdits exercices. La société peut demander la restitution en cas de fin
d’exploitation.

En 2019 : Consécration du principe d’imputation de l’impôt payé à


l’étranger sur l’impôt sur les sociétés dû au Maroc
Dans un souci d’équité fiscale et à l’instar du traitement fiscal réservé aux revenus de source
étrangère réalisés par les personnes physiques, l’article 7-II de la L.F n° 80-18 a complété le
CGI par un nouvel article 19 bis relatif à l’imputation de l’impôt étranger en matière d’IS.

Remarques :
- La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge qu'un ou
plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle sera finalement
redevable.
- À cet effet, elle doit souscrire une déclaration 15 jours avant l'exigibilité du prochain
versement à effectuer. Toutefois si le montant de l'impôt dû s'avère supérieur de plus de 10
% à celui des acomptes versés, la société encourt une pénalité de 10% (ou de 5% si le
paiement est effectué dans un délai de retard n'excédant pas 30 jours) et une majoration de
5% pour le premier mois de retard et de 0,50% par mois ou fraction de mois
supplémentaire.
- Les acomptes provisionnels dus au titre d'un exercice sont calculés sur la base de l'impôt
ou la CM acquittés au titre de l'exercice précédent.
- Lorsque l'exercice de référence est inférieur à 12 mois, les acomptes sont calculés sur la
base de l’impôt rapporté à une période de 12 mois.
- Dans le cas où une société bénéficierait d'une période d'exonération de l'IS ou de la CM,
l'exercice de référence pour le calcul des acomptes provisionnels est le dernier exercice
clos de la période d'exonération.
- Les acomptes sont calculés à la base de l'impôt ou de la CM qui aurait été normalement
dus en l'absence d'exonération.

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Traitement fiscal des paiements en espèces
Avant 2016 Après 2016
A partir de 2019

Les règlements en espèces sont Les règlements en espèces sont Les règlements en espèces sont
plafonnés à 10 000 DH (ttc) par plafonnés à 10 000 DH (ttc) par jour plafonnés à 5 000 (ttc) DH par jour
jour et par fournisseur et et par fournisseur et 100 000 DH et par fournisseur et 50 000 DH
100 000 DH (ttc) par mois et (ttc) par mois et par fournisseur (ttc) par mois et par fournisseur
par fournisseur.

En cas de dépassement : En cas de dépassement : En cas de dépassement :


Réintégration de 50% du Réintégration de la différence entre Réintégration de la différence
montant de la facture réglé en le montant payé et le plafond (HT). entre le montant payé et le plafond
espèce (HT).

Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en
espèce une facture de 12 000 espèce une facture de 12 000 DH. espèce une facture de 12 000 DH.
DH.
Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer
50% du montant de la facture (12000/1,2 -10 000/1,2) = 10 000- (12000/1,2 -5 000/1,2) = 10 000-
soit 6 000 DH 8333= 1667 DH 4166= 5834 DH

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