Vous êtes sur la page 1sur 71

‫الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية‬

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

CONSEIL DE LA CONCURRENCE ‫مجلس المنافسة‬

RAPPORT D’ACTIVITE DU CONSEIL DE LA


CONCURRENCE AU TIRE DE
L’ANNEE 2016

« Le présent rapport d’activité annuel 2016 est établi conformément à l’article


27 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 Juillet 2003 modifiée et complétée relative à
la concurrence »

Juin 2017
Sommaire

Introduction :……………………………………………………………………. 03

Partie i : Rappel des missions conférées au Conseil de


la concurrence

Rappel des missions conférées au Conseil de la concurrence par l’ordonnance


n°03-03 du 19/07/2003 modifiée et complétée relative à la concurrence :……... 05
1- Sanctionner les comportements anticoncurrentiels :…………………………. 05
2- Contrôler la structure du marché :…………………………………………… 06
3- Emettre des avis pour éclairer les pouvoirs publics, les entreprises, les
associations de protection des consommateurs sur les marchés concurrentiels : 07

Partie Ii : Le fonctionnement ET ORGANISATION


FONCTIONNEMENT DU CONSEIL

I- Le fonctionnement des services administratifs du Conseil de la Concurrence : 09


II/-L’organisation et le fonctionnement du conseil de la concurrence :………… 12

PARTIE III : ACTIVITES REALISEES PAR LE CONSEIL DE LA


CONCURRENCE EN 2016

Activités réalisées par le conseil de la concurrence en 2016 :…………..……… 15


1- Coopération internationale :………………………………………………….. 16
2- Conventions de coopération établies au niveau national :……………………. 17
3- La poursuite de la conception et la publication des Bulletins Officiels de la
Concurrence (BOC) et autres documents (dépliants et manuel de procédures) :.………. 18
4- Accueil et encadrement des étudiants et stagiaires universitaires :………….. 20
5- Journées d’études organisées par le Conseil de la concurrence :…………….. 20
6- Conférence de presse du Président du Conseil de la concurrence :………… 21
7-Invitation du Président du Conseil de la concurrence au forum
EL-Moudjahed (22 juillet 2016) :………………………………………….... 22
8- Actions de sensibilisation sur les saisines du Conseil de la concurrence :….. 22
9- Participation des membres et des cadres du Conseil de la concurrence à des
séminaires, ateliers et journées d’études à l’étranger :…………………….... 23
1
10- Participation des membres et cadres du Conseil de la concurrence à des
séminaires, ateliers et journées d’études organisées en Algérie :……..…. 37
11- Etude thématique portant sur le marché du médicament à usage humain en
Algérie :…………………………………………………………………….. 41
12- Le lancement du programme de conformité aux règles de la concurrence :... 45

PARTIE IV : MISSIONS JURIDICTIONNELLES


1/ Nature des décisions rendues par le Conseil de la concurrence :……………. 48
2/ Traitement des plaintes (saisines) :…………………………………………… 50
1- Dossier N°51/2013 du 16 Avril la SARL IMACOR contre la société
LAFARGE :…………………………………………………………..... 50
2- Dossier N°02/2016 du 02/05/2016 la société Sarl « H Kim 23 » contre l’APC
de Bab El-Oued :…..………………………………………………………... 51
3- Dossier n° 49 du 31/03/2013 : Association des distributeurs privés de
lubrifiants contre Sonatrach - La procédure d’engagement :……………….… 52

PARTIE V : MISSIONS CONSULTATIVES

1- Dossier N° 04-2014 du 18/05/2015 demande d’avis formulée par la société


"ALLIANCE ASSURANCE" :………………………….…………..……... 55
2- Dossier N° 01-2016 du 24/04/2016 : Demande d’Avis formulée par
l’Autorité de régulation des Hydrocarbures (ARH) sur la distance entre deux
stations-service : de vente de carburants :………………………………… 56
3- Dossier N° 03/2016 du 05/10/2016 : Demande d’avis formulée par la société
SPA « Heinkel-ALGERIE » :………………………………………………… 57
4- Avis rendu par le conseil de la concurrence portant propositions de modifier
l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003, modifiée et complétée relative à la
concurrence :……………………………………………………………….… 58
PARTIE VI : PROGRAMME ET AXES DE TRAVAIL 2017
1- Programme et axes de travail 2017:…………………………….…………… 64
1-1 / Amendements de l’ordonnance n° 03-03 du 19 Juillet 2003 modifiée et
complétée relative à la concurrence :……………………………………..…. 64
1-2/ La poursuite de mise en œuvre du programme de conformité aux règles de
la concurrence :…………………………………………………………….. 64
1-3/ La poursuite de l’étude thématique portant sur le marché du médicament
en Algérie :…………………………………………………………………. 65
2- l’inscription de nouvelles opérations nécessaires au renforcement des
capacités de l’institution :…………………………………………………… 66

Conclusion :………………………………………………………….………… 69

2
INTRODUCTION

L’année 2016 aura été la quatrième année de fonctionnement du Conseil de la


concurrence après sa réactivation en Janvier 2013.

L’élaboration du rapport annuel d’activité du Conseil de la concurrence et sa


transmission à l’Instance Parlementaire, au Premier Ministre et au Ministre chargé
du commerce ainsi que sa publication au Bulletin Officiel de la Concurrence (BOC)
et sur tout autre support d’information approprie sont rendues obligatoires par les
dispositions de l’article 27 de l’ordonnance n°03-03 du 19/07/2003, modifiée et
complétée relative à la concurrence.

Comme pour les années 2013, 2014, 2015 ; le Conseil de la concurrence


présente le bilan des activités juridictionnelles, consultatives et de contrôle des
structures du marché et des autres actions réalisées dans le cadre des missions au cours
de l’année écoulée.

Le rapport d’activité de cette année se singularise cependant par la publication


d’un avis rendu par le Conseil de la concurrence sur autosaisine proposant la
modification de l’ordonnance n°03-03 du 19/07/2003 modifiée et complétée relative
à la concurrence, en vue,

D’une part, de mettre en œuvre les principes relatifs à la concurrence consacrés


par l’article 43 de Constitution amendée en 2016.

Et d’autre part, de corriger les lacunes de ce texte révélées après quatre (04)
années d’application.

Il est utile de rappeler dans ce cadre que le Conseil de la concurrence a tenu


compte pour l’élaboration de son avis de l’audit réalisé en 2014 à la demande du
Gouvernement Algérien par des experts internationaux du droit de la concurrence sous
l’égide de la CNUCED.

3
A signaler que cette opération est arrivée à la phase finale.

Des propositions de modification de l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003


élaborées par les experts de la CNUCED seront remises incessamment au
Gouvernement Algérien.

Le présent rapport annuel inhérent à l’année 2016 aborde les parties ci-après :

1. Un bref rappel des missions conférées par la loi au Conseil de la concurrence ;


2. Le fonctionnement des services administratifs du Conseil de la concurrence.
3. Les principales activités réalisées par le Conseil de la concurrence.
3-1 la poursuite de l’étude thématique du marché du médicament.
3-2 le lancement du programme de conformité aux règles de la concurrence.
Le traitement des demandes d’avis
3-3 les autres activités.
4. Missions juridictionnelles
4-1 les saisines proprement dites.
4-2 la procédure d’engagement.
5. Missions consultatives.
5-1les demandes d’avis émanant des institutions publiques et opérateurs
économiques.
5-2.L’avis rendu par le Conseil de la concurrence sur autosaisine portant
propositions de modifications de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003
modifiée et complétée relative à la concurrence
6. Les actions et les axes de travail relatifs au programme du Conseil de la
concurrence pour l’année 2017.

4
Partie i : Rappel des missions conférées au Conseil de la
concurrence par l’ordonnancen°03-03 du 19/07/2003
modifiée et complétée relative à la concurrence.

Le Conseil de la concurrence est une institution chargée de garantir le bon


fonctionnement de la concurrence sur le marché.

En tant qu’autorité administrative autonome, il exerce au nom et pour le compte


de l’Etat trois (03) missions principales :

• La sanction des pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes, les cartels
et les abus de position dominante ;

• Le contrôle des opérations de concentration afin d’éviter le renforcement des


positions dominantes et les abus qui peuvent en découler.

• L’exercice d’une mission consultative à la demande des pouvoirs publics, des


entreprises, des associations ou de sa propre initiative.

1- Sanctionner les comportements anticoncurrentiels :

En effet, les ententes horizontales entre concurrents et ententes verticales


entre fournisseurs et distributeurs, le comportement abusif (verrouillage, éviction) de
la part d’un acteur dominant constituent des pratiques qui conduisent à gonfler
artificiellement les prix au détriment des consommateurs.

Des études menées au plan international ont démontré que des cartels bien
organisés peuvent générer des augmentations de prix de près de 25 % ; c’est pourquoi
l’instauration de sanctions présente un intérêt majeur pour le législateur ; en effet les
sanctions doivent être à la fois dissuasives et répressives afin d’inciter les opérateurs
économiques à ne pas récidiver et de décourager les autres acteurs tentés d’adopter
un comportement similaire.

L’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée, relative à la


concurrence a prévu en son article 63, un droit de recours juridictionnel contre les
décisions du Conseil de la concurrence.

Ce recours s’exerce auprès de la cour d’Alger statuant en matière


commerciale.

5
2- Contrôler la structure du marché :

Il s’agit du contrôle des opérations de concentration en application des articles


15 et suivants de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée,
relative à la concurrence en vertu desquels les entreprises doivent notifier au Conseil
de la concurrence les opérations de fusion-achats lorsque celles-ci dépassent le seuil
de 40 % des ventes ou achats effectués sur un marché.

Le Conseil de la concurrence examine d’une manière plus ou moins rapide


et approfondie les notifications de concentration et décide s’il peut autoriser
l’opération sans conditions, ou bien éventuellement l’assortir de conditions
(souscription d’engagements écrits destinés à atténuer les effets de la concentration sur
la concurrence), ou l’interdire carrément.

Cet examen consiste à opérer un contrôle en amont des structures de marché


et d’empêcher, le cas échéant, la constitution de positions dominantes trop fortes ou
de monopoles susceptibles de favoriser les abus de position dominante car, faut-il le
rappeler ce n’est pas la position dominante qui est prohibée par la loi sur la
concurrence mais les abus qui en résultent en termes de prix, d’offre et de qualité.

Le Conseil de la concurrence reste très peu saisi des cas de concentrations ou de


fusions –acquisitions, (un seul cas en 2014 portant sur le rachat par le Fonds National
d’Investissement (FNI) de 51 % du capital d’ORASCOM TELECOM ALGERIE)
et un cas en Septembre 2015 au sujet duquel le Conseil de la concurrence a été
destinataire d’une demande d’autorisation de concentration introduite par la société
SANOFI et la SARL Cheplapharm et sur laquelle le collège a délibéré le 4 novembre
2015.

C’est pourquoi le Conseil continue à présumer que la taille des entreprises


privées en Algérie et la culture entrepreneuriale qui prévaut (entreprises familiales
généralement) ne suscite pas l’intérêt des patrons d’entreprises privées à se regrouper
ou à fusionner. Dès lors ils ne sont pas amenés à notifier au Conseil de la concurrence
des projets de concentrations quelconques.

6
En ce qui concerne les entreprises du secteur public, la méconnaissance ou la
non prise en compte des textes en vigueur, notamment l’ordonnance n° 03-03 du 19
juillet 2003 modifiée et complétée relative à la concurrence, qui imposent une
notification au Conseil de la concurrence de toute restructuration qui viendrait
à faire augmenter les parts de marché du nouvel organisme au-delà du seuil de 40 %
des ventes effectués sur un marché, pourrait expliquer l’absence de saisine du conseil
de la concurrence en la matière. Il faut signaler à ce sujet que les dernières
restructurations opérées au niveau du secteur industriel public, en l’occurrence la
création de nouveaux groupes industriels, n’ont pas été notifiées au Conseil de la
concurrence.

La décision de rejet de la concentration par le Conseil de la concurrence peut


faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat conformément l’article 19 de
l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence.

Lorsque l’intérêt général le justifie, le Gouvernent peut, en vertu de l’article 21


de l’ordonnance précitée, autoriser d’office la réalisation d’une concentration rejetée
par le Conseil de la concurrence.

3- Emettre des avis pour éclairer les pouvoirs publics, les entreprises,
les associations de protection des consommateurs sur les marchés
concurrentiels :

C’est une mission générale de conseil et d’expertise conféré au Conseil de la


concurrence par les articles 34, 35 et 36 de l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003
complétée et modifiée relative à la concurrence.

Article 34 : « Le Conseil de la concurrence a compétence de décision, de


proposition et d’avis qu’il exerce de sa propre initiative ou à la demande du
Ministre chargé du commerce ou tout autre partie intéressée pour favorise et
garantir par tous moyens utiles la régulation efficiente du marché… »

Article 35 : « Le Conseil de la concurrence donne son avis sur toute question


concernant la concurrence à la demande du Gouvernement, les collectivités
locales, les institutions économiques et financières, les entreprises, les associations
professionnelles et syndicales, ainsi les associations de protection des
consommateurs »

7
Article 36 : « Le Conseil de la concurrence est consulté sur tout projet de textes
législatif et réglementaire ayant pour effet notamment :

- De soumettre l’exercice d’une profession ou d’une activité, ou l’accès à un


marché à des restrictions quantitatives ;
- D’établir des droits exclusifs dans certaines zones ou activités ;
- D’instaurer des conditions particulières pour l’exercice d’activités de
production, de distribution et de services ;
- De fixer des pratiques uniformes en matière de conditions de vente»

8
Partie ii : Le fonctionnement ET ORGANISATION FONCTIONNEMENT
DU CONSEIL

I- Le fonctionnement des services administratifs du Conseil de la Concurrence :


Les activités de la Direction de l’Administration et des Moyens du Conseil de
la Concurrence pour l’année 2016, ont été marquées par plusieurs actions relatives au
budget, à la comptabilité, aux ressources humaines, à la formation et aux moyens
généraux.

1/ Le fonctionnement des structures administratives du Conseil :

Le Conseil de la Concurrence continue à souffrir d’un déficit flagrant de


personnel (toutes catégorie confondues) à cause de l’absence d’un siège adéquat.

Malgré cette contrainte majeure qui perdure depuis la création de l’institution


en 1995, le Conseil de la Concurrence a recruté deux cadres de conception et trois
cadres d’application après autorisation des services de Mr. Le Premier Ministre.

L’effectif du Conseil de la concurrence, toutes catégories confondues,


enregistré au 31 décembre 2016 est de 27 personnes alors qu’il dispose de 72 postes
budgétaires :

Poste de travail Nb. Postes Nb. Postes Nb. De Postes


Budgétaire Occupés Vacants
Postes Supérieurs 17 14 03
Postes de conceptions 12 03 09
Postes d’applications 14 02 12
Postes de maitrises 5 02 03
Postes de soutien 1 01 0
Postes contractuels 23 05 18
TOTAL 72 27 45

9
2/ Formation du Personnel :

Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de coopération relative au


perfectionnement et aux échanges d’expériences signée le 25 Février 2014 entre le
Conseil de la Concurrence et l’Autorité Française de la Concurrence, deux (02)
rapporteurs ont bénéficié d’une formation de cinq (05) jours en France.

Deux autres rapporteurs de l’institution ont suivi une formation de cinq (05)
jours organisée par le Centre du Fond Monétaire International pour le Développement
et le Financement dans le Moyen Orient (CEF) au Koweït. Deux (02) autres
rapporteurs de l’institution ont bénéficié d’une formation à Tunis (Tunisie) dans le
cadre du programme CNUCED-MENA.

3/ Elaboration et exécution du budget :

Le Conseil de la concurrence est une autorité administrative autonome, dotée


de la personnalité juridique et de l’autonomie financière (Article 23 de l’ordonnance
n°03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la concurrence).

Cette autonomie est cependant remise en cause par le fait que le budget
du Conseil soit inscrit à l’indicatif du budget du ministère du commerce (Article 33
de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence).

Cette anomalie a été relevée par Les services de Mr. le Premier Ministre qui
avait demandé au Ministère des Finances de dissocier, à titre transitoire, le budget
du Conseil de la Concurrence du budget du Ministère du Commerce en attendant la
modification de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 précitée.

Un plan de gestion et de formation a été élaboré par le Conseil de la


concurrence pour 2016 en collaboration avec la Direction générale de la Fonction
Publique et de la Réforme Administrative pour assurer la gestion de la carrière du
personnel (avancement, promotion, formation).

Le Conseil de la concurrence a renouvelé la composante de la commission


paritaire et a procédé au recrutement de deux (02) cadres de conception par voie de
mutation.

Par ailleurs et dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de rationalisation


des dépenses prises par le Gouvernement, les dotations budgétaires initiales octroyées
au Conseil de la concurrence de l’exercice 2016 ont été réduites de 50 %.
10
4/ Dotation du budget et répartition des dépenses :

a. Le Budget du Conseil de la concurrence pour 2016 a été doté d’une enveloppe


de 115 001 000DA répartie comme suit :

- Dépenses du personnel: 90 351 000 DA,


- Fonctionnement des services : 24 650 000 DA.

5/ Les moyens généraux :

Le Conseil de la concurrence a pris en charge les frais de l’organisation de


deux (02) séminaires, des réunions du Collège, de l’impression de cinq (05) Bulletins
Officielles de la Concurrence, de l’installation de caméras de surveillance et de la
pointeuse pour le personnel, de l’acquisition de matériel informatique et l’installation
de réseaux des services de la comptabilité.

11
II/ ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CONSEIL

DE LA CONCURRENCE

1- Organisation :

L’organisation et le fonctionnement du Conseil de la concurrence ont été fixés


par le décret exécutif n° 11-241 du 10 Juillet 2011.

Ce décret a toutefois révélé des lacunes dès son application. Il s’est avéré, en
effet que ce texte n’a pas prévu les modalités de nomination aux postes des cadres
supérieurs du Conseil de la concurrence perturbant de fonctionnement des services
administratifs du Conseil de la concurrence durant deux années après (2013/2014).

La modification de ce décret en 2015 a permis la nomination par décision du


Président du Conseil de la concurrence de quatre (04) cadres aux postes directeurs (01
homme et 03 femmes).

2- Le fonctionnement de l’institution :

Hormis la modification du décret précité le Conseil de la concurrence


continue de fonctionner dans des conditions contraignantes caractérisés par :

2-1- L’absence d’un siège adéquat :

Les bureaux affectés provisoirement depuis 1995 au Conseil de la


concurrence au niveau du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale
ne peuvent accueillir qu’une vingtaine de personnes alors que pour exercer pleinement
les missions qui ont été conférées par la loi, cette institution a besoin d’un effectif de
150 à 160 agents (toutes catégories confondues).

2-2- Le statut juridique hybride du Conseil de la concurrence :

Placé auprès du Président de la République par l’ordonnance n° 95-06 du 25


Janvier 1995 relative à la concurrence puis auprès du Chef du Gouvernement
par l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 le Conseil de la concurrence a été
placé auprès du Ministre du Commerce après la modification de l’ordonnance précitée
en 2008.
12
Il est utile de rappeler que le collège du Conseil de la concurrence a cessé de
fonctionner de 2003 à 2013 pour défaut du quorum légal et ce, pour le non
renouvellement des mandats des membres du nouveau collège.

Le placement du Conseil de la concurrence auprès du Ministre du commerce


a conduit, comme cela avait été signalé dans les rapports d’activité de 2014 et 2015, à
des conflits de compétence avec certains services centraux du ministère du commerce
(Voir argumentaire sur ce point dans l’avis n° 04/2016 du 16 /12/2016 rendu par le
Conseil de la concurrence le 26/12/2016 dans la partie V de ce rapport).

2-3- La d dévalorisation du statut des membres et cadres du Conseil de la


concurrence :

Les fonctions de membres et cadres du Conseil de la concurrence ont été


classées comme postes supérieurs en 2008, alors qu’elles étaient considérées comme
fonctions supérieures de l’Etat sous le régime de l’ordonnance n° 95-06 précitée et
l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003.

Cette dévalorisation n’était pas de nature à contribuer à motiver le personnel


en place ni encore moins, à attirer les meilleures compétences vers une institution
appelée à jouer un rôle primordial dans la régulation du marché.

Les conséquences négatives de cette dévalorisation n’avaient pas manqué de


se manifester au cours des années 2015 et 2016.

En effet durant l’année 2015, il avait été enregistré les défections (démissions
et départs) d’une partie de l’encadrement de haut niveau :

Quatre membres du collège dont trois membres permanents et un membre non


permanent, du secrétaire général et deux directeurs ont quitté le Conseil ;

Ces départs ont fait que le collège s’est trouvé confronté à la problématique de
la limite du quorum requis pour délibérer légalement (huit membres).

13
2-4- Le budget du Conseil de la concurrence non distinct du budget

du Ministère du commerce :

Le budget du Conseil de la concurrence est inscrit, comme indiqué plus haut,


à l’indicatif du budget du Ministère du Commerce et ce en application de l’ordonnance
n°03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la concurrence (Article 33
de l’ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence).

Cette situation est contradictoire avec l’article 23 de l’ordonnance n° 03-03


du 19 Juillet 2003 relative à la concurrence qui octroie l’autonomie financière à
l’institution.

En conclusion, il est permis d’affirmer qu’en ce qui concerne son organisation


et son fonctionnement le Conseil de la concurrence continue de subir les mêmes
contraintes déjà signalées dans ses rapports annuels des années 2013, 2014 et 2015
notamment l’absence d’un siège, le statut juridique hybride de l’institution et le
système de rémunération et de carrière peu attrayant des membres et cadres du Conseil
de la concurrence.

14
PARTIE III : ACTIVITES REALISEES PAR LE CONSEIL DE LA
CONCURRENCE EN 2016

L’année 2016 a permis au Conseil de la concurrence de réaliser plusieurs


actions programmées comme objectifs dès la fin de l’année 2015.

Il s’agit des actions suivantes :

• La poursuite de l’opération d’évaluation du dispositif législatif et réglementaire en


vigueur régissant la concurrence entamée en 2014 avec l’appui des experts de la
CNUCED ;

• La conclusion de conventions de coopération organisant des échanges avec les


autorités étrangères de la concurrence ;

• La poursuite de la conception et de la publication des bulletins officiels de la


concurrence ;

• La publication et la diffusion de dépliants sur les missions, le rôle et l’organisation


du Conseil de la concurrence ainsi que des manuels de procédures de saisine du
Conseil de la concurrence et des notifications au Conseil de la concurrence des
concentrations économiques ;

• L’organisation de séminaires et journées d’études par le Conseil de la concurrence


sur des thèmes portant sur le droit de la concurrence ;

• La tenue d’une Conférence de presse par le Président du Conseil de la concurrence pour


présenter le bilan d’activité du Conseil de la concurrence pour l’année 2015 ;

• L’invitation du Président du Conseil de la concurrence au forum EL-Moudjahed ;

• Le renforcement des de relations avec les autorités de régulation sectorielle ;

• L’accueil et l’encadrement des étudiants préparant les mémoires de fin de cycle


universitaire et post universitaire sur le droit de la concurrence ;

• la signature d’une convention de coopération avec l’Ecole Nationale Supérieure de


Management (ENSM) de Koléa wilaya de Tipaza en date du 02 Février 2016;

15
• La signature d’une convention de coopération avec l’université de Guelma en date
du 09/05/2016 ;

• La formation de six (06) rapporteurs au niveau de l’Autorité Française de la


Concurrence, deux ateliers organisés en Tunisie et au Liban par la CNUCED et le
FMI ;

• La poursuite de l’étude sectorielle portant sur l’analyse concurrentielle du marché


du médicament en Algérie ;

• L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du programme de conformité aux règles


de la concurrence ;

• La participation des membres et des cadres du Conseil de la concurrence à des


forums, conférences et séminaires organisés par des organisations internationales
sur le droit de la concurrence (CNUCED, OCDE, ICN…etc.)

1- Coopération internationale :

La conclusion d’une convention entre le Conseil de la concurrence et l’Autorité


Fédérale d’Autriche de la concurrence. Cet accord de coopération a été signé par les
deux (02) parties le 25 janvier 2016 à Malte.

A rappeler que cet accord a été signé dans le cadre du programme CNUCED-
MENA.

Les objectifs de ce programme seront détaillés dans la partie III du présent


rapport).

Cet accord prévoit notamment :

• L’échange d’informations non-confidentielles concernant les développements


législatifs et les cas traités par les deux parties ;

• L’organisation de visites bilatérales et de formation d’experts ;

• La participation aux conférences, colloques, séminaires et autres événements


organisés par les deux parties ;
• La tenue de réunions ou de consultations par e-mail entre experts des deux parties,
assurant de manière opérationnelle l’interface pour un échange fructueux
d’informations sur des questions spécifiques d’intérêt commun ;

16
• L’organisation de réunions et de visites de haut niveau de spécialisation afin de
débattre des perspectives et des directives de l’heure ;

• L’échange de documents, d’études, de livres….etc, qui auraient été publiés par les
deux parties.

2- Conventions établies au niveau national :


2-1- Signature d’une convention avec l’Ecole Nationale Supérieure de
Management (ENSM) de Kolèa- Wilaya de Tipaza :

Le Conseil de la concurrence a signé une convention de coopération avec


l’Ecole Nationale Supérieure de Management (ENSM) de Koléa wilaya de Tipaza en
date du 02 Février 2016.

Cette convention prévoit des échanges scientifiques et pédagogiques entre


l’ENSM et le Conseil de la concurrence et fixe les conditions dans lesquelles les deux
partenaires seront amenés à coopérer.

Aux termes de cette convention les deux (02) parties se sont engagées à
développer et à enrichir les échanges bilatéraux en matière de formation et de
recherche dans le domaine de la concurrence.

Des échanges ont été effectués au cours de l’année 2016 entre les deux partes
en application de cette convention (participation de cadres de l’ENSM aux journées
d’études organisées par le Conseil de la concurrence des thèmes liés à la concurrence
et l’invitation des cadres du Conseil de la concurrence pour participer à des
conférences initiées par l’ENSM. Des échanges d’informations et de documents ont
été effectués par ailleurs, entre les deux (02) parties durant la même année.

2-2- Signature d’une convention avec l’Université de Guelma :

Le Conseil de la concurrence et l’Université de Guelma sont liés par une


convention de coopération signée le 19 Mai 2016 ayant pour objet d’établir les bases
d’une coopération scientifique et pédagogique. Elle est souscrite pour une durée de
cinq (05) années à partir de la date de sa signature et renouvelable par tacite
reconduction.

Cette convention est l’aboutissement d’une volonté de coopération entre les


deux parties dans les domaines spécifiques de la formation, la recherche, et la

17
formation continue, des stages d’encadrement, des études et de l’insertion
professionnelle.

Les parties entendent ainsi instituer un lien pour tisser des relations entre le
monde scientifique universitaire et les institutions de régulation du marché.

Dans ce cadre, le Conseil de la concurrence apportera son expertise et son


soutien à l’enseignement supérieur et fera connaitre ses besoins en formation de ses
cadres.

A préciser que cette convention a été mise en œuvre. En effet, des membres du
Conseil de la concurrence ont participé en 2016 à des séminaires organisés par
l’université de Guelma sur le droit de la concurrence et des professeurs de cette
université ont été invités à des journées d’études organisées par le Conseil de la
concurrence sur des thèmes liés à la concurrence.

3- La poursuite de la conception et la publication des Bulletins Officiels


de la Concurrence (BOC) et autres documents (dépliants et manuel
de procédures) :

Dans le cadre de ses missions le Conseil de la concurrence a élaboré et diffusé


durant l’année de 2016 trois (03) Bulletins Officiels de la Concurrence et des dépliants
sur les missions, l’organisation et le fonctionnement du Conseil de la concurrence, des
manuels de procédures sur la saisine du Conseil de la concurrence les notifications des
concentrations au Conseil de la concurrence et du programme de conformité aux règles
de la concurrence.

L’élaboration, l’édition et la diffusion des décisions et des avis du Conseil de


la concurrence sont rendues obligatoires, il convient de le rappeler par des dispositions
de l’article 49 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 précitée. Le contenu de ces
publications est diffusé sur le site internet du Conseil de la concurrence :
www.conseil-concurrence.dz et il sera publié prochainement sur le BOC n°12.

Ces publications ont été tirées à plus de 500 exemplaires chacune afin de leur
assurer à une large diffusion et partant à propager la culture de la concurrence dans
notre pays.

18
3-1- BOC n° 08 : consacré aux décisions rendues par le Conseil de la concurrence :

Ce numéro du Bulletin officiel de la Concurrence a été consacré exclusivement


aux décisions et avis rendus par le Conseil de la concurrence depuis sa réactivation en
2013.

3-2- BOC n° 09 : Actes de la journée d’étude organisée à Alger le 16 décembre


2015 sur le thème : « Les indices de collusion en matière de marchés
publics »:

Le choix de ce thème a été motivé par les conséquences préjudiciables causées


au Trésor Public par les soumissions collusoires ou concertées entre les entreprises
concurrentes visant à s’accaparer indûment des parts de marchés publics suite aux
appels d’offre lancés par des administrations et des organismes publics.

Cette journée d’étude a mis en évidence l’absence de mesures visant à


contrecarrer ces pratiques tant dans la législation relative à la concurrence que dans
celle règlementant les marchés publics.

3-3- BOC n° 10 : Publication du Rapport annuel d’activité du Conseil de la


concurrence pour l’année 2015 :

A l’instar des rapports établis pour les années de 2013 et 2014, le Conseil de la
concurrence a publié dans le Bulletin Officiel de la Concurrence n°10 et son site
internet le bilan des activités qu’il a réalisées en 2015.

3-4- Publication de dépliants et de manuels de procédures :

Dans le but de faire connaitre les activités du Conseil de la concurrence et de


sensibiliser les opérateurs économiques et les associations professionnelles sur les
effets positifs d’une concurrence loyale sur l’économie et la protection du
consommateur, le Conseil de la concurrence a élaboré, édité et publié des dépliants et
manuels portant sur :

• L’organisation, le fonctionnement et les missions du Conseil de la concurrence ;


• Les procédures de saisine du Conseil de la concurrence ;
• Les notifications des opérations de concentration économiques au Conseil de la
concurrence ;
• Le programme de conformité aux règles de la concurrence.

19
4- Accueil et encadrement des étudiants et stagiaires universitaires :

Le Conseil de la concurrence a accueilli et encadré au cours de l’année 2016


plusieurs étudiants provenant d’universités algériennes et étrangères préparant des
mémoires et thèses de fin de cycles universitaires et postuniversitaires et le droit de la
concurrence. Toute la documentation et les informations relatives à la concurrence ont
été mises à la disposition des étudiants concernés.
5- Journées d’études organisées par le Conseil de la concurrence :

A l’instar des années 2013, 2014 et 2015, le Conseil de la concurrence a


organisé deux (02) journées d’études en 2016 sur des thèmes portant sur le droit de la
concurrence.

5-1- Journée d’étude du 29 Mai 2016 :

Cette journée a été consacrée au thème : « Le rôle du Conseil de la


concurrence dans la régulation du marché ».

Animée par des professeurs de droit et d’économie algériens et un expert


étranger, cette journée a permis d’engager un débat sur la problématique de la
régulation du marché : ses acteurs et ses enjeux.

Les communications ont porté sur les sujets suivants :


• « Problématiques de l'organisation et de la régulation des marchés dans les
économies émergentes: le cas de l'Algérie », intervention présentée par Mr.
MEKIDECHE Mustapha, Docteur en économie et Vice-président du CNES ;

• « Le Conseil de la concurrence organe principal pour la régulation du


marché », intervention présentée par Mr DENNOUNI Abdelmadjid, Professeur
d’Université, vice-président du Conseil de la concurrence et Président un
Groupement d’Entreprises ;

• « La compétence d’attribution des institutions homologues au Conseil de la


concurrence dans l’Union Européenne et concours des autorités sectorielles
à la régulation du marché », intervention présentée par Mr. Jacques TALLINEAU
- Expert en commerce et intégration économique du P3A (Programme d’Appui à la
mise en œuvre de l’Accord d’Association Algéro-Union Européenne) ;

• « Un frein à la concurrence : le régime de la propriété » intervention présentée


par Mr BELHIMER Ammar - Professeur d’Université ;
20
• « Le contrôle des concentrations économiques », intervention présentée par
Mr RABIA Rafik - Enseignant chercheur aux universités de Cergy Pontoise et Paris
Est Créteil (France), Avocat au barreau de Tizi Ouzou ;

• « Le rôle du Conseil de la concurrence : quelles perspectives d’avenir ? »,


intervention présenté par Mr MEDJNAH Mourad, Avocat à la Cour de Paris
(France).

Ont participé à cette journée d’études, les représentants de la Présidence de la


République, du Parlement (Conseil de la Nation et l’Assemblée Populaire Nationale)
du Premier Ministère et d’autres ministères (Ministère de la Justice, des Finances, du
Commerce, de l’Enseignement Supérieure et Recherche Scientifique, etc…).
Les travaux de cette journée ont été par ailleurs largement médiatisés par la
presse écrite et audiovisuelle.
Il convient de rappeler que les communications présentées au cours de cette
journée ont été publiées sur le Bulletin Officiel de la Concurrence n°11.

5-2- Journée d’étude du 20 décembre 2016 :

Cette journée d’études a été consacrée au : « Programme de conformité aux


règles de la concurrence ».
Destinée exclusivement aux institutions et administrations publiques, cette
journée avait été co-organisée par le Conseil de la concurrence, l’Unité de Gestion du
Programme d’Appui à la mise en Œuvre de l’Accord d’Association (P3A) et la
Commission Européenne (TAIEX).
A préciser qu'une autre journée dédiée aux opérateurs économiques, aux
associations de protection des consommateurs et aux organisations professionnelles a
été organisé sur le même thème au début de l’année 2017.

6- Conférence de presse du Président du Conseil de la concurrence :

Cette conférence de presse a eu lieu le 22 novembre 2016 à l’hôtel


AURASSI. Elle avait de présentation du rapport d’activité du Conseil de la
concurrence pour l’année de 2015.
A l’instar des années 2013 et 2014, le Conseil de la concurrence a établi un
rapport d’activité au cours de l’année de 2015.

21
La remise de ce rapport aux medias répond donc à une obligation de rendre
compte et de transparence à l’opinion publique et à toute autre partie intéressée par une
application effective des règles de la concurrence dans notre pays.

A rappeler que ce document avait été transmis en juin 2016 au Parlement, au


Premier Ministre et au Ministre chargé du commerce, conformément à l’article
27 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée relative à la
concurrence. Cette journée a été largement couverte par les medias.

7- Invitation du Président du Conseil de la concurrence


au forum EL-Moudjahed (22 juillet 2016) :

Le Président du Conseil de la concurrence a été l’invité du « Forum


Economique d’EL-Moudjahed » le 22 juillet 2016.

Les points abordés au cours de ce forum ont porté sur :

- le bilan d’activités du Conseil de la concurrence depuis sa réactivation en Janvier


2013 ;

- le rôle du Conseil de la concurrence dans la régulation du marché ;

- les relations du Conseil de la concurrence avec les autorités de régulation sectorielle ;

- les saisines éventuelles du Conseil de la concurrence concernant le marché de


l’automobile, de la téléphonie mobile, et des télécommunications ;

- l’impact de la concurrence sur la croissance et la création d’emplois, la lutte contre la


pauvreté et l’innovation ;

- les demandes d’avis du Conseil de la concurrence sur les projets de textes législatifs
et réglementaires et sur des questions liées à la concurrence conformément aux
articles 34, 35 et 36 de l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003 modifiée et complétée
relative à la concurrence.

8- Actions de sensibilisation sur les saisines du Conseil de la concurrence :

Des actions de sensibilisation ont été menées auprès des pouvoirs publics
(départements ministériels, collectivités locales), des organisations patronales, des
associations de protection du consommateur pour leur rappeler les obligations édictées
par l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 complétée et modifiée relative à la
concurrence, pour ce qui concerne :
22
- les notifications au Conseil de la concurrence des concentrations économiques.

- les procédures de saisine du Conseil de la concurrence prévues par le même texte


en cas d’infraction aux règles de la concurrence ainsi que les demandes d’avis sur
des questions liées à la concurrence émanant des départements ministériels, des
collectivités locales, des entreprises et des associations de protection du
consommateur.

Ces actions ont été appuyées par la publication des extraits de l’ordonnance
n°03-03 du 19 juillet 2003 portant sur les procédures suscitées sous la forme de
placards publicitaires sur quatre (04) quotidiens nationaux à deux (02) reprises durant
le mois de septembre 2016.

Des manuels de procédures de saisine du Conseil de la concurrence ont été par


ailleurs édités par le Conseil de la concurrence et diffusés à toutes les entreprises,
organisations patronales et aux associations de protection des consommateurs.

Les contenus de ces dépliants ont été publiés sur le site internet du Conseil de
la concurrence et dans les Bulletins officiels de la concurrence (BOC) n°12.

9- Participation à des séminaires, ateliers et journées d’études à l’étranger :

9.1/ Participation du Président du Conseil de la concurrence à la Conférence de la


CNUCED-MENA, le 1er et 2 Mars 2016 au Caire (Egypte) :

Le Président du Conseil de la concurrence a participé à la conférence du


programme CNUCED- MENA, tenue au Caire les 1er et 2 Mars 2016 ayant pour
thème : « l’intégration économique régionale à travers l’adoption des politiques de la
concurrence et de la protection des consommateurs ».

Cette conférence intervient après l’atelier régional tenu à Agadir (Maroc) du 27


au 29 Juillet 2015, qui a préparé la mise en œuvre du programme CNUCED- MENA.

Pour rappel, ce programme destiné à 16 pays d’Afrique du Nord et du Moyen


Orient est financé par la Suède à hauteur de 11Millions d’euros. Les actions inscrites
dans ce programme s’étalent sur la période allant de 2016 jusqu’à 2020.

Les objectifs du programme CNUCED-MENA visent à :

- Eradiquer la pauvreté et à encourager le développement durable ;


- Préserver l’environnement ;

23
- Développer le commerce mondial par l’intégration économique des pays en voie de
développement ;
- Promouvoir la protection du consommateur ;
- Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles par le renforcement des capacités
des autorités chargées de l’application du droit de la concurrence ;
- Améliorer le climat des affaires pour stimuler le commerce et l’investissement
public et privé ;

- Assurer la neutralité de la concurrence ;

Seize (16) pays arabes ont participé à cette conférence. Les délégations étaient
composées des représentant des autorités en charge de la concurrence, de la
protection des consommateurs ainsi que des parties prenantes intervenant dans la
promotion de la concurrence, la protection du consommateur et la sanction des
infractions des règles y afférentes (justice, ministères économiques, autorités de
régulation sectorielles, universités, avocats, associations….etc).

La délégation algérienne était composée de six (06) membres représentant les


Ministères de la Justice, du Commerce, de la Solidarité, le Conseil de la concurrence,
la commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) ainsi que la fédération
algérienne de protection du consommateur.

9.2/ Participation du Président du Conseil de la concurrence à la réunion du


programme CNUCED-MENA les 15 et 17 Mars 2016 à Vienne (Autriche) :

Cette mission intervient suite à une invitation conjointe de la CNUCED et


l’Autorité autrichienne adressée aux autorités de la concurrence d’Algérie, du Maroc et
de la Tunisie.

Cette initiative qui s’inscrit dans le cadre du programme CNUCED-MENA


sur l’intégration économique de la concurrence et de la protection du consommateur
vient en complément aux thématiques arrêtés lors de l’atelier organisé en Juillet 2015 à
Agadir (Maroc) et à la conférence qui s’était tenue au Caire (Egypte) les 1er et2 Mars
2016.

24
Les thèmes abordés au cours de ces journées d’études concernent :

- Les inspections inopinées, les perquisitions et les saisies des documents :

La présentation de ce mode d’investigation permettant de rechercher les preuves


des pratiques anticoncurrentielles a été très utile pour le Conseil de la concurrence
algérien dans la mesure où l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003, modifiée et
complétée relative à la concurrence n’a pas prévu ce type d’inspection.

Avant de déclencher une perquisition, l’autorité de la concurrence doit


demander un mandat à la juridiction compétente. Le mandat délivré par la Cour doit
prévoir explicitement l’assistance des forces de police pour sa mise en œuvre.

- La procédure de clémence :

Cette procédure inspirée du droit pénal qui reconnait la réduction de la peine


pour coopération, permet de détruire la confidentialité des cartels par l’obtention de
preuves difficiles à déceler par d’autres moyens traditionnels. Ce mécanisme a pour
effet :

- De dissuader la création de cartels ;

- De déstabiliser les cartels existants en introduisant la méfiance parmi les membres du


cartel ;

- De réduire le coût d’investigations des autorités de la concurrence.

Les pays ayant introduit les programmes de clémence sont: les USA en 1978 ;
l’Union Européenne en 1996, l’Autriche en 2006, l’Egypte et le Maroc.

En Algérie, l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée


relative à la concurrence n’a pas prévu la procédure de clémence privant de ce fait le
Conseil de la concurrence d’un moyen de prévention et de lutte contre les cartels dont
l’efficacité a été démontrée par les pays qui l’ont appliquée.

Les facteurs pouvant inciter les entreprises à demander la clémence sont :

- Le risque de fortes amendes encourues par les entreprises qui souhaitent du fait de
leur participation à des cartels ;

- L’immunité qui n’est accordée qu’à la première entreprise qui dénonce le cartel, à
condition qu’elle fournisse toutes les preuves et cesse immédiatement de violer les
règles de la concurrence et qu’elle n’ait pas été l’instigatrice de la création du cartel.
25
- L’Analyse économique, l’abus de position dominante et la stratégie d’éviction :
❖ L’analyse économique :

L’analyse économique doit être formulée d’une manière explicite et simple en


veillant à la cohérence des théories appliquées et des présomptions retenues.

Elle doit également tenir compte des structures légales et des institutions
habilitées à réguler le marché, à relever et sanctionner les pratiques
anticoncurrentielles.

❖ L’abus de position dominante :

Il est utile de rappeler que le même acte peut constituer, à la fois, un


comportement anticoncurrentiel et un acte neutre ou pro-concurrentiel. L’acte doit, par
conséquent, être bien analysé, en tenant compte des circonstances dans lesquelles il a
été commis.

Des activités diverses peuvent être à l’origine d’atteintes au droit de la


concurrence tels que : les contrats d’exclusivité, les ventes liées et le refus de vente
directe.

Pour détecter les pratiques anticoncurrentielles, l’analyse ne doit pas se limiter


aux comportements de l’entreprise mais élargie à l’effet de ses actes sur le marché.

❖ La stratégie d’éviction :

Cette pratique consiste à :


- Entraver l’entrée d’un concurrent ;
- Empêcher l’expansion d’un concurrent ;
- Intimider l’action « agressive » d’un concurrent.

Cette pratique peut engendrer un préjudice aux concurrents et aux


consommateurs.

Les associations de protection des consommateurs et les entreprises peuvent


aussi saisir les juridictions pour demander la cessation des comportements
anticoncurrentiels et la réparation du préjudice subie.
L’analyse des structures du marché permet de déterminer les coûts réels des
produits et des services et éventuellement le phénomène de manipulation des prix.

26
De même qu’elle permet de déceler les barrières érigées à l’entrée, par une
entreprise dominante.

A préciser que la législation algérienne n’a pas prévu expressément tous les
cas permettant l’éviction d’un concurrent notamment ceux résultant du contrat
d’exclusivité. L’Ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 complétée et modifiée
relative à la concurrence interdit l’exclusivité.

Principales recommandations :
▪ Sur le programme de clémence :

Il est proposé d’intégrer la procédure de clémence dans le dispositif législatif


interne régissant la concurrence.

▪ Sur les pratiques d’éviction des concurrents :

Il est proposé de compléter le dispositif législatif interne en vigueur, en


prévoyant les cas dans lesquels les contrats d’exclusivité sont permis.

▪ Sur les inspections inopinées, les perquisitions et la saisie des documents :

Il est proposé d’intégrer ce mode d’investigation dans le dispositif juridique


interne relatif à la concurrence à la faveur de son prochain amendement.

A ce titre, les enquêtes ne doivent être déclenchées par le Conseil de la


concurrence qu’après l’obtention d’un mandat du juge compétent et ce, pour protéger
les droits des personnes physiques et morales concernées.

9.3/ Participation de deux (02) rapporteurs du Conseil de la concurrence à un


séminaire de formation, organisé conjointement par la Banque Mondiale et le
Fond Monétaire Internationale (CEF) du 29 Mai au 2 Juin 2016au Koweït :

Deux rapporteurs du conseil de la concurrence ont participé à une formation au


Koweït organisée par le Centre du Fond Monétaire International pour le
Développement et le Financement dans le Moyen Orient (CEF), en collaboration avec
la Section des Politiques de Concurrence relevant de l’Unité Chargée du Commerce et
de la Concurrence de la Banque mondiale.

27
Cette formation a porté sur la constitution de marchés plus performants dans le
Moyen Orient en Afrique du Nord (MENA), à travers le renforcement et la protection
des politiques de la concurrence.

S’agissant des principaux objectifs liés à cette formation, ils ont porté notamment
sur :

• Le rôle des politiques de concurrence à l’encouragement du développement


économique ;

• Le renforcement des résultats des politiques de concurrence au profit des


entreprises et des consommateurs dans la zone (MENA) ;

• Les outils analytiques nécessaires à l’exécution efficace des politiques de la


concurrence dans la zone (MENA).

Outre les objectifs cités ci-dessus, cette formation a été axée sur les thèmes
suivants :
• Les modalités d’introduction des principes de protection de la concurrence au sein
des politiques économiques et des organismes professionnels ;

• La conception des liens entre les politiques de concurrence et les politiques


destinées à l’économie en général et les politiques sectorielles ;

• A l’utilisation des outils analytiques pour déceler les barrières établies face à la
concurrence et la conception des solutions pour protéger les politiques de la
concurrence.
Ont participé à ce séminaire :
- les représentants des autorités de concurrence et des autorités sectorielles de
régulation des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (Algérie, Tunisie,
Maroc, Libye, Egypte, Arabie Saoudite, Liban, Koweït, Qatar, Oman, Bahreïn,
Jordanie) ;
- les experts de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International ;
- les fonctionnaires du Centre relevant de la Banque Mondiale (CEF) sis au Koweït
(Directeur du centre, organisateurs, interprètes, informaticiens).

28
9.4/ Participation du Secrétaire Général du Conseil de la concurrence à la
Conférence de la Commission Economique et Sociale pour l’Asie Occidentale
(UNESCWA) organisée sous l’égide des Nations Unies du 25 au 26 octobre
2016 à Beyrouth (Liban) :

Le Secrétaire Général du Conseil de la concurrence a participé aux travaux de


la réunion du groupe d’experts de la Commission Economique et Sociale pour l’Asie
Occidentale (UNESCWA), organisée sous l’égide des Nations Unies, portant sur le
thème « Agenda de 2030 : application de la politique de la concurrence dans la région
arabe ».
Ont participé à cette réunion des représentants de pays tels que : du Liban, de
l’Irak, de la Mauritanie, de la Palestine, du Soudan, du Yémen et d’Algérie, de Syrie,
du Maroc et d’Egypte et des experts de la concurrence de la Conférence des Nations
Unis pour le Commerce et le Développement (CNUCED) et des professeurs
d’universités mondialement reconnus pour leur compétence dans le droit de la
concurrence.

Les objectifs de ce séminaire visent à :

▪ Développer l’application effective des instruments de la politique de la concurrence


dans la région arabe, du cadre juridique, du plaidoyer pour l’application des règles
de la concurrence pouvant contribuer à la réalisation du développement national et
international.

▪ Discuter des défis liés à l’application de la politique de la concurrence et de la


réglementation dans la région arabe.

▪ Echanger les expériences et les exemples de pratiques internationales et régionales


et étude et examen des aspects pratiques de l’application de la politique de la
concurrence.

Durant les deux jours de travaux de ce séminaire, six (06) conférences ont été
présentées elles concernent les thématiques ci-après :

• Session 1 : Vers le développement de la concurrence ;


• Session 2 : Concurrence et compétitivité ;
• Session 3 : Application de la politique de la concurrence ;
• Session4 : Surmonter les défis institutionnels à l’application du droit de la
concurrence dans la région arabe ;
• Session 5 : Création d’une culture de la concurrence ;

29
• Session 6 : Création d’un environnement favorable à la politique de la concurrence
au Liban.
9.5/ Participation de deux (02) rapporteurs du Conseil de la concurrence à un
séminaire organisé par l’Autorité Française de la Concurrence avec l’appui
de la CNUCED du 24 au 26 octobre 2016 à Paris (France) :

Deux (02) rapporteurs du Conseil de la concurrence ont suivi une formation de


trois (03) jours, allant du 24 au 26 octobre 2016, organisée par l’Autorité française de
la concurrence avec l’appui de la CNUCED-MENA. Cette formation a porté sur les
thèmes suivants : l’intégration économique régionale à travers l’adoption de
politiques de concurrence et de protection des consommateurs, d’égalité des sexes, de
lutte contre la corruption et de bonne gouvernance.

Les principaux objectifs de cette formation concernent:

• l’échange d’informations entre les participants des pays de la zone MENA;

• la présentation de la politique régionale de la concurrence dans le cadre du


programme de la CNUCED-MENA ;

• l’organisation et les missions de l’autorité de la concurrence ainsi que le rôle de


ses différents services ;

• Le programme de clémence et les pouvoirs d’investigation de l’autorité de la


concurrence ;

- Modalité de conduite d’une enquête anticoncurrentielle – Etude d’un cas


pratique d’abus de position dominante - Rôle de l’analyse économique ;

- La fonction consultative de l’autorité de la concurrence.

Outre les objectifs cités ci-dessus, la formation a ciblé les thèmes suivants :

- Modalités d’introduction des principes de protection de la concurrence au sein


des politiques économiques et des organismes professionnels ;

- Etablissement de liens entre les politiques de concurrence et les politiques


destinées à l’économie en général et aux politiques sectorielles en particulier ;

- L’utilisation d’outils analytiques pour déceler les barrières contrariant la


concurrence et la conception des solutions pour promouvoir les politiques de la
concurrence.
30
9.6/ Participation de deux (02) rapporteurs du Conseil de la concurrence à
l’atelier régional, organisé par la CNUCED dans le cadre du programme
CNUCED-MENA du 22 au 24 Novembre 2016 à Tunis (Tunisie) :

Cette mission effectuée par deux (02) rapporteurs du Conseil de la


concurrence, intervient à l’invitation de la CNUCED pour participer à un cycle de
formation lancé par le centre régional créé par cette organisation à Tunis pour répondre
aux besoins d’Afrique du Nord et du Moyen Orient en matière de formation en droit de
la concurrence et la protection du consommateur.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme CNUCED-MENA, visant


l'intégration économique régionale, à travers l'adoption de politiques de la concurrence
et de protection des consommateurs dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord
(MENA) (2015-2019), soutenu par le Gouvernement Suédois.

Les principaux thèmes inscrits dans cet atelier s’articulent autour des points
suivants :

1) Lutte contre les ententes, les techniques de détection, le programme de clémence,


recherche de preuves, les décisions et sanctions prononcée par l’autorité de la
concurrence ;

2) Abus de position dominante, définition du marché pertinent, appréciation d'une


position dominante, décisions relatives à l'abus de position dominante, sanctions
applicables ;

3) Contrôle des concentrations entre entreprises, notification de l'opération de


concentration, définition du marché pertinent des entreprises en cause, identification
d'éventuelles positions dominantes et d’atteintes à la concurrence, situation actuelle
des pays bénéficiaires du projet CNUCED-MENA, droit et politiques de la
protection des consommateurs ;

4) Exercices pratiques sur des cas concrets.

31
9.7/ Participation du Président et d’un membre du Conseil de la concurrence
au Forum Africain de la concurrence et au Forum Mondial sur la
Concurrence organisé par l’OCDE du 30/11/2016 au 01er et du 02 au
03/12/2016 à Paris (France):

S’agissant de la réunion du Forum Africain de la Concurrence dont le conseil


de la concurrence algérien est membre :

La délégation du Conseil de la concurrence a participé au Forum Africain de la


concurrence (ACF) qui s’est tenu à Paris le 30 Novembre 2016, en marge des travaux
du 15ème Forum Mondial sur la Concurrence organisé par l’OCDE à Paris les 01 et le
02 Décembre 2016.

Outre les représentants des autorités de la concurrence des pays africains, cet
atelier a été rehaussé par la présence du Président de l’autorité allemande dela
concurrence (Bundeskartellamt) et Président en exercice du Réseau Mondial des
Autorités de la Concurrence (ICN) et d’un professeur d’université spécialisé en droit
de la concurrence ainsi que l’ex-chef de la division de la concurrence et de la
protection du consommateur de la CNUCED.

L’ordre du jour de la réunion a porté sur les points suivants :

1. Restitution des résultats de la 2ème réunion de l’Association Africaine de la


Concurrence qui s’est tenue en octobre 2016 à Port Louis (Ile Maurice).

2. Rappel des objectifs de cette Association pour les deux prochaines années qui
tendent à :

• Intégrer toutes les autorités africaines de la concurrence dans cette Association ;

• Développer la coopération entre les Autorités Africaines de la Concurrence ;

• Promouvoir la coopération entre l’ACF, l’ICN, l’OCDE et la CNUCED.

Les recommandations émises à l’issue de ces travaux portant sur les actions
suivantes :

• Déployer un programme de plaidoyer pour l’application des règles de la


concurrence en Afrique ;

• Sensibiliser les pouvoirs publics sur le danger des cartels sur les plans politique,
économique et social ;
32
• Tenir compte des expériences des autorités de la concurrence des pays développés
pour doter les autorités africaines de la concurrence d’une autonomie suffisante afin
d’empêcher les interférences externes dans la prise de décisions de l’organe
délibérant (Collège) ;

• Effectuer des études thématiques sur les marchés sensibles tels que : la téléphonie
mobile, les médicaments, les carburants, les matériaux de construction….etc ;

• Collaborer avec les autorités de régulation sectorielles pour relever les montants des
amendes pour les infractions au droit de la concurrence ;

• Contrôler les concentrations économiques pour prévenir les situations de monopoles


et les abus de position dominante qui peuvent en découler.

S’agissant des travaux du Forum Mondial de la concurrence auxquels le Conseil


de la concurrence algérien participe pour la 3ème fois consécutive :

Le 15ème Forum Mondial sur la concurrence organisé par l’Organisation de


Coopération et de développement Economique (OCDE), offre aux Gouvernements
concernés une opportunité pour évaluer leurs actions, partager leurs expériences,
d’identifier les bonnes pratiques à la lumière des défis et problèmes communs, mais
aussi de recommander les décisions visant à promouvoir les politiques qui
amélioreront le bien-être économique et social, partout dans le monde.

Les thèmes abordés durant la première journée concernent :

• La promotion de la concurrence ; œuvre au respect des droits de l’homme ;


• Le rôle des études de marché en tant qu’instrument de promotion de la concurrence ;
• L’indépendance des autorités de la concurrence : passer des intentions aux
pratiques.

Les recommandations de cette journée concernent :

• L’Autorité de la concurrence doit veiller à ce qu’il n’y ait pas une discrimination
fiscale entre les entreprises, notamment entre les entreprises publiques et privées ;

• L’autorité de la concurrence doit mener des actions de plaidoyer auprès des


pouvoirs publics sur les bienfaits d’une concurrence loyale, non seulement sur le
prix des produits et services mais également sur les aspects liés à l’offre, la qualité
et à l’innovation ;

33
• Les objectifs des études visent à déceler les comportements suspects des acteurs du
marché ;

• Les études de marchés peuvent inciter le Gouvernement à amender des textes


législatifs ou réglementaires en vigueur et supprimer les monopoles et les barrières
à l’importation et au marché local qui limitent la concurrence.

Le thème abordé lors de la seconde journée à porter sur les sanctions en cas
d’infractions au droit de la concurrence :

Cette session a été consacrée à l’examen des amendes et autres sanctions


imposées dans différents pays. Les amendes jouent un rôle dissuasif dans le sens où
elles rendent les pratiques anticoncurrentielles moins rentables à leurs auteurs.
Les autorités se heurtent souvent à plusieurs problèmes concernant, par exemple, le
recouvrement des amendes ou l’incapacité des entités sanctionnées à s’en acquitter.

Pour accentuer la dissuasion, certains experts sont d’avis qu’il conviendrait


d’alourdir les amendes, tandis que d’autres estiment qu’il est plutôt nécessaire,
d’imposer d’autres formes de sanctions complémentaires telles que les sanctions
pénales, les dommages et intérêts ou la radiation des entreprises auteurs d’infraction au
droit de la concurrence (cartels, ententes).

Les recommandations :

• Introduire la procédure de clémence dans la législation interne permettant au


premier donneur d’alerte de bénéficier d’exonération dès lors qu’il aura contribué au
démantèlement d’un cartel ;

• Le programme de conformité aux règles de la concurrence constitue un moyen


efficace pour la prévention des pratiques anticoncurrentielles ;

• Le montant des amendes doivent être suffisamment élevées pour dissuader les
récidivistes ;

• Les entreprises, auteures de pratiques anticoncurrentielles doivent être sanctionnées


quel que soit leur statut (entreprises publiques ou privées).

34
L’indépendance des autorités de la concurrence :

L’indépendance des autorités de la concurrence est une condition préalable à


l’application effective du droit de la concurrence, leur permettant de prendre des
décisions en fonction de critères juridiques et économiques plutôt que sur la base de
considérations politiques.

Cette session a mis en évidence le fait que l’indépendance des autorités de la


concurrence est souvent considérée comme l’un des fondements d’une mise en œuvre
efficace des règles de la concurrence.

Les participants se sont efforcés à définir, les principes généraux devant régir
le statut juridique d’une autorité de la concurrence visant principalement à insister sur
le cadre institutionnel au sein duquel elle pourrait exercer ses missions et assurer les
protections juridiques de ses membres.

Les principales recommandations émises par les participants aux travaux de ce


Forum :

a) s’agissant des dispositions relatives aux hauts dirigeants des autorités de


concurrence :

Il est primordial de protéger le Président et les Membres de toute influence et


ce, par le biais des procédures de sélection, de nomination, et de révocation, afin de
dissiper toute présomption de proximité indue entre les membres du Conseil et le
pouvoir exécutif,
Il est important de veiller à ce que le processus de sélection et de nomination
soit transparent et reposer sur des critères objectifs et qualitatifs.

L’instauration de comités de nomination indépendants peut constituer une


alternative efficace de garantir l’impartialité dans le choix des hauts dirigeants de
l’autorité.
En ce qui concerne la durée des mandats, il est admis par l’OCDE que la durée
des mandats des personnes nommées soit supérieure à celle de l’autorité qui les a
désignées pour favoriser l’indépendance décisionnelle de ces autorités.

b) S’agissant du statut de l’Autorité :

L’OCDE dresse une liste des facteurs intervenant dans la décision de créer une
autorité structurellement séparée plutôt qu’une entité rattachée à un département
ministériel.
35
De manière générale, la crédibilité, la stabilité, l’impartialité et l’expertise sont
des facteurs extrêmement importants pour les autorités de la concurrence.

De ce fait, il est largement admis qu’une séparation structurelle entre les


autorités de la concurrence et le pouvoir exécutif offre à celles-ci une plus grande
protection face aux tentatives de contrôle de la part des pouvoirs politiques. La
séparation structurelle devrait servir de rempart contre toute récupération politique et
limiter la portée des ingérences du pouvoir exécutif dans les activités de l’autorité de la
concurrence.

c) S’agissant des ressources :

Disposer de ressources humaines et d’un budget conséquent est une condition


préalable et fondamentale pour permettre le bon fonctionnement et l’indépendance des
autorités de la concurrence.

A ce titre, il est recommandé à ce que le budget de l’autorité de la concurrence


soit alloué sur une base pluriannuelle, plutôt qu’annuelle. En effet il est considéré que
les allocations pluriannuelles sont moins contraignantes eu égard aux considérations
politiques pouvant survenir à court terme.

L’autofinancement par le prélèvement sur les amendes prononcées par l’Autorité


de la concurrence, les impôts ou les cotisations, ou encore par des commissions
perçues sur certains services comme les notifications de fusions, peuvent constituer un
autre facteur d’indépendance.

En matière de ressources humaines, le manque de cadres compétents handicape


amplement une autorité de la concurrence, pour faire preuve de professionnalisme, ce
qui peut alors compromettre son indépendance.

d) S’agissant de la définition des priorités :

Afin d’assurer l’efficacité des actions de l’autorité de la concurrence, il est


nécessaire qu’elle puisse dans une certaine mesure définir ses priorités de façon
indépendante. La définition des priorités suppose la formulation de plans stratégiques à
long moyen et court terme, allouer des ressources entre différents champs de
compétence, classer par ordre de priorité les affaires qu’elles traitent. Il existe donc un
lien fort entre la définition des priorités et l’indépendance de cette Autorité.

36
A travers cette session, le Conseil de la concurrence algérien s’est vu conforter
dans sa dernière initiative de proposer une quarantaine d’amendements au texte de
base qui est l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à
la concurrence. Sachant que près de la moitié des amendements proposés ont une
relation directe avec l’indépendance du Conseil de la concurrence selon le principe dit
de « saine distance avec le pouvoir exécutif ».

La participation de la délégation du Conseil de la concurrence aux travaux de


la table ronde organisée conjointement par l’ICN (Réseau International des autorités de
la Concurrence) et l’autorité Française de la concurrence sur les fusions et les défis de
l’économie numérique, en marge des travaux du 15ème Forum Mondial sur la
concurrence de l’OCDE a eu lieu à Paris les 01 et 02 Décembre 2016, en sa qualité de
membre de l’ICN, lequel regroupe 132 autorités de la concurrence des pays concernés.

Cette table ronde a été animée par le groupe de travail ICN chargé des
fusions et des analyses des opérations de concentrations et à laquelle ont participé
les représentants d’une trentaine d’autorités de la concurrence.

Cette session a porté sur la mise en œuvre des pratiques recommandées par
l’ICN pour les procédures de notification et de contrôle des fusions, en se basant sur
les seuils de notification.

Trois principes fondamentaux sont retenus. Il s’agit des seuils de notification :


- devant être clairs et compréhensibles ;
- devant être basés sur des critères objectivement quantifiables ;
- devant être basés sur les informations aisément compréhensibles et accessibles aux
parties concernées par la transaction proposée.

10-Participation des membres et cadres du Conseil de la concurrence à des


séminaires, ateliers et journées d’études organisées en Algérie :

10.1/ Participation d’un Rapporteur du Conseil de la concurrence à deux (02)


journées les 14 Mars 2016 et le 06 Novembre 2016, organisées par le Centre
des Recherches Juridique et Judiciaire à l’Hôtel Riad-Alger :

Un Rapporteur du Conseil de la concurrence a participé à deux (02) journées


d’études, organisées par le Centre de Recherches Judiciaires et Juridiques rattaché au
Ministère de la Justice, les 14-03-2016 et 06-11-2016 portant sur l’arbitrage
international.
37
Ces journées ont été animées par des experts algériens et européens spécialisés
en la matière. Les travaux des deux journées ont porté sur les fondements et l’éthique
de l’arbitrage, sur l’arbitrage de l’Etat ainsi que l’arbitrage et le juge national.

10. 2/ Participation d’un membre du Conseil de la concurrence à deux journées


d’études organisées les 9 et 10 Mars 2016 par la faculté des frères
MENTOURI de Constantine en collaboration avec la direction Régionale du
Commerce de Batna :

Un membre du Conseil de la concurrence a participé à deux (02) journées


d’études organisées par la faculté de droit de Constantine (Université des Frères
Mentouri) en collaboration avec la Direction Régionale du Commerce de Batna, les
09 et 10 Mars 2016 à Constantine, portant sur le thème « Le marché parallèle ».

10.3/ Participation d’un Rapporteur du Conseil de la concurrence à une journée


d’étude organisé par la Direction du Commerce de la wilaya d’Alger, le
10/11/2016 :

Cette journée d’études a été organisée en coordination avec la Chambre de


Commerce et d’Industrie d’Alger. La journée d’études portait sur la thématique « des
ententes anticoncurrentielles ».

Le représentant du Conseil de la concurrence a présente une communication


ayant pour thème « Les ententes anticoncurrentielles : Définition et application selon
la législation interne et le droit comparé ».

10.4/ Participation du Rapporteur Général du Conseil de la à deux (02) journées


d’études organisées par l’Ecole Nationale de la Douane d’Oran (20/21
novembre 2016) :

Le Rapporteur Général du Conseil de la concurrence a participé au premier


colloque national qui a eu lieu les 20 et 21 Novembre 2016 à l’Ecole Nationale des
Douanes d’Oran sur le thème: « La veille stratégique et les systèmes d’information -
un mécanisme de renforcement des relations entre la douane et ses partenaires ».

38
10.5/ Participation aux journées d’étude organisées par le Conseil d’Etat le 27
et 28 novembre 2016 sur le thème « le contentieux relatif aux marchés
publics » :

Le Directeur des Etudes de Marchés et des Enquêtes Economiques du Conseil


de la concurrence ont participé aux travaux de ces journées d’études organisées par le
Conseil d’Etat sur le thème « le contentieux relatif aux marchés publics ».

Ce séminaire a regroupé des représentants de différentes institutions, des


ministères, des administrations publiques, des présidents de cours et tribunaux
administratifs, des magistrats, des enseignants universitaires de droit, des avocats et de
la presse nationale.

Aux termes de ses travaux, les recommandations suivantes ont été émises :

- Recommandations proposées par les intervenants et les participants :


1. La mise à jour de certains textes réglementaires régissant les marchés publics,
notamment :
• le Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG) datant du 21/11/ 1964 ;
• le Décret n°98-225 relatif aux procédures d’exécution du budget d’équipement de
l’Etat, en ce qui concerne le volet maturation des projets;
• le Décret Présidentiel n° 15-247 du 16 septembre 2015relatif aux marchés publics et
les délégations de service public en ajoutant à la liste des exclusions de la
participation aux marchés publics les opérateurs qui font partie d’une entente tout en
leur interdisant la participation aux marchés publics pour une durée de 05ans
minimum ;

2. Le service contractant (le maitre de l’ouvrage), doit informer le Conseil de la


concurrence sur toutes manœuvres dilatoires, ententes ou pratiques collusoires
lorsqu’il estime que la procédure de passation de marché ne s’est pas déroulée dans
des bonnes conditions ;

3. Renforcer les dispositifs de veille en mettant à contribution des personnes bien


informées sur les pratiques des marchés publics et maitrisant le droit de la
concurrence ;

4. Créer des passerelles entre le Conseil de la concurrence et l’Autorité de Régulation


des Marchés Publics afin de s’échanger toute information utile sur la préparation et
l’exécution des marchés pour d’éviter d’éventuels litiges avant le recours devant les
juridictions ;

39
5. Compiler la législation relative aux marchés publics pour contrecarrer les offres
concertées ou collusions.

10.6/ Participation d’un rapporteur au Conseil de la concurrence à une journée


d’étude organisée par la Direction du commerce de la wilaya de Tlemcen, le
15/12/2016, portant sur la concurrence déloyale et la publicité mensongère : Le
représentant du Conseil de la concurrence a présenté une communication sur le
thème « des ententes anticoncurrentielles selon le droit interne et le droit
comparé. »

10.7/ Participation d’un membre du Conseil de la concurrence à une journée


d’étude organisé par la Direction Générale du commerce à Blida le
29/12/2016 :

Un membre du Conseil de la concurrence a participé à une journée d’étude


organisé par la Direction du commerce de la wilaya de Blida le 29/12/2016, portant sur
le thème : « des modalités de coopération entre le Ministère du Commerce, le Conseil
de la concurrence et les autorités de régulation sectorielle ». Le représentant du Conseil
de la concurrence a présenté une communication sur ce thème.

10.8/ Participation aux travaux d’une table ronde-débat initiée par le FCE,
portant sur « la sécurité alimentaire » en date du 19 juillet 2016 :

Le Directeur des Etudes de Marché et des Enquêtes Economiques du Conseil de


la concurrence a participé aux travaux de cette journée.

Les Ministres de l’Agriculture du Développement Rural et de la Pèche de


l’Industrie et des Mines, ont tous deux assisté à cette rencontre qui a regroupé des
représentants de certains ministères, et administrations publiques, ainsi que des
présidents de cours et tribunaux administratifs, des enseignants universitaires de droit,
des avocats ainsi que la presse nationale.

Les exposés ont été suivis de débats et des recommandations portant notamment
sur :

• l’amélioration des capacités de la production nationale pour approvisionner le


marché en produits agricoles à des prix abordables et compatibles avec les revenus
des consommateurs ;

• l’utilisation de matières premières, des inputs agricoles et des équipements


nécessaires au développement des entreprises agricoles, afin d’améliorer les
rendements et la productivité agricole.
40
11/ Etude thématique portant sur le marché du médicament à usage humain en
Algérie :

Pour rappel, cette étude thématique a été lancée en application de l’article 37 de


l’ordonnance n° 03-03 du 19 Juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence qui stipule que : « Le Conseil de la concurrence peut entreprendre toutes
actions utiles relevant de son domaine de compétence notamment, toute enquête, étude
et expertise ».

Le collège a approuvé la décision portant création d’un groupe de travail lors de


sa séance de travail du 10 mai 2015.

C’est une étude qui entre dans le cadre des missions consultatives du Conseil de
la concurrence.

Pour mener cette étude sectorielle, le Conseil s’est référé aux questionnaires et
aux sujets de réflexion proposés par l’OCDE dans le cadre du 13 ème Forum Mondial
sur la concurrence qui s’est tenu à Paris les 27 et 28 Février 2014 et qui portait sur : «
les problèmes de concurrence dans la distribution de produits pharmaceutiques».

Il s’agit, selon les termes de référence de cette étude de décrire toute la chaine
pharmaceutique de responsabilité (de la sphère de production jusqu’au consommateur
final) et enfin de déterminer le long de ce processus, les domaines d’intervention
potentiels du Conseil de la concurrence.

Les conclusions de l’étude porteront notamment sur une analyse de la


législation et de la réglementation en vigueur dans le secteur pharmaceutiques et sur
leur impact sur le marché pertinent en termes d’offre, de qualité et de prix.

Les conclusions de l’étude seront présentées par catégories d’acteurs intervenant


dans la chaîne de valeur du marché des médicaments à usage humain, à savoir les
laboratoires pharmaceutiques, les intermédiaires (importateurs et grossistes) et les
pharmaciens d’officines.

L’objectif de cette étude est de :

• Déterminer les éventuelles zones d'exercice de la concurrence sur tout le long


de la chaîne de la distribution de médicament à savoir de l'importation,
production jusqu’à la vente des médicaments au niveau de la pharmacie officine;

• Faire un état des lieux sur la concurrence au niveau du marché considéré, et déceler
d’éventuelles abus de positions dominantes qui peuvent en découler ;
41
• Émettre des recommandations et des orientations visant à permettre une application
effective des règles de la concurrence par les acteurs du marché concerné ;

• Proposer aux opérateurs économiques un programme leur permettant de se


conformer volontairement aux règles de la concurrence, afin de prévenir les
infractions au droit de la concurrence et d’éviter des procédures contentieuses.

D’importants travaux ont déjà été réalisés à ce jour par les équipes du Conseil de
la Concurrence, notamment sur le cadre règlementaire du marché du médicament ainsi
que sur le fonctionnement du marché des médicaments.

Principaux axes de l’étude :


L’étude abordera notamment :

• Les différentes étapes de la chaine de distribution, la structure de chacune de ces


étapes et son évolution ;
• La manière dont sont régulés les différents acteurs de la chaine et le risque que cette
régulation entraine des distorsions de la concurrence et entravent la réalisation de
l’objectif d’une offre adéquate de médicaments à prix abordables au lieu d’y
contribuer ;

• Les types de problèmes d’application des règles de concurrence qui peuvent se


poser tout au long de la chaine de distribution ;

• En général, comment l’objectif d’une offre adéquate de médicaments à un prix


abordables peut-il être poursuivi plus efficacement en s’appuyant sur la
concurrence.

Un plan de travail a été élaboré par le groupe de travail chargé de mener cette
étude est répartie en livrables comme indiqué dans les termes de l’étude comme suit :

• Livrable n° 01 : Notions générales sur le marché des médicaments


• Livrable n° 02 : Le fonctionnement du marché des médicaments en Algérie
• Livrable n°03 : Structure et analyse concurrentielle du marché des médicaments
• Livrable n° 04 : Analyse des textes régissant le marché des médicaments
• Livrable n° 05 : les propositions et recommandations suggérées par le Conseil de la
concurrence.

Contenu spécifique de l’Etude :

Les points suivants ont fait l’objet d’un traitement approfondi :


42
a) La place du secteur du médicament à usage humain en Algérie, son poids dans
l’économe nationale et son évolution depuis les cinq dernières années. Des
agrégats économiques seront affichés et rapportées aux normes ou moyennes
internationales et régionales (pays du Maghreb).

b) Les poids du secteur public et du secteur privé dans le secteur des médicaments à
usage humain (production et distribution) ; la politique pharmaceutique poursuivie
par l’Etat en ce domaine.

c) L’analyse de la réglementation en vigueur dans le secteur du médicament et son


évolution, notamment :
o La procédure de fixation administrative des prix à tous les échelons de la chaine
pharmaceutique ;
o La procédure d’octroi d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ;
o La durée de mise en œuvre des procédures, et les contraintes de la régulation du
marché ;
o La coordination et les échanges entre administrations ;
o La place des médicaments génériques et leur apport à l’économie nationale
(diminution des importations), à la sécurité sociale et aux consommateurs (pouvoir
d’achat).

Une liste non-exhaustive des textes qui régissent le marché des médicaments sont
analysées.
d) La situation de l’offre ;
e) La fabrication ;
f) Distribution de gros ;
g) Distribution au détail ;
h) Donateurs internationaux ;
i) Assurances publiques et privées ;
j) Concurrence des génériques.

Des demandes d’accès du Conseil de la concurrence aux informations détenues


par certains départements ministériels ont été adressées à :

• Le Ministre de la santé de la population et de la réforme hospitalière en date du 08


décembre 2015 ;
• Le Ministre du Commerce en date du 30 décembre 2015 ;
• Le Ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale en date du 17 février
2016.
43
D’autres organismes et administrations publiques ont été consultés dans le cadre
de cette étude.
Il s’agit notamment :
• Du Centre National du Registre du Commerce ;
• Du Centre National de l’Informatique et des Statistiques ;
• De la Pharmacie Centrale des Hôpitaux ;
• SAIDAL.

Plusieurs acteurs du secteur (importateur, laboratoire, distributeur et pharmacien


d’officine) ont été par ailleurs contact ès pour les besoins de cette étude. Des entretiens
suivis de nombreux échanges d’informations ont été menés entre janvier et décembre
2016 par le Conseil de la concurrence auprès des opérateurs précités.

Des réunions de coordination ont été tenues dans les locaux du Conseil avec les
organisations professionnelles du secteur pour débattre sur les questions liées à la
concurrence sur le marché du médicament à usage humain en Algérie.

L’objectif essentiel de ces réunions est de permettre au Conseil de la


concurrence d’identifier les différents obstacles liés à l’application du droit de la
concurrence sur ce marché.

En plus de la collecte des informations auprès des acteurs du marché, le groupe


de travail a continué à :

• Observer le marché pertinent du médicament afin de connaitre son fonctionnement ;

• Rechercher les faisceaux d’indices sur l’existence de pratiques anticoncurrentielles


(abus position dominante, entente pour ce qui de la fixation de prix entre opérateurs,
entente entre les opérateurs du même ou d’un autre palier de distribution, accord
vertical et horizontal…)
• Identifier les instruments de régulation des marchés et les éventuels
dysfonctionnements ou des perturbations au niveau de sa chaine de
valeur (importation, fabrication, distribution jusqu’à la vente du médicament au
niveau de la pharmacie d’officine).

44
D’autre part et en vue d’une meilleure prise en charge de cette étude le Conseil
de la concurrence a sollicité l’appui du Programme d’Appui à la mise en œuvre de
l’Accord d’Association Algérie - l’Union Européen (P3A) qui a accédé à cette
demande par l’affectation de deux juristes expert en droit de la concurrence et un
expert économiste dont les travaux seront lancés en septembre 2017 pour une durée de
trois (03) mois.

Il s’agira notamment de passer en revue les différentes parties de l’étude


et de valider les conclusions auxquelles a abouti le groupe de travail chargé de
l’élaboration de l’étude ;

Il est prévu de finaliser et restituer l’étude au plus tard le 31 décembre 2017.

12/ Le lancement du programme de conformité :


Le Conseil de la concurrence a engagé dès la fin de l’année 2015 un
programme de mise en conformité aux règles de la concurrence auprès des opérateurs
économiques.

Ce programme est un dispositif par lequel les entreprises ou les organismes


expriment leur adhésion volontaire aux règles de concurrence ainsi qu'aux valeurs ou
aux objectifs qui le fondent, et prennent un ensemble d'initiatives concrètes destinées à
leur permettre d'assurer le respect de ces règles, de détecter de possibles manquements
et de prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin et pour en prévenir la
réitération.

Ce dispositif repose non seulement sur des mesures destinées à créer une
culture orientée vers le respect des règles de concurrence saine et loyale (formation,
sensibilisation), mais aussi sur des mécanismes d’alerte, de conseil, d’audit et de
responsabilisation indispensables pour créer les bons réflexes au sein des entreprises
(prévention, détection et traitement des cas d’infractions possibles).

L’adoption d’un tel programme peut éviter aux entreprises de tomber sous le
coup des pratiques anticoncurrentielles, et de ce fait, s’épargner l’infliction d’amendes
dont le montant peut atteindre jusqu’à 12 % du chiffre d’affaires.

Le Conseil de la concurrence, qui attache beaucoup d'importance à la


dimension pédagogique et préventive de sa mission de régulation concurrentielle,
encourage les entreprises à se doter de tels programmes et à y consacrer les moyens
nécessaires pour en assurer le succès.

45
Le programme de mise en conformité aux règles de la concurrence n’est pas
obligatoire aux entreprises et aux organismes concernés et reste un outil d’adhésion
volontaire.

A signaler que l’application de ce programme par de nombreux pays en


développement a donné des résultats positifs pour la régulation du marché.

Activités réalisées en 2016 au titre du programme de conformité


aux règles de la concurrence.

1/ Lancement des travaux du programme de conformité aux règles de la


concurrence en décembre 2015 ;

2/ transmissions du programme de conformité aux règles de la concurrence de


27/04/2016 a :

- 71 entreprises économiques de divers secteurs (hydrocarbures, téléphonie mobile et


fixe, transport aérien, agroalimentaire, assurances, banques, productions, bâtiment et
travaux publiques, médicament, distribution automobile, …..).

- Huit (08) autorités de régulation sectorielles.

- Vingt-neuf (29) organisations professionnelles et associations de protection des


consommateurs.

Le Conseil a reçu des réactions de huit (08) opérateurs économiques


d’envergure nationale publics et privés, il s’agit de SONATRACH, SONELGAZ,
NAFTAL, ASMIDAL, ALGERIE POSTE, MOBILIS, CONDOR ELECTRONICS qui
acceptent de se conformer volontairement aux règles de la concurrence.

3/ Tenue de réunions exploratoires pour la mise en œuvre de ce programme avec les


représentants de trois (03) entreprises à savoir CONDORS ELECTRONICS en date
du (14-06-2016), ALGERIE POSTE le (06-06-2016) et MOBILIS le (15-06-2016) ;

4/ Un séminaire organisé conjointement par le Conseil de la concurrence, le


Programme d’Appui à la mise en Œuvre de l’Accord d’Association (P3A) et la
Commission européenne a été organisé le 20 décembre 2016 à Alger sur le thème
« pratique et résultat de la mise en œuvre du programme de mise en conformité
aux règles de concurrence ».

46
Cette journée a été animée par des experts européens (Autriche, Pologne et
Italie) spécialisés en la matière qui ont présenté les expériences de leur pays
respectifs en la matière.

Cette journée d'étude destinée exclusivement aux représentants des


administrations et institutions publiques s'inscrit dans le cadre des actions de
sensibilisation menées par le Conseil de la concurrence sur les avantages d'une
concurrence saine et loyale pour l'efficience économique en général et la protection
du consommateur en particulier.

5/ Une autre journée d’étude a été organisée par le Conseil de la concurrence au cours
du 1er trimestre 2017sur le programme de conformité aux règles de la
concurrence destinée principalement aux entreprises, aux autorités de régulation
sectorielle, aux organisations patronales et aux associations de protection du
consommateur.

Animée par des experts nationaux et étrangers (France, Belgique, Autriche),


cette journée a permis aux intervenants notamment étrangers d’exposer les
expériences de leurs pays en la matière.

7/ Publication sur le BOC et le site internet du Conseil de la concurrence :


www.conseil-cincurrence.dz des documents portant sur le programme de
conformité aux règles de la concurrence et leur (publication spéciale) diffusion à
l’ensemble des entreprises, associations et organisations professionnelles
concernées par ce dispositif.

47
PARTIE IV : MISSIONS JURIDICTIONNELLES

1/ Nature des décisions rendues par le Conseil de la concurrence :


Il utile de rappeler que les séances du Conseil de la concurrence au titre de
l’année 2016 ont été tenues dans les limites du quorum légal, soit huit (08) membres
du collège et ce, suite au départ de quatre membres au cours des années 2013 et 2014
et leur non remplacement pour les raisons évoquées dans la partie III de ce rapport.

Pour lui permettre d’exercer efficacement les missions juridictionnelles que la loi lui
a conférées le Conseil de la concurrence a été doté de trois (03) structures :

• Un collège (Organe décisionnel) composé de douze (12) membres dont six (06) non
permanents chargé de statuer sur les affaires qui lui sont soumises par le Président
du Conseil après l’achèvement de leur instruction par les services d’instruction.
• Un organe d’instruction composé d’un (01) rapporteur général et cinq (05)
rapporteurs chargés d’instruire les affaires de pratiques anticoncurrentielles.
L’organe d’instruction est distinct de l’organe décisionnel conformément au
principe appliqué au niveau des juridictions à savoir la séparation de l’organe de
poursuite de l’organe qui statue sur le contentieux.
• Un secrétariat général et quatre (04) directions qui lui sont rattachées ayant une
mission d’appui logistique à la réalisation des missions du Conseil.

Il est utile de rappeler que le Conseil de la concurrence à travers son collège


(Organe décisionnel) peut prendre différents types de décision, à savoir :

- Les décisions prononçant des sanctions pécuniaires dont le montant peut atteindre
12 % du chiffre d’affaires réalisé en Algérie (article 56 de l’ordonnance n° 03-03 du
19 Juillet 2003 modifiée et complétée relative à la concurrence).

- Les décisions de mesures conservatoires, dites provisoires conformément aux


dispositions de l’ordonnance précitée ;

- Les décisions d'acceptation d'engagements par la suite à la non contestation des


griefs ;

- Les décisions d’injonctions motivées visant à mettre fin aux pratiques restrictives
de concurrence constatées ;

48
- Les autres catégories de décisions, telles que :

- Décision d'irrecevabilité pour défaut d'intérêt ou de qualité à agir ou si les faits


invoqués sont prescrits ou ne sont pas de sa compétence ;

- Décision de rejet si les faits ne sont pas appuyés par des éléments suffisamment
probants ;
- Décision de non-lieu à poursuivre la procédure : si les faits ne révèlent pas, après
instruction, l'existence de pratiques prohibées par la législation relative à la
concurrence ;

- Décision de sursis à statuer pour renvoi à l'instruction ou dans l'attente d'un


événement à venir.

Les principales décisions prises par le Conseil de la concurrence depuis quatre


(04) années de fonctionnement (2013-2016) ont été essentiellement :

o Des décisions de rejet justifiées par l’absence d’éléments suffisamment probants


pour étayer les faits invoqués dans les saisines ou l’absence de confirmation et
maintien des plaintes ;

o Des décisions d’irrecevabilité ou pour défaut d'intérêt ou de qualité à agir ou si les


faits invoqués sont prescrits ou ne sont pas de sa compétence ou ne sont pas fondés ;

o Une décision de sanction prononçant une amende ;

o Une décision d’acceptation d’engagements suite à une injonction.

49
2/ Traitement des plaintes (saisines) :
Dossier N°51/2013 du 16 Avril 2013 la SARL IMACOR contre la société
LAFARGE.
La plainte déposée par la société IMACOR contre la société LAFARGE-
SPA/ALGERIE est fondée sur l’abus de position dominante dans le marché du
ciment. Cette dernière aurait refusé d’agréer la société plaignante en tant que client
pour l’approvisionner en ciment.

Après plusieurs renvois de cette affaire pour complément d’information, le


collège du Conseil de la concurrence l’a examiné lors sa séance du 24/02/2016.

Lors des plaidoiries présentées par les parties et leurs avocats, le gérant de la
société IMACOR a informé le collège de sa volonté de se rétracter quant à sa première
requête en déclarant qu’il a trouvé un compromis avec la société LAFARGE qui a
accepté de lui octroyer un agrément et par conséquent de l’approvisionner en ciment.

Prenant acte de cette démarche, le collège a demandé aux deux parties de


saisir par écrit le Conseil de la concurrence sur ce règlement à l’amiable.

Après le report de cette affaire, le Collège du conseil de la concurrencer a


reçu de lettres de la part du gérant de la société IMACOR et des avocats de la société
LAFARGE confirmant le règlement à l’amiable du litige qui les opposaient.

Après en avoir délibéré, le collège avait constaté que cette affaire comporte
deux volets :

Le premier concerne le préjudice qu’aurait subi l’entreprise plaignante qui se


considère avoir été victime d’un abus de position dominante suite au refus de vente sans
justification par la société LAFARGE de produits et des pertes colossales que ces
pratiques lui auraient causées.

L’entreprise IMACOR a reconnu toutefois dans le document portant accord


à l’amiable qu’elle ne disposait pas des conditions et des normes requises permettant
d’avoir l’agrément relatif à la distribution du ciment.

Le second concerne l’éventuel impact négatif des pratiques dénoncées


par le plaignant sur la concurrence du marché pertinent du ciment dans la zone
géographique d’implantation de la requérante.

50
Statuant sur le premier volet de l’affaire, le collège a décidé que la plainte
n’était pas fondée pour les motifs évoqués ci-dessus par le requérant et pris acte de
l’extinction du litige suite à un accord de règlement à l’amiable conformément aux
dispositions de l’article 220 du code de procédure civiles et administratives ;

Le collège a considéré par ailleurs que le marché pertinent situé dans la zone
géographique concernée n’avait connu aucune perturbation en terme de disponibilité
du ciment et qu’aucune hausse de prix n’a été enregistrée durant la période considérée.
(Cette décision sera publiée prochainement au BOC n° 12 du Conseil de la
concurrence et le site internet du Conseil de la Concurrence :
www.conseil-concurrence.dz)

Dossier N°02/2016 du 02/05/2016 la Sarl « H Kim 23 » contre l’APC de Bab


El-Oued :

La plainte déposée par la société Sarl " H Kim 23 contre l’APC de Bab
El-Oued est motivée par le non-respect du code des marchés publics à l'occasion du
lancement d’un avis d’appel d’offres national restreint par cette dernière.

Les griefs contenus dans la requête sont fondées sur le non-respect du code des
marchés publics promulguées par l’ordonnance n° 15-247 du 15/09/2015 en particulier
son article 5 qui prévoit le respect des règles de la concurrence dans l’octroi du
marchés publics à savoir :

- Le libre accès à la commande publique ;


- L’égalité dans le traitement des candidats ;
- La transparence des procédures ;
- Le non-respect de ces procédures n’a pas permis à l’entreprise de préparer et
déposer son offre parce que le délai fixé était très court.

Après en avoir délibéré, le collège du Conseil de la concurrence a conclu :


- D’une part, que cette plainte fondée sur le non-respect des dispositions du code des
marchés publics ne relève pas des attributions du conseil de la concurrence.
- Et d’autre part, et considérant les indices révélées par l’examen de ce dossier, le
Conseil de la concurrence a décidé de s’autosaisir pour poursuivre l’instruction en
vue de déterminer l’existence éventuelle d’une collusion entre les offreurs dans ce
marché. (Cette décision sera publiée prochainement au BOC n° 12 du Conseil
de la concurrence et le site internet du Conseil de la Concurrence :
www.conseil-concurrence.dz)

51
Dossier n° 49 du 31/03/2013 : Association des distributeurs privés de lubrifiants
contre Sonatrach – Mise en œuvre de la procédure d’engagement prévue par
l’article 60 de l’ordonnace n° 03-03 du 19/07/2003 :

Comme il a été déjà souligné dans le rapport de l’année 2015, La procédure


d’engagements fait partie des moyens légaux permettant à toute autorité de la
concurrence d’assurer une régulation efficace du marché.

La procédure d'engagement permet aux entreprises d'élaborer, de façon


volontariste et négociée, des solutions répondant aux préoccupations de concurrence
du Conseil. Si elles sont acceptées, ces propositions d'engagements établies en réaction
à une évaluation préliminaire du Conseil de la concurrence, permettent de mettre fin à
la procédure avant tout constat d'infraction.

La mise en œuvre de la procédure d'engagements permet d'accélérer la


résolution de certaines affaires, en privilégiant le rétablissement rapide et constructif
de la concurrence, et libère donc davantage de ressources pour l'examen des infractions
les plus graves. Elle contribue donc à l'efficacité de la régulation de la concurrence, au
bénéfice des entreprises et des consommateurs.
En conséquence, la mission de défense de l’ordre public économique conférée
par la loi au du Conseil de la concurrence l’habilite à rendre des décisions
d’engagement, non pas pour satisfaire la demande d’une partie plaignante, mais pour
mettre fin à des situations susceptibles d’être préjudiciables à la concurrence.

Pour assurer l’effet utile de la décision, l’entreprise concernée peut être amenée à
s’engager à rendre compte au Conseil de la concurrence de l’exécution des
engagements rendus obligatoires. Cette obligation peut, par exemple, prendre la forme
d’un rapport destiné au rapporteur Général du Conseil de la concurrence, élaboré au
fur et à mesure de la mise en œuvre des engagements, en vertu d’un calendrier
préétabli.

Cette procédure a été utilisée pour la première fois par le Conseil de la


concurrence dans l’affaire opposant la Société SONATRACH à une association
professionnelle des distributeurs privés de lubrifiants.

52
S’appuyant sur l’article 60 de l’ordonnance n° 03 -03 du 19 Juillet 2003 modifiée
et complétée relative à la concurrence qui dispose que « le Conseil de la concurrence
peut décider de réduire le montant de l’amende ou ne pas prononcer d’amende
contre les entreprises qui, au cours de l’instruction de l’affaire les concernant,
reconnaissent les infractions qui leur sont reprochées, collaborent à l’accélération
de celle-ci et s’engagent à ne plus commettre d’infractions liées à l’application des
dispositions de la présente ordonnance.

Les dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus ne sont pas applicables en cas de


récidive quelle que soit la nature de l’infraction commise », le Collège du Conseil
de la concurrence en sa séance du 16 Avril 2015 a décidé, sur demande du Président
Directeur Général de SONATRACH faisant suite à l’injonction du Conseil de la
concurrence et ne contestant pas les griefs qui lui sont reprochés par cette dernière, de
bénéficier de la procédure d’engagement prévue par l’article 60 précité.

La société SONATRACH a souscrit à ses engagements par écrit :

• Envoi N° 854 /DG/2014 du PDG le 1er Septembre 2014 dans lequel il est fait état de
« la décision de SONATRACH de récupérer l’activité de vente des lubrifiants aux
distributeurs, à présent que le marché s’est stabilisé ».

• Envoi N° 73/DG/2014 du 21 Janvier 2015 du PDG dans laquelle il est fait état de la
récupération effective de l’activité vente des lubrifiants et de la tenue en ce sens de
réunions de travail avec les distributeurs privés de lubrifiants à l’effet d’établir les
contrats de vente dont la négociation des clauses contractuelles est en cours.
• Envoi N° 77 /DG /2015 du 21/02/2015 du PDG dans laquelle il est souligné que
toutes les mesures ont été prises pour le respect des règles de la concurrence dans le
marché des lubrifiants.

A rappeler que le Conseil de la concurrence a poursuivi le contrôle du


respect de l’application de la procédure d’engagement prise par la société
SONATRACH en date du 16 avril 2015.

Pour ce faire, le Président du Conseil de la concurrence par décision n° 01/2016


du 03/02/2016 a désigné un rapporteur pour suivre l’exécution des engagements
arrêtés dans la décision N° 20/2015 du 16/04/2016 du Conseil de la concurrence.

53
Le rapporteur s’étant déplacé en date du 03/03/2016 au siège de la Division
Commerciale de SONATRACH a constaté qu’effectivement le contrat commercial
liant SONATRACH aux distributeurs de lubrifiants (privés et public a fait l’objet
d’amendement de ses articles 1, 2, 3, 4 visant à intégrer les engagements contenus dans
la décision du 16/04/2016 du Conseil de la concurrence à SONATRACH.

En outre et à l’issue de la mission sus visée du rapporteur du Conseil de


la concurrence, le Président Directeur Général de SONATRACH par correspondance
N° 237/DG/2016 du 22 Mars 2016 confirme la mise en œuvre de l’article 01 de la
Décision du Conseil de la concurrence à savoir, le respect de ses engagements se
traduisant par :

o La récupération de l’activité vente des lubrifiants avant même la notification de la


Décision n°20/2015 du Conseil de la concurrence.
o Le traitement sur le même pied d’égalité de tous les distributeurs de lubrifiants
qu’ils soient publics ou privés tant sur les plans du prix que de la qualité et
quantité.

- La procédure d’engagement a eu ainsi les effets souhaités, à savoir,

- le respect des règles concurrentielles,

- la stabilisation du marché des lubrifiants et

- le traitement équitable des opérateurs publics (NAFTAL notamment) et privés.

Cette décision a été publiée sur le site internet du Conseil de la concurrence et sur
le Bulletin Officiel de la concurrence (BOC).

54
PARTIE V : MISSIONS CONSULTATIVES

Dossier N°04/2014 du 18/05/2015 concernant la demande d’avis formulée


par la société "ALLIANCE ASSURANCE" :

Cette demande est motivée par des pratiques anti-concurrentielles dont


cette société aurait été victime suite à un appel d’offre restreint lancé par une
entreprise publique du BTP aux sociétés d’assurance justifiant d’un capital
minimum souscrit et totalement libéré de quatre (4) milliards de dinars.

Après un premier examen de ce dossier lors de sa séance de 05 novembre


2015, le collège du Conseil de la concurrence a décidé de différer la délibération
sur cette demande en attendant l’avis de la Commission de supervision des
Assurances du Ministère des Finances qui a été saisi conformément à l’article 39
de l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence.

Après avoir pris connaissance du contenu de l’avis de la commission


précitée reçu par le Conseil de la concurrence le 17/01/2016 qui soutient que
le capital minimum exigé est un élément d’appréciation financière du
soumissionnaire et qu’il ne peut constituer un critère d’élimination de l’accès à
l’appel d’offre ; qu’en effet les conditions financières exigées par l’offreur ont
été fixées par rapport à l’importance du portefeuille des investissement à couvrir
en cas de sinistre.

Le collège du Conseil de la concurrence a conclu à l’issue de la séance


qu’il a tenue le 16/05/2016 que :

1- La procédure d’appel d’offre restreint lancée par l’opérateur concernée est


conforme aux règles édictées par le code des marchés publics ;
2- L’exigence d’un capital minimum par l’offreur ne constitue pas une barrière
pour l’accès au marché pertinent des assurances dès lors qu’elle correspondait
à la valeur des investissements appelés à être couverts par l’assurance, en cas
de sinistre. (Cette avis sera publié prochainement sur le BOC n° 12 du Conseil
de la concurrence et le site internet du Conseil de la Concurrence :
www.conseil-concurrence.dz)

55
Dossier N° 01-2016 du 24/04/2016 : Demande d’Avis sur la distance entre
deux stations-service de vente de carburants :

Formulée par l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH), cette


demande a été examinée par le collège du Conseil de la concurrence lors de sa séance
du 18/05/2016.

La démarche initiée par l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures prévue par


les dispositions des articles 34 et 35 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003
modifiée et complétée relative à la concurrence qui habilitent le Conseil de la
concurrence à donner son avis de sa propre initiative ou à la demande du Ministre
chargé du commerce ou toute autre partie intéressée, pour favoriser et garantir par tous
moyens utiles, la régulation efficiente du marché.

Cette demande d’avis est motivée par l’implantation des futurs projets des
stations-services dont les distances les séparant pourraient engendrer une concurrence
déloyale pour les produits et services distribués par ces stations.

L’examen de la demande susvisée a permis au collège de relever l’absence d’un


cadre juridique interne réglementant les distances entre les stations-services comme
cela est le cas dans la majorité des pays étrangers.

Le Collège du Conseil de la concurrence a rappelé, en outre que les prix des


carburants sont fixés par voie réglementaire et que de ce fait les distances
d’implantation n’ont pas d’impact sur la concurrence pour les produit et services qui y
sont distribués.
(Cette avis sera publié prochainement sur le BOC n° 12 du Conseil de la
concurrence et le site internet du Conseil de la Concurrence : www.conseil-
concurrence.dz)

56
Dossier N° 03/2016 du 05/10/2016 :Demande d’avis formulée par la société
SPA « Heinkel-ALGERIE » :

La demande d’avis déposée à la direction des procédures du Conseil de la


concurrence le 27/09/2016 par la société Heinkel pour des pratiques déloyales
commises par deux entreprises concurrentes qui n’ont pas hésité à utiliser les étuis
d’un de ses produits dans la compagne publicitaire destinée à la promotion de la vente
de leur produit.

La demande d’avis précitée est appuyée par un argumentaire étayé de


documents joints au dossier.

Après l’examen de cette demande lors de sa séance du 16/05/2016, le Collège


du Conseil de la concurrence a conclu que les pratiques dénoncées par le requérant
sont prévues et réprimées par les articles 26 et 27 de la loi n° 04/02 du 23 juillet 2004
relative aux pratiques commerciales et que de ce fait elles ne relèvent pas des
compétences du Conseil de la concurrence. (Cet avis sera publié prochainement sur
le BOC n° 12 du Conseil de la concurrence et le site internet du Conseil de la
Concurrence : www.conseil-concurrence.dz)

57
Avis rendu par le conseil de la concurrence portant propositions de modifier
l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée relative à la
concurrence

Cet avis a été rendu sur autosaisine du Conseil de la concurrence conformément


à l’article 34 qui permet au Conseil de la concurrence d’émettre un avis sur demande
de tierces parties ou de sa propre initiative pour assurer un bon fonctionnement de la
concurrence.

Les modifications de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 modifiée et


complétée relative à la concurrence proposées visent principalement à :

1/- Mettre en œuvre les dispositions de l’article 43 de la Constitution amendée en


2016 qui a consacré cinq (05) principes relatifs à la concurrence à savoir :

- la non-discrimination entre entreprises pour les aides de l’Etat,


- la régulation du marché par l’Etat,
- la protection des droits des consommateurs,
- l’interdiction du monopole et
- de la concurrence déloyale.

2/- Corriger les incohérences et lacunes de l’ordonnance précitée relevées après


quatre (04) années d’application.

Il est utile de signaler que le Conseil de la concurrence a pris en considération


pour l’élaboration de son avis de l’audit du cadre juridique régissant la concurrence
réalisé en 2014 à la demande du Gouvernement Algérien par des experts
internationaux du droit de la concurrence sous l’égide de la CNUCED.

3/- Clarifier le statut juridique du Conseil de la concurrence.

Comme signalé dans le rapport d’activité du Conseil de la concurrence pour


2014 et 2015, le placement du Conseil de la concurrence auprès du Ministre chargé du
commerce en 2008 a généré des conflits de compétence avec certains services
centraux du Ministère du Commerce.

58
Ces interférences ont été favorisées par certaines dispositions de l’ordonnance
n° 03-03 du 19 juillet 2003 qui obligent le Conseil de la concurrence a rendre compte
au Ministère du commerce de toutes ses activités, comme s’il était un organe sous
tutelle, ce qui est contradictoire avec l’autonomie de l’institution consacrée par l’article
23 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 précitée et au principe juridique
universellement admis selon lequel une autorité administrative autonome doit être
séparée structurellement des départements ministériels.

L’autonomie fonctionnelle de cette institution est confortée par les garanties


statutaires conférées par la loi à ses membres notamment par le mode de leur
désignation et l’irrévocabilité de leur mandat.

Comme contrepartie à son autonomie, cette autorité est tenue de rendre


compte à l’Etat par la transmission de son rapport annuel d’activité au Parlement, au
Premier Ministre et au Ministre chargé du commerce (article 27 ord n°03-03).

Toujours dans le cadre de l’obligation de rendre compte, la loi impose au


Conseil de la concurrence de publier ses décisions et ses avis sur le Bulletin Officiel de
la concurrence et sur tout autre support approprie.

Cette autonomie est par ailleurs atténuée par le contrôle des décisions
prononcée par cette institution par les juridictions compétentes (Conseil d’Etat, Cour
d’Alger).

Ceci étant, il y a lieu de souligner que le désengagement de l’Etat pour


réguler l’économie ne signifie pas que les pouvoirs publics (Gouvernement et
Parlement ) renoncent à concevoir, définir et contrôler les politiques publiques et les
missions de services public.

Les modifications du cadre juridique en vigueur proposées visent, par


conséquent, à clarifier le statut juridique du Conseil de la concurrence.

A cet égard, le Conseil de la concurrence devrait être placé, comme cela était
le cas sur le régime des ordonnances n°95-06 et n°03-03 auprès d’une haute instance à
même de lui donner une autorité morale lui permettant d’exercer ses missions, qui sont
faut-il le rappeler transversales, loin de toute pression et interférence.

59
4/- Conforter le Conseil de la concurrence dans son rôle d’autorité unique
de la concurrence.

La modification de l’article 49 de l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 en


2008 a habilité des agents de contrôle relevant des ministères du commerce et des
finances pour intervenir dans le domaine de la concurrence.

L’instauration de ce système bicéphale a conduit à la dispersion des services


d’enquêtes et d’instruction chargées de relever et sanctionner les infractions aux règles
de la concurrence et à la dilution des responsabilités.

Aussi, il est proposé de confier toutes les compétences liées au volet


concurrence au Conseil de la concurrence, comme cela était le cas sous le régime de
l’ordonnance n° 95-06 du 6 Janvier 1995 et celle de 2003 avant sa modification en
2008.

Le Conseil de la concurrence doit gérer de bout en bout toute la chaine de


traitement des pratiques anticoncurrentielles : détection, enquête, instruction et
décision.

Pour ce faire, le Conseil de la concurrence doit disposer de ses propres moyens


d’enquête et d’instruction et faire appel en cas de besoin, à des experts ou à des agents
de contrôle relevant d’autres secteurs comme le prévoit d’ailleurs l’article 34 de
l’ordonnance n° 03-03 du 19/07/2003.

A rappeler que cette pratique est suivie par la majorité des autorités de la
concurrence étrangères.

5/- Inscrire le budget du Conseil de la concurrence dans les charges communes du


budget de l’Etat.

L’inscription du budget du Conseil de la concurrence à l’indicatif du budget du


Ministère tel que prévu par l’article 33 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 est
en contradiction avec l’autonomie de l’institution consacrée par l’article 23 du même
texte.

Cette anomalie a été d’ailleurs relevée par Monsieur le Premier Ministre qui a
demandé en 2015 aux ministres des finances et du commerce de dissocier à titre
transitoire le budget du Conseil de la concurrence de celui du Ministère du Commerce
en attendant la modification de l’ordonnance n° 03-03 pour supprimer cette
contradiction.

60
6/- Restituer au Président du Conseil de la concurrence sa qualité « d’ordonnateur
principal » pour pouvoir déléguer au Secrétaire Général certaines tâches de gestion
qui sont incompatibles avec ses fonctions de Président du collège doté de surcroit,
d’une voix prépondérante.

A rappeler que le Président du Conseil de la concurrence avait la qualité


d’ordonnateur principal sous le régime des ordonnances n° 95-06 et n° 03-03 précitées.

7/- Revoir la composante du collège (organe décisionnel) pour y intégrer un quota


de magistrats.

L’intégration de magistrats du sein de l’organe décisionnel (collège) comme cela


était le cas sous le régime des ordonnances n° 95-06 et n° 03-03 découle du statut
quasi-juridictionnel du Conseil de la concurrence lequel est tenu à appliquer des règles
de procédure similaires à celles appliquées au niveau des juridictions du 1 er degré
notamment celles relatives à la procédure contradictoire, au droit de défense, à la
séparation de l’organe d’instruction de l’organe de sanction, aux recours contre les
décisions du Conseil devant les juridictions.

A préciser que la majorité des autorités similaires étrangères compte des


magistrats au sein de leur organe décisionnel.

8/- Revoir les critères de désignation des membres du collège pour tenir compte de
leurs titres et diplômes, leur expérience et leur expertise intrinsèques (intuité -
personaie) dans les domaines relevant des compétences du Conseil de la
concurrence.

9/- Prévoir expressément les motifs de fins de fonction des membres du collège
dans le texte pour respecter le principe d’irrévocabilité des mandats des membres
qui garantit leur indépendance et celle de l’autorité de la concurrence dans la prise
des décisions.

10/- Rétablir les pouvoirs hiérarchiques du Président du Conseil de la concurrence


pour les propositions de nomination et de fin fonction des membres, du Secrétaire
Général, du Rapporteur Général et des rapporteurs.
A rappeler que le Président du Conseil de la concurrence disposait de ce pouvoir
sous le régime de l’ordonnance n° 95-06.

61
11/- Revoir les critères de désignation du Rapporteur Général qui devrait être
titulaire de titres et diplômes et justifier d’une expérience en adéquation avec ses
fonctions.
12/- Elargir les attributions du Rapporteur Général qui devrait assurer la
coordination, le suivi et le contrôle des travaux des rapporteurs.

13/- Rendre obligatoire la consultation du Conseil de la concurrence pour les


projets de textes législatifs et règlementaires ayant un lien avec la concurrence
prévue par l’article 36 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003, précitée. Cette
obligation figurait, il convient de le rappeler, dans l’ordonnance n° 95-06.

14- Soumettre les aides de l’Etat et des collectivités aux entreprises à l’avis du
Conseil de la concurrence dès lors qu’elles peuvent avoir un impact sur la
concurrence. L’encouragement de l’Etat sans discrimination aux entreprises a été
consacré par l’article 43 de la Constitution amendée 2016.

A préciser que la consultation du Conseil de la concurrence en la matière


est prévue par la majorité des législations étrangères relatives à la concurrence.

15/- Prévoir un pourvoi auprès de la Cour Suprême contre les décisions de la


Cour d’Alger statuant sur les recours contre les décisions du Conseil de la
concurrence.

16/- Ajouter de nouveaux articles pour mettre à niveau le dispositif législatif relatif à
la concurrence par rapport aux normes et standards internationaux en la matière.

Ces articles concernent les aspects suivants :

- La clémence : L’ordonnance n° 03-03 n’a pas prévu cette procédure qui a fait ses
preuves dans les pays qui l’ont appliquée (Union Européenne, Egypte, Maroc,
Tunisie).

-Les effets positifs de la clémence :

• Elle permet de détruire la confidentialité des cartels par l’obtention de preuves


difficiles à obtenir par d’autres moyens.
• Elle contribue à réduire le coût des investigations de l’autorité de la concurrence.
• Elle déstabilise les cartels existants en introduisant la méfiance parmi leurs
membres.

62
- L’exclusion de la participation à des soumissions aux marchés publics des
opérateurs économiques, auteurs de pratiques collusoires pour des périodes
allant de trois (03) à cinq (05) années et l’aggravation de l’amende en cas de
récidive.
Ces sanctions complémentaires prévues par les législations étrangères relatives à
la concurrence renforcent le dispositif visant à contrecarrer les cartels.

A préciser que ces sanctions ne sont prévues ni par la règlementation des marchés
publics ni par celle relative à la concurrence. Il est proposé par conséquent de les
inclure dans le nouveau dispositif relatif à la concurrence.

- Les inspections inopinées, les perquisitions et la saisie de document.

Ce mode d’investigation permettant de rechercher des preuves des pratiques


anticoncurrentielles qui ne peuvent pas être obtenues par d’autres moyens, n’a pas été
prévu par l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003. D’où la nécessité de l’intégrer
dans le nouveau dispositif juridique relatif à la concurrence en le soumettant toutefois
à l’autorisation d’un juge pour protéger les droits des personnes physiques et morales
ciblées par ces opérations.

- Ajouter un article nouveau habilitant le Conseil de la concurrence à saisir la


juridiction compétente par le Conseil de la concurrence pour lui signaler les
faits susceptibles de qualification pénale qu’il relèvent dans le cadre de ses
investigations.

- Prévoir l’infliction des sanctions pécuniaires ou pénales contre les auteurs des
obstructions aux enquêtes et instructions menées par le Conseil de la
concurrence dans le cadre de ses missions.

Exclure du dossier communiqué par le Conseil de la concurrence aux juridictions


conformément à l’article 38 de l’ordonnance n°03-03, les documents détenus par le
Conseil de la concurrence dans le cadre de la procédure de clémence.

63
PARTIE VI : 1- PROGRAMME ET AXES DE TRAVAIL POUR 2017.

1- Programme et axes de travail :


Le programme de travail arrêté par le Conseil de la concurrence pour l’année
2017 reprend « les restes à réaliser » de l’année 2016 et l’inscription de nouvelles
opérations rendues nécessaires par « la montée en cadence » des activités du Conseil
de la concurrence.

1-1/ Amendements de l’ordonnance n° 03-03 du 19 Juillet 2003 modifiée et


complétée relative à la concurrence.

Le Conseil de la concurrence poursuivra son action entamée en 2014 visant


l’amendement du cadre juridique régissant la concurrence.

Les propositions de modification de ce texte émanant du Conseil de la


concurrence contenues dans son avis rendu en décembre 2016, visent un double
objectif :
- Mettre en œuvre les dispositions de l’article 43 de la Constitution amendée en 2016
qui a consacré cinq (05) principes relatifs à la concurrence.

- Corriger les lacunes de l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003 précitée qui ont
été révélées après quatre (4) années d’application. Cet avis a tenu compte de l’audit
législatif réalisé en 2014 à la demande du Gouvernement Algérien par des experts
internationaux de la concurrence sous l’égide de la CNUCED.

L’avis rendu par le Conseil de la concurrence en décembre 2016 sus-visé sera


publié prochainement sur le BOC n°12. Il a été déjà diffusé sur le site internet du
Conseil de la Concurrence : www.conseil-concurrence.dz.

1-2/ La poursuite de mise en œuvre du programme de conformité aux règles de la


concurrence :

La partie IV paragraphe 5 de ce rapport a rappelé les objectifs de ce programme


notamment « …… un dispositif par lequel les entreprises ou les organismes expriment
leurs attachement aux règles de concurrence ainsi qu'aux valeurs ou aux objectifs qui
le fondent, et prennent un ensemble d'initiatives concrètes destinées à leur permettre
d'assurer le respect de ces règles, de détecter de possibles manquements et de prendre
les mesures nécessaires pour y mettre fin et pour en prévenir la réitération ».

64
Comme il a été souligné l’adoption d’un tel programme peut éviter aux
entreprises de tomber sous le coup des pratiques anticoncurrentielles, et de ce fait,
s’épargner l’infliction d’amendes dont le montant peut atteindre jusqu’à 12% du
chiffre d’affaires.

Une journée d’étude destinée exclusivement aux administrations centrales a été


organisée en septembre 2016 avec l’appui de l’Union Européenne pour les sensibilisé
sur les avantages de ce programme pour l’entreprise, l’économie et la protection du
consommateur.

Une seconde journée d’étude dédiée aux opérateurs économiques, aux autorités
de régulation sectorielles, aux organisations patronales et aux associations de
protection des consommateurs a organisé par le Conseil de la concurrence sur le même
thème durant le 1er trimestre 2017.

Ces rencontres ont permis d’exposer et de proposer aux participants le mode


opératoire nécessaire à l’adoption par chaque société à travers son assemblée générale
et son conseil d’administration de son propre programme de conformité sachant que
chaque entreprise a ses spécificités.

Les actions visant à concrétiser ce programme qui s’inscrivent, il convient de le


rappeler, dans la durée seront par conséquent poursuivies en 2017 avec la collaboration
des autorités de régulation sectorielle, des entreprises notamment celles qui ont réagi
positivement à ce projet et avec l’assistance éventuelle des autorités de la concurrence
étrangères ayant signé des conventions de coopération avec le Conseil de la
concurrence algérien (Autorité française de la concurrence, Autorités fédérale
autrichienne de la concurrence).

1-3/ La poursuite de l’étude thématique portant sur le marché du médicament en


Algérie :

Pour rappel, cette étude thématique a été lancée en application de l’article 37 de


l’ordonnance n° 03-03 du 19 Juillet 2003 modifiée et complétée relative à la
concurrence qui stipule que : « Le Conseil de la concurrence peut entreprendre toutes
actions utiles relevant de son domaine de compétence notamment, toute enquête, étude
et expertise ».

C’est une étude qui entre donc dans le domaine des misions consultatives du
Conseil de la concurrence et de son rôle en matière de promotion de la politique de
concurrence.

65
L’étude a exclusivement pour objet d’opérer un diagnostic concurrentiel de la
chaine de distribution pharmaceutique, le Conseil ne cherchant pas, dans ce cadre, à
qualifier des infractions aux règles de concurrence et en sanctionner les auteurs.

Il s’agissait selon les termes de référence de l’étude de décrire toute la chaine


pharmaceutique de responsabilité (de la sphère de production jusqu’au consommateur
final) et déterminer, le long de ce parcours, les domaines d’intervention potentiels du
Conseil de la concurrence.

Les conclusions de l’étude reposeront notamment sur une analyse de la


réglementation en vigueur dans le secteur pharmaceutique et sur un suivi des enjeux
économiques et sectoriels auxquels sont soumis les acteurs concernés.

La jonction avec le programme de conformité n’en sera que plus aisée puisque
cette étude constituera une opportunité pour les opérateurs économiques car elle leur
offrira à l’avance un cadre analytique complet qui leur permettra de se conformer
volontairement au droit de la concurrence et d’éviter des procédures contentieuses.

Comme indiqué plus haut, le taux d’avancement de l’étude au 30 Juin 2016 se


situe à 60 % des prévisions.

Il y a lieu toutefois de signaler l’accord donné par l’Union Européenne par le


canal du Programme d’accompagnement de l’Accord d’Association (P3A) en 2017 de
mettre trois (03) experts à la disposition du Conseil de la concurrence pour l’appui et la
validation de cette étude dont l’achèvement interviendrait probablement à la fin de
l’année 2017.

2/- l’inscription de nouvelles opérations nécessaires au renforcement des


capacités de l’institution.

Le Conseil de la concurrence s’est inspiré des recommandations émises par la


CNUCED dans le cadre du programme CNUCED/MENA pour affiner sa les feuille de
route à partir de l’année 2017 en y inscrivant les actions suivantes :

2-1- l’élaboration de procédures écrites régissant les relations internes entre les trois
organes du Conseil de la concurrence (collège, services d’instruction,
administration) ainsi que les relations entre le Conseil de la concurrence et
l’environnement institutionnel (notamment les juridictions (Conseil d’Etat, Cour
d’Appel d’Alger) et les autorités de régulation sectorielle, les universitaires ;

66
2-2- l’assimilation des procédures appliquées par le Conseil de la concurrence (délais
de traitement des affaires: saisine, enquête, qualification des griefs, rapport
préliminaire, rapport définitif, de notification, séances d’auditions et de
délibérations du collège, …etc) ;

2-3- La mise en place d’une base de données et l’installation d’un système


d’informations intégré ;

2-4- La formation des membres, des rapporteurs par des actions de formation avec
l’appui d’autorités de la concurrence étrangère ayant une expérience en la
matière. Cette formation doit porter sur la prise de décision, la formulation des
avis, des injonctions …etc
2-5- La poursuite de la formation des rapporteurs notamment dans les techniques
d’enquêtes d’instruction auprès d’autorités de concurrence étrangères (France et
Autriche notamment avec lesquelles des conventions de coopération ont été
signées).

2-6- La formation des membres du Conseil de la concurrence et des directeurs de


structures rattachées au secrétariat général du Conseil de la concurrence
notamment : la formation sur la procédure et suivi des dossiers, l’analyse
économique et les études sectorielles de marchés, les systèmes d’information et
de communication, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du programme de
conformité aux règles de la concurrence.

2-7-L’assistance technique éventuelle de la CNUCED par le détachement de


conseillers résidents au niveau du conseil de la concurrence pour assurer une
formation continue et pratique dans le cadre des affaires en cours traitées par le
Conseil de la concurrence.

2-8-Des initiatives de coopération régionale et l’établissement de conventions avec des


autorités de la concurrence des pays du MENA portant sur :

2-8.1- Les échanges de compétences entre autorités de concurrence des pays du


MENA par des séjours à programmer sur la base de thèmes à arrêter
conjointement ;

2-8.2 - Les échanges d’informations au sujet d’affaires traitées au courant de l’année ;

2-8.3- La mise en place d’une base de données régionale regroupant la législation, la


doctrine, et la jurisprudence en matière de concurrence ;

67
2-8.4- La détermination des méthodes communes pour l’analyse économique des
affaires nationales pour faciliter la poursuite des pratiques anticoncurrentielles
transfrontières ;

2-9-Le lancement des études visant à déterminer les objectifs commerciaux de


l’entreprise publique et ses objectifs non commerciaux ; la ligne de démarcation
séparant les deux types d’objectifs permettra de s’assurer que les subventions
accordées par l’Etat ne constituent pas un avantage concurrentiel au détriment du
secteur privé étant rappelé que le principe de non-discrimination entre entreprises
(publiques et privées) a été consacré par l’article 43 de la Constitution amendée
en 2016.

2-10- Le lancement des études dans le domaine d’évaluation d’impact réglementaire


sur la neutralité de la concurrence ;

2-11- La mise en place d’un mécanisme d’observation du marché et de détection des


pratiques anticoncurrentielles ;

2-12- l’utilisation des méthodes modernes de communication (TIC), à destination des


institutions et des acteurs économiques, comme vecteurs porteurs d’actions de
médiatisation et de vulgarisation de la concurrence ;

2-13- l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC)


dans le fonctionnement du Conseil à travers notamment la numérisation des
données, la dématérialisation des documents et l’installation de logiciels
spécifiques pour les besoins du Conseil de la concurrence tels que celui dédié à
la gestion des saisines et avis et au suivi de l’instruction des dossiers ;

2-15- l’exploitation de l’opportunité qu’offre le programme CNUCED/MENA en


matière d’assistance technique pour renforcer davantage les capacités existantes
à travers la mise en place d’un plan stratégique à moyen terme collant autant que
possible à la durée de couverture quinquennale du dit programme (2016-2020).

68
Conclusion :
Ce rapport a restitué d’une manière exhaustive et concise les activités réalisées
par le Conseil de la concurrence durant l’année 2016 en dépit des conditions souvent
difficiles auxquelles il continue à faire face à ce jour (composante partielle du Collège,
absence d’un siège adéquat, système de carrière et de rémunération des membres et des
cadres peu attrayant ne permettant pas le recrutement de cadres de haut niveau,
incohérence du cadre juridique relatif à la concurrence en vigueur, …etc).

Ce même rapport comporte des propositions des solutions urgentes à prendre


pour permettre un fonctionnement efficace de l’institution dont l’apport à l’économie
nationale en termes de performance pourrait être décisif dans une conjoncture où les
équilibres macroéconomiques sont ébranlés par la baisse des recettes d’hydrocarbures.

Quatre années de pratique ont permis au Conseil de la concurrence de se forger


une capacité professionnelle suffisante pour envisager le futur avec optimisme.

En effet et pour preuve la Constitution amendée en 2016 a consacré en son


article 43 cinq (05) principes relatifs à la concurrence à savoir :

- L’interdiction de la concurrence déloyale ;


- L’interdiction du monopole ;
- La non-discrimination entre entreprise en ce qui concerne les aides de l’Etat ;
- La régulation du marché par l’Etat ;
- Les droits du consommateur.

De même que l’année 2016 a été marquée par la décision du Gouvernement


d’inscrire en priorité la modification de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003
précitée dans son programme de mise à niveau des textes en vigueur.

L’année 2016 a vu également l’adoption d’un avis par le Conseil de la


concurrence sur autosaisine portant proposition de modification du même texte ainsi
que la finalisation de l’audit législatif réalisé par des experts internationaux sous
l’égide de la CNUCED à la demande du Gouvernement Algérien.

Ceci pousse le Conseil de la concurrence à poursuivre ses actions d’explication


et de sensibilisation visant à démontrer les avantages d’une concurrence loyale au
profit de l’économie en général et du consommateur en particulier.

69
Sur un autre plan, le Conseil de la concurrence recommande au Gouvernement
d’employer tous les moyens possibles pour favoriser l'entrée de nouveaux
entrepreneurs nationaux sur le marché. Lorsque l'on parle de créer une «culture de la
concurrence » cela devrait servir en particulier à favoriser la création d'un esprit
d'entreprise et faciliter la construction du marché.

Parmi ses missions, le Conseil de la concurrence devrait s'attacher en priorité


à s'assurer que tous les secteurs essentiels au développement des affaires (crédit,
télécommunications, énergie, transports, services de distribution, assurances, etc.)
soient en mesure de fournir des services compétitifs aux entreprises. Il s'agit en
particulier de s'assurer que les privatisations passées, actuelles ou à venir ne
transforment pas un monopole public en un monopole privé.

Même lorsqu’un secteur est privatisé au moyen de l'octroi d'une concession, le


Conseil de la concurrence devrait être préalablement consulté pour veiller à ce que
l'attribution des marchés se fasse de manière concurrentielle et que les concessions ne
soient pas attribuées pour des périodes trop longues.

Or, la fonction consultative, du Conseil de la concurrence, comme il a été déjà


affirmé dans le rapport d’activité de l’année 2015, continue à être négligée par les
départements ministériels qui ne sollicitent que très rarement l’avis du Conseil de la
concurrence et ce malgré les dispositions de l’article 36 de l’ordonnance n° 03-03
du n19 juillet 2003 précitée qui obligent les différents ministères à soumettre les
projets de textes législatifs et réglementaires ayant un lien avec la concurrence, pour
avis, au Conseil de la concurrence.

70

Vous aimerez peut-être aussi