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Système d’information et management des SI

Dark store et quick commerce : les dérives de la digitalisation dans


le commerce

Imane Moqadem , Ayman Koufail

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Sommaire :
1- Avantages et inconvénients du Quick-commerce................................................4
a) Avantages :............................................................................................................................4
b) Inconvénients :......................................................................................................................5
2- Conditions de travail.................................................................................................5
3- Origine du concept....................................................................................................6
4- Concurrence et statut juridique :............................................................................6
a) Une concurrence déloyale :.............................................................................................7
b) Statut juridique et exploitation du flou que représente ce dernier :.....................8
5- L’ influence de ces dark stores sur le marché traditionnelle :...........................9
Conclusion :..................................................................................................................11

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Un dark store est un type de commerce de détail, le concept étant la livraison de produits de
consommation courante commandés depuis une application en ligne. Il est constitué
d’entrepôts fermés au public où s’effectue la préparation des commandes passées par
internet. De taille relativement moyenne et situés au plus près du client, ces lieux promettent
d’offrir un service de livraison très rapide (de l’ordre de 15 minutes). Si le concept se
développe de façon importante en France en 2021, celui-ci n'est pas récent et date du milieu
de la décennie 2010 aux États-Unis.

Il fonctionne comme un entrepôt et reste uniquement destiné, comme « centre de distribution


», aux préparations des commandes par internet pour les entreprises de commerce en ligne.

Le client choisit une liste de courses à se faire livrer. Un agent se rend alors dans un "Dark
store", c'est-à-dire un magasin où seuls les livreurs peuvent accéder aux rayons et dans
lequel on ne trouve aucun client.

La différence des Dark stores avec les emplacements de préparation de Drive ou un


entrepôt est parfois floue. Une différence est que le Drive garde les produits dans des
cartons, là où les produits des Dark stores sont sortis et placés dans des rayons, d'une
manière similaire à l'agencement d'un commerce de détail classique (classement des
produits dans des rayons). Ces rayons servent également de stockage, ce qui limite le
besoin d'une arrière-boutique pour ce stockage.

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Implanté la plupart du temps en agglomération, le dark store permet avant tout d'assurer une
livraison au client final dans des délais de l'ordre de quelques minutes. Les dark stores
proposent un assortiment restreint et s'implantent dans des agglomérations dont la densité
permet de compter un nombre de clients important dans un périmètre restreint. Le critère de
temps de préparation et de livraison court est l'un des principaux critères des dark stores, ce
type de magasins étant classé dans le « Quick commerce ».

Les dark stores sont-ils des entrepôts ou des commerces  ?

1- Avantages et inconvénients du Quick-commerce

a) Avantages :

Les avantages sont nombreux, tant pour les consommateurs que pour les entreprises et les
PME.

La rapidité de la livraison devient un critère essentiel pour le consommateur. En France,


selon une récente étude réalisée par Packlink, 40,22% des consommateurs estiment que la
rapidité est le 2e facteur le plus important lors d’un achat en ligne (juste derrière le prix).

Quant à la variété des produits, contrairement au commerce en ligne traditionnel, le choix est
plus restreint mais la qualité des produits est privilégiée.

Les petites entreprises locales passent aussi à la logistique de proximité afin d’accroître
leurs ventes.

C’est un moyen pour les librairies, petits restaurants ou supérettes de tenir le cap face aux
géants du secteur.

Il y’a également un impact positif sur l’environnement ; Selon la dernière étude Packlink, près
de 80% des Français prennent leurs décisions d’achat en tenant compte de l’impact
environnemental d’un produit ou d’un service.

Le commerce rapide encourage l’utilisation de modes de transport doux tels que les vélos et
scooters électriques, réduisant ainsi les émissions de CO2. De plus, de par sa nature, le
Quick commerce s’implante dans des zones géographiquement plus petites, réduisant ainsi
la distance entre les entrepôts et le consommateur final.

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Les livraisons sur le dernier kilomètre sont ainsi optimisées, tout en entraînant des
économies de carburant et une pollution atmosphérique plus faible.

b) Inconvénients :

L’opacité du mode de fonctionnement des dark stores est pointée du doigt : les acteurs ne
communiquent ni sur leur chiffre d'affaires, ni sur les caractéristiques de leurs entrepôts,
allant jusqu'à refuser que des photos en soient prises

La critique porte également sur les nuisances causées par ces activités. Nuisances sonores
liées à l’amplitude horaire de l’activité (de 7h à minuit, parfois 2h le WE), à l’occupation de
l’espace public par les livreurs en attente de livraison sur les trottoirs et places de parking, et
aux invendus jetés dans les bennes à ordures communes.

Enfin, ces dark stores posent des problèmes de vitalité de l’espace public. Ceux-ci ne sont
pas accessibles au public, opaques, et incitent à des modes de consommation à distance
très sédentaires. Ils vont à l’encontre des politiques de dynamisation du centre-ville qui
s'appuient sur des commerces locaux fréquentés et ouverts sur l’espace public.

2- Conditions de travail

Les inconvénients sont également dans les conditions de travails des salariés ; Dans le cas
de la branche française de Zapp ; beaucoup de salariés se plaignent de devoir livrer
énormément de commande à eux seuls lors d’une seule tournée, certains livreurs assurent
qu’ils faisaient régulièrement plus de 50 heures de travail par semaine, certains avaient
également des heures supplémentaires non payés.

Dans ces darks stores, entre 1.500 et 2.000 références de produits sont prêtes à partir vers
un client à tout moment. Mais l’entreprise britannique semble avoir les yeux plus gros que le
ventre. Selon Walid, ancien préparateur de commandes chez Zapp, le store jetait parfois
plus de produits qu’il n’en vendait : “ Les commandes de produits étaient automatisées, et ne
prenait pas en compte les stocks restants, assure-t-il. Les produits s'accumulent et on est
obligé de les jeter, par manque de place, ou parce que les instructions étaient de mettre les
produits à la poubelle, pour certains avant même leur date de péremption.

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3- Origine du concept

Ces magasins sans client, déjà expérimentés aux États-Unis par Amazon depuis quelques
années, sont nés en France pendant le premier confinement.

Cette course effrénée à la livraison répond à deux problématiques récentes : d’une part, la
pandémie de Covid-19 qui incite certaines personnes à éviter les lieux avec public et, d’autre
part, la digitalisation des services qui pousse les gens à moins se déplacer pour effectuer les
courses. Ainsi, ils gagnent du temps et économisent une tâche souvent considérée comme
fastidieuse. Dans ce contexte, les marques s’adaptent et créent les conditions nécessaires
pour que le temps écoulé entre la validation de la commande et sa livraison se réduise.

Deliveroo et Uber Eats, en partenariat avec Carrefour et Casino, ont d’abord imposé un délai
de trente minutes. Trop, pour certaines marques qui ambitionnent de faire quinze minutes en
milieu urbain. C’est ainsi que naissent ces dark-stores à l’intérieur desquels il n’y a ni client
gênant les préparateurs de commande ni merchandising pour attirer l’œil.

4- Concurrence et statut juridique :

a) Une concurrence déloyale :

Les dark stores, ces locaux dédiés à la préparation de livraisons où sont stockés des
produits de consommation courante qui peuvent être commandés sur internet, suscitent les
critiques chez les commerces traditionnels, qui dénoncent une concurrence déloyale, et chez
les riverains, exaspérés par les nuisances.

Selon les professionnels à l’origine de ces dark-stores, il n’existe pas de concurrence avec
les supermarchés traditionnels puisqu’il s’agirait plutôt d’une aide pour effectuer les courses
d’appoint. Un argument difficile à soutenir car les consommateurs testant l’idée sont très
heureux de ne plus avoir à se déplacer pour leurs courses.

Le gouvernement souhaite prendre un arrêté afin que les mairies puissent réguler les
installations au cas par cas.

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b) Statut juridique et exploitation du flou que représente ce
dernier :

L’Atelier parisien d’urbanisme analyse ces nouvelles activités et montre que nombre d’entre
elles ne respectent pas la réglementation.

Les entreprises utilisant ce type de magasins à la devanture opaque avaient tenté de jouer
sur le flou juridique. Et investi des locaux à usage commercial, arguant que ceux-ci étaient
bien des commerces puisqu'ils disposaient de points de retrait.

Le gouvernement a annoncé ce mardi 6 septembre 2022 que la question était toute tranchée
: ces établissements devront désormais être considérés comme des entrepôts, et non plus
des commerces. Le gouvernement a estimé que le statut juridique de commerce ne
convenait pas à ces locaux, même s'ils se trouvent être généralement d'anciens magasins
transformés pour l'entreposage et la préparation des livraisons, car ils ne sont pas conçus
pour accueillir du public.

Les entrées sont d'ailleurs peu chaleureuses, et les devantures très sombres. Une fois les
commandes préparées sur place, elles sont immédiatement confiées à des livreurs en
scooter ou en vélo, qui peuvent être des salariés ou des prestataires extérieurs.

Cela ne signifie pas la fin des dark stores - qui répondent aux attentes de certains habitants,
a-t-il assuré. « Il y a encore des endroits où ils pourront s'installer. Nous avons des sites pour
la logistique urbaine où ils pourront aller, sans créer de nuisances pour les riverains », a-t-il
encore expliqué, en référence au flot de deux roues motorisés destinés aux livraisons qui
accompagnent ces magasins.

En matière d'urbanisme, le point à retenir est donc que les dark stores, qui jusqu'alors
pouvaient être classifiés comme des entrepôts ou des commerces, en raison d'un flou
juridique en la matière, seront désormais uniquement considérés comme des entrepôts,
même s'ils disposent d'un point de retrait. Par le passé, certains dark stores ont pu esquiver
par exemple certaines règles locales d'urbanisme, en s'installant dans des locaux qui ne
pouvaient pas servir d'entrepôt.

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5- L’ influence de ces dark stores sur le marché traditionnel  :

Ce gain de temps n’est toutefois pas sans poser un problème moral : s’il se généralise, que
devient la relation entre le distributeur et le consommateur ?

Ce dernier n’est plus qu’un numéro de bon de commande ou un data, tandis que le
ravitaillement du frigo ne se fait plus qu’à travers un écran, sans avoir de vision directe du
produit ni même de sensation au toucher ou à l’odeur.

En effet; l’avenir des commerces traditionnels pour les décennies à venir pourrait bien se
jouer dès à présent. Les individus sont de plus en plus confrontés à un choix difficile qui
engage aujourd’hui des réflexes de consommation : toujours plus vite, ou moins mais mieux.

Sous l’effet de la crise sanitaire, la digitalisation du retail s’est accélérée : distanciation


physique, digitalisation, dépendance vis-à-vis des géants du e-commerce. Ces derniers ont
aujourd’hui toutes les cartes en main pour remodeler l’approche du commerce de proximité.
Pour plus de productivité et de rapidité, certes. Mais au détriment de la qualité, de la
traçabilité et de l’humain.

C’est un fait, la crise de la COVID-19 a profondément modifié les habitudes de


consommation des citoyens. Si ces derniers se montrent plus exigeants quant aux produits
qu’ils achètent, il en va de même concernant la manière de les acheter, en particulier dans le
secteur de l’alimentaire

Conclusion :

Ces « dark stores » sont donc une nouvelle déclinaison des formes commerciales issues de
la digitalisation et de la désintermédiation qu’elle provoque. L’expansion de ces «
commerces fantômes » met en évidence l’absence de débat sociétal, au niveau national et
local, sur les modalités et l’impact des formes installées et émergentes du e-commerce dans
les grandes villes. Ces bouleversements sont subis par les territoires et nécessitent un
véritable débat sur nos modes de consommation et de distribution ainsi que sur les outils de
régulation à la disposition des collectivités.

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