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Mansa Moussa, Kanga Moussa est le dixième « mansa » (roi des rois) de l'empire du

Mali de 1312 à 13321 ou 13372.


Lors de son accession au trône, l'empire du Mali est constitué de territoires ayant appartenu à
l'empire du Ghana et à Melle (Mali) ainsi que les zones environnantes. Moussa porte de
nombreux titres, émir de Melle, seigneur des mines de Wangara, ou conquérant de Ghanata,
de Fouta-Djalon et d'au moins une douzaine d'autres régions3.
Richissime grâce à une extraction d'or malien évaluée entre trois et quatre tonnes par an, Mansa
Moussa est considéré parmi les plus riches hommes ayant existé, voire le plus riche pour
certaines sources.
Il porte l’empire du Mali à son apogée, du Fouta-Djalon à Agadez et sur les terres de
l'ancien empire du Ghana. Il établit des relations diplomatiques suivies avec le Portugal,
les Mérinides, le sultanat hafside de Tunis et le sultanat mamelouk d'Égypte. Son règne
correspond à l'âge d'or de l'empire malien.

Noms[modifier | modifier le code]


Kankou Moussa signifie « Moussa, fils de Kankou Hamidou » en référence à sa mère, les
Malinkés étant à cette époque une société matrilinéaire ; d'autres variantes de ce nom sont
Kankou Moussa, Kanga Moussa et Kankan Moussa. Il est la plupart du temps désigné sous le
nom de Mansa Moussa dans les textes historiques européens et dans la littérature. D'autres
variantes de son nom telles que Mali-koy Kankan Moussa, Gonga Moussa et le « lion du Mali »
existent4,5.

Biographie[modifier | modifier le code]


Origines et ascension au pouvoir[modifier | modifier le code]
Faute de sources écrites locales, les éléments historiques dont nous disposons sur l'empire du
Mali proviennent des écrits des savants maghrébins ayant voyagé et séjourné dans le Sahel, al-
'Omari, Abu-sa'id Uthman ad-Dukkali, Ibn Khaldoun, et Ibn Battuta. Selon l'histoire des
dynasties malinkés que trace Ibn-Khaldoun, le grand-père de Kanga Moussa est Abou-Bakr
(soit probablement Bakari ou Bogari au Mali), un frère de Soundiata Keïta, le fondateur de
l'empire du Mali selon les traditions orales. Abou-Bakr ne montera pas sur le trône, et son fils,
Faga leye, le père de Kanga Moussa n'a aucune espèce d'importance dans l'histoire du Mali6.
Kanga Moussa parvient au pouvoir grâce à la pratique voulant que le roi nomme un représentant
lors de son pèlerinage à la Mecque puis en fasse son dauphin. Ainsi Moussa est choisi en tant
que représentant, puis prend le pouvoir. Son fils, Mansa Maghan deviendra aussi roi du Mali
grâce à cette tradition7.
Fortune[modifier | modifier le code]
Mansa Moussa est considéré comme l'un des hommes les plus riches de l'Histoire8, voire le plus
riche9, même si cette affirmation reste contestée ; il n'existe en effet aucune donnée exacte
concernant sa richesse réelle10.
En 2021, un documentaire de la chaîne Histoire TV indique que le Mali extrayait alors trois à
quatre tonnes d'or par an et que Mansa Moussa en avait emporté douze tonnes pour son
seul pèlerinage11.
Pèlerinage à la Mecque[modifier | modifier le code]
Le pèlerinage à la Mecque de Kanga Moussa le rendit célèbre en Afrique du Nord et dans
le Proche-Orient. D'après les chroniques médiévales, il part pour l'Arabie en 1324, avec sa suite
qui comprend 60 000 hommes, 12 000 serviteurs et esclaves, des hérauts vêtus de soie et
porteurs de bâtons d'or s'occupent des chevaux et des sacs. Moussa fournit tout ce dont a besoin
la procession, fournissant nourriture aux hommes et aux animaux. Au sein de la caravane se
trouvent aussi, selon certains récits, 80 dromadaires portant entre 50 et 300 livres d'or en poudre
chacun. Il aurait emporté 12,75 tonnes d'or selon al-'Omari ou 10,2 tonnes selon Ibn Battûta, ce
qui permet d'ailleurs de supposer que la région produisait plusieurs tonnes d'or par an 12. Dans
chaque ville qu'il traverse, Moussa offre ses richesses. Il est aussi indiqué qu'il construit une
nouvelle mosquée chaque vendredi, quelle que soit la localité où il s'arrête ce jour-là.
Plusieurs témoins directs rendent compte de son voyage. Ils sont tous impressionnés par la
richesse du souverain et par l'importance de sa suite, dont le souvenir est rapporté dans de
multiples sources. Sa rencontre avec le sultan mamelouk An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn en
Égypte en juillet 1324 est documentée13. Il laisse au Caire une impression de sagesse, de piété
et de richesse selon de nombreux témoignages au cours de vingt-cinq années qui suivent.
L'officier mamelouk chargé d'accompagner les délégations étrangères à la cour du sultan
(mihmandâr) indique ainsi que Mansa Moussa « n'a laissé émir, proche du sultan ou titulaire
d'une charge sultanienne, sans lui faire remettre une somme d'or »14.
Cependant, la munificence de Moussa provoque des effets secondaires importants. Au Caire,
mais aussi à Médine et à La Mecque, l'afflux soudain d'or provoque une dévaluation de ce
métal15. Le mihmandâr précise que les habitants du Caire ont profité de lui et de son entourage,
au point que les visiteurs « prodiguèrent tant d'or qu'ils en firent déprécier la valeur au Caire et
qu'ils en avilirent le cours ». Al-'Omari, haut administrateur du sultanat, note douze ans plus
tard que la monnaie locale, le mithqal, n'a toujours pas retrouvé son niveau antérieur16. Le prix
des biens de consommation connaît une forte inflation, le marché tentant de s'adapter à l'afflux
de richesses accompagnant la venue du roi malien. Manquant toutefois d'or lors de son retour,
Moussa en emprunte à haut intérêt en repassant au Caire, avant de le rembourser une fois rentré
dans son royaume12,17,18.
Cependant, en dehors de ces chroniques médiévales, Warren Schultz analyses les textes arabes
- livres de comptes - lors de son passage dans la ville du Caire et conclue que cette dévaluation
du cours de l'or a été « brêve »19.
Si la richesse du personnage fait peu de doute dans cette région aurifère, le détail de ces chiffres
est contesté à cause de leur énormité et de leur improbable transmission12.

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